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www.lezola.com #81 L’ EMILE Avril 2015

L’EMILE - Le Zola, Cinéma de Villeurbanne (Lyon ... · Zola, et, apès aoi laissé la ... l’Emile sot de sont o on pou un numéo en lan et noi. Blan pou la laine toujous im-maulée

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#81 L’EMILE Avril 2015

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Rédacteur en chef & mise en page: Charles-Frédéric Lemaître Rédaction : Jean-Guy Chaphard, Louis Esparza, Ghislaine Guétat, Catherine Lienart, Relecture : Annette Alix, Oriane,

C’est le printemps!

Les printemps du cinéma s’est achevé, les festivals ont fleuri au Zola, et, après avoir laissé la place aux sauces piquantes et nouvelles en gelée, l’Emile sort de sont cocon pour un numéro en blanc et noir.

Blanc pour la laine toujours im-maculée de Shaun le mouton, qui se voit offrir les honneurs d’un long métrage et qui égayera les vacances des petits et des grands sur les écrans du Zola.

Noir pour un retour sur le sep-tième festival international du film policier de Beaune et pour le troisième volet du dossier sur le code Hays, qui, pour ce numéro, fait la part belle aux escrocs, gangsters, femmes fatales et assassins en tous genres.

Que reste t-il dans la palette? Le jaune, qui servira à colorier un Blitzer gourmand en attendant le début de la projection.

Bonne lecture, et bonnes va-cances !

ÉDITO C-F Lemaître

L’ÉQUIPE DE L’ÉMILE

L’ÉMILE ET VOUS

QUI SOMMES NOUS ?

COLORIAGE: BLITZER

SOMMAIRE #81

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6

7

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2 EDITO/COLORIAGE

LE FESTIVAL DE BEAUNE

LA PETITE RUBRIQUE

LA PETITE RUBRIQUE (suite)

LE CODE HAYS

LE CODE HAYS (suite)

LE MOT D’EMILE

Solutions du mot croisé précédent :

1– MEYER 2– ICONE 3– LADD 4– LT 5– ST A– MILOS B– ECART C– BIBLE D– YODA D– ENDE E– RE—GU

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« Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark »... par Pierra Dupuy

LE FESTIVAL DE BEAUNE 2015

Les chroniques que je dépose régu-lièrement sur L’Émile, sont en géné-ral écrites au bistrot sans avoir vu aucun film. Mais aujourd'hui je vou-drais vous offrir une chronique sé-rieuse.

Bon, ne paniquez pas non plus, ne résiliez pas vos abonnements en al-lant raconter partout que je suis de-venu fou. Je vais vous parler du festi-val du film policier de Beaune.

Quatre jours peuplés de mafieux al-banais, de Coréens énervés ou de psychopathes affectueux ! Laissez-moi vous dire que, le soir venu, vous n'avez plus envie de viande rouge. J'ai bouffé végétarien tous les jours. Heureusement, il y a le blanc, le vin blanc. Ça atténue le choc même si cela grève le budget. (Le Zola refuse absolument de me rembourser mes notes de frais. Ingrat!).

Mais Beaune, c'est un vrai festival avec tapis rouge, starlettes et grosses pointures. Pas le genre de truc que ce pauvre Laurent s'obstine à appeler festival au Zola !!!

A Beaune, y-a du glamour et du people même si cette année le jury était un peu moins flamboyant : Da-nielle Tompson, Eric Barbier, Emma-nuelle Bercot, Stephane De Groodt, Laure Marsac, entre autres quand même !

Et Elsa Zylberstein que j'ai essayé de faire rire dans les toilettes hommes. Le bide total, elle ne doit pas avoir d'humour.

Et Santiago Amigoréna (Vous le sa-viez, vous, qu'il avait eu deux en-fants avec Julie Gayet?)

Bon, je vais pas vous saouler avec Marshland (La isla minima) qui a fait un triomphe aux reflets Ibériques et qui a remporté deux prix à Beaune. C'est mérité, mais vous l'avez déjà vu.

Non, moi, je veux vous parler de mon coup de cœur (coup de poing) 2015 : Victoria, film Allemand de Se-bastian Schipper. Un long plan sé-quence de 2H20 en temps réel qui vous entraîne avec Victoria (Extraordinaire Laia Costa) dans une dérive époustouflante qui vous laisse vidé mais radieux.

Ce film qui sortira le premier Juillet en France a remporté le grand prix de Beaune et c'est amplement méri-té même si je dois avoir l’honnêteté de dire que les avis étaient très tran-chés dans les files d'attente.

Vous pourrez aussi aimer un film Anglais de Gerard Johnson. Hyena le bien nommé ou le flic alcoolique et véreux n'a rien à envier aux

gangsters albanais violents. (belle scène d'amour romantique!!!).

Il y a eu aussi deux volets de Depar-tement V films Danois de Mikkel Norgaard. Films très littéraires mais passionnants qui devraient bientôt apparaître sur les écrans.

Le Coréen Sea Fog-Les clandestins de Shim Sung-Bo (ci-dessous) qui raconte les aventures d'un cargo transportant des immigrés Chinois m'a passionné, même s'il ne faut pas craindre le mal de mer et l’équarris-sage !

Life eternal et 600 Miles sont très bien ainsi que plein d'autres que je n'ai pu voir.

Aujourd'hui je me soigne en ne voyant que des comédies roman-tiques avec Meg Ryan.

Louis ESPARZA

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LA PETITE RUBRIQUE Shaun Le mouton et Pourquoi j’ai pas mangé mon père, deux films à décou-

vrir en famille au Zola, au mois d’avril

Shaun Le mouton, une délicieuse sucrerie

à déguster au Zola dès le 15 avril.

Les vacances de printemps sont la ainsi que les beaux

jours. Aussi si vous l’avez manque lors de la clo ture du

dernier Cine O’Clock, venez-vous mettre au vert au Zola et

de couvrir le jouissif Shaun le mouton. Shaun et son trou-

peau envahiront l’e cran du Zola, du 15 au 21 avril.

Shaun, le malicieux petit mouton a la petite te te noire, re -

ussit brillamment son passage du petit au grand e cran.

Dans l’adaptation de la se rie te le Shaun le Mouton en film,

notre boule de laine anime e pre fe re e doit partir dans la

cite londonienne pour re parer une be tise dont il est res-

ponsable et qui a cou te la me moire a son maî tre e leveur

lors d’une commotion ce re brale.

Cette vire e rocambolesque dans la grande ville de Shaun;

son troupeau, et du chien Bitzer donne lieu a de nom-

breux gags qui parleront aux petits comme aux grands. La

truculente sce ne de restaurant ou Shaun et son troupeau

sont de guise s en humain est un pure bonheur de cine ma.

Shaun le mouton re alise par les studios Aardman (Wallace

et Groomit, Chicken run) est aussi une œuvre artisanale

exceptionnelle de technique : 354 marionnettes, 80

me tres de molleton utilise s pour les toisons des moutons,

des kilos de pa te a modeler et des dizaines de milliers de

plans…

Shaun le mouton est un film dro le, touchant et poe tique

qui pendant 1h25 se duira les enfants a partir de 3 ans et

leurs parents.

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LA PETITE RUBRIQUE Pourquoi j’ai pas mangé mon père à découvrir en

famille, avec les copains pendant la deuxième se-

maine des vacances.

Du mercredi 22 au dimanche 26 avril, venez au Zola de -

couvrir en famille, avec des copains, Pourquoi j’ai pas

mange mon pe re. Le premier film re alise par Djamel Deb-

bouze raconte l’histoire tre pidante d’É douard, fils aî ne du

roi des simiens, qui conside re a sa naissance comme trop

malingre, est rejete par sa tribu. Il grandit loin d’eux, au-

pre s de son ami Ian, et est incroyablement inge nieux, il

de couvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et

me me… l'espoir. Ge ne reux, il veut tout partager, re volu-

tionne l'ordre e tabli, et me ne son peuple avec e clat et hu-

mour vers la ve ritable humanite … celle ou on ne mange

pas son pe re.

Djamel Debbouze travaille depuis 8 ans a l’adaptation au

cine ma du roman de l'anglais Roy Lewis, The Évolution

Man.

Vous ne resterez probablement pas indiffe rent a la qualite

de l’animation, aux re fe rences cine matographiques et

anachronismes qui donnent une bonne dose d’humour au

film.

ZOZO, le désormais célèbre doudou du Zola, sou-

haite de très bonnes vacances à tous les petits et

à leurs doudous !

Vous ne lui dites pas qu’on vous l’a dit; mais apre s

avoir accueilli plus de 120 spectateurs dimanche 12

avril, pour le Cine Doudou «Le petit monde de Le o »,

Zozo part en vacances jusqu’au 31 mai, date du pro-

chain cine doudou « Les contes de la ferme ».

Quel chanceux, ce doudou !

Bons films et a tres bientot au Zola

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DOSSIER:L’AUTO-CENSURE À HOLLYWOOD AU COEUR DU CODE HAYS

En 1934, entre en application le Code Hays, code d’autocensure, dont l’objectif est la moralisation de la production hollywoodienne. Aussi, dans la seconde moitié des années 30, le crime disparait des écrans alors que les adaptations de romans à succès de James M Cain, David Chandler, Dashiell Hammett triomphent à Broadway. Ce n’est qu’en 1944, que la commission gérant le Code autorise leur adapta-tion à condition de respecter les grands principes du Code. Cette contrainte va fortement contribuer à créer le genre film noir, qui s'illustrera jusqu'à la fin des an-nées 1950. Dans le troisième volet de ce dossier, nous allons examiner les principaux ingrédients de cette alchimie improbable entre un code moralisateur et des films mêlant crime crapuleux, femme fatale et adultère.

Un homme ordinaire assailli de doutes

comme protagoniste

Afin de respecter le Code qui interdit aux cinéastes de rendre sympathique au public un personnage à la mo-ralité douteuse, le protagoniste du film noir est assailli de contradictions, de dilemmes moraux. Il est le plus souvent victime de son milieu et le crime représente la seule alternative possible. Aussi le spectateur ne peut jamais l’identifier comme un héros

Dans Mark Dixon, détective (1950) d’Otto Preminger, l’accent est mis sur les névroses du héros, ses di-lemmes. Il raconte l’histoire d’un bon flic hanté par le souvenir de son père voyou et incapable de contenir sa violence. Lorsqu’il tue accidentellement un suspect, pour sans sortir il utilise les méthodes de son gangster de père et tente de faire passer l’accident pour un rè-glement de compte mafieux. En apprenant l’inculpa-tion d’un chauffeur de taxi innocent, il est pris de re-mords. Pour apaiser sa conscience, le policier se lie d'amitié avec la fille du malheureux.

Dans Assurance sur la mort (1943) de Billy Wilder, le meurtrier est un courtier en assurances, cadre moyen sans histoire, coincé dans un étau social. Lors d’une visite de routine, il se laisse séduire par une femme fatale, qui en échange du meurtre de son mari, lui offre fortune, amour et l’occasion d’arnaquer les assurances pour lesquelles il travaille.

Happy end impossible pour les amours illi-

cites

Impossible pendant le règne du Code Hays, d’imaginer un film ou deux amants connaissent le bonheur parfait après avoir commis l’acte d’adultère, ou tirer profit de revenus liés au crime. Le respect des bonnes moeurs est une règle à laquelle il ne peut être dérogé.

Aussi toutes ces histoires d’amour caractérisées par la présence d'une femme fatale, ne se terminent jamais par une union heureuse, mais plutôt par la mort, l'em-prisonnement ou la trahison de l'un des membres du couple.

Il doit y avoir une corrélation entre les options morales des personnages et leur vie affective.

Dans Tueur à gages (1942) de Frank Tuttle, la chan-teuse supplie l’homme qu’elle aime de renoncer à sa vie criminelle. Hors, celui-ci décide d’accomplir une dernière vengeance et meurt sous les balles des truands. Dans Né pour tuer (1947) de Robert Wise, Laurence Tierney, témoin d’un double meurtre s’éprend du tueur. Lorsqu’elle se résout à le dénoncer, son entourage lui refuse toute réhabilitation et elle meurt dans la fusillade finale.

Le crime ne paie pas

Autre règle du Code devenue l’un des fondements du film noir, le crime ne rapporte jamais. Dans Le Faucon Maltais (1941) de John Huston, la statuette tant con-voitée s’avère être de plomb.

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DOSSIER:L’AUTO-CENSURE À HOLLYWOOD AU COEUR DU CODE HAYS

Dans L'Ultime Razzia (1956) de kubrick, les billets volés sont dispersés par l’hélice d’un avion.

Le crime se paie aussi par des tourments pouvant aboutir à l’autodestruction. Dans Quand la ville dort (1950) de John Huston chacun des sept associés d’un casse est emporté par un hasard tragique (balle perdue …), ou par les conséquences de ses obsessions (l’argent pour l’avocat corrompu, les femmes pour le cerveau).

Une sensualité suggérée remplace le gla-

mour

La présence du Code Hays oblige les réalisateurs à pro-céder par allusion, beaucoup plus que par description directe. Paradoxalement, ceci a eu un effet positif: en matière de sensualité, le sous-entendu renforce le pou-voir de suggestion des images. La femme fatale, ingré-dient incontournable du film noir, devient pour le hé-ros comme pour le spectateur encore plus troublante car plus mystérieuse et prude en apparence. Finale-ment, elle fait un peu peur aux hommes et cela les attire, leur procure une certaine excitation.

Dans le film noir, le glamour interdit par le Code n’existe pas. Il s'efforce de créer une atmosphère de sexualité latente, que chaque spectateur peut peupler de ses désirs et structurer à sa guise. Les réalisateurs inventent une science de la dissimulation du corps. Les plis d'une robe sont parfois plus évocateurs que le plus troublant des déshabillés. Par exemple, dans Gilda, Ri-

ta Hayworth porte un manteau brillant et des robes qui ont fait fantasmer plus d’un spectateur.

Un climat sombre exprime le déterministe

moral et l’irréversibilité des destins

L’atmosphère tragique, sombre, l’éclairage en clairs obscur; l’utilisation de flash-back dans lequel le person-nage raconte en voix off le film (Assurance sur la mort, Laura) sont autant de solutions qui permettent au spectateur de ne jamais douter de l’issue du film.

L’espace du film noir est la ville, dans laquelle déambu-lent la nuit dans des ambiances sombres, des person-nages désœuvrés, paumés. Les décors-types sont les lieux inhabités et menaçants truffés de recoins obs-curs, ou les lieux de passage où toutes les rencontres sont possibles.

Ingéniosité des réalisateurs et scénaristes, volonté des producteurs de faire des films qui plaisent au public, évolution de la société après la seconde guerre mon-diale, ont permis au triangle « femme fatale, crime; adultère » de s’imposer face au Code.

Le détournement du Code ne va pas se limiter à un genre mais va devenir un « sport » prati-qué par l’ensemble des réalisateurs hollywoodiens. Nous vous proposons de découvrir les

plus célèbres d’entre eux dans le quatrième opus de ce dossier.

A bientôt dans le prochain Emile !

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SHADOW DANCER

WADJDA CONG BINH

DJANGO UNCHAINED

ÇA CARTOON DANS LE GRAND LYON !

LE ZOLA TE LAISSE

LES CLES

LES COURTS DE MARS

Tarifs : 6.70€ tarif normal / 5,70€ tarif réduit (chômeurs, étudiants, - 18 ans, + 60 ans) / 4,70€ tarif en-

fant (-14 ans) / 3,70€ tarif étudiants Lyon 2 Ciné-Carte : 31,20€ 6 places / 47€ 10 places (valable 1 an, non-nominatif) Une prévente est possible, une semaine à l’avance pour les séances signalées par une étoile dans le programme du Zola (hors période de festival).

Contact : [email protected] / 04 78 93 42 65

Pour L’Émile : [email protected]

Sur Internet : www.lezola.com et facebook.com/lezola

Le Zola, 117 cours Émile Zola, 69100 Villeurbanne

Accès : Métro A station République, garages à vélos et nombreuses

stations Velo’V à proximité, parking (salle des Grattes-Ciel, entrée

rue Francis de Pressensé).

LES INFOS PRATIQUES DU ZOLA

LE MOT D’EMILE Je ne vais plus au cinéma depuis longtemps. A quoi bon se déplacer, payer sa place pour

subir les réflexions de ses voisins quand ce n’est pas le bruissement qui se veut discret du

papier de bonbon que l ’on déplie, prélude agaçant à des bruits de mâchoires horripilants.

Je me souviens m’être laissé convaincre il y a quelques années d’assister à la projection

d’Autant en emporte le vent. L’audio description n’existait pas encore mais personne n’en

n’aurait eu besoin tant les deux charmantes mamies d’à côté, qui avaient dû voir ce film

cinquante fois se plaisaient à commenter l ’action en cours, et à anticiper celles à suivre.

Insensibles aux remarques et au fameux ‘’chuuuutttt’’ nous avons dû subir leurs commen-

taires durant toute la projection. Mais cela avait au moins le mérite de préparer l ’assis-

tance aux malheurs à venir. Depuis quelques années s’ajoutent à tout cela les sonneries des

portables non-éteints ‘’par oubli’’… De plus, chez soi, bien au chaud devant sa télé, qu’il

est doux de siroter son soda.*

*Cet article est sponsorisé par une grande chaîne française de télévision commerciale.

Emile