Upload
nguyenkhue
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Les actions mises en oeuvre en direction des
TPE en Belgique
Journées Santé Travail du CISME, Paris, 18 et 19 octobre 2016
Dr Marc Borguet
Médecin directeur Provikmo Sud Sepp Asbl
Spécialiste en Médecine du travail
Médecin hygiéniste- Toxicologie
Vice Président UPCP
Vice Président APBMT
Contexte institutionnel et réglementaire
• Le service interne pour la prévention et pour la protection au travail
(SIPPT)
Les employeurs sont classés en 4 groupes selon:
Le nombre de travailleurs occupés
La nature des risques rencontrés
Les 4 groupes
2
3
1
à
19
20
à
49
50
à
99
100
à
199
200
à
499
500
à
1000
>1000
R
i
s
q
u
e
s
t
r
è
s
l
o
u
r
d
s
- Industrie des combustibles nucléaires
- Cokeries
- Industrie du raffinage du pétrole
- Fabrication de produits chimiques de base
- Industrie pétrochimique et carbochimique
- Fabrication d'autres produits chimiques principalement destinés
à l'industrie et à l'agriculture D
AR
i
s
q
u
e
s
l
o
u
r
d
s
- Production et distribution d'énergie électrique, de gaz, de vapeur
et d'eau chaude
- Production et première transformation de métaux
- Production de pierre, ciment, béton, poterie, verre et autres
- Industrie chimique ( à l'exception des "risques très lourds")
- Production de fibres artificielles et synthétiques
- Fabrication d'ouvrages en métaux
- Construction de machines et de matériel mécanique
- Construction d'automobiles et de pièces détachées
- Construction d'autre matériel de transport
- Industrie du bois et du meuble en bois
- Bâtiment et génie civil
- Industrie de transformation de la viande
- Soins de santé humaine
- Transport et stockage
D B
R
i
s
q
u
e
s
l
é
g
e
r
s
- Industrie de captage, d'épuration et de distribution d'eau
- Industries transformatrices des métaux, mécanique de précision
et industrie optique (à l'exception des "risques lourds"
- Autres industries manufacturières
D C
Nombre de travailleurs ou y assimilés
Autres entreprises
NATURE DE L'ENTREPRISE
Tout employeur doit mettre en place un seul SIPPT au sein duquel le
niveau de qualification de son conseiller en prévention est fixé en
fonction du groupe auquel appartient l’entreprise
Conseiller en prévention niveau 1 – groupe A
Conseiller en prévention niveau 2 – groupe B et C+
Conseiller en prévention niveau 3 – groupe C- et D
Dans toutes les TPE, reprises en groupe D (< 20 travailleurs), la fonction
de conseiller en prévention est exercée par :
Une personne désignée par l’employeur
L’employeur lui-même
4
Contexte institutionnel et réglementaire
• Le service externe pour la prévention et pour la protection au travail (SEPPT)
La totalité des TPE sont obligatoirement affiliées à un service externe pour la
prévention et pour la protection au travail
Les SEPPTs
Sont créés par un groupement d’employeurs et exclusivement sous la forme d’une
association sans but lucratif
Se divisent en deux sections :
Section de surveillance de santé regroupant les médecins du travail et le
personnel paramédical
Section chargée de la gestion des risques organisée autour de quatre domaines
de compétence
o Sécurité : conseiller en prévention niveau 1 et niveau 2
o Ergonomie : conseiller en prévention ergonome
o Hygiène industrielle : conseiller en prévention hygiéniste
o Risques psychosociaux : conseiller en prévention aspects psychosociaux
5
Contexte institutionnel et réglementaire
Les SEPPTs Sont soumis
À un double agrément fédéral et communautaire/régional ainsi qu’à uneexigence préalable de certification iso 9001
Au contrôle d’un comité d’avis constitué sur une base paritaire :employeurs, syndicats et un représentant du service public fédéral Emploiet Travail
Étendent géographiquement leur compétence à l’ensemble duterritoire national, à toute taille d’entreprise et à tout secteurd’activité
Sont régulièrement mis en concurrence en dépit d’une forme despécialisation fondée sur une compétence territoriale ou sectoriellerenforcée, des proximités politiques, ou confessionnelles
6
Contexte institutionnel et réglementaire
Le nombre de SEPPT s’est considérablement réduit d’une petite
centaine en 2000 à une dizaine, 15 ans plus tard dans un
mouvement de concentration des activités de prévention
répondant à
Une volonté politique
Des contraintes administratives et linguistiques
Une préférence des entreprises multisièges pour un interlocuteur
unique
7
Contexte institutionnel et réglementaire
Quelques freins à l’exercice de prévention en TPE
• Sous-activité éventuelle des SEPPT dans les TPE améliore leurs résultats
comptables
• Les grandes entreprises expriment plus fermement leurs exigences vis-
à-vis de leur SEPPT et sont davantage en capacité de les défendre
• Les difficultés rencontrées dans le recrutement des conseillers en
prévention qualifiés se répercutent d’abord sur les TPE
• Le taux de rotation des entreprises et des relations de travail
éphémères rendent l’exercice de prévention difficile
• L’intérêt des conseillers en prévention se reporte plus
systématiquement sur les grandes entreprises industrielles
8
Quelques freins à l’exercice de prévention en TPE
• Les contraintes de gestion administrative et de communication
accrues
• L’élévation du seuil de risque accepté et du seuil de risque jugé
acceptable
• Les entreprises réfractaires aux messages de prévention complexes
et aux analyses faisant état de risques stochastiques
• La confusion régulière entre inspection, contrôle et mission
d’accompagnement ou de conseil assumée par un SEPPT.
9
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
• Réforme de la surveillance de santé
Suppression des examens de santé périodiques pour les travailleurs
affectés à un poste de travail sur écran
Périodicité non plus annuelle, mais trisannuelle des examens de santé
périodiques pour les travailleurs en contact direct avec les denrées
alimentaires
Obligation d’analyse des risques et de formation des travailleurs centrée
respectivement sur l’ergonomie et l’hygiène
Enjeux :
Privilégier l’exercice de prévention primaire et le contact direct avecl’entreprise
Dégager des ressources médicales afin d’assumer les examens non périodiquesattendus par l’entreprise ou sollicités par les salariés
10
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
• Réforme de la tarification
En vigueur depuis le 1er janvier 2016
Coût fondé sur :
Effectif x groupe tarifaire 1 à 5
(accès électronique 40 € à 112 €
à la banque carrefour lié au niveau de risque (code NACE~= code NAF/APE)
de sécurité sociale, BCSS) (nomenclature européenne des activités
économiques)
Deux systèmes:
Présence d’un conseiller en prévention susceptible de participer à lahiérarchisation des objectifs sécurité-santé
Budget de prévention constitué d’unité de prévention permettant definancer des missions obligatoires ou facultatives. Autorise davantage deflexibilité.
Concerne toutes les grandes entreprises
11
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
Absence de conseiller en prévention niv 1 ou 2 susceptible de participer à lahiérarchisation des objectifs sécurité-santé
Forfait de prévention couvrant 12 missions obligatoirement prises encharge par le SEPPT.
Concerne toutes les TPE
Abattement du coût du forfait de prévention de 15% pour les TPE occupantmoins de 5 salariés
12
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
Douze missions obligatoires couvertes par le forfait de prévention
Analyse des risques. Sa mise en oeuvre et sa mise à jour
Propositions de mesures de prévention
Pratique des examens de santé
Accès au dossier de santé
Analyse des risques centrée sur les contraintes ergonomiques liées au
travail sur écran de visualisation
Analyse des risques et formation du personnel centrée sur l’hygiène lors
du contact direct avec les denrées alimentaires
13
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
Douze missions obligatoires couvertes par le forfait de prévention
Assistance au comité de prévention et de protection
Mise en oeuvre des visites des lieux du travail et pratique des examens de
poste de travail
Délivrance d’un avis stratégique motivé privilégiant une approche
sectorielle
Tenue en ligne d’un inventaire des prestations réalisées
Assistance suite à un accident du travail grave : enquête et proposition
de mesures conservatoires
Traitement des demandes individuelles informelles d’intervention
psychosociale.
14
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
Impact attendu
Réduction des coûts pour les TPE
Définition plus précise des missions devant obligatoirement être
supportées par le SEPPT
Incitant financier à la réduction du nombre des accidents du travail
graves et des faits de violence au travail prolongés par des demandes
formelles d’interventions psychosociales
Réduction des examens de santé périodique au profit de pratiques de
prévention primaire
15
Réforme de la surveillance de santé et réforme tarifaire
Impact attendu Promotion de la pluridisciplinarité
“Se réunir est un début, rester ensemble est unprogrès et travailler ensemble est une réussite”
Introduction de logiques de maintien dans l’emploi et/ou de réintégration
Affectation des ressources médicales aux travailleurs en souffrance ouexposés à des risques majeurs
Promotion de l’analyse des risques et du principe de hiérarchisation despriorités de prévention sécurité-santé
16
Actions mises en oeuvre par le service public fédéral Emploi et Travail
Campagnes nationales articulées sur:
Risques ex : agents chimiques, agents cancérogènes, chrome
hexavalent, risques psychosociaux
Populations ex : travailleurs âgés
Secteurs ex : action des SEPPT dans les PME appartenant à des
secteurs à risques, travaux exécutés en voirie, services aux
personnes, la construction et les accidents de travail
graves, les milieux de soins et les accidents d’exposition au
sang
Pathologies ex : troubles musculosquelettiques
17
Actions mises en oeuvre par le service public fédéral Emploi et Travail
Campagnes nationales développées à travers:
Supports de sensibilisation et d’information
Outils méthodologiques
Contrôles renforcés
Colloques à destination des conseillers en prévention des SIPPT et des
SEPPT
18
Actions préparées ou mise en oeuvre à l’initiative des SEPPTs
Mise en place de groupes projets dans certains SEPPTs
Quelques constats:
Gestion administrative complexe
Modes de communication aspécifiques
Contenu des interventions aléatoire
Supports d’information peu adaptés
Outils méthodologiques inappropriés
Investigations pluridisciplinaires peu pratiquées
Traçabilité des expositions lacunaire
19
Actions préparées ou mise en oeuvre à l’initiative des SEPPTs
Quelques attentes:
Soutien et réactivité en situation de contrainte et de crise
>< planification essentiellement fondée sur des considérations
réglementaires
Relation de prévention personnalisée avec un chef d’entreprise
>< pratique normalisée des visites de lieu du travail en TPE
Concertation avec l’employeur préalable à la décision médicale
>< décision finalisée avec le salarié puis communiquée à l’employeur
20
Actions préparées ou mise en oeuvre à l’initiative des SEPPTs
Quelques attentes: Documents rapidement transmis, aisément compréhensibles, suggérant des
améliorations
>< temps de rédaction élevé, faible lisibilité, complexité des rapports de visite des lieux du travail énumérant surtout des manquements
“Ce qui est simple est souvent faux,
ce qui est compliqué est inutile”
Hiérarchisation des priorités de prévention
>< place prépondérante des rappels réglementaire
Mission d’accompagnement comprise par des employeurs responsables
>< exercice d’une forme de contrôle assimilé erronément aux missions des services d’inspection
21
Actions préparées ou mise en oeuvre à l’initiative des SEPPTs
Actions en cours
Encourager la concertation préalable à la décision médicale
conformément au cadre réglementaire
Généraliser la communication électronique des formulaires d’évaluation
de santé et leur signature électronique dans le cadre du recours au
dossier de santé informatisé
Préparer la mise en oeuvre des politiques de réintégration des salariés en
incapacité de travail excédant 2 mois
Nombre de salariés en incapacité temporaire totale de travail ou en invaliditéexcédant le nombre de chômeurs
Algorythme prédictif de la capacité à réintégrer un travailleur mis à l’étude
Nombre réduit de facteurs prédictifs objectifs et mise en équation illusoire
Facteurs motivationnels et soutien social déterminants
Enjeu majeur de communication entre professionnels de santé
22
“ Le courage de changer ce qu’il est possible de changer, la force de
supporter ce qu’il est impossible de changer et surtout l’intelligence
pour discerner l’un de l’autre”
23
Actions préparées ou mise en oeuvre à l’initiative des SEPPTs
Actions en cours Visites et rapports de visites des lieux du travail
Substituer à la logique de rappel de textes réglementaires ou normatifs celle d’unaccompagnement dans la définition des priorités de prévention
“Du pouvoir souverain ou pouvoir pastoral”
Accroître la lisibilité des rapports établis par les conseillers en prévention en substituantnotamment des images au texte :
“ Du texte à l’image”
Accélérer la transmission des documents rédigés par le conseiller en prévention
“Du papier au numérique”
Optimaliser les prestations dans un contexte d’indigence des ressources médico-techniques disponibles :
o Lors de la réalisation de la visite par le recours à des supports mnémoniquessectoriels :
“De l’accessoire à l’essentiel”
o Lors de la rédaction du rapport de visite en fuyant longueurs etdéveloppements superflus :
“De l’exhaustif au synthétique”
24
Conclusions
Les projets en cours s’articulant autour des TPE déclinent les enjeux
suivants
Personnaliser la mission de conseil
Se concerter plus régulièrement
Accompagner et responsabiliser plutôt que contraindre
Simplifier autant que possible
Communiquer plus rapidement
Se préparer aux plans de réintégration
Enregistrer plus systématiquement avis rendus et expositions relevées
25
“ Parler est un besoin
… Ecouter est un art”
26