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MA VIE AU JARDIN ACTUS | SCIENCE | TENDANCES | DÉCRYPTAGE | CULTURE POUR JARDINIER CONTEMPORAIN DOSSIER BESTIOLES & Cie HISTOIRE HOAX GARDEN Les coquilles d’œufs BE TREND ! NA PIC TURE AQUARELLE Les natures mortes bien vivantes de l’artiste NADETTE CHERY Le potager prend de la hauteur et part à la conquête des villes Le travail du sol en question. Est-il superflu ? La mouche des terreaux La tulipomanie au XVIIe siècle: la première bulle spéculative de l’histoire M V A J numéro 2 mars - avril - mai 2014

Ma Vie au Jardin - printemps 2014

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DESCRIPTION

Ce nouveau numéro du magazine de conseils et tendances jardin s'enrichit de nouvelles rubriques comme "Be Trend !", "Hoax Garden" ou encore du journal parodique The Manshongtone Post. L'artiste Nadette Chery figure dans ce numéro de printemps avec ses aquarelles.

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Page 1: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

MA VIE AU JARDIN

ACTUS | SCIENCE | TENDANCES | DÉCRYPTAGE | CULTURE POUR JARDINIER CONTEMPORAIN

DOSSIER

BESTIOLES & Cie

HIS

TOIR

E

HOAX GARDENLes coquilles d’œufs

BE TREND !

NAPICTURE

AQUARELLELes natures mortes

bien vivantes de l’artiste

NADETTE CHERY

Le potager

prend de la hauteur et part à la conquête

des villesLe

travail du sol en question. Est-il superflu ?

La mouche des

terreaux

La tulipomanie au XVIIe siècle: la première bulle spéculative de l’histoire

M V A J numéro 2

mars - avril - mai 2014

Page 2: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

SOMMAIRE

[ DIGITAL NATURE ]REALIZED WITH PHOTOSHOP

Pages 21 et 31

P 4 PENSÉEs

P 5 DESIGNNEWSROOM

P 6 | Actualité - infographieP 7 | C COOL / C PAS COOL

P 8 CHRONIQUE

P10 BE TREND !

P12 | TECH DE PRO

Les secrets des horticulteurs pour

obtenir des plantes compactes.

P14 | DOSSIER

Le travail du solla tradition en

question.

P17 BESTIOLES & Cie

P18 FLOWER POWER

P20 C GEEK

P22 | HOAX GARDENLa légende des œufs

miraculeux

P28 | HISTOIRELa tulipomanie

au XVIIe

P30 WEB ADDICT

P32 The Manshongtone Post

P34 LIVRES

Le journal parodique du Frikistan inspiré de la réalité (mais pas trop) où tout est à l’envers.Suivez les aventures politiques du ministre de l’Intérieur Guy Fosate, futur président.

Dans ce numéro, découvrez l’affaire du réseau de phytophilie qui choque les Frikistanais !

NAPICTURE

Les aquarelles deNADETTE CHERY

P24

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EDITORIAL

WWW.NEWSWEED.INFO

Cher lecteur (et lectrice),

j’avoue, c’est un peu de manière égoïste que ce magazine a été conçu. En effet mes passions sont multiples et hétéroclites, j’aime le jardinage (c’est ou du moins c’était mon métier), la philosophie, la photographie, le graphisme, le design, les sciences, les nou-velles technologies, les contenus parodiques, etc.

J’ai été pendant longtemps un grand consommateur de maga-zines papier, mais j’avoue que d’acheter un magazine pour cha-cun de mes hobbys cela commençait à revenir onéreux.

Alors bien sûr, il y a internet avec ses informations en pagaille, mais la plupart des sites (gratuits) sont impersonnels, leurs au-teurs ne sont pas des journalistes formés ou des professionnels. Cela manque de rigueur, il n’y a pas de ligne éditoriale claire, et surtout, il n’y a plus l’attente interminable de la date de sortie de votre magazine favori. Sur le net, tout est là, tout de suite et en continu. En fin de compte la rareté créée l’excitation et le plaisir de découvrir des choses nouvelles.

Alors oui, j’ai été égoïste, car dans ce petit magazine de 36 pages, je me suis fait une compilation de tout ce qui me passionne, mais toujours en rapport avec la nature et le jardin et en essayant de faire passer des messages. Des messages philosophiques, écolo-giques, économiques, sur les travers de nos sociétés modernes, de nos politiques....

Cela passe par le texte, comme cette parodie métaphorique de journal quotidien en page 32 (The Manshongton Post) dont le titre est un anagramme et aussi une contraction entre le nom d’une célèbre multinationale américaine et le terme «mensonge» qui qualifie le comportement de certains politiques et dirigeants de multinationales.

Cela passe également par l’image, avec, en page 31, ce «Papaver atomicus», métaphore de la violence avec laquelle la Nature va se défendre contre l’Homme «ultramoderne» qui ne vit que pour lui-même et son bon plaisir.

Mais il y a aussi de la couleur, de la beauté et de la douceur dans ce magazine avec de jolies photos, une mise en page colorée et surtout un hommage à ma maman, artiste peintre, qui m’a auto-risé à publier certaines de ses aquarelles en pages 24 à 27.

J’espère que vous prendrez plaisir à lire et à regarder cette publi-cation.

Par Jean-Marc Chery

Jardinier et Chroniqueur horticole

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PENSÉES MVAJ n°2 - p 4

Rabindranath Tagore (1861 - 1941)Poête et philosophe IndienPrix Nobel de littérature en 1913

«Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines jour et nuit court à travers le monde et danse en pul-sions rythmées.

«C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en innombrables brins d’herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.

«C’est cette même vie qui balance flux et reflux dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.

«Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle

«Et je m’enorgueillis, car le grand battement de la vie des âges, c’est mon sang qu’il danse en ce moment.»

Extrait de Offrande Lyrique

Page 5: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

DESIGN MVAJ n°2 - p 5

Soenn«Soenn» est un luminaire en forme de coiffe bretonne servant d’écrin à une orchidée de Plougastel

AIRAIR est est un objet design inspiré du style Louis XV permettant la culture aéroponique de plantes potagères en intérieur. Il est pos-sible de suivre l’évolution des plantes grâce à une application mobile.

DESIGNERSCamille BechetThomas Ducourneau

www.diabloedesign.com/air/

DESIGNERSRémi CoignecJoclelyn Coraboeuf

Ces créations on été présentées parmi d’autres au Salon du Végétal d’Angers en février 2014 dans le cadre de l’espace inspiration | http://bit.ly/1iNUNaD |

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NEWSROOM MVAJ n°2 - p 6

Page 7: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

C pas COOL !

NEWSROOMC COOL !

Pesticides interdits aux particuliers en 2022

Le 23 janvier 2013, l’Assemblée Nationale a adopté une loi inter-disant l’utilisation et la détention de pesticides par les jardiniers particuliers à partir du 1er janvier 2022. À partir de cette date, les 17 millions de jardins français devront passer au bio. Pourquoi attendre ? De nombreuses communes et jardiniers amateurs sont déjà passés au «zéro phyto». Rejoignez le mouvement !

Botanic reprend vos pesticides !

L’enseigne Botanic lance son opération «Pulvé-risons les pesticides» pendant les week-ends du 14 au 16 mars et du 21 au 23 mars (sauf magasins d’Alsace et Moselle du 14 au 15 mars et du 21 au 22 mars). Rapportez vos pesticides chimiques en magasin et repar-tez avec un bon de 5 € à valoir sur l’achat d’une solution pour jardiner au naturel

Conditions: www.botanic.com

Le brocoli aux mille vertus

Ces dernières années de nombreuses études internationales ont démon-tré l’aspect préventif du chou brocoli contre certains cancers et égale-ment la maladie d’Alzheimer. Plus étonnant une étude américano-chinoise sur des rats a montré que ces derniers survivaient à une dose létale de radioacti-vité après injection d’une mo-lécule extraite du brocoli.

Hiver trop doux, été trop galère ?

L’hiver 2013/2014, le 3e plus doux depuis 1900 réjouit les Fran-

çais qui ne craindront pas leur fac-ture de gaz. Cependant dans les

jardins le printemps et l’été risquent d’être compliqués le froid n’ayant

pas fait son travail sur les végétaux et les nuisibles (insectes et champi-

gnons). Il faut s’attendre à des florai-sons capricieuses et des «invasions

barbares» sur les plantes de nos jardins.

Attention au ver de trop !

Depuis quelques mois on parle beaucoup des vers de terre qui sont devenus la gour-

mandise préférée d’un ver exotique venu du pacifique sud: le Plathelminthe terrestre. Ce

ver glouton serait même capable d’altérer la fertilité des sols qu’il occupe en sapant «le mo-

ral des travailleurs de l’ombre» que sont les lom-brics. L’immigration clandestine touche aussi la

nature, le plathelminthe terrestre rejoignant la liste des non moins célèbres frelons asiatiques ou encore

charançon rouge du palmier pour ne citer qu’eux...

La loi anti-pesticides bientôt invalidée ?

A peine adoptée la loi Labbée qui interdira les pesticides en 2020 et 2022 est la cible de l’UPJ (Union des entre-

prises pour la Protection des Jardins et espaces publics). Elle a annoncé qu’elle allait tenter une procédure d’annula-

tion auprès du Conseil d’État. Le «syndicat des pesticides» va faire faire des heures supplémentaires à ses juristes pour

dénicher le moindre vice de procédure dans l’adoption de la loi.

MVAJ n°2 - p 7

Page 8: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

CHRONIQUE MVAJ n°2 - p 8

LE BLOGUEUR: ESCLAVE CONSENTANT

Tous les blogueurs n’appréhendent leur activité de la même façon. Mais sou-vent les lecteurs de blogs de jardinage ne s’imaginent pas le travail, l’engage-ment personnel et l’aspect chronophage de cette activité qui possède égale-ment son côté sombre, «le côté obscur de la Force». Certains bloguent avec un certain recul et il y a les forçats du web comme moi. Voici le dessous des cartes ! Blog addict ! Au début vous vous dites, j’ai envie de partager mes expériences jardinières. De toute façon aujourd’hui tout le monde ou presque peut le faire tant les plateformes clé en main sont nombreuses: overblog, wordpress, blogger... Vous commencez à écrire vos premiers posts avec une grande attente, votre première interaction, par-fois un simple commentaire. De fil en aiguille vous commencez à devenir accro: vous scrutez votre outil de statistiques tous les jours et si vous utilisez les réseaux sociaux à chaque «j’aime» ou «follower» de plus vous ressentez comme une forme d’excita-tion et vous «sombrez» dans une dépendance certaine. Les neurosciences auraient peut-être beaucoup à dire sur ce qu’il se passe dans le cerveau d’un blogueur...

Le loup tapi dans l’ombre... Mais sachez-le, le blogueur jardin est un peu comme le petit chaperon rouge. Il se balade tranquillement dans la forêt et les loups (oui, il y en a plusieurs) sont cachés partout, prêts à sauter sur vous pour vous manipuler par de belles paroles. Parce que les loups en question ne sont pas la pour vous manger, mais pour que vous serviez d’appât à d’autres créatures bien plus lucratives: les consommateurs. Le blogueur est la patte blanche du loup qui lui permet d’entrer dans la berge-rie... Au début ils s’approchent à pas feutrés et vous flattent pour endormir votre vigilance. Ces loups, ce sont des agences de communications représentant de grandes marques de produits de jardinage. Dans ces agences des personnes sont chargées de parcourir le Net toute la journée pour vous repérer: ils chassent...

Page 9: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

CHRONIQUE MVAJ n°2 - p 9

Lorsque le blogueur est ferré, la méca-nique insidieuse se met en marche. On lui propose des tests de produits, gratuite-ment envoyés. J’ai moi-même été «ferré» deux fois au tout début. Lorsque vous re-cevez vos premiers produits à tester, vous êtes sur un petit nuage, «ça y est je suis un journaliste testeur !» Seulement peu de temps après vous avez le deuxième effet Kiss-Cool, beaucoup moins cool. L’agence de Com’ ne vous lâche plus, il vous mettent la pression pour publier le test rapidement et gare, si ce n’est pas conforme à leurs at-tentes. Dans mon cas, j’ai une formation horticole et quand je teste un produit, c’est pour de vrai et avec l’exigence d’un profes-sionnel. Alors il m’est arrivé une fois où cela a largement «fritté» en raison d’un test peu flatteur qu’il a fallu retirer du site sous la pression. Mais certaines marques sont plus ouvertes et prennent vos observations en compte pour améliorer leur produit. Il y a aussi les vampires ! Et oui, même sur le web, il y a des vam-pires. Ils sont devenus modernes. Là en-core, ils se cachent derrière un nuage de flatteries peu sincères, pour vous garder sous leur contrôle. Ces vampires ce sont parfois des médias web ou d’autres sites de jardinage plus ou moins importants. Ils ne vous prennent pas votre sang, mais vos idées et votre contenu. Ils vous font com-prendre que grâce à eux et leur audience vous allez gagner en notoriété. Seule-ment ils prennent la fâcheuse habitude de retravailler vos articles, de les travestir pour qu’ils collent à leur propre contenu. C’est de l’esclavage moderne. Le blogueur fournit un travail, parfois de qualité su-périeure à des journalistes spécialisés ou

non spécialisés dans le jardin, sans aucun salaire. La promesse de notoriété n’est pas un salaire ! Même dans les émissions de téléréalité, aussi débiles soient-elles, les participants sont considérés comme des salariés avec un contrat, ce qui, soit dit en passant, n’a pas toujours été le cas.

Blogueur jardin et forçat du web ? Récemment j’en ai eu marre et j’ai chan-gé de méthode. Je ne stresse plus pour mon audience, même sous la pression de ma fan page Facebook et de ses noti-fications du type «vous n’avez rien publié depuis une semaine» ou encore «vous manquez à votre audience». Je ne regarde plus les statistiques de visites de mes sites 10 fois par jour. Lorsque des loups et des vampires tentent de m’attraper, je leur impose des conditions tellement dra-coniennes que seuls ceux qui sont vrai-ment sincères restent. Les autres fuient...

Lorsque des produits m’intéressent pour un test, c’est moi qui contacte la marque et non l’inverse. J’ai banni les partenariats dont le rapport charge de travail / béné-fice était déséquilibré (dans le mauvais sens...). Je privilégie les partenariats avec les sociétés ou des personnes avec les-quelles je partage des valeurs proches. Résultat: il reste plus grand monde, mais avec ceux qui restent des dialogues en-richissants peuvent s’établir avec des échanges d’idées et de convictions fortes.Quant à moi, j’écris mes articles libre-ment, lorsque l’inspiration me vient et en toute indépendance. Je suis un blogueur plus détendu et cette année j’aurai plus de temps pour le jardin. Enfin... j’espère !

Page 10: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

BE TREND !

LE POTAGER

QUITTE LE PLANCHER DES

VACHES !

POTAGERhors-sol

Comment faire un potager lorsqu’on possède peu ou pas de terrain ?

C’est la problématique principale des nouveaux jardiniers urbains désirant s’initier à la culture de légumes sains et

suivre la tendance du DIY (comprenez Do It Youself - «Fais-le toi-même» en français).

Le jardinier des villes veut mettre les mains dans la terre et reprendre le contrôle de

son alimentation, mais reste toutefois sen-sible aux modes et aux tendances marke-ting. Le fameux DIY qui fleurit sur le web

et dans les magazines traduit la volonté du citadin qui n’a pas accès à la terre à cher-cher un moyen d’échapper aux produits alimentaires manufacturés, aux origines incertaines et aux étiquettes difficiles à

déchiffrer et peu fiables.

"Imaginez l’étonnement de vos convives au moment de l’apéritif, lorsque vous leur ser-virez vos tomates cerises alors que vous logez en plein centre ville: un sujet de conversa-

tion passionnant pour la soirée !"

Le «cultiver soi-même» reconnecte le cita-din à ses racines profondes et aux premiers hommes guidés par leur instinct de survie et la communion avec la nature. La partie

reptilienne de notre cerveau, la plus primi-tive, pousse chacun d’entre nous à revenir

à cet état. Pouvoir récolter ses premiers légumes apporte une grande fierté valo-risant l’individu et créant du lien familial

entre générations et du lien social dans la cité urbaine.

MVAJ n°2 - p 10

Page 11: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

BE TREND !

BioCarré® et BioSerre® par Bio carré

Meuble potager et serre potagère modulable en bois certifié PFEC avec arrosage autonome et lombricomposteur selon modèle. Couleur à la demande lors de la commande. Montage sans ou-tils. Hauteur des éléments variable. Fabriqué en France (Bretagne).

www.carreserre.fr

Potager modulable par Botanic®

Kits de meubles potagers modu-lables pour terrasse et balcon en pin Douglas français PFEC. Montage sans clous ni vis. Fabriqué en France

www.botanic.com

Pour cultiver des légumes sans aucun terrain (balcon ou terrasse) ou un petit jardin de ville, il est nécessaire de s’affranchir de sol et de prendre

de la hauteur. De plus en plus de fabricants mettent au point des meubles de culture surélevée ou hors-sol offrant un agrément certains pour la culture de quelques légumes. Certains concepts très élaborés

deviennent littéralement autonomes avec recyclage des déchets orga-niques par lombricompostage et arrosage à l’eau de pluie sans pompe.

De plus ils sont adaptables, modulables, écologiques dans leur concep-tion et permettent au plus grand nombre de jardiner en ville, enfants,

personnes âgées ou à mobilité réduite.

Carré potager Marta par Forest-Style

Meuble potager en pin certifié FSC traité autoclave avec feutre géo-textile et séparateurs. 94,90 € chez Jardiland

www.forest-style.com

Tour à Patates49,95 €Chez Botanic®

Meuble potager129 €Chez Botanic®

MVAJ n°2 - p 11

Page 12: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

Comment font les producteurs de plantes à massifs pour obtenir des plantes compactes ?

MVAJ n°2 - p 12TECH de PRO

L’ un des critères de qualité retenu par l’hor-ticulture ornementale intensive est la com-pacité des plantes. Ce critère est soi-disant

dicté par le marché et les consommateurs, mais aussi pour des contraintes logistiques: des plantes trapues et ramifiées sont plus facilement transpor-tables dans les rolls* (on peut en mettre plus) et s’abîment moins lors des diverses manutentions qui mènent la plante du producteur au jardin d’un client en circuit long (nombreux intermédiaires).

«Cest bientôt du passé. Enfin... on espère !»LA CHIMIE

IIls s’appellent ou s’appelaient Cycocel, Alar, Bonzi... Tous ces produits sont ce qu’on appelle des régulateurs de croissance et ont été utilisés massivement et parfois abusivement par certains producteurs de plantes à

massifs dans les années 90. Les régulateurs ont une action hormonale très puissante sur la longueur des entre-noeuds des végétaux. Leur utilisation était parfois délicate parce qu’une surdose

pouvait bloquer irrémédiablement la croissance d’une plante. Les ré-gulateurs chimiques sont peu à peu interdits en raison

de la pollution qu’ils occasionnent.

«Souffler le chaud et le froid»LE CLIMAT

Le contrôle très précis du climat dans les serres de culture est une condition in-dispensable pour obtenir des plantes trapues. Les nouvelles générations de serres, toujours plus lumineuses, ther-morégulées grâce à des outils informa-tiques et des sondes ultra-précises ont permis de faire des progrès importants pour gérer la croissance de la plante.

«La diététique des plantes»LA FERTILISATION ET LE SUPPORT DE CULTURE

Contrôler le «régime alimentaire» des végétaux permet de façonner la physionomie d’une plante à massif. Le rapport N.P.K (azote - phosphore - po-tassium) + oligo-éléments des engrais délivrés en fonction du stade de développement de la plante et les supports de culture, communément appe-lés terreaux, sont devenus très complexes et tech-niques. L’équilibre des éléments qui les composent (tourbes, argiles, fibres diverses), les engrais et ad-juvants qu’il contient sont parfois spécifiquement étudiés pour chaque espèce de plante. Le choix est parfois difficile pour le producteur qui travaille par-fois main dans la main avec le fabricant (partenariat).

AVANT LE COMMENT, LE POURQUOI...

* Un roll est un chariot de manutention et de transport de plantes constitué de plusieurs étages.

Page 13: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

TECH de PRO

«Serrées, mais pas trop !»LA DENSITÉ DE CULTURE

La densité de culture, c’est-à-dire l’espacement entre chaque pot ou godet, est très importante pour limiter la croissance verti-cale des végétaux. Trop serrées les plantes peuvent avoir ten-dance à «monter» mais trop es-pacées la culture peut prendre trop de place dans les serres avec des problèmes de rentabilité économique pour le producteur.

«Le Darwinisme accéléré»LA SÉLECTION VARIÉTALE

Les obtenteurs, sociétés internationales qui créées les nouvelles variétés, ont beau-coup travaillé ces 15 dernières années pour sélectionner de nouvelles variétés de plantes à massifs naturellement tra-pues pour s’affranchir progressivement des solutions chimiques polluantes que représentent les régulateurs de croissance. C’est un long travail de croisement et de sélection pour obtenir des hybrides dont la durée de vie commerciale est parfois courte en raison des progrès techniques et des modes. Outre la compacité des va-riétés, de nombreux critères sont paral-lèlement recherchés comme l’aspect es-thétique et la résistance aux maladies...

LA THIGMOMORPHOGĒNÈSE. C’EST QUOI ?

Derrière ce terme barbare se cache un principe biologique simple. Plus prosaïquement, la thigmomor-phogénèse signifie «formation de l’architecture des plantes par le toucher». Dans la nature ce phéno-mène s’illustre dans les forêts ou encore dans les régions très venteuses. Dans la partie haute d’une fo-rêt (canopée), aucun arbre ne dépasse son voisin en terme de hauteur pour la simple et bonne raison que cela l’exposerait aux vents violents. L’action mécanique (du vent ou du passage répété d’animaux) sur leur apex (extrémité de la tige) va ralentir la croissance des végétaux et provoquer leur ramification.

Encore au stade très expérimental, cette technique de stimulation mécanique permettrait de réguler naturel-lement la croissance de certaines plantes horticoles.

«Obtenir une plante compacte et ramifiée consiste à trouver le difficile équilibre entre toutes ces techniques.»

MVAJ n°2 - p 13

Page 14: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

DOSSIER

POTAGERLe travail du sol en question

MVAJ n°2 - p 14

Un certain nombre de pratiques et d’idées reçues gravitent autour du travail du sol au potager. Des

recherches récentes sur la vie dans et sur le sol ont mis en évidence les effets néfastes de certaines mé-thodes de travail ou de désherbage pourtant pra-tiquées par nos ancêtres depuis des générations.

Le rôle du travail du sol

Le rôle du bêchage tel qu’il a toujours été décrit dans les formations agricoles est de retourner la terre afin de l’aérer pour favoriser le réchauffement au printemps ;Favoriser l’action du gel qui casse les grosses mottes en hiver (améliore la structure) ;Enfouir en profondeur les éventuelles adven-tices (« mauvaises herbes ») et déchets de culture présents sur le sol ou encore le fumier.Des générations de jardiniers ont suivi ces pré-ceptes jusqu’à ce qu’apparaisse un phénomène ap-pelé la fatigue des sols. Mal connu il y a encore dix ans c’est le résultat de pratiques non respec-tueuses de la vie du sol (travail de la terre, désher-bage chimique, apports d’engrais de synthèse).Le sol est vivant et doit être considéré comme un organisme au fonctionnement complexe.

Pratiques responsables du travail du sol

Le sol de votre potager est un millefeuille consti-tué de couches dans lesquels vivent des organismes spécifiques. Ces organismes vivent à des profon-deurs elles aussi spécifiques et seulement à celles-ci.

Ces dernières années certains programmes de recherche chargés de l’étude des sols ont permis de révéler l’éten-due de la richesse faunistique et floristique de ces der-niers. Des champignons, des insectes, des bactéries, des nématodes et autres vers de terre habitent votre potager. On estime que plus de 25 % des espèces ani-males et végétales actuellement décrites vivent dans le sol. C’est un écosystème complexe avec une hiérarchie.

Cette hiérarchie répond à ce que l’on appelle une stra-tification verticale c’est-à-dire que chaque couche du sol abrite un type d’organisme vivant, spécifique à cette profondeur (et ne survivant qu’à celle-ci). Pre-nons l’exemple des bactéries chargées du recyclage des matières organiques mortes. Une partie de ces bactéries vivent en surface (dans les premiers centi-mètres de sol) et sont des bactéries aérobies, autre-ment dit elles ont besoin d’oxygène pour survivre et faire leur travail de recyclage. D’autres bactéries vivent plutôt en profondeur (disons cette fois-ci à une profon-deur de bêche) et celles-ci sont anaérobies (l’absence d’oxygène leur est vitale, car il est toxique pour elles).

Page 15: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

DOSSIER MVAJ n°2 - p 15

En travaillant et retournant le sol, même d’une simple hauteur de bêche, le jardinier modifie l’or-ganisation des couches et perturbe le sol qui doit faire un effort pour retrouver l’équilibre nécessaire à son fonctionnement. Il faut donc travailler le sol sans le retourner, voire ne pas le travailler du tout.

Cela n’est toutefois pas facile diront certains lorsqu’on possède un très grand potager, le tra-vail du sol s’effectuant avec des machines moto-risées (motoculteur). «Je connaissais un ancien jardinier voisin de mes parents qui au printemps passait des heures à faire du sur-place avec son mo-toculteur transformant presque la terre en sable, découpant à n’en plus finir les racines de chien-dent. La terre était si fine qu’il se formait une croute de battance, pellicule très dure à la surface du sol, qui gênait considérablement la germination des semis. Au contraire chiendents et liserons prolifé-raient de plus belle dans le potager de ce jardinier.»

Sous-traitez !

Pour s’économiser (le dos) sous-traitez le travail du sol à la nature. Plantez des engrais verts dont les racines vont structurer le sol à la fin de l’été et le maintenir à l’abri des lessivages d’éléments minéraux et de l’effet tassant des pluies hivernales. Les racines casseront les mottes et formeront une sorte de squelette structurant votre sol. Avant la floraison, fauchez et broyez votre engrais vert en le laissant se décomposer sur place.

La faune terrestre et en particulier les vers de terre ou même les fourmis travailleront également le sol à votre place. Les vers de terre en creusant des ga-leries jusqu’à 1,50  m de profondeur. Vous observe-rez facilement leur travail par la présence tortillons spécifique à la surface de votre potager. Machines biologiques formidables les vers de terre bêchent littéralement le sol en enfouissant la matière orga-nique de surface dont ils se nourrissent. D’autres vers de terre plus discrets creusent des galeries hori-zontales complétant l’action verticale des premiers.

Étant donné que dans un sol normalement pourvu en vers de terre, ces derniers peuvent brasser entre 44 à 80 tonnes de terre à l’hectare et par an vous pouvez revendre votre bêche et faire économiser la «sécu» des consultations chez le kiné et les pommades pour le dos !!

«Les ingénieurs phy-

siques du sol que sont les vers de terre, les fourmis

ou même les termites renou-vellent la structure du sol, créés

des habitats pour les autres orga-nismes du sol et régulent la distri-bution spatiale des ressources

en matière organique ainsi que le transfert de l’eau.»

Page 16: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

DOSSIER

Cela se passe sous vos bottes !

MVAJ n°2 - p 16

Pour ceux qui sont réfractaires au non-travail du sol et qui tiennent à utiliser des outils, utilisez de préférence la fourche bêche qui permet de briser les mottes plus finement que ne le ferait une bêche classique, cette dernière ayant tendance à lisser les sols « amoureux » (argileux, collant). Toutefois dans une terre sableuse la bêche permet un travail correct en raison du manque de cohésion des agrégats. Ces conseils ne sont que des indications informatives. Ce n’est pas ce qui est préco-nisé dans un jardin bio qui se respecte. Un Jardin bio n’est pas forcément un jardin « propre » ou le sol doit rester nu comme un vers pendant la mauvaise saison.

Pour un travail sans retournement, beaucoup de jardiniers bios sont partisans de la grelinette mais je trouve l’outil peu pratique malgré son intérêt écologique pour le sol.Pour un décompactage superficiel entre deux cultures ou dans un potager au repos l’utilisation d’une griffe permet en même temps de déraciner les adventices avant de les retirer du terrain. Enfin pour finir le tra-vail le râteau est indispensable pour casser les der-nières mottes, ramasser les cailloux (mon jardin est placé sur une ancienne carrière donc il y a beau-coup de cailloux) et niveler le sol avant un semis.

1 million c’est le nombre d’organismes que peut contenir une cuillère à café de terre de jardin répartis en plusieurs milliers d’espèces.

25% C’est le poucentage des espèces de la totalité du monde vivant décrites à ce jour qui vivent dans le sol.

2 millions c’est le nombre d’espèces de bactéries vivant dans le sol.

Seulement 1% des espèces vivant dans le sol auraient été identifiées

Les outils

Page 17: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

BESTIOLES & Cie MVAJ n°2 - p 17

Type : Diptère

Plantes atteintes : Plants, boutures, jeunes plantes issues de semis.

Partie(s) touchée(s) : racines, tiges

Description de l’affreuse bébête:

Petites mouches foncées de 3 à 5 mm de long avec de longues et fines antennes et de longues pattes. Elles s’envolent rapidement des cultures d’un simple passage de la main dans la végétation. Les mouches des terreaux se rencontrent plus par-ticulièrement dans les milieux chauds et humides protégés des courants d’air. Cette préférence s’ex-plique par la minceur du tégument protégeant leur corps les exposant facilement à la déshydratation.À une température de plus de 24 °C leur cycle de vie est de 3 à 4 semaines et se reproduisent en continu sous abris chauffés (serre, intérieur des maisons…).

Ce sont les larves qui causent des dégâts aux jeunes plants en consommant leurs racines et leurs tiges. Dans leur régime alimentaire, les mouches de ter-reaux consomment également des moisissures, des substances organiques mortes et des algues.

Symptômes

Présence de petites mouches se déplaçant à la sur-

face du terreau, l’étiolement des jeunes plants, le retard de croissance. Les blessures occasion-nées aux jeunes plants et boutures provoquent l’apparition de maladies fongiques (fonte des se-mis, etc.) qui aboutissent à la mort des végétaux.

Comment lui régler son compte ?(Le ravageur est déjà présent sur vos végétaux – lutte permettant un contrôle du pathogène nuisible ou son éradication.)

Méthode biologique:Arrosage avec un produit biologique à base d’un vers microscopique (nématodes) Steinernema feltiae pour contrôler les larves de mouches des terreaux. Ce pro-duit est inoffensif pour l’homme et l’environnement. Stratégie d’évitement

Mesures prophylactiques (préventives).(Moyens préventifs de prévenir les attaques des nuisibles sur plantes reconnues sensibles à un ravageur ou une maladie spécifique par des méthodes culturales.)

Achetez des terreaux de qualité et adaptés aux opé-rations culturales (ne pas utiliser un terreau enrichi de fumier pour les semis et boutures, mais un terreau spécial semis). Aérez correctement les terrines de se-mis et boutures, réduire l’humidité du terreau après la levée des semis. Maintenez une luminosité suffisante.

EN SAVOIR PLUS

Si vous avez des petits moucherons dans votre appartement, il est probable qu’il s’agisse d’une espèce de mouche des terreaux qui a élu domicile dans l’une vos plantes vertes. Pour limiter l’invasion allez voir cet excellent article sur le site NEWSWEED:

| http://bit.ly/1fJtECG |

LA MOUCHEdes terreaux

Page 18: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

FLOWERPOWER

© Je

an-M

arc

Cher

Jean

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c Ch

ery

Lis

Astrantia major ‘Princesse Sturdza’

MVAJ n°2 - p 18

Page 19: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

FLOWERPOWER

© Jean-M

arc Chery©

Jean-Marc Chery

Murier

Echinacea ‘White Swan’

MVAJ n°2 - p 19

Page 20: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

C GEEK

LĒGOS pour jardinier nostalgique

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la célèbre marque de jeux de constructions LEGO n’a pas décidé de diversifier ces activités en se lançant dans le jardinage. Ce projet un peu déjanté a été fi-nancé par la plateforme de financement participatif Kickstarter et n’a rien à voir avec les LEGOS.

Ce projet est constitué de blocs de plastique, ressemblant à des LEGOS, que le jardinier peut as-sembler à sa guise pour former des jardinières de différentes formes. Les blocs qui portent le nom de Togetherfarm Blocks ( Blocs de culture à assembler en français), sont fabriqués à partir de plas-tique alimentaire recyclé et proposés en différentes tailles. Un seul coloris est disponible pour l’ins-tant: le gris. Mais la société nous promet de nouvelles couleurs rapidement: nous voilà soulagés.

EN SAVOIR PLUS

| http://togetherfarm.com/ |

Comme des LEGOS, les Togetherfarm Blocks tiennent ensemble tous seuls par simple emboîtement, mais peuvent être renfor-cés par des vis si vous vous lancez dans des structures ambitieuses. C’est fabri-qué aux États-Unis et vendu sur le site US d’Amazon au tarif de 49,99  $ les 24 blocs.

MVAJ n°2 - p 20

Page 21: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

pour jardinier nostalgique

[ DIGITAL NATURE ]REALIZED WITH PHOTOSHOP

Dis-moi ce que tu vois , je te dirai qui tu es !

PAPILlO RORSCHACHUS

© Jean-M

arc Chery

MVAJ n°2 - p 21

Page 22: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

HOAX GARDEN

LA LÉGENDEdes œufs miraculeux...

Sur internet les

trucs et astuces de jardinage poussent comme des mauvaises

herbes. Sans fondements scientifiques, non vérifiés et 100 % virales, ces astuces se

répandent parmi les jardi-niers. Prenons le cas des

coquilles d’oeufs.

Composition d’une coquille d’oeuf

Une coquille d’oeuf pèse environ 6 grammes et est composée de 95% de minéraux (37.5 % de calcium, 58 % de carbonate, du magnesium et du phosphore), 2,4 % de matière

organique et 1,6 % d’eau.

source INRA

HOAX | définition | mot anglais qui désigne un mensonge créé de toutes pièces, conçu pour apparaître crédible et véritable. Le mot hoax serait apparu à la fin du XVIIIe siècle et proviendrait de la contrac-tion du verbe hocus, qui signifie « tricher », « imposer à quelqu’un » ou encore « embrouiller» [...].

MVAJ n°2 - p 22

Page 23: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

«Répandre des coquilles d’oeufs écra-sées pour éloigner limaces et escargots»

FAUX | Limaces et escargots sont capables de chemi-ner le long d’une lame de rasoir sans problème grâce à leur «peau» souple, résistante et très bien lubri-fiée: quelques coquilles ne vont pas leur faire peur...

«disposer des coquilles d’oeufs vidées dans vos rangées de poireaux pour les proté-ger du ver du poireau dont les papillons viennent pondre à l’intérieur des oeufs»

FAUX (mais pas complément) | Les papillons repèrent leur site de ponte à plusieurs kilomètres grâce à leurs antennes hypersensibles qui captent l’odeur caracté-ristique de leur plante de prédilection pour s’assurer que leur descendance aura suffisamment de nourri-ture. De plus des études ont montré que les papillons possédaient des récepteurs sur leurs pattes leur per-mettant, une double vérification, en «goûtant» en quelque sorte la plante hôte. Pour valider cette astuce, il serait nécessaire d’admettre que le papillon choisisse volontairement ou par instinct de privilégier la protec-tion de ses oeufs vis-à-vis des intempéries par rapport à la proximité immédiate de nourriture à l’éclosion...

«Contre les fourmis, placer des coquilles d’oeufs concassées sur leur passage»

FAUX | Rien dans la composition d’une coquille d’oeuf ne justifie un quelconque effet répulsif sur les fourmis.

«Pour lutter contre la cloque du pêcher, placer dans l’arbre fruitier des coquilles d’oeufs bri-sées dans un filet»

Archi-FAUX | Ceci est une pure légende jardinière. La cloque du pêcher est une maladie fongique se dévelop-pant sur les pêchers en conditions fraîches et humides. Encore une fois rien dans la composition d’une coquille d’oeuf ne justifie une telle croyance et encore moins le mode d’action du filet placé dans l’arbre. À moins de croire à la magie blanche....

LES ASTUCES MENSONGÈRES

Des coquilles d’oeufs comme engrais naturel ?

Jeff Gillman, chercheur à l’université du Minnesota, a analysé les éléments ap-portés à la terre par une coquille d’oeuf.

Une coquille apporte du phosphore et du magnésium, mais dans des quantités tel-lement faibles qu’elles en sont peu utiles.

Environ 4 mg de calcium et de potas-sium (action sur la floraison) sont po-tentiellement libérables dans le sol. Aucun apport d’azote donc aucune action sur la croissance des plantes.

À la vue de ces résultats, les coquilles de-vraient être considérées comme amende-ment et non comme un engrais. En pleine terre, il serait nécessaire d’apporter plu-sieurs centaines de coquilles au m² pour un effet sensible. Conclusion: si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal !

HOAX GARDEN MVAJ n°2 - p 23

Page 24: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

NAPICTURE ART NATURE

Des pigments, de l’eau et de la gourmandise...

Artiste Lorraine, Nadette Chery a débuté l’aquarelle en 1997 sous l’oeil bienveillant d’Isa de Fougères, artiste lorraine également. Nade (c’est ainsi qu’elle signe ses oeuvres) insuffle, à ses aquarelles, la vie grâce à l’eau propre à la technique aquarelliste et la force des pig-ments. La sensibilité et la douceur du coup de pinceau, reflet de la personnalité de l’artiste, et aussi du talent, donnent ces natures mortes, aux fruits juteux et soyeux, teintés de chaleur provençale, région fétiche de l’artiste.

Considérée encore trop souvent, à tort, comme un art mineur, l’aquarelle est pour-tant fascinante. Quel plaisir d’être entrai-née par elle dans un monde merveilleux. O combien cette technique est exigeante, on ne peut tricher. Chaque nouvelle œuvre est un défi. L’eau, cette matière première, insaisissable, inonde la sur-face blanche, puis attendre le moment propice pour intervenir. Aucune erreur

ne sera admise, le combat justement orchestré avec la patience, toujours. Et lorsque la couleur naît et vibre, ma-gnifique ode à la lumière et à la vie. Même ainsi figée, cette pein-ture chromatique, chante et palpite. Quel intense bonheur que cette émotion révélée et l’offrir en partage, pour la compréhension et la sensation de l’autre.

EN SAVOIR PLUSwww.nadette-chery.fr

MVAJ n°2 - p 24

Page 25: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

NAPICTURE ART NATURE

Coupe de fruitsAquarelle50 x 70 cm

Fruits rougesAquarelle50 x 70 cm

GriottesAquarelle

50 x 70 cm

MVAJ n°2 - p 25

Page 26: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

NAPICTURE

Gypsy (pêches)Aquarelle50 x 70 cm

Robada (pêches)Aquarelle50 x 70 cm

Pour le potageAquarelle

50 x 70 cm

Page 27: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

NAPICTURE

MelonsAquarelle50 x 70 cm

Melons n°2Aquarelle

50 x 70 cm

Saveurs du SudAquarelle50 x 70 cm

Page 28: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

HISTOIRE

LA TULIPEPremière bulle spéculative de l’Histoire

En histoire économique la «crise de la tu-lipe» a été, au XVIIe siècle, selon certains historiens la première bulle spéculative

de l’histoire. Cette crise a sonné la fin d’une période que l’on a appelé la tulipomanie qui a été marquée par une folie spéculative au-tour des oignons de tulipe dans le nord des Provinces-Unies (la Hollande d’aujourd’hui).

L’histoire commence au début du XVIIe siècle lorsque le nord de l’Europe est pris par un en-gouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage (beaucoup de professionnels hor-ticoles d’aujourd’hui aimeraient voir un tel en-gouement se reproduire de nos jours). Réguliè-rement les explorateurs de l’époque reviennent de contrées lointaines, les bateaux chargés de végétaux exotiques.

Venue de Constantinople en Europe entre 1550 et 1600, la tulipe est une plante rare et une curiosité connue seulement de quelques botanistes éclairés. Cependant les tulipes ap-paraissent très vite sur les livres de gravures de l’époque, ouvrages qui prolifèrent en raison de la passion des professionnels pour les hybrides.

«En 1637 le tarif d’un unique bulbe de tulipe pouvait représenter la valeur de deux maisons»

MVAJ n°2 - p 28

Page 29: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

HISTOIRE

Une maladie de la tulipe à l’origine de la spéculation

La folie des tulipes va démarrer en raison de l’appa-rition d’un virus (potyvirus) qui déforme les pétales de tulipes et leur confère des motifs marbrés de cou-leurs vives. Le caractère unique de certaines tulipes malades en fait très vite un objet de luxe et les Néer-landais créés un système analogue à notre bourse ac-tuelle où se négocient les cours de la tulipe. En général cela se passait dans des auberges où les négociants de l’époque (des «traders» de la tulipe) achètent et re-vendent les bulbes. Les cours des bulbes infectés par le virus grimpent rapidement et la spéculation va bon train au point que la valeur d’un bulbe en 1637 attei-gnait parfois l’équivalent du prix de deux maisons...

Le potyvirus de la tulipe pose toutefois certains problèmes aux producteurs rendant la multipli-cation difficile favorisant un peu plus la montée des cours. De plus dès 1634, la France devient une forte demandeuse de bulbes: la demande aug-mente et l’offre ne suit pas, les prix s’envolent.

Le parallèle avec notre époque est troublant, car au plus haut des cours de la «bourse des tulipes» les Néer-landais finissent par qualifier la spéculation de «com-merce du vent», les transactions ne portant même plus sur des bulbes réels (cela ne vous rappelle rien ?).

Selon les historiens la tulipomanie cesse brutalement en février 1637 avec l’effondrement des cours des contrats liés aux bulbes de tulipe. Mais la cause pro-bable de ce Krach de la tulipe est surprenante, car il serait dû à un contexte peu favorable lié à une épidé-mie de peste bubonique dans la ville ou s’effectuait la majorité des transactions. Les acteurs économiques de l’époque se sont retrouvés dans un état d’esprit fa-taliste et peu propice aux affaires et à la prise de risque.

MVAJ n°2 - p 29

Page 30: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

WEB ADDICT

Le Coin Jardin

Le coin jardin est un blog spécialisé dans le conseil et l’actualité en jardin urbain. Orientés tendances, de-

sign et trouvailles high-tech , les articles offrent un point de vue moderne du jardinage adapté aux néojardiniers des

villes.

L’auteur, Guillaume Verdegay, y propose également un service de coaching et de conception à la carte avec plusieurs for-mules: coaching ou conception de balcons & terrasse, coa-

ching shopping et conception de terrasse et petit jardin. Les tarifs varient de 80 à 350 € selon la formule.

| http://lecoinjardin.fr |

Encyclop’APHID

Véritable bible sur le puceron, ce site a été créé par l’équipe Ecologie et Génétique des insectes de l’UMR

IGEPP du centre de l’INRA de Rennes. Le site traite à travers des fiches et des vidéos de tous les aspects du puceron; de sa physiologie, des rapports avec

son milieu, avec l’agriculture et les recherches scienti-fiques sur l’insecte. Une liste illustrée des différentes es-

pèces et de ses prédateurs y est également proposée.

| http://www6.inra.fr/encyclopedie-pucerons |

MVAJ n°2 - p 30

Page 31: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

[ DIGITAL NATURE ]REALIZED WITH PHOTOSHOP

PAPAVER ATOMICUS

© Jean-M

arc Chery

Lorsque la nature nous fera payer très cher nos excès

MVAJ n°2 - p 31

Page 32: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

Un réseau de phytophilie démantelé«Oui, je jardine et j’aime les plantes !» a avoué

l’un des suspects.

Le réseau d’envergure internationale était implanté dans le pays depuis plusieurs années.

« C’est l’aboutissement de plusieurs mois d’enquête menés par la B.M.V (Brigade des Moeurs Végétales) conjointement avec les services de renseignement du Frikistan » a annoncé le ministre de l’Intérieur, Guy Fosate. « La phytophilie est une perversion qui n’a pas sa place dans notre société » a ajouté le ministre qui consolide par la même occasion sa place de favori à la présiden-tielle du Frikistan.

De notre envoyé spécial Olivier G. Maïsson

Ceci est un contenu100% parodique, les informations, situations et protagonistes sont fictifs, bien que librement inspirés de la réalité...

The Manshongtone PostVendredi 21 mars 2014

Page 33: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

Internet et les réseaux sociaux mis en cause dans l’affaire

Certains spécialistes affirment que cette affaire n’aurait pas pris une telle ampleur si les principaux acteurs d’internet avaient pris des mesures radicales pour traquer les blogueurs « déviants » qui affichent leur passion des plantes aux yeux de tout le monde. Actuellement les outils de contrôle parental ne filtrent pas ces blogs dégoutants représentant un danger pour la jeunesse. Nos enfants pourraient basculer facilement dans la phytophilie. Les géants Google et Facebook accusés de laxisme par le ministre de l’Intérieur Guy Fosate n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment.

Un dossier politique

Guy Fosate vient sans doute de sauver sa place de ministre de l’Intérieur alors que les affaires judiciaires et scandales à son en-contre s’accumulent. La justice l’accuse d’avoir financé la cam-pagne électorale du président sans l’appui financier des indus-triels des pesticides alors qu’il était trésorier de son parti l’URL (NDLR Union Républicaine des Lobbyistes) . On a appris il y a peu que des mises sur écoute avaient été effectuées sur ordre des juges chargés de l’affaire. Un coup dur pour l’homme fort du gouvernement Frikistanais qui compte briguer la présidence en 2015. Malgré la loi sur l’opa-cité publique, le ministre semble cultiver l’ambiguïté en diffu-sant des statistiques non mani-pulées. La semaine prochaine il devrait présenter les chiffres des reconduites à la frontière d’écologistes clandestins, autre sujet sensible, pour l’opinion.

Par Christine Baillère

Vendredi 21 mars 2014

L’enquête a débuté en mars 2013 lorsqu’une habitante d’un quartier urbain résidentiel a signalé les ac-tivités suspectes d’un de ses voi-sins. L’homme était semble-t-il un botaniste clandestin et collec-tionneur. Un autre voisin que nous avons pu interviewer avoue son étonnement « c’était un père de famille discret et sans histoire ».

Placé sous surveillance par la B.M.V (Brigade des Moeurs Vé-gétales), l’homme a suscité l’in-térêt des enquêteurs qui étaient loin de se douter de l’ampleur du réseau. Le capitaine Skotts ex-plique que le suspect se rendait régulièrement à des foires aux plantes clandestines ou des trafi-quants de plantes rares opéraient.Il a fallu plusieurs mois pour remonter jusqu’à la tête de ce réseau de phytophilie. Le ca-pitaine nous indique que le phénomène inquiète les plus hautes sphères de l’État, car cet « amour des plantes » touche dé-sormais la population urbaine.

L’opération qui a eu lieu ce matin a été menée simultanément dans une vingtaine de villes. Dans les ordinateurs saisis chez les sus-pects, les techniciens de la police scientifique ont découvert des milliers de photos de végétaux pris dans des positions « sugges-tives ». Certains détails sordides, révélés par des sources proches de l’enquête, indiquent que les suspects (hommes et femmes) dormaient avec des plantes dans leur chambre. Pire, certains des couples arrêtés initiaient leurs enfants au jardinage biologique, qui, on le sait, est une pratique répandue chez les phytophiles.

Un long travail d’analyse attend désormais les enquêteurs dont les nerfs vont être mis à rude épreuve. L’un d’eux, un agent très aguerri, nous affirme avoir du mal à trou-ver le sommeil après avoir vision-né ses photos de plantes en bonne santé sans l’aide de produits chimiques.: « certaines n’étaient même pas génétiquement mo-difiées ! » nous avoue-t-il...

Une enquête difficile

MVAJ n°2 - p 33The Manshongtone Post

Page 34: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

LECTURE

Les bonnes potions du jardinier

Voici un bon petit guide permettant de s’initier aux extraits végétaux et aux petits remèdes fais maison pour soigner vos plantes naturellement.

On apprèciera: l’auteur a eu la bonne idée de fustiger gentiment les remèdes farfelus, inefficaces voire dange-reux pour vos plantes que l’on trouve ici ou là sur internet.

Par Jean-Paul Collaert - éditeur: Larrousse - 96 p - 5,90 €

Prenez-en de la graine !

Un autre petit guide très sympathique qui vous accompagnera de l’achat des graines jusqu’à la transplantation de vos jeunes plants.

On appréciera: une liste des plantes à se-mer faciles à réussir pour les apprentis semeurs. Par Barbara Ellis - éditeur: Larrousse - 120 p - 5,90 €

MVAJ n°2 - p 34

Page 35: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

NAPICTUREThe Manshongtone Post

DANS LE PROCHAIN NUMÉRO...

DOSSIER

Les solutions de paillage

HOAX GARDENLes remèdes contre le mildiou de la tomate

La surenchère de recettes miracles et autres astuces à base

de produits «exotiques» pour lutter contre le mildiou de la tomate

passionnent autant qu’elles déso-rientent le jardinier néophyte. Nous décortiqueront le vrai du

faux, études scientifiques sérieuses à l’appui.

Les fleurs très particulières de Fong Qi Wei

Dans le prochain numéro, toutes les informations sur les attentats qui vont se dé-rouler au Frikistan pendant la coupe du monde de Football. Des bombes très par-

ticulières vont exploser dans les stades accueillant la compétition. Le mi-nistre de l’intérieur Guy Fosate va avoir fort à faire avec des terroristes un peu

fleurs bleues qui vont faire beaucoup de dégâts sur les pelouses des stades...

MVAJ n°2 - p 35

Page 36: Ma Vie au Jardin - printemps 2014

www.mavieaujardin.comUn jardin en Lorraine...

Conseils Jardin & Fleurissement

Les autres publications de l’auteur...

GG - Garden Geek www.planetejardin.net

WWW.NEWSWEED.INFO

www.planetejardin.com