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MARKET INSIGHT JUILLET 2019
Analyse Marché Juillet 2019
Autant en emporte le vent !
A l’issue d’un mois de mai chahuté pour les
marchés financiers, il était légitime de tirer la
conclusion que les investisseurs avaient été
gagnés par un regain d’aversion au risque, dans
le sillage de doutes économiques et face à un
climat (géo)politique marqué par des incertitudes
persistantes. Conjugué à notre analyse globale
qui nous incite, depuis plusieurs mois, à nous
méfier du sentiment des opérateurs, sujet à des
évolutions abruptes et souvent excessives, ce
constat nous avait conduit à annoncer notre désir
de saisir des opportunités sur les actifs risqués,
qu’il s’agisse des obligations convertibles ou des
actions.
Le mois de juin a démontré que l’investisseur doit,
plus que jamais, être flexible, tactique et rapide
dans l’ajustement de ses expositions sur les actifs
financiers. A cet égard, la bourse américaine est
l’expression la plus parfaite de notre argument,
puisque l’indice S&P 500 a établi un nouveau
record au cours des dernières semaines après
une correction de plus de 5% le mois précédent.
A l’image du titre du célèbre fim de Victor
Fleming (1939), qui sert de support à ce
commentaire mensuel, faut-il considérer que les
acteurs de marché ont fait table rase des doutes
qui les assaillaient en mai ? Ou mieux encore, les
développements fondamentaux justifient-ils de
penser qu’un avenir radieux se profile pour les
investisseurs ?
A priori, ce n’est pas sur le front
des chiffres économiques que
l’on a de quoi trouver une
justification à l’engouement
renouvelé des investisseurs
pour les actifs risqués, les
actions en particulier.
Si les craintes de récession qui
hantaient les esprits en mai
étaient surfaites, les données
sur la conjoncture mondiale
sont loin de laisser penser que
la croissance mondiale peut
connaître davantage qu’une
stabilisation au cours des
prochains mois. Les chiffres à
disposition démontrent que les risques qui
pèsent sur le cycle économique ne sont pas nuls,
tant sur le front de la croissance que sur celui de
l’inflation.
C’est dans cet environnement que l’intervention
des banques centrales s’est (une nouvelle fois)
révélée déterminante pour les marchés En
changeant de cap et en mettant un terme à la
normalisation monétaire, les grands argentiers
ont cédé aux exigences d’investisseurs effrayés
par les incertitudes conjoncturelles et politiques.
En d’autres termes, les opérateurs ont acheté
des espoirs plutôt que des faits au cours des
dernières semaines.
Ce point n’est pas moins vrai sur le front des
tensions commerciales qui pénalisent l’activité
mondiale, au-delà de la théâtrale résolution de la
question des immigrants illégaux à la frontière
américano-mexicaine.
Les interrogations sur la capacité de Beijing et
Washington à trouver un accord durable pour
régir leurs échanges et la menace d’une
aggravation du différend commercial entre les
Etats-Unis et l’Europe restent entières.
Quant à la géopolitique, l’usage de l’euphémisme
permet d’affirmer que les conditions générales
sont loin d’être sereines, à l’image du golfe
Persique où les échauffourées se succèdent, sur
fond de tension entre Téhéran et Washington.
En un mot comme en cent,
nous sommes intallés dans un
monde qui n’a plus grand
chose à voir avec celui qui
présidait à la globalisation
économique dans un climat
de coopération internationale,
il y a quelques années encore.
La macroéconomie est plus
importante au fil des mois, à
l’image du rôle des banques
centrales; l’intervention de la
géopolitique est source
d’incertitudes difficiles à gérer
au quotidien. Ce climat doit
inciter à conserver une
« Les opérateurs ont acheté des espoirs plutôt que des faits au cours
des dernières semaines. »
FRANÇOIS SAVARY, CHIEF INVESTMENT OFFICER, PRIME PARTNERS
FRANÇOIS SAVARY, CHIEF INVESTMENT OFFICER, PRIME PARTNERS
Juillet 2019
attitude flexible et à maintenir un accent
particulier sur la gestion des risques dans la
conduite d’une politique de placement.
Plus que jamais, nous en sommes convaincus,
d’autant plus que les investisseurs ont intégré le
meilleur des scénarii possibles sur la question du
soutien que les autorités monétaires apporteront
aux actifs risqués au cours des mois à venir.
Si l’on en vient aux mesures concrètes que nous
avons prises en juin, nous avons mis nos actes en
accord avec nos conseils. Nous avons renforcé
notre exposition aux obligations convertibles
dans nos portefeuilles en début de mois,
conformément à ce que nous vous laissions
entendre dans notre dernier rapport mensuel.
Les caractéristiques des convertibles nous
semblent attrayantes pour affronter les
conditions de marché auxquelles nous sommes
confrontés et leur profil rendement/risque fait
sens dans une allocation diversifiée.
Nous avons également renforcé le poids des
actions liées à certaines de nos thématiques
(éducation, big data), en réduisant la part de cash
que nous avions constituée au cours des mois
précédents. Cet ajustement a cependant été
limité dans son ampleur, en raison du rebond
rapide des marchés boursiers durant le mois.
Nous restons convaincus par l’intérêt de dédier
une portion de ces actifs à une approche
thématique pour investir sur les bourses.
Nous pourrions toujours regretter de ne pas avoir
été plus résolus pour renforcer l’exposition
globale au risque. Toutefois, parce que nous
avons agi dans le « bon sens » dans notre gestion
tactique d’une part et compte tenu des
performances satisfaisantes des portefeuilles à
l’issue du premier semestre de l’autre, nous ne
sommes pas enclins à nourrir des regrets
excessifs.
Ceci est d’autant plus vrai que les performances
de nos portefeuilles depuis le début de l’année
ont été réalisés avec une volatilité contenue et
sur la base d’une grande constance dans les
lignes directrices que nous avons défendues.
Ainsi, nous sommes contents d’avoir maintenu
notre attachement à la détention d’une position
significative en or dans nos allocations ; notre
politique d’achat sur faiblesse, réaffirmée à
plusieurs reprises au cours des derniers
trimestres, a été validée par la hausse marquée
du métal jaune en juin. Nous réitérons notre
opinion positive sur ce dernier au regard des
conditions globales incertaines et du fait de notre
vision toujours réservée sur la devise américaine.
En outre, le changement de cap des grands
argentiers n’est pas sans conséquence pour les
produits de rendement, qui sont généralement
des alternatives fortes à l’or. Celui-ci devrait se
frayer un chemin vers des niveaux plus élevés
(1450-1500) au cours des prochains trimestres, si
l’on considère que plus de 12 trillions de dettes
gouvernementales offrent désormais des
rendements négatifs !
Dans un tel contexte, vous aurez compris que
nous n’avons pas changé notre conseil de sous-
pondérer les dettes gouvernementales, puisque
leur rémunération est peu attrayante.
A fortiori, le changement de cap des banquiers
centraux devrait favoriser les stratégies de
portage dans une exposition obligataire. Nous
demeurons largement investis sur les dettes des
pays émergents ; de plus, les évolutions récentes
nous incitent à nous montrer moins réservés sur
la dette d’entreprise des pays les plus
développés. Nous avons donc accru nos
positions sur ce dernier segment dans nos
portefeuilles les plus conservateurs en fin de
période, en privilégiant les débiteurs les plus
solides.
Le cadre général des taux d’intérêt nous incite
toujours à largement investir sur des stratégies
décorrélantes, afin de nous prémunir contre des
développments contraires ; le nombre important
d’incertitudes ne permet pas d’exclure ceux-ci,
même si nous conservons un optimisme
raisonnable sur les perspectives économiques et
financières pour les prochains mois.
A noter que certains développements récents
(H2O et Woodford) doivent inciter à être encore
plus vigilants sur la liquidité des produits détenus.
Ainsi, la priorité reste de privilégier les alternatifs
liquides.
Les éléments qui précèdent, largement associés
à notre volonté de maintenir le double cap d’une
gestion rigoureuse des risques et de conserver
une attitude tactique dans notre gestion, nous ont
conduit à réévaluer notre exposition en actions
en fin de mois ; en effet, le rallye des marchés a
été puissant, tant dans son ampleur que dans sa
rapidité.
Après réflexion et compte tenu du fait que la
situation globale n’a que peu évolué, que nos
objectifs sur les grands indices pour la fin de
l’année ne sont pas altérés et que la performance
des comptes est bonne, nous avons décidé de
réduire notre exposition aux actions. A cet effet,
Juillet 2019
nous avons accru les protections sur indices que
nous détenons.
Si nous avions procédé précédemment de
manière uniforme sur l’ensemble de nos
comptes, nous avons opté, cette fois, pour des
ajustements différenciés selon les profils de
gestion.
En conclusion, alors que l’été s’installe et que les
marchés ont retrouvé de la hauteur, il pourrait
être de bon ton de se laisser porter et de céder
aux sirènes des fringuants optimistes. S’il faut
savoir écouter, analyser et se montrer flexible le
cas échéant, il faut aussi savoir maintenir le cap.
A l’image de Scarlett O Hara dans « Autant En
Emporte le Vent », il arrive un moment où il faut
savoir surseoir à la discussion ; vous rappelez-
vous son célèbre « Taratata » ? Et comme elle le
disait également si bien : « Demain est un autre
jour » ! Depuis plusieurs mois, nous avons fait
nôtre ce dicton, qui est l’expression même de la
nécessité de demeurer flexible dans le monde
de l’investissement de 2019.
Nous espérons que nos décisions récentes
seront judicieuses et qu’elles nous permettront
de maintenir la qualité de nos performances,
Nous n’hésiterons pas à revoir, au gré des
événements, les conclusions que nous vous
avons exposées dans les lignes qui précèdent.
Nous vous souhaitons une excellente période
estivale et nous réjouissons de vous retrouver à
la fin du mois d’août.
Genève, le 26 juin 2019
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