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S1. Notion philosophiques LIBERTES I. DEFINITIONS NOTIONS : LIBERTE : Pouvoir d’agir sans contrainte. Espace pour agir. Pouvoir d’autodétermination. Puissance d’agir. DROIT : Ensemble de règles qui autorise à/ permet de. Encadrement + régulation des libertés. DROIT vs. LIBERTE : le droit nous reconnait des libertés, mais peut en limiter l’exercice. ART. 4 DDHC : liberté=> pouvoir faire tout ce qui ne nuise pas à autrui. LIBERTE PUBLIQUE vs. DROITS FONDAMENTAUX : - Liberté publique : régulée par Etat. Droit de 1 ère génération. - Droits/ libertés fondamentales (aux) : regroupent les libertés publiques, mais va plus loin. Toutes les générations + synthèse de tous les droits et libertés. Ceux étant rattachés à l’homme + droit naturel (qu’on soit citoyen ou non de l’Etat). - Ce qui est fondamental : Critère formel : droits reconnus par la Constitution. Critère matériel/ Substantiel : essence même du droit + norme sur laquelle personne ne peut revenir. II. NOTIONS PHILOSOPHIQUES : ETAT NATURE : Fiction pour construire la théorie du droit social). Synthèse des théories : norme pré-politique, étant celle qui enjoint les hommes dans l’Etat de nature à s’associer. Théorie du contrat + origine norme : volonté des individus qui s’exprime à travers le contrat social. Pas de contrat social sans volonté. Société sans volonté : révolution. Basculement Etat NATURE vs. Etat SOCIETE = volonté des hommes à se soumettre à des principes qui les unissent. Naissance historique de ces thèses : naissance de l’individu moderne doué de raison. Avant : ordre naturel des choses ayant une norme normative (ex : droit divin/ nature nous indique quoi faire). Après : grosses révolutions scientifiques + nature muette. Point de départ des thèses : Homme libre et rationnel + société construite par ces hommes libres.

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Fiches libertés publiques (fondamentales)

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S1. Notion philosophiques LIBERTES

I. DEFINITIONS NOTIONS : LIBERTE : Pouvoir d’agir sans contrainte. Espace pour agir. Pouvoir d’autodétermination. Puissance d’agir. DROIT : Ensemble de règles qui autorise à/ permet de. Encadrement + régulation des libertés. DROIT vs. LIBERTE : le droit nous reconnait des libertés, mais peut en limiter l’exercice. ART. 4 DDHC : liberté=> pouvoir faire tout ce qui ne nuise pas à autrui. LIBERTE PUBLIQUE vs. DROITS FONDAMENTAUX : 

- Liberté publique    : régulée par Etat. Droit de 1ère génération. - Droits/ libertés fondamentales (aux)    :  regroupent les libertés publiques, mais va plus loin. 

Toutes   les  générations  +   synthèse  de   tous   les  droits  et   libertés.  Ceux  étant   rattachés  à l’homme + droit naturel (qu’on soit citoyen ou non de l’Etat). 

- Ce qui est fondamental    : Critère formel : droits reconnus par la Constitution. Critère matériel/ Substantiel : essence même du droit + norme sur laquelle personne ne peut revenir. 

II. NOTIONS PHILOSOPHIQUES : ETAT NATURE : Fiction pour construire la théorie du droit social). Synthèse des théories : norme pré-politique, étant celle qui enjoint les hommes dans l’Etat de nature à s’associer. Théorie du contrat + origine norme : volonté des individus qui s’exprime à travers le contrat social. Pas de contrat social sans   volonté.   Société   sans   volonté :   révolution.   Basculement  Etat   NATURE   vs.   Etat   SOCIETE = volonté des hommes à se soumettre à des principes qui les unissent. Naissance historique de ces thèses : naissance de l’individu moderne doué de raison. Avant : ordre naturel des choses ayant une norme normative (ex :  droit divin/ nature nous indique quoi faire). Après : grosses révolutions scientifiques + nature muette. Point de départ des thèses : Homme libre et rationnel + société construite par ces hommes libres. 

HOBBES « SECURITE » : Point de départ : guerre de tous contre tous + Problématique : comment y échapper ? Réponse : passer un contrat :  1. Il faut un accord « constant et durable ».  2. Condition de réussite : condition de réciprocité=> tt  le monde abandonne son droit  au profit  d’1 entité (Etat)  ayant un pouvoir absolu pr garantir sécurité individu. RESUME : 

- contrat basé sur la sécurité=> abandon de son droit propre au profit d’une entité seule + absolu. Cette entité assure la sécurité. LIBERTE DEBRIDEE, ABANDONNEE (Etat de nature) => SECURITE ORGANISEE. 

- Distinction ETAT NATURE (violence permanente)/ ETAT POLITIQUE (homme se désiste de ses droits au profit d’un souverain, qui garantit la sécurité). Exemple : plan Vigipirate. 

CRITIQUE : aliénation et négation individu + de ses droits car soumission totale à Etat absolu. 

ROUSSEAU « INTERET GENERAL » : Problématique : comment garder sa liberté entre le passage ETAT NATURE – ETAT POLITIQUE ? Réponse : Aliénation totale de l’individu au TOUT (qui devient souverain + chacun soumis au TOUT).  

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EGALITE de droit : égalité homme – femme ; la loi part de tous pour s’appliquer à tous donc est juste. Volonté générale donc loi juste. Egalité parfaite de droit : limite du pouvoir souverain. CRITIQUE : dictature de la majorité sur la minorité. Il faut donc consacrer les droits des individus au sein d’une norme fondamentale/ directrice de l’Etat. 

LOCKE « CONSERVATION BIENS/ PERSONNES » : Fil directeur : on dispose de prérogatives dont l’Etat disposera plus tard. Avantage  Etat  société :   lois  établies,   juge  reconnu,  pouvoir  d’exécution des  décisions  de   justice. Prérogatives donné à un gouvernement encadrées et n’intervient qu’en cas de nécessité pour la sécurité des biens et personnes => Limite Etat de nature : on ne peut donner + à un Etat que ce qu’il avait dans l’Etat de nature= encadrement de l’Etat. But Etat : conserver les libertés=> CONCEPTION LIBERALE. 

CONSTANT « LIBERTE DES ANCIEN vs. LIBERTE DES MODERNES » : SYNTHESE :  Liberté des Anciens  (liberté   politique/   participation   –   ROUSSEAU)   vs.  Liberté des Modernes  (liberté  individuelle).  Mais   les  deux se complètent  =>   Liberté politique :  garantie des libertés individuelles, elle en est le préalable, mais ne doit pas en être le tout. 

III. DISSERTATION : «  Le rôle de l’Etat dans la garantie des droits de 1ère génération ».

Contradiction    : ETAT= contrainte agissant sur les libertés, mais est au service de celles-ci.  PB    : Quel va être le rapport entre l’Etat et les libertés de l’homme ? On ne peut se dispenser 

de l’Etat car il est à la naissance des droits, mais il les limite. Contraindre les libertés pour les sauvegarder. ETAT= contrainte + garantie. 

Droits 1ère génération : 1789 - 19ème. Droits civils (abstention de la part de l’Etat/ autonomie individu/ droits  de   la  personne   individuelle/   liberté   autonomie)   +  Droits politiques (participation  à   la   vie publique :   droit   de   vote   etc..)   +  Droits libertés (ensemble   de   libertés   protégeant   la   sphère d’autonomie de l’individu/ limites au pouvoir qu’exerce l’Etat/ ensemble des autorités publiques).Etat:   organisation  politique  qui   intervient   sur  un   territoire  donné  +   sur  une  population.   Exerce monopole de la contrainte légitime. Garantie : protéger et défendre. Assurer le maintien de l’exécution de quelque chose. Rôle :   fonction que l’on remplit  et exerce/ mission et vocation. Champs d’action et compétence. Intervention ou Abstention. Concilier : accorder ensemble de choses contraires. Trouver point d’équilibre entre 2 impératifs pour coexister. Garantie des droits, pas la contrainte. 

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S2. Evolution libertés/ Droits=> Exemple de l’Egalité

ORIGINE EGALITE/ NOTIONS : ART. 1 DDHC : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». ART 1 à 6 DDHC : les seules distinctions possibles entre les hommes=> celles de leur vertu et talents. CE Sté des concerts du conservatoire 1951 : principe d’égalité du service public. 

EVOLUTIONS DU PRINCIPE : SITUATIONS DIFFERENTES = TRAITEMENTS DIFFERENTS  :

CE Desnoyer et Charles 1974 : à situations différentes, traitements différents. CC Décision 12/07/79 « Ponts à Péage » + CC Décision QPC 21/09/12 Anti-Corrida : Problématique : doit-on traiter des situations différentes de façons différentes et est-ce contraire au principe   d’égalité ?   Le   fait   de   traiter   différemment   des   situations   différentes,   est-ce   de   la discrimination positive/ équité/ parité ?Solution :  NON :   EGALITE.   L’égalité   s’applique   pour   des   situations   semblables,   et   non   pour   des situations différentes. Application stricte égalité. 

Kelsen : « le principe selon lequel un traitement égal doit ê appliqué à des hommes égaux, ne peut valoir qu’en relation avec le principe selon lequel un traitement différent doit ê appliqué à des hommes inégaux. »

EGALITE : Obligation ou faculté ? Arrêt BAXTER 1997 : une faculté.  EGALITE ET DROIT NATUREL  : 

Décision 17/05/13 Loi pour le mariage des personnes de même sexe : Rappels : 

- DC 1985 Nouvelle Calédonie : loi expression de la volonté générale. - DC 1981 Sécurité et Liberté : Le CC ne discute pas de l’opportunité de la loi, mais de son 

contrôle constitutionnel=> Limite du CC. - DC 1975 IVG + DC Jacques Vabre et Nicolo : CC incompétent pour contrôler conventionalité 

de la loi, cela appartient à la Cour de Cassation. Arguments des opposants contre la loi : Principe fondamental des lois de la république, selon lequel le droit naturel n’autorisait pas le mariage entre personne de même sexe. PFRLR : reconnus par le CC. Réponse CC : le droit naturel ne fait plus parti du droit actuel=> système actuel : système normatif où le droit naturel n’a plus sa place. 

Axel Heneth – Interrogation sur mariage pour tous : On constate des différences entre individus, mais de ces différences, doit-on déduire un régime différent ? Individu est reconnu sur 3 bases : amour, travail, droit. Cela implique une reconnaissance de réciprocité=> Critères d’humanité et non plus concrets. Reconnaissance du mariage pour les couples de même sexe : abstraction d’une différence au regard d’une orientation sexuelle + inclusion pour aboutir aux mêmes droits.

EGALITE (notion juridique)/ EQUITE (notion éthique)  : Décisions défenseur des droits 12/02/12 : Opposition Justice/ ce qui est Juste. 

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Ici : correction d’une application trop stricte de la règle de droit. Justice  de   l’égalité   vs.   Justice  de   cas  particulier=>   L’équité  ne  peut   intervenir   que  pour  un   cas particulier,  précis  et  nominatif  +  ne peut   faire   JP.  Equité :  prolongement  égalité  ou écartement. Correctif du droit écrit. 

PARITE – EGALITE / DISCRIMINATION POSITIVE  : Projet de loi Egalité homme – femme 03/07/13. Il y a une égalité dans les faits : mais en réalité elle n’est pas toujours vraie=> Etat intervient pour corriger les différences. Création d’une règle de droit pour corriger inégalité de fait/ matérielle.En FR (au contraire USA) : la discrimination positive + parité ne peut se faire qu’à compétence égale. 

RECONNAISSANCE DIFFERENCES= Droit des étrangers  : CE ASS. 19/04/91 Belgacem et Babas : une personne qui démontre la réalité d’une vie familiale en FR par ancienneté de séjour etc… : peut rester en FR. Droit à une vie de famille normale. CE AVIS 20/11/13 : droit à l’asile. 

S3. Les sources NATIONALESBLOC DE CONSTITUTIONNALITE et ROLE GOUVERNEMENT : DDHC :   caractère   simple   +   universel.   Révolution :   vocation   à   être   permanente :   ses   valeurs s’appliquent toujours aujourd’hui. Préambule 1946 : droits 2ème génération (abstention Etat, droits éco et sociaux, Etat social). ART.  34 :   compétences  du   législateur=   liberté  publique.  C’est  une  garantie  pour   les   libertés  car contrôle a priori et a posteri de la loi. Parlement :   même   couleur   que   l’exécutif,   donc   rarement   en   conflit   l’un   avec   l’autre.=> Concentration des pouvoirs. Vote de la loi : contrepouvoir exercé par le CC. 

CC : GARDIEN DES LIBERTES : Décision   CC   16/07/1971   « Loi  modifiant   la   loi   de   1901 » :   La   constitution   de   58   organise   les pouvoirs « vu   la  Constitution  et  notamment  son  préambule ».  Etend  ainsi   le   champ des  normes invocables pour exercer la constitutionnalité de la loi (avec référence au préambule). Décision CC 25/06/79 « Droit de grève à la radio et à la télévision » : Conciliation du droit de grève avec la continuité du service public par le CC. 

- Conciliation des libertés entres elles : On peut limiter les libertés (CE Benjamin 1933). - Régime  préventif  vs.  Régime   répressif    :  1.  REPRESSIF :   tout   ce  qui  n’est  pas   interdit  est 

autorisé. Liberté : norme suprême sauf si atteinte à l’ordre public ou loi émet une restriction= ART.  4 et  5 DDHC. Exemple :   liberté association, expression…  2. PREVENTIF :  autorisation préalable nécessaire pour exercice d’une liberté. Exemple : rave party. Problème : exercice d’une liberté dépend de l’autorité publique/ administration. 

Décision CC 19/07/2008 « Loi relative aux OMG » : PB : Charte de l’environnement : valeur constitutionnelle ? Enjeux : CC opère un contrôle de la Charte, dont les principes quelle véhiculent sont + précis, donc contrôle encore plus précis opéré par le CC. 

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Compétence négative :  autorité publique prend une décision sans autorisation. Vs.  Incompétence négative : une autorité se déclare incompétente alors qu’elle l’est. Solution arrêt : CC déclare inviolabilité de la Charte + valeur constitutionnelle + rappelle de l’étendu du pouvoir du législateur= c’est le législateur qui doit mettre en œuvre les articles de la charte. 

LE LEGISLATEUR ET LES LIBERTES : CE 22/06/51 « Daudignac » + ART. 34 sur la protection de la loi : seul le législateur peut mettre en place un système d’autorisation préalable pour l’exercice d’une liberté. 

S4. Les sources INTERNATIONALESREFERENCES TEXTUELLES : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme 10/12/48 : Cette déclaration s’inspire de la DDHC. Il y a deux types de droits : 1ère et 2ème génération ; et les autres (qui concernent les droits des individus). CE 1984 ROUJANSKY : sa valeur n’est pas contraignante mais morale, on ne peut pas l’invoquer.  Chartre des droits fondamentaux : Elle s’absorbe à la Constitution. Mais pas de révision Constitution, car  les droits décrits sont les mêmes. Le   traité de Lisbonne lui  a donné la même valeur que les traités. Elle est donc une norme contraignante et peut être soulevée par un particulier. En tant que citoyen, on peut directement l’invoquer. Elle est valorisée, comparé à la CEDH. Arrêt   Solange  1   et   2 :   La   cour   constitutionnelle   allemande   se   réserve   la  possibilité  d’écarter   la primauté du droit communautaire, lorsque sont en cause des droits fondamentaux (et que ceux-ci ne seraient   plus   protégés).   Quand   le   droit   n’assure   pas   une   garantie   suffisante   aux   droits fondamentaux : plus de primauté du droit de l’Union. 

JURISPRUDENCE INTERNE : (sur DDHC 1948) CC. 15/01/75 DC Loi relative à l’IVG : Le CC a refusé d’entrer dans le contrôle de conventionalité de la loi. Il a refusé de rapporter à un problème de constitutionalité la question de la conventionalité de la loi. Le CC a considéré que le contrôle qu’il était susceptible d’exercer (sur fondement de ART.61) était inadapté à la question de la conformité de la loi au regard de la CEDH. CC ASS 20/10/89 NICOLO : Supériorité du droit international sur le droit national. CE ASS 29/06/90 GISTI : Le conseil d’Etat se reconnait le droit d’interpréter les traités, sans renvoi au ministre des affaires étrangères. CE ASS 30/10/98 SARAN, LEVACHER et AUTRES : Primauté de la Constitution dans la hiérarchie des normes. Pas de contrôle constitutionnel des traités par les juges ordinaires. CE 8/02/2007 STE ARCELOR : contrôle de constitutionnalité des normes internes. CE 30/10/2009 PERREUX  :  pas de recours contre les directives. Elles sont d’effet direct, et doivent être  obligatoirement   transposées.   Ici :  principe  de   l'invocabilité  de   substitution :  évincer   le  droit national contraire à la directive mais, permettre mise en œuvre des dispositions inconditionnelles et précises contenues dans la directive. 

JURISPRUDENCE EXTERNE : CE 1996 KONE : Valeur constitutionnelle des PFRLR + interdiction d’extrader un étranger dans un but politique. Pourquoi dégager un PFRLR plutôt qu’un PGD ? Car un PFRLR a valeur constitutionnelle, et 

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donc a une force supérieure à la Convention internationale. Habituellement, le CE ne dégage pas de PFRLR, cela appartient au CC. Son but : la protection des droits et libertés. CC 22/01/1999 Traité portant statut de la Cour pénale internationale : Ratification d’un traité : il faut modifier Constitution pour l’adapter, car primauté des traités sur la Constitution. CC 20/12/2007 Traité de Lisbonne modifiant traité sur l’UE et le traité instituant la CE :  Est-ce que notre constitution nationale est compatible avec le Traité de Lisbonne, ou doit-on la modifier pour faire ratifier le Traité ? Normalement la Constitution est supérieure aux traités. Or, dans cet arrêt, si des engagements européens sont contraires  à celle-ci,  elle  doit  être révisée.  Le droit  de  l’Union Européenne (confédération mais mute en état fédéral), est toujours transposé dans l’ordre juridique interne, et doit donc se distinguer de l’ordre juridique international. Affaire KADI CJCE 3/09/2008 : dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a exigé des Etats Membres de geler les fonds reliés à Ben Laden. Que fait-on au niveau de  l’UE? Elle  doit  prendre des mesures d’application,  mais   lesquelles ? Dans un règlement.  Mais comment   la   CJCE   peut   contrôler   un   tel   règlement ?   La   CJCE,   du   point   de   vue   des   droits fondamentaux :   compétence  générale.  Les droits fondamentaux de l’UE :   valeur  constitutionnelle selon la CJCE, et donc les Etats membres doivent les respecter. Le règlement (ayant application de la résolution des Nations-Unies) ne pourra donc pas violer les droits fondamentaux. CE  26/01/2011  M.H :  le  CE  donne  définition  restrictive  de   la  notion de  complicité  de  crime de génocide,  qui   permet   d'exclure   un   demandeur   d'asile   du   statut   de   réfugié.   Pour   le   CE,   les circonstances relevées par  la Cour « ne sont pas de nature à établir  qu'il  aurait  eu l'intention de permettre ou de faciliter la réalisation du crime ou qu'il aurait sciemment omis de le prévenir ou de s'en dissocier », dès lors d'une part que ses fonctions ne lui conféraient aucune autorité sur leurs auteurs et que toute résistance de sa part aurait probablement mis sa vie en danger, d'autre part qu'aucun autre élément n'est de nature à établir son approbation du génocide. 

Mécanisme d’un arrêt Pilote:   création   d’une   procédure   particulière,   où   on   analyse   les problématiques communes de différents états (toutes  les situations où  il  y  a violation des droits fondamentaux) + la cour donne des indications pour permettre aux Etats membres, dans un certain délai, de prendre des mesures qui permettent de mettre fin à la violation des droits fondamentaux. Correction dissertation sur l’Union Européenne et les droits fondamentaux : 

I. Une   reconnaissance   nécessaire   des   droits   fondamentaux   pour   parachever   l’ordre juridique de l’union européenne. A. Les droits fondamentaux : un cas d’échec du droit de l’union : solange I et II (limite à 

un ordre juridique complet). B. Les droits fondamentaux : une conquête portée par la CJCE. 

II. Une protection déterminée des droits fondamentaux par l’Union Européenne. A. L’affirmation d’un socle constitutionnel de l’UE constitué par les droits fondamentaux 

(ou alors : une assise textuelle ferme des droits fondamentaux). B. Le caractère superflu de l’adhésion à la CEDH. 

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S5. VIE PRIVEE vs. TECHNOLOGIESVie privée - définition : pas de définition légale. PB : difficile de déterminer la vie privée comme étant l’existence d’une sphère privée intime. Frontières entre le privé et le public difficile. Notion relative à la personne : l’espace va varier en fonction de la personne dont il est question. Varie en fonction des individus. Distinction entre un personnage public et privé. Dernière question : quel est l’intérêt de protéger cet espace privé pour les libertés fondamentales ? L’espace privée nous permet d’exprimer des différences/ singularité et donc d’exercer toutes nos libertés individuelles vs. Egalité dans la sphère publique. Problème de la vidéoprotection vs. Vie privée : d’un côté, il y a la vidéosurveillance, les informations d’identité, mais qui s’impose pour la sécurité et de l’autre la vie privée. Le fait de se savoir surveiller nous contraint, alors que cela ne devrait rien changé à notre comportement. 

REFERENCES TEXTUELLES : - DROIT INTERNE  : 

ART. 2 DDHC : protection des droits naturels de l’homme par le gouvernement (libertés, propriété, sûreté, résistante à l’oppression). ART. 34 Constitution : la loi fixe les garanties fondamentales du citoyen. ART. 66 Constitution : l’autorité judiciaire assure le respect de ses droits fondamentaux. ART. 9 alinéa 1 Cciv : chacun a droit au respect de sa vie privée. ART. 226-1 CP : réprime le fait de porter atteinte à la vie privée sans consentement. ART. 1 Loi 6/01/78 : l’informatique ne peut porter atteinte à la vie privée. 

- DROIT EUROPEEN  : ART. 8 CEDH 1950 : droit au respect de la vie privée et familiale. ART. 7 et 8 Charte droits fondamentaux UE : respect de la vie privée et familiale. 

DEPLACEMENTS PRIVES ET NOUVELLES TECHNOLOGIES : CARTE NATIONALE D’IDENTITE  : 

Décision CC 22/03/2012 « Loi relative à la protection de l’identité » : ART. 34 C ; 2 DDHC. Cette loi est-elle contraire au principe du respect de la vie privée ?  Le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions concernant  le fichier central  d’empreintes biométriques,  considérant qu’elles portent une   "atteinte   au  droit   au   respect  de   la   vie  privée"  non   "proportionnée  au  but  poursuivi".   Il   a également refusé d’autoriser la puce facultative permettant de s’identifier sur internet pour faciliter l’usage des services en ligne, même si justifié par un motif d’intérêt général.  Loi 27/03/2012 relative à la protection de l’identité : Article 2 :  semble être une atteinte à  la vie privée, mais est toujours en vigueur. Attention : la police n’a plus accès à ces informations dans le cadre de la recherche d’un suspect. Seuls les agents chargés des missions de recherche et de contrôle de l’identité des personnes le peuvent. 

VIDEOPROTECTION : Loi 14/03/2011 d’orientation/ programmation pour la performance de la sécurité  intérieure :  Ici : dispositifs de vidéosurveillance par des personnes morales de droit privé et permettant de déléguer à des personnes privées l’exploitation et le visionnage de la videoprotection ont été censurées par le Conseil  constitutionnel. Mais,  l’Etat pourra imposer aux municipalités l’installation de caméras de videosurveillance  pour   les  motifs  suivants :  prévention d’actes  de   terrorisme,   sites  d’importance vitale ou protection des intérêts fondamentaux de la nation. L’installation pourra être financée pour 

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moitié par l’Etat, l’entretien restant à la charge des communes. Les nouvelles technologies portent des problématiques quant au respect de la vie privée. L’objectif affiché par la vidéoprotection : lutte contre le terrorisme/ lutte contre l’insécurité etc… Elle se veut être protectrice même si attentatoire aux libertés. CNIL : vérifie s’il n’y a pas d’abus dans l’usage de ces vidéos. Elle veille au respect de notre vie privée. Conformité de la vidéo avec son but initial. Elle peut prononcer des sanctionner qui peuvent aller jusqu’à la fermeture du lieu concerné. La visite de la CNIL peut avoir lieu, sans prévenir, mais doit avoir   l’autorisation du  juge  des   libertés=>  Garantie supplémentaire  au   risque  d’atteinte  à   la  vie privée. 

Décision CC 18/01/95 : Question sur la liberté d’aller et venir sans surveillance + respect de la vie privée (ART. 66 Cc). Ces principes sont-ils en contradiction avec la prévention d’atteinte à l’ordre public?  NON :   il   appartient   au   législateur  de   concilier   ces  principes  divergeants,   et   donc,   ayant procéder à une telle conciliation, les caméras de surveillance mises en place sur la voie publique ne sont pas déclarées comme inconstitutionnelles : elles sont une mesure de conciliation du législateur, voulant le maintien de l’ordre public, mais mise en place assistée de garantie. Décision 10/03/2011 sur la loi d’orientation … : le CC censure une disposition permettant aux polices municipales de procéder à des contrôles d’identité + un prestataire privé ne peut se voir déléguer la gestion de  la vidéos protection. Mais est-ce moi,  une personne privée,  peut avoir   la gestion des vidéos protections du service public ? Non= Commune d’Ostricourt.   ON NE PEUT DELEGUER DES A DES PERSONNES PRIVEES LA GESTION DE VIDEOPROTECTION. 

GEOLOCALISATION  : CASS. CRIM 22/10/13 : En soit, la géolocation porte atteinte au respect de la vie privée, mais sur le fondement de l’article 8 CEDH, cette atteinte dispose-t-elle de moyens qui justifient son utilisation + cette utilisation est-elle justifiée et proportionnée, et contient-elle des garanties pour le respect de la vie privée ? Solution : Peut-on apporter des restrictions à la vie privée ? Oui, pour des raisons de protection de l’ordre public. Et, le fait de géolocaliser un suspect, est-il assorti de garanties au sens de l’article 8 ? Article 8 : «  une loi claire et précise ». Il faut un contrôle du juge de cette loi. 

SECRET DES CORRESPONDANCES/ DONNEES DANS LA SOCIETE NUMERIQUE : CE  07/02/2014  « Société  GOOGLE   INC » :   la  CNIL  a   sanctionné   la   société  Google  pour  plusieurs manquements aux règles de protection des données personnelles consacrées par la loi Informatique et Libertés. Elle a ainsi prononcé une sanction pécuniaire à son encontre. La sanction portait atteinte de façon irrémédiable à la réputation de GOOGLE, qui cherche à faire un référé suspension (faire suspendre la décision en attendant de faire protester devant un juge du fond ait statué). Quelles sont les conditions du référé suspension : il faut une atteinte grave + condition d’urgence : REJET.  Le CE protège la CNIL et donc protège les utilisateurs contre l’utilisation de leurs données personnelles. 

S6. LIBERTE RELI. & LAICITE ETATDéfinition ETAT : l’Etat laïc. Définition LAICITE : Neutralité de l’Etat à travers la religion. Deux points de vue : 1. Soit l’Etat ignore le fait religieux ; 2. Soit l’Etat a une position plus active, où il va être vigilant dans sa considération du fait religieux, en introduisant des limites entre sphère privé et sphère publique. En France : laïcité de combat : enferme les religions dans la seule sphère privée. 

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80-90 Evolution => problèmes de conciliation entre la liberté de conscience et la neutralité du service public (affaires du « foulard islamiques). Problématique :   trouver   le  bon équilibre  entre  d’une part   la  neutralité  de  l’Etat  et   la   liberté  de conscience. Définition Tolérance : C’est contre intuitif. Elle oblige à vivre avec un autre, qu’apriori on ne serait pas  enclin  à  accepter  naturellement.  Quel  est   l’intérêt  de  parler  de   liberté  de   religieuse  et  de tolérance ? La liberté religieuse et la liberté de culte forme un tout. On a le droit d’exercer notre religion, et cet exercice ne doit pas susciter l’intervention d’autrui. On reconnait à l’autre le droit de se tromper de religion (et non l’obligation de changer de dogme et l’imposition d’une vérité)=  les droits de la conscience erronée.  Il est tout à fait logique de dire que la liberté de conscience et la liberté de culte relève de la sphère privée. Définition LIBERTE RELIGIEUSE : choix d’une personne de choisir entre l’incroyance, l’adhésion à une certaine  religion et,   le  cas  échéant,   les  expressions  qui  peuvent  en découler.  Liberté  religieuse : liberté d’opinion + liberté d’expression + liberté individuelle. 

REFERENCES TEXTUELLES : ART. 10 DDHC 1789 : liberté d’opinion + cultes religieux, tant que manifestation ne trouble pas ordre public. La liberté de religion relève de la conscience de chacun. ART.  1  Préambule  1946 :   tout  être  humain  possède  des  droits   inaliénables  +  pas  de  distinction religieuse. ART.  1  Constitution  58 :   France  est  une  République   laïque.  Egalité  des   citoyens   sans  distinction religion. ART. 9 CEDH 1950 : liberté d’opinion + religion reconnue + droit de manifester sa religion. Droit de manifester religion : aucunes restrictions autres que celles prévues par la loi. ART. 10 Charte droits fondamentaux UE : liberté d’opinion + religieuse + droit de la manifester. ART. 1 Loi 9/12/1905 Séparation Eglise/ Etat : liberté de conscience reconnue et assurée par Etat. Libre exercice des cultes assuré, mais restriction dans l’intérêt de l’ordre public. 

LES SIGNES D’APPARTENANCE A UNE RELIGION DANS L’ESPACE PUBLIC : Titre 1er  Loi 9/12/1905 Séparation Eglises/ Etat :  liberté de conscience assurée et reconnue par la République, qui assure libre exercice des cultes (seule limite : ordre public). Ne subventionne ni ne reconnait aucun culte => NEUTRALITE ETAT. Contrairement au Concordat de 1901 : reconnaissance officielle certaines   religions + contrôle de  leurs activités.  Double rôle de  l’Etat :  protecteur mais neutre. MAIS : cela ne signifie qu’on ne prend pas en compte la religion dans la sphère publique. On a reçu   à   l’Assemblée   Nationale   les   représentants   religieux,   concernant   des   grandes   questions publiques. RAPPEL EVOLUTION JP : CE Avis 3/05/2003 Mlle. Marteaux : Le principe de laïcité fait obstacle à l’expression des convictions religieuses des personnels dans le cadre du service public=> neutralité des agents du service public + interdiction du port du voile pour les agents du service public. Donc : même si liberté de conscience reconnue, la laïcité interdit de manifester sa religion dans le cadre du service public. Conciliation entre liberté d’opinion et laïcité. MAIS : la neutralité de l’Etat est toujours assuré : l’Etat interdit les discriminations aux fonctions d’accès au service public. CE Avis 1989 Laïcité de l’enseignement : le Conseil d’État a reconnu aux usagers du service public d’enseignement un droit d’exprimer et de manifester leurs croyances religieuses à l’intérieur des établissements scolaires, à certaines conditions cependant. La liberté d’exprimer ses convictions religieuses s’arrête dans les hypothèses suivantes :Actes de pression, provocations, prosélytisme ou propagande des élèves etc…

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CE 1992 Khérouaa : le principe de neutralité en matière d’éducation impose tout à la fois que les personnels enseignants mais également les programmes scolaires y soient soumis. Le règlement intérieur du collège interdisait le port des signes religieux : ok, mais pas d’interdiction générale et absolu. CE 1994 Yilmaz : Au-delà de la seule sphère de l’enseignement, la haute juridiction invite donc l’administration à porter une appréciation au cas par cas sur l’équilibre entre ces impératifs et la liberté de conscience des usagers. Selon cette jurisprudence nuancée, une interdiction de principe de l’expression de croyances religieuses de la part des usagers ne peut cependant être admise. CE ASS 1995 Koen et consistoire central des Israélites de France : autorisation d’absence est reconnue aux élèves lorsque cette exception est nécessaire à l’exercice d’un culte mais demeure également compatible avec l’organisation des études et le respect de l’ordre public de l’établissement. CE 2007 Ghazal : Le Conseil d’Etat interdit le port de signes religieux à l’école. AUJOURD’HUI : Rapport   au   président   de   la   République   (application   du   principe   de   laïcité   dans   la République) 11/12/2003 : Le recours à la loi devient le support d’un renforcement de la laïcité au sein   du   service   public.  (1)  Agents   de   l’administration :   transcription  dans   le   statut   général   des fonctionnaires du respect de la neutralité du service auquel ceux-ci sont tenus. (2) Usagers du service public : doivent se conformer aux exigences de fonctionnement du service public (notamment dans les hôpitaux - obligation de laïcité pour les patients ; et en matière scolaire).  Neutralité = l’unité de l’Etat, autour des valeurs de la République.  P. Weil Libération : « Une loi sur les signes religieux s’impose, car comme l’a constaté la commission Stasi, l’exercice de la liberté de conscience est plus que jamais menacé en France » : Problème de la CEDH et de l’interdiction des signes religieux.  Art. 9 CEDH : droit de manifester sa religion, sauf si restriction   quant   à   la   protection   de   l’ordre   public/   droits   et   libertés   d’autrui.   Question   de proportionnalité évoquée : on préfère le mot « ostensible » à « visible ». Loi 15/03/2004 encadrant le port de signe religieux (sur application du principe de laïcité) dans les établissements   scolaires :  Manifester   ostensiblement   un   signe   religieux   dans   un   établissement scolaire est interdit. Différence entre ostensible et ostentatoire : 1. Ostensible : un signe qu’on porte avec la volonté qu’il soit vu. 2. Ostentatoire : pas de volonté que ce signe soit vu.  Loi  11/10/10   interdisant   la  dissimulation du visage  dans   l’espace  public :  Définitions  de   l’espace public =>  voies et lieux publics ouverts au public ou affectés à service public, et donc on ne peut y dissimuler son visage. Sanctions : amendes + stage de citoyenneté. Dissimulation forcée du visage : le coupable puni d’un an de prison + 30 000€ amende. Problème : les casques de scoot + les cagoules dissimulent  aussi   le  visage,  mais   la   loi   vise   surtout   le  voile   intégral.   L’Etat   intervient  donc  pour renvoyer la religion dans le privé.TA Montreuil  22/11/11 Mme O :  Application du principe constitutionnel  de neutralité  du service public  à  l’accompagnement des sorties scolaires par  les parents d’élèves,  qui  participent en tant qu’accompagnateur au service public de l’école élémentaire => laïcité extensive=> On applique à un parent d’élève le principe de neutralité qui s’impose aux agents du service public. CASS Ch. Soc. 19/03/13 : Dans un établissement privé, les restrictions à la liberté religieuse doivent être   justifiées   par   la   nature   de   la   tâche   à   accomplir,   répondre   à   une   exigence   professionnelle essentielle et déterminante, et proportionnées au but recherché. Le règlement intérieur ne peut pas instaurer  une  restriction générale  et   imprécise  visant  à  prohiber   le  port  de signes  religieux.  Par contre, dans un service public, le principe de laïcité l'emporte, de sorte que le règlement intérieur peut interdire, même au personnel n'étant pas en contact avec les usagers, le droit de manifester leurs   croyances   religieuses   par   des   signes   extérieurs,   en   particulier   vestimentaires.   CASS :   ce 

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règlement   n’instaure   pas   d’interdiction   générale   mais   précise,   interdiction   donc   justifiée. Fondements : Code du Travail. CASS. Ass. Plénière 25/06/14 :  restriction à  la liberté du salarié de manifester sa religion qu'il   [le règlement intérieur] édictait ne présentait pas de caractère général, mais était suffisamment précise, justifiée par la nature des tâches accomplies par les salariés de l'association et proportionnée au but recherché. Projet   de   loi   17/07/2013   Déontologies   et   droits   et   obligations   des   fonctionnaires :   valeurs fondamentales   reconnus   aux   agents   publics   =>   impartialité,   probité   et   dignité ;   servir   l’intérêt général ; obligations de neutralité pour garantir le respect de la liberté de conscience de toutes les personnes ; respect du principe de laïcité. 

S7. LIBERTE D’EXPRESSIONPrincipe :   liberté  d’expression.  Mais,  est-ce  que   tout   le  monde  doit  pouvoir   s’exprimer  en   toute circonstance/ hypothèse ? Ou, alors doit-on envisager des limites à cette liberté d’expression ? On doit  limiter la liberté d’expression lorsqu’elle nuit à la démocratie elle-même . On ne limite la liberté d’expression lorsqu’on considère que les principes fondamentaux de la démocratie sont remis en cause (ce sur quoi notre contrat social est mis en péril). Le droit  pose des garanties à l’exercice de la liberté d’expression, mais pose aussi des interdits qui vont rendre compte de la liberté d’expression dans une société démocratique. 

REFERENCES TEXTUELLES : ART. 11 DDHC : libre communication des pensées et opinion (parler, écrire, imprimer). Limite : abus liberté déterminé par la loi.  En l'espèce, "la loi", c'est celle du 29 juillet 1881 relative à la liberté de presse. Elle pose en principe que chacun dispose de sa liberté d'expression dans les médias, sauf à devoir rendre compte d'éventuels abus réprimés a posteriori par le juge pénal. ART. 34 Constitution 58 : la loi fixe des limites à  l’exercice des libertés civiles et fondamentales pour exercice des libertés publiques. ART. 10 CEDH :  1. Reconnaissance liberté expression, mais Etat peut légiférer concernant presse et média. 2. Exercice de cette liberté soumis à une responsabilité : conditions, sanctions et restrictions peuvent être prévues par la loi. ART. 19 DUDH : liberté opinion et expression reconnue. ART. 25 Pacte relatifs aux droits civils et politiques : liberté expression et opinion, qui implique des limites => réputation autrui, sauvegarde sécurité/ santé publique/ moralités publiques. 

LIBERTE D’EXPRESSION : CEDH 14/03/13  « Eon   c/   France » :   La  CEDH a   condamné   la   France  pour  violation  de   la   liberté d'expression après la condamnation d'un homme qui avait brandi en 2008 une affichette « Casse-toi pov'con » lors d'une visite présidentielle. Poursuivi pour « délit d'offense au chef de l'État », inscrit dans   la   loi  de  1881  sur   la   liberté  de   la  presse,   l'homme avait  été  condamné à  une  peine  « de principe ». Définition JP donnée par CASS. CRIM 21/12/66 : atteindre honneur ou dignité président. PB :  Le  président  doit-il  avoir  un statut  particulier  avec   le  délit  d’offense :   il  est  sacré  de par   la fonction du président, donc protection supplémentaire ? NON: en sa qualité d’homme politique, le chef de l’Etat, s’expose encore plus à la critique qu’un simple particulier= liberté d’expression encore plus large concernant le chef de l’Etat, et critiques plus larges qu’il pourra subir. Le délit d’offense au chef de l’Etat ne justifie pas une limite à la liberté d’expression. 

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CE 09/01/14 « Ministre de l’Intérieur » + Affaire Dieudonné: Cette décision constitue une évolution importante de la JP en matière de limite à la liberté d’expression et de troubles à l'ordre public.Fondements :  CE   BENJAMIN   1933 :   la   police   administrative,   quand   elle   limite   les   libertés fondamentales,   doit   prendre   des   mesures   nécessaires   et   proportionnées   au   but   recherché. Conciliation entre liberté d’expression et maintient ordre public. Le CE avait affirmé que la mesure était disproportionnée : au lieu d’interdire le spectacle, il a préféré augmenté le nombre de policier présent= véritable conciliation. PB : Ici, quels sont les buts recherchés de la mesure ? Interdiction pour une question de sécurité + respect   de   la   dignité   humaine.  Mais   cette  mesure   est-elle   proportionnée   au   but   recherché ? Solution : CE ne s’arrête pas sur l’ordre public, car selon arrêt BENJAMIN, la mesure d’interdiction aurait été disproportionnée. Le CE se base donc sur le fondement de  la dignité humaine et sur la sécurité :  pas de conciliation possible entre dignité humaine et  la liberté d’expression. La dignité humaine est un absolu qui  n’a pas à être concilié. (cf. CE Commune sur Orge - Le lancer de Nains). Motifs solution : récidive de propos antisémites, les anciens spectacles ne respectaient pas la dignité humaine + troubles à l’ordre public. Cette récidive motive la mesure d’interdiction. 

LIBERTE DE PRESSE : elle est le support privilégié de la circulation des idées. Paul Nizan :   les  médias   ont   un   rôle   dans   les   sociétés   démocratiques   de   contrepouvoir,   d’où l’importance de l’indépendance des journalistes. Liberté de la presse donc via cela, on se forge un avis. La pluralité des opinions permet de construire sa propre opinion. La presse nous donne des moyens de pensées, réfléchir, analyser. CEDH 07/06/2007 « Dupuis et autre c/ France » : Contexte : Sous Mitterrand, les écoutes téléphoniques servaient à autre chose que la protection de l’ordre de  l’ordre public.    Deux  journalises  ont  publié  ces écoutes dans  leur  livre +  incrimine un homme politique suivi en justice=> Donc coupables du délit de violation du secret de l’instruction ou du secret professionnel. Fondements : Liberté d’expression : donc liberté pour les journalistes de s’exprimer.  Mais la CEDH va plus loin : droit pour le public de recevoir ces informations véhiculées dans le livre des journalistes. Droit   d’information  pour   le   public   +   le   sujet   de   l’ouvrage   concerne  un  débat  d’intérêt   général considérable, une affaire d’Etat qui intéresse l’opinion publique. Solution :  Vision  extensive    de   la   liberté  d’expression  et  de   la   liberté  de   la  presse,  qui  protège émetteurs mais aussi  les destinataires.  La presse est un contrepouvoir du cadre politique=> droit d’informer le public sur les discours politiques/ questions d’intérêt général. Loi   14/01/10   Protection   des   sources   des   journalistes :   Protection   des   sources :   permet   une information libre et sans contrainte. Si celles si ne sont pas protégées : les journalistes en seraient privés   et   donc,   n’auraient   plus   accès   à   certaines   informations.  Mais,   si   impératif   prépondérant d’intérêt public, on peut y déroger + si mesures envisagées sont nécessaires et proportionnelles au but légitime poursuivi. TGI Paris 22/03/07 « Stés des Habous et des lieux saints de l’Islam c/ Ph. Val. Et Sté Rotative » : Les caricatures   de  Mahomet   par   Hebdo   étaient   inscrites   dans   un   contexte   de   combat   contre   le terrorisme et les intégristes islamistes et anime donc le débat. Ces caricatures n’étaient donc en rien adressées seulement aux musulmans, dans le but de les insulter. De plus, le blasphème n’est pas sanctionné pénalement en France, contrairement aux injures faites aux particuliers=> LE DROIT AU BLASPHEME RECONNU. 

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LIBERTE DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE ET ELECTRONIQUE :  DOC 11. CC 10/06/09 Loi favorisant   la   création sur   internet :   Le  CC  censure  une  partie du pouvoir  de  sanction conféré  à HADOPI par la loi soumise à son examen. Cette nouvelle autorité administrative indépendante (AAI) avait reçu le pouvoir de suspendre l'accès à internet de toute personne qui aurait procédé à des téléchargements illégaux, et plus largement aurait méconnu les droits de la propriété intellectuelle. Le CC n'entend pas déclarer  l'inconstitutionnalité de tout pouvoir de sanction conféré aux AAI.   Il exige   seulement   que   le   législateur   définisse   de   tels   pouvoirs   dans   le   respect   des   principes constitutionnels.

S8. Environnement + droit au logement => DROITS DE CREANCE.

Les droits créances  :   droits   qui   nécessitent   intervention   de   l’Etat   (action   positive   de   celui-ci) : Exprime   idée  que   l’individu  peut   revendiquer  de   l’Etat,   le   paiement  de   sa  « dette ».   Les  droits créance= droits économiques et sociaux (préambule de 1946). La double difficulté  :  apprécier   leur portée normative,  souvent  les droits  sociaux sont formés de façon relativement flou et pourraient s’apparenter à des déclarations d’intention. Dès lors que l’on peut exiger de l’Etat une certaine prestation : difficulté=> Question de l’effectivité de ces droits. On peut reconnaître un droit créance mais cela va impliquer par définition une intervention de l’Etat, sans quoi, il devient un droit sans effets juridiques. PB : mise en œuvre de ces droits (matérielle, économique  et  financière). Est-ce  que   les  droits   créances  sont  vraiment  du  droit  et  non  pas  de simples inspirations, des déclarations d’intention plutôt que des normes juridiques? La   charte   de   l’environnement :   ils   répondent   à   un   besoin   de   la   société,   comme   les   droits économiques  et   sociaux  ont  pu   répondre  à  un  besoin  de   la   société,  comme  la   société  civile  et politique a pu répondre à un besoin de la société. On va devoir les formaliser pour les inscrire dans notre ordre juridique et donc la charte de l’environnement répond évidemment à tous les enjeux qui deviennent  pressants  pour  la  société.  Notre modèle économique peut aboutir à des dérives  par rapport à des conséquences sur l’environnement et l’idée selon laquelle il faudrait une croissance économique, un développement constant de la société de consol n’est plus un système tenable au regard des enjeux environnementaux. Dans notre société on doit prendre en compte l’individu, la croissance, les droits économiques et sociaux et aujourd’hui on doit prendre en compte la situation environnementale.  Intérêt : imposer par un texte à valeur constitutionnel aux organes politiques et aux citoyens de prendre en compte bon gré,  malgré,   la question environnementale.  Même si  ça arrive trop tard, désormais ce n’est pas qu’une intention politique mais c’est un texte contraignant juridiquement. Droit au logement : s’inscrit dans une même dialectique la question du logement est soulevé dans un enjeu   de   société,   on   reproche   au   gouvernement   la   politique   du   logement   et   on   garantit juridiquement de ce qui relève d’une aspiration politique ou d’un principe politique. 

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DROITS LIES A ENVIRONNEMENT : La Charte de l’environnement 2004 : Si la Charte consacre des droits elle reconnaît aussi des devoirs. On a une déclaration de droits qui s’accompagnent de la reconnaissance de devoirs, on n’est pas uniquement passifs à attendre une intervention de l’Etat on est amenés à participer à la question environnementale. Ici, droits créances associés à des devoirs. Le principe de précaution se distingue du principe de prévention : le principe de prévention c’est savoir que l’utilisation d’un produit va avoir des conséquences sur l’environnement, on doit intervenir en amont pour éviter le risque, le risque   pour   l’environnement   est   identifié.   Pour   le   principe   de   précaution,   Le   risque   pour l’environnement n’est pas certain d’un point de vue scientifique, le risque n’est pas scientifiquement identifié. Sur le principe de précaution : c’est en l’absence de certitude scientifique.Art. L110-1 Code de l’environnement : Différents droits et devoirs reconnus par la charte. Différence entre principe de précaution et principe de prévention : en matière de précaution, risque pas connu alors qu’en matière de prévention il l’est. On s’aperçoit que même si ces dispositions ont des portées variables, elles sont la formalisation juridique de ce qu’on a pu lire à travers les motifs de la charte, à travers le principe de précaution, prévention, pollueur payeur. Décision DC 2008, Loi relative aux OGM : Enjeu juridique de la charte=> savoir quelle portée donner à des principes qui ont a priori un caractère imprécis et donc est-ce que ces articles/ certains de ces articles  peuvent servir  de  fondement à une action en  justice ? ART.  5 et  7 essentiels  + certains articles : certains principes impliquent une intervention du législateur pour assurer leur effectivité, certains principes ne peuvent avoir un effet direct en l’absence d’une intervention du législateur. Donc   la  décision   consacre  effectivement   la   valeur  pleinement   constitutionnelle  de   la  Charte  de l’environnement. Le CC va sanctionner pour incompétence négative le législateur qui ne se serait pas saisi des obligations qui sont à sa charge. Le CC semble rappeler le législateur à son rôle, qu’il exerce pleinement   sa   compétence,   qu’il   se   saisisse   de   la   question. Art.   5  :   contrôle   plus   poussé   -> proportionnalité. Art. 7 : pouvoir d’appréciation plus large, un pouvoir discrétionnaire pour mettre en œuvre l’art. 7. Ce qui va changer, c’est le degré de contrôle opéré par le juge. L’art. 5 étant un article assez précis, le CC va procéder à un contrôle poussé du respect de l’art. 5. Pour l’art. 7 : intervention du législateur étant une appréciation plus large, le contrôle sera moins poussé. CE Commune d’Annecy 2008 : conformité ou non d’une loi par rapport à la C°. Devant les juridictions ordinaires, la charte permet de contrôler la constitutionnalité d’une loi. CE Société Orange France 2012 : Affaire Lutetia  : même si une police spéciale est intervenue, cela n’empêche pas les pouvoirs de police générale locale au vu de circonstances locales particulières pour aggraver les mesures prises. En matière d’environnement, le principe de Lutetia est totalement renversé : le pouvoir de police spéciale   empêche   à   la   police   administrative   générale   d’intervenir   même   si   elle   justifie   de circonstances particulières. La police spéciale est prescrite à un domaine précis alors que la police générale  a  un domaine d’intervention beaucoup plus   large  et   les  moyens d’actions  de  la  police générale : limitée alors que police spéciale : moyens d’actions plus aboutis, plus efficace. 

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S9. DIGNITE & LIBRE DISPO DE SOIDissertation : peut-on disposer librement de son corps ? 

REFERENCES TEXTUELLES : Préambule 46 : interdiction d’asservir la personne humaine => notion dignité. DUDH   1948 :   reconnaissance   d’une   dignité   inhérente   à   une   « famille »   humaine   +   égalité   des hommes en dignité. Charte droits fondamentaux : dignité humaine inviolable, respectée et protégée. CESDH 1950 : soumission torture, traitements inhumains/ dégradants interdits. Abolition peine de mort 3 mai 2012. Code Civil : ART. 16 (interdit atteinte à dignité + respect être humain dès commencement de vie) ; ART. 16-1 (respect dû au corps ne cesse pas avec mort) ; 16-3 (ok pour porter atteinte au   corps   si   nécessité  médicale   +   accord   intéressé   obligatoire)  16-4  (interdiction   porter atteinte dignité espèce humaine, interdiction clonage). Code Santé Publique :  L.1110-2  (personne malade : respect dignité)  R.4127-1  (le médecin respecte dignité personne humaine). 

NOTION DE DIGNITE : Concept théologique/ philosophique. CE 27/10/95 Commune de Morsang-sur-Orge : Faits : « lancer de nains » devait avoir lieu dans une discothèque. Procédure :   Cette  activité  portant   atteinte   à   la  dignité  de   la  personne  humaine,   le  maire  de   la commune prit  un arrêté pour  l’interdire.    La société Fun Production et   le  nain qu’elle  employait demandèrent  au   tribunal  administratif  de  Versailles  d’annuler   cet   arrêté.   Le  25  Février  1992,   le tribunal   administratif   de  Versailles   condamna   la   commune  en   réparation  du  préjudice,   à   savoir l’interdiction d’un spectacle en dehors de circonstances locales exceptionnelles; à même supposer qu’il porte atteinte à la dignité humaine. Moyens : La commune interjette appel devant le Conseil d’Etat  sur le fondement de l’article 75-1 de la loi du 10 juillet 1991. PB :   le   principe  du   respect   de   la   dignité  humaine  peut-il   justifier   à   lui   seul   un   acte   de  police administrative   ?Solution : le Conseil d’Etat annula le jugement du tribunal administratif, au motif que ce « spectacle », portait  atteinte à  la  dignité de  la  personne humaine. La protection de  la  dignité  de  la   personne humaine, a ainsi été introduite de manière autonome par le Conseil d’Etat comme une composante du pouvoir  de police administrative.  Le Conseil  d’Etat concilie  donc à  la notion d’ordre public,   la notion de dignité de la personne humaine, et définit, par ailleurs les pouvoirs du maire en matière de police administrative.  

Cours td : deux enjeux juridiques fondamentaux : exercice d’une liberté individuelle (faire commerce/ industrie de son corps), face à la dignité humaine. PB 1 : Soit, peut-on se protéger contre soi-même, dès lors que le nain était consentent, vu qu’il en tirait une rémunération lui permettant de vivre dignement ? PB 2 : est-ce le maire peut utiliser son pouvoir de police générale alors qu’aucune circonstance locale particulière le justifiait ? 

Ici, la conception de dignité humaine permet d’écarter la notion de consentement du nain. Dignité  humaine :   concept  absolu  qui   s’impose  à   tous   sans  dérogation  +  n’a pas à être concilier avec une autre notion constitutionnelle,  alors que normalement on concilie   les 

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libertés entre elle. Ici aucune conciliation entre liberté du commerce et dignité : on ne peut pas consentir à sa propre dégradation. 

Peut-on se dégrader soi-même ? 

DIGNITE - Définition : La dignité humaine n’est pas quelque chose que l’on possède, on ne peut donc pas en dispenser, l’aliéner ou la dégrader. La dignité est une valeur absolue et objective, c’est pour cela qu’on la préfère à la notion de moralité. La dignité est un concept qui est universel, c’est ce qui fait la force de la notion. Dès lors qu’un fait est attentatoire à la dignité,   il   l’est  partout.  Exemple du nain :   la  personne  privée  du  nain   s’efface   (soit   son consentement) derrière le tout. La notion de dignité  en France doit  se rapprocher  de  la  conception que  l’on a du corps humain,  on considère  que  le  corps  humain revêt  un aspect  sacré,  et  donc échappe aux statuts des biens.  La conception de KANT : pourquoi la dignité représente une valeur absolue, que l’humain ne peut pas perdre ? « Dans le règne des fins, tout a un prix ou une dignité. Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d’autre à titre qu’équivalent. Au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n’admet pas d’équivalent c’est ce qui a une dignité. Ce qui n’a pas de prix grâce à la dignité est une fin en soi. » ICI : dignité c’est l’essence même de l’humanité. L’humanité est la réunion symbolique de tous les hommes en ce qu’ils ont de commun :  leur qualité d’être humain. Appartenir au « genre humain » c’est donc dire que tous ceux qui ont font partie sont des êtres humains et sont dignes de l’être. La défense de la dignité n’a plus à faire à l’individu libre, mais à l’individu qui appartient à l’humanité. Exemple du droit des étrangers : ils se font appliquer une législation différente, mais noyau commun :   ils   doivent   être   traités   de   façon   similaire   concernant   les   droits   inhérents   à l’homme. Exemple Controverse de Valladolid : Est-ce que les indiens appartiennent ou non au genre humain/ avaient  une âme et  donc  les réduire ou non à  l’esclavage ?  Ils  ont  une âme et doivent être traité avec dignité car ils appartiennent u genre humain. Mais concernant les noirs :   ils   étaient   considérés   comme n’appartenant  pas  au  genre  humain,   la   raison  était l’esclavage, donc pas nécessaire de les traiter avec dignité. La reconnaissance du titre d’humanité va permettre de savoir si on doit être traiter ou non avec dignité. Si ce n’est pas le cas, on a un prix, et on peut faire l’objet d’un commerce. La dignité a-t-elle à voir avec la liberté ? P. Friedman « le respect de la dignité de la personne humaine, concept absolu s’il en est, ne serait s’accommoder de quelconque conception en fonction des appréciations subjectives que chacun peut porter à son sujet. Le consentement du nain au traitement dégradant qu’il subit nous parait donc juridiquement indifférent ».  2 modèles philosophiques et moraux  qui   s’affrontent  pour   encadrer   la   relation  de   son rapport avec soi-même : partisan de l’individu autonome (John Locke), ou un modèle plus protecteur   ou   paternaliste   (qui   correspond   à   notre   conception).   1er  modèle :   volonté individuelle prime sur toute autre conception. Tout ce qui regarde le rapport à soi est libre. 

CC 27/07/94 DC « loi relative au respect du corps humain + loi relative au don/ procréation assistée.. » :   question   sur   la   PMA   avec   tiers   donneur   et   procréation   assistée   reconnue conforme à la Constitution. Pour les embryons : peut-on disposer librement de son corps ? Cours td : la Dignité est un principe constitutionnel. PMA : possibilité de recourir à une fécondation in vitro + possibilité de faire appel à un tiers 

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donné. Peut-on faire un don de son corps pour créer la vie ? Oui, mais considérer le tiers donneur : don à titre gratuit, et anonyme. On   admet   dans   certaine   hypothèse   une   certaine   disponibilité   du   corps,   et   notamment concernant le don : le don de sperme exclut cependant toutes fins commerciales (donc ne peut   être   que   gratuit).   Les   parents   deviennent   donc   « propriétaires »   de   cet   élément. Gratuité absolue de ces dons qui est fondamentale + anonymat pour protéger l’enfant et les parents, mais aussi le donneur. Sur  la possibilité de mener des «      études/ expériences      » sur  l’embryon    :  En principe,  c’est interdit. Néanmoins, on réserve une hypothèse ou les expériences sont envisageables : ne peut être qu’à des fins médicales, ne peut pas porter atteinte à l’embryon + avis conforme d’une commission nationale de médecine et de biologie. 

La GPA : toujours non autorisée. Ce n’est pas un « don » du corps, mais une location de son corps : fins commerciales, qui sont interdites. En effet dans le cadre de la GPA je reçois un prix ou une compensation pour avoir « louer » mon corps. 

MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE :  Libre disposition de son corps  : 

Proposition de loi adoptée par Sénat – Abrogation délit de racolage public 2013 : des contre le proxénétisme,  lorsque cette action est mise en mouvement par  le ministère public/  la personne lésée. Résolution Assemblée Nationale de 2011 : l’AN affirme le principe de non patrimonialité du corps   humain.   La   prostitution   ne   peut   être   assimilée   à   une   activité   professionnelle.   A l’inverse, autre courant de pensée : en soit travailler avec ses mains ou avec son sexe, cela n’a pas de différence, donc pas ostentatoire à la dignité, donc activité professionnelle encadrée.PARADOXE FRANÇAIS sur PROSTITUTION :   la  prostitution  est   exercée  dans  des  endroits déplorables, car on ne les protège pas, on interdit son exercice. Problème : comment fait-on pour encadre le cas du viol d’une prostituée. Autre problème concernant le viol : le viol dans le cadre du mariage, comment faire pour le reconnaître ? Le concubin disposait d’un droit absolu de disposition du corps de sa femme/ concubine, sans avoir   besoin de son consentement. Maintenant les femmes mariées sont protégées. CC 27/06/2001 « Loi relative à l’IVG et à contraception » : PB : Prolongement du délai pour exercer l’IVG à 12 semaines, si situation de détresse ? Cette prolongation est-elle contraire au principe du respect de la dignité humaine (concernant le fœtus ?)Solution :   NON.   Saisi   par   des   sénateurs   de   la   loi   relative   à   l'interruption   volontaire   de grossesse (IVG) et à la contraception, le CC a rejeté le recours. Il a jugé non contraire à la Constitution le passage de dix à douze semaines (à compter du début de la grossesse) de la période au cours de laquelle une IVG peut être pratiquée au cas où la femme se trouve, de par son état, dans une situation de détresse. Sur de telles questions, le Conseil constitutionnel a toujours considéré non seulement, ce qui est habituel, qu'« il ne détenait pas de pouvoir d'appréciation et de décision identique à celui du Parlement » (DC du 15 janvier 1975, « loi relative à l'interruption de grossesse »), mais encore, qu'il ne saurait « remettre en cause, au regard de l'état des connaissances et des techniques, les dispositions prises par le législateur » (DC du 27 juillet 1994, loi relative au respect  du corps  humain et   loi   relative à   l'utilisation des  éléments  et  produits  du corps 

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humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal). Cours td : A partir de quand s’applique la dignité humaine, notamment concernant le fœtus ? Le CC estime qu’il appartient au législateur d’apprécier ce délai. Néanmoins, il estime que cette loi respecte l’équilibre constitutionnel entre la sauvegarde de la dignité de la personne humaine, et la liberté de la femme. La marge d’appréciation du législateur existe, mais limite si le CC estime que cet équilibre constitutionnel est rompu. Le droit de disposer de son corps dans le cadre d’un IVG : reconnaissance du droit de ne pas donner la vie. Contrôle du CC de l’allongement du délai, qui ne devra pas rompre l’équilibre que lui impose la Constitution. Si on raccroche à la liberté individuelle, et notamment de disposer librement de son corps => si elle donner la vie, par définition : elle n’a seulement qu’une fin de reproduction. Elle est donc assimilée  à  un  individu,  et  non plus  à  sa   fonction de  femme reproductrice.   Il   faut dissocier la sexualité de la reproduction. 

CEDH 17/02/2005 « K.A et A.D c/ Belgique » : Faits : personnes poursuivies pour coups et blessures et qui se prévalaient d’un contexte de sadomasochisme comme fait justificatif pour échapper à la condamnation pénale, la victime des blessures demandant elle-même que l’auteur des blessures ne soit pas condamné. La Cour en conclut que « le droit pénal ne peut en principe intervenir dans le domaine des pratiques sexuelles consenties, qui relèvent du libre arbitre des individus », sauf « des raisons particulièrement graves », réunies en espèce, puisque le participant demandait sans succès l’arrêt des blessures qui lui étaient infligées et était ainsi privé du moyen d’arrêter « une escalade de violence ». Ce n’est que dans la mesure où dans l’espèce l’auteur des blessures a continué malgré la demande d’arrêt du masochiste, que la Cour estime que la condamnation du premier par le juge pénal belge est justifiée . Cet arrêt a été très critiqué car il pose que l’on pourrait tout faire de son corps dès l’instant qu’on y consent. Cours td :   le   principe   de   base   est   la   reconnaissance   d’une   certaine   liberté   sexuelle (notamment   le  droit  de  disposer   librement  de son corps).   Liberté  particulièrement   large reconnue à la liberté sexuelle. Les dérogations ou exceptions reconnues à cette liberté vont intervenir  avec parcimonie.  En soit,   le sadomasochisme n’est pas en soi  attentatoire à  la dignité humaine, donc la liberté demeure la règle. La seule limite : le consentement de la personne. Cet arrêt a été très critiqué car il pose que l’on pourrait tout faire de son corps dès l’instant qu’on y consent. Réelle portée de l’arrêt difficile à apprécier :  et si  elle avait été consentante jusqu’au bout, qu’elle aurait été la limite ?  

Les recherches biomédicales et génétiques  : Loi 07/07/2011 relative à la bioéthique : l’émergence de la bioéthique relève d’un enjeu à la fois   morale   (éthique)   et   juridique.   La   société   et   le   droit   pose   des   limites   voire   des interdictions, par rapport à ce qu’il est scientifiquement possible de faire.  Cette loi rappelle l’indisponibilité du corps, le respect de l’intégrité du corps, et de toute marchandisation. On reconnait un droit de donner ses gamètes, toujours sur la réserve d’un consentement. Paul Benkimoun Le Monde : un enfant a été conçu dans le but de soigner d’autres enfants. Pratique bioéthique autorisée depuis révision en 2004. 

L’intégrité physique  : CE sect. 06/12/2013 M.A.B : Interdiction des traitements inhumains ou dégradants => Faits : une détenue handicapée a d’abord occupé une cellule ordinaire, puis ensuite placée 

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dans une cellule médicalisée spécialement dédiée aux handicapés. Procédure : juge référés estime que ces conditions de détention sont contraires au respect dignité personne humaine + demande de réparation du préjudice subi par la requérante. REJET. Elle se pourvoi en cassation, car le montant des DI est revu à la baisse. Motifs : l’évaluation des DI était incertaine, sauf si caractère de certitude suffisant établit par le jge des référés, qui peut cependant être remis en question par la cour de cassation. Fondements : ART. 3 CEDH : nul ne peut être soumis à la torture, traitements inhumains + conditions des détenus doivent respecter leurs conditions humaines. Ici pour DI : il faut évaluer la durée des manquements au principe de dignité (soit en espèce : combien de temps la détenue a été placée dans une cellule « ordinaire »). Solution :  cette cellule  « ordinaire »/  conditions de détention n’atteignaient  pas un degré élevé de gravité nécessaire pour revoir à la hausse les DI demandés. 

Question de la fin de vie  : Loi 22/04/2005 droits des malades et à la fin de vie :- Interdiction de poursuivre des traitements inutiles ou disproportionnées. - N’autorise  pas   à  « donner »   la  mort,   via   euthanasie  par   eg,  mais :   si   le  malade   le 

souhaite :   les   traitements   peuvent   être   suspendus,   s’il   est   en   phase   terminale   + médecin respecte sa volonté. 

- On peut soulager le patient avec un traitement, ayant pour effet SECONDAIRE d’abréger sa vie (mais seulement pour effet secondaire !!)