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POWÉO (SUITE) C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°891 DU VENDREDI 11 AU JEUDI 17 DÉCEMBRE 2009 LE LOUVRE À LENS UNE OMBRE AU TABLEAU PAGE 6 Photo Liberté 62 DANIEL DEWALLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LILLE “Arnaqueux, escroqueux” passez votre chemin ! PAGE 3 SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) : “ACLAND”, S’EN SORT BIEN... LA COUR D’APPEL DE DOUAI INFIRME LE JUGEMENT DES PRUD’HOMMES DE LENS PAGE 5 49 ème CONGRÈS DE LA CGT QUEL TOURNANT ? Demandes sociales et volontés de luttes… PAGE 4 ÉLECTIONS RÉGIONALES LE PCF LANCE UN APPEL AU MOUVEMENT SOCIAL PAGE 7 page 1:page 1 10/12/09 10:20 Page 1

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Liberté 62 n°891

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PPOOWWÉÉOO ((SSUUIITTEE))

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°891 DU VENDREDI 11 AU JEUDI 17 DÉCEMBRE 2009

LE LOUVRE À LENS

UNE OMBREAU TABLEAU

PAGE 6

Photo Liberté 62

DANIEL DEWALLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LILLE

“Arnaqueux, escroqueux”passez votre chemin !

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SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) :“ACLAND”, S’EN SORT BIEN...LA COUR D’APPELDE DOUAI INFIRME LE JUGEMENT DES

PRUD’HOMMES DE LENSPAGE 5

49ème CONGRÈS DE LA CGT

QUEL TOURNANT ?Demandes socialeset volontés de luttes…

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ÉLECTIONS RÉGIONALES

LE PCF LANCEUN APPEL AU

MOUVEMENTSOCIAL

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Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009- 2 -

Événement

EENN France comme dansde nombreux payseuropéens lʼinformationest en danger. Baptisée«Stand up for journa-lism» à l̓ initiative de la

Fédération européenne des journa-listes, cette journée du 5 novembreest l̓ occasion pour nous dʼattirer votreattention et celle de l̓ ensemble descitoyens de notre pays sur cette situa-tion extrêmement préoccupante.Depuis votre élection à la présidencede la République, les syndicats dejournalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT) constatent que la situation desmédias sʼest sensiblement aggravée.Il nʼest pas un jour sans quʼun journal,un hebdomadaire, une radio, unetélévision ne licencie des journalistesen prétextant la crise économique.Parallèlement, des journaux dispa-raissent. La presse gratuite – long-temps présentée comme «La solu-tion» à la désaffection du lectorat –est dans le rouge. Les quotidiens àfaible revenu publicitaire connaissentdʼamples difficultés.Les plans «sociaux», les plans dedéparts volontaires, les licenciementsse sont multipliés tout au long de l̓ an-née. 2300 journalistes – cʼest un pre-mier bilan – seraient venus gonfler lesrangs des chômeurs. Pour une pro-fession regroupant 38000 salariés, lasaignée est énorme.De plus, un cinquième de la profes-sion est précarisé. Certains pigistesgagnent à peine le smic, contraignantla Commission de la carte d i̓dentitédes journalistes professionnels àabaisser à un demi-smic le minimumrequis pour leur reconnaître l̓ apparte-nance à la profession. Peut-on vivredécemment avec un tel revenu ?Peut-on exercer sérieusement la pro-fession de journaliste dans un tel étatde dénuement ?Cela nʼempêche pas un dirigeant dʼungrand groupe de presse magazine derevendiquer une prime de départ de2 millions et demi dʼeuros !Cela nʼempêche pas non plus la plu-part des dirigeants dʼentreprises depresse, auxquels vous avez accordédes aides substantielles, par le biaisdes états généraux de la presse écri-te, de continuer à mener des poli-tiques managériales qui amenuisentles moyens des rédactions et lesempêchent de remplir correctementleur mission, réduisant l̓ information àl̓ état de marchandise insipide, com-promettant la qualité des contenus et,par là même, l̓ avenir de leurs médias.Le pluralisme est atteint en son cœur.Les fusions, les rachats, les concen-trations au profit de grands groupesde presse dont vous vous félicitezdʼêtre proche (Lagardère, Bolloré), oudu Crédit mutuel (groupe Ebra), necontribuent pas à sauver, ni même àconforter les titres. Au contraire, ils enfont disparaître l̓ identité et la diversité.Les lecteurs ne sʼy retrouvent pas,délaissant de plus en plus l̓ informa-tion spectacle, la «pipolisation» crois-sante, l̓ infomerciale et l̓ uniformisa-tion.Regagner des lecteurs, retrouver laconfiance de ceux qui nous lisent ounous écoutent, exige une réflexionsur le contenu et la qualité de l̓ infor-mation. Voilà qui nécessite de mobili-ser toutes les compétences : cellesdes journalistes «dʼexpérience», queles coupes claires faites dans les

effectifs des rédactions poussent irré-médiablement vers la porte. Et cellede jeunes journalistes motivés, diplô-més, mais cantonnés dans descontrats sans lendemain, à faire,devant leur écran, du journalisme loindu terrain.Lorsque la seule préoccupation desactionnaires est de rentabiliser les«tuyaux», sans se soucier de la qua-lité des contenus du moment qu i̓ls engardent le contrôle, cela conduit à unepolitique dangereuse pour l̓ informa-tion.Les syndicats de journalistes (SNJ,SNJ-CGT, USJ-CFDT), concernésdepuis toujours par la déontologie etles principes professionnels, affirmenthaut et fort que l̓ intégration dʼunecharte dans la convention collectivedes journalistes serait un signal forten direction de l̓ opinion publique, las-sée des dérives récurrentes et desapproximations. Hélas, tous leursefforts pour faire partager ce souciaux représentants des éditeurs sontrestés vains.Un projet de code de déontologievient dʼêtre rendu public. Permettra-t-il enfin dʼengager la discussion entrereprésentants des journalistes et despatrons ? Cʼest une question ! Cettediscussion sera-t-elle ouverte et sin-cère ? Cʼen est une autre.En tout cas, les syndicats de journa-listes ne pourront accepter un codequi nʼengagerait pas la responsabilitéde tous les acteurs de la chaîne édito-riale, du plus humble des rédacteursjusquʼau directeur de la publication,en passant par tous les stades deshiérarchies rédactionnelles.Ils ne sauraient accepter un code quicherche à faire porter le chapeau auseul journaliste de terrain, dont latâche est déjà rendue plus que diffici-le par les dérives éditoriales et écono-miques imposées par les éditeurs,ainsi que par des conditions de travailconsidérablement dégradées.

Ils ne sauraient accepter non plus uncode où les responsabilités devantles citoyens ne seraient pas une prio-rité. Oui, les journalistes ont le devoird i̓nformer. Mais pour se faire il fau-drait leur reconnaître des droits et desconditions de travail compatibles avecun vrai travail d i̓nvestigation et devérification. Une information de quali-té se doit dʼêtre libérée du poids desactionnaires, des fonds de pension,des publicitaires et des politiques.Quʼattend la France pour reconnaîtrepar la loi l̓ indépendance des rédac-tions face aux groupes industriels quicontrôlent notre profession ?

Les journalistes dans ce pays nʼonttoujours pas la garantie de voir leurssources protégées, alors que la loi etla justice européennes l̓ imposent. Ilsrisquent de voir débarquer la policedans leur rédaction, comme auCanard enchaîné, à lʼÉquipe, auPoint, à Midi libre, à la NouvelleRépublique du Centre-Ouest, à laRépublique du Centre, etc. Dans l̓ au-diovisuel public, la situation nʼestguère plus brillante. Lʼavenir deFrance Télévisions, de Radio France,est obéré par la suppression de lapublicité sans la garantie de moyenséquivalents «à lʼeuro près».900 emplois sont déjà dans le colli-mateur à France Télévisions, soit10 % de l̓ effectif.Parallèlement, le contrôle du pouvoirdevient de plus en plus prégnant à lasuite de votre décision de nommer

vous-même les dirigeants deschaînes, exemple unique en Europe.Le temps de l̓ ORTF où le ministre del̓ Information dictait sa loi ne sembleplus si lointain.L̓audiovisuel extérieur est égalementmenacé, après le rapprochement enune seule entité de France 24, RFI etTV5.Faut-il rappeler quʼun plan de 206licenciements est programmé à RFIsans la moindre justification sérieuse,et sans que les salariés et leurs syn-dicats, malgré leur longue grève,nʼaient pu être entendus. À France24, on propose aux pigistes le statut

dʼauto-entrepreneur, contraire à laconvention collective des journalistes.Il est choquant que le service public,où l̓ État est le principal actionnaire,donne le mauvais exemple de la pré-carisation des emplois !Et que dire encore du rôle que vousvoulez assigner à l̓ AFP en optantavec la direction de cette agencemondiale, la seule non anglo-saxon-ne, pour son étatisation après avoirmis à l̓ encan son statut qui depuis undemi-siècle a préservé son indépen-dance. Le porte-parole de lʼUMP,Frédéric Lefebvre, avait lancé l̓ offen-sive il y a quelque temps contre cetterédaction, libre de tout capital etactionnaires, pour tenter en vain dʼenfaire «la voix de son maître» ? Alorsétatisation de l̓ AFP avant sa privati-sation ? Comme à GDF ? Comme àLa Poste ?

Comment ne pas être scandalisé parles licenciements chez Gamma, uneagence photo de renom mondialgrâce à ses photographes. Où est laréaction indignée de votre gouverne-ment et de vous-même devant cebradage du patrimoine national parun fonds d i̓nvestissement pour lequelles rendements financiers sont plusimportants que la culture et le patri-moine ?Monsieur le Président, en cette jour-née européenne pour la défense dujournalisme, les trois syndicats fran-çais membres de la FEJ vousdemandent :

– dʼaccéder à leur demande dʼuneréforme législative qui viserait àreconnaître enfin l̓ indépendance juri-dique des équipes rédactionnellesquelles que soient la forme de presseet la taille de l̓ entreprise médiatique ;– de veiller à ce que les aidespubliques à la presse ne servent plusseulement à enrichir des actionnairesni à regarnir provisoirement des tréso-reries, mais accompagnent des poli-tiques volontaristes privilégiant la qua-lité de l̓ information et la sauvegardedes emplois ;– de garantir des ressourcespérennes pour que les servicespublics de radio et de télévision rem-plissent pleinement lʼintégralité deleurs missions ;– de confirmer à l̓ audiovisuel exté-rieur de la France ses missions danstoute leur plénitude ou leur diversité.

L’INFORMATION EN DANGER, LE CRI D’ALARMEDES SYNDICATS DE JOURNALISTES

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUEPAR ALAIN GIRARD, PREMIER SECRÉTAIRE NATIONAL DU SNJ, DOMINIQUE CANDILLE,SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU SNJ-CGT, NICOLAS THIERY, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA USJ-CFTD.

Le pluralisme est atteint en son cœur. Les fusions, les rachats,les concentrations au profit de grands groupes de presse dontvous vous vous félicitez dʼêtre proche ne contibuent pas àsauver, ni même à conforter les titres. Au contraire, ils en fontdisparaître lʼidentité et la diversité.

Lors d’une récente manifestation des salariés de Radio France Internationale.

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Événement

Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009

édito

DD ANSANS le dernier numéro dumensuel du Conseil géné-ral du Pas-de-Calais, était

écrit :«Et un de plus, histoire decauser, de faire oublier lesurgences : sur l'identité nationalecette fois ! Mais comment lesmédias peuvent-ils se laisseremporter dans ce flot continu !Voilà bien le genre de sujet quifleure le garde-à-vous, qui radi-calise les uns, énerve les autres !

Comment, à l'approche d'élec-tions, ne pas douter de la sincéritéde la motivation. L'identité nationa-le ? Celle d'un pays qui chartériseou celle d'une France accueillanteet partageuse ?»Que dire alors, depuis, du déferle-ment médiatique «Bon-pensant»sur le «sommet deCopenhague» ? Et, bizarrement,pas un mot ou presque sur la miseen vigueur début décembre du«Traité de Lisbonne...»

Il est vrai que le déni de démocra-tie (dont s'est rendu coupableSarkozy en piétinant le vote desFrançais contre le traité constitu-tionnel un certain 25 mai 2005)aboutit maintenant à l'entrée envigueur de ce traité...Un véritable coup de force, suivide bien d'autres, au point deconstituer une véritable conjura-tion des dirigeants européenscomme après le traité deMaastricht !

C'est finalement comme cela quel'Union européenne a été conduiteà endosser la camisole de forcelibérale sans réaction, bien évi-demment, de la sociale-démocra-tie.À moins de trois mois des élec-tions régionales, on comprendmieux cette discrétion sur le traitéde Lisbonne. N'est-il pas au coeurde la gestion régionale ?Le numéro d'Autosatisfaction lorsde la pose de la première pierre du

«Louvre-Lens», le week-end der-nier, en est tout un symbole quandle président affirme, une fois deplus, que la population du Bassinminier «sort de l'hiver» !!Un numéro d'Autosatisfaction deplus face à des centaines de mil-liers d'habitants qui, ici, souffrent -offrons leur la possibilité le 14 marsde dire avec leur bulletin de vote :«ON EN A MARRE» !

Claude Vanzavelberg

AVIS DE DÉBAT...

QQUELLESUELLES atteintes àla liberté du commer-ce et de l'industrie ?Daniel Dewalle, mairede Houdain, accom-pagné d'élus PCF de

Burbure et d'Auchel, de syndicalistesd'EDF (Lille et Arras), était de nou-veau à la barre le 3 décembre dernier,au tribunal administratif de Lille. Soncombat est clair, c'est la mise en avantdes droits élémentaires de la popula-tion et ne pas se laisser gruger. Ledémarchage "agressif" de Poweo etde sa filiale Posilys n'est pas du goûtde tout de monde et notamment de lamunicipalité houdinoise et du premiermagistrat. Un premier arrêté de cedernier était annulé par le tribunalmais pas le second en date du24 février 2009 qui stipulait "l'interdic-tion est effective si il y a usurpationd'identité"...Et voilà, le retour devant la justice, l'af-faire est mise en délibéré et d'autresvoix se font attendre comme cellesdes consommateurs d'UFC-QueChoisir qui attaquent "Direct Énergie".Le commerce a ses limites, le n i̓m-porte quoi nʼest pas possible surtoutlorsque des personnes et de surcroîtdes personnes en difficultés en pâtis-sent. Il y a trouble à l̓ ordre public etl̓ élu doit prendre position nécessaire-ment. Cʼest son rôle dʼélu, dʼofficier depolice. Ce que fit Daniel Dewalle,

maire de Houdain, en prenant, endate du 7 janvier 2009, un arrêtémunicipal interdisant aux commer-ciaux de Poweo le démarchage àdomicile dans sa commune. L̓affaireavait fait - et continue de faire - grandbruit. Jeudi 3 décembre dernier, la jus-tice avait à trancher de nouveau.Comme, toujours en pareille situation,deux mondes sʼaffrontent. Toutdémarre avec la privatisation dʼEDF.Le processus de déréglementation,de la libéralisation des marchés (au1er juillet 2004 pour les professionnelset les collectivités locales et en 2007pour les particuliers) nʼest pas synony-me de progrès social.La situation sociale donnée est celle-là et la complexité de démêler l̓ éche-veau des conséquences de l̓ ouvertu-re du marché de l̓ énergie rebondit surla publicité que fait Poweo pour souli-gner un tarif inférieur à celui du tarifrégulé (EDF). Là où la confusiondevient opérationnelle est la scissiondʼEDF en plusieurs sociétés dontERDF. Or, cʼest le représentant dePoweo qui le souligne, “ma société enest actionnaire et qui plus est nousfournissons du courant à EDF, nousne sommes que des distributeurs”.

"Arnaqueux, escroqueux" :c'est non !

«Poweo a menti, Poweo a triché,déontologie bafouée

Poweo a menti, Poweo a triché,achteur i va raquer»Lʼair des corons, chanson dédiéeaux gens du Nord, avec desparoles transformées pour lʼocca-sion, servait dʼambiance et“dʼéchauffement” au tribunal admi-nistratif de Lille lors de lʼaudiencedu 3 décembre et puis un autrechant "sur l'air du poinçonneur desLilas" stigmatisait toutes ces pra-tiques. Le cameraman deFrance 3 ne rate pas l'occasion defilmer..."«Mi j'su l'roi des minteuxl'roi des escroqueuxMi j'su l'roi des minteux

l'roi des arnaqueuxminteux d'première classearnaqueux hors classeMi j'sur l'roi des minteuxl'roi des escroqueux»L̓offre non régulée de l̓ électricité endonnant immédiatement à tout nou-veau souscripteur un rabais de 10%,c'est de la publicité mensongère.Le maire déborde-t-il de sa compéten-ce ? Voilà en filigrane la question fon-damentale. Me Prudhomme, l̓ avocatde Daniel Dewalle, revient sur lagenèse de toute l̓ affaire. Un systèmefondé sur le mensonge et l̓ usurpationamène des conséquences sociales.Ce dossier est éminemment social ;

étape par étape, les problèmes descompétences sont posés ; le maire aune double responsabilité, morale,devant ses administrés et, humaine,devant les faits sociaux. Noussommes devant une relation normaledont l̓ arrêté du 7 janvier 2009 nʼestque le relais. Poweo fait tout, il suffit decocher la bonne case. Mais il nʼa pastous les droits.Le premier magistrat houdinoisindique avec beaucoup de retenueses modalités dʼactions au service deses administrés. “Un jour, dit-il, un pré-sident du tribunal mʼa dit en équitévous avez raison mais en droit vousavez tort. Je souhaite vivement que ledroit rejoigne l̓ équité. Lorsque le sub-stitut du procureur de la Républiquede Béthune mʼappelle pour le cas demon arrêté il me demande des nomset mʼoriente vers la direction de laconcurrence et des fraudes.” Desfamilles se sont fait connaître. Ledémarchage à domicile est-il le miroirdéformant de notre temps ? Lesfourbes sont toujours de notre monde.Faire miroiter des réductions surl̓ électricité doit être encadré, or cenʼest pas du tout le cas !

Avec les syndicalistes d'EDFLes syndicalistes CGT d'EDF, nousexplique Pascal Duquesnois,(Euralille), rejoignent le combat deDaniel Dewalle en demandant unéclairage circonstancié des directionsdʼEDF-GDF, lesquelles ne sont pasen mesure dʼappliquer socialementles textes car elles sont en pleinedéstructuration. Une table-ronde avectous les intéressés est la meilleureréponse à donner dans des situationscritiques. Le gouvernement a préparéson coup bas dans le dos de la nation,sans aucun débat préalable pour éva-luer les conséquences dʼun choixpourtant stratégique en matièredʼénergie. En réalité, les engage-ments de service public inscrits dansle contrat signé entre les directions etl̓État portent l̓ empreinte des luttesmenées toutes ces dernières annéescontre la privatisation ! Le servicepublic a toute sa place, il faut ledéfendre plus que jamais. La venteforcée est contraire à toute notion dece même service public. PhilippePouly, de la CGT-EDF d'Arras est surla même position. Les consomma-teurs regroupés au sein del̓ Indecosa-CGT ne disent pas autrechose. Un médiateur national del̓ énergie existe et travaille en amont.Mais le législateur nʼaide pas la com-préhension des consommateurs.Poweo, suite... Mais pas fin. L'affaireest mise en délibéré.

Pierre Pirierros

DANIEL DEWALLE AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE LILLE

"ARNAQUEUX, ESCROQUEUX"PASSEZ VOTRE CHEMIN !

POWÉO (SUITE)

� Pascal Duquesnois, syndicaliste à EDF, "le climat social actuel est détestable, la direction bloquetout dialogue."

� Sur "l'air des corons" et du "poinçonneur des Lilas", une chorale hautement revendicative.Photos Liberté 62

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Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009- 4 -

Événement

LLESES échanges, lesdébats, les propositions,les appréciations, lesobservations à lʼintérieurcomme à lʼextérieur de laCGT sont de grands

moments du 49ème congrès de laCGT (du 7 au 11 décembre àNantes). Les très nombreux partici-pants des organisations syndicales,du privé comme du public, ont, parleurs interventions, dit combien lesyndicalisme montre sa capacité àpeser sur des choix essentiels lors-qu'il est rassemblé sur un objectifclair et précis. Dans le rapport dʼacti-vités, Bernard Thibault distingue,notamment, la recherche de l'unité,lʼadhésion, lʼimplantation du syndica-lisme, clés essentiels pour obtenirdes résultats. La voie n'est pas aurepli mais à l'ambition. Cʼest légitime.La solidarité cʼest aussi celle qui doitse renforcer entre le public et leprivé. Le service public est un biencommun à tous les salariés. Gagnerdes adhérents, notamment dans lescatégories sociales qui ont le plusbesoin d'être défendues, c'est unepriorité. Pour cela, il faut un nouvelétat d'esprit et des moyens. La struc-ture et la nature du travail changent,le contenu change, les conditions detravail changent... Les services sontde plus en plus éloignés des usa-gers. Les transferts des missions delʼÉtat vers les collectivités localesengendrent une hausse des impôtslocaux. La CGT Santé déploie unegrande campagne pour sensibiliserlʼopinion sur les dangers qui pèsentsur lʼHôpital public. Les mesuresannoncées par le gouvernementlabellisent encore plus un tournantlibéral tout en voulant faire croire queles salariés en sont bénéficiaires et,eux seuls. Dans le Pas-de-Calais,par exemple, les délocalisations etfermetures suivent une logique des-tructrice dʼemplois. Quant aux voixcritiques, (Jean-Pierre Delannoy,Métaux Nord/Pas-de-Calais) qui sefont entendre, elles sont marquéespar la vigueur des attentes sociales.Si lʼidéologie patronale a pu semerdes confusions dans lʼopinion entreles charges pesant sur les entre-prises et le besoin de financer la pro-tection sociale par les richessescréées par le travail, les salariés ontmanifesté un grand attachement àleurs acquis sociaux et, au-delà, defortes attentes en matière de pouvoirdʼachat des salaires, de protectiondes emplois, de réduction de la pré-carité et des injustices. Quid de lalutte des classes ? Peut-elle dispa-raître ? Certes pas !Thèmes révolutionnaires ? L'histoirenous a montrés l'importance desmots mais aussi des écueils qui endécoulent. Qui peut porter à la bou-

tonnière une telle visée s'il est isolé ?Tournant réformiste ? La vie du syn-dicalisme est marquée par le sceaude négociations (la cogestion n'estpas encore à l'ordre du jour, dansnotre pays), de rencontres, de dis-cussions au plus sommet de l'État.La fracture entre "réformisme" etavancées sociales est immense.Demandes sociales et volontés deluttes, donc.

AmbitionSarkozy ne l'est pas, "candidat auto-proclamé" de la protection des sala-riés, son discours a pu séduire cer-tains et il sʼen est suivi au fil du tempsune grande désillusion au vu de lapolitique réellement menée.La conception de syndicalisme ras-semblé a été confortée lors du suc-cès obtenu par le syndicalisme étu-diant, lycéen et salarié dans la luttecontre le Cpe et le Cne. Depuis, ledébat sur cet enjeu a été alimentépar la recherche et la mise en pra-tique de lʼunité dans les entreprises,les professions et au niveau interpro-fessionnel. Lʼoffensive libérale dupatronat et du gouvernement, lʼam-pleur prise par la crise économique,ses conséquences sociales, ont ren-forcé lʼopinion des salariés sur lecaractère incontournable de lʼunitédʼaction syndicale. Dans l'actualitéproche, il y aura le dossier des

retraites ; ramener dans cette unitédes syndicats qui, par le récentpassé ont soutenu le gouvernement,est une ambition affichée.“Oui, cʼest la mobilisation des sala-riés qui est à lʼordre du jour. Il nʼy apas dʼautre alternative pour le mou-vement syndical. À la fatalité de larégression sociale, dit la CGT, nouspouvons opposer notre expertise,nos propositions. Nous savons bienque lʼaction collective ne se décrètepas : elle sʼorganise, se prépare. Sesobjectifs et ses modalités se discu-tent en fonction des situations, ducontexte et des expériences.” Uncongrès est forcément un momenttrès intense dans la vie dʼun syndicatet, de surcroît, lorsquʼil sʼagit de laCGT, la première force syndicale dupays, avec ses 33 fédérations pro-fessionnelles, ses unions départe-mentales, ses unions locales, sesstructures interprofessionnelles, ses21 comités régionaux, recoupanttoutes les aspérités sociales delʼhexagone.

Privatisations70 % des offres dʼemplois déposéesà lʼANPE le sont pour des contratsde moins de six mois, et le dévelop-pement des contrats précaires conti-nue dʼalimenter le chômage : 30 %des entrées au chômage sont desfins de CDD et dʼintérim. Les privati-

sations réduisent le potentiel produc-tif et les capacités dʼinterventionpublique et ne profitent quʼaux finan-ciers et à la Bourse. Les plans gou-vernementaux concoctés sansconcertation avec les syndicats seretournent toujours contre ceux quiles proclament.Il ne suffit pas que le gouvernementdécrète des dispositions: quand ellessont illégales, il faut utiliser tous lesmoyens pour les supprimer. Quant àMme Parisot, le secrétaire de la CGTlui conseille de ne pas utiliser destermes quʼelle ne connaît pascomme la précarité alors quʼelle

excelle dans le renforcement du libé-ralisme.Les syndicalistes doivent êtreconscients des attentes comme desespoirs qui sont placés en eux. Pourles retraites et les salaires, il fautmaintenant passer à la caisse ; lasolidarité cʼest aussi celle qui doit serenforcer entre le public et le privé.Le service public est un bien com-mun à tous les salariés. Le congrèsa approuvé mardi 8 décembre, lerapport dʼactivité par 77,29% desvoix.

Pierre Pirierros

49ème congrès de la CGT à Nantes : quel tournant ?

DEMANDES SOCIALESET VOLONTÉS DE LUTTES...

La crise, dans sa dimension économique et sociale, continue de frapper durement salariés,chômeurs, jeunes et retraités : à la pression mise par les entreprises sur les salariés, auxdestructions dʼemplois dans le public et dans le privé, au développement de la précarité etdes inégalités se rajoutent des choix gouvernementaux désastreux en matière de fiscalité.Non seulement les salariés souffrent parce que le chômage sʼaggrave, mais ils sont en plusvictimes de nouvelles taxations et de hausses de cotisations, alors que les revenus du patri-moine et du capital sont préservés. La réforme des structures est un grand enjeu pour laCGT. Au bureau confédéral ne siégeront plus que huit membres au lieu de douze précédem-ment dont Agnès Le Bot, actuelle secrétaire du comité régional Nord/Pas-de-Calais.

� Bernard Thibault, élu pour la première fois secrétaire général de la CGT au congrès de Strasbourg en 1999, brigue son quatrième mandat au 49ème congrès de Nantes. Photo Liberté 62

� Mardi 8 décembre, à Paris, 15 000 cheminots ontmanifesté à Paris (CGT-CFDT-UNSA) pour dire «à Pépyet au gouvernement que la SNCF ne leur appartient pas». Leur dire aussi qu'ils ne laisseront jamais «leurentreprise devenir une entreprise comme les autres» où la recherche du profit supplante le service public.

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Social

Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009

WALTER, RETOUR EN RÉSISTANCE, un film de Gilles Perret, à Bruay-La-Buissière

LL EE nom de «Walter» et lemot «résistance», GillesPerret les a toujours asso-

ciés. Avant même de savoir ce quecela signifiait, Gilles savait queson voisin Walter avait été déportédans un camp de concentration dunom de Dachau …Aujourdʼhui Walter Bassan a82 ans. Il vit avec sa femme enHaute-Savoie, et mène une viepour le moins active. Dʼécoles en

manifestations, de discours enga-gés en témoignages de la guerre,Walter continue son long combat,fait de petites batailles, contretoutes les formes de démagogies,dʼinjustices et dʼoppressions. Demême que lorsquʼil avait 18 ans, etquʼil «jouait» comme il dit, à distri-buer des tracts anti-fascistes dansles rues commerçantes dʼAnnecyalors occupée, Walter agit enécoutant son cœur. «Je nʼai pas

changé», comme il se plait à rap-peler.Partageant ces mêmes «raisonsdu cœur», Gilles Perret réalise iciun portrait vivant de cet hommecalme et insurgé. Nous sommesinvités à les suivre en passant duPlateau des Glières à Dachau, àfaire des retours en arrière pourmieux comprendre lʼHistoire, àpartager leurs inquiétudes face àun monde où lʼinégalité et lʼinjusti-

ce gagnent sans cesse du terrain,à poser les questions qui fâchent...Sans prétention, et avec la mêmesimplicité et constance que Walter,ce documentaire révèle lʼactualité,lʼimportance, et la nécessité, dʼunerésistance au quotidien.Avec le Cinéma : Les Etoiles deBruay-Labuissiére, nous vousinvitons à voir ce film mardi15 décembre, démarrage de laprojection à 20h, suivi dʼun

débat avec le réalisateur GillesPerret et dʼun pot… Entrée3,80 €.

Contact, la programmatricePauline Delsart :

[email protected] J.Delelis courriel :

[email protected]

SS UBLISTATICUBLISTATIC àHén in-Beaumont ,était liquidée en 2007aucun repreneursérieux nʼétait enlice ; la direction

locale, elle, nʼa rien fait pour“arranger les choses”Les anciens salariés de Sublistaticportent plainte aux Prudʼhommesde Lens. Ils sont plus dʼune centai-ne dans ce cas en dénonçant lʼab-sence de Plan de sauvegarde delʼemploi. Les licenciements de168 anciens salariés ont été annu-lés et de fortes indemnités leur ontété attribuées. Les prudʼhommesde Lens condamnent, Acland, unfonds dʼinvestissement américain,une première qui pourrait fairejurisprudence. Mais voilà, la Courdʼappel de Douai ne lʼentend pasde cette oreille et vient de dimi-nuer dʼune façon drastique (plusde 50%) le montant des indemni-tés obtenu à Lens (de 37 000 à220 000 euros).Fin janvier 2008, le personnelconstatait que les indemnités delicenciement “promises” aux224 salariés recouvraient la liqui-dation totale de leur entreprise."On nous a demandé d'accepterles conditions de la convention dereclassement personnalisée pourobtenir 3.000 euros de prime, plus7.000 euros si nous décrochonsun CDI, un CDD ou une forma-

tion", soulignait la secrétaireadjointe du comité d'entreprise. Etles 7000 euros sont là pour mas-quer les chiffres du chômage,puisque seul le salarié qui trouveun emploi ou une formation dansles six mois va toucher les7000 euros en plus des3000 euros de prime de licencie-ment. Dans le cas contraire, cʼestle “chômage” avec tout ce quecela comporte. Cʼest très en-deçàdes revendications de départ. Lamobilisation a montré que lʼoutil detravail était toujours performantpuisque de nombreuses familles,de nombreux élus, ont pu, ainsi,visiter une usine “prête à redémar-rer à tout moment”.

Savoir-faireUn outil de travail performant, unsavoir-faire exceptionnel, debelles machines, un produitimpeccable, tous ces adjectifs tra-duisent bien ce quʼétait une entre-prise comme celle-là, une entrepri-se dont la machine infernale desLBO a cassé entièrement au boutde la troisième fois... “La diversifi-cation était un enjeu de taille, unenjeu quʼil fallait prévoir, nous ontdit les salariés lors de la visite deleur entreprise, remporter dʼautresmarchés, cʼétait possible. Cʼestlʼappât de lʼargent qui a tué nosemplois, lʼusine a fait dʼénormes

bénéfices puis un beau jour desmarchés de plus en plus nom-breux partaient vers dʼautres pays.Nous avons connu trois “LBO”,(Leverage buy out), le LBO estune opération d'acquisition d'uneentreprise financée par un fortrecours à l'endettement. Nousétions à la merci des financiers. Et

pourtant, des investissementsavaient eu lieu, comme le passagerécent au numérique, avec desmachines de qualité. Le savoir-faire des salariés était là, irrépro-chable !Il fallait rembourser les dettes etaujourdʼhui 235 salariés savent ceque signifie la liquidation de leurentreprise dont les machines ontété vendues aux enchères. Danscette entité, il y a aussi une unitéqui tourne à plein, “Subligravure”(qui grave les matrices), largementbénéficiaire et convoitée de toutesparts. En 2004, ce sont quelques60 salariés qui ont fait les fraisdʼun licenciement collectif etaujourdʼhui, ce sont les mêmesarguments qui sont utilisés pourdégraisser, la concurrence asia-tique et chinoise. Ceux qui sont àla tête de lʼentreprise obéissentaux fonds de pension américains.Il faut intéresser lʼactionnariat”. Or,les salariés de Sublistatic saventquʼon ne peut jouer impunémentavec les mots, car ils expriment,hélas, une situation sociale don-née.“Le gouvernement français, obser-ve la CGT, ne prend pas ses res-ponsabilités en matière de négo-ciations commerciales internatio-nales. Le secteur textile est plusque jamais la monnaie dʼéchangedʼun troc ; lʼargument de tout

mettre sur le dos de la concurren-ce asiatique est une tactique habi-tuelle de la part de lʼemployeurSublistatic”.

Acland investit ailleursQuid de Sublistatic ? Le dernierpropriétaire, le groupe Acland,avec des cotations en bourse enhausse fait encore des bénéficesen liquidant lʼentreprise duBoulevard Darchicourt à Hénin-Beaumont.Le “Pôle de compétitivité” UP-TEX, (textiles traditionnels et tech-niques), annoncé dʼune façon toni-truante par le gouvernement, sedevait dʼapporter de nouvellesgaranties et une véritable recon-naissance de la profession. Il nʼenest rien, là comme ailleurs.Aujourdʼhui, la disparition de lʼuni-té héninoise, conforte, hélas, lanotion dʼabandon de toute unefilière et lʼincurie totale des pou-voirs publics. Les prudʼhommes,dernier rempart, contre lʼarbitrairepatronal ont donné raison auxsalariés, la Cour dʼappel de Douaidit le contraire. Avec leur avocat,ils étudient, décidés à ne pas selaisser faire, la riposte la plus effi-cace possible. Mais le temps pres-se...

Pierre Pirierros

SUBLISTATIC (HÉNIN-BEAUMONT) : “ACLAND”, S’EN SORT BIEN...

LA COUR D’APPEL DE DOUAI INFIRMELE JUGEMENT DES PRUD’HOMMES DE LENSIl était une fois ! Il était une fois où les filières du textile régional investissaient dans des secteursdʼavant-garde. Cʼétait le cas de la Lainière de Roubaix qui avait lancé, au tournant des années1970, Sublistatic à Hénin-Beaumont ; le nom est issu de la “sublimation”, (ou transposition) cʼest-à-dire une société spécialisée dans la fabrication de papier-transfert destiné à l'impression sur dutextile. Le projet était fait pour faire gagner beaucoup dʼargent aux financiers de tous ordres.

Sublistatic, les anciens salariés toujours sur le pont. (Photos Liberté 62)

Un matériau de production et une spécialisation uniques en France, mais c'est du passé.

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Société

JJEUDIEUDIde la semaine derniè-re, une délégation du col-lectif lensois pour un autrefinancement du Louvreétait reçue par Madame lesous-préfet.

Ce fut l'occasion pour la délégationde rappeler qu'il n'était nullementquestion de s'opposer à l'implanta-tion de ce musée à Lens mais dedénoncer son financement qui vareposer pour l'essentiel sur les col-lectivités territoriales (région, dépar-tement, CALL et Lens). C'est pour-quoi, au nom de la délégation, Jean-Michel Humez, secrétaire de la sec-tion de Lens du PCF, a demandé à la

représentante de l'État de bien vou-loir se faire l'interprète auprès desinstances nationales pour trouverd'autres possibilités de financementafin de soulager la charge financièredes contribuables locaux.Jean-Claude Danglot, sénateur PCFdu Pas-de-Calais a, de son côté,envoyé un courrier à FrédéricMitterrand, ministre de la culture,pour souligner combien les capaci-tés contributives des habitants sontau «taquet» : «toutes les enquêtesfinancières et économiques l'attes-tent. La population ne pourra à elleseule payer les 150 millions d'eurosd'investissement et les 15 millions

d'euros de fonctionnementannuels...»Dans la suite de l'entretien avec lesous-préfet, Laurence Zadératzky,pour la FCPE, a rappelé les craintesdes parents d'élèves quant auxmanques de moyens pour l'Éduca-tion nationale, Simon Poudroux pourla jeunesse communiste a mis enavant les difficultés rencontrées parles jeunes de la région tant dansleurs études que dans la recherched'un emploi, Laurence Sauvage,pour le Parti de gauche, a insisté surles énormes attentes de la région enmatière d'emplois, de santé et d'édu-cation.

Enfin Raymond Frackowiak, pour laCGT Mineurs, a remis le dossier surla table concernant les revendica-tions sur les retraites des mineurs etla pension des veuves. Il s'est aupassage étonné que l'inaugurationse déroulant un 4 décembre «pourhonorer les mineurs», ceux-ci nefurent pas les invités d'honneur àl'occasion de cette cérémonie.Les propos emprunts de bon sensdevaient se vérifier le lendemainavec la population qui fut priée derester à l'écart pour écouter les dis-cours.Après avoir écouté les uns et lesautres, Mme le sous-préfet a estimé

que l'État tenait ses engagementsavec son plan de relance, sesmesures pour l'embauche desjeunes et l'accompagnement deslicenciés.Quant au financement du Louvre,les élus (socialistes NDLR), savaientpertinemment qu'ils s'accaparaientde ce projet sans financement d'État.«C'était donc un choix, et ils ont faitce choix» se félicite au passage lareprésentante de l'État.

Hommage à la corporationminière et à la Résistance

Le lendemain, vendredi 4 décembre,jour de la Sainte-Barbe, alors que lesofficiels posaient la première pierredu Louvre, le collectif s'était donnérendez-vous au Pont Césarine, lieuoù est fixé la plaque rappelant lesacrifice de Charles Debarge et deses amis lors d'un attentat contre

des soldats allemands de l'arméed'occupation.Jean-Michel Humez, pour le PCF, etGeorges Gastaud pour le PRCF, ontsuccessivement expliqué les raisonsde ce rassemblement et du choix dulieu devant plusieurs dizaines depersonnes ayant répondu à l'appeldu collectif.Pour compléter ce qui avait été dit laveille au sous-préfet, les deux inter-venants ont d'abord rappelé l'incohé-rence du propos de Nicolas Sarkozy.Le président de la République n'a decesse de dénoncer les abus enmatière de dépense publique quecommettraient les collectivités terri-toriales avec notamment sa récentesortie verbale : «alors que l'État s'en-gage résolument à ne pas remplacerun fonctionnaire sur deux qui part àla retraite, je ne peux tolérer que lescollectivités territoriales enembauche quant à elles un de plus».

Or les dépenses du personnel pourarriver et faire fonctionner le Louvre-Lens seront supportées par les col-lectivités territoriales. Une incohé-rence que les élus socialistes n'ontmême pas pris la peine de soulever.Mais l'essentiel du propos des repré-sentants du PCF et du PRCF furentpour dénoncer la politique deNicolas Sarkozy qui taille en piècesl'essentiel du programme du ConseilNational de la Résistance (retraitepar répartition, sécurité sociale, fonc-tion publique...).Ce fut l'occasion de revenir sur lerôle important joué à cette époquepar les ministres communistes telsque Maurice Thorez, Marcel Paul,Ambroise Croizat...La Marseillaise et l'Internationalemirent un point final à ce rassemble-ment qui se voulait comme uneréponse au cynisme gouvernemen-tal.

LENSUNE OMBRE AU TABLEAU

Une première pierre pour le Louvre Lens, de nombreuses pierres dans le budget descollectivités territoriales et des familles.

La délégation du collectifen sous-préfecture.

Lors du rassemblement auPont Césarine.

LITTORAL NORD-PAS DE CALAIS :DES ACTIONS CONCRÈTES ET URGENTES SONT À PRENDRE

POUR DÉFENDRE LA PÊCHE ARTISANALEA lʼoccasion dʼune séance réservée aux questions au gouvernement Jean-Claude Danglot a clairementinterpellé le ministre chargé de lʼAgriculture sur la situation de la Pêche artisanale dans notre région.

AA UU nom du groupeCommuniste Républicainet Citoyen du Sénat, il

déclarait notamment : «…en cequi concerne le cabillaud, laNorvège détient 90% des tauxadmissibles de captures contre1,22% pour la France. Cette situa-tion de net déséquilibre met enpéril notre pêche artisanale». Ilpoursuivait en précisant la situa-tion concrète que rencontraitactuellement les professionnels dece secteur : «Par manque de quo-tas de soles et de cabillauds, lesbateaux des pêcheurs dunker-quois et dʼEtaples se retrouvent àquai, et ce depuis plusieurs mois,laissant sans couverture sociale etsans ressources les profession-nels du secteur et remettent encause plusieurs centaines dʼem-plois induits».Après avoir rappelé que lePrésident de la République avait

affirmé que la présidence euro-péenne assurée par la France, en2008 : «serait une opportunitépour instaurer un dialogue très fortavec la Commission européenne

et quʼil faudrait une réponse plussouple sur les quotas» le sénateurdénonçait les écarts entre les dis-cours de cette Présidence et laréalité des actes de lʼUnion

Européenne : «Bruxelles préconi-se désormais des quotas indivi-duels à lʼéchelle européenne quirisque de conduire à une concen-tration des quotas au détrimentdes entreprises les plus fragiles etplus particulièrement des artisans-pêcheurs». La réponse gouverne-mentale à cette crise a consistédans cette logique européenne «àproposer un plan de casse visantà adapter la flottille aux quotaseuropéens en cassant desbateaux. Cette politique est inac-ceptable tant sur le plan écono-mique que social».Jean-Claude Danglot poursuivaiten démontrant que des solutionsalternatives existent à conditiontoutefois dʼavoir la volonté poli-tique de sauver la pêche artisana-le côtière. «Il faut mettre en placeune protection particulière. Lesreprésentants des professionnelsdu secteur, en sʼappuyant sur des

documents émanant de laCommission européenne, propo-sent trois mesures phares : lamise en place dʼun régime côtier,la réservation de la bande desdouze miles nautiques aux naviresde pêche artisanale, une gestionplus fondée sur lʼeffort de pêche».Il concluait son intervention, aunom du groupe communiste eninterpellant directement leministre : «quelle action allez vousengager et quelles positionsdéfendrez vous, notammentauprès des instances euro-péennes, pour sauver la pêcheartisanale et permettre aux profes-sionnels concernés de vivre deleur métier ?».Le ministre de la Pêche affirmaiten réponse et une nouvelle foisquʼil négociait actuellement avecBruxelles pour défendre les inté-rêts de la pêche artisanale françai-se. Dont acte et affaire à suivre…

Photo Liberté 62

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DD EE lʼaudace et de lʼam-bition : les deux motssont revenus à plu-sieurs reprises aucours de lʼassembléenationale des anima-

teurs du PCF, samedi, à Montreuil(Seine-Saint-Denis). La réunionétait convoquée pour défricher lesgrands axes du projet que les com-munistes vont faire vivre dans lacampagne des régionales, et

débattre de leur démarche pourconstruire leurs listes au plus prèsdes habitants des quartiers popu-laires et du monde du travail. Ellesʼest achevée en meeting de plus decinq cents personnes sur lʼair delʼInternationale. Lʼoccasion pourMarie-George Buffet de lancer, dansson discours, un appel à sʼemparerdes listes du Front de gauche endirection des syndicalistes, des mili-tants associatifs, des féministes et

des défenseurs des droits de lʼhom-me. «Investissez les listes du Frontde gauche, soyez candidats et élus,et vous pourrez garantir que vospropositions seront portées dans lesluttes mais aussi dans les institu-tions», les a invités Marie-GeorgeBuffet, proposant aux animateurs desection dʼ«aller à la rencontre dessalariés et des syndicalistes» pourleur proposer de construire aveceux les listes du Front de gauche.

«Utiliser les listesdu Front de gauche»

«Partout, rentrons en campagne,en donnant à voir que ces listessont à lʼimage des aspirations denotre peuple», a encore déclaré lasecrétaire nationale du PCF.«Alors quʼune recomposition poli-tique est en marche qui crée unséisme dans toute la gauche, il esturgent de construire des fronts

pour faire bouger le curseur àgauche, et gagner de nombreuxélus. Le principal risque est quʼilne se passe rien dans les trois ansà venir et que le bal des ego conti-nue jusquʼà la présidentielle. Nousvoulons au contraire faire duneuf.»Puis elle sʼest adressée aux«hommes et aux femmes socia-listes, progressistes, écologistes»pour les inciter à «utiliser les listesdu Front de gauche, sans renieren rien leur engagement».Un appel qui vaut aussi pour lescommunistes qui, «quand lesconditions nʼétaient pas rempliespour construire des listes de Frontde gauche, ont fait des choix diffé-rents» dʼalliances, a souligné laresponsable communiste. Le pré-sident de lʼAssociation des éluscommunistes et républicains(Anecr), André Chassaigne, a rap-pelé de son côté que les élus com-munistes seront animés «partoutdʼune même ambition». «Lesautres choix qui, pour des raisonsparticulières, ont pu être faitsdemandent du respect et de lacompréhension. Il nʼy a pasquʼune seule voie», a-t-il estimé.Et dʼévoquer les acquis des éluscommunistes dans les exécutifsde gauche : «La bataille du railavec le TER, la démocratie partici-pative, la mobilisation de lʼargenten faveur de lʼemploi… Il faut nousappuyer là-dessus», a lancé latête de liste du Front de gauche enAuvergne.

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PCF

LL ʼACCUEILʼACCUEIL fut chaleureux,Nathanaël, accompagné deson accordéon, de ses

refrains et de ses ritournelles, assu-rant l'animation musicale de cetteaprès-midi festive et militante.

«Faire face à la crisesur des rassemblements

et des majorités de gaucheclaires et offensives»

Un point sur la situation néfaste dela politique nationale fut présentépar Jean-Jacques Guillemant,secrétaire de section PCF dʼArrasqui insista sur «lʼinfluence quechaque camarade peut avoir dans lacampagne électorale qui nousattend».Son intervention fut suivie par uneallocution d'Hervé Poly, secrétaire dela fédération PCF du Pas-de-Calais,allocution destinée à impulser unedynamique sur lʼenjeu des pro-chaines élections régionales avec,en tête de liste, «[s]on ami et cama-rade Alain Bocquet pour faire face àla crise sur des rassemblements etdes majorités de gauche claires etoffensives».

Propositions «ratées»Dénonçant les propositions «ratées»de Ségolène Royal pour nouer unealliance avec le parti de centre-droitde François Bayrou (MODEM) dontle Congrès se tenait à deux pas dela salle Jean Amoureux, sondiscours fut fortement applaudi etapprécié du fait de son caractèreredynamisant, stimulant et fortifiant

pour entamer la prochaines cam-pagne des régionales.Cette manifestation se termina vers19h00, avec, donc, pour menu prin-cipal, un couscous «Royal» et, versle dessert, trois nouvelles adhésionspour la section du Parti Communiste

Français dʼArras. Une satisfactionaussi pour tous les membres de lacellule PCF François André et pourson secrétaire, Daniel Dupont,maître d'œuvre de l'événement.

René Chevalier/J.S.

AA l'invitation du nouveauresponsable départementaldu Mouvement Jeunes

Communistes dans le département,Simon Poudroux, les jeunes militantscommunistes du Pas-de-Calais sesont retrouvés au siège de la fédéra-tion du PCF samedi dernier pour éta-blir les objectifs à tenir dans les deuxannées à venir.Ils ne manquent pas d'ambition enaffichant la volonté de passer de troisà dix Unions-de-Villes et en multipliantpar dix le nombre d'adhérents. Enterme d'activité, il s'agira d'être auplus près de la vie des jeunes avecune présence mensuelle aux abordsdes lycées et des universités. Le désirde formation des militants sera luiaussi contenté, en inscrivant la jeuneorganisation dans des cycles de for-mations réguliers. Le capitalisme, lemarxisme, l'écologie, la citoyenneté,la communication sont autant deconcepts qui seront décryptés et ana-lysés par des intervenants spécia-listes en la matière.Autre grand rendez-vous dans laligne de mire de nos jeunes militants,leur prochain congrès qui devrait setenir en début d'année 2010 à Lille oùles orientations politiques prises parl'organisation communiste seront dis-cutées. Un travail de préparation estprévu en amont, travail qui sera prisen charge par une commission quidevrait voir rapidement le jour.Cette Assemblée Générale a aussiété l'occasion pour CharlotteBalavoine, membre de l'exécutifnational, de faire un exposé d'unedemi-heure sur l'histoire du

Mouvement des Jeunes Commu-nistes de France. Un tableau brossédans les grandes lignes qui a nourritun débat fort intéressant ensuite. Ladirection nationale du PCF n'a visible-ment que peu de succès chez nosjeunes camarades qui dénoncent unesorte de liquidation de la pensée com-muniste qui paralyse la possibilité duMJCF d'être crédible auprès de lajeunesse et d'incarner le rêve d'unesociété qui serait aux antipodes del'ordre établi par le tout puissant capi-tal.La réflexion a donc été riche, lesconvictions ont été martelées et lesambitions ne sont que prometteuses.En résumé, la structuration est un pasessentiel pour être efficace et enten-du. C'est bel et bien dans cet étatd'esprit que la fédération des JeunesCommunistes du Pas-de-Calais pré-pare et veut construire l'avenir.

Guillaume Sayon

RÉUNIS À LENS, LES JEUNESCOMMUNISTES DU PAS-DE-CALAIS

ONT TENU UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALERICHE EN DÉBATS ET EN PROJETS

ARRAS : COUSCOUS «ROYAL» POUR LA CELLULEFRANÇOIS ANDRÉ

C’est dans la bonne humeur, une bonne ambiance et dans un climat de grande fraternité que plusd’une centaine de convives se sont retrouvés, dimanche 6 décembre, autour d’un repas amical orga-nisé par le Comité Arrageois de défense des Libertés, et des droits de l'Homme, à la salle JeanAmoureux d'Arras.

ÉLECTIONS RÉGIONALESLE PCF LANCE UN APPEL AU MOUVEMENT SOCIAL

Les militants communistes ont donné le coup dʼenvoi de leur campagne pour les régionales,samedi. Marie-George Buffet les a exhortés à ouvrir largement leurs listes aux acteurs des luttes.

Hervé Poly, secrétaire de la Fédération, et plusieurs militants du Pas-de-Calais ont participé à cette rencontre.Photo JLD

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Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009- 8 -

DépartementELISABETH DARRAS,

MEMBRE DE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE,

REFUSE D'ÊTRE FICHÉEPOUR AVOIR PARTICIPÉ

À UNE ACTION SYNDICALEAprès les récentes convocations, par le TGI de Douai,d'Antoine Jean et de Bernard Coquelle, militants de laConfédération paysanne, c'était au tour d'Elisabeth Darras,ce mardi 8 décembre, d'avoir à se présenter devant lajustice pour avoir refusé un prélèvement de son ADN.

LLAA capitale départemen-tale du Pas-de-Calais aété l'occasion, mardidernier, d'une scèneanalogue à celles qui sesont déroulées à Douai,

il y a deux semaines pour BernardCoquelle et plus d'un mois pourAntoine Jean. Devant le tribunal :une trentaine de personnesvenues témoigner de leur solidari-té auprès d'une table dressée nonloin du Tribunal de GrandeInstance par les membres de laConfédération paysanne et, aprèsl'audience, diverses interventionssur fond d'attente. Maître Riglaire,défenseur d'Elisabeth Darras, aexposé un des termes possibles àl'issue de l'audience du tribunal :«une amende pouvant aller jusque600 euros avec une partie de sur-sis qui a été demandée par la pro-cureur».«Rien n'est fini aujourd'hui»

«Je ne m'attends pas à une relaxea-t-il souligné mais, peut-être, àune condamnation symbolique à

un euro avec sursis. Le souci,c'est que rien n'est fini aujourd'hui,parce que, si la justice s'acharne,elle peut renvoyer la même briga-de territoriale pour demander unnouveau prélèvement et reconvo-quer Élisabeth Darras. Pour moi,le plus gros enjeu, ce n'est passeulement le délibéré d'aujour-d'hui, c'est de voir ce que la justiceva faire.»

«J'ai refus黫Pourquoi est-ce que je refuse dedonner mon ADN a expliquéElisabeth Darras, agricultrice àFicheux et membre de laConfédération paysanne ? Parceque, tout d'abord, je ne veux pasêtre fichée et que je ne me consi-dère ni comme une délinquante, nicomme une criminelle. Si on m'ademandé mon ADN, c'est parceque, il y a cinq ans, en 2004, j'aiparticipé à une action syndicalechez Nestlé à Cuincy pourdéfendre les producteurs de lait. Al'issue de cette manifestation,nous avons été mis en garde à

vue. Ensuite, nous sommes pas-sés devant le tribunal et nousavons été condamnés. A partir dumoment où vous êtes condamnés,on peut vous demander de donnervotre ADN : c'est ce qui s'estpassé pour moi et j'ai refusé.»

Un «acharnement judiciaire»engagé pour «casserle mouvement syndicalet le mouvement social»

Dénonçant un «acharnement judi-ciaire» engagé pour «casser le mou-

vement syndical et le mouvementsocial» , «dégoûter les militants parla peur», Elisabeth Darras, a souli-gné la nécessité de «se battre et dese mobiliser sans avoir à être inquié-té pour ses actions syndicales.»

Jérôme Skalski

�� Prélèvement de produits laitiers dans l'usine Nestlé deCuincy près de Douai, distributions de tracts devant le siègede l'entreprise, distribution de ces produits dans les quartierspopulaires de Lille. Pour avoir organisé et mené en décembre2004, dans un cadre militant et syndical, une action deprotestation contre la baisse du prix du lait payé par lesindustriels, baisse entraînant, pour les producteurs laitiers,en moyenne, une perte de revenu de 2 500 euros par an,sept syndicalistes de la Confédération paysanne du Nord etdu Pas-de-Calais avaient été poursuivis et six d'entre euxcondamnés, en mai 2008, à 800 euros d’amende pour «vol enréunion» – une relaxe, trois amendes fermes et trois avecsursis. Évoquant le passage de la Caravane du Commerce auClimat au cinéma l'Univers de Lille dimanche dernier– initiative organisée, entre autres, par Via Campesina et àlaquelle participaient, sur le chemin du Sommet deCopenhague, des représentants paysans d'Amérique-latine etdu Nord-Pas-de-Calais, Antoine Jean, porte parole de laConfédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais a témoigné :«Un paysan Colombien qui intervenait était étonné que nousavions eu des problèmes avec Nestlé, ici, en Europe. Il nous aexpliqué que, chez lui, tous ceux qui luttaient contre desimplantations protégées par le gouvernement de Colombie,systématiquement, étaient assassinés par des paramilitaires.Lui-même avait échappé à trois assassinats. Cela nous aimpressionné. En même temps, lui, était impressionné parcequ'il pensait qu'il n'y avait pas de lutte chez nous, de voirque nous avions osé nous attaquer au colosse Nestlé.»

CCENTRALISANTENTRALISANT sous l'au-torité de la direction centralede la police judiciaire et sous

le contrôle de l’autorité judiciaire lesempreintes génétiques de per-sonnes non identifiées (empreintesissues de prélèvements sur les lieuxd’une infraction) ou de personnesidentifiées condamnées dans uneprocédure pénale concernant uneinfraction de nature sexuelle (viols,agressions et exhibitions sexuelles,infractions liées à la pédophilie…), leFNAEG (Fichier National Automatisédes Empreintes Génétiques) a étécréé avec la loi du 17 juin 1998.Dans ce cadre, les profils des per-sonnes mises en cause (gardés àvue, mis en examen, etc.) sont com-parés avec la base de données maisne pouvaient être conservés. Aprèsles attentats du 11 septembre, la loidu 15 novembre 2001 relative à laSécurité au Quotidien étend lechamp d’application du FNAEG auxcrimes d’atteintes graves aux per-sonnes (homicides volontaires, vio-lences et destructions criminelles,crimes de terrorisme, etc.). Elle intro-duit en outre une sanction contre lespersonnes condamnées réfractairesau prélèvement.

Dérive sécuritaireLe 18 mars 2003, la loi sur laSécurité Intérieure (LSI) de NicolasSarkozy, alors ministre de l'Intérieur,étend l'usage du FNAEG à la quasi-totalité des crimes et délits d’at-teintes aux personnes et aux biens(137 infractions sont concernéesdont le vol, l'extorsion, les dégrada-tions, la présomption de prise de stu-péfiants, l'outrage à agent…). Avecla LSI, la présomption de culpabilitésuffit en outre pour le fichage ADN.Le fichage de l'ADN est possible nonseulement pour les condamnésmais aussi pour les personnesmises en cause. Elle prévoit laconservation pendant 40 ans desempreintes génétiques pour lescondamnés et de 25 ans pour lespersonnes mises en cause. Sont parcontre exclus du fichage les délitsd’abus de confiance, abus d’autoritépublique, banqueroute ou favoritis-me, c’est-à-dire les abus de bienssociaux, la corruption, ou le traficd’influence.

Culpabilité à perpétuitéLa loi pénalise également le refus dese soumettre au prélèvement que ce

soit pour les condamnés ou pour les«suspects». Le prélèvement del’ADN par le frottement de l’intérieurde la joue à l’aide d’une languette enbois ne peut être fait sans le consen-tement de la personne. Le corpsétant considéré comme une proprié-té privée, il faut recueillir l'accord dela personne visée pour que les offi-ciers de police judiciaire ou les gen-darmes en prélèvent une partie. Lerefus de prélèvement ADN est pos-sible, mais est sanctionné jusqu’à 15000 € d’amende et 1 an de prisonferme. Pour les personnes condam-nées, le refus du fichage génétiqueentraîne la suppression des remisesde peine.Intervenant comme un nouveau délitindépendant du premier délit ou dela présomption de délit pour les-quelles le délinquant ou présumé tela affaire avec la justice, le refus deprélèvement prend l'aspect d'un délitimpliquant une peine infinie. La per-sonne qui a refusé le prélèvementest susceptible de recevoir une noti-fication de mise en procès avecconvocation. Même après un pre-mier jugement pour refus, elle peutêtre reconvoquée et rejugée tantquʼelle refuse de se soumettre au

prélèvement de son ADN. Et celaautant de fois que le décide l'autoritéjudiciaire c'est-à-dire autant de foisque le décrète l'autorité gouverne-mentale et ceci même pour un délit«mineur» ou recevant une sanctionjudiciaire «symbolique» voire sur labase d'une affaire reposant sur unesimple présomption de culpabilité.

Épée de Damoclès et lettre de cachet

La loi s’appliquant sans aucune limi-te d’âge à toute personne condam-née pénalement ou mise en causepour les infractions évoquées précé-demment, les mineurs sont aussiconcernés. Elle a été renforcée parla Loi dite Perben II, «loi du 9 mars2004 portant sur l'adaptation de lajustice aux évolutions de la criminali-té» et par la loi de 2005 sur la récidi-ve des infractions pénales.Vol à l’étalage, extorsions, dégrada-tions, présomption de prise de stu-péfiants, outrage à agent... ou miseen cause dans une procédure péna-le sont donc désormais quelquesunes des multiples occasions de«fichage génétique» légal. Si aucu-ne lutte ne la fait reculer ou céder, ilest probable que la volonté de la

«gouvernance» française et euro-péenne étende demain le fichageADN à toute la population. «Lescitoyens seraient mieux protégés sileurs données ADN étaientrecueillies dès leur naissance» adéclaré, en ce sens, au début del'année 2007, Christian Estrosi, lereprésentant du ministre NicolasSarkozy. Pour «ironiser» précisa-t-ilensuite (lire Le Monde du mardi 16janvier 2007). En tout cas, le fichageADN est désormais utilisé commeun outil de pression sur les popula-tions estimées «déviantes» et, enparticulier, sur les militants syndi-caux. Dans la mesure où il s'accom-pagne d'une mise à l'index perma-nente en cas de refus de prélève-ment de la part de la personne viséepar l'autorité policière ou judiciaireselon la procédure évoquée précé-demment, elle est un moyen pourfaire peser sur elle, en permanence,une épée de Damoclès voire, unelettre de cachet. C'est le cas des mili-tants de la Confédération paysannecondamnés pour l'action de Cuincyet poursuivis pour avoir refusé de sesoumettre au prélèvement de leurADN.

J.S.

POURQUOI TANT D'AD...N ?Créé en 1998 par la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuellescommis sur des mineurs de moins de 15 ans, le «fichage génétique» légal a été successivementétendu à bien d'autres «crimes» et «délits».

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Calais

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L’actualité de la semaine vue par Babouse

«L«LAA catastrophe et lescandale sanitairegénérés par l'exposition

des salariés à l'amiante, a conduitles autorités à créer un dispositifcollectif de cessation d'activitésdes travailleurs de l'amiante(ACAATA).À ce titre, l'allocation de cessationanticipée des travailleurs del'amiante permet aux salariésayant été soumis à ce poison, departir à la retraite dès cinquanteans.Malheureusement, cette allocationne s'élève qu'à hauteur de 65% dumontant du salaire de référencede l'allocataire.Aussi, à juste titre, ce système faitl'objet de nombreuses critiques,notamment de la part des syndi-cats et des associations de vic-times, car de nombreuses per-sonnes sont exclues de ce dispo-sitif, alors qu'elles ont, dans lecadre de leurs activités profes-sionnelles, également manipuléescette matière toxique.Face au coût entraîné par ce dis-positif, le gouvernement envisage,

par un projet de décret, d'exclurecertains éléments de rémunéra-tion du salaire de référence auprétexte qu'il s'agirait «d'élémentsexceptionnels de rémunération».Ce projet de décret est indécentvis à vis de salariés marqués dansleur chair, et il est a priori néces-saire de rappeler au ministre que«l'ACAATA n'est pas un privilège,mais la réparation d'un préjudice,qui vise à compenser la réductionde l'espérance de vie des salariésexposés».De plus, ce projet de décret estdiscriminatoire, car la minorationdu total de référence entraîneraitune diminution de l'allocation dontle pourcentage de référence estdéjà scandaleusement modeste.Ainsi, une fois de plus, les plusbas salaires seraient pénalisés etnombreux seraient amenés àrenoncer, de ce fait, à un départanticipé et cela au détriment deleur santé.Enfin, ce projet de décret est liber-ticide, car le Ministère préfère pas-ser outre les arrêts rendus par lesplus hautes autorités juridiciaires

qui, quant à elles, prenaient enconsidération tous les éléments desalaire pour le calcul de référence.Ainsi, le projet de décret tend àforcer la main des juges en officia-lisant un mode de calcul défavo-rable.Pour conclure, le Ministère, à tra-vers ce projet de décret, nie ladétresse et les difficultés de cessalariés qui doivent vivre, bienmalgré eux, avec une épée deDamoclès au dessus de la tête. Ilfaut malheureusement constaterque le gouvernement, campantsur sa position ultra libérale, privi-légie la logique pécuniaire auxvaleurs humanistes.Par conséquent, j'interpellerai leMinistre pour lui demander deprendre en compte l'opposition àce projet de décret des syndicats,des associations des travailleursde l'amiante et plus largement detoute la société civile, et donc deprocéder à son retrait. A contrario,je demanderai que les mesuresnécessaires à une plus large etune plus juste indemnisationsoient mises en oeuvre.»

AMIANTE :NON AU PROJET GOUVERNEMENTAL !Dans une lettre adressée aux syndicalistes et salariésde la chambre de commerce et d'industrie,Jacky Hénin, député européen, indique qu'il s'opposeau projet de décret gouvernemental :

CC'EST'EST grâce à «La Voix duNord» que nous vous infor-mons cette semaine des

principales évolutions enregis-trées ces derniers mois dans lesstructures liées au développe-ment économique sur le territoiredu Calaisis.Nous apprenons, à l'occasionque Calais Développement(association réunissant la com-munauté d'agglomération duCalaisis, toutes les communautésde communes de l'arrondisse-ment de Calais, la chambre decommerce et d'industrie deCalais, des entreprisesadhérentes...) que l'associationest liquidée, parce que MadameBouchart l'a voulu.Probablement pour faire mieux etplus large, tant elle n'a cessé derépéter que tout ce qui se faisaitantérieurement était mauvais. Ons'étonnera dès lors que la nouvel-le association Calais Promotionne parvienne pas à rassemblerl'ensemble des collectivitéspubliques qui participaient anté-rieurement !Comme commencement on faitmieux, car ne pas être capablede mettre autour d'une mêmetable ceux qu'un communisteavait réussi à y mettre, c'est peuflatteur.Avant d'aborder en quelquesmots la nouvelle association, qu'ilnous soit permis de revenir sur laclôture de Calais Dévelop-pement. Un salarié licencié éco-nomique (les autres étant repris),un départ négocié pour l'ancien

directeur selon la méthodeCRUFC : avec l'argent des autres(des contribuables) on paye et tute barres ! Un départ à 202.000euros !!!Que les choses soient claires,notre propos n'est aucunementde reprocher à un salarié dontl'employeur ne veut plus, undépart conforme à ce que la loi luipermettrait d'obtenir. Notre pro-pos c'est de reprocher auxdécideurs de faire supporter auxcitoyens leurs décisionsstupides !La nouvelle association CalaisPromotion démarrera avec unbudget de presque 1.300.000euros en provenance : de la CACpour 500.000 euros, de la ville deCalais pour 500.000 euros, de lachambre de commerce pour233.000 euros...Les principales actions annon-cées sont les actions de promo-tion (321.000 euros), de prospec-tion (287.000 euros), de commu-nication (216.000 euros), sansoublier évidemment les chargesde fonctionnement.Souhaitons pour tous que cettenouvelle association dont la pré-sidente est Natacha Bouchart,qui fonctionnera sans directeur(et pour cause : on le vire !) ferabeaucoup mieux que NatachaBouchart, maire, qui a promis desmilliers d'emplois qu'on attendtoujours, et qui se contente dedire qu'elle croit en l'avenir quandle taux de chômage ne fait queprogresser pour atteindre aujour-d'hui 16,2% !

VOUS AVEZ DIT DÉVELOPPEMENTÉCONOMIQUE ?

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Monde

CCETTEETTE victoire éclatan-te a été obtenue aprèsune lutte acharnéemenée par l̓ oppositionde droite défendant lesprivilèges des grands

propriétaires fonciers, du patronatindustriel, commercial et financier, del̓ église catholique. Cette oppositionavait en 2008 mené le pays au bordde la guerre civile et tenté la séces-sion des provinces riches de l̓ Ouest(«la demi-lune»).Mais l̓ opposition avait dû accepter laconstitution adoptée par référendumde janvier 2009 par 62% des élec-teurs boliviens et nʼavait pu empêcherles réformes économiques et socialesdu gouvernement dʼEvo Moralès.La victoire dʼE. Moralès est dʼautantplus importante que son parti le MAS-IPSP (Mouvement vers le socialisme- Instrument politique de la souverai-neté des peuples) a conquis la majo-rité des 2/3 au Parlement appelédésormais dʼAssemblée législativeplurinationale : 26 sièges sur 36 auSénat qui était jusquʼalors l̓ organedʼopposition institutionnelle.«Cette majorité de plus des 2/3 desdéputés et sénateurs nous fait l̓ obli-gation, me fait l̓ obligation dʼaccélérerle processus de changement» adéclaré E. Moralès dimanche soir ensʼadressant à la foule rassemblée surla place dʼArmes à la Paz.Avant le scrutin, E. Moralès avaitexpliqué aux électeurs que le choixétait enntre le changement socialisteet le néolibéralisme du retour aupassé.Comme le dit E. Moralès, «le proces-sus du changement a prévalu».Les deux principaux opposantsManfied Reyes Villa et Samuel DoriaMédusa nʼont obtenu respectivementque 23% et 6%.Pour la première fois, les Boliviensémigrés ont pu voter, soit 140.000électeurs.Le MAS l̓ emporte dans 6 départe-ments sur 9 mais ne parvient pas àsupplanter la droite dans les 3 dépar-tements de Santa Cruz, Beni etPando même si celle-ci est un recul.La victoire a été obtenue grâce au tra-vail militant du CONALCOM (Comiténational de coordination pour le chan-gement) regroupant les mouvementssociaux et le mouvement syndical,qui, à travers tout le pays et avecMoralès, a mené une vaste cam-pagne dʼexplication sur les enjeux desélections. La CONALCOM avait déjàà l̓ automne 2008 empêché les gou-verneurs sécessionnistes de l̓ Est debriser l̓ unité territoriale de la Bolivie.Pour la première fois dans l̓ histoire dela Bolivie et des pays dʼAmérique lati-ne, les peuples indigènes (en Bolivieles indiens Aymara, Quechua etGuarani) ont engagé avec l̓ un desleurs, un processus de décolonisationet de révolution démocratique etsociale dont l̓ importance dépasse lesfrontières de la Bolivie. Cʼest le sensde la déclaration dʼEvo Moralès : «lepeuple bolivien a de nouveau faitl̓ Histoire».

Les enjeux politiques«Accélérer le processus de change-ment», cʼest dʼabord mettre en appli-cation concrète les dispositions de laconstitution.Selon la constitution adaptée endébut dʼannée, la Bolivie est «un Étatunitaire social, de droit, plurinational,communautaire, souverain, intercultu-

rel, démocratique, décentralisé etlaïque».Quatre types dʼautonomie ont étédéfinies : départementale, municipale,régionale et indigène.36 ethnies ont été reconnues qui, envertu de la constitution, ont leurlangue, en plus de l̓ espagnol et ontdes compétences politiques, territo-riales, administratives et judiciaires. Ilsʼagit donc de donner les moyens àces communautés indigènes dʼexer-cer leurs compétences.Unitaire, l̓ État doit aussi consoliderses institutions. Une réforme où la jus-tice est nécessaire, alors que celle-ciest aux mains dʼune caste qui défendles privilèges de l̓ oligarchie.L̓État doit aussi mettre fin à la bureau-cratie et à la corruption héritées del̓ ancien système.

Les enjeux économiqueset sociaux

La Bolivie est un pays au sous-soltrès riche : or, argent, zinc, étain,lithium et surtout gaz naturel.Les premiers actes du gouvernementMoralès ont été la récupération desressources naturelles pour le pays.Les ressources gazières ont éténationalisées : les multinationalesnʼayant quʼun contrat dʼexploitationmais la production et surtout les reve-nus de l̓ exploitation reviennent à l̓ É-tat. En ce qui concerne les entre-prises gazières de Repsol (espagno-le) et Pétrobras (brésilienne) l̓ État ades prises de bénéfices.L̓État a également pris le contrôle desentreprises minières, des télécommu-nications, une compagnie nationaleaérienne a été créée.De même, l̓ État a une participationmajoritaire dans la construction detrois centrales électriques (dont l̓ uneen partenariat avec la société anglai-se Rurelex et l̓ autre avec GDF Suez).Ainsi, alors que fin 2004, l̓ État contrô-lait 8% de l̓ économie, il en contrôledésormais 28%.Cependant l̓ économie de la Bolivieen pleine croissance en dépit de lacrise repose essentiellement sur l̓ ex-portation de matières premières.

L̓objectif est d i̓ndustrialiser le pays,en transformant ces matières pre-mières.Les projets économiques concernentla pétrochimie, le ciment, les barrageshydroélectriques, la pharmacie et lesproduits laitiers.Le gouvernement compte aussi déve-lopper la production industrielle dulithium à partir de 2013, dont le gise-ment du Salar dʼUyuni représenterait50% des réserves mondiales. Ilcherche pour le développement decette production des partenaires : lesgroupes Bollore (France), Sumitano(Japon) et Korès (Corée du Sud) sontcandidats.Ces projets économiques s i̓nscriventdans la politique sociale du gouverne-ment dont la priorité est la lutte contrela pauvreté. Or, près de 65% desBoliviens vivent dans la pauvreté.

L̓objectif est donc dʼassurer la sécuri-té alimentaire en ne dépendant pasdes importations et dʼassurer à tousun travail alors que beaucoup deBoliviens vivent de l̓ économie solidai-re.Jusquʼà présent, les revenus prove-nant essentiellement des hydrocar-bures ont surtout servi à mettre enplace les programmes sociaux.Dans le domaine de l̓ éducation, aveclʼaide des Cubains et desVénézuéliens une campagnedʼalphabétisation a été entreprise quia permis à l̓ ONU de déclarer laBolivie «débarrassée de l̓ analphabé-tisme», 3e pays après le Vénézuéla etl̓ Équateur. Une allocation a été déli-vrée aux jeunes enfants (5-11 ans)afin de favoriser la scolarisation.Autres programmes dʼaide sociale :- pour les personnes âgées de plusde 60 ans, une rente a été versée : «larente Dignité»- enfin des subsides ont été égale-ment versés aux femmes seules etaux handicapés.Dans le domaine de la santé, laBolivie a bénéficié de lʼaide desCubains notamment du programmepour les opérations des yeux, permet-tant de retrouver la vue ou de l̓ amélio-rer. Mais il reste à développer lescentres de soins et les hôpitaux.

Reste aussi à développer la réformeagraire entreprise en juin 2008, lamesure la plus importante avec lesnationalisations.Fort du soutien populaire, le gouver-nement peut atteindre ses objectifs sitoutefois, la stabilisation politique sepoursuit.

La Bolivie en Amérique latineLa stabilisation politique internedépend aussi de la situation extérieu-re. Or, les États-Unis ont une respon-sabilité dans la crise qui a failli faireéclater la Bolivie à l̓ automne 2008.Par l̓ intermédiaire de l̓ USAID, lesgroupes de droite et même dʼextrêmedroite (notamment l̓ UJC, Union de lajeunesse de Santa Cruz, groupe dʼex-trême droite raciste et fasciste utilisantdes méthodes terroristes contre lesouvriers et les paysans) ont été finan-

cés. De même l̓ opposition a bénéficiédes «conseils» de lʼambassadeurPhilippe Goldberg qui avait déjà utiliséses talents de destabilisateur enYougoslavie.Le gouvernement dʼE. Moralès ariposté en expulsant l̓ ambassadeuraméricain et en neutralisant l̓ USAID.Dans la lutte contre l̓ impérialismeaméricain, en Amérique latine, EvoMoralès est certainement l̓ un deschefs dʼÉtat les plus engagés.Lors de la réunion de l̓ UNASUR(Union des nations sud-américaines)Evo Moralès avait proposé quʼun réfé-rendum soit organisé dans les paysdʼAmérique du Sud contre l̓ installa-tion de bases militaires des États Unisen Colombie, estimant qu i̓l revenaitaux peuples de décider. Il avait ainsiproposé de créer un consul de défen-se des nations sud américaines poursʼopposer collectivement à touteagression.Sʼagissant des sept bases améri-caines installées en Colombie aprèsl̓ accord signé le 30 octobre 2009entre la Colombie et les États-Unis,Evo Moralès a déclaré : «si elles nereprésentent pas une agressioncontre la Colombie, elles ne consti-tuent pas moins une invasion del̓ Amérique du Sud» estimant cepen-dant que la politique impérialiste était

vouée à lʼéchec à court terme.Contre E. Moralès et son gouverne-ment, les États-Unis utilisent l̓ arsenalhabituelles dʼagression : aide à la ten-tative de coup dʼÉtat des gouverneursdes départements de l̓ Est, tentativedʼassassinat du président (on ignorepour l̓ instant le commanditaire de cetacte) et surtout calomnies contre l̓ ac-tion gouvernementale.Ainsi Evo Moralès qui a autorisé laculture de la coca, plante ancestraledes Amérindiens, aurait fait de sonpays le 3e pays producteur de cocaï-ne, assurant 30% de la productionmondiale - chiffres incontrôlables -Evo Moralès réplique que ce sont lespays consommateurs de drogue quisont responsables du trafic. Audemeurant, les paysans ne fabriquentpas la drogue de la feuille de coca.Surtout on accuse Evo Moralèscomme l̓ a fait son concurrent à l̓ élec-tion présidentielle, le fasciste ManfredReyes Villa (le colistier de celui-ci estemprisonné pour avoir organisé lemassacre de paysans indiens lorsdʼune manifestation en 2008) de vou-loir instaurer un régime totalitaire (lesocialisme du XXIe siècle) et dʼêtre, àl̓ image dʼHugo Chavez à qui il seserait «vendu», un dictateur.Ces calomnies ne peuvent rien contreles résultats électoraux qui viennentdʼêtre obtenus et qui témoignent dʼunlarge soutien populaire au delà de lapopulation indienne. La présence aucôté dʼEvo Moralès du vice-présidentAlvaro Garcia linare, un ancien gue-rillero montre la volonté dʼunité detoutes les communautés de Bolivie.Il faut aussi signaler le rôle de laBolivie en politique extérieure, enAmérique latine certes mais aussi àl̓ égard des pays du Sud dans le mou-vement des non alignés.La Bolivie est le 1er pays à rejoindrelʼALBA (Alliance bolivarienne despeuples de notreAmérique) créée parCuba et le Vénézuéla. Cʼest alorsMoralès qui a proposé le traité decommerce des peuples.La Bolivie a largement bénéficié del̓ aide des pays fondateurs de l̓ ALBA,Cuba et Vénézuéla.Lors de la crise de 2008, la Bolivie areçu le soutien de tous les pays del̓ UNASUR. La Bolivie soutient l̓ Irandans son action dʼémancipation despays occidentaux, en produisant sapropre énergie nucléaire.En 2008, la Bolivie a rompu ses rela-tions diplomatiques avec Israël pourprotester contre l̓ agression israélien-ne à Gaza.Soucieuse de défendre sa souverai-neté, la Bolivie a repoussé les injonc-tions européennes relatives aux rela-tions commerciales avec lʼUnioneuropéenne. Evo Moralès sʼest élevécontre la «circulaire de la honte» édi-tée par la commission européennecontre les travailleurs étrangers sanspapier.Cette activité diplomatique et surtoutl̓ action menée à l̓ intérieur du payspour décoloniser économiquement etculturellement les peuples indiens estun exemple pour les indiens desautres pays latino-américains surtoutau Pérou, au Guatémala, auParaguay où ils sont majoritaires oupresque.La volonté dʼoeuvrer vers la voiesocialiste alors que le capitalisme encrise systémique est disqualifié, créel̓ espérance pour le continent améri-cain et au delà : «Le peuple bolivien ade nouveau fait l̓ Histoire».

BOLIVIE : LA RÉÉLECTION D’EVO MORALÈSPOUR EVO MORALÈS : «LE PEUPLE BOLIVIEN

A DE NOUVEAU FAIT L’HISTOIRE»Evo Moralès a été réélu triomphalement président de la Bolivie avec 63% des suffragesexprimés, le 6 décembre. En 2005, il avait obtenu plus de 53% des voix.

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Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009 - 15 -

RégionAnnonces légales

AVIS DE CLÔTURE DE LIQUIDATIONEurl KENGNE TAYO ET CIE,

enseigne «LA BRIOCHAUDE»Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée,

en liquidation.Eurl au capital de 2.000 euros.

Siège social : 70 rue de lʼAbbaye à Hénin-Beaumont(62110)

Siège de liquidation : 26 rue Jean de la Fontaine59960 Neuville en Ferrain492 102 769 RCS dʼArras

Aux termes de lʼAssemblée générale en date du 16novembre 2009, lʼassocié unique a :- approuvé les comptes définitifs de liquidation,- sʼest déchargé de son mandat de liquidateur et reçuquitus,- constaté la clôture de la liquidation à compter du jourde ladite assemblée.La société sera radiée du registre du commerce et dessociétés de Arras.

Pour avis et mention,Monsieur Gilbert KENGNE TAYO,

liquidateur.----------

AVIS DE CONSTITUTIONAux termes dʼun acte SSP en date du 5 décembre2009, il a été constitué une société civile immobiliè-re représentant les caractéristiques suivantes :Dénomination : SCI «Saint-Albert»Forme : Société Civile ImmobilièreSiège social : Résidence des Capucins - 29 rue desCapucins 62000 ARRAS.Objet : Acquisition, administration, exploitation ou loca-tion de tout immeuble immobilier. Toutes opérationsciviles, mobilières ou immobilières.Durée : 99 ans.Capital : 10.000 eurosGérant : Monsieur Calonne Joseph, demeurantRésidence des Capucins, 29 rue des Capucins 62000Arras.Immatriculation au RCS de Arras.

----------AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution dʼune Société pré-sentant les caractéristiques suivantes :Dénomination : MEILLEURSPNEUS.COMForme : EURLSiège social : 17 rue Jules Ferry 62138 Billy Berclau.Objet : La vente et le montage de pneumatiques etaccessoires pour tout véhicule.Durée : 99 ans.Capital : 3.000 eurosGérance : Monsieur David MAXIME - 17 rue Jules Ferry62138 Billy Berclau.Immatriculation au RCS de Arras.

----------AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution dʼune Société pré-sentant les caractéristiques suivantes :Dénomination : Osartis Contrôle Technique Auto VitryExpertiseForme : Société à Responsabilité LimitéeSiège social : Aérodrome rue de lʼArtois, RouteNationale 50 62490 Vitry en Artois.Objet : Contrôle Technique Automobile, Expertise ettoutes actions mobilières et immobilières.Durée : 99 ans.Capital : 4.000 eurosGérante : Madame Monka/Wattiaux Danielle, demeurant180 rue Joseph Fontaine 62110 Hénin-Beaumont.Immatriculation au RCS de Arras.

RÉSULTAT DE MARCHÉSECTION I : POUVOIR ADJUDICATEURI.1)NOM, ADRESSES ET POINT(S) DECONTACT : Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, hôtel de Région 151 avenue Hoover, à lʼat-tention de M. le président, F-59555 Lille Cedex.I.2) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR ETACTIVITÉ(S) PRINCIPALE(S) :Collectivité territoriale.Services généraux des admi-nistrations publiques.Le pouvoir adjudicateur agitpour le compte dʼautres pouvoirs adjudicateurs :non.SECTION II : OBJET DU MARCHÉII.1)DESCRIPTIONII.1.1)Intitulé attribué au marché par le pouvoiradjudicateur :acquisition, installation et mise enservice des équipements audiovisuels destinés auxEPLE de la Région Nord-Pas de Calais.II.1.2)Type de marché et lieu dʼexécution, delivraison ou de prestation :Fournitures.Achat.Lieuprincipal de livraison : eple de la Région Nord-Padde Calais.Code NUTS FR3.II.1.3) Lʼavis implique : Lʼétablissement dʼunaccord-cadre.II.1.4) Description succincte du marché ou delʼacquisition/des acquisitions :acquisition, instal-lation et mise en service des équipements audiovi-suels destinés aux EPLE de la Région Nord-Pas deCalaisLot 1 : Camescope numérique polyvalent, lecteur deDVD, lecteur enregistreur de DVD, rétroprojecteurportable 250 watts, appareil photo numériqueBridge, Appareil photo numérique Reflex, téléviseurfull HD 32”, téléviseur full HD 42”, téléviseur full HD50”, vidéoprojecteur pour grande salle, kit plafondpour vidéoprojecteurLot 2 : Micro chaîne DVD kit de sonorisationLot 3 : Meuble de rangement audiovidéo sécurisé,écran mobile sur pied 150 cm, écran mobile sur pied180 cm, écran mobile sur pied 200 cm, écran muralélectrique 180 à 200 cm, écran mural électriquesupérieur à 200 cm, écran mural manuel 150 cm,écran mural manuel 180 cm, écran mural manuel200 cmLot 4 : Tableau blanc interactif fixe destiné à unesalle de classe, tableau blanc interactif nomade.II.1.5) Classification CPV (vocabulaire communpour les marchés publics) : 32321200.

II.1.6) Marché couvert par lʼaccord sur les mar-chés publics (AMP) : Oui.II.2) VALEUR TOTALE FINALE DU OU DESMARCHÉ(S)II.2.1) Valeur totale finale du ou des marché(s) :SECTION IV : PROCÉDUREIV.1) TYPE DE PROCÉDUREIV.1.1) Type de procédure :Ouverte.IV.2) CRITÈRES DʼATTRIBUTIONIV.2.1) Critères dʼattribution : Offre économique-ment la plus avantageuse appréciée en fonction1. valeur technique. Pondération : 40.2. délais de livraison. Pondération : 20.3. prix dees prestations. Pondération : 40.IV.2.2) Une enchère électronique a été utilisée:Non.IV.3) RENSEIGNEMENTS DʼORDRE ADMINIS-TRATIFIV.3.1) Numéro de référence attribué au dossierpar le pouvoir adjudicateur :2009.026.IV.3.2) Publication(s) antérieure(s) concernant lemême marché :Avis de marchéNuméro de lʼavis au JO :2009/S39-056769 du 26/02/2009.SECTION V : ATTRIBUTION DU MARCHÉMARCHÉ no : 090515INTITULÉ :Lot 1 : Equipements audiovisuel de base CPV :32321200V.1)DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ:5 octobre 2009V.2)NOMBRE DʼOFFRES REÇUES:5V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEURÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES, Parc de laCimaise 21 rue du Carrousel, F-59650 VilleneuvedʼAscq.V.4) INFORMATIONS SUR LE MONTANT DUMARCHÉ Estimation initiale du montant du marchéValeur : 150 000 euros. Hors TVA.V.5) LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRESOUS-TRAITÉ : Non.MARCHÉ no : 090516INTITULÉ :Lot 2 : Equipements audios CPV 32331300V.1) DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ:5 octobre 2009V.2) NOMBRE DʼOFFRES REÇUES :5V.3) NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEURÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉATTRIBUÉCAMIF COLLECTIVITES Parc de la Cimaise, 21 ruedu Carrousel, F-59650 Villeneuve dʼAscq.V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DUMARCHÉ Estimation initiale du montant du mar-ché :Valeur : 30 000 euros. Hors TVA.V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRESOUS-TRAITÉ : Non.MARCHÉ no : 090517INTITULÉ : Lot 3 : Ecrans de projection, mobiliers etaccessoires audiovisuels CPV : 32351000V.1)DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ:5 octobre 2009V.2)NOMBRE DʼOFFRES REÇUES :3V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEURÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES Parc de laCimaise, 21 rue du Carrousel, F-59650 VilleneuvedʼAscq.£V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DUMARCHÉ Estimation initiale du montant du mar-ché : Valeur : 50 000 euros. Hors TVA.V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRESOUS-TRAITÉ : Non.MARCHÉ no : 090518INTITULÉ : Lot 4 : Tableaux blancs interactifs CPV :32321200V.1)DATE DʼATTRIBUTION DU MARCHÉ :5 octobre 2009V.2)NOMBRE DʼOFFRES REÇUES :5V.3)NOM ET ADRESSE DE LʼOPÉRATEURÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉATTRIBUÉ CAMIF COLLECTIVITES, Parc de laCimaise 21 rue du Carrousel, F-59650 VilleneuvedʼAscq.V.4)INFORMATIONS SUR LE MONTANT DUMARCHÉ Estimation initiale du montant du mar-ché : Valeur : 100 000 euros. Hors TVA.V.5)LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE DʼÊTRESOUS-TRAITÉ : Non.SECTION VI : RENSEIGNEMENTS COMPLÉMEN-TAIRESVI.1)LE MARCHÉ SʼINSCRIT DANS UN PRO-JET/PROGRAMME FINANCÉ PAR DES FONDSCOMMUNAUTAIRES : Non.VI.2) AUTRES INFORMATIONS : Montant du mar-ché pour les lots 1,2,3 et 4 : sans mini - sans maxiLes marchés sont conclus pour une période de 1 anà compter de la notification du contratLe présent avis vaut publicité de la conclusion du oudes contrat(s). Conformément aux dispositions de laloi no78.753 du 17 juillet 1978 modifiée, le ou lescontrat(s) pourront être communiqués sur simpledemande adressée à la Direction des Achats et dela Commande Publique ou consultés sur place surrendez-vous.LʼAvis implique lʼétablissement dʼun accord-cadre ausens du droit européen et un marché à bons decommande au sens du droit national (Art 77 duCode des Marchés Publics Français).Date dʼenvoi du présent avis au JOUE et auBOAMP : 9 décembre 2009.Références de lʼavis initial paru au BOAMPParution no : 41 B, annonce no 297 du27 février 2009.VI.3) PROCÉDURES DE RECOURSVI.3.1) Instance chargée des procédures derecours :Tribunal Administratif de Lille, 143 rueJacquemars Giélée, F-59800 Lille. E-mail : . Tél. 0320 63 13 00. URL : . Fax 03 20 63 13 47.VI.3.2) Introduction des recours :Précisionsconcernant le(s) délai(s) dʼintroduction des recours :les candidats évincés peuvent introduire un recourspour excès de pouvoir contre la décision de rejet deleur candidature ou de leur offre, ou contre les actesdétachables du marché dans un délai de 2 mois sui-vant notification ou publication de la décision atta-quée conformément aux dispositions de lʼarticleR421-1 du code de justice administrative. Les can-didats évincés peuvent introduire dans un délai de2 mois à compter de lʼavis de publicité de la conclu-sion du marché, un recours de plein contentieuxcontestant la validité du marché ou de certaines deces clauses qui en sont divisibles. Le code de justi-ce administrative est consultable sur le sitewww.legifrance.gouv.fr. Pour plus dʼinformations,sʼadresser au greffe du tribunal administratif de Lille.VI.3.3) Service auprès duquel des renseigne-ments peuvent être obtenus concernant lʼintro-duction des recours :VI.4) DATE DʼENVOI DU PRÉSENT AVIS :9 décembre 2009.

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LL AA présence de représentantsde l'ambassade de Cuba enFrance ainsi que de militants

associatifs impliqués et investis abeaucoup fait pour la réussite decette initiative et la profondeur dudébat auquel celle-ci a donné lieu.Dans l'après-midi, l'intervention deSalim Lamrani, enseignant chargéde cours, journaliste spécialistedes relations entre Cuba et lesÉtats-Unis et auteur de Cuba, ceque les médias ne vous dirontjamais a permis l'engagement d'unéchange de vues pertinentes et

informées ainsi que le dégage-ment, au surlendemain d'unemanifestation Arrageoise enfaveur des «5 de Miami» ayantrassemblé plus de 70 personnes,de pistes d'interventions concrètespour mettre en oeuvre, en France,une solidarité active à l'égard deCuba.

Mettre en œuvre, en France,une solidarité active

à l'égard de CubaConformément au titre de sonouvrage, Salim Lamrani s'est atta-ché, au cours de son intervention,a souligner le caractère la plupartdu temps fallacieux du discoursmédiatique dominant sur Cuba. Ceque les médias ne vous diront

jamais sur Cuba, c'est aussi cequ'ils vous disent presque tou-jours : une rhapsodie de lieuxcommuns penchant du côté de lacaricature voire de la calomnie.Salim Lamrani démontre ce faitavec force dans son livre, vade-mecum obligé pour tous ceux quientendent faire valoir la vérité ausujet du crocodile rouge de laCaraïbe et pour tous ceux qui veu-lent l'apercevoir sans ornières surla base d'une réflexion critiqueapprofondie et de documentsincontournables.

Jérôme SkalskiSalim Lamrani, avec un prologue de NelsonMandela, “Cuba, ce que les médias ne vous dirontjamais”, aux éditions Estrella, Paris, 2009. 18€

CUBA, DANS LES FLANDRESPlus de cinquante personnes ont participéà l'assemblée générale de l'associationFrance-Cuba Lille Métropole, ce dimanche6 décembre, au restaurant La p'tite Havane enFlandres à Oxelaere près de Cassel. Occasiond'un débat riche et instructif sur la réalité de laplus grande île des Caraïbes, ce rassemble-ment a été aussi celle d'un moment fraternel etfestif.

PARMI ces derniers cetteannée, Ferrero France,la Fédération Françaisede Basket-ball au niveaunational comme auniveau du département

avec, notamment, Julie Bertin etJuliana Nialoundama, basketteusesdu club de basket féminin d'Arras-Pays dʼArtois, «Marraines de Coeur»cette année, des Pères Noël Vertsdu Secours Populaire Français duPas-de-Calais.

Le basket au cœur«Dix clubs de basket se sont asso-ciés dans le département cetteannée à la campagne des PèresNoël verts” a expliqué ChristianLampin, membre du Bureau nationaldu Secours populaire et directeurgénéral de la fédération du SPF duPas-de-Calais : «Le club d'Arras-Pays dʼArtois de basket féminin, leclub Calais Amicale Cuvier,l'Ambleteuse basket club, le basketclub féminin de Oye-plage, leLonguenesse basket club, le club de

basket de Carvin, de Loison, deArdres, le basket club de LesAttaques et le club de basketLoossois.»Nombreuses initiatives solidaires

dans tout le départementA lʼoccasion de cette opération«Basket en famille» qui aura lieuentre le 16 et le 24 décembre, les

parents des jeunes licenciés serontinvités à un moment convivial et fes-tif au sein des clubs cités pendantque leurs partenaires organiserontune collecte au profit du SPF. A côtéde ces initiatives, de nombreusesautres seront prises un peu partoutdans le département pour soutenir lacampagne des Pères Noël verts etapporter un peu de chaleur, deréconfort et de dignité aux victimesde la pauvreté et de la précarité. LaFoire au manège de Lens organiséecette année le 22 décembre consti-tuera l'un des moments forts de cettecampagne solidaire.

Jérôme SkalskiPour tout renseignement,

contacter leSecours Populaire FrançaisFédération du Pas-de-Calais

38 rue BaudimontBP 60557

62008 Arras CedexTél : 03 21 71 43 19

email : [email protected]://www.spf62.org/

LES PÈRES NOËL VERTSDU SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS

POUR DES FÊTES DE FIN D'ANNÉEENCORE PLUS SOLIDAIRES

Si le Père Noël rouge attendu pour les fêtes suscite quelquefoisl'inquiétude d'enfants peu sûrs d'avoir été assez sages au cours del'année écoulée, les Pères Noël verts du Secours Populaire Français,toujours en avance, apportent toujours une joie sans mélange auxenfants qu'ils comblent des cadeaux transportés dans leurs hottessolidaires. Le fait, évidemment, grâce aux bénévoles, aux donateurs, auxparrains et marraines ainsi qu'aux partenaires du Secours Populaire.

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CMJN

Liberté 62 n°891 - Le 11 Décembre 2009- 16 -

Sciences et Techniques

LL AA prise de conscienceconcernant le réchauffe-ment de la planète datede la fin des années 80,avec la création du grou-pe international d'experts

sur l'étude du climat. Le dernier rap-port du GIEC date de 2007. Il préditque la terre devrait supporter unréchauffement de la températuremondiale supérieur à 2° d'ici à la findu siècle (voir Liberté 62 du4 décembre dernier, n°890). Cʼest surces données que se basent lesactuelles négociations. Les rapportsdu GIEC font plusieurs milliers depages. Un résumé en est présenté,puis un concentré dʼune vingtaine depages à lʼusage des décideurs.Parmi les nombreux problèmes que

pose cette méthode, on peut citercelui de la simplification qui fait tairetous les doutes liés à la méthodescientifique et qui figurent dans lerapport principal. Le résultat est queles médias présentent aux citoyensque nous sommes une série de «cer-titudes» qui ne sont pas toujourscertaines.

192 paysLes 192 pays qui ont rendez-vous àCopenhague doivent donc négocierune nouvelle convention cadre,puisque les objectifs fixés lors de ladernière, à Kyoto, s'achèvent en2012.Si l'on entend souvent citer le proto-cole de Kyoto comme un contre-exemple, c'est parce que sa non

ratification par les États-Unis et laChine avait rendu caduque quasi-ment tous les engagements, chacunpouvant se dire «puisque les princi-paux pollueurs se défilent, je peuxbien le faire aussi…».

Débat Nord-SudLes gaz à effets de serre ont cetteparticularité de rester des centainesd'années dans l'atmosphère. Lespays industrialisés sont à l'origine de77% des émissions cumulées, ils ontdonc une «responsabilité historique»vis-à-vis des pays en développe-ment, à qui il ne s'agit pas de tenir undiscours moraliste en les obligeant àpasser directement à une croissanceverte plus coûteuse ou en freinantleur croissance faute d'accès auxénergies. Si les pays en développe-ment continuent à se développer aurythme actuel, selon le modèle domi-nant de lʼéconomie capitaliste, leursémissions de gaz à effet de serrepourraient croître de 84% en quinzeans, selon les prévisions de l'Agenceinternationale à l'énergie.

LʼEurope exporteses émissions

Pour «faire de la place» aux nou-veaux venus dans l'atmosphère, il estdonc indispensable que les paysdéveloppés fassent plus dʼefforts queles autres. La Chine émet aujourd'huijuste un peu plus de CO2 que lesÉtats-Unis… Mais pour cinq fois plusd'habitants. La Terre ne peut se per-mettre que demain tous les Chinois

se comportent comme lesAméricains, certes mais lesAméricains aussi doivent changer.Rappelons par ailleurs quʼon estimeque 40% des émissions de gaz àeffets de serre de la Chine sont dus àdes activités de production exportéesaux États-Unis et en Europe.L̓Europe, qui se veut exemplaire,oublie souvent cette donnée qui, parle biais des délocalisations, lui apermis dʼexporter une partie de sapollution.

Les pays «émergents»Conscients de la situation, les grandspays émergents ont déjà annoncéspontanément des engagementsvolontaires de réductions d'émissionsde gaz carbonique :• Le Brésil propose moins 36 à 39%par rapport à ses prévisions de 2020• L'Inde propose pour 2020 moins20% à 25% par rapport aux niveauxde 2005• La Chine avance une réduction de40% à 45% sur la même période.Mais pour y parvenir, ces pays exige-ront à Copenhague une aide finan-cière et technologique qui pourrapasser par :• Un fonds d'adaptation comme il aété prévu à Kyoto : une taxe de 2%sur les projets de baisse des émis-sions dans les pays en développe-ment• Un transfert de technologie à traversnotamment une aide à l'implantationd'énergies renouvelables.• Une taxe carbone mondiale. Quand

on voit que l'Europe n'est pas parve-nue à l'instaurer à son échelle, onpeut douter de la faisabilité mondia-le… Un marché des droits à polluercomme il en existe déjà un au niveaueuropéen. La portée dʼune tellemesure est dʼailleurs discutable carelle a surtout été utilisée pour «expor-ter».

Quelles seraientles conséquences d'un échec ?

Certains vont même jusqu'à souhaiterl'échec des négociations, commeJames Hansen, climatologue de laNasa, qui a estimé que «sur ce genrede problèmes, vous ne pouvez pasfaire de compromis». En clair, il pensequ'en l'absence de mécanismescontraignants, un accord politiquecomprenant des chiffres d'émissionssur le long terme n'est pas à la hauteurdu problème. Car il y aura sans douteun accord «politiquement contrai-gnant», mais comme le rappelle leRéseau Action Climat «juridiquement,ce terme n'existe pas». Pour ceréseau, mieux vaudrait un traité juridi-quement contraignant et assorti desanctions financières en cas de man-quements.Malheureusement, lʼaccord àCopenhague, se fera, sans doute, auprix d'un allègement de son contenu.On peut redouter que face à la com-plexité des problèmes, les dirigeantsde ce monde préfèrent un succèsdiplomatique dʼapparence qui leurassurera un gain médiatique immé-diat et à court terme. A.C.

AA lʼexception de quelquesinterventions, souvent pré-sentées de façons caricatu-

rales, de Claude Allègre, lʼexpres-sion des «climatosceptiques» estrare dans les medias. Pourtant ilsʼagit souvent de scientifiquessérieux et certains de leurs travauxont permis dʼaméliorer la connais-sance des climats et leur modélisa-tion.

Géologues et astronomesPour la plupart, ces chercheurs sontdes géologues et des astronomes.Ce nʼest pas un hasard.Les géologues sont familiarisés, depar leur formation, à lʼidée que lesclimats évoluent.Il y a deux siècles G. Cuvier décou-vrait, dans les carrières de gypsessous la butte Montmartre, des fos-siles de mammifères et notammentde lʼancêtre des éléphants. Lesvégétaux qui les accompagnaientétaient des palmiers et autresarbres tropicaux ! Tout indiquaitdonc que dans ces temps lointains,que lʼon date aujourdʼhui dʼenviron40 millions dʼannées, régnait sur leBassin Parisien un climat tropical.Lʼévaluation dʼune températuremoyenne de 25°C, faite à lʼépoque,a été depuis confirmée.

Si lʼon compte aussi des astro-nomes au nombre des«sceptiques», cʼest quʼeux aussiconnaissent les variations clima-tiques de longue date et que lesalternances de périodes froides etchaudes qui ont caractérisé lʼévolu-tion du climat terrestre ont une expli-cation liée aux variations dʼorbite dela Terre et à son oscillation autourde son axe de rotation.

La température et le C02Les géologues savent mesurer lestempératures anciennes, les paléo-températures, depuis plus de40 ans. Par diverses techniques, ilssavent aussi mesurer la quantité degaz carbonique de lʼatmosphère àpartir des sédiments ou descoquilles fossiles. Ce sont ces

travaux qui ont mis en évidence unlien entre la quantité de gaz carbo-nique dans lʼatmosphère et la tem-pérature. Cette relation a été établiepour les périodes du Crétacé (de145 à 65 millions dʼannées), lʼèrechaude où régnaient les grandsdinosaures, et la période plusrécente que nous avons mention-nées.Les bulles dʼair dans les glaces

Dans une période plus récente,lʼanalyse des bulles dʼair enferméesdans les glaces des calottespolaires ont fourni des donnéesdirectes. Elles confirment lʼassocia-tion quantité de gaz carboniquedans lʼatmosphère et température.Plus il y a de C02 dans lʼair, plus latempérature est élevée.

Les 800 000 dernières années ontété marquées par une successionde périodes froides, les périodesglaciaires, et de périodes pluschaudes et humides, les périodesinterglaciaires.Pendant les périodes plus chaudes,la quantité de gaz carbonique quelʼon retrouve dans les bulles dʼairenfermées dans les glaces est plusimportante. Ces faits bien établisfondent lʼidée que lʼaugmentation dela quantité de gaz à effet de serredans lʼatmosphère est à lʼoriginedes réchauffements climatiques.Ces études sur le passé, ancien etplus récent, de notre planète justi-fient les inquiétudes dues à lʼaug-mentation des émissions de gaz àeffet de serre liées à lʼactivité humai-ne industrielle et agricole. Elles sontla cause de lʼaugmentation des tem-pératures moyennes observée aucours des 150 dernières années.

La poule et lʼœufSi lʼassociation gaz carbonique-température est admise, certains,parmi les «sceptiques», se sontposés la question de sa chronolo-gie. Qui de la poule ou de lʼœuf, enquelque sorte…. Reprenant lʼen-semble des travaux menés sur lespériodes glaciaires et intergla-

ciaires, ils ont réexaminé la succes-sion dans le temps hausse des tem-pératures hausse de la teneur engaz carbonique. Et là, surprise, lahausse des températures a précédéla hausse de la teneur en gazcarbonique. Ces nouvelles mesuresont été contestées, puis réanaly-sées par plusieurs laboratoires,dont celui de Grenoble.Malgré les marges dʼincertitudesdes mesures de temps, ces nou-velles études confirment lʼantérioritéde la hausse des températures surcelle du gaz carbonique. Cette don-née est aujourdʼhui admise partous !En même temps sceptiques et nonsceptiques sont dʼaccord pouradmettre que la vitesse à laquelle laquantité de gaz carbonique contenudans lʼatmosphère augmente estsans précédent. Les leçons dupassé ne seraient-elles pas à mêmedʼexpliquer le présent et ne permet-traient-elles pas de se projeter danslʼavenir ? La réponse ne viendra pasde Copenhague mais de la poursui-te des travaux sur le fonctionne-ment de cette machine extrême-ment complexe quʼest le climat.Espérons que les moyens soientau rendez-vous pour que lesrecherches se poursuivent sansapriori idéologique.

LE SOMMET DE COPENHAGUE :AU-DELÀ DU SHOW MÉDIATIQUE ?

Ce lundi 7 décembre sʼest ouvert le sommet sur le climat de Copenhague. Alors quʼils avaientboudé le «sommet de la faim» de Rome, en novembre, les dirigeants de tous les grands paysseront présents à la clôture de cet événement. Si lʼon caricature, mais à peine, on pourrait direque la survie des ours blancs assure plus de retombées auprès des opinions publiques que lesort de deux milliards dʼêtres humains soumis à la famine ! Les enjeux du sommet nʼen sontpas moins sérieux et réels, même si on peut avoir quelques doutes sur son efficacité à venir.

TEMPÉRATURE ET CO2 : LA POULE ET L’ŒUFLa petite voix des «climatosceptiques» aura sans doute beaucoup de mal à se faire entendre dans les semaines qui viennent. Cependant, certaines études critiques qu’ilsont réalisées ont fait progresser la connaissance des facteurs qui influencent les variations climatiques. Peu connus des medias, ces apports sont aujourd’hui admis parles experts du GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du Climat).

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