Louise Drevet

8/19/2019 Louise Drevet

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Prophétie de Prémol. [1896].

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BIBLIOTHÈQUE DU OAUPHINÊ

PROPHÉTIE

DE

PRÉMOL

.wr.c

INTRODUCTION ET NOTES

par M"- LOIISF.DKKVKT.

GHKNOBLK Xavier IIREYKT, Éditeur

H. Hue Lnfîiyolto.. 1iSntcsrsilei rriîSf-ics-tjicj

-_ ..^-^liarlreuse de Prémol (pr>s L'riage-les-lîains). par J.-J.-À. PILOÏDETUOREY. — Un volume [Bibliothèque Historiquedu Dmtphinê). — 2 IV.»


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LIBRAIRIE XAVIER DREVET

DEMISSECEL'ACADÉMIE-- MAISDSFQKDÉEEN171514, rut> ï,nfayt>tle, 1-4, «illll'VOItl.i:

Sui'our.-aloà UmiiO-îes-Bain*.Hnremixtht.Jounutil.i: Jt.l Vl'JIJ.YJ"

BIBLIOTHÈQUELITTÉRAIREDUDAOPHINÉ

IYou%-ellC9**?t l^é^eiidus I>;miiliiiioi*»«'->, j>ar M'eLouiseDrecet,de la SocuH*"1ti*.sGensde Lettresde Fiance, OiHeier d'Académietj A.

LaMalanot. — Jérômeie Têtu. -- LeGantItose, etc. 3 50Le l'elii-Filsde Bavard?~t-aili>v,(ivrcillustnilions . 3 >îlnGarnison.— Laé'tenvdu Mercier.—LeSantonMoine » »LeSaule.~ L'Incendiaire. — i'hilisdelà Gharee 3 r*«»LeSecretde la Luanda 3 5»LesTrois l'neellesù'r édition » *Lo!oinl»e. — La VilleMortedes Alpes 5 -Lef.hàte.iilKucliantcSTédition » »DaujdiinéBon-Cteur illr de Yaueansoirii" nation ... » »

UneHuile 1Taitte 2 50LaLoile du 'irièves 3 50LesDiamants.Noirs'nonr.édition m cecour.illustrée]. 3 50I'hilisdelaGharceell'Invasiondu Dauphiné.4eédition

[areeconcertart illustrée}...,,., 3 »Le Violùiiaire. La Sandrine,draine dans leVeicors. — LesLavandièresdu Muni-Aiguille 3 »LaSemainedeJean Goljquard[avecillustrations).... '>UnePatriote: I'hiliset l'Invasionarec-illustrations. •} »iÀi'rince-Dauphiîi el la BelleVienne. — UnGestedeM;iiar!einagne. — LeSongedu l'rinee-Kvéquede Gre-noble 0 7a

Isèrelle;ie é


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PROPHETIE OE PRÉMOL


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Tous droits réservés.


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BIBLIOTHEQUEDU OAUFHINÉ

PROPHÉTIE

DE

JPRÉMOL

AVtr.

INTRODUCTION ET NOTES

par MmeLOUISEDRKVKT.

GHKNOBLK Xavier DRKVKT. Éditeur

H. Rue L»l«yotlo, 14Sircirii'.e»tiiiff-lfi-liiii


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Publication du Journal Le Dauphino.

Rédacteur en chef: Mme LOUISEDREVET, V*A.


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INTRODUCTION

En 1870, parut à Grenoble un écrit sans nom

d'auteur qui portait pour titre :

Prophétie de Prémoi sur les malheursdu temps.

Cette publication sortait de l'imprimerie Pru-dhomme et se vendait dans toutes les librairies.Les colporteurs la répandirent à profusion dansles

campagnes.Tel était le besoin de réconfort et d'espérancedont chacun était saisi en face des désastresinouïs qui accablaient alors la France, que laProphétie parut avoir une sorte d'actualité. Les personnes les plus raisonnables, les moins dis- posées par caractère à chercher dans les visionsdes explications aux événements qui se dérou-lent autour d'elles, letudièrent et s'ingénièrent

pour en pénétrer le sens, obscur connue tousceux des documents de ce genre et se prêtant par là même à des interprétations sans nombre.Imprimée sans aucun luxe, vendue à un prixqui lui permettait de se répandre dans le popu-laire,, elle devint populaire, en eflet, et, trèsrapidement, plusieurs éditions se suivirent.Elle avait, disait-on. prévu les malheurs qui

atteignaient la Patrie: on voulait savoir si elleindiquait d'où viendrait le salut; on se raccro-chait désespérément même à une impossible


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espérance. Est-il besoin d'ajouter que le plusgrand nombre de ceux qui la lurent n'y compritrien? Ecrite dans le

style particulier des docu-

ments de ce genre, l'obscurité \roulue de sontexte la faisait échapper autant à la critiquequ'à l'analyse. Elle terrifia les uns et ne consola

pas les autres.

L'origine de cette Prophétie était assez nua-geuse. Elle se présentait déjà auréolée d'une lé-gende. Mais, avant de dire d'où elle venait etcomment il se faisait qu'elle fût restée si long-temps perdue dans les cartons verts d'uneétude de notaire, il faut la faire connaître.

Voici donc, mol pour mot, la Prophétie dePrémol :

LOUISEBREVET.


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PROPHETIE DE PREMOL

SUR LESMALHEURSDU TEMPS

VEsprit me conduisit dans les régions célestes, etil me dit :


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tage, et voilà que le treizième jour a lui, et que leDragon chasse l'Ange du temple et immole l'agneausacré el couronné. »

Mais le Dragon ne fait que passer, répandant letrouble, la terreur et le sang, et fauchant de sa queueles lys sur sa route. Le torrent impétueux laisse sou-vent un limon bienfaisant sur les champs qu'il ravage,et le fils du laboureur profite alors des larmes de son

père. Ainsi passera le Dragon; il heures lui sontcomptées, et voici venir de nouveau YArchange sur la nue qui envoit Vaiglc pour dévorer le serpent.

« Elle deuxième temps commence, médit l'Esprit,et 11 heures sont données au vol de l'aigle, et voicile lys qui renaît aux champs ; mais la première heuresonne, et la serre Je Vaiglc rient l'arracher, et encoreune heure, et la tempête précipite Vaiglc sur le ro-cher, et le lys refleuri de nouveau pendant trois foiscinq heures, jusqu'à ce que le coq le coupe de son becet le couche sur le fumier.

« Or,

le Dragon

dévorera le Coq lorsqu'il

aurachanté dcu.v fois trois fois trois heures sur son fumier,et le Coq ne serait pas dévoré s'il quittait le fumier,car après trois fois deux fois deux heures, l'angel'avertit et lui crie: malheur, trois fois malheur!mais il ne veut pas entendre.

« Ainsi l'homme se joue des prophéties et périra parce qu'il n'aura pas cru aux envoyés du Seigneur. » — € Ainsi arrivera le Dragon après les quarante-trois heures de l'Archange, et encore trois heures etle Dragon sera écrasé à son tour, et ce sera alors lecommencement du troisième temps » (4).

(1)Ici se trouveune séparation dans les manuscrits de laProphétie,car le visionnaireva donner une autre formeà nésrévélations.Il remonte mêmeau-dessus des événementsqu'ilavait annorcés, afin de faite saillir plus vigoureusementle

type de Judas, qui représente deux personnages de la raced lscariole: le triangle de Dieu passedeuxfois sur la tête deJudas.


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Or, le lys venait de reparaître, après la chute del'aigle sur le rocher, que l'Esprit me montra; les

douze apôtres placés sur les douze signes du zodiaque bénissant Dieu et chantant ses louanges, et l'arc-cn-ciel s'élevait au-dessus de leur tète comme une au-réole commune soutenue par la main des anges, etJudas était au centre du cercle,au milieu des apôtres,

blasphémant, et les monstres de l'enfer étaient sousses pieds. Et voilà que l'Esprit me dit que le trianglede Dieu allait parcourir les signes et se reposer sur latète des apôtres, et que chaque repos serait une épo-que marquée par le nombre de Dieu et par celui deVApôtre, et que grand bruit et rebutions se feraient par la terre jusqu'au jour où il arrêterait sa course ;mais malheur, trois fois malheur, lorsqu'il passerasur la tête de Judas, car c'est alors qu'il y aura des

pleurs et des grincements de *?enls, el que la terrecriera merci jusqu'au jour où il fera entendre sa voixdu haut du Sinaï pour rassembler les brebis du trou-

peau. Malheur, trois fois malheur encore à ceux quene loucheront pas les signes du Seigneur, car pour eux le jugement sera terrible.

Et mes yeux étaient obscurcis par la splendeur dutriangle de Dieu, car il était plus resplendissant quele scleil, et je ne voyais qu'une mer de lumière, et jen'entendais rien, lorsque tout à coup j'entendis commeun bruit effroyable, et je vis les nuages s'amonceler et

la foudre éclater îLe triangle n'était pas encore au milieu de Tare,

mais il n'avait plus qu'un pas à faire, le Nombre deson repos était un des Nombres choisis.

Un coup de tonnerre ouvrit les nues et j'aperçusJérusalem abîmée sous une effroyable tempête et sesmurs étaient tombés sous les coups du bélier, et lesang ruisselait dans ses rues, car l'ennemi s'en était

rendu maître, et l'abomination de la désolation ré-gnait dans la cité.


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Et bien des signes avaient eu lieu auparavant à cha-que repos du triangle.

Et voilà que j'aperçus le Patriarche qui sortait du

temj'ie envahi par les enfants de Baal, et qui fuyaitemportant avec lui l'Arche sainte, et il courait vers lamer où se couche le soleil. Et l'Esprit me dit : « Lesoleil se couche à l'occident et se lève à l'orient, lanuit succède au jour et le jour à la nuit, ainsi l'aordonné le Verbe de Dieu.

« Et cela arrivera une fois SUTchaque côté du trian-gle, avant qu'arrive le règne de Dieu. Que ceux qui ont

des oreilles l'entendent, et qu'au jour où ta lumièreviendra, ils sachent la reconnaître, car un flambeaudoit venir qui n'est pas le soleil et qui viendra du côtéoù se lève le soleil, et disparaîtra du côté où il secouche. Et il viendra après les ténèbres et éclairera lemonde, et quand il aura disparu, la Lumière resteratoujours; car, en vérité je vous le dis : à peine l'Archesera-t-elle attaquée par les vers, que vous briserez le

chandelier qui porte le flambeau, et la lumière res-tera. Et cela aura lieu quand,après avoir quitté Judas,le triangle aura recommencé à parcourir les signes,car alors les temps prédits commenceront et vousferez pénilence pour être aimé de Dieu. »

Et voilà que je vis les vainqueurs di Jérusalemremplacer l'Arche parle Veau d'or, et ils se proster-naient à ses pieds et ils l'adoraient. Son ventre seul

était d'or et le reste était chair, et le ventre était son bouclier, et des traits éla rmt lancés contre lui, maisils ne pouvaient Talteindro. Et il n'y avait pas encoretin signe de plus qu'une xeste effroyable ravageait lacité, et le fléau de Dieu s'appesantissait sur la terre.Et la corruption allait croissant et s'étendait en maraissur la plaine, et les hommes se changeaient en reptileset se baignaient et vivaient dans ces eaux fangeuses,

et d'autres se changeaient en oiseaux et prenaientleur vol vers ta Montagne pour fuir les eaux monlan-


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— fî-

tes, et ils y attendaient la rage dans le co^ur la venuedu Dragon qui doit boire le lac.

Et je les vis se grossissant sur la montagne el l'Es- prit me dit : « En vérité je vous le dis, le jour où letriangle s'arrêtera sur la tête de Judas, les aiglon* se précipiteront de la montagne pour dévorer les habi-tants de la plaine. Malheur ! trois fois, car ce jour approche et te nombre de Judas l'annonce avec lenombre de Dieu. »

Et je vis en effet que tout était rouge de sang au-tour de Judas ! et je frémis et mes yeux se lermèrent

et je ne vis plus rien Mais j'entendais l'Esprit, etle triangle parcourait les signes, et l'Esprit médisait:« Toute chair périra, et la chair de l'idole périra aussi,et non seulement sa chair mais encore son ventre, car le temps approche que le ventre s'affaissera dans la pourriture de la chair et que la main le fuira, et celaaura lieu à la voix du Sinaï, et ce sera le premier signeaprès les épouvantements de Judas, et ce premier

signe sera le commencement de la tin,car la fin appro-che. Mais que la terre ne tremble pas, Dieu sera béni.Amen. »

Et l'esprit souffla sur mes yeux, et j'aperçus leVeau d'or au milieu de ses serviteurs. Et il avaitdeux cornes; celle de droite était tort grande, et l'on brûlait de l'encens autour d'elle; et celle de gauchene faisait que pousser, et ces deux cornes contenaient

toutes les espérances.Et le triangle s'était arrêté, et il n'avait plus quetrois signes à parcourir avant de passer sur Judas,et voilà que la grande corne se brise contre le pavédes murailles, et que l'épouvante règne dans la cité.Puis je vis une Colombe noire, qui tenait en ses mainsune croix renversée, descendre sur la petite corne etla couvrir de ses ailes; cependant une autre grandecorne sortait

rapidement du front du Veau

d'or, et

la colombe s'envola, et le Veau d'or secouait la tètecomme pour s'assurer de sa nouvelle défense, et il se


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croyait puissant et fort. Mais l'Esprit des ténèbresétait en lui. Et l'esprit me dit : « La grande corne est

brisée, c'est un présage, mais l'homme ne croit pas,et l'aulrcgrande corne ne pourra défendrcl'/tfolc con-tre ses ennemis. Elle sera renversée et brisée. Et ses.débris seront dispersés. Et la petite corne tuera ledeuxième né du Dragon, et cela aura lieu au premier signe après Judas, quand la Colombeaura redressé sacroix, et que la lumière viendra de l'Orient. »

Mais le triangle avait fait deux pas, et un tremble-ment de terre secoua Jérusalem jusques dans ses

fondements, et renversa l'Idole que ses adorateursabandonnèrent en lui criant : Ilacca ! car le premier-né du Dragon s'était levé des entrailles de la terre ;et son regard fascinait les hommes. Et son souffleembrasait tout.


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que vois-je? La torche la pl»:s grande et la plusardente tombe et s'éteint, et Je» autres s'en réjouis-sent et se disputent sur place. Et voici les branches

du chandelier qui s'entrechoquent, et les étincellesvoltigent sur les épis. Grand Dieu ! l'incendie dévoreles moissons, l'orage gronde, la foudre éclate avecfracas. Et je vois les tronçons épais du Dragon qui seréunissent. Ah Seigneur ! votre triangle se reposemaintenant sur Judas. Seigneur, Seigneur, arrêtezvotre colère! Par quels signes voulez-vous doncmanifester votre puissance ?

L'Archange est remonté vers les cieux et le Dra-gon lève la tête et fait entendre des sifflementsaffreux ; et les loups affamés se précipitent de la mon-tagne et viennent dévorer les moulons qu'ils déchi-rent jusques au milieu des élables.

Et les hommes épouvantés s'enfuient de tous côtés,emportant leurs trésors, ( iU sont accablés sous le

poids de leurs trésors, et ils tombent sur les che-

mins. Quel carnage, ô mon Dieu ! le sang coule à Ilotsdans le lit du Jourdain, et roule des cadavres, descrânes brisés et des membres épars ! Et les vagues dela mer, teintes de sang, s'en vont aux rivages loin-tains épouvanter les nations ! ! î

N'est-ce pas assez, Seigneur, d'une pareille héca-tombe pour apaiser votre colère? Mais non! Quel estdonc ce bruit d'armes, ces cris de guerre et d'épou-

vante qu'apportent les quatre vents ?Ah ! le Dragon s'est jeté sur tct.s les Etals et y porlela plus effroyable confusion. Les hommes et les peuples se sont levés les uns contre les autres. Guerre !guerre ! guerres civiles ! guerres étrangères ! quelschocs effroyables ! tout est deuil et mort et la faminerègne aux champs. Jérusalem, Jérusalem, sauve-toidu feu de Sodomc et de Gomorrhc et du sac de Daby-lone!!!

Eh ! quoi ! Seigneur! votre bras ne s'arrête pas? N'est-ce donc pas assez de la fureur des hommes pour


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tant de ruines fumantes? Les éléments doivent-ilsencore servir votre colère ? Arrêlez, Seigneur, arrê-tez; vos villes s'abîment d'elles-mêmes. Grâce ! grâce

poi'r Sion. Mais vous êtes sourd à nos voix, et lamontagne de Sion s'écroule avec fracas ; la Croix duChrist ne domine plus qu'un monceau de ruines.

Et voici que le Roi de Sion attache à cette croix etson sceptre et sa triple couronne et, secouant sur lesruines la poussière de ses souliers, se hâte de fuir vers d'autres rives

Et toi, superbe Tyr, qui échappe encore à l'orage,

ne te réjouis pas dans ton orgueil. L'éruption du vol-can qui brûle tes entrailles approche; tu tomberas bien plus avant que nous dans le gouffre.

Et ce n'est pas encore tout, Seigneur. Votre Egliseest déchirée par ses propres enfants. Les fils de Sionse partagent en deux camps, l'un fidèle au pontifefugitif, et l'autre qui dispose du gouvernement deSion, respectant son sceptre, mais brisant ses cou-

ronnes, et qui place la Tiare mutilée sur une têteardente qui tente des réformes que le parti opposérepousse, et la confusion est dans le Sanctuaire.

Et voilà que l'Arche sainte disparait. Mais monesprit s'égare, et mes yeux s'obscurcissent à la vue decet effroyable cataclysme.

« Mais, me dit l'Esprit, que l'homme espère enDieu et fasse pénitence, car le Seigneur tout-puissant

est miséricordieux et tirera le monde du chaos, et uninonde nouveau commencera. »Et l'Esprit souffla sur mes yeux, et le triangle de

Dieu avait quitté Judas, et il se trouvait au premier signe. Et je vis un homme, d'une figure resplendis-sante comme la face des anges, monter sur les ruinesde Sion. Une lumière céleste descendit du ciel sur satète, comme autrefois les langues de feu sur la tête

des apôtres, et les Enfants de Sion se prosternèrentà ses pieds, et il les bénit ; et il appela tes Samari-


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iains et les Gentils, et ils se convertirent tous à savoix.

Et je vis venir de l'Orient un jeune

homme d'une beauté remarquable, monté sur un Lion, et il tenaitune épée flamboyante à sa main, et le Coq chantaitdevant lui ; et le Lion mit ses pieds sur la tête duDragon.

Et sur son passage tous les peuples s'inclinaient,car l'esprit de Dieu était en lui.

Et il vint aussi sur les ruines de Sion, et il mil samain dans la main du Pontife, et ils appelèrent les

peuples qui accoururent, el ils leur dirent : « Vousneserez heureux et forts qu'unis dans un mêmeamour!!! »

Et une voix sortit du ciel, au milieu des éclairs cldes tonnerres, disant: « Voilà ceux que j'ai choisis

pour mettre la paix entre l'Archange et le Dragon, etqui doivent renouveler la face de la terre. Ils sontmon Verbe et mon bras, et c'est mon esprit qui les

guide. »Et je vis des choses merveilleuses.Et j'entendis les cantiques s'élever de la terre vers

les cieux.Puis j'aperçus à l'horizon un feu ardent. Et ma vue

se troubla, et je ne vis et je n'entendis plus rien.Puis l'Esprit me dit :« Voicile commencement de la fin qui commence. »

Et je m'éveillai épouvanté.Approuvé le renvoi de ces mots, portés à la marge

de la cinquième page : « Et il se croyait puissant etfort. »

Approuvé le second renvoi porté à la marge de lahuitième page : « De la fureur. »

Approuvé la surcharge du mot voyais.à la troisième

page.


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A la suite du texte même de la Prophétie,on lit les attestations suivantes :

Nous soussignés, tous habitants de Vaulnavey»,canton de Viztlle (Isère), attestons avoir eu communi-cation de la présente pièce depuis plusieurs mois, enfoide quoi avons signé après lecture faite aujourd'hui.

Vaulnaveys, le premier mars mil huit cent cin-quante-un.

MICHEL,curé de Vatdnaveys; N. BOULON,capitaine d'infanterie ; BEBUFFET,insti-

tuteur ; BOULLOUD,conseiller municipal;BRUN, propriétaire.

François BILLUE.Je connais celte Prophétie depuis juillet 1850.

REBUFFET,instituteur.Je la connais du mois de juin 1850.

Joseph BRUN.L'originaldeeadocumentestencoreentre les mainsde l'édi-

teur, qui s'enréservela propriété.

Lorsque M.Prudhomme éditait, au plus fort de nosdésastres, en septembre 1870, la Prophétie de Prémol,qui semblait les avoir prédits, il ignorait sans aucundoute que, déjà, cette pièce qu'il croyait inédile avaitété publiée, eu avril 1868, par la Semaine religieusede

Lyon, qui l'avait fait

précéder et suivre de

longset étonnants commentaires.La Prophétie de Prémol, dans la Semaine de Lyon,

faisait l'objet d'un chapitre spécial de l'Histoire del'avenir, que publiait alors M. Adrien Peladan, quiétait probablement un parent très rapproché de cecélèbre Sar Peladan dont tout Paris s'est occupé unmoment.

Voici de quelle

entrée en matière solennelle la Se-maine religieuse fit précéder, dans son n° du 11 avril1808, la publication de la Projdtétie de Prémol :


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- r

PROPHETIEDEPREMOL,PUBLIEEPOUR LAPREMIEREFOIS.

* Les copies manuscrites de la prophétiede Prémolsont d'une excessive rareté. Nous n'en connaissonsque deux : une dans le Lyonnais et l'autre en Bour-gogne. C'est cette dernière qui nous a été confiée par une dame aussi distinguée par sa piété que par sonérudition en ce qui concerne la science de l'avenir.Cettecopielui lut procurée par un officier d'état-mnjor.aide-de-campdu général comte Parthounaux, lequel acommandé plus tard une division de l'armée deLyon, mais qui. il y a douze ans, commandait la divi-sion de Grenoble. C'est ] or un des sous-officiers atta-chés au bureau de cette division que la prophétie a étécopiée, sur un titre tout à fait authentique, selon lesaffirmations très positives de l'officier d'étal-nmjor précité, dont le nom seul serait une garantie, et dontle savoir, la bonne foi, la loyauté, le caractère sérieuxet surtout la parfaite honorabilité, sont au-dessus deloute contestation. Cet officier est aujourd'hui lieute-nant-colonel d'état-mojor à Bayonne.« Nous comptons recevoir sur l'origine de ce pré-cieux document des détails circonstanciés, car il doiten rester quelques souvenirs dans le Dauphiné; mais.du reste, nous ne nous adressons pas à ceux quiméprisent les prophéties, et. quant à ceux qui lesdiscernent avec impartialité, ils verront, à l'examendu contexte, qu'on n'invente pas une prophétie commecelle-ci.Déjàvérifiéeen partie, elle va jusqu'à l'époquedu règne de Dieu, où elle s'arrête, après en avoir ra-conté l'instauration et décrit les splendeurs. Si c'est la plus effrayante des prophéties, c*«mest aussi la plusconsolante; mais elleest surtout la plus impénétrable

pour quiconque n'en a pas trouvé la clef. Nous la don-nons à dessein sans un seul mot de commentaire, etsans y rien changer ni supprimer : nos lecteurs pour-ront en chercher les immenses signifiances et com-

parer ensuite leurs remarques à l'explication que nous

donnerons, et par laquelle la plus obscure des pro- phéties deviendraja-plus^aire. »


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Le 0 mai 18ti8, le même journal donnait ainsi cequ'il appelle les

PREUVESDE L'AUTHENTICITÉDELAPROPHÉTIEDE PRÉMOL.

Une pieuse personne qui garde avec soin de précieuxmatériaux pour YHistoire de /'Aroi tY,nous a confié unmanuscrit de la Prophétie de Prémol entouré des mar-ques les plus décisives d'authenticité. H s'ouvre par la notice suivante :

« Cette prophétie a été trouvée en 1833,dans de vieux

papiers appartenant à un notaire, qui fut l'hommed'affaires du couvent de Prémol. Elle était écrite de samain, sans aucune explication, et oubliée dans unecaisse, sous de la vieille ferraille, dans un galetas.Comme cetle personne est morte en 1795,celte piècecurieuse est donc antérieure à tous les événementsqu'elle annonce.

« En 1850,on s'est occupé de chercher ia clef decelte prophétie ; les événements ont dû mettre sur la

voie.« Celte présente copie a été faite sur une copie qui aété signée en 1850 par une fouie de personnes honora-

bles, qui ont constaté, par leurs signatures, l'authen-ticité de la pièce...

« La destruction de la République de 1848et le coupd'Ktat du 2 décembre, si bien marqué pour 1851, sontdes faits qui ne permettent pas de douter de la véritéde l'original et de l'importance d'une pareille pièce,

dont plusieurs copies se trouvent, depuis la fin de1850.entre les mains de plusieurs prélats et d'une foulede personnes.

« L'original trouvé en 1833 ne portait d'autre ins-cription que celle-ci : Prophétie de Prémol. Or, il està croire, d'après le style, que celle prophétie n'a étéfaite que quelque temps avant la Dévolution de 89, etque le Père religieux qui eut celte vision relata sonrêve sans y rien comprendre et donna copie de son

récit au notaire qui, étant jeune alors, avait plus dechance de voir se dérouler plus tard les événements.Celait un fidéi-commis que le Religieux ne voulait


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probablement pas faire connaître avant que les pre-miers événements n'y eussent donné quelqi ••crédit. »

D'après les

Dauphinois que nous

avons consultés,Prémol était une chartreuse de femmes. La visionserait donc d'une religieuse ou d'un aumônier? Ducouvent, il ne reste guères que les fondements. Dansses débris est logé le garde des pépinières voisines.Tous ceux qui vont prendre les eaux à triage font unevisite à ces ruines. Nous commenterons la prophétie :mais il nous faut encore faire quelques recherches.

« L'abondance des matières, ajoute M. Peladan, nousforce à renvoyer à samedi la clé de la Prophétie dePrémol. Cependant nous lèverons dés aujourd'huiquelques coins du voile : Jérusalem, c'est la Franceou Paris. Le Jourdain, c'est la Seine. Sion, c'estBerne. Tyr, c'est Londres. Louis-Philippe est repré-senté par le Veau d'or, etc. »

La de annoncée par la Semaine n'a pas été donnée par elle.

« Dans la Prophétie de Prémol, explique M.A. Pe-ladan, la Confédération germanique est représentée

par le Chandelier à sept branches ; mais la branche la plus haute figure l'Empire apostolique d'Autriche.. »

Cette interprétation peut paraître hasardée aujour-d'hui.

A voir ce qui s'est passé depuis vingt-cinq ans, ondirait

plutôt que la branche la

plus haute

figurait le

rovaume de Prusse.

Un seul des signataires de l'attestation qui terminela copie de la Prophétie est encore vivant. C'estM. Joseph Brun, propriétaire des Hôtels du Globe et

de l'Univers à Uriagc-Jes-Bains.M. Brun est le petit-fils de M. Bernard Brun, qui


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était, avant la Rév jlution. fermier du domaine desAlbeme», appartenant aux dames Charlreus.nes do£££ M. Bmn ne sait rien de positif

sur^.ne^Prophétie ; la copie qu'il contresigna fut ecrfie par M. Michel,euré de Vaulnaveys aidé deM^Boulon, capitaine d'infanterie, ami de

^fomdle^Ce«t probablement ce dernier qui la communiqua à M LeGentil de Bosmorducaidc-de-camp du général Par-thouneaux.

'.a légende éditée par La Semaine religieuse deLvon sur la façon dont l'original de cette pièce ut

clnsèrv^e et retrouvé, peut, à tout hasard, paraîtrevraisemblable. Je n'ai à plaider ici ni le pour ni^lecontre car c'est simplement à titre de document

danois peu banal que je publie cette piècecurLise et ses commentaires. Nos lecteurs en pen-se»ônt ce qui leur plaira.

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Louise Drevet