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LYON - VILLEURBANNE - CALUIRE. www.leprogres.fr . 0,95 . N° 51866 . MARDI 22 AVRIL 2014 69 X TENNIS La Lyonnaise Caroline Garcia sauve la France en Fed Cup PAGE 31 Permis : un site pour regagner des points VILLEURBANNE PAGE 26 Retour sur les phénomènes météorologiques qui ont marqué votre région En vente chez votre marchand de journaux ur s s é n PLUIES DÉVASTATRICES « Elle fait partie des dix plus fortes crues observées depuis un siècle et l’on a, annuellement, une chance sur vingt qu’elle se produise. » Voilà le message de la cellule d’annonce des crues au sujet de la Saône, rapporté parLyon Figarole 20 mars 2001. Avec un mois de mars exceptionnel où il pleut deux à trois plus que la normale, les fleuves sortent de leurs lits : si le Rhône reste sage, la Saône est capricieuse et ne cesse d’enfler. L’eau s’invite en ville, au nord du département et dans le Val de Saône. À Collonges-au-Mont-d’Or, Paul Bocuse n’hésite pas à prendre la pose avec sa brigade, dans une barque, devant son restaurant cerné par les eaux. L’état de catastrophe naturelle est publié auJournal officieldu 28 avril 2001. Puis, en février 2002, l’état de catastrophe est aussi reconnu pour les habitants touchés par les remontées de nappes phréatiques. Une première. Arbres déracinés, toitures arrachées, routes coupées… Des trombes d’eau et une mini-tornade dévastent Saint- Christophe-la-Montagne, dans le haut Beaujolais, en à peine dix minutes, le 27 juin 2001. Un an plus tard, l’Isère et la Drôme sont sinistrés, en particulier Saint- Geoire-en-Valdaine, au nord de Grenoble, qui vit le 6 juin 2002 son jour de cauchemar. Le 15 novembre, le Rhône et la Saône entrent en crue deux fois en à peine 15 jours. « Les inondations, on connaît. Mais deux en un an et demi, cela fait beaucoup », soupirent des riverains dansLe Progrèsdu 26 novembre 2002. Le répit est de courte durée, et la Saône fait encore des siennes aux premiers jours de 2004. Le 17 avril 2005, l’Yzeron, le Garon et le Gier débordent : 350 personnes sont évacuées, 500 pompiers mobilisés sur toute la journée. Oullins est la ville la plus touchée : l’occasion de fustiger le Syndicat d’aménagement pour la gestion de l’Yzeron dont on attend encore les réalisations. Mais le coût est élevé : 10 millions d’euros. À Lyon 1 , les pluies provoquent l’effondrement du mur d’enceinte du lycée Diderot. À Bourg-en-Bresse, le parc des Baudières et une maison de retraite sont inondés par la Reyssouze. En juin, des orages violents éclatent dans la Loire. Les 22 et 23 août, des pluies intenses sur les Alpes font déborder les torrents, en particulier en Isère. Marion Gauge 2001 2002 2004-2005 INONDATIONS 2001 À 2005 Un beau livre de 210 pages plus de 400 photos et illustrations 2 000 chasseurs à l’assaut des œufs du parc des berges N CALUIRE-ET-CUIRE PAGE 25 n Une chasse fructueuse pour un bon millier d’enfants. Photo E. B. Délinquance : qui fait quoi dans le Rhône Dans le Rhône, la délinquance organisée se partage les spécialités. À chacun son activité en fonction de son groupe d’appartenance. Photo d’illustration le Progrès PAGES 10 ET 11 Le Lyonnais Thibault Sombardier échoue en finale N TOP CHEF PAGE 14 TEMOIGNAGE Elles recherchent leurs enfants en Syrie ....... PAGES 2-3 PS Des députés veulent infléchir le plan d’économies .............. PAGE 5

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TENNIS La LyonnaiseCarolineGarcia sauve la FranceenFedCup

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Permis :unsitepourregagnerdespoints

VILLEURBANNE PAGE 26

Retour surles phénomènesmétéorologiquesqui ontmarqué

votre région

En vente chez

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PLUIES

DÉVASTATRICES

« Elle faitpartie des

dix plus fortes crues

observées

depuis unsiècle et l’

on a, annuellement,

une chance

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roduise. »Voilà le m

essage de

la celluled’annonce

des cruesau sujet d

e la Saône,

rapporté par Lyon Fi

garo le 20mars 2001

. Avec un mois

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el où il pleut deux à

trois plusque la

normale, les fleuves

sortent deleurs lits :

si le Rhône

reste sage, la Saône

est capricieuse et n

e cesse d’enfler.

L’eau s’invite en ville

, au nord du départem

ent et dans le

Val de Saône. À Collo

nges-au-Mont-d’Or, P

aul Bocuse

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re la poseavec sa br

igade, dans

une barque, devant s

on restaurant cerné

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L’état de catastrophe

naturelleest publié

au Journal

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01. Puis, en février 2

002, l’état

de catastrophe est a

ussi reconnu pour le

s habitants

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réatiques.Une

première.

Arbres déracinés, to

itures arrachées, rou

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Des trombes d’eau e

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évastent Saint-

Christophe-la-Mont

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à peine dixminutes, l

e 27 juin 2001. Un an

plus tard,

l’Isère et la Drôme s

ont sinistrés, en par

ticulier Saint-

Geoire-en-Valdaine,

au nord deGrenoble,

qui vit le

6 juin 2002son jour d

e cauchemar. Le 15 n

ovembre,le

Rhône et la Saône e

ntrent encrue deux

fois en à peine

15 jours. «Les inond

ations, onconnaît. M

ais deux en un

an et demi, cela fait

beaucoup», soupire

nt des riverains

dans Le Progrès du

26 novembre 2002. L

e répit est

de courtedurée, et l

a Saône fait encore d

es siennes

aux premiers jours d

e 2004. Le17 avril 20

05, l’Yzeron,

le Garon et le Gier d

ébordent :350 perso

nnes sont

évacuées,500 pomp

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ute la journée.

Oullins est la ville la

plus touchée : l’occa

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la gestionde

l’Yzeron dont on atte

nd encoreles réalisa

tions. Mais le

coût est élevé : 10 m

illions d’euros. À Ly

on 1er, les pluies

provoquent l’effondr

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Diderot. ÀBourg-en-

Bresse, leparc des B

audières et

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ite sont inondés par

la Reyssouze.

En juin, des orages v

iolents éclatent dans

la Loire. Les

22 et 23 août, des plu

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Marion Gauge

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20011- À Caluire-le-

Bas, un père de

famille emmène son filsau collège.

2- Les quais de Saône

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par les eaux. L’Aviron

club vient au

secours des riverains

bloqués chez

eux.3- Le 20 m

ars 2001, chez Paul

Bocuse, à Collonges-a

u-Mont-d’Or, la

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glissement de terrain et l’effo

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on connaît

des épisodes pluvieux

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ambaud,

où la promenade de l’

amphithéâtreest

recouvertepar la Saôn

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Geoire-en-Valdaine, p

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au nord deGrenoble, e

st dévastéepar une

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n 2002.

2004-2005

8- Le quartier du Sole

il, à Saint-Étienne,

complètement immergé en 2004.

9- La Saône, à Lyon, e

n janvier 2004. La

passerellea été emportée dan

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et l’habitant de la pén

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en crue enavril 2005.

Les sauveteurs

sont à piedd’œuvre dès l’a

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Délinquance :qui faitquoidans leRhône

Dans le Rhône, la délinquance organisée se partage les spécialités. À chacun son activitéen fonction de son groupe d’appartenance. Photo d’illustration le Progrès PAGES 10 ET 11

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TEMOIGNAGE Elles recherchentleurs enfants en Syrie ....... PAGES 2-3

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10 ■ LE PROGRES - MARDI 22 AVRIL 2014 RHO

surtout ces populations ?,interroge un haut gradé.On ne sait pas si c’est parcequ’ils sont plus nombreux àcommettre des faits ou qu’ilssont moins doués pour secacher ». ■

Annie Demontfaucon

(1) Sirasco : service d’information,de renseignement, d’analyse straté-gique sur la criminalité organisée.« Le Monde » du 14 décembre 2013.(2) Les statistiques par nationaliténe sont pas autorisées.

grandes tendances basées surleurs observations (2) et lesarrestations.Face à une forme de délinquan-ce, ils reconnaissent investi-guer dans certaines directionsen se référant à des modes opé-ratoires, mais se gardent degénéral iser d’autant qu’àl’heure de la communication,rien n’est figé.De plus ces tendances pointent– forcément – ceux qui ne pas-sent pas à travers les mailles dufilet. « Pourquoi arrête-t-on

Dans un rapport datant de2012-2013, le Sirasco (1)de la Police judiciaire

dressait un panorama de la cri-minalité organisée sur le terri-toire.Constat : la montée en puissan-ce des gangs issus des banlieueset des pays de l’Est. Qu’en est-ildans le Rhône ?Nous avons voulu savoir qui faitquoi dans le département etavons interrogé les services depolice, de gendarmerie et desdouanes qui nous ont donné les

Délinquance, criminalité organisée : qui fait quoi dans le Rhône ?Rhône. Enmatière de délinquance, la polyvalence est peupratiquée. Qui sont ces équipes

spécialisées qui ratissent villes et campagnes ?Qui sont ces nouveaux venus qui grignotent

le territoire desmalfrats locaux ? Inventaire.

Les distributeurs de billets et la ferraille

■ Les distributeursbancaires :chacun son truc

En 2013, les forces de l’ordrese sont trouvées confrontéesà une série d’attaques dedistributeurs automati-ques de billets (DAB) augaz explosif. Premiers sus-pects : les groupes de gitansqui par le passé se sont faitconnaître dans le Sud par

des arrachages de DAB avecdes gros engins. Les soup-çons se vérifient. Les gendar-mes arrêtent en octobre eten décembre deux équipesdifférentes actives dans toutl’Est de la France.Sur les quatre groupes inter-pellés en France, tous appar-tiennent à la communautédes gens du voyage. Ellesopèrent avec des véhicules

volés et de forte cylindrée.Pour les piratages de DAB,les voleurs ont chacun leurspécialité.L e s k i m m i n g ( c o p i e d ecartes bancaires avec unf a u x l e c te u r ) e s t p l u t ôtl’œuvre d’équipes de Bulga-res ou de Russes,les Roumains pratiquant lecash-trapping (réglette quiret ient les bi l lets) . Plussophistiqué, le système ducollet marseillais (dispositifinstallé dans la fente du dis-tr ibuteur qui capture lacarte) est plutôt utilisé pardes bandes venues des ban-lieues marseillaises.

■ La ferraille :un marché juteux

L’interpellation en janvierd’un chef d’entreprise lyon-nais de Gerland a mis enlumière les bénéfices retiréspar le trafic de métaux. Les2/3 de son activité tour-

naient grâce à des « petitesm a i n s » , d e s R o m s q u ivenaient vendre de la fer-rai l le et notamment descâbles volés sur les lignesSNCF. Toujours en janvier,

les gendarmes ont arrêté àBelleville un groupe de huitRoms très actifs. Spécialistesdu genre : les délinquants iti-nérants étrangers mais aussifrançais (gens du voyage). ■

Trafic de stupéfiants et braquages

■ Les stups : les caïdsdes cités

Le trafic de cannabis resteencore détenu à majoritépar les bandes des cités etdes familles marocaines.Normal : le haschich pro-vient du Maroc et il fautavoir construit des liensavec le Maghreb et l’Espa-gne pour développer sonbusiness. IL faut égale-m e n t d i s p o s e r d ’ u n einfrastr ucture et d’unemain-d’œuvre locale pourstocker et vendre la mar-chandise et la surveillancedu quartier.Pour l’héroïne, les poli-ciers voient monter depuisquelque temps les Albanaisqui disposent d’une sourced’approvisionnement enor : le sud du pays est une

zone de production. Débutmars, le groupe enquêteantidrogue Ouest et la bri-gade des stups de la Sûretéont mis fin aux activités dedeux ressor tissants quiécoulaient sur le marchélyonnais.La mafia albanaise s’estimplantée stratégiquementà A n e m a s s e p r è s d e l afrontière suisse. Elle con-currence les locaux : lestoxicos adeptes de « laroute du Luxembourg ».Les trafiquants de cocaïneviennent de tous horizons.Pas de groupes bien déter-minés mais des personnesqui fréquentent les lieuxfestifs. On voit néanmoinsl’émergence de Domini-cains, liens entre vendeurset acheteurs.

■ Les braquagesprès de chez soi

Les gros braqueurs de ban-ques d’autrefois ont laisséla place à une nouvellegénération de malfrats. Siles bandes très organiséesen provenance de la ban-lieue lyonnaise s’attaquentavec de l’armement lourda ux bij o ute r i es ou a uxc a s i n o s e t p o u s s e n tjusqu’en Suisse, les petitsmonte-en-l’air frappent aucoin de la rue.Pas encore ancrés dans ladélinquance, ils enfilentune cagoule et visent laboulangerie ou le bureaude tabac de leur quartieret se sauvent en scooter.On trouve des très jeunesdes cités et des toxicoma-nes. ■

Photographee.eu – Fotolia

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RHO MARDI 22 AVRIL 2014 - LE PROGRES ■ 11

Délinquance, criminalité organisée : qui fait quoi dans le Rhône ?

QUESTIONS A FRANÇOIS-XAVIERMASSON

Chef du Sirasco, commissaire divisionnaire à la police judiciaire

« On assiste à une « colonisation » mafieuse »« des organisations criminelles étrangères »

Quelles sont les nouvellesorganisations criminellesprésentes en France ?Lyon est assez bien représenta-tive du panel d’organisationscriminelles avec essentielle-ment les pays de l’Est (Russo-phones, Géorgiens, Armé-niens…), les Balkaniques (ex-Yougoslavie, Albanie), laRoumanie et la Bulgarie quis o n t v e n u s e n p l u s i e u r svagues. Les Russophones sontarrivés dès les années 90, avecles oligarques qui ont investi enE u r o p e d e l ’ O u e s t ( C ô t ed’Azur, Savoie, Haute-Savoie).La deuxième vague dans lesannées 2000, est caractériséepar la venue de populationspauvres du Caucase qui se sontspécialisées dans une délin-quance d’appropriation. Endémantelant des réseauxdébut 2010, on a pris conscien-

ce qu’ils étaient organisés.C’est pour mettre le focus surces menaces émergentes, quela police judiciaire a créé leSirasco en 2009. On assiste àune « colonisation » mafieusede ces gens. On s’est aperçuque ces populations profi-taient de subterfuges (deman-des d’asile…) et de la diasporapour s’installer en France etcommettre des méfaits. Lamobilité est une de leurs carac-téristiques ainsi que leur fonc-tionnement familial.

Quelle place occupent cesorganisations par rapportau banditisme français ?Ils se sont mis dans un créneauoù ils n’ont pas trop de concur-rence. Le banditisme français(stupéfiants, braquage, milieude la nuit…) est plus haut degamme. Les cités tiennent le

marché des stups ; ils fontaussi dans le trafic d’armes, devéhicules. Une logique mafieu-se se développe chez nos petitscaïds.C’est différent avec les organi-sations étrangères. Elles necherchent pas à faire la loi surle territoire. Elles volent etrepartent. Un Géorgien n’agitjamais pour son propre comptemais pour son clan.

Ces groupes vont-ils évoluer ?C’est le propre du crime orga-nisé. Le cambriolage leur vabien parce que c’est peu répri-mé. Ils sont de plus en pluspolyvalents et s’industriali-sent. Quand ils seront aguer-r i s , vo n t - i l s s ’ a l l i e r ave cd’autres groupes, s’affronter ?Ils peuvent passer à des métho-des expéditives. ■

Propos recueillis par A.D.

Point par point

■ Prostitution :l’autre vaguede l’Est

C’est un des rares sec-teurs où on trouve desréseaux « black ».Sous la coupe de mèresm a q u e r e l l e s ( l e s« mamas »), les prosti-tuées africaines (Guinéeé q u a t o r i a l e , N i g é r i a ,Sierra Leone…) repré-sentaient en 2012, 40 %d e s f i l l e s q u i « t a p i -naient » dans la rue (encamionnettes ou à pied).Mais les Africaines voientde plus en plus leur trot-toir assiégé par des fillesde l’Est.Les réseaux pourvoyeursrecrutent en Roumanie,Albanie et Bulgarie. Touten bas de l’échelle, lesRoms ont fait aussi leurpercée.Les Russes et les Ukrai-niennes prospectent sur-tout sur le net et visentune clientèle plus fortu-née.

■ Contrebandede cigarettes

Une affaire a été résoluele mois dernier dans lequartier de Lyon-Perra-che qui mettait en causeun Kosovar. Les vendeurskosovars de cartouches« montent en puissan-ce ».Ils travaillent avec lesm a f i a s u k r a i n i e n n e s ,polonaises et biélorussesou s’approvisionnent auLuxembourg.Le marché de la contrefa-çon de cigarettes en pro-ve n a n c e d e C h i n e e s tplus difficile à appréhen-der.

■ Trafic d’armesProvenant de l’ex-Yougos-l a v i e , l e s a r m e s d eguerre ont longtemps étéla spécialité du milieumanouche. Ont été rat-trapés par les mafias desBalkans qui alimentent legrand banditisme (caïddes cités). ■

Cambriolages et vols

■ Vols par effraction :la vague descasseurs de l’Est

Les cambriolages sont len o u ve a u f l é a u a u qu e ls o n t c o n f r o n t é e s l e sforces de l’ordre dans leRhône comme ailleurs.Leur nombre a f lambé :plus 30 % en 2013. Lesarrestations permettentde voir la part occupéep a r l e s é t r a n g e r s ( u ntiers) dont la plupart sontdes groupes itinérants eto r g a n i s é s v e n a n td ’ E u r o p e d e l ’ E s t . L e sdeux tiers restants se par-tagent entre les jeunesmineurs des banlieues,les toxicomanes et lesgens du voyage.Policiers et gendarmesont appris à reconnaîtreles techniques d’effrac-tion des bandes de l’Est.En pointe : les mafieuxgéorgiens (les voleur sdans la loi), redoutablesd’efficacité en ville et lesr é s e a u x a l b a n a i s p l u sactifs en zone semi-urbai-ne. Très mobiles, ils mar-quent les esprits parcequ’ils frappent en sériealors que les cambr io-leur s « c lass iques » secontentent d’un casse parjour. Ils recherchent sur-tout les bijoux en or.

■ Les cambriolageséclairs de sociétés

Ici, le profil des casseursest différent. « On a affai-re à des bandes structu-rées qui viennent avecdes fourgonnettes et dugros outillage comme desdisqueuses thermiques »,détaille un gradé. Ceuxqui opèrent ? Essentielle-ment des groupes de gensdu voyage et des gangsdes cités. Peuvent videren quelques minutes unmagasin de vêtements oud’électroménager.

■ Chapardages : trèsvisibles mais petitpréjudice

Les chapardeurs de porte-feuilles ou de sacs dansles transports en communinterpellés sont en grandem aj o r i t é d e s m i n e u r sroms.Le vol dit à la tire est unm oye n d e s u b s i s t a n c ep o u r l a c o m m u n a u t é .« O n a b e a u c o u p d egamins et de gamines quim e n te n t s u r l e u r â ge ,donnent n’importe quelleidentité et disent ne pasavoir de parents », confieun enquêteur lyonnais.Mais il existe aussi des« tireurs » locaux, plusâgés et expérimentés et

q u i o p è r e n t s e u l s . L adélinquance rom qualifiéede « clanique », « primai-re » et « multicartes » estprésente aussi dans lafauche dans les commer-ces.« Le vol à l’étalage a tou-j o u r s e x i s té et to u t l emonde en fait, confie ungendarme mais les Roms,surtout les femmes, ontindustrialisé la chose ».

■ Les vols par ruse :cherchezles femmes

Un classique qui marchetoujours malgré les misesen garde rép étées desf o r c e s d e l ’ o r d r e . P a rdeux ou trois, ils se pré-sentent au domicile depersonnes âgées, se fontpasser pour des plom-biers, agents des eaux,etc. pour qu’on leur ouvrela porte. Imparable. « Levol par ruse, c’est manou-che, constate un policierchevronné. On a arrêtédes couples, des groupesde trois qui montent desstratagèmes ».Nouvelles venues sur lemarché, des femmes del’ex-Yougoslavie qui simu-lent des malaises sur lepalier de leur future victi-me. ■