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Syntaxe – Les subordonnées complétives - jouent dans la phrase complexe le rôle d’un C.O.D. ou d’un C.O.I. - on peut grouper les subordonnées complétives en 4 catégories : 1) – introduites par QUE, A CE QUE, DE CE QUE ; 2) les subordonnées infinitives 3) – introduites par des pronoms QUI, QUOI, QUICONQUE sans antécédent 4) – les interrogatives indirectes et exclamatives indirectes * * * 1) Les complétives introduites par QUE - ce sont les complétives les plus fréquentes et les plus typiques ; généralement, le verbe qui introduit ces complétives est un verbe de déclaration, d’opinion ou de perception Je sais / je crois / je sens QU’il viendra. Lorsque le verbe de la principale exprime l’ordre, la volonté, la crainte, le doute, le sentiment, en général, l’attente, le verbe de la complétive est au subjonctif : Il veut / ordonne / souhaite QU’il parte. Il doute / attend / apprécie QU’il vienne. Il craint / a peur QU’il ne parte. Certains verbes admettent les deux modes (indicatif ou subjonctif), mais le sens n’est pas le même dans les deux situations : Je lui dis qu’il est à l’heure. – constatation Je lui dis qu’il soit à l’heure. – volonté Je comprends qu’il est tr`es malheureux. – constatation Je comprends qu’il sois très malheureux. – appréciation On peut employer soit l’indicatif, soit le subjonctif en fonction de l’action réelle, respectivement irréelle, apr`es les verbes : admettre, comprendre, dire, entendre, écrire, être d’avis, ignorer, nier, se plaindre, prétendre, signifier, supposer : J’admets qu’il a raison. (informer)

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Syntaxe – Les subordonnées complétives

- jouent dans la phrase complexe le rôle d’un C.O.D. ou d’un C.O.I.- on peut grouper les subordonnées complétives en 4 catégories :

1) – introduites par QUE, A CE QUE, DE CE QUE ;2) les subordonnées infinitives3) – introduites par des pronoms QUI, QUOI, QUICONQUE sans antécédent4) – les interrogatives indirectes et exclamatives indirectes

* **

1) Les complétives introduites par QUE

- ce sont les complétives les plus fréquentes et les plus typiques ; généralement, le verbe qui introduit ces complétives est un verbe de déclaration, d’opinion ou de perception

Je sais / je crois / je sens QU’il viendra.

Lorsque le verbe de la principale exprime l’ordre, la volonté, la crainte, le doute, le sentiment, en général, l’attente, le verbe de la complétive est au subjonctif :

Il veut / ordonne / souhaite QU’il parte.Il doute / attend / apprécie QU’il vienne.Il craint / a peur QU’il ne parte. Certains verbes admettent les deux modes (indicatif ou subjonctif), mais le sens n’est

pas le même dans les deux situations :Je lui dis qu’il est à l’heure. – constatationJe lui dis qu’il soit à l’heure. – volontéJe comprends qu’il est tr`es malheureux. – constatationJe comprends qu’il sois très malheureux. – appréciation

On peut employer soit l’indicatif, soit le subjonctif en fonction de l’action réelle, respectivement irréelle, apr`es les verbes :

admettre, comprendre, dire, entendre, écrire, être d’avis, ignorer, nier, se plaindre, prétendre, signifier, supposer :

J’admets qu’il a raison. (informer)J’admets qu’il ait raison (supposer)Je lui ai écrit que tout irait bien (informer)Je lui ai écrit qu’il vienne vite (ordonner).

Après les verbes d’opinion croire, penser, s’imaginer, se figurer, trouver on emploie l’indicatif, et `a la forme interrogative ou négative le verbe est au subjonctif :

Crois-tu qu’il soit vraiment intelligent ?Je ne crois pas qu’il vienne / qu’il viendra.

Après les verbes nier, douter, ignorer à la forme négative, c’est l’usage qui impose le subjonctif :

Je doute qu’il vienne.Je ne doute pas qu’il viendra.

Si la subordonnée précède la principale, le verbe est toujours au subjonctif :Qu’il vienne à temps, je le sais.

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Les complétives introduites par A CE QUE, DE CE QUE

Lorsque la construction du verbe dans la phrase simple est de forme indirecte, la complétive prend elle-même une forme indirecte, mais la conjonction apparaît sous la forme CE QUE. Parallèlement :arriver à veiller à /travailler à / travailler à ce que + subjonctif : J’ai longtemps travaillé à ce qu’il reçoive une

récompense.

Les verbes qui peuvent être suivis d’une complétive introduite par à ce que sont :aboutir, s’accoutumer, aider, s’attendre, avoir intérêt, consentir, faire attention,

s’intéresser, pense, renoncer, tenir, veiller + A :Il tient à ce que tu le saches.Il veille ã ce que tu résolves bien le problème.

Les subordonnées introduites par DE CE QUE dépendent de verbes tels : abuser, se contenter, s’excuser, s’indigner, s’inquiéter, se plaindre, profiter, se réjouir, se vanter + DE :

Il se réjouit de ce qu’il a réussi.Certains verbes de cette catégorie peuvent être suivis d’une complétive introduite par

QUE :Il se plaint (de ce ) que l’on l’a puni.J’ai informé Pierre (de ce) que ma décision est prise. J’en ai informé Pierre.

2) Les subordonnées infinitives

Dans ce cas, l’infinitif a un sujet exprimé, indépendant de celui de la principale. Ce sujet peut être le C.O.D. du verbe de la principale (apès les verbes de perception)  : regarder, voir, écouter, entendre, sentir :

C.O.D.

J’ai entendu (vu) les oiseaux chanter (s’envoler).

S(Je les ai entendus chanter).

+ les verbes laisser, faire :On laisse passer l’orage.Le soleil fait mûrir les fruits.

Le terme de proposition infinitive peut être étendu à des infinitifs qui dépendent des verbes tels : commander, conseiller, défendre, demander, inviter, prier si leur sujet est C.O.D. / C.O.I. du verbe principale (cf. Saraş)

S

Je les ai priés de venir avec nous. C.O.D.

S S

Il m’a conseillé d’attendre. Nous invitons les lecteurs à nous critiquer. C.O.I. C.O.D.

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3) Complétives introduites par QUI, QUOI, QUICONQUE

J’aime QUI m’aime.J’invite QUI je veux. Choisis QUI tu veux.Elle aide QUICONQUE la sollicite.On pardonne volontiers A QUI se repent.

Remarque : Le pronom relatif n’a pas d’antécédent dans la phrase principale.

4) Les interrogatives indirectes

Du point de vue formel, il s’agit de transformer (ou de transposer) des phrases interrogatives totales ou partielles en complément du verbe :

- interr. totale : Vient-il ? Je te demande s’il vient ;- interr. partielle : Qui est venu ? Je ne sais pas qui est venu.

Parmi les verbes qui peuvent régir une interrogative indirecte, on cite : savoir, ignorer ; chercher (se demander) ; étudier, examiner ; apprendre, découvrir, voir, remarquer ; établir, décider, prouver ; expliquer, dire, confirmer, montrer ; oublier, se souvenir.

Il faut préciser que la majorité de ces verbes se construisent avec la conjonction QUE, notamment lorsqu’ils ont un sens assertif ou positif :

Je sais bien que….Mais : se demander SI, chercher SIAlors que Je ne sais pas que constitue une contradiction ; lorsque le sens de ces verbes est négatif, interrogatif, injonctif ou volitif l’élément introducteur sera SI :

Je ne sais pas si….A-t-on découvert si…Va savoir si…..

Mais la plupart d’entre eux connaissent l’alternance entre les deux constructions.

Quant à l’interrogation totale il faut préciser qu’il n’y a ni inversion du sujet, ni possibilité d’utiliser la périphrase EST-CE QUE :

Pour l’interrogation partielle sur le sujet, l’objet et l’attribut animés on utilise le pronom QUI comme dans l’interrogation directe :

Qui est arrivé ? Je me demande QUI est arrivé.Qui vois-tu ? Dis-moi qui tu vois.Qui es-tu ? Je te dirai qui tu es.

Quand l’interrogation porte sur l’attribut, l’nversion du groupe nominal sujet est obligatoire, mais pas celle du pronom :

ATT S ATT SQUI est cette fille ? Je me demande QUI est cette fille.

L’interrogation sur le sujet, l’objet ou l’attribut non-animés utilise le pronom démonstratif CE suivi des relatifs QUI (S) ou QUE (C.O.D. ou ATT) :

Qu’est-ce QUI se passe ? Je me demande CE QUI se passe.Qu’est-ce QUE tu lis ? Je veux savoir CE QUE tu lis.

L’interrogation sur les circonstants utilise les mêmes adverbes que l’interrogation directe : Dis-moi QUAND tu viens / OU tu vas / POURQUOI tu es fâché.

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Avec OU et QUAND l’inversion simple du GN sujet est possible, si le verbe de la subordonnée est intransitif ou employé intransitivement :

Il se demande QUAND son frère arrive. arrive son frère.

L’interrogation indirecte partielle peut également utiliser l’infinitif, dans les mêmes conditions que certaines relatives, c’est-à-dire si le verbe pouvoir a été effacé :

Je ne sais que faire, ni où aller = [ce] que [je peux] faire.Je sais quoi faire.

Les exclamatives indirectes

Comme la phrase interrogative directe, la phrase exclamative peut être transposée et prendre la forme d’une proposition subordonnée, complément d’objet d’un verbe principal :

Regarde comme il est beau ! ce qu’il est beau !

J’admire combien elle a peu vieilli.Tous les termes exclamatifs peuvent introduire une subordonnée exclamative, à

l’exception de QUE ; SI ne se rencontre qu’en exclamative indirecte, où son fonctionnement est semblable à celui de COMME.

Les verbes acceptant une subordonnée exclamative sont ceux qui peuvent être suivis d’une complétive en QUE ou d’une interrogative indirecte :

Regarde comme elle est belle !Il regarde qu’il a vieilli.(Remarque)On y ajoute des expressions telles : c’est curieux, effrayant, où la subordonnée

exclamative fonctionne comme un sujet post-posé :C’est curieux comme il est malin.

La concordance

A. à l’indicatif :

1) Lorsque le verbe principal est au présent ou au futur, le verbe de la subordonnée se met au temps demandé par le sens :

J’affirme qu’il travaille / a travaillé /travaillait / avait travaillé / travailla/ travaillera/ aura travaillé/

J’affirmerai 2) Lorsque le verbe principal est au passé, le verbe subordonné se met, selon le sens :

simultanéité : J’ai affirmé qu’il travaillait quand je suis entré.(dans la subord. temporelle : Il courut à moi au moment où il me vit)postériorité : J’ai affirmé qu’il travaillerait demain.

qu’il allait travailler. qu’elle aurait travaillé avant deux jours.

(dans la subord. temporelle : Dès qu’il eut parlé, une clameur s’éleva.)antériorité : J’ai affirmé qu’il avait travaillé avant mon arrivée.

qu’il venait de rentrer.

B) au subjonctif :

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Simultanéité + postériorité : Je veux qu’il sache la vérité . Antériorité : qu’il ait su la vérité.

Je voulais(dans le français courant)

Je voulus qu’il sût la vérité. qu’il eût su la vérité.

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