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L E JOURNAL DU SYNDICAT DES ENSEIGNANTS-UNSA 100 FEVRIER 2010 de Paris http://se75.wordpress.com • Mercredi 10 février au congrès du SE-U NSA Paris avec Nelly Paulet déléguée nationale ASH du SE-U NSA • Mercredi 31 mars réunion d’info syndicale avec Serge Boimare ( Ces enfants empêchés de penser- Dunod) et Luc Bentz secrétaire national de l’U NSA Education

L'enseignant de Paris - février 2010

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Le journal du SE-UNSA Paris

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Le journaL du Syndicat deS enSeignantS-unSa

n° 100 Fevrier 2010de Parishttp://se75.wordpress.com

• Mercredi 10 février au congrès du SE-Unsa Paris

avec Nelly Paulet déléguée nationale ASH du SE-Unsa

• Mercredi 31 mars réunion d’info syndicale

avec Serge Boimare ( Ces enfants empêchés de penser- Dunod)

et Luc Bentz secrétaire national de l’Unsa Education

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L’ enseignant de Paris n° 100 • Février 2010

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En bref

n Urgence HaïtiSolidarité Laïque avec ses organisations membres et la participation du Comité Syndi-cal Francophone pour l’Education et la Forma-tion lance un appel d’urgence pour les sinis-trés d’Haïti. www.solidarite-laique.asso.fr

n L’illusion du stage en responsabilité PE1

Pourquoi le Rectorat insiste-t-il autant sur la mise en place de ce stage en responsabilité ?

Simplement pour dissimuler le fait que les PE1 qui seront lauréats du concours cette année, se verront attribuer une classe à la rentrée de septembre 2010, et que sans ce stage, ils n’auront eu aucune pratique de classe avant leur prise de fonction.

Le bilan interpelle : des IMF-PEMF et des MAT ont re-fusé de laisser leur classe compte tenu des risques que cela pouvait engendrer (PAI, gestion de classe…); des PE1 ont refusé de signer leur convention de stage et certains, dans ces conditions, se sont vus refuser l’accès aux écoles; des PE1 en stage n’ont reçu aucune visite de formateurs,;d’autres se retrouvant seuls dans la classe, au lieu d’être en binômes, ont assuré la prise en charge de la classe pendant 4 jours au lieu des 2 jours initialement pré-vus par la convention de stage. Et nous pourrions encore citer d’autres mésaventures…

Ainsi, il ne semble pas que toutes les garanties attendues dans la convention de stage aient été respectées. Qu’en sera-t-il alors l’an prochain, vu ce que nous réserve la nou-velle formation des enseignants ?

Bulletin d’adhésion

n Congrès SE-Unsa ParisMercredi 10 février 2010 de 9h00 à 17h00 à la Bourse du Travail 3 rue du Château d’Eau 75010 Paris - Salle Eugène Varlin. Il comprend les membres du conseil syndical et des délé-gués. Tout adhérent peut assister aux travaux du congrès comme auditeur. Si vous souhaitez participer au congrès départemental, contac-tez-nous. A l’ordre du jour débat sur l’activité de la section et sur le «projet syndical» du

Congrès national de Brest en mars 2010. L’après midi, une ré-flexion est prévue sur le thème de «la difficulté scolaire» avec la participation de Nelly Paulet, déléguée nationale ASH du SE-Unsa.

n DécèsNous avons appris la disparition récente de Jacques Faure et Jacques Prunet. Ils avaient tous deux exercé des responsabilités importantes à la section de Paris. Toute l’équipe départementale présente ses condoléances à leurs familles.

Benjamin Devaux

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n Jeunes enseignants : Mastérisation, mais qui est la mauvaise graine ?

Après un Printemps 2009 bourgeonnant de mobilisation grandissante, les dé-crets de l’Eté furent l’effet d’un sécateur fou, soutenu par une main gantée, sur l’Arbre de l’Enseignement du Savoir… A l’Automne, vint le temps des bour-rasques, soulevant de-ci, de-là un amas de décisions prises à la hâte pour es-sayer de bouturer notre arbre meurtri. Grondement ou frémissement, la sève de la Formation ne savait plus trop à quelle nervure se fier. Nous voilà à présent en plein hiver. Les actions sont fraîches voire saisies. Le Jar-dinier pourrait croire que la sève a quitté l’Arbre. C’est sans compter sur les res-sources insoupçonnées de cette plante que nous sommes…Au SE-UNSA-Paris, nous espérons que la formation professionnalisante des enseignants, élaborée sur des bases

Pauline Le Clercq

En bref

communes, ne sera pas qu’une belle histoire que l’on racontera dans nos établissements à nos futurs collègues recrutés dès 2010. - Alors, pour que les règles du jeu soient claires pour tous, les représen-tants du SE-UNSA-Paris rencontrent tous les acteurs des décisions aux-quelles feront face les étudiants (Di-recteur d’IUFM, Rectorat et Présidents d’Université) pendant l’année transi-toire 2009-2010.- Pour qu’à long terme, on ne perde pas tout dans la Mastérisation, nous sommes fermes sur notre position auprès du Ministère  : retrait de la cir-culaire du 20 août 2009 et des décrets du 28 juillet 2009. En attendant cela, et conscients du contexte dans lequel les discussions sont menées, nous agissons dans l’intérêt de nos futurs collègues et notre formation continue  : modifions la place et les contenus des concours.

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://se75.wordpress.com/Directeur de la publication : Michel DelattreMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Edition PDF

n Quelles solutions contre la violence scolaire ?

L’actualité a remis la question des violences scolaires à la une.

Celles-ci concernent toute la commu-nauté éducative et les victimes sont tant les élèves que les personnels. Plusieurs faits graves sur des enseignants entraî-nant des interruptions de travail et des plaintes ont eu lieu à Paris depuis sep-tembre. Sans compter les violences ver-bales et autres menaces que subissent les personnels et les élèves. Des mesures ponctuelles, symboliques ne suffisent pas.

Il faut augmenter la présence des adultes, cesser de précariser les person-nels, les former durablement et efficace-ment. En parallèle, il y a la nécessité d’of-frir un vrai suivi des élèves et du lien avec leur famille qui ne peut se faire qu’avec la présence régulière de médecins sco-laires, d’assistantes sociales ou encore de COPsy et de temps de concertation avec l’équipe éducative clairement dé-finis. De plus, il est impératif de diversi-fier les structures pédagogiques et ainsi de proposer des parcours plus adaptés aux profils des élèves. Cela pourrait, par exemple, être un début de réponse à cette question jamais résolue d’ «exclu-sion perpétuelle» des élèves au compor-tement problématique et violent, qui vont d’établissement en établissement jusqu’à leur déscolarisation à 16 ans.

Y-a-t-il un lien entre ces violences et la difficulté scolaire et comment y répondre ? S’il n’existe pas de recette miracle, il est temps de poser les vraies questions et de trouver collectivement des réponses pertinentes. Pour Serge Boimare, auteur de «ces enfants empê-chés de penser», la lecture et la culture sont des leviers incontournables

La réunion d’information syndicale qui se tiendra le mercredi 31 mars pro-chain avec Serge Boimare et Luc Bentz nous permettra d’aller plus loin sur ce dossier brûlant.

Nathalie Dumesge

Soyez des nôtres !

Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, rejoignez-nous !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

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n Enseignants non rem-placés : l’administration doit prendre ses respon-sabilités !

La situation est particulièrement tendue dans les écoles au vu du nombre de collègues absents, non remplacés. Il est inadmissible que les carences de l’administration retombent sur les épaules des col-lègues.

Ainsi la loi sur le SMA (service minimum d’accueil) impose-t-elle des contraintes mais contient aussi une disposition qui délie les écoles de cette obligation d’accueil, sous certaines conditions. Que dit cette loi ? Elle précise que nous avons, certes, obligation d’accueillir les élèves des collègues absents mais seulement si la double condition -ab-sence imprévisible ET impossibilité de remplacer- est effective. Le législateur a justement pris la précaution de ren-voyer la responsabilité, en matière de remplacement, à l’administration.

Dès lors il lui revient de prendre ses responsabilités vis-à-vis des parents et de leur notifier, pour toute absence prévisible (dûment déposée auprès de l’IEN) ou pour tout congé de maladie ordinaire qui dure plusieurs jours la fin de l’accueil dans les classes des collè-gues présents.

Pour le SE-Unsa, au-delà de deux jours non remplacés, nous demandons aux parents de garder leur enfant chez eux.Pour vous aider dans cette démarche, nous mettons à votre disposition, sur simple demande auprès de la section :deux modèles de lettres (en fonction du type d’absence) à adresser à l’IEN pour l’informer de votre suivi de la consigne syndicale  : renvoi des élèves au bout de deux jours non remplacés et deux modèles de lettres aux parents (en fonction du type d’absence) pour prévenir les parents

Premier degré

n Carte scolaire 2010

Le CTP sur la carte scolaire 2010 aura lieu le jeudi 11 février. Le CDEN aura lieu le mardi 16 février. Pour nous aider à défendre votre école, faites-nous parvenir l’enquête téléchargeable sur notre site internet.

Sylvie Bouchet

Enquête Carte scolaire

Dans le but de posséder tous les renseignements nécessaires à une bonne défense de votre école, en vue CTP du 11 février 2010, nous vous proposons de remplir cette fiche enquête.

Nous vous remercions de joindre tout document qui pourrait rendre notre argumentation plus efficace.

MATERNELLE m ELEMENTAIRE m ZEP m REP m

Adresse  : ...................................................................................................................... ...................................................................................................................... Directrice(eur) : ..................................................................................................

SITUATION AU 31/01/2010Niveaux et structure (ASH, CLIN…) : ............................Nbre de classes : ..................... Nombre d’inscrits par classe: ................. TOTAL : ......................

SITUATION ENVISAGEE POUR LE 01/09/2010Niveaux et structure Nbre de classes : ....................... Nombre d’inscrits par classe:.................. TOTAL : ......................

Nombre de PPS* dans l’école : …………………………………………Nombre de locaux utilisables pour une ouverture éventuelle : .......................................*Projet personnalisé de scolarisation (ex PIIS)

ENQUETE CARTE SCOLAIREà retourner pour le mardi 2 février 2010 au Syndicat des Enseignants, 69 rue du Fbg St-Martin 75010 PARISTél. : 01 44 52 82 00 Email : [email protected]

Renseignements autres sur l’école ou sur le secteur :

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Second degré

n Témoignage :

L’importance des TOS au sein d’un collège...Depuis la rentrée de janvier, les en-seignants dans un premier temps, puis les élèves, se sont étonnés du non entretien de l’établissement, au collège Pierre Mendès France.

La réalité, depuis huit jours, ce sont onze membres des personnels de service et technique qui sont absents pour ma-ladies, accidents du travail, dûs au surmenage et aux mauvaises condi-tions de travail.

Ils ne sont pas remplacés, ce qui nous a permis de voir l’équipe de direction assurer divers services : ouverture et fer-meture de l’établissement, présence à la loge et permanence téléphonique, et cerise sur la galette, à la plonge !

Mais ce n’est pas tout, il nous est très difficile de renouveler nos quotas de photocopies, de trouver du papier, des marqueurs...

Était-il nécessaire d’en arriver à cette si-tuation pour réaliser que la colonne ver-tébrale d’un établissement scolaire est composée de tous les personnels qui y travaillent ?

Un seul remplacement est assuré pour trois agents absents et la collectivité ter-ritoriale n’entend pas aller au delà !

Cette situation n’est que le résultat d’une politique de suppressions de postes et d’économies de bouts de chandelles. L’hygiène et la sécurité des élèves et

des person-nels des col-lèges est-elle moins im-portante que la sécurité de certains q u a r t i e r s dans lesquels on installe des camé-ras de sur-veillance ?

A compter du lundi 18 janvier, un mouvement

de grève reconductible est mis en place au collège Pierre Mendès France, les lun-dis, mardis, jeudis, vendredis : les per-

sonnels assurent la production des repas mais débrayent pour le service entre 12H et 13H.

La FCPE et l’en-semble des personnels en-seignants sou-tiennent cette action et de-

mandent solennellement à M. le Maire de Paris de prendre toutes ses respon-sabilités d’élu pour améliorer les condi-tions de travail et d’accueil au sein d’un établissement qui s’est toujours reconnu du Service Public d’Éducation.

Marion Mallet-Petiot & Bernard Mlodorzéniec

L’hygiène et la sécurité des élèves et des personnels des collèges est-elle moins impor-tante que la sécurité de cer-tains quartiers dans lesquels on installe des caméras de sur-veillance ?

n DHG Comment ça marche ?

Dotations Horaires Globales (DHG), sont les moyens d’enseignement alloués au collège ou au lycée par l’académie.

Elle est divisée en 2 parties : Heures Poste (HP) et Heures Supplémentaires Année (HSA). Elle comprend toutes les heures y compris celles de labo etc…

Le premier but est de déterminer une structure pour laquelle les horaires obli-gatoires sont assurés par la DHG. Ensuite, s’il reste des moyens, on peut soit alléger les effectifs en créant des classes supplémentaires soit les consa-crer à des choix pédagogiques (dédou-blements, projets spécifiques…). Attention, il y a des subtilités ! Par exemple, quand les élèves ont 1,5 heures de SVT par semaine, cela implique 2 Heures Postes d’enseignant pour l’utili-sation des heures dans la DHG. De plus, certaines heures sont fléchées comme les heures attribuées à une UPI.

Une fois la structure arrêtée, on cal-cule le total des besoins par disciplines. Lorsque les besoins sont supérieurs aux moyens en heures postes, il faut soit recourir aux HSA, soit faire appel à des moyens provisoires (généralement un complément de service reçu (CSR) d’un autre établissement). Quand les besoins sont importants, on peut demander la création d’un poste supplémentaire.A l’inverse, lorsque les postes implan-tés dans l’établissement apportent un nombre d’heures supérieurs aux besoins calculés, le chef d’établissement peut choisir de donner des compléments de service (CSD) voire de supprimer des postes. Une baisse de la dotation en heures poste amène mécaniquement à des suppressions de postes de plus en plus nombreuses.

La répartition des moyens doit obliga-toirement être présentée et votée en commission permanente et en conseil d’administration. L’équipe du SE Unsa Paris se tient à votre disposition pour vous aider à intervenir et agir dans votre établissement. N.D.

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Point de vue

L’exception françaiseLa réforme de la formation des en-seignants est menée tambour bat-tant, sans aucune concertation et sans aucune réflexion quant aux conséquences.

Je ne rentrerai pas ici dans les détails de cette «mastérisation». Il convient de réfléchir aux déclarations de Monsieur Chatel, ministre de l’Education Natio-nale, pour lequel la pédagogie ne sert à rien, qu’elle s’apprend sur le terrain, face aux élèves. Drôle de conception de la transmission des savoirs !

Bientôt, nous aurons comme collègues des têtes bien pleines mais sans aucun esprit d’analyse, sans aucun réinvestisse-ment des connaissances. Ce seront des professeurs bien formatés transmettant à des élèves bien sages, bien disciplinés

et bien attentifs des connaissances très théoriques soporifiques. Ces profes-seurs, bien malgré eux, contribueront ainsi à former de futurs citoyens bien dociles.

Une telle r é f o r m e fera, bien entendu, moins de dégâts dans les mi-lieux favorisés. Mais quid des élèves en difficulté, des écoles des quartiers dé-favorisés ? L’ascenseur social, déjà en panne, risque d’entamer une descente vertigineuse. Tous ces changements radicaux, ces choix sociétaux sont avant tout guidés par une volonté farouche de détruire tout ce qui fait l’exception française. Exception française insupportable aux yeux des conformistes de tout poil bai-gnant dans une bien pensance de plus en plus pesante.La prééminence donnée aux religieux

par rapport aux instituteurs, la création des EPEP (où, à très court terme, les enseignants perdront leur liberté pé-dagogique), le rattachement des IUFM

aux uni-v e r s i t é s , rattache -ment ne p o u v a n t a b o u t i r

qu’à leur absorption et à leur disso-lution, la suppression d’une véritable formation initiale en alternance mon-trent qu’il s’agit bien là d’une stratégie concertée. Si nous, membres de la com-munauté éducative, ne voulons pas voir disparaître tout ce que en quoi nous croyons, il est plus que temps que nous nous ré-veillions et que nous ne nous contentions plus de simples pétitions, de vaines protesta-tions dont le pouvoir actuel n’a que faire.

René Etrillard

L’ascenseur social, déjà en panne, risque d’entamer une descente vertigineuse.

Un air de France

Comment me définir ? Par mon ap-partenance à un espace national ? Transnational  ? Par ma façon de vivre (cf. : L’affaire de Tarnac) ? Par ma religion (cf.  : l’affaire de la Bur-qa)  ? Mes mœurs  ? La couleur de ma peau…..  ? Qui doit me définir, m’inclure ou m’exclure de la com-munauté nationale ?

Toutes ces questions renvoient à la lente évolution de la société française depuis les crises nationalistes du XIXe siècle jusqu’à la grande guerre. De va-gues d’immigrations en vagues d’im-migrations, la République a opéré ce processus d’intégration toujours com-plexe, parfois brutal mais constitutif de l’histoire de notre pays. Cette volonté d’universalisme, si agaçante vue de l’ex-térieur, ne serait rien sans cette capacité à accueillir.Aujourd’hui, ce creuset, jadis si vivifiant, est plus apaisé, trop assoupi diront les plus exigeants.

Quel fut donc ce besoin si impérieux qu’on dût, toutes affaires cessantes, ou-vrir cette boîte de Pandore de l’identité nationale ?

Cette étrange question suscite le désin-térêt de nombre de citoyens qui la trouve hors sujet, réactive, pour quelques autres, des propos extrémistes, signes de peurs liées à l’incertitude de l’avenir, ba-nalise pour certains hommes ou femmes politiques le racisme, l’islamophobie et soulève l’indignation de très nombreux intellectuels qui y voient la manipulation d’un pouvoir à la recherche de boucs émissaires, de préférence mu-sulmans.

C’est dans ce contexte, d’un pays maltraité, bousculé, que le démo-graphe et historien Emmanuel Todd a livré, lors d’un entretien au journal le Monde 27/28-12-09, sa colère et son analyse de la situation politique ac-tuelle :«… Sarkozy se gargarise du mot « peuple » il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu’il propose aux Français parce qu’il n’arrive

pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c’est la haine de l’autre……la so-ciété est très perdue mais je ne pense pas que les gens aient de grands doutes sur leur appartenance à la France. »

Au-delà de ce thème imposé, on ne peut s’empêcher d’y voir une manifestation supplémentaire du pouvoir absolu et des ravages de la courtisanerie  : tout problème, même le plus complexe, a sa résolution immédiate soit par une nouvelle loi de circonstances soit par la simple parole présidentielle. « Je le veux, je l’ordonne, que ma volonté tienne lieu

de raison.  » disait jadis ….un poète latin.

En ces temps in-certains, où la prise

de parole peut rapidement conduire devant les tribunaux, on ne peut nous interdire de fredonner cet air de France et d’ailleurs, ces quelques mots d’une chanson de J.L.Aubert : « Sur tous les murs y’aura écrit : de la justice, pas la vengeance, de la jus-tice, pas la vengeance…… »

Hervé Lalle

Sur tous les murs y’aura écrit : de la justice, pas la vengeance.

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Retraites

n L’avenir des retraites

En 2010, pour avoir une retraite à taux plein et sans décote, il faudra avoir cotisé pendant quarante ans et demi.

En février 2010, le Conseil d’orien-tation sur les retraites (Cor) rendra son rapport. Il pourrait repousser à 61 ans et demi, au lieu de 60 ans, l’âge légal de départ à la retraite. Verdict en juin 2010.

A partir du 01/01/2010, il faudra comp-ter sur de nouvelles augmentations à charge des assurés  : le forfait hospi-talier passera de 16 à 18€ par jour, et encore des baisses de remboursement des 3 médicaments. Dur, dur, pour les retraités  ! Quand on sait qu’à 65 ans la consommation «santé» et les besoins en soins augmentent.

Les mutuelles santé vont augmenter leurs cotisations. La Mgen a décidé d’augmenter la cotisation de ses adhé-rents au 01/01/2010 : celle-ci passera de 2,9% à 3,35% de la pension brute pour les retraités. C’était inéluctable  ! Déficit de la Sécu oblige, l’assurance maladie rembourse de moins en moins bien les dépenses de santé et met les mutuelles devant le fait accompli. Cela s’appelle «botter en touche» ! Dès lors, pour main-tenir le même niveau de prestation à leurs adhérents, les mutuelles n’ont guère d’autres solutions que d’augmen-ter les cotisations.

Autres dossiers inquiétants :

• la tarification des établissements d’hé-bergement pour personnes âgées dé-pendantes (E.h.p.a.d). Un projet d’arrêté du 23/06/2009, issu de la loi de finan-cement de la sécurité sociale, laisse aux E.h.p.a.d publics ou privés non lucratifs, le pouvoir de fixer le tarif d’héberge-ment des résidents non bénéficiaires de l’aide sociale. Y’aura-t-il alors un tarif à deux vitesses  : ceux qui peuvent payer et les autres ?

• Dès 2010, la mise en application de la taxe carbone, fut-elle nécessaire, elle n’en demeure pas moins injuste, notam-ment pour les retraités, car la consom-mation en énergie est souvent liée à des contraintes et non à des comportements choisis. On sait par exemple, que la dé-pense en «chauffage» est plus impor-tante pour les retraités. Signalons à ce propos, que le Conseil Constitutionnel vient de remettre en cause récemment le projet de loi sur la «taxe carbone» voté par les députés. Le Président de la Répu-

blique proposera une nouvelle mouture du texte qui ne prendra effet qu’en milieu d’année, paraît-il !

Bien d’autres me-sures vont êtres prises en 2010, lors du rendez-vous sur les retraites  ! on «re-parle» de porter à 3 ans, au lieu de 6 mois actuellement,

la durée nécessaire à effectuer dans un échelon pour une prise en compte à la retraite. De même, pour les mères de famille ayant élevé 3 enfants et qui bé-néficiaient d’une majoration de pension de 10%, celle-ci pourrait être revue à la baisse, ou calculée autrement.

Pour toutes ces raisons nous devons res-ter vigilants et mobilisés… Nous comp-tons sur vous, vous pouvez compter sur nous en nous rejoignant au SE-Unsa.

Jacques Ferri

Retraites, futurs retraites ou jeunes enseignants 

Pour répondre à vos questions sur les retraites, faire le point sur les mesures actuelles, droits à pension, avenir des retraites, choix professionnels ou person-nels et conséquences sur les re-traites pour les plus jeunes…

Réunion d’information sur les retraites, avec Eric Pédeboscq, Délégué national,

Mercredi 10 mars 2010 à 14 h 00, Bourse du Travail, 3, rue du Château d’Eau - Paris 10e, salle Louise Michel.

Vous pouvez vous inscrire dès à présent en téléphonant au 01 44 52 82 00, ou en retournant le coupon réponse à Jacques Ferri, SE-UnSa – 69, rue du Faubourg St-Martin – 75010 Paris

Nom. .…… .…… .…… Prénom .…… .……

participera à la réunion d’information sur les retraites le 10.03.2010 à 14h00, à la Bourse du Travail.

Indiquez la ou les questions que vous souhaiteriez poser :

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Un film, un débat

LIBERTÉle dernier film de Tony Gatlifavec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze et James Thiérrée

En partenariat avec l’agence APC, le SE-Unsa de Paris vous invite à l’avant-première / débat du film

Maire d’un village situé en zone occupée pendant la seconde

guerre mondiale, Théodore re-cueille P’tit Claude, neuf ans, or-phelin.L’institutrice, Lise Lundi, fait la connaissance des gitans installés au village le temps des vendanges. Humaniste et républicaine convaincue, elle les convainc, non sans mal, de scolariser leurs en-fants. Parmi eux, Taloche, grand bohémien de trente ans à l’âme d’enfant, pour qui P’tit Claude se prend d’amitié.La pression de Vichy va alors s’intensifier. D’abord interdits de circulation, les gitans sont finalement parqués dans des camps d’internement. Emus par leur sort, Théodore et Lise vont se battre leur libération.

Un hymne à la tolérance et un hommage à l’école inspirés de personnages réels (véritables «Justes», Théodore était no-taire et Lise Lundi, institutrice et résistante, fut arrêtée et déportée) qui comble un véri-table «trou noir» de l’Histoire sur cet épisode dont l’existence n’est contes-tée par personne.

Avant-première le jeudi 18 février 2010 à 20h à l’UGC Ciné Cité Bercy (2, cour Saint-Emilion - 75 012 Paris)

suivie d’une rencontre/débat avec Tony Gatlif, réalisateur du film et d’Henriette Asséo, historienne et auteur de la préface du livre « Les Tsiganes en France. Un sort à part 1939-1946 » qui vient de sortir (Ed. Perrin - Octobre 2009).

Pour vous y inscrire (dans la limite de deux places par inscription), par mail à [email protected] ou par téléphone à 01 44 52 82 00

Récompenses obtenues• Au Festival des Films du Monde 2009 de Montréal, le film a remporté le Grand Prix des Amériques, le Prix du film le plus popu-laire et la Mention du Jury œcuménique.

• Aux 22èmes Rencontres cinématogra-phiques de Cannes, il a obtenu le Grand Prix du Jury et le Prix du public.

• Prix du public au 20ème Festival internatio-nal du Film d’Histoire de Peyssac

Sortie le 24 février 2010