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Marc Dautry, la passion du dessin

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Marc Dautry (Nîmes, 1930 – Montauban, 2008), peintre, sculpteur et graveur, a étudié à l’école des Beaux-Arts de Toulouse où il reçut les premiers prix de dessin, de gravure et de sculpture. Tout au long de sa vie, il a dessiné, peint, gravé, sculpté et il a aussi enseigné ces disciplines. En près de soixante ans, il a constitué, dans ses ateliers montalbanais, une œuvre considérable, dont une grande partie se trouve dans des collections publiques et privées, tant en France qu’à l’étranger – Italie, États-Unis, Allemagne, notamment. Marc Dautry a exposé en France et en Europe. Il a illustré plusieurs ouvrages de bibliophilie : entre autres, Le Livre de Job (éd. Sefer) ; Les Dix Commandements (éd. La Belle Page) ; les Sonnets de Michel-Ange et les Sonnets de Pétrarque, Voyage au bout de la nuit, Tristan et Yseut (éd. Les Heures Claires) ; les Lettres persanes (Imprimerie Nationale). Il a sculpté le Monument à la déportation de Montauban, la stèle commémorative huguenote à Aigues-Mortes,

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Le petit garçonLitho, 1973330 x 250 mm

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Portrait de PierrotPointe d’argent, 1963273 x 225 mm

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L’attenteCrayon, non daté320 x 238 mm

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Étude pour LaureCrayon, 1976380 x 280 mm

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Étude pour le monument LibertéLitho sanguine, 1989650 x 500 mm

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réflexions sur l’art(extraits)

Le propre de l ’art est de soumettre la forme naturelle à une organisation expressive. C’est sa fonction pri-mordiale, son rôle et son but.

Au lieu de déformer, disons qu’il s’agit de re-former l ’élément naturel, en retrouvant sa construction, soncaractère, son unité, son harmonie.

En essayant de définir le sens de ces mots : la construction est le « mécanisme » de la forme, sans lequelaucune forme ne peut traduire la vie, ou le souvenir de la vie environnante. C’est le plancher de l ’art. C’està la fois la structure anatomique intérieure et l’apparence de cette structure sur la forme, c’est-à-dire l’anatomieextérieure.

Le « caractère » de la forme peut être compris comme les « caractéristiques » que l’art choisit et accentue envue d’un pouvoir expressif particulier. Ainsi Van Gogh savait admirablement accentuer le caractère d’untournesol ou d’un tronc d’olivier, choisissant dans ces formes l’expression dramatique qu’elles contiennent. Laforme naturelle contient donc déjà l’essence d’un langage universel que l’homme perçoit et par lequel il s’exprime.(…) Hors de cette compréhension évidente de la forme et de la vie, l ’art devient imprévisible, ambigu et muet.Il cesse de devenir un langage visuel pour tenter de devenir un langage cérébral. Il est symptomatique que lesintellectuels purs soient attirés fortement par l’art abstrait alors que l’art plastique tout court les ennuie.

L’unité de la forme, exprime l ’idée d’assemblage des éléments que l ’œil ne peut voir que d’une manièreanalytique, fragmentée. L’idée d’unité est donc l ’idée de synthèse de ces éléments et leur simplif ication in-dispensable à une vision d’ensemble : par exemple un modèle vivant placé à côté d’une statue antique faitclairement sentir cette différence, le modèle ne pouvant être vu que par les éléments qui le constituent, l ’œilallant de l ’un à l ’autre, tandis que par le miracle de l ’« unité » la statue antique se voit tout entière, d’embléeet d’ensemble. Un moulage du modèle vivant fait sur nature exprimera la même différence. L’harmonie estl ’idée d’unité associée à celle de beauté, c’est-à-dire f inalement, de perfection…

Il y a bien d’autres lois qui régissent le monde plastique (…). Ces grandes lois, les « Transpositions »,comme les appelait Louis Anquetin, sont le propre de l ’art. Elles conditionnent sa compréhension. Hors d’elles,l ’art n’est plus « plastique », il perd sa relation avec la forme vivante. Cela n’est pas une limite à l ’art, commeon le croit. C’est l ’art lui-même. Le chauffeur d’une voiture est libre, sur la route ; mais c’est la route qui leguide. De même en art, l ’artiste est libre, mais ces lois le guident. Si le chauffeur s’écarte de la route il a deschances de se tuer. Si l ’art sort de ses lois il en sera de même. Il devient littéraire, cérébral, poétique ousimplement enfantin… Il a alors perdu son pouvoir spécif ique qui est d’être visuel, concret, compréhensi-ble… Cela est une évidence contre laquelle les modes ne peuvent rien, pas plus que le goût actuel, qui changera,le propre de la mode étant de changer. Ce qui compte n’est pas de savoir ce que Monsieur X pense de l ’art,mais de savoir ce qu’est l ’art. Nous en sommes donc aux définitions…

Nous autres méridionaux (…) nous sommes plus près de la source qui est l ’art grec. Il n’y a pas 40 ans,le grand sculpteur Aristide Maillol voulait « faire du grec », et passant sa main sur un torse disait : « voyez,

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ProphèteLitho, 1980380 x 280 mm

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Portrait d’hommeDessin, 1980380 x 284 mm

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Cheval hennissantBurin sur cuivre, 1983195 x 145 mm

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Chevaux cabrésBurin sur cuivre, 1986198 x 148 mm

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Croquis pour les confidences d’ÈvePlume à l’encre bistre250 x 120 mm

Croquis pour les confidences d’ÈvePlume à l’encre bistre155 x 90 mm

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Les confidences d’ÈveBurin sur cuivre, 1966127 x 88 mm

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Dessin préparatoire à OrphéeCrayon, 1961252 x 170 mm

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OrphéeBurin sur cuivre, 1961255 x 168 mm

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L’univers que l’on découvre dans les dessins et les gravures deMarc Dautry est celui d’un artiste passionné par la forme et larencontre ambiguë entre le monde des sensations et celui de l’esprit.

Qu’il s’attache à dire l’émotion d’un visage, le modelé d’un nuou qu’il invente des êtres étranges, il reste toujours un admirabledessinateur.

L’œuvre de Marc Dautry révèle un tempérament riche, finementréceptif aux inquiétudes et aux métamorphoses de notre époque.

Denise Spacensky-Kester

marc dautryla passion du dessin

ISBN 978-2-86266-699-X

Dépôt légal : décembre 2013

9 782862 66699030 €

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s.frEn page de couverture : Héraklès et le lion de Némée,

burin sur cuivre, 1967, 235 x 189 mm.