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1 Mai Juin 2013 1. A voir ou à entendre (concerts, expositions, conférences, spectacles,...) 2. A lire, à parcourir (nos coups de cœur : sites, livres, ...) 3. Côté classes : Projets, Formations, Le Dossier Pour pouvoir présenter la vie quotidienne des hommes et des femmes de la Renaissance, nous nous attarderons dans ce dossier sur les costumes particuliers de cette période ainsi que sur la vaisselle qu’ils utilisaient et l’évolution de celle-ci dans une analyse diachronique. Les rédactrices : Nathalie Kloutz, Corinne Lacaze, Anne Mangeot Remazeilles, Nicole Pierrat, Véronique Pierrat, Brigitte Thiriet (et un grand merci à Sylvie Liotet de la mission Renaissance)

Mai Juin 2013 - ac-nancy-metz.fr · o La fête de la Manufacture à Nancy les 20, 21 et 22 juin 2013 Le Théâtre de la Manufacture, la Médiathèque, la Cyber-Base, le Conservatoire

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Mai Juin 2013

1. A voir ou à entendre (concerts, expositions, conférences, spectacles,...) 2. A lire, à parcourir (nos coups de cœur : sites, livres, ...) 3. Côté classes : Projets, Formations, Le Dossier

Pour pouvoir présenter la vie quotidienne des hommes et des femmes de la Renaissance, nous nous attarderons dans ce dossier sur les costumes particuliers de cette période ainsi que sur la vaisselle qu’ils utilisaient et l’évolution de celle-ci dans une analyse diachronique.

Les rédactrices : Nathalie Kloutz, Corinne Lacaze, Anne Mangeot Remazeilles,

Nicole Pierrat, Véronique Pierrat, Brigitte Thiriet (et un grand merci à Sylvie Liotet de la mission Renaissance)

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A voir ou à entendre (concerts, expositions, conférences, spectacles,...)

o Exposition « Main dans la main » au centre Pablo Picasso d’Homécourt jusqu’au 30 juin

Les enfants de l’Institut Médico-Educatif « Les Orchidées » de Briey présentent leur exposition, photographies des mains des enfants prises par les jeunes de l’atelier photo.

o « Fin de banquet » exposition de Claude SEMELET chez Hervé Durand du 29 mai au 3 juillet, à l'Espace arts et création, 126 avenue de Strasbourg à Nancy

Un joaillier passionné d’art ouvre ses vitrines à des artistes. Venez voir de superbes mosaïques ! o La fête de la Manufacture à Nancy les 20, 21 et 22 juin 2013

Le Théâtre de la Manufacture, la Médiathèque, la Cyber-Base, le Conservatoire régional du Grand Nancy, l’IECA, le Centre Image Lorraine, le Aye Aye Film Festival et ICN Business School organisent ensemble et convient tous leurs publics à une grande fête de la Cour de la Manu. Une fête artistique, pluridisciplinaire et inter-générationnelle 3 jours de lectures, contes, musique, théâtre, ciné, banquet et bal pour échanger, se rencontrer, se divertir, manger et boire ensemble. (Voir lien ci-dessus pour le programme détaillé)

o Expositions Renaissance : o «La ville révélée – autour de la ville neuve de Charles III » au palais du

gouvernement place Carrière à Nancy du 1er février au 31 août 2013 o « L’automne de la renaissance – d’Arcimboldo au Caravage» au musée des Beaux

Arts de Nancy, (visites commentées chaque mercredi et dimanche de 15h à 16h30) o « Un nouveau monde – Naissance de la Lorraine moderne» au musée lorrain du 4

mai au 4 août 2013 o « Une idée, mille machines –de Léonard de Vinci à Jean Errard» au musée du fer de

Jarville du 4 mai 2013 au 5 janvier 2014 o « Prima Botanica » au jardin botanique du Montet du 4 mai au 22 septembre o « La Renaissance, un modèle pour l’école de Nancy ? » au musée de l’Ecole de Nancy

du 4 mai au 15 septembre 2013 o « Corps en images – de la Renaissance à la recherche contemporaine» au musée

aquarium de Nancy du 4 mai 2013 au 5 janvier 2014 o Communes Aventures ou Comme une aventure ? Dans de nombreux lieux, les

communes s’associent à l’évènement Renaissance. A noter : � « Vice-versa » à Laxou pour une exposition intitulée qui présente des œuvres

visibles de deux côtés format 20 x 20 x 20 cm autour de la Renaissance (jusqu’au 15 juin)

� « Renaissance et art contemporain » exposition itinérante regroupant des oeuvres empruntant quelques thèmes forts de la Renaissance, avec un regard et une expression contemporains à la mairie de Saulxures du 27 mai au 8 juin puis du 10 au 30 juin à la MJC de Laneuveville devant Nancy

o « Dress Codes » Exposition au centre commercial Saint Sébastien à Nancy du 4 juin au 20

juin 2013. Du lundi au samedi de 8 h à 21 h. Un projet mené par 11 établissements scolaires lorrains, qui a donné lieu à la création de costumes et d’objets d’art de la table, inspirés des codes de la Renaissance, pour en proposer une réécriture contemporaine.

o « Symposium de sculptures » du 26 juin au 5 juillet dans le parc du château de Mme de Graffigny

Pendant dix jours, six sculpteurs : Ge Pellini (pierre), Jean-No (acier), Céline Laurent-Désor(céramiste), Patrick Hervelin (matériaux divers), Philippe Barzic (pierre/bois), François Piquet (matériaux divers) travailleront sur des matières différentes, telles que la pierre, le bois, l’acier, l’argile, le fer... Ils réaliseront chacun une œuvre de grande dimension devant le public. On pourra également voir d’autres œuvres de ces artistes dans la galerie du château.

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o Grande fête Renaissance au château de Fléville le samedi 29 juin

Les propriétaires du château de Fléville, l’un des joyaux du patrimoine lorrain de la Renaissance, ouvriront la cour de leur demeure pour des animations Renaissance, telles que des danses, des combats d’escrime, des contes et déambulations, réalisées par une cinquantaine d’acteurs du Théâtre de la Passion et artistes locaux.

o « Trésors de Meuse » du 4 mai au 3 novembre 2013 au musée d’Art Sacré à Saint Mihiel Cette exposition permettra de découvrir la statuaire et l’orfèvrerie du XVIe siècle.

o « Exposition d’instruments de musique » à Magnières (1 bis rue de l’église – face à la mairie) jusqu’au 23 juin 2013. Instruments de musique populaires et traditionnels. Exposition à voir très rapidement, instruments à découvrir également sur le site : http://www.ac-nancy-metz.fr/ia54/cgi-bin/atice/idm/expo.asp

A lire, à parcourir (nos coups de cœur : sites, livres, ...)

o Le site de la Fête de la Manufacture avec le programme précis : http://www.lafetedelamanu.fr

o L’évènement Renaissance dans notre région donne lieux à de nombreuses conférences. Pour

en connaître le programme détaillé, suivez ce lien : http://www.renaissancenancy2013.com/page,evenement,id,737006582

o Découvrez une petite vidéo qui présente l’exposition Vice Versa à la médiathèque de Laxou : http://www.francetv.fr/culturebox/la-renaissance-version-vice-et-versa-a-laxou-137017

o Le lien vers toutes les expositions Renaissance : http://www.renaissancenancy2013.com/-Programme-

o Découvrir une œuvre de la Renaissance à voir dans les musées de Lorraine (le site montre chaque semaine une œuvre différente) ; un exemple : l’aiguière du trésor de Pouilly visible au musée lorrain de Nancy

http://www.renaissancenancy2013.com/L-aiguiere-du-tresor-de-Pouilly

o Un lien pour découvrir des évènements autour de la Renaissance dans le nord du département :

http://renaissance-cieldelorraine.blogspot.fr/ A noter par exemple le festival Art et Renaissance de Marville : http://www.festival-marville.fr/mmp/online/website/menuhori/18/37/index_FR.html ou la sortie d’une bière originale façon Renaissance : la bière Mona Lisa aromatisée à la framboise.

o A visiter également le site de la 16ème édition du festival Renaissance de Bar le Duc du 5 au 7 juillet 2013 :

http://www.festivalrenaissances.com/renaissances/RENAISSANCES.html

Côté classes : Projets, Formations, Le Dossier

o « L’expérimenta-mots » : un projet de classe de découvertes artistiques vient de naître en

Meurthe et Moselle : l’Atelier des Traverses propose aux enseignants de les aider à monter un séjour à la carte (de 5 à 10 jours), accompagné par des artistes sur un site en pleine nature (par exemple à Colombey les Belles). A travers les mots, les élèves pourront explorer plusieurs domaines artistiques et s’engager dans un processus de création en étant encouragés par des professionnels. Contact : [email protected]

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o Exposition à la DSDEN du 10 au 18 juin 2013 : présentation de travaux d’élèves qui seront exposés au colloque de l’AGEEM à Chaumont sur le thème « Grandir et se construire, l’enjeu des traces à l’école maternelle » et d’autres réalisations sur la thématique de la Renaissance.

o La galerie des classes : pensez à nous envoyer quelques photos des réalisations de vos

élèves cette année. Nous pourrons les mettre en ligne sur la page d’accueil du site Arts et Culture.

o Ecole et Cinéma. Vous venez de recevoir les fiches de pré inscription. (envoyées à toutes

les écoles) Programmez trois rendez-vous cinéma dans vos classes de Cycle 2 et 3 l’an prochain.

Au programme : Cycle 2 : « Le jardinier qui voulait être roi », « Le voleur de Bagdad » et « Le roi et l’oiseau » Cycle 3 : « Chantons sous la pluie », « Une vie de chat » et « Le mécano de la générale »

LE DOSSIER : Les costumes et la vaisselle à la Renaissance

L’évolution du costume du Moyen Age à la Renaissance :

L’expédition de Charles VIII en Italie a marqué un premier pas vers l’évolution du costume. Les modes et costumes italiens ne différent pas de ceux adoptés mais apparaissent comme de meilleur goût. Ils donnent davantage de grâce au corps.

A la fin du XVe, l’homme porte des vêtements aux manches amples et plissées, des manteaux courts et ornés, de la toque à bord assez large couverte de plumes, un haut-de-chausses (vêtement qui couvre le corps de la ceinture au genou) dont l’ampleur d’étoffe est importante. Le costume féminin se caractérise également par l’ampleur. Les femmes portent des corsages ajustés, brodés, passementés, couverts de dorures, avec des manches larges et ouvertes. Elle porte également un lourd couvre-chef.

Costume fin XV Habit de cérémonie au temps de François 1er Le XVIe siècle marque une rupture définitive entre le costume ancien et le nouveau. Il annonce la naissance de nos modes actuelles. Les hommes adoptent des vêtements adhérents au corps comme les surtouts à manches serrées, des chapeaux de feutre à bords plus ou moins larges, des chaussures fermées, des bottes et bottines. Les femmes portent des robes à corsage et à manches justes, des chapeaux à forme basse. La jupe de leur robe, serrées à la ceinture et fendues sur le devant est d’une grande ampleur et d’une raideur incroyable. Une mode toute italienne s’installe.

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Elle se caractérise par de riches jupons à large envergure apparaissant au bas de la robe, touchant terre et masquant la chaussure, par des manches à bourrelets, descendant par cercles gradués jusqu’aux poignets. Les cheveux des femmes sont souvent relevés en rouleaux, ornés de pierres précieuses et surmontés par un petit toquet posé coquettement soit de côté, soit sur le haut de la tête et ornés de chaînes d’or, de pierres précieuses et d’aigrettes. Le corsage est toujours allongé et pointu sur le devant. Ce style italien influence également le costume masculin, l’homme imite la même forme de corsage pour le justaucorps. Il porte une toque unie ou cannelée posée sur le bord de la tête, des chausses étroites, un manteau qui ne tombe qu’à mi-cuisse, toujours très orné, un petit collet droit sur le haut du justaucorps. Celui-ci fut remplacé à la fin du XVI par la haute fraise goudronnée, maintenue en l’air par des fils de laiton que les femme adoptèrent également en lui donnant la forme d’un éventail plus ou moins ouvert derrière la nuque. Parmi les peuples européens formant la société du Moyen-Âge, un seul courant d’idées générales se développe en fonction des mœurs de chaque pays. En Italie, le costume se modifie avec un sentiment de grandeur. En Allemagne, Suisse, Hollande et Espagne, les formes des vêtements restent lourdes et massives. L’Angleterre adopte une forme d’élégance et de correction instinctive. La France resta mobile et capricieuse, fantasque et incertaine. Elle s’inspire et adopte les idées des uns et des autres. Sous le règne de François 1er, le costume italianisé reste stationnaire. Sous Henri II, après la mort du prince (période des rois enfants), le goût des frivolités prend un essor prodigieux. Le costume perd de jour en jour sa dignité. Catherine avait apporté en France la mode des fraises. Marie de Médicis apportera celle des collerettes au début du XVIIe siècle. Les robes étroites de la ceinture commencent à bouffer autour des hanches au moyen de gros bourrelets nommés « vertugadins », monstrueux appareils de baleines et d’acier rembourrés. Sous les derniers Valois, le costume des hommes est court, fermé. Il se compose d’un justaucorps pointu, entouré de petites basques, toques de velours avec aigrette, barbe en pointe, perle pendant à l’oreille gauche, petit manteau ne descendant qu’à la ceinture. L’usage des gants de peau parfumée devient universel. Le vêtement féminin est long, très étoffé, fort riche. Sous Henri IV, la trousse s’allonge et prend de l’ampleur et la mode des grandes bottes molles en daim ou en maroquin noir (apparue en Espagne et aux Pays- Bas) se répand partout en raison de leurs commodités. Au début du XVIIe siècle, la trousse sur laquelle les peuples du Nord ont ajouté une profusion de boutons plus ou moins riches se transforme en culotte courte, ouverte aux genoux. Le vêtement qui couvre les membres inférieurs est ouvert longitudinalement, les jarretières apparaissent. Le chapeau de feutre devient une calotte prenant la forme exacte de la tête, il est cerné de grands bords plats ou relevés d’un côté. Les hauts talons s’appliquent aux chaussures jusqu’alors planes et à simples semelles.

Costume des dames de la cour de Catherine de Médicis Document réalisé à partir du document « Mœurs, usages et costumes au Moyen-âge et à l’époque de la Renaissance ». Paul Lacroix, sixième édition, Librairie Firmin- Didot, 1878.

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Le vêtement comme symbole. Jamais le vêtement n'a eu autant valeur de symbole qu'à la période de la Renaissance. C'était lui qui permettait l'identification de celui qui le portait à une catégorie sociale déterminée, et, à l'intérieur de celle-ci, il annonçait le rang, le rôle et le pouvoir. Les costumes de cérémonie étaient certainement, à cette époque, les plus somptueux de l'histoire de la culture occidentale. Il n'existe plus d'originaux des vêtements de la Renaissance et du baroque, et donc la seule voie possible, pour les faire revivre aux yeux de nos contemporains, est d'essayer de les reconstituer. Des équipes de passionnés proposent des expositions mêlant tableaux peints à la Renaissance et costumes reconstitués. Les toiles des artistes de cette époque étant les seuls point d’appui pour en parler, voici quelques références pour vous en parler.

Portrait de François 1er, roi de France, une reconstitution de son costume peint par Jean Clouet en 1530, 96 x 74 cm, musée du Louvre, Paris

François 1er est richement vêtu, à l’italienne, et ne porte pas les attributs de sa fonction (sceptre, couronne). On retrouve le réalisme flamand dans la peinture de Clouet mais aussi l’influence italienne pour l’éclairage et le cadrage. Ce genre de portraits permet vraiment de se faire une bonne idée des costumes portés à la Renaissance.

Les tissus : Les brocards et le velours sont deux matières très appréciées pendant la Renaissance, plus volontiers portés que la toile de laine que l'on portait au Moyen Âge. La Renaissance aime les tissus lourds avec de nombreux reflets en Europe du Nord surtout. On produit aussi de plus en plus de soie directement en Occident (en France : Tours puis Lyon, en Flandres). Charles III essayera d’élever des vers à soie pour produire de la soie dans les Vosges sans grand succès. A la Renaissance, la chemise acquiert un rôle plus important. Elle devient plus fine, on la lave plus souvent, les nobles s'enorgueillissent de leurs chemises blanches qu'ils changent chaque jour. Cette chemise que l'on veut si fine et qui est dès lors une marque de richesse, on veut la montrer. Cela explique la création de crevées ou taillades : on pratique des entailles dans le vêtement du dessus pour montrer la chemise du dessous. Sous sa forme la plus aboutie, cela donne quelque chose dans le style des costumes des gardes suisses actuels. Voyez le buste et les manches de François Ier, les robes des femmes également.

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Les accessoires :

• Le mouchoir est utilisé par les hommes comme par les femmes, en accessoire mais aussi pour son aspect pratique. C'est un objet de luxe, dont l'ornementation est très souvent réglementée. Les mouchoirs étaient en soie ou en lin et s'ornent de plus en plus au cours du siècle.

• L'éventail est ramené en Europe par les expéditions vers l'Asie ou le Nouveau Monde. On l'utilise d'abord à la cour, puis il devient l'accessoire obligé de tout trousseau d'une jeune fille aisée. C'est Catherine de Médicis qui introduit l'éventail plié (celui que l'on peut refermer) en France. On attachait les éventails à la ceinture par une chaîne ou un ruban pour garder les mains libres.

• Le vertugadin : c’est tout d'abord une sorte de boudin de tissu dont on entoure les hanches afin de faire bouffer la robe et lui donner de l'ampleur. C'est l'ancêtre des paniers et de la crinoline. Mais très vite, le vertugadin se transforme en véritable cage baleinée. On distingue plusieurs formes au fil des ans, en cône, en bourrelet ou en tambour.

• La fraise est un col plissé qui devient de plus en plus volumineux au cours du XVIe siècle. On la trouve dans les costumes féminins comme masculins. Le point de départ fut le col de la chemise froncé par un cordon pour laisser apparaître un ruché, qui devint par la suite un élément indépendant du costume. C'est une bande de linge qui peut faire jusqu'à 6m de long. La fraise prend de l'ampleur et atteint des proportions extravagantes grâce à l'introduction de l'empesage à l'amidon, fabriqué d'abord en Flandres. L'amidon donnait au tissu blanc une teinte bleue ou jaune. Des armatures en fils métalliques recouverts de soie étaient épinglées sous la fraise pour la maintenir en place.

La fraise apparaît à une période où les codes vestimentaires se montrent chastes et austères: il devient nécessaire de cacher son décolleté. Dans un même temps, les connaissances médicales se développant, on découvre comment le corps fonctionne. La fraise jouera le rôle de frontière symbolique entre le corps - vil, qui transmet les maladies - et la tête, l’esprit qui nous permet de nous instruire, de découvrir et de nous projeter dans l’avenir.

Pistes pédagogiques autour du costume : Arts du langage : Travailler le vocabulaire lié au costume : - les métiers : styliste, couturier, tailleur, bottier, cordonnier, chapelier, … - les éléments du costume : robe, chapeau, collant, bas, jupe, pantalon, haut-de-chausses, couvre-

chef, justaucorps, basques, toques, barbe en pointe, manteau, gants de peau, trousse, fraise, collerette, corset, vertugadin,… les associer à des images, trier ceux qui viennent de la renaissance, ceux qui sont actuels, ceux qui sont restés ou non,…

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Arts du visuel : - Dessiner le personnage masculin qui pourrait danser avec une image de dame de la Renaissance

ou inversement. Comparer avec des reproductions. - Se fabriquer un vertugadin comme à la renaissance et jouer avec les différentes formes à lui

donner. (cône, bourrelet, tambour,…) - Bijoux, coiffures et chapeaux de la renaissance : voir les images à ce lien : http://www.illusionjewels.com/renaissanceportraitgallery.html#1500 et fabriquer des bijoux en argile ou pâte plastique ou des chapeaux ressemblant en se fiant aux différentes photos. Faire un travail de reconstitution comme pour les costumiers qui préparent le tournage d’un film d’époque. On pourra imaginer également un atelier coiffure. - Reprendre des éléments du costume caractéristiques de la Renaissance comme le vertugadin, la

fraise, les hauts de chausse pour créer librement de nouveaux costumes en utilisant des matériaux simples. (voir exposition Dress Code)

- Travailler sur le motif à partir de costumes repérés dans des oeuvres : Attirer l’attention des élèves sur le motif des vêtements. Extraire un carré (7 x7 cm) du vêtement avec un cache puis photocopier ce détail. Coller le carré sur une feuille, prolonger par le dessin au crayon de papier, stylo en noir et blanc ou couleur.

- A partir d’une banque d’images, en choisir un, inventer un vêtement et l’intégrer. Utiliser

différents outils et médiums : plume, encres, craies, crayons de couleur… - Collecter toutes sortes de tissus et papiers peints, décalquer la silhouette d’un personnage choisi

dans une oeuvre, agrandir le dessin au photocopieur, habiller le personnage avec les matériaux collectés. Présenter sur un fond.

- Choisir un même modèle de costume pour tous les élèves de la classe, chacun l’interprète à sa manière en faisant ses choix de couleurs, motif. Réaliser une composition collective qui pourrait être une scène de fête.

La vaisselle et les arts de la table

Ustensiles de cuisine et de table : tranchoir, calice, pot à deux anses, pot d’étain, couteau, marmite à anses, bouilloire en cuivre, aiguière, cruche, chandelier, chaudron (XVe, XVIe).

On voit dans Rabelais que les Français étaient les plus grands mangeurs de soupe qui fussent au monde et se vantaient d’en avoir inventé plus de soixante-dix espèces. « Au temps du Roy François 1er, dit Noël du Fail, dans ses Contes d’Eutrapel, on mettoit encore en beaucoup de lieux le pot sur la table, sur laquelle y avoit seulement un grand plat garny de bœuf, mouton, veau et lard, et une grande brasse d’herbes cuites et composées ensemble, dont se faisoit un brouet, vray restaurant et élixir de vie, dont est venu le proverbe : La soupe du grand pot est des friands le pot pourry. » La soupe chaude est la base indispensable de l’alimentation du peuple et chacun mangeait au moins deux soupes par jour, comme le disait le proverbe :

Soupe le soir, soupe le matin, C’est l’ordinaire du bon chrétien.

Portrait d’Eléonore de Tolède et de son fils Jean de Médicis, XVIe. Bronzino

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Aussi la batterie de cuisine, à cette époque, se composait-elle de toute une armée étincelante de chaudrons, de casseroles, de marmites et de vaisseaux de cuivre rouge ou jaune. Si l’on veut se plonger dans l’ambiance d’un repas, représentons-nous une vaste salle, tendue de tapisseries et d’autres étoffes brillantes.

Les tables sont recouvertes de nappes à franges, jonchées d’herbes (odoriférantes ?) : une d’entre elles, dite grande table, est réservée aux personnes notables. Les convives sont conduits à leurs places par deux maîtres d’hôtel, qui leur apportent à laver. La grande table est garnie, par un maître d’hôtel, de salières d’argent, de gobelets couverts dorés, pour les grands personnages ; de cuillers et de quartes (vase contenant une quarte, ou deux pintes) d’argent. Les convives mangent (au moins certains mets) sur des tranchoirs ou grandes tartines de gros pain, jetées ensuite dans des vases dit couloueres (passoires). Pour les autres tables, le sel est placé dans des morceaux de pain creusés à cet effet par des officiers, dit porte-chappes. Dans la salle est un dressoir, garni de vaisselle et de différentes espèces de vins. Deux écuyers, placés auprès de ce dressoir, donnent aux convives des cuillers propres, leur versent le vin qu’ils demandent, et retirent de la table la vaisselle sale. ; deux autres écuyers font verser le vin au dressoir de la salle ; un valet, placé sous leurs ordres, est uniquement occupé à tirer le vin des tonneaux, car à cette époque le vin n’était pas mis en bouteille.

On peut voir ces tables et notamment les personnes qui versent le vin dans deux tableaux de Bruegel (Repas de noces) et Vélasquez (Les noces de Cana) qu’il peut être intéressant de présenter aux élèves ; une étude en parallèle pourra permettre de comparer les deux tables (à la cour et dans le monde paysan).

« Le repas de noces » de Pieter Bruegel « Les noces de Cana » de Paul Véronèse, 1563, 1567, 114 x 163 cm, Vienne 6,77 x 9,94m, musée du Louvre, Paris De la table mise sur tréteaux à l’apparition de la fourchette

Le déroulement des repas et de ses usages a connu un tournant majeur à la Renaissance. C’est le début d’un changement profond et durable des mentalités. La Fraise, accessoire emblématique de la Renaissance, a révolutionné nos habits –ancêtre du col de chemise- mais également les Arts de la Table - naissance de la fourchette, évolution du couteau, naissance des assiettes et serviettes ... de la table et du siège. Comment pouvait-on s’alimenter avec un accessoire aussi volumineux ? C’est en partie grâce à la fraise, que l’usage de la fourchette à deux dents, qui nous arrive de Florence dans les bagages de Catherine de Médicis* en 1553, se développe. Manger avec les doigts est toujours d’actualité à la Renaissance, mais on trouve alors plus commode, pour ne pas se tacher, d’utiliser une fourchette. Néanmoins, les courtisans se désespèrent à utiliser l’ustensile de peur de se blesser.

Grâce à la fourchette, la forme du couteau va aussi évoluer. Plus besoin de ce long pic ! Le couteau va s’élargir et se parer de dents pour non plus piquer mais découper.

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Remplaçant les tranches de pain, les assiettes prennent place, puis c’est au tour des serviettes. On individualise le repas, afin de raccourcir les distances entre le plat et la bouche. C’est une véritable révolution dans la manière de consommer. Fini le temps où nous tendions le bras pour piquer et déguster, du bout des doigts, la nourriture dans un plat collectif, posé au centre du plateau. Finie la rudimentaire planche installée sur ses tréteaux, qui servait également à préparer le repas : la table est née et avec elle, les sièges ! Les assiettes, couverts, verres et serviettes individuelles prennent place désormais sur les tables nouvellement dressées. C’est la naissance des Arts de la Table et des accessoires luxueux.

La Renaissance est synonyme de profondes modifications également en matière d’alimentation notamment avec l’apport de nouveaux fruits et légumes rapportés par les grands explorateurs. Nostradamus, célèbre médecin et apothicaire, proposera de conserver durablement les fruits grâce au sucre et écrit même un traité à ce sujet - le Traité des fardemens et confitures 1552-. Naissent ainsi la confiture et la pâte de fruits qui seront d’abord consommées à des fins médicales.

Les arts de la table au musée Lorrain Le 11 novembre 2006, en effectuant des travaux dans sa propriété, un habitant de Pouilly-sur-Meuse découvrit à même la terre, soigneusement rangés, 32 objets d’orfèvrerie en argent. L’étude de ces objets menée par le Service régional de l’Inventaire, le Ministère de la culture et le CNRS indiquèrent que leur fabrication s’échelonnait sur près d’un siècle entre la fin du XVe siècle et le XVIe siècle, et qu’ils avaient été acquis par une famille bourgeoise sur près de trois générations. « La simplicité de cette vaisselle et le soin apporté à sa conservation, attestent que cette famille ne pratiquait pas l’ostentation mais était suffisamment évoluée pour utiliser la cuillère et garnir sa table d’accessoires en argent, finement ciselés ou gravés. » Ce trésor bien conservé de vaisselle d’usage est présenté aujourd’hui au musée Lorrain en regard de la tapisserie Le banquet, représentation d’un repas dans la noblesse et autre témoignage précieux des arts de la table à cette époque.

© Inventaire Régional de Lorraine © Musée Lorrain

Dresser la table A la Renaissance, cette expression revêt tout son sens : en effet, les demeures ne comportent aucune pièce spécifique destinée au repas et la table est constituée d’une planche en bois recouverte d’un tissu posée sur deux tréteaux à l’intérieur d’une chambre ou de toute autre pièce de la maison. Vaisselle d’usage, vaisselle d’apparat La vaisselle d’usage était celle mise à disposition des convives. Elle pouvait être en bois, en céramique ou en argent comme celle du trésor de Pouilly. Rares sont les exemplaires de cette vaisselle simple encore conservés aujourd’hui ; elle était fréquemment fondue et transformée au gré des modes et des besoins. Outre les objets présentés dans le trésor de Pouilly, cette vaisselle pouvait être constituée de coupes et de tasses sans pied servant aux aliments solides et liquides, d’écuelles, de flacons pour le vin, et d’ustensiles tels que des petites coupes plates, vinaigriers, sucriers, qui différaient très peu des objets actuels.

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le dressoir

aiguière et salière

L’aiguière, récipient cylindrique plus ou moins élancé, doté d’une anse destinée à recevoir de l’eau pouvait quitter le dressoir et servir à la toilette des mains.

la nef

Au centre de la table, à la place du maître de maison, se trouvait une nef, pièce d’orfèvrerie d’origine médiévale à l’allure de vaisseau, sur le mât de laquelle trônait une sculpture féminine. Le mot vaisselle provient d’ailleurs du nom vaisseau. Cette pièce particulièrement imposante était probablement une salière et pouvait renfermé ses ustensiles personnels du maître de maison.

Avant la fourchette Bien qu’existant depuis l’Antiquité, la fourchette ne fut utilisée vraiment qu’à partir du XVIIe siècle; elle servait jusqu’alors uniquement à piquer l’aliment dans le plat avant de le porter à la bouche avec les doigts. Il fallait donc se laver les mains avant et après le repas et pour préserver collerette et fraise des taches, la serviette était nouée autour du cou ou posée sur le bras. Avant les assiettes Avant de protéger des taches, la serviette était utilisée dépliée pour protéger les aliments posés sur la table ; les aliments pouvaient également être posés sur une tranche de pain ou présentés sur des tranchoirs carrés peu à peu remplacés par des assiettes rondes. Vers l’individuation des ustensiles La Renaissance coïncide également avec le passage progressif à l’individualisation de certains ustensiles comme les couverts et la salière, parfois afin d’éviter tout risque d’empoisonnement. A la fin du XVIe siècle, le cadenas tend à doubler sinon remplacer la nef pour marquer la place des principaux convives. Montaigne observe le cérémonial d’un repas chez le cardinal de Sens en 1580 :

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« Devant ceux à qui on veut faire un honneur particulier, qui tient le siège à côté ou vis-à-vis du maître, on sert de grands carrés d’argent (appelés cadenas) qui portent leur salière, de même façon que ceux qu’on sert en France aux Grands. Au dessus de cela, il y a une serviette pliée en quatre ; sur cette serviette, le pain, le couteau, la fourchette et la cuillère. Au dessus de tout cela, une autre assiette de laquelle il faut se servir et laisser le demeurant en l’état qu’il est, car après que vous êtes à table, on vous sert à côté de ce carré, une assiette d’argent ou de terre de laquelle vous vous servez. »

A consulter pour aller plus loin: http://www.louvre.fr/routes/les-arts-de-la-table http://www.info-histoire.com/192/festins-de-la-renaissance-une-exposition-sur-la-cuisine-et-la-table-au-xvie-siecle-a-blois-41/ http://www.chateaudeblois.fr/?Exposition-Festins-de-la http://www.inrap.fr/userdata/c_bloc_file/12/12076/12076_fichier_expo-Blois.pdf Pistes de travail autour des arts de la table : - Dresser une table, la décorer comme au Moyen Age avec des écuelles de bois, puis des tranchoirs

(grandes tranches de pain parfois partagées à deux), des fourchettes à deux dents qui servent à se servir dans le plat

- puis imaginer la même table avec des assiettes pots, bouteilles, serviettes, décors de table

comme à la fin de la Renaissance. - Imaginer un recueil de fabrication original à partir d’aliments tirés du chapeau… - Ecrire un traité des bonnes manières à adopter en classe, dans l’école…