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INTRODUCTION Par rapport à son objectif, l’entreprise, c’est-à-dire la collectivité des opérationnels, élabore et décide un plan d’action pour l’atteindre. Ce plan d’action va tenir compte des prévisions que l’entreprise fait concernant son marché, l’action de ses concurrents, l’évolution de l’économie. D’où l’élaboration des budgets afin de choisir un plan d’action pour l’année à venir. D’une manière générale, une multitude de facteurs d’ordre social, stratégique, économique ou financier viennent perturber la réalisation idéale du budget prévisionnel. Ce qui faire apparaître des écarts entre le budget et les résultats effectifs. A cet effet il est d’une nécessité impérieuse pour toute entreprise qui se veut émergente, de suivre régulièrement sa croissance réelle par rapport à ses prévisions. En corrigeant au fur et à mesure les écarts défavorables et en optimisant les écarts favorables. Cette opération, dénommée suivi budgétaire, consiste donc à comparer les données réalisées ou performances de gestion et les données prévisionnelles qui constituent les objectifs de gestion préétablis ou données budgétaires. Afin de gérer au mieux son évolution et d’atteindre de manière efficiente les objectifs qu’elle s’est assigné et aussi de faire preuve d’une gestion saine et pérenne. DEFINITION Contrairement au contrôle budgétaire qui n’est qu’une comparaison de données chiffrées constatées en fin de période avec des données chiffrées prévisionnelles, le suivi budgétaire est défini comme le moyen de mesurer les résultats périodiquement, les comparer au budget [Tapez un texte]

Le Suivi Bugetaire Cours

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INTRODUCTION

Par rapport à son objectif, l’entreprise, c’est-à-dire la collectivité des

opérationnels, élabore et décide un plan d’action pour l’atteindre. Ce plan

d’action va tenir compte des prévisions que l’entreprise fait concernant son

marché, l’action de ses concurrents, l’évolution de l’économie. D’où l’élaboration

des budgets afin de choisir un plan d’action pour l’année à venir. D’une manière

générale, une multitude de facteurs d’ordre social, stratégique, économique ou

financier viennent perturber la réalisation idéale du budget prévisionnel. Ce

qui faire apparaître des écarts entre le budget et les résultats effectifs.

A cet effet il est d’une nécessité impérieuse pour toute entreprise qui se veut

émergente, de suivre régulièrement sa croissance réelle par rapport à ses

prévisions. En corrigeant au fur et à mesure les écarts défavorables et en

optimisant les écarts favorables. Cette opération, dénommée suivi

budgétaire, consiste donc à comparer les données réalisées ou

performances de gestion et les données prévisionnelles qui constituent

les objectifs de gestion préétablis ou données budgétaires. Afin de gérer au

mieux son évolution et d’atteindre de manière efficiente les objectifs qu’elle s’est

assigné et aussi de faire preuve d’une gestion saine et pérenne.

DEFINITION

Contrairement au contrôle budgétaire qui n’est qu’une comparaison de données

chiffrées constatées en fin de période avec des données chiffrées prévisionnelles,

le suivi budgétaire est défini comme le moyen de mesurer les résultats

périodiquement, les comparer au budget et interpréter les écarts pour décider les

actions correctives afin d'atteindre l'objectif.

Il convient donc de distinguer le contrôle et le suivi budgétaire. Le suivi efficace

des budgets doit permettre de faciliter le contrôle budgétaire, en soulignant les

aspects stratégiques, et l'impact global des actions menées.

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Page 2: Le Suivi Bugetaire Cours

RAPPEL

I. OBJECTIFS ET QUALITE DU SUIVI BUDGETAIRE

1. Les objectifs d’un suivi budgétaire

Le suivi budgétaire à trois objectifs essentiels, à savoir :

- Vérifier la pertinence des références prévisionnelles retenues par

l’entreprise ;

- Alerter les responsables pour leur permettre de prendre les décisions

correctives nécessaire ;

- garantir le maintien de la cohérence des actions menées dans

l’entreprise par les responsables de tous niveaux

Il ressort de ces observations que le suivi budgétaire est orienté vers la prise de

décision. Comme l’indique le schéma suivant

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Page 3: Le Suivi Bugetaire Cours

2. Les qualités d’un bon suivi budgétaire

Le suivi budgétaire repose sur la mise en place d’un système d’information de

gestion. Ce système doit avoir les caractéristiques suivantes :

- rapidité

- fiabilité

- et coût modéré

a) Rapidité

Si les responsables opérationnels doivent prendre des décisions à la suite

du suivi budgétaire, les informations nécessaires doivent être fournies

rapidement. Afin d’améliorer la disponibilité des informations, il peut s’avérer

utile de renoncer à une précision extrême pour recourir à certaines estimations.

En effet, une information très précise mais obtenue tardivement ne permet pas

au suivi budgétaire d’atteindre son but.

b) Fiabilité

La rapidité ne doit, pas conduire l’entreprise à obtenir une information

disponible quasi immédiatement mais totalement fausse. L’information doit

être de qualité. Toute la difficulté pratique du contrôle de gestion consiste à

trouver un optimum entre rapidité et fiabilité.[Tapez un texte]

Page 4: Le Suivi Bugetaire Cours

c) Coût modéré

Il faut tenir compte :

- du coût de mise en place de l’organisation, car le suivi budgétaire doit reposer

sur une organisation adéquate basée sur les centres de responsabilité, un système

d’information et la formation du personnel ;

- de son coût de fonctionnement pour la saisie et le traitement des données ;

- et du temps consacré à l’élaboration et au suivi du système par les responsables

concernés.

II. Utilité et limites du suivi budgétaire

1. L’utilité du suivi budgétaire

- Il est tout d’abord utile aux opérationnels, car il constitue un guide dans leur

action quasi quotidienne ;

- Il permet également aux dirigeants d’obtenir une synthèse de l’activité de

l’entreprise et de prendre du recul par rapport aux décisions opérationnelles ;

- Il permet de connaître le sens et l’importance des écarts par rapport aux

prévisions dans les domaines essentiels de la gestion. Il permet aussi de constater

la marche de l’unité par rapport à la route prévue;

- Il favorise la coordination des différentes fonctions de l’entreprise tout en

autorisant une décentralisation des responsabilités ;

- Il permet d’améliorer la productivité et la rentabilité de l’entreprise

2. Les limites de suivi budgétaire

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Page 5: Le Suivi Bugetaire Cours

Le contrôle budgétaire présente plusieurs limites :

- Risque de non application par les opérationnels qui n’utilisent pas les

informations fournies par le système pour des actions correctives. Cette

attitude peut provenir d’un système budgétaire qui n’a pas été adopté par tous.

Les cadres notamment, auraient dû être convaincus de l’utilité du contrôle mis en

place ;

- Importance du nombre d’écarts limitant les possibilités de contrôle. On peut

alors mettre en œuvre un contrôle par exception (gestion des écarts «

significatifs » par rapport à des seuils fixés par l’entreprise) ;

- Existence d’un travers fréquemment rencontré : l’analyse d’écarts ne

débouche pas souvent sur la prise de décision ;

- Incertitudes des prévisions ;

- Implantation trop rapide du système budgétaire ;

- Coût trop élevé du système budgétaire ;

- Inadaptation à la structure organisationnelle

III. Rôle des intervenants dans le processus budgétaire

Pour un suivi efficace et efficient, Il convient de situé avant tout chaque responsable dans son rôle .

1- Rôle de la direction générale

La direction générale reçoit un tableau analytique de synthèse. Ce dernier va lui

permettre de poser deux questions

a) Quelles sont les origines des écarts constatés ?

Les centres de responsabilités concernés ont-ils mis en place les actions

correctives nécessaires ?

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Page 6: Le Suivi Bugetaire Cours

b) Compte tenu de l’effet prévisible des actions correctives, l’entreprise va-t-elle

atteindre son objectif ? Sinon que peut-on faire pour faire face à cette situation

prévisible ?

La direction générale a donc essentiellement besoin d’une information de

synthèse et surtout prévisionnelle. Par contre, un processus de suivi plus

détaillé doit être mis en place pour les opérationnels.

2- Rôle des responsables opérationnels

Ce sont les centres de responsabilités de base qui ont pour mission de mettre en

oeuvre les plans d’action budgétaires qui ont été approuvés. Ils sont donc

responsables d’identifier très rapidement les écarts entre réalisations et budgets

pour décider ou proposer, selon les cas, les décisions correctives. Il est donc

nécessaire que les opérationnels de base soient les premiers informés des

résultats réels, et le plus rapidement possible. Non pas pour cacher quoi que ce

soit à la direction générale, mais parce que la délégation d’autorité qu’ils ont

acceptée les rend responsables de l’exécution à court terme. Par contre, la

direction générale d’une entreprise moyenne peut attendre un peu plus

longtemps pour avoir une vue d’ensemble des résultats réels (résultats consolidés

de l’ensemble de l’entreprise). La direction générale est d’ailleurs plutôt

intéressée par les résultats prévisibles en fin d’année, pour déceler s’il est

nécessaire de décider des adaptations majeures par rapport au plan d’action

budgétaire de l’entreprise.

3- Rôle du contrôleur de gestion

Les services de contrôle de gestion ont pour fonction d’aider chaque niveau

hiérarchique opérationnel et la direction générale à assumer sa fonction

spécifique. Ils ont donc trois rôles propres :

a) Fournir rapidement à chaque responsable opérationnel et à la direction

générale les informations fiables et pertinentes pour son niveau de responsabilité

chaque centre de responsabilité. Ainsi, les tableaux de bord de production

devraient être différents et de plus en plus détaillé lorsqu’on descend de la

direction générale au directeur d’usine, puis au chef de fabrication.

b) Aider les responsables opérationnels et la direction générale à interpréter les

résultats et prendre les décisions correctives, en chiffrant avec les responsables

opérationnels les résultats prévisibles des actions correctives envisagées et

évaluer avec eux l’impact prévisible sur les résultats en fin d’année.[Tapez un texte]

Page 7: Le Suivi Bugetaire Cours

c) Adapter les outils de suivi aux besoins des opérationnels.

Les rapports de suivi budgétaire et les tableaux de bord doivent tenir compte à la

fois des principes comptables pour mesurer la performance et des besoins des

opérationnels. Ainsi, la présentation, le niveau de départ, les ventilations

analytiques, doivent être choisis par le contrôleur de gestion en fonction de leur

utilité pour les opérationnels

IV. LES METHODES DE SUIVI BUDGETAIRE

Nous allons présenter les différentes méthodes de suivi budgétaire employées

communément par les entreprises. Il en existe de nombreuses, mais bien souvent,

elles empruntent des éléments d'analyses issus des quatre méthodes suivantes:

- Le reporting - Le suivi par produit - Le suivi comptable- Le suivi extra comptable

1- Le reporting

Le reporting est une méthode de suivi budgétaire, fondée sur l'analyse des écarts

entre les coûts réels et les coûts prévisionnels, utilisé dans toutes les sociétés, des

plus grandes aux plus petites. La base du suivi des réalisations est un flot

d’informations pertinentes, diffusées dans un délai aussi court que

possible aux opérationnels, pour qu’ils puissent savoir où ils en sont par rapport

à leurs objectifs. Ce système d’information a pour support un ensemble de

rapports périodiques dont le contenu est adapté à chaque niveau hiérarchique.

Cet ensemble de rapports est appelé en anglais « reporting » et est souvent

désigné en français sous le nom de tableau de bord.

Ce système de tableaux de bord ou de rapports d’activité épouse la structure des

centres de responsabilités suivant les mêmes principes que le système budgétaire :

- Un jeu de tableaux de bord et rapports d’activité par centre de responsabilité ;

- Le contenu des tableaux de bord de chaque centre de responsabilité doit

refléter les éléments de chiffre d’affaires, de coûts et d’actif que peut maîtriser le

centre, en fonction de sa délégation d’autorité ;

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Page 8: Le Suivi Bugetaire Cours

- Un niveau d’agrégation des données de base de plus en plus important au fur

et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie, permettant à chaque responsable

de se concentrer sur ce qui est « de son niveau » ;

- Enfin, le jeu de tableaux de bord et de rapports d’activité doit être

comparable, par son contenu, au budget de chaque centre de responsabilité.

Le contenu du reporting doit correspondre aux différents éléments présentés lors

du budget. Ainsi, il met en évidence le chiffre d'affaires, et les différents coûts

supportés par la structure. C'est une étape incontournable pour la société.

C'est aussi actuellement, le seul moyen pour elle de connaître à différents

moments de son exercice, sa situation financière précise. Cette méthode permet

effectivement de faire un suivi réel et précis de la situation de l'entreprise. Ainsi,

sa situation financière est connue avec un degré de précision maximale.

En effet, lors du reporting, il faut équilibrer les comptes dans les mêmes

conditions que pour la clôture de l'exercice comptable.

2- Le suivi par produit

Le suivi budgétaire par produit est possible dès lors que les budgets sont montés

et attribués par produit ou famille de produits. Cette méthode de suivi budgétaire,

très particulière, n'est pas adaptée à toutes les entreprises.

Le suivi des réalisations par produit est un outil de gestion adopté généralement

par les sociétés qui ont d'importants portefeuilles de produits. La société ne gère

plus des centres de profit, comme le marketing, la vente, la production, la finance,

mais des produits. Ainsi, à chaque produit correspond une "mini-entreprise".

Chaque produit, ou famille de produits est indépendant, et fonctionne alors de

façon autonome.

Cependant, il est rare de trouver une structure orientée vers les produits et le

suivi budgétaire par produits, au sein des sociétés prestataires de services. Elles

sont généralement spécialisées dans l'offre d'un ou deux services. Par

conséquent, une gestion globale des produits est suffisante.

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Page 9: Le Suivi Bugetaire Cours

Le suivi budgétaire par produit est souvent accompagné de deux types

d'analyses ; d'une part, une analyse des marges standards par produit. Cette

analyse permet de déterminer et de comparer les différentes contributions des

produits aux bénéfices de la société, d'autre part, une analyse de la marge brute

réelle par produit. Ainsi, l'entreprise peut savoir par produit, ou par famille de

produits, lesquels sont les plus rentables, et ceux que la société cherche soit à

lancer, soit à abandonner, étant donné leur faible contribution.

Cette méthode présente un avantage majeur. Il permet de détecter les produits,

les marchés, les clients, les secteurs qui ont une rentabilité, une croissance non

conforme aux objectifs définis par la société. Ainsi, il est possible de chercher la

solution la plus rentable à la source.

En conclusion, le suivi budgétaire centré sur les produits oblige les gestionnaires

à accorder autant d'importance aux produits phares de la société qu'aux autres

produits. L'entreprise connaît ainsi précisément la contribution de chaque famille

de produits et de chacun de ses produits à ses résultats. Elle peut alors prendre

rapidement d'importantes décisions d'ordre stratégique liées à la vente.

3- Le suivi comptable

La comparaison entre le budget et la réalisation peut se faire grâce au système

comptable, qu'il s'agisse de comptabilité de gestion ou même, mais c'est plus

rare, de comptabilité financière.

Cette méthode repose sur une comparaison entre le budgété et le réel qui

s'effectue de manière automatique parce qu'intégrée au plan comptable de

l'entreprise. Celui-ci, par un jeu d'imputations et de calculs de soldes, permet de

disposer du calcul des écarts éventuels. Cela suppose que le plan comptable ait

été conçu de manière à enregistrer les hypothèses budgétaires et à les comparer

aux réalisations. Ce mode de fonctionnement, est très performant s'il est

correctement établi. Toute fois il rencontre des limites qui tiennent à la

conception habituelle de la comptabilité.

L'exemple le plus classique de ce type de système d'information est fourni par la

comptabilité en coûts standard.

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Page 10: Le Suivi Bugetaire Cours

Sa démarche consiste à enregistrer des éléments de coûts préétablis dans la

comptabilité de gestion. Ces coûts traduisent les principales hypothèses

budgétaires. Le plan comptable d'entreprise utilisé est organisé de telle sorte que

la comparaison entre les coûts réels et les coûts préétablis se fasse par le jeu des

imputations comptables et fasse ainsi ressortir les écarts entre la norme et le réel.

La principale difficulté est la conception du plan comptable permettant d'obtenir

automatiquement, les écarts. En effet, la contrepartie des automatismes de calcul

se trouve dans le fait qu'un tel système ne fournira que les écarts que sa

construction a prévu d'indiquer. Si les utilisateurs s'aperçoivent, à l'usage, que

d'autres analyses sont nécessaires, il reste soit à réviser le plan comptable, soit à

procéder à des calculs extracomptables, ce qui n'est ni souhaitable, car le temps

consommé est souvent important, ni même possible dans tous les cas,

l'information étant parfois perdue dans les traitements comptables effectués.

Nous allons illustrer le fonctionnement de ce système comptable sur un exemple

en reprenant ici le cas présenté au chapitre 2.

L'objectif ne consiste pas à procéder à des calculs de rapprochement entre le réel

et le budgété, mais à construire un plan comptable qui, dans son fonctionnement

même, fournira l'analyse souhaitée.

4- le suivi extracomptable

Nous classons dans la catégorie des processus extracomptables de suivi tous

ceux qui reposent, partiellement ou entièrement, sur des saisies externes à la

comptabilité.

On est amené à employer une telle approche dans deux cas :

- d'abord, lorsque les hypothèses budgétaires ne sont pas intégrées aux

traitements comptables, même si les réalisations sont enregistrées par la

comptabilité ;

- ensuite, a fortiori, lorsque les réalisations ne sont pas saisies par la

comptabilité, parce qu'elles portent sur des faits qui ne relèvent pas d'un

traitement comptable.

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Page 11: Le Suivi Bugetaire Cours

Un exemple du premier cas est le suivi des commandes reçues et du chiffre

d'affaires. Pour illustrer le second cas on peut fournir l'exemple du suivi des

investissements.

a) Le suivi des commandes

Les entrées des commandes reçues ne sont pas comptabilisées, ni budgétairement

ni dans les réalisations. Il faut donc construire un système de suivi qui s'appuiera

sur les données transmises par les commerciaux. (important pour évaluer le CA

ddu mois suivant).

La question posée est alors celle de la fiabilité des saisies, qui doivent regrouper

l'intégralité des commandes acceptées par l'entreprise. La conception du système

d'information demande donc une analyse, un audit, éventuellement, du circuit de

prise de commandes, afin d'évaluer les risques d'imprécision dans la saisie.

L'objectif de ce type de suivi est d'identifier les principaux types d'écarts :

- ceux qui annoncent un changement de tendance,

- par opposition à ceux qui ne dénotent que des fluctuations saisonnières mal

maîtrisées par la prévision,

- ou des saisonnalités en voie de changement,

- voire de simples aléas.

Le suivi du chiffre d'affaires entre aussi dans cette catégorie, notamment

lorsqu'il est effectué de manière globale, par famille de produits. C'est souvent le

cas lorsque les ventes portent sur des produits qui peuvent s'exprimer en une unité

volumique commune (la tonne par exemple).

Les écarts sont alors liés à trois causes :

- le volume global,

- sa structure de répartition entre plusieurs produits

- les prix.

b) Le suivi des investissements

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Page 12: Le Suivi Bugetaire Cours

Ce suivi relève pour partie des procédures comptables : c'est le cas pour la

surveillance des dépenses engendrées par un projet à mesure de sa réalisation

s'il ne s'agit pas d'un investissement ponctuel. C'est aussi le cas pour la post

évaluation du projet, qui, une fois celui-ci achevé, une fois l'investissement

abandonné, permet de situer les principales erreurs de prévision faites, dans une

perspective d'amélioration, d'apprentissage.

Mais les investissements demandent d'autres contrôles.

Dans la mesure, en effet, où un projet a été accepté en raison de prévisions

faites à son sujet, quant aux flux de dépenses et de recettes qu'il doit provoquer,

ces prévisions demandent suivi. Non pas pour une simple raison de formalisme ce

ne serait d'ailleurs pas nécessairement une mauvaise raison, les prévisions non

suivies tendant sans doute à être de plus en plus mal effectuées car l'attention

portée par leurs responsables se relâche, mais parce que la décision d'un éventuel

déclassement de l'investissement reste à prendre.

c) Le suivi de l’état de résultatLa plupart des entreprises ont un objectif de rentabilité exprimé d’une manière ou

d’une autre :

- montant de marge brute

- montant de cash flow

- taux de rentabilité des actifs

- rentabilité des capitaux propres

Ainsi, il apparaît dans presque toutes les entreprises, que la pierre angulaire du

système de suivi des réalisations est le suivi de l’état de résultat de l’entreprise.

La comparaison est établie généralement pour le mois et en cumul, de manière à

cerner aussi bien l’activité du mois écoulé que les tendances réelles à travers les

résultats d’ensemble de l’année. Mais une telle comparaison globale, si elle

intéresse la direction générale, n’est pas suffisante pour prendre des décisions

correctives. Puisque les budgets sont établis par centre de responsabilité,

l’analyse de l’état de résultat de l’entreprise devrait être complété par l’analyse [Tapez un texte]

Page 13: Le Suivi Bugetaire Cours

OBJECTIFS

ETAT ATTEINT

COMPARAISON

des éléments de cet état de résultat maîtrisés par chacun des centres de

responsabilité. Le suivi de l’état de résultat et l’analyse des résultats par centre

de responsabilité est la pierre angulaire du suivi des réalisations

V. LES CONDITIONS DE FONCTIONNEMENT DU SUIVI

L’organisation du suivi budgétaire doit répondre à des contraintes de qualité qui

sont définir par le processus de budgétisation, ainsi que par les objectifs qui sont

recherchés au travers de ce processus. il y en résulte que, de l’efficacité du

système de suivi budgétaire dépende la réalisation des objectifs budgétaires.

Toute fois pour être efficace, le système de suivi budgétaire, doit répondre aux

ses objectifs précédemment cités.

1. le suivi de la pertinence des références (états atteint)

Le modèle du suivi budgétaire est parfois présenté comme une illustration typique

du processus cybernétique de la rétroaction (feedback), illustré par la figure 8.1 :

on dispose d'un objectif, d'un état à atteindre ; il s'agit de mesurer l'état atteint

(la réalisation) pour détecter le besoin éventuel d'une action corrective et

déclencher une rétroaction pour tenter de se rapprocher de l'objectif. La boucle

de rétroaction est même appelée par certains auteurs boucle de contrôle, ce qui

témoigne d'une vision singulièrement restrictive et mécaniste du contrôle.

Figure 8.1

En effet, un tel modèle repose sur deux hypothèses : il suppose que la référence

(état à atteindre) reste pertinente, il admet que la décision corrective peut être

efficace même si elle intervient après la constatation d'une dérive.

Or, ces deux hypothèses ne sont pas toujours vérifiées dans la pratique.

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Page 14: Le Suivi Bugetaire Cours

OBJECTIFS

ETAT ATTEINT

COMPARAISON

D'une part, la rétroaction peut devoir s'exercer sur l'objectif lui-même (figure 8.2)

soit parce que l'environnement évolue rapidement, ne permettant pas de garder

des objectifs stables, soit parce que la prévision est difficile et rend les objectifs

peu fiables.

Figure 8.2

2. le suivi de La pertinence de l'objectif

Un budget est le produit de prévisions et de plans d'action. Il reste donc

pertinent aussi longtemps que les hypothèses sur lesquelles il repose, qui

déterminent les plans d'action, sont jugées appropriées, qu'il s'agisse

d'hypothèses externes ou internes à l'entreprise.

Le suivi doit donc alerter les responsables sur le maintien du bien-fondé des

hypothèses initiales en les conduisant à répondre à des questions telles que :

- les concurrents ont-ils le comportement prévu ?- le matériel qu'il était prévu d'acquérir est-il toujours utile ? Est-il

toujours le meilleur ?pour les besoins à remplir ? Son financement projeté est-il encore adapté ?

- la politique de stockage décidée est-elle toujours conforme aux exigences des clients ?

- le plan de promotion prévu pour le produit A dans la région X est-il encore adapté ?

- la difficulté à recruter le personnel nécessaire permettra-t-elle de lancer à temps le plan d’automatisation du traitement des commandes ?

- est-il encore réaliste de viser une croissance de 10 % en volume alors que le marché à l'exportation s'est contracté ?

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Page 15: Le Suivi Bugetaire Cours

On constate, dans ce domaine, que tout suivi budgétaire doit obéir à une règle

simple : autant d'hypothèses, autant d’écarts à suivre. Toute hypothèse non

suivie est une source de dysfonctionnement, car les hypothèses sont formulées,

étudiées, négociées, validées, acceptées par des personnes qui, prenant

conscience que ce processus ne donne pas lieu à suivi, risquent de n'être plus

incitées à lui consacrer les efforts nécessaires.

3. l’information des responsables

Que l'on suive les objectifs, les variables d'alerte ou simplement les réalisations, le

système d'information de gestion doit s'adresser à ceux qui sont à même

d'intervenir. Le problème ainsi posé est celui de l'organisation de la circulation

des informations.

Le principe est simple : pour un pilotage efficace, c'est celui qui peut agir qui doit

être informé. Agir, ce peut être revoir les objectifs ou ajuster les actions en cours.

Le respect de ce principe passe par une analyse précise des paramètres qui

déterminent les actions dans les centres de responsabilité. Encore faut-il

informer les responsables quand il est encore temps d'agir et leur permettre

d'effectuer un diagnostic optimal. Il faut ici souligner que, dans le simple suivi des

réalisations, la rapidité est une condition importante de bon fonctionnement : si

l'information sur le passé permet de piloter, encore faut-il que ce passé soit récent.

Cela conduit à des contraintes dans l'organisation des procédures comptables.

En effet la comptabilité joue un rôle dominant dans le suivi des réalisations. Pour un

suivi efficace, il est nécessaire qu'elle arrête ses comptes chaque mois2. Mais cela

ne suffit pas, car elle est victime d'une certaine inertie : les enregistrements étant

organisés pour n'être pas contestables, ils sont effectués avec un certain

décalage par rapport au phénomène qu'ils traduisent.

Exemple. On peut comprendre que les achats soient comptabilisés au vu de la

facture du fournisseur. Mais une telle procédure ne permet pas un suivi mensuel

fiable des achats, en raison des décalages qui surviennent entre les livraisons et

les factures reçues : ou bien on diffusera rapidement le montant des achats

comptabilisés, et ceux-ci ne correspondront pas à la réalité, ou bien, pour assurer

la cohérence, on procédera à des tests et le délai d'attente imposé à l'utilisateur de

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Page 16: Le Suivi Bugetaire Cours

l'information conduira à le pourvoir en éléments obsolètes. Il faut en

conséquence organiser la comptabilité pour qu'une saisie provisoire voire

estimative soit effectuée à la livraison.

Pour que les responsables puissent faire un diagnostic optimal, il faut que les

causes des dérives soient identifiables. En comptabilité en standard, cela implique

que les écarts soient liés à des causes limitées en nombre : un écart global ne

peut déboucher sur une bonne connaissance de ses causes puisque ses

explications possibles sont multiples.

VI. LA CORRECTION DES DERIVES

1. La détection des dérives

Pour de nombreuses entreprises, la question principale est d'identifier les

amorces de dérives pour en limiter la généralisation, sous peine de ne constater

que des dégâts irréversibles. La détection des dérives repose sur quatre

diagnostics :

- l'analyse des hypothèses qui conditionnent l'atteinte des objectifs,

- l'identification des hypothèses sensibles, c'est-à-dire de celles dont la non-

vérification

compromet les objectifs,

- la mesure des sensibilités de ces hypothèses aux actions correctives prises ex

post, après

le constat d'une dégradation,

- l’analyse des donnés réel en les comparant au budget initial pour identifier les

écarts réels ou prévisibles

Exemple. Dans une entreprise où les commandes sont prises trois mois avant

livraison, l'activité et la situation financière ne peuvent plus être rectifiées

qu'avant un délai de trois mois si l'on se limite à un suivi du chiffre d'affaires.

La détection anticipée des dérives quand elles s'amorcent oblige à recourir à des

données non comptables. Mais certaines d'entre elles proviennent des circuits de

contrôle interne comptable de l'entreprise (c'est le cas des bons de commande

par exemple). D'autre part des enregistrements comptables peuvent être utilisés,

non comme moyen de suivi des phénomènes qu'ils constatent, puisque la [Tapez un texte]

Page 17: Le Suivi Bugetaire Cours

constatation suit la réalisation, mais comme indicateurs du futur, dès lors que la

constatation comptable intervient au terme d'un cycle court, suivant de près les

engagements.

Ainsi l'évolution des coûts d'achat comptabilisés peut servir à anticiper la

tendance de l'avenir si les livraisons suivent de près les commandes.

2. LE CALCUL ET ANALYSES DES ECARTS

a) Le budget instrument de mesure de la réalisation des objectifs

Soit l’exemple qui consiste à élaborer le budget d’un atelier qui représente la

somme mensuelle prévue pour cet atelier. Il est établi sur une hypothèse de

production de 2 000 P1 et 2 000 P2, à laquelle correspond une prévision d’activité

de 2 400 heures établie à partir des temps standard élémentaires pour P1 et P2.

Cette construction des budgets facilite le travail de constatation ultérieure des

coûts réels et de mesure des écarts entre prévisions et réalisations. Les résultats

de l’atelier sont présentés comme suit :

ATELIER : MOIS : Mars

COUTS MAITRISABLES

Budget mensuel

Coûts réels

Ecarts

Favorables Défavorable s

Matières 28 000 30 860 - 2 860 Main-d’œuvre directe 34 440 39 130 - 4 690 Manœuvres 7 900 8 000 - 100 Maîtrise 8 400 8 400 - -Electricité 1 920 2 227 - 307

Fuel 480 500 - 20 Fournitures 2 400 2 753 - 353

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Page 18: Le Suivi Bugetaire Cours

Petit outillage 600 670 - 70 Fournitures de bureau 400 420 - 20 Entretien 608 648 - 48

Total 85 140 93 608 - 8 468COUTS NONMAITRISABLES Chauffage, éclairage 300 300 - - Amortissement du matériel 1 000 1 000 - -

Total 1 300 1 300 - -

Total général 86 440 94 908 - 8 468

ECART TOTAL

8 468

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Page 19: Le Suivi Bugetaire Cours

b) Prévisions, réalisations et écarts

Avant de rechercher la signification des résultats constatés, il faut apporter une

précision importante sur la notion de coûts réels qui, consiste à ce que les

budgets sont organisés de manière à dégager des responsabilités et utilisent

pour cela la notion de coûts maîtrisables. Ils correspondent à des coûts dont

l’atelier est directement responsable et sur lesquels il peut agir. Par opposition,

les coûts non maîtrisables correspondant à des coûts imputés

(chauffage et amortissement) pour lesquels l’atelier n’est pas directement

responsable.

Le tableau met en évidence l’objectif de coût assigné à l’atelier pour le mois de

mars qui n’a pas été atteint, puisque les coûts réels s’avèrent supérieurs aux

prévisions d’un montant total de 8 468, soit un écart de près de 10%. Cette

constatation ne permet pas de condamner le chef d’atelier, mais elle indique

simplement que l’atelier n’a pas respecté le tableau de marche prévu et que

toutes choses égales par ailleurs, les équilibres de l’entreprise ne sont pas

respectés.

La quantité réellement consommée et la quantité qui aurait dû être

consommée (quantité standard) doivent être toutes les deux chiffrées au

coût standard du bien ou service consommé. L’écart sur quantité est égal

à la différence entre le budget ajusté aux consommations réelles et le

budget ajusté aux productions réelles.

Le concept essentiel en matière d’appréciation des performances est celui

du coût maîtrisable : un responsable ne doit être jugé que sur des éléments

où son action peut s’exercer.

L’analyse des écarts totaux en écarts sur coûts et sur quantités, constitue

un atout supplémentaire dans l’appréciation de la gestion, en mettant en

évidence les rubriques sur lesquelles il convient de porter l’attention.

C’est dans cet esprit qu’outre les écarts en valeur absolue, les praticiens

calculent souvent des écarts en pourcentage en rapportant l’écart au standard

considéré.

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Page 20: Le Suivi Bugetaire Cours

C- Principe de la gestion par exceptions

Ces calculs permettent de recourir à des outils d’acceptation en dessous desquels

les écarts sont considérés comme normaux puisque, sauf hasard, un chiffre réel

n’a guère de chances d’être strictement égal au standard. Selon les cas, des

seuils de 1%, 3%, 5% pourront être retenus, et les responsables ne

s’intéresseront qu’aux rubriques faisant apparaître des écarts favorables ou

défavorables supérieurs à ces seuils. C’est le principe de la gestion par

exceptions.

Cette méthode a l’avantage de concentrer l’attention, sur les points remarquables

; elle évite ainsi des pertes de temps et le danger du « noyage dans la masse ».

Il convient cependant d’éviter deux écueils :

- Un écart de 1% sur des chiffres importants peut être plus lourd de

conséquences qu’un écart de 10% sur des chiffres minimes ; l’écart en valeur

absolue permet de résoudre cette difficulté en indiquent l’importance de l’écart.

- Un écart de faible pourcentage peut cacher deux écarts importants et de sens

contraires.

c) l’interprétation des écarts

L’analyse des différents écarts ne doit pas conduire le contrôleur de gestion à

effectuer un suivi des budgets ligne par ligne. En effet, le gestionnaire est

responsable d’un ensemble, c’est à lui de compenser un écart positif sur une

ligne par un écart négatif sur une autre ligne.[Tapez un texte]

Page 21: Le Suivi Bugetaire Cours

Il devra analyser les faits avec le gestionnaire et s’inquiéter de savoir si les

éléments favorables ou défavorables sont temporaires ou permanents. Il

ne faut pas être « anesthésié » par un élément favorable mais accidentel,

qui cacherait un élément défavorable, mais permanent.

Le rôle du contrôleur de gestion dans l’interprétation des écarts apparaît donc

comme très important. Il ne doit pas se contenter d’être un simple «

aiguilleur » de chiffres, un « distributeur » de chiffres et de tableaux. Il doit

procéder à un suivi des actions passées, mais il doit aussi évaluer l’impact des

actions passées sur l’avenir. Il doit apporter son jugement neutre, mais crédible

grâce à la connaissance qu’il a de l’entreprise dans laquelle il évolue. Ainsi, un

écart sur temps défavorable peut provenir d’un rendement insuffisant,

mais aussi de l’utilisation de matières de mauvaise qualité, de l’emploi de

personnel insuffisamment qualifié ou de machines mal entretenues tombant trop

souvent en panne.

VII. PRISES DE DECISIONS CORRECTIVES

Mais l’analyse ne suffit pas, il faut aussi savoir ce qu’il faut faire, qui va le faire et

comment il le fera. Après avoir identifié les causes d’écart, l’opérationnel va

devoir expliquer à son supérieur hiérarchique comment il va corriger, quelles

actions il va entreprendre pour rattraper l’écart par rapport au budget.

Les actions qui seront décidées pour rattraper le budget devront être

consignées par écrit afin que, lors des réunions suivantes, on puisse examiner

l’avancement des mesures de redressement décidées. Il est à signaler qu’il est

bon que le temps alloué à l’examen du passé sera moins important que celui

attribué à la projection sur l’avenir.

Ainsi, au mois le mois, les écarts servent à rechercher les causes de déviation et [Tapez un texte]

Page 22: Le Suivi Bugetaire Cours

à prendre les décisions correctives. Cependant, à l’issue d’une période telle

que le semestre ou l’année, les écarts constatés par rapport à l’objectif et au

budget vont aussi servir de base de départ pour l’évaluation des hommes, et il

doit y avoir une relation entre les résultats budgétaires et les sanctions

positives ou négatives prises par et sur les responsables opérationnels.

VIII. TABLEAU DE BORD DE SUIVI

1. La hiérarchie des indicateurs2. La forme du tableau de bord budgétaire

CONCLUSION

En général, de nombreuses sociétés ont des procédures budgétaires. Mais elles

n'ont pas systématiquement les outils adéquats pour suivre efficacement

l'évolution de l'entreprise à partir des budgets. Suivre les réalisations, c’est «

mesurer les résultats périodiquement, les comparer au budget et interpréter les

écarts, pour décider les actions correctives afin d’atteindre l’objectif ». Pour ce

faire un système d’information de gestion doit être mis en place pour savoir où

l’on en est dans la progression vers l’objectif. Une information fiable, rapide et

aisément accessible aux opérationnels qui prennent les décisions est donc

indispensable. Mais la suivi des réalisations ne se limite pas à la mise en place

d’un système d’information. Chacun des opérationnels intervenants dans le

processus budgétaire doit être aussi imprégner de son rôle dans le suivi

budgétaire au fin d’une bonne gestion du temps et d’une efficacité dans l’action.

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