Le Spiritisme Christique

8/6/2019 Le Spiritisme Christique

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LE SPIRITISME CHRISTIQUE

La vritable doctrine spirite est danslenseignement donn par les Esprits.

Allan Kardec

Lidal que proclament les voix du monde

invisible nest pas diffrent de celui du fondateur du christianisme. Lon Denis

Les Evangiles : message ternel dont la lettredforme nexclut pas le langage de lEsprit

parfait. H. Petit-Rivaud

Le Spiritisme sera christique ou ne sera pas. Ren Kopp

Ltendard du Christ est appel dominer lemonde.

Esprit Jeanne-dArc

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Cette confrence a t donne la Socit vaudoise des

tudes psychiques, Lausanne, le 16 octobre 1936, et le17 la Socit d'Etudes psychiques de Genve, sous letitre gnral : Spiritisme et Rnovation .

LE SPIRITISME ET LA SCIENCE

Quelque gne que me cause l'occasion de faire intervenir le moi toujours hassable, surtout en pareille question, il est cependant indispensableque vous sachiez sur quelle autorit je me fonde pour parler devant vous. Je suismoins un auteur spirite qu'un tmoin qui s'est fait un devoir de rapporter ce qu'ila vu, ce qu'il a appris, ce qu'il sait. L'autorit sur laquelle je m'appuie, c'estmoins un savoir livresque que l'observation, l'exprience, la mditation

personnelle. Toutes les objections que j'ai pu me faire moi-mme au cours deces annes d'tudes, depuis le retour l'au-del de mon bon matre Lon Denis, qui je suis heureux d'adresser aujourd'hui un hommage de vnration

particulire, toutes les objections qui me sont venues d'autrui sont tombes une une devant la ralit des choses devenues pour moi l'vidence mme, et je mesuis rendu compte que le but vritable du Spiritisme n'a pas encore tsuffisamment dgag, malgr l'impulsion si ferme que lui avait, ds l'origine,imprim son fondateur, malgr les indications prcieuses qu'il nous a donnes, et

que l'on hsitait encore trop souvent sur la direction prendre.



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J'ai dit et crit que le Spiritisme, en France, est la croise des chemins. Jemaintiens cette affirmation, et j'en prends la responsabilit. Le Spiritisme tant notre poque l'lment primordial de la rnovation qui s'impose, c'est nous,Messieurs, de veiller sur son dveloppement avec une attention scrupuleuse et la

plus grande vigilance.

Les religions et les philosophies nous offrent un exemple tellementfrappant des altrations et des dviations que leur a fait subir l'esprit humaindans ses sautes constantes que, le sachant, nous serions impardonnables delaisser la doctrine spirite la merci des fantaisies ou des prfrences de tel ou telgroupe ou de telle ou telle personnalit. Si nous ne craignons point lesinnovations, nous avons mission de les examiner avec un soin extrmelorsqu'elles se prsentent, surtout une poque de confusion comme la ntre, etle critre, en un tel examen, ce sera, comme toujours, la raison et le bon sens.

Essayons donc, Messieurs, de dfinir, avec toute la prcision dsirable, cequ'est le spiritisme. Ne croyons pas que ce soit chose faite. Nous ne voyons pasencore avec une clart suffisante, d'o il vient, ce qu'il est, o il conduit.

Je vous convie le rechercher avec moi. Les uns disent : c'est une science,les autres, c'est une philosophie ; les autres : c'est une croyance ; les autres : cestune religion ; et d'autres encore : c'est une philosophie religieuse. II y a du vraidans tout cela et, cependant, la signification exacte n'est pas dans ces formules.

Des chercheurs, et leur bonne foi n'est pas ici en cause, ont cru que lespiritisme devait s'identifier la science pour saffirmer devant l'opinion, etqu'en consquence, le spiritualisme exprimental tait mieux mme que toutautre d'apporter une solution satisfaisante au problme de l'existence humaine.

Le rsultat, vous l'avez constat, ce fut un compromis, et il n'en pouvaittre autrement car le spiritisme exprimental aboutit naturellement, lamtapsychique. Le fait, dit supra-normal, ayant t enregistr, vrifi, tudi,d'aprs les mthodes en usage au laboratoire, il a bien fallu l'interprter. Lersultat ne s'est pas fait attendre. Deux thses se sont affrontes dans uneopposition irrductible deux camps rivaux se sont dresss l'un contre l'autre, et ladispute menace de s'terniser entre chercheur d'une gale bonne foi. Faut-i1 s'en

tonner ? Non, Messieurs. Il n'est pas ici de solution commune au problme pour la raison bien simple que la mtapsychique se donne comme une science, et quenotre science contemporaine, purement analytique, se veut amorale, dgage detout concept philosophique ou religieux. Vous voyez la difficult de concilier lesdeux ordres de recherches : dune part, le fait dexprience en lui-mme, dautre

part, le fait de conscience ; le phnomne et le noumne ?Que disent ce sujet. nos savants actuels ? La science, crit G. Claude

(j'emprunte ces vues dune rcente enqute du Figaro), la science n'a rien voir aux choses de la conscience.



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Born l'exploration du domaine des phnomnes naturels, dit de sonct P. Termier, l'esprit scientifique n'a rien voir avec le sentiment religieux. Ilne Iui est pas oppos, il l'ignore.

Selon le Dr Lecornu : Les notions du bien et du mal sont compltement

trangres la science ; l o s'arrte son rle commence celui de la croyance .E. Picard, secrtaire perptuel de l'Acadmie des Sciences, constate de sonct que les conceptions avec lesquelles la science s'difie prsentent quelquearbitraire, et qu'il semble qu'il y ait des choses irrductibles la connaissancescientifique, telles que la. morale et la foi .

Mmes vues chez le Pr. Matignon, du Collge de France. La science,observe-t-il, cantonne dans l'tude de la matire, ne peut laborer la morale quifournit l'humanit ses directives. Il faut en chercher ailleurs les fondements. Enfin, l'minent physicien E. Branly parle dans le mme sens, en signalant leseffroyables prils que peut engendrer le laboratoire avec une science orientecomme l'est prsentement la ntre.

Ainsi donc, la science ignore et veut systmatiquement ignorer leslments du savoir qui ne sont pas de son ressort. Et l-dessus, avec unemodestie louable, elle est unanime proclamer son incomptence. Vouloir dansces conditions la faire servir, contre son gr, des fins pour lesquelles elle n'estni prpare, ni outille, ce serait l, Messieurs, vous en conviendrez, uneinconsquence ou une gageure impossible tenir.

La mtapsychique est une science comme les autres sciences, et qui a pour objet l'tude des phnomnes psychiques et psychologiques dus des forcesintelligentes appartenant un autre plan de vie que le ntre, ou des facults del'esprit demeures inconnues. Comme telle, sa mthode est tout objective.

N'aborde pas qui veut cette science. Elle demande des connaissances tendueset prcises surtout en physique, radiolectricit, mdecine, psychiatrie,

psychotechnique, etc. C'est dire qu'on ne s'tablit pas mtapsychiste sans tudes pralables, et nous venons de voir qu'il s'agit ici d'tudes trs compltes.

Si le Spiritisme se confondait rellement avec la mtapsychique, si c'taitvraiment une science comme les autres sciences, convenons-en, les spiritesseraient plutt rares.

Mais le Spiritisme n'est pas une science comme les autres sciences, il endiffre radicalement. La science spirituelle n'est pas la science matrielle ; lascience d'observation n'est pas la science exprimentale ; la science pure n'est

pas la science applique. Or, si nous voulons apparenter le Spiritisme unescience, et c'est une chose qui s'impose d'elle-mme puisqu'il est lui aussi, unlment du savoir, c'est la science spirituelle, la connaissance, quil faudraitle rattacher plutt qu la science matrielle. A quoi servirait, je vous ledemande, d'invoquer ici la Science, une science qui n'existe pas encore et nesaurait exister avec les conceptions rgnantes ? C'est au savant s'lever jusqu'

la synthse philosophique, et non la science qu'il professe.



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Cependant, objecterez-vous, certains faits d'ordre matriel, qui relventindniablement du Spiritisme, tombent bien sous les prises de la scienceexprimentale. Je vous rpondrai : ce ne sont pas des faits de l'ordre de ceuxque, dordinaire, la science enregistre : ce sont des faits surpra-normaux

obissant, non plus des forces naturelles, mais l'action d'intelligencesappartenant un monde autre que le ntre. Et c'est pourquoi la tche du savantici se complique. Ou il reste dconcert, ou il se dtourne finalement de cesrecherches, ou il s'en tire . coups dhypothses. Mais vous, spirites, si vousninterprtez pas ces faits dans le sens spirituel, vous devenez prisonniers de .lascience matrielle, vous restez dans la mtapsychique ; vous n'en pouvez sortir.

Je comprends la proccupation qu'a tout chercheur sincre d'chapper l'illusion, de se maintenir en terrain ferme. C'est l un trs lgitime souci quedoit partager tout ami de la vrit. Vous recherchez la science, c'est--dire ladiscipline, c'est--dire l'ordre dans les ides ? Eh bien ! soyez rassurs. Enagissant ainsi, vous suivez la mthode simple et lumineuse de l'obissance aurel. Or, se contenter du rel, c'est rester scientifique toujours, et cest en mmetemps dj ouvrir de vastes horizons susceptibles dorienter des vies entires, etcela, dune faon dfinitive . (Ren Kopp)

Tout homme de bon sens peut donc rester scientifique dans le domainespirite en gardant simplement sa pense soumise l'objet. Or, ici, Messieurs, jele rpte, nous ne sommes plus au laboratoire, parce que le fait est insparablede l'enseignement qui s'y rattache. La table frappe des coups, mais c'est pour direquelque chose ; le oui-j tourne dans un but identique ; une lumire se montre,une fleur est apporte sans intermdiaire visible dans une intention prcise. S'entirer avec un mot n'avance rien, moins d'avoir des illres. Il est impossiblede sparer le fait en lui-mme de son expression intelligente, de sa significationspirituelle. On ne saurait dissocier ces deux oprations : l'exprimentation et laspculation, sans arbitraire, et il apparat nettement que le spirite peut rester toutaussi objectif, tout aussi scientifique que le mtapsychiste le plus distingu.Convenons toutefois que dans l'acception actuelle du mot science,l'exprimentation rigoureuse, je le rpte, aboutit la mtapsychique, non auSpiritisme. Et c'est pourquoi le Professeur Richet, l'minent protagoniste de cette

science, tout comme l'actuel directeur de l'Institut Mtapsychique, M. le docteur Osty, tablant pourtant l'un et l'autre sur une gamme trs tendue de faits spirites,sont rests irrductiblement opposs notre doctrine ; c'est pourquoi nousvoyons toujours la science officielle, l'Universit, bouder nos travaux.

J'ai lu dans un ouvrage rcent dfinissant la mthode du Spiritismescientifique, qu'avant d'aborder la recherche du fait, il fallait, d'une faongnrale, raliser aussi parfaitement que possible une ambiance morale leve,l'harmonie des penses, le dsir de s'instruire. Et en exergue figure cette phrasede Lon Denis : L'exprimentation, en ce qu'elle a de grand, la communication

avec le monde invisible, ne russit pas au plus savant, mais au plus digne, aumeilleur, celui qui a le plus de patience, de conscience, de moralit.



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De tout temps, les hommes en ont fait la remarque. Le prophtisme atoujours t de leur part lobjet dun respect particulier, parce qu'il fut l'lmentcivilisateur par excellence, le rvlateur et le gardien des valeurs morales.

Or, tout prophte, tout inspir est un mdium, et tout mdium doit tendre

vers la haute inspiration, fille de la Lumire, par quoi nous parviennent lesvrits qui sont l'aliment de notre me.Quelle que soit donc la faon dont on envisage le Spiritisme, il apparat

nettement que le phnome nest qu'un dpart, que l'amorce mise sur le cheminde ces vrits, qui sont vraiment notre pain de vie.

LA NOUVELLE REVELATION

Cet enseignement qui, nous vient de l'Esprit et, par dlgation, des

Esprits qui le servent, est-ce vraiment la nouvelle rvlation selon le mot deConan Doyle, qui ne fait que reprendre ici, nous le verrons plus loin, la propre pense dAllan Kardec ? Cet enseignement est-il particulier tel ou tel peupleou est-il universel ? Vient-il innover ou dtruire ?

La rponse ces questions est contenue dans la Gense spirituelle, pointculminant de luvre du grand doctrinaire. Non, lit-on dans ces pages, leSpiritisme nest pas proprement parler une nouveaut. Il ne vient pasdtruire la tradition, mais la continuer ; il ne vient pas se substituer lacroyance gnrale, mais lclairer.

Mose a rvl aux hommes la connaissance dun Dieu unique, cest lapremire rvlation. Christ a enseign la vie future et la loi dAmour : cestla deuxime rvlation.

Quant au Spiritisme, prenant son point de dpart dans les parolesmmes du Christ, comme Christ a pris le sien dans Mose, il est uneconsquence directe de sa doctrine.

Le Spiritisme peut tre considr comme la troisimervlation. Voil Messieurs, ce quil importait de dgager, et Allan Kardec,ds le dpart, la fait avec sa rectitude coutumire.

Le spiritisme est une consquence de la doctrine du Christ ; le spiritisme peut tre considr comme la troisime rvlation, celle de l're nouvelle quis'annonce, ouvrant un nouveau cycle d'volution de l'humanit. La fermet deces propositions ne saurait nous chapper. Toute l'uvre du matre, en effet, et

j'insiste sur ce point, s'agrge autour d'une ide centrale qui semble avoir t perdue de vue, et cette ide peut se traduire ainsi : la doctrine spirite est larsultante de l'enseignement collectif et concordant des Esprits de Dieu. Cetenseignement se retrouve dans l'Evangile de Jsus, ce qui accuse son originechristique.Je sais, Messieurs, les prventions qui se sont leves autour des livres sacrs,surtout depuis les travaux d'exgse qui ont t trs pousss la fin du sicledernier. On peut tout au moins concder que les Evangiles nous dvoilent, plus



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que tous autres crits similaires, les trsors cachs de la Parole, et qu'ils sont enralit et ceci est hors de conteste le message ternel dont la lettre dformen'exclut pas le langage de l'Esprit parfait.

Les rejeter au nom d'une soi-disant critique rationaliste hsitante en ses

fins et ne semant que le doute, c'est tourner le dos la vrit.Mme chose, quoique un degr moindre pour l'Ancien Testament. LaBible ment, disent les uns, La Bible a dit vrai disent les autres. Prenons, sivous le voulez, un exemple : examinons La Gense, de Mose. Dans certainsmilieux, on trouve bon de dnigrer ces rcits puissamment imags. Et cependant,Messieurs, dans leurs passages saillants, ils sont recevables par nos sciencesmmes. Si je devais rsumer, en quarante lignes, les acquisitions les plusauthentiques de la gologie, disait, d'aprs l'abb Moreux, feu A. de Lapparent,secrtaire perptuel de l'Acadmie des Sciences, je copierais le texte de laGense, c'est--dire l'histoire de la cration du Monde, telle que l'a trace Mose.

Mose, en effet, n'invente pas, il ne fait que rapporter une traditionantrieure qui mrite crdit en raison mme de sa trs grande anciennet.

Quand il fait le rcit de nos origines, il ne faut pas interprter la lettre cequi doit tre reu allgoriquement. Allan Kardec na pas commis la faute derejeter ces textes vnrables ; il sest attach en pntrer le sens, aid en cela

par les Esprits, ses collaborateurs et inspirateurs habituels. Cest ainsi quil nousa livr ces chapitres admirables o lide universelle de la chute s'claire auxrayons de la lumire spirituelle.

Permettez-moi de vous en rsumer la substance :a) L'incarnation de lEsprit nest ni constante, ni perptuelle ; elle n'est

que transitoire ; la vie spirituelle est la vie normale. b) Le progrs matriel dun globe suit le progrs moral de ses habitants :

or, comme la cration des mondes et des Esprits est incessante, queceux-ci progressent plus ou moins rapidement en vertu de leur librearbitre, il en rsulte quil y a des mondes plus ou moins anciens, diffrents degrs davancement physique et moral, o l'incarnation est

plus ou moins matrielle et o, par consquent, le labeur se fait plus oumoins rude.

A ce point de vue, il faut le dire, si lon en croit lenseignement desEsprits, la terre occupe le bas de lchelle, les hommes qui lhabitent, fortementmatrialiss y vivent, dans lensemble, dune vie semi-animale qui les tientloigns de la vraie civilisation.

Que sest-il pass lorigine ? Comment faut-il entendre ce que dit latradition des vnements intressant lapparition de lhomme sur le globe ?

Voici la rponse : Les mondes, selon Allan Kardec, progressent physiquement par llaboration de la matire et moralement par lpuration desEsprits qui les habitent. Donc, ils voluent, se transforment.

Lorsquun monde est arriv une de ces priodes de transformation quidoit le faire monter dans la hirarchie, des mutations s'oprent dans sa



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population incarne et dsincarne ; c'est alors qu'ont lieu les grandesmigrations et immigrations.

Ceux qui ont progress vritablement accdent un monde suprieur.Ceux qui, malgr leur intelligence et leur savoir, ont transgress les lois divines,

sont dports, envoys sur des mondes moins avancs. C'est ainsi que la population des sphres de vie se trouve certains moments renouvele, et notrehumanit a connu ces vicissitudes.

La race adamique a tous les caractres d'une race proscrite ; les Espritsqui en font partie ont t exils sur la terre, dj peuple mais d'hommes

primitifs et plongs dans l'ignorance, et qu'ils ont eu pour mission de faire progresser en apportant parmi eux les lumires d'une intelligence dveloppe.

N'est-ce pas, en effet, le rle que cette race a rempli jusqu' ce jour ? Lasupriorit intellectuelle des fils d'Adam prouve que le monde d'o ils sont sortistait plus avanc que la Terre. Mais ce monde devant entrer dans une nouvelle

phase de progrs, ces Esprits, vu leur obstination orgueilleuse n'ont pu s'ymaintenir, car ils eussent t une entrave la marche providentielle des choses.C'est pourquoi ils en ont t exclus, tandis que d'autres ont mrit de lesremplacer.

Chasss de l'Eden, de ce monde heureux dont ils ntaient plus dignes,voil ce que furent les hommes l'origine, les hommes de la race proscrite, dontnous sommes, car il s'agit ici de notre propre histoire.

Ne confondez pas, je vous en prie, cette race qu'est la ntre avec celle del'anthropopithque prhistorique et hypothtique. L'Adam de Mose est l'homosapiens, l'tre dou de conscience et de raison, cr l'image de Dieu, c'est--dire Esprit et Esprit susceptible par son principe, l'me, parcelle du feu divin,d'un dveloppement indfini.

Non ! l'homme adamique n'est point sorti de 1a bte : il est descendu dansune enveloppe charnelle une heure donne de l'volution de la plante prpare

pour lui ; il s'est, dit la Gense, couvert d'une peau de bte.L'enseignement des Esprits de Dieu est ce sujet suffisamment explicite

et rvlateur des causes de notre condition actuelle si douloureuse, par instants,si prcaire malgr nos efforts, si inquite et parfois si tragique.

L'Eternel dit Adam, relgu lui et sa postrit sur ce monde derparation et d'puration : Tu tireras du sol ta nourriture la sueur de tonfront. Pure figure de langage ! Dieu navait pas intervenir. La loi de ncessit,si imprieuse ici-bas, se chargeait de courber l'orgueilleux sur cette glbe qui,

pour donner ses fruits, requiert un labeur incessant et pnible.C'est de cette faon ou de quelque faon approchante que nous pouvons

sainement interprter l'vnement appel chute dans les thogonies primitives etdans le christianisme.

Cette donne traditionnelle, que d'aucuns rejettent avec une vivacit

singulire, ne contredit pourtant ni la raison, ni l'exprience. Les plus grandsEsprits lont toujours considre comme l'une des principales rvlations faites



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l'humanit. Elle nous apprend, cette rvlation, qu'aucune notion n'est venueinfirmer, que l'homme, cr pour participer aux uvres de Dieu dans les mondesde lumire, sest dtourn de son Crateur afin de satisfaire une inclination desa nature le portant s'affranchir de toute tutelle pour mieux agir sa guise. Et

la consquence de cette infraction fatale fut une involution lente vers le stade plantaire o nous en sommes prsentement.Toutefois, la mansutude de Dieu a permis cette race bannie qu'un

Sauveur ft dpch vers elle pour clairer sa route, la sortir ( conditionqu'elle y consente, car elle est libre) de ce lieu d'exil et souvent de misre pour laconduire vers la rintgration dans le royaume, la divine patrie. J'entendsl'objection : Pourquoi, direz-vous, cette promesse d'un Sauveur ? Ne pouvons-nous, par le libre jeu de l'volution, par notre effort personnel, nous tirer, nousseuls, du mauvais pas terrestre ?

Il faut croire que non, Messieurs, et l'tat prsent du monde l'explique.Considrons, sans complaisance aucune, l'imperfection de notre nature, soninconcevable faiblesse, son gosme foncier, les apptits de la chair,l'aveuglement caus par l'orgueil, le dsir frntique de jouissance, et ce besoinde dominer, d'opprimer le prochain, de rgner sur les autres ! Non, Messieurs,l'homme livr ses seules forces est radicalement impuissant pour cette uvrede rachat.

Cependant, direz-vous, il y eut des sages, il y eut des saints qui parvinrent se hausser au-dessus de la foule, qui surent faire honneur l'homme. C'estexact, mais il convient d'ajouter quils n'arrivrent ce rsultat exceptionnelqu'avec l'aide de Dieu. Pas un seul qui ne lui et rendu ce tmoignage sous uneforme ou sous une autre.

L'homme, en ce monde de perdition, a besoin d'un Sauveur, car l'effortqu'il doit donner, qu'il doit consentir pour son affranchissement, dpasse ses

propres moyens. Or, ce Sauveur a paru dans la personne de Jsus je citeencore Allan Kardec et c'est Lui qui devait tre la vritable ancre de Salut.

Cette ancre divine a touch le sol, elle s'est fixe la terre un certaintemps, elle a brill aux yeux des hommes, de quelques hommes, d'un clatunique. Le Christ s'est fait notre gal par l'incarnation afin de vivre notre vie et

de se mettre notre porte dans toute la mesure du possible. Il a non seulementenseign la loi, mais il a prch d'exemple par sa mansutude, son humilit, sa

patience souffrir sans murmurer les pires injustices, les traitements les plusignominieux et les plus grandes douleurs. Par sa prsence, il a purifi la terresature de haine bestiale et de cruaut, l'arrachant au joug implacable del'Adversaire. Et depuis sa venue, il n'a jamais interrompu son action salvatrice ;toujours la croixa brill sur le monde comme signe de Rdemption et d'amour.

Pour qu'une telle mission ft possible, trouvt son accomplissementintgral, il fallait, n'est-ce pas l'vidence, un tre pur, un tre au-dessus des

faiblesses humaines, un tre divin ?



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C'est ainsi, Messieurs, qu'en empruntant la voie de la rvlation, et sansavoir recours la spculation thologique, on arrive concevoir la foisl'origine, la grandeur et la porte de luvre du Christ, du moins en ce qu'ellenous touche, nous autres terriens, car elle nous dpasse infiniment.

Vous comprendrez alors qu'Allan Kardec ne nous a point formul lalgre ces donnes initiatiques ; vous devinez qu'en nous les transmettant, il n'arien invent. L'enseignement des Esprits de Dieu, qui est permanent, sersumera donc dans cette autre proposition fondamentale : Jsus, le Christ, estl'ancre de salut de l'humanit adamique, la ntre. Chute et salvation relvent deson magistre. Tmoin de notre abaissement, Il est venu pour nous tirer destnbres de nos iniquits, en nous traant la voie qui permet d'en sortir.

Il est l'ancre de salut ; il est aussi le chemin. Il nous l'a dit lui-mme : Jesuis le Chemin, la Vrit, la Vie.

CHRISTIANISME ET SPIRITISME

Nous tenons ds lors le fil qui va nous guider parmi les ronces, et lesfondrires bordant les sentiers o s'avance le Spiritisme, ce Spiritisme, honni de

bien des hommes, qui pourtant il apporte et apportera demain davantageencore, la libration des routines sculaires.

Le Spiritisme est aussi ancien que la cration. Il en est de mme duChristianisme, li notre chute et la venue dAdam en ce monde, ce qui a faitdire Saint Augustin que ce qu'on appelait de son temps religion chrtiennen'avait jamais cess d'exister depuis l'origine du genre humain.

Tous les fondateurs de religion, les grands lgislateurs relvent duChristianisme et du Spiritisme : Zoroastre, akia-Muni, Lao-Tsen, Pythagore lesont enseigns en termes approchants, et c'est avec raison quAIIan Kardec a faitde Socrate et de Platon des prcurseurs de Jsus.

Christianisme et Spiritisme vont de pair, et c'est facile concevoir si l'onenvisage la gense spirituelle des hommes. Nous trouverons le Spiritisme danstous les systmes religieux avec un caractre diffrent qui vient de ce que cesreligions ont plus ou moins dvi de leur norme, car elles sont toutes bases sur

la rvlation donne par les Esprits de Dieu ou par 1Esprit-Saint. C'est pourquoinous n'avons pas nous tonner de voir un saint Augustin, un saint Jean, unsaint Louis, une sainte Jeanne d'Arc, un saint Vincent de Paul, un saint curd'Ars se faire les aptres de la nouvelle rvlation. Et si l'on objectait qu'uncertain nombre de ces grands Esprits furent ici-bas fermement attachs auxdogmes catholiques, nous rpondrions qu'un tel attachement n'tait peut-tre quede surface, que la comprhension des vrits spirituelles n'est pas en haut cequ'elle est en bas, et que l'Eglise triomphante n'est pas l'Eglise militante.

Christianisme et Spiritisme ne sauraient tre disjoints, tmoin encore cet

ancien texte des Evangiles, indpendant de la Vulgate, o Jsus est appel leSauveur des Esprits .



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Dans Prolgomnes au Livre des Esprits, d'Allan Kardec, figure lesarment symbolique. Tu mettras en tte du livre, lisons-nous, le cep de vigneque nous t'avons dessin, parce qu'il est l'emblme du travail du Crateur ; tousles principes matriels qui peuvent le mieux reprsenter le corps et l'esprit s'y

trouvent runis : le corps, c'est le cep ; l'esprit, c'est la liqueur ; l'esprit uni lamatire, c'est le grain.Sous une autre forme, c'est le symbole mme de l'Evangile de saint Jean,

et cette transposition, je gage, n'a rien de si spcifiquement satanique Il estentendu que le cep, c'est le Christ et nul autre, et que toute nourriture nous vientde lui.

LE SPIRITISME CHRISTIQUE

Un doute se lverait-il chez certains d'entre vous ? Ah ! Je sais : le got dela mtaphysique orientale, mise la mode par les philosophes allemands et lesthosophes contemporains, n'est pas sans avoir influenc, ces derniers temps, la

pense franaise. Des crivains connus, voire clbres, se sont faits chez nousles propagateurs du vdantisme, c'est--dire des grandes doctrines idalisteshindoues.

L'un d'eux a prtendu que l'Occident avait prendre des leons et desinspirations, en Orient pour arriver la rnovation spirituelle ncessaire. On a

prn le bouddhisme sous toutes ses formes ; on a prconis les mthodesd'enseignement de la Yoga ; on a voqu les dconcertants pouvoirs du magismetibtain.

Loin de moi, Messieurs, de prtendre que ce retour vers l'Orient soit choseinutile. Non ! il est mme ncessaire aujourd'hui de porter ses regards vers lemonstrueux orage qui monte de l'Asie. Cela pourra servir dessiller bien desyeux ferms jusqu'ici aux signes avant-coureurs des tragiques vnements qui se

prparent. Mais du point de vue qui nous occupe, il n'y a rien l qui atteste quenous ayons rechercher une matrise quelconque chez les hindous et chez lesasiatiques. Les asiatiques, ont leurs traditions, leurs codes, leurs systmesreligieux adapts leur mentalit et leur temprament propres, comme nous

avons les ntres. L'Occident civilisateur, malgr ses tares, n'a pas rechercher lalumire ailleurs que chez lui, attendu qu'il l'a reue, pure de tout alliage, duMatre des Matres.

Que Lao-Tseu, Bouddha, Zoroastre, Herms, Orphe, Pythagore,Mahomet aient t, des titres divers, des envoys divins, nous pouvonsraisonnablement l'accepter ; rien ne s'y oppose. Quant les mettre sur le mme

pied que Jsus, non ! Jsus n'est pas un envoy, cest l'Envoy, l'Emmanuel, leChrist !

Six sicles, avant sa venue, akia-Mouni, le Bouddha, apparat dans l'Inde

comme un prcurseur. Il prconise la ncessit de la vie intrieure. Six siclesaprs Jsus, Mahomet vient rappeler aux Orientaux la ncessit de servir en tout



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et avant tout, Allah, le Suprme. Mais au centre de ces deux enseignementsreligieux rayonne lEvangile conciliant et vivifiant le tout en y faisant converger les rayons de la lumire ternelle.

Vu du plan strictement humain, le rle de Jsus, dit Allan Kardec, n'a pas

t simplement celui d'un lgislateur moraliste, sans autre autorit que sa parole ; il est venu accomplir les prophties qui avaient annonc sa venue ; iltenait son autorit de la nature exceptionnelle de son esprit et de sa missiondivine ; il est venu apprendre aux hommes que la vraie vie n'est pas sur la terre,mais dans le royaume des cieux, leur enseigner la voie qui y conduit, les moyensde se rconcilier avec Dieu, et les pressentir sur la marche des choses venir

pour l'accomplissement des destines humaines.Remarquons, Messieurs, avec quelle concision admirable se trouve

indiqu, dans ces quelques lignes, le rle immense du Matre unique.Cependant, ajoute l'auteur, il n'a pas tout dit, et sur beaucoup de points,

il s'est born dposer le germe des vrits qu'il dclare lui-mme ne pouvoir tre comprises ; il a parl de tout, mais en des termes plus ou moins explicites.Pour savoir le sens cach de certaines paroles, il fallait que de nouvelles ides etde nouvelles connaissances vinssent en donner la cl, et ces ides ne pouvaientvenir avant un certain degr de maturit de l'esprit humain.

D'o la ncessit du Spiritisme qui vient son heure donner la cl de phnomnes jusqu'alors inexpliqus ; et il faut remarquer ici que le rcent progrs des sciences en tous domaines, surtout en physique, appuie fortementson enseignement.

Voil justement o apparat, sous son jour exact, le rle de la science. Ellevient contrler les phnomnes, en rechercher les causes, selon la mthode quilui est propre. Beaucoup de science mne Dieu ; c'est un pas de fait vers lagrande synthse. Nous devons pour l'instant nous en contenter.

Le rle du Spiritisme, au temps o nous sommes, c'est--dire l'aube dj perceptible d'une re nouvelle, ne saurait tre mieux dfini qu'il le fut voil troisquarts de sicle par son fondateur.

Il vient, accomplir, aux temps prdits, ce que le Christ a annonc, et prparer laccomplissement des choses futures. Il est donc luvre du Christqui prside lui-mme, ainsi qu'il l'a pareillement annonc, la rgnrationqui s'opre et prpare le rgne de Dieu sur la Terre.

Ces perpectives, vous le voyez, dbordent de fort loin le rle qued'aucuns voudraient lui assigner. Pourtant, Messieurs, son rle vritable, sonrle primordial n'est pas impossible discerner. En affirmant, en dmontrant la

primaut ncessaire du spirituel parmi les hommes, il prpare leur rconciliationdans l'harmonie, dans le travail et dans la paix.

Sous la direction du Christ, le Spiritisme prend donc une orientation fermeet dcisive qu'il ne saurait avoir sans lui. Il ne louvoie plus entre la science et la

philosophie, entre tel ou tel systme religieux, entre telle ou telle rgle de vie ; ilva droit au but. Le Spiritisme bien compris mais surtout bien senti, dit encore



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Allan Kardec, conduit forcment aux rsultats ci-dessus qui caractrisent le vraispirite comme le vrai chrtien, l'un et l'autre ne faisant qu'un.

Le Spiritisme ne cre aucune morale nouvelle ; il facilite aux hommesl'intelligence et la pratique de celle du Christ en donnant une foi solide et

claire ceux qui doutent ou qui chancellent .Voil, Messieurs, la pense d'Allan Kardec. Cest la mienne, et c'est lavtre, j'en suis assur.

Qui a la foi profonde en lui n'a pas besoin du Spiritisme, c'est entendu.Mais ceux qui en sont privs, ils sont lgion dans notre socit moderne, otrne la science dont on a fait la dernire idole, les faits, les manifestations

phnomniques fournissent un srieux point d'appui, mais condition qu'on ensaisisse immdiatement toutes les consquences spirituelles, toute la portemorale.

Est-il besoin, pour comprendre des donnes si simples, dune grandeintelligence, d'une culture tendue ? Non, dit le matre que j'interrogerai nouveau, car on voit des hommes d'une capacit notoire qui ne les comprennent

pas, tandis que des intelligences vulgaires, des jeunes gens mme peine sortisde l'adolescence en saisissent, avec une admirable justesse, les nuances les plusdlicates. Cela vient de ce que la partie en quelque sorte matrielle de la sciencene requiert que des yeux pour observer, tandis que la partie essentielle veut uncertain degr de sensibilit quon peut appeler la maturit du sens moral,maturit indpendante de lge et du degr dinstruction parce quelle estinhrente au dveloppement, dans un sens spcial, de lEsprit incarn .

Cessons donc, Messieurs, si nous voulons tre logiques, si nous voulonstre vrais, de nous arrter trop longtemps aux faits qui ne disent rien par eux-mmes, alors que le Spiritisme, je le rpte dessein, est tout entier danslenseignement des Esprits de Dieu.

Entre le spiritisme, tel que le conoit Allan Kardec, et le Christianismevanglique, il ny a donc pas lombre dune diffrence. Les vrais spirites sontles spirites chrtiens : leur mot dordre est : Hors la charit, point de salut !

LE CHRIST VIVANT

Un autre doute sest lev, je le sais, chez certains spirites, relativement lhistoricit de Jsus. Ils se demandent sil ne sagirait pas l dun personnagemythique autour duquel graviterait la lgende chrtienne, plutt que dunhomme ayant foul rellement le sol de notre plante.

Des exgtes, des crivains philosophes, tous excellents dialecticiens, onttrouv dans les textes bibliques des lments pour ou contre. En tirant sur lestextes, on leur fait dire exactement ce que lon veut dire soi-mme. Mais il nesagit pas ici dun plaidoyer, il sagit de la recherche du vrai, dont toute passion

doit tre exclue.



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Laissant la dialectique, consultons le bon sens dabord, et puisrecherchons sil y a, ou non, vidence dans le fait. La question des preuveshistoriques devient ds lors secondaire, attendu que tous les envoys divins ontceci de caractristique quils ne laissent aprs eux nulle trace de leur passage, si

ce nest lorientation spirituelle qui sensuit dans les milieux o ils sont apparus.Il en a t de mme pour Jsus.Si le tmoignage concordant des Evangiles ne vous suffit pas vous avez

celui de saint Paul, vous avez le tmoignage des aptres ; et si cela vous sembleinsuffisant, vous avez celui des martyrs et des saints, autres tmoins de JsusChrist. C'est dit le professeur Puesch, une des plus grandes aberrations de lacritique que d'avoir voulu imaginer un christianisme sans lui, et P. Farguesremarque justement que la ralit historique de Jsus n'a jamais t nie par lesanti chrtiens d'autrefois. La cause est donc entendue, et je n'en veux pour

preuve que la dclaration, l'aveu formel d'un Barbusse ou dun Guignebert,appartenant tous deux la critique rationaliste.

Dans un excellent ouvrage spirite : Le vrai message de Jsus par Lon Meunier, je trouve ces lignes judicieuses que je livre votre apprciation :

Nous ne faisons pas du personnage de Jsus, en tant que personnagehistorique, une question de pure rudition. Si quelques-uns ont ni l'existence deJsus, personne na pu nier l'existence de la doctrine christique : c'est l le pointessentiel. Celle-ci, en effet, s'impose l'vidence par une double manifestation :manifestation livresque puisque nous la trouvons dans les Epitres de Pauldates de l'an 51 et la suivons travers les sicles, discute par les Eglises, leshrtiques et les historiens.

Manifestation vcue puisqu'elle a suscit au cours de tous les temps,des mouvements historiques, a peupl les solitudes dinnombrables monastres,fait jaillir de terre, sous tous les cieux, des monuments, des chefs-duvred'architecture qui frappent encore aujourdhui nos yeux merveills. Or, si on ne

peut nier la promulgation de la doctrine christique, quel motif a-t-on de nier le promulgateur ?

Aucun motif recevable, Messieurs, et l'esprit de systme doit tre banni denos rangs. Le Christianisme est n de la venue du Christ sur la terre et de l'action

de son Envoy, le Consolateur, le Paraclet. Et le Christ est vivant et agissantdepuis lors, tous les ges, et l'Esprit-Saint demeure parmi nous, comme il tait

parmi les chrtiens, aux premiers temps de notre re. Voil le fait spiritecentral que nous avons pour mission denvisager, de reconnatre et depublier.

Le Christ vivant ! Voil la rvlation qui devait nous tre faite en ces jours dinquitude et dangoisse que nous traversons, en ces joursdappauvrissement de la foi et de doute qui rappellent les temps o parlaitl'aptre des gentils, afin que la grande preuve qui nous est annonce soit

claire du rayon divin de l'Esprance.



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Nombreux dj sont les grands missionns l'uvre sur la terre. Je n'en prendrai qu'un seul, et je l'irai chercher en dehors des ordres religieux, hors dusacerdoce, et j'invoquerai son tmoignage qui a t apport rcemment, icimme, en terre Vaudoise. Et je le laisserai parler, parce que son langage est

libre, exempt de tout accent confessionnel, tranger au dogme. Peut-tre est-ilencore de ce monde, mais on est sans nouvelles de lui l'heure actuelle ; peut-tre est-il mort en aptre, en martyr, selon son vu, une telle mort tant le seul

paraphe qu'appelle une telle vie. Je veux parler du Sdhou Sundar-Singh,l'aptre hindou du Christ vivant.

Retracer sa vie m'entranerait trop loin. Je dirai seulement qu'elle tient du prodige.

Sachez toutefois quaprs une rvlation semblable au coup de foudre deSal de Tarse sur le chemin de Damas, cet hindou de haute caste quitta le mondealors qu'il tait encore adolescent, rompit avec sa famille qui le perscutait, ne lecomprenant pas, et revtant la robe de Sdhou, c'est--dire de saint hommeitinrant, partit seul, dnu de tout, bafou, molest, sur les grandes routes deson immense pays.

Un de ses biographes nous dit que le ca1me de son expression et de sonmaintien, l'assurance paisible et la dignit de sa dmarche, mme sans tenir compte de la robe et du turban, lui donnaient l'air d'tre sorti des pages de laBible.

Un sdhou, dans l'Inde, trouve toujours, tant bien que mal, le gte et lecouvert au cours de sa vie errante. Il vit, avec facilit, une tonnante vie derenoncement, qui nous apparat, nous occidentaux, comme une gageureimpossible raliser. Parcourant la pninsule en tous sens, se mlant aux gensde toute condition, par le froid, par le chaud, tantt dans la fort, tantt dans la

jungle, tantt sous le climat torride de Ceylan, tantt dans les neiges et les glacesdu Tibet, au pays des lamas, Sundar-Singh, brim, maltrait, perscut,quelquefois atrocement martyris, s'en va, ardent, infatigable, invincible, sonnouveau Testament en langue ourdou dans la poche de sa robe, n'ayant pour tout

bien que l'assistance de son divin Matre.Sa vie est un perptuel miracle, qu'il accueille le plus simplement du

monde, car rien ne l'tonne. C'est en se racontant qu'il convainc ; ce sont les faitsqui parlent pour lui, faits tranges, miraculeux, inous.

Il est impossible de trouver la moindre trace de sacerdotalisme, deformalisme, de dogmatisme dans son enseignement. Et ce ne fut pas sanstonnement qu'on l'entendit enseigner dans les temples, ici mme, en Suissequand il y vint, appel par le Comit de secours de la Mission aux Indes, enl918, de mme que dans les milieux vanglistes de Londres o il se renditensuite.

A quelle glise appartenez-vous ?, lui demandait-on. A aucune,

rpandait-il. J'appartiens Christ, cela suffit. Dans le sens spirituel, j'appartiens toute Eglise dans laquelle se trouvent de vrais chrtiens.



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Malheureusement, les vrais chrtiens sont devenus rares. Il est crit dansla Parole de Dieu, dit Sundar-Singh, que les siens ne purent pas le comprendre etle rejetrent. Il en est de mme aujourd'hui dans les pays soi-disant chrtiens. Ilssont bien son peuple, et ils croient en Lui, jusqu' un certain point ; mais ils sont

surtout des chrtiens de nom. Eux qui ont reu tant de bndictions par leChristianisme, ils oublient Christ et il ne peut pas leur montrer sa puissance.Dieu montre sa merveilleuse puissance ceux qui cherchent la vrit. Ilest venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reu. Son peuple, ceux qui sedisent chrtiens, ne lui ouvrent pas en ralit leur cur et ils le rejettent... Il

pourrait peut-tre leur dire : J'ai une place dans vos Eglises, mais je n'en ai point dans vos curs ; vous m'adressez un culte, mais vous ne me connaissez pas, parce que vous n'avez jamais vcu avec moi .

Paroles svres, mais combien justes ! Et peut-tre, Messieurs,trouverons-nous ici la raison de ce grand silence des Eglises sur cet hommeextraordinaire qui s'gale aux plus grands saints par la simplicit et la vigueur deson action apostolique.

La connaissance du Christ, dit-il encore, est un fait d'exprience. Lemois dernier, c'est toujours Sundar-Singh qui parle, traversant Emmas, villagesitu onze kilomtres de Jrusalem, je me rappelais ces deux disciples quisentretenaient de Jsus, alors que Jsus lui-mme marchait, ct d'eux sansqu'ils le reconnussent. Aprs qu'il eut disparu, ils se dirent : C'tait Lui ! C'est l'aide d'une merveilleuse exprience qu'ils ralisrent la prsence de leur Matre prs d'eux, car ils dirent : Nos curs ne brlaient-ils pas au-dedans denous quand il marchait nos cts ?

Ce cur brlant tait le rsultat de sa prsence .Oui, Messieurs, la connaissance du Christ est un fait d'exprience parce

que cette prsence divine dont parle le Sdhou, s'impose l'me qui en esttouche comme une ralit dont le sensorium tout entier est pntr, illumin,ravi dans une proportion telle que l'adhsion cette ralit ne souffre plusl'ombre d'une hsitation. Et ceci explique l'hrosme surhumain des martyres.

Connatre Christ ! Beaucoup de chrtiens connaissent Jsus, par lesEvangiles, sans raliser qu'il est le Christ, le Christ vivant. Ils ne le connaissentpas vritablement...Saint Paul a dit : Je n'ai pas honte de souffrir pour lui car

je connais celui en qui j'ai cru.II y a une grande diffrence entre savoir quelque chose du Christ et

connatreChrist dit encore Sundar-SinghEt voici son Credo : Je crois en Jsus-Christ, non pas cause de ce que

j'ai lu dans la Bible son sujet, ni parce que quelques docteurs m'ont parl deLui, m'ont engag me convertir, mais parce que JE L'AI VU, LUI, LE SEULSAUVEUR DU MONDE

Ainsi donc, Messieurs, le Christ reconnu et servi par Sundar-Singh n'a

rien du Christ stylis parfois de faon profondment mouvante par l'iconographie catholique (o l'art parfois atteint au sublime, sans toutefois



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pouvoir nous restituer l'image relle de l'Etre glorieux que nous voyonsreprsent pendu au bois, martyris et sanglant) c'est le Christ vivant dont la

beaut, l'action, la puissance souveraines dpassent nos conceptions les plusoses. C'est Celui que les aptres reconnurent dans son corps de gloire, aprs les

vnements qui marqurent la disparition du Fils de l'homme.Aprs tant d'autres galement dignes de foi, Sundar-Singh apporte sontmoignage, et c'est le tmoignage dun homme instruit dans la scienceoccidentale, quoique nayant rien perdu des qualits foncires dune race quine sont trangres ni la mtaphysique, ni la mystique la plus haute.

D'aprs lui, le christianisme est le complment de l'hindouisme. Celui-ci acreus les canaux que Jsus est venu alimenter d'une eau qui donne la vieternelle.

Souvenons-nous, spirites, de la formule du Sdhou, car elle est un trait delumire : La connaissance du Christ est un fait d'exprience.

La conception christique de l'aptre dcoule de sa propre vision : Je vis,nous dit-il entre autres choses, des ondes de vie et d'amour irradiant du Christ enqui habite corporellement toute la plnitude de la divinit.

Ce sont elles qui engendrent la vie.Ainsi, poursuit-il, d'une faon toute mystrieuse, ce sont des ondes de

lumire et d'amour qui donnent la vie aux cratures de toute espce .Puis, ayant parl de ce rayonnement fluidique divin, il ajoute : la matire

et le mouvement ne peuvent crer la vie, la vie seule peut engendrer la vie.Ainsi, parle un homme ayant une exprience spirituelle du Christ.C'est un langage nouveau : c'est le langage spirite.

Et maintenant, Messieurs, que vous dirai-je ? Je voudrais avoir indiquavec assez de pertinence et de fermet les raisons majeures qui poussentirrsistiblement la doctrine d'Allan Kardec vers la voie de l'Esprit divin, del'Esprit-Saint qui seul rgit la science spirituelle, la connaissance au plein sensdu mot.

Autre chose est la science, selon la conception actuelle, autre chose est laconnaissance. Point de connaissance sans conscience. La conscience, voil le

laboratoire idal ! Que dis-je, le laboratoire ? Voil le vrai temple o nous attendle Matre de la vie

Nos sciences, il faut l'esprer, trouveront quelque jour, et peut-tre par leSpiritisme, le chemin d'une synthse qui s'impose ds aujourd'hui et s'imposerademain encore davantage. Mais notre vrai chemin, nous spirites, est trouv :C'est le chemin que Jsus nous a trac lui-mme ; c'est Christ lui-mme !

Le Spiritisme sera christique ou il ne sera pas. Retenons cette formule,Messieurs, elle est de Ren Kopp, et vous savez que c'est une parole autorise.

Le Christ nous enseigne par le cur, car c'est l que le sentiment pousela raison, que l'intuition fconde l'intelligence, que l'inspiration se dcante et seclarifie. C'est dans ce sanctuaire, non ailleurs que nous attend, bien au-del des



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postulats incertains de l'intelligence, bien au-del des concepts difis sur unescience matrielle ttonnante, bien au-del de notre chtive personnalitactuelle, c'est l, dis-je, et non ailleurs, que nous attend, pour nous conduire au

but que nous devons atteindre par ncessit et pour notre bien suprme, le

Seigneur, le Mdiateur, le Sauveur des Esprits, le Prince de la paix :

CHRIST-JSUS

LE CENTRE SPIRITE LYONNAIS - 19 -

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