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N°313 du 8 au 14 avril 2021
Ă un peu moins dâun an de la prĂ©sidentielle, les leaders religieux Ă©tendent leur influence et donnent de la voix. Pour sâaffirmer plus encore comme les vrais maĂźtres du jeu politique.
LEADERS RELIGIEUX
LES GRANDS MANITOUS
ADEMAA LâĂPREUVE DESVIEUX DĂMONS
SOINS GRATUITSCHIMĂRE OU RĂALITĂ ?
LAS MARAVILLAS LâĂPOPĂE
« Un bon journal, câest une nation qui se parle Ă elle-mĂȘme ». Arthur Miller
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Foc
usĂDITOLa peur doit changer de camp
Pour une rare fois, le dĂ©-compte macabre se fait dans lâautre camp. Les ripostes
Ă©nergiques des soldats tchadiens, des FAMa ou encore de la FORSAT ont fait subir des pertes non nĂ©-gligeables aux terroristes. Assez inĂ©dit pour ĂȘtre signalĂ©. Devant ces faits, il est facile de se laisser gagner par une certaine euphorie, mais nous ne devons oublier les morts et les traumatisantes at-taques de ces derniĂšres semaines et mois. Toutefois, il devrait tou-jours en ĂȘtre ainsi Ă chaque at-taque de lâennemi, et ce en dĂ©pit du caractĂšre asymĂ©trique des combats. Et pour cela mieux vaut se prĂ©parer que de riposter au coup par coup. La clĂ© nâest que le renseignement militaire, qui doit ĂȘtre plus efficace afin que, pour reprendre une formule dâun haut gradĂ© de notre armĂ©e, la surprise ne diminue plus nos FAMa. Car la surprise tue, elle handicape. Et, besoin impĂ©rieux, il est temps que la peur change de camp. Que les militaires soient « aptes » Ă accueillir leurs ennemis ou Ă aller les chercher en pleine prĂ©-paration. Ce serait dĂ©jĂ un dĂ©but, mais cela ne se fait pas sans les moyens et une bonne formation, des griefs rĂ©currents que lâon en-tend lorsquâon Ă©voque nos forces de dĂ©fense. Ătre en position de force sur le terrain pour pouvoir nĂ©gocier par la suite. Beaucoup diront quâil nâest nul besoin de le faire. Ils se trompent. Nous ne pourrons jamais obtenir de vic-toire totale sur le plan militaire car le mal a pris le temps de sâenraci-ner. Il y aura toujours quelque part un IED qui explosera ou un jeune frustrĂ© et déçu par lâĂtat et habi-tuĂ© Ă revendiquer par les armes qui retombera dans ses travers. Pour ne pas constamment avoir la boule au ventre et une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs sur la tĂȘte, la peur doit changer de camp.
BouBacar Sidiki HAIDARA
RENDEZ-VOUS
Câest le nombre de milliardaires dans le monde selon le classement annuel de Forbes publiĂ© cette semaine.
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LA PHOTO DE LA SEMAINE
Les FAMa posant avec les armes rĂ©cupĂ©rĂ©es sur les terroristes aprĂšs lâattaque de Konna. Mopti, 6 avril 2021.
LE CHIFFRE
⹠« Quâallons-nous dire Ă ce vaillant peuple malien ou Ă notre postĂ©ritĂ© si jamais les causes profondes de la crise sociopolitique qui ont conduit au 18 aoĂ»t 2020 nâĂ©taient pas traitĂ©es Ă hauteur de souhait ? Les acteurs de la transition que nous sommes sont main-tenant les seuls repĂšres et les seuls es-poirs de notre peuple. Câest vers nous que tous les regards sont tournĂ©s ». Malick Diaw, PrĂ©sident du Conseil national de transition, le 5 avril 2021.
⹠« Le moment est maintenant venu dâin-vestir dans la santĂ© en tant que moteur du dĂ©veloppement. Nous nâavons pas Ă choisir entre lâamĂ©lioration de la santĂ© publique, la construction de sociĂ©tĂ©s durables, la garantie de la sĂ©curitĂ© ali-mentaire (âŠ). Tous ces rĂ©sultats vitaux vont de pair ». Dr Tedros Ghebreye-sus, Directeur gĂ©nĂ©ral de lâOMS, le 6 avril 2021.
ILS ONT DIT...
Grill Event â Sur la corniche (Face BCEAO) â Bamako
9 - 10 avril 2021 :
Real Madrid â FC Barcelone â Liga espagnole
10 avril 2021 :
Festival HolĂ â MusĂ©e national - Bamako
9 - 10 avril 2021 :
BMS Show â Place du Cinquante-naire â Bamako
10 avril 2021 :
UN JOUR, UNE DATE9 avril 2003 : Chute du régime de Saddam Hussein aprÚs 24 ans au pouvoir, suite à une intervention militaire américaine.
UP
Lâartiste Master Soumy a Ă©tĂ© nommĂ© le 5 avril ambassadeur du show culturel mensuel Bama - Art. Le rappeur sâest dit honorĂ© et fier de cette distinction sur ses rĂ©seaux et rĂ©affirmĂ© que son sou-tien ne fera jamais dĂ©faut au weekend culturel.
Le JNIM de Iyad Ag Ghaly a subi de lourds revers derniĂšrement. Une quarantaine de ses membres sont morts au combat lors de lâat-taque du camp MINUSMA dâAguelhoc, le 2 avril. Les FAMa ont en-suite annoncĂ© la neutralisation de terroristes qui lui seraient affiliĂ©s.D
OWN
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LEADERS RELIGIEUX : LES GRANDS MANITOUS DU JEU POLITIQUEEn prĂ©lude Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de mars 2022, un air de prĂ©campagne souffle au Mali. RentrĂ©es politiques, vi-sites aux militants, propositions de rĂ©formes politiques et institutionnelles, tout est bon pour attirer lâattention. Cette effervescence sur la scĂšne politique nâĂ©chappe pas Ă la vi-gilance des hommes de Dieu. VĂ©ritables « faiseurs de roi » lors des Ă©lections, ils ont eux aussi commencĂ© Ă lorgner la chose politique. Et cela va de plus en plus croissant.
Le « Game of Imams » est lancé. Parmi les épisodes récents, on note Ous-
mane Madani HaĂŻdara, qui prĂ©-vient ses fidĂšles dâattendre sa consigne de vote pour la prĂ©si-dentielle. Le PrĂ©sident du Haut conseil islamique a Ă©galement marquĂ© de bons points grĂące à « son implication » pour trouver un accord entre de prĂ©sumĂ©s djihadistes et la population de Farabougou, dans le centre du pays. Quant Ă celui que lâon se plait Ă prĂ©senter comme son antithĂšse, Mahmoud Dicko, il nâest pas non plus en repos. AprĂšs avoir pris part Ă la ren-trĂ©e politique de lâAlliance Es-pĂ©rance Nouvelle Djigiya Kura de Housseini Amion Guindo, câest un Centre « pour la paix et le vivre ensemble au Sahel » quâil a inaugurĂ© le 1er avril dernier. Moins populaire que les deux premiers, Chouala Bayaya HaĂŻdara, soutien indĂ©-fectible de lâancien PrĂ©sident Ibrahim Boubacar KĂ©ĂŻta, a par-ticipĂ© au lancement du Mou-vement pour la refondation du Mali de MaĂźtre Kassoum Tapo le 4 avril dernier. « Il ne me semble rien avoir de neuf dans tout ceci, dans la mesure oĂč les acteurs islamiques occupent dĂ©jĂ , et dâailleurs depuis plu-sieurs annĂ©es, le devant de la scĂšne politique nationale. Ces diffĂ©rentes actions me paraissent tout Ă fait normales et attendues quand on connait le contexte politique malien actuel, qui est celui dâun pays en transition qui se prĂ©pare Ă organiser des Ă©lections gĂ©nĂ©-rales dans quelques mois. Et les diffĂ©rents acteurs Ă©voquĂ©s semblent tous se positionner dans cette perspective afin de tirer leur Ă©pingle du jeu. On peut donc tout Ă fait comprendre les
rĂ©centes « gesticulations » de certains acteurs islamiques sur le terrain politique », explique le Dr. Boubacar HaĂŻ-dara, chercheur associĂ© Ă lâIns-titut dâĂ©tudes de Bordeaux.
« Islam business » Ousmane Madani HaĂŻdara semble ĂȘtre le nouveau « bleu » de lâĂ©qua-tion politico-religieuse, mĂȘme si on lâa soupçonnĂ© de conni-vences sous le rĂ©gime dâIbra-him Boubacar KĂ©ĂŻta. Lors dâun prĂȘche largement relayĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, il a clairement demandĂ© Ă ses fidĂšles dâattendre sa consigne de vote pour la prĂ©sidentielle prochaine. Chose quâil nâavait jamais faite. Pourquoi main-tenant ? « La scĂšne politique malienne est en recomposi-tion profonde. De nouveaux acteurs non politiques sây ac-tivent dĂ©sormais, notamment des opĂ©rateurs Ă©conomiques. Les religieux veulent partici-per Ă cette Ă©volution. La majo-ritĂ© des Maliens veut tourner la page des anciens politiques.
ChĂ©rif Ousmane Madani HaĂŻ-dara est un acteur avisĂ© de la scĂšne publique malienne, il sait que le pays traverse une pĂ©riode dĂ©cisive pour son ave-nir, câest la raison pour laquelle il compte sâinvestir cette fois-ci », explique Boubacar Salif TraorĂ©, politologue.Lâanthropologue Hamidou Ma-gassa va plus loin. « Ousmane Madani HaĂŻdara nâa pas la culture intellectuelle de Dicko. Et si aujourdâhui il sort pour dire quâil donnera bientĂŽt des consignes de vote, câest quâon lâa achetĂ©, câest trĂšs clair. Cela
veut dire quâils ont tous appris la leçon de Dicko. Donc ils ne vont plus rester les mains croisĂ©es, ils vont eux aussi influencer ». Si Ousmane Madani HaĂŻdara pourrait ĂȘtre nouveau dans la pratique, lâImam Mahmoud Dicko et le ChĂ©rif de Nioro nâen sont pas Ă leur premiĂšre
consigne de vote. Tous les deux ont largement soutenu le PrĂ©sident IBK lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2013. Pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle de mars 2022, rien nâest dâabord fixĂ© quant aux politiques qui bĂ©nĂ©-ficieront des futures consignes de vote, mĂȘme si certaines lignes se dessinent. Cepen-dant, pour le Dr. Hamidou Ma-gassa, elles profiteront aux politiques les mieux offrants. « Il suffit de payer. Qui paie bien les aura. On est dans un marchĂ© entre politiques et religieux ». Boubacar HaĂŻdara abonde
dans le mĂȘme sens. « MĂȘme si câest lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qui est la plupart du temps invoquĂ© » par les religieux dans lâĂ©diction de consignes de vote, « notam-ment Ă travers la promotion de la bonne gouvernance, ils jouent sans doute dâabord per-sonnel. Les connivences entre
acteurs religieux et politiques ne sont plus à démontrer ici au Mali », soutient-il.
Immixtion de longue date La crĂ©ation de lâAssociation ma-lienne pour lâunitĂ© et le progrĂšs de lâislam (AMUPI) par Moussa TraorĂ©, du Haut conseil isla-mique par Alpha Oumar Kona-rĂ©, du ministĂšre des Affaires religieuses par Dioncounda TraorĂ© sous la transition de 2012 et la libĂ©ration de 161 militaires maliens dĂ©tenus par le groupe terroriste Ansar Dine par le Haut conseil islamique
De gauche à droite, Mahmoud Dicko, Bouyé Haïdara (Chérif de Nioro), Ousmane Madani Haïdara et Chouala Bayaya Haïdara.
ââIl suffit de payer. Qui paie bien, les aura. On est dans un marchĂ© entre politiques et religieux.
BouBacar DIALLO
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pas uniquement pour des fins Ă©lectoralistes, mais bien au-delĂ . Selon le Dr. Hamidou Magassa, cela a commencĂ© dĂšs la PremiĂšre RĂ©publique. « La construction politique de lâĂtat au Mali ne sâest jamais faite sans la religion depuis la PremiĂšre RĂ©publique, mais avec des prĂ©occupations et des contextes diffĂ©rents. Câest Monseigneur Luc SangarĂ© qui faisait la moralisation de la chose publique Ă lâocca-sion des fĂȘtes chrĂ©tiennes. Et Mahmoud Dicko a Ă©tĂ© plus ou moins formĂ© politiquement par Monseigneur Luc SangarĂ©. Cela paraĂźt bizarre, mais câest comme cela. Ă un moment donnĂ©, quand le mouvement dĂ©mocratique de 1991 rĂ©cla-mait le multipartisme et que Moussa TraorĂ© campait sur ses positions, ce sont Monsei-gneur Luc SangarĂ© et lâImam Dicko, mâa-t-il dit lui-mĂȘme, qui sont montĂ©s Ă Koulouba pour demander Ă Moussa de faire lâouverture. Cela est dĂ©jĂ
le 17 avril 2012 prouvent que la relation entre politiques et religieux ne date pas dâau-jourdâhui. Les premiers ont tou-jours eu recours aux seconds,
LEADERS RELIGIEUX : LES GRANDS MANITOUS DU JEU POLITIQUE
REPĂRES1980 : CrĂ©ation de lâAssocia-tion Malienne pour lâUnitĂ© et le ProgrĂšs de lâIslam (AMUPI)
2002 : Création du Haut conseil islamique du Mali.
2012 : Création du ministÚre des affaires religieuses sous la transition.
2013 : BouyĂ© Haidara et Mahmoud Dicko soutiennent la candidature dâIBK qui sera largement Ă©lu prĂ©sident avec 77,62% de voix.
2018 : BouyĂ© HaĂŻdara sou-tient Aliou Boubacar Diallo et Mahmoud Dicko appelle Ă faire battre le prĂ©sident sortant IBK qui sera quand mĂȘme rĂ©Ă©lu avec 67,17% des voix.
3 QUESTIONS Ă
Quel regard portez-vous sur lâimmixtion des religieux sur le ter-
rain politique ?Je pense que câest de nos jours une obligation pour tout citoyen Ă©pris de paix, de justice et surtout de ce souci de bien-ĂȘtre de la sociĂ©tĂ©. La religion est lĂ pour la sociĂ©tĂ©, pour les hommes. Et la politique, câest la gestion de la citĂ©. Donc on ne peut pas dissocier la citĂ© de ces Ă©lĂ©ments. Les religieux sont des Ă©lĂ©ments de la sociĂ©tĂ© Ă part entiĂšre. Ils sont des lea-ders dâopinion qui se soucient de lâorganisation de la sociĂ©tĂ©. Et, face Ă lâinsuffisance de ceux qui ont portĂ© la chose politique pendant des annĂ©es, il est trĂšs normal que dâautres leaders dâopinion apportent leur contri-bution, pour rectifier le tir.
Certains leaders reli-gieux apportent leur soutien Ă des politiques
lors des Ă©lections. Quel intĂ©-rĂȘt ont-ils Ă faire cela ?Je pense que câest dans le souci dâavoir des dirigeants crĂ©dibles, pour leur confier la destinĂ©e de la citĂ©. Mais, honnĂȘtement, je sais quâil y a Ă©galement des vendeurs dâillu-sions qui profitent de leur po-sition pour en tirer des profits personnels. Je suis contre ce phĂ©nomĂšne.
Vous comptez ĂȘtre candidat lors des lĂ©gis-latives prochaines ?
Naturellement oui. Et pourquoi pas plus ? Le temps nous en dira davantage.
Imam
OUMAROU DIARRA
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un acte politique du milieu reli-gieux. Moussa les a reçus mais il les a presque renvoyés ».
Cependant, cette relation a pris du poids au fil du temps Ă cause de la dĂ©sillusion du peuple face aux leaders politiques. « Les re-ligieux se sont peu Ă peu impo-sĂ©s comme Ă©tant les derniers recours dâune sociĂ©tĂ© malienne en quĂȘte de repĂšres. Les res-ponsables politiques nâinspirent plus confiance et la population dĂ©nonce cela. MĂȘme si les religieux sont Ă©galement sou-vent critiquĂ©s, ils bĂ©nĂ©ficient nĂ©anmoins dâune base solide, qui aura du mal Ă sâĂ©roder, car tout est liĂ© Ă lâidĂ©ologie portĂ©e par le leader religieux, qui dâail-leurs est plus un guide quâautre chose. Le politique en manque dâinspiration et dâopinions favo-rables au sein de la population nâa dâautre choix que de sâen re-mettre aux hommes de Dieu », explique Boubacar Salif TraorĂ©.Cette immixtion fait dĂ©bat au-jourdâhui dans lâespace public malien. Si certains voient dans la relation entre politique et reli-gion une relation malsaine pou-vant impacter la laĂŻcitĂ© de la RĂ©-publique, dâautres estiment que cette relation est normale et fait partie aujourdâhui de la real po-litik au Mali. « Devant la chose politique, tous les Maliens sont au mĂȘme niveau. Lâessentiel est que tout le monde reste derriĂšre la Constitution. Ă partir de lĂ , chacun est libre de choisir qui il veut comme leader ou parti politique. Donc, pour moi, les rĂšgles doivent ĂȘtre les mĂȘmes pour tout le monde. Nous sommes dans une RĂ©publique et lâĂ©galitĂ© doit prĂ©valoir Ă tous les niveaux », pense Moussa Sinko Coulibaly, PrĂ©sident de la Ligue dĂ©mocratique pour le changement (LDC). Pour le Dr. Hamidou Magassa, sĂ©parer le politique du religieux est com-plexe, car les deux ont Ă peu prĂšs les mĂȘmes fonctions. « Le religieux et le politique sont des frĂšres siamois. Pour les sĂ©parer, il faut vraiment avoir une autre « magie ». Ils vendent tous les deux de lâespoir. Le premier vend lâespoir de lâau-delĂ , le second celui du monde dâici-bas.»
De gauche à droite, Mahmoud Dicko, Bouyé Haïdara (Chérif de Nioro), Ousmane Madani Haïdara et Chouala Bayaya Haïdara.
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ries soufies de lâĂ©poque, les tidjanes et les mourides, afin que le « oui » au rĂ©fĂ©-rendum pour rester dans la communautĂ© franco-africaine lâemporte », rappelle-t-il. « Abdou Diouf, en 1988, fut le premier PrĂ©-sident Ă avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune consigne de vote religieuse, un ndigel », prĂ©cise lâensei-gnant-chercheur, soulignant que le kha-life gĂ©nĂ©ral dâalors des Mourides avait dit que quiconque ne voterait pas pour Diouf trahirait lâenseignement de Cheikh Ama-dou Bamba, le fondateur du mouridisme. Avec lâĂ©lection de Laurent Gbagbo en 2000 Ă la tĂȘte de la CĂŽte dâIvoire, ce pays a vu une intrusion du PentecĂŽtisme dans lâarĂšne politique. Selon un rapport de lâISS publiĂ© en juin 2015, le couple prĂ©sidentiel avait ouvert les portes des arcanes du pouvoir aux pasteurs pentecĂŽtistes, une situation qui alla jusquâà « lâimplication de conseillers spirituels dans la gestion politique et mĂȘme sĂ©curitaire de lâĂtat ».
Plus rĂ©cemment, lâannĂ©e derniĂšre, en Gui-nĂ©e, lâarchevĂȘque de lâĂ©glise catholique et le grand imam de Conakry Ă©taient montĂ©s au crĂ©neau pour demander publiquement au PrĂ©sident Alpha CondĂ© de repousser lâorganisation des Ă©lections lĂ©gislatives pour dĂ©nouer la crise politique dâalors.
Lâancien prĂ©sident sĂ©nĂ©galais Abdoulaye Wade sâagenouillant en 2007 devant lâancien khalife des mourides.
Germain KENOUVI
En 2000, au lendemain de sa victoire Ă la prĂ©sidentielle, le PrĂ©sident Abdou-laye Wade sâĂ©tait prosternĂ© en signe
dâallĂ©geance devant Serigne Saliou Mbac-kĂ©, alors khalife gĂ©nĂ©ral des Mourides, la plus grande confrĂ©rie musulmane du pays. Quelques annĂ©es plus tard, en 2019, câest lâun de ses successeurs, Serigne Moun-takha MbackĂ©, qui a non seulement facilitĂ© la rĂ©conciliation entre Abdoulaye Wade et lâactuel PrĂ©sident Macky Sall, mais Ă©ga-lement jouĂ© un rĂŽle de premier plan dans la libĂ©ration de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Candidat malheureux Ă la prĂ©si-dentielle sĂ©nĂ©galaise de 2019, Me MadickĂ© Niang a par ailleurs renoncĂ© Ă la politique sur ordre de ce mĂȘme chef religieux.
RĂ©alitĂ© de longue date Cette prĂ©siden-tielle de 2019 avait dâailleurs vu, dĂšs lâou-verture de la campagne, les cinq candidats Ă la conquĂȘte du pouvoir se bousculer dans les villes saintes du pays afin dâob-
tenir « lâonction » des chefs religieux des confrĂ©ries soufies, mourides et tidjanes. Une pratique ancrĂ©e dans la tradition sĂ©nĂ©-galaise depuis des lustres, comme le sou-ligne Bakary Sambe, Directeur du Timbuktu Institue. « Ce rapport entre chefs religieux et politiques existe depuis lâĂ©poque coloniale. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, en 1958, sâappuyait dĂ©jĂ sur les deux plus puissantes confrĂ©-
SPHĂRE POLITIQUE : LâINFLUENCE DES RELIGIEUX DANS LA SOUS-RĂGIONLâinfluence des religieux sur les politiques dans la sous-rĂ©gion est palpable Ă divers degrĂ©s dâun pays Ă un autre. Au SĂ©nĂ©gal, les khalifes des diffĂ©rentes confrĂ©ries sont trĂšs souvent « courtisĂ©s » par les hommes politiques. En CĂŽte dâivoire et en GuinĂ©e, leaders chrĂ©tiens et musulmans interviennent Ă©gale-ment souvent dans la sphĂšre politique.
QUI EST PROCHE DE QUI ?
CHĂRIF DE NIORO 82 ans, fils du fondateur
du hamallisme
OUSMANE MADANI HAĂDARA65 ans, prĂ©sident du HCI, guide spirituel de Ancar-Dine.Beaucoup de politiques le sollicitent, mais Haidara sâest
toujours gardĂ© dâapportĂ© son soutien Ă un homme politique. De fait, le politique le plus proche de lui est un grand inconnu sans rĂ©el poids. Adama KanĂ©, ancien dĂ©putĂ© et candidat lors de la derniĂšre prĂ©sidentielle en 2018 oĂč son score Ă©tait de 0,82%
ALIOU BOUBACAR DIALLO61 ans, homme dâaffaires, prĂ©sident dâhonneur du parti ADP-Ma-liba. Il a Ă©tĂ© investi candidat de son parti Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2018 Ă Nioro du Sahel, le fief du chĂ©rif BouyĂ©, dont il a bĂ©nĂ©fi-ciĂ© du soutien. Un soutien qui lui a valu la troisiĂšme place lors de
ce scrutin derriÚre IBK et Soumaila Cissé.
CHOGUEL MAĂGA63 ans, prĂ©sident du MPR et du comitĂ© stratĂ©gique du M5-RFP.
Connaissance de longue date du ChĂ©rif de Nioro depuis la deuxiĂšme RĂ©publique, Ă lâĂ©poque du prĂ©sident Moussa TraorĂ©, il nâa jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien du chĂ©rif lors dâune Ă©lection
prĂ©sidentielle. Cependant il lui arrive dâavoir sa « bĂ©nĂ©diction » lors des Ă©lections locales.
TIĂBILĂ DRAMĂ 65 ans, prĂ©sident du PARENA. Natif de Nioro du Sahel,
il est trĂšs proche du chĂ©rif de la mĂȘme ville. Il a jouĂ© les facilitateurs pour rapprocher IBK du chĂ©rif
en juillet 2019 alors que le torchon brûlait entre les deux.
MAHMOUD DICKO67 ans, imam, ancien président du HCI
HOUSSEINI AMION GUINDO50 ans, prĂ©sident du parti CODEM et de Djigiya Kura. Cela sâest passĂ© sous les radars jusquâau 7 mars dernier, oĂč lâimam Dicko a pris part en
tant quâinvitĂ© dâhonneur, Ă la rentrĂ©e politique de lâAlliance EspĂ©rance Nouvelle « Djigiya Kura », dont le prĂ©sident est Housseini Amion Guindo.
MOHAMED SALIA TOURĂ38 ans, ancien prĂ©sident du CNJ. Son aura poli-tique doit encore naitre, il est dit de lui quâil est un des jeunes les plus apprĂ©ciĂ©s par Dicko. JusquâĂ
sa nomination dans le gouvernement de transition, il était le président de la jeunesse de la CMAS
(Coordination des mouvements, associations et sympathisants de lâimam Mahmoud Dicko). Sa
nomination serait une demande de Dicko.
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« Le PrĂ©sident actuel nâest pas un homme de consensus, ni un homme dâunion qui puisse jouer sur la psychologie mobi-lisatrice pour une convergence des points de vue, afin que les uns et les autres puissent sor-tir des positions tranchĂ©es au sein du parti », dit celui pour lequel il ne faut pas exclure lâĂ©ventualitĂ© dâune dissidence dans lâAdema avant la prĂ©si-dentielle de 2022.
« Je pense quâils ont dĂ» re-pousser le congrĂšs parce quâils ont intĂ©rĂȘt Ă stabiliser le parti sur plusieurs plans, pour Ă©viter que certains cadres ne quittent le navire », ajoute Dr. KonĂ©.
Mais, pour Yaya SangarĂ©, la pluralitĂ© des candidatures Ă la prĂ©sidence de lâAdema ne doit pas ĂȘtre source de divisions ni de dĂ©chirures, mais partici-pera plutĂŽt dâune dynamique dĂ©mocratique, Ă©tant donnĂ© que toutes les personnes qui aspirent Ă diriger lâAdema portent un projet et une vision pour le parti mais aussi pour le Mali.
« Contrairement Ă beaucoup dâautres partis, lâAdema nâap-partient Ă personne. Câest un parti de masse et ce qui se dit
aujourdâhui autour de lâalliance nâest pas nouveau. Ă chaque congrĂšs les gens annoncent une implosion. Ce qui ce qui se dit dĂ©note un peu de la vitalitĂ© de notre parti. Cela prouve Ă©gale-ment que la dĂ©mocratie y rĂšgne et que chacun est libre dâexpri-mer ses opinions et de se porter candidat », soutient le SecrĂ©taire Ă la communication.
Ă lâen croire, la nouvelle Ă©chĂ©ance Ă©tablie pour le renou-vellement de toute les sections du parti devra ĂȘtre respectĂ©e pour la tenue dâun congrĂšs « apaisĂ© et inclusif » en juin pro-chain.
ADEMA : LE RETOUR DES VIEUX DĂMONS
Germain KENOUVI
Seules deux candidatures pour la présidence du parti sont officiellement
dĂ©clarĂ©es et actĂ©es au niveau du Bureau exĂ©cutif de lâAde-ma, selon une source interne. Il sâagit de celles du prĂ©sident sortant, le Pr. TiĂ©moko San-garĂ©, ancien ministre, qui veut rempiler aprĂšs un premier mandat, et du SecrĂ©taire gĂ©-nĂ©ral adjoint de la section de Sikasso, Adama Noumpounon Diarra, qui a perdu suite Ă lâar-rĂȘt de la Cour constitutionnelle les Ă©lections lĂ©gislatives de mars 2020.
Ă cĂŽtĂ© de ces deux candida-tures, dâautres noms circulent, Ă lâinstar de ceux de Mous-tapha Dicko, dĂ©jĂ candidat Ă la candidature du parti en 2018, dâAbdoul Karim KonatĂ© dit EmpĂ©, ancien ministre du Commerce, de Dramane Dem-bĂ©lĂ©, ancien candidat Ă la prĂ©-sidentielle de 2013, de Mari-mantia Diarra, Vice-prĂ©sident actuel et membre du CNT ou encore de Yaya SangarĂ©, ancien ministre de la Commu-nication et actuel SecrĂ©taire Ă la communication du parti. Mais, toujours Ă en croire
notre source, aucune de ces potentielles candidatures nâest encore parvenue au Bureau exĂ©cutif national de lâAdema.
Le dernier citĂ© affirme dâail-leurs quâil nâa, jusquâĂ preuve du contraire, pas annoncĂ© sa candidature et quâil « tra-vaille plutĂŽt Ă ce quâil y ait une Ă©quipe qui puisse prendre en main les destinĂ©es de notre parti ». « Je mâinscris dans une logique de leadership dâĂ©quipe et si, au finish, mes camarades pensent que je peux remplir ce
rĂŽle, je ne mây dĂ©roberai pas », clame Yaya SangarĂ©.
Retour des vieux dĂ©mons ? Comme Ă la veille de chaque congrĂšs de lâAdema ou lors de la tenue des primaires pour la dĂ©signation du porte-Ă©tendard des Abeilles Ă une Ă©lection prĂ©sidentielle, les divergences de position entre les cadres et lâabsence de consen-sus autour dâune personna-litĂ© semblent refaire surface.
« Personne ne veut cĂ©der la place Ă lâautre. Chaque fois quâil y a des Ă©lections, cha-cun pense en rĂ©alitĂ© quâil est la personne idĂ©ale au sein de cette formation politique pour en ĂȘtre le porte-flambeau. Câest ce qui explique la plura-litĂ© des candidatures Ă lâAde-ma. Ce sont des questions dâambitions personnelles », souligne le politologue Dr. BrĂ©hima Mamadou KonĂ©, qui pointe Ă©galement un problĂšme de leadership au sein de la Ruche.
La Coordination des mou-vements de lâAzawad (CMA) et la Plateforme des mou-vements du 14 juin 2014 dâAlger ont convenu le 6 avril 2021, aprĂšs 2 jours de concertation, de la crĂ©ation dâun Cadre stratĂ©gique per-manent (CSP). Il aura pour missions, entre autres, de concrĂ©tiser la mise en syner-gie des efforts en faveur de la mise en Ćuvre diligente de lâAccord pour la paix et dâopĂ©rationnaliser les mĂ©canismes conjoints de lutte contre lâinsĂ©curitĂ© sous toutes ses formes, afin de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens. Il sera provisoire-ment animĂ© par 8 membres, en attendant une rencontre Ă©largie prĂ©vue entre les deux mouvements aprĂšs le mois du Ramadan. Le CSP sâins-crit, selon la dĂ©claration de sa crĂ©ation, dans la conti-nuitĂ© et la consolidation des engagements CMA - Pla-teforme depuis septembre 2017 en faveur de la paix et de la rĂ©conciliation. Les deux mouvements appellent les autres acteurs du processus de paix au Mali Ă adhĂ©rer Ă cette « dynamique salutaire » pour annihiler toutes les souffrances des popula-tions. G.K
EN BREFCMA - PLATEFORME : CRĂATION DâUN CADRE STRATĂGIQUE PERMA-NENT
Alors quâil Ă©tait annoncĂ© pour fin mars, le congrĂšs de lâAdema-Pasj a finalement Ă©tĂ© repoussĂ© de deux mois. Si le non renouvellement en entier des diffĂ©rentes structures du parti est Ă©voquĂ© comme principale cause de ce report, la « guerre » de positionne-ment de certains cadres dans la course Ă la prĂ©sidence du parti ferait Ă©galement des ravages dans la Ruche.
Le parti ADEMA est une nouvelle fois la proie de ses luttes de pouvoir.
ââIls ont dĂ» repousser le congrĂšs parce quâils ont intĂ©rĂȘt Ă stabi-liser le parti sur plusieurs plans, pour Ă©viter que certains cadres ne quittent le navire.
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Le ComitĂ© dâorientation stratĂ©gique sur les rĂ©formes poli-tiques et institutionnelles (COS) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le 31 mars. La LDC en est-elle membre ?
Pour le moment non. Nous nâavons ni Ă©tĂ© invitĂ©s ni associĂ©s Ă la crĂ©ation de ce comitĂ©, mais nous accordons le bĂ©nĂ©fice du doute Ă ses initiateurs. Câest peut-ĂȘtre un problĂšme dâorganisa-tion. Câest regrettable. Nous espĂ©rons que dans les jours Ă venir cette erreur sera corrigĂ©e. Notre parti est disponible pour apporter sa contribution afin de dĂ©finir des orientations claires en vue des rĂ©formes politiques et institutionnelles.
Au regard du temps imparti et du contexte, quelle rĂ©forme pensez-vous ĂȘtre la plus primordiale ?Nous sommes pris par le temps. Un dĂ©lai de 18 mois a Ă©tĂ© donnĂ© par les Maliens et validĂ© par la communautĂ© internationale pour permettre Ă la transition de passer le relais Ă un prĂ©sident Ă©lu. Donc je pense que la prioritĂ© est de tout faire pour respecter le dĂ©lai de la transition. Lâurgence doit ĂȘtre dâorganiser une Ă©lection prĂ©sidentielle crĂ©dible et acceptĂ©e de tout le monde. Ă cĂŽtĂ© de cela, on pourra toujours mettre en chantier les rĂ©formes, mais cela ne doit pas ĂȘtre une finalitĂ© en soi pour la transition.
DerniĂšrement, on vous sent en prĂ©campagne. Vos sorties dans les cercles de Kita ou Kati peuvent en tĂ©moigner. Serez-vous le candidat du parti Ă la prĂ©sidentielle ?Nous avons un mĂ©canisme interne de dĂ©signation des candidats aux diffĂ©rentes Ă©lections. Pour le moment, ce mĂ©canisme nâa pas encore Ă©tĂ© activĂ©. Au moment opportun, il permettra de dĂ©signer un candidat, ce qui sera annoncĂ© dans les meilleurs dĂ©lais. Pour lâheure, la LDC se prĂ©pare activement Ă avoir une prĂ©sence mas-sive sur lâensemble du territoire.
Lors de la prĂ©sidentielle de 2018, vous aviez obtenu moins de 1% des voix. Pensez-vous pouvoir faire mieux cette fois-ci ?En 2018, nous venions de commencer. Et lâon se rappelle des conditions dans lesquelles ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© proclamĂ©s. Pour les Ă©lections Ă venir, nous ne comptons pas uniquement y par-ticiper. Nous y allons pour gagner, pour prendre des places aux autres.
La conduite de la transition rĂ©pond-elle selon vous aux aspi-rations des Maliens ?Nous aurions aimĂ© avoir une autre forme de transition. Et le conseil que nous essayons de donner Ă lâĂ©quipe en charge de la transition, câest de tout faire pour que lâĂ©lection prĂ©sidentielle Ă venir soit organisĂ©e dans le dĂ©lai imparti.
ProPos recueillis Par BouBacar DIALLO
Le PrĂ©sident de la Ligue dĂ©mocratique pour le change-ment (LDC), Moussa Sinko Coulibaly, sâexprime pour Jour-nal du Mali sur la vie de son parti et lâactualitĂ© nationale.
MOUSSA SINKO COULIBALY« Nous allons aux élections pour gagner »
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(CGA), un dialogue virtuel entre dirigeants de haut niveau sur lâurgence de la pandĂ©mie de Covid-19 et le climat en Afrique. La Banque africaine de dĂ©velop-pement, en partenariat avec le Centre mondial pour lâadaptation, ambitionne de continuer Ă finan-cer trĂšs fortement les actions dâadaptation et de rĂ©silience cli-matiques, en y consacrant dâici Ă 2025 jusquâĂ 25 milliards de dol-lars, dont environ 12,5 milliards sur fonds propres. F.M
La capitale togolaise accueil-lera la premiĂšre confĂ©rence in-ternationale sur lâEco, la future monnaie unique de lâAfrique de lâOuest qui doit encore fran-chir de nombreuses Ă©tapes. Câest lâUniversitĂ© de LomĂ© qui servira de cadre aux dĂ©bats qui se dĂ©rouleront du 26 au 28 mai 2021. Le colloque, ini-tiĂ© par la facultĂ© des Sciences Ă©conomiques et de gestion de LomĂ© et son ancien doyen, lâĂ©conomiste Kako Nubukpo, nommĂ© il y a peu Ă lâUEMOA, vise 2 objectifs : rĂ©flĂ©chir sur la transition monĂ©taire et lâur-gence du dĂ©veloppement de lâAfrique et dĂ©finir une feuille de route Ă soumettre aux dirigeants de la CEDEAO. Seront notamment abor-dĂ©es les problĂ©matiques de « LâĂ©conomie politique de lâEco, la convergence et lâoptima-litĂ© de la zone Eco » ou encore « Les perspectives de dĂ©ve-loppement de la CEDEAO ». Plusieurs personnalitĂ©s sont at-tendues Ă LomĂ© pour cette ren-contre. Il sâagit notamment du PrĂ©sident de la BOAD, Serge Ekue et des Ă©conomistes Lionel Zinsou, Carlos Lopes, Achille MbembĂ© et Nadim Kalife. Alors que son lancement officiel avait Ă©tĂ© annoncĂ© pour rem-placer le franc CFA, plusieurs obstacles surgissent toujours sur la route de lâEco, dont entre autres lâopposition des pays anglophones, qui avaient jugĂ© le processus prĂ©cipitĂ©.
domaines », il doit sâatteler Ă dĂ©finir « un plan dâidentifica-tion des secteurs dâactivitĂ© indispensables Ă sa sĂ©curitĂ© Ă©conomique ». Il sâagit de voir dans quelle mesure lâĂtat
peut accompa-gner ces secteurs dans leur dévelop-pement et com-ment les protéger
dans une Ă©conomie mondiale. MĂȘme si les acteurs Ă©cono-miques le font sans le savoir souvent, les organisateurs du Forum de lâIntelligence Ă©cono-mique et de la prospective, qui se tient ce 8 avril 2021 Ă Ba-mako, espĂšrent une meilleure comprĂ©hension du concept par les principaux intĂ©ressĂ©s et son insertion dans la stra-tĂ©gie dâentreprise et Ă©tatique. Elle devra aboutir Ă une Poli-tique publique dâintelligence
Ă©conomique au Mali, qui rĂ©flĂ©-chira sur les questions stra-tĂ©giques tant pour lâĂtat que pour le secteur privĂ©.
Lâambition est la crĂ©ation de cellules de veille pour les renseignements dans les en-treprises stratĂ©giques pour lâĂtat. Chacune ayant besoin de surveiller son marchĂ© et ses enjeux. En outre, lâintĂ©-gration dâune politique des outils de lâintelligence Ă©cono-mique dans les entreprises qui font de 100 Ă 200 millions de chiffre dâaffaires en francs CFA, ainsi quâune meilleure apprĂ©hension par les cadres publics et privĂ©s, aux fins dâune intĂ©gration dans leur stratĂ©gie dâentreprise, sont les rĂ©sultats auxquels sâattendent les initiateurs de ce premier forum sur lâIE.
INTELLIGENCE ĂCONOMIQUE : UN VĂRITABLE OUTIL DE DĂVELOPPEMENTLâinformation stratĂ©gique joue un rĂŽle crucial dans les relations entre acteurs Ă©cono-miques. Mais le concept reste peu compris au Mali. Câest du moins le constat du cabinet dĂ©diĂ© Ă la question de lâIntelligence Ă©conomique (IE), SOONNI, qui entend le vulgariser.
Fatoumata MAGUIRAGA
« Savoir-faire transversal », elle touche aux questions dâintĂ©rĂȘt stratĂ©gique pour
lâĂtat, comme la souverainetĂ©, les questions politiques ou encore la compĂ©titivitĂ© Ă©cono-mique. « Il sâagit donc de mo-biliser les acteurs autour de la question de lâintelligence Ă©co-nomique et de son importance pour le dĂ©veloppement de lâen-treprise » et pour une stratĂ©gie Ă©conomique, dans un contexte dâespace concurrentiel comme le nĂŽtre, explique M. Amadou Bathily, prĂ©sident de SOONNI. Dans le contexte de crise mul-tidimensionnelle que traverse le Mali, qui a mis Ă mal de nom-breux secteurs, « lâintelligence Ă©conomique est une stratĂ©gie de gestion de lâinformation et des renseigne-ments qui peut aider sur le plan sĂ©curitaire dans un premier temps », ajoute M. Bathily. Puisquâil sâagit des mĂȘmes outils quâen matiĂšre militaire, utilisĂ©s en intelligence Ă©conomique et ap-pelĂ©s « renseignements Ă©cono-miques ».
SĂ©curitĂ© Ă©conomique Le Mali est un pays avec dâĂ©normes potentialitĂ©s sur les plans agricole, industriel et des ressources naturelles. Dans la perspective de se doter « de champions dans tous les
EN BREFECO : UNE CONFĂ-RENCE INTERNATIO-NALE Ă LOMĂ
de systĂšmes nationaux et rĂ©-gionaux dâalerte prĂ©coce, afin de prĂ©venir les dommages matĂ©riels et les pertes en vies humaines provoquĂ©s par les chocs comme les tempĂȘtes et cyclones tropicaux, les sĂ©che-resses, les inondations ou en-core les invasions acridiennes. Pour attirer davantage lâat-tention sur les enjeux clima-tiques, la banque a orga-nisĂ© le 6 avril, avec le Centre mondial pour lâadaptation
La Banque africaine de dé-veloppement (BAD) aug-mente ses financements
climatiques pour le continent. Ces derniers ont quadruplĂ© en 3 ans, passant de 9% des ap-probations en 2016 Ă 36% en 2019 et atteignant prĂšs de 3,6 milliards de dollars amĂ©ricains. Ces financements sont des-tinĂ©s en particulier aux poli-tiques dâadaptation aux effets des changements climatiques et sâinscrivent dans cadre du
deuxiĂšme plan dâaction du groupe de la banque pour le climat, adoptĂ© par la COP 21 lors de la Convention sur le climat de Paris, en 2015. En plus des financements, la banque participe au renfor-cement des capacitĂ©s des Ătats par la formation de res-sources humaines de qualitĂ© sur les questions climatiques et lâacquisition dâĂ©quipements de pointe. La BAD appuie Ă©galement la mise en place
Financements climatiques La BAD accroĂźt ses engagements
Le forum sur lâintelligence Ă©conomique se tiendra Ă Bamako le 8 avril.
Participants au forum : 80ThÚmes abordés : 4
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rĂ©fĂ©rence dans le domaine de la mode africaine et promou-voir mondialement lâartisanat malien. Un secteur dâactivitĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rateur de revenus, mais trĂšs mal exploitĂ© au Mali et ail-leurs.
aminata i. TRAORĂ
ĂgĂ©e dâune vingtaine dâannĂ©es, Tenin Boukary Doumbia est la promotrice de la marque Bukhary. Une jeune entreprise qui fabrique et commercialise des accessoires essentielle-ment faits en tissus imprimĂ©s.
Bukhary Associer savoir-faire, originalité et africanité
faire confiance Ă ce qui est fait main, câest-Ă -dire la fabrica-tion locale, affirme-t-elle.
Exportant dĂ©jĂ des articles vers lâĂ©tranger, dâici quelques annĂ©es lâentreprise espĂšre crĂ©er des magasins dans la capitale malienne, devenir une
Fondée en octobre 2019, Bukhary est une entre-prise qui évolue dans la
fabrication et dans la commer-cialisation dâaccessoires en tous genres pour hommes et femmes. Elle confectionne des habits, bonnets et sacs faits main dont la matiĂšre premiĂšre est principalement constituĂ©e de tissus imprimĂ©s.
Un nom, des valeurs Lâap-pellation Bukhary provient dâabord du prĂ©nom du pĂšre de Mme Doumbia. Cet ĂȘtre qui lui a tout donnĂ©. Selon la promotrice, tout dĂ©butĂ© par la vente dâun seul bonnet au sein de son universitĂ©. AprĂšs plusieurs commandes et de bons retours de ses amis, elle dĂ©cide alors dâen faire son ac-tivitĂ© principale. Ăternelle pas-sionnĂ©e et attirĂ©e dĂšs le bas
Ăąge par lâAfrique et le Made in Africa, pour Tenin Doumbia Bukhary Ă©tait avant tout une façon dâexprimer sa passion. Associant une touche dâorigi-nalitĂ© et dâafricanitĂ© dans tous les styles, lâentreprise permet de valoriser le savoir-faire et lâexpertise des artisans ma-liens. Selon lâentrepreneuse, Bukhary rĂ©pond Ă des sou-cis de consommation locale et de fait main. Mais ceci ne va pas sans difficultĂ©s. Il y a des challenges Ă relever tous les jours. Car, Ă©tant une petite entreprise, Bukhary peine Ă produire en grandes quanti-tĂ©s et cette pĂ©riode de crise sanitaire mondiale freine aussi lâarrivĂ©e des touristes. Ă ceci sâajoute le manque de fonds et dâaides extĂ©rieures. Pire encore, certains Maliens ont souvent tendance Ă ne pas
Quelques échantillons des produits estampillés Bukhary.
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La France apporte une nou-velle aide alimentaire dâun montant de 1,801 milliard de francs CFA (2,75 millions dâeu-ros). Elle est destinĂ©e aux po-pulations les plus vulnĂ©rables dans les zones classĂ©es en ur-gence humanitaire par le Cadre harmonisĂ© sur la situation alimentaire et nutritionnelle. Cette aide sera distribuĂ©e par le Programme alimen-taire mondial (PAM) et lâONG PremiĂšre urgence internatio-nale. La signature des deux conventions de subven-tion a eu lieu le 7 avril 2021. DĂ©jĂ affectĂ©es par lâinsĂ©cu-ritĂ©, qui a rĂ©duit lâaccĂšs aux ressources et aux terres culti-vables, les rĂ©gions du Nord et du Centre sont les premiĂšres touchĂ©es par le phĂ©nomĂšne. La situation humanitaire est aggravĂ©e par les alĂ©as cli-matiques et la crise sanitaire. Ce nouveau financement est accordĂ© Ă 2 projets, lâun portĂ© par le PAM pour 1,475 mil-liard de francs CFA et lâautre lâONG PremiĂšre urgence inter-nationale (PUI) pour prĂšs de 328 millions de francs FCFA. Lâaction de lâONG sâeffectuera Ă Ansongo. Elle consistera en une assistance alimentaire Ă 340 mĂ©nages, soit environ 3 000 personnes, avec lâamĂ©-lioration de la situation alimen-taire et nutritionnelle et les bonnes pratiques dâhygiĂšne. Il sera procĂ©dĂ© notamment Ă des distributions alimentaires pour permettre aux familles les plus vulnĂ©rables de mieux gĂ©rer la pĂ©riode de soudure. Lâaide doit Ă©galement ren-forcer la production agricole, vivriĂšre et maraĂźchĂšre, pour 102 mĂ©nages et assurera un suivi nutritionnel des enfants, ainsi quâune sensibilisation en nutrition, aux bonnes pra-tiques dâhygiĂšne et Ă des dĂ©monstrations culinaires. Lâappui du PAM ciblera plus de 60 000 personnes qui bĂ©-nĂ©ficieront de transferts mo-nĂ©taires et de produits alimen-taires. F.M
Mais au-delĂ des discours la rĂ©alitĂ© est tout autre. Pour certains patients, cette gra-tuitĂ© ne serait quâune « farce », une maniĂšre de gagner encore plus dâargent. « Rien nâest donnĂ©, on parle de gratuitĂ©, mais aprĂšs on te demande de payer des mĂ©dicaments, des analyses, Ă moins que ce ne soit cela la dĂ©finition de gra-tuit », peste Alima TourĂ©, mĂšre dâune enfant de 3 ans. Une patiente confie que mĂȘme si lâintervention de la cĂ©sarienne se fait sans rien dĂ©bourser, « ils peuvent te prescrire des mĂ©dicaments qui coĂ»tent plus de 25 000 francs CFA ».
Toujours le mĂȘme refrain « Pour profiter de la gratuitĂ©, il faut dĂ©jĂ que les Ă©quipements ne soient pas dĂ©passĂ©s », ironise Moussa Keita, qui accompagne rĂ©guliĂšrement son pĂšre pour ses sĂ©ances
de dialyse. Il lâassure, les ma-chines ne fonctionnent pas de maniĂšre rĂ©guliĂšre, ce qui rend le traitement difficile. Pour DjimĂ© KantĂ©, qui contestait annonces du PrĂ©sident IBK, il aurait Ă©tĂ© judicieux de « bien Ă©quiper les hĂŽpitaux nationaux avant de rendre certains soins gratuits ».
CORONAVIRUS : LE POINT DANS LE MONDE
A la date du mercredi 07 avril 2021 Ă 09h 40 GMT, on recense dans le monde 132 469 663 cas confirmĂ©s selon une compilation de lâUniversitĂ© amĂ©ricaine Jonhs Hopkins. Le virus a fait au total 2 874 372 morts. Les Etats Unis demeure le pays le plus touchĂ© et compte dĂ©sormais 30 847 167 cas pour 556 528 dĂ©cĂšs sur le territoire. Ils sont suivis du BrĂ©sil, deuxiĂšme pays le plus endeuillĂ© avec 336 947 dĂ©cĂšs pour 13 100 580 cas. La France est le pays europĂ©en le plus touchĂ© avec 4 902 026 cas et 97 431 dĂ©cĂšs. Ce qui la place derriĂšre lâItalie (111 747) et le Royaume-Uni (127 126). En Afrique le nombre total de personnes infectĂ©es sâĂ©lĂšve Ă 4 289 761 dont 1 552 853 en Afrique du sud. Le Maroc, deuxiĂšme pays du continent le plus touchĂ© se rapproche des 500.000 cas (499 025). LâAfrique totalise 114 319 dĂ©cĂšs et 3 840 393 per-sonnes ont Ă©tĂ© guĂ©ries.
Pour profiter de la gratuitĂ©, il faut dĂ©jĂ que les Ă©quipements ne soient pas dĂ©passĂ©s.ââ
PRISE EN CHARGE DE CERTAINES PATHOLOGIES : RĂELLEMENT GRATUITE ?
Prise en charge dâun jeune patient souffrant de paludisme dans un centre de santĂ©.
De nombreuses campagnes publicitaires lâaffirment, la prise en charge de certaines maladies et interventions, telles que le paludisme pour les enfants de moins de cinq ans ou encore la cĂ©sarienne, est gratuite. Mais les avis divergent quant Ă sa rĂ©alitĂ©.
aminata i. TRAORĂ
Face Ă lâincapacitĂ© dâune certaine couche de la population Ă assumer la
prise en charge de certaines maladies, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© sous la prĂ©sidence dâAmadou Tou-mani TourĂ© de rendre gratuit le traitement de certaines pa-thologies. Cela afin de rĂ©duire considĂ©rablement les taux de dĂ©cĂšs infantiles et maternels. En 2019, le PrĂ©sident Ibrahim Boubacar Keita annonçait quant Ă lui la gratuitĂ© de la dia-lyse, de la planification familiale et des soins pour les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans et les personnes ĂągĂ©es de plus de 70 ans. Si personnel sanitaire et patients sâaccordent sur le bien-fondĂ© de ces ambitieuses mesures, les avis divergent quant Ă leur effectivitĂ©. Au centre de santĂ©
RenĂ© CissĂ© dâHamdallaye, se-lon plusieurs agents de santĂ© ayant requis lâanonymat, la prise en charge du paludisme pour les enfants de 0 Ă 5 ans est gratuite. Il en est de mĂȘme, assurent-ils, pour la cĂ©sa-
rienne, oĂč il est « simplement demandĂ© » au patient de sâac-quitter du paiement de certains mĂ©dicaments, ne dĂ©passant pas une somme forfaitaire de 2 000 francs CFA. Cette gra-tuitĂ© sâexplique par les sub-ventions gouvernementales et les campagnes de vaccination, contre la tuberculose notam-ment.
EN BREFAIDE ALIMENTAIRE DâURGENCE : LA FRANCE POURSUIT SON APPUI
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en janvier au Darfour, faisant plus de 200 morts, prĂšs de deux semaines aprĂšs la fin de la Mission de paix conjointe de lâONU et de lâUnion Africaine (Minuad). El-Ge-neina avait payĂ© le plus lourd tribut, avec plus dâune centaine de morts, 132 bles-sĂ©s et 108 000 dĂ©placĂ©s, selon OCHA. Le gouvernement de transition mis en place aprĂšs la chute dâOmar el-BĂ©chir, a signĂ© en octobre un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles. Mais certains groupes insurgĂ©s du Darfour nâont pas signĂ©. Le ministre de la DĂ©fense a Ă©gale-ment annoncĂ© lundi « la formation dâune Haute commission » chargĂ©e de « traiter les violations » de lâaccord.
B.S.H
annonçant donc 10 candidats. ManiĂšre, dĂ©noncent les intĂ©ressĂ©s, qui ont deman-dĂ© Ă en ĂȘtre rayĂ©s, dâafficher un pluralisme factice.
Ruse de vieux routier Depuis plusieurs mois, des partis et organisations de la sociĂ©tĂ© civile appellent chaque samedi Ă marcher « pacifiquement » pour une « alter-nance au pouvoir ». Des marches interdites et violemment dispersĂ©es. SuccĂšs Masra, 38 ans, lâun des visages de ce mouve-ment et Ă©toile montante de lâopposition, pourchassĂ© le samedi 6 fĂ©vrier lors dâun de ces rassemblements, sâĂ©tait rĂ©fugiĂ© sur le prĂ©au de lâambassade des Ătats-Unis. Il dĂ©nonçait Ă lâĂ©poque un chef de lâĂtat ayant « confisquĂ© le pouvoir et la dĂ©mo-cratie ». Le PrĂ©sident DĂ©by affichait pour-tant un mois plus tard sur sa page Face-book des photos de sa rencontre avec son « jeune compatriote SuccĂšs Masra » tout sourire. Devant le tollĂ©, ce dernier sâest dĂ©-fendu. « Vous nous connaissez. Il ne sâagit pas de se renier. Nous ne sommes rien venu chercher, ni un poste, ni de lâargent. Nous sommes venus prĂ©senter les choses que nous avons Ă©crites en français et en arabe. (...). Il nây a pas de revirement, il nây a pas de huis-clos ». Il a en outre, assure-t-il rĂ©itĂ©rĂ© auprĂšs du prĂ©sident la demande de report de la prĂ©sidentielle afin dâorgani-ser un dialogue national inclusif.
Aucun adversaire ne semble en mesure de contester la victoire de Deby.
BouBacar sidiki HAIDARA
Idriss Déby, au pouvoir au Tchad depuis plus de trois décennies, va certaine-ment rempiler pour un nouveau mandat,
le 6Úme depuis 1990. 6 autres candidats briguent la présidence tchadienne, mais de nombreux observateurs les consi-dÚrent comme des « faire-valoir » censés donner une caution démocratique à cette élection. Sur les spécimens de vote, les électeurs seront invités à choisir entre 10 candidats, particularité de cette présiden-
tielle. 16 avaient au dĂ©part dĂ©posĂ© leurs candidatures, mais la Cour SuprĂȘme en a invalidĂ© 7. Puis 3 autres prĂ©tendants, dont le rival « historique » Saleh Kebzabo, ont annoncĂ© leur retrait pour protester contre les violences visant lâopposition, notam-ment aprĂšs un raid meurtrier menĂ© par la police et lâarmĂ©e le 28 fĂ©vrier au domicile dâun autre sĂ©rieux candidat, Yaya Dillo Djerou, aujourdâhui en fuite. Mais la Cour a maintenu leurs noms sur les bulletins,
Le Conseil de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense du Soudan a dĂ©clarĂ© lundi lâĂ©tat dâurgence dans lâĂtat du Darfour-
Occidental, donnant aux forces rĂ©guliĂšres le mandat dâadopter toutes les mesures nĂ©cessaires pour mettre fin aux com-bats armĂ©s qui ont entraĂźnĂ© 18 dĂ©cĂšs. Ce Conseil, dirigĂ© par le PrĂ©sident du Conseil souverain Abdel Fattah Al-Burhan, a tenu une rĂ©union dâurgence. Ă lâissue de cette rencontre, le ministre soudanais de la DĂ©-fense, Yassin Ibrahim Yassin, a annoncĂ© la crĂ©ation dâun ComitĂ© supĂ©rieur. Au moins 40 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 58 blessĂ©es dans des affrontements tribaux depuis samedi Ă El-Geneina, capitale de lâĂtat. Des affrontements tribaux ont dĂ©jĂ eu lieu
Soudan Les autorités veulent reprendre la main
TCHAD : DĂBY, LE GRAND BOULEVARDAu pouvoir depuis 31 ans, Idriss DĂ©by devrait ĂȘtre rĂ©Ă©lu dimanche 11 avril pour un 6Ăšme mandat Ă la tĂȘte du pays. Le PrĂ©sident tchadien nâa pas de rĂ©el adver-saire, les plus grosses pointures de lâopposition ayant jetĂ© lâĂ©ponge.
Le ministĂšre du Hajj dâArabie Saoudite a indiquĂ© dans un communiquĂ© que « seules les personnes immunisĂ©es » contre le coronavirus seraient autori-sĂ©es Ă effectuer la Omra ou les priĂšres dans la Grande mosquĂ©e de La Mecque dĂšs le dĂ©but du Ramadan. Cette me-sure concerne les personnes ayant reçu les deux doses de vaccin nĂ©cessaires et celles ayant reçu une seule dose depuis au moins quatorze jours. Le Ramadan entraĂźne habituellement Ă La Mecque une grande affluence de fidĂšles venant dâArabie saoudite et dâautres pays musulmans. Le petit pĂšlerinage, suspendu en mars 2020 en raison de la pandĂ©mie de Covid-19, a repris timide-ment dĂ©but octobre, avec des mesures de prĂ©caution. Seuls 6 000 Saoudiens et rĂ©sidents Ă©trangers en Arabie saou-dite ont Ă©tĂ© autorisĂ©s chaque jour pour la Omra, qui peut ĂȘtre entreprise tout au long de lâannĂ©e, contrairement au Hajj, qui a lieu une fois par an. Le nombre est ensuite passĂ© Ă 15 000 par jour, tandis que 40 000 fidĂšles Ă©taient admis pour les priĂšres quotidiennes.
UNE SEMAINE DANS LE MONDEARABIE SAOUDITE : SEULES LES PERSONNES VACCINĂES FERONT LA OMRA
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end dernier contre Lyon, Lens affrontera dans les semaines Ă venir le podium : PSG, Lille et Monaco. De bonnes occasions pour lâentraineur Franck Haise de jauger les pro-grĂšs de son Ă©quipe mais aussi de faire de bons matchs pour sĂ©curiser sa place. Les Maliens Cheick DoucourĂ©, Massadio Hai-
dara et leurs coĂ©quipiers ne comptent que 4 points dâavance sur le 8Ăšme, Mont-pellier. Cette 5Ăšme place, les Lensois la doivent dâabord Ă leur attaque. GaĂ«l Kakuta a inscrit 9 buts, Florian Sotoca 8 et Ignatius Ganago, 5, dont 4 lors des 6 premiĂšres journĂ©es, avant quâune blessure ne le tienne Ă©loignĂ© des terrains plusieurs mois. Ce qui fait du club la 6Ăšme meilleure attaque de la Ligue 1.
Des Maliens au top Le RC Lens peut aussi dire merci Ă son milieu et au travail fourni notamment par Cheick DoucourĂ© et Massadio Haidara, son latĂ©ral gauche. Le jeune international DoucourĂ© est le Lensois qui tacle le plus, avec 69 tenta-tives et 36 tacles rĂ©ussis. Ce qui dĂ©note dâun vĂ©ritable travail de harcĂšlement pour le ballon pour le joueur de 21 ans, qui a pris une autre dimension depuis deux sai-sons. Il a gagnĂ© 114 duels au sol dans une agressivitĂ© « positive », puisquâen dĂ©pit de 8 cartons jaunes il nâa jamais encore Ă©tĂ© expulsĂ©. Un travail dĂ©fensif qui permet aux attaquants de souffler, mais ne lâem-pĂȘche pas quelquefois de se projeter vers lâavant. Un dĂ©passement qui lui a permis dâinscrire 2 buts et de dĂ©livrer 1 passe dĂ©-cisive cette saison. Des statistiques quâil pourrait amĂ©liorer, puisque, affirme t-il, son entraineur lâincite Ă trĂšs souvent frap-per au but. « Le coach me connaĂźt depuis longtemps. Il me met en confiance et me dit souvent de tenter ma chance », expli-quait-il rĂ©cemment, alors que son club va entamer le sprint final de la saison.
Si elle devait sâarrĂȘter lĂ , Ă 8 journĂ©es de la fin du championnat, la saison du Racing Club de Lens serait une
réussite. AprÚs sa montée en Ligue 1, le club Sang et or est actuellement 5Úme au classement, derriÚre les intouchables. AprÚs avoir fait match nul (1-1) le week-
RC LENS : BOUSCULER LA HIĂRARCHIEPromu cette saison en Ligue 1, le RC Lens des Maliens Cheick DoucourĂ© et Massadio Haidara rĂ©alise pour le moment un trĂšs beau parcours. En partie grĂące Ă ses internationaux maliens.
BouBacar sidiki HAIDARA
Sans club depuis fĂ©vrier et son dĂ©part des Houston Rockets, Demarcus Cousins sâest enga-gĂ© avec les Los Angeles Clippers pour 10 jours, pour pallier les nombreuses absences dans la franchise californienne. Quatre fois All-Star, a, alors au top, en 2017, subi une grave blessure qui lâa Ă©loignĂ© des terrains et nâa depuis jamais retrouvĂ© son niveau.
Le PrĂ©sident de la Liga espa-gnole, Javier Tebas, a annon-cĂ© ce lundi lâouverture dâune enquĂȘte aprĂšs lâincident, prĂ©-sumĂ© Ă caractĂšre raciste, im-pliquant Juan Cala et Mouctar Diakhaby et survenu dimanche dernier lors du match entre Ca-dix et Valence. Cala est accusĂ© par Diakhaby de lui avoir lancĂ© des propos racistes.
CARTONS DE LA SEMAINE
Le RC Lens de Cheick Doucoure réalise une bonne saison.
Le Malien Oumar Ballo et son équipe des Gonzaga Bulldogs, invaincus cette saison, ont été largement
battus en finale du tournoi universitaire amĂ©ricain (NCAA) par les Baylor Bears (86-70), dans la nuit de lundi Ă mardi. Gonzaga nâa jamais Ă©tĂ© en mesure de croire au titre, pas plus quâau rĂȘve de devenir le 1er champion invaincu depuis 1976 et Indiana. Un 11-1 cinglant en-caissĂ© dĂšs lâentame du match a envoyĂ© lâuniversitĂ© de la ville de Spokane (Ătat de Washington) dans les cordes et elle ne sâest jamais remise de ce dĂ©part manquĂ©. Elle avait jusque lĂ gagnĂ© toutes ses ren-contres (31) mais sâest manquĂ©e au pire moment. Maladroits Ă longue distance (5 tirs sur 17,29,4%), outrageusement dominĂ©s au rebond (22-38), les « Zags » sont passĂ©s Ă cĂŽtĂ© de leur finale. Oumar Ballo, qui nâa eu quâun rĂŽle mineur durant cette compĂ©tition, a suivi tout le match depuis le banc.
B.S.H
NCAA Oumar Ballo perd la finale
15N°313 du 8 au 14 avril 2021
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nâavaient alors que 22 ans et sont rentrĂ©s au pays 10 ans aprĂšs. Mais le coup dâĂtat de 1968 ne leur donnera guĂšre lâocca-sion de mettre en Ćuvre leurs ambitions. « Nous sommes revenus pour former des techniciens maliens, mais nous avons trouvĂ© des grosses pierres devant nous ». Visiblement, la culture nâĂ©tait pas « une prĂ©occupation majeure ». Boncana et ses camarades se sentent trĂšs vite abandonnĂ©s. Si ces derniers choi-sissent de rester, Boncana, qui ne tardera pas Ă devenir le « Maestro », se rendra en CĂŽte dâIvoire oĂč son talent sera reconnu.
Poursuivre lâaventure « LâidĂ©e du film, câest Richard Minier qui lâa eu, avec lâespoir de rassembler les musiciens et de remonter Las Maravillas de Mali », explique Boncana MaĂŻga. Lâorchestre sera remontĂ©, mais avec dâautres musiciens, parce que ceux revenus de Cuba sont tous morts, relate-t-il avec amertume. Lâorchestre reconstituĂ© fera plu-sieurs concerts et autant de succĂšs.Sâil apprĂ©cie ce film, qui est un hommage Ă ses camarades, Boncana ne peut sâempĂȘ-cher dâavoir le « sentiment dâun regret pro-fond, pour nâavoir pas cru Ă ces jeunes pro-fesseurs revenus avec des connaissances musicales Ă©normes ». « Je revois nos diffi-cultĂ©s, les idĂ©es que lâon avait pour le Mali ». Le film, qui a dĂ©jĂ remportĂ© 6 trophĂ©es, dont le prix SACEM du meilleur documen-taire 2020, a Ă©tĂ© projetĂ© en avant-premiĂšre bamakoise le 6 avril Ă lâIFM.
AFRICA MIA : LâAVENTURE CONTINUEAprĂšs prĂšs de 2 dĂ©cennies de tournage, une sortie française en septembre 2020 et dĂ©jĂ plusieurs prix, le film sur la « Fabuleuse histoire des Maravillas de Mali » fait escale Ă Bamako. Câest un hommage au parcours contrariĂ© de jeunes Maliens partis Ă©tudier la musique Ă Cuba au milieu des annĂ©es soixante.
Boncana Maiga et les Maravillas sont Ă lâhonneur dans ce film qui leur est dĂ©diĂ©.
Fatoumata MAGUIRAGA
Africa Mia est un film de 90 minutes tournĂ© entre 2000 et 2018. Dâabord avec les compagnons de Boncana
MaĂŻga, seul survivant de lâaventure, alors en France. De Bamako Ă Paris, en passant par Abidjan et Niamey, le documentaire est devenu « un film sur le temps qui passe », raconte Richard Minier, son rĂ©alisateur. « Le tournage a parfois Ă©tĂ© long et incer-tain, mais le fait de revenir dans les mĂȘmes
villes, filmer les mĂȘmes endroits et retrouver les mĂȘmes personnes Ă des annĂ©es dâinter-valle mâa permis dâentretenir un rapport trĂšs particulier avec ce jâai filmĂ© », poursuit-il. Notamment Boncana et ses 5 compa-gnons. Ce documentaire musical retrace « lâhistoire des premiers Ă©tudiants envoyĂ©s par le PrĂ©sident Modibo KeĂŻta Ă Cuba pour Ă©tudier la musique », se souvient Boncana MaĂŻga. Lui et ses camarades
INFO PEOPLEBERNARD TAPIE ET SA FEMME VICTIMES DâUN CAMBRIOLAGE
SHARON STONE : ELLE AFFIRME AVOIR ĂTĂ VIOLĂE PAR SON GRAND-PĂREDans la nuit du sa-
medi 3 au dimanche 4 avril, Bernard Tapie et son Ă©pouse ont Ă©tĂ© frappĂ©s et ligotĂ©s par quatre personnes lors dâun cambriolage. BlessĂ©e par les malfaiteurs, lâĂ©pouse de lâhomme dâaffaires a Ă©tĂ© admise Ă lâhĂŽpital. Finalement, les auteurs de lâeffraction sont repartis avec des bijoux. Bernard Tapie et sa femme ont Ă©tĂ© pris en charge par les services de santĂ©. Si lâĂ©pouse de lâancien prĂ©-sident de lâOM a Ă©tĂ© soignĂ©e Ă lâhĂŽpi-tal, lui nâa pas voulu. Et il a mĂȘme assurĂ© quâil allait trĂšs bien. Une en-quĂȘte a Ă©tĂ© ouverte par la police pour vol avec violences. Pour le moment, il nây a eu aucune interpellation. En re-vanche, un des gants des malfaiteurs a Ă©tĂ© retrouvĂ©.
Sharon Stone a dĂ©cidĂ© de coucher sa vie sur le papier et a publiĂ© le week-end dernier son autobiographie. La star de Basic Instinct revient sur son parcours et sur son enfance. Et, pour la premiĂšre fois, Sharon Stone Ă©voque les abus sexuels Ă rĂ©pĂ©tition dont elle a Ă©tĂ© victime avec sa sĆur. Dans ses mĂ©moires, lâactrice accuse son grand-pĂšre maternel dâĂȘtre Ă lâorigine de ces actes pĂ©dophiles, avec la complicitĂ© de sa femme. Ă sa mort, alors quâelle Ă©tait ĂągĂ©e de 14 ans, Sharon Stone sâest sentie libĂ©rĂ©e et a vĂ©cu une vraie forme de soulagement, comme elle le dĂ©crit dans cet ouvrage de 241 pages. La star a affirmĂ© quâil Ă©tait temps pour elle de briser le silence.
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