Les indicateurs nationaux des plans stratégiques

des commissions scolaires

22 janvier 2003

Les indicateurs nationaux

Un vaste chantier

Le résultat d’une démarche de collaboration

Leur définition, par champ d’intervention

Un aspect important des plans stratégiques des commissions scolaires

________ Un vaste chantier L’élaboration d’indicateurs nationaux fait partie d’un vaste chantier dont il importe de rappeler le contexte car elle s’insère dans un mouvement général de modernisation de la fonction publique québécoise, mouvement observé aussi dans de nombreux pays occidentaux. Il faut en fait remonter à la Loi sur l’administration publique qui a instauré un nouveau cadre de gestion pour la fonction publique en mai 2000. Ce cadre législatif est axé sur l’atteinte des résultats attendus, sur le respect du principe de la transparence et sur une imputabilité accrue de l’administration devant l’Assemblée nationale en vue d’affirmer la priorité à la qualité du service au citoyen. Cette Loi lie le ministère de l’Éducation et a une incidence sur tout le réseau scolaire. Elle oblige le Ministère à établir un plan stratégique qui doit orienter son action et à produire un rapport annuel de gestion en conformité avec les objectifs de son plan. Ce plan doit prendre appui sur les besoins de ses clientèles. Dans la même perspective, la Loi sur l’instruction publique prévoit l’établissement par les commissions scolaires, de façon pluriannuelle, d’un plan stratégique. La prochaine planification stratégique du ministère de l’Éducation couvrira la période s’étendant de juillet 2003 à juin 2006. En conséquence, les commissions scolaires pourraient aménager leur plan en fonction de cette période. La Loi sur l’instruction publique prévoit également que des plans de réussite seront élaborés par les écoles et les centres. Ils contribueront à la mise en œuvre des orientations et des objectifs pour améliorer la réussite des élèves, soit dans le cadre du projet éducatif de l’école ou des orientations et des objectifs des centres, afin d’assurer la réalisation de leur mission respective. Bref, c’est dans ce cadre que, conformément à l’article 459.1 de la Loi sur l’instruction publique, le ministre établit, après consultation des commissions scolaires, des indicateurs nationaux et les met à jour périodiquement. Le Ministère mettra ainsi à la disposition de chaque commission scolaire des données au regard des apprentissages et du cheminement scolaire des élèves1. Ces dernières seront invitées à

1. De plus, un répertoire d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs sera mis à la disposition du réseau scolaire afin de

soutenir les établissements, les centres de formation professionnelle et les centres de formation pour adultes dans la démarche d’élaboration, de réalisation et d’évaluation du plan de réussite.

1

analyser leur situation à la lumière d’un certain nombre d’indicateurs qui seront les mêmes pour chacune d’elles. Ces indicateurs feront l’objet d’une mesure nationale en fonction toutefois de la disponibilité des données. Chaque commission scolaire, selon sa situation particulière, pourra établir des enjeux en fonction, notamment, de l’analyse des indicateurs et des caractéristiques du milieu qu’elle dessert. Par ailleurs, en plus des indicateurs nationaux, les commissions scolaires pourront se doter d’autres indicateurs de leur choix propres à leur situation particulière. Une analyse des plans stratégiques des commissions scolaires sera faite au ministère de l’Éducation pour permettre de dégager des tendances quant à divers champs d’intervention. De concert avec les partenaires du réseau scolaire, le Ministère élaborera des indicateurs qualitatifs à l’échelle nationale pour ces champs d’intervention. Par cette démarche, on peut affirmer que c’est collectivement, conseil d’établissement des écoles et des centres, commissions scolaires et Ministère, que nous sommes engagés en vue de la réussite du plus grand nombre.

2

________ Le résultat d’une démarche de collaboration Dans la foulée des éléments évoqués précédemment, des travaux ont été entrepris depuis plus d’un an pour élaborer des indicateurs nationaux. En septembre 2001, à la demande du ministre de l’Éducation, un Comité directeur conjoint ministère de l’Éducation et commissions scolaires (MEQ-CS) a été mis en place dans une perspective de développement et de consolidation de l’opération « plans de réussite ». Le mandat de ce comité visait notamment à dégager des éléments de contenu des plans de réussite, à déterminer des modalités de reddition de comptes et à convenir de mesures de soutien et d’accompagnement. Les orientations générales du comité se sont inspirées de la démarche entreprise par le gouvernement du Québec visant la mise en œuvre des orientations de la Loi sur l’administration publique. Le Comité directeur conjoint MEQ-CS convenait alors de la pertinence de demander aux commissions scolaires d’élaborer des plans stratégiques pour le soutien de la réussite des élèves, lesquels plans devraient comporter un certain nombre d’indicateurs communs à toutes les commissions scolaires (indicateurs dits nationaux). Au printemps 2002, un document d’orientation2 présentant les résultats des travaux du comité a été transmis aux présidents et aux directeurs généraux des commissions scolaires qui l’ont entériné. Le comité directeur a présenté son rapport à l’occasion de la rencontre tenue le 19 avril 2002 qui regroupait des membres du conseil général de la Fédération des commissions scolaires et de l’Association des commissions scolaires anglophones, des présidentes et présidents de commissions scolaires francophones et anglophones et des directrices générales et directeurs généraux de commissions scolaires. Conformément à la recommandation faite par le comité, les personnes présentes à la rencontre ont exprimé le souhait qu’une consultation sur le choix des indicateurs nationaux soit tenue dans chacune des commissions scolaires.

2. Comité directeur conjoint MEQ-CS, La planification stratégique des commissions scolaires et les plans de réussite des

établissements au primaire et au secondaire 2003-2006. Document d’orientation, ministère de l’Éducation, 26 mars 2002, 10 p.

3

Le comité directeur conjoint a ainsi proposé aux commissions scolaires des indicateurs nationaux pour chacun des quatre champs d’intervention suivants :

la formation générale des jeunes; la formation générale des adultes; la formation professionnelle; la formation des élèves handicapés ou en difficulté

d’adaptation ou d’apprentissage. Dorénavant, les indicateurs nationaux de ces quatre champs d’intervention feront l’objet d’une mesure nationale. Le ministère de l’Éducation fournira les indicateurs aux commissions scolaires sur une base annuelle. De plus, il est important de souligner que les données seront établies selon le sexe, dans le respect de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Le comité directeur conjoint a également proposé que les commissions scolaires déterminent des indicateurs propres à leur situation particulière pour les trois champs d’intervention suivants :

l’ouverture sur le milieu; la qualité du soutien offert aux établissements; le degré de satisfaction de la population à l’égard des

services offerts par la commission scolaire. À la lumière des résultats de la consultation3, le ministre a établi les indicateurs nationaux présentés à la section suivante.

3. Comité de soutien au CCPR, Indicateurs nationaux des plans stratégiques des commissions scolaires. Résultats de la

consultation. Rapport préliminaire, ministère de l’Éducation, octobre 2002, 31 p. et annexes.

4

________ Leur définition, par champ d’intervention

CHAMP D’INTERVENTION : ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, FORMATION GÉNÉRALE DES JEUNES

INDICATEUR : L’ÂGE DES ÉLÈVES À L’ENTRÉE DANS UN CYCLE

1er cycle : proportion des élèves de 6 ans et moins au moment de la première inscription au 1er cycle du primaire; 2e cycle : proportion des élèves de 8 ans et moins au moment de la première inscription au 2e cycle du primaire; 3e cycle : proportion des élèves de 10 ans et moins au moment de la première inscription au 3e cycle du primaire.

INDICATEUR : LA PROLONGATION DES ÉTUDES DANS UN CYCLE

1er cycle : proportion des élèves qui sont inscrits pour une 3e année ou plus dans le 1er cycle du primaire; 2e cycle : proportion des élèves qui sont inscrits pour une 3e année ou plus dans le 2e cycle du primaire; 3e cycle : proportion des élèves qui sont inscrits pour une 3e année ou plus dans le 3e cycle du primaire.

INDICATEUR : L’ÂGE À LA SORTIE DU PRIMAIRE

Proportion des élèves du primaire qui complètent le primaire à l’âge de 12 ans et moins sur l’ensemble des élèves qui passent au secondaire.

INDICATEUR : LA FRÉQUENTATION D’UNE CLASSE D’ACCUEIL

Proportion des élèves du primaire qui fréquentent ou ont déjà fréquenté une classe d’accueil.

5

INDICATEUR : L’INTÉGRATION DES ÉLÈVES EHDAA

DANS LES CLASSES ORDINAIRES Proportion des EHDAA qui sont intégrés dans les classes ordinaires — les élèves handicapés et les élèves qui ont un plan d’intervention et qui ne sont pas handicapés —.

CHAMP D’INTERVENTION : ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, FORMATION GÉNÉRALE DES JEUNES

INDICATEUR : L’ÂGE À L’ENTRÉE AU SECONDAIRE

Proportion des élèves de 12 ans et moins au moment de la première inscription au 1er cycle du secondaire.

INDICATEUR : LES SORTIES SANS QUALIFICATION PAR CYCLE

1er cycle (sec. 1 et 2) : proportion des sortants sans qualification parmi l’ensemble des élèves inscrits au 1er cycle du secondaire; 2e cycle : (sec. 3, 4 et 5) : proportion des sortants sans qualification ni diplôme, parmi l’ensemble des élèves inscrits au 2e cycle du secondaire. Les sortants sans qualification ni diplôme doivent répondre à tous les critères suivants : ils n’obtiennent pas de diplôme reconnu par le Ministère durant l’année scolaire (DES, DEP, ASP, AFP)4; ils n’obtiennent pas de qualification durant l’année scolaire (CFER, ISPJ); ils ne sont pas réinscrits, au 30 septembre suivant, en formation générale des jeunes; ils ne sont pas réinscrits, durant l’année suivante, en formation professionnelle;

4. Diplômes :

ASP : attestation de spécialisation professionnelle AFP : attestation de formation professionnelle DEP : diplôme d’études professionnelles DES : diplôme d’études secondaires Qualifications : CFER : certificat de formation en entreprise et récupération ISPJ : certificat de formation en insertion sociale et professionnelle des jeunes

6

ils ne sont pas réinscrits, durant l’année suivante, en formation générale des adultes.

INDICATEUR : LES SORTIES AVEC DIPLÔME EN 5E SECONDAIRE

Proportion des élèves de 5e secondaire qui obtiennent un diplôme reconnu (DES, DEP, ASP, AFP) par le Ministère durant l’année scolaire.

INDICATEUR : L’ENSEMBLE DES SORTIES AVEC DIPLÔME

OU QUALIFICATION Proportion des sortants avec diplôme ou qualification parmi l’ensemble des sortants. L’ensemble des sortants comprend : les sortants avec diplôme ou qualification; les sortants sans qualification, ni diplôme.

INDICATEUR : LA RÉUSSITE AUX ÉPREUVES MINISTÉRIELLES

Proportion d’épreuves réussies par les élèves présents à au moins une session d’examen pendant l’année, peu importe la session où l’élève a réussi. Proportion d’épreuves de langue d’enseignement réussies par les élèves présents à au moins une session d’examen pendant l’année, peu importe la session où l’élève a réussi.

INDICATEUR : L’INTÉGRATION DES ÉLÈVES EHDAA

DANS LES CLASSES ORDINAIRES Proportion des EHDAA qui sont intégrés dans les classes ordinaires — les élèves handicapés et les élèves qui ont un plan d’intervention et qui ne sont pas handicapés —.

CHAMP D’INTERVENTION : ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, FORMATION PROFESSIONNELLE

INDICATEUR : LE NOMBRE TOTAL D’INSCRITS

Nombre total d’élèves inscrits en formation professionnelle, pour l’ensemble des programmes et pour chacun des programmes, au cours d’une année scolaire.

7

INDICATEUR : LE NOMBRE DE NOUVEAUX INSCRITS

Nombre des élèves inscrits à temps plein, pour une première fois dans un programme, pour l’ensemble des programmes et pour chacun des programmes, au cours d’une année scolaire.

INDICATEUR : LES ÉLÈVES INSCRITS DE MOINS DE 20 ANS

Nombre et proportion des nouveaux inscrits âgés de moins de 20 ans, pour l’ensemble et pour chacun des programmes, au cours d’une année scolaire.

INDICATEUR : L’OBTENTION D’UN DIPLÔME

DE FORMATION PROFESSIONNELLE Diplomation dans le même programme : proportion des nouveaux inscrits dans un programme de formation professionnelle qui obtiennent un diplôme dans ce programme (DEP, ASP, AFP). Diplomation en formation professionnelle : proportion des nouveaux inscrits dans un programme de formation professionnelle qui obtiennent un diplôme en formation professionnelle (DEP, ASP, AFP), peu importe le programme.

INDICATEUR : LES ÉLÈVES EN ALTERNANCE TRAVAIL-ÉTUDES

Nombre d’élèves en alternance travail-études, pour tous les programmes et pour chacun des programmes, au cours d’une année scolaire. Nombre de programmes offerts en alternance travail-études, au cours d’une année scolaire.

Champ d’intervention : enseignement secondaire, formation générale des adultes

INDICATEUR : L’EFFECTIF TOTAL PAR SERVICE D’ENSEIGNEMENT

Nombre de personnes inscrites, pour tous les services et pour chacun des services, au cours d’une année scolaire.

8

CHAMPS D’INTERVENTION POUR LESQUELS DES INDICATEURS SONT DÉTERMINÉS PAR LES COMMISSIONS SCOLAIRES

L’OUVERTURE SUR LE MILIEU

L’ouverture sur le milieu est un champ d’intervention pour lequel un ou des indicateurs devront être développés par les commissions scolaires. L’ouverture sur le milieu porte sur la concertation et la collaboration avec les entreprises, les partenaires municipaux, les partenaires sociaux et les partenaires culturels. Elle porte aussi sur des collaborations qui dépassent le milieu local ou régional.

LE SOUTIEN OFFERT AUX ÉTABLISSEMENTS

Le soutien offert aux établissements est un champ d’intervention pour lequel un ou des indicateurs devront être développés par les commissions scolaires.

LA SATISFACTION DE LA POPULATION AU REGARD DES

SERVICES OFFERTS PAR LA COMMISSION SCOLAIRE La satisfaction de la population au regard des services offerts par la commission scolaire est un champ d’intervention pour lequel un ou des indicateurs devront être développés par les commissions scolaires.

9

________ Un aspect important des plans stratégiques des commissions scolaires Les indicateurs nationaux, tels que présentés précédemment, sont des données significatives pour un secteur ou un champ d’activité déterminé. Ils informent sur l’état d’une situation ou d’un phénomène, sur sa progression ou sur une réalisation, à différents moments d’observation. Les indicateurs permettent de comparer certaines données à d’autres rattachées à des situations significatives. Les indicateurs nationaux proposés sont utiles dans la mesure où leur utilisation et leur interprétation permettent de porter un jugement et de poser un diagnostic sur la situation dans les commissions scolaires. Toutefois, ils seront davantage pertinents si leur utilisation et leur interprétation sont faites en considérant les liens existant entre eux. Une appréciation juste des résultats et de l’évolution d’un indicateur ne peut être faite que si elle est accompagnée d’une lecture simultanée des résultats et de l’évolution d’autres indicateurs. En effet, le résultat de certains indicateurs peut être mis en relation avec celui d’un autre indicateur. Par exemple, au secondaire en formation générale des jeunes, une augmentation de la persévérance des élèves pourrait avoir un effet positif sur l’évolution de l’ensemble des sorties avec diplôme ou qualification. Toutefois, cette situation pourrait avoir un effet à la baisse sur la réussite aux épreuves ministérielles. Dans la même veine, une augmentation du nombre d’élèves de moins de 20 ans en formation professionnelle pourrait avoir un effet à la baisse sur l’évolution de l’effectif en formation générale des adultes. De même, l’évolution de certains indicateurs peut s’avérer « prédicteur » de l’évolution future d’autres indicateurs. Par exemple, au primaire, une augmentation de la prolongation des études dans un cycle aura éventuellement un effet à la baisse sur les sorties du primaire à l’âge de 12 ans. Enfin, des indicateurs locaux peuvent aussi être utilisés et interprétés afin de bonifier l’analyse de la situation des commissions scolaires. Il importe donc de considérer les indicateurs comme des données utiles et significatives, de les interpréter avec discernement, de façon globale, et d’éviter de les traiter isolément.

10

11

Enfin, ce qu’il importe de considérer, c’est que les indicateurs nationaux constituent un aspect important du plan stratégique de la commission scolaire. Conformément à l’article 209.1 de la Loi sur l’instruction publique, le plan stratégique de la commission scolaire doit inclure les éléments suivants :

1. le contexte dans lequel elle évolue, notamment les besoins de ses écoles et de ses centres ainsi que les caractéristiques et les attentes du milieu qu’elle dessert;

2. les principaux enjeux auxquels elle fait face, entre autres en matière de réussite, qui tiennent compte des indicateurs nationaux établis par le ministre en vertu de l’article 459.1;

3. les orientations stratégiques et les objectifs qui tiennent compte des orientations et des objectifs du plan stratégique établi par le ministère de l’Éducation;

4. les axes d’intervention retenus pour parvenir à l’atteinte des objectifs;

5. les résultats visés au terme de la période couverte par le plan; 6. les modes d’évaluation de l’atteinte des objectifs.

De la sorte, les indicateurs nationaux permettront aux commissions scolaires de dégager, dans leurs plans stratégiques, les principaux enjeux auxquels elles font face. Les indicateurs nationaux sont donc un outil nécessaire à l’élaboration des plans stratégiques des commissions scolaires et, par conséquent, une pièce importante de l’édifice consacré à la réussite du plus grand nombre.