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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT Langue: Français Original: Français MADAGASCAR PROGRAMME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL RAPPORT D’EVALUATION DEPARTEMENT INFRASTRUCTURE DEPARTEMENT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL REGION NORD, EST ET SUD NOVEMBRE 2005

MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

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Page 1: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT Langue: Français

Original: Français

MADAGASCAR

PROGRAMME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL

RAPPORT D’EVALUATION

DEPARTEMENT INFRASTRUCTURE DEPARTEMENT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL REGION NORD, EST ET SUD NOVEMBRE 2005

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TABLE DES MATIERES Page Fiche du programme, équivalences monétaires, poids et mesures, liste des tableaux, liste des annexes, liste des sigles et abréviations, données de base et matrice du programme, Résumé analytique i - x 1 CONTEXTE 1 1.1 L’initiative de la Banque 1 1.2 L’initiative de la Banque à Madagascar 1 2 LE SECTEUR DE L’EAU 2 2.1 Ressources en eau 2 2.2 Cadre juridique et institutionnel 2 2.3 Contexte socio-économique 7 2.4 Politique et stratégie de développement du secteur 11 2.5 Principaux programmes et projets financés par les bailleurs de fonds 12 2.6 Leçons tirées de l’intervention des bailleurs de fonds 13 3 LE SOUS-SECTEUR DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL 13 3.1 Cadre institutionnel 13 3.2 Accès à l’eau potable et aux services d’assainissement 13 3.3 Contraintes 14 3.4 Opportunités 14 3.5 Problématique hommes-femmes et questions du genre 15 4 LE PROGRAMME D’AEPA EN MILIEU RURAL 16 4.1 Concept et bien-fondé 16 4.2 Objectifs du programme 20 4.3 Zones d’intervention et bénéficiaires du programme à court terme 20 4.4 Contexte stratégique 21 4.5 Description du programme 22 4.6 Impacts sur les questions transversales 27 4.7 Coûts du programme 28 4.8 Plan de financement 30 5 MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME 32 5.1 Organe d’exécution 32 5.2 Dispositions institutionnelles 32 5.3 Supervisions et calendrier d’exécution 33 5.4 Acquisition des biens et services 34 5.5 Décaissements 37 5.6 Suivi et évaluation 37 5.7 Rapports financiers et audit 38

Page 3: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

6 DURABILITE ET RISQUES DU PROGRAMME 38 6.1 Charges récurrentes 38 6.2 Durabilité du programme 39 6.3 Risques et mesures d’atténuation 40 7 ANALYSE ET EVALUATION DES IMPACTS DU PROGRAMME 40 7.1 Impacts sociaux du programme 40 7.2 Analyse économique du programme à court terme 42 8 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 43 8.1 Conclusions 43 8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt 43 Le présent rapport a été rédigé par MM. Abderrahmane OUTAGUEROUINE (Ingénieur principal eau et assainissement, Chef de mission), Hany Raouf SHALABY (Environnementaliste), André NZAPAYEKE (Analyste du développement social), Bassirou NIANG (Consultant analyste financier) et Jean-Claude MEYOUPO LOWE (Consultant socio-économiste) à la suite de la mission d’évaluation effectuée à Madagascar du 06 au 18 Juin 2005 et de celle du dialogue du DSP, effectuée du 08 au 12 août 2005. Toute information relative à ce rapport pourra leur être demandée, ou à M. N. MATONDO-FUNDANI, Chef de division, ONIN.2 (poste 2191) et à M. T. B. ILUNGA, Chef de division, ONSD.2 (poste 2117), ou bien à M. R. A. RAKOTOBE, Directeur ONIN (poste 2040) et à Mme A. HAMER, Directrice, ONSD (poste 2046).

Page 4: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

LISTE DES TABLEAUX N° Titre Page

Tableau 2.1 Tableau 3.1 Tableau 4.1 Tableau 4.2 Tableau 4.3 Tableau 4.4 Tableau 4.5 Tableau 4.6 Tableau 4.7 Tableau 4.8 Tableau 4.9 Tableau 4.10 Tableau 4.11 Tableau 4.12 Tableau 4.13 Tableau 4.14 Tableau 5.1 Tableau 5.2

Taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement hygiénique à Madagascar en 2004 Répartition des installations en eau potable et des systèmes d’élimination d’excréta Objectifs de desserte de la population rurale en AEP et assainissement en 2015 Coût moyen d’investissement par type d’ouvrages et par habitant (USD) Evolution attendue du taux d’accès à l’AEPA en milieu rural Zones d’implantation du programme 2006-2008 Coût estimatif du programme 2005 – 2015 par composante Coût estimatif du programme à court terme (2006 – 2008) par composante Coût estimatif du programme 2005 – 2015 par catégorie de dépenses Coût estimatif du programme à court terme (2006 – 2008) par catégorie de dépenses Plan de financement du programme 2005 – 2015 par source Plan de financement du programme à court terme (2006 – 2008) par source Plan de financement du programme à court terme par composante (en millions d’UC) Plan de financement du programme à court terme par catégorie de dépenses (en millions d’UC) Calendrier des dépenses du programme 2006 – 2008 par composante (en millions d’UC) Calendrier des dépenses du programme 2006 – 2008 par source de financement (en millions d’UC) Calendrier d’exécution et de supervision Acquisition des biens et services

9

14

17

18

20

21

28

29

29

29

30

30

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35

LISTE DES ANNEXES

N° Titre Nb Pg Annexe – 1 Annexe – 2 Annexe – 3 Annexe – 4 Annexe – 5 Annexe – 6 Annexe – 7 Annexe – 8 Annexe – 9

Zone d’implantation du programme à court terme (2006 – 2008) Opérations du Groupe de la Banque à Madagascar Organigramme de la Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement Leçons tirées et portefeuille du FAD à Madagascar Résumé du plan de gestion environnementale et sociale Détails des coûts du Programme 2005 – 2015 par composante Détails des coûts du programme à court terme (2006 – 2008) Processus de revue du rapport Liste des documents collectés et/ou consultés

1

1

1

1

4

1

3

1

2

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i

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT Agence Temporaire de Relocalisation (ATR-Tunis)

Tel.: (216) 71 10 21 91, Fax : (216) 71 33 36 80 BP 323, 1002 Tunis, Belvédère, Tunisie

FICHE DU PROGRAMME A COURT TERME

Août 2005

Les renseignements ci-dessous ont pour but de fournir quelques indications générales à tous fournisseurs, entrepreneurs, consultants et autres personnes intéressées par la fourniture de biens et services au titre des projets approuvés par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque. De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l’organe d’exécution de l’emprunteur. 1. PAYS : Madagascar 2. TITRE : Programme d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural (2006 – 2008) 3. LIEU D’IMPLANTATION : Provinces d’Antsiranana, de Mahajanga et de Tuléar 4. EMPRUNTEUR : Gouvernement malgache 5. ORGANE D’EXECUTION : Direction de l’Eau et de l’Assainissement Ministère de l’Energie et des Mines Tél / Fax : +261 20 22 415 75 6. DESCRIPTION DU PROGRAMME A COURT TERME : Le programme à court terme a pour objet le

développement des infrastructures d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural à Madagascar et comporte les composantes suivantes :

A. Appui institutionnel et renforcement des

capacités ;

B. Réhabilitation et développement des infrastructures d’AEPA ;

C. Gestion du programme

7. COUT TOTAL : 60,00 millions d’UC Devises : 36,87 millions d’UC Monnaie locale : 23,13 millions d’UC

Page 6: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

ii

8. FINANCEMENT DU GROUPE DE LA BANQUE Prêt du FAD : 51,00 millions d’UC 9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT

Gouvernement malgache : 8,40 millions d’UC Bénéficiaires : 0,60 millions d’UC

10. DATE D’APPROBATION : Décembre 2005 11. DATE DE DEMARRAGE ET DUREE : Janvier 2006, pour 3 ans 12. ACQUISITION DES BIENS ET

SERVICES : Des appels d’offres internationaux seront requis pour la réalisation des travaux d’AEP des grands centres ruraux, des forages et du 2ème tronçon du pipeline dans le grand Sud de Madagascar. Les marchés relatifs aux travaux d’AEP des petits centres ruraux, de réhabilitation des ouvrages d’AEP existants et de réhabilitation des locaux du programme, feront l’objet d’appels d’offres nationaux. Les marchés relatifs aux travaux d’assainissement seront passés selon les procédures de la Banque pour les travaux communautaires. L’acquisition des biens, la fourniture et l’installation des stations éoliennes du premier tronçon du pipeline se feront par voie d’appel d’offres national. L’acquisition des véhicules, d’équipements hydrogéologiques, de motos tout terrain, de matériel informatique, d’équipements de communication et de mobilier de bureau fera l’objet d’une demande de consultation de fournisseurs à l’échelon national.

13. CONSULTANTS REQUIS : L’acquisition des services pour les activités ci-après se fera sur la base d’une liste restreinte : i) études CAP (Connaissances, Aptitudes, Pratiques) et activités d’IEC (Information, Education, Communication), (ii) études techniques complémentaires des travaux d’AEP des grands centres ruraux et des forages, iii)

Page 7: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

iii

assistance technique et supervision des travaux, (iv) étude stratégique environnementale, (vi) formations et vii) audit externe. L’acquisition de services spécifiques pour l’IEC en matière de santé et de population et de sensibilisation radiophonique, fera l’objet de conventions avec le FNUAP et l’UNICEF.

14. CATEGORIE ENVIRONNEMENTALE : II

Page 8: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

iv

EQUIVALENCES MONETAIRES, SIGLES ET ABREVIATIONS

Equivalences monétaires (Août 2005)

Unité monétaire Ariary Malgache (MGA) 1 UC = 1,45186 dollars EU 1 UC = 1,20058 EUR 1 UC = 2946,58 MGA

Exercice fiscal

1er janvier - 31 décembre

Unités de mesure km = kilomètre km2 = kilomètre carré ha = hectare ml = mètre linéaire m3 = mètre cube m3/j = mètre cube par jour hm3 = million de mètres cubes l/s = litres par seconde hab/ha = habitants par hectare lhj = litre par homme par jour

Sigles et Abréviations AEP : Alimentation en eau potable AEPA : Alimentation en eau potable et assainissement AEPG Adduction d’eau potable gravitaire AES : Alimentation de l'Eau dans le Sud AFD : Agence française de développement ANDEA : Autorité nationale de l’eau et l’assainissement AUE : Association des usagers de l’eau BAD : Banque africaine de développement BM : Banque mondiale CAP Comportements, Attitudes, Pratiques CARP-1 : Crédit d’appui à la réduction de la pauvreté-1 CDMT : Cadre des dépenses à moyen terme. CEP : Cellule d’exécution du projet CGDIS : Commissariat Général au Développement Intégré du Sud CNEA : Comité national de l’eau et l’assainissement CREA : Comité régional de l’eau et l’assainissement CPE : Comité de point d'eau CSB : Centre de santé de base CTD : Comité technique de développement DEPA : Direction de l’eau potable et de l’assainissement DGAES : Direction générale des affaires économiques et sociales DSPAR : Document de Stratégie par Pays Axé sur les Résultats DSRP : Document de stratégie de réduction de la pauvreté

Page 9: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

v

EPM : Enquêtes permanentes auprès des ménages EPA : Eau potable et assainissement EPIC : Etablissement public industriel et commercial FAD : Fonds africain de développement FMG : Franc malgache FNE : Fonds national de l’eau FNEA : Fonds national de l’eau et de l’assainissement FNUAP : Fonds des Nations-Unies pour la Population GCU : Grand centre urbain GIRE : Gestion intégrée des ressources en eau HTT : Hors toutes taxes IDH : Indice de développement humain IPF : Indice de participation des femmes ISDH : Indice synthétique de développement humain IEC : Information – éducation – communication INSTAT : Institut national de la statistique IPPTE : Initiative pays pauvre très endetté JBIC : Japan Bank for International Cooperation (Coopération Japonaise - Prêts) JICA : Japanese International Cooperation Agency (Coopération Japonaise - Dons) JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy (Société nationale d’eau et d’électricité ) KFW : Kreditanstalt Für Wideraufbau (Coopération Allemande) MECIE : Mise en compatibilité des investissements avec l’environnement MEM : Ministère de l’énergie et des mines FMC : Formation et mobilisation communautaire OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation mondiale pour la santé ONG : Organisation non gouvernementale ORSEA : Organe de régulation de l’eau et assainissement PAEPAR : Projet pilote d'alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural PANAGED Plan National Genre et Développement PIB : Produit intérieur brut PIC : Plan d’investissement communal PIP : Programme d’investissements publics PME : Petite et moyenne entreprise PMH Pompe à motricité humaine PNAEPA : Programme national d’alimentation en eau potable et d’assainissement PNUD : Programme des nations unies pour le développement PPP : Partenariat public privé PPTE : Pays pauvre très endetté SAMVA : Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo SID : Stratégie d’impulsion par la demande SIDA : Syndrome immuno-déficience acquis SSPA : Stratégie sectorielle et plan d’action TRE : Taux de rentabilité économique UC : Unité de compte UE : Union européenne UNICEF : Fonds des Nations unies pour l’enfance WASH : Water, Sanitation and Hygiene WSSCC : Water Supply and Sanitation Collaborative Council

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vi

AnnéeMadagasca

rAfrique

Pays en dévelop-

pement

Pays dévelop-

pés

Indicateurs de BaseSuperficie ('000 Km²) 587 30 061 80 976 54 658Population totale (millions) 2004 16.9 831.0 5 024.6 1 200.3Population urbaine (% of Total) 2002 30.9 38.6 43.1 78.0Densité de la population (au Km²) 2002 28.8 27.6 60.6 22.9Rev enu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2004 251 650 1 154 26 214Participation de la Population Activ e - Total (%) 2002 47.9 43.1 45.6 54.6Participation de la Population Activ e - Femmes (%) 2002 44.6 33.8 39.7 44.9Valeur de l'Indice sex ospécifique de dév elop. humain 2001 0.467 0.484 0.655 0.905Indice de dév eloppement humain (rang sur 174 pay s) 2001 149 n.a. n.a. n.a.

Indicateurs DémographiquesTaux d'accroissement de la population totale (%) 2002 2.9 2.2 1.7 0.6Taux d'accroissement de la population urbaine (%) 2002 5.2 3.9 2.9 0.5Population âgée de moins de 15 ans (%) 2002 45.9 43.2 32.4 18.0Population âée de 65 ans et plus (%) 2002 3.1 3.3 5.1 14.3Taux de dépendance (%) 2002 90.6 86.6 61.1 48.3Rapport de Masculinité (hommes pour 100 femmes) 2002 99.0 98.9 103.3 94.7Population féminine de 15 à 49 ans (%) 2002 23.0 24.0 26.9 25.4Espérance de v ie à la naissance - ensemble (ans) 2002 53.6 50.6 62.0 78.0Espérance de v ie à la naissance - femmes (ans) 2002 54.8 51.7 66.3 79.3Taux brut de natalité (pour 1000) 2002 41.6 37.3 24.0 12.0Taux brut de mortalité (pour 1000) 2002 13.2 15.3 8.4 10.3Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2002 91.5 81.9 60.9 7.5Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2002 147.0 135.6 79.8 10.2Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 1994 660 641 440 13Indice sy nthétique de fécondité (par femme) 2002 5.7 4.9 2.8 1.7Femmes utilisant des méthodes contraceptiv es (%) 1997 19.4 40.0 59.0 74.0

Indicateurs de Santé et de NutritionNombre de médecins (pour 100000 habitants) 1996 114.3 57.6 78.0 287.0Nombre d'infirmières (pour 100000 habitants) 1996 21.6 105.8 98.0 782.0Naissances assistées par un personnel de santé qualifi 1997 47.0 38.0 56.0 99.0Accès à l'eau salubre (% de la population) 2000 47.0 60.3 78.0 100.0Accès aux serv ices de santé (% de la population) 1988 65.0 61.7 80.0 100.0Accès aux serv ices sanitaires (% de la population) 2000 42.0 60.5 52.0 100.0Pourcent. d'adultes de 15-49 ans v iv ant av ec le VIH/SI 2001 0.3 5.7 1.3 0.3Incidence de la tuberculose (pour 100000) 1998 97.3 198.0 144.0 11.0Enfants v accinés contre la tuberculose (%) 2002 73.0 76.4 82.0 93.0Enfants v accinés contre la rougeole (%) 2002 61.0 67.7 73.0 90.0Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (%) 1997 40.0 25.9 31.0 …Apport journalier en calorie par habitant 2001 2 072 2 444 2 675 3 285Dépenses publiques de santé par habitant (en % du PIB 1998 1.1 3.3 1.8 6.3

Indicateurs d'EducationTaux brut de scolarisation au (%) Primaire - Total 2000 103.0 89.2 91.0 102.3 Primaire - Filles 2000 101.0 83.7 105.0 102.0 Secondaire - Total 1998 14.3 40.8 88.0 99.5 Secondaire - Filles 1999 14.0 38.2 45.8 100.8Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 1998 47.3 49.9 51.0 82.0Analphabétisme des adultes - Total (%) 2002 31.9 37.9 26.6 1.2Analphabétisme des adultes - Hommes (%) 2002 25.2 29.2 19.0 0.8Analphabétisme des adultes - Femmes (%) 2002 38.4 46.4 34.2 1.6Dépenses d'éducation en % du PIB 1998 1.9 3.5 3.9 5.9

Indicateurs d'EnvironnementTerres arables en % de la superficie totale 2002 4.4 6.2 9.9 11.6Taux annuel de déforestation (%) 1995 0.8 0.7 0.4 -0.2Taux annuel de reboisement (%) 1990 2.0 4.0 … …Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 1998 0.1 1.1 1.9 12.3

Source : Compilé par la Division Stat ist ique à part ir des Bases de Données de la BAD; ONUSIDA; Live Database de la Banque M ondiale et la Division Populat ion des Nat ions Unies.

INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES COMPARATIFSMadagascar

T aux d e cro issance d e la p o p ulat io n ( %)

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

3.5

M adagascar Afrique

R N B par hab it ant ( $ E.U . )

0

200

400

600

800

M adagascar Afrique

Espérance de vie à la naissance ( A nnées )

1

M adagascar Afrique

T aux d e mo rt alit é inf ant i le ( pour 10 0 0 )

0

20

40

60

80

100

120

M adagascar Afrique

N.B : Les données fournies par le Gouvernement contenues dans le texte ne sont pas toujours conformes à celles du tableau ci-dessus.

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vii

RESUME ANALYTIQUE

1. CONTEXTE DE BASE DU PROGRAMME L’Initiative de la Banque Africaine de Développement relative à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement en milieu rural a pour but d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les régions rurales du continent, dans le cadre de la "vision africaine" de l’eau. Conformément à ses critères d’éligibilité, la mise en œuvre de l’initiative a commencé par un premier groupe de 5 pays. Madagascar fait partie du second groupe retenu. En 2004, Madagascar avait une population d’environ 16,9 millions habitants dont 72% vivaient en milieu rural. Plus de 71% de la population malgache n’ont pas accès à l’eau potable et près de 87% ne disposent pas de services d’assainissement adéquats. La faiblesse du taux de couverture en eau potable et en assainissement a de graves conséquences tant sur le plan de la santé que sur le plan de l’éducation et du développement économique. L’activité économique est basée essentiellement sur le secteur agricole qui fournit près de 80% des emplois du pays. Conscientes de l’importance fondamentale que revêtent l’alimentation en eau potable et l’assainissement dans la réduction de la pauvreté, les autorités ont élaboré un programme national d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural pour la période 2005 – 2015 qui définit les actions et les activités devant permettre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement auxquels Madagascar a souscrit. Ce programme validé par le Ministère de l’Energie et des Mines en décembre 2004 a été présenté aux différents partenaires au développement du secteur lors de la réunion des bailleurs de fonds tenue à Antananarivo le 16 février 2005. Pour l’exécution de ce programme national, un programme à court terme a été défini pour la période 2006 – 2008. Outre l’appui du FAD, le programme bénéficie également du soutien financier de la Banque mondiale à travers un appui budgétaire annuel, de l’Union Européenne dont le volume de l’aide est en cours de discussion, du Japon, du PNUD et de l’UNICEF. 2. OBJECTIF GLOBAL DU PROGRAMME L’objectif du programme national d’AEPA en milieu rural est de contribuer à la réduction de la pauvreté par l’amélioration des conditions de vie de la population à travers la fourniture de services durables d’eau potable et d’assainissement en milieu rural pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Les taux d’accès visés à l’horizon 2015 sont de 52% pour l’eau potable et 54% pour l’assainissement. A court terme, le programme doit permettre de faire passer en milieu rural le taux d’accès de 17% en 2005 à 26% en 2008 pour l’eau potable, et de 9% à 15% pour l’assainissement dans la même période. 3. PRINCIPALES COMPOSANTES DU PROGRAMME Le programme national d’AEPA en milieu rural 2005-2015 s’articule autour des 4 principales composantes ci-après : A. Etudes et outils de planification ;

Page 12: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

viii

B. Appui institutionnel et Renforcement des capacités ; C. Réhabilitation et développement des infrastructures d’eau potable et d’assainissement ; D. Gestion du programme. Quant au programme à court terme 2006-2008, il s’articule autour des 3 principales composantes ci-après : A. Appui institutionnel et renforcement des capacités ; B. Réhabilitation et développement des infrastructures d’eau potable et d’assainissement ; C. Gestion du programme. 4. COUT ET PLAN DE FINANCEMENT PROGRAMME Le coût total du programme national d’AEPA en milieu rural pour la période 2005-2015 est estimé à 767 millions de dollars. Le coût total du programme à court terme tel que retenu dans le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) élaboré par le Gouvernement pour la période 2006 - 2008, s’élève à 60,00 millions UC dont environ 87% se rapportent au développement des infrastructures. Le Fond africain de développement (FAD) assurera le financement de 85% de ce montant, soit 51,00 millions UC. Le gouvernement prendra en charge 14% et les communautés bénéficiaires 1% du coût total. 5. EXECUTION DU PROGRAMME Le programme sera réalisé par la Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DEPA) du Ministère de l’Energie et des Mines qui est chargé de la gestion du secteur eau et assainissement, et de la fourniture des services d’AEPA en milieu rural. Pour répondre aux besoins du nouveau programme, cette direction sera renforcée en ressources humaines. 6 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Le programme d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural est une des priorités actuelles du Gouvernement. Il a été établi sur la base d’une approche-programme axée sur les besoins urgents des populations rurales dont la participation à la construction et à l’exploitation des installations est requise afin d’en assurer la pérennité et la durabilité. Il s’inscrit dans le cadre des stratégies du Gouvernement et dans celles du FAD visant, entre autres, à lutter contre la pauvreté et à renforcer les équipements à caractère social dans les zones rurales. Une approche participative et concertée avec les principaux bailleurs de fonds a prévalu tout au long de l’élaboration de ce programme. Il est recommandé qu’un prêt n’excédant pas 51,00 millions d’UC soit accordé sur les ressources du FAD à Madagascar pour réaliser le programme d’AEPA en milieu rural défini dans le cadre des dépenses à moyen terme (CMDT) de l’Etat pour la période 2006 – 2008 et décrit dans le présent rapport, sous réserve des conditions énoncées dans l’Accord de Prêt.

Page 13: MADAGASCAR - Programme d'AEPA en milieu rural

ix

MADAGASCAR

PROGRAMME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL

CADRE DES RESULTATS STRATEGIQUES DU PROGRAMME DE MADAGSCAR

HIERARCHIE DES OBJECTIFS

RESULTATS ESCOMPTES PORTEE (bénéficiaires)

INDICATEURS DE PERFORMANCE

INDICATEURS OBJECTIFS ET ECHEANCIER

HYPOTHESES/ RISQUES

BUT DU SECTEUR Réduire la proportion des personnes n’ayant pas un accès durable à l’eau potable et à l’assainissement hygiénique conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.

RESULTATS A PLUS LONG TERME

- Réduction sensible du nombre de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté - Baisse sensible du nombre de personnes qui n’ont pas un accès permanent à l’eau potable et à l’assainissement.

Populations rurales de Madagascar (14,6 millions hbts)

1) Taux d’accès à l’eau potable 2) Taux d’accès à l’assainissement 3) Taux de pauvreté 4) Taux de pauvreté en milieu rural 5) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 6) Taux de mortalité maternelle Sources : Enquêtes nationales (Institut National de la Statistique) Rapport du PNUD sur le Développement Humain Enquêtes Démographique et de Santé Rapports d’activités du programme

1) Le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural passera de 14% en 2004 à 52% en 2015 2) Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural passera de 7,5% en 2004 à 54% en 2015 3) Le taux de pauvreté baisse de 74,1% en 2004 à 68,9% en 2008 et à 37,05% en 2015. 4) Le taux de pauvreté en milieu rural baisse de 80% en 2004 à 40% en 2015. 5) Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans sera réduit de 75% d’ici 2015 ; 6) Le taux de mortalité maternelle sera réduit de moitié d’ici 2015 ;

OBJECTIF DU PROGRAMME Assurer durablement l’approvisionnement des populations rurales en eau potable et en services d’assainissement

RESULTATS A MOYEN TERME - Accès aux services d’AEPA amélioré - Conditions socio-sanitaires de la population rurale améliorées (baisse de la prévalence des pathologies d’origine hydrique) ; - Pénibilité de la corvée d’eau réduite ; - Fréquentation scolaire des jeunes filles améliorée ; - Participation de la population au processus de prise de décision, notamment des femmes améliorée ; - Capacité des CTD à gérer les programmes de développement à travers un partenanriat public-privé renforcée ; - Capacité des institutions concernées à ,gérer et à exploiter les infrastructures d’AEPA améliorée.

Populations rurales de Madagascar (14,6 millions hbts)

1) Taux accès à l’eau potable ; 2) Taux accès aux infrastructures d’assainissement ; 3) Consommation moyenne d’eau par habitant ; 4) Nombre de cadres des niveaux central et décentralisé formés ; 5) Nombre de CTD ayant signé un contrat d’affermage opérationnel avec les entrepreneurs privés ; 6) Taux de recouvrement des coûts Sources : Statistiques du MEM Enquêtes nationales (Institut National de la Statistique) Rapport du PNUD sur le Développement Humain Enquêtes Démographique et de Santé Rapports d’activités du programme

1) Le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural passe de 17% en 2005 à 26% en 2008 ; 2) Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural passe de 9% en 2005 à 15% en 2008 ; 3) La consommation moyenne d’eau par habitant en milieu rural passe de 15 litres/jour en 2005 à 25 litres/jour en 2008; 4) 10% des cadres de la DEPA, de l’ANDEA et des CTD concernées sont formés en 2006, 20% en 2008 et 50% en 2015 ; 5) Le pourcentage des CTD des zones d’intervention du programme ayant signé un contrat d’affermage opérationnel passe de 20% en 2006 à 50% en 2008 et à 90% en 2015 ; 6) Le taux de recouvrement des coûts pour la maintenance et l’exploitation des systèmes d’AEP dans les zones d’intervention du programme passe de 30% en 2006 à 100% en 2008.

Stabilité politique garantie Le gouvernement continue à accorder une priorité à l’AEPA rural Le gouvernement mobilise la totalité des ressources nécessaires au financement du programme

ACTIVITES / INTRANTS 1) Améliorer l’accès aux

REALISATIONS A COURT TERME 1) Infrastructures d’AEPA équipées de

Populations rurales

1.1 Nombre d’installations d’AEP réalisées ;

1.1 Réalisation des installations d’AEP suivants ;

Catastrophes

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xinfrastructures d’AEPA 2) Réaliser des études de bases et des études complémentaires ; 3) Fournir un appui institutionnel/ renforcement des capacités 4) Mettre en œuvre des campagnes d’IEC 5) Gérer le programme

RESSOURCES FINANCIERES : Prêt FAD : 51,00 millions UC Etat : 8,40 millions UC Bénéficiaires : 0,60 millions UC TOTAL : 60,00 millions UC

pompes solaires, de pompes à motricité humaine et d’éoliennes (adductions, forages, puits, pipeline, latrines, blocs sanitaires, etc.)

2) Recrutements consultants pour les études CAP et les études complémentaires d’AEP ; 3) Réalisations formations, acquisition équipements divers, assistance technique 4) Recrutement ONG, convention avec FNUAP et UNICEF, formations et Campagnes de sensibilisation des populations bénéficiaires réalisées 5.1 Personnel désigné et disponible, 5.2 Equipements fournis

des régions de SAVA, Diana, Sofia, Betsiboka, Melaky et Tuléar (1,51 millions d’hbts) Consultants et ONG MEM, DEPA, ANDEA, Min Population, Unité PANAGED

ONG, CTD, populations rurales des régions de Sava, Diana, Sofia, Betsiboka, Melaky et Tuléar DEPA, Min Population

1.2 Nombre d’installations d’assainissement réalisées ; 1.3 Nombre de forages réhabilités ; 2) Nombre d’études réalisées ; 3) Effectif de personnel formé par catégorie et nombre d’équipements acquis ; 4) % de la population touchée par l’IEC 5.1 Notes d’affectation du personnel/contrats de recrutement/notes de prises de services 5.2 Bordereaux de livraisons des équipements Sources : rapports d’activité des chefs de projet, rapport périodiques de supervision des projets

- En 2008, 1 Pipeline dans le Sud construit - En 2007, 90 systèmes et en 2008, 180systèmes AEP dans les petites localités installés ; - En 2007, 12 et en 2008, 30 systèmes d’AEP dans les grands centres ruraux mis en place ; -En 2007, 500 et 2008, 1 250 forages 1.2 Réalisation des installations d’assainissement suivantes ; - En 2007, 1700 et 2008, 3 700 blocs sanitaires - En 2007, 2 460 et 2008, 6 460 latrines 1.3 230 forages existants réhabilités ; 2) 7 études réalisées pour les besoins du programme 3) Renforcement des capacités des intervenants du programme : - Fin 2008, 20 cadres formés - Fin 2008, matériel et équipement hydrogéologique acquis ; - Fin 2007, acquisition de plusieurs lots d’équipements informatiques - Fin 2008, acquisition de 4 véhicules, 20 motos, ; 4) % des sites touchés au niveau des zones du programme par une campagne d’IEC passe de 25% en 2006 à 100% en 2008. 5.1 Notes d’affectation du personnel/contrats de recrutement/notes de prises de services disponibles en mars 2006 5.2 Bordereaux de livraisons de tous les équipements disponibles en juin 2006

naturelles

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1 1 CONTEXTE 1.1 L’INITIATIVE DE LA BANQUE 1.1.1 Le niveau d’accès aux services d’alimentation en eau est plus faible en Afrique que partout ailleurs dans le monde. Près de 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable sur le continent et 313 millions de personnes n’ont qu’un accès limité aux services d’assainissement. Cette situation a une incidence néfaste sur la santé des populations et hypothèque les progrès économiques. L’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural est la réponse de la Banque africaine de développement (la Banque) à la Vision africaine de l’eau et aux objectifs du millénaire pour le développement. Elle a été conçue en 2002 et vise à accélérer l’accès aux services d’alimentation en eau potable et d’assainissement dans les zones rurales du continent en vue de desservir 66 % de la population en 2010 et 80 % en 2015. 1.1.2 L’Initiative encourage l’approche programme dans la définition et la mise en œuvre des interventions. Les investissements se feront sur la base d’un niveau convenu de service minimum d’approvisionnement en eau et d’assainissement, en concertation avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG) et les autres parties prenantes, et ce, en tenant compte des conditions hydrologiques et hydrogéologiques, de la densité démographique et de la situation socioéconomique des pays. 1.1.3 Pour atteindre les objectifs de l’Initiative à l’horizon 2015, des services performants d’alimentation en eau potable devront être fournis à environ 270 millions de personnes et d’assainissement à près de 300 millions de personnes. Selon le rapport d’évaluation de l’alimentation en eau et de l’assainissement publié par l’OMS-UNICEF en 2000, cet objectif ne sera atteint que si l’on triple le nombre de personnes qui ont eu accès à ces services au cours de la dernière décennie. Ceci nécessite une approche novatrice permettant de relever les défis connexes, en particulier celui de la mobilisation des ressources nécessaires pour assurer l’accès aux services d’alimentation en eau potable et d’assainissement (AEPA) en milieu rural. Parmi les autres défis à relever figurent le renforcement des politiques et des capacités institutionnelles dans les domaines de la planification, la conception, la construction et l’exploitation des systèmes d’alimentation en eau et d’assainissement en milieu rural. Pour ce faire, il convient de renforcer les ressources humaines à tous les niveaux afin de doter les pays africains des capacités nécessaires pour mettre à profit et gérer les investissements accrus dont ce secteur a besoin. 1.1.4 L’éligibilité des pays à l’initiative est fonction : (i) du niveau des besoins de financement ; (ii) de l’existence d’un cadre institutionnel performant ; (iii) de l’existence d’une volonté politique de promouvoir le secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural ; et (iv) de l’existence d’un programme national. A ce jour, plusieurs pays, dont Madagascar, ont été sélectionnés pour faire partie de l’initiative. 1.2 L’INITIATIVE DE LA BANQUE A MADAGASCAR 1.2.1 Une étude de la situation de référence de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement à Madagascar, a été réalisée en février 2005. Elle a été suivie de la mission de préparation du programme d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural par la Banque en avril 2005. L’évaluation du programme a été effectuée en juin 2005 et complétée au mois d’août 2005. Ce programme s’inscrit dans le cadre global de la stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement malgache telle que définie dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) et dans le Plan National Genre et Développement (PANAGED). Outre les questions relatives au secteur de l’eau et d’assainissement, l’analyse des questions de population a été renforcée. Les questions relatives à la capacité organisationnelle des communautés et d’appropriation des ouvrages par les utilisateurs ont occupé une place centrale dans l’évaluation des activités à financer sur les ressources du FAD.

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2 2 LE SECTEUR DE L’EAU 2.1 RESSOURCES EN EAU 2.1.1 La pluviométrie de Madagascar est de 835 milliards de m3 par an. Le coefficient de ruissellement étant de 37%, le volume ruisselé est de 309 milliards de m3. Les eaux souterraines sont estimées à 140 milliards de m3 par an. Par conséquent le volume total des ressources en eau susceptible d’être mobilisé et consacré à la satisfaction des divers besoins en eau de la population est de l’ordre de 449 milliards de m3 par an. 2.1.2 Malgré une pluviométrie satisfaisante, Madagascar se caractérise par une répartition inégale des ressources en eau due aux grandes variations régionales de son climat, de type tropical au Sud-Est et tempéré sur les plateaux. Les ressources en eau sont abondantes dans le Nord et le Centre et deviennent moins importantes au fur et à mesure que l’on descend vers le Sud, où les formations géologiques ne sont pas toujours favorables à l’emmagasinement des ressources en eau provenant des pluies. La pluviométrie varie de 350 mm par an au Sud à 3500 mm à l’Est du pays. La pluviométrie au Nord est supérieure à 1500 mm/an et atteint 3 300 mm au sommet des montagnes. Le Sud quant à lui est caractérisé par un climat aride, avec des précipitations annuelles variant entre 350 mm et 600 mm. Le pays est arrosé par plusieurs rivières qui prennent leurs sources sur les hauts plateaux et s’écoulent vers l’Ouest, le Sud et l’Est. 2.1.3 On distingue principalement trois modes d’utilisation de l’eau à Madagascar : (i) l’utilisation pour des besoins domestiques (57 millions de m3 par an, soit 0,013% de l’ensemble) ; (ii) l’utilisation pour l’industrie (11 millions de m3 par an, soit 0,002% de l’ensemble) ; et (iii) l’utilisation pour les besoins agricoles (17 230 millions de m3 par an, soit 3,837% de l’ensemble). Les quantités actuelles effectivement utilisées des ressources en eau (17 298 millions de m3 par an) sont minimes (3,852% de l’ensemble) par rapport aux volumes d’eau disponibles et exploitables. 2.1.4 La différence qui existe entre d’une part le volume d’eau disponible et, d’autre part, la quantité effectivement utilisée, permet de conclure que les besoins en eau peuvent être satisfaits à Madagascar. Le problème dont il faut tenir compte n’est donc pas celui de la potentialité en ressources en eau, mais celui de l’inégalité dans la répartition spatiale de ces ressources à travers le territoire national. 2.2 CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

Cadre juridique 2.2.1 La loi N° 98-029 qui tient lieu de code de l’eau, a été promulguée en janvier 1999. Quant au programme national d’accès à l’eau potable, il a été validé par le conseil des ministres au mois de juin 2005. Les grands principes du code de l’eau et de ses décrets d’application sont les suivants : (i) la ressource en eau est un patrimoine de l’Etat, chaque collectivité en est le garant dans le cadre de ses compétences ; (ii) l’accès à l’eau potable doit être payant ; (iii) l’Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA) est créée pour assurer la gestion intégrée des ressources en eau ; (iv) la régulation du service public d’eau potable doit être assurée par un organe régulateur ; (v) le Fonds National des Ressources en Eau est créé pour subventionner les utilisateurs des ressources en eau les plus démunis ; (vi) la maîtrise d’ouvrage des systèmes d’approvisionnement en eau potable et assainissement est confié aux communes. A travers les grands principes sus-énoncés, le code de l’eau vise la libéralisation du secteur de l’eau et de l’assainissement, en même temps que l’intégration des communautés, du secteur privé et des ONG, dans le système d’exploitation, de la protection, et de la gestion intégrée des ressources.

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3 Cadre institutionnel LES MINISTERES CHARGES DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT 2.2.2 Le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM) dont l’organigramme est présenté à l’annexe 3, assure la tutelle du secteur de l’Eau et de l’Assainissement. Selon le nouvel organigramme adopté en octobre 2005 (annexe 3), la Direction de l’Eau et de l’Assainissement qui s’appelle désormais la Direction de l’Eau Potable et de l'Assainissement (DEPA) assure la mise en application de la Politique Nationale de l’Eau et de l’Assainissement et à ce titre, elle comprend les trois services techniques ci-après: (i) le Service Equipement et Assainissement ; (ii) le Service de l’Exploitation des Eaux ; et (iii) le Service de la Programmation. 2.2.3 Le MEM est représenté dans les six provinces du pays par des Directions Provinciales composées chacune des trois services ci-après : (i) le Service de l’Eau et de l’Energie ; (ii) le Service des Mines et de la Géologie ; et (iii) le Service Administratif et Financier. Les cellules d’exécution des projets sont également rattachées à la DEPA. 2.2.4 En plus du MEM, les ministères ci-après interviennent dans la gestion des ressources en eau et l’assainissement : le ministère de l’aménagement du territoire pour l’assainissement en milieu urbain et le ministère de la santé pour le contrôle de la potabilité de l’eau. Le Ministère de l’agriculture peut également être considéré comme partie prenante au programme à cause de ses grands besoins en eau pour l’irrigation. AUTRES INSTITUTIONS PUBLIQUES IMPLIQUEES DANS LA GESTION DE L’EAU ET DE

L’ASSAINISSEMENT 2.2.5 L'autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA) est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle technique et administrative du Premier Ministre et sous la tutelle financière du Ministère chargé de l’économie et des finances. L’ANDEA a pour missions : (i) d’élaborer et veiller à l’application des stratégies nationales relatives à la gestion intégrée des ressources en eau et en assurer la coordination ; (ii) d’évaluer et déterminer les besoins actuels et futurs du secteur de l’eau et de l’assainissement ; (iii) de développer le système d’information géographique pour le secteur ; (iv) d’assurer le développement et la protection des aménagements et ouvrages hydrauliques en collaboration avec les ministères et les organismes concernés ; (v) d’élaborer et programmer des plans directeurs d'aménagement et de gestion des ressources en eau, d'assainissement et de drainage ; (vi) d'établir les priorités d'accès à la ressource en eau et d'élaborer les normes nationales y relatives. L’ANDEA a été mise en place en 2004 avec l’aide du PNUD et bénéficie de l’appui de la France à travers les ressources de la coopération bilatérale gérées par la Banque. Elle dispose d’antennes régionales qui font office d’agences de bassin et d’organismes de coordination. 2.2.6 L’Organe de Régulation de l’Eau et de l’Assainissement (ORSEA) est une structure chargée notamment de : (i) surveiller le respect des normes pour la qualité du service ; (ii) déterminer et mettre en vigueur, conformément aux dispositions tarifaires du Code de l’Eau, les prix de l'eau, les redevances d'assainissement et surveiller leur application correcte ; (iii) proposer des normes spécifiques adaptées à chaque système, et les soumettre à la décision de l'administration ; (iv) concevoir, élaborer et actualiser un système d'information sur les installations d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement des eaux usées domestiques. 2.2.7 Le Fonds National de l’Eau et de l’Assainissement (FNEA) a pour objectif de répondre aux besoins spécifiques de financement de la conservation, de la mobilisation et de la protection de la qualité des ressources en eau. Il a entre autres pour mission d’assurer le droit d’accès à une eau potable

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4 de qualité pour tous, y compris les zones défavorisées. A cet effet, il est alimenté par les redevances sur les prélèvements et les rejets dans les ressources en eau. Ce système de financement, ajouté aux dons et prêts que l’Etat devra mobiliser, permettra d’accorder des subventions aux investissements en vue de faire baisser les tarifs de vente d’eau. 2.2.8 La JIRAMA (Jiro Sy Rano Malagasy), précédemment Société malgache de l’Eau et de l’Electricité (SEE), créée par l’ordonnance n° 75.024 du 17 octobre 1975, est la société d’Etat responsable de la gestion de l’eau et de l’électricité dans 67 centres (dont 59 centres urbains et 8 centres ruraux). Les autres centres sont gérés directement par les communes. 2.2.9 La JIRAMA a connu de sérieux problèmes de gestion qui ont eu pour résultats des déficits budgétaires considérables. Ces problèmes ont pour cause principale le bas niveau des tarifs qui ne peut assurer le recouvrement des coûts. En effet, pour un tarif moyen de 0,23 USD/m3 on applique, depuis 2001, un tarif social de 0,0975 USD, soit un manque à gagner de 0,1325 USD/m3 d’eau produit. Une étude de la JIRAMA suggère que pour rattraper le coût de revient réel de l’eau potable et supporter les investissements, une augmentation de 140% du tarif hors TVA sur 3 ans est nécessaire. Toutefois, une telle mesure a été jugée insupportable pour les ménages. A ce déficit, s’ajoutent les impayés estimés en 2003 à 28,1 millions de USD. En 2005, 23,09 % seulement de ces impayés, soit 6,72 millions de USD, ont été encaissés. Il est à remarquer que les impayés ne concernent pas les abonnés privés qui s’exposent à la suspension du service en cas de non-règlement de leurs factures. La situation financière est aggravée par les dettes de l’entreprise qui se chiffraient à 27 millions de USD au 31 mars 2005. 2.2.10 Un tel contexte de tension financière ne peut manquer d’avoir un impact négatif sur les investissements. Ainsi, selon le document présenté par le Ministère de l’Energie et des Mines à l’atelier sur la réforme du secteur eau et assainissement, tenu du 14 au 16 juin 2005, la JIRAMA a peu investi depuis sa création : (i) investissements sur fonds propres de 3,5 millions US dollars en 2003-2004 pour des travaux de réhabilitation et de renforcement des installations d’approvisionnement en eau potable ; (ii) depuis 2001, financements extérieurs de 143 millions US dollars de l’AFD et 4 millions US dollars de la BEI pour le renforcement et la réhabilitation des installations d’approvisionnement en eau potable des villes d’Antanarivo et d’Antsirabe. Cette situation financière difficile a abouti à la décision récente de confier à un Consultant international, pendant une période de 2 ans, la gestion de la JIRAMA avec comme objectif de procéder au redressement financier de l’entreprise. Par ailleurs, il est à noter qu’il a déjà été confié à un autre Consultant le soin de proposer des options de gestion susceptibles d’être envisagées pour la JIRAMA à l’issue de la période de redressement.

Les Communes 2.2.11 Les communes sont les maîtres d’ouvrages des systèmes d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement. Dans les centres, dont les installations ne sont pas gérées par la JIRAMA, la responsabilité de fourniture d’eau potable est confiée aux communes qui l’assurent en régie, en mettant en place des gestions communautaires des bornes-fontaines par les associations d’usagers. Les recettes de ventes d’eau permettent uniquement de financer le fonctionnement et la maintenance des installations, la mise en place et le développement des infrastructures étant financés par l’Etat. Les communes ont également la charge de la gestion du service d’évacuation des eaux usées et pluviales et du ramassage et de l’évacuation des ordures ménagères. Elles sont cependant dépourvues en moyens humains et financiers nécessaires pour exercer cette responsabilité. 2.2.12 C’est pour répondre à cette situation que la loi nº 95-035 du 3 octobre 1995, autorisant la création des organismes chargés de l’assainissement urbain, et fixant les redevances d’assainissement, a été votée. Cette loi n’a cependant trouvé d’application qu’à Antananarivo, où le SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo) a été créée sous la forme d’un EPIC

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5 (Etablissement Public Industriel et Commercial). Le SAMVA dispose d’un fonds généré par le recouvrement de la taxe d’assainissement prélevé par la JIRAMA sur les consommations d’eau potable par les particuliers, pour financer son fonctionnement et quelques actions de maintenance des infrastructures d’évacuations des eaux usées et des eaux pluviales. Les travaux de réalisation d’ouvrages d’assainissement collectif sont confiés à des entreprises privées, ainsi que la maîtrise d’œuvre de manière générale. 2.2.13 Le comité WASH (Water, Sanitation and Hygiene) a été mis en place en 2003. Présidé par le Ministère de l’Energie et des Mines, c’est une plate-forme de concertation et de coordination de tous les intervenants du secteur eau et assainissement (Administration, Bailleurs de Fonds, ONGs nationales et internationales, Secteur Privé), sous l’égide d’une collaboration internationale dirigée par le WSSCC (Water Supply and Sanitation Collaborative Council). Ce comité a conçu et mis en œuvre la « stratégie WASH » qui vise les trois objectifs suivant : (i) Assurer un changement positif de comportement des populations vis-à-vis de l’hygiène ; (ii) Stimuler la prise de conscience, au niveau national, de l’importance de l’hygiène et de l’assainissement et du lien qui les unit à la maladie et à la pauvreté ; et (iii) Préconiser l’intégration de l’hygiène et de l’assainissement dans les projets d’approvisionnement en eau potable. Le comité a établi un chronogramme de mise en œuvre de ses activités sur la période 2002-2015. De septembre 2002 à septembre 2005, le comité a mené diverses activités parmi lesquelles on peut mentionner le lancement de l’initiative WASH et la mise en place du secrétariat permanent ; l’élaboration de la stratégie par un atelier national ; la mise en place des différents comités thématiques et des structures décentralisées WASH ; l’inventaire des actions hygiène et assainissement en milieu scolaire ; une étude CAP (comportements, attitudes et pratiques) ; un atelier d’information et de sensibilisation des acteurs ; des activités d’éducation en hygiène ; la mise en place de systèmes d’eau et d’assainissement ; et le contrôle de la qualité de l’eau. 2.2.14 Le Secteur Privé, la Société Civile et les ONG, participent à la mise en place des projets, notamment à travers l’exécution des études, les activités d’IEC (Information-Education-Communication), les travaux de construction et la gestion des installations. 2.2.15 Le secteur privé est prédominant en milieu urbain et intervient peu en milieu rural. L’activité d’AEPA pour les opérateurs locaux est souvent marginale parce que très aléatoire, en raison de l’absence d’une politique claire d’encouragement de l’investissement privé. Mais la volonté de l’Etat de mettre en œuvre une telle politique est de plus en plus affirmée. D’après une étude réalisée dans le cadre du Projet pilote d'alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural (PAEPAR), les opérateurs privés n’investissent pas faute de visibilité et de mécanismes de financement appropriés, mais aussi à cause de la concurrence des ONG qui bénéficient de l’exonération des taxes et impôts divers. Les opportunités du secteur privé sont d’autant plus importantes que la main-d’œuvre est abondante et à bon marché. 2.2.16 Les ONG malgaches ont mis en place un «réseau eau » qui est constitué principalement des ONG SAF-FJKM, Fikrifama, Caritas, Wateraid et Taratra. Ce réseau permet de développer les complémentarités dans les interventions, les échanges de compétence, et le partage d’expériences avec d’autres pays africains (par exemple le Burkina Faso avec l’INADES). En plus de ce réseau, de nombreuses autres ONG comme « Famonje » interviennent également dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, notamment dans les campagnes de latrinisation. Certaines d’entre elles ont développé un savoir-faire de plus en plus pointu et s’adonnent progressivement à des domaines plus techniques comme l’identification de la demande, les études techniques, et même la réalisation et le suivi de travaux, faisant ainsi, par la force des choses, la concurrence au secteur privé. 2.2.17 Les usagers participent aux décisions, apportent leurs contributions lors de l’exécution des études et travaux, et sont impliqués dans la maintenance et la gestion des installations, notamment en payant l’accès aux services.

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6 Gestion des installations et recouvrement des coûts

2.2.18 La gestion des installations concerne essentiellement l’alimentation en eau potable. Elle n’est mise en place que très rarement pour l’élimination des excréta. Il existe 3 types de gestion des installations d’alimentation en eau potable : (i) la gestion communautaire, (ii) la régie directe et (iii) la gestion déléguée. 2.2.19 La gestion communautaire est appliquée pour les petits centres ruraux, pour les puits et forages munis de pompes à motricité humaine et pour les adductions d’eau gravitaires ou par pompage. Elle s’effectue avec les Comités de Point d’Eau (CPE) et les artisans villageois. L’intervention se base sur le bénévolat. Le recouvrement est assuré par un paiement de l’accès à l’eau, le plus généralement par une cotisation forfaitaire par famille, soit par le système volumétrique basé sur le prix d’un seau d’eau d’une contenance connue (en général de 12 litres). Les prix pratiqués sont fixés par délibération de l’Assemblée Générale des bénéficiaires. Le processus de mise en place de la gestion communautaire s’effectue dans le cadre d’une approche IEC de mobilisation et d’organisation communautaire. 2.2.20 La gestion en régie est pratiquée pour les installations d’adduction d’eau gravitaire ou par pompage que l’on trouve généralement dans les grands centres ruraux. C’est la commune qui l’assure par l’intermédiaire d’un service municipal. Elle assume toutes les responsabilités techniques et commerciales, les charges de fonctionnement, d’extension et de renouvellement. L’accès à l’eau est fixé en conseil communal, généralement sous forme de forfait mensuel ou annuel par branchement ; dans la plupart des cas, l’eau aux bornes fontaines est gratuite. Le Code de l’Eau reconnaît l’existence de ce type de gestion mais précise qu’elle ne doit être utilisée qu’à titre exceptionnel. 2.2.21 Selon la taille et la rentabilité potentielle, il existe les modes contractuels de gestion déléguée suivants :

(i) la concession : le Maître d’Ouvrage charge un gestionnaire privé d’assurer le service et la maintenance et lui confie également la responsabilité d’assurer les investissements de construction, de renouvellement et d’extension du réseau ;

(ii) l’affermage : le Maître d’Ouvrage reste responsable du financement de la totalité ou de la majorité des dépenses en capital, et charge le gestionnaire de l’exploitation et de la maintenance du service, en assumant les risques techniques et commerciaux. Il lui confie également la responsabilité de tout ou partie des investissements de renouvellement ;

(iii) la gérance : le Maître d’Ouvrage confie au gestionnaire contre rémunération, la gestion et la réalisation des activités techniques et commerciales du système. Il conserve tous les risques techniques et commerciaux, y compris la responsabilité et le financement des investissements de renouvellement et d’extension du réseau.

Tarification 2.2.22 A Madagascar, la tarification du service public de l’eau potable et de l'assainissement, est déterminée par la Loi 98-029 du 27 janvier 1999 portant Code de l’Eau et le décret d’application n° 2003-791 portant réglementation tarifaire. Les dispositions particulières de ce décret sont les suivantes : (i) les branchements publics d'eau potable doivent être équipés de compteurs d’eau ou tous autres comptages volumétriques adaptés au milieu, sauf accord explicite de l'Organisme Régulateur ; (ii) la structure du tarif de Service Public de l'eau comprend une partie fixe et une partie variable, proportionnelle à la consommation d'eau ; (iii) la partie fixe appelée prime fixe ou cotisation, représente les investissements engagés, y compris les subventions ; (iv) la partie variable appelée prix de l'eau, traduit les coûts d'exploitation et les diverses charges ; (v) le prix de l'eau potable comprend obligatoirement une tranche sociale dont le seuil de consommation est fixé par l'Organisme Régulateur ; (vi) le montant de la prime fixe et le prix de l’eau, peuvent être spécifiques à chaque

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7 système d’eau ; (vii) le tarif peut être ajusté pour tenir compte de l’évolution de l’environnement économique. La tarification en milieu rural est plus complexe. Elle n’est pas régie par loi, mais se fait sur la base d’un consensus entre les communes et les populations bénéficiaires. Elle peut donc varier d’une région à une autre. Un point positif à souligner est le fait que les communautés bénéficiaires prennent de plus en plus conscience de la nécessité de la tarification qui permet de garantir le recouvrement des coûts et la maintenance des infrastructures, et par conséquent, l’approvisionnement durable des populations en eau potable. 2.2.23 Dans la mise en place du contrat de gestion déléguée, le tarif est négocié. Selon la DEPA, pour satisfaire aux conditions du principe d’accès universel, efficace et durable, le meilleur mode de gestion à ce jour à Madagascar est celui de l’affermage. La raison en est que les usagers participent aux décisions, apportent leurs contributions lors de l’exécution des études et travaux, et sont impliqués dans la maintenance et la gestion des installations, notamment en payant l’accès aux services. Les forces et les faiblesses du cadre juridique et institutionnel de l’eau et de l’assainissement 2.2.24 La conception du cadre juridique et institutionnel de la gestion de l’eau et de l’assainissement à Madagascar est adéquate. Son application assurerait de bonnes performances opérationnelles au secteur. Mais, on constate qu’en dehors de la DEPA et de l’ANDEA, les autres institutions d’appui prévues par le code de l’eau pour assurer la gestion intégrée des ressources, réguler le secteur et mobiliser des ressources financières pour des besoins spécifiques de conservation et de protection des ressources en eau, ne sont pas toutes opérationnelles. Il en découle une certaine faiblesse des capacités institutionnelles du secteur. C’est dans ce cadre que le financement du présent programme par le FAD prévoit un appui institutionnel pour renforcer les capacités de l’ANDEA, suivant en cela le PNUD qui avait assuré le financement de la mise en place de cet organisme. En outre, et selon les recommandations du projet PAEPAR financé par la Banque mondiale, la DEPA a élargi son personnel en recrutant en août 2005 13 cadres spécialisés dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. 2.2.25 Parmi les problèmes relevés au niveau institutionnel, il faut citer l’absence de clarté ne permettant pas d’identifier les responsabilités dans le développement du secteur de l’assainissement. L’Etat intervient par le biais de plusieurs organismes dont le Ministère de l’Energie et des Mines, le Ministère chargé de l’Aménagement du Territoire et le Ministère chargé de la Santé. Le Ministère de l’Energie et des Mines, à travers sa Direction de l’Eau et de l’Assainissement a en charge la conception, la mise en œuvre et la gestion de la politique d’assainissement. 2.2.26 Le Ministère chargé de l’Aménagement du Territoire, est le ministère compétent en matière d’assainissement en milieu urbain, dans la mesure où ce Département a en charge l’élaboration des Plans Directeurs des Villes et de la programmation des infrastructures d’assainissement (au sens du drainage, et de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales). Il délègue la maîtrise d'œuvre et la gestion de la plupart des grands projets à des bureaux d’études. Les Communes ont la charge de la gestion du service d’évacuation des eaux usées et pluviales et du ramassage et de l’évacuation des ordures ménagères. Elles sont cependant, en général, dépourvues des moyens humains et financiers nécessaires pour exercer cette responsabilité. Les travaux de réalisation d’ouvrages d’assainissement collectif sont confiés à des entreprises privées, ainsi que la maîtrise d’œuvre en général. 2.3 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

Caractéristiques de la pauvreté 2.3.1 Situé au sud-est du continent africain dans l’Océan indien, Madagascar a une superficie de 581.540 km2. Sa population est estimée à 16,9 millions d’habitants en 2004. Le ratio hommes-femmes est de 103 femmes pour 100 hommes. La population malgache est relativement jeune avec un âge

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8 moyen de 21,1 ans. Son taux de croissance est estimé à 2,8% et la densité de la population à 26,9 habitants au km2. 72% de la population vivent en milieu rural. Avec un Indicateur de Développement Humain (IDH) de 0,499, le pays est classé 146ème sur 177 dans le Rapport Mondial du Développement Humain de 2005 du PNUD. 2.3.2 Madagascar est considéré comme un pays à faible développement humain. Le revenu par tête d’habitant estimé à 290 $US en 2003 se situe parmi les plus bas au monde. Dans le DRSP, le seuil de pauvreté a été évalué à 199.720 MGA (988.600 FMG) par an et par individu. Partant de cette base, il a été estimé que 74,1% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2004 contre 80,7% en 2002. Les dépenses alimentaires accaparent 70% du revenu de la majorité des malgaches, ce qui laisse peu de possibilité pour la satisfaction d’autres besoins essentiels (santé, éducation, AEPA). Entre 1993 et 2001, la taille des ménages a augmenté de 4,9 à 5,1 personnes, atteignant 6,8 personnes pour les ménages les plus pauvres (Enquêtes Permanentes auprès des Ménages 2001). La proportion des femmes chefs de ménage est estimée à 19%. Parmi ces dernières, on trouve de nombreuses filles-mères issues pour la plupart de familles pauvres. 2.3.3 Sur le plan macro-économique, l’économie malgache est basée essentiellement sur l’agriculture qui emploie 81% de la population active. La production se répartit entre : l’agriculture et les activités primaires (27,6% du PIB), l’industrie (13,8%), les services (51%) et les impôts directs (7,6%). Madagascar s’est ouvert depuis les années 90 au pluralisme politique et à l’économie de marché. A cet effet, l’Etat malgache s’est progressivement désengagé de la sphère productive pour se recentrer sur la fourniture des services de base. 2.3.4 La performance économique du pays qui s’était considérablement détériorée suite à la crise politique de 2002, a connu, en 2003 et 2004, un redressement remarquable. Le Produit intérieur brut (PIB) réel a ainsi enregistré une croissance de 9,6% en 2003, grâce à la bonne performance des entreprises franches. Ce taux a cependant baissé pour atteindre 5,3% en 2004. L’augmentation du prix du pétrole sur le marché mondial et la forte dépréciation du taux de change du franc malgache, ont contribué à l’accentuation des pressions inflationnistes. 2.3.5 Le programme de réforme économique soutenu par le FMI, la Banque Mondiale et le Groupe de la Banque, a donné des résultats positifs. Madagascar a atteint le point d’achèvement dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en octobre 2004. La récente annulation de la dette par les institutions financières internationales ouvre de nouvelles perspectives au pays. L’embellie économique en 2003 a eu pour conséquence une baisse significative de la pauvreté. Cependant, alors que l’incidence de la pauvreté diminuait de 2,1% en milieu urbain, en milieu rural, elle enregistrait une hausse de 2,2% en 2004. La pauvreté à Madagascar est donc avant tout un phénomène rural, avec 83,0 % des pauvres vivant en milieu rural. Globalement, l’incidence de la pauvreté est de 86,7% parmi les ménages dont le chef exerce une activité dans le secteur primaire contre 41,2% parmi ceux dont le chef exerce une activité dans le secteur tertiaire. 2.3.6 En milieu rural, la pauvreté est étroitement liée à l’insuffisance des infrastructures économiques (routes, eau, assainissement, énergie, transport, etc.), à l’accès limité à la propriété foncière, à l’éducation, aux services de santé de base et au crédit. L’importante disparité dans la répartition de la terre est un facteur qui influe négativement sur l’incidence de la pauvreté. A Madagascar, la terre est très inégalement repartie, avec 1% des ménages ruraux possédant 22% des terres irriguées. En milieu urbain, la pauvreté est liée plus spécifiquement au marché du travail et au niveau d’éducation. 2.3.7 La situation de la pauvreté a pour corollaire des difficultés d’accès aux services sociaux de base, un niveau élevé d’analphabétisme et un faible pouvoir d’autonomie. Ces taux négatifs expliquent l’importance des manques à combler dans les domaines essentiels de l’existence humaine. Dans le domaine de la bonne gouvernance, des pratiques favorables sont de plus en plus perceptibles dans des

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9 domaines comme l’Etat de droit, la participation politique et la participation économique. Depuis 1995, le processus de décentralisation a été mis en route. Le district ou Fivondronana est désormais la principale collectivité territoriale décentralisée qui oriente et planifie les actions de développement. Toutefois, les progrès en matière de gouvernance ont peu profité aux organisations de la société civile. En effet, à l’exception des organisations confessionnelles et des syndicats qui sont structurées, les autres Organisations de la Société Civile sont encore faibles malgré leur grand nombre et n’arrivent pas à jouer efficacement leur rôle de relais entre les citoyens et les gouvernants.

Problématique d’accès à l’eau et à l’assainissement 2.3.8 En 2004, environ 71% de la population malgache n’avaient pas accès à l’eau potable et 87% ne disposaient pas de services d’assainissement adéquats. Le taux moyen d’accès à l’eau et à l’assainissement hygiénique se présente comme indiqué dans le Tableau 2.1 ci-après.

Tableau 2.1 :

Taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement hygiénique à Madagascar en 2004

Milieu Urbain Milieu Rural Tout le pays

Alimentation en Eau Potable 66% 14% 28,67%

Assainissement 27,15% 7,50% 13,01% Source : M.E.M 2.3.9 D’après des enquêtes réalisées en 2002 par le Ministère en charge de l’eau et de l’assainissement, on estime à 6 millions par an le nombre de journées de travail perdues par la population active ayant pour cause une absence d’alimentation en eau potable et un assainissement inadéquat1. En effet, le rapport de la Banque Mondiale sur le développement humain de 2001 indique que 70% des maladies endémiques à Madagascar proviennent de la consommation d’eau impropre et du manque d’hygiène. Par ailleurs, l’absence d’infrastructures d’AEPA constitue un facteur de blocage pour le développement de certaines activités économiques telles que le tourisme, l’agroalimentaire et l’élevage. Dans le domaine de l’hygiène, des études CAP font ressortir qu’en milieu rural malgache, le pourcentage des personnes qui se lavent les mains demeurent faible (30,9% des ménages à Tuléar). Les sources non protégées tiennent de manière générale la première place dans le mode d’approvisionnement en eau. 17,5% des ménages ruraux de Tuléar s’approvisionnent dans les rivières et les lacs. Il ressort également de ces études que les ruraux utilisent rarement des ustensiles propres pour transporter l’eau pour la boisson. Sur la base de l’analyse ci-dessus, on peut conclure que plus on est pauvre, moins on a de possibilités d’accéder à un service d’AEPA.

Le secteur santé 2.3.10 Comme indiqué ci-dessus, la faiblesse des taux de couverture en eau potable et assainissement induit des conséquences perceptibles au niveau de la santé publique. En effet, plusieurs maladies d’origines hydriques comme la diarrhée, la dysenterie, la galle, le choléra, la bilharziose, etc. touchent plus particulièrement les couches les plus vulnérables de la population. Ainsi, les maladies diarrhéiques représentent la deuxième cause de morbidité et atteignent 51% des enfants de moins de cinq ans. De plus, environ 2,5 millions de malgaches sont touchés par la bilharziose et 4,5 millions y sont exposés, près de 60% des décès infanto-juvéniles sont attribuables à un mauvais assainissement et à la mauvaise qualité de l’eau qui en résulte. Selon l’enquête auprès des ménages 2001, l’indice global de morbidité au niveau national, toutes causes confondues, s’élève à 11,3%. Les maladies diarrhéiques

1 Enquête sur le manque d’hygiène et d’assainissement’’ - Projet MADIO, 2002.

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10 (8,4%), le paludisme (19,4%) et les infections respiratoires aiguës (21,6%), représentent les principaux motifs de consultations externes des centres de santé de base. 2.3.11 Le taux de prévalence du VIH/SIDA était estimé à 1,1% en 2003. Son augmentation s’est produite de manière exponentielle au cours des 15 dernières années, passant de 0,01% en 1987 à 1,1% en 2003. De plus la connaissance de la population sur le VIH/SIDA et les autres infections sexuellement transmissibles est encore faible et particulièrement chez les femmes n’ayant aucune instruction (50% contre 99% parmi celles ayant au moins un niveau secondaire). A noter que plus de la moitié de la population malgache est constituée des jeunes de moins de 20 ans, une population considérée comme à risque. 2.3.12 Les femmes et les enfants sont les catégories sociales les plus concernées par les questions d’AEPA. A Madagascar, la santé de la femme se caractérise par un taux de mortalité maternelle élevé de l’ordre de 469 p. 100.000 nouveaux-nés en 2004 qui s’explique notamment par les complications de la grossesse et de l’accouchement (32,4%) et par l’avortement (40%). La situation sanitaire des enfants est également préoccupante. Le taux de mortalité infantile globale était estimé à 57,8 p. 1000 en 2004, et celui des moins de 5 ans à 93,9% p. 1000. Près d’un enfant sur dix décède par conséquent avant l’âge de 5 ans à Madagascar. Les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës et le paludisme figurent parmi les principaux motifs de consultations des enfants de moins de 5 ans et contribuent très significativement à la mortalité infanto-juvénile. La malnutrition est en général associée à plus de 50% des cas de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. La couverture vaccinale qui avait atteint 85,8% en 2003, a baissé à 75,1% en 2004 et la prévision pour 2005 est de 80%. 2.3.13 En termes de ressources humaines pour faire face à la situation sanitaire de la population, on note une forte disparité entre les zones urbaines et les zones rurales, les premières disposant de la grande majorité du personnel médical (35% du personnel sont en poste dans les hôpitaux régionaux et nationaux). En outre, peu de centres de santé de base disposent d’un système d’AEPA en milieu rural. Le secteur de l’éducation 2.3.14 On estime à 3,5 millions par an le nombre de journées d’écoles manquées à cause des maladies liées à l’eau et à un environnement hygiénique inadéquat. Dans le domaine de l’éducation, les données sont contrastées et méritent une analyse qui va au de-là des chiffres pour se pencher sur les causes et surtout les conséquences du déficit du système, notamment la déperdition scolaire, l’analphabétisme et le manque de qualification professionnelle. Au niveau du primaire, le taux net de scolarisation a progressé de 67% en 2001 à 82% en 2003 et 97% en 2004. Le taux d’achèvement du cycle du fondamental est passé de 35% en 2001 à 47% en 2004. Le taux de redoublement s’est par contre légèrement détérioré passant de 29% en 2003 à 29,9% en 2004. Ce progrès a bénéficié davantage aux filles (77,9% contre 75,2% pour les garçons). Les taux bruts et nets de scolarisation diminuent au fur et à mesure que le niveau d’études s’élève. 18% quittent l’école sans acquérir le niveau de connaissance de base indispensable. Le taux de survie des garçons à l’école est nettement supérieur à celui des filles. 30% des filles seulement arrivent en fin de cycle. La disparité entre le monde rural et le monde urbain est grande. 60% des élèves en milieu urbain ont une scolarité complète, contre seulement 12% en milieu rural. Selon l’EMP2001, un enfant des 20% des ménages les plus pauvres a une probabilité de 31% de redoubler contre 25% pour un enfant des 20% les plus riches. De manière générale, l’état des infrastructures scolaires est déplorable. Notamment l’inexistence quasi générale à Madagascar de système d’AEPA sur les sites scolaires aggrave les risques de propagation de certaines pathologies comme le choléra ou d’autres maladies d’origine hydrique. Il convient de noter toutefois que les ressources publiques allouées à l’éducation ont augmenté de 15,2% entre 2003 et 2004, les allocations pour l’enseignement primaire ont augmenté dans la même période de 39%.

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11 2.3.15 Les données existantes indiquent qu’environ 48% des malgaches adultes (15 ans et plus) sont analphabètes, 61% sont issus du milieu rural et 50,6% sont des femmes. En milieu rural, 54,4% des femmes et 49,1% des hommes ne savent ni lire, ni écrire. Selon l’EPM2001, l’analphabétisme augmente parmi les couches les plus pauvres de la population, passant de 70,8% en 1999 à 74,4% en 2001. Les proportions les plus fortes sont enregistrées chez les groupes des moyens exploitants agricoles (32,1%), des petits exploitants et des éleveurs-pêcheurs. Dans le domaine de l’AEPA, moins on est alphabétisé, moins on est informé sur les questions liées à la qualité. Les organisations féminines 2.3.16 Les associations diverses, féminines notamment, sont de plus en plus nombreuses à Madagascar. On trouve des confédérations de femmes comme le DRV (Dinika sy Rindra ho an’ny Vehivavy) qui regroupe plus de 600 organisations oeuvrant dans plusieurs secteurs. Cette dernière est structurée au niveau des provinces en fédérations et travaille avec des instances au niveau local tel que le Centre de Développement Diocésain, la Chambre de Commerce et d’Agriculture pour les paysans. On peut également citer les Associations des Eglises Chrétiennes de Madagascar et les syndicats qui sont structurés, la Confédération des Associations Femmes et Développement et plus récemment les fédérations féminines régionales créées sous l’impulsion de la Direction de la Promotion du Genre du Ministère de la population. Tous les districts de Madagascar disposent de plusieurs Organisations Communautaires de Base souvent actives dans les domaines des activités génératrices de revenus ou d’activités d’intérêt général comme l’assistance aux plus démunis. Dans le domaine de l’AEPA, elles jouent également un rôle non négligeable dans les domaines de l’IEC, de la gestion des points d’eau et de la maintenance infrastructures au niveau communautaire. 2.4 POLITIQUE ET STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR 2.4.1 Le diagnostic réalisé en 1991 sur le secteur de l'eau et de l'assainissement présente les caractéristiques ci-après du secteur : (i) une gestion non intégrée des ressources en eau ; (ii) une faible capacité des structures de coordination du secteur ; (iii) une multiplicité des acteurs nationaux (d'où une fragmentation et un chevauchement des activités avec pour conséquence la dispersion des efforts et des dépenses irrationnelles avec des résultats souvent décevants) ; (iv) un cadre institutionnel marqué par un engagement prépondérant de l'Etat et une implication insuffisante des autres acteurs, notamment les communautés de base, les ONG et le secteur privé; et (v) un faible taux de satisfaction des besoins en eau et d'accès aux services d'assainissement. 2.4.2 Sur la base de ce diagnostic, le Gouvernement a élaboré et adopté en mai 1994 un document de Stratégie Sectorielle et Plan d'Action (SSPA) pour l'eau et l'assainissement qui a abouti à la déclaration de la Politique de l’eau et de l’assainissement en 1997, basée sur la gestion des ressources en eau, une meilleure organisation du secteur en faisant intégrer toutes les parties prenantes et le désengagement de l’Etat dans les activités d’exploitation. L’objectif global de cette Politique est d’améliorer l’utilisation des ressources en eau du pays en offrant des services adéquats d’alimentation en eau potable à toute la population malgache. 2.4.3 La politique sectorielle est renforcée par la Loi n° 98-029 portant Code de l’Eau promulguée le 20 janvier 1999 dont les principaux axes sont : (i) la libéralisation du secteur de l’eau et de l’assainissement, (ii) la non-gratuité de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement, (iii) l’implication des communautés locales, des ONG et du secteur privé dans la réalisation, l’exploitation (gestion directe, gestion par affermage, co-gestion, maîtrise d’œuvre, etc.), (iv) la protection et la gestion intégrée des ressources. La pleine participation des communautés de base est jugée déterminante pour la durabilité des initiatives en matière d’eau et d’assainissement.

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12 2.4.4 La volonté du Gouvernement de restructurer le secteur eau et assainissement tant en milieu rural qu’en milieu urbain pour le rendre plus efficace est manifeste. Dans cette optique, une programmation nationale visant les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) a été établie et un manuel de procédures pour tous les projets du secteur a été élaboré en vue de la pérennisation des acquis. 2.5 PRINCIPAUX PROGRAMMES ET PROJETS FINANCES PAR LES BAILLEURS DE FONDS 2.5.1 Jusqu’en 1997, le secteur de l’eau était considéré comme un domaine réservé de l’Etat. La participation du secteur privé, des communautés et même des ONG, était minime. En raison de la faiblesse institutionnelle et de l'organisation du secteur, les interventions des bailleurs de fonds se sont concentrées essentiellement dans le milieu rural. Les principaux bailleurs de fonds du secteur de l’eau et de l’assainissement peuvent être classés en trois groupes : • L’Etat malgache à travers le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) qui

est en charge de l’élaboration i) du budget général, et du programme d’investissements publics (PIP) et ii) de la mise en œuvre de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) ;

• Les bailleurs de fonds multilatéraux : Banque Mondiale, Union Européenne, Groupe de la Banque Africaine de Développement et les Nations Unies ; et,

• Les bailleurs de fonds bilatéraux : France, Etats Unis d’Amérique, Allemagne, Japon, Chine, Norvège, Suisse et autres par l’intermédiaire des Organisations Non Gouvernementales comme WATERAID, INTERAID, MEDAIR, SAHA (Inter Coopération Suisse), etc., et les associations caritatives.

2.5.2 Le FAD a financé deux projets et une étude dans le secteur. Le premier est le projet d’Alimentation en Eau dans le Sud (AES) financé conjointement par le Fonds Européen de Développement (FED) et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Ce projet qui a été approuvé en décembre 1986 consistait à créer, réhabiliter et gérer des points d’eau dans la partie sud de la zone du socle cristallin et métamorphique et la zone sédimentaire de l’extrême sud. La deuxième intervention du FAD porte sur le Projet d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural dans le Grand Sud (sous-préfectures d’Ihosy, Iakora, Ivohibe et Betroka), approuvé en 2001 et toujours en cours d’exécution. Il a pour objectif de réaliser 700 forages positifs équipés de pompes à motricité humaine; 5 000 latrines hygiéniques ; la construction d’abreuvoirs pour le cheptel ainsi que la mise en place de mesures visant la lutte contre le VIH/SIDA, les maladies sexuellement transmissibles et l’amélioration des conditions sanitaires des populations bénéficiaires du projet. L’étude AEP – Assainissement de 8 centres urbains, financée par le FAD et approuvée en décembre 1989, est quant à elle, achevée. Elle a permis, entre autres, la réalisation des travaux d’extension et de réhabilitation des ouvrages d’eau potable de la ville de Tuléar ainsi que la mise en œuvre du projet d’adduction d’eau potable d’Ambalavao et de Manjakanriana financé par la BADEA. 2.5.3 Le projet pilote d'alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural (PAEPAR) est financé par la Banque Mondiale. Son objectif est d'appuyer le Gouvernement dans : (i) la formulation du cadre juridique et politique du secteur ; (ii) la réorganisation et le renforcement des capacités ; et (iii) la réalisation de projets pilotes de points d'eau en milieu rural. Dans le cadre de ce projet, 625 forages ont été réalisés dans le Sud (Bekily et Ampanihy) et 320 infrastructures d’alimentation gravitaire en eau potable ont été aménagées dans cinq provinces du pays. Ce projet qui a démarré en 1998 s’est achevé en juin 2005. 2.5.4 Le PNUD et l’UNICEF ont financé chacun un projet qui consiste à exécuter 150 forages productifs équipés de pompes manuelles dans les zones rurales du Sud. La coopération allemande est présente à Mahajanga où elle réalise des travaux de réhabilitation des réseaux urbains. La JICA, a

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13 entrepris une étude pour l’approvisionnement en eau potable durable et pérenne dans le sud de Madagascar. L'étude évaluera la possibilité d’exploitation de la rivière souterraine de Bemamba à Manave en vue de l’alimentation en eau potable de la ville d’Ambovombe et la zone sédimentaire de l’extrême Sud (pipeline du Grand Sud). Dans le même cadre, l’Union européenne est impliquée dans un projet d’alimentation en eau potable de la zone comprise entre les rivières Mandrare et Manambovo et la RN 13. Ce projet consiste à construire un système d’adduction d’eau gravitaire à Ambovombe, et à Antaritarika dans le Sud du pays. Le projet prévoit d’alimenter environ 70 000 habitants. Les ONG TARATRA, InterAID, SAHA (Inter Coopération Suisse) et MEDAIR interviennent dans la réhabilitation d’infrastructures rurales de base telles que la construction de lavoirs, latrines, forages et points d’eau, en vue de l’amélioration de l’accès de la population au service d’AEPA. 2.6 LEÇONS TIREES DE L’INTERVENTION DES BAILLEURS DE FONDS 2.6.1 Les principales leçons à tirer de l’intervention des bailleurs de fonds à Madagascar portent essentiellement sur les problèmes rencontrés dans l’exécution des projets. Il s’agit notamment de retards dans la gestion du cycle des projets (de la conception à leur achèvement, en passant par la mise en vigueur et les délais d’acquisition des travaux, biens et services). Ces retards sont généralement imputés à la faible capacité institutionnelle des organes d’exécution. 2.6.2 Toutefois, il convient de noter que le projet d’AEPA, dans le Grand sud, financé par le FAD, a enregistré, malgré la récente crise politique qui a perturbé les activités socio-économiques du pays, des progrès notables dans sa performance, notamment dans le domaine des acquisitions et du lancement des activités du projet. De même, le PAEPAR financé par la Banque mondiale a été exécuté dans les délais par la DEPA. Le PAEPAR a atteint ses objectifs et a organisé, en juin dernier, un atelier de restitution auquel ont pris part les membres de la mission du FAD chargée de l’évaluation du présent programme. Une synthèse des leçons tirées des interventions du FAD à Madagascar est présentée en annexe 4 du présent rapport. 2.6.3 Une revue du portefeuille du FAD à Madagascar est actuellement en cours. L’exécution du programme tiendra compte des conclusions de cette activité. 3. LE SOUS-SECTEUR DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL 3.1 CADRE INSTITUTIONNEL Les principaux ministères intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural sont : le Ministère de l’Energie et des Mines, le Ministère chargé de l’Aménagement du Territoire, le Ministère chargé de la Santé. Le secteur privé, la société civile et les ONG participent également à la mise en place des projets d’AEPA en milieu rural. Le rôle de ces institutions est décrit au Chapitre 2. 3.2 ACCES A L’EAU POTABLE ET AUX SERVICES D’ASSAINISSEMENT 3.2.1 La faiblesse du taux d’accès à l’eau potable en milieu rural est préoccupante : seulement 14 % contre 66 % en milieu urbain en 2004. Celui de l’accès aux services d’assainissement n’est que de 7,5% contre 26 % en milieu urbain dans la même période. Ces taux sont inférieurs à ceux de nombreux pays africains de niveau de développement comparable. Une grande partie de la population s’approvisionne dans des puisards et des cours d’eaux de qualité douteuse. D’une façon générale, la plupart des points d’eau sont des réalisations anciennes souvent ensablées, qui rencontrent des problèmes d’entretien.

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14 3.2.2 Dans le cadre du Projet PAEPAR, un inventaire systématique des installations d’alimentation en eau potable et de systèmes d’élimination d’excréta a été réalisé en 2004 dans le but de mettre en place une base de données fiable à Madagascar. En milieu rural, la répartition de ces installations par province se présente comme suit :

Tableau 3.1 Répartition des installations en eau potable et des systèmes d’élimination d’excréta

PROVINCE Points d'eau Latrines ANTANANARIVO 911 255 004 ANTSIRANANA 127 4 842 FIANARANTSOA 474 60 599 MAHAJANGA 494 6 074 TOAMASINA 629 16 944 TOLIARA 3 023 2 839

TOTAL 5 658 346 302 3.2.3 Dans le but d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le domaine de l’AEPA qui est de réduire de 50% d’ici 2015 le pourcentage des personnes n’ayant pas un accès durable à l’eau et à l’assainissement de base, les autorités malgaches ont établi une programmation nationale grâce à laquelle en milieu rural, le taux d’accès à l’eau potable devrait passer de 14% en 2004 à 17% en 2005 et devrait atteindre 52% en 2015. Quant à l’assainissement, le taux est passé de 7,5% en 2004 à 9% en 2005 devrait atteindre 54% en 2015. 3.3 CONTRAINTES 3.3.1 La situation générale du secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural, est caractérisée par les principales contraintes suivantes : (i) des budgets de dépenses insuffisants, (ii) un nombre modeste d’intervenants du secteur privé et d’ONG, et (iii) des ressources en eau gérées de façon non coordonnée, non rationnelle et non intégrée, iv) un recouvrement des coûts non encore intégral. 3.3.2 S’agissant de l’eau en zone rurale, une étude a été faite sur les coûts des travaux et le recouvrement des coûts dans 71 localités sur la période 1998-2000 : 5 localités en 1998, 5 en 1999 et 61 en 2000. Il ressort de cette étude qu’avec une durée d’amortissements des infrastructures fixée à 20 ans, le coût de revient du litre d’eau produit a été estimé en moyenne à 0,735 FMG pour un prix de vente moyen appliqué de 0,309 FMG, soit un déficit de recouvrement des coûts de 0,426 FMG par litre, représentant environ 58% du coût de production. Des déficits de recouvrement des coûts aussi élevés (60% en zone urbaine et 58% en zone rurale) représentent une contrainte pour le développement du secteur et un risque permanent d’incapacité d’assurer pleinement la maintenance et le renouvellement des infrastructures d’adduction d’eau potable à Madagascar. Toutefois, l’étude date de 2000 et depuis lors des efforts importants sont fournis pour une amélioration régulière du recouvrement des coûts, notamment la promotion par l’état du système d’affermage. 3.4 OPPORTUNITES 3.4.1 Le cadre institutionnel qui est mis en place progressivement constitue sans aucun doute une bonne opportunité de développement du sous-secteur. En effet, on compte déjà à Madagascar des exemples de gestion communautaire et de gestion déléguée, qui impliquent le secteur privé et qui sont donc générateurs de revenus et créateurs d’emplois. C’est ainsi qu’il existe dans la région des hauts plateaux d’Antananarivo et dans la région de Fianarantsoa, 320 systèmes gravitaires d’approvisionnement en eau potable du PAEPAR et 50 autres réalisées dans le cadre du projet SAHA (Intercoopération suisse) qui sont en gestion communautaire. Par ailleurs, il existe 4 cas de contrats de

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15 gestion déléguée en activité, signés avec des chefs-lieux de communes et 18 autres contrats en cours de négociation. 3.4.2 Une autre expérience pleine d’enseignement sur les opportunités du secteur est celle de la ville d’Ambohimanambola, un chef lieu de commune situé à 20 km d’Antananarivo et qui a une population d’environ 5 000 habitants. Cette ville dispose d’un système d’adduction d’eau par pompage dont la gestion est assurée par un fermier, lequel a signé avec la commune un contrat d’affermage de 5 ans, sur la base d’un tarif de vente de l’eau, proposé par la commune sur la base d’une évaluation de la capacité financière de la population. Au cours de la première année de gestion, les usagers ont payé leur consommation aussi bien dans les bornes fontaines qu’à travers les branchements particuliers. Les conseillers municipaux et les élus de la commune ont fourni beaucoup d’efforts de sensibilisation pour faire accepter par la population le système mis en place. Actuellement, les branchements particuliers se multiplient et le fermier a réussi à améliorer la qualité du service. 3.4.3 De même, dans la partie sud de Madagascar, l’UNICEF a implanté en 1995, 150 forages équipés de pompes à motricité humaine. L’entretien et la maintenance sont assurés par 3 artisans réparateurs formés durant la réalisation du projet. Les usagers ont créé et alimenté, grâce à leurs cotisations, une caisse villageoise qui sert à payer les prestations des artisans réparateurs et à acheter les pièces de rechange. Au bout de 10 ans de service, seules 15 pompes ont été abandonnées à cause de l’augmentation du taux de salinité et de l’état de sécheresse du forage. Les 135 autres pompes sont toujours fonctionnelles. 3.4.4 Les exemples ci-dessus montrent que malgré les contraintes qui ne sont pas négligeables, le secteur de l’eau et de l’assainissement à Madagascar, aussi bien en milieu urbain que rural, peut contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers les opportunités qu’il porte en termes d’investissements de mise à niveau de l’offre pour répondre à une demande de services qui sera de plus en plus forte. Les divers effets induits de ces investissements auxquels l’Etat malgache et la communauté internationale se sont engagés, contribueront de manière significative à l’amélioration des conditions de vie des malgaches sur les plans économique et social (emploi, santé, participation des femmes à la vie publique et bien-être des enfants). 3.5 PROBLEMATIQUE HOMMES/FEMMES ET QUESTIONS DU GENRE 3.5.1 A Madagascar, il existe une répartition des travaux domestiques fortement marquée par le genre et le statut social. Selon le rapport sur le Développement Humain 2003 du PNUD sur Madagascar, ce pays fait mieux que plusieurs autres pays en matière de réduction des inégalités entre les sexes. En effet, l’écart entre l’Indicateur de Développement Humain2 (0,399) et l’Indicateur Sexospécifique du Développement Humain3 (0,388) est positif, ce qui témoigne de l’absence de discrimination entre hommes et femmes. Ce résultat s’explique aussi par la réduction des écarts en termes de scolarisation et également en termes de revenus du travail (ce dernier est passé de 40% à 42%). En effet, les textes régissant l’accès à l’éducation, à la santé et au travail stipulent tous, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. Toutefois, malgré l’existence de ces textes, l’indicateur de la participation des femmes (IPF)4 est encore faible (0,396). Les femmes sont en général exclues de la dynamique de la croissance. Dans le domaine de la représentation dans les postes de décision, on note même une 2 L’indicateur de Développement Humain (IDH) est un indicateur composite mesurant le niveau moyen atteint par un pays sous trois aspects

essentiels du développement humain : a) longévité et santé (représentées par l’espérance de vie à la naissance), b) instruction et accès au savoir (représentés par le taux d’alphabétisation des adultes et par le taux brut de scolarisation), et c) possibilité de disposer d’un niveau de vie décent (représentée par le PIB par habitant). L’IDH correspond à la moyenne de ces indices dimensionnels.

3 L’indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) est également un indicateur composite. Alors que l’IDH mesure le niveau moyen atteint par chaque pays, l’ISDH corrige ce niveau de façon à refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les aspects suivants : a) longévité et santé, b) instruction et accès au savoir, et c) possibilité de bénéficier d’un niveau de vie décent.

4 L’indicateur de la participation des femmes (IPF) s’attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines essentiels du développement humain : a) participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes ; b) la participation et pouvoir décisionnaire dans l’économie, et c) maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail.

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16 tendance à la baisse. Ainsi, la représentation des femmes dans les différents gouvernements ne dépasse pas le seuil de 15% et le pourcentage des parlementaires femmes qui était de 10% en 1999, est tombé à 5% en 2004. 3.5.2 En milieu rural, il existe une disparité aussi bien en ce qui concerne le revenu des entreprises non-agricoles que celles qui sont agricoles. Dans les entreprises non-agricoles, les femmes gagnent moins que les hommes. Il est important de rappeler qu’en milieu rural, 54,4% des femmes et 49,1% des hommes ne savent ni lire, ni écrire. L’agriculture étant la principale activité à Madagascar, on retrouve parmi les chefs d’exploitation une prédominance des hommes avec seulement 14% des exploitations dirigées par les femmes. 3.5.3 Il existe une répartition inégale des tâches domestiques entre les hommes et les femmes. Les femmes ont exclusivement la charge des travaux domestiques, et ceci, même si elles sont actives en dehors du ménage. En milieu rural, les femmes travaillent 2 à 3 heures par jour de plus que les hommes. Qu’elles aient un emploi rémunéré ou non, elles ont à charge les corvées de bois de feu, d’eau, de la cuisine, et des soins des enfants. Ce rôle domestique auquel les femmes consacrent dans beaucoup de cas plus de 12 heures par jour, limite leur participation à la vie socio-économique, politique et culturelle. 3.5.4 Malgré cette situation, les femmes jouent un rôle très important dans l’exploitation des installations dans les zones qui disposent d’infrastructures d’AEPA. En effet, dans la majorité des comités de points d’eau, on constate le rôle important détenu par les femmes : environ le quart des présidents des comités de l’eau est constitué de femmes ; la trésorerie de l’association des usagers est souvent confiée à une femme ; les responsables des commissions "Hygiène et Santé" sont très rarement des hommes ; et les responsables des points d’eau (bornes fontaines, puits et forages équipés de PMH) sont dans la plupart des cas des femmes. 4 LE PROGRAMME D’AEPA EN MILIEU RURAL

4.1 CONCEPT ET BIEN FONDE

A. Programme national 2005 - 2015

4.1.1 Sur une population rurale totale estimée en 2004 à 12,250 millions d’habitants, 10,535 millions de personnes (soit 86%) n’ont pas accès à l’eau potable et 11,331 millions de personnes (soit 92,4%) ne sont pas dotées d’équipements d’assainissement hygiéniques. Au cours des dernières années, les autorités malgaches ont clairement pris conscience de l’importance fondamentale de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement dans les stratégies de réduction de la pauvreté. C’est ainsi que des études ont été réalisées entre 2003 et 2005, pour définir le cadre d’une politique efficace de développement optimal, sur la base des ressources disponibles ou accessibles du secteur de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement en milieu rural5, et par la promulgation du Code de l’Eau et de ses décrets d’application. Madagascar a souscrit aux "Objectifs du Millénaire pour le Développement" qui visent la réduction de moitié, entre 2005 et 2015, de la proportion des personnes n’ayant pas un accès permanent à l’eau potable et à l’assainissement hygiénique.

5 Il s’agit notamment de l’étude "d’Assistance à l’Elaboration du Document de Politique de Développement du Secteur Eau et

Assainissement en Milieu Rural", de l’étude du " Schéma Directeur de Mise en Valeur des Ressources en Eau pour le Grand Sud", de l’étude pour le "Renforcement des Capacités Déconcentrées et Décentralisées dans le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement à Madagascar", de l’étude relative à la "Mission d’Identification et de Programmation d’une Action d’Investissement pour Améliorer le Système de Distribution d’Eau Potable dans le Grand Sud de Madagascar en Vue de la Réduction de l’Insécurité Alimentaire", et de l’étude pour la "Mise en Place du Document de Politique de Développement de l’Alimentation en Eau Potable et de l’Assainissement".

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17 4.1.2 C’est ainsi que le Gouvernement a élaboré un programme national d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural pour la période 2005 – 2015 qui a pour objectif de définir les actions et les activités à mettre en œuvre, pour permettre au secteur de l’Eau et de l’Assainissement de contribuer au développement socio-économique et de mobiliser les ressources nécessaires auprès du Gouvernement et des partenaires techniques et financiers pour appuyer sa mise en œuvre. Le document de synthèse du programme national d’AEPA en milieu rural intitulé « EAU ET ASSAINISSEMENT POUR TOUS » a été présenté par le gouvernement aux différents partenaires au développement du secteur lors de la réunion des bailleurs de fonds tenue à Antananarivo le 16 février 2005. Les objectifs de desserte en AEPA à atteindre au terme de ce programme national (horizon 2015) ainsi que le financement nécessaire sont indiqués dans le Tableau 4.16. Tableau 4.1 Objectifs de desserte de la population rurale en AEP et assainissement en 2015

Années 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Population rurale totale (x 1 000) 12 570 12 910 13 258 13 616 13 984 14 362 14 749 15 148 15 557 15 977 16 408

Taux d’accès à l’AEP (%) 17,00 19,00 22,00 26,00 29,00 32,00 35,00 39,00 43,00 47,00 52,00

Taux d’accès à l’assainissement (%) 9,00 10,00 11,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 41,00 47,00 54,00

Financement nécessaire (millions USD) 38 45 53 64 65 70 76 80 87 92 97

4.1.3 Afin d’assurer le succès des programmes de développement de l’AEPA en milieu rural, il est prévu que la réalisation de chaque système d’approvisionnement en eau potable et de chaque type d’installation d’assainissement soit toujours accompagnée des mesures suivantes : (i) Actions IEC (Information, éducation, communication) ; (ii) Renforcement de la capacité du secteur public et privé ; (iii) Application du manuel de procédures pour l’harmonisation des actions et le respect des normes ; (iv) Mise en place et exploitation de la base des données sur les systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement ; (v) Déconcentration du MEM et décentralisation de l’AEPA rurale au niveau des communes ; (vi) Mise en œuvre du budget de programme ; (vii) Mise en œuvre d’un mécanisme de pérennisation ; et (viii) Mise en œuvre d’un système de "suivi-évaluation" des impacts. 4.1.4 Sur le plan politique, juridique et institutionnel, la situation actuelle à Madagascar est favorable au développement du secteur eau et assainissement et à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement y relatifs. En effet, parmi les principaux succès pour le développement du secteur, on peut citer : (i) l’existence du Code de l’Eau et ses décrets d’application ; (ii) l’ANDEA qui est chargée de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau ; (iii) la participation effective du secteur privé et des ONG à tous les niveaux de développement du secteur ; (iv) l’acceptation par la majorité des usagers du principe de la non-gratuité de l’eau ; (v) la disponibilité de différents outils de pilotage : divers contrats de gestion, Manuel des Procédures, Base de Données de tous les points d’eau et ouvrages d’assainissement à l’échelle nationale et divers documents validés (Eau pour tous, Plan national d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, Cadre des Dépenses à Moyen Terme, etc.) ; (vi) la mise en place d’infrastructures d’AEP et d’Assainissement par différents intervenants (le Gouvernement, les Bailleurs de Fonds Multilatéraux et Bilatéraux à travers les projets, les ONG internationales et nationales, etc.) ; et (vii) le lancement de l’initiative WASH avec la mise en place du Comité WASH.

6 Il y’a lieu de relever que l’Initiative propre de la Banque en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu rural, telle qu’elle a été

lancée en Juillet 2004, prévoit un taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement en milieu rural à l’échelle du continent de 80% à l’horizon 2015.

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18

B. Choix des options technologiques 4.1.5 Sur le plan des options technologiques, les solutions techniques d'approvisionnement retenues pour l'eau potable ont été largement éprouvées en vingt années d'hydraulique rurale à Madagascar et reflètent étroitement la demande des populations. C’est ainsi que l’élaboration de la consistance du programme national d’AEPA en milieu rural est passée par l’identification des besoins, sur la base des données démographiques, et l’analyse des offres que constituent les possibilités technologiques reparties selon les contextes spécifiques rencontrés à Madagascar. Afin de définir une offre technique adaptée à la fois au milieu naturel et au milieu humain, il a été procédé à un découpage du pays en 13 "zones géographiques homogènes" tenant compte du découpage administratif, des grandes divisions hydrogéologiques qui définissent les ressources en eau, et du contexte humain et socio-économique. Au sein de chacune de ces treize unités homogènes, sont identifiés le nombre et les caractéristiques des ouvrages de captage et des équipements d’alimentation en eau potable de nature à satisfaire la demande. 4.1.6 En matière d'assainissement, les campagnes IEC effectuées dans le cadre des projets récemment réalisées (PAEPAR) ou en cours de réalisation (AEPA en milieu rural dans le grand sud) ont démontré qu'il existe une forte demande des ménages ruraux pour des ouvrages d'assainissement à faibles coûts, incluant une participation financière de leur part. Les options technologiques retenues pour l’évacuation des excréta consistent à construire des latrines individuelles et des blocs sanitaires. 4.1.7 Le tableau 4.2 donne quelques unes des options technologiques fréquemment utilisées à Madagascar (liste non limitative) ainsi que les coûts moyens d’investissement pour chaque type d’ouvrages et le nombre d’habitants que cet ouvrage pourra desservir en milieu rural. Il fournit également le coût moyen d’investissement par habitant. Tableau 4.2 :

Coût moyen d’investissement par type d’ouvrages et par habitant (en USD)

Type d’ouvrage Population moyenne desservie

par ouvrage

Localisation préférentielle

% de répartition globale sur Madagascar

Coût moyen / habitant

Alimentation en Eau Potable en Milieu Rural 7 Adduction d'eau potable gravitaire (AEP Petits centres ruraux)

3 600 Hauts-Plateaux, Côte Ouest 55% 8

Adduction d'eau potable - forage mécanisé (AEP Grands centres ruraux)

12 000 Toutes zones 17% 24

Forage équipé de PMH ou à énergie solaire 300 Toutes zones 13% 50

Puits fermé équipé PMH 200 Toutes zones, sauf extrême sud

8% 30

Pipe line dans le Grand Sud 120 000 Grand sud 4% 120

Assainissement en Milieu Rural

Bloc sanitaire 250 Toutes zones - 18

Latrine à dalle nettoyable 5 Toutes zones - 42

7 D’après les résultats de l’inventaire national réalisé en 2005, plus de 85% des points d’eau existants sont fonctionnels (4 817 points d’eau

sont fonctionnels sur un total de 5 658 en milieu rural).

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19 4.1.8 La normalisation et la standardisation de ces options technologiques ont fait en 1998 l’objet d’un atelier national afin de pouvoir uniformiser et redéfinir les indicateurs du secteur eau et assainissement. L’atelier a été organisé par le Programme AEPSPE/UNICEF, le Comité National de l’Eau et de l’Assainissement et la Direction de l’Exploitation de l’Eau (l’actuelle DEPA). Toutefois, d’autres options technologiques peuvent être envisagées en fonction des résultats des différentes activités IEC qui accompagnent l’exécution du programme national d’AEPA en milieu rural.

C. Programme à court terme (2006 –2008) 4.1.9 Le Ministère de l’Energie et des Mines a élaboré un Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) pour la période 2006 – 2008 conçu comme un instrument de programmation et de mobilisation de ressources pour le financement des infrastructures relatives à l’eau et à l’assainissement. Les mécanismes financiers adoptés s’inspirent des expériences en cours, dont les principes suivants sont retenus : (i) création de lignes budgétaires dédiées au secteur de l’eau et de l’assainissement : (ii) financement prioritaire des actions d’information, éducation et communication (IEC) pour renforcer la demande ; et (iii) incitation des communes à inclure systématiquement un volet "eau/assainissement" dans les plans communaux de développement, mais sans influencer leur ordre de priorité sectoriel. 4.1.10 Le coût total de ce CMDT 2006 – 2008 dont les interventions couvrent le territoire national est estimé à 162 millions USD. La JICA finance l’étude d’un nouveau système d’AEP dans le Grand Sud qui permettra le transfert d’eau de Manavy à Ambovombé et de Ambovombé à Antaritarika. Cette étude actuellement en cours d’élaboration sera finalisée au mois d’août 2006. La Banque Mondiale a accordé, au titre du Crédit d’Appui à la Réduction de la Pauvreté (CARP 1), un don de 80 millions USD sous forme d’appui budgétaire en faveur des trois secteurs de l’eau/assainissement, de l’éducation et de la santé. Enfin, une requête a été adressée à l’Union Européenne pour le financement du renforcement du pipeline du Grand Sud (Amboasary – Sampona) à partir de la rivière Tarantsy pour un montant de 14 millions d’Euros. 4.1.11 En conformité au plan national d’AEPA en milieu rural et au cadre du CDMT, le Ministère de l’Energie et des Mines et le Fonds africain de développement ont défini un programme à court terme de développement du secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural qui correspond à la phase de lancement du programme 2006 – 2008. Outre le FAD, ce programme sera co-financé par le gouvernement et les bénéficiaires. 4.1.12 La conception de ce programme à court terme va au-delà de la simple question de l’approvisionnement en eau. Elle prend en compte les questions relatives à la mobilisation des populations et au renforcement des capacités des utilisateurs, les questions relatives au recouvrement des coûts et celles relatives à la santé en milieu rural. Ainsi, en plus de l’eau et de l’assainissement, le programme prévoit des actions soutenues d’IEC visant notamment les populations les plus vulnérables comme les femmes. Il est en effet évident que la durabilité des infrastructures d’AEPA qui seront réalisées dans les zones rurales ne sera assurée que par le renforcement des capacités des populations bénéficiaires de manière à leur donner les moyens de payer l’eau à des tarifs assurant le recouvrement adéquat des coûts, ceci afin de remédier aux obstacles financiers qui handicapent souvent la maintenance et le renouvellement des infrastructures et des équipements de production. En plus de l’appui aux communautés de base, aux ONG et aux entrepreneurs et artisans locaux, le programme accordera une place de choix au renforcement de la capacité institutionnelle des entités administratives chargées de la mise en œuvre de la politique de l’eau et de l’assainissement et de la politique de la population comme le Ministère de l’énergie et des mines et le Ministère de la population ainsi que leurs démembrements régionaux. Cet appui améliorera la capacité de l’Etat à élaborer des politiques et stratégies appropriées et à mener les réformes nécessaires à la mise en œuvre du programme.

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20 4.1.13 Avec la réalisation de ce programme à court terme, l’évolution attendue pour l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement est donnée dans le Tableau 4.3 ci-après :

Tableau 4.3 :

Evolution attendue du taux d’accès à l’eau potable et aux installations d’assainissement en milieu rural

Année 2005 2006 2007 2008

Eau potable 17% 19% 22% 26%

Assainissement 9% 10 11% 15%

4.2 OBJECTIFS DU PROGRAMME

Programme national 2005 - 2015 4.2.1 L’objectif du programme national d’AEPA en milieu rural est l’amélioration des conditions de vie de la population, notamment à travers la réduction de moitié de la proportion des personnes n’ayant pas un accès durable à l’eau potable et à l’assainissement hygiénique en milieu rural conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement auxquels Madagascar a souscrit. Les objectifs spécifiques sont (i) d’améliorer les taux d’accès des populations à l’eau potable ; (ii) d’assurer un assainissement adéquat aux populations rurales et (iii) de contribuer à améliorer les performances des sous-secteurs de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural.

Programme à court terme (2006 –2008) 4.2.2 L’objectif sectoriel du programme à court terme est de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques et sanitaires des populations rurales. Le programme a pour objectif spécifique d’assurer durablement l’approvisionnement des populations rurales en eau potable et en services d’assainissement. Il s’agit : (i) d’améliorer l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement dans les 8 régions concernées du pays et (ii) de faire passer les taux de desserte en milieu rural respectivement de 17% en 2005 à 26% en 2008 pour l’eau et de 9% à 15% pour l’assainissement. Le programme vise également à renforcer les ressources et les capacités locales en matière de planification, de gestion et de maintenance des investissements publics. 4.3 ZONES D’INTERVENTION ET BENEFICIAIRES DU PROGRAMME A COURT TERME 4.3.1 Pour la période 2006-2008, le programme interviendra dans huit (8) régions situées dans les trois (3) Provinces indiquées dans le Tableau 4.4 ci-après. La population des régions visées est estimée à 4.383.000 habitants.

4.3.2 Pour la sélection des zones d’intervention du programme d’AEPA en milieu rural, le Ministère de l’Energie et des Mines s’est basé sur les critères suivants : (i) niveau des taux de desserte de la région ; (ii) vulnérabilité de la population par rapport aux cataclysmes naturels ; (iii) niveau du taux de pauvreté de la région ; (iv) état des ressources en eau ; (v) priorités du gouvernement ; (vi) enclavement de la zone et (vii) interventions des autres partenaires dans le développement.

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21

Tableau 4.4 : Zones d’implantation du programme 2006 - 2008

Région Province Population

(2004) % AEP %

Assainissement Diana Antsiranana 186 000

Sava Antsiranana 805 000

14,17

7,64

Sofia Mahajanga 941 000

Betsiboka Mahajanga 236 000

Melaky Mahajanga 176 000

13,54

6,19

Atsimo-Andrefana Toliary 1 019 000

Androy Toliary 476 000

Anosy Toliary 544 000

12,36

3,77

TOTAL - 4 383 000

4.3.3 Sur le plan économique, la zone d’intervention Nord qui comprend les provinces d’Antsiranana et de Mahajanga appartiennent au Pôle Intégré de Croissance (PIC) de Nosy Bé dont le développement est fondé sur le tourisme. Outre le tourisme, les zones d’intervention du programme dans le Nord sont des zones agricoles par excellence (riziculture, vanille, ylang ylang, café cacao, coton). On y pratique aussi la pêche et l’artisanat. La zone Sud du programme appartient au PIC de Fort Dauphin dont les activités économiques sont basées sur l’exploitation minière, la pêche et la riziculture. 4.3.4 Les principaux bénéficiaires du programme sont les ménages, les écoles, les centres de santé de base et les marchés publics où seront réalisées des installations d’alimentation en eau potable et des infrastructures d’assainissement. Parmi la population cible, 1 407 000 nouvelles personnes accéderont à l’eau potable et environ 900 000 à l’assainissement. En outre, l’achèvement des travaux et d’équipement du pipeline du grand Sud (Amboasary – Antaritarika) permettra aux 120 000 personnes d’Antaritarika (extrême Sud) qui s’approvisionnent actuellement en eau par les citernes de l’AES à raison de 3 litres/hab/jour au maximum, (i) d’augmenter cette dotation à 15 litres/hab/jour et (ii) de disposer en permanence d’eau sans dépendre des camions citernes de l’AES qui, actuellement, vont chercher l’eau à partir d’Amboasary (70 km) ou à Tsihombe (75 km). En raison du manque de moyens humains et matériels de l’AES, l’approvisionnement régulier des populations de ces zones n’est pas garanti. 4.4 CONTEXTE STRATEGIQUE 4.4.1 La stratégie de la nouvelle programmation repose sur deux principaux axes : d’une part l’augmentation de la capacité d’absorption des crédits se traduisant notamment par une intervention accrue du secteur dont la capacité d’exécution sera renforcée, ainsi que la mise en place de l’approche programme et du nouveau CDMT, et d’autre part, le renforcement des capacités de l’administration centrale et déconcentrée, des collectivités décentralisées, et des communautés, ainsi que la coordination, l’harmonisation des approches, la normalisation et la standardisation et l’approche participative, basée sur la demande, en systématisant des actions d’IEC pour chaque projet d’AEPA. 4.4.2 Dans le cadre de sa planification stratégique et opérationnelle, le Gouvernement a élaboré la « Vision Madagascar naturellement », « la Politique générale de l’Etat » et le nouveau cadre du « Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) » pour l’année 2005. Le secteur eau et

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22 assainissement figure parmi les onze programmes à renforcer dans la Politique Générale de l’Etat et les priorités de la stratégie de lutte contre la pauvreté contenue dans le DSRP. Cette politique fait partie intégrante de l’axe stratégique n°3 du DSRP sur le Système de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargie. Le gouvernement malgache, à travers la Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DEPA) du Ministère de l’Energie et des Mines, s’est dotée d’un cadre légal et institutionnel ainsi que des outils nécessaires pour la gestion du secteur. La DEPA propose un programme "Eau et Assainissement pour Tous" pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, correspondant aux Objectifs du Millénaire pour le Développement qui est de réduire de moitié la population qui n’a pas accès aux services d’AEPA d’ici 2015. 4.4.3 Le présent programme à court terme est conforme à la stratégie du Groupe de la Banque en matière d’eau potable et assainissement, à sa politique de réduction de la pauvreté et de la Vision Africaine de l’Eau (VAE). Le programme prend également en compte les principales orientations du Document de Stratégie par Pays Axé sur les Résultats (DSPAR 2005 – 2009) qui place parmi ses priorités le secteur de l’AEPA. 4.5 DESCRIPTION DU PROGRAMME

Programme national 2005 - 2015 4.5.1 Les actions qui devront être réalisées pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement en matière d’eau potable et d’assainissement en milieu rural dans le pays sont définies de façon précise dans le programme national d’AEPA en milieu rural 2005 - 2015 approuvé par le Gouvernement. Comme indiqué précédemment, l’objectif du programme national est d’atteindre un taux d’accès de 52% pour l’eau potable et de 54% pour les services d’assainissement en milieu rural en 2015. Les composantes retenues pour atteindre ces objectifs sont les suivantes : (i) Etudes et outils de planification ; (ii) Appui Institutionnel et Renforcement des capacités ; (iii) Développement des infrastructures d’AEPA et (iv) Gestion du programme. Les activités et réalisations sont présentées ci-après par composante :

Composante A : Etudes et Outils de Planification

4.5.2 La connaissance des potentialités des ressources en eau du pays et des infrastructures existantes ainsi que le suivi des interventions dans le secteur reste à améliorer. Des bureaux de consultants seront recrutés pour mettre en place les outils de planification et de suivi qui font défaut. Ainsi, pour assurer un suivi-évaluation efficace des phases du programme, il est prévu de confectionner avant la fin de chaque phase, un plan d’action pour la phase suivante, d’organiser une rencontre des bailleurs de fonds sur ce plan d’action, et de réaliser des études d’impact social et environnemental, des études de préparation et des audits du programme.

Composante B : Appui institutionnel et Renforcement des capacités 4.5.3 Cette activité comprendra un appui : (i) au secteur public, au niveau centralisé et décentralisé, pour améliorer le développement du sous-secteur; (ii) aux communautés de base pour qu’elles assurent la pérennité des installations ; (iii) au secteur privé et aux ONG (en tant que fournisseurs d'équipement de travaux et de services) pour assurer l’appui technique aux communautés dans la réalisation et la gestion de leurs infrastructures d’eau et d’assainissement. 4.5.4 Des activités de formation sont également prévues : i) formation du personnel de l’ANDEA, de la DEPA et des membres du Comité Consultatif de Pilotage du programme pour compléter celle réalisée dans le cadre du projet d’AEPA dans le Grand Sud financé par le FAD ; ii) formation visant le renforcement des capacités du secteur privé local, notamment des ONG, des Bureaux d’Etudes, des

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23 consultants, des entreprises des travaux, des artisans locaux et des fournisseurs divers ; iii) formation et sensibilisation des bénéficiaires ; iv) formation des cadres et techniciens. Le programme vise aussi la formation des Ingénieurs d'Eau et d'Assainissement, des techniciens hydrauliciens, des techniciens de laboratoire et des fontainiers. 4.5.5 La phase de lancement du programme devrait conduire aux réalisations suivantes : i) au niveau central, renforcement des capacités des ressources humaines des Ministères concernés par le programme, de la DEPA et de l’ANDEA ; ii) au niveau régional, renforcement des capacités des structures décentralisées.

Composante C : Réhabilitation et développement des infrastructures d’AEPA 4.5.6 Différents types d’ouvrages seront réalisés pour l’alimentation en eau potable en milieu rural : i) des adductions d’eau potable gravitaire pouvant alimenter des petits centres d’une population moyenne de 5 000 habitants ; (ii) des adductions d’eau potable avec forage mécanisé ou équipé de pompes à énergie solaire pour des grands centres ruraux d’une population moyenne de 12 500 habitants; (iii) des forages équipés de pompe à motricité humaine pour desservir une population de 300 personnes en moyenne ; iv) des pipe-lines dans le Grand Sud pouvant alimenter 120 000 personnes. Pour l’assainissement en milieu rural, plusieurs types d’ouvrages seront réalisés dont des blocs sanitaires et des latrines à dalle nettoyable utilisables, …etc.

Composante D : Gestion du programme 4.5.7 La gestion du programme sera confiée à la Direction de l’Eau Potable et de l'Assainissement du MEM pendant la période 2005-2015. Pour faire face à ces nouvelles responsabilités, la DEPA sera renforcée sur le plan matériel et humain. La composante comporte toutes les activités nécessaires à la mise en œuvre de la phase de lancement et des phases ultérieures du programme. Il s’agit de (i) la planification, la gestion et la coordination des opérations ; (ii) le contrôle des activités d'exécution des composantes de la phase de lancement ; (iii) la tenue de la comptabilité et le suivi des décaissements ; (iv) l’audit des comptes; (v) la passation des marchés des projets d’envergure nationale, (vi) le suivi et l’évaluation, (vii) le suivi et la coordination des études de préparation des phases ultérieures du programme et (viii) l'information et la communication.

Programme à court terme (2006 – 2008) 4.5.8 Le programme à court terme dont la réalisation est prévue sur la période triennale 2006 - 2008 comprend les principales composantes suivantes : A. Appui institutionnel et renforcement des capacités ; B. Réhabilitation et développement des infrastructures d’eau potable et d’assainissement ; C. Gestion du programme. Composante A : Appui institutionnel et renforcement des capacités 4.5.9 Cette composante comprend les deux sous-composantes ci-après :

A1 Appui institutionnel ; A2 Activités d’IEC.

4.5.10 Plusieurs agences et institutions nationales rattachées à différents Ministères, oeuvrent dans le domaine de l’eau et de l’assainissement à Madagascar. L’appui du FAD visera en priorité le renforcement des capacités des agences impliquées directement dans la gestion de l’eau et de

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24 l’assainissement en milieu rural, notamment la Direction de l’Eau Potable et de l'Assainissement (DEPA) du Ministère de l’Energie et des Mines, de l’Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA), des directions régionales du Ministère de l’Energie et des Mines et des agences de bassins. L’appui a pour but de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu rural. 4.5.11 La question de l’eau et de l’assainissement étant intimement liée aux questions de population et de genre (la corvée de l’eau est généralement confiée aux femmes et aux enfants), un appui sera également fourni au Ministère de la Population, notamment à la direction générale de la population, à la direction générale du genre, à l’Unité Technique de gestion du PANAGED et à leurs services décentralisés des zones du programme (Direction interrégionale de la population, direction régionale et délégation des districts) pour leur permettre de mettre en place une politique efficace de population et de mobilisation sociale qui bénéficierait à l’approvisionnement durable des populations rurales en eau potable. Le Ministère de la population qui est en effet en charge des ONG et de l’intégration du genre, est concerné par le fait que le développement de l’AEPA rural est une activité dans laquelle les questions de genre et de population se posent avec acuité. 4.5.12 La pérennité et la durabilité des installations mises en place dépendent de l’appropriation de celles-ci par les bénéficiaires et utilisateurs. Les capacités de ces derniers doivent par conséquent être renforcées pour en assurer une gestion rationnelle. Les communautés doivent aussi être pleinement convaincues d’en être non seulement les utilisateurs et bénéficiaires, mais aussi les véritables propriétaires. Appui institutionnel 4.5.13 Pour permettre aux structures concernées d’être opérationnelles et d’assumer efficacement le rôle qui leur est dévolu dans le cadre du programme, il est prévu de renforcer leurs capacités. Cet appui consistera à : (i) assurer des formations à l’étranger et dans le pays dans les domaines ci-après : acquisitions des biens et services, suivi/évaluation des programmes d’AEPA en milieu rural, mobilisation sociale, gestion et rôle des ONG dans le développement en général, de l’AEPA en particulier, genre et développement ; (ii) assurer des voyages d’étude dans d’autres pays africains pour permettre aux cadres de la DEPA, de l’ANDEA, du Ministère de la population et de l’Unité de gestion du PANAGED de s’inspirer des expériences des pays qui ont fait des progrès respectivement dans le domaine de l’AEPA en milieu rural et dans le domaine de la politique de la population et de l’intégration du genre; (iii) fournir aux administrations concernées du matériel informatique et des équipements techniques (sondes électriques pour mesures de niveau de nappes souterraines, trousseaux d’analyses chimiques et bactériologiques d’eau et GPS pour positionnement) ; et (iv) fournir des moyens roulants à l’ANDEA et aux directions inter-régionales de la population d’Antsiranana et de Tuléar pour permettre à ces institutions d’assurer sur le terrain le suivi de la mise en œuvre du programme. Activités d’IEC 4.5.14 Cette sous-composante vise la mise en œuvre d’activités soutenues d’IEC pour améliorer d’un côté la connaissance du milieu, de l’autre pour renforcer la capacité des communautés de base à s’organiser pour contribuer à la mise en œuvre des activités du programme, à les gérer et à assurer de manière durable la maintenance des infrastructures. Les activités d’IEC devront permettre la mise en place d’un système approprié de recouvrement des coûts et de maintenance des ouvrages. L’accent sera en effet mis dans le programme sur l’appropriation des activités par les communautés de base. Les questions de population étant intimement liées aux questions d’AEPA, il sera fait appel au FNUAP qui a un avantage comparatif dans ce domaine pour mettre en œuvre des approches d’IEC visant les

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25 populations et le personnel des centres de santé de base dans les zones du programme. Le FNUAP co-financera le programme en prenant en charge sur ses ressources propres, la mise en place dans chacune des huit régions concernées, de personnel spécialisé en santé de la reproduction pour aider le programme à élaborer et à exécuter les activités d’IEC axées sur la santé. L’apport du FNUAP visera particulièrement le renforcement de la capacité des régions et des districts sanitaires à appuyer les centres de santé de base dans le suivi de la mise en œuvre des activités d’IEC portant sur la santé et l’AEPA en milieu rural. Il encadrera également les ONG dans le développement et la mise en oeuvre d’activités appropriées d’IEC axées sur la santé en général, l’eau et l’assainissement en particulier. 4.5.15 Pour atteindre ces objectifs, il est prévu dans le cadre de cette sous-composante, l’acquisition des services suivants : (i) recrutement d’ONG expérimentées (une par région) pour réaliser des études CAP et mettre en œuvre des activités d’IEC et en assurer le suivi pendant toute la durée du programme. Les ONG recrutées auront également pour tâches de former des Organisations Communautaires de Base, féminines notamment, à concevoir et à mettre en œuvre des campagnes d’information/sensibilisation des populations rurales sur les questions relatives à l’eau, à l’assainissement, à la maintenance des systèmes d’AEPA et au recouvrement des coûts) ; (ii) signature d’une convention avec le FNUAP pour appuyer les formations sanitaires des régions concernées dans la mise en œuvre du volet santé du programme (lutte contre les maladies d’origine hydrique, santé de la reproduction, maladies sexuellement transmissibles). Le FNUAP appuiera les activités du programme à travers le renforcement des régions sanitaires concernées par la mise en place de médecins spécialisés en santé de la reproduction ; (iii) signature d’une convention avec l’UNICEF pour fournir un appui technique aux radios locales des régions concernées pour la production et la diffusion de messages appropriés portant sur l’eau et l’assainissement, la santé, les activités génératrices de revenus, genre et développement ; et (iv) organisation de voyages d’études destinés aux leaders villageois et aux responsables des ONG féminines locales pour leur permettre de s’inspirer des expériences d’autres pays africains qui ont fait des progrès dans le domaine du recouvrement des coûts et de la participation des femmes à la gestion des systèmes d’AEPA en milieu rural. La convention avec l’UNICEF pour appuyer les radios locales se justifie par le fait que ces dernières présentent l’avantage d’être plus proches des populations, de traiter des thèmes qui touchent directement les communautés et dans lesquels ces dernières se reconnaissent, d’utiliser les dialectes locaux plus accessibles et d’être en général plus écoutées par les villageois que les stations de radio de la capitale ou des chefs lieux des provinces plus distantes. L’UNICEF est le seul organisme à Madagascar dont les compétences en matière de plaidoyer et communications sont reconnues. De manière générale, l’IEC devra également permettre de disposer des éléments nécessaires pour la tarification des coûts de l’eau au niveau communautaire.

Composante B Réhabilitation et développement des infrastructures

4.5.16 Cette composante vise : (i) la remise en état de fonctionnement d’infrastructures existantes dans les huit régions d’implantation du programme ; (ii) la construction de nouveaux ouvrages d’approvisionnement en eau potable pour améliorer la desserte des populations rurales et leur cadre de vie ; (iii) la construction de nouveaux ouvrages d’assainissement (latrines familiales et blocs sanitaires) et (iv) l’équipement d’un certain nombre de centres de santé de base, de marchés et d’écoles par des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

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26 4.5.17 Dans le cadre de cette composante, les activités ci-après seront réalisées : Travaux :

• Réhabilitation de 230 points d’eau existants,

• Construction de : (i) 180 systèmes d’AEP dans les petites localités rurales ; (ii) 30 systèmes d’AEP dans les grands centres ruraux ;(iii) 1 000 forages avec pompes à motricité humaine et 250 autres dans les 5 régions concernées du nord équipés de pompes à énergie solaire ; (iv) construction du deuxième tronçon du pipeline de l’extrême Sud (87 km) ; (v) construction de 3 700 blocs sanitaires et de 6 460 latrines.

Biens :

• Acquisition et installation de 4 stations éoliennes pour renforcer la capacité énergétique du 1er tronçon du pipeline du grand Sud qui est déjà en service. Les stations de pompage/relevage qui refoulent l’eau dans le pipeline fonctionnent actuellement avec des groupes électrogènes de faible capacité et en mauvais état.

Services :

• Recrutement de consultants expérimentés pour : (i) la réalisation des études techniques complémentaires de l’AEP des grands centres ruraux et des forages avec pompes à motricité humaine et/ou équipés de pompes à énergie solaire ; (ii) l’élaboration de l’étude stratégique environnementale et du suivi environnemental ; (iii) la fourniture des prestations d’assistance technique et de supervision des travaux.

Composante C – Gestion du programme :

4.5.18 Dans le cadre de cette composante, les activités ci-après seront réalisées : Travaux :

• Réhabilitation des locaux de la DEPA à Antananarivo, à Antsiranana (pour la zone Nord) et à

Tuléar (pour la zone Sud) pour les adapter aux besoins du programme. Biens :

• Acquisition : (i) mobilier, équipements de communication, matériel informatique et fournitures diverses de bureaux pour les services de la DEPA chargés de la gestion du programme à Antananarivo, Antsiranana et Tuléar ; (ii) équipement hydrogéologique et matériel de terrain ; (iii) moyens roulants (véhicules 4x4 et motos tout terrain) à mettre à la disposition des agents de la DEPA chargés de la gestion du projet à Antananarivo et dans les deux zones d’intervention pour assurer un suivi régulier de l’exécution des travaux.

Services :

• (i) formations des agents de la DEPA chargés de la gestion du programme dans les domaines des acquisitions et du suivi/évaluation des programmes d’AEPA en milieu rural, (ii) voyages de familiarisation des cadres de la DEPA au siège de la Banque et (iii) recrutement d’un cabinet spécialisé pour l’audit financier du programme pendant les 3 exercices concernés (2006, 2007 et 2008).

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27 4.6 IMPACTS SUR LES QUESTIONS TRANSVERSALES

Impact sur l’environnement 4.6.1 Le programme est classé en catégorie II suivant les directives du FAD en matière d’environnement. L'évaluation des conditions environnementales menée pendant les visites du terrain indique que les impacts du programme seront plutôt positifs, et que les impacts négatifs qui apparaîtront pendant la construction et pendant l’exploitation des ouvrages seront facilement maîtrisables par la mise en œuvre et le suivi des mesures d’atténuation. 4.6.2 Les impacts positifs escomptés du programme se résument comme suit : (i) disponibilité d’eau de bonne qualité en quantité suffisante de façon durable permettant d’atténuer les risques vis-à-vis des maladies hydriques ; (ii) protection, exploitation rationnelle et préservation des ressources en eaux ; (iii) amélioration des conditions d’hygiène et de santé des populations et (v) utilisation de l’énergie non polluante. 4.6.3 Les impacts négatifs se résument comme suit : (i) l’accès plus facile à l’eau de bonne qualité entraînera une augmentation des besoins et de la consommation en eau, ce qui peut créer une surexploitation des réserves ; ii) une plus grande présence d’animaux autour des points d’eau, ce qui constituerait un risque de contamination et de pollution de l’eau et (iii) prolifération éventuelle des moustiques, principaux vecteurs de maladies (le paludisme en particulier).

4.6.4 Les mesures d’atténuation retenues consistent à : (i) protéger les points de captage et les points de distribution d’eau et mettre en place des systèmes d’assainissement appropriés ; (ii) sensibiliser la population sur la gestion rationnelle de l’eau ; (iii) mener des campagnes d’éducation en matière d’hygiène et de santé ; (iv) séparer les eaux à usage domestique de celles à usage animal ; (v) mettre en place autour des points de distribution d’eau (bornes-fontaines) un système d’assainissement adéquat, par exemple une dalle d'assainissement avec rigoles pour évacuation des eaux de ruissellement et (vi) construire des abreuvoirs pour les animaux à une distance raisonnable des points d’eau. 4.6.5 Le programme d’AEPA en milieu rural à Madagascar étant classé en catégorie II du FAD, un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) sera élaboré par le gouvernement (annexe 5). Dans ce cadre les actions suivantes seront entreprises : (i) une étude stratégique environnementale du secteur de l’assainissement (ii) accompagnement de tout ouvrage d’approvisionnement en eau de mesures d’assainissement et (iii) classement préalable de tous projets à site spécifique déterminé avant l’exécution des travaux conformément aux différentes catégories du FAD (à savoir : "1" : étude d’impact environnementale obligatoire, "2" : Plan de Gestion Environnementale et Sociale ou "3" : ni la première, ni la seconde) et détermination des mesures d’atténuation ainsi que des coûts pour les inclure dans les cahiers de charge des ouvrages. 4.6.6 Quant au plan de suivi environnemental, il aura 2 volets : le premier volet visera le suivi des objectifs du programme, tandis que le second assurera le suivi de l’évolution des grands indicateurs environnementaux des sites des projets concernés. L’Office National de l’Environnement assistera la DEPA dans le suivi des mesures de mitigation environnementales et sociales définies dans le plan de gestion environnemental et social du programme. Les missions de supervision que le FAD effectuera périodiquement permettront aussi d’assurer ce suivi.

Impact sur le genre 4.6.7 A Madagascar, les femmes sont entièrement responsables des travaux domestiques, notamment de la corvée d’eau. Dans la province de Tuléar par exemple, 64,9% des personnes qui puisent l’eau sont des femmes. La disponibilité d’eau potable à proximité du domicile leur permettra de réduire le

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28 temps consacré à cette corvée. L’IEC contribuera à améliorer les capacités organisationnelles des hommes et des femmes pour mieux résoudre les problèmes communautaires de manière générale. Le rôle des femmes étant crucial dans la corvée d’eau, le gain de temps favorisera leur participation à la vie publique. Elles s’investiront mieux dans les activités génératrices de revenus, disposeront de plus de temps pour fréquenter les centres de santé et prendre part à des formations ou à des réunions de sensibilisation. 4.6.8 La disponibilité de l’eau potable permettra également une diminution de la prévalence des maladies d’origine hydrique et aura un impact positif sur le taux de mortalité infantile. La réduction des dépenses pour la santé qui en découlera libèrera des ressources que les ménages utiliseront pour satisfaire d’autres besoins vitaux. La disponibilité de l’eau dans les villages favorisera aussi le petit élevage et le développement des potagers qui sont essentiellement des activités qui profitent aux femmes. 4.6.9 L’approvisionnement en eau potable étant une activité essentiellement féminine en milieu rural malgache, les organisations des femmes rurales seront incitées à travers les activités d’IEC à s’impliquer pleinement dans la gestion et la maintenance des points d’eau. Il convient de signaler que dans la majorité des comités de points d’eau mis en place à Madagascar, les femmes jouent déjà un rôle important dans ces domaines. Grâce aux activités qui leur reviendront dans le présent programme, leur rôle sera renforcé dans la communauté. Les études CAP permettront de déterminer les indicateurs de performance et de suivi de l’impact du programme sur la participation globale des femmes à la vie publique. 4.7 COUTS DU PROGRAMME 4.7.1 Le coût total du programme national d’AEPA en milieu rural pour la période 2005-2015 est estimé à 767 millions de dollars (Annexe 6). Le coût du programme à court terme 2006 – 2008 est estimé à 60 millions d’UC, soit environ 177 milliards d’Ariary (au taux de change du mois d’août 2005 : 1 UC = 2946,58 MGA) dont 23,13 millions d’UC (environ 68,15 milliards MGA) en monnaie locale et 36,87 millions d’UC (environ 108,640 milliards MGA) en devises (voir détails en Annexe 7). Une provision de 10% a été prévue pour les aléas physiques tandis qu’environ 10% du montant total ainsi obtenu (y compris les "imprévus physiques") a été provisionné pour faire face aux variations du niveau des prix. Ces taux de provision sont fixés selon les normes utilisées à Madagascar pour les projets similaires.

Tableau 4.5 :

Coût estimatif du programme 2005 – 2015 par composante

Composante MGA USD UC

A – Etudes et outils de planification 18 428 9,08 6,25

B – Appui institutionnel et renforcement des capacités 40 590 20,00 13,78

C – Développement des infrastructures d'AEPA 1 055 412 520,03 358,18

D – Gestion du programme 24 435 12,04 8,29

Coût du programme 1 138 866 561,15 386,50

Imprévus physiques 165 589 81,59 56,20

Hausse des prix 252 777 124,55 85,79

Coût total du programme 1 557 231 767,27 528,49

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29 Tableau 4.6 :

Coût estimatif du programme à court terme (2006 à 2008) par composante

Composante

(Millions MGA) (Millions UC)

M. locale Devises Total M. locale Devises Total

% devises

A – Renforcement des capacités A.1 : Appui institutionnel 1 136 2 650 3 785 0,39 0,90 1,28 70 A.2 : CAP/Campagnes IEC 4 390 6 482 10 873 1,49 2,20 3,69 60

Sous-total 4 397 10 261 14 658 1,49 3,48 4,97 70 B – Réhabilitation et développement des infrastructures B.1 : AEP 24 786 57 833 82 619 8,41 19,63 28,04 70 B.2 : Assainissement : 21 929 14 619 36 548 7,44 4,96 12,40 40 B.3 : Etudes, contrôle des travaux et suivi environnemental 1 842 5 525 7 366 0,63 1,88 2,50 75

Sous-total 48 556 77 977 126 533 16,48 26,46 42,94 62 C – Gestion du programme à court terme C.1 : CEP 3 212 1 443 4 656 1,09 0,49 1,58 31 C.3 : Audit 178 88 265 0,06 0,03 0,09 33

Sous-total 3 390 1 531 4 921 1,15 0,52 1,67 31 Coût de base 56 343 89 769 146 112 19,12 30,47 49,59 61 Imprévus physiques 5 634 8 977 14 611 1,91 3,05 4,96 61 Hausse de prix 6 198 9 875 16 072 2,10 3,35 5,45 61

Coût Total du programme à court terme 68 154 108 640 176 795 23,13 36,87 60,00 61

Tableau 4.7 : Coût estimatif du programme 2005 – 2015 par catégorie de dépenses

Composante MGA USD UC

A. TRAVAUX 1 061 223 522,89 360,15

B. BIENS 4 987 2,46 1,69

C. SERVICES 57 946 28,55 19,67

D. FONCTIONNEMENT 17 709 7,25 4,99

COUT DE BASE 1 138 866 561,15 386,50

Imprévus physiques 165 589 81,59 56,20

Hausse des prix 252 777 124,55 85,79

COUT TOTAL DU PROGRAMME 1 557 231 767,27 528,49

Tableau 4.8 : Coût estimatif du programme à court terme (2006 à 2008) par catégorie de dépenses

Catégorie de dépense (Millions MGA) (Millions UC)

M. locale Devises Total M. locale Devises Total %

devises

A. TRAVAUX 48 223 71 768 119 992 16,37 24,36 40,72 60 B. BIENS 893 3 291 4 184 0,30 1,12 1,42 79 C. SERVICES 5 437 13 834 19 271 1,85 4,69 6,54 72 D. FONCTIONNEMENT 1 797 885 2 681 0,61 0,30 0,91 33 COUT DE BASE 56 343 89 769 146 112 19,12 30,47 49,59 61 Imprévus physiques 5 634 8 977 14 611 1,91 3,05 4,96 61 Hausse des prix 6 198 9 875 16 072 2,10 3,35 5,45 61

COUT TOTAL DU PROGRAMME A C. T 68 154 108 640 176 795 23,13 36,87 60,00 61

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30 4.8 PLAN DE FINANCEMENT

A. Programme national 2005 - 2015 4.8.1 Il serait prématuré de définir avec précision à cette étape les sources de financement du programme national 2005 – 2015 dans son ensemble. Cependant, la simulation de financement convenu avec les autorités peut être envisagée comme indiqué dans le tableau 4.9 ci-dessous. Les bailleurs de fonds et les autres donateurs contribueront à hauteur de 80%, le Gouvernement à hauteur de 15% et les populations bénéficiaires à hauteur de 5%.

Tableau 4.9 : Plan de financement du programme 2005 – 2015 par source

Total en Millions %

Sources de financement MGA USD UC total

Gouvernement 233 578 115,09 79,27 15%

Bénéficiaires 77 873 38,37 26,43 5%

Bailleurs de fonds et autres donataires 1 245 781 613,83 422,79 80%

TOTAL 1 557 231 767,29 528,49 100%

B. Programme à court terme 2006 - 2008

4.8.2 Le programme à court terme 2006 – 2008 sera financé par le prêt FAD pour un montant de 51 millions d’UC (85% du coût), par le Gouvernement malgache pour un montant de 8,40 millions d’UC (14% du coût du programme) et par les bénéficiaires pour un montant de 0,60 million d’UC (1% du coût du programme). Les tableaux 4.10 à 4.14 montrent la répartition des financements par source de financement, par composante et par catégorie de dépenses. La part du Gouvernement financera à hauteur de (i) 13,94% les coûts de tous les travaux qui seront réalisés par le programme à court terme, (ii) 22,81% les coûts de tous les biens qui seront acquis par le programme à court terme, (iii) 6,51% les coûts de tous les services qui seront acquis par le programme à court terme et (iv) 56,36% les coûts de fonctionnement du programme à court terme. Les bénéficiaires contribueront par la fourniture des matériaux locaux et de la main-d’œuvre pour la construction des ouvrages de génie civil (clôtures des forages, latrines), contribution dont le montant est évalué à 0,60 million d’UC, soit 1% du coût du programme. Les autres coûts hors taxes et droits de douanes seront financés par le prêt et couvriront la totalité de la part en devises et 61,09% de la part en monnaie locale.

Tableau 4.10 : Plan de financement du programme à court terme (2006 à 2008) par source

(Millions MGA) (Millions UC) Source

M. locale Devises Total M. locale Devises Total % Total

FAD 41 630 108 646 150 276 14,13 36,87 51,00 85

GOUVERNEMENT 24 751 24 751 8,4 8,40 14

BENEFICIAIRES 1 768 1 768 0,60 0,60 1

TOTAL 68 154 108 640 176 795 23,13 36,87 60,00 100

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31

Tableau 4.11 : Plan de financement du programme à court terme (2006 à 2008) par composante (en millions d’UC)

Composante FAD GOUVERNEMENT BENEFICIAIRES TOTAL

A – Renforcement des capacités 5,49 0,53 6,02

B – Réhabilitation et développement des infrastructures 44,71 6,65 0,60 51,96

C – Gestion du programme 0,80 1,22 2,02

Total 51,00 8,40 0,60 60,00

Pourcentage (%) 85,00 14,00 1,00 100,00

Tableau 4.12 : Plan de financement du programme à court terme (2006 à 2008) par catégorie de dépenses (en millions d’UC)

Catégorie de dépense FAD GOUVERNEMENT BENEFICIAIRES TOTAL

A. TRAVAUX 41,80 6,87 0,60 49,27

B. BIENS 1,32 0,39 1,71

C. SERVICES 7,40 0,52 7,92

D. FONCTIONNEMENT 0,17 0,93 1,10

TOTAL 50,69 8,71 0,60 60,00

Pourcentage (%) 85,00 14,00 1,00 100,00

Tableau 4.13 : Calendrier des dépenses du programme à court terme (2006 à 2008) par composante (en millions d’UC)

Composante 2006 2007 2008 Total

A – Renforcement des capacités 3,20 2,02 0,80 6,02

B – Réhabilitation et développement des infrastructures 3,96 24,00 24,00 51,96

C – Gestion du programme 0,82 0,60 0,60 2,02

Total 7,98 26,62 25,40 60,00

Pourcentage (%) 13,30 44,37 42,33 100,00

Tableau 4.14 : Calendrier des dépenses du programme à court terme (2006 à 2008) par source de financement (en millions

d’UC)

Source 2006 2007 2008 Total

FAD 6,78 22,63 21,59 51,00

GOUVERNEMENT 1,12 3,73 3,56 8,40

BENEFICIAIRES 0,08 0,27 0,25 0,60

TOTAL 7,98 26,62 25,40 60,00

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32 5 MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME 5.1 ORGANE D’EXECUTION Le programme sera exécuté sous la tutelle du Ministère de l’Energie et des Mines (MEM). L’organe du MEM chargé de l’exécution de l’ensemble du programme jusqu’en 2015 est la Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DEPA). Le souci étant d’éviter la multiplication des CEP et de renforcer durablement les institutions pérennes de l’Etat, c’est la DEPA qui exécutera le présent programme à court terme 2006-2008. Cette direction est en effet l’organe chargé de la mise en application de la politique nationale de l’eau potable et de l’assainissement, de la gestion du secteur, et de la fourniture des services d’AEPA en milieu rural. Elle dispose d’un total de 14 cadres et est représentée dans les six provinces du pays. Dans la perspective de la mise en œuvre du programme, le gouvernement à renforcer récemment le personnel de la DEPA avec 13 cadres supplémentaires spécialisés dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. La DEPA travaillera en étroite collaboration avec l'Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA) chargée de la gestion intégrée des ressources en eau et de l’établissement des priorités d'accès à la ressource en eau ainsi que des normes y relatives. Compte tenu de l’importance des questions de population et de genre dans les activités d’AEPA, la DEPA collaborera également de manière étroite avec le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et des Loisirs (direction de la population, direction du genre et Unité de gestion du PANAGED) pour assurer une prise en compte optimale de ces questions dans l’exécution du programme à court terme. 5.2 DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES 5.2.1 La DEPA comprend les trois services techniques ci-après : le Service de l’Equipement et de l’Assainissement ; le Service d’Exploitation des eaux ; et le Service de la Programmation. Les trois services seront impliqués dans la gestion quotidienne du programme à court terme, chacun en fonction de son domaine de compétence. La DEPA élaborera pour chaque service des termes de références précisant les résultats à atteindre. Elle coordonnera les différentes activités du programme et veillera à l’harmonisation des interventions. Une programmation et un calendrier des interventions seront élaborés par la DEPA et soumis à la Banque pour approbation. Compte tenu de la durée relativement courte du programme (3 ans) et de la nécessité d’axer les actions sur des résultats, cette programmation sera revue et actualisée tous les trois mois. Le directeur de la DEPA sera le coordonnateur du programme et par conséquent l’interlocuteur de la Banque. L’implication de la DEPA dans l’exécution du programme à court terme permettra de renforcer ses capacités afin de garantir la gestion efficace du programme national 2005 – 2015. Afin de permettre à la DEPA d’assurer un suivi adéquat des activités du programme, elle sera renforcée en moyens humains et matériels. La DEPA s’appuiera dans les régions sur les directions provinciales du MEM, notamment les services Eau et Energie et le service administratif et financier, qui seront chargées du suivi de l’exécution des travaux sur le terrain. Le gouvernement devra confier officiellement à la DEPA l’attribution d’agence d’exécution du programme à court terme et mettre à sa disposition aussi bien à Antananarivo qu’à Antsiranana et à Tuléar des locaux fonctionnels adaptés aux besoins du programme ainsi que le personnel requis. 5.2.2 Le mécanisme mis en place présente l’avantage d’impliquer directement les services pérennes de l’administration dans la gestion du programme, ce qui renforcera durablement leurs capacités opérationnelles. Ce renforcement des capacités consolidera les bases de la bonne exécution du programme national jusqu’en 2015. L’évaluation à mi-parcours du projet d’AEPA en milieu rural dans le Grand Sud actuellement en cours d’exécution aura lieu au cours de l’année 2006. Les leçons qui seront tirées de cet exercice seront intégrées dans le mécanisme de gestion du programme à court terme. Il convient de souligner que les résultats obtenus jusqu’ici par le projet du Grand Sud sont jugés satisfaisants. A titre d’illustration de cette performance satisfaisante, les DAO prévus dans le cadre de ce projet ont été finalisés dans le temps imparti. Le personnel de la cellule du projet d’AEPA dans le

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33 Grand Sud étant familier avec les procédures du FAD en matière d’acquisition et de décaissement, un mécanisme d’échange entre le programme à court terme et le projet sera mis en place pour permettre au premier de tirer profit des expériences du second qui dispose par ailleurs d’un système de gestion comptable performant. Le programme à court terme tirera également profit de l’expérience du projet PAEPAR financé par la Banque Mondiale et qui vient de s’achever. Les experts de ce projet sont pour la plupart en service à la DEPA. Il s’agit de spécialistes en AEPG, en forages, en gestion financière, en comptabilité et en logistique, qui ont acquis une grande expérience dans l’exécution et le suivi-évaluation des projets. Le gouvernement s’engage à maintenir ces experts en service à la DEPA pendant toute la durée du programme à court terme. 5.2.3 Les agents qui seront nécessaires au sein de la DEPA des services régionaux pour assurer la bonne exécution du projet sont les suivants : - A Antananarivo : un coordonnateur du programme (directeur de la DEPA) qui aura un profil

d’ingénieur eau et assainissement, un hydraulicien ou hydrogéologue, un spécialiste en environnement, un expert en IEC/développement participatif/genre, un chargé des acquisitions, un chargé des acquisitions assistant, un comptable et du personnel de soutien.

- A Antsiranana : un coordonnateur régional (directeur provincial), un comptable, deux ingénieurs eau et assainissement chargé du suivi de l’exécution des travaux, un chargé de suivi-évaluation et du personnel de soutien.

- A Tuléar : un coordonnateur régional (directeur provincial), un comptable, un ingénieur eau et assainissement chargé du suivi de l’exécution des travaux, un chargé de suivi-évaluation et du personnel de soutien.

5.2.4 Le personnel de l’unité d’Antsiranana sera plus étoffé à cause du plus grand nombre d’infrastructures qui sera réalisé dans les cinq régions du Nord concernées par le programme à court terme. La coordination et le suivi des activités seront assurés par un Comité Consultatif de Pilotage (CCP). Le CCP du projet AEPA dans le Grand Sud sera renforcé pour jouer ce rôle. Pour ce faire, il sera élargi aux représentants des administrations des régions concernées par le programme et comprendra un représentant de la direction générale de la population et un représentant de l’Unité de gestion du PANAGED. Au niveau communautaire, des comités de gestion des points d’eau seront mis en place dans chaque village site pour assurer la gestion et la maintenance des infrastructures. Les autres ministères techniques (Santé, Education et Agriculture, etc.) collaboreront avec le programme à travers leurs représentants au CCP. Le CCP a pour objectif d’harmoniser les approches des différents acteurs et parties prenantes, mais également d'assurer le suivi des réalisations ainsi que l'évaluation à plus long terme des acquis du programme. La preuve de la prise d’un arrêté ministériel élargissant le CCP du projet d’AEPA dans le Grand Sud et la désignation de ses membres comme indiqué ci-dessus devra être fournie au FAD avant le premier décaissement du prêt.

5.3 SUPERVISIONS ET CALENDRIER D’EXECUTION 5.3.1 La réalisation du programme à court terme est prévue sur une période de 3 ans, de 2006 à 2008. Ce calendrier a été établi en conformité au cadre des dépenses à moyen terme (CMDT) de l’Etat et aux objectifs intermédiaires à atteindre en 2007. Le lancement des études complémentaires des grands centres ruraux et des forages est prévu pour le mois de septembre 2006 et les travaux correspondants démarreront vers le mois de décembre 2006. Le démarrage des travaux des autres ouvrages aura lieu au cours du deuxième semestre de 2006. L’ensemble des travaux sera achevé au mois de décembre 2008. Pour le suivi de l’exécution, le FAD effectuera une mission de lancement ainsi que des missions périodiques de supervision, conformément aux dispositions en vigueur. 5.3.2 La représentation du Groupe de la Banque dans le pays assurera un suivi rapproché du programme. Cette démarche facilitera la circulation de l’information entre l’Unité de gestion du

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34 programme, la DEPA et le FAD, et permettra ainsi d’accélérer le démarrage et l’exécution du programme, conformément aux dispositions de l’Initiative AEPA du FAD. Le calendrier indicatif de mise en œuvre du programme est résumé dans le tableau 5.1 ci-après.

Tableau 5.1 Calendrier d’exécution et de supervision

Activité Responsable Date /Période - Approbation du prêt FAD décembre 2005

Mise en vigueur FAD/GVT mars 2006

- Preuve de la désignation du personnel FAD/GVT mars 2006

- Préparation et lancement des DAO DEPA/FAD nov. 05-sep. 2006

- Signature des conventions et des contrats DEPA/GVT mai-déc. 2006

- Campagne d’identification des sites/Etudes CAP GVT/ONG août-oct. 2006

- Activités d’IEC DEPA/ONG sept. 2006-déc. 2008

- Démarrage des études complémentaires DEPA/Consultants sep. 06-mars 2007

- Travaux DEPA/Entreprises déc. 2006-déc 2008

- Fin du programme DEPA/GVT décembre 2008

5.3.3 Le gouvernement s’est engagé à poursuivre les activités d’IEC sur ses ressources propres jusqu’en décembre 2009 pour consolider les acquis du programme et renforcer les bases de l’appropriation des ouvrages par les usagers. 5.4 ACQUISITION DES BIENS ET SERVICES Dispositions relatives à l’acquisition des biens et services 5.4.1 Les dispositions relatives à l’acquisition sont résumées dans le tableau général des acquisitions ci-après. Toutes les acquisitions de biens, travaux et services financée par le FAD, se feront conformément aux Règles de procédure de la Banque pour l’acquisition des biens et travaux ou, selon le cas, aux Règles de procédure de la Banque pour l’utilisation des consultants, en utilisant les dossiers-types d’appel d’offres appropriés de la Banque. Toutefois, une exception sera faite pour les travaux des nouveaux ouvrages d’assainissement qui seront exécutés selon le manuel des procédures du pays qui est conforme à la procédure de la Banque en matière des acquisitions pour les travaux communautaires.

Travaux de génie civil 5.4.2 L’acquisition des travaux ci-après : (i) AEP des grands centres ruraux d’un montant de 7,20 millions d’UC en plusieurs lots, (ii) forages à motricité humaine d’un montant de 12,50 millions d’UC divisé en plusieurs lots ; (iii) forages équipés de pompes solaires d’un montant de 3,75 millions d’UC divisé en plusieurs lots, et (iv) réalisation du 2ème tronçon du pipe-line du Grand Sud pour un montant de 5,00 millions d’UC (un lot), se fera selon les procédures d’appel d’offres international (AOI).

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35 Tableau 5.2 :

Acquisition des biens et services (en millions d’UC)

DESIGNATION AOI AON Liste Autres Total Restreinte 1. TRAVAUX

1.1 : AEP rurale - 4,50 - 3,75 (3,82) (3,82) 1.2 : AEP des grands centres ruraux 7,20 - - 7,20 (6,11) (6,11) 1.3 : Forages équipés de pompes à motricité humaine 12,50 - - - 12,50 (10,60) - (10,60) 1.4 : Forages équipés de pompes à énergie solaire 3,75 - - - 3,75 (3,18) - (3,18) 1.6 : 2ème tronçon pipe-line du grand sud 5,00 - - - 5,00 (4,24) (4,24) 1.7 : Réhabilitation des ouvrages d’AEP existants - 0,97 - - 0,97 (0,82) (0,82) 1.8 : Assainissement 15,00 15,00 (12,72) (12,72) 1.9 : Réhabilitation des locaux du programme 0,35 0,35 (0,30) (0,30)

Total Travaux 49,27 2. BIENS

2.1 : Equipement hydrogéologique - - 0,35 0,35 - - (0,27) (0,27) 2.2 : Matériel informatique - - - 0,21 0,21 (0,16) (0,16) 2.3 : Véhicules 0,15 0,15 (0,11) (0,11) 2.4 : Equipement de communication 0,13 0,13 (0,10) (0,10) 2.5 : Motos tout terrain 0,24 0,24 (0,19) (0,19) 2.6 : Fourniture et installation des stations éoliennes 0,33 0,33

(0,26) (0,26) 2.7 : Mobilier de bureau 0,30 0,30 (0,23) (0,23)

Total Biens 1,71 (1,32) 3. SERVICES

3.1 : Etudes CAP/Campagnes IEC (réalisées par des ONG) - 2,54 - 2,54 (2,37) (2,37) 3.2 : Etude complémentaire d'AEP des grands centres ruraux et des forages PMH - - 0,97 - 0,90 (0,91) (0,91) 3.3 : Contrôle technique et supervision des travaux - - 1,45 - 1,45 (1,35) (1,35) 3.4 : Etude stratégique environnementale/Suivi environnemental - - 0,61 - 0,61 (0,57) (0,57) 3.5 : Activités IEC Santé (appui FNUAP) 1,00 1,00

(0,93) (0,93) 3.6 : Activités IEC par les radios locales (appui UNICEF) 0,80 0,80 (0,75) (0,75) 3.7 : Audit 0,11 0,11 (0,10) (0,10) 3.8 : Formation 0.44 (0,44) (0,41) (0,41)

Total Services 7,92 (7,40) 4. DIVERS

4.1 : Indemnités du Personnel - - 0,69 0,69 (0,30) (0,30) 4.2 : Fonctionnement 0,41 0,41 - - 0,18 0,18

Total Divers 1,10 0,48

28,45 21,15 5.68 4,72 60,00 Total programme à court terme (24,13) (17,93) (5.30) (4,03) (51,00)

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36 5.4.3 L’acquisition des travaux ci-après : (i) AEP des petits centres ruraux d’un montant de 4,50 millions d’UC, pour un montant maximum par marché de 0,50 million d’UC ; ii) réhabilitation des ouvrages d’AEP existants pour un montant de 0,97 million d’UC et (iii) réhabilitation des locaux du programme pour un montant de 0,35 million d’UC, se fera selon les procédures d’appel d’offres national dans la mesure où il existe plusieurs entreprises nationales capables de réaliser de tels travaux et que la localisation et l’importance des travaux à réaliser sont tels qu’il est de toute évidence peu probable qu’ils puissent susciter des soumissions provenant de l’extérieur du pays de l’emprunteur. 5.4.4 Les marchés de travaux des nouveaux ouvrages d’assainissement pour un montant de 15,00 millions d’UC seront passés selon le manuel des procédures du pays qui est conforme à la procédure de la Banque en matière des acquisitions pour les travaux communautaires. Les marchés d’un montant inférieur à 100 000 UC feront l’objet d’une revue à posteriori par le FAD. La preuve de l’adoption du manuel de procédures avant le démarrage du programme constituera une condition de premier décaissement du prêt. Biens 5.4.5 La fourniture et la pose de stations éoliennes d’un montant de 0,33 million d’UC, se fera par appel d’offres national du fait qu’à Madagascar, il existe des entreprises qui disposent des capacités nécessaires dans ce domaine. Pour tous les autres biens à acquérir : équipement hydrogéologique (0,35 million UC), matériel informatique (0,21 million UC), équipement de communication (0,15 million UC), véhicules 4x4 (0,13 million UC), motos tout terrain (0,24 million UC) et mobilier de bureau (0,30 million UC), les acquisitions se feront par consultation de fournisseurs à l’échelon national. Toutefois, les marchés de biens dont les montants sont inférieurs à 100 000 UC feront l’objet d’une revue à posteriori par le FAD. Services 5.4.6 L’acquisition des services ci-après se fera conformément aux Règles de procédure de la Banque en matière d’utilisation des consultants : (i) les études CAP incluant la définition des indicateurs de performance et de suivi et la mise en œuvre des activités d’IEC par les ONG (2,54 millions UC répartis en 5 marchés pour la zone Nord et un seul marché pour la zone Sud d’un montant maximum de 0,50 millions d’UC, ii) l’étude complémentaire d’AEP des grands centres ruraux (0,97 million UC), iii) le contrôle technique et la supervision des travaux (1,45 millions UC) ; iv) l’étude stratégique environnementale et le suivi environnemental (0,61 million d’UC) ; v) l’audit (0,11 million UC) et (vi) la formation (0,44 million UC). Toutefois, les contrats de services dont les montants sont inférieurs à 100 000 UC feront l’objet d’une revue à posteriori par le FAD. 5.4.7 La réalisation des activités d’IEC santé (1,00 millions UC) se fera sur la base d’une convention avec le FNUAP. La réalisation des campagnes d’information et de sensibilisation générales à travers les radios locales (0,80 million UC) se fera sur la base d’une convention avec l’UNICEF qui fournira un appui technique en matière de techniques de communication et de plaidoyer. En ce qui concerne la convention avec le FNUAP, elle se justifie par le fait que cette institution apporte un appui technique et financier (sur ressources propres) à la mise en œuvre du programme notamment à travers le renforcement des régions sanitaires concernées par la mise en place de médecins spécialisés en santé de la reproduction. En outre, c’est l’organe des Nations-Unies qui a un avantage comparatif reconnu dans les questions relatives à la population et à la santé de la mère et de l’enfant, deux catégories sociales directement concernées par les activités d’AEPA en milieu rural. Quant à l’UNICEF, il a un avantage comparatif en matière de plaidoyer et de renforcement des capacités des radios locales, instruments par excellence de communication de proximité et dont le discours est accessible aux populations rurales.

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37 Fonctionnement 5.4.8 Les acquisitions pour le fonctionnement des différentes agences du programme (0,40 million d’UC) : fournitures et consommables de bureau, assurances et entretien des véhicules, équipements, téléphone/Fax, affranchissement de courrier, etc. seront réalisées par consultation de fournisseurs à l’échelon national. Le personnel de la DEPA ayant des responsabilités directes dans la gestion directe du programme à court terme sera mis en place par le Gouvernement et bénéficiera d’une indemnité mensuelle forfaitaire. Note d’information générale sur l’acquisition 5.4.9 Le texte de la note d’information générale sur l’acquisition a été discuté avec la D.E.A et sera émis pour publication dans le Development Business dès l’approbation de la proposition de prêt. Procédure d’examen 5.4.10 Les documents suivants seront soumis à l’examen et à l’approbation du Fonds avant d’être éventuellement publiés :

i) Dossiers d’appel d’offres ou Lettres d’invitation aux Consultants ;

ii) Rapports d’évaluation des offres des entreprises et fournisseurs ou des propositions de Consultants comportant des recommandations sur l’attribution des marchés ;

iii) Projets de contrats, en cas d’amendement des projets inclus dans les dossiers d’appel d’offres ou lettres d’invitation aux consultants.

5.5 DECAISSEMENTS La DEPA à Antananarivo sera chargée de la gestion des ressources du FAD. Les décaissements se feront à travers la méthode du compte spécial, la méthode de paiement direct et la méthode de remboursement. Un compte spécial sera ouvert par le Gouvernement dans une banque jugée acceptable par la Banque pour recevoir les ressources du FAD. Ce compte sera approvisionné par un versement initial octroyé sur la base d’un programme de travail approuvé au préalable par le FAD. Le montant du versement initial n’excédera pas le budget prévisionnel de 4 mois d’activités. Il sera reconstitué par la suite sur la même base et après justification d’au moins 50% de l’avance précédente. Un deuxième compte sera également ouvert pour recevoir les fonds de contre-partie. Le paiement des acquisitions dont les montants sont inférieurs à 100 000 UC se fera à partir du compte spécial. La fourniture au FAD de la preuve de l’ouverture de ces deux comptes sera une condition du prêt. 5.6 SUIVI ET EVALUATION 5.6.1 La DEPA assurera le suivi périodique des activités du programme sur la base d’indicateurs désagrégés par genre. La DEPA soumettra au FAD tous les trois mois un rapport sur l’état d’avancement du programme. Ces rapports présenteront l’état d’avancement des différentes activités du programme, les niveaux de décaissement par composante, catégorie de dépenses et par source de financement, les principaux problèmes rencontrés ainsi que les solutions préconisées. 5.6.2 Le suivi de l'exécution du programme par le FAD se fera à travers des missions conjointes de supervision du département des infrastructures (ONIN) et du département du développement social (ONSD), ainsi que les rapports d’audit et les rapports d'activités trimestriels. Le FAD effectuera deux

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38 missions de supervision par an, et entreprendra une mission de revue à mi-parcours en juin 2007. A la fin du programme, la DEPA établira un rapport d’achèvement du programme au plus-tard six mois après son achèvement. Ce rapport du gouvernement servira à l’établissement par le FAD du rapport d’achèvement et du rapport d’évaluation des performances du programme. 5.6.3 Le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget qui assure la coordination de toutes les interventions des bailleurs de fonds à Madagascar, se chargera à travers la Direction de la Dette Publique du suivi de la conformité des réalisations du programme avec les objectifs qui lui ont été assignés. L’Office National de l’Environnement assurera, avec l’aide de la DEPA, le suivi des mesures de mitigation environnementales et sociales définies dans le plan de gestion environnemental et social du programme. 5.6.4 Le Comité de Pilotage se réunira tous les trimestres et chaque fois que de besoin. La Banque sera destinataire des comptes rendus de ces réunions. Par ailleurs, un mécanisme d’implication des populations dans le suivi-évaluation des activités des organisations de base (ONG, Associations de quartiers, de femmes et de jeunes, etc..) sera mis en place par le programme. Ce mécanisme sera vulgarisé lors des formations des organisations de base et lors des campagnes de sensibilisation des populations et en particulier des jeunes et des femmes. Les populations seront sensibilisées lors du lancement du programme grâce à une vaste opération d’IEC et seront informées périodiquement des avancées du programme. 5.7 RAPPORTS FINANCIERS ET AUDIT 5.7.1 La DEPA mettra en place une comptabilité propre au programme sous forme d’emplois et de ressources pour permettre l'identification et le suivi des dépenses par composante, par catégorie de dépenses et par source de financement. 5.7.2 Les comptes du programme seront audités annuellement par un cabinet qui sera recruté conformément aux procédures du FAD en la matière. Un modèle de termes de référence en matière d’audit sera mis à la disposition de la DEPA. Les rapports d'audit seront soumis au FAD dans les six mois qui suivent la fin de chaque exercice, conformément aux dispositions des conditions générales applicables aux accords de prêt et de don du FAD. 6 DURABILITE ET RISQUES DU PROGRAMME 6.1 CHARGES RECURRENTES 6.1.1 L’eau est considérée comme un droit pour tous mais elle a un coût, et la durabilité des ouvrages d’adduction d’eau n’est garantie que si les charges récurrentes générées par leur exploitation et leur maintenance sont couvertes en permanence. Depuis plusieurs années, le Gouvernement a pris conscience de cette réalité et c’est sur cette base que la loi 98-029 portant code de l’eau a déclaré le principe de la non-gratuité de l’eau, principe sur lequel se fonde le recouvrement des coûts pour assurer le financement des charges récurrentes et garantir la pérennisation des infrastructures. Ainsi, la couverture des charges récurrentes liées aux ouvrages qui seront réalisés par le programme ne sera assurée que par un recouvrement adéquat des coûts induits par leur exploitation et leur maintenance. 6.1.2 Pour que le principe de recouvrement des coûts fonctionne, les autorités ont adopté, comme mesure d’accompagnement du programme, une politique d’encouragement de l’intervention du secteur privé dans le secteur de l’eau, notamment en milieu rural. Une autre mesure d’accompagnement porte sur le développement de l’approche participative, basée sur la demande des communes et des

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39 communautés, avec une forte utilisation d’actions d’IEC pour chaque réalisation du programme. Ici, l’idée est qu’un investissement du secteur privé, réalisé pour satisfaire la demande des populations selon le principe de l’approche par la demande, ne peut avoir que des résultats positifs en termes d’exploitation et de maintenance. C’est du reste pour encourager le partenariat public/privé et atteindre les meilleurs résultats possibles dans l’exploitation des investissements et le recouvrement des coûts du programme que l’Etat malgache accorde sa préférence à l’affermage comme mode de délégation de gestion des installations d’adduction d’eau. En effet, pour les agglomérations de plus de 2000 habitants, où le service public de l’eau potable est rentable, l’affermage est le type de contrat le plus adapté car il permet à l’Etat d’intéresser de plus en plus le secteur privé à l’investissement dans le service public de l’eau potable, de maintenir le tarif de l’eau à un niveau abordable pour les populations, et d’assurer l’accès des populations pauvres à l’eau potable. Pour favoriser la privatisation de la production et de la distribution dans le secteur, l’Etat n’est pas favorable à la régie directe qu’il considère comme un mode de gestion qui ne doit être utilisé qu’exceptionnellement par les maîtres d’ouvrage que sont les communes qui n’ont pas les compétences nécessaires pour assurer la gestion efficace des infrastructures. Pour les villages, la gestion communautaire est considérée comme le meilleur système de recouvrement des coûts. Elle est assurée par les populations selon une organisation communautaire qui peut varier d’un village à un autre. Interviennent dans l’organisation communautaire : le comité du point d’eau, les réparateurs villageois et les fournisseurs de pièces détachées 6.1.3 A titre d’exemples de gestion communautaire, un projet d’adduction d’eau potable dans le sud du pays financé par le Japon, a mis en place, avec l’accord des usagers, un système de facturation volumétrique. Dans les zones rurales alimentées par des forages ou des puits fermés équipés d’une pompe à motricité humaine, des comités de gestion des points d’eau ont été mis en place avec pour objectif de collecter les cotisations des usagers pour l’entretien des ouvrages. Enfin, la section 3.4 (opportunités) du présent document, cite d’autres exemples de partenariats réussis entre le secteur public et le secteur privé pour l’exploitation d’adductions d’eau. On peut conclure en se basant sur les exemples en cours et les mesures prises par les autorités malgaches en matière de réforme institutionnelle, que les charges récurrentes liées à l’exploitation et à la maintenance des réalisations du programme à court terme 2006-2008, pourront être couvertes par le recouvrement des coûts induits.

6.2 DURABILITE DU PROGRAMME 6.2.1 Les efforts de développement de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement en milieu rural ne pourront être considérés comme pleinement couronnés de succès que si la pérennité et la durabilité des installations mises en place sont assurées. Cette pérennité et cette durabilité ne pourront être garanties qu’avec l’appropriation de celles-ci par les bénéficiaires et les utilisateurs, c’est à dire avec leur participation active à la gestion et à la maintenance des installations. Pour faciliter cette appropriation, le programme à court terme prévoit un appui institutionnel destiné à permettre à l’ensemble des structures concernées d’assurer la bonne gestion du secteur. Leurs activités seront appuyées par des actions soutenues d’IEC, destinées à renforcer la capacité des communautés de base à gérer les activités du programme et à assurer de manière durable la maintenance des infrastructures. C’est dans ce but qu’un appui institutionnel destiné à la mise en œuvre d’activités soutenues d’IEC est prévu dans le présent programme à court terme. 6.2.2 La durabilité financière sera assurée d’abord par le choix des options les moins coûteuses pour les installations et par la pleine responsabilisation des communautés bénéficiaires pour la couverture des coûts d’exploitation et de maintenance. Il sera fait appel à divers mécanismes pour le recouvrement des coûts d’exploitation et de maintenance de manière à parvenir à la durabilité financière du programme à court terme. La durabilité environnementale sera assurée par l’identification et à la mitigation des impacts négatifs des activités du programme.

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40 6.3 RISQUES ET MESURES D’ATTENUATION 6.3.1 La question de la maintenance représente un des risques majeurs pour le programme. Mais les autorités centrales et surtout locales, sont décidées à prendre les actions nécessaires pour accompagner la sensibilisation des communautés de base en faveur de la maintenance. La maintenance ne pourra être assurée que si le marché est régulièrement approvisionné en pièces détachées. La volonté politique fortement exprimée par les autorités de promouvoir le recouvrement des coûts est également motivée par la détermination des autorités de veiller à écarter toute pénurie de pièces détachées sur le marché. Le manque de pièces détachées, qui pourrait constituer un risque pour la durabilité du programme est par ailleurs atténué par l’expérience de Madagascar dans le domaine de l’adduction d’eau, la richesse de son parc actif et l’implication attendue du secteur privé. La poursuite par le gouvernement des activités d’IEC au moins une année après la fin de l’exécution du programme renforcera également l’appropriation des installations et des mécanismes mis en place par les utilisateurs. 6.3.2 L'évaluation des conditions environnementales menée pendant les visites du terrain indique que les impacts du programme seront plutôt positifs, et que les impacts négatifs qui apparaîtront pendant la construction et pendant l’exploitation des ouvrages seront facilement maîtrisables par la mise en œuvre et le suivi des mesures d’atténuation. Par ailleurs, il est attendu du programme les impacts positifs suivants : (i) la disponibilité d’eau de qualité, en quantité suffisante et de façon durable permettant d’atténuer les risques vis-à-vis des maladies hydriques ; (ii) la protection, l’exploitation rationnelle et la préservation des ressources en eaux ; (iii) une amélioration des conditions d’hygiène et de santé des populations et (iv) une utilisation de l’énergie non polluante. 6.3.3 Enfin, compte tenu de sa position géographique, Madagascar est souvent frappé par des cyclones et ouragans tropicaux qui causent parfois des dégâts très importants, freinant considérablement l’avancement des programmes de développement. S’agissant d’évènements naturels aussi imprévisibles qu’incontrôlables, la construction des ouvrages devra prendre en compte dans la mesure du possible les normes anti-cycloniques. 7 ANALYSE ET EVALUATION DES IMPACTS DU PROGRAMME 7.1 IMPACTS SOCIAUX DU PROGRAMME 7.1.1 Impact social. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme, une place de choix est accordée aux études CAP qui seront réalisées dès le lancement du programme à court terme. En effet, ces études joueront les deux rôles essentiels suivants : (i) contribuer à l’amélioration de la connaissance du milieu, notamment des facteurs et des pesanteurs socio-économiques et culturels qui déterminent l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement en milieu rural, et (ii) fournir les donnés de base nécessaires pour quantifier l’impact du programme sur la réduction de la pauvreté et permettre la définition des indicateurs de performance et de suivi du programme. En attendant cette quantification, on peut dire sur la base des expériences d’autres interventions, que la disponibilité d’une infrastructure d’approvisionnement en eau potable au sein d’un village changera le comportement des communautés villageoises habituées à s’approvisionner à la source ou à la rivière. Les activités d’IEC renforceront le mécanisme de concertation communautaire qui pourra s’étendre à d’autres thèmes d’intérêt collectif. Une organisation sociale mieux structurée verra le jour pour assurer la gestion et l’entretien, et réglementer l’utilisation des ouvrages. Le principe de recouvrement des coûts renforcera le sens de responsabilité des usagers et améliorera le degré d’appropriation des ouvrages par ces derniers. A travers leurs organisations, les usagers des ouvrages accèderont à une certaine reconnaissance de la part des autorités locales et deviendront ainsi des partenaires privilégiés

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41 dans le processus de prise de décision au niveau local. La démocratie locale fondée sur l’exercice de procédures électives sera renforcée. La formation des membres des organisations communautaires de base (OCB), féminines notamment, aura un impact positif sur la valorisation des ressources humaines locales. 7.1.2 L’impact spécifique sur le genre. Il a été convenu avec les autorités malgaches d’impliquer le Ministère de la population, notamment sa direction générale du genre et l’Unité technique de gestion du PANAGED dans la gestion et le suivi du programme, et ce, à cause de l’importance des questions de population et de genre dans l’approvisionnement en eau potable. En effet, l’impact du programme sur les activités quotidiennes des femmes sera immédiat. A titre d’exemple, la pénibilité de la corvée d’eau sera allégée à cause de la réduction de la distance à parcourir pour avoir de l’eau en quantité suffisante (le point d’eau sera désormais au sein du village) et l’accès à l’eau sera facilité (plus de chemins tortueux et glissants à parcourir ou des pentes à escalader). En effet, les activités d’IEC auront entre autres pour objectif de faire évoluer la division traditionnelle du travail qui confine la femme dans le rôle harassant de « chercheuse d’eau ». Les jeunes filles qui sont souvent maintenues à la maison pour aider les mères dans la corvée d’eau, disposeront du temps nécessaire pour fréquenter l’école et faire leurs devoirs scolaires. De manière générale, les femmes et les enfants disposeront également de plus de temps pour participer à des activités sociales et pratiquer des activités génératrices de revenus. L’IEC veillera à ce que les femmes soient pleinement impliquées dans les structures communautaires de gestion des systèmes d’AEPA. Au moins 35% des membres de ces structures devront être des femmes. Seule la participation satisfaisante des femmes dans ces structures leur permettra de faire prendre en compte leurs intérêts dans la gestion du programme. L’IEC fera donc des femmes son groupe-cible privilégié. Les études CAP prévues dans le cadre de ce programme permettront de mieux quantifier l’impact des activités à réaliser en termes de nombres de personnes touchées, de temps gagné, de ressources épargnées ou d’autres gains sociaux découlant du programme. 7.1.3 La réalisation des points d’eau permettra également de pratiquer dans les villages des activités comme le maraîchage et le petit élevage qui sont en général des activités féminines. Ces activités sont susceptibles d’améliorer les revenus des ménages et la qualité de la nutrition dans un pays où le riz est l’aliment de base. 7.1.4 Sur les plans sanitaire et éducatif, le taux de prévalence des pathologies d’origine hydrique qui est élevé à Madagascar, sera sensiblement réduit dans les régions concernées par le programme. Cette réduction aura à son tour un impact majeur sur l’espérance de vie, la productivité économique de la population, et contribuera à améliorer la fréquentation scolaire par les enfants. L’incidence du recul des pathologies d’origine hydrique sur la réduction des dépenses de santé pourrait être significative en termes de gain pour les ménages et donc porteuse de changements dans leurs conditions de vie. L’argent épargné pourrait ainsi servir à acquérir d’autres produits de première nécessité. L’abondance de l’eau dans les villages et la disponibilité des infrastructures d’assainissement, permettront aux villageois de mieux respecter les règles d’hygiène. A titre d’exemple, il est attendu que les enfants se lavent plus fréquemment les mains et fassent plus usage des latrines. La disponibilité d’eau potable dans les écoles réduira les risques de propagation des épidémies. Dans les centres de santé, les équipements seront mieux nettoyés et les malades consommeront de l’eau potable. A noter que les infrastructures d’AEPA prévues seront réalisées dans un environnement qui ne dispose pas en général d’eau potable et où le taux d’usage des latrines est très faible. Des enquêtes de santé réalisées en milieu rural à Madagascar ont démontré qu’il y a un lien évident entre l’accès à l’eau potable et l’usage des latrines d’un côté, et la baisse de la fréquentation des centres de santé pour des maladies d’origine hydrique de l’autre. 7.1.5 Impact sur le partenariat public privé. La gestion d’un système de maintenance efficace à travers un partenariat entre les collectivités territoriales décentralisées (CTD) et le secteur privé local contribuera d’un côté, à renforcer le processus de décentralisation en améliorant la capacité

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42 organisationnelle et managériale des CTD, de l’autre, à matérialiser à travers les contrats d’affermage le partenariat public-privé au niveau local. Ce partenariat permettra également de valoriser les petits entrepreneurs locaux, de contribuer à la création d’emplois et de canaliser les ressources du programme directement vers les communautés villageoises, et de garantir de manière durable le bon fonctionnement des infrastructures. 7.1.6 Dans le Grand Sud caractérisé à la fois par un climat aride et par une activité pastorale intense (on y dénombre le tiers des effectifs de bovins de Madagascar), l’amélioration de la disponibilité d’eau stimulera l’élevage qui est l’activité principale de la région. 7.1.7 Impact sur la durabilité. Le programme a été conçu pour avoir des effets durables. C’est dans cette perspective que l’accent y est mis sur les activités d’IEC que le gouvernement s’est engagé à poursuivre après la fin du financement extérieur afin de consolider les acquis du programme. C’est aussi dans la même perspective que le choix a été fait de recourir à l’énergie solaire. En effet, les pannes sur les ouvrages ont souvent pour origine la mauvaise utilisation des ouvrages par les usagers, notamment par les enfants. Avec l’énergie solaire, la pompe fonctionne à un rythme régulier sans intervention humaine. Les usagers prennent l’eau directement à un robinet sans actionner la pompe. Les possibilités de pannes sont donc réduites et celles d’un fonctionnement durable de la pompe renforcées. Le recours à cette technologie aura donc un impact positif sur les dépenses des ménages pour la maintenance qui seront nettement réduites et sur la disponibilité de l’eau potable en quantité et en qualité suffisantes. 7.2 ANALYSE ECONOMIQUE DU PROGRAMME A COURT TERME 7.2.1 Compte tenu de la spécificité de l’eau, surtout en zone rurale où les populations ne sont pas habituées à payer l’eau et où le pouvoir d’achat est faible, il n’est pas significatif de calculer le taux de rentabilité interne financière et économique. En ce qui concerne Madagascar, il existe en outre la difficulté de collecter toutes les informations nécessaires, du fait de l’existence de plusieurs types d’adduction d’eau en milieu rural et de modes de gestion de ces adductions, ce qui se traduit par une diversité des coûts d’exploitation et des tarifs de vente de l’eau. Dans ces conditions, il est plus pertinent d’analyser l’impact économique du programme en termes d’avantages pour les populations bénéficiaires et de réduction de la pauvreté. 7.2.2 Le programme à court terme induira des avantages considérables dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’économie. Sur le plan sanitaire, les maladies d’origine hydrique, essentiellement diarrhéiques, constituent la deuxième cause de morbidité hospitalière au niveau des Centres Hospitaliers de District et atteignent en particulier 51% des enfants de moins de 5 ans. Soixante pour cent des décès infanto-juvéniles sont dus à un mauvais assainissement et à la mauvaise qualité de l’eau qui en résulte. Dans le domaine de l’éducation, le nombre de journées d’écoles manquées pour cause de maladies liées à l’eau et à un environnement hygiénique inadéquat est estimé à 3,5 millions par an. Les dépenses de santé qui seront évitées et les journées d’écoles qui seront gagnées grâce au recul des maladies hydriques, dû au programme, auront un impact économique considérable. 7.2.3 Au plan économique, le nombre de journées de travail perdues par la population active ayant pour cause un manque d’alimentation en eau potable et un assainissement inadéquat est estimé à 6 millions par an. Il s’y ajoute que la plupart des femmes libérées d’une corvée de l’eau qui leur prend beaucoup de temps, s’adonneront à des activités génératrices de revenus importants sur le plan macroéconomique et pour le bien être des ménages. Toujours sur le plan économique, il faut mentionner les avantages qui résulteront des nombreux emplois qui seront créés pour les travailleurs qui auront en charge la construction, l’exploitation et la maintenance des ouvrages ainsi que l’impact du programme à court terme sur le développement des activités du secteur privé que le Gouvernement malgache entend impliquer davantage dans la gestion des ouvrages d’adduction d’eau à travers des délégations de gestion. La probabilité est donc forte de voir beaucoup d’ouvrages réalisés dans le cadre

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43 du programme à court terme, gérés par le secteur privé au nom de contrats d’affermage signés avec l’Etat. 7.2.4 En rapport avec les autres secteurs d’activité, l’accroissement de la demande en fournitures et matériels hydrauliques, devrait contribuer à la relance des entreprises intervenant en amont du secteur. Quant à l’administration centrale et décentralisée, aux ONG et aux bureaux d’études, ils verront leurs compétences techniques et leur expertise renforcées à l’issue du programme. 8 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 8.1 CONCLUSIONS 8.1.1 La réalisation du programme national d’AEPA en milieu rural à Madagascar (2005 – 2015) permettra au Gouvernement d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement auxquels le pays a souscrit. Ce programme qui est conforme à l’Initiative de la Banque africaine de développement bénéficie du soutien financier de la Banque mondiale à travers un appui budgétaire annuel, de l’Union Européenne dont le volume de l’aide est en cours de discussion, du Japon, du PNUD et de l’UNICEF. La réalisation du programme à court terme d’AEPA en milieu rural à Madagascar permettra d’augmenter sensiblement le taux d’alimentation en eau potable en milieu rural de 17% en 2005 à 26% en 2008 et l’accès à l’assainissement de 9% à 15% dans la même période. Les prévisions d’accès pour 2015 sont respectivement de 52% et 54%. La mise en œuvre du programme aura un impact positif sur l’amélioration générale des conditions de vie des populations rurales. De manière générale, elle contribuera à l’éradication des maladies d’origine hydrique, à la réduction des taux de mortalité et de morbidité, à l’amélioration du taux de fréquentation scolaire, des filles notamment, à l’allègement de la pénibilité de la corvée d’eau et l’augmentation de la participation des femmes à la vie sociale et économique. Les actions du FNUAP dans le domaine de la santé auront également un impact positif sur réduction de l’indice synthétique de fécondité et sur la prévalence des IST. 8.1.2 Les autorités malgaches accordent une importance primordiale au développement de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement en milieu rural comme le DSRP et le Document de politique "Madagascar Naturellement" le témoignent. Le diagnostic de la situation des projets en cours de réalisation ou déjà achevés fait ressortir la nécessité d’accorder à l’IEC une place de choix. En effet, la qualité de cette activité conditionne la réussite et la durabilité de l’approvisionnement en eau potable. 8.2 RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS D’APPROBATION DU PRET 8.2.1 Dans le cadre de l’Initiative de la Banque relative à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement en milieu rural, il est recommandé qu’un prêt n’excédant pas 51 millions d’UC soit accordé sur les ressources du FAD à Madagascar pour réaliser le programme d’AEPA en milieu rural défini dans le cadre des dépenses à moyen terme (CMDT) de l’Etat malgache pour la période 2006 – 2008 et décrit dans le présent rapport, sous réserve des conditions suivantes. A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur du prêt

(i) L’entrée en vigueur de l’accord de prêt est subordonnée à la réalisation par le gouvernement des conditions spécifiées à la section 5.01 des Conditions Générales applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie.

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44 B. Conditions préalables au premier décaissement

8.2.2 Le gouvernement devra fournir au Fonds :

i) La preuve de la désignation au sein du personnel de la DEPA des agents du programme

ci-après : 1 coordonnateur ayant un profil d’ingénieur eau et assainissement, 1 hydraulicien ou hydrogéologue, 1 expert en acquisitions, 1 assistant, 1 comptable, dont les expériences et les qualifications auront été jugées acceptables par le FAD (paragraphe n° 5.2.3) ;

ii) La preuve de la mise à disposition des locaux adaptés aux besoins du programme à Antananarivo, à Antsiranana et à Tuléar (paragraphe n° 5.2.1) ;

iii) La preuve de la mise en place et de l’application du manuel de procédures (paragraphe n°5.2.5) ;

iv) La preuve de l’ouverture (a) d’un compte spécial destiné à recevoir les ressources du prêt et (b) d’un autre compte destiné à recevoir les fonds de contrepartie (paragraphe n° 5.5.1).

C. Autres conditions (i) Fournir au Fonds, au plus tard le 30 juin 2006, la preuve de la signature des conventions avec le FNUAP et l’UNICEF pour la mise en œuvre des activités IEC ;

(ii) Fournir au Fonds, au plus tard le 30 juin 2006, la preuve de la mise à disposition de la DEPA (a) du personnel additionnel pour la gestion du programme, à savoir : un expert en environnement, un expert en IEC/développement participatif/genre, 2 coordonnateurs régionaux (1 au Nord et 1 au sud), 2 comptables, 3 ingénieurs eau et assainissement chargés du suivi de l’exécution des travaux, et 2 experts chargés du suivi-évaluation, dont les expériences et les qualifications auront été jugées acceptables par le FAD, et (b) du personnel d’appui (paragraphe n° 5.2.4).

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ANNEXE 2 Page 1/1

OPERATIONS DU GROUPE DE LA BANQUE A MADAGASCAR

Secteur / Projet Date

d'approbation Date de signature Montant net du prêt / don Montant décaissé Montant non

décaissé

Taux de décaissement (%)

Situation

Agriculture Projet sucrier d'Analaiva Phase II (BAD) 15-mars-83 11-avr-83 16 461 690,56 16 461 690,56 0 100% Achevé Complexe agro-industriel d'Anacardes (BAD) 15-déc-83 08-mars-84 8 606 087,97 8 606 087,97 0 100% Achevé Complexe agro-industriel de palmier à huile (BAD) 12-déc-84 09-mai-85 2 650 624,09 2 650 624,09 0 100% Achevé Etudes de réhabilitation de riziculture (don) 19-nov-84 15-déc-84 300 124,64 300 124,64 0 100% Achevé Aménagement hydro-agricole pour la rizière 16-août-77 23-sept-77 4 633 157,70 4 633 157,70 0 100% Achevé Riziculture II (FAD) 30-oct-81 14-déc-81 9 091 046,21 9 091 046,21 0 100% Achevé Complexe agro-industriel palmier à huile 17-déc-84 09-mai-85 5 553 611,68 5 553 611,68 0 100% Achevé Réhabilitation périmètres rizicoles basse betsiboka (FAD) 27-mai-88 28-mai-89 10 817 634,82 10 817 634,82 0 100% Achevé Projet national maïs (FAD) 18-avr-89 28-mai-89 6 323 111,18 6 268 946,80 54 164,38 99% Achevé Aménagement hydro-agricole Tsiribihina I (FAD) 26-juin-87 03-mars-88 9 756 455,23 9 756 455,23 0 100% Achevé Appui institutionnel à DPRA (DON) 29-oct-91 13-mai-92 9 671 046,00 9 671 046,00 0 100% Achevé Production laitière dans 10 centres urbains (FAD) 29-oct-91 13-mai-92 7 230 000,00 7 230 000,00 0 100% Achevé Projet des jeunes entrepreneurs ruraux (FAD) 12-nov-98 17-déc-98 7 350 000,00 3 030 665,67 4 319 334,33 41% En cours Programme environnementale phase I (FAD) 24-août-92 12-janv-93 11 050 000,00 11 050 000,00 0 100% Achevé Projet de réhabilitation du périmètre de bas-mangoky (FAD) 20-oct-99 17-déc-99 10 000 000,00 5 985 048,98 4 014 951,02 60% En cours Projet de renfor.instit.DIR (DON) 23-août-89 28-sept-89 2 111 290,09 2 111 290,09 0 100% Achevé Projet de lutte préventive anti-acridienne (FAD) 29-mars-01 08-mai-01 5 760 000,00 527 021,51 5 232 978,49 9% En cours Projet de renforc. Instit.de la DIR (DON) 23-août-89 28-sept-89 2 256 514,56 2 256 514,56 0 100% Achevé Projet de lutte préventive anti-acridienne (Don) 29-mars-01 08-mai-01 1 160 000,00 72 551,63 1 087 448,37 6% En cours

Total Agriculture 130 782 394,73 116 073 518,14 14 708 876,59 89% Finance Ligne de crédit (FAD) 22-mars-79 17-mai-79 3 971 700,68 3 971 700,68 0 100% Achevé Industrie Production d'engrais (FAD) 25-mai-92 12-août-92 5 619 792,21 5 619 792,21 0 100% Achevé Multi secteur Programme d'urgence (FAD) 07-sept-82 22-sept-82 10 748 675,63 10 748 675,63 0 100% Achevé Réparations urgentes infrastructures (FAD) 19-nov-84 05-déc-84 1 040 525,36 1 040 525,36 0 100% Achevé Mécanisme de financement suplémentaire (FAD) 02-déc-98 17-déc-98 1 418 000,00 1 418 000,00 0 100% Achevé Mécanisme de financement suplémentaire (FAD) 01-juil-99 13-juil-99 1 561 000,00 1 561 000,00 0 100% Achevé Deuxième programme d'ajustement structurel (FAD) 17-sept-97 02-oct-97 21 740 000,00 21 740 000,00 0 100% Achevé Prêt d'ajustement structurel III (FAD) 27-avr-00 20-mai-00 16 000 000,00 15 987 426,10 12 573,90 100% Achevé Programme d'ajustement structurel (FAD) 17-janv-89 10-févr-89 27 597 298,95 27 597 298,95 0 100% Achevé Programme d'urgence cyclone gretelle et Fabriola (FAD) 16-juil-97 05-août-97 6 235 000,00 5 119 806,85 1 115 193,15 82% Achevé Projet de protection de la ville de Toliary (FAD) 12-nov-97 05-déc-97 6 440 000,00 3 408 552,65 3 031 447,35 53% En cours Appui institutionnel dans le cadre de l'ajustement (FAD) 26-févr-91 09-mai-91 1 380 000,00 1 380 000,00 0 100% Achevé Quatrième prêt d'ajustement structurel (FAD) 17-sept-03 07-nov-03 25 000 000,00 18 129 842,35 6 870 157,65 73% En cours Etude sur la mise à jour des mesures anti-cyclones (FAD) 16-juil-97 05-août-97 188 000,00 125 331,61 62 668,39 67% Achevé Etude régular. Riv. Fiherenana projet Tulear (FAD) 27-mai-88 28-mai-89 1 528 946,00 1 528 946,00 0 100% Achevé PRIBG 5 860 000,00 0 5 860 000,00 0% En cours

Total Multi secteur 126 737 445,94 109 785 405,50 16 951 040,44 87% Social Etudes pré investissement secteur santé (FAD) 29-oct-86 04-févr-87 580 000,07 580 000,07 0 100% Achevé Renforcement des structures éducatives (FAD) 27-nov-86 16-déc-86 12 347 589,26 12 347 589,26 0 100% Achevé Projet santé (FAD) 31-mars-81 11-mai-81 7 368 416,00 7 368 416,00 0 100% Achevé Education III (FAD) 02-déc-98 17-déc-98 16 000 000,00 487 416,45 15 512 583,55 3% En cours Education III (FAD) 02-déc-98 17-déc-98 500 000,00 3 024,90 496 975,10 1% En cours Projet santé II (FAD) 07-juil-99 13-juil-99 12 440 000,00 997 398,92 11 442 601,08 8% En cours Projet santé II (FAD) 07-juil-99 13-juil-99 750 000,00 377 023,02 372 976,98 50% En cours Projet VIH/SIDA 6 000 000,00 0 6 000 000 0% En cours

Total social 55 986 005,33 22 160 868,62 33 825 136,71 40% Transport Réhabilitation de la RN 7 (BAD) 22-nov-83 08-mars-84 19 658 500,26 19 658 500,26 0 100% Achevé Construction de la route nationale No 7 (FAD) 10-nov-83 08-mars-84 14 698 462,14 14 698 462,14 0 100% Achevé Aménagement du canal des pangalanes (BAD) 18-janv-84 08-mars-84 10 541 560,03 10 541 560,03 0 100% Achevé Aménagement du Canala des pangalanes (FAD) 25-janv-84 08-mars-84 18 409 830,27 18 409 830,27 0 100% Achevé Projet de réparation des dégâts cycloniques causés (FAD) 31-oct-00 18-déc-00 6 520 000,00 - 6 520 000,00 0% En cours Etude réhabilitation de la RN6 (FAD) 12-mars-85 09-mai-85 528 777,06 528 777,06 0 100% Achevé Construction route Bealanana-Antsahabe (FAD) 04-avr-77 04-mai-77 3 399 564,08 3 399 564,08 0 100% Achevé Construction route Bealanana-Antsahabe (FSN) 23-févr-77 04-mai-77 5 870 681,49 5 870 681,49 0 100% Achevé Construction de la route Malaimbandi-Mahabo (FAD) 17-déc-84 02-sept-85 9 022 102,10 9 022 102,10 0 100% Achevé Réhabilitation et entretien routier (FAD) 15-mai-90 30-nov-90 6 493 417,00 3 301 778,23 3 191 638,77 80% En cours Réhabilitation de la route RN1 bis (FAD) 09-janv-02 13-déc-02 10 100 000,00 0 10 100 000,00 0% En cours Etudes de réhabilitation routes nationales RN34,RN35 & RN41 (FAD) 02-déc-98 17-déc-98 1 340 000,00 740 396,52 599 603,48 100% Achevé Etude de la RN6 et RN1bis (FAD) 07-juil-99 13-juil-99 772 888,06 772 888,06 0 100% Achevé Réhabilitation de la route RN1 bis (Don) 09-janv-02 13-déc-02 230 000,00 0 230 000,00 0% En cours Réhabilitation et entretien routier (FSN) 15-mai-90 30-mai-90 6 000 000,00 1 047 904,35 4 952 095,65 17% En cours Projet routier dans la provine de Toliary (prêt) 31 500 000,00 0 31 500 000,00 0% En cours Projet routier dans la provine de Toliary (don) 1 890 000,00 0 1 890 000,00 0% En cours

Total Transport 146 975 782,49 89 175 241,94 57 800 540,55 61% Eau et assainissement Alimentation en eau potable dans le sud (FAD) 22-déc-86 04-févr-87 5 101 639,71 5 101 639,71 0 100% Achevé AEPA en milieu rural dans le grand sud (FAD) 11-avr-01 08-mai-01 7 930 000,00 244 542,35 7.287.482,50 8,10% En cours Etude A.E.P - Assainissement de 8 centres urbains (FAD) 18-déc-89 08-févr-90 855 657,00 822 309,81 33 347,19 96% Achevé

Total eau et assainissement 13 887 296,71 6 168 491,87 7 808 267,58 44% Total général 483 960 418,09 352 955 018,96 131 005 399,13 73%

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ANNEXE 3 Page 1/1

ORGANIGRAMME DU MINISTERE DE L’ENERGIE ET DES MINES ET DE LA DIRECTION DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT

MINISTERE DE L’ENERGIE ET DES MINES

CABINET

SECRETARIAT GENERAL

DIRECTION ADMINISTRATIVE

ET FINANCIERE

DIRECTION DE SYSTEME

INFORMATIQUE DIRECTION GENERALE 6 Directions

Provinciales

DIRECTION DE L’ENERGIE

DIRECTION DES MINES ET GEOLOGIE

DIRECTION DE L’EAU POTABLE ET DE

L’ASSAINISSEMENT

AEPA - FAD

PAEPAR

SERVICE EQUIPEMENT ET ASSAINISSEMENT

SERVICE EXPLOITATION

EAU SERVICE

PROGRAMMATION

AES

ANDEA

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ANNEXE 4 Page 1/2

LECONS TIREES ET PORTEFEUILLE DU FAD A MADAGASCAR

Le portefeuille actuel comprend 12 projets en cours d’exécution, qui représentent un engagement total de 136 millions d’UC. Les principaux secteurs qui bénéficient des financements en cours de la Banque sont le secteur des transports (46%), le secteur social (26%), l’agriculture (18%), l’eau et l’assainissement (6%), et le multi-secteur (4%). Selon le Rapport annuel sur la performance du portefeuille (RAPP) du Groupe de la Banque 2002-2003, les décaissements du Groupe de la Banque en faveur de Madagascar ont atteint 17 millions d’UC en 2000, 15 millions d’UC en 2001, 6 millions d’UC en 2002, 8 millions d’UC en 2003, et 33,47 millions d’UC en 2004. Ces chiffres indiquent qu’en 2002, les décaissements en faveur de Madagascar ont enregistré une baisse importante. Cette baisse est probablement due aux troubles politiques qui ont secoué le pays de décembre 2001 à juillet 2002. Mais, depuis 2003, les décaissements s’inscrivent sur une courbe ascendante. Dans le cadre du FAD-IX, le Groupe de la Banque a approuvé des financements pour un montant total de 69,90 millions d’UC pour les projets suivants: (i) le quatrième prêt d’ajustement structurel (25 millions d’UC), (ii) le projet routier dans la province de Toliary (prêt de 31,15 millions d’UC et don de 1,89 millions d’UC); (iii) le projet de renforcement institutionnel visant la bonne gouvernance (don de 5,86 millions d’UC); et (iv) le projet d’appui à la lutte contre les maladies transmissibles VIH/SIDA/IST, Tuberculose). Selon le RAPP 2002-2003, la performance du portefeuille à Madagascar s’est légèrement détériorée entre 2002 et 2003. En effet, la proportion des projets à risque (PAR) y est passée de 56% en 2002 à 60% en 2003. Cette augmentation est essentiellement attribuable aux projets potentiellement à problèmes (PPP) dont la part dans le portefeuille est passée de 11% en 2002 à 40% en 2003. Quant aux projets à problèmes (PP), leur part dans le portefeuille a baissé en passant de 44% en 2002 à 20% en 2003. Selon le RAPP 2004, la proportion des PAR avait baissé pour atteindre 45% en 2004. Cette baisse est essentiellement attribuable à la baisse des PPP, qui sont passés à 18% du portefeuille en 2004 tandis que la proportion des PP est restée relativement stable (28% en 2004 contre 20% en 2003). Le message principal qui ressort de l’analyse de ces évolutions est double. D’une part, la baisse tendancielle, depuis 2002, de la proportion des PAR indique que la performance du portefeuille s’améliore, même si cette proportion demeure supérieure à 35%, qui, selon les politiques du Groupe de la Banque, représente le seuil au delà duquel la performance du portefeuille d’un pays est considérée comme insatisfaisante. D’autre part, le fait que les PPP soient prépondérants parmi les PAR indique que, selon les services, la majorité des projets du portefeuille devraient atteindre leurs objectifs de développement. En mars 2005, le Groupe de la Banque a élaboré un plan d’amélioration de la performance du portefeuille. Ce rapport a noté que la crise politique que le pays a connueen 2002, ainsi que la faible capacité des organes d’exécution des projets sont les facteurs principaux de la détérioration de la performance du portefeuille. L’instabilité du personnel des organes d’exécution a aussi contribué à l’affaiblissement de ces structures (cas du projet Education III et du projet de réparation des dégâts causés par les cyclones Eline, Gloria, et Hudah), les résultats infructueux des différents appels d’offres lancés (projet de réparation des dégâts causés par les cyclones Eline, Gloria, et Hudah). Selon les organes d’exécution des projets, la qualité de la supervision effectuée par la Banque a aussi contribué à la performance non satisfaisante de la performance du portefeuille. Ainsi, les organes d’exécution des projets citent-elles les retards que la Banque accuse pour donner les avis de "non-objection", ainsi que la qualité de la communication de la Banque qui n’a pas toujours facilité leur travail.

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ANNEXE 4 Page 2/2

Le problème principal du portefeuille du Groupe de la Banque à Madagascar est celui du rythme d’exécution des interventions qui est assez lent. La performance en matière de soumission des rapports d’audit et des rapports d’avancement trimestriels est, pour le moment, satisfaisante. L’un des défis majeurs de la Banque à Madagascar, au cours du FAD-X, sera donc d’améliorer sensiblement la mise en œuvre des opérations afin que celles-ci puissent atteindre leurs objectifs de développement plus rapidement. Les mesures prises pour améliorer la performance du portefeuille ont essentiellement porté sur l’organisation d’une mission de supervision spéciale au cours de laquelle les dossiers d’acquisition ont été traités sur le terrain, et la direction du projet remaniée (cas du projet Education III ; le responsable des acquisitions a été remplacé ; la mission de supervision de décembre 2004 a traité environ 18 dossiers d’acquisitions sur le terrain), la restructuration des composantes du projet (cas du projet de réparation des dégâts causés par les cyclones Eline, Gloria, et Hudah), l’élaboration d’une matrice des actions à mettre en œuvre, comprenant une indication claire des tâches à accomplir, les dates butoirs et les parties responsables (Projet jeunes entrepreneurs ruraux, projet de réhabilitation du périmètre de Bas-mangoky, et projet de lutte préventive anti-acridienne). Des efforts volontaristes ont aussi été engagés par le Groupe de la Banque, en collaboration avec les autorités, pour améliorer la performance du portefeuille agricole. Ces efforts, qui ont visé le renforcement des capacités des organes d’exécution des projets (changement du personnel clés, et amélioration des systèmes de gestion comptable et financière, et élaboration des manuels de procédures, pour le Projet jeunes entrepreneurs ruraux et le projet de réhabilitation du périmètre de Bas-Mangoky, ont notamment abouti à une augmentation des taux de décaissement de ces deux projets. Ainsi, ceux-ci sont passés de 17% et 16% respectivement en 2004 à 40% et 60% respectivement en 2005. Ceci démontre qu’il est possible pour le Groupe de la Banque, travaillant avec les autorités malgaches, d’obtenir des résultats sur le plan de l’exécution des projets. Par ailleurs, l’ouverture du bureau national du Groupe de la Banque à Madagascar, effective depuis août 2005, devrait aussi contribuer à améliorer la supervision des projets et donc leur performance. Enfin, afin de contribuer davantage à l’amélioration de la performance du portefeuille, le Groupe de la Banque envisage d’effectuer une revue du portefeuille pour Madagascar dans le courant de l’année 2005. Celle-ci sera l’occasion d’examiner plus en profondeur encore la situation de chaque projet et de tous les facteurs concourant à leur performance, dont notamment la performance de la Banque, du Gouvernement, et des autres co-financiers, et d’identifier les mesures à mettre en œuvre pour remédier aux blocages constatés. Sur la base de ces mesures, les projections indiquent que la proportion des projets à risques devrait baisser de 45% en 2004 à 40% en 2006. Le taux de décaissements devrait augmenter de 24% en 2004 à 53% en 2006.

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ANNEXE 5 Page 1/4

RESUME DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (PGES)

Titre du programme : Alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural Numéro du programme : P-MG-E00-005 Pays : MADAGASCAR Département : ONIN Division : ONIN.2 1. Brève description du programme et principales composantes environnementales et sociales 1.1 Le programme a pour objectif principal la contribution à la réduction de la pauvreté par l’amélioration des conditions de vie de la population à travers la fourniture de services durables d’eau potable et d’assainissement en milieu rural pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il a pour objectifs spécifiques d’améliorer le taux d’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement en milieu rural et renforcer les ressources et les capacités locales en matière de planification, de gestion et de maintenance des investissements publics et la protection des ressources en eau contre la pollution. 1.2 L’une des principales composantes du programme est le Développement des infrastructures d’AEPA comprenant l’alimentation en eau potable rurale (AEP), l’AEP Grands Centres Ruraux, des forages PMH et équipés de pompes à énergie solaire, et le pipeline du Grand Sud. Quant à l’assainissement, les nouveaux ouvrages sont la construction de blocs sanitaires et de latrines.

1.3 Sur le plan environnemental et social les résultats directs du programme concerneraient l’amélioration du taux de desserte en eau potable et d’assainissement des populations rurales dans les régions concernées avec pour activités le suivi de la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales, la sensibilisation à la protection de l’environnement, aux MST/SIDA, au paludisme, aux autres maladies d’origine hydrique, et les mesures d’accompagnement pour améliorer le cadre et les conditions de vie de la population. 1.4 Le programme est classé sur le plan environnemental en catégorie II. L'évaluation des conditions environnementales menée pendant les visites du terrain indique que les impacts des futurs projets seront plutôt positifs, et que les impacts négatifs qui surgiront pendant la construction et pendant l’exploitation des ouvrages seront facilement maîtrisables par la mise en œuvre et le suivi des mesures d’atténuation. Cependant la contrainte significative est l’absence de clarté ne permettant pas d’identifier qui est le principal responsable du développement du secteur de l’assainissement. 1.5 Pour assurer le succès du PGES et la pérennité des ouvrages construits, il est recommandé qu’une Direction (autonome) de l’Assainissement soit mise en place à l’échelle de la grande Ile ; qu’une étude stratégique environnementale du secteur de l’assainissement soit préparée ; que tout ouvrage d’approvisionnement en eau soit accompagné de mesures d’assainissement (surtout les latrines) ; et que les projets à site spécifique et à portée géographique déterminée soient catégorisés avant l’exécution des travaux en catégorie 1 (étude d’impact environnemental obligatoire) ou 2 (Plan de Gestion Environnementale et Sociale) ou 3 (ni l’un ni l’autre) et que les mesures d’atténuation soient quantifiées et leurs coûts déterminés pour les inclure dans les cahiers de charge des ouvrages. Il est aussi nécessaire de préparer un Plan de Gestion Environnementale et Sociale pour ce programme.

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2. Principaux impacts environnementaux et sociaux 2.1 Sur le plan socio-économique, le programme induirait (comme dans le cas du projet pilote d’alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural - PAEPAR de la Banque Mondiale) des impacts positifs importants tels que : l’amélioration de la sécurité de l’approvisionnement en eau potable ; la réduction du coût de l’eau et donc la disposition de plus d’argent sur les budgets des ménages; la réduction des maladies d’origine hydrique ; et l’amélioration du cadre et des conditions de vie des populations rurales. L’enjeu social le plus important sera l’amélioration de la situation sanitaire des populations ciblées après la réalisation du programme. En effet, le paludisme, le choléra, les complications gastro-intestinales, les infections des yeux et de la peau et d’autres maladies d’origine hydrique pourraient connaître une réduction importante avec l’amélioration de l’assainissement et de la qualité de l’eau. Les enfants qui sont souvent chargés de la corvée d’eau auront plus de temps à s’engager dans leurs activités scolaires (PAEPAR). Par ailleurs, dans les villages non équipés de forages où les femmes consacrent 3 à 6 heures à la corvée d’eau, le gain de temps sera en moyenne de 3 heures et les distances réduites de plusieurs kilomètres. Le programme fournirait à de nombreuses femmes rurales un emploi fixe (fontainières, poste où les femmes représentent 95 a 100 % des titulaires dans les sites de forage du pays) et des responsabilités socialement valorisantes dans les organes de gestion des ouvrages hydrauliques (comme on a pu le constater lors de la visite avec l’ONG Caritas). Le programme contribuera fortement aussi au développement du secteur privé par l’utilisation des artisans pour les travaux de construction et d’entretien des infrastructures hydrauliques et sanitaires, particulièrement dans le cas des latrines sèches, mais aussi la création de nouveaux emplois et services environnementaux. 2.2 Les impacts négatifs les plus importants qui pourraient se manifester seront : les nuisances causées à la population pendant les travaux par les émanations des poussières et fumées ; les risques de pollution des eaux souterraines par infiltration sous les ouvrages (latrines) non étanchéifiés ; les risques de contamination et de pollution de l’eau par l’utilisation du même bassin pour l’homme et le bétail, comme c’est le cas dans plusieurs villages malgaches, les risques de pollution de l’eau liés à l’exploitation ; l'accroissement des maladies contagieuses (MST /SIDA) liée à l’afflux de populations de travailleurs étrangers durant la construction des installations; les nuisances olfactives causées par un emplacement inapproprié, un mauvais entretien et une gestion insuffisante des latrines ainsi que la contamination de la nappe phréatique. Sur le plan social et socio-économique, les impacts négatifs seraient la perte d’emploi et de revenu des ‘’marchands à eau’’ ; la contestation des droits d’eau des villages ne voulant pas ‘’exporter’’ de l’eau à d’autres villages ; et enfin la profanation non intentionnelle des traditions et croyances locales. 3. Mesures d’atténuation d’impacts négatifs 3.1 Les mesures d'atténuation préconisées sont : (i) arroser fréquemment les zones d’habitation qui provoqueraient l'émanation des poussières ; (ii) régler la combustion des moteurs des engins pour une meilleure qualité d’air ; (iii) réhabiliter les zones d’emprunts avec des espèces végétales appropriées ; et (iv) planter des arbres autour des ouvrages. Les postes d’eau seront pourvus de systèmes d’évacuation d’eau pluviale et d’eau de déverse. Par ailleurs, suivant la requête de la population, les sites d’ouvrages et de réseaux d’AEP seront pourvus d’un abreuvoir séparé pour le bétail. 3.2 Concernant l’assainissement, il est prévu dans les zones du programme la construction de latrines et blocs sanitaires. Les latrines seront conçues, localisées et construites de façon à éliminer toutes les nuisances olfactives. Leurs capacités de rétention et de protection, de même que leur vidange, seront prises en compte. Des campagnes de sensibilisations seront menées par des ONG auprès des populations sur l’hygiène et la salubrité, la santé, la protection des denrées alimentaires, le

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lavage des mains à l’eau et au savon, la construction, l’utilisation et l’entretien des latrines dans les lieux publics (écoles, marchés et centres de soins de base), l’utilisation et l’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux usées domestiques, la gestion des déchets solides, les MST/SIDA, les maladies d’origine hydrique, l’utilisation rationnelle et la conservation de l’eau et la protection de l’environnement. De plus, les activités IEC intégreront dans la promotion de l’hygiène et l’assainissement, l’organisation de concours ‘villages propres’, l’organisation de concours ‘écoles propres’, la formation des comités scolaires de santé, la formation des vendeuses de repas dans les écoles sur l’hygiène alimentaire. Les séances de sensibilisation se focaliseront surtout sur les femmes et les enfants. 3.3 Par ailleurs, le programme installera des systèmes de surveillance pour le suivi de la fluctuation du niveau piézométrique de la nappe phréatique et des mesures appropriées seront prises en cas de besoin. Des mesures réglementaires seront prises concernant le rabattement maximal autorisé au niveau des puits et des forages, qui ne doit pas excéder la moitié des épaisseurs des nappes libres et l’excédant de charge des nappes captives. En outre, des actions seront menées en vue, d’une part de définir avec plus de précision possible les caractéristiques hydrodynamiques de chaque aquifère, et d’autre part de suivre, au moyen d’un réseau optimum de surveillance, l’évolution du régime des nappes sous l’influence des exploitations et de la variation de la pluviométrie. Des analyses physico-chimiques et bactériologiques seront faites par la Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement du MEM et par les Services d’Hygiène du Ministère de la Santé pour assurer la potabilité de l’eau. Les valeurs des normes nationales qui existent serviront de référence de qualité. Les équipements feront l’objet d’un entretien régulier. Toutes ces préoccupations seront prises en compte et des mesures appropriées devront être incluses dans les cahiers des charges des entrepreneurs pour leur mise en œuvre de manière scrupuleuse. 4. Programme de suivi et initiatives complémentaires 4.1 La cellule d’exécution du programme fournira un spécialiste en environnement, qui sera responsable du suivi de la mise en œuvre des mesures d’atténuation et le respect de la réglementation en vigueur. Il sera également responsable de la mise en œuvre du PGES, la gestion des chantiers, la réalisation des travaux spécifiques environnementaux et sociaux et la recherche des solutions aux problèmes ponctuels environnementaux et la définition des indicateurs de suivi du milieu biologique et abiotique. Cet expert travaillera en collaboration avec le chef de la Direction Provinciale de l’Environnement de chaque région. De même, les services médicaux des régions procéderont à l’évaluation de l’impact sanitaire du programme. 4.2 De même, les services médicaux des provinces concernées procéderont à l’évaluation de l’impact sanitaire du programme. Par ailleurs, la cellule d’exécution du programme élaborera des rapports trimestriels et les transmettra aux responsables du programme au MEM, au Ministère de la Santé et au FAD. Le Gouvernement et le FAD procéderont à un examen détaillé de l’exécution du programme. Les rapports fournis devront inclure les réalisations physiques des travaux et les problèmes techniques et environnementaux rencontrés ainsi que les solutions préconisées. 4.3 Les visites du terrain et les études techniques indiquent qu’il n’y aura pas d’expropriation des terrains ou des maisons. Le PGES a favorisé la variante d’évitement d’expropriation. Les sites pour les forages et les châteaux d’eau, d’une superficie déterminée préalablement, seront mis à disposition gratuitement par les communes pour le compte des projets.

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5. Dispositions institutionnelles et besoins en renforcement des capacités 5.1 Le cadre institutionnel en matière environnementale et sociale à Madagascar comprend les institutions gouvernementales, les collectivités locales et leurs représentants, les populations et leurs organisations, les ONG, le secteur privé, les agences de coopération internationale et multilatérale ainsi que les institutions régionales et sous-régionales. Le Ministère de l’Environnement et l’Office National de l’Environnement sont responsables de la définition et de la mise en œuvre des politiques environnementales et la gestion des ressources environnementales. En terme de lois et textes réglementaires environnementaux, un certain nombre de textes nationaux existe : • Loi 90-033 du 21 octobre 1990 Portant Charte de l’Environnement Malagasy, 1990 ; • Décret 99-954 relatif à la mise en comptabilité des investissements avec l’environnement

(MECIE) ; • Arrête interministériel 4355/97 portant définition et délimitation des zones sensibles ; • Loi 98-029 portant le Code de l’Eau du 19 décembre 1998 (Code National de l’Eau et de

l’Assainissement a proposé – des indicateurs de base pour le suivi des secteurs Eau et Assainissement – des normes de potabilité de l’Eau à Madagascar - normes des installations d’approvisionnement en Eau et Assainissement ;

• Loi 99-021 portant sur la politique de gestion et contrôle des pollutions industrielles. 5.2 Ces lois et textes définissent les principes fondamentaux destinés à gérer et à protéger l’environnement contre toutes les formes de dégradations afin de valoriser rationnellement l’exploitation des ressources naturelles, à lutter contre les différentes sortes de pollutions et nuisances, à améliorer les conditions de vie des populations dans le respect de l’équilibre de leurs relations avec le milieu ambiant et à préciser la réglementation des secteurs prioritaires de gestion de l’environnement. 6. Consultations publiques et exigences de diffusion de l’information 6.1 Le programme étant conçu à la demande des bénéficiaires, la participation de ces populations et la prise en compte de leurs préoccupations ont été nécessaires. La population, les ONG dans la zone, les associations féminines, les autorités locales, les chefs de village et les institutions concernées ont été consultées et leurs préoccupations ont été prises en compte. La préparation du programme a été faite par des séminaires et des contacts avec le MEM. La même procédure sera suivie pendant la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales. 7. Estimation des coûts 7.1 Les coûts relatifs aux travaux connexes (aménagement de points d’assainissement reliés aux latrines, aménagement des points d’eau pour irriguer les petits périmètres, etc.), aux mesures de protection de l’environnement (remise en état des sites, contrôle de pollution, contrôle des nuisances pendant les travaux) et au suivi de la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales sont intégrés dans les coûts globaux du programme et s élèvent à $ 375 000 (trois cent soixante quinze mille dollars) ou 258 300 d’UC. Quant au coût lié à la sensibilisation, il est pris en charge par le budget sensibilisation et communication. 8. Echéancier de mise en oeuvre et production de rapports 8.1 La mise en œuvre des mesures environnementales et sociales s’étalera sur tout le cycle du programme. La Direction de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DEPA) élaborera des rapports trimestriels sur l’état d’avancement et d’exécution des projets et sous-projets. Ces rapports seront adressés par la DEPA au FAD.

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ANNEXE 6 Page 1/1

DETAILS DES COUTS DU PROGRAMME (2005 A 2015) PAR COMPOSANTE

Total en millions Composante

MGA USD UC

A. Etudes et outils de planification 18 160 9,08 6,08

Mise en place d'un système de planification 2 280 1,14 0,76

Etudes techniques et préparatoires 15 880 7,94 5,32

B. Appui institutionnel et renforcement des capacités 40 000 20,00 13,39

Renforcement des capacités au niveau central 7 900 3,95 2,64

Renforcement des capacités au niveau décentralisé 3 160 1,58 1,06

Appui au secteur privé et ONG 22 440 11,22 7,51

Formations cadres et techniciens 6 500 3,25 2,18

C. Développement des infrastructures d'AEPA 1 040 060 520,03 348,13

Développement des infrastructures d'eau 599 100 299,55 200,53

Développement des infrastructures d'assainissement 411 360 205,68 137,69

Actions d'accompagnement (*) 29 600 14,80 9,91

D. Gestion du programme 24 080 12,04 8,06

Gestion du programme 7 400 3,70 2,48

Assistance technique 16 680 8,34 5,58

Total du programme 1 122 300 561,15 375,66

Imprévus physiques 163 180 81,59 54,62

Hausse des prix 249 100 124,55 83,38

COUT TOTAL DU PROGRAMME 1 534 580 767,29 513,66

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ANNEXE 7 Page 1/3

DETAILS DES COUTS DU PROGRAMME A COURT TERME 2006 – 2008 COMPOSANTE A : APPUI INSTITUTIONNEL ET RENFORCEMENT DES CAPACITES I. APPUI A L'ANDEA

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ANNEXE 7 Page 2/3

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ANNEXE 7 Page 3/3

COMPOSANTE C : GESTION DU PROGRAMME

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ANNEXE 8 Page 1/1

PROCESSUS DE REVUE DU RAPPORT

Date Activité Principales agences rencontrées

Composition de la mission

1 au 16/12/04 Identification Ingénieur eau et assainissement Analyste financier Consultant/expert eau et assainissement

16/02 au 03/03/05

Mission de préparation

MEM, DEPA, ANDEA, PAEPAR, Bailleurs de fonds, ONG, Consultants.

Ingénieur eau et assainissement Analyste financier Consultant-socio-économiste

06 au 19/06 /05 Mission d’évaluation

MEM, DEPA, ANDEA, PAEPAR, Bailleurs de fonds, ONG, Consultants.

Ingénieur eau et assainissement Environnementaliste Consultant-Analyste financier Consultant-socio-économiste

8 au 12/08/05 Mission de complément d’information

Plusieurs ministères et institutions : Agriculture, Education nationale, Economie, finances et budget, Fonction publique, Population, Développement du secteur privé, Banque centrale, Haute cour constitutionnelle, Cour des comptes, B M, UE, PNUD et partenaires bilatéraux.

Ingénieur eau et assainissement, task manager du programme.

31/10 et 01/11/05

Négociations Directeur de la Dette Publique et Directeur de l’Eau et de l’Assainissement

Chef de division, task manager, socio-économiste, analyste financier, chargé des décaissements, juriste, …etc

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ANNEXE 9 Page 1/2

LISTE DES DOCUMENTS COLLECTES ET/OU CONSULTES

1. Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) – Mise à jour, 2005

2. Document de stratégie par pays axé sur les résultats (DSPAR), 2005 - 2009

3. Caractéristiques des marchés par région

4. Enquêtes auprès des ménages 2002

5. Estimation de la population 2004

6. Les 22 régions en chiffres - Nov 2004

7. CDMT - Budget de programme 2006-2008

8. Perspectives et projections démographiques : Rapport d’analyse

9. Population par région et par tranche d’âge

10. Etude pour l’amélioration de l’approvisionnement en eau des populations actuellement desservies par l’AES à travers l’implication du secteur privé (Rapport diagnostic)

11. Enquêtes sur les marchés ruraux – 2004

12. Rapport WASH - 2004 (Antananarivo & Toliary)

13. Situation économique au 1er Janvier 2004

14. Agence de bassins – ANDEA- (structure organisationnelle et missions)

15. Monographie 2003 des 18 Régions de : Ambato-Anosy-Bongolava-Diana-Haute Matsiatra-Ihorombe-Imerina Central-Majunga-Manakara-Mania-Melaky-Menabe-Sava-Sofia-Sud Ouest-Toamasina-Vakinakaratra-Vatovavy.

16. Sources d’eau dans la région d’Anosy

17. Plan régional de développement de l’Androy

18. Schéma directeur du Sud

19. Société de patrimoine (modèles de contrat d’affermage et de contrat de développement, dispositions financières.

20. Code de l’eau

21. Initiative de la BAD relative à l’AEPA en milieu rural : document de réflexion et cadre de mise en oeuvre

22. Déclaration de politique nationale de l’eau

23. Document Eau pour tous en milieu rural-2004

24. Proposition de schéma institutionnel pour projets AEPA milieu rural

25. Ressources en eau à Madagascar

26. Coûts estimatifs des installations AES

27. Projets AES-Sud

28. Renforcement des capacités - Rapport

29. Organisation du secteur de l’eau et de l’assainissement

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ANNEXE 9 Page 2/2

30. Déclaration de politique sectorielle de l’eau

31. Connaissances, attitudes et pratiques en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène dans les provinces d’Antananarivo et de Toliary : Rapport d’Analyse

32. Enquête Démographique et de Santé EDSMD-III, Madagascar 2003-2004

33. Carte hydrologique, hydrographique et des ressources en eau de Madagascar

34. Etude d’élaboration de la méthodologie d’IEC

35. Programme national d’accès à l’eau potable et à l’assainissement (PNAEPA) – juin 2005

36. Evaluation des réalisations et impacts du projet PAEPAR (support Atelier 2005)

37. Programme d’investissement de la JIRAMA (2001-2015) : Note de présentation (9 documents Word et Excel) et documents annexes

38. Modèles des études tarifaires (4 classeurs)

39. Etudes sommaires du SDAR -Schéma Directeur d’Aménagement Régional - 10 documents

40. Manuel de procédures

41. Constat diagnostic financier AES – Prix de l’eau

42. Cahiers des charges des formations prioritaires dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement

43. Projections de la demande 1999-2015 (ODM) en matière de branchements eau potable par G.C.U et P.C.U

44. Projections financières concernant les centres JIRAMA

45. Modèles d’investissement en matière d’AEP dans les centres urbains

46. Etudes tarifaires de l’eau potable en milieu urbain (Rapport principal + 25 documents annexes).

47. Le secteur eau et assainissement en milieu urbain à Madagascar

48. Examen des dépenses publiques du secteur en milieu rural et dans les 33 centres urbains non gérés par la JIRAMA (rapport provisoire)

49. Défis et questions de réforme dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique

50. Second Poverty Reduction Support for Madagascar (CARP-2)

51. Cartes de Madagascar (Echelles A4 à A0) selon diverses thématiques (relief, climat, végétation, découpage administratif, voies de communication, économie, population)