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Lettre économique Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande n°40 (octobre 2012) CCEF Australie : http://australie.cnccef.org
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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 1/23
Lettre économique
Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande
n°40
© DG Trésor 6 novembre 2012
Sommaire 1) Japon : l’internationalisation du pays et le rôle des maisons de commerce (sogo shosha) ................................ 3
Les sogo shosha sont des sociétés traditionnellement spécialisées dans l’activité de négoce mais qui
sont devenues de véritables investisseurs directs à l’étranger. Issues souvent des départements chargés
du négoce au sein des conglomérats japonais, elles se sont autonomisées avec l’éclatement de ces
conglomérats. Leur portefeuille d’activité est très diversifié mais avec un fort accent sur les matières
premières et les métaux (notamment les terres rares), qui représentent autour de 70% de leurs
activités. Elles représenteraient, selon les segments, entre 20 et 50% des flux entre le Japon et
l’étranger. Les shosha sont toutes représentées en France, avec de nombreux liens avec les entreprises
françaises au Japon ou sur des pays-tiers.
2) Japon : le soutien public au secteur automobile se concentre sur les véhicules hybrides et électriques et les
modèles compacts ................................................................................................................................................ 8
Moteur important de l’économie japonaise, le secteur automobile bénéficie d’un soutien important des
pouvoirs publics. De nombreuses mesures portent sur des aides, ponctuelles ou semi-permanentes, à
l’achat au travers de subventions tournées vers les véhicules neufs à faible consommation et faible
émission de CO2. Leur bilan est mitigé. D’autres aides publiques, ciblées sur les véhicules hybrides et
tout-électrique et appuyées par les collectivités territoriales, portent autant sur l’amont (R&D pour les
batteries et le développement d’infrastructures de recharge) que sur la demande. Elles structurent la
mutation de l’industrie et du marché automobiles japonais vers les voitures de nouvelle génération.
3) Corée : le mix énergétique coréen, état des lieux, enjeux et perspectives d’évolution .................................... 11
Confrontée à une forte dépendance énergétique, à des tensions sur les tarifs énergétiques domestiques
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et à des soucis environnementaux grandissants, la question des choix énergétiques de la Corée occupe
une place croissante dans les politiques publiques actuelles. La Corée se voit aujourd’hui contrainte de
faire évoluer son mix énergétique, hérité des années de croissance faste qu’a connues le pays. Le besoin
de s’affirmer sur la scène internationale, le maintien de la compétitivité du pays et la nécessité de
trouver de nouveaux moteurs de croissance ont largement dicté les orientations adoptées dans la loi
sur la croissance verte ainsi que dans le plan énergie 2008-2030.
4) Australie : relations économiques et financières avec le Japon ........................................................................ 15
Le Japon était depuis un demi-siècle le premier partenaire commercial de l’Australie avant d’être
dépassé en 2009 par la Chine. En dépit de l’attention quasi-exclusive portée en Australie à la Chine,
c’est d’abord avec le Japon que la relation s’est fortement développée ces dernières années, sous le
triple effet combiné du rehaussement de la relation stratégique, du développement des relations
énergétiques et de la montée en puissance du financement de l’économie australienne par des
banques japonaises. Toutefois, quelques dossiers rappellent à l’Australie que le Japon peut être un
partenaire difficile.
5) Nouvelle-Zélande : le Partenariat transpacifique (TPP) vu de Wellington ....................................................... 18
La Nouvelle-Zélande hébergera à Auckland du 3 au 12 décembre prochain la 15ème session de
négociation du TPP. Au-delà de l’enthousiasme officiel qu’elle continue à manifester vis-à-vis du TPP
(le Premier ministre y voit un instrument majeur de croissance économique dans la zone Pacifique et
compte s’y impliquer personnellement), les interrogations sur son intérêt réel pour la Nouvelle-Zélande
sont nombreuses.
6) Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques ........................................................ 20
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Japon : l’internationalisation du pays et le rôle des maisons de commerce (sogo shosha) Les sogo shosha sont des sociétés traditionnellement spécialisées dans l’activité de négoce mais qui sont
devenues de véritables investisseurs directs à l’étranger. Issues souvent des départements chargés du négoce
au sein des conglomérats japonais, elles se sont autonomisées avec l’éclatement de ces conglomérats. Leur
portefeuille d’activité est très diversifié mais avec un fort accent sur les matières premières et les métaux
(notamment les terres rares), qui représentent autour de 70% de leurs activités. Elles représenteraient, selon les
segments, entre 20 et 50% des flux entre le Japon et l’étranger. Les shosha sont toutes représentées en France,
avec de nombreux liens avec les entreprises françaises au Japon ou sur des pays-tiers.
1. Les sogo shosha sont des sociétés traditionnellement spécialisées dans l’activité
de négoce mais qui ont développé récemment leur activité d’investisseurs à l’international
La traduction exacte du mot japonais est ‘maison de commerce généraliste’ dans la mesure où elle offre une
gamme complète de services (conseils, logistique, financier). Par opposition, les senmon shosha sont des
maisons de commerce spécialisées sur un nombre limité de secteurs et avec une clientèle de PME ou
d’entreprises manufacturières régionales. Les principales sogo shosha sont au nombre de sept (Mitsubishi
Corp, Mitsui & Co, Marubeni, Itochu, Sumitomo Corp, Sojitz, Toyota Tsusho), tandis que les senmon shosha
sont plus de huit mille1. Les activités de négoce ont progressivement diminué, en raison du développement par
les grands groupes industriels de leurs propres réseaux de distribution internationale. En contrepartie, les sogo
shosha ont développé récemment des activités d’investisseur direct : à titre d’illustration, le négoce ne
représente que 20% des bénéfices de Mitsubishi Corp. contre 80% pour l’investissement.
2. Les principales shosha étaient originellement les divisions chargées du négoce au sein des conglomérats japonais, mais elles se sont autonomisées avec l’éclatement de ces conglomérats
Les conglomérats japonais (zaibatsu avant-guerre, keiretsu après-guerre) sont des groupes d’entreprises
industrielles et financières ayant une origine commune. Ces conglomérats ont été dissous en 1947 mais se
sont reformés de manière informelle sous la forme de ‘clubs’ dans les années 1950. Les liens capitalistiques se
sont renforcés en 1968 avant l’entrée du Japon dans l’OCDE et avec la crainte que la libéralisation du marché
des capitaux donne lieu à des fusions-acquisitions hostiles. Dans les années 1990 par contre, les liens entre les
entreprises se sont fortement distendus2, en particulier en raison de la réforme du système bancaire japonais
et de la nécessité pour les banques d’apurer leurs bilans et de renforcer leurs fonds propres. Par exemple, la
1 Par abus de langage, la note utilise indifféremment ‘maison de commerce’ ou ‘shosha’ pour désigner les sogo shosha. Si l’utilisation du
japonais tend à renforcer l’impression d’exceptionnalité des shosha, plusieurs formes d’entreprises dans d’autres pays ont avec elles des caractéristiques communes : négoce de grain (Louis-Dreyfus, Cargill), mais avec un intérêt des shosha pour l’ensemble des matières premières ; capital-investissement (entreprises de private equity Carlyle ou Blackstone) mais avec souvent des participations minoritaires des shosha et une durée d’investissement plus longue… 2 Une organisation sous forme de conglomérat de groupes industriels diversifiés survit cependant en Corée avec les chaebol (Samsung,
Hyundai, LG…). L’écriture en caractère chinois de chaebol est identique à celle de zaibatsu.
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banque SMBC (Sumitomo Mitsui Banking Corporation) est issue de la fusion des entités bancaires de
Sumitomo et de Mitsui, deux anciens conglomérats, alors que les deux shosha Sumitomo et Mitsui restent
concurrentes. Certaines anciennes shosha généralistes ont aussi été forcées à cette période à se spécialiser ou
à fusionner avec d’autres shosha.
3. Les shosha représenteraient, selon les segments, entre 20 et 50% des flux entre le
Japon et l’étranger3 En matière de flux commerciaux, selon Marubeni Research, les shosha représentaient en 2010 autour de 18%
des ventes au Japon, 38% des importations, et 20% des exportations. Ce poids est en fort déclin par rapport à
la période 1960-80, où elles auraient représentés une part à peu près stable de 60% des importations et 50%
des exportations. Ce déclin relatif de leur rôle d’intermédiaire sur les flux commerciaux a amené les shosha à
se diversifier et à développer des investissements à l’étranger : elles représenteraient actuellement autour de
50% des fusions-acquisitions in-out. L’internationalisation des shosha en matière géographique est évidente
dans leur implantation mondiale : en moyenne, les shosha sont implantées dans 70 pays sur 130 sites
internationaux. En matière de stratégie, plusieurs shosha se concentrent sur les pays émergents (Mitsubishi,
Mitsui, Marubeni), notamment Itochu qui privilégie une ‘expansion agressive en Chine’ tandis que Sumitomo
n’identifie pas de région spécifiquement pour sa croissance. Au total, elles totalisent 30 000 employés en
direct mais 300 000 employés en prenant en compte leurs nombreuses filiales, notamment à l’étranger. Les
activités des shosha visent à satisfaire une clientèle globale, et pas seulement des entreprises japonaises (par
exemple distribution de voitures Hyundai sur certains marchés émergents difficiles, ou commerce des métaux
de Mitsui pour l’aciériste coréen Posco). Pour Sumitomo, le Japon représente seulement 35% du chiffre
d’affaires de l’entreprise, la majorité du chiffre d’affaires étant réalisé à l’étranger.
4. Les shosha ont aussi un portefeuille d’activités très diversifié mais avec un fort
accent sur les ressources naturelles et les matières premières, qui représentent autour de 70% de leurs activités
Cette diversification permet de réduire les risques face aux changements de la conjoncture économique, mais
la dépendance accrue aux matières premières depuis cinq ans constituent aussi un défi potentiel pour le futur.
Malgré la diversité de leurs activités, on trouve une continuité dans leur développement, de la fourniture de
produits importés à leurs clients à la fourniture d’un service international complet (infrastructure,
électricité…). Les shosha ont aussi développé leur expertise dans les réseaux économiques (énergie, eaux,
nouvelles technologies…).
La partie la plus importante de leur activité est concentrée sur l’énergie (27%) et le commerce des métaux
(44%). En particulier, face aux difficultés d’approvisionnement en terres rares originaires de Chine, les shosha
se sont efforcées de diversifier leur approvisionnements, avec un poids de ce secteur qui varie fortement selon
les shosha. Pour les principaux projets d’infrastructure, les activités d’investissements sont souvent faites avec
le concours des banques japonaises et le soutien de la banque publique JBIC ou de l’agence de crédit export
NEXI. Dans ce segment, selon la taille des opérations, il arrive fréquemment aux shosha de coopérer (par
3 A titre indicatif, les shosha représentent aussi 5% des revenus et des profits des entreprises japonaises listées dans le classement de
Forbes, Fortune 500, et leur chiffre d’affaire cumulé (cinq premières) représentent environ 5% de PIB soit l’équivalent de celui de Toyota.
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exemple Mitsui et Mitsubishi sur le projet en Russie de Sakhaline II).
Héritage de leur rôle dans le négoce international, les shosha ont une activité de distribution de produits de
grande consommation qui représente environ le dixième de leurs revenus. Ces activités sont aussi marquées
par des participations minoritaires de 5% à 30% dans des combini (épiceries) ou des grands magasins. Les
activités en relations avec les machines, la construction et les infrastructures représentent 10% de chacune de
leur activité, de même que pour les activités chimiques.
5. Les shosha sont toutes représentées en France, avec de nombreux liens avec les
entreprises françaises au Japon, en France, ou sur des pays tiers Certaines entreprises françaises sont en relation avec plusieurs shosha (Suez, Total, Areva) pour des projets
d’investissement ou de fourniture de produits et de services dans le domaine des ressources naturelles ou de
l’énergie. Pour la distribution de leurs produits au Japon par contre, les entreprises ont généralement un
partenaire exclusif : la fusion en 2004 entre Nichiren, distributeur d’Airbus, et Nisso Iwai, distributeur de
Boeing, a conduit Airbus a cherché un nouveau partenariat avec Mitsui. Marubeni et Mitsui semblent
particulièrement actifs dans leurs relations avec des entreprises françaises. Les shosha s’intéressent aussi à
l’Afrique francophone, comme illustré par le projet de rachat à l’été 2012 de la CFAO (ancienne Compagnie
française de l'Afrique occidentale), spécialisée dans la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique.
*
Les shosha paraissent comme l’antithèse d’une image convenue du Japon, celle du repli intérieur, de la
décennie perdue et de l’aversion au risque : au contraire, fortement orientées à l’international et sur des
segments risqués, elles ont profondément modifié leur modèle d’activité aux cours des trente dernières années,
ont fortement augmenté leur personnel et ont connu une performance boursière trois fois supérieure à l’indice
de référence Nikkei pour les plus efficaces d’entre elles. Elles sont aujourd’hui devenues des fournisseurs de
services pour une clientèle japonaise mais aussi de plus en plus globale, et des investisseurs mondiaux, qui
tirent leurs revenus des régions dynamiques de l’économie mondiale. Leur forte dépendance aux matières
premières constitue cependant un défi en cas d’évolution défavorable de ces marchés.
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Annexes 1. Graphiques – Poids dans l’économie japonaise et stratégie des maisons de commerce (sogo shosha)
Graphiques. Poids dans l'économie japonaise et stratégie des maisons de commerce (sogo shosha)
Les sogo shosha emploient 30 000 personnes de manière Elles continuent de représenter entre 20 et 50% des flux
directe mais un total consolidé de 300 000 personnes. entre le Japon et l'étranger.
Les métaux et l'énergie répresentaient chacun 1/3 des revenus Les résultats financiers montrent pour 2011, une diversité des
des shosha en 2011, contre 10% pour les biens de consommation. revenus, malgré le poids important des ressources naturelles.
Les shosha connaissent une expansion rapide du nombre de Marubeni et Itochu ont les meilleurs performances boursières
leurs employés, à peine freinée par le choc Lehman. depuis dix ans, avec une progression trois supérieures au Nikkei.
Source: rapports annuels; Marubeni Research Institute (2009); Young (1976); Ito (1991); Nikkei; SER de Tokyo.
0
50
100
150
200
250
Mitsub. Sumit. Itochu Mitsui Marub. Toyoda Sojitz
0
100
200
300
400
500
600Employés ('000)Ventes (Mds $)Actifs (Mds $)
Filiales (droite)
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90
100
Ventes Importations Exportations
1963 (Young)
1976 (Young)
1980 (Marubeni Research)
2008 (Marubeni Research)
Poids
(en %)
n.d.
0
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20
30
40
50
60
70
Energie Metaux Conso.
Mitsub.Sumit.ItochuMitsuiMarub.ToyodaSojitz
En % des revenus
nets (2011)
0
100
200
300
400
500
92 07 92 07 92 07 92 07 92 07 92 07 92 07 92 07
NikkeiMarub.ItochuToyodaMitub.Sumit.MitsuiSojitz
Cours boursiers des shosha, indice
100 = 2002 ('92, '97, '02, '07 et '12)
'92
'97
'02
'07
'12
0
10
20
30
40
50
60
70
80
2001 2003 2005 2007 2009 2011
Itochu (+90%) Mitsubishi (+50%)
Nombre d’employés (consolidé) en milliers
Mitsubishi
Marubeni
Sojitz
MitsuiToyota
Tsusho
Sumitomo
Itochu
0
10
20
30
30 40 50 60 70 80 90 100
Revenus nets
Part des biens de
consommation (%)
Part des
ressources
naturelles (%)
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2. Classement des maisons de commerce parmi les entreprises japonaises et mondiales
Les cinq principales maisons de commerce sont dans le classement des 500 plus grandes entreprises internationales réalisé
par Forbes. En 2011, quatre d’entre elles étaient, parmi les entreprises japonaises, avant la 25e place, et au niveau mondial
avant la 200e place. Leur position s’est généralement améliorée entre le classement de 2005 et de 2011 : au niveau mondial,
elles passent du 224e rang en moyenne au 183
e rang (pour la première d’entre elles, du 148
e rang au 125
e). Leur chiffre
d’affaires et leur profit représentent environ 5% de ceux de l’ensemble des entreprises japonaises parmi les 500 premières
mondiales.
Tableau. Classement des sogo shosha parmi les entreprises japonaises et mondiales (source: Fortune 500) 1/
Classement 2005 Classement 2011
Rang Nom Rang En Mds $ Profits Rang Nom Rang En Mds $ Profits
au Japon mondial Revenus Profits (% rev.) au Japon mondial Revenus Profits (% rev.)
Premières entreprises japonaises uniquement
1 Toyota Motor 7 173 10.9 6% 1 Toyota Motor 8 222 4.8 2%
2 Nippon Telegraph & Telephone18 101 6.6 7% 2 Japan Post 9 204 4.9 2%
3 Hitachi 23 84 0.5 1% 3 Nippon Telegraph & Telephone31 120 6.0 5%
4 Matsushita Elect. 25 81 0.5 1% 4 Hitachi 40 109 2.8 3%
5 Honda Motor 27 80 4.5 6% 5 Honda Motor 45 104 6.2 6%
6 Nissan Motor 29 80 4.8 6% 6 Nissan Motor 48 102 3.7 4%
7 Sony 47 67 1.5 2% 7 Panasonic 50 101 0.9 1%
8 Nippon Life Insurance 56 61 1.9 3% 8 JX Holdings 58 96 3.6 4%
9 Toshiba 72 54 0.4 1% 9 Sony 73 84 -3.0 -4%
10 Tokyo Electric 90 47 2.1 4% 10 Nippon Life 81 79 2.6 3%
11 NEC 96 45 0.6 1% 11 Toshiba 89 75 1.6 2%
12 Dai-ichi Mutual 98 44 1.3 3% 12 Tokyo Electric 118 63 -14.6 -23%
13 Fujitsu 99 44 0.3 1% 13 Mitsubishi 125 61 5.4 9%
14 AEON 112 39 0.6 1% 14 Seven & I 131 59 1.3 2%
15 Meiji Yasuda Life Insurance113 39 1.8 5% 15 AEON 133 59 0.7 1%
16 Nippon Oil 142 34 1.2 4% 16 Meiji Yasuda Life 141 56 1.5 3%
17 Ito-Yokado 145 34 0.2 0% 17 Mitsui 148 55 4.3 8%
18 Sumitomo Mitsui 147 33 -2.2 -7% 18 Dai-ichi Life 153 53 0.2 0%
19 Mitsui 148 33 1.1 3% 19 Mitsubishi UFJ 157 53 6.8 13%
20 Mitsubishi 149 33 1.7 5% 20 Fujitsu 158 53 0.6 1%
21 Canon 154 32 3.2 10% 21 Nippon Steel 173 48 1.1 2%
22 Mitsubishi Electric 156 32 0.7 2% 22 Sumitomo Mitsui 189 45 5.6 12%
23 Nippon Steel 157 32 2.1 7% 23 Marubeni 199 43 1.6 4%
24 Sumitomo Life 158 31 0.8 3% 24 Sumitomo Life 200 43 1.3 3%
25 Mizuho FG 184 28 5.8 21% 25 Itochu 201 43 1.9 4%
26 Marubeni 185 28 0.4 1% 26 Mitsubishi Electric 203 43 1.5 3%
… …
Autres shosha dans le classement
48 Sumitomo 313 19 0.8 4% 36 Sumitomo 244 36 2.4 7%
52 Itochu 327 19 0.7 4%
Pour mémoire
Moyenne (non pondérée)
Shosha (5) 224 26 0.9 3.6% Shosha (5) 183 47 3.1 6.3%
Total Japon (81) 267 30 0.8 2.3% Total Japon (68) 257 48 1.3 5.9%
En % des ent. japonaises dans la liste Fortune 500
Shosha 5.2% 5.5% Shosha 5.2% 7.2%
Source: Fortune 500; SER de Tokyo.
1/ Entreprises cotées ou privées et dont les résultats financiers sont publiés, classées par chiffre d'affaires.La liste n'est pas
exhaustive, notamment pour les sociétés non cotées: ainsi Cargill, spécialisée dans le négoce de matières premières, pourrait
être classée 13e au monde.
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Japon : le soutien public au secteur automobile se concentre sur les véhicules hybrides et électriques et les modèles compacts Moteur important de l’économie japonaise, le secteur automobile bénéficie d’un soutien important des
pouvoirs publics. De nombreuses mesures portent sur des aides, ponctuelles ou semi-permanentes, à l’achat au
travers de subventions tournées vers les véhicules neufs à faible consommation et faible émission de CO2. Leur
bilan est mitigé. D’autres aides publiques, ciblées sur les véhicules hybrides et tout-électrique et appuyées par
les collectivités territoriales, portent autant sur l’amont (R&D pour les batteries et le développement
d’infrastructures de recharge) que sur la demande. Elles structurent la mutation de l’industrie et du marché
automobiles japonais vers les voitures de nouvelle génération.
1. Des mesures de soutien à la demande dont les effets se limitent à lisser l’impact
d’événements conjoncturels ou le caractère cyclique du marché automobile 1.1. En réponse à des circonstances exceptionnelles, le gouvernement a eu recours par deux fois à des
subventions pour l’achat de véhicules neufs au cours des quatre dernières années :
Suite au choc Lehman, l’achat d’un véhicule neuf, sous condition de performances énergétiques,
bénéficiait d’une subvention pouvant s’élever à 250 000 yens (2 500 €). La mesure a été appliquée d’avril 2009
à septembre 2010 pour un coût budgétaire de 583 Mds de yens (5,8 Mds €) ;
Suite au séisme du 11 mars 2011, la mesure fut reconduite pour un montant de 300 Mds de yens4
(3 Mds €). Prévue de décembre 2011 à janvier 2013, la mesure a pris fin en septembre 2012, son montant
ayant été entièrement consommé. La subvention pouvait s’élever jusqu’à 100 000 yens par véhicule (1 000 €).
1.2. Sur des périodes plus longues, un système d’incitation fiscale est en place pour promouvoir l’achat de
véhicules économes énergétiquement et à faible émission. Des abattements ou exemptions sont applicables
sur la taxe d’acquisition et la taxe sur le poids5 respectivement depuis le 1er avril et le 1er mai 2012. Il s’agit de
mesures déjà existantes qui viennent d’être reconduites pour trois années supplémentaires (jusqu’en mars et
avril 2015). Ces subventions sont déterminées en fonction des performances du véhicule par rapport aux
standards de consommation et d’émissions 2005, 2009 et 2015 (cf. annexe). Elles se traduisent au plus par une
économie de 60 000 yens (600 €) sur la taxe d’acquisition et de 17 000 yens (170 €) sur la taxe sur le poids6.
1.3. L’effet à long terme de ces mesures n’est pas avéré. Les économistes estiment que la fin des subventions
liées au séisme de 2011, combinée au ralentissement de l’économie mondiale, pourrait contribuer à une
contraction de l’économie japonaise au 4ème trimestre 2012 compte tenu d’une baisse des ventes de véhicules.
Les ventes sont en effet à leur plus haut niveau depuis le début de ce deuxième plan : 700 000 véhicules
4 Décomposition : 22 Mds de yens du Ministère des transports (MLIT) pour les véhicules commerciaux et 278 Mds de yens du Ministère
de l’industrie (METI) pour les véhicules grand-public. 5 La structure fiscale de l’automobile repose au Japon sur neuf taxes et devrait rapporter 7 800 Mds de yens (78 Mds €) à l’Etat au cours
de l’exercice fiscal 2012, soit 10% des revenus de taxes attendus au total. 6 A titre d’exemple, un véhicule traditionnel dépassant de 10% les standards de consommation 2015, et dont les émissions ont été
diminuées de 75% par rapport aux standards 2005, bénéficie d’une réduction de 75% de la taxe à l’acquisition et de 75% de la taxe au tonnage ; un véhicule électrique, plug-in hybride, diesel propre ou fonctionnant au gaz naturel est exempté de ces deux taxes.
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supplémentaires ont été vendus sur la durée de ce programme (jusqu’en septembre 2012) ; une baisse du
volume des ventes de même niveau est anticipée au cours des prochains mois avec un impact de -0,3 point sur
la croissance7, la mesure n’ayant dès lors qu’un effet de cannibalisation des ventes futures.
2. D’autres mesures plus ciblées en faveur des véhicules de nouvelle génération sont
portées conjointement par le gouvernement et les collectivités locales 2.1. Le gouvernement soutient en amont le développement de la filière des véhicules hybrides (HV), plug-in
hybrides (PHV), tout-électrique (VE) et hydrogène.
Les batteries : le METI subventionne des projets de développement de batteries lithium-ion (2012-2016 ;
budget annuel de 1 Md de yens – 10 millions €) et de batteries post-lithium-ion (2009-2015, budget annuel de
3,5 Mds de yens – 35 millions €) ;
Les infrastructures de recharge : le METI subventionne le déploiement d’infrastructures de recharges. La
Next Generation Vehicule Strategy prévoit 2 millions de chargeurs 100V/200V et 5 000 chargeurs rapides
répartis sur le territoire japonais en 2020. Pour l’exercice fiscal 2010, le gouvernement japonais a consacré 100
millions € au déploiement d’infrastructure de recharge, la moitié du coût d’installation de chargeur (compris
entre 20 000 et 30 000 € pour un chargeur rapide) étant subventionnée. En complément, Toyota équipe
chacune de ses 4 800 concessions et Nissan installe des chargeurs 220 volt dans ses 2 200 points de vente. Les
infrastructures d’approvisionnement en hydrogène bénéficient par ailleurs d’un budget de 3 Mds de yens par
an (30 millions €).
2.2. L’Etat et les entreprises privées sont des vecteurs de diffusion des véhicules de nouvelle génération.
Le Ministère des transports (MLIT), dans un programme destiné aux organisations publiques et semi-
publiques, subventionne l’achat de ces véhicules (de 1/3 à la moitié de la différence de prix avec un véhicule
conventionel de mêmé catégorie – budget de 1 Md de yens par an) ;
Le Ministère de l’environnement (MOE) subventionne l’achat de véhicules hybrides industriels8 (pelles
hydrauliques par exemple) par les entreprises. Le MOE dispose par ailleurs d’un programme de prêts destiné
aux PME pour l’acquisition de véhicules à faible émission carbone (Promotion of Vehicles Contributing to
Environmental Load Reductions) ;
Le METI et le MOE, au travers du programme Clean Energy Vehicle Promotion Program, apporte leur
soutien aux entités privées pour l’achat de véhicules électriques, hybrides, plug-in hybrides, diesel propre et
d’infrastructures de recharge. La subvention s’élève à 1 million de yens (10 000 €) pour les EV/PHV (budget
annuel de 24 Mds de yens – 240 millions €) et 400 000 yens pour le diesel propre (4 000 €) ;
Le METI, au travers de son programme Green Investment Tax Incentive, propose une réduction de 30% de
taxes pendant 3 ans pour les entreprises contribuant à réduire leurs émissions de CO2 de 30% ou plus en 2030
par rapport aux niveaux de 1990 qui couvre les bus hybrides, les camions hybrides, les voitures tout-électrique,
les voitures plug-in hybrides (PHV) et les stations de charge rapides.
7 Estimation BNP Paribas : évaluation sur la base d’une baisse estimée des ventes de 35% aux 3
ème et 4
ème trimestre 2012 ; impact négatif
de 1 point sur le PIB si on prend en compte l’impact sur l’ensemble des secteurs liés (pièces détachées, matériaux, services). Les écarts de prévision sont importants suivants les organisations : la JAMA (Japan Automobile Manufacturers Association) est moins pessimiste avec une baisse anticipée de 10% des ventes de véhicules neufs au second semestre quand l’IHS voit une baisse de 20%. 8 Program for Promotion of Advanced Next-generation Vehicles : 1/2 de la différence de prix avec un véhicule conventionel.
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2.3. Le relai est assuré par les collectivités locales. Dans sa volonté de dissémination de l’utilisation des
véhicules de nouvelle génération, le METI a retenu après 2 appels à candidatures 18 projets soutenus par des
villes9 libellés EV/PHV Town (établissement de flottes de véhicules EV et PHV). Cette initiative est complétée
par de nombreuses actions au niveau régional et local (subventions, prêts à taux préférentiels, déploiement
d’infrastructures).
2.4. Ces mesures structurent le marché en faveur des véhicules de nouvelle génération et des voitures
compactes.
La Prius de Toyota est la voiture la plus vendue au Japon au cours des 15 derniers mois et avait tenu ce rang
pendant 14 mois jusqu’à la veille du 11 mars 2011. Commercialisée depuis décembre 2011, le modèle hybride
Aqua de Toyota est second sur le marché japonais depuis 4 mois. Confirmant la tendance, Toyota a annoncé le
24 septembre 2012 la commercialisation de 21 nouveaux modèles hybrides d’ici la fin 2015 avec pour objectif
de vendre 1 million d’unités dans le monde entre 2013 et 2015.
Si les deux premiers modèles les plus vendus au Japon sont hybrides, les trois suivants sont des véhicules
compacts10 (« kei-cars » avec une cylindrée inférieure à 660 cc). Ces véhicules ont la particularité de bénéficier
de l’ensemble des incitations fiscales, et sont une exclusivité des constructeurs japonais du fait de leurs
spécifications uniques ; ils représentent 30% du marché domestique.
*
1. Les constructeurs automobiles japonais redoutent l’augmentation de la taxe sur la consommation votée
récemment (taux aujourd’hui à 5%, 8% en 2014 et 10% en 2015). Lors du passage de la taxe sur la
consommation de 3 à 5% en 1997, les ventes de voitures neuves avaient baissé de 14%.
2. Si la place prédominante des véhicules hybrides et prochainement plug-in hybrides est acquise sur le marché
japonais, les véhicules tout-électrique vont continuer à représenter une part marginale de la production et de la
vente des véhicules au Japon à moyen terme. Le Japon reste cependant un des pays les mieux positionnés pour
relever les défis que représentent les limites des batteries actuelles (chères et à autonomie limitée) et le
déploiement de l’infrastructure de recharge, préalables à une diffusion plus large de ces modèles.
9 Phase 1 (mars 2009) : Aichi, Aomori, Kanagawa, Kyoto, Tokyo, Nagasaki, Niigata, Fukui.
Phase 2 (décembre 2010): Osaka, Okayama, Gifu, Kumamoto, Saitama, Saga, Shizuoka, Tochigi, Tottori. 10
Les modèles Honda N Box, Suzuki WagonR et Daihatsu Mira.
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Corée : le mix énergétique coréen, état des lieux, enjeux et pers-pectives d’évolution Confrontée à une forte dépendance énergétique, à des tensions sur les tarifs énergétiques domestiques et à des
soucis environnementaux grandissants, la question des choix énergétiques de la Corée occupe une place
croissante dans les politiques publiques actuelles. La Corée se voit aujourd’hui contrainte de faire évoluer son
mix énergétique, hérité des années de croissance faste qu’a connues le pays. Le besoin de s’affirmer sur la
scène internationale, le maintien de la compétitivité du pays et la nécessité de trouver de nouveaux moteurs de
croissance ont largement dicté les orientations adoptées dans la loi sur la croissance verte ainsi que dans le
plan énergie 2008-2030.
1. Le mix énergétique coréen est encore fortement marqué par sa dépendance aux
combustibles fossiles 1.1. En 2010, d’après le Ministère coréen de l’Economie et de la Connaissance (MKE), le mix énergétique
primaire coréen se composait pour près de la moitié de pétrole (40%), les autres combustibles fossiles ayant
également une part prédominante dans la consommation du pays avec 29% pour le charbon et 16% pour le
gaz naturel. Le nucléaire complète le reste de la consommation d’énergie primaire avec une part de 12%, alors
que les énergies alternatives restent encore très largement marginales avec un total de moins de 3%
(hydroélectricité, déchets, biocarburants, éolien, solaire, etc.).
S’agissant de la production d’électricité uniquement, et d’après les chiffres de l’Electric Power Statistics
Information System (EPSIS), en 2011 les combustibles fossiles occupent encore une place prépondérante dans
la production électrique coréenne, le charbon, le gaz et le pétrole ayant respectivement des parts de 40%, 21%
et 2%. Le nucléaire occupe quant à lui près d’un tiers de la production électrique du pays. Dans le même
temps, l’hydro-électricité représente moins de 2% du mix électrique alors que les énergies alternatives ont
encore des contributions négligeables.
Moteur de la croissance du pays depuis les années 70, l’industrie est de loin le secteur d’activité le plus
énergivore en Corée, avec environ 59% de la consommation coréenne selon le ministère de l’industrie. Les
secteurs des transports et de l’habitat ont ensuite une part égale d’environ 19%, alors que les autres secteurs
(agriculture, services, etc.) représentent les quelques points restants. Cette place prépondérante de l’industrie
a d’ailleurs contribué de manière assez importante au façonnage actuel du mix électrique coréen.
1.2. Fortement tributaire des importations de pétrole dans les années 1970, la production électrique
coréenne a été réorientée vers l’énergie nucléaire et le charbon suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979
afin de garantir des prix plus stables à l’industrie. La Corée demeure néanmoins extrêmement tributaire des
importations énergétiques : le pays étant dépourvu de ressources naturelles, près de 97% de ses matières
premières énergétiques sont importées. Cette très forte dépendance implique une stratégie de sécurisation et
de diversification des approvisionnements vitale pour l’économie coréenne.
Le charbon, comptant pour près de 30% de la consommation énergétique du pays est majoritairement
importé des deux premiers fournisseurs mondiaux que sont l’Australie et l’Indonésie. La Corée est à l’heure
actuelle le troisième importateur mondial de ce combustible, ses réserves domestiques ne couvrant pas plus
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de 3% de ses besoins. Le pays devrait continuer de s’approvisionner auprès de ces pays à moyen terme, Korea
Electric Power Corporation (KEPCO) ayant des projets d’investissements massifs en Indonésie et Australie dans
de nouveaux gisements. Fournisseur important de la Corée jusqu’en 2004, la Chine, devenue importatrice
nette de charbon depuis 2009, a provoqué une forte instabilité des prix sur le marché du charbon en Asie-
Pacifique. A titre d’illustration, le prix du charbon australien a augmenté de plus de 40% entre mars 2009 et
août 2012. Simultanément, le coût d’approvisionnement en charbon de la Corée a quasiment doublé entre
2009 et 2011 (+85%).
Concernant le pétrole, les importations coréennes proviennent majoritairement des pays du golfe
persique, Arabie Saoudite et Koweït en tête pour les huit premiers mois de 2012 d’après Korea National Oil
Corporation (KNOC). Le Korea Oil Producing Nations Exchange (KOPEX) a été créé en 2006 pour offrir une
assistance technologique et des formations (raffinage, sécurité des installations etc.) en Corée aux pays
producteurs en voie de développement (Equateur, Indonésie, Vietnam notamment). Le ministère de l’industrie
a fixé en 2012 un objectif d’autosuffisance de 35% d’ici 2020 aux compagnies pétrolières coréennes, le taux
actuel étant de 14%. Cet objectif est poursuivi par les entreprises coréennes par l’acquisition ou la prise de
participation dans des entreprises productrices étrangères, ou bien par l’intermédiaire de projets d’E&P
(Exploration and Production) directement à l’étranger, soutenus par la politique de crédit export de la Korea
Export-Import Bank (Exim Bank). Cette stratégie s’insère dans la « diplomatie des matières premières » portée
par le gouvernement qui appuie les négociations au plus haut niveau politique, aussi bien dans le domaine du
pétrole que le gaz naturel.
La stratégie de sécurisation des approvisionnements s’articule davantage autour de la diversification des
combustibles plutôt que par la diversification des sources géographiques. Plus spécifiquement, la Corée
semble vouloir donner une place de plus en plus importante au gaz naturel liquéfié (GNL) dans sa
consommation d’énergie, la part de ce combustible ayant plus que doublé entre 2000 et 2010, amenant le
pays au rang de deuxième importateur mondial de GNL derrière le Japon, alors que dans le même temps la
consommation de pétrole a connu une augmentation plus modeste (+6%).
1.3. La forte dépendance générale du pays à ces couteuses importations énergétiques est source de tensions
sur le prix de l’électricité en Corée, KEPCO étant la principale victime de ces tensions.
Contrainte par le gouvernement de maintenir des tarifs bas à la fois pour des raisons sociales et de
compétitivité des entreprises, KEPCO a essuyé des pertes de plus de 3 Mds USD en 2011. L’exercice 2012
pourrait se révéler plus difficile pour l’opérateur public avec des pertes de 2,5 Mds USD au premier semestre.
Conséquence directe de la mauvaise santé financière de KEPCO, les investissements nécessaires à
l’augmentation des capacités de production du pays peinent à suivre la demande en électricité toujours en
augmentation d’une économie jusqu’ici peu incitée à réduire sa consommation. La Corée a connu en
septembre 2011 une rupture d’alimentation impactant plus de 2 millions de foyers, qui de l’aveu même des
autorités résultait du manque de réserves de capacités en période de pic de demande.
La compagnie n’est pas parvenue, depuis 2010, à convaincre les pouvoirs publics de la nécessité d’un
rééquilibrage de ses recettes. Les interrogations sur la soutenabilité et les conséquences à long terme d’une
telle politique de tarification sont nombreuses. Les tarifs de l’électricité en Corée sont parmi les plus bas de
l’OCDE, le tarif résidentiel moyen étant de 0,053 €/kWh en 2012, contre 0,187€/kWh en moyenne dans la zone
euro. Un relèvement conséquent des tarifs apparaît inévitable en 2013, avec des répercussions possibles sur la
compétitivité des industriels et sur le pouvoir d’achat.
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2. La compétitivité du mix énergétique coréen est inséparable de la question de son empreinte environnementale
2.1. La Corée est actuellement le quinzième émetteur mondial de gaz à effet de serre, alors que sa
population n’est que la vingt-cinquième mondiale.
Cette distorsion ne s’explique pas seulement par le poids de l’industrie dans son modèle de
développement. La prédominance des combustibles fossiles dans son mix électrique contribue de manière
significative à ce résultat. A titre de comparaison, un voyage Seoul-Busan en KTX (technologie du TGV utilisée
en Corée) laissera une empreinte CO2 de près de 10 kg, d’après les données de Korail, l’opérateur ferroviaire
coréen, alors que pour une distance comparable, un Paris-Lyon en TGV émettra environ 1,11 kg de CO2, le TGV
bénéficiant de l’utilisation massive du nucléaire et de l’hydroélectricité dans la production électrique française.
La forte intensité énergétique de l’économie coréenne est l’autre facteur expliquant les fortes émissions de
CO2 du pays. La demande énergétique actuelle de l’économie coréenne est de 0,3 TEP pour 1 000 USD de PIB,
alors que dans le même temps la demande de l’économie américaine est de 0,187 TEP/1 000 USD PIB et celle
du Japon de 0,096 TEP/1 000 USD PIB. Un tel écart s’explique en partie par la part encore relativement forte
de l’industrie dans l’économie coréenne, alors que les Etats-Unis ou le Japon ont une économie désormais plus
orientée vers les services, mais également par la part importante d’industries énergivores comme la sidérurgie
et la cimenterie dans l’industrie coréenne. Les autorités coréennes ont pleinement conscience de ce retard
important sur les pays les plus avancés, et ont fixé d’ambitieux objectifs d’amélioration de l’efficacité
énergétique de l’économie du pays d’ici à 2030, afin d’atteindre un seuil de 0,185 TEP/1 000 USD.
2.2. Les objectifs d’amélioration de l’efficacité énergétique font partie d’un grand plan d’ensemble visant à
largement remanier le mix énergétique coréen à l’horizon 2030. Le Korea National Energy Plan (2008-2030)
établi par le Ministère de l’industrie, s’articule autour de plans quinquennaux visant à décarboner l’énergie
coréenne, mais également à augmenter son indépendance énergétique et à faire de la Corée un acteur
industriel majeur dans le domaine des énergies propres.
Le plan a notamment pour objectif de sécuriser davantage les approvisionnements énergétiques du pays.
L’objectif d’autosuffisance fixé pour le pétrole et le gaz est de 40% à l’horizon 2030 et de 60% pour l’uranium
et le charbon. Il est prévu d’intensifier la stratégie actuelle d’acquisition/prise de participation dans les
exploitations de gisements à l’étranger : KEPCO a déjà acquis les mines de charbon de Bylong en Australie et
des parts dans le Canadien Danison (exploitant de mines d’uranium), atteignant un taux d’autosuffisance de
28% en 2011 pour ces deux minerais, contre 17% en 2009. L’autosuffisance de KEPCO devrait continuer à
progresser dans les années à venir au regard des nombreux projets actuels de l’opérateur électrique.
Toujours dans l’optique de sécuriser les approvisionnements, le plan énergie prévoit de commencer
l’exploitation des quelques ressources présentes sur le territoire coréen. Les autorités coréennes s’intéressent
notamment de près aux réserves supposées d’hydrate de méthane présentes en mer du Japon, qui pourraient
permettre l’autosuffisance du pays en gaz pendant 30 ans. L’exploitation de cet hydrocarbure non-
conventionnel risque cependant de se heurter à la controverse territoriale avec le Japon, la zone étant proche
des îlots Dokdo/Takeshima revendiqués par les deux pays. L’actualité fait également de plus en plus écho à la
possible exploitation de réserves d’uranium localisées près de la ville de Daejeon. Connues depuis plus de 30
ans, ces réserves pourraient couvrir 25% des besoins du pays pendant 20 ans mais n’ont encore jamais été
exploitées, la proximité du gisement (20 km seulement) des zones habitées ainsi que les possibles
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conséquences sur l’agriculture locale suscitant une forte opposition des habitants de la région.
2.3. En plus de la sécurisation des matières premières, le plan énergie 2008-2030 a pour objectif de faire
évoluer le mix coréen en faisant notamment passer la part du nucléaire dans la production d’électricité de
31% actuellement à 60% en 2030, avec la construction et la mise en service de quatorze réacteurs nucléaires
additionnels. Le plan prévoit également de déployer davantage les énergies renouvelables au niveau
domestique afin de porter leur contribution à 11% de la production électrique en 2030.
L’objectif est de placer la Corée parmi les 5 pays exportateurs de technologies de production d’énergie
avec les Etats-Unis, la Chine, la France et le Japon. Les autorités ont déjà mis en place différents leviers
permettant de stimuler le développement des énergies renouvelables sur le marché domestique.
Outre des subventions à l’installation de systèmes de production d’énergie renouvelable avec le
programme « 1 million Green Homes », en direction des particuliers, le gouvernement a instauré des quotas
d’installation pour tous les nouveaux bâtiments publics de plus de 3 000 mètres carrés. A partir d’avril 2011,
tous les bâtiments entrant dans cette catégorie ont pour obligation de générer au moins 10% de leur énergie à
partir de sources renouvelables, les bâtiments de plus de 1 000 mètres carrés étant concernés depuis 2012.
Les quotas de production d’énergie renouvelables seront par ailleurs progressivement relevés pour atteindre
20% en 2020 contre 10% en 2012.
En complément de ces mesures, le gouvernement fixe également des obligations annuelles en termes de
pourcentage d’énergies renouvelables aux principaux énergéticiens du pays. Baptisée Renewable Portfolio
Standard (RPS), cette mesure déjà appliquée dans plusieurs pays de l’OCDE oblige les producteurs d’électricité
coréens ayant des installations de plus de 500 000 KW à produire au moins 2% d’électricité renouvelable dès
2012, le seuil minimum prévu pour 2020 étant de 10%. La portée de ces mesures sur le développement des
technologies identifiées comme stratégiques (éolien et solaire) risque cependant de se révéler limitée. La part
envisagée de ces technologies dans la production électrique renouvelable coréenne de 2030 étant assez
limitée, à seulement 4% pour le solaire photovoltaïque et 12,6% pour l’éolien.
*
1. Alors que le gouvernement devrait être renouvelé au début de l’année prochaine, les orientations fixées par
l’équipe sortante sur la politique énergétique future du pays semblent claires et assez ambitieuses.
2. L’atteinte des objectifs de croissance verte annoncés apparaît d’autant plus cruciale que la croissance du
pays semble devoir ralentir de manière plus prononcée que prévu (seulement +0,3% au second trimestre 2012).
3. La véritable nature des futures évolutions du mix énergétique en Corée n’est cependant pas exempte de
questions. Le maintien des importations de pétrole iranien contraires aux volontés américaines et européennes,
les récentes prospections quant à l’exploitation des ressources du Groenland et les prises de participation dans
des projets d’exploitation d’hydrocarbures à l’étranger semblent indiquer que les énergies fossiles continueront
d’occuper une place importante dans la consommation énergétique future du pays.
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Australie : relations économiques et financières avec le Japon Le Japon était depuis un demi-siècle le premier partenaire commercial de l’Australie avant d’être dépassé en
2009 par la Chine. En dépit de l’attention quasi-exclusive portée en Australie à la Chine, c’est d’abord avec le
Japon que la relation s’est fortement développée ces dernières années, sous le triple effet combiné du
rehaussement de la relation stratégique, du développement des relations énergétiques et de la montée en
puissance du financement de l’économie australienne par des banques japonaises. Toutefois, plusieurs dossiers
rappellent à l’Australie que le Japon peut être un partenaire difficile.
1. Le Japon est depuis un demi-siècle le premier partenaire de l’Australie en Asie 1.1. Rétablissement des relations diplomatiques en 1952 et signature d’un accord sur le commerce le 6
juillet 1957. Ces accords ont permis de redévelopper des relations qui étaient importantes avant la seconde
guerre mondiale : le Japon était déjà le deuxième marché de l’Australie derrière la Grande-Bretagne avant
1939, et des entreprises japonaises comme Mitsui (1909) et Mitsubishi (1926) étaient présentes très tôt en
Australie. Au milieu des années 1950, au tout début de la mise en production des ressources minières, les
entreprises japonaises ont investi en Australie pour y sécuriser leurs approvisionnements en charbon et en fer.
1.2. Pendant plus de quarante ans, le Japon a été le premier marché des exportations australiennes et n’a
été dépassé par la Chine qu’en 2009. Le Japon reste le deuxième marché de l’Australie pour l’exportation de
biens et sa troisième source d’importations. Les exportations australiennes sont composées de charbon, de fer
et de bœuf et les importations de voitures, de pétrole raffiné et de machines-outils. Environ 70% du GNL
produit en Australie est destiné au marché japonais aujourd’hui. Les échanges de services (le Japon est le
sixième partenaire de l’Australie) sont à peu près équilibrés et dominés par le transport et le tourisme. In fine,
le total des échanges de biens et de services entre l’Australie et le Japon, qui se traduit par un solde positif de
33 Mds AUD pour l’Australie, se monte à 72 Mds AUD, soit 12% du total des échanges de l’Australie (21% avec
la Chine et 9% avec les Etats-Unis).
2. En dépit de l’attention quasi-exclusive portée à la relation avec la Chine en
Australie, c’est d’abord avec le Japon que la relation s’est fortement développée ces dernières années
2.1. La relation stratégique, certes ancienne, a changé de braquet avec la conclusion en 2007 de la Joint
Declaration on Security Cooperation (JDSC), laquelle établit un dialogue en format 2+2. En mai 2010, les deux
pays ont signé un Traité dit ACSA qui permet le partage de matériel et le soutien croisé des forces japonaises
et australiennes. Par ailleurs, le dialogue trilatéral dit TSD (2005) entre Etats-Unis, Japon et Australie est un
vecteur de coopération et d’échanges entre les trois pays. Au total, les Australiens sont le deuxième partenaire
de sécurité le plus important pour le Japon.
2.2. S’agissant de l’énergie, le Japon se repose déjà sur l’Australie pour son approvisionnement en uranium.
En 2008 (dernières statistiques disponibles), ¼ de la production d’uranium australienne allait au Japon (2 500
tonnes). Areva s’est associée le 15 mai à Mitsubishi dans un programme d’exploration d’uranium en Australie
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financé à 100% par Mitsubishi. Mais c’est surtout le potentiel gazier australien qui attire aujourd’hui le
Japon. En 2011, les exportations australiennes de GNL vers le Japon sont de l’ordre de 7 Mds AUD, un montant
qui pourrait croître à l’avenir compte tenu du quadruplement prévu de la production de GNL d’ici 2017. De
nombreuses entreprises japonaises ont investi directement dans les projets de GNL et de gaz non
conventionnels : les IDE japonais en Australie se montent désormais à 52 Mds AUD, au troisième rang derrière
ceux des Etats-Unis et de la Grande Bretagne (soit une augmentation de 126% en 6 ans). A la différence des
projets d’investissements chinois dans l’agriculture et l’agroalimentaire, les rachats opérés par des entreprises
japonaises, dont certaines marques emblématiques, n’ont pas soulevé d’opposition. Par ailleurs, le Japon
continue comme par le passé à « sécuriser » en Australie les ressources critiques pour son économie. Il s’agit
désormais de terres rares. La Japan Oil, Gas and Metals National Corporation finance au travers d’une maison
de commerce, Sojitz, la deuxième unité de production de terres rares de Lynas en Malaisie.
2.3. S’agissant de l’activité bancaire enfin, les trois banques japonaises actives en Australie, Sumitomo
Mitsui, Mitsubishi-Bank of Tokyo et Mizuho, ont une triple stratégie :
devenir des acteurs majeurs du financement de l’économie australienne, au travers de leur appui aux
grandes entreprises japonaises associées aux projets dans les secteurs minier et gazier. Elles financeraient à
hauteur de 37% ces projets qui tirent la croissance australienne ;
prendre pied sur le marché hypothécaire australien ;
appuyer les entreprises japonaises intéressées par les grands projets d’infrastructures en les aidant à bâtir
des offres comportant un volet financement.
3. Toutefois, plusieurs dossiers rappellent à l’Australie que le Japon peut être un
partenaire difficile 3.1. Les négociations d’un accord de libre-échange, entamées en 2007, sont dans l’impasse au terme d’un
seizième round qui s’est tenu en juin 2012. Les deux pays se renvoient la balle sur le chapitre agricole et celui
des règles d’accès au marché. Le calendrier électoral japonais rend hautement improbable la conclusion d’un
accord dans les prochains mois.
3.2. Les signaux envoyés par les autorités japonaises sur le prix du gaz acheté à l’Australie, jugé trop élevé
par comparaison avec le gaz négocié sur le Henry Hub, ne sont pas passés inaperçus. Toutefois, les contrats
concernés ne devraient pas être remis en cause : il s’agit de contrats privés ; les prix convenus ont déterminé
la faisabilité des projets ; les chantiers ont débuté. Mais la nouvelle attention japonaise portée au différentiel
de prix du gaz entre l’Australie et les Etats-Unis obligera l’Australie à un sérieux effort de resserrement de ses
coûts de production si elle veut attirer une seconde vague d’investissements et conserver l’avantage que
représentent la proximité des marchés asiatiques et la stabilité de ses approvisionnements.
3.3. Le devenir de Toyota en Australie paraît aujourd’hui sécurisé, l’entreprise ayant décidé d’investir dans
une chaine de montage de véhicules hybrides (à Melbourne), avec l’aide du gouvernement fédéral du
Victoria. Au fil des ans, Toyota a reçu des subventions du gouvernement australien, sans que le montant précis
en soit connu, condition du maintien de Toyota en Australie. Cela n’a pas empêché l’entreprise de procéder à
des vagues de licenciement, dont la dernière en avril (350 suppressions d’emplois sur 4 600). Mais la question
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SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 17/23
de la présence de Toyota se reposera le jour où le gouvernement fédéral cessera d’aider le secteur
automobile. Mitsubishi avait fermé son usine en 2008, Nissan en 1992.
*
1. Comme la relation avec le Japon est à la fois mature et confiante, les décideurs politiques et les hommes
d’affaires tendent à la reléguer au second plan pour se focaliser sur la Chine qui monopolise le débat public,
sauf quand ils « redécouvrent » le Japon lorsque le ralentissement de l’économie chinoise les rappelle aux
dangers d’une trop grande dépendance à un seul pays. Des espoirs sont placés dans la conclusion de l’ALE avec
le Japon, dans un contexte où aucune des autres négociations n’est prometteuse à brève échéance.
2. Pour les économistes, opposer la Chine et le Japon et demander à l’Australie de « choisir » entre l’un ou
l’autre n’a pas de sens : d’une part, le lien stratégique avec le Japon est inégalable ; d’autre part, même si les
exportations de l’Australie vers le Japon ne progressent pas au rythme des échanges avec la Chine, ce sont
aussi désormais des filiales d’entreprises japonaises installées en Chine qui importent des matières premières
australiennes. L’enjeu pour l’Australie est plutôt de rehausser la valeur ajoutée de ses exportations dans cette
chaîne de production asiatique. Ce sera sans doute l’une des conclusions du livre blanc « Australia in the Asian
century ».
Annexe : échanges australiens avec le Japon et la Chine en 2011
Japon Chine
Mds AUD
Ventilation (%)
Evolution 2011/2010
Mds AUD
Ventilation (%)
Evolution 2011/2010
Commerce biens et services Biens
Exportations 50,4 19,3% (2
e)
15,8% 71,5 27,3% (1
er)
10,2%
Importations 17,9 7,9% (3
e)
-1,2% 42,1 18,6% (1
er)
2,5%
Total des échanges 68,5 14,0% (2
e)
10,8% 113,6 23,2% (1
er)
7,2%
Services Exportations 1,9 3,7% (7
e) 3,8% 5,7 11,3%
(1er
) -0,1%
Importations 2,1 3,6% (7e) 3,6% 1,8 3%
(9e)
9,4%
Investissement
IDE en Australie 123,4 6% (3e) 3,6% 19,0 0,9% (13
e) -2%
IDE dans le pays partenaire
34,6 2,9% (6e) 11,9% 17,0 1,45% (12
e) 1,4%
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SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 18/23
Nouvelle-Zélande : le Partenariat transpacifique (TPP) vu de Wellington La Nouvelle-Zélande hébergera à Auckland du 3 au 12 décembre prochain la 15ème session de négociation du
TPP. Au-delà de l’enthousiasme officiel qu’elle continue à manifester vis-à-vis du TPP (le Premier ministre y voit
un instrument majeur de croissance économique dans la zone Pacifique et compte s’y impliquer
personnellement), les interrogations sur son intérêt réel pour la Nouvelle-Zélande sont nombreuses.
1. La Nouvelle Zélande, héraut traditionnel du libre-échange
La Nouvelle-Zélande est une petite économie dont le marché est trop restreint pour absorber la plus grande
partie de sa production dans bien des domaines et dont la diversification est nécessairement limitée. Sa
croissance dépend donc pour beaucoup de son commerce international tant pour lui ouvrir des marchés que
pour importer dans les meilleures conditions les intrants dont a besoin son appareil productif. Aussi, malgré
son attachement proclamé au multilatéralisme dont elle ne peut néanmoins que constater les difficultés
croissantes, la Nouvelle-Zélande multiplie les signatures ou les négociations de traités de libre-échange avec
de nombreux pays. Ces traités sont le plus souvent bilatéraux, mais elle a néanmoins initié le P4 Trade
Agreement, traité de libre-échange signé en 2005 avec le Chili, Brunei et Singapour. En 2010, en s’ouvrant à
5 nouveaux pays (Etats-Unis, Australie, Malaisie, Vietnam et Pérou ; le Canada et le Mexique s’y sont joints
récemment), le P4 est devenu le TPP et a changé de poids et de nature, ses objectifs devenant beaucoup plus
ambitieux.
2. La perte relative d’influence de la Nouvelle-Zélande dans les négociations du TPP
2.1. Jusqu’alors leader dans le processus, l’entrée en scène des Etats-Unis tend à reléguer la Nouvelle-
Zélande à un rôle plus mineur. La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton s’est rendue en Nouvelle-Zélande fin 2010
et, dans la « déclaration de Wellington », a rendu hommage au rôle positif que celle-ci jouait dans le Pacifique
Sud et a reconnu le leadership qu’elle avait exercé dans le lancement du processus en cours. Mais les Etats-
Unis ont une ambition plus vaste : ils voient dans le TPP, au-delà de la promotion des exportations américaines
et de l’ouverture des marchés asiatiques, une façon d’exercer une influence dominante dans la zone Pacifique,
à laquelle ils portent désormais une attention accrue, et ainsi de contrecarrer l’influence croissante de la
Chine.
2.2. La perte d’influence de la Nouvelle-Zélande ne provient pas seulement de son poids modeste. Elle est
également liée au fait qu’elle ne se reconnait pas dans cette ambition américaine. Pour elle, le commerce
dicte ses exigences aux relations internationales et prime sur les autres considérations. Elle est donc à l’aise
dans la négociation de traités de libre-échange, et c’est ainsi qu’elle concevait le TPP, comme un élargissement
bénéfique du P4 (dont les clauses étaient classiquement commerciales) permettant de commercer sans
obstacle avec des pays du bassin du Pacifique, et non comme un instrument de lutte entre le puissances.
2.3. La posture américaine met la Nouvelle-Zélande dans une situation délicate. Si ses liens historiques et
culturels, ses relations commerciales et son appartenance à l’OCDE créent des liens très forts avec les Etats-
Unis et, d’une façon générale, avec l’Occident, ses relations avec la Chine, surtout depuis le traité de libre-
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SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 19/23
échange de 2008, sont devenus telles qu’il est essentiel pour elle de les préserver. C’est donc à une sorte de
conflit de loyauté que la soumet la conception américaine du TPP.
3. Des bénéfices incertains sur lesquels la Nouvelle-Zélande commence à s’interroger
3.1. Les probables exigences des Etats-Unis préoccupent déjà la Nouvelle-Zélande.
Les exigences américaines sont très fortes en matière de protection de la propriété intellectuelle pour
lutter contre les importations parallèles (autorisées en Nouvelle-Zélande), la contrefaçon, le piratage dans
l’industrie du divertissement ou le non-respect de la propriété intellectuelle (appellation d’origine contrôlée,
indication géographique protégée, brevets). Ces exigences se télescopent avec la conception beaucoup plus
souple de la Nouvelle-Zélande, qui n’a pas signé les accords ADPIC (Aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce) de l’OMC.
Les exigences des Etats-Unis pourraient aussi avoir de lourdes conséquences pour le secteur des services en
Nouvelle-Zélande. L’opposition de principe contre les monopoles pourrait avoir un impact direct i/ sur l’agence
néo-zélandaise du médicament, qui produit essentiellement des génériques dès qu’un brevet tombe dans le
domaine public et assure donc un approvisionnement bon marché à la population, et ii/ sur la société Zespri,
qui a le quasi-monopole des exportations de kiwis. Toutefois, cette conception stricte de la protection de la
propriété intellectuelle séduit les secteurs innovants, notamment celui de la production de logiciels.
Les Etats-Unis sont aussi favorables à un système de règlement des différends entre Etat et investisseurs.
Certains y voient une perte de souveraineté et la remise en cause de la procédure préalable d’approbation des
investissements étrangers en Nouvelle-Zélande en fonction de leur montant ou du secteur concerné.
Enfin, la Nouvelle-Zélande s’interroge sur la difficulté de maintenir les droits spéciaux reconnus aux Maoris
dans la mesure où ils seraient discriminatoires.
3.2. En contrepartie, l’accès au marché américain n’est pas garanti. Malgré d’importants débouchés en Chine,
il est essentiel pour le secteur laitier néo-zélandais, principal secteur exportateur du pays (22% du total) de se
voir ouvrir de nouveaux marchés. Or, il s’agit d’un secteur sensible aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Pour
la Nouvelle-Zélande, une exception laitière est exclue dans le cadre du TPP tant ce secteur est essentiel pour
son économie.
D’après un sondage récent, 56% de la population néo-zélandaise soutient l’idée de l’établissement d’un TPP,
13% s’y oppose et un tiers est encore sans opinion. Mais la Nouvelle-Zélande ne reconnait plus dans le TPP le
traité qu’elle avait initialement conçu avec d’autres pays. Elle aurait certainement préféré une approche plus
traditionnelle et moins ambitieuse. Elle espère néanmoins, selon ses ambitions essentiellement commerciales,
que le TPP lui ouvrira de nombreuses possibilités de marchés.
Copyright : Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisa-tion expresse des Services économiques.
Contact : [email protected] / [email protected]
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Clause de non-responsabilité : Les Services économiques s’efforcent de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigeront, dans la mesure du possible, les erreurs qui leur seront signa-lées. Toutefois, ils ne peuvent en aucun cas être tenus
responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette lettre.
Date de parution : 6 novembre 2012
Rédacteurs en chef : Florence Jeanblanc-Risler Chef du service économique régional de Tokyo Ambassade de France au Japon Benoît Gauthier Chef du service économique de Séoul Ambassade de France en Corée Agnès Espagne Chef du service économique de Canberra Ambassade de France en Australie Alain Frossard Conseiller économique à Wellington Ambassade de France en Nouvelle-Zélande
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Japon : indicateurs économiques
PIB : +0,2% en g.t. (2T2012) Exportations : +0,9% en g.m. (septembre)
Production : -4,1% en g.m. (septembre) Inflation core : -0,1% en g.a. ; Chômage : 4,2% (sept.)
Change Indice boursier Nikkei
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Demande extérieure (pt) Demande int. publique (pt)
Demande int. privée (pt) Croissance du PIB (%)
Source : Cabinet Office. -1
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Solde Exportations Importations
Source : douanes japonaises.
(Valeur, CVS, '000 Mds de yens)
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Total Automobile Electronique
Source : METI.
(Indice, base 100 = 2005)
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Inflation hors produits frais Taux de chômage
Sources : MHLW, MIC.
(Inflation hors produits frais, %) (Taux de chômage, %)
70
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SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 21/23
Corée : indicateurs économiques
PIB : +0,3% en g.t. (2T2012) Exportations : +6% en g.m (septembre)
Production : -0,7% en g.m. (août) Inflation : +2% ; Chômage : 2,9% (septembre)
Change Indice boursier Kospi
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Importations ExportationsStock FBCFConsommation publique Consommation privéePIB
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2007 2008 2009 2010 2011 2012
Balance Exportations Importations
(Valeur, non CVS, Mds USD)
Source : douanes coréennes.
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Total Electronique Automobile
(Indice, base 100 = 2005)
Source : Banque de Corée.
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IPC (% y.o.y.)
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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 22/23
Australie : indicateurs économiques
PIB : +0,6% en g.t. (2T2012) Exportations : -4,2% en g.m. (août)
Production : -1,1% en g.t. (2T2012) Inflation : +1,2% en g.a. ; Chômage : 5,1% (2T)
Change Indice boursier S&P/ASX 50
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Source : ABS.
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Solde Exportations Importations
(Valeur, CVS, Mds AUD)
Source : ABS.
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Source : OCDE.
(Croissance, %, CVS)
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Inflation Taux de chômage
Sources : ABS, OCDE.
(Inflation, %) (Taux de chômage, %)
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AUD/USD
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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 23/23
Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques
PIB : +0,3% en g.t. (4T2011) Exportations : +6,3% en g.m. (septembre)
Production : -0,1% en g.t. (2T2012) Inflation : +1,0% en g.a. ; Chômage : 6,8% (2T)
Change Indice boursier NZX 50
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1,5
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1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Statistics NZ.
(Croissance, %)
-1
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05 06 07 08 09 10 11 12
Solde Exportations Importations
Source : Statistics NZ.
(Valeur, CVS, Mds NZD)
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : OCDE.
(Croissance, %, CVS)
3
4
5
6
7
8
1
2
3
4
5
6
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Inflation Taux de chômage
Sources : Statistics NZ.
(Inflation, %) (Taux de chômage, %)
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2,0
2,1
2,2
2,3
2,4
2,5
2,6
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
NZD/USD
NZD/EUR
Ap
pré
cia
tion
du
do
llar n
éo
-zéla
nd
ais
2 250
2 500
2 750
3 000
3 250
3 500
3 750
4 000
4 250
4 500
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