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Les Lévriers espagnols… des Anges nés en enfer Le Galgo Communément utilisé pour la chasse, il a une belle musculature et une silhouette élégante, avec sa profonde poitrine ainsi que son ventre creusé, son long museau et son long fouet (queue). De caractère sérieux, réservé et sensible il est câlin, soumis et adore faire les poubelles car il na jamais eu beaucoup à manger. Il est passé maître dans l'art de voler de la nourriture. Joueur et sportif à l’extérieur, il est extrêmement calme, doux et délicat à l’intérieur. Il s’adapte à votre activité avec une saisissante rapidité. Les lévriers sont affectueux, collants même. La communication entre un lévrier et son maître est permanente. Si on le laisse faire, un lévrier passerait volontiers sa journée, sa tête, voire son corps entier, sur vos genoux !! Le Podenco Il ne sert que pour la chasse, il a le même sort à Ténérife qu'en Espagne. Les Podencos ont le même sort que les Galgos. La seule différence, c'est que les Podencos servent uniquement à la chasse (pas de course). Ils aiment courir à l'extérieur mais sont calmes à l'intérieur. Ce sont des chiens collants qui aiment qu'on s'occupe d'eux et très doux dans leur comportement. En Espagne, ils sont enfermés dans des baraquements sans fenêtre au milieu de nulle part où ils ne sont nourris que deux fois par semaine avec du vieux pain et de l'eau. Leur triste sort en Espagne Il est malheureusement nécessaire, afin de mieux faire connaître le sort des lévriers en Espagne, de montrer ici la dure réalité. Attention, certaines images sont insoutenables. Comment imaginer de telles monstruosités ? Chaque année, ce sont plus de 50 000 galgos et podencos qui sont massacrés à la fin de la période de chasse par les galgueros (chasseurs). La tradition veut que plus le lévrier aura mal chassé, plus sa torture sera longue et douloureuse! Une de ces traditions les plus courantes veut que les galgos soient pendus, les pattes arrières touchant à peine le sol pour que l’agonie soit plus longue.

Les Lévriers espagnols… des Anges nés en enfer · "Huesitos est un bébé galgo, un galguito; il n'a pas encore deux mois et il pèse seulement 1.900 kgs. Malgré cela Huesitos

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Les Lévriers espagnols… des Anges nés en enfer Le Galgo Communément utilisé pour la chasse, il a une belle musculature et une silhouette élégante, avec sa profonde poitrine ainsi que son ventre creusé, son long museau et son long fouet (queue). De caractère sérieux, réservé et sensible il est câlin, soumis et adore faire les poubelles car il na jamais eu beaucoup à manger. Il est passé maître dans l'art de voler de la nourriture. Joueur et sportif à l’extérieur, il est extrêmement calme, doux et délicat à l’intérieur. Il s’adapte à votre activité avec une saisissante rapidité. Les lévriers sont affectueux, collants même. La communication entre un lévrier et son maître est permanente. Si on le laisse faire, un lévrier passerait volontiers sa journée, sa tête, voire son corps entier, sur vos genoux !! Le Podenco Il ne sert que pour la chasse, il a le même sort à Ténérife qu'en Espagne. Les Podencos ont le même sort que les Galgos. La seule différence, c'est que les Podencos servent uniquement à la chasse (pas de course). Ils aiment courir à l'extérieur mais sont calmes à l'intérieur. Ce sont des chiens collants qui aiment qu'on s'occupe d'eux et très doux dans leur comportement. En Espagne, ils sont enfermés dans des baraquements sans fenêtre au milieu de nulle part où ils ne sont nourris que deux fois par semaine avec du vieux pain et de l'eau.

Leur triste sort en Espagne

Il est malheureusement nécessaire, afin de mieux faire connaître le sort des lévriers en Espagne, de montrer ici la dure réalité.

Attention, certaines images sont insoutenables. Comment imaginer de telles monstruosités ?

Chaque année, ce sont plus de 50 000 galgos et podencos qui sont massacrés à la fin de la période de chasse par les galgueros (chasseurs). La tradition veut que plus le lévrier aura mal chassé, plus sa torture sera longue et douloureuse!

Une de ces traditions les plus courantes veut que les galgos soient pendus, les pattes arrières touchant à peine le sol pour que l’agonie soit plus longue.

Brûlés vifs à l'acide, nez coupé, yeux crevés, trainés derrière une voiture, pelés vifs… jetés dans un puits, tailladés, abandonnés les deux pattes cassées pour qu'ils ne puissent pas revenir… Les "plus chanceux" seront abandonnés à leur sort au milieu de nulle part.

Cela n’est hélas qu’une infime partie de la barbarie humaine envers les galgos et les podencos en Espagne. Ces chiens ne sont pas considérés comme des êtres vivants, même moins importants qu’un outil ou une chose.. Ils ont peu de chance de trouver des adoptants en Espagne où ils ne sont pas considérés comme des chiens de compagnie. Seul 10% d’entre eux auront une chance de trouver une adoption en Europe via les associations de sauvetages.

La maltraitance animale en Espagne ne s’arrête pas aux seuls lévriers… Tous les jours, des centaines de chats et de chiens sont torturés, mutilés, brûlés… L’Espagne, l’enfer pour les animaux, n’a pas fini de faire parler d’elle…

Les conditions de vie des galgos sont abominables. Ils vivent enfermés la plupart du temps, ne sortent que pour la chasse, et sont transportés comme du bétail sans importance. Les galgas en âge de procréer passent leur vie à faire des portées, puis sont tuées ou abandonnées lorsqu’elles sont trop vieilles. Elles mettent bas dans des caves sans fenêtre et elles sont nourries au pain sec et à l'eau.

LE GOUVERNEMENT ESPAGNOL FERME LES YEUX SUR CES ACTES DE BARBARIE! A NOUS DE FAIRE CHANGER LES CHOSES!

L'histoire d'Isis Podenca martyr

Cette jeune podenca d'environ 2 ans a été trouvée au centre d'Albacète en décembre 2010. Son collier en métal, tellement serré, a pénétré les chairs de son cou. Elle est restée à l'attache toute sa vie. Pour l'enlever ils ont dû utiliser un coupe fer. Son cou est devenu gris à cause de ce collier de torture.

Cette podenca a eu de la chance. Elle a été recueillie par un refuge et elle sera soignée. Il lui faudra du temps pour redonner sa confiance mais les lévriers ont

cette faculté incroyable de pardonner à l'humain…

L'histoire de Huesitos, galguito martyr

Son histoire : "Huesitos est un bébé galgo, un galguito; il n'a pas encore deux mois et il pèse seulement 1.900 kgs. Malgré cela Huesitos lutte déjà vaillamment pour sauver sa vie. Son histoire n'est pas celle d'un chiot si jeune. La vie de Huesitos ne se résume pas à des jeux avec ses frères et à des siestes blotti contre sa mère. Il y a une semaine, le 3 novembre passé, nous avons reçu un appel au secours de Thérèse de Cordoue pour un chiot lévrier sur lequel des enfants tiraient du plomb et des pierres dans un village. Le petit avait été laissé dans une niche et là il n'aurait pas survécu. Nous nous mobilisons immédiatement de façon à ce que Huesitos puisse être pris en charge. Il lutte et s'accroche fortement à la vie, mais ce n'est pas facile. Huesitos est arrivé dans un mauvais état et depuis le samedi les visites chez le vétérinaire ont été constantes. Malgré son appétit de vivre son corps est faible et il est difficile de le récupérer. Néanmoins, Huesitos est content. Il remue la queue et veut jouer. Huesitos est très petit et il ne mérite pas d'avoir à lutter pour sa vie à cause des humains. Il a été doublement victime, d'une part du mépris des adultes et d'autre part de celui des enfants qui s'amusaient en le voyant souffrir. ça dit beaucoup de la société dans laquelle ces enfants vivent et de ce qu'ils doivent voir et écouter dans leurs maisons et nous devons continuer à lutter pour éradiquer ça. Petit Huesitos : continue de lutter parce que tu n'es pas seul. Nous, tes amis, seront à tes côtés, en t'aidant à chaque pas pour aller de l'avant. Parce que bien qu'ils aient voulu te faire croire le contraire, ta vie vaut beaucoup, vaut ces jours de soins, ces médicaments, ces analyses, ces moments de préoccupation et beaucoup plus. Ne te rends jamais Huesitos ! Continue de te battre tel un grand lutteur!"

SENDA OU L’HORREUR DES GALGUEROS, par Carol, bénévole de la fourrière municipale de Badalona

Je suis revenu me promener dans la forêt, côté ouest. Lorsque je me trouve loin de la ville, cet endroit revient dans mes songes, Senda aussi. Parfois je fais de beaux rêves, je rêve que je ne revois plus Senda dans la forêt, et ne plus la revoir est toujours une bonne nouvelle. Par contre il y a des fois où je fais d’affreux cauchemars, je rêve que malgré mes dénonciations, le galguero du village continue avec les pendaisons de galgos, et pas seulement ça, je rêve aussi que derrière sa maison se trouve un puits énorme où il jette les chiens, et que même Senda est incapable d’aller repêcher ces pauvres âmes.

Les galgos comme Senda sont considérés comme du matériel, un matériel fongible, car leur corps ne peut pas supporter les courses ventre à terre en pleine campagne. Leur musculation est affaiblie par une alimentation à base de pain et d’eau, leurs pattes se cassent. Fongible parce que ces chiens s’entretuent pour obtenir ce misérable bout de pain, ils sont entassés par dizaines dans un sous sol, fongible parce que les femelles attrapent des maladies à l’utérus à force de mettre bas dans des sous sols humides et sales, parce qu’ils doivent supporter le froid et la faim, sans jamais une couverture où pouvoir s’étendre, ils n’ont que leur peau en guise de caresse, et aussi parce que, trop souvent, au lieu des caresses qu’ils recherchent pendant les longs mois d’hiver ils reçoivent les tabassages du galguero, dans quel but ? je l’ignore, certainement pour s’amuser, ou bien pour combler la misère de sa vie, mais ce n’est certes pas pour une bonne cause. Donc, on jette ce matériel abîmé, on le détruit à coups de marteau sur la tête, on le pend ou bien on l’abandonne dans les bois où les collets démolissent leurs pattes, ou bien ils y meurent de faim ou tombent malades; et malgré tout, malgré cette vie atroce, je suis sûr qu’en silence, du haut de leur échafaud, lorsqu’ils sentent couler la dernière goutte de sang de leur crâne fracassé, ce n’est pas la liberté qu’ils appellent à l’aide, mais leur maître. Ce sont de si doux esclaves, si humbles… Le problème ici c’est que le qualificatif d’être humain ne peut être donné à tout le monde, car il devrait s’appliquer plus à l’acte qu’à l’espèce. Tout avance très lentement en ce qui concerne le concept du galgo, dans le village. On a souvent recours à une morale double, qui est fausse par ailleurs. C’est un village, et dans les villages, encore aujourd’hui, les gens tuent leurs animaux pour manger, il ne s’agit pour eux que d’un matériel pour survivre. Le bénéfice brut et total est tout ce qui compte, ainsi qu’un investissement minimum en alimentation car, avant, ils étaient vraiment très pauvres et ne pouvaient se permettre ni le luxe ni la justice, pour les pauvres animaux, d’un vétérinaire. Les débuts de la cruauté envers les animaux sont peut-être là, ce qui n’à plus aucun sens de nos jours, puisque l’Espagne est un pays avancé, et les villages et paysans ne manquent plus de rien… Tout ce parfum de tradition est trop enraciné, et paysans et citadins ne sont toujours pas capables d’ouvrir leur esprit et montrer un minimum de respect vis-à-vis d’êtres vulnérables comme les animaux.

Je disais donc qu’au village tout avance très lentement, je n’ai pas beaucoup de gens à qui parler car pratiquement personne n’est d’accord avec moi. Mon père s’est disputé avec son voisin, le galguero, à cause de moi, car je l’ai dénoncé et il a dû payer une amende (rien de grave face à la cruauté commise)… Ma mère, même si elle n’en laisse rien paraître, a honte de moi; car j’ai volé un boulot et un hobby à son voisin. Plus de la moitié du village pense comme eux, car ils sont presque tous chasseurs et ils achetaient leurs chiens au galguero, même le maire achetait les plus rapides pour les faire courir à Barcelone, les seules pistes encore ouvertes pour ce genre d’exercice. Mais face à l’enquête policière, pas même le maire n’a essayé de défendre le galguero, conscient dans son fort intérieur, que cet exercice n’avait rien de moral ni de légal. J’avais onze ans quand j’ai trouvé Senda, elle était couchée sur le bas côté de la route, aux environs du village. Je me suis approché tout doucement car j’avais peur qu’elle aboie, ou qu’elle me morde, et aussi par précaution car j’appréhendais de me trouver face au macabre spectacle d’un chien mort. Lorsque je me suis approchée, elle a ouvert les yeux, elle a levé sa tête et remué doucement sa truffe. Elle a essayé de se lever, mais elle est retombée brutalement en soulevant une nuée de poussière autour d’elle. Je lui ai touché la tête, et lorsque ma paume l’a effleurée elle a tressailli et crié. J’ai eu peur de lui avoir fait mal et de suite j’ai essayé de voir si elle était blessée, mais rien ne paraissait tourmenter cette peau couverte de poussière. J’ai essayé alors de la motiver pour qu’elle me suive. C’est en regardant ses pattes que mon sang n’a fait qu’un tour en observant que la chienne avait une patte qui pendait, des lambeaux de peau pendillaient de partout, autour d’elle le sang avait déjà séché et était devenu gélatineux, comme si on avait versé un verre de peinture, et un os tout jaune et saillant pointait férocement, annonçant ainsi sa douleur et son angoisse. Je suis revenu en courant chez moi mais je n’ai pu convaincre personne de m’aider, j’ai donc cassé ma tirelire et sorti tout l’argent que j’avais économisé depuis deux ans, j’appelais ensuite un de mes meilleurs copains et, à nous deux, nous avons hissé la chienne sur une petite charrette, nous l’avons mouillée un peu et avons marché 2 kms pour parvenir jusqu’au vétérinaire du village principal. Notre histoire eut l’air de les émouvoir. La vétérinaire nous prévint que la patte de la galga ne pouvait ni s’opérer ni guérir et qu’il fallait amputer, mais elle nous assura qu’elle pouvait très bien se débrouiller avec seulement trois pattes. Nous allions la voir tous les jours, avec mon ami, on l’avait opérée et stérilisée aussi à cause d’une infection à l’utérus provoquée par ses fréquentes maternités, on lui retira aussi plusieurs plombs de chasse du dos et des cuisses. L’arrivée de Senda à la maison fut une apothéose... Mon père était furieux parce que son fils avait dépensé une grosse somme d’argent dans une chienne rebelle et bonne à rien, il me frappa à plusieurs reprises, j’encaissais les coups en serrant les dents de rage et je lui crachais, ravi, ma victoire définitive à la figure : la chienne ne servirait pas non plus à mettre bas car elle était stérilisée, et c’est là que le galguero désista définitivement.

Au fil des années je me suis habitué aux fugues de Senda, le village s’habitua aussi peu à peu à sa présence, son invalidité et sa sympathie lui valut l’affection de grands et petits. À 20 ans j’obtins un travail en ville, et je pris Senda avec moi. Elle avait 8 ans lorsque je l’avais recueillie, elle était déjà âgée, et je sus qu’elle n’allait pas me tenir compagnie longtemps en ville… Un cancer qu’elle dissimulait avec normalité la dévorait intérieurement, et on lui avait donné un maximum de 3 mois. J’essayais d’en profiter tous les après midi au cours de nos promenades où les enfants essayaient de la toucher et les grands cherchaient à connaître son histoire, émouvante, personne ne restait insensible face au courage de Senda, et personne ne pouvait ignorer son allure et sa beauté. Après des années de voyage, après avoir grandi et être devenu un peu plus mature, je me sentais prêt à revoir mes parents. Je pris une semaine en plein mois d’août et j’emmenais Senda avec moi au village, comme d’habitude, pour rendre visite à mes parents, malgré la mauvaise relation que nous avions. Le village était solitaire, gris et poussiéreux. La jeunesse avait émigré en ville comme moi, et les grands étaient restés, avec leurs petites vies. Mes parents me reçurent assez mélancoliques face à mon absence qui avait duré plusieurs années, mais avec beaucoup d’émotion aussi, ils furent même émus de revoir Senda… Cette nuit là je dormis avec Senda dans ma chambre, de la même façon que je le faisais en ville, convaincu qu’à mon réveil Senda serait partie faire un tour en forêt, du côté ouest du village. Mais non, cette nuit là elle dormit à mes côtés, fatiguée. Dans la pénombre de la chambre, elle me parut plus vieille que jamais. Au lendemain, Senda ne me quitta pas d’une semelle, et après le repas, au lieu de dormir jusqu’au soir, comme à son habitude, elle m’incita à jouer avec elle, en la suivant elle commença à courir à travers le village. Senda continua à courir jusqu’à la sortie du village, jusqu’à l’orée du vieux bois de peupliers et pins, du côté ouest. Elle m’attendit là, patiemment. Je voulais revenir en arrière, mais elle continuait à m’attendre au même endroit, quand elle fut sûre que j’allais rester elle commença à marcher lentement vers l’intérieur de la forêt. Je l’accompagnais, méfiant et trempé de sueur, et je m’abritais à l’ombre des arbres. Elle me regardait et je la regardais, si elle avait pu parler elle m’aurait sûrement dit : « viens, je veux te raconter un secret », et ce fut ainsi. Elle s’arrêta en plein cœur de la forêt, à côté d’un tas de troncs. Elle s’assit et me regarda, peut être essayait-elle de deviner mes pensées. Je portais mes mains à mon visage, j’étais ahuri. Des dizaines de galgos étaient pendus à des cordes, comme des drapeaux. Leurs gueules diaboliquement ouvertes d’où pendaient leurs langues. Leur peau était presque transparente et ils avaient les yeux enfoncés.

Leurs pattes avant montraient bien la souffrance et l’agonie qu’ils avaient subie, car leurs coussinets étaient ouverts et à vif à force d’avoir essayé de s’appuyer sur l’arbre, et sur l’écorce on voyait encore les traces de sang séché. La pourriture imprégnait ce spectacle et la pénombre montrait tout ce que cette scène avait de honteux, d’amoral et d’illégal. Ces corps n’avaient reçu aucune autre visite à part la mienne, et certainement celle de Senda tous les matins jusqu’à ce que je la prenne avec moi en ville. Seuls le galguero et elle connaissait cet endroit, elle était la seule à calmer ses compagnons, qu’elle avait certainement vu mourir, pendus un à un sur ces arbres. Je suis sûr que c’est ça qu’elle a voulu me dire. Parmi tous ces corps qui se balançaient au son du bal mortuaire du vent, je vis apparaître d’autres chiens, avec des yeux verts et lumineux reflétant le peu de lumière qu’il y avait à cet endroit où nous étions Senda et moi. Ils venaient de la partie la plus touffue du bois, faisant bouger les arbustes et ils s’annoncèrent en silence complet, sans un seul aboiement. Je vis alors Senda partir en flèche vers eux sans regarder en arrière, et je pris peur car j’étais incapable de prononcer un mot pour la rappeler, et parce qu’en essayant de marcher je vis que Senda était toujours là, couchée à mes pieds. Elle venait de mourir et sa course avec ces pauvres âmes n’était autre que le retour vers la liberté enivrante de la mort, c’était elle le guide, la garantie du bonheur de tous ceux qui n’avaient pas pu en profiter. Je pris le corps de mon amie, encore tiède, encore musclé, et je creusais un trou à ce même endroit où elle s’était laissé mourir. Ainsi qu’elle l’avait voulu, je dénonçais le galguero. Il affronta une bonne amende, et je fis savoir à tous l’histoire de ces bêtes sur un livre qui fut publié, ceci permit à mes parents de comprendre la misère de l’univers dans lequel ils étaient plongés et dont ils étaient complices. Mais je n’ai pas de repos, car je sais que le galguero du village continue à utiliser ses chiennes pour mettre bas, en les alimentant de misère, certaines sont pendues d’autres sont laissées à leur propre sort et personne, pas même ma famille qui a vécu si près de Senda, qui a lu le livre, qui s’est retournée contre cet homme violent, ose se montrer hostile. C’est pour cela que je vais continuer a diffuser la misère de ces chiens, qui ne sont qu’un tout petit reflet de tout ce qui se passe dans beaucoup d’autres villages espagnols. Je continuerai à me promener dans la forêt, pour retrouver Senda, entourée d’une meute chaque fois plus nombreuse qui me regardera avec des yeux doux, ce sont les fantômes de l’injustice prolongée, la manifestation silencieuse de la mort, tous mes projets vont à eux, aux galgos du côté ouest.

Fabrication de manteaux

Si vous aimez coudre, si vous possédez une machine, c'est très simple de confectionner des manteaux pour les lévriers qui sont en refuge en Espagne.

Les conditions de vie en hiver sont très dures, à cause du vent, de la pluie et de la neige. Les lévriers souffrent beaucoup du froid et de l’humidité (ils n'ont pas de graisse et quasiment pas de poils).

Voici un exemple :