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Quatre jours déjà que je me réveille en Chine, le décalage horaire commence à s'estomper tranquillement tandis que nous découvrons notre nouvel environnement. Mes parents m'ont déposés à la gare de La Rochelle après une petite course poursuite à travers les avenues de la ville pour éviter les embouteillages et arriver à temps à la gare. Là, j'ai retrouvé Damien et Florent, deux de mes collègues avec lesquels je pars en Chine. Apres une escale de deux heures à Poitiers et deux tgv, nous sommes arrivés à Roissy où nous avons retrouvés Gerald le chef de base et Stéphane du conseil général qui nous accompagne pour les douze premiers jours de notre arrivée en Chine. Un chauffeur nous attendait à l'aéroport de Pékin pour nous conduire à la gare de Jinzhou. Nous sommes arrivés dans le parking souterrain et là ce fut une autre dimension. Ma Clio aurait eu l'effet d'un pot de yaourt au milieu de toutes ces berlines. Que des grosses voitures, tellement rutilantes qu'elles ont l'air tout droit sorties de l'usine et tout ça pour découvrir ensuite que la plupart de leur routes sont limités à 70....Le chauffeur nous a déposé sur le parking à coté de la gare avec nos tickets de train et nous à planter là en nous indiquant vaguement où se trouvait la gare. Ce qu'il faut imaginer, c'est qu'ormis Stéphane, nous nous déplacions tous avec une trentaine de kilos de bagages, sous une chaleur assez surprenante, surtout vue la météo en quittant La Rochelle le mardi matin. Autant dire que cinq européens chargés comme des mules, ça ne passe pas inaperçu, même au milieu de 15 millions de Chinois. Nous avions négligés de changer de l'argent à l'aéroport et notre priorité était donc d'avoir un peu d'argent histoire de s'acheter à manger en attendant jusqu'à 17h45 que le train parte. Nous avons laissés Damien et Florent en charge de la montagne de bagages et avec Gérald et Stéphane qui baragouine chinois nous sommes partis à la recherche d'une banque. Ce fut assez comique parce nous étions le premier mai et que chez eux aussi c'est férié. Une banque était ouverte mais ne faisait pas de change avant le 5 mai.

Lettres de Chine

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Séjour de six mois à Jinzhou, Liaoning, Chine dans le cadre d'une mission professionnelle

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Quatre jours déjà que je me réveille en Chine, le décalage horaire commence à s'estomper tranquillement tandis que nous découvrons notre nouvel environnement.

Mes parents m'ont déposés à la gare de La Rochelle après une petite course poursuite à travers les avenues de la ville pour éviter les embouteillages et arriver à temps à la gare. Là, j'ai retrouvé Damien et Florent, deux de mes collègues avec lesquels je pars en Chine. Apres une escale de deux heures à Poitiers et deux tgv, nous sommes arrivés à Roissy où nous avons retrouvés Gerald le chef de base et Stéphane du conseil général qui nous accompagne pour les douze premiers jours de notre arrivée en Chine.

Un chauffeur nous attendait à l'aéroport de Pékin pour nous conduire à la gare de Jinzhou. Nous sommes arrivés dans le parking souterrain et là ce fut une autre dimension. Ma Clio aurait eu l'effet d'un pot de yaourt au milieu de toutes ces berlines. Que des grosses voitures, tellement rutilantes qu'elles ont l'air tout droit sorties de l'usine et tout ça pour découvrir ensuite que la plupart de leur routes sont limités à 70....Le chauffeur nous a déposé sur le parking à coté de la gare avec nos tickets de train et nous à planter là en nous indiquant vaguement où se trouvait la gare. Ce qu'il faut imaginer, c'est qu'ormis Stéphane, nous nous déplacions tous avec une trentaine de kilos de bagages, sous une chaleur assez surprenante, surtout vue la météo en quittant La Rochelle le mardi matin. Autant dire que cinq européens chargés comme des mules, ça ne passe pas inaperçu, même au milieu de 15 millions de Chinois. Nous avions négligés de changer de l'argent à l'aéroport et notre priorité était donc d'avoir un peu d'argent histoire de s'acheter à manger en attendant jusqu'à 17h45 que le train parte. Nous avons laissés Damien et Florent en charge de la montagne de bagages et avec Gérald et Stéphane qui baragouine chinois nous sommes partis à la recherche d'une banque. Ce fut assez comique parce nous étions le premier mai et que chez eux aussi c'est férié. Une banque était ouverte mais ne faisait pas de change avant le 5 mai. Nous avons essayé de retirer de l'argent au distributeur de la banque mais il n'a voulut accepter aucune de nos cartes visa et c'est finalement dans un pauvre distributeur de centre commercial que nous avons pu retirer quelques sous. Pendant ce temps Damien et Florent s'était fait accosté plusieurs fois par des chinois et notamment un qui leur demandait de l'argent pour sauver les pandas...

Comme nous n'étions pas super motivés pour courir des kilomètres avec nos valises et sacs à la recherche d'un restaurant, nous sommes restés sur la place de la gare où un espèce de boui-boui vendait des boissons et des nouilles chinoises en pot. Les garçons étaient ravis d'enfin boire une bière

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et tous étions content d'avoir quelque chose dans le ventre. Nous sommes restés un moment dehors puis avons pris l'initiative d'aller dans la gare pour nous rapprochés du quai. Pour entrer en gare, il faut d'abord passer par un guichet qui vérifie que nous avons bien les tickets, ensuite une queue se fait pour passer les bagages sous un détecteur de métaux et là nous avons commencé à découvrir comment se comportent les chinois dans les queues. Quand je pense que nous Français avons une réputation vis à vis des anglo-saxon de ne pas aimer faire la queue, de doubler facilement les files d'attente, j'en passe et des meilleurs, et ben on est des petits joueurs à coté des chinois. D'abord ils ne font pas la queue, c'est celui qui pousse le plus fort qui passe, et arrivé au détecteur, s'ils peuvent te marcher dessus pour mettre leur sac avant, pas ni pwoblem!!! Bref, nous arrivons péniblement à faire passer tout nos sacs dans le détecteur et à nous retrouver de l'autre coté. La gare est pleine et les salles d'attentes immenses. Nous attendons qu'on annonce notre train, et là nouvelle queue. A un moment, ils ouvrent les portes mais c'est à cet endroit que les contrôleurs compostent nos billets, donc la queue descend au compte goutte. Mais au moment du rétrécissement pour passer devant le contrôleur, c'est la foire d'empoigne et c'est au plus insistant qui passera!!! Moi qui ai horreur de la foule, en une heure, j'en ai pris pour vingt ans! Et arriver dans le train, ça recommence. Le train que nous avons pris est un train grande vitesse, très confortable, avec au total cinq siège par rangée, mais le couloir est assez mince, et là encore pas de problème, j'ai un sac à dos, une valise et un petit sac sur le ventre, en face de moi un chinois avec un petit sac, mais non, c'est à moi de me pousser, avec tout mon barda pour le laisser passer, et pas un merci, s'il vous plais excusez moi!!! Enfin bon, je me dis que lorsque je me baladerai j'aurai juste un petit sac et pas la fatigue du décalage horaire alors je supporterai mieux tout ça.

Le voyage en train à durer 3h30. Il faisait nuit lorsque nous sommes arrivés à Jinzhou. Petit rappel pour ceux qui ne le saurait pas, mais la Chine utilise le même horaire pour tout le pays, alors qu'il est traversé par au mois trois fuseaux horaires. Du coup le soleil ne se lève pas en même temps dans le pays. En ce qui nous concerne, le soleil fait son apparition vers 4h30 et se couche vers 18h30, 19h. La gare de Jinzhou est immense, en béton gris qui donne un air très soviétique à l'ensemble. Du monde nous attendais à la gare, des membres du comité de l'exposition universelle. Ils nous conduisent à l'hôtel où nous déposons nos valises, puis ils nous emmènent au restaurant d'à coté pour un pot et repas d'accueil. La spécialité de Jinzhou est le barbecue et nous avons commencé par découvrir cette spécialité dans un super restaurant., Raviolis à la chinoise, champignon, coques, poisson, brochettes de porc,

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tofu, bœuf cuisiné en sauce, soupe de riz, j'en passe et des meilleurs, nous nous sommes fais peter le bide et après le repas du midi c'était génial.

Il était minuit au moins lorsque nous avons regagnés nos chambres, et c'était un vrai bonheur de s'allonger dans un lit. Surtout lorsque celui-ci fait 2x2m, je peux même dormir dans le sens de la largeur.

Le jeudi, nous avions la matinée libre mais avions demandé à aller sur le site de l'école de voile dès l'après midi, ce qui les a beaucoup surpris. Décalage horaire oblige, je me suis réveillée de bonne heure afin de découvrir le petit déjeuner de l'hôtel. C'est un buffet avec tellement de chose, que quatre jours plus tard je découvre encore de nouveaux aliments. Heureusement pour moi, il n'y a pas que du chou à manger, mais du riz cantonais, des œufs cuits durs, des raviolis fris, de la pastèque, de la soupe de riz (qui correspond à du riz trop cuit laissé dans son eau de cuisson), des aubergines épicées (un peu raide au petit dej), du jambon, mais aussi du pain et de la confiture et du yaourt. Quant à la boisson, on a le choix entre du café très sucré, du lait de soja chaud et du jus d'orange chaud. Apres un premier essai de jus d'orange chaud, je me cantonne au lait de soja et bois mon thé dans ma chambre où nous avons une bouilloire. Question nourriture, c'est pour l'instant un vrai régal, nous faisons simplement attention à ne pas commander de poulet à cause de la grippe aviaire qui sévit dans le pays. Question thé, je n'ai pas encore trouvé mon bonheur, il est très léger et pas terrible en gout, alors je suis contente d'avoir amener mon thé pour le début en tout cas.

Mes camarades dormant encore, vers dix heures je suis sortie me balader dans la ville. Je ne suis pas allée très loin, je voulais éviter de me perdre dès le premier jours, mais j'ai quand même eu l'occasion d'observer une classe de maternelle en train de faire de la gymnastique sur le trottoir avec leurs maitresses. Puis en longeant une autre route, j'ai traversée un fleuve et découverts qu'il y avait des chemins le long des berges qui pourrait me permettre plus tard de marcher sans être trop dans la rue!

A midi, nous avons retrouvé Shu (prononcé chou) une des membres du comité qui nous avait accueilli la veille et la seule qui parlait anglais. Nous avons mangé ensemble, puis deux voitures sont venues nous chercher pour nous emmener sur le parc de l'exposition universelle. Il y a une vingtaine de kilomètre à parcourir entre la ville et le parc, sur une route de la taille d'une autoroute française, ce qui en France se prendrait 10mn à faire en voiture. Mais ici la vitesse est limité à 70km, donc ça prend 30 min. Mais en y réfléchissant mieux c'est peut être pas plus mal que la vitesse soit limitée. Et d'un parce que sur certaines voies, il y'a aucune ligne de dessinée, donc ils doublent un peu comme ça les arrange, et de

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deux parce la diversité des engins de circulation est énorme et tous ne vont pas à la même vitesse.

Arrivés au parc de l'exposition, on nous a fais monté dans une voiturette de golf pour nous emmener dans un bâtiment afin de nous présenter le directeur général de l'exposition. Ensuite nous avons repris nos golfettes pour enfin découvrir notre école de voile. Cela faisait trois mois que nous attendions ce moment et nous étions tous les quatre très impatients. et nous n'avons pas été déçus. C'est un bâtiment en bois très chouette, avec une salle de classe, des vestiaires pour le public, un pour nous, un petit atelier et un local essence. Tout ça au bord de l'eau. On a du leur demander d'aplanir le terrain devant l'école de voile car là où ils voulaient que l'on mette les bateaux, la pente était à bien 50° avec de la caillasse au bord de l'eau. Bref après une interview de Gerald pour la télévision chinoise nous sommes retournés dans le premier bâtiment pour une réunion plus formelle afin d'organiser un peu certains points. Et là nous avons appris que le container contenant nos bateaux étaient toujours en douane à 300 kms d'ici, que les voiles étaient en Russie après un départ de Tunis et une escale à Munich (c'est beau la mondialisation, même les voiles se payent un tour du monde) et que l'aménagement intérieur de l'école de voile ne pouvait pas se faire avant la signature du grand chef!! Bref, chômage technique jusqu'à une période indéfinie!!! Et l'inauguration de l'école de voile est le 10 mai!!! A la fin de la réunion, notre interprète est arrivé, Jimmy, qui a parle très bien le français, après avoir passé deux ans à Valencienne pour ses études. Notre rencontre et les 15 premières minutes de discussion furent pour lui son entretien d'embauche!

Il était presque 20h lorsque nous avons regagné l'hôtel. Et personnellement ce soir là je n'ai pas trainé pour m'endormir!

Le vendredi matin fut consacré à des choses beaucoup plus administratives mais qui nous ont occupés toute la matinée, change d'argent, carte sim chinoise pour nos téléphones portables, commandes d'impression d'affichage pour l'école de voile... L'après midi nous sommes retournés sur le site de l'expo pour prendre un meilleur contact avec les membres de l'équipe chinoise qu'on nous avais présenté la veille. On nous avais laissé une immense salle pour 10 qui ressemblait un à tribunal afin de nous rencontré. En bons français que nous sommes nous sommes et sous les yeux ébahis de l'équipe chinoise, nous avons redisposés quelques chaises autour d'une même table pour donner un coté moins formel et moins hiérarchique à tout ça. Nous avons donc fais la connaissance de Wenshu et Jine qui seront à l'accueil et de Ti, Jia et Xin qui seront les trois moniteurs de voile, mais qui n'ont aucune expérience en voile (on pouvait s'en douter) et qui surtout n'ont même jamais vu un catamaran, un

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optimist et une planche à voile de leur vie. Bref avant d'en faire des moniteurs on va d'abord leur apprendre à faire du bateau. Pendant cette réunion, Jimmy a vraiment fait la découverte de ce qu'allait être son métier pendant six mois, d'autant plus que lui aussi est novice en matière de voile. Je sens que je vais rigoler lorsque je vais aborder la théorie pendant la formation!!! Ce contact fut aussi l'occasion de résoudre quelques détails pas encore très clair et nous avons donné rendez vous à nos collègues le lundi matin car sans bateau à préparer, pas de boulot ni de formation possible.

Pour l'instant nous sommes logés dans un hôtel assez classe dans la partie un peu plus moderne de la ville, les repas pris à l'hôtel sont à la charge des chinois. L'hébergement dans cet hôtel est apparemment provisoire mais on ne sait pas jusqu'à quand et du coup on n'ose pas trop défaire nos valises. Malheureusement on va vite se lasser du menu car autant le petit dej est sympa, autant ce n'est pas un restaurant et il n'y a pas grand choix.

Samedi matin, grass mat pour tout le monde. Nous nous étions donné rendez vous à 11h en bas de l'hôtel mais seuls Gerald et moi étions opérationnels. Apres une demie heure d'attente, nous sommes partis tous les cinq à la découverte de Jinzhou. Nous avions repérer que finalement nous n'étions pas loin du centre ville une fois passé le fleuve. Nous avons commencé notre exploration en déambulant dans les rues, avons fais un tour dans un shopping mall, mais la faim nous en a fais sortir. Apres un repas dans un espèce de fast food, nous avons retrouvé Jimmy à un angle d'une rue. En l'attendant nous nous sommes amusés à regarder la circulation. Il faut imaginer un énorme croisement avec des voitures, des bus, des taxis, des vélos, des scooters (tous électriques) des pousses -pousses, les piétons et j'en passe, et il n'y a pas un seul accident c'est un vrai miracle. Avec Jimmy, nous sommes allés dans un parc municipal voir une des attractions de la ville, une tour de 70 m de haut construite par les japonais et qui porte bonheur à la ville de Jinzhou. cela faisait du bien de sortir un peu de l'agitation de la rue et d'être au calme d'un parc. Avec Gerald, nous sommes retournés à l'hôtel en essayant un de ces pousses-pousses tandis que les gars prenaient un taxis plus conventionnel.

Le soir, Jimmy nous a conduit dans un petit boui-boui pour manger. Cela ne payait pas de mine mais nous avons mangé comme des rois, et les gens étaient super gentils. Et tout ça pour trois euros par personnes. Ensuite nous avons filé dans un espèce de bar boite où il y avait un groupe local sur scène. C'était assez sympa mais bonjour l'image de la femme occidentale!! Encore une fois on ne passe pas pour des enfants de cœur. Apres la fin de concert nous avons un peu enflammé le dance floor et fait

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l'animation de la soirée pour les chinois. Nous avons fais la fermeture du bar (1h du mat) et sommes rentrés à l'hôtel finir la soirée dans une chambre. Question alcool, chez les chinois, c'est pas la fête, les gars se retrouvent avec des bières à 2,5%, et moi j'ai pris un mojito dont je cherche encore le gout du rhum. Et je crois que je vais devoir me mettre à la bière vu que le peu de choix qu'il me reste. Dans les bars, le vin se vend à la bouteille, mais je me suis achetée une bouteille de vin chinois au supermarché. Je ne sais pas encore si il est bon, mais l'étiquette est belle...

Ce dimanche, nous étions censés allés à Bijia, l'endroit touristique le plus célèbre près de Jinzhou, mais après la soirée de la veille, impossible de faire bouger les garçons avant midi. Du coup cet après midi, Stéphane, Florent et moi avons quand même décidé de prendre le taxi pour aller voir. Il s'agit en fait d'une ile sur lequel se trouve des temples bouddhistes. Cette ile est accessible par bateau à marée haute et par un isthme à marée basse. Mais même pour accéder au front de mer, il fallait payer, et vu l'heure qu'il était nous nous sommes dis que nous y retournerions une prochaine fois, avec Damien et Gerald pour vraiment visiter l'ile. Les gars avaient faim et nous avons fini dans un restaurant de fruit de mer. Par terre se trouvait des bacs dans lesquels se trouvaient plusieurs sortent de mollusques, des poissons, crabes et pieuvres. Les gars ont voulu gouter la pieuvre. Je suis pas fan des céphalopodes, mais vu qu'il faut toujours gouter, je m'y suis risquer malgré tout. C'était bien cuisiné, mais ce caoutchouc dans ma bouche, j'arrive vraiment pas à m'y faire.

Voilà pour l'instant mes premières nouvelles de Chine.

12/05/2013

Une deuxième semaine d'entamée en Chine, une école de voile qui commence à ressembler à quelque chose, une trente troisième année d'achevée, de nombreuses dégustations culinaires, bref, les derniers jours ont été encore très riche.

Après nos deux jours de repos, nous sommes retournés à l'école de voile le lundi pour découvrir que notre container était encore bloqué en douane et qu'il y avait peu de chance pour que nous ayons le matos pour l'inauguration du vendredi. Le mobilier n'étant toujours pas là, nous étions encore en mode chômage technique. Nous avons donc mis à profits les deux premiers jours de la semaine pour apprendre quelques mots de chinois afin d'être capable d'encadrer les Chinois sur l'eau, de connaitre un

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petit peu plus l'équipe chinoise, préparer les documents administratifs nécessaire à une école de voile, acheter l'outillage. D'ailleurs pour ça, les chinois nous ont demandé d'aller repérer une première fois le matériel nécessaire et de retourner l'acheter le lendemain avec un des membres de l'équipe chinoise. Le Castorama local est en fait un immense bâtiment dans lequel on trouve une centaine de petits stands, tous spécialisés dans un domaine, électricité, quincaillerie, outillage et autre. Et pour donner une idée, l'achat de presque tout l'outillage nécessaire dans une école de voile nous a couter moins de 200 euros, perceuse compris! Apres trois jours d'utilisation, ils sont toujours entier mais on verra bien dans six mois.

Le mercredi, une bonne nouvelle nous attendait. Mr Wang, le responsable chinois de notre école de voile était à Dalian, une ville à 300kms d'ici afin de finaliser la sortie de notre container de la douane. En fait, une délégation française, composé de divers membres du conseil général de Charente maritime, en voyage pour organiser d'autre projets du programme horizon chine et assister à l'inauguration de l'expo a été mis au courant de la situation par Stéphane, notre camarade du cg. Le mardi midi la délégation a déjeuner avec le gouverneur de la province du Liaoning et l'a mis au courant du problème. Dans l'après midi, le problème était réglé et le mercredi soir notre container était en route pour Jinzhou. Il était temps! l'inauguration ayant lieu le vendredi après midi. Les chinois nous ont demandé si nous voulions bosser de nuit pour être prêts mais, faut pas deconner non plus, on est sous contrat français, avec 35 heures!!!

Le jeudi 9 mai, jour de mes 33 ans, nous avons attaqué le boulot à 7h30 et fini à 19h30, sous la pluie et le vent (la première journée de pluie depuis notre arrivée). Dans la journée, les meubles sont enfin arrivés et nous avons bosser dure car il nous a fallut vider le container, déplacer tout le matériel jusqu'à l'école de voile et monter quelques bateaux afin d'avoir quelques choses à montrer pour le lendemain. Nous n'avons pas chômé et le soir nous étions invités à diner avec la délégation charentaise et les élus chinois au Sheraton de Jinzhou. La maire adjointe de Jinzhou nous a d'ailleurs proposer de venir cuisiner chez elle une spécialité française. A voir si l'invitation sera tenue. Du coup, j'ai eu un repas d'anniversaire assez chic mais entre nous c'était meilleur dans nos boui-boui à 3 euros. J'ai eu droit à un gâteau d'anniversaire avec ma bougie à souffler car mes collègues ont lâchés l'info pendant le repas. Mais que les charentais maritime se rassurent, le Sheraton était payé par les chinois et non pas par vos impôts. Nous avions prévu avec les gars de faire un after pour fêter dignement mon anniv mais avec la journée écoulé et celle qui nous attendait le lendemain, nous avons remis ça à plus tard. Je remercie d'ailleurs tout ceux qui ont pensé à me souhaiter mon anniv et espère trouver du temps dans les prochains jours pour écrire des mails perso!

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Le vendredi après midi, l'école de voile à été officiellement inauguré, avec coupage de ruban, dévoilement de la plaque, discours de Beaulieu, vice président du cg Charente Maritime, et de la maire adjointe de Jinzhou. En 45 minutes, tout était terminé et la délégation française repartie, Stéphane avec eux, nous laissant maintenant tout les quatre pour les six prochains mois.

Hier samedi, nous sommes retournés sur le site pour continuer à monter les bateaux. Cela nous prends plus de temps que prévu car nous avons de mauvaises surprises avec le matériel que nous avons reçu. Les bateaux ont été fabriqués Chine et assemblé à La Rochelle. Avant d'avoir mis les coques dans l'eau, les bateaux ont déjà un tour du monde à leur actif. Mais malheureusement l'assemblage et le matériel nécessaire au montage n'est pas nickel et on s'énerve beaucoup contre 2win la boite qui a construit les bateaux. Il nous manque du matériel dont on ne sait pas quand il arrivera ,et qui nous empêche de naviguer. Et nous découvrons également le partenariat avec les chinois et c'est pas toujours de tout repos. Les six chinois qui vont travailler avec nous sont plutôt motivés et apprennent tres vite. Cela fait des années que j'apprends aux gens à faire des nœuds marins, et parfois cela prends un temps fou avant que le nœud soit correct. Hier je l'ai montré une fois à Ming Shu, elle l'a fait juste dès le départ. Ca c'est agréable, mais par contre, même s'ils sont présents plus que nous sur le site, le temps de travail effectif est bien plus court que le notre. Ils font un nombre incalculable de pauses qui durent un certain temps. Pendant leur pause, ils passent beaucoup de temps sur leur téléphone. Bref, on va rigoler, mais hier c'est eux qui ont halluciné de nous voir enchainé plusieurs heures sans arrêt. Les Chinois vont travaillés 7 jours sur 7 pendant les six prochains mois! Les prochains jours, nous allons finir de mettre en place la base, espérer recevoir les bateaux à moteur, et si l'eau monte dans la lagune, espérer naviguer un peu (les gars sont allés naviguer vendredi matin avant l'inauguration et ils ont du pousser leur bateau un bon moment et touchaient assez fréquemment le pont.

Maintenant que l'inauguration est passée, les Chinois vont être plus détendus et nous allons en savoir un peu plus sur nos conditions de travail exactes car pour l'instant on ne sait pas toujours trop comment coordonner les deux équipes. Nous espérons en savoir un peu plus sur notre logement, si nous déménagerons bientôt ou pas, donc j'attends un peu avant de vous donnez mon adresse.

Bref, nous avons bien avancé cette semaine, les journées sont longues et nous décompressons le soir en continuant de déguster la cuisine locale. Nous avons gouté notamment la fondue chinoise (un wok remplie d'eau

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bouillante, un coté pimenté, l'autre non et on trempe dedans, viande, poisson, légumes, nouilles, le tout agrémenté d'une sauce à la cacahouète). Un soir, nous sommes allés dans une rue animée de la ville où des marchands ambulants vendent des brochettes de toutes sortes, viandes, poissons, légumes, tofu, etc pour quelques yuans. Un vrai régal, et comme personne n'a été malade, nous comptons bien y retourner. Hier soir nous avons fais notre premier resto tout les quatre, sans Jimmi notre interprète, ni Stephane, reparti à Pékin avec la délégation française. Ce fut assez comique, mais nous avons mangé comme des princes et fêter une deuxième fois mon anniversaire plus dignement. Et pour une fois nous avons trinqué au vin rouge.

Aujourd'hui dimanche, seule journée de repos de la semaine, je suis allée me balader près de l'hôtel, le long du fleuve. C'est un coin de promenade assez plaisant. Il y a de quoi faire des exercices physiques, une grande place pour que les enfants fassent du roller et pour lancer des cerf volants très haut dans le ciel.

Nous continuons notre acclimatation à notre nouvelle vie chinoise et il me faut maintenant apprendre sérieusement des mots de chinois car c'est vraiment frustrant de ne pas comprendre les gens que l'on rencontre.

21/05/2013

3 semaines maintenant que nous sommes sur le sol chinois et nous allons toujours de surprise en surprise.

Question boulot, l'école de voile prend enfin forme, nous avons finis de préparer tous nos bateaux, nous avons trouvés des systèmes de rangements pour le matériel avec les moyens du bord car cela prend beaucoup de temps pour obtenir les autorisations afin d'acheter du matériel. Mais comme ils ne veulent pas nous décevoir, dès qu'on leur demande quelque chose, ils nous répondent parfois n'importe quoi afin de ne pas rester sans réponse ; ex: prendre deux tables de la salle de classe pour servir d'établi...mais le meilleur c'est lorsque nous avons demandé deux pieux pour fixer notre ponton sur terre, on nous a répondu de prendre la scie à métaux et d'aller couper deux branches dans les arbres de derrière (nous sommes dans une expo universelle d'horticulture...). On se marre bien quoi!!!

Notre ponton a été monté mais maintenant nous attendons de la corde pour pouvoir le fixer et parfois c'est dure de garder notre calme. Quant aux bateaux à moteur, on nous les a promis à partir du 13 mai... nous les attendons toujours. Du coup nous attendons cela pour démarrer les séances découvertes et les stages. Alors en attendant nous avons décidés

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de commencer la formation de nos trois futurs moniteurs. Et là aussi nous vivons de grands moments de solitude parfois. Depuis une petite semaine, nous essayons de les faire naviguer au moins une fois par jour, mais ce n'est pas toujours évident. Aujourd'hui, nous avions prévu cata le matin et planche l'après midi: résultat, deux sont venus faire du cata, car le troisième d'entre eux à des plaies étranges aux mollets et accuse l'eau (mais nous avons repérer que c'est un vrai fainéant) et l'après midi, le jeune dont je m'occupe n'a pas voulu faire de planche car il avait mal au dos car l'eau est trop froide... du coup je suis allée naviguer seule et il n'y avait plus qu'un seul chinois sur l'eau. Ce soir nous leur avons présenté le programme de formation pour les six mois à venir et cela a créer de sacré remous! Il faut dire qu'ils passent un temps fou sur leur portable et pc à jouer à des jeux vidéos. Et que nous leur en demandons trop! Jimmy, notre interprète nous a même dis la semaine dernière que nous travaillions trop dure et que c'était pour cela que nous étions malade (deux rhumes ont terrassé deux d'entre nous la semaine dernière, mais cela ne nous a pas empêcher de travailler). Et puis il ne faut pas oublier la sieste après le repas du midi. Leur repas est avalé en 15 min très souvent et comme nous mangeons vers 11h30,11h45, à midi, la plupart des chinois ont quittés la table et se calent dans les vestiaires pour la sieste. Nous, même avec l'arrivée d'une bouilloire et l'instauration du café et thé,(indispensable dans une vrai école de voile à la française) à 12h15 nous sommes prêts à retourner bosser. Bref c'est une autre culture!!!

Pour revenir à la sieste, je relève le sujet, car ayant été élevé par un homme capable de s'endormir à peu près n'importe où en quelques instant, je ne pensais pas qu'il puisse trouver son maitre en Chine. Mais si, ici les gens s'endorment vraiment n'importe où, même dans la rue, sur leur scooter, malgré le bruit de la circulation et des klaxons. Ils sont vraiment fort!!!

Quant à la météo, cela change assez vite, mais dans l'ensemble, nous avons eu plutôt du beau temps. Et nous avons du vent, ça nous n'allons pas en manquer. D'ailleurs j'ai décidé de me trouver un beau cerf volant chinois pour m'occuper pendant mes jours de congé.

Sinon, nous avons enfin eu confirmation que nous ne quitterions pas cet hôtel alors notre permis de travail à enfin été validé et vendredi nous allons à la police afin d'obtenir notre permis de résidence. Nous pouvons enfin nous installer dans nos chambres et je vais pouvoir mettre un peu de déco avec les dessins et les photos que j'ai emmené. Et je vais pouvoir enfin donné une adresse à ceux qui me le demande.

Le chemin pour aller au boulot nous prend environ 45 min, un premier véhicule nous conduit de l'hôtel à l'entrée du parc expo et ensuite un

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véhicule électrique (que nous avons surnommé la playmobil car tous les chauffeurs se prennent pour des pilotes de formule 1) nous conduit jusqu'à l'école de voile. Même si le trajet est assez long, ce n'est pas moi qui conduit alors c'est moins fatigant. Et puis le paysage change tout les jours. Nous n'avons pas encore eu le temps de visiter le parc expo en entier, mais nous en avons fais à peu près le tour en voiture, et tous les jours, nous voyons les parterres de fleurs se couvrirent de couleur, les arbres bourgeonner, et les bosquets prendre des formes toujours plus surprenantes les unes que les autres.

Sur la route principale, je continue ma collection de véhicules insolites chinois, véhicules à trois roues, sièges à froufrou sur les scooters électriques, tricycles. On croise aussi, mais beaucoup moins fréquemment qu'au Maroc, encore quelques paysans en carriole tiré par une mule.

Sur le parc expo, pour l'instant, je n'ai aperçu qu'un seul occidental en dehors de nous quatre. Mais hier Mr Wang nous a dis qu'ils attendaient plus d'étranger pour l'été. En attendant nous continuons à être des objets de curiosité dans le parc, et sommes considéré comme des martiens dès que nous commençons à préparer les bateaux. Dans le parc expo, beaucoup de ruraux ont été embauchés afin d'entretenir les fleurs, les pelouses, les toilettes faire le ménage et autre. Ils sont reconnaissable à leur teint basané des gens qui ont passés leur vie dehors, alors que les chinois des villes préfèrent rester blanc et se protègent énormément du soleil (casquette à très grande visière, ombrelle et lunette de soleil). D'ailleurs j'adore leurs ombrelles, certaines sont très kitch et je compte bien encadré mes séances de voile en zodiac avec une belle ombrelle chinoise.

Question mode, il y a de quoi dire aussi, le kitch est à la Chine ce que la haute couture est à Paris...Beaucoup de froufrous, de tulles, de volants, de paillettes, de couleurs, de pois, de cœurs sur les vêtements. Parfois le tout sur une même personne!!! Et beaucoup de rose pour les filles; d'ailleurs lorsque j'ai acheté ma webcam, la dame du magasin est allée m'en chercher une rose derrière le tas alors que franchement une noire ou bleue n'aurait pas changé grand chose lors des mes conversations skype. Les fillettes ont des barrettes surprenantes dans les cheveux, en forme d'oreilles de lapins, et autre kiki en tout genre. Quant aux garçons, certains ont d'étranges coupes de cheveux. Les filles portent beaucoup de chaussures à talons, de couleurs surprenantes, et également à paillettes. Et surtout le léopard est très tendance. Mais cela ne m'empêche pas de me faire remarquer avec mes sarouels. Bref, les gouts et les couleurs, cela ne se discute pas!!!

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Pour l'instant nos visites touristiques sont plutôt au point mort. Il faut dire que nos jours de congés ne sont pas encore très organisés, bien que nous pourrions pour l'instant les prendre sans problème puisque nous n'avons pas encore de clients. Mais bon je commence à ressentir le besoin d'aller voir ailleurs ce qui s'y passe, d'autant plus que nous ne sommes pas au bord de la mer, et moi la ville ça va bien cinq minutes. Heureusement, à coté de l'hôtel coule un fleuve. Du coup je me sens moins oppressé et surtout je peux aller me promener au bord. Samedi j'ai ainsi marché deux heures le long du fleuve. Auparavant je suis allée faire un tour au marché dans une petite ruelle juste à coté. Beaucoup d'odeurs inconnues mais agréable, des légumes énormes, des caisses d'anis étoilé et de piment, des fruits dont je ne connais pas le nom. Je crois que je vais y retourner lors de mon prochain jour de congé.

Le matin, j'étais allé courir le long du fleuve. Activité assez surprenante pour les chinois, qui préfère la marche, les arts martiaux et la pêche. Mais finalement ils je pense que c'était plus le fait qu'une occidentale était sur les quais plutôt que le jogging qui les faisait se retourner. De plus de l'autre coté du fleuve, il y a tout un espace où sont mis à disposition des appareils pour faire de la gym, rameur, vélo, table d'abdos, barre parallèle, et également de quoi se faire masser. Du coup vu que je n'ai pas de vélo et la natation dans une piscine publique est assez compromis, j'ai au moins cette possibilité là pour faire un peu de sport. Cet endroit est surtout fréquenté par les anciens qui s'entretiennent. Un peu plus loin, à coté de la place au cerf volant, un cours géant de valse se tient, ce qui permet de faire du sport au son d'une valse.

Voilà, la Chine nous promet encore de belles surprises pour les cinq mois et demi à venir.

28/05/2013

Les semaines se passent mais ne se ressemblent pas. La semaine dernière fut tendue entre l'équipe chinoise et nous. Il faut dire que les chinois ne voulaient pas aller naviguer, toujours une nouvelle excuse, vent trop fort, eau trop froide, coup de fil de dernière minute et un des stagiaires part alors qu'on est prêt à aller sur l'eau. Du coup on s'énerve un peu en disant que ce n'est pas possible de faire une formation dans ces conditions. Et là, monsieur Wang (le responsable de l'équipe chinoise de l'école de voile) nous a expliquer que les Chinois n'avaient pas la même constitution que les Européens et que pour cette raison ils supportaient beaucoup moins bien le froid, et qu'en plus ils étaient très peu payés et qu'ils en faisaient déjà beaucoup. Que répondre à cela?

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Le vendredi nous allons à la police finir nos papiers et obtenir le permis de résidence. Nous passons trois heures là bas, déboursons 400 yuans et devons y retourner dans une semaine récupérer le visa. Et deux jours plus tard, on nous annonce qu'on va peut être déménager! Parce que Mr Wang trouve que l'hôtel est trop cher, alors que la semaine dernière il est venu exprès à l'hôtel voir le manager pour négocier le tarif et voir nos chambres et nous dire que nous restions dans cet hôtel. Bref, c'est pas sérieux du tout, pour six mois, ils ne sont pas capables d'organiser un hébergement pour quatre français. Le problème c'est qu'aujourd'hui nous ne savons toujours pas si nous déménageons mais qu' au 1er juin, nous devons être à jour dans nos papiers, et que si nous déménageons, il faut refaire tout les papiers, et là bien sur nous ne serons plus dans les délais...

Sinon, nous attendons toujours nos bateaux à moteur, l'assurance pour pouvoir faire naviguer les chinois pas encore résolus et les baptêmes pas commencés. L'école de voile est prête, nous aussi mais pas les Chinois.

Le problème c'est que le 10 mai, une délégation française composé de membres du conseil général 17 et du comité départemental de voile (notre employeur) débarque pour quelques jours et si l'activité n'a pas encore commencé, les choses vont passer directement par les élus chinois et ça risque de faire du grabuge dans la hiérarchie chinoise.

Et quand on prend un jour de congé, Jimmy notre interprète nous dis qu'on en a déjà pris (ils n'ont toujours pas compris qu'on en prenait deux par semaines et donc à chaque fois qu'une semaine commence, on reprend des congés). Il faut dire que ça l'arrange pas du tout lui car il est payé à la journée.

Du coup la cocotte est sous pression et nous sommes prêts à exploser tout les quatre. Ca part en live totalement! Faut dire que l'inactivité ça aide pas!

En fait dès que le vent le permet nous allons naviguer et si les chinois veulent venir tant mieux sinon nous sortons pour nous car c'est la seule chose que nous ayons à faire. Je pense que si mon dos le permet je vais me remettre sérieusement à la planche à voile, car ici le plan d'eau est assez facile et on a souvent pied.

Nous sommes toujours autant surpris par le fonctionnement des Chinois par rapport à la hiérarchie. Nos camarades chinois passent toujours beaucoup de temps à jouer sur leur ordi ou portable, surtout quand ils ne veulent pas naviguer, mais par contre, dès que Mr Wang arrive, ils sont tous au garde à vous, le suivent comme des petits chiens et sont prêts à tout faire pour montrer qu'ils travaillent.

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Mercredi 29, Gerald et Damien était les seuls à l'école de voile et il leur est arrivé une histoire assez rigolote mais qui aurait pu tourner au drame s'ils n'étaient pas intervenu à temps. Il y avait du vent ce jour là, et sur les trois moniteurs que nous sommes censés formés, un seul voulait naviguer Djia, qui est le plus volontaire des trois et qui en plus apprend tres vite. Mais pour cette raison il pense avoir tout comprit du cata et à chaque fois que nous faisons un briefing, il sait déjà faire! il y en a un Ti qui ne navigue plus depuis au moins 2 semaines pour diverses raisons. On en a prit notre parti et ne nous occupons plus de lui. Il est ici grâce à la relation de son père avec Mr Wang et donc il fait parti de ces gens qu'on ne peut pas virer. Le troisième Chin, est celui dont je m'occupe en cata est toujours en train de se plaindre, trop de vent, eau trop froide, mal au dos, bref un vrai gosse. Les gars ont dis, que puisque c'était comme ça, les chinois ne navigueraient pas et ils sont partis naviguer tous les deux. Au bout d'un moment ils ont vu un cata prêt à partir sur l'eau avec trois gilets de sauvetage. Ils sont rentrés précipitamment à la plage pour découvrir Djia et Ti prêt à emmener Mr Wang en cata. Mr Wang qui ne sait pas nager et qui à peur de l'eau!! les gars sont arrivés à temps et ont décider d'emmener Mr Wang avec eux et Gerald à dit aux autres de ne pas sortir, mais Jimmy notre interprète, n'a pas osé traduire les paroles de Gerald et sont quand même partis naviguer. Forcement, vu leur manque d'expérience et la force du vent, ils n'ont pas tenu très longtemps et le cata a chavirer. Damien à du se jeter à l'eau pour redresser le cata et repêcher Ti qui ne sait pas plus nager que Mr Wang et qui était en train de paniquer. Quand ils sont rentrés à terre Mr Wang s'est moqué d'eux et ils ont perdus la face devant tout le monde! Avec cette histoire on a définitivement perdu Ti comme moniteur stagiaire, mais entre nous c'est pas une grosse perte, et Djia a été remis à sa place tout seul! Et nous allons arrêter de passer pour des guignols auprès de certains d'entre eux, car Mr Wang a dit à tout le monde que Damien et Gerald leur avait sauver la vie! Le plus drôle c'est qu'on est sur que c'est Ti qui a proposé à Mr Wang d'aller naviguer alors que lui même est monté deux fois sur un cata, mais tout ça pour être bien vu par son supérieur.

Pour se changer les idées, dimanche 26 mai nous sommes allés nous promener à côté de Jinzhou, dans un endroit appelé Putuo North Mountain. C'est un lieu vallonné et vert situé à une 15aine de kilomètres de Jinzhou avec de multiples temples bouddhistes et un bouddha géant sur le sommet. Mais surtout c'est un endroit dans la nature qui permet de prendre le vert et de quitter un peu le temps de quelques heures le centre ville de Jinzhou. Il y avait de beau temples très colorés, avec de grandes sculptures de bouddha, de dragons, le tout accompagné d'une musique traditionnelle chinoise grâce à des hauts parleurs installés tout le long du parc. Les arbres étaient en fleurs et le parc sentait bon le jasmin. Bref une

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sortie tres agréable et vu la taille du lieu, on pourra y retourner une prochaine fois car nous sommes loin d'avoir tout exploré. Il y a plein de sentiers pour se balader et passer de crête en crête. Dommage pour nous il y avait de la brume et du coup la vue n'était pas dégagé.

Mercredi 29, Florent et moi étions en congé, nous nous sommes retrouvés vers midi pour aller manger. Nous avons trouvé un nouveau resto à coté de notre hôtel où même avec notre faible chinois nous avons pu nous en sortir car les aliments sont exposés et ensuite tu choisis toi même la composition légumes-viande qui convient. Ca nous est revenu à 2 euros chacun! Ensuite, nous sommes entrés dans un salon de thé, où on nous a fais gouter du thé tout en discutant avec un monsieur qui parlait un peu anglais. Il nous a donné le contact de sa sœur qui revient du Canada. C'est sympa de commencer à rencontrer du monde. Le salon de thé était très chouette, des services à thé avec des calligraphies peintes à la main. On nous servait le thé dans de toutes petites coupelles qu'une dame n'arrêtait pas de remplir. Du coup nous nous sommes sentis obligés de leur acheter un peu de thé. C'est surement le plus cher que j'ai jamais acheté, mais les feuilles de thé sont encore accrochés à la branche et c'est vrai qu'il est bon. Celui là je vais le déguster.

L'autre jour, Jimmy m'a accompagné pour m'acheter un cerf volant chinois en guise de cadeau d'anniversaire. J'ai choisi un beau lampion rouge avec une immense queue. Il y a 300 mètres de fil pour monter haut dans le ciel. Du coup mercredi après midi, en revenant du salon de thé, je suis allée au bord du fleuve l'essayer. Des chinois se sont arrêtés à côté de moi pour me dire d'envoyer plus de fil. Je pense que je vais me faire des camarades aussi à aller utiliser mon cerf volant. Pendant que Jimmy négociait le prix du cerf volant avec la dame, le monsieur sortait d'un grand sac des petites cages avec des crickets porte bonheur dedans (ceux qui connaissent Mulan comprendront de quoi je parle)

Dans cet immense pays, les notions de politesses et de conventions sociales sont vraiment différentes des nôtres. Le bonjour, merci, au revoir ne sont absolument pas nécessaire lorsque l'on rentre dans un resto ou magasin par exemple. Les chinois crachent régulièrement par terre mais le plus répugnant n'est pas le crachat mais le bruyant raclement de gorge qui le précède. De plus à table les chinois mangent très vite en se remplissant les joues de nourriture pour ensuite déglutir, mangent très bruyamment et finissent leur repas par d'énormes rots et allument ensuite une cigarette sans se soucier de déranger les autres encore en train de manger. De plus cela ne les dérange absolument pas de nous dévisager des pieds à la tête et de nous fixer comme si nous étions des extra terrestres.

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En ce qui concerne la cigarette, on a l'impression d'être retourner dans les années 50. Ils peuvent fumer à peu près partout, de la chambre d'hôtel à l'ascenseur en passant par le restaurant, le taxis et l'école de voile. Les quelques fois où nous sommes sortis le soir, on à l'impression de sortir d'une boite de nuit dans les années 90 où en rentrant chez toi, il fallait passer toutes les fringues à la machine à laver et passer à la douche pour enlever l'odeur de clope sur les cheveux. Mais surtout leur cigarette ont une odeur très forte et très désagréable, même mes collègues fumeurs ont du mal avec leurs cigarettes et moi j'ai l'impression d'avaler des kilos de nicotine et de goudron sans avoir rien demander à personne!

Voilà un mois maintenant que notre aventure chinoise a commencé et nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises. Les journées sont dans l'ensemble bien chargés, mais la mer me manque.

A ce jour la question du logement à été enfin résolue et nous ne changerons pas d'hôtel. Aujourd'hui 31 mai nous allons à la police chercher nos papiers et nous serons enfin en règle pour travailler en Chine

Lettre de Chine n°5

14/06/2013

Victoire, enfin nous avons commencé les baptêmes, mais quelle lutte pour y arriver, et encore nous n'avons toujours pas les bateaux à moteur. Ils devraient arriver demain, mais comme cela fait un mois qu'on nous dis qu'ils vont arriver, j'y croirai quand je les verrais.

Mais les quinze derniers jours ont été assez laborieux. Il a fallut se battre pour commencer à obtenir ce que l'on a besoin pour faire notre travail et surtout menacer de cesser de venir à l'école de voile tant qu'on aurait pas le matériel. Depuis la semaine dernière, nous allions à l'école tous les jours mais nous ne faisions rien de particulier (et il n'y a rien de pire que d'aller au boulot pour ne rien faire). En fait nous nous sommes occupés comme nous le pouvions. Avec Damien, nous nous sommes lancés dans la mise en place d'un tableau de nœuds (français-chinois) posé à même le mur(c'est l'avantage d'avoir des murs en bois). Puis nous avons passés quelques matinées à prendre des mesures sur nos catamarans, car non seulement nous avons du mal à faire avancer les choses avec les chinois, mais en plus nous n'avons pas été aidé par le constructeur de bateaux français. Une des flottes de catamaran a des haubans (câbles qui servent à tenir le mat) 12 cm trop long. Non seulement ils sont inutilisables mais en plus il a fallut faire tout une série de photo à envoyer à ce monsieur pour qu'il accepte de reconnaitre son erreur et qu'il consente à nous envoyer de nouveaux haubans!!

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Mais ormis cela et quelques navigations sympa en planche et en cata (ah oui le niveau de l'eau monte et descend régulièrement aussi, ça aussi c'est pas simple tout les jours, car en planche on fait parfois des arrêts brutaux dans les cailloux et on abime bien les cata aussi) nos journées commençaient à être de plus en plus dure à remplir. Alors les Flo et Damien se sont mis à la coutume chinoise de la sieste, Gerald emmenait son ordi et moi j'ai quasiment lu un bouquin en entier.

La formation avec les moniteurs chinois avance chaotiquement elle aussi, car d'une part il nous faut les bateaux à moteur pour faire un vrai travail et aussi car Damien a eu le malheur de faire "perdre la face" à un des jeunes chinois. En fait, Damien, n'ayant plus de stagiaires depuis longtemps déjà avait prit en main Chin, celui qui m'était plutôt attribué, en planche à voile. Cela lui permettait de faire aussi de la formation et comme en plus il est meilleur que moi en planche, je n'y voyais aucun inconvénient. Mais voilà, un matin Damien lui a fait quelques reproches devant tout le reste de l'équipe et ce fut la fin de la relation Damien-Chin. Il faut dire que ce jeune homme ne veut pas naviguer quand les conditions sont bonnes et qu'on lui propose mais va naviguer le lendemain alors que ni Damien ni moi ne sommes sur l'eau et qu'il y a trop de vent pour son niveau. Forcement ça énerve!! Alors moi maintenant j'essaie de rattraper les pots cassés pour continuer à faire naviguer ce jeune qui à la base est déjà très peu motivé. Mais avec moi il veut bien encore car soit disant je suis plus gentille (c'est surtout que je suis plus patiente car franchement je n'ai jamais eu un stagiaire aussi empoté et avec si peu de sens commun)

Avant de partir, nous avions eu deux jours de formation à La Rochelle pour nous expliquer les us et coutumes de cet intéressant mais néanmoins très surprenant pays. Chaque intervenant, nous avais dit à quel point l'idée de "garder la face" était important pour tous les chinois. Ainsi, si on doit faire des reproches ou si quelque chose ne convient pas, il s'agit de le faire savoir de manière détourner et surtout le faire en priver. Une fois que la rupture est consommée entre deux personnes, elle est quasiment irrévocable. Mais cette notion est absolument indispensable à prendre en compte dans toutes les relations que l'on a avec les Chinois et c'est aussi la raison que chaque chose prend un temps indéfini, car quand quelque chose ne va pas, on ne peut pas se permettre d'y aller à la française et de frapper du poings sur la table.

La semaine dernière, Gerald a enfin décidé de mettre en branle la machine politique parce que rien n'avançait. C'est notre grand avantage dans cette histoire, le soutien politique! Donc le conseil général a fait remonté l'info auprès des membres du gouvernement chinois afin qu'on obtienne nos zodiac, et là nous avons découvert qu'un appel d'offre avait été passé 8 jours après notre arrivée en Chine, alors que ces zodiac font partis des clauses du contrat!!! Mardi dernier la tension est montée très haute entre Mr Wang et nous car on avait vraiment la sensation de passer pour des imbéciles, à qui on dit oui-oui par devant mais que par derrière rien n'avance. Nous avions décidé de ne pas aller au parc le lendemain et ce jusqu'à ce qu'on est tout le matériel demandé depuis un mois et demi (notamment un établi et un bac de rinçage). Mais Mr Wang a voulut nous

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invité à manger le lendemain midi, jour de la fête du dragon. Alors Gerald et moi sommes allés le mercredi au parc. Nous avons passé plus d'une heure à attendre que Mr Wang vienne nous rejoindre (avec des plats sautés spécialement acheté pour nous en ce jour de fête). Comme il n'arrivait pas, nous avons quitté l'école de voile avec Gerald au grand dam des autres chinois et de Jimmy notre interprète qui ne savait plus comment faire pour nous retenir. Et là, tout s'est mis en branle. Mr Wang est parti à pied à l'école de vole, nous avons fais demi tour et nous nous sommes rejoints autour d'une table. Gerald et Mr Wang ont chacun gueulé un bon coup, tout le monde a dit ce qu'il avait à dire et nous sommes à peu près tombé d'accord (et encore nous aurions du avoir les zodiac aujourd'hui) sur le matériel à avoir dans les prochains jours. Ensuite l'orgie à commencé. Nos collègues chinois sont arrivés avec la nourriture commandé et surtout plusieurs caisses de bière ( moi qui n'ai jamais bu de bière, cela fait un mois que je m'y suis mis, et franchement je ne vois toujours pas ce que l'on trouve à cette boisson, ça vaut pas un bon verre de rouge).

La coutume dans ce pays, est que lorsque l'on boit avec des "amis", on boit cul sec (alors bon, les verres sont assez petits, mais quand même). Je n'ai pas fais le compte du nombre de bouteille de bière que j'ai bu, car on a trinqué et retrinqué, chacun a fait un toast et à chaque fois, on boit. A notre grande surprise tous les membres de l'école de voile se sont excusés pour leur comportement des semaines précédentes (enfin surtout les futurs mono). A la fin de ce repas, nous étions censés avoir tout ce que nous demandions dans les deux jours (comme je l'ai déjà dis, il nous manque encore les zodiacs) et nous avions décidés de commencer les baptêmes dès le lendemain avec ou sans zod. Bref, nous n'étions pas beau à voir lorsque nous sommes rentrés à l'hôtel faire notre rapport à Damien et Florent.

Le lendemain même, les ouvriers venaient installer notre établis! Un bel établi en lambris, que nous avons renforcé à peine les ouvriers partis afin d'y installer un étau. Enfin, nous avons de quoi travailler proprement. Et nous nous commencions les baptêmes! Lors de cette première journée, 12 chinois sont venus découvrir le catamaran et ont beaucoup aimés. Mais la météo de l'après midi en a refroidit plus d'un alors j'ai fais découvrir le cata à Jing et Ming Shu les deux filles de l'accueil.

Malgré toutes ces aventures, nous avons eu quand même quelques beaux moments ces dernières semaines. Notamment la chance d'assister à deux spectacles. L'un d'entre eux, était cet après midi même. Un mélange, de théâtre, kung fu, acrobaties pour raconter une période marquante de l'histoire de cette province: l'annexion du Lianning par les troupes japonaises à partir des années 30 et pendant toute la durée de la guerre. Malgré l'absence de sous titre, il était facile de comprendre l'essentiel de l'histoire. Et surtout mes trois collègues se sont fait enrôlé dans l'armée chinoise pour défendre le peuple et ont bien faire rire le public!!

Le deuxième spectacle a eu lieu vendredi dernier et n'avait rien à voir. Cette fois ci nous étions dans une salle de spectacle et ce fut assez spectaculaire. Entre la richesse et la beauté des costumes, les acrobaties et les danses, les musiques et

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les lumières mises, nous en avons pris plein les yeux. Là aussi, il s'agissait de raconter l'histoire du Liaoning, mais à une époque beaucoup plus ancienne! Les photos qui suivent donnent une bien meilleure idée qu'un long discours bien qu'il n'y ai pas le son

Avec toutes ces histoires, nos jours de congés ont été assez chaotique. Nous avions prévu un séjour à Shenyang, la capitale du Liaoning, mais nous l'avons annulé suite à l'arrivée soit disant éminente des zodiacs. Ce sera pour une prochaine fois. En attendant, je continue mes promenades le long du fleuve. J'arpente, les deux rives, dans les deux sens et cela me permet de découvrir de nouvelles choses à Jinzhou, notamment un joli temple bouddhiste à l'écart du centre ville, un mémorial à la dynastie Qing -la dernière des dynasties chinoises-, un centre équestre (où les chevaux n'avaient pas l'air en super forme), le lieu où les autos école se réunissent pour apprendre à leurs élèves, créneaux et autre manœuvres de stationnement. Et puis, comme c'est autant un marais qu'un fleuve, je peux y observer des oiseaux (hérons, aigrettes et différents canards). Et surtout c'est un formidable endroit pour croiser les chinois et les voir vivre. Ce sont de grands amateurs de pêche, bien que la couleur de l'eau ne me donne absolument pas envie de manger ce qu'il pourrait en sortir. en fait Jimmy notre interprète m'a expliqué que la patience faisait partie de la philosophie chinoise et qu'il était important de savoir attendre. (Tu m'étonnes! on les a vu au boulot!!!)

J'ai également pu observer que les grands parents s'occupent beaucoup de leur petits enfants. Je ne sais pas trop comment fonctionne les systèmes de garde ici mais comme ici les enfants uniques (des générations nouvelles) se retrouvent avec quatre grands parents rien que pour eux, cela facilite le problème. D'autant plus que d'après ce qu'on a pu nous dire, les migrations internes sont assez peu nombreuses car c'est très compliqué. Il faut un permis. Du coup les gens qui quittent leur pays natal le font pour raison économique (bien sur) mais souvent de manière clandestine (surtout dans les grandes villes) et dans ces cas là, ils laissent leurs enfants aux grands parents et ne les voient pas pendant plusieurs mois.

C'est toujours aussi déconcertant de se faire regarder des pieds à la tête toute la journée comme si on débarquait de mars! Faut dire que malgré les 3 millions d'habitants, c'est une petite ville et ils n'ont pas vraiment l'habitude des touristes et encore moins de touristes occidentaux. Et surtout, le regard fixant est souvent suivit par un grand éclat de rire surtout lorsqu'il s'agit de jeunes filles ou d'enfants!

Nous sommes déjà le quinze juin, trois jours après notre repas ubuesque avec Mr Wang et toujours pas de bateaux à moteur. Lundi soir nous devons aller manger avec Mme la maire adjointe de Jinzhou qui fait partie des membres à l'origine de cette aventure, on va avoir quelques mots à lui dire. Ah oui, et aujourd'hui on vient d'apprendre que deux Chinois allaient rejoindre l'école de voile pour devenir de futurs moniteurs car officiellement aujourd'hui il ne nous en reste plus qu'un seul sur les trois du départ. Nos baptêmes se sont ralenti suite à une

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perturbation qui est en train de passer mais dès demain les choses vont se relançer.

28/06/2013

Le temps passe vite et voici deux mois maintenant que je suis en Chine, et ... les bateaux à moteur ne sont toujours pas là. Au dernière nouvelles, le directeur a signé le devis, donc cela ne devrait plus qu'être une question de jours...Oui on à compris le concept, ça fait deux mois que ce n'est plus qu'une question de jour. En attendant, on continue de faire des baptêmes. Après le succès des premiers jours, nous comptons maintenant sur les doigts d'une main nos clients. La raison, les chinois ont décidés de faire payer 80 yuans par personne (ça fait 10 euros, mais surtout ça correspond à un repas pour une famille au resto) pour seulement 15 à min de navigation. Alors forcement ça ne plait pas beaucoup. Dommage parce que les gens semblent très curieux et on aurait plus de client si c'était gratuit ou beaucoup moins cher.

La deuxième raison qui gène nos chinois c'est la météo. On savait que les chinois étaient très frileux dès qu'il y avait du vent et que les nuages cachaient le soleil, mais maintenant dès qu'il fait un peu trop chaud (comme jeudi dernier où nous avons eu des pointes à 35°), les chinois ne comprennent pas qu'ils seraient mieux à faire un petit tour de cata et désertent les lieux. Du coup ça limite sérieusement notre plage météo. Et encore nous sommes très inquiets car en juillet ce sera la mousson et on nous annonce de la pluie en très grande quantité.

Du coup on a changé notre fusil d'épaule et on navigue tous les jours devant la plage (une bonne marée haute à remplie la lagune) pour attirer la population. Alors on ne va pas se plaindre, car en France généralement, lorsque l'on est moniteur de voile légère, on a du mal à naviguer pour soi et on passe beaucoup de temps les fesses sur un zodiac. Et ben là, c'est pas le cas, on est payé pour naviguer et pour l'instant cette année je ne suis pas prête de me tasser les lombaires sur un zodiacs.

Nous avons encore eu quelques belles surprises de la part de nos camarades chinois. En effet, les mouches ont sérieusement envahis notre école de voile depuis deux semaines. La raison principale, les plats non entamés qui restent dans l'école malgré la chaleur et surtout les tables qui sont justes essuyées avec un sopalin. Alors forcement ça attire ces petites bestioles ailées. Du coup cela fait deux semaines que nous demandons une éponge et du produit pour nettoyer les tables. Mais lorsque nous avons demandé à notre interprète de traduire notre demande au reste du groupe, on nous a répondu qu'il fallait essuyer les tables après les repas. Alors on a dit oui, c'est pour ça qu'il nous faut du produit; tu comprends Jimmy . La réponse de Jimmy fut sans appel: "non"!!! Gros moment de solitude de notre part! Alors on a fini par acheter l'éponge et le produit nous même. Ben oui la notion d'hygiène n'est pas la même partout!!!

Les deux dernières semaines ont été occupées par une série de repas protocolaires. D'abord par Mr Li le chef de Mr Wang. Autant Mr Wang après plusieurs verres d'alcool de riz se détend. Mr Li quant à lui ne se détend absolument pas, n'a rigoler à aucune blague faite coté français ou chinois, et à part faire des références culturelles chinoises, n'a pas résolu le problème de nos zodiacs. Un vrai politicard! Des gampeï à l'alcool de riz (50%) et à la bière !A la fin, Mr Wang a voulut trinquer avec chacun d'entre nous trois fois de suite(cul sec à chaque fois bien sur). Ma qualité de femme m'a permit de ne trinquer qu'une fois et de limiter certain gampei à l'alcool de riz. Et heureusement car mes collègues ont finis dans un sale état!

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Mais finalement le pire dans ces repas protocolaires, ce n'est pas forcement l'alcool (enfin pour le foie si),mais la fausseté de tous les discours. Ce qu'il faut quand même savoir c'est que Mr Li est la personne responsable de notre absence de bateaux à moteur, mais à table tout va bien, tout le monde est content, on se fait des beaux sourires, et on est tous amis et très vite tout ce qu'on a demandé va arriver.

En Chine la relation à la hiérarchie est assez particulière pour nous européens. Dès que Mr Wang se présente à l'école de voile, tout s'arrête! Ils se mettent au garde à vous, le suivent comme des petits chiens, attendent son départ pour manger alors que les plat refroidissent, et tout le monde sort du bâtiment au moment de son départ. Et quand ils sont à table avec lui, ils lui servent à boire et à manger.

Le lendemain nous avons été invité chez Mme la maire adjointe. Et là c'était autre chose, car d'abord on nous avait expliqué que pour les chinois c'était peu courant d'inviter les gens chez eux et qu'il s'agissait d'un honneur. Autant dire que nous étions très heureux d'être enfin invité chez des Chinois plutôt qu'au restaurant. L'après midi même nous étions aller acheter une bouteille de vin chez un revendeur de Bordeaux que nous avions repérer quelques temps auparavant. Puis le soir nous étions dans son appartement. Pour nous faire plaisir, elle avait commandé des plats occidentaux au Sheraton. Perso nous aurions préférés des repas chinois! Et là, les gampei n'étaient pas à l'alcool de riz et à la bière mais à un bon vin rouge chilien! Quel gâchis, on a même pas le temps de savourer le vin qu'il faut déjà l'avaler. Cette fois ci, c'était Damien qui était malheureux car il n'aime pas le vin, mais comme c'est un homme, il n'a pas le choix et doit boire cul sec! Chacun à son tour on est amené à faire un toast. Ce jour là nous n'étions que 8 à table alors ça va encore. Fait assez étrange, la maire adjointe de Jinzhou vit en réalité à Dalian. l'appartement dans lequel nous avons été invité est en fait son appartement de fonction dans lequel elle vit du lundi au vendredi. Le we, elle retrouve sa maison et sa famille à Dalian. En France, on aurait du mal à imaginer un maire élu dans une ville autre que celle de son domicile. Nous sommes repartis de chez Mme la maire adjointe avec des desserts (chouette un peu de chocolat et de sucré, après un mois et demi sans dessert c'est agréable) et deux bouteilles d'alcool de riz. Mais depuis notre repas avec Mr Li, les gars ne veulent plus voir ni boire une goutte d'alcool de riz, alors les bouteilles attendent dans leur boite dans ma chambre et risque d'y rester jusqu'à la fin de notre séjour.

Le lendemain la délégation française arrivait. Une délégation composé du vice président du conseil général de Charente maritime et de quelques autres personnes du cg, et aussi quelques personnes représentant l'industrie nautique de la Charente Maritime, notamment Mr Lenoir, le constructeur de nos bateaux. Ils sont venus visiter notre école de voile, faire un autre repas au Sheraton et l'après midi Gerald accompagnait la délégation jusqu'à Dalian pour participer au Salon Nautique local. Je me suis donc retrouvée avec les rennes de l'école de voile pendant quatre jours. Dalian est la station balnéaire de la province du Liaoning. La Charente Maritime était l'invitée du salon nautique et cela à permit de Gerald de faire la promotion de l'école de voile à Dalian. En fait, toutes les hautes instances de la province sont au courant de notre présence à Jinzhou. (D'ailleurs, ils ont tous demandés, pour Jinzhou avait été choisi, car c'est une petite ville de "paysans") Et il y a des projets de déplacements de l'école de voile vers Dalian ou Shenyang la capitale de la province pour l'année prochaine.

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Lundi 24 nous étions en congé et avec Gerald, nous sommes partis à Bijia, la petite ile qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Jinzhou, sur la mer de Bohai. Nous y étions allés avec Florent et Stéphane le premier we après notre arrivée, mais comme nous étions partis tard, nous n'avions pas pris le bateau. Là du coup, nous sommes partis vers 12h à peine. ( c'est d'ailleurs pour cela que nous n'étions que tous les deux, car Damien est une vraie marmotte et nous passons nos jours de congés à l'attendre, et moi ça me soule, surtout que ceux qui me connaissent bien savent qu'à 8h je suis levée et 8h30 prête!) Nous avons donc pris un taxi et avec l'image du lieu, c'était facile de se faire comprendre. Arrivés là bas, l'isthme était découvert, donc nous avons commencé la traversée à pied, mais en fait la marée avait déjà commencé à remontée et nous avons du prendre un bateau pour aller sur le mont Bijia. En fait il y a une grande quantité de vedettes qui s'occupent de faire traverser les gens, pour 15 yuans par personnes. Le trajet prend à peine 5 minutes car ils sont à fond tout le temps (comme en voiture). De la côte, on a l'impression que l'ile est toute petite, mais en fait, elle est toute en longueur et la plus grande partie se cache derrière. Point négatif, ils ont construis un port de commerce juste à coté et donc à tout moment de notre promenade, on a une vue imprenable sur les silos, les grues et les containers. L'ile est en fait un gros rocher et on passe notre temps à monter et descendre (78 mètres de haut pour 1,2km2). Sur cette ile, se trouvent une multitude de petits temples car cette ile est connu pour être le lieu de création du monde. Il y a également une belle tour en granite, même les portes et les volets sont en pierres; le pavillon Sanqing. A l'intérieur une cinquantaine de statues de bouddhas, et des saints taôistes et Confucius, ainsi que des fondateurs de cette tour. Au sommet, une statue en or du Dieu de la création. C'est la seule de ce genre en Chine et à notre grande surprise, cette tour est de construction récente, 1912, ce qui n'est rien pour la Chine. Malheureusement pour moi, ormis une vue d'ensemble, il m'était interdit de prendre des photos à l'intérieur de la tour. (désolé pour les photos qui ne sont pas exceptionnelles car mon filtre s'est cassé pendant la balade et j'ai pris un certain nombre de photos avant de m'en rendre compte). La partie sud de l'ile n'est pas accessible car pour l'instant il n'y a pas de chemin, mais on a pu voir de nombreuses constructions et notamment une route. En tout cas c'était une petite promenade sympa qui nous a permis de quitter de Jinzhou et de faire un tour au bord de la mer!

Le 26, nous avons été invité par Mr Wang à voir un spectacle de ski nautique/jet ski, un groupe de chinois du sud qui sont en représentation pendant le temps de l'exposition. Bon y'avait quelques trucs sympa comme un salto avant à partir d'un trapèze, mais on s'attendait à plus de truc, notamment le duo acrobatie avec la fille. Tout ça en plein milieu de la matinée!! Comment perturber une journée de travail!

Depuis que je suis ici, j'ai essayé de savoir un peu quelle était la place des femmes chinoises au sein de cette société. Je ne suis pas sure d'avoir tout saisie et il me manque surement beaucoup d'informations, mais voici ce que j'ai pu noter. Tout d'abord, malgré tout ce qu'on peut penser de Mao et de sa politique, le communisme a permis aux femmes de sortir de la maison et de travailler. Après 1949 fini la mode des petits pieds pour les femmes. Alors les femmes se retrouvent aujourd'hui à tous les niveaux de la société, et même dans les hautes sphères, comme par exemple dans les mairies de Dalian et Jinzhou on trouve des femmes respectivement au poste de maire et maire adjointe. Mais on aperçoit également beaucoup de femmes dans les champs et au parc expo le personnel qui s'occupe de l'entretien des plantes, fleurs et pelouse est à majorité féminine.

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Mais l'égalité n'est pas aussi vrai qu'on pourrait le penser! (en même temps en France non plus). Tout d'abord, certains métiers ne sont pas fais pour les femmes, notamment le mien...J'ai beaucoup surpris les premiers jours lorsqu'il fallait porter le matériel, préparer les bateaux, utiliser des outils (les hommes me regardaient avec des yeux ronds, voire prenaient ma place). Aujourd'hui les collègues se sont habitués mais les passant ouvrent toujours de grands yeux lorsqu'ils me voient déplacer les cata. Qu'est ce que ça va être quand je vais conduire un bateau à moteur...(car ici, malgré le nombre de bateau sur le parc, tous les chauffeurs sont des hommes). De plus on a emmener quelques fois Jing (une des hôtesses d'accueil) faire du cata et elle s'est révélée plutôt douée et intéressée, alors lorsqu'on a évoqué l'idée en plaisantant qu'on pourrait la former comme monitrice de voile puisqu'il nous manquait toujours du personnel, Jimmy notre interprète, nous a tout de suite dit que ce n'était pas possible, que ce serait trop dure pour une femme chinoise de faire ce métier...(c'est vrai que les chinois et les européens ne sont pas fais pareil...)En même temps je ne lui jettes pas la pierre car malgré ce que mes collègues lui on répondu, comme quoi, en France beaucoup de femmes faisaient ce travail, je relativise car effectivement il y a en a de plus en plus à faire ce job l'été, mais de là à en faire leur métier on est proportionnellement peu nombreuses, et la principale raison étant le coté physique de ce boulot!

Un autre exemple de l'idée de la femme en Chine. Hier nous avons lu une pancarte indiquant (en anglais) que la baignade et les activités nautiques étaient déconseillées à toute une quantité de personne notamment aux femmes enceintes et aux femmes en période de règles!!! Qu'est qu'il ne faut pas lire!!! On se croirait revenu en 1950. Et depuis quand ça empêche de faire un tour en bateau à moteur!!! Comme j'essaie de m'adapter aux coutumes du pays, j'en ai profiter pour demander à mon chef de respecter le règlement et par conséquent, de ne pas travailler ces jours là, mais ça n'a pas marché, sa réponse:"t'inquiète tu distribueras les flyers à terre" Zut!!! En même temps le tampon n'est pas encore arrivé en Chine (en tout cas pas dans les petites villes) alors forcement ça n'aide pas!

En fait l'impression que j'ai c'est que la femme chinoise, bien qu'elle soit sortie de chez elle, reste confinée à des rôles et des métiers n'allant pas à l'encontre de sa constitution. Je ne parle pas ici des femmes qui vivent à la campagne et qui doivent surement avoir un rude labeur, comme dans tous les pays du monde (d'ailleurs j'en ai vu quelques unes tirer des lourdes charges derrières elles, à pied ou à vélo).

Pour le grand plaisir de mes collègues masculins (et la grande inquiétude de leurs copines restées en France), les filles chinoises sont en majorité fines et menues, et laissent facilement voir leurs jambes. En effet ici, il est plutôt bien vu de porter des shorts ou des jupes très courtes (voire très très courtes) ce qui en France fait plutôt mauvais effet, à l'inverse elles ne découvrent pas leurs épaules et leurs décolletés (comme dit Gerald, en même temps elles n'ont pas grand chose à montrer de ce côté là). Jimmy m'expliquait même que lorsque les garçons notent les filles sur 10 (sport à l'évidence international), 7 points partent sur les jambes de la demoiselle. C'est dire l'importance d'avoir de jolies gambettes et de les montrer.

Et les hommes me direz vous? Ben la nouvelle génération passe surement autant de temps devant les glaces de leur salle de bain que les filles et passé la trentaine, ils se baladent tous (ou presque) avec des abdo kro (en même temps avec la quantité de bière qu'ils boivent en faisant des gampeï, c'est normal).

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J'ai enfin pratiqué le passe temps national: le karaoké. Un soir, nous sommes allés faire un tour dans un de ces lieux de débauche nocturnes où la jeunesse chinoise s'éclate. Il s'agit d'un immense bâtiment, à l'intérieur, plein de salles privées que tu réserves pour la soirée. Avant d'entrer tu choisis des boissons, de quoi grignoter et c'est parti! Dans la salle se trouve un écran tactile sur lequel tu choisis la musique qui te plait. Malheureusement pour nous, très peu de chansons occidentales et les chansons chinoises sont écrites en caractères chinois et non en pinying (la transcription chinoise en alphabet latin) ce qui restreint considérablement notre choix. Avec Damien nous avons eu un moment nostalgique en chantant Barbie girl et les spices girls... Oui oui c'est de cet acabit là. Et pire encore dans le deuxième karaoké (le premier étant pourri au dire des chinois qui nous accompagnait) Florent à chanté sur Hélène et les garçons! Autant dire que si t'as pas quelques grammes dans le cornet, tu chantes pas!!! Mais ce que je ne vous ai pas encore raconter, c'est qu'en plus de l'alcool et de la nourriture, tu peux choisir des filles pour passer la soirée en agréable compagnie! Une série de fille viennent dans la salle et tu choisis celles que tu veux. (voir même en changer si elle chante mal ou si elle n'est pas sympa!!!) Tant que tu payes, tu peux en prendre autant que tu veux. Spécial, mais il ne s'agit que de chanter et de tenir compagnie. Apparemment il est possible d'avoir plus si affinités mais avec de l'argent bien sur! On m'a proposé un jeune homme également, mais le principe de payer pour avoir de la compagnie, très peu pour moi!!

J'ai encore plein de chose à vous racontez sur ma vie en Chine mais cette lettre est déjà bien longue alors je les réserves pour la prochaine fois!

Lettre de Chine n°7

13/07/2013

Bateau à moteur ou pas bateau à moteur!!! Vous vous demandez surement ce qu'il en est après deux mois et demi de séjour en Chine!! Et ben... non, nous ne les avons toujours pas!! Ca devient désespérant et surtout l'ambiance entre Mr Wang et nous tourne à l'eau de boudin. Aujourd'hui nous avons appris que les bateaux étaient achetés mais comme il n'y avait pas de stock à Dalian, ils étaient en construction (encore une excuse à la chinoise). Si lors de ma prochaine lettre nous avons les bateaux, ce sera grande fiesta. Alors voilà, ma saison 2013 est partie pour être une saison sans extinction de voix, ni tassage de vertèbre sur le zodiac. C'est mon corps qui va être content. En tout cas, j'ai une petite pensée pour mes camarades qui sont en pleine saison à divers endroits de France et qui sont au taquet, comme on est sensé l'être à cette période de l'année. Ici les journées sont plutôt tranquille, je suis en train de préparer la formation des moniteurs chinois, en attendant de pouvoir la faire lorsque l'on aura nos bateaux.

Côté positif, nous avons commencé notre premier stage la semaine dernière. Deux stagiaires pour douze séances Faye et Chi-Chi. Mais malheureusement pour l'instant le stage est interrompu car nous n'avons toujours pas de bateaux à moteur. On avait obtenu qu'on nous en prête un, mais il avait un moteur de 2,5cv, autant dire inutile pour faire un stage en catamaran. (En fait lorsque la délégation française était venue, les chinois avaient tenus à nous prêter deux zodiac afin de ne pas perdre la face, sauf que les français savaient déjà que nous n'avions toujours pas de zodiac et en plus les moteurs étaient de 2,5cv, la grande blague) Du coup, les chinois ont trouvé le moyen de nous prêter un moteur de 20 cv. Nous étions tout content car alors nous pouvions faire un vrai stage et continuer la formation des moniteurs. Oui mais voilà, le troisième jour, un de nos collègue chinois a tenu a ramener le zodiac au ponton alors qu'il ne sait pas se servir d'un moteur (et que les chinois ne font pas confiance aux français). Résultat, l'embase du moteur (la partie sur laquelle est fixée l'hélice) éclaté, le moteur hors service et notre stage arrêté. Du coup de colère, nous faisons les cours gratuits à nos stagiaires et nous avons cessé la formation des moniteurs en attendant qu'on est enfin nos

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zodiacs. Et comme le prix des baptêmes n'a toujours pas baissé, nous n'avons personne ou presque. Malheureusement, aujourd'hui Jimmy nous a appris que les Chinois nous accusaient d'avoir cassé le bateau et Mr Wang nous fais la gueule car comme c'était un bateau de prêt, il a perdu la face vis à vis de la personne qui lui a prêté le bateau. Et c'est tellement facile de viser les français qui ne comprennent pas la langue. Du coup, demain Gerald a un rendez vous téléphonique avec Mme la maire car la conversation est gelée depuis ce matin avec Mr Wang. Mais bon à force de nous prendre pour des incompétents, nous on en a marre. Avant que la discussion se gèle ce matin, il a essayé de nous amadouer en nous faisans visiter une des serres du parc expo. Franchement nous ne l'avons pas trouvé exceptionnelle, mais j'ai quand même eu une petite pensée pour ma pote Ninette qui aurait tripé de voir toutes ces orchidées et ces cactus, alors forcement j'ai pris quelques photos.

On se demande parfois ce qu'on fait là car le fonctionnement du parc expo nous enclave complètement. L'autre jour, le premier ministre chinois est venu visiter le parc (perso je ne l'ai pas vu j'étais sur l'eau). Du coup on se retrouve à devoir passer tout le système de sécurité de l'entrée principale, marcher 20 min pour accéder à la base parce que les voitures électriques ne sont pas en service ce jour là. On a du laisser nos briquets et couteau dans la voiture et j'ai même du boire l'eau de ma bouteille pour prouver que c'était bien de l'eau et pas du poison. Alors forcement faut être motivé pour avoir envie d'aller bosser certains jours.

En échange on navigue, tous les jours. Je n'ai pas autant navigué en voile légère depuis la fin de ma formation, il y a 8 ans maintenant. Je m'entraine au water start en planche (les initiés comprendront) et les gars ont installé un palonnier pour se faire tracté avec une planche derrière un cata. Voilà où nous en sommes!!!

Le coté positif, c'est que depuis quinze jours maintenant, le niveau de l'eau n'a pas évoluer et surtout n'a pas rebaisser. Du coup, on abime plus autant le matériel et les crevettes sautent sur nos bateaux. Et oui, la lagune fait partie avec le parc expo d'un ancien marais qui a été entièrement remblayé. Au bout de la lagune (qui correspond à la fin de notre plan d'eau) il y a une digue et de l'autre coté c'est la mer de Bohai!! Alors les chinois ont attendu des grands coefficients de marée pour faire augmenter le niveau de la lagune et ensuite ils ont renforcés la digue afin que le niveau se stabilise (et ça à l'air de marché) Voilà pourquoi on se retrouve avec des crevettes et des méduses dans notre lagune. Depuis quinze jours maintenant, nous avons chaud et nous pouvons naviguer en maillot de bain. Même les embruns sont chauds. Ca aussi, cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. C'est sur que ce n'est pas à Pleneuf Val André que j'ai navigué en maillot de bain. Mais ici, le vent vient principalement du sud, alors on navigue avec le minimum sur le dos. Autant nous voyons fréquemment des hommes torses nus, mais c'est loin d'être le cas des femmes alors autant dire que je me fais repérer lorsque je me déplace avec simplement le haut de mon maillot de bain sur le dos. Du coup les femmes me montrent mes bras bronzés, ce qui n'est pas forcement bien vu pour les chinoises, car comme je l'ai déjà expliqué dans une précédente lettre, pour les chinoises, il est important de garder la peau la plus blanche possible.

Autre aspect positif, un de nos stagiaires, Faye nous a invité chez lui en début de semaine (car la météo nous le permettait) et nous avons pris deux jours de congé consécutifs (cause du début de la rupture avec Mr Wang, qui n'a toujours pas comprit que nous ne dépendions pas de lui) et sommes partis à Yi Xian, une petite ville de 40 000 habitants à 1h environ de Jinzhou. Il nous a emmené visité un temple bouddhiste appelé Fèng Guo Si. C'est un très vieux temple millénaire. Et c'est vrai que par rapport aux autres on voyait que ce n'était pas la même construction. Dans le bâtiment principal (fait en bois sans un clou, ni vis; les piliers ont tous un angle de 15° destiné à supporté toute la structure) se trouve 7 bouddhas de 9 mètres de haut fait en terre (il était interdit de prendre des photos donc j'ai pris une photo d'une photo pour avoir une idée en attendant que Faye me ramène une carte postale de l'endroit). C'était très impressionnant, chaque bouddha a une signification bien précise, promotion professionnelle, santé, mariage, argent... et tu pries celui qui t'intéresse. Les moines nous ont proposés de prier (chacun à fait comme bon lui semblait) sur des

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petits coussins orange et de déposé un petit ruban rouge au pied de la statue. Chaque statue est assise sur une fleur de lotus car Bouddha est né sur une fleur de lotus.

Après cette visite, nous sommes allés voir une autre tour comme celle qui se trouve à Jinzhou, moins bien entretenu car au milieu de nulle part, puis enfin un site en pleine campagne, où sur une colline, se trouve 8 tours construites par un empereur, destinées à surveillé la naissance d'un futur empereur qui aurait pu le renverser.

Nous sommes ensuite allés manger dans le restaurant dont Faye est propriétaire et nous avons alors rencontré sa femme. Il nous payait une nuit d'hôtel, mais ce tête en l'air de Florent n'avait pas prit ses papiers avec lui, du coup pas d'hôtel chic mais une nuit à la campagne dans ce que nous appellerions une maison d'hôte. Moi perso j'étais ravie d'être loin de la ville et d'être réveillée par les coqs plutôt que les pétards et les voitures. Après une trentaine de minutes de voiture, nous sommes arrivés dans un petit village, on nous a conduit dans une grande salle avec quatre chambres et une toute petite salle de bain contenant un lavabo et un urinoir (nous les filles on nous a passé un seau, entre nous ça ne me changeait pas grand chose moi qui ai passé six mois dans un bateau à sec à utiliser un seau car je ne pouvais pas utiliser les toilettes marin). Dans une des petites pièces attenante, il y avait une table de majong, jeu ancestral chinois. Jimmy nous a apprit à jouer, et j'avoue qu'assez facilement j'ai pigé les règles du jeu et ensuite j'aidais mes camarades français. Au fait, cela n'a rien à voir avec le majong que l'on trouve sur l'ordinateur. C'est un jeu de stratégie assez sympa, ou il faut aligner des suites ou des pions identiques pour pouvoir gagner, mais ce qui nous a le plus plut, il faut bien le dire, c'est la table automatique qui mélange et redistribue les jetons toutes seule! Ca c'était la classe!

Le lendemain matin Faye nous retrouvait à 6h30 du matin (un peu raide comme jour de congé) pour un petit dej campagnard. Avec des œufs frais de poule et de canards. (tu m'étonnes qu'ils sont frais, on les a entendu crier toute la nuit). Puis la pluie qui était prévue est arrivée à coup de trombes d'eau qui a crée une rivière au milieu du village. Du coup nous voilà à attendre que tout se dégage. Nous n'avons pas pu bouger avant 10h30, raide quand on se lève à 6h30. Puis nous sommes partis nous balader dans la montagne. En fait la balade fut assez rapide car les chinois ont vraiment des soucis avec la météo et du coup les gouttes de pluies qui continuaient à tombées les ont tous refroidis et nous sommes partis tous les quatre. Après une montée assez raide mais rapide, nous sommes arrivés en haut d'un col où se trouvait un temple fermé. Nous sommes montés un petit peu plus haut pour avoir une belle vue de la montagne et des environs.

Nous sommes redescendus retrouvés tous le monde et nous avons fais un tour dans le petit village. Ce village comporte 18 familles. Au milieu du village se trouve un puits très joli qui est toujours en fonctionnement et un temple très ancien aussi. Dans les jardins des gens, beaucoup de culture de mais. D'ailleurs nous devons être dans la région du maïs, car tous les champs que l'on trouve autour de Jinzhou sont des champs de maïs. Après un déjeuner composé de ce que les villageois produisent dans leur jardin, œufs brouillés, tofus frais, poulet en sauce, légumes du jardin et autre mets. Rien à voir avec ce que nous avons pu manger depuis que nous sommes en Chine, c'était simple mais délicieux. Puis la météo étant toujours à la pluie, nous avons pris le chemin du retour et sommes rentrés à l'hôtel en milieu d'après midi. Ce fut court mais ce fut très agréable de quitter la ville et de se retrouver un peu à la campagne, de voir un peu de verdure sans pot d'échappement, coup de klaxon et autre gratte ciel qui abime le paysage.

Lors de mes dernières balades le long du fleuve, j'ai pu observé que l'été était bien là. Tout d'abord, les roses trémières ont fleuris de partout le long des chemins, ce qui m'amène la compagnie des papillons ( une photo spéciale pour ma filleule Anaelle), des libellules et des oiseaux qui veulent manger les libellules. Et puis les Chinois se baignent dans le fleuve. Personnellement lorsqu'il fait très chaud cela me donne envie, mais la pollution qui borde le fleuve m'arrête de suite.

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Aujourd'hui nous sommes samedi, et comme beaucoup de pays dans le monde le samedi est le jour des mariages. Alors bon, je n'ai pas encore assisté à un mariage chinois (et peut être que je n'aurai pas cette occasion) et je ne vais pas rentrer dans les détails, tout ce que je sais c'est que les femmes ont cédés à la mode occidentale de la robe blanche et ont abandonné la robe traditionnelle rouge. Par contre, lorsque les chinois célèbrent un mariage, ils font exploser des feux d'artifices. Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Et ça peut être à tout moment de la journée. Alors lorsque nous sommes en congé le samedi matin, il est très fréquent de se faire réveiller par des pétarades très bruyante. Les premiers jours, on croyait qu'ils faisaient des explosions dans les bâtiments anciens, car on voyait sortir de la fumée. Quand ça à lieu devant notre hôtel, c'est très très bruyant et ça pendant plusieurs minutes. Maintenant qu'on sait pourquoi ils font ça, on est plus surpris, mais moi je sursaute à chaque fois que ça recommence car c'est particulièrement agressif pour les oreilles.

Depuis un peu plus d'un mois maintenant, nous nous sommes inscris à une salle de sport pas loin de notre hôtel, histoire de nous occuper un peu et surtout pour faire du sport. Bon, une piscine m'aurait plus convenue, d'autant plus que la lagune n'est pas forcement le meilleur endroit pour se baigner, mais on fait avec ce qu'on a (une saison 2013 sans baignade en mer, ça c'est très très raide pour moi). Du coup cela me permet de découvrir un peu les habitudes des chinois en matière de sport. Notre salle de sport se trouve dans un immeuble, et à l'étage au dessous, il y a une dizaine de terrain de badminton. Il y a tous les jours du monde, hommes et femmes, qui jouent en simple et en double. Et à coté des terrains, il y a une salle avec un certain nombre de table de ping-pong. Alors je comprends mieux pourquoi on les retrouve dans les finales des JO dans ces deux sports. A la télé aussi d'ailleurs on voit beaucoup de tennis de table. D'ailleurs à la longue, avec les explications en chinois, c'est encore plus chiant que le tennis à regarder. En plein air, nous voyons peu de sportifs, lorsque je me promène le long du fleuve, je vois quelques personnes courir mais c'est quand même assez rare. Et bien que les Chinois pratiquent le vélo comme moyen de transport, il est peu utilisé comme loisir (on en voit quand même avec de bons vélos, casques et tuniques de cyclistes). D'ailleurs aujourd'hui j'ai vu un extrait du tour de France à la télé chinoise. A côté de notre parc d'exposition, ils sont en train de mettre en place un golf qui ne sera ouvert que l'an prochain. Est ce que c'est un sport à la mode ici? je n'en sais rien. Mais Jinzhou est une petite ville de campagne (3 millions d'habitants, merci pour la petite ville) et il n'est pas impossible que dans des plus grandes villes ou dans des régions plus au sud, les Chinois pratiquent plus d'activités physiques en plein air.

On savait que les Chinois faisaient de la contrefaçon, lors de ma visite à Canton l'an dernier on m'a proposer plus d'une fois des sacs louis Vuitton et des montres Rolex. Mais là, depuis deux mois et demi, je me rends compte que cela atteint des sommets. L'exemple le plus fréquent, c'est les housses de sièges de voiture. C'est assez courant de monter dans un taxi qui a des housses Dolce Ga banna ou Louis Vuitton. On croise également beaucoup de gens avec des vêtements de marque de luxe, qui sont visiblement des faux. Et puis il y a les marques qui ressemblent à des vrais marques mais le logo est juste un petit peu différent et ce n'est pas la vrai marque. Par exemple, une contrefaçon de nike, avec le logo inversé et un petit point à coté.(d'ailleurs le short que j'ai acheté pour aller faire du sport, c'est un faux nike, 200 yuans moins cher que le vrai nike!!!)De plus il y a plusieurs bazar d'électroniques en ville où l'on trouve de tout en matière d'informatique, d'appareil photos, téléphone portable et autres accessoires qui vont avec. On trouve toutes les marques, Samsung, Canon, Toshiba et compagnie, mais ce n'est que de la contrefaçon. Du coup c'est pas cher, mais c'est risqué car il n'y a pas de garantie en cas de soucis.

Je vais essayé de répondre à la question de mon père concernant l'alcool au volant. Après tous ces gampei, nous n'avons pas vu de Chinois prendre le volant. Apparemment, la tolérance zéro est de mise concernant l'alcool. Et par rapport à la vitesse au volant, l'amende est de 1000 yuans. D'ailleurs nous voyons beaucoup de radar sur la route. En général les Chinois ne roulent pas vite, et heureusement car sinon les accidents seraient très grave. Là, du coup il y a peu d'accident, mais on se demande toujours si il y a un code de la route chinois. En fait le code, c'est la loi du plus gros. Aucun

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respect du piéton ou du cycliste, c'est le plus gros qui passe. Sur les grands axes, on double aussi bien par la gauche que par la droite, alors il faut avoir les yeux partout. Maintenant on s'y est fait mais on a serrer les fesses plus d'une fois sur le chemin du boulot. Mais ce qui est absolument important à savoir lorsque l'on circule en Chine, c'est le KLAXON, s' il ne fonctionne pas, vous risquez un accident, voire la mort!

Jeudi, c'était l'anniversaire de Damien. Il voulait aller manger un repas occidental pour changer de la nourriture chinoise. On nous avait donner une adresse à Jinzhou. Pour ceux qui ont suivi la série friends et ben j'avais l'impression d'être au central perk, le décors n'avait rien d'un restaurant, mais plutôt d'un coffee house avec une Phebe chinoise qui jouait de la guitare et la plupart des gens était là pour boire un verre. Et nous nous avons manger un steak-frite. Cela peut paraitre banal, mais un steak après deux mois et demi de viande coupée en petit morceau, c'est pas rien, sauf qu'il avait une drôle de texture. Ce fut tout de même une soirée sympathique, d'autant plus que Chi Chi avait préparer un gâteau spécialement pour Damien.

Comme vous le voyez, cette mission en Chine est une vrai aventure! Comme partout il y a beaucoup de choses positives et je ne regrette pas cette expérience, mais aujourd'hui, après deux mois et demi de séjour, ce qui me gène le plus dans ce pays c'est l'absence de respect. Respect de l'autre, respect du matériel et respect de l'environnement. Concernant ce dernier, j'en parlerai dans mon prochain blog car je pourrais en écrire dix pages! En ce qui concerne le respect de l'autre, il faut comprendre qu'il y a 1,300000 milliards de Chinois dans ce pays et malgré la politique communiste qui consisterait à amener l'égalité pour tous, il y a une énorme compétition entre eux. Compétition à l'école pour avoir la meilleur note, aller à la meilleur université, obtenir le meilleur boulot, avoir la plus grosse voiture et du coup c'est beaucoup chacun pour sa pomme. Dans la vie de tout les jours, cela donne des gens qui vous bousculent dans l'ascenseur, qui vous passent devant dans une queue de supermarché (c'est arrivé à Damien qui s'est proprement fait mettre de coté), qui vous poussent pour aller aux toilettes (du coup je fais comme eux maintenant car j'en ai marre de me faire passer devant quand je suis pressée). Le pire de tout pour moi, c'est au petit déjeuner, quand une personne me pousse pour se servir alors que je suis moi même avec la cuillère à la main dans ce même plat! Et ceux qui me connaissent bien savent à quel point j'aime prendre mon petit déjeuner peinard!Mais c'est pareil pour le matériel, depuis que nous sommes là, nous nous battons tous les jours pour que les gens ne montent pas sur les catamarans. Au début, on y mettait un chinois, puis on a mis un panneau en chinois, puis plusieurs panneaux collés à même la coque du catamaran... et ben non, ils continuent à monter sur les bateaux, et vas y que je prends une photo de ma femme debout sur le trampoline (la toile qui relie les deux coques), que je saute dessus, puis après c'est à mon tour, puis mon fils, et toute la famille y passe. Et nous on gueule, nos collègues chinois aussi, mais cela n'y change rien, ils s'en foutent. A coté de l'école de voile, il y a plusieurs sculptures de sable qui sont entourés par une barrière de corde avec un panneau "ne pas franchir". Et ben depuis qu'on est là on a vu plus d'une fois des personnes franchir ces barrières et escalader les sculptures!!! Rien à faire. Et moi personnellement, certains jours je pète les plombs et j'insulte, alors je sais qu'en français ça ne sert à rien mais ça fait du bien!!!

J'ai encore plein de chose à vous raconter sur ma vie en Chine, mais j'arrive déjà à la cinquième page de mon document word, alors je vais en rester là pour aujourd'hui et vous aurez la suite la prochaine fois.

26/07/2013

Cette mission en Chine est digne d'un vrai roman feuilleton. Lors de mon dernier blog, nous attendions un coup de fil de la maire adjointe. En fait, ce fut plus qu'un coup de fil puisque le lendemain, le 15 juillet, alors que nous faisions quelques courses avec Gerald et Jimmy, celui ci reçut

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un coup de fil nous demandant de nous rendre à 15h à la mairie pour voir la maire. (il était 14h à ce moment là, mais nous commençons à avoir l'habitude des rendez vous de dernières minutes. Avec les chinois, c'est comme les scout, toujours prêts). Bref, pendant notre rendez vous, nous abordons les deux sujets qui nous bloquent dans notre travail, l'absence de bateaux à moteur et le prix des baptêmes. Je suis sûre que certains se disent que nous avons enfin les bateaux à moteur. Et ben... on en a jamais été aussi prêts. Ils sont sur le parc, nous les avons vu hier, les moteurs sont installés et ils sont en rodages. Ca veut dire que d'ici lundi on devrait reprendre nos stages et la formation de nos moniteurs chinois. Quant aux prix des baptêmes, dès le surlendemain, le prix était passé de 80 à 30 yuans et le jeudi nous faisions une quarantaine de baptême. Quelle joie d'avoir enfin la possibilité de faire une partie de notre mission: faire découvrir la voile aux Chinois. Les premiers jours, nous avons même fait de l'ombre aux bateaux à moteur qui font des rotations sur le plan d'eau à 50 yuans les quinze minutes. Mr Wang était très étonné et surtout mal à l'aise car nous avions eu raison. Mais le lendemain, nos collègues chinois (enfin surtout Jing) râlait car le rythme de travail était trop élevé pour eux. A leur décharge, ils sont de 7h du mat à 22h sur le parc expo et sans un seul jour de congé pendant six mois.(nous avons même appris que si ils ne prennent pas de jour de congé dans le mois, ils gagnent une prime de 500 yuans) Et surtout le gros de nos baptêmes à lieu entre 11h et 14h30 alors forcement nous mangeons avec un lance pierre. Quant à Mr Wang, nos relations sont en dent de scie depuis notre rendez vous chez Mme la maire. Il avait apprit notre prise de rendez vous la nuit avant par un directeur supérieur à lui à 1h du mat. Bien que nous n'ayons absolument pas parlé de lui à Mme la maire adjointe, Mr Wang est convaincu qu'on veut sa peau et depuis il fait régulièrement la tête. Moi, personnellement, j'ai de plus en plus de mal avec ce mec car un jour il nous fais des grands sourire et le lendemain, il peut se lever d'une réunion parce que cela ne lui plait pas. On a l'impression d'être d'en une cours d'école avec des gamins de 10 ans. L'autre jour devant tout nos collègues, il a refuser de nous prendre dans sa voiture car il n'était pas content que nous soyons aller voir la maire.

De plus, la semaine qui vient de s'écouler ne fait que confirmer mes sentiments sur cet homme. Lundi, alors que Gerald venait de nous quitter pour rejoindre sa copine arrivée à Pekin, Flo a eu le malheur de chavirer, avec quatre enfants à bord dont un de trois ans. Et ce fut le début d'une grosse tension pendant quelques jours. Mr Wang nous a fait une réunion le lendemain matin où il m'a manquer de respect devant toute sa cour de guignol. (Alors que depuis trois mois nous nous efforçons de respecter la culture chinoise, ce mec a fait exactement ce que nous évitions de lui faire.). Puis il a déclarer que Jing serait le manager de l'école de voile, (et là il a fallut encore se fâcher avec Wang en lui disant qu'aucun chinois n'était notre manager). Quant à Jing elle a prit le melon et le jour même s'est prit la tête avec toute l'équipe de moniteur. Le lendemain Wang était tout sourire et s'est bourré la gueule avec des potes à lui à coté de l'école de voile, en nous demandant de se joindre à lui (alors que deux mois plus tôt, les gars n'avaient plus le droit de boire de bière quand il y aurait les baptêmes). J'ai eu droit à de grandes embrassades, et il me disait qu'il m'aimait bien etc... (faut rester super zen dans ces moments là) Depuis avec lui cela va mieux, mais Jing essaie de nous mettre des bâtons dans les roues (horaires de fin de baptêmes, enfants à bord, combinaisons mouillées) et surtout continue de se brouiller avec le reste de l'équipe chinoise. Encore une fois on se heurte à cette histoire de hiérarchie dans le travail; où le responsable est tout puissant et les autres se mettent au garde à vous en fermant leur gueule.

Mais bon, on ne va pas se laisser emmerder par un mec pareil. Depuis la semaine dernière, nous avons eu plus de 250 personnes à découvrir la voile. Et comme le prix à baisser, nous avons une

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clientèle beaucoup plus large qu'au début. Ce n'est plus limité aux hommes d'affaires, mais nous accueillons des familles avec des enfants de tout âge, des jeunes. C'est sympa d'enfin rencontré les chinois. Malheureusement il y en a peu qui parle anglais donc les conversations sont assez limités. La plupart des gens que nous rencontrons viennent de Shenyang, la capitale de la province du Liaoning. C'est à 1h30 par le tvg. L'autre jour, j'avais une institutrice à mon bord qui parlait bien anglais, du coup j'ai pris ses coordonnées, en espérant pouvoir aller dans sa classe le jour ou nous irions visiter cette ville. Les enfants qui montent à bord parlent un peu l'anglais. Parfois ce sont eux qui font la traduction avec leur parents. En venant à bord, pour beaucoup, c'est un premier contact avec l'eau. Ils s'amusent des vagues que font les bateaux à moteur, qu'ils aient 5 ou 15 ans. Ils sont tous bruns avec les cheveux très raides. Et j'imagine ma nièce Tina blonde et bouclée au milieu de tous ces enfants, elle ne passerait pas inaperçue!!

Lors de mon dernier blog, j'ai un peu parlé de sport chez les Chinois, mais j'ai oublié le plus important, le foot! Depuis que nous sommes en Chine, on nous parle beaucoup du foot français, Zidane, Henri, Barthez et de 98, ils ont pas de bol, car aucun des français qu'ils sont en face d'eux n'est fan de foot et on se fait un malin plaisir de leur dire que depuis quelques années, les footballeurs français sont loin d'être toujours aussi bon! Mais l'équipe nationale chinoise n'est pas très bonne non plus.

Comme promis dans mon dernier blog, je vais un peu parler environnement car c'est un sujet qui n'est pas encore rentré dans les consciences chinoises. Il y a un certains nombres de domaines où la Chine est en retard et l'écologie en fait partie. Le problème, c'est qu'ils sont 1,3 milliards et qu'ils ont à disposition tout ce qui fait d'un pays en voie de développement, nucléaire, plastiques et voitures et tout le reste. Concernant les voitures, je dirais finalement que ce n'est pas le plus flagrant en matière de pollution, étant donné, que la population chinoise est loin d'avoir 2 véhicules par foyer comme la plupart des français. De plus, ils utilisent beaucoup le vélo pour se déplacer et tous les scooters que nous avons vu jusqu'à présent sont électriques (le gouvernement français devrait bien s'en inspirer d'ailleurs ). Mais en contrepartie nous voyons beaucoup de vieux véhicules (bus, vieux camions) dont les gaz d'échappement sont si noirs qu'à eux seuls ils sont responsable de la moitié du réchauffement de la planète; et encore je ne parle pas des camions, tracteurs qui n'ont même pas de pots d'échappement.

Les chinois en terme d'énergie utilisent encore le charbon. C'est assez fréquent de croiser des petits camions dont la benne est remplie de bloc de charbon. J'essaie de les prendre en photos, mais comme je les vois sur la route en allant au boulot, c'est pas simple. Ils utilisent aussi le nucléaire (d'ailleurs EDF a négocié de gros contrats dans les années 80 et à aidé la Chine à mettre en place quelques unes de leurs centrales nucléaires) et des barrages hydroélectriques.

Mais question éducation à l'environnement, y'a du travail de dingue à faire! Sur le parc par exemple, il y des poubelles divisées en deux, une recyclable, une autre déchets, mais c'est comme s'il y avait qu'une seule poubelle! En attendant les clients, je passe mon temps à ramasser des déchets qui s'accumulent sur la plage et à chaque fois que je les ramène à la poubelle, les gens hallucinent. Ils y a quelques semaines nous avons eu une grande canicule, Mr Wang nous a amener environ 120 petites (nous n'avons que des petites) bouteilles d'eau pour 9 personnes, que nous avons bu en deux jours. Multiplié ça par 1,3 milliards d'être humains et nous avons eu idées du nombre de plastiques gaspillés, qui finissent pour la plupart dans la mer. La raison principale. L'eau du robinet n'est pas

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potable, comme la plupart des rivières chinoises, du coup chaque goutte d'eau avalée provient d'une bouteille en plastique! Dans l'eau, il y a des métaux lourds et des bactéries qui ne sont pas traités. Du coup, chaque légumes doit être bouillit avant de pouvoir être avalés. Alors en plein été, on oublie les salades de crudité. Chaque cours d'eau est rempli de sac, de bouteilles en plastique et autres déchets de l'espèce humaine. Mais le pire est de voir les gens jeter sans émotion aucune, tout ce qu'ils ont dans les mains par terre (bouteille d'eau en conduisant, canette, boite de conserve, papiers d'emballage et j'en passe). Ca me fend le cœur! Du coup, les rares coins de nature que nous avons pu visiter pour l'instant sont encombrés de déchets et cela enlève tout son charme à ces endroits. A l'école de voile, j'ai fais traduire un document bien connu des écoles de voile française: Durée de biodégradabilité des déchets en mer, et je l'ai fais affiché dans plusieurs endroits du bâtiment. Ce sera ma maigre contribution à l'éducation des chinois en matière d'environnement. Peut être qu'un jour ils en prendront conscience et j'espère que ce sera bientôt car vu le nombre de Chinois, la planète va prendre chère.

Lundi dernier, juste avant ce rendez vous chez Mme la maire, nous avons découvert un nouveau coin de Jinzhou. Derrière la gare, nous avons trouvé un quartier beaucoup plus populaire, et surtout un grand bazar du jade. Enfin nous on l'appelle le palais du jade, ça fait plus class! A l'intérieur, comme on l'a déjà vu pour le magasin de bricolage et d'électronique, se trouve plusieurs dizaines de petites boutiques qui vendent du jade (ou ce qui ressemble à du jade; en fait Jimmy nous expliquait qu'il y avait certain bijoux qui étaient fait à partir de poudre de jade reconstitué. Le pays de la contrefaçon). Comme notre première visite à été interrompu par le rendez vous chez Mme la mer, ,nous y sommes retournés tous ensemble quelques jours plus tard. Gerald devant faire sa demande en mariage pendant la venue de sa copine en Chine, il cherchait une bague et lors de notre première visite, il n'avait qu'une bague en faux jade à 15 yuans (2 euros). Pas terrible pour une demande en mariage! Du coup la deuxième fois, nous avons pris le temps de fouiller tout ces petits stands. Il y a de très belles choses, mais impossible de savoir si c'est du vrai jade ou pas. Enfin quand le tarif est vraiment faible, on sait que c'est du plastique!

Au début de mon séjour en Chine, je vous ai fais souvent part de nos découvertes culinaires. Au bout de trois mois, je peux en parler un peu plus en détail. Alors tout d'abord, il faut savoir, que à tous les repas, matin, midi et soir, il y a du riz! et moi le riz, perso, ben déjà en France j'en suis pas fan, mais là, au bout de trois mois et bien franchement je mangerai bien des pates ou de la semoule de couscous. Mais non, riz blanc le midi, riz blanc le soir. Et dès qu'on met un peu de sauce dedans pour le parfumer un peu, et ben il ne colle plus et ça devient galère avec les baguettes. Au début j'en prenait même au petit déjeuner, mais très vite, je suis revenue à un petit dej un peu plus occidental, car à l'hôtel nous avons le choix de cuisine chinoise ou des toasts et du yaourts. C'est d'ailleurs le seul moment ou je mange des laitages. Moi qui raffole du lait et de fromage, il y des jours ou cela me manque un peu. Nous mangeons beaucoup de porc. Surtout le midi et lorsque nous allons dans les petits restaurants qui se trouvent à coté de l'hôtel. Par contre en fondue ou en barbecue, il est très fréquent de déguster de l'agneau. Lorsque nous sommes arrivés en Chine, il y avait une épidémie de grippe aviaire et nous refusions de manger du poulet. Je dois dire que cela fait bien longtemps que nous avons levé cet interdit. Samedi nous sommes allés au restaurant avec notre chauffeur et nous avons encore dégusté de nouvelles spécialités chinoises, notamment du canard. Il n'était pas laqué mais tres bon tout de même. Côté légumes, nous mangeons quand même régulièrement les mêmes. Champignons noirs, chou chinois, poivrons, carottes, courgettes. La spécialité de Jinzhou est le tofu séché, mais lorsque nous sommes allés à la campagne, nous avions dégusté nous tofu frais et je dois

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dire que je me suis régalé. Et pourtant à la base, je suis loin de trouvé le tofu savoureux. Le midi, à l'école de voile, nous mangeons régulièrement de la méduse. Entre nous, c'est gélatineux mais n'a pas de gout particulier. D'ailleurs c'est souvent cuisiné avec du soja ou du poivron pour donner un peu de gout.. Enfin, il parait que c'est plein de protéine. Question fruits, nous sommes en pleine saison de la pastèque. Personnellement, après trois mois de restaurant, de barquette de repas, il y a des jours où j'aimerai faire mes courses et cuisiner moi même ce que j'ai envie. Surtout lors des jours de congé. Mais bon on fait avec.

Les Chinois, comme le reste de la planète, découvrent de plus en plus la junk food et sur le parc, nous voyons de plus en plus de chinois bien enrobés comme dirait Obélix, surtout des enfants. A Jinzhou, il y a quelques KFC (chaine de fastfood américaine) mais pas un seul Mac Do, mais ce n'est pas le cas des grandes villes chinoises. D'ailleurs Jimmy notre interprète raffole de cette nourriture.

Jeudi dernier, j'ai embarqué Damien et Florent dans une dégustation de thé. Je voulais me racheter du thé pour l'école de voile et je suis allée au petit magasin qui se trouve dans notre quartier à côté de l'hôtel. Malgré notre absence de langue commune pour communiquer, nous sommes restés plus d'une heure dans le magasin pendant qu'une petite dame et son mari nous ont fait dégustés du thé vert, noir, rouge, blanc. Autant le thé vert, rouge et or se présente comme des feuilles séchées comme on a l'habitude, mais le thé noir est présenté en plaque composé de couche superposé et compressé, qu'il suffit de casser lorsqu'on veut en utiliser. C'est tout un rituel ici en Chine et à chaque fois on a l'impression qu'ils jouent au petit chimiste car ils ont plein de petits récipients. Je suis repartie avec du thé rouge, mais je sais où je vais acheter mon thé avant de repartir en France.

Voilà pour cette lettre numéro 8. Il y a peu de photos nouvelles cette fois ci car nous n'avons pas quitté Jinzhou cette fois ci.

09/082013

Alors que j'écrivais la dernière lettre, mes collègues réceptionnaient nos deux zodiacs. Enfin, il était temps. Le 26 juillet après près de trois mois d'attente, nous pouvions enfin commencer à faire ce pourquoi nous sommes venus. Nous ressemblons enfin à une école de voile.

Nous avons donc pu reprendre la formation des moniteurs chinois, recommencer et finir les stages. Cette semaine nous avons trois stagiaires chinois en catamaran. C'est peu pour une école de voile, mais vu la lutte que nous avons menée, nous sommes très satisfait. Et puis question baptêmes, nous en sommes à 440 baptisés chinois. Du coup nous sommes plus que satisfait. D'autant plus que les gens sont ravis de leur expérience. Parmi notre clientèle, nous avons de tout, nous rencontrons des gens vraiment sympathiques et cela fait plaisir. Nous attendons des stagiaires de Dalian, suite à des contacts que Gerald avait fait lors de sa visite au mois de juin, alors même si nous ne serons jamais comme une école de voile française en pleine saison, c'est cool d'être enfin en mesure de faire notre travail proprement.

Oui mais voilà, tout cela fut conquis de haute lutte et la lutte n'est pas finie. Ce n'est vraiment pas facile de travailler avec les Chinois, surtout au sein du parc. Tous les jours, nous avons de nouvelles aventures, pas toujours très drôle et

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surtout qui ne font pas toujours avancer le schmilblick. D'autant plus que Jing, une des filles de l'accueil que j'appréciais bien au début, est passée chef de l'école de voile depuis deux semaines et elle s'est transformée en véritable petit rocket. C'est devenu quasiment impossible de discuter avec elle sans qu'elle se mette à aboyer et ce devant les clients. Ce qui a le dont particulier de m'agacer au plus au point!!! On découvre, petit à petit certains aspects des rouages du monde du travail chinois; corruption, hypocrisie, avancement grâce aux relations, etc..Et cette jeune femme est une belle hypocrite. Nous savons très bien que nous ne ferons pas changer les choses et ce n'est pas notre but, mais nous aimerions juste finir notre mission correctement. Mais parfois c'est chiant. Hier par exemple, ils nous ont menacés de nous supprimer notre chauffeur et notre interprète si nous irritions encore une fois Mr Wang!!! C'est sur que cette expérience en tant que chef de base adjoint m'aura apprit un certain nombre de chose que je ne verrais jamais en France.

Une des choses qui nous agace le plus est le fait qu'ils ne nous annoncent rien à l'avance. Comme il le faut pour eux d'ailleurs. Cela va de la télé qui vient pour faire une émission sur notre école de voile le lundi matin ou de la fête de la bière. Le temps de préparation va de 10m à 3 heures. Cela fait plusieurs fois que nous leur demandons de nous prévenir au moins la veille, mais apparemment ce n'est pas dans leurs habitudes. Jeudi dernier nous étions Damien et moi à l'école de voile et à 14h45 on nous demande de participer à la fête de la bière le soir même et de faire revenir Flo ( en RH) et Gerald (en congé avec sa copine) sur le parc expo. Il a fallut batailler afin de leur faire comprendre que nous avions une vie privée et que nous avions déjà prévu des choses pour la soirée. Nous avons fini par y aller quelques heures et sommes repartis avant la fin car effectivement, nous avions prévus une fondue chinoise pour la dernière soirée d'Aube (la copine de Gerald) en Chine. La fête de la bière consistait forcement à boire des bières en regardant un spectacle. Nous n'avons vu qu'une partie du spectacle puisque nous sommes partis avant, mais nous avons eu le temps de voir un spectacle de tambour chinois, un chanteur et ensuite des danseurs noirs faire une chorégraphie sur du zouk français. En même temps que sur scène nous avions un spectacle, nous faisions le tour des tables pour faire des gampei avec les collègues, les différents directeurs du parc, Mr Wang. C'est sur, je ne vois vraiment aucun interet à la bière. D'ailleurs ce soir là, j'ai bu des jus de fruit et un des gars qui voulait trinquer avec nous l'a prit comme un affront! ils sont graves!!! Et toute l'hypocrisie est là, car nous avons finis par y aller pour faire plaisir aux deux filles de l'accueil, Jing et Ming Shu et en faisant cela, nous permettions à Jing de bien se faire voir avec Mr Wang. Mais le lendemain cela ne l'empêchait pas de nous remettre à nouveau des bâtons dans les roues.

Pendant que je vous écris, c'est aujourd'hui la fête de l'eau et je ne serais pas surprise si Gerald et Flo se retrouvait bloquer ce soir pour célébrer cette journée. Il parait qu'à partir de ce jour, les gens pourraient s'arroser et arroser les autres à longueur de journée. Hum, comme si nous n'étions pas assez mouillés par notre travail.

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Alors que les français faisaient parler d'eux aux mondiaux de natation à Barcelone ( ben oui, forcement j'ai suivi, surtout lorsque il y a des medailles d'or à la clé), le parc d'exposition organisait une compétition de natation pour senior. Encore une fois, prévenus à la dernière minute, nous voici obligé de remballer nos bateaux car les gens nagerons là où nous naviguons. Alors que j'étais prête à partir puisque nous ne pouvions travailler, Mr Wang nous demande de faire partie de la sécurité avec nos nouveaux bateaux à moteur. Nous voilà Flo et moi, chacun sur un zod avec nos camarades chinois. Les gens étaient sensés nager de la plage qui est en face de notre école de voile jusqu'au pont qui ferme notre lagune. Aller et retour, je dirais près de deux kilomètres. Les premiers partent (sans départ organisé), arrivent au pont, font demi-tour. Et là l'organisateur décide que le trajet serait trop long pour tout le monde et que ça va prendre trop de temps, alors il donne l'ordre à tout le monde de faire demi tour. Et c'est la fin de la compétition... Encore un grand moment de l'organisation à la chinoise. Et surtout une demi journée de travail de perdue. Ah je vous le dis, chaque journée est une aventure et ce n'est pas toujours de tout repos.

Lorsque le groupe de noirs est arrivé sur scène, un de nos collègue a été énormément surpris, comme s'il n'avait jamais vu de personne noire avant. En même temps je ne serais pas surprise car depuis trois mois que nous sommes ici, nous avons l'impression d'être des bêtes de foire tout les jours un petit peu. Au delà du fait d'être pris en photos des dizaines, parfois les gens restent scotchés quelques secondes en nous voyant, et pas seulement les enfants. Je crois que les plus surprises sont les anciens. Et c'est dans ces situations que l'on se rend compte que la Chine est restée fermé au reste du monde pendant de longues années. Et même si dans les grandes villes il y a maintenant beaucoup de brassage, les villes comme Jinzhou reste encore énormément fermée sur elles mêmes. Alors s'ils vous plait, ceux qui parmi vous ont des enfants, dites leur que la planète est remplie de gens différents, mais qu'à la base nous sommes tous fais de la même manière.

Pour l'instant de visite de la Chine se sont sérieusement ralenti, car pendant les deux mois d'été, nous évitons de prendre nos congés tous ensemble, surtout maintenant que les activités sont bien lancées. Le père de Jimmy attend toujours de nous rencontré à Shengyang, alors peut etre à la fin auront nous l'occasion d'aller visiter la capitale de la province. Mais certains d'entre nous sont en train de prendre leur récup pour accueillir leurs copines. Quant à Flo et moi, nous prendrons nos congés en septembre et j'espère avoir l'occasion de découvrir quelques coins sympas en Chine.

Hier soir, je suis retournée au petit magasin de thé dans la rue en bas de chez nous, mais accompagnée de Jimmy cette fois ci. J'ai appris plein de choses sur le thé, que je n'avais pas vraiment compris la première fois. Notamment elle m'avait montré une photo sur laquelle il y avait des points jaunes sur du thé noir. Il s'agit en fait d'une bactérie qui pousse en été sur certaines sortes de thé noir et qui apparemment est très bonne contre les cancers. Elle m'a apprit plein de chose sur les différents thés et leurs bienfaits sur la santé. Et apparemment il n'y a pas que le thé vert qui a de bons effets comme on a tendance à le dire en

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France, mais il faut boire de chaque thé pour que tous les organes vitaux soient en bonnes santé. Cette petite marchande de thé est une petite dame très concernée par l'écologie dans son pays ce qui est pas courant. Elle est bien consciente que le grand nombre de la population chinoise est un problème en ce qui concerne la pollution dans son pays. Nous sommes restés près d'une heure à discuter avec cette dame et sa fille tout en buvant un thé à base de fleurs. Très bon. Je suis invitée à revenir boire du thé dès que je le veux.

Ce petit salon de thé n'est pas le seul endroit où nous commençons à être connus. Dans la rue qui jouxte notre hôtel, il y a deux petits boui-bouis où nous sommes vraiment connu (Flo et Damien encore plus que moi car eux vont manger dehors presque tous les soirs). Dans l'un d'entre eux, nous avons même un plat spécial pour nous, car la première fois que nous y sommes allés, nous étions seuls avec Flo et nous avons choisis des aliments qui étaient en exposition, et maintenant c'est un classique pour nous. Il y a également un gars qui fait de la couture, à la base pour les fauteuils de voiture, mais c'est lui qui répare les trampolines déchirés et nous avons un petit supermarché ce qui nous évite de prendre un taxi dès qu'on a des courses à faire. Maintenant les gens ont pris l'habitude de nous croiser et Damien est très copain avec les gamines du quartier.

Une des chose qui me surprend assez ici après tous les différents voyages que j'ai pu faire, c'est le peu d'américanisation de la société chinoise. Peu être que c'est lié au fait que Jinzhou soit une petite ville et le jour où j'irai à Pékin je changerai mon opinion. Le peu de fois où j'ai regardé la télé, je n'y ai vu aucune série américaine ou occidentale. Les seuls blancs que je vois sont les différents sportifs de la chaine sport. C'est d'ailleurs la seule chaine que je regarde car tous les films sont des films chinois en chinois, non sous titré. En passant, c'est assez rigolo de regarder la chaine de sport en Chine, car au delà des sports qu'on ne voit jamais en France, il y a aussi les équipes qu'on ne voit jamais. L'autre jour par exemple je regardais un match de basket Iran-Chine. En parlant avec Jimmy, je n'ai pas l'impression que l'ami Walt Disney a envahi le marché chinois. Il ne connait pas les classiques et les enfants n'ont pas l'air envahi par les princesses Disney et Cars comme leurs homologues occidentaux. J'ai bien aperçu quelques têtes de Mickey mais ce n'est pas courant. Quant à la musique, nous n'écoutons que de la musique chinoise ou en tout cas orientale lorsque nous sommes dans les voitures ou les magasins. Bon ils connaissent quand même l'émission de variété the voice alors ils ne sont pas totalement fermé aux américains, mais c'est moins courant qu'en Europe.

Voilà pour les dernières nouvelles de Chine. Gerald nous quitte à nouveau pour trois jours pour une conférence de presse à Dalian alors me voici de nouveau à la tête de l'école de voile de Jinzhou.

Lettre de Chine n°10

24/08/2013

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Le temps passe et nous voilà déjà aout bien avancé. Et c'est vrai que chaque mois est bien différent. Ce mois ci, nous avons enfin des stages. Cette semaine, avec Flo, nous avons 7 et 6 stagiaires respectivement en cata et en optimist, pendant six jours matins et après midi. Pfiu, on a plus l'habitude de ce rythme là. Alors lundi matin, nous avons enfin sorti les optimists (bateau en forme de boite de sardine pour les enfants), pour la première fois depuis notre arrivée en Chine! (enfin, j'en avais sortie un une fois). Et surtout nous avons accueillis nos premiers enfants à l'école de voile (en stage car en baptême nous en avions déjà eu). C'est très sympa, mais ce n'est pas toujours simple. La moitié de ces enfants parlent anglais, mais les trois autres pas du tout, et comme Flo est avec le stage de Flo et la formation des moniteurs pour Gerald, nous devons nous partager Jimmy. Alors forcement, il y a des moments où je suis seule avec les gosses sur l'eau. Avec mes quelques mots de chinois et la traduction de ceux qui parlent anglais, nous arrivons à nous en sortir, mais la progression est plus lente malgré tout. D'autant plus que tout ce petit monde vient de Shengyang, la capitale de la province, qu'ils ont pris 12 séances (encore une aberration de nos chinois et Mr Wang que nous n'avons pas pu faire changer), deux par jours et que les enfants au bout de plusieurs jours sont fatigués. Mais ce fut une semaine sympa tout de même.

Hier après midi, c'était le dernier jour et nous avons eu encore droit à un grand moment de l'organisation chinoise. Après avoir eu la télévision, nous avons organiser un petit parcours sur l'eau avec tous les stagiaires pour clôturer la fin du stage. mais ensuite, la remise des carnets de voile fit l'objet d'une cérémonie à la chinoise. Pour ceux qui ne savent pas, en fin de stage, nous remettons un carnet à nos stagiaires qui permet de connaitre leur niveau de voile. En France, cela dure cinq minutes, on explique comment fonctionne le carnet et chaque stagiaires repart avec le sien. Là, tout d'abord, Mr Wang voulait remettre lui même les carnets (sympa pour nous, on fait tout le boulot et c'est lui qui fait la distribution). D'abord, il avait ramener toute sa bande de soufifres (en tricot rayé offert en début de semaine par Mr Wang. Nous en avons même reçu chacun un tous les quatre), même ceux qui ne travaillent pas à l'école de voile. Ensuite, Mr Wang a fait son petit discours, et le responsable du groupe de stagiaire aussi. Et là Mr Wang allait distribuer les carnets sans savoir qu'ils étaient nominatifs. Gerald a du faire le forcing pour avoir le temps d'expliquer comment fonctionnait les carnets, remercier les moniteurs et surtout dire à Wang que chaque personne avait un carnet propre. Encore du grand n'importe quoi et encore une fois, les français on les mets de côté...

L'ambiance s'est quand même amélioré avec Mr Wang et depuis quelques temps, c'est plus agréable d'aller travailler. Mais avec les stagiaires, ils nous ont encore fais une bonne. Jeudi, un des stagiaires de Flo a foncé dans son zodiac et a cassé la manette d'inverseur du moteur (ce qui permet de passer en marche avant et arrière). Alors dès la fin de la séance, Jing, le petit rocket, est venue interrompre mon débriefing avec mes stagiaires pour savoir qui était le responsable, et depuis ils veulent faire payer les parents de la stagiaire (environ 200 euros quand même). C'est n'importe quoi, alors Gerald essaie de s'arranger pour que les gens n'aient rien à payer. Si en France les écoles de voile faisaient

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payer les stagiaires pour toutes les casses, on aurait beaucoup moins de stagiaires.

Mais quand même c'est agréable d'avoir du monde à l'école de voile, et lundi matin ressemblait à un vrai lundi matin dans une école de voile française en pleine saison. Apparemment nous allons avoir du monde jusqu'en septembre. Du coup nous avons sérieusement ralentis le rythme des baptêmes. Ben oui, nous n'avons pas assez de bateaux car nous n'avons toujours pas reçu le matériel que 2win le fabricant était censé nous envoyés en juin, et c'est au tour de Damien de recevoir sa copine en Chine et d'être en vacances. Et puis la formation théorique des futurs moniteurs chinois a commencée également commencer, le but étant de leur valider un diplôme de moniteur français. C'est pas gagné pour l'un d'entre eux. Quant à mes camarades français, ils font du wake board entre midi et deux avec une planche rafistolée. Mes camarades chinois eux essaient de faire des combats de grillons. Il s'agit d'un loisir pratiqué autrefois par les empereurs. d'après Jimmy, une petite ville à coté de Pekin est spécialisé la dedans et un grillon pour un combat couterait 1000 yuans. Comme dans n'importe quel combat, il s'agit bien sur de paris d'argent. Franchement, les grillons de mes camarades n'ont pas voulut se battre!!! Ben ouaih faut bien s'occuper un peu.

Quant à mes vacances, il me faut attendre encore un mois, et je vais aller me promener dans d'autres coin de la Chine. Malheureusement je ne pourrais pas aller au Tibet. Pourtant c'était l'occasion et je ne sais pas si cela se représentera, mais c'est vraiment cher d'aller jusqu'à là bas, parce qu'en tant qu'étranger, nous ne pouvons y aller en voyageur indépendant. Il me faut prendre un tour avec un guide, et en plus payer le trajet aller retour jusqu'à Lhassa. Et du coup cela fait un sérieux budget et un sérieux trou dans l'argent que j'économise depuis que je suis ici. Je me console en me disant que cela me permet de rester fidèle à mes convictions concernant le Toit du Monde , parce que mine de rien, les chinois sont en train de faire une véritable acculturation de ce pays. Pour les Chinois avec qui je disais que je voulais aller au Tibet, c'est clair dans leur tête que cela fait partie de leur pays...Mais cela fait partie des sujets à ne pas aborder avec eux. Cela me rappelle une des premières conversations que nous avions eu avec Jimmy au début de notre séjour en Chine, où Damien avait aborder le sujet de la place Tian anmen. Jimmy avait été très étonné que nous étions au courant de ce qui s'était passé. Il a été encore plus surpris quand nous lui avions appris que dans tout nos livres d'histoire, se trouvait la photo de l'étudiant devant les chars! Il nous a répondu que même ses parents à l'époque n'avait pas su tout ce qui s'était passé car le gouvernement avait caché les choses au peuple.

Alors du coup je suis en train de me concocter un petit itinéraire à travers un bout de la Chine. C'est tellement grand que ce n'est pas facile de décider où aller; le nord, le sud, l'ouest? Y'aura forcement la grande muraille et la cité interdite. En tout cas, je ne serais pas fâcher de quitter Jinzhou et le parc des expo pendant quelques temps. A ce moment là, j'aurais plein de photos à mettre en ligne.

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La semaine dernière pendant mon jour de congé, j'ai décidé d'aller faire un tour au bord de la mer. il m'a fallu prendre un taxi pendant plus d'une demi-heure. C'était la même route que pour aller à Bichaja. Lorsque le taxi m'a déposé, j'avais un sacré paysage devant moi. Le port de commerce en vue sur ma droite. et de grandes digues devant nous. En fait, je pense qu'ils ont construits ces digues pour permettre aux gens de se baigner en sécurité. Mais du coup, lorsque j'y étais c'était marée basse, du coup les gens se baignaient dans un mètre d'eau maximum. De plus devant les digues, on voit les cargos pas passer loin, et les gens se baignent à coté des bateaux de pêche échoués sur la plage. A cause des digues, le sable n'est pas renouvelé et alors la vase apparait. Franchement la couleur de l'eau ne m'a absolument pas donné envie de me baigner. Elle était encore plus noire que dans notre lagune. Du coup je me suis promener le long de la plage et je me suis bien marré. Nous savions que les chinois n'étaient pas familier de l'élément liquide, et c'est vrai. Du coup les bouées que nous avons pour les enfants, existe ici également en version adulte et tous le monde est dans l'eau entouré d'une bouée. Tout le long de la plage, après le sable, il y a une enfilade de tables et chaise en plastique sous de grands parasols pour permettre aux gens de manger du crabes et autres produits de la mer. Sur un des pans de la plage, les mariés viennent faire leur photos. Cependant, le jour où je me suis baigné, il y avait 25 nœuds de vent, alors autant dire que les voiles, les robes et les coiffures ne ressemblaient plus trop à grand chose. Malgré mon absence de baignade, cela faisait du bien de me retrouver au bord de la mer, de sentir l'air iodé et surtout de quitter pour quelques temps l'air étouffant de Jinzhou. Mais je n'y retournerai pas tous les jours, ca fait cher l'après midi à la plage, surtout si c'est pour ne pas se baigner. Je reconnais que la petite plage de Port Morvan avec sa petite crique et son eau transparente m'a bien manqué cet après midi là.

L'autre jour, nous sommes allés manger au resto et en sortant, les gens dans la rue faisaient bruler du papier au carrefour des rues. C'était la fête des morts. Pendant trois jours, les gens faisaient bruler du papier dans les rues. En fait, le papier représente de l'argent à donner aux morts pour qu'ils puissent continuer à vivre correctement dans l'autre monde. Apparemment c'est une coutume très ancienne, qui n'a rien avoir avec le bouddhisme, les chinois, par tradition, croient en une vie après la mort (en même temps ils sont pas les seuls, mais, là il ne s'agit pas forcement de paradis). C'est pour cela qu'ils ont besoin d'argent pour continuer à vivre dans l'autre monde.

Les gens se mettent aux coins des carrefours pour faire leurs feux. Et même près de notre hôtel, un stand s'est installé afin de vendre du papier aux gens, (un papier jaune, sur lequel les gens écrivent des mots pour leurs ancêtres). Il ne faut pas marcher sur les tas de cendres, et si on le fait par mégardes, il faut s'excuser auprès des ancêtres.

Comme je le disais dans mon dernier blog, nous étions devenus des habitués du quartier. Dans un des petits boui-boui d'à côté, Flo avait repéré une petite serveuse qui lui plaisait bien. Avec l'aide de Jimmy, il avait réussi à l'inviter faire du cata et puis à discuter avec elle. Peu de temps après elle avait disparu du quartier. Nous avions appris qu'elle avait trouvé un travail dans un autre

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restaurant. Du coup, un soir, avec Jimmy et Flo, nous sommes allés manger à son resto pour la voir. La déco était sympa, mais la bouffe pas terrible, mais il s'agissait surtout de discuter avec la demoiselle. Et là on a prit un petit coup au moral. Elle est divorcée avec un enfant de 6 ans qu'elle n'a pas vu depuis trois mois car la gamine est chez son père. Elle bosse 12 heures par jour avec seulement deux jours de congé par mois pour 1800 yuans (225 euros). Elle est nourrie et logé dans une chambre avec 5 autres de ses collègues. Pas terrible! Pour les jours de congé, on a compris qu'ormis les gens qui travaillent dans les administrations, la plupart des chinois n'en n'ont pas beaucoup.

Mais surtout cela me permet d'aborder un sujet que je mettais de côté depuis un certain temps: les relations hommes-femmes. Depuis qu'on est ici on a pu observer certaines choses. Tout d'abord, ici, en dehors du mariage, il y a peu de relations homme-femme. Bien sur, les couples d'ado se retrouvent le long du fleuve, mais ils se baladent surtout en groupe. Les jeunes filles célibataires se baladent en bande en se tenant par la main. D'ailleurs, il y a quelques temps Jimmy essayait de draguer une fille de l'hôtel qui travaille à la réception. Il est parvenu (avec notre aide alors que nous ne parlons pas chinois) a l'inviter à manger. Elle a fini par accepter mais parce que nous avons du les accompagner et lui avons dit d'emmener un copain ou une copine avec elle. Du coup ce qui pour nous occidentaux, est un premier rendez vous galant, s'est transformer ici en un repas entre potes. Pour nous ce fut l'occasion de découvrir un petit coin très sympa le long du fleuve pour manger, et de partager encore un bon moment avec des chinois, mais bon, bonjour le romantisme.

Ce qui est devenu la norme en France et en Europe est une situation très isolée. Les gens font très peu d'enfants en dehors du mariage, cela correspond à environ 1 couple sur 1000. Le divorce existe, mais il n'est pas bien vu. Jimmy nous expliquait l'autre jour, que pour un homme ce qui est important est de trouvé un bon boulot pour subvenir à sa famille et gagner beaucoup d'argent et pour une femme ce qui est important est de trouvé un bon mari... du coup, la copine de Flo considère qu'elle a raté sa vie parce qu'elle n'a pas eu la chance de trouver un bon mari.

Cela explique également pourquoi, il est très fréquent de trouver une ou des jeunes filles auprès des directeurs et des chefs de service. La promotion canapé est de mise ici. D'ailleurs Mr Wang se promène toujours avec une jeune fille (toujours la même). Il l'emmène dans tous ses déplacements sur le parc. Et Jimmy nous expliquait qu'il était important pour les employés de Mr Wang de bien s'entendre avec cette jeune fille, de lui faire des petits cadeaux; car si ils voulaient une promotion ou une faveur particulière, cela passait aussi par la relation qu'ils entretenaient avec cette jeune fille. C'est spécial mais c'est comme ça.

Ici la prostitution est autorisée, il y a des bordels dans la ville et d'après les discussions de Jimmy, les hommes les fréquentes régulièrement, surtout les jeunes, comme c'était le cas en Europe il y a quelques dizaines d'années. Du coup les gars se marrent beaucoup en écoutant Jimmy car apparemment certains gouts des chinois seraient assez spéciaux...

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Nous voici déjà à la fin du mois d'aout et nous sommes plutôt content d'avoir fais le plus gros de la mission, car c'est pas toujours simple de travailler avec les chinois.

06/09/2013

Lettre de Chine n°11

L'automne est à notre porte, depuis que nous avons changé de mois, la température a baissé de près de 10°. Cela reste encore bien chaud dans la journée, mais c'est beaucoup plus supportable que lorsqu'il faisait plus de 35°. On sent l'humidité dans l'air et le frais le matin, ça change. On a encore quelques stagiaires pour l'instant, mais pour les baptêmes, on pense que c'est la fin. Le parc d'expo s'est vidé depuis que la rentrée des classes a eu lieu lundi. On se demande tous un peu comment cela va être au mois d'octobre quand le temps va s'être bien rafraichit et que l'eau de la lagune aura perdu 10° et que même nos futurs moniteurs ne voudront plus mettre les pieds dans l'eau. Nous avons commencé à remettre les pulls en soirée après deux mois très chaud à se balader en t-shirt et débardeur, même jusqu'à très tard dans la nuit.

La semaine dernière, j'ai eu le deuxième et ,je pense, dernier stage d'enfants. Et ben cela restera dans mes annales car faire un stage avec des enfants chinois, c'est pas tous les jours facile. Au delà de la langue, le problème venait des parents! En tant que moniteur de voile, on a tous connu le parent qui a du mal à lâcher son gosse et qui passe un bon moment à coté du groupe pendant la partie terrestre, celui qui regarde leur gosse aux jumelles quand ils sont sur l'eau, ou qui viennent carrément tourner autour du groupe lorsqu'ils ont un bateau. Mais là on a atteint des sommet. Alors je sais bien que la voile est une activité nouvelle en Chine et que la relation à l'eau est tellement différente qu'en France, que les parents étaient inquiets, mais à un moment, ils préparaient eux même les bateaux de leurs gosses. Si je demandais si tous le monde avait bien compris à la fin de mon briefing, les parents répondaient avant les gosses et ensuite faisaient faire n'importe quoi aux gosses au moment des départs sur l'eau. Faut savoir rester zen dans ces cas là et ce n'est pas toujours simple à gérer; surtout que je n'avais pas toujours Jimmy avec moi. La politique de l'enfant unique est en train de faire une drôle de génération d'enfants chinois. Sur l'eau, ils n'ont jamais réussi à m'appeler par mon prénom, même simplifié, du coup j'entendais du "teacher" à tout bout de champs. Très déstabilisant la première fois, puis on s'y fait. Lors du deuxième stage que j'ai fais, aucun des enfants ne parlaient anglais, mais avec mes trois mots de chinois, nous arrivions à nous en sortir quand Jimmy était sur un autre stage. A la fin, c'était devenu un jeu avec les

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gosses, car ils avaient bien compris que mon vocabulaire était limité. Mais on s'est bien marré quand même.

Avec le ralentissement des stages et du monde sur le parc, nous avons pu reprendre sérieusement la formation de nos moniteurs chinois. On a commencé à leur faire passer les premiers tests; pseudo permis bateau et maintenant un test théorique simplifié de ce qu'on fait passer aux futurs moniteurs en France. Le but étant de commencer la formation pédagogique d'ici la fin du mois de septembre. Malheureusement, par un fâcheux concours de circonstances, j'ai perdu mon jeune stagiaire Chin que j'essayai tant bien que mal de former techniquement depuis notre arrivée ici. Avec l'arrivée des premiers tests, Gerald a voulu prévenir Mr Wang, que si Chin ratait les rataient, il ne poursuivrait pas le reste de la formation; alors Mr Wang a simplement retiré Chin de l'école de voile pour le placer à un autre endroit du parc. Cela s'est fait lorsque pendant un de nos jour de congé et lorsque nous sommes revenus le lendemain, il n'était plus là. Il n'a même pas eu l'occasion d'essayer de passer les tests, et je trouve ça vraiment dommage. Nous le croisons toujours de temps en temps sur le parc, surtout le soir lorsque notre chauffeur fait le ramassage scolaire.

A la fin du mois d'aout, Mr Wang a organisé un repas pour clôturer la fin des activités du parc le soir et remercier sa bande de branleur, ah pardon ses employés. Avant ce repas de fruit de mer prit sur la plage, Mr Wang nous a invité à monter dans le pistil, la grande tour du parc communément appelé l'œil de Sauron par nous quatre (en référence au Seigneur des Anneaux pour les non cinéphiles et parce qu'il y aurait des caméras au sommet qui filmerait tout le parc : même Jimmy ne veut pas faire pipi lorsqu'il est en séance avec nous sur le zodiac de peur d'être vu par les caméras et qu'ensuite toute la Chine soit au courant). La tour fait environ 120 m de haut, ce qui est loin d'en faire la plus haute tour de monde, mais de là haut, nous avons eu une belle vue du parc, de notre belle école de voile et de la région alentour. Le parc d'expo a été construit sur un ancien marais au niveau de l'estuaire d'un fleuve. Nous sommes au bord de la mer de Bohai, que l'on voit lorsque l'on navigue dans notre lagune. J'ai l'impression qu'ils y font des forages car à chaque fois que j'ai regardé sur la mer, il y avait des espèces de barges de pompages. Ce qui reste de marais est aujourd'hui utilisé pour des cultures de concombres des mer et autres fruits de mer. J'étais contente de pouvoir monter en haut de cette tour, car on passe devant deux fois par jours depuis quatre mois et je pense que les gens qui montent lorsqu'il y a des activités sur l'eau doivent avoir un jolis spectacle. D'ailleurs, j'ai mis une photo de cette fameuse tour avec un cata (et moi dessus) qui a été prise par un des nombreux medias que nous avons eu ces dernières semaines. Bon je me la pète un

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peu, mais pour une fois que je suis dans un magazine, même chinois, j'aurai tord de ne pas en profiter.

Après cette visite, nous sommes allés mangés des fruits de mer sur une des plages du parc expo, par une des soirées les plus froides que nous avions eu depuis deux mois. Les fruits de mer étaient bons, mais ce fut encore une fois un repas d'hypocrites et je les supporte de moins en moins. Tout ces discours, ces toasts sur notre amitié, sur l'ambiance à l'école de voile et j'en passe et des meilleurs, ça a le don de m'horripiler, surtout après l'été que nous avons passé, où ils nous ont mis des bâtons dans les roues presque tous les jours. J'avais trouvé l'astuce ce soir là pour ne pas trop boire de cette bière dégoutante en utilisant la pénombre de la nuit. J'avais une bouteille de bière vide dont je cachais le fond avec mes mains et j'ai fais au moins 10 toasts comme ça ce soir là. Et la championne de l'hypocrisie, c'est Jing, la pseudo manager de l'école de voile, qui n'y connait rien en voile et qui continue à se permettre de faire des commentaires sur nos séances ou à les interrompre. Je ne peux plus l'encadrer. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi hypocrite, juste pour arriver à ses fins. D'ailleurs, même nos collègues chinois ne peuvent plus l'encadrer. Elle est très désagréable avec eux. D'ailleurs j'ai appris une nouvelle expression à Jimmy un jour en disant qu'elle aboyait comme un petit roquet (car en plus elle est toute petite). Et depuis son surnom, c'est "le petit roquet", bon je sais c'est pas très gentil mais ça fait du bien de se défouler parfois.

Pendant le repas, nous avons assisté à la parade de Disneyland, avec défilé de char et filles à moitié dévêtues qui dansent sur les chars, mais avec comme thèmes le parc floral. C'est kitch, comme beaucoup de choses dans ce pays.

La semaine dernière, j'ai demandé à avoir deux jours de congé d'affilé, chose qui ne m'était pas arrivé depuis début juillet. Je ne comptais pas quitter Jinzhou, mais simplement me reposer, car les deux stages de douze séances chacun d'opti avaient fini de vider mes batteries. Du coup, avec la température qui était plus agréable, je suis retournée à la montagne bouddhiste où nous étions allés au mois de mai. C'est un petit budget taxi à chaque fois que l'on se déplace, mais ça me fait du bien de quitter la ville et de me retrouver dans la nature. Comme la dernière fois nous n'avions tous visités, j'ai découverts de nouveaux chemins. J'ai ainsi grimpé jusqu'à un temple qui se trouvait encastré dans la paroi rocheuse de la montagne. C'était assez impressionnant à voir. A coté de ce temple se trouvait un lieu pour les affaires matrimoniales. Au début, je n'avais pas compris ce que faisait ces gens, à jeter des dés sur une table, mais ensuite j'ai lu sur une pancarte que c'était un lieu où les familles venaient discuter

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avec des moines afin de savoir si les futurs époux auraient un bon mariage ou si cela ne se passerait pas bien.

Cette fois ci, je suis allée tout en haut de la montagne, afin de voir le bouddha géant qui s'y trouvait. On y a une vue imprenable sur la ville de Jinzhou. Je me suis ainsi fait une belle balade dans la nature, loin des bruits de la route et de la ville. De plus, cette fois ci, les lotus étaient en fleurs. C'est très jolis à regarder, dommage qu'encore une fois, les nénuphares soient encombrés de bouteilles en plastique. Un des coins de cet endroit est quand même très fortement dédié à la religion bouddhiste, tandis que d'autre parties sont beaucoup plus naturelles. Et encore, je suis sure qu'avec plusieurs jours devant soit, une tente et de bonnes chaussures il y a moyen de faire quelques randos sympathiques.

La religion en Chine est une affaire dont je n'ai pas encore tout les rouages. Dans le principe du communisme, il n'y a pas de religion compatible. Et je pense que pendant des années, les Chinois qui avaient effectivement une quelconque croyance ont du se cacher, comme l'ont fait les russes orthodoxes sous Lénine et Staline. Mais aujourd'hui, les Chinois n'ont pas vraiment l'air de se cacher pour pratiquer leur religion. D'après ce que j'ai pu discuter avec Jimmy, la plupart des gens seraient bouddhistes, mais un bouddhisme chinois, différent du bouddhiste tibétain ou japonais. Une partie de la population serait taoïste. Ensuite, il y aurait des minorités dans le reste du pays. Notamment une minorité musulmane dans le nord ouest de la Chine, proche du Kazakhstan. Quant à notre petit papie veilleur de nuit à l'école de voile, il est chrétien. Il a même une bible traduit en chinois.

Voilà pour les dernières nouvelles. Pour l'instant, nous préparons l'arrivée de la dernière délégation charentaise pour le 10 septembre avant de continuer notre différentes occupations jusqu'à mes futures vacances.

A oui j'oubliais, j'ai mis une petite photo pour mes camarades éducateurs à l'environnement: vous comprendrez maintenant que lorsque l'on appelle la patelle, un chapeau chinois, ce n'est pas qu'une légende...

lettre de chine n°12

18/09/2013

Cette lettre sera plus petite que les précédentes, car les journées furent plutôt tranquilles ces derniers temps et surtout parce que la prochaine risque d'être fort longue. Nous avons eu quelques stagiaires un peu tous les jours, ce qui nous a tenu occupés, et heureusement parce que le parc est de plus en plus vide. Il y a plus de passage lors des weekend, et à deux personnes prêts, nous atteignons 500 baptisés, ce qui fait de notre mission un succès, malgré tous les soucis et tous les obstacles que nous avons eu. Les quelques français que nous avons rencontrés, installés à Dalian

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sont très surpris de ce succès, car deux d'entre eux sont installés depuis 8 ans en Chine pour vendre des bateaux et apparemment, ce n'est pas facile de convaincre les Chinois. Encore une fois on en revient à la relation des chinois et de l'eau. La température à chuter, surtout le matin et le soir, mais nous encadrons toujours en short et t-shirt, ce qui j'en suis sur n'est pas le cas de mes camarades à Pléneuf Val André ou à Saint Brévin. L'eau a également chuté de quelques degrés, mais pour l'instant les Chinoise continuent à faire de la planche à voile sans se plaindre. L'autre partie de notre mission que pour l'instant nous continuons est la formation de nos moniteurs chinois. Lorsque nous pouvons encadré les stages sans Jimmy ou si il n'y a pas de stage, nous en profitons pour les faire progresser. Nous allons bientôt attaquer la partie pédagogique. Malheureusement, nous n'aurons plus beaucoup de stagiaires pour les entrainer à un stage, alors nous utiliserons les jeunes du parc pour servir de cobayes.

Je prépare mon petit voyage à travers la Chine, enfin un petit bout de la Chine, car tous les trajets durent un certains temps. Pour l'instant, j'ai réservé mon séjour à Pekin et à Xian, la ville où se trouve l'armée de terre cuite. Ensuite, c'est pour l'instant plus flou car la fête nationale est le 1er octobre et les trains sont déjà complets. Il me reste les bus pour me déplacer; d'après Jimmy, il y a plus de bus et il est plus facile d'avoir un siège dans un bus même deux jours avant le départ, alors qu'on ne peut acheter un billet de train seulement quinze jours avant la date du départ, et ils sont déjà complets. Je m'attends à un voyage épique à travers la Chine. Mais ce n'est pas très grave, hormis l'armée de terre cuite, il n'y a pas de lieu en particulier où je veux aller. Je souhaiterai plutôt aller dans l'ouest, dans les montagnes, loin de la foule des grandes villes, faire un peu de randonnée. Mais je ne m'inquiète pas et reste optimiste, je trouverai bien le moyen de continuer mon voyage. C'est sur que cela va me changer du Maroc, où je pouvais choisir mon hôtel sur le moment et également monter dans mon bus une demie heure après avoir pris mon billet. En tout cas, cela va me faire un bien fou de quitter Jinzhou et d'aller voir ailleurs ce qui s'y passe, histoire d'avoir une meilleure opinion de la Chine que ce que notre expérience au parc d'exposition nous a donné.

L'une des choses que nous avons de plus en plus de mal à supporter ici, c'est la pollution sonore. Quand je pense au nombre de fois où l'on me dit que je parle trop fort, c'est rien à coté du bruit que font les chinois. Et il n'y a pas besoin qu'ils soient nombreux pour que cela soit bruyant. Je pense qu'avant tout, il y a des sonorités dans la langue chinoise que nos oreilles de francophone ont du mal à supporter. Mais tout de même, ils parlent très fort, que ce soit dans l'école de voile, dans les restaurants, et surtout dans les hôtels...Dimanche matin, il y avait un mariage, et à partir de 6 heures du matin, nous avons eu droit à un ramdam indescriptible dans notre couloir. Des vagues de bruits jusqu'à 7h sans que cela gêne qui que ce soit parmi les chinois. Bien sur, il y a aussi les bruits de la rue, , voitures, annonces publicitaires au haut parleur, klaxons, (je sais, ce n'est pas la première fois que j'en parle, mais parce que c'est constant, et tout les jours). L'un des chauffeurs qui s'occupent de nous emmener de l'entrée du parc à l'école de voile est le pire. C'est comme s'il avait un doigt collé sur le klaxon pendant toute la durée du trajet. Et même s'il y a personne sur la route, cela ne l'empêche pas de klaxonner. C'est particulièrement insupportable surtout lorsqu'il est 8h30 et qu'on sort du lit.

J'ai déjà parlé de l'importance de garder la face, mais une autre caractéristique de la culture chinoise est de ne jamais dire non, et d'avoir toujours une réponse à donner à une personne, surtout un étranger. Et Jimmy n'est pas en reste, loin de là. Parfois, cela donne des réponses totalement inappropriées voir, deux minutes plus tard, il nous donne une réponse à l'opposée de la première. Et

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surtout lorsque nous lui demandons de poser une question à Mr Wang, il va parfois donner la réponse sans l'appeler, car cela le stress de parler à Mr Wang. Mais maintenant on le sait alors on doit insister pour qu'il nous dise la vérité, même si la vérité est qu'il ne sait pas. C'est terrible, mais ils ne peuvent pas dire "je ne sais pas"!

Mardi 10 septembre, nous avons eu la dernière visite d'une délégation française. La principale raison est pour organiser la suite de l'aventure de l'école de voile. Cette fois ci, il n'y avait que des élus, notamment, Dominique Bussereau, le président du conseil général et plusieurs vices présidents, dont Jean Claude Beaulieu. Encore une fois, la visite de l'école de voile fut faite en un éclair, mais nous avons eu le temps de discuter avec eux le soir autour d'un bon repas. Plusieurs réunions ont eu lieu entre les responsables de Charente Maritime et ceux de Jinzhou, notamment pour leur faire comprendre que s'ils voulaient garder l'école de voile à Jinzhou l'an prochain, il fallait qu'ils se bougent le derrière, pour parler poliment. Les français souhaitent envoyés nos deux futurs moniteurs chinois en France pour perfectionner leur formation, mais il faut que les Chinois acceptent de payer le voyage et le logement de nos camarades en France et pour l'instant rien n'est moins sur car Xu Jia et Liang sont de basses conditions (si on peut encore dire ces mots) et les hauts responsables de Jinzhou ne voient pas l'intérêt d'envoyer deux "paysans" en France. Quant à l'école de voile, l'idée des chinois est de la sortir du parc d'exposition et qu'elle soit sous l'autorité du bureau des sports de la ville. Ce qui en soit est une bonne idée car alors nos deux moniteurs partiraient également sous cette autorité. Ce qui laisserait Mr Wang et Jing en dehors de ce nouveau projet ce qui est une bonne chose pour le matériel et pour l'école de voile. Pour l'instant tout ceci n'est que projet, nous en saurons plus à la fin du mois. Surtout que maintenant, avec les stages qui vont arriver à leur termes, nous allons commencer à hiverner le matériel.

J'ai arrête d'aller à la salle de sport, car la somme qu'ils demandaient pour renouveler de deux mois notre adhésion, était à mon gout beaucoup trop cher j'ai bien fais car cela correspond à mon billet de train entre Pekin et Xian. A la place, je vais courir le soir le long du fleuve, histoire de continuer à garder le rythme et aussi de m'occuper un peu le soir. Je continue à aller me promener le long du fleuve lors de mes jours de congé, cela me permet de me détendre sans les bruits de la ville, mais plutôt, le bruit du vent dans les arbres, les oiseaux, le bruit du fleuve qui coure sur la rive. Bref, des bruits que d'habitude j'entends de ma fenêtre et qui me manque.

Voilà, la prochaine fois que j'écrirai, j'aurai beaucoup de chose à vous raconter, et beaucoup de photos à mettre en ligne.

Lettre de Chine n°13

12/10/2013

Me voilà de retour à Jinzhou après deux semaines de vacances. Bouh, pas envie de revenir à Jinzhou!! C'était tellement bien de voir autre chose de la Chine! Alors forcement cette fois ci, j'ai plein de photos à mettre en ligne. Et encore y'a pas tout car j'attends une partie des miennes.

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Suis donc partie le 23 septembre tôt le matin avec comme première destination Pékin. J'y ai passé quatre jours et je reconnais avoir été agréablement séduite par cette ville. Malgré les 15 millions d'habitants, plus une quantité innombrable de touristes chinois en visite à la capitale, la ville est assez plaisante car le centre ville est rempli de parcs et de petits lacs.

Le premier jour, je suis allée voir la fameuse place Tian Anmen, c'est une grande place encadré par des grands bâtiments staliniens. Le soir, à la tombée de la nuit une cérémonie a lieu au moment de la descente du drapeau chinois. C'est très patriotique et j'avais envie de rappeler aux centaines de chinois ce qu'il s'était passé sur cette place il y a une vingtaine d'année. Sur la place, il y a le mausolée de Mao, mais perso, j'avais pas visiter celui de Lénine à Moscou, j'allais surement pas faire celui là. Le problème de cette place, c'est qu'il n'y a aucun banc, aucun endroit pour flâner, alors cela ne donne pas vraiment envie de s'y attarder. Je me suis balader un peu dans la capitale et sans le savoir, j'ai attéris à l'endroit où se trouve une grande partie des magasins de souvenirs chinois. Beaucoup de contrefaçon bien sur, il n'y a qu'à voir les vrais prix des magasins de soie pour voir que le reste n'est pas totalement de la soie. Et il faut voir aussi la quantité de conneries qui se vend. Et maintenant je comprends mieux pourquoi à Paris, les boules à neige avec la tour Eiffel ou les stylos clignotants se vendent aussi bien. Car à Paris ce sont les étrangers qui achètent ça, mais ici, ce sont les provinciaux qui se font plaisir. Mais je dois dire quand même qu'étant donné la météo pourrie à mon arrivée à Pékin, j'ai profité de la présence d'un starbuck coffee pour me faire un vrai chocolat chaud et un muffin au chocolat. Et ça fait du bien après tous ces mois sans chocolat.

La deuxième journée fut en partie passée à arpentée les allées de la cité interdite. Malgré la grandeur des bâtiments, je n'ai pas réussi à me prendre pour une impératrice chinoise car tous les bâtiments sont fermés. Certains ont une vitre pour voir à travers mais les vitres n'ont pas vus un chiffon depuis un certain nombre d'année. J'ai passé un peu plus de trois heures dans le labyrinthe de la cité interdite, mais je suis loin d'avoir tout vu. C'est immense avec des recoins partout, des petits jardins partout, des temples. Il y a quand même une partie où ils ont entreposé certains objets utilisés par les empereurs et alors on se retrouve avec des théières en jade, des épingles à cheveux en or avec des pierres précieuses et autres trésors magnifiques. L'après midi, je l'ai passé en partie dans le parc Béhaï, un des nombreux parcs de Pékin. Celui ci est bordée d'un lac très agréable. Sur les bords du lac, beaucoup de saules pleureurs, et des barques pour faire le tour. Ensuite, je suis allée me promener dans les Hutongs de Pékins. Ceux ci sont le cœur historique de Pékin. Bien que la plus grande partie ont été détruit pendant la révolution culturelle, et ceux dans toutes les villes de Chine, il en reste encore quelques un qui ont été restaurés dans Pékin. C'est également ce qui rend Pékin agréable, car ces hutongs sont des ruelles, avec des maisons seulement de plein pied, ce qui donne à Pékin un air dégagé et les grands immeubles sont éloignés du centre de Pékin. Certaines ruelles sont très animés, avec des restaurants, des bars et magasins le long, tandis que d'autres sont des quartiers d'habitations, où les personnes âgés jouent au majong ou aux échecs chinois sur une planche de bois au milieu de la rue.

Page 47: Lettres de Chine

Le soir, j'avais réservé une soirée pour aller voir un opéra de Pékin. Ce fut une sacrée expérience, dans un certain sens. Cela a duré une heure et demi, ce qui est loin d'être la durée courante d'un vrai opéra de Pékin qui peuvent durer plusieurs heures, voire une journée entiere. Mais pour moi ce fut suffisant. Les costumes étaient magnifiques, et l'un d'entre eux s'est d'ailleurs maquillés et préparés sur scènes et il faut voir la quantité de vêtement qu'ils ont sur le dos. Nous avons eu trois actes, qui ne se suivaient pas, avec une traduction sur un écran sur le coté de la scène. Mais la manière qu'ils ont de chantés est très très particulière et le rythme est très très lent. Heureusement le dernier acte était un peu plus vivant, avec quelques jongleries et acrobaties car je crois qu'on aurait finis par s'endormir dans la salle.

Ma troisième journée, je l'ai passé sur la grande muraille de Chine!!! Et ça ce fut une très belle journée. Tout d'abord, il a fait super beau, grand soleil, ciel bleu et ensuite, nous étions loin de la foule et ça c'était agréable. Il y a environ cinq endroits pour voir la grande muraille dans les alentours de Pékin. L'un d'entre eux est apparemment une horreur, car rempli de touristes, de vendeurs de souvenirs, et autre. Mais, moi je suis allée à une autre partie de la muraille appelée Juyongguan et de là, nous avons marché jusqu'à une autre partie appelée Simatai. Il s'agit d'une randonnée de 10kms mais qui actuellement est réduit à 6 car la fin est en rénovation. Cependant cela reste malgré tout une belle promenade. En fait il s'agit surtout de monter et descendre des escaliers pendant 6 kms. Et à certains endroits, les escaliers sont tellement endommagés ou tellement escarper qu'il faut utiliser les mains pour escalader les marches. En tout, nous sommes passés par 22 tours de guets dans la montagne. Le temps de faire l'aller retour car le lieu se trouve à un peu plus de 100 bornes de Pékin, cela nous a occupés toute la journée. Nous étions un groupe d'une vingtaine de personnes à faire la randonnée, mais chacun pouvait la faire à son rythme, le guide nous attendait à l'arrivée.

Ma quatrième journée fut passée en partie à visiter tout d'abord le temple des Lamas, qui est le plus grand temple tibétain à l'extérieur du Tibet. Les moines étaient dans la grande pièce en train de réciter leur prière quand je suis arrivée dans le temple. L'après midi, j'ai rejoint Paulina, une polonaise, qui travaille à Bruxelles, qui partageait mon dortoir et qui était venu à la grande muraille avec moi la veille. Nous avons réussi à nous retrouver à l'entrée d'un des parcs, sans téléphone portable. Nous avons passés l'après midi à nous promener dans le parc, les hutongs, et aussi, nous reposer un peu, car qu'est ce qu'on marche à Pékin. Le métro est très pratique, mais finalement, le centre historique est très agréable à faire à pied. Le soir, nous sommes allés au marché de nuit. Le même genre que celui que nous fréquentons à Jinzhou, mais en beaucoup plus propre et surtout avec de drôles d'animaux au bout des brochettes: genre, pigeons, étoiles de mer, scorpions, scolopendre, araignées et j'en passe. Je me suis contenté d'une brochette de fruit car nous avions mangé assez tard le midi et franchement je n'avais aucune envie de gouter des étoiles de mer.

Le lendemain matin, je prenais le train pour Xi'an. Ce qu'il faut savoir, c'est que prendre le train en Chine est l'équivalent de prendre l'avion. Il faut au moins être

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une heure à l'avance à la gare, pour passer la vérification des billets de train, puis des bagages et enfin l'embarquement, ou comme à l'aéroport, il faut remontrer les billets. Du coup, personnes hormis les gens ayant un billet peuvent entrer dans la gare. Les gens qui accompagnent ou qui viennent chercher un amis ou de la famille doivent attendre devant la gare. Ensuite, les trains sont classés en catégorie, il n'y a pas de classes de billets, mais des différences de confort et de rapidité de train. En tout, il y a les C, les express à très grandes vitesse, D, express à grande vitesse, G train à grande vitesse, K train rapide, T express, et Z express direct (train de nuit). C'est comme cela que l'on sait si l'on va voyager confortablement ou non. Au cour de mon voyage, j'aurai essayer les D, G, K et T et celui là fut une expérience de haut vol. Pour aller à Xi'an, j'ai eu un train G, et j'avais l'impression d'être dans un avion, avec hôtesse et tout le toutime. Cela m'a prit 6 heures au lieu de 12 pour faire le trajet entre les deux villes. Le seul problème de leur billet de train c'est qu'il y a l'heure de départ, mais jamais l'heure d'arrivée. Du coup c'est toujours la surprise. Heureusement pour moi la plupart de mes trains m'amenaient au terminus.

Xi'an est une ville totalement différente de Pékin. En fait, pendant des siècles, c'était elle la capitale de la Chine et surtout la ville de départ ou d'arrivée (ça dépend du sens dans lequel on le fait) de la route de la Soie. Du coup , la moitié de la population descend des perses et autres populations de l'Asie centrale qui parcourait la route de la soie. Ce qui fait de Xi'an une ville avec une forte population musulmane. Cette minorité est appelée les Hui par opposition au Han, la majorité du peuple chinois. Il y a à l'intérieur de la ville un quartier musulman très vivant, qui est d'ailleurs le cœur de la ville. Comme il se situait pas loin de mon hôtel, j'y suis allée un peu chaque jour. La nourriture était très différente de tout ce que j'avais pu connaitre à Jinzhou, et surtout c'était agréable de manger du pain après cinq mois sans. Ce n'est pas encore de la baguette fraiche, mais j'aime bien le pain rond arabe. C'était rigolo de voir écrit les panneaux en chinois et en arabe. Il y avait même un magasin avec de la viande halale. Je suis allée voir la grande mosquée également, totalement différente des mosquées dont on a l'habitude chez nous ou dans les pays musulmans proche de la France. Le minaret était en réfection, donc entouré d'échafaud. Il y avait un grand jardin, avec différentes petites pièces, et tout au fond, la grande salle de prière toute en bois.

Xi'an est surtout réputé pour la fameuse armée de terre cuite, un chef d'œuvre d'archéologie, découvert encore une fois par des bergers en train de creuser un puits. Et c'était surtout pour cela que j'ai fais une escale dans cette ville. Je suis donc allée passer une journée sur le site, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Les statues sont reparties dans trois fosses. Celles-ci sont maintenant contenus dans des bâtiments, je suppose pour les préserver du climat. La n°2 contient peu de statues, car le toit du bâtiment s'est effondré sur les statues il y a quelques années, suite à un tremblement de terre. Quelques statues étaient intactes, mais le plus grand travail des archéologues maintenant est de retrouvé les morceaux de chaque statue et de faire un puzzle géant pour reconstruire les statues. Etant donné que chaque statue est différente, avec un visage différent, c'est un travail de titan! La fosse n°3 est la plus petite et les statues contenues

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dedans sont des officiers, alors les archéologues l'ont appelé la chambre du commandement. La fosse n°1 est la plus grande et la plus connue, avec les alignements de statues. Je m'attendais en fait à plus de statues encore, mais en tout il y a 6000 statues, mais seulement 2000 sont exposés. Certaines ont été prêtés à des musées, notamment le musée national de Pékin. Le lendemain, je suis allée me promener dans un des parcs de la ville ou se trouve la grande pagode de l'oie sauvage, qui est un temple plutot confucianiste si je me rappelle bien. La tour n'est pas droite, alors je l'ai surnommée la tour de Pise chinoise. Ensuite, je suis allée faire une partie du tour des remparts à pied. C'est la seule ville de Chine où les remparts sont encore intacts. En tout, ils font plus de 13kms de long, mais je n'avais pas le temps de faire le tour en entier, car le soir, je reprenais le train.

La troisième étape de mon voyage fut Xining, dans la province du Qinghai. Encore plus à l'ouest. Pour aller là bas, j'avais une nuit de train, dans un train de catégorie k, mais surtout, dans une couchette "dure". Il faut imaginer un wagon de train, mais à la place de compartiments, il s'agit de box avec trois lits superposés de chaque coté de la cloison. Pas de porte, donc tous bruits sont à la portée de tout le monde. En voyant cela, je me suis dis que la nuit allait être intéressante, entre les ronflements, les crachats, les pets et autre bruits de la nuit. Mais finalement j'ai plutôt bien dormis, hormis le fait que dans les trains de nuit, la lumière est allumée automatiquement à 6h30 et la musique remise en route également, même si le train n'arrive que deux heures plus tard.

Qinghai est une des province de l'ouest de la Chine, mais surtout est une des provinces traditionnelles du Tibet, que les Tibétains appellent l'Amdo. C'est notamment dans cette partie du monde que le Dalaï Lama est né. Lhassa reste la cité interdite pour moi, pour l'instant pour des raisons financières, mais au moins, le Tibet m'a ouvert en partie ses portes. J'ai passé cinq jours dans ce coin de Chine. Loin de la foule, d'autant plus que mes vacances se faisaient en partie pendant les vacances nationales chinoises. Et eux, lorsqu'ils se déplacent, ils ne sont pas deux millions. Du coup, les gares sont prises d'assauts et les lieux touristiques aussi. Du coup, j'ai changé mon programme à cause de cela. Au départ, je voulais aller à Chengdu, dans la province du Sichuan, voir les pandas géants dans une des rares réserves naturelles où ils vivent encore en liberté. A la place, j'ai découverts le Qinghai, et je ne regrette pas. Au départ, j'étais plutôt dans l'optique de faire un trek dans les montagnes, mais le cout pour un guide et le matériel de camping commençait à faire un sacré budget. Et en même temps, je rencontrais un guatémaltèque qui patientait à Xining pendant les vacances nationales en attendant de partir pour Lhassa. Du coup, nous avons passés quatre jours ensemble à vadrouiller dans les environs. Suite à une erreur de manipulation de la part de Rodrigo, les photos concernant cette partie du voyage sont les siennes, j'attends simplement qu'il me renvoit les miennes.. donc vous devrez patientez aussi. Mais je ne le lacherai pas car il y en a plus de 300. Ben oui, en deux semaines, j'ai pris 1000 photos...

Xining, est une petite ville, tout comme Jinzhou mais dans les montagnes. Nous étions à 2200 mètres d'altitudes. Il y a peu de touristes, en tout cas peu

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d'étrangers, donc ici comme à Jinzhou les gens nous regardaient avec surprise, mais là, il y avait le sourire au moins. Les gens sont différents, on se rapproche du centre de l'Asie. Ils ont les pommettes saillantes, le nez plus proéminant que celui des chinois, et beaucoup plus bronzés également. En général, j'ai trouvé les gens plus beaux ici que dans le nord est de la Chine. J'ai eu du succès dans cette petite ville et voulait négocier une vingtaine de yak pour rester mais Rodrigo trouvait que c'était trop! Bref, je suis rentrée...

Notre première balade avec Rodrigo nous a conduit au monastère de Youning Si le jour de la fête nationale. Le 1er octobre 1949 Mao a proclamé la République populaire de Chine devant la porte de la paix céleste, et depuis son portrait y trône, et des milliers de Chinois viennent se faire photographier avec Mao. Mais nous étions loin de ces considérations politiques et sommes partis chercher la paix céleste, par un beau matin d'automne au milieu des montagnes. En fait, à coté de Xining, il y a un autre grand monastère, très connu et très visité, tibétain également, mais nous avons préféré sortir des rangs, faire un peu plus de kilomètres, pour voir un autre monastère qui lui est au contraire absolument pas visiter. Les seuls touristes rencontrés étaient chinois ou alors des pèlerins tibétains. Nous y avons passés la matinée à déambuler dans les différents temples, à rencontrer les moines et les pèlerins, à nous promener dans la montagne. C'était très agréable et cela faisait du bien d'être dans la nature. Les gens étaient enchantés de nous rencontrés et la plupart se sont prêtés de bonne grâce aux portraits photographiques, ce qui nous fait de beaux souvenirs. Au moment de partir, une petite dame m'a proposer un yaourt au lait de yak, ce que j'ai gouté avec plaisir d'autant plus que les produits laitiers ne sont pas la grande spécialité de la Chine du Nord Est. En revenant à Xining, j'ai voulu embarquer Rodrigo au marché tibétain, mais il était fermé, je pense qu'il était trop tard, ou alors étant un jour férié, il n'y avait rien ce jour là.

Le lendemain, nous sommes allés à Guidé, une petite ville à 2h de bus de Xining où coule le fleuve jaune. La source du fleuve se trouve dans la même province, mais beaucoup plus loin, mais à Guidé, le fleuve a une belle couleur verte, contrairement à la plupart des endroits où il est marron et boueux. Et effectivement, il a une belle couleur verte et un débit rapide. J'y ai fait une trempette de mes pieds car pour une fois qu'une rivière chinoise était propre, c'était plutôt tentant. Tout autour du fleuve, les montagnes aux sommets enneigés et les arbres en train de prendre leurs couleurs d'automne. Le trajet en bus jusqu'à Guidé fut rigolo. En fait, les chinois, lorsque les sièges sont pleins continuent à prendre des passagers et ceux ci s'assoient sur des petits sièges dans l'allée. Et Rodrigo lors de ce trajet avec un voisin tibétain haut en couleur, qui nous a occupé pendant toute la route. Quelques touristes chinois au bord du fleuve, occupé notamment à se faire prendre en photo à sur le dos d'un chameau (oui oui à deux bosses) vivant, mais aussi à coté d'animaux étranges et divers en peluches. En rentrant de Guidé, nous sommes allés à la gare de Xining chercher Vincent, un américano-chinois que Rodrigo avait rencontré à Xi'an. Nous avons alors continués nos aventures à trois.

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L'aventure suivante fut le lac Qinghai, le plus grand lac de Chine à 3600 mètres d'altitude. Le lac est super touristique, et les bus assez remplis mais nous avons pris le risque d'y aller quand même. Le trajet se fait environ en 3h heure, mais nous avons mis plus de 4 heures pour faire l'aller car les chinois, nous le savions déjà sont des champions du monde de la prise de photo. Oui alors cela ne les dérange pas de s'arrêter au bord de la route pour prendre une photo. Et comme ici ce sont des vrais moutons de panurges, lorsque un s'arrête, ils s'arrêtent tous, et alors du coup, gros embouteillage à cause de ces idiots!!! Et ça plusieurs fois sur la route. Il faut vraiment le voir pour le croire, c'est assez énorme. Bref, nous avons quand même finis par arriver au bord de ce lac, qui n'a pas d'arbres. Nous avons passés une nuit au bord de ce lac, en trouvant au dernier moment un endroit où dormir dans la salle à manger d'un espèce de camping en bungalow. Avec Vincent, nous sommes allés nous baigner dans le lac. Enfin, baigner, est un grand mot vu la température de l'eau, mais c'est ma spécialité ça les baignades dans les lieux inattendus. Bon pour les photos le prouvant il va falloir attendre car c'est Rodrigo qui les a. Nous avons également rencontrés une famille de nomade mongols, un couple avec deux préado qui apprennent le chinois à l'école. Ils nous ont invités à venir boire le thé au lait sous leur tente. Une grande tente genre canadienne avec un poêle à bois au milieu et de quoi dormir dans un coin. Un grand moment dans notre séjour au bord du lac. Le séjour sur le lac fut court, car le lendemain je reprenais le train, mais intense. Nous avons croisés des troupeaux de yaks, nous étions en pleins Tibet, c'était génial. Nous avons passés une superbe soirée auprès d'un feu de camp, avec des touristes chinois et des locaux et c'était ma première nuit depuis cinq mois, où les lumières ne polluaient pas le ciel et où j'ai pu admirer les étoiles et quelques étoiles filantes.

Au départ, j'avais prévu de repartir à Jinzhou en passant par la Mongolie intérieure (une des provinces de Chine) afin d'éviter de repasser par Pékin, mais la durée de trajet et le peu de temps que j'aurai eu à passer sur place m'en ont dissuader. Du coup, je suis repartie par Pékin en train direct. Un trajet de 25h30 qui fut pas loin d'être un cauchemar. Et pourtant des trajets longues distances, j'en ai fais, entre ma traversée du Canada en train, le trajet Johannesburg-Le Cap en bus, les heures interminables d'avions pour aller en Australie ou Nouvelle Zélande. Mais tout ça n'était rien à coté d'un voyage en train de type T, le pire de toutes les catégories, assise sur des banquettes "dures", c'est à dire des rangées de trois banquettes, sans accoudoirs, faisant face à trois banquettes identiques. C'est à dire que quelque soit la position adopté, on touche les genoux du voisin d'en face ou d'à coté. Pas moyen de se caler pour dormir, et comme ils continuent à vendre des tickets même lorsqu'il n'y a plus de place assise, le couloir se remplis, et quatre heures avant d'arriver à Pékin il était devenu impossible de se déplacer pour aller aux toilettes pour chercher de l'eau. Les chinois passent leur temps à manger des graines de tournesols, alors le sol est jonchés de débris, c'est un délice.

J'étais enchanté d'arriver à Pékin et de sortir de ce train. Une fois mon sac posé à l'hôtel, je suis allée marcher quelques dans les rues de la ville histoire de me dégourdir les jambes et de prendre un peu d'air (frais et pur serait en trop).

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Il me restait une journée à passer à Pékin, alors n'ayant pas pu aller à Chengdu voir les pandas, j'ai rompu une de mes règles et suis allée au Zoo de Pékin pour apercevoir ces petites bêtes. Le zoo ressemble fort à un zoo des années 80 où les animaux n'ont pas beaucoup de place dans leur cage, alors autant dire qu'une fois les Pandas observer, je me suis dépêcher de quitter ce lieu, d'autant plus que des girafes et des éléphants, j'en ai vu dans la nature, alors ce n'est pas pour les regarder derrière une grille. Il y a environ 6 pandas dans le zoo, chacun dans un espace séparé car ce sont des animaux solitaires. Leur espace manquait un peu de verdure à mon gout, mais au moins ai-je pu en voir en train de dévorer leurs branches de bambous.

Puis après tout ces beaux moments, il m'a fallut reprendre le chemin de Jinzhou. J'avais pas du tout envie et surtout en quinze jours, j'avais très facilement mis tout ça de coté. Les collègues m'avaient laissés le dernier stagiaire chinois de l'année pour mon retour, du coup la reprise était un peu moins violente, d'autant plus qu'il savait naviguer, donc nous avons pu faire des choses sympa sur l'eau. Mais la météo a bien changé et pour au moins deux jours j'aurai été contente d'avoir apporter ma salopette de quart en Chine. Maintenant, il nous reste deux semaines complètes de travail, car nous avons repris un rythme français avec deux jours de week end classiques. Et encore, il me reste encore deux jours de congés à récupérer, donc la fin va passer assez tranquillement. Enfin, ça va dépendre de nos camarades chinois, car pour l'instant ils ne sont pas capables de nous donner un local pour entreposer le matériel. Alors en attendant, nous rinçons, nettoyons et réparons le matériel afin que l'année prochaine, la reprise se passe au mieux pour les suivant.

Lettre de Chine n°14

28/10/2013

Voilà, c'est la fin, mes sacs sont prêts ou presque.

Demain matin nous quittons Jinzhou pour passer la dernière journée à Pékin avant de prendre notre avion mercredi midi.

Après mon retour de vacances, les dernières semaines sont passées très vite. Nous avons eu un dernier stagiaire et puis nous avons commencer à ranger le matériel. Il me restait encore deux jours de récup à prendre. Mais après avoir penser dans un premier temps repartir quelques jours, j'ai opté pour le chemin de la raison et des économies, d'autant plus que je ne sais pas encore trop de quoi l'hiver sera fait. Ici, les températures ont continuées à descendre, et certains matins étaient très frais, mais heureusement nous n'avons guères eut de pluie, ce qui m'a permit de faire quelques promenades sympa pendant ces deux jours de congés.

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La semaine dernière, nous avons mis les bouchées doubles pour terminer l'hivernage de l'école de voile, d'autant plus que les relations entre la France et la Chine étaient en train de se tendre de plus en plus. Nous nous attendions à des difficultés à la fin de notre mission au vu de l'attitude de Mr Wang depuis plusieurs mois. Mais là, les tensions sont montés au niveau des politiques, à peine moins d'une semaine après une réunion entre le conseil général de Charente Maritime (venu exprès) et les responsables de la mairie de Jinzhou et du parc des expositions. Alors qu'ils acceptaient d'envoyer nos deux moniteurs en France pour compléter leur formation, (c'était l'ultimatum pour garder des bateaux à Jinzhou), les Chinois n'avaient pas pris au sérieux la décision du cg de déplacer une partie de la flotte à Dalian. Alors quand nous avons commencer à séparer la flotte au moment de l'hivernage, les étincelles ont commencées à apparaitre. Mais le feu d'artifice eu lieu quand Mr Wang a réclamer pour la dixième fois qu'on ramène les combinaisons au parc d'expo (en effet depuis plus de deux semaines, les combinaisons sont dans des cartons dans ma chambre, nous les avions soutirer du parc afin que Mr Wang évite de les distribuer à ses amis, comme il l'avait fait avec les vestes et les t-shirt du cg) Du coup, Mr Wang se mettait en colère en disant que tout le matériel appartenait au parc d'expo et que Gerald devait ramener les combinaisons. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et Beaulieu (le vice président du cg) en apprenant cela est entré dans une grande colère et que si les responsables de Jinzhou n'acceptait pas de ne garder qu'un tiers de la flotte, ils n'auraient plus rien et tout partirait à Dalian et que si ils acceptaient cela, Mr Wang devait quitter le projet!!! Autant dire que nous, nous avons jubiler en apprenant cela!

Du coup, nous avons mis les bouchés doubles pour terminer au plus vite l'hivernage et depuis mercredi dernier, nous n'avons pas remis les pieds au parc des expositions. Pendant ce temps, des mails et des coups de fils étaient échangés entre la France et la Chine. Heureusement pour nous, les responsables de la province du Liaoning sont de notre coté. Aujourd'hui Gérald et le représentant du cg en Chine sont en train d'organiser les dernières formalités afin que le matériel ne reste pas entre les mains des responsables du parc (et si possible que les combinaisons partent à Shenyang, la capitale de la province).

Pour dire à quel point les relations n'étaient pas sereines, nous n'avons même pas eu de repas protocolaire pour notre fin de mission. Ils en avaient parlé à la dernière réunion, nous avaient donné un rendez vous mais il fut annulé. A la place, nous avons eu une cérémonie d'adieu à l'école de voile avec Mr Wang et toute sa bande de branquignole. Ils nous ont offerts des livres du parc des exposition (très léger à mettre dans les bagages!!!) Entre nous, nous étions plutôt satisfait de ne pas avoir à supporter un repas protocolaire, où il aurait fallut faire des courbettes, dire que tout c'était bien passé et que nous étions frères et tout le toutime et trinquer à la bière et à l'alcool de riz pour prouver que nous étions amis!!!

Nous avons mis une petite dizaine de jours à peine pour nettoyer et ranger tout le matériel. Il faut dire que contre toute attente, nos camarades de l'école de voile ont participés (bon, il fallait repasser derrière parfois en ce qui concernait le

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nettoyage). Comme nous savions qu'une partie du matériel partait, nous avons tout démonté, et emballer dans du film plastique, afin que le futur français qui viendrait l'année prochaine soit faciliter dans le montage de l'école de voile.

Mercredi soir donc nous avons affaler les couleurs devant l'école de voile, et sommes au chômage technique à l'hôtel. Le mercredi soir, nous étions invités chez Liang, un de nos moniteurs. C'était la première fois que nous étions invités chez des chinois, ce fut l'occasion pour nous de découvrir l'intérieur d'une famille chinoise. Leur appartement est tout petit (mais en même temps, ils sont tellement nombreux qu'ils ne peuvent pas avoir des appartements de 100 m2 chacun). La mère de Liang vit avec eux, dans une des chambres, et leur fille de quinze ans. Ce soir là, il y avait également Xu Jia et sa femme que nous avions déjà rencontrés lors d'une soirée fondue, et Go Shang (un autre membre de l'équipe de Mr Wang, le seul sensé de cette équipe de branquignoles, que nous aurions bien aimé avoir comme moniteur) avec sa copine. Nous avons passés une belle soirée tous ensemble. Ils nous fais faire les fameux raviolis chinois, que nous avons mangés ensuite. Nous avons finis en chantant Frère Jacques dans un canon franco-chinois.

Les journées se sont passées tranquillement, nous sommes allés faire un dernier tour dans les rues de Jinzhou, afin d'essayer de trouver des souvenirs, mais je crois que nous aurons plus de chance à Pékin, car il n'y a vraiment rien à Jinzhou. Quant à moi, j'ai encore fais quelques promenades le long du fleuve, qui est en train de se parer des couleurs de l'automne. Mais ici, il faut sortir de bonne heure l'après midi, car la nuit tombe très tôt sur la Chine de l'Est.

Il me reste encore quelques affaires à ranger dans les bagages, j'espère que tout tiendra et surtout que le poids sera accepter par la compagnie aérienne.

Je pense que ce soir devrait être la dernière soirée avec nos collègues, en espérant les revoir à La Rochelle au mois de mars l'année prochaine (enfin au moins pour Flo et Damien, parce que moi... le mois de mars c'est loin et qui sait où je serais et ce que je ferais).

Voilà voilà de toute façon, nous aurons de plus amples informations sur l'avenir du projet horizon Chine et de l'école de voile dans les semaines suivantes car nous allons avoir une journée bilan organisée par le conseil général.

En attendant, je prépare un petit diaporama avec une sélection de photos afin de vous éviter le supplice de regarder 2 millions de photos prises pendant ces six mois.

Lettre de Chine n°15

29/11/2013

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Et ben oui, cela fait déjà un mois que nous avons quittés Jinzhou et la Chine. Nous avons mangés une dernière fondue avec nos collègues et leurs conjoints pour notre dernier soir. Nous avons eu un petit serrement au cœur quand même lorsque chacun a prit son taxi pour rentrer chez soi. Xu Jia et sa femme qui vont devenir parent au printemps 2014, Ming Shu était là avec son copain, Liang, Goshang et sa copine, est ce que nous les reverrons un jour? Bon, Liang et Xu Jia sont revenus à l'hôtel avec une caisse de bières afin de finir convenablement la soirée et boire une dernière bière chinoise.

Le lendemain, Gouhai, notre chauffeur est venu nous chercher une dernière fois à l'hôtel pour nous accompagner à la gare. Le personnel de l'hôtel était là pour nous dire au revoir. C'était étrange de quitter cet hôtel, car en six mois, nous en avions fais notre petite maison, nous avions nos habitudes et le personnel avait prit l'habitude de nous voir. Six mois d'exotisme à Jinzhou!!!

Avec Flo et Damien, nous avions payé le trajet aller de Jimmy qui tenait à nous accompagner à Pékin, alors nous étions cinq sur le quai de la gare le matin du 29 pour rejoindre la capitale. L'avantage d'avoir Jimmy avec nous, c'est qu'il a pu porter quelques uns de nos bagages car, comme à l'aller, nous étions bien chargés. Une quarantaine de kilos chacun, des cerf volants qui dépassent, une guitare, des sacoches d'ordi, bref avait quatre sacs quoi. Après avoir rejoints l'hôtel, nous nous sommes posés un peu car prendre le métro avec autant de bagages c'était un peu du sport. Ensuite nous sommes sortis acheter nos derniers souvenirs dans les rues de Pékin. La place Tian Anmen était vide car la veille de notre passage, des membres de la communauté Ouigourd avait traversé la place avec une voiture en feu, faisant plusieurs blessés. Bien sur le gouvernement n'a pas tenu a commenté l'événement. Comme je l'ai dis souvent la Chine est un pays libre, tu peux faire tout ce que tu veux (et un paquet de chose qui ne sont plus autorisé en France) tant que tu ne parles pas!! Et surtout ne parlons pas politique!!!

Nous avons passés notre dernière soirée chinoise dans le hutong très animé de Pékin. Un dernier resto chinois et un bar, où les gars ont bu de la bonne bière pour changer.

Le mercredi 30 octobre, nous laissons Jimmy à l'aéroport de Pékin (le pauvre vivra difficilement le retour à Shenyang tout seul et passera deux jours à l'hôpital avec chute de tension et tout le toutim) et prenons l'avion direction Paris. Avec notre bol, nous sommes à coté d'une classe qui rentre d'un échange scolaire. 30 gosses de 12,13 ans à coté de nous, le pied!!

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Après 11h d'avion, nous atterrissons sur le sol français. Florent et Damien rentraient à La Rochelle en voiture, Gerald était accueillit par sa copine pour rester quelques jours à Paris et moi j'allais passer quelques jours à Mer chez des amis. Nous nous sommes donc séparés à Roissy après six mois de huis clos, ça fait bizarre quand même.

Ma valise finira le voyage en lambeau et partira à la déchetterie à peine arrivée à Saintes (elle faisait des étincelles sur le quai de la gare). La sncf me réservera une belle aventure comme elle seule en connait le secret à chaque fois que je rentre de voyage (le train pour quitter Mer et rejoindre Tours ne passera pas de la soirée, obligeant Marie à me conduire à Tours au dernier moment et à mes parents de me récupérer à Angoulême) A nous de vous faire préférez le train!!!!. Le mois de novembre est passé vite et pourtant j'ai l'impression de n'avoir rien fais et de passer mon temps à courir. Petit tour de France pour revoir la famille et les amis (Poitou Charente, Bourgogne et Rhône Alpes), distribuer les cadeaux ramenés de Chine, redécouvrir la gastronomie française et surtout le fromage et le vin (fini la bière degueu de Chine, j'ai des alternatifs ici), montrer les photos, raconter un peu, par petit bout cette aventure. Ben oui c'est pas si facile à raconter six mois de vie en Chine. Et puis j'ai enfin retrouvé mon petit bateau qui m'attendait sagement sur ses bers dans le port de St Brieuc. D'ailleurs, ce jour là, la Bretagne m'a accueilli avec une belle météo: baston et pluie, j'avais oublier ce que c'était de dormir dans un lit de 70cm qui bouge tout le temps, les drisses qui claquent. Par contre j'ai retrouvé avec plaisir, les goélands, l'odeur de la marée, et l'absence de klaxon!!! C'est assez agréable également de pouvoir lire les écriteaux sur la route, dans les rues, entrer et trainer dans une librairie.

Le 20 novembre nous nous sommes donc retrouvés avec les collègues et les élus du conseil général, pour faire un bilan de la mission en Chine, à La Rochelle. Au dernières nouvelles, les bateaux sont toujours à Jinzhou, dans le parc expo et à priori, ils ne savent pas trop comment les sortir de là. Du coup, y aura t-il une suite? où? tout ça c'est resté assez flou. Ils ont quand même parlés des moniteurs chinois, et d'organiser un programme afin de les faire venir à La Rochelle. En espérant que les Chinois acceptent Affaire à suivre !!! Deux jours avant cette reunion, Jimmy avait reçu un coup de fils de Mr Wang lui demandant où se trouvaient les combinaisons!!!!!!! En tout cas, nous sommes repartis de là avec un beau livre de la Charente Maritime avec des photos de Plisson et une bouteille de Pineau de cinq ans d'âge.

Maintenant, je prépare la suite, d'abord un séjour à Paris pour le Nautic, afin de vendre des fringues de voile comme l'an dernier et puis plusieurs

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idées pour la suite, mais comme il n'y a rien de sur pour l'instant, je n'en parle pas!

Voilà, l'aventure Chinoise est finie pour cette année. Ce blog reste ouvert, mais les prochaines lettres viendront d'un autre pays!!!