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Les Deux Poétiques de Valéry (Fabula Colloques)

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Duas poéticas de Valéry

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06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 1 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Accueil>Colloques>Auteurs, oeuvres, priodes >Paul Valry et l'ide de littrature colloques en ligne | Auteurs, oeuvres, priodesPaul Valry et l'ide de littratureLes deux potiques de ValryWilliam Marx12Une potique nest pas un pur systme de principes poss dans le ciel des Ides. Ellesexprime dans des discours la signication elle-mme parfois ambigu, participants dunehistoire qui peut tre complexe, et susceptibles dimpressionner diversement ceux qui les lisentou les coutent. Elle a une forme sensible, do peuvent se dgager des e!ets dordreproprement potique, esthtique, a!ectif, thique ou conceptuel. Aussi nest-il pas absurdedinterroger une potique comme celle de Paul Valry partir prcisment de ces e!ets-l,cest--dire de sa rception, en considrant cette dernire comme la manifestation duneralit plus ou moins latente dans les discours eux-mmes. Sil est vrai que la rceptionactualise des virtualits incluses dans les textes, on peut lgitimement essayer de linterprtercomme un symptme : le!et que produit un texte est une question pose ce texte.3On partira donc dun tonnement ventuellement ressenti par le lecteur de Valry : celui devoir coexister dans les textes de cet auteur deux conceptions de luvre dart et de la posiequi paraissent contradictoires a priori. Deux potiques. De ces deux potiques, lune est bienconnue depuis longtemps, et il nest pas ncessaire dy insister. Cest celle que Michel Jarretyrsume comme les trois lieux communs de la critique valryenne : la valeur dexercice attribue la posie, larbitraire de lachvement de luvre et la nature accidentelle de lapublication [1]. Ces trois lieux communs concernent essentiellement le rapport de lauteur la cration potique. On peut en outre en ajouter trois autres, plus spciquement centrs surla nature de luvre :4lautonomie du texte, appele aussi par Roland Barthes mort de lauteur :Mes vers ont le sens quon leur prte. Celui que je leur donne ne sajuste qu moi, et nest opposable personne. ( Commentairesde Charmes [1929], , I, 1509)06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 2 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#[] il ny a pas de vrai sens dun texte. Pas dautorit de lauteur. Quoi quil ait voulu dire, il a crit ce quil a crit. Une foispubli, un texte est comme un appareil dont chacun se peut servir sa guise et selon ses moyens : il nest pas sr que leconstructeur en use mieux quun autre. ( Au sujet du Cimetire marin [1933], , I, 1507)5lautorgulation de la littrature :6Une Histoire approfondie de la Littrature devrait [] tre comprise, non tant comme une histoire des auteurs et des accidents deleur carrire ou de celle de leurs ouvrages, que comme une Histoire de lesprit en tant quil produit ou consomme de la littrature , et cette histoire pourrait mme se faire sans que le nom dun crivain y ft prononc. ( Lenseignement de lapotique au Collge de France [1937], , I, 1439)7lexistence dune nature propre du texte potique, quon pourrait nommer poticit,voire, condition de considrer ltat de posie comme la quintessence de celui delittrature, littrarit :8Ainsi, entre la forme et le fond, entre le son et le sens, entre le pome et ltat de posie, se manifeste une symtrie, une galitdimportance, de valeur et de pouvoir, qui nest pas dans la prose ; qui soppose la loi de la prose laquelle dcrte lingalitdes deux constituants du langage. ( Posie et pense abstraite [1939], , I, 1332)- lindissolubilit du son et du sens (, I, 1333)910Ces trois principes dnissent ce quon pourrait nommer la potique formaliste etimpersonnelle de Valry [2]. Cest celle qui, de tout temps, a obtenu le plus grandretentissement, sest rpandue dans lenseignement universitaire et a fourni le plus grandnombre de citations et de sujets de dissertation.06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 3 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#11Or, il existe une autre potique valryenne fort di!rente de celle-ci. Il serait exagr dequalier cette seconde potique dinconnue. Elle est au contraire fort bien connue de tous leslecteurs professionnels de Valry, de tous ceux, en tout cas, qui se sont frotts aux Cahiers.Mais elle est moins connue que la premire. Elle nappartient pas la vulgate valryenne la plusdi!use. Comment la dnir ? Parmi les premires descriptions en date gurent celle de MichelLechantre ds 1972 [3], puis celle dIon Gheorghe en 1977 :12Le Pote de Valry [] prouve le besoin irrpressible de faire passer a dans une combinaison de mots, dans un discourspotique . Pour ce faire, lhomme se ddouble en quelque sorte. Une moiti, faite de conscience calculatrice, dsireuse etvolontaire, se penche vers lautre moiti, quil est loisible de concevoir comme une profondeur intime et obscure o dormentple-mle ou sagitent confusment tous les souvenirs et toutes les virtualits de ltre. [4]1314Notable est ici lopposition entre les deux moitis : la premire, faite de consciencecalculatrice, dsireuse et volontaire , concide videmment avec la potique formaliste quenous avons dcrite plus haut ; la seconde au contraire dsigne un Valry plus obscur, celui del implexe . Gheorghe posait le problme en termes de ddoublement.15Les critiques suivants mettront en valeur un concept beaucoup plus unicateur : celui de lavoix. Il y a de belles pages trs clairantes l-dessus dans la thse de Nicole Celeyrette-Pietri [5] et dans celle de Michel Jarrety, qui parle, en particulier, de la voix de ltre [6] . Dans lafortune de ce concept de voix, lapport de Jean-Michel Maulpoix occupe une place part,puisque cest notamment partir des rexions valryennes sur la voix que Maulpoix dnit le nouveau lyrisme potique quil souhaite, avec dautres, incarner.16Effet de voix et voix de source1718Par le miracle de son arrive tardive dans la rception de Valry, la voix se prsente doncactuellement comme peut-tre le plus productif et le plus original de tous les conceptsvalryens en usage, parce que le plus neuf. Mais ce nest pas le moins problmatique, et cestpourquoi il est tentant de parler dune potique double de Valry. Car le concept de voix paratcontredire certains des principes les plus clairement a"rms et les plus connus de la potiquevalryenne. Encore faut-il sentendre : plusieurs formulations valryennes concernant la voix nesont nullement incompatibles avec une conception formaliste de la littrature. Celle-ci, parexemple :1906/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 4 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Le point dlicat de la posie est lobtention de la voix. La voix dfinit la posie pure. Cest un mode galement loign du discourset de lloquence, et du drame mme, que de la nettet et de la rigueur, et que de lencombrement ou bien de linhumanit de ladescription.20[] Il ny a ici ni narrateur, ni orateur, ni cette voix ne doit faire imaginer quelque homme qui parle. Si elle le fait ce nest pas elle.(1916, C, VI, 176)2122Ou bien celle-l : Je crois que [le vritable principe potique] est rechercher dans la voixet dans lunion singulire, exceptionnelle, di"cile prolonger de la voix avec la pensemme. (1918, C, VII, 71)23Ou bien encore cette autre : Le pome na pas de sens sans SA voix. (1943, C, XXVI, 807)24Ou enn cette dernire :25Un pome est un discours qui exige et qui entrane une liaison continue entre la voix qui est et la voix qui vient et qui doit venirEt cette voix doit tre telle quelle simpose, et quelle excite ltat affectif dont le texte soit lunique expression verbale. tez lavoix et la voix quil faut, tout devient arbitraire. ( Premire leon du cours de potique [1937], , I, 1349)2627Il ny a rien ici qui contredise soit le principe de lautonomie du texte par rapport sonauteur, soit celui de lexistence dune nature propre du texte potique. Bien au contraire, lavoix parat ici un simple e!et rechercher et recrer pour le lecteur, un e!et qui permetjustement cette fameuse indissolubilit du son et du sens dont il tait question plus haut.Cest ce que je nommerais volontiers le!et de voix, prsent comme un idal atteindre par laposie. Et de cet e!et de voix relve en particulier, si lon y regarde bien, le fameux passageautobiographique des Cahiers qui a t tant comment sur la voix de contralto :28 un certain ge tendre, jai peut-tre entendu une voix, un contralto profondment mouvantCe chant me dut mettre dans un tat dont nul objet ne mavait donn lide. []06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 5 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Une voix qui touche aux larmes, aux entrailles []. (1910-1911, C, IV, 587)2930Avec le!et de voix, Valry auteur voudrait recrer en lui-mme et chez le lecteur cetteimpression qui la tant marqu pendant son enfance.31Mais de cet e!et de voix il faut distinguer la voix de source ou voix intrieure. La distinctionparat clairement dans la formulation suivante : La voix potique doit pouvoir se substituerpresque insensiblement la voix intrieure de source (1939-1940, C, XXII, 789). La voixpotique , cest la voix mme du pome, cest--dire ce qui a t appel plus haut le!et devoix, tandis que la voix intrieure de source est dune origine qui, quoique apparemmenttrs voisine, est en ralit di!rente (et mme foncirement di!rente, selon la potiqueformaliste valryenne), car elle est mise par le pote lui-mme. La voix du pote nest pas lavoix du pome, et pourtant celle-ci doit imiter celle-l :32La plus belle posie a la voix dune femme idale, Mlle me. Pour moi la voix intrieure me sert de repre. Je rejette tout cequelle refuse comme exagr ; car la voix intrieure ne supporte que les paroles dont le sens est secrtement daccord avec ltrevrai ; dont la musique est le graphique mme des mouvements et arrts de cet tre. (1916, C, VI, 169-170)3334La voix de source sert donc de critrium la voix du pome, selon un systme dcouteinterne que Valry appelle ailleurs le bouche-oreille (1916, C, VI, 177). Mais critrium seraitencore un terme trop faible, car cest un ltre si puissant quil est capable de ne retenir dans lepome que les paroles dont le sens est secrtement daccord avec ltre vrai . Or, il est clairquun pome ainsi constitu par lintermdiaire de ce ltre conciderait lui-mme avec ltrevrai selon une correspondance secrte. La voix du pome ne serait donc pas si di!rente decelle du pote, toute la di!rence reposant, bien sr, sur le secret de cet accord.35Peut-on aller plus loin dans ce secret ? On peut tenter de sapprocher de la source. Valry yinvite dans le fragment suivant, qui traite du rapport de lcrivain avec le langage ou, toutbanalement, du style :36Le littrateur qui cherche ses mots.Il faut saccoutumer tre satisfait avant davoir trouv le mot clich. Le mauvais crivain nest satisfait que par larrive du motque tout le monde et attendu, et qui est toujours vague, impersonnel. Il nest pas content jusqu ce quil ait trouv, non le motpropre, le mot sien, mais le mot insensible.06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 6 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Un autre crivain trouve vite le mot banal, et ensuite le traduit. Il cherche un quivalent moins frquent.Ainsi, 3 modes : prendre le mot dans la recherche mme quon en fait, et en raison de sa particularit et crudit (mais en vitantceux qui viennent par trop daccidents spirituels) prendre le mot dans loreille dun sot. Enfin le prendre au dictionnaire internecompuls en tant que lexique, platitude distinction, ou vulgarit vanit.Le premier mode est suprieur, car cest le mme qui est remarquable dans la variation du langage mme.crire comme le langage se forme ou se dforme , user du langage dans ltat ou le sens de sa gnration. crire prs de la source.(1912-1913, C, IV, 863)3738Trois styles, donc. Deux sont bannir : le style banal et le style recherch (ou critureartiste). Un seul est mis en honneur : le style vrai, celui qui, dune certaine manire, donne lavoix au langage lui-mme ; non le langage commun, toutefois, mais celui qui est propre aupote, intime, idiosyncrasique. Voil la source auprs de laquelle il faudrait crire : cest lasource mme du langage dans lindividu, le moteur o il sengendre. On pense la clbrednition de la littrature comme extension des proprits du langage [7] , dnition quiapparat ds lessai avort sur Mallarm, vers 1897 : la premire proprit du langage qutendla littrature, cest bien sa force de gnration ou de production. Et cette puissance gnrativedu langage est sans doute un attribut du moi pur tel que Valry le dnit dans Note etdigression (1919, , II, 1228), et que Jacques Derrida dcrit comme source de touteprsence , rduit un point abstrait, une forme pure, dpourvue de toute paisseur, detoute profondeur, sans caractre, sans quait, sans proprit, sans dure assignable [8] . Ni lasource ni la voix de source nloignent donc dmesurment du Valry formaliste que lonconnat bien par ailleurs.39Une potique contradictoire ?4041Pourquoi alors parler dune potique double de Valry ? Cest que plusieurs formulationsrelatives la voix de source ou la voix de ltre entrent en contradiction directe avec lesprincipes formalistes noncs plus haut. Ainsi, comment concilier ceci : Erreur des critiquesde remonter lauteur au lieu de remonter la machine qui a fait la chose mme. Cette erreurest maxima mon gard (1922, C, VIII, 912) et cela : Un crivain articiel comme moi dansmes vers, revient soi cependant par un dtour et malgr tout sexprime (1913, C, IV, 927) ?Plus trange encore, la contradiction se rencontre parfois quelques pages de distance dans lemme cahier. Ainsi en 1920 :06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 7 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#42Cest une plaisanterie use de dire que le pote exprime ses douleurs, ses grandeurs, et ses aspirations dans ses vers. Cela nestvrai que de potes vulgaires comme Musset Encore43Il est trop clair que le vers installe un autre monde que celui des a!aires personnelles dunpote, lesquelles nintressent pas directement luniversel (C, VII, 496-497)4445Et quelques semaines plus tard :46On fait les vers de sa voix.Si nous connaissions mieux ce rapport trs vritable nous saurions quelle fut la voix de Racine. (C, VII, 538-539)4748Ainsi, alors que les douleurs exhibes sans pudeur par Musset demeureraientinconnaissables, la voix dissimule par Racine derrire une forme marmorenne resterait, elle,accessible. Cest pousser loin le paradoxe. On pourrait objecter que la voix nest pasprcisment la douleur, et que ltre quelle exprime se situe au-del ou en de de la surfacedes motions : on pourrait connatre lune sans avoir accs aux autres. Mais alors commentexpliquer que quelques mois plus tard, le 27 mai 1921, Valry semble dire exactement lecontraire au dbut de ce fragment intitul Orphe :49VoixLopration qui consiste tirer de ma douleur un chant magnifique. Cette douleur stupide a conduit mon sens des extrmes dedtresse, et de tnbres et de furie impuissante mais puisque je ny suis pas demeur, puisque je suis remont des enfers pourpouvoir y redescendre, jai appris, du moins, la continuit de cette chane de tourments, despoirs et de catastrophes, et donccomment le plus haut au plus bas se relie, toute la modulation de ltre, et la conservation de la vie entre les bornes quelle nepeut franchir, cest l le chant, le registre. Et la mesure de cet intervalle qui est vivre a plusieurs units qui sont rythmes.06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 8 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Il faut que le chant, suprme don, adieu suprme au pass, ternel prsent de ce qui futVoix rattache aux entrailles, aux regards, au cur, et ce sont ces attaches qui lui donnent ses pouvoirs et son sens. Voix, tatlev, tonique, tendu, fait uniquement dnergie pure, libre, haute puissance, ductile. (1921, C, VIII, 41)5051 Les deux potiques se contredisent donc, au moins un premier niveau de lecture. Mais detelles antinomies sont-elles pour surprendre le lecteur de Valry ? Les Cahiers forment le lieude tous les possibles de la pense, et, comme y invitait dj Michel Lechantre en 1972 [9], ilfaudra un jour tudier plus en dtail les nuds de contradiction qui sy rvlent seulementquelques pages dintervalle. Il y a probablement l le!et de ce que Valry appelle par ailleurs la self-variance . Ici nest donc pas le vritable problme.5253Une trahison historique5455Le mystre est en fait celui-ci : si la potique de Valry semble double force dosciller sanscesse entre deux ples dont les formulations les plus abouties sont apparemmentcontradictoires entre elles, comment se fait-il que de cette potique double une seule moiti aitt vraiment reconnue et admise pendant tant dannes, tandis que lautre na t mise au jourque de faon relativement rcente ? Car les faits sont incontestables : jusque dans les annes1960, voire 1970, seule la potique formaliste de Valry avait droit de cit. Cest vrai pour lespremiers travaux universitaires sur Valry critique : Maurice Bmol, Jean Hytier, Jean Bucher [10]. Ce lest encore davantage pour les essais publis du vivant de Valry : que lon songe Albert Thibaudet, Paul Souday, Frdric Lefvre ou Jean Paulhan. Pour tous, Valry est un potepurement intellectuel, grand partisan de lart rchi, rationnel et constructif , voire un peutrop enclin dpriser la part de lenthousiasme et de linspiration [11]. Il est celui pour qui une uvre est toujours un faux (cest--dire une fabrication laquelle on ne pourrait pasfaire correspondre un auteur agissant dun seul mouvement []) [12] : Paulhan lui en ferasu"samment le reproche. En 1958, T. S. Eliot, pourtant admirateur sincre de Valry,critiquera, lui aussi, le caractre foncirement articiel de sa doctrine, qui ne laisse aucuneplace un quelconque critre de srieux (seriousness) du pome, dans la mesure o ellesemble vouloir tout prix viter de fonder le processus cratif sur une exprience (experience) du pote [13].56Quelques exceptions notables ce concert unanime, cependant : Giuseppe Ungaretti, quireconnat trs tt en Valry limportance du mystre (mistero), de l indicible (indicibile)et, aprs avoir dcouvert parmi les tout premiers le fac-simil des Cahiers, celle del inconscient (inconscio) et du subconscient (subconscio) [14] ; Julien Benda qui,rationaliste fanatique lui-mme, dmasque dans le pote un subjectiviste dangereux [15] (maisle jugement doit tre tempr par le fait quaucun contemporain ne trouve grce aux yeux de06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 9 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Benda, qui se considre lui-mme comme le dernier seul vrai rationaliste) ; et Jean Prvost, quidnit Valry comme un ascte du subjectivisme , prfrant lintuition, ou connaissancedirecte par lesprit pur, aux mthodes dmonstratives , et la connaissance sensible laconnaissance discursive qui procde par arguments et dmonstration [16]. Un tel portrait deValry fait honneur soit la sensibilit critique exceptionnelle de Prvost, soit un souci nonmoins exceptionnel du paradoxe qui le pousse inverser limage traditionnelle de lauteur deM. Teste. Mais en dehors dUngaretti, de Benda, de Prvost, et aussi de Jo Bousquet [17] et deMaurice Merleau-Ponty [18], la plupart des critiques voient en Valry laptre dune conceptionpurement formaliste et rationaliste de la posie, avec dautant plus de facilit que Valry sesttoujours assez complaisamment laiss confondre avec le personnage de monsieur Teste.5758Les raisons dune trahison5960Cette rception singulirement oriente de la potique de Valry dit-elle quelque chose de lavrit de cette ide valryenne de la littrature ? Autrement dit, comment expliquer une telleunanimit, qui laisse de ct tout un pan, quon pourrait dnir comme lyrique, de la potiquevalryenne ? Une premire explication simpose : la potique lyrique de Valry sexprime defaon privilgie dans les Cahiers. Or, ceux-ci nont commenc dtre explors par leschercheurs quaprs ldition en fac-simil du CNRS, laquelle sest acheve en 1962. Tous ceuxqui ont insist sur le concept de voix se sont appuys en priorit sur cette dition ou bien surlanthologie procure par Judith Robinson-Valry dans la Bibliothque de la Pliade. Il taitpresque impossible de retrouver des lments de cette potique secrte dans luvre publi oupublic, quelques exceptions prs, dont les principales seraient :les pomes (par exemple, Aurore ou La Pythie ) ;lIntroduction la mthode de Lonard de Vinci, qui propose le portrait dun gnienaturel dont le faire conciderait avec ltre : le concept dornement introduit lidedune force de cration spontane, qui naurait dautre but que de remplir le vide (II, 1184) ;le dialogue Eupalinos ou larchitecte (1921) ;les essais consacrs la traduction (dont le principal, Variations sur les Bucoliques est posthume), o le pome est considr comme la traduction dune paroleintrieure (, I, 211) ;le cours de potique au Collge de France, o fut traite plusieurs annes de suite laquestion du langage intrieur [19] .61De tous ces textes, Eupalinos est la fois le plus clbre et le plus explicite quand il sagit dednir une potique du lyrisme. Quon en juge par ces propos dEupalinos :6206/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 10 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#coute, Phdre (me disait-il encore), ce petit temple que jai bti pour Herms, quelques pas dici, si tu savais ce quil est pourmoi ! O le passant ne voit quune lgante chapelle cest peu de chose : quatre colonnes, un style trs simple, jai mis lesouvenir dun clair jour de ma vie. douce mtamorphose ! Ce temple dlicat, nul ne le sait, est limage mathmatique dune fillede Corinthe, que jai heureusement aime. Il en reproduit fidlement les proportions particulires. Il vit pour moi ! Il me rend ceque je lui ai donn6364 quoi Phdre rpond :65Cest donc pourquoi il est dune grce inexplicable, lui-dis-je. On y sent bien la prsence dune personne, la premire fleur dunefemme, lharmonie dun tre charmant. Il veille vaguement un souvenir qui ne peut pas arriver son terme ; et ce commencementdune image dont tu possdes la perfection, ne laisse pas de poindre lme et de la confondre. Sais-tu bien que si je mabandonne ma pense, je vais le comparer quelque chant nuptial ml de fltes, que je sens natre de moi-mme. (, II, 92-93)6667Communication lyrique et mystrieuse entre un architecte et un visiteur, par lintermdiairedun artefact apparemment dnu de toute signication : un temple banal ddi Herms, sansrien de fminin a priori. Rien de formaliste dans cette communion motive du crateur et dupublic. Et ce qui vaut ici pour larchitecture doit sentendre aussi a fortiori de la posie, biensr. En e!et, cest juste aprs cet change quEupalinos propose sa fameuse tripartition desdices : les uns sont muets ; les autres parlent ; et dautres enn, qui sont les plus rares,chantent (, II, 93). On nest pas trs loin, lvidence, de la voix.68Comment une prsentation aussi explicite de la potique lyrique valryenne a-t-elle pupasser inaperue auprs de tant de lecteurs et de critiques avertis ? Trois raisons ont contribu cet e!acement : elle se situe lintrieur dune ction identie comme telle (un dialogue desmorts) ; elle sexprime en termes minemment potiques, sans marque de srieux ; et surtout,dans ce dialogue, aucun personnage nest investi explicitement de lautorit auctoriale. Ou,plus exactement, si dans Eupalinos un personnage semble endosser le rle de porte-parole deValry, ce nest sans doute pas Phdre rapportant les propos dEupalinos, mais Socrate. Or,Socrate oppose justement la potique lyrique de Phdre une conception beaucoup plusrationaliste de luvre dart. Ainsi Eupalinos ou larchitecte se propose-t-il prcisment commeun dialogue entre une conception lyrique et une conception formaliste de lart, savoir entreles deux potiques de Valry. Dialogue de type aportique, toutefois, car lintellectualisme deSocrate se heurte un obstacle : aprs avoir dni les trois modes du construire et de lagnration (le hasard, la nature, lhumain [20]), il voit sa thorie inrme par un objet inconnuquil ramasse sur la plage et dont il ne sait dterminer lorigine. Le dialogue se conclut donc surun loge du faire comme acte divin par excellence, manire prudente dluder lantinomie desdeux potiques dveloppes prcdemment.69On voit ainsi quil tait di"cile un lecteur des textes publics de Valry davoir uneperception claire de sa conception lyrique de la posie. Do une question : pourquoi cetteconception ne sexprime-t-elle de la faon la plus nette que dans les textes privs, et enparticulier dans les Cahiers ? Y eut-il l volont dlibre chez Valry de dissimuler tout un pan06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 11 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#de sa pense ? Il est tentant de le croire lorsquon examine ce quon pourrait nommer la versionpublique des Cahiers, savoir Tel quel, ce recueil de fragments extraits des Cahiers etretravaills, qui exera une telle inuence sur les lecteurs de Valry. Or, dans Tel quel, laconception lyrique de la posie na nulle part droit de cit. Il ny en a que pour le formalisme etla littrature considre comme un faux. Bien plus, alors quil existe dans Tel quel une sectionintitule Voix posie [21] , celle-ci ne contient trangement aucun fragment susceptibledaiguiller le lecteur vers le lyrisme secret du pote. Est-ce alors ainsi quil faut entendre cepassage nigmatique des Cahiers : Je garde ma vritable posie pour mon usagepersonnel (1924, C, X, 309), comme laveu de lexistence dune potique usage strictementpriv ?7071Potique sotrique et potique exotrique7273Tout laisse donc penser que la potique valryenne se divise en deux parties : unepotique essentiellement prive ou sotrique, et une potique publique ou exotrique. Dans lapremire est centrale la question de lornement, du surgissement de luvre par le corps, et dela faon dont ce surgissement dans le corps de lartiste trouve un rpondant dans celui dulecteur, du rcepteur [22]. Cest une potique de la communication, du corps, de la prsence.La potique exotrique, en revanche, insiste sur la contrainte, larticialit, le travail, laconscience. Une potique orphique et une potique testienne, pour ainsi dire, condition decomprendre que Teste nest jamais que la tte dOrphe, dtache de son corps par lesMnades en furie.74Quaux yeux mmes de Valry, ces deux potiques se rsolvent en une seule, notammentpar le biais de la thorie du moi pur, cela ne fait gure de doute. Il nempche quon ne trouveaucun texte o lunit de sa doctrine sexprimerait en termes nets et univoques. Bien aucontraire, on rencontre plutt des formulations di"cilement compatibles entre elles. On a doncsans doute moins a!aire en ralit une potique double qu une potique inacheve, parcequinsu"samment unie. bien des gards, en e!et, cette dualit relve dune aporie. Il estassez signicatif, par exemple, que la potique sotrique sexprime le mieux en des uvresctionnelles (Eupalinos, Orphe) ou en des formes dialogiques qui permettent lantinomie desconcepts de se couler aisment dans lalternance des rpliques et des personnages.75Par ailleurs, ces deux potiques nont pas une importance quivalente dans la vieintellectuelle de Valry, loin sen faut : la potique exotrique et testienne occupe une placeincomparablement plus grande, y compris dans les textes privs. La raison en est dabordquela conception lyrique de la posie est trs lie des moments particuliers de lexistence delcrivain : ceux o lros est le plus prsent. Les formulations sotriques des Cahiers sontainsi les plus nombreuses et les plus signicatives pendant les liaisons avec Catherine Pozzi etavec Jean Voilier [23]. Dailleurs, il arrive Valry lui-mme de stonner du changement de sapotique :7606/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 12 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#EgoIl est trange que les vers que je puis faire maintenant ne soient plus que ddis lrs. Soleil couchant Bien plus trange quejamais lide de versifier par amour, sur lamour ne me soit venue entre 15 et 30 ans. Elle met choqu nadmettant pas derelation directe entre art et le moi damour. (1939, C, XXI, 909)7778Cest sans doute ce rapport lintime qui a empch la potique lyrique de sexprimerlargement dans les productions publiques du pote. Toutefois, la pudeur nest probablementpas seule responsable de cette division entre sotrisme et exotrisme. lvidence, ilconvenait davantage au nihilisme valryen dinsister dlibrment sur laspect de sa potique leplus contre-intuitif : celui qui, par contraste avec lopinion dominante, proposait uneconception non communicationnelle et non lyrique de la posie. Refus du lyrisme etantiromantisme, ces traits marquants de la doctrine valryenne crrent un positionnementoriginal nalement assez rentable dans le champ des discours critiques : ce fut un choixclivant, certes les polmiques auxquelles Valry fut confront le montrent su"samment ,mais ce clivage permit Valry de sinscrire dans une pense de la technique caractristique ducourant moderniste.79Toutefois, il serait excessivement rducteur de ne voir dans lantilyrisme a"ch de Valryque le!et dune posture ou dune stratgie de champ. Ce qui se joue dans cette a!aire, cestaussi la question de la dlit lhritage mallarmen. Valry la formule ainsi dans un passageplac sous la rubrique Ego poeta :80Mais, au fait, qui parle dans un pome ? Mallarm voulait que ce ft le Langage lui-mme.Pour moi ce serait ltre vivant et pensant (contraste, ceci) et poussant la conscience de soi la capture de sa sensibilit dveloppant les proprits dicelle dans leurs implexes, rsonances, symtries, etc. sur la corde de la voix. En somme, le issu de la Voix, plutt que la Voix du Langage. (1939, C, XXII, 435-436)8182Contre la disparition locutoire du pote [24] pose par Stphane Mallarm, Valry auraitainsi labor une potique du sujet [25] quil aurait prfr garder pour son usagepersonnel, pour ne pas risquer de dvoiler trop directement lcart qui le sparait du matre.Lhypothse est sduisante, qui conrme lambigut des liens unissant les deux hommes [26Elle permet aussi dexpliquer pourquoi, dans les textes publics de Valry, la potique lyriquesexprime en priorit dans des rexions touchant lart en gnral plutt qu la seuleposie : cest aussi l manire dviter une confrontation trop violente avec le matre.06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 13 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#83848586Pour nous, aujourdhui, contre lhistoire un peu trop rductrice de la rception de Valry, il ya un intrt philologique vident restaurer la potique valryenne sous ses deux faces :lyrique et formaliste, subjective et technique, orphique et testienne. Potique double, complexeet peut-tre mme aportique pour un regard extrieur, mais envisage par Valry lui-mmecomme un tout, mme sil lui arrive de douter de cette unit.87On peut tirer une leon historique du malentendu qui a empch pendant si longtemps dereconnatre la complexit constitutive de la potique valryenne : il y eut en France danslentre-deux-guerres un moment rationaliste reprsent par des gures telles que Souday,Alain, Benda, Thibaudet ou Maurras, moment rationaliste que ne doit pas occulter ledveloppement, relativement marginal son poque, dun mouvement tel que le surralisme.Voil ce que montre la rception de Valry, longtemps tributaire de cette lecture rationaliste sirductrice. Cest lpoque qui fut antilyrique. De faon signicative, le cours de potique auCollge de France concide, quant lui, avec la n de ce moment rationaliste : cest alors queValry retourne la parole intrieure, tout ce qui relve dune production naturelle et nonplus articielle. Cest cette priode, par exemple, que paraissent Lhomme et la coquille (1937) et le Dialogue de larbre (1943).88Inversement, admettre la complexit irrductible de la potique valryenne, cest aussireconnatre chez Valry ce quon y avait encore rarement vu : une rexion sur la prsence deluvre dart. Un texte comme Eupalinos propose une conception piphanique de lart presquecontemporaine de celle que dveloppe dans un tout autre contexte Martin Heidegger. En destemps o lon reconnat aisment les excs auxquels le formalisme a pu conduire parfois lacritique littraire, la potique sotrique, lyrique et piphanique de Valry ouvre une voie peut-tre salutaire quil vaut la peine dexplorer.89notes1 Michel Jarrety, Valry devant la littrature : mesure de la limite, Paris, Presses universitaires deFrance, 1991, p. 288.2 Voir W. Marx, Naissance de la critique moderne : la littrature selon Eliot et Valry (1889-1945), Arras, Artois Presses Universit, 2002, p. 211-214.3 Michel Lechantre, P(h)o(n)tique , Cahiers Paul Valry, n 1 : Potique et posie , Paris,Gallimard, 1972, p. 91-122 ; Lhiroglyphe intrieur , MLN, vol. 87, n 4, mai 1972, p. 630-643.4 Ion Gheorghe, Les Images du Pote et de la Posie dans luvre de Valry, Paris, Minard, 1977, p. 1055 Nicole Celeyrette-Pietri, Valry et le moi : des Cahiers l'uvre, Paris, Klincksieck, 1979, p.340-342.6 M. Jarrety, op. cit., p. 127-131.7 Essai sur Mallarm , CI, II, 279. La formule sera reprise presque telle quelle dans Lenseignement de la potique au Collge de France , , I, 1440.8 Jacques Derrida, Qual Quelle : les sources de Valry , dans Marges de la philosophie, Paris,Minuit, 1972, p. 335.9 M. Lechantre, P(h)o(n)tique , loc. cit., p. 94-95.10 Maurice Bmol, La Mthode critique de Paul Valry, Paris, Nizet, 1949 ; Jean Hytier, La06/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 14 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#Potique de Valry, Paris, Armand Colin, 1953, 2e d. : 1970 ; Jean Bucher, La Situation de PaulValry critique, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1976.11 Paul Souday, Paul Valry, Paris, Kra, 1927, p. 36.12 Entretiens avec Frdric Lefvre (1926), dans P. Valry, Trs au-dessus dune pensesecrte, d. M. Jarrety, Paris, De Fallois, 2006, p. 98.13 Thomas Stearns Eliot, Introduction , dans P. Valry, The Art of Poetry, New York, PantheonBooks, 1958, p. xxiii-xxiv.14 Giuseppe Ungaretti, respectivement, Introduzione a Eupalino (1932), dans Vita dunuomo. Saggi e interventi, Milan, Mondadori, 1993, p. 115 ; Testimonianza su Valry (1946),p. 623 ; Discorso per Valry (1961), p. 631 (repris dans Innocence et Mmoire, Paris,Gallimard, 1969, p. 239).15 Voir, par exemple, Julien Benda, La France byzantine ou le triomphe de la littrature pure :Mallarm, Gide, Valry, Alain, Giraudoux, Suars, les surralistes. Essai dune psychologieoriginelle du littrateur (1945), Paris, 10/18, 1970, p. 146 et 255.16 Jean Prvost, La Pense de Paul Valry, dans J. Prvost et P. Valry, Marginalia, Rhumbs et autres, d. M. Jarrety,Paris, Lo Scheer, p. 66 (texte de 1925).17 Notamment, Jo Bousquet, Paul Valry (1931), dans Jo Bousquet dans les Cahiers duSud, d. Alain Paire, Marseille, Rivages, 1981, p. 98-117. Voir Franoise Ha!ner, Jo Bousquetou lesprit de colloque. propos de Paul Valry , Cahiers de luniversit de Perpignan, n 29,1999, p. 273-316.18 Voir ici-mme larticle de Benedetta Zaccarello, Valry thoricien de la littrature selonMerleau-Ponty .19 En 1941-1942, par exemple, le cours fut consacr ltude du langage intrieur considrcomme tat prparatoire aux dcisions et productions extrieures de lesprit (N.a.fr. 19087, f.52, cit par Gilles Philippe, Le Discours en soi. La reprsentation du discours intrieur dans lesromans de Sartre, Paris, Champion, 1997, p. 421).20 , II, 127. Cette triade dveloppe sur un autre plan une triade fameuse de la thorievalryenne : accidentel, formel, signicatif.21 , II, 550. Voir aussi les rexions sur le lyrisme, p. 549.22 Voir ici-mme larticle dHugues Marchal, Physiologie et thorie littraire .23 Voir ici-mme larticle de Masanori Tsukamoto, Littrature et langage indirect .24 Stphane Mallarm, Crise de vers , uvres compltes, II, d. Bertrand Marchal, Paris,Gallimard, Bibliothque de la Pliade , 2003, p. 211.25 La formule est de Jeannine Jallat, Qui parle dans un pome ? , Bulletin des tudesvalryennes, n 81-82 ( Mallarm / Valry : potiques ), mars-juin 1999, p. 51.26 Voir M. Jarrety, Questions de forme , Bulletin des tudes valryennes, n 81-82, mars-juin 1999, p. 11-29.planE!et de voix et voix de sourceUne potique contradictoire ?Une trahison historiqueLes raisons dune trahisonPotique sotrique et potique exotriquepour citer cet articleWilliam Marx, Les deux potiques de Valry , Fabula / Les colloques, Paul Valry et l'ide delittrature, URL : http://www.fabula.org/colloques/document1426.php, page consulte le 0606/12/14 14:59 Les deux potiques de Valry (Fabula / Colloques)Pgina 15 de 15 http://www.fabula.org/colloques/document1426.php#dcembre 2014.auteurWilliam Marx(Universit Paris Ouest Nanterre La Dfense (Paris X) - Institut universitaire de France)