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LES MÉTIERS DU GÉNIE ÉLECTRIQUE ET CLIMATIQUE LES MÉTIERS DU GÉNIE ÉLECTRIQUE ET CLIMATIQUE La revue de l'AIESME N° 348 • Avril-Mai-Juin 2010 Revue trimestrielle

Les métiers du génie électrique et climatique

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Page 1: Les métiers du génie électrique et climatique

LES MÉTIERSDU GÉNIE ÉLECTRIQUE

ET CLIMATIQUE

LES MÉTIERSDU GÉNIE ÉLECTRIQUE

ET CLIMATIQUE

La revue de l'AIESME

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Editorial ...................................................................................................2Bernard VADON • ESME 71 • Président du SERCE

Les métiers du génie électrique et climatique chez FORCLUM ...........3Catherine LORSON • Resp. du Service Recrutement chez FORCLUM

Point de vue d'un DRH ............................................................................5Jean-Louis BLOT • Dir. des Ressources Humaines - Délégué IDF de SPIE

Les marchés du génie électrique et climatique ....................................6

Les métiers du génie électrique et climatique....................................12Patick LAVAL • ESME 93

Témoignage............................................................................................18Blandine VADON • ESME 02 • Resp.. d'affaires – SNEF

Témoignage............................................................................................18Stanislas TRUCHOT • ESME 99 • Resp. de service – FORCLUM IDF

Le chargé d’affaires nouveau est arrivé ! ............................................19Xavier CHAUMONT • ESME 76 Senior Vice President Development de CEGELECPrésident de la Commission Efficacité énergétique du SERCE

Les métiers du génie électrique et du génie climatique au cœur des évolutions économiques et sociétales ............................21Guy LACROIX • ESME 76Président Directeur Général d'INEO – Groupe GDF-SUEZ

Les Métiers de la croissance verte.......................................................22Patrick SCOMOGUE • ESME 65

LES MARCHÉS

UN SECTEUR D'AVENIR

LES MÉTIERS45 rue Croulebarbe • 75013 PARISTel. : 01 55 43 32 80 • Fax : 01 42 17 07 42e-mail : [email protected] Abonnement : 25 €Le numéro : 7 €Directeur de la publication : Philippe DeltombesRédacteur en chef : Françoise AngoulvantComité de rédaction :Joël Bertrand, Philippe de Brun, Serge Chopard, Vincent Grétillat, Patrick Laval, Pierre TassainDossier préparé avec le SERCE, Syndicat des Entreprises de génie élec-trique et climatiqueNuméro de Commission Paritaire : 0512 G 86614Conception et réalisation : S. Mosseri (Oxygen3), Paris 18ème Impression : Imprimerie des Deux-Ponts, 38326 EYBENSRégie publicitaire : EDITION 50 - 87 Rte de Grigny, 91137 RIS ORANGIS CedexISSN : 0980-8434Crédit photos du Dossier : SERCE

Cette prévision trèsoptimiste a été ré-affirmée par Jean-

Louis Borloo, Ministre del'Ecologie, de l'Energie, duDéveloppement Durablee t d e l a M e r , e t s aSecrétaire d’Etat ValérieLétard en charge desTechnologies Vertes, lors

de la conférence sur lesmétiers de la croissanceverte qui a eu lieu fin jan-vier 2010.Alors que les métiers de lacroissance verte font parlerd’eux, il convient de noterque, sans forcément êtrenouveaux, les métiers dugénie électrique et clima-

tique jouent un rôle accrudans l’atteinte des objectifsdu Grenelle de l’Environ-nement. Ces métiers inter-viennent en effet dans lamise en place de modesde production d’énergierenouvelable (éolien, photo-voltaïque, géothermie, bio-masse…), dans la construc-tion et la maintenance desréseaux de transport et dedistribution d’électricitéintelligents (smart grids), detransports urbains électri-fiés appelés à se développer(tramways, véhicules élec-triques…) ou en éclairagepublic.

Dans les télécommunica-tions, le déploiement desréseaux à haut, voire trèshaut, débit mobiliseraégalement une partie denos effectifs.Dans la construction, qu’ils’agisse des bâtimentsindustriels ou du tertiaire,l’intervention de nos instal-lateurs en génie électriqueou climatique participe àl’amélioration de l’efficacitéénergétique et contribue audéveloppement du bâtimentdit "intelligent".Dans ce contexte, lesmétiers du génie électriqueet climatique représentéspar le SERCE bénéficientd’un fort potentiel de débou-chés mais réclament descompétences que seulesdes formations spécifiquespeuvent apporter. �

(1) SERCE : Synd ica t de sEntreprises de génie électriqueet climatique - www.serce.fr

Le concept de croissance verte provoque de nou-veaux besoins et la réalisation d’investissementsspécifiques favorables à l’éclosion de nouveauxmarchés. D’après diverses études, les emplois"verts" en France sont estimés à 600 000 postesengendrés ou sauvés d’ici à 2020.

Présentez-nous l’entreprise

Forclum propose à sesclients une offre glo-bale, adaptable à la

taille et à la nature de leursprojets. S’appuyant sur desexpertises reconnues engénie électrique et génie cli-matique, ses équipes inno-vent, avec l’ambition sanscesse renouvelée de créerune activité toujours plusrespectueuse de l’homme etde l’environnement. De laconception à l’exploitation,en passant par la réalisationde réseaux et de systèmesd’énergie et d’information,nos équipes spécialiséesapportent leurs savoir-faireauprès des collectivités ter-ritoriales, de l’industrie et dutertiaire, en véritable parte-naire concerné.

Eiffage Energie, composé deForclum, Clemessy et Crystal,se hisse au troisième rangdu marché des réseaux etsystèmes d’énergie et d’in-formation.

Eiffage, acteur majeur euro-péen de construction-conces-sion, offre une complémen-tarité de savoir-faire au

travers de ses cinq métiers :la construction et la promo-tion immobilière, la route etle génie civil, le métal, lesconcessions et autoroutes,et l’énergie.

Quelles sont les qualitésattendues d’un ingénieur ?

Au-delà des compétencesrequises, les principalesqualités attendues d’uningénieur intégré au sein deForclum sont : l’autonomie,un très bon relationnel etl’esprit d’équipe, l’humilité,la mobilité et l’adaptabilité,le sens de l’innovation.

Au sein du groupe, lesvaleurs qui guident l’en-semble des salariés autourd’une charte commune sont :confiance, exemplarité,transparence, responsabi-lité. Les finalités de ce sys-tème de valeurs sont : luci-dité, courage et pugnacité.

Quel est le profil de carrièretype pour un ingénieur ?

Il est possible de dégager unprofil de carrière type pourun ingénieur au sein deForclum. Les jeunes ingé-nieurs débutants sontgénéralement "Chargésd’Affaires" : au sein desfiliales du groupe, ils sonten charge d’un portefeuilleclients. Ils font de la pros-pection pour élargir leurportefeuille clients et suiventles affaires dont ils ont laresponsabilité. Une fois laconception réalisée par lesbureaux d’études, ils sont encharge de piloter la réalisa-tion du chantier. Plus confir-més, ils deviennent ensuiteResponsables Chargésd’Affaires et pilotent plu-sieurs chargés d’affaires.

Dans les évolutions de car-rière qui leur sont propo-sées, ils deviennent ensuite

Responsables de Centresde Profit ou d’Exploitation :sous la responsabilité duDirecteur régional, duDirecteur de filiale, ils onten charge toute la gestion etle développement commer-cial de leur périmètre. Ledéveloppement relativementrécent des grands travauxd’envergure offre des pers-pectives d’évolution intéres-santes pour les plus confir-més d’entre eux, en tant quechefs de projets ou conduc-teurs de travaux sur les lotstechniques, en collaborationavec les équipes en chargede la construction. Certainsingénieurs choisissent unefilière différente et se consa-crent aux études de faisabi-lité et études de prix mais ilspeuvent évoluer égalementselon le même schéma.

Quels impacts ont ou aurontles métiers de la croissanceverte ?

Ils sont d’ores et déjà aucœur de nos activités. Effi-cacité et optimisation éner-gétiques ou développementdes énergies renouvelablesfont partie intégrante de lapolitique d’innovation et dedéveloppement de l’entre-prise. A la fin de l’année2009, 72% du chiffre d’af-faires des filiales de Forclumsont certifiés ISO 14001,contre 46% enregistrés àfin 2008, témoignant d’unepolitique volontariste en lamatière.En cohérence avec la poli-tique d’Eiffage, premiergroupe de BTP à mesurerson empreinte carbone,Forclum déploie des forma-tions spécifiques selon la

Chiffre d’affaires Eiffage 2009 13,2 milliards d’eurosEffectif Eiffage 2009 plus de 70 000 collaborateurs

Madame Catherine LORSON, Responsable du Service Recrutement chezFORCLUM, a bien voulu répondre à nos questions.

Chiffre d’affaires Forclum 2009 2,3 milliards d’eurosEffectif Forclum 2009 17 857Implantations France métropolitaine et Antilles Guyane,

Allemagne, Espagne, Italie, Portugal

Les marchés

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Les métiers du génieélectrique et climatiquechez

DossierEditorial

Bernard VADONESME 71Président du SERCE(1)

S o m m a i r e

Association des Ingénieurs Diplômés ESME-Sudria

Les Métiers de laCroissance Verte

Page 3: Les métiers du génie électrique et climatique

tant(e) de Responsabled'Affaires puis évoluera versun poste de Responsabled'Affaires après quelquesannées d'expérience. Responsable de ses affaires,il/elle assure la gestion et lesuivi d'un portefeuille clientssur des aspects techniques,commerciaux, contractuels,financiers et humains. Il/ellepourra ensuite évoluer, parexemple, vers la gestiond'un centre de profit en tantque Chef de service.

Quel impact ont, ou auront,les métiers de la croissanceverte ?

Le Grenelle de l'environne-ment a un très fort impactsur nos activités. Nousaccompagnons nos clients(collectivités et entreprises)dans la conception, la réali-sation, l'exploitation et lamaintenance de leurs instal-lations et ce, dans unelogique de "développementdurable". Il faut tenir comptede plus en plus des nou-velles normes environne-mentales. L'une des ambitions fortesdu Groupe est de permettreà nos clients, via la mise enplace d'installations tou-jours plus modernes etinnovantes, de mieux maîtri-ser leur consommationénergétique tout en réali-

sant des économies signifi-catives pouvant aller jusqu'à30%. Les bâtiments devien-nent "intelligents" et com-muniquant (ou communi-cants).Le développement de SPIEprend sa force dans la valo-risation des compétencesque les hommes et lesfemmes de l’entreprisemettent en œuvre au servicede leurs clients. Les colla-borateurs du groupe doiventainsi disposer de compé-tences adaptées aux enjeuxactuels et futurs dans uncontexte où il est nécessairede concilier performancefinancière, respect desimpératifs éthiques etmaîtrise de l’impact desactivités de l’entreprise surl’Homme et l’environne-ment.Pour cela, l’entreprise a créédes cursus de formationstechniques au sein del’Institut technologique SPIE(centre de formation tech-nique interne au groupe)dans des spécialités trèsdiverses : maintenanceéclairage public, efficacitéénergétique… afin d'élargirle champ traditionnel decompétences et proposerune offre énergétique à nosclients.Ainsi SPIE a été la premièreentreprise à obtenir le labeldu SERCE (syndicat de la

profession) en EfficacitéEnergétique gage de perfor-mance et d’économie pournos clients. Objectif : garan-tir un meilleur rendementd e s i n s t a l l a t i o n s e nconsommant moins d’éner-gies.SPIE a ainsi inscrit le déve-loppement durable aucœur de sa stratégie decroissance.

Quelle est la typologie deseffectifs de l'entreprise(répartition hommes /femmes, par qualification,par statut, par niveau dediplômes...),

Les profils des collabora-teurs SPIE sont assezvariés. Les niveaux vont duCAP, BEP, Bac Pro, bac +2au niveau ingénieur dans ledomaine technique (l'électro-technique, thermique, froidet climatisation ou énergé-tique) mais également dansles fonctions supports (achat,ressources humaines,contrôle de gestion, com-mercial…). De manière géné-rale, les employés, techni-ciens et agents de maîtrisereprésentent la populationphare de notre entreprise.Plus précisément, nousavons des ouvriers quisont principalement desmanœuvres et des électri-ciens: ce sont des postes

accessibles aux profils CAP.Concernant les profils Bacpro et bac+2, nous dispo-sons de techniciens engénie électrique ou génieclimatique, dans la mainte-nance industrielle,… Enfin,nos collaborateurs deniveau Bac +4/5 sont sur despostes d’ingénieurs (res-ponsable d'affaires en génieclimatique, génie ther-mique, chefs de projets,méthodes, études de prix,chef de service…).Quel que soit le niveau deformation de base, les col-laborateurs SPIE ont deréelles opportunités d'évo-lution. Notre politique desRessources Humainess'inscrit pleinement dansune dynamique privilégiantl'accompagnement indivi-duel de chacun et favorisantles évolutions internesqu'elles soient géogra-phiques ou professionnelles.Notre secteur d'activitéattire peu les femmes.Actuellement, elles ne re-présentent que 10% de noseffectifs opérationnels etl’un des objectifs de notrecharte de la diversité est depromouvoir nos métiers etd’encourager les femmes àvenir faire carrière chezSPIE.La diversité est un atout etles femmes ont toute leurplace au sein de SPIE �

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Au niveau ingénieur, quellessont les qualités attenduesd'une personne souhaitantrejoindre votre entreprise ?

Nous proposons desmissions avec deréelles responsabi-

lités et de l'autonomie. Cesont la motivation et lescompétences qui feront ladifférence. Nous recherchonsdes personnes incarnant lesvaleurs du Groupe SPIE :- la PROXIMITE : nous som-

mes des entrepreneursproches de nos clients,de nos chantiers et de noscollaborateurs.

- la PERFORMANCE : cha-cun est acteur de la per-formance économique, cequi implique esprit d'entre-prise et capacité d'adapta-tion.

- la RESPONSABILITE :chaque collaborateur estun acteur engagé, res-ponsable des missionsconfiées.

Quels sont les profils decarrière envisageablespour un ingénieur ?

Le collaborateur SPIE est lepremier acteur de son évo-lution. La diversité de nos

métiers et de nos activitésdans des environnementstechniques très différents,notre présence géogra-phique forte en Europe et àl'international et aussi notredéveloppement offrent denombreuses opportunitéset chacun peut les saisir enfonction de ses compé-tences et de ses aspirationsprofessionnelles. Nousaccompagnons la mobilitédes collaborateurs au seindu groupe.Le développement des com-pétences de nos collabora-teurs est porté par une poli-tique de fort investissementen matière de formation.Ainsi SPIE dispose de sonpropre centre de formationet d'un institut dédié auxformations techniques.Chacun, selon son parcourset ses besoins, peut suivredes cursus orientés gestion,management, sécurité,maintenance, efficacitéénergétique… et peut ainsimonter en compétencesafin d'assurer ses missionsde manière optimale et/oude préparer son évolution.

Un(e) jeune diplômé(e)ESME Sudria peut rentrerchez SPIE en tant qu'Assis-

Dossier

Monsieur Jean-Louis BLOT, Directeur desRessources Humaines - Délégué Ile de Francede SPIE, a bien voulu répondre à nos questions.

Les marchés

méthode Ademe. Ces for-mations poursuivent undouble objectif : sensibiliseret évaluer la performanceinterne dans ce domaine,mais aussi accompagner lesclients à faire des choix éco-logiquement responsables.Pleinement conscient de lanécessité de réduire lesémissions de gaz à effet deserre et anticipant les aspectsréglementaires et écono-miques, Eiffage recherchel’excellence simultanée à laconstruction et à la maîtrisedes énergies. Dans cecontexte, en travaux neufsou en rénovation, Forclumimagine des systèmes deproduction, de gestiond’énergies et de traitementde l’air toujours plus per-formants, au service del’efficience énergétique per-manente recherchée. Enmatière d’éco-construction,Forclum contribue trèsactivement, aux côtés del’ensemble des métiers dugroupe Eiffage, aux réalisa-tions les plus innovantes.Parce que l’exemplaritéreste une des valeurs cen-trales du groupe et del’ensemble de ses équipes,le siège de Forclum a dé-

ménagé courant 2009 dansun nouveau bâtiment basseconsommation et HQE®, LeVolta, construit par Eiffageavec un objectif de maîtriseénergétique des plus am-bitieux. Energie solaire,éolienne, géothermie etbiomasse, Forclum proposeà ses clients un panel com-plet de savoir-faire qui luipermet de revendiquer lestatut d’opérateur globald’énergies renouvelables.

Quelle est la typologie deseffectifs de l’entreprise ?

Fin décembre 2009, FOR-CLUM totalise 17 857 col-laborateurs dont 58 %d’ouvriers : �

CATÉGORIES Effectif 2009Global en France

OUVRIERS 10 360 8 157 ETAM 5 200 4 610 CADRES 2 297 1 971 TOTAL 17 857 14 738

CATÉGORIES Age Moyen2008 2009

OUVRIERS 39.2 39.9ETAM 39.8 40.1CADRES 42.2 42.3TOTAL 39.8 40.3

Point de vue d'un DRHPoint de vue d'un DRH

Page 4: Les métiers du génie électrique et climatique

certains des sites consom-mateurs locaux, le surpluspouvant être réinjecté surle réseau de transport oude distribution.

Acheminement de l’électri-cité vers tous les lieux oùla production va être utilisée

pour créer, transformer etadapter l’environnement.Le réseau électrique couvrel'ensemble du territoirefrançais et est relié à ceuxdes autres pays européens.Le composent :• le réseau de transport

reliant les lieux de produc-

tion aux grandes régionsde consommation (ou à detrès grands clients indus-triels, tels qu'usines pétro-chimiques, sidérurgiques,métallurgiques, …),

• le réseau de distributionacheminant l'électricitédes centres de distributionau client final : les entre-prises, les villes, lescentres de vie. Ce sont leslignes aériennes à 70%,le reste étant constituéde lignes souterraines.Désormais, plus de 80 %des nouvelles installationsse font en enfouissant leslignes, afin de sécuriserle réseau face aux événe-ments climatiques et derespecter l’environnement.

Ici encore, il convient d’adap-ter en permanence la pro-duction aux besoins et dedisposer de lignes pour fairetransiter les puissancesnécessaires, sans pourautant les surdimensionner.Des transformateurs jouentle rôle d'échangeurs etpermettent de passer d'unréseau à l'autre.

Alimentation de la produc-tion industrielle dans degrandes unités de produc-tion telles que raffineries,

usines sidérurgiques ,fabriques, laboratoires,centres de recherche, etc.L’électricité y assure le fonc-tionnement optimal descentres et des lignes deproduction. Les procédésindustriels sont installésdans des bâtiments en com-pagnie d’équipements spé-cifiques tels que :• unités d’alimentation, cir-

cuits de puissance, adap-tés aux besoins de cesoutils de production,

• automatismes, systèmesd’instrumentation, sys-tèmes de contrôle-com-mande et de supervision,pour la détection des ano-malies et la préventiondes pannes.

Ces installations voisinentavec des équipements dumême type que ceux desensembles tertiaires, touten conservant leurs caracté-ristiques propres.

Alimentation de la produc-tion tertiaire par la fourni-ture d’électricité en courantsforts et courants faibles àdes bâtiments qu'il s’agitd’éclairer, chauffer, climati-ser, ventiler, rendre commu-nicants, sécuriser et gérerde façon centralisée. Ce sont

Chaque ingénieur,aujourd’hui, possèdeun savoir-faire forte-

ment "personnalisé", car il aété transformé par l’expé-rience vécue. Il doit pouvoiren évaluer la pérennité,apprécier son adéquation ausystème. Il doit connaître sacapacité à le faire évoluer sinécessaire. Le cadre de cetteévolution est l’ingénierie (leGénie), et c’est du potentielde cette ingénierie querésultera la pérennité dusavoir-faire.Le SERCE représente doncl’ingénierie électrique,assortie de spécialisationsdu domaine climatique etde collaborations avec lemonde incontournable destélécommunications. Cestechniques, on va le voir,représentent une sommede savoir-faire et, à chaqueétape des activités décrites,de nombreux métiers s’illus-trent.

Production de l’électricité :la création d’énergie élec-trique s’effectue dans unecentrale électrique partransformation thermo-dynamique de l’énergie issued’une source naturelle.L'électricité ne se stockantpas, la meilleure façond’ajuster la production à unedemande qui varie sur demultiples bases de tempsest de composer un "mix-électrique" en combinant de

manière contrôlée la pro-duction de sources denatures différentes :• les sources thermiques

d'origine fossile (charbon,pétrole, gaz), polluanteset en voie d’épuisement,

• les sources nucléaires,assez maniables et puis-santes pour produire 78 %de l’électricité consomméeen France,

• les sources d’énergie re-nouvelables, constamment

reconstituées par la nature,qui fondent les rêves éco-logiques et incitent à leurdéveloppement :- l’énergie hydraulique,

soit près de 11 % del’électricité produite enFrance,

- l’énergie éolienne, quireprésente 1 % de l'élec-tricité consommée enFrance mais qui pourraitreprésenter 20 à 30 mil-lions d'euros d'investis-sement entre 2010 et2020,

- l'énergie solaire photo-voltaïque, captée par despanneaux solaires, filièreen constant développe-ment, dont la productionpourrait dépasser celledes parcs éoliens avant2020,

- l'énergie solaire ther-mique, surtout utiliséeau niveau résidentiel,

- la géothermie qui récu-père la chaleur emma-gasinée dans le sous-solpar circulation forcéed’eau.

Ces différents modes sontdits "décentralisés", ce quiajoute aux avantages de leurcaractère non polluant ceuxde la maniabilité. En effet,ils permettent d'alimenter

Dossier

Comme le dit son nom, le SERCE, Syndicat des Entreprises de génie élec-trique et climatique, constitue une très importante fédération de métiers.Des métiers qui capitalisent un savoir-faire impressionnant, œuvrant unextraordinaire outil, l’électricité ! Cet outil réalise la quintessence de tousceux qui ont permis à l’homme, depuis ses origines, de fonder sa supré-matie sur le monde, en lui donnant le pouvoir d’asservir bien plus depuissance qu’il n’en possède par lui-même. Cette "magie" lui a permisde prospérer jusqu’à des temps très récents où chaque dépositaire d’unsavoir-faire était assuré de trouver sa place dans le système…

N° 348 Avril-Mai-Juin 2010 6 N° 348 Avril-Mai-Juin 2010 7

Les marchés

Les marchés du génie électrique et climatiqueLes marchés du génie électrique et climatique

Page 5: Les métiers du génie électrique et climatique

de grands ensembles telsqu'immeubles de bureaux,établissements scolaires etuniversitaires, centres com-merciaux, aéroports et gares,hôpitaux et cliniques, équi-pements collectifs… L’ali-mentation se faisant à partirdu réseau, ces ensemblescomportent, outre le posteprincipal de livraison, descentrales de secours (bat-teries, onduleurs, groupesélectrogènes), capables deprendre le relais en cas decoupures du réseau.En parallèle à ce circuit prin-cipal, des réseaux "courants

faibles" transportent descourants très basse tension.Ils concernent :• les systèmes de sécurité

incendie,• les systèmes assurant la

sécurité des biens et despersonnes,

• les systèmes VDI (Voix,Données, Images), sur les-quels transitent le télé-phone, l’informatique, lesdonnées des systèmes degestion technique centra-lisée des bâtiments.

La transmission des signauxse fait soit par des liaisons

hertziennes (terrestres ousatellitaires), soit par desréseaux câblés. La techno-logie du courant porteur enligne (CPL) permet d’utiliserle réseau d’alimentationélectrique de 220V commesupport de transmissiondes données informatiques.Mais la technologie la plusen vogue à présent reposesur les réseaux en fibreoptique, qui permettent desdébits très élevés.

Alimentation des réseaux detransport de voyageurs etde marchandises où l’élec-tricité acheminée par descaténaires est utiliséecomme énergie de tractionperformante, non polluanteet ce en mil ieu urbain(tramways, métros) commeinterurbain (trains). Destrains de travaux parcourantce même réseau en facilitentl’extension et l’entretien.L’utilisation de l’électricités’est imposée d’elle-mêmepour la commande desaiguillages, la signalisationet la gestion du trafic. Letrafic peut ainsi être géré àdistance depuis les postes

de commande. L’augmenta-tion du nombre de kilomètresde voies ferrées aussi bienà grande vitesse que tram-ways a été un thème impor-tant du Grenelle de l’environ-nement.

Alimentation des systèmesd’éclairage et de signalisa-tion lumineuse pour assurerl’éclairage des voies, sécuri-ser la conduite des véhiculeset améliorer la sécurité despersonnes. Les matériauxutilisés dans ces installa-tions ont été améliorés pourrépondre aux nécessités demaîtrise de la consomma-tion d’électricité et de pro-tection de l’environnement,voire à l’objectif de mise envaleur du patrimoine defaçon économiquementréaliste. (éclairage de mo-numents, de sites naturelsou aménagés, d’ouvragesd’art…).Parallèlement, la signalisa-tion lumineuse (feux trico-lores, panneaux indicateurslumineux…) est utilisée pourréguler le trafic routier et eninformer ses acteurs, assu-rant ainsi la sécurité de tous.

Pour tout savoir sur les métiers du génie électrique et climatique,consultez le site : www.metiers-electricite.com

N° 348 Avril-Mai-Juin 2010 8

Source : ARCEP

Source : SYCABEL

Page 6: Les métiers du génie électrique et climatique

Le Génie Climatiqueapporteune contribution spécifiquedans les installations en yassurant le chauffage, laventilation et la climatisationde bâtiments industriels aussibien que tertiaires. Les tech-niques employées consistentà traiter l'air en agissant surla température, l'humidité,la pureté, le renouvellementde cet air et sa circulation.L’intervention du génie cli-matique est absolumentincontournable quand, enmilieu industriel ou tertiaire,les procédés de fabricationou d'élaboration nécessitentune atmosphère particulière-ment pure, sans poussièreet dont les paramètres ther-miques et hygrométriquesdoivent être parfaitementcontrôlés. De plus, en pareilcas, il est indispensabled’implanter une maintenancetrès stricte des systèmes deconditionnement d’air, afind’écarter les risques decontamination de l’environ-nement intérieur ou extérieur.

Les entreprises représen-tées par le SERCEont obtenuun volume d’affaires pourl’année 2008 de 15 milliardsd’euros sur l’Hexagone, dont1,7 milliards pour le seulgénie climatique. En 2009,la crise économique n’a pasépargné le marché desentreprises de génie élec-trique et climatique engen-drant une baisse moyennelimitée entre - 2,5 % et - 3 %du chiffre d’affaires globalréalisé en France. Un résul-tat plutôt "positif" comparéà d’autres secteurs d’autantplus que ce fléchissementintervient après plusieursannées de forte croissance(+ 10 % en 2007, + 5,7 % en2008). C’est le bilan d’interventionde ces entreprises dans lessecteurs d’activité tels que :• le raccordement au réseau

de distribution électriquedes parcs éoliens, des ins-tallations photovoltaïques,

• l’installation et la mainte-nance des réseaux d’éclai-

rage public et signalisationdu trafic,

• l’électrification d’infra-structures de transport(tramways, lignes à grandevitesse, bornes de rechargepour véhicules électriques),

• l’installation électrique etclimatique de locauxindustriels, de bâtimentstertiaires,

• l’installation électriquepour alimenter en énergiedes processus industriels,

• le déploiement de réseauxnumériques à très hautdébit (fibre optique),

• le déploiement de sys-tèmes de communicationet échanges de donnéesdans les bâtiments (TIC,compteurs "intelligents",Gestion Technique Centra-lisée...).

Ces entreprises sont envi-ron 300. Elles représententquelque 150 000 salariés,travaillant sur plus de 900sites en France. Elles ontpour qualité d’offrir des

emplois durables et des par-cours professionnels richeset variés.

Ces emplois correspondentà des activités qui ne peuventêtre délocalisées, dans unsecteur stratégique et dyna-mique.Ils concernent un largeéventail de métiers et demarchés conduisant à undéroulement de carrièrevarié et évolutif dans ledomaine technique, mana-gérial ou commercial.Ils desservent des innova-tions technologiques avecla compétence et le savoir-faire de professionnels qua-lifiés et reconnus.Ils impliquent des contraintestechniques, sécuritaires etréglementaires qui respon-sabilisent chaque acteur àson niveau.

Ces entreprises recrutentprès de 10 000 à 12 000 per-sonnes par an.A VOS CV ! �

Répartition du CA par métiers(CA 2008 : 15 Mds €)

Répartition du CA par marchés(CA 2008 : 15 Mds €)

Source : SERCE 2009

N° 348 Avril-Mai-Juin 2010 10

Page 7: Les métiers du génie électrique et climatique

• suivre des processusméthodologiques rigou-reux ;

• faire respecter des normeset des règles de sécurité ;

et aussi avoir :• un très bon sens relation-

nel pour établir et entrete-nir des contacts avec desinterlocuteurs variés ;

• une aptitude au manage-ment et à l’encadrementd’équipes.

Le cursusUne formation d’ingénieurélectricien, de technicien deniveau III (BTS, DUT ou équi-valent) ou un cursus univer-sitaire de 2ème et 3ème cyclesoption génie civil, scienceset techniques de l’électricité,

permettent d’accéder à cemétier.

Toutefois, une expérienceminimum en conduite detravaux s’avère indispen-sable, au cours de laquelledes qualités de charisme,des compétences techniques,un esprit entrepreneurial etdes aptitudes managérialesdevront avoir été reconnusau sein de l’entreprise.

Responsable d’affaires

Accessible avec un diplômed’ingénieurÀ l’écoute du client, il détecteles opportunités et les concré-tise par un contrat dont ilassure le suivi.

L’ingénieur d’affaires occupeune fonction stratégiquedans l’entreprise, à la foistechnique, financière etcommerciale. Le respon-sable d’affaires, égalementnommé "ingénieur d’af-faires" ou "chargé d’affaires"répond aux appels d’offresdes clients et prospecte lesclients potentiels.

Cadres spécifiques de travailEn général, le responsabled’affaires est spécialisé surun segment de marché(réseaux et infrastructures,industrie, tertiaire, génieclimatique, maintenance...)de sorte qu’il devient l’inter-locuteur privilégié du client,maître d’ouvrage en phase deprojet, puis de suivi d’affaires.

Il travaille généralementdans le cadre d’une Directioncommerciale car il a princi-palement vocation à recher-cher les affaires, à étudieret à négocier, pour chaqueprojet, les conditions tech-niques, les délais et le coût.Ses responsabilités évoluentavec la complexité desaffaires et son portefeuilleclients peut s’élargir géogra-phiquement. Il peut êtreamené à travailler sur desprojets internationaux.

Activités principalesUne fois le marché concluavec le client, le responsabled’affaires veille à la bonneexécution et au suivi d’uneaffaire : il supervise lesétudes techniques et lesétudes de prix, l’exécution duchantier et effectue la ges-tion financière de l’affaire.

Sa mission consiste égale-ment à évaluer un projetdans tous ses éléments afind'établir un prix et réaliserles devis descriptifs et lesplans nécessaires à la pré-sentation de l’offre commer-ciale, jusqu’au transfertcommercial/travaux.

Pour cela :• il exécute l’étude complète

d’un dossier à partir desplans d’avant-projet et fixe,poste par poste, lesmoyens financiers néces-saires (matériel, person-nel, administratif),

• il assure le relationnel avalavec le service des étudesou l’équipe travaux ; ilconsulte les fournisseurset sous-traitants.

Il est le garant techniquedes installations. Il propose/valide les solutions tech-niques et leurs éventuellesvariantes, il arbitre lesoptions techniques dans unevision globale de l’opération.Il prépare et négocie lestravaux supplémentaires,incarne l’entreprise face aux

Responsable de travaux

Accessible avec une forma-tion d’ingénieur électricienIl veille à la bonne réalisationde plusieurs chantiers ensimultané.

Ce métier est celuid’un véritable entre-preneur. Le Respon-

sable de travaux a pour mis-sion de piloter un ensembled’opérations sur des chan-tiers de construction neuveou existante, en dirigeantune équipe de plusieursConducteurs de travaux. Ilest le garant de l’exécutiondes contrats obtenus parl’entreprise dans les meil-leures conditions de délais,coûts et services des projets,en gérant plusieurs fonc-tions-clés.

Cadres spécifiques de travailL’activité entraîne quotidien-nement de nombreux dé-placements entre les diffé-rents chantiers et les parte-naires contribuant à la réali-sation des travaux. La res-ponsabilité d’un chantiernécessite d’être autonomeet de travailler en étroite col-laboration à la fois avec leshommes de terrain (chefsde chantier, conducteurs detravaux...) et les équipes desétudes (métreurs, dessina-teurs...).Ce métier conduit à gérerplusieurs fonctions straté-giques :• l’estimation des coûts de

réalisation des travaux etla définition d’un budgetprévisionnel d’exécution,

• la détermination desoptions techniques, desméthodes d’exécution et

des plannings de travaux,• la consultation des four-

nisseurs et des sous-traitants afin d'établir uneplanification des appro-visionnements,

• la constitution des équipeset la programmation deleurs interventions,

• le pilotage de la phased’exécution avec lesConducteurs de Travaux,

• la représentation de l’en-treprise auprès du Maîtred’Ouvrage, du Maîtred’Œuvre et des interve-nants institutionnels.

Activités principalesCe métier consiste à prévoir età organiser, à partir d’un dos-sier technique, les différentsoutils et moyens permettantl’exécution des travaux sur unchantier dans les meilleuresconditions de délais et decoûts, tout en assurant laresponsabilité technique,administrative et budgétaired’un ou plusieurs chantiersdepuis leur lancement jusqu’àla garantie du parfait achève-ment des travaux.Les compétences deman-dées pour la fonction deResponsable de travaux sontdonc multiples et couvrentun large champ de compé-tences. En effet, ce métierimplique à la fois de mener àbien l’analyse du dossier demarché sous les aspectstechniques (financier, com-mercial, sécurité), de pouvoirproposer les modificationstechniques et financières

nécessaires, de savoir esti-mer, répartir et gérer lesmoyens en main-d’œuvre,matériels et matériaux entenant compte des délais etdes coûts, de définir l’instal-lation du chantier (emplace-ment du matériel, desengins), d’assurer lescontacts avec les différentsservices et administrations,enfin d’être capable de coor-donner et de contrôler l’exé-cution des travaux (délais,qualité...).Pour l’exercice de ce métier,il est nécessaire de maîtriserles mécanismes écono-miques et commerciaux, desavoir utiliser la gestionassistée par ordinateur etde bien connaître les corpsd’état secondaires.

Les interlocuteursLe Responsable de travauxse doit d’établir de bonnesrelations avec les différentspartenaires externes (clients,fournisseurs, services admi-nistratifs, sous-traitants...) ouinternes à l’entreprise (bureaud’études, services gestion-naires, chef de chantier...) ainsiqu’avec les Maîtres d’Ouvrage,Maîtres d’Œuvre et interve-nants institutionnels.

Les aptitudes et qualitésrequisesSavoir :• prendre des responsabili-

tés et des initiatives ;• gérer les aléas d’un chan-

tier, savoir être réactif ;• hiérarchiser les priorités ;

Dossier

Vous trouverez ci-dessous le descriptif des quatremétiers accessibles avec une formation d'ingénieur,d'après une documentation du SERCE.

Les métiers

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Patrick LAVALESME 93

Les métiers du génie électrique et climatiqueLes métiers du génie électrique et climatique

Page 8: Les métiers du génie électrique et climatique

clients et, enfin, remontetoute information commer-ciale utile pour l’entreprise.Sa fonction l’amène à identi-fier les postes et technolo-gies permettant d’optimiserles ressources, de réduire laconsommation énergétiquetout en satisfaisant au mieuxles besoins du client et enrépondant aux contraintesréglementaires environne-mentales.

En ce sens, il est un inter-locuteur-clé pour préconiser,dés la construction ou lorsde l’exploitation, des solu-tions performantes et moinspolluantes, permettant auclient d’atteindre des objec-tifs d’efficacité énergétique.

Mais cette fonction ne s’arrêtepas là puisqu’elle présenteégalement des aspects im-portants de gestion, d’orga-nisation et de management,pour lesquels le Respon-sable d’affaires est amené àdéfinir le phasage de l’opé-ration (études, voire concep-tion, travaux, mise en route,livraison, levées de réserves),

à planifier les tâches et àstructurer, voire mobiliser,les moyens adéquats àchaque étape, assurer lesuivi contractuel et juridiquedes contrats, préparer etparticiper au "point de ges-tion", s’assurer de la factura-tion et des encaissementstout en mobilisant et enanimant les équipes dont il ala charge.

L’évolution professionnelleEn quelques années, avecl’expérience, un Responsabled’affaires peut devenir Res-ponsable d’un Centre deProfit puis, à moyen et longterme, envisager d'étendreses compétences sur unterritoire géographiqueélargi en devenant "Directeurd’agence" et évoluer ensuiteau poste de "Directeur deRégion".

Les aptitudes et qualitésrequises• écoute, disponibilité, esprit

d’analyse, esprit de syn-thèse ;

• polyvalence et autonomie ;• créativité, rigueur ;

• connaissance de l’entre-prise ;

• connaissance en informa-tique (graphique et basede données) et compé-tences en gestion ;

• connaissances juridiquesen droit du travail, droit del’environnement, droit desaffaires ;

• connaissances des marchéspublics et procédures ;

• connaissances techniques(normes de construction,réglementation, évolutionset innovations technolo-giques...) ;

• pratique d’une langueétrangère ;

• qualités relationnelles etde négociation.

Le cursusCe poste est accessible avecun diplôme d’ingénieur. UnConducteur de travaux peut,après quelques années d’ex-périence, évoluer vers cettefonction de Responsabled’affaires.

Responsable de bureau d’études

Accessible avec un bac +4/5+ expérienceSon équipe conçoit, définit etchiffre les contraintes et solu-tions d’un projet.Le Responsable d’un Bureaud’études encadre une équipemultidisciplinaire en phaseamont de conception etd’études sous les aspects"prix" (coût de chaque solu-tion technique, dont leschargés d’affaires estime-ront le prix) et "exécution"(calcul, dimensionnementdes solutions préconisées etretenues, plans nécessairesaux équipes travaux enphase chantier). Les études"exécution" permettent égale-ment de découper en phasesopérationnelles les étapessuccessives et d’établir unplanning d’interventions.

De ce travail d’équipedépend la bonne réussited’un projet et d’un chantier.

Cadres spécifiques de travailPrincipalement sédentaire,le Responsable de Bureaud’études se rend parfois surle terrain pour des recon-naissances ou sur les chan-tiers pour y apporter desconseils.Lorsque le bureau d’étudesest intégré à l’entreprise, lerôle de son directeur varie :• plus opérationnel et poly-

valent dans une PME/PMI.Le bureau d’études peutêtre pluridisciplinaire et leresponsable va souventconserver un rôle de pro-duction des plans deconception. Il est rattachéà un directeur techniqueou directement à la direc-tion générale.

• au sein d’un grand groupe,il représente avant toutson Bureau d’étudesauprès des autres direc-tions de l’entreprise et enassure le bon fonctionne-ment humain et financier(budgets et plannings).

Activités principalesSa première activité est decomprendre et d’analyserles demandes des clients.En début de projet, en par-tant des éléments transmispar les équipes Affaires, ilanalyse les demandes desclients, coordonne et valideles réponses de faisabilité etde chiffrage.Consulté par le Responsabled’affaires dans le cadre d’unappel d’offre, il formalise lesréponses avec les équipesd’experts du Bureau d’études.Un dialogue s’établit avec lesinterlocuteurs du projet(maîtrise d’œuvre et maîtrised’ouvrage) afin d’appréhen-der les attentes et analyser lebesoin pour chaque projet ?en fonction des critèrestechniques et fonctionnels,délais et budgets.Il s’appuie sur les équipesd’ingénieurs établissantdevis et estimation afin d’ob-tenir une vision précise duprojet : chiffrage et faisabi-lité. Puis il assure la réparti-

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tion des projets vers lesingénieurs calcul/structure,afin de mettre en productionles études. Il peut proposerdes variantes techniquespour optimiser le projet etdifférencier son offre de cellede la concurrence.Une fois le contrat signé avecle client maître d’ouvrage, ilintervient lors de la réalisa-tion pour répondre aux ques-tions techniques du conduc-teur de travaux ou du chefde chantier et fait réaliser àses équipes les éventuelsréajustements nécessaires.Il peut être amené à s’impli-quer sur le terrain par sesconseils et son expertise.

Manager, le Responsable deBureau d'études encadre etorganise son équipe, ce quilui impose de :- valider l’état d’avancement

des projets auprès des dif-férents ingénieurs calcul etleur apporter un soutientechnique ou méthodolo-gique sur les différentesétudes de conception ;

- d’encadrer les équipesCAO pour respecter lesobjectifs de qualité et dedélais ;

- d’évaluer en permanenceles outils dont disposentles équipes et de se tenirinformé des nouveaux outilsdisponibles sur le marché ;

- d’effectuer les investis-sements nécessaires enmatière de ressourceshumaines ou techniques ;

- de recruter les nouveauxcollaborateurs et évaluerles performances indivi-duelles et collectives deséquipes ;

- ou encore de garantir lerespect du budget et duchiffre d’affaires.

Eventuellement, le Respon-sable de Bureau d’étudespeut faire appel à la sous-traitance sur tout ou partiede l’étude conception. Il ren-contre, évalue et sélectionnealors les sous-traitants, puisnégocie avec eux les accordsde collaboration et s’assure,au fur et à mesure de l'avan-cement du projet, de la qua-lité de travail.

Les interlocuteursIl ne travaille jamais seul,étant le pivot entre la com-mande et la réalisation del’ouvrage, avec le maître

d’ouvrage, les personnelsd’études ou de chantiers,les personnels adminis-tratifs et comptables deson entreprise, le serviceachat et les responsablesde chantier.

Les aptitudes et qualitésrequises• capacité d’analyse, mesure

rapide des impacts, éva-luation des enjeux (tech-niques, financiers, régle-mentaires, environne-mentaux…) de différentessolutions ;

• sens des responsabili-tés, hiérarchisation despriorités et forte réacti-vité ;

• sens relationnel et apti-tude à manager per-mettant d’animer deséquipes de projets etd ’ e n t r e t e n i r d e scontacts avec différentsintervenants ;

• prise en compte desnormes et règles de sécu-rité ;

• très bonne connaissancede base dans le domaineréglementaire ;

• utilisation quotidienned e c o n n a i s s a n c e stechniques (thermique,aéraulique, mécanique,c o n n a i s s a n c e d e smatériaux…) mais aussiadministratives et finan-cières ;

• maîtrise d’une langueétrangère, en générall’anglais.

Le cursusQuelques années d’expé-rience après des étudessupérieures (math sup etmath spé) et une écoled’ingénieur spécialisée.

Responsable d’uncentre de profit

Accessible avec un diplômed’ingénieur + expérienceSes talents d’organisateur,son sens développé des affairesalliés à une grande rigueurferont prospérer une micro-entreprise !En tant que Responsable d’unCentre de profit, la missionconsiste à assurer le dévelop-pement économique del’activité. Il est l’interlocuteurprivilégié des clients et deséquipes réparties sur diffé-rents sites, en ce qui concernel’ensemble des aspects tech-niques, humains et adminis-tratifs de la vie du centre.

Cadres spécifiques de travailSous l’autorité d’un Directeurde service ou Directeurd’agence, l’activité s’exercedans trois domaines :• le management ;• la gestion ;• les relations commer-

ciales.

Chiffre d’affaires, taille etcomposition du marchéclients, couverture géogra-phique, effectif sous saresponsabilité, définissentson champ d’action.

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Activités principalesCe métier consiste en toutpremier lieu à être le patrond’une entité, à être pleine-ment responsable de la réa-lisation de ses objectifs engérant de manière rigou-reuse un budget.Représentant l’entreprisesur sa zone d’influence, leResponsable assure donc lagestion du portefeuille clientsde son centre. Il établit et meten oeuvre les objectifs straté-giques, commerciaux, mar-keting et financiers définispar l’entreprise.

En contact permanent avecles bureaux d’études, lescabinets de géomètres, lesarchitectes, les collectivitéset l’ensemble des donneursd’ordres et des prescripteursen général, il doit entreteniravec ses clients, ses fournis-seurs et les différents inter-

venants, des relations com-merciales de qualité.Une expérience passée dansle secteur confère de solidesbases de négociation etpermet d’acter les décisionsnécessaires. Les relationscommerciales doiventdésormais s’accompagnerde solides notions juridiquesdans le cadre de relationscontractuelles qui engagentl’entreprise.

Gestionnaire de la prised’affaires, il supervise lesétudes, optimise la gestion,propose des variantes…Homme de terrain, il doitégalement coordonnerl’action de l’ensemble desIngénieurs d’affaires etvisiter régulièrement l’en-semble des chantiers.Pleinement en charge dupotentiel humain, il crée, ausein de son entité, un climat

de travail favorable et propiceau développement de chacun.Soucieux de la qualité d’exé-cution, il doit l’être égale-ment pour la prévention et lerespect de l’environnement.

Les aptitudes et qualitésrequises• une parfaite maîtrise des

métiers du génie élec-trique ou climatique ;

• le sens des responsabi-lités, sait hiérarchiser lespriorités et est très réactif ;

• un sens relationnel et uneaptitude à manager luipermettant d’animer leséquipes et de coordonnerdifférents projets et affairesavec des intervenantsmultiples ;

• sens des affaires et desconnaissances adminis-tratives et financièresnécessaires à un bon ges-tionnaire ;

• maîtrise une langue étran-gère, en général l’anglais.

Le cursusCompte tenu des responsa-bilités liées à ce poste, cettefonction n’est pas immédiate-ment accessible en premieremploi et requiert une certaineexpérience effectuée commeResponsable d’affaires ouéventuellement commeConducteur de travaux.Avec l’expérience, le Respon-sable d’un Centre de profitpeut prendre en charge uneagence (il devient alors "Chefd’agence") avant éventuelle-ment d’évoluer vers la fonc-tion de Directeur de région.Chaque niveau hiérarchiquemarque une progression enterme de taille de porte-feuilles clients, de résultats àréaliser, de territoire géogra-phique et d’effectifs sous saresponsabilité. �

Page 10: Les métiers du génie électrique et climatique

S’offriront alors à luile s n o m b re u s e svariantes de postes

de chargés d’affaires. Pasd’usine, pas de produit,mais des cahiers descharges qui font de toutesles affaires autant de proto-types. Une ligne directrice :le chargé d’affaires a laresponsabilité directe dela relation avec le client etde la réalisation de sonprojet. Dans sa mission,quatre axes : du commer-cial, de la technique, dumanagement d’équipe etde la gestion financière. Ildoit aussi s’inscrire dansune dynamique d’innova-tion, qui porte aujourd’huisur tous les enjeux envi-ronnementaux.

L’efficacité énergétique

Durant toutes ces dernièresannées, les entreprises fran-çaises du génie électriqueet du génie climatique ontbénéficié de l’apport desjeunes ingénieurs, dévelop-pant les fortes compétencesqui en font des leaders euro-péens. Cela dans le domained’installations industriellesautomatisées et perfor-mantes, de réalisationsd’infrastructures à based’efficacité et de sécurité oudu développement d’un sec-teur tertiaire communicantet intelligent.

De plus en plus, la distinc-tion entre le génie électrique

et le génie climatique, maiségalement avec le géniemécanique, se fond au profitdu génie énergétique, quiprésente un degré d’intégra-tion plus élevé. Les techno-logies sont mises en com-mun pour qu’un systèmeconsomme moins, pouroptimiser sa production etréduire les pertes. Que cesoit dans une installationneuve ou dans la rénovationd’un équipement existant,il faut savoir correctementconcevoir et dimensionner :sélectionner un appareillageéconome, adapter la puis-sance au besoin réel, utiliserdes variateurs, mettre enœuvre un réseau de distribu-tion évolutif et souple… Maisil faut aussi raisonner entermes d’exploitation, dedisponibilité et de maintena-bilité, de fiabilité et de sécu-rité. Des systèmes de comp-tage et de contrôle doiventêtre placés à bon escient.L’ingénieur doit maîtriserdes connaissances sur laréglementation, les incita-

I ngénieur ESME-Sudriadans la voie d’approfon-dissement "Responsable

d’Affaires en Génie Elec-trique", j’ai rejoint la SNEFen 2007 après une premièreexpérience à la sortie d’école.Cette société de plus de8 500 personnes, dont lesiège est à Marseille, estspécialisée dans les métiersdu génie électrique, des pro-cédés industriels, des sys-tèmes de communications,des systèmes de sécurité,du génie climatique et de lamaintenance.SNEF Roissy - Villepinte a

signé, en juin 2006 avecGenerali, via BouyguesImmobilier, l’installation deséquipements de sûreté etsécurité de cet immeuble debureaux de 50 000 mètrescarrés. Microsoft Europes’installe dans cet immeubleet complète la sûreté avecses propres exigences et enconfie la réalisation à SNEF.Comme responsable d’af-faires, j’ai eu en charge laréalisation de ce chantierqui a mobilisé, de juin 2007 àavril 2009, une quarantainede personnes et, totalisé4 000 heures d’études sur2 ans. SNEF a acquis leniveau d’intégrateur sur lessystèmes Lenel (système desûreté). La SNEF est certi-

fiée APSAD ; ce projet a per-mis de conserver cette qua-lification.Ce chantier m’a tout d’abordpermis de renforcer mesconnaissances techniquesdans les domaines de lasécurité incendie et de lasûreté, compte tenu desexigences du client pour lamise en œuvre d’équipe-ments les plus évolués tech-nologiquement. La respon-sabilité globale d’un chantiernécessite la détection desbesoins du client dans lerespect des délais, de laqualité et des coûts. Goût duterrain, challenge techniqueet sens du service sont lesqualités indispensables pourle responsable d’affaires quioccupe une fonction à lafois technique, financière etcommerciale sans oublier lemanagement d’équipe. �

Generali Immobilier a inauguré, le 28 avril 2009à Issy-les-Moulineaux, le plus grand ensemblede bureaux HQE (Haute Qualité Environnementale)de la région parisienne. La démarche HQE a étéintégrée à tous les stades d’avancement du projetassociant le souci constant du confort des usagersà une gestion innovante des flux d’énergie etd’eau : plafonds rayonnants, récupération d’eaude pluie…Cet ensemble immobilier bénéficie dulabel "NF Bâtiments Tertiaires-Démarche HQE"délivré par l’organisme certificateur CSTB.Aujourd’hui, il est principalement occupé par1500 salariés de Microsoft France et Europe.

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La mission d'un "Res-ponsable de Service",très diversifiée, com-

prend principalement larépartition de l’activité, lagestion financière (notam-ment la trésorerie et lesprévisions à fin d’affaire),

Issu de la promotion1999 de l’ESME, j’aiété embauché chezForclum en tant que"Responsable d’Af-faires" après y avoireffectué mon stage defin d’études. J’ai in-tégré à l’époque unserv ice bât iment ,industriel et tertiaire.Depuis 2005, et jusqu’àce jour, je suis "Res-ponsable de ServiceTravaux" industriels ettertiaires (Forclum Ilede France d’Antony).J’encadre une équipede trois responsablesd’affaires, quatre res-ponsables de chantieret quarante monteursélectriciens. A cetteéquipe s’ajoutent dupersonnel intérimaireet des entreprisess o u s - t r a i t a n t e s .L’ensemble du servicegère une activité del’ordre de 12 millionsd'euros avec des don-neurs d’ordre aussibien privés que publics.

la gestion de la sécurité, lagestion de la qualité et del’environnement, ainsi quela gestion des planningset effectifs afin de pouvoirmettre en place les moyenset les besoins pour chaqueopération. Je garde égale-ment un rôle commercialauprès de nos cl ientsrécurrents et gère cer-taines affaires en direct,ceci ayant pour avantagede garder le contact avecle terrain.

Les évolutions de notremétier, avec les nouvellescontraintes environne-mentales, les difficultésde recrutement à tous lesniveaux hiérarchiques etle respect des délais,nous poussent à trouverdes méthodes nouvelleset à structurer nos opéra-tions de manière beau-coup plus rigoureuse. Jepense que c’est le nou-veau défi des services tra-vaux, qui sont en perma-nence en contact avec laréalité du terrain.

Pour conclure , notremétier reste un métier derelations humaines, avecs e s re n c o n t re s , s e sconfrontat ions et sesmoments de convivialité.La diversité des activitésdu secteur des Bâtimentset Travaux Publics permetdes évolutions de carrièremultiples et peut-êtreplus ouvertes que dansd’autres domaines tech-niques. �

• Système de sécurité incendie :- 2 0 0 0 p o i n t s d e d é t e c t i o n

incendie

- 3 000 dispositifs de sécurité -Centrale Système de DétectionIncendie et Centrale de Mise enSécurité Incendie en réseau-Systèmes d’extinction.

• Système de sûreté :- deux postes centraux de sécurité

avec systèmes centralisés degestion Contrôleurs en réseau,

connectés sur un serveur mondial- 300 portes équipées en contrôle

d’accès et vidéophonie- 1 500 points de détection in-

trusion- 120 caméras de surveillance- 10 enregistreurs numériques-Sas

unitaires, couloirs rapides, bar-rières, portillons handicapés.

Témoignage

Blandine VADONESME 02Respon. d'affaires - SNEF

Xavier CHAUMONTESME 76 Senior Vice President Developmentde CEGELECPrésident de la Commission Efficacité énergétique du SERCE

Stanislas TRUCHOTESME 99Responsable de service- FORCLUM Ile de France

Un secteurd'avenirDossierLes métiers

Le chargé d’affairesnouveau est arrivé !

Un véritable rôle d’entrepreneur

Pour le jeune ingénieur, la recherche de sa premièreembauche l’amènera sans doute à choisir entre lavoie de l’Industrie et celle des Services. Ce derniersecteur pourra notamment comporter une fortecomposante technique, dans le vaste domaine del’ingénierie et de ses applications.

Chiffres clés du chantier :

Dossier

Témoignage

Page 11: Les métiers du génie électrique et climatique

De nouvelles aspirations liéesaux évolutionsdémographiques ?

Nos sociétés euro-péennes vieillissentet les tendances

démographiques ne s’inver-sent pas rapidement. Dèslors les besoins expriméspar les populations évoluent.Nous devons répondre à lafois aux problèmes d’urbani-sation croissante, aux défisdu vieillissement de lapopulation et de la santé,aux besoins de "sûreté" et detranquillité de ces popula-tions. Cela ne peut se faireque par le recours aux nou-velles technologies : e-santéet déploiement d’infrastruc-tures de communication,transports urbains, vidéoprotection….

Une nouvelleconscience environnementaleet énergétique

Nous avons assisté cesdernières années à la prisede conscience que l’énergien’était pas une "commodité",mais bien une ressourceépuisable et qui avait unc o û t . L a h a u s s e d e smatières premières a faitprendre conscience que lesressources naturellesdevaient être gérées et nonplus uniquement consom-mées. Le Grenelle de l’Envi-ronnement a marqué uneétape importante qui modifienotre perception de l’activitééconomique : la ville, lestransports, nos modes devie en seront modifiés.L’efficacité énergétiquedevient un thème majeur qui

conduit à rassembler encoredavantage le génie élec-trique et le génie climatiquedans la construction. Mais cethème devient égalementcentral dans la politique del’investissement public enmatière de transports, deproduction d’énergie renou-velable, d’urbanisme.

Un monde de systèmes complexes

Ces nouvelles préoccupa-tions s’imbriquent dans desmétiers qui autrefois pou-vaient apparaître connexesmais indépendants. Aujour-d’hui, nous découvrons quenos installations interagis-sent entre elles. L’efficacitéénergétique d’un bâtimentrésulte de son architecturemais également du système

technique qui est placé dansle bâti. Les nouvelles tech-nologies conduisent à laprise en compte de la notionde système. Un tunneldevient aujourd’hui unouvrage de génie civil danslequel est placé un systèmerassemblant l’éclairagepublic, la ventilation, ladétection incendie et l’extrac-tion de fumées, la signali-sation routière dynamique,la vidéo protection intel-ligente…. Cette complexiténous conduit à de nouvellespostures vis-à-vis de nosclients, à qui nous proposonsde gérer cette complexité.

Le triomphe du numérique

Tout ceci sera rendu possiblepar la révolution des techno-logies numériques qui

tions économiques et fis-cales, afin de raisonner encoût global d’un projet (tarifs,consommation, …). Enfin, ilfaut savoir que, pour sonclient, ce projet fait partied’un ensemble plus vasteque l’on doit évidemmentprendre en compte : lescaractéristiques d’un bâti-ment (besoins, isolation…),les comportements desexploitants ou des utilisa-teurs. Les solutions tech-niques s’appellent alorsgestion technique centrali-sée (GTC) ou gestion tech-nique de bâtiment (GTB),mais il faut aussi pouvoirprescrire des consignes defonctionnement et rédigerdes guides de bonne utilisa-tion. Un jeune chargé d’af-faires doit maintenant savoircomment faire un bilancarbone. Il travaille sur desDiagnostics de PerformanceEnergétique (DPE), établitdes Contrats de Perfor-mance Energétique (CPE)pour lesquels il s’engage surun résultat d’économie dansla durée ; il cherche aussi àrécupérer, afin de les com-mercialiser, des Certificatsd’Economie d’Energie (CEE).

Comme toujours, la valeurde l’ingénieur vient de sacapacité à choisir les bonnessolutions présentes sur lemarché et à les intégrerde manière performante.Et comme il n’existe pasd’enseignement idéal conju-guant tous ces savoir-faire,c’est donc la formation dansun cadre professionnel etl’expérience qui permettentd’acquérir et de consoliderl’ensemble des compé-tences.

Le développementdes énergiesrenouvelables

La performance d’un sys-tème doit également semesurer au niveau de laproduction de l’énergie. Surun site industriel ou unensemble tertiaire, lessources traditionnellesd’énergie se situaient aupoint de livraison électriqueet à la chaufferie qui utili-sait de l’énergie fossile.Dorénavant, en sus de l’éner-gie électrique abondammentfournie par les centralesnucléaires, il est fréquent detrouver des sources d’énergieplus autonomes ou mul-tiples, telles que la pompeà chaleur, la cogénération, lachaudière à bois, les chauffe-eau solaires, voire dans cer-tains cas la géothermie. Et,banalisés dans nos paysages,les éoliennes et les panneauxphotovoltaïques. Ces der-niers, profitant des conditionsfiscales et du tarif de rachatdes kWh, sont chez les parti-culiers, sur les bâtimentsindustriels et commerciauxou sous forme de fermessolaires au sol, autant decentrales de production élec-trique. Avec une base raccor-dée d’environ 250 MVA et unnombre toujours croissant deprojets, ils concourront large-ment à l’objectif fixé au niveaueuropéen : pour 2020, uneamélioration de 20 % de l’effi-cacité énergétique, une partde 20 % d’énergies renouve-lables et une réduction de20 % des émissions de CO2.D’ici à 2017, le coût du kWhphotovoltaïque devrait êtrecompétitif par rapport aukWh d’une centrale ther-

mique classique. Pourl’éolien, dont le rendementdes équipements a considé-rablement augmenté cesdernières années, le dévelop-pement de sites offshore pro-met encore un bel avenir. Lecoût croissant des énergiesprimaires, la raréfaction desénergies fossiles, la motiva-tion pour lutter contre les gazà effet de serre, sont autantd’arguments pour investirdans la recherche et accroîtreles performances des nou-velles sources d’énergie :les hydroliennes sont aujour-d’hui devenues réalité.Dans tous ces domaines,la multiplicité de l’offrenécessite une compétenceoù électronique, mécanique,thermique et thermodyna-mique se conjuguent avectoutes les sciences del’ingénieur.

Les réseaux intelligents

Si la tendance est à l’écono-mie, si l’énergie la moinspolluante est celle que l’onne consomme pas , lademande en électricité iranéanmoins, et pour long-temps, de manière crois-sante. La consommationénergétique des industrielsn’évolue plus beaucoup,mais pour les particuliersles besoins progressent aurythme des habitudes et duconfort. En outre, il faut tenircompte des mutations dansl’utilisation des énergies, laprochaine voiture électriqueet le développement destransports urbains et ferro-viaires étant des exemplestrès concrets.Deux contraintes difficile-ment conciliables de primeabord : une consommationtrès fortement liée auxhoraires et au mode de vie,des pics d’appel qui conti-nuent à s’amplifier malgréle potentiel en délestagedomestique, d’une part ; uneproduction en énergie élec-

trique renouvelable dontl’implantation correspondrarement aux lieux d’utilisa-tion, et dont les horaires deproduction ne sont pasprévisibles, d’autre part. Entre la base fournie par lescentrales nucléaires, le com-plément des énergies renou-velables et la modulationapportée par l’hydroélec-trique et quelques centralesthermiques, la régulation dela production et l’optimisa-tion du transport et de ladistribution d’électricitédemandent beaucoup decompétence et d’investisse-ments. Les réseaux intelli-gents (smart grids) permet-tent de mieux transporterl’énergie produite au niveaudes points de consommation.Ils prennent en compte lesflux et apportent une meil-leure gestion et un dimen-sionnement calculé pourrépondre à la demande desutilisateurs.D’un opérateur unique, nousnous orientons vers une offreplurielle ; l’ingénieur doitalors gagner en universalité.

Au cœur des défisde demain

Quel que soit le domaine del’énergie que nous considé-rions, de la puissance dunucléaire au ciselé du photo-voltaïque, de la productioncentralisée à la consomma-tion sur mesure, de l’utilisa-tion sous forme thermique,électronique ou mécanique àl’optimisation économique,tout nous conduit vers cesexperts que sont les ingé-nieurs généralistes, ces spé-cialistes de l’analyse-résolu-tion. Chez nous, ce sont noschargés d’affaires quisavent que lorsqu’on ap-puiera sur le bouton (ou quel’on cliquera sur la souris),cela devra marcher, pour laplus grande satisfaction duclient et de leur entreprise.Gageons qu’ils ont de trèsbeaux jours devant eux ! �

Dossier Un secteur d'avenir

Guy LACROIXESME 76Président Directeur Général d'INEO – Groupe GDF-SUEZ

Les métiers du génie électriqueet du génie climatique au cœurdes évolutions économiqueset sociétales

La crise économique que nous traversons depuis2008 a débuté par une crise financière, mais enrester à cette analyse serait insuffisant. En effet,elle manifeste des bouleversements sociétauxrendus possibles par l’évolution des technologies.N’oublions pas que nous n’avions pas connu derecul de la croissance de cette ampleur depuis1929… N’en doutons pas, le monde sortira de cettecrise, différent de ce qu’il était en entrant.

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de distinguer les emploisverts.

Pour clarifier la structure dela filière, essentiellementtechnologique, et faire appa-raître les secteurs impactéspar la croissance verte, lecomité a décrit cette filièresur le plan des échanges depuissance, en considérantcomme point de départ laproduction électrique etcomme point d’arrivée lesdifférents usages. Le liennaturel entre ces deuxpoints est alors le réseauélectrique de transport etde distribution, intégrantdésormais des unités destockage.

Le "Méta-réseau " ci-dessus(Source CRE) est constituéd’interconnexions de fluxde puissance, mais aussid’interconnexions de fluxd’informations (Smart Grid).

Filière du bâtiment

C’est le secteur le plus por-teur de la croissance verte.Responsable de plus de42,5 % de la consommationd’énergie finale de la Franceet de 28 % des émissions degaz à effet de serre (GES),le bâtiment est le plus grosconsommateur d’énergieparmi l’ensemble des sec-teurs économiques.

Les types de métiers de cesecteur regroupent 4 millionsde professionnels :• maîtrise d’ouvrage, com-

manditaires et gestion-naires (1 600 000 per-sonnes),

• maîtrise d’œuvre, ingénie-rie (234 100 personnes),

• entreprises de réalisationdes travaux (1 552 000salariés, artisans ou inté-rimaires),

• fournisseurs, industrielset distributeurs (456 900salariés),

• exploitants du bâtiment,personnel d’entretien, demaintenance ou de consom-mation (34 000 personnes),

• acteurs et services asso-ciés (formateurs, contrô-leurs, syndics, gérants).

Une étude récente conclutque les marchés du bâti-ment liés à l’efficacité éner-gétique et aux énergiesrenouvelables devraientconnaître une forte progres-sion dans les années à veniravec, en moyenne, un dou-blement en cinq ans.Les métiers les plus deman-dés actuellement sont lesmenuisiers (menuiseried’isolation bois), les plom-biers, les chauffagistes, lespeintres plaqueurs (plaquesisolantes), les couvreurs(étanchéité et panneaux

voltaïques ou solaires ther-miques) et les électriciens.

Problème de la précaritéénergétique ? Les métiersémergents sont liés :• aux énergies renouve-

lables,• aux nouveaux services

intégrateurs,• à la coordination et au pilo-

tage de travaux jusqu’aucommissionnement,

• aux exigences réglemen-taires concernant la qua-lité de l’air, l’isolationacoustique, l’éclairage, lasécurité ou la perfor-mance énergétique,

• aux compétences tech-niques interdisciplinaires,

• aux nouveaux modes deconsommation, de distri-bution et de gestion.

Le comité de la filière dubâtiment propose :• un grand plan de forma-

tion initiale "MétiersBâtiment Energie" pourformer les jeunes (70 000par an) après formationpréalable des enseignants,

• un plan de formationcontinue dans les do-maines solaire et bâti-ment-énergie avec l’exten-sion du financement dudispositif FEEBAT (Forma-t i o n a u x é co n o m i e sd’énergie des entrepriseset artisans du bâtiment)aux architectes et à l’ingé-nierie de la constructionpour atteindre les per-formances énergétiquesimposées par le Grenellede l’environnement,

• un plan de formationautour de l’innovation pourdévelopper des outils enligne de communication etd’échanges d’informationconcernant l’innovation etles montages innovants,

• un plan de formationconcernant le contact avecla clientèle professionnellepour mieux communiquersur la qualité environ-nementale du bâtiment(approche QEB).

Vaste programme en pers-pective ! �

permettent de faire face àces nouveaux besoins. Nousne sommes qu’au début dela révolution numérique dontInternet n’est que les pré-mices. Cette révolution vafaire repenser l’ensemble denos infrastructures : elle vapermettre de transformerles réseaux d’énergie ensmart grids, les villes envilles numériques. Elle varévolutionner la santé, lestransports, nos immeubles…

L’innovation au cœur de nos métiers

Nos métiers évoluent doncet nous devons nous faire àl’idée que certaines indus-tries vont disparaître de nospays européens. C’est un faitinéluctable qui ne doit susci-ter ni regret, ni joie en tantque tels. C’est la manièredont nous réagissons quiimporte. Nous avons, face ànous, des défis qui consti-tuent autant d’opportunitésfantastiques pour nosmétiers pour peu que noussachions placer l’innovationau centre de nos activités :innovations technologiques,de service, contractuelles….Cela passe par la multiplica-tion des partenariats entresociétés issues d’histoiredifférentes (je pense à desSSII ou à des opérateurstelecom), avec des labora-toires et des écoles, despôles de compétitivité, desPME qui sont le fer de lancede l’innovation.

Nos technologies du génieélectrique et des télécom-munications et du génie cli-matique se trouvent ainsi aucœur des évolutions socié-tales que nous vivons actuel-lement. Toutefois notre défiest de transformer notreactivité d’installateur en uneactivité d’intégration de sys-tèmes. Cela constitue unprojet enthousiasmant etune opportunité exception-nelle pour nos sociétés. �

Dossier

L’économie verte a untriple objectif :

• protéger l’environnementpour ne pas dégrader nosécosystèmes,

• utiliser moins de res-sources pour produiremieux,

• créer des emplois (les pré-visions sont optimistes :600 000 emplois au coursde la deuxième décenniede ce siècle).

Parmi les dix huit filièresindustrielles stratégiqueschoisies par le CommissariatGénéral du DéveloppementDurable (CGDD), six filièresont été déclarées prioritaires :

• véhicules décarbonés,• énergies marines,• agro-carburants,• éolien off-shore,• captage et stockage du

CO2,• efficacité énergétique du

bâtiment.

Dans le domaine du Génieélectrique et climatique, lesmétiers de la croissanceverte se répartissent danstrois filières : Energies renou-velables, Construction élec-trique, mécanique et réseauxet la filière Bâtiment.

Filière des énergiesrenouvelables

En 2008, ce sont 72 640emplois dans trois sous-filières : éolien, bois éner-gie, photovoltaïque etpompes à chaleur. Lesmétiers de cette filière peu-vent être classés en quatretypes :

• fabrication et distributiond’équipements de produc-tion d’énergie,

• installation, maintenanceet usage de ces équipe-ments notamment dansles bâtiments,

• conseil technique, servicesnon marchands principa-lement dans les collecti-vités territoriales,

• aide au financement desénergies renouvelables.

Selon le président du comi-té de la filière Energiesrenouvelables, le marchédes énergies renouvelablescroît plus vite que celui del’efficacité énergétique etce sont le photovoltaïqueet , dans une moindremesure, les pompes àchaleur qui, depuis 2008,portent le marché desENR.

Filière de laconstruction électrique, électromécaniqueet réseaux

Ce sont, actuellement,400 000 emplois dans septsecteurs d’activité :�. production électrique

(photovoltaïque, éolienne,nucléaire),

�. réseaux de distributionélectrique,

�. stockage (barrages,accumulateurs),

�. traction et propulsion(voitures électriques,locomotives et automo-trices électriques),

�. industrie,�. gestion des bâtiments,�. éclairage.

Une progression de 45 000emplois par an est prévuejusqu’en 2015 dans les diffé-rents types de métiers sui-vants :• étude et conception,• recherche et développe-

ment dans l’industrie,• chargés d’affaires et tech-

nico-commerciaux,• production et fabrication,• essais et tests de quali-

fication,• maintenance.

La formation à ces métiersdoit évoluer et s’adapter auxexigences de la croissanceverte.

Selon le président du comitéde cette filière, il est difficile

La croissance verte est l’augmentation de la pro-duction durable de biens et services, c’est-à-dire deproduits limitant leurs impacts sur l’environnementdepuis les ressources primaires nécessaires à leurréalisation jusqu’à leur fin de vie, incluant leur des-truction.

Un secteur d'avenir

Patrick SCOMOGUEESME 65

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