Les Contraintes Environnementales Du Monopole Postal Marocain

Les contraintes environnementales du monopole postal marocain : éléments d’une régulation - 1/375

INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES

CYCLE SUPERIEUR DE GESTION

Promotion 2005/2007

Les contraintes environnementales du monopole

postal marocain: éléments d’une régulation MEMOIRE PRESENTE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DU CYCLE SUPERIEUR DE GESTION

PAR M. Mohamed EL ACHHAB

JURY: Président: M. Bouzid AZZOUZI Directeur de la recherche Professeur à l’ISCAE

Suffragants: M.Lhassen HANNAOUI Professeur à l’ISCAE M.Zakaria ABOUDDAHAB Professeur à l’Université Mohammed V- Rabat M.Naser HAJJI ancien Ministre des Postes et Technologies de l’Information, Professeur à l’INPT Rabat M. Abderrahim BAKINE EL IDRISSI Directeur des Opérations Pôle Messagerie de Barid Al-Maghrib Rabat

Novembre 2007


Ce travail de recherche n’a jamais été traité auparavant. Il constitue la première

référence documentaire dans le domaine de la régulation postale au Maroc. Il se concentre sur

un certain nombre d’axes fondamentaux de régulation, dans l’optique de fournir au marché

postal marocain l’aide dont il a besoin pour structurer sa propre démarche de régulation et

contribuer ainsi à la mise en place de base de développement d’un cadre de référence

approprié pour l’instauration d’une politique claire et réaliste en matière de régulation du

marché postal marocain, son industrialisation, modernisation et adaptation aux changements

de son environnement national, international et technologique.

L’Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises (ISCAE)

n’entend donner ni approbation, ni improbation aux opinions émises dans le cadre de ce

mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

L’auteur de ce mémoire de fin d’étude présente ses excuses d’avance, pour d’éventuels

oublis, erreurs ou imperfections involontaires ; et s’engage à prendre en considération toutes

suggestions ou remarques pouvant perfectionner davantage ce travail scientifique.


Remerciements

Le présent travail a été réalisé sous la direction de M. Bouzid

AZZOUZI à que je lui adresse l’expression de mes gratitudes et de mes

vifs remerciements des efforts d’encadrement qu’il a fournit quant à la

réalisation de cette recherche.

Je présente aussi mes vifs remerciements à tous les membres de jury de leur

contribution à la soutenance de ce mémoire, notamment:

- Lhassen HANNAOUI

- Zakaria ABOU ADDAHAB

- Monsieur Naser HAJJI

- Abderrahim BAKINE EL IDRISSI

Je remercie également M.Rachid M’RABET, Directeur Général de l’ISCAE, et

l’ensemble de l’équipe pédagogique du Cycle Supérieur de Gestion pour tout ce qu’ils

ont fait pour nous inculquer une partie de leur savoir de la manière la plus agréable et

la plus complète possible.

J’exprime aussi mes remerciements à Barid Al Maghrib qui M’a pris en charge

pendant cette formation et en particulier son Directeur Général M.Anass ALAMI, et à

l’ensemble des cadres ayant répondu à notre questionnaire de sondage d’opinion pour

l’intérêt et le soutient qu’ils ont accordé à ce travail et à toute l’équipe dirigeante de

cette entreprise nationale, locomotive de développement économique et social.

L’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunication en la personne

de M.KHOUJA m’a accordé une bienveillance durant mon passage ; je le remercie

vivement de sa collaboration et compréhension.


Je dédie ce mémoire:

• A mon père, Idriss EL ACHHAB, à qui je dois tout ;

• A la mémoire de ma défunte mère, Rahma Jelloul ;

• A ma femme, Touria HIDA, pour son soutien et ses abnégations ;

• A mon fils Anass et ma fille Chaymae ;

• A tous mes amis du Cycle Supérieur de gestion /ISCAE ;

• A l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’ISCAE ;

• A tous mes amis et proches de la famille ;

• A toutes les personnes qui m’ont aidé directement ou

indirectement.

Dédicace


Plan sommaire

Introduction générale

1. Thématique : …………………………………….……………….16

2. Intérêts du thème …………………………...……………………17

3. Délimitation …………………………………………..………… 19

4. Problématique ……………………………………...…………… 20

5. Démarche ………………………………………………..……… 29

Première partie

Aspects généraux du monopole postal marocain

Chapitre1 : les aspects économiques et juridiques du monopole postal

Section 1 : Balisage conceptuel …………………..………………...33

1. Le monopole et la concurrence ……………..………… 35

2. Le monopole et enjeux du marché …………..………… 37

Section 2 : L’aspect juridique du monopole postal marocain …40

1. La réglementation régissant le monopole postal…….… 40

2. Etendue du monopole postal marocain ………….…….. 40

Chapitre 2 : Présentation des principales dimensions de la

problématique…………………………………….…...47

Section1 : Les dimensions de la problématique ……………….. 47


Section 2 : L’analyse systémique de la problématique ……...…49

1. Evaluation du statut actuel du monopole postal ….…….49

2. les incohérences liées au monopole postal….……….…..53

2.1. Les monopoles et le cœur de métier………….…….54

2.2. Une qualité insuffisant. …………………………….…..55

2.3. La messagerie : une part de marché en cœur

d’effritement à cause de l’acharnement de la concurrence. …55

2.4. Des charges d’intérêt général supportées sans

contrepartie……………………………………………..……… 57

Conclusion de la première partie……………………………57

Deuxième partie

Diagnostic stratégique de l’environnement

Chapitre1 : Les défis environnementaux de l’organisation publique

de la Poste Marocaine………………………………………………..…… P : 59

Section 1 : Diagnostic stratégique de l’environnement du marché

postal marocain ………………………………………………………….60

1. Les variables environnementales du marché postal marocain

………………………………………………………….……. ….60

2. les variables organisationnelles de la poste marocaine. …..63


Section 2 : Evaluation du monopole postal sous l’angle du service

universel ……………………………………………………………….… .. 65

1. Définition……………………………………………………. …65

2. Etendu du concept du service universel de la poste …...…….66

3. le service universel et les exigences de la réforme …….... … 69

4. Caractéristique du service universel postal ……………… … 72

5. Les obligations du service universel de la poste ……………..73

5.1. Accès…………………………………………….. …... 74

5.2. qualité……………………………………..……………75

5.3. Continuité……………..……………………..……...…75

5.4. Sécurité………………………………………………...76

6. Prix sociaux………………………….……………………… … 79

7. Appréciation de l’environnement général du monopole postal

(swot) …………………………………………………..………. 79

7.1. Appréciation de l’environnement interne (pestel). …80

7.2. Appréciation de l’environnement externe (swet). ….72

8. Service universel et régulation …………………...……….. ….81

9. Responsabilité du maintien du service universel …………... 87


10. Approche benchmark de régulation du service universel de

la poste ………………………………………………..…….. … 90

Section2 : Evaluation de l’environnement du réseau postal

marocain ……………………………………………………...……… … 97

1. Le réseau postal et les exigences de la clientèle

L’inadaptation du réseau a des méfaits sociaux et économiques :....... 98

2. Approche benchmark d’accessibilité au réseau postal … …102

3. L’aide à l’expansion de la culture ……………………… …..106

Section 3 : Diagnostique de l’environnement du marché postal

marocain à l’aube de la régulation …………………………...….. …107

1. La concurrence dans le marché postal ………………… ….. 108

2. La quelques indicateurs du marché …………………….. …111

3. Marché de la communication ……………………..……… …116

4. Les caractéristiques saillantes du marché postal international122

4.1. Présentation de quelques opérateurs postaux membres

de l’UPU………………………………………………………….. 122

4.2. Le marché international de la poste aux lettres…….124

4.3. Tarifs postaux………………….………………….. ….128

5. La mondialisation de l’économie et son impact sur le marché


postal………………………………………………...……….. 130

5.1. La libéralisation des marchés……….…………… . 123

5.2. Les menaces et opportunités de la technologie……134

5.3. La mouvance de régulation et de privatisation des

secteurs postaux………………………………………………. .. 138

6. Des contingences de structures en évolution continue… … 139

6.1. Les mutations de l’organisation postale à travers le

monde………………… P : 139

6.2. Déréglementation, restructuration et privatisation. .. 145

6.3. Approche Benchmark de l’évolution de l’organisation

postale……………………………………………………….. ……148

Conclusion de la deuxième partie……………..................157

Troisième partie

Eléments de la régulation d’ensemble proposée

Chapitre1 :_Les défis de l’environnement à relever par

l’opérateur historique…………………………………………… ……160

Section1 :_ Les adaptations d’ensemble…………..……………... 161

Section2 :_Définition de la stratégie de régulation

proposée……………………………………………………………… …168

1. Le positionnement stratégique de Barid Al-Maghrib …........169

1.1. La recherche de la position ………………………… 170.


1.2. Matrice BCG de l’avantage concurrentiel de Barid Al-

Maghrib ……………………………………………………………170

2. Le choix du positionnement …………………..…………. …..171

Chapitre2 :_Les éléments fondamentaux de la stratégie de

régulation …………………………………………………………. ……174

Section1 : Le système de régulation ……………………………….174

1. Détermination de mécanismes de contrôle …………… …...174

2. Détermination de l’opérateur ayant la charge du service

universel ……………………………………………….. …….175

3. Conditions et modalités d’exercice des activités ouvertes à la

concurrence …………………………………………..….. …. 177

4. Qualité de servie …………………………..……………… … 178

5. La part du marché ……………………………………………. 179

Section 2 : Les priorités de la planification stratégique…….. …. 181

1. L’étendue de la planification stratégique de régulation

proposée …………………………………………………… …181

2. Les domaines d’activités stratégiques (DAS) proposés .......182

Section 3 : Délimitation de la politique postale en matière

de régulation.…………………………………………………….199

1. Elaborer la réglementation spécifique pour la régulation du

secteur ………………………………….………………………201


1.1. Les principales orientations stratégiques de la loi

postale……………………………………………………………205

1.2. Vers l’élaboration d’un cadre juridique pour les

activités……………………………………………….……208

1.2.1. Les grands axes de réforme à prévoir dans la loi

postale……………………………………………...………208

1.2.2. Changement de statut actuel de Barid Al-Maghrib

en société Anonyme de droit privé…………..……………..213

1.2.3. Mettre en œuvre la réglementation……….......213

1.2.4. Adaptation de la législation aux évolutions future.

…………………………………….214

1.2.5. Définition des services postaux et classes de

services ………………………………………….………….220

1.2.6. Droits et obligations de la clientèle ………….222

2. Fonction du gouvernement en matière de développement du

marché postal ……………………………………….…….. …226

2.1. Animer le secteur pour l’industrialiser …..….. …..226

2.2. Ouverture contrôlée, mesurée et limitée du marché228

Section 4 : Stratégique de Barid Al-Maghrib en matière de

régulation du courrier et de la messagerie………………….…228

La stratégie du courrier messagerie…………….………………….. 229

1. Instauration du système de concessions ……………………237

2. Le financement du service universel ……………….. …..237


2.1. Modalités de financement du service universel …..239

2.2. Coûts du service universel………………...………..245

2.3. Financement spécial et sûreté………………..……..246

2.4. L’adaptation du réseau dans les territoires les plus

défavorisés……………………………….……………………………246

Section5 : Dispositions de renforcement de la régulation du

marché postal…………………………………………………………251

1. Assurer un contrôle indépendant affin de sauvegarder la

concurrence……………………………………………………………….257

2. Séparer les fonctions de régulateur et d’opérateur ………..……258

3. Déterminer les conditions d’exercices des activités ouvertes à la

concurrence……………………………………………………………….259

4. Assurer la séparation comptable des activités du service universel

et des activités concurrentielles…………………………………..261

5. Système de fixation des prix…………………..…………………262

6. Régime des concessions……………………………..…………...256

6.1. Conditions d’octroi de la concession ……...………267

6.2. Conditions de délivrance des licences (services

postaux concédés)…………………………………….……………...268

6.3. Champ d’application……………...………...............272

6.4. les obligations de rendre compte …………..............274

7. Les redevances ……………………………………………………275

8. Politique de dédouanement………………………….……………275


Section 6 : L’évaluation du sondage d’opinion……..…………276

1. Evaluation de l’enquête de terrain (sondage d’opinion)….…..276

Chapitre 3 : Les améliorations de régulation proposées………...…….280

Section 1 : Les fonctions de la régulation……………………..280

1. les éléments fondamentaux du système de régulation………..280

2. Le système de régulation postale proposée……………………281

3. Redéfinir les fonctions et les attributions du Département d’Etat

des postes et Technologies de l’information (DEPTI) ………….…..301

Section 2 : L’érection de l’agence nationale de régulation des

télécommunications ANRT en « ANRTP » ……………………………….302

1. Les missions et pouvoirs de « L’ANRTP » en matière

postale…………………………………………………….…....302

1.1. Présentation des fonctions générales de l’organisme de

régulation………………………………………………………..…..303

1.2. Les principaux pouvoirs de « ANRTP » en matière de

régulation du marché postal………………………………………...305

1.3. Les méthodes de travail et le contrôle institutionnel ....309

Conclusion de la troisième partie…………………………………...309

Conclusion générale…………………………….……………..………………311

Bibliographie…………...……………………………………………………..313

Abréviations..…………………………………………………….…………….316

Annexes ……………………………………………….………………………317


Extraits du Discours Royal (*)

(*)Site Internet de l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP):

Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste

adressé au Premier Ministre, M. Abderrahmane El Youssoufi,

une lettre définissant le cadre et les orientations du plan quinquennal

(Jeudi 16 décembre 1999)

« Tu sais parfaitement l'extrême importance que Nous accordons à la

consolidation et au renforcement des fondements du développement

économique, social et culturel dans Notre pays, ainsi que Notre objectif

d'étendre les bienfaits de la prospérité à l'ensemble de Nos sujets, à travers la

réalisation d'un développement global répondant aux exigences de la mise à

niveau de l'économie nationale, de l'amélioration des conditions matérielles et

morales des citoyens, en dotant Notre pays de structures solides à même de lui

permettre d'affronter les défis auxquels il doit faire face et de s'intégrer de

manière positive dans un environnement mondial qui connaît des mutations

profondes et rapides. »


Introduction générale

Barid Al-Maghrib, en tant que prestataire du service universel, dispose d’un

secteur réservé (monopole). Conformément aux dispositions de la loi du 25

Décembre 1924, ce monopole est toujours en vigueur aux envois de

correspondances (courrier adressé des ménages, des entreprises et des services de

l’Etat, domestique ou provenant de l’étranger…). En vertu de l’article 1er du dahir

du 25 Novembre 1924 sur le monopole postal et l’article 48 de la loi 24/96 relative

à la poste et aux télécommunications, Barid Al-Maghrib a pour mission d'exercer

pour le compte de l'Etat, les activités relevant du monopole de l'Etat en matière du

service du courrier de moins d’un kg, sous toutes ses formes, dans les relations

intérieures et trente kg au maximum pour la messagerie rapide internationale.

Baird Al-Maghrib est le seul établissement autorisé à transporter les envois

expédiés pour les services de l’Etat, collectivités et organismes publics et privés,

les lettres particulières, les envois de toutes sortes jusqu’à un Kilogramme. Le

champ de la régulation s’étend aux activités de services postaux qui comprennent la

levée, le tri, l’acheminement et la distribution des envois postaux dans le cadre de

tournées régulières et conformément aux prescriptions du service universel postal

qui reste mal défini au Maroc, abstraction faite de sa définition par le régulateur

international auquel Barid Al-Maghrib est affilié, l’Union Postale Universelle

(UPU).


Les services postaux marocains fournissent un appui logistique essentiel aux

activités commerciales, publiques, intellectuelles et sociales. Ils ont toujours un rôle

important à jouer pour le développement économique et la cohésion sociale.

S'intégrant dans le marché plus vaste de la communication et de la distribution, ils

ont également une importance stratégique. De nombreux secteurs clés, comme le

commerce, l’édition, la vente par correspondance, les assurances, la banque et la

publicité sont largement tributaires de l'infrastructure postale. Ce rôle central

explique que le législateur marocain doit intervenir en permanence dans ce secteur

pour le réguler, avec un objectif: de supprimer les entraves à la concurrence et

préserver le service universel (exigences d’intérêt général correspondant à des

obligations de service public).

1. Thématique:

Le choix de ce sujet est le fruit d’une longue expérience professionnelle dans

le domaine du contrôle du monopole postal qui m’a permis de relever des forces et

faiblesses au niveau interne et des menaces et opportunités au niveau externe. Le

thème objet de cette recherche est la résultante de la capitalisation de la

connaissance et du savoir faire en matière du contrôle monopole postal et des

sociétés autorisées à faire la messagerie rapide internationale. Il répond à la volonté

d’apporter des solutions pratiques aux incohérences liées à l’exercice de ce

monopole au Maroc, sur la base d’une régulation d’ensemble pouvant mieux

développer le marché du courrier et de la messagerie et le faire sortir de son

immobilisme en perspective de l’industrialiser à l’instar de plusieurs marchés

postaux dans le monde.


Au Maroc, ce thème n’a jamais été traité auparavant sous cet angle, et reste

un sujet d’actualité, surtout à l’heure de la déréglementation des économies et de

libéralisation du marché postal dans plusieurs pays membre de l’Union Postale

Universelle (UPU) qui conseille à ses adhérents de sa régulation par une autorité

indépendante. La régulation du monopole postal marocain est une exigence

économique et sociale indépassable pour le développement global ;d’où le

monopole postal, régit par le Dahir du 24 Novembre 1924, mérite l’adaptation aux

exigences du changement de l’environnement du marché postal national et

international.

Le monopole postal est le moyen de subvention du service universel et

l’instrument de concours au développement socio économique. Il se pratique dans

le cadre du service universel, en vue de garantir aux citoyens un service public à

des prix acceptables d’une manière permanente et sur tout le territoire national, et

assurer l’efficience économique et sociale en conséquence. Sa régulation à l’heure

de la déréglementation de l’économie et la montée exponentielle de la concurrence

dans ce marché n’est pas convenablement assurée, surtout en l’absence d’un

régulateur indépendant.

La régulation des activités postales vise à concilier l’existence et la viabilité

du service universel postal avec l’introduction graduelle de la concurrence sur le

marché des envois de correspondance et de messagerie rapide.

Pour mener à bien ses missions, le régulateur postal doit disposer d’un

pouvoir de règlement des différends entre opérateurs postaux et de pouvoirs

d’enquête assortis d’une panoplie graduée de sanctions pouvant être appliquées à

des opérateurs qui ne respecteraient pas le cadre de fonctionnement du marché du


courrier qui présentent plusieurs incohérences vis-à-vis de l’environnement interne

et externe en changement rapide et continu.

2. Intérêts du thème

Ce travail de recherche n’a pas pour objet d’expliquer ou de passer en revue

les facteurs techniques, historiques et politiques à l’origine de la mise en place de

règlements postaux aux niveaux national, car si, d’une part, le but de ce travail

consiste avant tout à fournir aux lecteurs des outils de travail concrets, les

circonstances ayant engendré cette évolution sont, d’autre part, beaucoup trop

diverses et variées, à l’image des différents contextes nationaux et internationaux

de régulation. Par conséquent, ce travail va se concentrer sur un certain nombre

d’axes fondamentaux de régulation, dans l’optique de fournir au marché postal

Marocain l’aide dont il a besoin pour structurer sa propre démarche de régulation et

contribuer ainsi à la mise en place de base de développement d’un cadre de

référence approprié pour l’instauration de politique claire et réaliste en matière de

régulation du marché postal marocain. L’intérêt de ce thème se situe à deux

niveaux :

Intérêt général :

• La régulation du marché postal en général et le monopole postal en

particulier va permettre, aussi bien à l’opérateur historique (Barid

Al-Maghrib) qu’aux sociétés de messagerie privées de développer

leurs performances dans un cadre réglementaire exigeant le respect

des normes de la concurrence et le partage des charges financières

de subvention du service universel et d’aménagement du territoire

national avec Barid Al-Maghrib, ce qui est profitable à l’économie


nationale et à l’ensemble d’opérateurs exerçant sur ce segment

d’activité (approche gagnant/gagnant).

• La régulation proposée constituerait une incitation à

l’investissement et à l’émergence d’une véritable industrie postale,

comme c’est le cas actuellement dans certain pays développés

(France, Espagne, Portugal, Italie…).

Intérêt personnel

• Etant inspecteur divisionnaire, assermenté, de Barid Al-Maghrib,

qui contrôle le monopole postal et vérifient les sociétés autorisées

de messagerie accélérée internationale, le choix de ce thème de

recherche me constitue une occasion pour performer la recherche

scientifique dans ce domaine,partager la connaissance et mettre en

valeur mon expérience et ma connaissance dans le domaine du

mangement, ce qui me permettrait d’évoluer dans ma carrière

professionnel et favoriserait mon épanouissement personnel en

conséquence.

3. Délimitation

Pour délimiter ce thème et présenter les résultats attendus de cette régulation,

il est opportun de poser les questions suivantes:

Pourquoi la régulation du monopole postal est nécessaire ?

Quelles sont les limites du monopole postal et leurs impacts sur le

développement ?


Dans quelle mesure la régulation du monopole postal peut faire adapter le

secteur postal sous monopole aux exigences du marché et de

l’environnement ?

Quelle contingence d’organisation à adopter en matière de régulation

postale ?

Quelles sont les approches de repositionnement stratégique proposées ?

La délimitation de ce thème se situe donc dans les axes suivants :

Spatiale:

Il s’agit de la régulation du marché postal au Maroc, qui s’étend aux activités

des services du courrier intérieur et international arrivée et départ sur tout le

territoire national, rural et urbain.

Temporelle:

Depuis la création de ce monopole par le dahir du 24 Novembre 1924, ce

secteur n’a connu aucune adaptation aux exigences du changement de

l’environnement du marché marocain et international, ce qui suscite de le

remodeler dans le sens de la compétitivité, la réactivité et la performance.

Pour se doter d’une vision claire et des informations précises sur l’évolution

du marché du courrier et de la messagerie, nous avons opté pour présenter les

évolutions les plus saillantes survenue dans ce marché durant Les deux dernières

décennies, période de développement des moyens de communication électronique

qui s’est impacté dans plusieurs des cas négativement sur le marché classique de la

communication physique (courrier…).


Sectorielle:

Le monopole de l’Etat sur le secteur du courrier est une exigence socio

économique qui vise essentiellement :

• L’assurance du service universel du courrier sur l’ensemble du territoire

national ;

• L’aménagement du territoire national ;

• La péréquation tarifaire du service du courrier ;

• La contribution des sociétés privées au financement du service public du

courrier et au développement socio-économique.

La restructuration du secteur des postes et des télécommunications a consacré

l'autonomie de Baird Al-Maghrib eu égard à la loi 24/96. Depuis lors, le contexte

économique a fortement évolué: Plusieurs pays ont libéralisé leurs marchés

postaux, diminué les limites de poids du monopole postal ou carrément l’on

supprimé suite à une régulation indépendante du marché du courrier et de

messagerie et du service universel postal: le traitement du courrier a été marqué par

l'évolution technologique, les clients ont modifié leurs comportements et

l'ouverture des marchés se poursuit à l'échelle nationale et mondiale, ce qui suppose

que la poste marocaine doit donc s'adapter à toutes ces évolutions

environnementales.

4. Problématique

La problématique de sujet de recherche peut être regroupée sous les axes de

réflexion suivants:


• Barid Al-Maghrib étant un établissement public qui jouit des

prérogatives de la puissance public et du monopole légal sur le marché,

est aussi un opérateur concurrent aux entreprises privées et contrôleur

en même temps, ce qui le place en situation d’incompatibilité de rôle

(juge et partie à la fois) : cette situation ne peut se redresser que suite à

une régulation indépendante.

• Le marché postal marocain, de nature monopolistique légale, a connu

une transformation radicale, en termes de configuration et d’étendue,

au cours des dernières années. Les progrès technologiques ont eu un

impact particulièrement marqué sur les communications postales

traditionnelles et conjugué à d’autres facteurs d’influence, ils sont

actuellement en train de révolutionner les services postaux marocain,

en l’absence d’une politique de régulation en mesure de relever les

défis de l’environnement.

• Les technologies modernes perçues comme une menace pour le

marché postal, ouvre un vaste horizon de développement et

d’épanouissement qui n’est pas totalement exploité. L’opérateurs

postal historique ne peut pleinement tirer profit de ces changements

sous son statut actuel d’établissement public qui a expiré ses limites

et doit faire évoluer ses services et les adapter aux besoins de la société

actuelle de l’information et des communications (transformation de la

menace en opportunité).

• Le positionnement monopolistique actuel de la poste marocaine,

malgré son utilité publique compte tenu des intérêts généraux qui en

découlent, ne cesse de se mettre en question surtout à l’heure des


déréglementations des économies à l’échelle nationale et

internationale. Cette situation implique en premier lieu une plus forte

restriction du monopole postal dans le secteur du courrier qui portait

sur les lettres et les colis adressés jusqu'à un kilogramme.

• Le seuil de poids d’un kilogramme en vigueur n’est pas respecté par un

grand nombre d’opérateur privés de la messagerie, malgré les contrôles

et les dissuasions enregistrés. Ceci dit qu’avec d’éventuelle réduction

du monopole postal sur les lettres et colis, les entreprises privées seront

autorisées à acheminer des colis de moins d’un kilogramme, ce qui va

sans doute créer les conditions réelles du marché libéral basé sur une

concurrence, qui sans doute ne sera que bénéfique à toute la

collectivité nationale dont Barid Al-Maghrib au moins à deux niveaux:

• L’allégement des charges financières supportées par Barid Al-

Maghrib pour financer le service universel et l’aménagement du

territoire national sans aucune contrepartie publique ou privée.

• L’intégration d’avantage de Barid Al-Maghrib dans le monde

des affaires et le mettre au diapason des changements imposés

par la mondialisation, surtout si on prend en considération

qu’aujourd’hui les pays environnants de la rive nord de la

méditerranée, principaux partenaires et concurrents à la fois à la

Poste marocaine, ouvrent leurs marchés à la concurrence et

s’implantent au marché marocain sous le parapluie des

autorisations d’exercice qui leur sont délivrées par le Ministère

de tutelle et les conventions qu’elle tissent avec Barid Al-

Maghrib, pour s’accaparer de grandes parts de marché de la


messagerie et de la logistique (DHL, UPS, ARAMEEX…) ;

alors qu’au Maroc on protège le monopole par des seuils de

poids élevés, qui a notre sens commence à montrer ses limites, et

mérite un remodelage dans le sens d’une profonde régulation de

nature à faire adapter sa situation actuelle aux exigences du

marché national et international et aux besoins du service

universel, en mesure de faire sortir ce domaine d’activité

stratégique de son immobilisme actuel qui n’est profitable qu’à

l’informel et aux sociétés concurrentes qui ne contribuent que

très limitativement au financement du service universel …

• Au Maroc, le secteur réservé (monopole) est généralement beaucoup plus

étendu que dans la plupart des autres pays membre de l’Union Postale

Universelle (UPU). Au sein de l'Union européenne (U.E), la limite du

monopole a été baissée à 100g en 2003 et a passé à 50g en 2006, et sera

effacé en perspective de l’année 2009 suite à des régulations adaptées déjà

opérationnelle servant de cas d’école en matière de régulation.

• Les contributions des sociétés autorisées à faire la messagerie accélérée

internationale au financement du service universel sont très limitées .Barid

Al Maghrib détenteur de ce monopole fragile et non respecté est devenu

concurrencé et supporte unilatéralement les charges financières de service

universel et d’aménagement du territoire national.

• Le marché postal marocain se libéralise de fait et non de droit, ce qui ne

contribue pas à la création des conditions nécessaires à son épanouissement

dans le cadre d’une libéralisation progressive et maîtrisée, compte tenu de la

sensibilité sociale, économique et sectorielle du service universel.


• Sur le plan institutionnel, plusieurs administrations postales ont conduit des

changements stratégiques de leurs structures en vue de s’adapter aux

exigences de la concurrence et du développement. A ce titre, ces dernières

années, plusieurs entreprises postales en Europe (p.ex. TNT Poste Group,

Deutsch Poste) ont engagé un processus d’élargissement par les biais

d’acquisitions et d’alliances stratégiques. Ces opérateurs postaux ont

fusionné avec des opérateurs privés, voire repris quelques uns d’entre eux, ou

bien ils ont conclu des alliances avec d’autres opérateurs postaux étrangers,

l’ensemble de la logistique et du courrier transfrontalier. Pour la Poste

marocaine, elle n’a pas encore éliminé les entraves importantes qui résultent

du monopole et de l’arsenal juridique en vigueur marqué par son exiguïté et

inadaptabilité aux changements de l’environnement du marché national et

international du courrier qui ne cesse de se déréguler. Dans ce cadre global,

la réforme du secteur postal est un domaine d’action hautement prioritaire.

Le rôle du gouvernement dans le lancement et dans la mise en œuvre de ce

processus de réforme est crucial. En réalisant une réforme institutionnelle et

en s’appuyant sur un fonctionnement harmonieux des mécanismes du

marché, le gouvernement peut stimuler le développement du secteur postal et

l’industrialiser en conséquence.

• La réorganisation du marché postal sur le plan national à des besoins bien

précis. Tout au long du processus de réorganisation, l’Etat doit se concentrer

sur les objectifs principaux de son action, à savoir la protection des intérêts

des clients qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises et la création de

conditions équitables pour tous les opérateurs présents sur le marché. Dans le

contexte d’un marché postal régulé, l’Etat se place au-dessus des opérateurs


pour accomplir convenablement sa fonction de tutelle, de réglementation et

de régulation de l’activité postale.

Partant de ces éléments de la problématique, la nécessite de créer un

mécanisme de régulation doté d’instruments d’intervention garantissant le bon

fonctionnement du marché postal, afin de maîtriser les effets de la concurrence et

de corriger les imperfections du marché. La régulation doit aussi permettre

d’organiser le service universel, la concurrence et le contrôle du marché ainsi que

de garantir le respect des règles édictées en la matière en général et le régime des

licences en particuliers:

• Une pratique montante dans la réglementation du service, cette pratique

est utilisée lorsque les pouvoirs publics ont une politique nettement

favorable à la concurrence.

• Le régime des licences offre certains avantages: il permet d’assurer des

services de qualité (condition requise pour le renouvellement de la

licence) et pourrait être utilisé pour répartir plus équitablement la charge

du coût relatif au service universel entre les opérateurs.

L’opérateur postal public (Barid Al-Maghrib) a l’obligation d’assurer le

service universel sur l’ensemble du territoire national, tandis que les opérateurs

privés se limitent aux seuls segments rentables du marché, sans être soumis à des

contraintes particulières en termes d’exploitation. De ce fait, l’opérateur public se

trouverait souvent réduit à exploiter ses services à perte. Si le monopole postal est

un monopole légal, il ne l’est pas en réalité sur le marché, car le domaine du

courrier et messagerie national et international est très concurrentiel, et souffre de

plusieurs incohérences ; concurrence déloyale, absence d’une autorité indépendante


de régulation, insuffisance des déclarations des opérateurs autorisés et de leur

contributions au financement du service universel, ce qui fait supporter Barid Al-

Maghrib de lourdes charges financières qui limitent de ses efforts à

l’investissement.

La problématique relative aux contraintes environnementales du monopole

postal marocain requiert a un caractère multidimensionnel (économique, social,

financier, juridique, politique, régulation etc.). Pour la cerner nous avons opté pour

la traiter sous l’angle de la régulation d’ensemble qui englobe les différents aspects

de management de cette réforme proposée.

Par ailleurs, et pour mettre en relief cette problématique par rapport à la

régulation proposée, on peut poser les questions fondamentales suivantes:

• Le monopole postal sous sa forme juridique actuelle présente t-il toujours

les garanties nécessaires aux services universels de la Poste ?

• La concurrence relative au créneau du courrier qui oppose les opérateurs

postaux entre eux sera-t-elle limitée à ce créneau ?

• Assistera-t-on à la naissance de nouveaux réseaux de distribution sur le

marché postal intérieur ?

• L’opérateur postal historique définira-il pour lui-même un nouveau rôle

commercial en s’appuyant sur ses forces et ses capacités stratégiques ?

• Cherchera-il à conclure des alliances plus étroites avec un certain nombre

d’autres opérateurs ayant une activité apparentée ?

• Comment le service universel sera-t-il maintenu et financé?

• Comment les services postaux seront-ils régulés ?


La réponse à ces questions constitue l’ossature de ce travail de recherche qui

propose des solutions qui permettront d’orienter convenablement l’évolution du

marché postal au cours des prochaines années.

5. Démarche :

Cette recherche s’est basée sur une démarche managerielle évolutive de

diagnostic stratégique qui nous a permis de présenter les propositions des

améliorations possibles (présentation générale de la problématique, analyse

stratégique de l’environnement interne et externe et la présentation des

développements possibles). Ce travail a des cibles, objectifs et repose sur une

enquête de terrain qu’on peut présenter de la façon suivante :

Cibles

de la recherche

• Etat, collectivités locales, …

• La gouvernance du service public du courrier messagerie.

• L’opérateur public dans le domaine du courrier ménagerie (Baird Al-

Maghrib).

• Les sociétés privées de messagerie.

• Le régulateur proposé (L’ANRT).

• Autres…


Objectifs

de la recherche

• Démontrer que le monopole postal sous sa forme actuelle est un frein

au développement de l’industrie postale au Maroc.

• Démontrer que la libéralisation progressive du marché postal une

mesure d’adaptation nécessaire à l’environnement qui est en

changement continu.

• Démontrer que la régulation indépendante et l’instauration des régimes

des licences sont les meilleures voies pour industrialiser le secteur

postal et financer le service universel.

• Proposer les améliorations possibles (repositionnement stratégique sur

la base d’une régulation profitable à toutes les parties concernées

(gagnant /gagnant)

• Stimuler la croissance du marché en perspective de l’industrialiser.

Enquête du terrain

• Recueillir l’avis des responsables de Barid Al-Maghrib sur la base

d’un questionnaire de sondage d’opinion.


• Recueillir l’avis de l’Agence Nationale de Réglementation des

Télécommunications (ANRT) sur la base d’un questionnaire de

sondage d’opinion.

La réalisation de cette recherche a commencé à partir du mois d’Octobre

2005, date de mon accès au Cycle Supérieur de Gestion de l’ISCAE .Il a été

effectué sur la base d’un calendrier maîtrisé et dans un contexte de recherche

inlassable de la documentation qui est très rare au niveau international Et quasi

inexistante au niveau national, dont voici la démarche:

- Les mois d’Octobre, Novembre et Décembre 2005: Choix du thème et la

délimitation de la problématique.

- Premier semestre 2006: recherche et segmentation des sources de travail et

de la documentation nécessaire

- Deuxième semestre 2006: l’élaboration de l’ossature du plan provisoire tout

en faisant des rédactions thématiques pour les principaux axes de la recherche.

- Premier semestre 2007: finalisation de la rédaction de la première

plateforme du sujet de recherche (sélectionné pour être présenté en plénière au

séminaire résidentiel de l’ISCAE à l’Hôtel Marina Smir de Tétouan)

- Deuxième semestre 2007: perfection et finalisation de la recherche et de la

rédaction et redressement final sur la base des observations et suggestion du

directeur de la recherche.

La réalisation de ce travail de recherche repose sur une approche systémique

d’analyse conduisant structurellement à la présentation des développements


nécessaire à la régulation d’ensemble proposée. C’est ainsi que nous avons jugé

opportun de le présenter sous les trois parties soudées entre elles, ci après:

Première partie : Aspects généraux du monopole postal marocain.

Deuxième partie: Diagnostique stratégique de l’environnement. Troisièmes partie: Eléments de la régulation d’ensemble proposée.


Première partie Aspects généraux du monopole postal marocain

Chapitre 1 Les aspects économiques et juridiques du monopole postal

Avant d’entamer le vif du sujet de cette recherche, il nous parait nécessaire

de faire un balisage conceptuel du monopole en général en perspective de le faire

assortir aux éléments de la thématique et de la délimitation de la problématique en

conséquence.

Section 1

Balisage conceptuel

Pour mieux situer le monopole postal par rapport à la théorie de l’économie

monopolistique, il est nécessaire de le conceptualiser d’une manière la plus concise

et harmonieuse possible au thème de recherche, comme suivant:

Définition


A l’origine le monopole est un terme grec: monos signifiant « un » et polein

signifiant « vendre » .En terme économique il désigne une situation marketing où il

existe de nombreux acheteurs et un seul vendeur1.

En situation de monopole privé, le vendeur bénéficie d'un pouvoir de

monopole lui permettant de contrôler le prix de vente.

En situation de monopole public, les prix sont fixés par l'État selon des

modalités propres (permettre l'accès à des populations défavorisées, impératifs

macroéconomiques...).

Le monopole est un des deux cas extrêmes de structures de marchés (le

second étant le cas de la concurrence parfaite). Un monopole est un marché

composé de plusieurs acheteurs mais d'un seul vendeur.

Ce terme est également utilisé lorsque que l'un des vendeurs domine le

marché de manière très importante (situation d'oligopole): grand nombre

d'acheteurs et petit nombre de vendeurs.

Pour la science économique, être en situation de monopole signifie qu'une

entreprise peut changer le prix auquel son produit sera vendu sur le marché en

modifiant la quantité qu’elle vend (pouvoir sur le prix: pouvoir sur le marché).

Le monopole peut être classé en raison des sources de son existence ou de

son statut juridique privé ou public. On distingue ainsi classiquement le monopole

légal, dont l'existence découle d'une loi ou d'une mesure réglementaire (brevet), et

ceux dont le monopole trouve sa source dans d'autres comportements (performance

économique supérieur, propriété d'un standard, ...). Les économistes libéraux

1 - Article de Wikipedia, l’encyclopédie libre – site internet, page sans numéro.


défendent l'idée que la distinction pertinente est entre les monopoles liés au non

respect du principe de concurrence parfaite et ceux qui résultent d'une efficacité

supérieure à tous leurs concurrents potentiels. On peut citer à titre explicatif le

monopole légal qui procède de l'intervention d'un organe réglementaire (État ou

collectivité publique) qui restreint la concurrence sur un marché donné afin

d'atteindre un objectif donné (aménagement du territoire, intérêt stratégique...).Le

monopole légal peut prendre la forme d'une autorisation d'exploitation exclusive

accordée à opérateur privé ou celle d'un monopole public, opéré par la collectivité

elle-même.

1. Le monopole et la concurrence

L’interactivité du monopole et de la concurrence est définie par rapport au

nombre de fournisseurs et à la différenciation du produit. A ce niveau il faut

distinguer les situations suivantes:

Monopole

Se caractérise par la présence d’une seule entreprise sur un marché

donné délivrant un produit ou un service donné. Elle résulte généralement

d’une réglementation, d’un brevet, d’une licence ou d’économies d’échelle.

Les prix pratiqués en l’absence de réglementation peuvent être élevés mais

dans le cas d’un monopole sous tutelle, les prix sont généralement modérés.

C’est le cas de Barid Al-Maghrib, l’Office National des Chemins de Fer,

l’Office National de l’électricité (fournisseur unique d’électricité), Ittissalat

Al-Maghrib avant la libéralisation du marché des télécommunications etc.

Oligopole


Comporte un petit nombre d’entreprises qui fabriquent ou

commercialisent le même produit. L’entreprise est alors contrainte de vendre

au prix du marché, à moins de pouvoir différencier ses services. Si ce n’est

pas le cas, la concurrence se fait par les coûts ; et donc seul le volume

capable d’engendrer des économies d’échelle et des effets d’expérience.

Concurrence monopolistique

Les concurrents différencient leur offre en partie ou en totalité,

essayant ainsi d’attirer un segment de clientèle spécifique. Par exemple les

restaurants ou les centres de beauté. Chaque entreprise s’efforce d’attirer un

segment de clientèle spécifique.

Concurrence pure et parfaite

Se caractérise par la présence d’un grand nombre de fournisseurs

commercialisant le même produit et pratiquant des prix très proches. C’est le

cas de certains produits agricoles comme les fruits, les légumes ou les

viandes.

Causes d'un monopole

Le monopole existe pour répondre à des objectifs précis, pour les causes

suivantes:

• Absences de substituts ;

• Insuffisance d'information sur les produits (prix, qualité, etc.) ;

• Barrières à l'entrée et à la sortie.

Détermination des prix et quantités


Le monopole détermine le prix, le monopoleur est faiseur de prix ; alors

qu'une firme en situation de parfaite concurrence prend le prix comme donné.

Si le monopole fait face à une demande des consommateurs qui se contracte

lorsque le niveau de prix augmente, le monopole a intérêt à réduire son offre de

produit pour vendre à un prix plus élevé. Le monopole restreindra son offre

jusqu'au point où le gain en augmentation de prix par unité vendue qu'il réalise sera

compensé par la perte sur son volume de vente.

Sur un marché concurrentiel, la concurrence entre les entreprises a pour

conséquence d'égaliser le prix de vente au coût marginal de production, c'est à dire

le coût de la dernière unité produite. Le monopole n'étant pas soumis à cette

pression concurrentielle, il est en mesure de vendre ses produits au dessus du coût

marginal, obtenant ainsi des profits plus élevés. Il faut noter qu'à la différence d'une

situation d'oligopole ou de concurrence, le cas du monopole est le seul où il soit

indifférent que le monopole fixe son prix ou son volume de ventes sur le marché.

2. Le monopole et enjeux du marché

Monopole et inefficacité:

Généralement, le monopole choisit un prix supérieur à son coût marginal et

une quantité inférieure à celle qu'il choisirait en situation de concurrence. Le

monopole produit donc trop peu et trop cher. Il est donc moins efficace qu'un

ensemble d'entreprises en concurrence parfaite produisant le même bien, ce qui

veut dire que le monopole alloue de façon inefficace les ressources.

La différence entre le prix de vente et celui du marché concurrentiel est une

mesure de la rente perçue par le monopole, en d'autres termes de son pouvoir de

monopole. Pour cette raison, l'idée prévaut chez certains libéraux que le monopole


est systématiquement inefficace, qu'il n'existe qu'à cause d'une restriction aux lois

normales de la concurrence qu'il faut éliminer.

L’idée d’inefficacité du monopole s’explique par l’exemple de rupture de

monopole qui conduit à une baisse des prix.

Monopole et innovation

Si les entreprises dégagent un profit quasi nul. On peut alors se demander

comment elles peuvent financer des activités non immédiatement productives ;

alors que les principales innovations étaient dues non pas à des entreprises

soumises à une forte concurrence, mais à des monopoles. L’argument repose sur

l'idée que seuls les monopoles disposent de profits positifs, qui leur servent à

financer les activités de recherche dans l'espoir d'entretenir leur avance

technologique et leur pouvoir de monopole.

Dans le cadre de la concurrence totale, cette explication n'est pas défendable.

En effet, si les marchés financiers étaient florissants, il se trouverait nécessairement

quelqu'un pour financer un projet de recherche présentant une espérance de gain

positive.

En effet, la rentabilité d'un projet de recherche et développement est très

incertain et difficile à évaluer. L'entreprise proposant le projet le plus souvent

engage des ressources propres, ce qui n'est possible qu'avec des profits positifs. De

plus, la recherche fondamentale a des horizons de rentabilité très longs,

difficilement compatibles avec les contraintes s'exerçant sur les marchés financiers

actuels.

C'est ainsi que la période récente voit la coexistence de deux modèles de

recherche et d'innovation. Le premier est une innovation de découvertes majeures

financées par de grands monopoles appuyés sur la recherche publique, tandis que le


développement sur des applications particulières de ces découvertes est réalisé par

de petites entreprises appuyés par des fonds de risque.

Si un monopole fait des profits, il doit exister des entreprises voulant entrer

sur le marché pour prendre une partie de ces profits en vendant un peu plus et

moins cher que le monopole en place.

En pratique, entrer sur un marché est coûteux. Un entrant potentiel ne va

donc entrer que s'il espère faire des profits supérieurs à ces coûts, ce qui ne sera pas

possible si le monopole en place l'oblige à une guerre des prix qui conduit les deux

entreprises à vendre au coût marginal. La pression concurrentielle potentielle

dépend donc de l'ampleur des coûts fixes et de la crédibilité de la menace de guerre

des prix: une fois le nouveau entré sur le marché, le monopole peut avoir intérêt à

partager la rente avec lui plutôt que de faire la guerre.

En revanche, le monopole baisse ses prix avant qu'aucune autre entreprise ne

soit entrée sur le marché. Il signale ainsi sa volonté et sa capacité à engager avec un

entrant une guerre des prix plutôt que de partager la rente.

Dans le cas présenté ci-dessus le monopole vend son produit à un prix

unique. Soit il fixe un prix élevé mais rationne la clientèle en empêchant les

acheteurs disposés à payer qu'un petit prix d'acheter le produit, soit il fixe un prix

bas. Dans ce derniers cas le monopole n'exploite pas la disponibilité à payer des

plus riches qui seraient prêt à payer plus pour obtenir ce bien.


Section 2

L’aspect juridique du monopole postal marocain

Pour mieux délimiter l’environnement du monopole postal marocain et le

situer par rapport aux axes de diagnostic stratégique, il est opportun de présenter

son cadre juridique et réglementaire.

1. La réglementation régissant le monopole postal

Depuis longtemps, l’Etat exerce les activités postales en situation de

monopole par l’intermédiaire de Barid Al-Maghrib en sa qualité d’établissement

public à caractère commerciale et industriel.

Les références législatives et réglementaires régissant le domaine du

monopole postal sont comme suit:

Dahir du 25 novembre 1924 (27 Rabii II 1343) relatif à la Poste.

Dahir n°162-97-1 du Rabii II 1418 (7 août 1997) portant promulgation

de la loi 24/096 relatif à la Poste et Télécommunication.

L’arrêté du Ministre des Télécommunications n°373-98 du 2 Mars

1998 relatif aux conditions d’autorisation d’exercice du service du

courrier accéléré international.

Note de la Direction Générale de la Sûreté Nationale – Service

Juridique n° ق.و/2/د/و.أ.ع.أ année 2003-2004.

2. Etendue du monopole postal marocain

Le dahir du 25 novembre 1924 relatif au monopole postal et la dahir n°162-

97-1 pour application de la loi 24/96 ont confié à Barid Al-Maghrib le rôle de


contrôle de monopole postal, de faire des conventions avec les sociétés privées de

messagerie rapide internationale moyennant la collecte des redevances calculées au

prorata des déclarations mensuelles du trafic de messagerie rapide internationale à

l’import et à l’export. Barid Al-Maghrib est le seul établissement autorisé à

transporter les envois expédiés pour les services de l’Etat, les lettres particulières et

les envois de toutes sorte jusqu’à un Kilogramme, ce qui le positionne en situation

de monopole sur ce segment d’activité postale .Le domaine du monopole postal

marocain se présente comme suit:

• Courrier ordinaire:

Les dépêches expédiées par les services de l’Etat, à l’exception des

lettres de service transportées sous bandes, d’un poste à un autre, par

les agents de douane commissionnés de leur chef hiérarchique.

Les lettres particulières cachetées ou non, des paquets et des papiers du

poids d’un kilogramme et au dessous et des colis désignés sous le nom

de « Colis postaux » sans compte tenu des exceptions prévues par

l’article 1, alinéa de a à j, du dahir du 25 novembre 1924 (27 Rabii II

1343 relatif au monopole postal).

• Courrier accéléré international:

Il couvre la collecte, transport et distribution d’envoi répondant aux

normes du courrier international telles que définies par les conventions de

l’Union Postale Universelle, à savoir:

Poids maximum: 30kg.

1,50m pour toutes les dimensions. 3m pour la somme de la

longueur et plus grand pourtour pris dans un sens autre que celui

de la longueur.


Forme: Lettre, paquets, imprimés et colis.

Délais: la conformité des normes de qualité de service des

sociétés autorisées (les envois ne répondant pas aux normes de

délais sont considérés comme des envois ordinaires et tombent

sous la loi du monopole postal).

Sincérité des informations et déclarations mensuelles du trafic à

l’import et à l’export communiquées à Barid Al-Maghrib par les

Sociétés autorisées.

• Les exceptions au monopole postal sont:

Les lettres ou paquets de papiers échangés par express entre

particuliers.

Les journaux et imprimés de toute nature, à condition qu’ils soient

expédiés soient sous bandes mobiles ou sous enveloppes cachetées

faciles à vérifier.

Les dossiers de procédure, c'est-à-dire des pièces relatives à une

procédure suivie devant la justice.

Les notes de commission dont les messagers sont portées et dont

l’objet exclusif est de leur donner mandat ou autorisation de livrer la

marchandise qu’ils conduisent ou de prendre celle qu’ils doivent

rapporter.

Des papiers uniquement relatifs au service personnel d’un entrepreneur

de transport et circulant par son propre matériel sur la ligne qu’il

exploite.

Des factures étiquettes, bordereaux ou lettres de voiture accompagnant

les marchandises et ne contenant que les indications autorisées sur les


mêmes documents admis à circuler par la Poste au tarif des papiers

d’affaires.

Des étiquettes jointes à des pièces d’étoffe échangées entre fabricant et

ouvrier par la voie de messagerie ou de chemin de fer, et sur lesquelles

sont inscrites des numéros seulement.

Des étiquettes jointes à des pièces d’étoffe échangées entre fabriquant

et ouvrier et sur lesquelles sont inscrits les instructions relatives à la

nature du travail à exécuter ou des renseignements sur le travail

effectué, mais seulement, dans ce dernier cas, lorsque les pièces

d’étoffe sont transportées par des express ou par des personnes

attachées spécialement au service des fabricants ou commerçants

expéditeurs ou destinataires.

Des bulletins fiches ou étiquettes jointes à des marchandises

quelconques fabriquées ou non fabriquées, expédiées par messagerie

ou chemin de fer et contenant indépendamment des numéros d’ordre

les indications en chiffres, lettres ou mots nécessaires à la

reconnaissance et à la livraison de ces marchandises.

Des bordereaux récapitulatifs accompagnant également lesdites

marchandises et contenant les mêmes indications.

Toute infraction au monopole postal est poursuivie en justice sous l’angle pénal.

Seules les sociétés privées autorisées par l’Etat et conventionnées avec Barid

Al-Maghrib font les activités de la messagerie rapide internationale, notamment:

Nom du coursier (Société) N° N° RC


d’autorisation d’exercice

du service

Document Hand Ling LTD (DHL) 216/98 DP

du 03/06/98 42097

Fath Al Khouloud Express Service

(IPS)

217/98 DP

du 03/06/98 90365

Global Express Courier - fedex:

(GLOBEX)

46/98 CAI

du 12/10/98 93541

Mail & Transport International

Maroc (MATIM)

70/02 CAI

du 16/07/02 114861

Arabo Africaine de Courrier

Rapide (ARAMEX)

54/99 DP

du 05/05/99 95825

Top Express (TPX) 28/98 CAI

du 12/10/98 83383

Chronopost International - -

Sky Net - -

Les Sociétés autorisées à offrir le service du courrier accéléré international

sont tenues respecter les clauses des autorisations qui li sont délivrées par

l’administration gouvernementale de tutelle et les dispositions conventuelles qui les

lient à Barid Al-Maghrib ; notamment:

• Le poids: 30kg maximum.

• Format: lettre, paquets, imprimés et colis.


• Délais: la conformité des normes de qualité de service par ces sociétés

(les envois ne répondant pas aux normes de délais sont considérés comme

des envois ordinaires, tombent sous le coup du monopole postal.

• Sincérité des informations des déclarations mensuelles de trafic

communiquées à BAM par les Sociétés autorisées.

Le service postal recouvre diverses activités qui peuvent être définies comme

suit:

L’activité essentielle de ces services est généralement la livraison des

biens et des communications: lettres, cartes postales, factures, paiement et

communication écrite personnelle de diverses sortes…) portant une adresse,

ou la nature et le volume de ces biens conviennent à des livraisons régulières,

programmée de manière fixe. C’est au demeurant la distribution au moyen de

tournées périodiques régulières et denses qui distingue les services postaux

des autres services de livraison.

Un certain nombre de marchés sont connexes au marché postal stricto sensu:

• Les services de courrier express: livré plus rapidement et d’un volume

insuffisant pour justifier la mise en place d’un réseau de distribution

dense ; sans relever du service postal, le service du courrier accéléré

est toutefois inclus dans le marché postal. le fait que la plupart des

ménages reçoivent leurs envois de messagerie de manière régulière, le

trafic est insuffisant pour justifier par lui-même un réseau de

distribution dense et régulière: bonne force de frappe et des résultats

financiers moyens.


33

QUESTION POUR DES QUESTION POUR DES CHAMPIONSCHAMPIONS

??

• Les services du courrier sans adresse (journaux ou courrier

publicitaires porte à porte appelés les imprimés sans adresse): ce

service est très proche du courrier ordinaire mais s’en distingue par le

degré de tri et de manipulation nécessaire.

Conclusion du chapitre :

La situation du monopole en général et du monopole postal marocain crée un

cloisonnement strict du marché national. Elle implique une structuration de Barid

Al-Maghrib en amont, c’est-à-dire en " champions national ". Toutefois il est

souvent trop dépendant de ses clients nationaux pour être compétitifs et innovants

de façon pertinente sur le marché du courrier là ou le sous investissement est

manifeste ; ce qui suscite la question des choix stratégiques à adopter pour assurer

le développement d’un établissement leader dans son domaine ; mais devenu très

concurrencé, et suppose de choisir le chemin de développement à suivre dès

maintenant. Situation qu’on peut schématiser à titre d’explicitation de la manière

suivante:


Chapitre 2 Présentation des principales dimensions de la problématique

Actuellement, le monopole postal marocain, quelque soit sa nature et son

domaine souffre de plusieurs incohérences liées aux changements de

l’environnement du marché de communication en général et du courrier en

particulier.

Section 1

Les dimensions de la problématique

La présentation de la problématique repose sur les dimensions suivantes:

• La dimension environnementale.

• La dimension concurrentielle et de développement.

• La dimension de régulation.

Ces trois dimensions peuvent être regroupées dans trois grands axes de

réflexion, et présenté de la manière explicite suivante:

Concept Métier Organisation

Le diagnostic

Le modèle de

régulation

Marché postal

Exercice du

monopole

Barid Al-Maghrib et

autres opérateurs

Etat

Autorité de régulation


Approche systémique de la

présentation de la

problématique

Hypothèses du thème de

recherche

• Le monopole postal marocain sur le service du courrier qui date de

1924 a expiré ses limites à cause des exigences du marché.

• Le monopole postal fait l’assurance du service public du courrier et

l’aménagement du territoire national par l’opérateur public (Barid Al-

Maghrib): situation de surcharge financière supportée par Barid Al-

Maghrib.

• La faiblesse de la contribution des opérateurs privés à l’effort de

développement.

• Le secteur du courrier messagerie n’est pas régulé et reste tributaire à

une réglementation inadaptée à l’environnement.


Questions clés de la

problématique

• Pourquoi la régulation du monopole postal est nécessaire ?

• Quelles sont les limites du monopole postal et leurs impacts sur le

développement ?

• Dans quelle mesure la régulation du monopole postal peut faire adapter

le secteur postal sous monopole aux exigences du marché et de

l’environnement ?

• Quelle contingence d’organisation et de structure adopter en matière de

régulation postale ?

• Quelles sont les approches de repositionnement stratégique

proposées ?

• Quels sont les résultats attendus de cette régulation ?

Section 2

L’analyse systémique de la problématique

1. Evaluation du statut actuel du monopole postal

Comme il a été signalé, en haut, le domaine du courrier et de la messagerie

vit dans un environnement très concurrentiel, malgré le monopole légal entouré de

l’autorité de la puissance publique, et souffre d’insuffisances à plusieurs niveaux à

l’heure de l’accentuation de la concurrence sur le segment du courrier au niveau


national et international qui a donné des incohérences structurelles,

organisationnelles et légales, qui peuvent être présentées généralement comme suit:

L’état exerce les activités postales en situation de monopole par

l’intermédiaire de Barid Al-Maghrib en sa qualité d’établissement public

à caractère commercial et industriel qui jouit des prérogatives de la

puissance publique (personne morale de droit public) qui contrôle le

monopole postal, collecte les redevances de monopole auprès des sociétés

autorisées et paye annuellement dans le cadre des lois des finances les

doits d’exploitation de ce monopole à l’Etat.

Cette situation est incompatible avec le rôle commercial qui lui est dévolu ;

opérateur sur le marché et contrôleur de la même activité: situation de juge et

partie à la fois.

Ce cumule de fonctions incompatible est devenu contesté par les sociétés

de messagerie, et a suscité un débat qui ne cesse de se médiatiser ; ce qui

suppose le remodelage de la réglementation régissant ce service à l’instar

de plusieurs établissements postaux membres de l’Union Postale

Universelle ; dans le sens suivant:

• Confier la prérogative de contrôle de monopole postal et de la

régulation du secteur du courrier et de la messagerie à une

autorité indépendante à l’instar de la France (ARCEP): Agence

Nationale de Régulation des Télécommunications (ANRT) pour

le cas marocain.

• Etendre la concurrence dans le domaine du courrier.


• Redéfinir le service universel du courrier: domaine réservé et

domaine concurrentiel.

• Créer un fond de subvention du service universel postal, financé

par les sociétés exploitant des licences.

• L’absence d’une structure indépendante de régulation rend ce

secteur d’activité économique tributaire à une législation qui

entrave l’investissement, la régulation et le développement de

l’industrie postale au Maroc.

• Le contexte économique a fortement évolué ; les clients ont

modifié leurs comportements et l'ouverture des marchés se

poursuit à l'échelle mondiale, ce qui suppose que la poste

marocaine doit donc s'adapter à ces évolutions.

• La Poste continue à fidéliser sa clientèle commerciale, tout en

protégeant le monopole par des seuils de poids et de mesures

élevés.

• Le positionnement monopolistique malgré son utilité publique,

ne cesse de se remettre en question surtout à l’heure des

déréglementations des économies.

• Au Maroc, le secteur réservé de la Poste est plus étendu que

dans la plupart des autres pays membre de l’Union Postal

Universelle (UPU): Au sein de l'UE, la limite du monopole a été

baissée à 100g en 2003 ; passera à 50g en 2007 en perspective

de son annulation définitive en 2009. Donc la limite du

monopole postal marocain doit s’abaisser à un seuil raisonnable,

pour autant que le financement du service universel devrait être


garanti par les contributions des sociétés autorisées (domaine

réservé et domaine non réservé). Ceci veut dire qu’il est

nécessaire de réviser la loi 24/96 et la remplacer par une loi

postale afin de renforcer la position concurrentielle de la Poste

et de garantir une concurrence équitable vis-à-vis des différents

acteurs privés opérant dans le secteur de la messagerie et du

courrier, il est judicieux de garantir un contrôle de monopole

postal indépendant.

• Plusieurs mesures d'accompagnement doivent être prises pour

assurer aux entreprises privées d’être au bénéfice d’une

concession et d’imposer le respecter des dispositions légales, de

jouir d’une bonne santé financière et de fournir des prestations

fiables.

• Le contrôle du marché postal doit être confié à une agence de

régulation indépendante ; une autorité de surveillance

indépendante, qui vérifiera également la qualité du service

universel et évaluera la satisfaction de la clientèle.

• Il restera toujours attendu de la Poste qu'elle améliore en

permanence ses processus de production, garantissant ainsi un

service public efficace au meilleur prix et bonne qualité de

service sur tout le réseau postal national dans le cadre de la

stratégie d’entreprise et des exigences de la concurrence.

A la lumière des points sus développés, il y a lieu de cerner la problématique

de la régulation du monopole postal marocain, objet de cette recherche, dans les

points les plus saillants suivants:


• La législation régissant le domaine du monopole postal est devenue

dépassée par le changement de l’environnement du marché, ce qui

suppose son adaptation à l’environnement du marché.

• L’insuffisance de contribution du secteur réservé (monopole) au

financement du service universel et d’aménagement du territoire national

se répercute négativement sur le développement de Barid Al-Maghrib.

• L’absence de contribution de l’État et des collectivités locales au

financement du service universel de la Poste rend Barid Al-Maghrib

financièrement surchargé.

• Les taxes que paye Barid Al-Maghrib annuellement (lois des finances) à

l’Etat au titre d’exploitation du monopole postal sur le courrier limite de

son industrialisation à cause de l’insuffisance de l’effort de

l’investissement.

2. Les incohérences liées au monopole postal

On peut se poser la question de la réalité du monopole dont jouit La Poste

Marocaine. En vertu du dahir 24 Novembre 1924 relatif au monopole postal, celle-

ci se voit réserver le transport des lettres ainsi que des paquets et papiers n'excédant

pas le poids d'un kilogramme. Ce monopole juridique est devenu une image à

l'efficacité douteuse, dans la mesure où il serait progressivement, tout au moins en

partie, vidé de son contenu. Il est, en tout état de cause, difficile à faire respecter

pour les raisons suivantes:

• Les inspecteurs principaux de Barid Al-Maghrib (assermentés) ou les

officiers de police judiciaire (gendarmerie, police, douanes…) ne peuvent

que limitativement procéder aux vérifications permettant de prouver la


matérialité d'une infraction et lutter en conséquence contre le transport

illicite du courrier par des sociétés privées de messagerie et de transport.

• Les sanctions, en cas d'infraction au monopole postal sont insuffisamment

dissuasives.

• Il est difficile de faire respecter le monopole postal dans la pratique, ce

secteur réservé est battu en brèche par l'irruption d'une concurrence dont

on a vu qu'elle est de plus en plus vive.

• La concurrence dans le domaine postal évolue plus rapidement que dans

d'autres industries de réseau.

• Prenant conscience du caractère relatif de ce monopole, La Poste est donc

confrontée à la nécessité de s'adapter à la métamorphose de son

environnement, sans trop compter s'abriter derrière ce qui pourrait bien

devenir une protection illusoire:

l’heure est à la concurrence, et tout opérateur doit contribuer

correctement et convenablement à l’effort de financement du service universel

et d’aménagement du territoire national supporté lourdement et

unilatéralement depuis très longtemps par la Poste.

2.1. Le monopole et le cœur de métier

En sa situation actuelle, le monopole postal sur le courrier est exercé dans des

conditions d’insuffisances d’un coeur de métier fragilisé par plusieurs facteurs

défavorables, ce qui le rend synonyme de risques.

2.2. Une qualité insuffisante


La qualité de service de La Poste sur le courrier est non seulement inférieure

aux objectifs fixés par le management, mais également aux taux de remise de bout

en bout obtenus par la plupart de ses concurrents privés, alors que le courrier

représente approximativement la moitié du chiffre d'affaire de La Poste qui est

beaucoup plus exposée aux risques qui pèsent sur cette activité: risques de perte des

parts de marché dans un univers concurrentiel à cause des substituts qui signalent la

fin de l’époque de « vache à lait » liée au temps du monopole.

2.3. La messagerie: une part de marché en cour d’effritement à cause de

l’acharnement de la concurrence

Barid Al-Maghrib s'est lancée, à travers sa filiale « Chronopost

Internationale », dans une politique de croissance externe, relativement ambitieuse

par rapport à ses concurrents directes et potentiels disposant de grandes

performances en terme de force de frappe (flotte aérienne dépassant des centaines

d’avions….) qui mènent des stratégie de positionnement et de domination par

plusieurs moyens d’action, d’alliance et fusion (TNT pour TPG et DHL pour

DPWN).

Ainsi, Chronopost internationale est positionnée le réseau français et

international, et cela pour trouver sa part de marché dans des segments

géographiques stratégiques porteurs, mais très concurrentiels au niveau d’Europe,

là ou les alliances et fusions d’intégrateurs est le principal facteur clé de succès,

surtout à partir de l’année 2000:

• En décembre 2000, GeoPost a acquis Mayne Nickless Europe, opérateur

présent au Royaume-Uni sous les marques Interlink et Parceline.


• en septembre 2000 GeoPost a signé, un accord avec FEDEX lui

permettant d'avoir accès à compter du 1er janvier 2001 au réseau mondial

de cet opérateur.

• Enfin, la Poste Marocaine et sa filiale Chronopost Internationale sont

devenues très concurrencées par ces intégrateurs géant de la messagerie

ayant construit progressivement un géant réseau mondial de l’industrie de

messagerie dotés de performances technologiques, logistiques et

financières gigantesques (DHL seul dispose d’une flotte aérienne propre

de plus de 300 avions desservant le coin le plus loin du monde au

maximum dans un temps de 75 heures…).

Barid Al-Maghrib en est d'ailleurs conscient puisqu'elle poursuit actuellement

ses investissements pour améliorer la qualité de service et parachever l'intégration

du réseau, notamment par la mise en place d'un système d'information à l'échelle du

groupe postal, et par l'adaptation, le développement et la rénovation des processus

d'exploitation qui sont en cour de concrétisation: le réseau d'exploitation est

actuellement en cours de modernisation. Ainsi, la création de centres de traitements

régionaux du courrier augure d’une nouvelle orientation de consolidation de

performance de ce secteur économique vital.

Cet effort de modernisation conduit par Barid Al-Maghrib à s’amplifier sur le

segment de l'express, qui s'internationalise avec l'arrivée des grands « intégrateurs »

internationaux et des géants de la logistique qui ne cessent de s’installer à

Casablanca, centre d’acticité du marché postal marocain.


De ce fait, Barid Al-Maghrib renforce ses capacités de production et

modernise ses méthodes de traitement (constitution de plates formes importantes de

traitement du courrier, automatisation du traitement des envois, mécanisation,

modernisation du système d'information permettant la traçabilité et le contrôle

d’acheminement des envois à distance sur internent des envois (système IPS) ...).

Dans le domaine du courrier grand compte (Ittissalat Al-Maghrib,

banques…), La Poste développe son approche commerciale et sa flexibilité vis à

vis des clients que représentent les entreprises de la vente à distance, sur le

territoire national. La relation de La Poste et ses grands clients dans le secteur du

courrier s’est considérablement améliorée depuis la création de Barid Al-Maghrib

en 1996, mais restant empreintée de quelques rigidités, notamment en termes de

souplesse de traitement et d'adaptation aux besoins des clients.

2.3. Des charges d'intérêt général supportées sans contrepartie

L'ensemble des charges d'intérêt général est assuré par Barid Al-Maghrib

sans contrepartie. Le coût de ces différentes missions doit faire l'objet d'un vif

débat.

La Poste Marocaine, entreprise nationale et citoyenne, est fière d'assurer ces

missions qui font partie intégrante de sa culture de service au public et d'accueil de

tous les publics. Mais il est, plus que jamais, inéquitable qu'elle en assume seule le

financement, à l'heure où la concurrence s'installe acharnement à plusieurs niveaux

du marché postal.


Conclusion de la première partie :

Le domaine du monopole postal souffre de plusieurs incohérences et mérite

une régulation adaptée aux exigences de l’environnement pour le faire sortir de

cette situation de modèle administratif marqué par l’immobilisme qui ne fait

profiter qu’aux pratiquants de l’informel et à l’effritement du marché.

L’adaptation est, de plus, rendue inéluctable par l'évolution en cours qui

fait que le périmètre du monopole est en voie d’extinction programmée à l’instar

de la totalité des pays membres de l’UPU.


Chapitre 1 Les défis environnementaux de l’organisation publique de la Poste Marocaine

La multiplication des échanges économiques, l’élargissement du périmètre

géographique de la poste marocaine en croissance régulière, la pression

concurrentielle qui pousse à anticiper et à tenter de se projeter dans l’avenir, la

complexité croissante de l’activité, sous l’influence notamment des contraintes

juridiques, la transformation des comportements des consommateurs, et des

salariés2.: tous ces éléments ont, parmi d’autres, concourus à accorder une place

majeure, à la conduite du changement dans le fonctionnement quotidien de

l’organisation de Barid Al-Maghrib à l’instar de plusieurs entreprises postale

similaires.

2. BIT: Rapport général, Commission paritaire des postes et télécommunications, deuxième session

(Genève, 1991), p. 74.

Deuxième partie Diagnostique stratégique de l’environnement


Section 1

Diagnostic stratégique de l’environnement du marché postal marocain

L’environnement postal marocain connaît de profondes mutations, Barid Al-

Maghrib subit des répercussions directes quant à ses missions et objectifs. Il doit

concevoir de nouvelles stratégies adaptées au changement dus à la révolution

technologique. Ces transformations ne sont pas nouvelles dans le secteur des postes

qui a dû apprendre beaucoup durant les deux dernières décennies, confrontés

perpétuellement à la pression concurrentielle et aux nouvelles tendances

technologiques. Ces mutations sont d’autant plus critiques dans le secteur des

postes que les outils de gestion utilisés pour répondre au changement sont souvent

mal adaptés aux spécificités du marché postal.

1. Les variables environnementales du marché postal marocain

Au moment où l’ouverture de l’économie postale marocaine sur l’extérieur,

de l’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication

entraînant une assez large diversification des modes de gestion et imposent de

nouvelles mise en concurrence, il convient de faire le point sur les modalités de

manager le secteur postal dans notre pays, car même la notion d’intérêt général

évolue dans le sens de confier dette mission au secteur privé qui à son tour joue

pleinement ce rôle depuis toujours. La propriété publique de la poste n’est plus

fermée et elle s’ouvre de plus en plus à l’économie du marché et devra s’adapter

aux nouvelles exigences de la concurrence. C’est le rôle des dirigeants, des cadres

et des encadrants de promouvoir et de créer les conditions qui permettent

d’optimiser leurs potentialités et de faire réussir l’évolution nécessaire du secteur


postal, déjà tracée par la nouvelle organisation de Barid Al-Maghrib par une

gestion polaire de ses métiers et activités supports.

La pression de l’environnement interne et externe sur l’organisation de Barid

Al-Maghrib devient forte et s’exprime à travers quelques variables clés qu’il

convient de gérer à la fois à court terme et de façon prévisionnelle à moyen et long

terme. C’est le cas par exemple pour les quelques variables environnementales

suivantes:

• La mondialisation ;

• Les progrès techniques dans le domaine de communication ;

• La concurrence

• Les attentes économiques ;

• Les réglementations ;

• Les comportements des consommateurs ;

• Les tendances démographiques et les besoins du réseau.

Les principales variables qui sont à l’origine des changements dans le

marché postal marocain sont présentées dans la figure ci-dessous (démarche swot):


Dans ce type d’environnement, l’organisation publique de Barid Al-Maghrib a

montré ses limites et ne peut plus gérer son fonctionnement comme par le passé,

dans la mesure où les conceptions et pratiques antérieures deviennent

inadaptées.

Contexte international: - Ouverture européenne et internationale - Remise en cause des monopoles -Alliances et fusions

stratégiques des intégrateurs

Contexte commercial: - concurrence (avec le public ou le privé)

- Exigences du client

Contexte juridico-politique: - Déréglementation /réglementation - Nouvelles politiques nationales - Evolution des réglementations

- Changements de statuts

Contexte technique: - Nouvelles technologies de substitution

- Informatisation

Contexte culturel: -Mode de consommation (socio -style) -aménagement du territoire etc.

- Revalorisation de l’entreprise

Contexte social: - Malaises et attentes internes - Réductions d’effectifs

- Nouvelles attentes externes

Contexte économique: - Moyens plus limités - Besoins de rentabilité - Développement de la modernisation et de la rigueur dans les méthodes de gestion

Contexte structurel et stratégique:

-Besoin de cohérence et de flexibilité -Recentrage d’activités -Transformation de métiers de communication - Evolution des besoins des

usagers

Changement de l’environnement


2. Les variables organisationnelles de la poste marocaine

Depuis l’apparition de la poste, elle est restée pour longtemps une

administration publique de nature administrative centriste. C’est à partir de 1984

date de création de l’Office National des Postes et Télécommunications (ONPT), et

de 1996 date de création de Barid Al-Maghrib que les grandes réformes

commencent à voir le jour. Il s’agit donc d’un enjeu récurrent et finalement tout à

fait légitime que de chercher incessamment de nouveaux axes de sa modernisation,

car elle est de plus en plus confrontée à d’autres compétiteurs. Ses usagers

deviennent des clients avec des exigences. Parfois avec audace, en rencontrant bien

des obstacles et des résistances, la poste publique doit s’engager davantage donc

dans un changement inéluctable continu. Les principales stations de changement se

présentent en résumé comme suit:د

• Le changement de statut de Ministère en 1984 avec la création de l’Office

National des Postes et Télécommunications, ONPT), la fin de l’ONPT et

la naissance de Barid Al-Maghrib, établissement public à caractère

commercial et industriel en 1996.

• La montée en puissance de la concurrence, à la fois sur des marchés

ouverts, comme ceux des services financiers et de la messagerie, devenant

de plus en plus disputés du fait de l’apparition de nouveaux acteurs

internationaux sur le marché du courrier, traditionnellement de nature

monopolistique, que La Poste réalise plus de 50 % de son chiffre

d’affaires.


• L’accélération du rythme de création de nouveaux produits, mise en place

de forces de vente et de méthodes d’animation commerciale comparables

à celles du secteur privé.

• La modernisation du secteur postal en général et celui du courrier et de la

messagerie en particulier s’appuie sur l’introduction des technologies de

pointe et d’investir dans la logistique, ce qui nécessite de lourds efforts en

terme d’investissement et des mesures d’accompagnement en mesure de

répondre à l’exigence de modernisation et d’adaptation à

l’environnement:

Ces évolutions du marché postal vont amener Barid Al-Maghrib à

continuer à modifier son organisation. C’est le jour où on va toucher

profondément à l’organisation du travail d’un établissement qui cherche

inlassablement à être moderne et efficiente ; fermer une agence pour la

regrouper avec une autre, modifier un statut du personnel pour épouser un

autre que l’acceptation concrète du changement va se faire…,ce qui ne va pas se

passer sans sensibilité sociale, car les partenaires sociaux sont particulièrement

attachés aux aspects sociaux de la régulation, et le personnel est très soucieux de

l’évolution de son statut: l’assurance de la réussite de ces projets ambitieux

dépend beaucoup du manager local et/ou des chefs de projets centraux, auprès

desquels la fonction communication se positionne clairement comme conseil et

appui et constitue un moyen d’absorption des négativités de position vis-à-vis du

changement souhaité. Mais quoiqu’il soit inévitable, des changements entamés

et d’autres sont sur les portes, pour les réussir il est temps de faire de grandes

concessions comme s’il s’agit d’un pacte multilatéral de changement de nature


synallagmatique qui doit profiter à toutes les parties contractantes…

Section 2

Evaluation du monopole postal sous l’angle du service universel

Traditionnellement, le service universel est confié à l'opérateur historique

titulaire du monopole. Lorsqu'il y a eu libéralisation de certains marchés postaux ou

des télécommunications, l'entreprise détentrice du monopole conserve parfois seule

l'obligation d'assurer le service universel.

1. Définition

La notion de service universel renvoie seulement à la qualité minimum qu'un

usager individuel est en droit d'attendre d'un réseau postal.

La notion de service universel ne concerne que la prestation fournie aux

usagers, sans que celle-ci implique une organisation particulière du service. La

notion ancienne de services universels reste généralement mal explicitée.

La définition et le contrôle des obligations du service universel étaient

souvent mêlés à l’exercice par l’Etat de la tutelle sur l’entreprise publique dont il

est propriétaire: la puissance publique exerce pleinement son pouvoir de

propriétaire mais le pouvoir de régulation courante de la concurrence et la

surveillance du respect des obligations de service public ne sont pas confiés à une

autorité de régulation sectorielle. Cela permet de créer des interférences entre les

deux pouvoirs et de consolider la dépendance du régulateur à l’égard de l’Etat

propriétaire.


S’agissant de la portée du service universel, on constate naturellement que le

service de base de la poste aux lettres et la notion de prix abordable revient

régulièrement dans les différents pays. Néanmoins, des distinctions existent, ainsi,

les colis d’une variété de poids relèvent du service universel dans certains pays,

mais pas dans d’autres, et, là aussi, les services financiers font ou ne font pas partie

du service universel, en fonction des pays, ailleurs encore l’obligation de service

est définie en termes de facilités de réseau plutôt qu’en termes de services.

Sachant que les pouvoirs publics continuent de prendre du recul vis-à-vis de

la fourniture directe du service, il est indispensable de donner une définition

appropriée à la portée du service universel en tant qu’obligation des opérateurs

postaux. C’est la seule manière d’assurer un suivi efficace des performances et de

la responsabilité. Compte tenu des éléments d’information actuellement disponibles

en la matière, il y aurait lieu de se pencher sérieusement sur la question.

2. Etendu du concept du service universel de la poste

L'exclusion des règles de la concurrence ne touche pas l'ensemble du service

universel mais les seuls " services réservés " qui peuvent justifier les monopoles et

les péréquations tarifaires. La question reste ouverte quant à savoir quelle part des

services universels échappe aux services réservés et peut donc, en fonction de la

technologie mais encore des pratiques de consommation, être ouverte à la

concurrence.

Le service public ne se distingue pas par des critères de qualité économique

ou par un système de financement public. Il constitue une institution au sens où

l'intégration de la fonction de service dans l’organisation sous contrôle public

forme un des éléments de l'ordre politique. La qualité publique ou privée de cette


organisation n’est pas à prendre en considération, car un service public est aussi

assuré par un organisme privé. La poste marocaine reste l’une des premières

institutions qui offraient des services universels sur l’ensemble du territoire

national depuis très longtemps:

• Le service universel postal participe à la cohésion sociale, aménagement

du territoire national et le développement socio-économique. C’est un

service assuré dans le cadre du respect des principes d’égalité des

citoyens devant le service public de manière permanente. La poste est,

donc, fouisseur de service public du courrier qui est soumis aux

obligations de qualité de service et répond à un ensemble d’exigences

dictées par la loi du monopole postal et même par la concurrence issue du

marché.

• Le concept de service universel, est-il alors synonyme de service public ?

Cette notion a été développée aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle pour

justifier la création d'un monopole téléphonique par ATT qui désirait

opérer l'interconnexion de tous les réseaux. L'Europe a repris le terme en

lui adjoignant une connotation sociale. L'expression apparaît pour la

première fois en 1987 dans le Livre Vert sur la libéralisation des

télécommunications, puis se trouve esquissée en 1992.

• Le service universel est alors conçu comme un réseau doté d'une

couverture géographique générale, accessible à tout usager sur sa

demande dans un délai raisonnable et à des prix abordables. La notion est

là encore de nature stratégique et matérielle: la libéralisation des postes

devrait être compensée par la garantie d'un service minimum.


• Le concept de service universel de la poste donc s’articule autour de trois

normes:

L'universalité (accès de tout le monde à des conditions

abordables),

L'égalité (couverture géographique générale),

La continuité (service permanent à un niveau de qualité défini).

Traditionnellement, Barid Al-Maghrib est seul responsable du maintien de la

prestation du service universel ; on lui demande en outre d’appliquer des tarifs

uniformes (non différenciés). Généralement, il fournit des services coûteux à des

régions éloignées ou peu rentables à un coût inférieur au coût réel.

L’obligation d’appliquer des tarifs uniformes s’accompagne en outre d’un

contrôle, officiel ou officiaux, des tarifs postaux par le gouvernement. Etant donné

que la Poste est la propriété du gouvernement, jusqu’à une époque récente, celle-ci

se chargeait de l’exploitation et de la réglementation. Toutefois, la séparation des

régulations et des opérateurs est de plus en plus acceptée comme un but à atteindre.

Le sens et le concept du service postal universel et ses exigences sont définis

dans les actes de l’Union postale universelle, tenant compte de la nature

fondamentale de ces aspects, il ne faut pas sous-estimer l’importance du rôle du

gouvernement concernant la garantie de prestation du service postal universel et sa

régulation, du fait qu’il relève des droits de l’homme fondamentaux,

indépendamment de toute considération économique touchant à l’exploitation des

services sur le marché postal.

3. Le service universel et les exigences de la réforme


Le service universel de la Poste dépend largement des objectifs des chantiers

de réforme dont la réforme de la réglementation du secteur postal qui a peu

progressé non pas uniquement au Maroc, mais dans le monde entier: Seuls

quelques pays ont supprimé leurs monopoles postaux (p.ex. la Suède, la Finlande,

la Nouvelle-Zélande et les pays de l’Union Européen en perspective de 2009) ou

opté pour la privatisation (comme la privatisation de TPG aux Pays-Bas et la

privatisation de Deutsch Post annoncée à l’automne 2000). Dans d’autres cas,

l’étendue du monopole doit être limitée. Toutefois, dans plusieurs des cas, les

monopoles dominent encore sur le marché du courrier intérieur, et certains estiment

que le maintien du monopole sur une base légale est justifié par le besoin du service

universel, ce qui met en évidence la nécessité d’aller plus loin dans la réforme de la

réglementation. Dans le grand chantier de la réforme de la réglementation, on peut

citer les aspects suivants:

• La libéralisation du marché (c’est-à-dire la suppression ou la réduction du

monopole intérieur) a été feintée par des considérations liées à la

prestation et au financement du service universel.

• Le coût du service universel a rarement été chiffré, et les pays qui l’on fait

ont constaté qu’il représentait entre 2 et 30% du coût total selon l’étude

conjointe de la Banque Mondiale /UPU.

• Avant de pouvoir lancer une solide politique de réglementation, il est

indispensable de connaître les coûts du service universel et des conditions

d’exploitation du monopole postal (étude chiffrée et analytique).

• Il arrive souvent que le service universel soit mal cerné et que la notion de

service universel soit mal adaptée aux besoins réels. On définit parfois le

service universel comme étant l’accès raisonnable aux services postaux de


base à un prix abordable, ce qui revient à offrir un niveau de service

identique, même lorsque le coût est très élevé. Sachant que les usagers

attachent davantage d’importance à la fiabilité qu’à la fréquence, il est

possible de diminuer les coûts du service universel sans que cela n’affecte

réellement la satisfaction de la clientèle.

• Même si un service fondamental est correctement assuré par un

fournisseur unique, introduire une possibilité de concurrence (p.ex. en

permettant au secteur privé d’accéder, en vertu d’arrangements

concernant l’interconnexion, à certaines opérations telles que le

ramassage ou le tri) peut améliorer l’efficacité.

• Le fait que le gouvernement contrôle la poste nuit généralement au

développement commercial de celle-ci, car cela oblige à limiter les fonds

d’investissements à éviter de prendre des risques excessifs lors de

l’examen de propositions commerciales.

Dans un contexte de concurrence accrue de la part du secteur privé, les

changements et réajustements de la notion du service universel appellent une

réflexion approfondie sur les façons et moyens d’assurer leur prestation et

financement. C’est pourquoi, à notre sens, il incombe au gouvernement de faire le

point sur les services devant continuer à être assurés directement par l’Etat et ceux

qu’il est possible d’externaliser ou céder, en faisant appel à des entreprises privés et

des moyens à mettre en place pour en assurer un régulation adéquat

Le gouvernement et le grand public qui supporteront les conséquences

d’éventuelle absence d’une régulation appropriée du service universel postal, car si

le citoyen serait privée de toute forme de service universel postal ; le gouvernement


serait contraint de trouver d’autre solutions et de les payer au prix fort, tant sur le

plan politique que financier.La concurrence sur un marché postal non régulé ne fait

profiter qu’au secteur informel. S’inspirant des leçons du passé « administratif »,

Ce phénomène a été aggravé par l’existence de modèle de gestion des services

universels extrêmement traditionnels, essentiellement actionnés par le levier

politique, ce qui n’a laissé que peu de latitude pour prendre des mesures ciblées et

énergiques de réforme et a contribué à l’affaiblissement graduel de l’opérateur

postal public tout au long de la période centriste de l’époque ou le mode de gestion

était purement administratif (périodes de ministère des P.T.T). Aujourd’hui, la

donne a changé, c’est pourquoi la régulation de ce domaine vital est devenue

indépassable et d’une nécessité impérieuse pour répondre aux exigences de

l’environnement, comme c’est relaté sur le schéma ci-après illustrant cette réflexion

d’analyse systémique d’ensemble:

LES EXIGEANCE DE LA REGULATION FACE AUX BESOINS

Le service universel est

considéré comme étant

d’intérêt national

Compensation financière directe

ou indirecte accordée à

l’opérateur du service universel

Le nouvel

environnement affecte

la prestation du

service universel L’opérateur du service universel a

besoin du financement du pour

aménager le territoire national,

surtout dans les zones non rentables

Le gouvernement doit mettre

en place une réglementation

pour garantir la prestation du service universel


4. Caractéristiques du service Universel Postal

Le service universel de la Poste a des caractéristiques universelles

distinctives, à savoir:

• Accessibilité du Service à tous (sans aucune discrimination notamment

sociale, politique, économique, géographique ni fondée sur la nationalité).

• Sécurité et confidentialité postale.

• Fréquence minimale de service (levée et distribution).

• Qualité (satisfaction de la clientèle, traitement des réclamations,

efficience opérationnelle).

• Adaptabilité de ce service universel aux évolutions notamment

technologiques.

• Caractère raisonnable des prix.

Il convient de noter que les conditions des différentes caractéristiques du

service postal universel n’ont pas être définies précisément dans la définition

général de celui – ci et que cette définition peut faire référence à des normes

spécifiques.

Il ne s’agit pas d’un service postal abstrait, il convient donc de définir

précisément la prestation qui sont couvertes et dont l’opérateur chargé du service

universel doit assurer la présentation en satisfaction aux déférentes obligations

attachées à la qualité de ce service.


Il convient de noter que le service Universel Postal ne se confond pas avec

les services réservés: par exemples, la définition du service Universel Postal

français va en effet bien au –delà des services sous monopole.

A titre indicatif, la définition française du service universel est la suivante:

Le service Universel Postal concourt à la cohésion et au développement

équilibré du territoire. Il est assuré dans le respect des principes d’égalité, de

continuité et d’adaptabilité en recherchant la meilleure efficacité économique et

sociale. Il garantit à tous les usagers, de manière permanente et sur l’ensemble

du territoire national, des services postaux répondant à des normes de qualité

déterminées. Ces services sont offerts à des prix abordables pour tous les

utilisateurs.

Ce service comprend des offres de services nationaux et transfrontières

d’envois. Les services de levée et de distribution relevant du service universel

postal sont assurés tous les jours ouvrables, sauf circonstances exceptionnelles.

5. Les obligations du service universel de la poste

Les services postaux offerts (lettres, colis, recommandés…) dans le cadre du

service universel doivent être définies en ce qui concerne la collecte, la levée, le tri

et la distribution à domicile, en indiquant leurs fréquences mesurées.

Il convient de souligner que la définition précise des services couverts par les

obligations de service universel ne doit pas être décidée arbitrairement mais à la

suite d’une étude permettant de déterminer la charge financière supplémentaire qui

devra être assumée par l’opérateur du service universel (Barid Al-Maghrib).


Cette étude sera au demeurant nécessaire lors de la définition de l’éventuelle

compensation financière qui sera mise à la charge des opérateurs alternatifs pour

participer aux coûts du service universel postal, pour ne pas laisser l’opérateur

historique seul à en supporter sans contrepartie dans un marché de plus en plus

concurrentiel. Les principales obligations du service universel de la poste sont

comme suit:

5.1. Accès:

Afin de répondre à cet objectif, il conviendra de prendre des mesures

afin de garantir que le service universel sera assuré par le prestataire désigné

(en principe Barid Al-Maghrib) ; par exemple "les jours ouvrables sauf

circonstances exceptionnelles", à tout usager sans discrimination (principe

d’égalité).

Aussi, Il y a lieu de noter que la notion d’accès recouvre différents

aspects: les horaires d’ouverture de bureaux de poste, le nombre d’usagers

desservis par un bureau de poste, les jours d’ouverture et ou de levée ou de

distribution.

Les principes du libre marché, tels que la réalisation de bénéfices, par

exemple, peuvent aller à l’encontre des objectifs poursuivis sur le plan social,

tels que l’assurance d’un accès à des services de base de qualité pour tous les

segments de la population. Cela signifie qu’une intervention du

gouvernement sera nécessaire pour garantir l’égalité d’accès au service postal

universel.


5.2. Qualité:

Le prestataire des services universels postaux doit veiller à ce que tous

ses services universels doivent être de bonne qualité. Cette objectif implique

la détermination et la fixation de normes précises en matière de qualité du

service ; le service devant être proposé à une qualité uniforme sur l’ensemble

du territoire (afin d’offrir un service identique à l’ensemble des usagers).

Ces normes doivent en particulier viser les délais d’acheminement, la

régularité et la fiabilité des services rendus à la clientèle dans tout le réseau

national sans discrimination.

Les normes de qualité indiquent que le contrôle du respect effectif de

ces normes soit organisé. Un contrôle de qualité doit être effectué au moins

une fois par an par des organismes indépendants (n’ayant aucun lien avec le

prestataire du service universel) ; ces contrôles donnant lieu à des rapports

publiés au moins une fois par an.

La qualité du service universel implique que soient mis en place des

mécanismes de traitement des réclamations des usagers. Ces procédures de

traitement des litiges et réclamations des usagers doivent respecter les

principes d’équité et de rapidité, organiser un système de remboursement et /

ou de dédommagement en cas de perte, vol, détérioration des objets confiés

et plus largement tout manquement aux normes de qualité pour continuer à

fidéliser la clientèle.

5.3. Continuité:

Il s’agit de veiller à ce qu’il y ait une adéquation entre la densité des

points de contact et d’accès et les besoins des clients .D’après les éléments


dont nous disposons, nous avons pu constater ces dernier temps une faiblesse

de la présence postale surtout au milieu urbain. Ceci implique une

organisation de la desserte postale dans les zones encore insuffisamment

desservies par la création de bureaux sédentaire ou par tous autres moyens

alternatifs (bureaux mobiles, facteurs ruraux, licences postales à des micro–

opérateurs (sociétés postales commerciales locales sous contrat avec BAM,

magasins locaux assurant la desserte postale…).

La continuité dans le temps: il s’agit essentiellement de prévoir un

service minimum en cas d’interruption momentanée du service pour une

raison autre que des circonstances exceptionnelles (force majeure). Ce point

doit être notamment traité au regard de la législation marocaine sur le droit de

grève. On notera que là où les interruptions du service postal pour grève sont

fréquentes, en dépit de l’instauration d’un service minimum permettant à la

Poste de recruter un personnel d’appoint ou en cas d’extrême urgence un

personnel intérimaire.

5.4. Sécurité:

Il s’agit de la sécurité du réseau (transport de matières dangereuses), de

la sécurité et de l’intégrité des envois (responsabilité notamment en matière

de dégâts) et du principe de la confidentialité de la correspondance, c’est

pourquoi le système postal marocain des années soixante et soixante dix

prévoit que le personnel des services postaux sont assermentés.


6. Prix sociaux

La notion de prix abordables ne renvois pas à des obligations normatives

précises mais fixe principalement comme objectif que les services postaux

universels être accessibles à tous les usagers à des prix abordables.

La fixation du prix des prestations couvertes par le service postal universel

est un prix social et ne peut être arbitraire et doit résulter d’une étude économique

et financière précise prenant en compte les exigences suivantes:

• Le prix doit être abordable et doit permettre à tous les utilisateurs d’avoir

accès au service: ceci implique une étude relative au pouvoir d’achat des

usagers marocains, et une péréquation pour que les zones les plus

rentables permettent de financer partiellement la desserte postale de zones

moins rentables tout en assurant une égalité des tarifs sur l’ensemble du

territoire.

• Les prix doivent être orientés sur les coûts réels du service: ceci implique

une étude précise des coûts découleront directement des obligations

imposées aux prestataires du service universel en terme de qualité, de

fréquence, de desserte etc.

• Les tarifs doivent être transparents (publiés, affichés) et non

discriminatoires.

A cet effet, trois précisions doivent être apportées:

La combinaison de l’obligation de desserte universel et de prix abordable

peut rendre l’activité de service universel déficitaire, ce qui justifie la

définition de services réservés et / ou d’obligations de contribution des

opérateurs alternatifs.


Il n’existe aucune obligation d’un tarif unique pour l’ensemble des

services postaux qualifiés d’universels: les tarifs des différents services

postaux couverts par la notion de service postal universel peuvent être

différenciés en fonction des prestations objet du service (lettre, lettre

recommandées, colis, etc.) et de leurs coûts relatifs.

Il est possible, sans violet le prince d’égalité des usagers devant le service,

de convenir de tarifs spécifiques pour les clients achetant des volumes

importants.

Lien avec d’autres politiques publiques.

Le service universel peut comprendre d’autres obligations spécifiques

correspond à des exigences d’intérêt général que le gouvernement souhaite prendre

en compte (aménagement du territoire, recherche et développement, …).

L’assurance du service universel postal veut que ce service ne soit pas

uniquement l’affaire de l’opérateur historique, mais également de tous les

opérateurs autorisés à exploiter le service non réservé de la poste que ceux de la

messagerie locale ou internationale, et opérateurs similaires, comme c’est indiqué

dans le schéma ci-après:


Con tinu ité du serv iceuni vers el d e l a Po ste

Clie nts

Lob by ext erne

O pér ate ur s p osta ux

C on cur rent s(fo rmel s e t inf orm els)

S ub ve ntio n du se rv ice un ive rsel

Gou ver nanc e:

S E RV ICE U NI VE RS EL

l ’é to i le s t ra té g i qu e d e l ’e nv i ro n n e m e n t d u s er v ic e u n iv e r se l

7. Appréciation de l’environnement général du monopole postal (swot)

A la lumière de ces développements, la présentation de la problématique du

monopole postal marocain passe essentiellement par la présentation des préalables

interne et externes de son diagnostic stratégique comme c’est relaté sur le schéma

ci-après:


L e s p r éa l a b le s au d iag n o st ic s t r at é g iq u e

M on o p ole p o sta l /s er vi ceun ive r se l

E n tr e pr is e

Int er n e

F o r ce s/ F ai ble ss e sR es so u rc es /C om p é te nc e s

Ca p a cit és st ra té g iqu e s d e l’en tr e pr is e

O p po r tu ni té s/M e n a ce sS itu a tio n de l’e n vir o nn e m en t

A tt ra c tivi té st ra té g iq ue d e l’e n vir on n e me n t

A m é lior a tio n sP os sib le s/é lé m e nt d e ré g ul at ion

Ext er n e

E nv ir on n em e n t

S WO T

7.1. Appréciation de l’environnement interne (pestel):

Forces Faiblesses

Structure Mécanismes d’exploitation maîtrisée

Suivi et contrôle et du marché

Performance solide

Leader sur le marché du courrier et

messagerie

Dépendance aux produits du

monopole.

Insuffisance des moyens de

financement du service universel

Système Concurrence acharnée, mais

généralement maîtrisée.

Fonctions standardisées,

Procédures adaptées

Modèle administratif

incompatible aux exigences du

marché concurrentiel.


7.2. Appréciation de l’environnement externe (swot):

Opportunités Menaces

Facteurs légaux

Leader du marché Effritement du monopole

Installation de grands

intégrateurs de la messagerie et

de logistique

Facteurs Economiques

Assurer le service public

Collecter les redevances du

monopole auprès des sociétés

autorisées à faire la messagerie

rapide internationales

Coûts élevés des prestations

Entrave à la concurrence et

faibles produits du monopole

Concurrence déloyale

Facteurs sociaux

Concours à la cohésion

sociale

Baisse du rapport qualité /prix

Baisse de l’effort de

l’aménagement du territoire

national

Facteurs Technologiques

Performance technologique

Emergence de l’industrie de

transport

Augmentation du rythme de la

concurrence

Produits de substitution.

8. Service universel et régulation

A titre indicatif, en octobre 1997, le directeur général du Bureau international

de l'UPU, dans un discours prononcé à une réunion de haut niveau organisée par

l'UPU à Genève sur le thème «Vision postale 2005: défis mondiaux et stratégies du

marché des communications», a souligné le caractère indispensable des services

postaux universels. Dans tous les pays du globe, les services postaux constituent

une partie essentielle du tissu social et économique. Certes, du point de vue


économique, les postes doivent exploiter toutes leurs compétences pour rendre

leurs produits et leurs services attrayants pour leurs clients.

La libéralisation des services du courrier oblige à inventer de nouveaux

modes de régulation et de contrôle du bon fonctionnement du marché postal par les

autorités publiques: une «re-réglementation» s'avère très nécessaire.

Les imperfections du marché libéralisé justifient en effet un nouveau cadre

réglementaire pour corriger les mécanismes du marché et imposer des obligations

de service public et du service universel (normes du régulateur universel -UPU).

Les partenaires sociaux sont particulièrement attachés aux aspects sociaux de

la régulation, à savoir la défense des consommateurs, le contrôle des tarifs,

l’assurance de l’accès aux services postaux, car les services postaux ont joué

historiquement un rôle très important de renforcement de la cohésion nationale.

Dans tous les pays ils continuent d'être un moteur du développement économique et

social au regard à son rôle important en matière sociale et même d'aménagement du

territoire. Ils constituent un élément clé du développement économique, car ils

représentent une infrastructure essentielle qui est de nature à accroître sensiblement

la productivité et l'efficacité de l’entreprise et de l’administration publique. C'est

pourquoi ce secteur est aujourd'hui jugé prioritaire dans de nombreux pays en

développement ou en transition.

La régulation du service universel doit s’effectuer sur la base de la

péréquation tarifaire, étant toute opération consistant à appliquer un tarif commun,

indépendamment des coûts de revient, à plusieurs catégories d'usagers. A la

péréquation tarifaire géographique (les coûts de distribution en zone rurale sont

supérieurs à ceux de la distribution urbaine et les coûts de tri et de logistique

varient selon la distance entre l'émetteur et le destinataire), s'ajoute souvent une


péréquation tarifaire entre clients de taille différente (le courrier des entreprises est

souvent plus facile à mécaniser que celui des ménages)…

Cela permet à Barid Al-Maghrib de maintenir des prix abordables quel que

soit l'expéditeur ou le destinataire d'un service postal. Pour ces raisons, lorsque de

nouveaux intervenants seront autorisés à mener leur activité sur certains marchés

situés dans le périmètre du monopole, ils choisissent de se concentrer sur des

créneaux porteurs, c'est-à-dire sur des segments de marché qui génèrent des coûts

de production plus faibles que les coûts moyens de l’opérateur historique. C'est

alors que peuvent naître des difficultés financières accrues pour Barid Al-Maghrib

et des questions complexes de financement du service universel qu’il assure.

Aux Etats-Unis, l'intégrateur global UPS considère l’United States Postal

Service comme un grand rival pour les services de distribution des colis

commerciaux et résidentiels. C'est pourquoi il a toujours cherché à défendre ses

intérêts auprès du comité des tarifs postaux ; l'organisme gouvernemental habilité à

recommander les tarifs intérieurs de la Poste.

La stratégie de l'entreprise consiste à affirmer que les tarifs appliqués par

Barid Al-Maghrib, en particulier pour le courrier rapide, sont plus élevés que le

coût de prestation de ces services, et que le surplus est utilisé pour subventionner,

entre autres, le courrier ordinaire et les services de distribution du courrier

déficitaire en terme de coût et rentabilité ; avec lesquels toutes les sociétés de

messagerie sans exception entrent en concurrence sur le marché.

D'autres Etats, comme l'Allemagne, ont également institué un régulateur

spécialisé. En Argentine, la régulation du marché postal est assurée par le comité

national des postes et télécommunications (CNCT), chargée de contrôler le respect

du cadre réglementaire nouvellement mis en place, et en particulier de garantir


l'existence d'un marché ouvert et concurrentiel, ainsi que le maintien de la qualité

des services. Mais, dans de nombreux cas, les régulateurs postaux sont encore les

ministères de tutelle administrative.

Au Maroc, on commence déjà à concrétiser les orientations de

libéralisation du secteur postal qui est l’offreur unique du service universel, ce

qui doit impérativement augurer de l'existence d'un régulateur spécifique pour

les services du courrier ; un régulateur distinct des autorités de concurrence.

Compte tenu de la volonté de ne pas entraver le développement du marché

par l'imposition de charges élevées, le service universel a essentiellement un

objectif social et se réduit parfois à un service minimum de base.

Les obligations de service universel n’ont pas pour autant disparu ; elles ont

été explicitées. Cette logique a conduit progressivement à définir un sous-ensemble

d’obligations donnant droit à compensation financière: les obligations de service

universel.

Dans le secteur des postes, la fourniture du service du courrier sur l’ensemble

du territoire à un prix unique et abordable fait partie du service universel et en

constitue le principal élément.

Barid Al-Maghrib, qui assume aujourd'hui cette obligation reçoit une

compensation financière sous forme de rente du monopole sur le courrier et les

redevances des sociétés autorisées à assurer la messagerie rapide internationale ;

concurrents qui fournissent ces mêmes prestations de messagerie rapide

internationale. Ce système est articulé et géré de manière à ne pas créer de

distorsions de la concurrence:


le système des autorisations qui ne concerne actuellement que le courrier

rapide international ne peut à lui seul résorber les surcharges financières que

supporte l’opérateur public (Barid Al-Maghrib) ce qui suscite en principe de

réguler le domaine du monopole postal en sa totalité (services du courrier et

messagerie nationaux et internationaux). Les obligations de service public

n’ouvrent pas pour le moment le droit à la compensation financière. L’arrêté du

Ministre des Postes et Télécommunications n°373-98 du 2Mars 1998 relatif aux

conditions d’autorisation d’exercice du service du courrier accéléré

international comporte des obligations de couverture du territoire, de continuité,

de sécurité et de qualité de service à l’import et à l’export (collecte,

distribution…), en contrepartie d’un droit d’usage d’une partie du spectre du

domaine du monopole postal. Cette contrepartie est cependant essentielle compte

tenu de la rareté des ressources financières.

Par ailleurs, il existe encore d’autres charges de service public de la poste qui

ne font pas partie du service universel dont il est difficile d’imaginer qu’elles

puissent être assumées par une entreprise qui ne serait pas publique. On peut citer

en particulier l’accès aux services postaux et financiers de la Poste dans les zones

de très faible densité démographique, reculées ou défavorisées….

Le contrôle des tarifs et la protection des consommateurs sont des aspects

cruciaux d'une bonne régulation, l'un des effets positifs escomptés de l'ouverture

des marchés étant la baisse des tarifs. Le Sommet spécial du G7 sur la société de

l'information qui s'est tenu à Bruxelles en février 1995 l'a confirmé. Les ministres

présents ont souligné que «la garantie de prestation universelle et l'accès universel


aux services» étaient de la plus haute importance pour réaliser leur vision commune

de la société de la communication.

Dans ces conditions, il n’apparaît pas illégitime que les collectivités locales

s’intéressent à l’accès des zones lointaines où le marché est peu ou carrément non

incité à intervenir, que Barid Al-Maghrib assure seul sa couverture par une

présence postale qui lui coûte très chère en terme de coût (services rendus à perte).

Ces collectivités doivent alors proposer des subventions aux services publics

postaux qui sont en totalité assurés par Barid Al-Maghrib. Il est très judicieux que

l’Etat, les collectivités locales et les différents pouvoirs publics concernés se

penchent sur cette grande question, surtout à l’heure des efforts louables du

management de Barid Al-Maghrib consacrés à la restructuration, mise à niveau et

adaptation des services postaux aux exigences de l’environnement national et

international, il y a peu de temps ; afin de mettre en place des procédures

harmonisées pour garantir une concurrence loyale, équitable et profitable à toutes

les parties concernées des services du courrier et de la messagerie (approche

gagnant /gagnant).

Barid Al-Maghrib n’est cependant pas la seule institution qui doit se

préoccuper de la concurrence dans le segment du courrier et messagerie, l’Etat

comme les collectivités locales et les pouvoirs publics doivent aussi s’y intéresser,

donc il est temps de casser ce silence sur la question de financement du service

universel et la régulation du domaine du monopole postal en conséquence à l’instar

de ce qui se passe actuellement dans plusieurs pays: A de rares exceptions, le statut

de monopole postal caractérise toujours la poste marocaine et la majorité des pays.

Quelques-uns, comme l’argentine, le suède, le Paraguay, et le Pérou, ont aboli le

monopole traditionnel de la poste. Par ailleurs une libéralisation accrue est


constatée en Allemagne et, de façon plus générale, au sein de l’Union européenne

là ou le monopole sera aboli définitivement en 2009 ; ce qui explique que la

mouvance de régulation postale va s’accentuer dans les années à venir au niveau

des pays en voie de développement.

A la différence des services postaux dont l’activité est régie par le monopole

qui est essentiellement celle de la poste aux lettres, jusqu’à 1 kilogramme, les

télécommunications constitue un véritable laboratoire pour de nouvelles formes de

régulation. Les régulateurs des services postaux et des télécommunications ont

souvent un triple rôle:

La détermination des conditions d'entrée sur le marché,

La garantie des missions de service public (dont le service universel)

Le respect des règles de la concurrence.

Les limites de poids applicables sont très variables. Beaucoup de pays

descendent seulement à 500 ou à 50 grammes, et d’autres descendent même jusqu'à

20 grammes. Certains pays de l’union européenne ont réduit l’exercice de leur

monopole au maximum à 50 grammes et à cinq fois la taxe d’affranchissement de

base, quelques-uns ont encore abaissé leur monopole. Ont peut s’attendre à d’autres

réductions des entraves monopolistiques, qui, à terme, pourraient déboucher sur la

disparition du monopole (cas de Finlande et de la Suède, …).


9. Responsabilité du maintien du service universel

Tous les citoyens ont droit d’accès à des services publics de qualité, vecteurs

de cohésion sociale et économique, garantis de l’exercice plein et entier des droits

fondamentaux énoncés par les dispositions de la constitution. Le gouvernement

joue un rôle capital puisqu’elle a le pouvoir d’édicter de nouvelles lois et

réglementations reflétant les évolutions marquantes survenues dans

l’environnement du marché postal.

La population a le droit d’accès aux services universels de la poste, l’Etat est

tenu de veiller au bon fonctionnement de ces services à travers la mise en place de

prestataires appropriés et d’adoption d’une législation adaptée à l’environnement

comme c’est schématisé ci-après:

Service universel

Pour s’acquitter de l’obligation du service universel, le gouvernement doit

mettre en place certains mécanismes institutionnels et réglementaires pour réguler

en priorité le secteur postal qui est à l’image du service universel, se trouvant sous

la pression d’une concurrence accrue de la part d’entreprises privées.

Cohésion sociale,

économique et géographique

Législation et

réglementation

Contrôle par l’Etat de la

prestation des services universels Enonciation dans la

constitution

Services

universels


La conscience de l’ampleur d’éventuelle dégradation du service postal

universel à l’heure de la concurrence incite à la recherche de nouveaux moyens de

conforter la position de l’opérateur du service universel (Barid Al-Maghrib) ; ce qui

suscite de mettre en œuvre de vastes chantiers de réforme répondant à la question

de fond de la régulation du marché postal en général et le service universel en

particulier avant qu’il soit trop tard, de trouver les conditions nécessaire à

l’exercice par le gouvernement de son autorité de régulation du secteur postal, et ce

dés maintenant, car la continuité du service postal universel, fait partie de ses

obligations:

Le gouvernement et l’autorité de régulation doivent simultanément veiller au

respect de la concurrence et protéger le droit à la communication qui repose sur le

service universel, en respectant le principe d’égalité d’accès aux services postaux,

sans distinction de lieu, de situation économique ou de statut social.

Pour tous les segments de la population, en tous points

du territoire national, à des prix abordables

Par une régulation d’ensemble de tous les aspects de

l’exploitation et de la prestation des services

Tout en veillant à l’existence d’une saine concurrence

sur le marché postal

LE GOUVERNEMENT DOIT GARANTIR LE SERVICE

POSTAL UNIVERSEL, EN TANT QUE SERVICE PUBLIC

ESSENTIEL, DANS L’INTERET DU PAYS


Toutes les franges de la société doivent savoir combien une saine prise de

décision gouvernementale appropriée, garantissant la prestation du service postal

universel, qui compte tenu des besoins à satisfaire dans ce cadre, nécessite des

financements et investissements qui sont en effet indispensables pour la mise en

place du service postal universel avec les nouvelles avancées technologiques, la

diversification des activités commerciales de l’opérateur postal public et la

modernisation des processus logistiques, à travers un perfectionnement des moyens

utilisés à l’appui de la force de frappe de la poste à l’heure de la concurrence.

10. Approche benchmark de régulation du service universel de la poste

Les exemples suivants témoignent des différences de conception, d'étendue

ou de financement du service universel dans le domaine postal.

Au Japon:

Pays où la poste est constituée par trois «bureaux» (poste, caisse d'épargne et

assurance vie) du ministère des Postes et Télécommunications, le service postal

doit être assuré au profit de l'ensemble de la population sans discrimination et à des

tarifs aussi bas que possible. Il y a environ 24 600 bureaux de poste au Japon,

séparés en moyenne par 1,1 km, pour 124 millions d'habitants. Quatre-vingt pour

cent de ces bureaux sont de petite taille (moins de trois employés).

La poste a conclu avec les autorités locales des accords sur la prévention des

catastrophes et fournit des informations sur les abris et la sécurité ainsi que sur la

distribution des secours en nature lors d'une catastrophe. Le ministère chargé des

postes a récemment déclaré qu'un plan de réforme serait élaboré pour rendre le

service postal mieux adapté au vieillissement rapide de la population. Les postiers

pourraient être appelés à s'engager dans des services de bien-être aux personnes


âgées, en plus de leur travail ordinaire. Une autre idée est de fournir un guichet

unique dans les bureaux de poste pour établir les changements d'adresse et tout

autre document lié aux changements de résidence et exigé par diverses

administrations publiques.

En Australie:

Du fait de contraintes géographiques particulières liées à l'étendue du

territoire, les principaux problèmes ont été définis comme ceux résultant de la

desserte de régions éloignées. La loi postale de 1994 réaffirme les objectifs postaux

du gouvernement dans le domaine postal, à savoir créer un service de courrier

auquel tous les Australiens peuvent avoir accès à un tarif uniforme, ce service

devant être assuré par la poste australienne. Un effort particulier a été réalisé pour

l'implantation de bureaux de poste en zone rurale.

L'opérateur du service universel ; lorsque celui-ci concerne des zones

particulières signalent chaque année au régulateur (Austel) les zones où la desserte

s'effectue à perte. Austel calcule le coût du service universel sur la base des coûts

évités par les autres opérateurs ou sur celle des pertes de recettes. Le ministère gère

un fonds pour le service universel auquel participent tous les opérateurs et sur

lequel sont prélevées les compensations payées aux entreprises chargées du service

universel.

En Finlande:

La Finlande offre un exemple intéressant des risques que présente l'ouverture

à la concurrence des services postaux pour le maintien du service universel. Jusqu'à

une période récente, la possibilité de compenser les tarifs postaux des zones rurales


grâce aux recettes plus élevées des régions plus rentables permettait de garantir une

tarification uniforme des services postaux sur l'ensemble du territoire finlandais.

Cependant, en 1995, un premier concurrent de la poste a déposé une

demande de licence pour la distribution du courrier en nombre dans la capitale et sa

banlieue, et d'autres demandes du même type étaient attendues. Des concurrents

opérant uniquement dans la capitale et la région pourront «écrémer» le marché sans

être tenus de desservir les régions reculées du pays. Un groupe de travail a été

institué par le gouvernement pour examiner la question d'une concurrence équitable

dans une telle situation.

En France:

La Poste joue un rôle de premier plan dans la politique d'aménagement du

territoire et de cohésion sociale. Sur plus de 17 000 bureaux et agences que compte

la Poste en France, 12 000 sont implantés en zone rurale. C'est dire leur importance

dans les communes où la poste reste le dernier lieu public après la fermeture des

autres.

Les bureaux ruraux ne sont pas rentables: 3 000 agences postales qui

constituent 18 pour cent du nombre des bureaux ne réalisent que 0,05 pour cent du

chiffre d'affaires de l'entreprise. La Poste propose des «conventions de prestations

de services» aux maires des 2 500 communes rurales abritant sur leur territoire une

agence postale. D'une durée de trois ans, ces contrats prévoient que la municipalité

affecte et rémunère, à titre permanent ou temporaire, un employé communal à

l'agence postale. En contrepartie, la Poste alloue une indemnité mensuelle à la

commune, calculée au prorata de l'activité du bureau. Par ailleurs, les services

financiers de la Poste assurent une mission de service public quasi unique en


Europe. La Poste ne refuse aucun client et confère une «existence bancaire» aux

catégories les plus modestes de la population.

En Suède:

L’Etat contribue au financement du surcoût engendré par la présence de

bureaux de poste dans les zones rurales. Un contrat passé entre le gouvernement et

la poste suédoise énonce les responsabilités de Posten AB au niveau régional et

dans le domaine social. Une loi de 1994 oblige le gouvernement suédois à veiller à

ce qu'un bon service financier et de distribution du courrier soit disponible sur

l'ensemble du territoire national. Tant que la poste reste l'opérateur dominant, c'est

à elle de remplir l'obligation de service universel, défini dans la loi, sans aucune

compensation. Lorsque la concurrence se fera plus vive, la charge financière du

service universel devra être partagée entre tous les opérateurs. L'ensemble des

guichets de Posten AB a été maintenu grâce à des subventions du gouvernement.

Aux Etats-Unis:

Le service universel est aujourd'hui mis en avant aux Etats-Unis consiste

notamment en la promotion d'un large accès à des services de qualité et à des tarifs

raisonnables, et en la garantie que les zones rurales ou dont la desserte est coûteuse

bénéficient d'un accès aux services postaux à des prix raisonnables en comparaison

de ceux pratiqués dans les zones urbaines. Aux termes de la récente réforme, l'accès

aux services avancés de la Poste est aussi considéré comme l'un des principes du

progrès du service universel dans l'avenir.

Les préoccupations de rentabilité expliquent la fermeture de petits bureaux de

poste. La poste américaine a ainsi épargné 11 000 dollars pour chaque petit bureau

postal fermé en 1995 et 1996.


Près de 400 petits bureaux de poste ont été fermés en 1996, avec pour chacun

au moins un emploi supprimé. Souvent, le départ à la retraite ou la mutation du

postier est une occasion de fermeture.

Des bureaux de poste ruraux ambulants sont souvent mis en place pour

pallier ces fermetures. Ainsi, 57 654 itinéraires ruraux de distribution desservent

25,5 millions de boîtes aux lettres en milieu rural, et 3 212 nouveaux itinéraires ont

été créés au sein du réseau rural de distribution.

Au Royaume-Uni:

Le service universel comprend la distribution des lettres et des colis adressés

à toute personne résidant dans ce pays, l'entretien d'un réseau national de bureaux

de poste et la prestation de services à un tarif homogène.

Les tentatives de privatisation de la poste se sont heurtées, entre autres, à

l'attachement des Britanniques à leurs agences postales, où peuvent être accomplies

diverses démarches quotidiennes.

En Allemagne:

La Deutsche Post a l'obligation de fournir un service universel dans tout le

pays. Certaines normes de qualité sont définies dans l'ordonnance sur la protection

des clients de la poste. Aucune personne ne doit être située, en zone urbaine, à

moins de deux kilomètres d'un bureau de poste.

La nouvelle loi postale définit la nature et l'étendue du service universel et

prévoit que les nouvelles entreprises autorisées à intervenir sur divers marchés

postaux devront remplir diverses conditions pour assurer la fourniture des services

postaux fondamentaux.


Bien que le service universel suppose la prestation de services sur tout le

territoire d'un pays donné, des exceptions à la péréquation géographique

commencent à apparaître, notamment dans le domaine de la distribution du

courrier.

En Nouvelle-Zélande:

Les habitants des zones rurales doivent payer un abonnement annuel s'ils

veulent bénéficier d'une distribution à domicile. De même, certains points de

distribution dans ce pays n'ont pas l'obligation de proposer aux usagers la

distribution du courrier six jours par semaine, la distribution pouvant dans certains

cas être limitée à cinq ou quatre jours par semaine.

En Argentine:

L’entreprise postale Encotesa garde l'obligation de fournir le service

universel de base, sans droit d'exclusivité pour autant, mais peut recevoir une

subvention couvrant le coût de cette obligation dans des zones non rentables.

Au Togo:

Près de 80 pour cent des bureaux de poste sont situés dans l'intérieur du pays

et sont exploités pratiquement à perte. Il est indispensable de revoir l'emplacement

des bureaux afin de rentabiliser l'activité de la poste. On tente donc de déterminer

quelles sont les régions où la poste devrait rester présente et quelles sont celles où il

faudrait accorder une licence à des opérateurs privés. La nécessité d'un service

universel dans les services postaux et les télécommunications a également été

examinée à la deuxième session de la Commission paritaire des postes et

télécommunications, tenue en 1991. Dans ses conclusions, la réunion a souligné

que «bien qu'une approche orientée vers le marché se soit imposée dans certains


pays, les services des postes partout dans le monde, qu'ils soient publics ou privés,

demeurent soumis aux impératifs d'un service ouvert à tous et à d'autres normes

prescrites»3 Le 28e Congrès mondial de l'IPTT (à présent dénommée

«Internationale et plus équitable et, en conséquence, qu'ils doivent être fournis en

tant que services universels». Le congrès a souligné «que la fourniture d'un service

universel est une nécessité sociale et une obligation dans un monde moderne et qui

ne peut être refusée pour des raisons de rentabilité», et «qu'il est nécessaire

d'adopter des mesures spécifiques pour assurer un service universel dans un

environnement concurrentiel, dans la mesure où les seules forces du marché ne

peuvent suffire, en elles-mêmes, à satisfaire tous les usagers».La déclaration de

Tokyo de la Conférence au sommet sur le service postal, tenue en mai 1997, et qui

a réuni les chefs et les cadres supérieurs des administrations postales de 11 pays

(Allemagne, Australie, Canada, République populaire de Chine, République de

Corée, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni, Singapour et Suisse), incluait la

déclaration suivante: «A l'aube du XXIe siècle, notre environnement social et

économique évolue rapidement avec l'essor du secteur de l'information et de la

communication, stimulé par de remarquables progrès technologiques. Le monde

connaît de moins en moins de frontières, à mesure qu'il évolue de plus en plus

rapidement vers une ère multimédia. Nous pensons que, parallèlement à de tels

progrès, les réseaux postaux devront continuer à fournir, pendant cette ère nouvelle,

3 - Bureau International du Travail (BIT): Rapport, Commission paritaire des postes et télécommunications,

deuxième session (Genève, 1991), Conclusions no 9, p. 31.


les services de communication fondamentaux dans des conditions équitables et au

plus faible tarif possible. Sur les plans social et économique, les administrations

postales ont la mission vitale de continuer à assurer les services universels au profit

des citoyens de tous les pays de la planète».4

Bien que les méthodes de financement du service universel puissent être

légitimement contestées en particulier par les employeurs des nouveaux entrants,

qui peuvent considérer certains principes et certaines modalités de financement

comme excessifs ou constituant des charges indues, on peut conclure que le service

universel dans le secteur des services postaux est un facteur essentiel de cohésion

sociale. C'est pourquoi la plupart des gouvernements et de nombreuses parties

directement concernées par les enjeux de la libéralisation sont conjointement

déterminés à garantir l'accès de ce service à l'ensemble de la population et à

l'adapter aux diverses évolutions qu'implique l'émergence de la société de

l'information.

Section 2

Evaluation de l’environnement du réseau postal marocain

Aux yeux des Marocains et ailleurs aussi ; la poste désigne le facteur et

l’agence de poste. Les Marocains s’attachent de valeur affective au réseau postal à

l’image positive à l’épicier du quartier.

4 - Premier sommet postal, organisé par le ministère des Postes et Télécommunications du Japon (Tokyo,

12-13 mai 1997), déclaration jointe au document de l’Union Postale Internationale (UPU) ; 2005-IV-8.28.


1. Le réseau postal et les exigences de la clientèle

Le réseau postal marocain est assez dense, il est pourtant désaxé par rapport

aux principaux flux humains et commerciaux et reste généralement décalé et mérite

en conséquence une répartition et un recentrage spatiaux et commerciaux

pragmatiques pour répondre aux exigences de la rentabilité et de la concurrence.

Le réseau de Barid Al-Maghrib est très important, constitue le 1er réseau au

Maroc en terme de points de contact et d’implantation géographique, ce qui donne

à Barid Al-Maghrib le rang de leader national par excellence en terme de politique

de proximité, du fait que ce réseau est disséminé à travers tout le territoire national

urbain et rural.

Cependant, au-delà de sa massive présence géographique, ce réseau marocain

souffre paradoxalement d'un déficit partiel de proximité puisque son maillage ne

correspond pas dans plusieurs cas aux principaux flux économiques et humains

surtout au niveau urbain: un grand effort reste à déployer à ce niveau.

Edifié sur la démographie du XX siècle, il est logique que le réseau postal ne

soit plus toujours adapté aux besoins de la vie du XXIe siècle caractérisée par

l’expansion de la consommation, des valeurs libérales et des communications sans

frontières ; à ma connaissance approximative:

• Un point de contact postal rural sur trois en sous activité,

• Une agence postale sur deux est sous exploitée,

L'activité postale est concentrée sur un faible nombre d'antennes:

• Un nombre réduit des bureaux de Poste réalise plus de 50 % du chiffre

d'affaires tous segments d'activité compris (courrier, colis, services


financiers…), ce qui signifie que ces bureaux de poste, seuls, concentre la

moitié de l'activité du total.

• La Poste est peu présente dans les aires d'urbanisation les plus récemment

développées et qui connaissent la plus forte expansion démographique,

comme la périphérie des grandes villes par exemple Casablanca, Rabat,

Fès, Marrakech, Tanger…).

• La présence postale est généralement insuffisante dans les villes

moyennes à grandes.

• Plus de la moitié des points de contacts postaux sont implantés dans des

communs ruraux, de faible densité démographique

• Le réseau des bureaux de poste, bien que très dense, n'offre pas toujours la

proximité qu'on pourrait attendre d'un service public vital et indépassable

.Certains autres réseaux de proximité, notamment les banques, ont au

contraire consolidé leur présence dans les espaces de vie les plus vivants

et dote une distance moyenne à leurs clients et un temps d'attente au

guichet dans les centres-villes plus raisonnable, bien plus faible que celle

offerte par La Poste.

• Les conditions d'accueil dans les bureaux de poste sont pour le moins

inégales: en ville, de longues files d'attente se forment à certains jours du

mois, dans des locaux parfois exigus à une telle affluence: ailleurs, des

bureaux sont désertés et parfois restent désespérément vides.

• En règle générale, les horaires d'ouverture des bureaux sont parfois peu

adaptés au mode de vie moderne. Les files d'attente s'allongent et les

citadins s'exaspèrent: Il manque davantage de souplesse.


Malgré les grands efforts déployés ces derniers temps en terme de présence

postal, il reste beaucoup à faire au niveau d’adaptation du réseau aux besoins des

clients surtout aux milieux urbains là ou le besoin est fortement ressentie.

Le réseau postal marocain est assez dense semble désaxé par rapport aux

flux humains et commerciaux d'aujourd'hui et mérite d’être pragmatiquement incité

en terme de présence, de densité démographique, rentabilité et adaptation aux

exigences du marché et des modes de consommation des produits postaux.

La Poste à l'obligation légale et en tant que prestataire du service universel

postal, de desservir tous les foyers par une distribution du courrier 5à 6 jours sur 7.

Etant un service public, elle doit continuer à remplir une mission d'animation

territoriale dans les localités où elle est implantée.

Le déséquilibre actuel du réseau a des conséquences financières pour une

Entreprise évoluant désormais dans un environnement très concurrentiel:

l'adaptabilité du réseau est d'ailleurs l'un des principes constitutifs des services

publics.

A l'heure où La Poste doit affronter la concurrence sur tous ses marchés, le

réseau reste et restera le point de rencontre indispensable entre La Poste et ses

clients. Il s'agit d'assurer dans la durée la pérennité de cette présence en la calquant

sur les besoins réels des clients: Mobiliser des financements pour assurer une

véritable qualité de service et une accessibilité aisée sur les territoires prioritaire en

terme de rentabilité et de proximité: seule la qualité et l'accessibilité du service

rendu au client qui compte aux yeux des clients. Il s'agit de recentrer le réseau sur

le client et sur ses besoins.

En vue d’harmoniser le service public de la poste aux exigences de la

régulation, il est temps de définir une norme d'accessibilité au service postal, sur


l'ensemble du territoire: Cette norme peut être fixée soit en distance à un bureau de

poste, soit en temps d'accès au guichet.

Elle doit bien entendu être fixée par la loi, car elle traduit une exigence de

service public qu'il appartient au débat parlementaire de fixer. Cette norme

reflèterait, en quelque sorte, l'exigence en termes d'accessibilité au service,

assurerait son universalité et l'égalité des citoyens face à lui.

L’inadaptation du réseau a des méfaits sociaux et économiques:

L’impact social

A cause de la présence relativement faible de La Poste, le service public de

proximité par excellence, dans les milieux urbains a indéniablement un coût social.

De nombreuses recherches ont démontré la contribution de La Poste au maintien du

lien social et à la lutte contre l'exclusion, particulièrement l'exclusion « bancaire »

surtout dans les zones reculées.

La Poste joue un rôle social irremplaçable pour certains publics défavorisés.

Elle reste un service public de référence, accessible, proche, à l'écoute, devant

lequel tous se sentent parfaitement égaux.

Cette dimension sociale fondamentale de notre opérateur postal est ressentie

avec une acuité toute particulière par l'opinion publique: La Poste est un acteur

social majeur de la communauté nationale.

La Poste, qui joue le rôle d'un commerce de proximité et de première

nécessité dans les communes rurales, n'est pas dans certains quartiers urbains en

situation de remplir pleinement ses missions de service public où la présence

postale demeure souvent pour les plus démunis une ultime ouverture sur le monde.


L’impact économique

Il est indéniable qu'il existe un coût d'opportunité, en termes de chiffre

d'affaires notamment, à se tenir parfois en dehors des flux commerciaux les plus

importants. Sans parler de la dégradation de l'image qui peut résulter des longues

files d'attente ou des insuffisances des conditions d'accueil dans certains centres-

villes.

Le réseau n'est pas économiquement équilibré. La rénovation des bureaux de

poste n'y est pas aussi fréquente que dans les meilleurs réseaux concurrents

générant des capacités d'investissement plus importantes.

Un réseau rentable, centré sur ses clients, qui apporte des services, qui répond

à leurs attentes, c'est un réseau qui dégage des ressources pour assurer sa

modernisation et sa pérennité. C'est le meilleur gage pour assurer l'avenir de La

Poste et sa présence équilibrée sur le territoire. C'est la meilleure façon de remplir

sa mission de service public dans la fidélité de sa mission de proximité.

2. Approche benchmark d’accessibilité au réseau postal

La quasi-totalité des pays de l’espace européen ont défini des critères

nationaux et locaux d'accessibilité, c'est-à-dire des normes d'accès destinées à

configurer la présence postale sur le territoire à partir des besoins de ses

utilisateurs.

La directive sur les services postaux communautaires prévoit, dans son article

3 paragraphe 2: « … les Etats Membres prennent des mesures pour que la densité

des points de contact et d'accès tienne compte des besoins des utilisateurs ».


Trois pays européens l'ont traduite dans leur droit interne sous une forme

quantitative (un critère chiffré d'accessibilité au guichet postal): l'Allemagne, le

Royaume Uni et les Pays-Bas.

Les législations de ces pays proposent des formulations différentes,

exprimées de la façon suivante:Un certain pourcentage de la population d'un

territoire ou d'une zone géographique doit être à moins de tant de kilomètres d'un

point de contact postal (Royaume-Uni, Allemagne) :

• Au moins un point de contact doit exister dans toute ville de plus de tant

de milliers d'habitants (Pays-Bas, Allemagne) ;

• La loi a également pu fixer un nombre minimum de bureaux de poste

détenus en propre par l'opérateur postal et un nombre minimum de points

de contact totaux (Allemagne).

Critères d’accessibilité au service universel postal en Europe 5

PAYS ROYAUME-UNI ALLEMAGNE PAYS-BAS

CRITÈRE

D'ACCESSIBILITÉ

NATIONAL

95 % de la population à moins de

5 km d'un point de contact postal

au plan national


2 km d'un point de contact en zone

urbaine

100 % de la population

à moins de 5 km d'un

point de contact en

centres résidentiels

CRITÈRE

D'ACCESSIBILITÉ

LOCAL


10 km d'un point de contact pour

chacune des 120 zones de code

postal

Au moins un point de contact par

zone de 2.000 habitants, un bureau

pour 80 km2 en zone rurale

Au moins un point de

contact pour 50.000

habitants par ville de

plus de 50.000 habitants

5 -Rapport d'information- G.L. n° 344 (2002-2003) sur la poste, commission française des affaires

économiques, du 11 juin 2003-page 61.


NOMBRE MINIMAL DE

POINTS DE CONTACTS

- 12.000 points de contact au moins,

dont 5.000 en propre

objectif: 2.194 bureaux

en 2005 dont 902 ayant

la totalité de la gamme

NOMBRE ACTUEL DE

POINTS DE CONTACTS

17.500 points de contacts,

franchisés à 97 % (seuls 590

bureaux en propre)

14.000 points de contact dont

5.800 en propre

2.200 points de contact

La fixation des critères d'accessibilité aux guichets postaux relève à

l'évidence de la loi.

L'objectif ainsi défini, la question se pose de savoir si La Poste devra

également être guidée quant au choix des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre

l'objectif d'accessibilité.

La loi doit-elle aller au-delà des règles générales et indiquer quels modes

opératoires il convient de mettre en oeuvre pour les atteindre ?

La définition des moyens doit se faire de façon pragmatique, au plus proche

du terrain, dans le cadre d'orientations fixées par le contrat de plan (ou par un

avenant au contrat de plan, compte tenu de la date envisageable pour la

promulgation d'une loi fixant les critères d'accessibilité) mais déclinées localement,

de façon pragmatique et innovante, en permettant toutes les mises en oeuvre locales

envisageables.

Au Maroc, le critère d'accessibilité au réseau postal n’est pas défini sur le

plan national, pourtant La Poste est tenue de satisfaire ce critère, par tous moyens

(bureaux de poste de plein exercice, guichets annexes, agences postales….), sous le

label unique de Barid Al-Maghrib.

Seul le critère du temps d'accès au service permet de pondérer des données

brutes (la distance au bureau de poste) par des éléments (rapidité des déplacements


dans les campagnes, ou au contraire phénomènes de file d'attente aux guichets dans

les centres urbains) et difficultés d'accès particulières aux zones de montagne qui

influent très directement sur l'accessibilité réelle au service public de la poste.

Le temps d'accès est le seul critère qui assure une réelle égalité des

utilisateurs devant le service public puisqu'il peut être appliqué indifféremment aux

zones rurales et aux zones urbaines.

A la campagne, les temps de déplacement ou de desserte sont très supérieurs,

mais en ville, les temps d'attente au guichet créent des difficultés d'accès au service

postal qu'il faut prendre en compte.

Évidemment, moins « objectif », car fluctuant suivant les heures et les jours

de la semaine, suivant la fréquentation des bureaux et les conditions de circulation,

ce critère d'accessibilité temporelle sera plus difficile à mettre en oeuvre que la

simple addition des kilomètres nécessaire à la définition du critère d'accessibilité

spatiale:le temps réellement mis pour accéder au service serait, dans l'absolu, le

meilleur indicateur de sa proximité, la seule distance au bureau de poste, prise sans

connexion, étant un indicateur plus théorique qu'effectif.

Dans ces conditions d’exigences, il est préconisé que:

• La distance est le paramètre le plus facile à cerner techniquement ;

• Le critère d’accès doit refléter imparfaitement les difficultés d'accès au

service postal (quantité des files d'attente, zones lointaines, zone de

montagne…)

• Pondérer le temps d'accès découlant de la seule distance à l'antenne

postale par la prise en compte des difficultés d'accès particulières liées

au contexte géographique ou aux temps d'attente au guichet en milieu

urbain.


Ainsi, seraient retenues deux clés de répartition spatiale des antennes

postales:

• la distance au bureau de poste, à l'instar de ce qui a été institué dans

d'autres pays de l'Union européenne ;

• le temps d'accès au service qui pourrait amener à augmenter

localement la densité du réseau pour garantir une effective égalité

postale sur l'ensemble du territoire national.

La Poste conserverait donc la maîtrise des solutions, dans le cadre résultant

des engagements pris envers l'Etat et, à travers eux, envers la collectivité nationale,

pour atteindre l'obligation de résultat qui pèserait sur elle. On peut éventuellement

envisager de fixer, par le contrat de plan, un « objectif » de nombre de points de

contacts jugés nécessaires pour répondre à ces critères.

Cette nouvelle approche continuerait à entraîner des surcoûts d'entretien et

d’implantation géographique du réseau La Postal: maillage résultant de

l'application des règles d'accessibilité proposée, mode de gestion des antennes

postales (bureaux, agences postales, ...), temps d'ouverture au public (plein temps,

mi-temps, permanences ...).

Un surcoût continuera à peser sur La Poste, qui se décomposera en deux

sous-ensembles: le premier lié à la présence de bureaux de poste non

économiquement rentables mais nécessaires pour remplir les critères d'accessibilité

définis ci-dessus et le second -en principe transitoire- du maintien de points de

contact au-delà de ces critères ;

Mais, dans ses deux composantes, ce surcoût devrait, à terme, être

significativement moindre que celui résultant du maintien de la situation actuelle.


3. L’aide à l’expansion de la culture

Le service public des envois postaux comprend le service universel postal et,

dans ce cadre, les services d'acheminement et de distribution de la presse y sont

inclus.

Le principe de cette aide, répondant à l'exigence de la libre communication

des idées, des opinions et des cultures en général énoncée à l'article 11 de la

déclaration de droits de l'homme et du citoyen, et a été consacré par la loi 24/96

relative à la Poste et aux télécommunications.

Quand l'aide fut instituée, de soutenir la presse d’opinion, cet objectif trouvait

son explication dans l’organisation centriste de la Poste qui était Ministère, passant

au statut d’établissement public à caractère commercial et industriel, opérant dans

un environnement très concurrentiel, cette aide mérite d’être revue dans deux sens:

• Soit sa suppression.

• Soit trouver d’autres formes de subvention de ce service au profit de

Barid Al-Maghrib, prestataire de ce service universel d’aide à

l’expansion de la culture et de la communication écrite (journaux et

écrits périodiques transporté et distribués à perte).

Section 3

Diagnostique de l’environnement du marché postal marocain

à l’aube de la régulation

Comme nous l’avons signalé en haut, le marché postal marocain à l’instar des

autre pays est très concurrentiel. Le monopole légal déterminé à un maximum d’un

kilogramme n’a jamais été suffisant pour dissuader les autres opérateurs de


messagerie de s’adonner aux activités tombant sous le coup du monopole ; la

preuve c’est que plusieurs sociétés sont avérées contrevenantes par des infractions

au monopole postal (transport illicite du courrier) qui sont poursuivies en justice.

Actuellement, quoi qu’on fasse en matière de contrôle du monopole postal et

des sociétés de messagerie, la vague de libéralisation casse toutes les frontières

légales et rend le marché postal de plus en plus libéralisé et confronté à un

environnement de plus en plus complexe.

1. La concurrence dans le marché postal

La concurrence est la caractéristique la lus saillante dans le marché postal en

général t celui du courrier et de la messagerie en particulier. Elle conduira à ce que,

sur les marchés, des « leaders » s’installent les compétitifs. Barid Al-Maghrib pour

le moment est compétitif et leader sur ce segment d’activité économique. Or, le jeu

sera de réduire l’espace attribué aux services réservés postaux (domaine réservé).

Si le service universel est surdimensionné (haute qualité de service, conditions

d’accès les plus larges est tarifs les plus réduits) les services réservés seront à leur

tour surdimensionnés. Le régulateur public sera apostrophé par les entrepreneurs

postaux privés. Il est sûr que le Gouvernement, voire le parlement, devra ou

devront trancher sans retard à ce sujet. Quatre cas de figure vont alors se présenter

que nous présentons à titre d’illustration pour en tirer les leçons nécessaires et

prendre la décision qu’il faut:

• Le cas britannique

Privatiser pour libéraliser, libéraliser de façon à ce que les services réservés

s’ajustent automatiquement.


• Le cas allemand

Libéraliser pour disposer d’un aiguillon afin de forcer quelque peu un

opérateur public encore trop conservateur du passé, des droits acquis, à se

transformer en société purement privée.

• Le cas français

La poste publique de la France a constaté que son avenir s’inscrirait, d’une

part, dans une bonne appréciation de la définition du service universel et, d’autre

part, dans la juste dimension des services réservés.

• Le cas suédois

Pour éviter les services réservés et donc pour en finir avec le monopole

postal, une subvention de l’Etat comble largement des surcoûts du service

universel.

• Au Maroc

L’ajustement structurelle du service postal peut à notre sens s’opérer selon

deux cas de figure avec ou sans régulateur :

a. Sans régulateur l’arbitre des jeux restera le ministère et

l’établissement postal continuera de tirer la langue parce que ses

tarifs resteront administrés.

b. Avec un régulateur, ce dernier prendra la place de l’arbitre, le

ministère définira les règles du jeu et l’opérateur se battra sur le

terrain avec ses propres tarifs et, surtout, la possibilité de les adapter

tout à la fois aux coûts réels et commerciaux. L’opérateur public

deviendra, en conséquence, un entrepreneur public qui s’érigera en

société privée de statut et de pratique entrepreunariale.


Dans ce deuxième cas de figure le ministère devra surveiller l’évolution de

l’étendue du monopole postal. Sa marge de manœuvre sera, tout à la fois, totale et

limitée. Totale car le ministère représente la souveraineté. Limitée car les postes

vivent dans un cadre international fait d’accords, d’ententes, d’échanges de

procédés, de conventions internationales, etc., soit dans le cadre de relations

bilatérales ou multilatérales entre les administrations et entreprises postales dans le

monde.

En principe, le Ministère de tutelle n’arbitre que ce qui concerne la « chose

publique » En revanche, dans ce cas de figure, le régulateur interviendra par ses

décisions sur l’ensemble du marché postal. Les opérateurs privés vont sur lui

concentrer leur pression. Pour cela il disposera d’un arsenal d’analyses, d’études,

de travaux, de comptabilités précises, ou il en sera dépourvu de son poids et ne sera

seulement qu’un pourvoir politique limité manquant d’efficacité dans la réalité du

marché.

Pour cela, l’étude du marché postal nous permet de se doter d’une source

d’information, à l’évaluation de scénarios novateurs à la régulation proposée.

La part du marché postal du courrier représente une proportion importante.

En données globales, le marché des communications continuera de se développer

sera plus de deux fois supérieur au taux de croissance du courrier physique.

Toutefois, au moins pendant quelques années, le courrier physique devrait

maintenir son rang dans l’éventail des moyens de communication, à condition que

les opérateurs postaux soient capables de répondre à l’attente de la clientèle à la

fois en termes de qualité de service ; de compétitivité des prix à l’échelle du

marché, d’adressage « intelligent », etc., de manière à rendre l’utilisation du

courrier commode et facile pour la clientèle.


Malgré les bonnes initiatives prises par Barid Al-Maghrib pour élargir la

gamme traditionnelle des services postaux (p.ex. courrier hybride, imprimés sans

adresses, etc.), les revenus dépendent toujours et largement du noyau d’activité

classique, constitué par le courrier.

2. Quelques indicateurs du marché marocain du courrier et de la messagerie

L’analyse de l’environnement du marché marocain du courrier et de la

messagerie doit être présentée par des données chiffrées par branche d’activité:

• Nombre moyen de distributions par jour ouvrable en milieu urbain ;

• Nombre moyen de distributions par semaine en milieu rural ;

• Nombre de boîtes postales ;

• Nombre d'établissements postaux et de points d'accès publics disposant de

boîtes postales ;

• Pourcentage du nombre d'envois distribué par boîtes postales ;

• Pourcentage de la population bénéficiant de la distribution à domicile ;

• Pourcentage de la population devant retirer son courrier à un

établissement postal ;

• Pourcentage de la population sans desserte postale.

A titre indicatif, il y a lieu de présenter le marché postal marocain au titre des

années: 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, comme suit 6:

6 - Union postal universelle, statistiques des services postaux ; administration du Maroc ; résultat de la

requête année 2001, 2002, 2003, 2004,2005.


Administrations Rubriques 2001 2002 2003 2004 2005

Maroc 7.1 Nombre moyen de

distributions par jour ouvrable

en milieu urbain

1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

7.2 Nombre moyen de

distributions par semaine en

milieu rural

5,0 5,0 5,0 5,0 5,0

7.3 Nombre de boîtes postales 146'230 158'788 180'939 187'723 158'788

7.3.1 Nombre d'établissements

postaux et de points d'accès

publics disposant de boîtes

(cases) postales

919

7.4 Pourcentage du nombre

d'envois distribué par boîtes

postales

27,00 27,00 26,00 24,00 26,00

7.5 Pourcentage de la population

bénéficiant de la distribution à

domicile

ND 68,30 68,30 69,00 68,30


devant retirer son courrier à un

établissement postal

ND 20,00 20,00 20,00 20,00


sans desserte postale

ND 11,70 11,70 11,00 11,70

8.1 Nombre moyen d'envois de

la poste aux lettres déposés par

habitant

ND ND ND ND ND

8.2 Nombre d'envois de la poste

aux lettres, service intérieur

231'486'942 Non compris les envois recommandés ni les lettres avec valeur déclarée

231'800'48

1

Non

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

218'762'83

2

Non

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

231'498'091

Non

compris les

envois

recomman

dés, les

lettres avec

valeur

déclarée et

les envois

publicitaire

s

237'605'041

Non compris les envois

recommandés,

les lettres avec valeur déclarée ni les

envois publicitaires non adressés


aux lettres, service international

18'205'854 Non compris les envois

22'171'440

Non

18'941'052

Non

19'462'820

Non

31'296'020

Non compris les envois recommandés


- expédition recommandés ni les lettres avec valeur déclarée

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

compris les

envois

recomman

dés, les

lettres avec

valeur

déclarée et

les envois

publicitaire

s

ni les lettres avec valeur déclarée


aux lettres, service international

- réception

24'394'015 Non compris les envois recommandés ni les lettres avec valeur déclarée

20'529'150

Non

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

21'950'292

Non

compris

les envois

recomman

dés ni les

lettres

avec

valeur

déclarée

22'601'072

Non

compris les

envois

recomman

dés ni les

lettres avec

valeur

déclarée

70'176'783

Non compris les envois recommandés

ni les lettres avec valeur déclarée

8.5 Nombre d'envois

recommandés, service intérieur

ND ND ND ND ND

8.6 Nombre d'envois

recommandés, service

international - expédition

ND 1'152'814 1'129'908 930'072 1'012'414

8.7 Nombre d'envois

recommandés, service

international - réception

ND 628'888 689'052 665'496 467'974

8.8 Nombre de lettres avec

valeur déclarée, service intérieur

ND ND ND ND ND


valeur déclarée, service


ND ND ND ND ND


valeur déclarée, service


ND ND ND ND ND

8.11 Nombre d'exemplaires de

journaux, service intérieur

3'419'122 2'532'800 2'643'694 1'803'224 2'749'162

8.12 Nombre total d'envois

publicitaires, service intérieur

4'079'649 5'166'680

Donnée se

référant

3'379'682

Donnée se

référant

6'575'173

Donnée se

référant

25'848'945


seulement

aux envois

non

adressés

seulement

aux envois

non

adressés

seulement

aux envois

non

adressés

8.13 Nombre d'envois

publicitaires adressés, service

intérieur

ND ND ND 14'307'472

8.14 Nombre d'envois

publicitaires non adressés,

service intérieur

5'166'680 3'379'682 6'575'173 11'541'473

8.15 Nombre total d'envois

publicitaires, service


ND ND ND ND 229'873

8.16 Nombre d'envois du

courrier hybride, service

intérieur

NA NA NA NA 5'717'687

8.17 Nombre d'envois du

courrier hybride, service


NA NA NA NA NA

9.1 Nombre d'envois express,

service intérieur

792'752


service international - expédition

NA

Service confié à la société "EMS

Chronopost International Maroc

SA" à compter du 15 août 2001.


service international - réception

NA

Service confié à la société "EMS

Chronopost International Maroc

SA" à compter du 15 août 2001.

9.4 Nombre de colis postaux

ordinaires, service intérieur

19'691 56'630

Y compris

les colis

avec

valeur

déclarée

534'359

Y compris

les envois

express

804'418

Y compris

les envois

express

217'822


ordinaires, service international

- expédition

44'959 47'188 42'672 51'287 54'956


ordinaires, service international

57'126 67'763 73'924 66'098 52'634


- réception


avec valeur déclarée, service

intérieur

315 Voir: 9.4

Nombre

de colis

postaux

ordinaires

, service

intérieur

7'500

Y compris

les envois

express

26'247

Y compris

les envois

express

32'973




58 2'004 428 2'347 2'951




224 2'963 1'295 562 1'011

10.1 Nombre de mandats de

poste ordinaires, service

intérieur

4'872'898 4'828'274 6'022'065 5'733'948 13'618'405




67'138 77'945 81'170 82'340 63'314




1'495'189 1'477'206 1'575'350 1'699'951 1'774'347

• Le chiffre d’affaire du segment courrier 7 :

Le chiffre d’affaire approximatif du courrier a connu une évolution cumulée

de 11% depuis 2003 jusqu’à 2005, passant respectivement de 1.137.778.000 dh

à1.271.871.000dh.

• Répartition des produits (2005):

7 - Rapports d’activité de Barid Al-Maghrib, année 2005, page 8.


Les produits de Baird Al-Maghrib pendant l’année 2005 se répartissent

comme suit:

Courrier et messagerie : 54%

Services financiers : 45%

Prestations à valeur ajoutée : 1%

Le marché postal marocain ne peut être exhaustivement déterminé, car une

bonne par du marché est absorbée par le secteur informel.

3. Marché de la communication

Fondamentalement, les lettres sont un support pour les communications

écrites échangées entre des expéditeurs et des destinataires.

Le marché de la communication se présente comme suite de:

Courrier physique ;

Téléphone,

Téléfax ;

Courrier électronique ;

Courrier hybride.

Le marché des communications peut être défini au sens strict comme le

groupe des produits/ services se substituant directement aux lettres, qu’ils

s’agissent de courrier (lettres et cartes postales, y compris les envois prioritaires) ou

de courrier (autres articles initialement autres objets - ou envois non prioritaires).

Mais l’information peut être véhiculée sur des supports différents par exemple sous

forme visuelle ou orale. L’information peut aussi être acheminée autrement entre


un expéditeur et un destinataire, par exemple sous la forme de journaux, de livres,

de revues et autres.

Une définition étroite du marché des communications porterait sur les

moyens de remplacement proches qui sont en concurrence directe avec le courrier

physique, alors qu’une définition plus large tiendrait compte des moyens de

remplacement plus éloignés, comme par exemple les journaux, les revues, la radio

et la télévision.

On assiste au transfert progressif des échanges (entre un expéditeur et un

destinataire) par le courrier physique classique vers des moyens de substitution

électroniques/électromagnétiques, surtout depuis une cinquantaine d’années. La

diminution de la part du courrier physique dans le marché des communications est

un processus qui se dessine depuis de nombreuses années.

D’après l’étude « Poste 2005 », la communication par voie électronique va se

développer à un rythme dépassant plus de deux fois celui de la croissance du

courrier physique, et sa croissance sera 60% supérieure à celle du PIB dans les dix

ans précédant 2005 si la tendance de des dernières années se poursuit. Au cours de

cette période, le marché des communications dans son ensemble devrait connaître

une croissance de 5,6% par an, contre 2,5% par an environ pour le courrier

physique. D’après le scénario de référence de la Banque mondiale, la croissance

annuelle du PIB serait de 3,5% pour cette même période.

Il ressort donc de l’étude que, malgré la poursuite attendue de la croissance

économique mondiale et une augmentation des quantités de courrier, la part des

envois postaux devrait encore diminuer. Le courrier physique représentera un peu

moins de 15% de l’ensemble du marché des communications.


Pendant la même période, pour un taux de croissance moyen des échanges

postaux au niveau mondial de 2,5%, les pays à revenu élevé et à faible revenu

connaîtront des augmentations de trafic de 2,3 et de 2% respectivement, contre 5,8

pour les pays à revenu moyen, La catégorie des pays à faible revenu est

représentative du groupe des pays en développement tel qu’il a été défini pour les

besoins de l’étude « Poste 2005 ».

Au-delà de 2005, on ne peut que supposer quelle sera la croissance du

marché des communications. Le commerce électronique à lui seul apportera des

changements considérables dans le secteur des affaires, de la consommation, du

gouvernement du commerce électronique, qui n’en est encore qu’à ses débuts, ne

sont que deux manifestations d’un phénomène dont l’importance est comparable à

celle des chemins de fer au XIXe siècle et de l’automobile au XXe siècle.

Pour l’OCDE, le commerce électronique fait partie d’un processus

d’évolution sociale plus large caractérisée par la mondialisation des marchés, le

déplacement vers une économie fondée sur la connaissance et l’information qui se

poursuivra probablement encore longtemps.

Selon une estimation prudente, entre 2005 et 2010, la croissance dans le

secteur des communications se poursuivra à environ 5% par an, légèrement moins

que le taux prévu entre 1995 et 2005. De nombreux nouveaux produits et services

continueront d’être mis sur le marché, certain se substituant directement aux

communications écrites, d’autres augmentations les possibilités actuelles en matière

de gestion de données, d’enseignement, d’information et de loisirs. Des choix de

plus en plus nombreux seront offerts aux consommateurs. Tandis que la part de

marché du courrier physique continuera à diminuer inéluctablement, les quantités


de courrier physique vont probablement continuer d’augmenter, mais à un rythme

moins rapide que l’ensemble de l’économie de la communication:

Le marché mondial des communications en 2005 (en%)8

Pays à faible

revenu

Pays à revenu

intermédiaire

Pays à

revenu élevé Monde

Courrier physique 36,7 5,3 19,8 14,5

Téléfax 20,4 0,8 6,5 5,1

Téléphone 28,7 92,4 49,4 68,0

Courrier

électronique 11,8 0,7 23,7 11,6

Courrier hybride 2,5 0,8 0,6 0,9

Le courrier physique ne représente actuellement une très grosse part du

marché que dans les pays à faible revenu. Le téléphone et le téléfax dominent

partout, mais le téléfax représente une part relativement importante du trafic dans

les pays à faible revenu. Le courrier électronique a déjà conquis une part

importante du marché dans les pays à revenu élevé, car ces derniers ont débuté très

tôt dans ce domaine.

Au cours des dix années précédant 2005, on prévoit que le courrier

électronique gagnera des parts de marché considérables au détriment de ses

substituts physiques (courrier électronique), alors que le service de courrier hybride

8 - union postale universelle –collection recherches et développement -page 20


devrait, en général, connaître une importante croissance (service déjà introduit et

commercialisé par Barid Al-Maghrib).

Il faut cependant noter que l’écart actuel entre les pays à revenu élevé et les

pays à faible revenu en ce qui concerne l’accès des entreprises au téléphone, au

téléfax et au courrier électronique devrait se réduire sensiblement au cours de cette

décennie.

Cette situation s’explique par les débouchés économiques et commerciaux

qui devraient découler des tendances à la libéralisation et à la mondialisation qui

influent sur les marchés mondiaux de la communication.

Dans l’étude « Poste 2005 », de la Banque Mondiale/Union Postale

Universelle, il est précisé que le recul du courrier physique sur le marché n’est dû

qu’en partie au phénomène de « substitution ». Par exemple, tous les appels

téléphoniques n’auraient pas été remplacés par des lettres si le téléphone n’avait

pas existé. Il est, par exemple, facile de comprendre intuitivement que de nombreux

appels n’auraient pas pu se traduire par des messages écrits si les téléphones

mobiles n’avaient pas existé.

Selon les segments du marché, les utilisateurs sont plus ou moins disposés à

opter pour d’autres services (c’est ce que l’on appelle le degré de substituabilité).

D’après des études européennes, le degré de substitualité est le moins élevé pour

les échanges ménage /ménage et le plus élevé pour les échanges entreprise-

entreprise ; les échanges ménage- entreprise et entreprise- ménage se situant entre

les deux. Toutefois, du point de vue du consommateur, le degré de substituabilité

est étroitement lié à la valeur qu’il accorde aux caractéristiques spécifiques d’un

service et à la façon dont telle ou telle caractéristique répond à une exigence

donnée. Des facteurs tels que la rapidité, la fiabilité, la facilité d’utilisation et la


fidélité de reproduction inciteront le consommateur à préférer un mode de

communication à un autre, indépendamment des questions de coût. Cela dit, il faut

admettre qu’il est difficile de procéder empiriquement à une évaluation des critères

de substitution et qu’ils ne sont pas suffisamment fiables pour établir des

projections en matière de demande.

Sur le marché, le courrier physique a été soumis à la fois aux phénomènes de

substitution et de complémentarité. Alors que la substitution détourne (et donc

diminue) la demande de courrier physique, la complémentaire génère, en parallèle,

un autre produit postal. On peut citer comme exemple de complémentarité l’envoi

d’un téléfax et l’expédition parallèle d’une copie papier par la poste pour

confirmation. L’envoi de catalogues dont la promotion par la poste de relevés de

comptes mensuels liés à l’utilisation de cartes de crédit (qui, en tant que substituts

des chèques, ont eu tendance à réduire les quantités de courrier) sont d’autres

exemples de complémentarité.

L’apparition de toute nouvelle technologie susceptible de connaître une large

diffusion, on trouve un grand nombre de prévisions par trop optimistes,ou

pessimistes qui sont généralement inexactes (ainsi la vente par correspondance n’a

pas remplacé le commerce de détail traditionnel, et les magnétoscopes n’ont pas

éliminé les enseignants). Ce n’est pas non plus la première fois que les sociétés sont

exposées à la large diffusion des technologies de l’information et des

communications. Les vingt années qui se sont écoulées entre 1874 et 1895 ont vu

l’invention de la machine à écrire, du téléphone, du phonographe, de l’éclairage

électrique, de la carte perforée, de la centrale hydroélectrique, du central

téléphonique automatique, du cinéma et de la radio.


Il faut être prudent lorsqu’on établit des projections en ce qui concerne

l’incidence de la technologie sur les futures quantités de courrier physique: il

continuera à exister et à évoluer ; mais très probablement à moindre vitesse que le

courrier électronique.

4. Les caractéristiques saillantes du marché postal international

Cette section présente le marché postal, ses auteurs segments spécificités.

Pour mieux comprendre l’environnement du marché postal marocain, il faut

le situer par rapport aux mutations et réalités du marché mondial, car la Posta est

une entreprise à dimension internationale (courrier, mandats, colis, etc.).

4.1. Présentation de quelques opérateurs postaux membres de l’UPU

Barid Al-Maghrib est une entreprise d’Etat offre un service intérieur et un

service international, et leur gamme de produits est façonnée plutôt selon des

considérations traditionnelles de « service universel/tarification abordable » que par

les préférences du marché et la clientèle. Actuellement, Barid Al-Maghrib tend à

cibler la clientèle dans son ensemble, sans différencier les services en fonction des

segments du marché répondant ainsi aux besoins spécifiques majeurs de la

clientèle. Néanmoins, les pressions qu’exerce la concurrence modifient

progressivement l’approche classique du marché postal marocain.

Sur le plan international, les ventes annuelles des sociétés UPS, Fedex et

DHL s’élèvent respectivement à 27 milliards, 17 milliards et 4,5 milliards d’USD.

Pour TNT Post Group, issu de la fusion entre le service postal néerlandais et TNT,

qui appartient aujourd’hui au secteur privé, les ventes annuelles s’élèvent à environ

8,5 milliards d’USD.


La stratégie qui consiste à s’étendre par des acquisitions / alliances, comme le

montre l’exemple de Deutsche Post répond au besoin d’offrir une gamme complète

de services logistiques à l’échelon national et international. Cette stratégie est

conforme à l’objectif du « guichet unique », en particulier pour les grandes

entreprises multinationales. Mais d’autres facteurs peuvent entrer en ligne de

compte, à savoir par exemple la nécessité de diversifier l’entreprise vers des

activités à croissance plus rapide/ rendement plus élevé que sur les marchés

classiques de l’entreprise, ou bien encore la conviction selon laquelle la bonne

tenue face à la concurrence dans un marché dominé par des grandes sociétés exige

de l’entrant qu’il ait une envergure suffisance.

Généralement, les entreprises postales publiques fonctionnent en intégration

verticale. Elles se chargent habituellement de toutes les opérations: ventes, prise en

charge du courrier, traitement et transport des envois et remise au destinataire. Ces

entreprises dominent le secteur du courrier intérieur et elles fonctionnent

généralement sous la protection d’un monopole.

Les entreprises du secteur privé, beaucoup plus petit que les entreprises

publiques, participent de façon sélective à la production postale en effectuant

quelques-unes des opérations, mais pas toutes, comme la préparation, le tri et le

transport du courrier, ou certaines activités de distribution.

Bien que la réforme des entreprises postales nationales ait entraîné des

améliorations au niveau de l’efficacité, les auteurs de l’étude Banque mondiale /

UPU ont indiqué qu’il fallait en faire plus:

Dans les pays à faible et les pays à revenu intermédiaire ;

La réforme institutionnelle (propriété publique) ;

En matière de réforme technologie.


Dans le domaine du courrier international et du courrier express, la

participation du secteur privé est maintenant très importante puisqu’elle existe

depuis plusieurs années. Les opérateurs postaux et les gouvernements nationaux

ayant été incapables de s’opposer efficacement aux infractions à la réglementation,

une déréglementation de facto s’est produite sur ce marché. Les intégrateurs et les

transitaires se sont emparés de larges parts des segments concernant les services de

grande valeur et de qualité élevée et les services rapides (International Post

Corporation (IPC) estime que les postes n’ont actuellement que 30% de ce marché,

qui représentait en 1998 une valeur de 41 milliards d’USD).

La structure du secteur est également en mutations ; les différences entre

opérateurs publics et privés s’estompent. Les fussions et les alliances stratégiques

entre entreprises privées et entre opérateurs privés et publics deviennent des

pratiques courantes en matière de concurrence sur ce marché aussi vaste que

lucratif. Les entités TNT Post Group et Deutsche Post sont des exemples de fusions

entre opérateurs traditionnels et concurrents du secteur privé. La mondialisation

aussi pousse certains opérateurs postaux publics comme la Poste marocaine à aller

au-delà de ses activités traditionnelles pour épouser le partenariat, comme c’est le

cas de Chronopost, société d’économie mixte maroco-française (65% pour la Poste

marocaine et 35%pour la Poste française)

4.2. Le marché international de la poste aux lettres

Les objets de la poste aux lettres constituent l’activité essentielle des

entreprises postales publiques dans le monde. En 1997, quelque 3,3 milliards de

colis ordinaires du régime intérieur ont été transportés dans le monde, ce qui

représente une baisse de 2,5% au cours des cinq années précédant 1997. La part des


colis postaux a constitué moins de 1% du volume des lettres transportées, et

probablement moins de 10% des recettes globales dans le monde.

En 1997, 45,5 millions de colis internationaux ont été expédiés, soit près de

6% de moins que cinq ans auparavant.

Les entreprises postales ont cherché à élargir leur participation à des activités

non essentielles au cours de la dernière décennie. Elles l’ont fait en partie en raison

de la nécessité impérieuse d’ »adopter une optique commerciale »imposée par la

réforme postale, afin d’améliorer leurs résultats financiers, mais également pour

compenser la faiblesse que représente à long terme la stratégie consistant à tabler

sur le courrier physique (une base de recettes trop restreinte avec un potentiel de

croissance limité).

De nombreuses administrations postales sont en train de prendre des mesures

pour élargir leur domaine d’activité. Au Maroc, la Poste marocaine a récemment

pris des mesures d’adaptation au le marché en tant qu’opérateur (en vue d’assurer

l’ensemble des opérations de la chaîne de valeur, depuis la réception d’un ordre

jusqu’à la distribution d’un colis et recouvrement du produits des ventes) afin de se

préparer à l’expansion du commerce électronique.

Cette stratégie a principalement pour objet d’assurer aux entreprises postales

une avance sur un marché du commerce électronique qui évolue rapidement. Elles

devraient aussi leur permettre de s’emparer d’une plus grande part du marché, en

pleine expansion, de la distribution des colis postaux, voire d’obtenir une part plus

importante du segment « haut de gamme » (rapidité, suivi et localisation), ce qui

compenserait la réduction des quantités de courrier résultant du phénomène de

substitution.


Les fusions, les prises de contrôle et les alliances stratégiques mentionnées

plus haut, impliquant des opérateurs postaux traditionnels (Deutsche Post/DHL /

Danzas/AEI et TNT Post Group, Royal, Mail, etc.), auront des répercussions

importantes sur les activités postales des autres opérateurs dont Barid Al-Maghrib.

Les entreprises postales quoi ont déjà adopté des mesures au niveau interne

vont se trouver projetées sur des marchés postaux non traditionnels (p.ex. logistique

intégré): Deutsche Post se présente comme l’entreprise capable de résoudre tous les

problèmes d’expéditions, quel que soit le niveau de poids (des lettres aux machines

lourdes) et quelle que soit la vitesse d’expédition requise, dans le monde entier.

En outre, deutsche poste offre toutes les formules de traitement complet, y

compris l’entreposage, l’emballage, le ramassage et l’emballage, le recouvrement

des paiements et le financement, pour la clientèle désireuse de sous-traiter

l’ensemble de ses activités de logistique (Communiqué de presse, the deutsche

poste world net globalisation strategy - successful step toward the initial public

offering’’, hanovre, 25 février 2000.)

En outre, les initiatives considérées déboucheront sur une concurrence accrue

avec les principaux protagonistes sur le marché transfrontalier du courrier et des

colis, à l’échelle régionale et internationale. Tout récemment, une coentreprise a vu

le jour entre TNT poste groupe, UK poste office and Singapore poste. L’annonce a

été faite dans un communiqué de presse commun le 9 mars 2000. « Cela…marque

l’avènement de la plus grande association commerciale dans le domaine du

courrier, fondée sur l’expérience, les systèmes, les réseaux et les produits des trois

principaux protagonistes sur le marché international du courrier ».

En termes d’évolution entre 1995 et 2005, la part entreprise- ménage devrait

s’accroître aux dépens du courrier généré par les ménages.


Dans les pays à faible revenu, l’importance de la part entreprise-entreprise

était bien inférieure en 1995, tandis que la part du courrier généré par les ménages

représentait presque 65% du total. Quatre-vingt dix pour cent des envois étaient

adressés à d’autres ménages. L’écart actuel entre les pays faible revenu et les

autres, pour ce qui est de la part du courrier généré par les entreprises, devrait

diminuer quelque peu dans la décennie allant jusqu’en 2005. Mais, même dans de

telles conditions, cette part ne représentera que les deux tiers du niveau du reste du

monde.

Dans certains pays en développement, il est proportionnellement beaucoup

plus important si on le compare avec le volume du courrier intérieur. Au cours des

dix dernières années, les chiffres des échanges ont subi le contrecoup d’une

conjoncture économique peu favorable, mais, dans la décennie allant jusqu’à 2005,

les volumes devraient augmenter en moyenne de 3,8%.

La proportion du courrier généré par les entreprises devrait augmenter par

rapport au volume total. L’augmentation des messages publicitaires et la

diminution des messages sociaux sont les principales tendances qui se dessinent.

Les statistiques relatives au courrier international rassemblées et publiées par

l’UPU ont uniquement trait aux activités des Pays-membres. On étudie la

possibilité d’élargir la portée des statistiques pour y inclure les chiffres sur les

échanges des concurrents venant du secteur privé et pour y ajouter des statistiques

concernant la valeur en plus des statistiques quantitatives. Sans ce type

d’information, il serait difficile d’évaluer de manière pertinente l’évolution de la

taille des marchés et des parts de marché au cours des prochaines années.

International Post Corporation (IPC) a calculé que le marché mondial du

transport des lettres, des colis, des envois express et des autres produits de


distribution représentait, en 1998, presque 41 milliards d’USD. La part de la poste

représentait 12 milliards d’USD environ 30% du total.

4.3. Tarifs postaux

Le gouvernement intervient dans l’établissement des tarifs postaux, au moins

en ce qui concerne les services réservés au monopole. La forme de cette

intervention varie de l’établissement direct des tarifs à l’examen desdits tarifs dans

le cadre d’arrangements contractuels ou dans le cadre d’une formule préétablie.

La raison d’une telle intervention tient à la nécessité d’établir un système de

freins et contrepoids pour contrebalancer le monopole de l’entreprise postale.

Néanmoins, le contrôle tarifaire ainsi exercé va souvent au-delà du nécessaire,

portant préjudice aux intérêts commerciaux de l’entreprise postale.

Dans la lutte contre l’inflation, les pouvoirs publics ont parfois le sentiment

qu’ils doivent donner le ton en imposant une modération tarifaire à la poste placée

sous la tutelle de l’état .Certes, l’intérêt global de la politique économique nationale

l’emporte sur l’intérêt d’une branche d’activité individuelle, mais il est néanmoins

injuste d’isoler spécialement un secteur par commodité.

Le contrôle des tarifs postaux et l’obligation de service universel introduisent

une distorsion de tarification considérable, portant là encore préjudice à la capacité

commerciale de l’entreprise postale. L’incidence néfaste de ce type de distorsion

s’aggrave lorsque les modifications du marché amenuisent l’efficacité du

monopole.

Etant donné que le domaine réservé au monopole est le noyau de l’activité

postale, le contrôle tarifaire imposé par les pouvoirs publics est une contrainte

majeure pour la capacité de chaque entreprise postale à fonctionner sur une base

commerciale. Une approche commerciale saine de l’établissement des tarifs


postaux, tous produits et services postaux confondus, doit donc recevoir un degré

de priorité élevé dans la réforme postale.

Selon les prévisions des opérateurs postaux dégagés dans l’étude « poste

2005 », le courrier physique devrait demeurer un vecteur de communication

important à moyen terme. Il est reconnu que la part de marché détenu par le

courrier physique continuera de diminuer. Et même si les volumes de courrier

augmenteront en valeur absolue, la croissance se fera essentiellement dans les

services à faible valeur ajoutée et à bon marché (p.ex. publipostage des entreprises

vers les ménages), tandis que certains services à prix élevés (p.ex. services

financiers et courrier des entreprises) enregistreront une baisse de volume.

De tels scénarios présents sur les recettes et les bénéfices, amenant les

opérateurs postaux à revoir les coûts, et éventuellement à s’étendre. Dans ce

contexte, les orientations et les stratégies commerciales des entreprises postales

publiques et les principes de gestion et de financement liés à l’obligation de service

universel joueront un rôle déterminant quand à la pérennité de la rentabilité

financière et de l’efficacité commerciale de la poste.

Le défi de la mutation consistera, pour les entreprises postales, à justifier la

nécessité de conserver les ressources matérielles et humaines qui leur ont été

confiées, malgré les risques liés à une croissance insuffisante de leurs activités de

base et à un rendement inadéquat.


5. La mondialisation de l'économie et son impact sur le marché postal

La mondialisation concerne les processus complexes du changement

économique et social qui influent sur les entreprises, les Etats des organismes

internationaux. Le terme peut être défini comme suit9: « … les multiples liaisons et

interconnexion qui transcendent les frontières nationales (et, par conséquent, les

barrières sociales) constituent le système mondial moderne. Il s’agit d’un processus

par lequel des événements, décisions et activités ayant leur origine dans une partie

du monde peuvent avoir des conséquences notable pour des individus et des

communautés vivant dans des régions complètement différentes. ».

Le terme est souvent associé à l’expansion d’entreprises multinationales sur

des marchés situés à l’extérieur de leur pays d’origine dans le cadre d’une

concurrence acharnée avec leurs rivaux soit nationaux, soit multinationaux.

La libéralisation du commerce international, la croissance d l’investissement

étranger et l’émergence de blocs régionaux, comme l’Union européenne, accentue

la mondialisation. Les grands producteurs nationaux doivent maintenant élargir leur

horizon. Ils doivent profiter du phénomène de la mondialisation pour réduire leurs

coûts et renforcer leur activité, car sinon ils deviendront des proies pour des

concurrents prêts à racheter leurs ressources dans l’espoir d’obtenir des résultats

financiers plus intéressants.

En clair, avec la disparition progressive des frontières nationales les

producteurs de niveau mondial vont élargir leurs perspectives pour profiter de

débouchés commerciaux partout où ils pourront en trouver. Par conséquent, les

9 - T.McGrew, « A Global Society », S. Hall, D.Held et T. McGrew, (eds) “Modernity and its Futures”,

Cambridge, Polity press, 1992.)


producteurs qui, auparavant, s’étaient concentrés uniquement sur leur marché

national pourraient être défavorisés par rapport à leurs marché national pourraient

être défavorisés par rapport à leurs nouveaux concurrents. Dans l’ensemble, la

concurrence va s’intensifier et les producteurs « locaux » devront réagir pour

s’adapter à cette nouvelle situation. La mondialisation est le terme utilisé pour

désigner les moteurs du changement de ce genre.

Le phénomène de la mondialisation ne se limite pas au monde développé, il

s’agit véritablement d’une tendance mondiale.

L’arrivée de producteurs de calibre mondial sur les marchés jusqu-là protégés

face à la concurrence a une double signification. Pour certains producteurs

nationaux, le phénomène de mondialisation est une mise en concurrence avec des

entités représentant la meilleure pratique mondiale sur les marchés considérés, ce

qui contraint les intéressés à adapter leurs performances à la meilleure. Mais, pour

les consommateurs et pour d’autres producteurs sur les mêmes marchés, la

mondialisation est aussi un moyen d’accéder à des biens et à des services de pointe

en bénéficiant de prix compétitifs.

La mondialisation affecte de plus en plus les grands domaines d’activité

comme les télécommunications, le secteur financier, les médias et même la poste.

Les fusions les acquisitions, les alliances stratégiques et autres formes de

coopération se multiplient, alors que les grands acteurs se positionnent pour gagner

des parts de marché sur la scène internationale et pour exploiter les ouvertures

transfrontalières.

L’évolution technologique, les transformations sociales, la libéralisation des

échanges et la libéralisation du mouvement des capitaux sont autant de phénomènes

associés à l’extension de la mondialisation, aujourd’hui considérés simplement


comme une source de progrès au même titre que le recul des frontières nationales et

la constitution de nouveaux pôles régionaux d’activité économique. La

mondialisation est un vecteur de changement en marche dont il faut tenir compte

pour établir des prévisions raisonnables.

La mondialisation conduit certaines entreprises postales majeures en Europe

à conquérir d’autres marchés à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe, moyennant

quoi la structure du secteur évolue inexorablement et les limites entre le secteur

public et le secteur privé s’estompent.

Les nouvelles entreprises postales élargies pourraient entrer directement en

concurrence avec d’autres opérateurs, classiques, privés ou naissants de proche en

proche, les opérateurs postaux nationaux, petits ou grands, modestement ou

largement impliqués dans la mondialisation, devront s’adapter aux conditions

nouvelles.

Dans les pays en développement, on voit apparaître des concurrents

d’envergure internationale qui offrent des services améliorés, en particulier pour le

secteur des entreprises, il faut se préparer à les affronter. Pour se maintenir en

activité, les entités postales de ces pays devront donc revoir leurs orientations

stratégiques et choisir entre la confrontation directe avec les nouveaux concurrents

et une forme de coopération ou d’alliance avec eux.

5.1. La libéralisation des marchés

Le mouvement d'ouverture des marchés des services des postes et

télécommunications se déroule à trois niveaux: national, régional et mondial:

• Le niveau national est historiquement le premier degré d'intervention;

c'est dans ce cadre qu'ont été organisés les services publics des postes.


• Le niveau régional a pris une place grandissante, particulièrement en

Europe depuis les années quatre-vingt, tant pour les services postaux que

pour les télécommunications.

• Le niveau international joue un rôle croissant, surtout depuis la création,

en 1995, de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Ces trois niveaux de libéralisation coexistent désormais. Leurs effets cumulés

conduisent vers une ouverture à la concurrence internationale de nombreux services

de télécommunications et d'une part significative des services postaux.

La déréglementation, qui désigne une ouverture des marchés et un

démantèlement partiel ou total des monopoles, est en réalité une nouvelle forme de

réglementation du secteur qui est plus complexe et mouvante et qui prend en

compte diverses préoccupations d'intérêt général.

Si le rythme de ces évolutions s'est incontestablement accéléré ces dernières

années, ces tendances n'en étaient pas moins manifestes dès les années quatre-vingt

dans un certain nombre de pays, comme l'a montré le rapport du BIT soumis en mai

1991 à la Commission paritaire des postes et télécommunications: «les services des

postes et télécommunications ont connu ces dernières années des changements

structurels sans précédent... ». L'évolution des structures a pris des formes diverses,

dont les plus répandues sont les suivantes: la séparation des postes et les

télécommunications; la conversion de l'un ou l'autre des services, ou des deux,

d'administration publique en entreprise publique autonome; la privatisation, c'est-à-

dire la conversion de cette dernière en société privée; la création de filiales; la sous-

traitance de services ou le franchisage. La seule privatisation revêt elle-même une


étonnante variété10. La privatisation et la déréglementation ont permis aux

transnationales d'acquérir rapidement la propriété et le contrôle des services de

télécommunications. Ces tendances se sont accentuées depuis 1991, à commencer

par la séparation structurelle des postes et des télécommunications.

5.2. Les menaces et opportunités de l a technologie

Le fait que la transmission électronique de l’information remplace le courrier

physique montre clairement que la technologie représente une menace pour le

courrier. Les produits électroniques sont souvent moins chers que le courrier

physique.

Toutefois, les moyens de substitution électroniques sont souvent imparfaits.

C’est pourquoi ils ne sauraient remplacer totalement les lettres. Le courrier

physique a continué de se développer parallèlement aux moyens de substitution

électronique (téléphone, télécopie).

La gravité de la menace est fonction de la possibilité plus ou moins

importante de substitution, qui dépend elle-même de la capacité des moyens de

substitution électroniques à la satisfaire les exigences réelles de la clientèle.

Par ailleurs, la technologie offre des opportunités essentiellement dans deux

domaines. Premièrement, lorsqu’elle est utilisée pour moderniser l’équipement, la

technologie peut réduire les coûts de production, augmenter la productivité de la

main-d’œuvre et / ou permettre d’améliorer la qualité (l’exploitation des codes à

barre pour le traitement du courrier en est un exemple). Cette évolution est

10 BIT: Compte Rapport du Colloque sur la convergence multimédia, Commission des réunions sectorielles

et techniques et des questions connexes du Conseil d'administration du BIT (Genève, 27-29 janv. 1997), p. 4.


manifestement positive. Deuxièmement, quand elle permet d’offrir de nouveaux

types de services de courrier ou d’autres produits compétitifs, la technologie

constitue évidemment un atout commercial pour les opérateurs postaux. Le courrier

hybride illustre bien les effets positifs de la technologie sur le courrier physique, en

effet, le courrier hybride est un nouveau produit compétitif qui a permis de

diminuer les coûts.

En outre, la technologie de l’informatique et des télécommunications a aidé

les opérateurs postaux à offrir, sur une base concurrentielle, des prestations non

conventionnelles comme la transmission de renseignements pour le compte de tiers

et les services financiers. La technologie du commerce électronique est une autre

opportunité non négligeable pour les opérateurs postaux traditionnels qui souhaitent

tirer le meilleur parti de leurs atouts stratégiques et augmenter sensiblement leurs

recettes.

Depuis longtemps, la technologie représenter à la fois une menace et une

opportunité pour les entreprises postales. Jusqu'à une époque récente, ces

entreprises étendaient leur activité aux télécommunications. Avec le

développement exponentiel de la technologie, les opérateurs postaux devront

étudier toutes les possibilités qu’offre le progrès technique pour augmenter la

productivité et / ou le potentiel des ventes.

Le secteur des postes et télécommunications recouvre de nos jours une

gamme très étendue de services. Grâce à l'expansion des moyens modernes de

communication, qui permet une transmission instantanée et pour un coût

décroissant de l'information, le temps et l'espace constituent de moins en moins des

obstacles à la création et au développement d'activités économiques. Nourrissant

continuellement l'intégration économique mondiale ; la mondialisation ; les


services des postes et télécommunications connaissent de profondes mutations,

accélérées par le comportement de nombreux agents économiques qui se projettent

chaque jour davantage vers la société de l'information.

L'arrivée de cette nouvelle ère économique dans les services des postes et

télécommunications est favorisée par ce qu'il est convenu d'appeler la convergence

des technologies, en particulier dans les domaines de l'informatique, des

télécommunications, de l'édition et de l'audiovisuel. La révolution numérique, qui

permet de décrire en une suite de nombres à base de 0 et de 1 les informations

constituées par le texte, le son et l'image, représente une évolution technique

majeure en même temps qu'un formidable vecteur de communication à l'échelle

mondiale. Directement liés à ces innovations, une myriade de nouveaux services,

des gisements inédits de productivité, le télétravail ou la formation à distance se

répandent dans diverses régions du globe. Comme l'indiquait le BIT dans son

document de travail en vue du Colloque sur la convergence multimédia organisé en

janvier 1997, si le produit commun est maintenant l'information, le service commun

sera son échange et sa fourniture par voie électronique. La convergence de

l'informatique, de la téléphonie et de la radio télédiffusion, qui se sont fondues en

un secteur de communication et de distribution, commence à paver les voies

principales des autoroutes mondiales de l'information, que les produits et services

informatiques emprunteront au XXIe siècle. Ces nouvelles techniques et

l'accroissement des échanges mondiaux qu'elles permettent et qui doivent

également être utilisés pour tisser plus solidement la toile du progrès social. En

effet, comme l'a souligné le Directeur général du BIT dans son rapport présenté lors

de la dernière Conférence internationale du Travail en juin 1997, « la libéralisation

continue des échanges «fournit la matière première du progrès social». Cependant,


les éléments apportés au cours de cette Conférence par plusieurs délégués

représentant les travailleurs de toutes les régions du monde sur des situations

provoquées ou aggravées par une libéralisation brutale des échanges suffisent pour

se convaincre de la nécessité d'un accompagnement social de la mondialisation»11.

Compte tenu du rôle moteur des communications dans le processus de

mondialisation, l'action à conjuguer des partenaires sociaux et des gouvernements

en vue de réussir la mutation de ces secteurs clés pour le développement

économique et sociale doit aller en parallèle avec ces progrès techniques

spectaculaires, ayant engendré de profonds changements structurels dans les

services postaux et des télécommunications. Ce qui nécessite l’accompagnant

d’une évolution importante du cadre réglementaire aux niveaux national, régional

et mondial. Les anciens monopoles à caractère national cèdent une part croissante

de leur activité à de nouvelles entreprises de services. Le secteur des

télécommunications, à forte intensité de capital, a entrepris plus tôt et plus vite sa

mutation que le secteur plus traditionnel des postes, mais ce dernier connaît lui

aussi une évolution profonde. La conséquence logique de ces bouleversements

structurels et réglementaires a été la transformation du statut souvent encore public

au début des années quatre vingt dix des travailleurs. Cette transformation a été

tantôt brutale, tantôt progressive, et une tendance à l'alignement des règles de

gestion sur celles du secteur privé s'accentue partout. Cet alignement n'est

cependant pas complet car un nouveau cadre réglementaire apparaît, notamment en

11 - BIT: Compte rendu des travaux, Conférence internationale du Travail, 85e session (Genève, 1997), p. 292.


vue d'organiser la concurrence, de protéger les consommateurs et d'assurer un

développement économique et social équilibré.

5.3. La mouvance de régulation et de privatisation des secteurs postaux

Depuis 1995, année où l’accord général sur le commerce des services

(AGCS) a été négocié sous les auspices de l’Organisation mondiale du commerce

(OMC), les gouvernements sont engagés dans un processus de multilatéralisme

économique ce qui a engendré une libéralisation ininterrompu.

Les services postaux sont couverts par l’AGCS et, dans le cadre d’initiatives

parallèles relevant d’une directive de l’Union européenne qui date de 1997,

certaines mesures ont été prises en faveur de la libéralisation. Un mouvement

mondial vers la libéralisation des marchés postaux au sein de l’Union européenne

est en cours et restera prévu dans les années à venir.

La libéralisation des marchés postaux compte aujourd’hui parmi les objectifs

politiques de plusieurs gouvernements. Des communications efficaces sont

essentielles au bon fonctionnement et au bon développement de l’économie. De

plus, les consommateurs souhaitent accéder à toute la gamme des services de

communication- pas seulement aux services postaux traditionnels-, et cela au prix

le prix le plus bas possible. Il est aujourd’hui communément admis que les marchés

concurrentiels constituent le cadre idéal pour un service de distribution efficace.

Si plusieurs pays se sont attaqués à une réforme de la réglementation postale,

les progrès n’ont pas été homogènes à l’échelle mondiale Comme indiqué

précédemment, différents pays (p.ex. la suède, la Finlande et la Nouvelle-Zélande

ont supprimé le monopole postal traditionnel, certains sont entrain de faire (p.ex.

l’Allemagne et l’Australie), et d’autres ont pris quelques mesures dans ce sens puis

se sont arrêtés (p.ex. la maladie et Singapour). Aux États-Unis d’Amérique, un


projet de réforme limitée dont l’élaboration a débuté en 1996 doit être soumis au

congrès.

Le fait que la réforme soit inéluctable et que l’on s’oriente progressivement

vers une concurrence accrue est de plus en plus largement admis. On discerne avec

moins de clarté le rythme auquel la réforme peut être mise en place et, sur ce point,

les membres de l’UPU estiment apparemment que chaque pays doit trouver sa

propre formule.

La réforme postale est une nécessité. Mais, compte tenu des difficultés

sociales et politiques liées à la mise en œuvre brutale de cette réforme, il semblerait

qu’au cours des dix prochaines années les gouvernements préfèrent, le cas échéant,

entamer une réduction progressive des mécanismes de protection existants. On

devrait ainsi consolider la réforme au niveau des entreprises postales et aider les

différents opérateurs à améliorer leurs performances. Durant ce laps de temps, les

opérateurs engageront certainement un processus de préparation plus général pour

affronter le marché, désormais ouvert à la concurrence.

6. Des contingences de structures en évolution continue

A travers le monde, les organisations postales doivent faire face à une

concurrence de plus en plus vive résultant des activités des sociétés privées, de

l'expansion des nouveaux moyens de communication et de la suppression de

certains monopoles. Ces trois phénomènes sont évidemment liés et se renforcent

mutuellement.

6.1. Les mutations de l’organisation postale à travers le monde

Compte tenu de l'ampleur des mutations en cette fin de siècle, un bref retour

en arrière peut permettre d'éclairer certains faits et comportements actuels.


Organisé à l'origine selon la voie postale privée, le service postal a été unifié et pris

en main par l'administration centrale des différents pays.

En 1839, il fut décidé en Angleterre que la taxe postale sur une lettre simple

serait faible et indépendante de la distance à prendre en considération. Les autres

pays ont suivi cette voie dès le XIXe siècle. La communication étant essentielle

dans tous les pays, les gouvernements ont considéré les services postaux comme

prioritaires, en tant que facteurs d'unité et de cohésion nationale. Pour les gérer, un

monopole était confié à une entreprise avec, en contrepartie, des obligations de

service universel généralement communes à tous les pays, dont la péréquation

tarifaire géographique. Pour faire face à ces obligations, le secteur postal a été

organisé par les pouvoirs publics, et les postes sont devenues des administrations

dont l'objectif financier était d'équilibrer leurs comptes, voire de participer au

financement du budget de l'Etat. Cette concentration s'est produite dans la plupart

des pays, quel que fût le statut des opérateurs postaux.

Pourtant, dans quelques services comme la messagerie, la concurrence a

toujours existé. Cela avait par exemple conduit la France, en 1805, à instituer un

«fonds de péréquation» permettant de faire financer le service public des relais de

poste par les entreprises privées de messagerie.

Depuis sa création en 1874, l'Union postale universelle (UPU) a contribué à

l'internationalisation et à la modernisation des services postaux. Les postes

nationales devant acheminer le courrier d'un pays à l'autre, une régulation

internationale a été tôt mise en place sous l'égide de cette organisation. Les 189

pays membres de l'UPU forment un seul territoire postal sur lequel la libre

circulation du courrier est garantie. Il s'agit du plus vaste réseau de distribution du

monde, avec 700 000 bureaux de poste et plus de six millions d'employés.


L'organisation du secteur postal doit prendre en compte dans tous les pays les

obligations de service public et la concession de «droits exclusifs» aux opérateurs

titulaires du monopole. Ceci revient pour les postes nationales des pays membres

de l'UPU à inscrire leurs activités soit dans les activités obligatoires, soit dans les

activités non obligatoires, et soit dans les activités soumises au monopole, soit dans

celles qui n'y figurent pas. Ainsi, à de rares exceptions près, la problématique de la

libéralisation des marchés postaux se pose souvent encore davantage en termes

d'étendue des services obligatoires et des monopoles qu'en termes d'ouverture

rapide et générale des services à la concurrence internationale, comme c'est

fréquemment le cas dans le secteur des postes et télécommunications.

En effet, plusieurs raisons, de nature historique, économique et sociale,

s'opposent le plus souvent à une ouverture rapide et générale à la concurrence des

services postaux. Le monopole de la distribution des lettres peut être

économiquement justifié dans la mesure où les économies d'échelle restent

significatives dans ce domaine. Les postes nationales figurent encore souvent parmi

les grands employeurs dans divers pays du monde.

La concurrence dans le secteur postal prend néanmoins des formes nouvelles

et elle s’intensifie. Le service de la poste doit lutter contre la concurrence du

secteur privé qui a déjà pénétré sur le marchés postal .L’essor considérable du

marché des communications obligera en outre un plus grand nombre de services

postaux à aller au-delà du courrier sur support papier, qui était jusque-là le produit

de base de la poste. Les services postaux devront se diversifier afin d'élargir

l'éventail des choix qu'ils proposent à leurs clients. Les nouveaux produits postaux

hybrides, qui allient la technologie électronique à la distribution du courrier sur


support papier, connaissent un grand succès aujourd'hui dans les services postaux

les plus innovateurs.

Le développement d'entreprises multinationales et les exigences croissantes

des clients professionnels jouent un rôle majeur dans la croissance du marché de la

messagerie express, c'est-à-dire du courrier rapide, le plus souvent avec un délai

d'acheminement garanti. Les sous-traitants industriels sont devenus des clients

importants de la messagerie express, les entreprises cherchant à réduire leurs

stocks, aussi bien de produits intermédiaires que de biens finis (méthode du «juste-

à-temps»). De grands opérateurs internationaux, comme UPS, DHL, Federal

Express, TNT, se sont spécialisés dans la messagerie internationale. On les appelle

«intégrateurs» parce qu'ils associent services de transport terrestre et aérien et

acheminement de marchandises, courtage en douane et autres activités où

l'information joue un grand rôle et qui leur permettent de fournir des services de

ramassage et de livraison efficaces.

Certaines compagnies de chemin de fer ont créé leur propre filiale de

messagerie et DHL a, entre autres, ouvert son capital à deux compagnies aériennes

(Japan Airlines et Lufthansa).

Le succès de la mise en place d'un véritable «commerce électronique

mondial» (via l'Internet) passe sans aucun doute par une très forte croissance de ces

activités de livraison rapide, ce qui devrait favoriser l'essor des grandes entreprises

de transport express. Avec le mouvement de libéralisation, ces grandes entreprises

qui, jusqu'à présent, se spécialisaient dans le courrier express envisagent de

s'approprier des parts plus importantes du marché des autres opérations liées au

courrier international sur support papier.


Enfin, bien qu'il soit moins soumis que le domaine des télécommunications

aux mutations technologiques rapides, le secteur postal souffre de la banalisation

des réseaux informatiques (la messagerie électronique) et de la télécopie, dont les

coûts d'équipement et de transmission baissent. Le nombre des messages

internationaux envoyés par télécopie dépasse celui des messages adressés par la

poste. Partout dans le monde, le volume du courrier électronique (e-mail) dépassé

le nombre des lettres envoyées par la poste.

Face à ces évolutions, les opérateurs historiques ont été forcés de réagir, soit

de leur propre initiative, soit à la suite des changements réglementaires. La

généralisation de l'approche commerciale, orientée vers le client, a été rapide. De

nombreux opérateurs ont été réorganisés par activités (courrier, paquets, bureaux de

poste, sur le modèle britannique notamment) et par centres de profit. Ce

mouvement a généralement entraîné une réduction du nombre des centres de tri,

une automatisation et une diminution des effectifs.

La recherche d'une réduction des coûts fixes s'est également traduite par un

recours au franchisage, des épiceries, stations-service, bureaux municipaux étant

appelés à offrir divers services postaux. Les opérateurs nationaux ont été contraints

de se lancer sur de nouveaux marchés comme la messagerie express ou le courrier

électronique.

Malgré cette ouverture progressive à la concurrence, les caractéristiques des

services postaux à la fin des années quatre-vingt-dix restent assez proches dans de

nombreux pays. Les exigences des consommateurs à l'égard des opérateurs postaux

reposent souvent sur des principes similaires: tarifs homogènes et raisonnables,

accessibilité des boîtes aux lettres, réseau dense de bureaux de poste, accroissement

de la qualité du service. Le monopole du courrier jusqu'à un certain poids demeure


le plus répandu, mais on assiste à une érosion progressive du périmètre du

monopole, et au développement de nouveaux services exclus de ce périmètre.

Selon l'Union postale universelle, entre 1996 et 2005, l'administration postale

typique restera probablement une entreprise publique, jouissant d'un monopole ou

d'un droit exclusif sur le marché du courrier, avec des exigences commerciales,

mais dont les pouvoirs, en matière de prix par exemple, resteront limités. Une

minorité seulement de services postaux serait transformée en entreprises totalement

privées sous forme de sociétés commerciales cotées en bourse. Le statut des

opérateurs postaux connaît des évolutions parfois proches de ce qui est constaté

dans les télécommunications. Lorsqu'elle a lieu, la transformation du statut des

monopoles nationaux se déroule généralement en deux étapes.

Dans un premier temps, la séparation des activités de réglementation et

d'exploitation, qui implique le démantèlement des administrations publiques,

s'accompagne de la création d'opérateurs postaux et de télécommunications

distincts.

Dans un second temps, la libéralisation conduit à l'introduction de techniques

privées de gestion, et dans certains cas à la privatisation partielle ou totale des

opérateurs. Divers exemples de restructurations, significatifs de cette dynamique,

sont décrits ci-dessous « …pour être précis nous disons que le Maroc a investi dans

la maîtrise de libéralisation, mais très faible dans la capacité à assurer la prise en

charge des enjeux de services publics à deux niveaux… »12

12 - Ali BOUABID. L’hebdomadaire la Vie Economique du Vendredi 03 Août 2007 page 24.


Toutes ces données environnementales militent en faveur de réformer la

réforme postale au Maroc dans le sens de l’organisation favorisant la compétitivité

au niveau du marché.

6.2. Déréglementation, restructuration et privatisation

Ce terme signifie littéralement l’abolition de la réglementation. Toutefois,

dans le contexte de la réforme postale, il est souvent utilisé pour décrire la

réduction ou la suppression de services réservés (monopole) prévus par une

législation.

Dans le secteur postal, où la réalisation d’objectifs sociaux, comme la

prestation du service universel, peut faire partie de la politique du gouvernement,

l’abolition du monopole (déréglementation) peut s’accompagner de l’octroi de

licences à des opérateurs postaux (réglementation). L’octroi de licence universel, à

la prise en charge du coût du service universel, l’objectif étant d’imposer des

conditions équitables entre des opérateurs qui sont par ailleurs concurrents.

La privatisation est le terme que l’on utilise souvent pour décrire le passage

d’une entreprise du secteur public au secteur privé. Aux Pays-Bas, par exemple, des

actions de KPN, la société publique néerlandaise des postes et des

télécommunications, a été émises à la bourse d’Amsterdam en juin 1994. La société

à responsabilité limitée considérée a été créée dans le cadre de la réforme postale

lancée dans ce pays.

La déréglementation du service postal marocain ne peut échapper à la

mouvance de la libéralisation et la privatisation qui est devenue un moyen de

dégager le gouvernement, et l’opérateur public de la gestion désormais bien risquée

de l'Etat providence.


Un des objectifs principaux de cette déréglementation (appelée parfois « ré

réglementation ») est de dégager des marges financières mais aussi de faire porter

le poids politique des décisions tarifaires soit à l’entreprises publiques elle-même,

soit aux collectivités locales soit aux opérateurs privés autorisés.

Cette mutation réglementaire et statutaire de la Poste, souvent très sensible

pour le personnel, est restée englobée dans les projets politiques plus généraux

visant à construire un service public assurant la continuité et dégageant des

bénéfices, sans se soucier des grandes mutations qui affecte le secteur postal dans

le monde et les exigences de rentabilité et de compétitivité qui en découlent au

niveau national. Le terme privatisation est aussi employé pour décrire le processus

consistant à faire appel à des entreprises du secteur privé (sous-traitance) pour des

activités qui étaient réalisées auparavant dans le secteur public. Ainsi, alors que

l’entreprise postale reste la propriété de l’Etat, les travaux à réaliser sont transférés

au secteur privé.

La réforme de l’entreprise désigne des programmes que l’entreprise met le

plus souvent elle-même sur pied de se donner une orientation plus commerciale.

L’adoption d’une optique commerciale consiste à introduire des principes

d’économie de marché dans l’entité, tandis que la transformation en société

implique une transformation juridique qui assujettit l’entité aux mêmes obligations

légales que les sociétés privées. Ce genre de transformation put être un outil de

changement efficace13.

13 - Kumar Ranganathan et Rohini Dey, « Réorientation pour la poste: Réforme du secteur postal », Banque

mondiale / UPU, p. 12.)


Les Pays-Bas ont décidé dès 1981 de transformer la poste en entreprise. Au

1er janvier 1989, l'administration des postes et télécommunications, jusque-là

service administratif de l'Etat, est devenue une filiale cotée en bourse du holding

majoritairement privé KPN (Koninklijke PTT Nederland). Le groupe de sociétés

que forme KPN fournit des services postaux et des services de télécommunication

par l'intermédiaire de ses deux principales filiales d'exploitation: PTT Post BV et

PTT Telecom BV. Toutefois, en juin 1997, KPN a annoncé la division des postes et

des télécommunications en deux sociétés indépendantes. Cette séparation totale

devrait être effective au printemps 1998. Le monopole postal est maintenu pour

l'acheminement et la distribution des lettres d'un poids inférieur à 500 g. Le réseau

des bureaux de poste est géré par une entreprise commune entre PTT Post BV et la

Post Bank. La décentralisation de PTT Post s'est achevée en 1994. L'opérateur

compte aujourd'hui sept secteurs d'activité: poste aux lettres, médias, colis, service

international, courrier rapide, logistique et philatélie. La qualité des infrastructures

de transport, l'exiguïté du territoire et la qualité de l'organisation (centres de tri

automatisé) rendent difficile l'accès du marché néerlandais pour des opérateurs

étrangers. En revanche, PTT Post a développé une importante activité de repostage

du courrier international, à destination d'autres Etats européens. De plus, KPN a

acquis récemment un important opérateur dans le secteur du transport de colis

express, TNT, ce qui lui permet d'entrer en concurrence avec d'autres postes sur

leur marché national. Cette acquisition fait de KPN une poste originale et

internationalisée, à mi-chemin entre la poste nationale et l'intégrateur mondial privé

Dans la plupart des pays, la libéralisation des services postaux est progressive

et suit le schéma déjà souligné: transformation de services administratifs en


entreprises publiques, éventuellement ouverture limitée du capital et ouverture à la

concurrence pour les services nouveaux ou non réservés au monopole.

6.3. Approche Benchmark de l’évolution de l’organisation postale

Les Amériques

En Amérique latine, la lente adaptation aux besoins de la clientèle et

l'aspect rentable des services postaux dans les régions très peuplées où les

entreprises postales privées mènent leur activité font que le marché est

pratiquement libéralisé et que la participation des entreprises privées est

forte. L'Argentine, par exemple, a choisi d'instaurer un marché postal libre

avec une poste officielle privée. Comme l'avait souligné le dernier rapport du

BIT en 1991, l'entreprise nationale des postes et télégraphes Encotel jouissait

du quasi-monopole des services postaux. Ce monopole a été progressivement

restreint dans les années soixante-dix avec l'arrivée de concessionnaires qui,

en échange du versement d'une rente postale, et sous certaines conditions

d'exploitation, eurent le droit de partager le monopole postal avec Encotel. La

seule différence entre les concessionnaires et Encotel résidait dans

l'obligation du service universel, celui-ci ne pesant que sur Encotel. Les

concessionnaires se positionnant sur des créneaux rentables, le déclin

d'Encotel a été rapide: son niveau d'activité a été divisé par deux entre 1981

et 1991.

Le décret no 1187/93 privatisant la poste était fondé sur les principes

suivants:


• Le domaine postal n'est pas fondamentalement différent d'une autre

activité économique, puisqu'il fait l'objet d'une forte concurrence de

la part des services de substitution;

• Le gouvernement a l'obligation de garantir un service de base

universel sur tout le territoire. Pour ce faire, un système de

subventions peut être nécessaire.

La société anonyme Encotesa s'est substituée à l'entreprise publique

Encotel. Par le décret no 265/97, le gouvernement a engagé le processus de

privatisation en octroyant des licences dans les services postaux pour une

période de trente ans, conformément aux dispositions de la loi concernant la

réforme de l'Etat (loi no 23.696). Effet typique de la mondialisation, plusieurs

entreprises étrangères de services postaux se sont portées candidates pour

gérer la poste argentine (les postes de Suède, de Nouvelle-Zélande et du

Royaume-Uni). A la suite d'un appel d'offres international auquel quatre

groupes ont participé, le groupe SOCMA-Banco de Galicia a été retenu, avec

la participation, en tant que partenaire opérationnel ou conseiller technique,

des services postaux officiels d'un membre de l'UPU (en l'occurrence, la

poste britannique).

Au Venezuela, plus de 500 compagnies sont en concurrence avec

IPOSTEL (Instituto postal telegráfico de Venezuela), notamment DHL,

Federal Express, UPS/Transvalcar, Domesa et Zoom/TNT. Les parts du

marché se répartissent, en valeur, de la manière suivante: 40 pour cent pour

IPOSTEL et 60 pour cent pour les messageries privées; en termes de

participation, 75 pour cent des articles sont acheminés par IPOSTEL et 25

pour cent par les messageries privées.


Contrastant avec la vigoureuse déréglementation entreprise dans le

secteur nord-américain des télécommunications (voir ci-dessous), le service

postal de base est toujours assuré aux Etats-Unis par un monopole, le United

States Postal Service (USPS), un organisme rattaché au gouvernement

fédéral. L'USPS conserve le droit exclusif d'acheminer le courrier mais,

comme dans d'autres pays, les services de la poste internationale, des colis,

du courrier express (un jour) et prioritaire (deux jours), de l'acheminement

des écrits périodiques et des envois publicitaires sont exposés à la

concurrence, et un projet de loi en discussion au Congrès pourrait accroître la

libéralisation du secteur. La plupart des grands intégrateurs globaux sont nés

aux Etats-Unis, et ils ne cessent de gagner des parts de marché au détriment

de l'USPS et d'autres postes nationales.

Fait significatif de la mondialisation et de l'intégration de ce secteur, la

société Emery a signé depuis 1995 des contrats de transport avec l'USPS. Au

printemps 1997, l'USPS a confié à Emery Worldwide Airlines la mise en

place, pendant quatre ans, de dix centres de traitement et de distribution du

courrier prioritaire, qui seront situés dans les grandes agglomérations de l'Est

du pays comme New York, Miami et Boston.

Asie Océanie

L'évolution de la poste de Nouvelle-Zélande est un cas de libéralisation

volontariste des services postaux. New Zealand Post (NZP) englobait avant

1987 plusieurs activités dont le service postal, les télécommunications et les

services financiers (caisses d'épargne). La concurrence a été encouragée par

la mise en place de services postaux privés sur le marché du courrier rapide.

Restée une entreprise publique, NZP a dû agir comme une société


commerciale en offrant de nouveaux services, mais en fermant de nombreux

bureaux de poste.

En 1994, le gouvernement a annoncé qu'il légiférerait de manière à

déréglementer complètement le marché postal. Mais l'opposition politique

qui s'est élevée contre toute déréglementation supplémentaire l'a obligé à

repousser son programme sur ce point.

Au Japon, le Conseil de la réforme administrative a récemment proposé

une privatisation partielle de la distribution du courrier ainsi que des activités

d'épargne et d'assurance. Toutefois, cette proposition est contestée par le

Conseil des services postaux et par les syndicats qui réclament le maintien du

système actuel de service public.

En Thaïlande, CAT (Communications Authority of Thailand) est une

entreprise publique créée en 1977. Elle doit faire face à la concurrence de

sociétés privées et d'autres entreprises publiques tant dans le domaine des

services réservés que dans celui des services non réservés. Dans le secteur

des colis postaux par exemple, ses concurrents sont Express Transportation

Organization of Thailand et Thai Airways International.

D'après les informations fournies par l'administration postale de la

République populaire de Chine à la réunion de haut niveau de l'UPU tenue à

Genève en 1997, cette administration a adopté un certain nombre de mesures

concernant la réforme structurelle du service postal, le développement du

marché, la modernisation sur le plan technique et le renforcement de

l'infrastructure. Pendant la période allant de 1991 à 1995, des progrès

considérables ont été faits dans tous les services postaux, dont la plupart ont

connu une croissance annuelle à deux chiffres. Le nombre de bureaux de


poste est passé de 54 006 à 61 898, soit une croissance annuelle de 2,91 pour

cent.

On peut résumer comme suit l'expérience de développement de China

Post au cours des deux décennies écoulées, et surtout des cinq dernières

années:

Le développement et la réforme du secteur postal exigent d'abord et

avant tout que le personnel des postes fasse davantage confiance aux

vertus du marché et se dégage du mode de réglementation dépassé

fondé sur une économie planifiée, de la production manuelle qui est

inefficiente et des réglementations obsolètes; en second lieu, il faut

encourager l'économie de marché et mettre en place un service postal

moderne en adoptant de nouvelles idées et de nouvelles méthodes qui

mettent l'accent non seulement sur la quantité, mais aussi sur la qualité

du service, une plus grande rentabilité du capital investi, une gamme de

services davantage personnalisés et la création d'un environnement

dans lequel China Post peut rivaliser et coopérer avec ses concurrents.

Après sa séparation du ministère des Postes et Télécommunications

en 1994, China Post a reçu un statut juridique officiel et a été chargé de

la gestion commerciale, de l'exploitation du réseau et de l'édification de

l'infrastructure du secteur national des postes, en tant qu'étape

importante vers la séparation du secteur postal d'avec les

télécommunications et l'introduction d'activités d'entreprise dans le

secteur. Les administrations postales provinciales ont procédé à des

ajustements analogues.


Europe

L'un des premiers exemples de restructuration des services postaux

vient du Royaume-Uni où la séparation des postes et des télécommunications

a été effective en 1981. La poste est restée une entreprise nationale, bien

qu'une partie de son activité ait été ouverte à la concurrence, le monopole

étant limité aux affranchissements inférieurs ou égaux à une livre sterling.

En 1986, le Post Office a été découpé en quatre entités autonomes: le

Royal Mail, titulaire du monopole; Parcel Force, dont les activités de

transport de colis étaient soumises à une forte concurrence; le Post office

Counters, responsable des bureaux de poste, et la Girobank. Celle-ci ayant

été privatisée en 1990, le Post Office n'a plus que trois composantes dont les

statuts sont différents, le Royal Mail et Parcel Force étant des divisions

opérationnelles du Post Office.

Un projet de privatisation des filiales courrier et messagerie du Post

Office, dans lequel la filiale gérant les guichets conservait son statut

d'entreprise publique, a été proposé en octobre 1994. Dans un livre vert

présenté au Parlement, le gouvernement réaffirmait «les engagements non

négociables» d'une poste réformée: le maintien d'un service national de

distribution journalière des lettres et des paquets partout dans le pays; une

structure de prix uniforme et abordable; un réseau national de guichets

demeurant dans le secteur public. La réforme aurait conduit à une

privatisation partielle de Parcel Force et du Royal Mail et à l'institution d'un

régulateur indépendant pour faire respecter les «engagements non

négociables». Le projet n'a pas été poursuivi en raison de l'opposition des

syndicats, de l'opinion publique et de nombreux parlementaires.


En Espagne, la loi du 27 décembre 1990 a transformé la Direction

générale de la Poste et des Télégraphes en organisme autonome de type

commercial, l'OACT (Correos y Telégrafos). Ce dernier est chargé de la

gestion des services de base du courrier comme la collecte, le tri,

l'acheminement et la distribution des lettres. L'OACT cherche à réduire ses

coûts, notamment par un ajustement du nombre des bureaux de poste et par

l'aménagement du service universel. Il a ainsi mis en place en zone rurale des

bureaux qui peuvent être tenus par un contractuel fournissant un local et un

véhicule. L'OACT est confronté à une forte concurrence. Le marché du

courrier intra-muros avait été libéralisé dès 1959, ce qui explique la présence

de nombreuses entreprises espagnoles de coursiers.

En Suède, le monopole de la poste, qui remonte au XVIIe siècle, a été

confié à la Poste de Suède (Sweden Post), une entreprise publique. En 1991,

dans le cadre de sa politique de libéralisation, le gouvernement a permis

l'installation, dans la région de Stockholm, d'une entreprise privée, City Mail.

Le monopole du transport du courrier en Suède a été aboli le 1er janvier

1993. Au début de 1994, la Poste, opérateur public, a été transformée en

société anonyme avec l'Etat pour actionnaire: Posten AB. Aucun service

proposé par Posten AB n'est plus protégé par un monopole ni par un service

réservé. La poste suédoise doit donc affronter la concurrence dans tous ses

secteurs d'activité. En juin 1997, il y avait 80 opérateurs de services postaux

autorisés, certains couvrant une faible portion du territoire.

L'Allemagne s'est engagée progressivement dans la voie de la

privatisation de la poste. En 1989, la Poste fédérale allemande avait été

divisée en trois entreprises publiques autonomes (Postreform I). Après une


réforme constitutionnelle (article 87f) de la loi fondamentale) et l'entrée en

vigueur d'une nouvelle législation en 1994, les entreprises publiques furent

transformées en sociétés anonymes: Deutsche Post AG, Deutsche Telekom

AG et Deutsche Postbank AG (Postreform II). Avec la mise en œuvre d'une

troisième phase de réformes (Postreform III), le marché des

télécommunications a été ouvert à la concurrence à partir de 1998. Adoptée

le 11 décembre 1997 après de longs débats et sur la base d'un compromis

réalisé au sein d'une commission de conciliation du Parlement et du Conseil

fédéral, la nouvelle loi postale libéralise le marché postal et vise à assurer une

saine concurrence dans ce secteur par l'instauration d'un cadre réglementaire

et l'émission de licences pour l'exercice de certaines activités de services.

Deutsche Post AG conserve un droit exclusif jusqu'à la fin 2002 pour les

lettres dont le poids unitaire est inférieur à 200 grammes et pour la publicité

adressée (Infopost) jusqu'à 50 grammes. Aux termes de la nouvelle loi, le

cadre réglementaire prévoit notamment la «prise en compte de

préoccupations sociales». En vue d'atteindre cet objectif, l'autorité chargée de

la régulation doit rejeter toute demande de licence «si les faits démontrent

que le demandeur n'est manifestement pas en mesure de garantir les

conditions de travail essentielles en vigueur dans le secteur pour lequel la

licence doit être accordée» (section 6 de la loi postale).

Environnée d'Etats membres de l'Union européenne sur le chemin de la

libéralisation, la Suisse a récemment lancé une réforme de son administration

des postes et télécommunications, les PTT, qui constituent une entreprise

fédérale autonome. La révision de la loi de 1924 sur l'organisation des PTT a

pour objet d'accroître la marge de manœuvre dont disposent La Poste et


Telecom PTT en matière de gestion financière et de politique du personnel,

ainsi que de faciliter la coopération avec des tiers (alliances). Les PTT sont

donc scindées en deux entités distinctes: La Poste, établissement public d'une

part, Swisscom de l'autre, société anonyme dont la Confédération détiendra la

majorité du capital.

La Suisse a donc ainsi rejoint, le 1er janvier 1998, le concert des pays

européens qui ont déjà réalisé cette séparation. Deux types de bureaux de

poste devraient coexister: d'une part, des bureaux traditionnels vendant les

services postaux courants, les produits financiers et des produits connexes

comme les enveloppes, et, d'autre part, des bureaux de poste franchisés qui se

trouveront dans des épiceries ou des «échoppes», comme au Royaume-Uni,

ou dans des bureaux communaux. La Poste suisse a l'obligation de

transporter les lettres et les colis pesant jusqu'à 20 kg sur tout le territoire.

Sans le maintien de cette mesure, les syndicats estiment que 1 000 bureaux de

poste locaux auraient pu fermer. Outre le maintien de ce monopole, La Poste

devrait distribuer des fonds de placement en partenariat avec la Société de

Banque Suisse, en vue d'ouvrir la distribution de produits financiers à la

concurrence.

Des projets de restructuration des services postaux sont également en

cours dans d'autres pays comme en Estonie, où il est prévu de transformer la

Poste (Eesti Post), actuellement une entreprise d'Etat, en société par actions.

De manière générale, la tendance à créer des entreprises de services

postaux séparées dans les pays d'Europe centrale et orientale est nettement

accélérée par la libéralisation du secteur des télécommunications, dont le

développement est favorisé par les prêts octroyés par la Banque mondiale ou


la BERD. D'ordinaire, la principale condition exigée pour l'octroi de ces prêts

est la séparation des postes et des télécommunications, le secteur des

télécommunications ne pouvant être privatisé que lorsque les entreprises de

télécommunications ont été séparées des postes.

Les services postaux n'ont jusqu'ici été privatisés que dans quelques

pays. Les initiatives visant à privatiser les services de courrier ont été gelés

ou suspendues dans plusieurs pays (comme l'Allemagne, l'Australie,

l'Autriche, le Danemark, le Japon, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni).

Après l’ouverture à la concurrence des colis et les lettres de plus de 50

grammes, la commission européenne a libéralisé le courrier ordinaire, une

dernière étape qui inquiète de nombreuses postes. Les services postaux sont

déjà partiellement libéralisés en Europe en vertu de deux directives postales

datant de 1997 et 2002.

La libéralisation du secteur a été engagée il y a près de 10 ans avec

l’ouverture à la concurrence des envois de plus de 350 grammes. Le

mouvement s’est ensuite poursuivi avec les plis de plus de 100 g en 2003

puis ceux dépassant 50 g en 2006. Depuis le 1er janvier 2007, seules les

lettres de moins de 50 grammes sont donc exclues de cette libéralisation et

restent, dans de nombreux Etats membres, le monopole de l’opérateur

historique. La commission européenne a présenté une proposition confirmant

la date de 2009 pour l’achèvement de la libéralisation.

De par ses procédures originales d'intégration régionale, l'Union

européenne, ainsi que les Etats qui lui sont associés par divers accords (Traité

sur l'espace économique européen, accords européens constituent un

ensemble cohérent pour une libéralisation programmée dans les domaines des


postes et télécommunications. De nombreuses initiatives ont été prises dans

ce domaine par les institutions européennes.

S'agissant d'un processus historique de décloisonnement des marchés

nationaux pour former un espace économique sans frontières intérieures, on

ne citera ici que les principales décisions, qui ont et auront des répercussions

significatives sur les structures des exploitants et la gestion des ressources

humaines.

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la Commission

européenne a donné une impulsion particulière à sa politique d'ouverture à la

concurrence de certains secteurs traditionnellement sous monopole, et

notamment les télécommunications et les services postaux. Ces secteurs sont

en effet essentiels pour les consommateurs individuels, la compétitivité des

entreprises et la politique de l'emploi. Selon la Commission européenne, les

gains d'efficacité découlant d'un certain degré de concurrence devraient à

terme avoir des répercussions globalement positives pour la société

européenne.

La libéralisation des secteurs des postes et des télécommunications

n'exige pas la privatisation des entreprises publiques, qui resteront actives. Le

droit européen est en effet neutre quant au caractère public ou privé des

entreprises.

Conclusion de la 3ème partie :

La réforme de l’entreprise postale marocaine et la régulation du marché du

courrier et de la messagerie objet du monopole doit reposer sur des programmes

que l’entreprise publique et l’Etat doivent élaborer sans report pour réussir un


échéancier de réforme indépassable et exigé par les contraintes de l’environnement.

L’adoption d’une politique commerciale consiste à introduire davantage des

principes d’économie de marché dans l’opérateur historique, tandis que la

transformation en société de droit privé implique une transformation juridique qui

assujettit l’entité aux mêmes obligations légales que les sociétés privées. Ce genre

de transformation put être un outil de changement efficace en mesure de contribuer

à l’amélioration des performances et d’adaptation à l’environnement.


Troisième partie Eléments de la régulation d’ensemble proposée

Pour assurer une régulation équilibrée d’ensemble, il faut réunir les

conditions nécessaires à sa réussite par les adaptations aux exigences de

l’environnement général du marché postal et la restructuration de l’opérateur

historique.

A cet effet, l’entreprise postale marocaine doit relever les effets combinés de

la technologie, de la concurrence, des obligations du service universel qui restent

mal définies et onéreuses, avec une contrepartie médiocre.

Chapitre 1

Relever les défis de l’environnement par l’opérateur historique

La régulation postale est une nécessité. Mais, compte tenu des difficultés

sociales et politiques liées à la mise en œuvre de cette réforme, il semblerait qu’au

cours des prochaines années le gouvernement préfèrera, le cas échéant, entamer une

réduction progressive des mécanismes de protection existants.


Section 1

Les adaptations d’ensemble

Au Maroc, comme dans la totalité des organismes postaux membres de

l’UPU, se confronte de plus en plus au phénomène croissant de la concurrence,

l’accentuation de la mouvance de libéralisation et les effets directs et indirects de la

mondialisation:

• Sur les marchés du secteur postal, la concurrence des moyens de

communication électroniques poursuit son essor, ce qui siphonne le trafic

de la poste aux lettres classique vers les nouvelles technologies.

• Dans le domaine du courrier international / transfrontalier, l’arrivée, ces

dix dernières années, « d’intégrateurs / transitaires / spécialistes de

l’express »14 du secteur privé a retiré aux opérateurs postaux traditionnels

une part de marché appréciable, et la concurrence s’est intensifiée.

• Dernièrement, quelques opérateurs traditionnels majeurs ont conclu des

alliances avec un certain nombre d’opérateurs du secteur privé afin de

reprendre l’initiative dans le domaine du courrier international /

transfrontalier.

• Les opérateurs privés sont appelés à jouer un rôle de plus en plus

important dans l’acheminement du courrier international et dans

14 - Kumar Ranganathan et Rohini Dey, « Réorientation pour la poste: réforme du secteur postal », Banque

mondiale / UPU, v. Surtout p. 113 et 114).

Transformation en société


l’établissement de relations plus étroites avec les opérateurs du secteur

public.

• La perspective d’une libéralisation plus poussée des marchés au sein de

l’Union européenne fait naître à la fois des menaces et des espoirs pour les

opérateurs postaux traditionnels et non traditionnels du régime intérieur,

lesquels ont été préservés jusqu’ici de la concurrence grâce au monopole

de la poste aux lettres établi par la loi.

• La mondialisation va étendre la concurrence à presque tous les marchés de

taille appréciable, et les pays industrialisés et en développement devront

faire face à cette situation.

• Le gouvernement et Barid Al-Maghrib vont être amenés à régler des

questions stratégiques et réglementaires sur la base d’une régulation

élargie et pragmatique.

• Malgré la croissance supérieure des communications électroniques, la

demande relative au courrier physique continuera de se développer, même

si la part que représente ce type de courrier dans le marché des

communications poursuivra son déclin. La croissance s’effectuera

essentiellement dans les segments du marché à faible valeur ajoutée et à

bas prix (p. ex. courrier direct). Il sera indispensable de dégager de

nouvelles sources de revenu intéressantes afin d’assurer la rentabilité

d’exploitation.

• L’obligation de service universel sera maintenue pour Barid Al-Maghrib.

• Barid Al-Maghrib doit nécessairement améliorer son efficacité quel que

soit le rôle souhaité dans l’avenir, et il sera indispensable de revoir des

aspects suivants: coûts de production, coût et financement du service


universel, marketing, tarification commerciale, qualité et service à la

clientèle…

• Barid Al-Maghrib a des points forts, car elle dispose d’atouts stratégiques

en matière de distribution, et elle possède d’un vaste réseau de bureaux de

poste. Le fait qu’elle inspire confiance en tant qu’intermédiaire est un

autre avantage important. Le téléachat (Internet, moyens de réalisation des

commandes) ainsi que les services financiers et la vente au détail figurent

parmi les opportunités importantes en matière de prestations postales.

• Barid Al-Maghrib a besoin d’autonomie pour prendre les initiatives

appropriées sur le plan commercial, ce qui lui permettra de remplir

efficacement sa mission. devra reconnaître ses faiblesses (en matière

d’efficacité, de qualité, de service à la clientèle et de ressources humaines)

et s’efforcer de supprimer les entraves aux réformes qu’elle doit mettre en

œuvre.

• Enfin, la poste doit être plus attentive aux changements qui surviennent

dans l’environnement de ses activités pour planifier des initiatives

stratégiques mûrement réfléchies.

Reconnaissant que le secteur postal est à l’aube d’une évolution rapide, et

n’ignorant pas les conséquences de cette évolution, Barid Al-Maghrib renforce sa

capacité à suivre, à évaluer et à notifier en temps voulu les changements majeurs et

leurs effets.

Pour maîtriser le processus de changement rapide et profond en cours, Barid

Al-Maghrib suivra avec beaucoup d’attention:

• L’évolution de la concurrence sur les principaux secteurs de marché,


• L’évolution du cadre réglementaire

• Les principaux effets sur l’ensemble des intéressés, à savoir les

opérateurs, la clientèle, les employés et les fournisseurs.

De ce fait, l’adoption d’une politique commerciale est le processus par lequel

des principes d’économie de marché sont adoptés dans l’entreprise postale. Ces

principes comprennent généralement la prestation de services visant à satisfaire les

clients et à produire des résultats financiers raisonnables. Par conséquent, les

activités liées à l’établissement de coûts, à la comptabilité, aux finances, au

marketing et à la planification stratégique, qui sont des fonctions de base des

entreprises à vocation commerciale, sont soit introduites, soit renforcées au début

du processus de réforme pour placer la poste dans une perspective purement

commerciale.

La transformation en société consiste à donner à l’administration postale un

statut juridique indépendant et à la soumettre aux mêmes obligations juridiques que

les sociétés privées. Ainsi, l’administration postale est assujettie aux lois

commerciales et fiscales, aux normes comptables, aux lois du travail, etc. mais, ce

qui importe davantage, c’est que grâce à la séparation formelle de la propriété et de

la gestion (notamment par la création d’un conseil de gestion ou d’un directoire).

La poste risque moins de subir l’influence du gouvernement. Cette mesure accroît

l’autonomie de gestion en mettant la poste à l’abri des pressions et des contraintes

qui ne sont pas de nature commerciale. Elle permet en outre de faire une séparation

nette entre le rôle du gouvernement comme propriétaire de l’entreprise postale et

l’exploitation de l’entreprise.


L’autonomie de gestion et l’autonomie organisationnelle n’équivalent

toutefois pas à une liberté totale d’action. Le gouvernement, comme propriétaire de

la société, continue de définir les politiques et les objectifs sectoriels, alors que les

fonctions de planification et de mise en œuvre sont confiées aux dirigeants de la

poste. De plus, la société est soumise à la surveillance du régulateur.

On devrait ainsi consolider la réforme au niveau de l’entreprise postale

nationale et l’aider à améliorer ses performances. Durant ce de temps, l’opérateur

engagera certainement un processus de préparation plus général pour affronter le

marché, désormais ouvert à la concurrence et s’adapter aux contraintes de

l’environnement du marché et aux exigences de la régulation qui peuvent être

schématisées de la manière suivante:

6

Défis del’environnement

à relever

Commercial

Direction

Personnel

FinanceAdministration

Technique

Environnement économique

Environnement Technologique

Environnement administratif Environnement

Financier

Environnement sociétal et politique

Environnement socioculturel

Clients

Fournisseurs

État

S.A/propriétaire

Financement /service universel

L’analyse des défis de l’environnement sus schématisés, nous permet de

peser en contrebalance les points forts et les points faibles de l’opérateur historique:


• Barid Al-Maghrib a de multiples points forts dont principalement son

réseau de distribution vers chaque adresse du territoire qui offre une

capacité de distribution inégalée.

• Par son infrastructure de distribution régulière, la poste a acquis une

excellente connaissance des destinataires du courrier, ce qui lui confère un

avantage concurrentiel déterminant. Ces facteurs clés de succès

(domination par le coût, qualité …) dégagent pour l’opérateur public un

excellent potentiel de distribution unique dans le marché.

• Pour l’essentiel, les points faibles de l’opérateur postal classique sont

hérités du passé, c'est-à-dire d’une tradition de service public qui n’a pas

évolué. Précisément, l’opérateur classique n’a pu intégrer les processus du

marché et s’adapter à une orientation résolument commerciale, que

limitativement au regard aux efforts fournis dans ce sens ces derniers

temps.

• Les faiblesses s’expriment de maintes façons: manque d’efficacité dans

l’exploitation dans quelques segments d’activité, manque d’uniformité

dans la qualité de quelques produits, manque de suivi auprès de la

clientèle et culture d’entreprise peu inadaptée aux bonnes performances:

pour y remédier, depuis quelques temps une panoplie de mesures

managériales ont été prises dans le cadre d’une stratégie de

développement d’ensemble mise actuellement en application.

• Il faut ajouter que la structure de propriété publique tend à subordonner la

performance de la poste à d’autres impératifs politiques. Hormis les effets

produits par certaines interventions aléatoires dans l’exploitation des

services, la poste est caractérisée par une insuffisance d’innovation, par


une aversion chronique devant le risque et souvent par une pénurie

permanente de capitaux d’investissement à cause de sa sur imposition.

On rencontre les forces et les faiblesses considérées, à des degrés divers, où

la réforme postale n’a pas suffisamment progressé. La poste doit donc en priorité

définir une approche efficace des impératifs commerciaux, sinon elle risque de

laisser échapper une partie de trafic à la concurrence.

Pour cette opérateur majeur, l’avenir est aux centres de services polyvalents

afin de résoudre tous les problèmes d’exploitation quel que soit le niveau de poids

(des lettres aux machines lourdes) et quelle que soit la vitesse d’expédition requise,

dans le monde entier.

Plus généralement, des opportunités s’offrent à la poste dans la distribution

des colis, une fonction associé aux activités postale de base. L’extension d’Internet

permet d’entrevoir un développement du téléachat, moyennant le créneau

d’acheminement des colis entreprise ménage se développera aussi.

En outre, il existe d’importantes possibilités dans les services financiers, ce

qui permettrait là encore d’utiliser le réseau existant des bureaux de poste comme

atout stratégique pour l’industrie de transport, courrier et messagerie de la poste.

Il est à la fois possible et nécessaire d’améliorer l’efficacité au maximum en

vue de faire face à la concurrence. Parallèlement, on peut envisager de revoir la

portée et l’application du principe de service universel, afin que l’obligation de

service réponde aux besoins et que le service soit assuré au moindre coût dans le

cadre de cette obligation.

Or, Les menaces les plus sérieuses peuvent venir d’une incapacité à

comprendre et à accepter la réforme comme clé de la rentabilité future, ou d’une

obstination visant à ignorer la réalité. Comprendre et accepter la réalité signifie


également que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque la réforme est

pragmatique et conduite de l’intérieur.

Naturellement, à moins que le gouvernement ne reconnaisse le bien-fondé de

la réforme, il sera difficile pour Barid Al-Maghrib (contrôlées à 100%) d’améliorer

son positionnement sur le marché et appliquer sa stratégie de développement.

Manifestement, les relations que la poste entretient de longue date avec le public

auquel elle fournit ses prestations lui confèrent les meilleures références en la

matière.

Cette analyse de l’environnement du marché postal nous permet de tirer les

conclusions nécessaires à l’adoption d’une rigoureuse stratégie d’entreprise.

Section 2

Définition de la stratégie de régulation proposée

Définition

Le terme de régulation est désormais utilisé dans le domaine de l’économie et

des politiques publiques pour qualifier ce qui a trait à la recherche de l’équilibre

économique et social.

- Dans un sens large, c'est l'ensemble des ajustements nécessaires des

différentes variables qui règlent le fonctionnement des services publics pour le

rendre optimum.

- Dans un sens étroit, c'est l'adaptation du fonctionnement

La Poste marocaine se trouve, actuellement, confrontée à une profonde

poussé technologique, à des incertitudes sur l’évolution du volume de son trafic,

ainsi qu’à l’accroissement du fossé numérique. La nécessite de l’amélioration de la


qualité de service et de l’efficience du réseau postal est par ailleurs de plus en plus

évidente, ce qui fait appel à la mobilisation des potentialités du secteur pour mettre

en œuvre la stratégie de développement adoptée.

Etant donné que les ressources financières nécessaires à la planification

stratégique de changement sont limitées, les fonds budgétaires doivent être axés sur

les activités prioritaires, ce qui signifie qu’il est essentiel de disposer d’une

méthodologie de stratification des priorités pour mener à bien la mise en œuvre de

la stratégie de développement.

1. Le positionnement stratégique de Barid Al-Maghrib

La saturation des marchés, le ralentissement de leur croissance, la

multiplication des produits de substitution, l’exacerbation de la concurrence par les

prix et la qualité qu’il faut tenter d’éviter sous peine de voir dégrader sa rentabilité,

etc.., sont autant de facteurs qui expliquent le développement de la stratégie de

positionnement de Barid Al-Maghrib sur le segment d’activité du courrier et de la

messagerie .

Comme réponse stratégique à cette situation d’encombrement de ce marché

et pour que les produit du courrier et de la messagerie puisse s’adapter aux

exigences de cet environnement, il est nécessaire de se repositionner sur le marché

sur la base des politiques de domination par les rapports qualité prix pour

bondonner progressivement et de manière contrôlée la logique et la pratique du

monopole.

Avant la régulation ou après le positionnement stratégique de Barid Al-

Maghrib est une exigence dictée par la logique du management:


1.1. La recherche de la position

A l’aube de la régulation qui est devenue une nécessité impérieuse, Barid Al-

Maghrib est tenue de consolider sa position stratégique en mesure de sauvegarder

ses intérêts et renforcer sa place dans le marché postal:

IV- La recherche de la position àl’heure de la régulation

Attente du public

Atouts du produits

Positionnement de la concurrence

Choix de position

Partant des indications de ce schéma, Barid Al-Maghrib est déjà

positionné, cependant à l’aube de la régulation, il est sensé de se repositionner.

Par produit ; par clients… par conséquent si l’entreprise ne le fait pas, elle peut

avoir une image contestable, elle doit contrôler son positionnement et essayer de

le corriger chaque foi si nécessaire pour consolider son avantage concurrentiel et

entretenir ses facteurs clés d succès. Ce repositionnement ne doit être que

stratégique de domination par le coût, la qualité.

1.2. Matrice BCG de l’avantage concurrentiel de Barid Al-Maghrib

L’avantage concurrentiel de la Poste est substantiel et durable, il est capable

de pouvoir orienter la stratégie de l’entreprise. Pour la différencier par rapport à la


concurrence, on peut le cerner sur cinq variables: le produit, les services, le

personnel, le point de vente et l’image.

Service

courrier

Qualité des

services Personnel Point de vente Image

Forme Facilité d’accès Compétence Couverture Symboles

Fonctionnalités Accueil Courtoisie Expertise communication

Performance Sécurité des envois Crédibilité Performance Atmosphères

Conformité Formation client Fiabilité -

Durabilité Conseil Serviabilité - -

Fiabilité Suivi /écoute Communication - -

Répétitivité Réclamation - - -

Style - - - -

Design - - - -

2. Le choix du positionnement

Pour assure un positionnement stratégique sur le segment des produits du

courrier et de la messagerie sur le marché, il est nécessaire de tenir compte de trois

facteurs principaux:

les attentes du public à l’égard de la catégorie de produits considérés ;

le positionnement actuel des concurrents par rapport à ces attentes ;

les atouts potentiels du produit dont il s’agit. Ces trois facteurs

constituent le « triangle d’or » dans lequel doit se situer ce

positionnement:


A la lumière de ces développements, on peut déduire que plusieurs choix

stratégiques sont possibles:

• conserver et confirmer la position stratégique actuelle, lorsque cette

dernière est jugée satisfaisante en termes d’image mais aussi de ventes et

de marges.

Attentes du public

Triangle d’or de positionnement

de la poste

Atouts potentiels du produit

Positionnement des Concurrents


• repositionner un produit existant pour se rapprocher du point idéal du

segment le plus proche (en organisant une campagne de communication

par exemple)

• développer des produits en adéquation avec les attentes des

consommateurs.


Chapitre 2

Les éléments fondamentaux de la stratégie de régulation

L’analyse de l’évolution de l’environnement postal marocain sus relatée tient

compte de la réalisation des objectifs stratégiques de développement du marché du

courrier et de la messagerie qui doit reposer sur un système de régulation

stratégique et bénéfique à l’ensemble des opérateurs, des collectivités et l’Etat.

Section 1

Le système de régulation

Pour réunir les conditions de succès à la régulation proposée, il est utile de

présenter ses domaines stratégiques de base, notamment:

1. Détermination de mécanismes de contrôle

La définition d’obligations notamment en terme de qualité, de desserte et de

fréquence du service implique la mise en place de mécanismes de contrôle

transparents et efficaces.

Toutefois, la prestation effectuée par l’opérateur postal marocain d’un service

universel remplissant les conditions qui lui auront été assignées par la loi, implique

de tels mécanismes de contrôle, qui peut être confié à un corps d’inspection

relevant de l’organisme indépendant de régulation, comme le recommande l’union


européenne, ou à un organisme représentant les intérêts des usagers comme le

POUNC en Grande Bretagne15.

2. Détermination de l’opérateur ayant la charge du service universel

En la matière, il est possible de confier le service universel postal dans son

ensemble à un seul opérateur (généralement l’opérateur national historique), qui

pourra éventuellement sous-traiter certaines prestations à des opérateurs

concurrents ou à des prestataires de service sous son contrôle et sa responsabilité.

Dans cette dernière hypothèse, il conviendra de prévoir un cadre précis de

contractualisation entre l’opérateur du service universel et les autres opérateurs en

assurant effectivement la prestation dans certaines zones géographiques (rédaction

d’un cahier des charges contraignant).

Dans le système postal marocain, c’est la poste qui est en charge du service

universel. Au titre des prestations relevant de ce service, elle est soumis à des

obligations en matière de qualité des services, d’accessibilité à ces services, de

traitement des réclamations des utilisateurs et pour des prestations déterminées, de

dédommagement, en cas de perte, de vol, de détérioration ou de non-respect des

engagements de qualité du service. Elle est également soumise à des obligations

comptables et d’information spécifiques.

Il conviendra donc de prévoir dans un texte réglementaire la nature de

l’opérateur prestataire du service universel, le périmètre de son action ainsi que les

obligations auxquelles ce dernier est soumis.

15 - Rapport synthétique comparatif final, le PUNC ;- Grande Bretagne page 88).


Toutefois, le périmètre du service universel ne coïncide pas forcement avec

les services réservés. La définition de services réservés à l’opérateur de service

universel répond à une double préoccupation:

Fournir à l’opérateur de service universel "garantie" de revenus

permettant d’assurer le financement des services universels ;

Délimiter précisément les services ouverts à la concurrence (qui

peuvent être assurés par opérateurs concurrent et / ou par le prestataire du

service universel.

Le système marocain ne comporte pas des services réservés, abstraction faite

du domaine du monopole postal, et aucune participation financière des opérateurs

de la messagerie nationale. Le système marocain doit introduire une combinaison

des deux systèmes (services réservés et fond de compensation).

Les textes d’application au secteur se bornent à énoncer les missions

assignées à l’opérateur sans définir réellement les services réservés et donc

l’étendue du monopole confié à Barid Al-Maghrib. Ainsi, aux termes de l’article

1er du Dahir du 25 novembre 1924 et de l’article 48 de la loi n° 24-96, il apparaît

que BAM est:

• Seul chargé du transport des dépêches expédiées pour le service de l’État,

des lettres particulières cachetées ou non cachetées, des paquets et papiers

du poids d’un kilogramme et au dessous et des colis désignés sous le nom

de colis postaux".

• A pour mission d’exercer pour le compte de l’État: l’émission de timbres

postes les activités relevant du monopole de l’État en matière de service

du courrier sous toutes ses formes, dans les relations intérieures et


internationales ; la collecte de l’épargne à travers la Caisse d’Epargne

Nationale.

La définition des services réservés actuellement en vigueur dans le système

postal marocain n’est pas satisfaisante en ce qui ne permet pas d’identifier

clairement les services réservés. En effet, il ne s’agit pas d’une définition positive

mais d’une sorte de monopole légal général.

Il convient au moins d’harmoniser les dispositions des deux textes précités,

ou à notre sens de procéder à une nouvelle définition précise des services réservés

en nature, prix et poids.

La fixation effective de ces limites ne saurait être faite arbitrairement: pour

assurer la viabilité de l’opérateur chargé du service universel par la voie des

services réservés il convient de lui attribuer l’exclusivité pour les services avec

lesquels il génère une grande partie de ses revenus.

Il convient de noter à ce titre que la réglementation de la communauté

européenne actuelle fixe la limite à 50 grammes (en perspective de la suppression

définitive en 2009), alors que les opérateurs postaux européens, réalisent 70 % de

leurs revenus avec des envois inférieurs à 50 grammes, qui est au demeurent la

limite préconisée par le projet de nouvelle directive postale.

De ce fait, le gouvernement marocain devrait faire procéder à une étude

économique et financière précise afin de pouvoir procéder à la fixation en nature

poids et prix des services réservés.

3. Conditions et modalités d’exercice des activités ouvertes à la concurrence

Il n’existe pas réellement de système incontournable pour le Maroc. Il

dispose ainsi de plusieurs voies:


• Aucun système d’autorisation, ni aucune obligation de contribution

financière des opérateurs alternatifs: le service universel est financé par

les seuls services réservés et l’ensemble des revenus des prestations ;

• Un système d’autorisation sans obligation de contribution financière: là

aussi, le service universel n’est financé que par les services réservés et

l’ensemble des revenus des prestations de services universel ;

l’autorisation servant à identifier les concurrents du prestataire du service

universel et permettant de leur imposer un certain nombre d’obligations

en terme de qualité ;

• Un système d’autorisation assortie d’une contribution financière (système

marocain appliqué uniquement en matière de la messagerie rapide

internationale) ;

• Un système de taxe fiscale imposé à l’ensemble des usagers des services

postaux (réservés ou non, universels ou non) dont le produit est affecté au

financement du surcoût représenté par les obligations de service universel.

Les exigences de la gouvernance de l’entreprise et les besoins du marché

nécessitent une stratégie spécifique et des solutions spécialement adaptées au

processus de changement et de contribution au financement du service universel.

4. Qualité de service

Le service postal universel qu’offre BAM est réaffirmé comme étant une

définition des normes de qualité et de mesures associées, la prestation de service

postal universel est assurée à un niveau. La tendance qui se dessine d’une manière

générale en matière de desserte postale, dans le but notamment d’assurer la

prestation du service postal universel dans de bonnes conditions d’accessibilité et


de prix, est celle qui consiste à offrir un service fondé sur des moyens favorisant

l’accès de la population aux services postaux par le biais de la poste à des coûts

abordables.

D’une manière générale, le besoin de qualité s’accroît avec l’augmentation de

la concurrence, et de ce fait, la qualité de service constitue une des forces motrices

du développement postal. La nécessité d’assurer l’interopérabilité et

l’interconnexion des réseaux se confirme au niveau des sphères nationales et

internationales. Il est certain que la qualité de service et la pression tarifaire,

exigées plus fortement que jamais par la clientèle, s’imposeront aux acteurs

postaux se présente alors comme une nécessité inévitable. Les effets combinés de la

concurrence et des nécessaires complémentarités professionnelles pourraient par

ailleurs conduire la poste à réfléchir la définition de règles de référence dans le

domaine de la qualité de service et à contracter des partenariats pour une

production plus performante.

5. La part du marché

D’une manière générale, le volume de l’activité principale des opérateurs

postaux (le courrier) qui est le plus grand contributeur à la marge d’exploitation.

La transmission électronique sous toutes ses formes – téléfax, internent,

courrier électronique…, entame également le noyau de l’activité du service postal.

Dans le même temps, les opérateurs de poste express exploitent avantageusement le

segment haut de gamme de cette activité, le marché de la livraison rapide des plis et

petits colis. Le secteur postal reste malgré tout, dans bien des cas encore protégé

des forces de la concurrence par le monopole: l’heure est à la concurrence, là ou le

prix et la qualité du service sont décisifs sur le marché.


Les efforts pour conserver les parts du marché intérieur amèneront sur les

réformes indispensables.16

Le processus actuel de modernisation postale est dicté par la concurrence,

l’évolution technologique, les attentes de plus en plus importantes de la clientèle et

la mondialisation du marché ayant créé un environnement propice à la régulation

postale.

La poste tend de se doter d’un statut juridique leur permettant de fournir des

services postaux efficaces répondant aux attentes de la clientèle. Ce projet doit

s’inscrire dans le cadre d’une stratégie basée sur un programme de régulation

reposant sur les objectifs suivants:

• Améliorer la qualité de service.

• Offrir un service universel efficace.

• Assurer l’autonomie et la viabilité financières de l’opérateur public.

• Réguler le marché postal pour garantir une concurrence équitable.

• Stimuler l’ensemble du secteur postal pour un meilleur fonctionnement et

une plus grande contribution économique.

Par ailleurs, il est nécessaire de consolider le processus de réforme juridique,

commerciale et réglementaire en cours visant à transformer l’Entreprise publique

en entreprise juridiquement et financièrement autonome, viable et compétitive sur

le marché de la communication en général et le courrier et messagerie en

particulier. Barid Al-Maghrib devrait de plus concilier le souci de l’efficacité et de

16 - Stratégie mondiale de Bucarest – 2005 – 2008 – doc 46 page 7


la rentabilité avec le respect des obligations de service universel, et être axé sur la

clientèle et capable d’assurer des services de qualité à des prix abordables au profit

de sa clientèle.

Section 2

Les priorités de la planification stratégique

La planification stratégique de changement de la poste dans l’optique de la

régulation proposée nécessite l’élaboration du système de stratification des

priorités, en relation avec le style de management qui doit reposer sur les résultats

pour donner des indications viables sur les priorités d’allocation des ressources des

programmes nécessaires de développement:

• Etre toujours à l’écoute du marché pour adapter les services aux exigences

socioprofessionnelles (poste aux lettres, messagerie, services à valeur

ajoutée, etc.).

• Continuer à assurer un service postal élargi, de qualité et abordable pour

lutter contre l’exclusion.

• Soutenir le processus d’amélioration de la qualité de service et des

conditions de la sécurité des services et produits postaux.

• Consolider le processus de réforme structurelle nécessaire à la

modernisation du secteur.


1. L’étendue de la planification stratégique de régulation proposée

L’élaboration des programmes de la planification stratégique sous l’angle de

la régulation proposée devrait obéir aux besoins de l’environnement interne et

externe du secteur du courrier et de la messagerie:

Stratégie de changement par l’adaptation à l’environnement global du

marché:

Généralement, cette adaptation repose sur deux éléments fondamentaux:

• Définition des buts du programme et des résultats globaux à atteindre.

• Définition des domaines d’activités stratégique (DAS) dans lesquels sera

exécutée la stratégie adoptée.


2. Les domaines d’activités stratégiques (DAS) proposés17

DAS 1 – Assurer un service postal universel de qualité et abordable.

Contexte :

Il s’agira de définir les conditions et les critères selon lesquels les services du

courrier et de la messagerie devront obligatoirement être rendus (distribution

quotidienne, péréquation tarifaire, tarif abordable…).

La Poste met en exergue le principe de la libre circulation des envois postaux.

Cela implique la question de la nécessité de la régulation de tout le marché.

La régulation, qui apparaît de plus en plus comme étant l’autre face du

service universel, entraîne des questions liées à l’ouverture à la concurrence avec la

venue d’opérateurs extranationaux dans le pays ou la prise de participation dans le

capital de l’opérateur national en charge du service postal universel.

Le mécanisme de financement du service universel, la limite du service

public, la désignation de l’opérateur chargé du service universel, le contrôle de la

qualité de service et le fait d’assurer la concurrence effective sur le terrain sont

autant de questions qui sont ouvertes.

17 Union Postale Universelle ; doc 46-23ème congrès- Bucarest 2004:Envisager l’avenir du secteur postal –

stratégie postale mondiale de Bucarest- -2005-2008 page 12.


Programme 1 : Réglementation et critères du service postal universel.

(autorisations / licences)

Buts du programme:

• Développer un cadre réglementaire énonçant les conditions et les critères

selon lesquels la prestation du service postal universel est assurée.

• Mettre en œuvre des mesures et des activités nécessaires à la fourniture

d’un service postal universel de qualité, accessible et à des prix

raisonnables.

• Fournir un service postal universel de bonne qualité, accessible et à des

prix raisonnables, à la satisfaction de la clientèle et tenant compte des

exigences du marché.

Stratégies à mettre en œuvre

L’Etat • Définir et délimiter le contenu et l’étendue du service

postal universel (produits et services offerts, niveau de

couverture) et s’assurer que ces règles sont incorporées

dans des textes législatifs et réglementaires appropriés.

• Définir des objectifs de qualité minimale pour le service

postal universel afin de satisfaire les attentes de la

population.

• Mener des études sur le niveau de l’exclusion postale.

• Désigner l’opérateur chargé d’exécuter l’obligation du

service universel.

Barid Al-Maghrib • Prendre les mesures nécessaires pour réaliser les


objectifs de qualité minimale pour le service postale

universel fixés par le gouvernement.

• Elargir l’accès à la distribution des produits et services

du service postal universel aux sphères géographiques

dans lesquelles le service postal est inexistant ou limité.

• Développer, en utilisant éventuellement les nouvelles

technologies de l’information et de la communication,

des produits et services répondant aux critères pour des

prestations de service postal universel de bonne qualité,

accessibles et à des prix raisonnables.

• Publier et diffuser la liste des produits et services offerts

dans le cadre du service postal universel, avec indication

de leurs prix.

DAS 1

Programme 2 : Financement du service postal universel

Buts du programme:

• Accroître le nombre d’opérateurs de courrier et messagerie pour

augmenter les contributions de financement du service postal universel.

• Mettre à disposition des outils et des méthodologies aidant à la fixation

des prix des prestations relevant du service postal universel.

Stratégies à mettre en œuvre par les différentes entités responsables

L’Etat • Désigner l’entité chargée de fixer les prix du service

postal universel.


• Définir le cadre réglementaire énonçant les conditions

de financement du service postal universel.

• Définir les règles de fixation des prix du service postal

universel.

DAS 1

Programme 3: Etat du service postal universel

But du programme:

- Fournir des informations sur l’état du service postal universel.


L’Etat • Contrôler le niveau d’exécution de l’obligation par

l’opérateur en charge du service postal universel.

• Diffuser les résultats obtenus.

Barid Al-Maghrib • Publier et diffuser la liste des produits et services offerts

dans le cadre du service postal universel, avec indication

de leurs prix.

• Participer aux activités et projets de l’UPU tendant à la

diffusion de l’état du service postal universel dans le

monde.

Indicateurs de résultats:

• Pourcentage des populations ayant accès au service postal universel aux

niveaux national, régional et mondial.

• Nombre de produits et service contenus dans le service postal universel.


DAS 2 – Qualité de service et efficience du réseau postal

Améliorer la qualité et rehausser le niveau d’efficience du réseau postal

international de manière à offrir aux clients un service fiable, abordable et

sécurisé.

Contexte:

Le service postal doit continuer à remplir sa mission statutaire de distribution

du courrier de façon régulière et à des prix raisonnables, à tous et partout sur le

territoire national.

Le besoin de qualité est une donnée constante dans l’appréciation de la

satisfaction de la satisfaction de la clientèle. Il reste que certains se demandent si ce

besoin de qualité se situe au niveau international ou tout simplement au niveau

national puisque c’est à ce niveau que le besoin d’amélioration des systèmes de

production se fait sentir.

Le bon fonctionnement des activités postales au service des activités

économiques et des citoyens appellera certainement une harmonisation des

situations nationales. D’où la nécessité de créer, sur l’ensemble du territoire postal

unique, ce « service universel » garantissant un certain niveau et une certaine

homogénéité des qualités de service pour certaines catégories d’objets postaux.

Eu égard à un certain nombre de conditions pour l’avenir, telles que les

demandes de grande qualité par la clientèle, un marché postal libéralisé comportant

plus de concurrence entre les opérateurs postaux publics et les opérateurs privés et

une diminution (possible) des volumes de courrier international, il sera d’une

importance capitale de faire circuler encore plus d’informations sur les objectifs de

qualité de service et les actions d’amélioration.


En vue de réduire les coûts, il est exigé prendre des mesures structurelles, la

mise en place de meilleures pratiques et l’introduction de la technologie dans la

mesure du possible et des nécessités.

DAS 2

Programme 1: Interopérabilité et interconnexion du réseau postal

national

Buts du programme:

• Développer et améliorer les normes et procédures permettant le suivi et la

localisation des envois.

• Améliorer l’interopérabilité et l’interconnexion du réseau postal national

par la définition des normes visant une haute qualité, l’accessibilité et la

satisfaction de la clientèle.

• Faciliter la gestion et la mise en place d’un cadre pour la diffusion des

normes techniques applicables aux différents produits et services postaux.


L’Etat • Participer à la définition des normes applicables aux

produits et services postaux en vue de la satisfaction des

besoins des citoyens.

• S’assurer que les normes sont publiées dans des textes

appropriés au niveau national.

• Désigner le ou les opérateurs chargés d’appliquer les

normes.

• Contrôler l’application des normes définies et en


diffuser les résultats.

Barid Al-Maghrib • Appliquer les dispositions réglementaires et les normes

définies par les organes de l’UPU dans les processus

opérationnels.

• Mettre en œuvre les mesures nécessaires pour une

utilisation accrue des systèmes de suivi et localisation

pour les produits et services postaux.


• Degré d’application des normes de l’UPU.

• Nombre de pays appliquant des systèmes de suivi et de localisation des

envois/ dépêches.

DAS 2

Programme 2: Mesure et amélioration de la qualité du service

Buts du programme:

• Obtenir une amélioration mesurable de la qualité du service.

• Accroître les fonds disponibles pour l’amélioration de la qualité de

service.

• Mettre en place des systèmes de contrôle de qualité.


L’Etat • Fixer des normes nationales dans le domaine de la

qualité et les conditions de leur respect.

• S’assurer du respect de ces normes par l’opérateur

postal.


Barid Al-Maghrib • Préciser les objectifs pour le respect des normes

nationales de qualités du service (de distribution et de

bout en bout).

• Diffuser la liste des objectifs poursuivis en matière de

qualité de service.

• Prendre des mesures en vue de respecter la norme

mondiale de qualité.

• Mesurer en continu le niveau de respect des normes de

qualité, nationales, analyser et diffuser les résultats des

contrôles.


• Degré de respect des normes de qualité.

• Degré d’amélioration des niveaux de performance en matière de qualité

de service.

• Nombre d’opérateurs ayant la norme mondiale de qualité de service du

courrier.

DAS 3 – Marchés et réponse aux besoins des clients

Satisfaire les besoins et les exigences des clients en renforçant la

connaissance des marchés et en favorisant leur développement.

Contexte:

L’évolution du trafic postal est très variable dans l’ensemble, cependant, le

taux moyen de croissance annuelle du trafic mondial semble avoir amorcé une

tendance à la baisse. Certaines études attribuent les causes de cette baisse, entre


autres, au fort pourcentage de l’utilisation des moyens de messagerie et

communication électroniques au détriment du courrier physique, cependant le

courrier reste encore malgré tout la plus grande source de revenus, même si l’on

observe une tendance assez nette à la diversification des produits du courrier qui

reste dominé par un monopole d’état verticalement intégré et encore relativement

protégé des forces de la concurrence. Ce monopole s’érode, et, si l’accroissement

de la concurrence prive la poste des segments de marché les plus rémunérateurs, il

reste que, sur les marchés de la poste aux lettres relevant du service universel

intérieur, la poste ne subit en principe aucune concurrence directe d’autres

opérateurs postaux.

Les clients d’aujourd’hui sont mieux informés et plus exigeants, utilisent des

outils plus sophistiqués sur le plan technologique et recherchent la valeur et la

qualité lorsqu’ils choisissent des services et des fournisseurs. Un service universel

de base n’est et ne sera plus suffisant pour répondre à leurs exigences de plus en

plus variées en matière de produits et services personnalisés, de grande qualité, à un

prix raisonnable, accessibles, diversifiés et présentant une valeur ajoutée.

Résultats globaux attendus:

• Meilleure connaissance du marché postal.

• Meilleure connaissance de la clientèle.

• Niveau plus important du degré de satisfaction de la clientèle.

• Développement quantifiable des marchés (national, régional et mondial).

DAS 3

Programme 1 : Développement du marché


Buts du programme:

• Collecter le plus grand nombre de données statistiques et conduire des

études sur les tendances observées en matière d’évolution du marché.

• Accroître la réactivité des parties prenantes face aux changements et

besoins du marché.

• Favoriser le développement de la poste aux lettres e de la messagerie.


L’Etat • Créer un cadre réglementaire propice au développement

du marché postal pour stimuler la croissance.

• Favoriser les conditions qui permettront aux opérateurs

d’améliorer leurs performances.

• Contrôler régulièrement le marché du courrier et de la

messagerie.

Barid Al-Maghrib • Approfondir la connaissance et la compréhension du

marché.

• Développer et introduire des produits et services de

haute qualité.

• Renforcer des relations d’affaires avec les partenaires

extérieurs dans les différents segments du marché.

• Améliorer la compétitivité des produits et services

essentiels en générant de la valeur ajoutée, grâce à de

nouveaux produits, à des caractéristiques de service

novatrices, à la personnalisation des prestations et à


l’utilisation de la technologie de pointe.

• Augmenter les capacités en matière de marketing et de

ventes.

• Mettre, davantage, en œuvre les pratiques les plus

exemplaires.


• Niveau de développement du marché pour la poste aux lettres et la

messagerie

• Niveau des recherches sur le développement du marché.

• Niveau de développement des nouveaux produits pour répondre aux

tendances du marché.

DAS 3

Programme 2 : Relations avec la clientèle

Buts du programme:

• Mettre en œuvre des pratiques exemplaires en matière de gestion du

service à la clientèle et des relations avec celle-ci.

• Renforcer les relations client / fournisseur entre les postes et leurs

partenaires tout au long des opérations postales contribuant à la


• Accroître la capacité des opérateurs à assurer la satisfaction de leurs

clients, en facilitant les échanges d’expériences et la communication

d’informations dans ce domaine ainsi qu’en développant une expertise en

matière de marketing.



L’Etat • Créer un environnement réglementaire et économique

permettant aux opérateurs postaux d’anticiper les

besoins et les exigences de la clientèle.

• Mettre en place un cadre juridique qui permettra aux

clients d’exprimer leur opinion, de formuler des

réclamations et d’obtenir une compensation équitable.

Barid Al-Maghrib • Entreprendre des réformes axées sur la clientèle,

notamment des réformes structurelles et une

réorganisation des systèmes et des procédures.

• Développer le savoir-faire en matière de marketing et

participer à l’échange d’informations sur l’expérience

acquise dans tous les domaines concernant la clientèle.

• Appliquer les orientations communes en ce qui concerne

les exigences en matière de service à la clientèle censées

être respectées par tous les opérateurs du service postal.

• Réaliser des programmes d’évaluation pour améliorer

les relations dans le domaine du service à la clientèle.

• Evaluer régulièrement le degré de satisfaction de la

clientèle.

• Créer des capacités organisationnelles permettant

d’assurer un service à la clientèle de haut niveau.


Indications de résultats:

• Nombre d’opérateurs appliquant la charte du service à la clientèle.

• Nombre d’opérateurs mesurant la satisfaction de la clientèle.

• Nombre d’opérateurs appliquant les normes du service à la clientèle.

• Nombre d’opérateurs ayant mis en place des structures opérationnelles en

vue de la satisfaction de la clientèle.

• Nombre d’opérateurs conduisant des études sur les besoins et la


DAS 4 – Régulation postale et développement durable

Assurer la régulation du secteur postal afin de garantir le développement

durable des services postaux et d’aller au devant des changements

technologiques, socioéconomiques, réglementaires et écologiques

Contexte:

Les réformes postales sont engagées. On peut en effet dénombrer un certain

nombre de modèles de réformes engagées:

• Le modèle fondé sur la stratégie du « champion national », notamment

Barid Al-Maghrib.

• L’approche fondée sur le marché, qui consiste à alléger ou supprimer le

monopole postal et à favoriser la concurrence.

• Le modèle public, qui accorde la priorité aux objectifs sociaux.

• Le modèle hybride ou transitoire, où des initiatives est pris dans les

domaines de la transformation de la poste en entreprise, de la

libéralisation et de la déréglementation.


• La réforme doit se faire autour de deux objectifs majeurs:

rentabiliser l’entreprise ;

assurer un service postal universel de qualité et à des prix abordables.

Sans doute, la régulation permet une plus grande autonomie commerciale, qui

compense le poste des recettes perdues suite à la libéralisation des marchés. Les

forces fondamentales qui sont à l’origine de la vague actuelle de projets de

modernisation postale sont assez semblables dans le monde industrialisé et dans les

pays en développement. la concurrence, l’évolution technologique, les attentes de

plus en plus importantes de la clientèle et la mondialisation du marché ont créé un

environnement propice à la régulation postale.

Les conditions économiques particulières, les traditions en matière de gestion

d’entreprise et l’évolution des besoins du marché exigent des stratégies spécifiques

et des solutions spécialement adaptées.

La régulation postale doit progresser d’une manière ordonnée, de la

définition de la politique sectorielle et de la réforme réglementaire, en passent par

la restructuration de l’entreprise, pour enfin s’occuper de la transformation en

société à vocation commerciale par l’intégration d’activités centrales solides

comportant des services nouveaux et innovants.

Les principales forces à l’œuvre aujourd’hui qui poussent les administrations

postales à améliorer leur efficacité sont l’augmentation des coûts, la libéralisation

du marché et la concurrence technologique. Il est sûr que ces forces ne vont pas

faiblir, mais plutôt augmenter dans les années à venir. L’environnement postal va

par ailleurs continuer d’évoluer, et les services postaux doivent anticiper le

mouvement et aller de l’avant. La régulation postale n’est donc pas un objectif


ponctuel, mais plutôt un processus incontournablement permanent.

L’expansion des nouvelles technologies fait courir le risque d’une raréfaction

des ressources dans les décennies à venir.

L’environnement appelle une réponse importante sous forme de politiques et

de décisions sur différents fronts. La faible capacité de réponse à ces menaces, en

raison de l’insuffisance des moyens financiers, ainsi que des capacités

institutionnelles et humaines nécessite une attention particulière et un effort mesuré

et soutenu dans le temps et dans l’espace sur tous les niveaux du mangement.

Le but est donc de contribuer au développement durable de l’opérateur

historique et des opérateurs privés à travers l’appui à l’élaboration et à la mise en

œuvre de politiques environnementales adéquates.


• Nombre d’opérateurs ayant procédé à la transformation et à la

modernisation de leurs structures.

• Capacités des ressources humaines accrues.

• Nombre d’opérateurs utilisant les nouvelles technologies dans leur

processus de production.

• Capacité accrue de réaction face aux exigences de l’environnement du

marché.

DAS 4

Programme 1 : Transformation et modernisation de la structure de Barid

Al-Maghrib

Buts du programme:

• Concilier le souci de l’efficacité et de la rentabilité avec le respect des


obligations de service universel axées sur le client et capables d’assurer

des services de qualité.

• Promouvoir les investissements nécessaires dans les technologies de

l’information et de la communication

• Accroître les fonds disponibles pour le développement et la régulation

postale.


Barid Al-Maghrib • Développer davantage des plans et projets de

modernisation des structures afin de fournir la meilleure

qualité de service. fournir des services d’un niveau

répondant aux besoins des clients.

• Intégrer davantage les technologies de l’information et

de la communication dans le but d’améliorer les

performances et l’accessibilité aux produits et services

postaux.

• Promouvoir une culture d’organisation du service afin

de s’assurer que des agents qualifiés fournissent des

types de produits et services répondant aux besoins de la

clientèle.

• Recherche, avec l’appui du gouvernement, les

ressources financières nécessaires pour mener à bien les

projets de réforme structurelle si c’est nécessaire.

• Contrôler la mise en œuvre du processus de régulation

engagé.



• Concilier la rentabilité et la modernisation avec les exigences de qualité et

d’accessibilité du service universel.

• Incitation de l’investissement dans les technologies de l’information et de

la communication.

• Développement d’une régulation postale prometteuse en terme de

profitabilité à l’ensemble des acteurs (Barid Al-Maghrib, opérateurs

privés, l’Etat, les collectivités locale et l’économie nationale en général.

Section 3

Délimiter la politique postale en matière de régulation

Le département ministériel en charge de la poste passera d’une logique

civique construite autour de la défense de l’intérêt général à une logique combinant

celle civique et celle domestique dans laquelle les relations de protection sont

fortes. Cette combinaison ne sera pas simple à gérer: l’Etat juge et arbitre et un Etat

protecteur. Le régulateur devra s’approprier la logique civique que le ministère lui

aura confiée, afin de permettre à ce dernier d’exercer en prenant plus de distance

son rôle de régulateur du marché.

Pour Barid Al-Maghrib, il devrait opter uniquement pour la politique

d’adaptation à son nouvel environnement, et ne doit en principe se conformer qu’à

la logique de chaque segment du marché sur lequel il interviendra, car il ne pourra

pas tout faire et ne doit pas prendre en charge encore une fois les déficit


d’intervention des pouvoirs publics en matière de régulation par le service universel

(Etat, collectivité locales…).

Pour les opérateurs privés, dans cet esprit, auraient bien tort de considérer

l’opérateur public, puis le concessionnaire de service universel, comme un

adversaire. C’est lui et eux qui feront leur avenir. Seulement le premier dispose

des moyens lui permettant de créer des activités nouvelles et restera le leader sur

le marché qui peut être au service de ses partenaires et concurrents à la

fois:concilier partenariat et concurrence

Il est donc nécessaire de fonder une perspective sur une autre approche: celle

du meilleur rapport entre la qualité et le prix. L’avenir de l’opérateur public serait

donc de ne plus être que le porteur d’une licence d’exploitation agissant selon les

règles de concurrence loyale.

Devant cet environnement en pleine mutation, il est temps de délimiter la

politique postale sur la base d’un dialogue pourrait être organisé autour de quelques

points forts:

• Le marché postal marocain: acteurs, tailles respectives de chacun d’eux.

• Les composantes de l’économie postale:

- Le marché des transports

- Le marché de la logistique du courrier et messagerie

- Le marché des services

- Le marché de l’information


A partir de ces développements le marché postal peut-il évoluer en

développant des synergies entre ses composantes ?

Pour répondre à cette question il est nécessaire d’examiner les points forts et

faibles de la politique de régulation projetée, et lancer un dialogue sur les thèmes

les plus proches des réflexions courantes des concernés par la régulation avant de

mettre en place une régulation unidirectionnelle moins ou non débattue:

• Comment se répartiraient alors les fonctions entre les principaux acteurs

de la régulation notamment le ministère, le régulateur et la Poste ?

• La Poste pourrait-elle évoluer vers la concession de service universel puis

vers une licence d’exploitation. La licence serait-elle de droit public ou

privé ?

• Le monopole actuel se transformerait-t-il en services réservés ? Comment

pourrait se définir le service universel ?

La réponse à ces questions stratégiques se trouve dans les développements

suivants:

1. Elaborer la réglementation spécifique pour la régulation du secteur

La régulation postale doit fournir une sécurité juridique aux différents

concernés du marché postal, en établissant clairement leurs droits et obligations.

La régulation postale commence avec l’adoption d’une législation par le

gouvernement, exerçant en cela son autorité sur le terrain des affaires économiques

en général et sur les services postaux en particulier. La loi postale doit

normalement inclure des dispositions traitant les problèmes sectoriels et posant les

fondements requis pour le bon fonctionnement du marché postal dont celui du


courrier et messagerie ; et pour la protection des intérêts du public, en garantissant

la prestation du service postal universel.

Quand aux instruments réglementaires, ils doivent s’inscrire dans le sillage

des orientations dictées par les dispositions de la loi postale. Ils sont destinés à

assurer la mise en œuvre des dispositions de la législation postale, à délimiter

clairement l’étendue des services postaux et à établir les droits et obligations des

opérateurs postaux ainsi que les garanties dont pourront se prévaloir les usagers des

services.

L’avantage que présente ce type de dispositif par lequel l’Etat émet des

règlements réside dans la plus grande souplesse qu’il offre par rapport aux

formalités nécessaires à l’adoption d’une nouvelle législation. Toutefois, cette

question devra être approfondie en fonction des conditions propres au marché, et de

toute évidence, des décisions d’orientation correspondantes. Dans tous les cas, les

principales décisions en matière de gestion réglementaire du marché postal,

d’exploitation des services et d’organisation du secteur postal devront de

préférence être approuvées aux termes des dispositions des textes adoptés en bonne

et due forme afin de garantir leur mise en exécution effective et durable.

A cet effet, la loi postale doit préciser les points stratégiques suivants:

• Le statut juridique de l’organisme de régulation

• Son affiliation (ministère, organisme indépendant, commission

multisectorielle…)

• Son mode de financement

• Ses responsabilités, ses attributions et ses pouvoirs.


Le domaine de compétence de la loi postal devrait être compatible aux

exigences de régulation projetée, notamment aux niveaux du:

• Cadre juridique pour l’exploitation des services sur le marché postal.

• Système d’exploitation des services et procédures d’octroi des

licences.

• Surveillance, contrôle et inspection des activités des opérateurs de

services postaux

• Système de tarification des services postaux

• Portée du service postal universel sur le territoire national et

spécification des conditions de prestation des services.

• Convention régissant les conditions de prestation du service postal

universel.

• Plan de développement des services.

• Procédures prévues pour les sanctions

• Mise en cohérence et adaptation des législations nationale et

internationale concernant la concurrence et les consommateurs, et leurs

implications pour le système postal.

La législation nationale a toujours comporté des textes de loi régissant

l’exploitation des services postaux. Cette législation postale doit être adaptée aux

conditions de l’environnement au sein duquel la prestation des services postaux est

assurée.

Historiquement, la législation postale marocaine s’est fait l’écho du système

d’organisation sociale en place et des besoins en communication de chaque époque,

en des temps où la situation et les caractéristiques du marché étaient moins


complexes, la demande moins exigeante et l’offre limitée à la palette de services

proposée par l’entreprise postale publique, qui n’était alors confrontée à aucune

concurrence auparavant.

Le marché postal marocain a connu de profondes mutations au cours des

dernières décennies du XXe siècle et sous l’emprise de la société actuelle de

l’information et des communications à laquelle des évolutions politiques,

économiques et technologiques ont donné naissance.

Le gouvernement est contraint de mettre en œuvre des réformes structurelles

et législatives dans la quasi-totalité des domaines d’activité économique, politiques

et sociaux. Le libre marché représente aujourd’hui la règle, et la mondialisation se

poursuit avec à la clé un cortège d’intégrations et d’accords bilatéraux, sous-

régionaux et régionaux. Chaque jour, et dans les domaines, la science et la

technologie accomplissent des progrès saisissants, ayant un impact sur toutes les

formes d’activités individuelles et institutionnelles.

C’est pourquoi, dans ce contexte radicalement différent, la fourniture de

services postaux efficaces et performants à la société moderne de l’information et

des communications passe nécessairement par l’adaptation de la législation

existante à ces nouvelles donnes pour poser les fondements nécessaires à la réforme

postale.

Dans le cadre de cette réforme, la législation joue un rôle majeur en faveur et

à l’appui du changement. Elle doit donc résoudre tous les problèmes relatifs à la

prestation des services et refléter fidèlement la ligne d’action du gouvernement

concernant l’organisation des activités postales sur le marché national.

La législation constitue également le rempart juridique nécessaire qui

donnera aux différentes parties prenantes, y compris les usagers et les prestataires


de services, l’assurance qu’elles disposent des moyens légaux leur permettant

d’avoir suffisamment confiance dans les règles des jeux auxquelles obéit le marché

postal.

La législation intègre des instruments régissant l’exploitation et la prestation

des services postaux sur le territoire national. Ces textes de loi doivent être

réactualisés pour tenir compte des avancées socioéconomiques et technologiques et

adapter les services postaux aux besoins de la clientèle.

La modification de la législation existante représente le principal moteur de

la réforme du secteur et des services postaux. Chacun des grands objectifs

poursuivis à travers cette réforme, tels que la spécification des obligations de

service universel du gouvernement de l’opérateur de service, le renforcement de la

fonction de régulation postale et l’assurance de conditions justes et équitables

d’exploitation des services non réservés par des entreprise privées appelle une

législation reflétant les besoins du marché postal local.

Outre la prise en considération des aspects structurels relatifs à l’organisation

du secteur en général et des services postaux en particulier, la législation à l’appui

de la réforme postale doit également résoudre d’autres problèmes, extrêmement

importants, sur le plan pratique. L’un de ces problèmes a trait à la fonction

dissuasive à faire de la loi, ce qui implique de conférer à la législation postale

suffisamment de poids pour garantir son applicabilité en prévoyant des dispositions

de pénalisation avec des sanctions et des amendes en cas d’infractions et d’actes

délictueux ainsi que les mandats légaux correspondants pour les mise à exécution.


1.1. Les principales orientations stratégiques de la loi postale

Dans le cadre du processus de réforme juridique, l’adoption de nouveaux

textes de loi a pour tout premier objectif de résoudre les problèmes engendrés par

l’environnement postal actuel et futur, affectant le développement du secteur et des

services postaux.

La législation postale doit principalement se concentrer sur la satisfaction des

besoins des particuliers, des entreprises, des communautés et de tout le secteur en

matière de services. Concernant les services postaux que le gouvernement se doit

d’assurer, il s’agit notamment des préoccupations suivantes:

• Souci de développement du service postal universel

• Souci de développement de l’opérateur public, chargé de remplir des

obligations du gouvernement.

• Souci de développement du mode d’exercice des fonctions de régulation

des services sur le marché postal.

• Souci de détermination de l’étendue souhaitable de l’intervention des

entreprises privées dans activités postales.

La loi postale devrait viser la réforme postale et la restructuration du secteur

postal sur le territoire national et délimiter la portée du service postal universel et à

établir les normes de qualité qui lui seront associées, mais aussi à statuer sur les

conditions de prestation des services et sur le mécanisme de financement du service

postal universel.

En principe Barid Al-Maghrib, étant investi de la mission de prestation du

service postal universel, il doit maintenir cette fonction parallèlement à une

législation qui doit instaurer les bases requises pour:


Permettre sa transformation en entreprise à vocation purement

commerciale

Faire en sorte que les services postaux qu’il fournit soient conformes au

haut niveau de qualité attendu par la clientèle.

Assurer son développement, au diapason de l’évolution du marché postal

Lui conférer une autonomie suffisante pour qu’il puisse jouir de la même

marge de manœuvre que ses concurrents.

L’ériger en société de droit privé pour l’ancrer au diapason du

changement et à l’échiquier entreprenarial.

La loi postale doit définir ainsi l’étendue des pouvoirs de l’Etat en matière de

réglementation et d’intervention dans le monde des affaires postales, en fonction

des besoins existants et des dispositions organisationnelles relatives à l’exécution

des fonctions de régulation des servies sur le marché et au développement de

l’industrie postale. La législation à l’appui de la réforme postale devra instituer des

exigences et des modes opératoires pour les classes de service dont les

caractéristiques les distinguent des services postaux de base, et pouvant donc être

exploitées dans des conditions de libre concurrence. En outre, elle devra mettre en

place un environnement favorable à la promotion d’une saine concurrence et à la

modernisation et au développement des services postaux et du secteur dans son

ensemble.

Aussi, le gouvernement appréhendera les besoins en matière de service

postaux et de régulation des pratiques commerciales sur le marché postal, et plus la

législation se fera le reflet des lignes d’orientation sectorielles qu’il lui faudra

suivre en vue de les satisfaire.


Ces différents aspects à envisager dans la législation postale sont gérables et

compatibles dés lors qu’ils sont abordés et traités dans l’ordre chronologique

approprié, et en visant un seul et même objectif, arriver à satisfaire tout à la fois

aux obligations du gouvernement, aux attentes des usagers et aux besoins de

développement du pays. Cette approche est précisément celle adoptée par les pays

ayant réussi à moderniser leur secteur postal dans le cadre d’un vaste programme

de réforme.

Dans ces pays, le marché postal est régi par une législation lui étant propre et

distingue clairement les services de courrier ordinaire des services de courrier

express, ou encore les services que seul l’opérateur postal est en droit d’exploiter

de ceux ouverts à la concurrence.

1.2. Vers l’élaboration d’un cadre juridique pour les activités postales

Les dispositions régissant les services postaux sur le territoire national sont

celles à prévoir dans la loi postale, des dispositions du décret réglementant la mise

en application de cette loi et des conventions et accords internationaux signés dans

le cadre des congrès de l’UPU. La loi représente le cadre juridique régissant

l’exploitation et la présentation des services postaux dans le territoire national en

vue de cerner les points clés, tels que présentés ci-après:

1.2.1. Les grands axes de réforme à prévoir dans la loi postale

1.2.2. Changement de statut actuel de Barid Al-Maghrib en Société Anonyme de droit privé (S.A)

L’érection de Barid Al-Maghrib en société anonyme de droit privé trouve ses

fondement de légalité dans les lois en vigueur dans lesquels peut s’opérer la cession


des parts détenues par l’Etat dans les entreprises publiques du secteur concurrentiel

qui est prévue par la loi n° 39-89 telle qu’il a été complété et modifiée.

Les fortes répercussions des changements sur la prestation des services et le

marché postal font qu’il est indispensable d’introduire de nouveaux instruments

juridiques ayant force de loi pour réviser les prescriptions en vigueur et faire en

sorte qu’elles soient porteuses de modernisation pour le secteur postal.

La loi postale est le moyen instaurant le cadre juridique régissant

l’exploitation des services postaux, à développer en industrie à pat entière, à

l’échelle nationale. Elle doit établir la nature légale, la définition et les différentes

classes des services postaux, les obligations de service postal universel du

gouvernement, le statut juridique de l’opérateur postal public, les modalités

économique d’exploitation des services sur le marché postal et les mandats légaux

relatifs à la régulation, la supervision et la surveillance de la prestation des services.

Sur le plan de relations internationales, la loi doit expressément faire état de

l’obligation que le gouvernement de tenir ses engagements sur le plan international,

en vertu des conventions et des accords signés pas le pays en tant que membre de

l’UPU.

Quand aux règlements d’exécution émis par le gouvernement en application

de la loi postale, et en vertu de l’autorité qui leur est conférée, ils ont pour objet de

développer les différents points énoncés par la loi, à savoir son objet, le système de

classification des services et les définitions correspondantes, la détermination, la

spécification, l’exploitation et le financement du service postal universel, les

conditions et contraintes d’exploitation des autres services postaux sur le marché

national et les dispositions relatives à la surveillance, au contrôle et à la supervision

des pratiques sur le marché.


Les dispositions de la convention postale universelle contiennent tous les

règlements applicables aux échanges de services postaux par les Pays membres de

l’UPU concernant les services postaux universels de la base ainsi que tous les

autres services visés par la convention. Les dispositions de la convention postale

universelle sont régulièrement révisées aux congrès de l’UPU pour prendre en

considération les évolutions de la situation de la situation du secteur postal, les

recommandations émises par les pays membres et les besoins et constats mis en

évidence par des études conduites par les commissions et groupes de travail de

l’UPU.

Ces règles multilatérales et réglementations postales nationales sont donc à

mettre à jour périodiquement, en fonction des besoins et circonstances qui se font

jour dans l’environnement postal. Elles constituent un instrument de régulation en

flux constant, constamment modifié et adapté.

A l’heure de régulation, les services postaux devraient continuer de s’inscrire

dans une même dynamique, notamment concernant les instruments de régulation,

dans la mesure où le corps exécutif du gouvernement a la latitude de leur apporter

ce type de modifications pour tenir compte de l’évolution des besoins ressentis.

Plus particulièrement, une nouvelle loi postale devra être promulguée pour

répondre aux trois grands impératifs suivants:

• Détermination du service postal universel, en accord avec les dispositions

de la convention de l’UPU.

• Nécessité impérieuse d’une restructuration de l’opérateur postal public.

• Exécution de la fonction de régulation du secteur postal dont est investi le

gouvernement.


En approuvant la convention postale universelle aux congrès de Beijing 1999

et de Bucarest 200418 le gouvernement s’est engagé à intégrer dans sa législation

postale des dispositions visant à définir le service postal universel, à régir le mode

d’exploitation des services le constituant et à garantir la viabilité à long terme de

son financement. Cet engagement signifie qu’ils doivent non seulement faire état

de l’obligation du gouvernement de veiller à la mise à disposition de ces services

au grand public, mais aussi formuler les modes opératoires sur lesquels ils

s’appuient et instaurer un mécanisme de financement durable approprié.

La conduite des activités postales par les opérateurs publics et privés sur le

libre marché suppose l’existence de règles et pratiques professionnelles et

commerciales saines. L’opérateur postal public chargé de remplir les obligations de

service postal universel du gouvernement devra donc accéder à un statut

d’entreprise commerciale suffisamment autonome pour pouvoir disposer de la

même marge de manœuvre que ses concurrents sur le marché postal.

Barid Al-Maghrib, opérateur postal public peut mieux fonctionner comme

une entreprise commerciale, capable de répondre aux besoins dans le domaine des

services postaux de base et de fournir le haut niveau de qualité exigé par sa

clientèle, ce qui, en retour, implique qu’il génère suffisamment de recettes pour

couvrir l’ensemble des dépenses de fonctionnement et d’investissement

correspondantes et ne plus avoir du tout à dépendre des fonds publics et

subventions d’exploitation,abstraction faite des besoins de financement du service

universel.

18 - Cour des comptes: les comptes et la gestion de la Poste (1991-2002)-rapport au Président de la

République suivi des réponses des administrations intéressées -octobre 2003-page 144.


Le marché postal national appelle la plus grande vigilance de la part du

gouvernement dans le cadre de ses interventions sur ce marché et de la prise en

charge de ses responsabilités de surveillance et de contrôle de la prestation de ce

service public essentiel.

Quelle que soit la formule la mieux adaptée, par exemple une unité

spécialisée ou un organisme sectoriel ou multisectoriel rattaché au ministère,

l’exercice des fonctions de régulation des activités postales et de contrôle de la

prestation des services par les opérateurs exerçant sous licence doit absolument être

prévu par le gouvernement afin de garantir l’existence de règles du jeu bien

précises et d’une saine concurrence sur un marché ouvert, mais aussi de favoriser

l’essor de l’industrie postale du pays. Il s’agit ici de traduire dans tes textes, au

niveau des droits et obligations des acteurs du secteur, les choix politiques retenus

par le Gouvernement et le parlement et l’universalité de la présence postale dans le


Ces choix impliquent de manière directe, pour qu’ils puissent effectivement

se concrétiser de manière durable, des orientations réglementaires qui structurent

profondément les secteurs:

• Existence d’un service universel et d’autres missions de service public

• Existence de droits réservés ou de mesures de compensation

• Adapter la réglementation nationale en fonction des évolutions du droit et

des besoins. Par exemple, le besoin d’une meilleure protection du

consommateur ou des libertés individuelle appelle de nouvelles solutions

réglementaires.

• Adapter la réglementation nationale en fonction des évolutions du cadre

international.


• Créer une nouvelle réglementation sur des marchés en évolution, en

liaison par exemple avec de nouvelles habitudes de consommation ou de

nouvelles technologies, ce qui implique que le régulateur soit à même de

connaître, d’analyser ou d’anticiper ces évolutions: c’est le défi que nous

devons aujourd’hui relever en matière de service multimédia et des

« autoroutes de l’information ».

1.2.3. Mettre en œuvre la réglementation

Il ne suffit pas d’élaborer et d’adopter la législation, mais aussi il faut la

mettre en œuvre ; par trois types d’actions:

• Veiller à ce que les obligations de service universel puissent être financées,

soit par la protection d’un domaine réservé soit par une participation

financière des concurrents (solution élaborée et appliquée pour le service

téléphonique).

• Faire respecter par l’opérateur en charge du service public les engagements

auxquels il est soumis, dans le cadre de la loi, du contrat de plan ou du cahier

des charges, il s’agit principalement du respect effectif et concret de ses

missions de service public, dont le contrôle incombe au régulateur,

notamment dans ses éléments tarifaires.

• Créer les conditions du respect des règles de la concurrence par l’ensemble

des acteurs du secteur, publics ou privés. Cela exige parfois de fixer des

règles du jeu spécifiques.

L’adoption de la loi postale instituant un cadre de politique de fond pour le

secteur postal apporte une sécurité juridique au système réglementaire régissant la


prestation des services postaux. En fixant les règles du jeu à observer sur le marché

postal, cette loi donne également toutes les assurances nécessaires aux différents

acteurs présents.

La mise en application de la loi postale passe par l’élaboration de règlements

d’exécution de ses dispositions et par une description plus précise et plus concrète

des mandats établis. Les règlements postaux doivent énoncer avec précision les

conditions et exigences particulières auxquelles obéit la prestation des services

ainsi que les obligations des opérateurs de services et les garanties en découlant

pour la clientèle.

Pour la mise en œuvre de la politique de régulation du monopole, il est

nécessaire de créer,donc,une autorité de régulation dotée d’une structure adéquate

chargée de surveiller les prestations postales du service universel et réguler le

marché postal en permanence.

1.2.4. Adaptation de la législation aux évolutions future

L’ouverture progressive du marché est indépassable, cependant, elle doit se

faire de manière contrôlée. Elle comprendra l’introduction d’une concession

obligatoire pour les services postaux non réservés. L’abaissement limite de poids

pour les lettres à un seuil raisonnable. La poste pourra ainsi se fonder sur des bases

solides pour relever les défis à venir (substitution du courrier traditionnel,

libéralisation à l’échelle européenne et apparition de nouveaux besoins de la

clientèle):

• La poste doit continuer d’offrir dans toute la Maroc service universel

de qualité comprenant des services du courrier de qualité comprenant

des services du courrier.


• La qualité de la desserte de base et la satisfaction de la clientèle

concernant l’accès aux prestations postales seront évaluées par

l’autorité indépendante de régulation.

• La poste devra continuer de couvrir ses coûts et de réduire. Il faudra

cependant créer les bases permettant de percevoir des redevances de

concession.

• Le marché postal doit être libéralisé progressivement et avec

modération (baisse de la limite de monopole sur les lettres)

• Les effets de la libéralisation doivent être évalués.

Afin que les processus de régulation puisse être miss en œuvre, il est

conseillé de:

• Définir du service universel et meilleure transparence des coûts ;

• Préciser le réseau postal ;

• Evaluer par un organe indépendant la qualité de l’ensemble des

prestations du service universel ;

• Appliquer le plan de financement du service universel ;

• Mettre en place d’un système de concessions et contrôle du respect des

normes de qualité par les concessionnaires.

• Ouverture limitée et contrôlée du marché.

• Evaluer les répercussions d’une libéralisation progressive.

Les problèmes auxquels l’organisme de régulation postale sera confronté

dans les prochaines années sont à analyser en grande partie au regard des

évolutions que pourra connaître l’organisation du secteur de la communication en

général et le marché du courrier en particulier. Or cette dernière dépendra d’une


part, des pressions concurrentielles et de l’évolution de la demande et, d’autre part,

des décisions qui seront prises dans le cadre de la deuxième étape de la

libéralisation.

A court terme, soit le monopole postale actuel perdue avec ou sans quelques

aménagements marginaux, soit il tend à disparaître:

La première orientation, qui a prévalu jusqu’à très récemment dans

l’ensemble des pays européens, conduit à réglementer les services de

correspondance sur la base de critères de poids et de prix, interdisant à

d’autres opérateurs d’entrer sur ce marché, tout en laissant le

monopole développer des activités sur d’autres marchés. Dans ce cas,

l’organisme de régulation doit s’attacher à contrôler les tarifs des

prestations pour lesquelles l’entreprise historique conserve un

monopole destiné à garantir le financement du service universel, mais

aussi et plus particulièrement, à s’assurer qu’il n’existe pas de

subventions croisées entre les services réservés et les services

concurrentiels.

La seconde orientation, qui reste encore très théorique dans

l’immédiat, même si quelques pays comme la Suède ont franchi le

pas, consiste à libéraliser totalement le secteur. L’analyse des pays

ayant procédé à de telles réformes montre que la concurrence se

concentre essentiellement sur le courrier des entreprises, sur certains

services et sur certaines niches géographiques, les concurrents

développant un service complet depuis la collecte jusqu’à la

distribution finale, et que les contentieux sur les pratiques tarifaires de

ce dernier. De telles évolutions conduisent donc à être assez réservé


sur la possibilité d’introduire des réformes similaires à celles

entreprises dans les autres secteurs de service public où le réseau est

isolé de l’activité ouverte à la concurrence.

Entre ces deux orientations extrêmes, il existe de nombreuses possibilités

intermédiaires, le processus de libéralisation pouvant s’engager selon différentes

logiques.

La libéralisation peut, en effet, être obtenue de manière progressive en

abaissant les limites de poids et de prix définissant le secteur réservé.

Une autre voie consisterait à ouvrir certains segments de marché: le

publipostage et/ou le courrier transfrontalier, dans un premier temps, puis

l’ensemble du courrier des entreprises, qui intéresse particulièrement les opérateurs

privés. Dans une telle configuration, la réforme dissocierait au sein du secteur les

services traitant le courrier en provenance des entreprises, celui émis en grande

quantité et celui amis à l’unité, de celui en provenance des ménages, les exigences

en matière de services pouvant être très différentes selon les clients. En cas

d’ouverture à la concurrence du courrier émis par les entreprises une réflexion

serait être maintenue pour les courriers émis par les ménages et supprimée pour le

reste des activités, et comment seraient compensées les conséquences tarifaires sur

le courrier des ménages.

On peut cependant imaginer des évolutions encore plus radicales en

considérant séparément, comme le fait déjà la commission, les différentes activités

du métier postal (collecte, tri, acheminement, distribution). Ces activités, qui

répondent à des besoins distincts selon les différentes catégories de clients

chercheraient à obtenir de l’opérateur postal, dans des conditions de marché, des


services spécifiques, que les monopoles historiques pratiquent déjà mais qui restent

du point de vue de certains encore beaucoup trop limités.

Dans une telle perspective, deux solutions extrêmes sont envisageables: soit

les activités relevant du monopole naturel (essentiellement la distribution) sont

isolées du reste de l’activité, l’entreprise ou les entreprises en charge de la

distribution étant cantonnées à ce type d’activité, soit, au contraire, on accepte la

coexistence de nombreux réseaux de distribution. Dans ce dernier cas, on pourra

s’interroger sur l’intérêt pour la collectivité de disposer sur le même territoire de

plusieurs réseaux de distribution:

Dans le premier cas, le monopole de droit ou de fait est invité à mettre son

réseau de distribution à la disposition des opérateurs contre le paiement

d’une charge d’accès. Les problèmes que devrait alors traiter l’organisme

de régulation sont classiques et concernent le contrôle des tarifs que ferait

payer le monopole pour ce service, ainsi que la mise en place de

procédures incitatives pour contrôler les coûts et assurer l’adaptation des

services.

Une telle séparation des activités dans laquelle on considère la distribution

comme une consommation intermédiaire soulève de très vives interrogations, sans

doute encore plus que dans les autres secteurs, dans la mesure où cette séparation

ferait perdre des synergies entre les différentes composantes du secteur: on peut

penser par exemple aux interdépendances existantes entre le réseau de distribution

et le réseau de collecte. Une telle perspective ne semble pas devoir s’imposer au vu

des pratiques actuelles dans le secteur privé, le contrôle de l’ensemble de la chaîne

étant important pour assurer une qualité de service donnée.


Dans le second cas, on admet au contraire la multiplication des réseaux de

distribution et l’apparition de nouveaux opérateurs sur tous les maillons

de la chaîne de production. On peut imaginer qu’à terme l’ensemble des

opérateurs s’offre mutuellement des accès à des parties de leur réseau

respectif. L’enjeu de la régulation serait alors d’éviter que certains

opérateurs dominants ne pratiquent des politiquent des politiques tarifaires

en dessous des coûts de revient pour empêcher l’entrée sur tel ou tel

marché local ou encore sur tel ou tel segment d’activité.

Si les débats actuels ne permettent pas encore de préciser comment évaluera

exactement le secteur dans les années qui viennent, il n’en demeure pas moins que

les transformations actuelles que les opérateurs historiques ont déjà anticipées dans

leur stratégie d’expansion, doivent amener les pouvoirs publics à s’interroger sur

l’avenir du réseau. Les interrogations sont de deux formes:

• La première porte sur la viabilité économique des réseaux existants,

l’intensification de la concurrence fragilisant les mécanismes qui

assurent aujourd’hui son financement. Face à ce problème, les

opérateurs historiques, s’ils ne veulent pas voir leur réseau contourné,

pourraient par exemple chercher à le viabiliser soit en l’ouvrant plus

largement du travail au sein de ces entreprises, soit en diversifiant les

produits distribués. On peut penser, par exemple, aux opportunités que

constitue pour ces entreprises un réseau très dense et maillé disposant

d’une forte image de marque alors qu’il faudra distribuer d’ici

quelques années, dans des délais très rapides, les achats réalisés par les

ménages sur Internet.


• La seconde porte sur le respect des règles de concurrence. La question

des subventions croisées se posera en effet tout particulièrement

lorsque les entreprises postales historiques s’engageront pleinement

dans des secteurs en concurrence en s’appuyant sur leur réseau de

bureau alors qu’elles disposeront, par ailleurs, d’éventuelles aides

publiques pour la mise en œuvre d’obligations d’intérêt général

notamment en matière d’aménagement du territoire. Cette bancaire

dans les pays où les postes ont une activité financière significative,

constituera une des principales préoccupations des organismes de

régulation.

L’une des principales raisons de l’affaiblissement de l’opérateur postal

officiel dans certains pays tient à sa faible incidence sur les efforts de

développement national et à la méconnaissance générale du potentiel de stimulation

de l’économie nationale véhiculé par les services postaux.

A partir de ces développements on évalue comment les services postaux

peuvent contribuer au renforcement de l’économie, du commerce et de la

compétitive de la nation. Il incombe à l’opérateur postal officiel de convaincre les

hauts responsables gouvernementaux du rôle essentiel des services postaux.

La mission de l’autorité de régulation postale nationale doit être conduite

dans le respect des dispositions de la loi postale et de son règlement d’application,

lequel doit être conçu comme un outil évolutif, de manière à pouvoir être

régulièrement actualisé pour se faire l’écho et le reflet des changements entraînés

par les nouvelles évolutions dans les services postaux dans le sens de la création et

la consolidation d’une véritable industrie postale…


1.2.5. Définition des services postaux et classes de services

La réglementation visant le secteur postal devra couvrir tous les services

définis par le gouvernement comme étant de nature postale et régir l’exploitation

des services réservés et des services ouverts à la concurrence, par divers moyens, à

travers l’autorité de régulation, en l’occurrence, en distinguant les services

universels de base, ou le service postal universel, des autres services postaux.

Elle devra décrire les services, et types d’activités correspondants, visés par

ses dispositions et bien différencier les services postaux de toutes les autres formes

d’activités économiques avec lesquelles il peut arriver que certaines infrastructures

nationales et installations ou technologies d’exploitation soient partagées ou mises

en commun. Au minimum, elle devra définir et décrire les types de services et

d’activités suivants:

• Le ramassage, le tri, le traitement, l’expédition, le transport,

l’acheminement et la distribution des envois postaux, en précisant les

garanties et conditions leur étant associées.

• Toutes les formes d’activités similaires exercées en vertu des accords

internationaux dont est partie le pays en question et spécifiquement

désignées par le gouvernement comme étant de nature postale.

Un envoi postal est un envoi dont les caractéristiques physiques et techniques

font qu’il peut être acheminé par le réseau postal, suivant le système de

classification établi en vertu de la réglementation des services postaux.

La réglementation des services postaux devra définir chacune des phases du

processus postal, depuis le ramassage jusqu »à la distribution, le tri, le traitement, le

transport et l’acheminement des envois postaux.


La loi postale devra faire état des principales classes de services postaux

prévues sur le territoire national et des types de services relevant du service postal

universel ainsi que de tous les services autres que « de base », reconnus par la loi

comme constituant des services postaux à définir dans le cadre des règlements

correspondants, y compris les services spéciaux, tels que le courrier express ou les

services de messagerie particuliers, les prestations postales à valeur ajoutée et les

services postaux électroniques, également désignés « e-services ».

1.2.6. Droits et obligations de la clientèle

La réglementation des services postaux établie en application de la loi

postale devra fournir une définition précise du concept de clientèle des services

postaux et spécifier les garanties et les droits dont elle bénéficie concernant les

services postaux.

1.2.6.1. Droits de la clientèle

Les opérateurs postaux doivent garantir la confidentialité et l’inviolabilité

absolues des communications postales, la conformité aux obligations de non

divulgation, le respect des exigences de sécurisation du réseau d’exploitation

postal, telles que stipulées par les règlements postaux relatifs au transport des

matières dangereuses et à la prévention du trafic de drogue, des actes de terrorisme

et d’autres fléaux semblable, ainsi que la conformité à la politique de protection de

l’environnement.

Les opérateurs assurant la prestation de services postaux doivent garantir un

certain nombre de principes fondamentaux, parmi lesquels:


• Le secret postal et l’inviolabilité des communications postales ;

• La protection de la dignité et des droits de la personne et de la famille de

leurs clients, ainsi que le plein exercice de ces droits ;

• La neutralité et la confidentialité des services postaux,

• L’égalité de traitement, dans des conditions comparables, de tous les clients

postaux ;

• La protection contre toutes les formes de discrimination, de nature politique,

religieuse, idéologique ; ethnique ou autre.

Par ailleurs, concernant la prestation de leurs services, les opérateurs postaux

garantiront les droits suivants de la clientèle:

protection contre les risques pour la santé et la sécurité ;

communication de toutes les informations utiles sur les services

postaux, en particulier sur les conditions générales de prestation des

services, l’accès aux services, les dispositions d’assurance de la

qualité, les tarifs postaux et le traitement des réclamation, afin qu’il

puisse en être fait le meilleur usage ;

dédommagement en cas de non-respect des conditions de prestation

des services fixées par les règlements postaux ;

exécution du service de communications postales dans le respect des

obligations de l’opérateur postal public ;

bonne qualité et disponibilité des services, tant concernant le service

postal universel que les autres services.


1.2.6.2. Obligations de la clientèle

La clientèle des services postaux doit respecter les consignes relatives aux

envois interdits en vertu de la réglementation en vigueur. Elle assure l’entière

responsabilité de l’emballage des envois postaux, de l’exactitude des informations

décrivant leur contenu et du paiement des prix applicables.

Obligations et responsabilités des opérateurs postaux

La protection des droits de la clientèle impose un certain nombre d’obligation

Et de responsabilités aux opérateurs postaux concernés, qui dont donc tenus

d’observer les principes suivants:

• Confidentialité des envois postaux: cette obligation se rapporte au

contenu des envois postaux et fait formellement interdiction aux

opérateurs postaux et à leur personnel de divulguer des informations, de

quelque nature que ce soit, relatives à l’existence d’un envoi postal, au

type d’envoi concerné, aux circonstances qui lui sont concomitantes, au

nom et à l’adresse de son expéditeur ou destinataire, sauf si demande en

est fait par ces derniers ou leurs représentants légaux ou avocats, ou

encore sur injonction du tribunal.

• Inviolabilité des envois postaux: Les envois postaux sont inviolables,

c’est-à-dire protégés contre toute atteinte. Par atteinte, on entend ici la

détention arbitraire ou illicite, le détournement volontaire, l’ouverture, le

vol, la destruction, la rétention non autorisée ou la dissimulation d’envois

de courrier et, d’une manière générale, tout abus de confiance affectant

leur sécurité. La protection du droit d’inviolabilité des envois de la poste


REGLEMENTATION DES SERVICES POSTAUX

Service postal universel Registre de recensement des

entreprises postales redevances

et fonds de compensation

Plan prestation des services

Services postaux

DROITS DE LA CLIENTELE - Confidentialité des envois postaux

- Inviolabilité des envois postaux

- Propriété des envois postaux

- Neutralité et non divulgation

- Egalité de traitement

OBLIGATIONS DES

OPERATEURS POSTAUX

aux lettres (correspondance) est généralement prévue par les dispositions

de l’article 11 de la constitution.

• Propriété des envois postaux: jusqu’au stade de leur distribution au

destinataire, les envois demeurent la propriété de l’expéditeur, qui est en

droit de les récupérer ou de procéder à des modifications d’adresse,

moyennant le paiement de frais ou de droits correspondants, pour autant

que les démarches entreprises en vue de leur localisation n’interfèrent pas

avec les opérations postales contraintes19:

19 - Union Postale Universelle (UPU) Guide sur la réforme et le développement postal module V ; page 33


L’achèvement du processus de réforme, adaptation et de dynamisation du

secteur postal, l’organisme de régulation aura toutes les chances et atouts pour

profiter de l’environnement favorable instauré par la loi postal qui encourage la

participation accrue des opérateurs postaux dont l’opérateur public aux efforts de

développement économique du pays, et contribue à étendre la panier de services et

d’activités postales.

2. Fonction du gouvernement en matière de développement du marché postal

En terme de réforme et de modernisation du secteur postal dans le cadre de

l’équilibre général du marché postal, le gouvernement joue à son tour, à coté des

différents acteurs postaux un rôle de développement du 1er rang de par ses actions

sous énumérées:

Garantir la prestation effective du service postal universel.

Contrôler la mise en conformité de l’opérateur du service postal universel

aux exigences associées aux facteurs exogènes.

Veiller au développement technologique et économique du service postal

universel pour satisfaire aux exigences de nature exogène.

Etablir des programmes d’investissement à l’appui du développement

technologique du service postal.

Assurer la transparence et la mise en application des règles du marché.

2.1. Animer le secteur pour l’industrialiser

L’animation du secteur du courrier et de la messagerie suscite d’abord

d’identifier ce secteur, et d’avoir l’assurance d’associer aux évolutions en cours,

par la concertation, l’ensemble des acteurs susceptibles d’être intéressés de ce

secteur:


• Animer par la nature de l’activité

Le secteur postal est un ensemble de marchés de services permettant la

communication de messages sous forme matérielle ou l’acheminement d’objets

légers, individualisés.

• Animer par un critère déterminant utilisé pour délimiter le secteur:

Dans ce cas, pour individualiser cette activité de celle de messagerie

internationale, il est possible de retenir l’acheminement d’objets d’un poids

inférieur à une limite de 30 kilos.

• Animer par un ensemble de marchés distincts mais présentant parfois de

fortes zones de recouvrement (marché de la lettre, de la messagerie légère,

de l’express)

• Par les préoccupations convergentes d’acteurs, opérateurs, élus, personnels,

clients, partenaires, industriels, sur des questions fédératrices: service

public, aménagement du territoire, offres de services. Cette dernière

approche est peut être la plus satisfaisante, bien que la plus imprécise et la

plus ardue à faire vivre en pratique pour le régulateur.

En perspective de ces délimitations, il est possible de voir se dessiner un

secteur industrialisé sur marché étoffé d’opérateurs postaux:

• Des opérateurs: Barid Al-Maghrib, les coursiers, les coursiers internationaux

ou intégrateurs, les entreprises de messagerie, les filières des transporteurs…

• Des partenaires des opérateurs: transporteurs, sous-traitants, gestionnaires de

fichiers…

• Des industriels, de matériels dédiés à la messagerie.


• Des consommateurs: individuels, professionnels (commerçants, professions

libérales, PME-PMI, grands comptes), la presse, l’Etat, les collectivités

locales…

2.2. Ouverture contrôlée, mesurée et limitée du marché

Compte tenu des spécificités du marché postal marocain marqué par la

prédominance de la logique, la pratique et le besoin de la population aux services

universels, son ouverture doit se faire de manière mesurée, contrôlée et

progressivement ; dans le cadre du respect de la concurrence du domaine réservé.

Le rôle de l’Etat est déterminé à assumer, outre son rôle de contrôle de la

Poste, et celui du régulateur du fait que la régulation est un moyen d’assurer le bon

fonctionnement d’un secteur donné en voie de libéralisation. C’est parce que la

desserte de base en prestations postales représente un domaine important du service

public, qu’une régulation transparente, impartiale et forte est indispensable pour

pouvoir assurer le service universel et l’ouverture du marché postal dans tout le


Bien que Barid Al-Maghrib soit tenue du continuer à fournir les services du

courrier et de la messagerie, il est désormais en concurrence avec les opérateurs

privés. Cette étape est à prévoir par le projet de la loi postal à condition que la

libéralisation réalisée jusqu’ici ait été évaluée et que le financement du service

universel soit garanti d’une manière la plus complète.


Une stratégie Courrier Messagerie

Basée sur la fidélisation,

la diversification

et la qualité de service

Faire de l’innovation produit un moyen

d’anticipation et de satisfaction des besoins e

la clientèle

Adapter la politique commerciale et les

process courrier messagerie à la nouvelle

vision stratégique

Ada

pter

et d

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sifie

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ourr

ier

Faire de la messagerie et de la

logistique un pôle d’activité de prem

ière importance

Section 4

Stratégie de Barid Al-Maghrib en matière de régulation

du courrier et de la messagerie

Pour situer l’approche globale de régulation proposée, il est nécessaire de

présenter la stratégie de Barid Al-Maghrib en matière du courrier et messagerie

comme suit:

1. La stratégie du courrier messagerie 20

20 - Plan stratégique de Barid Al-Maghrib, vision 2008 ; page 12


Les objectifs cibles attendus de stratégie du Courrier Messagerie à horizon

2008 tels qu’ils sont présentés dan le plan stratégique de Barid Al-Maghrib –vision

2008, sont comme suit:

• Maintenir le leadership de BARID AL- MAGHRIB sur le marché du courrier

quelque soit l’évolution de la réglementation.

• Améliorer la part de marché de la messagerie par rapport aux principaux

concurrents.

• Accroître le chiffre d’affaires courrier et marketing direct de 3% en moyenne

par an à partir de 2005.

• Accroître le chiffre d’affaires messagerie et logistique de 20% en moyenne

par an à partir de 2005.

Pour réaliser ces objectifs, Barid Al-Maghrib va mener un certain nombre

d’actions et de projets pour les trois axes stratégiques:

Adapter et diversifier l’activité courrier (Domaine d’Activité

Stratégique):

Elargir les prestations en amont et en aval des services traditionnels. Cette

option stratégique amènera Barid Al-Maghrib à développer des offres sur toute

la chaîne de valeur postale.

Développer une offre du marketing direct adaptée aux besoins de la clientèle en

s’appuyant sur notre savoir faire dans la desserte d’adresse et sur les

perspectives d’évolution du marché des médias et de la communication.

Développer le système du courrier hybride tout en lui assurant un mode de

gestion autonome, et prospecter des pistes de partenariats stratégique et technologique

pour le courrier hybride.


Entretenir et fidéliser les grands comptes avec qui BARID AL-MAGHRIB

réalise le plus important chiffre d’affaires du courrier dans une optique gagnant

- gagnant.

Offrir aussi des services de conseil en terme d’organisation et de gestion de

l’activité interne du courrier des grands comptes et des services de pré payés

(système de charge et de recharge des machines à affranchir…).

Faire de la messagerie et de la logistique un pôle d’activité de première

importance (Domaine d’Activité stratégique) :

• Gérer l’activité messagerie logistique de manière autonome et la doter de

flexibilité de gestion qui lui permettra de nouer des alliances stratégiques avec

des entreprises locales ou étrangères, pour bénéficier du transfert de savoir et

conquérir des parts de marché supplémentaires.

• Profiter du développement attendu des technologies (Développement des

solutions e- tarification) et de la réglementation du e- commerce pour améliorer

sa présence sur le marché du B to C, et occuper à horizon 2008 une position

dominante sur le B to B grâce à l’offre d’envois groupés et à l’offre

d’affrètement.

• Conquérir le segment des MRE et des touristes à travers l’amélioration de

l’offre des colis postaux à l’international. BARID AL-MAGHRIB développera

une stratégie commerciale basée sur la proximité en prenant en compte les

besoins spécifiques de cette clientèle.

• Marquer la présence de BARID AL-MAGHRIR sur le marché de la logistique

pour l’ensemble des segments de la clientèle.


• Faire de l’innovation produit un moyen d’anticipation et de satisfaction des

besoins de la clientèle

• Renouveler le portefeuille d’activité de BARID AL–MAGHRIB notamment

pour ce qui concerne les offres liées aux nouvelles technologies.

• Offrir des services électroniques ( e- services) postaux comme la transmission

de messages électroniques via le réseau postal, le courrier électronique sécurisé,

le suivi électronique des envois IPS, l’affranchissement en ligne et la vente de

timbres postaux en lignes (boutiques électroniques) e-logistique, …

• Enrichir les produits grâce à des services complémentaires qui aideront BARID

AL-MAGHRIB dans sa politique commerciale et de fidélisation. Ainsi BARID

AL-MAGHRIB projette de lancer sur la période 2005- 2008 les nouveaux

services suivants:

le service de distribution spécial « grands destinataires »

le service de conseil pour la gestion interne du courrier des entreprises.

le service prépayé en terme de courrier et messagerie.

l’offre messagerie intra régionale.

le service transport de fonds intra et inter région.

• Développer les offres de marketing direct, les lignes de prêt à poster, la

philatélie, les services postaux en ligne,…

• Adapter les nouvelles offres à la clientèle des entreprises (PME – PMI)et des

particuliers qui représentent le socle du tissu économique marocain, et qui sont

répartis sur l’ensemble du territoire (A l’inverse des grands comptes qui sont

situés sur l’axe Casa Rabat).

• Profiter de la proximité de BARID AL-MAGHRIB pour conquérir le segment

des particuliers et PME / PMI.


• Adapter la politique commerciale et les processus courrier messagerie à la

nouvelle vision stratégique.

• Adapter et réorganiser la collecte en fonction du potentiel du trafic et

développer la collecte à domicile pour en faire un élément de différenciation de

BARID AL-MAGHRIB.

• Adapter les nouvelles offres à la clientèle des entreprises (PME- PMI) et des

particuliers qui présentent le socle du tissu économique marocain, et qui sont

répartis sur l’ensemble du territoire (A l’inverse des grands comptes qui sont

situés sur l’axe Casa Rabat).

Profiter la politique commerciale et les processus courrier messagerie à

la nouvelle vision stratégique

• Adapter et réorganiser la collecte en fonction du potentiel du trafic et

développer la collecte à domicile pour en faire un élément de différenciation de

l’offre de BARID AL-MAGHRIB.

• Moderniser par le biais de l’industrialisation et l’introduction des NTIC dans le

processus de traitement au niveau des centres de tri.

• Mettre en œuvre une politique commerciale et de communication dynamique et

agressive pour s’approcher davantage du client et afficher nettement sa vision

d’entreprise compétitive. Ainsi BARID AL – BARID spécialisera les vendeurs

courrier messagerie, animera le réseau selon les spécificités du métier,…

• Moderniser et rendre efficace l’ensemble de la chaîne de production courrier-

messagerie-logistique, et remédier à la sous informatisation de l’activité

courrier-messagerie.


• Développer un système d’information propre à l’activité courrier messagerie

tout en lui assurant une intégration dans le système d’information global de

Barid Al-Maghrib en le dotant d’une orientation client.

• Industrialiser l’activité messagerie logistique (mécanisation, information,

Automatisation..), et assurer son intégration dans l’offre de BARID AL-

MAGHRIB avec des solutions e-business pour différencier l’offre de celle des

concurrents.

Stratégie de distribution et d’animation du réseau21

La stratégie réseau est une stratégie faisant du réseau un moyen performant

de distribution et de commercialisation jouant de manière optimale son rôle

d’interface avec la clientèle. Elle repose sur les axes stratégiques suivants:

Les objectifs cibles attendues de la stratégie du Réseau à horizon 2008 sont:

• Introduire de la flexibilité dans les relations commerciales avec les

clients.

21 - Source ; Plan stratégique de Barid Al-Maghrib, vision 2008 ; page 19

Une stratégie faisant du réseau un moyen performant de distribution et

de commercialisation jouant de manière optimale son rôle d’interface

Faire du réseau un outil performant

de commercialisation des produits

Améliorer le mode de gestion du réseau


• Améliorer la qualité de service et de maîtriser les coûts de la production.

• Mettre en place de nouvelles normes commerciales et améliorer

l’organisation dans les agences.

Faire du réseau un outil performant de commercialisation des

produits et services:

• La mise à niveau du réseau est la première clé de succès sur lequel BARID

AL-MAGHRIB se basera pour mener sa stratégie.

• Améliorer les composantes suivantes:

Amélioration de la qualité d’accueil de la clientèle

Relèvement du niveau de compétence du personnel en contact avec les

clients.

Amélioration des processus et des procédures (front office et back

office) et mise à la disposition des points de vente les technologies et

la logistique nécessaire.

Des points de vente les technologies et la logistique nécessaire.

• Promouvoir la vocation commerciale parmi le personnel du réseau et en faire

un vrai facteur clé de succès de la nouvelle vision de BARID AL-

MAGHRIB investira sur la formation commerciale de sa force de vente sur

la période 2005 – 2008.

• En matière d’animation commerciale du réseau, BARID AL-MAGHRIB

investira davantage pour développer les moyens commerciaux nécessaires à

la promotion de ses produits et services et répondra aux besoins des clients

en matière de rapidité et de maîtrise des délais de livraison.


• Barid Al-Maghrib tentera de rentabiliser son réseau par une distribution

viable économiquement de ses prestations. Le coût sera partagé entre tous les

métiers de BARID AL-MAGHRIB ce qui permettra de renforcer la synergie

entre ses différentes entités.

• La stratégie d’implantation du réseau sera alignée sur l’évolution des zones

de chalandise (utiliser le SIG pour promouvoir le géomarketing) et conférer

au réseau plus de modes d’implantation.

• Repenser l’organisation des agences postales et leur mode de gestion afin

qu’elles participent efficacement à l’effort de commercialisation des produits

et services de BARID AL-MAGHRIB.

• Utiliser d’autres canaux de distribution telles que les agences mobiles…

• Recourir à l’externalisation et la sous-traitance de certaines tâches afin

d’optimiser les moyens et réduire certaines charges directes et indirectes.

Améliorer les modes de gestion du réseau

• BARID AL-MAGHRIB fera du réseau un espace de cohabitation de

l’ensemble des activités. Il commencera par développer la polyvalence des

guichets dans ses agences, adoptera des modes de gestion différenciés en

fonction des catégories des agences (zone de chalandise, centre ville, zone

industriel, quartier périphérique, type de clientèle) et dédiera des espaces aux

activités à valeur ajoutée.

• Les directions métiers et la direction sont conjointement et solidairement

responsable des objectifs commerciaux du réseau.

• En vue d’un accompagnement efficace des changements en chantier et de la

mise en place de sa nouvelle vision, BARID AL-MAGHRIB.


2. Instauration du système de concessions

Il est conseillé de donner la possibilité de soumettre les fournisseurs privés de

certains services postaux non réservés au régime de la concession pour permettre

de régler les modalités du système de concessions et de l’introduire en même temps

que l’ouverture du marché. L’octroi e concessions et de l’introduire en même temps

que l’ouverture du marché. L’octroi des concessions représente ainsi un instrument

de contrôle essentiel de l’ouverture progressive du marché. Parallèlement, il, il est

nécessaire de définir les conditions autorisant la perception de redevances sur le

chiffre d’affaires soumis à la TVA des fournisseurs privés de services postaux non

réservés, autorité de régulation affectera le produit des redevances au financement

du service universel si, malgré une gestion conforme aux règles de l’économie de

marché, La poste apporte la preuve que les dépenses ne sont pas couvertes

intégralement, et exprime ses besoins financiers en matière.

3. Le financement du service universel

Se fondant sur la loi 24/96 relative aux postes et télécommunications, il est

prévu de financer le service universel:

Recettes du secteur réservé (monopole) ;

Recettes du secteur non réservé (contribution de la poste) ;

Ouverture de nouveaux champs d’activité (par ex. service de la

logistique) ;

Economies et restructurations à la Poste ;

Perception des redevances.


La mise en œuvre du plan de financement implique un certain nombre de

mesures au niveau de la loi. Pour déterminer les coûts, il convient de préciser la

définition du service universel de la Poste marocaine, étant donné que la perception

de redevances auprès des fournisseurs privés de services postaux faisant l’objet

d’une concession n’est autorisée que si la Poste ne parvient plus à couvrir les coûts

du service universel malgré une gestion conforme aux règles de l’économie de

marché. Pour que les coûts du service universel soient indiqués et que l’interdiction

des subventions croisées soit respectée, il importe de renforcer la transparence en

précisant les principes d’établissement des comptes que les opérateurs privés

devront appliquer doit notamment tenir une comptabilité analytique distincte pour

chacune des catégories de ses services. En appliquant la méthode des coûts du

service universel et de respecter l’interdiction des subventions croisées (les recettes

des services réservés ne peuvent être utilisées pour réduire le coût privé a cet effet,

la présentation des comptes doit clairement indiquer les dépenses et les produits des

différents domaines d’activité se rapportant au financement du service public de la

poste, et cela pour alléger les changes de BAM. Ces Principes comptables sont

d’autant plus importants pour évaluer le processus de la libération du courrier

monopole des lettres, si le financement universel est toujours garanti.

Compte tenu de l’importance économique et politique du système de

financement et des exigences en matière de transparence, l’autorité de régulation

est tenue de vérifier chaque année les coûts du service universel, le respect des

normes comptables.

Le service universel est financé par les recettes des secteurs réservé et non

réservé. Désormais, les redevances perçues auprès des opérateurs privés de services

postaux représentent désormais une nouvelle source de revenus. L’ordonnance doit


par conséquent fixer les exigences minimales du système afin que les coûts du

service universel puissent être transparents et présentés correctement par les

opérateurs, le produit des redevances de concession doit être utilisé pour financer

les services universels.

3.1. Modalités de financement du service universel

La question du financement de ce service est alors posée. Schématiquement,

deux solutions sont envisageables: la première consiste à laisser l'opérateur

principal le financer tant qu'il reste dominant; la seconde consiste à évaluer le

surcoût généré par les contraintes de service universel et à les faire financer par

l'Etat ou par l'ensemble des acteurs du secteur selon un principe similaire à celui

des charges d'accès aux services postaux.

Malgré que Barid Al-Maghrib assure le financement du service universel,

contribue à l’aménagement du territoire national, il paie chaque année en vertu des

lois des finances la taxe du monopole postal à l’Etat, comme c’es indiqué à titre

indicatif dans le tableau suivant22:

2002 : 20.000.000.00 dh

2003 : 20.000.000.00 dh

2004 : 20.000.000.00 dh

2005 : 30.000.000.00 dh

Les taxes de monopole imposées à Barid Al-Maghrib constituent un handicap

à l’effort de développement de Barid Al Barid Al-Maghrib, compte tenu des

charges financières lourdes que supporte cet opérateur.

22 - Source: Lois de finances 2002 ; 2003 ; 2004 ; 2005


Il semble que, dans un avenir assez proche, l’organisation actuelle du secteur

qui assure la viabilité économique de l’opérateur en charge du service universel ne

puisse plus se maintenir. Il existe plusieurs solutions permettant de garantir la

pérennité du service universel dans un environnement concurrentiel, toutefois

aucune d’entre elles n’est vraiment satisfaisante.

Les modalités de financements peuvent être regroupées autour de 6 grandes

catégories.

La première consiste à autoriser les subventions croisées en réservant

par exemple des activités rentables au monopole.

Cette solution, peut constituer une solution de moindre mal puisqu’elle

organise des transferts au sein de l’entreprise et évite la mise en place de systèmes

plus complexes tels que ceux décrits par la suite. Dans cette même logique, certains

ont proposé d’assurer les besoins de financement par une taxation de la publicité

adressée qui resterait dans le domaine réservé, cette activité ayant une faible

élasticité et n’ayant pas d’enjeu particulier en termes d’impératifs sociaux.

Toutefois, ces mécanismes de subventions croisées doivent être sévèrement

contrôlés pour éviter que ces transferts soient sans proportion avec ce qui est

strictement justifié pour financer le service universel. Ils présentent également le

principal défaut, en masquant le coût du service universel, de ne pas inciter

l’opérateur à réduire ses coûts. Par ailleurs, cette solution ne semble pas tenable sur

le long terme: plus la concurrence sera forte dans le secteur – et elle le sera – plus

les pertes d’économie d’échelle et d’envergure risquent d’être importantes et plus le

besoin de subventions croisées pour financer les obligations de service universel

sera grand. Un tel mécanisme de financement se heurtera donc inévitablement à

une limite incontournable, les prix des services qui resteront sous monopole ne


pouvant croître indéfiniment. D’une part, leur prix doit rester abordable en liaison

avec la notion de service universel, et, d’autre part, ces hausses pourraient

provoquer des incitations au contournement du monopole. Enfin, les nouvelles

contraintes.

Une seconde solution consiste à payer directement le prestataire du

service universel, pour le service universel, via la fiscalité générale

(par un régime fiscal dérogatoire sur la TVA par exemple). Cette

solution qui aurait le mérite d’assurer le financement du service en

évitant des distorsions dans le champ concurrentiel se heurte toutefois

aux aléas des contraintes budgétaires de l’Etat et ne paraît donc pas

être, de ce fait, instrument idéal et pérenne pour prendre en charge

l’ensemble du coût du service universel. Au mieux, cet instrument

peut être envisagé comme un financement complémentaire.

Une troisième solution consiste à mettre aux enchères le service

universel et à retenir le prestataire demandant le moins de subventions.

En fait, dans les procédures imaginées, on n’envisage pas une mise

aux enchères de l’ensemble du service universel, mais uniquement du

niveau local. Une solution pour assurer la continuité du service

universel peut consister, par exemple, à laisser à l’opérateur historique

la possibilité de délaisser certaines zones sous la condition qu’il puisse

prouver que leur desserte représente un coût net. Si c’est le cas, le

régulateur, ou les autorités publiques procèdent à un appel d’offre, les

subventions nécessaires étant alors financées soient par un fonds de

compensation, soit par le budget de l’Etat, soit par les collectivités

locales elles mêmes. Même s’il est complexe, le système à mettre en


œuvre présente des avantages indéniables: entre le monopole qui

masque les surcoûts imputables aux obligations du service universel et

le fonds de compensation qui est censé les révéler, la mise au enchères

apparaît effectivement comme une solution de financement décuisant

seule susceptible de déboucher sur une estimation de son coût, une

telle procédure confie le service à l’opérateur le plus efficace, elle

évite certaines distorsions de concurrence qui surviennent avec les

autres procédures ainsi que les pratiques d’écrémage. Par ailleurs, les

capitaux nécessaires pour assurer ce service étant relativement peu

importants, il est possible d’envisager des périodes de concessions

assez courtes. Ceci autorise un renouvellement fréquent des appels

d’offres et rend ainsi le système particulièrement incitatif en terme de

réduction des coûts. Toutefois, cela ne peut fonctionner que si les

candidats potentiels sont suffisamment nombreux pour éviter les

collusions inévitables. Par ailleurs, et c’est l’in des arguments les plus

souvent avancé par les experts du secteur à l’encontre de cette

solution, le découpage des réseaux de distribution pose un problème

de cohérence d’ensemble du réseau et de qualité de service.

Une quatrième solution pourrait être envisageable si la libéralisation

optait pour une séparation vertical du secteur, isolant totalement la

distribution du reste de l’activité postale. Elle ne paraît pas devoir être

envisagée dans l’immédiat, même si ce système présente l’intérêt

évident de rendre transparents les coûts du réseau. Dans ce cas, leur

financement passe par les charges d’accès.


Par ailleurs, et tenant compte de la complexité des procédés à envisager en

matière de financement du service universel et de tarification, il y a lieu de poser

les questions suivantes:

• Comment s’assurer du développement du réseau ?

• Que deviennent les systèmes de péréquation tarifaire ?

Toutefois, cette problématique de tarification du réseau de distribution se

trouve déjà à l’œuvre sur le courrier international, les frais terminaux correspondant

fondamentalement à une rémunération que les postes se versent pour assurer la

distribution de ce courrier. Les questions de régulation posées par les frais

terminaux entrent tout à fait dans ce cadre et donnent une idée de ce qui ce

produirait si un tel mécanisme de financement était généralisé à l’ensemble

constitué de petits réseaux locaux.

Une cinquième solution peut consister à faire porter l’effort des obligations

de services publics, non par l’opérateur, mais par les autorités publiques qui

définissent ces obligations. Concrètement cela revient à verser directement

une aide financière aux individus ou aux collectivités que l’on souhaite aider

et qui n’ont pas les moyens de payer les services qui leur sont rendus à leur

coût réel. Ces méthodes ont l’avantage de cibler clairement ceux qui sont

destinataires de cette aide et résout l’épineuse question de l’arbitrage entre

l’équipe et l’efficacité. Toutefois cette méthode ne peut fonctionner que si

l’on est justement en mesure d’identifier précisément les ayants droits ce qui

fait réellement difficulté dans le secteur postal, excepté pour la presse. Cette

méthode ne peut donc pas être généralisée pour financer l’ensemble du

service universel, et ne peut être qu’utilisée pour telle obligation.


La sixième solution, est celle qui a été mise en œuvre dans le secteur des

télécommunications. Celle-là prévoit la possibilité de mettre en place un

fonds de compensation pour financer les obligations du service universel du

téléphone fixe (ménages ou service de base) sur un marché des

télécommunication libéralisé. Cette solution, qui présente d’indéniables

avantages notamment parce qu’elle assure une réelle transparence du

financement et qu’elle n’empêche pas l’entrée efficace sur le secteur, pose

par contre de très nombreux problèmes pratiques et complexifie grandement

la tâche des instances de régulation. on peut souligner qu’un tel fonds

suppose déjà de définir l’assiette de la taxe et les opérateurs qui sont

susceptibles de la payer:

• Quels critères seront retenus (faut-il par exemple demander aux

opérateurs de l’express d’y participer) ?

• Si ce mécanisme suppose d’abord de pouvoir évaluer le coût du

service universel, comment ce dernier sera-t-il traité ?

• Faut-il, par exemple, le définir globalement comportement des

opérateurs qui participent au fonds (instauration de licences ou

d’autorisations), mais aussi de réguler le (ou les) prestataire(s) du

service universel notamment pour l’inciter à réduire ses coûts ?

Ces questions devront être traitées très précisément pour éviter la

multiplication des contentieux qui porteront tout aussi bien sur le niveau de la taxe

que sur l’efficacité de celui qui assure le service universel. La tâche du régulateur

ne sera pas impossible, mais elle restera lourde et complexe.


Le mode de financement du service universel, sauf à considérer que la

question de son financement ne se pose pas, reste encore à déterminer même si la

solution d’un fond de compensation reste une voie à ne pas écarter.

Il faut avoir en effet conscience que le mécanisme actuel reposant sur

l’existence de service réservé (monopole) dont la taille ira en s’amenuisant avec

le temps ne résistera vraisemblablement pas à l’ouverture du secteur à la

concurrence.

3.2. Coûts du service universel

Conformément aux explications relatives au financement du service

universel, les opérateurs sont tenus de tenir une comptabilité analytique selon les

principes généralement admis dans le but de garantir notamment une détermination

correcte des coûts du service universel.

Ce qui importe dans ce contexte c’est d’assurer une régulation souple avec

des normes minimales. La Poste doit par exemple être tenue d’appliquer la méthode

des coûts complets axée sur les produits et les activités et permettant d’identifier les

coûts du service universel et ceux du réseau postal. La répartition des coûts par

produit ainsi que la présentation de comptes distincts pour les services réservés, les

services non réservés font partie intégrante des principes comptables fondés sur des

critères objectifs et appliqués de manière uniforme. La poste est tenue de répartir

les coûts communs sur la base d’une analyse directe de l’origine des coûts. Si ce

n’est pas possible, il conviendra de définir des clés de répartition fondées sur des

critères objectifs (par exemple parts proportionnelles). En cas de besoin, l’autorité

de régulation devra, définir de manière définitive des critères techniques

supplémentaires pour le calcul des coûts du service universel. Barid Al-Maghrib

s’est attelé ces derniers temps au développement et à l’instauration de sa


comptabilité analytique en tant qu’instrument de gestion ce qui va servir de support

indépassable à la détermination des coûts du service universel et les subventions

qu’il y aura droit.

3.3. Financement spécial et sûreté

Le produit des redevances doit être affecté au financement des services non

réservés fournis par la poste. Un financement spécial doit donc être conçu à cette

fin, l’administration sera assurée par l’autorité de régulation, les comptes annuels

étant révisés par le contrôle financier de l’Etat. Tant les frais d’administration que

ceux de révision sont à la charge du financement spécial. L’autorité de régulation

peut exiger des opérateurs assujettis au paiement de la redevance qu’ils fournissent

des sûretés appropriées.

L’autorité de régulation est autorisée à prévoir un système de contrôle

externe pour vérifier l’exactitude des données fournies par les concessionnaires. Il

s’agit notamment du chiffre d’affaires soumis à la fiscalité et provenant des

services qui font l’objet d’une concession. L’autorité de régulation peut charger des

spécialistes externes de procéder aux révisions correspondantes.

3.4. L’adaptation du réseau dans les territoires les plus défavorisés

Il est nécessaire de mettre en place d'un soutien particulier pour les zones très

fragiles pour lesquelles les critères d'accessibilité nationaux seront insuffisants:

campagnes en voie de désertification ou quartiers urbains en dérive…

a) Une action qui doit être portée par l'État


Par ses dimensions d'aménagement du territoire et de solidarité urbaine,

également par le choix politique qu'elle implique pour la détermination des zones à

aider prioritairement, cette politique de discrimination positive doit être portée par

l'Etat.

Dans un contexte désormais totalement concurrentiel, la charge financière du

volet strictement « aménagement du territoire » de la présence postale ne peut

continuer à être supportée par La Poste, sauf -répétons-le, tant cela est important- à

se résigner à la cantonner à un rôle marginal sur le marché postal de demain: la

poste ne peut pas continuer à assumer cette lourde charge financière sans

contrepartie surtout qu’elle est essoufflée par l’impôt…,l’administration des impôts

doit être consciente de cette situation, cela doit être expliqué .Il faut intégrer le coût

des missions territoriales dans l'assiette des charges du service universel et des

taxes de monopole que paie la Poste pour se rendre compte que Barid Al-Maghrib

est surchargé d’obligations financières . De ce fait, les obligations d'aménagement

du territoire, qui auront à être imposées à La Poste par l'Etat, ne pourront pas être

équilibrées soit par des droits exclusifs (services réservés), soit par des versements

du fonds de compensation, alimenté par l'ensemble des opérateurs postaux du

service universel (la suppression de la taxe du monopole prévue annuellement dans

les lois de finances doit être supprimée.

C'est pourquoi, il est proposé que l'Etat mobilise en faveur des territoires les

plus fragiles une masse financière, sous la forme d'un fonds de solidarité territoriale

tel que l’Initiative Nationale de Développement Humains (INDH) ou autre forme,

destiné à maintenir la présence postale là où l'aménagement du territoire l'exige,

sans pour autant altérer la compétitivité des services postaux. La Poste serait, donc,

financièrement déchargée de la mission d'animation territoriale pour que la


collectivité déciderait de maintenir. Il apparaît donc politiquement nécessaire, pour

l'aménagement du territoire, que l’Etat mobilise un fonds de solidarité territoriale

pour que la présence postale est suffisamment vitale et structurante pour aller au-

delà des critères d'accessibilité nationaux.

Ce soutien particulier à la présence postale pourrait s'appliquer, par exemple,

dans les zones rurales, ou dans des zones n'entrant pas dans cette catégorie mais

connaissant une perte très substantielle de population ou d'activité.

b) Rôle des collectivités locales

Dans ce contexte d’accessibilité au service public, la loi postale devrait ouvrir

parallèlement la liberté, pour les élus locaux qui le souhaitent, de fixer, sur les

territoires où ils ont autorité, des normes plus ambitieuses pour inciter la présence

postale surtout dans le monde rural.

La liberté à ouvrir par le droit doit permettre d'envisager toutes sortes de

déclinaisons locales pour la mise en œuvre de ce principe. Echelon régional,

provincial, communal: toutes les solutions doivent pouvoir être mises en œuvre en

fonction des réalités locales, du niveau pertinent de péréquation territoriale et

compte tenu des caractéristiques des zones concernées.

On estime en effet qu'aucun mode d'organisation ne doit, a priori, être écarté:

au-delà des obligations de couverture découlant du service universel postal (normes

d'accessibilité) et de l'action spécifique pour les quartiers urbains sensibles et les

zones rurales en déclin, la question de la présence postale devra être posée

localement, sur le terrain, de façon pragmatique. Soit dans les volets territoriaux;

soit dans le cadre des Régions à développer ; soit dans le cadre d'une structuration

autour de l'échelon provincial; ou encore au niveau national.


Toutes les déclinaisons territoriales doivent être possibles. Dans certains cas,

le point de contact sera l'échelon pertinent, permettant une péréquation entre les

différents territoires qui sont souvent dans des situations très contrastées. Dans

d'autre échelon de la proximité, sera à même de porter une réflexion sur la

cartographie de la présence postale dans les provinces. Parfois ou la commune ou la

Région sera la mieux à même de mener à bien cette discussion.

c) Une responsabilité à assumer par les collectivités locales

Lorsque les collectivités locales voudront aller au-delà des critères de

présence postale définis au titre de l'accessibilité au service universel, de

l'aménagement du territoire et de la politique de la ville, alors -en toute logique- il

conviendrait qu'elles se dotent des moyens d'en supporter les conséquences

financières.

Il va sans dire que dans ce contexte, elles devront avoir sur les modalités

d'organisation de cette présence postale supplémentaire, en accord et en négociation

avec La Poste. En particulier, il semble naturel de permettre que d'éventuels

guichets postaux devront être supportés financièrement par les collectivités locales

puissent être utilisés pour la prestation d'autres services publics locaux, par

exemple. La gamme de prestations offertes dans ces points de contact devra

également être adaptée. Une négociation globale entre l’association d'élus et La

Poste doit pouvoir s'engager pour fixer les grandes orientations de ces partenariats à

décliner localement. Cet objectif serait d'autant plus atteignable que l'on saurait

également mobiliser en sa faveur les forces économiques présentes dans les zones

défavorisées.


Barid Al-Maghrib n’a pas encore entamé la sensibilisation des élus sur les

problématiques postales. Ce type de démarche à adopter repose sur le dialogue.

Ce travail d'information, d'écoute, d'échanges sur le terrain doit être lancé.

Ce dialogue proposé doit porter sans doute rapidement des fruits tant il est

vrai qu'une évolution du réseau ne peut se faire qu’au profit de Barid Al-

Maghrib et des élus (gagnant /gagnant).

Mais il faut aller plus loin et trouver les moyens d'une généralisation de ce

type de contacts, de leur institutionnalisation. Parallèlement ces structures

pourraient être encore confortées par une mobilisation accrue de l’association

d'élus, des services de Barid Al-Maghrib et des services provinciaux et

régionaux de l'Etat.

D'autres mesures restent à prendre, comme la multiplication des lieux

d'échange, aux niveaux provincial, régional et national, entre Barid Al-Maghrib

et les élus: les élus se sentent parfois pris en otages par La Poste qui exerce, à

leur sens, ce qu'ils ressentent comme un « chantage à la fermeture » de

certaines agences postales pour des raisons justifiées.

La Poste se sent, quant à elle, prisonnière de charges d'aménagement du

territoire non compensées et aux contours mal définis, puisque ne reposant sur

aucun texte, aucune obligation légale, et ne répondant à aucun critère précis de

service universel.


Ce dialogue de présence postale territoriale pourraient être chargées de la

définition, avec la Poste qui y siège, de la nouvelle cartographie de la présence

postale, conformément aux responsabilités précédemment définies:

• A la Poste de proposer les implantations nécessaires pour assurer

l'accessibilité au service universel définie ci-dessus ;

• A l'Etat d'assurer la présence renforcée du type « politique de la ville » et

« aménagement du territoire » ;

• Aux élus de mobiliser les financements pour aller, le cas échéant, au-delà de

ces critères s'ils le souhaitent.

L'idée serait d'établir un véritable schéma d'offre de services postaux sur un

territoire pertinent, notamment la province et la Région. L’espace territorial

apparaît quant à lui comme celui de la proximité, tout en permettant, par sa taille,

une certaine mutualisation et une certaine péréquation pour capitaliser,

sauvegarder, étendre le réseau et inventer de nouvelles formes de présence postale

sur tout le territoire national.

C'est en innovant qu'on pourra sortir de l'équation impossible: offrir plus de

services, plus proches, à meilleur coût .Aujourd'hui encore, il faut innover pour

surmonter la difficulté.

Section 5

Dispositions de renforcement de la régulation du marché postal

Afin de garantir un service universel de qualité, la poste est désormais tenue

d’exploiter un réseau de poste couvrant l’ensemble du territoire. La Poste est seule


compétente pour définir le réseau postal. Désormais, le projet de loi doit obliger la

Poste à gérer un réseau couvrant l’ensemble du pays et à assurer que les groupes de

la population à une distance raisonnable. La restriction du réseau doit prendre en

compte les besoins des différentes régions.

La Poste doit donc s’en tenir aux régions territoriales actuelles, qui répondent

aux critères requis.

Par ailleurs, le transfert ou la fermeture d’une agence de poste doivent être

clairement formulées. La Poste est tenue de consulter les autorités des communes

concernées et tente de parvenir à un accord avec celles-ci. Au cas où aucun accord

n’est trouvé, le dossier est soumis à une commission indépendante instituée à cette

fin. La commission communique une recommandation avant que la Poste ne statue

définitivement. A cela vient s’ajouter un système complet d’assurance qualité

comprenant des objectifs de qualité, un contrôle indépendant de l’accès aux

prestations et de la satisfaction de la clientèle, ainsi qu’un système de controlling

exigeant notamment la présentation annuelle de données relatives à l’amélioration

prévue du réseau et sa régulation sur la base des fonctions suivantes:

• Garantir un service universel de qualité dans tout le pays à es deux

prix abordables ;

• Garantir une concurrence loyale, notamment par le biais du régime de

la concession ;

• Observer et surveiller le marché.

• Faire participer les opérateurs privés au financement de

développement de service universel.

• Alléger les charges financières de BAM.


La régulation doit être dotée d’une structure étoffée et de compétences en

matière de surveillance du marché. En plus des tâches régulatrices proprement dites

telles que le contrôle indépendant de la qualité, elle sera responsable, pour le

compte de l’Etat de l’accomplissement des tâches de souverainetés définies dans la

loi sur la poste, la loi sur l’organisation de Barid Al-Maghrib.

A ce titre, elle est notamment chargée de mettre en application le système de

concessions et de contrôler le respect des conditions de travail usuelles dans la

branche suivantes:

• Contrôle des prix:

Dans le cadre de ce mécanisme de tarification, l’autorité de régulation fixe le

prix des offres de services. Cette formule est généralement appliquée aux services

postaux réservés, exploités en exclusivité par l’opérateur public.

• Système de libre fixation des prix sous contrôle:

Ce système s’applique aux services ouverts à la concurrence, les prix étant

toutefois soumis au contrôle de l’autorité de régulation, avec intervention de l’Etat

sur le marché postal dans les cas de pratiques abusives ou déloyales. Un tel

mécanisme de tarification peut être utilisé pour tous les services du service postal

universel non réservés, ouverts à la concurrence, et concerne donc les services

assurés par l’opérateur postal est amené à l’intervenir, il peut décider d’imposer des

mesures de contrôle des prix pour les services en question.

• Système de libre fixation des prix:

Il s’adresse à tous les services autres que ceux relevant du service postal

universel. Les prix sont alors fixés par le libre jeu du marché.


Ces mécanisme et formules de tarification des services postaux constituent la

base de régulation des opérateurs, en fonction des types de services assurés, par le

régulateur. Les dispositions de la réglementation instituée imposeront aux

opérateurs de services postaux une obligation de communication d’information et

prescriront des procédures à cet effet, en précisent la fréquence, les destinataires et

la forme des comptes redus à soumettre.

Il ne faut pas assimiler la tarification des services relevant du service postal

universel et du secteur des services réservés à une pratique de protection des prix

du secteur des services réservés.

Avec la classe de service et le poids des envois, la protection des prix

constitue l’un des trois principaux éléments de délimitation du secteur des services

réservés. Elle prévoit un prix planché obligatoire pour les services des opérateurs

privés, le plus souvent exprimé sous la forme d’un multiplicateur du tarif appliqué

à une tranche de poids donnée pour tel ou tel service réservé. Dans les cas

nécessitant une intervention du régulateur pour la fixation des prix des services

réservés ou relevant du service postal universel, ceux-ci doivent être proportionnels

aux coûts des services en question, qui, à leur tour, doivent refléter la stricte

application de critères économique rationnels aux modes d’exploitation

correspondants, garantissant ainsi la mise en place de processus d’une performance

et d’une productivité optimales, sans déroger aux obligations de services postal

universel dictées par la législation et la réglementation postale nationale.

Au regard de l’environnement postal actuel et futur, pour des raisons tant

politiques que sociales, il deviendra de plus en plus difficile de continuer à

défendre des pratiques tarifaires irréalistes pour la prestation du service postal

universel. Il incombe au gouvernement et à l’autorité de régulation d’établir des


systèmes de fixation des prix économiquement viables et de veiller ainsi à ce que

les obligations d’établir des systèmes de fixation des prix économiquement viables.

Le régulateur doit s’assurer que le secteur des services réservés à l’opérateur

chargé du service postal universel est effectivement protégé, en s’appuyant sur des

instruments juridiques prévoyant un mécanisme de financement des services et sur

des mesures de sanction à l’encontre des opérateurs privées en cas de fraude et de

dédommagement de Barid Al-Maghrib.

Par ailleurs, l’organisme de régulation devra bien administrer le système de

concession de licences aux opérateurs postaux proposant des services postaux non

réservé, ce qui l’amènera à prendre des mesures sévères, en application des

dispositions de la loi correspondante prévues à cet effet, à l’encontre de tout

opérateurs de services contrevenant aux règlements d’exploitation établis.

Il lui faudra assurer un contrôle et suivi de la prestation du service postal

universel, en concentrant son attention sur les trois principaux critères que sont les

prix, la qualité et l’accessibilité.

Au nombre des responsabilités de l’organisme de régulation, il conviendra

également de faire figurer le contrôle de la conformité à la réglementation

spécifiant les conditions de prestation des services relevant du service postal

universel, en termes de moyens d’accès et de normes de qualité.

En s’appuyant sur le plan de développement du service postal universel

établi, le régulateur devra travailler de concert avec l’opérateur postal public à la

fixation de cibles annuelles d’amélioration de la qualité de service, en termes de

délais d’exécution et de fiabilité.

Dans cette optique, le gouvernement et l’opérateur du service postal universel

auront tout intérêt à conclure une convention formelle reprenant les conditions de


prestation des services énoncées dans les textes de loi et règlements régissant

l’exploitation du service postal universel. Cet accord apportera des garanties aux

deux parties:

D’une part, le gouvernement peut avoir la certitude que les exigences

minimales de prestation du service postal universel par l’opérateur

postal sont clairement et précisément définies et peuvent donc être

mises en application.

D’autre part, il donne à l’opérateur du service postal universel

l’assurance que les règles du jeu instituées ne seront pas modifiées à

mi-parcours par des décisions d’ordre politique et lui garantit ainsi une

stabilité financière.

S’agissant des moyens d’accès au service postal universel, le régulateur devra

s’assurer qu’ils répondent aux exigences spécifiées en vérifiant que les modes

d’accès au réseau postal dont disposent les clients correspondent bien aux cibles et

aux spécifications fixées à l’opérateur postal public.

Par le passé, la notion d’accès au service postal universel renvoyait

spécifiquement à l’implantation d’un bureau de poste dans chaque localité, ignorant

en cela l’existence des boites aux lettres, points de collecte du courrier, boites

postales et autres aménagements semblables. Or la mondialisation de l’économie,

les nouvelles avancées technologiques et la nécessité d’exploiter au mieux les

ressources disponibles ont fait évoluer e concept, beaucoup d’administrations

postales utilisent aujourd’hui divers moyens pour assurer l’accès du public au

service postal universel.


L’organisme de régulation devra donc réaliser une étude des besoins en

matière de service postal universel tout en tenant compte des exigences suivantes:

1. Assurer un Contrôle indépendant affin de sauvegarder la concurrence

Le contrôle des opérateurs du service postaux par un organe indépendant est

une obligation pour mesurer la qualité du service universel prestations et accès à

ces dernières ; et la satisfaction de la clientèle constitue un élément-clé de

l’assurance qualité du service universel. Les résultats de ce contrôle doivent être

rendu publics et publiés. L’autorité de régulation a également la possibilité de

demander une adaptation et faire des recommandations correctrices. De cette

manière, on s’assure que le plan de contrôle porte sur les objectifs de qualité. Les

contrôles indépendants de la qualité effectués doivent être poursuivis, c’est-à-dire

renouvelés et adoptés chaque année. En ce qui concerne la qualité de l’accès aux

prestations et au réseau postal, l’organe indépendant de régulation évalue la

satisfaction de la clientèle à ce propos.

Compte tenu de l’importance économique et politique de la clarté des

comptes, un organe de révision externe qualifié et indépendant est tenu de vérifier

chaque année les informations de la Poste relatives aux coûts du service universel,

l’autorité de régulation est tenue d’informer la primature du résultat de l’examen de

conformité en conséquence.

La mise en place d’une autorité de régulation indépendante efficace implique:

Une définition précise de ses compétences et pouvoirs, d’autant plus

qu’une fois constituée, elle est indépendante de l’Etat.

Son autonomie vis-à-vis des différents opérateurs dont le département de

tutelle doit être assurée.


L’allocation de ressources financières de fonctionnement suffisantes et la

liberté de recruter dans le secteur public ou privé des conseillers de haut

niveau.

La mise à dispositions de toute nature, et notamment techniques,

économiques et/ou financières, régulièrement ou ponctuellement à sa

demande, tant par les opérateurs postaux que par les autorités

gouvernementales ou administratives.

Un fonctionnement transparent, notamment par la publication de ses

décisions, individuelles ou réglementaires.

Pour que l’autorité de régulation assure ses missions dans des bonnes

conditions, elle devra disposer de pouvoir de décision réglementaire, de pouvoirs

de sanction et de contrôle.

Les décisions de cette entité devront être rendues publiques et seront

susceptibles de recours devant les juridictions compétentes.

2. Séparer les fonctions de régulateur et d’opérateur

En vue de ne pas fausser la concurrence dans le secteur non réservé, il

convient de séparer l’organe de réglementation de l’opérateur, ce dernier ne devant

pas être à la fois " juge et partie".

Entendue largement, la séparation et l’indépendance des fonctions de

régulation et d’exploitation impliquent l’autonomie de l’opérateur historique quant

à son pouvoir d’organisation générale de ses services par rapport à l’autorité de

réglementation ;

L’existence d’une structure indépendante (détermination de la nature des

pouvoirs du régulateur – investigation, sanction) ;


L’instauration de la transparence (mécanisme permettant un contrôle

indépendant et la publication des comptes).

3. Déterminer les conditions d’exercices des activités ouvertes à la concurrence

Le fait de poser des exigences ou conditions à l’attribution d’une licence

permettant la fourniture de services postaux ouverts à la concurrence pour les

opérateurs alternatifs ne doit pas être assimilé à des obligations de service

universel.

Pour les opérateurs privés postulant à l’autorisation doivent s’engager à

respecter les obligations arrêtées par l’autorité gouvernementale compétente et qui

concernent:

Les conditions de confidentialité et de neutralité du service au regard des

messages transmis.

La nature, les caractéristiques et la zone de couverture du service ;

Les conditions de continuité et de qualité du service ;

les qualifications professionnelles et techniques ainsi que les garanties

financières du demandeur de l’autorisation ;

les normes et spécifications du service ;

les conditions d’exploitations du service notamment le principe de

l’égalité de traitement des usagers ainsi que les règles de respect d’une

concurrence loyale entre tous les opérateurs ;

la contribution de l’exploitant à la recherche, à la formation et à la

normalisation en matière de poste ;

les redevances exigées ;

la durée, la condition de cessation de renouvellement de l’autorisation.


Si le fait d’imposer de tels principes n’est pas en soi incompatible avec une

ouverture à la concurrence de certaines prestations postales, il conviendrait,

toutefois, de séparer les conditions d’exploitation du service des conditions

d’obtention de ladite autorisation.

A cet égard, il conviendra de prévoir un contrôle du respect desdites

obligations, effectué par un organisme indépendant de l’opérateur en charge du

service universel, des recours pour les opérateurs alternatifs et, le cas échéant, des

sanctions adaptées.

Les conditions d’obtention de l’autorisation doivent être revues dans la

mesure où elles peuvent créer les conditions d’une distorsion de concurrence.

L’autorisation n’est délivrée que lorsque le service répond, d’une part, à un

besoin d’intérêt général, et d’autre part, est compatible avec le bon

accomplissement par Barid Al-Maghrib des missions de service universel qui lui

sont confiées avec les contraintes tarifaires et de desserte géographique qui en

résultent ; et cela bien entendu pour ne pas pénaliser cet opérateur historique (Barid

Al-Maghrib) offreur du service universel à des coûts élevés.

Le fait de subordonner l’octroi de l’autorisation de fournir des services

postaux non couverts par le monopole à l’existence de ce besoin, si une activité

devient lucrative, BAM la prendra en charge et le " besoin " identité disparaîtra, et

surtout les services ouverts à la concurrence sont pris en charge par des entreprises

commerciales dans une optique exclusivement commerciale et il leur revient

d’apprécier s’il existe un marché ou non et dés lors de pouvoir fournir des services

non réservés sur la base de leur propre analyse de la situation.

Une activité ouverte à la concurrence commerciale, si son exercice peut être

assorti d’obligations spécifiques en termes de qualité, de contrôle ou autre, n’en


devient pas pour autant une activité conditionnée par un besoin d’intérêt général,

sinon le système mis en place s’apparence plutôt à une délégation de service public.

La condition de compatibilité avec la mission de Barid Al-Maghrib est

nécessaire pour octroyer une licence et faire la concurrence sur le segment

d’activité postale. Cependant, cette condition doit être mise en relation avec le

respect par les opérateurs alternatifs des droits exclusifs (service réservé) dont

bénéficie l’opérateur chargé du service universel. En d’autres termes, cette

obligation s’apparente à un mécanisme de surveillance du respect par les opérateurs

alternatifs du monopole dont bénéficie l’opérateur chargé du service universel.

Cette précision n’apporte aucun élément supplémentaire dés lors que, d’une part,

est tracée de manière claire et précise la frontière entre services réservés et service

ouverts à la concurrence et, d’autre part, dans la mesure où il existe un mécanisme

de contrôle et de sanction, indépendant de l’opérateur en charge du service

universel.

4. Assurer la séparation comptable des activités du service universel et des

activités concurrentielles

Etant donné l’expansion accrue prévisible des prestataires du service

universel dans des domaines d’activités concurrentiels, et eu égard à la restriction

du domaine réservé, il est important de maintenir une séparation stricte des comptes

entre services réservés et services non réservés et de faire apparaître clairement les

surcoûts relatifs à la prestation du service universel.

Or, l’opérateur historique ne dispose, à l’heure actuelle, ni d’une

comptabilité analytique complètement étoffée (en phase préliminaire d’élaboration)

ni d’une séparation comptable entre les services réservés et les services non


réservés: coûts directement affectés au service et coûts communs aux deux

services. Sur ce dernier point, il est proposé l’ordonnance suivante:

• Chaque fois que cela est possible, les coûts communs sont répartis sur la base

d’une analyse directe de l’origine des coûts eux-mêmes.

• Lorsqu’une analyse directe n’est pas possible, les catégories des coûts

communs sont affectées sur la base d’un rapport indirect à une autre

catégorie de coûts pour lesquels une affectation ou imputation directe est

possible, le rapport indirect est fondé sur des structures de coût comparables.

• Lorsqu’il n’y a pas moyen de procéder à une imputation directe ou indirecte,

la catégorie de coûts est imputée sur la base d’un facteur de répartition

général calculé en établissant le rapport entre, d’une part, toute les dépenses

directement ou indirectement affectées ou imputées à chacun des services

réservées et, d’autre part, toutes les dépenses directement ou indirectement

affectées ou imputées aux autres services.

Au surplus, et dans la mesure où le service universel ne recouperait pas

entièrement le service réservé, les comptes relatifs aux services non réservés

doivent établir une distinction entre les services qui font partie du service universel

et ceux qui n’en font pas partie.

Cet objectif implique également que les comptes de l’opérateur en charge du

service universel soient vérifiés par un organisme indépendant et publiés.

5. Système de fixation des prix

La qualité et les prix abordables du service postal universel sont fondés sur

l’existence d’un système de fixation des prix des différents types de service.

Compte tenu de sa nature se service public. Le service postal universel nécessite un


contrôle de l’autorité de régulation sur les mécanismes de fixation des prix

correspondants.

La question de la participation du régulateur postal au processus de

tarification du service aux fonctions de l’autorité de régulation. Dans la présente

section, il s’agit simplement des considérer le type de système de tarification à

établir en application des dispositions des règlements postaux.

L’intervention de l’autorité nationale de régulation dans l’établissement des

prix des services réservés assurés par l’opérateur du service postal universel est

aussi cruciale que décisive. Aussi est-il nécessaire d’instaurer un système

d’approbation de ces prix par le régulateur postal, selon le principe de la restriction

des droits que suppose la mise en place de toute forme de monopole.

Par ailleurs, le gouvernement peut également intervenir, par l’intermédiaire

de l’autorité de régulation, dans la fixation de plafonds tarifaires pour les services

universels non réservés fournis par l’opérateur postal public.

Il est donc recommandé d’adopter un système de tarification des services

postaux présentant la configuration suivante:

Prix des services réservés: un système de contrôle des prix, le

régulateur étant chargé de s’assurer que les prix sont effectivement

abordables, de veiller à la mise en œuvre de mesures de compression

des coûts et d’exiger une meilleure efficacité et productivité de Prix

des services universels non réservés: libre fixation des prix sous

contrôle, le régulateur étant en droit d’intervenir sur la marché et de

fixer des prix planchers et plafonds.


La formule de la libre fixation des prix sous contrôle ne doit pas être

confondue avec le système de protection des prix du secteur des

services réservés.

Ce système de la tarification s’applique aux services constitutifs du service

postal universel n’étant pas compris dans le secteur des services réservés. Le

régulateur peut décider d’imposer des contrôles de prix pour n’importe lequel de

ces services susceptibles d’en faire l’objet, dès lorsque les conditions sur le marché

postal le justifient.

En aucun cas ces prix ne pourront être fixés à un niveau inférieur à la valeur

destinée à assurer la protection du secteur des services réservés.

Le Prix de tous les autres services postaux peuvent être établis par le libre jeu

du marché, pour autant qu’il ne soit pas porté atteinte aux dispositions régissant le

secteur des services réservés. De ce fait, leurs prix doivent être fixés à un niveau de

départ équivalent ou supérieur au prix planché, dont le but est de préserver le

secteur des services réservés

Le degré d’intervention de l’autorité de régulation postale en matière de

fixation et de contrôle des prix des services postaux peut être schématisé de la

façon suivante:


6. Régime des concessions

La présente proposition permet de régler les modalités du régime de la

concession et de l’instaurer en même temps que l’ouverture prévisible du marché

du courrier. La concession constitue un moyen de contrôle essentiel de la

libéralisation progressive du marché.

Services réservés

Contrôle total des prix par le gouvernement, Prix soumis à

l’approbation de l’autorité de régulation nationale

Services universels non réservés

Libre fixation des prix sous contrôle pour les

services ouverts à la concurrence. Exigence de

surveillance et de communication. Possibilité de

mise en place d’un contrôle des prix

Ensemble des autres services

Libre fixation des prix. Exigence de communication. Possibilité

de mise en place d’un contrôle des prix.

DEGRE D’INTERVENTION

DE L’AUTORITE DE REGULATION

DANS LA FIXATION DES PRIX DE

SERVICES POSTAUX


La définition des conditions autorisant la perception des redevances est

proposée sur le chiffre d’affaires soumis à la TVA des fournisseurs privés des

services postaux non réservés.

L’autorité de régulation postale décidera de percevoir de telles redevances

pour financer le service universel, si, malgré une gestion conforme aux règles de

l’économie du marché, Barid Al-Maghrib doit apporter la preuve que les

dépenses ne sont pas couvertes intégralement.

Le transport régulier et à titre professionnel d’envois postaux non réservés

comprenant le dépôt, la collecte, le tri, le transport et la distribution est désormais

soumis au régime de la concession. L’activité est soumise à concession lorsque le

transport englobe de manière cumulative tous les éléments de la chaîne de valeur

ajoutée, c’est-à-dire le dépôt, la collecte, le tri, le transport et la distribution. Cette

condition peut toutefois aussi être remplie lorsqu’une entreprise gère tout le

processus de la chaîne de valeur ajoutée, mais fait appel à des tiers (franchisé, sous-

traitant, filiale) pour certaines activités (par ex. le transport). Il ne faut pas dans ce

cas opter pour une approche purement juridique, mais économique ; c’est

l’entreprise responsable de la coordination et de la gestion de l’ensemble de la

chaîne de valeur ajoutée qui est soumise à concession. Il conviendra de développer

une pratique fondée sur ces principes. Le régime de la concession s’applique

exclusivement aux services postaux non réservés et non pas aux services libres.

Concrètement, sont à soumettre à la concession les services non réservés à savoir le

transport des envois de la poste aux lettres à destination de l’étranger et le transport

envois adressés jusqu’à un seuil raisonnable moins de un kg du régime national.


Aussi il y a lieu de préciser qu’il n’est pas soumis à concession tout opérateur

qui achemine des journaux en abonnement et des écrits périodiques ainsi que

d’autres services libres.

En tant que services libres, les services de messagerie ne sont pas soumis à

concession mais à un régime spéciale d’autorisations d’exercice délivrés par

l’autorité de régulation moyennant des clauses contractuelles déterminant les

droits et les obligations des deux parties contractantes dont le payement des

redevances fixes et variables à ladite autorité conformément à l’article 8, 4ème

paragraphe de l’arrêté du Ministre des Télécommunications n°373-98 du 2Mars

1998 relatif aux conditions d’autorisation d’exercice du service du courrier

accéléré international .Ce service se distingue des autres services postaux dans la

mesure où le client en retire une plus-value: d’une part, le transport doit être si

possible rapide comme pour les envois en courrier accéléré ; d’autre part, le

coursier peut intervenir à tout moment et exécuter les instructions de

l’expéditeur. Cependant le transport de journaux et de périodiques en

abonnement pourrait en principe être soumis au régime de la concession.

6.1. Conditions d’octroi de la concession

Quiconque veut obtenir une concession doit remplir certaines conditions et

déposer dans le délai imparti auprès de l’autorité de régulation une demande

correspondante à l’intention de l’autorité concédante qui est rattachée

administrativement à la primature. Lors d’un examen initial, l’autorité de régulation

évalue sommairement la mise en place des moyens logistiques, les capacités

professionnelles et la capacité de rendement du requérant. Le respect des clauses de

la concession et des conditions de travail usuelles n’est pas seulement contrôlé au


moment de l’octroi ou du renouvellement de la concession mais il fait l’objet d’un

examen annuel pendant toute la durée de la concession mais il fait l’objet d’un

examen annuel pendant toute la durée de la concession. Les concessionnaires sont

soumis à un devoir d’information sous la forme d’une déclaration. Si nécessaire,

l’autorité de régulation peut exiger des renseignements supplémentaires et consulter

les dossiers par l’intermédiaire de son département de l’inspection.

6.1.1. Conditions de délivrance des licences (services postaux concédés)

Toute personne, physique ou morale, remplit les conditions, a le droit

d’obtenir une concession .La concession est un contrat purement administratif

assortie de charges prédéfinie par l’autorité de régulation. Elle est octroyée pour

une durée limitée avec tacite reconduction. Le délai a été fixé dans la perspective

du contrôle de la libéralisation progressive du marché. A l’occasion du

renouvellement de la concession, on vérifie si les conditions définies sont toujours

remplies, suite aux rapports de l’inspection relevant de l’autorité de régulation.

• Compétence en matière d’octroi des licences d’exploitation

L’autorité concédante est compétente pour l’octroi, le renouvellement, la

révocation, le retrait, le transfert de la concession et l’annulation en cas du non

respect des normes préétablies. L’autorité de régulation instruit les procédures

relatives aux concessions et instaure le régime de concessions en la matière.

• Conditions d’obtention d’une licence

L’obtention d’une licence d’exploitation de services postaux sur le territoire

national devra être précisément énoncées dans la réglementation correspondante.

Elle devra être conçue de sorte à fournir les garanties nécessaires de protection du

service postal universel et des droits de la clientèle des services postaux à savoir:


une preuve de leur santé économique ;

une preuve de leur capacité de s’acquitter de leurs obligations ;

un niveau de qualification adéquat et une expérience concrète de

l’exploitation du service postal ;

une attestation de leur engagement à ne pas empiéter sur leur secteur

des services réservés à l’opérateur du service postal universel ;

la présentation de garanties d’exécution et de réserve concernant les

réclamations et indemnisations.

Ces conditions devront être examinées de plus près en fonction des

spécificités du système juridique en vigueur.

Une licence spéciale doit être dûment régulée et subordonnée à la

soumission, par les demandeurs concernés, d’une preuve de leur conformité aux

exigences applicables à l’exploitation de services postaux ainsi qu’à l’ensemble des

conditions prescrites par la loi postale et par toutes autres dispositions visant à

protéger l’intérêt public.

Les demandeurs doivent également s’engager à répondre aux exigences

Suivantes:

• Obligations impératives du service public en application de la

législation postale ;

• Obligations volontaires de service postal universel, selon les

dispositions énoncées dans les offres de services à la clientèle ;

• Obligation de ne pas porter atteinte aux droits spéciaux ou exclusifs

ou au secteur de services réservés à l’opérateur du service postal

universel dans le cadre de l’exploitation des services envisagés.


Les parties souhaitant exploiter de quelconques services entrant dans le

cadre du service postal universel mais n’étant pas réservés au seul opérateur postal

public doivent en faire la demande auprès de l’autorité de régulation postale en

joignant l’ensemble des documents requis à l’appui. Dans le cadre de cette

demande, elles doivent s’engager, par écrit, à remplir l’ensemble des conditions

stipulées par la législation postale en vigueur.

La délivrance de licences aux opérateurs des services postaux est tout

particulièrement importante au titre de la nécessité de surveiller les modalités de

prestation des services appliquées par les opérateurs postaux privés, en vue d’une

AUTORITE DE REGULATION

NATIONAL

LICENCES D’EXPLOITATION DE

SERVICES POSTAUX

LICENCES PARTICULIERES

POUR LA PRESTATION DE

SERVICES POSTAUX

RELEVANT DU SERVICE DU

SERVICE POSTAL UNIVERSEL

HORS SECTEUR DES SECTEUR

DES SERVICES RESERVES

LICENCE GENERALE POUR

LA PRESTATION DE

SERVICES POSTAUX

N’ENTRANT PAS DANS LE

CADRE DU SERVICE POSTAL

UNIVERSEL


restructuration effective du secteur et du bon fonctionnement de règles du jeu

clairement établies.

Comme il en a été question plus haut dans ce chapitre, le dû respect d’un

certain nombre de règles fondamentales quant aux droits des citoyens en général et

des consommateurs en particulier doit être contrôlé par le régulateur postal pour

prévenir les pratiques abusives ou l’exploitation de la clientèle des services

postaux.

L’Union Postale Universelle (UPU) s’est intéressée à la question de la

délivrance des licences en menant des études consacrées à ce thème. Celles-ci a

permis d’obtenir des informations extrêmement intéressantes sur les pratiques en

place dans ce domaine à travers le monde.

Dans l’ensemble, on peut dégager les grandes conclusions suivantes:

• L’instauration d’un système national de délivrance de licences est

directement liée à l’existence d’une autorité de régulation ou d’une

volonté concrète de gestion et de régulation du marché.

• Lorsqu’un tel système existe, la réglementation correspondante fait partie

intégrante du cadre réglementaire dans lequel s’inscrit le secteur postal.

• Les procédures administratives en place pour l’enregistrement des

opérateurs de service sont aussi nombreuses que variées.

• Dans ce nombreux pays, c’est l’organisme de régulation qui est investi du

pouvoir de services sont aussi nombreuses que variées.

• Dans de nombreux pays, c’est les obligations des différents opérateurs de

services sont relativement semblables.


Il est recommandé d’adopter un système de délivrance de licences modulable

en fonction des types de services fournis par les opérateurs postaux, prévoyant une

licence générale du gouvernement pour les services postaux hors service postal

universel et une licence spéciale du gouvernement pour les services universels non

réservés.

Ce dispositif nécessitera à son tour d’établir un registre de recensement des

entreprises de services postaux, géré par l’autorité de régulation.

Ce registre sera accessible au public et soumis aux dispositions de la

réglementation en vigueur. Il devra renfermer des données pertinentes sur les

détenteurs de licences générales ou spéciales concédées par le gouvernement et sur

les éventuels changements survenus par la suite. L’exploitation des services

postaux correspondants devra, sans la moindre exception, être subordonnée à

l’inscription des opérateurs de services concernés dans le registre prévu à cet effet,

pour autant qu’ils remplissent les conditions d’obtention d’une licence.

6.1.2. Champ d’application

Il convient d’exiger une licence générale pour l’exploitation de tous les

services postaux ne relevant pas des obligations de service postal universel de

l’Etat.

La délivrance de ces licences générales doit être dûment régulée, les

demandeurs étant tenus de satisfaire à certaines exigences de base ainsi qu’à

d’autres conditions imposées par la réglementation en vigueur pour pouvoir

exploiter des services postaux.

Les principales exigences relatives à l’exploitation des services postaux

portent sur le respect du principe d’inviolabilité du courrier de la poste aux lettres


et de l’obligation respect du principe d’inviolabilité du courrier de la poste aux

lettres et de l’obligation de non divulgation, sur la sécurité du réseau postal en

vertu de la législation postale et des règlements applicables au transport de

matières de dangereuses, sur la prévention de drogue, des actes de terrorisme et

d’autres fléaux semblables et sur la conformité à la politique de protection de

l’environnement.

Les exigences de non divulgation impliquent une obligation de protection de

la confidentialité des communications privées, de toutes les données transmises ou

stockées ainsi que des droits de la personne à l’égard des clients.

Les parties intéressées par l’exploitation de services postaux ne relevant pas

du service postal universel doivent faire part de leur intention à l’autorité de

régulation, s’engager expressément à observer les dispositions de la loi postale et

fournir toutes les informations requises pour permettre une délimitation précise de

l’étendue des offres de services envisagées.

Toutes les données pertinentes sur les détenteurs d’une licence générale

doivent être consignées dans le registre de recensement général des entreprises de

services postaux.

Les prestataires de services potentiels ne sont pas autorisés à démarrer leurs

activités tant que la licence correspondante n’a pas officiellement été délivrée et

dûment enregistrée dans le registre susmentionné, dans le respect des délais

prescrits par les règlements postaux.

L’existence d’une licence générale d’exploitation est attestée par un certificat

de licence et l’enregistrement d’une inscription correspondante dans le registre de

recensement des prestataires de services.


6.1.3. Les obligations de rendre compte

Les concessionnaires sont tenus de fournir chaque année les mêmes

informations. Ce moyen permet de contrôler le respect des conditions d’octroi de la

concession et d’évaluer l’ouverture progressive du marché. Il convient notamment

de citer la déclaration relative au respect du droit applicable, des charges de la

concession et des conditions de travail usuelles dans la branche. Le respect des

conditions de travail usuelles de la branche sera évalué sur la base d’une analyse

globale composée de plusieurs éléments. L’autorité de régulation peut exiger de

plus amples informations si l’exercice de son mandat l’exige.

Pour permettre de régulation d’assurer le mandat qui lui a été confié, les

opérateurs doivent lui présenter chaque année sous une forme donnée un certain

nombre d’informations. Ces informations sont notamment utiles pour la

surveillance et permettent de suivre constamment l’évolution des questions

fondamentale qui devront également être évaluées. Au besoin, l’autorité de

régulation peut exiger des informations dépassant le cadre de la liste mentionnée et

nécessaire à l’exercice de son mandat. Un tel besoin peut se manifester notamment

au moment d’examiner si les conditions de la perception des redevances sont

remplies. Pour simplifier la procédure, ces informations sont intégrées au rapport

de gestion annuel que la Poste élabore chaque année. Cette obligation faite aux

opérateurs de fournir à l’autorité de régulation, régulièrement et dans les délais, des

informations sur le développement du service universel et de l’accès à ce dernier

doit permettre de garantir que les développements déterminants dans ce domaine

sont scrupuleusement planifiés et peuvent être évalués à temps quant à leurs

répercussions éventuelles.


7. Les redevances

La perception des redevances est dévalue à l’autorité de régulation, les

redevances sont fixées en fonction du chiffre d’affaires soumis à la taxe sur la

valeur ajoutée, provenant des services qui font l’objet d’une concession. La

redevance est toujours calculée sur la base du chiffre d’affaires de l’année civile

précédente. L’autorité de régulation peut fixer le montant de la redevance sur la

base d’une appréciation objective. Pour ce faire, il doit veiller à ce que le montant

de la redevance ne rende pas impossible une fourniture professionnelle des

prestations soumises à concession, Le concessionnaire prévoit donc une tarification

échelonnée en fonction du chiffre d’affaires. L’autorité de régulation procède au

calcul. Si un concessionnaire ne déclare pas le chiffre d’affaires dans les délais, le

montant de la redevance sera fixé par l’autorité de régulation sur la base d’une

appréciation objective, après avis de l’Inspection Générale.

8. Politique de dédouanement

Il est indispensable que les droits spéciaux ou exclusifs octroyés à l’opérateur

du service postal universel couvrent le droit à un dédouanement prioritaire pour

tout envoi entrant dans le cadre de ses obligations de services universel.

Une telle prérogative ne vise pas à avantager l’opérateur de service en tant

que tel, mais s’inscrit plutôt à l’appui de la notion de service public et d’intérêt

général et, au faveur des entreprises et particuliers ayant recours à ses services.

Ainsi, les envois postaux relevant du service postal universel assuré par

l’opérateur postal public peuvent être dédouanés en priorité par rapport à d’autres

types d’envois. Qu’un tel privilège soit énoncé ou non dans les règlements

douaniers, il est important que ce droit spécial, exclusif, dont bénéficie le seul


opérateur postal désigné par le gouvernement pour la prestation du service postal

universel soit expressément reconnu dans la loi postale.

A cet égard, en tant que représentant de l’Etat pour les affaires postales,

l’organisme de régulation devra assumer le rôle de chef de file dans les démarches

de coopération avec les autorités douanières visant à permettre l’accélération de

leurs formalités pour les envois postaux entrant dans le cadre du service postal

universel et à veiller au dû respect de la réglementation régissant l’exploitation du

secteur des services réservés.

Section 6

L’évaluation du sondage d’opinion

La réalisation de ce travail de recherche repose aussi sur un travail de terrain

basé sur le sondage d’opinion des parties concernées de la régulation postale

notamment ; Barid Al-Maghrib et l’Agence Nationale de Réglementation des

Télécommunications (ANRT) qui sont les principaux clients de cette recherche.

1. Evaluation de l’enquête de terrain (sondage d’opinion)

Etant donné que Barid Al-Maghrib est l’opérateur postal détenteur du

monopole et offreur du service universel, il va de soit qu’il est le principal

concernée par la régulation proposée, c’est pourquoi il est considéré le premier

client principal de cette recherche.

De même, du fait que l’Agence Nationale de Réglementation des

Télécommunications (ANRT) est une autorité de régulation, crée au même titre par

la loi 24/96 que Barid Al-Maghrib, et ayant accumulée de grande expérience en


matière de régulation, elle est la mieux placée pour assurer cette régulation, c’est

pourquoi elle est ainsi considérée un client principal de cette recherche à coté de

Barid Al-Maghrib.

Etape 1: Les avis de quelques responsables de Barid Al-Maghrib

En vue de donner à ce sondage d’opinion le maximum de crédibilité et de

consistance, il a été jugé opportun de sélectionner la population cible concerné de

ce travail de recherche, les responsables de Barid Al-Maghrib disposant d’une

adresse de messagerie électronique.

Le nombre total des responsables ayant répondu au questionnaire s’élève à

65.

La ventilation des réponses par question se présente comme suit:

a) Au sujet de la situation actuelle du monopole postal, 52 réponses sur

65 la considèrent comme faiblesse (au niveau interne) et menace (au niveau

externe), alors que 13 autres sont indécides ; ce qui témoigne de l’importance

du changement qui doit affecter ce domaine d’activité stratégique.

b) La tendance la plus saillante (87%) est pour la diminution du seuil

de poids du monopole actuellement en vigueur (01 kilogramme ), et cela en

raison du souci de l’assurance du service universel et en même temps de

l’incitation au développement de l’industrie de messagerie.

c) La quasi-totalité des réponses sont pour la régulation du domaine du

monopole postal par une autorité indépendante.

d) 70% des interviewés considèrent que le financement du service

public doit être partagé entre Barid Al-Maghrib et les opérateurs privés de

courrier et messagerie et collectivités locales.


Etape 2: « L’Avis » de l’Agence Nationale de Réglementation des

Télécommunication (ANRT)

L’avis d’un Directeur de la Concurrence et de Suivi du Marché (ANRT)

considère que la situation actuelle du monopole postal n’est pas une force et que le

monopole postal doit être supprimé à l’instar de ce qui se fait actuellement dans

d’autres pays .Et conclut que la régulation de ce domaine doit s’effectuer par une

autorité indépendante et que le financement du service universel doit être assuré par

les contributions financières de l’ensemble des opérateurs du courrier et de la

messagerie autorisés.

Etape 3: Evaluation d’ensemble du sondage d’opinion

La troisième étape consiste en une évaluation générale des propos des

interviewés. L’objectif de cette reformulation est de pouvoir rapprocher les

différentes affirmations pour pouvoir faire une conclusion consistante d’ensemble.

Ces idées ont été catégorisées comme suit:

Les points forts: le monopole est un moyen d’assurance du service

universel. Les opportunités: Adaptation aux changements de

l’environnement du marché du courrier et de la messagerie.

Les contraintes: Le monopole postal sous sa forme actuelle est un frein

au développement de l’industrie postale.

Les propositions:

• La régulation du domaine du monopole postal en particulier et

du marché postal en général est devenue une exigence du

management stratégique du secteur du courrier et messagerie.


Cette prérogative de régulation doit être confiée à une autorité

indépendante.

• Tous les opérateurs privés doivent contribuer au financement du

service public

• Barid Al-Maghrib est la seule institution en mesure de continuer

à offrir le service universel à condition d’alléger ses charges

financières destinées au financement de ce service et de

supprimer la taxe de monopole qu’elle supporte chaque année

(loi des finance).

• La régulation globale de ce marché passe par la restructuration

de l’opérateur historique et la contribution de tous les opérateurs

au financement du service universel.

Conclusion du chapitre

La stratégie de régulation ne peut réussir qu’à condition de lui réunir les

conditions support de son instauration et de sa mise en application.


Chapitre 3

Les améliorations de régulation proposées

Sur le plan opérationnel, la régulation d’ensemble est assurée en principe par

une autorité indépendante et éventuellement par les pouvoirs publics concernés.

Section 1

Les fonctions de la régulation

1. Les éléments fondamentaux du système de régulation

On peut s'interroger sur la forme optimale que devraient prendre l’instance de

régulation. Le régulateur est un de médiateur dans les domaines concernés par la

régulation. Elle devrait s’effectuer à plusieurs niveau (marché, associations,

particuliers…). À ce niveau, plusieurs questions se posent:

quel statut leur donner (élu, juge, haut fonctionnaire) ?

quels modes de désignation et de rattachement (gouvernement,

parlement, magistrature…) ?

quels pouvoirs leur donner vis-à-vis de l'État, des services publics et

des entreprises concurrentes (d'investigation, d'agrément…) ?

Les fonctions de régulation sont organisées dans un système qui peut paraître

un peu lourd et présenter le risque de créer une nouvelle technostructure. Mais il


aurait l'avantage de concilier l'autonomie, l'efficacité et la démocratisation de la

fonction régulation23.

2. Le système de régulation postale proposée

Au sens organique, la Poste n'est plus une administration centrale mais un

établissement public à caractère commercial et industriel (EPIC) doté de la

personnalité morale et de l’autonomie financière. Pourtant, la régulation de ses

service dont celui du courrier par le Ministère des Affaires Générales et

économiques garde encore l'empreinte de son long passé d'administration, les

avantages dont elle bénéficie étant, encore aujourd'hui, grossièrement

contrebalancés par des sujétions de service public, surtout au temps du monopole

postal.

A l'heure où Barid Al-Maghrib va affronter pleinement la concurrence, il

importe de clarifier les règles du jeu concurrentiel et de rapprocher les conditions

d'exploitation de celles de ses compétiteurs. La régulation est devenue une urgence

juridique, économique et organisationnelle:

Un impératif juridique

Le cadre réglementaire actuel correspond à une situation où la mission de

service universel postal est confiée à un opérateur unique -La Poste- en situation de

monopole sur le cœur du marché (le courrier).

23 - Claude Klein pour Réseaux Services Publics (RSP)

Document réalisé en 1999 pour cadrer les réflexions et débats sur la régulation des services publics en France.


Etant donné que le cadre réglementaire ne connaîtrait que La Poste. Les

prestataires concurrents sont ignorés, soit parce qu'il a été jugé que leur activité ne

nécessitait pas d'intervention particulière pour le public (cas du colis ou du

transport de presse, messagerie des sociétés privées non soumises aux régimes des

autorisations), soit parce qu'elle est inconnue pour justifier des contraintes

particulières.

Le cadre de régulation proposée actuel n'envisage pas d'autre cas de figure

que celui où les services réservés offrent une rente de monopole qui permet de

financer le service universel et que toutes les sociétés qui s’activent dans la

messagerie locale ou internationale contribuent valablement au financement de ce

service. Enfin, l'Etat cumule les fonctions de propriétaire, de tuteur et de régulateur,

le traitement des plaintes des usagers de La Poste n’est pas confié à une autorité

indépendante, mais ils sont prises en charges par l’opérateur lui-même. Et pour

délimiter les responsabilités et tracer les domaines de compétence entre les

différents principaux acteurs de la régulation (opérateur public, régulateur et Etat),

la révision du cadre réglementaire s’impose avec acuité et revêt d’un impératif

juridique.

Une nécessité économique

Si la clarification des règles du jeu de la concurrence dans le secteur postal

s'impose juridiquement, elle est aussi économiquement: l'apparition d'une

concurrence sur une part plus importante des services postaux (courrier de moins

d’un kilogramme), ce qui appelle une régulation sectorielle pour stabiliser le cadre

juridique des opérateurs concurrents et assurer le bon fonctionnement du marché.

La perspective de libéralisation, exige également de penser l'avenir du service

universel, après extinction des services réservés.


Barid Al-Maghrib ne peut plus être considérée comme un budget annexe de

l'Etat, dont l'équilibre doit être visé, mais comme une entreprise qui doit assurer son

développement par ses bénéfices. Les règles qui encadrent son fonctionnement

doivent, à cette fin, être normalisées.

Pour que Barid Al-Maghrib puisse jouer le jeu du marché à armes égales

avec ses concurrents, il convient d'expliciter les missions d'intérêt général assumées

(service universel abordable et de qualité, péréquation tarifaire, transport et

distribution de la presse, contribution à l'aménagement du territoire) et de prévoir

leur financement, soit par subvention de l'Etat, soit par le biais d'un fonds de

service universel, auquel contribueront les opérateurs du secteur postal. Ce n'est

qu'à ce prix que Barid Al-Maghrib peut affronter la concurrence et viser la

performance sans handicaps.

Un jeu à armes égales passe aussi par la possibilité offerte à Barid Al-

Maghrib de développer les activités concurrencées avec toute la réactivité

nécessaire et par la nécessité de ne pas la charger de missions de service universel

plus lourdes que ses concurrents. A l’avenir, tant la qualité des prestations du

service universel que l’accès à ces dernières et la satisfaction de la clientèle seront

soumis à un contrôle indépendant de la qualité représente un instrument essentiel

de la politique postale du pays, dont l’objectif prioritaire est garantir un service

universel de qualité sur l’ensemble de territoire. Par conséquent, les fournisseurs

privés de services postaux faisant l’objet d’une concession, doivent communiquer


leurs normes de qualité et faire contrôler chaque année le respect de ces dernières

par une autorité indépendante24.

Une nécessité organisationnelle

La régulation dépend beaucoup du schéma organisationnel qui se mettra en

place dans les prochaines années. Toutefois, certaines constantes apparaissent et

des missions particulières devront être assurées.

Si le prestataire du service universel se trouve dans l’incapacité de

l’autofinancer, le financement devra être assuré par différents mécanismes qui ont

leurs avantages et leurs inconvénients (mise aux enchères du service dans les zones

non rentables, fonds de compensation, ou attribution de droit exclusifs). Or, ces

mécanismes sont susceptibles d’engendrer de nombreux contentieux qu’il convient

de prévenir.

Aussi, la délivrance de licences ou d’autorisations pour assurer le service non

réservé (concurrentiel) devrait obéir à un contrôle a priori sur la forme de

déclaration ou d’autorisation préalable pour s’assurer que les prestataires sont

satisfaits aux conditions minimales de solvabilité et de compétences requises pour

assurer un tel service.

Le contrôle de la qualité de service du prestataire en charge du service

universel est une mission obligatoire pour l’autorité de régulation.

Aussi, il est nécessaire de garantir le libre accès effectif des nouveaux

entrants sur les marchés qui seront progressivement ouverts à la concurrence: Il

s’agit non seulement d’assurer l’entrée sur les marchés libéralisés, non réservés,

24 - Union Postale Universelle (UPU) Régulation ; module V page 29


c'est-à-dire de veiller à ce que le périmètre des services réservés soit limité au seul

besoin de financement des activités déficitaires du service universel et à ce que les

prix pratiqués dégagent un taux de marge raisonnable afin d’éviter toute pratique de

prix prédateur – mais également de réguler les activités connexe au traitement du

courrier, en faisant en sorte que la tarification exigée par l’opérateur postal soit

transparente et non discriminatoire, de manière à ne pas décourager l’émergence de

nouvelles professions, comme par exemple dans le domaine de la préparation du

courrier des entreprises.

Le gouvernement accorde la période à la mise sur pied de programmes de

modernisation du secteur public, appelant d’importants investissements en vue de

contribuer à la création de richesse et de promouvoir toutes les formes de progrès

économique, social et culturel sur le plan national. Les programmes de

développement destinés au secteur postal doivent être conçus et planifiés de sorte

qu’ils s’inscrivent dans la droite ligne des plans de développement des secteurs

infrastructurels du pays.

L’autorité de régulation doit travailler de concert avec le gouvernement, pour

l’aider à tenir ses engagements sur le plan socioéconomique, mais aussi avec le

public d’entreprises et particuliers, qui doit être assuré de l’existence de toutes les

garanties requises pour son accès permanent au service postal universel. L’autorité

qui en est chargée, a pour mission:

• De protéger les intérêts des consommateurs et de répondre aux besoins de

la clientèle.

• De protéger le droit du public à un service de qualité.


• De veiller à ce que des mesures soient prises pour la modernisation des

services, l’amélioration de leur qualité, l’incitation à l’investissement et le

développement économique:

a) Rôle de la régulation en matière d’investissement et de développement

La régulation joue un rôle de premier plan dans l’incitation de

l’investissement et le développement en conséquence, à l’appui de la réalisation des

objectifs du gouvernement qui peut être schématisé comme suit:

Le gouvernement, en exerçant sont autorité de régulation, s’acquitte de son

devoir de protection des droits de toutes les franges de la population nationale et

honore ses engagements en permet au public d’exercer son droit au service

universel dans des conditions raisonnables d’accessibilité, de régularité, de sécurité

et de qualité.

Mise en application Encourager les investissements en

faveur de l’opérateur postal et du

service postal universel

Aider à l’élaboration des

plans nationaux pour le

secteur postal

Promouvoir les technologies et les

investissements dans le secteur

postal, avec des règles du marché

propices à une saine concurrence

Rôle de la régulation


Plusieurs institutions sont concernées par l’ensemble des missions relatives

au marché du courrier et de la messagerie. Certains estiment que la délivrance des

licences et le contrôle de la qualité du service relèvent plutôt des compétences du

ministre en charge des postes, d’autres que les modalités de régulation de droit

commun fondées sur les interventions des autorités de la concurrence et des

tribunaux apparaissent suffisantes pour trancher les conflits entre acteurs,

sanctionner le non respect des engagements de qualité de service pris par les

prestataires de service universel à l’égard de la clientèle ou les éventuels abus de

position dominante que ces opérateurs (et particulièrement l’opérateur historique)

en charge du service universel pourraient commettre sur les segments d’activités ou

les zones géographiques dans lesquelles ils conservent de l’accès au réseau ne se

posant pas ou peu dans le secteur postal, les tâches de régulation sont-elles

suffisantes pour justifier la création d’une régulation sectorielle ? et ce d’autant

plus si l’on considère que la question du financement du service universel ne se

pose pas comme en suède où le prestataire du service universel autofinance le

service.

L’évolution rapide du secteur, la multiplication des acteurs qui surviendra

lorsque les limites du secteur réservé seront abaissées voire supprimées, les

difficultés croissantes liées au contrôle des coûts et au financement du service

universel, la multiplication des contentieux notamment sur les systèmes tarifaires

que l’entreprise dominante pourrait mettre en place pour restreindre la concurrence

conduisent à préconiser la création d’une instance de régulation spécialement

dédiée au suivi permanent de ce secteur ainsi qu’à l’organisation progressive d’un

marché plus concurrentiel qui passera sans doute, par un long processus de

transition. L’ouverture à la concurrence de ce secteur, jusqu'ici fortement structuré


autour du monopole historique, rend l’organisation actuelle de la régulation

inadaptée aux enjeux.

Le régulateur devra traiter des dossiers plus complexes que ceux existant

dans un marché complément concurrentiel, notamment si l’on maintient un système

de financement du service universel par l’octroi de droits exclusifs sur certaines

activités. Elles devront protéger le ou les opérateurs qui, en raison de contraintes en

matière de qualité de service, de péréquation tarifaire, seront exposés à des

stratégies d’écrémage du marché de la part de leurs concurrents, tout en veillant

également à ce que l’opérateur ne profite pas de sa situation pour opérer des

subventions croisées illégitimes sur des segments ouverts à la concurrence. Il

s’agira encore de s’assurer que le périmètre des services réservés est bien limité au

seul besoin de financement des activités déficitaires du service universel. Les

comportements anti-concurrentiels peuvent prendre de très nombreuses formes plus

ou moins faciles à appréhender.

Les instances en charge de la régulation de ce secteur devront, au moins dans

un premiers temps, évaluer le coût du service universel et faire en sorte que celui

ou ceux qui seront en charge de l’assurer le fassent au meilleur coût, notamment au

cas où le financement du service universel serait assuré par un fonds de

compensation.

Il parait enfin indispensable que le ou les opérateurs en charge du service

universel soient contraints à rendre sous monopole et le reste de leurs activités. Un

tel contrôle suppose la mise en œuvre et la communication aux autorités en charge

de la régulation d’une comptabilité analytique pour l’ensemble des missions de

service universel, distinguant en particulier les activités sous monopole et les

activités concurrentielles en précisant les principes d’affectation des coûts fixes et


des frais communs à plusieurs activités. Notons que la directive postale oblige les

autorités de régulation à contrôler la transparence e comptable du prestataire du

service universel. Par ailleurs, les règles de comptabilité, en raison de la dimension

internationale de la concurrence, devront être précisées et harmonisées à l’échelle

européenne. L’indépendance du régulateur constitue sur ce point un élément

déterminant de la crédibilité de la régulation notamment pour les opérateurs privés.

Une telle mission ne peut pas être assurée par l’administration en charge de la

tutelle de l’opérateur dominant.

L’instance de régulation spécialisée indépendante, si elle était créée, ne se

substitue pas pour autant aux autres instances de régulation et il importera de veiller

à bien définir pour chacune des instances, et notamment le conseil de la

concurrence les missions et les procédures réciproques d’information et de

concertation et d’unifier les voies de recours. Cette concertation paraît d’autant plus

indispensable que les opérateurs postaux se trouvent sur des marchés très

différents, allant du secteur financier au secteur des transports, en passant par le

secteur des transports, en passant par le secteur des télécommunications.

b) Place du régulateur postal dans la conduite des relations internationales

En droit international public, la représentation d’un pays au niveau des

organisations internationales relève des prérogatives de l’Etat, du fait que

légalement, Les membres des organisations intergouvernementales sont des nations

souveraines. Ces organisations exigent normalement des représentants assistant

leurs réunions qu’ils soient dûment habilités à représenter leurs gouvernements

respectifs.


Pour l’Union postale universelle, seuls les délégués participant aux congrès

de l’Union sont tenus d’être investis de pouvoirs plénipotentiaires afin de pouvoir

prendre des engagements au nom de leur pays.

Par ailleurs, le régulateur postal marocain proposé, au même titre que les

opérateurs du service postal universel, doit prendre une part active aux travaux

des organes permanents de l’Union Postale Universelle (UPU) et des différentes

équipes de projet chargées de certaines activités, périodiques ou permanentes, au

sein de l’Union. Les questions d’ordre typiquement opérationnel continuent à

être traitées par l’opérateur postal public (Barid Al-Maghrib).Toutes les

initiatives prises à ce sujet doivent normalement faire l’objet d’une concertation

avec l’opérateur postal public et le gouvernement.

c) Les sources de financement de la régulation

Pour garantir l’autonomie de l’autorité de la régulation vis-à-vis de son

environnement général, il est préconisé de trouver les moyens de financement

adéquats à cette fin. Ces moyens peuvent être des:

• Recettes provenant des honoraires des services de régulation

• Revenus d’exploitation provenant des activités de régulation

• S’il s’agit d’une entité juridique indépendante, ses revenus proviennent

des placements et participations détenues dans d’autres entreprises.

• Fonds publics.


d) Processus opérationnel de la mise en place de la structure de l’autorité de

régulation postale proposée

Pour se doter de structures efficientes répondant aux exigences d’une

régulation appropriée aux mutations du marché postal marocain, il est

nécessaire:

• D’être à l’écoute des évolutions et des mutations affectant le secteur postal

au niveau national et international.

• Evaluer les changements survenus dans le marché postal national et

international sur le plan économique, social, technologique juridique, etc.

• Prospecter et anticiper les changements futurs se rapportant au marché

postal.

• Définir des normes de qualité de façon à ce qu’elles soient acceptables par la

clientèle des services postaux.

• Procéder à des études, enquêtes de satisfaction, sondage d’opinion publique

sur les différents services postaux etc.…

e) Les attributions fondamentales des principales entités relevant de l’organisme

de régulation

La structure organisationnelle de régulation postale dépend de la politique de

régulation adoptée et définie dans le projet de texte de la loi postale en vigueur.

L’autorité en matière d’organisation de la structure de régulation postale est

détenue par le gouvernement, dans le cadre de ses fonctions régulatrices, comme le

montre le schéma ci-après :


DECOUPAGE POSSIBLE DES FONCTIONS DE

- Régulation

JURIDIQUE - Avis juridiques

- Exécutions des procédures administratives

ECONOMIQUE

Finances/comptabilité…

- Coût du service postal universel

R tt / ût d é l t

- Etudes de marché

TECHNIQUE

- Evaluations de la qualité de service

INSECPTION - Suivi contrôles

ENREGISTREMENT - Tenue à jour des registres

opérateurs postaux


La structure de régulation doit être configurée d’une manière souple,

répondant aux besoins du marché, selon les ressources disponibles et des exigences

de la bonne gouvernance:

Schéma de la structure de l’autorité de régulation postale possible:

f) Les principales taches et attributions

Département de l’Inspection:

Ce départemental occupe une place centrale dans le tissu de la régulation

postale, c’est pourquoi il doit être rattaché directement au management de l’autorité

de régulation ; pour assurer des inspections de tous les opérateurs des services

postaux en vue de s’assurer du respect de la législation et la réglementation en

vigueur comme nous l’avons indiqué en haut ; ces inspecteurs doivent être entourés

d’un régime officiel spécial pour qu’ils puissent effectuer leur activité dans des

conditions les plus optimales et sereine en vue de faire des missions de contrôle à

l’ensemble des opérateurs dans le marché postal dont les sociétés de messagerie

privés nationales ou internationales quelques soient le statut, public ou privé, et

Agence Nationale de Régulation des Télécommunications et des

Postes

Département

Inspection.

Département

économique &

Département

juridique

Département

d’enregistrement des


quelques soient les liaisons, zones servies, poids, volume ou les destination, import

ou export.

Aussi, ces vérifications permettent de prouver la matérialité d'une infraction

et d'ouvrir un courrier soumis à la présence de l'expéditeur ou du destinataire, sont

réalisées par des inspecteurs de régulation.

C’est pourquoi la création d’un corps d'inspecteurs assermentés pour assurer

le respect des droits et obligations de la régulation proposée est indépassable (à

l’instar de celui de la Poste actuellement).

Il est estimé que le contrôle du respect des obligations et des droits

d’exploitation des licences par les différents opérateurs est un enjeu suffisamment

important pour la régulation postale, pour qu'elle y consacre elle-même des moyens

humains déjà formés à cet effet.

Il est, donc, nécessaire de transférer certaines compétences du corps

d'inspecteurs assermentés au sein de Barid Al-Maghrib à l’agence de régulation,

chargés de contrôler le respect des exigences légales prévues dans la loi postale

envisagée, et d’examiner les conditions du respect -bien entendu- de la

réglementation en vigueur sur le secret des correspondances par les opérateurs

postaux.

Principales attributions :

Conduire des missions d’Inspection et d’Audit des sociétés postales

exerçant sur le marché.

Vérifier et Suivre la prestation du service universel assurée par

l’opérateur en charge de cette mission.

Prouver la matérialité des infractions à la loi postale et à la

réglementation en vigueur.


Jouer le rôle d’interface de l’ »ANRTP » devant les juridictions

compétentes, le conseil supérieur de la concurrence en matière de

régulation postale.

Conduire des missions de contrôle interne ou externe spéciales

Assurer des missions d’intérêt général

Faire des enquêtes.

Réaliser des études

Donner des avis sur les litiges et différents objets se rapportant à la

régulation

Jouer le rôle d’interface avec les différentes instances de contrôle

(audit, IGF, Cour des Comptes, autres …)

Les inspecteurs devraient pouvoir se prévaloir d’un statut officiel leur

attribuant la qualité de police judiciaire assermentée pour prouver la matérialité et

les justifications des fraudes et des infractions à la réglementation en vigueur et leur

permettant de solliciter une éventuelle assistance auprès d’autres cabinets ou

départements du gouvernement afin de mener à bien leur mission.

Département juridique

L’entité juridique pourra être chargée d’élaborer la réglementation, de

réaliser des études des textes de loi et de formuler des avis juridiques. Elle pourra

également traiter les réclamations et plaintes des clients, régler les différends entre

les opérateurs postaux et résoudre d’autres problèmes de nature juridique, mais

aussi s’occuper des cas d’infraction présumée à la législation et à la réglementation

postales. Elle aura également pour tâche essentielle d’assurer le suivi régulier des


textes de loi adoptés dans d’autres secteurs d’activité et susceptibles d’affecter les

services postaux.


Préparer les textes législatifs et réglementaires à partir des décisions

établies par l’autorité de surveillance postale: projets de loi, décrets

ministériels, règlements sectoriels et autres instruments semblables…

S’occuper des procédures administratives pour l’imposition de

sanctions aux sociétés faisant l’objet d’allégations d’infraction à la

législation et réglementation postales.

Intervenir au règlement des réclamations de nature postale soumises

par des clients ou des opérateurs postaux

Rendre des avis juridiques concernant des questions postales sur

demande des parties concernées ou ayant intérêt.

Evaluer en permanence la législation et la réglementation relatives aux

consommateurs, aux clients et aux services et susceptibles d’avoir un

impact direct ou indirect sur le secteur postal, et émettre des

recommandations à ce sujet pour y remédier.

Département économique et financier

Ce département s’occupe des aspects relatifs aux coûts du service postal

universel, aux tarifs postaux et au produit d’exploitation des services. Il est chargé,

aussi, d’assurer la planification des coûts et la gestion des recettes pour l’organisme

de régulation.



Déterminer les opérateurs prestataires de services postaux et calculer

les redevances à verser par ces opérateurs pour pouvoir exploiter leurs

services.

Gérer le fonds de compensation du service postal universel, le cas

échéant.

Faire des études et présenter des rapports sur les prix des services

réservés et du service postal universel.

Faire des études et rapports sur les coûts du service postal universel et

le système de comptabilité analytique utilisé par l’opérateur du service

postal universel.

S’occuper de toutes les questions touchant aux recettes et aux dépenses

de régulation ; estimation et mise en application des budgets.

Faire des études et rapports sur d’autres aspects économiques et

financiers en rapport avec le marché postal.

Département technique

Il est chargé des plans et programmes de développement, des évaluations de

la qualité de service et des études techniques sur l’exploitation des services

postaux. son personnel doit être constitué d’experts en affaires postales, car le bon

fonctionnement des mécanismes de régulation mis en place s’appuie sur le contenu

des études techniques qu’ils auront réalisées et les critères qu’ils auront établis, ce

qui nécessite un personnel hautement qualifié en matière de gestion et

d’exploitation postale.



S’occuper de suivi de la qualité des services postaux en général et du

service postal universel assuré par l’opérateur postal officiel en

particulier.

Faire des études sue les mutations de l’environnement interne et

externe du marché postal et des parts de marché des opérateurs

postaux.

Elaborer des programmes d’expansion d’amélioration et de

modernisation continue du réseau postal entretenu par l’opérateur du

service postal universel.

Tenir à jour, en permanence, un registre de recensement des opérateurs

postaux exerçant sur le marché, quelques soient leur nature,

nationalités, segments d’activité etc.

Département d’enregistrement des opérateurs

Cette structure a pour mission de constater sans aucun relâche toutes les

opérations effectuées par les opérateurs postaux exerçant sur le marché, surveiller

les conditions d’exportation des licences délivrées aux opérateurs et soumettre les

différentes constations aux autres départements pour prendre les mesures de gestion

ou de redressement qui s’imposent (Inspection, juridique…).


S’occuper des modalités et des procédures de délivrance des licences

d’exercice aux entreprises privées et leur délivrer les licences ad hoc.

Recenser sur un registre spécial les entreprises autorisées à exercer

dans le domaine postal.


Faire des études et rapports sur les fluctuations des situations des

sociétés autorisées et leurs implantations géographiques en nombre,

créneaux…

Département des affaires internationales

Ce département est chargé du domaine des relations internationales .Il

s’occupe de la politique étrangère.

Compte tenu de l’importance que revêt ce département et de ses attributions,

il ne faut pas confondre les attributions du régulateur en matière international avec

les attributions des autres parties, notamment l’Etat et l’opérateur chargé du service

universel.

Le régulateur postal doit établir des circuits permanents de communication

avec l’opérateur du service universel, les autres opérateurs et l’Etat en matière des

relations internationales.


Dans le domaine des relations internationales, l’organisme de régulation a

notamment pour mission de:

• Obtenir les habilitations requises en vue de la participation des

organisations postales auprès des responsables gouvernementaux

compétents.

• Décliner des stratégies et lignes d’orientation postales internationales

de portée générale.

• Vérifier que le budget du gouvernement intègre un poste couvrant les

cotisations d’adhésion aux organisations postales dont le pays est

membre et de procéder aux versements réguliers des montants


correspondants, en honorant tous les autres engagements souscrits

envers ces organisations.

• Mettre au point des stratégies d’action pour la participation de la

délégation nationale aux congrès internationaux et la signature des

actes correspondants.

• Etablir les circuits et mécanismes appropriés pour entretenir des

relations avec le ministère des affaires étrangères en vue de prendre

des contactes au niveau de différentes institutions gouvernementales

chargées de négociations internationales d’ordre économique pour

faire en sorte que l’industrie postale ne pâtisse pas de décisions prises

à d’autres niveaux de l’Etat, notamment concernant les questions

faisant intervenir l’organisation mondiale du commerce et des accords

commerciaux, dont les négociations débouchent souvent sur des

conventions à même de directement affecter les services postaux, ces

aspects peuvent être du ressort direct du personnel juridique, technique

et économique de l’organisme de régulation postale, ce qui supposera

d’assurer une bonne coordination des différents intervenants en

interne.

L’ensemble des attributions sus relatées devront être couverts par la

réglementation en place, tant à des fins de transparence que pour permettre

l’exécution en bonne et due forme des fonctions de régulation en question en

mesure d’assurer le bon fonctionnement de ce marché et de l’industrialiser.


g) Mesures à prendre pour financer la régulation

La régulation postale est un processus complexe et génère des coûts à prendre

en charge. De ce fait il est préconisé de:

• Etablir la situation prévisionnelle des revenus internes générés par

l’exercice des fonctions de régulation au niveau national.

• Imputer les coûts d’exploitation prévus dans le budget.

• Tracer les différents modes de financement possibles nécessaire à la

régulation.

3. Redéfinir les fonctions et les attributions du Département d’Etat des Postes

et Technologie de l’Information (DEPTI)

Le DEPTI relevant du Ministère des Affaires Economiques et Générales perd

d’une part son rôle de régulateur postal et, d’autre part son rôle de tutelle exercée

sur Barid Al-Maghrib, qui deviendrait une société commerciale de droit privé, il

convient donc de délimiter ses interventions dans le secteur postal, notamment aux

points ci-après:

• Définition des orientations de la politique sectorielle et du contrat de plan

entre l’Etat et la Poste.

• Préparation des textes relatifs au secteur postal après consultation du

régulateur indépendant.

• Elaboration du cahier des charges de l’opérateur public et des cahiers des

charges afférents aux licences, après avis du régulateur.


Section 2

L’érection de l’Agence Nationale de Régulation des Télécommunications ANRT

en « ANRTP »

Pour des raisons relatives à la réduction des coûts de fonctionnement du

régulateur, et compte tenu de l’expérience cumulée et de l’intérêt d’efficience et

d’efficacité souhaitées, le législateur devrait ériger l’Agence Nationale de

Régulation des Télécommunications (ANRT) en Agence qui intègre la régulation

postale, pour la transformer en (ANRTP) et lui donner à la mission de veiller à

l’ouverture et au bon fonctionnement du marché postal tout en veillant au

financement et à la sauvegarde du service universel.

La loi de régulation des activités postales devrait être crée, sur le socle de

l’ANRT, une autorité de régulation indépendante dénommée ANRTP dotée de

pouvoirs spécifiques en matière de régulation postale. L’ANRTP devrait prendre en

charge cette mission principalement à travers, la délivrance des autorisations sur les

activités qui s’ouvrent à la concurrence, le contrôle comptable et tarifaire du

prestataire du service universel, le règlement de différends entre les opérateurs, le

contrôle de la mission de service universel et notamment de ses performances en

matière de qualité de service, la possibilité de faire des recommandations.

1. Les missions et pouvoirs de « L’ANRTP »en matière postale

Le régulateur postal devrait avoir des missions précises ne permettant aucune

situation d’empiétement ou d’interférence de ses compétences avec d’autres parties

en relation avec la régulation.


1.1. Les fonctions générales de l’organisme de régulation

Après avoir étalé les principales missions des structures relevant de l’autorité

de régulation, il y a lieu de présenter les fonctions générales du régulateur et qui

peuvent être généralement présentées à titre indicatif comme suit:

• Faire des recommandations sur la politique de développement du

service postal universel à l’intention du gouvernement.

• Tracer les lignes d’orientation concernant les relations postales

internationale à mettre en place dans le cadre des échanges avec les

organisations postales internationales ainsi que les organismes et

organisations d’autres pays

• Conduire des entretiens et pourparlers commerciaux avec les

différentes parties au niveau national et international lorsque le secteur

postal est en jeu.

• Intervenir en tant qu’instance légalement habilitée à préparer et à

négocier les stratégies de développement postales au niveau national et

international

• Vérifier si Barid Al-Maghrib, opérateur du service universel remplit

son obligation de prestation de ces services, conformément aux

dispositions de la législation en vigueur et des règlements d’exécution

correspondant.

• Etablir le prix de la prestation du service postal universel par

l’opérateur postal public.


• Elaborer une politique de fixation des prix sur le marché, établir et, le

cas échéant, contrôler les prix des services réservés exploités par

l’opérateur du service postal universel.

• Veiller à ce que les opérateurs postaux privés n’empiètent pas sur le

secteur des services réservés confiés à Barid Al-Maghrib.

• Contrôler les prix des autres services postaux dans le cadre d’un

système de libre fixation des prix sous contrôle.

• Statuer sur les différends entre l’opérateur de services postaux et leurs

clients.

• Statuer sur les différends entre l’opérateur du service postal universel

(Barid Al-Maghrib) et les autres opérateurs postaux concernant le non-

respect du secteur des services réservés, l’adéquation ou inadéquation

des garanties du service à la clientèle et l’accès au réseau postal public.

• Tenir à jour et d’une manière permanente un registre de recensement

des opérateurs postaux contenant des informations pertinentes sur les

détenteurs de licence générales ou spéciales concédées par le

gouvernement et sur tous les changements les concernant (nombre de

point de contact, leur implantation géographique, moyens d’action mis

en places, système de traitement des envois, prise en charge des

réclamations des clients, leurs indemnisations, système de localisation

à distance des envois, les souscription d’assurance, échange d’envoi

avec les pays tissant des relations postales avec le Maroc, sincérité des

informations liées aux trafics.

• Délivrer des licences, générales ou spéciales, aux organismes privés

souhaitant s’activer dans le domaine des services postaux ouverts à la


concurrence et assurer un suivi rigoureux de leur conformité aux

dispositions réglementaires applicables.

• Décider sur les préjudices subis par l’opérateur du service postal

universel par suite de certains agissements de la part d’autres

opérateurs postaux.

• A l’instar des autres autorités de régulation de plusieurs pays membres

de l’Union Postal Universelle (UPU), l’autorité de régulation

marocaine proposée doit Faire des inspections et engager des

procédures en vue de l’imposition de sanctions pour cause d’infraction

à la législation et réglementation postales.

• Sanctionner les infractions à la législation et réglementation postales

en vigueur.

• Mesurer la qualité des services relevant du service postal universel

dont est chargé l’opérateur postal public (prestataire du service

universel) et les opérateurs postaux privés (domaine d’activité postale

non réservé).

• Suivre et mener les débats et les jugements rendus dans d’autres

domaines susceptibles d’avoir des répercussions d’une manière ou

d’autre sur le domaine d’activité postale.

1.2. Les principaux pouvoirs de « L’ANRTP » en matière de régulation du

marché postal

A partir de des fonctions de l’autorité de régulation sus relatées il y a lieu de

signaler que le champ de la régulation s’étend aux activités de services postaux qui

comprennent la levée, le tri, l’acheminement et la distribution des envois postaux

dans le cadre de tournées régulières. En sont donc exclues, la distribution de


publicité non adressée et le courrier express de plus d’un kg à l’intérieur, secteurs

ouverts à la concurrence, relevant du droit de la concurrence. La régulation des

activités postales vise à concilier l’existence et la viabilité du service universel

postal avec l’introduction graduelle de la concurrence sur le marché des envois de

correspondance. « L’ANRTP » prend en charge la régulation postale à travers:

La délivrance d’autorisations et la mise en œuvre des droits et obligations

qui leur seront attachés. La loi instaure un régime d’autorisations sur le

marché des envois de correspondance intérieure incluant la distribution et

sur les envois transfrontières. Ce régime crée un cadre de droits et

d’obligations pour les opérateurs intervenant sur ces marchés. Un décret

devra préciser les modalités d’application de ce système d’autorisations.

Le contrôle de la mission de service universel de La Poste et notamment

de ses performances en matière de qualité de service. « L’ANRTP » veille

au respect des objectifs de qualité du service universel, à fixer par arrêté

du ministère chargé des postes selon des modalités établies par décret.

Elle fait réaliser annuellement par un organisme indépendant une étude de

qualité de service, dont elle publie les résultats.

Le contrôle comptable et tarifaire du prestataire du service universel. Afin

de mettre en œuvre les principes de séparation et de transparence des

comptes, en particulier pour garantir les conditions de financement du

service universel, « L’ANRTP » précise les règles de comptabilisation des

coûts, établit les spécifications des systèmes de comptabilisation et veille

au respect, par le prestataire du service universel, des obligations relatives

à la comptabilité analytique fixées par décret. Elle fait vérifier

annuellement, aux frais du prestataire du service universel, par un


organisme qu'elle agrée, compétent et indépendant du prestataire du

service universel, la conformité des comptes du prestataire du service

universel aux règles qu'elle a établies. Elle veille à la publication, par les

soins de l'organisme indépendant agréé, d'une déclaration de conformité.

L’ « ANRTP » est par ailleurs consultée sur les projets de loi et de

règlements relatifs au secteur postal et associée à la préparation de la

position française dans les négociations et les groupes de travaux

européens et internationaux.

L’Autorité émet en outre un avis public sur les aspects économiques des

tarifs des prestations offertes à la presse au titre du service public du

transport et de distribution de la presse, préalablement à leur

homologation par les ministres chargés des postes et de l'économie.

Le département ministériel chargé des Postes quant à lui prépare et met en

œuvre la réglementation applicable aux services postaux ; à ce titre, il

définit les obligations du service universel.

Pour mener à bien ses missions, le régulateur postal dispose d’un pouvoir

de règlement des différends entre opérateurs postaux et de pouvoirs

d’enquête assortis d’une panoplie graduée de sanctions pouvant être

appliquées à des opérateurs qui ne respecteraient pas le cadre de

fonctionnement du marché des activités postales:

Le règlement des différends

La loi devrait prévoir deux types de litiges:

Les différends nés dans le cadre de la conclusion ou de l’exécution des

contrats dérogeant aux conditions du service universel (contrats sur les

envois en nombre passés avec des grands émetteurs, des routeurs, voire


des distributeurs concurrents qui demanderaient à La Poste de se

charger des envois dans les zones qu’ils ne desservent pas) ;

Les litiges relatifs aux conventions d’accès aux moyens indispensables

à l’exercice des activités postales, détenus par La Poste.

Dans les deux cas, « L’ANRTP » devrait s’assurer que les conditions

techniques et tarifaires offertes ne sont pas discriminatoires et se prononcera dans

un délai de « quatre mois » à titre d’exemple, comme c’est le cas dans le régime

juridique français. Un décret en déterminera les conditions d'application de ces

dispositions.

Le pouvoir de sanction

Le pouvoir de sanction de « L’ANRTP » ne peut être mis en œuvre que pour

sanctionner des manquements à des obligations relatives à l’exercice de l’activité

postale dans le champ du service universel. De ce fait, seul le prestataire de service

universel et les opérateurs autorisés peuvent être soumis à sanction de la part de

« L’ANRTP », Les autres opérateurs, comme les prestataires intervenant

exclusivement dans le domaine du colis, ou bien encore les routeurs, échappent à ce

pouvoir. Si, par exemple, ils ne respectent pas certaines des exigences essentielles

posées, ils relèvent uniquement d’une sanction par le juge.

Le pouvoir de sanction de « L’ANRTP » ne s’exerce qu’après une mise en

demeure restée infructueuse. La liste des sanctions n’est pas la même pour les

opérateurs autorisés et pour le prestataire du service universel. Les sanctions

pécuniaires sont communes à tous alors que les titulaires d’une autorisation sont, de

surcroît, passibles de sanctions administratives.

La saisine du Conseil de la concurrence


Le président de l'autorité de régulation saisit le Conseil de la concurrence des

abus de position dominante et des pratiques entravant le libre exercice de la

concurrence dont il peut avoir connaissance dans le domaine des activités postales.

Il peut également saisir pour avis le Conseil de la concurrence de toute autre

question relevant de sa compétence.

De son côté, le Conseil de la concurrence communique à l'autorité toute

saisine entrant dans le champ de compétence de celle-ci et recueille son avis sur les

pratiques dont il est saisi dans le domaine des activités postales.

1.3. Les méthodes de travail et le contrôle institutionnel

Concertation et transparence

Les méthodes utilisées pour conduire l’action de régulation déterminent, pour

une large part, son efficacité et sa pertinence. La visibilité que « L’ANRTP » doit

apporter aux acteurs du marché exige une concertation permanente et une volonté

de transparence. La concertation passe par la réunion périodique d’instances

consultatives (comités spéciales ;…).

Elle repose aussi sur l’organisation régulière d’auditions, de rencontres et de

consultations publiques notamment au travers d’appels à commentaires.

Les avis et décisions de« L’ANRTP », qui sont publics, sont publiés sur le

site Internet de. Ce site est un axe majeur de la communication de « L’ANRTP »

car toute la diffusion d’information passe par ce support (communiqués de presse,

appels à commentaires et synthèses des réponses, textes de référence, observatoires,

etc.). Dans le souci d’informer les consommateurs, des dossiers d’information et

des cartes sur l’état du dégroupage par exemple sont consultables en ligne.


« L’ANRTP » édite également une lettre d’information dont chaque numéro

comprend, outre des articles d’actualité, un dossier thématique donnant le point de

vue de« L’ANRTP » mais également d’acteurs représentatifs concernés.

Le contrôle de l’institution

Pour que la régulation soit équitable, il faut qu’elle soit assurée en toute

indépendance à l’égard des différents opérateurs présents sur le marché. En matière

de régulation, indépendance n’est cependant pas synonyme d’arbitraire; les

décisions de « L’ANRTP » sont ainsi soumises à de multiples contrôles.

Contrôle du Parlement: « L’ANRTP » remet chaque année un rapport public

d’activité au gouvernement et au Parlement. Le régulateur est entendu par les

commissions permanentes du Parlement. « L’ANRTP » entretient des relations

régulières avec le Ministre chargé des postes, le Conseil de la concurrence… ;

Contrôle du juge

Les décisions de« L’ANRTP » sont, selon les cas, susceptibles de recours

devant les juridictions compétentes (décisions de règlement de différends).

Conclusion de la troisième partie

Les modalités pratiques de la régulation constituent des éléments

indépassables dans le processus de régulation. La politique de régulation ne peut

réussir à atteindre ses objectifs que lorsqu’il repose sur les fondements techniques

et pratique nécessaires.


Conclusion générale

A l’heure du changement de l’environnement national, international et

technologique du marché postal marocain ; La régulation du domaine de monopole

postal dont le service universel est devenue une nécessité de management

stratégique pour Barid Al-Maghrib et une exigence de bonne gouvernance pour

l’industrialisation du secteur postal en général et le marché du courrier et de

messagerie en particulier.

La régulation proposée repose sur des objectifs stratégiques et pragmatiques

de changement et de croissance qui ne peuvent être que bénéfiques à l’ensemble

des opérateurs ; Barid Al-Maghrib, l’Etat, les collectivités locales et l’autorité

indépendante de régulation (approche gagnant /gagnant).

Le changement des structures et du statut de l’opérateur devrait s’inscrire

dans la logique de séparation des fonctions (25) entre les différents acteurs du

marché postal, surtout entre l’opérateur historique, l’Etat et le régulateur pour

diluer toute confusion entre l’Etat propriétaire et l’organisme de régulateur arbitre.

25 - Les comptes de la gestion de la Poste Française (1991-2002) -Cour des Comptes rapport au Président

de la République suivi des réponses des administrations intéressées –Octobre 2003-page 162


La régulation proposée doit obéir aux règles de planification stratégique en

vue de stimuler la croissance du marché, créer de nouvelles synergies et faire

profiter tous les acteurs de l’effort de développement et soutenir les grands

équilibres dictés par les intérêt stratégiques dont le maintient et l’amélioration du

service universel. Ces objectifs ne peuvent être atteints que par l’innovation au

cœur du développement du secteur du courrier et sa bonne régulation (26)-(27).

26 - UPU ; groupe de planification stratégique, Présentation d’une proposition concernant le projet de la

stratégie de Nairobi, rapport de la Belgique GPS 2007.1do c7 –page 5

27 - Barid Al-Maghrib- Direction de la Stratégie-la Poste aux lettres: constats actuels, enjeux et

perspectives de développement –page 11.


Bibliographie :

Les sources documentaires se rapportant à ce travail de recherche sont très

limitées et fragmentées sous certains divers thèmes ne se rapportant à la question de

la régulation proposée que très limitativement et cela à cause de la nouveauté de

l’approche de régulation adoptée par une poigné de pays membre de l’UPU.

Les sources de cette recherche se situent dans les documents et références

suivantes:

a) Document généraux:

• BIT: L'évolution technologique et la participation des travailleurs aux

décisions dans les postes et télécommunications, rapport II,

Commission paritaire des postes et télécommunications, deuxième

session (Genève, 1991) ;

• BIT: Rapport général, Commission paritaire des postes et

télécommunications, deuxième session (Genève, 1991) ;

• BIT: Rapport, Commission paritaire des postes et télécommunications,

deuxième session (Genève, 1991) ;

• Document de l'UPU 2005 ;

• Etude « Poste 2005 », UPU ;

• T. McGrew, « A Global Society », S. Hall, D.Held et T. McGrew,

(eds) “Modernity and its Futures”, Cambridge, Polity press, 1992;

• Rapport synthétique comparatif final, le PUNC ;- Grande Bretagne.

b) Documents de service:

• Plan stratégique de Barid Al-Maghrib, vision 2008,


• Barid Al-Maghrib- Direction de la Stratégie-la Posta aux lettres:

constats actuels, enjeux et perspectives de développement.

c) Divers rapports d’information

• Claude Klein pour Réseaux Services Publics (RSP) Document réalisé

en 1999 pour cadrer les réflexions et débats sur la régulation des

services publics en France.

• Union Postale Universelle ; doc 46-23ème congrès ; Bucarest 2004:

Envisager l’avenir du secteur postal –stratégie postale mondiale de

Bucarest 2005-2008.

• Union Postale Universelle (UPU) Guide sur la réforme et le

développement postal- module V.

• Rapport d'information n° 344 (2002-2003) sur la poste, fait au nom de

la commission française des affaires économiques, déposé le 11 juin

2003.

• Premier sommet postal, organisé par le ministère des Postes et

Télécommunications du Japon (Tokyo, 12-13 mai 1997), déclaration

jointe au document de l'UPU 2005-IV.

• Rapport D'information n° 42 - La Poste, opérateur public de service

public face à l'évolution technique et à la transformation du paysage

postal européen M .Gérard LARCHER, Sénateur.

• Commission des Affaires économiques et du Plan - Rapport

d'information n° 42 - 1997-1998.Les principales évolutions de La

Poste et du secteur postal au cours des vingt derniers mois (novembre

1997-juin 1999).


• Sénat ; annexe au procès-verbal de la séance du 6 décembre 2000

rapport n° 122-cession ordinaire de 2000-2001.

• Kumar Ranganathan et Rohini Dey, « Réorientation pour la poste:

Réforme du secteur postal », Banque mondiale / UPU.

• 23 UPU ; groupe de planification stratégique, Présentation d’une

proposition concernant le projet de la stratégie de Nairobi, rapport de

la Belgique GPS 2007.1do c7.

• Les comptes de la gestion de la Poste Française (1991-2002) -Cour des

Comptes rapport au Président de la République suivi des réponses des

administrations intéressées –Octobre 2003.

d) Ecrits périodique:

• Ali Bouabid. L’hebdomadaire la Vie Economique du vendredi 03 Août

2007.


Abréviation:

BIT: Bureau International de Travail

UPU: Union Postale Internationale

Onu: Organisation des Nations Unies

UE: Union européenne

ONPT: Office National des Postes et Télécommunications

BAM: Barid Al-Maghrib

AGCS: Accord Général sur le Commerce et le Service

OMC: Organisation mondiale de Commerce

KPN: Koninklijke PTT Nederland.

ND: Non Disponible

NA : Non Autorisé


Annexes 1. Modèle de questionnaire de sondage d’opinion

ELACHHAB Mohamed, Inspecteur Divisionnaire –Direction de l’Audit, Inspection et Risques –BARID Al-Maghrib –Rabat

Chers collègues:

Pour me permettre de présenter mon mémoire de recherche intitulé « Les

contraintes environnementales du monopole postal marocain: éléments d’une

régulation » pour l’obtention du diplôme du cycle supérieur de gestion de l’ISCAE, dans

les conditions requises, selon la démarche scientifique tracée par cette Ecole, qui exige

l’existence d’un ou plusieurs clients de la recherche (Barid Al-Maghrib et l’Agence

Nationale de Réglementation des Télécommunications -ANRT - pour mon cas) ; j’ai

l’honneur de solliciter votre concours quant à la finalisation de ce travail:

Merci de remplir notre sondage d'opinion. Si vous avez des questions ou que

vous aimeriez avoir plus d'informations, n'hésitez pas à nous contacter au

073942302, ou sur email:[email protected]

[email protected]

Les réponses peuvent être envoyées par voie postale,à M.EL ACHHAB

Mohamed,lIspecteur Divisionnaire–Direction Audit Inspection et Risques –Complexe

de Barid Al-Maghrib –Hassane -Rabat.

Questionnaire:

1. La situation actuelle du monopole postal est elle une:

Force ?

Oui

Non


Commentaire

libre:……………………………………………………………………………..

Faiblesse ?

Oui

Non

Commentaire

libre:……………………………………………………………………………..

Opportunité?

Oui

Non

Commentaire

libre:……………………………………………………………………………..

Menace?

Oui

Non

Commentaire

libre:……………………………………………………………………………..

2. Etes vous pour la diminution ou la suppression du seuil de monopole postal ?

Diminution

Suppression

Vos arguments:……………………………………………………………………………..

3. La libéralisation progressive du domaine du service public de la poste, pourrait

elle être:


Une exigence d’adaptation à l’environnement changeant ?

Oui

Non

Commentaire

libre:…………………………………………………………………………..

Une incitation à l’émergence d’une véritable industrie postale ?

Oui

Non

Commentaire libre:……………………………………………………………………..

4. D’après vous qui est le mieux placé pour réguler le domaine du marché postal ?

(Veuillez cocher toutes les réponses qui s'appliquent)

Barid Al-Maghrib

Autorité indépendante de régulation

Département de tutelle

Conseil de la concurrence

Autre, à préciser

Indécis(e)

Autres

commentaires:…………………………………………………………………………..

5. Pour assurer la continuité du service universel de la Poste, qui doit financer

cette mission ?


Les ressources du monopole postal (domaine réservé)

Des opérateurs autorisés(domaine concurrentiel:non réservé)

Une autorité indépendante de régulation

L’Etat

Les collectivités locales

Le département de tutelle

Autres, à préciser:…………………………………………………………….

Toute information supplémentaire se rapportant au domaine de la régulation postale, sur

support papier ou magnétique (étude, statistiques, document…) constituera un soutient important

à la capitalisation et partage de la connaissance nécessaire à la réalisation de ce travail de

recherche ; qui ne sera que bénéfique pour BAM.

Merci de votre compréhension et collaboration

2. Supports législatifs et réglementaires DAHIR SU 25 DU 25 NOVEMBRE 1924 (27 REBIA II 1343)

RELATIF AU MONOPOLE POSTAL

Louange à Dieu Seul,

(Grand Sceau de Moulay Youssef)

Que l’on sache par les présentes puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur.

Que Notre Majesté Chérifienne,

A DECIDE CE QUI SUIT :


Article Premier :

L’Office des Postes, des Télégraphes et des Téléphones du Maroc est seul chargé du transport :

1° Des dépêches expédiées par le Service de l’Etat, à l’exception des lettres de service transportées

sous bandes, d’un poste à l’autre, par les agents des douanes qui en ont reçu commission signée de leur

chef,

2° Des lettres particulières cachetées ou non cachetées, des paquets et papiers du poids d’un

kilogramme et au-dessous et des colis désignés sous le nom de « colis postaux » à l’exception :

a) des lettres ou paquets de papiers échangés par exprès entre particuliers ;

b) des journaux et imprimés de toute nature, à condition qu’ils soient expédiés soit sous bandes mobiles ou sous enveloppes ouvertes, soit en paquets non cachetés faciles à vérifier ;

c) des dossiers de procédure, c’est-à-dire des pièces relatives à une procédure suivie devant un tribunal ;

d) des notes de commission dont les messagers sont porteurs et dont l’objet exclusif est de leur donner mandat ou autorisation de livrer la marchandise qu’ils conduisent ou de prendre celle qu’ils doivent rapporter ;

e) des papiers uniquement relatifs au service personnel d’un entrepreneur de transport et circulant par son propre matériel sur la ligne qu’il exploite ;

f) des factures, étiquettes, bordereaux ou lettres de voiture accompagnant les marchandises et ne contenant que les indications autorisées sur les mêmes documents admis à circuler par la poste au tarif des papiers d’affaires ;

g) des étiquettes jointes à des pièces d’étoffe échangées entre fabricants et ouvriers par la voie des messageries ou des chemins de fer, et sur lesquelles sont inscrites des numéros seulement.


h) des étiquettes jointes à des pièces d’étoffe échangées entre fabricants et ouvriers et sur lesquelles sont inscrits des instructions relatives à la nature de travail à exécuter ou des renseignements sur le travail effectué, mais seulement, dans ce dernier cas, lorsque les pièces d’étoffe sont transportées par des expert ou par des personnes attachées spécialement au service des fabricants ou commerçants expéditeurs ou destinataires ;

i) des bulletins, fiches ou étiquettes joints à des marchandises quelconques, fabriquées ou non fabriquées, expédiées par messageries ou chemins de fer et contenant, indépendamment des numéros d’ordre les indications en chiffres, lettres ou mots nécessaires à la reconnaissance et à la livraison de ces marchandises ;

j) des bordereaux récapitulatifs accompagnant également les dites marchandises et contenant les mêmes indications ;

Les objets désignés aux alinéas d à f inclusivement ne peuvent être expédiés en dehors de la

poste qu’à découvert, sous bandes ou sous enveloppes ouvertes.

Article 2

Il est défendu à toute personne étrangère au service des Postes, des Télégraphes et des

Téléphones, sous peine d’une amende de 150 à 1.000 francs pour chaque contravention :

1° De s’immiscer dans le transport, à découvert ou en paquets fermés, des objets désignés à

l’article premier du présent dahir comme devant être exclusivement transportés par l’Office des

Postes, des Télégraphes et de Téléphones ;

2° De tenir, même dans les ports de mer, des bureaux ou entrepôts pour l’envoi, la réception

ou la distribution des correspondances de ou pour le Maroc, la France, les colonies ou pays de

protectorat français, ou l’étranger.

L’amende peut, suivant les circonstances, être réduite par les tribunaux à 16 francs au

minimum.


La même peine est applicable à tout capitaine au marin de l’équipage d’un navire arrivant

dans un port du Maroc qui n’aura pas fait porter immédiatement au bureau de poste au lieu ou le plus

prés du lieu de son débarquement, toutes les dépêches, lettres ou correspondances qui lui auraient été

confiées, autres que celles concernant la cargaison des bâtiments.

En cas de condamnation, le tribunal peut ordonner l’insertion du jugement dans un ou

plusieurs journaux, cinq au maximum, aux frais du contrevenant.

S’il y a récidive, l’amende ne peut être moindre de 1.000 francs ni excéder 10.000 francs.

Il y a récidive lorsque le contrevenant à subi, dans les 365 jours qui précèdent, une

condamnation pour contravention de même nature.

Article 3 :

Les agents des Postes, des Télégraphes et des Téléphones assermentés de tous grades,

porteurs de leur commission et tous les agents de l’autorité ayant qualité pour constater les

contraventions peuvent, concurremment avec les employés des douanes aux frontières terrestres ou

maritimes et la gendarmerie, opérer toutes perquisitions et saisies sur les messagers et entrepreneurs

de transports quelconques par voie de terre, par eau, par voie ferrée ou par voie aérienne, et sur leur

matériel, à l’effet de constater les contraventions prévues par l’article 2 du présent dahir. Ils peuvent,

s’ils le jugent nécessaire, se faire assister de la force armée.

Article 4 :


Toute perquisition faite en vertu de l’article précèdent est constatée sur le champ par

un procès-verbal, alors même qu’elle n’a donné qu’un résultat négatif.

Le procès-verbal contient l’énumération et reproduit la suscription des objets saisis,

s’il s’agit de lettres, il fait connaître si elles étaient ou non cachetées et si elles étaient renfermées dans

des colis de messagerie ou transportées à découvert.

Le procès-verbal, dûment daté, signé et accompagné des pièces saisies, est transmis par le

préposé des postes qui l’a rédigé, ou reçu d’autres agents ayant qualité pour constater les

contraventions au présent dahir, à la Direction de l’Office des Postes, des Télégraphes et des

Téléphones chargées d’y donner suite.

Article 5 :

Si le destinataire ou l’expéditeur des objets saisi réclame ces objets, ils peuvent lui être remis

contre paiement d’une taxe double du tarif applicable à chacun d’eux, selon sa nature.

Article 6 :

L’Office des Postes, des Télégraphes et des Téléphones est autorisé à transiger avant ou

après jugement dans les affaires contentieuses qui concernent son service.

Article 7 :

Le paiement des amendes ou des transactions et le remboursement des frais de justice,

de timbre et d’enregistrement sont effectués, par les contrevenants, à la caisse du receveur des Postes

et des Télégraphes de leur résidence, qui fera recette du produit desdites amendes ou transactions.

La loi de sursis n’est pas applicable aux peines d’amende envisagées.


Article 8 :

La répression des infractions aux dispositions du présent dahir est de la compétence

exclusive des juridictions françaises de Notre Empire.

Article 9 :

Les mesures édictées par le présent dahir entreront en vigueur à compter du jour de

son insertion ou Bulletin Officiel.

Fait à Rabat, le 27 Rebia II 1343 (25 Novembre 1924)

…………………………………………………………………………………

Bulletin officiel n° 4518 du 15 joumada I 1418 (18 septembre 1997)

Dahir n° 1-97-162 du 2 rabii II 1418 (7 août 1997) portant promulgation de la loi n° 24-96

relative à la poste et aux télécommunications.

LOUANGE A DIEU SEUL !

(Grand Sceau de Sa Majesté Hassan II)

Que l'on sache par les présentes - puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur !

Que Notre Majesté Chérifienne ;

Vu la Constitution, notamment ses articles 26 et 107,

A décidé ce qui suit:

Est promulguée et sera publiée au Bulletin officiel à la suite du présent dahir, la loi n° 24-

96 relative à la poste et aux télécommunications, adoptée par la Chambre des représentants le 23

safar 1418 (29 juin 1997).

Fait à Rabat, le 2 rabii II 1418 (7 août 1997).

Pour contreseing:Le Premier ministre, Abdellatif Filali.

Loi n° 24-96relative à la poste et aux télécommunications

Préambule


Le secteur de la poste et des télécommunications, dans sa définition la plus large, constitue

un élément moteur pour le développement économique et social du pays et favorise

l'épanouissement et la diffusion de son héritage civilisationnel et culturel.

Les efforts poursuivis pour le développement économique et l'évolution rapide des

technologies des télécommunications associées aux techniques spatiales, informatiques,

audiovisuelles et électroniques permettront aux entreprises marocaines de développer et

d'exploiter un secteur de télécommunications en continuelle évolution. Cette évolution des

communications électroniques s'accompagne d'un échange, aussi rapide que fiable, des objets

physiques que représentent les lettres et les paquets.

L'expansion des services nouveaux à la fois de la poste et des télécommunications a

entraîné une remise en cause quasi-universelle du mode de gestion et d'organisation de ces deux

activités.

La tendance observée à travers le monde vise entre autres:

- la séparation des activités de la poste de celles des télécommunications ;

- la séparation des fonctions de la réglementation et de l'exploitation ;

- la mise en place d'organes de régulation, de contrôle et d'arbitrage du secteur des

télécommunications.

Ce secteur doit alors s'adapter aux mutations socio-économiques qui résultent du

développement général du pays et, en même temps, s'intégrer dans un ensemble de réseaux

internationaux caractérisés par une association de plus en plus étroite du secteur privé à leur

installation et à leur exploitation dans un cadre commercial et concurrentiel.

Il est donc essentiel de doter le secteur d'un cadre juridique et réglementaire en parfaite

harmonie avec les traités et les arrangements internationaux auxquels le Royaume du Maroc

souscrit, capable d'encourager les initiatives privées pour étendre les réseaux et services de la

poste et des télécommunications à l'ensemble du territoire du Royaume et à toutes les couches de

la population d'une part, et de mettre les opérateurs économiques en position favorable dans les

situations concurrentielles prévalant dans les communications internationales d'autre part.

La nouvelle structure du secteur se fixe comme objectifs:


- de doter le secteur des télécommunications d'un cadre réglementaire efficace et

transparent favorisant une concurrence loyale au bénéfice des utilisateurs des réseaux et services

des télécommunications ;

- de poursuivre le développement de ces réseaux et services en favorisant les initiatives

tendant à les adapter à l'évolution des technologies et au progrès scientifique ;

- de fournir un service public sur l'ensemble du territoire du Royaume et à toutes les

couches de la population et ce, dans le cadre du plan de développement économique et social ;

- d'offrir à l'économie nationale les moyens de communication basés sur des technologies

en constante évolution de façon à accroître son ouverture et son intégration dans l'économie

mondiale ;

- de dynamiser le secteur de la poste par l'introduction de la concurrence dans le courrier

accéléré international ;

- de favoriser la création d'emplois directement ou indirectement liés au secteur.

L'objet de cette loi est de définir le cadre juridique précisant le nouveau paysage du

secteur de la poste et des télécommunications, notamment celui des réseaux des

télécommunications qui pourront être exploités par des personnes privées détentrices d'une

licence qui sera accordée par décret délibéré conformément à l'article 66 de la Constitution,

sachant que l'Etat fixe les orientations générales du secteur de la poste et des télécommunications,

et l'autorité gouvernementale compétente veille à leur respect et à leur application.

Titre premier Du régime juridique des télécommunications

Chapitre premier: Définitions

Article premier

On entend au sens de la présente loi par:

1) Autorité gouvernementale compétente:

L'autorité gouvernementale désignée par voie réglementaire, responsable pour le compte

de l'Etat, de l'application de la législation et de la réglementation des postes et


2) Exploitant de réseau public de télécommunications:


Toute personne morale qui exploite un réseau public de télécommunications ou qui fournit

au public un service de télécommunications.

3) Equipement terminal:

Tout équipement destiné à être connecté directement ou indirectement à un point de

terminaison d'un réseau et qui émet, reçoit ou traite des signaux de télécommunications. Ne sont

pas visés les équipements permettant d'accéder aux services de radiodiffusion et de télévision.

4) Licence de télécommunications:

Droit attribué par décret d'établir et/ou d'exploiter un réseau et/ou des services de

télécommunications. Dans le cadre de la législation et de la réglementation en vigueur, ce droit

est accompagné de garanties sur la durée et les conditions d'établissement et/ou d'exploitation et

d'engagements du titulaire à respecter les termes et conditions de la licence.

5) Ondes radioélectriques ou fréquences radioélectriques:

Ondes électromagnétiques dont la fréquence est par convention inférieure à 3 000 GHZ se

propageant dans l'espace sans guide artificiel.

6) Messagerie vocale:

Service de télécommunications mettant en oeuvre des techniques d'enregistrement de

messages sonores en vue de leur retransmission, leur consultation ou leur écoute par des usagers.

7) Points de terminaison:

Les points de connexion physique répondant à des spécifications techniques nécessaires

pour avoir accès à un réseau de télécommunications et communiquer efficacement par son

intermédiaire. Ils font partie intégrante du réseau.

Lorsqu'un réseau de télécommunications est connecté à un réseau étranger, les points de

connexion à ce réseau sont considérés comme point de terminaison

8) Réseau de télécommunications:

Toute installation, tout ensemble d'installations assurant soit la transmission, soit la

transmission et l'acheminement de signaux de télécommunications, ainsi que l'échange des

informations de commande et de gestion qui y est associé, entre les points de terminaison de ce

réseau.


9) Réseau indépendant:

Un réseau de télécommunications nécessairement et exclusivement réservé à un usage

privé ou partagé, sans but commercial et dont l'utilisation est exclusivement destiné aux besoins

spécifiques pour lesquels le réseau a été établi.

Un réseau indépendant est appelé:

- à usage privé, lorsqu'il est réservé à l'usage de la personne physique ou morale qui

l'établit ;

- à usage partagé, lorsqu'il est réservé à l'usage d'une société ou ses filiales et succursales,

en vue d'échanger des communications internes au sein d'un même groupe.

10) Réseau interne:

Un réseau indépendant entièrement établi sur une même propriété, sans emprunter ni le

domaine public, y compris hertzien, ni une propriété tierce.

11) Réseau public de télécommunications:

L'ensemble des réseaux de télécommunications établis et/ou exploités pour les besoins du

public.

12) Réseau public fixe de télécommunications:

Réseau de télécommunications offrant des services exclusivement à partir de points de

terminaison inamovibles et situés dans des lieux fixes et déterminés, accessibles aux moyens

d'équipements terminaux.

13) Réseau, installation ou équipement terminal radioélectrique:

Un réseau, une installation ou un équipement terminal qui utilise des fréquences

hertziennes pour la propagation des ondes en espace libre. Au nombre des réseaux

radioélectriques, figurent notamment les réseaux utilisant les capacités de satellites.

14) Service de télécommunications:

Toute prestation incluant la transmission ou l'acheminement de signaux ou une

combinaison de ces fonctions par des procédés de télécommunications. Ne sont pas visés les

services de radiodiffusion et de télévision.

15) Service téléphonique:


L'exploitation commerciale pour le public du transport direct de la voix en temps réel, à

travers un ou des réseaux publics commutés, permettant à tout utilisateur qu'il soit fixe ou mobile

d'utiliser l'équipement connecté à un point de terminaison d'un réseau pour communiquer avec un

autre utilisateur qu'il soit fixe ou mobile utilisant un équipement connecté à un autre point de

terminaison.

16) Service télex:

L'exploitation commerciale du transfert direct en temps réel, par échange de signaux de

nature télégraphique, de messages dactylographiés, entre des utilisateurs raccordés aux points de

terminaison d'un réseau de télécommunications.

17) Spectre des fréquences radioélectriques:

Ensemble des ondes radioélectriques dont la fréquence est comprise entre 3 KHz et 3.000

GHz.

18) Télécommunication:

Toute transmission, émission ou réception de signes, de signaux, d'écrits, d'images, de

sons ou de renseignements de toute nature, par fil, optique, radioélectricité ou autres systèmes

électromagnétiques.

19) Réseau ouvert de télécommunications:

L'accès ouvert aux réseaux publics de télécommunications et, le cas échéant, aux services

de télécommunications offerts par ces réseaux ainsi que l'utilisation efficace de ces réseaux et de

ces services.

20) Interconnexion:

Les prestations réciproques offertes par deux exploitants de réseaux ouverts au public, ou

les prestations offertes par un exploitant de réseau ouvert au public à un prestataire de service

téléphonique au public, qui permettent à l'ensemble des utilisateurs de communiquer librement

entre eux, quels que soient les réseaux auxquels ils sont raccordés ou les services qu'ils utilisent.


21) Service universel:

Mise à la disposition de tous d'un service minimum consistant en un service téléphonique

d'une qualité spécifiée à un prix abordable, ainsi que l'acheminement des appels d'urgence, la

fourniture du service de renseignement et d'un annuaire d'abonnés, sous forme imprimée ou

électronique et la desserte du territoire national en cabines téléphoniques installées sur le domaine

public, et ce dans le respect des principes d'égalité, de continuité, d'universalité et d'adaptabilité.

Chapitre II: Principes généraux

Article 2

Sont soumis à licence l'établissement et l'exploitation de tous réseaux publics de

télécommunications empruntant le domaine public ou utilisant le spectre des fréquences

radioélectriques.

Article 3

Sont soumis à autorisation l'établissement et l'exploitation de réseaux indépendants à

l'exception des réseaux internes.

Article 4

Sont soumis à agrément:

* les installations radioélectriques ;

* les équipements terminaux qui sont destinés à être raccordés à un réseau public de

télécommunications ;

* les laboratoires d'essais et mesures des équipements de télécommunications.

Article 5

Est soumise à déclaration la fourniture de services à valeur ajoutée, fixés par voie

réglementaire, utilisant les capacités disponibles des réseaux de télécommunications visés à

l'article 2 ci-dessus.

Article 6

Sont établis librement:

* les réseaux internes ;

* les installations radioélectriques exclusivement composées d'appareils de faible

puissance et de faible portée.


Article 7

L'établissement et/ou l'exploitation de réseaux s'effectuent dans les conditions d'une

concurrence loyale, et dans le respect, par les exploitants des réseaux publics, du principe

d'égalité de traitement des usagers. L'accès de ces derniers aux réseaux publics doit être assuré

dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires.

Article 8

L'interconnexion entre les différents réseaux de télécommunications doit être faite dans

des conditions réglementaires, techniques et financières, acceptables, objectives et non

discriminatoires qui assurent des conditions de concurrence loyale.

L'Agence nationale de réglementation des télécommunications visée à l'article 27 ci-

dessous et désignée en abrégé ANRT est chargée de veiller au respect des dispositions qui

précèdent et tranche les litiges y relatifs.

Article 9

Le spectre des fréquences radioélectriques fait partie du domaine public de l'Etat.

L'assignation de fréquences radioélectriques est soumise au paiement d'une redevance

conformément à la réglementation en vigueur.

Chapitre III: Du régime des licences

Article 10

La licence d'établissement et d'exploitation de réseaux publics de télécommunications

empruntant le domaine public ou utilisant le spectre des fréquences radioélectriques, visée à

l'article 2 ci-dessus, est délivrée à toute personne morale adjudicataire d'un appel à la concurrence

et qui s'engage à respecter les conditions générales d'exploitation et les clauses d'un cahier des

charges réglementant les conditions générales d'établissement et d'exploitation des réseaux et

services des télécommunications. Elle est soumise au paiement d'une contrepartie financière dont

les modalités seront précisées dans le cahier des charges précité.

Les conditions générales d'exploitation visées à l'alinéa précédent concernent:

* la concurrence loyale ;


* l'obligation de tenir des comptes financiers autonomes pour chaque réseau et service

exploité ;

* les conditions de confidentialité et de neutralité du service au regard des messages

transmis ;

* les prescriptions exigées par la défense nationale et la sécurité publique et les

prérogatives de l'autorité judiciaire ;

* les modalités de contribution aux missions générales de l'Etat et en particulier aux

missions et charges du service universel, de l'aménagement du territoire et de la protection de

l'environnement ;

* les conditions de fourniture des informations nécessaires à la réalisation de l'annuaire

général des abonnés ;

* l'obligation de respecter les accords et les conventions internationaux ratifiés par le

Royaume du Maroc ;

* l'obligation d'acheminer gratuitement les appels d'urgence ;

* la contribution à la recherche, à la formation et à la normalisation en matière de


Article 11

Pour chaque appel à la concurrence ayant pour objet de proposer l'établissement et/ou

l'exploitation d'un réseau ou service de télécommunications déterminé, l'administration fixe dans

un cahier des charges:

1) les conditions d'établissement du réseau ;

2) les conditions de la fourniture du service ;

3) la zone de couverture dudit service et le calendrier de réalisation ;

4) les fréquences radioélectriques et les blocs de numérotation attribués ainsi que les

conditions d'accès aux points hauts faisant partie du domaine public ;

5) les qualifications professionnelles et techniques minimales ainsi que les garanties

financières exigées des demandeurs ;

6) les conditions d'exploitation du service notamment les conditions de fourniture du

service universel et le principe du respect de l'égalité de traitement des usagers ;


7) les modalités de paiement de la redevance visée à l'alinéa 2 de l'article 9 ci-dessus ;

8) la durée de validité de la licence et ses conditions de renouvellement ;

9) les modalités de paiement de la contrepartie financière visée au premier alinéa de


L'appel à la concurrence détermine les conditions d'accès et d'interconnexion aux réseaux

publics de télécommunications et, éventuellement, les conditions de location des éléments de ces

réseaux qui sont nécessaires à l'établissement du nouveau réseau ou à la fourniture du service

objet de l'appel d'offres. Dans ce cas, l'obtention de la licence emporte de plein droit l'accès à

l'interconnexion ou la location nécessaire.

Est déclaré adjudicataire, le candidat dont l'offre est jugée la meilleure par rapport à

l'ensemble des prescriptions des cahiers des charges et après avis de l'ANRT visée à l'article 27

ci-dessous. L'adjudication fait l'objet d'un rapport public.

Article 12

Les licences délivrées par décret en application du présent chapitre sont personnelles.

Elles ne peuvent être cédées à un tiers que par décret. Cette cession implique la poursuite du

respect de l'ensemble des dispositions de la licence.

Le décret doit être notifié dans un délai maximum de deux mois. Tout refus de l'agrément

doit être motivé.

Article 13

Les exploitants de réseaux publics de télécommunications ont l'obligation de respecter les

conditions de fourniture d'un réseau ouvert de télécommunications. Ces conditions sont fixées par

voie réglementaire et concernent:

* l'adaptation des interfaces techniques y compris, le cas échéant, la définition et la mise

en oeuvre des points de terminaison du réseau ;

* les conditions d'utilisation y compris, le cas échéant, l'accès aux fréquences

radioélectriques ;

* les principes de la tarification.

Chapitre IV: Du régime des autorisations

Article 14


Les réseaux indépendants peuvent être établis et exploités par toute personne physique ou

morale sous réserve de l'obtention de l'autorisation prévue par les dispositions de l'article 3 ci-

dessus, délivrée par l'ANRT.

Cette autorisation ne peut être délivrée que si lesdits réseaux ne perturbent pas le

fonctionnement technique des réseaux existants. Elle est soumise au paiement de redevance.

L'ANRT précise, cas par cas, les conditions dans lesquelles les réseaux indépendants

mentionnés ci-dessus peuvent être, le cas échéant, connectés à un réseau public de

télécommunications et ce, sans permettre l'échange de communications entre personnes autres

que celles auxquelles l'usage du réseau est réservé.

L'autorisation doit être notifiée dans un délai ne dépassant pas les deux mois Tout refus

d'autorisation doit être motivé.

Chapitre V: Du régime des agréments

Article 15

Les équipements terminaux sont fournis librement, sans autorisation préalable. Toutefois,

lorsqu'ils sont destinés à être connectés à un réseau public de télécommunications, ils doivent

faire l'objet d'un agrément préalable délivré par l'ANRT ou par un laboratoire d'essais et mesures

d'équipements des télécommunications lui même agréé par l'agence. L'agrément des équipements

est exigé dans tous les cas pour les installations radioélectriques, qu'elles soient destinées ou non

à être connectées à un réseau public de télécommunications.

L'agrément doit être notifié dans un délai ne dépassant pas les deux mois. Tout refus

d'agrément doit être motivé.

Article 16

Les équipements terminaux ou installations soumis à l'agrément mentionné ci-dessus ne

peuvent être fabriqués pour le marché intérieur, importés, détenus en vue de la vente, mis en

vente, distribués à titre gratuit ou onéreux, connectés à un réseau public de télécommunications

ou faire l'objet de publicité que s'ils sont agréés au préalable par l'ANRT ou par un laboratoire

d'essais et mesures dûment agréé à cet effet par ladite agence dans les conditions fixées par

l'administration.


L'agrément des équipements terminaux et installations radioélectriques visés à l'alinéa

précédent a pour objet de garantir, dans l'intérêt général, la sécurité des usagers et du personnel

des exploitants, la protection des réseaux de télécommunications, la compatibilité de ces

équipements à fonctionner, d'une part, avec les réseaux publics de télécommunications et, d'autre

part, avec les autres équipements terminaux permettant d'accéder à un même service, ainsi que la

bonne utilisation du spectre radioélectrique.

Les installateurs d'équipements terminaux pour leur compte propre ou pour des tiers, sont

tenus responsables des infractions à la réglementation des télécommunications dans le cadre de la

législation en vigueur et selon les dispositions de la présente loi.

En outre, ils sont responsables des infractions lorsqu'elles sont commises par leurs agents

et du paiement des amendes y afférentes.

Les installations radioélectriques et les équipements terminaux doivent, à tout moment,

demeurer conformes au modèle agréé.

Chapitre VI: Du régime des déclarations

Article 17

L'exploitation commerciale des services à valeur ajoutée tel que le service de la

messagerie vocale et dont la liste est fixée par voie réglementaire, peut être assurée librement par

toute personne physique ou morale après avoir déposé, auprès de l'ANRT, une déclaration

d'intention d'ouverture du service. Cette déclaration doit contenir les informations suivantes:

* les modalités d'ouverture du service ;

* la couverture géographique ;

* les conditions d'accès ;

* la nature des prestations objet du service ;

* les tarifs qui seront appliqués aux usagers.

Une copie de la déclaration précitée est transmise par l'ANRT à l'autorité gouvernementale

compétente.

Ce service doit utiliser, sous forme de location, les capacités de liaison d'un ou de

plusieurs réseaux publics de télécommunications existants, sauf si le fournisseur de ce service est


titulaire de la licence visée à l'article 2 ci-dessus et désire utiliser les capacités de liaison du

réseau objet de ladite licence.

En cas de cession, le nouvel exploitant est tenu d'informer I'ANRT dans un délai de trente

jours à compter de la date de cession.

Article 18

L'ANRT dispose d'un délai de deux mois à partir de la date du dépôt attestée par un accusé

de réception de la déclaration pour faire connaître qu'elle s'oppose à l'exploitation du service visé

à l'article 17 ci-dessus s'il apparaît, au vu de ladite déclaration, que le service concerné porte

atteinte à la sûreté ou à l'ordre public ou est contraire à la morale et aux bonnes moeurs.

Chapitre VII: Du régime des réseaux et installations libres

Article 19

Sous réserve de la conformité des installations radioélectriques et, le cas échéant, des

équipements terminaux aux dispositions de l'article 16 ci-dessus, peuvent être établis librement:

- les réseaux internes ;

- les installations radioélectriques exclusivement composées d'appareils de faible

puissance et de faible portée dont les catégories sont déterminées par l'ANRT.

Les conditions techniques d'utilisation des réseaux et des installations visés ci-dessus sont

déterminées également par l'ANRT.

Les catégories d'installations radioélectriques ainsi que les conditions techniques précitées

ne sont opposables aux tiers qu'après leur publication au Bulletin officiel.

Article 20

L'établissement d'un réseau de télécommunications par une entreprise commerciale

comprenant plusieurs entités juridiques telles que les sociétés ou leurs filiales ou succursales est

libre, sous réserve que ces entités juridiques se situent toutes sur le territoire national. A défaut,

une autorisation est prescrite conformément aux dispositions de l'article 3 ci-dessus.

L'usage de ce réseau est réservé exclusivement pour les besoins propres de ladite

entreprise.


L'infrastructure du réseau précité doit être obligatoirement et entièrement louée à un ou

plusieurs exploitants de réseaux publics de télécommunications disposant de la licence citée à


Chapitre VIII: Dispositions communes

Article 21

Sous réserve des dispositions de l'article 9 ci-dessus, ne sont pas concernées par la

présente loi les installations de télécommunications établies pour les besoins de la défense

nationale et de la sécurité publique. Un décret fixera la réglementation qui est applicable auxdites

installations.

Article 22

Sont transférés aux exploitants de réseaux publics de télécommunications les droits et

avantages prévus par les dispositions du dahir du 21 chaoual 1333 (1er septembre 1915) relatif à

l'établissement des lignes télégraphiques et téléphoniques.

Article 23

Toute personne physique ou morale peut bénéficier, à sa demande, d'un abonnement aux

services offerts par les réseaux publics de télécommunications.

L'établissement de l'identité du demandeur peut être exigé.

Le propriétaire d'un immeuble, le syndic ou leur mandataire ne peuvent s'opposer à

l'installation de lignes de télécommunications demandées par le locataire.

Les droits des abonnés sont définis dans les cahiers des charges et contrats d'abonnement

des exploitants et titulaires de licence conformément à la législation et à la réglementation en

vigueur.

Article 24

Les personnes morales, exploitant des réseaux de télécommunications ou fournissant des

services de télécommunications, sont tenues de mettre à la disposition de l'ANRT les

informations ou documents nécessaires pour s'assurer du respect par ces personnes des

obligations qui leur sont imposées par les textes législatifs et réglementaires ainsi que par la

licence qui leur a été délivrée.


L'ANRT est habilitée à procéder auprès des mêmes personnes à des enquêtes, y compris

celles qui nécessitent des interventions directes ou des branchements d'équipements externes sur

leurs propres réseaux.

Article 25

L'édition et la distribution des annuaires des abonnés aux services de télécommunications

relèvent de la seule compétence des exploitants de réseaux publics de télécommunications.

Ne sont pas concernés par l'alinéa précédent les annuaires contenant exclusivement les

numéros des abonnés ayant un lien entre eux de type commercial, industriel ou professionnel en

général.

Article 26

Les exploitants de réseaux publics de télécommunications, les fournisseurs de services de

télécommunications, ainsi que leurs employés sont tenus de respecter le secret des

correspondances par voie de télécommunications et les conditions de la protection de la vie

privée et des données nominatives des usagers, sous peine des sanctions prévues à l'article 92 ci-

après.

Titre II: De l'agence nationalede réglementation des télécommunications

Article 27

Il est institué auprès du Premier ministre un établissement public dénommé Agence

nationale de réglementation des télécommunications, doté de la personnalité morale et de

l'autonomie financière.

Cette agence est soumise à la tutelle de l'Etat, laquelle a pour objet de faire respecter les

dispositions de la présente loi par les organes compétents de l'agence, notamment pour tout ce qui

est relatif aux missions qui lui sont imparties.

Article 28

L'ANRT est soumise au contrôle financier de l'Etat conformément à la législation en

vigueur.

Article 29

L'ANRT prépare les études et les actes réglementaires relatifs au secteur des



Elle assure le contrôle de l'application de la réglementation et veille également au respect

des conditions générales d'exploitation visées à l'article 10 de la présente loi.

A cet effet, I'ANRT est chargée en particulier:

1) d'élaborer, à la demande de l'autorité gouvernementale compétente ou à l'initiative de

l'agence, les propositions visant à adapter le cadre juridique, économique et sécuritaire dans

lequel s'exercent les activités de télécommunications. A ce titre, elle prépare les projets de lois, de

décrets et d'arrêtés ministériels relatifs au régime des activités des différents opérateurs

intervenant dans le secteur des télécommunications ;

2) de préparer et de tenir à jour, en liaison avec les autres départements ministériels

concernés et les organismes de sécurité publique, le texte du cahier des charges fixant les droits et

obligations des exploitants des réseaux publics de télécommunications ;

3) d'instruire les demandes de licences, de préparer et mettre en oeuvre les procédures

d'attribution de licences par appel à la concurrence, de recevoir les déclarations préalables pour

les activités de télécommunications relevant du régime des licences. L'ANRT délivre les

autorisations et prépare les licences et les cahiers des charges correspondants et assure également

le suivi du respect des termes des licences accordées aux divers exploitants ou tout autre

intervenant du domaine ;

4) de proposer les spécifications et les procédures techniques d'agrément des laboratoires

d'essais et de mesures ;

5) de fixer les spécifications techniques et administratives d'agrément des équipements

terminaux et installations radioélectriques et les règles techniques ou méthodologiques

applicables aux réseaux de toutes natures pouvant être raccordés aux réseaux publics de

télécommunications et à tout réseau de télécommunications ouvert au public. Ces spécifications

et règles ne sont opposables aux tiers qu'après leur publication au Bulletin officiel.

6) de contrôler et réglementer les modalités du chiffrage ;

7) de proposer les tarifs maximum pour les prestations relatives au service universel ;

8) de participer avec l'autorité gouvernementale chargée des télécommunications au

comité permanent des radiocommunications créé par le décret royal n° 675-66 du 6 ramadan

1386 (19 décembre 1966), et aux réunions internationales traitant de la gestion du spectre des


fréquences radioélectriques et de la réglementation des télécommunications. Elle participe

également aux travaux des organismes nationaux ou étrangers ayant pour objet l'étude et

l'amélioration de la réglementation et de la gestion des télécommunications ;

9) d'assurer, pour le compte de l'Etat, la gestion et la surveillance du spectre des

fréquences radioélectriques et le respect des contraintes concernant le chiffrement éventuel des

informations échangées. A ce titre, elle attribue les fréquences radioélectriques liées à la licence

et à l'autorisation prévues aux articles 2 et 3 de la présente loi, sous réserve du paiement par le

bénéficiaire de la redevance citée à l'article 9 de la présente loi ;

10) de suivre, pour le compte de l'Etat, le respect de la réglementation en vigueur et des

termes des licences, autorisations et agréments accordés dans le secteur des télécommunications.

A cet effet, I'ANRT reçoit et analyse toutes les informations et documentations requises des

exploitants de réseaux et services de télécommunications dans le cadre de leur licence et de leur

cahier des charges et, le cas échéant, demande toutes les précisions et informations

complémentaires nécessaires ;

11) de suivre, pour le compte de l'Etat, le développement des technologies de

l'information.

Article 30

Lorsque le titulaire d'une licence d'établissement et d'exploitation de réseaux publics de

télécommunications ne respecte pas les conditions qui lui sont imposées par les textes législatifs

et réglementaires, le directeur de l'ANRT le met en demeure de se conformer aux conditions

fixées par la licence dans un délai de trente jours.

Si le titulaire ne se conforme ni à la mise en demeure qui lui a été adressée ni aux

conditions de la licence, l'autorité gouvernementale compétente peut prononcer, sur proposition

du directeur de l'ANRT, à son encontre et à sa charge l'une des sanctions suivantes:

* la suspension totale ou partielle de ladite licence pour une durée de trente jours au plus ;

* la suspension temporaire de ladite licence ou la réduction de la durée de cette dernière

dans la limite d'une année ;

* le retrait définitif de ladite licence.


L'ANRT prend les mesures nécessaires pour faire assurer la continuité du service et

protéger les intérêts des usagers.

Les sanctions ne sont prononcées que lorsque les griefs retenus contre l'intéressé lui ont

été notifiés et qu'il a été à même de consulter le dossier et de présenter ses justifications écrites ou

verbales.

En cas d'atteinte aux prescriptions exigées par la défense nationale et la sécurité publique,

le directeur de l'ANRT est habilité, par décision motivée, après en avoir informé l'autorité

gouvernementale compétente, à suspendre sans délai la licence, l'autorisation ou la déclaration

mentionnées aux articles 2 à 5 de la présente loi.

En outre, les équipements, objets de la licence, de l'autorisation ou de la déclaration sont

immédiatement saisis.

Article 31

Lorsque le titulaire d'une licence d'attribution de fréquences radioélectriques ou d'une

autorisation ne respecte pas les obligations qui lui sont imposées par les textes législatifs et

réglementaires, ainsi que par les conditions fixées à l'occasion d'attribution de fréquences

radioélectriques ou par l'autorisation, le directeur de l'ANRT le met en demeure de s'y conformer

dans un délai de trente jours.

Si le titulaire de l'autorisation ou licence citées à l'alinéa précédent, ne se conforme pas à

la mise en demeure qui lui a été adressée, le directeur de l'ANRT peut prononcer à son encontre

et à sa charge les mêmes sanctions citées à l'article 30 ci-dessus.

Ces sanctions ne sont prononcées que lorsque les griefs retenus contre le titulaire lui ont

été notifies et qu'il a été à même de consulter le dossier et de présenter ses observations écrites ou

verbales.

Article 32

Les organes d'administration et de gestion de l'ANRT comprennent le conseil

d'administration, le comité de gestion et le directeur.

Article 33

Le conseil d'administration de l'ANRT se compose, outre son président, des représentants

de l'Etat et de personnalités nommées par décret pour une période de cinq ans et choisies dans le


secteur public et privé pour leur compétence technique, juridique et économique dans le domaine

des technologies des télécommunications et de l'information.

En ce qui concerne les représentants des secteurs public et privé, la qualité de membre du

conseil d'administration est incompatible avec tout intérêt personnel lié au domaine des

technologies des télécommunications et de l'information.

Article 34

Le conseil d'administration dispose de tous les pouvoirs et attributions nécessaires à la

réalisation des missions imparties à l'ANRT par les dispositions de la présente loi.

Il délibère valablement lorsque les deux tiers au moins de ses membres sont présents et

prend ses décisions à la majorité des voix des membres présents ou représentés.

Ne peuvent être représentés, les membres désignés intuitu personæ.

Le conseil d'administration délibère sur les orientations générales de l'ANRT et fixe son

programme annuel d'activité.

Il peut décider la création de tout comité dont il fixe la composition et les modalités de

fonctionnement et auquel il peut déléguer partie de ses pouvoirs.

Il exerce les compétences visées au 2e alinéa de l'article 8 ci-dessus et peut les déléguer au

comité de gestion prévu à l'article 35 ci-après.

Il examine le rapport d'activité de l'ANRT que lui présente le directeur.

Il se réunit aussi souvent que les circonstances l'exigent et au moins deux fois par an:

- pour arrêter les états de synthèse de l'exercice clos ;

- pour arrêter le budget de l'exercice suivant.

Article 35

Le conseil d'administration est assisté d'un comité de gestion qui règle, par ses

délibérations les questions pour lesquelles il a reçu délégation du conseil d'administration et

notamment celles relatives au règlement des litiges liés à l'interconnexion, visés à l'article 8 ci-

dessus.

Les membres du comité de gestion sont nommés par le conseil d'administration pour une

période de cinq ans renouvelable.


Article 36

L'ANRT est gérée par un directeur nommé conformément à la législation en vigueur.

Le directeur détient tous les pouvoirs et attributions nécessaires à la gestion de l'ANRT.

En outre, il peut recevoir délégation du conseil d'administration pour le règlement de

certaines affaires dont la technicité ou l'urgence impliquent une réponse rapide et techniquement

appropriée.

Il assiste, avec voix consultative, aux réunions du conseil d'administration et du comité de

gestion et y tient le rôle de rapporteur.

Il représente l'ANRT vis-à-vis de l'Etat, des administrations publiques et des tiers. Il

exerce les actions judiciaires en demande et en défense.

Il peut déléguer, pour des questions déterminées, une partie de ses pouvoirs et attributions

aux cadres occupant des postes de direction dans l'ANRT.

Article 37

Le directeur de l'ANRT établit, en fin d'exercice, un rapport annuel sur les activités de

l'agence au cours de l'année écoulée. Ce rapport expose également la situation d'ensemble des

technologies de l'information au Maroc du point de vue de l'application de la législation et de la


Ce rapport est transmis au Premier ministre. Il est rendu public et publié au Bulletin

officiel

Article 38

Le budget de l'ANRT est arrêté par le conseil d'administration.

Il comprend:

En recettes:

* le produit des redevances perçues à l'occasion de l'étude des dossiers et de l'octroi ou du

renouvellement des licences relatives à l'assignation des fréquences radioélectriques, d'agrément

des équipements terminaux, et plus généralement, le produit de toute redevance en relation avec

les missions de l'ANRT ;

* un pourcentage sur le produit de la contrepartie financière due au titre de la licence visée

à l'article 10 dont le montant est fixé par la loi de finances selon les besoins réels de l'ANRT ;


* les produits et les revenus provenant de biens mobiliers et immobiliers ;

* les recettes des contributions des opérateurs de réseaux publics de télécommunications à

la recherche et à la formation ;

* les avances remboursables du Trésor, d'organismes publics ou privés ainsi que les

emprunts autorisés conformément à la législation en vigueur ;

* les subventions, dons, legs et toutes autres recettes en rapport avec son activité.

En dépenses:

* les dépenses de fonctionnement et d'équipement ;

* le remboursement des avances et des prêts ;

* toutes autres dépenses en rapport avec l'objet de I'ANRT.

Article 38 bis

Le recouvrement des créances de l'ANRT s'effectue conformément à la législation relative

au recouvrement des créances de l'Etat.

Titre III: De la société Itissalat Al-MaghribChapitre premier: Dénomination et missions

Article 39

Une société anonyme, dénommée Itissalat Al-Maghrib est chargée notamment des

missions prévues à l'article 40 ci-dessous.

Article 40

Itissalat Al-Maghrib a pour mission, concurremment avec les opérateurs auxquels aura été

délivrée la licence visée à l'article 10 ci-dessus:

- d'assurer le service universel ;

- d'établir et/ou d'exploiter, un ou plusieurs réseaux publics de télécommunications.

Article 41

Les réseaux et services de télécommunications exploités par l'Office national des postes et

télécommunications à la date d'entrée en vigueur de la présente loi sont transférés en pleine

propriété à Itissalat Al-Maghrib.

Itissalat Al-Maghrib bénéficie de plein droit de l'exploitation des réseaux et services cités

à l'alinéa précédent. Un cahier des charges, approuvé par décret, fixera les conditions dans

lesquelles les services de télécommunications correspondants seront rendus.


Article 42

Itissalat Al-Maghrib bénéficie des droits d'utilisation des fréquences radioélectriques

relatives à l'exploitation des réseaux et services cités à l'article 41 ci-dessus. En contrepartie,

Itissalat Al-Maghrib est soumise au paiement des redevances visées aux articles 9 et 10 ci-dessus.

Pour tous les réseaux ou services autres que ceux visés à l'article 41 ci-dessus, Itissalat Al-

Maghrib doit soumettre à l'autorité gouvernementale compétente ou à l'ANRT, selon le cas, les

demandes de licences d'établissement et d'exploitation des réseaux et de fourniture de service ou

les demandes d'attribution des fréquences radioélectriques qui lui sont nécessaires.

Article 43

La propriété des participations de l'Etat dans le capital d'ltissalat Al-Maghrib peut être

transférée au secteur privé dans les conditions prévues par la loi n° 39-89 autorisant le transfert

d'entreprises publiques au secteur privé promulguée par le dahir n° 1-90-01 du 15 ramadan 1410

(11 avril 1990) telle qu'elle a été modifiée et complétée.

Article 44

Itissalat Al-Maghrib n'est pas soumise aux dispositions du dahir n° 1-59-271 du 17

chaoual 1379 (14 avril 1960) organisant le contrôle financier de l'Etat sur les établissements

publics et sociétés concessionnaires ainsi que sur les sociétés et organismes bénéficiant du

concours financier de l'Etat ou de collectivités publiques.

Chapitre II: Constitution du patrimoine

Article 45

Pour la constitution du patrimoine initial d'Itissalat Al-Maghrib, la propriété des biens

meubles et immeubles de l'Office national des postes et télécommunications affectés aux activités

de télécommunications relevant des missions d'Itissalat Al-Maghrib, est transférée à cette

dernière.

Les modalités de transfert seront déterminées par les autorités gouvernementales

compétentes.

Sont également transférés à Itissalat Al-Maghrib à la date d'entrée en vigueur de la

présente loi:


- les participations que détient l'Office national des postes et télécommunications ;

- le droit d'usage de bandes de fréquences radioélectriques ou de fréquences

radioélectriques attribuées ou assignées aux services relevant de l'Office national des postes et


Titre IV: De l'établissement public dénomméBarid Al-MaghribChapitre premier:

Dénomination et missions

Article 46

Il est créé, sous la dénomination Barid Al-Maghrib, un établissement public doté de la

personnalité morale et de l'autonomie financière.

Article 47

Barid Al-Maghrib est soumis à la tutelle de l'Etat, laquelle a pour objet de faire respecter,

par les organes compétents dudit établissement, les dispositions de la présente loi, notamment

celles relatives aux missions qui lui sont dévolues et de manière générale de veiller, en ce qui le

concerne, à l'application de la législation et de la réglementation relatives aux établissements

publics.

Article 48

Barid Al-Maghrib a pour mission d'exercer pour le compte de l'Etat:

- l'émission de timbres-poste ainsi que toutes autres marques d'affranchissement ;

- les activités relevant du monopole de l'Etat en matière du service du courrier sous toutes

ses formes, dans les relations intérieures et internationales ;

- la collecte de l'épargne à travers la Caisse d'épargne nationale définie au chapitre IV du

présent titre. A cet effet, Barid Al-Maghrib est habilité à ouvrir des comptes de dépôt à vue ou à

terme pour toute personne physique ou morale, au nom de laquelle ou par laquelle des fonds sont

versés à la caisse à titre d'épargne.

Article 49

Barid Al-Maghrib assure le service des mandats-poste des régimes interne et externe, il est

chargé également de la gestion du service de comptes courants de chèques postaux conformément

à la législation en vigueur. Les opérations d'émission et de paiement ainsi que celles de retrait et


de dépôt effectuées par Barid Al-Maghrib, au titre des services précités, sont imputés au compte

courant du trésorier général ouvert à Bank Al-Maghrib.

Barid Al-Maghrib assure également tous autres services dont l'Etat fixe la liste en

considération des besoins du trésor public pour l'accomplissement de ses missions. Une

convention conclue entre l'Etat et Barid Al-Maghrib fixe les conditions d'exécution et de juste

rémunération desdits services.

Article 50

Par dérogation à la législation en vigueur relative au monopole de l'Etat et selon les

conditions fixées par l'autorité gouvernementale compétente, sont ouverts à la concurrence et

soumis à autorisation de l'autorité gouvernementale compétente les services de collecte, de

transport et de distribution d'objets et de marchandises entrant, par leurs formes, leur poids, leurs

dimensions dans les catégories des objets et marchandises régies par les dispositions de

conventions de l'Union postale universelle lorsqu'ils sont réalisés selon les formes du courrier

accéléré international.

Cette autorisation donne lieu à la perception de redevances.

Barid Al-Maghrib est autorisé de plein droit à fournir les services cités à l'alinéa ci-dessus.

L'autorisation mentionnée au présent article est délivrée lorsque le service, d'une part,

répond à un besoin d'intérêt général, et d'autre part, est compatible avec le bon accomplissement

par Barid Al-Maghrib des missions de service public qui lui sont confiées avec les contraintes

tarifaires et de desserte géographique qui en résultent.

Les postulants à l'autorisation doivent s'engager à respecter les obligations arrêtées par

l'autorité gouvernementale compétente et qui concernent:

- les conditions de confidentialité et de neutralité du service au regard des messages

transmis ;

- la nature, les caractéristiques et la zone de couverture du service ;

- les conditions de continuité et de qualité du service ;

- les qualifications professionnelles et techniques ainsi que les garanties financières

exigées du demandeur de l'autorisation ;

- les normes et spécifications du service ;


- les conditions d'exploitation du service notamment le principe du respect de l'égalité de

traitement des usagers ainsi que les règles de respect d'une concurrence loyale entre tous les

opérateurs ;

- la contribution de l'exploitant à la recherche, à la formation et à la normalisation en

matière de poste ;

- les redevances exigées ;

- la durée, les conditions de cessation et de renouvellement de l'autorisation.

Les modalités d'application de ces obligations seront fixées dans l'autorisation délivrée par

l'autorité gouvernementale compétente. L'autorisation précitée est personnelle à son titulaire et ne

peut être cédée à un tiers.

Toute décision de refus d'autorisation doit être motivée.

Article 51

Barid Al-Maghrib est autorisé à conclure avec l'Etat ou tous autres organismes de droit

public ou privé des conventions permettant l'utilisation par l'Etat ou lesdits organismes de

l'infrastructure dont il dispose.

Article 52

Barid Al-Maghrib assure l'application des conventions, règlements et arrangements de

l'Union postale universelle et des organisations régionales des postes auxquelles adhère le Maroc,

sous réserve que l'application desdits conventions, règlements et arrangements n'implique pas

l'édiction de textes législatifs ou réglementaires.

Article 53

Barid Al-Maghrib peut créer des filiales et prendre des participations financières dans

toutes entreprises entrant par leur objet dans le cadre de ses missions, conformément aux

dispositions de la loi n° 39-89 citée à l'article 43 ci-dessus.

Article 54

Barid Al-Maghrib peut créer des établissements de formation des cadres et de formation

professionnelle dans le domaine de la poste et des services financiers postaux.

Chapitre IISection première: Organisation, gestion et administration

Article 55


Barid Al-Maghrib est administré par un conseil d'administration qui comprend, outre les

représentants de l'Etat, un représentant de Bank Al-Maghrib, un représentant de la Caisse de

dépôt et de gestion et un représentant des personnes morales de droit public et des sociétés dont le

capital est souscrit en totalité ou en partie par l'Etat.

Article 56

Le conseil d'administration est investi de tous les pouvoirs et attributions nécessaires à

l'administration de Barid Al-Maghrib. Il définit et conduit la politique générale de l'établissement

dans le cadre des orientations fixées par le gouvernement et à cet effet, il est notamment chargé:

- d'arrêter le programme des opérations techniques et financières, le budget, le régime des

amortissements, les comptes d'exploitation et l'affectation des résultats ;

- d'arrêter la prise, l'extension ou la réduction de participations financières ;

- d'élaborer le statut du personnel qui est approuvé dans les conditions prévues par la

réglementation en vigueur pour le personnel des établissements publics ;

- d'arrêter les modalités de passation des marchés ;

- de fixer les tarifs des prestations rendues ;

- de choisir les auditeurs prévus à l'article 64 ci-dessous et de fixer leurs honoraires.

Article 57

Le conseil d'administration délibère valablement lorsque les deux tiers au moins de ses

membres sont présents. Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas de partage égal

des voix, celle du président est prépondérante.

Article 58

Le conseil d'administration peut décider la création de tout comité notamment un comité

de gestion dont il fixe la composition et les modalités de fonctionnement et auquel il peut

déléguer partie de ses pouvoirs.

Article 59

Barid Al-Maghrib est géré par un directeur nommé conformément à la législation en

vigueur qui détient tous les pouvoirs et attributions nécessaires à la gestion de l'établissement.


Le directeur exécute les décisions du conseil d'administration et, le cas échéant, du comité

précité, et exécute également les missions pour lesquelles il reçoit délégation du conseil

d'administration.

Il peut déléguer, sous sa responsabilité, une partie de ses pouvoirs et attributions au

personnel placé sous son autorité.

Article 60

Les décisions du directeur de Barid Al-Maghrib concernant l'ouverture ou la fermeture

totale d'une relation internationale de poste ou la fermeture d'un établissement postal sur le

territoire national ainsi que celles relatives à l'émission de timbres-poste ne sont exécutoires

qu'après accord de l'autorité gouvernementale compétente.

Article 61

Le budget de Barid Al-Maghrib comprend en:

1) Ressources:

- les produits et bénéfices d'exploitation, ainsi que ceux provenant de ses opérations et de

son patrimoine ;

- le produit des redevances perçues en contrepartie des autorisations visées à l'article 50 ci-

dessus

- les dons, legs et produits divers ;

- les avances et prêts remboursables provenant de l'Etat, d'organismes publics ou privés

ainsi que les emprunts autorisés conformément à la législation en vigueur ;

- toutes autres recettes en rapport avec ses activités ;

- les apports éventuels de l'Etat.

2) Charges:

- les charges d'exploitation et d'investissement ;

- le remboursement des avances, prêts et emprunts ;

- le versement éventuel à l'Etat des bénéfices réalisés ;

- toutes autres dépenses en rapport avec les activités de l'établissement.

Article 61 bis


Le recouvrement des créances de Barid Al-Maghrib s'effectue conformément à la

législation relative au recouvrement des créances de l'Etat.

Article 62

Sont transférés au directeur de Barid Al-Maghrib, les pouvoirs reconnus à la puissance

publique par la législation et la réglementation en vigueur, qui sont nécessaires au respect du

monopole en matière de poste et à l'exercice de son contrôle par les agents de l'établissement.

Article 63

Barid Al-Maghrib est soumis aux dispositions du dahir n° 1-63-012 du 12 ramadan 1382

(6 février 1963) concernant les conditions de dépôt des fonds disponibles des établissements

publics et des sociétés concessionnaires.

Section II: Contrôle financier

Article 64

Barid Al-Maghrib est soumis au contrôle financier de l'Etat conformément à la législation

en vigueur.

En outre, Barid Al-Maghrib doit soumettre ses états financiers annuels à un audit externe.

Les auditeurs ont pour mission de formuler une opinion sur la qualité du contrôle interne de

l'établissement. Ils s'assurent également que les états financiers donnent une image fidèle du

patrimoine, de la situation financière et des résultats de l'établissement.

Les rapports établis par les auditeurs sont communiqués aux membres du conseil

d'administration.

Chapitre III: Constitution du patrimoine

Article 65

Pour la constitution du patrimoine initial de Barid Al-Maghrib, la propriété des biens

meubles et immeubles de l'Office national des postes et télécommunications, affectés aux

activités de la poste et services financiers postaux et de la Caisse d'épargne nationale relevant des

missions de Barid Al-Maghrib, est transférée à ce dernier.

Sont également transférés à Barid Al-Maghrib à la date d'entrée en vigueur de la présente

loi les éléments de l'actif de la Caisse d'épargne nationale.

Chapitre IV: Dispositions particulièresrelatives à la Caisse d'épargne nationale


Article 66

Il est créé au sein de Barid Al-Maghrib un service Caisse d'épargne nationale placée sous

l'autorité du directeur de Barid Al-Maghrib.

Section première: Dispositions financières et fiscales

Article 67

L'Etat garantit le remboursement des fonds versés en dépôt à la Caisse d'épargne nationale

ainsi que le paiement des intérêts y afférents.

Article 68

La Caisse d'épargne nationale est tenue de déposer auprès d'organismes de droit public

habilités à recevoir les dépôts de la Caisse d'épargne nationale, toutes les sommes qu'elle reçoit

des déposants, sous réserve de ce qui est nécessaire pour assurer le service de remboursement

ainsi que les services prévus par l'article 71 ci-dessous.

Article 69

Barid Al-Maghrib peut passer des conventions avec les organismes visés à l'article 68 ci-

dessus afin de faire bénéficier ses déposants de prêts-logements.

Article 70

Les conditions et modalités d'ouverture et de rémunération des comptes de dépôt ainsi que

le régime des avances prévus respectivement par les articles 48 et 71 de la présente loi sont fixés

par l'administration.

Article 71

La Caisse d'épargne nationale est habilitée, en outre, à consentir sur les pensions civiles et

militaires, dont la liste est arrêtée par l'administration et selon les modalités fixées par celle-ci,

des avances représentant les arrérages courus de deux mois au maximum au profit des résidents

au Maroc bénéficiaires desdites pensions.

Article 72

Par dérogation aux dispositions du dahir portant loi n° 1-76-292 du 25 chaoual 1397 (9

octobre 1977) relatif à la présentation des opérations d'assurances et de réassurances et/ou de

capitalisation et à l'exercice de la profession d'intermédiaire d'assurance, notamment son article


premier, Barid Al-Maghrib est habilité à proposer aux déposants de la Caisse d'épargne nationale

des contrats d'assurances de personnes, émis par les entreprises ou organismes d'assurances de

droit public ou de droit privé.

Ces propositions font l'objet de conventions, soumises à l'approbation de l'administration,

que Barid Al-Maghrib pourra souscrire avec les entreprises ou organismes l’assurance intéressée

en vue de déterminer les conditions et modalités de son intervention.

En aucun cas cette intervention n'habilite la caisse à se prévaloir du titre d'intermédiaire tel

que défini dans le dahir portant loi n° 1-76-292 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) précité.

Article 73

Les intérêts produits par les dépôts effectués par les personnes physiques auprès de la

Caisse d'épargne nationale sont exonérés de tous impôts et taxes.

Les personnes morales demeurent, pour ces intérêts, soumises à la législation fiscale en

vigueur.

Article 74

La Caisse d'épargne nationale est exonérée de tous impôts et taxes.

Les opérations de la caisse et les pièces qu'elle utilise à cet effet sont exonérées de tout

droit d'enregistrement et de timbre.

Section II: Dispositions diverses

Article 75

Les mineurs sont admis à se faire ouvrir des comptes d'épargne, sans l'intervention de leur

représentant légal. Ils peuvent retirer sans cette intervention, mais seulement après l'âge de 16 ans

révolus, les sommes figurant sur les comptes ainsi ouverts, sauf opposition de leur représentant

légal.

Cette opposition est signifiée à la Caisse d'épargne nationale dans la forme des actes

extrajudiciaires Elle produit à l'égard de la Caisse les mêmes effets que les oppositions prévues

au code de procédure civile.

Article 76


Lorsqu'il s'est écoulé une période de quinze ans à partir, tant du versement ou

remboursement que de toute opération effectuée à la demande des déposants, les sommes que

détient la Caisse d'épargne nationale aux comptes de ceux-ci sont prescrites à leur égard.

La Caisse d'épargne nationale est tenue d'adresser, dans un délai de six mois avant

l'expiration de la période précitée, un avis recommandé au titulaire de tout compte susceptible

d'être atteint par la prescription et dont l'avoir en capital et intérêts est supérieur ou égal à deux

cents dirhams (200 DH).

Si l'ayant droit ne peut être connu ou si, pour une raison quelconque, le remboursement ne

peut être opéré, la somme inscrite à son crédit est prescrite.

Les sommes ainsi prescrites sont versées à parts égales au Trésor et aux oeuvres sociales

de bienfaisance désignées par l'administration.

A l'égard des versements faits sous la condition stipulée par le donateur ou le testateur que

le titulaire n'en pourra disposer qu'après une date déterminée, la période de 15 ans ne court qu'à

partir de cette date.

Article 77

Les saisies-arrêts et oppositions de toute nature formées auprès de la Caisse d'épargne

nationale n'ont d'effet que pendant cinq années à compter de la date de leur notification à ladite

Caisse.

Si elles n'ont pas été renouvelées dans l'intervalle, elles sont rayées d'office à l'expiration

de ce délai.

Aucune saisie-arrêt ou opposition, aucun transfert ou cession, aucune signification, ayant

pour objet d'arrêter le paiement, ne peuvent avoir d'effet s'ils sont notifiés après que le service

détenteur du compte a autorisé le bureau de poste ou l'agence chargée du paiement de donner

suite au retrait qui leur est demandé.

Article 78

Il est interdit de donner comme désignation principale, comme sous-titre ou avec une

qualification quelconque le nom de Caisse d'épargne à tout établissement ou organisme privé

prétendant avoir ou ayant un caractère similaire.


Est interdit l'emploi de procédés tels que: contrefaçon de livrets, prospectus, affiches ou

autres, susceptibles de créer une confusion avec la Caisse d'épargne nationale.

Les fondateurs, directeurs ou administrateurs des établissements qui contreviennent aux

dispositions du présent article sont poursuivis et punis conformément aux lois et règlements en

vigueur.

Article 79

La Caisse d'épargne nationale est autorisée à détruire les quittances de remboursements,

dossiers de remboursement après décès, dossiers des comptes courants visés à l'article 76 ci-

dessus, registres matricules, demandes de livrets et registres spéciaux de versement et de

remboursement ayant plus de quinze ans de date. Ce délai est réduit à dix ans pour les autres

registres et à cinq ans pour les livrets soldés ou remplacés.

Article 80

Les dispositions du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993)

relatif à l'exercice des activités des établissements de crédit et de leur contrôle ne sont pas

applicables à Barid Al-Maghrib pour ses opérations relatives à la Caisse d'épargne nationale.

Titre V: Des infractions et sanctions pénales

Chapitre premier: Des infractions et sanctions pénales relativesau secteur des

télécommunications

Article 81

1 - Sera puni d'une amende de 1.500 à 5.000 dirhams quiconque aura, par imprudence ou

involontairement:

- commis un fait matériel pouvant compromettre le service des télécommunications ;

- aura dégradé ou détérioré, de quelque manière que ce soit, les lignes aériennes ou

souterraines ou les appareils de télécommunications et de tout ouvrage s'y rapportant.

2 - Sera puni d'une amende de 3.000 à 10.000 dirhams par équipement terminal quiconque

aura fabriqué pour le marché intérieur, importé ou détenu en vue de la vente, la distribution à titre

onéreux ou gratuit ou met en vente ou a vendu des équipements terminaux visés aux articles 15 et


16 ci-dessus ainsi que leur connexion à un réseau public de télécommunications en violation de

l'agrément ou en absence d'agrément préalable.

Sera puni de la même amende quiconque aura fait la publicité en faveur de la vente des

équipements n'ayant pas reçu l'agrément préalable.

3 - Sera puni d'une amende de 10.000 à 200 000 dirhams quiconque aura fourni ou fait

fournir un service à valeur ajoutée en violation des dispositions ou de la déclaration prévues à


Article 82

Sera puni d'un emprisonnement de un mois à un an et d'une amende de 10.000 à 100.000

dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement:

1 - toute personne qui aura effectué des transmissions radioélectriques en utilisant

sciemment un indicatif d'appel de la série internationale attribué à une station de l'Etat, à une

station du réseau public de télécommunications ou à toute autre station privée autorisée par

l'ANRT ;

2 - toute personne qui aura effectué ou fait effectuer des détournements de lignes de

télécommunications ou exploite des lignes de télécommunications détournées ;

3 - tout agent d'un exploitant de réseau de télécommunications ou d'un fournisseur de

service de télécommunications qui aura refusé de fournir les informations ou documents ou fait

obstacle au déroulement des enquêtes mentionnées à l'article 24 ci-dessus.

Article 83

Sera puni d'un emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 10.000 à 200.000

dirhams quiconque:

1 - aura établi ou fait établir un réseau de télécommunications sans la licence prévue à

l'article 2 ci-dessus ou l'aura maintenu en violation d'une décision de suspension ou de retrait de

cette licence ;

2 - aura fourni ou fait fournir un service de télécommunications sans la licence prévue à

l'article 2 ci-dessus ou en violation d'une décision de suspension ou de retrait de cette licence ;

3 - aura mis en oeuvre des réseaux ou installations radioélectriques visés à l'article 19 de la

présente loi en contravention aux conditions définies par l'ANRT ;


4 - aura utilisé une fréquence radioélectrique qui ne lui a pas été préalablement assignée

par l'ANRT ;

5 - aura établi ou exploité ou fait établir ou exploiter un réseau indépendant, sans

l'autorisation prévue à l'article 14 ci-dessus ou l'aura maintenu en violation d'une décision de

suspension ou de retrait de cette autorisation, ou aura établi ou exploité ou fait établir ou exploiter

un réseau indépendant perturbant le fonctionnement des réseaux existants ou aura établi ou fait

établir une liaison empruntant le domaine public sans la licence préalable visée à l'article 2 ;

6 - quiconque aura, par la rupture des fils ou des câbles, par la destruction ou la

dégradation des appareils ou par tout autre moyen, volontairement causé l'interruption des

télécommunications ;

7 - aura, dans les eaux territoriales ou sur le plateau continental contigu au territoire du

Royaume du Maroc, rompu volontairement un câble sous-marin ou lui aura causé ou tenté de lui

causer des détériorations de nature à interrompre en tout ou en partie les télécommunications.

Article 84

Les détériorations des câbles sous-marins commises dans les eaux territoriales ou sur le

plateau continental contigu au territoire du Royaume du Maroc par un membre de l'équipage d'un

navire marocain ou étranger seront jugées par le tribunal dont la compétence territoriale s'étend

sur le prolongement maritime du lieu d'infraction.

Les infractions prévues au présent titre pourront être constatées par des procès-verbaux

dressés par des officiers de police judiciaire et les agents de la force publique ainsi que par les

employés assermentés et commissionnés à cette fin par l'ANRT.

L'ANRT pourra prendre immédiatement et auprès du contrevenant toutes les mesures

provisoires et urgentes qui seraient indispensables pour faire cesser les dommages résultant des

infractions au présent article.

Lorsque sur une ligne de télécommunications déjà établie, la transmission des signaux est

empêchée ou gênée soit par des arbres soit par l'interposition d'un objet quelconque placé à

demeure, le président du conseil communal prescrira par arrêté les mesures nécessaires pour faire

disparaître l'obstacle qui gêne ou empêche la transmission des signaux de télécommunications

lorsqu'il est susceptible d'être déplacé.


Le déplacement de l'obstacle sera à la charge de son auteur si la ligne de

télécommunications était déjà établie avant qu'il soit placé à demeure ; il est à la charge du

propriétaire de la ligne de télécommunications dans le cas contraire.

Article 85

Outre les officiers et agents de police judiciaire, les employés assermentés et

commissionnés à cette fin par l'ANRT peuvent rechercher et constater, par procès-verbal, les

infractions aux dispositions des articles 81 à 83 ci-dessus. Leurs procès-verbaux sont transmis

dans les cinq jours au procureur du Roi.

Les procès-verbaux établis par les employés visés au premier alinéa du présent article font

foi jusqu'à preuve du contraire.

Ces employés peuvent accéder aux locaux, terrains ou moyens de transport à usage

professionnel, demander la communication de tout document professionnel et en prendre copie,

recueillir, sur convocation ou sur place, les renseignements et justifications.

Ils peuvent également, sur autorisation du procureur du Roi, procéder à la saisie des

matériels objet de la contravention.

La demande de l'autorisation précitée doit comporter tous les éléments d'information de

nature à justifier la saisie. Celle-ci s'effectue sous l'autorité et le contrôle du procureur du Roi qui

l'a autorisée.

Les matériels saisis, sont immédiatement inventoriés. L'inventaire est annexé au procès-

verbal dressé sur les lieux. Les originaux du procès-verbal et de l'inventaire sont transmis au

procureur du Roi qui a ordonné la saisie.

Article 86

En cas de condamnation pour l'une des infractions prévues aux articles 81, 82 et 83 ci-

dessus, le tribunal peut, en outre, prononcer au profit de l'ANRT, la confiscation des matériels et

installations constituant le réseau de télécommunications ou permettant la fourniture du service

de télécommunications ou en ordonner la destruction sur demande de l'ANRT aux frais du

condamné.


Le tribunal peut prononcer à l'encontre du contrevenant, pour l'une des infractions prévues

aux articles 81, 82 et 83 l'interdiction d'exercer, pendant une durée de un à cinq ans, toute activité

en relation avec le secteur des télécommunications.

L'amende sera appliquée autant de fois qu'il y aura d'infractions distinctes constatées soit

dans un seul procès-verbal, soit dans plusieurs procès-verbaux successifs, à l'encontre du même

contrevenant.

Les complices des infractions visées ci-dessus seront passibles des mêmes peines que les

auteurs principaux.

En cas de récidive, les peines prévues aux articles 81, 82 et 83 ci-dessus, sont portées au

double.

Il y a récidive lorsque le contrevenant a subi, dans les cinq années qui précèdent, une

première condamnation irrévocable pour l'une des infractions punies par lesdits articles.

Chapitre II: Des infractions et sanctions pénales relativesau secteur de la poste

Article 87

Toute infraction au monopole de l'Etat tel qu'il est défini à l'article 48 de la présente loi est

punie d'une amende de 5.000 à 10.000 dirhams.

En cas de récidive, le contrevenant est puni d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à un

an et d'une amende de 10.000 à 100.000 dirhams.

Il y a récidive lorsque le contrevenant a subi, dans les cinq années qui précèdent, une

première condamnation irrévocable pour infraction au monopole de l'Etat en matière de service

du courrier.

Article 88

Outre les officiers et agents de la police judiciaire, les employés de l'administration ou

Barid Al-Maghrib, assermentés et commissionnés par l'administration, peuvent rechercher et

constater par procès-verbaux, les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris

pour son application. Les procès-verbaux doivent contenir l'énumération des lettres et paquets

saisis ainsi que les adresses de leurs destinataires. Ils en avisent le receveur du bureau de poste le

plus proche auquel sont remis le courrier saisi et une copie du procès-verbal.

Article 89


La gendarmerie royale et les agents de police judiciaire ayant qualité pour constater les

contraventions en matière de transport de personnes et de marchandises peuvent, en cas

d'infraction aux dispositions de l'article 48 de la présente loi, opérer des saisies et perquisitions

sur toutes personnes qui, en raison de leur profession ou de leur commerce, font habituellement

du transport terrestre d'un lieu à un autre.

Article 90

Les agents des douanes aux frontières et les agents de police judiciaire ayant qualité pour

constater les infractions au transport par voie maritime ou aérienne s'assurent, à l'occasion de

visites de navires ou d'avions, si le capitaine et les membres de l'équipage ne sont pas porteurs de

lettres ou paquets entrant dans le monopole de l'Etat en matière de service du courrier.

En cas de contravention, lesdits agents dressent un procès-verbal et avisent le receveur du

bureau de poste le plus proche auquel sont remis le courrier saisi et une copie du procès-verbal.

Article 91

Les transporteurs sont personnellement responsables du paiement des amendes et

dommages - intérêts prononcés à l'encontre de leurs employés. Ils peuvent se retourner contre

leurs employés ou toute autre personne ayant commis l'infraction pour le remboursement des

sommes payées.

Chapitre III: Des infractions et sanctions pénales communes

Article 92

Sera puni d'une peine d'emprisonnement de 3 mois à 5 ans et d'une amende de 5.000 à

100.000 dirhams toute personne autorisée à fournir un service de poste rapide internationale ou

tout agent employé par elle, qui dans le cadre de l'exercice de ses fonctions ouvre, détourne ou

détruit le courrier, viole le secret de correspondance ou qui aide à accomplir ces actes.

Sera passible des mêmes peines, toute personne autorisée à fournir un service de

télécommunications et tout employé par des exploitants de réseaux des télécommunications ou

fournisseurs de services des télécommunications, qui dans le cadre de l'exercice de ses fonctions

et en dehors des cas prévus par la loi, viole de quelque manière que ce soit, le secret des


correspondances émises, transmises ou reçues par voie de télécommunications ou qui en a donné

l'ordre ou qui a aidé à l'accomplissement de ces actes.

Sera puni d'une peine d'emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 5.000 à

100.000 dirhams ou par l'une de ces deux peines seulement, toute personne autre que celles

mentionnées dans les deux alinéas précédents qui a commis un des faits punis par lesdits alinéas.

Outre les sanctions prévues aux alinéas 1, 2 et 3 ci-dessus, le contrevenant est interdit

d'exercer toute activité ou profession dans le secteur des télécommunications ou celui de la poste

ou en relation avec lesdits secteurs pour une durée de un à cinq ans.

Article 93

Sans préjudice des peines appliquées en matière de rébellion, tout refus d'obtempérer à

une demande de perquisition, toute attaque ou résistance avec violence ou menace envers les

agents ayant qualité pour constater les infractions à la présente loi et aux textes pris pour son

application sont punis d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 1 an et d'une amende de 10.000

à 100.000 dirhams.

Article 94

Nonobstant les dispositions de l'article 55 du code pénal, l'amende ne peut faire l'objet de

sursis.

Titre VI: Dispositions communesChapitre premier: Patrimoine

Article 95

Les éléments de l'actif de l'Office national des postes et télécommunications autres que

ceux cités aux articles 45 et 65 ainsi que ses avoirs en comptes bancaires, au CCP et à la

trésorerie générale sont transférés à L'ANRT, Itissalat Al-Maghrib et à Barid Al-Maghrib.

Article 96

Une commission, dont la composition et les modalités de désignation des membres sont

déterminées par l'administration, sera chargée de la répartition des ressources citées à l'article 95

ci-dessus entre l'ANRT, Itissalat Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib.

Article 97


Les biens meubles et immeubles du domaine privé de l'Etat nécessaires au fonctionnement

de l'ANRT, d'Itissalat Al-Maghrib et de Barid Al-Maghrib leur sont transférés en pleine

propriété.

Les biens du domaine public nécessaires au fonctionnement de l'ANRT, d'Itissalat Al-

Maghrib et de Barid Al-Maghrib sont mis à leur disposition.

Les modalités des transferts et de mise à disposition visées ci-dessus sont déterminées par

voie réglementaire.

Article 98

Les transferts visés ci-dessus ne donnent lieu à la perception d'aucun droit ou taxe.

Les transferts au profit d'Itissalat Al-Maghrib, diminués des obligations et charges de

l'ONPT à la date d'entrée en vigueur de la présente loi, constituent l'apport de l'Etat au capital

d'Itissalat Al-Maghrib.

Chapitre II: Personnel

Article 99

Les personnels en fonction à l'Office national des postes et télécommunications à la date

d'entrée en vigueur de la présente loi sont transférés à l'ANRT, à Itissalat Al-Maghrib et à Barid

Al-Maghrib et ce en fonction de l'activité à laquelle ils sont affectés sous réserve des dispositions

de l'article 103 alinéa 3 ci-dessous.

Article 100

La situation conférée par les statuts particuliers de l'ANRT, d'Itissalat Al-Maghrib et de

Barid Al-Maghrib aux personnels transférés en vertu de l'article 99 ci-dessus ne saurait, en aucun

cas, être moins favorable que celle détenue par les intéressés à la date de leur transfert.

Article 101

Les services effectués par lesdits personnels à l'Office national des postes et

télécommunications sont considérés comme ayant été effectués au sein de l'ANRT, d'Itissalat Al-

Maghrib et de Barid Al-Maghrib.

Article 102


Nonobstant toutes dispositions contraires, les personnels transférés à l'ANRT, à Itissalat

Al-Maghrib et à Barid Al-Maghrib continuent à être affiliés, pour le régime des pensions, aux

caisses auxquelles ils cotisaient à la date d'entrée en vigueur de la présente loi.

Article 103

Les personnels titulaires ou stagiaires affectés à la date d'entrée en vigueur de la présente

loi au sein du ministère chargé des postes et des télécommunications dans les services dont les

attributions sont prises en charge par l'ANRT, à l'exception des personnels dont le maintien est

jugé nécessaire au sein du ministère, sont détachés à l'ANRT.

Le personnel temporaire permanent du ministère chargé des postes et des

télécommunications affecté à la date d'entrée en vigueur de la présente loi dans les services dont

les attributions sont prises en charge par l'ANRT est transféré à cette dernière, à l'exception du

personnel dont le maintien est jugé nécessaire pour le fonctionnement de ce ministère.

Le personnel de l'Office national des postes et télécommunications affecté exclusivement

aux activités d'agrément des équipements des télécommunications et au contrôle des stations

radioélectriques est également transféré à l'ANRT.

Le personnel titulaire, stagiaire et temporaire détaché ou transféré sera intégré dans les

cadres de l'ANRT dans les conditions qui seront fixées par le statut particulier du personnel de

l'agence.

Article 104

La situation statutaire conférée par le statut particulier de l'ANRT au personnel intégré

visé par le premier et le troisième alinéas de l'article 103 ci-dessus ne saurait, en aucun cas, être

moins favorable que celle détenue par les intéressés à la date de leur intégration.

Les services effectués par le personnel visé au quatrième alinéa de l'article 103 ci-dessus

dans l'administration ou à I'ONPT avant leur transfert au sein de l'ANRT, sont considérés comme

ayant été effectués au sein de l'ANRT.

Section III: Dispositions diverses

Article 105

Pour l'acquisition des biens immeubles nécessaires à l'accomplissement de leurs activités

présentant un caractère d'utilité publique l'ANRT, Itissalat Al-Maghrib, Barid Al-Maghrib et les


exploitants de réseaux publics de télécommunications exercent, par délégation, les droits de la

puissance publique en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique et d'occupation

temporaire dans le respect des dispositions de la législation en vigueur.

Article 106

L'ANRT, Itissalat Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib sont subrogés dans les droits et

obligations de l'ONPT pour tous les marchés d'étude, de travaux, de fournitures et de transport

ainsi que tous autres contrats et conventions notamment financières conclus avant la date d'entrée

en vigueur de la présente loi et relatifs aux activités de télécommunications pour l'ANRT et

Itissalat Al-Maghrib et aux services de la poste et services financiers postaux ainsi que ceux de la

Caisse d'épargne nationale pour Barid Al-Maghrib.

Article 107

L'Institut national des postes et télécommunications est rattaché à l'ANRT. L'Agence peut

passer des conventions avec Itissalat Al-Maghrib et d'autres exploitants pour l'utilisation des

installations et équipements de l'institut.

Article 108

Les biens meubles et immeubles relevant du domaine privé de l'Etat ainsi que ceux

appartenant à l'Office national des postes et télécommunications, qui sont à la date d'entrée en

vigueur de la présente loi, affectés aux oeuvres sociales du personnel de l'ONPT, sont transférés

en vue d'une affectation aux mêmes fins au ministère chargé des postes et télécommunications, à

l'ANRT, à Itissalat Al-Maghrib et à Barid Al-Maghrib au prorata du nombre du personnel

transféré à ces organismes, détaché ou affecté auprès d'eux en application des dispositions des

articles 99 et 103 de la présente loi.

Les transferts visés à l'alinéa ci-dessus ne donnent lieu à la perception d'aucun impôt, taxe

ou droit de quelque nature que ce soit.

Ils sont effectués par la commission prévue à l'article 96 ci-dessus après consultation des

présidents des associations visées à l'alinéa 2 de l'article 109 ci-après.

Article 109

Il sera procédé simultanément à la dissolution des associations des oeuvres sociales de

l'ONPT, existantes à la date d'entrée en vigueur de la présente loi, et à la constitution des


associations des oeuvres sociales des personnels du ministère chargé des postes et

télécommunications, de l'ANRT, d'Itissalat Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib.

Les biens meubles et immeubles appartenant aux associations dissoutes seront répartis par

dérogation aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958)

réglementant le droit d'association, par une commission paritaire composée des représentants de

l'administration et des organismes visés à l'alinéa premier ci-dessus d'une part, et d'autre part des

associations des oeuvres sociales créées au sein de l'administration et desdits organismes.

Les transferts visés à l'alinéa ci-dessus ne donnent lieu à la perception d'aucun impôt, taxe

ou droit de quelque nature que ce soit.

Article 110

L'Etat, représenté par le ministre chargé des postes et télécommunications, I'ANRT,

Itissalat Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib conclueront entre eux et avec les associations créées en

application de l'article 109 ci-dessus des conventions pour une utilisation équitable des oeuvres

sociales des personnels adhérents à ces associations afin de permettre auxdits personnels de

continuer à bénéficier des prestations de toute nature qui leur étaient servies à la date d'entrée en

vigueur de la présente loi.

Article 111

Sont abrogées les dispositions relatives aux matières régies par la présente loi et

notamment les textes suivants tels qu'ils ont été modifiés ou complétés:

- les dispositions du dahir du 27 rabii II 1343 (25 Novembre 1924) relatif au monopole de

l'Etat en matière de télégraphe et de téléphone avec ou sans fil, tel qu'il a été modifié et complété

sauf en ce qui concerne le monopole reconnu à l'Etat en matière de radiodiffusion et de télévision

par ledit dahir, monopole auquel il n'est en rien porté atteinte par la présente loi et dont la gestion

est désormais dévolue à l'autorité gouvernementale compétente en la matière en vertu du dahir

portant nomination des membres du gouvernement ;

- les dispositions du dahir du 2 chaabane 1356 (8 octobre 1937) sur la conservation et la

police des lignes et des stations de télécommunications ;

- les dispositions du dahir portant loi n° 1-84-8 du 6 rabii II 1404 (10 janvier 1984)

instituant l'Office national des postes et télécommunications ;


- les dispositions de la loi n° 05-83 portant réorganisation de la Caisse d'épargne nationale

promulguée par le dahir n° 1-87-118 du 28 ramadan 1412 (2 avril 1992).

………………………………………………………………………………………..

Bulletin officiel n° 4564 bis du 28 chaoual 1418 (26 février 1998)

Décret n° 2-97-813 du 27 chaoual 1418 (25 février 1998) portant application des

dispositions de la loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications en ce qui concerne

l'Agence nationale de réglementation des télécommunications.

Le Premier Ministre,

Vu la Constitution, notamment son article 63 ;

Vu la loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications promulguée par le dahir

n° 1-97-162 du 2 rabii II 1418 (7 août 1997), notamment le titre II et l'article 107 de ladite loi ;

Vu le dahir portant loi n° 1-77-185 du 5 chaoual 1397 (19 septembre 1977) relatif à la

présidence des conseils d'administration des établissements publics nationaux et régionaux ;

Vu le décret n° 2-79-429 du 2 hija 1399 (24 octobre 1979) portant création et organisation

de l'Institut national des postes et télécommunications, tel qu'il a été modifié et complété ;

Après examen par le conseil des ministres réuni le 13 joumada II 1418 (16 octobre 1997),

Décrète:

Article Premier: L'Agence nationale de réglementation des télécommunications est placée

sous la tutelle du Premier ministre.

Son siège est fixé à Rabat.

Elle comprend des services centraux et des services extérieurs.

Article 2: Le conseil d'administration de l'agence, qui est présidé par le Premier ministre

ou l'autorité gouvernementale déléguée par lui à cet effet, comprend en outre les représentants de

l'Etat suivants:

- le ministre chargé de l'intérieur ;

- le ministre chargé des finances ;

- le ministre chargé de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la

recherche scientifique ;

- le ministre chargé du commerce et de l'industrie ;


- le secrétaire général du gouvernement ;

- le ministre chargé de l'incitation de l'économie et de la privatisation ;

- le ministre chargé des télécommunications ;

- le ministre chargé de la communication ;

- l'autorité gouvernementale chargée de la défense nationale.

En cas d'absence ou d'empêchement, les autorités gouvernementales peuvent se faire

représenter par le secrétaire général de leur département ou un fonctionnaire ayant rang de

directeur.

Article 3: En application de l'article 33 de la loi susvisée n° 24-96, est fixé à cinq le

nombre des personnalités, membres du conseil d'administration de l'agence, choisies dans les

secteurs public et privé en raison de leur compétence.

Article 4: Conformément à l'article 34 de la loi précitée n° 24-96, le conseil

d'administration de l'ANRT exerce tous les pouvoirs et attributions nécessaires à la réalisation des

missions de l'agence et notamment:

- élabore le statut du personnel dans le respect, pour le personnel concerné, des

dispositions du chapitre II du titre VI de la loi précitée ;

- arrête la procédure de saisine de l'agence en cas de litiges relatifs à l'interconnexion visés

à l'article 8 de la loi précitée ainsi que celle relative à leur règlement ;

- définit les conditions de délivrance des autorisations d'établissement et d'exploitation des

réseaux indépendants visés à l'article 14 de la loi précitée ;

- définit les conditions d'agrément préalable des équipements terminaux visés à l'article 15

de la loi précitée ;

- définit les modalités de dépôt des déclarations d'exploitation commerciale des services à

valeur ajoutée visés à l'article 17 de la loi précitée ;

- détermine les conditions techniques d'utilisation des réseaux et installations visés à

l'article 19 de la loi précitée ;

- définit les conditions dans lesquelles l'agence peut procéder aux enquêtes visées à

l'article 24 de la loi précitée ;


- arrête les modalités d'instruction des demandes de licences conformément aux

dispositions du paragraphe 3 de l'article 29 de la loi précitée ;

- arrête les modalités de gestion et de surveillance du spectre des fréquences

radioélectriques ;

- arrête les modalités du chiffrage prévu à l'article 29 de la loi précitée et celles de son

contrôle ;

- propose les tarifs maxima pour les prestations relatives au service universel ;

- fixe les redevances prévues à l'article 38 de la loi précitée autres que celles relatives à

l'octroi et au renouvellement des licences d'assignation des fréquences radioélectriques

- arrête le budget de l'ANRT et les dépenses de fonctionnement et d'équipement de

l'Institut national des postes et télécommunications ;

- approuve les conventions passées en application des dispositions de l'article 107 de la loi

précitée.

Le conseil d'administration fixe, le cas échéant, dans chacune de ses délibérations, les

pouvoirs délégués au comité de gestion et au directeur de l'agence pour la préparation et/ou la

mise en oeuvre des dispositions qui précèdent.

Article 5: Conformément aux dispositions du dernier alinéa de l'article 34 de la loi précitée

n° 24-96, le conseil se réunit aussi souvent que les circonstances l'exigent et au moins deux fois

par an:

- avant le 31 mai pour arrêter les états de synthèse de l'exercice clos ;

- avant le 31 octobre pour arrêter le budget de l'exercice suivant.

Article 6: La composition et les modalités de fonctionnement du comité de gestion visé à

l'article 35 de la loi précitée n° 24-96 sont fixées par le conseil d'administration de l'agence.

Article 7: Conformément aux dispositions de l'article 36 de la loi précitée n° 24-96, le

directeur de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications détient tous les

pouvoirs et attributions nécessaires à la gestion de l'agence et à cet effet:

- exécute les décisions du conseil d'administration et du comité de gestion ;

- accomplit ou autorise tous actes et opérations relatifs à l'objet de l'agence dans le respect

des décisions du conseil d'administration et du comité de gestion ;


- représente l'agence vis-à-vis de l'Etat, des administrations publiques et des tiers et agit en

son nom ;

- représente l'agence en justice et peut intenter toutes actions judiciaires ayant pour objet la

défense des intérêts de l'agence, mais il doit toutefois en aviser immédiatement le président du

conseil d'administration ;

- recrute et nomme le personnel dans le cadre des dispositions prévues par la


Le directeur assiste, avec voix consultative, aux réunions du conseil d'administration et du

comité de gestion et y tient le rôle de rapporteur.

En tant qu'ordonnateur, il engage les dépenses par acte, contrat ou marché fait tenir la

comptabilité des dépenses engagées, liquide et constate les dépenses et les recettes de l'agence et

délivre à l'agent comptable, les ordres de paiement et les titres de recettes correspondants.

Il établit avant le 31 mai un rapport annuel sur les activités de l'agence au cours de l'année

écoulée. Ce rapport est transmis au Premier ministre et publié au bulletin officiel du Royaume.

Il assure la préparation technique et le secrétariat des réunions du conseil d'administration

et du comité de gestion.

Le directeur peut déléguer sous sa responsabilité, partie de ses pouvoirs et attributions au

personnel de direction de l'agence.

Article 8: Le ministre des finances, du commerce, de l'industrie et de l'artisanat et le

ministre des télécommunications sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du

présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

Fait à Rabat, le 27 chaoual 1418 (25 février 1998).

Abdellatif Filali.

Pour contreseing:Le ministre des finances,du commerce, de l'industrieet de

l'artisanat,Driss Jettou.


Le ministre des télécommunications,Abdeslam Ahizoune.

………………………………………………………………………………

Bulletin officiel n° 4564bis du 28 chaoual 1418 (25 février 1998).

Décret n° 2-98-156 du 27 chaoual 1418 (25 février 1998) pris pour l'application des

articles 96 et 97 de la loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications.


Vu les articles 45, 65, 95, 96, 97 et 108 de la loi n° 24-96 relative à la poste et aux

télécommunications promulguée par le dahir n° 1-97-162 du 2 rabii II 1418 (7 août 1997),

Décrète:

Article Premier: En application des dispositions de l'article 96 de la loi susvisée n° 24-96,

la commission chargée de la répartition des éléments de l'actif de l'Office national des postes et

télécommunications entre l'Agence nationale de réglementation des télécommunications, Itissalat

Al-Maghrib et Barid Al-Maghrib est composée, sous la présidence d'un représentant du Premier

ministre, des membres suivants:

- un représentant du ministre chargé des finances ;

- un représentant du ministre des télécommunications ;

- un représentant de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications ;

- un représentant d'Itissalat Al-Maghrib ;

- un représentant de Barid Al-Maghrib.

Ces membres sont nommés par arrêté du Premier ministre sur proposition des autorités

gouvernementales ou organismes compétents.

Article 2: Pour l'application des dispositions des articles 45, 65, 95 et 108 de la loi précitée

n° 24-96, la commission visée à l'article premier ci-dessus dresse les inventaires chiffrés des

différents biens transférés respectivement à l'Agence nationale de réglementation des

télécommunications, à Itissalat Al-Maghrib et à Barid Al-Maghrib.

La commission doit présenter au Premier ministre un rapport sur les résultats de ses

travaux dans un délai maximum de trois mois courant à compter de la date de nomination de ses

membres.


Les inventaires visés ci-dessus sont approuvés par arrêté conjoint du ministre chargé des

finances et du ministre des télécommunications.

Article 3: Le ministre des finances, du commerce, de l'industrie et de l'artisanat et le

ministre des télécommunications sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du

présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.

Fait à Rabat, le 27 chaoual 1418 (25 février 1998).Abdellatif Filali.

Pour contreseing: Le ministre des finances, du commerce, de l'industrieet de l'artisanat,

Driss Jettou.

Le ministre des télécommunications, Abdeslam Ahizoune.

…………………………………………………………………………………

Bulletin officiel n° 4564 bis du 28 chaoual 1418 (26 février 1998)

Décret n° 2-98-158 du 27 chaoual 1418 (25 février 1998) portant nomination de membres

du conseil d'administration de l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications.


Vu l'article 33 de la loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications promulguée

par le dahir n° 1-97-162 du 2 rabii II 1418 (7 août 1997) ;

Vu l'article 3 du décret n° 2-97-813 du 27 chaoual 1418 (25 février 1998) portant

application de la loi n° 24-96 relative à la poste et aux télécommunications en ce qui concerne

l'Agence nationale de réglementation des télécommunications,

Décrète:

Article Premier: Sont nommés membres du conseil d'administration de l'Agence nationale

de réglementation des télécommunications:

- M. Larbi Belarbi ;

- M. Ahmed Rahhou ;

- M. Mohamed El Aoud ;

- Mme Nezha Lahrichi ;

- M. El Hadi Chaibainou.

Article 2: Le présent décret sera publié au Bulletin officiel.


Fait à Rabat, le 27 chaoual 1418 (25 février 1998).Abdellatif Filali.

3 .Tableaux représentatifs de quelques autorités de régulation postale

Pays Autorité de régulation Date de création

Allemagne Agence Fédérale des réseaux 1998

Autriche Ministère des transports, de l'Innovation et des

Technologies 1999

Belgique Institut Belge des Postes et Télécoms (IBPT) 1991

Chypre Commission de régulation des télécoms et de la

poste 2002

Danemark Agence pour la sécurité routière et les transports 1995

Espagne Ministère du développement 1998

Estonie Estonian National Communications Board

(ENCB) 2002

Finlande Autorité de régulation finlandaise des

communications 1994

Royaume-

Uni Postcomm 2000

Grèce Commission Nationale des Télécommunications

et de La Poste 1998

Hongrie Autorité Nationale des Communications 1990

Irlande Commission for Communications Regulations

(Com reg) 2002

Italie Ministère de la Communication 1999


Lettonie Commission des services publics 2001

Lituanie Autorité de régulation des communications 2002

Luxembourg Institut National de Régulation (ILR) 2000

Malte Autorité maltaise des Communications 2003

Pays-Bas OPTA 1997

Pologne URTIP 2002

Portugal Anacom 1981

Rép.

Tchèque

Ministère de l'informatique - Département des

services postaux 2000

Slovaquie Postovy urad 2002

Slovénie Agencija za posto in telekomunikacije,

republike slovenije (APEK) 2002

Suède PTS 1994

Site web de quelques autorités de régulation postale

http://www.bundesnetzagentur.de

http://www.bmvit.gv.at

http://www.bipt.be

http://www.octpr.org.cy

http://www.fstyr.dk

http://www.mfom.es

http://www.sa.ee


http://www.ficora.fi/englanti/index.html

http://www.psc.gov.uk

http://www.eett.gr

http://www.hif.hu

http://www.comreg.ie

http://www.comunicazioni.it

http://www.sprk.gov.lv

http://www.rrt.lt

http://www.etat.lu

http://www.mca.org.mt

http://www.opta.nl

http://www.urtip.gov.pl

http://www.anacom.pt

http://www.micr.cz

http://www.posturad.sk

http://www.apek.si/

http://www.pts.se/


Mohamed EL ACHHAB, né le 1/1/1963 au Centre communal de Had Msila,

Province de Taza, marié et père de deux enfants Anass et Chaymae :

• Licencié en droit privé en 1987 de l’Université Mohamed Premier d’Oujda ; • Détenteur du certificat d’administration de la tarification des services

publics locaux de l’Institut International d’Administration Publique (IIAP) de Paris en 1993 ;

• Lauréat du cycle supérieur de l’Ecole Nationale d’Administration Publique (ENAP) Rabat en Janvier1995 ;

• Détenteur du certificat de cycle d’aptitude à la création d’entreprises de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG) de Tanger en collaboration avec l’Université Laval de Canada, en 2004 ;

• Détenteur du diplôme d’auditeur de l’Institut de Hautes Etudes Bancaires et de Management (IHEBM) de Salé en 2005 ;

• A fait plusieurs stages au Maroc et à l’étranger ; • Ayant suivi avec succès le Cycle Supérieur de gestion de l’Institut Supérieur

de Commerce et d’Administration des Entreprises (ISCAE), objet du présent mémoire de recherche ;

• Actuellement, il est cadre supérieur à Barid Al-Maghrib, il occupe le poste d’Inspecteur Divisionnaire, Chef de Division, de la zone nord à la Direction de l’Audit, Inspection et Risques.

Cordonnées :

Tel : 073942302

E-mail : [email protected]