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LE DOMAINE DE SQUIVIDAN 1/11

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Les personnages du Pays de Fouesnant -

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LE DOMAINE DE SQUIVIDAN

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L’Association FOEN IZELLA vous présente un dossier sur SQUIVIDAN regroupant à la fois l’origine du lieu, son histoire, la marque d’Emile SIMON et de Madeleine FIE FIEUX. Nous remercions particulièrement Anne BRIGNAUDY pour sa collaboration à notre bulletin. Son témoignage et les photos de sa collection apportent un complément nécessaire à l’histoire des lieux que nous proposons à votre lecture.

CLOHARS FOUESNANT René BLEUZEN

Nous sommes à l'orée de l'été 2005. La petite commune de Clohars Fouesnant vient de connaître des années de forte expansion, elle a doublé sa population en peu de temps. Il y eut pour commencer les constructions disséminées dans la campagne, puis celles qui ont formé les hameaux groupés autour de la ferme de Kergarrec dont ils sont issus. Puis sont venus les lotissements qui forment une ceinture discontinue autour du bourg et agrandissent d'autant l'agglomération. Pour le moment, ce sont des groupes de maisons éparpillées, sans lien véritable mais qui sont les matériaux pour un grand village qui formera le coeur de la commune autour de l'église paroissiale, et l'ensemble communal formé par la mairie, l'école, les bâtiments et structures sociaux culturels, le terrain des sports, bientôt suivis d'une crèche pour jeunes enfants et une maison pour personnes âgées.

Dans ce contexte où les repères ne sont pas toujours faciles à appréhender, les

Cloharsiens, qu'ils soient nouveaux ou de souche, sont sensibilisés par deux sujets de l'actualité locale et qui s'inscriront dans l'histoire de Clohars-Fouesnant; ce sont l'aménagement du centre bourg et l'avenir qui sera donné au manoir de Squividan.

L'aménagement du centre bourg est déjà bien lancé. La municipalité a acquis pour cela

ce que l'on appelle " la friche Bonder " du nom de l'ancien propriétaire. Et la procédure est entamée pour ce qui promet d'être un ensemble d'habitations et un volume destiné à accueillir des commerces et des services, en liaison avec la communauté des communes du pays Fouesnantais. L'avenir de Squividan n'est pas aussi simple à imaginer. Le domaine est la propriété du département du Finistère, et sa destination comme les travaux à y faire ne sont donc pas du domaine des élus de la commune, ils incombent au conseil général. A Clohars- Fouesnant tout le monde a entendu dire que les galeries du manoir contiennent les oeuvres de deux grands peintres dont les tableaux représentent une tranche d'histoire de la Cornouaille. Et que le département, en acceptant le legs s'est engagé à y ouvrir un musée. Une association s'est créée pour aider à la réussite de la mise en valeur de ce qu'elle considère comme un trésor artistique et historique dont la valeur a une grande portée, profitable à l'industrie touristique de toute la région et sortirait de l'ombre la modeste commune tapie derrière ses grandes soeurs de la côte.

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SQUIVIDAN DANS L'HISTOIRE

Pour parler de Squividan, il convient d'abord d'en connaître la signification. Les Cloharsiens dans leur ensemble ne la connaissent pas, même les riverains de la route qui y mène et qui porte ce nom, et dont la plupart sont des familiers de la langue bretonne. Squividan est pourtant un nom typiquement breton, fréquent dans le pays bretonnant, tombe en désuétude à Clohars-Fouesnant.

Squividan est un lieu où le sureau abonde. Albert Dheshayes, docteur en breton et en celtique nous le dit dans le bulletin de Foen Izella n° 13. Communément appelé " skao " dans le secteur, ou encore " skaw " par Vicent Séité ou " squaven " (Ropars Hémon). C'est un arbrisseau dont les baies étaient réputées toxiques et, nous dit-on, seraient maintenant utilisées pour les confitures (à vérifier). Pour la petite histoire rappelons aux plus jeunes que le sureau était très apprécié des garçons qui en confectionnaient leurs " pistolen " qui claquaient dans les cours de récréation avec les projectiles de chanvre ou de papier mâché arraché aux cahiers de brouillon..

Mais restons à Clohars-Fouesnant. Albert Deshayes nous apprend aussi dans une étude sur la microtoponymie de la commune que Squividan est cité dans une " monstre " de 1426 destinée à recenser les nobles du duché de Bretagne qui étaient exemptés d'impôts mais devaient servir sous les armes. Squividan était alors une terre noble occupée par Jean De Penguilly. Il y en avait quatre autres : Gueréven avec la dame Du Juch, Kergoet avec Jean De Kergoet ( précisons que ce château qui a précédé celui de Cheffontaines était situé près de l'étang et que des pans de murs du domaine y sont encore visibles dans le bois). Jean Droniou était à Botineau et le sieur De Lanros à Keradnou. Sont également cités : Jehan Guillot au Drennec qui n'est pas un manoir, et Jehan An Digloer au Kosquer, actuellement une ferme du domaine de Cheffontaines.

A SQUIVIDAN aux XVI ème et XVII ème SIECLE

Après les apports de Albert Deshayes sur les terres nobles de la commune au XVe siècle et la précision que Squividan y figurait, avec la présence de Jean De Penguily, c'est l'historien Pierre Lescot participant à l'élaboration du bulletin de Foen Izella, qui apporte sa pierre à l'histoire de Squividan. Aux archives départementales, remontant l'échelle des ascendants de son épouse née Marie Claude Caradec, il découvre qu'ils se sont succédés à Squividan du début du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe. Ce sont d'abord des Bénéat qui arrivaient du pays bigouden, d'un bon niveau social, dotés souvent de la mention honorifique " honorable homme ", alliés à d'autres notabilités du canton, mais ils n'avaient pas de titre de noblesse. Il n'est pas précisé qu'ils sont propriétaires de Squividan mais les multiples successions d'une génération à l'autre sont édifiantes. Cette longue présence de propriétaires "roturiers" cessera au début du XIXe lorsque Squividan deviendra la propriété du Marquis De Kermel.

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Les découvertes de Pierre Lescot sur les noms de familles qui se sont succédés à Squividan font mentir une vieille coutume qui voulait que ce soit un garçon, et de préférence l'aîné de la famille qui lui succède sur ses terres. C'est six fois de suite qu'à Squividan la fille a pris la suite du père sous son nom de femme mariée. C'est ainsi que Marguerite Bénéat, devenue madame François Leurré a pris la suite de ses parents. La fille de ceux-ci, Marie, est restée sur les terres après son mariage à Pierre Jourden. Le même processus a lieu avec Anne Jourden mariée à Jean Bolloré. Et la fille de ceux-ci, Jeanne Bolloré continue, mariée d'abord à Jean Rien et en deuxièmes noces à Jean Nédélec qui lui donnera encore une fille, Elisabeth. Une fois de plus c'est la fille qui succède à ses parents mais cette fois le patronyme ne change pas, elle se marie à Jean Nédélec. On perd encore une fois la trace des propriétaires de Squividan, et on les retrouve avec d'autres historiens qui rapportent qu'en 1836 le domaine de Squividan était la propriété de madame veuve Picart et ses enfants.

Pierre Lescot a trouvé dans ces documents d'archives que les actes mentionnent parfois "braz" pour désigner le grand Squividan, d'autres fois le mot "manoir" pour la même propriété. On aura noté à la lecture des noms des familles qui se sont succédées dans la propriété qui nous intéresse qu’ils sont toujours fréquents dans la région.

LE SQUIVIDAN des de KERMEL

Les renseignements concernant la période où la famille De Kermel et consorts ont été propriétaires de Squividan, nous sont fournis pour la plupart par Joséphine Marienne. Lectrice assidue de Foen Izella, Joséphine est très attachée à l'histoire de son pays et tout particulièrement à Squividan pour des raisons sentimentales. Sa maison 5, route de Squividan, a été construite par son grand-père sur une parcelle de terre du domaine de Squividan qu'il avait achetée à madame De Kermel.

Nous sommes en 1836. La propriété de Squividan appartient à madame veuve Picart et ses enfants. Le 12 novembre 1836, en l'étude de Maître Chauvel, Notaire à Quimper, elle est achetée par Charles Olivier, Marquis De Kermel et son épouse née Thérèse De Silguy dont les parents de haute noblesse bretonne, se trouvent au château de Mesmeur en La Forêt Fouesnant. L'acte précise aussi qu'il y a congément mais sans plus d'explication. Et du vivant du Marquis survenu quelques années plus tard, puis celui de la Marquise en 1872, on n'entend plus parler de Squividan.

A son décès, la Marquise De Kermel laisse un gros héritage à ses six enfants. Il s'agit de terres situées dans le secteur du Drennec, dont la chapelle qui sera léguée au chapitre de la commune. Le partage des biens se fera en l'étude de Maître Lesneven, Notaire à Quimper, le 13 mai 1873. La fille Hortense, épouse Saget De La Jonchère, qui habitait alors à Keramézec en Bohars, hérite de Squividan Vraz (c'était le nom donné au manoir). La ferme de Kerangouic est attribuée à Henri. Caroline, épouse De Brébant, aura Kerambombard et Le Brennec où elle habitera longtemps avec sa famille. Victoire, mariée à Henri De Cathelineau et habitant le pays basque aura sa part en argent et le lot de Olivier sera le Manoir de Mesmeur où il habite. Les noms des occupants du manoir de Squividan ne sont pas mentionnés.

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A partir de 1873 le manoir de Squividan changera plusieurs fois de propriétaire, par cessions, donations ou ventes. Le 25 novembre 1880 devant Maître Despalies Notaire au Mans, Hortense De Kermel veuve de Saget de la Jonchère en fait don à son fils à l'occasion de son mariage. Le 15 mars 1893, autorisée par jugement du Tribunal de Quimper madame Julie De Kerstrat, épouse séparée de biens de Henri Saget De La Jonchère, demeurant à Squividan, vend la propriété à madame Guivart de Kerstrat. Le 30 juillet 1899 deevant Maitre Schang notaire à Trégunc madame Guivart De Kerstrat fait donation de la propriété de Squividan à son fils Alfred Guivart de Kerstrat. Et le 4 décembre de la même année devant Maître Moysan Notaire à Fouesnant c'est madame Hippolyte de Kerlinio, veuve de Alfred Guivart de Kerstrat et ses enfants qui vendant Squividan à Thérèse Villard, épouse séparée de corps de Olivier comte de Kermel, demeurant à Squividan..

Deux éléments

extérieurs viennent conforter la présence de la famille de Kermel au manoir de Squividan en 1891.

Effectuant des recherches sur la provenance du granit sculpté d'une propriété de Bénodet, appartenant à monsieur Le Naour, Jean Corolleur découvre que la maison qui la jouxte appartient à monsieur Saget de La Jonchère, demeurant à Squividan. Et une déclaration de décès en mairie au mois de novembre de la même année à Squividan du général Henri De Cathelineau, demeurant à la Jubaudière en Maine et Loire, qui n'est autre que le mari de Victoire De Kermel, qui se trouvait donc en vacances chez ses neveux.

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Curieusement, il semble que la famille De Kermel qui avait d'importantes propriétés foncières à Clohars Fouesnant n'y avait pas de racines profondes et aurait disparu sans laisser plus de traces, hormis la chapelle du Drennec dont l'histoire fait resurgir son nom. Même dans le cimetière elle ne s'apparente pas aux autres familles nobles de la paroisse dans l'emplacement des sépultures. A partir de 1939 la municipalité décidait du transfert du cimetière qui était autour de l'église à son emplacement actuel, route du Drennec. En quelques années toutes les tombes y allaient, sauf celles des nobles de la commune, qui restent toutes groupées contre le pignon Est de l'église. Et on trouve encore dans l'ancien cimetière, outre la pierre tombale de Aimé Désiré Calloch De Kérillis, ancien mousquetaire du Roi, les noms des familles de Kergos, de Bodinio, de Penfeunteunio, de Cheffontgaines, Kemper de Lanascol ou Russel de Beedfort, mais pas de trace du Marquis de Kermel ni la tombe de la famille.

LE SQUIVIDAN du XX ème SIECLE

La période que nous

appellerons " histoire récente de Squividan " commence avec les toutes premières années de ce siècle et s'arrête en 1995 avec le décès de Madeleine Fié-Fieux. Elle est émaillée d'évènements encore présents dans les mémoires mais qui risquent de ne pas résister au temps qui passe pour n'être plus que des jalons dans l'histoire lorsque sera réalisé le grand chantier de la mise en valeur du trésor de peintures qui y sommeille et qu'il pourra être accessible au grand public.

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Ce siècle commence par les ventes de Suividan par lots. Monsieur et madame Hélias, métayers, achètent les bâtiments de la ferme et 12 hectares de terre. Monsieur Verlingue, industriel de la faïence à Quimper, achète le manoir et 9 hectares de terres dont il fait un grand parc, avec des murs d'enceinte de 3 mètres et le portail monumental que nous connaissons.

Joseph Hélias (Jos), âgé de 77 ans et propriétaire de la ferme qui touche le manoir, égrène pour nous ses souvenirs de Squividan où il a passé toute sa vie « Mon grand père Pierre Hélias et ma grand'mère Marie Louise Larzul sont arrivés à Squividan dans les dernières années du XIX è siècle. Ils arrivaient du pays bigouden et étaient les métayers de la famille de Kermel. Quelques années plus tard ils ont acheté 12 hectares du domaine et les bâtiments de la ferme. Ils ont élevé 12 enfants dont mon père et y sont décédés. Mon père, Michel, s'est marié à Perrine Guillou. Tous les deux sont morts à Squividan également. Mon père a d’abord travaillé quelques années après leur mariage chez Kergoat, ils habitaient alors à Norz Vraz. Ils ont pris la suite à Squividan quand j'avais 3 ans. Moi-même je suis venu à la ferme en quittant l'école, j'ai travaillé avec mes parents et à mon tour, je leur ai succédé. Lorsque les bâtiments et 12 hectares de terre étaient achetés par mes grands parents, le manoir et 9 hectares étaient vendus à monsieur Verlingue, le faïencier, qui leur a acheté par la suite la maison principale de la ferme qu’ils étaient contraints de vendre pour faire face à de lourdes dettes. C'est Verlingue qui a fait construire par l'entreprise Kergoat les hauts murs autour du parc et qui a planté les grands arbres, pins, cyprès, hêtres, qui le dissimulent aux regards. Il en a fait une propriété bien protégée, l'a habité quelques années puis l'a vendu à des britanniques, les époux Cosson qui sont venus l'occuper et sont partis précipitamment en 1940 lorsque l'armée allemande était annoncée. Ils ne sont plus revenus et après la guerre ils l'ont vendue à Philippe et Madeleine Fieux, qui y ont terminé leur vie avec leur ami Emile Simon.

Personnellement je n'ai pas entretenu beaucoup de relations avec les habitants du château. Ils m'appelaient parfois pour des travaux qui ne pouvaient se faire qu'avec des instruments de la ferme. Je considérais que nous n'étions pas du même monde. »

LA FAMILLE d'ESTIENNE d'ORVES

On ne peut parler du manoir de Squividan sans évoquer la famille d'Estienne d'Orves Officier de la Marine Nationale, le lieutenant Honoré d'Estienne d'Orves se trouvait Outre-Mer en 1940. Quelques mois après la débâcle, il rejoignait le général De Gaulle à Londres et à la fin de l'année il venait en mission spéciale en France où il débarquait la veille de Noël sous le pseudonyme de "Chateauvieux", accompagné d'un radio, Alfred Gaesler (alias George Marty), qui l'a dénoncé aux autorités allemandes. Et le lieutenant d'Estienne d'Orves a été fusillé par les Allemands au Mont Valérien le 1er avril 1941.

Madame d'Estienne d'Orves, son épouse, est arrivée à Clohars-Fouesnant avec sa cousine, madame Becdelièvre et leurs huit enfants, fuyant les troupes allemandes et sans but précis, en 1940. Le Maire de Clohars, sachant le manoir abandonné par ses propriétaires les autorisait à l'occuper. La dernière nommée repartait assez vite tandis que madame d’Estienne d'Orves y restait avec ses enfants et n'en est partie qu'à l'époque où les époux Cosson l'ont vendu.

On aura compris que le lieutenant D'Estienne d'Orves n'est jamais venu à Squividan. Mais c'est un grand homme, un des premiers héros de la France Libre dont le nom résonnait dans les chaumières. Et c'est à Squividan que sa femme a appris son arrestation. C'est aussi de Squividan qu'elle lui a rendu visite en détention avant son exécution qui jetait la consternation dans la population sous le joug de l'occupant.

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DEUX ARTISTES TEMOINS DE LEUR TEMPS ET UNE NOUVELLE IMAGE DE SQUIVIDAN

Parlant de Squividan on évoquait surtout un manoir où la noblesse était incertaine, comparé aux autres châteaux qui ont fait l'histoire de Clohars-Fouesnant, et son passage dans les mains de gens nantis mais sans titres dans l'histoire. Puis sont arrivés Philippe et Madeleine Fieux, accompagnés de leur ami Émile Simon, venant du manoir de Kervao où ils s'étaient d'abord réfugiés après les bombardements de Nantes qui avaient détruit leurs maisons. Philippe Fieux ouvrait un cabinet dentaire à Quimper, Madeleine et Émile sillonnaient la région avec leurs chevalets et leurs boîtes de couleurs.

Ce que la population ne savait pas encore, c'est que Madeleine et Philippe partageaient une même passion très forte pour la peinture. Depuis leur arrivée à Squividan, ils sont allés, au gré des saisons et de la couleur du ciel, à la recherche du paysage, du personnage à mettre sous leurs crayons et leurs pinceaux. Et c'est tout ce travail accompli tant que la santé le leur a permis, qui dort maintenant dans les galeries qui sont devenues la propriété du département du Finistère. Anne Brignaudy qui a été auprès de Madeleine tout le long de ses dernières années, avant ce qu'elle appelait "le départ vers le bonheur", qui a été son amie, sa confidente et sa dame de compagnie, saura nous dire ce que fut sa ténacité à tout sacrifier pour l'oeuvre d'Emile Simon, son Maître.

Anne Brignaudy qui fut pendant 10 ans l’amie de Mme FIE FIEUX et conservateur des collections de peintures du Squividan

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PATRIMOINE, POTENTIALITE et AVENIR de SQUIVIDAN

En 2000 deux étudiantes, Zaïg Dorval et Christelle Gaschy, de l'Institut

géoarchitectural de Bretagne Occidentale ont consacré au manoir de Squividan et aux peintures qui s'y trouvent, un mémoire qui fut très apprécié du jury examinateur et leur a valu le diplôme de Maîtrise avec mention. Les deux étudiantes décrivent la propriété telle qu'elle leur est apparue et perlent beaucoup de l'impression que leur a laissée la collection de tableaux de Emile Simon et Madeleine Fié Fieux et l'ensemble du legs que cette dernière a fait à son décès au département du Finistère. Leur exposé vaut un détour.

Elles débutent leurs

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travaux sur le mot "patrimoine" qui, de "bien hérité de son père ou de sa mère" est devenu au fil des siècles "une constellation de notions, de mémoires, d'identité et de cultures", le sacré laïque des sociétés démocratisées ", qui s'applique à ces oeuvres et justifient la création d'un musée pour des objets à caractère culturel à des fins d'étude pédagogique et de délectation ".

Le grand portail à l’angle de la propriété, est un souvenir de M. Verlingue

Les deux étudiantes ont examiné l'ensemble des collections muséologiques du inistère Saint Vougay, Daoulas, Trévarez, Locronan et soulignent la mise en valeur du atrimoine bâti, la fréquentation par le public des sites culturels divers et l'implication du onseil général qui a " la volonté de recomposition du paysage culturel du département avec es mots d'ordre "un projet culturel et un réseau pour constituer des pôles d'attraction pour les ouristes et continuer à donner une image forte du Finistère ".

Zaîg et Christelle font aussi l'historique de la demeure et tracent à grands traits la vie es deux artistes avant de parler des personnalités importantes du département qu'elles ont encontrées, susceptibles d'apporter un témoignage sur la valeur patrimoniale de la collection e peintures, des quelque mille tableaux que l'on trouve dans les galeries de Squividan. Messieurs, Miossec, Cozan, Le Bihan, Dr Laurent .... On ne trouve sous leur plume que des ropos élogieux "très grand intérêt", "très intéressant", "valeur incontestable", Jakez Hélias e la peinture". Seule l'appréciation de M. Le Stum est nuancée : "un talent d'observation et de estitution, mais un suiveur "un artiste mineur".

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POTENTIALITE.

Zaig Dorval et Christelle Gaschy estiment que la création d'un musée à Squividan est de nature à combler un déficit de structure culturelle dans le pays de Fouesnant et serait un atout de promotion pour le renforcement d'un tourisme culturel, ce qui suppose d'abord un terrain d'action commune de la communauté. Pour la mise en oeuvre, l'implication de la population. Le pays de Quimper peut être sollicité.

L'AVENIR, les FACTEURS POLITIQUES Au cours de leurs entretiens les deux étudiantes ont constaté un manque d'ambition et de volonté au niveau départemental comme à celui de la communauté des communes où elles ont vu " une volonté de faire quelques chose mais raisonnablement et sans s'engager dans un gouffre ", ce qui se passe de commentaire. Elles concluent à une synergie de l'immobilisme qui se traduit par " un jeu de navettes ", peut-être accentué par un manque de cohérence, d'harmonisation et d'identité des communes du pays Fouesnantais. Le démarrage, disent-elles, pourra se faire par l'association de la volonté populaire, la création d'un véritable partenariat adapté à la vie sociale des acteurs, la volonté de participation et des pouvoirs publics. Elles abordent les axes de développement, un musée avec l'utilisation du site; une maison des artistes, un atelier, des expositions par thèmes, des stages d'initiation.

C'est la situation

LL vp

décrite en 2000, présentée par deux étudiantes sans attaches avec le pays fouesnantais, de la propriété de Squividan qu'elles ont trouvée sous la surveillance de Anne Brignaudy qui avait oeuvré auprès de Madeleine Fié-Fieux pour la sauvegarde de l'oeuvre de Emile Simon. On peut la juger sévère, mais les projets pédagogiques

e vitrage de l’atelier des peintres, en plein nord sous leurs toits, existent, une associa- eur procurait cette lumière froide qu’ils recherchaient. ton de défense est née

et multiplie les inter-entions auprès des élus. Et la population attend toujours de connaître ce que deviendront les eintures qui se trouvent dans les galeries du manoir de Squividan.

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PdapEtMcagDelNq

Une tombe en granit bleu dans le cimetière de Clohars-Fouesnant, entretenue par Anne Brignaudy, porte le nom de Philippe FIEUX, décédée en 1980 et ceux des deux artistes : Emile SIMON (à gauche) disparu en 1976 et Marie-Madeleine FIEUX FIE en 1995.

our avoir eu le privilège de connaître Madeleine fié-fieux durant ces années, (elle portait le euil d’Emile Simon, qu'elle n'a cessé d'appeler son Maître), et compter dans le cercle de ses mis, nous pouvons témoigner que toutes ses pensées allaient après sa disparition, à la rotection et la mise en valeur de son oeuvre. lle qui avait siégé comme jury au salon des Artistes Français, répétait: " Vous verrez, avec le

emps les peintures de Emile Simon seront dans la lignée des Sisley, Pissaro, Monnet ". adeleine, qui aimait à faire visiter ses galeries, ne s'attardait pas sur ses propres tableaux,

omposés de portraits, de statues de nos églises et chapelles, de bouquets. Par contre, entre mis elle évoquait volontiers l'époque où, encore gamine, elle allait en vacances chez ses rands-parents Desforges, à Varennes. Le portrait qu'elle y fit du Père Goix et mademoiselle e Belcourt, la châtelaine qui le remarqua et fut l’origine de son entrée à l'académie Julian où

lle eut la chance d'avoir d'éminents professeurs, ( Lappara, Royer, Albert Laurent ). La ongue maladie qu'elle soigna à Arcachon, , puis son arrivée à l'école des Beaux Arts de antes et son indéfectible attachement à Emile Simon, professeur et ensuite directeur, avec ui elle a partagé ensuite jusqu'à sa mort son chemin dans la peinture. . .

Ici, le 1er mai 1989, elle est au milieu de ses invités du comité de jumelage Bénodet-Torpoint et leurs amis Britanniques.

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