Upload
doankhanh
View
220
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Le verbe en sibine
Daniel Barreteau et Herrmann Jungraithmayr
So “ a i r e
1. Introduction 1 .l . Les Sumray parlent sibine 1.2. Classification 1.3. Rappel bibliographique 1.4. Objet de la présente étude
2. Préalable phonologique 2.1. La structure syllabique 2.2. Les consonnes 2.3. Les voyelles 2.4. Les tons
3. Formes lexicales et classes verbales 3.1. Monoverbes/polyverbes/pseudo-monoverbes 3.2. Voyelle ala 3.3. Schème tonal linéaire hautlmoyenlbas
Schème tonal complexe haut-baslbas-haut 3.4. Consonne finale obstruantelsonorante 3.5. Consonne initiale simple/palatalisée/labialisée 3.6. Récapitulation
4. Le système aspectuel et modal 4.1. Système général 4.2. L’aoriste 4.3. L’accompli 4.4. Le nom verbal et les formations d’inaccompli:
4.5. Le subjonctif Le progressif et l’ingressif
a) Le subjonctif présent b) Le subjonctif passé
5. Dérivation 5.1 . Les pluriels 5.2. Les causatifs
6. Liste de verbes
7. Discussion
f
-. ~
192 I l
- - . . .- I - .a - . i
perfective” in the works of H. Jungraithmayr and in Semitic and HamitoSemitic scholarship. Furthermore, it is an adequate descriptive term for what I believe to be the primary semantic content of the verb formations so labelled. This again links up with the historical hypothesis
and 1973/74 with a grant from on of Lamang phonology, morpho
is a retention of Proto-Chadic verb plurals.
Bibliography
aspect and related problems. Cambridge.
African Languages
Jungraithmayr, H. 1974. A ten Paper presented to the 2n
ur stage model for the development o ational Congress on Hamito-Semitic
uage. Ph. D. dissertation Michigan. s in Migama. AuÜ 60: 163-77. froasiatic?) verb base formation. In Papers in ‘Chadic linguis-
erb stems and the marking of mood, aktionsart, and aspect in
1917b. Pattern
1979, Gramma 199-233. Leiden.
aspect system. Proceedings of the 3rd International Hamito-Semitic Congress. London. (in prep.) A Grammar of the Lamang Language (Gwhd Lhmhg). (Afrikanistische Forschungen Vol. 9). Glückstadt.
191
!
1. Introduction
1.1. Les Sumray parlent sibine i
Les Sumray - population de la République du Tchad qui se désigne elle- même comme sgmrà (tun ‘Sbmr;ay)), sìmri (tune Sumray)), shmräy des Sumray)) - parlent la ((langue sibine)) b i gá sìbínb.
Bien que l’appellation de ((sumray)) soit plus connue dans la littkrature, nous utili- serons néanmoins le terme de ((sibinen pour désigner la langue ainsi que le font les locuteurs eux-mêmes.
1.2. Classification
Le sibine (somray ou sumray) a été.classé dans le sous-groupe ctsomray-miltu)) par J.P. Caprile et H. Jungraithmayr (1973)’ lui-même faisant partie du groupe ouest- est de la famille tchadique dans la classification de H. Jungraithmayr (1981) dans Les langues dans le monde arzcien et moderne (Paris, CNRS).
Dans la récente classification de P. Newman (1977), le groupe aomrai)) est situé dans la sous-branche A, branche est de la famille tchadique. Cette dernière classifica- tion a été reprise par D. Barreteau et P. Newman dans l’Inventaire [. . .] du CILF (1978).
Dans H. Jungraithmayr et K. Shimizu (1981), le sibinelsumray se trouve classé dans ((East ChadiclSouthern Branch/Group 23)).
,
I
1.3. Rappel bibliographique
En dehors des premiers documents publiés sur le wmray))2 , les études du sibine commencent à partir d’enquêtes qui ont été menées sur le terrain par H. Jungraith- mayr en 1973, puis en 1975/763.
Un premier aspect du système verbal a été décrit par H. Jungraithmayr dans une communication au 12e Congrès de la Société des Langues de l’Afrique de l’Ouest
Cet essai fut repris par P. Newman dans son étude générale sur ((The formation of
Enfii, H. Jungraithmayr fit une description plus générale et plus détaillée du
N (Ifé, 1976), communication qui a été publiée en 1979.
the Imperfective Verb Stem in Chadic)) (1 977).
système verbal dans sa ((Présentation d’un conte en sibine [. . .I)) (1 978).
/‘ 1.4. Objet de la présente etude
Dans cette dernière description, H. Jungraithmayr devait citer les verbes, dans son vocabulaire sibine-français, sous trois formes: ((aoriste, verbonominal et passé com- POSé)) .
Afin d’éviter une telle surcharge dans le lexique, nous allons tenter d’expliciter le fonction_n_e_ment du système verbal en essayant de déterminer la nature sous-jacente
193
,
des bases verbales - qui serviront de formes lexicales uniques -, de les analyser et de les répartir en plusieurs classes selon des critères déterminants dans la langue et de formuler des règles générales qui permettront de dériver les différentes formations verbales.
- proposer des formes lexicales morphophonologiques uniques pour chaque verbe - élaborer des règles, aussi simples que possible, de formation des différents thèmes aspectuels et modaux.
Notre but est donc double:
2. Préalable phonologique
2.1 . La structure syllabique
Nous poserons que le sibine n’admet que des syllabes de type CV et CVC , la con- sonne initiale pouvant être simple, palatalisée ou labialisée.
Afin de souligner la régularité de cette structure syllabique, nous considérerons l’occlusive glottale 7 comme un phonème à part entière et nous la noterons systéma- tiquement malgré une distribution lacunaire: ce phonème n’est attesté qu’à l’initiale de mot.
Le sibine ne comporte de groupe consonantique ni en initiale ni en finale de syl- labe: *CCV(C), *CVCC, mais peut presenter des séquences de deux consonnes à la frontière de deux syllabes: CVC-CV(C) oh il faut noter que, dans les véritables’cas (phonétiques) de succession consonantique, la première consonne est nécessairement une sonorante.
Comme l’a signalé H. Jungraithmayr (1978: 179-180), il existe également des syllabes de type CVV, avec voyelle longue, mais elles ne sont pas lexicales: elles résultent de faits morphologiques (formation du nom verbal avec suffixe vocalique) ou phonétiques (élision d’une consonne sonorante entre deux voyelles identiques). ,
2.2. Les consonnes
a) Consonnes simples/palatalisées/labialisées
Trois séries de consonnes doivent être distinguées à l’initiale de mot: des consonnes simples, des consonnes palatalisées et des consonnes labialisées.
Les consonnes palatalisées et labialisées ne sont attestées qu’à l’initiale, tandis que les consonnes simples sont admises dans toutes les positions.
Nous supposerons que toutes les consonnes simples, ou consonnes de base, peu- vent être labialisée, bien que nous n’ayions pas trouvé d’exemples dans notre corpus avec qw , rw et rw .
Le nombre de consonnes palatalisées est plus restreint puisque nous n’avons relevé que les consonnes: by , py , &y, ty , ay, sy , ly et ky4.
I1 faut noter ici que les consonnes (simples) palatales ?y, c, j , r, F et y, peuvent être labialisées: 7yw, cw , jw , rw (?), FW et yw , mais que les consonnes palatalisées ne peu-
194
vent pas être simultanément labialisées. Bien que nous n’ayions pas trouvé les conson- nes ?y et c en finale de mot, nous les considérerons comme des consonnes simples du fait qu’elles sont attestées sous forme lahialisée. De même, nous interpréterons r comme une consonne simple (rétroflexe palatale) du fait qu’elle est attestée en finale de mot, même si nous n’avons pas trouvé d’exemple avec yw.
Cela nous permet de formuler une règle générale selon laquelle les traits de pala- talisation et de labialisation ne peuvent pas se rapporter simultanément à une même consonne.
Remarque 1. Dans la suite de cet exposé, nous symboliserons par Cy l’ensemble des conson- nes palatalisées, par Cw l’ensemble des consonnes labialisées, e t par C l’ensemble des conson- nes simples, C(y/w) signifiant que la consonne peut être simple, palatalisée ou labialisée.
Pour des raisons de commodité typographique, nous ne noterons pas en exposant les ap- pendices palatal e t labiovélaire bien que les consonnes palatalisées e t labialisées fonction- nent comme des phonèmes uniques.
Remarque 2. La distinction entre les consonnes palatalisées et les consonnes palatales d’une part, la serie des consonnes labialisées et la semi-voyelle labiovélaire w, d’autre part, n’est pas trBs nette: h l’aoriste, où toutes les consonnes palatalisées et latiialisées ont une influence sur les voyelles subséquentes (la voyelle lexicale a se réalise A aprbs Cy- et Cw-, la voyelle a se réalisent respectivement i et u dans ces mêmes contextes), 1.es consonnes palatales et la semi- voyelle w ont parfois, mais non le plus souvent, la même influence. L’ambiguité de compor- tement de ces consonnes simples est illustré par les exemples ci-après (cf. page suivante).
Notons que la consonne ?y, que nous classons parmi les consonnes palatales simples, a une influence de fermeture de la voyelle subséquente dans les deux exemples attestés: ?YA ail tuea et íT ( c i l se couche)) - avec une forme apparemment irrégulière pour le second o Ù l’on attendrait *?YK
palatales
labiovélaire v
influence
cida” ‘il coupe’ 7ajìl ‘i1 mo-nte’ ~
j À ‘il nache’
pÀm ‘il peut’ yh ‘elle accouche’ yid5 ‘il mord’
wïïm ‘il mange’
wxr ‘il reste’
non-influence ~ ~
cáw ‘elle balance’ c‘am ‘il transperce’ 7ájjBm ‘il répète’
pà:á ‘il danse’ y ä ‘il repart’ yà ‘il saisit’
way ‘il dit’ wá ‘il rôtit’
b) Consonnes obstruantes/sonorantes
Parmi les consonnes simples une autre partition s’opère entre les consonnes obstruantes (Co) et les consonnes sonorantes (C,), les premiètes n’étant jamais at- testées en finale de mot (sauf dans des idéophones et des emprunts).
195
Comme nous le verrons plus loin, cette distinction a une grande importance au niveau de la morphologie verbale, dans la formation de l’aoriste.
Parmi les obstruantes se rangent les occlusives (glottalisées, sourdes, sonores) et les constrictives (y compris la vibrante rétroflexe r ) ; parmi les sonorantes se rangent les semi-voyelles, les nasales, la latérale et la vibrante alvéolaire r. .
palatales vélaires
?Y C k j g r h
F 17
?
Y W
c) Tableaux phonologiques des consonnes
9
obstruantes
m
sonorantes
n 1 r
,
glottalisBes sourdes sonores constrictives
nasales latérale vibrante semi-voyelles
~~ ~
6W PW bw
mw
S
CiW
t w dw ’
n w lw
sw
Tableau 1 : Consonnes simples
I glottalisées sourdes sonores constrictives nasales latérale vibrante semi-voyelle
~ ~~
labiales I dentales
I rw
Tableau 2: Consonnes labialiskes
palatales vélaires
Tableau 3 : Consonnes palatalisées
196
2.3. Les voyelles
A la suite de P. Newman (1977: 185) et H. Jungraithmayr (1978: 179) qui consi- dèrent [e] comme une variante phonétique de /YA / et [o] comme une variante de /WA /" nous pourrions également interpréter [i] comme une réalisation de /ya / et [u] comme une réalisation de Iwa I , les séquences y + a et w + a faisant défaut sur le plan phonétique.
Le système vocalique reposerait alors sur les trois voyelles centrales:
a [fermée] A [moyenne] a [ouverte]
avec les réalisations suivantes après les trois séries de consonnes Cy-/C-/Cw-6 :
CY- C - c w - Cya [Ci] Ca [Ca] Cwa [Cu] CYA [CYA]\l"[Ce] C A [CA] CWA [CWA]-[CO] CYa [CyaI C a [Ca] Cwa [Cwa]
Nous verrons comment cette interprétation, peut-être trop audacieuse si l'on ne considérait que le système nominal, se révélera d'une grande utilité pour dégager la forme radicale des verbes et expliquer la formation des thèmes aspectuels.
Remarque. Si notre interprétation, principalement des voyelles i et u, mais aussi des voyelles e e t o , comme &ant des réalisations de ((diphtongues>> devait se révéler de peu d'utilité sur le plan phonologique, nous poumons alors reconnaitre un statut phonologique B ces voyelles e t considérer les .diphtongues. comme des ~~morphophonbmesn.
Quoi qu'il en soit, dans l'attente d'une analyse phonologique, nous citerons les formes aspectuelles dans leur réalisation phonétique, afin de laisser toute liberté d'appréciation sur ce problème; par contre, les formes lexicales, reconstruites, relèveront bien sûr du domaine de la morphophonologie.
2.4. Les tons
Le système tonal comporte trois niveaux de tons ponctuels:
haut (H) : ' moyen (MI : bas (B) : '
-
et deux types de tons complexes:
bas-haut (FH) : " haut-bas (HB) : ^.
197
Avec voyelle longue (cf. formation du nom verbal dans les monoverbes), on rencontre également des séquences:
haut-moyen (H-M) : ‘- moyen-moyen (M-M) : -- bas-moyen (B-M) : ‘-
mais ce ne sont pas des tons lexicaux de la langue.
3. Formes lexicales et classes verbales
Partant d’une relative complexité des différentes formations aspectuelles du sibine, nous allons tenter de reconstruire des bases verbales, uniques pour chaque verbe,plus ou moins abstraites, qui serviront de formes lexicales, à partir desquelles il sera possi- ble, au moyen de règles simples, de dériver les formations verbales en question.
Pour cela, il est nécessaire de tenir compte des cinq facteurs suivants qui détermi- nent autant de sous-classes verbales:
- la structure monosyllabique ou polysyllabique du radical - la nature de la voyelle finale a ou a - le schème tonal linéaire: haut/moyen/bas ou complexe: haut-bas ou bas-haut - la consonne finale obstruante ou sonorante - la consonne initiale simple, palatalisée ou labialisée.
Les quatre premiers de ces critères co’ïncident approximativement avec ceux que J.-P. Caprile (1978) a proposés pour le tobanga, une langue tchadique assez proche du sibine, en traitant du problème du ((choix d’une forme verbale de base)) (1978: 147-149) et de celui du classement des verbes tobanga en sous-classes (1978: 149-1 50).
3.1. Monoverbes/polyverbes/pseudo-monoverbes
Nous introduisons par là une distinction utile pour l’ensemble des langues tcha- diques qui a été utilisée par P. Newman (1975), par R. Schuh (1977) et par J.-P. Caprile (1 978), entre les verbes monosyllabiques (ou monoconsonantiques) que nous appellerons ((monoverbesi) et les verbes polysyllabiques (ou polyconsonantiques) que nous appellerons ccpolyverbes)) , traduisant ainsi les termes anglais ((monoverb)) et ccpolyverbn.
En sibine, les monoverbes se caractérisent par une structure C(y/w)V. Ils sont donc composés d’une consonne simple, palatalisée ou labialisée, et d’une voyelle. Le statut de la voyelle finale comme faisant partie intégrante du radical est particu- lièrement évident si l’on examine la formation du nom verbal où le suffixe -ä vient s’ajouter à la voyelle finale radicale. Exemple: W A i-ã + w G ‘rôtir, griller’. La voyelle finale n’est jamais élidée.
198
*
I .
Les polyverbes sont, pour la plupart, dissylabiques et de structure C(y/w)VC-V avec quelques cas de structure C(y/w)VCC.V,. mais il existe aussi quelques exemples de verbes trisyllabiques: C(y/w)VCvC-V, C(y/w)VCCVC-V, et même quadrisyllabi- ques, avec un seul exemple relevé dans notre corpus, de type: C(y/w)VCCVCVC-V. I1 faut noter que la voyelle finale des polyverbes n’a pas exactement la même statut que celle des monoverbes puisqu’elle peut s’effacer dans certains cas (lorsqu’un verbe se termine par une consonne sonorante, à l’aoriste); les voyelles thématiques suffixées s ’ a m a 1 g a m e n t avec cette voyelle finale ou se s u b s t i t u e n t à elle. Elles ne viennent jamais s’y ajouter. Nous signalerons ce fait en plaçant un tiret entre le radical proprement dit et la voyelle finale dans les formes lexicales pour les poly- verbes. Exemple: 6ãsä +ä + 6äsÄ ‘cracher’.
A ces deux classes principales s’ajoute une classe intermédiaire de verbes ccirrégu- fiers)) que nous appellerons ((pseudo-monoverbes)). Ils sont de structure CV(C-V). Ils se comportent tantôt comme des polyverbes: CVC-V, tantôt comme des mono- verbes: CV , avec une chute de la dernière syllabe. Nous avons relevé trois verbes de ce type, correspondant du reste à trois verbes de mouvement: .
wà(d-à) ‘courir’ há(r-á) ‘aller’ yä(1-ä) ‘repartir’.
I .
Les monoverbes, les polyverbes et les pseudo-monoverbes se comportent de façon relativement différente selon les formations aspectuelles en ce qui concerne - leur voyelle finale - leur schème tonal - le rôle des consonnes initiales et finales. ’
3.2. Voyelle ala
Nous devons distinguer deux classes de yerbes selon leur voyelle finale: une classe en a et une classe ena .
Ceci se vérifie très facilement si l’on examine, notamment, la formation du subjonctif présent od les verbes en a prennent un suffixe -nà, et les verbes ena , un suffixe -nà. I
A l’examen, compte-tenu des règles de réalisation vocalique formulées ci-dessus, il ressort que, sur le plan lexical, les polyverbes dissyllabiques avec voyelle finale en a ont toujours une voyelle interne en a, et ceux qui prèsentent une voyelle finale en a ont toujours une voyelle interne en a [a, i ou u I. Autrement dit, la voyelle interne est toujours identique à la voyelle finale, ou inversement. On ne trouve donc que des formes lexicales de type C(y/w)aC-a ou C(y/w)aC-a et jamais des formes de type *C(y/w)aC-a ou *C(y/w)aC-a. Exemples:
Classe a Classe a Yà ‘donner naissance’, yà ‘saisir’ wär-ã ‘rester’ wär-ä ‘pêcher’
199
nwäl-ä ‘détacher’ qwäl-ã ‘pleurer’ w h y 4 . ‘dire’ wáy-6 ‘blanchir’.
Remarque 1. Bien que la voyelle finale des polyverbes soit élidie dans certains cas et qu’elle soit presque toujours homophone, lexicalement, avec la voyelle interne, nous préférons la marquer dans les formes de base; en effet, il nous paraît plus simple d’expliquer, par exemple, la formation du nom verbal comme résultant d’un amalgame d’une voyelle finale radicale avec une voyelle thématique plutôt que par une assimilation vocalique par rapport aux voyelles internes, et, surtout, il existe quelques cas de polyverbes de plus de deux syllabes qui présentent une hétérophonie vocalique (cf. remarque 3). ~
Remarque 2. Les polyverbes dissylabiques ’a trois consonnes ont une particularité quant leur structure syllabique et vocalique.
Nous relevons des verbes triconsonantiques .de type C1VC2C3-V; avec une seule voyelle interne et une séquence consonantique, seulement lorsque Cz est une sonorante. Exemples:
formes lexicales aoriste nom verbal sens
kilnj-il kilnjá kilnjã ‘chercher’ hQrd-Q herd6 herdà ‘hennir’ bwãms-ã büm sã bümsii ‘croître’.
Par contre, lorsque C2 est une obstruante, le type phonétique généralement observé est CIVCzaC3-VV, la voyellea portant le meme ton que celui de la première syllabe. Cette regle est quasi générale bien que cette voyelle intermédiaire puisse être supprimée dans des succes- sions consonantiques “faciles” comme s + occlusive. Nous considérerons ce schwa comme une voyelle épenthétique et interpréterons ces verbes comme étant également de structure clVC2C3-V. Exemples:
foimes lexicales aoriste nom verbal- sens
631-ä 6ä6ãr 6ã6ärã ‘suspendre’ iwágr-à dúgàr diigárii ‘devenir sourd’ 6ärn-ä 6a@ 6acïpà ‘se lever’.
Le schwa a ici une fonction de voyelle de liaison e t ne paraîtra pas dans les formes lexicales: cela ne contredit pas la règle d‘homophonie vocalique entre la voyelle interne et la voyelle finale pour tous les polyverbes dissylabiques.
Remarque 3. Quelques verbes de plus de deux syllabes présentent, lexicalement, une hétéro- phonie vocalique apparemment irréductible; ainsi, nous avons relevé des verbes avec les schemes vocaliques a-a-a, a-a-a, a-a-a-a, a-a-a-a. Exemples:
c6rAb-i ‘séparer‘ dbbil-A ‘soulever‘ däläp-ã ‘écraser‘ bãrãr-ä ‘être choisi‘ (causatif) dwhndab-k ‘enfoncer’ (pluriel) rrà,ngàlà-á ‘se porter droit’ (causatif) mwAmbárAr-à ‘s’accumuler’.
200
3.3. Schème tonal linéaire: haut/moyen/bas Schème tonal. complexe: haut-bas/bas-haut
La grande majorité des verbes a un schème tonal lexical linéaire: haut (H), moyen (M) ou bas (BI, c’est-àdire que ces verbes ont les mêmes tons lexicaux sur toutes leurs syllabes, ou un ton ponctuel pour les monoverbes.
Mais il existe également quelques cas de verbes à schème tonal complexe: haut-bas (HB, HHB), ou bas-haut (BH, BBH), le ton de la voyelle finale étant différent de celui de la ou des voyelle(s) interne(s).
Le ton lexical apparaît clairement à l’aoriste. Les monoverbes et les pseudo-monoverbes ont tous des schèmes tonals linéaires. I1 est à remarquer que le ton de la voyelle finale pour les polyverbes à sch6me
tonal linéaire n’a, contrairement aux monoverbes et aux polyverbes à schème tonal complexe, aucune influence directe sur le ton des suffixes thématiques. C’est plutôt le ton de la ou des voyelle(s) interne@) qui importe. En effet, le ton de la voyelle finale pour ces verbes se modifie selon le ton de la désinence, entraînant des neu- tralisations de classes tonales et des confusions possibles entre les classes à tons haut et moyen. Exemples:
I I
subjonctif 1 1 présent
7 àsi nà jeter.
* . Si l’on examine le comportement des ployverbes à schème tonal complexe, à
- un ton modulé, à l’aoriste, dans les verbes biconsonantiques terminés par une l’aoriste et dans le nom verbal, on observe:
consonne sonorante : ils se présentent sous une forme monosyllabique C(y/w)VC;
- des tons différents sur la ou les voyelle(s) interne(s) et sur la voyelle finale pow les autres verbes, toujours à l’aoriste;
- au nom verbal, un ton modulé sur la voyelle interne pour les verbes bi-conso- nantiques; ,
- il semble qu’il y ait une neutralisation. entre la classe à schème tonal linéaire haut et celle à schème tonal complexe haut-bas pour les noms verbaux tri-con- sonantiques.
20 1
Exemples:
danser rembourser tailler retourner tâtonner
giffler
aider barrer
monter devenir sourd être sale
_____------
----------
Nous n’avons pas trouvé de verbe de type C(y/w)aC-a à schème tonal complexe, pas de verbes non plus de type C(y/w)VC,-V, ni de verbes à,trois consonnes radicales avec consonne finale obstruante.
3.4. Consonne finale obstruante/sonorante
Parmi les polyverbes, il est nécessaire de distinguer les verbes qui se terminent par une consonne obstruante, C o , et ceux qui se terminent par une consonne sonorante,
Cette distinction est utile pour la formation de l’aoriste et du subjonctif; elle ne concerne que les polyverbes puisque les monoverbes n’ont qu’une consonne et qu’ils se terminent nécessairement par une voyelle.
En règle générale, une consonne sonorante peut être attestée en finale de mot mais non une consonne obstruante.
c,.
3.5. Consonne initiale simple/palatalisée/labialisée
Contrairement aux consonnes simples (C), les consonnes palatalisées (Cy) et les
Ainsi, à l’aoriste, une voyelle inteme (lexicale) a se réalise a après C-, mais A après consonnes labialisées (C w) ont une influence sur les voyelles subséquentes.
. . cy-ICW-.
202
Nous avons déjà exposé (§ 2.2.) les difficultés de distinction entre les consonnes palatalisées et les consonnes palatales de ce point de vue.
3.6. Récapitulation
mo noverb es
Nous n’avons constaté aucune corrélation entre la structure syllabique des bases verbales, la nature de leur(s) voyelle(s), de leur schème tonal et de leur(s) conson- ne(s), à l’exception des lacunes de distribution des schèmes tonals complexes, si bien que, selon les cinq critBres ainsi définis, les formes lexicales du sibine se rangent dans 42 subdivisions comme le montre le tableau ci-après - oÙ, pour simplicité, nous ne notons que les formes de structure C(y/w)VC-V parmi les polyverbes.
polyverbes
---_ c-
Ca cä c à _--_ - -
c á cã Cà
-C (obstruante) - - - - - - - - - - - - c y / w - C-
Cy/wAC,-A cac,-a cy/wäc , -ä cãco-ä c y / w à c , - à càc,-à
c y / w a c , - à CAC,-à cy/wàc,-A càc,’-A
Cy/wáC,-á CáC,-á c y / w ä c , - a cãco-ã
- - - _ - - - _ - - - _
Cy/wàC,-8 C a c o - à
. - - - _ - - - _ - - - _ CY/W-
c y /w AC, -A Cy/wäC,-ä c y / w à c , - à
c y / w àc, -a
- - - - - - - - -
C-
c ac ,-A cäc,-ä càc,-à
c àC,-A
__- -_ -
H M B
HB BH
H a M
B
a
I I 1 I I 1 Tableau 5 : Rôle des classes verbales
Cy/wA Cy/wä Cy /wà
- -
Cy/wá Cy /wã Cyiwà
----__--__
203 . ,
cy/wác , -á c y / w ã c , - ä c y i w à c , - à
CáC,-å cãc,-ã c à c , - à
aoriste accompli nom verbal subjonctif
Des cinq critères définissant les classes verbales du sibine, tous n’ont pas la même importance dans Ia formation des thêmes aspectuels. C’est ce que nous voulons montrer dans le tableau ci-dessus où un signe + signifie que telle subdivision a un rôle effectif dans la formation de tel aspect ou mode.
4. Le système aspectuel et modal
4.1. Système général
Le système verbal du sibine s’organise autour de variations de la voyelle finale et du schème tonal des bases verbales accompagnées parfois de modifications des voyelles internes.
Deux modes doivent être distingués:un mode ((indicatif)) et unmode ((subjonctif)). Dans le mode indicatif se rangent trois thèmes aspectuels qui constituent une
triade, l’aoriste étant non marqué quant à l’achèvement ou non du procès:
aoriste -(a)/- q
accompli -(à) ’
inaccompli -a -
et deux formes dans le mode subjonctif: un ((subjonctif présent)), avec un suffixe dì/-&, et un ((subjonctif passé)), avec un suffixe -në.
Le syntagme verbal se construit selon les deux modèles suivants7 :
(1) à l’aoriste, à l’accompli ou au subjonctif:
(2) à l’inaccompli - progressif:
pronom sujet + thème verbal (aoriste/accompli/subjonctif)
pronom sujet + 7i (particule d’actualisation) + 1 i; + nom verbal k complément i: I i( (‘dans’)
- ingressif: ’ pronomsujet + h i ‘aller’ + nomverbal.
Les deux constructions sont donc radicalement différentes en ce que le premier modèle utilise un thème verbal et le second, un thème nominal.
204
4.2. L’aoriste a) Forme
Le thème de l’aoriste est marqué par un suffixe -(a) ou -0 qui s’amalgame ou se substitue à la voyelle finale selon les classes verbales. C’est le thème le moins marqu6 formellement mais aussi le plus diversifié car toutes les distinctions de classes que nous avons établies y jouent un rôle effectif.
monoverbes polyverbes
1 a
haut Cy/wÁ ca Cy/wÁC,á cacoá
bas CyIwA cà c y / w i c o à CàC0B moyen Cy/wx Cã a Cy/wÃCoã CãCoä
haut CilIl lá ci /il/á Co a moyen ci/ü/ã cï/ü/5c oä bas Cili i là c ì/ì l /à c o à
haut-bas CylwÁ COB c a c o à bas-haut 1 1 1 1 1 Cy/wiC,Q 1 CàCo6
c í / ú / e c , q c i lü/5CSã
cì / l ì /àc ,
Tableau 6 : L’aoriste
Notons quelesmonoverbesenCa et C(ylw)a, et les polyverbes en C(y/w)aC,a ont,
Pour les autres classes de verbes, nous relevons:
verbes commençant par Cy/w-;
la forme lexicale, pour les polyverbes avec consonne finale obstruante;
à l’aoriste, des formes identiques à leur forme lexicale.
- une fermeture de la voyelle interne (ou finale pour les monoverbes) a en A dans les
- un suffixe a qui se substitue à la voyelle finale, avec un ton identique à celui de
- une absence de ‘voyelle finale pour les polyverbes avec consonne finale sonorante; - dans tous les cas, une reproduction des tons de base, à l’exception de la voyelle
finale lorsqu’ell est élidée : les polyverbes avec schème bas-haut se réalise alors avec un ton modulé FH.
Les pseudo-monoverbes se comportent comme des monoverbes en Ca :
wà(d-à) + (0) + W à ‘il court’ h I ( r - I ) + (O) + h i ‘il va’ yä(1-a) + (0) + yã ’íl repart’.
205
. b) Exemples
?WÁ ‘il prête’ ?WÃ ‘il pleut’ SUA ‘il boit’
7wd ‘il prend’ n ü ‘il pèse’ jh ‘il croule’ .
r Wá ‘il rôtit’ nä ‘il mûrit’ y à ‘elle accouche’
s á ‘il descend’ c ã ‘il évente‘ c b ‘il cueille’
-j a
C (obstruante)
I mo noverb es 1
-C (sonorante)
C-
?áSá
‘il tousse’ lädä ‘il devient bon’ hàgà ‘il gravit’
CYIW- C-
W/í y 7 ál ‘il dit’ ‘il met’ wiim gäm ‘il mange’ ‘il attend’ a w i y 781 ‘il entend’ ‘il fait’ L
HB
BH a
H
a M
B I I
- H
M
B
-
-C (obstruante) -C (sonorante)
CY/W- c- * c y / w - C-
?áje ‘il A giffle ’
cwÀb6 p àrá cwiir bgm ‘il taille’ ‘il danse’ ‘il retourne’ ‘il tâtonne’
gúr6 6ás6 wily pá1 ‘il rumine’ ‘il crache’ ‘il blanchit’ ‘il taille’ y i d ä dãbã nü1 näm ‘il mord’ ‘il s’arrête’ ‘il pleure’ ‘il oublie’
I ‘il bouge’ I ‘il se rassasie’ I ‘il ronfle’ I ‘il montre’ sìdà ?àb$ pù r gà1
c y / w -
syÁb6 ‘il empoigne’
âyÀ Sà
‘il couvre’
I
c) Valeur L’aoriste, qui a une haute fréquence ‘dans le discours et dáns.la littérature orale,
décrit un procès dans un sens ponctuel, non-duratif, sans préciser s’il est achevé ou non.
Dans un récit, on le traduira par un ((présent narratif)) aussi bien que par un ((passé simple)). Exemple* :
ânjf 7% SWÀ h i s ibä dÚwä I Á lui - se rassasier - se lever - aller - promenade - ?i lui - directionnel
‘il se rassasie, se lève, part se promener’ (phrase 13). (aoriste) (aoriste) (aoriste)
haut moyen bas
haut-bas bas-haut
haut
bas
a
a moyen
4.3. L’accompli
a) Forme
Le thème d’accompli.se caractérise par un suffixe -(a) qui s’amalgame avec la voyelle finale du radical selon le modèle:
monoverbes polyverbes
C(YlW)â C(y/w)ACà C(y/w)â C(y/w)áCà C(YlW)à C(y/w)àCà
- C(Y /w )áC à c (y Iw )a2 à
c (Y Iw 1 c i /ú/e c i\ C(y/w)Â ci/Ii/ec i\ C(Y/W) cì/ù/; c i\
--------------- - . - - - _ _ _ _ _ _
-
a + (à) 4 a A + (a) 3 A
et par un schème tonal HB, BB ou FHB selon les classes:
haut moyen bas -------- haut-bas bas-haut
Tableau 7: I - s schèmes tonals de l’accompli
207
On notera la neutralisation des classes à tons moyen, haut et haut-bas qui présentent toutes les trois un même schème tonal haut-bas 9 l’accompli.
Les pseudo-monoverbes se comportent comme des polyverbes à l’accompli :
wl(d-à) + (a) + w à d à ? l a couru’ hi(r-h) + (a) + hhrà ‘il est ailé ’ yä(1-ä) + (à) --f yhlà ‘il est reparti’
haut moyen bas
haut-bas bas-haut
haut moyen bas
_-_---_--
b) Exemples
Wâ ‘il a rôti’ ?yâ ‘il s’est couché’ syà ‘il a bu’ ------------- ---
- -
WÂ ‘ilapris’ nwÂ, ‘il a pesé’ yÀ ‘il a saisi’
1 monoverbes poly verbes
syhbà ‘il a empoigné’ l i d à ‘il est devenu bon’ 7618 ‘il a fait’ ____----- ---------
pä?à ‘il a dansé’
wúyÀ ‘il a blanchi’ GásÀ ‘il a craché’ 7ábÀ ‘il s’est rassasié’
c) Valeurs
A l’accompli, un procès est considéré comme achevé (qu’il soit passé ou futur) par rapport au point de référence du discours.
H. Jungraithmayr avait appelé cette forme ((passé composé)) dans son étude de 1978 (p. 188), mais on pourrait également la traduire parfois en français par un ((passé simple)), voire un ((passé antérieur)) et même un ((futur antérieur)). Exemple:
. . . wiy-gá kwànd-ilw dä bä ?WÂ m ä d ë kwàE dirä dire (aoriste) + à eux - semblables + à elle - alors - que - prendre - (ucc.) - mort - dette - à elle g á c L q g 6 m ë bX Wilma b% ?àbÀ 16 . de - chkvre - et - que - manger (ucc.) - que - rassasier (ucc.) - complktement ‘. . . alors, elle, dit à ses semblables qu’elle a emprunté à la mort une chèvre, qu’elle l’a i
mangée e t qu’elle a été rassasiée ’ . (phrase 13)
.
208
4.5. Le nom verbal et les formations d’inaccompli: le progressif et l’ingressif
a a
a) Forme
monoverbes polyverbes
C(y/w)a t ä -+ C(y/w)aã C(y/w)aC-a t ã + C(y/w)aCã C(y/w)a t ä -+ C(Y/W)AÄ C(y/w) C - a t ä + C(y/w)aCÄ
Les formations d’inaccompli se construisent avec le nom verbal. Celui-ci se caractérise par un suffixe vocalique i qui s’ajoute d et/ou s’amalgame
avec la voyelle finale d’une base verbale selon le modèle suivant9 :
monoverbes polyverbes
haut c (Y / W W c (y /w )¿íCä moyen C(y/w)ää C(y/w)äCä bas C(y/w)àã C(y/w)àCä
haut-bas - C(y/w)âCä bas-haut - C(y/w)ãCã
haut C(y/w)Á Ä ci /6/6CK a moyen C(Y/W)ÄÄ c i /u/ä c 51
bas C(y/w)h Ä Ci/ïï/äC51
. a _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
hl(r-8) +ä + h l r ä ‘aller’ yä(1-ã) +ä + yälä ‘repartir’
209
- soit sous une forme courte:
wà(d-A) +ä + Wàä ‘courir’.
haut moyen bas
b) Exemples
w ¿iã ‘rôtir, griller’ nãä ‘mûrir’ syàä ‘boire’
I monoverbes I
haut moyen bas
S Á Ã ‘descendre’ .
n wÄ Ä [nõõ] ‘peser’ Yi si ‘saisir’
I polyverbes
haut ?¿isã ‘tousser’ moyen cädä ‘insulter’ bas 7àlä ‘faire’
haut-bas bas-haut p ?irä ‘danser’
.-------------------
haut moyen bas
gú riï ‘ruminer’ 6ã s A Lcracher’ 78bÄ ‘se rassasier’
c) Valeurs
- Nom verbal
Le ((thème d’inaccompli)) est en lui-même un nom verbal (NV) et a les fonctions d’un substantif. I1 peut être sujet d’un verbe, complément d’un verbe,ou d’un nom. Exemple :
nà vywi\ m i n î ná wämä bhdh . . . je - trouver (noriste) - chose - de - manger (NV) - négation ‘je ne trouve rien à manger’ (phrase 7).
210 ,
- Progressif
La construction progressive suit le modèle:
sujet + 91 + li + nom verbal (+ complément + I Á ) .
Remarque. Le morpheme 7i a été considkr6 par H. Jungraithmayr (1978, p..204) comme étant un verbe ‘être’ mais en fait, il pourrait s’agir d’avantage d’une particule d’actualisation que d’une verbe proprement dit.”
Par ailleurs, peut-on rapprocher le premier l Ä du second IÁ, qui est un localisateur signi- fiant ‘dans, sur’? (Le second IX est obligatoire après un complément.)
Exemple: nà ‘T li syàä nfmi I Á je -part . act. - ?- boire (NV) - eau - dans ‘je’ suis à boire de l’eau’.
- Ingressif
Nous traduisons ainsi en terme aspectuel ce ‘que H. Jungraithmyr a désigné comme
Cet aspect a une valeur d’intentionnel, il caractérise un proc6s en projet, à son dé-
La construction est la suivante: sujet +verbe (aller) à l’aoriste + nom verbal.
un ((futur)).
but ou qui va se réaliser dans l’immédiat.
Exemple: g&à hrl vywàã mwàgàné pwÁt arriver (ace.) - aller (aoriste) - trouver (NV) - animal (pZ.) - tous ‘dès son arriv&e, elle alla trouver tous les animaux’ (phr. 3).
4.6. Le subjontif
a) Le subjonctif présent
- Forme
Le subjonctif présent est marqué par un suffixe -nà après les verbes de la classe a et - n i après les verbes de la classe a .
La voyelle finale du radical est élidée devant le suffixe -nB pour les polyverbes en a et devant le suffixe -ni pour les polverbes en a terminés par une consonne sono- rante.
Les verbes à schème -tonal haut, moyen et haut-bas se réalisent HB ou HHB - il y a donc neutralisation entre ces trois classes -, les verbes à schème tonal bas réali- sent BB ou BBB, tandis que les verbes à schème tonal bas-haut se réalisent BHB ou BHB .
21 1
monoverbes poly verbes
-C (obstruante) . -C (sonorante)
Tableau 10: Le subjonctif présent
haut moyen bas hau t-bas bas-haut haut . moyen bas
C(y/w)ánà C(y/w)iC n à C(y/w)ánà C(y/w)áCnà C(y/w)anà C(y/ w)àC n à
, C(y/w)áCnà _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ - _ - - - - - _ - - - _ - - - - -
C(y/w)BCnà 7 .
C í /ú/e nà Cí/ú/áC06nb Cí/í& C,nb Ci/G/ánb cí/ú/ác,b n b C i/ú/6Csn a C’i/b/&nh Cì/h/àC, ana Cì/h/bC,nb
haut a moyen
bas
haut a moyen
bas
212
monoverbes
syánà ‘qu’il avale’ l i n a ‘qu’il lèche’ syànà ‘qu’il boive’
vwúnà ‘qu’il prenne’ búnà ‘qu’il soit aveugle’ y inà #qu’il saisisse’
-C (obstruante) -C (sonorante)
dísánà ‘qu’il appuie? dab5nb ‘qu’il s’arrête’ s idene ’qu’il pousse’
wúynà ‘qu’il lave’ núln‘a ‘qu’il pleure’ m ì y n à ‘qu’il vole’
a haut. moyen bas
- Valeur
-C (obstruante)
Le subjonctif présent est employé après des verbes ou expressions de souhait ou de volonté. Exemple:
-C (sonorante)
ânjf why dä b l tândf bà Ùr& lui - dire (nor.) - alors - que - elle - que - vouloir (subj.) dä bH kylbni-dá k w l E dárä alors - que - rembourser (subj.) + elle - dette - sa dä tândf b l gilmnà-w gá syàqgä alors - elle - que - attendre (subj.) + lui - avec - nuit ‘Alors elle lui dit qu’elle voulait lui rembourser sa dette et la pria de l’attendre la nuit’ (phrase 28).
ci Iú/á n ë Ci/Ü/ãnë C ì/h l à n ë
b) Le subjonctif passé
c i /d 16 C o á n ë cí /S/áC,në C-i-lÜläC ,,ãnë Cï/ïï/ã Csnë c ìliì/à c o ànë c ì/h/à Csnë
- Forme
Le subjonctif passé est caractérisé par un suffixe -në. La voyelle finale des bases verbales est élidée devant ce suffixe dans les mêmes
conditions qu’au subjonctif présent. Le ton de base des verbes ne change pas, à l’exception des verbes bi-consonanti-
ques à schème tonal complexe qui se réalisent avec un ton modulé sur la voyelle radicale.
moyen
haut-bas bas-haut
Tableau 11 : Le
monoverbes I ’ polyverbes I
C(y/w)Anë C(ylw)änë C(ylw)hnë
Les pseudo-monoverbes présentent une forme courte au subjonctif passé:
há(r-á) + në --f hánë ‘qu’ilsoit allé’ wà(d-à) + në + w à n ë ‘qu’ilaitcouru’ yä(1-ä) + në + y ä n ë ‘qu’il soit reparti’.
213
haut
bas
haut a moyen
bas
L a moyen
monovefiës
s y i n ë ‘qu’il ait avalé’ länë ‘qu’il ait léché’ syhnë ‘qu’il ait bu’
?wúnë ‘qu’il ait pris’ b ü n ë ‘qu’il ait été aveugle’ y ì n ë ‘qu’il ait scisi’
- Valeur
haut moyen bas y
a -_ -___ haut-bas bas-haut
haut a moyen
bas I
I -C (obstruante) I -C (sonorante) -
d i s h ë ‘qu’il ait appuyé’ dsbänë ‘qu’il se soit
arrêté’ s ìdbnë ‘qu’il ait poussé’
c w i d n ë ‘qu’il ait gratté’ cãdnë ‘qu’il ait insulté’ ?&lnë ‘qu’il ait fait’
wúynë ‘qu’il ait lavé’ n d n ë ‘qu’il ait pleuré’
. mìynE ‘qu’il ait volé’
La valeur et les conditions d’emploi du subjonctif passé (et du subjonctif présent) resteront à préciser.
5. Dérivation
5.1 . Les pluriels
Comme l’a déjh signalé H. Jungraithmayr (1 978, p. 189)’ d a majorité des verbes sibine distingue une forme de pluriel d’une forme de singulier. Cette forme de pluriel, qui s’applique quand une action a lieu à plusieurs reprises, se dérive du singulier par un suffixe consonantique, soit -b-, soit -d+.
214
Le choix entre le suffixe -b- et -d- semble conditionné par le contexte et se ferait selon un principe de dissimilation phonétique: d’après les exemples relevés, -b - serait employé pour des verbes terminés par une consonne dentale ou palatale, -d- après consonne labiale ou vélaire.
I1 faut signaler que les monoverbes forment leur ((pluriel)) en intercalant la parti- cule -ga - entre la base verbale et le suffixe -d- suivi d’une voyelle finale. Sur le plan lexical, nous considérerons ces dérivés comme étant de structure C(y/w)VCC-V.
formes de base formes de pluriel
C(Y /w)a C(Y /w)agd -a i C(Y /w)a C(Y/w)agd-a
6Qsb-6 bádb-á väsb-ä
7ájb-à
7 álb -A dwãpb-ä dàmd-A
-- - - - -__-
Par rapport aux verbes de base, ce procédé de dérivation introduit les changements
- le verbe devient, nécessairement polysyllabique (s’il ne l’était pas auparavant) - il se termine par une consonne obstruante (-b- ou -d-). Par contre, les verbes ne changent pas de classes et se comportent donc comme
- la voyelle finale, qui se replace après le suffixe - le schème tonal - la consonne initiale.
formels suivants:
leur verbe de base en ce qui concerne:
6ásábá cracher . bddábá seretourner
7ä&ä compter
7ájábà gifler
7 gibá mettre dw7ipbä fondre dAmdà habiter
------------------
Remarque 1. Dans les réalisations phonétiques, entre la consonne finde .du verbe de base et le suffixe consonantique de pluriel s’insère une voyelle a, avec un ton identique au ton de la syllabe précédente, lorsque la dernière consonne est une obstruante, mais non lorsqu’elle est sonorante. Ce schwa ne figurera pas dans la forme lexicale des verbes dérivés. Exemples:
, verb formes lexicales
791-9 àwäp-ã dàm-à
s de base
aoriste
7 ái dwii p dàm
verbes dérivés 4. I 1 aoriste I sens formes
lexicales ,
Remarque 2. Par contre, lorsqu’un verbe de base se termine déjà par deux consonnes, il devient nécessaire d’introduire un schwa dans la forme lexicale - afin d’éviter une succession de trois consonnes -, des places différentes selon que la dernière consonne du verbe de base est une obstruante ou une sonorante:
215
Verbe de base Verbe dérivé
C(y/w)VCC,-V C(y/w)VCC,aC-V C~/W)VCC,-V C(y/w)VCaC,-V
-CS
7 ájl-à 7 ~ j à l dwàlm-9- dwÀl6m dhmr-8 d i m i r dwa'gr-à dúgàr
I I aoriste
bw6nd-6 búndá "O 1 dwàqg-à I diiq.gà
formes lexicales
bw6nd6b-6 dw à q gà d - i 7 áj áId-à dwàlàmd-A dAmá r d -à dwágdrd-à
aoriste
búnd6b6 dilqgbdb
gratter (terre) devenir profond
monter tordre donner un coup devenir sourd
Nous donnons, ci-après, une liste de quelques verbes dérivés ((pluriels)), dans leur forme lexicale, en les faisant précéder de leur forme de base.
a) Pluriels en -b-
verbes de base verbes dériv6s
?áj-à ? A l 4 ?àl-à ?äSS 7 à S-à
%y-à bAd-A bäs-ä bád-6
bwàr-?i bB1- à
b w l s - à bwäd-8 b wind-á 6ár-A 6àl-à Gwäl-ä 6ybd-à cäd-ä c+à
216
sens
giffler mettre faire compter jeter galoper voir en se tournant déposer barboter commander rougir faire un sacrifice cacher gratter (terre) renoncer toucher casser attendre insulter séparer (deux liquides)
. C W & ~ - &
c id-6 dhj-a dàr-à d h s 4 d a y 4 dwàj-à dwP1-A dwän-ä dwày-à da-ä &r-ä dyär -ä dyes-á d y ä G
CwAdb-A cedb-á dájb-8 dàrb-à dhsb-h daYb4 d w à j b -A
dwänb-ã dwllb-ii
dw à y b -à d a b - ã & r b 4 dyär b -ä dy 6 s b -a’ dyäsb-à
gratter; poursuivre couper (viande) réunir étaler (drap) flatter accumuler entendre verser (sol) insister entendre planter s’arrêter charger d’une commission appuyer casser
b) Pluriels en -d-
verbes de base verbes dérivés sens
?rijl-à ?àW-à bàm-A 6 à b - à 6ám-á CAW -a c h - à cwàb-h cw6b-5 dàm-à däm-5 dyew-6 dám-á dwãm -ä cfwàgg-à
Thjáld-à
bàmd-8
6ám.d-á
càmd-8 cw à bd 4 cwibd-á dàmd-à dämd-5 dy6 w d-6 d5md-5 dwäm d -ã dwàqgàd-b
9àwd-à
Gàbd-à
clwd-á
c) pluriels en -gd-
verbes de base verbes dérivés sens
monter tresser tâtonner rôtir mélanger balancer (pilon) transpercer tailler enlever (son du mil) habiter, rester entrer blesser devenir lourd fumer devenir/être profond
bwà b w à gd -à mettre, verser bw5 b wägd-à devenir aveugle 6WS fiwàgd-5 griller; incuber c ä cägd-8 éventer cà càgd-à cueillir
217
5.2. Les causatifs
verser remuer
Certains verbes admettent une dérivation ((causative)) avec une valeur, très sou- vent, ccréflexive)):l’action du verbe se fait au profit du sujet. Nous les traduirons parfois en français par des verbes réfléchis.
Ils se forment avec un suffixe -ar-á, ou -al-á après une consonne finale -1-. Le ton de la voyelle finale des verbes causatifs est moyen pour les verbes à schème tonal simple moyen, et haut pour les autres verbes.
I1 faut signaler que tous les verbes causatifs se rangent dans la classe des verbes en a , même ceux qui ont une base en a.
bwàr-A cwàr-á
Exemples: ‘
poursuivre répéter tomber enfoncer couvrir
structure des verbes de base
cwádbár-á 7ájmár-á bäsbär-ä dw àn dàr-8 dyàsbàr-ii
C (y /w )V C -a
enfoncer porter
----------
C(y/w)VC-‘a
dw à n db bàr-á diqgàIà1-á
C(y/w) VCC-a
C(y/w)VCCVC-a
verbes de base I formes lexicales
b w à cwà
d áj -9 dwál-á bäs-ä dyàs-à - - - - - -_ dy6w-a’ Eä:-ä
cwádb-á 7ájm-á
cfwànd-à bäS b -ä
dyàsb-à . -- dw à n dà b -à dàngàl-h
formes lexicales sens I
réunir verser déposer couvrir
blesser choisir
- - - - - - -
dájár-á
bäsär -ä cfy à sàr-A
dy á w ár-á EiäFär -ä
dwálál-á
. - - - - - - - -
causatifs
aoriste
b w i r cwi; r
dájár dwÁlÁl bäsär dyÀsÁr
dya’wÁr EäyÄr
cwÁd6bÁr Vájám ár bäsbär cfwXndÁr dyÀsàbÁr
dwÀndàbÁr dàqgàIá1
rougir retourner
se réunir se verser tomber se couvrir
se blesser être ch’oisi
- - _ ---___.
se poursuivre répéter tomber s’enfoncer se couvrir
s’enfoncer se porter (droit)
218
Notons également, comme le veut la règle générale, que la voyelle finale est toujours élidée à l’aoriste, puisque tous les causatifs se terminent par une consonne sonorante. Les voyelles se réalisent A après Cy/w- , mais également la dernière voyelle (interne) lorsqu’une voyelle précédente est réalisée A .’
6 . Liste de verbes
Le vocabulaire qui va suivre comporte environ 150 verbes dans un ordre qui illustre l’analyse des classes verbales que nous avons faite :
1. Monoverbes . C(y/w)a -C2 (sonorante) . C(ylw)a . C(y/w)aCC-a
2. Pseudo-monoverbes i -C2 (obstruante) 3. Polyverbes -C2 (sonorante)
3.1 . Dissyllabiques 3.2. Trisyllabiques + Deux consonnes + Trois consonnes
. C(y/w)aC-a . C(y/w)aCaC-a -C (obstruante) . C(y/w)aCa C-a -C (sonorante) . C(y/w)aCaC-a
. C(y/w)aC-a -t- Quatre consonnes -C (obstruante) . C(y/w)aCCaC-a -C (sonorante) . C(y/w)aCCaC-a
+ Trois consonnes ’ 3.2. Quadrisyllabiques . C(y/w)aCC-a + Cinq consonnes C2 (obstruante) . C(y/w)aCCa CaC-a
Les formes lexicales sont des formes morphophonologiques tandis que les dif- férentes formations aspectuelles sont phonétiques. Toutes les formes aspectuelles que nous présentons ici ont été recueillies auprès de locuteurs sumray. Nous avons préféré laisser en blanc des formes qui n’ont pas été relevées sur le terrain même si nous aurions pu les déduire nous-mêmes, sans signifier pour autant que ces formes noncitées n’existent pas.
A l’intérieur de chaque subdivision nous avons adopté l’ordre alphabétique suivant:?, a , b , E , c , d , d,a,g,h,j,k,l,m,n,p,77,p,r,r, s , ~ , v , w , Y , ?Y.
219
1. Monoverbes . C(y/w)a
H
M
B
aoriste formes I lexicales
C- da &Íi
c y - syL syli ?YA 7 yli
c w - dwá dwÁ [dd 1
?Wá 7 WÁ
WÍi W h
_---- -- --._ - - -- . C- lä lä
mä m ä na n a
c y - ?yä ?i Cw- cfwä dwÄ [dö]
? W ä ?Wñ
- -
_ _ _ _ - - - - - - - - - - - C- j à . jÀ
Yà YÀ
c y - syà syh CW- bwà bwÀ
c w à cwX[cò] sw à SWÀ
? y w à ? y w i
~~ ~
c- Sá
c w - ?Wá
c- cä CW- bwä
6wä
kwã
nw6
.- - -. - .- I -
- - - - - - - - - - - - - , . ' ~ 220
Sá
?Wú/?Wá .- - - .,- --
cä b ü
6ü
kü
n ü
accompli
descendre prendre
éventer prendre
devenir aveugle
incuber
peser
I .- - - - ---e . .
- - - - - - - -_
dâ Wâ sy â ? y â dw â
?w â
lâ m â nâ
- - - - -
? y â cfw â ?Wâ - - - - j a Yà
S Y à bwh , c w à sw à ? y w à
nom verbal,
daä w aä sy Íiä ?yaä cfw Íiä
?Whä
lää m,aa naa ?yää '
& W ä ä
7 W ã ä
j àä
-- - - _ _ --
- - - .
y à ä
sy àä b w à ä c w à ä S W à ä
7ywàä
s riz 7WAK
CñI bwKñ [böö] GWÄÄ
kWKK [köö] n wIA [nöö]
. ... -. -
[6öö]
----_
subjonctif présent
&Íinà wanà syhnà 7 y h à $winà
?wanà
lAnà m l n à nÍinà ?yÍinà cfwhnà ?whnà
j à n à y à n à
syànà b w à n à c w t n à swànà ? y w à n à
. - - - - -
- - - - -
sens
oindre rôtir, griller avaler tuer piquer
prêter
lécher nouer mûrir se coucher sentir pleuvoir
hacher donner
naissance boire mettre, verser remuer se lever trouver, rencontrer
(scorpion)
- - - - - - - -
- - - - - - - -
formes lexicales
nom verbal
C À Ã
Y i 7i gwÀÄ [@51 jwXÄ [jòõl mwÀÃ [mbö]
c- cà
c w - gwà
Cw- jwà
Yà
m wà
subjonctif present
cànà yànà ghnà
jilnà m i l d
aoriste
cà Yà gd
jd m ù
accompli
CÀ
Yi\ ,
gwÀ [&I jwX [jò] mwX [mbl
sens
cueillir '
saisir .puiser
écrouler enterrer
3. Polyverbes
3.1 . Dissyllabiques + Deux consonnes . C(y/w>aC-a
I -C (obstruante)
c- ?As4 b i d 4
' cád- i d i j - i d i s 4
Cy- syhb-A CW- cwhd-i
gWi4 b -A twhj-á
. - - - - - - - c- ?äS-ä
bãs-ä cä d -ä
?ASá
badá
chdá dAj 6 d i s á
cwÁd6
gwÁb5 twÁj 6
?äsä bãsä cadä
syÁbá
- \ - - -
?isà badà
c i d à d i j à d i s à s y i b à cwAdà
g w i b à t w i j à
?Asà b i s à cadà
- - - - - .
7 isä b i d ä
cAdã d ijá dásä syábä cwidä
gwibä twájä
7 ásä bisä cä dä
- - - - -
?Asnà bádnà
cadnà dájnà d i s n à syábnà cwadnà
gwábnà twAjnà
?Asnà básnà c i d n à
- - - - -
tousser voir en se tournant lécher réunir flatter empoigner gratter; poursuivre taper balayer
compter déposer insulter
- - - - - - -
22 1
aoriste
gãmä mara wämä wara dyárä
--
- -
&;a lädä
?àSà
6 à b b hàg'a 6yXdb [bèdà] dyhsà . 7wÀgà bwb s à dwÀj5 dwi gà dwÀj à
?áje
. - - - -
. - - - -
- - - - - pà;á k y ab6 cwhb6 [cbbá]
ghmnà mBrnà wámnà warnà d'árnà
accompli
diCà l i d à
?àSà
6 à b à hàgà 6 y à d à
dyàsà Vwàgà bwàsà dwàjà cfw àgà d'wàjà
?Aja
. - - - - -
_ - - - -
- - - - - p;à ky5bà cwãbà
nom verbal
däTä E d ä
?àsä 6 à b ä hagä 6 y à d ä
dy àsä ?wigä bwàsä dwàjá dw àgä
- - - - -
liw àJã - - - - ?Aja - - - - F"ä ky 5bä cw'ibà
subjonctif présent
dATnà l á d n à - ?àSnà 6 à b n à h à g n P b y à d n à
d y à s n à 7wàgnà b w à Sn'à d w à j n à dwàgnà d w àjn à.
7AjnA
F +nà kygbnà cw'ibnà
- -- -- -
_ _ - - - .
- - - - -
sens
sarcler devenir bon
jeter rôtir gravir attendre
couvrir, fermer appeler faire sacrifice entendre garder, conservei dépasser
gifler
danser rembourser
- - - - - - -.
___----- .
_- - - - - - -
tailler I
1 -C (sonorante) i
c- ?ál-á 6 ám -A 6ár-á cáw-á dáy-A wáy-á
cy- dyáw-á CW- dwál-A - - - - - C- gãm-ã
m ar -a wäm -ä war-ã
cy- dyär-ä
- -
_ - - - - -
7918 6ámà 6árà cáw à dáyà wayà dyáwà dwálà
gAmà m á r à w Amà wárà dyárà
- - - -
- - - - -
7 álã 6 Amä 6 árä cawä d Ayä wayä Sy áWã dwálä - - -
?álnà 6 á m n à 6árnà cáwnà dáynà wáynà dyhwnà dwAlnà - - - - .
mettre mélanger renoncer balancer (pilon) accumuler dire planter verser (à terre)
attendre, garder mourir manger (viande: rester charger qqn. d' une commission verbale
- - - - - - - .
- - - - - - -
formes lexicales
~~
c y - syär-ä
Cw- swan-ä 6w-a-ä d wãn -ä dwäm -ä dwäp -ä cfwärZ n wäl-ä
- - - - - - c- 7à1-à
?àW-à 7 ày-à ?ày-à dàm-à dàr-à làm-à pàm-à
yàr -à Cw- b w àr-à
dwày-à â W à p -1 dw à y -à
C-. . b à m - i CW- cwàr-6
aoriste
syÄr
7wÄn 6wÃl dwÄn Jwxm dwÄp dwÄr nwxl - - - - . 761 7àw 7àY 7ày dàm d à r làm nÀm
yÀ r
6wÀp 6wÀy .
bwÀr dwi\ y
- - - - b 5m ÇWX r
,. C(y/w)aC-a
C (obstruante). I I
accompli
s y i r à
7wLnà 6Wilà dwhnà dw hm à dw hp à d w i r à nwhlà - - - - 7à1à ,
7gyà ? à y à
? à W à
d a m à d a r à l a m à p à m à .
yàrà b w à r à d w à y à dwàp à d w à y à
b gmà cwgrà
- - - .
nom verbal
syärä
?wanä 6 wälä dwãnä dwämä
'dwäpã dwärä n wälä - - - 7à1ä ? à W ä
?àyä ?àyä d à m ä dàrã làmä ?àmä
yàrä bwàrä dwàyä dw àpä dw à y ä
b gmä cwgrä
- - -
subjonct présent
s y i r n à
7wánnà 6 w i l n à dwánnà dwhmnà dwápnà dwárnà nwhlnà
? à l n à 7àwnà 7àynà 7 à y n à d a m n à d à r n à l à m n à p à m n à
y à r n à bwàrnà d w à y n à d w à p n à d w à y n à
bgmnà cwgrnà
- - - -
- - - -
sens
devenir / être long remplir casser insister fumer fondre préparer (boule) perdre
faire tresser galoper décortiquer habiter, rester étaler (drap) tromper pouvoir, suffire, être capable voir rougir entendre
dépasser
tâtonner retourner
- - - - - - - -
gripper
- - - - - - - -
H C- b6d-a 66 s- á
cy- cyád- i dyá S-á
pá r-á CW- cwáb-6
b6d6 6ásá cr'd6 disá
cúbá pásá
b á d i 6ás À
cidÀ disÀ
cÚbÀ '
P6FÀ
gúrÀ - - - -
Eá d 6 ásii cidÄ &íSÃ
cúbÄ párx
gú r Ä - - -
b6dánà Gisánà cídánà disánà, páránà cúba'nb
gúránà - - - -
barboter cracher couper (viande)
6 ter enlever (le son du mil) ruminer - - - - - - -
223
+ --i
aoriste subjonctif présent
formes, lexicales
nom verbal
däbÄ , yidà disÄ 7wüyà büdà büsÄ
7 QbÃ
- - - - cà:Ä
accompli
dá bÀ yidÀ disÀ
bÚdX b6sÀ
7hbÀ
'?W6ÌA
. - - - .
Cà!À
I I I
dábánà y i d i n à disánà 7w6ránà búd6nb búsánà
s'arrêter, tenir mordre casser devenir chaud cacher coudre
C- däb-ã yäd-ã
cy- dyäs-ã cw- ?Wä!-ä
bwãd-ä bwãis-ã
C- 7àb-à . càr-à
gàd-8 Cy- sy8d-b Cw- dyàs-à
78bbnà càrànà
gàdbnà sìdànà dìsànà I
se rassasier séparer (deux liquides) transformer bouger, pousser forger
gàdÀ sìdÀ disÀ
gàdà sìdà dìsà
gàdà sìdÄ GìsÄ
1
-C (sonorante) -
c- ?ál-á dám-á wáy-i
Cy- dyáw-5 - - - - - - C- däm-ã
da-ä Xär-5 gäp-ä nãm-ä
cw- 7wär-ä nwäl-8
C- bàl-3
bby-2 681-8 càm-$ gàl-à mày-à '
~ W - 7 w à r-à
pwàr-à
7ái
dám w6y dya'w
däm da dãr
nãm ,
7wÜr nü1
bà1
b ìy Gà1 càm gà1 m ì y [mi:] 7wiir
. - - - -
gäP
P I
?álÀ dámÀ w 6 y i dyá w À
dámÀ
&rÀ
nã mÀ 7wúrÀ n6lX
balÀ
bìyÀ GàlX càmh gàlÀ m ìyÀ 7wùrÀ
phrh
- - - -
dáiÀ
g á p
- - - -
garder rancune devenir lourd blanchir blesser
entrer planter, piquer s'arrêter refuser oublier pêcher pleurer .
commander; guérir enlever toucher transpercer montrer voler aimer, vouloir, demander ronfler
. - - - -_ -.
- - - - - - -
. - - - - d6mnà dálnà Gárnà g á p à námnà 7w6rnà . nulnà
bàlnà
- - - -
bìyil 6à1Ã càmX gà1 ii m 1Y.T 7wùrÄ
bìynà Gàlnà c àm nà gàlnà mìynà 7wùrnà
224
+ Trois consonnes . C(y/w)aCC-a
formes aoriste lexicales
nom subjonctif verbal présent accompli
H C- 79jm.á 7ájám 7áj6mà 7ájámã ?áj6mnà
M C- 6ã6r-ä 6ä66r 6á6árà 6ä6ärä 696árnà Cy- Iyägr-ä 1yÄgTr Iyágárà Iyägiglrä Iyág6rnà
HB C- vájl-à ?ája1 7áji1à 7ájilã 7ájílnà
BH C- dlgl-A dag51 dàgálà dàg6lä dàgálnà
répéter, insiter
suspendre envelopper
monter
barrer
.C(y/w)aCC- a
H C- kánj-á k9nj5
M C- gãnd-ä gändã
B C- ?àms-à ?àmsà Cw-dwànd-à dwÀndb
BH C- ? l w n - á 7àwún
kánjà
gándà
? à m s à d w à n d à
, 7 à w ú n à
chercher kAnjã
gändä
7àmsä dwàndä
7àwúnä
germer
k i n j ánà
gkndánà
7àmsBnà dwÀndànd
demander enfoncer
M C- G5rp-ã Cy- syäsm-6 Cw- 6wãbr-F
HB CW- 7wQrp-à dwágr-à
aider
6Qrip 6QripÀ sisgm sisbmÀ 6übär 6bb6rÀ
? w ú r i n ?wúrípX dúgàr dúgárÀ
I c2 (obstruante)
’- C (sonorante)
H - C- hárd-6 herd6 h5rdÀ Cw- bw6nd-6 bÚnd6 búndÀ
M Cw- 6wVms-6 6ümsigl 6úmsÀ
se lever sucer aller à quatre pattes
être sale devenir sourd
h6rdÄ bÙndÄ
GümsÄ
hárda’nà búndinà
6úmsánà
hennir gratter (terre)
croître
225
formes nom lexicales , verbal aoriste accompli
B Cw- cfw?qg-& h q g à &ù.?gÀ $Ù,qg~
kwànd-8 kùndè kùndh kùndÄ -
3.2. Trisyllabiques + Trois consonnes
d d ä n - ã dàbàl-á cáráb-à
subjonctif présent
d5EpT d61ánã d5liipä écraser d a b u á dàbálà dàbálä soulever cárábà c5rlbA cárábä couper (viande
rfùqgànà
khndànà
cràngà1-'4 &à,ngáI
sens
&2qgilà CràTJgálã porter (tete)
devenir être profond égorger
I
hwgqgär-ä hüqgbr hÚqglrÀ hüqg%rÄ affaiblir
3.3. Quadrisyllabique . C(y/w)aCCaCaC -a
. . 226
7. Discussion
Lors de la discussion, au Symposium, il est apparu que la notation des voyelles centrales: a , A y a , a surpris quelque peu. On se serait attendu à une notation du genre: 4, a , a. Mais d’après les exemples repris par H. Jungraithmayr, il semblerait que la première soit la plus approchante; en notant que [a] est plus fermé que d’ordinaire. Dans le paragraphe 2.3, note 6, nous avons donné d’autres types d’arguments en faveur de cette même notation.
Par ailleurs, P. Boyeldieu nous a proposé une autre interprétation possible du système phonologique du sibine.
Plutôt que de recourir à trois séries de consonnes (simples, palatalisées et labia- lisées), ce qui ne lui paraît pas être une solution ctéconomique)), à la mani6re du niellim - langue du groupe boua parlée sur le territoire de la République du Tchad, non loin du sibine -, il proposerait d’inclure les diphtongues il\, ia, UA et u a dans le système vocalique, de la façon suivante:
i a u
ia a ua ’ ì A A UA
ce qui simplifierait considérablement le système de consonnes. Les règles de forma- tion aspectuelle devraient être révisées en conséquence, sans trop de complications.
Cette hypothèse, que nous ne rejetterons pas a priori, nous semble faillir cependant sur plusieurs plans : - Les réalisations phonétiques des diphtongues en niellim semblent relativement
différehtes - autant qu’on puisse en juger - de celles du sibine. Pour donner un exemple, selon P. Boyeldieu, /ia/ se réalise sensiblement comme [iyal en niellim, alors qu’en sibine, elle se réalise nettement comme [ya].
- Même si onne peutretenir de tels arguments dans la description d’une langue, il faut remarquer que les systèmes vocaliques des langues tchadiques sont souvent beaucoup plus simples que celui proposé par P. Boyeldieu. I1 n’est pas rare d’aboutir à des systèmes phonologiques à deux ou trois voyelles (cf. wandala, mofu-gudur).
- Cela étant, dans un certain nombre de langues tchadiques (higi, wandala, mofu-gudur, tobanga), il apparaît indispensable de recourir à des séries (com- plètes ou incomplètes) de consonnes complexes (labialisées et/ou palatalisées) sinon au niveau phonologique, du moins au niveau morphologique.
- La notion de ctsimplicité)) d’un système phonologique est très ambigiie selon que l’on compte le nombre de phonèmes, le nombre de traits, les différents types de syllabes, la distribution de chaque élément dans la syllabe et dans le mot, sans parler du point de vue du locuteur, en comparaison avec celui du linguiste.
Enfin, nous rappellerons encore que l’étude phonologique du sibine reste à faire; nous n’en avons dressé qu’une esquisse, et seulement ii partir des verbes, ce qui est, bien sûr, insuffisant.
227
Notes
Les références bibliographiques complètes sont citées en fin d’article. La bibliographie a été citée par H. Jungraithmayr (1 978: 178). Avec le soutien de la Deutsche Forschungsgemeinschaft, Bonn-Bad Godesberg. La collaboration de D. Barreteau à cette étude s’est faite en dehors de toute mission sur le terrain; ses recherches sont menees dans le cadre de l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (OR- STOM, Paris). ky n’est attest6 que dans un seul item emprunté probablement au bagmrmieir. ~ y a u - a ‘rem-, bourser’. La constrictive dentale palatalisbe sy a une variante libre [ i l . Cf. SYÁ - i é ‘il avale’; JyÀsà - dësà ‘i1 ferme’; WÁ - 6 ‘il rôtit’; SWÀ - sò ‘il se lève’; twlijá - tbjá ’il balaie’. Contrairement à la notation de H. Jungraithmayr (1976) - qui a été modifiée dansla publica- tion de 1979, et reproduite de façon inverse par P. Newman (1 977) -, nous préférons transcrire maintenant ces voyelles centrales comme dans H. Jungraithmayr (1978,1979):
H. Jungraithmayr (1976) P. Newman (1977) H. Jungraithmayr (1978, 1979) a i a i. a A
a a a
et cela pour les quatre raisons suivantes: - les verbes ne seront cités dans le lexique qu’avec les deux voyelles a et a, voyelles qui sont
fréquemment attestées dans les langues tchadiques; - le schwa est généralement considéré parmi les tchadisants comme une voyelle fermée, de
même degré d’aperture que i et u , ou du moins fonctionnant ainsi. Tel est le cas du sibine oh l’on peut facilement analyser [i] comme ya et [u] comme wa, a appartenant bien au même registre qui i et u ;
- une telle notation permet de définir deux sous-classes de verbes, l’une en a , l’autre ena, B la façon de ce qui a été reconstruit pour les langues de Pouest et des langues Biu-Mandara par P. Newman (1975) et R. Schuh (1977);
- en ce qui concerne le degré d’aperture, on peut situer A comme une voyelle intermédiaire entre a et a . Cela se vérifie sur le plan morphophonologique oh l’on constate l’amalgame a+a- tA.
Les verbes transitifs sont suivis, bien sûr, de leur(s) complément(s). Nous n’aborderons pas ici les Problemes de la rection, ni ceux des pronoms personnels. Les exemples sont extraits du conte sibine présenté par H. Jungraithmayr (1978, pp. 191-201). Une voyelle sans ton signifie qu’elle porte le ton de base.
lo Peut-être est-ce une grammaticalisation du verbe ?yä, ‘se coucher’, avec une forme unique, a l’aoriste: 7i.
3
i
Références bibliographiques.
Barreteau D., avec la collaboration de P. Newman. 1978. Les langues tchadiques. Inventaire des Btudes linguistiques sur les pays d ilfrique noire d’expression française et sur Madagascar. D. Barreteau,Bd.,pp. 291-330.Paris.
Caprile J.-P. 1978. Notes linguistiques sur le tobanga à partir d’un conte en cette langue. Cinq textes tchadiques (Cameroun e t Tchad): Présentation linguistique. H. Jungraithmayr et J.-P. Caprile, Bd., pp. 121-175. Berlin.
Caprile J.-P. et H. Jungraithmayr. 1973. Inventaire provisoire des langues ‘tchadiques’ parlbes sur le temtoire de - la République du Tchad. Africana Marburgensia 6,2: 3 1-48.
228
, I ..
I Jungraithmayr H. 1978. Presentation d'un conte en sibine - texte, notes et vocabulaire. Cinq textes tchadiques (Cameroun e t Tchad): Présentation linguistique. H. Jungraithmayr et J.-P. Caprile, éd., pp. 177-21 1. Berlin. 1979, Apophony and tone in the Afroasiatic/Niger-Congo frontier area. Etudes Linguistiques 1 , l . pp. 130-140. Niamey. 1981, Les langues tchadiques. Les langues dans le monde ancien e t moderne. Paris.
Jungraithmayr H., Shimizu K. 1981. Chadic Lexical Roots. Part II: Reconstruction,Grading and
Newman P. 1975. Proto-Chadic verb classes, Folia Orientalia 16. pp. 65-84. Krakow. Distribution, Berlin.
1977a. Chadic classification and reconstructions. Afroasiatic Linguistics 5, 1. pp. 1-42. 1977b. The formation of the imperfective verb stem in Chadic. Afrika und obersee 60, 3:
Schuh R. G. 1917. West Chadic verb classes. Papers in Chadic Linguistics. P. Newman & R. Ma- 178-192.
Newman, éd., pp. 143-166. Leiden.
229
;i '
MARBURGER STUDIEN ZUR AFRIKA- UND ASIENKUNDE Herausgeber:
H.J. Greschat (Religionsgeschichte) - H. Jungraithmayr (Afrikanistik) W. Rau ,(Indologie)
Serie A: Afrika Band 27
THE CHAD LANGUAGES IN THE
BORDER AREA HAMITOSEMITIC-NIGRITIC
u (Papers of the Marburg Symposion, 1979)
Edited by H. Jungraithmayr
BERLIN 1982 * VERLAG VON DIETRICH R E I M E R
T
F ,/
Alle Rechte vorbehalten
Gedruckt mit Unterstützung der Deutschen Forschungsgemeinschaft aus Sondermitteln des Ministeriums für Forschung und Technologie
CIP-Kurztitelaufnahme de r Deutschen Bibliothek
The Chad languages in the Hamitosemitic -Nigritic border area: (papers of the Marburg Symposion, 1979) / ed. by H. Jungraithmayr. - Berlin: Reimer, 1982.
-
(Marburger Studien zur Afrika- und Asienkunde : Ser. A, Afrika ; Bd. 27) ISBN 3-496-00596-4
NE: Jungraithmayr, Herrmann (Hrsg. ); Marburger Studien zur Afrika- und Asienkunde / A
ISBN 3-496-00596-4
O DIETRICH REIMER VERLAG Inh. : Dr. Fr iedr ich Kaufmann
Unter den Eichen 57 * D-1 O00 Berl in 45
Herstellung: Erich Mauersberger, Marburg/Lahn