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LES CAHIERS DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION À SCIENCES PO AIX Communiquer et informer en temps réel : limites d’une pratique p.3 “Albert Camus journaliste” à l’IEP p.4 UNE GRANDE ÉCOLE EN PROVENCE INSTITUT D’ÉTUDES POLITIQUES D’AIX-EN-PROVENCE Du nouveau pour les masters II communication et journalisme p.6 Albert Londres , oui, mais encore... p.8

Les Cahiers de l'InfoCom

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Les Cahiers de l'InfoCom - a short issue about the new Sciences Po Aix's master, Information and Communication

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L E S C A H I E R S D E L’ I N F O R M AT I O N E T D E L A C O M M U N I C AT I O N À S C I E N C E S P O A I X

Communiquer et informer en temps réel : limites d’une pratique p.3

“Albert Camus journaliste” à l’IEP p.4

U N E G R A N D E É C O L E E N P R O V E N C EINSTITUT D’ÉTUDES POLITIQUES D’AIX-EN-PROVENCE

Du nouveau pour les masters II communication et journalisme p.6Albert Londres , oui, mais encore... p.8

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EditorialLe savoir et le dire

La planète info comme elle vaUne chronique animée par Hervé Nedelec

Sciences Po Aix a toujours été très attachée à connecter ses enseignements avec le monde, le temps, la société, dans lesquels cette grande école du Sud est immergée. Nous avons la chance de compter dans nos rangs des enseignants, des chercheurs, des professionnels qui encadrent solidement les cursus de nos étudiants. Ils leur apportent cette nécessaire alchimie qu’il faut réaliser pour entrer, comme on le dit encore, dans la vie active : un savoir construit et maîtrisé et une approche pragmatique et prospective des espaces professionnels qui s’ouvrent au bout d’un cursus. Nous avons ainsi imposé notre marque de fabrique, oserais-je dire, à préparer un certain

nombre de nos étudiants à intégrer la haute administration, la magistrature ou encore la gestion des territoires. Mais notre établissement s’est engagé à aider ses étudiants à intégrer un panel exhaustif de sphères d’activité. Les entreprises privées ou publiques, les défis à l’international, les ONG aussi. Les anciens de Sciences Po Aix y brillent souvent, y prospèrent aussi, y trouvent toujours l’aboutissement heureux d’un parcours universitaire accompli. C’est dans cet esprit que je me suis attaché récemment à donner une nouvelle dynamique à la section infocom que d’aucuns ont, par le passé, sous-estimé. Pour les étudiants titulaires d’un ou deux masters (communication

et journalisme), les défis sont pourtant infinis. Les métiers de l’information vont se développer dans un espace exponentiel, ouvert par la révolution numérique. Les communicants ont eux à investir bien des secteurs même s’ils n’en mesurent pas encore tout le périmètre. 2012 sera donc pour cette section infocom un tournant décisif et, avec l’expertise des universitaires et des professionnels, le gage d’horizons prometteurs pour les étudiants.

Alors une dame s’est prise les pieds – les pouces dirait Michel Serres – dans le tapis rouge de la vie politique française. Concédons qu’en effet, il y eut buzz (le mot est obligé) à partir de ce tweet de la compagne du président François Hollande. On passera sur l’impitoyable sous-entendu de ce feuilleton politico-sentimental et la cruauté de l’univers qu’il révèle, pour s’attacher à décortiquer de près cette nouvelle forme de communication. Il faudrait donc admettre que quelques mots font l’Histoire, que 170 signes valent un signal fort, qu’une pulsion fait impulsion. Et nous devrions réviser nos principes journalistiques à l’aune de cette nouvelle donne : l’urgent vaudrait la dépêche, le titre gommerait l’article, l’étincelle de la

nouvelle ferait le feu de l’information. A décrypter partie de ce monde envahi par des nouvelles technologies de la communication, à faire l’inventaire de quelques pics médiatiques récents, à regarder de près les comportements de certains internautes compulsifs, on pourrait s’inquiéter du devenir de cette planète médiatique accélérant sa course, réduisant son espace d’expression, ne donnant plus du temps au temps. Pour autant de belles résistances s’inscrivent dans ce maelström inquiétant. Des revues s’imposent – nous pensons entre autres à XXI – avec des traversées informatives au long cours. Des reporters s’entêtent à aller chercher de par le monde des nouvelles au plus près des événements planétaires, parfois

telluriques. Des plumes avisées continuent à décortiquer, analyser, expliquer chaque mouvement des sociétés qui forment le grand puzzle de l’humanité. Le barnum dérisoire de quelques pressés de la gâchette numérique, ne doit pas masquer le travail de fourmi de ceux qui ont choisi le métier d’informer. Ils peuvent aujourd’hui grâce à ces mêmes technologies qui font le tweet, mais pas forcément l’information, multiplier les angles, illustrer par l’image et le son, proposer des mises en perspective. C’est ce progrès et cette liberté-là que les journalistes doivent revendiquer.

Professeur Christian DUVAL

Directeur de Sciences Po Aix et

directeur de publication

Hervé NedelecResponsable du Master II

Information et communication

Directeur de publication : Christian DuvalRédacteurs : Christian Duval, Hervé Nédelec, Guillaume de KergalCoordination : Antoine Carmona, Noëlline Souris, Gaëlle FabreMise en page et couverture : Pauline FebveyArchives photos : Gaëlle Fabre

25 rue Gaston de Saporta13625 Aix-en-Provence Cedex 1www.sciencespo-aix.fr

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Communiquer et informer en temps réel : limites d’une pratique

« Paris à la seconde », la nouvelle application mobile gratuite est disponible sur Iphone et Androïd. Elle vous permet d’être tenu informés en temps réel de tout ce qui se passe à Paris. » Le site de la mairie de Paris n’a pas échappé aux effets de mode, même si à regarder le sommaire qui s’affiche sur nos ordinateurs, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

La fameuse « information en temps réel » n’occupe, dans le flot d’informations livrées par la mairie de Paris, qu’une place infime. En revanche il est patent que ce besoin d’être informé voire de communiquer dans l’immédiateté, est installé durablement dans les comportements des récepteurs de l’information, les diffuseurs s’étant approprié la pratique depuis deux décennies. On devra donc prendre en compte que « l’alerte info » est installée dans le quotidien de quasiment chaque utilisateur de portable, qu’il la relaye, la commente voire l’enrichit. Il en va ainsi des révolutions Arabes aux occupations d’entreprise, en passant par les résultats sportifs. Pour autant, il serait hasardeux de faire l’économie de l’analyse des contenus ainsi diffusés, la cyber-démocratie restant à inventer dans ses principes, ses règles, sa déontologie.

La valeur d’usage longtemps considérée comme une des rentes de situation de la presse papier est par ailleurs présente dans cette société informée « à la seconde ». Les « services » sont installés sur la toile, aussi facilement accessibles que les données d’un GPS dans un véhicule en mouvement. L’espace marchand a pris, on s’en serait douté, une longueur d’avance dans ce monde dématérialisé, où les modèles économiques ne sont pas encore stabilisés.Il n’est donc plus « urgent d’attendre » pour intégrer cette pratique éditoriale au savoir-faire des métiers de l’information comme ceux de la communication.

On se souvient ainsi que le traitement de l’information en temps réel lors de la première « Guerre du golfe » fut vilipendé, tant les acteurs présents sur les plateaux de télévision dépassèrent les caricatures qu’ils inspirèrent. Les années 80 avaient, il est vrai, enfanté dans un beau désordre des radios libres puis des bouquets satellitaires. Silvio Berlusconi pointait même le bout de son menton lifté, avec La Cinq, où l’info-paillette ne laissait que peu de place à une actualité pensée, attestée, balisée. Qu’importe, on décrivit Bagdad couchée sous ses ruines à la manière de

Dresde naguère, alors que, les armes déposées, l’évidence des « frappes chirurgicales » s’imposa au regard des objectifs revenus sur les rives de l’Euphrate. Quasiment un quart de siècle après, une étude comparative des premiers commentaires en direct – en temps réel – des soubresauts « révolutionnaires » du Caire, de Tunis ou de Tripoli avec quelques mois plus tard, leurs conséquences politiques avérées (omnipotence des partis islamistes) rappelle cruellement combien la pratique de l’information immédiate peut conduire au contresens. L’instant ne fait pas l’Histoire.

Les enjeux et les défis sont donc considérables pour ceux qui auront mission d’informer ou de communiquer dans un monde résolument globalisé, où le temps comme les distances sont considérablement réduits.

Il faudra maîtriser les outils nombreux et performants de l’information et de la communication, y apporter des contenus de qualité, mesurer les limites d’une pratique à risques, ouvrir un débat nécessaire sur le village global de l’info-communication. C’est par ses exigences que passeront ces métiers d’avenir.HN

Responsable du Master II Information et communication

Depuis la fin des années 80 l’expression a fait chorus dans les médias particulièrement ceux de l’audio-visuel. « L’info en temps réel ». Les nouvelles technologies s’en sont saisies comme d un argument publicitaire. Que cache la forêt de l’immédiateté ?

La cyber révolution ne fait pas forcément l’Histoire.

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“Albert Camus journaliste” à l’IEP

Recalé pour une question de santé – il est tuberculeux – à l’agrégation de philosophie, Albert Camus va « entrer » en journalisme avec un appétit et une pugnacité admirables. Il écrit à la première personne, ce qui ne se fait plus aujourd’hui que rarement, et trempe sa plume dans le réel qu’il approche au plus près et qu’il éclaire de son esprit critique. Il est bien seul en ces temps lointains à dire ce que personne ne veut ou ne peut entendre. Alger Républicain accueillera donc son apprentissage en journalisme. Reporter, il ne choisira pas la facilité en revisitant des affaires ou en investiguant sur des réalités que la presse bien pensante de l’époque ignore ou falsifie.

Ainsi avec « l’affaire Hodent » il démontrera qu’un commis de ferme est innocent du vol dont l’accuse un richissime colon. L’innocence du musulman El Okby, inculpé d’assassinat sur ordre des gouvernants, sera prouvée par ses articles. Il s’insurgera encore contre le pouvoir pénitentiaire français avec son récit des conditions de transport des forçats français (L’affaire de la Marinière).

Un journaliste engagéSi la formule de « journalisme engagé » a un sens, c’est incontestablement Camus qui lui donne ses lettres de noblesse. Particulièrement dans son grand reportage « Enquête en Kabylie » qui n’a pas eu un retentissement contemporain notoire, mais qui s’inscrit désormais dans l’Histoire de l’Algérie française. Il démontrait qu’il n’était pas simplement un « historien de l’instant ». Et retrouvait un ton à la Zola pour interpeller le Gouvernement Général qui depuis son piédestal d’Alger ne voulait ni voir, ni entendre, ce qui

sera un des ferments de la guerre pour l’indépendance.

Camus écrit pourtant en 1939. “Il est méprisable de dire que le peuple Kabyle s’adapte à la misère. Il est méprisable de dire que ce peuple n’a pas les mêmes besoins que nous... Il est curieux de voir comment les qualités d’un peuple peuvent servir à justifier l’abaissement où on le tient et comment la frugalité proverbiale du paysan Kabyle est appelée à justifier la faim qui le ronge.” Et d’ajouter à la première personne, qu’il a personnellement vérifié chacune de ses informations « Je crois pouvoir affirmer que 50% au moins de la population se nourrissent d’herbes et de racines et attendent pour le reste la charité administrative. » Ou encore. « A Fort-National, les propriétaires Kabyles, qui n’ont rien à envier aux colons à cet égard, payent leurs ouvriers 6 à 7 francs ». Une précision d’apothicaire à disséquer encore aujourd’hui par les petits soldats du journalisme.

La justification du journalismeSciences Po Aix investira donc en 2012-2013 cette œuvre journalistique évidente autant que singulière. Les étudiants sont habitués aux formats de l’information contemporains où un fait chasse l’autre, où l’information est devenue un produit, où la « petite phrase » et le « bon client » nourrissent la course à l’audience. Ils découvriront chez Camus ce qui reste la justification du journalisme : le devoir de montrer, de dire, de s’émouvoir, de s’insurger. Ce métier-là – les récents événements dans les pays Arabes en attestent – est une exigence comme une nécessité. Lorsqu’on relit la lettre de

Camus à un militant algérien (1955), on peut sans difficulté l’adapter à d’autres dialogues possibles. Il écrit : « l’essentiel est de maintenir, si restreinte soit-elle, la place du dialogue encore possible (…) et pour cela il faut que chacun de nous prêche l’apaisement aux siens (…) Si vous autres, démocrates arabes, faillissez à votre tâche d’apaisement, notre action à nous, Français libéraux, sera d’avance vouée à l’échec. »

Camus bien évidemment ce sont encore les pages qu’il écrit dans Combat pendant la Résistance et après la Libération, ce sont ces chroniques dans l’Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber. Il aura passion pour ce métier autant qu’il y ressentira déception et désenchantement.

Camus a donné sa dernière conférence à l’Institut d’Etudes Françaises pour étudiants étrangers (hôtel Maynier d’Oppède) voisin de Sciencespo rue Saporta, avant de se tuer sur la route avec son ami Michel Gallimard (1960) . Ce sera avec émotion que nous le reverrons à travers exposition, conférence et publications à Aix. (1)

1 : Les Master I (section Infocom) encadrés par Marie-Sophie Doudet, maître de conférence spécialiste de Camus, Hervé Nedelec et Nicolas Bernard (journalistes) et Yves Le Floch (communicant) préparent pour 2013, dans le cadre des conférences de méthode, un événement autour d’Albert Camus Journaliste.

HNResponsable du Master II

Information et communication

L’œuvre littéraire et philosophique d’Albert Camus, dont on célébrera en 2013 le centenaire, est considérable. Le prix Nobel de Littérature aura marqué plusieurs générations en France et dans le monde. Nombreux aussi sont les journalistes qui se réfèrent à son exemple. Reporter, éditorialiste ou résistant, ce journalisme-là est un socle. « Camus journaliste » sera l’événement de 2013 à l’IEP d’Aix-en-Provence.

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« L’accident qui a tué Camus, je l’appelle scandale parce qu’il fait paraître au coeur du monde humain l’absurdité de nos exigences les plus profondes. Camus, à 20 ans, brusquement frappé d’un mal qui bouleversait sa vie, a découvert l’absurde, imbécile négation de l’homme. Il s’y est fait, il a pensé son insupportable condition, il s’est tiré d’affaire. Et l’on croirait pourtant que ses premières oeuvres seules disent la vérité de sa vie, puisque ce malade guéri est écrasé par une mort imprévisible et venue d’ailleurs. L’absurde, ce serait cette question que nul ne lui pose plus, qu’il ne pose plus à personne, ce silence qui n’est même plus un silence, qui n’est absolument plus rien. » 7 janvier 1960 Jean-Paul Sartre dans France-Observateur

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Du nouveau pour les masters II

PA R C O U R S J O U R N A L I S M E À L ’ I N T E R N AT I O N A L

UE 1 : Atelier « écrire pour être lu » : syntaxe, lexicologie, architecture d’un article, stratégie rédactionnelle - 3 crédits

UE 2 : Atelier : écriture d’agence de presse. La base de l’Information - 6 crédits

UE 3 : Atelier « les genres journalistiques » : le compte rendu et la synthèse le reportage et l’enquête, l’investigation. Méthodes et écritures - 6 crédits

UE 4 : LV1 : anglais, langue, culture et civilisation de l’interview à l’article de presse (Tronc commun avec le master Communication) - 3 crédits

UE 5 : Conception, réalisation, distribution d’un magazine international (Papier et Web) - 3 crédits

S E M E S T R E 1 S E M E S T R E 2

UE 6 : Statut des journalistes professionnels et organisation sociale des entreprises de presse (Obtention de la carte de presse, contrats, piges, société des rédacteurs…) - 6 crédits

UE 7 : Journalisme des crises internationales : methodologie, synopsis, économie et reportage - 3 crédits

UE 8 : Atelier : écriture radio-télé-web - 3 crédits

UE 9 : Atelier audio visuel et web : télévision, radio, pratique de l’Internet de Communication de Marseille - 3 crédits

UE 10 : Pratique radio - 3 crédits

UE 11 : Le journalisme Web - 6 crédits

UE 12 : Stage de 5 mois dans un (ou des) média, une (ou des) administration, institution, collectivité internationale, une (ou des) entreprise à vocation internationale - 18 crédits

Le journalisme à l’international :De la locale d’un journal de la presse quotidienne régionale, à la synthèse d’une publication spécialisée, en passant par le grand reportage radio ou télévisé, les techniques sur lesquelles s’appuie le traitement de l’information font appel aux mêmes principes intangibles. Rigueur dans la recherche des éléments constitutifs d’un travail journalistique, recherche d’une lisibilité efficiente dans le traitement des thèmes, souci de la mise en perspective des sujets abordés… En travaillant sur des thématiques internationales les étudiants œuvreront sur une partie importante des problématiques journalistiques : l’agence, le compte rendu, le reportage et l’investigation, le direct en télévision et en radio. Internet sera un de leurs supports. Ils auront aussi à préparer et à réaliser un magazine. La période de stage clôturera enfin cette année professionnalisante. Elle sera validée par un mémoire décrivant les missions et les entreprises d’accueil.

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communication et journalisme

PA R C O U R S C O M M U N I C AT I O N I N S T I T U T I O N N E L L E

S E M E S T R E 1 S E M E S T R E 2

UE 1 : La communication d’entreprise (Corporate, communication de crise, communication interne, financière, recrutement) Architecture d’une communication interne et externe d’entreprise - 6 crédits

UE 2 : LV1 : anglais, langue, culture et civilisation - 6 crédits

UE 3 : Stratégies de communication et de négociation à l’International. Médiation interculturelle - 3 crédits

UE 4 : Communication des services publics, et des collectivités territoriales et locales. L’usage de la parole publique, techniques et stratégie - 3 crédits

UE 5 : Communication politique - 6 crédits

UE 6 : Les outils du numérique. Web 2.0, Illustrator, Photoshop, Express, InDesign - 3 crédits

UE 7 : Les cadres juridiques de la communication (droit d’auteur, propriété intellectuelle, droit de l’image, droit de la publicité, règlementation sur Internet) - 3 crédits

UE 8 : L’email marketing, les réseaux sociaux, la conversion et les landing pages, SEO : l’optimisation pour les moteurs de recherche, Web analytics : comprendre et utiliser les outils statistiques, SEM : les campagnes de mots-clés, le mobile, les tablettes et les nouveaux écrans - 3 crédits

UE 9 : Analyse sémiologique des supports de publicité. Sociologie de la communication, décryptage de l’actualité de la communication et des médias - 3 crédits

UE 10 : Communication événementielle : sponsoring, mécénat, parrainage. Création d’un événement. La gestion de la relation presse (d’internet à la conférence de presse) - 6 créditsConceptualisation et réalisation d’un événementiel (en commun avec le Master 2 journalisme à l’international)

UE 11 : Stage en entreprise de 5 mois - 18 crédits

La communication politique et institutionnelle :Elle joue désormais un rôle prépondérant dans la vie politique, dans la bonne marche des institutions, et nous le revendiquons, puisque les connaissances acquises au cours de ce master II le permettent, dans la vie des entreprises publiques et privées. Le faire savoir est indispensable pour toute activité économique, sociale, politique. La démarche pédagogique doit permettre aux étudiants de maîtriser les techniques, de dominer les technologies, de connaître les différentes stratégies qui contribuent à la réussite d’une communication interne et externe. Le Master II associera à des cours théoriques des travaux dirigés qui donneront aux étudiants les pré-requis nécessaires avant le stage professionnel déterminant pour l’entrée dans la vie active.

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Albert Londres, oui, mais encore...Et si les nouvelles générations de journalistes relevaient le défi de l’informationIl y a, à la bibliothèque de La Méjane d’Aix, un petit trésor, le fonds Saint John-Perse. Ce poète diplomate qu’André Breton qualifiait de « surréaliste à distance » a laissé derrière lui quelques belles pages d’écriture et un gros cahier dans lequel il collectionnait des coupures de presse et particulièrement des faits divers tirés de la presse régionale. A les relire on retrouve le bonheur qu’il y trouvait. Des morceaux de bravoure, des tranches de vie, des parcelles de villes et de campagnes, tels que ces journaux s’en faisaient l’écho.

Dans les écoles de journalisme et dans la profession c’est pourtant Albert Londres et ses récits au long cours qui font référence, puisque un prix salue même, par le nom de cet illustre ancien, le travail – enquêtes ou grands reportages – de ces loups solitaires de l’information qui marquent les temps et les esprits.

Difficile du coup pour un localier de s’exfiltrer du spleen du

quotidien comme le décrivait si bien en un épatant petit livre Denis Tillinac (Spleen en Corrèze) et de briller sous les sunlights de la renommée. Surtout lorsque votre pitance informative se résume à un comité d’intérêt de quartier où l’on déplore l’absence du député maire, une assemblée générale de chasseurs où le quorum a été atteint, ou une cérémonie patriotique où les vivants sont moins nombreux que les morts des trois ou quatre guerres qu’on honore.

Et pourtant comme l’enseignait Pierre Lazareff, en pointant au hasard avec son typomètre une carte de Paris lorsque l’information était à marée basse, « là, il y a une info, trouvez-là !».

Julien Besançon un historique de France 3 disait pour sa part que « le grand reportage ce n’était pas forcément le match France-Suisse à Berne » mais quelque chose, quelque part à dénicher, décrypter, raconter près de soi. La vie au quotidien en quelque sorte.

On objectera que, quoiqu’on y fasse, l’information de proximité est condamnée. A cause de Facebook, Twitter et tous les champs de possibles qu’ouvrent à l’infini et en continu le Web.

Pourtant personne ne sait encore expliquer pourquoi telle histoire émeut, telle photo bouleverse, tel récit captive, telle cause mobilise. Bien sûr on connait quelques principes réputés intangibles dont se repaît le métier d’informer. Parmi ses lois de proximité la loi du mort kilométrique : « Cent enfants morts de faim au Bengladesh ne valent pas quatre accidentés de la route sur la nationale 7 ». Le mot est lâché, il s’agit donc de la « valeur » de l’information, sa qualité marchande, sa capacité à capter le chaland.

On devrait donc se résoudre à porter (son Prix Albert Londres est mérité) au sommet le travail d’un Benjamin Barthes racontant le tunnel de tous les dangers en Palestine, ce boyau infâme par où passe clandestinement des

produits de première nécessité et ne pas lire dans La Provence un excellent reportage de Sophie Manelli racontant des Roms vivant comme des rats sous l’autoroute Marseille-Aix ? Non les deux sont indispensables.

Les nouveaux supports et la dématérialisation de l’information ne vont pas dit-on inverser la tendance lourde qui s’est imposée depuis l’avènement des bouquets satellitaires puis de la révolution numérique. Ne serait-ce que parce que « la part de cerveau disponible », pour reprendre l’expression marchande d’un patron de TF1, s’est réduite.

Et si la réponse était apportée par ces nouvelles générations de journalistes qui ont la certitude que le métier d’informer ne s’use que lorsqu’on ne le fait pas ?

Guillaume de Kergal

Emblèmatique de la presse locale qui contient d’autres trésors.

Albert Londres, l’ancêtre, le modèle pour Josette Alia.