LilianeSiegler

LesSixDamesétoiles

de

Compostelle

©LilianeSiegler,2020

ISBNnumérique:979-10-262-6710-2

Courriel:contact@librinova.com

Internet:www.librinova.com

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Ouvrage:LessixdamesétoilesdeCompostelle

Résumé : Récits relatant l’histoire aventureuse des six dames étoiles deCompostellepérégrinantsur leChemindeSaint-Jacquesenempruntant lavoied’Arles. Six gersoises qui ont commencé leur pèlerinage le 30 mai 2013 aurythme tranquille (travail oblige) d’une semaine de marche par an, avec unemoyenne de vingt-cinq kilomètres par jour, ralliant Auch à la capitale de laGalicele17mai2019.Témoignagecaptivantquialternelégendes,descriptionsdesmonumentshistoriques,marquéparlesrencontres,enrichipardesanecdotespersonnelleset l’aboutissementde soi.Ce livre raconteégalement leshistoiresde vie de chacune et les entraînements, charnières de ces sept années depèlerinage.Iloffreaussidesinstantsd’amitié,decomplicitéetd’intimitéaucôtédecesdrôlesdedamessidifférenteslesunesquelesautresetsiuniques.Leurpersonnalitéétoffecerecueiloriginalpleindefraîcheuravecuneauthenticitéoùl’humanité est célébrée.L’occasiondedécouvrir oude redécouvrir ceCheminavecleregarddesixfemmes.

À,Christianmonmari,auxdamesétoilesdeCompostelle,Marie-Christine,Hélène,Joëlle,SophieetAgnès.

LessixdamesétoilesdeCompostelle2013

L’histoireaventureusedesixcopines,partiessurleChemindeCompostelle,pourtroisjours,entroisétapesd’Auchjusqu’àMaubourguet.

Préface

J’habitedansunravissantpetitvillage,Montégut,perchésurunecollineàsix kilomètres d’Auch, où le Chemin Saint-Jacques de Compostelle, la voied’Arles, le traverse.J’aimemarcheretmepromenerdanssessentiersavecmafilleàquatrepattes.Jerencontredesjacquets,leurbutdeparveniràSantiagoàpiedmesemblaitinaccessible,commejelesenviais.

Malheureusement mon mari ayant des problèmes de douleur sciatique,opéré d’une hernie discale en février 2013, ne peut plusm’accompagner dansmesrandonnées.

L’envieest trop forte, jedécided’organisermoi-mêmemonpèlerinageenpartanced’Auchlavilleoùjesuisnée.Jeproposemonprojetàquatrecopinesetmabelle-sœurquisanshésitersedisentenchantéesdepartirdanscetteaventure.Lescinqdamesenmajoriténeseconnaissentpas.Jepréparedesentraînementsdeseptembre2012àmai2013.Cesmomentsnouspermettentdenousconnaître.NoustravaillonstoutessurAuch,âgéesde45à57ans,sportives,nousavonslachance que nos époux soient présents pour nous accompagner dans lapréparationàcelongvoyage.Cepèlerinageestprogrammésurunesemaineparan,pendantseptans,pourunedistancedeneufcentsoixantekilomètres.Commele dit Jean-Christophe Rufin dans son livre « immortelle randonnée » noussommes des petites tricheuses, nous le regrettons mais nos obligationsprofessionnellesetfamilialesnenouspermettentpasdelefaired’untrait.

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Il était une fois l’histoire de six sympathiques dames Marie-Christine,Hélène, Joëlle, Liliane, Sophie et Agnès qui décidèrent de s’aventurer sur leChemindeCompostellesurlavoied’Arles,enpartanced’Auch,surseptansenraisond’unesemaineparanpourarriveràSantiago.

AvecdenombreuxentraînementsauxalentoursdeMontégutdeseptembre

2012àmai2013.Deuxcentquatre-vingtskilomètresfurentenregistréspartousles temps (pensaient-elles) le froid, laneige, levent, lapluie, la chaleur.Ellestestèrent leurs équipements et leur condition physique accompagnées de leurséclaireurs.Kilieunegoldenretriever,GaïaunelabradoretTipideraceinconnuequi se régalèrent à lever le gibier, faisans, lapins etmême dans la tranquillitéd’un chemin de campagne, à dix mètres de nos randonneuses stupéfaites, unénormesanglierl’airpatibulaireavecsonpoilhérissécommeunporc-épicsortidubois,leurcoupalaroute,poursuiviparlestroischiennes.Labonneéducationde ces animauxdomestiques facilita avecun appel despropriétairesLiliane etAgnès, leur retour. L’hiver et le printemps étant très arrosés Kilie faisait sathalassodebaindebouedanslesnombreusesflaquesetvenaitsesecouerauprèsdecesdamesquis’enamusaient.Cesentraînements,exécutéssérieusementenaugmentantprogressivementleskilomètres,étaientaussipourellesleplaisirdesedécouvriretde s’apprécier.Prudentesetprévoyantes, cesaventurières2013n’ayant aucune connaissance de randonnées sur plusieurs jours vont partir enreconnaissance de trois jours pour cette première année. Trois étapes sontprogramméespour le jeudi30maiAuch/Montesquiouvingt-huitkilomètres, levendredi31maiMontesquiou/Marciacvingt-huitkilomètresetlesamedi1juinMarciac/Maubourguetdix-septkilomètres.Ellessontmaintenantprêtespour legranddépart.

Jeudi30mai:Auch/Montesquiou28kilomètres

Le Jour J est arrivé, un imprévu de dernière minute empêche Marie-Christinedepartird’Auchmaisellerejoindral’équipeàMontesquiou.Ellessontimpatientesetheureusesdecommencercetteaventure,lanuitaététroplongue.Lejeudi30maicesdameséquipéesdusacàdospesantenmoyennehuitkilos,bâtons, guêtres se retrouvèrent à la mairie d’Auch « la capitale » pour fairetamponner leur créanciale, ce papier si précieux qui sera le témoignage et lesouvenir des différentes étapes réalisées de ce pèlerinage. Lesmaris, Laure lafilled’Hélènesontlàpourlesaccompagner,devraispaparazzisleurdonnantunair d’importance, même l’employé municipal accompli son geste avec unecertaine solennité. Les formalités terminées, comme pour un départ à la une,ellesseprêtentpourlesdernièresphotosenhautdel’escalierdel’hôteldeville.Du tempsded’Artagnan,cehérosgasconseraitvenu leur faireunerévérence.Unrayondesoleil illumine leurenvol.Munieschacunede l’itinéraire,ellessedirigent pour l’étape Auch/Montesquiou. Elles descendent la rue d’Etigny etprennentlarueEmbaquésbaliséeduChemindeCompostelle.Voilà,l’aventurecommence,ellesysont.Lamétéoesttrèsincertainemaislesnombreuxnuagesn’assombrissentpasleurjoiedepartir.Àlasortiedelaville,montantlecheminde Touget, ces ravissantes dames font leur première rencontre.Un homme, lasoixantaine, sac àdos et bâtonsqueLiliane accostepour luidemanderd’où ilvient.Cen’estpasunjacquet,ilestvenudeLyonavecletrainjusqu’àAuchetfaitsonpèlerinageàLourdesenpassantparleChemindeCompostellejusqu’àMaubourguet et ensuite prend unGR pour arriver à Lourdes. Après les avoirsaluées,trèsréservéilpassedevantd’unbonpas.ToujoursavecbonnehumeurHélène,Joëlle,Liliane,SophieetAgnèsaccueillentlespremièresgouttesaveclesourire.Commeparmagiecesbellesdamesseretrouvent transforméesenféescarabosses.Ellesconstatentenmontantqu’Auchsetrouvefinalementdansunecuvette. Pourtant, la Cathédrale Sainte-Marie qui domine la ville et l’Escaliermonumentalaveccestroiscentsoixante-quatorzemarchesreliantlahaute-villeàla basse-ville, semblaient leur prouver le contraire. Elles longent le golfd’Embats tracé sur les vallons avec des pentes raides et certains dénivelésimpressionnants, l’esthétique du lieu mérite d’être connu. Au bout de dixkilomètres après avoir quitté le goudron, elles prennent une sente qui naviguedans la forêt de pins. C’est sous et au fond d’une allée qu’elles eurent cette

apparition.Face à elles, une silhouette qui au fur et àmesure qu’elle avançaitleurfaitdécouvrirunejeunefemme,latrentaine,detaillemoyenne,entenuedejacquetettrèssurprenant,danssamaindroiteunénormebâtondedeuxmètresenboispourfacilitersamarchesurcesolhumideetglissant.LamysticitéétaittotalepournosGersoises.Trèscurieusesellesdemandentd’oùellevientetc’estavecémerveillementqu’ellesécoutentlerécitdecetteallemandedontlefrançaisest assez compréhensible.Partie seuled’Allemagnepour arriver àSantiagoencentquatre jours, elle fait le retour, ellevapasser sanuit etvisiterAuch.Elleleursignalequelecheminestboueuxetconseillelaprudence.Surce,l’équipereprend sa destination en pensant que cela n’est qu’une promenade et fait leslouangessurlecouragedelasolitudedecetterandonneuse.Déjàdeuxheuresdemarche,unepetiteéclaircie,ellesenprofitentpourfairelapause-café.Plusieursfriandisessortiesdusactrouventunetableimproviséesurdesgroscailloux.Lesroses des sables confectionnées parLaure ont un grand succès.Après ce petitdopant, elles reprennent le chemin. Quelle surprise ! Le Lyonnais est justederrière elles, il arrive à leur niveau, très gentiment leur dit bonjour et leurdemandeleurdestination.Cesfemmestrèsétonnéessedemandentsicethommen’apasdestroublescognitifs,parpolitesserépondentàsaquestion.Puiselleslequestionnents’ilafaitlarencontredel’Allemande,ilditquenonmaisqu’ilyacinq autres femmes derrière et il leur souhaite bon chemin.Quel fou rire, cescinqdamesravissantestransforméesenféescarabossesquecemonsieurn’apasreconnues.Cethommequilapremièrefoisavaitétéintimidéparl’accostagedecescharmantesfemmes,adûêtreplusrassuréparleurséduisantebosse.Chausséde tennis ilmarchedevantellesdifficilementsurcecheminboueuxqui ralentisonpas.Ilporteunebellecapebleue,unjolibossulesaccompagne.Commecesdamessontéquipéesdechaussuresderandonnéesetdeguêtresellesledoublent.Elles sont à l’entrée de Barran. Elles s’arrêtent devant l’ancien lavoir etimaginent l’endroitoùà l’époque lesvillageoisesvenaient laver leurs lingesetsurtoutpourbavarder,prestiged’unréseausocialàl’ancienne.Ellesentrentparla porte fortifiée de cette bastide, un petit escalier permet l’ascension et de sahauteurellesdominent levillage, la rueprincipale et le clocher à la charpentehélicoïdale. Quand elles traversent la longue rue principale c’est l’heure dudéjeuner.Ellessedéplacent,s’approprienttoutelaroutecommedesconquérantsetellesaccaparentlahalleoùàlabasedesgrospiliers,desbancsenpierreslesaccueillentpourleurpetitehalte.Chacunesortsonrepasdusac,premierpique-nique jacquet. Au moment de repartir une pluie soutenue les accompagnejusqu’à l’IsledeNoé.Cevillage situé à la jonctionde lapetiteBaïse et de la

grande Baïse les impressionne quand elles passent sur le pont, l’eau est trèshauteetmenaceledébordement.Ellesfontunarrêtauparcduchâteau.C’estlàque Liliane essaie de joindre, comme il était convenu par téléphone, lespersonneschezquiellesdoiventpasserlanuit.Parunemauvaisemanipulationse trompe de numéro et annonce à l’interlocuteur : « Nous sommes les cinqfemmesquiviennentcoucherchezvous»,pleind’humour,unhommeauboutdu fil lui répond : J’aurais eu beaucoup de travail, mais je regrettemalheureusement je ne suis pas la personne concernée ». Un petit momentinoubliablederigoladesouslapluieoùcinqjacquetssonttordusderirecommedesbossuslesensdumotnepeutêtreplussignificatifvisuellement.Ellessortentdel’IsledeNoéetcherchentlesentierbalisé.Àlasortieduvillage,unepèlerinelaquarantainelesattend,enshort,chausséedesandalesnu-pieds,sacapeaunegrossebossedifférentede la leurcarelleporteunetente.Elle leurdemandesielle peut faire le Chemin ensemble. Les Auscitaines n’en reviennent pas cepersonnage atypique, car elles si soucieuses de leur confort vestimentaire, devoir une personne si dénudée avec les conditions météorologiques sidéfavorablespourmarcheretcamper,leurpermetderelativiserlasituation.ElleestpartiedeBlagnac,dechezelle,pourunpèlerinageàLourdes,elleprendlemêmeitinérairequeleLyonnais.Ilpleut,lecheminesttrèsboueux,ellemarchedanslaboue,sansaucunegêne,sespiedss’enfoncentdanslesflaquesd’eausansaucuneplainte.Lesdames sont étonnéesde son insensibilité à lapénibilitédecettemarche.Elletombe,commeunetortuesurledosellenepeutpasserelever,Hélène l’aide à se remettre debout, elle est toutemouillée cela ne semble pasl’atteindre,ellecontinuesanslamentation.LilianepensequeKilieauraittrouvésonbonheurdanscettelagadoue,maisl’effetéclaboussuren’auraitpaslemêmeamusement,carparéesdeleursarmurescapesetguêtresellessontintouchables.Lecheminest tropdangereux,àcôtéunchampclôturé longelesentier.Agnèssautelaclôture,elleesttouchéeparlecourant.Lilianedécidedepassersouslaclôturechargéedusacàdos,elleréussit,Sophie,Hélène,Joëlleetl’inconnuelasuivent. Enfin elles arrivent à rejoindre la départementale qui conduit àMontesquiou,lelieuoùMarie-Linelapropriétairedugîtedoitvenirleschercheren voiture. L’inconnue les remercie pour l’avoir accompagnée et elle poursuitsonchemintouteheureuse,sansaucuneappréhensiondeseretrouverseulepourpasser la nuit sous la tente. Dans leur ferme reconvertie en agriculturebiologique, Jean-Luc etMarie-Line les accueillent dans leurmaison gasconneSous le hangar, elles étendent leur cape et reconnaissent la bleue, celle duLyonnais,quiachoisiluiaussidepasserlanuitdanscelogis.Ellesadmirentun