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Table des maères Élecons en République Démocraque du Congo : victoire(s) polique(s), défaite démocraque, alternance symbolique ? Par Sidney Leclercq Page 1 Nouvelles et annonces Page 8 Bullen FrancoPaix Vol. 4, no 5 | Mai 2019 Par Sidney Leclercq Résumé exécuf Largement célébrée comme la première alternance pacifique du pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960, l’élecon ‘surprise’ du nouveau président issu de l’opposion historique reflète cependant un processus et un résultat électoral bien plus complexes. Les élecons ont consacré une double victoire polique : pour le candidat de l’opposion Félix Tshisekedi qui devient président et, paradoxalement, pour son prédécesseur dont la coalion remporte une victoire écrasante aux élecons législaves naonales et provinciales. Par conséquent, si Joseph Kabila n’est plus à la tête du pays, il semble encore largement en détenir le pouvoir. La dissonance de cee double victoire ainsi que les fuites provenant de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et de la Conférence épiscopale naonale du Congo (CENCO) remeent en cause la véracité des résultats officiels. Ceux-ci seraient en fait le fruit d’un arrangement polique entre les deux coalions. Cee connuité dans l’alternance est largement le produit d’une série de techniques de subversion démocraque par l’ex-Président Kabila. Celles-ci consistant à s’approprier les codes, instuons et mécanismes de la démocrae libérale dans le but paradoxal de l’affaiblir. Le processus électoral (et sa préparaon) démontre à la fois l’habileté de Joseph Kabila à reconfigurer des praques autoritaires à travers des règles d’apparence démocraque mais aussi sa résilience pour s’adapter à l’évoluon de contraintes et pressions aussi bien internes qu’externes. En dépit de la manipulaon électorale évidente, les résultats officiels ont finalement été acceptés par la communauté internaonale. Celle-ci, craignant pour la stabilité du pays et n’ayant de toute façon que peu d’espoir quant à un succès du processus électoral, s’est largement résignée face au compromis imposé par les camps Tshisekedi et Kabila. Élecons en République Démocraque du Congo : victoire(s) polique(s), défaite démocraque, alternance symbolique ?

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Table des matières

ÉlectionsenRépubliqueDémocratiqueduCongo:victoire(s)politique(s),défaitedémocratique,

alternancesymbolique?

ParSidneyLeclercq

Page1

Nouvellesetannonces

Page8

Bulletin

FrancoPaixVol.4,no5|Mai2019

Par Sidney Leclercq

Résumé exécutif

• Largementcélébréecommelapremièrealternancepacifiquedupouvoirdepuisl’indépendancedupaysen1960,l’élection‘surprise’dunouveauprésidentissudel’oppositionhistoriquereflètecependantunprocessusetunrésultatélectoralbienpluscomplexes.

• Lesélectionsontconsacréunedoublevictoirepolitique:pourlecandidatdel’oppositionFélixTshisekediquidevientprésidentet,paradoxalement,poursonprédécesseurdontlacoalitionremporteunevictoireécrasanteauxélectionslégislativesnationalesetprovinciales.Parconséquent,siJosephKabilan’estplusàlatêtedupays,ilsembleencorelargementendétenirlepouvoir.

• Ladissonancedecettedoublevictoireainsiquelesfuitesprovenant de la Commission Électorale NationaleIndépendante(CENI)etdelaConférenceépiscopalenationaleduCongo(CENCO)remettentencauselavéracitédesrésultatsofficiels.Ceux-ciseraientenfaitlefruitd’unarrangementpolitiqueentrelesdeuxcoalitions.

• Cettecontinuitédansl’alternanceestlargementleproduitd’unesériedetechniquesdesubversiondémocratiqueparl’ex-PrésidentKabila.Celles-ciconsistantàs’approprierlescodes,institutionsetmécanismesdeladémocratielibéraledanslebutparadoxaldel’affaiblir.

• Leprocessusélectoral(etsapréparation)démontreàlafoisl’habiletédeJosephKabilaàreconfigurerdespratiquesautoritairesàtraversdesrèglesd’apparencedémocratiquemaisaussi sa résiliencepour s’adapterà l’évolutiondecontraintesetpressionsaussibieninternesqu’externes.

• Endépitdelamanipulationélectoraleévidente,lesrésultatsofficielsontfinalementétéacceptésparlacommunautéinternationale.Celle-ci,craignantpourlastabilitédupaysetn’ayantdetoutefaçonquepeud’espoirquantàunsuccèsduprocessusélectoral,s’est largementrésignéefaceaucompromisimposéparlescampsTshisekedietKabila.

Élections en République Démocratique du Congo : victoire(s) politique(s), défaite démocratique, alternance symbolique ?

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« Par un mélange d’arrangements politiques, de manipulations électorales et de subversion démocratique, l’ancien président et son entourage semblent avoir ainsi réussi à produire une configuration politique inédite permettant à la fois de conserver le contrôle des institutions de l’État – et sa rente politico-économique – tout en offrant une alternance présidentielle dont la marge de manœuvre dans l’exercice du pouvoir parait largement symbolique ».

Le24janvier2019,FélixTshisekediaprêtésermentetestdevenulecinquièmeprésidentdelaRépubliqueDémocra-tiqueduCongo.IlsuccèdeainsiàJosephKasa-Vubu(1960-1965),Joseph-DésiréMobutu(1965-1997),Laurent-DésiréKabila (1997-2001) et Joseph Kabila (2001-2019). Ce der-nier,nomméaprèsl’assassinatdesonpère,aexercélepou-voirpendantunepérioded’intérim (2001-2003),de tran-sition (2003-2006) puis durant deux mandats électorauxdecinqans–lemaximumselonlaConstitutioncongolaise,dont ledernieraétéprolongédedeuxans jusqu’à l’orga-nisation des élections générales du 30 décembre 2018,soit18annéesaupouvoir.Largementcélébréecomme lapremière alternance pacifique du pouvoir depuis l’indé-pendance, l’élection ‘surprise’ du nouveau président issude l’oppositionhistoriquereflètecependantunprocessusetunrésultatélectoralbienpluscomplexes.DenombreuxélémentssuggèrenteneffetquesiJosephKabilan’estplusàlatêtedupays,ilendétientencorelargementlepouvoir.

Par unmélange d’arrangements politiques, demanipula-tions électorales et de subversion démocratique, l’ancienprésident et son entourage semblent avoir ainsi réussi àproduire une configuration politique inédite permettantà lafoisdeconserverlecontrôledesinstitutionsdel’État–etsarentepolitico-économique–toutenoffrantuneal-

ternanceprésidentielledont lamargedemanœuvredansl’exercicedupouvoirparaitlargementsymbolique.Dèslorset en dépit de l’apparence de changement, ces électionsneproduiraientqu’uneformedecontinuitéetneseraientqu’une reconfiguration d’unmême pouvoir. La nature etlesconséquencesdeceprocessusélectoral–et la recon-naissanceinternationaledontilafaitl’objet–posentainsiplusieursquestions,àlafoissurlaviabilitéàmoyenetlongtermed’unecohabitationdefaitentrelaplateformeélec-toraleduprésidentetcelledesonprédécesseur,etsurlemessageenvoyéauxCongolaisquantàleursaspirationsdé-mocratiquesetlesmoyensd’accéderaupouvoirpolitiqueenR.D.Congo.

Une élection historique et une double victoire politique

Espéréespuisreportéesplusieursfois, lesélectionsgéné-ralescongolaisesontfinalementététenuesle30décembre2018,deuxansaprèslafindumandatofficielduPrésidentKabila.Troisscrutinsontétéorganisés:l’électionprésiden-tielle (àuntour)et lesélections législativesnationalesetprovinciales.Lesdéputésprovinciauxélusontà leur tourdésigné les sénateurs et gouverneurs des provinces lorsd’électionsorganiséesles14marset10avril2019.Justifié

Photo:SidneyLeclercq

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pardesmenaces sécuritaires ou sanitaires (liées au virusEbola), la Commission ÉlectoraleNationale Indépendante(CENI)areportélatenuedesscrutinsdanstroisvilles im-portantesdupays:Béni,ButemboetYumbi.Danscesvilles,lesélectionssesontfinalementdérouléesle31mars2019,àl’exceptionduscrutinprésidentielquiaétésimplementsupprimé.Àcejourdonc, l’ensembledesrésultatsdecesélectionsgénéralessontconnus,saufceuxdequatregou-vernoratsdontl’électionaétéreportéeau30maiprochain (provincesduNord-Kivu,deMai-Ndombe,duSud-UbangietduSankuru).

Pourlescrutinprésidentiel,JosephKabila(inéligibledufaitdelalimiteconstitutionnellededeuxmandatsconsécutifs)et sa majorité présidentielle avaient désigné EmmanuelRamazani Shadary, ancienMinistre de l’Intérieur et de laSécurité,pourreprésenterleFrontCommunpourleCongo(FCC), la coalitiondespartisde lamajoritéprésidentielle.Faceàlui,l’oppositioncongolaiseatentédes’uniretpro-poseruncandidatunique.Aprèsd’intensesnégociationsàGenève,c’estMartinFayulu,présidentd’unpetitpartid’op-position(Engagementpourlacitoyennetéetledéveloppe-ment–ECiDé)quifutdésignécommecandidatuniquedel’opposition.Moinsconnuetpopulaire, ilétait ledénomi-nateur commun permettant aux grandes figures de l’op-positioncommeMoïseKatumbi, Jean-PierreBemba (tousdeuxempêchésdeseprésenter),FélixTshisekediouVitalKamerhe de s’accorder collectivement tout en s’assurantqu’ilnepuisses’émanciperdeleursoutienultérieurement.Cetaccordn’auracependantduréque24heures, labasedel’Unionpour laDémocratieet leProgrèsSocial(UDPS)deFélixTshisekedin’acceptantpasquelepartisoitrepré-sentéparunautrecandidat.Lefilsdel’opposanthistoriqueÉtienneTshisekedi,décédéenfévrier2017,décidaalorsdeseprésentersousuneautreplateformed’opposition,Cappour le Changement (Cach), avec un autre parti, l’Unionpour laNationCongolaise (UNC)deVitalKamerhe (deve-nuaujourd’huiDirecteurdecabinetduprésident).Poursapart,MartinFayuludécidadesemaintenircommecandidatdurestedespartisreprésentésàGenève,souslabannièrede la coalition Lamuka.C’estdoncprincipalement autourdecetriangleFCC(Shadary),Cach(Tshisekedi)etLamuka(Fayulu)quelesélectionsgénéralessesontdisputées.

En dépit d’obstacles pré-électoraux et d’irrégularités, deviolencesouderestrictionsdudroitdevotelejourduscru-tin1, les Congolais se sont largementdéplacéspour voter(tauxdeparticipationde47,56%).Leglissementducalen-drierélectoraletlaperspectived’unchangementpost-Ka-bila ont contribué à la ferveur électorale congolaisemal-grélaméfiancegénéraliséeautourduprocessus.Desfiles

d’attentessesontmême forméesdanscertainesvillesoùl’électionavaitétéreportée,beaucoupsouhaitantexprimerleurvote,mêmesymboliquement.AnnoncésparlaCENIle10janvierpuisvalidésparlaCourconstitutionnelle10joursplustard,lesrésultatsconsacrentunedoublevictoirepoli-tique.Victoirehistoriquepour lecandidatde l’opposition,Félix Tshisekedi, qui devient président de la Républiqueavec38%desvoixcontre34%pourMartinFayuluetseu-lement23%pourlecandidatduFCC,EmmanuelShadary.Victoire aussi, paradoxalement,pour le FCCqui remporteunegrandemajoritédessiègesàlafoisauniveaunationaletprovincial.Eneffet,lacoalitiondeJosephKabilaaobte-nu341siègessurles500del’Assembléenationale,contre104pourlacoalitionportéeparMartinFayuluetseulement47pourlacoalitionduprésidentélu2.Cesrésultatsontlo-giquement permis au FCC de prendre le contrôle de l’As-sembléenationale,duSénat,desassembléesprovincialesainsiquedesgouvernoratsprovinciauxdont18sur les22déjàélus reviennentàdespersonnalitésduFCC– contreunseulpourCachetunseulpourLamuka.Miseàpart laPrésidence, c’estdoncun raz-de-maréeélectoralpour lespartisansdeJosephKabila.

Une défaite démocratique : le vote otage des arrangements politiques

Cette double victoire est néanmoins surprenante à plu-sieurs égards. D’abord, elle suggère qu’une grande partiedelapopulationaitvoté(lemêmejour)pourunecoalitiondifférenteauscrutinprésidentieletauscrutinlégislatif.EneffetsilacoalitiondeTshisekediaobtenu38%desvoixàl’électionprésidentielle,ellen’aobtenuque9%dessiègesauParlementnationaltandisqueleFCCaobtenu68%desmêmes sièges pour seulement 23% des voix à l’électionprésidentielle. L’ampleur de la différence entre les deuxvotesengendrecertainesinterrogationsquantàlavéracitédesrésultatsannoncés.

Ensuitecarlesrésultatsdel’électionprésidentiellepubliésparlaCENIcontredisentàlafoislesdonnéesobtenuesparles 40.000 observateurs de la Conférence épiscopale na-tionaleduCongo(CENCO)portantsur43%desvotesmaisaussicellesissuesd’unefuitedelabasededonnéesdelaCENIportantsur83%deceux-ci.CesdeuxsourcesrévèlentquelegagnantseraitenfaitMartinFayulu,avec59%desvoixselonlesdonnéesdelaCENCOet62%seloncellesfui-tantdelaCENI.FélixTshisekedin’auraitluiobtenuqu’entre15%(CENCO)et19%desvoix(CENI)etEmmanuelShadaryenviron18%.Lacorrélationquasi-parfaiteentrelesrésul-tats issusdecesdeuxsourcesainsique l’analysede leursdonnéesrespectivespardesexpertsindépendantslaissent

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peudedoutequantàunevéritablevictoiredeTshisekedipar lesurnesetpar là,quantà l’exactitudede l’ensembledesrésultatsannoncésparlaCENI3.

Enfin,laCENIn’a(pourl’instant)publiéaucunrésultatdé-taillé des élections, en contradiction avec son obligationlégale.Alorsquelacommissionélectoraleauraitpufacile-ment lever toutsoupçonenpubliant les résultatsparbu-reaudevoteetcentredecompilation,elle s’est limitéeàl’annoncedesvoixobtenuesparlestroisprincipauxcandi-datsàl’électionprésidentielleetlesnomsdesdéputésélus.Aucune vérification indépendante n’est possible sur cettebase, ce qui accentue encore la suspicion autour de l’au-thenticitédes résultatspubliés.Parailleurs, l’exclusiondeBéni,ButemboetYumbiduvoteàl’électionprésidentiellerenforce encore le doute sur la réelle volonté de la CENId’assurerquelevainqueursoitceluiissuduvotepopulaire.Eneffet,levotedanscescirconscriptionsauraitpumodifierl’ordredesvainqueurs, ladifférence(officielle)dunombrede voix entre Tshisekedi et Fayulu n’étant que d’environ680.000alorsquelenombred’électeurspotentielsyétaitdeprèsdudouble.

Si les résultats annoncésne correspondent pas àla réalité des urnes, dequoi sont-ils le fruit ?Confirmée à demi-motparleprésidentlui-même,l’explication de cettedissonance semble setrouver dans un accordtrouvéentrelescampsdeKabilaetdutandemTshisekedi/Kamerhe.Cetaccordpourune‘transitionpacifique’etunegestioncommunedupaysàtraversunecoalitiongouverne-mentaleseraitdonclaconclusiondetractationsautourdedeuxélémentsclés : le transfertde laPrésidenceau-delàducercleKabilaet lesgarantiespouvantêtreapportéesàcelui-cipournepass’yopposer.Autrementdit, leproces-susélectoraln’auraitétéquelafaçadederrièrelaquellelagestion du pays se négociait par arrangements politiqueset hors de tout contrôle démocratique, avec pour consé-quencela‘construction’derésultatsélectorauxenfonctiondu compromis trouvé. En ce sens, le processus électoralcongolaisconstitueunedéfaitedémocratique,lechoixdesurnesn’ayantpasétérespecté4.Cettedéfaitesembleainsiêtre leprixde l’accèsaupouvoirpour lesunset celuidumaintienaupouvoirpourlesautres.

Perdre un peu pour ne pas tout perdre : un ‘modèle’ de subversion démocratique

Inédite, la configuration politique post-électorale cimente

unecontinuitédupouvoirdeKabiladansl’alternanceprési-dentielleavecTshisekedi.Letitreducommuniquédepresseducampdel’ex-PrésidentKabilaaulendemaindesélectionssynthétiseainsiparfaitementleprocessusélectoraletl’évo-lutiondesrapportsdeforceluirésultant:«Toutestbienquifinitbien!»5.Si lecompromisavecTshisekediéclairesurlescausesultimesdecettecontinuitédansl’alternance,commentencomprendrelamécanique,lesmodalitéspra-tiques qui ont permis ce tour de passe-passe électoral ?Au-delàdepratiquesautoritaires ‘classiques’–répressiondesmanifestations,intimidationsnotamment6–etdel’ar-gumentpolitico-sécuritairedu‘chaosoumoi’,unepartiedela réponsese trouvedans lacapacitéde JosephKabilaetdesonentourageàs’approprierlescodes,lesprincipes,lesinstitutionsetlesprocessusdeladémocratielibéraleavecd’autresobjectifsqueceuxquileursontnormalementas-signés.Autrementdit,àlasubvertir.C’estdoncbienautra-versautantquecontre l’ingénieriedémocratiquequeKa-bilaaréussiàconsoliderettransformersonpouvoirsuretdansles institutionsdupays.CesdynamiquessubversivesnesontnirécentesniexclusivesàlaseuleR.D.Congo7mais

leur ampleurest telleque leprocessusélectoral congolais– y compris sa ‘préparation’et le ‘glissement’ de son ca-lendrier – aurait pu consti-tuerunchapitreillustratifdel’ouvragerécentdeNicChee-semanetBrianKlaas,How To Rig An Election8 (‘Commenttruqueruneélection’),tantila fait l’objetd’unecombinai-

sonmultiple et complexe de tactiques pour subvertir lesoutilsdeladémocratiedanslebutparadoxaldel’affaiblir.Onpeutciter,defaçonnon-exhaustive,lestechniquessui-vantes:

1) La mobilisation de modalités techniques de la démo-cratiecomme justificationdepratiquesquiseraientsinonconsidérées comme autoritaires. Par exemple, le reportdesélectionsétaitjustifiéparlanécessitédes’assurerquelesconditions ‘techniques’soientréuniespour lesorgani-ser,qu’ils’agissedel’enregistrementdesélecteursoudesconditionspratiques–notammentsécuritaires–del’orga-nisation.CommelePrésidentKabilal’alui-mêmeexprimé,«nousavonsdécidéderepousserlesélectionspouréviterd’exclure un très grand nombre de gens, pour la plupartde jeunes électeurs »9. Cette ‘politique des préparationstechniques’10apermisdetirerlacordetemporelletoutenlimitant lescritiques internationales. Ilétaiteneffetdiffi-cile pour la communauté internationale d’appeler à desélectionsquine respecteraientpas les standards interna-tionaux.

« L’ensemble de ces techniques démontre à la fois l’habileté de Joseph Kabila à reconfigurer des pra-tiques autoritaires à travers des règles d’appa-rence démocratique mais aussi sa résilience pour s’adapter à l’évolution de contraintes et pressions aussi bien internes qu’externes ».

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2) Le détournement de réformes institutionnelles pourrenforcerlecontrôlepolitiquedupayspendantlapériodepré-électorale, par exemple au travers de celle sur la dé-centralisation. Considérée comme essentielle pour unegouvernance efficace et démocratique du pays, cette ré-forme n’a constitué une priorité du gouvernement qu’en2015,lorsquelaperspectiveélectoraleapprochait.Ellefûtalorspasséeetpromulguéeenprocédured’urgence,provo-quantleredécoupageduterritoirede11aux26provincesconnuesaujourd’hui.Plusquedanslefonddelaréforme,c’estdans cequ’elle aproduit commeconséquencesquel’onyretrouvelesdynamiquessubversives.Eneffet,celle-ciainduitladémissiondesgouverneursdesprovincesdéman-telés, affaiblissant ainsi certains opposants politiques po-tentiellementcandidatsàl’électionprésidentielle(commeMoïseKatumbi)etlaprisedecontrôlein finede20des26gouvernoratsprovinciaux,notammentgrâceàl’invalidationdenombreusescandidaturesdel’opposition11.

3) L’instrumentalisation des instances judiciaires du pays.L’ingérence par la corruption, la cooptation ou la coerci-tiondansletravaildescoursettribunauxontgrandementcontribuéàaffaiblir l’oppositioncongolaiseetà ‘légaliser’lesvolontésduPrésidentKabila.Quecelasoitparsadéci-siondemai2016d’autoriserleprésidentàresteraupou-voirtantquelesuivantnepuisseêtreéluoulavalidationdesélectionsenjanvier2019endépitdesdoutessurleurvéracité, l’instrumentalisationdelaCourconstitutionnelleaparexempleétécrucialedans l’exercicede légitimationde cemaintienaupouvoir. Et ceenvertuduprincipedel’«Étatdedroit»dontlerégimeréclamesanscessesonrespect:«lesjugesnetravaillentpaspourKabilaousama-jorité,(…)ilstravaillentpourl’intérêtdetous»12.

4) L’appropriation du code démocratique de l’alternancepolitique.L'entouragedeJosephKabilaaréussiàtransfor-mer la contrainte initialeque représentait l’alternanceenoutildelégitimationdudispositifpolitiquenégociéaveclecampTshisekedi/Kamerhe.Eneffet,auregarddel’ampleurdelamanipulationnécessaire–etdurisqued’explosionpo-pulaire–qu’auraitimpliquéel’impositiond’unevictoireducandidatduFCC,l’entourageduprésidents’estvucontraintdecéderlaPrésidence.Néanmoins,cetteconcessions’estmuéeenétendardpolitiqueetmédiatiquevisantà légiti-meretàfaireaccepterlesrésultatsannoncésparlaCENI.Laconstructiond’unrécitautourde‘lapremièretransitionpacifiquedupouvoirdepuis l’indépendance’aainsi large-ment éclipsé les doutes entourant le processus électoral.Ainsi, et en brisant la barrière psychologique de l’alter-nance, les camps Kabila et Tshisekedi ont réussi à voilerla nuance entre une alternance politique, symbolique etdémocratique.

5)Lamobilisationde l’argumentde lasouveraineté.Légi-timeàbiendeségards,l’organisationsurfondspropresetsans observateurs internationaux des élections a, cepen-dant, été largement subvertie. S’il est indéniable qu’uneorganisationautonomed’unprocessusélectoralestunpassymboliqueimportant,l’objectifintermédiairepoursuivinesemblepastantavoirétél’émancipationdémocratiquedupaysquesonisolementdesregardsextérieurspourmieuxencontrôlersesparamètresetrésultats13.

L’ensembledecestechniquesdémontreàlafoisl’habiletédeJosephKabilaàreconfigurerdespratiquesautoritairesàtraversdesrèglesd’apparencedémocratiquemaisaussisarésiliencepours’adapteràl’évolutiondecontraintesetpressionsaussibieninternesqu’externes.Sil’objectiffinalestrestéceluidesemainteniraupouvoir,l’ancienprésidentadûajuster les cheminsàemprunterpouryparvenir. Lapression populaire et diplomatique ont ainsi fait évoluerlanaturedecettepréservationdupouvoir.D’untroisièmemandat,lecampKabilaaprogressivementbasculéversunglissement sine die du calendrier électoral, un accord detransitionpolitique avec l’opposition et l’élaborationd’unnouveau calendrier électoral (i.e. accord de la Saint-Syl-vestre),lanominationetvictoireprogramméedudauphinShadaryet,enfin,l’abandondelaPrésidence.

La communauté internationale entre antici-pation de l’échec et satisfaction résignée

Enapparenceinacceptabled’unpointdevuedémocratique,le ‘compromis’ proposépar les campsKabila-Tshisekedi acependantétéacceptéparlacommunautéinternationale,notamment africaine et occidentale. Tous connaissent,voirereconnaissent,lamanipulationélectoraleetcertainesvoix se sontmêmeélevéespourdemander le respectdela‘véritédesurnes’entrelemomentdel’électionetceluidelavalidationdesrésultatsparlaCourconstitutionnelle14.C’est le cas par exemple de la Communauté de dévelop-pement de l’Afrique australe (SADC) qui avait appelé àun recomptage des voix ou de l’Union africaine qui avaitdemandélasuspensiondel’annoncedesrésultatsetl’envoid’unedélégationàKinshasa.Néanmoinsetaprèsplusieursrevirements, peu, voire aucunmembre de cette commu-nauté internationale, ne reconnaît aujourd’hui d’autresrésultats que ceux annoncés par la CENI. Par exemple, silegouvernementaméricainasanctionnéunesériedeper-sonnesliéesauprocessusélectoral,notammentpouravoirentravé leprocessusdémocratiqueetnepas avoir réussiàfaireensortequele«votereflètelavolontédupeuplecongolais »15, le pays reconnaît néanmoins le PrésidentTshisekedi, qui a effectué une visite d’État aux États-Unisdébutavril.

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Lesrevirementsetl’ambiguïtédelacommunautérégionaleetinternationaleoccidentaleautourduprocessusélectoralest largement leproduitd’unepeurde l’instabilitéetdesviolences potentielles qui résulteraient d’un positionne-mentalternatif.Deplus,largementdubitativesurlapossi-bilitéd’unsuccèsduprocessusélectoral,cettecommunau-té internationale–comme laplupartdescommentateursetexperts–n’avaitquepeud’espoirqu’unautrecandidatqueceluichoisiparKabilapuisseêtreélu.Cetteanticipa-tiondel’échecafacilitél’acceptationd’unealternancequi,siellen’estpasdémocratique,alemérited’enavoirlesap-parencesetdes’êtredérouléesansexplosiondeviolence.En filigrane de cette acceptation se dessine égalementuneformederésignation(paternaliste)vis-à-visdelaR.D.Congo:cen’estpeut-êtrepasunevraiealternancedémo-cratiquemaisce n’est déjà pas si mal.Commel’aexpriméle ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves LeDrian,«L’élections’estachevéefinalementparuneespècede compromis à l’africaine (…).M. Tshisekedi est devenuprésidentdansuneconfigurationtrèsparticulièreetpropreàlaRépublique[Démocratique]duCongo»16.Cepropos–etlaformedecondescendancequ’il laissetransparaître–contribueaussiàunafro-pessimismeessentialisantcequiserait une incapacité continentale à produire un résultatélectoraldémocratique.

Conclusion : entre inconnues, incertitudes et (dé-)démocratisation de l’accès au pouvoir

Aprèsplusdecent joursd’âpresnégociations, lenouveauprésident a enfin réussi à nommer son Premier ministre(PM), SylvestreIlungaIlunkamba,le20maidernier.Direc-teurgénéraldelaSociéténationaledescheminsdeferduCongo(SNCC)depuis2014etprofesseurd’économieàl’Uni-versitédeKinshasa,cemembredupartideKabilaâgéde73ans(plusieursfoisministresousMobutu)s’esttrouvéêtrele (seul) dénominateur commun faisant consensus entrele nouveau président et son prédécesseur. Ce choix qui,selonlaConstitution,devaitsefaireauseindel’hyper-ma-joritéparlementaireduFCCdémontreainsiàlafoislaper-sistancedupouvoirdeJosephKabilaàquilenouveauPMdoit largement sa carrièremais aussi une certainemargedemanœuvrepourFélixTshisekediquiaréussiàbloquerd’autres profils plus proches de l’ancien président. FélixTshisekedi reste cependant largementotagede sapropreprésidence,lerapportdeforceinstitutionnelluiétantplusquedéfavorable.Satournéedeschancelleriespourasseoirsalégitimitéexternenesauraiteffacercedéséquilibredesforces internesauquels’ajouteunmécontentementcrois-santauseindelabasedesonpropreparti,l’UDPS,quiré-aliseaujourd’huilagrandevacuitédelacoquilleprésiden-

tielleofferteparKabila.Celle-cineluipermetpourl’instantdenegouvernerquepar‘gestes’dansl’espoird’accroîtresapopularitéetsalégitimité,etaugmenterainsilecoûtdesadestitution.

Plusieurs grandes inconnues demeurent néanmoins.D’abord,surl’issuedesnégociationsd’uneéquipegouver-nementale et la répartition (et nature) des postes entreles coalitions FCC et Cach. Ensuite, sur la capacité réelledunouveauprésidentàproposerunvéritableprogrammepolitique,économiqueetsocialetsurladurabilitédel’ac-cord entre les camps Kabila et Tshisekedi. Enfin, l’incerti-tudesubsisteencoresurlerôleformelqu’exerceral’ancienPrésidentKabilaetnotamments’ildeviendraprésidentduSénat.Bienquepeuprobable–notammentenraisondeluttesdepouvoirinternes auFCC,siteldevaitêtrelecas,ilseraitalorsledeuxièmepersonnagedel’Étatetredevien-draitprésidentsiFélixTshisekediétaitdéchuoudansl’in-capacitédegouverner.Ilpourraitégalementconsidérercequinquennatcommeunepériodeintérimaireenvuedesacandidatureetréélectionen2023.

Enfiligranedeces incertitudes résideaussi l’ampleurdes‘dividendes’decettenouvelleconfigurationpolitique.Nonnégligeable, l’alternance à la tête de l’État et les gestesdu nouveau président dans sa quête de légitimité – parexempleautorisationetencadrementpacifiquedemanifes-tations,libérationdeprisonnierspolitiques,remplacementàlatêtedel’Agencenationaledesrenseignements,annula-tiondelacondamnationdel’opposantMoïseKatumbi–ontpermisunedétentepolitique,aussibienauniveaunationalqu’international. Washington, Paris ou Bruxelles ont parexempleannoncélareprise,voirelerenforcement,deleurcoopérationaudéveloppementet/oudeleurcoopérationmilitaire. L’entre-deux de cette alliance concurrentielle àlatêtedel’Étatpourraitainsiproduire,àmoyentermeetsiellesematérialisepourlapopulation,uneaméliorationdelasituationenRépubliqueDémocratiqueduCongo.LedéfipourFélixTshisekediseradoncbiendeconcrétiserunealternativeau-delàdel’alternanceetdenaviguerentredé-pendanceà l’ex-Présidentetémancipationvis-à-visdece-lui-ci.

Enfin,etau-delàdeceséquilibrespolitiquesfragiles,lepro-cessus électoral congolais suscite plusieurs interrogationsquant aux conséquences desmessages véhiculés par ce-lui-ci.D’abord,surlerisqued’émulationpard’autreschefsd’Étatdesmêmestactiquespoursemainteniraupouvoir.Enayantréussicetourdepasse-passeélectoral,JosephKa-bilapourraitservirdemodèled’alternancefictivepourdeschefsd’Étatfaisantfaceàlamêmelimiteconstitutionnelle

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desdeuxmandats.Ensuite,surlacrédibilitédelacommu-nauté internationale (occidentale) comme actrice-promo-trice de la démocratie. En validant le produit d’un arran-gement politique non-démocratique, elle a coproduit lamécanique de subversion démocratique et la continuitéd’unecapturedel’Étatparsonéliteaupouvoir.Parailleurs,ellerenforceencorelaperceptiond’unevariabilitégéomé-triquedesadiplomatiedémocratique.Enfinetsurtout, leprocessusélectoralcongolaisaaffaibliladémocratiecongo-laise elle-même en sapant les aspirations dont elle a faitl’objet. Le vol de ces aspirationsne fait que renforcer lesalternatives à l’acquisitiondémocratiquedupouvoir et in fine lesrisquesd’instabilitéqui,paradoxalement, l’ontfaitaccepter.

Sidney Leclercq est chercheur post-doctoral au centre de Recherche et études en politique internationale (REPI) à l’Université libre de Bruxelles et chercheur invité au Centre d’études et de recherches internationales (CERIUM) à l’Université de Montréal.

¹Voir,entreautres:HumanRightsWatch,2019.RDCongo:Lesélectionsontétéentachéesdeviolencesetderestrictionsdudroitdevote.5janvier.URL:https://bit.ly/2C2osKh

²Nousavonsintégrélesrésultatsdesélectionslégislativesdescirconscriptionsoùlevoteaétéreportéaumoisdemars2019.

³Pouruneanalysedesfuitesetrésultats,voirentreautres:JasonStearns,2019.WhoreallywontheCongo-leseelections?16Janvier.URL:https://bit.ly/2RPlJ0p

⁴MoIbrahimetAlanDoss,2019.Congo’selection:adefeatfordemocracy,adisasterforthepeople.9février.URL:https://bit.ly/2IFe53M

⁵AndréAlainAtundu-Liongo,2019.Communiquédelamajoritéprésidentielle«M.P.».12janvier.URL:https://bit.ly/2VcMEoP

⁶HumanRightsWatch,2019.Ibid.

⁷Voir,entreautres:SidneyLeclercq,2018.BetweentheLetterandtheSpirit:InternationalStatebuildingSub-versionTacticsinBurundi. Journal of Intervention and Statebuilding12(2):159-184.

⁸NicCheesemanetBrianKlaas,2018.How To Rig An Elec-tion. NewHaven:YaleUniversityPress.

⁹LeMonde,2016.JosephKabilaannoncelereportdel’électionprésidentiellecongolaise.5octobre.URL:https://lemde.fr/2ECDQQb

10InternationalCrisisGroup,2015.Congo:IsDemocraticChangePossible?Africa Reportn°225.5Mai,p.18.URL:https://bit.ly/2IuLf75

11MichelLuntumbue.2016.RDC:lesenjeuxduredécou-pageterritorial-Décentralisation,équilibresdespouvoirs,calculsélectorauxetrisquessécuritaires.Les rapports du GRIP2016/10.URL:https://bit.ly/2VV1ops

12Andre-AlainAtundu,citédansWilliamClowes,2018.CourtShakeupFuelsFearsCongo’sLeaderPlansAnotherTerm.20mai.URL:https://bloom.bg/2GDabDV

13Voir:KalvinNjallSoiresse,2019.ÉlectionsenRDC: Tshisekedi,Kabilaetl’arithmétiquedupouvoir. Politique.24janvier.URL:https://bit.ly/2viLKIB

14Voir,entreautre:SoniaRolley,2019.ElectionsenRDC:oùsetrouvelavéritédesurnes?15janvier.URL:https://bit.ly/2GvtceF

15FredOluoch,2019.USsanctionsCongo’stoppollofficialsovergraft.22mars.URL:https://bit.ly/2FtecgW

16EntretiensurlaradioFranceInter,4février2019.URL:https://bit.ly/2VWm7sX

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Nouvelles et annonces•AdibBencherifapubliél'article"RécitsduconflitentrelesIfoghasetlesImghad.(Re-)positionnement,grammairedelaparentéetcompétitionentreélitespolitiquestouarègues"danslenumérothématique"Lepolitique,unehistoiredefamille?"desCahiersd'Étudesafricaines.IlaaussipubliédanslaRevuecanadiennedesétudesafricaines"Pourune(re-)lecturedesrébellionstouarèguesauMali:mémoiresetreprésentationsdansl'assemblagepolitiquetouareg".

•ElisaLopezLuciaaprésentéle13mailerapportFrancoPaix"TheEuropeanUnionintegratedandregionalisedapproachtowardstheSahel"àChathamHouseauRoyaume-Uni,lorsd’unatelierintitulé"SahelianSecurityinFlux".

•ChristianLeuprechtapublié"TheDiffusionandPermeabilityofPoliticalViolenceinNorthandWestAfrica"avecDavidB.SkilicornetOlivierWaltherdanslarevueTerrorismandPoliticalViolence.

Photo:SidneyLeclercq

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Le Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix a pour mission de valoriser la recherche scientifique, la formation universitaire et le dévelop-pement des études dans le domaine de la résolution des conflits et des missions

de paix dans la francophonie.

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