Master 2: les relations entre la France et la Bavière au 19ème siècle

Université Paul Valéry- Montpellier III

Lettres et Sciences sociales

Master 2 d’Histoire militaire, défense et politiques de sécurité

Les relations franco-bavaroises

de 1815 à 1871

Présenté par Romain Cano, sous la direction de M. Heyriès,

maître de conférences.

2005/2006

1

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Remerciements

Je remercie pour ce mémoire tous les organismes, bibliothèques, auxquels j ai eu

affaire : pour leurs accueils et leurs attentions.

Je remercie aussi Caroline Gigl et Ulrike Hoffmann pour m’avoir permis, à plus

de 1000 km de Montpellier, d’avoir accès aux archives bavaroises.

Je remercie bien sûr mon maître de master 2 Mr Heyriès pour sa bienveillance et

sa disponibilité.

Et enfin ma famille pour le soutien qu’elle m’apporte chaque jour.

2


« Pour qu’un peuple sache où il est et où

il va, il faut qu’il sache d’où il vient. Ceci

vaut tant sur le plan de l’histoire en

général que sur le plan des racines

culturelles et spirituelles. »

Franz Joseph Strauss

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Introduction

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Le non français au traité constitutionnel en mai 2005 marque le maintien de l’idée

de souveraineté nationale. L’Europe supra-nationale promue par les pères fondateurs n’est pas

prête de sortir du chapeau des prestidigitateurs bruxellois : l’Europe dérive-t-elle du fait d’un

retour du nationalisme ? La France n’est pas la seule touchée : les mouvements d’extrêmes

droites s’émancipent dans toute l’Europe : en témoigne la poussée extrémiste en Hollande,

Autriche, Pologne, Grande-Bretagne et France où Le Pen s’est retrouvé au deuxième tour de

la présidentielle de 2002 avec comme programme le fameux « je suis économiquement de

droite, socialement de gauche et nationalement de France. » Ce nationalisme exacerbé va-t-il

torpiller la construction européenne : construction inédite dans le cours de l’histoire.

De l’abbé de Saint-Pierre à Robert Schuman, nombres d’intellectuels ont cherché à

limiter la guerre dans l’espace européen. Au 19ème siècle, l’Etat-Nation devait être la garantie

suprême de la paix universelle contre les susceptibilités des dynasties : utopie destructrice qui

enfanta des guerres atroces, intenses et totales.

Dans ce 19ème siècle fondateur de notre espace politique, social et de nos structures

de pensée, les mouvements nationaux et libéraux s’enhardissent. L’Aigle ne domine plus

l’Europe, mais les idées françaises font de l’ombre aux arguments des contre-révolutionnaires.

L’éclatement politique de l’Europe, en particulier de l’Allemagne et de l’Italie, voulu par les

règlements du congrès de Vienne, joue contre les tenants de l’Etat-Nation. Seule la France et

l’Angleterre apparaissent comme des Etat-Nations. Mais l’Angleterre ne cherche pas à

répandre cette vision de l’organisation politique ; la France redevient la propriété du roi très

chrétien et cherche à se réinstaller dans le concert des princes : finie la guerre au chant de

Rouget de Lisle. La Restauration doit faire avec les changements profonds survenus en France

depuis 1789. Elle s’attelle à revenir pas à pas à la situation ante.

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Cette volonté s’en ressent en politique extérieure. Il n’est plus question des

républiques sœurs du temps des Révolutions : l’heure est au retour au principe dynastique :

mariages politiques, réclamations de droits anciens, politique familiale. Le peuple en tant que

communauté de culture n’est plus que chimère lointaine qu’on laisse aux doux rêveurs agités.

La flambée nationale doit s’éteindre, d’abord en France, foyer de l’agitation puis à travers

toute l’Europe : tel est le but des dirigeants européens à commencer par le prince de

Metternich qui installe son système de 1815 à 1848.

Pour le rhénan Metternich, fils de la Raison des Lumières, le libéralisme et le

nationalisme vont à l’encontre de la Raison et ne sont que chimères destructrices d’une œuvre

pluriséculaire. L’Autriche est la première visée par une avancée de ces principes : regroupant

moultes peuples de langues et cultures différentes, la monarchie des Habsbourgs est

l’antithèse de l‘organisation politique selon le principe national. En Allemagne, elle tient les

Etats secondaires par le Deutsch Bund avec une organisation politique lâche qui fait de

l’Allemagne un terrain de jeu pour la politique extérieure des grandes cours allemandes et des

cours européennes. La Prusse, qui accroît considérablement sa puissance lors du règlement de

1815, et l’Autriche forment le condominium allemand. Les Etats secondaires jouent des

coudes pour ne pas être avalés de quelques manières que ce soit par l’une des deux

puissances. C’est là où la France a un rôle à jouer dans le maintien de l’indépendance des

Etats secondaires au sein de l’organisation politique allemande. Dans ces Etats secondaires

allemands, la Bavière tient un rôle non négligeable de contrepoids aux volontés prusso-

autrichiennes. Alliée de la France depuis les guerres de religion et surtout depuis la guerre de

trente ans, le royaume des Wittelsbach a eu besoin du soutien français afin, de maintenir son

indépendance dans l’espace germanique, ainsi que la possibilité d’accroître sa puissance :

l’exemple connu est la transformation du duché en royaume en 1806 par la grâce de….

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Napoléon Ier. Mais les guerres de libération de 1813 créent un précédent historique : la

France n’apparaît plus comme un allié nécessaire mais comme le foyer de la subversion

révolutionnaire. De 1815 à 1871, les intentions françaises en matière de politique extérieure

seront marquées au fer rouge : volonté subversive, retour aux frontières naturelles c'est-à-dire

au Rhin.

La Bavière peut-elle toujours compter sur l’appui désintéressé de la France ? Le

19ème siècle laisse place au mouvement national : l’Allemagne va passer d’une vision

cosmopolite promue par les romantiques et les tenants du Sturm und Drang à une vision

hégelienne de l’Etat et une vision herdérienne de la Nation. La Bavière va-t-elle freiner ce

mouvement ou le promouvoir ? Si promotion il y a, qui sera le mieux placé pour diriger cette

Allemagne unie ? Le roi de Bavière ? Le roi prussien ? Tant de questions en suspens qui font

du sort de l’Allemagne une question à part entière dans le domaine des relations

internationales au 19ème siècle. Pourtant le particularisme régional reste ancré dans les

mentalités des dirigeants allemands en général et bavarois en particulier. Voilà une carte dont

la France doit se servir pour éviter d’avoir un Etat trop puissant de l’autre côté du Rhin. Voilà

pourquoi la Bavière et la France ont besoin l’un de l’autre ? Mais en ont ils conscience ?

Peu d’études ont porté sur les relations franco-bavaroises de 1815 à 1871 ;

pourtant il semble important pour comprendre la formation de l’unité allemande de se pencher

plus en détail sur ces relations. Alliés de longue date, quels sont les facteurs qui ont amené la

Bavière à se jeter dans les bras du « faux frère » en 1871 ? De 1815 à 1871, de quelle nature

sont les relations entre les deux pays ? Entente cordiale ? Rapprochement forcé ? Inimitié

caché ou ouverte ?

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Etat de la question

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Dans cette partie, nous allons dresser un état de la question concernant notre sujet

afin de voir quels sont les aspects connus et méconnus. Ainsi nous pourrons dégager à partir

de là les axes de recherches futurs.

Pour avoir une vue d’ensemble de la question, quatre domaines doivent être

abordés : les relations internationales au 19ème siècle ; l’histoire de la France et de

l’Allemagne ; les mouvements libéraux et nationaux et enfin les relations entre la France et la

Bavière.

L’histoire des relations internationales au 19ème siècle, malgré l’importance qu’elle

a pour la compréhension du siècle des totalitarismes reste un champ d’études peu traité. Pour

se faire une idée des relations internationales, il faut se porter vers l’ouvrage fondamental de

Pierre Renouvin, père de l’étude des relations internationales, Histoire des relations

internationales.1 Cet ouvrage, outre la place importante donnée aux forces profondes comme

moteurs des relations internationales, reste l’ouvrage de base pour toute étude sur le 19ème

siècle européen et mondial : les forces économiques, les mouvements des idées et l’action des

hommes politiques concourent aux changements du statut territorial européen. De la Réaction

du congrès de Vienne à la prise de contrôle de l’Allemagne par la Prusse bismarckienne,

Pierre Renouvin décrit les changements majeurs qui s’opèrent dans le monde sous domination

européenne.

Il sera suivi par d’autres auteurs comme Duroselle ou Droz.

1 Pierre RENOUVIN, Histoire des relations internationales, tome 5 le XIXe siècle, Paris, Hachette, 1954, 412 p.

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Pour l’histoire de France au 19ème siècle, la bibliographie est abondante. De l’étude

de la société à l’étude de la politique en passant par l’étude régionale, l’histoire mouvementée

de la « Grande Nation » a fait l’objet de diverses controverses historiographiques. Ces études

se concentrent surtout sur l’histoire politique : les institutions, les mouvements politiques, les

révolutions de 1830 et de 1848, ainsi que sur le Seçond Empire et sa chute terrible.

Pour l’histoire de l’Allemagne au 19ème siècle, les historiens se sont penchés aussi

bien sur l’histoire économique que sur l’histoire politique en séparant l’Allemagne du Bund

de la monarchie des Habsbourgs. Cette histoire politique s’articule autour de la marche à

l’unité politique de l’Allemagne et s’arrête sur la figure principale de cette œuvre qu’est Otto

von Bismarck. Pour l’histoire politique, outre les œuvres orientés de Treisckche ou de

Schnabel, une place importante doit être donné à l’ Histoire de l’Allemagne2 de Peter Rassow.

Son ouvrage permet d’embrasser une vue d’ensemble de la question allemande au 19ème siècle.

Ainsi l’importance du mouvement libéral et national y est décrite, ainsi que la politique

bismarckienne de détournement du mouvement libéral et national en faveur de la Prusse. Il

accorde une place minime aux résistances allemandes à la politique bismarckienne : La

Bavière de Louis II tenant une petite place dans son étude, mais il décrit tout de même les

réticences bavaroises.

L’histoire de l’Allemagne est marquée par l’œuvre hitlérienne et l’étude du 19ème

siècle allemand est vue sous le prisme hitlérien, tragédie allemande qui pèse de tout son poids

sur l’historiographie allemande. En témoigne l’œuvre récente de Winckler, qui voit dans

l’œuvre hitlérienne une trahison à l’esprit allemand comme pouvait le décrire Madame de

Stael : un cosmopolitisme weimarien.

2 Peter RASSOW, Histoire de l’Allemagne des origines à nos jours, Paris, J.Horvath, 1972, 2 vol.

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Bismarck y est décrit comme un prédécesseur. Il donna à l’Allemagne l’unité

contre la Liberté, alors que l’un ne devait pas aller sans l’autre : première trahison forte de

conséquences pour les Allemands. Cependant Bismarck eut ces hagiographes et biographes

atitrés. Citons dernièrement l’œuvre de Lothar Gall, Bismarck3.

En ce qui concerne plus particulièrement notre sujet : les relations franco-

bavaroises de 1815 à 1871, une étude peut nous être utile. Il s’agit de l’ouvrage de Sylvia

Krauss, Die politischen Beziehungen zwischen Franckreich und Bayern 1814/5-18404. La

France napoléonienne battue, la Bavière devenue royauté : le retour à une politique d’entente

des deux cours est-elle possible ? L’alliance séculaire entre les deux cours peut-elle se

reformer comme au temps de la guerre de trente ans ? La Bavière a-t-elle toujours autant

besoin de la France pour maintenir son indépendance et pour accroître sa puissance ? La

flambée nationaliste de 1813 était-elle éphémère ou va-t-elle constituer un élément à prendre

en compte dans la politique bavaroise ? La France peut-elle toujours soutenir la Bavière alors

qu’elle-même doit se concilier les grandes cours européennes ? Tant de questions qui sont

abordées par Krauss et qui se posent pour tout le 19ème siècle dans les relations entre les deux

Etats.

Cet ouvrage est donc une base non négligeable pour notre étude des relations

franco-bavaroises de 1815 à 1871.

Ainsi Sylvia Krauss montre comment les deux Etats cherchent à se rapprocher.

Mais elle décrit aussi les réticences à l’intérieur des deux royaumes. L’instabilité politique en

France, le passé révolutionnaire, le sentiment allemand entraîne la Bavière à chercher ailleurs

un appui plus sûr pour son système. Cet appui, les rois wittelsbach ne le cherchent pas en

3 Lothar GALL, Bismarck, Paris, Fayard, 2003, 695 p.4 Sylvia KRAUSS, Die politischen Beziehungen zwischen Bayern und Frankreich 1814/15-1840, Munich, C.H.Beck, 1987, 745 p.

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Allemagne mais, comme à l’accoutumée, au dehors et c’est dans la Russie des tsars, nouvel

Etat dominateur, qu’ils vont trouver un appui sûr. Car cet appui est indispensable pour contrer

les velléités des deux grandes cours allemandes : Vienne et Berlin. Elles se livrent un combat

larvé pour la domination des affaires allemandes : l’heure de l’unité n’a pas sonné car les

dirigeants sont trop épris d’idéal médiéval pour songer à œuvrer aux côtés des patriotes.

Pour l’histoire de la Bavière, une bibliographie riche existe. Centre culturel de

l’Allemagne du Sud, Munich a été un des premiers centres d’étude historique au 19ème siècle

sous l’impulsion du Roi philosophe Maximilien II. Des historiens de renom ont écrit l’histoire

de ce pays dont la première mention apparaît dès l’époque de Charlemagne : l’Autriche et la

Prusse n’existaient pas à cette époque. Citons tout d’abord, Max Spindler qui entreprit une

étude générale sur la Bavière.5 Plus ancien l’historien Doeberl pour des études générales et

particulières centrées sur le 19ème siècle dont deux ouvrages cités en bibliographie : Bayern

und die wirtschaftliche Einigung Deutschlands et Bayern und Deutschland im 19.

Jahrhundert.6

En ce qui concerne la politique extérieure de la Bavière, il faut mentionner l’ouvrage de Peter

Burg Die deutsche Trias in Idee und Wirklichkeit.7 La notion de troisième Allemagne dirigé

par la Bavière entre le duopole austro-prussien demeure le leitmotiv de la politique bavaroise

depuis l’accession de la Prusse à un rang privilégié dans le Saint Empire Romain Germanique

au début du 18ème siècle. C’est ce que montre Burg dans son ouvrage. Comment la mettre en

oeuvre? Et comment concilier les volontés analogues d’autres cours secondaires comme celle

de Saxe pour mener cette troisième Allemagne? Voilà à quoi s’attelle Peter Burg dans son

ouvrage.

5 Max SPINDLER, Das neue Bayern, von 1800 zur Gegenwart, Munich, C.H.Beck, 1975, 1398 p.6 Michael DOEBERL, Bayern und Deutschland im 19. Jahrhundert, Munich, R.Oldenburg, 1922, 155 p.7 Peter BURG, Die deutsche Trias in Idee und Wirklichkeit, Stuttgart, R.Oldenburg, 1970, 402 p.

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A travers notre bibliographie, nous nous apercevons qu’une seule étude

d’envergure a été entreprise sur le sujet. Cette étude est allemande et se concentre sur une

courte période (1815-1840). Cette thèse nous servira de base pour comprendre dans quelle

direction vont les relations des deux Etats. Pour la période 1840-1871, tout reste à faire: et

c’est ce qui nous réunit aujourd’hui. Dépouiller les correspondances diplomatiques; étudier

les périodiques de l’époque pour se faire une idée de l’opinion publique des deux côtés du

Rhin. Voilà tout un travail qu’une thèse peut fournir et qu’il me plairait de faire dans un futur

proche ou lointain.

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Les sources

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I- les instruments de recherches

A. Les instruments du quai d’Orsay

-Ministère des Affaires étrangères, Etat général des inventaires des archives diplomatiques,

Paris, Imprimerie nationale, 1987, 249 p.

II- Les archives

A. Archives diplomatiques françaises

Elles sont conservées au ministère des Affaires étrangères, dans la série Correspondance

Politique.

En voici une liste exhaustive pour la période concernée.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 190, 1814, sept.-1817, juin, Le comte de Polignac, Le

comte de la Garde, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 191, 1817, juill.-1818, juin, La Garde, ministre ; de

Saint-Mars, le marquis de Vibieu, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 192, 1818, juin-1819, déc., Vibieu, chargé d’affaires ; le

marquis de La Moussaye, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 193, 1820-1821, Coulomb, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 194, 1822-1823, Vicomte de Ségur, chargé d’affaires.

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-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 195, 1823-1825, Ségur, Alleye de Ciprey, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 196, 1826-1827, avril, Alleye de Ciprey, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 197, 1827, mai-1828, juill., Alleye de Ciprey, chargé

d’affaires ; le comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 198, 1828, août-1829, avril, Comte de Rumigny,

ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 199, 1829, mai-déc., Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 200, 1830, janv.-mai, Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 201, 1830, juin-oct., Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 202, 1830, oct.-déc., Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 203, 1831, janv.-mars, Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 204, 1831, mars-juin, Comte de Rumigny, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 205, 1831, juill.-déc., Rumigny, le baron Mortier,

ministres ; de Sergey, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 206, 1832, janv.-juin, Mortier, ministre ; de Sergey,

chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 207, 1832, juill.-déc., Sergey, chargé d’affaires.

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-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 208, 1833, Sergey, chargé d’affaires ; Comte de

Vaudreuil, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 209, 1834, Vaudreuil, ministre ; baron d’Hailly, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 210, 1835, D’Hailly, chargé d’affaires ; le baron de

Bourgoing, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 211, 1836, Bourgoing, ministre.


-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 213, 1838, Bourgoing, ministre ; D’Hailly, chargé

d’affaires.


-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 215, 1840, Bourgoing, minstre.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 216, 1841, Bourgoing, ministre ; d’Hailly, chargé

d’affaires.


d’affaires.


d’affaires.


d’affaires.

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d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 221, 1846, janv.-juill., Bourgoing, ministre ; d’Hailly,


-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 222, 1846, juill.-1847, mai, Bourgoing, ministre ;

d’Hailly, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1815-1848, côte 223, 1847, mai-1848, fév., Bourgoing, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 224, 1848, mars-déc., Bourgoing, ministre ; Humman,

chargé d’affaires. Klein, chargé d’affaires, puis ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 225, 1849, janv.-sept., Lefebvre, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 226, 1849, oct.-1850, mars, Lefebvre, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 227, 1850, avril-déc., Lefebvre ; comte de Damrémont,

chargé d’affaires ; Thouvenel, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 228, 1851, janv.-août, Thouvenel, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 229, 1851, sept.-1852, juill., Thouvenel ; de Ségur,

chargé d’affaires ; le baron de Méneval, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 230, 1852, août-déc., Ségur, chargé d’affaires ;

Méneval, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 231, 1853, Ségur, chargé d’affaires ; Méneval, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 232, 1854, janv.-août, Ségur, chargé d’affaires ;

Méneval, ministre.

18


-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 233, 1854, sept.-1855, août, Ségur, chargé d’affaires ;

Méneval, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 234, 1855, sept.-1856, déc., Méneval, ministre ; le

comte de Massignac, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 235, 1857-1858, Méneval, ministre ; de Massignac,


-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 236, 1859-1860, Méneval, ministre ; de Banneville,

ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 237, 1861-1862, Banneville, puis le comte de Reculot,

ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 238, 1863, Reculot, ministre ; comte de Gabriac, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 239, 1864, Reculot, puis le vocomte des Méloises,

ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 240, 1865, Vicomte des Méloises, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 241, 1866, Vicomte des Méloises, ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 242, 1867, janv.-juin, Des Méloises, puis de Cadore,

ministre.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 243, 1867, juill.-déc, Cadore ; Le Sourd, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 244, 1868, janv-juin, Cadore ; Le Sourd, chargé

d’affaires.

19


-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 245, 1868, juill.-déc., Cadore ; Le Sourd, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 246, 1869, janv.-juin, Cadore ; Le Sourd, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 247, 1869, juill.-déc., Cadore ; Le Sourd, chargé

d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 248, 1870, janv.-mars, Cadore ; Tiby, chargé d’affaires.

-MAE, CP, Bavière, 1848-1871, côte 249, 1870, avril-juill., Cadore ; Tiby, chargé d’affaires.

B. Archives bavaroises

Cette longue liste de sources concerne la période 1815-1840. Elle est tirée du livre de Sylvia

Krauss déjà mentionné à de multiples reprises. C’est après une longue correspondance avec

les responsables du Bayerisches Hauptstaatsarchiv que j’ai pu obtenir cette liste de sources.

Section MA : ministère des Affaires étrangères

-BayHStA, MA, n° 21.





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-BayHStA, MA, n° 159a.












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23



















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-BayHStA, MA, n° 2092/1.







25



















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27



















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-BayHStA, MA, n°50172.






30



















31


-BayHStA, MA, n° 83338a.












Chargé d’affaires bavarois à Paris

32


-BayHStA, BGP, n° 414.
















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34



















35






36


La Bibliographie

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I-Les instruments de travail

A. Ouvrages méthodologiques concernant l’Histoire

-BLOCH (M.), Apologie pour l’Histoire ou le metier de l’historien, Paris, A. Colin, 1993,

290 p.

-BLOCH (M.), Histoire et Historiens, A. Colin, 1995, 278 p.

-THUILLIER (G.), TULARD (J.), Le métier d’historien, Paris, P.U.F.., coll. « Que sais-je ? »,

1995, 127 p.

-THUILLIER (G.), TULARD (J.), La méthode en Histoire, Paris, P.U.F.., coll. « Que sais-

je ? », 1991, 127 p.

-THUILLIER (G.), TULARD (J.), Les écoles historiques, Paris, P.U.F.., coll. « Que sais-

je ? », 1990, 125 p.

B. Guides bibliographiques

-BARBIER (F.), Bibliographie de l’histoire de France, Paris, Masson, 1986, 283 p.

-COLLECTIF, Bibliographie annuelle de France, Paris, CNRS, 33 vol.

-DAHLMANN-WAITZ, Quellenkunde der deutschen Geschichte, Stuttgart, Anton

Hiersemann, 1969, 11 vol.

C. Dictionnaires et encyclopédies

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-TULARD (J.), Dictionnaire du second empire, Paris, Fayard, 1995, 1347 p.

-AMBRIERE (M.), Dictionnaire du XIXème siècle européen, Paris, P.U.F.., 1997, 1360 p.

-Neue Deutsche Biographie, Berlin, Duncker und Humblot

II-Ouvrages généraux sur les relations internationales

En premier et hors de tout cadre, citons l’ouvrage fondamental et celui qui sert de

toile de fond à toute histoire de relations bilatérales :

-RENOUVIN (P.), Histoire des relations internationales, Paris, Hachette, 1954, 412 p.

A. 1815-1848

-BERTIER DE SAUVIGNY (G. de), France and the European alliance, 1816-1821. The

private correspondence between Metternich and Richelieu, Notre Dame,

Univ. of Notre Dame Press, 1958, 130 p.

-BETHOUART (A.), Metternich et l’Europe, Paris, Libraire académique Perrin, 1979, 396 p.

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IV-1848-1871

A. Bavière

Pour cette période, il faut se reporter principalement sur les œuvres de Doeberl et

de Dirrigl malgré leur ancienneté. Pour Louis II de Bavière, l’ouvrage de Jacques

Bainville offre une vision biaisée du roi « fou » : vision teintée de nostalgie et de mépris

envers ce roi qui a offert la couronne impérial au maître de Bismarck.

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B. France

L’étude de la France de 1848-1871 offre une abondante bibliographie. Outre les

ouvrages importants d’Adrien Dansette, spécialiste de la période, il faut s’arrêter sur

l’ouvrage de Louis Girard sur Napoléon III, qui permet de mieux comprendre la genèse et

donc la politique menée par le neveu de Napoléon Ier. Le livre de Philippe Seguin, sans

vouloir le qualifier d’hagiographie, cherche à réhabiliter l’œuvre de Napoléon « le petit » en

lui prêtant des intentions d’un homme politique du 20ème siècle, bercé par l’idéal libéral et

national comme Wilson en 1918.

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V. 1848 : le réveil des peuples

A. En France

Pour cette période, il faut se pencher principalement sur les œuvres de Maurice

Agulhon, Inès Murat, Jacques Droz et Jean Sigmann. Ils offrent une vision politique,

internationale, sociale et économique des grandes vagues révolutionnaires de 1848.

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IX. France et Bavière

Outre l’œuvre orientée de Bainville, la seule étude d’envergure sur les relations

franco-bavaroises est celle de l’allemande Sylvia Krauss sur la période 1814-1840. Elle décrit

les facteurs qui peuvent permettre un rapprochement entre les deux Etats ainsi que les

difficultés à trouver une entente.

64


-BAINVILLE (J.), L’Allemagne romantique et réaliste : Louis II de Bavière, Bismarck et la

France, Paris, Fayard, 1927, 543 p.

-BLAYAU (N.),“ Une négociation matrimoniale sans lendemain entre la Bavière et la France

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65


Correspondance politique de janvier 1830 à mai

1830 : essai d’interprétation.

66


Dans l’optique d’une thèse traitant des relations franco-bavaroises de 1815 à 1871,

il faut se pencher plus amplement sur les correspondances des ambassades ou des consulats.

Pour cela, il a fallu à Paris se concentrer sur les dépêches conservées par le ministère des

Affaires étrangères. Bien sur le temps et l’objet traité ne m’ont pas permis de me consacrer à

cette longue période qui est délimitée par le congrès de Vienne et la création du second Reich

allemand.

Dans ces circonstances, je me suis attelé à dépouiller les dépêches de janvier 1830

à juin 1830. Pourquoi ces dates ? D’un point de vue historique, 1830 est une année charnière

dans la vie internationale et elle bouleverse ainsi les relations des deux Etats. Les Révolutions

de 1830 en France et par ricochet dans d’autres Etats européens, au premier chef la Belgique,

marquent un tournant dans les rapports qu’entretient la monarchie des Bourbons avec celle

des Wittelsbach. Tournant politique aussi avec la démonstration de faiblesse de la France, qui

n’augure rien de bon pour une alliance solide. Tournant économique car l’ère des alliances

économiques est ouverte. En Allemagne, le Zollverein se dessine peu à peu et sa constitution

devient un enjeu de politique extérieure.

Les correspondances politiques que j’ai consultées sont conversées dans l’état de

microfiches. Elles sont toutes manuscrites et leur lecture n’est pas aisée. Employant un

français littéraire avec des mots souvent liés entre eux par le style graphique, il semble

toutefois que les lettres en partance de Paris ne soient pas soignées et que leur lecture

contraste avec la lisibilité de celles en provenance de Munich : hiérarchie oblige ?

Quels hommes ? A Paris, celui qui est en poste est le comte de Polignac.

En Bavière, le chargé d’affaires pour cette courte période est le comte de Rumigny.

Que s’échangent-ils ? A première vue, la correspondance est abondante et quasi

journalière. De ce fait, les échanges apparaissent pour beaucoup banaux et futiles : les enjeux

67


politiques étant mêlés aux précisions les moins fécondes sur l’état de santé des membres de la

famille royale bavaroise ou de ses proches parents. Futiles au premier regard mais qui

intéresse la politique car le principe dynastique, principe de légitimité de l’Etat moderne,

donne un rôle politique aux membres de la famille royale : ces derniers peuvent par le hasard

de la vie exercer le pouvoir et par conséquent doivent faire l’objet d’une étude approfondie de

leurs mœurs et pensées le cas échéant.

Dans la correspondance politique, plusieurs lignes directrices se dégagent : le

comte de Rumigny rapportent à Paris des détails sur les enjeux et problèmes économiques de

la Bavière. Ensuite il montre les déboires qui existent entre la Bavière et ses proches voisins,

dont principalement le grand Duché de Bade : démêlées symbolisés dans l’affaire du

Sponheim. Et enfin il s’attelle à rapporter à Paris les pressions exercées par la monarchie

habsbourgeoise sur la liberté de la presse en Bavière, liberté obtenue dans la Constitution de

1818.

Tout d’abord en fil rouge de ces correspondances, les problèmes économiques. En

1828, trois unions douanières sont crées en Allemagne. La première entre la Prusse et le

Hesse-Darmstadt ; la seconde entre les Etats moyens de l’Allemagne et enfin une union entre

la Bavière et le Wurtemberg. En 1830, le grand duché de Bade est l’objet de la convoitise des

Etats voisins afin de l’intégrer dans une union douanière. Le comte de Rumigny rapporte à

Paris que l’union bavaro-wurtemburgeois a entamé des négociations avec le grand duc afin de

l’intégrer dans l’union des Etats du Sud.

Mais plusieurs points de discorde subsistent. D’une part la Bavière et le Bade ont

un différend à propos du surrogat du Sponheim. La Bavière cherche à réintégrer le Sponheim,

territoire limitrophe au Palatinat qui avait fait parti de la Bavière jusqu’au congrès de Vienne.

68


De l’autre côté, le Bade cherche à faire annuler par Munich le pacte de Benheim. Ces deux

points font ralentir l’entrée du duché dans l’union bavaro-wurtemburgeoise.

Afin de trouver un arrangement, les deux Etats ont accepté la médiation de la

Prusse. Pour le comte de Rumigny, il existe un danger à ce que se soit la Prusse qui trouve un

arrangement entre les deux cours. Car elle y trouverait un avantage dans d’éventuelles

négociations commerciales avec la nouvelle union.

De Paris, le comte de Polignac fait savoir au comte de Rumigny qu’il est favorable

à l’entrée du Bade dans l’union douanière bavaro-wurtemburgeoise. Il préfère cette union à

l’entrée du Bade dans l’union prussienne. Union qui freinerait l’entrée des produits français

en Allemagne.

Le 1er avril 1830, la mort du grand duc Louis va permettre d’accélérer les

négociations commerciales. Début mai, un accord est trouvé. Accord qui repose sur trois

points : -révocation du pacte du Benheim.

-adhésion du Bade à l’union commerciale de Wurtemberg et de la Bavière.

-« nouvelle fixation de limites au moyen de laquelle la Bavière aura un avantage

territorial. »

Le 15 mai, le comte de Rumigny inquiet de voir l’union se faire au profit de la

Prusse, alerte Paris en demandant au gouvernement de rentrer dans les discussions afin de

trouver des arrangements commerciaux avec cette nouvelle union. Ceci dans le but de la

détourner de la Prusse.

69


Après les négociations commerciales, le comte de Rumigny rapporte dans ces

correspondances les différends qui existent entre la Bavière et l’Autriche concernant la liberté

de la presse. L’Autriche, qui est la présidente du Bund allemand, cherche depuis 1815 à

effacer toutes traces de l’œuvre napoléonienne en Allemagne. Cependant elle n’a pu rien faire

lorsque divers Etats allemands ont octroyé à leur population des constitutions de type libéral.

La Bavière de Louis Ier fait parti de ces Etats et est même un des Etats les plus avancés dans

le constitutionnalisme. Ceci constitue un danger pour l’Autriche car la Bavière est un pays

voisin de l’Autriche.

En 1818, la Bavière rentre donc dans l’ère du constitutionnalisme. Elle accorde

l’égalité devant la loi, la liberté de la personne et de conscience, l’indépendance de la

juridiction et la situation égale des confessions. Dans cette constitution, la liberté de la presse

est garantie. Pour son puissant voisin autrichien, le danger est réel, surtout que Metternich

cherche à enrayer la poussée libérale en Allemagne. Ainsi les publications bavaroises

déplaisent au gouvernement autrichien et deviennent un sujet de discorde entre les deux cours.

Dès janvier 1830, le comte de Rumigny fait savoir à Paris que la maison

d’Autriche se plaint de la législation bavaroise sur les périodiques, car elle semble trop

laxiste. Metternich incrimine surtout la Gazette d’Ausburg : périodique qui attaque la cour de

Vienne, celle de Rome et critique vivement la religion catholique. La cour de Vienne se dit

prête à couper les relations entre les deux Etats et à rappeler son ambassadeur Monsieur

Spiegel. Mais le comte d’Armansperg, principal ministre bavarois, fait savoir à l’ambassadeur

d’Autriche qu’il ne peut rien faire puisque la liberté de la presse est garantie par la

constitution de l’Etat bavarois. De plus, il explique à l’ambassadeur Spiegel qu’il ne faut pas

accorder d’importance à ces publications car elles ne sont lues que par très peu de lecteurs.

70


Pourtant Vienne, par ces déclarations, cherche principalement à faire pression sur

Munich pour lui faire comprendre que Vienne reste la puissance dominante en Allemagne.

Voilà le message qu’il faut voir dans cette lutte au sujet des périodiques. Bien sur les relations

entre les deux Etats ne seront pas coupées car Munich reste un appui pour Vienne dans sa

lutte contre la Prusse et contre les idées libérales et nationales. Louis Ier n’est pas prêt à

perdre son indépendance au profit d’une Allemagne romantique dirigée par un empereur

omnipotent ou par une collégiale d’universitaires.

A travers cette abondante correspondance, nous nous apercevons que la France a

une carte à jouer pour maintenir son rang et son influence en Allemagne. Le comte de

Rumigny en est persuadé. Mais Paris semble chercher autre chose. Pourquoi ne pas jouer cette

carte ?

En 1830, La France est toujours isolée sur le plan international. Elle cherche avant

tout à enrayer les acquis de la Révolution à l’intérieur du territoire. Sur le plan international,

elle cherche à réintégrer le concert des grandes cours. Elle ne peut se permettre de chercher

les faveurs des petites cours allemandes ou italiennes sans risquer d’agresser et de frustrer les

grandes cours, dont surtout l’Autriche. L’expédition dans les Barbaresques en 1830 montre

qu’elle veut récupérer les faveurs des grandes cours chrétiennes en se faisant la protectrice de

l’Europe chrétienne en Méditerranée. Elle attend des jours meilleurs où elle pourra redevenir

une grande puissance incontournable, mais en attendant, elle se fait discrète et elle va dans le

sens des cours conservatrices. La raison l’emporte sur la passion ; la crise de 1840 lui

enseigne qu’elle a bien raison d’attendre des jours plus propices à une grande politique

extérieure. Voilà pourquoi elle ne s’ingère pas dans les questions allemandes tout en y prêtant

une oreille attentive.

71


Conclusion

72


Avec l’étude des relations franco-bavaroises de 1815 à 1871, on s’aperçoit

aisément qu’un vaste chantier reste à ouvrir. Les études sur les relations internationales avec

les forces profondes que sont le nationalisme et le libéralisme ont été centrées surtout sur les

grands mouvements politiques, sur l’étude des hommes politiques qui ont bouleversé les

rapports de force internationaux.

La seule étude importante sur les rapports franco-bavarois réside dans l’ouvrage de

Sylvia Krauss « Die politischen Beziehungen zwischen Bayern und Frankreich1814/15-

1840 ». Par cette étude, elle montre les difficultés existantes afin de mener une politique

d’alliance : le nationalisme montant, les ressentiments historiques à l’égard de la France de

Louis XIV et de Napoléon Ier, l’instabilité politique française toujours au bord de

l’insurrection républicaine. Tous ces éléments ne permettent pas de mener une politique

bavaroise de confiance vis-à-vis de la France.

Néanmoins elle montre aussi les forces à l’intérieur des deux Etats qui recherchent

éperdument une politique d’alliance. Car cette politique correspond à des intérêts naturels

pour les deux monarchies. Pour la France, éviter la constitution d’un empire allemand

puissant qui la menacerait de l’autre côté du Rhin. Pour la Bavière, sauvegarder

l’indépendance du royaume des Wittelsbach face aux deux grandes puissances allemandes,

c'est-à-dire les puissances prussienne et autrichienne. Car ces deux puissances cherchent à

contrôler de diverses manières l’espace germanique et il faudra attendre l’habilité d’un

Bismarck et la crédulité d’un Napoléon pour faire de l’Allemagne un Etat-Nation.

Ainsi nous nous rendons compte que peu d’études ont traité ce sujet, qui pourtant

permet de mieux appréhender le 19ème siècle et la question allemande.

73


Un premier axe de recherche se porte évidemment sur l’évolution des relations

entre les deux cours. Quels hommes ? A quel poste ? Quelles sont les diverses ouvertures, les

différentes difficultés qui ont rythmé les relations franco-bavaroises ? Quelle évolution ont-

elles pris du fait du changement fréquent de régime en France tout au long du 19ème siècle ?

Amitié forcée ? Inimitié tacite ? Toutes ces questions feront l’objet d’une analyse approfondie

lors de la rédaction de la thèse.

Deuxième axe qui va dans le sens du premier : quelles sont les représentations que

se font les deux Etats l’un envers l’autre ? Que représente la Bavière pour la France au 19ème

siècle ? Pour le gouvernement ? Pour l’opinion éclairée qui donne son avis à travers les

différents journaux, notamment la Revue des deux mondes ? Quel rôle joue la Bavière dans la

politique extérieure française ? De l’autre côté, la France représente-elle toujours un allié de

premier ordre afin de maintenir l’indépendance de l’Etat bavarois ? Qu’en pense l’opinion

éclairée bavaroise ? Ici, il serait intéressant de se pencher sur la Gazette d’Ausburg. Enfin,

lors des crises internationales, quelles sont les intentions que se prêtent les deux cours.

Lors de ce semestre de recherche, divers obstacles sont apparus. Tout d’abord, le

temps, si précieux afin de mener à bien cette étude. Il a fallu jonglé avec Chronos, qui nous a

joué quelques tours.

Autre difficulté : les moyens financiers. Il n’a pas été possible d’effectuer un

voyage en Bavière pour consulter les archives bavaroises, qui nous auraient donné des

informations importantes pour notre analyse. Nous tenons à remercier, tout de même, les

responsables des archives bavaroises qui nous ont permis d’avoir accès par courrier à une

liste de sources tirée de l’ouvrage de Sylvia Krauss.

74


Enfin, tous ces obstacles nous ont permis d’appréhender le difficile travail

d’historien. Travail au combien intéressant, qui permet à l’homme de mieux se comprendre et

se connaître. Ce fut avec un plaisir non dissimulé que nous avons effectué ce mémoire : les

déplacements à Paris, dans les bibliothèques nous ont appris à mieux se connaître, à se

confronter aux dures lois de la recherche historique et de son caractère intrinsèquement

humain.

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Table des matières

INTRODUCTION - 4 -

ETAT DE LA QUESTION - 8 -

LES SOURCES - 14 -

I- les instruments de recherches - 15 -A. Les instruments du quai d’Orsay - 15 -

II- Les archives - 15 -A. Archives diplomatiques françaises - 15 -B. Archives bavaroises - 20 -

LA BIBLIOGRAPHIE - 37 -

I-Les instruments de travail - 38 -A. Ouvrages méthodologiques concernant l’Histoire - 38 -B. Guides bibliographiques - 38 -C. Dictionnaires et encyclopédies - 39 -

II-Ouvrages généraux sur les relations internationales - 39 -A. 1815-1848 - 39 -B. 1848-1871 - 40 -

III-1815-1848 - 42 -A. Bavière - 42 -B. France - 44 -

IV-1848-1871 - 47 -A. Bavière - 47 -B. France - 50 -

V. 1848 : le réveil des peuples - 53 -A. En France - 53 -B. En Allemagne - 54 -C. En Bavière - 56 -

VI. La France et l’Allemagne - 58 -A. 1815-1848 - 58 -B. 1848-1871 - 59 -

VII. Bavière, Prusse et Allemagne - 60 -A. Sur le 19ème - 60 -B. La marche à l’unité - 62 -C. Le Zollverein - 64 -

IX. France et Bavière - 64 -

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CORRESPONDANCE POLITIQUE DE JANVIER 1830 À MAI

1830 : ESSAI D’INTERPRÉTATION. - 66 -

CONCLUSION - 72 -

ANNEXES - 76 -

Table des matières - 84 -

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Documents

Master 2: les relations entre la France et la Bavière au 19ème siècle