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Institut de l'abeille ITSAP La Lettre de l’ ITSAP ÉDITO SOMMAIRE En ce début de saison apicole, nous pouvons nous féliciter de la collaboration positive entre l’ITSAP-Institut de l’abeille, l’ADAPI, l’INRA et l’ACTA au sein de l’Unité mixte technologique Protection des abeilles dans l’environnement (UMT PrADE), qui a porté ses fruits. En effet, le premier volet du projet TECHBEE, financé pour partie par le règlement apicole européen et piloté par Axel Decourtye, chercheur de l’ACTA, a mis en évidence que le thiaméthoxam (molécule présente notamment dans le Cruiser OSR ® ), ingéré à faibles doses en conditions de laboratoire, perturbe le retour à la ruche des butineuses. Cette étude, publiée dans la revue Science le 29 mars dernier, apporte une réponse au phénomène des « ruches vides », observé et rapporté depuis longtemps par les apiculteurs. Elle a pu être réalisée grâce à l’utilisation d’une technologie de pointe : des puces RFID fixées sur les butineuses ont permis d’enregistrer précisément leurs entrées et sorties de la ruche. Il est utile de rappeler que les premiers travaux pour adapter les puces RFID à l’étude du comportement d’abeilles ont commencé en 2006. Six années ont donc été nécessaires pour mettre au point cet outil et valider son utilité. À travers sa publication dans Science, cette étude a acquis une reconnaissance internationale. C’est également une reconnaissance des travaux menés par l’institut, à qui l’on reproche couramment de ne pas se consacrer intégralement aux pesticides. C’est aussi la consécration des efforts menés par les équipes pluridisciplinaires qui participent à la dynamique de l’UMT PrADE. La réactivité du ministère de l’Agriculture, qui a immédiatement saisi l’ANSES pour un nouvel avis sur le Cruiser OSR ® , souligne la pertinence de l’étude. Nul doute que ces travaux influeront sur les processus d’homologation des produits phytosanitaires. Bien sûr, cette étude n’est pas une bonne nouvelle pour nos collègues des filières végétales. Mais nos filières doivent se saisir de ces résultats pour établir le dialogue indispensable, afin de trouver ensemble des solutions alternatives respectant encore mieux les pollinisateurs. Il est nécessaire de confronter rapidement ces résultats majeurs à des travaux en plein champ : cette étape reste la plus difficile à mettre en œuvre, car la multiplicité des variables impliquées complexifie l’étude et nécessite la mise au point d’un protocole nouveau. Sur ce point, nous faisons confiance aux chercheurs pour l’élaborer. Bien avant la publication de ces travaux, l’ITSAP-Institut de l’abeille s’est engagé avec le CETIOM dans un suivi de ruchers sur grandes cultures oléagineuses. Ces travaux ont démarré dans trois régions et préfigurent le suivi de colonies à plus long terme que l’ITSAP-Institut de l’abeille souhaite mettre en place. Il ne faut cependant pas oublier que les pesticides ne sont pas l’unique cause des pertes de cheptels que nous subissons depuis de nombreuses années. C’est pourquoi le travail de l’institut s’inscrit dans une démarche de recherche multifactorielle de long terme. Je vous souhaite une saison apicole fructueuse et une bonne lecture. Philippe DAUZET Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille N° 2 Avril 2012 L’actualité de l’ITSAP-Institut de l’abeille Page 2 • Apiculture et OGM en France : de nouveaux textes règlementaires • Annonce : nous recherchons des séries de reines défaillantes Lancement d’un suivi de ruchers en environnement de colza et tournesol Dossier Page 4 Les abeilles désorientées par une faible dose d’insecticide Focus Page 6 Lancement du projet CASDAR RésAPI : mise en place d’un réseau prototype de ruchers ateliers Les nouvelles du réseau Page 7 Observatoire des troubles des abeilles en Franche-Comté Observatoire de ruchers sur la miellée de lavandes en PACA Agenda – Outils Page 8 Guide de lecture pour l’interprétation de la règlementation « AB » Deux enquêtes pour mieux comprendre les pertes de cheptel www.itsap.asso.fr Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation 149, rue de Bercy — 75595 PARIS CEDEX 12 — Tél. 01 40 04 50 29 — Télécopie 01 40 04 51 48 Directeur de la publication : Philippe DAUZET— Rédactrice en chef : Patricia ODOUNTAN Comité de rédaction : Fabrice ALLIER, Sophie CLUZEAU-MOULAY, Cécile FERRUS, Loïc FLATRÈS-GRALL, Céline HOLZMANN, Pascal JOURDAN, Julien VALLON. Mise en page : IFIP - Impression : Crentr’Imprim - Tirage : 3 500 ex. - Dépôt légal : avril 2012. Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation © ADAPRO LR / EB MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE Avec le concours financier de FranceAgriMer et du CASDAR Adossé à La Lettre de l’ITSAP n°2 - Avril 2012 - page 1

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En ce début de saison apicole, nous pouvons nous féliciter de la collaboration positive entre l’ITSAP-Institut de l’abeille, l’ADAPI, l’INRA et l’ACTA au sein de l’Unité mixte technologique Protection des abeilles dans l’environnement (UMT PrADE), qui a porté ses fruits. En effet, le premier volet du projet TECHBEE, financé pour partie par le règlement apicole européen et piloté par Axel Decourtye, chercheur de l’ACTA, a mis en évidence que le thiaméthoxam (molécule présente notamment dans le Cruiser OSR®), ingéré à faibles doses en conditions de laboratoire, perturbe le retour à la ruche des butineuses. Cette étude, publiée dans la revue science le 29 mars dernier, apporte une réponse au phénomène des « ruches vides », observé et rapporté depuis longtemps par les apiculteurs. Elle a pu être réalisée grâce à l’utilisation d’une technologie de pointe : des puces RFID fixées sur les butineuses ont permis d’enregistrer précisément leurs entrées et sorties de la ruche. Il est utile de rappeler que les premiers travaux pour adapter les puces RFID à l’étude du comportement d’abeilles ont commencé en 2006. Six années ont donc été nécessaires pour mettre au point cet outil et valider son utilité. À travers sa publication dans science, cette étude a acquis une reconnaissance internationale. C’est également une reconnaissance des travaux menés par l’institut, à qui l’on reproche couramment de ne pas se consacrer intégralement aux pesticides. C’est aussi la consécration des efforts menés par les équipes pluridisciplinaires qui participent à la dynamique de l’UMT PrADE.La réactivité du ministère de l’Agriculture, qui a immédiatement saisi l’ANSES pour un nouvel avis sur le Cruiser OSR®, souligne la pertinence de l’étude. Nul doute que ces travaux influeront sur les processus d’homologation des produits phytosanitaires.Bien sûr, cette étude n’est pas une bonne nouvelle pour nos collègues des filières végétales. Mais nos filières doivent se saisir de ces résultats pour établir le dialogue indispensable, afin de trouver ensemble des solutions alternatives respectant encore mieux les pollinisateurs.Il est nécessaire de confronter rapidement ces résultats majeurs à des travaux en plein champ : cette étape reste la plus difficile à mettre en œuvre, car la multiplicité des variables impliquées complexifie l’étude et nécessite la mise au point d’un protocole nouveau. Sur ce point, nous faisons confiance aux chercheurs pour l’élaborer.Bien avant la publication de ces travaux, l’ITSAP-Institut de l’abeille s’est engagé avec le CETIOM dans un suivi de ruchers sur grandes cultures oléagineuses. Ces travaux ont démarré dans trois régions et préfigurent le suivi de colonies à plus long terme que l’ITSAP-Institut de l’abeille souhaite mettre en place. Il ne faut cependant pas oublier que les pesticides ne sont pas l’unique cause des pertes de cheptels que nous subissons depuis de nombreuses années. C’est pourquoi le travail de l’institut s’inscrit dans une démarche de recherche multifactorielle de long terme. Je vous souhaite une saison apicole fructueuse et une bonne lecture.

Philippe DAUZETPrésident de l’ITSAP-Institut de l’abeille

N° 2Avril 2012

L’actualité de l’ITSAP-Institut de l’abeille Page 2• Apiculture et OGM en France : de nouveaux textes règlementaires• Annonce : nous recherchons des séries de reines défaillantes • Lancement d’un suivi de ruchers en environnement de colza

et tournesol

Dossier Page 4• Les abeilles désorientées par une faible dose d’insecticide

Focus Page 6• Lancement du projet CASDAR RésAPI :

mise en place d’un réseau prototype de ruchers ateliers

Les nouvelles du réseau Page 7• Observatoire des troubles des abeilles en Franche-Comté• Observatoire de ruchers sur la miellée de lavandes en PACA

Agenda – Outils Page 8• Guide de lecture pour l’interprétation de la règlementation « AB »• Deux enquêtes pour mieux comprendre les pertes de cheptel

www.itsap.asso.frInstitut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation

149, rue de Bercy — 75595 PARIS CEDEX 12 — Tél. 01 40 04 50 29 — Télécopie 01 40 04 51 48Directeur de la publication : Philippe DAUZET— Rédactrice en chef : Patricia ODOUNTAN

Comité de rédaction : Fabrice ALLIER, Sophie CLUZEAU-MOULAY, Cécile FERRUS, Loïc FLATRÈS-GRALL, Céline HOLZMANN, Pascal JOURDAN, Julien VALLON.

Mise en page : IFIP - Impression : Crentr’Imprim - Tirage : 3 500 ex. - Dépôt légal : avril 2012.

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Avec le concours fi nancier de FranceAgriMer et du CASDAR

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Apiculture et OGM en France : de nouveaux textes règlementairesPas de mise en culture du maïs MON 810 cette annéeLe 18 mars, un arrêté suspendant la mise en culture du maïs génétiquement modifié MON 810 a été publié au Journal Officiel. Le gouvernement français avait fait au préalable une demande à la Commission européenne de suspendre d’urgence l’autorisation de mise en culture de ce maïs dans l’Union Européenne, en demandant la réévaluation de ses impacts environnementaux à partir des nouvelles connaissances scientifiques et sur la base des nouvelles lignes directrices d’évaluation environnementale des OGM. Pour le moment, la Commission européenne a saisi l’AESA1 et n’envi-sage pas de mesure d’urgence dans l’attente de sa réponse. Le ministre de l’Agriculture a donc décidé de prendre une mesure conservatoire visant à interdire temporairement la mise en culture du maïs MON 810 sur le territoire national afin de protéger l’environnement.

Étiquetage « sans OGM dans un rayon de 3 km » Le 30 janvier 2012 est paru un décret relatif à l’éti-quetage des denrées alimentaires issues de filières qualifiées « sans organismes génétiquement modi-fiés », qui entrera en vigueur le 1er juillet 2012. Il

s’agit de règles facultatives d’étiquetage : pour les « ingrédients issus de l’apiculture », ce décret pré-voit une mention facultative d’étiquetage avec la mention « sans OGM dans un rayon de 3 km ». Le terme « ingrédients issus de l’apiculture », employé dans ce décret suscite des interroga-tions : ce décret s’applique-t-il aux produits de la ruche vendus en tant que tel (miel, pollen, etc.) et/ou aux produits de la ruche utilisés en tant qu’in-grédients dans des fabrications (le miel utilisé dans le pain d’épices par exemple) ?Suite à la mesure conservatoire prise par le gou-vernement français de suspension de la mise en culture du maïs MON 810, la question de l’utilité d’un tel décret pour un étiquetage « sans OGM » se pose, car il n’y aura pas a priori de cultures com-merciales d’OGM en France en 2012. Cette mention facultative risque en outre de diviser la profession apicole en créant un doute chez les consommateurs concernant les produits des apiculteurs qui n’auraient pas choisi d’apposer un tel étiquetage.

Plus de détails sur l’actualité Apiculture et OGM sur www.itsap.asso.fr,

rubrique Travaux / Miel et OGM.

Dans le cadre du projet FEAGA « QualiReines 2011-2013 – Agents infectieux et qualités physiologiques et reproduc-trices des reines : identification de marqueurs sanitaires et physiologiques indicateurs de la qualité de la reproduction », nous recherchons des reines défaillantes ou provenant de colonies qui ont subi une dépopulation brutale. L’objectif de l’étude de ces reines est d’identifier le rôle de celles-ci dans la défaillance de la colonie et de comprendre l’évolution des paramètres physiologiques de la reine.L’étude par trois équipes de recherche d’un nombre important de paramètres concernant la reproduction, les agents infectieux, la physiologie générale, l’immunité et les phéromones, nécessite des lots de 20 à 30 reines avec un « historique » aussi précis que possible.

Aussi nous recherchons :• 20 à 30 reines non satisfaisantes (reines qui présen-

tent un défaut de ponte avant l’âge normal de réforme), du même âge (de l’année 2012 ou de 2011), issues de la même souche (si possible) ;

OU

• 20 à 30 reines issues d’un rucher à problèmes qui présente une forte dépopulation ou une mortalité anor-male d’abeilles (problème a priori non explicable par un défaut de ponte) avec des reines du même âge, issues de la même souche (si possible).

Si vous avez un rucher ou un lot de reines correspondant à cette description, contactez dès que possible votre techni-cien d’ADA qui, à partir de vos observations, contactera les chercheurs qui valideront l’intérêt du prélèvement.Si le rucher correspond à nos critères de recherche, le technicien viendra dans votre rucher au moment du rem-placement des reines pour les conditionner en vue de leur expédition et remplir le questionnaire sur l’historique des reines avec vous.Pour chaque envoi, les 20 à 30 reines seront condition-nées vivantes individuellement en cagette et accompa-gnées d’une dizaine d’accompagnatrices nourries au Candi, puis envoyées au laboratoire de Montpellier SupAgro.

Coordonnées des ADA sur www.itsap.asso.fr, rubrique Réseau

L’ACtUALIté DE L’ ItSAP

Annonce : nous recherchons des séries de reines défaillantes

1 Autorité européenne de sécurité des aliments

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Cette année, l’ItSAP-Institut de l’abeille et le CEtIOM1

ont mis en place un partenariat afin d’effectuer des suivis de colonies d’abeilles en environnement de cultures oléagi-neuses (colza et tournesol). En effet, le CEtIOM souhaite dorénavant que les travaux conduits sur la thématique « abeille » soient menés en partenariat avec l’ItSAP-Institut de l’abeille et proches des attentes émanant du terrain.

Objectifs du suivi :- Créer un réseau d’observation de colonies

d’abeilles sur des sites répartis dans des régions pro-ductrices d’oléagineux.

- Permettre une remontée de données en rou-tine concernant l’état sanitaire des ruches, les résidus de produits phytosanitaires, la dynamique des populations d’abeilles dont les affaiblissements éventuels et les pertes.

Pour 2012 et 2013, bien qu’il s’agisse d’un suivi sur la durée, une attention particulière sera portée au comportement des colonies durant la floraison du colza, culture qui reçoit plus d’interventions phytosa-nitaires que le tournesol. De plus, depuis l’homologation du CRUISER OSR®, de nombreux apiculteurs s’interrogent sur l’effet de cette formulation sur les colonies. Le suivi sera donc renforcé à cette période avec de nombreux pré-lèvements de pollen de trappe, de miel frais et d’abeilles, couplés à une surveillance des éventuels troubles compor-tementaux (vidéos des abeilles d’intérieur, des trous de vol et sur fleurs…). L’objectif étant de faire le lien entre la présence éventuelle de résidus dans le pollen et dans le nectar et les troubles comportementaux.

Cadre de l’étudeL’étude sera réalisée d’avril 2012 à avril 2013 sur six sites en France, répartis dans les régions Centre, Aquitaine, Franche-Comté et Bourgogne. Entre le colza et le tourne-sol, les colonies pourront profiter d’autres miellées selon le parcours habituel des apiculteurs concernés.Sur douze colonies choisies par site, six tirées au sort feront l’objet de visites détaillées hebdomadaires et de nombreuses pesées tout au long de la journée. Les six autres ruches feront l’objet d’une pesée du corps et des hausses en début et fin de chaque miellée. Ces dernières données nous permettront de mesurer l’impact éventuel de notre protocole sur le fonctionnement des colonies, avec comme indicateur la production de miel.Les colonies suivies seront des essaims de l’année précédente n’ayant pas eu de parcours de production, faisant preuve de dynamisme au démarrage et sans aucune pathologie appa-rente tant pour le couvain que pour les abeilles adultes. Des prélèvements et des analyses (maladies, Varroa) seront réalisés en début de miellée de colza pour s’assurer du bon état de santé des colonies au démarrage du suivi.

Des observations régulières des colonies pendant la miellée de colza :- pesée de chaque colonie toutes les demi-heures, - évolution du couvain : une fois par semaine, mesure des

surfaces totales et de la proportion de couvain ouvert et fermé, observation de l’état du couvain et prélèvements en cas de couvain symptomatique,

- vidéos du comportement des abeilles d’intérieur, aux trous de vol et au butinage sur colza…

Des prélèvements systématiques d’échantillonsDes prélèvements à fin d’analyses palynologiques et de résidus seront effectués tous les jours (pollen de trappes, « miel frais » très proche du nectar). En cas de signalement ou repérage de troubles éventuels, des prélèvements d’abeilles mortes ou symptomatiques seront effectués à n’importe quel moment de l’année.

Des analyses de résidus cibléesLes analyses dans les « miels frais » et dans les pol-lens seront réalisées en ciblant les échantillons les plus riches en colza, à partir des analyses du pollen de trappe et du nectar. Il s’agira pour l’essentiel d’analyses mono-résiduelles (thiaméthoxam et clothianidine) mais aussi d’analyses multirésiduelles. Au-delà des analyses systématiquement réalisées, des ana-lyses complémentaires (toxicologiques, pathologiques…) seront effectuées en cas d’anomalies de comportement.

Une analyse fine Grâce à la fréquence des prélèvements et des observa-tions, les anomalies sur les courbes de poids ou les trou-bles éventuels du comportement qui ne s’expliquent pas par des conditions climatiques défavorables, pourront être reliés à des niveaux éventuels d’exposition aux pesticides, déterminés par les analyses de résidus à la même période et sur les mêmes ruches.Suite à la floraison du colza, les apiculteurs conserveront les balances sous les ruches pour les miellées suivantes (ex. : acacia, tournesol) et jusqu’à la sortie d’hivernage. Une observation sera réalisée en début et en fin de miellée de tournesol puis en pré et post-hivernage (nombre de cadres de couvain, état général des colonies, prélèvements).Les analyses seront effectuées par l’ANSES (pathologies, néonicotinoïdes), le CEtAM2 (palynologie) et le SCA3

du CNRS (multirésidus). Ces laboratoires ont été choisis pour leur compétence et la sensibilité (niveaux de détec-tion et de quantification des résidus) de leurs méthodes.

Cette étude est réalisée en partenariat avec l’ADAAQ4, l’ADAPIC5 l’ADA FC6 et l’ADAB7.

Contact : Pascal JOURDAN, [email protected]

Lancement d’un suivi de ruchers en environnement de colza et tournesol

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1Centre technique des oléagineux et du chanvre industriel ; 2Centre d’études techniques agricoles de Moselle ; 3Service central d’analyses ; 4Association de développement de l’apiculture en Aquitaine ; 5Association de développement de l’apiculture du Centre ; 6Association pour le développement de l’apiculture en Franche-Comté ; 7Association pour le développement de l’apiculture en Bourgogne

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Dossier

Les abeilles désorientées par une faible dose d’insecticide

Pour la première fois, une équipe de recherche fran-çaise multipartenariale a mis en évidence le rôle d’un insecticide dans le déclin des abeilles, non par toxi-cité directe mais en perturbant leur orientation et leur capacité à retrouver la ruche. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science le 29 mars 20121.

Les questions sans réponse sur le déclin des popu-lations de pollinisateurs, qui touche les abeilles domestiques comme leurs homologues sauvages (bourdons, osmies, etc.), ont conduit tous les acteurs concernés à unir leurs forces. Ainsi, chercheurs (INRA2, CNRS3), et ingénieurs des filières agrico-les et apicoles (ACtA4, ItSAP-Institut de l’abeille, ADAPI5) ont, dans le cadre d’un partenariat pluri-disciplinaire sur l’évaluation du déclin des abeilles, étudié le rapport entre l’ingestion d’un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, le thiaméthoxam (uti-lisé pour la protection des cultures contre certains ravageurs, notamment par enrobage des semen-ces) et la mortalité des butineuses. Leurs travaux montrent que l’exposition à une dose faible et bien inférieure à la dose létale de cette molécule entraîne une disparition des abeilles butineuses deux à trois fois supérieure à la normale.

Présentation de l’étudePour réaliser leur étude, les scientifiques ont utilisé une méthodologie innovante : des micropuces RFID (de radio-identification) ont été collées sur le thorax de plus de 650 abeilles, ce qui a permis de contrôler individuellement leur entrée ou leur sortie de la

ruche grâce à une série de capteurs électroniques. La moitié des individus a été nourrie avec une solu-tion sucrée contenant une dose très faible d’insec-ticide, comparable à celle que les abeilles peuvent rencontrer dans leur activité quotidienne de butinage de nectar sur une culture traitée.

L’autre moitié, le groupe témoin, a reçu une solution sucrée sans insecticide. L’ensemble des 650 butineuses a ensuite été relâché à 1 km de leur ruche, une distance habituelle de butinage chez les abeilles domestiques. En comparant les proportions de retours à la ruche des deux groupes d’abeilles, les chercheurs ont évalué le taux de disparition imputa-ble à l’ingestion du produit testé. L’équipe a mis en évidence un taux significatif de non-retour à la ruche des abeilles, par un phénomène de désorientation dû à l’intoxication à faible dose. Lorsqu’elle est combi-née à la mortalité naturelle, cette disparition liée à l’insecticide aboutit à une mortalité journalière de 25 à 50 % chez les butineuses intoxiquées, soit jusqu’à trois fois le taux normal (environ 15 % des butineuses par jour).

Un modèle mathématique établit d’ailleurs que les populations d’abeilles exposées au pesticide chutent à un niveau ne permettant plus leur renouvellement.

Cette désorientation a donc le potentiel de désta-biliser le développement normal de la colonie, ce qui peut en outre la rendre vulnérable aux autres facteurs de stress que sont les pathogènes (Varroa, Nosema, virus) ou les variations de la disponibilité des ressources florales naturelles. Cette étude indi-que ainsi qu’une exposition des abeilles butineuses à un insecticide néonicotinoïde pourrait affecter à terme la survie de la colonie, même à des doses bien inférieures à celles qui conduisent à la mort des individus.

Ce travail a été réalisé dans la première année d’un projet triennal, tECHBEE, qui est porté par l’unité mixte technologique PrADE (protection des abeilles dans l’environnement, Avignon) et financé par le programme européen pour l’apiculture.

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Polémique sur les doses testéesLe groupe suisse Syngenta, numéro un mondial de l’agrochimie, a contesté dans un communiqué l’étude portant sur le thia-méthoxam, l’une des substances actives du Cruiser OSR®, utilisé sur le colza, en affirmant qu’elle était « fortement éloi-gnée de la réalité ». Selon lui, la concentration en insecticide du sirop administré est « au moins trente fois plus élevée que celle du nectar de colza protégé avec du Cruiser ». Il conteste par ailleurs les conséquences du pesticide sur les populations d’abeilles pendant le temps de la floraison.

Dans cette étude, la dose appliquée oralement et ponctuel-lement était de 1,34 ng par abeille. Les données publiées dans des études écotoxicologiques sur le thiaméthoxam6, ont montré qu’on ne mesurait pas d’effets sur la survie des ouvrières après leur exposition orale à 1 ng/abeille de thia-méthoxam répétée durant 11 jours. La dose sans effet sur la survie des ouvrières après une exposition orale répétée durant 10 jours en laboratoire est de 2 ng/abeille7.

D’autre part, les scenarii d’exposition réalisés à partir d’une méthode validée8 établissent, pour un colza d’hiver traité par Cruiser OSR®, des doses de résidus de thiaméthoxam com-prises entre à 0,20 et 2,38 ng/abeille/jour pour une butineuse de nectar. La dose étudiée ici, de 1,34 ng/abeille de thiamé-thoxam, est comprise dans cette gamme et montre des effets négatifs sur le succès de retour des butineuses à leur ruche.

Les chercheurs notent que la mission de statuer sur les risques de l’utilisation du pesticide Cruiser OSR® revient aux instances officielles, c’est-à-dire à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES).

Les réactionsLe ministère de l’Agriculture a annoncé attendre un avis de l’ANSES sur cette étude d’ici fin mai « avant la nouvelle campagne de semences en juillet » selon un responsable interrogé par l’AFP. « Si ces nouvelles données étaient confirmées, l’autorisation de mise sur le marché » du Cruiser osr® utilisé sur le colza, « serait retirée », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le ministère a demandé à l’INRA et à l’ACtA « d’accélérer les recherches en plein champ » pour évaluer si les résultats de leur expérimentation « se retrouvent en condition réelle ».

Paris a par ailleurs saisi de cette étude la Commission euro-péenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), leur demandant « d’en tirer toutes les conséquences pour l’évaluation européenne du thiaméthoxam et le cas échéant, compléter le cadre harmonisé de l’évaluation des produits phytosanitaires pour les abeilles ».

écologistes et apiculteurs français ont applaudi la publication de l’étude et réitéré leurs appels à interdire le Cruiser, au travers de différents communiqués.

Les études à venirDans la continuité de ces recherches, les partenaires de l’unité mixte technologique PrADE vont proposer des expérimentations plein champ, dans les conditions des pratiques culturales, en utilisant cette même technologie RFID de suivi individuel des abeilles. Le protocole est en cours d’élaboration.

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1Henry M., Beguin M., Requier F., Rollin O., Odoux J.-F., Aupinel P., Aptel J., Tchamitchian S., Decourtye A. (2012). A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees. Science.2Institut national de la recherche agronomique3Centre national de la recherche scientifique4Réseau des instituts des filières animales et végétales5Association de développement de l’apiculture provençale6 Aliouane Y., El Hassani AK., Gary V., Armengaud C., Lambin M., Gauthier M. (2009). Subchronic exposure of honeybees to sublethal doses of pesticides: effects on behaviour. Environ. Toxicol. Chem. 28(1):113–122.

7 AFSSA - dossier n°2009 - 1235 - CRUISER 350 - ANSES - dossier n°2007 - 3336 - CRUISER OSR

8 Rortais A., Arnold G., Halm M. P., Touffet-Briens F. (2005). Modes of honeybees exposure to systemic insecticides: estimated amounts of contaminated pollen and nectar consumed by different categories of bees, Apidologie 36:71–83.

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Lancement du projet CASDAR RésAPI : mise en place d’un réseau prototype de ruchers ateliers

RésAPI se donne pour objectif, à l’aide d’une appro-che innovante basée sur une « chaîne » d’observateurs apiculteurs/techniciens/scientifiques, de :- mieux comprendre l’état de faiblesse des colonies en

pré-hivernage à l’aide d’une approche globale intégrant plusieurs facteurs explicatifs du rucher à la population ;

- éprouver en conditions réelles des méthodes d’analyses de l’état de santé des ouvrières (marqueurs physiologi-ques), développés par la recherche en laboratoire ;

- mettre en place et éprouver de nouveaux outils de concertation entre apiculteurs, agents du développement apicole, scientifiques apidologues et biostatisticiens.

Les apiculteurs s’accordent à dire que les pertes hivernales de colonies ont fortement augmenté depuis une quinzaine d’années. Les résultats obtenus par l’enquête sur les pertes hivernales de l’ItSAP-Institut de l’abeille depuis 2009 ont mis en évidence deux principaux facteurs de risque : la stratégie de traitement contre Varroa et l’état des populations à la mise en hivernage1. Ainsi, l’évaluation des popula-tions à la mise en hivernage, basée sur une estima-tion qualitative des apiculteurs, est significativement liée aux niveaux de pertes à la sortie d’hivernage. Par ailleurs, d’autres approches basées sur des ana-lyses au niveau individuel (abeilles), utilisant des marqueurs physiologiques ou des analyses sanitaires, sont actuellement développées pour prévoir la capa-cité des colonies à passer l’hiver2.

Le projet RésAPI va permettre d’établir le profil démographique des colonies qui ne survivent pas à l’hiver et le profil physiologique et sanitaire de leurs ouvrières. D’autre part, il identifiera les pressions s’exerçant sur ces colonies, qui peuvent expliquer leur faiblesse, entraînant leur mort au cours de l’hiver.

Plusieurs approches seront utilisées :• au niveau du rucher : description des pratiques

apicoles et de l’environnement des ruchers au cours de la saison ;

• au niveau de la colonie : description des colonies au cours de la saison et à la mise en hivernage, évaluation de la pression Varroa avant et après le traitement de fin de saison et recherche de résidus de pesticides dans les réserves de pain de pollen ;

• au niveau individuel : analyse des abeilles d’hiver afin de décrire leur profil concernant les mar-queurs de leurs états physiologique et sanitaire (Varroa, Nosema, virus).

Un aspect important de ce projet réside dans la concertation, indispensable pour sa mise en œuvre comme pour sa réalisation. L’implication des apicul-teurs est un point essentiel pour identifier les ruchers les plus opportuns pour notre étude et accéder aux informations nécessaires concernant les itinéraires de transhumance et les opérations apicoles.

Les résultats permettront d’identifier des situations amenant les colonies dans un état critique à la mise en hivernage et participeront à la validation de cri-tères permettant d’évaluer l’aptitude des colonies à passer l’hiver.

RésAPI en bref :

• projet porté par l’ACtA, co-piloté par l’ItSAP-Institut de l’abeille, en partenariat avec l’INRA (UR BioSP et UR Abeilles et Environnement), l’ADAAQ, l’ADAPro LR et l’ADAPI ;

• réalisation : avril 2012 à mars 2015 ;• trois régions impliquées : Aquitaine, Languedoc-

Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur ;• trois apiculteurs dans chaque région mettant cha-

cun à disposition deux ruchers avec des parcours différents ;

• 25 ruches en observation par rucher, soit 450 colo-nies suivies par an ;

• analyses physiologiques et sanitaires sur 200 échan-tillons chaque année.

Contact : Julien VALLON, [email protected]

FOCUS . . .

1 Résultats disponibles sur www.itsap.asso.fr, rubrique Travaux / Enquêtes sur les pertes hivernales

2Genersch et al., 2010 ; Dainat et al., 2012

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LES NOUVELLES DU RéSEAU

ADA FC1

Observatoire des troubles des abeilles en Franche-Comté

L’ADA FC a participé en 2010 à un projet ItSAP-ANSES d’observation des troubles des abeilles. En 2011, afin de répondre aux préoccupations de terrain des apiculteurs, l’ADA FC a intégré à son observatoire des troubles, les outils développés lors de cette étude, dont l’analyse des pollens de trappes (palynologique et recherche de résidus de produits phytosanitaires). Dans le cadre d’Eco-phyto 2018, grâce à un financement ONEMA, un rucher a été suivi pendant la saison 2011 en réalisant des analyses de pollens de trappes, afin de déterminer leur pertinence comme indicateur des pratiques agricoles. L’observatoire des troubles des abeilles a pour objectif de recenser et renseigner les cas identifiés, afin de savoir si les phénomènes sont circonscrits dans le temps, dans une zone, en définir l’importance et mieux en compren-dre la nature et les causes possibles des troubles.En avril 2011, 27 cas (ruchers) de troubles ont été constatés par des apiculteurs, sur des colonies en pro-duction, dans trois départements (Doubs, Jura, Haute-Saône), sur des zones de colza à majorité polyculture élevage. Des trappes à pollen ont été installées sur les ruches présentant des troubles.

Il ressort de ces projets que :- l‘analyse du pollen de trappes permet de connaître

les matières actives rapportées à la ruche, issues des traitements de culture sur colza (thiaclopride, chlor-pyriphos, boscalide,...),

- il y a concomitance entre présence de troubles des abeilles et présence de matière(s) active(s) dans le pollen de trappe,

- la présence aux dates données de molécules corres-pondant aux insecticides Proteus® et Pirinex®, sem-blent indiquer qu’ils ont été utilisés en floraison, bien qu’ils ne disposent pas de la mention « abeille »,

- une grande partie des apiculteurs installés dans la région, entre autres en zone de grandes cultures, témoigne d’un déroulement de saison tout à fait nor-mal, ce qui laisse à penser que la question des prati-ques est de mise,

- à la condition que les apiculteurs posent immédia-tement des trappes à pollen en cas de troubles, ils disposent d’un traceur efficace des intrants,

- l’absence de lot témoin (sans troubles) et d’analyse pathologique n’a pas permis de spécifier avec précision la causalité entre troubles et présence de matière(s) active(s).

Une étude complémentaire en 2012, en partenariat avec les agriculteurs, constituera un moyen d’avancer sur cette problématique de saison.

Contact : Jean-Baptiste MALRAUX, [email protected]

ADAPI2

Observatoire de ruchers sur la miellée de lavandes en PACA

Le miel de lavandes représente environ 50 % de la pro-duction de miel en PACA. Cette miellée de fin de saison est particulière à cause de son importance économique et de son impact sur les colonies. Depuis 2009, dans le cadre de l’UMt PrADE, l’INRA d’Avignon en partenariat avec l’ADAPI, a mis en place un observatoire de 340 ruches (24 ruchers professionnels) sur la miellée de lavandes, réparties sur trois zones de production (Drôme, Lure-Albion, Valensole) et suivies pendant 30 jours environ.

Cet observatoire permet d’identifier les facteurs qui gouvernent l’activité d’une ruche et d’un rucher. Pour les apiculteurs, il constitue un outil d’aide à la décision pour préparer les ruches à la miellée et permet de repérer les cas de dépopulation soudaine de colonies et d’en déter-miner les causes pour y remédier.

Le rucher est décrit par le gain de poids des colonies, qui représente leur activité (pesées toutes les 48 h des 340 ruches). Pour étudier l’impact de facteurs sur l’évolu-tion du gain de poids observé, ces derniers sont mesurés pour chaque ruche (nombre de cellules de couvain oper-culées et infestation en varroas phorétiques en début et fin de miellée) ou pour le rucher (ressources mellifères liées à la surface de lavandes à proximité des ruchers, climat).

L’observatoire a permis de mettre en évidence un effet-seuil de la quantité de couvain sur l’activité des colonies. Le couvain peut donc être le témoin du potentiel de la colo-nie. Inversement, la charge en varroas a un impact négatif sur l’activité des colonies : elle peut donc être considérée comme un indicateur d’affaiblissement de la colonie.

La recherche de résidus dans les matrices apicoles est engagée pour les ruchers qui dysfonctionnent et donne dans certains cas des résultats exploitables. Mais bien d’autres facteurs doivent être pris en compte comme l’effet du climat sur la nectarification des lavandes et le butinage. Il reste des progrès à faire dans la mesure de variables à l’échelle du rucher (ressource, climat).

Les apiculteurs provençaux (et bien d’autres) sont très attachés à la poursuite de cet observatoire qui leur fournit des informations en temps réel et des interprétations de l’activité des ruchers de cette région.

Contact : Alban MAISONNASSE, [email protected]

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1 Association de développement de l’apiculture en Franche-Comté 2 Association de développement de l’apiculture provençale

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LES OUtILS

L’AGENDA

S’informer Rencontre « Bout de champ » sur la pollinisation du colza semence par l’ADAAQ1 et l’ANAMSO2

19 avril 2012 - Lubbon (47)Contact : [email protected]

Journée scientifique apicole de l’ONIRIS3 et de la FNOSAD4

7 juin 2012 - ONIRIS la Chantrerie, Nantes (44)Contact : [email protected]

Journée de la biodiversité cultivée GNIS5

13 juin 2012Ets Florimond Desprez, Cappelle-en-Pévèle (59)Contact : [email protected]

Oléopro 201220 et 21 juin 2012 - Sourches (72)www.oleopro2012.com Retrouvez l’ITSAP-Institut de l’abeille sur le pôle Apiculture et oléoprotéagineux, zone E.

Guide de lecture pour l’interprétation de la règlementation « AB »Depuis 2011, l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) a mis en place un groupe de travail qui réunit les administrations, l’ItSAP-Institut de l’abeille, les organismes certificateurs, des structures de développement de l’agriculture biologique et des apiculteurs professionnels. Son objectif est d’apporter des modifications au guide de lecture pour l’interprétation des règlements européens sur l’agriculture biologi-que « AB » (règlements n° 834/2007 et n°889/2008), afin d’harmoniser l’application de la règlementation en apiculture biologique.Le groupe de travail a débattu sur l’interprétation de la règlementation et soumis des propositions au CNAB (Comité national de l’agriculture biologique) de l’INAO. Elles ont été examinées et validées par ce dernier puis introduites au guide en janvier 2012.En amont de ce travail, l’Institut avait sollicité l’avis de la filière sur les questions relatives à l’interprétation de la règlementation en apiculture biologique.La version de janvier 2012 du guide de lecture de la règlementation « AB », incluant les nouvelles propositions, est disponible sur www.itsap.asso.fr, rubrique Travaux / Apiculture biologique.

Deux enquêtes pour mieux comprendre les pertes de cheptelL’ItSAP-Institut de l’abeille étudie les pertes hivernales de colonies par le biais de deux enquêtes complé-mentaires pour une approche exhaustive de la situation française. La première enquête est conduite par l’Institut depuis l’hivernage 2007-2008. Elle est destinée aux apicul-teurs professionnels français possédant plus de 150 ruches. Cette enquête est réalisée avec une métho-dologie statistique fiable, passant notamment par un tirage au sort des apiculteurs professionnels parmi les adhérents d’ADA.Par ailleurs, l’ItSAP-Institut de l’abeille fait partie du réseau COLOSS (Prevention of COlony LOSSes – Prévention des pertes de colonies d’abeilles) qui regroupe 214 chercheurs et responsables du développe-ment apicole de 54 pays. Ce réseau a mis en place un questionnaire harmonisé pour étudier les pertes de colonies dans l’ensemble des pays membres. Cette enquête cible l’ensemble des apiculteurs français, quel que soit le nombre de colonies possédées, sur la base du volontariat. Sa pertinence est dépendante d’un fort taux de réponses. Elle est relayée depuis 2011 en France par l’ItSAP-Institut de l’abeille.Une étude fine des pertes hivernales de colonies est possible grâce à ces enquêtes complémentaires. Quelle que soit votre situation, vous pouvez transmettre vos informations pour aider à la com-préhension de ces phénomènes :- en répondant à l’enquête ITSAP-Institut de l’abeille, si vous avez été tiré au sort (dans ce cas

votre ADA vous a adressé un questionnaire papier et un formulaire informatique) OU- en répondant au questionnaire COLOSS français, disponible sur le site www.itsap.asso.fr.

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1Association de développement de l’apiculture en Aquitaine ; 2Association nationale des multiplicateurs de semences d’oléagineux ; 3École nationale vétéri-naire, agroalimentaire et de l’alimentation Nantes-Atlantique ; 4Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales ; 5Groupement national interprofessionnel des semences et plants.

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