littérature française

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littérature française du XIX siècle

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LITTRATURE FRANAISE, XIX SICLE

LE ROMANTISME. CARACTRISTIQUESMADAME DE STAL. 1766-1817Fille du ministre de finances Necker sous le rgne de Louis XVI. Cest la penseuse la plus brillante du sicle qui exprime la sensibilit rossinienne ct de lapport esthtique allemande, nation de laquelle est proche. De la littrature, appartient encore au XVIII sicle, car elle explique encore les manifestations esthtiques depuis le dterminisme climatique et gographique, hritage de Montesquieu; mais elle se dirige ver le XIX sicle puisque oppose le nord et le sud, la raison et la nouvelle sensibilit passionnelle; lantiquit (classicisme mditerranen et la modernit (romantisme nordique).Sa carrire va se dvelopper lpoque napolonienne: rgime autoritaire, dictatorial, o lon a supprim les salles de thtre. Elle a grandi dans la connaissance des hommes de lettres et de la politique. Elle a pous le Baron de Stal mais a recherch le bonheur avec un autre crivain: Benjamin Constant dans une relation tout fait tourmente.Germaine de Stal naquit Paris en 1766. Elle fut leve avec une sollicitude extrme par une mre protestante et par son pre Necker. tonnamment prcoce, elle rsumait quinze ans l'Esprit des lois, causait avec les philosophes, lisait Rousseau avec passion. Elle pousa, ge de vingt ans, le baron de Stal Holstein, mais se spara de lui peu d'annes aprs. On connait sa liaison avec Benjamin Constant. Madame de Stal accueillit d'abord la Rvolution avec enthousiasme, dtesta les crimes commis pendant la Terreur, mais resta fidle aux ides de la Constituante.Ses premiers crits politiques furent des Rflexions sur la paix adresses M. Pitt et aux Franais et des Rflexions sur la paix intrieure (1793).En 1796, elle publia un ouvrage moral et politique : De l'influence des Passions sur le bonheur des individus et des Nations, et, en 1799, crivit, pour faire suite ce livre, un ouvrage longtemps indit : Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Rvolution. On sait comment, ayant fait de salon, en 1802, un centre d'opposition contre Bonaparte, elle fut perscute sous le Consulat et l'Empire. Nous ne pouvons ici la suivre dans les mille pripties de son aventureux exil.Elle publia, en 1800, un livre important, De la littrature considre dans ses rapports avec les institutions sociales ; en 1802, le roman Delphine, confession mue qui eut un grand succs en 1807, Corinne et, en 1810, son fameux ouvrage : l'Allemagne. Dtruit par le rgime qui le considrait subversif. Synthse sur le destine de lEurope et sa littrature. Stal essaie de convaincre aux franais du Romantisme.Aprs avoir voyag en Autriche, en Russie, en Sude, en Angleterre, en Suisse, (o elle sjourna longtemps dans son chteau de Coppet), en Italie et en Allemagne, Mme de Stal rentra Paris, aprs la chute de l'Empire. Mais elle mourut peu aprs, en 1811, ayant peine eu le temps d'achever ses Considrations sur la Rvolution franaise, le plus remarquable de ses ouvrages politiques.Madame de Stal occupe dans l'histoire littraire une place importante : elle et Chateaubriand sont les deux grands initiateurs du romantisme. Dans l'histoire des ides politiques, son rle est plus secondaire. Elle n'a pas proprement parler une philosophie politique. Elle s'est dclare tour tour en faveur de la Rpublique et de la monarchie constitutionnelle. La dmocratie l'effrayait : elle ne comprenait et n'aimait pas le peuple. Elle n'a gure aperu les problmes sociaux sous les problmes politiques. Elle n'a pas apport l'tude de ceux-ci une mthode originale et neuve. Mais il reste qu'elle est, avec Benjamin Constant, le plus brillant reprsentant des ides librales.Delphine (1802)Delphine est le titre du premier roman de Madame de Stal, publi en 1802. crit sous forme pistolaire, le livre examine les limites de la libert des femmes dans une socit aristocratique. Bien qu'elle se soit dfendue d'avoir eu des vises politiques, Napolon Ier en jugea autrement et dcida d'exiler son auteur.L'histoire se droule Paris entre 1789 et 17921. Delphine, une jeune veuve, arrange le mariage d'une de ses parentes loignes, Matilde de Vernon, avec Lonce de Mondoville. Cependant elle tombe amoureuse de Lonce, un amour condamn par les convenances de l'poque. L'histoire se termine de manire tragique par le suicide de Delphine.Amours contraries de Delphine et de LonceCorinne ou l'Italie (1807)Un roman cosmopolite et europen qui voque la France, l'Angleterre et l'Italie l'aube du romantisme dans la diversit de leurs murs et de leurs cultures. L'histoire d'une femme, la potesse Corinne, qui inaugure le dbat sur la condition fminine, sur le droit de la femme vivre en tre indpendant et exister en tant qu'crivain. Corinne, c'est Mme de Stal elle-mme, " la femme la plus extraordinaire qu'on vit jamais " selon Stendhal, " un tre part, un tre suprieur tel qu'il s'en rencontre peut-tre un par sicle ", disait Benjamin Constant. Napolon lui-mme, qui voyait en Mme de Stal une dangereuse messagre de libert, dclara un jour : " Il faut reconnatre aprs tout que c'est une femme d'un trs grand talent ; elle restera. "Rsum:Un jeune Ecossais, Oswald, lord Nelvil, voyage en Italie. Froid, relativement simple, fier, indiffrent tout et profondment mlancolique, il se lie avec un jeune migr franais, le comte d'Erfeuil, tout son contraire : gai, insouciant, content de lui et trs infatu de sa qualit de Franais. Le lendemain de leur arrive Rome, ils assistent un vnement solennel : Corinne, mystrieuse potesse italienne, est couronne au Capitole pour sa beaut et son gnie. Lord Nelvil s'prend d'elle, Corinne rpond en silence cet amour. Elle lui propose de lui montrer les beauts de l'Italie, sa campagne, ses monuments, l'art et la littrature. Oswald est bloui. Mais la supriorit intellectuelle de Corinne et ses sentiments passionns l'intimident. D'autant que l'indpendance de Corinne choque son puritanisme et que le mystre de son pass l'inquite. Elle lui rvle alors qu'elle est Anglaise, fille de lord Edgermond et de sa premire femme, une Italienne. Fut mme un temps o lord Edgermond et son vieil ami lord Nelvil (le pre d'Oswald) faisaient le projet d'unir leurs enfants. Mais la vivacit de Corinne avait effray lord Nelvil qui tait mort en souhaitant qu'Oswald poust Lucile Edgemond, ne d'un second mariage de son ami. Oswald se souvient en effet de ce souhait importun. Il dcide de retourner en Angleterre pour mettre fin cette situation trouble et prparer l'opinion son mariage avec Corinne. Mais une fois de retour, il est repris par l'influence de la socit anglaise, pouse Lucile qui promet d'tre une mre de famille parfaite, selon la tradition.Corinne s'abstient de troubler le bonheur de sa sur et meurt de chagrin.Ce roman prsente pour le premire fois les revendications "fministes". Corinne a quitt l'Angleterre pour fuir une socit mdiocre attache aux convenances qui la condamnait et la rejetait. En Italie, elle a refus de se soumettre aux biensances et conventions sociales, vivant librement sans cacher son amour pour Oswald, suivant sa nature passionne, chantant les beauts du monde dans ses pomes. Corinne est victime la fois de sa supriorit et de son amour de la libert.Dans Corinne, Mme de Stal mle les aventures de son hrone aux descriptions de ce pays : son amour pour Oswald se double des motions artistiques ressenties devant paysages et monuments. Le livre IV est consacr Rome, le livre V aux tombeaux, glises et palais, le livre VI aux murs et caractre des Italiens, le livre VII la littrature italienne, le livre VIII aux statues et tableaux et le livre IX aux ftes populaires et la musique.Corinne est en mme temps le premier roman international qui ait paru en France. Dans cet ouvrage, elle dpeint en toute impartialit les diffrents types nationaux dont on avait jusque l dessin seulement des caricatures : l'Anglais, l'Italien et le Franais. On peut donc insister sur l'un des grands services quelle rend aux Franais de son temps : largir leur horizon intellectuel en les renseignant sur ltranger, non seulement lAllemagne (De l'Allemagne), mais aussi lItalie, o elle fait deux sjours, en 1804-1805 et en 1812-1813.

SENANCOUROberman. 1804L'Oberman de Senancour, publi en 1804 sans aucun succs, chec total. Est lun de ces livres du seuil de la modernit, o se rvle, l'tat pur et hors de toute catgorie gnrique, une conscience. Bien sr, Oberman, l' homme des hauteurs , est avec Ren ou Adolphe un des premiers enfants du sicle . Mais il faut relire cette uvre pour mesurer aussi que la mlancolie est le point initial d'une qute qui nous est essentiellement proche Senancour, c'est moi , dira Proust ; celle d'un lieu o tre.C'est, dans son genre, un roman par lettres, mais la manire du Werther de Goethe : les quatre-vingt-neuf lettres de la premire dition auxquelles s'ajoute le supplment de la seconde (1833) sont celles du seul Oberman, qui ne se nomme jamais ; George Sand parlera de monodie . qui ces lettres s'adressent-elles ? un ami, que le narrateur localise Chessel , et caractrise peine. Mais derrire le vous du destinataire, il est ais de reconnatre le lecteur. C'est son intention que le je dfinit son message en ngatif : Vous n'attendez de moi ni des narrations historiques, ni des descriptions [...]. Un solitaire ne vous parlera point des hommes que vous frquentez plus que lui. Il n'aura pas d'aventures, ne vous fera pas le roman de sa vie (lettre LX). Le refus de toute inscription gnrique est attest par l'diteur , qui, aprs des Observations liminaires ( lettres sans art, sans intrigue , ce n'est pas un ouvrage , pas un livre raisonnable , point un roman ), jalonne le texte de notes visant tenir bonne distance l'pistolier sentimane .BENJAMIN CONSTANT. 1767-1830Adolphe. 1816Rsum : Adolphe, le hros du roman, est un jeune bourgeois qui ne se sent pas trs l'aise avec la socit, qu'il juge stupide et insipide. Chez le comte de P***, il tombe amoureux d'Ellnore, une Polonaise de dix ans son ane et matresse fidle du comte. Au dbut, elle ne l'approche pas, de peur de perdre la position honorable qu'elle a durement gagne, mais charme par les tendres attentions du jeune homme, elle finit par accepter une liaison. Leur relation est pourtant pleine de contraintes : ils doivent se voir discrtement, faire attention au comte qui se doute bien des intentions de sa matresse, faire patienter le pre d'Adolphe qui lui demande de revenir auprs de lui dans les six mois Cette pression constante cr des tensions entre les amants. Ellnore finit par quitter la protection du comte tandis qu'Adolphe part rejoindre son pre. Elle le rejoint aprs quelques mois et ils vont s'tablir Caden, petite ville de Bohme . Le pre subvient leurs besoins, tout en dsapprouvant l'attitude de son fils, qui gche selon lui sa jeunesse et son talent. Une anne passe. Le pre d'Ellnore meurt et les amants partent tout deux en Pologne pour toucher l'hritage. La vie l-bas ennuie profondment Adolphe, qui finit par se lasser du pays et dcouvre que son amour pour Ellnore a pass. Il aimerait partir, mais hsite et reviens toujours auprs d'elle, bien que cette situation le rende extrmement malheureux. Il confie un ami sa rsolution de partir, mais celui-ci fait lire Ellnore la lettre qui annonce son dpart dfinitif. Elle tombe gravement malade. Dchir par un grand sentiment de culpabilit, il reste auprs d'elle jusqu' sa mort. Le livre se termine par la lecture d'une des lettres d'Ellnore, qui lui affirme que c'est son amour et la douleur d'tre ignore qui l'ont tue.Portrait d'un personnage : Adolphe.Adolphe est un jeune homme trs brillant, qui se sent suprieur aux autres et n'hsite pas critiquer la socit bourgeoise dans laquelle il volue.Sa passion pour Ellnore , bien plus ge que lui, le rend tour tour tendre, passionn, attentif, mlancolique, mais aussi parfois violent, triste et colrique. Il finit par se lasser d'elle car son amour exige beaucoup trop de sacrifices pour un jeune homme tel que lui. Promis une brillante carrire, il ne peut supporter de devoir se couper de la France de sa famille, de ses amis et d'tre contraint l'inaction dans un coin recul de la Pologne. Pourtant, les restes d'attachement et les souvenirs d'un amour passionn le retiennent et il hsite longtemps la quitter. Son hsitation causera la perte d'Ellnore : elle ne supporte plus de le voir triste et maussade auprs d'elle, elle se sentait trahie alors qu'elle l'aimait toujours de la passion la plus vive.Aprs la mort d'Ellnore, il sera rong par le remord et la culpabilit.Ce roman est en quelques sortes une autobiographie de la vie de Constant. On retrouve au fil des pages les ides importantes de sa vie.Constant, trs intelligent, ne se trouvait pas, comme le personnage d'Adolphe, trs son aise au milieu d'une socit bourgeoise trop mdiocre pour lui.Ensuite, on peut voir que le personnage du pre est trs important dans l'histoire. Il incite le personnage changer de vie, et mme si les deux hommes ne sont pas trs proches, il lui donne des conseils et subvient aux besoins de son fils. Constant, ayant perdu sa mre trs jeune, tait soumis uniquement l'autorit paternelle. Ce pre l'a aid dans sa carrire et a plusieurs fois rembours ses dettes de jeu.De plus, le personnage d'Adolphe est trs li aux femmes, mais cette passion n'est pas constante. Il l'aime, se lasse, l'aime nouveau, ils se sparent, reviennent Cela illustre parfaitement la vie de Constant qui n'tait jamais fidle trs longtemps la mme femme, mais qui revenait souvent auprs de ses anciennes amantes.CHATEAUBRIANDRen. 1802Ren est lhros de la dsillusion, exemple du mal du sicle: solitude, mlancolie, angoisseil ne sait quelle est la source de ses malheurs. La terre est considre comme une valle de larmes et la seule solution: la mort Ce texte est un des plus nigmatiques de Chateaubriand. Cest en 1802 que ce texte est publi pour la premire fois dans le Gnie du Christianisme. Ce texte transpire la mlancolie. Chateaubriand la compos alors quil tait en exil. LAngleterre fut pour lui une terre inhospitalire o lennui a treint le narrateur. Chateaubriand est persuad que les Francs-Maons se trouvent derrire les ides des Rvolutionnaires. Pour lui, les ides des Lumires font rfrence la lumire lucifrienne. Lcrivain a limpression que la religion chrtienne, et plus prcisment catholique est en danger. Cette uvre est en fait un paradigme qui illustre les dangers de cder aux passions ou pire labsence de passions.Chateaubriand est considr comme un des prcurseurs du mouvement romantique. Ren et Atala sont deux uvres lies. Dailleurs, on comprend mieux lune en lisant lautre. Le hros se rfugie dans les livres. Sa seule exprience de la vie est littraire. Les passions amoureuses rendent les hommes faibles et hsitants. Cest pour cela que les anciens sparaient les sexes. Ainsi, ils gardaient de lnergie disponible pour vaquer leurs activits. Chateaubriand sest servi de sa propre enfance pour crer celle de Ren. La solitude qui caractrise Ren est inspire de celle qua rellement vcue Chateaubriand. Ce roman est pourtant une pure uvre de fiction.Un des thmes principaux est bien videmment la solitude. Ren ne se supporte plus. Son comportement frle la misanthropie. Sa solitude devient de plus en plus difficile supporter, il dcide de parcourir le monde pour oublier sa solitude. Il sait que quelque chose lui manque mais il ne sait pas vraiment identifier ce mal mystrieux dont il souffre. La sur de Ren, la douce Amlie est la seule qui arrive communiquer avec le jeune homme. Ce nest pas un amour sororal serein qui rgne entre les deux. Le voyage est un peu une mtaphore du vide existentiel qui treint Ren. LEurope est son terrain de jeu. La Belgique, la Grce et mme la France sont les points de chute de Ren. La religion est aussi un des thmes majeurs du rcit. Cest Amlie qui est attire irrmdiablement par la religion au grand dsespoir de Ren. Amlie voit la religion comme un moyen dlever son me et daccder une vie plus sereine. Elle voudrait que Ren soit aussi inspir quelle. Ce nest pas vraiment le cas. Amlie dcide de passer sa vie au couvent pour se repentir de lamour incestueux quelle prouve envers Ren. Elle finira par se dvouer toute entire la vie de religieuse. Sa mort prend sens car elle a donn sa vie pour soigner ses compagnes.Le thme de la colonisation est aussi abord de faon succincte. Mme retir dans la tribu des Natchez Ren est toujours en proie des motions contradictoires dont la violence le submerge. Ren fait preuve dune instabilit qui est trs difficile comprendre et pour lui et pour sa sur Amlie. Souvent le jeune homme manque de logique et sisole inutilement. On peut se demander sil nest pas en train de perdre la raison. On finit par se demander si Ren ne souffre pas de neurasthnie. Son calme apparent nest que de surface. Lintrieur de Ren est trouble et plein de tourments. Il pense au suicide, des ides noires et ne semble pas pouvoir sortir de cet tat desprit ngatif. Les ides morbides le poursuivent o quil aille comme une maldiction. Ren ne se connat pas. Son identit est fractionne, linceste le ronge puis le dvore. Lloignement puis la disparition dAmlie ny font rien.Mmoires d'outre-tombe. 1803Les Mmoires d'outre-tombe sont la principale uvre de Franois-Ren de Chateaubriand, dont la rdaction commence en 1809, sous le titre Mmoires de ma vie, et s'achve en 1841. L'dition originale des Mmoires d'outre-tombe, titre final du projet, sera publie en 12 volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frres (Paris), aprs une diffusion en feuilleton dans le journal La Presse.Chateaubriand n'avait premirement pas l'intention d'crire ses mmoires, comme il le signale dans le premier livre des Mmoires de ma vie, mais c'est lors d'une promenade au parc de Montboissier en 1817 qu'il entend le chant d'une grive, ce qui lui rappellera toute son enfance et le poussera se mettre l'ouvrage. (Prcdent proustien.) La perspective de la mort venir claire tout le texte tel le soleil couchant (cadre romantique) voqu au dbut de cet extrait de Les Mmoires d'outre-tombe et explique en mme temps la tonalit profondment mlancolique du passage, et lcriture mme des mmoires. Il sagit de laisser une trace, de se construire un tombeau capable de conjurer cette marche implacable du temps. A rapprocher de Proust (A la recherche du temps perdu) et de Rousseau (Rveries du promeneur solitaire). Pessimisme plus grand de Chateaubriand hant par la fuite du temps, cest--dire par la perspective inluctable de la mort. On divise les Mmoires en 4 parties: famille, enfance, jeunesse, voyages et exil en Angleterre. Les mmoires sont un ensemble o lauteur est toujours en qute de son identit; il voudrait arrter le temps.Ils vont lui servir pour mettre en valeur son moi, moi compos de tous ses mois quil imagine. Ton nostalgique, pome lyrique o se mlent des thmes obsdantes: la mort, lamour, le chteau de Combourg associ la mer. La femme lui intresse comme un fantme vocateur.Les quatre parties de louvre constituent lvolution de lindividu: Livres 1 12, gnalogie, enfance, tudes, hsitations religieuses, carrire de militaire et de voyageur ;Livres 13 18, carrire littraire ;Livres 19 34, carrire politique ;Livres 35 42, retraant la fin de sa vie et ses considrations sur l'avenir potentiel de la France.

Si on appelle plutt Mmoires un rcit dans lequel l'auteur se prsente comme le tmoin ou l'acteur d'vnements, parfois historiques, dont l'importance excde sa personnalit, et plutt confessions ou autobiographie un rcit dont l'intrt rside principalement dans le moi de l'crivain, les Mmoires d'outre-tombe appartiennent aux deux genres. Sur l'Empire, auquel Chateaubriand s'opposa, et sur la monarchie de la Restauration, qui le fit ministre, l'ouvrage offre des documents historiques capitaux. On souponne toutefois son auteur de grandir sa stature et son rle d'opposant Napolon, puis son influence auprs des lgitimistes avec le retour de la monarchie. Surtout, il est symptomatique qu'aient acquis la plus grande renomme les pages, directement issues des Mmoires de ma vie , o Chateaubriand voque son enfance. J'cris principalement pour rendre compte de moi moi-mme , annonce-t-il en tte de sa premire bauche, projet qui l'inscrit moins dans la ligne des Confessions de Rousseau, qui prtendait tmoigner pour les autres, que dans celle qu'illustrera bientt la Vie de Henry Brulard de Stendhal (1890). l'autre bout, quand Chateaubriand en vient voquer les annes postrieures la rvolution de juillet 1830 qui l'a pouss vers la retraite, la perspective s'largit au-del mme de celle du mmorialiste : elle devient celle d'un penseur qui mdite sur son sicle et d'un pote pique qui chante le devenir de l'humanit.

POSIE ROMANTIQUELAMARTINELa posie classique franaise se caractrise par un vers ttramtrique avec une csure mdiane : 3/3//3/3, avec des variantes 4/2 et 2/4. Elle se caractrise galement par l'emploi de mots nobles, de priphrases et de lieux communs mythologiques particuliers.La posie romantique va se dgager de ces contraintes. Le premier succs romantique fut les Mditations potiques de Lamartine, qui restent classiques par bien des aspects (lexique, syntaxe), mais o l'on trouve des mots du langage ordinaire, des vers impairs et des strophes novatrices.Lamartine, dans son pome Les Prludes , allie dans cet exemple des alexandrins 3/3//3/3 des heptasyllabes.Les romantiques exprimenteront ainsi toutes sortes de strophes et de versifications, l'image de Hugo dans Les Djinns . Le romantisme est moins une libration des contraintes du vers, qu'une volont d'en explorer les possibilits afin d'enrichir l'expressivit de la posie.Dans cette recherche qui conduira l'art pour l'art (cf. Gautier, Emaux et cames), un apport majeur du romantisme est la disharmonie entre le mtre et la syntaxe par le recours aux enjambements, aux rejets et contre-rejets. Hernani de Victor Hugo commence par un rejet :C'est bien l'escalier Drob.Le vocabulaire romantique rpond aussi la recherche de l'expression : des mots plus bruts, vifs et colors, et parfois une syntaxe relche.Parmi les chefs-d'uvre de la posie romantique citons : Le Lac de Lamartine, La Mort du Loup de Vigny, La Tristesse d'Olympio dHugo et Souvenir de Musset.Les potes romantiques reprennent les topo de la nature, de l'amour, la mort, ainsi que celui du paria, seul face au monde, qui leur sont chers, et sur lesquels se fonde l'idologie romantique (cf: Les misrables de V. Hugo, Les Souffrances du jeune Werther de Goethe, ainsi qu'en posie, dans le recueil des Contemplations de V. Hugo, et d'autres.)La posie n'est plus seulement un art, elle devient aussi un moyen de connaissance. Pour Victor Hugo, le pote romantique doit tre un mage (d'o la reprsentation de roite), un voyant, qui doit guider le peuple et remplir une mission la fois politique, religieuse et potique. Lamartine, Hugo et Nerval orientent la posie vers la voie de la modernit, et lui donnent pour mission ambitieuse celle de la "totalit": "tout est sujet, tout relve de l'art, tout a droit de cit en posie"(prface des Orientales).L'acte de naissance du lyrisme romantique est en gnral dat de 1820, lorsque paraissent les Mditations potiques de Lamartine. Le lyrisme voque une manire bien particulire de s'exprimer, une manire passionne et potique, de vivre. Les Mdiations potiques sont un recueil de vingt-quatre pomes qui constitua une vritable rvolution potique, exprimant avec force les tourments de l'amour et de l'me. C'est dans la nature et la posie que l'me blesse trouve un rconfort et l'espoir d'une ternit. Lamartine concentre la sensibilit de toute une poque et notamment celle de l'insatisfaction du moi face au monde: son exaltation ne trouve aucun objet la mesure de sa soif d'absolu, de rve, de dpart. Le pote adopte le ton lgiaque et trouve dans la nature le rve et des moyens de s'vader que la socit ne lui permet pas. Ainsi peut-on lire dans " LAutomne " :" Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,La posie adopte le lyrisme: le pote dit "je" et cet usage de la premire personne est pour lui l'indice de son originalit potique. Le Moi est la fois le sujet et l'objet du pome: ce dernier se penche sur la sensibilit exacerbe d'une personne, dans toute sa plus profonde intimit et c'est par cette personne qu'est crit le pome.Mditations (Le Lac)Le Lac est le dixime pome du recueil de 24 posies nomm Les Mditations potiques de Alphonse de Lamartine (1790-1869) publi en 1820. La potique de ce pome comme de l'ensemble du recueil des mditations est classique, des quatrains d'alexandrins coups l'hmistiche donnant une harmonie, un quilibre lent propice la description des sentiments de l'auteur. Le Lac est considr, aujourdhui encore, comme le fleuron de la posie romantique. Ce pome fut inspir Lamartine par la liaison amoureuse quil eut en 1816-1817 avec Julie Charles, une femme marie atteinte dun mal incurable qui lemporta en 1817. Lamartine revient seul revoir les lieux qu'il a visits autrefois avec elle. Le Lac de Lamartine est devenu le pome immortel de l'inquitude devant le destin, de l'lan vers le bonheur et de l'amour phmre qui aspire L'ternit.Le thme principal de ce pome est la fuite du temps, thme traditionnel de la posie, dj privilgi par les picuriens de lAntiquit et par les potes de la Pliade comme Ronsard. Ici, le temps est reprsent par la mtaphore de leau qui est file tout au long du pome.On remarque galement les expressions "heure fugitive", "rapides dlices" ou la phrase "le temps mchappe et fuit" qui voquent lcoulement impitoyable du temps. Lantithse "ce temps qui les donna, ce temps qui les efface" suggre quant elle la fugacit des moments de bonheur, qui disparaissent aussi vite quils ont clos. En ce sens, le pome porte la plainte de toute la nature humaine. Lusage de la premire personne du pluriel permet ainsi au lecteur de se reconnatre dans le cri de douleur pouss par le pote. Tout le pome semble ainsi voquer la fuite du temps. L'allgorie temps-oiseau prend ici une importance particulire. "O temps suspends ton vol", est un impratif adress au temps comme un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. Au vers 37 o ladjectif "jaloux" renforce la personnification. Les participes passs, la voix passive (strophe 1) soulignent la passivit et limpuissance de lhomme face au temps : il est soumis au mouvement du temps. Lopposition des temps verbaux (pass / prsent) : le pass voque le souvenir, lexprience vcue (strophes 3 et 4). L'imparfait insiste sur la dure des actions et le pass simple sur le caractre bref et inattendu des moments vcus. Dans ce pome, le prsent sert lobservation gnrale (prsent gnomique : vers 7, 13) et la rflexion. partir du vers 20, prsence d'apostrophes et de limpratif prsent. partir du vers 29, les prires sont remarquables, ainsi que le subjonctif prsent dans les trois dernires strophes (au dbut des vers). Il y a correspondance entre les temps : le prsent fait natre le souvenir. Les interro-ngatives des vers 41 et 44 soulignent la douleur du pote.Cette rflexion insiste sur limpossibilit de lhomme fixer le temps. Cette dernire est signale par les invocations au temps : il est capricieux (vers 21-22, 30-31, 37, 41), il est celui qui donne et qui reprend, il a un caractre inlassable, ternel (vers 36). Le rythme est vif : notamment dans les deux premires strophes, il y a absence de points et trs peu de coupes. Les enjambements (vers 3, 4, 7, 8) rallongent les vers. La fragilit de lhomme est mise en valeur et donne une tonalit lgiaque et lyrique au pome.Lamartine rflchit dans ce texte sur sa condition dhomme, sur sa faiblesse face la fuite du temps. Il sagit dun appel adress la nature qui est seule capable daider lhomme dans sa lutte contre le temps.Le pouvoir de la natureLe titre du pome voque un lieu aim qui a t le refuge du pote et de sa compagne : seule la nature peut conserver une trace intacte du bonheur. La nature est trs prsente dans lensemble du pome. Nous la retrouvons sous la forme de llment liquide avec limage du lac mais galement travers lvocation du "vent" vers 11 ou du "Zphyr" vers 57 qui reprsente lair ou des "roches profondes" qui reprsente la terre. Les "rochers", "grottes", "rocs" permettent quant elle une image minrale de la nature, l o les "sapins", "coteaux", "forts" et le "roseau" dressent une image vgtale. Cette communication image du pote avec les lments de la nature nest en fait quune manire dutiliser la fonction expressive du langage, puisque le pote na en ralit pour but que dexprimer ses sentiments. La nature en gnral et le lac en particulier sont le cadre du bonheur pass (vers 6 : "des flots chris", 16 : "flots harmonieux") et la mtaphore du navigateur (vers 3, 4, 35) renforce le sentiment dimpuissance : lhomme est un marin qui navigue sur locan des ges et voudrait jeter lancre pour arrter le temps. Le pote apostrophe ("" vocatif -> invocation) tous les lments de la nature pour quils tmoignent du pass, des sentiments du pote -> le rseau lexical de la nature (vers 5, 9, 11, 18, 49, 54-55, etc.). Lapostrophe " Lac !", caractrise par lusage de la majuscule donne au lac une dimension personnelle, renforce par le nom "flanc" et par le verbe "mugir" des vers 10 et 9. Le vers 64 ("Ils ont aim") est la concentration de tout ce qui a t dit dans le pome. Ce vers est la chute et lapoge du pome : le pote constate le pouvoir des sentiments. Le pass compos signale la consquence sur le prsent : le fait davoir aim lemporte sur toutes les constatations ngatives et amres ; le pote termine sur une note optimiste. Correspondance entre le paysage et les sentiments du pote.Le Lac est une rflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble jamais fini. Lamartine constate avec amertume que le pass heureux est perdu jamais, que le temps en a effac la trace et qu'il ne peut tre restitu. La nature qui a t le tmoin vivant de la prsence du pote a pu garder la trace de ce moment et le restituer au pote. C'est le paysage qui conserve le souvenir, et non l'criture et qui peut dire "ils ont aim". Le titre du pome sexplique : comme le lac retient les eaux fluides et fugitives, le pome retient le temps et fixe pour lternit un moment de bonheur inoubliable. Lamartine montre ici que lart est un moyen de lutter contre le temps qui passe et force est de constater quil russit son projet puisque, aujourdhui encore, nous lisons son pome et partageons avec lui son souvenir.Les Mditations potiques sont un recueil de vingt-quatre pomes qui constitua une vritable rvolution potique, exprimant avec force les tourments de lamour et de lme. Ainsi, les plus mouvantes de ces pices retracent les principales tapes de laventure sentimentale et permettent de suivre les tats de lme successifs du pote: inquitude douloureuse avant la mort de la personne aime dans Le Lac et LImmortalit (1817)Les Mditations potiques sont considres comme la premire manifestation du romantisme en France.Ces vers lyriques, voquant les inquitudes amoureuses et spirituelles dune me tourmente, correspondaient la sensibilit dun public que les auteurs classiques ne satisfaisaient plus. Les Mditations venaient leur heure. La gnration de 1820 attendait le pote de gnie qui saurait exprimer ses tendances profondes. Dans ces lgies mlodieuses et pures, dinnombrables lecteurs ont retrouv leurs propres tats dme: mlancolie vague, dsenchantement; et aussi exaltation, aspirations mystiques. Un souffle nouveau passait sur la posie.Parus en 1820, les Mditations potiques restent le chef-doeuvre de Lamartine. Si la publication de ce recueil marque une date importante dans lhistoire de la posie, puisquon y voit lacte de naissance du romantisme en France, louvrage reste assez conventionnel par sa forme. La versification (rgulire) et le lexique (dun registre lev) restaient ceux du sicle prcdent, mais Lamartine a su confrer ses pomes une musicalit particulire, une harmonie fortement vocatoire, qui est considre comme lune des principales qualits de son uvre.Mais cest bien davantage (pero, es ms bien) par la teneur de ses pomes que par leur forme que Lamartine ouvrait une nouvelle re potique. Le succs immdiat et considrable des Mditations potiques sexplique en effet par leur adquation leur poque, lmergence dune sensibilit nouvelle, lie aux bouleversements de lhistoire, aux incertitudes de lavenir et une nouvelle vision de lindividu, peru comme tre sensible, complexe et comme centre de la reprsentation.Les Mditations se prsentent comme une sorte de rverie mlancolique sur le thme de la foi et celui de lamour. Le pote, qui parle la premire personne, voque le souvenir de son amante perdue, quil appelle Elvire, et dans laquelle on saccorde le plus souvent reconnatre Julie Charles. ses joies ou ses peines, il associe troitement la nature: il y puise une consolation sa tristesse (Le Vallon) ou constate au contraire quelle lui est devenue trangre (LIsolement). Ses paysages, souvent imprcis et comme immatriels, refltent les tats de son me. Le sentiment de la nature est insparable du romantisme. Ainsi, la nature omniprsente et les sentiments ont une place importante. Lamartine confie ses tats dme une nature trangre la souffrance humaine. Il se sert de la nature pour extrioriser ses sentiments de mlancolie. Le pauvre solitaire fait reflter ses sentiments de tristesse par des lments appartenant la nature. Ce pote romantique trouve en la nature une confidente pour exprimer ses sentiments mlancoliques.Lamartine est obsd par la pense de la mort; il y aspire (LIsolement) ou bien il la redoute (LAutomne). Par-del la mort, il rve la vie ternelle et prolonge en lvations religieuses la plupart de ses mditations. Dans sa posie saffirme souvent cette foi vibrante qua veille en lui, ds son plus jeune ge, une pieuse ducation.Jocelyn (1836)La Chute d'un ange (1838)

VIGNYVie et uvre dAlfred de Vigny (1797-1863).Le comte Alfred de Vigny occupe une place part dans la posie romantique. Il se sentit dabord port vers la carrire militaire, o staient illustrs son pre et ses aeux. Entr dans larme au moment o lpope impriale tait close, il ne pouvait avoir, comme officier, que des dceptions. En 1823, cependant, il partit pour la guerre dEspagne ; mais son rgiment laiss en observation la frontire, ne prit part aucun combat. Il ne rapporta de cette expdition que les vers du Cor, sur la mort de Roland. Aussi dmissionna-t-il, en 1827, pour se retirer dans sa tour divoire .Depuis 1828, il stait ml au mouvement romantique ; il avait collabor au Conservateur littraire de Victor Hugo. En 1822, il publia son premier recueil. En 1826, il en fit une dition augmente, sous le titre de Pomes antiques et modernes. Puis il se tourna tout entier vers le roman et vers le thtre. Il ne donna plus, comme pomes, que le Mont des Oliviers et la Maison du berger (insrs dans la Revue des Deux-Mondes). Aprs sa mort seulement parut le livre intitul les Destines, et qui comprend, avec les deux pices que nous venons de nommer, ses plus beaux pomes : la Colre de Samson, la Mort du loup, la Bouteille la mer, lEsprit pur.Vigny est surtout un penseur. De l, une production rduite, qui suppose de longues mditations ; de l aussi, dans lexpression, moins de facilit que Lamartine, moins de virtuosit que Victor Hugo. Cette philosophie est un pessimisme hautain, qui mne le pote non pas au dsespoir ou la foi, mais au stocisme et la piti. Le point de dpart de ce pessimisme est lisolement douloureux et humiliant, dans lequel se sent lhomme suprieur ; lhumanit, dont pourtant il est le guide, ne le comprend pas et ne laime pas (Mose). Or, ce nest pas lamour qui le consolera : lamour nest que trahison (la Colre de Samson). Ce nest pas non plus la Nature, si accueillante pour Lamartine ; la Nature nest pas une mre, mais une tombe (la Maison du berger). Au moins, lhomme peut-il tourner les yeux vers le ciel ? ses angoisses la Divinit donne-t-elle une solution? Non, Dieu est indiffrent, et lhomme ne rpondra plus que par un froid silence. Au silence ternel de la Divinit (le Mont des Oliviers). Que lhomme donc se renferme dans un stocisme farouche. Comme le loup accul par les chasseurs, quil meure sans parler (la Mort du loup). Cependant il peut trouver une diversion son malheur dans la piti et dans lamour pour ses semblables : il peut aimer la majest des souffrances humaines (la Maison du berger) ; il peut lutter avec la nature et en triompher (la Sauvage) ; il peut surtout prparer le progrs pour lhumanit future : quil travaille son uvre, sans en attendre la rcompense actuelle ou le rsultat immdiat ; si cette uvre est vraiment grande, quelque jour elle sera comprise et fconde (la Bouteille la mer).Il y a de la beaut dans ce pessimisme, et Vigny a su prsenter ses ides dans des symboles bien choisis, saisissants par leur simplicit et par leur puissance. Mais enfin, cest un systme, et rien nest moins favorable linspiration lyrique, laquelle sort des contradictions psychologiques et morales du cur. Et cette indiffrence superbe lgard de la nature prive, les sujets de dcor, de profondeur, et de ce que les paysagistes et les peintres en gnral appellent de lair. Voil pourquoi Vigny fait plutt des bas-reliefs que des statues, et des dessins que des tableaux. Il lui arrive parfois de formuler, en des vers dune idale beaut, les colres ou la rsignation de son orgueil ; la Maison du berger, la Mort du loup et le Mont des Oliviers contiennent quelques-uns des vers les plus parfaits de notre langue.en 1835, Vigny obtint un triomphe avec Chatterton. Chatterton est tir par Vigny de son roman de Stello (paru en 1833). Cest lhistoire dun jeune pote mconnu, malade, log chez un industriel avare et dur, John Bell. Il ne trouve de piti quauprs dun quaker tabli dans la maison, et de Kitty Bell, femme de John. Celle-ci secourt discrtement Chatterton, mais vite de le rencontrer et de lui parler, tant elle se sent trouble par sa prsence. Un amour inconscient, fatal, si puissant malgr son mutisme quil doit les runir dans la mort, sest empar de ces deux curs ; et cest lexpression de cet amour combattu et refoul, se trahissant par des gestes, des intonations, des maladresses, qui lve ce drame la hauteur dune tragdie. Le dnouement est dune simplicit terrible. Chatterton sempoisonne : Kitty Bell, qui il vient davouer son amour, meurt de lmotion que lui cause sa mort, sans une phrase. Une partie, avouons-le, a vieilli dans ce drame, celle laquelle Vigny attachait le plus dimportance, la thse, savoir que la socit est coupable de ne pas reconnatre et entretenir le gnie. Cest pour la thse que Vigny a crit Chatterton: mais cest comme drame damour que Chatterton a vcu.On sait bien quen gnral, la posie de Vigny se veut philosophique. Si lon distingue, parmi les onze pices des Destines une diversit de thmes (lidal, la religion, la femme, la politique, la nature), ceux-ci ne sont jamais sans rapports avec cette vision philosophique du pote. Manifestement, il y est toujours dvelopp des ides sur lhumanit et sur la condition humaine. Du reste, le titre du recueil nous rvle cette tendance. La vision du pote quant la destine humaine se caractrise, dans ce recueil en particulier, par un pessimisme absolu. Par ailleurs, ce pessimisme nest pas caractre individuel dans le pome.La Maison du Berger est sans doute le pome le plus important des Destines, grce sa facture singulire de pome-prologue. En effet, il devait, lorigine, ouvrir tout le recueil. La disposition dfinitive des pomes nte rien La Maison du Berger de son aspect prminent, surplombant, englobant tous les autres, que dans le mme temps Vigny annonce comme autant de tableaux dpeignant la condition de lhomme et ses tribulations. Les dix pomes qui restent (hors La Maison du Berger videmment) seront les dix tableaux humains annoncs la fin de ce prologue manqu.1- Pour la retraite (Strophes 1 9)Dans les vers introduits par des si au cours des trois premiers septains, avec toutes ses complexits contradictoires, la vie, conue comme un boulet, ne fait que donner un profond pessimisme lhomme. Le milieu social o il vit tant dsormais invivable et plus particulirement domin par cette lettre sociale crite avec le fer, il se retire au sein de la nature: une solitude et un isolement volontaires. Le pome devient un hymne la nature. Eva est invite cette retraite puisque les cits sont serviles et lhomme y mne une vie desclavage. En revanche, les grands bois et les champs sont de vastes asiles libres. Cette vision de la nature, (locus amoenus) fait de la retraite deux une retraite idyllique et idale.2- La ranon du progrs (Strophes 10 19)Aprs cette vnration de la nature, le pote met presque brusquement en cause des innovations techniques dont le chemin de fer devient le symbole. Lattention est attire sur les inventions scientifiques qui, daprs lauteur, dtruisent les liens entre le cur humain et lessence de la nature, muse fidle des potes. 3- Posie ! trsor ! Perle de la pense (Strophes 20 32)La qute du pote va se poursuivre ici dans le caractre ternel de la posie. Toute cette partie est peu prs consacre linvitable aventure et la coexistence de lHomme et de la Posie. Ils sont rciproquement tmoins de lvolution de lun et de lautre ds lavnement de lhomme sur terre. Pour lhomme, la posie est devenue le traducteur des amours, des passions, des bonheurs, des souffrances, des morts...etc. Et dautre part, elle est devenue la chanson des guerres, des immigrations, des chutes, des ascensions, etc. En bref, elle a t, ds lge primitif, le miroir des tribulations humaines grce auquel nous possdons les connaissancesEva : essence et naissanceRien ne prouve mieux linstauration de ce nouveau mythe que cette gense de la femme annonce ds le dbut comme une ncessit pour lhomme afin de supporter la vie et de se supporter. Les justifications de la Bible sont du coup caduques et Vigny non seulement les dforme, les formule, mais, bien plus, les inverse: dans la Bible la femme est responsable du pch originel, dans la Masion du Berger, elle en est lheureuse consquence, une consolation de lhomme par Dieu.Il sagit donc dune nouvelle gense o le pote, pour concevoir Eva, comme Dieu le fit dEve, sinterroge sur son essence puis sur sa naissance.

En dpit de sa longueur et de la disparit de ses mouvements, le pome trahit une profonde cohrence. En tout point la vision potique de Vigny y est ambivalente: Nature romantique et Nature hostile, progrs et ranon (precio a pagar, rescate) du progrs, solitude et communion. Solitude deux, mais au bon sens de lexpression, parce que cest la solution salutaire qui leste le sjour de lhomme et permet de concilier les pulsions contraires. Ainsi, par la grce de cette communion spirituelle entre le pote et Eva, le retrait du monde nest alors ncessaire que pour mieux prparer les vritables retrouvailles avec une humanit meilleure. Comme dhabitude, lhumanitarisme de Vigny est austre, qui rclame pour le salut collectif, les vertus de la Rverie, de la Posie, synonymes de pense pure.

MUSSETAlfred de Musset. 1810-1857Au contraire que les autres il ne se considre pas un pote. Il ne partage pas l'engagement politique dHugo mais il l'admire.Ouvrage: 1830. Contes d'Espagne et d'Italie. 15 pices. Ton parodique des clichs romantiques. Il joue avec les clichs: de l'poque, l'exotisme et la couleur locale. La ballade la lune, est considre comme un chef d'uvre fantaisiste. Tous les contes ont t considrs comme la somme du procd romantique, vocations de la nuit, mlange de tons et l'audace de Musset employer une ponctuation qui ne correspondait l'poque, et un lexique qui dgotait ses contemporains."Littrature frntique", Musset se moque de ces personnages.Recueil plein de rflexions sur la vie, sur le bonheur, les femmes; ce ton indiffrent ne cache les thmes essentiels: le cur, la passion, le drame de la passion.(Ballade la lune)Les vux striles. Conflit entre action et lyrisme, Musset pense que la passion est la source de l'art mais elle est individuelle, ne peut pas coexister avec le monde et la vie conjugale. La passion est la posie, le pote est oblig mentir car il ne pourrait pas traduire toute la douleur et les conduites immorales auxquelles mne la passion; il doit porter une masque, le masque de l'ironie.Rolla. Long pome o nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui s'abandonne aux passions. IL dcide de se tuer, s'empoisonne. Dgradation cause du mal du sicle, par la perte de la foi en particulier. Drame de la foi. la dernire minute, juste avant de mourir, il raconte une prostitu qui l'intention de se tuer, elle lui offre son collier d'or pour viter la mort, mais il refuse. Rolla meurt dans un long baiser d'amour. Il est touch par la tendresse et la puret de la prostitue avant la mort. L'auteur exprime son angoisse devant le monde sans religion. Mais il ne s'inquite pas il ne se pose pas des questions philosophiques. Voltaire est le coupable d'avoir dtruit la foi. Rolla montre l'esprance dans l'amour, l'amour peut gurir, est une gurison.Les Nuits. 1819, Musset tombe amoureux de George Sand, pendant un voyage en Italie elle tombe malade et lui trompe avec son mdecin. Elle lui a aid a trouver une nouvelle potique sur la souffrance et la douleur. Les Nuits manifestent cette douleur; douleur que va a terminer avec la vie de vanit de l'auteur.Le cycle des Nuits dpasse le souvenir de G. Sand, et les limites dune simple crise sentimentale. On peut suivre les tapes d'une crise sentimentale dans ces pomes. Il voque le rle de la souffrance dans la cration potique et dans la vie. Nouveau dialogue entre la Muse et le Pote tourment par la douleur. Dialogue entre le gnie crateur du pote et le cur trahi de l'homme, gar cause de son malheur.Les Nuits sont plusieurs pomes: Nuit de mai (poque d'une grande souffrance; Nuit de dcembre (solitude mlancolique), Nuit d'aot (recherche de la consolation, il veut jouir de la vie), Nuit d'octobre (voque les problmes de la souffrance dans la cration potique.Aprs la rupture avec George Sand, 1835 il reste muet, lorsqu'en mai sent qu'il a quelque chose dans l'me qui demande sortir. En deux nuits et un jour, dans un lan d'enthousiasme crateur il crit cette Nuit de Mai, un des plus touchantes et des plus sublimes cris d'un cur qui dborde. Cette volont de fonder la posie sur la sincrit totale fait que le pote se confond souvent avec l'homme. Musset exprime son motion individuelle. Il ne crait que dans les moments de vive motion.(Les Nuits)Musset: Nuit de Mai, Le plicanMusset, Nuit d'aotLe plican est le prcdent de l'albatros de Baudelaire. Associ a l'image solitaire du pote, la douleur, la souffrance. Le pote ressemble au plican: associ aux images sanglantes et la souffrance du plican.La muse lui reproche d'avoir oubli la posie pendant qu'il profite de la vie, l'inspiration potique ne lui intresse plus. Dsir de revivre l'amour malgr la souffrance que l'amour emporte.La Nuit de DcembreVision associe l'apparition d'un double, le double va rveiller en lui des souvenirs de sa mre. La vision est la solitude. C'est le chant le plus triste de la rupture, le pote constate qui n'a plus de jeunesse et ses esprances ont t brises. Nuit d'octobreReprsente l'illusion de la consolation, la douleur se rveille mais il va connaitre le pardon. Il chasse le fantme de la trahison et se rconcilie avec l'amour. Il montre comme la douleur est transforme en vers. La posie romantique manifeste les sentiments les plus intimes de l'homme. Musset pense que les sentiments doivent tre sincres, la posie n'existe sans douleur, sans souffrance et sans douleurs. Il pense que les moments d'inspiration on les trouve dans l'excitation nerveuse: femmes, alcool... Musset trouve dans tout cela la source de l'inspiration potique car elles rompent l'quilibre. Pour crer il faut vivre intensment. C'est pour cela qu' un moment donn il n'crit plus de posie. Posie qui traduit ses expriences, sa posie n'a pas d'artifices, tout est rel chez Musset.Le pome Souvenir, on le considre comme un pilogue des Nuit. La souffrance fait place une motion, l'motion du bonheur pass.Les confessions de l'enfant du sicle. 1836Roman autobiographique. Octave c'est le protagoniste, tromp par sa matresse. L'amour de son pre lui fait rflchir et il retourne son pays. Musset est l'un des meilleurs exemples du mal du sicle, Le but de ce texte est de disculper George Sand et glorifier l'amour. Et dmontrer que l'amour est capable de remplacer la foi perdue.Le mal du sicle explique la malaise du hros, son dsespoir, tous les malheurs d'une socit qui ne leur comprend pas. Octave incarne ce hros, Musset essaie de se comprendre lui mme travers lui.Ce premier mal du sicle est le mal de l'intellectuel priv de la foi religieuse. Tmoignage essentiel pour comprendre le moi romantique, ce moi intime qui est en qute de soi toujours.VICTOR HUGO. 1802-1895Son pre a t gnral sur l'Empire de Napolon. Hugo dira de son pre qui est un hro. Hugo il garde un bon souvenir de cette poque Paris. La mre dHugo elle avait un amant comme son pre. Il a eu une enfance heureuse et il a senti le besoin de gloire personnelle. Il disait: Chateaubriand ou rien. Il considrait sa carrire littraire comme quelque chose de bien organise. Il se rend compte quil est dot pour la posie qu'il voyait comme le genre destin avoir un grand succs.Il se marie avec Adle Foucher, sa fille Lopoldine mourra trs tt noye dans le Seine, avec son mari et il l'voquera dans le pome: Demain ds l'aube (Les contemplations)1822. Odes et Posies diverses(Balades) Publies en 1826. Influence de sa mre et des ses ides politiques. Mort du Duc de Berry. 1824, Prface, fonction du pote. Le pote marche devant le peuple comme une lumire. Dans la rdition , 1826, nous voyons l'union entre le pote officiel et le pote lyrique. Comme pote officiel il chante le sacre de Charles X. La figure de Napolon I est voque travers le personnage de son pre; il chante l'pope impriale. Il apparaisse aussi des pomes fantaisistes: Le sylphe (figure mythologique) Tendance rveuse qui se manifeste dans la libert de versification: varit a propos de la thmatique du Moyen Age et Walter Scott; et les genres germaniques. Dsir d'crire quelque chose de nouvelle.Les prfaces dans l'uvre d'Hugo sont trs importantes, ils manifestent le propos de l'auteur. Nous montrent la vie contemporaine et le propos de la posie et la production littraire. Il faut respecter l'ordre mais crer avec libert; admirer les classiques et pas les imiter; le seul modle pour l'artiste doit tre la nature. Le pote doit suivre la vrit et la nature.Ins de Castro. Drame. Interdit par la censureHan dIslande. Roman1826 publie son drame Cromwell, impossible de reprsenter. Dans cette uvre on trouve une prface qui explique lesthtique romantique.1829. Les Orientales, posie. Et un roman Le dernier jour dun condamn; un roman, Marion Delorme, interdit par la censure de Charles X.Dans Les Orientales, on parle de l'orient, bien sr, qui est la mode. Hugo connait l'Orient travers Chateaubriand. La Turquie, l'Algrie, l'Espagne, tout a apparait dans cette uvre. Ce qui Hugo cherche c'est de dcrire le pittoresque, la couleur locale, la lumire de ces pays. Hugo continue a chercher de nouveaux rythmes et de l'originalit. (pome: Les Djinns). Dans le pome: Extase, on trouve dj un pote visionnaire car il se sent trs proche de la nature, il veut dcouvrir les rgions inconnues de l'me.

En 1830, les partisans et les dtracteurs du Romantisme se disputent pensant la premire de Hernani. En juillet, la Rvolution dtrne Charles X et devient la monarchie constitutionnelle de Louis Philipe dOrlans, Monarchie de Juillet. Sainte-Beuve, critique littraire avoue Victor qui aime son pouse Adle.Au mme moment, en publiant la Prface de Cromwell, il devient chef de file des romantiques, considrs comme des rvolutionnaires en littrature (puisqu'ils s'opposent au classicisme). En 1830, c'est la bataille d'Hernani et la Rvolution de Juillet. Hugo participe peu ces bouleversements; il crit alors un roman historique (c'est la mode) : Notre dame de Paris qui obtient un succs extraordinaire en 1831.1831. Notre Dame de Paris et un livre de pomes: Les feuilles dautomne (1831) Recueil fait de souvenirs mlancoliques, la prsence de ses enfants et la prsence de la nature sont l. 1838. Ruy Blas, drame thtral. Posie: Les chants du crpuscule (domins par le thme de l'amour, surtout par sa matresse mais il y a deux pomes qui sont adresss sa mre) Continuation de ses souvenirs sont....1840, il commence dfinir le rle du pote, qui a une mission sacre et grce cette mission il va devenir mage pote, le pote comme un guide du peuple qui est dans les tnbres. Le pote en tant que guide de l'humanit s'intresse aux souffrances humaines, il apporte un message d'amour en montrant de la charit pour les pauvres et de la compassion pour les femmes, il transmet aussi un message de justice et de vrit. La posie est connaissance de vrit ternelle, le pote manifeste une inspiration profondment humaine. Le pote doit abandonner la fonction politique et devenir guide du peuple, il annonce l'avenir et doit s'inspirer par la vrit. Comme guide il pense l'avenir et croit au progrs, l'homme doit progresser, les malheurs existent mais il faut les vaincre; inspir de la vrit il reflte son poque et conduit l'homme vers un avenir plein de lumire. Le christianisme doit faire place a une nouvelle religion qui cherche la redention de l'humanit. Le pote comme sauveur de l'humanit. Les rgions et les ombres nous transmettent la proccupation du pote.Tristesse d'Olimpyo, dans ce pome apparat le double du pote, pseudonyme employ par Hugo qui avait dj employ dans Les voies intrieures. Dans ce pome il parle des lieux qui nous renvoient son amour avec Juliette; un rencontre en 1834 avec elle et on dcouvre que l'amour est encore vivant. Le pote veut retrouver le charme de la passion ds le debout, la passion du premier tat. Voila le pote sduit par la mlancolie qui lui inspirent des mditations douloureuses; fuite invitable du temps; retour qui met en relief la vanit de l'homme qui veut retenir les instants de bonheur. Le pote parvient a surmonter la tristesse parce que la nature oublie et l'homme se souvient toujours et ce souvenir qui garde toujours des instants de bonheur.On parle de trois parties: 1. Faite des impressions, la deuxime de mditations et la troisime le retournement final.Dans les premiers 48 vers, description des dcors. 48-80, effets produits; partir du vers 81 il y a un changement de rythme. Il consacr leurs amours travers les souvenirs. Influenc par Lamartine (Le lac).On parle aussi comme d'un plerinage d'amour. Le retour aux lieux aims nous parlent aussi de la fuite du temps. Le pote parvient surmonter la tristesse grce ces souvenirs d'amour, la nature peut oublier mais pas l'homme. L'influence du pome Le Lac de Lamartine est indniable. Le dernier vers devient pour Hugo la manire d'approfondir dans la valeur de la permanence du sentiment amoureux.Tout ces recueils ont des caractristiques communs, l'auteur exprime ses sentiments en tant que pre de famille heureux et en tant qu'amoureux: heureux et satisfait; il y a une impression de mlancolie devant le mystre de la nature et devant la destine qui domine ces sentiments. Aprs la publication de Les rgions et les ombres il y a un long silence cause de la mort de sa fille en 1843. Il s'intresse d'autres choses comme la misre humaine et le soutien du prince Luis Napolon mais aprs le coup d'tat il s'loigne et critique son pouvoir tyrannique ce pour cela qu'il doit partir en exil.1853. Les Chtiments1841. Membre de LAcadmie FranaiseHugo mne une vie politique trs active, il soutient aux librales et rpublicains et lutte pour le maintient de la libert dexpression. En 1848 avec larrive au pouvoir de Luis Napolon (Napolon III) Hugo part en exil et sinstalle en Jersey (le anglo-normande). Histoire d'un crime, qui parle contre la prise du pouvoir par Napolon. Il publie aussi un panflet: Napolon le petit, qui considre un tyran. Quand il crit Chtiment 1852-53, il est en exil Bruxelles. On trouve un ton satirique, il y a de la rancune; un ton d'pope, de panflet et de mditation philosophique. Le pote critique les bourgeois qui ont profit du coup d'tat; il pense aussi aux victimes: les prisonniers et les morts. Thmes essentiels: attaques contre Napolon III, caricature d'un empereur; attaques contre l'arme, la magistrature, l'glise...; comparaison entre Napolon III et Napolon I; l'appel la rvolte. Se termine par un acte de foi dans l'amour universel. Ouvrage circonstancielle o l'on trouve une critique violente, chanson satirique. Compos de 7 livres: dont le titre es tout fait ironique, il va prendre comme authentiques des affirmations propos de Napolon.Les 98 pomes des Chtiments dcrivent sa colre et son indignation suite au coup d'tat de celui qu'il a surnomm Napolon le Petit. Ils sont publis en 1853 Bruxelles par Hetzel.Livre I La socit est sauveLivre II Lordre est rtabliLivre III La famille est restaureLivre IV La religion est glorifieLivre V Lautorit est sacreLivre VI La stabilit est assureLivre VII Les sauveurs se sauverontLes 6 premiers livres portent des titres visant caricaturer les principales valeurs du rgime de Louis-Napolon Bonaparte: " la socit est sauve ", " l'ordre est rtabli ", " La famille est restaure ", " La religion est glorifie ", "l'autorit est sacre ", " La stabilit est assure ". Le septime "Les sauveurs se sauveront" parodie les livres prcdents par un jeu de mot sur le verbe sauver. Il incarne l'esprance de Hugo qui espre dstabiliser Napolon Le petit par l'influence de ses crits.Les Chtiments dbute par Nox (le pass, la nuit du coup d'Etat, la dictature) et se termine par Lux (le futur, la lumire attendue de la Libert, l'amour). Victor Hugo reprend, dans Les Chtiments, tous les thmes de Napolon le Petit, son violent pamphlet publi l'anne prcdente. Au milieu: L'Expiation. La nuit du coup d'tat reprsente les tnbres de la tyrannie dont la lumire triomphera un jour.LA VARIETE DES TONSVictor Hugo recourt toutes les formes de posie : il passe couramment de l'injure la prophtie, de la chanson la fresque historique. * La Chanson. Hugo admirait le pote Branger, auteur de chansons clbres. Il pensait juste titre que la chanson permettait de toucher le peuple. Les Chtiments comportent donc 12 chansons qui dtendent par leur forme lgre.* L'invective ad hominem. Souvent le pote attaque nommment des hommes proches de Napolon III, n'pargnant aucune injure dans une grande violence verbale. ( Dansez! Dansez, Berger, d'Hautpoul, Murat, citrouilles. VI,5) * L'pope : de vastes ensembles magistralement composs exaltent l'imagination et atteignent la dimension d'un tableau d'histoire : L'Expiation (V,13) ou A l'Obissance passive (II,7).* La vision prophtique : Dans la dernire partie du recueil, le pote se tourne vers l'avenir et reprsente ses rves par des symboles : guid par la clart de l'Ide ( Luna , il voit dans l'toile du matin la messagre de la libert ( Stella et contemple la vision sublime des temps futurs ( Lux )LA MYTHOLOGIE HUGOLIENNEPlus qu'un historien, Hugo apparat comme un crateur de mythes : * D'une part, il confre ses personnages une dimension symbolique. L'avocat Troplong devient ainsi le reprsentant de la corruption sous Napolon III alors que les soldats de l'an II incarnent la libert de la Rpublique.* Pour rendre plus sensible cette dimension, il fait rfrence des figures mythiques ou religieuses dj connues, des passages de la bible (VII,1 sonnez, sonnez toujours, clairons de la pense ! )* D'autre part, il donne aux vnements une dimension cosmique en faisant intervenir Dieu. et le diable ( Un jour Dieu sur sa table / Jouait avec le diable V,2). * Enfin, le rcit potique est au service de l'expression d'une ide philosophique : l'accession la libert par le chtiment du tyran et l'avnement de la Rpublique.

LE PERSONNAGE DU POETEDans les Chtiments, Hugo s'est lui-mme reprsent en personnage mythique : le pote proscrit, isol face l'Ocan (image du peuple). Il se dcrit aussi comme un prophte, dont la parole est la voix de Dieu, le verbe sacr. En effet, selon Hugo, le pote est un visionnaire; plus sensible que les autres hommes, et donc capable de les guider. L'ENGAGEMENT DE L'ECRIVAIN On nomme engagement l'attitude de celui qui pense que l'art doit servir les hommes par une participation directe de l'crivain aux problmes de son temps. L'crivain engag est donc actif dans son poque, et son uvre a pour lui une utilit immdiate. A l'oppos, les crivains de l'art pour l'art rcusent cette attitude. Les polmistes comme Agrippa d'Aubign, Voltaire, Chnier ou Hugo sont des crivains engags : souvent, ils participent physiquement aux conflits de leur poque (Hugo descend sur les barricades, Agrippa d'Aubign combat dans les guerres de religion etc.) De plus, ils mettent leur art au service d'ides sur lesquelles ils cherchent clairer l'opinion (telle est la fonction des Chtiments) et traitent de problmes actuels dans leurs uvres : la peine de mort par exemple. Ultima VerbaStella, il annonce l'avenir d'une priode de libert et des lumires. Il parle encore une fois de la fonction de la posieLorsqu'on lit Les Chtiments on voie une prise de conscience philosophique qui annonce Les Contemplations et la lgende du sicle.1856 publie Les Contemplations, recueil de pomes qui obtint un succs considrable. Entre le premier et le dernier pome se sont passs 25 annes. Ils commencent avec la jeunesse triomphante et finissent avec la maturit solitaire. Au milieu, la mort de sa fille aime, Lopoldine, noye avec son mari en 1843. Au debout, un recueil en deux parties: Avant et Aujourd'hui. Aprs la mort de sa fille il reste muet.Dans la prface il dfini Les Contemplations comme la mmoire d'une me. Le prface prsente l'itinraire du pote pendant 25 ans, parcours de la naissance la mort. "Commencer foule et finir en solitude". Victor Hugo est un esprit profondment religieux qui dteste les religions particulires (individuelles) pour lui toutes les croisades sont abominables, les inquisitions, monstrueuses. Il croit un amour universel qui reliera tous les hommes dans une communion de progrs et de bonheur. Cest en ce moment de croyance quil vient de connatre la mort de sa fille Lopoldine. Point de partie de ces pomes: douleur de pre et perte de ses convictions religieuses.Dans cette uvre on se trouve dans la limite de lhallucination et la vision amplifie. Contempler, nest pas voir et aprs raconter, contempler est employer lmotion qui ne du contacte avec la ralit pour aller plus loin, pour se plonger dans un monde inconnu et essayer de le comprendre.Les Contemplations de Victor HugoContexteRecueil de 158 pomes rassembls en 6 livres que Victor Hugo a publi en 1856. La plupart de ces pomes ont t crits entre 1846 et 1855. Mais les pomes les plus anciens de ce recueil datent de 1834. Les 11 000 vers des Contemplations comptent parmi les plus beaux pomes de la posie franaise. Victor Hugo y est l'apoge de son art potique.

Les 6 Livres des ContemplationsLivre premier (29 pomes). Aurore. C'est le livre de la jeunesse. Victor Hugo voque ses premiers mois d'adolescent (Lise), ses souvenirs de collge (A propos d'Horace), ses premires luttes littraires (Rponse un acte d'accusation), ses impressions de promeneur mu par la beaut de la nature (Vere novo, le pote s'en va dans les champs) ou le spectacle bucolique (La fte chez Thrse). Victor Hugo s'y exprime le plus souvent la premire personne et y voque son exprience de la vie et de la posie. Il voque l'amour, la beaut du printemps, des beaux paysages.Livre II (28 pomes). L'me en fleur. C'est le livre o Hugo conjugue le verbe Aimer. La plupart des pomes sont inspirs par Juliette Drouet. Hugo voque les premiers mois de leur rencontre, leurs promenades dans les vergers et les forts. Il immortalise aussi les moments de bonheur (Hier au soir, Mon bras pressait sa taille frle); et aussi les preuves vcues en commun, les dsaccords, les rconciliations. Un jour, il note pour elle des impressions de voyage (Lettre) ; un autre jour, il lui crit qu'il a rv d'elle (Billet du matin). Promenades en fort; chante leurs joies.Livre III (30 pomes). Les luttes et les rves. C'est le livre o Victor Hugo relate la misre sociale et morale dont il est tmoin. Ici, il dnonce les scandales, la guerre, la tyrannie, la peine de mort (La source, la Statue, La Nature). Ailleurs, il voque la misre des socits modernes (Melancholia). Ce livre s'achve par un grand pome (Magnitudo Parvi) qui dcrit la contemplation du pote tenant par la main son enfant et sondant avec elle le mouvement des astres. Livre de la piti. Il dnonce la peine de mort. Dans Explication, il explique le mal comme ne preuve. Il glorifie les hommes dont le gnie est capable de dchiffrer l'univers et le mal comment on doit rsoudre ces nigmes.Il y a des autres pomes pour l'enfance, l'amour. Le ton dominant n'est plus celui du bonheur. Il prsente la moral chrtienne comme une moral de piti et de charit mais grce a tout cela l'homme pourra tre sauv.Livre IV (17 pomes) Pauca meae (Quelques vers pour ma fille). C'est le livre du deuil. Le 4 septembre 1843, Lopoldine et son mari, (Charles Vacquerie), se noient dans la Seine Villequier. Hugo mdite sur cet abme qui spare hier d'aujourd'hui. Il y exprime tour tour sa rvolte contre la cruaut du destin (trois ans aprs), sa nostalgie (elle avait pris ce pli, elle tait ple et pourtant rose). Parfois aussi il semble se soumettre la volont divine (A Villequier). La douleur cause par la mort de sa fille Lopoldine semble inconsolable (Demain, ds l'aube, l'heure o blanchit la campagne). C'est le livre de Lopoldine. Il voque l'enfance heureuse, la douleur, le plerinage la tombe de sa fille. Ce livre contient deux pomes o l'on voit le pote compltement dsol, pre dchir par la douleur dans le pome: trois ans aprs.Veni, vidi, vixiL'hsitation entre le doute et l'esprance.Livre V (26 pomes) En marche. C'est le livre du ressaisissement, du dynamisme retrouv. Le pote en exil s'arrache (abandon de) sa tristesse et va chercher de nouvelles raisons de vivre dans la mditation. Il s'adresse ses amis, ses enfants, ceux qu'il aime et leur exprime sa vision du monde. Il y dcrit le spectacle immense de la nature, des Ocans, des rochers, du ciel et mdite sur la condition humaine (Mugitusque boum, Paroles sur la dune). Il y rvle aussi des impressions de promenade (Pasteurs et troupeaux), et des souvenirs d'enfance (Aux Feuillantines). Le pote cherche le courage dasn les souvenirs de sa lutte, dans la grandeur des malheureux, dans la tendresse de Juliette.Livre VI (26 pomes). Au bord de l'infini. C'est le livre de la mditation mtaphysique; livre des certitudes, on trouve de nouveaux spectres qui vont apporter au pote les rvlations qu'il attendait. Recueil peupl de spectres, d'anges, de fantmes, et d'esprits. Le pote hsite entre l'angoisse (Horror, Pleurs dans la nuit) et l'esprance (Spes, Cadaver) ; et cette dernire semble l'emporter. Le livre s'achve sur le regard d'un " contemplateur, triste et meurtri, mais serein". Combat entre la lumire et les tnbres; le pote se compare Saint Jean.Mais il est toujours obsd par la mort de sa fille bien que l'esprance est plus forte. Toute l'uvre un sens quant on a lu le premier et le dernier vers, c'est ce que nous dit le pote. On trouve un pote rvolt et aprs rsign. Pre souffrant qui retrouve le calme et la plnitude.Composition dramatique et la thorie des correspondances. (Baudelaire, Les Correspondances)on trouve les mmes ides chez Victor Hugo, la contemplation de la nature qui abouti la vision. On voit d'un livre l'autre comme le message d'esprance s'amplifie.Dans la partie dont le titre est Autrefois, il y a comme un pressentiment de la mort de Lopoldine; et dans la partie intitre aujourd'hui, se termine sur une nouvelle esprance, une nouvelle horreur. Dans ces pomes Hugo nous prsente la vie humaine, la destine de la vie humaine. Un homme (lui-mme) qui est la qute de son me. Le propos est de se rappeler de chanter sa fille, la nature et de chanter Dieu, c'est le but principal. L'auteur se confesse en entier, du point de vue littraire, comme un pre qui adore ses enfants, comme un homme porte-parole de la vrit de la justice, comme un mage et un prophte. La mort de sa fille lui sert prparer une longue mditation et trouver des voies spirituelles. Il y a plusieurs pomes profondment philosophiques. " celle qui est rest en France" hommage du pre exil qui ne peut pas rendre visite la tombe de sa fille (pilogue).Ce que dit la bouche d'ombre, pome qui exprime la philosophie et la mtaphysique de Victor. Le sens propre nous renvoie l'le de Jersey, le sens figur et symbolique: la bouche d'ombre c'est l'abime, la voie du mystre de l'infini.Le pote essaie d'expliquer l'existence du mal. La redention pourra assurer le triomphe de l'amour. L'pilogue traduit une inspiration cosmique, visionnaire, et aux expriences occultistes d'Hugo.(Emile de Girardin, fondateur de La Presse, journal)Les sances de spiritisme taient la mode. On garde les comptes-rendus chez Victor Hugo, les critiques ont trouv de similitudes entre quelques pomes et ces sances. un moment donn, Victor se rend compte qu'il faut renoncer ces sances. Il sort vainqueur de cette preuve et confirme son rle de pote mage, visionnaire et prophte. On dfinie Les Contemplations comme l'autobiographie spirituel du pote. Il annonce la lgende du sicle.D'aprs la forme ces pomes ne supposent une rupture totale avec le classicisme mais il ya un traitement original de la part de Victor: l'adjectif et le substantif.Hugo emploie abondamment des adjectifs: morne, fatal, sombre, noir, vague, candide, vermeil qui servent renforcer l'impression de mystre. Les substantifs, dominent sur la forme verbale; prfrence par les substantifs pluriels pour essayer de rendre sensible le sens cach de son uvre et pour suggrer une relation troite avec la matire; emploi des images symboliques; dformation: les animaux apparaissent comme des monstres; personnification des choses et des ides; il aime les contrastes, les oppositions. Il se vente de employer l'alexandrin et de le matriser. Il fait la csure en servant du lexique il n'y a pas vraiment de csure. L'emploi de l'alexandrin est trs souple, matre du changement de rythme. Il montre que son ton est sincjre qui construit de nouvelles formes et qu'il emploie des artificesVIEILLE CHANSON DU JEUNE TEMPSTOME II, AUJOURD'HUI. LIVRE IV: PAUCA MEAELe pre s'adresse sa fille comme si elle tait encore vivante. Il ne regarde pas le paysage qui l'est indiffrente. VILLEQUIERVille de la haute Normandie o avait n le mari de sa fille.Pome compos dans des annes diffrentes. La date rappelle la mort de sa fille. Le thme principal est celui du penseur rvolt qui a t puni. Dialogue entre le pote et le dieu crateur et qui s'adresse un dieu qui ne rpond pas. Il rpte les dogmes religieux absurdes pour le pote. Dans les premiers 40 vers, le pote semble se soumettre la divinit mais sans se rsigner. La soumission est une porte ouverte l'esprance. Longue mditation qui est inspire de la Bible, en particulier du livre de Job. Il se soumet mais ne se rsigne pas. Hugo perdu un enfant mais aussi son orgueil de penseur. La nature peut soulager la tristesse d'Hugo. Dans les vers suivantes (41-60) Il dispute avec dieu. Le ton est plus personnel, comme un homme ordinaire il s'adresse au dieu pre. Le pote souligne l'importance de la vision dans sa posie. Tout doit finir: "il faut que l'herbe pousse et que les enfants soient meurent; je le sais, mon dieu!" ces vers sont dans la tombe de Lopoldine.Dans les vers suivantes il y a un dialogue avec dieu et sa fille.AU BORD DE L'INFINI. CLAIRCIEVision cosmique du monde.

DIEULA FIN DE SATANLA LGENDE DES SICLESHugo pense crire des grands ouvrages sur le mystre de Dieu et du cosmos (Dieu, La fin de Satan). Tous les crivains prennent parti pour Satan et pas pour Dieu pendant quHugo, est toujours de la part de Dieu. Hugo pense que le mal de l'univers est une consquence de la cration; il pense que l'homme est libre et peut se servir de cette libert pour se sauver ou pour tomber. La fin de Satan, pope inacheve o Hugo annonce que Satan sera pardonn. Hugo imagine que Lucifer, l'ange dchireur, maudit qui a dfie Dieu et train les autres anges avec lui. Cet ange qui a perdu une plume dont merge l'ange libert, grce cet ange Satan parvient obtenir le pardon.Pomes inspirs de la Bible.Dieu. Hugo prsente une sorte de rsume des religions travers les rflexions du pote. Il commence par l'athisme, le christianisme, le rationalisme. Le pote veut exprimer son espoir de justice et sa foi. Le pote suit les conseils de Hetzel (son diteur) qui lui conseille d'crire des textes plus faciles comprendre, et oublie ces textes. 1857, il pense un projet de textes courts et ils crit 38 pomes qui retracent l'volution de l'humanit jusqu'au XX sicle, publis comme La lgende des sicles. Dans la prface Hugo dit qu'il esquiss un pome. Premier tome consacr l'humanit. Hugo ne renonce faire une lecture mtaphasique de l'histoire de l'humanit et ses rapports avec la divinit.L'ART D'HUGOpique grce la grandeur des descriptions des vnements. Attitude d'un pote des temps modernes, il s'interroge sur la fragilit de l'homme. Il n'a pas t original mais il faut mettre en relief son imagination qui va lui permettre de transformer les ides en images, de crer des images trs vivantes, de plonger dans l'inconnu. Ces pomes montrent une grande richesse de vocabulaire, il cre un nouveau langage, il traduit les images en mot: archaques, techniques, classiques, il matrise compltement la versification: du monosyllabes l'alexandrin. Considr comme un des grands potes du sicle.

LE ROMAN DU XIX SICLELe XIX sicle est le sicle su roman franais: Stendhal, Balzac, Zola....C'est une poque o l'ducation devient gratuite, laque et obligatoire. La presse tient un rle trs important dans la publication littraire, elle fait connaitre les grandes uvres. partir de 1815 connait un dveloppement favoris par le progrs technique qui a permis la vitesse dans la fabrications des journaux, la ncessite d'une priodicit. (Balzac fut imprimeur) La presse moderne est associe aux circonstances politiques et sociales. La politique aide ce dveloppement. Le rgime de la Restauration altern des priodes de rpression avec des priodes modrs. Une des ordonnance de Polignac a supprim la libert de presse qui a provoque l'apparition de manifestes dans la grande presse: La Garcette de France, ultralibral; La Minerve franaise, librale modre; Le Constitutionnel, plus libral; Le Conservateur, o a crit ses opinions Chateaubriand. Il faut compter aussi avec les petits journaux littraires: le drapeau blanc, ultra; Le corsaire et Figaro.1826, premire avance vers le premier journal moderne du mile de Girardin dans le journal: La Presse. Il introduit la publicit, transforme le rle du journal qui doit offrir plus d'information. Il pense faire du journal une entreprise commerciale. Remplace le feuilleton culturel par une nouvelle de Balzac dcoupe en pisodes: La Vieille Fille, publie en 1836 (roman feuilleton) qui connaitra un grand succs, phnomne littraire le plus important sous la monarchie de juillet. La presse qui avait suivit la censure fut supprim 1830. Interdit la critique contre le pouvoir. Pendant le II Empire l'tat le doit de suspendre un journal sans passer par la voie judiciaire. Malgr tout a les journaux offrent leurs colonnes aux crivains, les journalistes sont avant tout des gens de lettres. la fin du XIX, la presse devient professionnelle. C'est Maupassant qui va critiquer dans son roman Bel ami tous les jeux politiques auxquels se soumet la presse. Le Petit Journal, 1836; Le Petit Parisien, sont des journaux populaires qui essaient de suivre les affaires politiques sous la III Rpublique. ct, il y a les grands journaux: Le Figaro, La Rpublique Franaise....La presse moderne donne plus d'importance l'information et manifeste ses prfrences pour les reportages et dveloppe les illustrations grce au progrs de la photographie. Les crivains et la presse ont des bonnes relations parce que la presse est le moyen privilgie pour faire connaitre les uvres des crivains et devient une source de revenus car la presse leurs offre des nouvelles possibilits et impose ses conditions. Conditions qui font facile la conciliation entre la presse et la littrature. La cration artistique devient un mtier, les crivains connaissent les rgles et doivent se soumettre. Les journaux assurent la diffusion des uvres, offrent la possibilit de manifester les ides. Les artistes doivent s'adapter ces nouvelles exigences et suivre les consignes.Les crivains hsitent entre l'adhsion et la rvolte parfois ils restent en marge. Il y a une grande prolifration des crivains ou des aspirants crivains. Ils rvent de conqurir le prestige, la russite financire, mais tout a doive affronter des obstacles, car pour tre clbre le chemin n'est pas facile. Il ya des exemples de russite: Alexandre Dumas et Balzac. Symboles de russite sociale et financire. Balzac montre comme ce chemin pour devenir clbre peut tre un enfer; milieu littraire o le jeune apprenti connait toutes sortes d'humiliations. Un autre crivain reprsente cette adaptation au march littraire c'est Zola. Son uvre connu un grand succs de grand tirage, il fit un grande fortune. Il comprit trs tt le rle stratgique de la presse et il collabore dans de nombreuses revues et journaux. Zola dit "toute ouvre pour nourrir son auteur doit d'abord passer dans un journal qui lui paya raison de 15 a 20 centimes la ligne".Sainte-Beuve 1839, il parle de littrature industrielle adress un public bien prcis. Cette littrature a envahi tous les genres. Les mlodrames offrent de concidences avec les romans feuilletons, illustrs par Dumas et Eugne Sue.Philosophiquement le sicle oscille entre les aspirations rationalistes, foi dans la science et dans le progrs, et spirituelles (religieuses ou occultes). La littrature se dmocratise: le peuple fait son entre dans les romans. Le roman-feuilleton connat un succs sans prcdent, tous les grands auteurs y sacrifieront; dabord parce que la publication dans un journal fournit un substantiel apport financier, ensuite parce que la publicit indirecte augmente les ventes. De mme, le thtre est son maximum dinfluence sociale.Le roman apparat comme un genre prpondrant favoris par la diffusion des uvres en feuilleton dans la presse, une presse florissante lue par un public de plus en plus nombreux. On le trouve, le roman, sous toutes les formes modernes: psychologique, autobiographique, social, historique, fminin, noir, fantastique.LE ROMAN-FEUILLETONALEXANDRE DUMAS (LE PRE): La reine MargotLes trois MousquetairesLe collier de la ReineLe comte de Monte-CristoPONSON DU TERRAIL: RocamboleFRDRIC TERRAIL:Les Mmoire du DiablePAUL FVAL: Les Mystres de LondresEUGNE SUE: Les Mystres de ParisLe Juif errantNouveau systme ditorial soumit la loi de l'offre et la demande. La plupart des crivains rputs l'poque on profit de cette forme de publication en mme temps les journaux ont multipli la tirade. Le dcoupage en pisodes entraine certaines caractristiques orients attirer l'attention du lecteur: pripties, coup de thtre, continuit avec les personnages, et discontinuit avec les aventures diverses.Tous les romans feuilleton sont trs longues. Pour la thmatique on dirait qu'elle est sensationnelle: vengeance, erreur judiciaire, enfants abandonns; situations dramatiques accompagnes de violence qui touche le lecteur; le dnuement rtablit le course normale.Dcors: urbaines qui permettent de faire connatre les bas fonds. Personnages: les bons, les mchants, hypocrites, lches; les victimes.Le style, influenc par le mlodrame d'o le succs. Il cherche toujours a provoques l'admiration et l'enthousiasme. et permet l'vasion de la ralit quotidienne.DUMAS. Admire Walter Scott et Shakespeare. Il combine trs bien la petite histoire l'Histoire. Il prsente le pittoresque. Les journaux se disputent ses romans. Les plus connus: (cits au-dessus). Le XIX sicle est reprsent par Le comte de Monte-Cristo. Mais il a crit beaucoup de romans, pour le faire il s'est organis en crivant avec "les negres" (collaborateurs qui dveloppaient le canevas (intriga)), aprs il faisait les corrections.Plusieurs crivains ont critiqu ce systme mais c'est le systme de la littrature qui est devenue une marchandise. Les romans de Dumas prsentent une intrigue bien dveloppe, dramatique et combine avec les grands vnements historiques.Les autres crivains clbres sont (cits au-dessus)L'histoire du roman-feuilleton est lie l'histoire de la France et a contribu a la dmocratisation de la littrature car il s'est adapte aux nouvelles conditions de publications. Il faut s'adapter au got libertaire et aux nouvelles conditions. Influenc para le roman noir, le roman sentimental, mais ce qu'il cherche c'est maintenir l'attention du lecteur. Pleins d'intrigue, aventure, coups de thtre. Les personnages sont simples, ils vont devenir des types, la moral est toujours conventionnelle, ne met jamais en question l'ordre social.

ROMAN HISTORIQUEBalzac ou Zola ont apprci l'habilet de ces crivains. Des grands chefs-duvre: George Sand ou Chateaubriand ont t publis sous la forme de roman feuilleton. Ces romans ont permis l'essor du conte ou de la nouvelle. partir des annes 1843 apparaissent toute sorte de romans mais sera le roman historique qui jouera le rle dans la nouvelle postrieure. La premire tude abordant le genre est de Louis Maigron: Le roman historique l'poque romantique (1898), qui souligne l'apport dcisif des romans historiques de Walter Scott. En 1937 parat le clbre essai de sociologie littraire de George Lukcs: Le roman historique. Pour Maigron le roman historique sert exprimer les nouveaux idaux, la libert individuelle et des peuples travers ses hros et leurs gestes; exalte la conscience nationaliste, exprime le got du pittoresque de toute une gnration qui aime bien l'exotisme. Lukcs dit que le roman historique est conditionn par l'Histoire, le roman se rattache au prsent car il fait aussi partie de l'Histoire. Le roman historique n avec la convulsion des structures sociales cre par la Rvolution. Relation entre l'auteur et la socit. Lhomme prit conscience de son appartenance un sicle, un temps prcaire. Lhomme est fils de son temps. Le roman historique n avec Walter Scott 1914. Le roman historique met en scne le rapport de l'individu avec l'histoire, il essaie de prsenter l'antagonisme de classe, du peuple, en crant des situations dramatiques. Les romans de Walter Scott ont connu un grand succs en France entre 1820 et 1830. La nouveaut: il essaie de ressusciter le pass avec ses morts, son atmosphre; en mme temps il construit des personnages de l'poque pleins de renseignements sur l'poque et la socit. Les dialogues ont un rle essentiel. Tous les crivains ont reconnu cette influence de Scott. Flaubert et Zola on mentionn l'influence nfaste de ces histoires sur les lectrices, pensons Emma Bovary. Malgr tout a le renouvellement du genre romanesque est indniable. Cette nouveaut on la voit dans la conception du roman dramatique dont les pisodes sont solidement construits et font progresser l'action et la nouveaut vient aussi par le mlange de registres. Les hros du roman historique deviennent prototypes qui incarnent les idaux des diffrentes groupes sociales, symboles contemporaines. Le roman historique perd lintrt quand il perd leffet historique, cest--dire quand lauteur aborde une poque plus proche lui. Cest partir de ce moment quon parle de Ralisme romantiquePRINCIPALES AUTEURSOn peut distribuer la production du roman historique en trois parties:Dun ct les quatre chefs duvre comme tmoins dun sicle: VignyCinq-Mars, reprsente la ligne aristocratique; Les Chouans de Balzac; 1572 La Chronique du Rgne de Charles IX de Prosper Mrime, Notre-Dame de Paris, Victor Hugo. Il faut ajouter louvrage dAlexandre Dumas (1802-1870), bien quil mrite une section spciale puisquil a consacr toute son uvre, prolifique et fconde au roman historique, avec tous ses ngres. Il a respect la ralit historique, en ajoutant des lments de fiction, du XVI au XIX sicles. L'aventure romanesque va se plier la ralit. Scott avait accord un rle important aux lieux, description de lieux. Balzac transporte la scne romanesque un scenario contemporaine. Le roman historique se droule entre 182-30 et son dclin partir 1848. partir de cette date apparait la philosophie o l'on analyse la socit. Presque tous les crivains crivent ce type de romans, les plus populaires: Vigny avec Cinq Mars, 1826, affrontement des nobles avec Richelieu, le marquis Cinq Mars essaie de rsister Richelieu et de retarder le pouvoir de la noblesse, il introduit une intrigue amoureuse. C'est Richelieu qui laisse la porte ouverte a la Rvolution en dgradant l'aristocratie. Vigny montre sa nostalgie de l'Ancien Rgime. Il essaie de rcuprer lpope de la noblesse qui malgr sa dgradation naturelle, a t injustement maltraite aprs la Rvolution. La Chronique du Rgne de Charles IX. 1829. Prosper Mrime. (Carmen). O il retrace la nuit de Saint-Barthlemy. Rigoureux avec les vnements historiques, rejette les anachronismes ce qui fait de son criture une rcration froide et sans motions. 1831. Notre Dame de Paris. Hugo. Le Paris du XV sicle. L'amour impossible de Quasimodo et Esmralda. L'intrigue montre l'influence du roman noir, avec des aspects mlodramatiques; mais en mme temps il prsente la dfense des proscrits: Quasimodo, symbole de l'humanit marginale. Un presque monstre qui montre sa bont et va dpasser sa condition pour devenir le gardien de la justice humaine. Les personnages sont invents, sont des symboles: la bont, le dsir, l'asctisme; on voit de caractres opposs pour traduire la moralit de la socit. Luvre est un chant Paris et concrtement Notre Dame comme le symbole de lvolution et la magie de la ville. Hugo rcupre des personnages hritiers du roman picaresque et de Cervantes. Les Chouans ou La Bretagne. Balzac. 1810. Les chouans son des rvolutionnaires de la rgion Bretonne, qui en 1899 se rvoltent contre le gouvernement de la Rpublique. Balzac se documente pour crire ce roman; sont des faits trs proches l'auteur, plus rcentes. L'auteur prsente le commandant Hulot et le marquis de Montauban, dfenseur de l'Ancien Rgime. Ces personnages reprsentent sa classe sociale, le libralisme pour Hulot, les paysans son des fanatiques, el Montauban. L'histoire avec majuscule est reprsente dans ce roman qui va s'orienter vers le roman social. On passe de l'vocation du pass a l'vocation du prsent, racont avec beaucoup de dtailles. Types humaines, sociaux qui sont ns de la Rvolution Franaise. Balzac dcouvre la dimension historique de l'homme et prdit la naissance du roman moderne. On parle dans ce roman du hros collectif qui continue dans Notre-Dame de Paris et culmine avec Zola.Salammb. FlaubertLe Capitaine Fracasse. Gautier93. Quatre-vingt-treize. Hugo.1874. recre les dernires annes de la Rvolution. Mais diffrence de Balzac dans Les Chouans, le sentiment tragique domine luvre. Vision rceptionniste de lHistoire: le sacrifice de certains individus est la salvation pour la collectivit. partir de la deuxime moiti du sicle le genre connait un dclin.Les Misrables. Hugo. 1845-1860-1862 est publi. Dans ce roman on trouve: le roman policier, noir, historique et social. Le roman noir on le voit dans les dcors: la prison, les souterrains de Paris; le roman historique: la journe de 1832, insurrection populaire, dfaite de Waterloo; roman sociale o l'auteur aborde le problme de la misre, le travail infantile, la femme et sa condition, les enfants abandonns, l'affrontement entre l'glise et la bourgeoisie; roman psychologique; pisodes comiques et tragiques. Roman qui est la somme de toutes les ides dHugo propos de la socit de son temps. Affrontement entre le bien et le mal et symbolisation des espaces matriels: le pnal, les cloaques; et les victimes des structures sociales: la prostitue Fantine, la dshrit Cosette, le policier Javert.L'histoire d'un homme qui essaie d'chapper de sa vie antrieur et qui n'arrive pas cause de la perscution. Jean Valjean, protecteur des plus dfavoriss, il n'est plus un criminel, il va sauver les enfants innocentes. Le roman fut attaqu par la presse qui tait pour le gouvernement mais galement attaqu par les librales. Aujourd'hui le roman est devenu le symbole de l'optimisme de l'crivain.Roland Barthes. Le dgre zro de l'criture. Il dit que le roman a t influenc par l'histoire qui tait crite comme un roman et le roman qui tend un miroir l'histoire.

Etude duvre :Le Rouge et le Noir de StendhalLe titre du roman est un bon point de dpart pour une tude du Rouge et le noir : obscur premire vue, il concentre en fait bon nombre des significations essentielles du texte. Il est fond sur le principe de lopposition de deux couleurs, comme Le Rose et le Vert, nouvelle que Stendhal crira en 1837 : le rouge, couleur connotant le sang, la passion, soppose ici au noir du deuil, de la mort. Une des interprtations du titre est lie aux jeux de hasard, o lon peut miser sur le rouge ou sur le noir ; la destine serait alors un jeu de hasard o lon peut tomber sur une bonne ou une mauvaise carte. On retrouve les deux couleurs divers moments dans le roman. Traditionnellement, le noir est associ la religion : lhabit que M. de Rnal fait confectionner pour Julien est un habit noir ; de mme, arriv aux portes du sminaire, le hros doit laisser ses habits civils chez lhtesse de lhtel des Ambassadeurs et revtir son vtement noir de sminariste. Le sminaire lui-mme est dcrit selon les procds du roman gothique, comme un univers noir et terrible, gard par un portier vtu de noir ; la grande croix de cimetire lentre de la chambre de labb Pirard est en bois blanc peint en noir , et les tableaux noircis par le temps figurant dans la chambre ressortent terriblement sur les murs blanchis la chaux. Mme les yeux du directeur du sminaire sont dcrits comme d