9
L’enseignement de l’histoire des arts s’inscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité obligatoire, débute à l’école primaire (cycle 3 notamment), se poursuit au collège. Celle de son prolongement au lycée (LP/LGT). Inspection pédagogique Régionale d’Histoire-Géographie Académie de Besançon (mars 2011)

Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

L’enseignement de l’histoire des arts s’inscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité obligatoire, débute à l’école primaire (cycle 3 notamment), se poursuit au collège. Celle de son prolongement au lycée (LP/LGT).

Inspection pédagogique Régionale d’Histoire-GéographieAcadémie de Besançon (mars 2011)

Page 2: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Enseigner l’histoire des arts, c’est revenir plus que jamais à l’être humain, aux sociétés humaines et à leurs rapports au monde.

L’histoire des arts convoque plusieurs disciplines et permet aux élèves de se frotter à la complexité et de développer des compétences qui concourent à l’acquisition de la culture humaniste (Cf. Préambule de l’Arrêté du 9 juillet 2008). Ce qui est visé, c’est de donner des repères et des références aux élèves afin de les conduire à l’autonomie pour appréhender l’art et s’enrichir, pour se construire une culture personnelle.

Elle contribue aussi fortement à former le citoyen, en amenant l’élève à considérer ses rapports à l’autre et aux autres, ici et ailleurs, tout comme à éveiller son esprit critique.

Page 3: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

De coordonner les disciplines en histoire des arts.

De connaître les programmes des disciplines impliquées régulièrement en histoire des arts.

D’établir pour chaque niveau de classe et sur l’ensemble de la scolarité au collège, un parcours pour aborder l’histoire des arts avec les élèves, en lien avec les programmes d’histoire et les programmes des autres disciplines.

De penser que le travail en histoire des arts peut se faire au fil du cours, en écho avec ce qui est étudié dans une ou deux autres disciplines et que, pour chaque niveau de classe, le professeur d’histoire-géographie peut monter avec quelques collègues d’autres disciplines un ou deux projets un peu plus conséquents sans pour autant être considérables et envahissants.

De faire des synthèses régulières dans les différentes disciplines et à en garder trace.

Page 4: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Ne pas confondre enseignement de l’histoire des arts et éducation artistique et culturelle même si le 1er contribue au 2nd. Tout n’est pas dans tout. L’histoire des arts a un objet particulier : les arts. Les arts ont des noms. Il faut que les élèves sachent les nommer de façon claire (exemple : une sculpture est avant tout une sculpture avant de se rattacher aux arts visuels).

Il est important d’appréhender les œuvres dans leur langage propre. Ce qui suppose l’acquisition d’un vocabulaire à enrichir progressivement.

Nécessité d’outiller les élèves pour qu’ils acquièrent des connaissances, des capacités nouvelles et développent des attitudes sensibles et intellectuelles.

Page 5: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Offrir aux élèves des entrées multiples.

Croiser des arts, des œuvres de natures différentes permettant de mieux comprendre des époques, des espaces et des territoires.

Amener les élèves à fréquenter des œuvres, des artistes et leurs démarches ; les conduire à un perpétuel enrichissement. Celui-ci n’est possible que grâce à la mise en réseau qui permet de rapprocher, d’associer, de comparer, d’opposer etc. La confrontation d’objets artistiques révèle beaucoup plus que ne peut le faire l'analyse d'un seul, comme le rappelle l’historien Paul Veyne (Cf. citation dans la partie « commentaire »). Cette démarche comparative est donc essentielle mais difficile pour les élèves et nécessite un accompagnement reposant sur des critères précis.

Page 6: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

La perception, comme les pratiques artistiques mises en œuvre dans le cadre des enseignements artistiques, est essentielle et permet d’accéder aux interrogations. La perception n’est pas réservée à une discipline particulière.

Penser qu’au-delà de l’usage et de la signification, il faut réfléchir sur les œuvres. La sensibilité : est le premier moyen d’appréhension des œuvres. Il faut habituer les élèves, dans toutes les disciplines à voir, écouter, sentir, goûter.

L’art est vivant.

Page 7: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Ainsi l’histoire est ici convoquée ; ce ne sont pas les œuvres qui servent de documents aux historiens. Ceci ne doit cependant pas priver les professeurs d’expliquer en quoi, en histoire cette fois, la connaissance d’une œuvre, d’un mouvement artistique, renforce la connaissance d’une époque.

Les choix des sujets en histoire des arts, clairement définis, sont en

lien avec les chapitres d’histoire suivant des programmations arrêtées par les professeurs. Pour autant, rien n’interdit les incursions dans différentes époques, les résonances d’une époque à l’autre, la mise en écho du plus ancien avec le contemporain.

A aucun moment, il ne faut vouloir tout embrasser de façon exhaustive.

Enfin, tout ce qui contribue à appréhender puis à analyser une ou des œuvres ne se déroule pas dans un ordre immuable ; il y a des entrecroisements permanents.

Page 8: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Puis il est nécessaire pour les élèves, de construire des jalons d’analyse (exemples : critères de

formes, techniques), La technique n’est pas première. Elle n’est pas signifiante en elle-même et ne doit être envisagée qu’au service de la compréhension des œuvres.

mais aussi d’accéder, de façon simple et modeste, grâce à l’histoire : aux usages des œuvres et aux évolutions de ces usages, à la signification des œuvres dans différentes dimensions

(exemples : rôle du commanditaire ; contexte économique, politique, social, technique ; influences culturelles…) à l’époque de leur création. L’échange et la confrontation de points de vue (points de vue des élèves, points de vue du professeur, points de vue d’artistes, de contemporains des artistes) prennent alors tout leur sens. En 4e, on peut ici parfaitement réaliser ce travail sur la statue de la Liberté, les tableaux des impressionnistes ou encore la Tour Eiffel.

Page 9: Lenseignement de lhistoire des arts sinscrit dans un cursus long. Il faut le placer dans une double perspective : Celle qui, dans le cadre de la scolarité

Suivre l’itinéraire de J. L David montre qu’à la fois c’est un homme en lien avec son temps, le temps du politique, mais aussi un artiste qui s’inscrit dans d’autres temporalités artistiques (voir diaporama « itinéraire David »).Un mouvement, une expression artistique, est toujours en continuité et en rupture, notions très complexes et souvent fragiles, vite remises en cause.

Ce serait un contresens de penser que tout est inscrit dans une évolution linéaire et bien ordonnée. En art, comme en histoire, les facteurs sont multiples, et l’inattendu, le hasard et la contingence ne sont jamais très loin.

Chaque artiste donne sa vision du monde avec des intentions qui lui sont propres et dont nous ne connaîtrons pas tout. Il ne fait cependant pas abstraction du passé, de ses filiations, de ses références. Contre l’idée reçue du génie de l’artiste qui pourrait créer sans effort, il faut montrer aux élèves qu’il travaille, cherche, tâtonne, ébauche, essaie, rature, déchire, remet sur le métier, etc. Les carnets de croquis, les manuscrits d’écrivains, les brouillons divers donnent à comprendre les recherches et travaux des artistes.