Le Sorbonnard Déchaîné n°37 (mars/avril 2013)

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Ce numéro de printemps démarre le semestre sur les chapeaux de roue : deux analyses des vicissitudes des réformes des concours de l'enseignement, un compte-rendu des Assises de l'Enseignement Supérieur, un autre des commissions et conseils mouvementés où nos élus ont déployé tous leurs efforts pour défendre un calendrier plus équilibré, enfin un article qui décortique les critères souvent abscons des classements internationaux des universités, type classement de Shanghai. Quant au grand article de fond de page 3, il revient avec un ton désabusé sur les inégalités de genre et le harcèlement sexuel à l'université, tandis que les articles culturels de page 4 présentent en vrac le nouveau magazine, subversif et provocateur, "VICE", et l'ouvrage de Stéphane Hessel, "Indignez-vous"

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  • Les concours de lenseignement (CAPES etAgrgation) sont en Lettres et SciencesHumaines un des premiers dbouchs choisispar les tudiants (ex quo avec le chmage).Ces concours, souvent ncessaires aux carriresuniversitaires, sont la premire vitrine de luni-versit. La prparation, coorganise avec lIUFM,na jamais t simple, cela empire.

    En 2009, la Mastrisation a donn lieu uncalendrier des preuves absurde et unerefonte bancale des maquettes (prparation contre-temps des preuves, certifications fasti-dieuses). Sil est parfois plaisant de dnoncerle mal subi sous lre Sarkozy, il est important desouligner les mauvais choix et approximationsde la Sorbonne.

    Alors que se passe-t-il avec la machine faire des profs ? Bien sr ma petite dame, ondira que cest de la faute au pas de salles, pasdenseignants, pas dargent , mais ce serait secontenter dun fatalisme de la crise universitairequi a trop souvent bon dos.

    La synergie du couple universit-IUFM nestpas parfaite : en cause les absences rptes, etrarement remplaces de certains prparateurs,lorganisation parfois poussive des concoursblancs et de laccs aux copies. Que dire dumanque de concertation entre certains prpara-teurs, capables dune semaine lautre de fairechacun la mme sance sur le mme sujet ?

    Dans toutesles UFR et pourtous les con-cours, certainsproblmes sont

    rcurrents. Des salles trop petites, des allers-retours incessants dans le Quartier Latin quandce nest pas entre lIUFM et la Sorbonne. Il fautesprer quavec le retour de nos amphis puis dessalles, ces problmes ne soient plus quun loin-tain souvenir.

    Si vous tes tudiants en Histoire, prfrezlAgrgation, vous serez mieux lotis quauCAPES. Certains professeurs, sommits dansdes matires au programme, acceptent volon-tiers de prparer lAgrgation mais boudent leCAPES, moins rutilant. Si vous tes tudiants enLettres, vous devrez affronter la surpopulationen Agrgation !

    En outre, le gouvernement a avanc lescrits du CAPES de la session 2014 en juin2013. Quelle inquitude quand on constate queces crits chamboulent compltement l'organi-sation de la prparation, dj dpasse avec lasession 2013, et, pire, que les tudiants de lasession 2014 n'auront qu'une demi-anne pourprparer l'crit, et une anne entire patienteravant l'oral

    La situation semble critique et laisse seuls lesenseignants dlgus la prparation desconcours qui, tous rsigns, endossent la lourdetche de rafistoler au jour le jour une prpara-tion bout de souffle. Comment peut-on grerdes prparations qui manquent de tout ?Lorsque viennent les questions des colles, des

    corrections, des concours blancs, on en vient des situations scandaleuses : tirage au sort, pre-mier arriv premier servi, numerus clausus etautres injustices

    Devant ce constat, nombre dtudiants choi-sissent de fuir vers d'autres universits ou desprpas hors de prix qui claironnent que lherbeest plus verte chez eux, bien tort.

    Lhorizon serait-il si sombre ? On le craint lheure o lon sinterroge sur la crise des voca-tions et lasphyxie des Lettres et SciencesHumaines. O va notre universit quand elle envient raboter largent des heures de colles ?Depuis quand faut-il plus d'un mois Paris-Sorbonne pour trouver 4000 euros, alors qu'ilexiste six types de primes diffrents pour lesenseignants ?

    Jean LACROIX

    ditorialLe changement, c'estmarrant ?Les saisons laissent place des envies diverses qui se soldent souvent par uneconclusion de pilier de bar : il nous faudrait une bonneguerre, ou une bonne rvolu-tion ! Comprenez, un peu dechangement ne ferait de mal personne. En sommes-noussi srs ? Un changement decoupe, de vtements, de cursus, de drap housse ou de stylo peut vous aider surmonter les petits tracas dela vie, avec l'indiffrence del'enfant devant le JT. Maislorsqu'il s'agit de prendre desdcisions bases sur unetransformation radicale derepres ou de fondement, latche s'avre bien plus ardue.Et on peut se fier au doute quinous envahit l'approche dutournant mmorable danslequel nous sommes prts nous jeter. Ce doute n'est quel'avertissement d'un possiblefourvoiement sur le bien-fond du changement.Lorsqu'un ministre zldcide de marquer un quinquennat d'une nimerforme poussive et dmesu-re, peut-tre la clameur quigronde devrait-elle lui fairevoir que, non, la communautuniversitaire n'est pas ungroupe de rleurs invtrsdont la spcialit consiste peindre des banderoles etchanter des slogans. Peut-tredans l'urgence du momentcette clameur n'est-elle quel'avertissement qui annoncequ'un changement, oui, toutle monde le rclame. Maisqu'il serait plus avis de lefaire natre sous le prsage del'intelligence et de la rflexionplutt que sous la couped'une volont populiste derassurer les foules sur lesbien-fonds d'un nouveaugouvernement. Le changement, c'est marrant.Seulement lorsque sa justification n'est pas le changement en lui-mme.

    Marie-Marine AKERMANN,prsidente de lAGEPS

    Ce qui doit runir ensei-gnants, chercheurs, tudiants,fidles leur engagement pour lacration et la transmission dessavoirs, cest cette mission com-mune au service du redressementnational . Lorsqu'on entre deplein fouet dans l'exposition desmotifs du nouveau projet de loisur l'Enseignement Suprieur et laRecherche, on est en droit de seposer des questions, motives parla juste crainte de ce que cetteintroduction engendre. Qu'est cequi caractrise lexpression redressement national , si cen'est la dette publique et la ges-tion du budget de l'tat ? Tous lesdiscours politiques vont dans cesens la LRU et les RCE(Responsabilits et Comptenceslargies, cest--dire l'autonomiebudgtaire) tant condamnes ces5 dernires annes, leurs cons-quences nfastes, l'asphyxiequ'elles font peser sur l'Universit,ont encore de beaux jours devantelles.

    Les Assises del'EnseignementSuprieur et de laRecherche enta-mes au moisd'octobre taientpourtant de bonaugure. Enfin,aprs des luttes

    incessantes, des revendicationsalarmes et des mobilisationsmassives, les universitairestaient consults sur la vie de leuruniversit. L'espoir fut de courtedure. La trs grande richesse durapport des Assises aurait pu pr-sager d'un rel lan dmocratiquedans le sens d'une amlioration dela vie et du fonctionnement desuniversits. En lieu et place, laministre n'a pas jug utile une loide programmation qui cadreraitle budget allou et les missions del'Enseignement Suprieur. C'estdonc une loi d'orientation, qui vise une autonomie encadre et permettre notre recherche,dans toute sa diversit, de mieuxrpondre aux grands enjeuxsocitaux venir , qui est enprojet. Une trentaine de grandssites universitaires qui parsmentle territoire, les groupementsd'universits qui s'adaptent auxproblmatiques rgionales, unerecherche renforce au niveaunational, mais sans moyens

    humains et sansmoyens budgtairessupplmentaires, desuniversits accrdi-tes dlivrer desdiplmes, la prvisionde contrats desites acadmiquesou encore inter-aca-dmiques... tant demesures nouvelles qui ne sontque la droite ligne de la LRU.

    Un vritable accompagnementde tous les tudiants, en leur don-nant les moyens d'tudier entoute srnit, sans voir peser surleur tte d'autres contraintes quecelles d'une formation adosse une Recherche indpendante,voil ce que devrait dicterl'Enseignement Suprieur de qua-lit auquel nous aspirons. Sansddouaner de toute responsabilitceux qu'on appelle l'avenir de lanation, il faut leur donner lesmoyens de la russite. Une stabi-lit matrielle et financire, unencadrement national solide, du

    temps et des opportunits rels.C'est ce prix-l que le redres-sement national , si cher aucur de notre gouvernement, sefera. Continuer faire peser silourdement les charges adminis-tratives et financires sur laRecherche et la formation ne fontqu'touffer celles-ci sous les car-cans lgislatifs, sans leur laisserl'espace ncessaire la cration.Ni l'espoir d'une jeunesse dontla confiance en l'avenir s'amoindritau fil des rformes et des annesqui se succdent.

    Marie-Marine AKERMANN

    La phrase du moisSelon Mme Fioraso, "Alors que la loi LRU avait t nettement refuse en2007 (...), le projet de loi en cours de discussion reoit un soutien indit dansl'histoire du CNESER (...)". Avec 20 voix pour, 20 voix contre, 4 refus devote et 8 abstentions, on a pourtant vu mieux comme plbiscite. Dautant quele texte vot comportait nombre damendements qui nont pas t retenus...

    de lump etiquete socialo

    ya De la pecresse dans la fioraso

    Le bulletin sans concession de lAGEPS, le syndicat indpendant de luniversit Paris-Sorbonne, Mars/Avril 2013, numro 37Printemps 2013

    Joyeuses Pques !

    ma prepa, mon trepas !

    enterrement succint

    et radical

    Association Gnrale destudiants de Paris-Sorbonne

    01 40 46 32 [email protected]

  • Au fond ducouloirNon contente de vouloir insuf-fler un vent de fracheur dansl'Enseignement Suprieur, MmeFioraso annonce tout va que laRecherche mrite des moyens la hauteur des ambitions dupays, et des formations en lienavec le monde conomique.Une ministre de son temps...qui aurait annonc en parallledans des runions prives, dit-on, 250 millions d'euros de gelsupplmentaires dans le budget venir de l'ESR. Schizophrnieou battage mdiatique ? Quoiqu'il en soit, pour notre chergouvernement, l'ducation n'estplus une priorit. L'argent, oui...

    ... et non contente de ce revire-ment, elle surenchrit. Le bruitqui court annonce que lesseules 9 universits sur 83 dontles comptes sont l'quilibre enFrance vont devoir casquer.Crise oblige, une participationau redressement national ,financire, bien entendu, seraitdemande aux bons lves quin'ont pas touff sous les RCEet autres contraintes budg-taires. Prenons l'argent l o il yen a... ou l o il manque moinsqu'ailleurs !

    Parmi les promesses de cam-pagne de Franois Hollandefigurait la fameuse allocationd'tudes qui viterait biendes tudiants de se salarier audtriment de leur formation.Doit-on y croire ? En fvrier,Genevive Fioraso nous a donnun peu d'espoir en voquant sapossible mise en place, mais ne crions pas victoire bud-get constant . Le seul apportenvisag serait la refonte de lademi-part fiscale : un progrsqui ne suffira jamais aidertous les tudiants. De plus, ladcision devrait encore prendre plusieurs mois . On peut tou-jours attendre...

    Dans toutes les universits enFrance, le dsengagementfinancier de l'tat entrane lasuppression de cours (voire defilires), de postes d'ensei-gnants-chercheurs et deBIATSS Nantes, il manquequelques millions d'euros pourque l'universit fonctionne aminima. Pour dnoncer cettesituation, le SEN (Syndicat destudiants de Nantes) a organisune vente aux enchres. Tout yest pass : des meubles, desordinateurs, des lots d'tudiantsen sociologie 1 euro, des profsen pack 2 cts Une mobilisa-tion sur le ton de l'humour, maisdevrons-nous rellement unjour en arriver l ?

    Premier arriv, premier servi,c'est la nouvelle philosophie deParis-Sorbonne ! Aprs un pre-mier essai mitig l'an pass, lesinscriptions pdagogiques surInternet sont de retour pourvous jouer un mauvais tour !Des groupes de TD ont t prisd'assaut dans certaines UFR,auxquels l'accs a t automati-quement bloqu partir d'uncertain nombre d'inscrits. Sansla bienveillance de quelquesenseignants et secrtaires, cer-tains tudiants n'auraient paspu suivre les mmes coursqu'au semestre prcdent...Simplifier des processus, pour-quoi pas, condition quil nefaille pas repasser derrire.

    Chaque anne, l'AGEPS se bat pour quele calendrier universitaire soit le plus profita-ble nous tous, tudiants, car une anneuniversitaire quilibre est un important fac-teur de russite. Chaque anne, ce dbat asurtout lieu en CEVU (Conseil des tudes etde la Vie Universitaire), noy dans d'autrespoints importants. Rsultat : au bout dequelques dizaines de minutes, l'impatienceprend le pas sur le dbat qui s'embourbe.Une rflexion de fond est impossible dansces conditions. vnement exceptionnelcette anne (mais antique demande del'AGEPS), a t cre une Commission desRythmes Universitaires, compose d'tu-diants, d'enseignants et d'administratifs,runie plusieurs fois depuis dcembre.

    Premier constat, unanime : au premiersemestre, 13 semaines de cours d'affile,c'est rude ! Premire victoire : laCommission a enfin reconnu la pertinenced'une semaine de vacances en novembre.Les annes passes, nous tions pourtantbien seuls la demander enseignants etautres syndicats tudiants du CEVU la pr-tendant inutile, voire nfaste (sic !).

    Mais le point central des discussions futla date de la session de rattrapage pour les

    Licence* : sep-tembre (commemaintenant) oujuin ? pineuxproblme queParis-Sorbonne

    n'avait jamais pris bras le corps La quasi-totalit des universits en France a ses rat-trapages en juin, Paris-Sorbonne et Nanterre(Paris X) font office de rsistants. Une tellesituation peut poser problme aux tudiantssoumis aux rattrapages et dsirant changerd'universit, s'inscrire certains concoursou, tout simplement, chercher du travailaprs l'obtention de leur diplme ; maislaisse suffisamment de temps pour rviser.Autre argument en faveur de juin (ou plutt,chantage du ministre) : le 10e mois debourse est conditionn aux rattrapagesavant fin juillet Les tudiants boursierstaient jusqualors passs entre les maillesdu filet, mais pour les questions pcunires,la soumission des universits est sans borne.La question de fond est donc celle du profildes tudiants concerns et de la pertinencepdagogique : pour les tudiants salaris ouayant rat de nombreux cours, septembreest prfrable ; pour les tudiants au niveaumais ayant eu un accident de parcours, c'estjuin, qui vite le dcrochage des vacances.L'AGEPS a soulev ce point en Commission,il a malheureusement t balay d'un reversde la main, sous prtexte que de toutesfaons, personne ne vient aux rattrapages

    (sic !). Avec la dsagrable mais tenaceimpression que certains enseignants cher-chent se dbarrasser de cette session,nous avons tout de mme obtenu le principed'un dispositif de soutien avant les rattra-pages de juin. Mais le budget manque.

    Autre nouveaut : ces rattrapagesauraient tous lieu l'oral, ce qui suscite lesrsistances de certains. Le Service desExamens serait allg de leur organisation,qui choirait aux UFR, pourtant dj surchar-ges et en effectifs rduits. Le but : rduireau maximum la dure des rattrapages (dedeux semaines une seule), en vacuant aupassage les matires values en contrlecontinu exclusivement, qui ont vocation augmenter en proportion. Dcidment,Paris-Sorbonne est la pointe de la moder-nit ! Le projet de loi sur l'Universit prvoiten effet la secondarisation de la Licence.

    L'AGEPS restera par ailleurs vigilantequant aux vllits d'une pr-inscription obli-gatoire aux rattrapages, ide qui trane de cide l et qui resurgit de temps autre.Comme une impression de dj vu pour lestudiants prsents il y a deux ans

    Alice BENSO

    *tudiants de Master Recherche, rassurez-vous : personne n'envisage de supprimer lapossibilit de soutenir son mmoire au moisde septembre, qui a plus que fait les preuvesde son utilit.

    Vous voulez devenir enseignant ? Laforme des concours de lEnseignementchange nouveau ! Et nous sommesactuellement dans une priode transitoireassez originale concernant les concours de2014.

    Afin de recruter le chiffre considrablede 43000 enseignants pour la rentre2013, une session anticipe du CAPES estouverte en juin pour les tudiants partirdu M1 : les admissibles qui le souhaitentenseigneront un tiers-temps sous contrat,avec un salaire de mi-temps, tout en tantforms, pendant leur anne de M2. Dansla ligne de la rforme qui se prpare, laformation professionnelle est mise enavant, mais au prix dune situation pr-caire pour ces nouveaux enseignants

    Dans la mme logique, lducationNationale met en place une filire de pr-recrutement, les Emplois d'AvenirProfesseur destins aux tudiants de laL2 au M1. Celle-ci permet aux tudiantsboursiers dacqurir une premire exp-rience en enseignant temps partielcontre une rmunration cumulable avecleur bourse. En retour, ils sengagent passer les concours de lenseignement.Faut-il y voir un rel souci de la formation

    des ensei-gnants, ouune bonnefaon dec o m b l e rles places

    vides peu de frais ? Curieusement, lesmatires proposes Paris sont lesmathmatiques, les lettres, langlais etlallemand, dsertes lors des derniressessions du CAPES

    Quen sera-t-il aprs lanne de transi-tion ? Les nouvelles coles Suprieures duProfessorat et de l'ducation (ESPE), quiremplaceront les IUFM (InstitutsUniversitaires de Formation des Matres),formeront les enseignants ds la rentre2013. Elles fourniront la formation initialeet continue de tous les personnels ensei-gnants et d'encadrement, de la maternelleau suprieur. Elles dlivreront desdiplmes universitaires avec le nouveauMaster Mtiers de l'Enseignement, del'ducation et de la Formation (MEEF).Les futurs professeurs des coles et dusecondaire passeront le concours au coursdu M1 et, en cas de succs, poursuivrontpendant le M2 leur formation profession-nelle, en alternance avec un stage en ta-blissement scolaire. la fin de cetteseconde anne, ils seront titulariss condition davoir et le concours, et leMaster.

    Ainsi, pour devenir professeur d'anglaisou dhistoire, plus besoin d'un Master d'an-

    glais ou dhistoire mais seulement d'unMaster d'enseignement (MEEF) avec sp-cialit anglais ou histoire . La for-mation professionnelle est la priorit :sciences de lducation, pdagogie etdidactique au dtriment du contenu dis-ciplinaire. Le concours lui-mme nauraplus quune preuve ddie la discipline.Sil est bon de revenir sur la rforme de2009 qui lchait directement des tudiantsdevant les classes sans exprience ni for-mation pratique, comment faire un bonenseignant sans connaissances solidesdans sa matire ?

    Il est donc dcid de sparer tout faitlenseignement de la recherche. Il seradsormais ncessaire de se diriger vers leMaster MEEF pour accder au mtier den-seignant. Que deviendront les tudiantsqui se destineront au Master Recherchedans les disciplines de Lettres et SciencesHumaines ? Cette filire ne risque-t-ellepas dtre dserte par manque de dbou-chs ? Quel avenir pour les doctorats ? Lesort de lAgrgation, qui ouvrait aussi versla recherche dans de nombreuses disci-plines, est incertain. Dans le systmequ'on nous propose, personne ne se ris-quera de la recherche pure. Quant auxdtenteurs du Master enseignement, ilsnauront jamais t forms la recherche.Comment faire une thse dans ces condi-tions ?

    Nadia SILEM

    ... cest pas toujours classe. Depuis2003, chaque nouvelle parution du classe-ment de Shanghai, destin noterl'Enseignement Suprieur et la Recherche,branle les universits du monde entier. Leprincipe est ultra mdiatique et dans l'airdu temps tmoin toutes les missionsqui le dclinent avec le mme amour de laconcurrence et de tout tiqueter avec unevaleur chiffre et les critres semblentsimples : nombre de publications, de cita-tions et de prix scientifiques dcerns auxchercheurs et aux anciens lves (commesi le seul but tait de former des cher-cheurs de haut vol). Mais simplifier n'estpas toujours pertinent, surtout dans unsystme complexe o instituts de pureRecherche, UMR, UFR se mlent allgre-ment, se recoupent partiellement, s'car-tlent ou se regroupent au mpris de leurstutelles administratives.

    L, les critres de Shanghai semblent ct de la plaque : o sont valus la qua-lit de la formation ? les conditions de viesur le campus ? Que faire des tudiants nes'orientant pas vers la Recherche ? D'une,c'est la taille qui compte : les facs pari-

    siennes, excel-lentes en plemais valuesspa r men t ,sont devancespar les grandscampus amri-

    cains. De deux, un tel classement privil-gie les institutions riches (cf. SorbonnardDchan n21) mais, en pratique, attirerde grands noms mdaills n'amliore pasforcment l'enseignement, ni mme laRecherche, ces rcompenses tant sou-vent reues en fin de carrire. De trois, lefait que seules soient prises en compte lespublications dans Nature et Science dfa-vorise les LSH o, de plus, l'anglais n'a pasun monopole si flagrant ; enfin, pour lesrecherches en collaboration (unitsmixtes, articles cosigns...), les bonspoints sont rpartis entre tous les colla-borateurs (du type 50 % pour laSorbonne, 50 % pour le CNRS), dmarchequi favorise le chacun pour soi et le cloi-sonnement, jamais bons pour larecherche.

    De quatre, et mme s'il ne faut pastomber d'un extrme l'autre et ngligerla Recherche, elle est loin d'tre la seulemission d'une fac. Devant cette dernirecritique, l'UE a mis en chantier en 2008son propre outil : U-Multirank (1re mou-ture partielle en 2014), qui mise sur unquilibre avec 4 autres critres : qualit de

    l'enseignement (dont alternance), ouver-ture l'international, transfert vers l'in-dustrie et ancrage rgional. U-Multiranks'adresse autant l'tudiant la recherched'une formation ou d'un emploi qu' l'em-ployeur se renseignant sur ce que cachentles diplmes ou au prsident d'universits'informant sur la rputation de sa fac...

    Si les enthousiastes louent la souplessede l'outil, la LERU (League of EuropeanResearch Universities), dont font partieOxford et Cambridge, chouchous deShanghai, s'est dsolidarise de ce projet 2 millions d'euros qualifi d' abus injus-tifiable de l'argent du contribuable et leSyndicat Europen des tudiants a appelles tudiants rester impliqus dans leprocessus pour ne pas le laisser draper,craignant qu'U-Multirank n'alimenteencore la marchandisation de l'ducation.Mais on sait bien hlas que le systmemme du classement a pour but de poin-ter aux investisseurs les affaires les plusrentables, et pour effet d'litiser les facsles mieux classes. Augmentation des fraisd'inscription et rorientation des capitauxvers les number one se conjuguent alorsdans le cercle vicieux trop connu o lesmieux cots sont aussi les mieux dots etdonc le plus mme de briguer le top 100,quand les autres sont condamnes stag-ner faute de moyens. L'enfer est pav debonnes intentions...

    Axelle BRMONT

    ACTUALITE PARIS-Sorbonne - calendrier

    Sur des rythmes envoutants

    ACTUALITE nationale - concours enseignement

    (r)evolution de leducation ?

    ACTUALITE internationale - classements

    classer nos classes...

  • Nous, tudiants, membres du GLUP, le Groupe LGBT(Lesbiennes, Gays, Bis et Trans) des Universits de Pariset de sa rgion, avons dcid de nous mobiliser, commejamais ne nous ne lavions fait auparavant, pour propa-ger un message d'galit envers toutes les familles deFrance.

    Nous sommes nouveau un moment charnire desdroits des LGBT aprs la dpnalisation de lhomosexua-lit en 1982 et la cration du PaCS en 1999. Le projetde loi ouvrant le mariage et ladoption aux couples demme sexe est sur les rails. Nous devons, toutes ettous, rester vigilants et ne pas relcher nos efforts tantque nos lus nont pas entrin et promulgu cette loi.

    Cette loi permettra de reconnatre civilement descouples et des familles qui existent dj, mais aussi ellenous permettra nous, jeunes LGBT, davoir le choix denous marier et de fonder une famille ou pas.

    La jeunesse LGBT ne comptait pas en rester l sansintervenir dans le dbat. Nous avons aussi pris le partide ragir avec la plus grande dignit face la monte dela haine homophobe qui agite depuis plusieurs mois lasocit. Les retombes des manifestations anti-mariagedans toute la France ont parfois fait tat de plusieurscentaines de milliers de personnes prtes se mobiliseractivement contre le mariage et ladoption pour tous lescouples. Ces manifestations, sous couvert de rassem-blements qui se veulent seulement opposs au mariageet ladoption, cachent bien souvent une haine viscraleenvers les personnes LGBT, bien que leurs organisateursse dfendent de toute homophobie.

    Cette haine qui est dverse depuis plusieurssemaines par tous les moyens de communication (tl-vision, radio, rseaux sociaux) que lon ose leur laisserest dltre pour les jeunes lesbiennes, gays, bis ettrans. Nos penses vont toutes ces personnes quisubissent quotidiennement les insultes profres depuisplusieurs mois : rappelons-le, le rejet et la perscutionpour motif dorientation sexuelle et didentit de genresont la premire cause de suicide chez les 15-25 ans.Aujourdhui encore, ce sont ces mmes jeunes qui, unmoment important de la construction de leur vie, se fontinsulter, agresser, discriminer ou sont contraints quit-ter leur domicile familial.

    Depuis novembre dernier, nous avons co-organis unsit-in sur la place Saint-Michel Paris et particip l'or-ganisation des 2 manifestations pro-mariage du 16dcembre et du 27 janvier. Au total plus de 400.000personnes se sont rassembles pour demander lgalitdes droits, marcher contre leur vision archaque du cou-ple et de la famille, marcher contre leur haine, marchercontre leur homophobie et leurs prjugs.

    Ces deux rformes ne sont pourtant pas la panaceau problme de lhomophobie, de la biphobie et de latransphobie ancres dans notre pays. Dans lhypothseo nous russissons obtenir dici la fin de cette anneles mmes droits que les couples de sexe diffrent,lvolution des mentalits les plus rfractaires ne se ferapas du jour au lendemain, cest pourquoi le temps lducation et la lutte contre toute forme de discrimi-nation (sexe, identit de genre, origine, orientationsexuelle, handicap, croyance) ds le plus jeune ge estune ncessit quil faudra dans tous les cas poursuivreensemble. Ces problmes sont universels et ne sont pasuniquement des exigences de la communaut LGBT.

    Les manifestations anti-galit seront encore nom-breuses et les dtracteurs beaucoup trop entendus, cestpourquoi il nous faut tout prix rester mobiliss.

    La prochaine tape aprs le projet de loi mariageet adoption sera lvolution de la lgislation sur lafamille. Les volutions concernant la reconnaissance desenfants issus de Procration Mdicalement Assiste(PMA) comme pour les couples htrosexuels et desfacilits juridiques envers les personnes Trans, serontles prochains enjeux pour lesquels notre mobilisation sedevra de rester intacte.

    Le long et sinueux voyage vers la justice, lgalit etles droits de lHomme tant dsirs par nos ans estincroyablement passionnant et nous sommes fiers dentre un des trs nombreux et modestes passagers.

    Pour l'galit maintenant, contre les discriminationstout le temps !

    Arthur LECRUPrsident du GLUP

    http://www.assoglup.com/

    La dmocratisation de l'Ensei-gnement Suprieur est un chantierqui est trs loin d'tre achev. Eneffet, s'il y a de plus en plus d'tu-diants en France anne aprs anne(plus d'1 400 000), cette dmocra-tisation est cependant marque parles discriminations prsentes dansla socit franaise (1). L o nouspourrions penser que l'Universitserait marque par son ouvertured'esprit et son rejet des prjugsqui persistent dans le reste dumonde du travail, on s'aperoitqu'hlas elle n'est pas exempte deprofondes discriminations. Sansparler encore de la discriminationsociale qui demeure un fait inqui-tant, la discrimination femme-homme au sein des universits estgalement une ralit.

    Des repres inquitants

    La rpartition est dsquilibreds l'entre dans l'EnseignementSuprieur. Une filire scientifiquesera ainsi compose d'une majoritd'hommes (70%) alors qu'unefilire en Sciences Humaines comp-tera au contraire une majorit defemmes (70%)(2). Les cursusessentiellement masculins sontaujourd'hui considrs comme plusvalorisants sur le march du travailet ce clivage peut participer expli-quer les ingalits qui se retrouvent lextrieur du systme scolaire.

    Mais au sein mme des universi-ts, les postes ne sont pas attribusde manire paritaire. Les prsidentsd'universits (toutes filires confon-dues) ne sont ainsi que 13% tredes femmes alors que les femmessont majoritaires dans l'Enseigne-ment Suprieur depuis 1985 et enreprsentent aujourd'hui 57,5%.Cette fracture entre les prsidentsd'universits demeurant deshommes alors que leurs filires sontmajoritairement composes d'tu-diantes femmes pose problme (etce problme ne semble pas sersoudre de lui-mme malgr lesdcennies qui se succdent). Il poseproblme car si les femmes sontplus nombreuses avoir leurLicence (59%) ou mme leurMaster (57%), elles ne sont plusque 44,8% de ceux qui obtiennentun doctorat (3). Mme parmi lesenseignants, on constate que plusle niveau de responsabilit aug-mente, plus le nombre de femmestend diminuer (entre les Matresde Confrence et les Professeurs,nous pouvons passer de la quasi-parit au bas de l'chelle une miseen minorit vidente pour le hautde la hirarchie).

    Des actions qui tentent de faireprogresser la situation

    Face ce plafond de verre (terme dsignant la difficult desfemmes accder des postes responsabilits alors quaucun frein

    formel ne les en empche), cer-taines universits ont dcid decrer un Centre d'Enseignement, deDocumentation et de Recherchepour les tudes Fministes(CEDREF). L'ide de ce ple est dedresser un bilan de l'galit femme-homme au sein de l'Universit etgalement de mener des actions desensibilisation sur la question de laplace des femmes au sein de l'Uni-versit. Pour ce faire, les universitsqui y participent entrent en relationdeux fois par an et tentent de voircomment promouvoir l'galit (enchangeant des informations, enmettant en placedes projets et enprparant descours visant sensibiliser lestudiants). tra-vers ce projetpdagogique setrouve concrti-se l'ide quel'Universit estcense la foisapporter des sa-voirs utiles laformation de tra-vailleurs, maisaussi de formerdes citoyens enleur fournissantles clefs de com-prhension desgrands enjeux desocit. Si beau-coup d'universits s'investissentdans ce projet, ce n'est cependantpas le cas de Paris-Sorbonne qui estgalement dirige par un prsidentd'universit homme.

    Il est intressant de noter que ceprojet est financ en partie par desfonds europens (les statistiquesfranaises tant proches de cellesde l'U.E. : 13% des directeurs dins-titutions dEnseignement Suprieursont des femmes(2)). Construireune socit plus galitaire est uncombat mener au niveau euro-pen, alors que les programmesd'change encouragent la mobiliteuropenne des tudiants, sur toutle continent. Si les universits fran-aises (environ 80) s'investissaienttoutes pour mettre en avant l'ga-lit dans l'Enseignement Suprieur,nous pourrions rapidement fairefigure de modle mais le statu quodomine dans de trop nombreux cas.

    Des pouvoirs publics qui s'enga-gent face ces enjeux

    La parit est devenue une ralitau sein du gouvernement. Cettevictoire pour l'galit de lactuelgouvernement vient contrebalancerles mesures de l'ancien gouverne-ment qui a ferm la Haute Autoritde Lutte contre la Discrimination etpour l'galit (HALDE). Le nouveaugouvernement compte dmultiplierl'Observatoire des ingalits en plu-sieurs centres chargs de promou-

    voir l'galit. Le dernier projet de loirelatif l'Enseignement Suprieuret la Recherche contient gale-ment une volont de promouvoirl'galit entre les sexes au sein del'Universit. Une des mesurescontenues dans ce projet de loi estla parit sur les listes candidatesaux lections dans les conseils.Cette mesure mrite d'tre amlio-re par rapport ses faiblesses surle plan de l'organisation, de la miseen place et de ses consquencesbancales sur le fonctionnement del'Universit. La volont du gouver-

    nement de promouvoir dans ce pro-jet de loi la parit et l'galit ne doittoutefois pas faire oublier les ctsanti-dmocratiques et dangereuxpour l'Universit de cette nouvellerforme de l'Enseignement Su-prieur (voir article p.1).

    De plus, une nouvelle circulairedate du 25 novembre 2012 met enavant la responsabilit des ins-tances dirigeantes des universitsdans leur rle de surveillance et deprvention du harclement sexuel.Cette mesure oblige les prsidentsd'tablissements publics promou-voir une politique de prvention duharclement et garantir la scu-rit des personnes qui souhaientporter plainte. Il est galement,dans cette circulaire, demand auxuniversits de faire une prventionaussi large que possible, mais forceest de constater que sa mise enplace est assez ingale selon lesuniversits. Il reste voir si ces dif-frentes actions (nationales etlocales) russiront enfin faire del'Universit le porte-parole de l'ga-lit et de la dmocratisation dusavoir.

    Matthieu MIN-GARROS

    (1) Insee(2) Observatoire des ingalits(3) Ministre de l'Intrieur

    T R I B U N EGlup : groupe lgbt desuniversites de paris

    POUR ALLER PLUS LOIN - la pyramide hierarchique des sexes

    papa est en haut, maman est en bas

    Le strip - Marvin & Loomis - Leurs chiffres et nos lettres

    Ouverture ?

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    pas ? Alcools et drogues sont proscrits, la danse obligatoire, finiela routine ! RDV lInstitut sudois,

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    Attention, dead-line !

    tudiants boursiers, noubliez pas de faire vosdemandes de logement et de bourse...

    ...avant le 30 avril 2013 !

    Rendez-vous sur le site du CROUS de Paris pourconstituer votre dossier social tudiant enligne : www.crous-paris.fr

    Vous ne savez pas si vous pouvez bnficierdune bourse ?

    Un simulateur est disponible sur le site duCNOUS : www.cnous.fr

    Boursier ou non, votre situation fiancire estcritique ?

    Vous pouvez vous adresser au FNAU, le FondsNational dAide dUrgence. Dpendant duCROUS, il peut attribuer trs rapidement desaides ponctuelles ou durables.

    Enfin, sachez que le FSDIE (Fonds de Solidaritet de Dveloppement des Initiatives tudiantes)de Paris-Sorbonne dispose dun volet ddiaux aides sociales. Prochaine commission : juin 2013.

    Nhsitez pas nous contacter !

    Syndicat indpendant de Paris-Sorbonne, lAGEPS dispose de nom-breux lus dans les diffrents conseilsdUFR et de 8 lus dans les conseilscentraux de Paris-Sorbonne. tu-diants, nous travaillons chaque jour ce que notre voix tous soit prise encompte. Rejoignez-nous ! Nos locaux: SORBONNE: salle F646 galerie ClaudeBernard, esc. P, 2 tage.MALESHERBES: salle 113, 1er tage CLIGNANCOURT: salle 540, 5 tageLe Sorbonnard Dchan : Directeur de publication : Marie-Marine AKERMANN, Rdactrice enchef : Juliette HALL, Rdacteur enchef adjoint : Matthieu MIN-GAR-ROS, Comit de rdaction de cenumro : M-M AKERMANN, AliceBENSO, Axelle BRMONT, JulietteHALL, Savanny HEMERY-PHLEK,Matthieu MIN-GARROS, SalomPAUL, Eugne SANDOZ, NadiaSILEM, Simon VACHERON. Dessins :Nadia SILEM. Maquette : XavierHENRY.Avec la participation du FSDIE deParis-Sorbonne

    Le saviez-vous ? Tous exposs notre quo-tidien premptoire, dans une logique danticipa-tion permanente, nous fuyons constamment lencessaire dsuvrement humain. Mfiance !Lennui serait probablement le fruit de notrehabilet. Bons hommes, acceptez la perversitqui vous anime puisquelle est irrpressible.Alfred Capus affirme que loisivet est la mrede tous les vices mais que celui-ci est lepre de tous les arts .

    Cest dans cette perspective que VICEMagazine joue de notre dviance par rapport la norme morale conventionnelle. Cr en 1994 Montral, il nest alors quun fanzine financpar ltat, labor dans le cadre dun pro-gramme de rinsertion pour jeunes drogus.Aujourdhui, VICE est un magazine mensuelinternational et gratuit ! Par le biais dune esth-

    tique singulire et dcale, il abordedes sujets de socit originaux, laculture urbaine, lart, la musique, laphotographie ; mais il nous dlivreavant tout des tabous du monde rel

    en usant dune libert de ton : toujours acide etpoignante. Lactualit insolite est traite demanire subjective, elle nous emporte dans unedimension plus crue, plus vraie, plus radicale. Lemagazine a su imposer un concept absurdeml une vulgarit rafrachissante ; ce partipris fait dire aux journalistes de Libration queVICE est le dernier vrai truc rock sur Terre .Ces vicelards assums endossent une provoca-tion audacieuse, mise en avant travers desreportages photos parfois bizarres, embarras-sants voir droutants. Avec brio, VICE nousparalyse volontairement face cette vie ridiculeet splendide, rotique et brutale que nous nas-sumerons certainement jamais.

    Curieux ? Vous ltes par nature, imprgnezvous de lauthentique : Les Nord-Corens sontweeds en permanence , cest dit ; La

    Fashion Week de New York sous acide ! ,explore aussi ; La guerre au trou entre lescuisses est dj dclare. DO-DONT youunderstand ? Sachez aussi aborder le concepthors du commun du DOS & DONTS qui nevous laissera pas indiffrent, en vous offrant lemeilleur comme le pire de notre vile socit, ENIMAGES ! Si vous avez besoin de conseils pouracqurir une-vie-exquise-et-irrprochable,consultez au plus vite : le VICE GUIDE. Croyez-moi, il deviendra bientt votre fidle mentorlorsquil vous apprendra faire des cocktailsmaison partir de produits mnagers ; il vousexpliquera galement comment avoir unorgasme avec son vagin , ou encore commentfaire pour tre gros . Osez maintenant plon-ger dans le fruste de votre vie (bande decochons endormis). Vous ne le savez peut-trepas encore, mais VOUS tes le vice.WWW.VICE.COM !

    Savanny HEMERY-PHLEK

    Ce fameux sonnet shakespearien, que legrand Stphane Hessel avait gliss dans sapoche en 44 lorsquil pensait que la Gestapoallait lexcuter, sonne dornavant tout faitdiffremment. Nous navons pas besoin deprsenter longuement ce fameux homme. Sile succs dIndignez-vous ne vous a jamaispercut, lannonce de son rcent dcs,relay par la presse et les rseaux sociaux,a d sen occuper. Les nombreuses ncrolo-gies qui lui furent consacres ces derniressemaines rappellent trs bien lensemble desa carrire de diplomate chevronn et demilitant des Droits de lHomme convaincu.Rsistant de la premire heure, il fut torturet dport. Aprs la guerre, en prenant part la rdaction de la Dclaration Universelledes Droits de lHomme, on eut pu croire quilavait atteint le point culminant de sa vie.Que nenni ! Par la rdaction de quelquespetits ouvrages coup de poing, parmi les-

    quels Indignez-vous fait figure de point cul-minant, il continua de militer pour sesconvictions, fermement ancres gauche, etpour une Europe des nations, digne de lavision hugolienne des tats-UnisdEurope . Il est possible de ne pas tre enaccord avec certaines de ses revendications,mais la puissance de son discours ne peutlaisser personne indiffrent, que lon se posi-tionne ses cts ou contre lui.

    Suite sa disparition, bien des gens sesont mobiliss pour proposer de faire entrerau Panthon ce personnage qui a marqulhistoire autant que les consciences. Lidetant que Le message de Stphane Hessel,cet appel l'indignation, ce refus de toutesles formes d'injustice doit dsormais fairepartie de notre hritage commun.

    Digne hritier des Lumires, comme lemontre la notion de progrs de lesprit quil dfend fermement avec le Dala-Lama,

    le ton de ses ouvrages ne peut empcher defaire penser au Discours de la servitudevolontaire de La Botie. Ma lecture rcentede son dialogue avec le Dala-Lama,Dclarons la paix, me prouve que pour cevieux monsieur, la lueur de la jeunesse et delespoir ne stait jamais teinte. Les der-nires lignes de louvrage sonnant commeune sorte de testament aux gnrationsfutures se concluent finalement par un mes-sage damour et despoir avec la citation dusonnet 116 de Shakespeare :

    Love's not Time's fool, though rosy lips and cheeks

    Within his bending sickle's compass come: Love alters not with his brief hours and

    weeks, But bears it out even to the edge of doom. If this be error and upon me provedI never writ, nor no man ever loved.

    Eugne SANDOZ

    vicieux vertueux

    ne me pleurez pas lorsque je serai mort

    Zone dinfof

    Oyez ! Oyez ! LAGEPS lanceun appel aux lus tudiants desautres organisations ainsi quauVice-Prsident tudiant : nousnous sentons parfois bien seulsdu fait de leurs rguliresabsences dans certaines commis-sions. Sommes-nous donc lesseuls nous proccuper des tu-diants en dehors des lections ? Ilsemblerait, au vu des propostenus par notre cher VPE : lesmatires optionnelles nont rien faire aux rattrapages (sic) !Imaginez notre surprise. Vouspouvez, cependant, compter surnous pour dfendre bec et onglesle maintient des options durant lasession de rattrapage.

    Dans certains conseils, olAGEPS nest malheureusementpas prsente, lespce quest llutudiant est rare voire inexis-

    tante !Quel nefut doncpas lechoc des

    membres de lUFR de LangueFranaise, en dcembre, lorsqueles lus AGEPS se sont prsentsau conseil et ont mme participaux diffrentes discussions !(Bref rappel historique : en 2010,lAGEPS navait pas pu dposerde liste pour les lections ; en2012, nous avons t les seuls dposer).

    Nous avons ainsi appris que leposte de Langue dOc qui a tsupprim en dbut anne auraitpu ne pas ltre. En effet, lUFRtait prte ne pas renouvelerlun de ses postes en FLE(Franais Langue trangre) pourpouvoir conserver cette chaire sirare mais les puissants de notreuniversit ne se soucient gurede lopinion des petites gens !

    Cette libert nest plus un luxeque nous pouvons nous permet-

    tre ! En effet, dans un souci duniformisation , les statutsdes UFR sont revus. Les lus delAGEPS veillent ce que la repr-sentation des tudiants ne soit nitrop faible, afin de garder dupoids, ni trop leve, pour ne pasempcher les petites associationsde se prsenter aux lections.

    De la dmocratie au PRES, ilny a quun pas faire !Mesdames, Messieurs, nousavons le regret de vous annoncerque nous ne sommes que deslangues de vipre ! Nous avonslongtemps cru que labsence deslus tudiants et BIATSS au seindu CA tait un affront fait ladmocratie. Nous avions tort : lasalle est en fait trop petite ! Nousnavons quune chose rpondre cela : nous entamons notrereconversion dans la maonnerieafin de rgler ce problme le plusrapidement possible.

    Dailleurs, dans un soucidgalit entre tous les tudiants,Sorbonne Universits sest trouv

    un nouveau modle : le systmede lEnseignement Suprieur delOncle Sam. Car il est bien connuque les grandes universits denos cousins amricains ne sontpas litistes pour un sou et lais-sent leur chance tous !

    La cration dune bourse dex-cellence rserve 3, allez,soyons fous, 5 tudiants par anest srieusement envisage ! Etpourquoi pas lachat despacespublicitaires tant quon y est !Cest officiel, prochainement nousnaurons presque plus rien envier Harvard ! quand desfrais dinscription de 30 000 eurospar an ?

    Salom PAUL

    La voix des Elus

    01 40 46 32 27www.ageps.org

    [email protected]

    Aides sociales