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~ r a n hv Tiberius jax
LA COLLEC1 ION
« ACT
ION ET PENSI .E,.
L état présent
du mondt• a
accru
l'inté1êt
porté
à
l étude
des causes profondes du comportc·mcnt
humain, aux
probli·mcs
de la Persomlt', à l'
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LEÏA
L
SYM OLISME DES
O T
ES
DE
FÉES
Eminemment Instruit, Peruult avaJt plus de
OODMI SIIOCCS dAD3 les
rts
et dAns lee sciences
qu au
cun écrivain de aon temps.
F. Fli'11II.LBT DJI CONCJŒS
COLLECTION ACTION ET
P
ENSÉE
Publiée sous la direction de
CHARLES BAUDOUIN
ET
JEAN DESPLANQ.UE
ÉDITIONS
DU
MONT-
BLANC
GENÈVE
(sUISSE)
Rue Soubeyran, 3
ANNEMASSE ( e. sAVOIE
FRANCE), Av
de la République, 6
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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LE
VIEUX RO
I
Je n ai
fait
ici
qu un
bouquet de fleurs choi-
sies
et n ai
rien fourni
de
moi
que
k
lic.n
qui
}e.
attache.
MONTAIGNE.
Une enquête
faite en 1940 révéla que la
plupart
des adultes
de notre
temps ne connaissent que trois ou
quatre
contes
de
fées. Ils ont lu dans leur enfance Cmdri/lon Le Petit Ptmut, a
Btlle au Bois
dormant
puis le
ur
attention
s est
détournée de
crue littérature jugée trop puérile.
L enquête permit
encore de
découvrir que de nombreuses
personnes considèrent Perrault, Andersen ou les frères Grimm
comme les inventeurs des contes publiés sous leurs noms.
Cette
erreur
est compréhensible
car
les dictionnaires eux-
mtmcs les qualifient d aullurs.
Il
convient
de
distinguer detLx groupes différents d auteurs :
les
uns
découpent
leurs
sujets
dans
la
vie
même;
ils
créent
ainsi leur œuvre
de
toute pièce
pour
le fond et
pour
la forme.
Ce sont les auteurs de romans par e..xemple.
Les autres cherchent à réunir des récits déjà e.. cistants qui
appartiennent à la tradition orale du peuple. Leur seul effort
d écrivain
s
porte
sur le style et la composition du récit. Ce sont
ceu.x que j appellerai transcripteurs
et
dans lesquels je range
Per
r
ault qui
a écrit ses contes sous la dictée de la nourrice de
son
fils
ct
k s
frères
Grinun qui
ont
recueilli les leurs
en parco
u-
rant
PAllemagne
.
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-
JO
-
d
r tes n'ont don
c
pas
d au teurs.
Comme
les
Les contes e
tt
r kl ·
è
·
es les
légendes
et
les c
ha n
sons
du 10 l ore, Ils
po mies
p t q ~ tJ·ons
ulGmcs de
la mythologie. Il
s
représcn-
son
es
rallll L • ,
f: l
11 • é
dque
sorte
les
souverurs d
en ance c 1umarul
.
tent en qu . . 1 é · à
L
· ·ne
se perd
dan
s
la
I r
éh
1stotre .
El
c
est a
nt .
neure
eur ongt .
1
E
· ,
toute Iiuérature écrite, ce
qtu
o u ~ r
epo
rte -
sc
on . ~ s c c
Redus
à
dix
mille a·nnees
en n è r e
« T el
co nt
e qm
nous
charme a ch
armé les
Aryens>>,
écnt Er nest
J
aube rt.
*
A première vue,
les contes de.
é c s n,ous nppara
sscnt
comme une flore capricieuse éclose
1
c1
et
la
dans
les
stllons
du temps .Mais si
~ · o r ~
pr:
nd
.la
peine, d'examiner ~ c ~ e
darts tous
les
pays d Aslc, d Afnque
et
d
Europe, en S1bene,
en Finlande, en Ecosse,
en
Scandinavie,
en Allemagne, en
Armorique
ou
dans l
es pro\
r:
Înc
es
fran
ça
ises,
on s'aperçoit
que partout elle r
es
te
semb
lable à elle-mêm e.
Sous
tou tes les
latitudes
les
éléments
du con
te
e
fées
sont identiques
:
un
château ou
une demew
·c
seigneuriale, un vieux ro i
,
une prin
cesse, un prince charmant, une
forêt enchantée,
une sou
rce
ou
une
fontaine,
un char
volant,
des petits
oiseau.
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-
4
réscnte
la }.flmoirt
du
.Monde ou J n c o n s c i t ~ ~ o l l t ~ t i f
A . C('
~ ~ f r c , l
connaît
dans son ens< mblc ct ses details l
~ v o l u t l ~ l
d
l'E
t non seulement à travers la nature humamc, m.us
c ~ c o r ~ ~ ~ n t r a v e l 3 l instinct nnimal et s c n ~ i b i l i t é de ~ ~ a ~ l l c :
Sur
le
plan
physique, le victL <
ROI
Dhntarashu a
1<
PH.st. ntc
la somme des archétypes dont les physiciens ct n s ~ r o p h y s t J c n s
reconnaissent l invariabilité dans la structure de l atome ct
du
cosmos. . ) .
1
< tc 1S
Sur le
plan
astral (ou
plan
des
émouons
1 • rcpn
:
.
archétypes
nés de toutl S
le
s terreurs
ct
c u p h o n ~ s
qUI
dcpu1s
1 commencement des âges ont imposé à la
t o t a h t ~
des formes
c:éées leur rythme vital., cc
rythme qui détermine
pm:
e x < ' n ~ p l c
les osci
ll
ations
de
notre émotivité
entre
to ;ltcs les
p a 1 ~
· c s
d
op
posés : a ttrait-répulsion,, joie-tristesse,
craulle-adorat
ton: c ~ ~ ·
Sur le pla n mental
tl
représente ks archétypes cng\ndr cs
par la pensée et ' a ~ l i o n réfléchie des h o m m e ~ . : a r . c h c t ~ p e s
dont
les ar ti
stes redccouvrenl l existence et
qu
tls tt adu1sent
en objectivations dans leurs œuvres.
•
Sachant que Dhritarashtra n'est qu'un personnage secon
daire
du
grand poème épique hindou,
on
sc
rend compte
des modifications
de
sens qui peuvent sc
produire
entre les
interprétations profane, sacrée et initiatique de l
'épopée
considérée dans son ensemble.
Ccci n est qu'un e.xemple. Nous l'avons choisi
parce
que
Dhritarashtra, l btcotucùnt, la J..fémoirt du Arfonde est srmbolisé
dans le mythe par un vieux Roi et que l
es
vieux Rois abondent
dans nos contes
de
fées.
Chacun de nous se représente les rois des contes d'après
l idée qu il se fait des rois de l histoire. Lorsque nous achetons
pour nos enfants des livres
de
contes illustrés, nous y trouvons
le beau-père de
la Chatte
Bl anche vêtu du
manteau de Charle
magne ou co
iff
é de la couronne
de
Mérovée .
De telles interprétations ne nous choquent
point
parce
que
nous ne nous demandons pas si,
dans
les contes le mot
Roi a bien le sens
que
nous lui prêtons ou si, à
côté
cc sens
- 5
élémentaire. il
n'en
a point
encore
d 'a \ltres. C..e sont là pour
tant des qu< Stions que nous gagnerions à nous poser.
•
La plup:ut d'entre nous
ne voient
dans les
contes
de fées
qu e des fictions bonnc·s à
distraire
les
petits enfants.
.
Mais
lorsqu on prend la
peine
de remonter du conte
au
mythe
- comme la
fourmi
remonte de la
ramille au tronc,
- on
découvre
les secrets les
plus cachés
de la nature.
Les psychanalystes ont arcompli un
voyage
d'investigation
plus instructif encore. Renouvelant les exploits de
Thésée,
il
s
ont p é n t ~ t r é dans
le
labyrinthe de l'
I
nconscient guides
par
le
fd
du
rêve.
Là, dans cc
que
l'on
croyaiL
être l'obscurité
et le néant, ils
ont redécouve
rt - ô
miracle
- la
fleur
du
Mythe étoilant de ses
pétales
le
mystérieux
lac des Songes.
«
Jc pense
que,
pour une bonne
part,
la conception mytho
logique
du
monde qui anime j u s q u a u . ~
religions
les plus
modernes, n'est pas
autre
chose qu'une
psychologie
projetée
sur le monde ex
térieur»,
écrit Freud
Le savant juif se rencontre
sur
ce
point
avec le grand
mys
tiqu
e Rudolf Steiner :
«
Qu'y
a-t-il
dans les mythes? l y a en eux
une
création
de l'â me
incon
sciemment créa t ice. L àme a ses droits stricte
ment
déterminés. Il faut qu'elle agisse
dans une
certaine direc
tion
pour
créer au delà d'elle-même. Au degré mythologique,
elle
crée
sous forme
d'images
mais ces
images
sont
construites
d
1 l . . h . d
apres es 1s trentcs c ame.
»
•
Qui
douterait
encore après cc
préambule
de l intérêt des
mythes, des lé
gendes épiques
et des contes de fées?
Ils sont le miroir de notre
vic psychique,
un miroir où
se
reflèt
ent
tous les clichés astraux du monde, ceu.x qui sont au
niveau de
l'homme, cetLX qui le
dépassent
et c e u . ~ qtù ne sont
pl
us
pour
lui
que des
souven
irs inconscients parce
qu '
ils appar
tiennent atLX règnes du minéra l, de la plante, de l'animal ou
à l'homme
in férieur.
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- 16 -
. . e
ndant
des mill
énair
es
travaillèrent à
Les
u \connus qut p é
dan
s leurs
œu\
rcs dl·s l ~ s d argent,
édifier
les mythes o lnét sed
m
d: anl Il nous suflil aujomd hui
d
clés
d
des s e
mm
· .
es
or,
1
, ouvrir la portl à neuf sen un ·s qm
de retrouver
ces c es p
our
.
r
1 l .
. d l 1 nde
finnoise la
trOIS tOtS
tnp
c
na
ure
syroboltscnt,
ans a cgc
, . h
iquc émotive
ct mcntnlc.
del
homme.
,
Pys ,d
ne
pas
de voir les psychanalystes
Ne nous etonnons o ,. , cl
b . .
à
la
découverte du myùle
lorsqu lls
elu l
l Hl nos
a
outu , 1 . Notre âme
est peuplée
de
symboles
ct
~ e s s u s hpsyc .
R oi des Védas
Dhrit
nrasht
ra 1 111
Dhntaras
tm,
e v1elL .
conscimt
la Mlm
oire du A1onde y
règne
en
so
uvera
tn.
•
I I
LA NAISSANCE DU MYTHE
La
base
des
croya nces religieuses
n est
point
la curiosité intellec
tuelle
et
encore moins
J
adm
ira
tion. C est la
peur.
Cette peur,
le
plus souvent, n est pas éprouvée
devant l
es formes
connues du
péril. Il s agit
plutôt d une peur
irrationnelle
éprouvée dans cer
taines circonstances anormales,
en
face de
risques incompris,
une
peur qui
ressemble.:
aux
terreurs
fantastiques des non-civilisés.
Cette peur
est inspirée
par tout
ce qui ne tombe pas sous le con
trôle
de
l expérie nce
rou tinière.
t\
kxandrc KRAPl .
La
Genise
des
yt
es.)
Il a
fallu
des millénaires
pour
que les premiers hommes,
dégagés
de
la
plus
grossière
ani
ma
li t
é,
comme
nce
nt
à
vivre
autrement que
des bêtes,
pour que
l
eurs
cris inartic
ul
és
devien-
nent
un l
angage, pour
qu une
ébauche de
raisonnement
se
dessine en
lem
in
telügcncc.
On
t l t
con
natt
à
peu près rien
de la vie de
ces premÎ( I S
hommes
si
cc
n est leur lutt
e obstinée contre
les ca
taclysmes
naturels
: iiTuptions g
laciair
es, in
ce
ndies
allumés par
la
foudre,
cou
lées
de
lave brùlante descendant des volcans,
tn·mhlemcnts de
t
er
re , débordements
de fl
euves, séc
here
sses,
déluges, etc.
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- 8 -
Selon l aspect que prenaient ces p h é n o m è _ n c ~ ils les co nsi
déraient avec ravissement ou a ~ e c terreur.
A ~ . n s 1 sc
dévzlopl?a
dans Jew· psychisme en formation
double
courant
e ~ o l l f .
Ils éprouvaie
nt une adora
n
te béatttude quand
la
mamfcsta-
tion
prenait un
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a ~ o r a b l e
: p ~ u i c
fé??ndantc,
feu
• : é c h ~ u f -
fant, etc. D
'a u
tre
part tls tremblaient
d
epouvante lm squ
elle
devenait menaçante : foudre,
in
cend ie, raz .de marée, etc.
Peul-être essayèrent-ils
d'organi
ser leur defense c ~ n t r c les
décha
înem
e
nts
des éléments,
ma i
s
comment eussenHls
pu.
Y
parvenir? La nature l
eur
opposait
d'insurm?ntables
résJs
tanccs
car
ils ne connaissaient aucune de ses lo s.
N
p
ouvant arriver à la vaincre
ils
tentèrent
d_
s ~ d t ~ i r e
Lorsqu ils désiraient se
la
ren
dre favorable
tls
m l l ~
c n t
la manifestation souha itée,
appelant
la
pluie en reproduisant
artificiellement
le
bruit
d'une
averse,
en
faisant Lamber
de
l'e au à travers un tamis fait d'herbes tressées ou par des céré-
monies de caractère érotiqu e.
Ce fure
nt
les
premi
ères
opérations de
la
magic de
fécon
di té, origine de tous les mystères
du
monde
antique.
El les
c
orres
pondaient à la découverte,
dans
sa f
orme
la plus
simp
le,
du
principe de
similitude, de
sympathie.
Aujourd'hui
encore les h
abitants de Kottakal, au
iVIalabar,
ap
pellent la pluie par
un
cérémonial
qui
consiste à verser
chaque
j o
ur
mille
et un
pots
d'cau sur la
tête
de
l
'ido
le
Siva
.
Peu
à
peu,
un
nou
ve
l él
ément psychique s'introduisit
da n
s la vie
de
s primitifs . Der rière les manifestalions
maté-
rielles do
nt ils ét a
i
ent
les témoins : orages,
tremblements
de
terre, etc.,
ils
i r n a
~ r e n t
l existence
de
po
uvoirs
intelligents.
« I
ls
n
'avaie
nt
nuJJ
ement
le senti
me
n t
du
divin,
écrit
Lévy
Bruhl,
mais
le
ur
vie entière
ba
ign
ait dans
le
surnature
l.
lors, ce
ne
fut. plus
à l'eau, au vent, au
feu, qu'ils
e s s e leurs s
upphqu
es, mais à des puissances invisibles
géné
ratn
ces supposées d e l'eau,
du vent et
d u feu
à
la
foudre
au so
lciJ
auquel ils
donnèrent
les noms de Père' ct de T r è s ~
H aut.
Parlant
du
culte du soleil, un auteur
angla
is du
XIX mo
siècle :
- 1
Imaginer que l'humanité, dès son ~ T i f a n c e ait résolu le problème
de
la
vie par
la
conception intuitive d'un aultur divin dt
t®te.s chose;,
c
ut
aller beaucoup trop loin. Ct urait accorder
à
L homme naissant
une sagacilé dans
a
spéculation thiowgique qut
confirme
u c u ~
analogie
dan.r
l'histoire
des arts et des
scienus. L'lwmme
qui explore
la trrre
et
la mrr n .Y trouve poirll son
idéal,
mais
il
y voit un tUment
qui jJéuètrc
et
modifie
la
nature, la rijouit et
a
vivifie et sans lequeL l
terre semblerait
morte
: c est la
Lumière et
la
Chaleur.
L adoration de la
Lumière
est le risultal
naturel de l'
observatùmJ
par les
primitifs,
des phinomènes
physiques. u
hommes des premiers
àgcs
se
sont
J;roslcmés
devant le soleil
levant et
ce
soleil levant tur
a
donné l idée emb1yonnaù·e d un
dieu.
l
en a
é é de
meme potu
le
tonnerre.
Ainsi,
quand
nous prétendons
r
econstituer les
conceptions
primi-
tives
qui
se
rapportent
à
Dieu, c est notre propre esprit que
nous
analysons, et pas autre chose.
Un
des phénomènes naturels
qui
a le plus fortemen t impres
sionné les primiti1S
1
c'est l'orage. Les éclairs, les coups de
tonnerre, puis la chute des arbres
fracassés
et
l
'incendie qui
se
propageait
ensuite
de buisson
en
buisson les terrorisaient.
Pendant d'innombrables siècles
et
partom où
se t r o u ~ a i e n t
des êtres vivants la foudre répandit sa
terreur.
Bien avant
de
pouvoir
exprimer sa détresse
par
des mots,
l
'homme hur-
lait de peur lorsqu'il entendait le tonnerre. Cette peur l'es
corta pend
ant
tout le
début
de son
évolution,
imprimant
dans son
âme
une indéfec tible
angoisse.
Vinrent
des
millénaires
au
cours desquels
l
apprit
à
ta
iJler
les silex dont il se scrvaiL pour
tuer
les an.imau.x et les d épecer.
V i
nrent
d
1
aut1·es millénaires qui lui permirent d apprivoiser
quelques animaux, de cultiver quelques plantes et de polir
les pierres.
Cc
furent a utant d'éternités au com s des
quell
es
notre planète
changea p
lusieurs
fois
d,aspcct à la su
e
des
déluges dont la
traditio
n
égyptienne, hindoue,
chinoise et
chaldéenne
nous
a conservé les récits. Alors les
peuplades
qui n'étaient
pas anéanties
émi
gr a
ient vers des lieu.x
pl u
s
cléments
.
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11/94
0 -
Et toujours le feu du ciel allumait ses lueurs terrifiantes
sur le chemin de leurs e.. 'odcs. . .
Aucun bruit co
nnu
d'elles ne resscm
bhut
à cclUl d_u. on-
Ne
po
uvant rien produire de semblable, ell
es
fmu cnt
ncrrc. Il
1
1·
'
ar
se pr rsuader que seule une puissance s u r n t u ~ c c oca tscc
~ a n s le ciel était capable de déchaîner de telles \'tolenccs.
La c U
couverte des moyens propres n fain'
du
feu date de
l'ère de la pierre taillée. Certaines peuplades fabriquèrent
alors des pirogues en brûlant l'intérieur d un tronc
naviguer sur les rivières . Beaucoup plus tard, l
es
d e m t
imaginèrent un autre moyen
de
transport , le char, dont
les
roues étaient d
es
disques en bois plein.
l ne fallut pas longtemps aux inven teurs du char pour
découvrir une analogie entre le bruit produit pa r ce véhicule,
lorsqu'il était lourdement chargé, et le
bruit du
tonnerre.
De là à imaginer que le tonnerre
était
produit par
un char
gigantesque roulant dans les plaines infinies du ciel,
H
n y
avait qu 'un pas. l fut vite franchi.
~ o t r e
langage porte encore la tra ce de l'association d'idées
qui
s'établit alors
chez
J
es
demi-civi
li
sés. Nous n'avons q u un
mol pour désigner Je
roultment
du tonnerre et le roulemtnt des
chars. Dans une langue auss i riche que la nôtre celle pau
vreté n'est pas dépourvue
de
signifi
cat
ion.
L int
elligence des demi-civilisés commençait à peine
à
se
d é v ~ l o p p e r lorsqu'ils construisirent les premiers chars.
Il
s
avatent pourtant asse1. de ra isonnement pour comprendre
qu un attelage ne se déplace point sans co
ur
s
ier
et sans co
ndu
c
teur. Cette élémentaire logique les amena à imaginer l exis
tence d un cocher surnaturel conduisan t sur les nuages le
char sonore du tonnerre.
Née d un e terreur plusieurs fois millénaire ct dont les ani-
maux eux · la
-memes po
rtatent
marque
en
leur
co
nscience
•
-
2
embryonnaire, née d une angoisse aussi vieille que le monde
et qui n,avait jamais connu d apaisement, la première dh. inilé
enfanté
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
12/94
III
DU CHAR DE ZEUS AU CARROSSE
DES FÉES
Quand
l âme
pénètre au
delà
de
la conscience
mythologique
jusqu aux vérités profondes, ces
vérités
portemla meme
empreinte
que
les mythes car une seule
mê m
e for
ce
préside
à
leur
nais-
sance. Ru dolf
Le mythe est une
des
pre
mières manifestations de l'intelli
gence
humaine. es
prc·micrs
con
tes que l homme a imagint'-s lui
ont
été
inspirés par le spectacle
des
choses
dont ils ne
parvenaient
pas à saisir le sens, mais dont il
voulait néanmoins, parfois pour
apaiser ses efli-ois, le plus
souvent
pour justifier
ses
fra ycurs,
donner
une interprétation.
F.
GUIRAUD
:Jn char qui roule en ~ r e d u i s n t un é n ~ r m c fracas (char
de Zeus ou
ch
ar du
Soletl),
un Conducteur tout puissant
menant
cc char à travers l immensité
du
cid :
tels
sonl les
élém('nts du m.ythe
qu
i donna naissance à toutes les rel igions
du monde anttque.
Pl,usieurs a . t t r ~ b u L l devaient par la suite
compléter l image
l
on
sc fa1sa1t
de cet
attelage
surnaturel dispensant anx
ommes tout le bien et tout le mal, toutes les
prosp
é-
3
rités et
toutes
les dévastations.
L éclair fut rcpréstnté
par
un fouet en tre les mains d e Zeus et un fléau dans ceUcs des
Dioscures
spartia
tes.
•
Dans certaines contrées
on
modifia le mythe
initial
du
char
du
tonnerre en remplaçant
celui-ci par un traîneau ou
un
COUI SÎCr
rapide.
Pendant dt'S siècles les hommes
craignirent
et adorèrent
le dieu du iel qui
roulait
sur les nuages sans rencontrer d obs
tacle.
Les difficultés de leurs propres déplacements à travers les
déserts,
l
es
mar
écages, les forêts vierges : la
lenteur
de
leur
marche alourdie
par le poids
du
gibier qu ils apportaient
aux lieux
e
leurs festins conféraient à
l image du dieu
roulant
en
un
in
stant
d un bord de l hor izon à
l autre un
prestige
co
nsidérnble.
De cette comparaison na qui
t
bientôt un nouvel
élément
elu
mythe
:
le char divin fut doté d une rapidité de
déplacement
impossible
à
réaliser
sur terre et
la
notion
de
cette
vitesse surna turelle entra
dans
la légende.
Lorsque
le
panthéon grec
se
peupla,
les
hommes
firent
don de
cette
, j esse à
Mercure
et Persée. De son côté, la
my
thologie
nordique
en dota la déesse
Fre}ja
lorsqu elle se revê
tait
de son manteau de
plumes.
D autre
part,
sous l effet de
Pimagination populaire,
les
c
hars
célestes se
multipliaient.
Cérès
en eut
un
pour aller se
plaindre
à Jupiter de l
enlèvement
de
Proserpine
et 11édéc
monta sur le sien lorsqu elle partit
à
la
recherche des herbes
qui
devaient rajeunir
Eson.
Tous ces
chars mythiques conservaient
la carac téri
stique
du
premier
attelage
d ivin, celui du
di
eu
du
to
nn
erre. I
ls
ne
connaissa i
ent pas d obs
tacle, ils roula ient sur les
nu
ages au
milieu
des
fu
l
gurations
et des éclairs.
Parfois la r
apidi
té
de dép
l
acemen
t
pr
êt
ée
par Ja fan
ta
isie
des
homm
es
aux chars
des d i
eux
se t
ransmet
t
ait
à
un coursie
r
fabuleux; Pégase parcourait l O l
ympe
à son gré; en Germanie,
Od in, m o n t ~ sur Slcipnir, ga lopa it à la vite.c;se du
vent
d ans le
pays
de..,;
Géants.
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•
Nous n avons pns be
so
in d un g
rand
rf for t po
ur
ra
tt
ac-h
er
Ja
tradition mythologique
atL \: cont
es de fées. Un des
esse
ntiels de ces contes n est-
il
pas le dépl
ac
t ment
p.1r
des
procédés irratio
nn
els
et parti
culière
ment
rapi
des?
Mercure et P
er
sée
sr.
transporta
nt
dans l Ol} mpc
pa
r la
vertu de leurs talonnières
ma
giques ont de
mo
ck stcs l
mu
les
dans u Chat botti, u Pttit Pouut et le nain q ui
vint nwrl r
la
bonne fée du sommeil de La Belle nu Bois dorma
nt.
L
es
déplacemen
ts
en chars a
ér
iens traînés par des
ani-
maux fantastiques so
nt
plus fr
éq
uents enc
or
e dons nos con tes
qu
e l
es
déplacements réalisés au moyen de bo
tt
es de sep t
li
eu
es
. L
es
vin
gt
-qu
atre
fé
es
de
La Chatie Blanche
voya
g<
n
t su
r
l
es
ail
es
d
1
un dragon
app
rivoisé et Aiignonnet circule dans un
chariot de feu a
tt
elé de deu:<
sa
lamandres ailées.
Dans le conte comme dans le mythe, l idée
du
feu reste
toujours associée
à
ce
ll
e des déplac
em
en
ts
s
umatur
els.
C es
t
un
souvenir persistant de l orage. T ant
ôt
le char
i q u e ~
apparaî
t dans une lumière,
tantôt
l
es
éclairs
ja
illisse
nt
sous
ks
sabots de
ses
coursiers, plus souvent enc
ore
les
anim
a
ux
fan
tastiques qui le traînent jet tent des flam mes pa r les naseaux .
Si les éléments matériels
du
mythe se
sonL tran
sportés
da;u
le conte sans modifications
importa
ntes, il en est de
meme des élémen
ts
psychologiques. Nous pouvons les recon
naître sans d
iffi
c
ul t
é tous les contes
q
u
n ont pas
é té
trop altér
és
p
ar
la fa
ntaiS
ie des transcripteurs.
vu plus ha ut
qu
e l
es
orages
ont déve
loppé
dans
.1
Incon
sc
tent hommes primitifs un
doub
le coura n t
psych1qu e. Ils et
crai
gnaient la foudre q
u
po
uvait
leur auss1 b1en l abondance
que
la désola tion.
Cette
rel
conndaJss
ance
d un
double pouvo
ir attr
i
bué
a u
Co
cher d u
clar
e l orage (
pr
em · d. d .
. ter
teu u
CH:
l) trouve
un
e ta r
dive
e x ~ r e s l O n
dans le délicieux conte de fées
intitul
é
La Biche au
ors.
Lu fies de conte jJo.ssédait:nt
deux
équipagn , nous dit
Perraul
t
l un pour t•u
r.r a-uuru
blnljiquu, l autre pour leurs auvrts
nljasu
C/z(l(tlllt a ·nil son chariol de
dij[éren
te malitrt; l un était d lbtnl
tiré par dtr jJÏ,I ,t'OIIs blancs, d autres d ivoire que de petits corbtaux
traînaiml,
d aulrtr mcnre
dt cidre t l carambou. C ltait
là
[t ur
éq
uipage
d alliana
tt dt paix. Lorsqu elles étai
en
t f dchies, ce n était
qzu
dragons l:o/anls,
couleUL·rrs
qui jetaitnt du f tu
par
la pruult tt
par les f
U
X, sur
lesq
urllts ellt>s se transportaient d un bout du mondt
d
l
autrt
m moins dt lemps qu il n
n
faut
po
ur dire bonsoir ou
bonjo
ur.
I\ o
us saisissons
majntc
nan t sans pe
in
e
co
mm e
nt
la
trad
i
tion rc-mon
l<
j u
squ aux
temps r
ecu
lés de
la
pr
éhistoire
en
p
assant par
tous h s
équipages
el
u
co
nte
, de la lég
ende
et d u
mythe.
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IV
TRADITION PROFANE ET TRADIT ION
SA CRÉE
Le con tenu
de
l Inconscient est
f
ormé
par toutes les C.. Cpéricnccs
de
la vic
antêrîeure.
Dr jANKÉl.ÉVICH.
De
même que
les naturalistes
e
xp liquent
1
arc-en
-ciel comme
un
reflet
du
soleil r
endu multi
colore
par
son renvoi vers la
nuée, de
même
le
mythe
corres
pond
à une
vérité
qui
réfléchit
son sens en
direction
d une
autre
chose.
PLUTARQUE.
Nous avons
vu,
à propos de Dhritarashtra, le vieu..x
Roi
la . h a ~ a v G î t a que chaque dé tail d un
mythe
a
plu
S l e ~ r s s
1gruficat.J.ons
selon
qu il
est interprété
da n
s
l un
des
tro1
s sens : profane, sacré, initiatique.
m ~ t h
l o g i e s de
l Orient
et
du
Nord, le nombre
de _
es ~ f i c a t i o n s
est pl
us ~ l e v é qu en Oc
cid
ent parce que
la
o s o p h ~ e et la ~ é t a p h y
q u e
y conna issent un dévelop
peme
nt bt
en supéneur à celui qu elles
ont
chez nous. P
ou
r
au.tant que nous pouvons nous en rendre
comp
te le
myth
e
onental et
s d
can
ma
ve comporte
quatr
e enseignemen ts super-
pos
és
.
é .
1
•
enseignement
d ordre
historique, c est-à-dire un
r C
popée. Ce récit n
a
rien
d imag
inaire,
l
sc
rapporte
•
7 -
à des faits cl
à
des personnages réels. Il
était
facile
aux créa
teurs des mythes
d
1
util
iser des
événements authentiques
comme «supports matériels » de leur
enseignement
symboli
que. Ainsi satisfai
saien
t-ils
à
peu
de
frais
aux
exigences du
profane
qui,
rcconnaissan
dans le mythe
une
page de
son
histoire
nationale, n en
demandait
pas davantage.
D autre part, les inüiés n éta
ient
aucunement
gênés
dans
leur inlcrprétation
des
symbo
les par la personnalité des héros,
celle-ci n ayant aucune importan
ce
à leurs yeux.
2.
Un
enseignement
psychologique montrant la lutte
de
l esprit et
de
la
matière au niveau
de
t homme,
mais expliqua nt
cette
lutt
e
par
des
données
empruntées
a
ux
lois
de
l évolution
da n
s tous les règnes de
la nature.
Cet ensei
gnement
tient
co
mpte
des formes de vie antérieures
à l homm
e et dévoile
les facteurs qui contt-ibucnt à la
formation
de son psychisme.
Ainsi fait-il
une place importante au
vieu..x R oi, à l nconsc
ient
à la
kfémoire
du
Monde
que
chacun
de
nou
s
porte en
soL
A cc
degré,
l enseignement mythique form
a
it
des pédago
gues
ct
des guérisseurs.
3· Un enseignement
se rapportant
à
la form
ation et
à
la
vie
de
notr
e
planète
.
l
formait des naturalistes, des philoso
phes et des physiciens.
4· Un
enseignement se rapporta
nt
à
la
cons
titution de la
matière
et à l ordre
cosmique
.
Il
formait des
mathématiciens,
des métaphysiciens, des astrologues
et
des mages.
Ces
qualre strat
ifications
de
l
ens
eignement
mythologique
justifient pleinement
la définition d Emile Genest :
« La
mythologie qui a
p ersonnifié
en
tous les temps les
abstractions
éter
nelles a exercé une influence profonde sur la
formation et le développement de
notre
pensée. Elle n es t pas
si naïve
ct
si
vaine qu on
le s
uppo
se. Elle
a aidé les Anc
iens
à
se
connaîtr
e,
et
elle
nou
s se
rt à
nous
comprend
re,
à
nous
définir ct
à nous exprimer. Par
ses allégories accessibl
es
et
vivantes, le
mécanisme
des passions
huma
ines
s anime,
les
lois de
tout
e philoso
phie
s ordonnent,
le
sens de la vie univer
selle s éclaire.
» (Vo
ir
tablea
u
II
.)
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LES ENSEIGNEMENTS DU MYTHE
Au degré e mythe présente:
profane
sacré
initiatique
Un récit histori-
nque se
rappor
tant à des per-
sonnages réels
Un
exposé sym-
bolique d ordre
psychologiq uc
Un exposé sym-
bolique d ordre
métaphysique
Sous forme de :
Une
épopée
mettant
aux prises des
guerriers
Une recherche
d harmonisation
entre le Con
scient
et
l Incon
scient
sur
le plan
indjviducl
Une
recherche
d harmonisation
des forces natu
relles
et surnatu-
relles sur le plan
universel
Dant le c ootA de le mythe 10 es enseignements
tranatormoon uoe hlat.olre d amour éta tent
d-un·
:
oompor1.4nt. lee 6tapoa aulvutes: ...,
c t
Une série d épreuves de
courage subics par le
prince charmant avant
d obtenir
la main
de
la
pnncesse
Le
mariage
du prince
ct
de la
princesse
(Union
du
Conscient positif-
actif ct
de
l
I nconscient
né
ga
ti f
-p
assif)
«
Il
s
furent
heureu.x
et
eurent beaucoup
d en
fants » .Association
féconde des
archétypes
universels immortels
et
des formes temporelles
Au
peuple
Aux
initiés
pédagogues
et guérisseurs
Aux
mages
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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29
•
Il
est
deven u impossible à la plupart des
Occidentaux
de
sa
isir
la
portée
des enseignements contenus dans l interpré-
tation initiatique d
es
mythes, car l habitude des dogmes a
tué en nous ces sens subtils qui permettent encore
aux
Orien-
t
aux l aux
gens
du nord de
commu
niqu
er
avec le divin
par
l
es
voi
es
directes, normales
ct
sans intermédjair
es.
D autre
pa rt, le christ ianisme a fait disparaître cet ensei-
gnement
par
l extermination des Manichéens, puis des Druides
ct des
Al
bigeois
qui
en avaient conservé
la
tradition. Partout
où
cela lui fut po
ss
ible, il a
détruit
les traces lai
ss
ées
par
les
philosophies ésotériques dans l
es
pratiques religieuses des
peuples.
Si vous ouvrez la Mytho
logie g é n é r l ~
publiée par l
es
Editions
Larousse au
chapitre
de
la
Lithuanie, vous trouverez le
passage suivant
qui pourrait
être répété pour
chaque
contrée
européenne :
L'histoire
du
paganism
e
lithuanien
nous
o.ffre
un
spectacle ana
-
logue celui qui
rwu.r
est donné par la mythologie slave. Des ckux
grandes divisions dont
l'une
embrasse la religion
plus
rudimentaire
répandue pam1i
l
es masses
rus
tiques
et l'autre
pr senle une mythologie
supérieure
et plus organisée, c'est
la première qui
rlsiste
mieux et se
con.srwe
dans le
folklore
et la tradition populair
e. L'autre
disparaît
p
our
ainsi dire plus comp etement
sous les coups du
christùmismt.
Et
cela d'autant plus
que,
dans ses débuts,
le
christianisme a
té
imp
osé
par
les
am
u
des Chevalin-s
de
la Croi. 1: qui
détruisa;ent
les
sanciuaires,
brûlaient lu
objets
du
culte
ct e.v:termirzaiem les prêtres païens.
•
Si
l on
veut
bien se représenter
que
l
es
termes «
païen»
et «paganisme
» ont été appliqués
à
la totalité des philosophies
pr
échréticnnes, aprlr
que
le
christianisme
y
eat abondamment puisé • )
*Voir
es
Sociitis stcrtles de n Jslèns par 0.-E.
Bricm
et La Pré
histoire du christi
a11isme
par
Charles Autran, Payot, Paris.
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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3 0
nous arrivons à la constatation suivante : Av
>
Ainsi parla le roi. Il manda à
Dame
Ute t:t à sa fille aussitôt
qu avec leur · damoiselles, elles
vinssent
à
la cour.
A mesure
que l on s avance
en plein moyen âge, les
fabk·,
d esquelles la poésie populaire est
restée empreinte, s'éclipsèrent
aux
rayons de la religion chré
[jcnne.
Alors, la poésie
voulant
rester chrétienne, a-;sit le bon
Dieu
sur un
trône vermoulu
ct
lui mit le nez à la fenc ll'e
pour
jug
er de ce
qu il
se passait
sur notre planète.
F. FEUILLET DE
CONCHES.
TRANSCRIPTION de
C.-F. Papé.
Editions
lso
n
Paris.
... et
Siegfried lui fait com
prendre,
en
cachant son
jeu,
qu'il désire
la
voir à la fête
prochaine.
Gunthcr lui répondit :
« EUe ne prend plaisir
ni
au. <
fêtes ni aux spt·ctacles.
EUe préfère rester dans sa
chambre ou aller voir les
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4
TEXTE OR
ICI NAL, Chanson IV,
s
tr
ophes
561 ct su
ivantes:
(Siegft icd rappelle au
r ~ 1
Gunthcr la promesse qu
ü
lui a
fai
te de lui donner
Kr iem hi
ld
c
en
mariage.)
Le roi Gunther
it
alors
à
son hôte : J e vous aidera i
du mi
eu.x
que je poun·ai.
»
Alors on invita Kriemhilde à
venir à
cour devant
le roi.
Le
roi
Gunther dit
alors :
« Ma sœur bien courtoise,
par ta pr
opre
vertu, déüc
moi
de mon
set-ment. J ai
juré
de te donner à un
che
-
valier; sï l devient ton époux,
tu
auras f.. lit avec fidélité
mon vou loir.
»
Lors, dit la noble fille :
«
Mon cher frère, vous
n·
avcz
pas besoin de me prier, j e
veux
être
toujours telle
que
vous l or donnerez. C es t chose
entendue
. J
a
ccepte volon
tiers l époux qu e vous me
donnerez. »
Quand ils curent, la pucelle
et lui échangé leurs serments,
Siegfried s empressa
de
serrer
dans ses bras la belle enfant.
nèrent
au
château
entourées
dt S chevaliers. Sicgfi·i
cd
suivit
à distance, li
rœur
rempli
d un
trouble
étrange.
TRANSCR I
PTrON
de F.-C. Papé
(
même
passa
ge).
L heure était venue p ur
Siegfried de réclamer sa ré
compense. Il dem anda donc
à Gunthcr
de
parler à la
prin
cesse
en sa
faveur.
Et Gun
ther en parla,
louant la
vail
lance de Sicgfr·icd, les scr·viccs
rendus
par lui
aux Bur
gondes.
Et
Kriemhilcl c baissant ln
tête
répond
que Sicg i icd
est pour ln patrir un véritable
ami
ct
qu il
f. lut l honorer
en retour de son amitié. A
vrai dire, elle ne
désirait
pas
se marier, elle préférait passer
sa vie en
méditations dans la
paix d un
couvent, mais
Gun
ther était le roi, elle ne résis
terait donc
pas
à
sa
volonté.
Ainsi ca
marades, Siegfried
put voir Kt iemhildc seule, en
qu alité d am oureux
ct
de
fiancé.
- 5
Etant donné que toute la littératw·e myù1ologiquc
et
philosophiqur a éré falsifiée
par
les chrétiens dans le même
s ~ n s que
lt·s ~ i b c l u n g e n il
nous est
difficile
de retrouver
son
cns
lignemcn
t
inüial.
Pourtant, à
côté des documents
systémntiqtH•me
nt
truqués, il en est d autres qui, en
raison
de
leur apparente insignifiance, ont échappé à
la
déformation
entreprise
contrc tout
cc
qui
se rattac
hait à
la
magnifique
évolution
spiri tu
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
20/94
La
renco
nt r
e
de
Siegfried ct Kri
cm
hildc
dans
ln vc.rsio
n. 1 i
ginalc
t-n
est
un
exemple typique. Le
conte a u t h ~ n u q u c .)l tlC
la jeune
fille dans les bras de son aman t ct la
parc d
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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M
p .. dr'r• que duz le r vmr, la connais.wnrr du symbole
JrOILS OIWOiw . 1
• • •
· ·
1
u'dllfiait
partit
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rotlr(JJr/ il f o u r ~ i l qu t ~ n t ptitlc par u.
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1
nt raracthiunl
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Mous savons
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prufJ c
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l .
. . . .
sts prourbts ri ses chants, le langage c o u ~ ~ n t
tl
t m a ~ : ~ r a t w n podrque
utilise
nt
le même symbolisme. 011 a lrmpruwm
d tlrt
m pr, rmre
d un mode d rxprrssi
on a n c i e n ~ mais
disparu, .sauf
fudqurs tr.1:/rs
dissiminlr dans dijfirmt.s domault.S. Je
me
sow·u·ns à c' jJropos d Wl
in/tressant aliéni qui avait
imaginé
L existence d wrc langue foncla-
menlalc
do11t
t
ous
les
rapp
o
rts
symboliques
étaient
à
so11
mù
dt S
su
r
vwa
nas.
*
L'intéressant aliéné en question
était probablcm
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
22/94
4
T BLE U IV
•
LE LANGAGE ET LES S Y ~ Œ O L S
Nous
n
ous
Au degré
expnmons
Au moyen: A l'état :
par:
u
tiO
profane
Ill
bO
Le langage
de mots de \Till<
j
d'images
sy
m boliques
sacré
Le rêve
(réminjscen-
de sommeil
ces ances-
traies)
u
0
D
de
V}
«Mantras »:
d'inspi-
.
Les
mythes
l n -
tiatiquc
les légendes
mots
ration ou
et
les
contes
magtques,
de
transe
de fées
parol
es
médium-
d'in
can
-
.
ruquc
tati
on
Ces étals
correspondent :
notre
Conscient
t notre
1 nconscien t
individuel
•
a notre
In
consc
ient
co llectif.
(Mémo
ir
e
du monde)
- t
•
Notre- ê t J ~ C'omcicnt
s'éloigne
souvent de notre In con
scient ct les disriplines artificielles que
nous nous
imposons
contribuent d n ~ une la rge mesure à
cette
séparation.
Dans leurs cures
aboutissant
à la
guérison
des névroses,
les psychanalystf>s
ne font
pas
autre
chose
que
de réconcilier
le Conscient
ct l'Inconscient
de leurs malades.
Il
s vont prendre
par
la
main
le vieux
Roi qui se ti
ent à
l 'écart et le
ramènent
à
sa place,
au cœur de
la bataille.
Le
s
contes
de
fées
nous
offrent une
ravissante
im
age
des
opérations n o r m l ~ s
du
p
sych
isme, c'est le mariage de la fille
du Roi nvt:c le Prin
ce
charmant.
La Fille du Roi
représente
une pa r
ce
lle de l'
In
conscient
s'associant en
vue d'une
action
f
écon
de et dé
terminée
avec
la
parcelle
correspondante
du Conscient. C'est un f
ragme
nt
choisi du assé du monde unie
au
Prisent
par la
voie des affinités,
en vue
d'une
création
à
venir.
«S'acco
uplant au passé, l'avenir
prend un r01 ps et le Yerbe
s'incarne
. » Ainsi s'exprime une
inscription
'anscrite décoU\·erte au
palais
de Priam.
Les mariages des con tes
de
fées sont toujours heureux;
la
Fille du Roi ct
l
Prin
ce
charmant
on
t
beaucoup
d'enfants.
Cela
signifie que l
'harmonie
manifestée du
Consc
i
ent
e t de
l 'Inconscient engendre des œuvres
nombreuses
dans la joie,
l'équilibre
ct
la sérénité.
•
En Orient, le langage des
sy m
boles a pénétré
tout
es les
couches
de la soci
été
. Les initiés ont conservé les symboles
supérieurs
dans
le secret mais petit à petit, le peuple s'est
emparé
des
symbo
les in fé
rieu
rs, en
particu
lier de ceux qui se
rapportent à l'amour. Voici une page tirée d'un conte tartare
publié à Lille en 783 par un inco
nnu;
nous y trouvons une
nourrice parlant :\ la jeune princesse avec laquelle elle est
enfermée dans une tow· et lui donnant le moyen de communi
qu er avec un
beau chevalie
r aperçu du sommet du don
jo
n :
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
23/94
fil
fio
ul pas s'ltonlltr si la
captitli/é
où ron
lil'nt ici lrs
femmes
t
. J r
.
d
fo-urnit
a u ~ hommes milu
i n ~ ~ i m s t s m ~ m b t s s e
.101re.,
mlrn
re.
La
sculc
Nature
ltur m a fatt w v c n t c ~ d
r d t ~ a m
p
Squ
.c l
1
out
ce qui mire dans le commerce de a
vte
sert d cc/tu
dr
1amour . l or,
l'argrnt, les fruits, les fours, les wsectes, en un mot lc r choses les _Plus
simples ont leur
signifiralion et
lmr l'alrta;
uature le
ou
r d l ~ g o r t q u ~
C'e.rt ce qu
4
danJ
notre pays
on
appelle
le ~ e l a m Dr
sorte
qu.
un p e l t ~
paquet
gros
comme le doigt
mifmnc
tm dJScours
fort exjnes.rif
et
qut
fait plus d'impression sur le ctrur que lrs caracllrts
les
plus trndres
d'une
/titre.
L'amour murt
trouvr
ici dans rhaque Amant un dictionnaire ga/ani
rt spirituel;
et
dans
l'Orient,
Les
filles
sont
tdlcmCllf ;nslruiles
de
la
force
des
expressùms du Sélam qu 'il est rare d m trouva une à
douze
ans
qui nr: soit en état cl'écrirc de utle mmlière i l'objet de sa tendresse.
]' coutais
le
discours
de
ulalu avec une extrême
surprisr.
Quoi m'écriai-je, est-il possible qu:urz grain
de raisin,
du gin
gembre, du charbon, de la soie blanche et tm
mor
ceau d' lnjfe
Jaune
puissent signifier quelqzu chose?
- Oui ma chère
jiUe, me
dit ma gouvernante, voici mot
pour mot
ltur
rxplication
:
1
Je voudrais
que
vous fussiez informi
de la tendresse que je viens
d ~ c o n c e v o ~ pour
vous. Je
ne suis plus
à
moi
-
même depuis
que
je vous
at
vu
. MatS
dans
la crutlle situation
où
je me
tr
ouve, je vais
languir,
pendant
que vous jouissez d'une vie charmante· faites-moi
ripouse
et
finissez s'il se peut tous mes
malheurs. 1
V
II
LES
ÉQU
IPAG ES
Sais-tu mes
occupations?
J us
qu au dîner je fais de la copie, je
dîne tard; après dîner je monte
à
cheval;
le soir
j écoute
des con
tes
ct
je comble ainsi
les lacunes
de ma satanée éducation.
PouCHKJNE
Nous
connaissons le rôle
que
jouent les équipages
dans
les
mythes et les contes, au
niveau
de
l interprétatio
n profane.
Il
s
prom
ènen t les
dieux dans
l O l
ympe,
ils conduisent les
fées
à des baptêmes ou des mariages.
Les équipages, aussi bien que
n impor
te quel a
utr
e
attrib
ut
du
mythe, répondent
à
une
seconde
inte
rprétation qui
es
t
d ordre
ésotérique.
Il nou
s
serait
difficile
de
découvrir cette secon
de
inte
rp r
é
tation
si nous devions
la
chercher
en Occident.
De m
ême
qu
e
l on renoncerait
à trouve
r
un
trésor
dans
une ville
in
cendiée et
mise au pillage, il
convien
t de ne poi
nt
chercher une vérité
philosophique dans les
ru
ines d
un
e science con
tr
e laquelle
un
pouvoir
organisé
sévit depuis deux m ille ans. Nous
auro
ns
donc recours une fo is de plus à l e nsei
gnemen
t de la Bllagavad
Gîta,
du KaUvala
a insi qu au Phèdre de Pla ton.
La Blzagavad-Grta nous présente son héros Atjuna
mont
é
sur son char
ùc
gu erre et tirant de l a rc, tand is que son com
pagnon
dénommé
«
Le
Conducteur du Cha
r
1
mène l a ttelage .
1
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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- 44
L
es
initi
és
qui ont commenté ce tc.xte en clonncnt l inter-
p
rétation suivante :
1
'
1
é
A · armé d'
un
arc
de feu
au
morcn duquc
Le 1 ros rJuna, .
1
1
il livre bataille, représente
la
nature
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
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Au
de:gré
prof: lnc
ou
cxothiquc
sacté ou
é
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26/94
ou dieu. Ainsi les cheva tL x d 'Atjuna, k héros de l épopée
védique, s
ont
blan
cs
. Cela
si
grùfic que s ~ n
m
pt u
ains
i que Pidéal
qu
' il poursuit ct l
es
n:o
bd
cs q ut
1
anu nt n t
Dans tous les mythes, le char du Solctl, cc symbole cks p lus
hau tes é
ner
gies psyc
hique
s,
es t
traîné par des d tc,·aux h
ancs
.
Dans la légende slave, le Soleil voyage sur un lum111cux
attelé
de
chevaux. blancs. Dans la légende polomusc, les che
vau:" du Soleil sont blancs avec des crini ères
d or
. Dans \ Ill
conte régional du même pays, le char du Solei l es t par
trois coursiers, l
un
d argent, le second d o r, le trOJSJcme de
diamant.
Si notre interprétation symbolique des at telages
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
27/94
- so -
Ai
· ons nous le
J o,eux
Lemmika
igm arrive
r
dnn
s son
ns1 voy -
/
. .
d, .
tr
A eau
a
tt
elé d
un
fougueux ét al
on au
rrulteu u
ne
rcutllon
j ~ u n c s filles ct enlever la belle K ylliki
pour
sc ven
ge
r
moqueries
qu
il
ava it
eu à
subi
r de
part
du
sexe pa r
ce
qu
i
l n était grand
ni
par la race ru p
a.
r la. fortune. . .
Avant de par
ùr,
Lemmikaïgen ?tt.n sa mère . « J e
ne suis
pas
o iHustre maison, majs
u r a ~ par
les
de
ma
persom
1
c
». Puis
tout
de
suate, 1l
avatt
«
attel
e son
bOil
étala à son
traînea
u ». . .
Après des années de bo
nh
em vécues a u p r
~ de
la déhc1eusc
Kylliki,
le
J oyeux L
em
mikaïgen
pen
sa avotr .
un e
nouvelle
offense
à
venger. K ylliki
ét a
nt
al l
ée .
retro
uver
les
j etm
cs
m r n ~
du village po
ur
se mêler à leurs Je X p
enda
nt qu e
étai t à
la
pêche, en
tra
da ns une colère lernb lc,
sc fi t d onner des armes et parut pour Je pays des La pons.
l prit s
r
glaive, le susp
end
it à smz c é, pu is il donna un r p
de sijfltt
mag
ique : soudain dufond du bois u étalon accourt ,
wz
cour-
r à la c
riniè
re d'or, à la robe deJeu .
Le
héros
a
tt
ela
cet étalon à son
traîneau
et pal tit
à
gr and
tr
ain.
Ma
is
le J oyeux Lemmikaigen n a lla
point
à la guerre a insi
qu
il Pavai t di t. Après un voyage de
tr
ois jours, il
arriva
d ans
un village et re
garda
furtivem ent
à
l
in
térieur des m aisons.
Lorsqu il eut fait son choix, il entra dans l u ne d elles ct
dit
à
la mère de famille :
«
Ma
i
nt
ena
nt
, ô vieille, amène ici tes filles. J e
ve
ux chois
ir
la plus grande et ]a plus belle de la bande . »
«Tu as déjà
un
e femme)>, lui fit
remarque
r ce tte
mè
re de
famille avisée. Mais l répo
ndit
: «
en
chaî
n
era
i K yll.iki
cl
ans
Je
village, j e l a t tacherai à d aut r
es
seuils. Am ène-moi la pl us
cha
rman
te des jeunes vierges, la pl
us
parfaite des chevelures.
»
Dans les
deux
épisodes
du
K alévala qu e nous ve
non
s de
ci t
er l é
ta
lon symbolise
un
e i
ntenti
on d assouvisseme
nt
pa r
un acte sexuel élémentaire et indépendant de toute com pl i
cation sentimentale.
- sr -
Un déta il psyc ho log iqu e p
araît
avoir ét
é
placé
inten
tion
ne
llem ent da ns L te
xt
e
pour renforc
er le carac
tère
ins
tinc ùf de rc·
tt
c inte
ntion
: C es t to ujours en fonc
ti
on d une
v
engea
n
ce à acco
mplir
qu
e sc
prépar
e
nt
les dépar ts de
Lemmi
kaï
gc
n . Cc n
rs
t d
onc
pas
ve r
s
un acte
d
am
our
qu
il se
diri
ge,
mais vers
un accou
pleme
nt
pl
acé
sous le s
ign
e de la colè
re
ct m êm e de
la
ha
in
e.
Nous a llons VCJÎr co
mm
ent le Ka lé
vala
manie le symbole
lorsqu il s a git à la fois de passion et de tendresse.
Le forge ron I lli
marinen,
ba tteu r de fer éte
rn
el, va deman
de r en mar iage une j eune vierge dont
l
est amoureux. Avant
d e partir , il r
écla
me
à
sa sœur
Anniki de
l eau
de
lessive
pour
se l
ave
r la tête
c t du
s
avon
l l e l L ~
po
ur
purifier son
c
orps
d e la
su
ie
qui
le reco
uvre depuis
l a
utomne
et d u mâchefer
qui le sou ille
depuis
J hiver. Ensuite,
l
se ba i
gn
e, se lave, se
par f
um
e e t passe
une
chemise de l n et d es vêtements
cou
sus
p
ar sa
p
ro
pre mère.
D ès ks pre
mi
ers mots du r écit, la prép ar
ation
a u départ
d J
llima
r
in
cn
annonce
u
ne
i
ntention sac
rée.
Illi
m
ar
i
nen
se
pu t i fic. En out re, il associe sa mè re et sa sœ
ur
à son entreprise
qui
pre
nd
de cc fai t u n carac
tère
fa milia l.
l
promet à
sa
sœ
ur de
lui
fo
rger une nav
e
tte
, des
bo
ucles
d o
reilles e t
cinq
ou six
cha
înes pour
sa
ceint ure, si elle lui aide à
se
pa rer.
Cett
e collab o
ratio
n
bienve
illa
nt
e
mo nt r
e
qu
Illim
a
rin
en
ne
sc
dirige poi
nt ve
rs
un
assouvisseme
nt
égoïs
te
et te
in t
é
d
anima
lité
co
m me celui de Lemmikaïgen .
l
épro
uv
e une
passion physique, cer tes,
ma
is
ce
lle-ci est
complétée pa
r un
sen time
nt
d
nmour
q ui a
tt
e
in t
, a u
de l
à de sa
fi
a n
cée,
plusieurs
autres
êtres sa
m ère à qu i
l
à
confié la confec tion de son
vête
m en t de noce , sa sœ
ur
qui recevra des parures.
Les
nu
ances
co
lora
nt
l i
ntenti
on d I llima
rinen devaient
nécessairement trou ver une expression
symb
o
liqu
e dans l ap·
pn rcncc d e son a
tt
elage. Nous ci tons :
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
28/94
Qyand il fui prit, 11/imarirun appela son csclm•r rt lui dit :
f Attrlle mon suprrbe llo/on d mon luau traftutUu
L'tsclove alltla Ir coursier, lt beau coursier
nu
traÎneau. Puis il
plafa s i ~ coucous chantant, .upl oistou.r bltus
pour
chanltr sur l'mc
du collitr, pow g ~ o u i l l r sur l'avant-train.
Nous verrons plus loin
que
les petits oiseaux spnholist•nt
le désir, les
ca
resses, les baisers, les sentiments tendres
encore
inassouvis.
La
légende ne pouvait donc miewc
exprimer l ét.lt
d esprÎl
d un
fiancé
partant
vers la femme
aimée
qu en unis-
sant le symbole correspondant
à
la
libératio
n
prime-sautière
des énergies sexuelles,
ttltalon, et le
grac
ieu.x symbole
de tout
es
les tendresses :
le petit oiseau.
•
Cet exposé serait incomplet si nous ne fout·nissions un
exemple opposé
à ceu x qui
précèdent. Nous
le
trouvons
au
dernier chapitre
du Kal
éva la :
Morjatta, la bellt enfant, vivait depuis hmgumps dons
la
maison
illustre lb son père,
dans
la
maison
célibre dt sa mèrt. Elit vivait dans
l i ~ n o c e n u , gardant
i ~ è k m m t
sa chasltti. Elle
se
nourrissait dt frai.r
pomon, dt
tendre
pm?
d ~ c o r c e ; TTUlis
elit
ne
voulait point mangtr
les
œtifs de la poule qut avatt fréqumtl le coq, ni
la
chair
de
la
brebzs
qui avait visité le bllier.
Sa .mère lui
ordonna
d'aller traire; elle rifusa
t elle
dit : Unt
fille
quz me
rusemble
ne tou
c
he
point
lu
TTUlmelles
de
la
vache
qui a
subi l'ltreintt
du
taurtau.
San père l'invita d
monter
dans un
traîn
eau attelé d'un étalon·
l l ~
rifusa
tl elle
dit :
Je ru
m'assoirai point d la suite d'un t a l e ~ ~
q ~ t
a hanté les c a v a l e s ~ · je 11e v e u . ~ d mon
traîneau
qu un
jeune
pou
lam,
un poulain dg dl six ans.
•
Dans
Gracieuse
et P
ercine
t de Perrault
.
.
rensctgncment mtércssant sur les coursiers.
nous trouvons
un
Il
nous
permet
de
5 3
conslatcr une· foi
s de plus que chaque personne ayant
in lcntious propn·s a
t\usc;i
ses propres coursiers ct que l on ne
peut s a ttribu
er les
inlcntions
(sy
mboliquement
:
les cour
-
siers) d aut1 ui.
Grociruse alla au palais où
elle trouva
un cheval tout harnacht
et
rnparnçonnl que Prrcinet al'tlit
fait
mir r
dans
Léc
urie.
Elle monta
dtssus. ('ummt. c'ilait
un
.Jtrand sauteur,
le
pa,ge le prit par la brùk
d
lt• cnuduisit,
se
tournant à tout moment vers la princesse, pour avozr
Ir plaisir
de la re
f rzrdc
r.
Qpand
le chrurJ.
qu'on uunait
d Grognon la
marâtre) pat ut
auprès
de
ctlui de
Cracituse, il avait l'air d u ~ ~ e franche rosse:
et
la
housse du beau cheval lait si éclatante de pierreries que l'autre ne
pouvait mtra
en
comparaison.
On trorwa Grognon tn
clmnin,
dans une calèche décout•erlt, pius
laide et j1/us mal bâtit qu'une
paysanne. Le
roi et la
princesse
l'em
brassèrent :
11
Lui
présenta son CMl'al pour monter dessus; mais
voyant
alui
de Gracitusc : f Commml, dit-elle, alte
créature
aurait
un
plus
btau chtl•al
que lt mim? J'aimaais mieux n'être jamais reine et
rttourncr à
mon
riche château que d'ltre traille d'um t
elle
mani(re.
•
u roi.
aussitôt, commanda d
la princesse de
mettre pied d ttrre et
de pria Grognon
de lui .fairt l'honneur de monter sur son
cheval.
a
prinasu ob l saru rlpliqua. Grognon
se
fit
gÜinder
sur le htau
chel al
:
elle
resstmhlail
à
un paqrut
de linge
sale.
Il
y avait huit gmtilshommu
qui la tmaimt, dt peur qu'elle nt tombât ...
.i\1air,
dans h
lemps
que l'on y pensait le moins, voilà le beau
chrcal qui
se
met à sauttr, d rutr,
tt
d courir si
vite
que persomlt
nt
u ~ · a i t l'arriltr; il tmporta Grogtwll. Elle
se
/tuait
à
la stlle
et
aux
crins, elle criait
de
toute sa forrt; ttifin, rllt tomba, Le pied pris dans
' trier. Il ln traîfla bien loin, srlr lu pierru, sur Les épines et dans la
boue où elle fut presque
emevelie.
•
• e
même
t h ~ m
se r
cuouve
avec quelques
variantes
dans
un
conte
du Pentaméron
et
dans lA Gardeuse d'Oirs
de Grimm.
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
29/94
4 -
Un chapitre du Kaléva la mérite encore d ê tn. étud ié
ici,
en raison des S} mboles très
particulier
s qu i l to n ticnt.
C es t Phisto irc
de
Kullcrvo.
Kull
cn·o monta dans son lraînt·au
pour un long voyage ..
11
marcha acte un fracas de tomurrr, franchissant les landes et lrs
forêts
drpuis longtemps défrichées
par
le
feu. L'étalon dévorait
/ esfJacc
.
Atl
delà des
frontières
de
Laponit, Kullavo
vit
un
e jc•tmc vie
rge
à la poitrine
omée
d une
fibule
d'il
ain
•.
Il
ùwiln polimmt la jeune
fille
à
monier
sur
son
traîn
e
au
ct,
comme
elle
r
ésis
tait,
l
t
rn
/Pua
de
force
et la couvrit de
déslwmuur.
Dès
que cela lui
fut
possible, elle courut se
pléc
ipitn
dans
un
t-Orrent.
Lorsqu il
compn·t
le mal qu'il vmait de faire, Ku llal O s>élança
de son traîneau à son tour
et
se mit à pleurer amèrement à faire
retentir l'air de ses plaintes.
Ave_c son
couleau, Kullervo coupa violemment
les
sa
ng les qui
a l l a c ~ a u n t ~ o n cheval au traîneau et il
monta
sur la noble be te sur le
~ o u r n e ~
r a p 1 ~
tt ~ o n d i t à_
lrtWus l
es
b
ois, d
travers
les plainu
JUSqu a ce
qu zl
aUttgmt
la
mm
son,
lts
vtrts
tilleuls de
S01l père.
Après. avoir confié
à
sa mère
sa
misère ct so n r
epen
ti r,
après av01r
longuem
ent pl eu ré
sur
lui-mêm
e,
Kullervo
s arma
p o ~ r des : o ~ b a t s
v e n g e ~ r s
aiguisa son glaive ct en cfii la la
pomte. Pu1s l se dispo
sa
a partir et dit à son vieux père :
lor
Adieu
mm
ntmant,
6
mon cher
père Afe r
eg
ret/cras-tu
amèrement
d rque tu .aP_prendras que je suis mort, que j ai
disparu
du nombre
e
ceux
quz uwent,
que
je ne fais plus partie des membres de la famille
?
Pui s il dit à
sa
mère :
0
ma d )uce
mère
ma bell
· · . .
e 1l )Urrzce, ma protectnce lncn-mmée
me
regreUeras- tu amlreme
nt,
lorsque
tu apprendras que je suis mort
?
.
fi
b
ul
e d étain paraît être
vtrgtmté, dans tout le Kalévala. en rapport symbolique avec la
5 -
Ensuite,
il
p
ar
tit en
invoquant
Ukko dieu du tonnerre,
dieu s
up r
ême entre tous les dieux e t de son glaive, l dé truis
it
Untamo avec t
ou
te
sa
r
ace.
l mit le feu
aux
maisons,
n y
lai ssant que les pi
erres nues
des foyers.
Ses meurtres accomplis, Kullervo parcourut des forêts
sauvages
ct
drs déserts
ct
sc
retrouva,
un j ou r , à l
8/9/2019 Leïa - Le symbolisme des contes de fées.pdf
30/94
IX
LE BARDE ÉTERNEL ET LES
PALAIS
DE CR ISTAL
Les plus gr
an
des
el
lès plus bel
les pensées sc formen t autow· des
images primordiales
qui
sonl de
puis des siècles le bien commun
de l humanit
é.
Dr C.
-G. j
uNG
.
A
mon
avis la cr
oyance de
vrait éLTe rempla
cée
par
la
com
préhension. 1 \ous conserverions
ainsi la beauté
du
srmbo
lc
et
serions libér
és des
conséquences
accablantes
de la foi.
Dr
C.-G. j UNG.
Nous avons
vu
que
Dhritarashtra,
le vieux R oi
de l épopée
vé
di
que
el, par suite, tous les vieux
Rois
des
con
tes d e fées
sym bolisen t
P/nconsczent,
la Mémoire
du Monde.
Le d o ~ t n o ~ avons déja
étudié
plusieurs
aspects,
o
ff_r
e
un
e : a l
e
n
contre
des
autr
es récits l
égen
daires ou myth1ques 1l ne m
et
en scène n roi ni pr ince. Cepen
dant
la Mém()ire du Monde y est tout de
m
ême rep
r
ésentée
par
un
perso
nn age gran
di
ose : l I mper
turbab
le Wai
namëinen
«
qu
i r
ed
it les an tiques souvenirs et célèbre l
Origine des
ch
oses»
.
W
âi nam
ôinen
est
le
grand Runoia de la Fin
lande· il
est
le
a g ~ ,
le B
arde
«
qui parle
des choses éternelles
>l. 11 est
le
Ga r
d1en des P
aro
les magiques, le
gra
nd
Evocateu
r d es
-
7
imagc..c;
ancestra
les ».
Il est ce
lui
«
dont le chant fait mugir
l
es
marais, lrl mbler
la
terre, chanceler les
montagnes,
voler
les
dalk l
rn
l clat
l t sc fendre les pierres. »
Un
jrunc impruclt nt
ayant bandé
son arc
d e
frr dans
la
direction
du
Barde Eternel, une femme
s écria :
Ne tire point sur W
ainiimointn, ca
r
la
joie disparaîtrait de la
vu:
et le chan t J
e:âlerait
de
la
terre.
Le
X
vmo chant du
Kalévala nous montre l Imper
turbab le,
au ·
momc·nt
Otl,
ayant pw
·ifié ses
main
s, il
place
un
kantele
(ins trument
de
musique nalional à
cinq
cordes) sur ses genoux
ct s assoit
pour chante
r
sur une roche
,
au
so
mmet
de la
colline
d or.
«Q
tl ils viennent, dit-il,
ceux qui veu
lent
entendre
la joie
des
Runol éternels. »
Le vi e
ux
\Vainâmëinen comme
nça
à
jouer magnifiquement.
Et la
jo ir
rayonnait l'éritablement
dans
la
joie, l alligusse
enflam
-
mait l'alltfgrrssc .
La
su it
e
du texte
raconte
comment tout le
pe
uple
atTi
va
pour
écoUler l
e . Barde E t ~ r n e l
: les fill
es,, ~ e s garçons,
puis
toutes
les
bctes des
b01s, tous les ~ s e a u x
de
l au-, les.
loups
des
marais, ks
ours
des déserts, les c
h1
ens
de mer,
les p01ssons,
enfin
les belles
Vierges de
l air, filles
bien-aimées de la nature,
puis
Atho,
k roi des
vagues
bleues
ac
c
ompagné de la souve
raine des ondes.
Il
ne
se
tr
ouva
p
as
w
héros,
pas
un
homme,
pas
une
femme
à
la
riche
cJuvelurt qui
ne
jussmt
u c h é s
j u s q t ~
aux
tarmu et
d o n ~
les
cœurs
1
u· se Jo
nd
issmt tant
la
v x
du Runola étatl
douce, tant l har-
morlie
de l'instrumC nt était
pénétrante.
Ave
c
Dhritarash
tra ct
Wainâmoi
ne
n
n ous avons deu
{
repr
ése
ntations différentes de
la .Nlémoire
l lv
foruk
• Chants,
poèmes
ayant un pouvoir magique.
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sB
Dhtitnra
s
htra
est roi.
Cela
nous
donne à
penser qu jj
dirige une société
hiérarchiquement
organisée. Wainamôincn,
par contre, n a pas
de
titre social, mais
il
est le
Bard
e, l Imper
turbable, I Etcr11el. C est par la magie du r·ahc
quïl impose
sa souv
era
ineté.
La
nat
ur
e
entière est S< ns
ible
à sa voix.
Il
conna
ît
les mots
qui
créent,
qui tuent, qui
construisent. l
déroule ses incantations. l chante les paroles originelles ct
fondamentales, les mots révélateurs, les
Runot
de la science.
Les deux grandes figures de Dhritarashtra cl Wainti.môincn
sc
juxtaposent
et sc complètent. Le Barde Eternel S
1
nclrcsse
à notre
natur
e sensible,
l
est le R oi
du
cœur humain,
le lvfagc
de notre vie émotive.
Dhr·itarashtra, par contre, s'adresse
à
notre m
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- o
TABL
E
AU VI
•
LES TROIS DEGRÉS DE LA
M É ~ l O I
RE
Notre mém
oi
re
Elle s'exprime
L < ~ l )"mbolcs de ln
m•·molr" dnn l Jc:s
Au degré
produit :
par:
Ill YI (•1. lo·s ron-
t rR ll
o
CéC S
sont, :
.
= 0
0
o
-
oo u
oU
Le souvenir
- _.,
profane
0
c
IJ
Le langage
SuU::
conscient
- ....
u u o
c
:::1
0
'
Les pa lais de
J
cristal. les
c
Le rê,·e ou
s
Le souveni r
miroit·s, t
out
l'inspir
ation
·-
inconscie
nt
palais ou
objet
sacré ' '
(Opération de
.
indivi
due
l
surgissant
à
la
l nconscirn
t
(Cliché astra l)
f
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T BLE U V
II
LES RAPPORTS DU CONSCIENT ET DE L INCONSCIENT
S opèrent par :
Procédé naturel
intuition
Procédé
s ~ n t i j i q u e
La psychanalyse
Procédé
naturtl
Le sommeil normal pro
ducteur
de rêves
Procédé
sdmtifique
Le sommeil hypnotique
producteur
de
visions
Procédé naturel
Voyance directe d es mé-
g diums
0
·u
i
D
§
Procédé s i t n t i f i q u ~
Voyance obtenue
par
le
jeûne et
la méditation ra-
tionnels (sys
tème de
la
Yoga)
Le ma nage de
la
Princesse
ct
du
Pri
nec charman
Les pcrson nages qui
rm-
scignmt
sott parce
qu ils
sont doués de voyance
soit
parce
qu ils se dépla
cent avec
une
rapidité
surnaturelle
La
V oie sacrée reliant le
conscient
à la mémoire
individuell
e
pu i
s à
la
mé
moire
collective
- Gs-
savoir, r< \ icnn< nt à
une
pratique connue dans la haute anti
quité ct dlblaiml la va;, sacr e de leurs patients,
rétablissant
~ n s
un contact
normal
entre
leur Conscient
et leur Inconscient.
La ps) ch olngir- expérimentale n
est pas autre
chose qu un
reto11r au r:ounnis
t
oi loi-même
des anciens
ct à
la
bonne vieille
technique
d< s
initia1ions. (Voir tableau
VII.)
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x
LES ROIS ET LES PRINCESSES
On pourrait
appckr
l univers
entier un
myù1c
qui renf
e
rm
e
visiblemcn
t
le corps des choses ct
d une manière
cachée
leur âme
et
leur
esprit.
SALLUSTE
Le vieux Roi de la Bhagavad-Gîta est le plus ancien sym
bole connu de l Inconscient.
Il
est le
propotype
des innom
brables vieux rois, pères des princesses du conte ct de la légende.
Il y a
d< >ux
espèces de rois dans les contes. Après
leur
mariage les
Prin
ces
charmants
deviennent rois, mais comme
leur histoire s interrompt toujours à
ce moment-là CC
n est
point en qualité de rois qu ils nous intéressent.
)fous
les lais
serons donc de côté pour
parler uniquement
des Vieux Rois
qui jouent le rôle de pères et,
comme
Dhri tarashtra, représen
tent
l I nconscient universel.
Il
exjste
un
déca lage de valeurs assez important enlrc
Dhritarashtra et les vieux rois des contes. Le
premier
sort
d un texte sacré réservé aux élèves des écoles ésoté
riqu
es,
tanclis
que
l
es
autres sont issus de la tradition popLJlaire.
Il
ne
peut
donc y avoir qu une l
ointaine
analogie en
tr
e les
deux
aspects
du
symbole qu ils représentent chacun à l
eur
manière.
Dhritarashtra est un symbole psychologique et philosophi
que. Les rois des contes ne
sont
que des allégories d or
dre
profane; elles ne
peuvent
do nc se rattacher à la psy
chologie
que
d une
manière
indirecte. Mais la tradition
populaire est forl
habile
à de semblables jeux, les rois
fabuleux de ses rt-cits sont tous Inc
onscients
de
nature.
Leurs
comportemenLc; indiquent