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En Suisse comme en Amérique du Sud Pour une maternité heureuse 2/2012 Le plein de découvertes, de suspense et de connaissances Jeunesse samaritaine Help Un quartier colombien à l’heure suisse 25 ans après l’éruption «La Croix-Rouge, ma bouée de sauvetage» Soutien aux parents

Magazine Humanité 2/2012: Pour une maternitéheureuse

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Magazine de la Croix-Rouge suisse (CRS), Humanité s’adresse à tous ceux qui soutiennent l’organisation et les causes qu’elle défend.

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Page 1: Magazine Humanité 2/2012: Pour une maternitéheureuse

En Suisse comme en Amérique du Sud

Pour une maternitéheureuse

2/2012

Le plein de découvertes, de suspense et de connaissances

Jeunesse samaritaine Help

Un quartier colombien à l’heure suisse

25 ans après l’éruption

«La Croix-Rouge, ma bouée de sauvetage»

Soutien aux parents

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Soutien aux parents

RepoRtage – En Suisse comme en Amérique du Sud 4 pour une maternité heureuse

12 engagement – Jeunesse samaritaine Help Le plein de découvertes, de suspense et de connaissances

14 RÉaLItÉS – Service de recherches CRS Quand la piste mène à Khartoum

16 ConVICtIon – Gestion de catastrophes et coopération au développement La CRS toujours aux avant-postes

18 RÉaLItÉS – 25 ans après l’éruption Un quartier colombien à l’heure suisse

22 tÉmoIgnage – Interview Conjuguer bon sens et empathie

25 RÉaLItÉS – Soutien aux parents «La Croix-Rouge, ma bouée de sauvetage»

29 pÊLe-mÊLe La banane plantain, leur pain quotidien page jeux/caricature

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neutralImprimé

No. 01-12-170135 – www.myclimate.org© myclimate – The Climate Protection Partnership

ImpressumHumanité, 2e édition 2012 Juin 2012

ISSN 1664-2015

Photo de couverture: Caspar MartigVerso: Federico Orozco

Editeur: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected] www.redcross.ch

Dons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par courriel à [email protected] ou par téléphone au 031 387 74 64

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse, Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne, [email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (rédactrice en chef), Urs Frieden (Santé et intégration), Martin Hürzeler (Levée de fonds), Isabelle Roos (Corporate Partnerships), Christine Rüfenacht (Santé et intégration), Isabel Rutschmann (Communication), Karl Schuler (Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Toni Frisch, Carla Graf, Markus Mader, Gabi Maurer, Marco Ratschiller

Abonnement: L’abonnement coûte 6 CHF par an et est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTirage: 121000 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication: Croix-Rouge suisse

Traduction: Service de traduction CRSGraphisme et impression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: août 2012

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Soutien aux parents

Muchas gracias!

Chère lectrice, cher lecteur,

Mon émotion était grande à l’écoute du récit de notre collaborateur sur l’accueil chaleureux que lui a réservé le barrio suizo, ce quartier colombien dont les habitants, plus de vingt ans après, l’ont immédiatement reconnu et salué par son nom. Car les survivants de l’effroyable éruption volcanique de 1985 n’ont jamais oublié que ce sont des dons suisses qui leur ont per-mis de commencer une nouvelle vie. Aujourd’hui encore, ils sont fiers de leur «quartier suisse», comme il y a un quart de siècle, quand ils insistèrent pour baptiser ainsi le nouvel ensemble. Une fierté qui s’explique aussi par l’implication des habitants dans la reconstruction de leur quartier: même les femmes avaient alors appris à manier la truelle. Ainsi amenés à mettre la main à la pâte, tous avaient acquis un important savoir-faire, mais aussi pu ajuster leurs futurs logements en fonction de leurs envies. C’est pourquoi la communauté s’identifie aujourd’hui si fortement à son quartier et l’entretient avec tant de soin.Du reste, depuis des dizaines d’années, les opérations de reconstruction menées par la CRS reposent normalement sur une collaboration avec les populations concernées. Celle-ci de-mande toutefois une bonne organisation et un temps certain. Mais si l’aide à la reconstruction de la CRS n’est pas un cadeau sans contrepartie, ses effets n’en sont que plus durables. Les habitants du barrio suizo ont d’ailleurs expressément prié notre collaborateur de transmettre leurs remerciements, chose que je me charge bien volontiers de faire ici. La gratitude n’a pas besoin d’être exprimée tous les jours pour être ressentie pendant de longues années.Je vous donne rendez-vous en page 18 pour découvrir un petit coin de Suisse en Colom-bie et vous souhaite d’agréables moments de lecture en compagnie de ce magazine.

Avec mes meilleures salutations,

Markus MaderDirecteur de la Croix-Rouge suisse

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ÉditoRiAL

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Pour une maternité heureuseEn Suisse comme en Amérique du Sud

L’amour d’une mère est infini. Les soucis auxquels font face futures et jeunes mamans aussi. En Equateur, où la mortalité des enfants en bas âge est cinq fois plus élevée qu’en Suisse, il est essentiel que les mères soient conseillées par des sages-femmes (photo). Mais chez nous également, les jeunes parents ont parfois besoin d’être assistés. Dans le bassin amazo-nien (pages 6–7) et le Haut-Jura neuchâtelois (pages 8–9), les conditions de vie sont bien évidemment totalement différentes. Mais si la Croix-Rouge suisse adapte logiquement son approche, l’objectif reste le même: garantir à toutes une maternité heureuse.

REPoRtAgE

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grâce au mari, qui, comme il est d’usage dans la population quichua, a prêté assis-tance le moment venu.

Jamais seulMieux vaut ne pas être sujet au vertige si l’on veut s’engager sur l’étroite et bran-lante passerelle qui mène chez nos hôtes. La famille vit en effet dans deux pièces situées à trois mètres du sol, soutenues par des pilotis en bois de palmier. Ce mode de construction, très répandu dans le bassin amazonien, protège de l’eau et de l’humidité et évite que les animaux do-mestiques n’entrent dans les parties habi-tées: en l’occurrence, une première pièce qui sert de cuisine et de séjour, et une

seconde où parents et enfants dorment sur de maigres matelas posés à même le sol. C’est ici qu’Adrián est né. La nuit, il dort à côté de ses parents, le jour, il est allongé dans un petit hamac suspendu au centre

Petit matin pluvieux dans la forêt tropi-cale équatorienne. Après avoir bercé

la nuit de leur grésillement, les grillons se sont maintenant tus, les coqs prennent le relais. Alors que le nouveau-né Adrián reste allongé dans son hamac, Elias Ta-pui et Doris Alvarado, leurs quatre autres enfants, les grands-parents et les invités démarrent la journée par un petit-déjeu-ner nourrissant, une bouillie à base de bananes plantain et de manioc. Les deux garçons aînés prennent ensuite, pieds nus, le chemin de l’école primaire, située

à deux kilomètres de là dans le village de Makana Cocha. Les deux cadets, eux, jouent tranquillement. Il est temps pour la mère d’aller chercher le huahua (nouveau-né en quichua). Se doute-t-il qu’aujourd’hui sera un jour pas comme les autres?

Un rituel purificateurDix jours après la naissance d’Adrián, Mamá Joaquina, sage-femme, lui a pré-paré un bain de vapeur en vue d’un rituel qui a dans la culture indienne l’impor-tance d’un baptême. Elle a elle-même

cueilli dans la forêt tous les «ingrédients»: outre diverses plantes médicinales, le bain contient des feuilles de piment, de bananier plantain, d’oranger et de citronnier. Pendant dix bonnes minutes, sous une toile en forme de tente, la mère tient son bébé nu dans la vapeur d’eau. «Après cela, il sera immunisé contre les rhumes et la grippe. Mais le bain le pro-tègera aussi des mauvais esprits», nous explique Mamá Joaquina. C’est elle qui avait préparé Doris, 29 ans, à l’accou-chement. C’est donc notamment grâce à elle que tout s’est bien passé. Mais aussi

Les grands-parents consacrent une partie de leur journée à leurs petits-enfants.

Pendant la journée, le petit dernier de Doris Alvarado fait la sieste dans un hamac.

La sage-femme et le papa tendent une toile en vue du bain de vapeur rituel du nouveau-né.

Garantir des maternités heureuses en Equateur: dans le bassin amazonien, la Croix-Rouge suisse (CRS) soutient depuis 15 ans des programmes de santé. Une famille de paysans indiens nous ouvre les portes de son quotidien et nous fait découvrir un rituel pour les nouveau-nés.

TExTE: KARL SCHULER PHOTOS: FEDERICO OROzCO

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bâtiment en bois servant de foyer com-munal accueille aujourd’hui une dizaine de sages-femmes traditionnelles ainsi qu’une vingtaine de femmes enceintes et de jeunes mères avec leurs bébés. Doris Alvarado et Mamá Joaquina sont parmi elles. Un peu plus tard, un groupe de jeunes hommes se joint à l’assemblée. Tous suivent avec attention les explica-tions de Karina Pinto sur la sexualité et le planning familial. A l’aide de dessins en couleur, la collaboratrice locale du RIOS présente les différentes méthodes

de contraception et informe sur le sida. Les sujets délicats, comme la bonne utilisation du préservatif ou les consé-quences du machisme, sont abordés pour partie avec humour, ce qui permet de rester dans une ambiance détendue. «Nous cherchons avant tout à réduire le nombre des grossesses précoces et des grossesses à risques», précise Karina Pinto. Plus généralement, depuis que la CRS s’investit dans la région, soit depuis la fin des années 90, la santé des mères et des enfants est mieux protégée, avec à la clé une diminution de la mortalité mère-enfant. ➥redcross.ch/equateur

de la pièce. Grands-parents maternels et paternels vivent tout près et passent une partie de leur journée avec les petits-en-fants. Ainsi, le huahua n’est jamais seul. Durant les premiers mois, sa mère le por-tera partout, soigneusement emmailloté, même lors du travail aux champs.

plus qu’une accoucheuseMamá Joaquina, comme tout le monde l’appelle ici, a 60 ans. Elle fait partie, avec 30 autres femmes, de l’association des sages-femmes traditionnelles de la région de Loreto. L’accoucheuse, qui s’est vu fournir par la Croix-Rouge tous les instruments nécessaires, a suivi plusieurs formations du réseau RIOS, soutenu par la CRS. Cela lui a permis d’élargir les connaissances héritées au départ d’une sage-femme traditionnelle. Aujourd’hui, elle n’est plus seulement accoucheuse, mais conseille les futures mères en matière de santé et de planning familial. L’amé-lioration de l’hygiène a ainsi permis de réduire l’incidence des affections diar-rhéiques, et donc le nombre des décès qui leur sont imputables, chez les enfants en bas âge. «La protection de la santé des femmes passe par des intervalles de temps plus importants entre deux grossesses», souligne également la sage-femme. Des conseils qui ont fait réfléchir Doris et son mari: «Après avoir eu cinq garçons, nous ne serions pas contre une petite fille. Mais nous préférons attendre encore un peu.»

Le planning familial, tout sauf un tabouLe village de Makana Cocha, au cœur d’une clairière gagnée sur la forêt

vierge, ressemble à un terrain de football entouré d’une poignée de huttes. Un long

grâce à une meilleure hy-giène, l’incidence des diar-rhées chez les enfants est en baisse, tout comme les cas de décès liés à ces affections.

Des sages-femmes traditionnelles, des mères et quelques pères suivent avec intérêt les explications sur le planning familial.

Doris Alvarado, Elias Tapui et leurs enfants rentrent chez eux, dans la maison où les cinq garçons sont tous nés.

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Le centre de puériculture de la Croix-Rouge est un lieu incontournable pour

les jeunes parents de La Chaux-de-Fonds (NE). En ce vendredi de printemps, la salle d’attente fraîchement rénovée se remplit gentiment. Une maman avec son nouveau-né, une grand-maman avec sa fille et sa petite-fille, et un père, fier de sa petite puce qui sait déjà dire «papa», patientent sur les fauteuils. A l’intérieur de la salle de consultation, Alessio, huit mois, est déjà entre les mains expertes de la puéricultrice. Elle le pèse et le mesure. Le garçon se laisse faire sans piper mot. Tout le contraire de sa maman, Yolanda Russo, qui enchaîne les questions: Ales-sio se réveille soudainement au milieu de la nuit, que se passe-t-il? Puis-je lui don-ner des fraises à manger? etc. La puéri-cultrice, Céline Pellaton, prend tout son temps pour répondre et expliquer.

Bouée de sauvetage «Grâce à nos conseils, les parents maî-trisent mieux le quotidien et les situations difficiles», explique Céline Pellaton, 42 ans, responsable du centre. «La gros-sesse, le post-partum et la petite enfance sont des périodes de fragilité, où les

parents ont besoin de quelques coups de pouce pour pouvoir assumer leur rôle.» Un coup de pouce dont Yolanda Russo, 29 ans, a aussi pu profiter. La première fois qu’elle a franchi la porte du centre,

elle n’en menait pas large. Son fils Ales-sio, alors âgé de trois semaines, pleurait beaucoup. Il souffrait d’acidités gas-triques. «J’étais très fatiguée, un peu pau-mée», se souvient la jeune mère. Voyant la détresse de Yolanda Russo, la puéri-cultrice commence par la rassurer. Puis elle lui fournit quelques trucs pour sou-lager Alessio. Des conseils qui s’avèrent efficaces. Depuis, Yolanda Russo est une habituée des lieux. «Je fais confiance à ce qu’on me dit ici», dit-elle.Quel que soit l’âge des marmots, l’ali-mentation, le sommeil et le développe-ment caracolent en tête du hit-parade des questions les plus souvent posées à Céline Pellaton. Avec toutes les informa-tions désormais disponibles sur Internet, on pourrait penser que les parents sont en mesure de trouver une réponse par eux-mêmes. «Bien au contraire, affirme Cé-line Pellaton, elle-même mère de famille. Les mamans ne savent plus à quel saint se vouer, elles se sentent perdues.» Une par-tie essentielle de son travail consiste ainsi à entourer les mères (et quelques pères), les rassurer et leur donner confiance.

Dur, dur d’être parentL’objectif des puéricultrices est de garan-tir le bien-être des parents et dans la foulée celui de leur enfant. Dans les pre-miers mois, elles pèsent par exemple les bébés à chaque consultation. Une étape qui permet de suivre la courbe de poids, de déterminer si l’enfant mange assez ou non, et de prodiguer, le cas échéant, des conseils pour bien faire. En voyant

Garantir des maternités heureuses en Suisse: la mère du petit Alessio, huit mois, apprécie les précieux conseils qui lui sont distillés au centre de puériculture de la Croix-Rouge à La Chaux-de-Fonds. Un exemple régional du soutien apporté par la Croix-Rouge aux parents.

TExTE: CHRISTINE RüFENACHT PHOTOS: CASPAR MARTIG

Apparemment, Alessio ne serait pas lui non plus contre quelques conseils pour mieux s’alimenter.

Internet déstabilise souvent les parents plus qu’il ne résout les problèmes.

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maria KatuluInfirmière et sage-femme, Maria Katulu s’est occupée de femmes enceintes et de jeunes mères en Suisse et en Afrique. Après plus de 30 ans à la maternité de Berne, elle a dirigé ces 8 dernières années le programme de santé de la CRS au Swaziland.

Comment avez-vous vécu le passage à un système de santé africain?J’alternais souvent entre les deux «mondes», j’ai appris à m’adapter. Les accouchements à domicile ont représen-té pour moi une expérience très riche, notamment aux côtés de ma belle-sœur, sage-femme traditionnelle au Congo. J’ai beaucoup appris sur les mythes et traditions entourant la naissance.

Y a-t-il de grandes différences en matière de suivi prénatal et de planning familial?Au Swaziland, l’alimentation de la mère et de l’enfant doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Les femmes séropositives reçoivent en outre des médicaments préventifs qu’elles doivent prendre sans faute. Grâce à nos me-sures de prévention, aucun nouveau-né en 2011 n’était porteur du VIH. C’est miraculeux! Le planning familial est aus-si extrêmement important en raison de la prévalence élevée du virus du sida. Les sages-femmes sont là pour donner des conseils. Les femmes sont nombreuses à privilégier l’injection trimestrielle pour cacher à leur mari qu’elles utilisent une méthode de contraception.

où les accouchements se font-ils?En Suisse, la plupart du temps en milieu hospitalier. Au Swaziland, il faut convaincre les futures mères de se rendre dans un hôpital ou à proximité juste avant le terme. Ce que nombre de femmes vivant à la campagne ne veulent ni ne peuvent faire. Quand, dans un village reculé, des complications sur-gissent, l’aide arrive malheureusement trop tard.

tRoiS QUEStionS

régulièrement les bambins, pour certains toutes les semaines, les puéricultrices sont en outre bien placées pour dépister pré-cocement des problèmes de santé et des troubles de développement chez le bébé.

Elles peuvent ensuite les aiguiller vers des spécialistes avec lesquels elles travaillent main dans la main. Personnes de confiance par excellence, les puéricultrices connaissent non seule-

ment bien les enfants, mais souvent aussi de nombreux détails de la vie privée des mamans. Céline Pellaton constate ainsi que les familles en Suisse souffrent de plus en plus d’isolement. «Les parents doivent élever seuls leurs enfants, ce qui provoque un stress considérable», remarque-t-elle. La pression est encore accentuée parce qu’on attend d’eux qu’ils soient compétitifs au niveau pro-fessionnel et d’excellents parents. Surme-nage, fatigue, dépression et conflits en sont les conséquences. Dans ces cas aus-si, les parents ont la certitude de trouver de l’aide à la Croix-Rouge, ne serait-ce qu’une oreille attentive. Yolanda Russo,

elle, a en tout cas obtenu réponse à tout ce qu’elle voulait savoir. Pour éviter à Alessio de se réveiller, elle lui prépa-rera désormais un repas du soir un peu plus copieux. Et elle ne donnera pas de fraises au petit garçon, pour l’instant du moins. La CRS propose au niveau régional des offres pour les parents. Un aperçu de ses prestations sur➥redcross.ch/associationscantonales

Yolanda est ravie: la puéricultrice trouve Alessio en bonne santé.

L'entretien avec Céline Pellaton est détendu et constructif.

La plupart des questions portent sur l’alimentation, le sommeil et le développement des bébés.

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Pour en savoir plus: www.redcross.ch/parrainages Courriel: [email protected]

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détresse.

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En bREf

Un livre et un film pour le 60e anniversaire de la RegaDepuis 60 ans déjà, la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) sauve des vies en fournissant une assistance médicale par les airs. Un film et un livre marquent cet anniversaire. Dans le court métrage «Au cœur de la Rega», sauveteurs et rescapés parlent de ce qu’ils ont vécu, de leurs expé-riences limites, de leur rapport à la vie et à la mort, tandis que dans l’ouvrage «1414», Franziska Schläpfer dresse le portrait de 26 collaborateurs de la Rega. La Rega est l’une des organisations de sauvetage de la CRS.➥shop.rega.ch

Dans les neuf pays du Sahel, la sécheresse provoque une crise alimentaire frappant sur-tout la population des régions reculées. Cette année, la récolte des denrées de base que sont le mil et le maïs est en maints endroits insuffisante, et les prix restent inabordables pour de très nombreux habitants. A cette catastrophe s’ajoute la guerre civile qui se-coue le Mali, contraignant des dizaines de milliers de personnes à fuir du nord au sud. La Fédération internationale des Sociétés de

la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge met en œuvre, dans les pays touchés, des pro-grammes d’aide d’urgence auxquels la CRS participe à hauteur de 400000 CHF. Elle a par exemple dépêché un délégué au Tchad et distribue des biens de première nécessité au Mali. La CRS a lancé un appel aux dons. ➥Compte postal 30-9700-0, mention

«SaHeL», ou SmS au 464 indiquant

le mot clé et le montant du don

(p. ex. SaHeL 15)

Aide d’urgence de la CRS au Sahel

Les 9 et 10 mai derniers, la CRS a convié aux Archives fédérales à Berne des dona-teurs curieux d’apprendre. Après un mot de bienvenue de Markus Mader, directeur de l’organisation, ils ont assisté aux exposés passionnants de deux spécialistes. Monika Christofori, responsable de programme CRS, dépeignant la vie d’un jeune gar-çon au Laos, a expliqué comment la CRS veille à la santé de la population. Birgit Biedermann, notaire et avocate, a quant à elle parlé de façon claire et divertissante du droit successoral suisse et des possibi-lités de planifier sa succession. Après une visite guidée du bâtiment, les participants ont pu consulter des documents historiques de l’œuvre d’entraide. Une documentation sur les successions peut être commandée gratuitement (tél. 031 387 74 64 ou cour-riel [email protected]).

La mémoire de la nation

Le rappeur greis s’engage pour le vieillissement actifMalgré son nom, le rappeur Greis («vieillard») n’a que 34 ans. Ce qui ne l’em-pêchera pas, le 20 septembre prochain à Berne, de se consacrer aux générations aînées. En effet, à l’occasion de la 10e Conférence nationale de la CRS, le musi-cien participera à un dialogue intergénéra-tionnel aux côtés de Leni Robert, ancienne femme politique, qui représentera les plus de 70 ans, et de Mat-thias Aebischer, conseil-ler national PS, qui lui est entre deux âges. Une discussion qui pro-met d’être divertissante. Le thème «Vieillir, un projet d’avenir – vers une nouvelle solidarité entre générations» a été choisi à l’occasion de l’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénéra-

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ICR

tionnelle. «Le vieillissement s’impose désor-mais comme un défi clé pour la société de demain. Or ni le catastrophisme ni la mini-misation ne nous feront avancer», est-il écrit dans l’invitation à la conférence. Il s’agit bien plus d’emprunter de nouveaux che-mins dans un dialogue ouvert afin d’utiliser au mieux le potentiel de cette évolution.➥redcross.ch/conf12

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C’est étonnant: tous ceux que je ren-contre en ce lundi soir au centre pa-

roissial de la Markuskirche à Berne ont rejoint le groupe Help d’eux-mêmes, per-sonne ne les y a «entraînés». Il n’y a pas de groupes dans le groupe, et chacun

Le plein de découvertes, de suspense et de connaissances

Jeunesse samaritaine Help

Si les jeunes aiment les groupes Help, c’est parce qu’ils y apprennent tout ce qu’il faut savoir sur les premiers secours et y lient de nouvelles amitiés. Sans aucune pression de groupe ni esprit de compétition, des mots étrangers au vocabulaire de la jeunesse samaritaine.

TExTE: TANJA PAULI PHOTOS: CASPAR MARTIG

est ici accepté tel qu’il est. Il règne une ambiance joyeuse et motivante. Yves, gymnasien de 16 ans, fait partie de la jeunesse samaritaine depuis trois ans. Lors du slowUp du lac de Morat, il avait fait la connaissance d’un samaritain, ami

de son père, qui lui avait appris l’exis-tence d’une formation pour les jeunes. Lea, 15 ans, est tombée sur Help en fai-sant des recherches sur Internet à propos de la Croix-Rouge. D’autres encore ont suivi la formation aux premiers secours et

EngAgEmEnt

Nadine tient levée sa main «ensanglantée» sur les instructions d’Yves, pour que ce dernier puisse mettre le pansement d’urgence.

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Page 13: Magazine Humanité 2/2012: Pour une maternitéheureuse

EngAgEmEnt

s’ajoutent les frais de participation à un camp bénévole.

Un programme riche et variéLorsque je leur demande pourquoi ils ont rejoint Help, tous me donnent la même réponse. Nadine, 16 ans, aimerait plus tard exercer une profession dans le se-courisme. Mais elle aussi avance comme première raison qu’elle s’y amuse. Claudio, membre depuis deux ans et aujourd’hui benjamin des moniteurs, trouve idéale la combinaison entre exer-cices de sauvetage et divertissement. Tous sans exception soulignent qu’ici, ils «apprennent vraiment quelque chose». On les croit sur parole, à la vue du pro-gramme annuel alléchant: «Accidents dans la neige et sur la glace», «Premiers secours psychologiques», «Visite de la base Rega de Belp», «Symptômes de maladies et remèdes maison», «Week-end à Alpamare», et bien d’autres acti-

vités encore. Le camp de Pentecôte et le camp national à l’automne sont des musts. Mais aucun des groupes Help ne pourrait exister sans ses moniteurs dévoués. Mis-cha Schori, à Berne, semble même faire l’objet d’une vénération. Il est absent le jour de ma visite, mais tous me parlent de lui. Karin von Niederhäusern et Corne-lia Fasnacht s’engagent elles aussi avec conviction. Les deux monitrices sont à la jeunesse samaritaine depuis l’enfance.

Aujourd’hui, elles cherchent sans cesse de nouvelles idées pour susciter l’intérêt des jeunes. «Parfois, nous préparons un exercice particulièrement difficile, ex-plique Karin. Ils apprécient ce genre de défis, qui leur permettent de montrer ce dont ils sont capables. Par exemple, c’est stressant quand trop peu de sauveteurs sont sur place. Ou quand les exercices ont lieu de nuit. Dans l’obscurité, on est perdu, on ne voit ni les blessures ni le sang. Et même si beaucoup se servent de leur mobile comme lampe de poche, cette solution ne laisse qu’une seule main libre.» Les enfants dès 8 ans peuvent apprendre de manière ludique à prodiguer les pre-miers secours. «Les écoliers sont déjà phy-siquement capables de faire un massage cardiaque pendant une durée brève. Ils comprennent naturellement ce qu’on leur montre, et avec eux, c’est parfois plus facile qu’avec les adultes», indique en souriant la responsable de 26 ans. Comment d’ail-leurs ferait-elle de la publicité pour Help, elle qui a passé la moitié de sa vie dans ce groupe? «Les expériences que tu y ac-quiers sont uniques, et tu as de nombreuses possibilités de formations continues, qui t’apportent beaucoup au quotidien. Et ici, c’est une combinaison idéale entre plaisir et apprentissage.» Bon, ce n’est pas vraiment un slogan bref et percutant, mais c’est sin-cère et persuasif.➥samaritains.ch

Les citations en rouge sont extraites du dépliant «Try it» de la jeunesse samari-taine Help.

viennent depuis régulièrement participer aux exercices qui ont lieu toutes les deux semaines.«Chez nous, tout le monde est bienve-nu!» Une assertion qui s’applique sans aucune limite chez les jeunes samari-tains. Au contraire de beaucoup d’autres groupes de jeunesse qui attendent de leurs membres davantage que de la moti-

vation et une saine curiosité: il faut avoir le sens du rythme pour participer à une société de musique, aimer le sport pour jouer dans un club de foot, et se sentir à l’aise en forêt pour devenir scout. D’un point de vue financier aussi, rejoindre un groupe Help est une activité raisonnable, puisque, selon la région, une affiliation coûte entre 10 et 30 CHF par an, à quoi

«nous aidons les malades et les blessés. en cas d’accident, nous savons quoi faire.»

«nous participons aussi à des rencontres internationales.»

La monitrice jeunesse Karin von Niederhäusern crée une fausse blessure.

Yves, assisté par Claudio, moniteur jeunesse, utilise un simple chiffon pour faire un pansement d’urgence.

Yves vérifie que le pansement est bien mis.

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Page 14: Magazine Humanité 2/2012: Pour une maternitéheureuse

Hier, nous avons pour la première fois reçu un mandat en provenance

du Groenland. C’est dire l’étendue de la diaspora érythréenne», raconte En-drias Nase, une pointe de fierté dans la voix. Des milliers de données se rap-portant à des personnes contraintes à l’exil par la guerre, des troubles poli-

Quand la piste mène à Khartoum

Service de recherches CRS

L’action du Service de recherches de la Croix-Rouge suisse (CRS) est relayée à l’échelle planétaire par de nombreux collaborateurs du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. A Khartoum, la capitale soudanaise, la structure dispose d’un interlocuteur de premier ordre en la personne d’Endrias Nase. Lors de notre visite, cet Erythréen de naissance revient sur un cas qui l’a particulièrement ému.

TExTE: KARL SCHULER PHOTOS: FABIAN BIASIO

tiques ou la pauvreté sont amassées dans son bureau. Agé de 35 ans, notre interlocuteur travaille pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont l’Agence centrale de recherches œuvre dans le monde entier au rétablis-sement des liens familiaux et au regrou-pement familial.

Endrias Nase a quitté en 2000 son pays natal pour Addis Abeba, la capitale éthiopienne, où il a terminé ses études. Outre le tigrigna, sa langue maternelle, il maîtrise l’anglais, l’amharique – pre-mière langue véhiculaire de l’Ethiopie – et l’arabe: un atout de taille dans l’exer-cice de sa tâche. En Suisse, nombre de

Endrias Nase, qui travaille pour le CICR, parcourt Khartoum à la recherche de personnes disparues.

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RÉALitÉS

réfugiés venus d’Erythrée ont perdu la trace de leurs proches. La plupart ont fui leur pays pour échapper aux persécu-tions. Sis à Wabern, près de Berne, le Service de recherches de la CRS soumet souvent leurs requêtes au polyglotte. Si de nombreux cas restent irrésolus, il y en a aussi qui connaissent un heureux dénouement.

Une aiguille dans une meule de foin Paradise Internet: l’enseigne aux lettres fluorescentes clignote à l’entrée de l’échoppe dont Endrias Nase est un habi-tué. Le cybercafé est pour lui une source fiable quand, tel un détective, il est à la recherche d’une piste. Les Erythréens sont particulièrement nombreux dans le quartier de Jiref, situé non loin du centre de Khartoum. Endrias Nase connaît tous les gérants des cybercafés, salons de coiffure, restaurants et autres petits com-merces. Son amabilité, sa discrétion et sa connaissance intime de la culture sont autant de sésames. Pour les réfugiés et autres migrants, Khartoum est d’abord un lieu de transit à partir duquel ils tentent de rejoindre leurs parents à l’étranger. Les investigations d’Endrias Nase et de son équipe s’apparentent souvent à la recherche d’une aiguille dans une meule de foin, tant il est difficile d’obtenir des

L’engagement d’Endrias Nase transparaît dans ses propos.

Le Service de recherches de la CRSToute personne domiciliée en Suisse qui a perdu la trace d’un proche ou d’un membre de sa famille peut s’adresser au Service de recherches de la CRS. Préalablement à tout rétablissement des liens, celui-ci s’assure auprès de la personne recherchée qu’elle souhaite être mise en contact avec celui qui est à l’origine de la requête. Le Service de recherches aide aussi à– se procurer des rapports médicaux

et d’assistance en cas de perte de contact avec des personnes âgées ou malades à l’étranger,

– transmettre des documents person-nels importants en l’absence de canaux de communication,

– éclaircir le sort de personnes dispa-rues et localiser des sépultures,

– opérer des regroupements familiaux.

Ces prestations sont gratuites. Aussi le fonctionnement du service dépend-il de vos dons. Tout mandat de re-cherche peut être soumis au Service de recherches de la CRS par téléphone au 031 960 77 70 ou par courriel à➥[email protected]

à PRoPoSprécisions sur l’origine des personnes et tant celles-ci sont, par peur des autorités, réticentes à dévoiler leur adresse.

Une nouvelle providentielle de SuisseUn cas soumis par la CRS a particulière-ment marqué Endrias Nase. Celui de ce père de famille qui, en butte à des per-sécutions en Erythrée, avait été contraint à l’exil et recherchait désormais les siens depuis la Suisse. Inquiet pour sa femme et leurs quatre enfants, qu’il avait dû aban-donner dans la fuite, il s’est adressé au Service de recherches de la CRS, qui a transmis à son contact local les maigres indices disponibles.Endrias Nase a fini par retrouver les dis-parus, par l’intermédiaire de la paroisse érythréenne de Khartoum. Il les a rassu-rés sur le sort de leur mari et père, en vie et en sécurité à l’étranger. Le colla-borateur du CICR revient sur leurs mois d’internement dans un camp de réfugiés dans le nord du Soudan: la promiscuité et la précarité des conditions de vie y étaient telles que la famille s’était enfuie avec d’autres résidents. Mais le trans-port nocturne organisé par des passeurs à bord d’un véhicule tout-terrain ouvert avait tourné au drame: l’avant-dernier des fils, alors âgé de neuf ans, était tombé de la plateforme, et le conducteur

ne s’était pas arrêté. Bien que blessé à la tête, le garçon s’était réfugié dans le prochain village, où la famille qui l’avait recueilli l’avait aidé à retrouver sa mère à Khartoum. Après tant d’épreuves tra-versées avec des enfants âgés de six à quinze ans, quel soulagement pour cette femme d’apprendre de la voix d’Endrias Nase que son mari était sain et sauf!Quant à savoir si la famille bénéficiera du regroupement familial, c’est là une question qui sera tranchée par les autori-tés suisses. Après un tel heureux dénoue-ment, Endrias Nase pourrait considérer le cas comme classé. Mais son expérience l’incite à plus de nuance: «Même un cas classé ne l’est pour nous jamais tout à fait.»➥redcross.ch/recherches

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La CRS toujours aux avant-postes

gestion de catastrophes et coopération au développement

Ancien responsable de l’Aide humanitaire de la Confédération, je me suis rendu dans d’innombrables régions sinistrées ou déchirées par des conflits pour y superviser l’aide d’urgence et la reconstruction. Tout au long de ma carrière, j’ai ainsi été le témoin privilégié de l’action de la Croix-Rouge suisse (CRS). La gestion de catastrophes et la coopération au développement ont besoin d’organisations compétentes qui poursuivent leur travail même après le départ des journalistes.

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A vrai dire, ma carrière humanitaire a débuté à la CRS. C’est en effet une dis-

cussion en juin 1970 avec Hans Schindler, ancien secrétaire général de l’organisation malheureusement décédé aujourd’hui, qui m’a ouvert les portes de l’humanitaire en général et du Corps suisse d’aide huma-

ConviCtion

nitaire (CSA), institution alors naissante, en particulier. J’ai donc fait mes premiers pas dans ce domaine exigeant et fascinant qui m’occupe désormais depuis plus de 35 ans. Et lorsque j’ai été élu au Conseil de la Croix-Rouge l’an dernier, la boucle s’est refermée de façon plutôt extraordinaire.

Mais permettez-moi un retour en arrière. Avant de me mettre au service de la Confédération en 1980, j’ai dirigé un projet de reconstruction de la CRS et du CSA au Guatemala.En 30 ans de carrière dans l’humanitaire, j’ai noué des liens étroits avec la CRS et

Après avoir coordonné la distribution de biens de première nécessité en Haïti, la CRS soutient désormais la reconstruction.

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le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensemble. La CRS a d’ailleurs toujours été une partenaire fiable.La Suisse a beau être un petit pays, sa flexi-bilité et sa gestion optimale des ressources lui permettent d’apporter une aide efficace, de prendre des initiatives et de contribuer à la conception de programmes.Grâce à sa position privilégiée au sein de la Fédération internationale des Sociétés

de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la CRS est à même de mieux faire en-tendre la voix de la Suisse. Et à mon avis, ce vaste réseau, regroupé sous un même emblème symbole de tradition, de parte-nariat, d’aide et d’espoir, représente une force particulière pour l’avenir. C’est une

véritable chance qu’il faut absolument saisir.La CRS participe également à la Chaîne suisse de sauvetage et à de nombreuses missions d’aide d’urgence de la Confédéra-tion. Quand il s’agit de sauver des vies et de soulager les souffrances, un de ses représen-tants est toujours présent aux avant-postes. Or la CRS ne se borne pas à soutenir les victimes de catastrophes pendant les opé-rations d’aide d’urgence spectaculaires abondamment relayées par les médias. Des années plus tard, elle poursuit l’effort de reconstruction en gardant toujours à l’esprit l’importance des mesures pré-ventives. C’est ainsi par exemple qu’elle

construit des logements antisismiques. Mais cette aide à l’autonomie axée sur la durée fait très rarement la une des jour-naux, et c’est malheureux, car elle est bien plus efficace que d’autres mesures.Si j’ai choisi de mettre en avant ses activités à l’étranger, cela ne signifie pas pour autant que la CRS, aux côtés de ses partenaires, ne joue pas un rôle primordial au niveau national aussi. Au contraire! Son assise so-lide en Suisse, son expérience et ses compé-tences contribuent directement à la portée et à l’efficacité de son action à l’étranger.J’aimerais aussi saluer ici le travail de toutes les personnes œuvrant à titre béné-vole ou honorifique, un engagement inesti-mable, qui plus est à notre époque.Aujourd’hui, la CRS, comme toutes les or-ganisations actives à l’échelle internatio-nale, fait face à des défis considérables. Au cours des prochaines années, il s’agira de trouver des idées et approches nouvelles tout en cultivant un esprit entre-preneurial et responsable.

Quels sont les défis qui nous attendent? Le changement climatique et ses consé-quences, l’augmentation du nombre de ca-tastrophes naturelles et leurs répercussions largement sous-estimées sur l’environne-ment: autant de menaces qui requièrent visiblement des mesures de prévention. Quant à la recrudescence des flux migra-toires, elle nous incite à lutter encore plus activement contre la faim et la pauvreté. Bien entendu, il faut aussi garantir la qualité de l’aide humanitaire. Il y a des années de cela, j’ai instauré la certification des organi-sations de sauvetage actives au plan interna-tional et, après le séisme en Haïti, exigé la certification de l’ensemble des organisations

toni frischJusqu’à sa retraite en 2011, Toni Frisch, 66 ans, était directeur suppléant de la DDC et responsable de l’Aide humanitaire. Depuis l’an dernier, il est membre du Conseil de la Croix-Rouge et conseiller auprès de l’ONU.

d’aide d’urgence. Nous ne pouvons plus tolérer que des «acteurs» non qualifiés, non coordonnés et inexpérimentés interviennent dans les régions en crise. Ils n’y sont d’au-cune aide et représentent au contraire une

charge pour les victimes et les pays touchés.A cet égard, la CRS peut peser de tout son poids: en influant sur le réseau mon-dial du Mouvement, elle apporte une contribution concrète et précieuse.La Suisse, la CRS, le Mouvement de la Croix-Rouge et NOUS TOUS sommes ap-pelés à apporter notre contribution pour ré-pondre à ces défis et trouver des solutions.➥redcross.ch/aide-urgence

Un camp de la CRS après les inondations au Pakistan: la CRS construit actuellement de nouvelles maisons.

Toni Frisch (ici de retour d’Inde en 2001) a dirigé de nombreuses opérations de sauvetage pour la DDC.

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La CRS peut influer sur le réseau mondial et apporter une contribution précieuse.

malheureusement, l’aide à l’autonomie, efficace sur le long terme, fait très rarement la une des journaux.

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Un quartier colombien à l’heure suisse

25 ans après l’éruption

Le barrio suizo, dans la municipalité colombienne d’Armero-Guayabal, est né sur les ruines de la terrible éruption volcanique de 1985. Aujourd’hui encore, les 120 familles qui l’occupent sont fières du standing et de l’ambiance de leur quartier. Vingt-cinq ans après, l’heure était aux retrouvailles.

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La première chose que je remarque, c’est la taille des manguiers en fleur

qui bordent la place du quartier: lors de ma dernière visite, il y a plus de 20 ans, ils venaient tout juste d’être plantés. Quelle différence! Puis je regarde les en-fants qui s’égayent autour de la fontaine, et je pense à leurs parents et grands-pa-rents, qui, un quart de siècle en arrière, ont bâti de leurs mains les 120 logements

de ce quartier. C’est la première fois de-puis 1990 que je reviens dans le barrio suizo, ainsi baptisé en référence à l’aide alors reçue de la Suisse. Je suis à la fois impatient et ému.

a l’origine, une tragédieRescapés de l’une des plus grandes catastrophes naturelles du siècle der-nier, les habitants de ce quartier sont des survivants. Le 11 novembre 1985, un volcan de plus de 5000 mètres, le Nevado del Ruiz, entre en éruption: les coulées de lave atteignent la vallée et engloutissent la petite ville d’Armero, faisant 25 000 morts – un Pompéi des temps modernes. Quelques habitants toutefois réussissent à se sauver, et 120 familles sont choisies pour bénéficier du programme de reconstruction de l’Aide

humanitaire de la Confédération et de la Croix-Rouge suisse. Sur le chantier, guidés par les conseils de spécialistes suisses et colombiens, les futurs résidents mettent la main à la pâte. En effet, le ca-deau n’est pas sans contrepartie. Hector Rubio, premier président de l’associa-tion de quartier, se souvient: «Les deux années de construction, jusqu’en 1988,

espíritu suizo, c’est ainsi que les habitants désignent l’atti-tude de responsabilisation à laquelle ils attribuent le parfait entretien du quartier.

ont été pour nous un dur apprentissage. Mais elles nous permettent aujourd’hui encore de nous identifier pleinement à ce quartier.»

nostalgie La moitié des familles du barrio suizo étaient déjà là à l’époque de la construc-tion. Les retrouvailles sont chaleureuses, et tous nous invitent à venir prendre le tinto, comme les Colombiens appellent le café. Notre première visite sera fina-lement pour Doña Anuncia, qui fête aujourd’hui ses 84 ans: je la revois tra-vaillant sur le chantier, elle qui parlait avec tant d’impatience de sa future mai-son. Aujourd’hui, elle peut nous montrer avec fierté sa cuisine et son salon, ruti-lants de propreté, mais surtout son jar-din, où poussent, au milieu des fleurs tro-picales, des avocats, des bananes et des tomates destinés à l’autoconsommation. Les visites se poursuivent jusqu’au soir, au rythme joyeux des airs de cumbia qui filtrent des maisons. Des deux côtés, bien des souvenirs refont surface. Les gens sont loin d’avoir oublié les responsables Un quart de siècle après sa naissance, le quartier suisse reste toujours aussi soigné.

Il y a 27 ans, Mariana Machado perdait sa fille dans la catastrophe. Sa petite-fille Diana Aguirre (ainsi désormais que ses jumeaux) vit depuis lors chez elle.

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de projet suisses et colombiens qui les ont assistés. Ils nous demandent de nos nouvelles et nous donnent des leurs, ce-pendant que Ruby Arango nous montre qu’elle est restée l’hôte merveilleuse que nous connaissions en nous servant une collation pour le moins généreuse.

Des menuisiers passionnésNous ne pouvons pas manquer non plus de visiter, dans une partie du quartier consacrée à l’artisanat, la menuiserie tenue par Noemi Martinez et son mari, Alirio Muñoz. L’atelier, présent depuis le début, compte parmi cette dizaine de petites entreprises qui ont pu se lan-cer grâce à un fonds mis sur pied par la Croix-Rouge et à l’octroi de micro-crédits. «Nos meubles sont appréciés, car nous les fabriquons sur mesure. C’est une chance de pouvoir vivre de sa passion», s’enthousiasme Noemi en nous montrant le coffre en bois de cèdre qu’elle vient de terminer. Après une crise relativement longue, les pe-tites entreprises ont de nouveau accès au crédit. Responsable de la fondation chargée de la distribution de cet argent, Germán Saavedra, qui dirige depuis la naissance du quartier une petite so-ciété de construction, a la confiance de tous. Et il salue la discipline de paiement des membres, grâce auxquels le fonds a

pu recommencer à financer de nouvelles entreprises.

Question de caractèreVingt-cinq ans après, le barrio suizo n’a rien perdu de son caractère, qui tient tant à la qualité des constructions qu’à l’es-thétique et à l’aspect toujours soigné du quartier. Les maisons sont extrêmement spacieuses pour la région. De même, l’épaisseur des murs permet de garder la fraîcheur à l’intérieur, un impératif sous ces latitudes. Toujours pour faire face au

climat tropical, un réseau de corridors couverts a été déployé, véritables ton-nelles courant le long des murs de tout le quartier. Côté esthétique, les différentes façades forment une harmonieuse palette de couleurs, auxquelles répondent dans les jardins les teintes de l’hibiscus, de l’ipé jaune ou encore du roucou, dont on tire d’ailleurs un colorant naturel. Ici, dans les basses plaines du fleuve Magdalena, la Colombie fait honneur à sa réputation de paradis naturel.Et si les anciens se plaignent que les jeunes et les nouveaux arrivants ne par-ticipent pas assez aux tâches collectives, regrettant la soi-disant disparition de l’espíritu suizo, comme ils désignent l’at-titude de responsabilisation à laquelle ils attribuent le parfait entretien du quartier, force est de constater que l’actuel prési-dent de l’association, arrivé il y a seule-ment deux ans, fait tout pour que la nou-velle génération s’attache à préserver le caractère unique de son cadre de vie.

L’envers du décorMalgré le temps, le douloureux souvenir de la tragédie d’Armero reste vivace. L’histoire de Mariana Machado est celle de bien d’autres: en ce jour funeste de 1985, sa fille a été emportée par une cou-lée de boue. Elle ne l’a plus jamais revue. Aujourd’hui, Mariana vit avec sa petite-fille Diana Aguirre et les jumeaux de cette dernière dans la «maison suisse», comme elle l’appelle. Mais pour elle comme pour tous ces gens qui ont perdu des êtres chers ou échappé eux-mêmes de peu à la mort, les blessures sont encore loin d’être totalement refermées.Par ailleurs, la violence qui caractérise la Colombie n’a pas épargné cette partie du pays. Dans les années 90 en particu-lier, les grands éleveurs n’ont pas hésité à s’appuyer sur des escadrons de la mort d’extrême droite pour chasser les petits paysans. A l’insécurité de ces années s’est ajouté le fait que l’élevage, principal débouché, ne crée que peu d’emplois. Conséquence, beaucoup de jeunes du quartier partent tenter leur chance en ville. Ce qui ne les empêche pas de reve-nir régulièrement dans l’oasis du barrio suizo. ➥redcross.ch/reconstruction

Karl Schuler, collaborateur CRS (au centre), échange avec les habitants des souvenirs du temps de la construction.

Alirio Muñoz et Noemi Martinez ont lancé leur activité grâce à un microcrédit du fonds CRS.

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En bREf

timbre de collection «don du sang»Transfusion CRS Suisse et La Poste Suisse ont présenté ensemble sur la place fédé-rale le nouveau timbre spécial «Don du sang». Lors de la cérémonie, le conseiller fédéral Alain Berset a salué cette initia-tive qui représente une véritable marque d’estime à l’endroit des quelque 200 000 personnes en Suisse qui donnent leur sang. «Celui qui donne son sang sait que nous avons un besoin vital les uns des autres», a-t-il déclaré, avant d’inviter tous ceux qui hésitent encore à franchir le pas. Ce timbre spécial d’une valeur d’1 CHF est disponible dans tous les bureaux de poste.

Sous l’eau, les jeunes enfants ne pa-niquent pas et se noient en silence. Les quasi-noyades, plus fréquentes que les accidents à l’issue fatale, causent souvent de graves séquelles à vie. Près de 90% des accidents aquatiques chez les petits pourraient être évités si les adultes avaient davantage conscience du danger et sur-veillaient mieux les baignades. Dans une vidéo de quatre minutes, la Société Suisse de Sauvetage (SSS) explique pourquoi des situations en apparence inoffensives au bord de l’eau sont dangereuses. Ce petit film, accompagné de conseils pour les parents et les enseignants, peut être visionné sur le site Internet de la SSS.➥leau-et-moi.ch

Quand le danger rôde

Soucieuse d’aider les enfants en dé-tresse, Nicole Berchtold a opté pour un parrainage de la CRS. La présentatrice de la télévision suisse alémanique est de-venue mère en février dernier. «J’ai alors pris conscience de la difficulté d’être parent, d’autant plus quand l’essentiel, comme l’eau potable, la nourriture et les possibilités d’instruction, fait défaut. J’aimerais faire un geste en faveur des familles qui sont moins privilégiées que nous.» Nicole Berchtold s’est renseignée sur les parrainages en consultant le site de la CRS. ➥redcross.ch/parrainage

La générosité en un clic nouvelle offre thérapeutique pour enfants et adolescents

Ensemble pour protéger et pour aider

Le Service ambulatoire pour victimes de la torture et de la guerre (afk) de la CRS à Wabern prévoit une offre thérapeutique spécifiquement destinée aux enfants et adolescents traumatisés pour leur ap-prendre à gérer un passé marqué par la guerre et l’exil et à reprendre confiance en l’avenir. «C’est une bonne chose que ce programme, s’enthousiasme Tania Rothe, psychothérapeute responsable de l’offre. Dans la région de Berne, il n’existe pour l’instant aucun service spécialisé, alors que ces jeunes représentent un groupe cible très fragile.» Les enfants dont les pa-rents sont déjà suivis à l’afk en raison d’un

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Annemarie Huber-Hotz, présidente de la CRS, et Klaus-Peter Röhler, CEO d’Allianz Suisse, ont reconduit jusqu’en 2015 le partenariat qui lie les deux organisations selon la devise «Joignons nos forces pour protéger et pour aider». Un mot d’ordre que les collaborateurs de la compagnie d’assu-rance prennent à la lettre, eux qui donnent régulièrement leur sang, participent à l’ac-tion «2 5 Noël» ou répondent aux appels aux dons lancés par la CRS en cas de catastrophes. Depuis cinq ans déjà, Allianz Suisse soutient activement le service des transports, l’Alarme Croix-Rouge ainsi que l’aide d’urgence. Cette année, à l’occasion

de la Journée mondiale de la Croix-Rouge, l’entreprise a vendu à ses collaborateurs à un prix libre plus de 600 sablés à la confi-ture ornés d’une croix rouge. Les recettes ont été reversées à la CRS en faveur d’un foyer pour enfants handicapés en Biélorussie.

stress post-traumatique seront prioritaires dans l’attribution des places de thérapie.➥torturevictims.ch

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Conjuguer bon sens et empathie

interview

Responsable de la division Afrique et Amérique latine au département Coopération internationale de la Croix-Rouge suisse (CRS), Esther Oester veille avec son équipe à ce que les dons récoltés au titre de la reconstruction après une catastrophe soient investis dans des programmes de santé et de prévention axés sur le long terme.

INTERVIEW: TANJA PAULI

revêtent, notamment en matière de santé. Chez nous, la médecine académique et la médecine alternative se complètent aussi. On s’intéresse aujourd’hui davan-tage à cette approche, au lieu de la consi-dérer d’emblée comme insignifiante. En Afrique de l’Ouest, on est persuadé que les Blancs ne sont pas réceptifs au mara-boutage. Pourtant, si nous laissons entre-voir nos propres croyances et supersti-tions, nous gagnons la confiance de nos interlocuteurs, comme j’en ai récemment fait l’expérience.

Racontez-nous cet épisode!Chez nous, on dit que croiser les bras en se serrant la main porte malheur. Or cela s’est justement produit à notre arri-vée au Soudan du Sud. J’ai expliqué cette superstition au secrétaire général de la Croix-Rouge locale. Lorsque notre avion n’a pas pu décoller en raison d’un pro-blème technique, il en a conclu que cette avarie était due à ce geste malencon-treux. La découverte de points communs est source de confiance.

Etes-vous en contact permanent avec les délégués à l’étranger?Non, cette tâche incombe à mon équipe. Je m’occupe des questions stratégiques et assume un rôle de coach dans les situations difficiles. J’assure aussi la suppléance en cas de surcharge, par exemple lorsque les responsables de programmes rendent visite aux délé-

Esther Oester, vous revenez du Soudan du Sud. Quelles impressions avez-vous rapportées de cette visite?Des impressions très fortes, que je dois encore assimiler. Le Soudan et le Soudan du Sud sortent de 20 ans de conflits. Les habitants ne connaissent rien d’autre que le combat ou l’exil. Il leur faudra d’abord apprendre à croire à une paix durable. Certains vivent encore cachés dans les montagnes. Nous avons rencontré une pauvreté extrême dans un pays dévasté par la guerre, où beaucoup de gens n’ont aucune formation et où d’innombrables femmes meurent en couches. J’ai relevé quelques détails à corriger, mais dans l’ensemble, nos programmes d’aide fonc-tionnent bien. Je sais que notre action est utile, et c’est motivant.

Vous êtes confrontée à la misère et à la souffrance. Comment gérez-vous cela?A mon retour, je parle beaucoup de ce que j’ai vécu. Je revis aussi mon voyage en pensées et en regardant des photos. Il y a des moments de tristesse et d’accable-

ment, mais je les accepte, car je ne veux pas me couper de mes émotions. Lorsque je me suis engagée dans la coopération il y a 20 ans, j’ai croisé des journalistes et des collaborateurs d’ONG désabusés qui ne croyaient plus à la possibilité de trouver des solutions. Je m’étais jurée à

l’époque de changer de métier si je de-vais un jour devenir cynique ou ne plus éprouver aucun sentiment face au mal-heur d’autrui.

Quelles sont les qualités requises pour ce travail?En premier lieu, un bon sens relationnel et de la patience. Il faut parfois laisser du temps aux gens pour les amener à accepter une idée. Si vous faites preuve d’ouverture et savez être à l’écoute, vous recueillerez des confidences ines-pérées. Auparavant, on accordait peu d’importance à l’avis et aux convictions des habitants. On sait aujourd’hui que la compréhension et l’acceptation de l’autre sont essentielles à une bonne col-laboration.

Vous faites allusion aux croyances traditionnelles?Oui, dans certains pays d’Afrique, on s’aperçoit vite de l’importance qu’elles

Esther oester50 ans, travaille depuis cinq ans pour la CRS. Après des études d’économie et de sociologie, elle a obtenu un post-diplôme en coopération internationale. Elle et ses douze collaborateurs sont responsables des délégations dans seize pays.

«Si je devais un jour devenir cynique, je changerais de métier.»

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gations à l’étranger. C’était le cas lors de la révolution en Egypte. Dans ce pays, la CRS soutient le Service de trans-fusion sanguine. Au printemps 2011, j’ai téléphoné tous les jours à notre délégué au Caire. Je l’ai épaulé tout au long de sa mission jusqu’au moment où nous avons dû lui ordonner de quitter le pays pour des raisons de sécurité. Enfin, je suis présente dans les situations de transition. Ainsi, en renfort de notre délé-gation soudanaise, nous avons dépêché un délégué CRS dans le nouvel Etat du Soudan du Sud, raison de ma récente visite en compagnie du responsable de programme.

Les gens vous font-ils davantage confiance en raison de votre apparte-nance à la Croix-Rouge?Oui, et les sept Principes fondamen-taux de la Croix-Rouge sont fort utiles. Ils m’ont été d’une aide précieuse au

Soudan du Sud, lors d’une réception qui rassemblait un public nombreux et le gouvernement local. Une ministre a tenu un discours guerrier au sujet des champs pétrolifères, qui demeurent une source de conflit, en s’appuyant sur notre présence pour étayer ses thèses. J’ai réalisé qu’elle nous instrumentalisait

et qu’il me fallait intervenir avec diplo-matie. Je me suis référée aux sept Prin-cipes fondamentaux de la Croix-Rouge, en évoquant d’abord le droit internatio-nal humanitaire, puis les Conventions de Genève. A mon grand soulagement, j’ai réussi à défendre notre neutralité sans que mon discours ne soit perçu comme une offense personnelle. Notez que nous nous trouvions à un endroit qui avait été

inaccessible pendant six mois en raison de la situation tendue.

Avez-vous l’impression de pouvoir réellement faire bouger les choses?Toute petite déjà, j’étais animée par le désir d’aider les autres. A 25 ans, je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je sais ce qu’il est possible de faire et où se trouvent les limites. Mais tant que nous pouvons sauver des vies, nous poursuivons notre action. Par la pré-vention, les soins ou la préparation aux catastrophes. Nous ne sommes pas des sauveteurs ponctuels – nous œuvrons en permanence au sein d’une équipe internationale. L’effet de notre travail est démultiplié par une organisation bien réfléchie.➥redcross.ch/etranger

Esther Oester remet un t-shirt à un collaborateur de la Croix-Rouge du Soudan du Sud.

«grâce aux principes fondamentaux, j’ai réussi à défendre notre neutralité.»

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1. Le graphisme du magazine vous plaît-il?■ Enormément■ Beaucoup■ Assez■ Pas du tout

2. après la lecture d’Humanité, comment estimez-vous avoir été informé-e du travail de la CRS?

■ Très bien■ Bien■ Suffisamment■ Insuffisamment

3. Dans le présent numéro, quels articles vous ont le plus intéressé-e (trois au maximum):■ En Suisse comme en Amérique du Sud – Pour une maternité heureuse, p. 4–9■ Jeunesse samaritaine Help – Le plein de découvertes, de suspense et de connaissances, p. 12–13■ Service de recherches – Quand la piste mène à Khartoum, p. 14–15■ Gestion de catastrophes et coopération au développement – La CRS toujours aux avant-postes, p. 16–17■ 25 ans après l’éruption – Un quartier colombien à l’heure suisse, p. 18–20 ■ Interview – Conjuguer bon sens et empathie, p. 22–23■ Aide aux parents – «La Croix-Rouge, ma bouée de sauvetage», p. 25–27■ Equateur – La banane plantain, leur pain quotidien, p. 29

4. Quels sont les thèmes qui vous parlent le plus? ■ La vie dans les pays en développement ■ L’intégration en Suisse■ La vie avec des enfants ■ L’action des collaborateurs de la CRS ■ La vieillesse et son quotidien■ La gestion de catastrophes■ Le bénévolat en Suisse

Enquête auprès des lecteursChère lectrice, cher lecteur,

Que pensez-vous d’Humanité? Donnez-nous votre avis et gagnez peut-être une montre CRS d’une valeur de 49 CHF. Vous pouvez participer à cette enquête d’ici le 31 août 2012 par courriel ou par courrier postal. Les réponses, qui seront traitées en toute confi-dentialité, ne seront pas publiées.

Suggestions ou remarques à la rédaction:

Prénom/nom

Adresse

Date de naissance

participation par courrierVeuillez remplir le questionnaire, le découper et l’envoyer dans une enveloppe affranchie à:Croix-Rouge suisseRédaction HumanitéCase postale, 3001 Berne

participation par courrielVeuillez écrire vos réponses ainsi que votre nom complet et votre adresse dans un courriel vierge avec pour objet «Enquête auprès des lecteurs» et l’envoyer à: [email protected]

La rédaction vous remercie de votre participation.

Conditions de participation au concours: Les gagnants seront avisés par écrit. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Les prix ne peuvent être convertis en espèces. Tout recours juridique est exclu.

tIRage aU SoRtTous ceux qui répondent à l’enquête auprès des lecteurs pourront gagner par tirage au sort l’une des cinq montres CRS. Cette montre en acier inoxydable aux formes épurées est étanche jusqu’à 100 m. Elle est disponible dans la boutique en ligne de la CRS: ➥ redcross.ch/boutique

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RÉALitÉS

TExTE: CHRISTINE RüFENACHT PHOTOS: CASPAR MARTIG

«La Croix-Rouge, ma bouée de sauvetage»

Soutien aux parents

Enceinte, Claudia Imfeld doit rester couchée pour sauver son enfant. Mais que faire de sa fille de deux ans pendant tout ce temps? Heureusement, la famille pourra compter sur le soutien du service de garde d’enfants à domicile de la Croix-Rouge.

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Bienvenue chez la famille Imfeld à Sarnen (OW). Deux petits enfants

tourbillonnent dans le salon, jouant tour à tour avec des Lego et des petites voitures. Au milieu, leur maman Claudia Imfeld, 36 ans, douce, mais solide comme un roc. Rien dans ce tableau ne laisse penser que le petit Julian, avec sa frimousse rigo-lote, est sujet à des crises d’angoisse qui se traduisent par de violents pleurs. Ces angoisses trouvent leur origine dans les circonstances difficiles de sa naissance.

Claudia Imfeld, enseignante à temps par-tiel à Flüeli-Ranft, en est à sa 24e semaine de grossesse lorsqu’elle a soudainement des contractions. Le verdict est sans ap-pel: pour avoir une chance de voir Julian naître, elle doit rester alitée. Mais pas question pour cette femme de caractère de rester à l’hôpital à Lucerne comme on le lui suggère. «Je n’allais tout de même pas laisser Emilia!», s’exclame-t-elle. Sa fille est alors âgée d’un peu plus de deux ans. Elle rentre donc à la maison après une semaine. Grands-parents, voisins et papa se relaient pour remplacer la jeune femme. Il faut lever Emilia le matin, s’en occuper durant le reste de la journée, sans oublier toutes les tâches ménagères, comme pré-parer les repas et faire les courses.

proches à bout de souffleAu moment de l’hospitalisation déjà, les parents d’Emilia constatent assez vite que cette solution ne peut raison-nablement pas durer jusqu’au terme de la grossesse. «On a bien vu que tout le monde atteignait ses limites», se remé-more Claudia Imfeld. Et puis c’est assez difficile pour les Imfeld d’accepter qu’on les aide sans rien exiger en retour. C’est là qu’ils font appel aux soins à domicile, qui leur conseillent de s’adresser au service de garde d’enfants de la Croix-Rouge d’Unterwald. Celui-ci vient d’ou-vrir ses portes. La petite Emilia devient ainsi la première cliente de ce nouveau service payant.Chaque jour pendant plusieurs semaines, une garde qualifiée de la Croix-Rouge, Irene, vient s’occuper d’Emilia. Pas toute la journée, Claudia Imfeld et son mari tenant à conserver un semblant d’intimité, mais tout de même plusieurs heures par jour. Cette solution soulage beaucoup le couple, surtout parce qu’il n’a plus besoin de solliciter démesurément son entou-rage. En outre, Claudia Imfeld perçoit la Croix-Rouge comme une organisation

sérieuse et fiable. «Elle a été ma bouée de sauvetage», dit-elle.

a un mois du butA force de persévérance, la mère de famille a finalement mené sa grossesse jusqu’à la 32e semaine, arrivant ainsi presque à terme. «Tout ça en valait la peine», commente Claudia Imfeld en

jetant un regard attendri sur son fils. Du haut de ses quatre ans, Emilia n’en pense certainement pas moins, elle qui adore son petit frère par-dessus tout. Si la nais-sance du petit a marqué la fin du repos forcé de Claudia Imfeld, la famille n’en est pas pour autant au bout de ses peines. Julian souffre des suites du stress auquel a été soumise sa mère durant la grossesse. A trois mois, les médecins ont confirmé qu’il réagissait exagérément aux stimuli de son environnement. Autrement dit: trop de bruit, trop de gens, trop d’agi-tation provoquent un tel stress chez le

Les médecins ont constaté que Julian réagissait exagérément aux stimuli de l’environnement.

Le service de garde d’enfants a soulagé la famille et son entourage.

Fan de la Croix-RougeLes expériences faites avec le service de garde ont fait de Claudia Imfeld une fan de la Croix-Rouge. A tel point qu’elle s’engage dans la nouvelle campagne pour faire connaître la Croix-Rouge et ses pres-tations en Suisse. «Je ne l’aurais fait pour aucune autre organisation», af-firme-t-elle. Et sa fille Emilia ne se prive pas de raconter à toutes ses petites copines qu’elle va passer à la télé.

à PRoPoS

RÉALitÉS

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RÉALitÉS

bambin qu’il pleure violemment pendant deux heures ou plus. Toute l’attention de la mère est alors nécessaire, cela aussi pour éviter à Julian de se blesser.

et de deuxLe diagnostic posé – de nombreuses hospitalisations ont été nécessaires pour en arriver là –, la famille a changé ses habitudes pour préserver Julian. Elle a renoncé par exemple à se rendre dans des endroits trop fréquentés, ne serait-ce que le petit supermarché du coin. Claudia Imfeld a alors fait une nouvelle fois appel au service de garde CRS. Cette fois-ci, elle en a eu besoin pour pouvoir se consacrer à sa fillette. «Emi-lia n’a pas vu d’enfants durant toute la période où j’étais alitée. Elle avait be-soin de se sociabiliser», explique-t-elle. Pendant qu’elle se rendait au «café pa-rent-enfant», elle confiait donc Julian à la Croix-Rouge. Les yeux fermés, comme d’habitude.➥redcross.ch/garde-enfants

Valérie Ugolini, 45 ans, est depuis dix ans coordinatrice nationale des services de garde d’enfants à domicile des associations cantonales Croix-Rouge (GED).

De quel genre de soutien les parents s’adressant au geD ont-ils besoin?Une bonne partie de nos interventions concerne des cas où l’un des deux parents a des problèmes de santé, parfois très graves. Nous constatons surtout une nette augmentation des situations de crise et de détresse, dont une des conséquences est la difficulté, pour les parents, de s’occuper de leur progéniture: crise familiale, problèmes financiers, chômage, détresse psycho-logique, etc. Environ 20% de nos de-mandes viennent de parents qui sont à bout et qui ont besoin d’un peu de répit.

pourquoi les parents appré-cient-ils le geD?Avant tout parce qu’il s’agit d’une aide concrète, efficace et peu bureaucra-tique. Pour des parents qui se trouvent dans une situation d’urgence, de maladie ou de crise, il n’y a rien de plus angoissant que de ne pas savoir «quoi faire» de leurs enfants et à qui les confier. De plus, parents et enfants apprécient aussi unanimement les compétences, l’attitude et la gentillesse de nos gardes d’enfants.

Comment est financé le geD?Pour un tiers par les parents eux-mêmes, le reste par la Croix-Rouge et les donateurs. Même si son utilité est incontestable, ce service reçoit mal-heureusement très peu de subventions de la part des pouvoirs publics, car il ne correspond à aucune autre forme de garde existante (crèche, asso-ciation de mamans de jour, etc.). Le financement est donc un problème qui menace la survie du service.

tRoiS QUEStionSClaudia Imfeld souhaite donner autant d’attention à Emilia qu’à son jeune frère Julian.

La famille a réorganisé son quotidien en fonction de Julian.

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L’argent fait le bonheur (N°15). L’argent fait le bonheur si on peut être pré -

sent pour les autres. Swisscanto a ainsi lancé le Swisscanto Swiss Red Cross Charity

Fund en coopération avec la Croix-Rouge suisse (CRS). En investissant dans ce fonds,

vous faites don de la moitié des revenus qu’il génère pour plus d’humanité. Vous

bénéficiez dans le même temps d’un investissement en obligations axé sur la sécurité.

Vous obtiendrez des informations détaillées auprès de votre conseiller à la clientèle

de la Banque Cantonale ou sur le site www.redcross.ch ou www.swisscanto.ch/15.Les informations publiées dans ce document ne constituent pas une offre. Elles ont un but uniquement informatif. Mise à disposition gratuite du prospectus de vente, du prospectus de vente simplifié, du rapport semestriel et du rapport annuel auprès des Banques Cantonales, de Swisscanto Asset Management SA, Nordring 4, 3000 Bern 25 ou sur le site www.swisscanto.ch.

En coopération avec

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PÊLE-mÊLE

Bananes grillées au fromagePour 4 personnes, en accompagne-ment

Ingrédients– 4 bananes plantains entières et

mûres (noires)– 1–2 cs de beurre liquide ou d’huile– 1 bloc de mozzarella

préparation au four:Préchauffer le four à 200 degrés. Peler les bananes, les enduire de beurre ou d’huile, puis les disposer sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Détailler la mozzarella en tranches. Après 30 minutes de cuisson, retourner les bananes et laisser cuire encore 15–20 minutes, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées de tous les côtés. Retirer la plaque du four, entailler les bananes dans le sens de la longueur et les four-rer avec les tranches de mozzarella. Laisser fondre le fromage quelques mi-nutes. Servir immédiatement ou garder au chaud dans le four éteint.

On peut aussi dorer les bananes au gril et les servir avec de la sauce pi-quante ou de l’avocat.

Appartenant à la même famille que la banane sucrée qui garnit les

paniers à fruits européens depuis des décennies, la banane plantain (de l’es-pagnol plátano) est elle aussi très appré-ciée et répandue. Elle est surnommée la verde («la verte») en raison de sa cou-leur à la récolte. Mais une fois arrivée sous nos latitudes, elle a généralement perdu de sa verdeur: sa peau est alors jaune, voire noire, signe qu’elle est arri-vée à maturité. Dans les zones tropicales et subtropicales, le bananier plantain pousse partout. Aussi les fruits de cet

arbre de plusieurs mètres de haut sont-ils bon marché. La banane plantain consti-tue, avec le manioc, l’aliment de base des populations de ces régions. Si elle ne peut se manger crue – on l’appelle d’ailleurs aussi «banane à cuire» –, elle se laisse en revanche apprêter de maintes manières.Une fois pelée, coupée en tranches et do-rée à l’huile, elle accompagnera agréa-blement un plat exotique. Il est possible d’y ajouter un peu de piment frais, de miel liquide ou de jus de citron. Certains magasins d’alimentation spécialisés pro-

RECEttE

La banane plantain, leur pain quotidienDans les basses terres équatoriennes, quand on parle de la verde («la verte»), chacun sait qu’il est question de la banane plantain. A l’instar de la pomme de terre en Europe, cet aliment fait souvent partie du repas principal en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Et il est tout aussi protéiforme.

Equateur

TExTE: KARL SCHULER

Recette de base: entailler les bananes dans le sens de la longueur et les faire dorer dans un peu d’huile.

posent dans leur assortiment des chips de banane appelées «aloco», une spécialité d’Afrique de l’Ouest. En Equateur, on déguste des bananes plantains grillées et fourrées au fromage à toute heure de la journée (cf. recette ci-dessous). Un accompagnement excellent tant pour les grillades que pour le brunch dominical. ➥magazine-humanite.ch/recettes

© C

orbi

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Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

LabyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites correctement, une figure apparaîtra.

PÊLE-mÊLE

HUMANITé 1/2012Solution des derniers mots croi-sés: etRe ReSponSaBLe

Félicitations aux gagnants:Edith Goetz, zurichPeter Hohler, AarburgJean-Michel Maradan, Corsier-sur-VeveyJeannine Maury, SionSilvia Orlando Akagi, Theilingen

Solutions des autres jeux de la dernière édition:

Vous trouverez les solutions du sudoku, des mots cachés et du labyrinthe dans la prochaine édition et sur la page Internet.➥ magazine-humanite.ch

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PÊLE-mÊLE

mots croisés

Parmi toutes les solutions correctes en-voyées des mots croisés, nous offrons cinq couteaux de poche CRS Vic-torinox par tirage au sort. Le modèle «Spartan» de la célèbre marque suisse dispose des 12 fonctions principales.

Envoyez-nous la solution correcte et votre adresse par courriel à [email protected] ou par carte postale à:

Croix-Rouge suissemagazine «Humanité»Case postale, 3001 Berne

Date limite des envois: 16 juillet 2012

Sudoku

Remplissez la grille de sudoku de manière à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque petit carré de trois cases sur trois.

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À GAGNER

Commander des articles: ➥ redcross.ch/boutique

mots cachés Découvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

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Conditions de participation au concours: Les gagnants seront avisés par écrit. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Les prix ne peuvent être convertis en espèces. Tout recours juridique est exclu.

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Page 32: Magazine Humanité 2/2012: Pour une maternitéheureuse

dans les régions les plus pauvres du monde, nous aidons les mères à élever leurs enfants dans de bonnes conditions sanitaires.

nous avons besoin de vos dons.Compte postal 30-9700-0