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Edition française

Lexique Eco

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lexique eco

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  • Edition franaise

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  • Rolf H. Hasse Hermann Schneider Klaus Weigelt (d.)

    Lexique de lconomie

    sociale de march

    La politique conomique de A Z

    Edition franaise coordonne par Gudrun Meddeb

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  • Les auteursRolf H. Hasse, n en 1940 Berlin, tudes dconomie politique Mnster/Westphalie et Cologne. Diplme (1967), doctorat (1973) et habilitation (1981) Cologne. De 1981 1998, professeur dconomie politique luniversit de lArmeallemande Hambourg ; depuis septembre 1998, professeur luniversit de Leipzig.Priorits de recherche et publications : politique conomique, relations conomiquesinternationales, intgration europenne.

    Hermann Schneider, n en 1940, tudes dconomie politique Francfort etMarbourg. Diplme Marbourg, collaborateur scientifique en politique conomiqueet doctorat en politique de dveloppement Marbourg ; collaborateur scientifique dela Konrad-Adenauer-Stiftung en Allemagne et ltranger : reprsentant de la KAS enColombie (1977-1982), adjoint puis chef du projet scientifique pour lAmrique lati-ne Buenos Aires (1988-1994) avec comme priorits de recherche les questions rela-tives lordre conomique et social ; reprsentant de la KAS au Chili (1994-1996).

    Klaus Weigelt, n en 1941 Knigsberg, diplme en conomie politique (Fribourg-en-Brisgau), depuis 1971 collaborateur scientifique de la Konrad-Adenauer-Stiftungen Allemagne et ltranger dont onze ans en qualit de directeur de lAcadmie dela KAS (1981-1992) et douze ans respectivement comme reprsentant de la KAS Caracas/ Venezuela (1975-1981) et directeur du Bureau europen de la Konrad-Adenauer-Stiftung Bruxelles (1992-1998). Depuis 2002, Klaus Weigelt dirige lebureau de la Konrad-Adenauer-Stiftung Budapest/ Hongrie. Il est lauteur de plu-sieurs ouvrages qui traitent les diffrents aspects de la politique ordonnatrice et delthique conomique de lconomie sociale de march.

    Le texte original de cet ouvrage a t publi en allemand par Verlag FerdinandSchningh GmbH sous le titre : Rolf H. Hasse/ Hermann Schneider/ Klaus Weigelt (Hrsg.) : Lexikon Soziale Marktwirtschaft, UTB 2325 2002 par Ferdinand Schningh, Paderborn

    Coordination de la traduction et de ldition franaise :Gudrun MEDDEB

    Traduction : Gudrun MEDDEB universit de Vienne (Autriche)/ ETI GenveSusanne FRIEDRICH universit de Saarebruck (Allemagne)

    Lecture scientifique :Rejeb HAJI I.A.E. (Paris I), Doctorat en Statistiques (Paris VI)Doctorat s-Sciences Economiques (Aix)

    Konrad-Adenauer-Stiftung, 2007, pour la prsente dition.Tous droits de reproduction, de traduction, dadaptationet dexcution rservs pour tous les pays.

    ISBN : 978-9973-36-026-7

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  • Sommaire

    Prface pour la deuxime dition .......................................................... 7

    Prface pour la premire dition............................................................ 9

    Prface pour ldition franaise.............................................................. 11

    Liste alphabetique des articles ............................................................... 13

    Biographies ........................................................................................... 25

    Lexique ................................................................................................. 81

    Glossaire ............................................................................................... 522

    Classification des articles par thme ...................................................... 540

    Liste des abrviations ............................................................................ 548

    Liste des photographies, graphiques et tableaux .................................... 551

    Liste des auteurs.................................................................................... 553

    Index des noms cits ............................................................................. 566

    Index analytique ................................................................................... 568

    Liste des instituts de recherche et de conseil en sciencesconomiques ......................................................................................... 582

    5Sommaire

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  • Prface pour la deuxime dition

    Aprs seulement deux annes, les diteurs sont fiers de pouvoir prsenter ladeuxime dition de leur ouvrage. Tous les articles dont le contenu a t sou-mis aux changements conomiques et politiques (rforme du systme social,largissement de lUE) ont t rviss et corrigs. Les statistiques ont t mises jour et de nouveaux articles ont t ajouts au texte initial (durabilit, pau-vret et politique des consommateurs).Paralllement, le prsent lexique est traduit en plusieurs langues et ainsi

    rendu accessible un public international. A une poque caractrise par degrandes modifications, tant institutionnelles que structurelles, lintrt pourcet ouvrage est dautant plus vif que la demande pour une politique ordonna-trice est grande. Le lexique a dj t traduit en chinois et en espagnol. Troisautres projets de traduction sont en cours. Les diteurs remercient tous les auteurs pour leur travail minutieux et ponc-

    tuel. En particulier, ils tiennent remercier Joachim Hummel, responsable dela coordination et de la rdaction du prsent ouvrage.A lInstitut de politique conomique de luniversit de Leipzig, Romy

    Kohlmann et Mathias Rauch se sont occups avec un grand engagement et unsoin particulier, de la coordination et de la correction du prsent texte quilsont suivi jusqu sa publication. Quils en soient remercis.

    Leipzig, Bonn, Budapest

    Rolf H. Hasse Hermann Schneider Klaus Weigelt

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  • Prface pour la premire dition

    Aprs avoir marqu de son empreinte un demi-sicle de politique conomique,lconomie sociale de march est aujourdhui accepte par une large majoriten tant quordre conomique de lAllemagne. Les ralisations concrtes de ceconcept ordonnateur et les rapides succs conomiques et sociaux pendant lespremires annes de la Rpublique fdrale dAllemagne y ont certes contri-bu. Or, avec cette acceptation, les connaissances portant sur les relations et leseffets de lconomie sociale de march ont fortement diminu et son interpr-tation a chang, en quelque sorte, au gr des circonstances. Dans ce processus,les principes essentiels de la Ordnungspolitik la politique ordonnatrice ont t dilus au point den devenir mconnaissables. Dans le dbat public,lconomie sociale de march sest transforme en une formule creuse, en unmot passe-partout, dont on se sert tous azimuts. Malgr ces vicissitudes, leconcept de lconomie sociale de march est un bel exemple de la prennitdune ide, mme si lapplication de ses principes est souvent imparfaite et sonessence mme parfois menace.

    En Allemagne, la politique conomique est aux prises avec dnormes dif-ficults. Actuellement, ni les objectifs conomiques ni les objectifs sociaux nesont raliss de manire satisfaisante. La liste des problmes non rsolus estlongue, elle stend du chmage de longue dure aux questions de la politiqueconomique europenne, en passant par les grands dfis internationaux posspar la mondialisation, lenvironnement et la pauvret, les systmes sociauxappels rpondre des exigences sans cesse croissantes et les menaces dunenouvelle inflation. A chacune de ces questions, le concept de lconomie socialede march peut proposer une solution. Cependant, ces solutions sont tombesdans loubli et ne sont plus que partiellement reconnaissables. De ce fait, ellesne sont pas suffisamment exploites alors que la politique conomique alle-mande et europenne est confronte une profonde crise dorientation enmatire de politique ordonnatrice.

    Lobjectif de ce lexique est de prsenter, de manire concise et comprhen-sible, la conception conomique et sociale de lconomie sociale de march etses ralisations politiques. Il sagit dune part, de retracer les origines et les idesphare de lconomie sociale de march et dautre part, de prsenter les possi-bilits dintervention, la ncessaire adaptation aux nouveaux dfis, les rsis-tances ainsi que la validit du concept, en tant quordre conomique et socialdavenir. Concept davenir pour lAllemagne et lEurope, lconomie sociale demarch na pas besoin dautres attributs.

    Ce lexique sadresse, avant tout, la jeune gnration, ces jeunes hommeset femmes qui partagent cette insouciance, cette ouverture desprit et ce sensde la critique indispensables la ralisation des rformes. Cest cette gnra-tion qui est ouverte et prte accueillir de nouvelles orientations concep-tuelles. Les diteurs et les auteurs de cet ouvrage ont essay, dans des articlessuccincts, de rsumer les aspects les plus saillants, et de dcrire des concepts

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    parfois difficiles dans un langage accessible tous. Pour faciliter son utilisation,le lexique comprend de nombreux renvois. Le glossaire la fin de louvragetente dexpliquer les termes techniques et leurs relations.

    Les diteurs remercient les auteurs pour leur soutien inconditionnel et lamaison ddition Schningh pour sa collaboration trs constructive lim-pression de cet ouvrage. Nos remerciements vont galement la Konrad-Adenauer-Stiftung pour avoir accept spontanment lide de cet ouvrage,nous lui devons notre gratitude pour avoir accompagn son laboration etassur son financement. Nous remercions galement la Commerzbank-Stiftung pour son prcieux soutien. Nous adressons nos remerciements les plussincres au Pr Hans Willgerodt pour sa contribution lunit conceptuelle de cet ouvrageainsi qu Marina Ignatjuk pour son travail mticuleux de coordination et derdaction des articles de ce lexique et Wolfgang Reeder pour le choix destableaux et graphiques. Nous remercions enfin toutes les collaboratrices et tousles collaborateurs de lInstitut de politique conomique de luniversit deLeipzig et ceux de la Konrad-Adenauer-Stiftung Sankt Augustin, qui ont, parleur travail, contribu au succs de cet ouvrage.

    Sankt Augustin et Leipzig

    Rolf H. Hasse Hermann Schneider Klaus Weigelt

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  • Prface pour ledition franaise

    La cration de valeurs est, selon la pense conomique classique, un desobjectifs de lconomie qui, de nos jours, est malheureusement souvent perude manire unilatrale. Car la question de savoir quelles valeurs crer, sur quellebase et dans quel cadre, ne mne souvent nulle part. Or, la ncessaire orienta-tion souvent unilatrale vers un seul aspect de cette cration de valeurs, savoir lutilisation efficace du capital, du travail et du savoir, savre souvent, etface aux dfis de la mondialisation, trop trique. Elle est le reflet dun malen-tendu ancr dans nos propres perceptions, car il ne faut jamais oublier que cestlhomme en tant que personne qui se trouve au centre de lactivit cono-mique.

    Ce principe fondamental empreint et sous-tend le concept de la politiqueordonnatrice de lconomie sociale de march telle quelle a t conue et miseen pratique en Allemagne aprs la guerre par Konrad Adenauer et LudwigErhard. Elle dsigne un ordre conomique et social respectueux de la dignithumaine. Lconomie sociale de march place lhomme au centre, lhomme estlibre dans ses dcisions, il est capable dassumer sa responsabilit. Interrog surlthique et lesprit de lconomie sociale de march, Ludwig Erhard disaitceci : Parmi les lments essentiels de lconomie sociale de march, il fautcompter la responsabilit individuelle, linitiative prive et la proprit prive.Il sagit dun ordre social capable de concilier la perception de la libert indi-viduelle, lgalit des chances et la prosprit croissante avec le progrs socialgaranti par le revenu. Personnellement, je considre que la mise en uvreconcrte de lconomie sociale de march illustre la tentative de lier la libert lordre pour faire rgner plus de justice.

    Le cadre ordonnateur cr par lconomie sociale de march ne veut paslimiter mais protger les possibilits dpanouissement individuelles, laconcurrence et la pluralit : ltat de droit fonde le fair-play, la bonne foi et lascurit, la subsidiarit nous met labri du centralisme et de la mise soustutelle, la performance et la solidarit garantissent ou crent la prosprit et lajustice.

    Lconomie sociale de march dfinit un ordre li au principe du mrite et la concurrence, qui, par l mme, protgent lhomme de lexploitation sansmerci (Ludwig Erhard). Cet aspect fait delle non seulement un modle succs pour la politique conomique mais galement un grand concept dint-gration. Chaque homme doit pouvoir saisir les opportunits qui lui corres-pondent. Nous avons besoin de tout le monde, personne ne doit tre laissderrire . Cest cette thique qui, tel un leitmotiv, traverse toutes les activitsnationales et internationales de la Konrad-Adenauer-Stiftung. Nous sommesconvaincus que, face aux dfis actuels et indpendamment du contexte cultu-rel, la politique ordonnatrice conue dans le cadre de lconomie sociale demarch peut contribuer de manire dcisive au dveloppement durable desconomies nationales et des socits pour concevoir une mondialisation plus

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    positive et promouvoir la paix, la justice, la prosprit et la stabilit. La pr-sente traduction franaise du Lexique dconomie sociale de march.Politique conomique de A Z propose par le programme rgional ProcheOrient/ Mditerrane de la Konrad-Adenauer-Stiftung introduit une srie demesures et dactivits dont lobjectif est de faire connatre les principes de lco-nomie sociale de march, de stimuler un processus de rflexion au niveaunational et rgional et dapprofondir lanalyse sur le dveloppement cono-mique des pays de la rgion et la mise en place de structures conomiques etsociales durables.

    Dr. Hardy OstryReprsentant rsident de la Konrad-Adenauer-Stiftung

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  • Liste alphabetique des articles

    Biographies

    Beckerath Erwin von .......................................................................... 25Norbert KlotenBhm Franz ......................................................................................... 27Ulrich ImmengaBriefs Goetz ........................................................................................ 28Anton RauscherDietze Constantin von ........................................................................ 29Nils GoldschmidtEinaudi Luigi ...................................................................................... 31Hans WillgerodtEngelsWolfram ................................................................................... 32Rolf H. HasseErhard Ludwig Wilhelm ..................................................................... 33Rainer KlumpEuckenWalter Kurt Heinrich ............................................................. 35Lder GerkenFrickhfferWolfgang .......................................................................... 38Joachim StarbattyHayek Friedrich August von ................................................................ 39Gerd HabermannHensel K. Paul .................................................................................... 41Gernot GutmannHffner Joseph, cardinal ..................................................................... 42Andr HabischKamitz Reinhard ................................................................................. 44Wolfgang SchmitzKarrenberg Friedrich .......................................................................... 46Martin HoneckerLutz Friedrich August .......................................................................... 47Verena Veit-BachmannMeyer Fritz W. .................................................................................... 48Helmut GrnerMiksch Leonhard ................................................................................ 49Heinz-Dieter SmeetsMichael SketMller-Armack Alfred ........................................................................ 51Friedrun QuaasNell-Breuning Oswald von ................................................................. 53Lothar Roos

    13Liste alphabetique des articles

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    Nipperdey Hans Carl .......................................................................... 57Hans-Jrgen PapierRpkeWilhelm ................................................................................... 58Hans-Gnter KrsselbergRueff Jacques ....................................................................................... 61Josef MolsbergerRstow Alexander ............................................................................... 63Jan HegnerSchiller Karl ........................................................................................ 66Eugen TuchtfeldtSchleyer Hanns-Martin ....................................................................... 67Franz SchoserSchmlders Gnter ............................................................................. 68Horst ZimmermannSchreiberWilfrid ................................................................................ 69Heinz LampertStoltenberg Gerhard ........................................................................... 71Peter WickertSttzelWolfgang ................................................................................. 74Peter BofingerThielicke Helmut ................................................................................ 75Rolf KramerVeit Otto ............................................................................................. 77Hans Jrg ThiemeWelter Erich ........................................................................................ 79Walter Hamm

    Lexique

    Action concerte/ Alliance pour lemploi ......................................... 81Walter HammAgence fdrale pour lemploi ........................................................... 83Gerhard D. KleinhenzAssurance accidents ............................................................................ 86Albrecht BossertAssurance dpendance ....................................................................... 87Albrecht BossertAssurance invalidit-vieillesse ............................................................ 89Werner SchnigAssurance maladie et prvention maladie ......................................... 90Albrecht BossertBanque fdrale allemande, Banque centrale europenne ............... 92Reiner Knig

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  • Bnfice .............................................................................................. 94Marc RichardBudget social ...................................................................................... 97Jrg AlthammerCapital social ...................................................................................... 100Stefan OkruchChambres de lIndustrie et du Commerce ........................................ 102Dagmar BovingChmage : protection sociale ............................................................ 104Hans-Gnter KrsselbergChmage : un ensemble interactif ..................................................... 107Hans-Gnter KrsselbergCircuit conomique, revenu national, produit national .................. 112Adolf WagnerSabine KlingerCogestion ............................................................................................ 114Gernot FritzCommerce extrieur ........................................................................... 115Markus NeimkeComptabilit dentreprise : notions de base ..................................... 118Marc RichardConcentration .................................................................................... 120Kurt StockmannConcurrence ....................................................................................... 122Hans Peter SeitelConcurrence entre systmes ............................................................... 125Ronald ClaphamConflit de travail ................................................................................ 127Hans Jrgen RsnerConflits dobjectifs dans la politique conomique ........................... 130Thomas ApolteConjoncture ........................................................................................ 132Adolf WagnerSabine KlingerConseil des sages ................................................................................ 134Martin WolburgConseil politique ................................................................................ 135Stefan OkruchConservatisme .................................................................................... 139Klaus WeigeltConstitution financire ...................................................................... 141Dietrich DickertmannPeter T. Baltes

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    Constructivisme ................................................................................. 143Christian WatrinCroissance ........................................................................................... 148Gnter GabischDpenses publiques ........................................................................... 150Dietrich Dickertmann Annemarie LeiendeckerDrglementation ............................................................................... 152Juergen B. DongesDette publique ................................................................................... 155Dietrich DickertmannAnnemarie LeiendeckerDveloppement dmographique ....................................................... 157Thomas StraubhaarDoctrine sociale catholique ............................................................... 162Lothar RoosDomaines et rglementations dexceptionde la politique ordonnatrice .............................................................. 166Norbert EickhofDroit des brevets ................................................................................ 168Dieter Fritz-AmusDroit des conventions collectives ...................................................... 170Gernot FritzDroit du travail .................................................................................. 173Gernot FritzDroits fondamentaux, loi fondamentaleet conomie sociale de march .......................................................... 175Hans WillgerodtDurabilit ........................................................................................... 177Rolf H. HasseEconomie de march .......................................................................... 178Joachim StarbattyEconomie de march : diffrentes formes ......................................... 180Joachim StarbattyEconomie des institutions ................................................................. 183Martin LeschkeEconomie sociale de march au sein de lUnion europenne .......... 186Karl von WogauEconomie sociale de march : bases conomiques et fonctionnement .............................................. 189Dietrich DickertmannViktor Wilpert PielEconomie sociale de march : conception de lhomme .................... 200Klaus Weigelt

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  • Economie sociale de march : concrtisation, rosion et dfis ........ 203Christian Otto Schlecht ()Economie sociale de march : introduction ...................................... 210Friedrun QuaasEconomie sociale de march : irnisme social .................................. 213Friedrun QuaasEconomie souterraine ........................................................................ 216Wolf SchferEmploi ................................................................................................ 217Ansgar BelkeFrank BaumgrtnerEndettement des pays en dveloppement ......................................... 221Ronald ClaphamEntrepreneur, manager ...................................................................... 223Kurt J. LaukRainer GerdingEntreprise, tablissement ................................................................... 226Kurt J. Lauk Rainer GerdingEntreprises publiques ......................................................................... 228Dietrich DickertmannViktor Wilpert PielEquilibre extrieur ............................................................................. 230Marcus CielebackEtablissements de crdit, structure et surveillance ........................... 231Stephan PaulEtat fdral, Lnder et communes .................................................... 235Klaus Dieter DillerEtat social et Etat-providence ............................................................ 236Heinz LampertEthique conomique .......................................................................... 238Ingo PiesAlexandra von WinningEthique sociale protestante ................................................................ 241Martin HoneckerFdralisme fiscal ............................................................................... 244Dietrich DickertmannPeter T. BaltesFinancement de lducation ............................................................... 247Ulrich van LithFonds de remboursement des dettes hrites de lancienne RDA ... 253Ullrich HeilemannHermann Rappen

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    Formation professionnelle initiale et continue ................................. 255Ulrich van LithGestion conomique et planification ................................................ 257Gernot GutmannGroupements dintrt, lobbys .......................................................... 259Werner LachmannInstitutions parafiscales ..................................................................... 262Dietrich DickertmannViktor Wilpert Piel Intgration .......................................................................................... 265Karl Wolfgang MenckInterventionnisme .............................................................................. 267Alfred SchllerThomas WelschJustice sociale ..................................................................................... 269Friedrun QuaasKeynsianisme .................................................................................... 272Adolf WagnerSabine KlingerLibralisme ......................................................................................... 274Ralph G. AndereggLibert individuelle ............................................................................ 276Helmut LeipoldLoi relative aux restrictions de concurrence ..................................... 278Kurt StockmannManagement environnemental .......................................................... 281Ulrich StegerMarch des capitaux .......................................................................... 282Stephan PaulMarchs et prix .................................................................................. 285Hans Peter SeitelMarchs ouverts : entre et sortie ...................................................... 287Dieter Fritz-AmusMcanisme de march ........................................................................ 289Hermann SchneiderMigrations internationales ................................................................. 291Thomas StraubhaarMondialisation ................................................................................... 296Heinz Gert PreueMontarisme ....................................................................................... 300Roland VaubelNouvelle conomie ............................................................................. 301Wolf Schfer

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  • Objectifs environnementaux .............................................................. 302Fritz SllnerOffice fdral des cartels .................................................................... 304Kurt StockmannOffices de surveillance ....................................................................... 306Dieter Fritz-AmusOffre et demande ............................................................................... 309Hans Peter SeitelOrdre conomique et administration publique ................................ 311Hans WillgerodtOrdre conomique : concept et formes ............................................. 313Helmut LeipoldOrdre montaire ................................................................................. 315Wim KstersOrdre social ........................................................................................ 317Heinz LampertOrganisation internationale du travail .............................................. 320Peter CleverOrganisation interne de lentreprise ................................................. 323Gernot FritzOrganisations internationales ............................................................ 324Marina IgnatjukOrganisations socioprofessionnelles .................................................. 329Hans Werner HinzPartenaires sociaux ............................................................................. 330Hans Jrgen RsnerPartenariat public-priv ..................................................................... 331Peter OberenderThomas RudolfPartenariat social ................................................................................ 333Hans Jrgen RsnerPartis politiques ................................................................................. 334Horst-Dieter WesterhoffPauvret .............................................................................................. 337Horst-Dieter WesterhoffPension de retraite ............................................................................. 341Thomas ApoltePolitique agricole ............................................................................... 343Stefan TangermannPolitique conjoncturelle ..................................................................... 346Adolf WagnerSabine KlingerPolitique de constitution de patrimoine ........................................... 347Eckhard Knappe

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    Politique de dveloppement/ Aide au dveloppement ..................... 349Hans-Rimbert HemmerPolitique de lducation et de la recherche ....................................... 351Ulrich van LithPolitique de lemploi .......................................................................... 354Ansgar BelkePolitique des consommateurs ............................................................ 357Wolfgang ReederPolitique des transports ..................................................................... 359Karl-Hans HartwigPolitique du logement : anciens Lnder ........................................... 362Winfried MichelsPolitique du logement : nouveaux Lnder ........................................ 365Katrin LeonhardtPolitique du march du travail .......................................................... 368Rdiger SoltwedelPolitique en faveur des PME ............................................................. 372Eberhard HamerPolitique environnementale : acteurs ................................................ 374Bernd HansjrgensPolitique environnementale : conflits dobjectifs ............................. 375Eberhard FeessPolitique environnementale : instruments ........................................ 376Alfred EndresPolitique familiale .............................................................................. 379Hans Jrgen RsnerPolitique fiscale .................................................................................. 380Wolfgang ReederPolitique industrielle .......................................................................... 383Peter OberenderStephan RuckdschelThomas RudolfPolitique mdiatique .......................................................................... 385Norbert EickhofHenning NeverPolitique montaire europenne : acteurs ......................................... 387Diemo DietrichPolitique montaire europenne : instruments ................................. 389Diemo DietrichPolitique montaire europenne : objectifs et missions ................... 391Diemo DietrichPolitique montaire europenne : stratgies ..................................... 392Diemo Dietrich

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  • Politique ordonnatrice politique rgulatrice ................................. 392Hans Jrg ThiemePolitique sociale ................................................................................. 396Heinz LampertPolitique sociale internationale ......................................................... 399Hans Jrgen RsnerPolitique structurelle .......................................................................... 400Walter HammPollution ............................................................................................. 403Paul KlemmerPrincipe du mrite ............................................................................. 404Hans WillgerodtPrivatisation ....................................................................................... 405Dietrich DickertmannPeter T. BaltesProduction et offre ............................................................................. 408Hans Peter SeitelProprit prive .................................................................................. 409Heinrich HferProtection des ressources ................................................................... 413Klaus W. ZimmermannProtection du travail .......................................................................... 415Werner SchnigProtection sociale de base .................................................................. 417Jrg AlthammerRecettes publiques .............................................................................. 420Dietrich DickertmannViktor Wilpert PielReconstruction de lAllemagne de lEst ............................................ 424Ullrich HeilemannHermann RappenRglementation du march du travail ............................................... 427Gerhard D. KleinhenzRpartition ......................................................................................... 430Jrgen SiebkeResponsabilit individuelle ................................................................ 433Lden GerkenRunification : union montaire par la conversion montaire ........ 734Peter BofingerRunification : union montaire, conomique et sociale ................. 437Rolf H. HasseRevenu ................................................................................................ 440Jrg Winterberg

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    Socialisme/ Economie planifie ......................................................... 440Alfred SchllerThomas WelschSocit et ordre conomique .............................................................. 445Friedrun QuaasSpculation ......................................................................................... 448Franz-Josef LevenStabilit des prix ................................................................................ 449Heinz-Dieter SmeetsStatistique : fondement dune politique conomique rationnelle ... 453Horst-Dieter WesterhoffSubventions, aides dEtat ................................................................... 456Dietrich DickertmannAnnemarie LeiendeckerSystme commercial mondial ............................................................ 458Dieter BenderSystme montaire et systme de changes ......................................... 460Wolf SchferSystme montaire international ....................................................... 462Carsten EppendorferTaxe de solidarit ............................................................................... 464Ullrich HeilemannHermann RappenTreuhandanstalt................................................................................... 466Uwe SiegmundTroisime voie/ conomie mixte ........................................................ 469Alfred SchllerThomas WelschUE : constitution financire .............................................................. 471Alexander SchumannUE : largissement ............................................................................. 475Wolfgang WesselsJrgen MittagUE : histoire ....................................................................................... 478Melanie PiepenschneiderUE : organes et institutions ............................................................... 480Wolfgang WesselsJrgen MittagUE : politique agricole et largissement vers lEst ............................ 483Stefan TangermannUE : politique commerciale ............................................................... 486Detlef BhleUE : politique de concurrence ........................................................... 488Peter Behrens

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  • UE : politique de lducation et de la recherche .............................. 491Ulrich van LithUE : politique de lemploi ................................................................. 493Ansgar BelkeUE : politique des transports ............................................................ 496Karl-Hans HartwigUE : politique environnementale ...................................................... 498Helmut KarlUE : politique industrielle, rechercheet dveloppement technologique ....................................................... 500Joachim StarbattyAndreas SchummUE : politique rgionale et structurelle ............................................. 504Reiner MartinUE : politique sociale ......................................................................... 506Hans Jrgen RsnerUE : principes daction ...................................................................... 508Hans-Eckart ScharrerUE : rformes et approfondissement aspects conomiques .......... 511Daniel PiazoloUE : rformes et approfondissement - aspects politiques ................ 514Wolfgang WesselsJrgen MittagUnion conomique et montaire europenne ................................... 517Rolf H. Hasse

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  • LIVRE FONDATION 01:LIVRE FONDATION 01.qxd 25/12/12 10:55 Page24

  • Biographies

    BECKERATH Erwin Emil von31 juillet 1889 - 23 novembre 1964

    La vie et la carrire professionnelledErwin Emil von Beckerath sontcaractrises par trois poques histo-riques : les dernires dcennies avant laPremire Guerre mondiale, lentre-deux-guerres et les annes de construc-tion dune nouvelle structure tatiqueet de l conomie sociale de marchen lAllemagne (de lOuest) aprs laSeconde Guerre mondiale. Issu dunegrande famille de commerants menno-nites originaires de Krefeld, vonBeckerath dveloppe son intrt pourlhistoire, la politique, lconomie poli-tique et la sociologie grce son direc-teur de thse Gustav von Schmoller.Sous linfluence des crits de lexpert enconomie financire et en transportsEmil Sax, von Beckerath dcouvre, dsla guerre, lEcole viennoise de lutilitmarginale (thorie subjective desvaleurs) dont la logique et la luciditlattirent particulirement. Orateuringalable, il enseigne cette thorie en yajoutant de nombreuses rfrences auxgrands penseurs de lconomie poli-tique, toutes coles confondues.Prsident du Conseil consultatif scien-tifique (1948-1964) pendant de nom-breuses annes, von Beckerath a contri-bu pour beaucoup la mise en uvredu concept de lconomie sociale demarch.

    Aprs 1945, von Beckerath sintressede plus en plus la macroconomiedveloppe dans les annes 30 parJohn Maynard Keynes dont il

    dcouvre lutilit pour la politiqueconomique (keynsianisme). Avantmme la fin de la guerre, il avaitconu des ides trs concrtes pourtablir un nouvel ordre libral. LaPremire Guerre mondiale avait, eneffet, sonn le glas dun ordre poli-tique issu du Congrs de Vienne(1815) et de lconomie mondialelibrale base sur ltalon-or. Commetant dautres, von Beckerath rflchitaux meilleurs moyens de surmonter lechaos et construire un ordre nouveau.A cet effet, il se rfre aux grands pen-seurs politiques Machiavel,Tocqueville, Marx, Max Weber,Bergson, Lnine, Sorel, Mosca,Robert Michels et avant tout Vilfredo Pareto et ses thories sur lesactions logiques et non logiques et surla circulation des lites . VonBeckerath analyse le fascisme italienet le concept du stato corporativo qui lui parat, de prime abord, commeun ordre social et conomique pos-sible quoique dictatorial, mais qui,pour des raisons internes et lies aupacte fatal conclu entre Mussolini etHitler, sest transform rapidement enun des rgimes les plus totalitaires duXXe sicle. Cest dans le groupe de travail

    Erwin von Beckerath que certainsconomistes de lpoque se runissentpour rflchir la situation et lave-nir de lAllemagne national-socialistefortement engage dans la guerre. Cegroupe sest constitu en mars 1943sur une base prive aprs que la classeXI de lAcadmie du droit allemandeut t ferme, par mfiance, par legouvernement du Reich. En effet,aprs la dissolution du Verein frSocialpolitik (Association pour la

    25Erwin Emil von BECKERATH

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    politique sociale) en 1936, JensJessen, qui sera excut aprs latten-tat contre Hitler en 1944, essaie derunir les anciens membres de cetteassociation sous la prsidence de vonBeckerath dans le groupe de travailsur la thorie de lconomie poli-tique de la classe XI. Le fameux groupe de travail Erwin vonBeckerath se propose dtablir les bases pour une conomie de transi-tion entre la guerre et la paix et lesfondements dun nouvel ordre co-nomique pour la priode conscutive la chute du rgime . Les travauxprparatoires trs avancs de ce groupede travail aujourdhui connu sous lenom de cercle de rsistance deFribourg sont interrompus imm-diatement aprs lattentat contreHitler en 1944.Aprs la guerre, ce groupe de travail

    est ractiv lorsque lOffice pourlconomie des deux zones (qui grelconomie dans la bizone amricano-britannique) cre, le 24 janvier 1948et sur linitiative de Ludwig Erhard,le Conseil consultatif scientifique.Parmi les membres fondateurs de ceConseil, certains comme Eucken,Bhm, Lampe, Preiser, Wessels etvon Beckerath avaient dj tmembres du groupe de travail Erwinvon Beckerath. Rattach au Ministrefdral de lconomie aprs la crationde la Rpublique fdraledAllemagne, le Conseil consultatifscientifique restera pendant de nom-breuses annes le modle incontestpour lorganisation dun organeconsultatif scientifique indpendantauprs des milieux politiques enAllemagne. Fort de lexpertise de sesmembres, le Conseil consultatif

    accompagne et inspire le dveloppe-ment de lconomie sociale de mar-ch. Von Beckerath assure la prsidencede cet organe jusqu sa mort ennovembre 1964.

    Aprs avoir t nomm professeurmrite Bonn, von Beckerath conti-nue denseigner Ble la demandedEdgar Salin auquel il sest li dami-ti depuis la cration de la SocitList en 1924. Il participe, par ailleurs, la refondation de cette socit aprsla guerre (juin 1955) tout comme lareconstitution du Verein frSocialpolitik (16 septembre 1948).Auteur de nombreux travaux tho-riques et mthodologiques, vonBeckerath est surtout connu pour sesnotes biographiques considrescomme des chefs-duvre danslart de rendre hommage aux grandssavants et chercheurs de lpoque.Aujourdhui encore, on lit avec grandintrt ses traits sur la thorie de lapolitique conomique et ses tudessur les sciences politiques.

    Carrire scientifique et professionnelle :tudes dhistoire Fribourg-en-Brisgauet dconomie politique Berlin. Le 18mars 1912 : doctorat s lettres de laFriedrich-Wilhelm-Universitt Berlin.De juillet 1913 fvrier 1915 : auxiliairescientifique au sminaire dconomiepolitique de luniversit de Leipzig. Defvrier 1915 janvier 1916 : servicemilitaire, ensuite prcepteur des princesde Saxe avec rang dofficier. De janvier1916 mars 1917 : auxiliaire au minis-tre berlinois pour les travaux publics Brme. Mars 1917 : assistant la chairede Strieda, universit de Leipzig. Le 4mai 1918 : habilitation luniversit deLeipzig chez Karl Bcher. Janvier 1920 :

    Erwin Emil von BECKERATH

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  • charg de cours en conomie politique luniversit de Rostock. 1920 : profes-seur titulaire en conomie politique luniversit de Kiel. 1924 : universit deCologne. 1937 : professeur titulaire desciences politiques et conomiques luniversit de Bonn (jusqu sa nomina-tion comme professeur mrite le 14septembre 1957). 1931-1939 : directeurallemand de lInstitut culturel italo-alle-mand (Maison Ptrarque) Cologne.

    Rfrences bibliographiques :BECKERATH E. v. (1927) Wesen undWerden des faschistischen Staates, Berlin ; Id.(1962) Lynkeus. Gestalten und Probleme ausWirtschaft und Politik, Tbingen ; KLOTEN N. (1966) Erwin von Beckerath,in : Finanzarchiv, N.F. vol. 25. p. 193 et suiv.

    Norbert Kloten

    BHM Franz16 fvrier 1895 - 26 novembre 1977

    Franz Bhm a contribu dune mani-re dterminante au dveloppement dudroit et de la politique de la concurrencetant en Allemagne quau niveau delUnion europenne. Il a cr les fonde-ments scientifiques pour une lgislationqui soppose la limitation de laconcurrence, une lgislation qui nouspermet aujourdhui de nous opposeraux cartels de prix, la concurrenceeffrne ou la fusion dentreprises.

    Depuis les annes 20 et plus concrte-ment aprs la Seconde Guerre mon-diale, Bhm dmontre avec brio quela concurrence conomique, fonde-ment dune conomie de march, abesoin dun cadre juridique. Il sopposeainsi la pense dominante qui prco-nise une conomie organise voire pla-nifie. En effet, pendant longtemps,

    les cartels et les concentrations den-treprises taient considrs comme desdveloppements invitables du capita-lisme tardif. En mme temps, lesmilieux politiques reconnaissent sous linfluence de Bhm quuneconcurrence illimite mnerait invi-tablement la destruction de cettedernire, car il faut des lois pour luttercontre toutes les formes de restrictionde concurrence.Grce ses efforts, lAllemagne dis-

    pose aujourdhui dune lgislationanti-trust de renomme internationalequi a aussi influenc le droit de laconcurrence de la Communauteuropenne. LOffice fdral descartels et la Commission europennese fondent sur ces principes pour luttercontre les collusions et les fusions.Les personnes concernes peuventsaisir les tribunaux pour se dfendrecontre la mainmise du pouvoir co-

    27Franz BHM

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    nomique. La loi relative aux restric-tions de concurrence souvent appeleloi sur les cartels, constitue aujourdhui un lment cl de lordreconomique et social (loi relativeaux restrictions de concurrence ). Franz Bhm qui publie en 1933

    son uvre principale Wettbewerbund Monopolkampf (Concurrenceet lutte contre les monopoles), estlinitiateur de ce mouvement. A lamme poque, on assiste la crationde l Ecole de Fribourg danslaquelle Bhm, de concert avecWalter Eucken, joue un rle dter-minant. Cette cole est le symboledun ordolibralisme (libralisme ),dun ordre juridique bas sur lesliberts qui dtermine les limites delaction de lEtat. En sa qualit dedput au Bundestag, Bhm contri-bue galement llaboration de laloi relative aux restrictions de concur-rence adopte en 1958.

    Carrire scientifique et professionnelle :professeur et docteur en droit, habilita-tion luniversit de Fribourg-en-Brisgau (1933), professeur luniversitdIna. 1938 : retrait de lautorisationdenseigner pour des raisons politiques.De 1946 jusqu sa nomination commeprofesseur mrite en 1962 : chaire dedroit civil, commercial et conomique luniversit de Francfort/ M. Bhm a tdput de la CDU au Bundestag de1952 1964 et chef de la dlgation alle-mande lors des ngociations avec lEtatdIsral et les associations juives mondialessur les paiements de rparation.

    Rfrences bibliographiques :BHM F. (1933), Wettbewerb undMonopolkampf, Berlin (rdition 1964,Cologne) Id. (1937), Die Ordnung der

    Wirtschaft als geschichtliche und rechts-schpferische Leistung, Stuttgart, Berlin ;Id. (1960), ber die Ordnung einerfreien Gesellschaft, einer freien Wirt-schaft und ber die Wiedergutmachung,in : Mestmcker E.-J. (d.), Reden undSchriften, Karlsruhe.

    Ulrich Immenga

    BRIEFS Goetz A.1er janvier 1889 - 16 mai 1974

    Goetz A. Briefs avait un talent scienti-fique et analytique exceptionnel qui luipermettait de procder un diagnosticrigoureux des problmes structurels despays industrialiss. Economiste, il dis-posait galement dun sens trs dvelop-p des relations entre lconomie et lhis-toire. En mme temps, sa conception delhomme et de la socit tait profond-ment ancre dans sa foi chrtienne.Alors que dans sa premire priodedactivit, Briefs avait soulign le rlepositif des syndicats dans la matrise ducapitalisme, son attitude devint de plusen plus critique leur gard aprs laguerre. Selon Briefs, les syndicats, quiavaient t crs pour protger les tra-vailleurs lpoque du capitalisme lib-ral, perdaient leur raison dtre en setransformant de syndicats classiques en syndicats fortifis qui aspiraientau pouvoir face aux entreprises et cher-chaient contrler les travailleurs.Briefs tait un partisan de lconomiesociale de march, qui, selon lui, taitmenace par la participation paritaire et la dmocratisation de lconomieet de tous les aspects de la vie.

    Carrire scientifique et professionnelle :Briefs commence des tudes de philoso-phie et dhistoire Munich avant de

    Goetz A. BRIEFS

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  • sinscrire aux cours de sciences cono-miques Fribourg-en-Brisgau o ilobtient son doctorat en 1911 avec unethse sur le cartel de lalcool. Aprs unbref sjour en Angleterre, il obtient, en1913, son habilitation avec une tude surle problme du profit dans lconomiepolitique classique. En 1919, Briefsaccepte une nomination Fribourg.Cest dans cette ville que cet humanisteet chrtien perspicace entame une analysecritique de luvre dOswald Spengler Le Dclin de lOccident . Il y dve-loppe la notion de la moralemarginale : sous la pression concurren-tielle, des groupes marginaliss et sansscrupules risquent de ne plus respecter leminimum thique et dinfluencer parcette attitude les autres agents cono-miques. En 1921, Briefs se voit proposerun poste Wrzburg, en 1923 il retourne Fribourg. Il y crit le premier grandtrait sur la question des travailleurs : Le proltariat industriel . En 1926,Briefs qui en 1920 comptait parmi lesinitiateurs de la loi sur les comits den-treprise, est nomm Berlin o il fondel Institut pour la sociologie dentrepriseet la gestion sociale des entreprises . Ilcrit de nombreux ouvrages sur les syn-dicats, la sociologie en entreprise, la cri-tique de la socit de classe capitaliste etsur des sujets dthique sociale. En 1930,Briefs fait partie du cercle deKnigswinter qui participe aux prpara-tifs de lencyclique Quadragesimoanno (1931). En 1934, il russit sen-fuir aux Etats-Unis. Il dcouvrelAmrique, les thories du keynsianismeet les travaux de J. A. Schumpeter. Aprsavoir enseign comme professeur invit la Catholic University of America, ilaccepte, en 1937, un poste de professeur la Georgetown University. En 1960,

    luniversit de Munich lui remet un doc-torat dhonneur en sciences politiques ; loccasion de son 80e anniversaire, seslves, amis et collgues publient unrecueil biographique qui rend hommage sa brillante carrire.

    Rfrences bibliographiques :BRIEFS G. (1926), Das industrielleProletariat, Tbingen ; Id. (1927),Gewerkschaftswesen und Gewerkschafts-politik, in : HdSt. vol. 4, p. 1108 etsuiv. ; Id. (1952), Zwischen Kapitalismusund Syndikalismus. Die Gewerkschaftenam Scheideweg. Bern, Munich ; Id.(1955), Das Gewerkschaftsproblem gesternund heute, Francfort/ M. (publi en 1968sous le titre Gewerkschaftsprobleme inunserer Zeit. Beitrge zur Standort-bestimmung) ; AMSTAD A. (1985), DasWerk von Goetz Briefs als Beitrag zuSozialwissenschaft und Gesellschaftskritikaus der Sicht christlicher Sozialphilosophie,Berlin (avec bibliographie).

    Anton Rauscher

    DIETZE Constantin von9 aot 1891 - 18 mars 1973

    On ne saurait estimer la contributionde Constantin von Dietze au dveloppe-ment du concept de lconomie socialede march sur la seule base de sa contri-bution, certes trs importante maisthorique, lconomie politique etnotamment lagroconomie moderne.Aprs la guerre, von Dietze marquelordre conomique notamment par sesactivits publiques et son engagementpour la vie conomique et sociale solide-ment ancr dans sa foi de chrtien pro-testant.

    Homme aux convictions inbran-lables, von Dietze soppose trs tt au

    29Constantin von DIETZE

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    rgime hitlrien. En tant que prsi-dent du Verein fr Socialpolitik, leplus important cercle dconomistesen Allemagne, il soustrait cette asso-ciation la tutelle national-socialisteen procdant, en 1936, sa dissolu-tion. En 1937, il clbre une messepour remplacer un prtre arrt et ilest lui-mme arrt puis relch.Contraint par la suite quitter sonposte luniversit de Berlin, il accepteune nomination la facult dessciences conomiques de Fribourg. Ilentre ainsi en contact avec les presfondateurs de lcole de Fribourg etde lordolibralisme autour de WalterEucken. Initiateur du cercle fri-bourgeois de Bonhoeff charg parla Bekennende Kirche1 de la rdac-tion dun document sur lordrepolitique et social de lAllemagnede laprs-guerre, il rdige avecWalter Eucken et Anton Lampeune annexe en quatre parties sur lordre conomique et social quiconstitue un premier manifeste delconomie sociale de march.Aprs lattentat manqu contreHitler, le 20 juillet 1944, certainesparties de ce manifeste sont saisiespar la Gestapo et von Dietze est denouveau arrt. Condamn mort,il doit sa vie leffondrement dutroisime Reich. Aprs la guerre, von Dietze sou-

    tient, de concert avec dautresmembres du cercle de Fribourg, lafondation du parti populaire chr-tien-social de Bade, parti interconfes-sionnel, plutt orient vers lcono-

    mie de march et intgr, quelquesannes plus tard, lUnion chrtiennedmocrate (CDU). En sa qualitdconomiste, de recteur de luniver-sit de Fribourg (1946-1949) et demembre dirigeant de lglise protes-tante, von Dietze contribue laconstruction de la Rpublique fd-rale dAllemagne, en tant pleine-ment conscient comme il le prcisedans lannexe cite que chaqueordre conomique recommande cer-taines conditions politiques etmorales .

    Carrire scientifique : 1909-1912 :tudes de droit et de sciences politiques Cambridge, Tbingen et Halle.1913-1918 : service militaire, prison-nier de guerre. 1919 : doctorat ensciences politiques luniversit deWroclaw. 1922 : habilitation luni-versit de Berlin ; 1925-1961 : profes-seur luniversit de Rostock (1925-1927), dIna (1927-1933), de Berlin(1933-1937) et de Fribourg (1937-1961). 1955-1961 : prsident dusynode de lglise protestantedAllemagne.

    Rfrences bibliographiques :DIETZE C. v./ EUCKEN W./ LAMPEA. (1942/1979) Wirtschafts- undSozialordnung : in : In der Stunde Null.Die Denkschrift des FreiburgerBonhoeffer-Kreises : Politische Gemein-schaftsordnung. Ein Versuch des christli-chen Gewissens in den politischen Ntenunserer Zeit. Tbingen, p. 128-145 ;DIETZE C. v. (1962), Gedanken undBekenntnisse eines Agrarpolitikers,Gttingen ; Id. (1967), Grundzge derAgrarpolitik, Hambourg, Berlin.

    Nils Goldschmidt

    Constantin von DIETZE

    1 Mouvement de rsistance au national-socia-lisme au sein de lEglise protestante - N.d.T.

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  • EINAUDI Luigi24 mars 1874 - 30 octobre 1961

    Editeur de la revue Riforma Sociale partir de 1908, Luigi Einaudi remplacecette importante publication, ds soninterdiction en 1935 et sans faire deconcessions quant son contenu, par laRivista di storia economica. Dans cetterevue, il uvre, en outre, lintgrationde la thorie conomique et de lhistoireconomique. En 1942, il y publie une critique

    aussi remarquable que positive sur lelivre de Wilhelm Rpke interditquelque temps aprs en Allemagne etintitul Die Gesellschaftskrise derGegenwart (La crise de la socitactuelle). Comme lui, il sengage avecune argumentation rigoureuse enfaveur dune conomie de marchlibrale qui soppose tant aux monopolesprivs quau dirigisme de lEtat et neconnat pas de prix politiques. Il sou-tient la constitution du patrimoine parlpargne et critique limposition delpargne et de ses revenus comme tantune double imposition. Son concept delimposition de la consommationsemble trs moderne. En termes de poli-tique sociale, il dveloppe un conceptqui inclut la responsabilit individuellefonde sur une juste galit des chances,la proprit prive des logements et desbiens fonciers au profit de largescouches de la population et lenracine-ment paysan comme contrepoids laproltarisation des cits ouvrires ano-nymes. Esprit libral la pense globa-le, il soppose au philosophe BenedettoCroce en soutenant dans une thse trsconvaincante que la libert spirituelle,morale et politique ne saurait existersans la libert conomique.

    En sa qualit de snateur, Einaudivote, en 1928, contre le gouverne-ment fasciste et, en 1935, contre lap-probation inconditionnelle de laguerre dEthiopie. Il approuve lidedune union politique de lEuropepar une communaut de dfense,mais il soppose au financement desdficits budgtaires par la banquecentrale et aux subventions du pain.Gouverneur de la banque centraleitalienne, Einaudi russit assainir lebudget de lEtat et stabiliser la lireitalienne au niveau de linflation sansrecourir une rforme montaire. Alinstar de Jacques Rueff, LudwigErhard et Reinhard Kamitz, ceprofesseur nolibral russit mettreen pratique son concept conomique.Avec Konrad Adenauer et ShigeruYoshida, il fait partie de ces grandshommes qui, aprs la Seconde Guerremondiale, et malgr leur grand ge,ont uvr avec beaucoup de dtermi-nation pour la reconstruction de leurspays ruins par la guerre.

    Carrire scientifique et professionnelle :aprs lobtention du doctorat (1895),Einaudi travaille dabord comme rdac-teur conomique au journal La Stampa.1902-1948 : professeur de sciencesfinancires luniversit de Turin et pro-fesseur dconomie politique lEcolepolytechnique. 1920 : professeur luni-versit Bocconi Milan. A partir de1925 son activit denseignant se limite luniversit de Turin. A partir de 1919 :snateur du royaume dItalie. En 1943,il est nomm par le gouvernement nonfasciste au poste de recteur de luniversi-t de Turin, il chappe la perscutionfasciste en traversant un col alpin vers laSuisse pendant une tempte de neige.

    31Luigi EINAUDI

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    1945-1948 : gouverneur de la BancadItalia, membre de lassemble consti-tuante. A partir de mai 1947, il occupeles postes de ministre du trsor et deministre-prsident adjoint. 1948-1955 :prsident de la Rpublique italienne. Apartir de 1900, collaborateur du journalCorriere della Sera, activit quil suspenden 1925 pour protester contre la mise aupas du journal. 1908-1946 : correspon-dant de lhebdomadaire anglais TheEconomist.

    Rfrences bibliographiques :EINAUDI L. (1958), Saggi sul risparmioet limposta, Turin ; Id. (1964), Lezionidi politica sociale, Turin ; BENEDETTOC./ EINAUDI L. (1957), Liberismo etLiberalismo, Milan, Naples.

    Hans Willgerodt

    ENGELS Wolfram15 aot 1933 - 30 avril 1995

    Engels fait partie de ces conomistes quiont infatigablement rpt et dfendu dans la recherche, lenseignement et letravail journalistique limportancede lconomie de march. Il compteparmi les rares conomistes qui ontconu lunit de lconomie politique etde lconomie de lentreprise et quigrce ltendue de leur savoir nontcess de la dmontrer. Cest cet aspectqui lui confre la crdibilit ncessairepour sopposer, en mai 68, aux porte-parole marxistes luniversit deFrancfort. Avec un grand courage etune argumentation sans faille, Engelsdfend bec et ongles le principe de lalibert individuelle et les avantages delconomie de march contre toutes lesformes de dirigisme conomique collectifou tatique.

    Cette priode fait incontestablementdEngels un conomiste politique lib-ral (libralisme) qui se fait un devoirde dfendre lconomie sociale demarch contre ses vrais ennemis et sesfaux amis et de la dvelopper plusavant. Ses crits comme ceux sur limpt citoyen (en collaborationavec J. Mitschke, 1973) qui regroupe-rait sous un seul impt, limpt per-sonnel et le transfert social personnel,ses travaux sur la constitution dupatrimoine (1974), sur le march dutravail et sur la cogestion (1974 et1978) ainsi que ses travaux sur lco-nomie sociale de march (MehrMarkt: Soziale Marktwirtschaft alspolitische konomie, 1976; DreissigJahre Soziale Marktwirtschaft, erlebtaber unverstanden, 1979), ou sur lapolitique conomique et sociale (Einekonstruktive Kritik des Wohlfahrt-staates, 1979; Die Wende: EineBestandsaufnahme der deutschenWirtschaftspolitik 1984) tmoignentdu grand nombre de sujets que Engelsa su aborder. Mais Engels noublie paspour autant le deuxime volet de sonactivit scientifique les banques, lesmarchs montaires et financiers quil soumet une analyse critique etconstructive en faisant des proposi-tions pour stimuler le march et laconcurrence. Editeur de lhebdoma-daire conomique DieWirtschaftswoche, Engels a su se servirde cette tribune pour mettre sesgrandes comptences en matire depolitique ordonnatrice au service dugrand public.

    Carrire scientifique et professionnelle :1953-1955 : apprenti commercial Brme. 1955-1961 : tudes. 1961-

    Wolfram ENGELS

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  • 1964 : directeur des ventes dans lin-dustrie textile. 1962 : doctorat. 1964-1968 : assistant scientifique. 1968 :habilitation chez W. Sttzel. 1968-1995 : professeur luniversit JohannWolfgang Goethe Francfort/ M. 1984-1987 : diteur de lhebdomadaire DieWirtschaftswoche. Dcorations : PrixLudwig Erhard, etc.

    Rfrences bibliographiques :ENGELS W. (1970), Soziale Markt-wirtschaft als Politische konomie,Stuttgart ; Id. (1996), Der Kapitalismusund seine Krisen. ber Papiergeld und dasElend der Finanzmrkte, Dsseldorf.

    Rolf H. Hasse

    ERHARD Ludwig Wilhelm4 fvrier 1897 - 5 mai 1977

    Ludwig Erhard a t un des grandsartisans de lordre conomique alle-mand et de ce que lon a pris lhabitudedappeler le miracle conomique alle-mand . Grce lui, lconomiesociale de march est devenue unenotion connue de presque tous lesAllemands. Sa grande mission tait la prosprit pour tous dans une soci-t librale. Chancelier allemand,Erhard semploya notamment faireaccepter le principe de lconomie socialede march au niveau de la socit. Parune meilleure connaissance des rela-tions conomiques, il esprait viter leserreurs daiguillage de la politiqueordonnatrice. Dans cette perspective, ilsengagea pour la cration duConseil des sages, organe chargdexaminer et danalyser lensemble dudveloppement conomique. Sa visiondune socit forme dans laquelleles intrts individuels des diffrents

    groupes sociaux seraient dpasss par laconcertation paritaire et la pressionconcurrentielle, est nanmoins reste ltat dutopie.

    Ds avant la guerre, Erhard soulignedans un document-programme lancessit dune rforme montaire.En 1947, il est nomm directeur de laHomburger Sonderstelle Geld undKredit 2 . Cette commission sinspirede diffrents programmes de rformelabors par des experts allemands etprsente, en avril 1948, le Plan deHomburg sur la rorganisation dusystme montaire allemand. Certainslments de ce plan sont repris par lesAllis et intgrs dans la rformemontaire, mise en uvre le 20 juin1948, dans les trois zones occupespar les Allis occidentaux. En tant que

    33Ludwig ERHARD

    2 Organe collgial tabli en 1947 pour prpa-rer la rforme conomique et financire delAllemagne - N.d.T.

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    directeur conomique de la bizoneamricano-britannique, Erhard estcharg, ds mars 1948, de complterla rforme montaire par des rformesdu systme conomique. A cettepoque, le contrle des prix et linter-vention de lEtat sont encore trsrpandus. En se fiant la performancedes marchs libres, Erhard dcidedaccompagner le passage de lanciennemonnaie allemande (reichsmark) versle deutschemark par labolition ducontrle de lEtat. Selon Erhard, ilfaut dabord rgler le problme delapprovisionnement pour inspirerconfiance la population et lui faireaccepter la nouvelle monnaie. Mais ilest galement conscient du fait que leretour lconomie de march passeobligatoirement par une monnaiestable. Il sait pertinemment que lac-ceptation de lconomie de marchpar la population dpendra de sonbon fonctionnement qui, grce sesperformances, soulagera la misrematrielle, pour devenir une vritableconomie sociale de march. Aprs la rforme montaire, la

    vision conomique labore parErhard trouve sa confirmation dansune nette augmentation de la pro-ductivit et une diminution des pro-blmes dapprovisionnement. Nommministre de lconomie, Erhard conti-nue cette politique. Trs tt, il senga-ge en faveur de la libralisation ducommerce extrieur et dune meilleu-re intgration de lAllemagne danslconomie mondiale (commerceextrieur ). Cest grce lui que lesprincipes de lconomie de marchsont respects dans le processus din-tgration conomique europenne.Ds la rforme montaire, Erhard

    souligne limportance dune loi anti-trust allemande qui, selon lui, devraittre rapidement adopte. Les collu-sions entre les entreprises et linfla-tion constituent, selon lui, la plusgrande menace pour lconomiesociale de march. Lorsquen 1957 laloi sur les cartels (loi relative auxrestrictions de concurrence ) est enfinadopte, Erhard na atteint quunepartie de son objectif. Car si cette loicomprend linterdiction des cartels,elle prvoit galement de nombreusesexemptions. La mme anne, la loisur la Banque fdrale tablit lind-pendance de la banque centrale alle-mande (Banque fdrale allemande,Banque centrale europenne) gardiennede la stabilit des prix. Erhard futun dfenseur infatigable de ces deuxlments cls de lordre montaire.

    Carrire scientifique et professionnelle :1919-1922 : tudes lEcole suprieuredu commerce de Nuremberg. 1925 :doctorat luniversit de Francfort/ M.1928-1942 : collaborateur dans un in-stitut de recherche conomique Nuremberg. 1945-1946 : ministre delconomie de la Bavire. 1947 : profes-seur honoraire luniversit de Munich.1947-1948 : directeur de la HomburgerSonderstelle Geld und Kredit. 1948-1949 : directeur de ladministration co-nomique de la bizone amricano-britan-nique. 1949-1977 : dput duBundestag. 1949-1963 : ministre fdralde lconomie. 1963-1966 : chancelierfdral. 1966-1967 : secrtaire gnralde la CDU.

    Rfrences bibliographiques :ERHARD L. (1977), Kriegsfinanzierungund Schuldenkonsolidierung, facsimil dudocument-programme de 1943/44,

    Ludwig ERHARD

    LIVRE FONDATION 01:LIVRE FONDATION 01.qxd 25/12/12 10:55 Page34

  • Francfort/ M., Berlin, Vienne ; Id.(1953), Deutschlands Rckkehr zumWeltmarkt, Dsseldorf ; Id. (1957),Wohlstand fr alle, Dsseldorf ; Id.(1962), Deutsche Wirtschaftspolitik. DerWeg der Sozialen Marktwirtschaft.Dsseldorf, Vienne, Francfort/ M.

    Rainer Klump

    EUCKEN Walter Kur t Heinr ich17 janvier 1891 - 20 mars 1950

    Comment donner lconomie despays industrialiss modernes un ordrefonctionnel digne de ce nom ? Cettequestion traverse tel un fil rougeluvre de Walter Eucken. Elle trouvesa rponse dans un concept mis en pra-tique par Ludwig Erhard qui a t lorigine du fameux miracle cono-mique allemand aprs la SecondeGuerre mondiale. Pour Eucken, lexis-tence du pouvoir quil soit priv outatique constitue le problme essen-tiel des ordres conomiques modernes.Pour matriser ce pouvoir, lEtat doitmener une politique ordonnatrice quirespecte le principe de la concurrence etrenonce toute intervention dans lesprocessus conomiques.

    Les ides de Walter Eucken sont for-tement influences par ses propresobservations faites avant et aprs laGrande Guerre. Avant 1914, la poli-tique a t domine par le principeclassique libral du laisser-faire :lEtat se limite crer les bases dudroit et laisse faire lconomie.Inspire par les liberts et droits indi-viduels, cette politique a cependantmen la cration de monopoles etde cartels. Les agents conomiquespour lesquels la concurrence consti-

    tue un fardeau, ont une propensionnaturelle occuper des positionsmonopolistiques. Cest ainsi que desblocs privs de pouvoir se sontconstitus. Pour Eucken, ces blocssopposent lexercice des liberts etdroits individuels. Ainsi, pendant lapriode du laisser-faire, la libertaccorde certains sest transformeen une menace pour la libert toutcourt, car elle a permis la constitutiondentits prives de pouvoir. Aprs la Premire Guerre mondi-

    ale, la politique conomique connatde profondes mutations. LEtat inter-vient de plus en plus dans le proces-sus conomique et essaie de dirigerlconomie au cas par cas par la politique conjoncturelle, la politiquemontaire, des subventions, etc. Cefaisant, lEtat soctroie des pouvoirsconsidrables. Eucken y voit une ten-dance lconomie centralise

    35Walter EUCKEN

    LIVRE FONDATION 01:LIVRE FONDATION 01.qxd 25/12/12 10:55 Page35

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    (socialisme, constructivisme, troisime voie ). Le problme du pou-voir qui menace la libert nest pasrsolu mais uniquement dplac. A cela sajoute une deuxime cons-

    quence de la politique conomiqueinterventionniste : les effets dunepolitique conomique au cas par casne sont pas les mmes pour tous lesagents conomiques. Cette politiquefavorise certains groupes et en dfavo-rise dautres. Cet effet incite la for-mation de groupements dintrt oulobbys qui tentent dinfluencer la poli-tique conomique au profit de leursmembres. Ils se servent des privilgesaccords par lEtat pour en obtenirdautres. Soumis aux pressions de cesgroupements, lEtat devient de plus enplus dpendant (interventionnisme). Une politique conomique inter-

    ventionniste pose un double problmede pouvoir : dune part, lEtat renforceson pouvoir en intervenant dans lesprocessus conomiques de lautre, ilsubit la mainmise de puissants grou-pements conomiques. Menace desdeux cts, la libert individuelle estprise en tenailles par le pouvoir ta-tique et le pouvoir priv. Selon une ide largement rpan-

    due, le seul moyen pour contrler lepouvoir conomique des privs seraitde concentrer le pouvoir conomiqueentre les mains de lEtat. Or, cetteconcentration porterait atteinte auxliberts individuelles. Selon Eucken,le problme du pouvoir ne peut trersolu par la concentration du pou-voir. Au contraire, la libert indivi-duelle doit tre protge contre lesatteintes et des citoyens et de lEtat. Face ce dilemme, comment

    mener une politique conomique ?

    Autrement dit, comment doterlconomie des pays industrialissdun ordre fonctionnel digne de cenom ? Pour rpondre cette ques-tion, Eucken dveloppe son clbreconcept de la Ordnungspolitik(politique ordonnatrice ).Par Ordnungspolitik, on entend une

    politique conomique qui concrtiselordre conomique. Elle se distinguede la politique rgulatrice(Prozesspolitik ) qui dsigne une poli-tique conomique par laquelle lEtatintervient dans le processus cono-mique en le faonnant directementou indirectement.Ces deux catgories de politiques

    conomiques caractrisent selonEucken la ligne de partage qui sparela politique conomique admissible etncessaire de la politique conomiqueinadmissible. La politique cono-mique doit donner corps lordreconomique, sans pour autant inter-venir dans le processus conomique.Or, on peut imaginer des ordres

    conomiques diffrents. Eucken endistingue trois : lconomie planifie,lconomie monopolistique et lco-nomie concurrentielle. Eucken tudienotamment lconomie planifie enla soumettant une critique gnrale.Il nest pas utile dy revenir ici car cesystme sest autodtruit en 1989.Lconomie monopolistique se carac-trise, quant elle, par le fait que lesdiffrents marchs des biens ainsi quele march du travail sont domins pardes monopoles ou des structuresquasi-monopolistiques comme lescartels. Pour les raisons dj vo-ques, Eucken rfute ce systme. Reste lordre conomique bas sur la

    concurrence. Selon Eucken, il sagit

    Walter EUCKEN

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  • dun ordre conomique qui permet lhomme de jouir dun maximum deliberts, car la concurrence limite lepouvoir de lEtat ( la diffrence delconomie planifie) et celui des enti-ts privs ( la diffrence de lcono-mie monopolistique). La concurrence,autrement dit la comptition desoffreurs et des demandeurs, est le sys-tme qui soppose le mieux au dploie-ment des pouvoirs et des abus qui endcoulent, car dans une situation deconcurrence, les acteurs conomiquesont toujours le choix entre plusieurspartenaires pour effectuer leurschanges.Toutefois, la politique conomique

    du laisser-faire telle quelle avait exis-t avant la Premire Guerre mondi-ale, nous a montr clairement quelordre concurrentiel nest pas unecration spontane. Que doit fairelEtat pour introduire et prserver laconcurrence ? Autrement dit quel estle type de politique ordonnatricequil faut introduire ? Pour Eucken, ilexiste sept conditions pour quunordre concurrentiel puisse tre ins-taur et fonctionner. La premire condition, qui est aussi

    la plus importante, exige des marchsdont les structures tiennent comptedes prix comme expression de la rare-t relle des produits et qui permet-tent une concurrence intensive. Pourquil y ait concurrence, il faut unnombre important doffreurs et dedemandeurs sur les marchs, dolinterdiction des cartels et des mono-poles. Les six autres conditions peuvent

    tre rsumes comme suit : (2) la sta-bilit montaire, (3) le libre accs aumarch (marchs ouverts ), ce qui

    implique llimination des barrirestatiques ou prives limitant laccsau march, (4) la proprit prive,(5) la libert des contrats, (6) la res-ponsabilit individuelle et la responsa-bilit civile des diffrents acteurs co-nomiques dans leurs activits indivi-duelles et conomiques et (7) unepolitique conomique rgulire etcontinue capable dinstaurer un cli-mat de confiance. Eucken accorde une attention par-

    ticulire aux questions sociales quifaonnent en quelque sorte sa pense.Il constate trs clairement qu longterme aucun ordre conomique nepeut tre maintenu sans lintgrationde la dimension sociale. Sagissant duchmage de masse, Eucken expliquenotamment que puisque la consciencesociale nous interdit daccepter lechmage de masse, la raison dEtatdoit en faire autant.Par contre, Eucken voit dun il

    critique la politique sociale habi-tuelle qui diminue la libert descitoyens en les contraignant souscrire une assurance tatique. Une tellepolitique mne, selon Eucken, unedpendance croissante de lindividuvis--vis de lEtat et une mise soustutelle des citoyens. Dans ce contexte,Eucken parle dune tendance les-clavagisme dEtat qui conduirait,selon lui, la suppression des libertsfondamentales et la destruction dela substance mme de lhomme. Pour Eucken, une politique sociale

    efficace doit tre une politiqueordonnatrice. Ainsi, le problme duchmage de masse ne peut tre rso-lu quen appliquant les principes delordre concurrentiel sur les marchsdu travail. Cela implique notamment

    37Walter EUCKEN

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    que les salaires ne soient plus ngo-cis entre les syndicats et le patronat,mais quils soient dtermins par lelibre jeu du march. Quant la pr-voyance sociale, Eucken prconiselinitiative prive de chaque citoyen :lEtat doit offrir ses citoyens toutesles possibilits pour que ces dernierspuissent assurer individuellementleur avenir. Cest seulement lorsquelapport personnel et lassurance nesuffisent pas que les institutionssociales tatiques sont appeles intervenir. En bref, il convient autantque possible de renforcer linitiativeindividuelle.

    Carrire scientifique et professionnelle :1909-1913 : tudes Kiel, Bonn et Ina.1913 : obtention du doctorat Bonn.1913-1918 : service militaire. 1919-1925 : universit de Berlin. 1921 : habi-litation, puis charg de cours. 1925-1927 : professeur Tbingen. 1927-1950 : professeur Fribourg-en-Brisgau.

    Rfrences bibliographiques :EUCKEN W. (1961), Nationalkonomie wozu? 4e d., Dsseldorf ; Id. (1989),Die Grundlagen der Nationalkonomie,9e d., Berlin ; Id. (1990), Grundstzeder Wirtschaftspolitik, 6e d. Tbingen.

    Lder Gerken

    FRICKHFFER Wolfgang26 mai 1921 - 31 octobre 1991

    Le chien de garde de lconomiesociale de march comme fut appelFrickhffer npargnait personne, niles ennemis dclars de l conomiesociale de march, ni tous ceux quibrandissaient sa bannire en oubliantses principes et son esprit, ds lappari-tion du premier danger. Pour

    Frickhffer lconomie sociale de mar-ch nest pas un systme de complaisancemais un concept applicable en toutescirconstances.

    Frickhffer a bu le calice de la guerreet de laprs-guerre jusqu la lie : il a peine pass son baccalaurat aulyce classique de Berlin-Steglitz quilest appel sous les drapeaux et faitprisonnier de guerre. Aprs la guerre,il essaie de survivre grce diffrentsemplois, il travaille comme journaliste(1949-1952), passe son examen din-terprte (1951-1954) et suit destudes dconomie politique luni-versit de Heidelberg. AlexanderRstow qui, aprs son retour dim-migration en Turquie, occupe lachaire dAlfred Weber luniversitde Heidelberg, y fut le professeur quiinfluena considrablement sa carrire.En janvier 1954, Frickhffer accepteun poste qui dterminera le cours desa vie : il est nomm grant delAssociation pour lconomie socialede march (Aktionsgemein-schaft Soziale Marktwirtschaft ASM ). En 1962, aprs la mortdAlexander Rstow, son mentorscientifique et prsident de lASM,Frickhffer est nomm prsident delassociation.

    LASM a jou un rle crucial pourla politique de rforme et de recon-struction engage par LudwigErhard, elle la soutenu dans sescrits et publications. Les gardiensdu Graal de la doctrine de lcono-mie sociale de march ont trouvdans lASM une plate-forme qui leurpermettait de prsenter leurs ides etconcepts et de participer la forma-tion de lopinion publique. La loi

    Wolfgang FRICKHFFER

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  • relative aux restrictions de concurrence,lautonomie de la Banque fdraleallemande, la conception de laCommunaut europenne, lesdbats sur la rvaluation et les dis-cussions sur la libration des coursde change voil les sujets discutset parfois durement ngocis lors desrunions de lASM. Le ministre delconomie Karl Schiller y prsenteses ides sur la symtrie sociale et surla fin de la traverse du dsert. Bref,lASM a t et est toujours le cerclede rflexion qui dtermine les orien-tations de lconomie de march etpose les jalons de la politique cono-mique. Frickhffer est le garant de cette

    dmarche, il offre aux penseurs etconcepteurs de lconomie socialede march une tribune de choixpour dbattre leurs ides, il initie ladiscussion nationale et internatio-nale ou y contribue lui-mme par exemple dans la socit duMont-Plerin. Dans ses prises deposition publiques et personnelles,il mesure la politique du gouverne-ment laune de lconomie demarch. Son ton est parfois trsdirect, par exemple lorsquil critiquele raccommodage, les amliorationsinsuffisantes ou les pchs de lapolitique ordonnatrice en matiredconomie.Lancien ministre fdral de lco-

    nomie Otto Graf Lambsdorff ahonor Wolfgang Frickhffer pourson rle davertisseur et son engage-ment pour la res publica : WolfgangFrickhffer a le grand mrite de pou-voir grce ltendue de sesconnaissances et sans se soucier descontraintes politiques mettre le

    doigt sur les plaies infliges lcono-mie sociale de march. Avec ses prisesde position et ses commentaires, ilarrache les hommes politiques leurquitude. Ses mises en garde ne sontpas toujours agrables. Il lutte pourune juste cause.

    Rfrences bibliographiques :RSTOW A. (1963), Rede und Antwort,Ludwigsburg ; FRICKHFFER W.(1964), Deutsche Politik als marktwirt-schaftliches Beispiel, in : Aktion SozialeMarktwirtschaft, Ehrliche Weltoffenheitals deutscher EWG-Beitrag, procs-verbalde runion n 22, Ludwigsburg ; Id.(1969), Gesellschaftspolitische Folge-rungen in einer freiheitlichen Ordnung von sozialen Fiktionen zu realistischerPolitik, in : Aktionsgemeinschaft SozialeMarktwirtschaft, Freiheitliche Politik freine freie Welt, procs-verbal de runionn 32, Ludwigsburg.

    Joachim Starbatty

    HAYEK Fr iedr ich August von 8 mai 1899 - 23 mars 1992

    Considr comme un des reprsentantsles plus minents du nolibralisme

    39Friedrich August von HAYEK

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    de la gnration de guerre, FriedrichAugust von Hayek a rassembl uneuvre conomique et socio-philoso-phique immense qui a t rcompen-se, en 1974, par le prix Nobel.Penseur libral au sens classique, ilfut un des critiques les plus violentsdu socialisme et de lEtat-providenceet un dfenseur intrpide de la socitlibre. Hayek a t trs proche des pres spirituels de lconomiesociale de march Wilhelm Rpke,Walter Eucken et Ludwig Erhard,ce qui ne la pas empch de critiquerlaspect assez vague de la notion sociale . Luvre de Hayek est ne de laconfrontation avec lconomie pla-nifie ou dirige constructiviste des systmes totalitaires. Il a notam-ment dmontr que le socialismeest vou lchec, non seulementparce quil est impossible de proc-der un calcul conomique lorsquele prix nest pas bas sur la raret desbiens thse tablie par son matreLudwig von Mises mais galementpour des raisons relatives la thoriede linformation. Pour Hayek, lideque lon puisse regrouper de mani-re centralise les connaissanceslocales et personnelles, qui se sontdveloppes au fil de lhistoire grce lexprience, revient une usur-pation du savoir 3. Hayek a dve-lopp la thorie de lordre spontan en poursuivant luvre des thori-ciens de lordre cossais du XVIIIesicle comme Ferguson, Smith etHume. Il dmontre dune manireexemplaire que si un ordre spontan

    et complexe est le rsultat de lactivi-t humaine, cest quil nest pasconu rationnellement. Le march,la morale, le droit, le langage nontpas t invents par une seulepersonne. Ces institutions sont lersultat dun processus historiqueempirique (trial and error ) qui afavoris les groupes qui ont dcou-vert la proprit et les rglesmorales correspondantes. Hayek estnotamment connu pour sa contribu-tion la thorie de la concurrence :la concurrence est un procd quipermet de dcouvrir des faits qui,sans elle, resteront soit inconnus soitinexploits . Hayek est certainement un des

    critiques les plus virulents delEtat-providence il a lui-mmefait des propositions pour la dna-tionalisation des monnaies .Toutefois, il ne peut tre considrcomme un reprsentant typique dela tradition du laisser-faire . Il estun analyste remarquable du cadreinstitutionnel (et pas ncessaire-ment tatique) qui prsuppose unordre spontan. Par ailleurs et augrand dam de ses amis, il a dfendule concept de la prvoyance socialeminimale qui, selon lui, ne doit pasreposer sur un systme de scuritsociale tatique. Il reste nanmoinsun des reprsentants les plus pro-noncs de la socit libre.Vers la fin de sa vie, Hayek propose

    un concept, peu connu aujourdhui,pour rformer lEtat et la dmocratie.Ce concept est ax sur la reconstitu-tion de la sparation des pouvoirs parlintroduction dun systme bicamraldans lequel une premire chambrecompose de reprsentants de tous les

    Friedrich August von HAYEK

    3 The prtence of knowledge, discours mmo-rial de prix Nobel en 1974 - N.d.T.

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  • groupes dge conomiquementindpendants, veillerait ce que lepouvoir excutif respecte les rglesgnrales et abstraites en lempchantde favoriser certains groupes de lapopulation.Depuis les annes 1970, linfluence

    de Hayek na cess daugmenter. Il anotamment marqu de son empreinteles rformes de Ronald Reagan auxEtats-Unis et celles de MargaretThatcher en Grande-Bretagne. Lasocit Friedrich August von Hayek,fonde en 1998 Berlin, publieactuellement son uvre complte enlangue allemande et organise desmanifestations publiques.

    Carrire scientifique : tudes de droit etde sciences politiques luniversit deVienne. 1929 : habilitation. A partir delhiver 1931 : professeur la LondonSchool of Economics. 1947 : co-fonda-teur de la Socit du Mont-Plerin.1950 : professeur de sciences sociales etmorales luniversit de Chicago. 1962 :professeur luniversit de Fribourg-en-Brisgau. 1968-1977 : professeur invit luniversit de Salzbourg. 1974 : prixNobel dconomie quil partage avecGunnar Myrdal. 1991 : mdaille delibert du prsident amricain.

    Rfrences bibliographiques :HAYEK F. A. von (2003), Der Weg zurKnechtschaft, 3e d. Munich ; Id. (1991),Die Verfassung der Freiheit, 3e d.Tbingen ; HABERMANN G. (d.)(2001), Philosophie der Freiheit. EinFriedrich-August-von-Hayek-Brevier, 3e d. Thun ; HENNECKE H. J.(2000), Friedrich August von Hayek: dieTradition der Freiheit, Dsseldorf.

    Gerd Habermann

    HENSEL K. Paul24 janvier 1907 - 20 avril 1975

    Se basant sur les dcouvertes de son pro-fesseur Walter Eucken sur linterd-pendance des diffrentes composantesdun ordre social, Paul K. Hensel procde lanalyse des systmes conomiques etsociaux des anciens pays socialistes conomie planifie (notamment delancienne RDA et des pays de lEst)pour les comparer avec les pays dmo-cratiques conomie de march. Cesujet forme la pice-matresse de sonprogramme de recherche dont il avaitla charge luniversit et au Centrede recherche comparative des systmesde pilotage conomique . Aucun autreinstitut lexception peut-tre delInstitut pour lEurope de lEst luni-versit libre de Berlin na vu natreautant de mmoires, de thses de docto-rat et dhabilitation que ce centre derecherche Marbourg dirig parHensel. Jusqu sa mort, il marquedun sceau trs personnel cet aspect dessciences conomiques.

    Les expriences personnelles datantde sa carrire professionnelle avant ledbut de ses tudes et linfluence deson professeur Walter Eucken, le fon-dateur de l Ecole de Fribourg dconomie politique base sur lesthories et la politique ordonnatrices,amnent Hensel orienter ses tra-vaux scientifiques vers lanalyse desdiffrences et des modes de fonction-nement des systmes conomiques socialiste et capitaliste et deleur impact sur les hommes, sujet quintait pas uniquement thorique etabstrait, mais dont lexistence avaitinfluenc, pendant des dcennies, lemonde entier et dtermin le destin

    41Paul K. HENSEL

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    de millions dhommes et de femmes(socialisme/ conomie planifie ). En termes de thorie conomique,

    la controverse autour de la questiondu fonctionnement dun systmeconomique socialiste date du dbutdu sicle dernier. A partir des annes1930, ces discussions tournentautour de la question de savoir si, surla base dune planification tatiquedu processus conomique et de la col-lectivisation des moyens de produc-tion, on pouvait intgrer, dans unsystme conomique socialiste, un calcul conomique rationnel etferm. Il devrait sagir dun calculpermettant comme dans le modlede lconomie de march de grerles facteurs de production rares (tra-vail, terre, capital), afin que ces der-niers puissent tre utiliss bonescient du point de vue conomique(conomie de march ).Dans sa thse dhabilitation prsen-

    te en 1954, Hensel arrive laconclusion que le modle abstraitdun systme conomique planificomprend bel et bien une telle machine calculer , il sedmarque ainsi de son professeurWalter Eucken. Bien entendu, il taittout fait conscient du fait que lesconomies planifies rellement exis-tantes dans les pays socialistes ne cor-respondaient gure ce modle, pasplus dailleurs que les conomies demarch ne correspondaient au modleabstrait et thorique dune conomiebase sur la concurrence complte .Sagissant de la mise en applicationdune conomie planifie efficace,Hensel reste trs sceptique et lachute des systmes conomiques etsociaux des pays socialistes , il y a

    quelques annes, lui donn