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Les Lettres de mon moulin

Alphonse Daudet

(Université Nice Sophia Antipolis)Docteure en langue et littérature françaises

Document rédigé par Dominique Coutant-Defer

Questionnaire de lecture

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Document rédigé par Dominique Coutant-Defer

Les Lettres de mon moulin

Alphonse Daudet

Questionnaire de lecture

QUESTIONNAIRE 8

CORRIGÉ 12

- 5 -

Alphonse DaudetÉcrivain français

•  Né en 1840 à Nîmes•  Décédé en 1897 à Paris•  Quelques- unes de ses œuvres :

ʟ Le Petit Chose (1868), roman ʟ Lettres de mon moulin (1869), recueil de nouvelles ʟ Tartarin de Tarascon (1872), roman

Alphonse Daudet est né à Nîmes en 1840. Sa région natale nourrira d’ailleurs ses futures œuvres. Il s’essaie à l’écri-ture dès  l’âge de 15 ans, puis  il  s’installe à Paris en 1857. Il connait des débuts difficiles avant de devenir secrétaire du duc de Morny, puis chroniqueur au Figaro. Il se consacre ensuite uniquement à la littérature. Il fréquente les soirées naturalistes de Zola et rencontre Flaubert, Tourgueniev et Edmond de Goncourt. Il exerce à la fin de sa vie une grande influence dans les milieux littéraires. Gravement malade, il meurt en 1897.

Il est l’auteur de romans, notamment Le Petit Chose (à  caractère  autobiographique)  et  Tartarin de Tarascon, et de pièces de théâtre comme La Dernière Idole, qui lui fera enfin connaitre le succès en 1862. Ses fréquents séjours en Provence lui inspirent une série de nouvelles, les Lettres de mon moulin.

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Les Lettres de mon moulinUn melting- pot de récits

tragiques et cocasses

•  Genre : recueil de nouvelles•  Édition de référence  : Lettres de mon moulin,  Paris, 

Hachette, 1981, 302 p.•  1re édition : 1869•  Thématiques : Provence, nature, liberté, mort, religion

Les Lettres de mon moulin est l’œuvre la plus connue d’Alphonse Daudet, alors qu’elle passa presque inaperçue à sa parution. Les dix- neuf nouvelles qui composent ce recueil, écrites en partie en collaboration avec l’écrivain provençal Paul Arène (1843‑1896), paraissent tout d’abord en feuilleton dans différents journaux parisiens, à partir de 1866. Elles seront réunies en recueil en 1869.

Ces courts récits constituent un hymne à la région natale de  l’auteur,  la Provence, plus précisément  les alentours d’Arles et Avignon, où il a passé sa petite enfance. Devenu adulte, Daudet y effectue de fréquents voyages et finit par s’installer dans un ancien moulin, à Fontvieille, pour composer les Lettres de mon moulin. Il s’enchante de la nature, de la vie paysanne et des situations parfois cocasses, parfois tragiques, dont il est témoin et qu’il veut faire partager à ses amis parisiens. Ses nouvelles mettent en scène un joueur de fifre, un berger, un curé gourmand, les voyageurs d’une diligence, la pauvre chèvre de M. Seguin, etc.

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c) Dans L’Élixir du Révérend Gaucher, le breuvage a pour effet de :

� soigner les rhumatismes � soigner le bégaiement � faire chanter des couplets irrévérencieux

d) Dans Le Secret de Maitre Cornille, après la désaffection de son moulin, Maitre Cornille :

� engage une servante � renvoie sa petite‑ fille � se marie

e) Dans Les Étoiles, par quel geste les deux jeunes gens marquent- ils leur rapprochement ?

� ils se prennent par la main � Stéphanette pose sa tête sur l’épaule du berger � ils échangent un baiser

f) Dans Les Douaniers, le narrateur effectue son voyage :

� en bateau � en train � en voiture

g) Dans La Chèvre de M. Seguin, qu’est- ce qui décide la chèvre à rester dans la montagne la nuit ?

� elle veut revoir le chamois � elle se rappelle les mauvais traitements de

son maitre � elle se rappelle son enfermement

h) Dans Le Curé de Cucugnan, comment l’arrivée en enfer du curé est- elle décrite ?

QUESTIONNAIRE

1. Où s’est installé l’auteur pour écrire Les Lettres de mon moulin ? Qu’est- ce qui a dicté son choix ?(4 lignes)

2. En quoi  les différents récits s’apparentent‑ ils au genre de la nouvelle ?(6 lignes)

3. Certaines de ces nouvelles sont des contes. Lesquelles ? Justifiez.(10 lignes)

4. Le narrateur est- il le même pour chacun des récits ? Expliquez.(8 lignes)

5. Questionnaire à choix multiple.

a) Les  récits  de  Daudet  ont  pour  cadre  la  Provence. Quelle région plus précisément ?

� les alentours de Nice � les alentours d’Avignon � les alentours de Marseille

b) Dans Les Trois Messes basses, le curé est pressé de terminer les offices religieux pour :

� aller réveillonner � se rendre au chevet d’un malade � aller se coucher

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9. Quelle est la place accordée à la nature dans l’œuvre ? Comment est- elle représentée ?(8 lignes)

10. En quoi Les Lettres de mon moulin constituent- elles un hommage de  l’auteur à  sa Provence natale ? Pour répondre, appuyez‑ vous sur des exemples concrets tirés du livre.(8 lignes)

� il parcourt un sentier pavé de braises rouges et arrive,  assoiffé,  au  portail,  qui  ressemble  à  un gigantesque four

� il est pris dans un tourbillon glacial qui lui gèle les membres, puis doit traverser le lac des lamenta-tions, gelé

� il traverse un désert aride et arrive, assoiffé, au por-tail, qui est gardé par Cerbère, le chien des enfers

i) Dans La Mule du pape, quelles sont les deux pas-sions du pape Boniface ?

� sa mule et le whisky � sa mule et ses vignes � ses vignes et le hockey sur glace

6. Quel point commun ont les chutes de la plupart des nouvelles ?(6 lignes)

7. Si la majorité des nouvelles de Daudet sont cocasses et  amusantes,  certaines  ont  une  tonalité  différente. Laquelle ? Pour quelle raison, selon vous ? Quelles sont les nouvelles concernées ?(6 lignes)

8. La nouvelle Les Trois Messes basses est construite selon un  crescendo.  Donnez  la  définition  de  ce  procédé et  expliquez  en  quoi  il  consiste  dans  cette  nouvelle. Le retrouve- t-on dans d’autres nouvelles du recueil ?(8 lignes)

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La Mule du Pape, La Chèvre de M. Seguin, Le Sous- préfet aux champs, Le Curé de Cucugnan et Les Trois Messes basses s’apparentent à des contes, pour plusieurs raisons :

ʟ les dates sont  imprécises  : par exemple, Le Curé de Cucugnan est présenté comme un fabliau dont l’ori-gine remonte au Moyen Âge ;

ʟ le lecteur a connaissance des pensées des animaux et la chèvre dialogue même avec son maitre, or il n’y a que dans les contes que les animaux parlent ;

ʟ des faits extraordinaires ont lieu comme l’intrusion du diable dans Les Trois Messes basses ;

ʟ une leçon de morale est délivrée à la fin de certains de ces récits : il s’agit du danger de vouloir la liberté à tout prix dans La Chèvre de M. Seguin ou encore de celui de céder au péché de gourmandise dans Les Trois Messes basses.

4. Le narrateur est- il le même pour chacun des récits ? Expliquez.

Il y a un narrateur principal qui explique au début de l’œuvre avoir quitté la capitale et s’être installé dans un vieux moulin abandonné, à côté des Baux‑ de‑ Provence. Il s’agit en fait de l’auteur, qui s’est installé dans un vieux moulin le temps de rédiger son œuvre.

L’auteur- narrateur raconte des histoires provenant de différentes sources : certaines lui ont été rapportées par d’autres personnes (un joueur de fifre dans Le Secret de Maitre Cornille, un berger dans Les Étoiles, un curé de campagne dans L’Élixir du Révérend Gaucher) ; un des récits provient d’un dicton (La Mule du Pape) ; un autre d’un almanach (Le Curé de Cucugnan), etc.

CORRIGÉ

1. Où s’est installé l’auteur pour écrire Les Lettres de mon moulin ? Qu’est- ce qui a dicté son choix ?

L’auteur s’est installé dans un vieux moulin abandonné, habité par des  lapins et un hibou, situé en Provence  : « Un joli bois de pins tout étincelant de lumière [...]. À l’horizon, les Alpilles... » (p. 30) Il a choisi cet endroit en souvenir de son enfance passée dans cette région. Le vieux moulin lui semble symboliser la culture proven-çale qu’il veut réhabiliter.

2. En quoi  les différents récits s’apparentent‑ ils au genre de la nouvelle ?

a) Les récits sont courts : ils comportent souvent moins de dix pages.

b) Ils sont centrés sur un évènement unique : la visite du curé de Cucugnan au paradis et en enfer, la vengeance de la mule du Pape, etc.

c) Les protagonistes sont peu nombreux, la plupart des nouvelles sont d’ailleurs centrées sur un seul person-nage : Maitre Cornille dans Le Secret de Maitre Cornille, Dom Balaguère dans Les Trois Messes basses, etc. De plus, leur portrait, physique et moral, est peu détaillé.

3. Certaines de ces nouvelles sont des contes. Lesquelles ? Justifiez.

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� en train � en voiture

g) Dans La Chèvre de M. Seguin, qu’est- ce qui décide la chèvre à rester dans la montagne la nuit ?

� elle veut revoir le chamois � elle se rappelle les mauvais traitements de son maitre � elle se rappelle son enfermement

h) Dans Le Curé de Cucugnan, comment l’arrivée en enfer du curé est- elle décrite ?

� il parcourt un sentier pavé de braises rouges et arrive, assoiffé, au portail, qui ressemble à un gigantesque four

� il est pris dans un tourbillon glacial qui lui gèle les membres, puis doit traverser le lac des lamenta-tions, gelé

� il traverse un désert aride et arrive, assoiffé, au por-tail, qui est gardé par Cerbère, le chien des enfers

i) Dans La Mule du pape, quelles sont les deux passions du pape Boniface ?

� sa mule et le whisky � sa mule et ses vignes � ses vignes et le hockey sur glace

6. Quel point commun ont les chutes de la plupart des nouvelles ?

La plupart des nouvelles présentent une chute cocasse, voire humoristique : le coup de pied gardé sept ans par la mule du pape, les paroissiens du curé de Cucugnan

5. Questionnaire à choix multiple.a) Les  récits  de  Daudet  ont  pour  cadre  la  Provence. 

Quelle région plus précisément ? � les alentours de Nice � les alentours d’Avignon � les alentours de Marseille

b) Dans Les Trois Messes basses, le curé est pressé de terminer les offices religieux pour :

� aller réveillonner � se rendre au chevet d’un malade � aller se coucher

c) Dans L’Élixir du Révérend Gaucher, le breuvage a pour effet de :

� soigner les rhumatismes � soigner le bégaiement � faire chanter des couplets irrévérencieux

d) Dans Le Secret de Maitre Cornille, après la désaffection de son moulin, Maitre Cornille :

� engage une servante � renvoie sa petite- fille � se marie

e) Dans Les Étoiles, par quel geste les deux jeunes gens marquent- ils leur rapprochement ?

� ils se prennent par la main � Stéphanette pose sa tête sur l’épaule du berger � ils échangent un baiser

f) Dans Les Douaniers, le narrateur effectue son voyage : � en bateau

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qui a pris les traits du petit clerc, veut ainsi précipiter le curé dans le péché de gourmandise. On retrouve ce pro-cédé dans Le Curé de Cucugnan, où le curé visite d’abord le paradis, puis le purgatoire, puis l’enfer, et dans L’Élixir du Révérend Gaucher, où le moine se laisse tenter par le fait de toujours boire davantage de liqueur diabolique.

9. Quelle est la place accordée à la nature dans l’œuvre ? Comment est- elle représentée ?

L’auteur accorde une grande place à la nature provençale, qui est souvent décrite dans un registre lyrique lui rendant hommage. La description des éléments du paysage occupe une grande partie de certaines nouvelles. Dans La Chèvre de M. Seguin, par exemple, les termes en rapport avec la nature sont légion : « montagne », « vieux sapins », « châtaigniers », « genêts d’or », « herbe », « fleurs », « campanules », « digitales », « feuilles », « maquis », « torrents », etc. De même dans Les Étoiles : « plaine », « sentier », « cailloux », « sources », « étangs », « mon-tagne », « étoiles », « ciel », etc. L’omniprésence de ce champ lexical de la nature montre l’attachement de l’auteur à l’environnement qui a bercé son enfance et son souci d’en donner une vision détaillée et vivante.

10. En quoi Les Lettres de mon moulin constituent- elles un hommage de  l’auteur à  sa Provence natale ? Pour répondre, appuyez‑ vous sur des exemples concrets tirés du livre.

Tout d’abord, l’auteur décrit avec lyrisme la nature proven-çale, comme nous venons de le voir. Les paysages rudes, la faune et  la flore sont sans cesse magnifiés. Ensuite, 

qui se précipitent à la confession après l’épouvantable description de l’enfer plein de Cucugnanais, le Révérend Gaucher qui continue à entonner ses couplets grivois avec la protection de ses supérieurs, l’abbé gourmand des Trois Messes basses condamné à dire trois- cents messes de Noël, le sous- préfet qui fait des vers au lieu de rédiger son discours, etc.

7. Si la majorité des nouvelles de Daudet sont cocasses et  amusantes,  certaines  ont  une  tonalité  différente. Laquelle ? Pour quelle raison selon vous ? Quelles sont les nouvelles concernées ?

Certaines nouvelles, Le Secret de Maitre Cornille, La Chèvre de M. Seguin et Les Douaniers ont un aspect plus drama-tique que les autres. Dans ces trois nouvelles, l’aspect moral  est  davantage  accentué  :  l’auteur  évoque  les méfaits du progrès dans la première, il souligne le dan-ger de vouloir être libre à tout prix dans la deuxième, et il veut attirer l’attention sur la condition difficile des douaniers dans la troisième.

8. La nouvelle Les Trois Messes basses est construite selon un  crescendo.  Donnez  la  définition  de  ce  procédé et  expliquez  en  quoi  il  consiste  dans  cette  nouvelle. Le retrouve- t-on dans d’autres nouvelles du recueil ?

Aller  « en  crescendo »  signifie  « aller  en  croissant, en augmentant ». Dans Les Trois Messes basses, l’abbé dit ses messes de plus en plus vite, pressé de se rendre au réveillon. Cette accélération du rythme est donnée par la sonnette de Garrigou, qu’il agite de plus en plus souvent, semant la panique dans l’assemblée. Le diable,

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les habitants de la région, en particulier les petites gens (joueurs de fifre, meuniers, curés de campagne) deviennent les héros de ses nouvelles. L’auteur réhabilite également leur culture mise à mal par la révolution industrielle, en prenant pour thème de ses récits leurs coutumes, leurs légendes, leur mode de vie (comme le fonctionnement des anciens moulins à vent, ou l’importance de la vie religieuse par exemple). La langue provençale, pourtant héritée des troubadours mais réduite à l’état de patois parlé à l’époque de Daudet, est elle aussi mise à l’honneur : l’auteur réintroduit dans ses nouvelles d’anciens termes ou expressions tombés en désuétude : « cadis », « pécaïre », « pelone », « miarro », etc. 

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