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L’innovation au Luxembourg L’enquête communautaire sur l’innovation (ECI 3) et quelques aspects complémentaires LUXEMBOURG

L’innovation au Luxembourg - Accueil · japonaises, européennes – a ... investissements dans les nouvelles machines et équipement. ... comptage des brevets d’inventions, qui

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L’innovation au Luxembourg

L’enquête communautaire sur l’innovation (ECI 3) et quelques aspects complémentaires

LUXEMBOURG

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Sommaire Page

1. Cahier économique du Statec sur l'innovation 3 (S. Allegrezza)

2. Cadre institutionnel de la politique de recherche et de l'innovation 23 (R. Kerger, M. Walentiny, J.-M. Ludwig, G. Schlesser)

3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation 45 (V. Dautel)

4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques 51 (A.-S. Genevois, U. Warner)

5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg 83 (A.-S. Genevois, U. Warner, V. Dautel)

6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000? 129 (V. Dautel)

7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PMEs et PMIs luxembourgeoises 151 (V. Dautel)

8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs 179 (Ch.-H. Dimaria; M. Farcot)

9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique 201 (S. Quazzotti)

10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX 219 (A. Guarda-Rauchs; Ch.-H. Dimaria)

11. Bibliographie 229 (P. Zahlen)

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 3

1. Cahier économique du Statec sur l’innovation

Dr Serge ALLEGREZZA, STATEC

Avril 2005

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 4

Cahier économique du Statec sur l’innovation

Table des matières

1. Introduction Générale 5 1.1 Perspective sur les données et les études portant sur l’innovation et la R&D au Grand-Duché de Luxembourg 5

2. Brève histoire quantitative de l’innovation 6

3. La définition et la mesure de l’innovation et de la R&D 10

4. Un système national d'innovation 11

Le "Juncker paradoxe" 14 L’analyse statistique 15 Un cahier sur l’innovation 16

5. Les recommandations (à refaire) 18

6. Bibliographie 19

7. Annexe 21

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 5

Cahier économique du Statec sur l’innovation

1. Introduction Générale 1.1 Perspective sur les données et les études portant sur l’innovation et la R&D au Grand-Duché de Luxembourg

Les statistiques et les études sur la R&D et l’innovation au Grand-Duché de Luxembourg sont assez récentes. Les premières données dont nous disposions sur l’innovation datent du début des années quatre-vingt, époque à la quelle la politique industrielle a été élargie d’une nouvelle dimension: la promotion de la recherche et de l’innovation. Avant la politique de l’innovation qui émerge à la suite de la crise sidérurgique et la crise économique mondiale, les seules informations disponibles sont, d’une part, le nombre brevets d’invention, séries interrompues depuis la création du brevet européen en 1987, et, d’autre part, les marques de fabrique et de service, mais dont la source a été modifiée avec l’entrée en vigueur de la marque Benelux1. L’histoire économique doit beaucoup à la technologie et à la propriété intellectuelle: le procédé T. Guilchrist (Allegrezza et Quazzotti, 1995). Comme souvent l’invention et la créativité ont toujours été présentés, surtout depuis la révolution industrielle au 19eme siècle, mais ce n’est que depuis que l’Etat est intervenu d’une manière ou d’une autre que des données – souvent administratives – ont été archivées. La statistique (du latin "statum", ce qui est lié à l’Etat) a partie liée avec l’intervention de la puissance publique.

La première enquête sur l’innovation, qui fait figure de pionnière en la matière, a été réalisée auprès des entreprises industrielles par le Ministère de l’Economie Nationale (HELMINGER. 1980). Il s’agit des premières indications chiffrées sur le dynamisme innovateur de nos entreprises, difficilement interprétables en raison de la pénurie d’informations sur l’échantillon. Une démarche plus systématique de collecte des données se développa dans le cadre d’un projet pilote financé par le gouvernement et réalisé par le CEPS. La statistique sur les dépenses de recherche et développement et l’innovation

ne prirent leur envol qu’avec le lancement d’une politique communautaire d’innovation ambitieuse. Le rôle de l’OCDE, qui a fait des grands efforts de clarification des concepts, et d’Eurostat qui a imposé des questionnaires harmonisés, ont été décisifs. L’adoption du règlement communautaire N° 1608/2003/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la production et au développement de statistiques communautaires d’innovation, rend obligatoire les enquêtes et assure que les politiques de l’innovation s’appuient sur un minimum de données comparables. L’innovation, la recherche -publique comme privée - sont au cœur de l’économie de la connaissance, elles font l’objet d’une grande attention au niveau politique communautaire, comme en témoigne la "stratégie de Lisbonne", adoptée au Conseil européen de Lisbonne en 2000 et confirmée sous la présidence luxembourgeoise en 2005.

Les micro-données, récoltées grâce aux enquêtes communautaires auprès d’échantillons représentatifs des entreprises ont permis l’établissement des premières statistiques officielles et ont ouvert la voie à un éventail d’études économétriques plus poussées.

Ce Cahier Economique s’ouvre par un survol assez complet de la littérature empirique consacrée à l’innovation et à la recherche & développement au Grand-Duché de Luxembourg au cours des 20 dernières années. Il présente la dernière grande enquête communautaire sur l’innovation CIS3 et se livre à une série d’analyses complémentaires inédites. Ce cahier rassemble les contributions de chercheurs, statisticiens, praticiens et conseillers en innovation, il offre une riche moisson d’analyses et de commentaires. Que les contributeurs au présent cahier soient vivement remerciés.

__________

1 Les trois pays du Benelux (Belgique, Pays Bas, Luxembourg) disposent d’un institut commun d’enregistrement des marques.

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 6

2. Brève histoire quantitative de l’innovation La politique de la recherche et de l’innovation est assez récente au Luxembourg. L’innovation ne s’est développée comme instrument spécifique de la politique industrielle depuis les années 80 (Schmit, 1999) . Ce dispositif institutionnel a été complété au fil des années de manière à adapter l’aide apportée aux entreprises privées et à constituer un pôle public de recherche suffisamment important. Ce dispositif institutionnel a culminé, du moins symboliquement, par la (re-)fondation de l’Université de Luxembourg (voir le chapitre 2 dans ce Cahier). Les données statistiques sont très souvent tributaires d’une intervention de la puissance publique qui donne lieu à des informations de type administratif. C’est le zèle de la bureaucratie qui a soigneusement enregistré et répertorié les transactions qui produit les données statistiques. Les brevets d’inventions et les marques, déjà cités, sont des sources intéressantes. Le nombre de dépôts de marques de produits et de services enregistrés par le bureau Benelux des marques à La Haye (graphique1) donne une indication de la créativité commerciale des entreprises (Guarda-Rauchs, DiMaria dans ce numéro). Le nombre de brevets européens dans lesquels le Luxembourg est désigné par les déposants traduisent la menace technologique potentielle que représentent les entreprises luxembourgeoises: 24.47% des désignations concernent l’industrie luxembourgeoise (graphique 2) . Les crédits inscrits au budget du Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, de la Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI), ainsi que les subventions à l’enseignement supérieur constituent d’autres données tangibles.

Auparavant, l’innovation et la recherche faisaient partie intégrante de la politique industrielle tournée principalement vers l’attraction de nouveaux investissements directs étrangers au Luxembourg. La politique industrielle avait pour objectif explicite la diversification de l’appareil de production, jugé trop dépendant de certaines branches: jusque dans les années soixante-dix et quatre-vingt la sidérurgie, depuis, la place financière a pris un poids prépondérant. L’implantation de nouvelles entreprises étrangères - américaines, japonaises, européennes – a contribué puissamment au changement des processus de production, à la mutation

de la gamme des produits, à l’évolution des qualifications et à la spécialisation de l’économie. (graphique 3)

Le progrès technologique était incorporé aux investissements dans les nouvelles machines et équipement. Les données de la comptabilité nationale – investissement, valeur ajoutée – ne permettent pas d’apprécier l’ampleur des efforts consentis pour développer de nouveaux produits ou procédés. Les nouvelles usines, employant des méthodes de production et des produits nouveaux, réunissant des qualifications et un savoir-faire inconnu dans la région à cette époque comme par exemple Du Pont ou Goodyear. Les entreprises ont renouvelé profondément le site de production luxembourgeois. La tradition monographique du statec étant tombée en désuétude, une des rares fresques de la mutation de la structure industrielle du pays est décrite dans les cahiers économiques par R. Kirsch (1971) et N. Weydert (1987).

Les composantes immatérielles la formation de capital – innovation, R&D, compétences – n’ont que tardivement fait l’objet d’attentions particulières, elles se sont affirmées au fil des années aboutissant au lancement d’une politique publique de promotion de la recherche et de l’innovation. Les Centres de Recherche Publics (CRP), créés en 1987, symbolisent cette montée en puissance de politiques en faveur d’un transfert de technologie systématique, organisé par la manne publique.

La période d’avant la deuxième guerre mondiale est moins bien connue du point de vue statistique. Hormis le comptage des brevets d’inventions, qui se basent sur le dépouillement de registres de brevets, informatisés seulement à partir des années quatre-vingt dix, il n’y a pas de données. L’importance des certaines inventions comme le procédé Thomas Guilchrist pour la sidérurgie sont largement reconnus. Ils révèlent une forme de capitalisme entrepreneurial dynamique dont les ressorts n’ont pas encore été analysés en profondeur et dont les enseignements pourraient se révéler fructueux pour la conduite de la politique économique moderne qui fait grand cas de l’esprit d’entreprise et de veille technologique. (Allegrezza et Quazzotti, 1995)

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 7

Graphique 1: Dépôts de marques biens et services

Source:Bureau Benelux des Marques La Haye, Dessins et calculs Ernst & Young

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200

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500

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700

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Nom

bre

Luxembourg

Graphique 2: Brevets européens délivrés en 2002 (article 97(4) CBE) par pays désignés

Source: Office européen des brevets, Munich

0

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 8

Graphique 3: Indice Hirschman-Herfindahl de diversification de l'industrie luxembourgeoise

Source: Calculs STATEC

0.68

0.70

0.72

0.74

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1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002

(1-H

)

Une nouvelle étape dans l’observation du phénomène de l’innovation est intervenue avec le projet pilote "Entreprendre au Luxembourg", une enquête lancée par le Centre d’études de la pauvreté et des politiques sociales (CEPS) avec l’aide du gouvernement. Constitué d’un panel d’environ 400 entreprises tirées au hasard dans toutes les branches de l’économie, il donne le coup d’envoi à une kyrielle d’enquêtes qui embrassent la problématique de l’innovation au niveau de l’entreprise individuelle. Bien qu’inspirées au début surtout par la sociologie économique, ces enquêtes pionnières, portant sur les années 1983, 1984 et 1985, se sont rapidement concentrées sur les problématiques de la mesure de

l’innovation de produits et de procédés. L’exploitation des données est restée marginale pour plusieurs raisons: premièrement, la nature qualitative des questions (réponse: oui, non, non concerné) s’est révélée rebelle à l’analyse statistique avec les méthodes de l’époque1 deuxièmement, l’absence de lien avec la statistique officielle a empêché toute validation des résultats; troisièmement, la carence d’études d’entreprises avec des données de nature qualitative au niveau communautaire a entravé la reconnaissance de cette démarche et l’intérêt de la communauté scientifique n’a pas été au rendez-vous.

Tableau 1: "Entreprendre au Luxembourg"

N Nouveaux produits Nouveaux services 1ere vague 1983 382 21% 17% 2me vague 1984 412 20% 11% 3eme vague1985 434 29% 13% Source: CEPS (1984, 1985,1986)

Après la phase pilote, une nouvelle enquête longitudinale a été lancée par le CEPS sur les données de 1988, baptisée Enquête longitudinale sur les entreprises luxembourgeoises (EDEL), davantage inspirée par les sciences économiques et de gestion et largement consacrée à l’innovation et à la recherche. Le questionnaire, tout en s’appuyant sur le projet pilote antérieur, est emprunté aux travaux de l’OCDE, notamment le manuel d’OSLO. Enfin, au cours des années quatre-vingt dix, le dispositif d’enquête a été calé entièrement sur les enquêtes transversales prônées par la Commission européenne (Community Innovation Surveys, CIS). L’aspect longitudinal ("panel") a été abandonné à

cette occasion. La collecte de données sur le terrain a permis une confrontation avec la difficulté de mesurer l’innovation, concrètement dans les entreprises. Concept flou, bien que central dans la pensée économique, sa déconstruction en éléments compréhensibles et discernables a été une véritable gageure. En effet, l’innovation, comme résultat d’un processus complexe, peut concerner un produit ou un procédé, un changement organisationnel ou tout élément "nouveau" ou original qu’il faut repérer par rapport à une norme convenue mais toujours contestable. La productivité totale des facteurs est une des mensures macro-économique très utilisées pour mesurer le progrès technique. (graphique 5)

__________ 1 Les méthodes économétriques pour variables qualitatives de type logit/probit étaient seulement en train de se diffuser.

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 9

Graphique 5: L’évolution de la productivité totale des facteurs au Luxembourg de 1970-2002

Source: STATEC

0

0.05

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0.15

0.2

0.25

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002

en %

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 10

3. La définition et la mesure de l’innovation et de la R&DLa complexité du concept théorique d’innovation se traduit par une difficulté de mesure empirique dans les entreprises. On peut aborder la mesure de l’innovation de deux angles différents: l’un subjectif - le point de vue de l’entreprise - et l’autre objectif, - le point de vue d’un observateur, qui analyse un objet, produit ou processus nouveau (Gailly et Allegrezza, 1988 ).

La définition qui sert de référence, s’inspire des travaux de Joseph A. Schumpeter: «introduction d'un nouveau produit, d'une nouvelle méthode de production, ouverture d'un nouveau marché, conquête d'une nouvelle source d'approvisionnement en matières premières ou en produits semi-finis, réorganisation d'une industrie». Les économistes et les statisticiens se sont mis d’accord, sous l’égide de l’OCDE, sur une définition et une méthodologie commune pour appréhender l’innovation technologique des entreprises. Cette démarche commune s’est traduite par le manuel d'OSLO de l’OCDE (1992, pp. 26-27) qui définit l’innovation de la manière suivante:

"Les innovations technologiques de produit et de procédé (TPP) couvrent les produits et procédés technologiquement nouveaux ainsi que les améliorations technologiques importantes de produits et de procédés qui ont été accomplis. Une innovation TPP a été accomplie dès lors qu'elle a été introduite sur le marché (innovation de produit) ou utilisée dans un procédé de production (innovation de procédé). Les innovations TPP font intervenir toutes sortes d'activités scientifiques, technologiques, organisationnelles, financières et commerciales. La firme innovante TPP est une firme qui a accompli des produits ou des procédés technologiquement nouveaux ou sensiblement améliorée au cours de la période considérée”(chapitre 3).

Ces définitions ont inspiré les enquêtes communautaires lancées par Eurostat et livrent le soubassement théorique et méthodologique pour l’analyse de l’innovation.

La conception linéaire du processus d’innovation amène à distinguer la R&D, input du processus d’innovation de l’ output, qui se traduit par de nouveaux produits ou procédés (cf. tableau 2).

Le processus d’innovation non linéaire ("chain link") se caractérise par des interactions et des effets en retour entre les différentes phases de développement. Le modèle interactif diverge fortement du modèle linéaire "Recherche-Innovation". Il met l’accent sur le rôle de la conception, sur les effets en retour entre les phases aval et amont et les nombreuses interactions entre science, technologie et innovation à chaque étape du processus. L’innovation exige un effort considérable de communication entre les différents acteurs - firmes, laboratoires, institutions académiques et consommateurs - ainsi que le feed-back entre science, engineering, développement de produit, production et marketing.

Quel est le bon niveau d’analyse: micro-, méso- ou macro-économique? L’innovation a été appréhendée généralement au niveau de l’entreprise, alors que le niveau méso- économique - celui de la branche – a été négligé. En particulier, les nouvelles implantations d’entreprises étrangères ("investissements directs étrangers") apportant de nouveaux produits ou technologies qui n’existent pas encore dans l’appareil de production et qui souvent donnent naissance à une nouvelle branche méritent d’être étudiées à fond. Le cas des médias et de la place financière en sont des illustrations emblématiques. La création et la destruction d’entreprises mais aussi de branches sont donc des éléments essentiels pour comprendre l’innovation dans un petit pays.

Tableau 2: Les types d'innovation dans l'industrie manufacturière

CIS1

(%) CIS2

(%) CIS3

(%) CIS3

(IC) Entreprises innovatrices 34 35 47 (38.8-55.8) Innovation de produits 29 26 36 (27.3-43.7) Innovation de procédé 24 25 30 (21.9-37.6) Source: CIS, EUROSTAT

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 11

4. Un système national d'innovation LUNDVALL définit le système national d’innovation comme: les éléments et relations qui interagissent dans la production, la diffusion et l’utilisation de connaissances nouvelles et économiquement utiles et qui sont enracinées à l’intérieur des frontières de l’Etat-nation. Les facteurs qui favorisent l’éclosion de l’innovation dans les entreprises participent du système national d’innovation. L’OCDE(1998) propose une grille d’analyse des composante d’un système national d’innovation (graphique 4).

Dans une synthèse de la littérature qui fait autorité et livre le cadre conceptuel pour de nombreux travaux empiriques, l’OCDE (1997) propose dans son manuel d’OSLO quatre groupes de facteurs qui influencent le comportement innovateur des entreprises. Ce sont:

- les conditions cadre: elles comprennent les règles du jeu et l’éventail des possibilités d’innovation définies par les facteurs institutionnels et structurels (système éducatif, infrastructures de communication, institutions financières, contexte législatif en matière de propriété intellectuelle, de fiscalité, de gouvernance des sociétés, droits de la concurrence et de politique macro-économique);

- la base scientifique et technologique: elle représente la somme accumulée de connaissances ainsi que les institutions scientifiques et technologiques qui diffusent les connaissances technologiques et forment les acteurs (système de formation technique et universitaire, dispositif d’appui de la recherche fondamentale et de R&D stratégique éventuellement non appropriable).

- les facteurs de transfert: ils déterminent l’efficacité des relations entre acteurs de l’innovation en particulier en ce qui concerne l’entreprise (liaisons interentreprises formelles ou informelles, présence de spécialistes de veille technologique, réseaux internationaux de spécialistes, degré de mobilité des ingénieurs et scientifiques, facilité d’accès à la R&D publique, essaimage par la constitution de sociétés ad hoc, éthique, système de valeurs collectives, confiance et ouverture d’esprit, savoir codifié contenu dans les documents de brevets, la presse spécialisée et les revues scientifiques).

- la dynamo de l’innovation: elle regroupe les éléments complexes constituant la capacité d’innovation de l’entreprise. Ces éléments déterminent la propension à innover de l’entreprise. La capacité d’innovation est liée aux compétences du personnel dans les différents domaines de la recherche, de la production et de la vente. La capacité d’innovation est déterminée également par les caractéristiques de l’entreprise comme la structure financière, la stratégie commerciale et les alliances avec les acteurs de l’innovation.

De nombreuses études se sont penchées sur les facteurs locaux ou régionaux d’innovation, les relations de proximité qui favorisent les interdépendances fonctionnelles entre acteurs appartenant à un même territoire. Les interdépendances sont susceptibles de favoriser un processus d’apprentissage collectif par des échanges d’information, par la réduction de l’incertitude et par l’innovation systématique partagée.

La circulation d’informations et de connaissances technologiques peut prendre plusieurs formes: elle peuvent être non marchandes, pratiquement inobservables entre firmes situées horizontalement par imitation ou "rétro ingénierie" et verticalement entre utilisateurs et fournisseurs; elles peuvent se traduire par des transferts marchands de technologie sous forme immatérielle (brevets, licences) et, finalement, par des transferts de technologie incorporés à des équipements ou des biens utilisés par d’autres entreprises.

Au fil des années le système national d’innovation s’est progressivement mis en place: limité à l’origine à l’industrie sidérurgique, qui disposait de leur centre de recherche et d’un réseau d’experts et de chercheurs de pointe, ce sont les nouvelles entreprises implantées qui ont tressé progressivement les mailles d’un réseau d’expertise et de connaissance plus large et plus diversifié. La création de centres de recherche dans le giron du secteur public, dévoués au transfert de technologie, les aides à l’investissement en R&D, les services de conseil aux entreprises, émanant d’organisations professionnelles ou de consultants privés concourent très probablement à la densification des échanges d’informations et de connaissances au sein de réseaux locaux.

Le repérage des acteurs formels qui interviennent dans un système national d’innovation est aisé: dans le cas luxembourgeois, ce sont les trois centres de recherche publics (CRP),l’Université du Luxembourg émergente, les organisations professionnelles (chambres, fédérations), les associations scientifiques, les ministères et administrations (Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur; Ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, FNR). Les règles issues du cadre législatif ou réglementaire comme la propriété intellectuelle, le droit du travail et des produits, l’accès à la profession, les règles fiscales et sociales... complètent le cadre.

En revanche, à côté des acteurs formels et les règles légales et administratives, il y a les relations multiples, souvent informelles et donc difficiles à mesurer entre les entreprises – y compris entre la maison mère et les filiales d’un groupe - entre laboratoires publics ou privés, entre clients, fournisseurs et producteurs. La mobilité de la main d’œuvre, les échanges entre experts avec leur

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 12

environnement contribuent au brassage des informations et des compétences.

Quelle est leur nature et leur intensité, leur qualité et leur efficacité en termes de connaissances nouvelles générées, d’inventions ou d’innovation? La recherche empirique sur les liens entre la diversité des acteurs reste très discrète pour le Luxembourg.

La notion même de système national d’innovation est contestable dans le cas du Luxembourg, en raison de l’exéguité du territoire et donc de la faiblesse du nombre et de la diversité des acteurs qui y interagissent. L’importance des groupes d’entreprises globales, qui gèrent un flux considérable d’informations et de connaissances technologiques internes réduit la richesse et la dynamique du réseau technico-économique. Les entreprises ne limitent pas leur activité au territoire

national mais l’étendent à la Grande Région et à l’Europe voire au-delà. La gouvernance du système de recherche et d’enseignement supérieur doit être repensé et optimisé du côté des acteurs publics. Les structures de décision très autonomes des centres de recherche et de l’Université ne facilitent guère cette tâche. L’absence d’objectifs stratégiques clairs et d’indicateurs de performance contraignants rendent la restructuration encore plus difficile.

L’interaction des facteurs d’innovation qui déterminent la diffusion a été étudiée dans le cadre du concept de réseau1. L’unité d’analyse n’est plus la firme, le centre de recherche, le consommateur, etc., mais un système de relations coordonnées entre différents acteurs».

__________

1 BRESSANT et DISTLER (1994) définissent le réseau comme «un ensemble de moyens techniques -les infrastructures- et un ensemble de règles stratégiques -les infostructures- permettant aux acteurs possédant des droits d’accès d’élaborer entre eux et de contrôler des relations créatrices de valeur». Un réseau serait fondé sur une infrastructure et doté de règles (écrites et tacites) entre les participants, régulant l’accès et l’exclusion du réseau et contribuant à la création collective de valeur (in BELL et CALLON, 1994, p. 73).

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 13

Graphique 4: Les acteurs du système d’innovation et leurs relations

Source: Secrétariat de l’OCDE Comprendre le système d’innovation exige de se pencher sur une dimension essentielle: le couple "diffusion- appropriation" des informations, connaissances, compétences. Cette relation est considérée par la théorie néoclassique traditionnelle comme un paradoxe: l’entreprise a besoin d’échanger des informations, de révéler des inventions technologiques, mais l’échange détruit des opportunités de profit en raison de l’imitation des inventions par des concurrents. Or les modes d’appropriation peuvent à leur tour faire obstacle à la nécessaire circulation des informations technologiques qui alimente la connaissance accessible à tous. Le système de propriété intellectuelle n’est qu’une réponse imparfaite à ce dilemme.

La circulation des informations scientifiques et technologiques ainsi que les innovations sont des externalités à l’égard d’autres entreprises de la branche ou dans d’autres branches. Elle est conditionnée par différents éléments: la nature de la technologie (plus ou moins tacite ou codifiée), la trajectoire et le cycle de vie de la technologie, le cycle de vie de l’activité, la nature du processus d’innovation et le comportement des entreprises et des organismes de recherche qui peuvent être plus ou moins ouvert à la circulation de l’information, aux « externalités » (Allegrezza, 2001)

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 14

Le "Juncker paradoxe"

Il y a peu de personnes qui doutent de la corrélation positive entre l’innovation et le bien-être d’un pays. En effet, à titre d’exemple, dans son récent "Innovation scoreboard" la Commission européenne (2004) montre que le coefficient de corrélation est plutôt élevé (R² = 0.77; t = 10.47) entre l’indice synthétique d’innovation (SII) et le PIB par tête en 2003. Cependant, cette relation s’affaiblit notablement si on ne retient que l’échantillon des pays riches: le coefficient de corrélation tombe de manière drastique (R² = 0.23; t = 0.96).

Deux explications sont avancées: d’une part, l’innovation joue un rôle différent et plus complexe dans les pays très développés et, d’autre part, l’indice synthétique (SII) ne mesure pas adéquatement l’innovation. En effet, les innovations non technologiques, le changement et l’adoption rapide d’innovation sont tout aussi importants et ne peuvent être négligés.

L’étude précitée constate que le Luxembourg est un cas aberrant ("outlier") en raison du niveau élevé de PIB par habitant et de sa faible position sur l’indice synthétique d’innovation SII.

C’est en substance le paradoxe qu’avait formulé Jean-Claude Juncker, premier ministre, lors d’une réunion tripartite en 2004. Comment expliquer la performance

macro-économique du Luxembourg, pourtant si mal classé sur de nombreux indicateurs d’économie de la connaissance?

Il y a plusieurs explications que l’on peut avancer: la mesure de l’innovation et de la R&D dans un pays qui tire 80% de sa valeur ajoutée des services; deuxièmement, le Luxembourg obtient de très bonnes notes en matière d’innovation non technologique, ce qui pourrait réconcilier avec le paradoxe évoqué plus haut; enfin, les méso-innovations, i.e. la création de nouveaux pôles de développement au cours des décennies (place financière, communications et médias), les mutations de la structure de l’appareil de production sont les principales explications de la performance macro-économique luxembourgeoise.

Nombreuses études ont montré le lien étroit entre productivité du travail (ou la productivité globale) et la R&D. Une analyse similaire a été réalisée au Luxembourg (Cardi, 2004).

Le « Juncker paradoxe » peut également être constaté qu niveau des analyses micro-économiques. Une analyse des données de l’enquête CIS3 montre que le niveau du chiffre d’affaire par salarié n’est pas impacté par l’activité innovatrice (cf. tableau ci-dessous)!

1**)***( −= βα EmploiInvGroupeInnovationNaceconsteEmploiChida

En passant les variables au logarithme on obtient une forme linéaire facilement estimable par une régression multiple (pondérée). Résultat (tableau ci-dessous): l’innovation mesurée au sens large n’a pas d’impact direct sur le chiffre d’affaire par travailleur, mais les dépenses en investissement, l’appartenance à un groupe international fait augmenter le ratio chiffre d’affaires/emploi. D’autre part, dans une analyse complémentaire, il ressort que l’investissement favorise la propension de l’entreprise à engager des activités innovatrices. Il en va de même de l’intensité de l’exportation, de la taille de l’entreprise et de l’appartenance à un groupe multinational (cf. résultats en annexe).

Variable dépendante: Ratio du chiffre d’affaire sur emploi (Chida/emploi)

Coeff. t-ratio P-value

Constante 10.7643 26.9559 0

NACED -1.07133 -3.2989 0.00105138

NACEE -3.29785 -2.98193 0.0030272

NACEG -1.16466 -3.64231 0.000303165

NACEI -0.164169 -0.520864 0.60273

NACEJ -1.45949 -4.66065 4.21112e-006

L(EMPLOI) -1.44547 -13.2502 0

Innovation 0.167401 0.879663 0.379533

Groupe 0.334448 1.75325 0.0802724

L(INV) 0.103548 2.72282 0.00673607

R2

AJ=0,42 N=440; Source: CIS3; Branche de référence: Nace k; méthode:MCO; Calculs: auteur

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 15

L’analyse statistique et le thèmes étudiés

Au cours des quinze dernières années, les études ont bénéficié de nombreuses avancées de l’économétrie, en particulier les techniques adaptées aux données très particulières générées par les enquêtes sur l’innovation, En effet, les questions se rapportant à des phénomènes immatériels, difficile à caractériser et à dénombrer en termes monétaires ou physiques, sont caractérisés par des indicateurs de type qualitatif (dichotomique ou polytomiques). L’innovation est appréhendée par des questions visant à constater la présence d’un comportement: nouveau produit, nouveau procédé, abandon d’un projet…. Souvent, les phénomènes sont reflétés par des indicateurs tronqués ou censurés. Les techniques économétriques1. La nécessité de faire des typologies complexes, de distinguer parmi la population des entreprises enquêtées celles qui sont dynamiques et celles qui sont immobiles, sans se limiter à la taille ou à la branche, catégories fondamentales mais qui n’épuisent guère la problématique. Les typologies comme celles proposée par Dautel (dans ce numéro) ou avant par Allegrezza (2002) doivent cependant être stables pour fournir des points de repères intéressants pour la politique publique.

La plupart des études sont de type transversal (coupe instantanée), elles se rapportent à une année particulière, ici l’année 2000, dernière enquête disponible. Les nouvelles données CIS ne seront disponibles qu’à la fin du 1er semestre 2005.

Le biais d’auto sélection a été négligé ou minimisé. Il est vrai que les filtres imposés dans les questionnaires permettent d'adresser aux personnes concernées ("les innovateurs") et gagner du temps, mais ce choix n’est pas neutre. La sélection n’est généralement pas le fruit du hasard: elle fait l’objet de décisions d’un côté de l’observateur extérieur et de l’autre côté de l’entreprise qui peut décider à un moment donné de lancer un nouveau produit/procédé. La perspective statique, transversale et la présence de biais de sélection sont des limitations très sévères que ne peuvent être levées que par un dispositif d’enquête complexe et exigeant: les analyses en panel.

Un enjeu est de construire des typologies qui résistent au temps ou dont on peu expliquer la trajectoire et la rendre intelligible. Il en va de même pour de nombreuses analyses économétriques dont il n’est pas possible de dire si elles livrent un modèle explicatif robuste au cours du temps. L’analyse dynamique, longitudinale (panel) est un défi qui n’a pas été véritablement relevé, bien que certaines études isolées aient montré tout leur intérêt aussi pour les problématiques d’innovation (Allegrezza et Beaufils 1995).

Dernière technique qu’il faut mentionner ici est la construction d’indices composites qui servent aux classements internationaux, à l’étalonnage ("benchmarking") de la performance entre les entreprises, les régions, les Etats.

Les travaux de l’OCDE (Freudenberg, 2003) notamment dans le domaine de l’innovation, ont montré que les techniques d’agrégation d’indices, sont très délicates à mettre en œuvre et peuvent donner des classements sensiblement différents. Les classements de pays sont très à la mode, en raison du besoin de synthétiser une batterie impressionnante d’indicateurs et de la facilité de communication avec un public plus large. Dans le cas de l’innovation, les indices synthétiques sont réalisés par la Commission européenne ("trendchart"). Signalons que de nombreux indicateurs ne sont pas disponibles ou n’ont aucun sens pour une petite économie ouverte qui n’a pas (encore d’université) et ne pourra jamais former ni produire toutes les connaissances dont elle a besoin sur son propre territoire. Il faut donc être très prudent lorsqu’on compare les chiffres concernant le Luxembourg.

De nombreuses enquêtes, en particulier les enquêtes communautaires (CIS) pêchent par un défaut majeur: l’essentiel des caractéristiques des l’entreprise ne sont connues que pour les entreprises innovatrices. Prenons par exemple le cas de la problématique de l’appropriation.

Si on considère l’innovation comme un processus et l’entreprise comme un portefeuille de connaissances, les nouvelles connaissances produites ou acquises au fil du temps sont susceptibles d’être protégées de manière continue. Se restreindre aux entreprises innovatrices introduit un biais de sélection. Pour le montrer, nous avons procédé à une régression logistique de l’innovation et la R&D sur plusieurs variables dont notamment la taille, la branche et un indicateur d’appropriation (brevet, coopération, secret). Si les modes d’appropriation ont un effet significatif sur l’innovation (et la R&D), alors on est en présence d’un biais de sélection.

La régression logistique mise en œuvre montre que l’effet de variables, comme l’appropriation, sur l’innovation et la R&D est significatif et positif. Il y a donc biais de sélection. Il faut donc procéder à une analyse des déterminants de l’appropriation sur toutes les entreprises et pas seulement sur celles qui ont innové. L’enquête CVT95 a évité cet écueil (Allegrezza, 2002).

Les thèmes d’études abordés au cours des dernières années sont assez peu diversifiés. Un exemple frappant est l’absence de travaux sur la relation entre technologie et emploi, problématique fort ancienne et très débattue depuis de longues années dans la littérature. Au Luxembourg, il y a peu de travaux dans ce domaine. Citons une présentation faite au JISEC (Journées internationales de sciences économiques et commerciales) en 2000 intitulée "Technologie et emploi": la destruction créatrice dans les entreprises. En utilisant des données de l’enquête CVT951, il a été possible de faire ressortir l’incidence des variables liées à l’innovation sur l’embauche nette de travailleurs.

__________

1 La régression logistique (logit ou probit) ou des variantes pour les variables tronquées ou censurées (tobit) sont d’une grande utilité et permettent de travailler avec des outils aussi souples et robustes que la régression multiple ordinaire. 2 Enquête réalisée par le CEPS, co-financée par l’Office Européen des Brevets (OEB) et le Ministère de l’économie, dédiée notamment aux questions de propriété intellectuelle et d’accès à l’information

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Cahier du Statec n° 97 16

Un autre thème très intéressant est celui de l’efficacité des politiques publiques en faveur de l’innovation dans les entreprises. Les survola de la littérature existants sont plutôt critiques quant au véritable impact des politiques (Klette et al. 2000).

Citons à cet endroit l’étude intéressante en raison de la comparabilité des données – même si la qualité des données inférieure à celle de la statistique officielle- réalisée pour le "Trendchart" de la Commission européenne. Une évaluation économétrique (Arundel, 2004) avec les données récoltées par l’enquête communautaire Innobarometer pour 2004 conclut que les programmes d’aide à l’innovation favorisent la performance des entreprises mesurée par la croissance de leur chiffre d’affaire sur la période 2002 et 2003. De plus Arundel, chercheur au Merit (Université de Maastricht), trouve que ce sont les entreprises de plus grande taille et innovatrices qui recourent plus fréquemment que d’autres aux aides publiques consacrées à l’innovation.

Une étude de Aerts et Czarnitzki (2004) réalisée sur les données CIS3 pour la Flandre, affirme que sans les aides à l’innovation, les entreprises auraient investi nettement moins en R&D, il n’y aurait donc pas d’effet d’éviction de la part des aides publiques. Les analyses sur le cas luxembourgeois ont donné des résultats plus mitigés. Une étude économétrique visant à expliquer les relations simultanées entre R&D et subventions ceteris paribus, réalisée sur les données issues d’une enquête spéciale CVT95 du type CIS, a donné des résultats plus décevants: l’indicateur de subvention n’a pas d’effet statistiquement significatif (Allegrezza, 1999). Une autre étude économétrique, présentée au colloque PATLIB de l’Office Européen des Brevets, visant à examiner l’impact de programmes de soutien aux entreprises - comme par exemple les activités de veille technologique - a mis en évidence un effet positif et significatif sur le comportement d’investissement en R&D des entreprises, mais pas sur l’innovation de produit ou de procédé (Allegrezza, 2002).

Un cahier sur l’innovation

Le présent cahier regroupe une série de contributions, utilisant l’enquête communautaire (CIS3) mais aussi d’autres sources nouvelles et inédites tels que la documentation contenue dans les brevets et les marques.

Ce cahier tente également, en introduction, de mettre en perspective les nombreuses études empiriques réalisées au cours des quinze dernières années dans le domaine de l’innovation. La contribution de R. Kerger, M. Walentiny, J.M. Ludwig et G. Schlesser mettent en lumière le cadre institutionnel luxembourgeois. Le texte brosse un tableau complet des acteurs et de leur rôle respectif. Les acteurs en jeu sont nombreux: ministères, SNCI, FNR, CRP, Luxinnovation, l’Université: les dispositifs d’aide ont été complétés et affinés: aide aux entreprises; des infrastructures ciblées ont été mises en place pour l’accueil de jeunes pousses (Teleport, Ecostart); l’accès aux réseaux de recherche et aux financements européens est soutenu. Le "Portail Innovation" offre une vitrine est un forum d’échange tout comme le programme prometteur "cluster". Il va de soi que les autres caractéristiques du cadre institutionnel comme la fiscalité des entreprises ou des ménages, les droit du travail et le droit social, le droit de la concurrence ou la sécurité des produits fixent les règles font aussi partie du cadre institutionnel dans lequel se déroule le processus d’innovation. Il n’est pas possible de le décrire ici. Enfin, le cadre institutionnel peut contraindre les acteurs, impacter la trajectoire d’une innovation ou simplement empêcher qu’elle émerge ou s’impose.

Nous avons insisté sur l’importance du concept d’innovation, quelque peu flou et polysémique. Les efforts des statisticiens dans les organisations internationales ont permis de préciser le contenu opérationnel de ces concepts. V. Dautel présente un concept élargi, qui déborde la dimension technologique privilégiée par le

manuel d’Oslo. En intégrant les nouvelles méthodes de management ou de changement organisationnel, mais aussi les innovations abandonnées, le concept devient très large et se confine au "changement" et ses multiples dimensions. A.S. Genevois et U. Warner reprennent les différentes mesures du concept élargi d’innovation à leur compte et donnent une estimation statistique des entreprises concernées: la proportion des entreprises innovatrices en 2000 est de 48,3%, donc près de la moitié. Les dimensions non technologiques de l’innovation comme le management et le changement organisationnel doublent quasiment la proportion des entreprises à 81%. A la limite toues les entreprises sont prises dans un mouvement permanent, presque toutes changent que ce soit au niveau de la technologie (nouveaux produits ou procédés) ou de la gestion de l’entreprise A la limite, si tout le mode innove, si tout est innovation, il n’y a pas d’innovation ni d’innovateurs. C’est la corrélation entre les variables classiques de l’innovation technologique et les structures de l’entreprise qui va décider dur leur pertinence et de leur validité pour les analyses subséquentes.

Ch.-H. Dimaria et M. Farcot abordent les déterminants de deux problématiques fondamentales que nous avons évoquées plus haut: d’un côté celle de l’appropriation (propriété intellectuelle, secret, avances sur concurrents..) et d’un autre côté la coopération, qui sont aussi les deux faces de la diffusion de la connaissance. La base donnée est suffisamment riche pour permettre différentes hypothèses sur les facteurs qui gouvernent l’appropriation et la coopération. La coopération avec les fournisseurs ou les institutions publiques favorise l’innovation, alors que la coopération avec les concurrents serait de nature à la réduire la propension à innover. Ces travaux portent sur des petits échantillons

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 17

en raison des effets de sélection et appellent dont des vérifications et des approfondissements.

Le chapitre présenté par U. Warner est un modèle du genre: il constitue un rapport solide sur les conditions de la réalisation de l’enquête cis3, rapport qu’il agrémente d’une série de résultats statistiques pertinents, dont une partie sont comparés aux autres pays européens. On y apprend, par exemple, que les innovations non technologiques, les innovations managériales sont nettement plus fréquentes au Luxembourg que dans la moyenne européenne et que le financement public est plus faible dans les entreprises luxembourgeoises en comparaison avec les autres Etats membres. Il termine sur une série de réflexions sur le concept d’innovation et

les limites de sont opérationnalisation concrète dans l’enquête cis3.

V. Dautel, très prolifique, signe deux contributions complémentaires, l’une plus descriptive (univariée et bivariée) sur le repérage des entreprises innovantes en fonction de la taille et de la branche. La taille joue un rôle important: les grandes entreprises innovent plus fréquemment que les PME. En revanche l’analyse des branches peut surprendre: ce ne sont pas les branches High Tech qui comptent la plus grande proportion d’innovateurs dans l’industrie manufacturière. Les entreprises informatiques, d’engineering et de R&D sont les plus dynamiques dans les services.

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Cahier du Statec n° 97 18

5. Quelques recommandationsCe survol de la littérature empirique luxembourgeoise sur l’innovation soulève une série de remarques et de recommandations pour les travaux futurs.

Commençons par les questions de définition et de mesure opérationnelle de l’innovation et de la recherche. Cela avait déjà été signalé à de maintes reprises lors du lancement des premières études EDEL au cours des années quatre-vingt mais sans grand succès. Heureusement l’harmonisation communautaire a permis de stabiliser les définitions, mais hélas les données de 2000 ne sont pas comparables avec celles de 1985. Les questionnaires des différentes études reflètent les interrogations du moment, les préoccupations des décideurs publics ou de la recherche académique. ! Il faut donc porter un grand soin à maintenir des définitions opérationnelles immuables au fil des années

Une faiblesse reconnue est l’absence de bonnes questions sur les innovations de services dont la spécificité n’est pas encore prise en compte pleinement. Ce retard est en train d’être comblé, mais les études consacrées aux innovations de services sont encore rares, faute de théorie bien établie à cet égard.

Une avancée importante devrait aussi se situer à la jonction entre les données micro-économiques du type CIS et les données individuelles issues des enquêtes de structure sur les entreprises, qui sont à la base de la comptabilité nationale. Rapprocher les données qualitatives des enquêtes CIS des données quantitatives de la comptabilité nationale devrait ouvrir la voie à des nouvelles analyses encore inconnues au Luxembourg. Le STATEC prépare les bases pour des études concernant l’impact des efforts d’innovation et de recherche sur la productivité (du travail ou globale) ou sur l’emploi. Une étape intermédiaire pourrait aussi être la réalisation d’études au niveau des branches.

Le « système d’innovation » luxembourgeois est encore assez peu exploré, surtout la nature et la densité des liens informels entre les acteurs est peu connue. Des études bibliométriques ou de sociologie des réseaux pourraient apporter un éclairage intéressant. L’enjeu de telles études

est de déterminer dans quelle mesure on peut parler d’un développement endogène local de l’économie de la connaissance, de la constitution d’un « district industriel » au sens d’A. Marshall.

Au niveau technique, les méthodes statistiques et économétriques évoluent rapidement: elles deviennent plus sophistiquées et plus complexes mais elle ouvrent aussi de nouvelles possibilités pour traiter adéquatement des données qualitatives. La dimension temporelle – les études en panel – a été négligées au cours des dernières années.

Au niveau des thèmes abordés, ce survol a montré une certaine pauvreté des sujets abordés. A côté des typologies – dont on ne sait si elles sont stables au cours du temps – et des analyses sur les déterminantes de la R&D et de l’innovation, le nombre de sujets à creuser reste légion: impact de l’innovation sur l’emploi, la productivité, la rentabilité des entreprises; impact des subventions et aides diverses de l’Etat, le rôle de la propriété intellectuelle …

Les exercices de « benchmarking » dont les organisations internationales et les médias sont très friands, ne sont pas prisés par les économistes de l’innovation. Pourtant, c’est un aspect très important qui ne peut être négligé totalement, ne serait-ce que pour repérer ou mieux expliquer certains paradoxes évoqués dans ce survol.

Enfin, les études sur l’innovation font partie d’un champ plus large, celui de l’économie de la connaissance, qui comprend d’autres domaines d’étude portant sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’entrepreneuriat ou l’éducation et la formation. Les autres dimensions de l’économie de la connaissance ne sont guère plus développées que celles plus anciennes touchant à l’innovation. Un rapprochement de ces domaines pourrait apporter un éclairage additionnel à la problématique de l’innovation et de la recherche qui nous préoccupe ici.

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 21

7. Annexe 1**)***( −= βα EmploiInvGroupeInnovationNaceconste

EmploiChida

1. Régression A

En passant au logarithme on obtient une forme linéaire facilement estimable par MCO (Moindres Carrées Ordinaires) pondérée en utilisant l'estimateur efficient de White.

Variable dépendante: Ratio du chiffre d'affaire sur emploi (Chida/emploi) Méthode: MCO Coeff. t-ratio P-value

constante 10.7643 26.9559 0

NACED -1.07133 -3.2989 0.00105138

NACEE -3.29785 -2.98193 0.0030272

NACEG -1.16466 -3.64231 0.000303165

NACEI -0.164169 -0.520864 0.60273

NACEJ -1.45949 -4.66065 4.21112e-006

L(EMPLOI) -1.44547 -13.2502 0

Innovation 0.167401 0.879663 0.379533

Groupe 0.334448 1.75325 0.0802724

L(INV) 0.103548 2.72282 0.00673607

R2 AJ = 0.42 N=440 Source=CIS3, Calculs: AUTEUR

L’innovation n’a pas d’impact direct sur le chiffre d’affaire par travailleur mais les dépenses en investissement (élasticité de 0.1), le groupe multinational fait augmenter le ratio chiffre d’affaires sur emploi.

2. Régression B

L’investissement favorise les activités d’innovation, les nouveaux équipements, machines, installations sont favorables à l’apparition d’innovations. Il en va de même de l’intensité de l’exportation L(EXP) et de la taille de l’entreprise L(EMP) et de l’appartenance à un groupe multinational (Groupe).

Variable dépendante: Innovation (INON) Méthode: PROBIT Coeff. t-ratio P-value

constante -1.52704 -5.25937 1.44546e-007

NACED -0.922846 -3.91888 8.89625e-005

NACEE -8.58961 -5.34622e-005 0.999957

NACEG -0.722096 -3.09759 0.00195102

NACEI -1.34032 -5.30915 1.10136e-007

NACEJ -0.501288 -2.12731 0.0333942

Groupe 0.399048 2.60842 0.00909624

L (INV) 0.07818 2.5763 0.00998652

L (EXP) 0.0865206 4.78728 1.69059e-006

L (EMPLOI) 0.245766 3.22828 0.00124538

R2McF = 0.23 N=440 Source: CIS3, Calculs: auteur

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1. Cahier économique du Statec sur l'innovation

Cahier du Statec n° 97 22

L’innovation étant une variable dépendant de l’intensité des dépenses d’investissement entre autres, il faut tenir compte de ces influences. Une estimation par les doubles moindres carrés permet de considérer cet effet qui passe par l’indicateur d’innovation ou plus exactement par la probabilité d’innover, établie grâce à l’estimation probit (tableau précédent). Une fois de plus, il semble que l’innovation n’exerce pas d’effet isolé sur le niveau du chiffre d’affaire par salarié.

3. Régression C

Variable dépendante: Ratio Chiffre d’affaire sur emploi Méthode DMC (probabilité d’innover comme variable instrumentale), pondérée, estimateur efficient de White Coeff. t-ratio P-value

constante 10.8284 26.1913 2.88658e-015

NACED -1.24698 -3.11504 0.00183922

NACEE -3.74431 -2.94817 0.00319659

NACEG -1.3518 -3.32564 0.000882166

NACEI -0.448775 -0.926406 0.354235

NACEJ -1.61847 -4.08898 4.33273e-005

Groupe 0.439595 1.89116 0.0586034

Innovation -0.558742 -0.667933 0.504176

L (EMPLOI) -1.39003 -10.6252 2.88658e-015

L (INV) 0.125248 2.72939 0.00634525

R2 AJ = 0.41 N=440 Source: cis3, Calculs: auteur

Les dépenses d’investissement augmentent significativement le chiffre d’affaire par tête tout comme l’appartenance à un groupe multinational, mais la présence d’une activité innovatrice n’exerce pas d’effet positif statistiquement significatif sur la performance de l’entreprise.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 23

2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Dr Robert KERGER, Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Marco WALENTINY, Ministère de l’Economie et Jean-Michel LUDWIG – Gilles SCHLESSER, LUXINNOVATION GIE, Agence Nationale pour la Promotion de l’Innovation et de la Recherche

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 24

Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Table des matières

Introduction 25

1. Historique: une politique de soutien à l’innovation récente mais efficace 25

2. La mise en oeuvre de la politique de recherche et d’innovation du Gouvernement 27

2.1 Le Ministère de l’Economie 27 2.2 Le Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 27

3. Mesures et structures de soutien et de promotion de l’innovation et de la recherche 28

3.1 Mécanismes d’aides financières nationales à la recherche 28 3.2 Luxinnovation, le point d’accueil innovation et recherche au Luxembourg 31 3.3 Le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche: www.innovation.public.lu 32 3.4 Les infrastructures d’accueil et d’hébergement pour les créateurs d’entreprises innovantes 32

4. La recherche au Grand-Duché de Luxembourg 33

4.1 La recherche dans le secteur privé 33 4.2 La recherche dans le secteur public 35

5. La recherche luxembourgeoise au sein de l’Union européenne 39

5.1 Le Luxembourg dans les réseaux et programmes européens 39 5.2 La participation luxembourgeoise au 5ème Programme-Cadre de Recherche et Développement (PCRD). 39

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 25

Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Introduction Support central de la connaissance, la recherche est un moteur fondamental du progrès économique et social. Elle est aussi devenue un facteur-clé de la compétitivité des pays, de leurs entreprises. Les investissements dans la recherche et l’innovation sont aujourd’hui

incontournables pour envisager une croissance durable et soutenable, pour créer des emplois de qualité, pour respecter l’environnement, pour trouver des remèdes aux maladies prétendues incurables.

1. Historique: une politique de soutien à l’innovation récente mais efficace1

La politique de soutien à l’innovation et à la recherche est relativement récente au Luxembourg. Celle-ci a réellement débuté en 1981 par l’inscription d’un important crédit au budget du Ministère de l’Economie, visant à contribuer financièrement à la réalisation de programmes et de projets de R&D démarrés par les entreprises luxembourgeoises (secteur privé). Le soutien aux travaux de recherche dans le secteur public a été engagé dès 1987 sous l’autorité du Ministère ayant dans ses attributions la recherche scientifique et appliquée.

Le Gouvernement a aussi initié le développement d’un axe d’information, de sensibilisation et d’assistance à la R&D et à l’innovation en donnant naissance, en 1984, à Luxinnovation, l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche.

La loi du 9 mars 1987 marque un pas important dans le domaine de la recherche publique. Trois Centres de Recherche Publics (CRP) sont ainsi créés et ont pour objectif de réaliser des projets de R&D et de transfert de technologies:

− le CRP Gabriel Lippmann; − le CRP Henri Tudor; − et le CRP Santé.

Cette loi instaure également la possibilité d’accorder des bourses formation-recherche.

Le 27 juillet 1993 est adoptée la loi-cadre de développement et de diversification économiques. Elle prévoit un régime explicite d’encouragement à la recherche-développement, principal instrument de co-financement des activités privées de recherche.

Le nouveau Gouvernement issu des élections législatives de 1999 a insisté sur l’importance primordiale de la recherche et de l’innovation et a prévu d’augmenter les

moyens budgétaires pour la recherche publique à hauteur de 0.3% du PIB jusqu’en 2004.

Dans le cadre des Actions Innovatrices du FEDER de la Commission européenne, le Luxembourg a adopté en 2002 une nouvelle stratégie ayant pour objet de créer un "système intégré et interconnecté du partage des connaissances" combinant les deux thèmes "innovation" et "société de l’information" permettant de créer ainsi des réseaux de connaissances et d’accompagnement pour les entreprises locales.

Pour mieux communiquer sur les nombreuses activités menées sur le plan national et international, le Gouvernement a également lancé en juillet 2003 un nouvel outil Internet de communication et d’échange interactif, le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche (www.innovation.public.lu), qui s’inscrit pleinement dans le cadre du plan d’action gouvernemental eLëtzebuerg.

Le Gouvernement a multiplié ses efforts en matière de création d’entreprises innovantes. C’est dans ce contexte que la Société Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI), en association avec 5 banques privées a créé en octobre 1998, la société luxembourgeoise de Capital-Développement pour les PME (CD-PME). Le "prêt de démarrage" de la SNCI créé en 2002 représente un instrument supplémentaire au service des créateurs d’entreprises.

Il importe également de relever le lancement en 1999 du Centre d’accueil et d’innovation Technoport Schlassgoart initié par le CRP Henri Tudor, du Réseau pour entreprendre "1, 2, 3, GO" et son concours de plan d'affaires en 2000 à l’initiative de la FEDIL, de la Chambre de Commerce et de Luxinnovation et, en 2002, du Centre d’Entreprise et d’Innovation ecostart du Ministère de l’Economie.

__________ 1 Source: le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche - www.innovation.public.lu

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 26

Le secteur de la recherche publique a également connu des développements importants ces dernières années avec la création du Fonds National de la Recherche (FNR) en 1999. Le Fonds vise à donner une impulsion supplémentaire aux activités de recherche au Luxembourg en soutenant des programmes ayant pour objectif de développer des compétences scientifiques reconnues sur le plan international dans certains domaines prioritaires.

Le 17 juillet 2003 la Chambre des députés a adopté la loi portant création de l’Université du Luxembourg soumise par la ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

La recherche qui y est menée - tant fondamentale qu’appliquée ou technologique – constitue le pilier principal de l’Université du Luxembourg; elle sera garante de la modernité et de l’identité de la formation qui y sera dispensée.

Le projet de la Cité des Sciences est le projet gouvernemental de la reconversion des friches industrielles au sud du pays. La Cité des Sciences, de la Recherche et de l’Innovation repose sur le concept d’une interaction entre différentes fonctions sur un même site:

− enseignement supérieur et recherche: la Cité des Sciences verra le transfert vers le site de Belval-Ouest d'établissements d’enseignement et de recherche existants à côté de créations nouvelles;

− start-up: le Ministère de l'Economie créera à Belval-Ouest une infrastructure d'accueil pour entreprises "start-up" innovantes et à vocation technologique;

− enseignement secondaire;

− vie étudiante (accueil et logement);

− administrations de l'Etat;

− culturelle.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 27

2. La mise en oeuvre de la politique de recherche et d’innovation du Gouvernement Deux acteurs majeurs du Gouvernement ont en charge la définition et la mise en œuvre de la politique de recherche et d’innovation au Grand-Duché de

Luxembourg: le Ministère de l’Economie et le Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

2.1 Le Ministère de l’Economie

Le Ministère de l’Economie est notamment en charge de la politique de compétitivité économique au Luxembourg. Cette dernière se décline, entre autres, selon les axes prioritaires suivants:

− entreprise, technologie et compétitivité; − développement économique régional; − recherche-développement technologique,

transfert de technologies et innovation; − et propriété industrielle et droits intellectuels.

Deux directions du Ministère de l’Economie interviennent plus particulièrement dans la mise en œuvre de ces politiques: la Direction de l’Industrie et de la Technologie (DIT) et la Direction de la Propriété Industrielle et des Droits Intellectuels (DPI).

La DIT a en charge la mise en œuvre de la politique de technologie et d'innovation qui a pour objectif de contribuer au maintien et au développement de la compétitivité des entreprises luxembourgeoises en les

incitant à développer leur savoir-faire technologique, à créer de nouvelles activités économiques et à générer de la valeur ajoutée supplémentaire. Le développement du savoir-faire se matérialise dans des procédés de production, des produits et/ou des services nouveaux ou sensiblement améliorés. La politique de technologie et d'innovation se consacre essentiellement à encourager les entreprises luxembourgeoises à entreprendre elles-mêmes des efforts de recherche-développement et d'innovation.

La DPI est chargée de mettre en place et de gérer le cadre et les instruments offerts aux entreprises et créateurs pour leur permettre de protéger leur propriété intellectuelle. En effet, dans une économie de plus en plus fondée sur le savoir, la propriété intellectuelle joue un rôle majeur dans les décisions économiques courantes. Plusieurs instruments ont été définis et sont à la disposition des entreprises ou des créateurs: la propriété intellectuelle, d'une part, le secret et les méthodes de gestion, d'autre part.

2.2 Le Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MCESR)

Depuis les élections législatives de 1999, la recherche relève explicitement des attributions d’un ministère. Le Gouvernement a voulu souligner par cette démarche l’importance qu’il accorde à ce domaine.

Le département "Recherche Scientifique et Recherche Appliquée" du Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche assure la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière de recherche et développement (R&D) dans le secteur public. Ce département ministériel se charge de l’exécution de tous les travaux de coordination liés à l’application de la loi du 9 mars 1987 sur la R&D. Dans ce cadre, il examine et avise les propositions des centres de recherche publics (CRP) pour le co-financement public de projets de recherche et les projets de budgets de ces centres. Il est en outre chargé d’élaborer et d’exécuter un budget global pour la R&D publique.

Parallèlement, une grande importance est accordée aux relations internationales dans le cadre de la R&D: le département assure ainsi la représentation du Luxembourg dans les différents comités concernant la R&D auprès de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ainsi que la participation au sein de la délégation luxembourgeoise au Conseil des ministres de l’UE chargés de la R&D.

Une autre activité importante du service est l’attribution des bourses de formation-recherche ainsi que le suivi administratif et financier de ces dossiers. Ces bourses de formation-recherche sont attribuées pour une durée maximale de trois ans et permettent à des chercheurs de participer à l’exécution d’un projet de recherche (généralement dans le cadre d’un doctorat ou d’un post-doctorat), dans un CRP, une institution publique ou une entreprise au Luxembourg ou à l’étranger.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 28

3. Mesures et structures de soutien et de promotion de l’innovation et de la recherche

3.1 Mécanismes d’aides financières nationales à la recherche1

Les aides pour les entreprises et les laboratoires de recherche privés

• Prêt à l’innovation de la Société Nationale de Crédit et d’Investissements (SNCI)

La SNCI est un établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement à moyen et à long terme des entreprises luxembourgeoises.

Elle accorde des prêts à l’investissement, à l'innovation ainsi que des crédits à l'exportation.

La SNCI accorde également des prêts de démarrage à des PME nouvellement créées ou reprises ainsi que des financements aux entreprises luxembourgeoises désireuses de se développer sur les marchés à l’étranger.

Elle réalise des opérations en fonds propres, soit directement au moyen de prises de participation ou de prêts participatifs, soit par le biais de sociétés de financement affiliées (CD-PME, EUREFI ou New Tech Venture Capital Fund).

Les interventions de la SNCI sont étroitement coordonnées avec celles de l’Etat, les différents avantages dans le domaine des subventions, de la fiscalité et du crédit devant constituer un ensemble cohérent de mesures complémentaires destinées à favoriser le développement économique du Grand-Duché de Luxembourg.

Par le règlement grand-ducal du 8 février 1983, la SNCI a été autorisée à intervenir dans le financement des dépenses liées directement à un projet R&D.

L’objet du prêt à l’innovation est le cofinancement des dépenses liées directement aux projets R&D visant l’introduction sur le marché d’un produit ou service nouveau ou la mise au point de procédés de fabrication ou de commercialisation nouveaux à condition que ces dépenses donnent lieu à la création de valeurs amortissables sur une période supérieure à un an.

Les bénéficiaires de l’aide sont:

− les entreprises industrielles;

− les entreprises de prestation de services – lorsqu’elles ont une influence motrice sur le développement économique.

Le prêt à l’innovation prend la forme d’un prêt à taux fixe inférieur à celui pratiqué sur les marchés financiers. Le montant du prêt couvre généralement 25% du total des coûts éligibles du projet R&D.

Le taux d’intérêt applicable est celui en vigueur au moment de la signature du contrat de prêt. Il est revu périodiquement par le Conseil d’administration de la SNCI. Une fois le contrat de prêt signé, le taux est fixe pour toute la durée du contrat. Il s’agit d’un taux net ne comportant ni commission ni frais supplémentaire. Depuis le 1er juillet 2003, le taux est de 2.50%.

Le prêt à l’innovation court de 3 à 5 ans, selon la durée du projet de R&D.

• Régime d’encouragement à la R&D

Par la loi modifiée du 27 juillet 1993 ayant pour objet le développement et la diversification économiques et l’amélioration de la structure générale et de l’équilibre régional de l’économie, le Ministère de l’Economie a introduit un Régime d’encouragement à la R&D.

L’objet de l’aide est le cofinancement des investissements d’intérêt économique général en R&D, engagés par des entreprises et des centres de recherche privés pour stimuler le développement d’activités de R&D au sein de ces établissements.

Les bénéficiaires de l’aide sont les mêmes que ceux du prêt à l’innovation de la SNCI, à savoir:

− les entreprises industrielles;

− les entreprises de prestation de services – lorsqu’elles ont une influence motrice sur le développement économique.

__________

1 Source: le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche – www.innovation.public.lu

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 29

Activités éligibles:

Les activités éligibles peuvent être réparties en trois catégories selon qu’elles relèvent de la recherche fondamentale, industrielle ou d’un développement préconcurrentiel. L’aide octroyée prend la forme d’une subvention en capital. Le taux de cofinancement est de:

− 75% pour les activités de recherche fondamentale;

− 50% pour la recherche industrielle; − 25% pour le développement pré-concurrentiel.

Les taux de base peuvent être majorés de 5% à 25% suivant un certain nombre de critères comme par exemple la collaboration transfrontalière ou encore la taille de l’entreprise (les PME ont des taux d’intervention majorés de 10%).

Parmi les coûts éligibles peuvent être cités:

− le coût d’acquisition ou d’amortissement des terrains, infrastructures, constructions, équipements, instruments, outillages et installations dans la mesure où ces biens sont exclusivement affectés à la R&D;

− les dépenses de personnel – chercheurs, techniciens, auxiliaires;

− les services de consultants ou services analogues y compris l’achat de brevets, licences d’utilisation, connaissances techniques, savoir-faire;

− les dépenses courantes – matériaux, fournitures, utilisation d’installations et d’équipements existants, énergies, transports – nécessaires à la réalisation du projet de R&D;

− les frais généraux supplémentaires et frais supportés directement au titre du projet ou programme de R&D et dont le montant peut être déterminé forfaitairement par décision des ministres compétents.

Les participations financières du secteur privé

La place financière du Luxembourg, une des plus importantes au monde, se caractérise non seulement par la présence d’un nombre très élevé de banques, mais également par ses activités en matière de fonds d’investissement, de compensation, d’assurance et de réassurance. Ce dynamisme se retrouve dans le secteur du financement des activités d’innovation et de recherche:

− les établissements financiers privés, dont la quasi-totalité est regroupée au sein de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg, proposent de nombreux produits et services évolutifs, capables de répondre aux

besoins financiers de tous les projets de création d’entreprise et d’investissement;

− les établissements financiers publics ou semi-publics octroient selon différents critères des prêts et des crédits avantageux aux PME et aux grandes entreprises qui s’établissent ou investissent au Luxembourg.

Les aides pour les laboratoires de recherche publics

• Les mesures du Fonds National de la Recherche

Une des mesures catalyseur au développement de la recherche publique a été la création du Fonds National de la Recherche (FNR) en 1999. La loi du 31 mai 1999 portant sur la création d’un fonds national de la recherche dans le secteur public lui confère une autonomie juridique, administrative et financière.

La première mission du FNR est la promotion de la R&D dans le secteur public, au niveau national. Depuis 2000, des programmes de recherche pluriannuels, limités à certains domaines spécifiques, sont lancés. Ces programmes sont rédigés par des spécialistes et sélectionnés par le conseil scientifique, et par le conseil d’administration du FNR. Ils sont avalisés par des experts indépendants avant leur conventionnement et leur financement par le gouvernement.

Actuellement, sept programmes de recherche sont en cours et dotés d’une enveloppe globale de plus de 50 millions d’euros pour une durée moyenne de 7 ans.

Les programmes pluriannuels du FNR sont:

- SECOM: Sécurité et efficacité des nouvelles pratiques du COMmerce électronique (7 500 000 EUR)

Il s’agit de développer une recherche intégrée sur la sécurité des échanges électroniques et sur l’efficacité des nouveaux modèles organisationnels et logiciels du commerce électronique.

- NANO: Matériaux innovateurs et NANO-technologie (6 700 000 EUR)

Le but de ce programme est de créer au Luxembourg un centre compétitif au niveau européen et international spécialisé dans la caractérisation des matériaux à l’échelle du nanomètre.

- EAU: Gestion durable des ressources hydriques (5 000 000 EUR)

Le programme vise à appréhender les mécanismes complexes du cycle naturel de l’eau, à évaluer les moyens de sauvegarder les ressources et en protéger la qualité et à développer les technologies innovantes de contrôle et d’épuration les plus appropriées.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 30

- BIOSAN: BIOtechnologies et SANté (cancer, maladies cérébro- et cardiovasculaires, intervention immunologique) (6 000 000 EUR)

Ce programme est destiné à contribuer à l’amélioration qualitative de la prévention, de la détection et du traitement du cancer et des maladies du cœur et des vaisseaux ainsi qu’au développement de nouvelles stratégies pour la modulation spécifique du système immunitaire.

- VIVRE: VIVRE demain au Luxembourg (12 000 000 EUR)

Le thème principal de ce programme pluriannuel est la société luxembourgeoise, son évolution, sa situation actuelle et son avenir. Il doit permettre d’élaborer des stratégies et de définir des options pour l’avenir du Luxembourg et de sa population.

- TRASU: TRAitements de SUrface (6 000 000 EUR)

L’objectif principal de ce programme est l’amélioration des propriétés des surfaces des matériaux et le développement de nouveaux traitements de surfaces. Il vise également à promouvoir des coopérations entre les organismes de recherche publics et l’industrie luxembourgeoise.

- SECAL: SECurité ALimentaire (6 000 000 EUR)

Ce programme englobe des études et recherches sur la traçabilité des aliments, leur qualité chimique et microbiologique ainsi que les impacts sur la santé humaine.

- PROVIE: PROcessus de VIEillissement (2 500 000 EUR)

PROVIE constitue une extension du programme de recherche "BIOSAN". Ce complément de programme permet de financer des projets de recherche ciblés sur les pathologies liées au vieillissement du système nerveux et plus particulièrement du cerveau.

Le FNR mène également une réflexion continue sur la politique de recherche au Luxembourg et apporte son soutien au gouvernement en matière d’orientations politiques à donner à la recherche publique.

Dans le cadre de ses activités internationales, le Fonds a adhéré en 2002 à la European Science Foundation (ESF), au European Union Research Organisations' Heads of Research Councils (EUROHORCS) ainsi qu’au European Research Consortium for Informatics and Mathematics (ERCIM).

• Les mesures du Ministère de la Culture de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

La loi du 9 mars 1987 a pour objet l’organisation de la recherche et du développement technologique dans le secteur public et le transfert de technologie et la

coopération scientifique et technique entre les entreprises et le secteur public.

Deux catégories d’organismes de recherche publics ont été identifiés: les organismes, services et établissements publics autorisés à entreprendre des activités de R&D (Titre I de la loi), d’une part, et les Centres de Recherche Publics (CRP) (Titre II de la loi) d’autre part. Le financement des projets de R&D menés par ces organismes diffère.

Les organismes, services et établissements publics autorisés à entreprendre des activités de R&D (titre I de la loi) sont:

− la Bibliothèque Nationale; − le Musée National d’Histoire et d’Art (MNHA); − le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN); − le Laboratoire National de Santé (LNS).

Le règlement grand-ducal du 26 avril 1987 arrête les modalités de présentation, de sélection et d’exécution de projets de recherche et de développement pour le secteur public.

Pour obtenir un financement, les propositions de projet doivent être introduites auprès du Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MCESR) au plus tard pour le 1er février de l’année qui précède celle prévue pour le début de la mise en oeuvre du projet. La demande doit être faite à l’aide d’un formulaire spécifique.

La sélection des propositions se fait en fonction:

− de la qualité scientifique (créativité, nouveauté ou innovation, emploi de méthodes scientifiques, production de connaissances nouvelles);

− de l’intérêt socio-économique; − de l’importance des retombées économiques

possibles; − de la concordance avec les priorités retenues

dans le programme annuel ou pluriannuel de R&D arrêté par le Gouvernement.

L’avis scientifique et technique d’experts indépendants luxembourgeois ou étrangers peut être demandé. Les propositions présélectionnées sont soumises pour avis à un comité de coordination interministériel pour la recherche et le développement technologique avant le 15 février de l’année qui précède celle prévue pour le début de leur mise en oeuvre.

Tout projet de R&D dont l’exécution est prévue au titre susvisé, doit être autorisé par le(s) ministre(s) compétent(s) pour la mise à disposition des crédits, de personnel, de locaux ou d’équipements requis pour sa mise en œuvre. Les crédits pour les projets de R&D de l’établissement sont inscrits annuellement au budget de l’établissement.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 31

Les trois Centres de Recherche Publics (CRP) (titre II de la loi) sont:

− le CRP-Gabriel Lippmann (Règlement grand-ducal du 31 juillet 1987);

− le CRP-Henri Tudor (Règlement grand-ducal du 31 juillet 1987);

− le CRP-Santé (Règlement grand-ducal du 18 avril 1988).

Les CRP peuvent disposer des ressources financières suivantes:

− une contribution financière annuelle provenant du budget de l’Etat, attribuée en fonction des priorités pour la R&D arrêtées par le Gouvernement et du programme d’activités proposé par chaque CRP;

− des contributions financières annuelles, provenant du budget de l’Etat, réservées à l’exécution de missions déterminées ayant fait l’objet d’une convention préalable entre le Gouvernement et le ou les CRP concernés;

− des participations versées au titre de projets de R&D exécutés sur base contractuelle par d’autres centres de recherche, par des entreprises et par des organismes ou des institutions, nationaux et internationaux;

− des dons et legs, en espèces ou en nature;

− des revenus provenant de la gestion de leur patrimoine;

− des revenus provenant d’une cession de droits de propriété ou d’une attribution de licence.

Les projets de collaboration scientifique sont préparés et proposés conjointement par des organismes tiers et les équipes de recherche des CRP. Ils concernent essentiellement l'exécution d'activités de R&D à caractère précompétitif et d'activités d'assistance technologique. La mise en œuvre de ces projets se fait selon le principe "des frais partagés"; les 2 partenaires, entreprise privée et CRP, contribuent à l'exécution du projet, par la mise à disposition de ressources financières, matérielles et humaines selon un modèle flexible, s'adaptant au cas par cas aux besoins du projet.

3.2 Luxinnovation, le point d’accueil innovation et recherche au Luxembourg

Luxinnovation est l’Agence nationale pour la promotion de l'innovation et de la recherche au Luxembourg créée en 1984. Fruit d’une initiative commune du Ministère de l’Economie, du Ministère en charge de la politique de recherche, de la FEDIL, de la Chambre de Commerce et de la Chambre des Métiers, Luxinnovation a adopté la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) en 1998.

Luxinnovation est le point d’accueil innovation et recherche au Luxembourg. Ses conseillers offrent des services gratuits et personnalisés aux entreprises et aux organismes de recherche (information sur les possibilités de cofinancement, assistance en matière de transfert de technologies et de recherche de partenaires technologiques, aide au démarrage de start-up innovantes).

Luxinnovation élabore et mène également plusieurs projets initiés par le Ministère de l’Economie: la grappe technologique SurfMat, la grappe technologique InfoCom et la grappe technologique AeroSpace.

Au plan national, Luxinnovation bénéficie de relations privilégiées avec l’ensemble des autres acteurs de l’innovation et de la recherche et joue un rôle fédérateur des efforts entrepris par ces derniers.

Au plan européen et international, l’Agence participe à plusieurs réseaux et programmes, dont le Réseau Européen des Innovation Relay Centres (IRC), l’initiative intergouvernementale EUREKA, le programme Leonardo Da Vinci II, …

Luxinnovation a par ailleurs été officiellement nommée "Point de contact national" pour soutenir les organismes qui souhaitent participer aux programmes de l’Agence Spaciale Européenne (ESA) et du 6ème Programme Cadre de Recherche et Développement technologique (6ème PCRD).

Enfin, Luxinnovation a conçu et est en charge de l’animation quotidienne du Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 32

3.3 Le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche: www.innovation.public.lu

Le projet Internet d’un Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche s’inscrit dans le cadre du plan d’action gouvernemental eLuxembourg pour la société de l’information; il est entièrement dédié à tous les aspects de la recherche, du développement et de l’innovation au Luxembourg.

En ligne depuis juillet 2003, le Portail, bilingue français-anglais, représente un outil d’information et de travail unique pour chaque acteur de l’innovation et de la recherche, bien au-delà des frontières luxembourgeoises. Son rôle est également celui d’un vecteur de rapprochement des secteurs privé et public et un stimulateur de partenariats et de communication entre les entreprises, laboratoires et centres de recherche innovants de la Grande Région.

Son Répertoire des compétences technologiques est une base de données regroupant les entreprises ainsi que les

laboratoires et centres de recherche luxembourgeois actifs en matière d’innovation et de recherche.

Le Marché des technologies, autre fonctionnalité du Portail, rassemble pour la première fois des offres et des demandes de technologies et des recherches de partenaires issues de plusieurs sources nationales et européennes.

La rubrique Appels regroupe des appels à propositions et appels d’offres émis par le Fonds National de la Recherche (FNR) au niveau national, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) ainsi que le 6ème Programme-Cadre de Recherche et Développement (PCRD) à l’échelle européenne.

La création et l’animation de ce Portail ont été confiées à Luxinnovation par le Gouvernement luxembourgeois.

3.4 Les infrastructures d’accueil et d’hébergement pour les créateurs d’entreprises innovantes

Technoport Schlassgoart: l’incubateur du Centre de Recherche Public Henri Tudor

Le Technoport Schlassgoart, situé à Esch-sur-Alzette dans le domaine Schlassgoart, est une initiative du Centre de Recherche Public Henri Tudor avec le support du Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, du Ministère de l’Economie, du Fonds Européen de Développement Régional et de l’ARBED (groupe ARCELOR).

Le Technoport constitue l’un des deux incubateurs high-tech du Luxembourg. Ses missions sont:

− favoriser et promouvoir l’esprit d’entreprise grâce notamment au centre d’incubation et de création d’entreprises innovantes,

− concentrer une offre importante et complémentaire de services d’innovation autour de ce creuset entrepreneurial.

Cette maison de l’entrepreneuriat et de l’innovation offre aux entrepreneurs et aux PME un ensemble complet de solutions et de services en matière de création d’entreprises et de stratégie de développement par l’innovation. Outre les services et installations comme des bureaux, secrétariat, serveurs, accès internet, etc., les entrepreneurs et PME ont également accès aux services de nombreux partenaires publics et privés actifs dans le domaine. Les services offerts au Technoport sont soit gratuits, soit payants suivant prestation ou inclus dans le forfait d’hébergement des start-up.

Le Technoport est aussi membre de réseaux internationaux comme EBN – European BIC Network, ESINET – European Space Incubator Network et l’IASP – International Association of Science Parks.

Ecostart: Le Centre d’Entreprise et d’Innovation du Ministère de l’Economie

Le Ministère de l’Economie a acquis fin 2001 un bâtiment industriel de 4 000 m2 à Foetz, dans le sud du pays, afin d’en faire un centre d’accueil pour entreprises. La création d’ecostart révèle le souhait des autorités publiques de diversifier l’offre de services en matière d’accueil d’entreprises innovantes au Luxembourg. Ce projet s’inscrit également dans les réflexions plus générales concernant l’accueil des entreprises high-tech dans le cadre de la future Cité des Sciences, de la Recherche et de l’Innovation de Belval-Ouest.

Le Centre d’Entreprise et d’Innovation ecostart poursuit deux types d’objectifs:

− accueillir des porteurs de projets innovants au stade de l’idée et les accompagner jusqu’à la phase de démarrage de l’entreprise;

− proposer un hébergement temporaire pour les entreprises nationales et étrangères en phase de développement qui cherchent un pied à terre temporaire au Luxembourg.

Des bureaux, ateliers de premier prototypage et de petit usinage sont à la disposition des entrepreneurs. Cette offre matérielle est complétée par divers services de support.

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Cahier du Statec n° 97 33

4. La recherche au Grand-Duché de Luxembourg 4.1 La recherche dans le secteur privé1

Le Luxembourg est véritablement entré dans l’ère de l’industrialisation dans la seconde moitié du XIXe siècle avec la naissance d’une industrie puissante et performante à l’échelle mondiale. Le rôle surdimensionné qu’avait pris l’industrie sidérurgique dans le développement du pays cachait cependant un danger non négligeable, à savoir le monolithisme de la structure économique et la vulnérabilité aux fluctuations de la conjoncture du marché de l’acier.

Le souci de mieux équilibrer la structure de l’économie tant sur le plan des secteurs que sur le plan régional a été à la base d’une politique volontariste de développement et de diversification économique.

La création de 190 entreprises industrielles, en majorité à partir de capitaux étrangers devait concrétiser les résultats de cette politique.

Le développement spectaculaire de certains secteurs comme les technologies industrielles, les technologies des matériaux et plus récemment des technologies de l’information et des communications, font de l’économie luxembourgeoise, l’une des plus dynamiques de l’Union européenne.

Les technologies industrielles et des matériaux

Le Luxembourg est aujourd’hui caractérisé par la grande diversité de sa structure industrielle.

Le secteur sidérurgique, avec le leader mondial ARCELOR, issu de la fusion entre ARBED, USINOR et ACERALIA, occupe en 2004, 7 700 personnes au Luxembourg.

Le secteur de la transformation des métaux comporte une branche de première transformation des métaux, diverses fonderies, tréfileries, galvanisation, des producteurs de feuilles de cuivre électrolytique, ainsi qu'une gamme très variée de constructeurs d'équipements et de mécanique fine. D’autres productions concernent les thermostats, les réfrigérateurs techniques, la robinetterie, les pièces de métal dur, le moulage par injection, les feuilles d'aluminium, le revêtement de tôles et les systèmes hydrauliques, etc. Le Luxembourg héberge aussi un important centre de développement de systèmes et de composants pour l’automobile (DELPHI Automotive Systems) employant plus de 600 salariés.

Le secteur de la chimie est essentiellement axé sur la transformation de produits chimiques. Parmi les entreprises d'envergure, il faut citer en premier lieu

l'industrie du pneu (Goodyear) occupant quelque 3.800 personnes et gérant le plus important centre de recherche au Luxembourg. Une autre entreprise d'envergure mondiale (Dupont de Nemours) est active dans la production de produits chimiques de haute qualité. A relever la présence de nombreuses compétences techniques et technologique dans les domaines du revêtement de sols et de murs, des produits d'insonorisation pour voitures, de l’audio et vidéo, CD-R, DVD, etc.

Le secteur des produits minéraux non métalliques est largement tourné vers la production de matières premières destinées à la construction: clinker, ciments, produits concassés, articles en béton, produits abrasifs et l'importante fabrication de produits de verre (Guardian).

Dans le secteur électronique plusieurs sociétés sont actives dans le domaine des systèmes de mesure et de contrôle de capteurs sensibles à la pression (IEE).

Technologies de l’information et des communications

Voilà bientôt dix ans que l’on parle de technologies de l’information et de la communication au Luxembourg. Dès 1995, des initiatives politiques ont été engagées et depuis février 2001, le plan d’action eLuxembourg, transposition du plan d’action eEurope, est lancé. Plus de 70 projets s’articulent autour de grands défis, tels que la mise des nouvelles technologies au service de l’éducation et de la recherche ou le développement des infrastructures de télécommunications. En 2003, les premiers résultats sont visibles avec plusieurs services publics accessibles en ligne et la bonne progression du Luxembourg au sein de l’évaluation comparative des projets eGovernement par la Commission européenne.

La pénétration d’Internet dans la population luxembourgeoise est l’une des plus élevée d’Europe, avec plus d’un résident sur deux utilisant régulièrement Internet et un sur quatre ayant déjà acheté en ligne. Les TIC sont génératrices de gains de productivité non négligeables dans tous les secteurs d’activité, et 85% des entreprises du pays sont présentes sur Internet – essentiellement pour présenter leurs activités, sans grande possibilité transactionnelle ou d’interactivité toutefois. Le Luxembourg a cependant été le premier pays européen à transposer les directives sur le commerce et sur la signature électroniques, donnant lieu à la loi sur le commerce électronique du 14 août 2000, suivie par la mise en place d’un label qualité "Luxembourg e-commerce Certified".

__________

1 Sources: Répertoire des entreprises affiliées à la FEDIL – le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche – www.innovation.public.lu

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Cahier du Statec n° 97 34

En termes d’infrastructures, le Luxembourg peut se prévaloir d’un excellent réseau en fibres optiques et l’ADSL commence à pénétrer le marché. Le Gouvernement a de plus signé trois licences pour l'établissement et l'exploitation d'un réseau et de services de télécommunications mobiles 3ème génération (UMTS) dont le lancement technique a été réalisé fin 2003. Le lancement commercial est prévu au second semestre 2004.

Enfin, le Luxembourg est le site d’implantation de SES GLOBAL, leader mondial dans la fourniture de services par

satellite, avec une flotte de 42 satellites lui permettant de distribuer rapidement du contenu vidéo et multimedia vers 91 millions de foyers dans 30 pays européens. Plus de 1000 services TV et radio sont notamment diffusés par ce biais, dont les programmes de RTL Group, leader européen de ce secteur, également établi au Luxembourg. La présence de ces deux groupes, associée à diverses initiatives du Gouvernement (certificats audiovisuels, création du Centre national de l’audiovisuel et du Film Fund) a participé au développement au cours des années 90 du secteur florissant de la production audiovisuelle.

Tableau 1: Historique des cofinancements octroyés aux entreprises pour des projets de R&D au titre de l’art. 6 de la Loi-cadre industrie

Année Nombre de Projets / Programmes Investissements en R&D prévus (MEUR) Financements alloués (MEUR)

1981 5 1.19 0.241982 10 2.23 0.571983 12 2.5 0.581984 9 3.81 0.711985 11 3.79 0.961986 10 5.48 1.471987 11 29.33 7.511988 9 30.22 7.651989 8 19.36 4.881990 12 27.11 7.021991 7 13.03 3.291992 7 19.85 2.851993 4 15.55 3.21994 8 17.37 4.251995 8 10.57 2.511996 11 31.92 6.951997 12 24.11 5.61998 17 55.62 11.771999 14 123.89 11.462000 13 21.36 6.172001 12 20.28 5.432002 15 74.26 20.742003 16 26.29 5.67

Source: Ministère de l'Economie

Graphique 1: Projets financés dans le cadre de l'art. 6 de la loi cadre industrie

Source: Ministère de l'Économie

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Année

Mon

tant

(MEU

R)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18Investissementsen R&D prévus

Financementsalloués

Nombre deprojets

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Cahier du Statec n° 97 35

4.2 La recherche dans le secteur public

Au Luxembourg, l’histoire de la recherche publique est assez récente: elle date de 1987, année de la loi-cadre de la recherche. Cette loi du 9 mars 1987 a permis la mise en place au Grand-Duché de Luxembourg d’un dispositif de recherche notable sur le plan national. Une des particularités de la recherche dans le secteur public est l’accent mis sur l’intérêt socio-économique du pays, en privilégiant des coopérations avec le secteur privé. La recherche publique vise notamment à la création de compétences utiles aux besoins de l’économie luxembourgeoise.

D’après cette loi, trois centres de recherche publics, le CRP Gabriel Lippmann, le CRP Henri Tudor et le CRP Santé, assurent la mise en œuvre des projets de coopération scientifique et de transfert de technologies (sur la base de projets communs) avec les entreprises. Ils ont développé leurs compétences dans un nombre limité de domaines différents, jugés d’intérêt économique au niveau national.

Le CRP Gabriel Lippmann

Le CRP Gabriel Lippmann a été créé auprès du Centre Universitaire de Luxembourg. Il oriente ses activités autour de trois domaines majeurs: les technologies des matériaux novateurs (en particulier nanotechnologies et développement instrumental), la gestion durable des ressources naturelles et les technologies de la société de l’information et des communications. Les travaux de recherche y sont menés au sein de quatre unités:

− Le laboratoire d’analyse des matériaux (LAM) étudie les matériaux à l’échelle atomique en vue de leur amélioration ou du développement de nouveaux matériaux novateurs, ainsi que le développement d’instruments de mesure travaillant à l’échelle du nanomètre.

− La cellule de recherche en environnement et biotechnologies (CREBS) étudie les écosystèmes aquatiques tant du point de vue qualitatif que quantitatif et l’application des biotechnologies à la production végétale.

− La cellule de recherche, d’étude et de développement en informatique (CREDI) travaille sur l’informatique coopérative basée sur les NTIC, l’e-commerce et la gestion des connaissances.

− Le laboratoire de droit économique (LDE) s’intéresse à la modernisation de la législation luxembourgeoise, notamment pour y intégrer les aspects liés à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et la communication.

Le CRP Henri Tudor

Le CRP Henri Tudor a pour finalité principale de favoriser l’innovation technologique dans les secteurs public et privé. Il offre un ensemble de services et d’activités: projets R&D, transfert de technologies, assistance technologique et conseil, formation et qualification de haut niveau. Ses principaux départements sont:

− le Centre d’Innovation par les Technologies de l’Information (CITI);

− le Laboratoire de Technologies Industrielles et matériaux (LTI);

− le Centre de Ressources des Technologies pour l’Environnement (CRTE);

− le Centre de Ressources des Technologies pour la Santé (CR SANTEC);

− le Centre de Ressources des Technologies de l’Information pour le Bâtiment (CRTI-B);

− le GIE "Formation continue de l’ingénieur et du cadre, SITec";

− le Centre de Veille Technologique et normative (CVT);

− l’incubateur d’entreprises de technologies innovantes du Technoport Schlassgoart

Le CRP Santé

Le CRP Santé a mis en place une recherche biomédicale de haut niveau, en partenariat avec le Centre hospitalier de Luxembourg et le Laboratoire National de Santé, en dépit de l’absence d’industries pharmaceutiques et de cycles universitaires complets (jusqu’en fin 2003) au Grand-Duché de Luxembourg.

Sa tâche principale consiste à organiser et à coordonner la recherche nationale en matière de santé et à catalyser le transfert de savoir-faire vers les secteurs public et privé. L’un des premiers objectifs du CRP Santé est également de favoriser la création de compétences dans différents domaines, qui incluent notamment la virologie, l’immunologie, la cancérologie et la cardiologie.

Aujourd’hui, le CRP Santé compte huit laboratoires de renommée internationale qui mettent à profit leurs compétences au service du patient, de l’enseignement et de l’économie nationale. En termes de ressources transversales, le CRP Santé met à disposition des compétences en épidémiologie, biostatistiques et systèmes de santé. Sa politique a permis de promouvoir des collaborations effectives et indispensables avec des organismes de recherche tant au niveau national qu’au niveau international.

Les trois CRP sont par ailleurs laboratoires d’accueil pour des thésards en co-tutelle avec des universités étrangères.

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Cahier du Statec n° 97 36

La gestion de chaque CRP est assurée par un conseil d’administration, composé de personnalités des secteurs public et privé. Bien que la loi prévoit un rattachement administratif à un organisme public, elle garantit en même temps l’autonomie scientifique et financière des CRP vis-à-vis de ces administrations. Leurs ressources proviennent de contributions issues du budget de l’Etat, de participations versées par des organismes nationaux et internationaux au titre de l’exécution de projets R&D sur la base de contrats, de dons et legs, sans pour autant oublier les cessions possibles de droits de propriété.

Les activités de recherche et de transfert de technologies des CRP sont pour l’essentiel organisées en projets, avec

un cadre d’exécution précis et détaillé en termes de calendrier, de coûts ainsi que de ressources matérielles et humaines requises à l’exécution du projet. Ces projets sont soit des projets internes, soit des projets exécutés en collaboration avec les entreprises privées et des organismes ou services publics.

Le tableau 2 ci-dessous reprend l’évolution dans le temps du financement de la part du Ministère de la Recherche des activités de recherche exécutées au sein des différents CRPs. Dans cette optique, la partie réservée au Technoport Schlassgoart n’est pas incluse dans les chiffres pour le CRP Henri Tudor.

Tableau 2: Évolution du financement des trois CRPs de la part du Ministère de la Recherche:

1999 2000 2001 2002 2003

Unité: million EUR

CRP-GL 2.27 2.72 2.98 4 5.88CRP-HT 1.97 2.85 2.68 5.03 9.15CRP-Santé 1.3 1.51 1.5 1.74 3.3

Source: MCESR

Graphique 2: Évolution des CBPRD de 2000 à 2004

Source: MCESR, CEPS/Instead, IGF

0.050.08

0.120.14

0.170.08

0.09

0.09

0.12

0.13

0

0.05

0.1

0.15

0.2

0.25

0.3

0.35

2000 2001 2002 2003 2004

CBPR

D en

% d

u PI

B

Autres ministères

Ministère de laRecherche

Le graphique 2 ci-dessus reprend l’évolution temporelle les contributions globales du MCESR au budget des trois CRPs. Ces contributions incluent également la partie Technoport du CRP-Henri Tudor. On constate une nette progression à partir de l’année 2002, se concrétisant également par une nette augmentation des projets et activités de recherche.

Le CEPS/INSTEAD

Le CEPS/INSTEAD (Centre d’Etudes de Population, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques/International Networks For Studies in Technology, Environment, Alternatives, Development) a été créé plus tard que les trois CRP. Alors que les trois

CRP sont sous la tutelle du Ministère de la Recherche, le CEPS/INSTEAD est sous celle du Ministère d’Etat. Le CEPS/INSTEAD est devenu un établissement public par la loi du 10 novembre 1989 (fondée sur celle du 9 mars 1987). Cette loi tient notamment compte des aspects de confidentialité des données traitées par le CEPS, qui a pour mission de réaliser des études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques. A cette fin, il crée et exploite des banques de données relatives à ce sujet. Il développe également des instruments d’analyse, de modélisation et de simulation pour les politiques socio-économiques.

Le nombre de personnes actives dans le secteur de la recherche publique (incluant le secteur de l’enseignement

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Cahier du Statec n° 97 37

supérieur) s’élevait en 2000 à 318 en effectifs plein temps. En 2001, ce nombre atteignait 437.6 en effectifs plein temps, marquant une nette progression. Comme les CRP et le CEPS sont les acteurs majeurs de la recherche publique au Luxembourg, il n’est guère étonnant que ces quatre institutions occupent à elles seules 379.1 en effectifs pleins temps dans le secteur de la recherche1.

Depuis la mise en place en 1999 d’un Ministère de la Recherche par le Gouvernement actuel, celui-ci a souligné l’importance qu’il accorde à la recherche comme un des moteurs de la compétitivité et du bien-être économique du pays. Dans son programme de coalition

de 1999, le gouvernement a envisagé de consentir des efforts supplémentaires en vue de développer les capacités scientifiques et technologiques nationales. Depuis, les crédits budgétaires publics pour la recherche et le développement technologique (CBPRD) n’ont cessé de croître. Ces crédits budgétaires ont triplé en quatre ans et sont passés de 28 millions d’euros en 2000 à 71,2 millions d’euros en 2004. La part accordée à la recherche publique dans cette enveloppe budgétaire est passée de 38% en 2000 à plus de 56% en 2004.

Graphique 3: Contribution MCESR aux CRPs

Source: MCESR

0.00

5.00

10.00

15.00

20.00

25.00

1999 2000 2001 2002 2003

Mio

.

__________ 1 Vincent DAUTEL: "Les ressources humaines et financières consacrées aux activités de Recherche et Développement: les agrégats de la R&D", Economie et Entreprises N°3, Avril 2003.

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Cahier du Statec n° 97 38

Avec la loi du 17 juillet 2003 portant création de l’Université du Luxembourg, la recherche au Luxembourg connaît un nouvel essor. En effet, la recherche menée – tant fondamentale qu’appliquée ou technologique - constitue un des piliers principaux de l’Université qui est constituée de trois facultés:

− la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication;

− la Faculté de Droit, d’Economie et de Finance; − la Faculté des Lettres, des Sciences Humaines,

des Arts et des Sciences de l’Education.

La recherche menée au sein de l’Université garantit la modernité et l’identité de la formation. Les équipes de recherche existantes au Centre Universitaire de Luxembourg et à l’Institut Supérieur de Technologie, regroupées dans la Faculté, font émerger des axes et des champs de recherche constituant la toile de fond pour le développement des grandes orientations scientifiques et accentuant le caractère interdisciplinaire de la recherche. Ces axes de développement s’organisent ainsi autour de concepts qui sont les éléments fédérateurs de l’Université.

La réalisation de la "Cité des Sciences, de la Recherche et de l’Innovation" dans le cadre de la réindustrialisation des friches industrielles de Belval-Ouest est un autre projet d’envergure qui lie recherche et enseignement supérieur. La Cité des Sciences verra le transfert vers Belval

d’établissements et de structures existantes, à côté de créations nouvelles. La création réussie de la Cité des Sciences repose avant tout sur deux éléments complémentaires intimement liés:

− la nécessité d’avoir une masse critique de chercheurs et d’étudiants

− la présence d’une masse critique afin de pouvoir organiser l’échange et la coopération entre les différentes fonctions.

C’est grâce à ce projet ambitieux que seront favorisés l’échange et la coopération. La Cité des Sciences représentera aussi un réservoir de compétences indispensable à la reconnaissance des acteurs luxembourgeois de la recherche aux niveaux national et international.

Grâce aux efforts du Gouvernement et à la volonté de soutenir la recherche, la part des crédits budgétaires pour la R&D par rapport au PIB a pu passer de 0.13% en 2000 à 0.3% en 2004.

En 2000, l’équivalent de 1.71% du PIB luxembourgeois a été consacré à des activités de recherche sur le territoire national, dont quelque 90% par les entreprises privées. Cependant, les augmentations des crédits budgétaires qui ont pu être observées entre 2000 et 2004 indiquent clairement un développement important et significatif des activités publiques de recherche.

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Cahier du Statec n° 97 39

5. La recherche luxembourgeoise au sein de l’Union européenne 5.1 Le Luxembourg dans les réseaux et programmes européens

La coopération scientifique au niveau international étant une condition sine qua non d’un degré d’excellence certain, le Luxembourg est membre de plusieurs organisations internationales de recherche, par l’intermédiaire notamment du Fonds National de la Recherche. Le Fonds est membre du European Union Research Organisations Heads of Research Councils, de la Fondation Européenne de la Science ainsi que d’ERCIM, le European Research Consortium in Informatics and Mathematics. L’adhésion du FNR à ces organismes internationaux vise à faciliter les contacts et les collaborations de chercheurs luxembourgeois avec l’étranger.

Par ailleurs dans sa réunion en conseil du 5 décembre 2003, le Gouvernement a décidé de demander l’adhésion du Grand-Duché de Luxembourg à l’Agence Spatiale Européenne (ESA). A la suite de l’expérience de la participation luxembourgeoise au programme ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems) de l’ESA, le Gouvernement a estimé qu’une adhésion pleine du Luxembourg était indispensable: l’implication active de l’ESA dans le déploiement des futurs grands programmes spatiaux européens GALILEO et GMES, permettra au Luxembourg d’accéder et de participer à la mise en œuvre technologique de ces programmes ainsi qu’aux opportunités de valorisation de leurs retombées scientifiques, technologiques, industrielles et économiques potentielles (nouvelles possibilités de

partenariat pour les entreprises et institutions de recherche luxembourgeoises). Au cours de sa réunion à Kiruna (Suède) les 24 et 25 mars 2004, le Conseil de l’ESA a approuvé à l’unanimité l’adhésion du Luxembourg. Le 6 mai 2004, la ministre de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Erna Hennicot-Schoepges et Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’Agence spatiale européenne, ont signé l’accord l’accord relatif à l’adhésion du Grand-Duché de Luxembourg à la Convention de l’ESA. Aux termes de cet accord, le Luxembourg devient un Etat membre de plein droit de l’ESA au plus tard en décembre 2005, après une période de transition.

Les institutions de recherche luxembourgeoises participent régulièrement au programme COST, aux programmes-cadres de recherche et de développement (PCRD) de la Communauté européenne, ainsi qu’aux activités de l’initiative intergouvernementale EUREKA.

Eurêka est un réseau européen pour la recherche industrielle orientée qui offre une plateforme pour la collaboration stratégique à court terme.

Le programme COST est une action de coopération européenne dans le domaine de la recherche scientifique et technique créée en 1971 à l’initiative de la France. COST coordonne l’activité de recherche de 34 pays de l’Europe dans les domaines les plus variés.

5.2 La participation luxembourgeoise au 5ème Programme-Cadre de Recherche et Développement (PCRD).

Le 5ème PCRD en général:

Le 5ème PCRD a mis en exergue les priorités de la recherche, du développement technologique et des activités de démonstration (RTD) au niveau de l’Union européenne pour la période 1998-2002. Ces priorités ont été sélectionnées sur base d’un ensemble de critères reflétant les défis liés à une compétitivité croissante de l’industrie et à la qualité de vie des citoyens européens. Le programme a été conçu de façon à résoudre des problèmes et de répondre aux principaux défis socio-économiques de l’Europe. Afin de maximiser son impact, le PCRD est concentré sur un nombre limité de domaines de recherche et combine des aspects technologiques, industriels, économiques, sociaux et culturels.

Le 5ème PCRD était constitué de deux parties: le programme-cadre de la Communauté européenne qui recouvrait les aspects RTD et le programme-cadre Euratom qui couvrait les activités de recherche et de formation dans le domaine nucléaire.

L’enveloppe financière totale du 5ème PCRD s’élevait à 14 960 millions d’euros, dont 1 260 millions d’euros pour la partie Euratom.

Le 5ème PCRD comprend quatre programmes thématiques ciblés de RTD ainsi que trois programmes horizontaux. Les quatre programmes thématiques couvrent une série de problématiques bien définies alors que les trois programmes horizontaux s’adressent à des besoins communs à tous les domaines de recherche.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 40

Programmes thématiques

− Qualité de la vie et gestion des ressources du vivant [QoL]

− Société de l’information conviviale [IST] − Croissance compétitive et durable [GROWTH] − Energie, environnement et développement

durable [EESD – Energy, EESD – Enviro, EESD – Nuclear]

Programmes horizontaux

− Confirmer le rôle international de la recherche communautaire [INCO]

− Promouvoir l’innovation et l’encouragement de la participation des PMEs [INNO]

− Améliorer le potentiel humain de recherche et la base de connaissance socio-économique [IHP]

Les programmes thématiques du 5ème cinquième programme-cadre étaient dotés d’une enveloppe financière de 10 843 millions d’euros: la thématique "société de l’information conviviale" représentait la partie la plus importante avec 3 600 millions d’euros.

Les programmes horizontaux étaient dotés de 2 118 millions d’euros.

La participation luxembourgeoise1:

Les organismes luxembourgeois participants ont été classés dans les catégories suivantes:

− le secteur de l’Etat (GOV) [excluant l’enseignement supérieur]

− le secteur des entreprises (BES) − le secteur de l’enseignement supérieur (HES) − le secteur privé sans but lucratif (PNP)

Au cours du 5ème PCRD, 477 projets à participation luxembourgeoise ont été soumis dont 122 ont été retenus, soit un taux de succès de 25.6%, légèrement supérieur à la moyenne européenne.

Au total 5 157 projets2 ont été retenus pour l’ensemble du 5ème PCRD: le taux de participation luxembourgeoise (au niveau projets) au programme-cadre atteint ainsi 2.4%.

Les organismes luxembourgeois ont touché un montant global de 23 926 387 EUR sous forme de fonds communautaires, ce qui constitue 0.16% du budget global du programme-cadre (14.96 milliards EUR). La participation luxembourgeoise au budget communautaire est d’approximativement 0.2% (2002).

Tableau 3: Répartition des projets à participation luxembourgeoise sur les différents programmes du 5ème PCRD

Programme Nombre de projets soumis Nombre de Projets Retenus Taux de succès

QoL 62 10 16.10%IST 206 57 27.70%GROWTH 73 18 24.70%EESD-Energy 35 9 25.70%EESD-Enviro 37 7 18.90%EESD-Nuclear 1 1 100%INCO II 6 2 33.30%

INNO 8 6 75%IHP 25 9 36%EURATOM 2 0 0%indéfini 22 3 ------

477 122 25.60%

Prog

ram

mes

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Prog

ram

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s ho

rizon

tau

x

Total

Source: MCESR, DG RTD

__________ 1 Les indicateurs utilisés dans ce chapitre sont basés sur des informations communiquées par la Commission européenne. Certaines données ont été enrichies à partir d’informations disponibles sur http://www.cordis.lu

2 Vincent Charlet: Analyse des participations françaises au 5ème PCRD, Observatoire des Sciences et Techniques – Paris, Avril 2002

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 41

Le programme "Société de l’information conviviale" a reçu le plus grand nombre de projets à participation luxembourgeoise, ainsi qu’un taux de succès élevé. 43%

des projets soumis et 47% de la totalité des projets acceptés émanent ce programme.

Graphique 4: Répartition des participations par secteur

67%2%

13%

18%

BES

HES

PNP

GOV

Source: MCESR, DG RTD

La répartition par secteur montre une très forte participation du privé (67%) ainsi qu’une part importante du secteur public (18%). Cette situation reflète la situation générale de la recherche au niveau national, bien que les participations au PCRD soient plus équilibrées en direction du secteur public.

Graphique 5: Répartitions des participations par programme

60%

10%

1%

3%

9%

4%

3%7%

1%

2% IST

GROWTH

EESD-Nuclear

EESD-Enviro

EESD-Energy

indéfini

QoL

INNO

INCO II

IHP

Source: MCESR, DG RTD

Le graphique ci-contre confirme la prépondérance du programme "société de l’information conviviale". 60% des montants perçus concernent le programme "IST" (qui concerne 47% des projets).

Un des objectifs du programme-cadre étant la collaboration au niveau européen, cette analyse confirme que la recherche au Luxembourg est établie au niveau européen et même mondial. Dans le cadre de projets du 5ème PCRD, le Luxembourg a eu des collaborations avec des partenaires de 36 pays différents, dont tous les membres de l’Union européenne, tous les pays-candidats,

mais également la Suisse, la Chine et les Etats-Unis notamment.

Il ressort également que les partenaires privilégiés des participants luxembourgeois sont les grands pays européens, avec en tête la France, l’Allemagne et l’Italie.

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 42

Vendredi 7 mai 2004

61/2004 - 7 mai 2004 Innovation dans l'UE Un peu moins de la moitié des entreprises de l�UE15 ont des activités innovantes La part des grandes entreprises ayant des activités innovantes est deux fois supérieure à celle des petites Entre 1998 et 2000, 44% des entreprises1 de l'UE15 menaient, sous une forme ou une autre, des activités innovantes2 et la grande majorité d'entre elles (93%) avaient réalisé avec succès une innovation au cours de la période considérée. Parmi les États membres de l'UE15, la plus forte proportion d'entreprises ayant eu des activités innovantes entre 1998 et 2000 était enregistrée en Irlande (65% des entreprises), suivie de l'Allemagne (61%), de la Belgique (50%) et de l'Autriche (49%). Les proportions les plus faibles étaient observées en Grèce (28%), en Espagne (33%), en Italie et au Royaume-Uni (36% chacun). En tenant compte de la ventilation par taille d�entreprises3, il apparaît que plus les entreprises sont grandes, plus elles sont susceptibles d'avoir eu une forme d�activité innovante pendant la période 1998-2000. Au sein de l'UE15, une proportion beaucoup plus élevée de grandes entreprises (77%) que de petites (39%) ont indiqué avoir mené des activités innovantes. La part des grandes entreprises avec des activités innovantes était plus de deux fois supérieure à celle des petites entreprises en France (76% contre 31% respectivement), au Luxembourg (95% contre 42%), en Espagne (67% contre 30%), en Italie (71% contre 33%), en Autriche (89% contre 42%) et aux Pays-Bas (79% contre 39%). Ces informations sont extraites d'une publication4 diffusée ce jour par Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes, qui présente les résultats de la troisième enquête communautaire sur l'innovation5 pour les États membres de l'UE15, la Norvège et l'Islande. Cette enquête constitue une source unique de données comparables relatives à l'innovation.

Proportion d'entreprises avec des activités innovantes, 1998-2000 (en %)

Total Industrie Services Petites entreprises

Moyennes entreprises

Grandes entreprises

UE156 44 47 40 39 60 77Belgique 50 59 42 45 64 76Danemark 44 52 37 40 54 67Allemagne 61 66 57 55 72 86Grèce 28 27 33 26 32 45Espagne 33 37 25 30 45 67France 41 46 34 31 52 76Irlande 65 75 52 : : :Italie 36 40 25 33 56 71Luxembourg 48 49 48 42 59 95Pays-Bas 45 55 38 39 59 79Autriche 49 53 45 42 65 89Portugal 46 45 50 40 67 76Finlande 45 49 40 40 54 74Suède 47 47 46 42 60 72Royaume-Uni 36 39 33 32 47 57Islande 55 54 56 51 70 79Norvège 36 39 34 33 45 64

: Données non disponibles

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2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 43

Davantage d'innovation dans les entreprises industrielles que dans les services Entre 1998 et 2000, 47% des entreprises industrielles de l'UE15 avaient mené des activités innovantes, contre 40% de celles du secteur des services. Les entreprises de l'industrie avaient une plus forte propension à innover que celles des services dans tous les États membres de l'UE15, à l'exception de la Grèce (27% des entreprises industrielles contre 33% des entreprises de services) et du Portugal (respectivement 45% et 50%). Au Luxembourg (respectivement 49% et 48%) et en Suède (47% et 46%), les parts étaient pratiquement égales dans les deux secteurs. Dans l'UE15, 21% de toutes les entreprises, avec ou sans activités innovantes, jugeaient "les coûts de l'innovation trop élevés" et 15% mentionnaient "l'absence de sources de financement appropriées" ainsi que "des risques économiques perçus comme excessifs" comme autres facteurs très importants d�entrave à l'innovation. Hormis les facteurs économiques, "l�absence de personnel qualifié" était également considérée comme un élément important de frein à l�innovation par 13% de l'ensemble des entreprises. 1. Les entreprises de moins de 10 salariés ne sont pas prises en compte. Le secteur industriel couvre les activités des

industries extractives, de l�industrie manufacturière, ainsi que de la production et distribution d�électricité, de gaz et d�eau. Le secteur des services comprend le commerce de gros et les intermédiaires du commerce, les transports et communications, les activités financières et divers services aux entreprises.

2. Une innovation correspond à l'introduction sur le marché de produits (biens ou services) nouveaux ou sensiblement améliorés. Elle correspond également - dans le cas de l'innovation de processus - à la mise en �uvre de, nouvelles ou sensiblement améliorées, technologies de production et méthodes de prestation de services ou de livraison.

3. Les petites entreprises sont définies comme celles de 10 à 49 salariés, les moyennes entreprises comme celles de 50 à 249 salariés et les grandes entreprises comme celles de 250 salariés ou plus.

4. Eurostat, "Innovation in Europe � Results for the EU, Iceland and Norway", 274 pages, ISBN 92-894-7262-6, 30 EUR (hors TVA). Cette publication (disponible seulement en anglais) est accessible gratuitement en format PDF sur le site web d'Eurostat. En outre, des informations sur l'innovation relatives aux nouveaux Etats membres figureront dans deux numéros de "Statistiques en bref" à paraître prochainement (juin 2004).

5. La troisième enquête communautaire sur l'innovation couvre des aspects liés à l'innovation tels que, les innovateurs de produits et de procédés, les activités et dépenses d'innovation, les effets de l'innovation, le financement public et la coopération en matière d'innovation, les sources d'information pour innover, les obstacles à l'activité d'innovation, ainsi que les brevets et autres méthodes de protection. Les résultats sont présentés pour les États membres de l'UE15, la Norvège et l'Islande.

6. L�agrégat UE15 que l�on trouve dans la publication exclut l'Irlande, le Luxembourg et le Royaume-Uni.

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3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 45

3. Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation

Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD

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3. Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 46

Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation*

Table des matières

1. Les aspects conceptuels de l’innovation 47 1.1 L’entreprise innovante (l’innovateur) 47 1.2 L’activité innovatrice 48 1.3 Les autres modifications "créatives" apportées aux produits 48 1.4 Les changements organisationnels 48 1.5 Deux conceptions strictes de l’innovation: la Recherche et Développement et les inventions 48

2. Une mesure graduelle de l’innovation 49

* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 47

Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation

Dans le monde des entreprises, innover, c’est introduire un élément (bien ou service, procédé, forme d’organisation, etc.) ayant le caractère d’une nouveauté "inédite" (innovation radicale) ou, au moins, celui d’une amélioration notable (innovation incrémentale).

L’innovation se caractérise donc par la multiplicité de ses manifestations qui sont le plus souvent combinées par les entreprises.

Il y a en outre différents degrés dans les modifications apportées par l’innovation. Dans une perspective plus

large, intégrant des modifications mineures, l’innovation pourrait ainsi toucher la plupart des entreprises.

Dès lors, mesurer l’innovation nécessite au préalable d’appréhender les aspects conceptuels de celle-ci. Une première partie de cet article sera ainsi consacrée à la présentation de ces concepts, ce qui permettra dans une deuxième partie d’introduire une mesure graduelle de l’innovation.

1. Les aspects conceptuels de l’innovation Le cadre conceptuel international de référence de l’innovation est le manuel d’Oslo1 de l’OCDE paru en 1996. Ce manuel, dont la première version a été publiée en 1992, est en cours de révision. Il décrit une conception de l’innovation, celle de "l’entreprise innovante", basée sur une perspective technologique.

A partir de l’approche proposée dans le manuel d’OSLO, il est possible de définir trois conceptions élargies de l’innovation ainsi que deux approches strictes qui feront l’objet des sections suivantes.

1.1 L’entreprise innovante (l’innovateur)

Il s’agit du concept défini par le manuel d’OSLO qui distingue:

− l’innovation de produit − l’innovation de procédé − "l’entreprise innovante" (qui innove soit en

produit, soit en procédé) − "l’entreprise innovante pour le marché" (qui

introduit un produit qui est nouveau non seulement pour elle mais aussi pour son marché).

Cette conception de l’innovation, issue du manuel d’Oslo, est fondée sur la notion de "succès" de l’innovation qui est "effectivement" introduite dans l’entreprise ou sur le marché de celle-ci.

Elle correspond à une vision "industrielle" qui ne comprend pas:

- les innovations de produits non technologiques c’est-à-dire les autres changements "créatifs" apportés aux produits (modifications esthétiques et subjectives du produit)

- les modifications apportées aux organisations (nouvelles structures organisationnelles, nouvelles techniques de gestion, nouvelles stratégies).

Une telle approche tend à sous-estimer les innovations introduites dans certains secteurs des services qui développent peu d’activités technologiques. En outre, elle ne considère que les innovations abouties. Elle écarte ainsi les innovations en cours qui constituent des "innovations potentielles", ou celles abandonnées pour lesquelles les entreprises pourraient avoir rencontré des obstacles les empêchant d’innover.

___________ 1 OCDE (1996) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique - Manuel D’Oslo", Paris.

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3. Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 48

1.2 L’activité innovatrice

Cette conception de l’innovation répond à la critique précédente en permettant d’englober les différentes situations suivantes:

- "l’entreprise innovante" (cf. 1.1) - l’entreprise ayant une activité d’innovation en

cours - l’entreprise ayant abandonnée une activité d’innovation.

L’entreprise qui se caractérise par une "activité innovatrice" est donc l’entreprise innovante ou celle qui

mène une activité d’innovation non encore aboutie ou qui a abandonné une activité d’innovation.

Cette conception privilégie la démarche des entreprises en matière d’innovation. On y met surtout l’accent sur l’aspect "lancement" de l’innovation, que celle-ci soit toujours en cours de réalisation ou qu’elle soit abandonnée. Ce dernier cas comprend principalement les projets qui ont échoué techniquement ou qui ne trouvent pas d’applications économiques.

1.3 Les autres modifications "créatives" apportées aux produits

D’autres modifications apportées aux produits peuvent aussi constituer des innovations. Ces changements sont "créatifs", de nature esthétique ou subjective.

Un élargissement de la conception de l’innovation à ces changements atténue donc l’aspect technologique

définissant les produits innovants. Il constitue en outre une première approche permettant de mieux appréhender l’innovation réalisée dans le secteur des services.

1.4 Les changements organisationnels

Différents types de changements organisationnels peuvent par ailleurs compléter les modifications apportées directement aux produits. Parmi ceux-ci, sont plus particulièrement distinguées:

- la mise en œuvre de stratégies nouvelles - l’utilisation de nouvelles méthodes de

management ou de gestion - la mise en place de structures organisationnelles

nouvelles.

Ces changements visent en particulier à améliorer la qualité des biens et services offerts par les entreprises.

Leur considération permet une meilleure prise en compte des innovations introduites par les entreprises du secteur des services.

Il faut cependant noter que la mesure de ces changements organisationnels, de même que celle des modifications "créatives", est difficile à mettre en œuvre dans une perspective de comparaison internationale. La méthodologie permettant de saisir ces modifications n’est en effet pas incluse dans la version actuelle du manuel d’Oslo. Cette absence de standardisation de la méthode comporte certains risques et entre autres celui d’inclure des modifications à portée mineure.

1.5 Deux conceptions strictes de l’innovation: la Recherche et Développement et les inventions

La Recherche et le Développement (R&D)

La R&D1 vise à la création de nouvelles connaissances. Il est cependant difficile d’en prévoir les résultats. A ce titre, la R&D se distingue de l’innovation qui se

caractérise par une nouveauté effective introduite dans l’entreprise ou sur le marché.

__________ 1 Le cadre de référence en ce qui concerne l’approche conceptuelle de la R&D est le manuel de Frascati de l’OCDE.

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3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation

Cahier du Statec n° 97 49

La R&D peut toutefois constituer une étape en amont de l’innovation, en particulier dans le cas où l’innovation est fondée sur une conception strictement technologique.

C’est ainsi que, faute d’indicateurs d’innovation disponibles ou comparables, les mesures de la R&D sont souvent utilisées pour appréhender l’innovation.

L’invention

La situation à laquelle se réfère l’invention est tout à fait différente. En effet, dans le cas de l’invention, il est évident que la recherche a aboutie à un résultat. Ce n’est pas pour autant que l’invention soit nécessairement transformée en innovation.

Les possibilités d’appréhender l’innovation à partir de l’invention se heurtent à deux limites. La première est que toutes les innovations ne sont pas des inventions, en particulier les innovations par amélioration (innovation incrémentale). La seconde est que toutes les inventions ne sont pas consignées par un brevet puisque ce dernier

ne peut être déposé dans tous les domaines et que le secret, c'est-à-dire le non dépôt de brevet, est une méthode de protection de l’invention utilisée par les entreprises.

Comme on le voit à travers cette présentation, différentes approches de l’innovation coexistent. Dès lors, mesurer l’innovation correspond nécessairement à une démarche selon laquelle on tente d’appréhender différentes réalités. Malgré ce caractère multiple de l’innovation, il est possible d’élaborer, à partir de la conception technologique de l’innovation proposée dans le manuel d’Oslo, une mesure graduelle de l’innovation.

2. Une mesure graduelle de l’innovation La mesure internationale de l’innovation ("l’entreprise innovante", définie au point 1.1), fondée sur une conception technologique, peut être élargie selon différentes domaines relevant chacun d’un concept spécifique. Les mesures présentées ci-après sont ordonnées du critère "technologique" le plus contraignant à celui le moins restrictif, ce dernier englobant tous les types de changements.

I. Une pratique d’innovation fondée sur la "création de nouvelles connaissance"

Sont considérées ici les entreprises qui développent leurs innovations à partir d’une activité de R&D ou qui protègent leurs innovations en déposant un brevet.

II. Une pratique d’innovation aboutie ayant le caractère d’une nouveauté "sans équivalent antérieur"

Sont identifiées ici les entreprises qui introduisent des produits qui sont non seulement nouveaux pour celles-ci mais aussi pour leur marché. On cible ainsi les produits inédits.

III. Une pratique d’innovation aboutie

Elle correspond à l’introduction effective de nouveaux produits ou procédés dans l’entreprise ou sur le marché de celle-ci. Il s’agit de la mesure de l’innovation utilisée

actuellement sur le plan international, elle correspond à "l’entreprise innovante".

IV. L’existence d’une pratique de l’innovation technologique

Cette pratique concerne l’introduction de nouveaux produits ou procédés, ou l’activité d’innovation en cours ou encore l’activité d’innovation abandonnée. On tente ainsi de considérer les entreprises ayant "lancé" une innovation.

V. L’activité d’innovation élargie aux autres changements "créatifs" apportés aux produits

Elle inclut l’existence d’une pratique de l’innovation technologique (voir ci-dessus) mais aussi les modifications esthétiques ou subjectives apportées aux produits. L’aspect technologique de l’innovation est donc atténué.

VI. L’innovation "globale"

Elle comprend soit des activités d’innovations technologiques, soit d’autres changements "créatifs" apportés aux produits, soit des changements organisationnels. Elle inclus donc au moins l’un des types de changement présentés dans cet article.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 51

4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Anne-Sophie GENEVOIS, Uwe WARNER, CEPS/Instead

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 52

Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Table des matières

1. Définition de l’innovation 53 1.1 Innovation de produit 53 1.2 Innovation de procédé 53 1.3 Entreprises innovantes 54 1.4 Innovation sur le marché 54 1.5 Innovation abandonnée ou en cours 54 1.6 Entreprises ayant des activités innovatrices 54 1.7 Entreprises réalisant d’autres changements1 54 1.8 Innovation globale 54

2. Illustration de l’innovation 56 2.1 Entreprises ayant des activités innovatrices 56 2.2 Entreprises réalisant d’autres changements 57 2.3 Entreprises innovantes 58

3. Annexe: questionnaire CIS3 59

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 53

Mesures de l’innovation et illustrations empiriques L’enquête intitulée "Community Innovation Survey, CIS" coordonnée par Eurostat est une enquête communautaire qui a été menée à trois reprises par l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Au Luxembourg cette enquête, en face à face, a été réalisée, à chaque fois, par le CEPS/INSTEAD en collaboration avec le STATEC. L’objectif principal de cette enquête est de mesurer l’innovation selon une méthode commune1 proposée dans le manuel d’Oslo2.

Ce document se compose de deux parties. La première rappelle les différents concepts et définitions de l’innovation tout en les illustrant avec les résultats de la troisième enquête (1998-2000) pour le Grand-Duché de Luxembourg. La seconde partie analyse plus particulièrement trois concepts de l’innovation à savoir:

- les entreprises ayant des activités innovatrices, - les entreprises réalisant d’autres changements - les entreprises innovantes.

1. Définition de l’innovation

1.1 Innovation de produit

Par innovation de produit, on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou d’autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d’utilisation.

L’innovation doit être nouvelle dans l’entreprise; elle ne doit pas nécessairement être nouvelle sur le marché. Peu importe si l’innovation a été développée par l’entreprise ou par le groupe d’entreprises auquel elle appartient.

Les changements de nature esthétique et la vente d’innovations qui sont entièrement produites et développées par d’autres entreprises, ne doivent pas être pris en compte dans cette approche.

Un peu plus d’un tiers des entreprises luxembourgeoises (35.1%) ont innové en produit au cours de la période de référence (1998-2000).

1.2 Innovation de procédé

Par innovation de procédé, on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou considérablement améliorée, et toute méthode d’offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle ou considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la qualité des produits (biens ou services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison.

L’innovation doit être nouvelle dans l’entreprise; il n’est pas nécessaire que l’entreprise soit la première à introduire ce procédé.

Peu importe si c’est l’entreprise ou une autre entreprise qui a développé le procédé. Les changements purement organisationnels ou les changements dans la gestion ne doivent pas être considérés ici. Ils n’entrent pas dans la définition de l’innovation à ce stade.

Au cours de la période 1998-2000, un peu plus d’un quart des entreprises déclarent avoir innové en procédé (27.6%).

__________ 1 Pour de plus amples informations concernant la méthodologie d’enquête se référer à: Uwe Warner, Anne-Sophie Genevois, Vincent Dautel. The third Community Innovation Survey in Luxembourg-Description of the survey and main descriptive findings, Décembre 2003, 81 p 2 OCDE (1996) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique - Manuel D’Oslo", Paris.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 54

1.3 Entreprises innovantes

Une entreprise est dite innovante dès lors qu’elle a au moins innové en produit ou en procédé. Au cours de la période de référence, environ la moitié des entreprises (44.7%) sont innovantes.

Parmi ces entreprises innovantes, 21.5% ont uniquement innové en produit, 38.2% uniquement en procédé et enfin 40.3% ont innové à la fois en produit et en procédé.

1.4 Innovation sur le marché

Par innovation en produits nouveaux sur le marché, on considère la mise sur le marché de produits (biens ou services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne sont pas seulement nouveaux pour l’entreprise mais qui

sont aussi nouveaux pour le marché de l’entreprise. Ainsi, parmi les 44.7% des entreprises innovantes, 55.1% ont introduit un produit nouveau sur le marché.

1.5 Innovation abandonnée ou en cours

Durant la période 1998-2000, 32.2% des entreprises déclarent avoir des activités d’innovation non achevées et

8.4% signalent qu’elles ont abandonné le développement ou l’introduction de produits ou de procédés.

1.6 Entreprises ayant des activités innovatrices

On dit d’une entreprise qu’elle exerce des activités innovatrices dès lors qu’elle est innovante ou a entrepris des activités d’innovation que celles-ci soient abandonnées ou en cours.

Ainsi, parmi l’ensemble des entreprises, 48.3% correspondent à cette définition.

1.7 Entreprises réalisant d’autres changements1

En dehors de l’introduction ou de l’amélioration de produits ou procédés, l’entreprise peut également mettre en place d’autres changements. Ces changements peuvent être organisationnels (stratégie, gestion, organisation, marketing) ou esthétiques.

Parmi l’ensemble des entreprises interrogées, 76.4% ont mis en place des changements de cette nature. 74.3% ont effectué des changements organisationnels et 27.7% des changements esthétiques.

1.8 Innovation globale

A présent, si l’on élargit le concept de l’innovation en considérant qu’une entreprise est innovante dès lors qu’elle a réalisé des activités innovatrices ou d’autres changements, 81% des entreprises de notre univers sont innovantes au sens large.

__________ 1 La somme des deux types de changements est différente de 76.4% car une entreprise peut avoir mis en place à la fois des changements organisationnels

et changements esthétiques.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 55

La figure 1 ci-dessous est une représentation synoptique de l’articulation des différentes définitions de l’innovation et des chiffres présentés jusqu’à présent. En grisé se trouvent les concepts définis dans le manuel d’Oslo alors qu’en blanc se sont les différents concepts

que nous avons volontairement rajouté afin de prendre en compte la totalité des possibilités offertes dans l’enquête CIS3. Les items figurant dans la 1ère colonne de gauche sont principalement ceux qui dirigent le questionnaire (cf. annexe module 1,2,3,12).

Figure 1: Un schéma de synthèse des différents concepts de l'innovation

Innovation de produit35.1% Entreprises innovantes

44.7%

Innovation de procédé Innovation sur le marché Entreprises ayant des

27.6% 55.1% parmi les entreprises activités innovatricesinnovantes 48.3%

Innovation en cours Innovation globale33.2% 81.0%

Changement organisationnel

74.3%

Entreprises réalisant d'autres changements

76.4%

Changement esthétique27.7%

*Les différents concepts de ce schéma sont construits d’un point de vue statistique. L’interprétation de l’innovation globale (81%) doit être prise avec précaution car elle ne reflète pas forcément la réalité. En d’autres termes, si l‘on veut garder un chiffre clé résumant l’innovation au sein des entreprises luxembourgeoises et reflétant au mieux la réalité, il faut retenir qu’environ une entreprise sur deux (44.7%) sont innovantes.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 56

2. Illustration de l’innovation

2.1 Entreprises ayant des activités innovatrices

Au Grand-Duché de Luxembourg, 48.3 % des entreprises ont des activités innovatrices c’est-à-dire qu’elles ont réalisé au moins une innovation ou ont eu des projets d’innovation en cours ou abandonnés durant la période 1998-2000.

Parmi les 48.3% des entreprises exerçant une activité innovatrice:

• 72.7% ont innové en produit, • 57.2% en procédé, • 66.6% ont eu au moins une innovation en cours.

Le tableau 1 ci-dessous représente les liens entre les différents concepts d’innovation tels que définis à la section précédente. Ces liens (corrélations) ont été évalués sur des données pondérées1.

Les liaisons entre les concepts d’innovation sont toutes statistiquement significatives au risque de 1%. Néanmoins, toutes ne sont pas interprétables. En effet, on considère habituellement que seules les corrélations ayant une valeur supérieure à 0.5 permettent de mesurer correctement le lien entre deux variables étudiées.

Par exemple, d’après le tableau 1 ci-dessous, on constate qu’il existe des liaisons importantes entre les entreprises

réalisant des activités innovatrices et les entreprises innovantes (0.93) ou l’innovation en cours (0.71). Ce constat semble bien entendu naturel du fait qu’une entreprise réalise des activités innovatrices dès lors qu’elle est innovante ou possède des innovations abandonnées ou en cours.

Pour les entreprises du secteur «services», la relation entre changements organisationnels et activités innovatrices est moins prononcée que celle concernant les entreprises de l’industrie manufacturière (respectivement 0.29 et 0.46). En revanche, les entreprises du secteur «services» qui réalisent des activités innovatrices ont davantage de chance, comparées aux entreprises de l’industrie manufacturière, d’innover sur le marché (respectivement 0.51 et 0.49).

Si l’on s’intéresse à présent aux liaisons existant entre le fait d’avoir une activité innovatrice (48.3%) et la taille de l’entreprise, nous pouvons souligner que les grandes entreprises sont plus nombreuses que les petites ou moyennes entreprises à développer des activités innovatrices. Ainsi, 94.7% des grandes entreprises réalisent des activités innovatrices (cf. graphique 1). Cette proportion diminue à 58.6% pour les entreprises moyennes et à 41.7% pour les petites entreprises.

Tableau 1: Résultats des liaisons selon le phi2

Activités innovatrices

Total Industrie Services

Innovation de produit 0.761 0.746 0.771Innovation de procédé 0.639 0.653 0.631Innovation en cours 0.712 0.681 0.726Innovation abandonnée 0.313 0.259 0.332Changement organisationnel 0.333 0.456 0.291Changement esthétique 0.247 0.391 0.208Autre changements 0.323 0.456 0.279Entreprises innovantes 0.930 0.954 0.922Innovation sur le marché 0.506 0.488 0.514

__________ 1 Pour la pondération, consulter le chapitre 6 (pagination provisoire). 2 Le coefficient phi (φ ) mesure le lien entre deux variables dans un tableau avec quatre cellules. Il varie entre zéro et un. La valeur φ =0 exprime qu’il n’y

a aucun lien entre les deux variables; la valeur φ =1 exprime une liaison parfaite.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 57

Graphique 1: Proportions des entreprises ayant des activités innovatrices selon la taille de l’entreprise

Source: CEPS/Instead, STATEC, enquête CIS3

41.7

58.6

94.7

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Petites entreprises 10-49 salariés Moyennes entreprises 50-249 salariés Grandes entreprises 240 salariés et +

En %

Concernant les secteurs d’activité, nous constatons que les entreprises de l’industrie manufacturière ont tendance

à réaliser davantage d’activités innovatrices que les entreprises du secteur des services.

2.2 Entreprises réalisant d’autres changements

Au Grand-Duché de Luxembourg 76.4 % des entreprises ont réalisé des changements organisationnels ou esthétiques, au cours de la période 1998-2000. Plus précisément, ces entreprises ont changé leurs stratégies, leur gestion, leur organisation, leur marketing ou l’esthétique de leurs produits.

Parmi les entreprises ayant eu recours à d’autres changements, 97.2% ont mis en place des changements organisationnels. Il est donc logique que le résultat de la liaison entre les autres changements et les changements organisationnels atteigne 0.94 (cf. tableau 2). De même

nous pouvons noter que la relation entre « autres changements » et activités innovatrices ou entreprises innovantes est plus prononcée pour les entreprises de l’industrie manufacturière que pour celles des services.

Les résultats relatifs au secteur d’activité de l’entreprise ne peuvent qu’être interprétés en terme de tendance. Néanmoins, on note que contrairement aux activités innovatrices les entreprises du secteur des services ont tendance à avoir mis en oeuvre davantage «d’autres changements» que les entreprises de l’industrie manufacturière (cf. graphique 2).

Tableau 2: Résultats des liaisons selon le phi

Autres changements Total Industrie ServicesInnovation de produit 0.245 0.310 0.227Innovation de procédé 0.241 0.286 0.231Innovation en cours 0.244 0.310 0.220Innovation abandonnée 0.083 0.188 0.042Changement organisationnel 0.944 1.000 0.920Changement esthétique 0.343 0.378 0.325Entreprises innovantes 0.292 0.418 0.252Innovation sur le marché 0.199 0.275 0.178Activités innovatrices 0.323 0.456 0.279

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 58

Graphique 2: Proportions des entreprises ayant des autres changements selon le secteur d’activité

Source: CEPS/Instead, STATEC, enquête CIS3

65.2

80.2

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Industrie Services

En %

2.3 Entreprises innovantes

Au cours de la période 1998-2000, 44.7% des entreprises du Luxembourg sont innovantes.

L’innovation de produit, de procédé, sur le marché sont des concepts qui permettent de définir une entreprise innovante. Il est donc naturel que les liaisons soient fortes entre ces différents concepts. En revanche, l’innovation en cours n’intervient pas dans la définition d’une entreprise innovante, pourtant d’après le tableau 3 ci-dessus, on constate que la relation entre ces deux concepts de l’innovation est de 0.611.A présent si l’on distingue, par secteur d’activité, les liaisons entre les entreprises innovantes et les différentes concepts, on

note que globalement les liens sont plus importants pour les entreprises de l’industrie manufacturière que pour celles des services. En effet, seuls les résultats mesurant la liaison entre entreprises innovantes et innovation de produit, innovation abandonnée ou innovation de marché sont moins forts pour les entreprises manufacturières que pour les entreprises du secteur des services.

Il n’existe pas de relations statistiquement avérées entre le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et le fait que cette dernière soit innovante.

Tableau 3: Résultats des liaisons selon le phi

Entreprises innovantes Total Industrie ServicesInnovation de produit 0.818 0.783 0.834Innovation de procédé 0.687 0.689 0.683Innovation en cours 0.611 0.611 0.615Innovation abandonnée 0.301 0.271 0.313Changement organisationnel 0.302 0.418 0.263Changement esthétique 0.274 0.417 0.237Autres changement 0.292 0.418 0.252Innovation sur le marché 0.544 0.512 0.557Activités innovatrices 0.930 0.954 0.922

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 59

3. Annexe: questionnaire CIS3

Centre d�Etudes de Population de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques

SERVICE CENTRAL DE LA STATISTIQUE ET DES ETUDES ECONOMIQUES

Troisième Enquête Innovation (CIS III) ENQUETE COMMUNAUTAIRE

NACE

C.P

Cette enquête a pour but de collecter des informations concernant des produits et des procédés qui sont nouveaux ou ont été significativement améliorés dans les industries manufacturières et les services pour la période 1998-2000. Afin de pouvoir comparer les entreprises innovatrices et les non innovatrices, nous demandons aux entreprises de répondre à toutes les questions, sauf indication contraire. Cette enquête est effectuée avec le concours du STATEC, selon une méthodologie commune appliquée par les 15 Etats membres sous l'égide de la Commission européenne.

La troisième enquête innovation

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 60

Définitions, compléments d�information, exemples d�innovations - Entreprise (ref 0.1): Une entreprise est une entité avec une personnalité juridique. Une entreprise réalise une ou plusieurs activités dans un ou plusieurs endroits. - Groupe d�entreprises (ref 0.1): Des entreprises font partie d�un même groupe si elles ont le même actionnaire principal.

Sur la page de gauche vous trouverez les définitions, complémentsd�information et exemples d�innovation pour vous guider dans la saisie du questionnaire. Un astérisque placé à droite d�un mot de la page de droite vousrenvoie à l�une de ces informations complémentaires. Ces éléments d�information sur la page de gauche sont référencés par le numéro de la question à laquelle ils se rapportent.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 61

0.1 Votre entreprise* fait-elle partie d�un groupe d�entreprises *? Oui " =>Dans quel pays se trouve le siège du groupe d�entreprises? ______________________________ Non " 0.2 Un des changements majeurs ci-après s�est-il produit dans votre entreprise entre 1998 et

2000? Oui Non Votre entreprise s�est établie " "

Le chiffre d�affaires s�est accru de 10 % ou plus suite à la fusion avec une autre entreprise ou une partie d�une autre entreprise " "

Le chiffre d�affaires a diminué de 10 % ou plus suite à la vente ou à la fermeture d�une partie de l�entreprise " " 0.3 Veuillez indiquer la durée moyenne de vie du produit principal (bien ou service) de votre

entreprise avant qu�il ne soit remplacé ou considérablement modifié:

Moins d�un an 1-3 ans 4-6 ans 7-9 ans Plus de 9 ans Impossible de répondre " " " " " " 0.4 Quel est le marché principal de votre entreprise (Veuillez cocher la case la plus appropriée)

National " Grande-Région (à une distance de 50 km dans les pays limitrophes) " International (à plus de 50 km) "

INFORMATION GENERALE CONCERNANT L�ENTREPRISE

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 62

- Diplômés de l�enseignement supérieur (ref 0.8.2): Les diplômés de l�enseignement supérieur sont des personnes qui ont acquis une des formations suivantes, postérieure à un diplôme de fin d�études secondaires. ( ex: diplôme de fin d'études secondaires, baccalauréat, certificat de l'enseignement secondaire supérieur, Abitur�) Ces formations sont les suivantes: - cycles courts de l�enseignement supérieur, BTS, DUT� - graduats, - diplômes universitaires, - écoles supérieures.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 63

(Seules les unités localisées au Grand Duché de Luxembourg sont concernées) Veuillez indiquer l�unité monétaire utilisée luf " euros " 0.8 Nombre de personnes employées35 Parmi lesquelles

1 Pour les institutions de crédit: intérêts recevables et revenus similaires; pour les services d�assurances: primes brutes écrites.

2 Acquisition de machines et d�équipements, de bâtiments et de terrains.

3 Moyenne annuelle. Si non disponible, le nombre de personnes employées à la fin de l�année peut être utilisé.

INFORMATION ECONOMIQUE GENERALE SUR L�ENTREPRISE

En 1998 En 2000

Pas de Variation " Réduction " Augmentation "

En 1998 En 2000

En 1998 En 2000

En 1998 En 2000

0.5 Chiffre d�affaires total1 des ventes de biens et services. Y compris lesexportations et les taxes, hors TVA .

0.6 Exportation de biens et services

0.7 Investissements bruts dans lesbiens d�équipement2, hors TVA

0.8.1 Nombre total depersonnes employées

Variation attendue pour 2002

=

0.8.2 Total des diplômés del�enseignement supérieur *

En 2000

Pas de Variation " Réduction " Augmentation " =

0.8.3 dont: nombre de femmesdiplômées de l�enseignementsupérieur *

En 2000

Variation attendue pour 2002

%

%

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 64

- Innovation Par innovation, on entend l�introduction sur le marché d�un produit (bien ou service) qui est nouveau ou considérablement amélioré, ou la mise en �uvre dans votre entreprise d�un procédé qui est nouveau ou considérablement amélioré. L�innovation est le résultat d�un nouveau développement technologique, de nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l�utilisation d�autres connaissances acquises par votre entreprise. - Par innovation de produits (ref 1), on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou d�autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d�utilisation. L�innovation doit être nouvelle dans votre entreprise; elle ne doit pas nécessairement être nouvelle sur le marché. Peu importe si l�innovation a été développée par votre entreprise ou par une autre entreprise. Des changements de nature esthétique et la vente d�innovations qui sont entièrement produites et développées par d�autres entreprises, ne doivent pas être pris en compte. - produits nouveaux pour le marché et issus d'une technologie nouvelle (nouveaux médicaments dans la pharmacie) ou reposant sur une association nouvelle de technologies existantes; - produits nouveaux pour l'entreprise: reprise de produits déjà fabriqués par des concurrents; - changement dans les matériaux utilisés: nouvelles fibres pour les vêtements ...; - nette amélioration des caractéristiques techniques: ex. rendement des moteurs, y compris pour l'environnement et les économies d'énergie ...; - incorporation de nouveaux usages: l'électronique pour la conduite assistée, les systèmes de radioguidage ... - ajout de services associés: garantie à vie, maintenance à distance ... . Cas exclus: productions saisonnières, changements de conditionnement ou esthétiques (notamment adaptation à la mode).

Exemples d'innovation de produits (ref 1)

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 65

1.1 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou

services) qui sont nouveaux ou considérablement améliorés pour votre entreprise?

Oui " => Qui a développé ces produits? (Veuillez cocher la case appropriée)

Principalement votre entreprise ou votre groupe d�entreprises " Votre entreprise en collaboration avec d�autres entreprises ou institutions " Principalement d�autres entreprises ou institutions "

Non " => passez au chapitre 2. 1.2 Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l�amélioration de votre

innovation de produit (bien ou service) la plus importante. ________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

1.3 Veuillez estimer la répartition de votre chiffre d�affaires4 de 2000 parmi:

- Des produits (biens ou services) nouveaux ou considérablement améliorés introduits entre 1998 et 2000

- Des produits (biens ou services) qui n�ont pas changé ou des produits

(biens ou services) qui n�ont été changés que marginalement entre 1998 et 20005

Chiffre d�affaires total en 2000 1.4 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou

services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne sont pas seulement nouveaux pour votre entreprise mais qui sont aussi nouveaux pour le marché de votre entreprise?

Oui " => Veuillez estimer la contribution de ces produits au chiffre d�affaires total en

2000:

Non "

4 Pour les institutions de crédit: intérêts recevables et revenus similaires; pour les services d�assurances: primes brutes écrites

5 Les produits qui sont entièrement développés et produits par d�autres sont à ajouter ici.

1. INNOVATION DE PRODUITS *

%

%

1 0 0 %

%

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 66

- Par innovation de procédés (ref 2), on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou considérablement améliorée, et toute méthode d�offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle ou considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la qualité des produits (biens / services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison. L�innovation doit être nouvelle dans votre entreprise; il n�est pas nécessaire que votre entreprise soit la première à introduire ce procédé. Peu importe si c�est votre entreprise ou une autre entreprise qui a développé le procédé. Des changements purement organisationnels ou des changements dans la gestion ne doivent pas être considérés.

- nouveaux procédés de fabrication dans la chimie, la mécanique, ...; - nouveaux procédés de mesure des nuisances, de la pollution (respect des réglementations environnementales...); - introduction de nouveaux procédés à l'occasion de la mise en production d'un nouveau produit; - systèmes d'information ou de gestion (les ERP, assurer la logistique ...); - introduction de programmes de simulation ou d'optimisation; - usage de l'E-commerce (passation / réception de commandes en ligne, la seule création d'un site d'information n'est pas considérée comme de l'innovation).

Exemples d'innovation de procédés (ref 2)

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 67

-

2.1. Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle introduit des procédés de production qui

sont nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les méthodes d�offres des services et de livraison des produits?

Oui " => Qui a développé ces procédés? (Veuillez cocher la case appropriée) Principalement votre entreprise ou votre groupe d�entreprises " Votre entreprise en collaboration avec d�autres entreprises ou institutions " Principalement d�autres entreprises ou institutions "

Non " => passez au chapitre 3. 2.2 Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l�amélioration considérable, de

votre innovation de procédé la plus importante.

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

2. INNOVATION DE PROCEDES *

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 68

3.1 A la fin de l�année 2000, y avait-il dans votre entreprise des activités en cours, pour développer

ou introduire des produits (biens ou services) ou des procédés nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les activités de R&D?

Oui " Non " 3.2 Dans la période 1998-2000, avez-vous abandonné des activités pour développer ou

introduire des produits (biens ou services) ou des procédés nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les activités de R&D?

Oui " Non " ☺

3. Activités d�innovation en cours ou abandonnées

Les entreprises qui n�ont pas eu d�activité d�innovation récente (i.e. qui ontrépondu NON à chacune des questions 1.1, 2.1, 3.1, 3.2) doivent passermaintenant à la question 10.1b

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 69

Détail des types d�activités d�innovation - Recherche interne & développement expérimental (R&D) (ref 4.1.1)

Tout travail créatif réalisé dans votre entreprise de façon systématique pour augmenter le stock de connaissances, et l�utilisation de ce stock afin de développer de nouvelles applications telles que des produits (biens / services) nouveaux ou considérablement améliorés et des procédés (y compris la recherche en logiciels)

- Acquisition de R&D (R&D externe) (ref 4.1.2) Les mêmes activités que ci-dessus, mais réalisées par d�autres entreprises (y compris d�autres entreprises dans votre groupe d�entreprises) ou par d�autres organismes de recherche publics ou privés. - Acquisition de machines et d�équipements (ref 4.1.3) Machines modernes, ordinateurs spécialement achetés pour réaliser des produits (biens / services) et/ou procédés qui sont nouveaux ou considérablement améliorés. - Acquisition d�autres connaissances externes (ref 4.1.4) Achat de droits d�utilisation d�inventions brevetées et non brevetées, de licences, de savoir-faire, de marques, de logiciels et d�autres types de connaissances, à l�extérieur de l�entreprise, afin de les utiliser dans les innovations de votre entreprise. - Formation (ref 4.1.5) Formation interne ou externe de votre personnel, visant directement au développement et/ou à l�introduction d�innovations. - Introduction sur le marché d�innovations (ref 4.1.6) Activités marketing internes et externes visant à l�introduction sur le marché de produits (bien/services) de votre entreprise qui sont nouveaux ou considérablement améliorés (inclure la prospection préliminaire sur le marché, les tests de marché et la publicité de lancement; mais exclure la construction de réseaux de distribution de ces innovations). - Design, autres préparations pour la production et la livraison (ref 4.1.7) Procédures et préparations techniques pour réaliser l�introduction de produits (biens/services) et de procédés non couverts ailleurs.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 70

4.1 Votre entreprise a-t-elle connu les activités d�innovation suivantes en 2000? Veuillez indiquer si les activités d�innovation suivantes ont été réalisées par votre entreprise en 2000, soit en introduisant des produits (biens/services) nouveaux ou considérablement améliorés, soit en implémentant des procédés basés sur les sciences, la technologie ou d�autres domaines de connaissance. Veuillez ensuite donner une estimation des dépenses correspondantes en 2000, y compris les activités d�innovation qui sont encore en cours ou qui ont été abandonnées. Cocher « NON » pour toute activité qui n�a pas été réalisée en 2000. Veuillez indiquer l�unité monétaire utilisée luf " euros " OUI NON 4.1.1 Recherche interne & développement expérimental (R&D) * " " 4.1.2 Acquisition de R&D * " " (R&D externe) 4.1.3 Acquisition de machines et d�équipement * " " 4.1.4 Acquisition d�autres connaissances " " externes * 4.1.5 Formation * " " 4.1.6 Introduction sur le marché d�innovations * " " 4.1.7 Design, autres préparations pour la production et la livraison * " " Dépenses totales d�innovation en 2000

Si oui

Veuillez estimer les dépenses d�innovation en 2000, y compris celles relatives au personnel et à l�investissement (hors amortissement)

4. DEPENSES DES ACTIVITES D�INNOVATION EN 2000

}

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 71

- Chercheurs (ref 5.1)

- les scientifiques et ingénieurs travaillant à la conception ou à la création de connaissances, de produits, de méthodes ou de systèmes nouveaux; - les administratifs de haut niveau ayant des responsabilités d�animation des équipes de chercheurs. - Personnel de R&D (ref 5.1 et 5.3A) Les chercheurs et le personnel assurant le soutien technique ou administratif des travaux de recherche, tels que: - les techniciens; - le personnel administratif et de gestion; - le personnel informatique. (exclure le personnel de sécurité, entretien, nettoyage) Les chercheurs et personnels de R&D doivent être comptabilisés en équivalent temps plein, c�est-à-dire en proportion d�un emploi à temps plein dans les activités de R&D. - Dépenses internes de R&D

Les dépenses de personnel de R&D comprennent l'ensemble des salaires et traitements des effectifs de R&D ainsi que la totalité des charges (sociales et fiscales) qui leur sont liées. Les coûts salariaux des catégories de personnel qui ne sont pas considérés comme faisant partie des effectifs de R&D (personnel de sécurité et d'entretien, par exemple) doivent être exclus de cette rubrique et comptabilisés avec les autres dépenses courantes.

- Les autres dépenses courantes prennent en compte les autres dépenses liées à la réalisation des travaux internes de R&D en dehors des dépenses en capital. Il s�agit d�achats de petit matériel et outillage, de matières premières, de produits consommables, ainsi que des frais administratifs et des dépenses supportées au titre des services, y compris les honoraires pour essais et études.

Les dépenses en capital correspondent aux dépenses annuelles brutes afférentes aux éléments du capital fixe utilisés pour les activités de R&D menées par l'entreprise. Elles comprennent: - les achats de terrain, les dépenses engagées pour la construction ou l'achat de bâtiments, y compris les dépenses occasionnées par d'importants travaux d'amélioration, de modification ou de réparation;

- les achats d'instruments et équipements (gros matériel et équipements lourds utilisés pour les travaux de R&D).

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 72

5.1 Combien de personnes dans votre entreprise ont participé à des activités de R&D internes en 2000? (y compris les personnes internes et externes à votre département de R&D) Personnel de R&D * (en équivalent temps plein ):

Dont nombre de chercheurs * (en équivalent temps plein ): 5.2 De quelle façon votre entreprise était-elle engagée dans la R&D entre 1998 et 2000?

Continuellement " Occasionnellement " 5.3 Détail des dépenses de R&D en 2000 Veuillez indiquer l�unité monétaire utilisée luf " euros " 5.3.A Dépenses de R&D internes à votre entreprise en 2000 (cf 4.1.1)

Dépenses de salaires des personnels de R&D *

Autres dépenses courantes internes de R&D *

Dépenses en capital propre liées à la R&D *

Total des dépenses intérieures de R&D * 2

2 le total de ces dépenses correspond au total de la question 4.1.1 Recherche interne & développement expérimental (R&D)

5. RECHERCHE INTERNE ET DEVELOPPEMENT EXPERIMENTAL (R&D)

Si vous avez des activités R&D (réponse oui à la question 4.1.1 ou 4.1.2), veuillez répondre aux questions suivantes; sinon passez à la question 6. ☺

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 73

- Etablissements d�enseignement supérieur luxembourgeois (ref 5.4 et 5.5) - Centre Universitaire de Luxembourg; - Institut Supérieur de Technologie de Luxembourg; - Institut Supérieur d�Etudes et de Recherches Pédagogiques; - Institut d�Etudes Educatives et Sociales; - Centres de Recherche Publics (ref 5.4 et 5.5) - Centre de Recherche Public Gabriel Lippmann; - Centre de Recherche Public Henri Tudor; - Centre de Recherche Public Santé;

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 74

5.3.B Dépenses extérieures de R&D en 2000: sous-traitance de R&D (cf 4.1.2) Dépenses hors taxes effectuées en 2000 pour des travaux de R&D exécutés pour le compte de votre entreprise par: Veuillez indiquer l�unité monétaire utilisée luf " euros " OUI NON

Etablissements d�enseignement supérieur luxembourgeois *

" " Organismes publics luxembourgeois dont les CRPs * " " Instituts luxembourgeois de recherche privés sans but

lucratif et fondations " "

Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois

appartenant à votre groupe " "

Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois

appartenant à un autre groupe " "

Entreprises implantées à l�étranger appartenant à votre

groupe " "

Entreprises implantées à l�étranger appartenant à un

autre groupe " "

Autres organismes implantés à l�étranger " " Total des dépenses extérieures de R&D3

5.4 Ressources externes de la R&D Ressources externes consacrées à la R&D en 2000 provenant de:

Etablissements d�enseignement supérieur luxembourgeois *

" " Organismes publics luxembourgeois dont les CRPs *

Si oui lesquels: ______________________________ " "

Instituts de recherche privés sans but lucratif et

fondations luxembourgeois " "

Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois

appartenant à votre groupe " "

Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois

appartenant à un autre groupe " "

Entreprises implantées à l�étranger appartenant à votre

groupe " "

Entreprises implantées à l�étranger appartenant à un

autre groupe " "

Programmes de l�Union Européenne (dont programmes

cadres) " "

Autres organismes implantés à l�étranger " " Total des ressources extérieures de R&D

3 le total de ces dépenses correspond au total ci-dessus Acquisition de R&D (R&D externe) 4.1.2

OUI NON

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 75

L�activité d�innovation peut avoir différents effets sur votre entreprise. Pour les diverses alternatives, veuillez indiquer le degré d�impact, à la fin de l�année 2000, des innovation mises en �uvre par votre entreprise dans la période 1998-2000. Degré de l�impact Elevé Moyen Faible Pas concerné Effets sur les produits

Extension de la gamme de produits Augmentation des marchés ou plus grandes parts de marché Amélioration de la qualité des biens ou des services

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

Effets sur les procédés

Meilleure flexibilité de la production Augmentation des capacités de production Réduction du coût de la main-d��uvre par unité produite

Diminution de la quantité de matériaux et d�énergie par unité produite

"

"

" "

"

"

" "

"

"

" "

"

"

" "

Autres effets Réduction des nuisances environnementales ou amélioration des aspects santé et sécurité Respect des règles et des standards

"

"

"

"

"

"

"

"

- Par support financier (ref 7.1 et 7.2), on entend les bourses et les prêts, y compris les subventions ou les garanties de prêts. Les paiements ordinaires résultant des commandes de clients publics sont à exclure.

6. LES EFFETS DE L�INNOVATION ENTRE 1998 ET 2000

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 76

7.1 Votre entreprise a-t-elle reçu des aides financières * publiques pour des activités d�innovation

dans la période 1998-2000?

Oui Non Des autorités locales " " De l�Etat (y inclus les institutions qui travaillent pour le gouvernement ) " " De l�Union Européenne " " 7.2. Votre entreprise a-t-elle reçu un support financier * du 4ième (1994-1998), ou 5ième (1998-2000)

Programme Cadre pour la R&D de l�Union Européenne? (cf 5.5) Oui " Non "

7. SUPPORT FINANCIER PUBLIC POUR L�INNOVATION

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 77

- Par coopération en matière d�innovation (ref 8.1), on entend une participation active dans des projets de R&D communs ou d�autres projets d�innovation avec d�autres organisations (soit d�autres entreprises, soit des organismes non-commerciaux). Il n�est pas nécessaire que les deux partenaires tirent des bénéfices commerciaux de ce projet commun. La sous-traitance de ce travail, sans collaboration active, n�est pas considérée comme une coopération. - EU (ref 8.2): Pays de l�Union Européenne: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grande-

Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, et la Suède. - EFTA (ref 8.2): Pays de l�EFTA: Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse. - EU candidats (ref 8.2): Pays candidats de l�UE: Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Roumanie,

République Slovaque, République Slovène, République Tchèque, et la Turquie.

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 78

8.1 Votre entreprise a-t-elle passé des accords de coopération * concernant des activités

d�innovation avec d�autres entreprises ou des institutions entre 1998 et 2000?

Oui " Non " => passez à la question 9 8.2 Veuillez indiquer le type d�organisation et de localisation

( Plusieurs réponses sont possibles)

Types de partenaires National EU* et EFTA*

EU-candidats*

Etats-Unis Japon Autres

Autres entreprises dans votre groupe d�entreprises " " " " " "

Fournisseurs d�équipements, de matériels, de composants ou logiciels

" " " " " "

Clients " " " " " " Concurrents et autres firmes du même secteur d�activité

" " " " " "

Consultants, conseillers " " " " " " Laboratoires de recherche privés / entreprises R&D " " " " " " Universités ou autres instituts de l�enseignement supérieur

" " " " " "

Gouvernement ou institutions de recherche privées sans but lucratif

" " " " " "

8.3 Veuillez indiquer l�importance de la participation de vos partenaires

Types de partenaires Elevée Moyenne Faible Pas concerné

Autres entreprises de votre groupe " " " "

Fournisseurs d�équipements, de matériels, de logiciels " " " "

Clients, ou consommateurs " " " "

Concurrents et autres firmes du même secteur d�activité " " " "

Consultants, conseillers " " " "

Laboratoires de recherche privés / entreprises R&D " " " "

Universités ou autres instituts de l�enseignement supérieur " " " "

Gouvernement ou institutions de recherche privées sans but lucratif

" " " "

8. COOPERATION ET INNOVATION DANS LA PERIODE 1998-2000

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 79

On considère les sources principales d�information requises pour susciter de nouveaux projets d�innovation ou pour aider à la mise en place des projets existants.

(Veuillez indiquer le degré d�importance des diverses sources d�information.)

Degré d�importance de l�information utilisée

SOURCES D�INFORMATION Elevée Moyenne Faible Pas utilisée Sources internes Votre entreprise

Autres entreprises de votre groupe

"

"

"

"

"

"

"

"

Sources de marché

Fournisseurs d�équipements, de matériels, de composants, de logiciels Clients Concurrents et autres firmes du même secteur d�activité

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

"

Sources institutionnelles

Universités ou autres instituts de l�enseignement supérieur Gouvernement ou des institutions de recherche privées sans but lucratif

"

"

"

"

"

"

"

"

Autres sources Conférences professionnelles, réunions, publications

Foires, expositions

"

"

"

"

"

"

"

"

10.1a. Dans la période 1998-2000, votre activité d�innovation a-t-elle été:

# considérablement retardée? Oui " Non " # dans l�impossibilité d�être lancée? Oui " Non " # rendue difficile par d�autres problèmes

considérables? Oui " Non " ☺

9. SOURCES D�INFORMATION de l�INNOVATION DANS LA PERIODE 1998-2000

10. OBSTACLES AUX ACTIVITES D�INNOVATION

Veuillez passer à la question 10.2

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 80

☺ 10.1b. Dans la période 1998-2000, est-ce que les raisons suivantes ont été importantes pour votre entreprise pour ne pas avoir eu d�activité d�innovation: # pas nécessaire à cause des innovations précédentes? Oui " Non " # pas nécessaire à cause des conditions de marché? Oui " Non " # existence de facteurs empêchant l�innovation? Oui " Non " 10.2 Importance des obstacles à l'innovation rencontrés par votre entreprise entre 1998 et 2000

(Plusieurs réponses sont possibles)

Degré d�importance

Elevé Moyen Faible Pas concerné Risques économiques perçus comme excessifs " " " " Coûts d�innovation trop élevés " " " " Manque de sources de financement appropriées

" " " "

Rigidités organisationnelles au sein de l�entreprise

"

"

"

"

Manque de personnel qualifié " " " " Manque d�information sur la technologie " " " "

Manque d�information sur le marché

" " " "

Manque de flexibilité des règles et des standards " " " " Manque de réceptivité des clients à ces

nouveaux biens ou services "

"

"

"

Absence d�activité d�innovation

Obstacles aux activités d�innovation

Retour des entreprises qui n�ont pas eu d�activité d�innovation récente (i.e. qui ont répondu NON à chacune des questions 1.1, 2.1, 3.1, 3.2)

Facteurs

Facteurs

Autres

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier innovation du Statec n° 97 81

11.1a Dans la période 1998-2000, votre entreprise (ou votre groupe d�entreprises) a-t-elle introduit au moins une demande de brevets afin de protéger les inventions ou les innovations qu�elle a développé?

Oui " => Veuillez indiquer le nombre de demandes de brevets8 Non " 11.1b Votre entreprise (ou votre groupe d�entreprises) avait-elle des brevets déposés à la fin de l�année 2000, pour protéger des inventions ou des innovations qu�elle avait développé?

Oui " => Veuillez indiquer le nombre de brevets validés8 Non " 11.2 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle utilisé une des méthodes suivantes pour protéger des inventions ou des innovations développées par votre entreprise? (plusieurs réponses sont possibles) Oui Non Méthodes formelles Enregistrement de dessins, modèles

(Registration of design patterns) " "

Marques (Trademark) " "

Droits d�auteurs (Copyright)

" "

Méthodes stratégiques Secret " "

Complexité du design " "

Avance de temps sur les concurrents " "

8 Demandes de brevets/brevets déposés pour la même invention auprès de différents bureaux de brevets sont considérées comme une seule

demande/un seul brevet déposé

11. BREVETS ET AUTRES METHODES DE PROTECTION

Total (Biens/Services/

Procédés)

Dont: Biens/Services

Total (Biens/Services/

Procédés)

Dont: Biens/Services

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4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques

Cahier du Statec n° 97 82

Jusqu�ici l�enquête ne concernait que les produits (biens et services) et procédés qui sont nouveaux ou considérablement améliorés. Cette dernière question concerne d�autres améliorations créatives qui ont été réalisées par votre entreprise.

12.1 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle réalisé une des activités suivantes:

Oui Non

Stratégie Mise en �uvre par votre entreprise, de stratégies

nouvelles ou considérablement modifiées "

"

Gestion Mise en �uvre dans votre entreprise, de techniques de gestion améliorées

"

"

Organisation Mise en place de structures organisationnelles nouvelles ou considérablement changées

"

"

Marketing Modification importante des concepts/stratégies de marketing de votre entreprise

"

"

Changements esthétiques (ou d�autres changements subjectifs)

Modifications considérables dans l�apparence esthétique ou dans le design, ou tout autre changement subjectif dans au moins un de vos produits.

"

"

12. AUTRES CHANGEMENTS STRATÉGIQUES ET ORGANISATIONNELS IMPORTANTS DANS VOTRE ENTREPRISE

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 83

5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Description of the survey and main descriptive findings

Uwe WARNER, CEPS/Instead

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 84

The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Description of the survey and main descriptive findings

Table of contents

1. Introduction 85

2. The Community Innovation Surveys (CIS) 85

3. The third Community Innovation Survey (CIS3) 87 3.1 The questionnaire 87 3.2 The sample 88

3.2.1 The target population 88 3.2.2 Sampling method 88

3.3 Unit non-responses 89 3.4 Item non-responses 90 3.5 Imputation of missing data 91

3.5.1 Data editing and cleaning 94 3.6 Weighting 94 3.7 Definition of innovation and corresponding measurement in CIS3 95

3.7.1 The definitions of innovation 95 3.7.2 The measurement of innovation in CIS3 carried out in Luxembourg 96 3.7.3 Innovation measured in Luxembourg by CIS3 97

4. The main descriptive figures from CIS3 in Luxembourg 99

5. Some cross-country comparisons using CIS3 data 111

6. Conclusion and “lessons learned” 117

7. References 121

Annex 124

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 85

The Third Community Innovation Survey in Luxembourg Description of the survey and main descriptive findings

1. Introduction The first chapter presents the Community Innovation Surveys (CIS). Objectives and progress from the first to the third study are summarized.

The second chapter is about the recent interviews of the third Community Innovation survey (CIS3). We present the questionnaire, the instructions for interviewers and respondents, the sample design, the unit non-response, the item non-response, the imputation methods used to replace missing data and the weighting of the survey data.

The third chapter summarizes the definitions used in CIS3 and the measurement of innovation.

The fourth chapter is a description of main figures from CIS3 in Luxembourg.

The fifth part is a cross-country comparison using CIS3 data from Luxembourg and the EU countries.

The last chapter summarizes the “lessons learned” from CIS3 and the recent discussions related to the revision of the OSLO-Manual.

We conclude this paper with the lessons learned and some ideas for further research.

Implementing a study like the third community innovation survey (CIS3) requires the recourses of a team with many competences in the field of empirical survey research and data production.

Highly involved in the data collection were the interviewers: Mrs. Adam, Mrs. Alie, Mrs. Baldauff, Mr. Blau, Mrs. Bouvart, Mrs. Brevery, Mrs. Christiansen, Mrs. Germeaux, Mrs. John, Mrs. Massard, Mrs. Marx, Mrs. Reding, Mr. Schneider and Mrs. Sibenaler.

The fieldwork of CIS3 was organized and managed by Michelle Beaufils. They also arranged the help desk and the support to the respondents.

The data management and preparation of the files used for the research was done by Vincent Dautel.

Last but not least, we acknowledge the help of Nico Weydert, who gave us access to the STATEC files needed as sampling frame and who draw the addresses for this survey.

2. The Community Innovation Surveys (CIS) The Community Innovation Surveys (CIS) are coordinated by the statistical office of the European Community (EUROSTAT). The innovation surveys are carried out in all member states of the European Community1, the candidate countries2, Iceland and Norway. The surveys

were launched three times: The CIS1 in 1993, the CIS2 in 1997 and the CIS3 in 2001.

CIS1 gathered information for the years 1990-1992, CIS2 reports innovation during the years 1994-1996, and the reference period of CIS3 was 1998-2000.

Interview years and reference periods of CIS

CIS reference period

CIS1 interviews

CIS2reference period

CIS2interviews

CIS3 reference period

CIS3inteview

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 86

The international harmonization of the fieldwork instruments, the questionnaires and the instructions for the respondents are based on the Oslo Manual published by OECD and EUROSTAT (1997). The Oslo Manual was a step forward: innovation is no longer just an appendix to research “it was thought that simply funding research would be enough to ensure innovation. … Now, innovation is recognized as a complex, interactive phenomenon that results from a mixture of knowledge and market requirements.” (EUROSTAT 2001a, p. 164)

The CIS data collected comprise input as well as output indicators of innovation and a various number of items on the general situation of enterprises and on the firms’ strategies and conditions related to innovative activities.

The political goal formulated at the European Council Summit in Lisbon in March 2000 is to make the EU the “most competitive and dynamic knowledge-based economy in the word” (Communication from the commission to the Council, the European Parliament, the Economic and Social Committee and the Committee of the Regions. Towards a European research area. Brussels, 18 January 2000). Monitoring the Community and the national policies on innovation, science and technology became the aim of CIS. The accurate measurement of innovation activities at the enterprise level was and is still the main focus of the scientific discussion.

The objective of CIS1 was to collect data on inputs and outputs of innovation, of the innovation process across most of the industries and across all EU member states. About 40.000 enterprises answered the CIS1 questionnaires in Europe. The survey gathered information on the following topics:

− expenditures on innovation activities other than R&D,

− outcomes of incrementally and totally changed products,

− source and use of information for innovation, − technical collaboration and − hampering factors for innovative activities.

The main problem of CIS1 was the lack of harmonization of the questionnaires and the restrictions of standardization of variables. Cross-country comparison at the EU level was limited.

The statistical experience made in CIS1 was the low response rates in the participating countries (EU average = 40.5%, min = 4%, max = 79%, Luxembourg response rate = 79%).

The CIS2 learned the lesson from its predecessor to decrease the burden for respondents. The questionnaire was shortened and the questions were made easier to be answered. The questionnaire focus was on:

− general information about the observed firms, − impact of technological innovation and

innovative activities, − factors influencing the innovation process and − costs of innovation activities.

The CIS23 gathered responses from about 33.700 manufacturing and service firms in the participating countries. The EU average of the response rate was 57%, the lowest being 24% and the most successful being over 90% (cf. Foyn 1999, p 7). In Luxembourg, 61.5% of the contacted manufacturing enterprises answered the questionnaire, and in the service sector we achieved a response rate of 78.4% (a response rate of 69% for all firms).

The CIS3 focuses on three main types of indicators:

− resources dedicated to innovation, − process of innovative activities and − outcomes of innovation.

The data of CIS3 are not yet available for all participating countries4. In November 2002, CEPS/INSTEAD delivered the micro-data to STATEC and EUROSTAT.

The CIS3 survey in Luxembourg reached a response rate of 74% over all economic sectors. The lowest response rate (67%) was from enterprises in the financial intermediation sector; the highest (85%) in the sector of electricity, water and gas supply and the enterprises of research and development, engineering services, testing and analysis.

Like for CIS2, the available data of CIS3 are also included in the EUROSTAT data-base “NewCronos” (http://europa.eu.int/newcronos/).

In Luxembourg the CIS data are provided by CEPS/INSTEAD. CIS1 and CIS2 were integrated as a special chapter into the general questionnaire of the Luxembourg enterprise panel study (Etude Dynamique sur les Entreprises Luxembourgeoises, EDEL). In addition to the industry firms of EDEL the CIS2 had drawn a supplementary sample on service sector firms. The CIS3 has been carried out as a “stand alone” survey.

__________ 1 Austria, Belgium, Denmark, Finland, France, Germany, Greece, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Portugal, Spain, Sweden and United Kingdom 2 Lithuania, Poland, Slovakia, Hungary, Estonia, Latvia, Czech Republic, Turkey, Bulgaria, Slovenia, Romania, Cyprus and Malta

3 Belgium, Denmark, Germany, Spain, France, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Austria, Portugal, Finland, Sweden, United Kingdom, Iceland,

Lichtenstein, Norway 4 In October 2003 data were available for Belgium, Denmark, Germany, Greece, Spain, France, Italy, Luxembourg, Netherlands, Austria, Portugal, Finland,

Sweden, Iceland, Norway

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 87

3. The third Community Innovation Survey (CIS3) In Luxembourg, the CIS3 was carried out by the CEPS/INSTEAD in collaboration with STATEC. The grant agreement with EUROSTAT was signed in December 20011. The training of interviewers took place in January 2002. In spring 2002, the survey was in the field; in May the fieldwork was finished. In summer 2002, we applied

the controls for data coding, the plausibility checks and we finalized the data files for EUROSTAT. During this period, we also imputed the missing data on most of the variables and we calculated the weighting factors. In November 2002, we delivered the data to STATEC.

3.1 The questionnaire

The questionnaire of CIS3 used in Luxembourg follows the harmonized “blue print” of EUROSTAT, common to the participating countries. In Luxembourg, we added questions about the R&D expenditures of the firm.

The ‘general information about the enterprise’ and ‘basic economic information on the enterprise’ was the first chapter of the questionnaire.

The second chapter asked about ‘product innovation’.

The third chapter about ‘process innovation’ followed by questions on ‘not yet completed or abandoned innovation activities’.

The forth chapter was about the ‘innovation activities and expenditures in 2000’.

The fifth chapter of the EUROSTAT “blue print” questionnaire has only two questions about ‘intramural research and experimental development (R&D). Here we added a number of questions about the ‘external expenditures for R&D in 2000’ and about the ‘external resources of R&D)’.

The sixth chapter was on ‘effects of innovation during 1998-2000’.

The chapter seven asked about ‘Public funding of innovation’.

The eighth chapter was dedicated to ‘innovation co-operation during the period 1998-2000’.

The questions of chapter nine were about the ‘sources of information for innovation during the period 1998-2000’.

The chapter ten of the study was interested in the ‘hampered innovation activity’.

And in chapter eleven we asked about ‘patents and other protection methods’.

The twelfth chapter of the questionnaire was on ‘other important strategical and organizational changes in the enterprise’.

The overall exercise allowed creating main indicators on

1. the resources dedicated to innovation activities, including - the research personnel - the personnel with a university degree - the expenditures for R&D - the expenditures for innovation

2. the process of innovative activities, including - the sources of innovation - the effects of innovation - the information sources for innovative activities - the co-operation with partners - the hampering factors for innovation activities

3. the outcomes of innovation - the importance of innovation for the enterprise - the importance of innovation for the firm’s market - the share of turn-over for new products (goods and services) of the enterprise - the share of turn-over for new products for the firm’s market

To minimize the response burden for the enterprise and to increase the probability of participation, we carried out the CIS3 (also CIS1 and CIS2) in face-to-face interviews. An introductory letter about the study and its objectives informed the selected enterprises. The first contact was established by phone. To realize the interviews, at least one personal visit of the interviewer to the contact person was made, several visits were possible. In case of not participating enterprises two reminders with additional information was sent. Our Center organized a hot-line by phone, fax and e-mail, answering questions from the sampled firms, helping the interviewers and encouraging by phone the enterprises still hesitating to participate.

To increase the response rates we also prepared the fieldwork instruments in French, German and English. About 90% of the respondents used the French version of the questionnaire; 5% answered the German and another 5% the English version.

__________ 1 Grant agreement nr 2001.73200.014

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 88

For interviewing firms, our center can rely on a well experienced staff of interviewers. Regularly they carried out the Luxembourg panel study on firms and other surveys at the enterprise level. The center trained the interviewers on the particularities of CIS3. During the training, the main focus was on how to identify innovations in the firms.

To improve the quality of the answers, instruction was given to the interviewers to contact the person most

likely to be well informed about the subject of CIS3, which might be

− the financial officer, or − the commercial officer, or

− the human resources manager, or − the head of the office, or − the R&D manager.

3.2 The sample

The unit used was the enterprise as local economically active unit by main activity. The statistical unit for CIS3 was the enterprises defined in the statistical business register of STATEC. The register (Répertoire des entreprises luxembourgoises) reported the situation in Luxembourg as of January 1st, 2001.

3.2.1 The target population

The target population covered:

− all manufacturing industries (NACE 15-37), − the utility sector, electricity, gas and water supply

(NACE 40, 41), − wholesale trade (NACE 51), − transport, Storage and communication (NACE 60-64), − financial intermediation (NACE 65-67), − computer and related activities (NACE 72), − research and development (NACE 73), − architectural and engineering activities (NACE 74.2), − technical testing and analysis (NACE 74.3).

For Luxembourg, we excluded the Mining and quarrying industries (NACE 10-14) from the survey population. This activity sector represents six firms; four small enterprises (10-49 employees), one medium (50-99 employees) and one with more than 100 employees. The target population covers 99.5% of total population of enterprises in Luxembourg.

For inclusion in the target population, the cut-off point for size of an enterprise was ten employees at least.

3.2.2 Sampling method

The population of Luxembourg’s enterprises was stratified by size-class and the economic sector of main activity1. The CIS3 in Luxembourg used three size classes:

− small enterprises with ten to 49 employees, and

− medium firms with 50 to 249 employees, and − large firms with 250 and more employees.

According to the size-class we sampled fractions of

− 33.3% of small firms − 33.3% of medium enterprises, and − 100% of the large firms.

In cases where the number of enterprises of the sampling frame was less than 25 in the cell defined by size-class and economic activity, we selected all eligible firms of this stratum.

By using the response rates of CIS2, broken down by main economic activity, we increased the number of selected enterprises in strata where the CIS2 had a low response rate. The result was that we selected the total stratum population for the small enterprises in NACE 72 (computer and related activities) and the medium size firms in NACE 51 (wholesale trade).

For CIS3 the selection was randomized within each stratum. Only random samples offer the significant advantage that the order of magnitude of sampling errors can be controlled at the sample design level and are determined after the survey.

The CIS3 population of enterprises is a heterogeneous one. The strategy of stratification had the aim to minimize sampling errors in comparison to a non-stratified simple random sample and to increase the data precision. A second advantage of stratification was to make sure that there were enough observations for each type of enterprises (defined by size and activity) in the sample. The third point is that the inclusion probability of the selected units in each stratum is known. Therefore weighting is easier.

By using this method the universe was built of 343 manufacturing enterprises, 13 firms being active in the sector of electricity, gas and water supply and 1061 enterprises of other service sectors. The sample covered 128 firms from the industrial sector, all 13 units of the supply sector and 490 enterprises from the various service activities.

__________ 1 The greater countries also used the region to stratify the target population of CIS3

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 89

T.1: Proportional allocation by size-class and NACE

main economic activity universe sample (1/3) universe sample (1/3) universe sample (1/1) total universe total sample

manufacturing 230 71 85 29 28 28 343 128electricity, gas and water supply 10 10 2 2 1 1 13 13wholesale trade 226 76 43 43 2 2 271 121transport, storage and communication 214 72 73 25 7 7 294 104financial intermediation 199 67 87 29 26 26 312 122computer and related activities 80 80 19 19 99 99research and development 3 3 4 4 2 2 9 9architectural and engineering activities 60 20 8 7 1 1 69 23technical testing and analysis 4 4 3 3 0 0 7 7

total 1 026 403 324 161 67 67 1 417 631

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

10-49 50 -249 250 + all sizes

3.3 Unit non-responses

We made efforts to reduce the unit non-response by adapting the fieldwork instruments to the situation in Luxembourg. The survey was carried out by face-to-face interviews. The questionnaire was prepared in three languages and we tried to contact the most informed person of an enterprise for answering our questions.

“If the non response exceeds 30% based on the ratio between non responding and operating enterprises in the

sample population as a whole (exclusion of no longer operating enterprises or not found enterprises), a non-response analysis is needed. The experience from CIS 1 and CIS 2 showed that non-respondents might be biased towards a certain type of enterprises.“ (cf. Annex IB of the grant agreement) The CIS3 survey in Luxembourg reached an over-all response rate of 70%. So we met the criteria defined by EUROSTAT.

T.2: Obtained responses by strata

main economic activity

sample (1/3) response sample (1/3) response sample (1/1) response total universe total sample

manufacturing 71 52 29 21 28 22 128 95electricity, gas and water supply 10 8 2 2 1 1 13 11wholesale trade 76 48 43 35 2 1 121 84transport, storage and communication 72 45 25 18 7 6 104 69financial intermediation 67 36 29 21 26 20 122 77computer and related activities 80 54 19 18 99 72research and development 3 1 4 1 2 2 9 4architectural and engineering activities 20 17 7 6 1 0 23 23technical testing and analysis 4 4 3 1 0 7 5total 403 265 161 123 67 52 631 440

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

10-49 50 -249 250 + all sizes

T.3: Obtained response rates by strata

main economic activity 10-49 50 -249 250 + all

manufacturing 0.73 0.72 0.79 0.74electricity, gas and water supply 0.80 1.00 1.00 0.85wholesale trade 0.63 0.81 0.50 0.69transport, storage and communication 0.63 0.72 0.86 0.66financial intermediation 0.54 0.72 0.77 0.63computer and related activities 0.68 0.95 0.73research and development 0.33 0.25 1.00 0.44architectural and engineering activities 0.85 0.86 1.00technical testing and analysis 1.00 0.33 0.71all 0.66 0.76 0.78 0.70

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

response rates

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 90

After we had eliminated

− no longer operating enterprises and not found enterprises and double registered (n= 34), and

− enterprises not belonging to the target population (n=4)

from the sample, the response rates broken down by main economic activity vary between 67% for the financial sector and 85% in the supply sector. The table “response rates by size-class” shows a very slightly lower answering behavior for small firms.

T.4: Obtained response rates by main economic activity

contacted population respondents response rate

manufacturing 127 95 0.75electricity, gas and water supply 13 11 0.85wholesale trade 114 84 0.74transport, storage and communication 95 69 0.72financial intermediation 115 77 0.67computer and related activities 91 72 0.79research and development engineering services testing and analysis 38 32 0.84

all sector 593 440 0.74

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

T.5: Obtained response rates by size-class

sampled population respondents response rate

small 371 266 0.72medium 156 122 0.78large 66 52 0.79all size-classes 593 440 0.74

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

3.4 Item non-responses

In CIS3 innovation expenditures are of main interest. The degree of item-non-response on the expenditure variables is important1. Partial non-response for intramural R&D is 25.9%, 33.8% in acquisition of R&D, 25.9% in acquisition of machinery and equipment, 40.2% in acquisition of external knowledge and 38.6% in other innovation expenditures. The item-non-response tends to be higher for large firms and the banking sector.

In most of the strata, non-response on innovation expenditures is lower than 40%. We gave particular advice to our interviewer collecting additional information on these items during the visits at the enterprise.

T.6: Item non-response on expenditure variables

Engagement in … Firms ticked ‘NO’ (n) Firms ticked ‘YES’ (n) Expenditure in …Innovation expenditures non-

response (%)

intramural R&D 133 112 intramural R&D 25.9extramural R&D 187 58 extramural R&D 33.8acquisition of machinery 83 162 acquisition of machinery 25.9other external knowledge 157 87 other external knowledge 40.2training 72 173 training, market introduction and other preparation 38.6market introduction of innovation 167 77design, other preparation 160 85

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

__________ 1 We had re-contacted the main actors of innovation to increase the item-response rate for the expenditure measures.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 91

Our response rates on innovation expenditures have considerably improved from CIS2 to CIS3. In CIS2, 70.5% of the respondent concerned refused to answer the question about expenditures in extramural R&D; 45% of

firms being engaged in the acquisition of machinery refused to give the amount for this type of activity; the other expenditures non-response rates vary between 60 and 70%.

3.5 Imputation of missing data

To replace the “missing data” on variables the CIS3 co-ordination by EUROSTAT proposed to estimate the refused answers based on the information available in the data-set1.

The common strategy was elaborated for the great member states of the European community. Proposed

was a “hot-deck” method within each stratum controlled for outliers and with a minimum response rate of 50% by stratum; if this was not achieved they merged neighboring cells of the stratification. The following list gives an overview on the imputation methods used and the sequence of the variables entering into the estimation.

T.7: Step by step imputation methods

metric variable relevant units denominator estimation

1 total number of employees 2000 data from sampling2 total number of employees 1998 all enterprises all enterprises rate of change3 turnover in 2000 all enterprises rate of change, mean4 turnover in 1998 all enterprises rate of change5 exports in 2000 all enterprises turnover ratio mean6 exports in 1998 all enterprises turnover ratio mean7 employees with higher education all enterprises employees ratio mean8 female employees with higher education enterprises with employees with higher employees with higher education ratio mean9 turnover from significantly new or improved products product innovators turnover ratio mean10 turnover from unchanged products product innovators subtraction11 turnover from products new to the market innovators with new products for the turnover due to new or improved ratio mean

with intramural R&D - total innovation expenditures provided - total innovation expenditure - ratio mean

- no total innovation expenditures- turnover

- ratio meanwith extramural R&D

- total innovation expenditures provided - total innovation expenditure - ratio mean- no total innovation expenditures - turnover

- ratio meanwith acquisition of machinery

- total innovation expenditures provided - total innovation expenditure- no total innovation expenditures - turnover - ratio mean

- ratio meanwith acquisition of other external

- total innovation expenditures provided- no total innovation expenditures - total innovation expenditure - ratio mean

- turnover- ratio mean

with training, market introduction or - total innovation expenditures provided

- no total innovation expenditures - total innovation expenditure - ratio mean- turnover

- ratio mean17 total innovation expenditure innovators sum of innovation expenditures18 R&D personnel engaged in R&D number of employees ratio means

non-innovators turnoverinnovators acquisition of machinery

20 gross investment in tangible goods 1998 all enterprises mean of “rate of change” between 21 total number of patent application enterprises with patent application average in the imputation class22 number of patent application for goods/services enterprises with at least one patent total number of patents23 total number of valid patents enterprises with valid patents average in the imputation class24 number of valid patents for goods/services enterprises with at least one valid patent total number of patents

12 intramural R&D expenditures

13 extramural R&D expenditures

14 acquisition of machinery and equipment

15 acquisition of other external knowledge

ratio means

16 other innovation expenditure

19 gross investment in tangible goods 2000

__________ 2 cf. Planistat Europe without year

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 92

In our case with a small universe of eligible enterprises and a small number of sampled units, the imputation method proposed by EUROSTAT had disadvantages.

First, we calculated for each stratum the ratio of the innovation expenditure mean after imputation by the innovation expenditure mean before imputation and obtained systematically unreliable results in specific strata. We found a high increase of total innovation expenditure mean after imputation in the post and telecommunications sector (nace 64) (ratio = 4.1), in the coke and chemicals sector (nace 23-24) and in the banking sector (nace 65-67) (ratio = 5.5). (cf. Dautel, Warner 2003, p. 5)

Secondly, we tested the reliability of the imputation results by calculating a confidence interval of total innovation expenditure means (given innovation expenditures provided by respondents). In order to have a relative measure of this confidence interval, the lower and upper confidence interval bands have been divided by innovation expenditure means (given innovation expenditures provided by respondents). This relative confidence interval was compared with the ratio of the innovation expenditure mean after imputation by the innovation expenditure mean before imputation. We obtained some ratio (total innovation expenditure mean after imputation by the total innovation expenditure mean before imputation) out of confidence interval bands in the post and telecommunications sector (5.8 with confidence interval at the 95% level [0.4; 2.4], coke and chemicals sector (4.1 with IC [0.3; 3]) and in the banking sector (5.5 with IC [0.4; 2.2]. (cf. Dautel, Warner 2003a, pp. 5)

We found similarly unreliable results for other innovation expenditure variables (intramural R&D, extramural R&D, acquisition of machinery, other external knowledge, training, market introduction and other preparation). We concluded not to retain this imputation method. Therefore we extended the imputation procedures, but while following the basic ideas as closely as possible.

A successive imputation by multiple regression models for

− R&D expenses, − acquisition of R&D, − acquisition of machinery and equipment, − acquisition of other external knowledge and − other innovation expenditures

was used. We introduced dummy variables about the stratification (1=”enterprise belongs to this stratum”, 0=”enterprise does not belong to this stratum”) and the percentage of current R&D expenditures by stratum (of total R&D expense).

This imputation method, taking into account firms’ main innovation behavior by stratum and an estimate of heterogeneity innovation activity per stratum, leads to reliable results for the following main innovation expenditures:

− intramural R&D, − acquisition of machinery, and − total innovation expenditure.

All ratios are around 1 and are included in the confidence interval.

T.8: Confidence intervals of intramural R&D expenses imputation (not weighted)

STRATA Before imputation (n) After imputation (n)After imputation / before

imputation (mean) IC (lower band) IC (upper band)

11 7 7 1 0.5 1.912 5 6 0.9 0.5 2.013 12 17 0.9 0.6 1.821 1 1 1 0.3 3.031 4 5 0.8 0.4 2.732 3 4 0.8 0.3 2.941 3 5 1 0.4 2.342 2 2 1 0.3 2.943 1 1 1 0.3 3.051 3 6 1.0 0.4 2.452 2 3 1.9 0.3 2.953 5 10 0.7 0.4 2.661 16 21 1.2 0.6 1.662 10 11 1.0 0.5 2.172 2 2 1 0.6 1.781 2 2 1 0.4 2.782 3 3 1 0.5 1.9

Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 93

T.9: Confidence intervals of machinery and equipment acquisition imputation (not weighted)

STRATA Before imputation (n) After imputation (n)After imputation / before

imputation (mean) IC (lower band) IC (upper band)

11 13 13 1 0.6 1.712 8 14 0.6 0.4 2.313 12 17 0.8 0.5 1.921 2 2 1 0.4 2.622 1 1 1 0.3 3.031 8 11 0.8 0.5 2.232 5 8 1.3 0.4 2.241 10 12 1.1 0.5 1.942 5 5 1 0.5 2.143 3 4 1.1 0.4 2.751 8 11 1.1 0.5 1.952 2 4 1.1 0.4 2.353 5 13 0.9 0.6 1.761 18 27 0.9 0.6 1.862 6 6 1 0.4 2.872 3 3 1 0.4 2.481 5 5 1 0.5 2.282 4 4 1 0.5 1.8

Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner

T.10: Confidence intervals of total innovation expenditure imputation (not weighted)

STRATA Before imputation (n) After imputation (n)After imputation / before

imputation (mean) IC (lower band) IC (upper band)

11 18 19 1.0 0.6 1.712 10 14 0.7 0.5 1.913 16 20 1.0 0.6 1.721 2 2 1 0.4 2.622 1 1 1.1 0.3 3.031 12 19 0.7 0.5 2.032 9 14 1.1 0.4 2.641 11 13 1.3 0.6 1.842 6 6 1 0.5 2.043 3 4 0.9 0.4 2.751 12 16 1.2 0.5 1.952 8 11 1.3 0.5 1.953 8 18 0.7 0.4 2.361 29 37 1.1 0.7 1.462 12 13 1.0 0.4 2.672 3 3 1.0 0.5 2.281 7 8 0.9 0.5 2.282 4 4 1 0.6 1.891 2 2 1 0.5 2.1

Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner

Each imputed value is marked by an imputation flag variable. These variables are coded

0 = “original data” from the interview 1 = “missing estimated” value, and 2 = “original modified” value.

By the information of this series of variables the user of the CIS3 data-set is able to decide whether or not to use

cases with imputation. For descriptive tables the modified and estimated values can be included in the calculation; whereas for statistical analysis the imputation can be denied.

For the variables not mentioned above (e.g. the categorical data with yes/no answers) we applied the imputation strategies and methods proposed by EUROSTAT.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 94

3.5.1 Data editing and cleaning

We applied three kinds of logical checks1 to the data, and (as far as possible) we corrected the detected cases:

− Completeness errors are said to occur when filled-in forms that are almost blank are considered in the same way as complete questionnaire. A questionnaire was treated as incomplete (non-response) if only the questions on general information and basic economic information on the enterprise were answered.

− Each question has a domain of valid answers. An answer outside this domain is considered to be an error and this was detected by the coding error

checks.

− Consistency errors occur in situations in which a combination of answers to several questions is impossible; the edit rules, i.e. the combination of wrong answers, represent the subject-matter specialist view of the world and a number of assumptions have to be made. When the assumptions seem too strong, the edits are called soft edits. We checked for strong and soft consistency errors. (cf. Annex I-C of the grant agreement)

In addition we controlled the data on units not belonging to the target population of enterprises and we looked on the routing through the questionnaires.

3.6 Weighting

As described before, the sample is stratified by economic activity and size, and inside each stratum we applied a simple random selection. No replacement of the selected units was done.

Therefore the weighting factor for an enterprise i

belonging to stratum k is defined as k

kik n

Nw =

ikw is the weight in stratum k

kN is the number of enterprises in stratum k of the

population

kn is the number of enterprises in stratum k answering

the survey questions.

This weighting factor extrapolates the results of the CIS3 to the whole target population in Luxembourg.

The effects of the weights are illustrated by comparing the survey universe of Luxembourg with the collected data, not weighted and weighted. The weighted survey data under represent very slightly the enterprises with “research and development” activities. In the universe 0.64 % of the enterprises are active in this economic branch, whereas in the weighted sample they are present with 0.29% of the enterprises. The table “Universe, sample size and weighted sample data by main economic activities and size classes” of the annex indicates that we underestimate the small (10 to 49 employees) enterprises with “research and development”.

T.11: Descriptive of weighting factors by stratum

main economic activity 10-49 50 -249 250 +

manufacturing 4.340 4.048 1.273electricity, gas and water supply 1.250 1.000 1.000wholesale trade 4.612 1.229 2.000transport, storage and communication 4.756 4.056 1.167financial intermediation 5.378 1.368 1.368computer and related activities 1.404 1.056 0.000research and development 1.000 1.000 1.000architectural and engineering activities 3.529 1.333 0.000technical testing and analysis 1.000 3.000 0.000

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

weighting factors

__________ 1 for details on data editing and cleaning see Planistat Europe without year

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 95

T.12: Universe, sample size and weighted sample data by main economic activities

main economic activity total universe (N) total unweighted (N) total weighted (N)

manufacturing 343 95 339electrecity, gas and water supply 13 11 13wholesale trade 271 84 266transport, storage and communication 294 69 294financial intermediation 312 77 307computer and related activities 99 72 95research and development 9 4 4architectural and engineering activities 69 23 68technical testing and analysis 7 5 7total 1 417 440 1 393

manufacturing 24.21 21.59 24.34electrecity, gas and water supply 0.92 2.50 0.93wholesale trade 19.12 19.09 19.10transport, storage and communication 20.75 15.68 21.11financial intermediation 22.02 17.50 22.04computer and related activities 6.99 16.36 6.82research and development 0.64 0.91 0.29architectural and engineering activities 4.87 5.23 4.88technical testing and analysis 0.49 1.14 0.50total 100.00 100.00 100.00

all sizes

%

3.7 Definition of innovation and corresponding measurement in CIS3

The OSLO Manual (OECD and EUROSTAT 1997) presents the measurement of scientific and technological activities of enterprises. This book proposes guidelines for collecting and interpreting technological innovation data. A main objective is the supply of internationally comparable indicators of innovation activity for scientifically founded political counseling and monitoring. The conceptual framework of the manual is built on the

− innovations within the past three years,

− corporate strategies,

− the sources of innovation,

− cooperative arrangements,

− hampering factors of innovation activities,

− inputs to innovation,

− outputs of innovation,

− percentage of firms turnover from innovation,

− activities to protect innovation, and

− public policy to promote and support innovate activities.

The CIS3 survey is based on the objectives, definitions and measurements elaborated in the manual published by OECD and EUROSTAT1.

3.7.1 The definitions of innovation

Schumpeter (1964) defined five types of innovation:

1. The introduction of a new product or qualitative change in an existing product

2. The process innovation new to an industry 3. The opening of a new market 4. The development of new sources of supply for

raw materials or other inputs 5. The changes in industrial organization

The international standards for the measurement of innovation from the OSLO Manual are limited to the first two types. Innovations are defined in terms of "Technological Product and Process (TPP) innovations". They “… comprise implemented technologically new products and processes and significant technological improvements in products and processes. A TPP innovation has been implemented if it has been introduced on the market (product innovation) or used within a production process (process innovation). TPP innovations involve a series of scientific, technological, organizational, financial and commercial activities. The TPP innovating firm is one that has implemented technologically new or significantly technologically improved products or processes during the period under review.” (OECD and EUROSTAT 1997, p.31)

__________ 1 The OSLO Manual published by OECD and EUROSTAT in 1997 is the revised edition of the OECD publication in 1992 (OECD 1992). Meanwhile, OECD and EUROSTAT jointly initiated a workgroup of innovation experts to deal with the third revision.

.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 96

Here the term "product" is used for goods and services. The next step defines "technologically new products": “A technologically new product is a product whose technological characteristics or intended uses differ from those of previously produced products. Such innovations can involve radically new technologies, can be based on combining existing technologies in new uses, or can be derived from the use of new knowledge.” (OECD and EUROSTAT 1997, p.32) Also a definition of "improved products" is given: “A technologically improved product is an existing product whose performance has been significantly enhanced or upgraded. A simple product may be improved (in terms of better performance or lower cost) through use of higher-performance components or materials, or a complex product which consists of a number of integrated technical sub-systems may be improved by partial changes to one of the sub-systems.” (OECD and EUROSTAT 1997, p.32) The last definition necessary is about "technological process innovation": It “… is the adoption of technologically new or significantly improved production methods, including methods of product delivery. These methods may involve changes in equipment, or production organization, or a combination of these changes, and may be derived from the use of new knowledge. The methods may be intended to produce or deliver technologically new or improved products, which cannot be produced or delivered using conventional production methods, or essentially to increase the production or delivery of existing products.” (OECD and EUROSTAT 1997, p. 32).

In empirical survey research, there are doubts whether researchers, interviewers and respondents are talking about the same thing1. The word "innovation" is used in many senses. There are differences of meaning of the term whether it is used in theoretical research, in empirical studies and in the context of the firm’s respondent to the interviewer. A clear operationalized fieldwork instrument is necessary to cover and to measure the empirical fact of innovation.

3.7.2 The measurement of innovation in CIS3 carried out in Luxembourg

During the construction of our questionnaire2, we followed closely the common questionnaire (blue print) of EUROSTAT. We applied the strategy proposed by the

OSLO Manual. The questions are accompanied by a set of examples.

Most of the respondents used the French version of the questionnaire and its instructions. We base our following arguments on the French wording of the questions and on the French examples for innovations3.

The essential part of the survey instrument was to identify the enterprises having innovation activities in the sense of the CIS3. We started by asking for “product innovation” in question 1.1.

The respondent saw the question printed on the right side of the questionnaire; on the left hand side the explanation, instructions and some examples were available at the same time as the wording of the question was spelled out.

The second set of questions (2.1) tried to get closer to “process innovation”.

The third type of innovation activities (covered by the question 3.1) were “not yet finalized or abandoned innovations”.

By using the variables derived from these questions on innovation activities, we can construct seven types of innovative enterprises:

1. Innovating enterprises (innovation introduced into the market): This are enterprises answering “yes” to the question 1.1 or “yes” to question 2.1.

2. Enterprises with innovating activities are respondents with a positive answer to question 1.1 or question 2.1 or question 3.1 or 3.2.

3. Product innovators (goods or services) are enterprises with “yes” only for the question 1.1.

4. Novel innovators (products new for the market) answered “yes” to the question 1.4.

5. Process innovators ticked “yes” when the question 2.1 was asked.

6. Enterprises which had not yet completed innovation activities answered the question 3.1 with “yes”.

7. And finally, enterprises which had abandoned innovation activities responded with “yes” to the question 3.2

__________ 1 The example of income is discussed in Warner, Hoffmeyer-Zlotnik 2003 2 Our questionnaires in French, German and English are available as annex to the interim report (Beaufils, Dautel, Warner 2002), and the French version is attached to the chapter by Genevois, Warner in this volume. Also available in the interim report are the instructions to the interviewers and the hand-outs used during the interviewer training sessions. 3 The problems and good practices of translating social and economic survey questionnaire is discussed in Harkness 1998.

One translation problem is illustrated by the term «turnover» for banks and insurance companies. A footnote in the blue print questionnaire explains: “For credit institutions: Interests receivable and similar income; for insurance services: Gross premiums written”. We translated banks turnover as “intérêts recevables et revenues similaires” whereas, Belgium translated it as “intérêts recevables et entrées similaires” and France as “Produit Net Bancaire”. As Belgium we translated insurance company’s turnover by “primes brutes écrites”. Given this translation difficulty and also the respondent’s problem to understand this item of the questionnaire, particular attention has to be given to banks turnover answers and data.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 97

T.13:

1. innovating enterprises

2. with innovating activity

3. product innovators (goods or services) 4. novel innovators

5. process innovators

6. which had not yet completed

7. which had abandoned

Manufacturing sector 47.31 49.79 35.55 19.08 29.79 31.44 6.30Service sector 44.01 48.02 35.39 19.59 26.86 32.79 9.22

Percentage of enterprises..., of number of enterprises in the population; weighted

As proposed by the OSLO Manual, we used instructions for the interviewers with a list of more detailed examples of innovations. The aim was to clarify the text printed out in the questionnaire and spelled out by the interviewers. During the interviewers’ training the particularities of the examples were explained and discussed. The translation adapted the illustrations from the OECD and EUROSTAT to the situation in Luxembourg.

In order to minimize the response burden, we put the respondent answering “no” to the question 1.1, and 2.1 and 3.1 and 3.2 near to the end of the questionnaire. The “non-innovators” skipped all questions on innovation activities, but the questions on hampering factors for innovation, on patents and on other strategic changes in the enterprise were asked.

3.7.3 Innovation measured in Luxembourg by CIS3

A product innovation is a good or a service which is new or significantly improved in its technical specification,

incorporated software or components, in its use or user friendliness. Changes in aesthetic characteristics are not considered.

The process innovation is a new or significantly improved production technology, method of supplying or delivering the service or the product. Organizational and management restructurations are not included.

Innovators have successfully implemented innovation activities on their products and/or processes.

During the reference period 1998 to 2000, enterprises with innovation activities have either introduced new products and/or new process and/or have on-going innovative activities and/or have abandoned innovation.

The above defined types of enterprises are summarized in the following distribution table, the shown percentages are weighted. In the manufacturing sector nearly all large enterprises have introduced innovation into the market. In general, the service sector is as “innovative” as the manufacturing sector.

T.14:

innovating enterprises

with innovating activity

product innovators (goods or services)

novel innovators

process innovators

which had not yet completed

which had abandoned

Manufacturing sectorTotal 47.31 49.79 35.55 19.08 29.79 31.44 6.30Small [10-49] 35.19 37.05 29.62 13.01 16.60 18.46 1.86Medium-sized [50-249] 63.27 69.02 34.51 23.01 51.76 51.76 5.75Large [>250] 96.34 96.34 77.41 51.83 73.76 77.41 37.21

Food products; beverages and tobacco 57.10 57.10 39.95 15.85 36.92 27.28 1.80Textiles and leather 100.00 100.00 0.00 0.00 100.00 100.00 0.00Wood, pulp and publishing 39.33 39.33 27.29 17.99 30.65 21.34 12.04Coke and chemicals 61.23 61.23 61.23 23.77 23.77 61.23 23.77Rubber and other non-metallic 34.87 34.87 22.48 8.43 29.25 19.67 8.43Basic metals and fabricated metal products 35.58 41.47 24.59 11.08 17.90 24.19 0.00Machinery and equipment NEC 68.34 68.34 68.34 29.53 68.34 68.34 0.00Electrical and optical equipment 59.74 59.74 59.74 59.74 20.39 46.32 16.45Transport equipment 0.00 32.55 0.00 0.00 0.00 32.55 0.00Manufacturing NEC and recycling 75.00 75.00 50.00 25.00 50.00 25.00 0.00

Electricity; gas and water distribution 34.62 34.62 0.00 0.00 34.62 0.00 0.00

Service sectorTotal 44.01 48.02 35.39 19.59 26.86 32.79 9.22Small [10-49] 40.58 43.44 32.36 19.46 22.71 28.26 7.79Medium-sized [50-249] 48.70 55.75 38.60 15.01 34.43 38.70 12.00Large [>250] 85.52 92.95 78.47 54.76 63.43 89.23 20.58

Whole sale trade and commission trade 40.57 42.76 31.97 20.54 23.49 25.68 3.92Transport and storage 33.32 34.82 24.12 8.68 20.07 16.04 3.25Post and telecommunications 43.68 43.68 43.68 25.92 43.68 43.68 20.82Financial inter-mediation 47.03 52.74 39.99 20.49 32.09 42.19 17.22Computer and related activities 74.82 77.78 62.22 40.37 37.78 54.81 12.96Research and development 75.00 100.00 75.00 25.00 50.00 100.00 50.00Engineering services 43.48 54.56 31.14 25.95 22.72 44.17 7.15Testing and analysis 28.57 71.43 28.57 0.00 14.29 57.14 0.00

Source: CIS3 and Luxembourg, Uwe Warner

Percentage of enterprises..., of number of enterprises in the population; weighted

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 98

The table “innovating enterprises by economic sector and by size class” informs about the weighted number of enterprises, the percentage of innovating enterprises, the

confidence interval and the coefficient of variation calculated on the not weighted data.

T.15: Innovating enterprises by economic sector and by size class

innovating enterprises(n) innovating enterprises (%) innovating enterprises (CI) innovating enterprises (CV)

innovators by sectors

Manufacturing 160 47 [38.8 - 55.8] 0.09Services 458 44 [39.6 - 48.4] 0.05total 618 45 [41.0 - 48.7] 0.04

manufacturing innovators by sector and size

10-49 82 35 [24 - 46.4] 0.1650-249 45 63 [43.9 - 82.6] 0.16250 and + 34 96 [91.8 - 100] 0.02

services10-49 308 41 [34.8 - 46.3] 0.0750-249 120 49 [41.3 - 56.1] 0.08250 and + 30 86 [79.6 - 91.4] 0.04

The confidence intervals are calculated at the 95% levelThe confidence intervals and the coefficients of variation are based on the not weighted data

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

The CIS3 results are calculated by using one particular randomly drawn sample. We can imagine that another or more samples drawn by the same sampling method will generate different statistical results. Therefore the interval of confidence informs about the precision of the statistical results. The above table shows that 47% of the manufacturing enterprises are innovators. This is true only for our particular sample; but the average percentage of innovators in the manufacturing sector can vary between 38% and 55% in other possible samples. So the “true” share of manufacturing innovators of the population is to be found in that range with a probability of 95%. The confidence interval is an interval which has a controlled probability (in our case of CIS3 a 95%probability) to contain the “true” value.

The coefficient of variation of a variable is defined as the standard deviation divided by the mean; multiplied by 100 this coefficient represents the standard deviation as percentage of the mean and allows to compare the distribution of a variable. The coefficient of variation measures the relative dispersion of a variable.

Both indices inform about the data quality of CIS3. In case of a small sample drawn from a small universe of enterprises the data quality is satisfactory for most of the levels of analysis, but the breakdowns by economic activities to very low details (and by additional variables e.g. size classes) can lead to statistically unreliable results.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 99

4. The main descriptive figures from CIS3 in Luxembourg Innovators are enterprises

having “introduced onto the market any new or significantly improved products (goods or services)”

and/or

having “introduced any new or significantly improved production process including methods of supplying services and ways of delivering products”.

The graph “innovators by economic sectors with confidence intervals at the 95% level” shows for being innovative no statistically significant difference by economic sectors.

Figure 1:

innovators by economic sectors with convidence intervals at the 95% level

39 40 41

56

48 494744 45

20

30

40

50

60

Manufacturing Services both sectors

%

% of innovators

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

But the size of the enterprises matters. In industries nearly all enterprises with 250 and more employees are innovators; and 86% of the large service firms are innovators. The medium sized enterprises in the

manufacturing sector are more innovative than the service firms with 50 to 249 employees. Among the small (10 to 49 employees) there are slightly more innovators in the service sector.

Figure 2:

65

37

4

35

63

96

59

51

14

41

49

86

0

20

40

60

80

100

10-49 50-249 250 and +

%

manufacturing non-innovators

manufacturinginnovators

services non-innovators

services innovators

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 100

A closer look at the service enterprises shows that highly innovative are enterprises economically active in “Computer and related activities” and “Research and development”; a low rate of innovators is to be found in the branches “Transport and storage” and “Testing and analysis”.

The most significant markets of the enterprises are Luxembourg and the neighboring countries and the international market. Small firms are more often active

inside the country and the Greater Region. In the manufacturing sector 57.7% of small innovation enterprises declare to have their main market in Luxembourg and the Greater Region. But the following table gives no indication about different markets between innovators versus non-innovators. And the graph illustrates that medium enterprises in manufacturing industries have a higher activity in the international economy.

T.16: Proportion of enterprises with “national and Greater Region” or “international” market orientation by innovation, sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing National and Greater Region 57.7 45.5 11.4 44.6International 42.3 54.5 88.6 55.4

Services National and Greater Region 48.7 50.6 29.0 47.9International 51.3 49.4 71.0 52.1

5 6 7 8

National and Greater Region 65.8 32.4 0.0 60.5International 34.2 67.6 100.0 39.5National and Greater Region 52.1 48.4 0.0 50.8International 47.9 51.6 100.0 49.2

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

innovators

non-innovators

Manufacturing

Service

1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating enterprises3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises5 = Proportion for small, as percentage of small non-innovating enterprises6 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized non-innovating enterprises7 = Proportion for large, as percentage of large non-innovating enterprises8 = Proportion for all, as percentage of non-innovating enterprises

Figure 3:

48

52

34

66

51

49

42

58

52

48

68

32

49

51

55

45

100

100

71

29

89

11

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

International

National andGreater Region

International

National andGreater Region

International

National andGreater Region

International

National andGreater Region

Serv

ice

Man

ufac

turin

gSe

rvic

esM

anuf

actu

ring

non-

inno

vato

rsin

nova

tors

%

large firms

medium firms

small firms

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 101

Public funding of innovation is used by 31% of the industrial enterprises; only 14% of the service firms use public money for their innovations. Small and medium sized enterprises have a stronger tendency to use Luxembourg funding; the European Union money and in

particular the fifth framework program is more often used for innovation activities by small and medium firms of the service sector. 4.3% of all medium sized innovating enterprises use EU funding.

T.17: Proportion of innovating enterprises with public funding by sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing sectorLocal or regional authoritiesCentral government 26.4 18.2 42.4 27.5European Union 0.0 0.0 7.6 1.6EU Framework programme 0.0 0.0 11.4 2.4Service sectorLocal or regional authorities 0.5 0.9 0.0 0.5Central government 9.4 10.1 3.3 9.2European Union 2.5 4.3 3.3 3.0EU Framework programme 2.0 0.9 0.0 1.6

1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating 3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner Figure 4:

1

10

4

1

18

3

3

42

8

11

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Local or regionalauthorities

Central government

European Union

EU Frameworkprogramme

Local or regionalauthorities

Central government

European Union

EU Frameworkprogramme

Serv

ice

Man

ufac

turin

g

%

large firms

medium firms

small firms

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

The enterprises gave their opinion on the effects of innovation. “The result of innovation activity may have different effects for your enterprise. For the various alternatives please indicate the degree of impact at the end of 2000 by innovation activity undertaken by your enterprise during the period 1998-2000.” Presented are here the percentages of high degree of impact broken down by the enterprise’s size class. The large industrial

firms estimate the increasing range of goods or services very often as highly important; for the small manufacturing enterprises the flexibility and the capacity of production tend to have more often a highly important effect. For medium sized enterprises in the service sector the improvement of quality has the highest degree of impact; the big service firms are clearly focused on the improvement of quality and the production flexibility.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 102

T.18: Proportion of innovating enterprises with high degree effects of innovation by sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing sectorIncreased range of goods or services 42.3 27.3 57.6 41.3Increased market or market share 42.3 0.0 42.4 30.5Improved quality in goods or services 42.3 18.2 46.2 36.4Improved production flexibility 31.3 27.3 19.0 27.6Increased production capacity 41.9 27.3 34.8 36.4Reduced labour costs per produced unit 15.5 18.2 15.2 16.2Reduced materials and energy per produced unit 15.8 18.2 11.4 15.6Improved environmental impact or health and safety aspects 26.4 0.0 15.2 16.7Met regulations or standards 37.0 9.1 11.4 23.9

Service sectorIncreased range of goods or services 41.4 31.2 45.7 39.0Increased market or market share 30.2 34.3 25.8 31.0Improved quality in goods or services 49.2 59.0 54.6 52.1Improved production flexibility 22.8 33.7 45.4 27.2Increased production capacity 30.3 26.6 45.9 30.4Reduced labour costs per produced unit 8.0 7.9 12.0 8.3Reduced materials and energy per produced unit 3.8 7.8 7.4 5.1Improved environmental impact or health and safety aspects 13.1 13.2 12.1 13.0Met regulations or standards 27.1 27.8 28.5 27.4

1 = Proportion for small, as percentage of small innovating 2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized 3 = Proportion for large, as percentage of large innovating 4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner Figure 5:

41

30

49

23

30

8

4

13

27

42

42

42

31

42

15

16

26

37

31

34

59

34

27

8

8

13

28

27

18

27

27

18

18

9

46

26

55

45

46

12

7

12

28

58

42

46

19

35

15

11

15

11

0 10 20 30 40 50 60 70

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Serv

ice

Man

ufac

turin

g

%

large

medium

small

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 103

1=Increased range of goods or services

2=Increased market or market share

3=Improved quality in goods or services

4=Improved production flexibility

5=Increased production capacity

6=Reduced labour costs per produced unit

7=Reduced materials and energy per produced unit

8=Improved environmental impact or health and safety aspects

9=Met regulations or standards

The high importance of the main sources of information needed for suggesting new innovation projects or contributing to the implementation of existing projects are reported in the following table. The rates of high importance answers on “Universities or other higher education institutes” and “Government or private non-profit research institutes” are low. Large firms consider the non-profit research institutes as information sources of relatively high importance. The high important sources

of information for large enterprises were inside the firm; small respondents in our survey are more often open to information sources from outside the enterprise and evaluate this as highly important. Small manufacturing firms give a high rating to “Suppliers of equipment, material, components or software” (41.9% of all small innovating enterprises) and to “Fairs and exhibitions” (36.6% of all small innovating enterprises).

T.19: Proportion of innovating enterprises with high important sources of information for innovation by sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing sectorWithin the enterprise 68.3 36.4 84.1 62.7Other enterprises within the enterprise group (a) 33.3 75.0 52.3 55.1Suppliers of equipment, material, components or software 41.9 27.3 23.4 34.0Clients or customers 31.3 36.4 34.1 33.3Competitors and other enterprises from the same industry 10.6 9.1 11.4 10.3Universities or other higher education institutes 0.0 9.1 3.8 3.3Government or private non-profit research institutes 0.0 0.0 3.8 0.8Professional conferences; meetings; journals 0.0 9.1 0.0 2.5Fairs and exhibitions 36.6 9.1 7.6 22.9

Service sectorWithin the enterprise 63.7 76.2 75.4 67.7Other enterprises within the enterprise group (a) 46.9 57.4 55.4 50.4Suppliers of equipment, material, components or software 27.5 33.6 25.4 29.0Clients or customers 38.8 26.7 29.4 35.0Competitors and other enterprises from the same industry 18.8 11.3 33.3 17.8Universities or other higher education institutes 3.1 0.0 3.3 2.3Government or private non-profit research institutes 1.5 1.0 7.7 1.8Professional conferences; meetings; journals 21.2 21.5 17.1 21.0Fairs and exhibitions 7.7 17.5 8.5 10.3

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

(a) = The reference population is all the innovating enterprises belonging to an enterprise group

1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating enterprises3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 104

Figure 6:

64

47

27

39

19

3

1

21

8

68

33

42

31

11

37

76

57

34

27

11

1

21

18

36

75

27

36

9

9

9

9

75

55

25

29

33

3

8

17

8

84

52

23

34

11

4

4

8

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Serv

ice

Man

ufac

turin

g

%

large

medium

small

1=Within the enterprise

2=Other enterprises within the enterprise group (a)

3=Suppliers of equipment,material,components or software

4=Clients or customers

5=Competitors and other enterprises from the same industry

6=Universities or other higher education institutes

7=Government or private non-profit research institutes

8=Professional conferences;meetings;journals 9=Fairs and exhibitions

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

For enterprises with innovation co-operation during 1998-2000 the CIS3 was interested in the types of partners, their organization and their location1. As the judgment on importance indicates, the main co-operation partners are other enterprises within the same

group, the suppliers of equipment, material, components or software and the consultants. The large service sector firms co-operate also with competitors and other enterprises from the same industry.

__________ 1 On type of organisation and location multiple answers were possible

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 105

T.20: Proportion of innovating, co-operating enterprises’ main partner by sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing sectorOther enterprises within the enterprise group (a) 50.0 80.0 82.1 74.7Suppliers of equipment, material, components or software 80.0 40.0 82.1 66.1Clients or customers 0.0 60.0 44.7 33.0Competitors and other enterprises from the same industry 40.0 0.0 8.9 17.7Consultants 0.0 40.0 17.9 18.9Commercial laboratories/R&D enterprises 20.0 20.0 44.7 26.3Universities or other higher education institutes 0.0 20.0 53.7 20.8Government or private non-profit research institutes 0.0 0.0 26.8 6.8

5.0 6.0 7.0 8.0Total weighted number 22.0 20.0 14.0 56.0

Service sectorOther enterprises within the enterprise group (a) 73.7 93.9 61.4 78.8Suppliers of equipment, material, components or software 74.1 62.7 62.1 70.0Clients or customers 55.6 42.5 44.2 51.1Competitors and other enterprises from the same industry 40.3 33.1 63.1 40.0Consultants 56.1 53.1 55.8 55.3Commercial laboratories/R&D enterprises 5.5 8.0 7.3 6.3Universities or other higher education institutes 21.4 24.6 7.3 21.2Government or private non-profit research institutes 11.8 9.8 0.0 10.3

5.0 6.0 7.0 8.0Total weighted number 116.0 49.0 14.0 179.0

1 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation, 2 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation, 3 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation, 4 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation, 5 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, small6 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, medium-7 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, large8 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, all(a) = The reference population is all the innovating enterprises belonging to an

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner Figure 7:

74

74

56

40

56

5

21

12

50

80

40

20

94

63

43

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53

8

25

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60

40

20

20

61

62

44

63

56

7

7

82

82

45

9

18

45

54

27

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

Serv

ice

Man

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turin

g

%

large

medium

small

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 106

1=Other enterprises within the enterprise group (a)

2=Suppliers of equipment,material,components or software

3=Clients or customers

4=Competitors and other enterprises from the same industry

5=Consultants

6=Commercial laboratories/R&D enterprises

7=Universities or other higher education institutes

8=Government or private non-profit research institutes

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

The co-operation partners for innovation of medium sized industrial firms are very often from EU member states and EFTA countries (100%). The service sector enterprises co-operate with firms from Luxembourg

(69.6%) and the EU/EFTA(87.8%); large service enterprises have a higher proportion of US partners (35.7%).

T.20: Proportion of innovating and co-operating enterprises with the main partner’s origin by sector and size of the enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

ManufacturingNational 60.0 40.0 62.6 53.5EU/EFTA 100.0 100.0 91.1 97.7EU Candidate countries 0.0 20.0 17.9 11.7US 0.0 60.0 26.8 28.4Japan 0.0 0.0 17.9 4.5Other 0.0 0.0 8.9 2.3

5 6 7 8

Total 26 20 14 61

Service sectorNational 67.6 73.4 72.6 69.6EU/EFTA 88.9 84.4 90.5 87.8EU Candidate countries 9.8 10.5 16.7 10.5US 6.1 18.0 35.7 11.6Japan 2.4 2.1 7.3 2.7Other 5.5 2.1 0.0 4.1

5 6 7 8

Total 128 58 15 201

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

1 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, small2 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, medium-sized

5 = Number of innovating enterprises with co-operation, small

3 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, large4 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, all

8 = Number of innovating enterprises with co-operation, all7 = Number of innovating enterprises with co-operation, large6 = Number of innovating enterprises with co-operation, medium

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 107

Figure 8:

68

89

10

6

2

5

60

100

73

84

11

18

2

2

40

100

20

60

73

91

17

36

7

63

91

18

27

18

9

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

National

EU/EFTA

EU Candidate countries

US

Japan

Other

National

EU/EFTA

EU Candidate countries

US

Japan

Other

Serv

ice

sect

orM

anuf

actu

ring

%

large

medium

small

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

Patents and other protection methods for innovations are also of interest. During the period 1998-2000, 10.1% of the innovators in the manufacturing sector applied for

at least one patent to protect inventions or innovations developed by the enterprise. And 7.2% of the service firms used the patents to protect innovation.

Figure 9:

89.9 92.8 96.7 100.0

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

Manufacturingsector

Service sector Manufacturingsector

Service sector

INNOVATORS NON-INNOVATORS

with Patent application

without Patentapplication

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 108

Both innovators, industrial and service enterprises, use mainly the “secrecy” and the “Lead-time advantage on competitors” as protection mode for their developments. For small enterprises the “trademarks” are defending

strategies (14.7% of the small enterprises in the manufacturing sector and 17.8% of the small enterprises in the service sector).

T.22: Proportion of innovating enterprises with patents and other protection methods by sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

Manufacturing sectorPatent application 0.0 8.3 13.5 10.1Valid patent 5.0 41.7 17.4 24.5Registration of design patterns 5.0 16.7 13.5 15.1Trademarks 14.7 33.3 13.5 24.8Copyright 0.0 16.7 4.2 7.2Secrecy 20.1 66.7 20.1 41.0Complexity of design 5.0 16.7 17.4 17.3Lead-time advantage on competitors 30.1 50.0 17.2 39.7

Service sectorPatent application 8.5 4.3 2.7 7.2Valid patent 8.4 5.7 2.7 7.6Registration of design patterns 9.6 1.7 7.1 8.0Trademarks 17.8 10.6 16.0 17.4Copyright 9.3 22.3 4.1 13.0Secrecy 25.0 21.0 16.0 25.0Complexity of design 16.5 18.5 4.1 16.7Lead-time advantage on competitors 41.7 34.6 17.5 40.0

1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating 3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 109

Figure 10:

8

8

10

18

9

25

16

42

5

5

15

20

5

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6

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8

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33

17

67

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50

3

3

7

16

4

16

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17

13

17

13

13

4

20

17

17

0 10 20 30 40 50 60 70

Patent application

Valid patent

Registration of design patterns

Trademarks

Copyright

Secrecy

Complexity of design

Lead-time advantage on competitors

Patent application

Valid patent

Registration of design patterns

Trademarks

Copyright

Secrecy

Complexity of design

Lead-time advantage on competitors

Serv

ice

Man

ufac

turin

g

%

large

medium

small

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

So far, the CIS3 dealt with new or significantly improved products, goods and services. The final chapter of the questionnaire referred to other creative improvements. Other important strategical and organizational changes in the enterprise are listed in the following table. During 1998-2000, the “implementation of new or

significantly changed organizational structures” and the “implementation of advanced management techniques within the enterprise” are used by innovators as well as by non-innovators to improve the business. Also, 61.5% innovators implement “new or significantly changed corporate strategies” in parallel to innovation.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 110

T.22: Proportion of enterprises with other important strategical and organizational changes by innovation, sectors and size of enterprise

small medium large all sizes

1 2 3 4

INNOVATORSManufacturing sectorStrategy 60.2 58.3 69.7 61.5Management 50.2 83.3 88.6 67.4Organisation 45.2 58.3 73.4 54.6Marketing 45.2 66.7 34.8 49.3Aesthetic change 40.1 33.3 34.8 37.1

Service sectorStrategy 62.9 65.6 65.6 63.8Management 71.6 78.1 70.3 73.3Organisation 74.0 77.0 73.4 74.8Marketing 35.9 40.0 62.7 38.8Aesthetic change 40.9 32.0 62.7 39.8

NON-INNOVATORSManufacturing sectorStrategy 8.9 5.8 0.0 8.4Management 38.2 37.1 0.0 37.8Organisation 32.3 24.4 0.0 31.0Marketing 8.9 18.6 0.0 10.0Aesthetic change 5.9 0.0 0.0 0.0Service sectorStrategy 35.2 56.8 0.0 39.4Management 46.9 56.9 0.0 48.7Organisation 50.6 54.5 0.0 51.1Marketing 25.4 32.7 0.0 26.8Aesthetic change 19.8 24.7 0.0 20.7

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

1= Proportion for small, as percentage of small non-innovating enterprises2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized non-innovating enterprises3 = Proportion for large, as percentage of large non-innovating enterprises4 = Proportion for all, as percentage of non-innovating enterprises

Figure 11:

39

49

51

27

21

8

38

31

10

64

73

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67

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37

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Strategy

Management

Organisation

Marketing

Aesthetic change

Strategy

Management

Organisation

Marketing

Aesthetic change

Strategy

Management

Organisation

Marketing

Aesthetic change

Strategy

Management

Organisation

Marketing

Aesthetic change

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Man

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anuf

actu

ring

NO

N-I

NN

OVA

TORS

INN

OVA

TORS

%

all sizes

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 111

5. Some cross-country comparisons using CIS3 data The data source for this section is “NewCronos”, the reference database from EUROSTAT1. The data from CIS are stored in “Theme 9 Science and Technology” and in the subdivision “innovat Survey on innovation in EU enterprises” under the heading “Results of the third community innovation survey (CIS3)”. The data used here are extracted at November 14-17, 2003. Thirteen tables are published by EUROSTAT following the structure of the CIS3 questionnaire:

1. General information about the enterprises 2. Basic economic information on the enterprises (data

on turnover, employment, investment, etc.) 3. Product and process innovation 4. Innovation activity and expenditure in 2000 5. Intramural research and experimental development

R&D 6. Effects of innovation during 1998-2000 7. Public funding of innovation 8. Innovation co-operation during 1998-2000 9. Source of information for innovation during 1998-

2000 10. Hampered innovation activities

11. Patents and other protection methods 12. Other Important strategically and organizational

changes in your enterprise 13. The European Innovation scoreboard indicators (here

the indicators based on CIS3 data that are used in the European Innovation Scoreboard are listed)

In all member states of the EU and in Norway the CIS3 was designed as a stratified sample; in Iceland a census was carried out. In Norway, Italy and France the survey was compulsory, in all other countries CIS3 was a voluntary interview. The achieved response rate varies over the countries: The lowest return rate is 21%, the maximum is 94% and Luxembourg achieved a over all response rate of about 73%. (cf. Eurostat 2004, p. 287)

In comparison with the other countries participating in CIS3 and in respect to the shares of innovators, Luxembourg enterprises are innovative in a degree close to the countries’ average. Highest shares of innovation in the service sector are found in Luxembourg as well as in Germany, Portugal and Iceland.

Figure 12:

0

10

20

30

40

50

60

70

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y

Luxe

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urg

Net

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Aust

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Port

ugal

Finl

and

Swed

en

Icel

and

Nor

way

%

all sectors

industries

services

Germany (including ex-GDR from 1991)

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

_________ 1 http://europa.eu.int/newcronos/

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 112

The Luxembourg innovators have their most significant markets in the international area. Figure 13:

0

10

20

30

40

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60

70Be

lgiu

m

Denm

ark

Ger

man

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Aust

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Port

ugal

Finl

and

Swed

en

Icel

and

Nor

way

%

national

international

Germany (including ex-GDR from 1991)

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

The following table shows the percentages of innovators by types of innovation activities (answering “yes” to the corresponding questions). For all types Luxembourg is

near the European average; but the 17% of innovators with abandoned innovation activities is a high proportion.

T.24:

INPDT INMAR INPCS INON INAB

80.6 61.8 58.0 12.987.7 54.1 62.2 77.1 13.196.6 35.1 85.4 69.1 8.869.9 41.4 65.7 49.4 14.168.4 35.0 69.1 50.7 16.497.6 37.5 82.8 70.2 33.771.0 57.5 76.0 50.4 8.478.5 43.1 61.8 63.8 17.789.1 43.8 60.5 65.9 18.880.6 32.1 59.1 69.6 8.863.1 45.4 70.2 34.1 6.286.6 69.4 58.1 62.3 8.781.8 43.7 50.9 68.6 26.989.3 22.7 66.3 74.9 36.791.3 43.0 68.4 62.7 18.0

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

INPDT= Product innovator, introduced new or significantly improved products onto the marketINMAR= Enterprise introduced new or improved products on the marketINPCS= Process Innovator, introduced onto the market a new or significantly improved processINON= Enterprises have not yet completed or ongoing innovation activities

Types of innovation activity

BelgiumDenmarkGermanyGreeceSpainFranceItalyLuxembourgNetherlandsAustriaPortugalFinlandSwedenIcelandNorway

INAB= Enterprise with abandoned innovation activitiesGermany (including ex-GDR from 1991)

The Luxembourg enterprises assign a high degree of innovation impacts to all items except to the effect on labor cost and the effects on materials. Only 7.8% of the

innovators state that the innovation has a high influence on reducing materials and energy per produced unit.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 113

T.25:

ERANGE EMAR EQUA EFLEX ECAP ELBR EMAT EENV ESTD

18.4 15.0 21.5 11.1 13.0 12.9 7.7 8.0 12.433.0 26.1 37.9 22.2 21.2 14.8 8.2 7.9 12.542.2 28.4 64.1 45.1 39.3 17.7 7.4 27.1 46.626.5 19.3 42.2 21.7 29.8 15.6 8.6 17.2 25.844.8 44.2 37.7 18.3 23.3 19.6 13.0 17.1 23.524.5 21.2 49.0 21.3 34.0 26.4 12.7 24.9 25.939.3 30.6 47.9 27.1 31.7 10.4 7.8 14.1 26.542.8 40.5 48.2 20.9 35.2 20.9 11.7 15.3 13.518.9 15.2 38.4 17.1 16.6 9.0 4.2 10.5 17.220.2 17.7 42.1 24.9 29.0 16.0 6.7 20.1 28.414.9 11.4 15.2 7.3 7.2 8.0 4.5 5.3 5.211.4 18.0 10.3 13.2 13.8 21.9 24.7 17.4 14.015.6 10.4 17.2 7.1 8.6 3.9 1.8 4.7 7.325.7 17.9 28.7 15.7 18.2 14.8 5.8 11.5 12.327.0 22.6 35.7 19.5 22.9 15.1 8.9 14.4 19.3

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

EMAT= High, Reduced materials and energy per produced unitEENV= High, Improved environmental impact or health and safety aspectsESTD= High, Met regulations or standards Germany (including ex-GDR from 1991)

EQUA= High, improved quality in goods or services, in percentEFLEX= High, Improved production flexibilityECAP= High, Increased production capacityELBR= High, Reduced labor costs per produced unit

high effects of innovation for

DenmarkBelgium

GreeceGermany

FranceSpain

LuxembourgItaly

AustriaNetherlands

FinlandPortugal

IcelandSweden

averageNorway

ERANGE= High increased range of goods or servicesEMAR= High Increased market or market share

In comparison to the other participating countries the funding of innovation is low in Luxembourg (16%).

T.26:

FUNPUB FUNLOC FUMGMT FUNEU FNRTD

BelgiumDenmark 7.4 0.0 0.0 7.4 4.5Germany 22.8 14.9 11.2 4.8 3.1Greece 31.4 3.4 16.6 15.9 9.8Spain 28.0 20.8 10.5 4.6 2.3France 26.7 10.0 21.4 6.8 3.5Italy 40.9 23.7 18.3 6.8 2.8Luxembourg 16.0 0.8 14.2 2.8 1.8Netherlands 32.9 4.1 29.0 4.6 2.2Austria 39.6 20.7 28.3 10.5 7.8Portugal 29.1 1.6 13.0 20.5 14.4Finland 41.2 6.6 37.1 7.2 4.3Sweden 17.8 7.2 3.2 6.8 8.7Iceland 9.4 0.3 7.9 2.9 2.6Norway 21.4 3.2 18.2 2.2 2.9average 26.0 8.4 16.3 7.4 5.0

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

FUNEU= Yes, enterprise received public funding from the EUFUNRTD= Yes enterprise received funding from EU's 4th or 5th RTDGermany (including ex-GDR from 1991)

enterprise received funding

FUNPUB= Yes, enterprise received public funding FUNLOC= Yes, enterprise received funding from local or regional authoritiesFUNGMT= Yes, enterprise received public funding from central government

Innovators with co-operation show that collaboration is frequent in Luxembourg. The next graph illustrates that Luxembourg’s innovators work together with partners

from EU, EFTA and candidate countries more often than in all other surveyed countries.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 114

Figure 14:

0

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60

Belg

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ugal

Finl

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Swed

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Icel

and

Nor

way

aver

age

%

havingcooperation

Germany (including ex-GDR from 1991)

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

Figure 15: Innovators having co-operation by country of partner

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50

Belg

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Spai

n

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Italy

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Aust

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Port

ugal

Finl

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Swed

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Icel

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Nor

way

national

EU and EFTA

EU and CandidateCountries

US

Germany (including ex-GDR from 1991)

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

In comparison with other CIS3 countries, the innovators in Luxembourg make high use of information for innovation coming from the suppliers, also the clients or customers. The innovators make seldom high use of

innovation information provided by the universities and the higher education institutes and by the government, as compared for these providers in the other countries.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 115

T.27:

SSUP SCLI SCOM SUNI SGMT SPRO SEXB

17.2 36.5 13.7 4.2 2.4 6.9 12.717.7 35.7 14.3 5.9 2.4 17.0 21.833.9 26.7 11.5 6.2 3.4 21.1 30.425.1 19.8 11.4 2.8 4.7 10.2 18.217.6 36.5 15.7 2.5 2.8 5.3 9.318.7 15.6 7.4 2.1 1.9 6.2 12.730.8 34.5 15.9 2.6 1.5 19.8 13.711.4 17.8 7.1 2.0 2.8 5.2 5.714.6 21.6 7.6 4.2 2.9 12.4 8.527.6 21.8 7.0 3.4 1.9 8.0 25.110.7 26.2 4.6 3.2 4.0 2.5 5.429.1 6.4 21.2 24.5 20.2 33.6 32.77.7 16.5 4.4 1.1 2.1 3.0 5.2

20.8 37.3 10.8 2.6 3.6 13.6 11.020.2 25.2 10.9 4.8 4.0 11.8 15.2

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

Germany (including ex-GDR from 1991)

SSUP= High use of Sources for innovation from Suppliers of equipment, materials, etc.SCLI= High use of Sources for innovation from Clients or customersSCOM= High use of sources from for innovation Competitors and other enterprises of same industrySUNI= High use of Sources for innovation from Universities or other higher education institutes

high use of sources for innovation from …

BelgiumDenmarkGermanyGreeceSpainFranceItalyLuxembourgNetherlandsAustriaPortugalFinlandSwedenIcelandNorwayaverage

SGMT= High use of Sources for innovation from Government or private non-profit research institutesSPRO= High use of Sources for innovation from Professional conferences, meetings, journalsSEXB= High use of Sources for innovation from Fairs, exhibitions

To protect the enterprise’s innovation by patents, Luxembourg differs from the other countries. In the Nordic countries, in France and in Germany, patents as a protection mode are more often used among the

innovators. During 1998-2000 the reference period of CIS3, 8.3% of the Luxembourg innovators applied for patents; and at the end of 2000 12.7% owned at least one valid patent.

Figure 16:

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Belg

ium

Denm

ark

Ger

man

y

Gre

ece

Spai

n

Fran

ce

Italy

Luxe

mbo

urg

Net

herla

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Aust

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Port

ugal

Finl

and

Swed

en

Icel

and

Nor

way

aver

age

%

applied for

have at least onevalid

Germany (including ex-GDR from 1991)

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

Different other protection modes become important for the innovators. Protection through lead-time advantage over competitors and through secrecy are the most

frequently used strategies of the enterprises with innovation.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 116

T.28:

PROREG PROTM PROCP PROSEC PRODES PROTIM

BelgiumDenmark 13.8 25.1 7.0 16.9 12.0 27.4Germany 17.1 19.1 8.0 32.8 19.0 42.6Greece 5.6 23.1 6.6 12.2 9.5 1.7Spain 12.3 15.8 2.9 18.5 17.5 19.7France 17.3 34.1 6.5 19.1 18.5 28.2Italy 10.1 16.9 2.5 27.1 15.3 34.4Luxembourg 10.3 20.0 10.8 29.7 17.4 41.3Netherlands 8.3 15.3 7.2 14.4 22.9 42.6Austria 18.2 22.1 11.1 39.4 26.4 49.1Portugal 4.6 18.1 2.0 17.3 11.5 20.8Finland 12.9 26.6 11.5 49.2 31.6 58.0Sweden 19.2 42.6 24.3 27.5 19.1 40.9Iceland 2.1 13.8 6.3 15.4 6.3 12.8Norway 11.0 28.1 15.4 33.7 21.1 43.6average 10.8 20.9 7.6 22.8 16.2 30.0

Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner

PROTIM= Protection through lead-time advantage over competitorsGermany (including ex-GDR from 1991)

protection modes other than patents

PROREG= Protection through registration of design pattersPROTM= Protection through trademarksPROCP= Protection through copyrightPROSEC= Protection through secrecyPRODES= Protection through complexity of design

Other creative changes not included in technical innovation activities for all enterprises are used more frequently in Luxembourg: 44.7 % of all enterprises in all economic sectors are innovators. This share is close to the European average. For the Luxembourg economy there are other improvements of importance. Compared

to the other participating countries, the changes of organizational structures, advanced management techniques and the implementation of new or significantly changed corporate strategies are heavily used in Luxembourg by all enterprises.

T.29:

ALL ENTERPRISES ACTSTR ACTMAN ACTORG ACTMAR ACTAES

Belgium 29.8 23.3 40.1 24.1 22.6Denmark 21.2 8.0 20.3 18.2 13.0Germany 41.3 38.7 50.7 37.9 35.0Greece 19.5 15.5 27.4 26.5 47.9Spain 18.6 24.3 32.1 21.2 28.5France 21.9 18.5 8.1 0.0 3.6Italy 25.2 17.4 33.0 21.7 31.4Luxembourg 46.9 58.4 57.4 32.0 27.7Netherlands 33.8 17.3 25.8 17.1 10.8Austria 36.6 32.7 44.9 35.3 30.9Portugal 31.9 26.9 35.4 24.3 27.8Finland 26.3 26.1 31.8 20.7 22.0Sweden 33.5 8.1 38.4 28.9 18.9Iceland 34.7 24.6 37.1 32.0 32.2Norway 26.8 17.3 32.2 20.9 14.6average 29.9 23.8 34.3 24.1 24.5

Source: New Cronos; November 2003, Uwe Warner

ACTAES= Significant changes in aesthetic appearanceGermany (including ex-GDR from 1991)

ACTSTR= Undertake implementation of new corporate strategiesACTMAN= Undertake implementation of advanced management techniquesACTORG= Undertake implementation of changed organizational structuresACTMAR= Undertake changing enterprise's marketing concepts/strategies

other creative changes

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 117

6. Conclusion From CIS2 to CIS3 the response burden decreased; but the technical structure of the CIS3 questionnaire is still a heavy work-load for the respondents. The complexity of the questionnaire and the underlying concept of technological innovation are not sufficiently transparent to the person answering the questions. Even after having prepared the list of examples of innovations, there remain still doubts about the understanding of the concepts used in the questionnaire. Also, the list of examples is driven by the introduction of a new product or qualitative change in an existing product and the process innovation new to an industry. Therefore

enterprises in the service sector have probably some difficulties in answering the questions about innovation. The graph “other important strategical and organizational changes by sectors” illustrates the different answering behavior of manufacturing and service enterprises for innovators and non-innovators. Non-innovators in the service sector consider organizational changes (51%), management changes (49%) and new corporate strategies (39%) as creative changes. Are they equivalent to innovating activities? So these creative activities replace innovation in the sense of CIS3.

Figure 17: Other important strategical and organizational changes by sectors

39

8

49

38

51

31

27

10

21

64

62

73

67

75

55

39

49

40

37

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Service

Manufacturing

Service

Manufacturing

Service

Manufacturing

Service

Manufacturing

Service

Manufacturing

acts

trac

tman

acto

rgac

tmar

acta

es

%

INNOVATORS

NON-INNOVATORS

ACTSTR= Undertake implementation of new corporate strategies

ACTMAN= Undertake implementation of advanced management techniques

ACTORG= Undertake implementation of changed organizational structures

ACTMAR= Undertake changing enterprise's marketing concepts/strategies

ACTAES= Significant changes in aesthetic appearance The every day understanding of «innovation» among non-innovating firms is almost certainly different from the way innovating enterprises use the term "innovation". For the researcher using CIS3 data it is not possible to identify the various creative actions and strategies of an enterprise included in or excluded from innovating activities. It seems that non-innovating units summarize other activities under the title “innovation” then innovators (cf. Corbel 2003). In Luxembourg, the correlation matrix for both sectors of economic activities asks for further research on this topic.

Among the non-innovators of the manufacturing sector we find strong relationships between the implementation

of new corporate strategies and changes of the organizational structure (0.724), the new strategies and the modification of the aesthetic appearance (0.816) and changes in the marketing concept (0.816). For the innovating enterprises of that sector the associations decrease.

The non-innovators of the service sector have strong links between changes in the aesthetic appearance and new corporate strategies (0.719) and the changed organizational structure (0.737) and the changed marketing strategies (0.720). Also for innovators of the service sector these relationships disappear.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 118

T.29: Phi square associations between sets of frequencies of creative activities others than innovation

actstr actman actorg actmar actaes

actstr 0.000actman 0.661 0.000actorg 0.724 0.533 0.000actmar 0.577 0.569 0.636 0.000actaes 0.816 0.664 0.655 0.816 0.000

actstr actman actorg actmar actaes

actstr 0.000actman 0.509 0.000actorg 0.528 0.464 0.000actmar 0.512 0.590 0.575 0.000actaes 0.669 0.602 0.631 0.641 0.000

actstr actman actorg actmar actaes

actstr 0.000actman 0.535 0.000actorg 0.538 0.481 0.000actmar 0.579 0.655 0.591 0.000actaes 0.719 0.706 0.737 0.720 0.000

actstr actman actorg actmar actaes

actstr 0.000actman 0.446 0.000actorg 0.410 0.418 0.000actmar 0.550 0.547 0.545 0.000actaes 0.607 0.567 0.574 0.570 0.000

This is a dissimilarity matrix, Phi-square

ACTSTR= Undertake implementation of ACTMAN= Undertake implementation of ACTORG= Undertake implementation of

ACTMAR= Undertake changing ACTAES= Significant changes in

Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner

Service sector. innovators

Manufaturing sector, non-innovators

Manufaturing sector. innovators

Service sector. non-innovators

Here the questionnaire sequence and the context may have an influence on the respondent’s behavior. Asking the question: “Other important strategical and organizational changes in your enterprise … Did your enterprise during the period 1998-2000 undertake any of the following activities: …” just after the questions separating the innovators from the non-innovators, the in- or exclusion of the creative activities to innovation by the respondent may change.

At the same time, the capacity and quality of innovation measurement may increase by adding the dimensions of “aesthetic changes and modifications on the design” and “advances management and changed organizational structures”. This will take into account the interaction between market situations and the enterprise’s internal structure. Our hypothesis may be that the context differences for manufacturing firms and service enterprises could explain the different innovative behavior of observed units, and reflect the various dissimilarities of innovating goods or innovating services.

To obtain the responses from the most and best informed person of the enterprise, -in the ideal case- we need to contact four managers: the head of the personnel, the manager of R&D, the leading persons of the technical division and book keeping unit.

In addition to the multiple objectives of the survey, the differences in the enterprise’s book-keeping rules and the “adding up” of the monetary items of CIS3 may cause uncontrolled answering behavior of the respondent. Did have they use the calculation mode proposed by the instructions of CIS3 or did they add up the answers in terms of the accounting?1

The sequence of questions and answer types in the study creates another risk of item non-response. The questionnaire shuttles between questions asking for categorical answers (e.g. yes- no), to metric variables (e.g. the monetary items) and to subjective questions about the importance of a fact, without appropriate

__________ 1 Using the case household income surveys the cognitive capacity to remember monetary items is discussed in Warner, Hoffmeyer-Zlotnik 2003

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 119

indication to the answering person. Depending on the functional position of the interview partner in the enterprise, his or her subjective assessment, his or her judgment about the question stimulus may vary. A sales manager has probably a different point of view on the importance of sources for innovation then a technical director of the same firm; the first may give “clients or customers” a higher importance and the second may regard “the suppliers of equipment and material” as subjectively more important. In fact we do not know the function and position of the person answering the survey.

The final critique is about the filters selecting the enterprises concerned by the several chapters of the CIS3 questionnaire. In our mind, it is a disadvantage of the questionnaire’s construction to have R&D information only for enterprises with innovating activities during the reference period of the study.

Research problems on the links between R&D and non-innovation are not possible to solve; the substitution of innovation by R&D or vice versa can not be studied.

The use of CIS3 data for economic research is limited by the fact that there is no information available for the enterprise’s situation on the market. We do not know the interaction between the context of the economic activities and the decisions to be or not to be innovative. The study can not explain innovative or other creative behavior of the observed enterprise. Certainly there is a “push and pull” factor between the market situation and the enterprise’s strategy on the market.

Factors influencing the decision for or against innovation are also the individual understanding of the market situation and the collective anticipation of the decision makers inside the enterprise. Both, contextual and individual information might be useful for the analysis of the CIS3 data and might enlighten the findings of the research on innovation.

Also not covered by the topics of CIS3 are the interactions inside the enterprises. Prautrel (2001) shows the complexity of relations between the accumulation of human capital and innovation. The training for production of goods and services and the individual education of the employees modifies the choice for innovation.

Among others, one perspective for further research is built on the comparative approach of CIS3. The graph “Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in service sectors” shows for each country the proportion of enterprises with innovative activities by the sub sectors of the entire service sector. On the horizontal axis, the EU average of enterprises with innovation activities in the corresponding sub sectors are set to 0. In Germany,

Luxembourg, Portugal and Iceland, the proportion of enterprises with innovation activities is higher then the EU average in each of the four sub sectors. Denmark, Spain, Italy United Kingdom and Norway show innovation activities lower then the EU average in “wholesale and commission trade”, “transport and communication”, “financial Intermediation” and “computer activities; R&D; engineering and consultancy; technical testing and analysis”. Do countries differ in their enterprises innovative behavior because of cultural differences in the economic structures and the firm’s cultures? Is the measurement of innovation behavior reliable; and do we measure in one country the same fact as in the others? Is the obtained measure in country A functional equivalent to the observed measure in country B? The respondent’s perception of “innovation” may vary over the countries?

The graph “Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in the service sector (0=county's average in all service sectors)” takes into account the country disparities; The point of reverence is here the country’s average proportion of all service sector enterprises with innovation activities (0 on the horizontal axis). For all countries we observe high innovation activities in “computer activities; R&D; engineering and consultancy; technical testing and analysis” except for the United Kingdom (33% of all service sector firms have innovation activities, but in the computer, R&D and related economic activities only 4% are innovative). Denmark, Germany, Spain, France, Italy Netherlands, Austria, Portugal and Norway show an important proportion of enterprises with innovation actions in the economic activities of “financial intermediation”

In Luxembourg 48% of the enterprises in the service sector have innovation activities according to the outcomes of CIS3. On this high level of innovation in all service sectors, 43% of the “wholesale and commission trade” firms have innovation activities and 36% of the enterprises in “transport and communication”, 53% of the enterprises with “financial intermediation” as economic activities are innovative and 69% of the enterprises with “computer activities; R&D; engineering and consultancy; technical testing and analysis” have innovation activities during the reference period 1998 to 2000. The relatively low proportion in the banking and financial sector – only 10 percent points over the total service sector proportion of innovation activities – needs further research.

This study may discuss the reliability of innovation measurement in the financial sector, the enterprise’s alternative strategies replacing the innovative behavior, the particularities of the Luxembourg economy having an impact on innovation and/or its alternatives, the service sector enterprise’s various perception of innovation and its economic and cultural background.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 120

Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in the service sector (0=EU average)

Figure 18:

-100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100

Belgium

Denmark

Germany

Greece

Spain

France

Ireland

Italy

Luxembourg

Netherlands

Austria

Portugal

Finland

Sweden

United Kingdom

Iceland

Norway

0 = EU average

Wholesale andcommission trade

Transport andcommunication

FinancialIntermediation

Computer activitiesR&D;engineering and consultancy;technical testing and analysis

Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in the service sector (0=county's average in all service sectors)

Figure 19:

-100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125

Belgium

Denmark

Germany

Greece

Spain

France

Ireland

Italy

Luxembourg

Netherlands

Austria

Portugal

Finland

Sweden

United Kingdom

Iceland

Norway

0 = country's average in all service sectors

Wholesale andcommission trade

Transport andcommunication

FinancialIntermediation

Computer activitiesR&D;engineering and consultancy;technical testing and analysis

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 121

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 124

Annex I Universe, sample size and weighted sample data by main economic activities and size classes

universeunweighted

dataweighted

data universeunweighted

dataweighted

data universeunweighted

dataweighted

datatotal

universetotal

unweightedtotal

weighted

main economic activity

manufacturing 230 52 226 85 21 85 28 22 28 343 95 339electrecity, gas and water supply 10 8 10 2 2 2 1 1 1 13 11 13wholesale trade 226 48 221 43 35 43 2 1 2 271 84 266transport, storage and communication 214 45 214 73 18 73 7 6 7 294 69 294financial intermediation 199 36 194 87 21 87 26 20 26 312 77 307computer and related activities 80 54 76 19 18 19 0 99 72 95research and development 3 1 1 4 1 1 2 2 2 9 4 4architectural and engineering activities 60 17 60 8 6 8 1 0 0 69 23 68technical testing and analysis 4 4 4 3 1 3 0 0 0 7 5 7total 1 026 265 1 006 324 123 321 67 52 66 1 417 440 1 393

manufacturing 22.42 19.62 22.47 26.23 17.07 26.48 41.79 42.31 42.42 24.21 21.59 24.34electrecity, gaz and water supply 0.97 3.02 0.99 0.62 1.63 0.62 1.49 1.92 1.52 0.92 2.50 0.93wholesale trade 22.03 18.11 21.97 13.27 28.46 13.40 2.99 1.92 3.03 19.12 19.09 19.10transport, storage and communication 20.86 16.98 21.27 22.53 14.63 22.74 10.45 11.54 10.61 20.75 15.68 21.11financial intermediation 19.40 13.58 19.28 26.85 17.07 27.10 38.81 38.46 39.39 22.02 17.50 22.04computer and related activities 7.80 20.38 7.55 5.86 14.63 5.92 0.00 0.00 0.00 6.99 16.36 6.82research and development 0.29 0.38 0.10 1.23 0.81 0.31 2.99 3.85 3.03 0.64 0.91 0.29architectural and engineering activities 5.85 6.42 5.96 2.47 4.88 2.49 1.49 0.00 0.00 4.87 5.23 4.88technical testing and analysis 0.39 1.51 0.40 0.93 0.81 0.93 0.00 0.00 0.00 0.49 1.14 0.50total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00

%

N

10-49 50-249 250+ all sizes

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 125

Annex II 1.1 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou

services) qui sont nouveaux ou considérablement améliorés pour votre entreprise ?

Oui ! => Qui a développé ces produits? (Veuillez cocher la case appropriée)

Principalement votre entreprise ou votre groupe d�entreprises ! Votre entreprise en collaboration avec d�autres entreprises ou institutions ! Principalement d�autres entreprises ou institutions !

Non ! => passez au chapitre 2. 1.2 Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l�amélioration de votre

innovation de produit (bien ou service) la plus importante. ________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

1.4 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne sont pas seulement nouveaux pour votre entreprise mais qui sont aussi nouveaux pour le marché de votre entreprise ?

Oui ! => Veuillez estimer la contribution de ces produits au chiffre d�affaires total en

2000 :

Non !

%

The respondent saw the question printed on the right side of the questionnaire; on the left side the explanation, instructions and some examples were available at the same time as the wording of the question was spelled out.

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 126

- Innovation Par innovation, on entend l�introduction sur le marché d�un produit (bien ou service) qui est nouveau ou considérablement amélioré, ou la mise en �uvre dans votre entreprise d�un procédé qui est nouveau ou considérablement amélioré. L�innovation est le résultat d�un nouveau développement technologique, de nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l�utilisation d�autres connaissances acquises par votre entreprise. - Par innovation de produits (ref 1), on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou d�autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d�utilisation. L�innovation doit être nouvelle dans votre entreprise ; elle ne doit pas nécessairement être nouvelle sur le marché. Peu importe si l�innovation a été développée par votre entreprise ou par une autre entreprise. Des changements de nature esthétique et la vente d�innovations qui sont entièrement produites et développées par d�autres entreprises, ne doivent pas être pris en compte. - produits nouveaux pour le marché et issus d'une technologie nouvelle (nouveaux médicaments dans la pharmacie) ou reposant sur une association nouvelle de technologies existantes ; - produits nouveaux pour l'entreprise : reprise de produits déjà fabriqués par des concurrents ; - changement dans les matériaux utilisés : nouvelles fibres pour les vêtements ... ; - nette amélioration des caractéristiques techniques : ex. rendement des moteurs, y compris pour l'environnement et les économies d'énergie ... ; - incorporation de nouveaux usages : l'électronique pour la conduite assistée, les systèmes de radioguidage ... - ajout de services associés : garantie à vie, maintenance à distance ... . Cas exclus : productions saisonnières, changements de conditionnement ou esthétiques (notamment adaptation à la mode).

Exemples d'innovation de produits (ref 1)

The second set of questions tried to get closer to “process innovation”. The question was: 2.1. Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle introduit des procédés de production qui

sont nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les méthodes d�offres des serviceset de livraison des produits ?

Oui ! => Qui a développé ces procédés ? (Veuillez cocher la case appropriée) Principalement votre entreprise ou votre groupe d�entreprises ! Votre entreprise en collaboration avec d�autres entreprises ou institutions ! Principalement d�autres entreprises ou institutions !

Non ! => passez au chapitre 3. 2.2 Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l�amélioration considérable, de

votre innovation de procédé la plus importante.

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

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5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg

Cahier innovation du Statec n° 97 127

The guideline we gave to that question was:

- Par innovation de procédés (ref 2), on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou considérablement améliorée, et toute méthode d�offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle ou considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la qualité des produits (biens / services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison. L�innovation doit être nouvelle dans votre entreprise ; il n�est pas nécessaire que votre entreprise soit la première à introduire ce procédé. Peu importe si c�est votre entreprise ou une autre entreprise qui a développé le procédé. Des changements purement organisationnels ou des changements dans la gestion ne doivent pas être considérés.

- nouveaux procédés de fabrication dans la chimie, la mécanique, ... ; - nouveaux procédés de mesure des nuisances, de la pollution (respect des réglementations environnementales...) ; - introduction de nouveaux procédés à l'occasion de la mise en production d'un nouveau produit ; - systèmes d'information ou de gestion (les ERP, assurer la logistique ...) ; - introduction de programmes de simulation ou d'optimisation ; - usage de l'E-commerce (passation / réception de commandes en ligne, la seule création d'un site d'information n'est pas considérée comme de l'innovation).

Exemples d'innovation de procédés (ref 2)

The third type of innovation activities were not yet finalized or abandoned innovations:

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 129

6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation

Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 130

Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?* Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation Table des matières Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation 129 Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation 130

1. La mise en œuvre d’innovations 134 1.1 Combien d’entreprises sont innovantes? 134 1.2 Les types d’innovations introduites par les entreprises au cours de la période 1998-2000 136 1.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes 137 1.4 L’origine des innovations 139 1.5 L’importance des activités innovatrices des entreprises 140 1.6 Les démarches en matière d’innovation des entreprises identifiées "sans activité innovatrice" 142 Les raisons des entreprises sans activité innovatrice à leur absence d’innovation au cours de la période 1998-2000 142 Les facteurs ayant empêché l’innovation des entreprises sans activité innovatrice entre 1998 et 2000 143

2. L’innovation par secteur d’activité économique 145 2.1 Les entreprises innovantes par secteurs d’activité économique 145 2.2 Les entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché par secteurs d’activités économiques 146 2.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité économique 147

Conclusion 148

Bibliographie 149

Liste des tableaux Tableau 1: Entreprises innovantes par secteur 134

Tableau 2: Entreprises innovantes par secteur et par taille 135

Tableau 3: Types d’innovations par secteur 136

Tableau 4: Types d’innovation par secteur et par taille 136

Tableau 5: Origine du développement des innovations de produits par secteur 139

Tableau 6: Origine du développement des innovations de procédés par secteur 139

Tableau 7: Origine des innovations de produits par secteur et par taille 139

Tableau 8: Origine des innovations de procédés par secteur et par taille 140

Tableau 9: Entreprises innovantes par secteurs d’activités économiques 146

Tableau 10: Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché 146

Tableau 11: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité conomique 147

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 131

Liste des graphiques Graphique 1: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur (en %) 137

Graphique 2: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur et par taille (en %) 137

Graphique 3: Activités d’innovation en cours et abandonnées parmi les entreprises innovantes, celles non innovantes et l’ensemble des entreprises (en %) 140

Graphique 4: Raisons de l’absence d'innovations parmi les entreprises sans activité innovatrice (en %) 142

Graphique 5: Raisons de l’absence d'innovations parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %) 143

Graphique 6: Facteurs empêchant l’innovation parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %) 144

Liste des figures Figure 1: Entreprises ayant une activité innovatrice (en % du total des entreprises) 141

Liste des Encadrés Encadré 1: La mesure de l’innovation selon l’enquête CIS3 132

* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 132

Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Introduction L’OCDE, en coopération avec la Commission Européenne, a défini une méthodologie commune de collecte de données comparables sur l’innovation. Celle-ci, décrite dans le manuel d’OSLO

1

, détermine le cadre de référence de la mesure de l’innovation.

Le concept d’innovation considéré dans cet article correspond à ce cadre de référence qui définit l’innovation comme l’introduction sur le marché d’un produit nouveau ou considérablement amélioré pour l’entreprise ou la mise en œuvre dans l’entreprise d’un procédé nouveau ou considérablement amélioré. Cette innovation est le résultat d’un nouveau développement technologique, de nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l’utilisation d’autres connaissances acquises (Encadré 1).

L’innovation ainsi considérée correspond à une approche "technologique" qui ne comprend pas d’autres types de "nouveautés" tels que les autres changements "créatifs" apportés aux produits (modifications esthétiques ou subjectives du produit), ou les modifications apportées aux organisations (nouvelles structures organisationnelles, nouvelles techniques de gestion, nouvelles stratégies). Il s’agit donc d’une conception restrictive2 de l’innovation.

A partir de ce cadre de référence, l’enquête communautaire sur l’innovation (Community Innovation Survey, CIS), réalisée sous l’égide d’Eurostat dans chaque Etat de l’Union Européenne, collecte des données

individuelles sur les activités d’innovation des entreprises. Pour l’heure, celle-ci a été menée à trois reprises, correspondant aux périodes 1990-1992 (CIS1), 1994-1996 (CIS2) et 1998-2000 (CIS3). Notons que d’autres pays de l’OCDE, tels que le Canada, l’Australie et les pays candidats à l’Union Européenne réalisent des enquêtes selon le modèle CIS, élargissant le champ des comparaisons internationales.

L’ensemble des informations présentées sont issues de l’enquête (CIS3) menée au Luxembourg en 2002 par le CEPS/INSTEAD et le Statec. Celle-ci porte sur l’innovation réalisée au cours de la période 1998-2000 par les entreprises de plus de 10 salariés, appartenant aux secteurs3 d’activités économiques suivants:

- l’industrie manufacturière, - la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau, - le commerce de gros et les intermédiaires du commerce, - le transport et la communication, - les activités financières, - les activités informatiques, - la Recherche et Développement, - les activités d’architecture et d’ingénierie, - les activités de contrôle et d’analyses techniques.

__________ 1 OCDE (1997) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’Innovation technologique - Manuel D’Oslo", Paris. 2

Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation". CEPS/ INSTEAD, Document de Recherche n°2, 6 p. 3 Les secteurs considérés comme développant peu d’activités technologiques et donc réalisant peu d’innovations ne sont pas couverts par cette enquête. Ces secteurs sont principalement ceux dont l’objet est le service aux particuliers tels que l’hôtellerie et la restauration, le commerce et la réparation automobile, le commerce de détail. Sont en outre exclues la construction, les activités immobilières et la location sans opérateur. Enfin, quelques services aux entreprises tels que les activités juridiques, comptables et de conseil de gestion ne sont pas non plus couverts par l’enquête.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 133

Encadré 1: La mesure de l’innovation selon l’enquête CIS3

Par innovation, on entend l’introduction sur le marché d’un produit (bien ou service) qui est nouveau ou considérablement amélioré, ou la mise en œuvre dans l’entreprise d’un procédé qui est nouveau ou considérablement amélioré. L’innovation est le résultat d’un nouveau développement technologique, de nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l’utilisation d’autres connaissances acquises par l’entreprise.

Innovation de produit:

Par innovation de produit, on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou

d’autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d’utilisation.

Innovation de procédé:

Par innovation de procédé, on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou considérablement améliorée, et toute méthode d’offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle ou considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la qualité des produits (biens ou services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison.

Source: CEPS/INSTEAD et Statec (2002) Questionnaire national de l’enquête sur l’innovation (CIS31

L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon stratifié de 603 entreprises tirées au hasard parmi les 1393 entreprises ciblées par l’enquête. Parmi ces 603 entreprises contactées, 440 entreprises ont été enquêtées en face à face, soit un taux de réponse global de 73%. Les résultats obtenus ont été pondérés afin de corriger d’éventuels biais de représentativité et de non-réponse totale et afin de refléter les 1393 entreprises visées par l’enquête4

Les données collectées permettent de fournir de nombreuses informations relatives aux différentes thématiques de l’innovation que sont:

- les activités et dépenses d’innovation, - l’origine et les types de coopération, - les sources d’information de l’innovation, - la commercialisation et les effets de l’innovation, - la protection des innovations, - le support public des activités d’innovation, - les obstacles à l’innovation, - et enfin les changements organisationnels qui

constituent un élargissement de la mesure de l’innovation.

L’ensemble des informations collectées permet de mieux comprendre les processus mis en œuvre par les

entreprises innovantes. Elles sont aussi à l’origine d’estimations des effets économiques de l’innovation1. L’existence de tels effets conduit alors à distinguer les entreprises innovantes des entreprises non innovantes.

Dans cet article, notre propos ne sera pas de dresser le portait complet de l’innovation2, à partir de l’ensemble des informations collectées par l’enquête CIS3, mais de présenter les entreprises qui, au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000, ont innové ou étaient susceptibles de le faire.

Une première partie est consacrée à la mise en œuvre d’innovations dans les entreprises luxembourgeoises. Elle présentera notamment le nombre d’entreprises ayant innové entre 1998 et 2000, la façon dont elles ont innové ou encore les démarches d’innovation des entreprises identifiées comme "sans activité innovatrice". Une deuxième partie examinera les tendances relatives à la mise en œuvre d’innovations observées dans les différents secteurs d’activités économiques. A cette fin, les secteurs d’activités économiques seront notamment comparés entre eux selon leur proportion d’entreprises innovantes et leur proportion d’entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché.

__________ 1

Michelle Beaufils, Vincent Dautel, Uwe Warner (2002) "The Third Community Innovation Survey in Luxembourg, Interim report", CEPS/INSTEAD Differdange. (Rapport à destination d’Eurostat). 3 Pour plus de détails sur la méthodologie, consulter: Uwe Warner dans le cahier économique sur l’innovation du Statec (2004).

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 134

1. La mise en œuvre d’innovations Cette section vise à présenter1 la mise en œuvre d’innovations parmi les entreprises luxembourgeoises en considérant non seulement les entreprises ayant innové sur la période 1998-2000, mais aussi celles qui ont eu une activité d’innovation non aboutie et enfin celles qui étaient susceptibles d’innover ou qui avaient projeté d’innover mais qui y ont renoncé.

Cette présentation s’articulera selon le questionnement suivant:

- Combien d’entreprises ont innové entre 1998 et 2000? - Comment les entreprises ont-elles innové? - Quelles sont les pratiques d’innovation des entreprises

innovantes? - Quelle est l’origine des innovations? - Quelle est l’importance des activités innovatrices? - Quelles sont les démarches en matière d’innovation des

entreprises identifiées "sans activité innovatrice"?

1.1 Combien d’entreprises sont innovantes?

En 2002, 45% des entreprises issues des secteurs couverts par l’enquête ont innové au cours de la période 1998-2000 (tableau 1). Ces innovations correspondent ici à l’introduction de produits ou de procédés nouveaux2 ou considérablement améliorés pour l’entreprise. L’innovation tend à être légèrement plus fréquente dans l’industrie (47% d’entreprises innovantes) que dans les services (44% d’entreprises innovantes). On ne peut toutefois pas conclure à une proportion significativement3 plus importante d’entreprises innovantes dans l’industrie que dans les services.

La distinction des entreprises par taille fait quant à elle apparaître des différences significatives4dans la proportion d’entreprises innovantes. Tous secteurs confondus, les grandes entreprises (250 salariés et plus) sont plus fréquemment innovantes que les entreprises de taille moyenne (50 à 249 salariés) qui sont elles-mêmes plus souvent innovantes que les petites entreprises (10 à 49 salariés). Ainsi, 91% des grandes entreprises sont innovantes, contre 52% des entreprises moyennes et 39% des petites entreprises (tableau 2).

Tableau 1: Entreprises innovantes par secteur

Entreprises innovantes (effectif) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Industrie 160 47 [42.0 - 52.7]Services 458 44 [41.0 - 47.0]

Total des secteurs* 623 45 [42.1 - 47.3]

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

[*] Les entreprises de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau qui n’appartiennent ni au secteur de l’industrie, ni à celui des services ne sont considérées quedans le total des secteurs.

Note de lecture: Parmi les entreprises du secteur de l’industrie, 160 sont innovantes, soit une proportion de 47%. Cette dernière mesure étant soumise à une erreur d’échantillonnage, on estime au seuil de 5% que la proportion d’entreprises innovantes se situe entre 42.0% et 52.7% (IC indique les bornes de l’intervalle de confiance).

__________ 1 Afin d’étudier dans cette partie l’existence d’éventuels effets de la taille ou du secteur sur le comportement innovateur des entreprises, les entreprises seront successivement distinguées selon leur appartenance à l’industrie manufacturière ou aux services et selon qu’elles sont des petites entreprises (10 à 49 salariés), des entreprises moyennes (50 à 249 salariés) ou des grandes entreprises (250 salariés et plus). 2 Dans la suite de cet article le qualificatif "nouveau", appliqué aux produits ou aux procédés, désignera les produits ou procédés "nouveaux ou considérablement améliorés". 3 La comparaison des intervalles de confiance, calculés au seuil de 5%, ne permet pas de conclure à une propension à innover plus importante dans l’industrie [42.0 – 52.7] que dans les services [41.0 – 47.0]. Aussi ce résultat ne peut être interprété qu’en terme de tendance. 4 Par "significatif", on entend que les différences sont vérifiées à l’aide d’un test statistique au seuil de 5%.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 135

Ces mêmes différences apparaissent dans l’industrie manufacturière dont 96% des grandes entreprises sont innovantes, contre 63% des entreprises moyennes et 35% des petites entreprises. Cet "effet taille" tend aussi à être observé dans les services, puisque 86% des grandes entreprises des services sont innovantes contre 49% des entreprises moyennes et 40% des petites entreprises.

Ainsi, la réalisation d’innovations dans l’industrie1 est plus fortement corrélée à la taille de l’entreprise que dans les services2. Les grandes entreprises de l’industrie sont plus fréquemment innovantes que les grandes entreprises des services, de la même manière les entreprises moyennes de l’industrie tendent à être plus innovantes que celles des services. A contrario, la proportion de petites entreprises innovantes tend à être plus faible dans l’industrie que dans les services.

Tableau 2: Entreprises innovantes par secteur et par taille

Entreprises innovantes (effectif) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Industrie10 à 49 salariés 82 35 [29.0 - 41.4]50 à 249 salariés 44 63 [51.8 - 74.8]250 salariés et plus 34 96 [89 .8 - 100]Services10 à 49 salariés 308 40 [37.1 - 44.1]50 à 249 salariés 120 49 [42.4 - 55.0]250 salariés et plus 30 86 [73.2 - 97.8]Total des secteurs10 à 49 salariés 393 39 [36.1 - 44.2]50 à 249 salariés 166 52 [46.4 - 57.4]250 salariés et plus 64 91 [84.2 - 97.9]

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD Note de lecture: Parmi les petites entreprises du secteur de l’industrie, 82 d’entre elles sont innovantes soit une proportion de 35%. Cette dernière mesure étant soumise à une erreur d’échantillonnage, on estime au seuil de 5% que la proportion d’entreprises innovantes se situe entre 29.0% et 41.4%.

__________ 1 V de Cramer=0.504; p<0.001. 2 V de Cramer=0.211; p<0.005.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 136

1.2 Les types d’innovations introduites par les entreprises au cours de la période 1998-2000

Parmi les entreprises innovantes, on peut distinguer celles qui ont innové en produits et celles qui ont innové en procédés. Les entreprises luxembourgeoises ont significativement eu plus fréquemment recours aux innovations de produits qu’aux innovations de procédés, que ce soit dans l’industrie ou les services. En effet, 35% des entreprises ont introduit un produit nouveau pour l’entreprise (36% dans l’industrie et 35% dans les services) et 28% un procédé nouveau (30% dans l’industrie et 27% dans les services) (tableau 3).

On peut par ailleurs comparer les entreprises qui ont introduit un produit qui est nouveau pour elles à celles qui ont introduit un produit nouveau pour leur marché. Cette comparaison permet de caractériser le degré d’innovation des nouveaux produits. Si, sur la période 1998-2000, 35% des entreprises ont innové en produits, c’est-à-dire ont introduit un produit qu’elles considèrent

nouveau pour leur entreprise, 19% des entreprises indiquent avoir introduit un produit nouveau pour leur marché. Par conséquent, environ la moitié des entreprises qui ont innové en produits (55%) jugent avoir introduit un produit sans équivalent sur leur marché.

La distinction des entreprises par taille indique que la mise en œuvre de ces trois types d’innovations varie en fonction de celle-ci, que ce soit dans l’industrie ou dans les services. La taille a en effet une influence sur l’innovation de produit1, l’innovation de procédé2 et l’innovation en produits nouveaux sur le marché3. On observe ainsi que plus les entreprises ont un nombre important de salariés, plus les différents types d’innovation tendent à être fréquents. On note toutefois peu de différences dans l’introduction de produits nouveaux sur le marché entre les petites et les moyennes entreprises des services (tableau 4).

Tableau 3: Types d’innovations par secteur

Innovations de procédé (%) Innovations de produit (%) Innovations en produits nouveaux pour le

marché (%)

Industrie 30 36 19Services 27 35 20Total des secteurs 28 35 19

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD Tableau 4: Types d’innovation par secteur et par taille

Innovations de procédé (%) Innovations de produit (%)Innovations en produits nouveaux pour le

marché (%)

Industrie10 à 49 salariés 17 30 1350 à 249 salariés 52 35 23250 salariés et plus 74 77 52Services10 à 49 salariés 23 32 1950 à 249 salariés 34 39 15250 salariés et plus 63 78 55Total des secteurs10 à 49 salariés 21 31 1850 à 249 salariés 38 37 17250 salariés et plus 69 77 53

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

__________

1 Chi2=34.82; ddl=2; p<0.001. 3 Chi2=46.16; ddl=2; p<0.001.

3 Chi2=26.87; ddl=2; p<0.001.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 137

1.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes

Afin d’affiner l’examen des activités d’innovation des entreprises, il est nécessaire de caractériser les pratiques d’innovation des entreprises innovantes. A cette fin, on restreint l’analyse aux seules entreprises innovantes et l’on distingue les entreprises uniquement innovantes en produits, celles uniquement innovantes en procédés et celles innovantes à la fois en produits et en procédés.

• L’introduction par les entreprises de produits nouveaux est associée aux conditions de demande auxquelles elles sont confrontées. L’innovation de produits répondrait ainsi à des objectifs tels que:

− remplacer des produits dépassés,

− améliorer la qualité des produits,

− étendre la gamme des produits,

− ouvrir de nouveaux marchés ou augmenter les parts de marché de l’entreprise.

• Les innovations de procédés sont quant à elles principalement assimilées à des conditions de coûts. Elles auraient notamment pour objet:

− d’améliorer la flexibilité de production, − de baisser les coûts de production, − de réduire la consommation de produits

intermédiaires, − de diminuer la consommation d’énergie.

Les résultats de l’enquête indiquent que les entreprises sont significativement plus innovantes en produits et procédés (40%) ou en produits seulement (38%), qu’elles ne le sont en procédés seulement (22%) (graphique 1). Ceci n’est toutefois observé qu’en tendance dans l’industrie. Ce serait donc plutôt les conditions de demande ou la combinaison de celles-ci avec celles de coûts qui auraient déterminé le comportement d’innovation des entreprises luxembourgeoises sur la période 1998-2000.

Graphique 1: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur (en %)

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

38 41 40

3739 38

2520 22

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Industrie Services Total des secteurs

Innovations de procédés seulement

Innovations de produits seulement

Innovations de produits et deprocédés

Si peu de différences sont observées par secteur, entre l’innovation de produit seule et l’introduction à la fois d’innovations de produits et de procédés, des tendances divergentes apparaissent entre les trois pratiques d’innovation considérées à partir d’une distinction par taille d’entreprises1.

En effet, 60% des grandes entreprises innovantes sont à la fois innovantes en produits et procédés contre 46% des entreprises de taille moyenne et 35% des petites entreprises (graphique 2). Les grandes entreprises paraissent ainsi établir des stratégies plus complexes

d’innovation en combinant l’introduction de nouveaux produits et de nouveaux procédés. Les innovations de produits seules sont significativement plus fréquentes dans les petites entreprises innovantes (45%) que dans les entreprises innovantes de taille moyenne (26%) ou de grande taille (24%). Les petites entreprises paraissent se caractériser par des objectifs plus directs de développement ou de maintien de leurs marchés.

Enfin, les innovations de procédés seules sont elles assez peu fréquentes, sauf dans les entreprises de taille moyenne de l’industrie (46%).

__________ 1 Chi2=30.59; ddl=4; p<0.001.

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Cahier du Statec n° 97 138

Graphique 2: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur et par taille (en %)

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

31

36

35

36

50

46

57

66

60

53

44

18

29

26

23

26

24

16

20

20

21

28

20

8

16

45

46

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Industrie

Services

Total des secteurs

Industrie

Services

Total des secteurs

Industrie

Services

Total des secteurs

10-4

950

-249

250

+

Innovations de produits etde procédés

Innovations de produitsseulement

Innovations de procédésseulement

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 139

1.4 L’origine des innovations

Le développement d’innovations est essentiellement d’origine interne, que ce soit pour les innovations de produits ou de procédés. En effet, 79% des entreprises innovantes en produits ont développé ces derniers en interne, contre 16% en coopération et 5% en externe (tableau 5).

De la même manière, 71% des entreprises innovantes en procédés ont développé ceux-ci en interne, contre 18% en coopération et 11% en externe (tableau 6). Cette prédominance du recours au développement interne est

observée aussi bien dans l’industrie manufacturière que dans les services et ce, quelle que soit la taille des entreprises.

Malgré cette prépondérance du développement interne, on note dans l’industrie une tendance plus favorable que dans les services à l’utilisation du développement externe pour la réalisation d’innovations de procédés (18% dans l’industrie contre 8% dans les services). L’industrie serait donc plus encline à l’acquisition de technologies externes.

Tableau 5: Origine du développement des innovations de produits par secteur

En interne (%) En coopération (%) En externe (%) Total (%)

Industrie 81 19 0 100Services 78 15 7 100Total des secteurs 79 16 5 100

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Tableau 6: Origine du développement des innovations de procédés par secteur

En interne (%) En coopération (%) En externe (%) Total (%)

Industrie 62 20 18 100Services 75 17 8 100Total des secteurs 71 18 11 100

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Dans l’industrie, la réalisation interne de nouveaux produits tend à augmenter avec la taille de l’entreprise. Ainsi, 75% des petites entreprises et 83% des entreprises moyennes développent en interne ces innovations, alors que 95% des grandes entreprises ont recours à ce type de développement (tableau 7). A l’opposé, le développement de nouveaux produits en coopération tend à diminuer, dans l’industrie, avec la taille de l’entreprise. En effet, parmi les petites entreprises de ce secteur, 25% coopèrent au développement de nouveaux produits, alors

qu’elles sont 17% parmi les entreprises moyennes et 5% parmi les grandes entreprises.

Dans l’industrie, la fréquence des coopérations pour le développement des innovations de procédés tend elle aussi à varier avec la taille des entreprises. En effet, 11% des petites entreprises, 22% des entreprises moyennes et 30% des grandes entreprises coopèrent pour le développement de nouveaux procédés (tableau 8).

Tableau 7: Origine des innovations de produits par secteur et par taille

Industrie10 à 49 salariés 75 25 0 10050 à 249 salariés 83 17 0 100250 salariés et plus 95 5 0 100Services10 à 49 salariés 78 13 9 10050 à 249 salariés 77 19 4 100250 salariés et plus 81 15 4 100Total des secteurs10 à 49 salariés 77 16 7 10050 à 249 salariés 79 18 3 100250 salariés et plus 88 10 2 100

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Total (%) En interne (%) En coopération (%) En externe (%)

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 140

Tableau 8: Origine des innovations de procédés par secteur et par taille

En interne (%) En coopération (%) En externe (%) Total (%)

Industrie10 à 49 salariés 55 11 34 10050 à 249 salariés 67 22 11 100250 salariés et plus 65 30 5 100Services10 à 49 salariés 74 17 9 10050 à 249 salariés 83 11 6 100250 salariés et plus 61 34 5 100Total des secteurs10 à 49 salariés 70 16 14 10050 à 249 salariés 78 14 8 100250 salariés et plus 64 31 5 100

Champ: Entreprises innovantes (N=623)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

1.5 L’importance des activités innovatrices des entreprises

Outre les entreprises innovantes qui ont introduit avec succès un produit ou un procédé nouveau, un certain nombre d’autres entreprises ont, entre 1998 et 2000, démarré une activité d’innovation toujours en cours fin 2000 ou ayant été abandonnée.

La prise en compte de l’ensemble de ces entreprises, celles ayant une activité innovatrice, vise, en allant au-delà des innovations abouties, à mettre l’accent sur l’aspect "lancement" de l’innovation. A cette fin, outre les entreprises innovantes (45% des entreprises), deux types d’entreprises peuvent être distingués parmi les entreprises non innovantes (55% des entreprises). Les premières, qui ont une activité d’innovation en cours, sont des "innovateurs potentiels". Les secondes, qui ont

abandonné leur tentative d’innovation, sont des entreprises qui pourraient avoir rencontré des obstacles empêchant la réussite de leur projet.

Si, fin 2000, 32% de l’ensemble des entreprises ciblées par l’enquête avaient une activité d’innovation en cours, cette proportion chute à 6% au sein du groupe des entreprises non innovantes (graphique 3). De la même manière, si entre 1998 et 2000, 8% de l’ensemble des entreprises visées par l’enquête ont dû abandonner une activité d’innovation, elles n’étaient que 1% parmi les entreprises non innovantes. Dès lors, si 45% des entreprises sont innovantes, seules 48% des entreprises ont une activité innovatrice (figure 1).

Graphique 3: Activités d’innovation en cours et abandonnées parmi les entreprises innovantes, celles non innovantes et l’ensemble des entreprises (en %)

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

1

68

32

14

64

innovation en cours innovations abandonnée

Entreprises non innovantes

Ensemble des entreprises

Entreprises innovantes

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 141

En effet, ce sont essentiellement les entreprises innovantes qui ont indiqué avoir eu des activités d’innovation encore en cours fin 2000 (64% des entreprises innovantes), ou abandonnées (14% des entreprises innovantes). Dès lors, il apparaît que les entreprises luxembourgeoises n’introduisent pas d’innovations de façon isolée. La plupart de celles qui ont introduit avec succès un nouveau produit ou procédé entre 1998 et 2000 étaient aussi en cours de développement d’au moins une innovation additionnelle fin 2000.

Par conséquent, les entreprises luxembourgeoises paraissent en matière d’innovation se diviser en deux groupes. Le premier est celui d’entreprises qui innovent avec succès et mènent dans la plupart des cas des tentatives additionnelles d’innovations, que celles-ci soient en cours ou qu’elles soient abandonnées. Le second est celui d’entreprises qui n’ont pas innové et ne travaillent que très peu au développement de nouveaux produits ou procédés.

Figure 1: Entreprises ayant une activité innovatrice (en % du total des entreprises)

Source: CEPS/INSTEAD

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Entreprises ayant une activité d’innovation en cours

32%

Entreprises ayant une activité d’innovation abandonnée

8%

Entreprises innovantes

45%

Les 2

29%

Les 3

6%

Entreprises ayant une activité innovatrice

48%

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 142

1.6 Les démarches en matière d’innovation des entreprises identifiées "sans activité innovatrice" La prise en compte des seules activités innovatrices semblerait indiquer qu’uniquement 48% des entreprises luxembourgeoises ont eu une démarche vis-à-vis de l’innovation sur la période 1998-2000. Cependant, si l’on se situe en amont de la tentative d’innovation, un certain nombre d’entreprises étaient susceptibles d’innover ou avaient même projeté d’innover. Néanmoins, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que l’ensemble de ces entreprises aillent au-delà de leur démarche innovante et "démarrent" une activité d’innovation.

Afin d’examiner l’attitude vis-à-vis de l’innovation des entreprises sans activité d’innovation, celles-ci ont été interrogées, d’une part, sur les raisons de leur absence d’activités d’innovation, et d’autre part, sur les facteurs empêchant l’innovation.

Les raisons des entreprises sans activité innovatrice à leur absence d’innovation au cours de la période 1998-2000

Parmi les entreprises sans activité innovatrice, certaines étaient susceptibles d’innover durant la période 1998-2000. On trouve en effet, parmi celles-ci, 30% d’entreprises indiquant qu’une innovation n’est pas nécessaire compte tenu d’innovations précédentes et 33% d’entreprises déclarant que leurs conditions de marché ne rendent pas l’innovation nécessaire (graphique 4).

Il apparaît donc que, sur une période d’observation plus longue que celle prise ici comme référence (1998 à 2000), 30% des entreprises sans activité innovatrice pourraient être considérées comme innovantes. Ces entreprises semblent en effet innover par période de plus de trois ans qui paraît correspondre au cycle de vie de leur produit. Par conséquent, on peut s’attendre à ce que ces entreprises "lancent" une innovation lors du prochain renouvellement de leurs produits ou procédés.

Par ailleurs, il semble qu’au sein des entreprises sans activité innovatrice, 33% des entreprises jugent satisfaisantes leurs conditions de marché durant la période 1998-2000. Ceci suggère que leurs conditions de concurrence ne les auraient pas incitées à innover. Dès lors, si ces dernières n’ont pas innové entre 1998 et 2000, elles pourraient éventuellement le faire au cours de la période 2002-2004.

Enfin, si des entreprises susceptibles d’innover ont décidé de s’en abstenir, 29% des entreprises sans activité innovatrice indiquent avoir projeté d’innover mais avoir été confrontées à des obstacles qui les ont conduites à renoncer.

La distinction des entreprises par secteur indique qu’au sein des entreprises sans activité innovatrice, les entreprises du secteur des services tendent à déclarer plus fréquemment que celles de l’industrie la raison de leur absence d’activités innovantes. En effet, parmi celles-ci, 33% des entreprises de services contre 22% des entreprises industrielles déclarent ne pas innover compte tenu d’innovations précédentes. De la même manière, 34% des entreprises de services contre 28% de celles de l’industrie manufacturière indiquent que les conditions de marché n’ont pas rendu nécessaire l’innovation. Enfin, une proportion plus importante des entreprises sans activité innovatrice appartenant aux services (32% contre 20% dans l’industrie manufacturière) ont rencontré des obstacles à l’innovation qu’elles n’ont pas pu surmonter.

Les raisons à l’absence d’activités d’innovation ne semblent pouvoir être déterminées que par les entreprises qui ont au moins mené une réflexion relative à l’innovation. Dès lors, le fait que les entreprises de services fournissent plus souvent que celles de l’industrie des raisons à leur absence d’activité innovatrice, paraît indiquer une plus grande préoccupation de leur part vis-à-vis de l’innovation.

Graphique 4: Raisons de l’absence d'innovations parmi les entreprises sans activité innovatrice (en %)

Champ: Entreprises sans activité innovatrice (N=720)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

22

28

20

3334

3230

33

29

Pas nécessaire à cause des innovationsprécédentes

Pas nécessaire à cause des conditions de marché Existence de facteurs empêchant l’innovation

Industrie

Services

Total des secteurs

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 143

Parmi les entreprises de l’industrie sans activité innovatrice, les entreprises de taille moyenne tendent à indiquer plus fréquemment que les petites entreprises une raison à l’absence d’activité innovatrice (graphique 5). En effet, parmi les entreprises de l’industrie sans activité innovatrice, les entreprises moyennes indiquent à 44% qu’une innovation sur la période 1998-2000 n’a pas

été nécessaire compte tenu d’innovations dans les périodes précédentes (contre 18 % des petites entreprises), à 38% que leurs conditions de marché ne nécessitaient pas d’innover (contre 26% des petites entreprises) et enfin à 37% que certains facteurs les en ont empêchées (contre 18% des petites entreprises).

Ces résultats1 paraissent donc indiquer que parmi les entreprises sans activité innovatrice de l’industrie, les entreprises moyennes prêtent une plus grande attention à l’innovation que les petites entreprises. Un effet "taille",

déjà observé dans l’industrie face à l’introduction d’innovations2 semblerait donc aussi exister pour les entreprises de ce même secteur sans activité innovatrice.

Graphique 5: Raisons de l’absence d'innovations parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)

Champ: Entreprises sans activité innovatrice (N=716)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

18

37

32

27

29

29

26

38

35

31

33

33

18

44

31

40

28

40

10 à 49 salariés

50 à 249 salariés

10 à 49 salariés

50 à 249 salariés

10 à 49 salariés

50 à 249 salariés

Indu

strie

Serv

ices

Tota

l des

sec

teur

s Pas nécessaire à cause desinnovations précédentes

Pas nécessaire à cause desconditions de marché

Existence de facteursempêchant l’innovation

Les facteurs ayant empêché l’innovation des entreprises sans activité innovatrice entre 1998 et 2000

Les PME et les PMI n’ayant pas d’activité innovatrice et qui ont déclaré être empêchées d’innover ont par ailleurs été interrogées sur les facteurs qui avaient rendu impossibles leurs innovations. Les facteurs considérés correspondent à des obstacles économiques, des obstacles internes et d’autres obstacles.

Parmi ces facteurs, sont plutôt cités par les entreprises sans activité innovatrice, le manque de réceptivité des clients (58%), le coût trop élevé de l’innovation (49%) et

le risque économique (46%) (graphique 6). A l’inverse, le manque d’information sur le marché (26%) et le manque d’information sur la technologie (31%) tendent à être moins souvent cités. La disponibilité d’informations ne semble donc pas être la contrainte principale au développement d’une activité d’innovation dans les PME et les PMI.

Comme déjà présenté, les entreprises sans activité innovatrice du secteur des services tendent à déclarer plus fréquemment que celles de l’industrie avoir été empêchées d’innover (à 32% contre 20%, graphique 4). De surcroît, si ces entreprises empêchées d’innover sont interrogées sur les facteurs y ayant concourus, les PME tendent plus que les PMI à indiquer l’existence de l’un ou l’autre de ces facteurs.

___________ 1

Les grandes entreprises étant très fréquemment innovantes (tableau 2), seules sont présentées les PME et les PMI (entreprises de moins de 250 salariés des services et de l’industrie) n’ayant eu aucune activité innovatrice durant la période 1998-2000. 2 Dans l’industrie manufacturière, 96% des grandes entreprises sont innovantes contre 63% des entreprises moyennes et 35% des petites entreprises.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 144

Ainsi, au sein des entreprises déclarant avoir été empêchées d’innover, les PME indiquent1 à 63% avoir été confrontées au manque de réceptivité des clients (37% dans les PMI), à 50% aux coûts d’innovation trop élevés (37% dans les PMI), à 43% au manque de personnel

qualifié (25% dans les PMI) et à 43% au manque de flexibilité des règles et des standards (13% dans les PMI). Le manque d’information sur la technologie tend cependant à être plus fréquemment cités par les PMI empêchées d’innover (38%) que par les PME (29%).

Graphique 6: Facteurs empêchant l’innovation parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)

Champ: PMEs et PMIs sans activité innovatrice et empêchées d’innover (N=205)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

25

38

37

25

38

25

25

13

37

38

47

50

29

40

43

43

63

35

46

49

26

31

37

40

38

58

26

Manque de sources definancement appropriées

Risques économiques excessifs

Coûts d’innovation trop élevés

Manque d’information sur lemarché

Manque d’information sur latechnologie

Rigidités organisationnelles

Manque de personnel qualifié

Manque de flexibilité des règles etdes standards

Manque de réceptivité des clients

Fact

eurs

éco

nom

ique

sFa

cteu

rs in

tern

esAu

tres

fact

eurs

Total des secteurs

Services

Industrie

Dès lors, si, parmi les entreprises sans activité innovatrice, les PME paraissent porter une plus grande attention à l’innovation que les PMI, elles sembleraient aussi rencontrer les plus grandes difficultés à sa mise en œuvre.

__________ 1 Compte tenu des faibles effectifs à partir desquels ils ont été établis (les seules entreprises sans activité innovatrice déclarant être empêchées d’innover), ces résultats doivent être interprétés avec une grande précaution.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 145

2. L’innovation par secteur d’activité économique Dans le chapitre précédent, nous avons différencié les entreprises selon leur propension à innover, en les distinguant par taille et par secteur. Cependant, une telle distinction semble masquer les effets propres aux secteurs d’activités économiques. Aussi, nous allons considérer une répartition plus fine des entreprises, afin d’examiner si des tendances spécifiques relatives à certains secteurs d’activités économiques1 peuvent être observées.

Dans une première partie sera donc présentée l’innovation par secteurs d’activités économiques. On décrira ensuite l’innovation en produits nouveaux sur le marché selon ces mêmes secteurs d’activités économiques, avant d’y analyser les pratiques d’innovation des entreprises innovantes.

2.1 Les entreprises innovantes par secteurs d’activité économique

Les secteurs économiques se différencient par la nature des biens et services qu’ils offrent aux consommateurs, par les types de processus de production et de technologies qu’ils utilisent et enfin par la dynamique propre à leur marché. Les activités de services offrent en particulier des produits relativement peu homogènes comparés à ceux de l’industrie manufacturière. Certains secteurs de l’industrie manufacturière et des services diffèrent par ailleurs quant au contenu technologique des produits qu’ils développent. La simple distinction des activités économiques en secteur de l’industrie et secteur des services ne permet donc pas de rendre compte de cette diversité qui paraît déterminer différentes opportunités d’innovation.

Globalement, il existe un lien entre la réalisation d’innovations et le secteur d’activités2 On observe ainsi un secteur particulièrement innovant qui est celui des activités informatiques dont 75% des entreprises3 ont innové sur la période 1998-2000 (tableau 9). Au

contraire, le secteur des transports et de la communication4 est composé d’une proportion significativement plus faible d’entreprises innovantes (34%) que l’ensemble des autres secteurs. Dès lors, les entreprises du secteur des activités informatiques ont deux fois plus de chance d’innover que celles du secteur des transports et de la communication.

On peut par ailleurs distinguer des secteurs plutôt innovateurs tels que celui de "l’industrie de faible technologie"5 et de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie"6.. De la même manière, on observe que les secteurs de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau et de "l’industrie de moyenne faible technologie"7 sont plutôt moins innovateurs. Enfin, les secteurs du commerce de gros et intermédiaires du commerce, de la "R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques"8, et des activités financières tendent à avoir une proportion intermédiaire d’entreprises innovantes.

__________ 1 Compte tenu de l’application de règles de secret statistique et de faibles effectifs par secteurs, des regroupements sectoriels ont dû être réalisés. Les résultats de ces regroupements ne présument pas d’une homogénéité entre les secteurs ainsi associés. Il en va ainsi pour les secteurs de l’industrie distingués par niveau technologique, du transport et de la communication et des activités R&D, d’architecture et ingénierie et de contrôle et analyses techniques. 2 Chi2=28.41; ddl=8; p<0.001. 3 Il est à noter que la performance du secteur informatique en terme de fréquence de l’innovation n’est aucunement liée à une répartition par taille en faveur des grandes entreprises, ce secteur étant uniquement composé de petites (78%) et de moyennes entreprises (22%). 4 Ce secteur est composé de 92% d’entreprises de transport et de 8% d’entreprises des postes et télécommunication. 5 Travail du bois et fabrication d'articles en bois, industrie du papier et du carton, édition et imprimerie - industries agricoles et alimentaires, industrie du tabac - fabrication de meubles et industries diverses, récupération (source: OCDE (2001) "Science and Technology Industry Scoreboard"). 6 Industrie chimique - fabrication de machines et d'équipements - fabrication d’équipements électriques et électroniques - fabrication de matériel de transport (source: OCDE 2001). 7 Caoutchouc et matières plastiques, fabrication d'autres produits minéraux non métalliques - métallurgie, travail des métaux (source: OCDE 2001). 8 Ce secteur est composé de 86% d’entreprises d’architecture et d’ingénierie, de 9% d’entreprises de contrôle et d’analyses techniques et de 5% d’entreprises de R&D.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 146

Tableau 9: Entreprises innovantes par secteurs d’activités économiques

Entreprises innovantes (effectif) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 5 35 [ - ]*

IndustrieIndustrie de haute et moyenne haute technologie 42 52 [41.3 - 63.5]Industrie de moyenne faible technologie 42 35 [26.6 - 44.0]Industrie de faible technologie 76 55 [46.2 - 63.0]

ServicesCommerce de gros et intermédiaires du commerce 108 41 [34.6 - 46.5]Transports et communication 100 34 [28.7 - 39.6]Activités financières 144 47 [41.4 - 52.6]Activités informatiques 71 75 [65.9 - 83.7]R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses 35 44 [32.6 - 55.0]

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)* les conditions du théorème central limite ne sont pas respectées

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

2.2 Les entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché par secteurs d’activités économiques

De façon similaire à l’introduction d’innovations dans l’entreprise, il existe un lien entre le lancement de nouveaux produits pour le marché de l’entreprise et le secteur d’activités économiques1. Le secteur informatique se distingue à nouveau en introduisant le plus fréquemment ces nouveaux produits. De la même manière, les entreprises de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" introduisent plus souvent que celles des autres secteurs des produits nouveaux pour leur marché (tableau 10). Par contre, le secteur du transport et de la communication et celui de "l’industrie de moyenne faible technologie" sont significativement moins innovateurs en nouveaux produits que ne le sont les autres secteurs.

On distingue par ailleurs un secteur plutôt innovant en produits nouveaux pour le marché qui est celui de la "R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques" et un autre, celui de "l’industrie de faible technologie", qui tend à introduire moins fréquemment que les autres secteurs de nouveaux produits pour le marché.

Globalement, les tendances observées dans la propension des entreprises à innover sont donc retrouvées pour l’introduction de produits nouveaux pour le marché. Les secteurs qui sont les plus innovants, (respectivement les moins innovants) sont aussi plutôt ceux dans lesquels les produits nouveaux pour le marché sont les plus fréquents (respectivement les moins fréquents).

Tableau 10: Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché

Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché (effectif)

Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché (%)

Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché (IC)

IndustrieIndustrie de haute et moyenne haute technologie 29 35 [24.8 - 46.1]Industrie de moyenne faible technologie 12 10 [5.6 - 15.6]Industrie de faible technologie 24 17 [10.9 - 23.6]ServicesCommerce de gros et intermédiaires du commerce 55 21 [15.7 - 25.4]Transports et communication 29 10 [7.6 - 13.5]Activités financières 63 20 [16.0 - 25.0]Activités informatiques 38 40 [30.3 - 50.4]R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques 19 24 [14.2 - 33.6]

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

__________ 1 Chi2=26.10; ddl=8; p<0.005.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 147

2.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité économique

Si l’on note des différenciations par secteurs d’activité économique dans la propension des entreprises à innover en produits nouveaux pour l’entreprise ou pour le marché, qu’en est-il des pratiques d’innovations mises en œuvre par les entreprises innovantes?

L’observation de ces pratiques, qui se caractérisent par l’introduction exclusive soit de nouveaux produits, soit de nouveaux procédés ou celle combinée de nouveaux produits et procédés, indique l’existence d’une certaine hétérogénéité par secteurs d’activités économiques1.. En effet, les activités financières ont un recours significativement plus fréquent à l’introduction combinée d’innovations de produits et de procédés que l’ensemble des autres secteurs (tableau 11). Ceci est aussi observé en

tendance dans "l’industrie de haute et moyenne haute technologie". A l’inverse, la fréquence des innovations de produits et de procédés est plutôt plus faible dans le secteur "R&D - Architecture et ingénierie- Contrôle et analyses techniques" que dans les autres secteurs.

Les innovations de produits seules sont pour leur part plus souvent observées dans les activités informatiques. Elles tendent aussi à l’être dans "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" et le secteur "R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques". Enfin, les innovations de procédés seules tendent à être plus réalisées dans les secteurs de "l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de moyenne faible technologie".

Tableau 11: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité économique Entreprises innovantes

(effectif)Innovations de produit

seule (%)Innovations de procédé

seule (%)Innovations de produit et

de procédé (%)

Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 5 0 100 0

IndustrieIndustrie de haute et moyenne haute technologie 42 50 0 50Industrie de moyenne faible technologie 42 37 33 30Industrie de faible technologie 76 30 34 36

ServicesCommerce de gros et intermédiaires du commerce 108 42 21 37Transports et communication 100 36 25 39Activités financières 144 32 15 53Activités informatiques 71 50 17 34R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques 35 47 24 29

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

__________ 1 Chi2= 74.85; ddl=18; p<0.001.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 148

Conclusion Entre 1998 et 2000, 45% des entreprises luxembourgeoises du secteur de l’industrie et d’une sélection de secteurs des services ont innové en introduisant un produit ou un procédé qu’elles considèrent nouveau pour leur entreprise. Une distinction des entreprises par taille permet d’observer que l’innovation est plus fréquente dans les grandes entreprises et que les entreprises moyennes sont elles-mêmes plus souvent innovantes que les petites entreprises.

Considérant les types d’innovation, les innovations de produits sont plus fréquentes que les innovations de procédés. Si les grandes entreprises combinent le plus souvent ces deux types d’innovation, les petites entreprises, elles, introduisent principalement de nouveaux produits. Environ la moitié de ces nouveaux produits sont jugés par les entreprises comme une nouveauté sur leur marché. Enfin, la plupart de ces innovations de produits et de procédés ont été développées par les entreprises en interne, que ce soit dans l’industrie ou les services.

Outre l’introduction "réussie" d’innovation, un certain nombre d’entreprises, qu’elles aient ou non innové avec succès, ont entamé des activités d’innovation non encore abouties. La prise en compte de l’ensemble de ces entreprises, celles qui ont des activités innovatrices (48% des entreprises), permet d’observer qu’en matière d’innovation, celles-ci se divisent en deux groupes. Le premier est celui d’entreprises qui innovent avec succès et mènent dans la plupart des cas des tentatives additionnelles d’innovations, que celles-ci soient en cours ou qu’elles soient abandonnées. Le second est celui d’entreprises qui n’ont pas innové et ne travaillent que

très peu au développement de nouveaux produits ou procédés.

Cependant, les entreprises sans activité innovatrice ne sont pas totalement inactives en matière d’innovation. Un certain nombre d’entre elles étaient susceptible d’innover, mais toutes les conditions n’étaient pas réunies pour qu’elles "démarrent une activité innovatrice", d’autres en ont été empêchées. 33% d’entre elles indiquent ainsi que leurs conditions de marché ne les incitent pas à innover, 30% déclarent avoir innové sur une période d’observation plus longue et 29% estiment avoir été empêchées d’innover. Parmi ces entreprises sans activité innovatrice, les PME semblent plus attentives à l’innovation que ne le sont les PMI. Au sein de ces dernières, les entreprises de taille moyenne semblent elles-mêmes prêter une plus grande attention à l’innovation que ne le font les petites entreprises de l’industrie, mais aussi rencontrer plus d’obstacles à sa mise en oeuvre.

La distinction de l’innovation par secteurs d’activité économique permet d’observer une certaine différenciation dans la propension à innover. Se distinguent plus particulièrement les entreprises appartenant aux secteurs des activités informatiques qui ont deux fois plus de chance d’innover que celles du secteur des transports et de la communication. Les principales tendances à l’innovation relatives à ces secteurs sont aussi observées face à l’introduction de nouveaux produits pour le marché. Enfin, concernant les pratiques de l’innovation, des tendances différentes sont observées par secteurs d’activité économique, les entreprises des activités financières combinant, par exemple, le plus souvent l’introduction de nouveaux produits et celle de nouveaux procédés.

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6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?

Cahier du Statec n° 97 149

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CREPON B., DUGUET M. et MAIRESSE J. (2000), "Mesurer le rendement de l’innovation", Economie et Statistique n° 334, p.65-78.

DAUTEL V. and WARNER. U in collaboration with Beaufils M. (2003), "The Third Community Innovation Survey". Final report CEPS/INSTEAD, Differdange.

DAUTEL V. (2002), "Un cadre analytique pour la production d’indicateurs et analyses de la Recherche et Développement", Economie & Entreprises Nr. 4. CEPS/INSTEAD, STATEC et Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Luxembourg.

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EUROSTAT (ed.) (2004), "Innovation in Europe - Results for the EU, Iceland and Norway Data 1998-2001”, Luxembourg.

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WARNER U. (2003), “The Third Community innovation survey in Luxembourg: description of the survey and main descriptive findings”, CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 90- I, 48 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 151

7. La mise en œuvre d’innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 152

La mise en œuvre d’innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises*

Table des matières Introduction 153 1. L’analyse descriptive des caractéristiques des entreprises selon leur propension à innover 155 2. Les interactions entre les caractéristiques relatives à l’innovation des entreprises 158 3. Une typologie des PME et PMI selon leur propension "attendue" à innover 160 4. Une comparaison de la propension effective à innover à celle "attendue" issue des groupes de la typologie: une exploration de la mesure internationale de l’innovation 162 5. Une exploration des raisons à l’absence d’activité d’innovation et des facteurs entravant l’innovation à partir des groupes de la typologie 164 Conclusion 166 Bibliographie 167 Annexes 168

Liste des tableaux Tableau 1: Proportion d’entreprises innovantes selon le type de l’entreprise 156 Tableau 2: Proportion d’entreprises innovantes selon leur pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur 156 Tableau 3: Proportion d’entreprises innovantes selon l’évolution de leur emploi sur la période 1998-2000 157 Tableau 4: Proportion d’entreprises innovantes selon la dynamique du renouvellement du produit principal

de l’entreprise 157 Tableau 5: Proportion d’entreprises innovantes selon la taille de l’entreprise 157 Tableau 6: Matrice de mesures de liaisons entre la présence d’innovation et quelques caractéristiques des entreprises 158 Tableau 7: Caractérisation des groupes de la typologie 160 Tableau 8: Taux d’innovation des groupes de la typologie 162 Tableau 9: Taux d’innovation et de changements organisationnels des groupes de la typologie 163 Tableau 10: Entreprises innovantes par secteurs d’activité économique 168 Tableau 11: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘diplômés de l’enseignement

supérieur’ (en%) 169 Tableau 12: Distribution de la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’ selon la variable ‘secteur

’activité’ (en%) 170 Tableau 13: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘type d’entreprise’ (en%) 171 Tableau 14: Distribution de la variable ‘type d’entreprise’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%) 171 Tableau 15: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘variation de l’emploi’ (en%) 173 Tableau 16: Distribution de la variable ‘variation de l’emploi’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%) 174 Tableau 17: Typologie des profils à l’innovation des entreprises 177 Liste des graphiques Graphique 1: Raisons à l’absence d’activité innovatrice selon les groupes de la typologie (en%) 164 Graphique 2: Facteurs des entraves à l’innovation selon les groupes de la typologie (en%) 165 Graphique 3: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’ 170 Graphique 4: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘type d’entreprises’ 172 Graphique 5: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘variation de l’emploi’ 174 Graphique 6: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances multiples réalisée entre les variables représentatives de l’innovation des entreprises 175 Liste des encadrés Encadré 1: Étapes de traitement statistique 154

* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 153

La mise en œuvre d’innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Introduction L’OCDE, en coopération avec la Commission Européenne, a défini une méthodologie commune de collecte de données comparables sur l’innovation. Celle-ci, décrite dans le manuel d’OSLO1, détermine le cadre de référence de la mesure de l’innovation.

Le concept d’innovation considéré dans cet article s’inscrit dans ce cadre de référence qui définit l’innovation comme l’introduction sur le marché d’un produit nouveau ou considérablement amélioré pour l’entreprise ou la mise en œuvre dans l’entreprise d’un procédé nouveau ou considérablement amélioré. Cette innovation est le résultat d’un nouveau développement technologique, de nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l’utilisation d’autres connaissances acquises.

L’innovation ainsi considérée correspond à une approche "technologique" qui ne comprend pas d’autres types de "nouveautés" tels que les autres changements "créatifs" apportés aux produits (modifications esthétiques ou subjectives du produit), ou les modifications apportées aux organisations (nouvelles structures organisationnelles, nouvelles techniques de gestion, nouvelles stratégies). Il s’agit donc d’une conception restrictive2 de l’innovation.

A partir de ce cadre de référence, l’enquête communautaire sur l’innovation (Community Innovation Survey, CIS), réalisée sous l’égide d’Eurostat dans chaque Etat de l’Union Européenne, collecte des données individuelles sur les activités d’innovation des entreprises. Pour l’heure, celle-ci a été menée à trois reprises, correspondant aux périodes 1990-1992 (CIS1), 1994-1996 (CIS2) et 1998-2000 (CIS3).

Les informations obtenues à partir de la 3ème vague de cette enquête (CIS3) indiquent en particulier que l’innovation, ainsi définie, n’est pas circonscrite aux secteurs industriels de la haute technologie mais qu’elle est présente3 à des degrés divers dans les différents secteurs d’activités économiques de l’industrie et des services. Ceci suscite dès lors l’intérêt4 d’identifier

différents types d’entreprises selon leur propension à innover. La plupart des données recueillies par cette enquête ne concernent néanmoins que les seules entreprises innovantes. En effet, les informations relatives à l’ensemble des entreprises, innovantes et non innovantes, ne sont pas exhaustives. Elles permettent cependant de renseigner l’essentiel des déterminants de l’innovation traditionnellement considérés.

Aussi, les caractéristiques prises en compte dans cet article pour identifier les entreprises selon leur disposition à l’innovation correspondent aux modalités des variables suivantes:

- ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’ (6 modalités distinctes),

- ‘évolution de l’emploi au cours de la période 1998-2000’ (6 modalités distinctes),

- ‘type de l’entreprise’ (4 modalités distinctes),

- ‘dynamique du renouvellement du produit principal de l’entreprise’ (6 modalités distinctes),

- ‘taille de l’entreprise’ (5 modalités distinctes),

- ‘secteur d’activité économique’ (9 modalités distinctes).

Le propos de cet article sera dès lors d’explorer ces caractéristiques afin d’approfondir l’examen des entreprises ayant innové. Cette analyse donnera lieu, en particulier, à la construction d’une typologie des entreprises selon leur propension "attendue" à innover, en vertu de laquelle un examen des deux thématiques suivantes sera opéré:

La mesure internationale de l’innovation, celle correspondant au cadre de référence du manuel d’Oslo, permet-elle de rendre compte de l’ampleur des modifications substantielles introduites par les entreprises?

___________ 1 OCDE (1997) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’Innovation technologique - Manuel D’Oslo", Paris. 2 Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation",

CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 97- I, 6 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec. 3 EUROSTAT (ed.) (2004), "Innovation in Europe - Results for the EU, Iceland and Norway Data 1998-2001”, Luxembourg. 4 Cet intérêt est d’autant plus prégnant pour un petit pays comme le Luxembourg pour lequel la réalisation d’analyses sectorielles est soumise à de fortes contraintes.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 154

Les raisons ou les facteurs à l’absence d’activités d’innovation se distinguent-ils, au sein des entreprises, dans leur ordre d’importance et leur ampleur ?

Une première partie considérera donc la disposition à l’innovation selon différentes caractéristiques des entreprises. Elle permettra de dégager l’existence d’autres effets que celui de la taille ou du secteur d’activité économique sur la propension des entreprises à innover. Une deuxième partie sera consacrée à explorer les

interactions entre ces caractéristiques afin de conduire à la construction d’une typologie1 des entreprises selon leur propension "attendue" à innover. Celle-ci sera présentée dans une troisième partie. Sur la base de cette typologie, on comparera dans une quatrième partie la propension effective à innover à celle "attendue". Il en résultera un examen de la mesure internationale de l’innovation issue du manuel d’Oslo. Enfin, une dernière partie sera dédiée à l’approfondissement des raisons et des facteurs liés à l’absence d’activités d’innovation.

Encadré 1: Étapes de traitement statistique

__________

1 Toutes les étapes de traitement statistique de cette démarche sont présentées dans l’encadré 1

Tri à plat (1ère sélection des variables auxquelles

l’innovation est liée)

Matrice de mesures de liaison (2ème sélection des variables auxquelles

l’innovation est liée)

"Construction" et découpage en classes des variables

AFCs et tris croisés (interprétation des liaisons entre les

caractéristiques auxquelles l’innovation est liée)

AFCM(distinction en quadrants et détermination des coordonnées factorielles des individus)

Typologie de la propension "attendue" à

innover

Typologie des profils à l’innovation

Classification hiérarchique ascendante

(choix du nombre de groupes et de leurs barycentres)

Nuées dynamiques(augmentation de l’inertie inter-

classe)

Source: CEPS/INSTEAD

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 155

1. L’analyse descriptive des caractéristiques des entreprises selon leur propension à innover Les analyses factorielles et dès lors les typologies en résultant s’avèrent sensibles aux choix des indicateurs à partir desquels elles sont mises en oeuvre. La sélection des indicateurs utilisés à cet effet se révèle donc essentielle. Il est par conséquent nécessaire d’identifier empiriquement ceux qui sont globalement liés à l’innovation.

Les indicateurs considérés au préalable pour cette analyse descriptive sont traditionnellement présentés dans la littérature comme des déterminants de l’innovation. L’innovation serait ainsi dépendante, outre du secteur d’activité1 de l’entreprise, de son type (i.e. entreprise filiale ou non d’un groupe national ou étranger), de sa dotation en capital humain, de la poussée de la demande, du cycle de vie des produits et de sa taille. L’objet de cette première partie est d’observer l’existence potentielle de tels liens.

Ainsi à partir de la prise en compte du type de l’entreprise qui oppose les entreprises indépendantes luxembourgeoises aux filiales de groupes et qui associent ces dernières au territoire d’origine du groupe, on peut tout d’abord déterminer2 dans quelle mesure les entreprises luxembourgeoises "indépendantes" (non membres d’un groupe) et les filiales de groupes luxembourgeois sont plus ou moins innovantes que les filiales de groupes européens ou extra-européens.

La distinction de ces entreprises en quatre modalités3 fait apparaître que les entreprises luxembourgeoises "indépendantes" sont significativement moins fréquemment innovantes (34% d’entreprises innovantes) que les entreprises filiales (tableau 1). Au contraire, les filiales extra-européennes (79% d’entreprises innovantes), principalement composées d’entreprises d’origine américaine (74%), ont une propension à innover significativement plus importante que l’ensemble des

autres entreprises. Enfin, les filiales de groupes luxembourgeois (54%) tendent à être plus souvent innovantes que les filiales de groupes européens4 (49%).

Une distinction apparaît donc dans la propension des entreprises à innover selon l’appartenance ou non à un groupe5. L’origine de ces différences paraît être associée aux transferts de technologies ou de connaissances mis en œuvre au sein des groupes. Dans ces deux cas, une coopération étroite avec les entreprises du groupe en favorisera l’application dans l’entreprise filiale.

L’enquête CIS3 ne fournit à ce sujet aucune information relative aux transferts de technologie ou de connaissances entre les entreprises. Seules sont renseignées les coopérations. Les résultats de l’enquête indiquent toutefois que 44% des entreprises innovantes filiales d’un groupe coopèrent pour leurs activités d’innovation et que, dans 77% des cas, ces relations sont entretenues avec leur groupe. Ces coopérations réalisées avec le groupe sont déclarées comme très importantes par 62% des filiales les pratiquant.

Ceci doit être comparé aux 27% seulement d’entreprises innovantes non membres d’un groupe qui réalisent-elles aussi des coopérations. Les principales coopérations qu’elles entretiennent, qui sont mises en œuvre avec leur fournisseur ou leur client, ne sont jugées comme très importantes que par seulement 28% des entreprises y ayant recours.

Les coopérations entretenues avec le groupe et, en particulier la qualité de celles-ci, paraissent donc être cruciales dans la mise en œuvre d’innovations. Elles semblent ainsi indiquer l’existence d’importants transferts de technologie et de connaissance entre les groupes et les entreprises filiales.

__________ 1 Les différences dans la propension à innover par secteur paraissent relever d’opportunités technologiques différenciées (il est plus facile d’innover dans certains domaines que dans d’autres) et d’effets sectoriels relatifs à la poussée de la demande, à l’intensité de la concurrence, et aux politiques publiques de soutien de l’innovation ou de la technologie. 2 L’ensemble de ces observations n’est pas présenté « toute chose égale par ailleurs ». Ces résultats descriptifs peuvent donc être partiellement liée à d’autres facteurs, tels que la taille de l’entreprise. Néanmoins, l’objectif de cette article n’est pas d’identifier empiriquement les déterminants de l’innovation, mais plutôt de considérer les différentes composantes, corrélées entre elles, qui globalement caractérisent les entreprises innovantes. On peut en effet supposer que les entreprises appartenant à divers secteurs de l’industrie et des services se caractérisent par différents comportements d’innovation relevant dès lors de déterminants distincts. 3 Entreprises "indépendantes" luxembourgeoises, filiales de groupes luxembourgeois, filiales de groupes européens et filiales de groupes extra-européens. 4 Ceci est notamment lié à un effet taille, les filiales de groupes européens étant composées d’une proportion plus importante de petites entreprises (67%) que les filiales de groupes luxembourgeois (60%). 5 Les filiales de groupes sont composées à 7.2% de grandes entreprises et à 29% d’entreprises moyennes contre 2.5% et 15.5% dans les entreprises non filiales.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 156

Tableau 1: Proportion d’entreprises innovantes selon le type de l’entreprise

Entreprises innovantes (effectifs) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Entreprises « indépendantes » luxembourgeoises 212 34 [30.2 - 37.7]Filiales de groupes européens 233 49 [44.9 - 53.9]Filiales de groupes luxembourgeois 118 54 [47.1 - 60.3]Filiales de groupes extra-européens 60 79 [69.2 - 88.1]

Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Le développement d’activités de recherche et d’innovation paraît1 aussi nécessiter un personnel hautement qualifié, tel que:

− les chercheurs,

− les personnels de Recherche et Développement,

− les diplômés de l’enseignement supérieur.

L’enquête renseignant sur la disponibilité des entreprises en diplômés de l’enseignement supérieur semble valider le rôle de ces personnels dans les activités d’innovation.

En effet, les entreprises disposant de moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur parmi leur personnel sont moins fréquemment innovantes (31% d’entreprises innovantes) que les entreprises disposant d’au moins 10% de diplômés de l’enseignement supérieur (tableau 2). A contrario, les entreprises disposant respectivement de 50% à 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (60% d’entreprises innovantes) et de plus de 80% de diplômés de l’enseignement

supérieur (60% d’entreprises innovantes) sont plus fréquemment innovantes que les autres entreprises. Ces personnels ont en effet un rôle primordial dans l’introduction et l’application de nouvelles connaissances qui constituent des étapes essentielles du processus d’innovation.

L’évolution de la demande aux entreprises, sous l’effet de l’impulsion du marché2 est par ailleurs jugée leur offrir des opportunités d’innover. L’enquête ne fournit pas de mesure directe de l’impulsion du marché. Aussi, afin de l’estimer, l’évolution de l’emploi3 de l’entreprise sur la période 1998-2000 a été prise comme référence.

Globalement, on observe une liaison positive4 entre la croissance de l’emploi et la réalisation d’innovations. Ainsi, les entreprises ayant diminué leur emploi sont à 41% innovantes, celles ayant augmenté leur emploi de 30% à moins 50% et de 50% à moins de 100% sont chacune à 49% innovantes et celles ayant au moins doublé leur emploi le sont à 60% (tableau 3).

Tableau 2: Proportion d’entreprises innovantes selon leur pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur

Entreprises innovantes (effectifs) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Moins de 1% de diplômés 82 31 [25.1 - 36.2]De 1 à moins de 10% de diplômés 122 41 [35.7 - 47.0]De 10 à moins de 20% de diplômés 89 46 [39.0 - 53.1]De 20 à moins de 50% de diplômés 111 41 [34.9 - 46.6]De 50 à moins de 80% de diplômés 116 60 [53.3 - 67.2]Au moins 80% de diplômés 103 60 [52.4 - 67.1]

Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

__________ 1 Theodore W. Schultz (1975), “The value of the ability to deal with disequilibria”, Journal of Economic Literature, Vol. 13, N°3, 827-846. 2 Jacob Schmookler (1962), “Economic Sources of Inventive Activity”, The Journal of Economic History, Vol. 22, N°1 (Mars. 1962), 1-20. 3 L'évolution de l'investissement de l'entreprise entre 1998 et 2000 a aussi été testée sans toutefois fournir de résultats probants. 4 Une approche répandue est de considérer la croissance de l’emploi plutôt comme une résultante de l’innovation que comme une source de l’innovation. On peut notamment consulter à ce sujet Crépon, Duguet et Mairesse (1998). Cependant, l’économie luxembourgeoise s’étant particulièrement distinguée sur la période 1998-2000 par une croissance importante de l’emploi, on associe celle-ci à l’effet de “l’impulsion du marché” et la retient comme une source de l’innovation.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 157

Tableau 3: Proportion d’entreprises innovantes selon l’évolution de leur emploi sur la période 1998-2000

Entreprises innovantes (effectifs) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Diminution 75 41 [34.2 - 48.6]Augmentation de 0 à moins de 15% 185 38 [34.0 - 42.7]Augmentation de 15 à moins de 30 % 115 53 [46.3 - 59.7]Augmentation de 30 à moins de 50% 69 49 [40.4 - 57.2]Augmentation de 50 à moins de 100% 54 49 [39.6 - 58.7]Doublement de l’emploi ou plus 69 60 [51.3 - 69.6]

Champ : Ensemble des entreprises ayant une activité entre 1998 et 2000 (N=1244)

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD On pourrait aussi supposer que le renouvellement du produit principal offre aux entreprises l’opportunité d’innover en introduisant un produit qui serait nouveau, plutôt qu’un produit seulement marginalement modifié. Ceci déterminerait une relation1 entre le cycle de vie du produit principal de l’entreprise et la mise en œuvre d’innovations.

Les résultats de l’enquête semblent justifier cette hypothèse. Ils indiquent, en effet, que les entreprises ayant un renouvellement fréquent de leur produit principal sont plus innovantes que les autres entreprises. Les entreprises qui renouvellent celui-ci dans une période de moins d’un an et de 1 an à 3 ans sont 61% à être innovantes contre, par exemple, 47% pour les entreprises ayant un délai de renouvellement supérieur à 9 ans (tableau 4).

Néanmoins, les résultats n’indiquent aucune tendance en faveur de l’innovation pour les entreprises ayant une durée de renouvellement intermédiaire (4 à 6 ans) par rapport à celles ayant un renouvellement plus long (7 à 9 ans et plus de 9 ans).

Enfin, on peut observer2 que l’innovation est plus fréquente parmi les grandes entreprises et que les

entreprises moyennes sont elles-mêmes plus fréquemment innovantes que les petites entreprises. Néanmoins, il s’agit ici de considérer si, à partir d’une distinction plus fine des entreprises par taille, apparaissent d’autres différences dans la propension des entreprises à innover.

Une distinction des entreprises moyennes entre celles de 50 à 99 salariés et celles de 100 à 249 salariés indique une tendance en faveur de l’innovation parmi les plus grandes d’entre elles. Les entreprises de 100 à 249 salariés sont en effet composées de 59% d’entreprises innovantes contre 46% pour les entreprises de 50 à 99 salariés (tableau 5). Par contre, la distinction des petites entreprises, entre celles de 10 à 19 salariés et celles de 20 à 49 salariés, n’indique aucune tendance à l’innovation en faveur des plus grandes d’entre elles.

La différenciation des entreprises par taille distingue donc principalement les grandes entreprises et dans une moindre mesure les grandes PME et PMI (100 à 249 salariés) dans leur propension à innover. Les grandes entreprises (au moins 250 salariés) sont en effet presque toutes innovantes et 59% des entreprises de 100 à 249 salariés le sont.

Tableau 4: Proportion d’entreprises innovantes selon la dynamique du renouvellement du produit principal de l’entreprise

Entreprises innovantes (effectifs) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Impossible de répondre 175 35 [31.0 - 39.4]Plus de 9 ans 221 47 [42.2 - 51.2]De 7 à 9 ans 21 38 [24.7 - 51.0]De 4 à 6 ans 54 45 [35.8 - 53.7]De 1 à 3 ans 71 61 [51.9 - 69.8]Moins d’1 an 81 62 [53.5 - 70.4]

Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Tableau 5: Proportion d’entreprises innovantes selon la taille de l’entreprise

Entreprises innovantes (effectifs) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

De 10 à 19 salariés 213 39 [34.5 - 42.7]De 20 à 49 salariés 180 40 [35.3 - 44.3]De 50 à 99 salariés 80 46 [38.7 - 53.8]De 100 à 249 salariés 86 59 [50.5 - 66.6]250 salariés et plus 64 91 [84.2 - 97.9]

Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD __________ 1 Steven Klepper (1996), “Entry, Exit, Growth, and Innovation over the Product Life Cycle”, American Economic Review, Vol. 86, N°3, 562-583.

2 Vincent Dautel (2004), "Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?" CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 99- I, 21 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 158

2. Les interactions entre les caractéristiques relatives à l’innovation des entreprises Les résultats précédents ont permis d’observer, indépendamment les unes des autres, cinq variables distinguant les entreprises selon leur propension à innover. Ces variables, dont les modalités correspondent aux caractéristiques des entreprises, sont les suivantes:

− ‘type de l’entreprise1 − ‘proportion de diplômés de l’enseignement

supérieur’, − ‘évolution de l’emploi’, − ‘dynamique du renouvellement du produit principal

de l’entreprise’ − ‘taille de l’entreprise’.

On peut aussi montrer2 que la propension des entreprises à innover est fonction de leur secteur d’activité économique (Annexe 1).

Afin d’affiner ces résultats, il est nécessaire de tenir compte des interactions entre les caractéristiques des entreprises. Celles-ci permettent d’explorer l’identification de types d’entreprises dépeints selon leurs caractéristiques intrinsèques.

Les résultats de l’enquête CIS3 ayant montré que presque toutes les grandes entreprises (250 salariés et plus) sont innovantes3 celles-ci sont exclues des analyses suivantes qui ne considéreront que les PME et les PMI. L’effet de la grande taille de l’entreprise paraît en effet à lui seul déterminer l’introduction d’innovations dans l’entreprise.

De façon complémentaire, la variable ‘dynamique du renouvellement du produit principal de l’entreprise’, qui comporte un tiers de réponses codifiées "impossible de répondre", est aussi mise à l’écart des analyses.

La mesure du V de Cramer4 indique tout d’abord que l’innovation des PME et PMI est assez fortement liée au secteur d’activité de l’entreprise et à sa proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (tableau 16). L’innovation de ces entreprises est aussi dépendante, mais de façon moins significative, du type de l’entreprise et de la variation de son emploi sur la période 1998-2000. Ce coefficient indique aussi que l’innovation des PME et PMI n’est pas significativement liée à la taille de l’entreprise. Cette dernière variable est donc retirée de l’analyse.

La mesure du V de Cramer montre également que les variables auxquelles l’innovation des PME et des PMI est associée, sont liées entre elles. On constate en particulier un degré de liaison assez intense entre la variable ‘secteur d’activité économique’ et les autres variables auxquelles l’innovation est associée. On note ainsi la liaison assez forte de la variable ‘secteur d’activité économique’ et la variable ’proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’, et celle modérément forte entre la variable ‘secteur d’activité’ et la variable ‘type de l’entreprise’. Néanmoins, les variables ‘type de l’entreprise’ et ‘variation de l’emploi’ ne sont pas significativement liées entre elles.

Tableau 6: Matrice de mesures de liaisons entre la présence d’innovation et quelques caractéristiques des entreprises

Innovation Proportion de diplômés Variation de l’emploi Taille de l’entreprise Type d’entreprise

Proportion de diplômés 0.283**Variation de l’emploi 0.177 0.180**Taille de l’entreprise 0.095 0.180** 0.128Type d’entreprise 0.182* 0.194** 0.124 0.118Secteur d’activité économique 0.311** 0.411** 0.197** 0.142 0.248**

Champ : Ensemble des entreprises (n=440)V de Cramer** coefficient significatif à 1%* coefficient significatif à 5%

Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

___________ 1 On considère ici les entreprises indépendantes et les entreprises filiales, ces dernières étant distinguées selon le territoire d’origine du groupe. 2 Vincent Dautel (2004), "Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?" Document de Recherche n°03-04-00- 99- I, 21 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec. 3 86% des grandes entreprises de services ciblées par l’enquête et 96% de celles de l’industrie ont innové entre 1998 et 2000. 4 Le coefficient V de Cramer mesure le lien entre deux variables nominales (tableau de contingence). Il varie entre zéro (aucun lien entre les deux variables) et un (parfaite liaison entre les deux variables).

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 159

Les liaisons entre ces variables suggèrent l’existence d’une structure de combinaison des caractéristiques des entreprises. Afin d’en explorer l’existence et d’identifier les principales interactions entre ces caractéristiques, trois analyses factorielles des correspondances sont menées. Ces analyses sont complétées par celle de l’interaction de l’ensemble des caractéristiques des entreprises, réalisée à partir d’une analyse factorielle des correspondances multiples.

Une première analyse factorielle des correspondances est donc menée entre la variable ‘secteur d’activité économique’ et la variable ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’ (Annexe 2). Celle-ci permet de conclure que des secteurs à forte propension à innover tels que l’informatique sont plutôt associés à des proportions de diplômés "favorables" à l’innovation, alors que respectivement ceux à propension intermédiaire et à propension faible à innover sont plutôt associés à des proportions de diplômés "modérément favorables" et "peu favorables" à l’innovation.

Une deuxième analyse factorielle des correspondances est réalisée entre la variable ‘secteur d’activité économique’ et ‘type de l’entreprise’ (Annexe 3). Cette analyse permet d’identifier que deux types d’associations entre les variables ‘secteur d’activité économique’ et ‘type de l’entreprise’ semblent se distinguer. La première est celle de secteurs plutôt innovants et de filiales de groupes européens qui sont elles-mêmes plutôt innovantes. La deuxième est celle de secteurs plutôt peu innovateurs et d’entreprises "indépendantes" luxembourgeoises qui sont elles-mêmes peu innovantes.

Enfin, une troisième analyse factorielle est mise en œuvre entre la variable ‘secteur d’activité économique’ et ‘variation de l’emploi’ (Annexe 4). A partir de celle-ci, on peut encore observer que s’associent entre elles les caractéristiques respectivement favorables, modérément favorables et peu favorables à l’innovation.

Il se dégage donc des profils d’entreprises caractérisés par leur disposition à l’innovation. Afin de confirmer ce type d’association, une analyse factorielle des correspondances multiples, qui permet de tenir compte de l’ensemble des associations entre les caractéristiques des entreprises, est menée. Celle-ci est réalisée sur l’ensemble des variables auxquelles l’innovation est liée:

- le ‘secteur d’activité économique’, - la ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’, - le ‘type de l’entreprise’, - la ‘variation de l’emploi’.

Dans une première étape, afin d’identifier les principales relations entre ces caractéristiques, les deux premiers axes factoriels sont retenus. Ceux-ci permettent de restituer 28,6% de la variance totale (Annexe 5). L’axe 1 (18,6% de la variance totale) de cette analyse oppose les caractéristiques des entreprises ayant une faible propension à innover à celles qui en ont une forte. L’axe 2 (10% de la variance totale) oppose, quant à lui, les caractéristiques plutôt favorables à l’innovation à celles favorables et peu favorables.

Les axes factoriels distinguent donc quatre quadrants différenciés par un degré plus ou moins favorable à l’innovation. Le quadrant sud-est associe ainsi des caractéristiques favorables à l’innovation, alors que le quadrant nord-est est celui des caractéristiques plutôt favorables à l’innovation. De la même manière, le quadrant nord-ouest correspond aux caractéristiques modérément favorables à l’innovation et le quadrant sud-ouest aux caractéristiques peu favorables à l’innovation.

En superposant la projection des variables (les facteurs de l’innovation) distinguées en quatre quadrants et le nuage des individus auxquels ces variables se rapportent (les entreprises), on peut donc dresser une typologie différenciant quatre groupes d’entreprises.

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Cahier du Statec n° 97 160

3. Une typologie des PME et PMI selon leur propension "attendue" à innover Les quatre groupes d’entreprises obtenus se distinguent selon le degré plus ou moins "favorable" de leurs caractéristiques à l’innovation. On peut donc s’attendre à une propension à innover plus ou moins élevée pour chacun de ces groupes et donc leur attribuer un degré de propension "attendue" à l’innovation.

Le groupe 1, celui des "caractéristiques peu favorables à l’innovation" est ainsi le groupe à la propension "attendue" la plus faible, alors que le groupe 4, celui des "caractéristiques favorables à l’innovation", est celui pour lequel le taux d’innovation "attendu" est le plus élevé. On attribue par ailleurs au groupe 2, celui des

"caractéristiques modérément favorables à l’innovation", une propension "attendue" à l’innovation plus faible que le groupe 3, celui des "caractéristiques plutôt favorables à l’innovation".

Les groupes ainsi obtenus se différencient principalement selon leur secteur d’activité1 et leur proportion de diplômés de l’enseignement supérieur2 Dans une moindre mesure, ils se distinguent aussi selon la variation de leur emploi3 et le type de l’entreprise4. Leurs principales caractéristiques sont les suivantes (tableau 7):

Tableau 7: Caractérisation des groupes de la typologie

En % du groupe En % de la caractéristique

Caractéristiques peu favorables à l’innovation (groupe 1)Moins de 10% de diplômés de l'enseignement supérieur 90 81Des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises 72 57Croissance de l'emploi inférieure à 30% 78 40Le secteur du transport et de la communication 52 88Le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie" 15 74

Caractéristiques modérément favorables à l’innovation (groupe 2)De 10% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur 93 43Entreprises "indépendantes" luxembourgeoises 53 28Filiales de groupes luxembourgeois 23 37Croissance de l’emploi inférieur à 15% 65 34Le secteur de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" 14 64Le secteur "l’industrie de faible technologie" 24 57Le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce 38 46

Caractéristiques plutôt favorables à l’innovation (groupe 3)Au moins 20% de diplômés de l’enseignement supérieur 85 62Des filiales de groupes européens 69 56Croissance de l'emploi d'au moins 30% 41 42Le secteur des activités financières 73 96

Caractéristiques favorables à l’innovation (groupe 4)Au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur 81 63Filiales de groupes européens 44 14Croissance de l'emploi d'au moins 50% 37 25Le secteur des activités informatiques 61 93Le secteur de la "R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques" 13 23

Champ : PME et PMI (N=1322)

Source : Enquête CEPS/INSTEAD - CIS3, calculs CEPS/INSTEAD

Note de lecture : 73% des entreprises du groupe 3 sont issues du secteur des activités financières. Celles-ci représentent 96% de l’ensemble des PMEs du secteur des activités financières.

__________ 1 V de Cramer = 0.735. 2 V de Cramer = 0.688. 3 V de Cramer = 0.320. 4 V de Cramer = 0.275.

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Cahier du Statec n° 97 161

Le groupe 1 (caractéristiques peu favorables à l’innovation) est principalement dépeint par une très faible proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (90% des entreprises du groupe ont moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur), le secteur des transports et de la communication (52% des entreprises du groupe représentant 88% de l’ensemble des PME de ce secteur) et des entreprises indépendantes luxembourgeoises (72%).

Le groupe 2 (caractéristiques modérément favorables à l’innovation) est plutôt celui des entreprises de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" (14% des PMI de ce groupe représentant 64% de l’ensemble des PMI de ce secteur), de "l’industrie de faible technologie" (24% des PMI de ce groupes représentant 57% de l’ensemble des PMI de ce secteur) ainsi que du commerce de gros et des intermédiaires du commerce (38%). Il inclut une partie des filiales de groupes luxembourgeois (37%) et une proportion modérée de diplômés de l’enseignement supérieur.

Le groupe 3 (caractéristiques plutôt favorables à l’innovation) est celui des activités financières (73% des PME du groupe correspondant à 96% des PME de ce secteur). Il se distingue par sa forte proportion de groupes européens (69% des PME du groupe). Il se caractérise aussi par une proportion assez importante de diplômés de l’enseignement supérieur (85% de ces PME ont au moins 20% de diplômés de l’enseignement supérieur).

Enfin, le groupe 4 (caractéristiques favorables à l’innovation) se compose principalement d’entreprises qui sont issues du secteur des activités informatiques (61% des PME du groupe représentant 93% des PME de ce secteur) et qui disposent d’une très forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (81% des entreprises du groupe ont au moins 80% de salariés diplômés de l’enseignement supérieur). Il se caractérise en outre par une forte croissance de l’emploi.

Afin de confirmer cette typologie, celle-ci a été confrontée à celle plus fine1 correspondant aux "profils à l’innovation des PME et PMI". Cette dernière a été obtenue à partir des méthodes classification (Annexe 6).

Les résultats de cette deuxième typologie confirment ceux de la première. On retrouve, à quelques différences près, trois des groupes de la première typologie, à savoir les groupes 1, 3 et 4 (Annexe 5). Néanmoins, dans cette deuxième typologie plus fine, le groupe des caractéristiques modérément favorables se distingue en 2 groupes. L’un des deux se caractérise plutôt par les entreprises de "l’industrie de moyenne faible technologie" qui sont assez peu innovantes (Annexe 1), alors que l’autre se caractérise plutôt par les entreprises de "l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" qui tendent à être modérément innovantes.

___________ 1 Cette deuxième typologie est construite sur base d’une maximisation de l’homogénéité des caractéristiques des entreprises au sein de chaque groupe (application de l’algorithme d’agglomération de Ward). Néanmoins, cette typologie ne constituant qu’indirectement des groupes d’entreprises différenciés selon leur propension à innover, elle n’est utilisée que de façon “confirmatoire“.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 162

4. Une comparaison de la propension effective à innover à celle "attendue" issue des groupes de la typologie: une exploration de la mesure internationale de l’innovation Chacun des groupes étant identifié par un degré "attendu" de propension à innover, il est possible de comparer ce degré au taux d’innovation effectif issu de l’enquête CIS3. Sous l’hypothèse que les facteurs à l’innovation influent globalement de la même manière dans chacun des groupes, on s’attend à une compatibilité entre les degrés d’innovation "attendus" et ceux effectifs.

Le groupe 1, celui de la plus faible propension "attendue" à l’innovation, est constitué de 32% d’entreprises innovantes (tableau 8). Le groupe 4, celui de la propension "attendue" la plus élevée, est lui composé de 67% d’entreprises innovantes. Ces deux groupes se caractérisent donc par la compatibilité entre la propension à l’innovation "attendue" et celle effective. Cependant, alors qu’il est attendu un taux d’innovation pour le groupe 3 supérieur à celui du groupe 2, ces deux groupes disposent d’une propension "effective" à l’innovation équivalente, à savoir 44% pour le groupe 3 et 45% pour le groupe 2.

Cette apparente contradiction entre les résultats effectifs des groupes 2 et 3 et leur degré d’innovation "attendu" pourrait provenir d’une sous-estimation de la mesure de l’innovation dans certains secteurs des services, en

particulier celui des activités financières. Le groupe 3 est en effet composé de 73% d’entreprises issues de ce secteur, correspondant à 96% de l’ensemble des PME du secteur des activités financières, alors que le groupe 2 est notamment composé de 45% d’entreprises de l’industrie manufacturière1 et de 38% d’entreprises du commerce de gros et des intermédiaires du commerce.

En effet, selon Faïz Gallouj2, le caractère flou des produits et des procédés développés dans les services se traduirait par la difficulté de distinguer, d’une part, les innovations de produits de celles de procédés, et d’autre part, leur degré respectif de nouveauté. Ceci aurait alors pour conséquence une sous-évaluation de l’innovation dans les services.

Une deuxième hypothèse, en partie liée à la première, serait que la mesure internationale de l’innovation circonscrite à l’introduction de nouveaux produits et de nouveaux procédés ne rend qu’imparfaitement compte de l’innovation globale réalisée dans certains secteurs des services3. En effet, comme indiqué en préambule, le concept d’innovation utilisé dans cet article, et donc la mesure de l’innovation y afférente, correspond à une approche restrictive de l’innovation.

Tableau 8: Taux d’innovation des groupes de la typologie

En % du total Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Caractéristiques peu favorables à l'innovation (groupe 1) 37 32 [27.5-35.8]Caractéristiques modérément favorables à l'innovation (groupe 2) 24 45 [39.6-50.6]Caractéristiques plutôt favorables à l'innovation (groupe 3) 28 44 [39.0-49.1]Caractéristiques favorables à l'innovation (groupe 4) 11 67 [59.3-74.8]

Champ PME et PMI (N=1322)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/Instead, Statec, MCESR, calculs CEPS/Instead

___________ 1 Ces 45% d’entreprises de l’industrie manufacturière se distinguent elles-mêmes en 24% d’entreprises du secteur de “l’industrie de faible technologie”, 14% d’entreprises du secteur de "l’industrie de la haute et moyenne haute technologie" et 7% de "l’industrie de moyenne faible technologie". 2 Faïz Gallouj (2003): "Innovation dans une économie de service", (Encyclopédie de l’innovation sous la direction de Philippe Mustar et Hervé Penan) Economica. 3 Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation", CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 97- I, 6 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec. Anne-Sophie Genevois et Uwe Warner (2004), “Définitions de l’innovation et illustrations empiriques”, CEPS/ INSTEAD, Document de Recherche n°2, 10 p.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 163

Les informations collectées par l’enquête CIS3 renseignent néanmoins sur d’autres types d’innovations que sont les changements organisationnels, permettant ainsi de tester cette deuxième hypothèse. Ces changements organisationnels sont les suivants:

- la mise en œuvre de stratégies nouvelles ou considérablement modifiées, - l’introduction de techniques de gestion améliorées, - la mise en place de structures organisationnelles nouvelles ou considérablement modifiées.

Les entreprises du groupe 3 (caractéristiques favorables à l’innovation), déclarent (tableau 9):

- à 67% avoir innové en matière de gestion, contre 65% des entreprises du groupe 2, - à 69% avoir innové en organisation, contre 55% de celles du groupe 2,

- à 54% avoir innové en stratégie, contre 50% de celles du groupe 2.

L’introduction des changements organisationnels1 permet donc globalement d’obtenir une compatibilité entre le degré d’innovation "attendu" de chaque groupe d’entreprises et celui obtenu à partir des données de l’enquête.

Ces résultats paraissent donc indiquer que la mesure de l’innovation ne considérant que les nouveaux produits et procédés rend insuffisamment compte des modifications substantielles introduites par les entreprises dans certains secteurs des services, en particulier celui des activités financières. Dès lors, les entreprises devraient être aussi évaluées selon une mesure plus globale de l’innovation, qui inclurait notamment les modifications organisationnelles.

Tableau 9: Taux d’innovation et de changements organisationnels des groupes de la typologie

Entreprises innovantes (%)Entreprises innovantes en

gestion (%)Entreprises innovantes en

organisation (%)Entreprises innovantes en

stratégie (%)

Caractéristiques peu favorables à l’innovation (groupe 1) 32 41 43 33Caractéristiques modérément favorables à l’innovation (groupe 2)Caractéristiques plutôt favorables à l’innovation(groupe 3)Caractéristiques favorables à l’innovation(groupe 4)

Champ: PME et PMI (N=1322)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

67 71 77 59

44 67 69 54

45 65 55 50

___________ 1 Il faut cependant noter que la mesure de ces changements organisationnels est difficile à mettre en œuvre. La méthodologie permettant de saisir ces modifications n’est en effet pas incluse dans la version actuelle du manuel d’Oslo. Cette absence de standardisation de la méthode comporte certains risques et entre autres celui d’inclure des modifications à portée mineure, surestimant dès lors le nombre d’entreprises introduisant des innovations organisationnelles.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 164

5. Une exploration des raisons à l’absence d’activité d’innovation et des facteurs entravant l’innovation à partir des groupes de la typologie A partir des groupes de la typologie, il est aussi possible d’étudier1 l’attitude face à l’innovation des entreprises sans activité innovatrice. L’analyse ne portera toutefois que sur les seules PME et PMI. On peut donc examiner si celles-ci diffèrent, d’une part, dans leurs raisons à l’absence d’innovation et, d’autre part, dans leur rencontre de facteurs y concourant, et ceci selon leur propension "attendue" à innover.

Les informations collectées ne permettent cependant pas de déceler une tendance générale entre les groupes de la typologie, relativement aux raisons suivantes à l’absence d’innovation:

- l’existence d’innovations précédentes,

- les conditions de marché,

- l’existence de facteurs empêchant l’innovation.

Seules les PME et PMI sans activité innovatrice qui disposent des caractéristiques les plus favorables à l’innovation (groupe 4) se distinguent spécifiquement et de façon significative, dans leur rencontre d’obstacles empêchant l’innovation (graphique 1). Celles-ci sont en effet 57% à s’être heurtées à des entraves contrecarrant toute tentative d’innovation, contre 31%, 23% et 26% des PME et PMI ayant des caractéristiques respectivement plutôt favorables (groupe 3), modérément favorables (groupe 2), et peu favorables à l’innovation (groupe 1).

Néanmoins, si l’on interroge l’ensemble des PME et PMI sans activité innovatrice au sujet des facteurs entravant l’innovation, une tendance générale se dessine. En effet, plus les groupes ont

un taux d’innovation "attendu" élevé et plus les PME et PMI sans activité innovatrice de ces groupes tendent à rencontrer des facteurs entravant l’innovation.

Graphique 1: Raisons à l’absence d’activité innovatrice selon les groupes de la typologie (en%)

Champ: PME et PMI sans activité innovatrice (N=716)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

3234

26

19

40

23

36

24

3133

35

57

Pas nécessaire à cause des innovationsprécédentes

Pas nécessaire à cause des conditions de marché Existence de facteurs empêchant l’innovation

groupe 1

groupe 2

groupe 3

groupe 4

___________ 1 Cette analyse complète l’examen des démarches d’innovation des entreprises identifiées "sans activité innovatrice" présenté dans : DAUTEL V. (2004), "Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?", CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 99- I, 21 p.

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Cahier du Statec n° 97 165

C’est notamment le cas, pour (graphique 2):

- le manque de réceptivité des clients,

- les coûts d’innovation trop élevés,

- le manque de sources de financement appropriées,

- le manque de personnel qualifié,

- le manque d’information sur la technologie.

On peut plus particulièrement noter que, mis à part le ‘manque de flexibilité des règles et des standards’ et les ‘rigidités organisationnelles’, les entreprises sans activité innovatrice du groupe 4 se heurtent significativement à plus d’obstacles à l’innovation que celles du groupe 1. Dès lors, les entreprises sans activité innovatrice n’apparaissent pas homogènes face à l’étendue des difficultés qu’elles doivent surmonter.

L’ordonnancement de ces obstacles est cependant relativement semblable entre les groupes. Ainsi, ‘le manque de réceptivité des clients’ tend à être l’entrave la plus citée dans chacun des groupes. Seules les entreprises du groupe 2 indiquent avoir en premier lieu été confrontées à des ‘risques économiques excessifs’. Ces derniers et les ‘coûts trop élevés de l’innovation’ sont eux-mêmes parmi les freins à l’innovation les plus

énoncés. A l’opposé, le ‘manque de flexibilité des règles et des standards’ et dans une moindre mesure, ‘le manque d’information sur la technologie’ sont des obstacles sur lesquels les entreprises de chacun des groupes tendent à buter le moins.

Deux facteurs, souvent rencontrés par les entreprises des groupes 3 et 4, paraissent néanmoins différencier les groupes. Le premier est ‘le manque de personnel qualifié’ qui est l’une des entraves les plus indiquées par les entreprises du groupe 3 et le moins par celles du groupe 1. Le second est ‘le manque de sources de financement appropriées’ qui est l’un des obstacles les plus rencontrés par celles du groupe 4 et le moins par celles du groupe 1.

Ces résultats indiquent donc que ce sont plutôt des facteurs communs qui contraignent l’innovation dans les entreprises sans activité innovatrice. Ils révèlent aussi que ce sont les entreprises appartenant au groupe dans lequel la plupart des entreprises sont déjà innovantes qui seraient les plus susceptibles d’innover. Assurément, ces entreprises paraissent plus au fait des obstacles qu’elles doivent surmonter et ceci semble attester d’une démarche d’innovation plus active. En effet, selon Baldwin1, “c’est par l’adoption de la stratégie difficile et risquée qui consiste à s’imposer comme un chef de file sur le plan de l’innovation que l’entreprise saisit mieux les problèmes qu’elle doit résoudre“.

Graphique 2: Facteurs des entraves à l’innovation selon les groupes de la typologie (en%)

Champ: PME et PMI sans activité innovatrice (N=716)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

5

11

12

0

1

5

6

6

14

11

23

14

13

13

11

11

13

14

14

13

14

14

17

22

23

18

22

34

28

34

14

17

14

27

10

34

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Manque de sources de financementappropriées

Risques économiques excessifs

Coûts d’innovation trop élevés

Manque d’information sur lemarché

Manque d’information sur latechnologie

Rigidités organisationnelles

Manque de personnel qualifié

Manque de flexibilité des règles etdes standards

Manque de réceptivité des clients

Fact

eurs

éco

nom

ique

sFa

cteu

rs in

tern

esAu

tres

fact

eurs

groupe 4

groupe 3

groupe 2

groupe 1

___________ 1 John R. Baldwin (1999): "Innovation, formation et réussite" Doc. N°137, Direction des études analytiques, Statistique Canada.

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Cahier du Statec n° 97 166

Conclusion Outre l’effet de la taille et du secteur d’activité économique, l’introduction dans l’analyse de variables additionnelles permet de montrer que la propension à innover des entreprises est aussi globalement dépendante de sa proportion de diplômés de l’enseignement supérieur, de l’évolution de son emploi salarié, du type de l’entreprise (groupe ou non groupe et territoire d’origine du groupe) et de la dynamique de renouvellement de son produit principal.

La prise en compte de l’interaction des modalités de ces variables, correspondant aux caractéristiques des entreprises, donne lieu à la construction d’une typologie des PME et des PMI selon leur propension "attendue" à innover. A partir de celle-ci, il est observé que l’innovation mesurée à partir des seuls nouveaux produits et procédés, et donc selon la référence internationale qui correspond à une conception "technologique" de l’innovation, rendrait insuffisamment compte des modifications substantielles introduites par les entreprises dans le secteur des activités financières. Dès lors, la mesure de l’entreprise innovante devrait être complétée par une mesure plus globale incluant les changements organisationnels.

L’examen des obstacles à l’innovation des entreprises sans activité innovatrice, à partir de la typologie, révèle aussi que ce sont plutôt des facteurs communs qui entravent leur innovation. Il indique également que les entreprises sans activité innovatrice n’apparaissent pas homogènes face à l’étendue des difficultés qu’elles doivent surmonter. Ce sont celles appartenant aux groupes ayant les caractéristiques les plus favorables à l’innovation qui identifient le plus souvent ces difficultés. Elles paraissent dès lors les plus susceptibles d’innover.

Ceci parait suggérer l’existence d’effets "sectoriels" sous-jacents à l’attitude face à l’innovation. Les entreprises, mêmes non-innovatrices, appartenant à des "secteurs" plutôt innovants seraient ainsi plutôt conduites à "suivre" le mouvement général d’innovation, à la différence de celles appartenant à des "secteurs" plutôt non innovants.

Ces comportements “sectoriels“ esquissent par conséquent de nouvelles perspectives d’analyses. Qu’en est-il ainsi de l’association entre le degré de propension à innover et le mode ou le régime d’innovation ? Ce dernier largement popularisé au travers de la typologie de Pavitt1 pourrait être défini comme une combinaison des propriétés du processus d’innovation. Les entreprises disposeraient-elles ainsi d’un certain degré de liberté quant à la façon de mener leur stratégie d’innovation ?

___________ 1 Keith PAVITT (1984): “Sectoral patterns of technical change. Towards a taxonomy and a theory”, in: Research Policy, Vol. 13, 343-373.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 167

Bibliographie

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 168

Annexes Annexe 1: Taux d’innovation par secteurs d’activité économique

Tableau 10: Entreprises innovantes par secteurs d’activité économique

Entreprises innovantes (effectif) Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 5 35 [ - ]*IndustrieIndustrie de haute et moyenne haute technologie 42 52 [41.3 - 63.5]Industrie de moyenne faible technologie 42 35 [26.6 - 44.0]Industrie de faible technologie 76 55 [46.2 - 63.0]ServicesCommerce de gros et intermédiaires du commerce 108 41 [34.6 - 46.5]Transports et communication 100 34 [28.7 - 39.6]Activités financières 144 47 [41.4 - 52.6]Activités informatiques 71 75 [65.9 - 83.7]R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques 35 44 [32.6 - 55.0]

* les conditions du théorème central limite ne sont pas respectées

Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: "Industrie de haute et moyenne haute technologie" = Industrie chimique - fabrication de machines et d'équipements - fabrication d’équipements électriques et électroniques - fabrication de matériel de transport (source: OCDE (2001) "Science and Technology Industry Scoreboard")."Industrie de moyenne faible technologie" = Caoutchouc et matières plastiques, fabrication d'autres produits minéraux non métalliques - métallurgie, travail des métaux (source: OCDE 2001)."Industrie de faible technologie" = Travail du bois et fabrication d'articles en bois, industrie du papier et du carton, édition et imprimerie - industries agricoles et alimentaires, industrie du tabac - fabrication de meubles et industries diverses, récupération (source: OCDE 2001).

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 169

Annexe 2: Analyse factorielle des correspondances entre les variables secteur d’activité et proportion de diplômés de l’enseignement supérieur

Une première analyse est menée à partir du croisement de la variable secteur d’activité et proportion de diplômés de l’enseignement supérieur. Les deux premiers axes de l’analyse factorielle des correspondances permettent de représenter 89.8% de la variance totale.

On constate sur l’axe 1 (65% de la variance totale) une nette opposition entre des entreprises disposant d’une forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (‘au moins 80% de diplômés’) et celle n’en ayant qu’une faible proportion (‘moins de 1% de diplômés’ et ‘de 1% à moins de 10% de diplômés’) (graphique 3). L’axe 2 quant à lui (24.8% de la variance totale) distingue les entreprises ayant une proportion intermédiaire à élevée de diplômés de l’enseignement supérieur (‘de 20% à moins de 50% de diplômés’ et ‘de 50% à moins de 80% de diplômés’) à celles en ayant les proportions les plus faibles (‘moins de 1% de diplômés’) et les plus élevées (‘au moins 80% de diplômés’).

Le secteur des activités financières et celui de la "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" ont des profils similaires quant à la composition de leur personnel en diplômés de l’enseignement supérieur. Ils sont ainsi plutôt caractérisés par l’importance en proportion intermédiaire à élevée de diplômés de l’enseignement supérieur. En effet, 83% des entreprises du secteur financier ont au moins 20% de diplômés de l’enseignement supérieur, alors que 94% des entreprises du secteur "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" sont dans ce cas (tableau 11).

On note par ailleurs une attirance entre le secteur des activités informatiques et les entreprises disposant d’au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur. En effet, 74% des entreprises du secteur de l’informatique ont au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur, alors que 67% des entreprises ayant au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur sont issues du secteur de l’informatique.

Une même attirance paraît exister entre les entreprises disposant de moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur et le secteur des transports et de la communication. Le secteur des transports et de la communication compte en effet pour 50% des entreprises disposant de moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur et pour 26% de celles de 1% à moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur (tableau 12). De la même manière, les entreprises du secteur des transports et de la communication sont composées de 48% d’entreprises disposant de moins de 1% de diplômes de l’enseignement supérieur et de 31% de celles ayant de 1% à moins de 10% de ces diplômes.

Les entreprises appartenant à des secteurs à forte propension à innover tel que l’informatique sont donc plutôt associées à des proportions de diplômés "favorables" à l’innovation, alors que respectivement ceux à propension intermédiaire et à propension faible à innover sont plutôt associés à des proportions de diplômés "modérément favorables" et "peu favorables" à l’innovation.

Tableau 11: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’ (en%)

h1 h2 h3 h4 h5 h6 Total

HMT 12 29 24 24 6 5 100MLT 22 43 22 9 0 4 100LT 22 31 28 16 3 0 10040 0 40 20 40 0 0 10051 20 28 16 18 13 5 10060 48 31 8 3 5 5 10065 2 3 12 34 33 16 10072 0 0 4 9 13 74 10074 0 6 0 37 30 27 100

Champ: PME et PMI (n=440)

HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

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Cahier du Statec n° 97 170

Tableau 12: Distribution de la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)

HMT MLT LT 40 51 60 65 72 74 Total

h1 3 8 11 0 26 50 2 0 0 100h2 7 13 13 5 30 26 3 0 3 100h3 8 10 19 5 27 10 15 6 0 100h4 6 3 7 6 21 3 29 10 15 100h5 2 0 2 0 20 6 36 17 17 100h6 1 1 0 0 6 4 11 67 10 100

Champ: PME et PMI (n=440)

HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

Graphique 3: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’

Champ: PME et PMI (n=440)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

mlt

lt

hmt

74

72

65

60

51

40

h6

h5h4

h3

h2

h1

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1

Dimension 1 (65.0%)

Dim

ensi

on 2

(24.

8%)

Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’. HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie; 40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques; 74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

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Cahier du Statec n° 97 171

Annexe 3: Analyse factorielle des correspondances entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘type de l’entreprise’

L’axe 1, représentant 63.5% de la variance totale, oppose les entreprises "indépendantes" luxembourgeoises aux filiales de groupes européens (graphique 4).

Les entreprises du secteur de la "moyenne faible technologie" sont plutôt des entreprises indépendantes luxembourgeoises (à 70%) (tableau 13), de même que les entreprises du secteur du gaz et de l’électricité (à 80%) et celles de "l’industrie de faible technologie" (à 59%). A l’opposé, les entreprises du secteur des activités financières, de même que celles du secteur des activités informatiques sont plutôt des filiales de groupes européens. 72% des entreprises du secteur des activités financières et 49% des entreprises du secteur informatique le sont.

Deux types d’associations entre les variables secteur d’activité et type de l’entreprise tendent donc à se distinguer. La première est celle de secteurs plutôt innovants et de filiales de groupes européens qui sont eux-mêmes plutôt innovants. La deuxième est celle de secteurs plutôt peu innovateurs et d’entreprises "indépendantes" luxembourgeoises qui sont elles-mêmes peu innovatrices.

Tableau 13: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘type d’entreprise’ (en%)

o1 o2 o3 o4 Total

HMT 65 0 24 11 100MLT 70 13 13 4 100LT 59 22 16 3 10040 80 10 10 0 10051 49 20 25 6 10060 52 22 24 2 10065 10 10 72 8 10072 31 10 49 10 10074 60 20 20 0 100

Champ: PME et PMI (n=440)

HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: o1= ‘entreprises « indépendantes » luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extra-européens’.

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

Tableau 14: Distribution de la variable ‘type d’entreprise’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)

HMT MLT LT 40 51 60 65 72 74 Total

o1 6 9 12 5 23 19 3 13 10 100o2 0 5 11 2 26 23 10 13 10 100o3 3 2 4 1 15 12 32 26 5 100o4 10 5 5 0 23 5 19 33 0 100

Champ: PME et PMI (n=440)

Note: o1= ‘entreprises « indépendantes » luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extra-européens’.HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 172

Graphique 4: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘types d’entreprises’

Champ: PME et PMI (n=440)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

mlt

lt

hmt

74

72

65

60

51

40

o4

o3

o2

o1

-0.4

-0.3

-0.2

-0.1

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

-0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Dimension 1 (63.5%)

Dim

ensi

on 2

(20.

0%)

Notes: o1= ‘entreprises "indépendantes" luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extra-européens’. HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie; 40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques; 74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 173

Annexe 4: Analyse factorielle des correspondances entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘variation de l’emploi’

L’axe 1, qui représente 85.8% de la variance totale, oppose les entreprises ayant augmenté leur emploi d’au moins 50% sur la période 1998-2000 à celles l’ayant diminué (graphique 5). L’axe 2 qui représente 11,2% de la variance totale oppose quant à lui les entreprises diminuant leur emploi à celles ayant une croissance modérée (augmentation de l’emploi de 15% à moins de 30%).

Une première proximité peut être notée entre le "secteur de la moyenne faible technologie" et celui du commerce de gros et des intermédiaires du commerce qui sont plutôt composés d’entreprises ayant diminué leur emploi ou l’ayant très faiblement augmenté. Le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie" est en effet composé de 85% d’entreprises ayant diminué leur emploi ou l’ayant augmenté de moins de 15% alors que le secteur de commerce de gros est composé à 64% de ce type d’entreprises (tableau 15).

Une seconde proximité est observée entre le secteur des activités informatiques et le secteur "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" qui ont chacun connu une croissance importante de l’emploi entre 1998 et 2000. 42% des entreprises du secteur informatique ont ainsi augmenté d’au moins 50% leur emploi alors que 28% des entreprises du secteur "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" l’ont réalisé.

On note enfin la proximité entre le secteur du transport et de la communication et celui de "l’industrie de faible technologie". Ces deux secteurs sont plutôt composés d’entreprises ayant une croissance modérée de l’emploi; 27% des entreprises du premier secteur ont augmenté leur emploi de 15% à moins de 30%, alors qu’elles sont 23% à l’avoir réalisé dans le deuxième secteur.

On tend donc à associer entre elles les caractéristiques respectivement favorables, modérément favorables et peu favorables à l’innovation.

Tableau 15: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘variation de l’emploi’ (en%)

e1 e2 e3 e4 e5 e6 Total

HMT 25 50 7 6 6 6 100MLT 32 53 16 0 0 0 100LT 10 50 23 10 4 3 10040 10 50 10 10 20 0 10051 23 41 16 6 8 6 10060 4 37 27 12 8 12 10065 16 27 16 22 12 7 10072 7 25 12 14 22 20 10074 11 32 14 15 14 14 100

Champ: PME et PMI (n=388)

HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30 %’; e4= ‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 174

Tableau 16: Distribution de la variable ‘variation de l’emploi’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)

t HMT MLT LT 40 51 60 65 72 74 Total

e1 8 12 6 2 37 5 16 8 6 100e2 6 8 12 4 25 15 11 12 7 100e3 2 5 12 2 22 24 14 12 7 100e4 3 0 8 3 13 14 28 21 10 100e5 3 0 3 5 16 11 16 35 11 100e6 3 0 3 0 15 21 11 35 12 100

Champ: PME et PMI (n=388)

HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;

74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

Source: Enquête CEPS/INSTEAD - CIS3, calculs CEPS/INSTEAD

Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30 %’; e4= ‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.

40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques;

Graphique 5: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur d’activité’ et ‘variation de l’emploi’

Champ: PME et PMI (n=338)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

mlt

lt

hmt

74

72

65

60

5140

e6

e5

e4

e3

e2

e1

-0.4

-0.3

-0.2

-0.1

0

0.1

0.2

0.3

0.4

-1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8

Dimension 1 (85.8%)

Dim

ensi

on 2

(11.

2%)

Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30%’; e4= ‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’. HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie; 40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques; 74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 175

Annexe 5: Analyse factorielle des correspondances multiples entre les variables "représentatives" de l’innovation des entreprises

Afin de représenter graphiquement les principaux résultats de cette analyse, les deux premiers axes factoriels sont retenus. Ceux-ci permettent de restituer 28,6% de la variance totale soit 18,6% pour le premier axe et 10% pour le deuxième axe (graphique 6).

Graphique 6: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances multiples réalisée entre les variables représentatives de l’innovation des entreprises

Champ: PME et PMI (n=440)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

HMTe2h2

LT40

h5e4

o3

72 h6

60h1

MLT o1e3

65

h4

74

o4e5e6

o251

h3e1

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

2

-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5

dimension 1 18.6%

dim

ensi

on 2

10

.0%

Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’. o1= ‘entreprises "indépendantes" luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extra-européens’. e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30%’; e4= ‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’. HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie; 40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières; 72 =activités informatiques; 74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.

L’axe 1 de cette analyse oppose les caractéristiques des entreprises ayant une faible propension à innover à celles en ayant une forte.

Les caractéristiques tendant à induire une faible propension à innover et qui contribuent à la détermination du premier axe sont les suivantes:

- être une entreprise "indépendante" luxembourgeoise, - disposer de moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur.

Les caractéristiques favorables à l’innovation sont quant à elles:

- appartenir au secteur des activités informatiques, - disposer d’au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur, - être une filiale de groupe européen, - avoir une croissance de l’emploi de 50% à moins de 100%, - avoir de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur.

L’axe 2, quant à lui, distingue les caractéristiques plutôt favorables à l’innovation de celles favorables et peu favorables.

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Cahier du Statec n° 97 176

Ces caractéristiques plutôt favorables sont:

- appartenir au secteur des activités financières, - avoir de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur, - avoir de 50% à moins de 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.

Enfin, les caractéristiques peu favorables à l’innovation et qui contribuent à la détermination du deuxième axe sont:

- avoir moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur, - appartenir au secteur des transports et de la communication.

Les axes factoriels tendent donc à distinguer quatre quadrants différenciés par un degré plus ou moins favorable à l’innovation. Le quadrant sud-ouest associe ainsi des caractéristiques favorables à l’innovation, alors que le quadrant nord-ouest est celui des caractéristiques plutôt favorables à l’innovation. De la même manière le quadrant nord-est est celui des caractéristiques modérément favorables à l’innovation, alors que le quadrant sud-est est celui des caractéristiques peu favorables à l’innovation.

Le quadrant sud-est (caractéristiques favorables à l’innovation) est plutôt caractérisé par:

- le secteur informatique, - les entreprises ayant au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.

Le quadrant nord-est (caractéristiques plutôt favorables à l’innovation) par:

- le secteur des activités financières, - les filiales de groupes européens, - les entreprises ayant de 50% à moins de 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.

Le quadrant nord-ouest (caractéristiques modérément favorables à l’innovation) par:

- le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce, - le secteur de "l’industrie de faible technologie".

Le quadrant sud-ouest (caractéristiques "peu favorables" à l’innovation) par:

- le secteur des transports et de la communication, - les entreprises "indépendantes" luxembourgeoises, - le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie", - les entreprises ayant moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur, - les entreprises ayant de 1% à moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur.

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 177

Annexe 6: Les profils à l’innovation des PME et PMI

Afin d’obtenir une typologie plus fine et plus homogène des entreprises que celle obtenue supra, les méthodes de classification sont réalisées avec comme noyau de départ les barycentres de chaque classe. Celle-ci vise à augmenter l’inertie inter-classe améliorant ainsi la qualité des résultats de la classification.

Les résultats obtenus qui distinguent cinq groupes d’entreprises confirment ceux de la première typologie (tableau 17). En effet, on retrouve globalement trois des groupes de la première typologie. Néanmoins, dans cette deuxième typologie, le groupe des caractéristiques modérément favorables se distingue en 2 groupes, opposant ainsi les entreprises de "l’industrie de moyenne faible technologie" qui sont peu innovantes à celles de "l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" qui le sont plus.

Tableau 17: Typologie des profils à l’innovation des entreprises

En % du total Entreprises innovantes (%) Entreprises innovantes (IC)

Groupe 1 21 32 [27.1 – 38.3]Groupe 2 29 38 [33.3 – 43.0]Groupe 3 22 49 [43.6 – 55.2]Groupe 4 21 41 [34.8 – 46.3]Groupe 5 7 71 [62.1 – 81.2]Total 100 42 [39.6 – 44.9]

Champ: PME et PMI (N=1393)

Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD

Les cinq groupes ainsi obtenus se caractérisent de la façon suivante:

Groupe 1 (cf. caractéristiques peu favorables à l’innovation de la 1ère typologie):

- le secteur du transport et de la communication (75% des entreprises du groupe) - moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur’ (76% des entreprises de la groupe) - des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises (61% des entreprises du groupe) - augmentation de l’emploi d’au moins 50% (31% des entreprises du groupe)

Groupe 2 (cf. caractéristiques modérément favorables à l’innovation de la 1ère typologie):

- le secteur de "l’industrie de la moyenne faible technologie" (24% des entreprises du groupe) - le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce (36% des entreprises du groupe) - de 1% à moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur (45% des entreprises du groupe) - de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur (28% des entreprises du groupe) - des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises (60% des entreprises du groupe) - diminution de l’emploi et augmentation de l’emploi de moins de 30% (85% des entreprises du groupe)

Groupe 3 (cf. caractéristiques modérément favorables à l’innovation de la 1ère typologie):

- le secteur de "l’industrie de faible technologie" (47% des entreprises du groupe) - le secteur de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" (22% des entreprises du groupe) - de 10% à moins de 20% de diplômés de l’enseignement supérieur (39% des entreprises du groupe) - le secteur de l’intermédiation financière (90% des entreprises du groupe) - de 20% à 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (73% des entreprises du groupe) - des filiales de groupes européens (81% des entreprises du groupe) - augmentation de l’emploi de 30% à moins de 50% (27% des entreprises du groupe)

Groupe 4 (cf. caractéristiques plutôt favorables à l’innovation de la 1ère typologie):

- le secteur de l’intermédiation financière (90% des entreprises du groupe) - de 20% à 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (73% des entreprises du groupe) - des filiales de groupes européens (81% des entreprises du groupe) - augmentation de l’emploi de 30% à moins de 50% (27% des entreprises du groupe)

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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises

Cahier du Statec n° 97 178

Groupe 5 (cf. caractéristiques favorables à l’innovation de la 1ère typologie):

- le secteur des activités informatiques (86% des entreprises du groupe) - au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (92% des entreprises du groupe) - des filiales de groupes européens (48% des entreprises du groupe) - augmentation de l’emploi d’au moins 50% (52% des entreprises du groupe) __________ 33 Consulter par exemple : Lebart L., Morineau A. et Piron M (2000), "Statistique exploratoire multidimensionnelle", Dunod.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 179

8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Charles-Henri DI MARIA et Matthieu FARCOT, Centre de Recherche Public Henri Tudor, CITI, ECOMI

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 180

Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Table des matières

Quel rôle pour l’innovation dans une économie? 181

1. L’innovation au Luxembourg, quelques chiffres clés 184

2. Innovation et coopération 188

3. Innovation et appropriation 190

4. Conclusion 194

Bibliographie 195

Annexes 197

Résumé:

Ce document porte sur l’évaluation de l’impact des innovations de produit et de procédé sur la performance des entreprises au Luxembourg à partir des données de l’enquête CIS 3. Ainsi que sur les facteurs qui conduisent à l’apparition et à l’appropriation des innovations.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 181

Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Quel rôle pour l’innovation dans une économie? Aussi loin qu’il est possible de remonter dans l’analyse théorique et empirique des économies, l’innovation, ou de manière plus large le progrès technique sous n’importe quelle forme qu’il puisse prendre, est crucial pour la performance économique (des entreprises et/ou des nations). Ainsi, au dix-huitième siècle, le tome un de "la richesse des nations" de Smith (1776) s’interroge sur les causes de l’amélioration des capacités productives du travail. Le deuxième tome explore l’impact de l’utilisation de nouvelles "machines" sur l’évolution de l’économie. Smith arrive à la conclusion que ces améliorations découlent d’activités scientifiques mais aussi de la pratique courante des affaires. De plus elles contribuent à une augmentation du bien-être et de la richesse. Avec son modèle de croissance canonique, Solow (1956), démontre que sans progrès technique la croissance de la richesse par tête s’épuise et devient nulle à long terme. En rendant endogène le progrès technique, sous la forme de la création et de l’accumulation de nouvelles connaissances, Romer (1986) prouve qu’une croissance de long terme est possible et qu’elle est d’autant plus importante que les nouvelles connaissances se diffusent à travers l’économie. En ce début de 21ème siècle, où les connaissances occupent le premier plan parmi les explications des performances des économies développées, l’innovation est considérée nécessaire pour le développement des économies modernes (OCDE (2003)). Or ces différentes approches sous-entendent que l’innovation est un bien public ou semi-public (spécialement dans le modèle d’apprentissage par la pratique de Arrow (1962)). Mais, ceci est en désaccord avec l’observation empirique.

Les agents économiques à l’origine de l’innovation investissent dans des activités de recherche et développement (R&D) car en contrepartie ils en tirent une rente. Ce bénéfice privé contredis la possibilité d’assimiler l’innovation à un bien public (Kealey et Al-Ubaydli (2001)). Il existe un marché de l’innovation car elle peut être en partie ou intégralement liée à un droit d’exclusivité1. En laissant de côté le secret, ce droit de propriété intellectuelle assure cette exclusivité, en particulier par l’utilisation d’un brevet mais aussi par le dépôt de marques. Pour reprendre la définition de Dumont et Holmes (2002), "Un brevet donne à un inventeur un droit de propriété exclusive et lui confère la possibilité d’exclure des tiers d’utiliser ou de vendre

l’invention couverte par le brevet, aussi longtemps que l’invention répond aux critères de dépôt de brevets et satisfait aux conditions statutaires de nouveauté, d’utilité et de non-trivialité". Dès lors, la diffusion restreinte des innovations conduit à une situation qui n’est plus optimale au sens de Pareto pour l’ensemble de la société car seule une fraction de la société peut bénéficier de ses bienfaits. Les économies modernes se trouvent donc face au difficile arbitrage entre l’assurance d’une rente à travers un quasi-monopole, au moins temporaire, pour l’inventeur, la défense du consommateur (en gardant les prix des produits proches du coût marginal) et le maintient d’une situation de concurrence et de stimulation de la recherche. La propriété intellectuelle est le résultat de cet arbitrage.

Mais l’arbitrage est complexe. Telle qu’elle est définie dans le manuel d’Oslo (2002), l’innovation est, au minimum, une amélioration d’un produit ou d’un processus existant2. Ceci implique qu’elle doit, à un moment ou à un autre, être à la disposition de la communauté des inventeurs pour rentrer dans un processus incrémental d’amélioration. La R&D et l’innovation ont une nature cumulative (Scotchmer (1991)), l’innovation va nourrir l’innovation. C’est cet aspect qui est central dans le développement de la nouvelle théorie de la croissance utilisant la notion de fonction de production de connaissances (e.g. Esposti et Pierani (2003)). Et, comme le précise les théories de la croissance endogène, l’innovation a un effet accélérateur puisque plus le stock de connaissances disponibles est élevé, plus la probabilité d'apparition de connaissances nouvelles est importante (Aghion et Howit (1998)). Le bien-être public est amélioré quand de nouvelles connaissances circulent dans l’économie et sont utilisées pour produire de nouvelles connaissances et/ou de nouveaux biens (Cowan et Harisson (2001)). Ce sont autant d’éléments qui viennent en contradiction avec une appropriation contraignant la diffusion des innovations. Il n’en reste pas moins vrai que la R&D est coûteuse et risquée. En effet, rien n’assure que les activités de recherche vont conduire à l’apparition d’une innovation. Ainsi, au niveau microéconomique, la firme est, elle aussi, dans l’obligation de faire un arbitrage, dans un contexte d’incertitude, pour l’allocation de ses ressources entre conduire des activités de R&D, s’approprier des innovations développées en externe et/ou collaborer.

__________ 1 Toutefois, l’innovation peut parfois être un bien public. En particulier quand celle-ci est le résultat d’une recherche financée par des fonds publics dans des laboratoires nationaux ou bien des universités. 2 L’innovation peut être de deux types: incrémentale s’il s’agit d’une amélioration d’un produit ou d’un procédé existant ou bien radicale s’il s’agit d’un produit ou d’un procédé entièrement nouveau.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 182

L’innovation est nécessaire pour la firme, pour son développement et dans un cas extrême pour sa survie. En fonction des types d’innovations ce sont les recettes ou bien les coûts supportés par l’entrepreneur qui sont affectés. S’il s’agit d’une innovation de produit, l’entrepreneur cherche à créer son marché et se positionner en leader par rapport à ses concurrents.

L’augmentation du profit provient dès lors de l’augmentation des ventes avec une augmentation des recettes supérieure à celle des coûts incluant les dépenses de R&D. Cette position, éventuellement de domination, perdure tant que l’innovation n’est pas copiée ou quelle ne tombe dans le domaine public. De même, pour l’innovation de procédé, l’entrepreneur cherche par celle-ci à déterminer une nouvelle manière de produire à un coût plus faible (plus efficacement ou en utilisant de nouveaux facteurs de production à un coût moindre) qu’avec l’ancienne méthode. Toutefois, pour produire son nouveau produit, l’entreprise doit généralement adopter une nouvelle structure productive et innover en procédé. Ainsi, innovations de produit et de procédé sont souvent liées (Webster (2003)). Les firmes se font de la concurrence avec des armes telles que la R&D et l’innovation (Van Dijk (1994)) car l’innovation permet à l’entreprise de gagner ou de maintenir une situation d’avantage compétitif (Hamdani (2001)).

Schumpeter donne une analyse de l’innovation et de l’entreprise qui apporte un éclairage théorique sur ce point (par exemple Schumpeter (1939)). Schumpeter est l’un des premiers auteurs à avoir cherché à expliciter la boîte noire qu’est la technologie (Rosenberg (1982)) en étudiant la dynamique des économies. De manière très réductrice, il existe des situations d’équilibre où les entreprises sont confrontées à une concurrence parfaite, les coûts sont égaux aux revenus, les prix sont au niveau des coûts moyens et les profits nets sont nuls. Cet équilibre est perturbé par l’apparition d’innovations de produit ou de procédé et l’un des objectifs des entreprises est de s’adapter de manière routinière à ces perturbations. En effet, l’innovation apporte à la firme qui en est créatrice des gains extra normaux qui fait dévier l’économie de la situation d’équilibre. L’innovation permet à la firme soit de proposer de nouveaux produits aux consommateurs (ou des biens dont la qualité est améliorée) ou bien d’adopter d’une nouvelle méthode de production ou bien encore d’utiliser des nouveaux facteurs de production. A titre de remarque, ce sont principalement les grandes entreprises qui sont innovantes dans cette théorie. Quand apparaît une innovation, les entreprises qui ne sont pas à l’origine de l’innovation doivent s’adapter en l’imitant par exemple, en innovant elles-même ou bien en disparaissant.

Figure 1: le modèle de recherche

Chercher l'innovation?

R&D interne ou externe?

Structure de recherche

- coûts- risques

Innovation- produit- procédé

Performance de la firme

Choix d'une politique de protection

DIFFUSION

Source: adapté de Kemp et al. (2003)

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 183

De manière plus pragmatique, Cantwell (1999) voit dans le processus d’innovation la mise en balance d’une logique d’utilisation des ressources extérieures en complément des ressources propres de l’entreprise, contre la création de ressources uniquement internes et de capacités futures à travers l’innovation que la firme s’approprie temporairement par une politique de protection. Autrement dit, la question se pose pour l’entreprise de savoir si elle va collaborer ou non dans des activités de R&D. Porter (2000) explique que les avantages liés aux réseaux sont un accès facilité aux informations et le partage du risque. A l’inverse, (Hage et Alter (1997)) proposent que la coopération ait un effet limitatif sur les champs des actions et des initiatives que peut prendre une entreprise dans un réseau. De plus, pour Oerlemans, Meeus et Boekema (2001) les accords de coopération peuvent inciter à l’imitation plutôt qu’à l’innovation. Mais pour David et Foray (2001) la création de ces réseaux, ces communautés de circulation des connaissances sont des opportunités pour que leurs membres développent une expertise collective favorisant l’innovation. Enfin, Lundvall (1988) montre que les accords de coopération entre producteur et utilisateurs est un facteur-clé pour l’innovation, en orientant les recherches et en établissant les bases d’un futur marché. A l’inverse, avoir des accords de coopération avec les concurrents semble inhiber la capacité d’innovation. Il y a, toujours selon cet auteur, le risque de voir apparaître des comportements opportunistes.

Si l’ensemble de ces contributions montre que l’innovation est importante pour la firme et que la propriété intellectuelle est un mal nécessaire. Il n’existe pas de consensus sur les causalités, les interrelations et les impacts de la propriété intellectuelle sur l’innovation. Actuellement, dans les législations en vigueur l'accent

semble plus mis sur les possibilités d’appropriation au profit de la firme que sur celles de diffusion au profit de l’économie dans son ensemble (voir Gallini (2002) pour un développement sur ce thème dans la perspective américaine). Ainsi, une trop forte protection peut agir comme inhibiteur pour l’amélioration de produits ou processus existants (Merges et Nelson (1992)). Autrement-dit, une forte protection encourage la R&D primaire mais décourage et freine les améliorations ou la création de produits de substitution. Chang (1995) en tire une conclusion inverse, en indiquant que la protection en favorisant l’apparition d’innovations primaires créait le pré-requis aux innovations à travers l’amélioration. Autrement dit, la protection n’est pas obligatoirement mauvaise pour stimuler l’innovation puisqu’elle permet d’assurer une rente à celui qui supporte le coût de la R&D primaire. Mais, dans la poursuite de l’activité de R&D les théories s’opposent. La propriété intellectuelle est un mécanisme institutionnel qui va récompenser l’innovateur et qui devrait lui assurer des profits supra normaux, nécessaires pour couvrir les coûts de la R&D tout comme dans une situation de monopole.

Ce document est construit en trois parties principales. Après une présentation succincte des données utilisées (l’enquête CIS 3 pour le Luxembourg) et des indicateurs principaux, une première partie porte sur la validation de l’hypothèse précisant que l’innovation est génératrice de gains pour les entreprises. Une deuxième partie évalue l’influence positive de l’acquisition de R&D externe et des coopérations sur l’activité d’innovation. Enfin, une troisième partie concerne les modes de protection adoptés par les entreprises au Luxembourg et présente une analyse des motifs qui conduisent les entreprises au choix d’une politique de protection.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 184

1. L’innovation au Luxembourg, quelques chiffres clés

1.1 Le profil des répondants et l’échantillon

Le questionnaire CIS 3 comporte douze volets permettant de décrire la structure de l’entreprise (employés, chiffre d’affaire, etc.), le type d’innovations produites (produit ou procédé), les dépenses en R&D, les aides financières, la coopération, les effets sur l’entreprise de ces innovations et surtout le mode de protection adopté par celle-ci. Environ une cinquantaine de questions y sont posées, ce qui représente une centaine de variables à disposition. L’enquête a été réalisée auprès des entreprises domiciliées au Luxembourg de plus de 10 employés, réparties sur 32 secteurs (voir dans ce numéro XXXX pour une présentation détaillée de ces enquêtes). La base initiale comporte 440 entreprises, et la période couverte s’étale de 1998 à 2000. Afin d’agréger les données et d’en déduire des indicateurs sectoriels ou macro-économiques, la technique utilisée est celle de la pondération et de moyennes qui ne posent pas de problèmes particuliers pour les méthodes univariées. A l’inverse, elles ne peuvent s’appliquer pour la plupart des méthodes multivariées. A partir de cette base est donc construit un échantillon en coupe de 319 entreprises. Pour des raisons de représentativité (par secteur et taille), le secteur des services fournis principalement aux entreprises, est

supprimé compte-tenu du faible nombre de ces entreprises ayant répondu au questionnaire.

Si le degré de représentativité par secteurs est relativement adéquat, ce n’est pas le cas en ce qui concerne la représentativité par taille. Ceci est dû à la structure du tissu productif au Luxembourg. Selon le recensement fait par le STATEC, les entreprises sont en effet majoritairement de petite taille (en général 0 ou 1 salarié), et à l’inverse le nombre de très grandes entreprises, celle de plus de mille salariés est très réduit (16 en 2002). Un choix a dû être fait, soit les grandes entreprises sont supprimées et l’échantillon est plus représentatif en termes de proportions (rapport taille – secteur). Ou, et c’est la décision qui a été prise, conserver les grandes entreprises mais l’échantillon perd en représentativité en termes de taille. Ainsi, proportionnellement les grandes entreprises sont sur-représentées dans l’échantillon par rapport aux petites. Les deux graphiques suivants permettent de comparer des proportions des entreprises par secteur1 et par taille entre l’échantillon et la réalité (univers) ainsi que par taille.

Figure 2: Répartition des entreprises par secteur code NACE2, échantillon – univers %

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

15 16 17 20 21 22 24 25 26 27 28 29 31 33 34 35 36 37 40 41 51 60 61 62 63 64 65 66 67 72 73

échantillonsituation en 2002

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

__________ 1 La liste des secteurs contenus dans l’échantillon est donnée en annexe.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 185

Figure 3: Répartition des entreprises par taille, échantillon – Univers %

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

45,00

10--19 20--49 50--99 100--199 200--499 500--999 1000 et +

échantillon

s ituation en 2002

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

L’échantillon possède en définitive les caractéristiques suivantes: près de 62 pour-cent des entreprises appartiennent à un groupe et sont principalement luxembourgeoises (18%) puis dans proportions similaires (7%) belges, allemandes et françaises. Au total seize nationalités sont représentées, allant de l’Islande au Japon en passant par les Pays-Bas, l’Italie, la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis. Entre 1998 et 2000, 11 pour-cent des entreprises sont de nouveaux établissements. Pour l’ensemble de l’échantillon, ces firmes ont généralement connu un très fort taux de croissance de leur chiffre d’affaires entre 1998 et 2000, en moyenne 69 pour-cent, avec un minimum de –54 pour-cent et un maximum de plus de 2 000 pour-cent ! Il est intéressant de noter que seulement une trentaine d’entre-elles ont un taux de croissance négatif. Ces entreprises se divisent en deux groupes de taille relativement égale entre les compagnies dont le marché est national ou la grande région (46%) et celles dont le marché est international (54%). Parmi ces exportateurs, deux groupes se distinguent: 40 pour-cent ont un rapport exportation sur chiffre d’affaire en 2000 inférieur à 10 pour-cent, et à l’opposé 33 pour-cent ont un taux

supérieur à 90 pour-cent. Autrement dit, près d’un tiers des entreprises dont le marché est international travaillent presque exclusivement avec l’étranger. En 2000, le rapport investissement sur chiffre d’affaire est faible puisque 90 pour-cent déclarent avoir un ratio inférieur à 20 pour-cent et 16 pour-cent n’ont pas investi. Caractéristique du Luxembourg, mais aussi de la plupart des pays industrialisés, une fois les micro-entreprises supprimées, le tissu productif est principalement composé de petites entreprises (plus de 50% d’entre-elles ont entre 10 et 49 employés), la proportion de très grandes entreprises (plus de 1 000 employés) étant inférieure à 5 pour-cent. La durée de vie perçue des produits par leurs producteurs est relativement variable d’un secteur à un autre, près de 34 pour-cent ne peuvent pas indiquer la durée de vie de leurs produits et cela principalement dans le secteur des services. Ce résultat n’est pas surprenant, en effet, comment évaluer la durée de vie d’un produit bancaire, par exemple. Toutefois, tous secteurs confondus, la durée de vie est généralement longue, 37 pour-cent des entreprises déclarant qu’elle est supérieure à 9 ans.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 186

1.2 Innovation de produits, innovation de procédés

Quelques chiffres sur le niveau de qualification des employés: le ratio employés diplômés de l’enseignement secondaire par rapport à l’emploi total est faible voire nul pour les industries manufacturières, le secteur de la production d’électricité, le commerce et les transports. A l’inverse, ce taux augmente dans le secteur des services et devient évidemment très important pour le secteur de la recherche et développement. Il atteint 100 pour-cent pour un centre de recherche1. De manière générale, 46 pour-cent ont moins de 15 pour-cent de leurs employés

qui sont diplômés de l’enseignement supérieur et moins de 10 pour-cent des entreprises déclarent que plus de 90 pour-cent de leurs employés ont un diplôme de l’enseignement supérieur. En moyenne ce taux est de 16 pour-cent. Les services concentrant une force de travail majoritairement diplômée de l’enseignement supérieur (il s’agit d’une tendance commune dans les pays de l’OCDE). Près d’une entreprise sur deux (49,4%) déclare avoir innové.

Tableau 1: Type d’innovation par secteur

Innovation de produit pour l'entreprise

Innovation de produit pour le marché Innovation de procédé

Industries manufacturières codes 15-17, 20-31, 33-37 43.5% 23.5% 38.8%Production d’électricité, gaz, eau codes 40-41 0% 0% 33.3%Commerce code 51 32.8% 19.7% 21.3%Transports et communication codes 60-64 31.1% 13.1% 24.6%Intermédiation financière codes 65-67 48.6% 28.4% 37.8%Services aux entreprises codes 72-73 59.4% 31.2% 34.4%Total 41.1% 22.3% 31.9%

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

Dans tous les secteurs (exclusion faite de la branche de la production d’électricité, de gaz et d’eau), 41 pour-cent des entreprises ont proposé un nouveau produit (nouveau pour elle-même mais pas forcement pour le marché). Les secteurs les plus innovants sont des secteurs traditionnellement reconnus comme étant à forte intensité en R&D: l’industrie chimique, le secteur de la métallurgie, et le secteur de la R&D. En ce qui concerne les innovations de produit (nouveaux sur le marché de l’entreprise), 22 pour-cent d’entre-elles déclarent avoir lancé un nouveau produit. De manière un peu surprenante, ce sont plutôt les activités de service qui sont concernées (en moyenne une entreprise sur trois). Cela est explicable de par le fait que certains secteurs de la branche industries manufacturières déclarent ne pas

avoir lancé de nouveaux produits (industrie textile, du bois, industrie automobile, etc.). D’autre part, près de 32 pour-cent des entreprises déclarent avoir fait une innovation de procédé. Comme précédemment, ce sont principalement les sociétés de services qui innovent (une sur trois) mais aussi les autres secteurs. Ceci peut résulter du fait que traditionnellement le secteur des services est celui qui embauche (proportionnellement) la plus grande part des travailleurs avec un niveau d’éducation universitaire. Ce résultat est d’ailleurs important dans la mesure où de nombreuses études tendent à montrer que les innovations dans le secteur des services sont souvent une force créatrice d’innovations dans les secteurs manufacturiers (e.g. Rosa (2002)).

1.3 Innovation: un retour payant pour les entreprises?

Une des justifications principales à la conduite de pratiques innovantes est la recherche de profits, par la création de nouveaux produits donc de nouveaux marchés et/ou d’une augmentation de la productivité qui peut se traduire en termes financiers. L’enquête CIS ne permet pas de mesurer ces différentes grandeurs si ce n’est de manière approximative à travers l’augmentation du chiffre d’affaire (CA). Il est supposé ici qu’une augmentation du CA supérieure à 10 pour-cent doit être associée à une amélioration du profit de l’entreprise. Il est testé dans cette partie si, indépendamment des autres facteurs (spécificité sectorielle, taille, etc.), l’innovation et

ses différentes formes ont été bénéfiques pour l’entreprise. Plusieurs éléments justifient la mise en balance des effets des innovations. Ainsi, certains nouveaux produits pouvant être des échecs, ils peuvent faire disparaître des pans entiers d’anciens marchés pour l’entreprise, de nouveaux procédés peuvent se révéler désastreux une fois mis en pratique. Quoi qu’il en soit, l’hypothèse de travail est que l’innovation est a priori bénéfique pour l’entreprise, puisqu’il s’agit d’une opportunité de générer des profits plus élevés (Sirilli (2001)).

__________ 1 Les données sont prises telles quelles, bien que certaines entreprises aient été supprimées car les données fournies semblaient erronées. Par exemple un montant d’exportation supérieur au chiffre d’affaire total. Il n’en reste pas moins vrai que beaucoup de données sont sujettes à caution.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 187

• Les innovations ont un impact positif sur la croissance de la firme.

Suivant les études sur la croissance de la firme, des variables de taille sont retenues comme facteurs discriminants. La situation en début de période (1998) doit expliquer en partie sa croissance (voir par exemple Hart et Oulton (1996)). Si la taille est un facteur explicatif important, il n’y a pas de consensus sur les mesures adéquates et sur le sens de l’impact (positif ou négatif) comme le rappellent Hart et Oulton (2001).

• La taille de la firme en termes d’employés joue aussi bien positivement que négativement sur la croissance de la firme.

Cette hypothèse doit être tempérée. La discussion faite par Klette et Kortum (2002) sur les faits stylisés des

firmes innovantes, qui relèvent que les petites firmes ont tendance à connaître un taux de croissance supérieur à celui des grandes firmes quand la taille est mesurée par le CA. L’hypothèse suivante est posée:

• Les petites firmes, en termes de chiffre d’affaire, tendent à connaître un taux de croissance supérieur à celui des grandes firmes.

La théorie indique que les paramètres du marché expliquent en grande partie l’évolution des firmes, en particulier le degré de concurrence. Pour décrire le marché, bien qu’incomplètement, des variables sectorielles, d’étendue géographique du marché et la durée de vie du produit sont introduites suivant l’approche désormais traditionnelle de Léo (1996). Ainsi, pour l’ensemble de l’échantillon, les résultats sont les suivants:

Tableau 2: Facteurs explicatifs d’une augmentation du chiffre d’affaire de plus de 10%.

Variable Coefficient écart type t de student Prob.

Constante -5.95 1.04 -5.67 0.00Industries alimentaires 1.61 0.69 2.34 0.02Industries du caoutchouc et des plastiques 1.46 0.89 1.63 0.10Fabrication de meubles 4.83 1.26 3.83 0.00Services auxiliaires de transport 1.72 0.77 2.24 0.02Intermédiation financière 1.87 0.58 3.24 0.00Assurances 2.06 0.51 4.02 0.00Groupe français 1.84 0.52 3.57 0.00Groupe luxembourgeois 1.41 0.42 3.35 0.00Groupe belge 1.72 0.52 3.29 0.00Groupe américain 1.60 0.55 2.89 0.00Groupe allemand 2.54 0.56 4.50 0.00Groupe suisse 2.72 0.71 3.80 0.00Marché national 1.09 0.44 2.49 0.01Durée de vie du produit supérieure à 9 ans -0.86 0.38 -2.25 0.02Chiffre d’affaire en 1998 < 2000 milliers d’euros 1.70 0.68 2.51 0.01Chiffre d’affaire en 1998 2000 à 4000 milliers d’euros 2.04 0.65 3.15 0.00Chiffre d’affaire en 1998 4000 à 6000 milliers d’euros 2.22 0.76 2.91 0.00Chiffre d’affaire en 1998 6000 à 10000 milliers d’euros 2.75 0.71 3.86 0.00Chiffre d’affaire en 1998 10000 à 25000 milliers d’euros 1.21 0.57 2.09 0.03Exportations totales inférieures à 2000 milliers d’euros 1.33 0.61 2.17 0.03Moins de 20 employés -1.61 0.53 -3.04 0.00De 20 à 50 employés -0.92 0.45 -2 031 0.04De 500 à 1000 employés 1.87 1.02 1.83 0.06Activités d’innovation en cours 0.82 0.33 2.46 0.01Produit nouveau pour l’entreprise et de procédé 0.67 0.39 1.76 0.08Innovation de procédé seule -2.85 1.16 -2.44 0.01

R2 = 0.27; N = 319

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

Il existe des disparités significatives entre les différents secteurs et les différents groupes. Ces résultats suggèrent de plus qu’il existe bien une relation complexe entre la taille et le taux de croissance. Dans la lignée des études sur la croissance de la firme une relation entre le chiffre d’affaire initial et le taux de croissance se dégage, les petites et moyennes entreprises ayant plus tendance à connaître un taux de croissance de plus de 10 pour-cent. A l’inverse, la taille, mais cette fois ci mesurée par les effectifs, joue négativement sur la probabilité de connaître un taux de croissance si élevé.

Mais, et il s’agit du résultat le plus important, l’innovation est un facteur discriminant fort pour différencier les performances de croissance des entreprises. Le lancement d’un nouveau produit pour l’entreprise, s’il est associé à une innovation de procédé

(ce qui est souvent le cas) a un impact positif alors que l’innovation de procédé a un impact négatif quand elle n’est pas associée à une innovation de produit ! Ceci soulève de nombreuses questions quant au type de procédé et où il intervient dans la chaîne de création de valeur pour l’entreprise. Il peut sembler que ce nouveau procédé n’ait pas apporté les gains espérés. Toutefois une nuance doit être apportée, avoir un taux de croissance du chiffre d’affaire qui n’est pas supérieur à 10 pour-cent ne signifie pas qu’il est négatif: il peut encore être positif. L’innovation semble ainsi avoir un effet moteur pour l’entreprise. L’innovation en créant une situation transitoire de monopole permet à la firme de prospérer à travers la définition d’un nouveau marché. Cette démarche stratégique est investiguée dans la section suivante.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 188

2. Innovation et coopération La stratégie adoptée par une firme se retrouve en partie dans le type d’innovation qu’elle génère. C’est pourquoi il semble important de déterminer celles qui vont commercialiser un nouveau produit à l’origine d’un nouveau segment du marché. Il s’agit d’une stratégie de pénétration du marché. Mais l’innovation de produit s’accompagne souvent d’une innovation de procédé. Dès lors l’apparition simultanée d’une innovation de produit et de procédé est examinée ici.

Dans la plupart des cas l’innovation découle d’une activité de R&D conduite en interne et/ou en externe (une innovation de procédé peut résulter de la pratique courante de la gestion de l’entreprise sans R&D). R&D externe et interne sont des concepts plus ou moins difficiles à délimiter de manière effective. Ainsi, l’externalisation dans sa définition la plus simple est l’utilisation de connaissances produites à l’extérieur. Mais cela inclut aussi bien des connaissances qui ont été acquises à la suite d’une transaction financière, qu’à travers des contacts formels et informels, la lecture de documents professionnels, de vulgarisation ou encore en suivant des formations. La plupart de ces aspects ne sont hélas pas disponibles. Pour cet échantillon, seulement 15 pour-cent des entreprises ont fait une acquisition de R&D

externe. A l’inverse, l’internalisation se définit comme l’utilisation de ressources internes pour conduire la R&D. Plus de 40 pour-cent des entreprises ont des activités internes de R&D et 39 pour-cent déclarent avoir un accord de coopération dans les activités d’innovation. Cantwell (1999) fournit un cadre justifiant l’introduction simultanée des mesures de la R&D interne et externe pour expliquer l’apparition d’innovations. Selon cet auteur, il existe une relation proportionnelle entre l’accumulation de ressources internes et la capacité d’utiliser au mieux les activités de recherche coopératives ainsi que d’assimiler les connaissances développées en externe pour innover.

L’échantillon présente une grande hétérogénéité justifiant l’utilisation de variables sectorielles pour prendre en compte différents comportements entre les secteurs et les grandes variations dans la structure économique. (bien que Sirilli et Evangelista (1998) montrent que les écarts sectoriels sont peu marquées). Enfin, ce sont les sources d’informations et la R&D qui sont importantes pour expliquer l’apparition d’une innovation. C’est pourquoi les coopérations, la mise en réseau sont utilisées comme variables explicatives. A nouveau les variables de tailles sont utilisées.

Tableau 3: Impact de la coopération sur l’innovation: Produit nouveau sur le marché

Variable Coef. écart type t prob

Constante 0.24 0.21 1.12 0.26Intermédiation financière 0.56 0.34 1.65 0.10Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros 0.68 0.38 1.78 0.07Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros 0.70 0.34 2.05 0.04De 10 à 19 employés -1.06 0.36 -2.95 0.00De 20 à 49 employés -0.64 0.32 -1.97 0.00De 100 à 249 employés -1.34 0.42 -3.17 0.00Ratio exportation chiffre d’affaire inférieur à 10% -0.35 0.22 -1.57 0.11Accords de coopération faible avec les fournisseurs 0.93 0.52 1.79 0.07

R2 = 0.08; N = 158

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 189

Tableau 4: Impact de la coopération sur l’innovation: Produit nouveau et innovation de procédé simultanée

Variable Coef. écart type t prob

Constante 0.38 0.12 3.25 0.00Branche des Industries manufacturières -1.54 0.49 -3.17 0.00Secteur des services aux entreprises -1.38 0.48 -2.88 0.00Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros 1.73 0.67 2.56 0.01Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros 1.69 0.55 3.05 0.00Chiffre d’affaire en 1998 entre 9000 et 30000 milliers d’euros 1.11 0.42 2.66 0.00De 10 à 19 employés -1.99 0.61 -3.27 0.00De 20 à 49 employés -1.59 0.53 -2.98 0.00De 50 à 99 employés -1.31 0.52 -2.51 0.01De 100 à 249 employés -1.70 0.61 -2.78 0.00Groupe 0.61 0.35 -1.82 0.07Durée de vie du produit de 4 à 6 ans 0.86 0.47 1.84 0.07Activités de R&D interne 0.98 0.35 2.83 0.00Accords de coopération faible avec les fournisseurs 1.77 0.90 1.96 0.05Accords de coopération moyenne avec les fournisseurs 1.46 0.44 3.33 0.00Accords de coopération faible avec les concurrents -1.74 0.87 1.98 0.05Accords de coopération moyenne avec les concurrents -1.62 0.97 -1.66 0.09Accords de coopération forte avec les concurrents -2.19 1.13 -1.94 0.05Accords de coopération moyenne avec les universités 1.01 0.61 1.65 0.09Accords de coopération moyenne avec les institutions R&D 2.40 1.08 2.22 0.03

R2 = 0.28; N = 158

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

L’ajustement du modèle ne prenant pas en compte l’innovation de procédé est de faible qualité (R2 de 0.08) et peu de variables sont significatives et discriminantes. A l’inverse, quand l’innovation de procédé est prise en compte le modèle est plus pertinent. Il peut en être déduit que la relation innovation de produit et de procédé doit être prise en compte. Il est d’ailleurs généralement admis qu’une innovation de produit est toujours liée à une innovation de procédé. Si les grandes entreprises en termes de personnel sont celles qui innovent le plus, ce sont les entreprises de tailles moyennes en termes de chiffre d’affaire qui sont les plus innovantes (les très grandes et les plus petites ne sont pas significatives). Le fait d’appartenir à un groupe, de

faire de la R&D en interne et d’avoir des accords de partenariat avec les non-concurrents sont des facteurs positifs pour l’innovation. L’innovation n’est donc pas un phénomène spontané mais nécessite la mobilisation de ressources. Dans le cas du Luxembourg les accords de coopération avec les concurrents jouent négativement sur la probabilité d’apparition d’une innovation confirmant les propos de Lundvall (1988). De plus, ces résultats mettent en évidence que le processus de production de l’innovation au Luxembourg est entré dans le mode 2 tel que défini par Gibbons et al. (1994). Une fois l’innovation créée, la firme doit se livrer à un arbitrage pour savoir si elle décide ou non de se l’approprier.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 190

3. Innovation et protection Restreindre institutionnellement la diffusion de connaissances nouvelles peut inciter à la création. Pour ce faire, les économies reconnaissent des droits exclusifs à l’inventeur sur son invention. En quelque sorte, il s’agit d’un droit de réservation. La propriété intellectuelle instaure un pseudo-monopole temporaire qui permet à l’inventeur d’instituer un prix d’usage à son invention de manière à couvrir les frais de création et de développement. “Le brevet, le droit d’auteur, les dessins et modèles sont les principaux droits de propriété intellectuelle qui permettent d’assurer une certaine exclusivité de la connaissance” (Cassier et Foray (1999)).

Ceci, n’excluant pas la reconnaissance du statut de bien public pour certaines innovations comme souvent pratiqué pour la recherche académique, la société dans son ensemble couvrant alors les frais de production. Ainsi, en parallèle à l’activité d’innovation, un élément important est celui de la protection et en particulier du mode de protection. Par politique de protection par l’entreprise de l’innovation par l’entreprise s’entend ici: le brevet, l’enregistrement de modèle ou de dessin, la marque, les droits d’auteurs mais aussi le secret, la complexité du design, l’avance sur les concurrents voire n’importe quelle combinaison de ces choix.

Boîte 1. Raison d’être de la propriété intellectuelle

Les systèmes des droits de la propriété intellectuelle sont destinés à garantir l'exclusivité des connaissances produites, tout en cherchant une solution à la problématique soulevée par leur diffusion. Ces systèmes répondent à trois logiques différentes, reflet de la variété d’usage et de la production des biens immatériels.

Une logique d'auteur

Le droit d'auteur est destiné à protéger les productions littéraires et artistiques. Consacré internationalement par la convention de Berne du 9 septembre 1886, le droit d'auteur a évolué par l'adjonction de droits voisins, reconnaissances des droits des différents acteurs prenant part à la création et la commercialisation des oeuvres de l'esprit.

Le développement de la technologie (des premières presses d'impression aux oeuvres multimédia) aura constamment influé sur l'évolution des droits de propriété littéraires et artistiques. Le droit d'auteur institue au créateur ou au titulaire des droits un ensemble de droits exclusifs à finalité économique et un autre ensemble de droits dits moraux. Les droits exclusifs "économiques" regroupent le droit de reproduire, exécuter ou représenter en public, transformer ou adapter, traduire, publier, ou encore reproduire l’œuvre originale. Les droits moraux, pour leur part, regroupent ce qui lie l'auteur à l’œuvre: ils font de l'auteur le garant de sa production intellectuelle en le rendant lui-même et son oeuvre indivisibles. Ces droits moraux, spécifiques aux créations originales, sont dans certains cas inaliénables au Luxembourg, et reconnaissent à l'auteur le droit de paternité (consacrant ainsi la reconnaissance du statut d'auteur), ainsi que le droit au respect de l'intégrité de l’œuvre. Cet ensemble de droits a une durée limitée, au-delà de laquelle l’œuvre tombe dans le domaine public. Au Luxembourg, cette durée couvre l'intégralité de la vie de l'auteur et se prolonge 70 années après son décès.

Il existe un autre système institutionnel de gestion des

oeuvres de l'esprit, le Copyright. Issu de la logique de droit commun anglo-saxon, il suit une approche plus économique, cherchant à organiser l'ensemble des droits relatifs aux productions intellectuelles en les dissociant de manière plus marquée de leurs auteurs.

Toutefois, sous l'effets des droits voisins (convention de Rome, 1961), et de la trajectoire suivie par l'évolution de chacun de ces deux systèmes, les philosophies sous-jacentes à chacun de ces modèles tendent à se rapprocher, car la logique de droit d'auteur ne peut s'appliquer que dans le cas où l’œuvre est liée à un esprit particulier (l'auteur). Or l'avènement des TIC marque une augmentation indéniable de la quantité d’œuvres d'un type nouveau, dites "sans esprits" (Edelman, 1999), de par le renouveau des modes de fabrication, et la saisie croissante par le marché de la production intellectuelle. Les "oeuvres informatiques", regroupent notamment le logiciel (dont la nature intrinsèque est liée à l'informatique) et les oeuvres assistées par ordinateur, comme le multimédia ou les bases de données (où l'informatique ne représente qu'un moyen ou support de diffusion). Elles tendent en effet à diminuer les prérogatives morales des auteurs sur leurs œuvres, accélérant ainsi de cette tendance.

Une logique industrielle

Inscris dans une logique industrielle, les brevets d'inventions forment le principal élément de l'autre branche de la propriété intellectuelle, à savoir la propriété industrielle. Considéré comme un contrat entre un inventeur (personne physique ou morale) et les institutions publiques, le brevet d'invention représente un droit exclusif. Accordé pour toute invention nouvelle impliquant une activité inventive et susceptible d'application industrielle, le brevet est un titre légal de protection d'une invention technique, instaurant un monopole temporaire sur une invention. Les conditions de protection sont définies par la Convention Européenne sur les Brevets de 1973. Il est important de noter qu'au Luxembourg, le brevet n'est pas examiné sur le fond par les instances luxembourgeoises le délivrant.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 191

Dès lors, son enregistrement n'en garantit pas sa validité.

D'une durée limitée (au maximum de 20 ans si renouvelée), le brevet est soumis à des règles de territorialité et confère le droit à son détenteur d'interdire à un tiers l'exploitation directe ou indirecte de l'invention brevetée, comme la fabrication ou la commercialisation d'un produit breveté ou encore l'usage d'un processus breveté. Cependant, il existe des limites à la validité d'un brevet. En effet, ce titre ne peut permettre le contrôle d'actes privés et non commerciaux, ou encore à caractère expérimentaux.

Répondant à la nécessité de la diffusion, la délivrance d'un brevet est soumise à l'obligation de divulgation publique de l'invention à protéger. Ceci par le biais de la publication d'un document décrivant la nature, l'objet et l'usage du produit ou procédé inventé (article 7 du règlement Grand-Ducal du 17 novembre 1997, concernant les procédures et les formalités administratives en matière de brevet d'invention).

C'est là le principal atout du système des brevets d'inventions: en conférant un monopole d'exploitation, il devient un argument essentiel de l'investissement en recherche et développement. Mais en contrepartie, ce monopole est conditionné par la mise à disposition du public de la description de l'invention protégée (la publication se doit de contenir les caractéristiques complètes de l'innovation ainsi protégée en permettant la réalisation pratique de l'invention protégée par tout "homme du métier"). Le brevet s'inscrit donc comme un outil d'équilibre entre appropriation et diffusion, incitation à l'investissement et transfert de technologies.

Certains régimes de brevets spécifiques sont regroupés autour de ce qui est qualifié de droits voisins des brevets, dont le régime de protection des semi-conducteurs est une illustration. La topographie des semi-conducteurs ne pouvant être considérée comme une expression littéraire ou artistique, mais reconnaissant que le régime classique des brevets ne pouvant s'appliquer de par le manquement à certains critères, dont celui de l'inventivité, il fut, sui generis, créé une nouvelle forme de protection n'accordant des droits exclusifs que pour une durée de dix années (Sachwald, 2002).

Une logique commerciale

Suivant une logique à orientation plus commerciale, les droits relatifs aux dessins et modèles et les droits des marques constituent la dernière principale famille des droits de propriété intellectuelle. La loi Benelux sur les marques et la loi Benelux en matière de dessins et modèles définissent un cadre institutionnel permettant de protéger leurs créateurs du plagiat ou de la contrefaçon en conférant à ceux-ci des droits exclusifs après dépôt (source: Association Benelux pour le droit des Marques et Modèles).

Un dessin ou modèle est définit par le Bureau Benelux des Marques comme un objet à usage utilitaire. Par dessin, il est entendu aussi bien les dessins que les motifs, les modèles recouvrant pour leur part les formes tridimensionnelles comme les appareils (source: Bureau Benelux des Marques). Le dépôt et l'enregistrement des dessins et modèles peuvent se faire soit au niveau Benelux (regroupant la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg), soit au niveau communautaire (instaurant par là même une protection étendue à l'ensemble de l'Union Européenne), soit encore au niveau international (entraînant une protection auprès des pays ayant ratifié l'Arrangement de La Haye (1960), dépendant de l'Office Mondial de la Propriété Intellectuelle - OMPI).

Les marques représentent les signes distinctifs des produits ou services par rapport à leurs concurrents. Comme pour les dessins et modèles, la loi uniforme Benelux permet un dépôt et une protection unifiée dans la zone Benelux. De plus, il existe de la même manière la marque communautaire (1996) et un système international régi par l'OMPI suivant le Système de Madrid concernant l'enregistrement international des marques. Dans tous les cas, pour être protégés, une marque, comme un dessin ou modèle, ne doivent remplir qu'une condition (outre l'acquittement des frais nécessaires): un critère d'originalité.

Ces deux droits possèdent ainsi une finalité à orientation commerciale, cherchant à protéger les nouveautés répondant aux critères des risques d'imitation inhérents à la mise sur le marché de tout nouveau bien économique.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 192

Dans cette section ce sont les choix des innovateurs en matière de protection qui sont analysés. Comme il n’existe pas de possibilité de construire un échantillon représentatif des innovateurs (l’univers n’étant pas connu), c’est l’ensemble des innovateurs dans l’échantillon initial qui a été sélectionné. Premier constat, tous les innovateurs ne choisissent pas de se protéger. C'est ainsi le cas pour 39 pour-cent, et ce sont principalement ceux qui ne déclarent n’avoir qu’innové en procédé (près de 63% des cas). Par contre, dès qu’ils déclarent avoir innové en produit, le taux de protection augmente de manière significative (seulement 31% ne se protègent pas quand le produit est nouveau, et s’il est nouveau sur le marché, le taux n’est plus que de 24%). Le fait que le produit soit nouveau pour le marché est, toutes choses égales par ailleurs, une incitation à se protéger puisque moins de 30 pour-cent des entreprises concernées n’adoptent pas de protections. Paradoxalement, les innovations non protégées concernent des secteurs où la durée de vie des produits est longue (seulement 59%) et très courte (42%) alors que dans les autres cas le taux de protection est de 80 pour-cent. Il n’est hélas pas possible d’explorer plus en avant la relation entre durée de vie des produits, protection, et efficacité de la protection. Les innovateurs dans les secteurs des industries, des services financiers et des services aux entreprises sont plus enclins à adopter une protection (68% en moyenne) que les autres secteurs des services (48% en moyenne). Là encore, le résultat, mis à part pour les dépôts de brevets, semble caractéristique de la nature du tissu économique luxembourgeois. La forme la plus fréquente est l’avance sur les concurrents (44%), représentant une certaine forme de protection notamment par la gestion des technologies, puis le secret (30%), la marque (21%), la complexité du design (20%), le droit d’auteur (12%), l’enregistrement de dessins ou de modèles (10%) et enfin la demande de brevet (8%). Une tentative de typologie de l’innovateur et des modes de protection de l’innovation est proposée en annexe.

Comme rappelé précédemment, les motifs à l’origine de la décision d’adopter un comportement de protection des innovations sont divers et variés (voir Allegrezza (2001) pour une revue de la littérature et une application empirique dans le cas du Luxembourg). Dès lors, il devient

difficile de postuler des hypothèses puisque les différentes théories s’opposent sur les motifs et les conséquences. Toutefois, Cohen, Nelson et Walsh (2000) montrent que les modes de protection et les choix diffèrent dans leur contenu technique et économique expliquant ainsi des variabilités sectorielles.

• Il existe des différences de comportement significatives entre les secteurs. Deffains (1997) lie par exemple ces différences aux spécificités des élasticités-prix des demandes en fonction des marchés, permettant ou non de couvrir le coût de la protection.

Une difficulté majeure est que des entreprises appartenant à un groupe peuvent déclarer ne pas adopter une politique d’innovation car c’est la maison mère qui gère la politique de protection (Ziedonis (2002)). Il est supposé ici que:

• Les entreprises et principalement celles de taille importante tendent à se protéger. La encore, l'explication peut venir des coûts de la protection.

En étendant l’argumentation de Cohen, Nelson et Walsh (2000), l’hypothèse suivante est posée:

• Les entreprises qui déclarent avoir réalisé une innovation de produit tendent plus à les protéger que celles qui déclarent avoir fait une innovation de procédé.

Enfin, bien qu’incomplètes et parcellaires, des informations sur le marché et le produit sont introduites comme facteurs explicatifs avec les a priori suivants:

• Les entreprises dont la durée de vie du produit est courte tendent à adopter une politique de protection, en concordance aux démonstrations de Pakes et Shankerman (1986), indiquant notamment que la durée effective d'un brevet est souvent inférieure à sa durée légale.

! Les entreprises qui évoluent sur un marché international tendent à protéger leurs innovations (Pakes et Shankerman (1986)).

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 193

Les résultats sont les suivants:

Tableau 5: Choix d’une politique de protection de l’innovation

Variable Coef. écart type t Prob

Constante 0.11 0.44 0.24 0.81Industries manufacturières 0.88 0.37 2.38 0.02Services aux entreprises 0.75 0.39 1.91 0.06Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros -2.14 0.59 -3.61 0.00Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros -2.22 0.62 -3.59 0.00Chiffre d’affaire en 1998 entre 3200 et 9000 milliers d’euros -1.37 0.52 -2.64 0.00Chiffre d’affaire en 1998 entre 9000 et 30000 milliers d’euros -2.26 0.59 -3.83 0.00Investissement inférieur à 50000 euros en 2000 1.00 0.41 2.42 0.02Investissement en 1998 entre 100 et 300 milliers d’euros 2.15 0.49 4.31 0.00Investissement en 1998 entre 300 et 1500 milliers d’euros 1.65 0.46 3.58 0.0050 à 99 salariés -1.28 0.54 -2.39 0.02Nouveau produit sur le marché 0.65 0.28 2.29 0.02Innovation de produit en coopération avec d’autres firmes 0.97 0.48 2.00 0.04Activités d’innovation abandonnées -0.96 0.40 -2.37 0.02R&D interne 1.43 0.37 3.85 0.00Accord de coopération faible avec des entreprises du groupe -4.54 1.61 -2.82 0.00Accord de coopération faible avec des fournisseurs 2.20 1.39 1.57 0.11Accord de coopération moyenne avec des clients -1.59 0.75 -2.13 0.03Accord de coopération moyenne avec des concurrents 1.37 0.67 2.04 0.04Durée de vie des produits de 1 à 3 ans 1.39 0.56 2.49 0.01Durée de vie des produits de 4 à 6 ans 1.67 0.57 2.91 0.00Marché principalement national -0.76 0.32 -2.38 0.02

R2 = 0.31; N = 158

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

Toutes les entreprises sont innovantes donc il n’y a pas d’auto - sélection dans le choix d’une protection. Certaines des hypothèses sont vérifiées: toutes choses égales par ailleurs, les petites entreprises n’adoptent pas de politiques de protection des innovations. Evidemment, innover (surtout proposer un nouveau produit sur le marché) et avoir des activités de R&D en interne, influence positivement la décision de se protéger. A l’inverse la coopération internalisée a un impact négatif. Comme proposé précédemment cela peut traduire le fait que le choix et la mise en pratique de modes de protection est assuré par les tiers (par exemple détention

des brevets par la maison mère). Quand la coopération est externalisée, i.e. avec des tiers concurrents ou fournisseurs, il y a une incitation forte à s’approprier les innovations. Enfin, une durée de vie courte semble être un facteur positif déterminant. Si les variables d’investissement sont comprises comme la capacité financière des entreprises, moins les firmes sont robustes, plus elles tendent à se protéger, pour se couvrir contre d’éventuels risques. En relation avec la taille du marché, les entreprises qui se placent sur un marché uniquement national ne semblent pas favoriser la protection.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 194

4. Conclusion L’un des grands atouts de l’enquête CIS consiste à s’éloigner d’une vision purement technique de l’innovation pour l’évaluer en termes économiques et de l’examiner au centre d’un système. Ce n’est plus seulement les dépenses en R&D qui importent mais aussi l’acquisition de compétences et de connaissances développées en externe. Ainsi, dans ce document, il est montré que l’innovation, la combinaison d’un produit et d’un processus nouveau, est payante pour l’entreprise puisqu’elle semble expliquer une forte augmentation du chiffre d’affaire. L’apparition d’une innovation (plus certainement la combinaison d’une innovation de produit et de procédé) dépend fortement des accords de coopération: positivement s’il s’agit de partenariats avec les fournisseurs, les centres de recherche ou les universités, et négativement s’il existe des accords de coopération avec les concurrents. Enfin, pour la protection de l’innovation, les résultats sont contrastés. Les entreprises qui se protègent sont plutôt des entreprises qui se déclarent innovantes, dont la durée de vie des produits est courte et qui ont des partenariats avec des tiers hors du groupe. A l’inverse, si la R&D est conduite au sein de la firme ou au sein du groupe, une politique de protection semble moins nécessaire. Enfin, c’est le secret ou l’avance sur les concurrents qui sont les formes préférées comme mode de protection. La question

qui reste en suspend concerne le processus de décision qui mène à ce choix. Est-ce pour des raisons de coût? Un manque d’information sur les procédures de protection? Une absence de confiance dans les modes de protection? En effet, l’avantage du secret est qu’il n’implique a priori aucun coût.

Griliches (1990) et Loof et. Al. (2001) exposent de manière extensive la limitation des enquêtes et particulièrement celles du type CIS. Il convient aussi de mettre en avant la petite taille de l’échantillon qui ne permet pas d’évaluer de manière fine certaines causalités. Très rapidement l’échantillon se réduit à quelques entreprises. Cette difficulté est commune à toutes les enquêtes faites auprès des entreprises au Luxembourg. De plus ne pas disposer d’informations sur les entreprises de moins de 10 salariés est problématique. En effet, il est probable que les jeunes pousses, où l’innovation a un rôle fondamental, ne sont pas présentes dans l’échantillon. Enfin c’est l’aspect temporel qui est absent. L’innovation est souvent le résultat d’une longue activité de R&D. De même, elle peut n’être payante qu’après un certains temps (rodage du processus, création du nouveau marché,…). A nouveau la manière dont est construit le questionnaire et dont la collecte des données est faite ne permettent pas d’aborder ces aspects.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 195

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 197

Annexes

A.1. Liste des secteurs

15 Industries alimentaires, 16 industrie du tabac, 17 industrie textile, 20 travail du bois et fabrication d'articles en bois, 21 industrie du papier et du carton, 22 édition, imprimerie, reproduction, 24 industrie chimique, 25 industrie du caoutchouc et des plastiques, 26 fabrication d'autres produits minéraux non métalliques, 27 métallurgie, 28 travail des métaux, 29 fabrication de machines et équipement, 31 fabrication de machines et appareils électriques, 33 fabrication d'instruments médicaux, de précision optique et d'horlogerie, 34 industrie automobile, 35 fabrication d'autres matériels de transport, 36 fabrication de meubles, industries diverses, 37 récupération, 40 production et distribution d'électricité, de gaz et de chaleur, 41 captage, traitement et distribution d'eau, 51 commerce de gros et intermédiaires du commerce, 60 transports terrestres, 61 transports par eau, 62 transports aériens, 63 services auxiliaires des transports, 64 postes et télécommunication, 65 intermédiation financière, 66 assurance, 67 auxiliaires financières et d'assurance, 72 activités informatiques, 73 recherche et développement.

A.2. Une tentative de typologie

Au-delà des statistiques univariées est-ce qu’il existe des profils communs parmi les innovateurs et quels sont les facteurs réellement discriminants? Les facteurs retenus dans un premier temps sont la taille (chiffre d’affaire et emploi), le secteur d’activité, l’appartenance à un groupe, le taux d’investissement, la part de la force de travail diplômée de l’enseignement supérieur, le type d’innovation, les modes de protection, les accords de coopération et les partenaires de recherche. Compte tenu du nombre important de variables et le faits quelles sont discrètes, une analyse en composante principale (suivant

De Leeuw, et al. (2000)) est effectuée. Plus de quarante axes sont déterminés et ils expliquent 75 pour-cent de la variance totale. Ces 75 nouvelles variables sont utilisées pour réaliser une classification hiérarchique (méthode de Ward). Il ressort dix groupes distincts qui peuvent être discriminés à partir de 6 de ces nouvelles variables (elles ont été choisies suivant deux critères: une moyenne significativement différente de zéro et pour plus de 83% des membres d’un groupe la variable a le même signe). Pour réduire l’exposé seules ces six variables (facteur) sont présentées.

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 198

Tableau 6: Facteurs discriminants et spécifiques des innovateurs

Côté positif de l’axe Côté négatif de l’axe

Groupes du secteur des industries manufacturières dont le marché estinternational.R&D en interne et en externe par le biais d’accord de coopération.Innovantes en produit (nouveau produit sur le marché) et en procédé.Utilisant tous types de protections.

Petites entreprises du secteur des services aux entreprises.R&D en interne.

Petites entreprises du secteur des services aux entreprises. Entreprises du secteur du commerce dont le chiffre d’affaire a diminué de + de10%. Dont le marché est international.

R&D en externe. R&D interne.Innovantes en procédé.Protection par le secret.

Entreprises innovantes en produit.Protection par le brevet et la marque.

Entreprises de grande taille.Innovantes en procédé

Entreprises du secteur manufacturier de petite taille et dont le marché est principalement national.Innovantes en procédé et utilisent le brevet et l’enregistrement de dessin ou de modèles comme mode de protection.

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

Facteur 6 Entreprises du secteur financier dont le chiffre d’affaire a diminué de + de 10%.

Facteur 3

Facteur 4 Entreprises du secteur de la production d’énergie.

Facteur 5 Petites et moyennes entreprises dont le chiffre d’affaire a augmenté de + de 10%.

Facteur 1 Petites entreprises en termes de chiffre d’affaire et de salariés dont le marché est principalement national et dans le secteur du commerce.

Facteur 2 Groupes du secteur financier.

Tableau 7: Typologie des groupes

Facteur 1 Facteur 2 Facteur 3 Facteur 4 Facteur 5 Facteur 6

Groupe 1 Positif Négatif Négatif Négatif Positif -Groupe 2 Positif Positif Négatif Négatif - -Groupe 3 Positif Positif - - - -Groupe 4 - - Positif - - -Groupe 5 Négatif Positif - - - -Groupe 6 Négatif - Positif Négatif Négatif -Groupe 7 Négatif - - - - NégatifGroupe 8 Positif Négatif - - Positif -Groupe 9 - - Négatif Positif Négatif -Groupe 10 Positif - - Positif Négatif Positif

Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI

Le premier groupe (5.7% des entreprises) se compose principalement de petites et moyennes entreprises des secteurs du commerce, des services aux entreprises et de l’énergie. Elles conduisent généralement des activités de R&D en interne et peuvent aussi bien avoir connu une augmentation ou une diminution de leur Chiffre d’affaire de plus de 10 pour-cent. Elles sont plus caractérisées par l’innovation de procédé et la protection par le secret. Le deuxième groupe (12.7%) regroupe les petites entreprises du secteur du commerce et les groupes du secteur financier qui conduisent la R&D en interne et choisissent le secret comme mode de protection, le secret qui est une pratique courante dans le secteur financier. Le troisième groupe (17.1%) est un groupe neutre où la R&D et/ou l’innovation et/ou le mode de protection ne ressortent pas comme facteurs explicatifs prépondérants. Le groupe 4 (10.1%) regroupe les entreprises du secteur de l’énergie. Le cinquième groupe (7.6%) est celui des groupes du secteur manufacturier, avec des activités de R&D en interne et par le biais de coopérations. Elles sont surtout innovantes à la fois en produit et en procédé et utilisent tous les modes de protection. Le groupe 6 (7.6%) est très proche du cinquième groupe si ce n’est qu’il contient aussi les entreprises innovantes du secteur des services aux entreprises conduisant de la R&D en externe.

Le septième regroupement (7.6%) contient les grands groupes industriels, innovants et actifs en R&D. Le groupe 8 (15.2%) contient les petites et moyennes entreprises principalement du secteur du commerce qui conduisent de la R&D en interne et qui ont connu une augmentation de leur chiffre d’affaire de plus de 10 pour-cent. Le groupe 9 (11%) est composé par des entreprises qui ont souvent eu une diminution de 10 pour-cent au moins de leur chiffre d’affaire pourtant elles ont innové en procédé et en produit, les modes de protection choisis sont le secret, le brevet ou la marque. Enfin, le dernier groupe (5.7%) regroupe deux profils d’entreprises; les grandes entreprises innovantes en procédé et les petites entreprises dont le marché est principalement national innovantes en produit et en procédé et qui choisissent le brevet, la marque et l’enregistrement de dessins et modèles comme mode de protection.

Quelles informations peuvent être retirées de cette classification? Les facteurs discriminants sont principalement la taille mesurée par le chiffre d’affaire, le choix de la politique de protection et de son mode semble avoir une teinte sectorielle. Les accords de coopérations sont eux aussi discriminant. Il a alors été choisi de mettre en avant ces facteurs déterminants pour

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8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs

Cahier du Statec n° 97 199

montrer quelles entreprises annoncent avoir une politique de protection des innovations quand elles ont effectivement innové durant la période couverte par l’enquête. Les facteurs discriminants choisis sont en particulier ceux qui ressortent de manière saillante suite à la classification; la taille mesurée par l’emploi et le chiffre d’affaire en 1998 et en 2000, le marché sur lequel

elle se positionne (national, international), son secteur d’activité, le type d’innovations produites (nouveau produit pour l’entreprise, nouveau produit pour le marché, nouveau procédé et les combinaisons de ces trois innovations), la durée de vie perçue de leurs produits, l’appartenance à un groupe et le montant de leurs exportations ramené au chiffre d’affaire.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 201

9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l’étude scientifique et technologique

Dr Serge QUAZZOTTI, CRP Henri Tudor

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 202

Les indicateurs bibliométriques: Application à l’étude de l’innovation scientifique et technologique

Table des matières

1. Introduction 203

2. Les indicateurs bibliométriques 206

3. Qualité des analyses bibliométriques 216

Conclusions 217

Bibliographie 218

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 203

Les indicateurs bibliométriques: Application à l’étude de l’innovation scientifique et technologique

1. Introduction Les résultats (output) de la recherche scientifique et technologique sont documentés dans des centaines de millions de publications qui sont accessibles sous des formes diverses et variées.

Depuis le développement des bases de données bibliographiques électroniques, qui ont été conçues pour capitaliser cette information documentaire, et des possibilités d’application de méthodes statistiques sur les données textuelles1, les techniques bibliométriques ont été utilisées pour mesurer et caractériser les efforts de la recherche scientifique et technologique. Une multitude d’indicateurs ont été définis pour:

! évaluer les résultats de la recherche déployés dans les différents domaines de la science et de la technique,

! comparer les activités de différents pays, de différentes institutions ou de différents auteurs,

! évaluer la qualité de la recherche,

! prévoir des avances technologiques ou scientifiques significatives [I],

! identifier des relations entre acteurs, des réseaux de collaboration,

! etc.

La bibliométrie étudie les publications et leur contenu, en se basant sur des comptages statistiques des publications ou d’éléments extraits de ces publications [II].

Une multitude de paramètres comme par exemple, le nombre de publications, les occurrences et les fréquences des différentes formes bibliographiques (mots des titres ou des résumés, noms d’auteurs, affiliations des auteurs, titres des journaux, déposants des brevets, pays désignés pour la couverture de la protection par le brevet, articles ou brevets cités, codes de la classification brevet) peuvent être étudiés dans les analyses bibliométriques. Ces éléments sont extraits des références bibliographiques (schéma 1).

Un ensemble de n références bibliographiques constitue la bibliographie sur le sujet étudié et provient d’une interrogation d’une ou plusieurs bases de données, comme cela est illustré sur le schéma 2.

__________

1 Dans la thèse de H. ROSTAING, la bibliométrie est définie comme étant l’application de méthodes statistiques et mathématiques à des ensembles de

références bibliographiques [II]

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 204

Schéma 1: Exemple d’une référence bibliographique d’une famille de brevets. On reconnaît la structuration de l’information dans des champs bien définis. Les éléments unitaires des champs qui font l’objet des analyses bibliométriques, sont appelés "formes bibliographiques"

8/1231 - (C) WPI / DERWENT AN - 2002-362504 [39] AP - AT20000001613 20000922; WO2001EP09853 20010827; AT20000001613 20000922; [Previous Publ. AT200001613 ] PR - AT20000001613 20000922 TI - Production of a static bed inside an apparatus used especially inside a meltdown gasifier comprise charging a lumpy bulk material containing pre reduced iron ore, preferably sponge iron IW - PRODUCE STATIC BED APPARATUS GASIFICATION COMPRISE CHARGE LUMP BULK MATERIAL CONTAIN PRE REDUCE IRON ORE PREFER SPONGE IRON IN - HECKMANN H; KASTNER R; PUM R; WIEDER K; WURM J PA - (VEOS ) DEUT VOEST-ALPINE IND ANL GMBH - (VEOS ) VOEST-ALPINE IND ANL GMBH PN - AT200001613 A 20011015 DW200239 C21B5/00 000pp - AT409137B B 20020415 DW200239 C21B5/00 000pp ORD - 2001-10-15 IC - C21B5/00; C21B13/00; F27B1/20 DC - M24 Q77 DS - AT BE CH CY DE DK ES FI FR GB GR IE IT LU MC NL PT SE DN - AU BR CA CN CZ ID IN JP KR MX PL RU SK TR UA US VN ZA AB - WO200227043 NOVELTY - Production of a static bed inside an apparatus used in the metallurgical industry for producing pig iron or steel intermediate products from charging stocks containing iron, especially inside a meltdown gasifier comprise charging a lumpy bulk … - DETAILED DESCRIPTION - INDEPENDENT CLAIMS are also included for: - (a) an apparatus for distributing a lumpy bulk material, especially coal, on a static bed; - (b) a device for scattering the bulk material; and - (c) a device for centering the bulk material stream. - USE - Used in the metallurgical industry for producing pig iron or steel intermediate products from charging stocks containing iron, especially inside a meltdown gasifier. - ADVANTAGE - The process is effective.

Source: Base de données brevet World Patent Index (WPI), Derwent

Schéma 2: Schéma d'intervention d'une étude bibliométrique

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 205

La bibliométrie permet de mettre en évidence des renseignements contenus dans les références bibliographiques, qui ne seraient pas visibles par une lecture séquentielle des publications ou des références.

Les distributions des fréquences en bibliométrie suivent des lois spécifiques et leurs représentations graphiques ont une forme caractéristique qui est illustrée dans le schéma 3.

Schéma 3: Forme caractéristique d’une distribution de fréquences en bibliométrie – distribution zipfienne

Les distributions bibliométriques sont caractérisées par 2 zones:

− au début une zone de concentration caractérisée par un faible nombre de formes à fréquences fortes,

− à la fin une zone de dispersion caractérisée par un grand nombre de formes avec des fréquences faibles.

Le cœur contient un nombre restreint de formes qui apparaissent le plus fréquemment dans le corpus bibliographique, donc en relation avec le sujet étudié.

Par contre la dispersion contient de nombreuses formes qui apparaissent très peu en relation avec le sujet étudié. Il s’agit entre autre des éléments nouveaux qu’on n’a pas l’habitude d’utiliser en relation avec le sujet étudié, dont entre autre les termes susceptibles de caractériser une innovation dans le domaine étudié.

On observe que les distributions bibliométriques ne sont pas des distributions de type Gaussienne, qu’on a l’habitude d’observer en sciences naturelles. La loi de Zipf est la distribution de base en bibliométrie1 [III]. Elle représente, selon HAITUN, les bases de la vie sociale humaine et la loi quantitative fondamentale de l’activité humaine.

La thèse de H. Rostaing [II] fournit une bonne vue sur l’évolution de la bibliométrie ainsi que des lois mathématiques y relatives.

Les considérations ci-dessus sont à la base des méthodes d’évaluation quantitative des sciences et des technologies par les méthodes bibliométriques.

L’objectif de cet article consiste à montrer, à l’aide d’exemples concrets tirés de la littérature et de nos propres travaux, les divers types d’utilisations qui peuvent être faites des indicateurs bibliométriques.

__________

1 ZIPF étudiait à quelle fréquence les mots apparaissent dans le texte du roman Ulysses de Joyce. Il comptabilisa 29 899 mots différents et affecta

des rangs allant de 1 (pour le mot les plus fréquent) à 29 899 (pour le mot le moins fréquent). Il trouvait qu’en multipliant la fréquence avec le rang, il obtenait toujours une constante: f x r = C. La représentation graphique de cette loi correspond à celle du schéma 3 .

Fréquence

Coeur

Dispersion

Eléments par ordre de fréquences décroissantes

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 206

2. Les indicateurs bibliométriques On distingue généralement trois types de bibliométrie [IV]:

− la bibliométrie des publications scientifiques qui a comme terrain d’étude les sciences,

− la bibliométrie du brevet qui traite le domaine des technologies,

− la bibliométrie des liens qui étudie les liens entre sciences et technologies.

Une première forme d’analyse bibliométrique consiste à réaliser des comptages, pour identifier le nombre de publications ou bien pour mesurer les occurrences et les fréquences de formes bibliographiques, paramètres qui sont ensuite utilisés pour calculer les indicateurs.

Cette forme d’analyse est par exemple utilisée sur le plan macro-économique pour comparer les performances technologiques de différents états via l’analyse de leur activité de dépôt de brevets.

Comme illustré à l’aide des résultats d’une étude de l’OCDE (Tableau 1), le pourcentage de brevets américains déposés par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pays dans les différents secteurs, permet de tirer des conclusions sur la spécialisation de ces trois pays dans chacun des secteurs. L’indice de spécialisation utilisé par l’OCDE est dans ce cas l’indice ATR (Avantage Technologique Révélé) qui se calcule de la façon suivante [V]:

Part des brevets déposés par un pays auprès d’une institution pour une technologie donnée

ATR = Part totale des brevets déposés par le même pays auprès de la même institution

Tableau 1: Indices de spécialisation pour quelques pays selon les secteurs d’activités, basés sur la mesure des fréquences de dépôt brevet dans le système américain

Secteur France Allemagne Royaume-Uni

Aérospatiale 1.29 1.57 1.27Électronique 0.99 0.63 0.92Pharmacie 1.24 0.99 1.90Machine-Instruments 0.96 1.13 1.00Transports terrestres 1.00 1.41 0.94Chimie 1.22 1.43 1.24Autres 1.00 0.93 0.93

ATR

Source: OCDE, La mesure des activités scientifiques et technologiques: Les données sur les brevets d’invention et leur utilisation comme indicateurs de la science et de la technologie, Manuel Brevet (1994)

Ces résultats suggèrent une spécialisation positive dans les domaines de l’aérospatiale et de la chimie pour les trois pays étudiés, ainsi qu’un certain dynamisme du Royaume-Uni dans le domaine pharmaceutique.

Dans une autre étude destinée à comparer la performance technologique dans différents domaines entre l’Europe, les Etats-Unis/Canada et le Japon, F. NARIN utilisait un indicateur sensiblement différent [VI]. Dans cette étude, réalisée pour la Commission Européenne, l’auteur a calculé la différence entre:

− la part des brevets américains (brevets déposés auprès de l’USPTO1) déposés pour la technologie considérée et

− la part pour tous les brevets déposés dans le système américain par la région considérée.

L’objectif consistait à évaluer la position des Européens dans différents secteurs technologiques couverts par les programmes de recherche de la Commission Européenne.

__________ 1 United States Patent and Trademark Office.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 207

Ces travaux ont par ailleurs permis de démontrer que les résultats sont indépendants du système brevet utilisé pour l’étude. Les mêmes avances et retards technologiques ont été observés, en se basant sur le système brevet américain (USPTO) ou européen (OEB1).

Dans l’exemple suivant, extrait d’une étude de l’OCDE [VII], D. GUELLEC a représenté l’accroissement moyen annuel du dépôt de brevets européens pour différentes

technologies. Comparé par rapport à la croissance générale du dépôt de brevets dans tous les domaines, la croissance en biotechnologies et en technologies de l’information et de la communication (de 1995-2000) était largement au-dessus des attentes (schéma 4). Cette analyse a permis de montrer que pendant la période d’étude, entre 1995 et 2000, les dépôts dans ces deux spécialités ont majoritairement contribué à la forte augmentation générale des dépôts de brevet.

Schéma 4: Moyenne des augmentations annuelles des dépôts de brevets auprès de l’OEB, représentée pour deux périodes consécutives

Source: D. GUELLEC, Using patent indicators to understand innovation and growth, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003

Un grand nombre d’indicateurs basé sur le comptage des brevets sont particulièrement utilisés pour caractériser ou comparer l’innovation technologique d’un pays ou d’une région, comme par exemple ceux définis par R. SCHRAMM et al. [VIII]:

Activité brevet (Patentaktivität): Nombre de brevets dans un domaine spécifique

Activité brevet interne (Patentinlandsaktivität): Nombre de brevets déposés dans le pays par ce même pays divisé par le nombre d’habitants

Activité brevet externe (Patentauslandsaktivität): Nombre de brevets déposés à l’étranger par le pays divisé par le nombre d’habitants

Activité brevet étrangère (Patentfremdaktivität): Nombre de pays déposé par des étrangers dans le système brevet national divisé par le nombre d’habitants.

Concentration de brevets (Patentkonzentration): Nombre de brevets autour d’une classe de la CIB (Classification Internationale des Brevets). Il a été trouvé que lors de la naissance d’un nouveau domaine technologique, les brevets se concentrent autour d’un nombre restreint de codes CIB, tandis que si le domaine a atteint la saturation, les documents sont répartis de façon équitable sur un nombre plus important de codes CIB.

Intensité brevets (Patentintensität): Nombre de brevets déposés par des sociétés divisé par le nombre de sociétés.

Potentiel d’innovation: Nombre de brevets déposés par un pays dans un domaine technique divisé par le nombre total de brevets déposés dans ce domaine.

Efficacité de l’innovation (Innovationswirksamkeit): Nombre de brevets déposés par un pays (brevets analogues compris) pour un domaine technique divisé par le nombre total de brevets (brevets analogues compris).

__________

1 Office Européen des Brevets

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Total Patents Biotechnology ICT Other

%

0

2

4

6

8

10

12

14

16%1995-2000 1991-1994

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 208

Les exemples suivants illustrent l’exploitation du contenu des documents brevets ou publications scientifiques. L’analyse des occurrences ou fréquences de formes appliquée aux diverses formes bibliométriques permettent d’identifier, par exemple, les chercheurs les plus actifs dans un domaine, les inventeurs les plus actifs, les déposants les plus actifs, les brevets les plus cités, les journaux les plus pertinents pour un domaine …

L’exemple du schéma 5 montre des travaux de F. NARIN, où sont représentés des inventeurs de la société Xerox. Chaque barre représente le nombre de brevets déposés par un inventeur [IX]. Il ressort que 119 inventeurs Xerox

ont participé à un seul brevet, 16 inventeurs ont participé à 2, 10 à trois, … et il y a un seul inventeur dont le nom figure sur 18 brevets. Cette distribution des fréquences suit la loi de Lotka1 qui est une loi de productivité 1/n2.

Il s’agit d’une distribution zipfienne avec une zone de concentration caractérisée par un faible nombre d’inventeurs qui contribuent avec un nombre important de brevets à la productivité scientifique dans le domaine étudié et une zone de dispersion caractérisée par un grand nombre d’inventeurs qui contribuent avec un seul brevet.

Schéma 5: Diagramme de productivité pour les inventeurs de la société Xerox

Source: F. NARIN, Why are relevant statistics for patent-related matters so difficult to analyze, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003

Ce principe général de la concentration de la productivité auprès d’un nombre restreint de chercheurs suivant la loi de Lotka est observé aussi bien pour les publications scientifiques que pour les brevets [IX].

Cela a également été confirmé lors d’une étude bibliométrique sur les publications scientifiques au sujet de l’assainissement écologique, qui a été réalisée par le Centre de Veille Technologique dans le cadre d’un projet financé par le Fond National de la Recherche2 (schéma 6,7).

__________

1 Elle a comme origine les travaux de Lotka qui étudiait le nombre de publications de chercheurs spécifiques dans Chemical Abstracts. Il remarquait que pour 100 chercheurs qui publiaient une publication, il y en avait 100/22 (25) qui en publiaient deux, 100/32 (11) qui en publiaient trois …. 2 Projet FNR/01/03/05 2002-2005 (www.fnr.lu). Ce projet luxembourgeois est piloté par le Centre de Ressources des Technologies pour l’Environnement

(CRTE) du CRP Henri Tudor. Les objectifs du projet consistent à réaliser une étude sur l’état de l’art dans le domaine des concepts innovants pour gérer les eaux

02468

1012141618

Num

ber o

f Pat

ents

16 119

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 209

Une phase de ce projet consistait à établir l’état de l’art dans le domaine, à identifier et à caractériser les innovations et à mettre en évidence les réseaux des experts travaillant dans le domaine.

Le schéma 6 montre la liste des "top-11" des auteurs des publications scientifiques. La distribution complète des fréquences de publication (>500 auteurs), qui confirme la forme zipfienne, est représentée dans le schéma 7.

Schéma 6: Nombre de publications publiées par les principaux auteurs

Schéma 7: Distribution complète des auteurs classés par ordre de fréquence de publication

02468

10121416182022242628

Dans le schéma 8 est représentée l’évolution des fréquences (nombre de publications) cumulées en fonction du temps. Cette courbe est souvent établie pour estimer l’évolution des recherches dans un domaine spécifique. On obtient généralement une courbe en forme de S, qui permet de retracer la variation des efforts de recherche pendant les différentes phases:

− Une phase de croissance faible caractéristique pour le démarrage d’un nouveau domaine de recherche,

− une phase de croissance exponentielle, qui caractérise une intensification des efforts de recherche et un accroissement de l’intérêt pour le sujet,

− une phase de croissance linéaire qui témoigne d’une forte activité de recherche,

− une phase de décroissance exponentielle, signe d’une régression des efforts, phase pendant laquelle une certaine maturité est atteinte dans le domaine,

Zone des fréquences représentée dans le schéma 6

0 5 10 15 20 25 30

Niemczynow icz J

Butler D

Otterpohl R

Jefferson B

Jeffrey P

Few kes A

Larsen T

Judd S

Henze M

White S

Stephenson T

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 210

− une phase de saturation asymptotique, qui témoigne de l’abolition des efforts de la recherche dans le domaine.

Dans le cas de notre étude (schéma 8), on reconnaît très bien les trois premières phases. A la fin, la courbe se trouve toujours dans la phase de croissance linéaire.

Cette courbe nous permet de tirer un certain nombre de conclusions sur l’état d’évolution des travaux de recherche, ainsi que sur la maturité des acquis scientifiques et des techniques de l’assainissement écologique.

Schéma 8: Distribution du nombre cumulé d’articles scientifiques en fonction du temps

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003

Fréq

. cum

ulée

Un autre objectif de cette étude consistait à mettre en évidence les périodiques scientifiques les plus pertinents dans le domaine. Dans le schéma 9, sont représentées les 14 périodiques apparus en tête d’une liste de 172 périodiques classés par ordre de fréquence de publication d’articles sur le sujet de l’assainissement écologique. Ce

type d’analyse est utile pour aider lors du choix des abonnements aux périodiques scientifiques à souscrire. Il est par contre préférable de recouper les résultats de ces simples comptages avec les résultats de l’analyse des citations, comme cela va être montré plus loin ci-dessous.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 211

0 10 20 30 40 50 60

Water science and technology

Urban Water

Korrespondenz Abwasser

Wasser und Boden

Gas- und Wasserfach. Wasser,Abwasser

Desalination

Building Services Engineering Research and Technology

Water Research

Journal of the Chartered Institution of Water and Environmental Management

Gas, Wasser, Abwasser

Water International

Building and Environment

Schéma 9: Identification des périodiques les plus pertinents dans le domaine de l’assainissement écologique

Un paramètre beaucoup étudié en bibliométrie est "la citation".

Chaque auteur est obligé de citer les sources de la littérature sur lesquelles il s’est basé pour développer ses travaux de R&D. L’information concernant les sources citées (publications et brevets) est très utilisée en bibliométrie pour générer des indicateurs. Il existe un nombre restreint de bases de données spécialisées qui ont été conçues à cette fin. C’est à partir de ces bases de données que sont constitués les corpus pour réaliser les analyses des citations. Un exemple est la base de données Science Citation Index (SCI). Elle est particulièrement utile pour ces études, car elle couvre dans une base unique les principaux domaines de la science et sa couverture géographique est internationale [XI].

Les indicateurs de citation permettent par exemple:

− De mesurer le "mérite scientifique" [IV] d’un travail scientifique qui caractérise l’impact sur les avancements scientifiques ultérieurs. C’est ce qui est mesuré par les fréquences de citation des publications relatives au travail étudié.

− De mesurer le "mérite technologique" [IV], d’un travail scientifique ou bien d’une invention, qui caractérise l’impact sur les avancements technologiques (brevets). C’est ce qui est mesuré

par les fréquences de citation des publications scientifiques dans les brevets.

L’analyse des citations peut servir pour étudier l’impact d’une publication ou d’un ensemble de publications, comme elle peut servir pour étudier la reconnaissance d’un chercheur, voire d’une institution de recherche.

Les méthodes d’analyse des citations sont multiples et les indicateurs connus sont pléthoriques.

Les indicateurs de citation sont souvent utilisés pour mesurer la qualité de l’output scientifique, comme c’est illustré dans l’exemple suivant. L’étude a été réalisée pour mettre en relation les fonds alloués par le NIH (National Institute of Health/Etats Unis) et la qualité des résultats scientifiques de 120 centres de recherche actifs dans le domaine biomédical [XII]. Outre la mise en évidence d’une corrélation forte entre les fonds alloués et le nombre de publications produites par les institutions (0.95), l’étude met en évidence une influence des citations qui augmente (impact croissant) avec le nombre de publications par institution (Table 2). L’indicateur utilisé à cet effet est l’impact moyen des citations par publication et par institution. Il se calcule en divisant la somme des fréquences de citation de chaque publication publiée (par l’institution) par, le nombre total de publications de l’institution.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 212

Tableau 2: Impact moyen des citations par publication et par institution

Domaine 0-100 101-500 501-950 951-3045

Médecine générale et interne 18.8 21.6 25.4 28.3Biochimie 43.4 43.8 44.8 52.7

Nombre total de publications / 3 années

Source: P. R. McAllister, F. Narin, Characterization of the research papers of U.S. medical schools, J. of the American Soc. for Information Science , 34 (2), (1983), 123-31

De plus, la corrélation entre le ranking des institutions calculé par des méthodes bibliométriques et le ranking établit par des analyses de pairs était significativement élevé (0.80 - 0.90).

La bonne gestion du patrimoine immatériel et l’adoption d’une politique adéquate de protection des droits intellectuels devient aujourd’hui une clé du succès et un garant pour la compétitivité et la pérennité d’une entreprise. Un témoignage en faveur de cette hypothèse

a été donné par le PDG du groupe Philips Intellectual Property & Standards Ruud PETERS, à l’occasion de la conférence 2003 de l’OMPI sur l’importance des statistiques brevets à Genève [XIII].

L’exemple suivant montre une application de la bibliométrie des citations, qui a été développée pour aider une entreprise dans la gestion de son patrimoine immatériel.

La méthode se base sur la considération des développements technologiques en trois plans:

Plan 3: Successeur

Plan 2: Technologie

Plan 1 : Base – Précurseur

(Les flèches indiquent la séquence de développement)

Dans le plan 2 sont représentés tous les brevets en relation avec la technologie étudiée. Dans le plan 1 se trouvent tous les brevets et publications scientifiques cités par les brevets du plan 2. Ils représentent des technologies ou développements technologiques qui sont antérieurs à la technologie étudiée du plan 2, mais étroitement liés à cette technologie. Les sociétés identifiées sont des partenaires potentiellement intéressants pour des acquisitions, joint-ventures, …

Dans le plan 3 se trouvent les brevets qui décrivent les technologies ou développements postérieurs qui se basent sur la technologie du plan 2. Ici sont donc identifiés les nouvelles générations de technologies, proches de la technologie (plan 2), susceptibles de présenter de nouvelles opportunités de développement technologique pour la société.

La méthode basée sur l’analyse des impacts de citation permet ainsi d’aider une entreprise à réaliser certains choix tactiques au moment d’une perspective d’expansion (développement de partenariats, acquisitions, élargissement de compétences technologiques).

Par ailleurs la méthode s’est avérée un support pertinent dans le cadre de négociations de licences ou de la défense des droits de propriété industrielle en cas de litiges [VI].

L’exemple suivant montre une méthode de benchmarking concurrentiel [X],[XIV], dont l’avantage réside dans le fait qu’elle permet à l’entreprise de se positionner par rapport à ses concurrents directs dans des sous-domaines technologiques bien précis. L’indicateur utilisé exprime l’impact de citation des brevets de l’entreprise dans chacun des sous-domaines. L’exemple porte sur une comparaison entre cinq entreprises automobiles japonaises (Honda, Toyota, Nissan, Mitsubishi et Mazda), trois Européennes (Mercedes, Volkswagen, et Bayrische Motorenwerke) et trois Américaines (General Motors, Ford et Chrysler). L’auteur se base dans ce cas sur l’indicateur "Index d’impact actuel" (Current Impact Index), qui exprime avec quelle fréquence les brevets déposés dans un sous-domaine technologique par une société pendant les cinq dernières années sont cités dans l’année en cours.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 213

Dans le schéma 10 est représenté le rapport entre l’index d’impact actuel de la société Honda, divisé par le même indicateur pour toutes les sociétés concurrentes dans chacun des sous-domaines étudiés. De cette représentation ressort que la société Honda dispose d’une

avance dans cinq sous-domaines technologiques (ratio >= 1). Dans les autres sous-domaines pour lesquels ce ratio est inférieur à 1, la performance de Honda est inférieure à celle de ses concurrents.

Schéma 10: Ratio de l'impact de citation actuel des brevets Honda par rapport à 11 concurrents

De nombreux autres types d’applications des indicateurs de citation sont utilisés aujourd’hui, comme par exemple

L’étude de l’évolution des technologies en fonction du temps. La mesure du temps des cycles technologiques sur base du suivi des citations en fonction des années, permet d’évaluer avec quelle rapidité les technologies brevetées se renouvellent [VI],[XV].

Par ailleurs, l’analyse des citations est également utilisée pour retracer la répartition géographique des flux des connaissances dans des domaines spécifiques, comme cela est illustré dans une étude récente des biotechnologies et des technologies de l’information et de la communication [XVI],[XVII].

Comme déjà indiqué ci-dessus, les indicateurs de citation sont également utilisés pour évaluer la pertinence des périodiques scientifiques. A cet effet, la base de données Science Citation Index permet de calculer le facteur d’impact des journaux scientifiques contenus dans la base de données SCI. Le facteur d’impact est défini comme étant la fréquence de citation des articles du journal divisé par le nombre total de publications publiées dans ce même journal. Le facteur d’impact est donné par rapport à une année, qui est l’année pendant laquelle les citations des articles publiés les deux années

précédentes sont observées. Le facteur d’impact est donc mis à jour sur une base annuelle.

Si l’on reprend l’exemple de la liste des périodiques sur l’assainissement écologique, il a été montré que le facteur d’impact du journal qui sort en tête de la liste classée par ordre de fréquence (schéma 9), a un facteur d’impact qui n’est que de 0.775 par rapport à un facteur de 1,512 pour le journal "Journal of chartered institution of water and environmental management". Ce dernier ne se trouve qu’au neuvième rang dans la liste du schéma 9. Cet exemple illustre, que deux indicateurs différents sont susceptibles de fournir des vues différentes.

Une dernière forme d’analyse bibliométrique présentée dans le présent article consiste à étudier la co-occurrence de formes bibliographiques. Elle permet de mettre en évidence et de quantifier les relations qui existent entre différentes formes bibliographiques. On parle dans ce cas d’indicateurs relationnels.

Les liens étudiés peuvent se rapporter à des formes identiques, par exemple pour la mise en évidence de réseaux d’auteurs (liens entre co-auteurs), de grappes d’entreprises (liens entre co-déposants de brevets ou liens entre affiliations) ou bien pour la mise en évidence de liens entre technologies (étude des liens entre codes de la classification des brevets).

0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5

Coach Interior

Brakes

Transmission

Automotive Equipment

Coach Exterior

Steering

Suspension

Engine Mechanical

Engine Ignition

Ratio de l'impact de citation de Honda 1986-1990 / 11 concurrents

Honda mieux que ses concurrents

Honda inférieur à ses concurrents

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 214

Les liens peuvent aussi mettre en évidence des liens entre formes différentes. C’est le cas par exemple, si on veut déterminer les compétences techniques d’auteurs (étude des liens entre auteurs et codes de la classification) ou bien si on veut mettre en évidence les liens entre inventeurs et les sociétés pour lesquelles ils ont travaillé (étude des liens entre inventeur(s) et déposant(s) du brevet). Le suivi des évolutions des relations entre inventeurs et déposants en fonction du temps permet d’observer, par exemple, des migrations d’experts entre différentes institutions.

Les liens relationnels sont mis en évidence sur base de la mesure des fréquences des paires de formes

bibliographiques qui co-apparaissent. Les listes de ces fréquences représentées sous forme graphique donnent lieu à des schémas qui sont aisément interprétables.

Dans le schéma 11 est représenté le réseau des experts de l’étude sur l’assainissement écologique. Les experts, qui sont apparus comme co-auteurs sur les publications scientifiques sont reliés par des flèches. Le chiffre dans les flèches représente la fréquence des paires (fréquence des co-occurrence de formes), donc le nombre de fois que les auteurs en question ont publiés ensemble. La représentation fait apparaître un certain nombre de clusters d’experts qui correspondent aux différentes équipes de recherche travaillant dans le domaine étudié.

Schéma 11: Réseau représentant les principales équipes de recherche travaillant dans le domaine de l’assainissement écologique

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 215

Afin de montrer la diversité des paramètres qui peuvent être mis en relation dans des graphes relationnels, le schéma 12 montre un graphe qui met en relation les différents auteurs et la date de publication. La

représentation met en évidence la répartition de l’activité de publication des différents auteurs en fonction des années.

Schéma 12: Le réseau des inventeurs du schéma 11, enrichi avec les informations sur la date de publication

De nombreux exemples de la littérature (dont certaines références sont reprises dans la partie bibliographie [XVIII],[XIX]), montrent des applications diverses et variées de l'analyse relationnelle.

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 216

3. Qualité des analyses bibliométriques La valeur des résultats bibliométriques et la qualité des interprétations dépendent de plusieurs facteurs essentiels:

1. La qualité du corpus bibliographique

2. L’homogénéité des données

3. La validité des indicateurs calculés

La qualité des corpus bibliographiques est lié d’une part à la qualité intrinsèque des données (qualité des données dans la base de données) et d’autre part à la méthode de constitution du corpus (choix des sources, stratégie d’interrogation des bases de données, choix des mots-clés …) qui détermine l’exhaustivité thématique, ainsi que la couverture géographique et temporelle du corpus.

Préalablement à tout traitement bibliométrique, les données du corpus bibliographique nécessitent une préparation1 adéquate. Les formes doivent être homogénéisées, c’est-à-dire que les formes qui expriment la même valeur (quantitative ou qualitative) doivent apparaître de façon identique dans le corpus même s’il y a différentes façons de les écrire. De plus, les erreurs de saisie dans les bases de données doivent être corrigées.

Pour les besoins de certaines analyses, le corpus doit être enrichi avec de nouvelles données qui sont requises pour l’analyse. C’est le cas, par exemple, pour certaines analyses brevets qui utilisent le "pays d’origine du déposant", paramètre qui n’est généralement pas indexé dans les bases de données brevets commerciales [VII].

Enfin les résultats des analyses bibliométriques doivent être normalisés et validés par différents experts, afin d’assurer que les données qui sont utilisées pour comparer sont effectivement comparables[X].

Il est par exemple bien connu, que les fréquences de citation de références scientifiques dans les brevets varient beaucoup d’un domaine technologique à un autre2. Un indicateur basé sur les citations pour comparer des technologies dans des domaines différents, doit absolument tenir compte de ces variations et subir une normalisation préalable.

Par ailleurs, il y a lieu de considérer la stratégie d’innovation ou de propriété industrielle avant de réaliser des comparaisons sur base d’indicateurs brevet. Dans ce contexte il est, par exemple, bien connu que les Japonais déposent un brevet par revendication tandis que tous les autres pays mettent plusieurs revendications dans un seul brevet. Sans normalisation préalable, cette situation mène à des indicateurs biaisés.

La normalisation, la contextualisation et la validation des indicateurs bibliométriques est donc une étape extrêmement importante. Elle n’est pas facile à réaliser, mais essentielle pour garantir une interprétation correcte. C’est généralement l’étape de l’analyse qui demande le plus de ressources et de temps.

H. DOU et al. ont soulevé l’importance de pouvoir disposer d’une expertise multidisciplinaire, afin de donner du sens à des analyses bibliométriques et de la valeur à leurs interprétations [XX].

Toute la chaîne de travail en bibliométrie s’appuie sur des outils informatiques. Un grand nombre d’outils spécialisés sont aujourd’hui à disposition des bibliométriciens. Ils sont spécifiques à chacune des étapes du processus [XXI]:

− La recherche dans les bases de données et constitution des corpus bibliographiques,

− le reformatage des corpus bibliographiques,

− les analyses bibliométriques.

__________ 1 On parle de "nettoyage" et de reformatage 2 Exemple: [X] 1 - 2 en mécanique automobile 5 -10 en pharmacologie >= 20 en génétique

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 217

Conclusions La bibliométrie est une source d’observation et de meilleure compréhension des systèmes de la production scientifique et des processus d’innovation technologique.

Les indicateurs bibliométriques fournissent un regard, qui est complémentaire à tout autre regard qu’on peut avoir sur les outputs des sciences et des techniques par l’application d’autres méthodes.

Les indicateurs bibliométriques sont aujourd’hui devenus incontournables et largement utilisés à tous les niveaux (entreprises, institutions, états) pour contribuer à l’évaluation des activités de recherche scientifique et technologique et pour aider à la définition des politiques

d’innovation, situation dont témoignent les nombreuses publications sur le sujet en provenance de toutes les régions du monde.

Au Luxembourg, l’utilisation des indicateurs bibliométriques n’a pas encore été développée. Une première expérience de ce type est en cours dans le cadre d’un projet mené en collaboration entre le STATEC, la direction de la propriété intellectuelle du ministère de l’économie, l’OEB et le CRP Henri Tudor1. Un des objectifs consiste à développer des indicateurs bibliométriques sur base d’une analyse des brevets déposés au Luxembourg, afin de combler un manque de données de ce type pour le Luxembourg.

__________

1 Avec le soutien du ministère de la culture de l’enseignement supérieur et de la recherche

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9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique

Cahier du Statec n° 97 218

Bibliographie [I] K. FAUST, Early identification of technological advances on the basis of patent data, Scientometrics, 19 (5-6), (1990), 473-80

[II] H. ROSTAING, Veille technologique et bibliométrie: Concepts, outils, applications, Thèse de doctorat à l’Université d’Aix-Marseille III, (1993)

[III] G. K. ZIPF, Human behaviour and the principle of least effort, Ed. Addison Wesley (1949)

[IV] F. NARIN, K.S. HAMILTON, Bibliometric performance measures, Scientometrics, 36 (3), (1996), 293-310

[V] OCDE, La mesure des activités scientifiques et technologiques: Les données sur les brevets d’invention et leur utilisation comme indicateurs de la science et de la technologie, Manuel Brevet (1994)

[VI] F. NARIN, Patents as indicators for the evaluation of industrial research output, Scientometrics, 34 (3), (1995), 489-96

[VII] D. GUELLEC, Using patent indicators to understand innovation and growth, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003

[VIII] R. SCHRAMM, E. BOYADJIEVA, R. TRIBIAHN, Patentstatistik – Nachweis und Ausgangspunkt dynamischer wirtschaftlicher Entwicklung, Informatik, 37 (4), (1990), 157-160

[IX] F. NARIN, Patent bibliometrics, Scientometrics, 30 (1), (1994), 147-55

[X] F. NARIN, Why are relevant statistics for patent-related matters so difficult to analyze, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003

[XI] M. P. CARPENTER, F. NARIN, The adequacy of the Science Citation Index (SCI) as an indicator of international scientific activity, J. of the American Soc. for Information Science, (1981), 430-9

[XII] P. R. MCALLISTER, F. NARIN, Characterization of the research papers of U.S. medical schools, J. of the American Soc. for Information Science, 34 (2), (1983), 123-31

[XIII] R. PETERS, Understanding the patent strategies of companies, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003

[XIV] F. NARIN, The strategic applications of technology indicators based on patent citation analysis, Patent World, (1993)

[XV] F. NARIN, D. OLIVASTRO, Patent citation cycles, Library Trends, 41 (4), (1993) 700-9

[XVI] A. VERBEEK, K. DEBACKERE, M. LUWEL, Science cited in patents: A geographic “flow” analysis of bibliographic citation patterns in patents, Scientometrics, 58 (2), (2003) 241-63

[XVII] M. ZITT, S. RAMANANA-RAHARY, E. BASSECOULARD, F. LAVILLE, Potential science-technology spillovers in regions: An insight on geographic co-location of knowledge activities in the EU, Scientometrics, 57 (2), (2003), 295-320

[XVIII] H. DOU, J.M. DOU (Jr), Virtual research universes and research management, Technology Analysis and Strategic Management, 7 (1), (1995) 109-22

[XIX] C. HUOT, L. QUONIAM, H. DOU, A new method for analysing downloaded data for strategic decision, Scientometrics, 25 (2), (1992) 279-94

[XX] H. DOU, H. ROSTAING, P. BALDIT, P. HASSANALY, L. QUONIAM, Bibliometric analysis of patent documents for R&D management, Research Evaluation, 3 (1), (1993) 13-18

[XXI] A.J. TRIPPE, Patinformatics: Tasks to tools, World Patent Information, (25), (2003), 211-21

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 219

10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Charles-Henri DI MARIA, Centre de Recherche Public - Henri Tudor, CRP-HT/CITI-ECOMI et Alexandra GUARDA-RAUCHS, Ministère de l’Economie et du Commerce Extérieur, DGEE

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 220

Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX1

Table des matières

1. Introduction 221 2. La marque et de son rôle pour une entreprise 221 3. Les données et les résultats empiriques 223 3. Conclusion 226 Bibliographie 227

1 Les auteurs tiennent à remercier tout particulièrement M. Serge Allegrezza (STATEC, Luxembourg) pour son encouragement et son aide lors de la rédaction de cette étude. Des remerciements spéciaux vont également à M. Pierrot Rasque (ULP, Strasbourg) pour une première exploitation statistique de la base de données ainsi qu’à M. Julien Ciccone (CRP-HT, Luxembourg) qui a préparé la même base de données pour les régressions logistiques présentées dans ce document. Finalement sans la mise à disposition des résultats de l’étude du Bureau Benelux des Marques (BBM), étude réalisée par l’ILRES, cette analyse aurait été impossible.

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 221

Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

1. Introduction Pourquoi parler de marques dans un cahier innovation ?

Bon nombre de dépôts de marques sont souvent le résultat d’un processus d’innovation au sein de la firme déposante. En effet, la marque, comme les autres formes de protections issues de la propriété intellectuelle, permet aux entreprises de s’approprier la rente qui découle de l’innovation. Ainsi une analyse du dépôt de marque peut renseigner sur le comportement innovateur des firmes.

Cette étude se propose donc d’étudier le dépôt de marques des firmes au BENELUX, sachant que les trois pays, la Belgique, les Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg disposent d’un bureau de dépôt et donc d’une marque commune Benelux.

Force est de constater que les études empiriques et théoriques sur le dépôt de marques sont inhabituelles, en particulier, en comparaison avec des études sur d’autres modes de protections comme le brevet. Ceci avait déjà été constaté dans d’autres articles, voir notamment Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999, et plus récemment Luini et Mangani, 2004.

Mis à part les contributions compilées par Kapferer et Thoenig, 1989, rares sont les études conduites sur ce thème sous l’éclairage des sciences-économiques. Ce sont principalement les brevets qui ont retenu l’attention des chercheurs (voir Griliches, 1990, pour un aperçu). Tout au plus certaines études en sciences de gestion regardent, par secteur et pour certaines entreprises, les choix qui conduisent à la création d’une marque et la vente de celle-ci (p.ex. Smith et Parr, 1994). La littérature en économie

industrielle présente quelques analyses théoriques sur les stratégies en matière de distinction des produits par les marques (Sappington, Wernerfelt, 1985, Jarrell, Peltzman, 1985, Wernerfelt, 1988, Mitchell, 1989, Sullivan, 1990, Sullivan, 1992, DeGraba, Sullivan, 1995, Choi, 1998, Tadelis, 1999, Cabral, 2000, Pepall, Richards, 2002). De même quelques études analysent les trajectoires de croissance des firmes et leur stratégie en matière de marques (Wilkins 1992). De manière générale, les sciences économiques adoptent l’hypothèse que les législations sur les marques ont été introduites dans le but de promouvoir l’efficacité économique et des produits de bonne qualité. Pire encore qu’en recherche théorique, les applications économétriques en matière de dépôt de marques ne font pas légion. Citons Bosworth et Rogers, 2001, et Feeny et Rogers, 2003, qui analysent la valeur de marché et la capacité d’innovation des firmes en fonction de leurs comportements en matière de dépôts de marques ainsi que les deux études déjà citées Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999 ainsi que Luini et Mangani, 2004.

Or, les bureaux des marques des différents pays ainsi que le Bureau Benelux des Marques (BBM), l’Office européen (OHMI) et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) proposent de nombreuses informations statistiques qui permettent, d’une part, de connaître le volume des marques et, d’autres part, d’avoir une vision des entreprises qui déposent des marques. Cet article propose, pour la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, une étude sur les facteurs qui peuvent expliquer le dépôt d’une marque et de déterminer le profil de ces entreprises qui adoptent ce comportement.

2. La marque et son rôle pour les entreprises Il est souvent admis que les apports théoriques faits sur l’analyse des brevets sont aussi pertinents pour les marques. Il existe en effet certaines similitudes entre ces deux modes de protection, le système des marques comme celui des brevets confère un droit de propriété exclusive (de 10 ans, renouvelable) d’utiliser certains signes (logo, nom, etc.) et de fait interdit la copie. Un tel droit trouve sa justification dans les dépenses (élevées) associées au développement des produits, à la différentiation et à la publicité. Mais c’est aussi un moyen pour l’entreprise de lever des barrières à l’entré sur son marché. Ainsi, selon Bain, 1956, la marque est

l’élément central de la différentiation de produit et une source d’avantages compétitifs.

La diversification permet à la firme de se créer une niche. Mais pour cela elle doit être accompagnée de campagnes de publicités pour éveiller l’attention des consommateurs, puis de les conserver et parfois de justifier dans l’esprit du public un prix plus élevé que ceux de produits proches fabriqués par des concurrents. Dès lors, il ressort que le dépôt de marques est souvent au centre d’une stratégie intégrée de la politique commerciale de la firme

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 222

multipliant de fait les coûts. Ceci pouvant expliquer pourquoi toutes les firmes ne déposent pas de marques.

S’il n’existe pas à proprement parler un cadre théorique de la marque, certains ponts peuvent être construit vers les analyses de la gestion stratégique. Selon Porter,1991, dans le choix des options stratégiques que sont la diversification ou la réduction des coûts, la marque occupe une place centrale pour expliquer la structure d’un secteur économique et la place qu’occupe une entreprise en son sein. Dans l’analyse de l’entreprise sous

une optique ressource, Grant, 1991, la marque (déposée ou non) est un élément d’un mécanisme d’isolation qui est une extension de la notion de barrière à l’entrée en y incluant des aspects cognitifs tels que l’impossibilité de certains acteurs économiques de comprendre exactement les causes de performances différentes entre les firmes. La marque est aussi considérée par cet auteur comme le reflet des ressources intangibles et des compétences de l’entreprise.

.

Le cadre institutionnel

Une marque est un signe, ou une combinaison de signes, qui permet de distinguer les biens ou les services d’un producteur par rapport à ceux de ses concurrents. Ces signes peuvent être un ou plusieurs mots, lettres, chiffres, images, emblèmes, couleurs, en plusieurs dimensions ou encore un mélange de tous ces types de signes. Si une marque est déposée, aucune personne ou entreprise en dehors du propriétaire de la marque ne peut l’utiliser pour des biens ou des services très proches de ceux couverts par la marque. De plus, une utilisation sans autorisation de cette marque, utilisation qui pourrait introduire de la confusion dans l’esprit du public est interdite.

Tant que la protection de la marque est renouvelée tous les 10 ans (et qu’elle est utilisée) elle reste à jamais propriété du déposant. Le bureau BENELUX des marques (BBM) est l’organisme officiel responsable de

l’enregistrement des marques pour la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Il s’agit d’un organisme public qui administre le registre des marques et va fournir toutes les informations légales dans ce domaine ainsi que des facilités pour la recherche de la présence ou non de marques équivalentes.

Pour qu’un dépôt soit recevable, un certain nombre de critères doivent être remplis. Le déposant doit pouvoir identifier clairement la marque, le propriétaire, les produits ou services concernés, si la marque est la propriété d’un individu ou d’un ensemble de personnes (dans ce cas en précisant les règles de gestion communes adoptée), enfin le dépôt n’est effectif que quand les charges financières ont été payées. Tant que la marque n’a pas été déposée elle ne bénéficie d’aucune protection. Le dépôt n’est pas obligatoire. De plus, le BBM n’est pas en charge de la surveillance des utilisations frauduleuses d’une marque déposée, c’est la responsabilité du propriétaire de la marque.

De manière simpliste, en ce qui concerne les auteurs en sciences de gestion et en marketing Kay, 1993, et Aaaker, 1994, la marque a essentiellement quatre rôles qui se rapportent au comportement de choix du consommateur: un indicateur de la qualité perçue du produit (pour s’en convaincre l’exemple des sodas à base de cola en est un bon exemple), un message de continuité (une eau minérale gazeuse d’une marque achetée à un instant donné sera la même demain, après demain et ainsi de suite), un signal (par exemple porter un habit dont la marque est signe de luxe), enfin cela peut aussi indiquer une recette (c’est souvent le cas pour les céréales où la marque se confond avec la composition du produit). Ces quatre caractéristiques ne sont d’ailleurs ni exclusives ni redondantes, il serait possible de citer le cas d’un soda qui cumule ces quatre aspects.

Il ressort de ce bref aperçu des marques et de leurs rôles pour la vie de l’entreprise qu’une marque a une valeur à partir du moment où elle implique des ventes supérieures

(en volume et/ou en valeur) que celles de produits concurrents. Mais pour ce faire, l’entreprise doit adopter une politique de diversification, conduire des campagnes de publicité, mais aussi enregistrer sa ou ses marques et être capable de faire valoir ses droits en cas de copies. Alors, en ce qui concerne les déterminants au dépôt de marque, il est supposé que les petites entreprises en particulier celles dont le marché est peu étendu géographiquement auront toutes choses égales par ailleurs moins tendance à déposer une marque principalement pour des raisons de coût. De plus, les entreprises qui conduisent des activités de recherche et développement, font de la publicité et encourent le risque d’avoir leurs produits copiés par leurs concurrents auront souvent tendance à déposer une marque. Ce sont ces assertions qui vont être analysées dans la suite de ce document pour un échantillon d’entreprises du BENELUX et qui ont été empiriquement mis en évidence dans Allegrezza et Guarda-Rauchs ,1999

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 223

3. Les données et les résultats empiriques Ce document utilise des données issues d’une enquête téléphonique assistée par ordinateur conduite en 2001 pour le BBM par un institut d’enquêtes de marché (ILRES). Au total, 1481 entreprises ont fourni des informations: 500 en Belgique, 500 au Luxembourg, et 481 aux Pays-Bas. Les informations contenues dans cette base se rattachent particulièrement au comportement d’enregistrement des marques par les entreprises, ou autrement-dit si une entreprise dépose ou non une marque.

Mais la base de données contient aussi des informations sur les entreprises elles-mêmes: la taille en termes d’employés, le secteur d’activité, si elle est exportatrice ou non, si elle conduit des activités de R&D, si elle

consacre une partie de son chiffre d’affaire pour conduire des campagnes de publicité. Mais aussi si elle surveille sa concurrence, si elle connaît le BBM, comment elle juge l’intérêt de déposer une marque et finalement si elle dispose d’un site Internet, une variable nouvelle puisqu’elle n’avait pas encore été mesurée par l’enquête précédente datant de 1996 et analysée dans l’article précité Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999.

Le tableau 1 présente en détail les variables utilisées dans cette étude ainsi que leur fréquence d’observation dans l’échantillon retenu pour l’enquête BBM.

Tableau 1. Les variables

Concernant les caractéristiques des entreprises interrogées on peut noter que 27% exportent leurs produits et services (surtout en Belgique 31% et au Luxembourg 27% contre 22% seulement pour les Pays-Bas). De ces firmes exportatrices la plupart exportent dans la Zone Benelux (71%) et dans l’Union Européenne

(79%) alors que seulement 34% font des exportations hors de l’UE, le Luxembourg étant le pays avec les exportations hors UE les plus faibles 25% contre 34% pour la Belgique et 43% pour les Pays-Bas.

Variable Valeur Signification Nb. Obs.

0 Pas de marques déposées 1 2501 Au moins une marque déposée 2310 Moins de 50 employés 1 4031 Plus de 50 employés 780 Moins de 20% des ventes à l’export 1 3011 Plus de 20% des ventes à l’export 1800 Moins de 1% du CA consacré à la publicité 1 0141 Plus de 1% du CA consacré à la publicité 4670 Aucune activité de R&D 2221 R&D occasionnellement 2222 R&D en permanence 1 0370 Le risque d’imitation est négligeable 6231 1932 2873 1364 Le risque d’imitation est très grand 2420 Protéger ses marques n’est pas important 5431 N’est pas très important 1302 Est relativement important 1923 Est important 1594 Est très important 4570 N’observe jamais la concurrence 5541 Observe parfois la concurrence 5612 Observe systématique la concurrence 3660 Ne connaît pas le BBM 1 0501 Connaît le BBM 4320 Industries 4571 Services (code Nace G et au-delà) 1 0240 9811 Entreprise basée au Luxembourg 5000 9811 Entreprise basée en Belgique 5000 L’entreprise n’a pas déposé de marque durant les derniers 5 ans 891 Il y a eu au moins 1 dépôt de marque durant les derniers 5 ans 1420 La firme n’a pas de site Internet 8741 La firme a un site Internet 607

Deposit

Internet

BTO

Sector

Lux

Bel

R&D

Imi

Protect

Study

Mark

Size

Exports

Pub

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 224

Les entreprises utilisent la vitrine virtuelle que constitue Internet, en effet 41% possèdent leur propre site Internet (en 2001 déjà). A noter également que 64 % des entreprises font de la publicité et/ou du marketing, les entreprise néerlandaises (72%) et luxembourgeoises (69%) utilisant plus cet instrument que les entreprises belges (51%).

Malgré une exposition au risque de copie de par leurs caractéristiques d’ouverture (exportations, présence Internet et publicité) les entreprises voient peu le risque d’être copiées (56% estiment que ce risque est négligeable) et ne regardent pas trop ce que font leurs concurrents (seulement 25% des entreprises observent régulièrement leurs concurrents).

Or, 31% des entreprises ont déjà constaté des imitations de leurs produits et/ou procédés, ce pourcentage monte même à plus de 50% parmi les entreprises qui observent

régulièrement leurs concurrents.

Finalement, concernant la création et l’utilisation des moyens de protection de la propriété intellectuelle on observe que 71% des entreprises font des créations ou des inventions mais 64% de celles-ci n’utilisent aucune protection.

Pour aller de l’avant des simples statistiques descriptives et en l’absence d’un cadre théorique permettant de dériver directement un cadre empirique, la démarche adoptée par Allegrezza et Guarda-Rauchs (1999) est adoptée. Il s’agit de deux modèles Probit dont les variables expliquées sont le fait d’avoir déposé au moins une marque au BBM (Mark) et, ensuite, parmi les entreprises qui ont déposé une marque celles qui l’ont fait durant les cinq dernières années (Deposit). Ces estimations économétriques permettent ainsi de dégager un « profil » de l’entreprise qui dépose des marques.

Les résultats des estimations économétriques sont présentés dans les tableaux 2 et 3.

Tableau 2. Dépôt de Marque

Variable expliquée Mark

Variable Coefficient Ecart type t-student Prob

Constante -2.061 0.156 -13.175 0**

Size 0.553 0.163 3.376 0.001**

Exports 0.426 0.122 3.474 0.001**

Pub -0.169 0.096 -1.755 0.079

R&D 0.217 0.057 3.787 0**

Imi 0.07 0.027 2.547 0.011**

Protect 0.067 0.021 3.114 0.002**

Study 0.123 0.059 2.098 0.036**

BTO 0.488 0.091 5.344 0**

Bel -0.219 0.114 -1.914 0.056

Lux -0.095 0.108 -0.878 0.379Internet 0.552 0.091 6.042 0**

Service 0.16 0.099 1.619 0.105 ** significatif à 5% R2=0.18 N=1481 Source : Ministère de l’Economie et du Commerce Extérieur, CRPHT/CITI-ECOMI

Les résultats des régressions Probit mettent en évidence qu’en ce qui concerne le dépôt de marques, il existe une relation positive entre le dépôt et la taille de l’entreprise, l’intensité avec laquelle elle observe ses concurrents, ses efforts en R&D, l’estimation qu’elle a que ses concurrents puissent imiter ses produits, le degré de confiance qu’elle a dans la protection des marques, le fait de connaître le BBM, le fait d’être exportatrice et d’avoir un site Internet.

Aucune relation significativement de zéro ne semble exister entre le fait d’être propriétaire d’une marque et le volume de chiffre d’affaires consacré à la publicité ainsi que le fait d’être oui ou non du secteur des services.

CCes résultats confirment les assertions qui découlent des différents apports théoriques mentionnés précédemment.

Cependant, il convient de noter que par rapport à l’étude antérieure Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999, précitée on remarque que le fait d’avoir un site Internet, variable absente de l’échantillon 1996, ressort comme ayant un impact positif sur la probabilité d’être propriétaire d’une marque.

De cette même comparaison il ressort qu’alors qu’en 1996 le fait d’être une entreprise belge (comparé aux entreprises néerlandaises) avait encore un impact négatif significatif sur le dépôt de marques ceci ne peut plus être mis en évidence en 2001, la distribution converge à travers les trois pays, le comportement des entreprises luxembourgeoises en matière de dépôt de marques n’ayant jamais été significativement différent de celui de leurs concurrents néerlandais.

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 225

Ces observations pourraient indiquer que les entreprises belges, à l’instar des entreprises luxembourgeoises et néerlandaises, entreprises qui de surcroît se sont mises à l’heure de la société de l’information et qui ressentent une pression concurrentielle accrue par la globalisation des marchés ont plus pris connaissance de l’importance de la protection de leurs actifs immatériels et utilisent plus volontiers les moyens de propriété intellectuelle mis à leur disposition pour protéger leurs innovations, ceci pourrait également être une conséquence de la progression du marché unique européen1.

Concernant la régression sur le fait qu’une entreprise ait déposé une marque plus récemment (marque déposée durant les cinq années précédentes) n’est pas aussi instructive. En effet, peu de variables apparaissent comme significatives. En prenant un seuil de significativité 5 %, il ressort que seul le fait d’être une entreprise belge et de conduire des activités de R&D a un effet positif sur la probabilité d’être titulaire d’une marque déposée récemment.

Ce résultat peu concluant quant aux dépôts récents vient notamment du fait que cet échantillon est évidemment très réduit par rapport à l’échantillon initial ce qui augmente fortement l’incertitude de l’estimation et donne des t de Student plus faibles.

Néanmoins, d’après les résultats, il semblerait que la prise de connaissance des entreprises belges de l’importance de la protection des innovations par le dépôt de marques soit décalée dans le temps, cet effet de rattrapage se traduirait ainsi dans la relation positive existante entre le fait d’être un titulaire d’une marque récente et celui d’être une entreprise belge.

Finalement, le fait que la relation positive entre activité de R&D et dépôt récent ressorte très clairement de cette estimation vient appuyer la remarque faite au début, à savoir que le dépôt de marques n’est qu’une manière parmi d’autres permettant aux firmes de s’approprier les rentes découlant de leurs innovations.

Tableau 2. Dépôt récent de Marque

Variable expliquée Deposit

Variable Coefficient. Ecart type t. student Prob

Constante -0,342 0,352 -0,972 0,331

Size -0,018 0,259 -0,071 0,943

Exports 0,438 0,226 1,935 0,053*

Pub -0,012 0,201 -0,063 0,949

RD 0,308 0,118 2,605 0,009**

Imi 0,013 0,057 0,229 0,818Protect 0,017 0,044 0,397 0,691Study -0,156 0,126 -1,236 0,216BTO 0,241 0,187 1,29 0,197Bel 0,588 0,233 2,517 0,011**

Lux 0,176 0,219 0,802 0,422Internet 0,114 0,212 0,542 0,588Service 0,21 0,203 0,103 0,917 ** significatif à 5%

R2 = 0,11 N = 231

Source : Ministère de l’Economie, CRPHT/CITI-ECOMI

_________

1 Cependant, on peut remarquer qu’aucune des entreprises enquêtées n’a cité l’office européen de marques l’OHMI comme point de contact pour le dépôt d’une marque et a fortiori l’organisation mondiale pour la propriété intellectuelle l’OMPI.

Or, vu la croissance des formalités requises pour le dépôt il se pourrait que ces entreprises passent nécessairement par un conseil en propriété intellectuelle, voire un avocat spécialisé, ce qui a été nomme par 5% des entreprises titulaires d’une marque déposée.

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 226

3. Conclusion La marque est un élément important pour le développement d’une entreprise. Comme d’autres formes de protections issues de la propriété intellectuelle, elle permet à la firme de bénéficier d’une rente justifiée le plus souvent par un investissement en R&D initial et de développer ses parts de marché à travers la diversification des produits.

En étudiant brièvement, dans des champs disciplinaires variés, différents apports théoriques en relation avec la marque, il ressort notamment que le dépôt de marques correspond à un comportement justifié par un positionnement de l’entreprise vis-à-vis de ses concurrents.

L’étude empirique conduite dans ce document confirme les résultats obtenus lors d’analyses précédentes et est conforme aux résultats théoriques rappelés précédemment.

En effet, sur base de régressions de type Probit, des relations positives entre le dépôt et la taille de l’entreprise, l’intensité avec laquelle elle observe ses concurrents, ses efforts en R&D, l’estimation qu’elle du risque d’imitation de ses produits par ses concurrents, le degré de confiance qu’elle a dans la protection des marques, le fait d’être exportatrice et le fait d’avoir un site Internet ont pu être identifiées.

Citons notamment le fait que les résultats des régressions semblent indiquer que l’importance de la marque comme forme de protection industrielle va croissante avec la Société de l’Information, l’intégration du marché unique et la pression concurrentielle accrue due à la globalisation des échanges économiques.

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10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX

Cahier du Statec n° 97 227

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 229

11. Innovation, R&D - Bibliographie

Paul ZAHLEN, STATEC

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 230

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BLONDELOT Emile – Une tradition séculaire tournée vers l’avenir. Recherche, développement et innovation dans la sidérurgie luxembourgeoise, in: d’Letzebuerger Land, n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), pp. 35-36

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 231

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EUROSTAT - Enquête communautaire sur l'innovation 1997/1998 – Résultats définitifs (par Frank FOYN), in: Statistiques en bref, Thème 9: Recherche et développement, n° 2 / 2000, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-00-002-__-I-FR&mode=download)

EUROSTAT - Enquête communautaire sur l'innovation. Performances des secteurs en matière d’innovation (par Frank FOYN), in: Statistiques en bref, Thème 9: Science et technologie, n° 1 / 2001, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-01-001-__-I-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les brevets dans l’UE: perspectives internationales, nationales et régionales, in: Statistiques en bref, Thème 9: Science et technologie, n° 4 / 2001, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-01-004-__-I-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les brevets dans l’UE: vers une importance croissante des brevets de haute technologie de 1990 à 2000, Thème 9: Science et technologie, n° 1 / 2002, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-001-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les demandes de brevets déposées auprès de l’OEB toujours en hausse. 1990 à 2001, Thème 9: Science et technologie, n° 4/ 2003, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-004-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les demandes de brevets déposées auprès de l’OEB dans le secteur des TIC ont augmenté entre 1991 à 2001, Thème 9: Science et technologie, n° 6/ 2003, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-006-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – L’emploi national et régional dans les secteurs de haute technologie et à forte intensité de connaissance au sein de l’UE – 1995-2000, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 3/2002, pp. 1-6 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-003-__-N-FR&mode=download)

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 232

EUROSTAT – L’emploi dans les secteurs de haute technologie et à forte intensité de connaissance a continué de croître dans l’UE en 2001, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 4/2002, pp. 1-6 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-004-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les secteurs à haute technologie et à haut niveau de savoir sont créateurs d’emploi en Europe (par Guido Strack), in: Statistiques en bref, Thème 9: Science et technologie, n° 10/ 2003, pp. 1-7 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-010-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Le commerce de produits de haute technologie, l’emploi et la valeur ajoutée dans les secteurs de haute technologie et dans les services à forte intensité de connaissance, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 2/2004, pp. 1-6 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-04-002-__-N-FR&mode=download)

EUROSTAT – Dépenses et personnel de R&D en Europe: 1999-2001, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 3/2003, pp. 1-6 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-003-__-N-FR&mode=download)

EUROSTAT – Vers un société européenne de la connaissance: les contributions des hommes et des femmes (par Guido Strack), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 5/2003, pp. 1-6 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-005-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Les crédits budgétaires publics alloués à la R&D. Ration CBPRD/PIB relativement stable pour l’UE, mais en augmentation pour les Etats-Unis et le Japon (par Simona Frank), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 7/2003 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-007-__-N-FR&mode=download)

EUROSTAT – Dépenses et personnel de R&D dans l’UE: Les dépenses de R&D dans l’UE augmentent en 2002 mais l’écart avec les Etats-Unis et le Japon subsiste (par Simona Frank), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 8/2003 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-008-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Rattraper l’UE? Comparaison des ressources humaines hautement qualifiées dans l’UE et les pays adhérents (par Guido Strack), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 9/2003 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-009-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT - Statistiques sur l’innovation en Europe. Données 1996-1997, Edition 2000, Thème 9: Science et technologie, Série: Panorama de l’Union européenne, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2001

Les publications d’EUROSTAT citées donnent un aperçu succinct mais intéressant sur la question de l’innovation dans les entreprises au Luxembourg dans la comparaison européenne sur base d’enquêtes communautaires(« CIS ») réalisées dans le domaine de l’innovation (la première datant de 1993, la deuxième en 1997 à laquelle participe pour la première fois le Luxembourg, et la troisième en 2001). En ce qui concerne les questions métodologiques, voir: - EUROSTAT – Innovation statistics, more than R&D indicators. 21st CEIES seminar, Athens, 10 and 11, Theme 1: General statistics, Collection: Eurostat News, April 2003 http://forum.europa.eu.int/Public/irc/dsis/ceies/library?l=/seminars_21_to_30/innovation_statistics&vm=detailed&sb=Title .

Voir également le texte méthodologique fondateur des statistiques de l’innovation (concepts, définitions …): - OCDE – Manuel d’Oslo. La mesure des activités scientifiques et technologiques. Principes directeurs proposés pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique, (en commun avec EUROSTAT), 1995 (http://www.oecd.org/dataoecd/35/56/2367523.pdf) , ainsi que le texte méthodologique de base concernant la R&D: - OCDE – Manuel de Frascati. La mesure des activités scientifiques et technologiques. Méthode type proposée pour les

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 233

enquêtes sur la recherche et le développement expérimental , 2003 (http://www1.oecd.org/publications/e-book/9202082E.PDF )

En ce qui concerne les questions méthodologiques concernant les statistiques de R&D, voir également: - EUROSTAT - Statistiques de Recherche et Développement, Compte rendu du 3ème séminaire du CEIES, Aarhus, Danemark, 3-4 décembre 1997 (http://forum.europa.eu.int/irc/DownLoad/kfeuAJJ_mZGIXfTqHxof8CsOy-fsJ-pI/fjRZFrTV8fo-mGgp6HtFZhhppOGGkeZT/yMxF3E/procd_fr.doc)

EUROSTAT - Statistiques de la science et de la technologie en Europe. Données 1985-1999, Edition 2000, Thème 9: Science et technologie, Série: Panorama de l’Union européenne, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2001 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-32-00-904-__-I-FR&mode=download )

EUROSTAT - Recherche et développement: statistiques annuelles. Données 1990-2000, Edition 2001, Thème 9: Science et technologie, Série: Tableaux détaillés, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2001

EUROSTAT - Statistics on science and technology. Data 1980-2001, Edition 2002, Thème 9: Science et technologie, Série: Detailed tables, (CD-Rom), Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002

EUROSTAT - Statistics on science and technology. Data 1980-2002, Edition 2003, Thème 9: Science et technologie, Série: Detailed tables, (CD-Rom), Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003

EUROSTAT – Statistiques de la science te de la technologie. Données 1991-2001, Edition 2003, Thème 9: Science et technologie, Série: Detailed tables, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003 (en français: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-CT-02-001-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT - Statistics on science and technology in Europe - Data 1991-2002, Edition 2003, Thème 9: Science et technologie, Série: Panorama of the European Union,Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2004 (1ère partie: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-57-03-104-__-N-FR&mode=download 2ème partie: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-57-03-104-___-N-FR&mode=download )

EUROSTAT – Science and technology in Europe. Statistical pocketbook. Data 1990-2000, 2002 Edition, Thème 9: Science et technologie, Série: Pocketbooks, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002

EUROSTAT – Science and technology in Europe. Statistical pocketbook. Data 1991-2001, 2003 Edition, Thème 9: Science et technologie, Série: Pocketbooks, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-43-03-500-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT - SMEs in Europe. Competitiveness, innovation and the knowledge driven society, 2002 Edition, Data 1996-2001, Theme 4: Industry, trade and services, Série: Detailed Tables, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-CJ-02-001-__-N-FR&mode=download )

EUROSTAT - E-Commerce and the Internet in European businesses. Data 2001-2002, 2003 Edition, Theme 4: Industry, trade and services, Série: Detailed Tables, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003 (http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/EN?catalogue=Eurostat&product=KS-54-03-889-__-N-EN&mode=download )

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

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Union européenne, OCDE et innovation

1. Union européenne

Les statistiques concernant la R&D au Luxembourg font encore actuellement pratiquement entièrement défaut (notamment en ce qui concerne les dépenses dans ce domaine). Dans les deux publications précitées on ne trouvera en conséquence que peu d’informations sur le sujet concernant le Luxembourg, si ce n’est quelques données de base sur l’innovation (brevets) et les ressources humaines.

Evidemment les publications d’EUROSTAT s’inscrivent dans le cadre plus large de la politique communautaire en matière d’innovation et de R&D. A partir du milieu des années 1990 les instances communautaires ont pris conscience de l’influence de la R&D sur les performances économiques. C’est dans ce contexte que doit être situé le « Livre vert » sur l’innovation de décembre 1995 et le premier plan d’action pour l’innovation publié en novembre 1996 par la Commission européenne. Cette politique fut relancée au sommet de Lisbonne de mars 2000. Ce sommet avait été précédé par l’adoption par la Commission d’une communication intitulée « Vers un espace européen de la recherche » (janvier 2000) et suivi en septembre 2000 par la communication de la commission intitulée « L’innovation dans une économie fondée sur la connaissance » Ces textes et des informations supplémentaires sur la politique communautaire en matière d’innovation peuvent être trouvés à partir des pages Internet suivantes:

- Innovation policy (sur le site CORDIS de la Commission): http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/policy.htm Le « Livre vert » de 1995 et le plan d’action pour l’innovation de 1996 sont disponibles à partir de la page http://www.cordis.lu/innovation/src/policy.htm

La communication de septembre 2000 peut être téléchargée à partir de la page http://www.cordis.lu/innovation-policy/communications/home.html . En mars 2003, la Commission a publié une nouvelle communication: - COMMISSION EUROPEENNE – Politique de l’innovation: mise à jour de l’approche de l’Union dans le contexte de la stratégie de Lisbonne (COM(2003)112 final, 11 mars 2003 (ftp://ftp.cordis.lu/pub/innovation-policy/communications/communication_2003_fr.pdf )

- Des statistiques disponibles en matière d’innovation (encore incomplètes) concernant le Luxembourg dans la comparaison européenne sont accesibles à partir de la page « The European Trend Chart on Innovation »: http://trendchart.cordis.lu/ , notamment les publications suivantes de 2001 et 2002:

- COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2001, Commission Staff Working Paper, (SEC (2001)1414), 14 septembre 2001 (http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/SEC_2001_1414_EN.pdf ) Les « Luxembourg Trend Chart Country Reports » de juin 2001 et septembre 2001 sont également accessibles: (http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_June2001.pdf; http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_September_2001.pdf )

- COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2002, Commission Staff Working Paper, (SEC (2002)1349), December 2002 http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/index.html , resp. http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/html/download_area/download_area.html Voir également le « Trendchart country report » de mai 2002: http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_May_2002.pdf et le draft d’octobre 2002: http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_October_2002.pdf

- COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2003, Commission Staff Working Paper, (SEC (2003)1255), November 2003 http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/index.html , voir notamment sous”indicators”: http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/html/indicators/indicators.html ) Voir également les pages consacrées au Luxembourg: 2002: http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/html/eu_member_states/country_performances/country_pages/luxembourgpage.html; 2003: http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/html/countries/luxembourg.html

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 235

Voir également les deux documents suivants tenant compte du Luxembourg:

- COMMISSION EUROPEENNE - Trend Report: Lifelong Learning – an overview of national measures in the EU Member States and Candidate Countries, May 2002 (http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Lifelong_Learning_March_2002.pdf)

- COMMISSION EUROPEENNE - Trend Report: Progress towards the objectives set out in the EC Communication on Innovation in a Knowledge-Driven Economy, May 2002 (http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Progress_in_Knowledge_Driven_Economy_March_2002.pdf)

De nombreux autres documents concernant la politique de l’innovation en Europe sont disponibles à partir de http://trendchart.cordis.lu/Reports/ .

A consulter encore l’ « Innobarometer » dans lequel sont publiés les réultats d’une enquête auprès des chefs d’entreprises concernant leurs expériences en matière d’innovation. L’enquête a également été effectuée au Luxembourg et a été publiée dans la série « Flash Eurobaromètre », n° 100 (juin 2001) et n° 129 (septembre 2002) Les rapports sont t téléchargeables à partir de http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/innobarometer.htm , - pour 2001: http://europa.eu.int/comm/public_opinion/flash/fl100_fr.pdf, resp. http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/innobarometer2001.htm - pour 2002: http://europa.eu.int/comm/public_opinion/flash/fl129_fr.pdf , resp. http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/innobarometer2002.htm .

Voir également la page Internet de la DG « Entreprises » de la Commission consacrée à l’innovation:http://europa.eu.int/comm/enterprise/innovation/index.htm .

En ce qui concerne la question des brevets et des marques, voir - le site de l’Office européen des brevets http://www.european-patent-office.org/index.fr.php (notamment les rapports annuels) - le site du Bureau Benelux des marques http://www.bmb-bbm.org/fr/pages/index.htm

En ce qui concerne l’attitude des Européens (Luxembourgeois inclus) par rapport aux questions de l’innovation et de la recherche, voir également les résultats d’une enquête parus dans "Eurobaromètre" - COMMISSION EUROPEENNE - Les Européens, la science et la technologie, Eurobaromètre (spécial), n° 55.2, Décembre 2001 (http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/eb/ebs_154_fr.pdf ).

Enfin on peut consulter la page Internet de la Commission européenne - Science et société en Europe http://europa.eu.int/comm/research/science-society/index_fr.html et notamment les documents sous: http://europa.eu.int/comm/research/science-society/documents_fr.html - COMMISSION EUROPEENNE – She Figures 2003. Women and Science, Statistics and Indicators, Luxembourg, Office des publications officielles des communautés européennes, 2003 (http://europa.eu.int/comm/research/science-society/pdf/she_figures_2003.pdf; voir également les autres publications concernant les femmes dans le domaine scientifique: http://europa.eu.int/comm/research/science-society/documents_en.html#pub)

2. OCDE

La problématique de l’innovation et de la R&D fait également partie des préoccupations de l’OCDE. A ce titre, on peut consulter le site de la direction « Science, technologie et industrie » de l’OCDE (http://www.oecd.org/department/0,2688,en_2649_33703_1_1_1_1_1,00.html , puis voir sous « Publications and documents »: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_1_1_1_1,00.html ). Etant donné que les statistiques luxembourgeoises en la matière sont encore incomplètes il ne faut s’attendre à des informations spécifiques sur le Luxembourg. Néanmoins on y trouve des données sur la problématique générale dans les pays de l’OCDE. Les « publications-clés » sont répertoriées à la page: http://www.oecd.org/document/38/0,2340,en_2649_33703_3235110_1_1_1_1,00.html

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 236

Voir plus spécifiquement les publications suivantes: - Le « Science, Technology and Industry Outlook » (l’édition 2001 était librement accessible au moment de la rédaction: http://www1.oecd.org/publications/e-book/9201131E.PDF ) Quelques statistiques dans ce domaine sont accessibles à partir de la page: http://www.oecd.org/statisticsdata/0,2643,en_2649_33703_1_119656_1_1_1,00.html - Le « OECD Science, Technology and Industry Scoreboard 2001 - Towards a knowledge-based economy » qui contient quelques indications (néanmoins très incomplètes) sur le Luxembourg était téléchargeable au moment de la rédaction:http://www1.oecd.org/publications/e-book/92-2001-04-1-2987/ . Référence bibliographique de l’édition 2003: http://www.oecd.org/document/21/0,2340,en_2649_33703_16683413_119656_1_1_1,00.html; resp. http://www1.oecd.org/publications/e-book/92-2003-04-1-7294/ – la « STI Review »: On peut consulter les sommaires (avec les introductions qui sont généralement téléchargeables) à partir de: http://www.oecd.org/document/41/0,2340,en_2649_34409_2039081_119699_1_1_1,00.html . La revue – dont la publication a été suspendue - est disponible au STATEC.

Néanmoins de nombreux documents de travail sur la question de l’innovation (qui sont souvent à la base des publications officielles) sont directement accessibles à partir des pages: - STI Working papers: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_119684_1_1_1,00.html - Reports: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_119666_1_1_1,00.html . Voir encore le site suivant: - OECD – Statistics Portal – Science, Technology and Patents http://www.oecd.org/topicstatsportal/0,2647,en_2825_497105_1_1_1_1_1,00.html Quelques statistiques directement accessibles. Voir encore la banque de données - Main science and technology indicators http://www1.oecd.org/scripts/cde/viewsubj2.asp?SUBJNAME=sciencetech&SUBJNAME_E=Science+%26+Technology; ainsi que - Patents Databases http://www1.oecd.org/scripts/cde/viewsubj2.asp?SUBJNAME=patents&SUBJNAME_E=Patents A consulter finalement la page - Analyse statistique de la science, de la technologie et de l'industrie, Publications & documents http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,fr_2649_34409_1_1_1_1_1,00.html

FEDIL (éd.) - Les brevets d’invention, in: Echo de l’industrie, n° 12, décembre 1998, pp. 21-30 (Dossier)

FEDIL (éd.) - Stimuler la créativité et l’innovation en Europe, Rapport d’étallonage de l’UNICE 2000 (Dossier), in: Echo de l’industrie, n° 7-8, juillet/août 2000

FEDIL (éd.) – Grappes technologiques: cibler et développer les compétences luxembourgeoises (Dossier), in: Echo de l’industrie, n° 9, septembre 2003

GAILLY Bernard - L'innovation: vers un concept, in: Reflets économiques luxembourgeois, ADUSEC, n° 31, (1988), pp. 5-11

GAILLY Bernard, ALLEGREZZA Serge - Structure du marché, taille de l’entreprise et innovation, in: L’innovation dans les régions et les entreprises, CEPS/INSTEAD, 1988

GENEVOIS Anne-Sophie - Les entreprises et les Technologies de l'Information et de la Communication en janvier 2002, in: Economie & Entreprises, n° 2/2003, STATEC, CEPS/Instead, avril 2003 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent02_03.pdf)

FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois) - Les qualifications de demain dans l’industrie. Résultats d’une enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles du Grand-Duché de Luxembourg en 2000-2001, Luxembourg, 2001 (http://www.fedil.lu/publications/brochures/QUALINDUS.PDF )

FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois) - Les qualifications de demain dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Résultats d’une enquête réalisée à l’initiative de la FEDIL auprès des entreprises industrielles, commerciales et financières du Grand-Duché de Luxembourg en

2001-2002, FEDIL, CLC, ABBL, s.l., s.d. (Luxembourg), (2002)(téléchargeable à partir du site de la FEDIL: http://www.fedil.lu/publications/brochures/qualifneweco.pdf;un résumé est paru dans:Echo de l’industrie, 2 /février 2002,p.25-40)

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

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FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois ) - Les qualifications de demain dans l`industrie - Résultats d’une enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles du Grand-Duché de Luxembourg en 2002-2003, Luxembourg, s.d. (2003) (http://www.fedil.lu/publications/brochures/QUALIF2003.pdf)

FEDIL, ABBL, CHAMBRE DE COMMERCE (éd.) - Les qualifications de demain dans le domaine des technologies de l’information et de la communication - Résultats d’une enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles, financières et commerciales du Grand-Duché de Luxembourg en 2003-2004, Luxembourg, s.d. (2004) (téléchargeable sur le site de l’ABBL http://www.abbl.lu/pdf/FormationABBLFEDIL.pdf )

GOEBBELS Robert - Un pilier essentiel. L’encouragement de la recherche-développement et de l’innovation, essentielles pour la politique industrielle, in: d’Letzebuerger Land n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), p. 19

GRETHEN Henri – Commerce électronique. Où en sommes-nous?, Discours conférence « Etats des lieux: L’e-business dans les entreprises luxembourgeoises», Chambre des Métiers, Mercredi, 2 octobre 2002 (http://www.eco.public.lu/actualites/discours/2002/10/02_e-business/index.html)

GRETHEN Henri - Promotion de la R&D. L’innovation par pôles de compétences, in: Industrie, Supplément au “Letzebuerger Land” n° 42 du 17 octobre 2003, pp. 14-15

HANSEN Josée – Elève appliqué, peut mieux faire. Le Luxembourg augmentera ses investissements dans la recherche à 0,3% du PIB jusqu’à 2004, mais ne sait pas encore trop en quels projets, in: d’Letzebuerger Land, n° 42 du 20 octobre 2000, p. 5

HELMINGER Paul - Diversification et innovation industrielle au Grand-Duché de Luxembourg, in: Cahiers économiques, BIL, n°2, 1983

HIRSCH Mario - Recherche et innovation, in: d'Letzeburger Land, 1986, n° 36, p. 7

HOFFMANN Jean-Pierre - Perspectives en matière de brevets (Interview), in: Echo de l’industrie, n° 8, août 1972, pp. 4-9

HOFFMANN Jean-Pierre - La nouvelle loi sur les brevets d'invention, in: Écho de l'industrie N° 7/8 (juillet/août 1992), pp. 9-12

(L’) innovation dans les entreprises et les régions: deuxième atelier inter-régional organisé sous le patronage du Ministère d'État (dans le cadre du projet "Entreprendre au Luxembourg" du CEPS), s.d., (1988) (BNL, n° Aleph 0200437)

Industrie. R&D , Supplément au Letzebuerger Land du 5 octobre 2001 (coordination Véronique POUJOL, Mario HIRSCH, avec les contributions suivantes Mario HIRSCH - Recherche-développement: Une cause nationale, p. 3 Joseph KINSCH – L’innovation, un facteur déterminant de la croissance, pp. 4-5

Dimitri IKONOMU – IEE. Eine Firma bringt dem Airbag Manieren bei, pp. 6-7 Claude WEHENKEL – Technopole Belval: Condamnée à réussir, pp. 8-9

Véronique POUJOL – Paul WURTH: Grandes promesses, p. 10 Dimitri IKONOMU – Rotarex: Mit viel Druck in die grosse weite Welt, p. 11 Mario HIRSCH - Chaux de Contern: Innovation mit Beton, p. 11

Charles KROMBACH – Innovation = compétitivité, p. 12 Henri GRETHEN – Une politique d’innovation basée sur nos pôles de compétences, p. 13 Jacques LANNERS, Thierry WOLTER – Cérametal: Familiale, luxembourgeoise, innovatrice, p. 14

INSTITUT UNIVERSITAIRE INTERNATIONAL LUXEMBOURG (IUIL) (éd.) - Recherche et innovation dans un très petit pays, Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg, 1992

KINSCH Joseph - Cause commune. La recherche et l’innovation, un facteur de compétitivité important, in: d’Letzebuerger Land n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), pp. 20-21

KLEIN Pierre – Forschung und Entwicklung. Innovation, in: Reflets économiques, Cahiers économiques de l’ADUSEC, XVIe et XVIIe années, 1979-1980, pp. 23-26

Page 240: L’innovation au Luxembourg - Accueil · japonaises, européennes – a ... investissements dans les nouvelles machines et équipement. ... comptage des brevets d’inventions, qui

11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 238

LAROCK Jean - Lancement du 6e Programme-Cadre de Recherche et Développement (6e PCRD), in: de letzebuerger Merkur, Bulletin de la Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg, n° 10, 2002, pp. 49-58

LECOMTE J.-C. - Innovation, recherche et développement, in: La politique industrielle au Luxembourg, Institut Universitaire International de Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises, Luxembourg, 1982, pp. 173 et s.

LEDUC Kristell, POUSSING Nicolas - Comment identifier les entreprises les plus aptes à participer à une organisation virtuelle?, Contribution au 8ième Colloque de l'Association Information et Management (AIM), "De nouveaux e-usages? Leur intégration dans les entreprises et la société", Grenoble, les 21 et 23 mai 2003 (téléchargeable à partir du site du CEPS: http://www.ceps.lu/firm/58aim.pdf)

LEDUC Kristell, POUSSING Nicolas – Les entreprises luxembourgeoises susceptibles de participer à une organisation virtuelle. Présentation d’une méthode d’identification et de ses résultats, in: Economie & Entreprises, n° 5, CEPS/Instead, STATEC, décembre 2003 (http://www.ceps.lu/firm/eco5_2003.pdf )

Luxinnovation GIE, agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche (Dossier), in: Echo de l’industrie, FEDIL, n° 6/juin 2002, pp. 29-36

Luxinnovation (Dossier),in: de Letzebuerger Merkur, Bulletin de la Chambre de Commerce de Luxembourg, n° 8/2002, pp. 3-11 (http://www.cc.lu/doss/Dossier_8_2002.htm )

Voir également le site Internet de Luxinnovation: http://www.luxinnovation.lu . A consulter encore le Portail de l’innovation: http://www.innovation.public.lu/

(La) marque, capital de l’entreprise, in: ECO-CEPS, n° 2/1997 Contient les contributions suivantes: - ROME Pierre – Le Bureau Benelux des marques, pp. 5-7 - SIMON Edmond – Procédures pratiques du dépôt de marque, pp. 8-9 - TIBESAR Arthur – Marques et protection de l’innovation dans les entreprises industrielles luxembourgeoises, pp. 10-14 - ALLEGREZZA Serge, GUARDA-RAUCHS Alexandra – La stratégie du dépôt de marque. Quelques résultats d’une étude sur le terrain, pp.15-18 - GROSS Marc, VESQUE Jean-Claude – L’utilité des marques collectives par l’exemple du label d’origine « Made in Luxembourg », pp. 19-20 - DECKER Nicolas – L’action en contrefaçon de marques, pp. 21-24 - SPELTZ Nathalie, GILLEN Françoise – La lutte contre la contrefaçon, pp. 25-29 - SAHL Claude – Marques et noms de domaine de l’Internet, pp. 30-33 - DUBOIS Cyril, POHL Laurence, QUAZZOTTI Serge – Des sentinelles pour les PME/PMI, pp. 34-38 (conc. Centre de veille Technologique du CRP-Henri Tudor)

(Les) mesures d’encouragement public de l’effort d’innovation des entreprises, in: Mensuel d’AGEFI, juin 2003 (http://www.agefi.lu/mensuel/Article.asp?NumArticle=5433 )

MINISTERE DE L’ECONOMIE - L’innovation industrielle au Grand-Duché de Luxembourg. Structure, comportement, performance. Résultats d’une enquête effectuée en 1981 auprès des entreprises industrielles luxembourgeoises par le Ministère de l’Economie et des Classes moyennes, Luxembourg, 1982

MINISTERE DE L’ECONOMIE – E.Business au Luxembourg. Etat des lieux. Conférence de presse du 11 mars 2002 (http://www.chambre-des-metiers.lu/euro_info_centre/files/0210200222.pdf; N.B.: premiers résultats d’un étude confiée à Mindforest en septembre 2001; voir également sous http://www.chambre-des-metiers.lu/euro_info_centre/files/0210200221.ppt )

MINISTERE DE L’ECONOMIE, OFFICE LUXEMBOURGEOIS D’ACCR’EDITATION ET DE SURVEILLANCE – Le certificat qualité des sites de e-commerce du Grand-Duché de Luxembourg, Rapport du Cabinet Bruno Goubet Consultant, Mai 2002 (http://www.olas.public.lu/legislation/etudes/Luxembourg_e-commerce_certified/index.html , resp. http://www.olas.public.lu/legislation/etudes/Luxembourg_e-commerce_certified/eCommerceCertified.pdf )

(Les) nouvelles technologies, défi pour les services publics? (par Charles Dondelinger, Paul Feidert, Edmond Toussing), in: Cahiers économiques, 85/2, Luxembourg, Banque internationale, 1985

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11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 239

PETIT Pascal - Changement technique et emploi, le tournant des années 90, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, p.31-57

POUSSING Nicolas - Les Technologies de l’Information et de la Communication et le secteur industriel luxembourgeois à la fin des années 90, in: Economie et entreprises, CEPS/STATEC, n° 1, 2001 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent12_01.pdf )

POUSSING Nicolas - Les entreprises et les technologies de l'information et de la télécommunication, Enquête commune STATEC/CEPS, 2002 (paru dans « Economie et entreprises », publication du CEPS, n° 3, février 2002; site du STATEC: http://www.statec.lu/html_fr/statistiques/enquete_tic.pdf, resp. http://www.ceps.lu/firm/eco_ent3_02.PDF )

POUSSING Nicolas – Quels sont les facteurs qui influencent la décision d’une entreprise de faire du e-commerce?, in: Economie et entreprises, n° 1/2003 CEPS/STATEC, février 2003 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent01_03.pdf; Voir également un compte-rendu: DELADRIÈRE Alain – Entreprises luxembourgeoises. Internet a la cote !, in: Forum Entreprises, n° 30, deécembre 2003, pp. 36-39)

POUSSING Nicolas - Les entreprises et les technologies de l'information et de la communication en 2003, Présentation d’une étude du CEPS/Instead et du STATEC lors d’une conférence de presse du Ministre de l’économie du 26 janvier 2004 (http://www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2004/01/26entreprise/ceps.ppt; voir également la page du site du gouvernement consacré à la conférence de presse: http://www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2004/01/26entreprise/index.html )

Voir également les publications d’Anne-Sophie GENEVOIS citées ci-dessus.

(La) protection de la propriété intellectuelle (dossier), in: de letzebuerger Merkur, Bulletin mensuel de la Chambre de Commerce, n° 3/avril 2003, pp. 6-17

REINIG Fernand - Persévérer, innover. La recherche au Luxembourg sort de ses souliers d’enfant, in: d’Letzebuerger Land, n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), p. 25

ROLLAND Marie-Laure - Bilan 2002: la recherche-développement résiste au ralentisse-ment économique, in: L’ industrie luxembourgeoise. Spécial Economie & Finances du Luxemburger Wort du 9 mai 2003, p. 4

SALOMON Jean-Jacques - Les politiques d’innovation: de la réflexion à l’action, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, pp. 5 –29

(Les) sanctions du Droit Benelux des Marques en cas de contrefaçon, Chronique juridique, in: Echo de l’industrie, n°2/février 2004, pp. 21-25

SCHAEFERS Jos – Laboratoire de technologies industrielles. La recherche au service des entreprises,in: Industrie, Supplément au “Letzebuerger Land” n° 42 du 17 octobre 2003, pp. 11-12

SCHMIT Georges - Les instruments de stimulation de l’innovation, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991,Luxembourg, 1992, 271-281

SCHOLTZ L. - Determinanten technologischer Innovationen, Chancen für High-Tech Standorte in Luxemburg im Rahmen des Europäischen Binnenmarktes, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, pp. 101

SCHUMANN Jim - Elements pour une stratégie d’innovation, in: Reflets économiques luxembourgeois, ADUSEC, Luxembourg, n° 31, (1988), pp. 5-11

SIWECK Jean-Lou – Câbles de démarrage. Il faudrait davantage d’entreprises nouvelles et innovantes au Luxembourg. Mais n’y a-t-il pas plus d’obstacles que de soutiens?, in: d’Letzebuerger Land, n° 49 du 6 décembre 2002, pp. 8-9

SOETE Luc - Technology and International Competitiveness, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, pp. 147 et s.

Page 242: L’innovation au Luxembourg - Accueil · japonaises, européennes – a ... investissements dans les nouvelles machines et équipement. ... comptage des brevets d’inventions, qui

11. Mutations structurelles, diversification, innovation

Cahier du Statec n° 97 240

STATEC - L’innovation dans le secteur industriel au Grand-Duché de Luxembourg (par Romain MARTIN et Michelle BEAUFILS), in: Bulletin du STATEC, n°6, 1994

STATEC - La politique de développement et de diversification économiques. Impact sur la création d’emplois nouveaux. Essai d’un bilan 1975-1995, in: Bulletin du STATEC, n° 1, 1997

STEINHERR Alfred - Innovation in Finance and Banking, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, p. 177

TIBESAR Arthur - Marques et stratégies d’innovation dans les entreprises industrielles luxembourgeoises, in: Un quart de siècle de droit BENELUX des Marques, Bureau BENELUX des Marques, La Haye, 1996, pp. 195-210

TIBESAR Arthur - Les entreprises industrielles luxembourgeoises face à la propriété intellectuelle, in: ECO-CEPS, Cahiers socio-économiques du CEPS, n° 1, 1998, pp. 24-27

TIBESAR Arthur - La diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les entreprises industrielles luxembourgeoises, CEPS/INSTEAD, Differdange, 1999

(L’) Usage d’un signe portant atteinte à une marque antérieure (Articles 13 et 14 de la loi uniforme Benelux sur les marques), in: de letzebuerger Merkur, Bulletin mensuel de la Chambre de Commerce, n° 2/2004, pp. 64-68

WEHENKEL Claude - Passer à l’acte. Comdamnés à innover pour réussir, in: d’Letzebuerger Land, n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), pp. 26-27

WEHENKEL Claude - Technopole Belval: Condamnée à réussir, in: Industrie. R&D , Supplément au Letzebuerger Land du 5 octobre 2001, pp. 8-9 (téléchargeable à partir du site du CRP-Heni Tudor: http://www.tudor.lu/SI/Article.nsf/0/542b66ebe703306bc1256b980041b9aa/$FILE/TechnopoleBelval.pdf)

WEHENKEL Claude - Technoport: Acquis et perspectives, in: d’Lëtzebuerger Land du 27 septembre 2002 (téléchargeable à partir du site du CRP-Heni Tudor: http://www.tudor.lu )

WEHENKEL Claude - CRP-Henri Tudor – Quinze ans d’engagement régional, in: (L’)économie dans la Grande Région, Spécial Economie & Finances, Luxemburger Wort du 20 décembre 2002, p. 7 (téléchargeable à partir du site du CRP-Heni Tudor: http://www.tudor.lu )