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n°85 WWW.MACADAMJOURNAL.COM MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR L'INVITÉ : JULIEN LAUPRÊTRE À TOUS LES GENS DE CŒUR... PRIORITÉ À LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE INITIATIVES À L’ÉCOLE DES ENTREPRENEURS SOCIAUX FONDATION CRÉDIT COOPÉRATIF LE CHOIX D’UN MONDE PLUS HUMAIN ÉCOLO LA DOSETTE DE CAFÉ ? JUSTIN BIEBER « REDONNER DE L’ESPOIR, SURTOUT AUX ENFANTS, EST TRÈS IMPORTANT » TÉMOIGNAGE SURVIVRE DANS LA RUE JEUX, BD, MOTS CROISÉS BONUS LECTEUR : GAGNEZ LE LIVRE D’ANN WEBB SURVIVRE DANS LA RUE VOIR PAGE 12

Macadam avril 2011

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Justin Biebert

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Page 1: Macadam avril 2011

n°85WWW.MACADAMJOURNAL.COM

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

L'INVITÉ :JULIEN LAUPRÊTREÀ TOUS LES GENSDE CŒUR...

PRIORITÉ ÀLA SOUVERAINETÉALIMENTAIRE

INITIATIVESÀ L’ÉCOLEDES ENTREPRENEURSSOCIAUX

FONDATIONCRÉDIT COOPÉRATIFLE CHOIX D’UNMONDE PLUS HUMAIN

ÉCOLOLA DOSETTE DE CAFÉ ?

JUSTIN BIEBER « REDONNER DE

L’ESPOIR, SURTOUTAUX ENFANTS, ESTTRÈS IMPORTANT »

TÉMOIGNAGESURVIVREDANS LA RUE

JEUX, BD,MOTS CROISÉS

BONUS LECTEUR :

GAGNEZ LE LIVRE

D’ANN WEBB SURVIVRE

DANS LA RUE

VOIR PAGE 12

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DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiersde leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix dessujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérersocialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L'association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l'exclusion sociale".

Vous voulez aider

une personne

en difficulté?

Proposez-lui de devenir

vendeur de Macadam.

Contact :

06 31 96 34 76

Macadam mensuel [édition avril 2011]www.macadamjournal.comcontact : [email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d'intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris.Renseignements : 04 78 97 26 73.agencesParis (et autres villes) : le Secours Populaire,13 rue Froissard, 75004 Paris,lundi, mercredi et vendredi de 10h à 12hRomain au 06 63 92 89 19Lyon : Habitat et Humanisme :Bernard au 06 73 52 61 90.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionCaroline Charron, Sophie Baqué, Gabriel Gaudillat,Michel Hannequart, Audrey Henrion, Raymonde Prades,Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne,Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, Catherine Selden,Jean-Marc Sémoulin, Anne-Marie Thomazeau,Bruno Usannaz-JorisrévisionMarie Dominique BergouignanpartenariatsMicheline [email protected]© Reuters/Toby MelvilleillustrationsCrosky, Dominique Goubelle, Sylvain Marchandé,Philippe Tastet, Le Cil Vertphotographie Mohamed Khalfigraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinédition sarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution / ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation CarlaBruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb,Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat etHumanisme, Price Minister, Secours Catholique, SecoursPopulaire, Tour de France Humanitaire...

honneur !Il est tout jeune et nous arrive du Canada. Les trentenaires et plus ne leconnaissent pas forcément... Mais les plus jeunes courent à ses concertset connaissent tous ses succès !C'est Justin Bieber qui fait la Une du magazine ce mois-ci. Un pari osé.Nous voulions vous présenter l'emblème de la nouvelle génération. Il a

bien voulu se confier à nos collègues du journal de rue « Big Issue ».Comme Carla Bruni Sarkozy, Adriana Karembeu, Éric Cantona... Les personnalitésont bien compris l'intérêt de la presse de rue. Pour ses vendeurs qui en vivent, maisaussi pour faire passer un message qu'elles n'ont que trop peu la place de partagerailleurs : l'intérêt porté à l'autre, aux plus démunis. C'est un joli succès pour Macadamque d'y arriver, numéro après numéro, avec des personnes aussi variées que lessaisons qui passent.Autre succès, nous avons appris que notre dernier numéro sur le Portugal se trouvaitsur le bureau de l'ambassadeur et s'arrachait à la médiathèque française à Lisbonne.Quel honneur !

par François Fillon, directeur de la publication / [email protected]

L ’ É D I T O

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L ’ I N V I T É

Face à la montée inquiétante de la pauvreté et de l’exclusion en France, aux situationsd’extrême dénuement de millions de personnes et des innombrables victimes decatastrophes dans le monde, le Secours populaire se mobilise et agit.Quotidiennement témoins de la réalité de la crise économique et de ses conséquences,les bénévoles du Secours populaire français (SPF) assistent à l’explosion des demandesd’aides et à l’émergence de nouveaux publics – enfants, jeunes, personnes âgées,familles monoparentales, travailleurs précaires, familles d’immigrés… – toujours plusnombreux à passer les portes du SPF. Ils en ont témoigné dans les cahiers « Le dire pouragir » : le Livre porte-voix de la pauvreté*, sorti en 2010, porte sur la scène publiquece que vivent, chaque jour, pauvres et précaires. Durant l’année qui s’est écoulée, leSecours populaire a permis à 2,4 millions de personnes démunies de trouversoulagement, aide réelle et écoute chaleureuse. Aides alimentaire, vestimentaire,d’accès aux soins, soutien à l’insertion socioprofessionnelle, aide au logement, à l’accèsà la culture, aux sports, aux loisirs, aux vacances… Les fédérations et comités du SPFrivalisent d’efforts et d’imagination pour endiguer le raz de marée de la misère. Cetravail gigantesque est réalisé grâce au dévouement inconditionnel de plus de80 000 bénévoles de l’association. L’indépendance du Secours populaire est garante

de sa liberté d’action, dans le choix de ses projets ou de ses pratiques desolidarité. Elle se renforce par l’engagement libre et volontaire de tous ses

animateurs-collecteurs bénévoles. 2011, « année européenne dubénévolat et du volontariat », doit être, pour l’association, un moment

privilégié de promotion du bénévolat avec tous, les enfants, lesadultes et, particulièrement, les jeunes. Car la jeune génération,frappée de plein fouet par la montée de la pauvreté, del’exclusion et de la misère, manifeste dans le même temps savolonté d’agir, d’être solidaire, pour faire échec à la précarité.Bien au-delà des 80 000 animateurs-collecteurs déjà actifs, cesont toutes les personnes indignées par la pauvreté et la misèreen France et dans le monde qui peuvent s’associer aux projets

de solidarité du SPF.

Le SPF appelle l’ensemble des gens de cœur, les animateurs desantennes, des comités, des relais, des commissions de travail, chaque

bénévole dans chaque département, tous ses partenaires, à faire de cetteannée un temps fort de recrutement de nouveaux bénévoles et à tout faire pour

les accueillir, les impliquer, leur confier des responsabilités. La dure situation vécue pardes millions d’enfants et de familles en souffrance l’exige.

2011 doit avoir un écho particulier auprès de chaque animateur-collecteur, pour qu’ilsoit le promoteur d’un Secours populaire encore plus efficace, à la force d’actionamplifiée. 2011 doit voir se renforcer le réseau de nos partenaires dans le monde desentreprises, du sport et du spectacle.2011 doit nous voir accueillir des milliers de jeunes,pour qu’ils mènent, aux côtés des plus anciens, des actions de solidarité de qualité,diversifiée, dynamique et novatrice.2011 doit donner toute leur place aux bénévolesdans les structures et permanences, sur leurs lieux de vie professionnelle et de loisirs.2011 doit, plus que jamais, voir offrir une place aux personnes accueillies et à leurcapacité à agir comme bénévoles de l’association. 2011 doit nous permettre d’atteindrele chiffre des 100 000 bénévoles dont le SPF a besoin.Enfin, 2011 va donner un nouvel élan à la solidarité populaire !

Julien Lauprêtre

Président du Secours populaire français

*Livre en vente sur www.secourspopulaire.fr

à tousles gensde coeur

J U L I E N L A U P R Ê T R E

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LE MONDE EST FOU

A C T U

Une méduse serait le seulanimal immortelD’après plusieurs recherches scientifiques,

la méduse nutricula de Turritopsis serait

le seul animal pouvant être immortel.

En effet, cette méduse serait capable de

remonter le temps, passant d’une phase

de vie avancée à une phase de vie plus

jeune. Les nutricula de Turritopsis sont

une espèce de méduses bien spécifique.

En effet, ils pourraient être les seuls

animaux dans le monde à avoir découvert

le secret d’une jeunesse et d’une vie

éternelle, une véritable avancée dans le

monde scientifique. Cette méduse serait

ainsi capable de se rajeunir, une fois

une certaine phase de vie dépassée,

ne donnant ainsi aucune limite à leur

durée de vie. Les scientifiques expliquent

ainsi que la méduse hydrozoaire est le

seul et unique animal dans le monde

à pouvoir inverser son vieillissement

pour revenir dans le temps et régénérer

sa structure entière afin de revenir à l’état

de polype, c’est-à-dire lors de sa première

phase de vie.

La plus jeune grand-mèred’Europe a… 29 ansItalie – Une jeune Napolitaine de 29 ans

vient d’obtenir le titre de «plus jeune

grand-mère d’Europe «, après que sa fille

a donné naissance à une petite fille.

Giulia Elia est, à 29 ans, l’heureuse

grand-mère d’une fille de quelques

semaines appelée Lucia. Le bébé est

l’enfant d’Anna, la fille de la jeune

grand-mère, qui a donné naissance

à son premier enfant à l’âge de 14 ans.

Heureuse aujourd’hui de ce titre, Giula

explique qu’elle n’a pas facilement admis

la grossesse de sa fille. Elle explique

au Bild : «J’aurais voulu un autre avenir

pour ma fille parce que je ne sais que trop

bien combien il est difficile d’être une

mère-ado. En fait l’histoire s’est répétée,

mais je m’occupe de ma petite-fille.

Pour moi, c’est ma deuxième fille ».

À noter que Giulia n’avait que 15 ans

lorsqu’elle a donné naissance à Anna.

Inde : Un mariageà 15 millions d'euros !En Inde, Lalit Tanwar s’est récemment

marié à sa fiancée Yogita Jaunapuria,

dans une maison de campagne familiale

près de New Dehli. Rien d’extravagant

jusque là si ce n’est que les chiffres

annoncés concernant le nombre d’invités

à la réception oscillaient entre 18 000

et 30 000, et que la préparation du seul

lieu de mariage a nécessité 40 jours de

travail pour 1 000 employés. Le marié,

âgé de 26 ans, portait le jour de son union

un collier fait de billets de banque et

a notamment reçu un hélicoptère comme

cadeau. Il s’agissait là sans doute

du plus grand mariage indien jamais

réalisé, ce qui a eu le don de mettre

en émoi la presse du pays. La réception

du mariage a vu défiler 100 plats

différents, tandis que 12 énormes

télévisions ont été mises en place.

Le barbier du marié a même reçu en

cadeau 5 500 dollars (4 000 euros)

pour avoir pris part aux préparatifs,

tandis que Times of India estime le coût

de ce mariage extravagant à 22 millions

de dollars, soit 15 millions d'euros.

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A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com

Ils volent 172 000 eurosen plein airAux Antilles, en plein vol, un couple a

réussi à s’emparer de 172 000 euros.

Si l’homme a réussi à s’enfuir, la femme

a elle été placée en garde à vue.

L’homme s’est servi dans trois sacs placés

dans la soute par un agent de la Brink’s

contenant au total 1,2 million d’euros.

L’avion reliait la Guadeloupe à l’île voisine

Saint-Martin, une île franco-néerlandaise.

L’argent devait servir à réapprovisionner

les distributeurs automatiques. Pour

exécuter ce vol, l’homme s’est d’abord

enfermé dans les toilettes, prétextant

une gastro-entérite. Sa femme allait

le voir régulièrement pour prendre de

ses nouvelles. Mais pendant ce temps,

le mari, en déplaçant une cloison, a créé

un passage qui l’a mené dans la soute.

C’est ainsi qu’il a ainsi pu s’emparer de

172 000 euros. Pour éviter les contrôles

en quittant l’aéroport, il a demandé au

personnel une assistance médicale pour

ses douleurs au ventre.

Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet,dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles

sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie.

www.philippetastet.com

Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateur

de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,

La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences

de communication. www.goubelle.net

À 83 ans, il est condamnéà huit ans de prison pour...trafic de drogueUn homme de 83 ans qui a passé huit ans

en prison entre 2000 et 2008 vient d’être

à nouveau condamné pour une affaire de

trafic de drogue. Le tribunal correctionnel

de Metz estime que la culpabilité

de Victor Bokboza est avérée dans

ce trafic de stupéfiants qui a eu lieu entre

l’Espagne et la France. Selon l’AFP,

lors de l’audience, il s’est exclamé :

« Je n’ai jamais été entendu par un juge

d’instruction ! Tout ça, c’est un coup

monté par les policiers ! ».

Bokboza a été condamné pour son rôle de

commanditaire d’un trafic qui a poussé

deux hommes à transporter 11 kilos de

cannabis entre l’Hexagone et la contrée

ibérique. Même s’il nie complètement

les faits, les policiers se sont rendus

compte via des relevés téléphoniques,

que l’homme avait cherché à récupérer

la voiture contenant la drogue auprès

des épouses des deux complices.

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R E N C O N T R E

Avec une telle renommée, le jeune homme n’est guèrefacile à approcher. Peu après notre arrivée à son hôteldans le Canary Wharf, à Londres, pour une rencontreprévue de longue date, le chanteur ontarien annuletoutes ses interviews. Il veut être au top de sa formepour la première londonienne de son film, Never saynever (un court récit de son ascension vers larenommée, avec des amis célèbres, comme MileyCyrus et Snoop Dogg), qui aura lieu plus tard dans lasoirée. Il insiste cependant pour dire que c’est « unebelle histoire ». Lorsqu’on lui parle au téléphone, lelendemain, il n’a que huit minutes de disponibles –apparemment, il s’en va retrouver son camarade Usherà la première parisienne de son film…Dans l’ensemble, ça a été une semaine bien rempliepour la pop star : dimanche, il a joué lors des GrammyAwards, lundi, interviews pour la télévision améri -caine ; mardi, il est allé chez les Britanniques et a étéaccueilli par Cheryl Cole (« elle est belle ») et mercredi,il allait serrer la main d’Alesha Dixon, Jessie J., et, euh,des acteurs de « The Only Way Is Essex ». « J’ai pu

rencontrer Craig David, ce qui est cool. Je suis ungrand fan. Ma mère avait l’habitude de jouer samusique, alors je suis fan depuis longtemps. Il estvraiment agréable et je souhaite que nous puissionscollaborer bientôt », dit-il de la star de « Bo’ Selecta! ».Bizarre, mais vrai.

DES CHIFFRES RECORDPour être juste, il en est peu qui n’aimeraient paspouvoir emprunter un peu de sa magie à Bieber. Aprèsavoir eu des millions de spectateurs sur YouTube, il avendu son premier album, My World, à plus de10 millions d’exemplaires, tandis que les ventes desbillets pour son film atteignent des sommets au box-office. Pas mal pour un garçon de la campagne, oupresque. « Je viens d’une petite ville d’environ 30 000habitants, dit-il de Stratford, Ontario. Je n’avais pasvraiment chanté en public avant mes douze ans, lorsd’une compétition locale. J’ai posté les vidéos del’événement juste pour mes amis et ma famille, pour leplaisir, se souvient Bieber. Au début, une centaine de

ÂGÉ DE SEIZE ANS

SEULEMENT, LE CHANTEUR

CANADIEN JUSTIN BIEBER

N’EST RIEN DE MOINS

QU’UN PHÉNOMÈNE.

C’EST LE CHAOS PARTOUT

OÙ IL VA, SES ARRIVÉES

À DES PREMIÈRES DE FILMS

OU À DES REMISES

DE PRIX COMMENCENT

À RESSEMBLER À LA

BEATLEMANIA DES ANNÉES

1960. SES FANS

S’ÉVANOUISSENT CHAQUE

FOIS QUE SA FRANGE

BALAYE LE TAPIS ROUGE,

TANDIS QUE SES VENTES

ET LA FRÉQUENTATION DE

SON SITE INTERNET SONT

AHURISSANTES.

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Après avoir eudes millionsde spectateurssur YouTube,il a vendu sonpremier album,My World, à plusde 10 millionsd’exemplaires...

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M A C A D A M 8 5 - page 7

personnes les ont vues, ce qui n’était pas beaucoup,mais c’était beaucoup pour moi à l’époque. Ensuite,ça a été 500 personnes, et ça a continué à augmenter.Alors j’ai publié de plus en plus de vidéos et,finalement, je suis arrivé à presque un million devisionnages, et j’ai été embauché. »Deux superstars étaient intéressées pour signer avecl’adolescent. « On m’a envoyé rencontrer JustinTimberlake. Il était très agréable. On a regardé dubasketball tous les deux et on a passé du tempsensemble. » Il n’a finalement pas signé avec Timberlake,mais avec le label d’Usher. Avant d’avoir eu le tempsde dire ouf, il enregistrait avec Ludacris – « C’est ungars vraiment sympa » – et passait du temps avecDiddy. « Je suis allé chez lui ; il plaisantait, disant qu’ilallait me donner sa Lamborghini ! Il ne l’a pas fait. »Quoi qu’il en soit, l’adolescent à la frange peutmaintenant s’acheter ses propres voitures de luxe – ilest la cause de scènes d’hystérie dans les centrescommerciaux et a battu un record dans l’histoire dudisque en étant le premier artiste débutant avec quatrechansons dans le Top 40 avant même d’avoir sorti unalbum ! En 2010, il a été la star la plus recherchée surGoogle, et sa vidéo Baby a dépassé, en nombre devisionnages, celle de Lady Gaga, Bad Romance. Enfin,son nom est présent dans 3 % du trafic sur Twitter.Il n’y a pas que ses cheveux, qui rendent les filles folles(Exclusivité : « En ce moment, j’essaye de nouveauxstyles sur mes cheveux », nous a-t-il révélé)… Sonalbum, My world, rempli de chansons pop R&Blégères, ne satisfait peut-être pas tout le monde, mais ilfaut reconnaître que le garçon, non seulement saitchanter, mais aussi coécrit et joue de la guitare, dupiano et de la batterie. « Je pense que j’apportequelque chose de nouveau. Je suis un ado mais mamusique peut plaire à tous, pas seulement à desadolescents, insiste-t-il. Je m’efforce d’être numéro 1,je pense que c’est l’objectif de tout le monde. »

DES FANS PRÊTES À TOUTSi jeune, et avec une telle pression sur ses épaules,comment se débrouille-t-il, avec l’attention constantedont il est l’objet ? « Parfois, c’est difficile de voyagertout le temps et de ne pas avoir mes amis avec moi [ilréfléchit], mais on s’habitue. Toute cette expérience esttrès amusante et en vaut la peine. C’est superbed’avoir Scooter et Usher dans ma vie, dit-il de l’hommequi l’a repéré sur YouTube et de la superstar avec quiil a signé un contrat. Scooter a été sur cette montagnerusse avec moi depuis le début, et Usher a lui-mêmevécu tout cela, alors les deux me fournissentd’excellents conseils et des perspectives dans ma viepersonnelle et professionnelle. »

R E N C O N T R E

JUSTINBIEBER

Redonnerde l’espoir,surtout auxenfants, est

très important

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Justin Bieber et Rihanna, le 20 février dernier, au match de basketball NBA All-Star à Los Angeles.

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R E N C O N T R E©

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À cet adolescent typique, fan des Kings of Leon, rienne plaît davantage que de parler des filles. « J’aimeles filles avec de beaux yeux gentils et un beausourire. J’aime les filles qui sont drôles parce quej’aime rire et plaisanter. » Et les filles – les beliebers,comme on appelle ses fans – le lui rendent bien. Lorsd’un concert à New York, l’an dernier, la salle où iljouait a dû être fermée après le chaos qui a éclaté.« Ils s’attendaient à 1 000 filles et 10 000 se sontprésentées, alors la sécurité n’était pas prête pourça, se rappelle-t-il. Il y avait un vrai risque pour lasécurité des spectateurs parce qu’elles poussaientcontre la vitre, alors c’était vraiment mauvais. Maisle pire moment, ajoute-t-il, a sans doute été enNouvelle-Zélande, quand ma mère a été piétinée ! »Comment peut-il susciter de tels phénomènes ? Il y ades pop stars et il y a Bieber. « Je pense que c’estparce que je suis si proche de mes fans et qu’ilssentent qu’ils m’ont trouvé avant qu’une maison dedisques ne me trouve ; ils voient que je suis normal,ils peuvent s’identifier à moi. »Eh bien, pas tout à fait. Rares sont ceux, ados ounon, qui peuvent afficher les réalisations de Bieberde ces deux dernières années : gagner un Brit Award– notre Victoire de la musique – (« Redoutable ! »),chanter pour le président Obama (« Un honneur ! »)et tra vailler avec Kanye West (« Redoutable. »). Justinn’est rien de moins que super-super-stellaire. « Je suisjeune, alors je veux apprendre le métier aussi bien

que possible à un jeune âge, pour grandir etapprendre chaque jour davantage. »Malgré tout, il est encore (assez) réaliste. Sa mères’occupe de son argent de poche, et lui supprime sontéléphone s’il se montre prétentieux. Et il fait égale -ment des dons au profit de différentes asso ciations.« Je suis très impliqué dans l’asso ciation caritativePencils of Promise qui construit des écoles dans despays du tiers monde. J’exécute aussi régulièrementdes vœux pour la fondation Make A Wish. Je penseque redonner de l’espoir, surtout aux enfants, est trèsimportant », insiste-t-il. C’est difficile de savoircomment il pourrait aller encore plus loin, mais il estprobable qu’il le fera. Avec un nouvel album, attenduavec impatience, et, qui sait, une collaboration avecCraig David, il semble que le rouleau compresseurqu’est le Bieber Express n’est pas prêt de s’arrêter.« Je fais un tour du monde qui débute en mars, alorsje suis excité. J’écris et je crée de la nouvelle musiqueconstamment, de sorte que, chaque jour, il mesemble que je fais des choses de plus en plusétonnantes. Les deux dernières années ont étémerveilleuses, j’ai vécu beaucoup de choses cool etj’ai rencontré beaucoup de gens cool. Je suis vraimentchanceux de faire ce que dont j’ai toujours rêvé ! »

Par Hattie Collins / © The Big Issue UK Twitter.com/justinbieber

Sa mères’occupe deson argent depoche, et luisupprime sontéléphone s’ilse montreprétentieux.

Justin Bieber se produisantaux 53e Grammy Awards,le 13 février 2011 à Los Angeles

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S O C I É T É

COMMENT COMBATTRE LA FAIM QUAND LA DÉGRA-DATION DES SOLS ET LA RAZZIA DES INVESTISSEURSÉTRANGERS RÉDUISENT SANS CESSE LES PRODUC-TIONS VIVRIÈRES ? TENTATIVE DE RÉPONSE.

“Une autre baguette est possible”, affirme le quotidiensénégalais Wal Fadjri. Dans la perspective d’uneindépendance alimentaire, les boulangers du Sénégal sontencouragés à introduire dans leur pain des céréalesproduites localement. Cette pratique a le triple avantage de réduire lesimportations, de contourner la hausse des prix du blé et de valoriser laproduction du monde paysan.Alors que le monde n’a jamais été aussi richeet aussi avancé, la faim atteint des niveaux inégalés : 925 millions depersonnes souffrent désormais de faim chronique, 24 000 meurent de faimchaque jour, dont 10 000 en fants (selon la FAO, 2010). Dans ce “villageplanétaire” où les droits de l’homme sont convoqués si facilement pour donnerdes leçons d’humanisme et de conscience, comment peut-on accepter unparadoxe si choquant et si hypocrite ? Faire de la réduction de la faim un desObjectifs du millénaire pour le développement (fixé par l’ONU pour 2015)ne suffit pas. Les crises alimentaires successives et les flambées conjoncturellesdes prix des céréales fondamentales comme le riz et le blé donnent un visageencore plus dramatique à un phénomène tout aussi structurel qu’inacceptable.

LES CAUSES DE LA FAIM L’Afrique est depuis le siècle dernier le continent le plus dépendant du pointde vue de l’alimentation : 30 % de la population y souffre de la faim. Lafaim chronique et la malnutrition y ont des conséquences graves depuis desgénérations sur la santé mentale et physique de millions d’Africains, ainsique sur les performances de tout ordre. Les causes de la faim et de lamalnutrition en Afrique sont connues. Il s’agit d’abord des déficitsalimentaires conjoncturels et parfois cycliques liés aux variabilités du marchémondial de certaines céréales d’importation auxquelles les pays sontsurexposés et à l’irrégularité des saisons pluviales dont dépendent lesproductions dans beaucoup de régions africaines. Même si l’Afrique neprésente pas les densités démographiques extrêmes des deltas fluviauxasiatiques, ses taux de croissance de 2,5 % à 3 % par an font craindre les

conséquences d’un gonflement important de la population, qui a atteint lemilliard alors qu’elle ne s’élevait qu’à 750 millions au début des années 2000.L’Afrique subit également les conséquences d’une demande mondiale insatiableen terres cultivables. Depuis quelques années, une razzia mondiale des terrescultivables est organisée avec d’énormes superficies qui sont achetées ounégociées avec les États ou les communautés locales pour développer denouvelles cultures d’exportation au détriment des productions locales.

UN AFFRANCHISEMENT NÉCESSAIRE Si l’Afrique est le continent le plus dépendant en matière d’alimentation, sonvrai problème, c’est la souveraineté tout court. Cinquante ans après la vaguedes indépendances, le continent a du mal à assumer sa souverainetépolitique. La démocratie y est encore une construction superficielle etaléatoire, tandis que les pays du Nord profitent de la faiblesse de lalégitimité sociale des Etats et de leur pauvreté intellectuelle et financière pourleur imposer leur agenda et leurs priorités. En plus des sols convoités, lesressources naturelles de tous types attirent les grandes puissances et lesmultinationales, qui s’invitent dans les conflits internes au continent pourmieux contrôler les espaces et les moyens de leur production. Pour réduiresa dépendance économique et gagner le pari de la souveraineté alimentaire,l’Afrique est condamnée à développer une industrie performante tournéevers ses propres besoins et s’appuyant sur la transformation des produitslocaux. Mais la révolution agricole paysanne demeure la conditionindispensable à la souveraineté alimentaire Elle doit promouvoir uneagriculture familiale mo dernisée s’appuyant sur des techniques protégeantle sol, l’eau et le climat.Cheikh Guèye - Sud Quotidien / Courrier international

en partenariat avec www.courrierinternational.com

priorité àla souveraineté

alimentaire

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DE PLUS EN PLUS D’ÉCOLES DE COMMERCE PROPOSENT DES FORMATIONS ÀL’ENTREPRENEURIAT SOCIAL. EXPLICATIONS DE THIERRY SIBIEUDE, PROFESSEURTITULAIRE DE LA CHAIRE D’ENTREPRENEURIAT SOCIAL DE L’ESSEC.

L’entrepreneuriat social, encore méconnu par près de la moitié des Français, fait des émules chezles plus jeunes. Car le secteur attire. Le sondage CSA/Avise/La Croix mené en décembre 2010révèle que 48% des jeunes interrogés se sentent prêts à créer une entreprise sociale, contre 34%en moyenne parmi les actifs. Les jeunes, plus concernés que leurs aînés, sont aussi 80% à consi-dérer que le fait qu’une entreprise soit sociale les inciterait à y postuler, confirmant que la crise abien modifié les critères de réussite professionnelle. Les écoles de commerce, parfois décritescomme «vaches sacrées» de l’enseignement français, s’ouvrent peu à peu à ce changement dementalité. En 2003, la grande école de commerce de l’ESSEC a créé, sous l’impulsion de ThierrySibieude, la première chaire d’entrepreneuriat social en France. Pour le Professeur titulaire de lachaire [dont Youphil est partenaire], il est urgent de faire place à «l’innovation sociale», valori-sable au même titre que l’innovation commerciale, financière ou managériale, et de replacer lesécoles de commerce dans leur rôle de réflexion sur les modèles et les finalités de l’entreprise.Chaque année, 24 étudiants sont sélectionnés sur dossier par la chaire d’entrepreneuriat socialde l’ESSEC pour une formation intensive accompagnée d’un stage de six mois et donnant lieuà l’obtention d’un diplôme spécifique. Thierry Sibieude voit le nombre de candidatures aug-menter chaque année, et les étudiants rejetés se présentent parfois plusieurs fois. La chairepropose également une formation continue à destination des professionnels et notamment descadres en reconversion, ainsi qu’une série de cours gratuits en ligne. Depuis avril 2009, lesétudiants d’HEC Paris peuvent suivre de leur côté, en fin de parcours académique, un pro-gramme de formation complémentaire de deux mois consacré aux thèmes du social businesset de l’engagement des entreprises dans la lutte contre la pauvreté. L’ESCEM (Paris-Tour-Poitiers)propose un MBA spécialisé, et cette année, pour la première fois, les doctorants de l’EHESPà Rennes ou de l’ESC à Toulouse peuvent consacrer leurs recherches à l’entrepreneuriat social.En Languedoc-Roussillon, l’Ecole de l’Entreprenariat en Economie Sociale a ouvert ses portes en2009. À l’IESEC de Lille , les cours d’entrepreneuriat social ont attiré quatre fois plus d’étudiantsen 2010 qu’en 2008. En attendant une reconnaissance plus uniforme des opportunités du secteurdans les écoles, on recense une quinzaine de masters professionnels (Bac+5) consacrés à la for-mation des cadres de l’économie sociale et solidaire. Les offres de formation sont en augmenta-tion. De natures encore hétérogènes, elles nécessitent de bien analyser ses motivations (et sonparcours – pensez à la formation continue) avant d’en choisir une. Elles permettent déjà d’aborderl’entrepreneuriat social comme un secteur à part entière, générateur d’emplois et d’une vision del’avenir. De quoi retrouver le goût de la réussite professionnelle, pour un métier qui a du sens.Marika Mathieu / Youphil.com

en partenariat avec www.youphil.com

« Depuis longtemps, je souhaitais découvrir l’Afrique

mais dans un cadre différent de celui de simple

touriste ».

C’est ainsi que témoigne Jean-Baptiste, 28 ans,

qui a réalisé cet été une mission d’animation et de

soutien scolaire au Bénin. Comme plus de 400 bé-

névoles chaque été, il a choisi la Guilde pour partir

en mission d’initiation à la solidarité internatio-

nale. Pendant un mois, il a vécu en équipe une ex-

périence solidaire et culturelle dépaysante, tout en

se rendant utile localement. « À l’arrivée, le village

nous attendait avec tous ses enfants aux yeux

pleins de vie et d’espoir… Un sacré défi à relever !

L’immersion a été immédiate. Nos conditions de

vie simples étaient similaires à celles de la plupart

des habitants et cela nous a permis d’être au plus

proche de leurs préoccupations. Après avoir pris

connaissance de notre environnement, nous sommes

rentrés très vite dans le vif du sujet de notre mis-

sion : pour les classes primaires, il s’agissait no-

tamment de travailler les fondamentaux de la

langue française. Quel bonheur de voir les progrès

des enfants en lecture. Ils sont animés d’une telle

soif d’apprendre. Humainement, l’expérience fut

bouleversante. De retour en France, ma décision

de repartir plus longuement était déjà prise ! »

La Guilde Européenne du Raid

est une ONG reconnue d’utilité

publique. Elle propose notamment

des missions courtes d’été aux

18-35 ans. Inscriptions et infos :

http://missions.la-guilde.org

à l’écoledes entrepreneurs

sociaux

JE SOUHAITAISDÉCOUVRIRL’AFRIQUE…

en partenariat avec www.portail-humanitaire.org

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R

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M A C A D A M 8 5 - page 11

S O C I É T É

SOUTENIR L’ÉCONOMIE SOCIALELa Fondation Crédit Coopératif a pour principale vocation d’en-courager le développement d’une économie centrée autour del’Homme : l’économie sociale. Un tiers des partenariats sont consa-crés au soutien à la recherche, à la promotion et à la diffusion dela connaissance en économie sociale. La Fondation est ainsi par-tenaire de laboratoires universitaires, de publications savantes etde think tank de ce secteur. Par ces partenariats, elle vise à établirun pont entre le fruit du travail de laboratoires de recherche recon-nus, d’une part, et les pratiques des acteurs et dirigeants de l’éco-nomie sociale d’autre part. Par ailleurs, la Fondation CréditCoopératif distingue chaque année, avec les « Prix et Trophées del’Initiative en Economie Sociale », cinquante organismes de l’éco-nomie sociale (associations, coopératives, mutuelles, etc.) ayantmis en œuvre une action novatrice et exemplaire au plan écono-mique, technologique, social ou culturel.

BÂTIR, ENSEMBLE, UN MONDE PLUS JUSTEParce que l’économie sociale et solidaire recouvre un périmètre trèsétendu et rassemble des acteurs multiples, la Fondation Créditcoopératif met en œuvre des partenariats dans de nombreux autresdomaines : accès à la citoyenneté des personnes handicapées parle sport et la culture, développement durable, culture et lien social,solidarité internationale et lutte contre l’exclusion. C’est dans lecadre de ce champ d’action que la Fondation Crédit Coopératifest partenaire de Macadam. En 2010, année européenne de luttecontre la pauvreté et l’exclusion sociale, la Fondation a noué denouveaux partenariats avec, notamment, le Secours Catholique enapportant son soutien à la réalisation de son rapport annuel surl’évolution des situations de pau-vreté que cette association rencontreen France. Elle a également été par-tenaire de Soleils d’Europe, « la Jour-née des oubliés des vacances »,organisée par le Secours PopulaireFrançais. Cet événement a permisd’éclairer l’été de 40 000 enfantsissus de familles défavorisées, venusde France et d’Europe, qui ont dé-couvert Paris et fêté la solidarité aupied de la Tour Eiffel. Jean-Pierre Mongarny,Secrétaire généralde la Fondation Crédit Coopératif

fondation crédit coopératif

le choixd’un mondeplus humain

CRÉÉE IL Y A 27 ANS, LA FONDATION D’ENTREPRISE CRÉDITCOOPÉRATIF EST UNE FONDATION PIONNIÈRE ET ACTIVEAVEC QUATRE-VINGT PARTENARIATS EN 2010 ET UNESOIXANTAINE DE LAURÉATS RÉCOMPENSÉS LORS DE SESCONCOURS. ELLE EST ENGAGÉE DANS UNE DÉMARCHE AULONG COURS.

« La Fondation CréditCoopératif met en œuvrela politique de mécénat duGroupe Crédit Coopératifdepuis 1984. A l’aune dela diversité du Groupe, ellenoue de multiples partenariatsen faveur de l’économie socialeet de l’intérêt général. Elle aété récompensée pour sesinitiatives par trois prixdu Mécénat décernés parl’Admical et a intégrédernièrement le cercle trèsrestreint des Grands Mécènesdu Ministère de la Culture.Ces distinctions l’encouragentà renouveler les trois exigencesqui l’animent : humanisme,confiance, coopération.»©

M. M

azza

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19 août 2010 : 40 000 enfantssont rassemblés pour unaprès-midi de fête sur leChamp-de-Mars dans le cadrede la « Journée des oubliésdes vacances » organisée parle Secours Populaire, dont laFondation Crédit Coopératifest partenaire.

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T É M O I G N A G E

Vous avez passé trois mois d’hiver sans ressources à Paris, dormantdehors ou trimbalée de foyer en foyer. Qu’avez-vous appris de cetteincroyable expérience ?Ma vision des SDF a totalement changé. Comme beaucoup, je pen-sais en termes de clichés, et j’espère que ce livre va aider à chan-ger le regard que l’on porte sur les SDF ; vous savez, le cliché del’alcoolique ou du junkie qui ne veut pas travailler. Je peux vousdire qu’il y a des gens incroyables dans la rue, qui sont coincéslà : ils ne parlent pas bien le français, ils ne peuvent pas trouverde travail… Il y a beaucoup de réfugiés politiques, notamment, quine rêvent que de gagner leur vie honnêtement. Peu importe où l’onest né, d’où l’on vient, on est tous pareils à un certain degré.Parfois, au premier regard, on ne voit que les différences mais, sion les accepte au lieu de les rejeter, non seulement on réalise àquel point on se ressemble, mais on apprend beaucoup sur lesdifférentes cultures et expériences de vie. Une des choses quej’aime beaucoup en France, c’est la diversité.

Dans vos moments de désespoir, vous vous raccrochez à un livred’Eckhart Tolle, que vous lisez en boucle. Vous citez également desphrases de Bouddha ou de Jésus. Avez-vous eu la tentation debaisser les bras ?La plupart du temps, je pensais que quelque chose allait se passer,que j’allais m’en sortir… Mais j’ai eu de vrais moments de déses-poir. J’essayais d’avancer moment après moment avec le seulobjectif d’être encore en vie le lendemain. Mais il y avait des joursoù les travailleurs sociaux refusaient de me parler anglais (alorsqu’ils en étaient capables), et je ne parlais alors pas un mot defrançais, qui étaient très durs. Je me suis aperçue aussi que desSDF autour de moi, qui eux parlaient français, ne recevaient pasnécessairement plus d’aide, alors… Heureusement, il y avait aussides bénévoles extraordinaires, mais il semble que les informationsont du mal à circuler ; il n’y a pas de centralisation des lieux et desaides pour les SDF. C’est très frustrant. Il se passait des jours oudes semaines avant que quelqu’un me dise que je pouvais avoir

Survivredans la rue

IDÉALISTE, RÊVEUSE ET SANS EXPÉRIENCE DES VOYAGES, ANN, AIDE-SOIGNANTE ORIGINAIRE DE L’OREGON AUX ÉTATS-UNIS, PART POUR UNSÉJOUR DE DEUX SEMAINES EN EUROPE. ELLE A TRAVAILLÉ TRÈS DUR POURMETTRE DE CÔTÉ JUSTE ASSEZ D’ARGENT POUR LE VOYAGE DE SA VIE ! MAISCES VACANCES VONT TOURNER AU CAUCHEMAR. PAR UN MAUVAISCONCOURS DE CIRCONSTANCES, ELLE SE RETROUVE COINCÉE À PARIS, SANSARGENT POUR SON BILLET DE RETOUR, NI MÊME POUR UNE CHAMBRED’HÔTEL. COMMENCE ALORS UNE LONGUE DESCENTE AUX ENFERS POURCETTE FEMME ORDINAIRE NE PARLANT PAS UN MOT DE FRANÇAIS. ANN VAAPPRENDRE COMMENT SURVIVRE DANS LES RUES DE PARIS PENDANT L’UNDES HIVERS LES PLUS FROIDS DE LA DÉCENNIE. PETIT À PETIT, ELLE DÉCOUVRECOMMENT MANŒUVRER DANS LE SYSTÈME PARFOIS OPAQUE ET ÉTANCHEDES AIDES APPORTÉES AUX SDF. UN TÉMOIGNAGE BOULEVERSANT.

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livia

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M A C A D A M 8 5 - page 13

LA FONDATION SEB*SOUTIENT :L'ASSOCIATION ASTRÉE« Écouter, ce n'est pas naturel, ça s'apprend. » C'est

sur ce constat que s'est créée Astrée, une association

qui met en relation des personnes en difficulté et des

bénévoles prêts à les soutenir, dans neuf villes de

France. « Quand on vit une rupture familiale, une

difficulté professionnelle ou un souci de santé, on a

besoin de s'exprimer sans être jugé », explique Djelloul

Belbachir, délégué pour la région de Paris. Ainsi, un

jeune homme en détresse rencontrera un homme plus

âgé, dans les locaux de l'association, une fois par

semaine. Ailleurs, une salariée victime de harcèlement

au travail pourra se confier à une bénévole de son âge...

« S'exprimer permet de prendre de la distance avec ses

problèmes, insiste Djelloul Belbachir. C'est le début de

la solution. » Depuis la création d'Astrée, en 1987, ses

bénévoles ont accompagné 25.000 personnes. L'asso -

ciation a également formé plus de 200 bénévoles dans

d'autres associations où l'écoute est précieuse. Enfin,

depuis 2010, elle propose une journée de formation

gratuite pour le grand public. « Ce sont des gens qui

sont déjà passé à côté d'une personne en souffrance,

ou qui ont un proche en difficulté mais ne savent pas

comment aborder le sujet », décrit Djelloul Belbachir.

Repérer que quelqu'un va mal, savoir l'approcher puis

l'écouter, voilà les étapes de l'apprentissage. Astrée

l'assimile à « une formation aux premiers secours, mais

pour alléger la détresse morale ».

En savoir plus : http://astree.asso.fr et www.groupeseb.com

* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com

un repas gratuit à un endroit, une doucheà un autre… Ces lectures m’ont énormé-ment aidée dans les moments les plus diffi-ciles. J’ai fini par comprendre que si l’onrefuse sa situation, on souffre terriblement.Si l’on arrive à accepter ce qui nous arrive,même si on ne le comprend pas, on gagneen connaissance, en sérénité.

Dans votre livre, vous comparez la situationdes homeless aux États-Unis avec celle desSDF en France. Vous dites que vous n’au-riez sans doute pas survécu dans la mêmesituation en Amérique, c’est d’ailleurs pour-quoi vous n’y êtes pas encore retournée,d’autant que vous y avez tout perdu. Vouspouvez nous expliquer ?Le problème, aux États-Unis, c’est que lesarmes sont légales, et beaucoup de gensont au moins un couteau. On entend souventparler de homeless qui se font tuer. Je mesuis fait agresser une nuit, à Paris, mais j’aipu m’échapper car mon agresseur n’étaitpas armé, aux États-Unis, je n’aurais pum’en sortir… Survivre dans la rue, pour lesfemmes, est encore plus dur que pour leshommes ; elles sont obligées de se cacher.Elles ne peuvent pas dormir dans les par-kings, par exemple, comme les hommes. Jepassais mes nuits à marcher pour ne pasêtre agressée. Dès que tu t’arrêtes, surtoutla nuit, tu te fais aussitôt aborder. Mêmedans certains foyers mixtes, les hommesessayaient de me toucher, pendant la nuit,dès que les employés partaient.

Comment vivez-vous aujourd’hui ?Grâce à l’avance de mon éditeur, j’ai puprendre un petit studio dans lequel je visactuellement, mais j’ai beaucoup de mal àtrouver du travail. C’est plus difficile iciqu’aux États-Unis de trouver un job. Je

donne quelques cours d’anglais, je fais dubaby-sitting. Mais j’arrive au bout de monavance, qui doit être remboursée de toutefaçon. Je pense retourner, au moins pourquelques mois, aux États-Unis puisque, unebonne chose qui m’est arrivée à la suite decette mésaventure, c’est que j’ai renouéavec ma sœur et mon père, alors qu’onn’avait plus de contacts depuis treize ans.Je galère chaque mois, donc, si ça devienttrop dur, je retournerai là-bas. J’aimeraispasser un certificat pour enseigner l’anglaisdans une école. J’ai toujours la peur de retom-ber, et je crois que je ne le supporterais pascette fois-ci, car je sais à quoi m’attendre.Je pense que j’ai survécu à cette expé-rience, car je n’avais aucune idée dumonde dans lequel j’entrais ou de ce quiallait se passer. Mais, maintenant que jesais, notamment à quel point c’est dange-reux, je suis terrifiée à l’idée d’y retomber.

Avez-vous gardé des contacts avec certainsSDF ou travailleurs sociaux qui vous ontaidée à l’époque ?Oui, absolument, je revois une femme quivit dans la rue, cachée dans une tente. Jelui apporte à manger quand je peux, onreste en contact. Je suis aussi retournéevoir certains travailleurs sociaux du foyerMontesquieu, d’autres à l’Agora… Il y acertains SDF que je n’ai pas réussi à retrou-ver. J’espère qu’ils s’en sont sortis… J’aiaussi demandé à aider à l’accueil de jourdes femmes à Montesquieu et j’ai fait dubénévolat à Saint-Eustache où l’on m’avaitsi bien accueillie.par Sophie Baqué et Caroline Charron

Survivre dans la rue. Américaine et SDF à Paris,

par Ann Webb, Albin Michel, 18 euros.

En librairie le 10 mars.

GAGNEZ L’OUVRAGE D’ANN WEBB !Pour tenter votre chance, envoyez-nous un mailà [email protected] en précisant voscoordonnées, votre âge, et dites-nous où vousachetez Macadam, ce que vous en pensez...Toutes vos remarques nous intéressent !Les gagnants seront tirés au sort.

BONUS

LECTEUR

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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E S

Au delà de leurs conséquences migratoires -apparemment la

première préoccupation de certains dirigeants peu inspirés-, les

révolutions qui secouent le monde arabe auront des répercussions

profondes en Europe. Elles changeront durablement l’image que les

Européens se font de leurs voisins du sud de la Méditerranée,

remplaçant le cliché de l’islamiste barbu par celui du jeune

révolutionnaire. Elles amèneront aussi l’Europe à reconsidérer sa

politique étrangère hypocrite, même s’il serait naïf d’espérer des

changements profonds.

Face à l’hégémonie militaire (chancelante) des États-Unis,

l’Europe aime à se présenter comme une puissance douce,

exportatrice de paix, championne de l’aide humanitaire et

garante du droit international. En réalité, la politique étrangère

de l’Europe n’est en rien plus morale ou cohérente que celle des

États-Unis. Ces dernières années, et singulièrement depuis les

attentats du 11 septembre, l’Union européenne base sa politique

méditerranéenne sur la lutte contre le terrorisme et l’immigration

illégale. Elle cherche à obtenir des pays du Maghreb qu’ils

bloquent les milliers d’Africains cherchant à rejoindre les côtes

européennes. En échange, l’UE offre des accès à son marché,

de l’aide au développement et une reconnaissance diplomatique

à des régimes pourtant peu recommandables. C’est ainsi que

Kadhafi a pu planter sa yourte dans les jardins de l’Hôtel

Marigny, résidence officielle des hôtes de l’Etat français. Mais il

serait naïf de penser que l’embarras d’aujourd’hui amènera un

changement profond des politiques demain. Les intérêts

économiques et la peur de l’immigration resteront centraux dans

la stratégie de l’UE. Tout au plus les dirigeants réfléchiront-ils à

deux fois avant de serrer la pince des dictateurs de tous poils,

histoire d’éviter les clichés compromettants. Il y a peu encore,

juste avant les événements en Tunisie, le président de la

Commission européenne José Manuel Barroso, avait accepté une

photo en compagnie du dictateur ouzbèke Islam Karimov,

courtisé, au même titre que d’autres tyrans d’Asie centrale, pour

alimenter en gaz le futur pipeline Nabucco. Les événements

arabes amèneront sans doute les Européens à revoir au moins

leur politique de communication. Gageons que si l’UE n’est pas

prête d’abandonner sa realpolitik, ses dirigeants se montreront

à l’avenir plus discrets dans leurs contacts avec leurs potes

despotes...

Frédéric Ravenne

RÉVOLUTIONS ARABES :

LE DÉSAVEU DELA REALPOLITIKEUROPÉENNE

AU PAYS DE LA SAUDADE, CETTE NOSTALGIE PARTICULIÈRE CONSISTE,POUR SES HABITANTS, À RÊVER D’UN AILLEURS. LA JEUNE NILZA LA-FAYETTE EST PARTIE TRAVAILLER EN ANGOLA ET ANA MARIA SANTOS ESTARRIVÉE À LISBONNE D’UNE ÎLE DU CAP-VERT, EN 1972, JUSTE AVANTLA RÉVOLUTION DES ŒILLETS. SUITE DE NOS PORTRAITS CROISÉS AUPORTUGAL.

SEULE EN ANGOLANée à Lisbonne, Nilza Lafayette, trente-cinq ans, était bien décidée à conjurerle chômage des jeunes diplômés comme elle. Les créations d’emplois sont rares.Elle est partie depuis un an en Angola. Cette fois, c’est elle la migrante et nonl’inverse. Pourquoi l’Afrique ? Nilza ne quitte pas son pays pour le café, les boisexotiques, les idoles indigènes, les dents d’animaux, les crânes, les globesterrestres… Tout cela est devenu anachronique, là-bas. Qu’importe ! Dans cetteex-colonie, elle n’en redécouvre pas moins l’aventure portugaise. Et repousse lescarcans : la famille, les conventions, l’idéologie, les croyances… Comme lesjeunes de sa génération, elle est familiarisée avec les départs, les aéroports.Son travail : le conseil dans le développement durable des ressources naturelles.Une opportunité qu’elle voulait saisir, car elle avait envie de rester dansl’informatique mais désirait aussi évoluer et découvrir autre chose. L’expérienceafricaine ne pouvait qu’être enrichissante à ses yeux. « Je suis partie, dit-elle,pour piloter un projet, ce sera toujours un plus dans ma carrière professionnelled’avoir animé une équipe. »En Angola, tout est à faire. Seule, elle retrouve là-bas d’autres expats, attirés par ce vaste pays sorti à peine d’une terrible guerrecivile. Nilza gagne sa vie en travaillant pour une multinationale. Les contactsavec les Angolais ne pourront qu’enrichir le contenu de sa thèse sur les politiquesde transfert de compétences sur place. Pense-t-elle à sa famille, à ses amis, restésau Portugal ? Cela lui manque, sans doute, de ne pouvoir croquer une bouchéede pastel de nata, un petit gâteau rond de Belém, ni marcher sur les trottoirs decéramique bicolores. Dans sa migration temporaire, elle peut se rappeler cepoème d’Alberto Caeiro : « Je sens tout mon corps couché dans la réalité. Jesais la vérité et je suis heureuse… »

UNE ARCHE ENTRE LES DEUX CULTURESVisite, avec de jeunes scolaires, de la Casa Fernando Pessoa, grand poète,véritable monument national. La guide s’appelle Ana Maria Santos, lacinquantaine alerte, une double filiation, puisque ses parents sont cap-verdienset que ses grands-parents étaient des descendants de Portugais, l’un de Madère,l’autre du Portugal. Un père dessinateur-charpentier, une mère dans la couture.« Il y avait six filles dans notre famille de dix enfants, ajoute cette femme volubile,au sourire tendre, comme pour insister sur cette tendresse, cette morabeza que

lisbonnepartir, venir...

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C A R N E T D E V O Y A G E S

nous avons les uns pour les autres dans ces îles du Cap-Vert », nées, selon la légende, de la poignée de terre qu’ilrestait à Dieu après la création du monde et qu’il jeta dansl’Atlantique.De Santiago, l’île sous le vent, Ana Maria arrive à Lisbonneen 1972. Juste avant l’arrêt brutal de quarante ans desalazarisme. Sa mère, d’abord restée au Cap-Vert, a rejointsa jeune adolescente. En même temps que ses études delettres, Ana Maria fait du secrétariat et passe un concoursd’entrée dans l’administration municipale. À dix-huit ans, ellese marie avec un étudiant de médecine, dont elle aura deuxgarçons. Une vie conjugale, abrégée brutalement par la mortde son conjoint. Son point d’ancrage en ce monde ? C’estla Casa Pessoa, un lieu emblématique à Lisbonne, où elledéveloppe plusieurs activités. Un compagnonnage quotidienavec les multiples identités du poète, et ce viatique, « toutvaut la peine, si l’âme n’est pas petite ». La vie a suivi soncours. Un fils, parti longtemps au Timor, au bout de la routedes épices, est revenu, désormais professeur au Portugal. Unautre fils est ingénieur. Et un retour au Cap-Vert, y pense-t-elle ? « J’y retournerai tous les ans lorsque je serai à la

retraite », dit-elle, gourmande. Le temps, là-bas, est plus lent.Et l’œil d’Ana Maria s’illumine lorsqu’on évoque les musiquescap-verdiennes. Surtout la danse, la batuque, longtempsinterdite, sa passion. Elle en a d’autres, cette solide femmerésolument tournée vers les communautés d’Afro-Européens.Pour y retrouver de la joie, de l’amour, et le grogue, ce rhumcap-verdien, et la catchupa, le cassoulet des îles avec sonpiment.« Nous, dans le train que nous appelons la vie, nous sommestous éphémères les uns pour les autres et nous avons de lapeine quand nous débarquons. » Ces lignes, Ana Maria meles glisse dans la main au moment où nous nous quittons.Elles sont d’Alvaro de Campos, un des nombreuxhétéronymes de Pessoa, ces fameux doubles littérairesauxquels l’écrivain a donné une ampleur inégalée.Thierry Quintrie Lamothe

Photos : Maria José Sobral (lepetitjournal.com)

Pour ce reportage, Macadams’est associé au magazineinternet www.lepetitjournal.com/lisbonne et à son correspondantà Lisbonne, Philippe Despeysses.

« Lepetitjournal.com, le médiades français expatriés et desfrancophones à l’étranger.Depuis 2001, il propose en ligneà travers un site web et unenewsletter quotidienne, un mixd’infos locales, françaiseset internationales. Aujourd’hui,c’est un réseau mondial de 35éditions. »

Nilza Lafayette s'en va...

Anna Maria arrive...

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En 2011, plus besoin de cultiver pour arborer la parfaitetenue du jardinier. Eh oui, avec l’issue de crise, on nousa tendu une carotte et, comme des ânes, nous y avonscru. Et qui dit carotte, dit bâton. Car, en attendant, çafait mal, surtout au porte-monnaie, d’ailleurs devenu inutilepuisque, dorénavant, c’est avec la brouette, chargéed’argent sonnant et trébuchant pour payer le pompiste,que je vais chercher de l’essence. Un peu secouée, jedécide quand même de remplir mon frigo. Mais, aprèsle passage en caisse, je suis persuadée d’avoir été prisepour une courge ! Car, oui, nous « patissons », dit-on,d’une crise généralisée…. De retour chez moi, je mecalme, débranchant aussi sec l’internet et autres parasi-tages pour retrouver enfin la sérénité. Feuilletant noncha-lamment une revue, je tombe sur une publicité assezintrigante, qui m’indique qu’en buvant un certain breu-vage je bénéficierai d’une « hydra-nutrition […] fluidede vie ». Allons bon ! Aurais-je confondu mon magazineavec un livre ésotérique ? Je cours vite au jardin : ce fluide,c’est seule, en accord avec la nature, que je le trouverai.Vraiment, sommes-nous des poires, ou les fabricants lecroient-ils ? Enfin une bonne nouvelle : le Carrot Mobdébarque en France. Non, ce n’est pas du potage ! Celapeut contribuer fortement à agir sur l’environnement etdémontrer qu’en France on peut se mobiliser. Il s’agitd’une forme de mobilisation originale née aux États-Unis– Mob pour mobilisation –, non pas de carottes, mais

de consommateurs citoyens qui, plutôt que d’affrontercommerçants ou distributeurs, préfèrent la méthodedouce, plus fluide, en récompensant ceux qui jouent lejeu. Alors, ils leur proposent des deals. C’est du donnant-donnant, le mouvement mobilise les acheteurs et l’autrefait les efforts demandés. Je trouve cela très intéressant.Alors, informez-vous sur les réseaux sociaux. Vous neverrez plus la carotte du même œil et, sachant qu’ellefavorise la vue, personne ne sera perdant.Quant à moi,pendant cet hiver long et, surtout, aux gelées quasi quo-tidiennes, j’ai eu le temps de préparer mes grainespotagères et florales. J’ai trié, étiqueté et, surtout, fait lachasse au gaspillage en récupérant, échangeant pourles futures plantations. Attention, ne vous précipitez pas,sachez que, comme chaque année, les trois saints deglace veillent… Mais revenons à nos carottes. Ne pashésiter à semer plusieurs rangées, avec différentes varié-tés. Attention à la pourriture de l’alternariose qui sévitau printemps, faites des rotations pour vous en préserver.Et attention aux mouches, elles aussi très dommageablesaux carottes. Savez-vous que la mouche n’aime pas levent ? Alors semez au vent ! Je vous le dis, la carottec’est tendance, c’est dans le vent, et c’est en plus bonpour la vue. Cela nous permettra peut-être de mieux lireles étiquettes des produits, dont les caractères, commenos porte-monnaie, s’amenuisent au fil des ans…Raymonde Prades

AGENDASOLIDAIREAVRIL 2011‘ Du 31 mars au 3 avril :salon « Planète durable »Ce salon de la consommationdurable est le lieu de rencontredes trois fondamentauxdu développement durable :environnemental, social,économique. Sa 4e édition metà l’honneur l’éco-consommationdans notre vie quotidienne.Plus de 150 exposants.Porte de Versailles, à Paris.

‘ Du 1er au 7 avril : Semainedu développement durableDurant cette semaine,le ministère du Développementdurable invite entreprises,associations, services publics,collectivités et établissementsscolaires à promouvoirles principes du développementdurable sur le thème :« Changeons nos comportements ».www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr

‘ Du 2 au 9 avril :3e Campagne nationaledes chantiers de bénévolesVenez à la rencontre d’associationsqui organisent des chantiersinternationaux, du 2 au 9 avrilà Paris et du 3 au 9 avril enAuvergne, Languedoc-Roussillon,Paca, Pays-de-la-Loire, Rhône-Alpes. Au menu : stands desassociations, témoignages debénévoles, projection de films,expositions, ateliers, animations...

‘ 25 avril : Journée mondialede lutte contre le paludismeLe paludisme touche encore 40 %de la population mondiale.Il infecte plus de 500 millionsde personnes par an et en tueplus d’un million.

‘ 7 avril : Journéemondiale de la santéCette année, l’OMS lance unecampagne internationale visantà préserver les acquis pourles futures générations.La propagation mondiale dela résistance aux antimicrobiensest le thème de cette Journée 2011.

en partenariat avec laweb TV de la solidaritéet de l’environnement

P L A N È T E

la révolte des carottes

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P L A N È T Een partenariat avec www.terraeco.net

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AU PAYS DE NESPRESSO, ROI DU CAFÉ EN CAPSULES, TOUTN’EST QUE LUXE, CALME, VOLUPTÉ… ET ALUMINIUM. ENTHÉORIE, LE RECYCLAGE DE CE MÉTAL EST UNE ÉVIDENCE.MAIS PAS EN FRANCE, POURTANT PREMIER MARCHÉ DUMASTODONTE. QUE FAIT DONC GEORGE CLOONEY ?

Malgré un monopole matraqué à coups de brevets – 1 700 au total –,l’empire Nespresso est sur la défensive. Des dosettes compatibles avecles machines de la filiale de Nestlé, mais estampillées Maison du café,ont envahi les rayons en avril 2010. Le mois suivant, c’était au tourde Casino, via la société Ethical Coffee Company, de faire une entréefracassante sur ce marché étroit. Avec deux promesses : des capsules20 % moins chères que les originales et un emballage biodégradableen amidon de maïs. Les deux concurrents se lancent à l’assaut d’unmarché juteux. Nespresso, c’est 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affairesdans 50 pays en 2009 et une croissance moyenne de 30 % par andepuis 2000. Pour combien de capsules ? Silence radio. Mais l’équa-tion est simple. Puisque 90 % du chiffre d’affaires est réalisé avec lescapsules et que la dosette coûte en moyenne 35 centimes d’euro, votrecalculette devrait donner le même résultat que la nôtre : environ4,9 milliards d’unités vendues l’an passé.

DES GRAINS POLYGLOTTESLe berceau de cette superproduction est situé en Suisse. Le café qui ydébarque est polyglotte. Du Costa Rica, du Kenya, de Tanzanie… lesgrains accostent au port belge d’Anvers, puis rejoignent par le rail lesdeux usines helvétiques de la marque, pour s’y faire encapsuler dansde l’aluminium, recyclé à 80 %. Calcul de coin de table : à raisond’un gramme par capsule, 4 800 tonnes d’aluminium ont été utiliséesen 2009. « C’est le seul métal capable de protéger intégralement del’oxygène et de la lumière les 900 arômes de nos cafés », justifieArnaud Deschamps, directeur général de Nespresso pour la France. Lecafé file ensuite découvrir le vaste monde par bateaux, trains oucamions. En France, un tiers des clients viennent s’approvisionner dansl’une des 19 boutiques officielles. Les autres reçoivent leurs doses parla poste ou dans les points de dépôt Mondial Relay (les mêmes quepour La Redoute). Cette success story a pourtant tout de l’hérésie éco-logique : car, qui dit portions individuelles, dit suremballage (l’Agencede l’environnement et de la maîtrise de l’énergie confirme qu’un paquetde 250 grammes de dosettes de café génère dix fois plus d’emballagesqu’un paquet de 250 grammes de café) ; qui dit aluminium dit produc-tion énergivore ; et qui dit vente à distance dit émission de CO2…

3 ENGAGEMENTS, 1 NÉOLOGISMENespresso a répliqué à ces accusations par le mot « Écolaboration ».Derrière le néologisme, trois engagements ont été affichés pour2013 : 80 % du café proviendra d’exploitations certifiées par l’ONGRainforest Alliance, l’empreinte carbone de chaque tasse de café seraamaigrie de 20 % et un système de recyclage des capsules sera àmême de traiter 75 % de la production. En théorie, le recyclage del’aluminium est une évidence : il peut se faire à l’infini et permet deréduire les rejets de CO2 – 6,89 tonnes d’équivalent-CO2 en moinspar tonne recyclée, selon Éco emballages. Seulement, en France,question récup’, Nespresso n’a pas la tâche facile. Nos centres de trine savent pas traiter les éléments plus petits qu’un pot de yaourt. Alors,pour atteindre son objectif, le marchand de café a lancé une expé-rience pilote dans le Var et les Alpes-Maritimes : deux centres de triont été équipés de machines capables de récupérer les petites piècesde métal, aluminium ou autres. En cas de succès, le principe seraétendu au reste du pays. En attendant, 2 500 points de collecte sontprévus : boutiques officielles, Mondial Relay, déchetteries. Café et aluseront séparés et revendus – le premier servira à la préparation decompost. Les clients joueront-ils le jeu ? Et si, dans la prochaine publi-

cité Nespresso, George Clooney allait dans un centre de tri ?

écolo,la dosettede café ?

RECYCLAGE : POURQUOI C’EST MIEUX AILLEURS

La Suisse est le deuxième marché après la France. Mais, quand

les Suisses aiment, ils trient. La preuve : 60 % des capsules

sont récupérées via 2 000 points de collecte mis en place par

Nespresso. Cependant, ils ne concernent que les particuliers,

les entreprises restant cantonnées à la poubelle. En Allemagne,

c’est très simple : tous les centres de tri sont équipés pour col-

lecter les petites pièces de métal. 76 % des déchets ménagers

en aluminium y sont recyclés. Aussi, Nespresso se contente,

comme les autres industriels, de cotiser à Dual System, le

programme qui collecte, trie et valorise les emballages.

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C ’ E S T M A L I N

☛ Jusqu’au 28 mai, le BHV, célèbre grand magasinparisien, lance une collecte de vieux meubles etobjets au profit des enfants de l’association La Source.Luminaires, fauteuils, vélos, lampes ou cafetières serontcustomisés par les enfants, sous la conduite artistique deGérard Garouste. Les objets seront revendus en septembreau profit de l’association qui œuvre auprès des jeunes endifficulté sociale et vivant en milieu rural.

☛ Dans notre numéro de décembre, nous vous présentionsles peluches vendues par Ikea au profit de l’Unicef.Cette année, la campagne « peluches » a permis decollecter plus de 803 000 euros en France et 11 millionsdans le monde. La France se place en 3e position des paysdonateurs, après la Russie et l’Allemagne.

☛ Les 2 Vaches, la marque de produits laitiers biolo -giques, s’engage en faveur du bien-être animal et lance unprogramme pour développer la production laitièrebiologique en Basse-Normandie grâce à des actionspilotes. La région, qui produit 13 % du lait biologiquefrançais avec environ 200 éleveurs, table sur un double -ment de ces chiffres d’ici cinq ans.

☛ Pour profiter à moindre coût de vos vacances à lamontagne, traquez le label « Famille plus montagne »obtenu par plus de 40 stations des massifs français. Grâceà ce nouveau label, les familles bénéficient de services etactivités pour tous, de forfaits et tarifs préférentiels pouvantaller de la gratuité pour les moins de cinq ans à 30 ou40 % de réduction sur la location d’appartement ou dematériel. Plus d’informations sur www.france-montagnes.com

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bons planspar Caroline Charronados

AURAIS-JE DROIT AU BONHEUR MOI AUSSI ?

Si vous vous posez cette question, c'est sans doute parce que vous avez peur de nepas y accéder. Malheureusement, le bonheur n'est pas un droit. Il n'est garanti paraucune loi. Ce n'est qu'une possibilité qui s'ouvre à vous. Encore faut il pouvoir lasaisir. Des dizaines d'écrivains, de philosophes, d'hommes politiques, de sociologuesont tenté de trouver la recette miracle du bonheur applicable à tous, sans succès. Lesecret du bonheur, personne ne le possède mais tout le monde cherche à le découvrirpour lui même. On a souvent tendance à attendre le bonheur de l'extérieur, de laconsommation, de la possession. Mais le bonheur ne se mesure pas au nombre deDVD ou de consoles vidéo que l'on possède. Le bonheur est un sentiment plus durableque la seule propriété de biens matériels. Il n'est pas en dehors de nous, il est en nous.Le bonheur, ce n'est pas avoir, c'est être. On dit parfois que certaines personnes sontplus douées que d'autres pour le bonheur, qu'elles respirent la joie et la bonne humeur,quand d'autres font toujours des mines d'enterrement. C'est sans doute vrai. Il y a desdifférences de tempérament, des attitudes à l'égard de la vie qui prédisposent plus oumoins au bonheur. Ce qui caractérise le plus souvent les gens heureux, c'est leuroptimisme, le fait qu'ils ont des rêves, des envies, des projets qui leur donnent enviede dépasser leurs limites. Mais aussi le fait qu'ils possèdent une bonne estime d'euxmêmes, qu'ils s'acceptent tels qu'ils sont, avec lucidité et sans illusions. Les gensheureux ont souvent aussi des engagements profonds dans la vie, des convictionspolitiques, religieuses, philosophiques et de véritables passions. Enfin, la curiosité, lafacilité à s'émerveiller, à voir toujours la vie sous un jour nouveau semble être l'unedes composantes essentielles du bonheur. Votre bonheur, personne ne peut le trouverà votre place. Il dépend de vous. C'est en vous qu'il faut le dénicher, le débusquer, lecultiver et tenter de le faire s'épanouir. C'est une quête, une conquête, un projet de vie. Anne-Marie Thomazeau

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Page 19: Macadam avril 2011

C ’ E S T M A L I N

LAMPES BASSE CONSOMMATION :ATTENTION AU MERCURE !Les Français s’équipent progressivement de lampes fluocompactes, dites également

basse consommation. Plus économes en énergie, plus durables – leur durée de vie

s’échelonne de 6 000 à 10 000 heures –, elles remplaceront définitivement les

lampes à incandescence de 25 à 100 watts au 1er septembre 2012, lorsque celles-

ci cesseront d’être commercialisées. Mais le taux de mercure contenu dans ces

ampoules inquiète la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) qui rap-

pelle aujourd'hui quelques précautions d’usage :

– Les consommateurs doivent privilégier l’achat de lampes affichant des quantités de

mercure le plus faibles possible. Depuis le 1er septembre 2010, cette quantité doit

être indiquée sur l’emballage. Et si, conformément à la directive n° 2002/95/CE, les

lampes ne peuvent contenir plus de 5 milligrammes de ce métal, la CSC propose de

faire baisser ce niveau maximal à seulement 2 milligrammes.

– En cas de bris, quitter le logement et ventiler longuement la pièce. Ramasser les

débris soigneusement, à l’aide de gants et de papier absorbant, et les jeter dans des

sacs en plastique en veillant à ce que ceux-ci ne se percent pas. L’aspirateur est à

proscrire.

– Une fois usagées, ces lampes doivent être recyclées. Vous pouvez les déposer dans un

des points de collecte prévus à cet effet dans de nombreux magasins ou en déchetterie.

S’apputant sur le rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

(Ademe) de juin 2010, la CSC rappelle qu’il est préférable de « se tenir à une distance

minimale de 30 centimètres d’une lampe fluocompacte en cas d’exposition prolon-

gée ». L’utilisation de ces lampes basse consommation est donc déconseillée pour

une liseuse ou une lampe de chevet, voire pour une lampe de bureau… La CSC de-

mande enfin que les pouvoirs publics « déterminent les valeurs maximales d’exposi-

tion aux vapeurs de mercure acceptables dans l’air ambiant ».

En partenariat avec l’agence Destination santé

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VOIR PAGE 19

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Page 20: Macadam avril 2011

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P A R T E N A R I A T

PREMIER RASSEMBLEMENT, PREMIERS ÉCHANGESApprendre à se connaître et à vivre ensemble dans le but de faire naître une

équipe, tel était l’objectif de ce premier rassemblement, organisé par le

Collectif Remise en Jeu. A l’issue du week-end, l’équipe qui représentera la

France lors de la prochaine Homeless World Cup, coupe du monde de foot-

ball des personnes sans-abris, du 21 au 28 août prochain à Paris, était née.

Les 15 joueurs, retenus sur critères sportifs et sociaux lors des différentes

phases de sélection, ont pu jouer ensemble sur un terrain stabilisé à Orsay,

le samedi 5 mars. Quelques exercices, des phases de jeu en configuration

de match et les conseils d’un entraineur écouté attentivement ont rythmé

cet après-midi. Au-delà de l’aspect sportif, ce premier regroupement aura

permis à l’équipe d’encadrement d’entamer un suivi particulier auprès de

ces joueurs en situation de précarité. Leur week-end s’est déroulé dans

la bonne humeur, mêlant temps d’échanges et activités de groupe.

Objectif réussi pour cette première, puisque l’entraîneur, Arezki Saouli,

a souligné la « bonne ambiance régnant dans l’équipe », ainsi qu’un

« début de cohésion ». Participant comme joueur l’an dernier, il qualifie

cette opportunité comme « une aventure humaine, une chance qui ne se

présente qu’une fois dans une vie » et qu’il faut donc « jouer à fond ».

Il aura de nouveau l’occasion de transmettre ce message à ses joueurs,

lors du prochain rassemblement, qui se tiendra à Tignes.

Fabien Tiratay

Macadam est partenaire de la prochaine Homeless World Cup.

PARIS 2011HOMELESSWORLD CUP

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Page 21: Macadam avril 2011

M A C A D A M 8 5 - page 21

D É T E N T E

par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER

mot mystère ODEURS ET NEZ : UN MOT DE 7 LETTRES

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : ACCIDENT

mots fléchés

POMPE À INJECTION

ÉNORME

IDÉAL

EST HAUTE OU BASSE

ENLÈVELA VIE

MÉRIDIENNE

MORT GROUPÉ

3600 SECONDES

FAIT TCHIN-TCHIN

LE TEMPS DES FLEURS

MAMMIFÈRE ONGULÉ

ENCHANTÉE

VOYAGE RAPIDE

RECHERCHÉ

SENTENT

FAIRE LE CHEVAL

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PRÉFIXE QUI MULTIPLIE

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HOMME À L'ÉCART

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VILLE LUMIÈRE

GRANDE INVENTION

RENIFLÉ

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TRÈS MINCE

ASIATIQUE ÉLÉMENT

RADIOACTIF

BANDE DE SOIE

CLASSE-MENT

RÉFUTE

C'ÉTAITUN OUI

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SOUS PEU

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EST ENTOURÉE

D'EAU

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sudoku niveau facile sudoku niveau difficile

sudoku niveau moyen

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D É T E N T E

sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !

mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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Horizontalement1. Expose l’ensemble

des connaissances.2. Repère, au golf -

Défend une cause.3. Bleu - Personnage puissant.4. Conjonction – Pas ailleurs – Enduit.5. Réglée avec autorité.6. Abîmé - Poisson des lacs alpins –

Rivière d'Autriche.7. Pied de vers - Sa capitale

est Conakry.8. En tête - Crochet double - Existez.9. Imite le marbre - Dans la violette.10. Vague – Il est encombrant.11. Très regrettable –

Mettait les voiles.12. Ni chauds ni froids –

Passe à Romans.

Verticalement1. Qui comble.2. National-socialiste – Bond –

Fait partie des édentés.3. Grivois - Fils de Noé –

Laitue de mer.4. Montre sa joie – Brochet adulte.5. Centimètre – Bistrots – Mois.6. Restreint – Ses parents.7. Vague espagnole – Presser.8. Sert à étendre – Écouté.9. Allonge – Défaite des Prussiens.10. À la une – Pensionnaire.11. Imprévue – Terme de belote.12. On y met des lunettes –

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H O R O S C O P E

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sudoku facile

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326187549sudoku difficile

ENCYCLOPEDIEPAROMILITANTAZUROMANITOUNIOICIOCREPIOOSTATUEEOIOUSEOFERAOINNIAMBEOGUINEESUOESSEOETESSTUCOIRONEOCAOLAMEOBARDANAVRANTEONEFTIEDISOISEREm

ots croisés

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DEMESUREETE

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EST HAUTE OU BASSE

ENLÈVE LA VIE

MÉRIDIENNE MORT GROUPÉ

3600 SECONDES

FAIT TCHIN-TCHIN

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ONGULÉ

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RECHERCHÉ

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FAIRE LE CHEVAL

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GAI DOIGT DE

PIED HOMME À L'ÉCART

QUI N'A PLUS FAIM

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RADIOACTIF BANDE DE

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mots fléchés

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C BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Beaucoup de travail en perspective. Vos projetsprennent forme, mais pas assez vite à votregoût. Quelques retards sont à prévoir. Arrondis-sez les angles avec vos proches en cas deconversation houleuse. En couple, vous retrou-vez la complicité de vos débuts. Célibataire,vous êtes tout feu, tout flamme. Fatigué par lesurmenage, faites attention aux maux de tête.

D TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Posez-vous. À vouloir aller trop vite, vous ris-quez de commettre des erreurs et d’avoir à toutrecommencer. Vous préférez, en début de mois,vous isoler pour travailler. Avant de signer unpapier important, lisez-le bien : vous pourriezvous faire piéger. En couple, vous parlez bébé,aménagement de votre home, acquisition…Célibataire, vous rêvez à l’amour : faites lepremier pas ! Attention au stress.

E GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Vous mettez tout en œuvre pour atteindre vosobjectifs. De belles opportunités s’offrent àvous. Rebelle à toute forme d’autorité, ne met-tez pas à votre tour la pression à vos collabo-rateurs. Chercheur d’emploi, vous avez toutesvos chances de trouver un travail. En couple, lapassion est au rendez-vous. Célibataire, vousplaisez beaucoup. Gare au grignotage et ausommeil agité !

j CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)En faisant preuve de diplomatie et de persévé-rance, vous pourrez faire face à quelques désa-gréments dans votre travail. Mettez de l’ordredans vos dossiers, une étourderie pourrait êtrela cause d’un malentendu. En couple, vous êtessur la même longueur d’onde. Célibataire, vousêtes invité... sans rencontrer l’âme sœur. Repo-sez-vous à la campagne.

g LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Une promotion, de nouvelles responsabilités,des contrats, ce mois est une excellente périodepour une avancée professionnelle. À partir du23 avril, vos entretiens sont couronnés desuccès. En couple, ne vous montrez pas tropjaloux, ou autoritaire. Célibataire, vous papil -lonnez au gré de vos humeurs. Vous êtes enforme : rien ne vous arrête.

h VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Vous devez mettre les bouchées doubles, endébut de mois, alors que vous rêviez de repos.Vos finances sont au cœur de vos préoccupa-tions. Tracas avec votre entourage : n’entrezpas dans les polémiques. En couple, vous êtesexigeant avec votre partenaire. Célibataire,vous êtes romantique, mais vous rêvez plus quevous ne passez à l’acte. Attention aux mauxd’estomac.

I BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)De nouvelles négociations, un contrat à recon-sidérer, vous êtes à un carrefour importantdans votre vie professionnelle. Le dialogue avecvos collègues est difficile en début de mois. Encouple, des disputes. Vous n’êtes pas à prendreavec des pincettes. Célibataire, une passionsans lendemain. Anxieux, vous agacez votreentourage avec vos sautes d’humeur.

F SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Déterminé, vous mettez tout en œuvre pour faireaboutir vos projets et gare à qui se met entravers de votre chemin. Évitez de vous mettreen colère si votre patron vous impose desheures supplémentaires. En couple, quelquesheurts. Célibataire, une rencontre pourraitbouleverser votre vision de l’amour. La zenattitude vous est conseillée.

K SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)C’est le moment de foncer, vous avez toutes leschances de réussir ce qui vous tient à cœur. Leschercheurs d’emploi sont favorisés. Beaucoupde travail en début de mois, vous y verrez plusclair à partir du 14 avril. En couple, vous main-tenez l’harmonie. Célibataire, un coup de cœurest possible. Attention à votre assiette. Faitesdu sport pour éliminer.

l CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Si vous pouvez prendre des vacances, faites-le. Rien ne va comme vous le voulez dans votretravail. Tout vous agace, et vos collègues ontdu mal à vous supporter. Vos soucis d’argentsont passagers, ne vous affolez pas. En couple,vous roucoulez, votre partenaire est à votreécoute. Célibataire, vous cherchez l’authenti-cité. Prudence dans vos déplacements.

A VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)Très sollicité, vous êtes sur tous les fronts. Votreenthousiasme vous ouvre des portes. Prenezle temps d’examiner certaines propositions, àêtre partout à la fois vous pourriez louper uncontrat intéressant. En couple, privilégiezle dialogue. Célibataire, l’amour, ce n’est pasrenoncer à son indépendance ! Soyez moinsperfectionniste.

b POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)Des hauts et des bas dans votre secteurd’activité, avec une ambiance pas toujours évi-dente à gérer. Ne vous isolez pas dans votre bu-reau. Coté finances, ce n’est pas le momentd’envisager de grosses dépenses. Des rappelssont à prévoir. En couple, vos amours sontsereines. Célibataire, vous plaisez, mais vousavez d’autres préoccupations. Mangez desfruits et des légumes.

Page 24: Macadam avril 2011

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