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Université Abou-Bekr Belkaid Tlemcen Revue E C O N O M I E & M A N A G E M E N T PUBLICATION DE LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES COMMERCIALES & DE GESTION ISNN 1112-3524 N° 16 Décembre 2016

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Revue

E C O N O M I E &

M A N A G E M E N T

PUBLICATION

DE LA FACULTE

DES SCIENCES ECONOMIQUES

COMMERCIALES & DE GESTION

ISNN 1112-3524

N° 16 Décembre 2016

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PUBLICATION

DE

LA FACULTE

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ISNN 1112-3524

N° 16 Décembre 2016

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Président d’honneur de la revue

Pr. Mustapha DJAFOUR Recteur de l’Université de Tlemcen

Directeur de la revue

Pr. Mohamed BENBOUZIANE Doyen de la Faculté

Comité de Rédaction

Dr. Mustapha Djennas ,

.Dr. Samir BETTAHAR

Comité scientifique

Comité de lecture

Pr.ABDELLAOUI Mohammed (Univ.deFès)

Pr.ABEDOU Abderahmane (CREAD–Alger)

Pr.ATTOUCH Hicham (UniversitésdeRabat)

Pr.BELMOKADEM Mostefa (U.Tlemcen)

Pr.BENBOUZIANE Mohamed (U.Tlemcen)

Pr.BENDIABDELLAH Abdeslam (U.Tlemcen)

Pr.BENHABIB Abderrezak (U.Tlemcen)

Pr.BENNANI Zakaria (UniversitédeTanger)

Pr.BENSEBAA Faouzi (UniversitéParis12)

Pr.BOUDIER Fabienne (UniversitéParis12)

Pr.BOUNOUA Chaib (UniversitéTlemcen)

Pr.DJEFLAT Abdelkader (UniversitéLille1)

Pr.HADDA Mohamed (UniversitédeTunis)

Pr.TOUIL Ahmed (UniversitéTlemcen)

Pr.AITZIANE Kamel (U.deKhémisMiliana)

Pr.BARKA Mohamed Zine (U.Tlemcen)

Pr.BEDDI Nasreddine (U.Tlemcen)

Pr BENABDALLAH Youcef (INSSEA.Alger)

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Pr.BENOSMANE Mahfoud (Univ.d’Annaba)

Pr.BOUHENNA Ali (U.Tlemcen)

Pr.BOUTALEB Kouider (UniversitéTlemcen)

Pr.BOUYACOUB Ahmed (Universitéd’Oran)

Pr.CHAIB Baghdad (U.Tlemcen)

Pr.CHERABI Abdelaziz (Univ.Constantine)

Pr.CHERIF Nasreddine (U.Tlemcen)

Pr.CHOUAM Bouchama (Universitéd'Oran)

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Pr.DERBAL Abdelkader (Universiéd'Oran)

Pr.FARES Boubaker (UniversitédeBatna)

Pr.HAROUN Tahar (UniversitéBatna)

Pr.KECHAD Rabah (UniversitédeBlida)

Pr.KEDDIA bdelmadjid

(Universitéd'Alger) Pr.KERZABI

Abdelatif (U.Tlemcen)

Pr.KOUDRI Ahmed (UniversitéAlger3)

Pr.LARADJ Tahar (Universitéd'Oran)

Pr.SALEM Abdelaziz (Universitéd'Oran)

Pr.SALAH Ilyes (UniversitéSidiBelabbès)

Pr.SALHI.Salah (Universitéde de Setif)

Pr.SLAIMI Ahmed (Universitéd’Annaba)

Pr.TAHARI Khaled (Universitéd'Oran)

Pr.TAOULI Mustapha

(UniversitéTlemcen)

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L’article doit être rédigé dans une des langues suivantes : arabe français

ou anglais

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résumé ne dépassant pas 50 mots (dans la langue d’écriture de l’article et

dans une autre langue).

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Correspondance et abonnement :

Toute demande de renseignement doit être addressee à Mr.

KHETIB Sidi Mohamed Email: [email protected]

Adresse de la Faculté : Faculté des Sciences Economiques,

Commerciales et des Sciences de Gestion, Université Abou Bakr

Belkaid, BP 226 ; Tlemcen 13000 Algérie

E-Mail: [email protected] Tel & Fax: 00213-43212166

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Somaire la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien? Amgharmalika-Boukrif moussa

01

La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel Samia SELHAMI- KERZABI Abdelatif

14 Création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS Mourad MAHMOUDI- Moussa BOUKRIF

28

Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014. BEN ACHOUR Oum El-khier

47

Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the MENA region Dr. Dounya KERZABI & Pr. Mohamed BENBOUZIANE

59

Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ? MEHIDI Kahina - OUKACI Kamal

69

"دراسة حالة المشاريع بوالية سعيدة" أثر التخطيط االستراتيجي على زيادة فعالية األداء اإلداري للمشاريع طاوش قندوسي-بوصالح حممد عبد اللطيف

1

األجنبي المباشر والتنمية في الدول النامية: دراسة قياسية لحالة الجزائر باستعمال نموذج االنحدار االستثمار (1990/2015الذاتي الموجه )

أ.د. بن بوزيان حممد -د. بن عالل بلقاسم20

إشكالية تطبيق نظام اإلنتاج المرن في المؤسسة الصناعية الجزائرية خطيب سيدي حممد -ويراد زواوي

35

نظـــام التمـــويل اإلسـالمي كنــــموذج وقــــائي من الــــوقـوع في األزمـــات المالية قامسي األخضر -ديش فاطمة

49

تحليل العالقة بين تطور القطاع المالي والنمو االقتصادي في الجزائر شييب عبدالرحيم. –اينال أمينة

67

دراسة حالة جامعة ( DEA) محـاولة قياس كفاءة الجامعة الجزائرية باستخدام أسلوب التحليل ألتطويقي للبيانات سعيدة

صوار يوسف. –طلحة عبد القادر 93

تأثيـرات التجـارة االلكترونيـة علـى أنظمـة المعلومـات المحاسبيــة نعيجي عبد الكرمي.

115

تفعيل إدارة المعرفة واقع المؤسسة االقتصادية الجزائرية دور عناصر نظام المعلومات في بن زيادي أمساء

140

-دراسة مقارنة–عصرنة نظام الدفع بالمصارف الجزائرية في ظل الفجوة الرقمية د. جليد نور الدين

164

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التضخم النقدي وعالجه في االقتصاد اإلسالمي. فؤاد بن حدو

179

الجزائري في بدايـة األلفيـة الثالثـةواقع االقتصاد رشـيـدة أوبـخـتـي و حمـمـد بـن بوزيــان

198

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la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien

N° 16 Décembre 2016 Page 1

la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte

algérien ?

Elaboré par : Amgharmalika-Boukrifmoussa

Professeur Boukrif Moussa : Faculté SECG, université A Mira, Bejaia.

Amghar Malika : maitre assistante, Faculté SECG, université A Mira, Bejaia.

Résumé :

La gouvernance d’entreprise est une thématique assez nouvelle pour les entreprises Algériennes,

elle répond à un soucis d’efficacité organisationnelle en proposant des mécanismes institutionnels

et des pratiques , qui contribuent à la résolution des conflits entre fonction de direction et de gestion

source de dysfonctionnement des entreprises ;

Cet article s’attache à expliquer que cette notion a une conception appropriée au contexte algérien

en considérant ses particularités. Entre les difficultés des entreprises publiques à s’adapter aux

nouvelles contraintes environnementales, et les différentes entraves qui piétinent les entreprises

privées en quête de performance, la notion de gouvernance d’entreprise reste un concept

ambivalent.

التلخيص

حوكمة الشركات ىو موضوع جديد نسبيا للشركات الجزائرية، تلتقي الفعالية التنظيمية االىتمام من خالل توفير اآلليات مصدر عطل األعمال التجارية؛التسيير واالدارة والممارسات المؤسسية التي تساىم في حل النزاعات بين وظيفة

في معالمو. ومن بين الصعوبات التي ار نظىذا المفهوم لديو التصميم المناسب للسياق الجزائري تفسير ان تحاول ىذه المقالة تبحث التى تواجو المؤسسات العامة للتكيف مع القيود البيئية الجديدة، والعقبات المختلفة التي تدوس الشركات الخاصة

عن األداء، مفهوم حوكمة الشركات ال يزال مفهوم متناقض

Introduction

Le développement économique engendré par la révolution industrielle au début du 19 siècle, a

motivé la croissance des entreprises et a augmenté avec elle de nouveaux besoins de financement.

Cette nécessité de faire appel aux capitaux extérieurs, a engendré au sein de la firme un partage de

pouvoir qui était jusque-là l’apanage des seuls propriétaires dirigeants.

Ce partage de pouvoir qui se traduit à son tour, par la séparation entre la fonction de propriété et

celle de la direction, s’est accompagné d’une divergence d’intérêts entre les deux parties le

principal (l’actionnaire) et l’agent (le dirigeant)et par conséquent l’apparition de conflits et de

coûts d’agence.

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L’importance de cette thématique se trouve renforcée après les différentes dérives financières

vécues par une multitude d’entreprises dans différents pays (vivendi, Enron, Palmarat ; etc.) au

début des années 2000.

Ces différentes crises et faillites, ont contribué entre autres à mettre l’accent sur la défaillance des

systèmes de gouvernance et à prendre conscience de la nécessité de revoir les dispositifs de

contrôle mis en place.

Ce regain d’intérêt de l’importance que revêt cette thématique, notamment à travers la diffusion des

principes de transparence, d’équité d’imputabilité et de responsabilité, se trouve élargi, pour passer

du contexte d’origine en l’occurrence Anglo-saxon vers pratiquement tous les pays du monde ,et de

l’entreprise managériale à capital diffus pour toucher d’autres types d’organisations telles que les

institutions financières, les administrations et les PME .

En effet, plusieurs codes de bonne pratiques de gouvernance ont été établis dans de nombreux pays

et de nombreux efforts ont été déployés pour asseoir ces principes, Qu’en est-il des entreprises

algériennes, ou sont-elles relativement à la question de la gouvernance ? Peut-on parler

d’universalité ou plutôt de spécificité des systèmes de gouvernance ?

Ce papier aura donc pour objet, d’apporter une contribution à la compréhension de la perception

de la thématique de la gouvernance d’entreprises, de la part des dirigeants d’entreprises algériennes

d’un côté , et apporter des éléments de réponse par rapport à la possibilité de calquer un système de

gouvernance d’entreprise universel au contexte économique algérien de l’autre.

Cadre d’analyse et méthodologie empruntée

Ce travail s’appuie sur une recherche bibliographique, et sur des travaux qui ont traité de la

thématique de la gouvernance d’entreprises en général puis celle traitant de la gouvernance des

entreprises algériennes en particulier.

Pour répondre à notre problématique, une enquête de terrain a été effectuée auprès de

cinq(05) entreprises publiques et privées implantées dans la wilaya de Bejaia ;

l’enquête s’est appuyée sur la distribution de questionnaires, qui ont été mis à la disposition

des dirigeants de ces dites entreprises , quatre thèmes y sont traités : l’objet de la gouvernance

d’entreprise, l’existence d’un système de gouvernance d’entreprise, ses différentes composantes

(mécanismes), l’identification des entraves à la mise en place d’un bon système de gouvernance ;

des entretiens ont été également menés auprès des dirigeants de ces dites entreprises à savoir :

l’entreprise Cevital et le groupe Batouche .

Notre enquête au niveau local consolide entre autres les résultats de l’enquête menée par l’institut de

gouvernance Hawkama el Djazair en 2010 à l’échelle nationale auprès de 201 entreprises privées

dans tous les secteurs d’activité laquelle s’avère être le premier référant en la matière ;

L’interprétation des résultats est loin d’être comparative, mais elle synthétisera au mieux la

perception des deux types d’organisations quant à la gouvernance des entreprises.

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1. La gouvernance d’entreprises : de quoi s’agit-il ?

La gouvernance figure parmi les thématiques des sciences sociales les plus étudiées durant ces

deux dernières décennies ; mot ancien vulgarisé et répandu à la fin du 19 siècle, .Ses origines

remontent au début de la séparation de la propriété et du pouvoir au sein de la firme managériale.

Dès la fin du 18 ième siècle, ADAM Smith (1776) mentionne d’ores et déjà que la diffusion

extrême du capital, dégrade les performances économiques de l’entreprise et que les gestionnaires

non propriétaires sont moins intentionnés que ceux qui gèrent leurs propres entreprises(R.Perez,

p31)

D’un point de vue conceptuel, l’analyse de Berle et Means(1932) est celle qui a posé les basesde

la réflexion sur la problématique de la gouvernance des entreprises. Aussi ils définissent la

gouvernance d’entreprise comme étant « l’ensemble des moyens par lesquels les investisseurs

financiers en général et les actionnaires en particulier peuvent s’assurer de la rentabilité de leur

investissement ». Cité in Charreaux (1997, p2).

S’appuyant principalement sur le cas de la grande firme managériale à capital diffus, ces auteurs

expliquent que le démembrement des droits de propriété en une fonction de contrôle censée être

accomplie par les actionnaires, est la source d’un conflit dont les conséquences sont

dommageables pour les propriétaires, ils ont également mis l’accent sur les mécanismes de

gouvernance, en définissant le système de gouvernance d’entreprises comme étant « l’ensemble

des moyens par lesquels les investisseurs financiers en général et les actionnaires en particulier

peuvent s’assurer de la rentabilité de leur investissement ». Cité in Charreaux (1997, p2)

Par ailleurs, et à travers la reprise de la définition d’Adam Smith (1776) « « les directeurs de ces

sortes de compagnie étant les régisseurs de l’argent d’autrui plutôt que de leur argent ,on ne peut

guère s’attendre à ce qu’il y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que des associés

apportent souvent dans le maniement de leurs fonds »(R.Perez,2009,p31) les auteurs évoquent

leurs méfiance à l’égard d’une telle délégation de pouvoir, dans la mesure où ces dirigeants non

propriétaires ne s’intéresseraient guère à la performance organisationnelle ;

Charreaux définit la gouvernance d’entreprise comme suit « le gouvernement d’entreprise recouvre

l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et

d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit qui gouvernent leur conduites et délimitent

leurs espaces discrétionnaires » (Charreaux, 1997, p 1)

Cet ensemble de mécanismes formant « le système de gouvernance »est composé de mécanismes

internes et externes. Le premier groupe s’identifie à travers, essentiellement, le conseil

d’administration, la surveillance mutuelle des dirigeants, le système de rémunération, l’audit ; etc.

Tandis que le deuxième groupe s’identifie à travers les différents marchés (marchés des biens et

services, marché de travail ; le marché financier ; etc.).

Pour charreaux (1997), la question de la gouvernance trouve son origine à la fois dans les

défaillances des systèmes de contrôle des dirigeants qui peuvent aboutir à la destruction de la

richesse des actionnaires et dans sa répartition inégale quand elle est détenue par les actionnaires

majoritaires au détriment des actionnaires minoritaires.

L’analyse de ces différentes définitions, fait ressortir entre autres le rôle central joué par le

dirigeant (l’agent selon la théorie de l’agence), dans la création de la valeur d’un côté, et dans

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l’émergence de conflits entre lui et l’actionnaire (le principal dans la théorie de l’agence) d’un

autre.

Cela dit , le rôle de la gouvernance d’entreprise dans ce cas étant de discipliner et de contrôler ces

managers ,à travers les différents mécanismes ,pour les inciter à agir conformément aux intérêts

des actionnaires , c’est-à-dire en créant et en maximisant la valeur ,à travers la bonne gestion des

fonds investis dans l’entreprise. .

2. La gouvernance des entreprises en Algérie : revue de littérature et état des lieux

Le débat sur la gouvernance en Algérie trouve ses origines au début des années 2000 avec

notamment la mise en faillite des banques ELKHALIFA et la BCIA, ajouté à cela la contrainte de

l’économie de marché, le poids de l’ajustement structurel sur l’économie algérienne en général et

les entreprises en particulier.

Sur le plan de la recherche, cette thématique connait de plus en plus d’intérêts auprès des

universitaires et académiciens.

En effet , les différentes évolutions du contexte économique ,les impératifs de la mondialisation,

les différentes difficultés auxquelles font face les entreprises algériennes, sont autant de facteurs

qui ont suscité l’intérêt des chercheurs, pour élucider les rouages de cette thématique et recadrer

les différentes entreprises en quête de performance, dans un contexte qui s’ajuste aux différentes

contraintes nationales et internationales.

La thématique de la gouvernance d’entreprises a été abordée de plusieurs manières, cependant la

majorité des travaux se sont intéressés à sa description en tant que système ou « modèle

managérial », qui contribue d’une manière très imposante, à expliquer la non performance des

entreprises publiques, à l’instar des travaux de

A .Bendiabdellah(2007),B.kouider(2006),M.Mkideche(2000),etc.

le rôle du conseil d’administration dans la discipline et le contrôle de comportement managérial

(D .Labaronne2006) ,la promotion de l’éthique et de la responsabilité sociale au sein des

entreprises algériennes en tant que mécanisme disciplinaire, sont également autant d’axes abordés

et appliqués à l’entreprises publique algérienne qui se trouve à la recherche d’un corollaire au

mécanisme légal, pour mettre fin aux éventuels comportements « frauduleux ». A.

Bendiabdellah(2007) ;

Sur le plan pratique, l’impératif de la performance et les contraintes environnementales

(mondialisation notamment) ont contraint les pouvoirs publics à adopter les principes de bonne

gouvernance, notamment dans les banques. Une bonne gouvernance qui avant cette période était

un terme quasiment à la marge, et sur lequel les nouvelles données de l’environnement ont mis

l’accent et propulsé ses principes en l’occurrence : la transparence ; l’équité, l’imputabilité et la

responsabilité. La démarche s’est concrétisée par une prise de conscience importante, sur le

terrain à travers la promulgation du code de commerce en premier lieu , mais s’est également

répandue dans le milieu des chefs d’entreprises, qui ont multiplié leurs efforts pour mettre en

application les règles de bonne gouvernance et ce à travers l’établissement du code de

gouvernance pour les entreprises algériennes ( première version en 2008 puis actualisé en 2009)

ainsi que la création d’un institut de la gouvernance(2010).

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l’adoption des principes de gouvernance des entreprises concrétisés par le code de gouvernance,

reste cependant une démarche volontaire, développée par une initiative privée (Task force) et

orientée essentiellement vers les entreprises du secteur privé..

Le GOAL 2009 reprend les grands principes de la gouvernance des entreprises, ainsi qu’une

explication du fonctionnement des différents mécanismes de ce système. Le code de gouvernance

des entreprises algériennes, est établi à l’image des codes de gouvernance des entreprises

Américaines et Européennes, tout en respectant les contraintes spécifiques de l’économie

algérienne.

Concernant la gouvernance des entreprises publiques, à l’instar des entreprises de tous les pays qui

ne font pas forcement partie de l’organisation pour la coopération et le développement

économique (OCDE), les pouvoirs publics ont choisis de s’aligner aux principes de gouvernement

des entreprises publiques de l’OCDE initiées en 2002 et revus en2004 .1

Ces principes mettent l’accent sur six axes importants, que l’Etat doit réunir pour asseoir les

principes de gouvernement d’entreprises à savoir : la transparence, l’imputabilité, la responsabilité

et l’égalité de traitement entre les actionnaires ; les axes sont les suivants :

La garantie aux entreprises publiques d’un cadre juridique et réglementaire efficace ;

l’Etat doit se comporter en actionnaire éclairé et actif de manière à garantir la

transparence et la responsabilité dans l’exercice du gouvernement d’entreprise.

L’Etat et les entreprises publiques doivent reconnaître le droit de tous les actionnaires,

leur assurer un traitement équitable et leur faciliter l’accès à l’information concernant

l’entreprise.

La politique actionnariale que doit conduire l’Etat, doit intégrer dans sa logique la

responsabilité sociale des entreprises vis-à-vis des parties prenantes et les obliger à rendre

compte des relations qu’elles entretiennent avec elles.

Conformément aux principes de l’OCDE les entreprises publiques doivent observer des

normes de transparence rigoureuses.

Pour assurer les fonctions de pilotage stratégiques et de surveillance de la direction, le

conseil d’administration de ces entreprises doit bénéficier des pouvoirs, des compétences

et de l’objectivité nécessaires.

La gouvernance d’entreprise selon les principes de l’OCDE est la démarche que devraient adopter

tous les Etats pour remédier aux dysfonctionnements des entreprises publiques.

En l’absence d’une référence locale en termes de gouvernance d’entreprises publiques en Algérie,

puisque même le code de gouvernance (GOAL 2009) n’a pas concerné ce type d’organisation, les

principes de l’OCDE 2004 restent l’ultime référence en la matière.

3. La gouvernance des entreprises publiques : une problématique difficile à cerner

1www.oecd.org

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Selon L’OCDE les entreprises publiques sont « les entreprises sur lesquelles l’Etat exerce un

contrôle significatif, qu’il soit l’actionnaire unique, qu’il détienne une participation majoritaire ou

une participation minoritaire mais significative »

Cette définition légitime le contrôle exercé par l’Etat sur ses entreprises, en sa qualité

d’actionnaire, une qualité qui fait de lui selon les postulats de la théorie de l’agence (Jensen et

Meckling ,1976) un créancier résiduel (charreaux ,1997) étant donné qu’il soit le seul bailleur de

fond à assumer les risques liés à leurs activités.

Cette réflexion est le point de départ du débat sur la gouvernance des entreprises publiques ;

En effet, la gouvernance des entreprises publiques est très spécifique de par les particularités que

revêt cette dernière. Selon A. Bouchikhi et A.Bendiabdellah(2007) elle est étroitement tributaire

de celle de l'Etat actionnaire.

Cette relation étroite est la source des entraves en matière de bonne gouvernance, ceci n’exclut

pas pour autant un certain nombre de particularités qui pourrait accentuer l’ampleur de ces

entraves.

En effet, les entreprises publiques sont les entités ou l’ingérence politique directe dans leur

gestion est très prononcée, se caractérisent par une dilution des responsabilités, de l’existence

d’une chaîne complexe de délégation des pouvoirs (dirigeants, conseil d’administration, entité

actionnaire, ministères, pouvoirs publics), ce qui rend l’identification des mandants réels selon

l’appellation de la théorie d l’agence difficile à identifier. Les entreprises publiques par conséquent

devraient Structurer cette chaîne de responsabilités de manière à garantir des décisions efficientes

et un gouvernement d’entreprise de qualité. Les difficultés ainsi rencontrées par les entreprises

publiques semblent en effet largement provenir des lacunes qui affectent leur mode de

gouvernance. A. Bouchikhi et A.Bendiabdellah(2007)

en ce qui concerne la gouvernance des entreprises publiques algériennes, celles-ci ne font pas

exception a la règle. En effet ,l’ensemble des travaux qui ont traité cette problématique à l’instar

de B .Kouider (2006) ou M .Mkideche (2000) concluent à une complexité des relations qui

encadrent l’activité de l’entreprise de par sa structure de propriété .Ainsi, malgré les discours en

faveur de l’autonomie des entreprises publiques depuis les réformes des années 80, l’Etat

maintient toujours son rôle de décideur et planificateur de tous les objectifs stratégiques de ces

entreprises.

Cette situation est nettement contradictoire avec les principaux fondements de la gouvernance

d’entreprise à savoir : la création de la valeur, la séparation entre contrôle et prise de décision et le

respect des droits des actionnaires ;

Pour ce qui est du principe de la création de la valeur, bien qu’elle soit l’objet même de la

gouvernance d’entreprise, elle n’est tout de même pas l’objet ultime de l’entreprise publique

algérienne .les différents travaux dans ce sens montrent que l’entreprise publique peine toujours à

réaliser ses performances, dans un environnement qui ne cesse de changer depuis l’indépendance,

son rôle de « garant de paix sociale » ressort toujours dès qu’on évoque la contrainte de création

de richesse.

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N° 16 Décembre 2016 Page 7

Néanmoins, l’extension de la problématique de la gouvernance aux entreprises publiques, requiert

l’existence des mécanismes disciplinaires tel que le marché boursier ,cependant le retard

enregistré en termes d’ouverture et de fonctionnalité de ce marché (ouvert depuis 1997 ), ne

permet pas de mettre cet objectif de création de la valeur en exergue et pour les entreprises et pour

les actionnaires, puisqu’il ne joue pas encore son rôle disciplinaire et incitatif en tant que

mécanisme de gouvernance.2 Le rôle timide joué par le marché financier est dû selon le directeur

de la bourse d’Alger à l’absence d’une « culture boursière » et aux facilités d'accès des sociétés à

des financements bonifiés auprès des banques3.

Pour ce qui est du principe de la séparation entre la fonction de contrôle et la prise de décision,

l’enquête que nous avons mené auprès des entreprises publiques à savoir l’entreprise portuaire de

Bejaia(EPB), Sonatrach et Naftal font ressortir que les décisions émanent toujours de la tutelle et

des ministères. Les conseils d’administration instaurés dans ces entreprises sont sous l’égide de la

tutelle, les administrateurs sont nommés par cette dernière, ainsi que les cadres dirigeants

principaux. L’un des dirigeants de L’EPB lors d’un entretien directif admet, ne reconnaitre aucun

conflit d’intérêts avec la tutelle, et que les dirigeants sont considérés comme les garants de

l’application des décisions ministérielles. Un dirigeant de Naftal quant à lui ne reconnait pas la

thématique de la gouvernance d’entreprise et selon ses propos « c’est une thématique qui n’est pas

destinée aux entreprises algériennes mais pour les entreprises d’ailleurs » ; ceci conclu à une

difficulté d’adopter les principes même de la gouvernance d’entreprise non pas par méfiance mais

par ignorance.

En outre ,théoriquement ,l’attitude du manager dans la création de la valeur pour l’entreprise

,dépend largement de son espace discrétionnaire et de sa latitude managériale (shleifer et

Vishney,1976) ; le manager peut avoir une attitude positive en faveur de la création de la valeurs

si les mécanismes incitatifs (stock option par exemple ) sont importants et les mécanismes de

contrôle( tels que les conseils d’administration) sont opérationnels . Mais il peut également, tel que

le montre la théorie d’enracinement, adopter un comportement actif à l’égard de ces mécanismes

en les contournant .le contrôle excessif des comportements des dirigeants via les mécanismes

utilisés par les actionnaires, réduisent également l’apport cognitif des dirigeants et donc leur

contribution dans la création de la richesse pour l’entreprise.

Ces différents postulats apparaissent dans l’entreprise publique algérienne, dans la mesure où

l’espace de « créativité » des dirigeants est limité par les directives des actionnaires.

Le cas de l’EPB pris à part est pourtant très distinct, puisque c’est l’une des seules entreprises

publiques à être engagées dans une pratique de responsabilité sociale(qui est entre autre une

dimension de la gouvernance d’entreprise), qui lui confère un caractère pionnier en la matière,

c’est en effet la seule entreprise du Maghreb à être triplement certifiée (qualité, environnement et

sécurité ),la première à posséder un terminal à conteneurs et la seule à avoir créée une joint-

venture avec une société Singapourienne Portek ; ceci n’est pas sans conséquence en matière de

responsabilité sociale ,puisqu’elle est considérée comme l’une des premières entreprises à

revendiquer une démarche citoyenne en servant à travers les différents projets entrepris les

intérêts de ses parties prenantes .

2Selon le directeur de la bourse d’Alger seules cinq entreprises y sont introduites jusqu’à nos jours (Alliance

assurance, NCARoiuba EGH El Aurassi, Saidal et Biopharm. Radioalgerie.com LE 26.04.2016 3Radioalgérie .com interview du 26 avril 2016

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la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien

N° 16 Décembre 2016 Page 8

Finalement, à la lumière des scandales récents qu’a vécu par exemple Sonatrach, la problématique

de gouvernance des entreprises publiques algériennes ,est lié à l’élargissement du rôle de l’Etat

actionnaire ,à travers les différentes tutelles mais aussi à l’architecture organisationnelle et de la

prise de décisions, représentée par le cumul des fonctions du propriétaire ,du président du conseil

d’administration et de l’exécutif, mais aussi à l’absence de la transparence ,l’enquête que nous

avons mené relève que ces entreprises n’attachent pas de l’importance à la publication régulière

des rapports d’activités, et des comptes rendus concernant leurs résultats contrairement à ce qui se

fait dans d’autres pays .

4. Les modèles de gouvernance d’entreprises

Le débat sur la façon dont la valeur est créée et la façon dont elle devrait être répartie entre

actionnaires, créanciers, salariés ,dirigeants ,clients ou fournisseurs répond à une opposition de

cadres institutionnels, avec d’un côté ,le système outsider ou marketbased dont l’incarnation sont

les Etats-Unis ,et de l’autre côté le système insider ou bondholder, caractéristique de l’Europe

continentale .

Le modèle de type « shareholder » est le mode de régulation de référence dans les pays anglo-

saxons. L’objectif à atteindre est la maximisation de la valeur pour l’actionnaire (c’est-à-dire le

profit ou le cours boursier). Dans ces pays, les marchés financiers sont très développés et le capital

de firmes est relativement atomisé.

Les pays anglo-saxons présentent la particularité d’avoir favorisé l’émergence des marchés

financiers et instauré des contraintes fortes au développement des institutions bancaires,

notamment en termes de détention d’actions dans des entreprises non bancaires (F Bancel 1997),

les USA et le Royaume Unis présentent des similitudes concernant leurs systèmes de gouvernance.

Ainsi leurs similitudes apparaissent non seulement au niveau de l’environnement réglementaire

mais également dans le rôle important joué par les investisseurs institutionnels dans le système de

gouvernance.

Dans ces conditions, les dirigeants sont contrôlés par les assemblées générales d’actionnaires et

surtout par le marché des prises de contrôle (lorsque les firmes ne sont pas suffisamment

performantes, les actionnaires minoritaires vendent leurs titres, ce qui fait baisser les cours, et

accroit les risques de prises de contrôle (le risques des OPA hostiles accroit également). Par

crainte d’être évincés lors d’une prise de contrôle hostile, et du fait que cette menace est crédible,

les dirigeants sont incités à gérer conformément aux intérêts des actionnaires. Ceci dit l’efficacité

du modèle repose fondamentalement sur l’efficacité du marché et l’absence des mesures anti –

OPA (G. Denglos ,2010)

La régulation par le marché apparaît donc comme l’élément central du modèle sharholder (appelé

également système outsider), toutefois la dispersion de la propriété est une faiblesse de ce système

car ça représente une entrave pour effectuer un contrôle efficace de la part des actionnaires qui ne

trouvent aucun intérêt à engager des coûts pour contrôler les dirigeants à comparer à leur faible

participation au capital. (Charreaux et Desbrière ,1998)

Le modèle cité précédemment n’est pas le seul modèle existant. Le modèle de type « stakeholder

» est présent dans plusieurs des pays européens. L’objectif à atteindre dans ces pays consiste

moins en la maximisation de la richesse des actionnaires que dans la défense des intérêts de

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N° 16 Décembre 2016 Page 9

l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (salariés, clients, actionnaires, dirigeants…).Dans

ce modèle, les marchés financiers sont peu développés et le capital des firmes est souvent contrôlé

par des actionnaires puissants, qui en détiennent une part significative, seuls ou à plusieurs à

travers des blocs de contrôle. Ce sont des actionnaires puissants qui protègent les équipes

dirigeantes des menaces de prises de contrôle hostiles.

Mais d’autres parties prenantes exercent également un contrôle sur les dirigeants, comme les

banques, syndicat, clients et pouvoirs publics. Les dirigeants doivent donc en permanence

chercher à ménager les intérêts de ces différentes parties. Ce modèle prend en compte l’intérêt de

tous ceux qui participent à l’entreprise et permet de prévenir les comportements opportunistes de

certains partenaires. L’entreprise doit en effet satisfaire ces détenteurs d’enjeux au sens littéral.

Il s’agit de tous les acteurs qui sont engagés contractuellement avec l’entreprise : celle-ci a besoin

d’eux et ils entendent tirer de leur engagement une rémunération ou une rente. Les stakeholders

sont des acteurs nécessaires à la création de valeur ; il faut donc négocier avec chacun d’eux son

apport et sa rémunération.

Les stakeholders impliquent également les salariés, cela favorise la confiance et la coopération des

salariés ce qui permet de réduire les coûts d’agence et les situations de « passager clandestin »

même s’il est vrai que leur situation peut être ambiguë. Leur intérêt est que l’entreprise se

développe puisque c’est ainsi qu’ils peuvent préserver leur emploi, maintenir et accroître leur

rémunération et conduire un parcours professionnel. (G ; Denglos, 2010)

Cet intérêt peut converger avec celui des actionnaires, dans la mesure où ceux-ci recherchent le

développement de l’entreprise, gage d’enrichissement pour les premiers, de puissance pour les

seconds. Mais ils peuvent aussi diverger notamment en cas de réduction d’effectif pour préserver

la rentabilité du capital. ( G.Charreaux ,1997).

En ne développant pas les marchés financiers, des pays comme l’Allemagne et le Japon n’ont pas

suivi la voie empruntée par les États-Unis ou le royaume Uni, ils ont par conséquent favorisé un

système bancaire puissant susceptible d’aider les entreprises à se financer (F .Bancel, 1997)

L’adoption de ce système comme l’a souligné Thiveaud 1994 (cité in F. Bancel, 1997) ne relève

pas forcément d’un choix mais dépend des événements historiques qui ont marqué son histoire.

Ainsi, l’auteur explique qu’après la deuxième guerre mondiale, le recours à l’intermédiation

bancaire est beaucoup plus approprié que le recours aux marchés financiers, car l’intermédiation

bancaire facilite le contrôle du système de financement par la puissance publique et s’intègre

parfaitement dans le processus de planification qui s’est imposé dans l’après-guerre. Par ailleurs,

l’accès aux marchés financiers suppose l’existence d’un système d’information performant, or

dans ces pays en l’occurrence l’Allemagne et le japon, tous les deux dévastés par la deuxième

guerre mondiale, les entreprises n’étaient pas en mesure de fournir aux éventuels préteurs les

informations minimales donc les garanties exigées par ces derniers. A l’inverse donc du système

outsider, ce système a pour propriété la concentration du capital dans les mains de quelques

investisseurs, qui sont souvent d’autres groupes côtés (comme dans le cas des participations

croisées), des banques ou des holdings familiaux .Ce sont ces grands actionnaires qui répondent

aux demandes des capitaux des grandes entreprises.

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la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien

N° 16 Décembre 2016 Page 10

Les actionnaires ou les blocs d’actionnaires dominant protègent les équipes en place des menaces

d’offre publiques d’achat hostile (OPA), mais exercent en contrepartie un contrôle continu sur

l’action des directeurs généraux. (G.Denglos, 2010).

Cette présentation des deux modèles nous pousse forcément à vouloir répondre au questionnement

suivant :

Considérant les différentes particularités du contexte algérien, quel est le modèle de gouvernance

d’entreprises pourrait on lui approprier ?

En effet, le contexte algérien tel qu’il se présente aujourd’hui a des particularités qui le rendent très

différent du contexte dans lequel la gouvernance d’entreprise est apparue, à savoir le contexte

Anglo-Saxon.

L’absence des fonds de pension qui sont la forme la plus concrète de la corporate gouvernance

dans le modèle Anglo saxon , l’état embryonnaire du marché boursier , le rôle joué par l’Etat

actionnaire dans les entreprises publiques ainsi que la part importante de l’informel dans les

pratiques managériales des formes privées, font que la possibilité du calquage ou non du système

de gouvernance universel, aux entreprises algériennes qu’elles soient publiques ou privées se fasse

avec beaucoup de « prudence »;

Le rôle des banques dans le financement des investissements mais aussi de l’activité d’exploitation

des entreprises, témoignent du rôle important exercés par les banques dans la sphère économique,

mais ceci est-il suffisant pour qualifier le modèle de gouvernance de tendance germano-nippon ?

La réponse à cette question nécessite une description minutieuse du rôle de la banque dans la

sphère économique, ce qui ne fait pas l’objet de ce papier ;

5. réalités sur la perception de la gouvernance des entreprises privées Algériennes :

Notre enquête fait ressortir qu’au niveau de toutes les entreprises privées objet d’enquête, la notion

de gouvernance est quasiment floue, cette ambiguïté est apparente dans la mesure où cette notion

est confondue avec d’autres notions notamment celles de la gestion et le management d’entreprise.

Ceci à notre sens est expliqué par le manque de formation et d’information, le rôle joué par

l’institut de gouvernance sur ce plan devrait être plus accentué ;

Cette idée est largement confortée par l’article de A. Naciri (2011) qui stipule que malgré

l’importance de la thématique, il subsiste toujours un sentiment d’incompréhension à son égard, et

d’incertitude par rapport à sa définition .l’auteur insiste sur le fait que cette notion est prise entre

deux conceptions :la première étant liée à sa nouveauté entant que thématique et la deuxième est

celle qui la place dans une « confusion »avec la notion de contrôle et de vérification, donc elle est

réduite à un simple problème technique et de surveillance ;

La question relative à l’objet de la gouvernance est également perçue différemment d’un dirigeant à

un autre ,la notion de contrôle du dirigeant et sa sanction en cas de sous performance sont prises

avec énormément de distance et de méfiance ;en effet au sein des entreprises privées qui sont

généralement familiales ceci s’avère être impossible ,vu « le cumul » de la fonction de propriété et

de gestion dans les mains du propriétaire lui-même ; ajouté à cela ces entreprises sont considérées

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la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien

N° 16 Décembre 2016 Page 11

comme un héritage familial dont la succession est systémique ; à ce niveau les problèmes de

succession apparaissent comme l’un des problèmes qu’on peut largement positionné dans le cadre

d’un système de gouvernance de ces entreprises. Relativement à la question de parties prenantes les

Clients et le Personnel demeurent les Partenaires privilégiés de toutes les entreprises enquêtées ;

ceci dit ,les efforts consentis dans ce sens restent minimes ,puisque les entreprises familiales ne

s’engage pas encore dans des actions de formation du personnel , et de motivations ;les actions

visant la motivations des salariés sont beaucoup plus d’ordre sociaux tel que l’octroi des crédits sans

intérêts à l’instar de Cevital ou des actions de sponsoring et de mécénat orientées vers quelques

clubs sportives et manifestations culturelles se déroulant dans la région .

Concernant les mécanismes de la gouvernance d’entreprise et à travers les analyses de Berle et

Means (1932)Jensen et Meckeling (1976) ,Fama (1980),Fama et Jensen(1983),Williamson (1985)

(tous cités in G Charreaux ,1997) ,le conseil d’administration apparait comme le plus important et

il est perçu comme un système dont la finalité est de contrôler les principaux dirigeants et de les

contraindre à gérer l’organisation, conformément aux intérêts de l’ensemble des actionnaires et au-

delà ,de l’ensemble des apporteurs de ressources .il assure à travers ses missions le suivi des

performances de l’équipe dirigeante et prévient les conflits d’intérêts.

L’enquête Hawkama (2010) soulève que 13% des entreprises privées objets d’enquête, estiment

important la séparation entre le conseil d’administration et la direction.

L’enquête que nous avons mené va au-delà de ce résultat, et note que les réponses relatives à

l’existence d’un conseil d’administration au sein des entreprises privées et son opérationnalité,

soulèvent une certaine appréhension, car les dirigeants évoquent l’existence d’un conseil

consultatif « de famille » » « comités de direction » où siègent les membres de la famille et qui

pourrait remplacer le conseil d’administration des grandes entreprises publiques.

Néanmoins, les entretiens menés auprès des différents dirigeants, ne remettent en aucun cas

l’efficacité de ce mécanisme bien qu’il soit informel et régi par des relations familiales et

interpersonnelles, seulement, selon les propos recueillis des dirigeants, plusieurs décisions

« stratégiques » ressortent de ce type de structure.

Cependant, la question de l’ouverture de cet organe aux administrateurs indépendants ne requiert

aucun intérêt.

Pour ce qui est de la volonté de mettre en place un système de gouvernance d’entreprise ,en se

référant au résultats de Hawkama ceci est très lié à la connaissance du code de gouvernance alors

que cette enquête relève qu’à l’échelle nationale que seules 35% d’entreprises ont connaissance de

l’existence de ce code ; notre enquête va plus loin dans la masure ou les dirigeants non seulement

ignore relativement (1/2) l’existence de ce code néanmoins ils sont prêts à mettre en place un

système de gouvernance si ce dernier leur permet des apports en matière d’accès au crédit , facilite

la transmission ,contribue à réduire le cout du capital et améliore la performance de leurs

entreprises

Conclusion

A la lumière de notre enquête et de l’analyse que nous avons effectuée nous concluons que la

thématique de la gouvernance des entreprises appliquée au contexte algérien nécessiterait beaucoup

d’effort en termes d’information, et de sensibilisation ; la nécessité de redéfinir le concept de la

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la gouvernance d’entreprise : un concept ambivalent, quelle application pour le contexte algérien

N° 16 Décembre 2016 Page 12

gouvernance des entreprises algériennes et son appropriation au contexte de l’économie

algérienne s’avère plus qu’indispensable.

La problématique est loin d’être méthodologique mais elle découle des particularités même de

contexte de l’économie Algérienne.

Entre la nécessité de réduire le périmètre de l’Etat actionnaire dans la gestion des entreprises, la

recherche d’une alternative à la privatisation , pour améliorer la performance de ces entreprises, la

difficulté de mettre en pratique les principes de l’OCDE vu la complexité du contexte, ainsi que les

différentes réticences des entreprises privées, à s’identifier au code de bonnes pratiques de

gouvernance, toutes ses raisons font de la gouvernance un terme ambivalent ,nécessitant une

volonté et une conviction de la part de toutes les parties prenantes du système entreprise.

Références bibliographiques

Ouvrages

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(1994)

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paris, 1997.

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mission ? », éd : ElAmal, 2008.

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orange.fr/gerard.charreaux/perso/articles/GEPME.pdf

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pour quel concept ? Revue d'économie financière, 2001.

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R Rajan. et L.Zingales., « The Governance of The New Enterprise », Cambridge

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A Shleifer et R W Vishney « A survey of corporate governance; journal of finance; n

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. P Wirtz: « Meilleures pratiques » de gouvernance, théorie de la firme et modèles

de création de valeur : Une appréciation critique des codes de bonne conduite

Cahier du FARGO n°104 (2004).

D. Labaronne, E .Oueslati, «responsabilité sociale des entreprises en Algérie, le cas

d’une entreprise publique algérienne » .2006

Commission Economique des NU pour l’Afrique: " Principes directeurs relatifs au

renforcement de la gouvernance économique et des entreprises en Afrique"(2002)

Actes du colloque Tlemcen sur la gouvernance des entreprises et le comportement

socialement responsable, 2007.

Documents :

Le code de gouvernance des entreprises en Algérie version 2009.

OCDE : « principes de gouvernement d’entreprise » (2004)http://www.oecd.org.

Enquête Hawkama 2010.

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La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

N° 16 Décembre 2016 Page 14

La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

S a mi a S E L H AM I

Sous la direction du Pr KERZABI Abdelatif

Faculté de Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion (UABT).

Résumé :

Ces dernières décennies, l’innovation financière a donné naissance à un ensemble de produits pour

lesquels l’évaluation au coût historique n’est pas pertinente. La juste valeur s’est révélée être la

seule méthode capable d’offrir une évaluation transparente, pertinente et fiable. Cependant, la

complexité croissante de certains de ces produits et certaines limites des modèles d’évaluation se

sont récemment révélées problématiques. L’objet de l’article est de mettre à jour quelques

référentiels théoriques et conceptuels sous-jacents à la notion de juste valeur.

Mots clés : normalisation comptable, IFRS, IAS, juste valeur, cout historique

Introduction :

L’évolution de la normalisation comptable aux Etats-Unis illustre la montée du concept de « juste

valeur » (Cornett et al., 1996). Déjà présente depuis les années 1950, la juste valeur a pris son sens

actuel à partir des années 1990. Aujourd’hui, il est rare qu’une norme comptable internationale ne

fasse pas référence à la « juste valeur » (Bernheim et al. 1999). Depuis plusieurs décennies, sous

l’impulsion des normalisateurs anglo saxons, à une remise en cause progressive des fondements du

modèle comptable traditionnel, c’est-à-dire des conventions qui conditionnent la mesure de la

richesse et du revenu de l’entreprise par la comptabilité financière. Ce mouvement de grande

ampleur, initié aux Etats- Unis par le Financial Accounting Standards Board (FASB), puis au plan

international par l’International Accounting Standards Committee (IASC), vise à remplacer le coût

historique fondement actuel de la mesure comptable du résultat et de l’évaluation des actifs et

passifs et à lui substituer le concept de « juste valeur » (Fair value).

Ce nouveau concept à concerner presque la totalité des actifs et passifs financiers et a suscité un

vaste débat au sein de la communauté comptable et financière et dans le monde des affaires.

Ce débat autour de la juste valeur a opposé les partisans de la comptabilité au coût historique dit

statique à ceux de la comptabilité à la valeur de marché dite dynamique. De plus, il a été accentué

sur les avantages et les critiques adressées à chacun de ces modèles d'évaluation. Alors que le

modèle du coût historique s'intéresse plus à la fiabilité, objectivité et vérifiabilité de l'information,

celui de la juste valeur fait allusion d'avantage à la pertinence de l'évaluation nécessaire à la prise de

décision par les utilisateurs.

Nous essayerons à travers cet article de montrer, en premier temps, comment la méthode de la juste

valeur s’est imposé comme modèle d’évaluation comptable, ainsi de clarifier ses fondements

théoriques. En deuxième temps, nous essaierons d’exposer l’historique et l’émergence du concept

de la juste valeur.

Section 1 : Les fondements théorique de la juste valeur :

Il est important de rappeler qu’un véritable débat s’est ouvert autour de la juste valeur des actifs

financiers bien avant l’application des normes comptables internationales en 2005. Nous tenterons

de répondre à la question suivante quelle valeur faut-il privilégier ? La juste valeur ou le coût

historique ? Une valeur de marché ou une valeur estimée ?.

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La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

N° 16 Décembre 2016 Page 15

1. Le cadre conceptuel de l’IASC et la juste valeur : quelle terminologie ? :

Dans la version initiale du cadre conceptuel approuvé par le conseil en avril 1989, l’IASC

Propose quatre différentes bases d’évaluations dans les états financiers :

Le coût actuel

La valeur de réalisation

La valeur actualisée

Le coût historique

Le coût historique a été considéré comme la base d’évaluation la plus communément adoptée par

les entreprises pour préparer leurs états financiers. Il diffère des trois dernières bases d’évaluations

en ce sens que les valeurs qui en résultent sont plus virtuelles qu’effectives, seul le coût historique

étant déduit du prix d’une transaction qui est effectivement payé par l’entreprise1. Dans ce contexte,

il n’est aucunement fait mention à la juste valeur. Toutefois, le texte soumis à discussion par l’IASB

en 20052 propose une terminologie plus complète qu’il paraît utile nous semble-t-il de définir les

modalités pratiques d’évaluation en juste valeur. Le tableau ci-dessous propose une correspondance

entre les termes utilisés dans les principaux textes de l’IASB et du PCG3 français afin de retenir des

définitions des catégories principales.

Tableau 1 : Synthèse des acceptions de la juste valeur

IASB

(2005)

CNC4 Définitions Commentaires sur

les modalités

Fair values

Market

Prices

Valeur de marché

(avis 2004-21)

Montant pour lequel un

actif ou un passif devrait

être échangé entre parties

informées et consentantes

lors d’une transaction

normale

Valeurs observables

sur des marchés

externes ou

transactions

comparables à

la date d’évaluation

Valuation

models and

techniques

Modèles et

techniques

d’évaluation

généralement admis

Modèles

d’évaluation d’actifs

avec prise en compte

des paramètres de

marché

Information « financière »

Information «patrimoniale»

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La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

N° 16 Décembre 2016 Page 16

(avis 2004-21)

Substitutes for fair values

Net realizable

Value

Valeur vénale

(avis2004-21)

Valeur de revente d’un

actif lors d’une

transaction normale net

des coûts de sortie de

l’actif

Non prise en compte

des charges

financières et de la

charge d’impôt

Current

Cost

Coût actuel Coût d’acquisition d’un

actif

similaire ou de

l’équivalent de sa

capacité productive

Valeurs observables

sur des marchés

externes secondaires

(coût de

remplacement)

Value in

Use

Valeur d’usage Valeur des avantages

économiques attendus de

l’utilisation de l’actif et

de sa

sortie

Actualisation des

flux futurs attendus

de l’utilisation de

l’actif (y compris la

revente)

Historical

Costs

Coût d’acquisition

(CRC 2004-06)

Montant de trésorerie ou

équivalents de trésorerie

payé

pour la contrepartie reçue

(avant amortissement et

dépréciation)

Prix enregistré sur la

base d’une facture.

Somme des dépenses

engagées.

Source : Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), "Juste valeur et reporting de la

performance : débats conceptuels et théoriques", journal de Comptabilité Contrôle Audit,P80.

Malgré le caractère non officiel du discussion paper de 2005 publié par l’IASB et sur lequel

s’appuie en partie le tableau 1, on observe que le cadre conceptuel semble promouvoir la valeur de

marché ou l’évaluation financière des composantes du bilan comme meilleures approches de la

« juste valeur », même si dans de nombreuses normes IAS/IFRS ce choix reste encore optionnel .

Par ailleurs, une simple comparaison des deux approches d’évaluation nous laisse conclure que

l’approche des coûts historiques prévaut largement dans la normalisation française. Ce sont

conceptuellement deux logiques qui s’opposent dans les fondements de la comptabilité. Le bilan en

coûts historiques répond à la vision des hommes d’affaires voulant être évalués sur la performance

de leur action à l’issue du cycle d’exploitation. Les résultats ne doivent être dégagés que lors de leur

réalisation, cette démarche devant prévenir les risques de faillite par contre selon Rihard (2001), Le

bilan en juste valeur répond lui à la vision des juristes qui par la simulation d’une situation de

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La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

N° 16 Décembre 2016 Page 17

liquidation veulent assurer aux créanciers financiers qu’ils pourront effectivement être remboursés

de leur mise.

Cette évolution entérine le passage du market-to-market au market-to-model (Aglietta et Rébérioux,

2004). Cette substitution de valeurs actuarielles aux valeurs de marché, si elle est suivie en France,

peut conduire à l’avènement d’une troisième étape du capitalisme français (Richard, 2005).

Bennabdellah et Teller (2006) notent que, en termes de pratiques, les premières études empiriques

sur la transition aux IFRS par les premières sociétés françaises cotées montrent une forte persistance

du coût historique à la clôture de l’exercice, dès lors que l’option reste possible. Cairns (2006) pour

sa part, souligne que le fait de recourir à la juste valeur serait d’une portée finalement limitée au

regard de l’ensemble des dispositions prévues par le jeu de normes.

2. Les soubassements théoriques de la juste valeur :

Si la notion de juste valeur semble avoir capté l’attention des non-spécialistes de la comptabilité

(économistes, journalistes, politiques), le concept leur apparaissant nouveau, il faut savoir que les

théoriciens comptables ont, dès la fin du XIXe siècle, débattu cette méthode d’évaluation.

En effet, les modes d’évaluation des actifs prennent leur source dans les théories anciennes du bilan.

(WALLISER,2012)5 à les théoriciens de l’école déductive

6 (dont Paton, 1922) ont cherché à

appliquer des règles comptables en utilisant les valeurs actuelles (Degos et Previts, 2005 p. 154)

tandis que les théoriciens de l’école inductive7 (dont Littleton, 1953) défendaient la méthode du

coût historique pour relier la pratique comptable au développement social et économique (Tremblay

et al., 1994 p.12).

La théorie des conventions s’inscrit dans l'approche sociologique de la comptabilité qui considère la

comptabilité comme une construction soumise à des pressions sociales, à des influences politiques

et culturelles. Elle interprète les principes et conventions comptables comme résultants d'un choix

collectif qui n’est pas motivé uniquement par un souci de rationalité. Dans ce cadre, on a « convenu

» de mesurer les actifs à la juste valeur pour mettre en cause la convention du coût historique

(Amblard, 2004).

Le besoin de la juste valeur peut s'expliquer aussi par le contexte actuel de financiarisation de

l’économie. Face à la part grandissante des investissements financiers dans les entreprises, la juste

valeur permet de révéler les tendances du marché financier et d'anticiper les effets financiers des

changements économiques de ces investissements. Ce contexte dicte aussi une transparence de la

mesure de la performance vis-à-vis le marché. La juste valeur permet, à travers la reconnaissance

cohérente des plus et moins-values de mesurer non seulement le rendement des activités

opérationnelles des dirigeants mais aussi de l’activité de spéculation financière. La juste valeur

apparaît dans ce cadre comme une convention cohérente avec le besoin des investisseurs. Elle

permet d'aligner la comptabilité avec la finance en rehaussant la valeur prédictive des chiffres

comptables (meilleure prédiction des cash-flows futurs).

L'étude de Giordano-Spring et Lacroix (2007) soutient théoriquement ce postulat. Ils notent que la

consécration de la juste valeur est le résultat d'un passage d’un modèle comptable « Transaction

Theory » à un modèle comptable « Value Theory ».

2.1. Le coût historique comme convention d’évaluation dans la théorie de la transaction

Dans la théorie de la transaction, « Un profit n’est envisageable que dans l’hypothèse d’un

accroissement de la capacité de production. »8 Ainsi, dans cette approche, même une augmentation

des prix des produits vendus par la structure ne constituerait pas de Résultat supplémentaire. Nous

sommes dans une approche du résultat par les bilans. On ne va ici s’intéresser qu’à la création de

capacité de production supplémentaire.

Dans une logique industrielle, les changements de prix ne doivent donc affecter ni la mesure de la

performance, ni l'évaluation de la capacité de production. Seul le coût historique répond à ces

objectifs (BARNES, 1997). Les documents comptables peuvent dans ce cas, être considérés comme

des rapports émis par les dirigeants aux propriétaires pour s’acquitter de leurs obligations, les

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propriétaires fournissant des ressources à l’entreprise et confient aux dirigeants le soin de les utiliser

au mieux. Il convient de classer les transactions réalisées en les enregistrant à leur coût

d’acquisition, c’est à dire leur coût historique.

Dans cette approche, un bilan est un document de « stockage » de l’information en attente de la

terminaison économique des opérations : les actifs corporels, incorporels et financiers sont

immobilisés en attente du déroulement du cycle d’investissement, les stocks et créances sont mis en

attente de la terminaison du cycle d’exploitation et les dettes du cycle de financement. Un actif n’est

qu’un objet comptable virtuel ou actif « hybride » (Capron, 1996), positionné au bilan dans un

compte d’attente.

2.2. La valeur actuelle comme convention d’évaluation de la « juste valeur » dans la

théorie de la valeur :

La théorie des revenus initiée dans son application au domaine comptable par E.O. Edwards et P.W.

Bell (1961) puis développée par R. Mattessich (1964) et R.R. Sterling (1970) propose comme

finalité du modèle comptable, la mesure de l’accumulation de valeur pour les investisseurs (Value

Theory). La finalité du système d’information comptable est de mesurer le retour sur investissement

pour les actionnaires. En conséquence, les sources de résultat sont non seulement la création de

valeur liée aux transactions commerciales mais aussi toutes autres formes d’accumulation ayant un

impact positif sur la valorisation du capital investi. Ainsi, les plus values latentes sur les éléments

du patrimoine de l’entreprise sont d’un point de vue conceptuel source de profit et donc

d’augmentation des capitaux propres et le résultat de la période qui correspond à la variation globale

des capitaux propres pendant la période est un résultat « élargi » intégrant les plus values latentes,

c’est à dire le « comprehensive income »9.

Dans cette approche, les postes d’actifs de bilan étant réévalués en fonction de test spécifique

(impairment test) un goodwill ( ou badwill) va apparaitre. La valorisation de ces actifs, et donc du

bilan, se fera dans une approche de création de valeur. De plus la convention d’évaluation sera la

valeur actuelle On va s’intéresser à évaluer la capacité d’un actif à générer de la trésorerie.

Section 2 : Les fondements conceptuels de la juste valeur

Aujourd’hui la notion de normalisation ou bien même de normes internationales, on fait avant tout

allusion au concept de juste valeur, ce concept représente la pierre angulaire de la normalisation

internationale. L’organisme de normalisation internationale propose à de multiples occasions dans

le jeu des normes de retenir la juste valeur comme base de mesure pertinente pour enregistrer des

actifs ou des dettes dans les états financiers.

En effet, la notion de « juste valeur » a été introduite dans le langage comptable français. Elle est la

traduction de l’expression anglo-saxonne « fair value » qui, littéralement, correspond plus à celle de

« valeur sincère » ou « loyale »(Obert,2009), représente le montant contre lequel un actif pourrait

être échangé dans le cadre d’une transaction courante entre des parties informées et constantes et

agissant dans des conditions de concurrence normale (Chiapello, 2005, p.124). Elle est utilisée pour

évaluer une grande partie des instruments financiers et d’une partie des immobilisations lorsque

l’option de réévaluation a été retenue. Dans cette section, nous présentons l’historique et

l’émergence du concept de la juste valeur.

1. Définition de la juste valeur :

.Le concept de juste valeur est très subjectif10

. La définition du concept prend une forme légèrement

différente selon le référentiel.

La norme américaine SFAS 157 la définit comme « le prix qui serait reçu de la vente d’un actif ou

payé pour le transfert d’un passif dans une transaction organisée entre participants au marché à la

date d’évaluation ». Elle est donc un prix de sortie ou de vente théorique.

Pour les IAS/IFRS, elle est le résultat d’un échange, à savoir, « le montant pour lequel un actif

pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes, pour

une transaction conclue dans des conditions de concurrence normales ».

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Pour les passifs, la définition de la juste valeur dans les normes américaines s’appuie sur la notion

de transfert. La définition retenue pour les IAS/IFRS fait référence au montant auquel un passif peut

être réglé entre parties bien informées et consentantes, pour une transaction conclue dans des

conditions de concurrence normales.

Ces différences devraient disparaître à terme. SFAS 157 a été mis au point afin de donner une

définition unique de la fair value et un cadre de cohérence pour la mise en oeuvre des évaluations

dans le contexte des US GAAP. Cet effort reste à faire pour les normes IFRS dans lesquelles

quelques incohérences subsistent dans les définitions utilisées dans les différents textes. SFAS 157

sert aujourd’hui de base de départ pour un projet de norme IFRS qui viserait à donner une définition

unique et des principes d’application clairs.

Une nouvelle définition de la juste valeur est proposée très récemment par l’IASB dans sa norme

IFRS 13 « Fair Value Measurement », adoptée par l’Union Européenne le 1er janvier 2013. Pour

celle-ci, la juste valeur se définit comme :

« The price that would be received to sell an asset or paid to transfer a liability in an orderly

transaction between market participants at the measurement date ».

C’est-à-dire en français (UE 2012, L 360/88, § 9) :

« …le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif lors d’une

transaction normale entre des participants de marché à la date d’évaluation ».

De nombreux concepts sont inclus dans cette nouvelle définition. Tout d’abord, et pour la

première fois, la juste valeur est définie explicitement dans la norme IFRS 13 par rapport au

marché, par rapport à des acteurs de marché – « market participants ».

Le rapport entre la juste valeur et une comptabilité de marché reste donc encore dans une certaine

mesure indirect : des acteurs de marché peuvent évoluer sur des marchés de gré à gré, assez distants

de la vision néoclassique du marché, forme particulière de marché marquée par la pluralité et

l’atomicité de ses acteurs.( JERMAN l,2014)11

Ensuite, cette nouvelle définition clarifie le fait que la juste valeur représente un prix de « sortie

»12.et suppose une vente ou un transfert normal, et non pas une transaction forcée ou une vente sur

saisie. Enfin, l’IFRS 13 précise que la juste valeur constitue un prix actuel à la date d’évaluation13

.

Schema1 : la définition de la juste valeur « faire value » selon IFRS13.

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Source : Thorton G, Bulletin de nouvelles sur les IFRS Numéro spécial IFRS 13, Évaluation de la

juste valeur, Février 2012.

2. Hiérarchie des justes valeurs :

Pour accroitre la cohérence et la comparabilité des évaluations a la juste valeur et des informations

qui sont fournies par les entités, l’exposé-sondage publié par l’IASB en mai 200914

et l’IASB dans

la norme IFRS 13 (UE 2012), ou le FASB à travers la norme

SFAS 157 Fair Value Measurement, reconnaissent qu’il n’y a pas toujours de marché actif

permettant d’identifier un prix de marché pour un actif ou un passif en particulier. Les normes

prescrivent plutôt une hiérarchie qui classe par trois niveaux d’importance.

Cette hiérarchie place au plus haut niveau les cours (non ajustés) sur des marchés actifs pour

des actifs ou des passifs identiques (données d’entrée de niveau 1), et au niveau le plus bas les

données d’entrée non observables (données d’entrée de niveau 3).

Tableau 2 : Hiérarchie des justes valeurs

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Source : Stephen S,IFRS 13, Évaluation de la juste valeur (Deuxième partie), CGA-

Canada,2011,P2.

2.1 Données d’entrée de niveau 1 :

En suivant IFRS 13 (UE 2012), les données d’entrée de premier niveau s’entendent des prix cotés

(non ajustés) auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation, sur des marchés actifs, pour

des actifs ou des passifs identiques.

Selon le § 48 de l’Exposé Sondage, un marché actif est « un marché sur lequel les transactions

d’actifs et de passifs ont lieu avec une fréquence et un volume suffisants permettant ainsi de fournir

des informations sur le prix des transactions sur une durée continue »15

.

Ainsi que selon IASB (voir définition sous les normes 36 et 38) définit un marché actif comme étant

un marché ou les trois caractéristiques suivantes prévalent :

- Homogeignité des éléments

- Disponibilité (existence) d’acheteurs et de vendeurs en tout temps

- Disponibilité des prix au public (transparence).

Ces prix cotés (non ajustés) devraient être utilisés pour évaluer la juste valeur. Pour qu’un marché

soit considéré comme étant actif, des transactions sur l’actif ou le passif doivent avoir lieu selon une

fréquence et un volume suffisants, et le prix coté doit être accessible auprès d’un intermédiaire tel

qu’une bourse, un courtier, un groupe sectoriel ou un service d’évaluation des cours.

Pour les actifs et passifs financiers, dont certains peuvent s’échanger sur de nombreux marchés

actifs (par exemple dans différentes bourses), une donnée de niveau 1 est disponible. Donc, au

niveau 1, l’important est de déterminer les deux éléments suivants16

:

(a) le marché principal pour l’actif ou le passif ou, s’il n’y en a pas, le marché le plus

avantageux;

(b) le fait que l’entité peut conclure ou non une transaction sur l’actif ou le passif au prix

pratiqué sur le marché à la date d’évaluation.

2.2 Données d’entrée de niveau 2

Les données d’entrée du deuxième niveau selon la norme IFRS 13 sont des données concernant

l’actif ou le passif, autres que les cours du marché inclus dans les données d’entrée de premier

niveau, qui sont observables directement ou indirectement.

Ainsi, si cette donnée d’entrée du deuxième niveau a une échéance spécifiée (contractuelle), elle

Hiérarchie des justes valeurs

Niveau 1 Cours (non ajustés) sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs

identiques auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation

Niveau 2 Données d’entrée concernant l’actif ou le passif, autres que les cours du marché

inclus dans les données d’entrée de niveau 1, qui sont observables directement

ou indirectement

Niveau 3 Données d’entrée concernant l’actif ou le passif qui ne sont pas observables, y

compris les propres données de l’entité, ajustées pour refléter les hypothèses

des intervenants du marché

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doit être observable pour la quasi-totalité de la durée de l’actif ou du passif. Ces données d’entrée

comprennent :

1. les prix cotés sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs similaires;

2. les prix cotés sur des marchés qui ne sont pas actifs pour des actifs ou des passifs identiques

ou similaires;

3. les données autres que les prix cotés qui sont observables pour l’actif ou le passif, par

exemple: les taux d’intérêt et les courbes de taux observables aux intervalles usuels de

cotation, les volatilités implicites, et les marges de crédit;

Si l’entité utilise des données d’entrée observables qui ne nécessitent aucun ajustement

important d’après les données d’entrée non observables, l’évaluation de la juste valeur qui en

résulte doit être classée au niveau 2. Un ajustement apporté à une donnée d’entrée de niveau 2

qui est important pour la juste valeur prise dans son ensemble peut aboutir à une juste valeur

classée au niveau 3 de la hiérarchie s’il fait appel à des données d’entrée non observables

importantes

2.3 Données d’entrée de niveau 3 :

En cas de marché peu actif ou inactif pour les actifs ou passifs en question (il n’y a pas de

données d’entrée observables), on fait appel à des évaluations de niveau 3.

Les données non observables doivent être utilisées pour évaluer la juste valeur dans la mesure

où il n’existe pas de données observables pertinentes disponibles, ce qui rend possible une

évaluation dans les cas où il n’y a pas, ou presque, d’activité sur les marchés relativement à l’actif

ou au passif à la date d’évaluation. Cependant, l’objectif de l’évaluation de la juste valeur demeure

le même, à savoir l’estimation d’un prix de sortie à la date d’évaluation, du point de vue d’un

participant de marché qui détient l’actif ou qui doit le passif.

Par conséquent, les évaluations de niveau 3 font appel à une valeur fondée sur un modèle établie

dans une large mesure d’après les propres hypothèses de l’entreprise sur le prix que les intervenants

du marché attribueraient à l’actif ou au passif.

Bien que la structure hiérarchique des techniques d’évaluation de la juste valeur facilite la

compréhension des états financiers, la subjectivité et le biais que l’évaluation de niveau 3 peut

aisément entraîner suscitent certaines préoccupations. La présentation complète de l’information sur

le processus d’évaluation et la sensibilité des résultats de l’évaluation aux variations des hypothèses

du modèle devient particulièrement importante dans ce cas.

Dans la figure N°1 un exemple d’hiérarchie globale des justes valeurs dans les institutions

financières américaines et européennes17

, ces dernier ne classent qu’un faible pourcentage de leurs

actifs et passifs dans les instruments de niveau 3. Par ailleurs, les instruments financiers de niveau 2

étaient largement représentés dans les bilans des institutions à la fin de l’exercice 2007, alors que les

actifs et les passifs liquides constituaient le tiers environ de tous les instruments financiers évalués à

la juste valeur. L’attitude favorable à l’égard des instruments de niveau 2 semble être alimentée par

la souplesse inhérente aux techniques d’évaluation fondées sur un modèle18

.Les bilans des grandes

banques canadiennes renferment encore moins d’instruments de niveau 3, tandis que toutes les

banques répertoriées, à l’exception de la Banque TD, avaient un pourcentage très important de leurs

instruments financiers en actifs et en passifs liquides et une exposition nettement inférieure aux

instruments de niveau 2.

Figure 1 : Hiérarchie globale des justes valeurs, régions choisies, 2007

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Source : Rock L, Elena S et Mihaela S,(2009), « La comptabilisation à la juste valeur : bientôt le

chemin le plus fréquenté », Rapport commandité par l’Association des comptables généraux

accrédités de l’Ontario, Canada,p10

3. Historique et évolution du concept de la juste valeur :

La notion de « juste valeur » est ancienne.la norme (ARB Accounting Research Bulletin 43,

chapitre 7A) publiée en 1953 et mentionné la notion de juste valeur mais sur un sujet très spécifique

(celui de la réorganisation de sociétés) et que la norme APB 29 (Accounting Principles Board

Opinion), publiée en 1973 et relative à la comptabilisation des transactions non monétaires, indique

le paragraphe 15 : « Le Board conclut qu’en général les transactions non monétaires doivent être

basées sur les justes valeurs des actifs (ou services) concernés qui est la même base que celle

retenue dans les transactions monétaires. Ainsi, le coût d’un actif non monétaire acquis en échange

d’un autre actif non monétaire est la juste valeur de l’actif donné en échange et un profit ou une

perte doit être constaté. Si la juste valeur de l’actif obtenu dans l’échange est plus évidente que celle

de l’actif remis en échange, c’est la première qui doit être utilisée ».

Si l’on avance dans le temps, on retrouve aussi la juste valeur dans l’APB 16 adopté en 1970 et

traitant des « regroupements d’entreprises » où on pouvait lire au paragraphe 11 relatifs à la

méthode de l’acquisition : « L’entreprise qui acquiert, enregistre à leur coût les actifs acquis

diminués des passifs supportés. Ainsi, une différence entre le coût d’une entreprise acquise et la

somme des justes valeurs des actifs corporels et incorporels identifiés diminuées des passifs est

constatées en écart d’acquisition». Toutefois, elle précise au paragraphe 66 qu’un « actif acquis en

émettant des actions de l’entreprise qui acquiert est enregistré à la juste valeur de cet actif c’est-à-

dire que les actions émises sont enregistrées à la juste valeur de la contrepartie reçue en échange ».

La juste valeur apparaît également dans les glossaires annexés au FAS 67, publiés en octobre 1982,

relatif au traitement comptable des coûts et opérations de locations initiales des projets immobiliers

et au FAS 87, publié en décembre 1985, relatif à la comptabilisation des retraites par les

employeurs. Une fois encore, conformément à ce que le Board avait prévu dans son cadre

conceptuel, la juste valeur est utilisée comme base d’évaluation la plus appropriée, dans certains cas

particuliers, pour traduire au mieux la nature et la substance de la transaction et :ou de(s)

l’instrument(s) concerné(s). Mai elle ne constitue pas encore une règle de portée générale ; par

ailleurs, chacune de ces normes ne concerne pas directement les instruments financiers.

Au regard de ce qui vient d’être évoqué, Bernheim et al. (1999) pensent qu’il possible d’affirmer

que la juste valeur (avant les années 1990) :

- est un mode d’évaluation applicable à certaines transactions et certains instruments ;

- ne constitue pas un modèle d’évaluation dans la mesure où elle ne peut pas être utilisée pour

l’évaluation d’éléments d’actif ou de passif à leur entrée dans les comptes et ultérieurement ;

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- peut être définie ainsi : « prix accepté par deux parties avisées en toute liberté, dans une

transaction conclue à des conditions de concurrence loyale ».

3.1. La montée en puissance de la juste valeur aux Etats-Unis :

L’évolution de la normalisation comptable aux Etats-Unis illustre cette montée en puissance du

concept de « juste valeur »19

, impulsée tant par la SEC que par le FASB, et dont la généralisation

est liée au développement des instruments financiers (Casta,2003).

(Obert, 2009)20

fait un inventaire de l’utilisation du terme de juste valeur dans toutes les normes

américaines de FAS 1 (décembre 1973) à FAS 168 (juin 2009), on peut en tirer la synthèse suivante

(par groupe de 25 normes, 18 pour le dernier groupe) dans le tableau ci-dessous:

Tableau 3 : Juste valeur dans les normes américaines

Numéros

des normes

Date

Des normes

Nombre de normes

utilisant le concept

de juste valeur

Pourcentage de

normes

utilisant le

concept de juste

valeur

FAS 1 – FAS 25 décembre 1973 – février 1979 5 20 %

FAS 26 – FAS 50 avril 1979 - novembre 1981 8 32 %

FAS 51 – FAS 75 novembre 1981 – novembre

1983

9 36 %

FAS 76– FAS 100 novembre 1983 – décembre

1988

11 44 %

FAS 101 – FAS

125

décembre 1988 – juin 1996 18 72 %

FAS 126 – FAS

150

décembre 1996 - mai 2003 20 80 %

FAS 151 – FAS

168

novembre 2004 –juin 2009 14 80 %

Totaux 85 50 %

Source : . Obert R. (2009), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables,

partie 1», Revue Française de Comptabilité, n° 427,p7

Le taux moyen d’utilisation dans les normes américaines est de 50 % ; faible au début, il est depuis

1996 de l’ordre de 80 %. Outre les instruments financiers, l’utilisation de la juste valeur notamment

dans les contrats de location (FAS 13 ―Comptabilisation des locations‖), le paiement des stock-

options (FAS 123 ―Comptabilisation des stocks options et assimilés‖), les immobilisations

incorporelles (FAS 142 ―Goodwill et autres immobilisations incorporelles‖, la détermination des

dépréciations (FAS 144 ―Comptabilisation des dépréciations ou sorties d’actifs à long terme‖), les

regroupements d’entreprises (FAS 141 ―Regroupements d’entreprises‖), les activités abandonnées

(FAS 146 ―Evaluation des coûts associés aux activités abandonnées‖). Il est à noter qu’aux Etats-

Unis, il n’existe pas de possibilités de réévaluer les immobilisations corporelles et incorporelles

(comme dans IAS 16 et IAS 38), ni de règles spécifiques à l’évaluation des immeubles de

placement à la juste valeur, ceux-ci devant être obligatoirement évalués au coût historique, déprécié

par amortissement.

3.2. La montée en puissance de la juste valeur dans les normes internationales

La substance du cadre conceptuel de l’IASC quant aux bases d’évaluation est très proche, sinon

identique à celle du FASB. Il laisse envisager déjà une évolution de l’IASC d’un rôle

d’harmonisateur vers celui, plus directement, de normalisateur. Toutefois, la juste valeur n’est pas

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un mode d’évaluation exclu dans le référentiel comptable américain, a priori, en tant que modèle

d’évaluation possible. L’organisme international semblait laisser une assez grande latitude pour le

choix d’un modèle d’évaluation s’il est approprié et pertinent. On observe en outre que, à la date de

publication du cadre conceptuel en 1989, la juste valeur n’était pas un concept généralement utilisé

et, qui plus est, appliqué.

Toutefois, les premières normes dans lesquelles était définie la juste valeur sont résumées dans le

tableau ci-dessous:

Tableau 4 : Juste valeur dans les normes internationales

Normes

internationales

Dates Explications

IAS16 Octobre

1981

Cette norme est relative au traitement

comptable des immobilisations. Elle autorise les

entreprises à comptabiliser une immobilisation :

« à un montant réévalué, à savoir à sa juste

valeur à la date de sa réévaluation, moins tout

amortissement cumulé à une date postérieure La

juste valeur est en général la valeur de marché

déterminée par estimation. Lorsqu’il n’y a pas

d’élément indicatif de la valeur de marché, on

utilise le coût de remplacement net

d’amortissement ».

IAS 18 Juin

1982

« Les revenus doivent être mesurés à la juste

valeur des contreparties reçues et à recevoir ».

La différence entre la juste valeur et le montant

nominal de la contrepartie est comptabilisée en

produits financiers.

IAS 20 Nov.1982

« Comptabilisation des subventions publiques»

IAS 22 Juin

1983

« Regroupements d’entreprises ». Cette norme

dispose au paragraphe 22 qu’ « une acquisition

doit être comptabilisée à son coût, à savoir le

montant en liquidités ou équivalents de

liquidités versés, ou à la juste valeur, à la date

d’échange, de l’autre rémunération consentie

par l’acheteur en échange du contrôle de l’actif

net de l’autre entreprise, plus tous autres coûts

directement imputables à l’acquisition ».

Source : Donatien A, Patrice Nyengué É (2014), « La juste valeur dans la normalisation comptable

internationale : revue de la littérature et regards critiques sur sa pratique dans les différents

référentiels comptables », Cahier électronique de la Faculté d’administration,université de

moncton,Canada,p7

Deux remarques importantes peuvent être tirées au regard de l’examen des deux référentiels

comptables 21

:

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- la première remarque est qu’avant l’émergence des instruments financiers, le concept de « juste

valeur » était déjà présent dans les normes. Ce mode d’évaluation est notamment reconnu pour la

comptabilisation des transactions au jour de leur réalisation (APB 29 et IAS 18).

- La deuxième remarque que l’on peut tirer est que les deux différentiels ont pu retenir une

définition quasi-équivalente sur le fond de la juste valeur, à savoir le « prix accepté par deux parties

avisées, agissant en toute liberté, dans une transaction conclue à des conditions de concurrence

loyale ».

Toutefois, c’est avec la norme IAS 32, publiée en juin 1995, que l’IASC traite des instruments

financiers (mais uniquement en ce qui concerne les informations à fournir et leur présentation). Car,

c’est en 1989 que l’IASC décide, en liaison avec l’Institut Canadien des comptables agréés (ICCA),

d’élaborer une norme sur les instruments financiers.

Aujourd’hui on trouve la notion de la juste valeur dans la quasi totalité des normes IFRS (le

règlement 1126/2008 de la Commission européenne du 3 novembre 2008 reprenant l’ensemble des

normes applicables à cette date comprend 1165 occurrences du terme ―juste valeur‖)22.

Conclusion :

La notion de juste valeur s’intègre parfaitement dans le processus d’harmonisation des normes

comptables. En effet, le fait d’évaluer les éléments selon leur valeur de marché, va permettre

d’orienter le modèle comptable dans un axe plus financier, ce qui est implicitement le but de

l’IASB.

A différentes reprises, l’IASB propose en de retenir la juste valeur comme base de calcul. On peut

donc dire que cette notion de « fair-value » est réellement en train de révolutionner l’information

comptable.

Référence :

1 Avele D , Nyengue édimo P,(2014), « La juste valeur dans la normalisation comptable internationale : revue

de la littérature et regards critiques sur sa pratique dans les différents référentiels comptables », Cahier

électronique de la Faculté d’administration,université de moncton,Canada,p7. 2 Le texte en question, élaboré par le Canadian Accounting Standard Board a été soumis à discussion par

l’IASB le 19 mai 2006. Même s’il n’a pas le caractère de norme et qu’à ce titre, il ne peut être considéré

comme représentatif de la position définitive de l’IASB, il est publié par l’organisme et propose une synthèse

conceptuelle des conventions d’évaluation particulièrement riche et convergente avec ses autres propositions.

Enfin, au vu des publications ultérieures, il peut être fait l’hypothèse que cette discussion constituait un galop

d’essai pour tester les conceptions les plus radicales par l’IASB. 3 Principes comptables généraux

4 Le conseil national de la comptabilité différent du conseil des normes comptables (CNC) au Canada.

5 Walliser E,(2012), « Etre ou ne pas être juste : (1re partie) Un débat conceptuel rémanent en comptabilité »,

Revue Française de Comptabilité , N°453,P45 6 Les théoriciens de l’école déductive prônent des changements de nature normative. Selon eux les comptables

doivent penser ce que la comptabilité doit être (Tremblay et al., 1994, p.11). Ils proposent des théories

destinées aux praticiens 7 Les théoriciens de l’école inductive ont tenté de formuler des théories comptables à partir de l’observation

de la pratique courante, en l’observant sur une très longue période. 8 Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), « Juste valeur et reporting de la performance : débats

conceptuels et théoriques », Revue Comptabilité Contrôle Audit,P8. 9 Giordano-Spring S. et Lacroix M. (2007), « Juste valeur et reporting de la performance : débats conceptuels

et théoriques », Centre de recherche E.R.F.I - I.S.E.M - Université Montpellier 1,P77-95 10 L’utilisation du mot ―juste‖ est d’ailleurs chargée d’une connotation morale qui est assez décalée, par

rapport à la matière à laquelle elle s’applique

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La problématique de la juste valeur : débat théorique et conceptuel

N° 16 Décembre 2016 Page 27

11 Jerman L ,(2014), « la production des evaluations actuarielles de la juste valeur dans les organisations »,

THESE pour l’obtention du titre de docteur es sciences de gestion, UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE

12 Par exemple, elle réfère au transfert d’un passif plutôt qu’à son règlement. 13

. Par exemple, à la date d’acquisition lors d’un regroupement d’entreprises ou à la fin de la période pour une

évaluation de la juste valeur récurrente. 14

International Accounting Standards Board (2009). Évaluation de la juste valeur, exposé-sondage,

ES/2009/5. 15

Lasteyrie R , 2010, Fair Value Measurement, IMA , France. 16

Norme internationale d’information financière 13, Évaluation de la juste valeur, IFRS Foundation,p9. 17 Rock L, Elena S et Mihaela S,(2009), « La comptabilisation à la juste valeur : bientôt le chemin le plus

fréquenté », Rapport commandité par l’Association des comptables généraux accrédités de l’Ontario,

Canada,p10

18

Fonds monétaire international (2008). Global Financial Stability Report: Financial Stress and

Deleveraging—Macrofinancial Implications and Policy, p. 111.

19

Sur l’émergence du concept de Fair Value dans la normalisation comptable américaine, voir (Cornett

et al., 1996). 20 Obert R. (2009), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables, partie 1», Revue

Française de Comptabilité, n° 427, p7. 21 Donatien A, Patrice Nyengué É (2014), Op cit, p5.

22 . Obert R. (2010), «Genèse du concept de la juste valeur dans les normes comptables, partie 2», Revue

Française de Comptabilité, n° 428, p1

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La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement

supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS

N° 15 Décembre 2016 Page 28

La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de

l’enseignement supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche

PLS

Mourad MAHMOUDI

Doctorant en économie et gestion

Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion

Université Abderrahmane Mira de Bejaia, Algérie

[email protected]

Moussa BOUKRIF

Maître de conférences en sciences de gestion

Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion

Université Abderrahmane Mira de Bejaia, Algérie

[email protected]

Résumé

Ce travail se propose d’expliquer l’intention de créer une entreprise chez les jeunes diplômés

universitaires en Algérie. Elle consiste à explorer les attitudes et les perceptions des étudiants vis-à-vis

de la création d’entreprise et la façon dont chaque dimension influence l’intention entrepreneuriale de

ces derniers. Elle s’appuie sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991). Pour ce faire, un

modèle d’intention entrepreneuriale, adapté du modèle intentionnel d’Ajzen (1991), est élaboré puis

testé par la méthode des équations structurelles (Smart-Pls). Ce modèle est fondé sur trois dimensions,

considérées comme étant des antécédents directs de l’intention, à savoir, l’attitude personnelle envers

la création d’entreprise, les normes sociales perçues et la capacité perçue. Les résultats de l’étude issus

des déclarations de 128 étudiants en Master I et II, suivant des formations dans les différents domaines

d’économie, de gestion et du commerce, confirment la validité du modèle puisqu’ils expliquent 45,4%

de la variance de l’intention d’entreprendre. Ils montent, par ailleurs, que les trois construits

expliquent parfaitement l’intention entrepreneuriale des étudiants algériens. L’autre résultat qui ressort

de cette étude réside dans l’effet médiateur de l’attitude personnelle dans la relation « capacité

perçue » –– « intention ».

Mots clés : Intention entrepreneuriale, étudiants en Master, Théorie du Comportement Planifié,

Algérie.

INTRODUCTION

L’entrepreneuriat constitue un facteur névralgique dans les économies nationales, d’où l’intérêt

particulier que suscite ce dernier auprès des individus, des pouvoirs publics et des chercheurs (Bruyat,

1993). Cet intérêt est sans doute le résultat de la place que prend aujourd’hui un phénomène comme la

création d’entreprise dans le développement économique et social en termes d’absorption du chômage,

de création de richesses, de diversification de l’industrie et de promotion de l’innovation. (Saporta et

Verstreate, 2005).

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La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement

supérieur en Algérie : Analyse de l’intention entrepreneuriale par l’approche PLS

N° 15 Décembre 2016 Page 29

L’Algérie se place actuellement à la 164ème

position en termes de création d’entreprise et 153ème

en

termes de facilité à faire des affaires (Rapport Doing business, 2014),très loin derrière ses voisins

Maghrébins (la Tunisie et le Maroc) et ce malgré les programmes et dispositifs d’aide à la création

d’entreprise lancés depuis quelques années déjà. Par ailleurs, si les chiffres du chômage semblent

baisser ces dernières années, le chômage des jeunes diplômés universitaires reste au plus haut. En

effet, sur un taux de chômage global de 10%, les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur

représentent la tranche de la population la plus touchée avec 21,4 % (ONS, 2010). Après avoir connu

une baissesignificative en atteignant le seuil de 14.3% en 2013, le taux de chômage des jeunes

diplômés a repris sa tendance haussièrepour atteindre 16,3% en septembre 2014, selon la même source

(ONS, 2014). Toutefois,l’enquête révèle qu’ils restent toujours les plus touchés de la population active

et cela en dépit des différentes mesures et dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle menée d’une

façon intensive depuis 2008, notammentdans le secteur public.Une étude de la banque mondiale

(2011) indique par ailleurs que plus de 120.000 jeunes diplômés sortent annuellement des universités

algériennes dont 50.000 se retrouvent sans emploi, soit un peu plus de 40%. Suivant cette tendance,

ces chiffres devraient avoisiner en 2013 près de 100.000 jeunes diplômés sans emploi sur les 300.000

qui quitteraient les bancs universitaires auxquels l’Algérie serait confrontée, s’ajoutent à cela le cumul

des années précédentes.Cela reflète explicitement la faible capacité d’absorption des entreprises

existantes.Ces chiffres nous interpellent et nous pousse à nous interroger sur la place de

l’entrepreneuriat chez les jeunes diplômés, même s’il n’en demeure pas moins que la création

d’entreprise reste un choix de carrière très marginales chez cette catégorie de la population.

D’un point de vue théorique, la littérature entrepreneuriale abonde de recherches sur le processus de

création d’entreprise. Trois approches dominantes peuvent être toutefois distinguées : l’approche

déterministe (Trait approach) qui prend en compte les caractéristiques personnelles de l’entrepreneur

en posant la question «Qui est un entrepreneur ? » ; l’approche comportementale (Bygrave et Hofer,

1991) qui considère l’entrepreneur comme un élément important du processus entrepreneurial et

cherche à répondre à la question « Que fait un entrepreneur ? ». Cette approche a connu un essor

considérable et a permis de placer la création d’entreprise au sein d’un processus évolutif soumis à

l’influence de l’environnement et de la culture (Benredjem, 2011) grâce notamment aux travaux de

Gartner sur l’émergence organisationnelle (1985, 1988). Gartner a proposé un modèle

multidimensionnel ayant constitué l’avènement d’une nouvelle approche connue sous le nom de

« l’approche processuelle ». Une de ses réflexions majeures repose sur une question « Comment ?

Et/ou Pourquoi ? ». L’approche processuelle se focalise particulièrement sur le processus d’émergence

et est au cœur des recherches en entrepreneuriat, notamment celles qui portent sur l’intention

entrepreneuriale.

Etudier le processus entrepreneurial représente actuellement un intérêt particulier pour les chercheurs.

Celles-ci sont considérées comme étant plus pertinentes pour expliquer l’acte de création d’entreprise.

Se fondant dans leur majorité sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) et le modèle de

l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), les modèles d’intention entrepreneuriale

représenteraient une réelle alternative pour comprendre le comportement entrepreneurial et

conséquemment expliquer l’acte d’entreprendre. Dès lors, l’intention prend un rôle central dans le

processus d’émergence organisationnelle. Cependant, avoir une intention de créer une entreprise

nesignifie pas toujours le passage à l’acte. Pourtant, les différentes recherches réalisées sur le sujet

confirment la validité des modèles d’intention dans la prédiction et l’explication de l’acte

entrepreneurial. (e.g. Krueger et al. 2000 ; Kolvereid, 1996, Autio et al. 2001, Kolvereid et Isaksen,

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N° 15 Décembre 2016 Page 30

2006 ; Tounés, 2003, Emin, 2003). De plus, étudier l’intention permet de sonder l’esprit de l’individu

et détecter où se situeraient d’éventuels blocages à la création d’entreprise. Comment peut-on alors

appréhender le concept d’intention ? Quels sont les facteurs déterminants de l’intention

entrepreneuriale des jeunes diplômés universitaires en Algérie ? Quelles sont leurs perceptions quant à

l’environnement économique, politique et social et leur impact sur l’intention entrepreneuriale ?

C’est autour de ces questions que s’articule notre problématique auxquelles nous essayerons de

répondre. Cette recherche renvoie à identifier les antécédents de l’intention, à savoir, l’attitude

personnelle envers la création d’entreprise, les normes sociales perçues et la capacité perçue. Pour ce

faire, une approche hypothético-déductive reposant sur la méthode des équations structurelles (Partial

least square PLS) en plus de l’analyse descriptiveont été menées. Des données ont été recueillies

auprès de 128 étudiants algériens en Master I et II suivant des formations dans les domaines de

l’économie et de la gestion.

Le cadre théorique de l’étude sera d’abord présenté(1). Puis, la méthodologie sera précisée (2) et enfin

les résultats seront analysés (3) et discutés (4).

1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Notre recherche s’appuie essentiellement sur la Théorie du Comportement Planifié (TCP) d’Ajzen

(1991) issue de la psychologie sociale et d’autres travaux propres à l’entrepreneuriat tel que le modèle

de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982).

L’intention est considérée par plusieurs chercheurs comme le meilleur prédicteur du comportement

d’autant plus que ce dernier est vu comme un acte réfléchi et planifié (Ajzen, 2002). Pour Ajzen et

Fishbein (1980), la plupart des comportements de pertinence sociale, tels que les comportements liés

à la santé ou la mise en place d’une nouvelle organisation, sont sous contrôle volontaire. Pour Bruyat

(1993), l’intention relève d’une volonté. Bird (1988), quant à lui, définit l’intention comme un état

d’esprit qui dirige l’attention d’une personne vers un objectif spécifique afin de parvenir à quelque

chose. Une nouvelle organisation est une façon d’atteindre cet objectif. Ajzen (1991), de son coté,

présente l’intention comme un catalyseur, un médiateur et le meilleur prédicteur des comportements

intentionnels et volontaires.

Dans tout acte planifié l’intention précède l’action (Ajzen, 1991 ; 2002). Dans cette optique, tout

comportement intentionnel devrait être prédit par l’intention d’avoir le comportement en question,

l’intention étant, quant à elle, d’autant plus forte que l’acte est perçu comme désirable et faisable.

Ainsi, nous pouvons direque l’intention préfigurerait l’action. Par ailleurs, l’émergence d’une

organisation est un processus qui passe par plusieurs étapes, de l’idée à l’intention, en passant par la

décision pour aboutir à la création effective d’une entreprise (Emin, 2003). Se situant au début du

processus entrepreneurial, l’intention prend une place centrale et suscite l’intérêt de plusieurs

chercheurs (Bird, 1988 ; Krueger et al. 2000). Crant (1996) définit l’intention entrepreneuriale comme

le jugement des individus sur la probabilité de créer ou non leur propre entreprise.Tounés (2003, 57-

50) définit de son côté l’intention entrepreneuriale « comme une phase majeure du processus de

création …elle est une volonté individuelle qui s’inscrit au sein d’un processus cognitif conditionné

par le contexte, socioculturel, politique et économique ». Plusieurs chercheurs ont essayé de modéliser

l’intention entrepreneuriale, Guerrero et al. (2008) identifient six modèles d’intention appliqués à

l’entrepreneuriat : le modèle de la formation de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol

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(1982), la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), l’Orientation de l’attitude

entrepreneuriale de Robinson et al. (1991), le modèle intentionnel de base de Krueger et Carsrud

(1993), modèle de potentiel entrepreneurial de Krueger et Brazeal (1994) et enfin, le modèle de

conviction de Davidsson (1995). A la suite d’auteurs tels que (Krueger et Carsrud, 1993 ;Thompson,

2009 ; Emin, 2003 ; Tounés, 2003 ; Miller et al. 2009 ; Kennedy et al. 2003 ; Autio, 1997, Shook et

Bratianu, 2010) les modèles intentionnels semblent représenter un cadre théorique bien adapté à

l’étude du comportement entrepreneurial et atteste dela validité des modèles intentionnelsdans un

contexte de création d’entreprise. Toutefois, les deux principaux modèles d’intention dont ce sont

inspirés les chercheurs en entrepreneuriat sont celui de la théorie du comportement planifié d’Ajzen

(1991) et celui de l’évènement entrepreneurial deShapero et Sokol (1982).

1.1. La Théorie du comportement Planifié d’Ajzen (1991) adapté au comportement

entrepreneurial

La théorie du comportement planifié (TCP) d’Ajzen (1991) s’inscrit dans le prolongementde la théorie

de l’action raisonnée de Ajzen et Fishbein (1975 ; 1980) qu’Ajzen (1985 ; 1991) a approfondi à travers

la TCP en rajoutant une variable « contrôle perçu » suite aux problèmes de contrôlabilité de l’acte.

Cette dernière est donc fondée sur trois dimensions : l’attitude comportementale perçue, les normes

sociales perçues et le contrôle comportemental perçu (cf. figure 1). Ces trois construits sont considérés

comme des antécédents directs de l’intention à l’égard d’un comportement. Les deux premiers

construits — l’attitude comportementale perçue et les normes sociales perçues — peuvent se référer au

concept de désirabilité de Shapero et Sokol (1982) et qui renvoie à l’attrait que ressent l’individu

envers le comportement, quant au dernier construit — contrôle comportemental perçu— il

s’apparente à la fois au concept de faisabilité employé par Shapero et Sokol (1982) et à l’efficacité

personnelle (self-efficacy) développée par Bandura (1977, 1982). Cette dernière dimension reflète la

confiance qu’une personne pense avoir en sa capacité à réaliser un comportement.

Figure N°1 : La Théorie du Comportement Planifié d’Ajzen (1991, p.

182)

Comportement Intention

Attitude

Normes sociales

Contrôle perçu

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L’objectif principal de la théorie d’Ajzen (1991) est d’expliquer et de prédire le comportement

intentionnel et planifié en se centrant sur l’individu. En effet, le fondementdes modèles intentionnels

en général et la TCP en particulier est que l’intention d’un individu de réaliser un acte ou de se

comporter d’une certaine façon est un déterminant direct du comportement (action). Le comportement

est donc fonction de l’intention, qui à son tour est fonction de l’attitude personnelles envers le

comportement, les normes sociales perçues et le contrôle comportemental perçu. Ces trois construits

sont, quant à eux, déterminés et expliquéspar des croyances que l’individu pense avoir du monde qui

l’entoure.

1.2. Le modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)

S’il existe un modèle d’intention propre au champ de l’entrepreneuriat c’est bien celui de Shapero et

Sokol (1975 ; 1982). Ce modèle vise à expliquer l’évènement entrepreneurial. Depuis, ce dernier a été

repris par plusieurs auteurs tels que Krueger(1993) qui ont proposé un modèle de la formation de

l’évènement entrepreneurial en mettant l’accent sur l’alternative entrepreneuriat / salariat, c’est-à-dire,

étudier les éléments qui explique le choix de l’entrepreneuriat plutôt que le salariat.

Pour Shapero et Sokol (1982), l’évènement entrepreneurial est la résultante de quatre variables : les

éléments précipitant l’acte entrepreneurial, autrement dit, les déplacements négatifs (i.e. licenciement),

situation intermédiaire qui modifie le parcours de la vie d’un individu (i.e. arrêt de scolarité,

chômage), les déplacements positifs qui favorisent le passage à l’acte entrepreneurial (i.e. héritage) et

en fin les perceptions de désirabilité (attitude personnelle) et les perceptions de faisabilité de l’acte

entrepreneurial (accès aux différentes ressources issues de l’environnement politique, économique et

social).

Figure N°2 : Le modèle de la formation de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)

1.3. Choix des variables et hypothèses de recherche

Dans la théorie du comportement planifié, l’attitude à l’égard du comportement constitue le concept

central dans le modèle d’Ajzen (1991). Il traduit le degré d’évaluation favorable ou défavorable

Création Intention

Désirabilité

Faisabilité

Déplacements négatifs

Situation intermédiaire

Déplacements positifs

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qu’une personne a du comportement en question. D’autres auteurs (e.g. Emin, 2003) en se basant sur

les travaux de Bagozzi (1992) préfèrent employer le concept du désir d’agir au lieu de l’attitude. Selon

eux, l’attitude reflète certes un penchant pour le comportement mais ne conduit pas forcément à

l’intention de réaliser ce comportement, la création d’entreprise, en l’occurrence (Emin, 2004). Boissin

et al. (2009), parlent quant à eux d’attrait pour représenter l’attitude comportementale perçue.

La deuxième dimension dans le modèle d’Ajzen (1991) est les normes sociales. Elles désignent les

pressions sociales qu’un individu perçoit de son entourage et des personnes qui peuvent influencer sa

décision. Dans le modèle de la théorie du comportement planifié, les normes sociales ont un impact

direct sur l’intention, ce qui n’est pas le cas dans la modélisation de l’événement entrepreneurial de

Shapero et Sokol (1982) où les normes subjectives (sociales) ne constituent qu’une variable de la

désirabilité de l’acte entrepreneurial. Autrement dit, la désirabilité de Shapero et Sokol (1982) englobe

les deux premières dimensions de la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), à savoir,

l’attitude comportementale perçue et les normes sociales perçues.

Enfin, le contrôle comportemental perçu correspond au degré de facilité ou de difficulté qu’un

individu perçoit de la réalisation du comportement en question. Comme il a été expliqué plus haut,

Shapero et Sokol (1982) utilisent le concept de faisabilité de l’acte d’entreprendre. Bandura (1977,

1982) préfèrent employer le concept d’efficacité personnelle (self-efficacy) pour exprimer le degré de

confiance qu’une personne pense avoir pour réaliser l’acte entrepreneurial. Davidsson (1995), de son

coté, construit son modèle sur le concept de conviction entrepreneuriale qu’il apparente à l’efficacité

personnelle perçue. Selon lui, « le déterminant majeur de l’intention entrepreneuriale est la conviction

de l’individu que la carrière d’entrepreneur est une alternative appropriée » (Davidsson, 1995, p.6).

Dans une autre étude, McGee et al. (2009), parlent de l’auto-efficacité entrepreneuriale comme étant

un antécédent particulièrement important de l’intention. Ces derniers proposent une standardisation de

la mesure de l’auto-efficacité entrepreneuriale qui, comme l’efficacité personnelle et le contrôle

comportemental, mesure la croyance d’un individu en sa capacité à mener à bien un projet de création

d’entreprise.

Dans la mesure où notre recherche se propose d’étudier l’intention entrepreneuriale des étudiants en

appliquant la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), nous avons retenu les trois dimensions

du modèle, à savoir : l’attitude personnelle envers la création d’entreprise, les normes sociales perçues

et la capacité perçue. Par conséquent et conformément à la théorie du comportement planifié, nous

posons les hypothèses suivantes (Cf. Figure N°3):

H1 : Plus l’attitude personnelle est forte plus grande sera l’intention de créer une entreprise des

étudiants.

H2 : Plus les pressions sociales sont favorables plus grande sera l’intention entrepreneuriale des

étudiants.

H3 : Plus la capacité perçue est élevé plus grande sera l’intention d’entreprendre des étudiants.

H4 : Les normes sociales perçues influencent positivement l’attitude personnelle envers la création

d’entreprise.

H5 : Lacapacité perçue influence positivement l’attitude personnelle.

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N° 15 Décembre 2016 Page 34

Figure N°3 : Modèle hypothétique de l’intention entrepreneuriale

2. METHODOLOGIE

Dans cette partie, nous présenterons l’opérationnalisation des variables, l’échantillon de travail ainsi

que la collecte de données, avant de passer à l’analyse du modèle structurel.

2.1. Opérationnalisation des variables

Afin de mesurer les variables du modèle, des échelles de Likert à 7 positions allant de « pas du tout

d’accord » à « tout à fait d’accord » ont été utilisées. Adaptés de Kolvereid (1996) et Thompson

(2009), six items ont été utilisés pour opérationnaliser la variable dépendante « l’Intention

Entrepreneuriale » du modèle structurel : (1) « Créer votre entreprise à la fin de vos études », (2)

« Créer votre entreprise après une petite expérience en tant que salarié (au minimum 5 ans) », (3) « Si

vous deviez choisir entre être salarié et créer votre entreprise, vous préféreriez » (de « être salarié » à

« créer une entreprise »), (4) « Vous cherchez continuellement des opportunités pour démarrer une

entreprise », (5) « Vous lisez des documents sur la façon de créer une entreprise et vous consultez les

sites des structures d’appui à la création d’entreprise », (6) « Vous économisez de l’argent dans le but

de créer une entreprise ». L’analyse statistique réalisée par le logiciel Smart-PLS n’a retenu que 4

items pour mesurer l’IE et en a éliminé les items (2) et (6) suite à leur faible corrélation avec le

construit. L’analyse de fiabilité du construit par l’estimation du coefficient de consistance interne

démontre un Alpha de Cronbach satisfaisant (α=0.75).

Intention

Capacité

Attitude

Normes sociales

H3 (+)

H1(+)

H2(+) H4(+)

H5(+)

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L’attitude personnelle envers la création d’entreprise. Trois items, adaptés de Emin (2003), ont été

utilisés pour mesurer ce construit : (1) « L’idée de créer votre entreprise vous semble attractive », (2)

« Vous êtes enthousiaste à l’idée de créer votre propre entreprise », (3) « Vous êtes favorable à l’idée

de vous engager dans un projet de création d’entreprise ». Le résultat de l’estimation de la cohérence

interne du construit (Alpha de Cronbach) est très satisfaisant (α=0.86).

Conformément à Krueger et al. (2000), des individus appartenant au milieu social des étudiants (père,

mère, amis, etc.) ont été retenus. Les « Normes Sociales » sont mesurées en deux temps : (1)

« L’opinion qu’aurait chaque personne de l’entourage de l’étudiant concernant son choix de carrière

d’entrepreneur » (de « pas du tout favorable » à « tout à fait favorable »), (2) « L’importance

qu’accorde l’étudiant à l’opinion des personnes de son entourage concernant son choix de carrière ».

(De « pas du important» à « tout à fait important»). Pour les items qui n’ont pas de relations avec les

répondants, une case (Non applicable), en plus de l’échelle de Likert à 7 positions, a été rajoutée.

L’analyse statistique par le logiciel Smart-PLS n’a permis de retenir que les items qui ont une relation

avec l’entourage familial de l’étudiants pour la représentation du construit « Normes Sociales », à

savoir, les opinions du père, de la mère, des frères et sœurs et des autres membres de la famille ainsi

que l’importance des avis de ces derniers pour l’étudiants concernant son choix de carrière

d’entrepreneur. L’analyse de fiabilité du construit a fait ressortir un alpha de Cronbach très satisfaisant

(α=0.86).

Quatre Items ont été utilisés pour mesurer la variable « Capacité perçue », adaptés d’Emin (2004) : (1)

« Vous pensez être capable de mener à bien un projet de création d’entreprise », (2) « Il vous semble

possible de monter un projet de création d’entreprise et d’assurer sa réalisation », (3) « Vous pensez

maîtriser personnellement le processus de création d’entreprise », (4) « Vous avez confiance en vos

compétences pour créer une entreprise ». L’estimation de la consistance interne révèle un coefficient

très satisfaisant (α=0.79).

2.2. Echantillon et collecte de données

Le questionnaire a été administré de deux façons différentes. Pour les étudiants de l’Ecole Supérieure

Algérienne des Affaires d’Alger (ESAA), l’administration du questionnaire a été faite d’une manière

électronique auprès des étudiants des classes de Master I et II dans les spécialités d’économie, de

gestion et du commerce. La disponibilité d’une base de données sur les étudiants au sein de l’école

nous a permis de choisir ce mode d’administration, d’autant plus que les responsables nous ont

conseillés de passer par la direction des études qui s’est d’ailleurs chargée de la diffusion du

questionnaire. En ce qui concerne l’échantillon de l’université A. Mira de Bejaia, le questionnaire a été

directement administré aux étudiants sur support papier pendant les cours. Cette opération a été

réalisée par nos soins après accord des enseignants sur place et précédée par une introduction au sujet

et de l’intérêt de l’enquête afin de permettre aux étudiants d’appréhender le contexte de la recherche.

Pour ce faire, une demande d’autorisation d’enquête a été rédigée et déposée auprès des responsables

de l’ESAA et ceux de l’université de Bejaia. Après avoir eu leur aval, des e-mails ont été envoyés par

la responsable de formations à l’ESAA contenant le lien du questionnaire de recherche (nous avons

utilisé Google Documents) à une série de liste d’étudiants en Master I et II. Par ailleurs, pour garantir

un taux de retour acceptable, nous avons relancé notre questionnaire auprès des étudiants.

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Notre échantillon final comprend donc des étudiants de Master I et II des branches d’économie, de

gestion et du commerce, répartis entre les deux établissements précédemment cités, à savoir,

l’université A. Mira de Bejaia et l’Ecole Supérieure Algérienne des Affaires d’Alger. Au final, 128

réponses ont été récupérées (Tableau 1).

Tableau N°1 : Tableau croisé sexe de l’étudiant * établissement de l’étudiant (répartition de

l’échantillon)

La répartition présentée ci-dessus nous donne un aperçu sur l’échantillon étudié. Il faut rappeler que

les étudiants questionnés suivent tous des formations dans les branches d’économie de gestion et du

commerce. Sur les 128 réponses collectées, la grande majorité des répondants, à savoir, 81,25% sont

des étudiants de l’université de Bejaia, pour seulement 19,75% de l’ESAA. La répartition

homme/femme nous indique que 56,25% des répondants sont des étudiantes (femmes) contre 43,75%

pour les hommes (étudiants). Ce ratio s’explique par le nombre élevé des étudiantes dans les filières de

sciences économiques, de gestion et des sciences commerciales en Algérie.

3. ANALYSE STATISTIQUE ET RESULTATS

Avant de passer à l’analyse du modèle structurel et le test d’hypothèses, nous présenterons les résultats

de l’analyse statistique concernantl’intention de créer une entreprise et les perceptions des étudiants de

l’environnement socio-économique et du climat des affaires. Pour ce faire, deux logiciels ont

été mobilisés (Smart-PLS et SPSS v.20).

3.1. L’intention de créer une entreprise

L’intention entrepreneuriale des futurs jeunes diplômés a été mesurée en prenant compte de

l’alternative salariat/entrepreneuriat initié par Krueger (1993). L’analyse descriptive montre que plus

de 46% des étudiants envisagent créer une entreprise à la fin de leurs études. Cette part augmente

après qu’ils aient eu au moins 5 ansd’expérience en tant que salarié, soit un peu moins de 60%.Du

point vu du genre, les femmes interrogées dans notre échantillon sont plus tentées de poursuivre une

carrière entrepreneuriale (30%) que les hommes (22%). Concernant le choix de carrière dans

l’entrepreneuriat ou le salariat, près de 70% des répondants pencheraient pour une carrière

d’entrepreneur. De plus, 60% d’entre eux affirment chercher continuellement des opportunités

d’affaires et plus de 70% attestent qu’être en chômage les encourageraient à créer une entreprise

(Entrepreneuriat par nécessité). Cela nous interpelle et nous pousse à nous interroger sur lesraisons

Etablissements

FSEGC Bejaia ESAA Alger Total %

Sexe Homme

Femme

Total (N)

Pourcentage (%)

43

61

104

13

11

24

56

72

128

43,75

56,25

100

81,25 19,75 100

100

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véritables qui freinent les jeunes diplômés à passer à l’acte ? D’ailleurs, les résultats montrent que ce

n’est ni les motivations ni les intentions qui manquent chez ces derniers. Toutefois,d’autres facteurs

(économiques, sociaux et politiques) influenceraient sans doute aucunleurs décisions (Cf. tableau n°3).

Tableau N°2 : L’intention d’entreprendre et choix de carrière

3.2. Les facteurs contextuels

et culturels

Pour Tounés (2003, p. 2), l’intention d’entreprendre « émane de l’individu mais devenir réalité, elle

dépend de l’environnement culturel, économique et social…Elle est certes, avant tout, une volonté

personnelle, mais elle dépend également de l’influence des variables contextuelles ».Les résultats de

notre étude démontrent que près de la moitié (46%) des répondants pensent que l’environnement des

affaires est défavorable en Algérie et qu’il n’est pas propice de se lancer dans un projet de création.

Cela peut s’expliquer par le niveau bureaucratie qui ne cesse d’augmenter, d’ailleurs, plus de 71%

déclarent que la bureaucratie et les lourdeurs administratives constituent des obstacles majeurs à la

création d’entreprise.Dans la même continuité, 87% des interrogées affirment qu’avoir un réseau de

connaissances faciliterait considérablement la procédure de création. Cela s’explique parl’instabilité

des politiques publiques en faveur de la création d’entreprise (44%) et la difficulté d’accès au crédit

(54%). En effet, le financement bancaire en Algérie reste très faible par rapport au standard

international. Cependant, plus de la moitié (58%) des étudiants attestent de l’accessibilité des

dispositifs et des structures d’aide à la création et que ces dernières encouragent la création

d’entreprise. Ce résultat reflète manifestement les différentes mesures prisent par l’Etat ces trois

dernières années afin de faciliter l’accès au programme ANSEJ et les autres procédures permettant

l’accès aux financements. Reste à poser la question de l’accompagnement des entreprises créées dans

le cadre de ces programmes et surtout la nature des entreprises et leur impact sur le tissu de PME déjà

existant.

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Tableau N°3: Les perceptions de l’environnement socio-économique et culturel

4. MODELE DE

MESURE ET TEST D’HYPOTHESES

L’intention entrepreneuriale n’est pas une variable directement observable. Une analyse SEM

(Structural Equation Modeling) par le logiciel Smart-PLS semble non seulement appropriée mais aussi

suffisante. Cette technique intègre des variables indirectes (variables latentes/ construits/ dimensions)

dans le modèle en plus des variables manifestes qui, elles, ont une relation linéaire avec les variables

latentes. Nous avons suivi la démarche préconisée par Haenlein et Kaplan (2004). Dans un premier

temps, les corrélations et leur niveau de significativité ont été évalués. Puis, la fiabilité et la validité

des construits (validité convergente et discriminante) ont été vérifiées. Enfin, le modèle structurel est

testé et les hypothèses vérifiées.

4.1. Validation du modèle et des échelles de mesures

Afin de valider le modèle de mesure, nous avons, dans un premier temps, observé les relations entre

les variables latentes et les variables manifestes. De son nomouter model, il résulte de l’analyse

confirmatoire et permet de vérifier que chaque variable manifeste est reliée avec le construit qu’elle est

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supposée mesurer. Ces relations indiquent les contributions factorielleset sont fortement corrélées au

construit qu’elles mesurent (Cf. Tableau N°4).

Dans un second temps, un examen de la fiabilité et de la validité des échelles de mesure ont été

réalisés.La fiabilité des échelles a été effectuée grâce à l’examen du coefficient de consistance interne

Alpha de Cronbach (α). Ce dernier définit la qualité d’un instrument de mesure qui doit

impérativement donner le même résultat quand il est appliqué d’une façon différente au même

phénomène. Une échelle de mesure est considéré comme fiable quand α de Cronbach est supérieur à

0.7 (Nannully, 1978). Un autre indicateur permet d’estimer la fiabilité d’une échelle de mesure, il

s’agit du coefficient Composite Reliability(CR) et il est interprété de la même façon que α de

Cronbach. Le teste de fiabilité des échelles de mesures des construits offrent des coefficients avec des

seuils compris entre 0.7 et 0.9. De plus, la part de la variance expliquée par les variables latentes pour

chacun des items est supérieure à 0.5 et significative au seuil de 5%.Autrement dit, la fiabilité des

échelles est vérifiée.

Tableau N°4: Contributions factorielles des items et fiabilité des échelles de mesure

Attitude Capacité Intention Normes sociales Alpha de Cronbach

ATT1 0,8385 0,5577 0,4907 0,0886

ATT2 0,9087 0,6004 0,5884 0,1921 0,86

ATT3 0,9104 0,6195 0,6077 0,2113

CP1 0,6447 0,8454 0,5519 0,1833

CP2 0,4824 0,8469 0,2921 -0,0205 0,79

CP3 0,2974 0,6387 0,2066 0,0726

CP4 0,5533 0,7719 0,4939 0,0265

IE1 0,4141 0,2608 0,6164 0,0127

IE3 0,59 0,3937 0,8198 0,2719 0,75

IE4 0,523 0,571 0,8484 0,2942

IE5 0,3724 0,3533 0,7284 0,1693

IMPFAM 0,0895 0,0123 0,1619 0,6225

IMPFS 0,2151 0,1328 0,0297 0,7297

IMPMER 0,1009 0,0494 0,2296 0,7496

IMPPER 0,2215 0,1975 0,1191 0,741

OPFAM 0,1303 0,0657 0,2578 0,6272 0,86

OPFS 0,1161 -0,0105 0,2633 0,8102

OPMER 0,0973 0,0248 0,1946 0,738

OPPER 0,141 0,1046 0,1986 0,7055

L’utilisation de l’approche PLS nous permet de tester la validité convergente et la validité

discriminante. Pour mesurer la validité convergente deux conditions doivent être remplies : la

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contribution factorielle de chaque indicateur doit être significative au seuil de 5% et supérieur à 0.5, et

la variance de la variable latente doit être davantage expliquée par les items qui la mesurent que par les

erreurs. Pour ce faire la variance moyenne extraite AVE doit être supérieurs à 0.5. Les résultats de nos

analyses montrent que toutes les conditions précédemment citées sont satisfaites. (Cf. Tableau 4 et 5)

La validité discriminante est mesurée par la racine carrée de l’AVE. Elle stipule que les variables qui

sont différentes théoriquement le sont aussi empiriquement. En effet, la racine carrée de l’AVE de

chaque construit doit être supérieurs aux corrélations avec les autres construits. Le tableau suivant

récapitule lesrésultats du test de validité.Lavalidité discriminante estalorsvérifiéeet les construits sont

indépendants les uns des autres. Au final, les résultats issus du PLSAlgorithm nous permettent de

valider le modèle de mesure.

Tableau N°5 : Corrélations des variables latentes, Fiabilité et Validité discriminante

CR Ave Attitude Capacité Intention Normes sociales

Attitude 0,9166 0,7859 0,8865*

Capacité 0,8602 0,609 0,6692 0,7803*

Intention 0,8425 0,5756 0,6372 0,5378 0,7586*

Normes sociales 0,8942 0,5154 0,1891 0,0953 0,2712 0,7179*

*La racine carrée de l’Ave

4.2. Modèle structurel et test d’hypothèses

La qualité du modèle de mesure est déterminée par le coefficient de détermination R² et la

significativité des relations causales par l’utilisation de la technique d’amorçage ou bootstrap(Chin,

1998). En effet, le modèle structurel indique les relations causales entre les variables dépendantes et

les variables indépendantes. Par ailleurs, les construits peuvent être de nature réflective ou formative.

Dans notre cas, ils sont tous réflectifs.

Le coefficient R² permet de mesurer la variance de chaque variable expliquée par la régression. Il

donne une idée sur la qualité d’ajustement du modèle. Cependant, pour avoir une bonne qualité

d’ajustement, le coefficient de détermination (R²) doit être suffisamment élevé. Selon Chin (1998), les

valeurs du R² sont acceptables lorsque celles-ci dépassent les 45%. Le modèle de mesure explique

45,4% de la variance de l’intention entrepreneuriale des jeunes diplômés. La figure ci-après synthétise

le modèle structurel et les relations causales entre les construits.

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Figure N°3: Modèle structurel de l’intention

entrepreneuriale

Après avoir mesuré la qualité d’ajustement du modèle, les relations causales entre les variables sont

testées grâce au test du T-Student (T-Statistic>1,96) issu du Bootstrap. Les résultats qui ressortent du

Bootstrapping ou « technique d’amorçage »démontrent que les relations causales sont significatives au

seuil de 5% sauf pour la relation « Normes sociales ––> attitudes » qui est non significative. De ce fait,

l’hypothèse H4 est rejetée par contre les hypothèses H1, H2, H3 et H5 sont acceptées. Le tableau ci-

dessous résume parfaitement les corrélations entre les variables latentes et leur significativité.

Tableau N°6: Vérifications des relations hypothétiques

Original

Sample SampleMean

Standard

Deviation

Standard

Error T Statistics

Attitude -> intention 0,465153 0,457462 0,120645 0,120645 3,85554

Capacité -> attitude 0,657148 0,648922 0,0514 0,0514 12,784959

Capacité -> intention 0,210991 0,219869 0,100371 0,100371 2,10211

Normes sociales -> attitude 0,12649 0,150976 0,079741 0,079741 1,586256

Normes sociales ->

intention 0,163164 0,166663 0,080839 0,080839 2,018389

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Par ailleurs, la validation de l’hypothèse H5atteste de l’existence d’un effet indirect de la « capacité

perçue » sur l’intention. Autrement dit, la « capacité perçue » a un impact indirect sur l’intention via

« l’attitude personnelle ». Pour vérifier l’effet médiateur de « l’attitude », nous avons adopté la

méthode préconisée par Baron et Kenny (1986) ainsi qu’un test de Sobel (1982). Les résultats

démontrent que la relation entre « l’attitude » et l’intention est significative, de même pour la relation

« capacité perçue »––« l’intention ». Toutefois, celle-ci est plus forte lorsque la variable « attitude »

est contrôlée. (Tableau N°7).

Tableau N°7 : Test de médiation

X1 attitude

X1 intention

(avec médiation)

X1 intention

(sans médiation)

Capacité (X1)

Corrélation : 0,657

T-value : 12,78

Corrélation : 0,211

T-value : 2,10

Corrélation : 0,229

T-value : 2,518

En plus des résultats étalés dans le tableau N°7, le test de significativité deSobel (1982) fait ressortir

un T-Value= 3.69>1.96.Nous concluons ainsi qu’une médiation partielle est évidente dans la relation

« capacité » ––«intention » via la variable « attitude ».

DISCUSSION ET CONCLUSION

Dans cette étude, nous répondons à la question de recherche relative aux facteurs déterminants de

l’intention entrepreneuriale chez les jeunes diplômés de l’enseignement supérieuren Algérie.Les

résultats de cette recherche valident le modèle d’intention au traversl’influence de l’attitude

personnelle envers la création d’entreprise, les pressions sociales que les étudiants perçoivent de leur

entourage familial et leur capacitéà mener à bien un projet de création d’entreprise et ce en utilisant la

méthode des équations structurelles (Smart-PLS). L’analyse descriptive nous offre également quelques

éclaircissements quant à l’influence du contexte et son impact sur l’intention entrepreneuriale. Ces

résultats sont similaires à plusieurs autres recherches (e.g. Kolvereid, 1996; Aliouat et Bencheikh,

2009 ;Boissin et al. 2009 ; Kennedy et al. 2003).

Outre le fait que l’intention entrepreneuriale est expliquée par les trois dimensions d’Ajzen (1991),

l’attitude personnelle se présente comme l’élément central du modèle structurel avec un coefficient de

corrélation relativement élevé (β = 0,46). Ce résultat est similaire à ceux obtenus par Kolvereid (1996)

dans le contexte norvégien, Boudabbous (2011) dans le contexte tunisien et Boissin et al. (2009) dans

le contexte français. De plus, ce construit joue le rôle de médiateur entre la capacité perçue par les

étudiants à se lancer dans un projet de création et leur intention entrepreneuriale, conformément à

l’étude d’Izquierdo et Buelens (2008), même si cette médiation n’est quepartielle (Cf. Tableau N°7).

Par ailleurs, la capacité perçue par les étudiants et les normes sociales ont certes un effet significatif

sur l’intention mais leur impact direct est faible comparé à l’attitude personnelle des étudiants. En

effet, en plus de l’effet indirect de la capacité perçue sur l’intention via son impact sur l’attitude (β =

0,65), cette variable (capacité) influence significativement l’intention d’entreprendre des étudiants

(e.g. Koubaa, 2011 ; Arminda et al. 2011 ; Krueger et al. 2000). Pour Davidsson (1995), un des

déterminants majeur de l’intention entrepreneuriale réside dans la « conviction » de l’individu que la

carrière d’entrepreneur est une alternative appropriée. Cet auteur apparente le concept de conviction à

la capacité perçue ou la faisabilité de Shapero et Sokol (1982). Enfin, pour de nombreux chercheurs le

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pourvoir prédictif des normes sociales au sein de la Théorie du Comportement Planifié reste mitiger.

Certains auteurs n’intègrent pas cette dimension (Veciana et al. 2005), d’autres la trouvent tout

simplement non significative (Krueger et al. 2000). Les résultats de notre recherche démontrent que

les normes sociales ont un impact significatif sur l’intention entrepreneuriale dans le contexte algérien

et ce conformément aux résultats de Kolvereid et Isaksen (2006), Kennedy et al. (2003) et Tounés

(2003). Ces divergences de résultats peuvent s’expliquer par les contextes culturels dans lesquels sont

réalisées ces études. En conclusion, ces résultats illustrent l’importance de la formation à

l’entrepreneuriat. Il constitue un support pour les responsables de formations sur l’orientation des

programmesqui, en plus de leur rôle dans le développement des compétences et des connaissances

techniques, doivent se centrer d’avantage sur la façon de fomenter et d’inciter l’esprit d’entreprendre

chez les jeunes diplômés.L’objectif consiste à rendre l’acte d’entreprendre aussi désirable (attitude)

que faisable (capacité). Il paraît en effet nécessaire comme le souligne Boissin et al. (2009, p.41) « De

ne pas se limité à une démarche visant simplement à délivrer des compétences. L’enseignement doit

aussi présenter des éléments de la création d’entreprise qui en font un choix professionnel

attractif ».De plus, ces conclusions peuvent servir de support pour les organismes chargées de la

promotion de l’entrepreneuriat et les structures d’appui à la création d’entreprise en intégrant des

programmes de sensibilisation et d’incitation à la création et in fine diminuer les obstacles perçus à la

création d’entreprise.

Le chômage des jeunes diplômés constitue aujourd’hui un véritable défi à relever pour les autorités

publiques. Dès lors, l’entrepreneuriat se présente comme une solution non négligeable et une

alternative aux problèmes d’employabilité des étudiants et surtout, interpelle les responsables de

l’enseignement supérieur sur l’importance de la formation à l’entrepreneuriat et la sensibilisationà la

création d’entreprise. Pour plusieurs auteurs (e.g. Fayolle et Gailly, 2009 ; Arminda, 2011 ;Tounés,

2003), la formation à l’entrepreneuriat constitue une pédagogie éducative qui permet d’enseigner des

connaissances sur les valeurs et les attitudes et par-dessus tout développer l’esprit d’entreprendre et

une culture entrepreneuriale dans la société.

Nous nous sommes fondés dans cette recherche sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen

(1991). Les résultats obtenus peuvent servir de base pour de futures recherches. Toutefois, un

échantillon plus important aurait été plus approprié. De futures recherches peuvent aussi prendre en

considération l’influence de l’environnement socio-économique et institutionnel comme dimension

(variable complémentaire) pour mieux appréhender l’intention d’entreprendre dans le contexte

algérien. Afin d’étudier au mieux l’impact des programmes de formation, une étudelongitudinale (en

amont et en aval du programme de formation) serait plus qu’intéressante pour mesurer l’effet des

formations et dans quelle mesure ces dernièresimpactent-ellesl’intention de créer une entreprise.

Concernant les construits étudiés, un prolongement sur l’étude des croyances sous-jacentes de

l’attitude et du contrôle perçu est plus que nécessaire pour mieux cerner les variables les plus

déterminantes et permettre un gain en explication et en compréhension du phénomène étudié.

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La création d’entreprise comme voie d’insertion professionnelle chez les jeunes diplômés de l’enseignement

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ANNEXES

1. Modèle structurel issu du Bootstrapping(technique d’amorçage).

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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.

N° 16 Décembre 2016 Page 47

Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period

1990-2014.

BEN ACHOUR Oum El-khier

University: Abou Bekr Belkaid Tlemcen.

Abstract:

The need for greater bilateral trade operations between countries, economic integration gate. A

strategic goal and a necessity imposed by economic developments in a climate of economic

globalization and therefore focused on many of the countries and regions to liberalize trade and to

promote trade, has been attributed visible recent economic and political integration.

It is here we see out a lot of trade integration as a result of the role of trade regionally and

internationally, as a key engine of economic growth significantly, especially in countries with

export promotion policy, as countries of North Africa, which includes countries: Morocco, Algeria,

Mauritania, Tunisia and Libya, as well as Egypt, it remains the least dynamic in terms of volume of

trade exchanges intra-registered, despite the many initiatives taken since its independence in order

to launch the dynamics of economic integration, especially the establishment of the Arab Maghreb

Union and bilateral agreements.

In this context, we will try in this paper to know the determinants of bilateral trade to countries

in northern Africa.

Key words: bilateral trade, North African countries, determinants of trade.

الملخص:

أصبحت احلاجة إىل تـحقيق املزيد من عمليات التجارة البينية بني الدول، بوابة التكامل االقتصادي . هدفا اسرتاتيجيا وضرورة ع تفرضها التطورات االقتصادية يف ظل مناخ العوملة االقتصادية ولذا اهتمت العديد من البلدان و األقاليم لتحرير التجارة وذلك لتشجي

ومن هنا نرى خروج الكثري من التكتالت التجارية نتتيجة ا مؤخرا تكتالت اقتصادية وسياسيةالتبادل التجاري، وقد يعزي ذلك ظهور لدور التجارة إقليميا و دوليا، باعتبارها حمرك أساسي للنمو االقتصادي بشكل كبري السيما يف البلدان اليت تتبع سياسة تشجيع

ال إفريقيا اليت تمم الدول املرر والـجزارر وموريتانيا وتون وليبيا، فمـال عن مصر ، إال أنـها تبق األقل الصادرات كدول مشديناميكية من حيث حجم املبادالت التجارية البينــية املسجلة رغم املبـادرات املتعـددة املتخـذة منذ استقالل دوهلا من أجل إطالق

ي، السيما تأسي احتاد املرر العريب واالتفاقيات الثنارية.ويف هذا السياق، سنحاول يف هذه الورقة معرفة ديناميكية لالندماج االقتصاد حمددات التجارة البينية لدول مشال إلفريقيا .

التجارة البينية، دول مشال إفريقيا، حمددات التجارة .الكلمات المفتاحية

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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.

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1-General Framework:

1-1Introduction:

Occupies the African countries, the economic bloc, a low position in the global economic

classification and the African continent is home to 14% of the world's population, it accounted for

less than 3% of GDP, and receives only 3% of foreign direct investment. With regard to trade

international commodities, the continent represents only 1.8% of imports and 3.6% of exports.

These rates are much lower in t he service sector: 1.7% of imports and 1.8% of exports. Apart

from genera sites is relatively favorable, the situation varies considerably if we look at the

countries individually. Intra-African trade is of about 12% versus 60%, and 40% and 30% of

bilateral trade made by Europe, North America, and Asia, respectively.

Even if we take into account the cross-border informal and unregistered trade in Africa,

the overall level of intra-African trade will likely exceed 20%, a rate still lower for the other major

regions of the world.

North Africa's economy belongs to the developing economy, like most developing

economies overshadowed the initial activities on industrial activities,, where extractive industries

represent the largest structure in the GDP, and the most important exports depends on the outside to

provide the needs of consumer goods, making it more sensitive to fluctuations global economic. In

light of its contribution to business is very modest in the markets Alaalmih.vkd developing

economies deteriorated during the eighties which is represented in the severe decline in growth rates

as a result of the worsening external debt, deteriorating terms of trade in international markets.

Developing economies have deteriorated during the eighties which is represented in the severe

decline in growth rates as a result It yielded results and important developments, and brought the

world to the new requirements and challenges made states looking for different ways to enable them

to meet the needs of the times and face Thdyate.mn by the emergence of economic entities and

interests can withstand global competition in various economic fields.

The economic work of the most important areas in which they can unite nations and move

them out of the cooperation and coordination to the advanced stages of integration and economic

unity, which have become a necessity to adapt to global changes. Therefore, African countries have

sought along the lines of the world to form blocs to counter the economic developments of the trade

blocs involving in some cases, the amount of political cooperation and economic as the group of

West Africa's ECOWAS and the southern African development SADC, which have achieved some

progress in concluding agreements of free trade for the launch of the customs their union in 2015

and 2013 respectively. Economic Community of Central African States ECCAS region launched

free trade in 2004, but faces enormous challenges in the field of implementation. And the remaining

countries of North Africa is moving slowly through the Arab Maghreb Union except Egypt and

limiting cooperation at the stage of cooperation among Member States.

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1-1 Importance of the Study:

The overall purpose of this research is to study of the economic challenges faced by the

bilateral trade and the urgent need to put up strategies to improve their conditions. In addition to

shedding light on the Bilateral trade to North African countries flows the potential to enhance the

trade.

1- 2 Research Questions:

Problematic study remain post bilateral trade for African countries is relatively small and

does not exceed its share of the amount of 10% value of world trade in the average, but this modest

participation does not reflect the vital role that the trade in the economic life of the countries of

North Africa so play this study seeks to answer the question which It is:

What are the determinants of bilateral trade of the countries of North Africa?

2. Theoretical Issues

2-1 Problems of integration for the countries of North Africa:

The presence of regional blocs put on the North African countries along the lines of other

countries (countries of East Africa "COMESA", West Africa, "ECOWAS") to deal with the

developments and current challenges one block, but the reality is the opposite, it is these countries

still seeking separately to conclude bilateral agreements with the EU, which is weakening the

bargaining power of the group before the bloc is united and strong, and barriers and integration

problems facing the countries of North Africa:

2-1-1 Join North Africa for more than an economic bloc:

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Source: ECDPM. 2010

This problem is particularly the African continent as a whole along the lines of North African

countries is considered as there is in Africa, a large number of regional economic blocs, but the

African Union Commission recognizes only eight blocks just to the integration of Africa, while the

continent by at least 14 regional group, there three of which are in West Africa ECOWAS, the

economic and monetary Union of West Africa "UEMOA", and MRU Manu River. The other three

in the center of the continent is a ECCAS, the Economic and Monetary Union of Central Africa

"CEMAC", Economic and Community of the Great Lakes CEPGL. While there is in the east and

south of the continent six (06) groups are COMESA, EAC, IGAD, SADC, SACU, and the

Commission of the Indian Ocean IOC . In the north of the continent there is the Arab Maghreb

Union, in addition to the Community of Sahel-Saharan States CEN-SAD, which has a membership

of countries from different regions.

Because most African communities to not put preconditions and criteria should be met states

before acceding to, as a result of the deal the African countries with the question of accession to

these communities as a matter of state sovereignty and to maximize its national interests,

consequent enjoy the majority of African countries membership of more than a regional bloc (see

table 2), and therefore there has been a significant overlap between the most and complexity of

existing groupings. If we take into account all the blocs become our 26th state with dual

membership, compared to 20 in the country with a membership of three-and six countries are in a

single-ended, and one country is a member of four regional groups.

2-1-2 Indirect costs:

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Suggest studies and analyzes carried out by several international institutions over the past

decade, particularly the Economic Commission for Africa and the Organization for Economic

Cooperation and Development (OECD) that the indirect costs can represent between 2 and 15% of

the value of mutual products. And vary the real effects on goods and effectiveness of the prices of

Commerce series of one country to another in terms of delays and additional costs for import and

export operations also vary according to the nature of mutual products, such as those of perishable

or limited jurisdiction which imposes additional costs of conservation, as well as the risk of damage

is expected.

2-1-3 Dominance of road transport:

The state of transport infrastructure in the North African countries made up of ports, railways,

border posts wilderness. But that road transport across the roads remains the most widely used for

the transport of goods between these countries means that .As trade exchanges between Tunisia and

Libya, or between Morocco and Mauritania are 99% by road.

2-1- 4 Length of the export and import procedures:

In the light of international trade procedures between the North African countries it turned

out to be necessary for export term of 11 days in Morocco and Egypt in 12 days and 13 days in

Tunisia. And increases in Algeria to 17 days is a very long while in Libya by 23 days and 31 days in

Mauritania.

That the average rate for the countries of the Middle East and North Africa of 20 days, far longer

than the time required in the OECD which amounts to 11 days States.

In the case of imports, the time required to import from Egypt is Luxor B (15) days, followed by

Morocco for 16 days and then Tunisia for 17 days. And long-term to 38 days in Mauritania and 37

days in Libya and 27 days in Algeria, far exceeding the average of the Middle East and North

Africa, which are 24 days and the Cooperation and Development (OECD) where the term exceeds

10 days.

Besides important respect stage preparation of documents where approximately (7) days in

Egypt and 8 days in Tunisia, Algeria and 16 days in Libya and (21) days in Mauritania.

At the side of intra-imports, intra-imports to Tunisia in Algeria concentrated by about 40%,

and imports interfaces to Libya from Tunisia and Egypt by nearly 50%, while intra-imports to

Morocco from Algeria by about 10%, while imports Mauritanian sourced from Morocco and

Algeria, at a rate ranging between 25% -40%.

2-1- 5 Resemblance to the economic and social structure of the countries of North Africa:

Led to similarities in export industries to fear from open markets to each other, along with the

weakness of the productive base and the low level of industrialization in these countries, what made

the Arab economies lack a wide range of products, prompting her to go to foreign countries with

strong production bases and a variety of on intra-continental trade account.

3. Analytical Issues:

3- 1 bilateral trade to North African countries Performance:

Economic reports indicate that, if managed African countries to increase their share of world

trade increased by only 2%, this means increasing the GDP of Africa about 200 million billion

dollars a year and this equates to almost five times what is obtained by the African countries from

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donors and foreign partners the form of grants The annual development aid. Certainly economic

integration of the continent any setting legislation to facilitate the needs of citizens, workers, and the

flow of goods traffic across all parts of the continent, and the promotion of bilateral trade will create

more job opportunities for the youth of Africa. According to data from the World Bank statistics,

three of every five unemployed young people in Africa, on average, about 72% of them to exceed

the daily income are only $ 2, and they make up 60% of the total unemployed.

And in the context of bilateral trade liberalization and encouraged the African countries, the

contribution of bilateral trade of the countries of North Africa, as shown in the following figure:

Source: prepared by researcher

Through the shape it is clear that Morocco and Tunisia occupy the first two places in the

contribution of Bilateral trade by an estimated 21.57% and 20.87%, respectively, followed by Egypt

and Libya by an estimated 19%, to come to Algeria in fifth place with 13.49%. As the last place

Mauritania increased by 4.85% and 1.06%, respectively, and the proportions are very small

compared to other North African countries.

3- 2 Development of bilateral trade of the countries of North Africa:

Bilateral trade to North African countries during the period from 1990-2014 has evolved to

size up bilateral trade exchanges to about 187.381,75 million dollars, and the table below shows the

average volume of trade (exports and imports) between the North African countries.

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Table (01): The average volume of trade (exports and imports) to North African countries for

the period (1990-2014)

Unit: million US dollars

Countries bilateral

trade

Algeria Tunisia Morocco Libya Egypt Mauritania

Algeria Exports 04,362 07,,76 02,20 04,306 0,352

imports 050,44 56,0, 02,04 06532, 5306

Tunisia Exports 020,26 060,6, ,52,62 62362 0,30,

imports 070,,2 000,45 060,7, 6,3,, 02326

Morocco Exports 279,07 278,06 51,14 245,27 30,12

imports 341,72 117,56 65,35 162 ,63 9,43

Libya Exports 18,62 306,91 45,55 78,37 19,58

imports 10,15 454,84 68,29 355,18 20,69

Egypt Exports 109,94 179,73 136,77 329,21 18,28

imports 263,14 38,59 25,39 91,16 18,05

Mauritania Exports 3,95 0,98 0,73 0,00 3,97

imports 12,31 9,46 35,21 0,18 6,52

Source: Arab Monetary Fund in 2015.

Algeria:

Algerian enjoy Bilateral trade with the North African countries a positive performance during the

period 1990-2014, where intra-exports accounted for 66.95% vs. 33.05% for imports interfaces,

while the volume of exchanges in Morocco ranked first in the export side compared to Tunisia from

imports.

Tunisia:

Tunisia to the way trade balanced somewhat with North African countries during the period 1990-

2014 by a combination in exports is estimated at 49.25%, and imports increased by 50.75%, and

nearly half the size of the exchange with Libya on the part of exports and 35% of the imports for

about 36 % with Algeria, Mauritania occupied the last position on the part of imports.

Morocco:

Are bilateral trade positive for Morocco with North African countries during the period 1990-2014

with exports estimated at about 55% compared to 44% of imports, while the size of the largest

exchange by exports has shared confiscated each from Algeria and Tunisia by 31%. It is the part of

imports in Algeria by about 47 %. Mauritania to come in last place on the part of exports and

imports, respectively.

Libya:

Bilateral trade with the Libyan estimated the North African countries during the period 1990-2014

increased by 36.20% for exports and 63.80% of imports, with Algeria exports head size of the

exchanges from both sides of exports and imports, and the last place it was the share of Mauritania.

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Egypt:

Egypt to the positive way trade with the North African countries during the period 1990-2014, and

exports were estimated at 67.21% and imports by 32.79%, while the size of the exchanges in both

Libya and Algeria from both sides of the exports and imports respectively with Mauritania in last

place for exports and imports.

Mauritania:

Mauritanian bilateral trade has been modest with North African countries during the period 1990-

2014, and the exchange was estimated at 12.43% for exports and 87.57% of imports, with Algeria,

Egypt issued the forefront of exchange for exports and Morocco made half the size of imports, and

exchanges with Libya from the exports side and by a very small part of imports.

3-3 Commodity Structure of bilateral trade to North African countries:

Commodity structure of exports of components does not differ from the commodity structure of

imports to North African countries, and this is illustrated by the following table:

Table (02): Commodity Structure of bilateral trade of North African countries for the year

2014:

Commodity structure of exports of components does not differ from the commodity structure

of imports to North African countries, and this is illustrated by the following table:

Algeria Tunisia Morocco Libya Egypt Mauritani

a

Food & drinks Exports 2462 % 4457% 044,6% 2422% 0,426

%

06464%

imports 00405

%

646,% 02466% ,7472% 02470

%

0,402%

Raw materials Exports 2402% ,405% 00476% 2422% 4450% 747,%

imports 6402% 4450% 4464% 044,5% 00470

%

04,2%

Mineral fuels Exports 76440% 004,5% 6405% 764,2% 05446

%

0,475%

imports 04,4% 0046,% 0,462% 244,% 0,472

%

06424%

Chemicals Exports 24,,% 5400% 00465% 0422% 044,6

%

,5404%

imports 0040,% 7427% 745,% 00467% 00400

%

,4,6%

Machinery and

transport

equipment

Exports 2420% ,2405% 06464% 2422% ,4,6% 2422%

imports ,5452% ,0474% 06450% 0,466% 07426

%

,547,%

Manufactures Exports 240,% ,6406% 0,4,2% 2452% ,0465

%

064,6%

imports 0,400% 074,5% 00440% 0647,% 00476

%

0,40,%

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N° 16 Décembre 2016 Page 55

Unprocessed

goods

Exports 2422% 2422% 2406% 2422% 44,,% 2422%

imports 2422% 2407% 2454% 240,% 2422% 2422%

Source: Arab Monetary Fund, the bulletin of economic statistics for the Arab States 2015.

Illustrated by the table (02) to mineral fuels top of bilateral exports, which reached rate of about

98% for Algeria and Libya, and 84% for Sudan.oma for Mauritania it occupies the first rank

chemicals exports, and manufactures of Tunisia, Morocco and Egypt. Constitute machinery and

transport equipment exports second for Tunisia and Morocco, chemicals and food and beverages to

Egypt and Mauritania.

The goods are exported unprocessed by Egypt at rates of about 6% and a very small percentage of

the tip of Morocco.

As can be seen by the above table that machinery and transport equipment occupies the first

rank and exports Algeria, Tunisia and Mauritania at rates ranging between 30% -40%, to come

manufactures in second place for the same At.oma Libya comes food and beverage at the head of

imports, mineral fuels leads Morocco's imports.

It is already clear that the bilateral exports of raw materials the bulk structure, and form

merchandise exports unprocessed least percentage. And machinery and transport equipment tops

and exports, and imports of goods are formed is manufactured very small percentages. This is what

explains the similarity of productive structures.

4 Empirical Issues:

4-1 Data Description:

This study attempts to employ a different standard formats, using a common approach to

integration and error correction data panel, so take advantage of the information and data time

Sectional study

The form of the model is as follows:

TRDit = a β1 CPIit + β2 EXCit + β3 GDPit + β4 XPWit + β5 MPWit + εit

Where:

- TRDit: is the logarithm of the product of the total bilateral trade of North African country i

in the time period t.

- CPIit: is the logarithm of the price index.

- EXCit : is the logarithm of the fluctuation of currency exchange rate of North African

countries against the US dollar.

- GDPit: is the logarithm of the gross domestic product.

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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.

N° 16 Décembre 2016 Page 56

- XPWit: is the logarithm of exports.

- MPWit: is the logarithm of import.

4-2- Estimate model of the determinants of bilateral trade to North African countries

(dependent variable InTRDit):

To achieve the goal of the study of interpretation of the nature of the relationship between the

two-way trade determinants are estimated in the model to achieve results through the use of time-

series and CT data (Panel Data) through the application of three models: the model meta-regression

(Pooled Regression Model), and the fixed effects model ( Fixed effects model) and the random

effects model (random effects model), depending on the Eviews 8 program we have acquired the

following results shown in the following table:

Table (03): The dependent variable: In TRD it

variables

Estimation method

Pooled Regression

Model

Fixed Effects Model Random Effects

Model

Constant -3.594

(-11.263)***

-6.675

(-10.760)***

-3.594

(-12.507)***

InEXC it 0.010

(1.125)

0.014

(1.311)

0.010

(1.250)

InGDP it 0.084

(0.984)

0.670

(4.818)***

0.084

(1.093)

InCPI it 0.641

(10.260)***

0.413

(5.632)***

0.641

(11.394)***

In XPWit -0.040

(-0.889)

-0.079

(-1.761)*

-0.040

(-0.988)

In MPWit 0.854

(8.366)***

0.674

(5.838)***

0.854

(9.290)***

R2 0.930619 0.945693 0.930619

Adj. R2 0.928209 0.941786 0.928209

Prob (F-

statistic)

0.000000 0.000000 0.000000

N of obs 150 150 150

***, **, and * significant at 10%, 5% and 1 % respectively (t-student are in brackets)

Through Table (3) described above it is clear that the best way to estimate panel model is a

method of fixed effects Compared with the method of estimation built, we find that the statistical

(F) significant, and thus refused to nothingness based homogeneously breakers states a hypothesis,

and using HausmanTest to differentiate between model fixed effects and random effects, we find

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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.

N° 16 Décembre 2016 Page 57

that the ability of random effects is consistent, and thus becomes a fixed effects model is more

appropriate. In addition to the rate improved some statistics, such as the coefficient of determination

(Adj. R2) 94%.

Table (04): Hausman test results

By the results of the fixed effects model, we find that product domestic product, and the price

index, exports to the outside world, and imports from the outside world are key determinants of the

size of bilateral trade, trade of the countries of North Africa.

When Significant 5% of GDP, the price index, and the level of imports from the outside

world a positive impact on bilateral trade, which means that there is a direct correlation, as the rise

in GDP by 0.67% in the volume of trade affected, leads higher prices index imports by 1% to an

increase bilateral trade volume by 0.41% and 0.67% respectively.

As for exports, they are defined negatively to the size of bilateral trade at a significant level of 10%,

as an increase of 1% of the exports to the outside world the size lead to reduced trade volume ratio

of approximately 0.08%.

4-3 Results:

Through unit root test results it is clear that both the bilateral trade variables, GDP, exports

and imports differentiated from first-class, leading to not to reject the presence of unit root

hypothesis for these variables.

As for the exchange rate and the price index at the level of understanding of dwelling and therefore

the absence of unit root. This leads us to the study of the co-integration.

After the stability of the test and the presence of some of the variables is stable and integrated

first different, which is characterized by the same pace of the long term trend (long-term)

equilibrium relationship, it leads us to do testing integration relations simultaneous these variables

using Pedroni test, which is based on the root of the tests the panel estimated residuals

The results of the above table to the absence of co-integration relationships between integrated

variables of the same class and this is what is observed in each of the statistical: V, RHO, PP, ADF,

which turned out to accept the premise of the lack of co-integration within and between dimension.

5 Conclusions and Recommendations:

The study aimed to identify the determinants of bilateral trade of the countries of North

Africa for the period 1990-2014 using Panel data to reach the following conclusion:

- The existence of a positive relationship between each of the two-way trade and determinants of:

GDP price index, imports from outside science. The results also show the large role of these

variables.

P-Value (Chi-Square.Statistic)

38.582996 0.0000**

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Determinants of bilateral trade to North African countries: Empirical Study for the period 1990-2014.

N° 16 Décembre 2016 Page 58

- The existence of an inverse relationship between bilateral trade and exports from the outside

world. This can be explained this relationship that exports to the outside world play a competitive

role with bilateral trade to North African countries size.

- The results also reveal that the expansion of bilateral trade could significantly enhance the pace of

bilateral trade expansion and thus its contribution to the creation of local markets more flexible

through modest in cost reduction.

- The similarity of bilateral trade structures for the North African countries of the reasons for the

low volume.

Through previous results can be drawn the following recommendations:

Continue efforts to expand bilateral trade, given that global production is expected to be

more stable than the regional production. To several factors such as transportation costs,

and the availability of foreign exchange, import sector response.

Should be bilateral trade is seen as part of a broader strategy supply stability as

complementary and not as a substitute for world trade so that it will also include increased

trade with markets outside the region.

On the North African countries to find ways to accelerate the growth of bilateral trade with

other African countries, which would increase in bilateral African trade.

Construction of an advanced information networks, to link all customs centers unified

central systems and activation of electronic communication between customs agents and

economists operations.

References:

Augustin Ntembe& Regina Tawah, The determinants of trade in the Central African Economic

and Monetary Union, 2010.

Economic development in Africa report, intra African trade, UNCTAD, 2013.

Regional trade and volatility in staple food markets in Africa, papers on development policy

No200, 2015.

Status of intra-Africa trade état de commerce intra-African, 2012.

Trade policies and regional integration in Africa, Africa economic outlook, 2015.

United Nations, intra-African trade and Africa regional integration index, Addis Ababa, 2015.

Islamic Institute for Research and Training, on the site: http://www.irti.org.

Statistical Bulletin states Arab, AMF, 2015.

Promote intra-African trade, the African Union Conference10, Ethiopia, 2012.

Abid Abdali, Intra-trade of OIC members using panel analysis, Journal of Islamic Economic

Studies, Jeddah, Saudi Arabia, 2010.

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 59

Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few

countries in the MENA region

Dr. Dounya KERZABI1 & Pr. Mohamed BENBOUZIANE

2

Abstract : Since the early 1980s, most developed countries are based on the financial liberalization

process to increase their economic growth. However, this experience is often accompanied

by a banking crisis that undermined the objectives of financial liberalization. This paper

provides an econometric analysis of external financial liberalization effect on the failure of

the banking system of five countries in the MENA region during the period 1980 - 2013.

Using a panel data approach, this article shows that, under certain conditions, more external

liberalization is low, more a banking crisis can occur.

Keywords : Banking crisis - Financial liberalization - MENA - panel data.

Resume

Depuis le début des années 1980, la plupart des pays développés se basent sur le processus

de libéralisation financière pour accroître leur croissance économique. Toutefois, cette

expérience est souvent accompagnée d'une crise bancaire qui compromet les objectifs de la

libéralisation financière. Cet article présente une analyse économétrique de l 'effet de la

libéralisation financière externe sur l' échec du système bancaire de cinq pays de la région

MENA entre 1980 et 2013. Cet article montre que, sous certaines conditions, Est faible, plus

une crise bancaire peut survenir.

Mots-clés: Crise bancaire - Libéralisation financière - MENA - données de panel

Jel classification : C33 ; F36 ; G15 ; G28

Introduction:

Following the process of financial globalization in the 1970s, developed countries have

been hit by severe banking crises. Kaminsky and Reinhart (1996) showed that the majority

of banking crises were preceded by financial liberalization policies. The latter is a set of

measures taken to eliminate restrictions on the financial sector. It concerns the liberalization

of interest rates, the elimination of restrictions on the capital account and the outer opening

of the financial sector, etc. financial liberalization may increase competition between

countries for capital flows, not to mention the existence of the state in the economy, which

exercises control and supervision over the financial and economic activities, to increase the

pace of economic growth.

The concept of financial liberalization has emerged in the work of McKinnon (1973) and

Shaw (1973) for which financial repression characterized by a direct or indirect government

1Assistant master, Faculty of Economics, Member of MIFMA Laboratory, University of Tlemcen,

Algeria. E-mail: [email protected]. 2Professor of Economics, President MIFMA Laboratory, University of Tlemcen, Algeria.

E-mail: [email protected].

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 60

control over the banking sector is detrimental to economic growth. These authors believe

that the free determination of the interest rate to its equilibrium level would have a positive

effect on economic growth. This idea has been adopted by major international institutions

like the World Bank and the IMF (Bouzid, 2013). Recently, several studies confirm the

interest of financial liberalization (Atiyas, Capiro and Hanson; 1994 King and Levine;

1993a, Gelos and Werner; 1999, Sancak; 2002). In the same vein Alfaro and Hammel

(2007), Kim and Kenny (2006), Menzie and Hiro (2005), Bekaert et al. (2005) suggest that

developing countries need to liberalize the financial system to increase economic growth

through better allocation of capital. However, successful financial liberalization experiences

are very rare.

The process of financial liberalization in emerging markets is often accompanied by

banking crises leading to a fall in growth and a contraction of GDP. Many studies have

sought to understand the origins of these crises. The latter argue that liberalization policies

are factors of financial instability. Most of these analyzes mainly macroeconomic nature put

forward two sets of operations: firstly, financial liberalization increases the vulnerability of

banks to macroeconomic shocks and, secondly, the financial fragility of the latter would be

aggravated by the lack of oversight mechanisms, particularly in emerging countries. Banking

crises are more likely to occur in a liberalized financial system (Demirguç-Kunt and

Detragiache; 1998).

Mehrez and Kaufman (2000), on a panel of 56 developed and developing countries during

the period 1977-1997, showed that banking crises are more likely in the post-liberalization

period. This is explained by the lack of transparency increases the uncertainty of the banks'

expectations. Arestis and Demetriades (1999) and Arestis (2000) confirm these results and

argue that financial liberalization is the main cause of banking and financial crises. At the

microeconomic level, banking crises have their origins in the banks' participation in riskier

activities. Menkhoff and Suwanaporn (2007) and Currie (2006) showed that financial

liberalization pursued in an underdeveloped institutional environment may be the main cause

of banking crises. According Plihon and Miotti (2001), banks must strengthen their

prudential supervision and a better risk management.

In this paper, we will study the relationship between banking crises and financial

liberalization. The first section discusses the various previous works in this area. In the

second section, we try to explain this relationship for five countries in the MENA region

including: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey during the period 1980 - 2013 using

a panel data methodology. The last section is devoted to different results.

I- Literature Review:

In recent decades a vast theoretical and empirical literature has tried to address the link

between financial liberalization and economic growth. These studies conclude that financial

liberalization is the most effective way to improve the economic growth of countries.

According to McKinnon (1973) and Shaw (1973), financial liberalization is the best way to

ensure good savings mobilization and hence sustainable economic growth. This idea has

been criticized by several economic and political thoughts. Post-Keynesians suggest that

financial liberalization policy leads to slower growth. According to the neo-structuralists,

financial liberalization led to adverse effects on growth. They argue that government

intervention is the best solution for out of fragility (Bouzid, 2013).

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 61

Many studies have shown that the relationship between financial development and

financial liberalization policies is often negative. Most of these analyzes have two sets of

explanation banking crises: first, financial liberalization makes banks more vulnerable to

macroeconomic shocks and, secondly, the financial fragility of the latter would be

aggravated by inadequate public policy and lack of supervision.

Several empirical studies have shown that banking crises have typically been preceded by

financial liberalization policies. Two streams of research have attempted to identify the main

causes of banking crises. The first assumes that current macroeconomic and institutional

foundations are behind these attacks. For cons, the second current stipulates that banking

crises based on microeconomic foundations such as the transformation of the banking

environment.

The study Kaminsky and Reinhart (1996), on 20 countries in Asia, Latin America,

Europe, Middle - East during the period 1970-1995, shows that the process of financial

liberalization has led to increased banking crises. Ranciere et al (2006), Barell et al (2006)

and Tornell et al (2004) suggest that financial liberalization may increase the probability of

occurrence of banking crises by increasing risk and volatility of macroeconomic indicators.

Demirguç-Kunt and Detragiache (1998) in their study of 53 countries over the period 1980-

1995, showed that financial liberalization increases the probability of a banking crisis due to

the decline in franchise value of banks. The study of Fischer et al (1997) conducted on

Malaysia, Thailand and Taiwan, using the method of individual data showed that banks are

more vulnerable in times of financial liberalization. Honohan (1997), Fischer and Chenard

(1997) Plihon and Miotti (2001) suggest that the adoption of new behaviors by banks

increases the risk taking and leads to instability of the banking system. Daniel and Jones

(2006) found that most financial liberalization policies have led to banking system failures.

Noy (2004) states that the liberalization of the banking sector led to its failure, Levine (1996)

argues that external liberalization should help develop the financial markets as well as the

banking system. The liberalization of the banking sector should help increase competition

and allow the transfer of know - how.

According Bousrih and Trabelsi (2005), in the absence of public control ex post on the

behavior of banks in the form of prudential supervision and on meadows activities, this may

increase bank insolvency and probability of banking crises.

The importance of the implementation of a framework of supervision and regulation in

banks was the subject of several empirical studies. The study by Goldstein and Turner (1996)

of 15 developing countries over the period 1990-1997, shows that banking crises are more

likely during periods of weak prudential regulations. Lindgren et al (1996) report the

deficiency of regulation and banking supervision at liberalization. The study of Levine

(1998) shows that banking crises are caused by institutional variables such as law

enforcement and property rights. According to Barth et al (2002), the regulatory and

supervisory practices reinforce control and force the dissemination of information which

improves the performance and stability of the banking system.

Mitton (2002) argues that a low level of democracy and weak law enforcement undermine

the banking system. Dress and Pazarbasioglu (1998) and Kaminsky and Reinhart (1999)

showed that financial liberalization, when coupled with a weak prudential regulation,

exposes banks to a risk of bankruptcy.

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 62

Abaoud et al (2008) have attempted to study the relationship between financial liberalization

and banking crises on the one hand, and the relationship between these and bank governance

(prudential regulation) on the other side, 10 countries emerging during the period 1980 -

2003. the results of this study show a positive relationship between financial liberalization

and the likelihood of the emergence of banking crises, and a negative and significant

relationship between bank governance and the probability of birth of banking crises this

suggests that the strengthening of bank governance during periods of financial liberalization

is an important condition for an efficient banking system.

Ben Gamra and Clévenot (2006) attempted to study the effect of a part of financial

liberalization and secondly, the quality of the institutional and regulatory structure on the

probability of occurrence of banking crises in a panel of 27 emerging countries over the

period 1975 - 2002. The results showed that liberalization is an important factor in bank

failures. The authors add that the banks need a clear legal system to facilitate the application

of financial controls and the repayment of loans. According to the authors, an internal and

external control is necessary to avoid bank crises.

The study of Ben Gamra and Plihon (2007) of 22 emerging countries from 1970 to 2002

shows that financial liberalization policies have a negative effect on the stability of banking

systems.

Bousrih and Trabelsi (2005) studied the link between financial liberalization and banking

crises and tried to see especially if the probability of occurrence of banking crises depends

on other factors such confidence, as those related to market considerations. They found that:

1) banking crises are likely to occur in countries that have liberalized their financial systems,

2) banking crises problems are more significant in countries with a less developed

institutional environment, and 3) social infrastructure developed with high levels of trust and

cooperation between financial intermediaries and individuals can limit adverse effects of

liberalization policies on the banking sector and induce more financial development. The

authors also point out that this same level of confidence seems to be a significant condition

of the financial development effect on economic growth.

Salameh (2013), by analysing the influence of factors of financial development, supervision

and regulation of banking crises in 36 different economies on four geographical areas

between 1997 and 2007, showed that there is a negative relationship between index of the

supervisory authority of power and banking crises.

Miotti and Plihon (2001) tried to empirically test the speculative behaviour on the

vulnerability of banks. They tried to study the microeconomic variables Argentine and

Korean banks from 1996 to 1998. Their results showed that bank failures are explained more

by speculative risk taken by mismanagement banking productive resources.

Although a large empirical literature on the relationship between financial liberalization

and bank failure, has been widely proposed, it is important to analyze this link in the MENA

region. Our study focuses on studying the case of Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and

Turkey.

II- Empirical Methodology:

The main objective of this study is to empirically analyze the relationship between

external financial liberalization and banking crises in the context of five countries in the

MENA region including: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey, observed during the

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 63

period 1980 -2013. At first, we start with a presentation of the model used in our approach

by identifying the sample and the time of the estimate. Then we will present the different

variables considered. The final step is devoted to different results and their interpretation.

1- Sample Presentation and model to estimate:

Our study focuses on the empirical analysis of the relationship between external financial

liberalization and the probability of a banking crisis through a panel data estimation to better

understand the factors that explain the banking crisis. Our sample consists of five countries

in the MENA region: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey over a period from 1980

to 2013.

Most studies were done in developed countries, developing countries or emerging countries.

Our study focused on five countries in the MENA region that are characterized by

inadequate banking and financial market and a poorly managed financial liberalization.

The specification of the basic model is as follows:

Crise = ƒ(LF, Xit)

Criseit = α + LFit β + Xit δ + uit

with:

• Criseit: is the dependent variable. A banking crisis is defined as a situation in which banks

face a non-performing credit accumulation and doubtful debts. They face serious financial

problems, which cause a wave of bank runs, prolonged closures of banks, panics or bank

failures, and involves a large support movement by the state, generalized government

guarantees deposit or bank nationalization (Ben Gamra and Plihon, 2007).

The banking crisis variable is a dummy variable that takes the value one (1) if the country is

in a period of de-stresses and zero (0) otherwise, during the period 1980-2013.

• LFit: external financial liberalization is measured by KAOPEN indicator. It is an indicator

developed by Chinn and Ito (2002). This index takes the value of - 1.86 to 2.17.

External financial liberalization concerns liberalization of activities having a relationship

with the outside, which can be summarized by the following:

- Removal of constraints on transactions capital account and financial account of the

balance of payments;

- Removal of constraints on direct investment.

- The relaxation of rules on trade, or even disposal for current transactions and / or

capital.

• Xit: corresponds to control variables that could explain the behavior of banking crises. For

this study, we have three types of monitoring indicators, namely:

- Macroeconomic variables: While inhaling of economic theory and empirical, we retain

two variables macroeconomic:

Economic growth (GDP) measured by growth in real GDP. Low economic

growth leads to a liquidity crisis, making banks more vulnerable to crises.

Trade openness (OPEN): the sum of exports and imports relative to GDP. This

variable measures the degree of openness of an economy.

- The financial development variable (M2): represents the liquidity of banks. This

indicator reflects the size of the financial sector and financial deepening.

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 64

- The institutional variable (REGUL): represents the quality of regulation. The value of

this indicator varies between 4 and 13.

• uit: the error term.

For this study, four control variables were retained where the source comes from the

World Bank: World Development Indicators for macroeconomic variables and financial

development, and World Governance Indicators for institutional variables.

The final formulation of our model is as follows:

Criseit = α + β LFit + δ1 GDPit + δ2 OPENit+ δ3 M2it+ δ4 REGULit + uit

2- The different results:

Results for fixed individual effects method are presented in the following table:

Table 3-1: Estimation Results

CRISIS dependent variable: 1 if there is a crisis, 0 otherwise

Period: 1980 - 2013; T = 34; N = 5; Total panel observations: 34 X 5 = 170 Obs

Explanatory variables Fixed effects model

Constante -0.045687

(-0.292783)*

LF -9.83E-12

(-0.112849)*

GDP -2.93E-05

(-1.123482)**

OPEN 0.013609

(4.548477)***

M2 -0.002371

(-1.046724)

REGUL -0.058874

(-3.192766)***

R2

0.539157

R adjusted 0.496360

Prob

(F-statistic)

0.000001

(5.588118)

Note: ***, ** and * indicate the significance levels 1%, 5% and 10%.

The regression model analyzes the impact of external financial liberalization on the

reliability of banks, while using a number of variables called control variables for a sample

of five countries in the MENA region: Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey.

Regarding the impact of external financial liberalization, the results indicate a negative

relationship with banking crises. Our estimates show that more financial liberalization is, the

more a banking crisis can occur which means that the reform of the financial system of the

countries in our sample, is a crucial element that leads to good management of the economy.

This finding contradicts that of Kaminsky and Reinhart (1996) and Demirguç Detragiache-

Kunt (1998) who argue that banking crises are more likely to occur in a liberalized financial

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 65

system. The situation is, however, compatible with the argument of Levine (1996), for which

external financial liberalization can develop the banking system by increasing competition

and allow the transfer of know-how. For a liberalization to be effective, must be allowed to

create a financial system that promotes savings, investment and growth. This is not the case

for the majority of countries in our sample who have financial systems that are not effective

and that seem to ensure a certain delay. This is explained by the fact that companies are

reluctant to open their capital, creating a weak liquidity and imbalance in the banking

system. The liberalization of financial markets and the development of monetary

instruments, countries in our sample offer banks the opportunity to diversify their risks and

thus minimize losses.

The results also show a negative relationship between economic growth and the

probability of a banking crisis. The latter is significantly correlated with low levels of

economic growth. Low economic growth has a negative effect on liberalization of capital

flows, making them making them sensitive to the banks since shocks are struggling to

payment of their debts. The contraction in economic activity complicates banks' risk

assessment. Our results confirm those of Ben Gamra and Clévenot (2006).

Regarding the impact of trade openness and liquidity of banks on the bank failure, the

results indicate a positive effect of the OPEN variable and a negative effect of the M2

variable. Trade openness increases of banking crises. This is explained by the fact that the

trade balance of most countries in our sample covers more operations of import, since in

these countries, exports are based on a single sector (e.g. hydrocarbons in Algeria). The drop

in exports led to a trade deficit which makes countries unable to generate a liquidity surplus,

that risk reaches the banks for the decline of M2 indicator, and makes them vulnerable as

exporting companies become unable to meet their debts.

For cons, the results show that the regulation indicator is negatively related to the dummy

variable banking crisis. The increase of this indicator indicates more regulatory requirement

on bank activities. More restrictive controls may increase bank stability and reduce the

probability of failure. This is consistent with the findings of Goldstein and Turner (1996),

Barth et al (2002), Dress and Pazarbasioglu (1998), Kaminsky and Reinhart (1999) and

Abaoud et al (2008) who argue that banking crises are more likely during periods of low

regulations.

Conclusion: Our article focused on the study of the impact of external financial liberalization, under

certain conditions, on the probability of occurrence of a banking crisis, for five countries in

the MENA region, namely Algeria, Morocco, Tunisia, Egypt and Turkey during the period

1980 to 2013.

The results of the analysis show that there is a negative and significant relationship

between financial liberalization and banking crises while emphasizing the role of strong

economic growth and a strong banking regulation in the adequacy of banks. Financial

liberalization undertaken in a reliable macroeconomic and institutional environment

promotes good management of banks. For that financial liberalization does not put into

question the stability of the economic system, it should be accompanied by increased

macroeconomic indices, increased transparency of financial operations and good banking

regulation. Regulated liberalization in countries in our sample, can be an instrument of

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 66

structural reform leading to improved incentives of banks, shareholders, managers and

creditors to develop competitive behavior.

The introduction of financial liberalization allows the state to increase its income to

finance its trade deficit. Similarly, bank regulation should always be strengthened before any

liberalize the financial sector to ensure the soundness of the banking system. And finally, to

offer banks the opportunity to adjust to new market data, financial liberalization should

always be gradual.

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Banking crisis and external financial liberalization: A panel data analysis on a few countries in the

MENA region

N°16 Décembre 2016 Page 68

Doctorat, sous la direction de Pr Xavier Richet, Institut Supérieur d’Economie et de

Management, Université de Nice-Sophia Antropolis, Avril 2013.

35- Shaw. E. S., 1973, «Financial deepening in economic development», Oxford University

Press, New York.

36- Tornell. A, Westermann. F et Martinez. L., 2004, « The positive link between financial

liberalization growth and crises », NBER Working Paper, N° 10293.

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

MEHIDI Kahina1*

OUKACI Kamal*

Résumé

Cette contribution a pour objet d’évaluer l’impact des réformes engagées sur la croissance

ainsi que le rôle joué par les institutions dans ce processus de réformes. A cet effet, nous

utilisons l’approche du test de cointégration développé par Pesaran et al (2001) appliquée

aux modèles Auto Regressive Distributive Lags (ARDL). Les résultats de l’étude montrent

que les réformes engagées depuis la fin des années 80 ont un impact négatif sur la

croissance économique en Algérie. En outre, l’échec de ces réformes renvient, selon les

résultats obtenus, à la mauvaise qualité du cadre institutionnel.

Mots clés : Institutions, réformes, économie algérienne, modèle ARDL.

Introduction

Les nombreux travaux, consacrés à l’étude et à l’analyse de la période de transition

économique en Algérie (TALAHITE, 2010, Ben Abdallah), évoquent souvent le caractère

interminable de ce processus. Ce dernier a été entamé suite au contre choc pétrolier de

1986. Les réformes engagées ont concerné en premier lieu, l’autonomie des entreprises

avec la loi 88-01. Elles se sont accélérées au début des années 90 suite à la signature d’un

programme d’ajustement structurel avec le FMI. Cet accord prévoyait la libéralisation du

commerce extérieur, la privatisation des entreprises publiques, la libéralisation des prix et

des taux d’intérêts…etc.

Néanmoins, toutes les réformes n’ont pas permis un changement du fonctionnement de

l’économie nationale qui demeure fortement dépendante des hydrocarbures et de ce fait

accentué sa vulnérabilité face aux chocs des prix du pétrole.

L’échec de ces réformes a fait l’objet de plusieurs analyses. Toutefois, la dimension

institutionnelle est reléguée au second rang dans l’explication de cet échec.

L’objet de ce travail est d’analyser le rôle des institutions dans le processus des réformes

économiques engagées en Algérie depuis les années 90. Autrement dit, l’échec des

réformes est-il tributaire des institutions mises en place depuis cette époque.

L’exposé de notre recherche est scindé en trois sections : Dans la première section, nous

proposons de présenter l’approche théorique permettant d’évaluer la période de transition et

*Doctorante à l’Université Abderrahmane Mira de Béjaia

* Professeur à la Faculté des Sciences Economiques, des Sciences de Gestion et des Sciences Commerciales.

Université A. Mira de Bejaia. E. mail : [email protected]

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 70

des réformes, ainsi que les travaux réalisés pour démontré l’importance de la qualité

institutionnelle dans un tel processus. La deuxième section sera consacrée à la présentation

des principales réformes engagées en Algérie depuis la fin des années 80. L’estimation du

modèle ainsi que l’analyse de ses résultats feront l’objet de la dernière section.

I- Revue de littérature

Depuis l’effondrement du bloc socialiste en 1989, la littérature traitant de la transition et

des réformes s’est enrichie davantage. En effet, même si ce phénomène est apparu pour la

première fois en Amérique latine, c’est en Europe centrale et orientale qu’il a pris plus

d’ampleur. La transition est définie comme l’abondant de l’ancien socle institutionnel et

l’instauration d’un nouveau par le biais des réformes. Domanski et Rychard, (1997)2

soutiennent l’idée selon laquelle, la transformation d’un système socio-économique est un

processus global, lent et complexe, même si celui-ci passe par des périodes d’accélération.

L’objectif de la transition est l’instauration de l’économie de marché, mais, cet objectif

n’est pas une fin en soi. D’ailleurs J. Stiglitz, (1999) souligne que l’établissement d’une

économie de marché n’est pas aussi important que « l’amélioration du niveau de vie et

l’établissement des bases d’un développement durable, équitable et démocratique ». Ce qui

tend à rendre la transition un processus infinie. Aussi, la trajectoire de transformation

dépendait en partie de l’héritage institutionnel (Stark (1995)3, de ce fait, la transition est

également définie comme un processus de « modernisation » (Cholaj, 1998), ce qui

correspondrait à un rattrapage des économies développées, tant sur le plan institutionnel

que structurel. Aussi cette transformation doit être accompagnée d’un changement

structurel adéquat aux mutations institutionnelles (Boyer, 1994). Il s’agit là, des structures

productives, dont la modernisation implique aussi la mise en place de nouvelles

technologies « Les institutions déterminent les règles de fonctionnement de l’économie,

ainsi elles doivent encadrer le marché »4, elles doivent être cohérentes et complémentaires,

c'est-à-dire « une compatibilité mutuelle d’institutions, qui considérées indépendamment,

n’auraient pas de viabilité »5.

L’échec du Consensus de Washington a permis l’émergence de la nouvelle économie

institutionnelle (North, 1981). La théorie institutionnelle analyse le développement comme

un processus historique de transformation institutionnelle. Elle stipule que les facteurs de

croissance issus de la théorie néoclassique (accumulation du capital financier, humains et

travail, progrès technologique) sont plutôt des indices que des facteurs de croissance.

Nombreux sont les auteurs qui avancent l’argument de la qualité des institutions pour

expliquer les divergences dans le niveau de développement. North (1981), Rosenberg et

2 H. Domanski et A.Rychard (1997), « Les éléments du nouvel ordre », Warszawa, IFIS PAN,

3 D. Stark, (1995), « Not by design: the myth of designer capitalism in Eastern Europe », in Hausner J., B.

Jessop, K. Nielsen (dir), strategic choice and path-dependency in post-socialism. Institutional dynamics in the

transformation process, Aldershot, Edward Elgar 4 B. Boyer (1994), « Quelles réformes à l’est ? Une approche régulationniste », problèmes économiques,

N°2374, 1-8 5Idem

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 71

Birdzell (1986) affirment que l’amélioration des performances économiques s’accompagne

de meilleures institutions. Cette hypothèse a été approuvée par les travaux empiriques de

Clague et al. (1996), qui concluent que, le temps concourt au renforcement des institutions

d’un pays, partant du constat que ces dernières s’améliorent avec l’ancienneté de

l’indépendance du pays6. La mauvaise qualité des institutions est considérée comme la

cause principale du sous développement de certaines régions à l’instar de l’Afrique

(Acemoglu et al, 2001). « l’Afrique est plus pauvre que le reste du monde, non pas à cause

de facteurs purement géographiques ou culturels, mais à cause de mauvaises institutions»7.

Dans le même registre, Hall et Jones (1999) soutiennent l’idée selon laquelle, les

différences constatées au niveau du revenu et du développement entre pays, s’explique en

grande partie par la qualité des institutions et les politiques gouvernementales plutôt que

par l’importance du capital et du niveau d’éducation8.

Ainsi, la qualité des institutions contribue largement à améliorer les performances

économiques de long terme à travers la réduction des coûts de transaction, la limitation des

risques et des rigidités qui altèrent le bon fonctionnement des marchés (Chtourou, 2004)9.

Aussi, le respect des droits de propriétés, l’importance de la démocratie et la bonne

gouvernance sont considérés comme les composants clés de la qualité des institutions et

conditionnent la réussite de tout processus de réformes ou de transition vers l’économie du

marché (Barro, 1996 ; Clague et al, 1996 ; Rodrik et al, 2004).

Sur le plan empirique, la qualité des institutions, comme élément décisif de la croissance et

du développement, a fait l’objet de plusieurs études. Ces dernières utilisent généralement

une régression de variable telle le PIB/tête, revenu/tête ou encore le taux de croissance sur

plusieurs indicateurs institutionnel (ex : instabilité politique, corruption, liberté civile…).

Plusieurs auteurs, tels Kormendi et Meguire (1985), Scully (1988), Grier et Tullock (1989),

Barro (1996) et Helliwell (1994) et Isham, Kaufman et Pritchett (1997), concluent tous

l’existence d’une corrélation positive entre l’indicateur des libertés civiles comme mesure

du cadre institutionnel, et la croissance économique pour la plupart des pays de leur

échantillon. Selon Acemoglu, Johnson et Robinson (2004), la garantie des droits de

propriété est à l’origine de l’écart de croissance entre pays riches et pauvres, d’autant plus

qu’elle accélère la croissance (Rodrik et al, 2002). Kaufmann et al (2004) utilisent

l’indicateur des règles et des lois pour démontrer les impacts positifs de la bonne

gouvernance sur la croissance. Une forte corrélation positive entre cet indicateur et le

niveau du revenu a été constatée.

6 C. Clague, P. Keefer, S. Knack and M. Olson, (1996). « Property and contract Rights under Democracy

and Dictatorship.» The Journal of Economic Growth 1:2, 243-276 (June). 7 D. Acemoglu, S. Johnson et J.A. Robinson, (2001), «The Colonial Origins of Comparative Development:

An Empirical Investigation», American Economic Review, 91(5), p 1372 8 R .E. Hall et C. I. Jones, (1999), « Why Do Some Countries Produce So Much More Output per Worker

than Others? », The Quarterly Journal of Economics, Vol 114, N° 1, pp. 83-11 9 N. Chtourou, (2004), «Inefficience institutionnelle et performance sociale. ». Dans Restauration du rôle de

l’Etat dans le développement économique, Ouvrage Collectif, Editions PUBLISUD, Paris.

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

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En somme, tous les résultats des travaux théoriques et empiriques débouchent sur une forte

influence de la qualité des institutions sur le niveau des revenus et des performances

économiques.

II- Les réformes économiques en Algérie

Vers la fin des années 80, l’Algérie a mis en place un vaste programme de réformes

économiques et politiques dans une situation sociale et politique défavorable. Ces réformes

étaient d’une grande ampleur égalisant celles qui ont été engagées dans les PECO après

l’effondrement du bloc socialiste, « le processus de réformes par étapes a été accéléré à

partir de 1986 pour prendre en 1988 l’option claire de faire jouer au marché un rôle plus

important dans l’allocation des ressources…» (Andreff, 2009)10

.

a- L’économie algérienne à la veille des réformes

La stratégie de développement en Algérie était basée sur l’implication des pouvoirs publics

dans le processus de modernisation du pays. En effet, ce processus était basée sur le modèle

des industries industrialisantes en orientant les investissements vers la production des biens

de consommation intermédiaires et des biens d’équipement dans le but de mettre en place

un tissu industriel. Cette stratégie a donné des résultats appréciables durant la période 1967-

1984 avec un taux de croissance moyen qui dépasse les 7 %11

par an. Cette forte croissance

n’a pas été bénéfique pour l’économie nationale du moment qu’elle n’a pas permis un

transfert technologique en faveur de l’industrie. Cet échec est dû essentiellement aux

procédures adoptées en matière d’investissement « clés en main, produits en main » qui ne

favorisent pas un transfert technologique et qui reste l’une des lacunes du développement

économique algérien. Une autre faiblesse de ce processus de développement réside dans la

dépendance du système productif des importations, aussi biens en intrants qu’en biens

d’équipement et financés en grande partie par la dette extérieur.

Ainsi, l’endettement extérieur est passé de moins de 2 milliard de dollars en 70 à plus de 17

milliard de dollars en 88. Cette situation a engendré une fragilité et une vulnérabilité élevée

face aux chocs extérieurs, notamment les prix du pétrole. En effet suite à l’effondrement de

ces derniers en 1986, l’économie algérienne est entrée dans une crise sans précédant qui

s’est accentuée par la baisse des cours du dollar. Ceci a freiné d’une manière brutale

l’approvisionnement de la machine productive en matières premières d’où un recours

encore accru à l’endettement extérieur et qui aura par la suite des répercussions néfastes sur

l’économie nationale. Cette nouvelle situation a contraint les pouvoirs publics à engager des

réformes économiques qui concernent essentiellement les modes d’organisation, de gestion et des

processus décisionnels.

10 W. Andreff (2009), « Réformes, libéralisation, privatisation en Algérie : point de vue d’un outsider en

1988-1994 », in Confluences Méditerranée, automne.

11

Banque Mondiale, 2013

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 73

b- La transition à l’économie de marché

Les premières mesures de la réforme mises en œuvre dés janvier 1988, concernaient

particulièrement l’agriculture et les entreprises publiques. La loi sur l’autonomie de

l’entreprises (88.01), portant sur la création des fonds de participation chargés de gérer le

capital des entreprises publiques transformées en titres de participation. En outre, la

liquidation de plusieurs entreprises publiques locales et la promulgation de la loi sur la

monnaie et le crédit de 1990 favorisant la mise en place d’un nouveau cadre juridique et

réglementaire pour le secteur financier. Les pouvoirs politiques ont tenté, également, un

ajustement, d’une part, par la révision du taux de change et la politique du crédit et d’autre

part, par la réduction des dépenses publiques12

. Ce programme n’avait pas pour vocation le

démantèlement du secteur public, mais plutôt son assainissement pour améliorer la

performance et la compétitivité des entreprises étatiques. Le gouvernement voulait réaliser

les ajustements nécessaires indépendamment des négociations financières avec les

institutions financières internationales et sans recours au rééchelonnement de la dette

extérieure, ce qui est considéré à l’époque comme l’abandon de la souveraineté

nationale13

.

La persistance de la baisse des cours du pétrole, a contraint l’Algérie à adopter de nouvelles

réformes. Sur le plan financier, elles comprennent l’indépendance de la BC, un contrôle

quantitatif du crédit associé à une augmentation des taux d’intérêt et une dévaluation du

dinar. Sur le plan commercial, les réformes comprennent une ouverture commerciale, une

libéralisation plus étendue des prix des biens et services accompagnée d’un contrôle des

salaires, ainsi qu’une rationalisation du système fiscale et douanier (avec l’assistance de la

BM).

Les réformes entreprises ont buté sur le problème de l’endettement extérieur qui pesait

lourdement sur l’économie nationale, cependant, à part les dévaluations qu’a subi la

monnaie nationale et la libéralisation des prix étendue à pas mal de produits, la plus part

d’entre elles restent théoriques sans effet et sans efficacité. En effet, arrivée à une situation

de cessation de paiement, les pouvoirs publics, sollicite le FMI pour le rééchelonnement de

la dette. Ainsi, l’Algérie a conclut un PAS en 1994 dont l’objectif est la stabilisation de

l’économie.

Les mesures adoptées concernaient la suppression du monopole de l’Etat sur le commerce

extérieur, la dévaluation du dinar (50% en Avril 94) ainsi que sa convertibilité

commerciale, la privatisation des entreprises publiques et la réduction des dépenses

budgétaires.

12Ces réductions concernent les importations, des dépenses de l’investissement public et des protections

sociales ainsi que la compression du recrutement des fonctionnaires. 13

Fatiha Talahite (2010), « Réformes et transformations économiques en Algérie», Economies and finances.

Université Paris-Nord - Paris XIII,

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 74

Ces mesures préconisées par les institutions de Bretoon Woods ont, certes, permis de

rétablir les équilibres macroéconomiques (déficit budgétaire, inflation), mais l’économie

algérienne demeure vulnérable aux chocs externes. En effet, la nouvelle baisse des prix du

pétrole enregistrée en 1998 a eu des impacts négatifs sur la balance des paiements (1,7

milliard de dollar en 1998 et de 2,4 milliard de dollar l’année d’après), ainsi que les

réserves de change qui passent de 8 milliard de dollar fin 97 à 4,4 milliard de dollar fin 99.

A partir des années 2000, le gouvernement algérien privilégie l’investissement dans les

infrastructures à travers les plans de relance économique de type keynésien. Trois plans de

relance ont été engagés : programme triennal (2001/2003) et deux plan quinquennaux

(2005/2010, 2010/2014). Tout de même, le processus de réformes a été repris dès l’année

2000, en effet, le 26 novembre 2000 naissait le comité de la réforme des structures et des

missions de l’Etat ayant pour objectif de « procéder à l’étude et à l’évaluation de tous les

aspects relatifs aux fondements, à l’organisation et au fonctionnement de l’Etat et de

proposer (...) les éléments d’une réforme d’ensemble de l’Etat », vers un Etat moderne et

un Etat de droit14

.

Les principales réformes concernent d’une part, le secteur financier avec la promulgation de

l’ordonnance sur la monnaie et le crédit de 2001 et 2003 amendant ainsi la LMC de 1990.

Et d’autre part, le commerce extérieur, avec la ratification, en 2002, d’un accord

d’association avec l’Union Européenne (UE), l’adhésion en 2009 à la Zone Arabe de Libre

Echange et l’engagement des négociations en vue d’une adhésion à l’OMC. L’adhésion à

ces différents accords ouvrira, certes, des perspectives pour l'économie nationale,

néanmoins, elle est porteuse de risques imminents en exposant les entreprises algériennes à

une concurrence rude.

III- Analyse économétrique : méthodologie et résultats

a- Description des données

Dans cette section, nous allons tenter d’évaluer l’impact des réformes engagées sur la

croissance ainsi que le rôle joué par les institutions dans ce processus de réforme.

Les variables choisis sont : le PIB par habitant comme mesure de la croissance, le taux

d’ouverture commerciale (OUV) mesuré par la somme des importations et des exportations

rapportée au PIB, la formation brute du capital fixe (FBCF), les réformes et la qualité

institutionnelle.

Les données utilisées couvrent la période 1970-2012, elles sont tirées de la base de la

Banque Mondiale excepté les données concernant la qualité institutionnelle. Cette dernière

variable s’agit d’un indicateur composite obtenu par la synthétisation des trois variables

suivantes : Poids du gouvernement, structure légale et sécurité des droits de propriété et

réglementation du crédit, du travail et des affaires. Ces variables varient de 0 à 10. (La

valeur 0 indique que la qualité des institutions est très mauvaise et la valeur 10 indique

que les institutions sont de très bonne qualité). Elles proviennent de la base de Economic

14 D. Hadjadj, (2001), « Mirages des reformes économiques en Algérie », Le Monde Diplomatique (mars).

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N°16 Décembre 2016 Page 75

Freedom of the World (2013). Concernant les réformes, il s’agit d’une variable dummy qui

prend la valeur 1 pour la période des réformes et la valeur 0 pour les autres périodes.

b- Méthodologie

Le modèle à estimer est :

PIBH = α+β1*INST+β2*REF+β3*OUV+β4*FBCF+εt ……..(1)

Pour examiner la relation de long terme entre le PIB par habitant, les réformes, et

les institutions, nous retenons l’approche du test de cointégration développée par Pesaran et

al (2001) appliquée aux modèles Auto Regressive Distributive Lags (ARDL)15

. Ce test

dispose de plusieurs avantages. Il est mieux adapté pour tester l’existence des relations de

long terme dans les échantillons de petite taille, il distingue la variable dépendante des

variables explicatives et il ne nécessite pas que les variables du modèle soient intégrées du

même ordre ou intégrées d’ordre fractionnaire. Cependant Ouattara (2004) montre que le

test ne peut plus être validé, s’il existe dans le modèle une variable intégrée d’ordre 2.

Le modèle ARDL pour l’´equation (1) s’écrit :

∆PIBHt = α0+∑ ∆PIBHt-i + ∑

REFt-i + ∑ OUVt-i + ∑

INSTt-i +

∑ FBCFt-i + PIBHt-1 + REFt-1+ OUVt-1 + INSTt-1 + FBCFt-1 + εt

…..(2)

Le test s’effectue en deux étapes. La première étape consiste à déterminer le retard optimal

à l’aide des critères d’information d’Akaike et de Schwarz en estimant l’´equation (2). Dans

la deuxième étape, on examine toutes les combinaisons possibles pour les retards de chaque

variable afin de déterminer le modèle ARDL optimal puis on teste la cointégration. La

méthode de cointégration suivant l’approche de Pesaran et al (2001) dans les modèles

ARDL repose sur le test suivant:

H0 : π i = 0 i = 1 . . . 5

H1 : π i ≠ 0 pour au 1 valeur de i

c- Estimation

Le test de racine unitaire ADF montre que toutes les séries sont intégrées d’ordre 1 (Voir

annexe N°1). Vu le nombre réduit des observations (42 observations dans notre cas), le

15 Cette approche a déjà été utilisée par Pesaran et al (2001) pour estimer l’équation de salaire au Royaume

Unie, par Oskoee et Ng (2002) pour estimer la demande de monnaie à Hong Kong, Ouattara (2004) pour les

déterminants de l’investissement privé au Sénégal, par Khan et Qayyum (2006) pour analyser les relations

entre la finance, le commerce et la croissance au Pakistan et par Ghorban et Motallebi (2009) pour estimer la

fonction d’exportation d’Iran.

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N°16 Décembre 2016 Page 76

nombre de retard optimal pour le modèle ARDL est de p=1. La deuxième étape consiste à

déterminer le nombre de retard à imposer pour chaque variable en testant la cointégration.

Le résultats obtenu est ARDL (1,0,1,1,0). La statistique du test de cointégration est F=

4.4742 et les bornes au seuil de 5% dans la table de Pesaran et al (2001) sont (3,1946 ;

4,4465), ainsi, nous concluons qu’il y a une relation de long terme entre les variables (voir

annexe N°2).

Les résultats d’estimations des modèles de court terme et de long terme sont présentés dans

le tableau N°1. Le modèle est globalement significatif (La p-value du test de Fisher est de

0,000<5%). Par ailleurs, les réformes, l’ouverture commerciale, les institutions et la

formation brute du capital fixe expliquent environ 74,86% des fluctuations à long terme et à

court terme du PIB par habitant en Algérie. La force de rappel est négative et significative

(à 1%) ; ce qui confirme l’existence d’une relation de terme.

Tableau N°1 : Estimation du modèle ARDL (1,0,1,1,0)

Observation : 42 après ajustement

Variable Coefficient Std.Error t-stat

Court terme : Variable indépendante DLOGPIBH

DREF -0.028 0.012 -2.290

DOUV 0.260 0.097 2.674

DINST -0.038 0.020 -1.908

DLOGFBCF 0.705 0.111 6.336

ECM (-1) -0.482 0.116 -4.154

Long terme : Variable indépendante LOGPIBH

C -3.637 0.743 -4.894

REF -0.058 0.026 -2.219

OUV -0.093 0.136 -0.686

INST -0.079 0.044 -1.808

LOGFBCF 0.7214 0.061 11.724

R2 0.748 AIC 80.402

R2 ajusté 0.696 SBC 73.452

DW 1.785 F-stat 20.249

Source : Calcul des auteurs à partir du logiciel Microfi 5

d- Interprétation

A long terme, les réformes et les institutions ont un impact négatif sur le développement

économique, l’investissement a un impact positif, tandis que l’ouverture n’est pas

significative.

L’impact positif de l’investissement a été observé par de nombreux auteurs (Barro (1991) et

Levine et Renelt (1992). Une hausse de 1% de l’investissement se traduit à long terme par

une hausse importante de 72,14% du PIB par tête. En effet, depuis les années 2000, avec la

hausse des prix du pétrole, l’Etat a privilégie l’investissement dans les infrastructures à

travers les plans de relance économique et de soutien à la croissance (programme triennal

(2001/2003) et deux plan quinquennaux (2005/2010, 2010/2014).

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La non significativité du degré d’ouverture apparaît curieux, au regard de la croyance

répandue dans la littérature, où l’ouverture commerciale reflète les avantages de la

mondialisation (Chang et al, 2009; Freund et Bolaky, 2008; Lee et al, 2004). Cependant, la

spécificité des pays en développement, particulièrement l’Algérie pourrait fournir des

éléments d’explication. En effet, la mesure du degré d’ouverture utilisée montre que sa

hausse peut provenir de deux effets : l’effet importation ou l’effet exportation. Dans le cas

de l’Algérie, la non significativité de l’ouverture commerciale s’explique par la structure

des exportations. En effet, ces dernières sont constituées quasi-exclusivement des

hydrocarbures dont les prix sont très volatiles.

L’effet négatif des institutions sur le développement économique, est un résultat lié aux

pays en développement. En effet, l’effet des institutions devrait se traduire par une

amélioration du PIB par tête (Acemoglu, Johnson et Robinson (2004), Kaufmann et al

(2004)). Cependant, cette amélioration est conditionnée par la qualité de ces institutions, or

nous avions observé dans le cas de l’Algérie que la qualité des institutions est assez faible

(Voir annexe N°3).

Enfin, l’impact négatif des réformes économiques dans le cas algérien confirme les

prédictions de (Barro, 1996 ; Clague et al, 1996 ; Rodrik et al, 2004), dans le sens où la

mauvaise qualité des institutions ne permet pas aux réformes économiques de déboucher

sur de bons résultats. Ceci est conforme aux résultats précédents relatifs aux institutions.

En outre l'échec des réformes notamment celles relatives au processus de privatisation

s'explication par l’incohérence dans les choix de l'Etat en accentuant sa présence dans la

sphère économique et en même temps promulguant des lois sur la privatisation

(Mekideche, 2008). Une autre cause de l'échec des réformes tient au fait que les réformes

ont concerné beaucoup plus le volet administratif (holding, fonds de participation, SGP)

que le volet économique (Andreff, 2009). Enfin, la logique séquentielle réformes/ouverture

n'a pas été respectée. Ce n’est qu’après avoir ouvert assez brutalement son économie que

l’Algérie en vient à la mise à niveau de ses entreprises (Benabdellah, 2006).

Après l’analyse des résultats de long terme, il y a lieu d’examiner la dynamique du court

terme. Les résultats de long terme, restent quasi-identiques à court terme, mais avec des

impacts relativement moins importants, et l’ouverture qui est positive et significative.

L’élasticité de court terme du niveau du PIB par habitant par rapport à la formation brut du

capital fixe vaut 0.705. A court terme, lorsque l’investissement augmente de 1% (avec un

risque de 1% de se tromper), le niveau du PIB par tête augmente de 0,705 %. Autrement

dit, l'augmentation d'un point (100 %) de l’investissement entraine une augmentation de

70.5% % du niveau du PIB par habitant. Donc l’investissement exerce un effet positif et

significatif dur le développement économique en Algérie.

S’agissant de la qualité des institutions, son augmentation diminuerait plutôt la croissance

économique. En effet, l’élasticité de court terme du niveau du PIB par habitant par rapport

aux institutions, est de -0,038. On déduit qu'avec un risque de 10 % de se tromper,

l'augmentation d'un point sur la qualité des institutions, entraine 3.8 % de perte sur le

niveau de la croissance économique. A court terme, l'hypothèse selon laquelle la qualité des

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institutions influence positivement la croissance économique est rejetée en Algérie, à cause

de leur faible caractère. Augmentation des institutions veut dire une amplification de la

faiblesse de celles-ci.

A court terme, la contribution des réformes à la croissance économique est négative et

significative. A cet effet, l'augmentation à court terme des réformes réduirait

significativement (au seuil de 1 %) le niveau de croissance du PIB par tête. L'hypothèse

selon laquelle les réformes économiques admettent un effet positif et significatif sur la

croissance économique n'est pas vérifiée en Algérie à court terme. L’explication qu’on peut

avancer à cet égard, est que les résultats des réformes structurelles ne peuvent être

escomptés sur le court terme.

Conclusion

Le modèle économétrique (ARDL) développé dans le cadre de cette étude a permis de

mettre en évidence l’échec des réformes engagées depuis la fin des années 80. Les résultats

obtenus ont montrés que la mauvaise qualité des institutions est à l’origine de l’échec des

réformes entreprises pour remédier à la vulnérabilité structurelle de l’économie algérienne.

En effet, après trois décennies de réformes, l’économie algérienne demeure toujours

dépendante des hydrocarbures.

Compte tenu de l’importance de la bonne qualité des institutions dans la conduite des

réformes et de ses effets positifs sur la croissance économique, le gouvernement algérien

devrait d’abord entreprendre des reformes sérieuses au niveau de ses institutions afin de

réussir les réformes économiques, réduire la fragilité structurelle de l’économie et connaître

le chemin de croissance forte et durable.

Bibliographie

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 80

« réformes et transformations économiques en Algérie. Economies and finances.

Université Paris-Nord - Paris XIII, 2010 ;

25. WORLD BANK (2002), « World Development Report 2002: Building Institutions

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Annexes

Annexe N°1

Null Hypothesis: D(LOGPIBH) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.030509 0.0002

Test critical values: 1% level -2.622585

5% level -1.949097

10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(OUV) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.872740 0.0000

Test critical values: 1% level -2.622585

5% level -1.949097

10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: INST has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.716473 0.0814

Test critical values: 1% level -2.621185

5% level -1.948886

10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(REF) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

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N°16 Décembre 2016 Page 81

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.324555 0.0000

Test critical values: 1% level -2.622585

5% level -1.949097

10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Null Hypothesis: D(LOGFBCFC) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Fixed)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.258355 0.0017

Test critical values: 1% level -2.622585

5% level -1.949097

10% level -1.611824

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 7

Annexe N°2 9/25/2015 6:52:21 PM

Autoregressive Distributed Lag Estimates

ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion

*******************************************************************************

Dependent variable is logPIBH

42 observations used for estimation from 1971 to 2012

*******************************************************************************

Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]

log PIBH(-1) .51735 .11617

4.4534[.000]

REF -.028001 .012 -

2.2905[.028]

OUV .26037 .097961 2.6579[.012]

OUV(-1) -.30552 .10386 -2.9417[.006]

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LOGFBCFC .70533 .11131

6.3366[.000]

LOGFBCFC(-1) -.35711 .13372 -

2.6706[.012]

INST -.038609 .020233 -1.9082[.065]

INPT -1.7556 .62080 -2.8279[.008]

*******************************************************************************

R-Squared .98699 R-Bar-Squared

.98432

S.E. of Regression .032774 F-Stat. F(7,34)

368.5937[.000]

Mean of Dependent Variable 3.2758 S.D. of Dependent Variable .26170

Residual Sum of Squares .036521 Equation Log-likelihood 88.4029

Akaike Info. Criterion 80.4029 Schwarz Bayesian Criterion 73.4522

DW-statistic 1.7859 Durbin's h-statistic

1.0542[.292]

*******************************************************************************

Testing for existence of a level relationship among the variables in the ARDL model

*******************************************************************************

F-statistic 95% Lower Bound 95% Upper Bound 90% Lower Bound 90% Upper Bound

4.4742 3.1946 4.4465 2.6454 3.7787

W-statistic 95% Lower Bound 95% Upper Bound 90% Lower Bound 90% Upper Bound

22.3711 15.9728 22.2325 13.2272 18.8937

*******************************************************************************

* * * *

* A:Serial Correlation*CHSQ(1) = .89681[.344]*F(1,33) = .72001[.402]*

* * * *

* B:Functional Form *CHSQ(1) = .18659[.666]*F(1,33) = .14726[.704]*

* * * *

* C:Normality *CHSQ(2) = .35454[.838]* Not applicable *

* * * *

* D:Heteroscedasticity*CHSQ(1) = .51041[.475]*F(1,40) = .49208[.487]*

*******************************************************************************

Source : Résultats obtenus à partir du logiciel Microfit 5

9/25/2015 6:52:42 PM

Estimated Long Run Coefficients using the ARDL Approach

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ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion

*******************************************************************************

Dependent variable is PIBH

42 observations used for estimation from 1971 to 2012

*******************************************************************************

Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]

REF -.058016 .026140 -2.2195[.033]

OUV -.093548 .13633 -.68617[.497]

LOGFBCF .72148 .061538 11.7242[.000]

INST -.079994 .044225 -1.8088[.079]

INPT -3.6374 .74325 -4.8940[.000]

*******************************************************************************

9/25/2015 6:53:16 PM

Error Correction Representation for the Selected ARDL Model

ARDL(1,0,1,1,0) selected based on Akaike Information Criterion

*******************************************************************************

Dependent variable is dPIBH

42 observations used for estimation from 1971 to 2012

*******************************************************************************

Regressor Coefficient Standard Error T-Ratio[Prob]

dREF -.028001 .012225 -2.2905[.028]

dOUV .26037 .097961 2.6579[.012]

dLOGFBCF .70533 .11131 6.3366[.000]

dINST -.038609 .020233 -1.9082[.064]

ecm(-1) -.48265 .11617 -4.1547[.000]

*******************************************************************************

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List of additional temporary variables created:

dPIBH = PIBH-PIBH(-1)

dREF = REF-REF(-1)

dOUV = OUV-OUV(-1)

dLOGFBCF = LOGFBCF-LOGFBCF(-1)

dINST = INST-INST(-1)

ecm = PIBH + .058016*REF + .093548*OUV -.72148*LOGFBCF + .079994*INST +

3.6374*INPT

*******************************************************************************

Annexe N°3

1- La qualité institutionnelle en Algérie en comparaison avec d’autres pays

pétroliers: indicateurs de gouvernance pour 2011

Source : Calcul des auteurs à partir de Economic Freedom of The World 2013

2- Tableau retraçant les notes de la qualité des institutions en Algérie

Année poids du

gouvernement

structure légale et

protection des droits

de propriété

Régulation institution

1970 6.84 3.76 0 5.29964351

1971 6.91834443 3.54189038 0 5.2301174

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

9,0

poid du gouvernement

protection des droits depropriété

régulation

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Réformes et croissance économique : Quel rôle pour les institutions ?

N°16 Décembre 2016 Page 85

1972 6.95553473 3.43517397 0 5.19535435

1973 6.95553473 3.38181577 0 5.16867525

1974 6.97412988 3.35513667 0 5.16463327

1975 6.99 3.33 0 5.1605913

1976 5.85750592 3.54720505 0 4.70235549

1977 5.28989637 3.6565788 0 4.47323758

1978 5.00609159 3.71126567 0 4.35867863

1979 4.86418921 3.7386091 0 4.30139915

1980 4.72 3.77 0 4.24411968

1981 4.13621749 3.64416313 0 3.89019031

1982 3.84318283 3.58326843 0 3.71322563

1983 3.6966655 3.55282108 0 3.62474329

1984 3.62340683 3.5375974 0 3.58050212

1985 3.55 3.52 0 3.53626095

1986 4.2840236 3.51228793 0 3.89815576

1987 4.65096132 3.50724503 0 4.07910317

1988 4.83443017 3.50472358 0 4.16957688

1989 4.9261646 3.50346286 0 4.21481373

1990 5.02 3.50 2.83 3.78314222

1991 5.86402787 3.51313806 2.80465328 4.0606064

1992 6.28709228 3.51860602 2.79231718 4.19933849

1993 6.49862449 3.52134 2.78614913 4.26870454

1994 6.6043906 3.52270699 2.7830651 4.30338756

1995 6.71 3.52 2.78 4.33807059

1996 6.17908957 2.95771374 3.11632792 4.08437708

1997 5.913556 2.67453362 3.28450135 3.95753032

1998 5.78078922 2.53294356 3.36858806 3.89410694

1999 5.71440583 2.46214853 3.41063141 3.86239526

2000 5.65 2.39 3.45 3.83068357

2001 5.42 2.39 4.11 3.97478348

2002 4.73 2.33 4.19 3.75184296

2003 4.26 2.33 4.48 3.68998054

2004 4.26 2.54 4.55 3.78259958

2005 4.84 3.48 4.66 4.32709492

2006 4.21 3.46 4.70 4.1246566

2007 4.06 3.14 5.23 4.14326215

2008 3.49 2.98 5.17 3.88133301

2009 3.54 3.14 5.27 3.98515008

2010 3.38 2.90 4.91 3.72791779

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2011 2.62 2.63 5.04 3.42698054

2012 2.28 2.96 4.96 3.39679231

Source : Economic Freedom of The World 2013