of 34 /34
NZDQ R

Mathématiques : aspects disciplinaires et didactiques

  • Author
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Text of Mathématiques : aspects disciplinaires et didactiques

Mathématiques :
Table des matières
1 Nombres et calcul : les ensembles de nombres 2 1.1 Les ensembles de nombres N, Z, D, Q et R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Calculer sur les nombres relatifs, sur les fractions et les puissances . . . . . . . . . . . . . 5
2 Le calcul élémentaire et son enseignement 5
2.1 Enseigner les quatre opérations et leurs algorithmes de résolution . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Fractions et décimaux à l'école primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3 Les systèmes de numération 13
3.1 Approche historique de la numération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.2 Numération de position en base quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.3 D'autres systèmes utilisés aujourd'hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4 Arithmétique des entiers naturels 19
4.1 Multiples et diviseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.2 Nombres premiers et critères de divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.3 Multiples et diviseurs communs à deux nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
5 Géométrie plane : rappels 21
5.1 Cercle et disque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5.2 Angles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5.3 Polygones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.4 Quadrilatères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
6.2 Programme de construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
7 Géométrie du triangle 28
7.1 Triangles superposables et triangles semblables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
7.2 Théorème de Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 7.3 Théorème de Pythagore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
7.4 Rappels sur la trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 1
M1 - MEEF 1 Nombres et calcul : les ensembles de nombres
1 Nombres et calcul : les ensembles de nombres
Ce chapitre a comme objectif principal de faire le point sur les ensembles de nombres (N, Z, D, Q, R) et leurs relations.
Les nombres entiers naturels sont l'ensemble de nombres le plus simple à concevoir et à construire. On les nomme nombres entiers naturels et on les désigne collectivement à l'aide du symbole N. Ce sont les nombres que l'on utilise spontanément pour compter des objets.
Historiquement, ce sont les premiers nombres à avoir été utilisés, puis étudiés par les mathématiciens. On a toujours eu besoin de dénombrer dans la vie de tous les jours : les collections obtenues sont parfois représentées par des suites d'entailles sur des os, du bois. . . Des techniques corporelles de dénombrement se mettent ensuite en place, par exemple sur les doigts. La notion de succession apparaît progressivement et une succession de termes est utilisée pour dénombrer. Le nombre est ensuite associé à une collection d'objets, indépendamment de l'ordre de comptage.
Les premiers systèmes écrits de numération apparaissent dès 4000 avant notre ère : les sumériens utilisent des calculi (cailloux ou billes d'argile) pour désigner les diérents nombres en s'appuyant sur un système de numération en base 60 1. L'invention du zéro est beaucoup plus récente : il apparaît tout d'abord comme symbole pour noter l'absence d'unité d'un certain ordre. Le zéro comme nombre à part entière apparaît autour du Ve siècle en Inde, à peu près en même temps que la numération indienne, qui deviendra le système décimal utilisé aujourd'hui : le système de numération indo-arabe.
Dénition : Pour dénir les nombres entiers naturels, on peut utiliser une méthode intuitive. Le zéro (dont le symbole est 0 ) est le premier entier naturel. Pour obtenir un nouvel entier naturel, il sut ensuite d'ajouter 1 à un entier existant. En partant du zéro, on obtient 0 + 1 = 1 : 1 est donc un entier naturel. 1+1 = 2, donc 2 est un entier naturel, 2+1 = 3, donc 3 est un entier naturel, et ainsi de suite 2.
Il est important de distinguer nombre et chire : le chire est un symbole, une représentation du nombre. Un nombre est donc composé d'un ou plusieurs chires, tandis qu'un chire est seulement un symbole graphique. Les chires 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0 sont des signes, des conventions qui permettent de représenter les diérents nombres.
On distingue deux aspects importants du nombre, l'aspect cardinal et l'aspect ordinal. Le premier correspond à l'idée de taille , le second à celle de position .
Par cardinal, on désigne la propriété d'un ensemble d'objets désignant sa taille : quatre est ainsi le cardinal des ensembles correspondants au nombre des saisons, aux points cardinaux, au nombre de couleurs dans un jeu de cartes, etc. En français, les déterminants numéraux cardinaux désignent une quantité : un , quatre-vingt , mille-et-une , douze millions . . .
Par ordinal, on désigne le rang d'un objet dans une collection, c'est-à-dire dans un ensemble. En français, les adjectifs ordinaux désignent la position d'un objet pris dans un groupe : le premier , le quatre- vingtième . . .
Il faut bien maîtriser ces deux aspects cardinal et ordinal du nombre. Au-delà du concours - où ils sont importants - ils jouent un rôle crucial à l'école maternelle, c'est-à-dire au tout début de l'apprentissage des nombres entiers. Les enfants commencent par évoquer des quantités, puis des rangs dans une liste ordonnée. C'est alors qu'est apprise la comptine orale des nombres : un, deux, trois, quatre ...
Il est cependant dicile d'estimer la maîtrise qu'ont les enfants des nombres. Utiliser des mots-nombres ne signie pas nécessairement que les aspects cardinal et ordinal du nombre sont compris. Un élève peut savoir réciter mécaniquement la comptine numérique sans savoir compter. Le professeur doit donc mener une étude systématique des nombres et présenter des problèmes variés : construire des collections de même taille, dénombrer des collections, se souvenir de la position d'un objet dans une liste, comparer des
1. Voir la suite du cours p. 15 2. On sent intuitivement que l'ensemble des entiers naturels est inni. En eet, on ne peut penser qu'il existe un plus
grand entier naturel . La dénition que nous avons proposée nous permet d'aller un peu plus loin : si n est un entier naturel, alors n + 1 l'est aussi. S'il existait un entier naturel a qui soit le plus grand , alors a + 1 serait lui aussi un entier naturel, ce qui est une contradiction.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 2
M1 - MEEF 1 Nombres et calcul : les ensembles de nombres
collections, compléter des collections, trouver la quantité obtenue après ajout ou soustraction d'objet, déplacer des pions sur une piste graduée.
⇒ Pour approfondir, voir par exemple Michel Fayol, L'acquisition du nombre, Paris, PUF, 2012, en particulier les pages 55 à 72.
1.1 Les ensembles de nombres N, Z, D, Q et R
Reprenons l'ensemble des entiers naturels N. Pour indiquer qu'un élément appartient à cet ensemble, par exemple 4 est un entier naturel , on écrit 4 ∈ N.
L'ensemble des entiers naturels possède plusieurs propriétés :
Tout nombre possède un successeur (soit le nombre a ∈ N, alors a+ 1 ∈ N) Cet ensemble est donc inni (on ne trouve pas un nombre n plus grand que tous les autres). Entre deux nombres a et b donnés, il n'existe qu'un nombre ni d'entiers naturels.
Cet ensemble contient une innité de nombres, mais cela ne signie pas qu'il contient tous les nombres. On remarque rapidement des phénomènes surprenants : toute addition de nombres entiers appartient à l'ensemble des nombres entiers, par exemple
3 + 5 = 8 (et 8 ∈ N)
Cette observation n'est cependant pas vraie pour la soustraction :
6− 4 = 2 ∈ N,
mais 4− 6 = (−2) /∈ N.
De même, si toute multiplication de nombres entiers donne bien un nombre entier (∀ a, b ∈ N : a×b ∈ N), ce n'est pas le cas de la division :
6÷ 2 = 3 ∈ N,
mais 2÷ 6 = 1 3 /∈ N.
Les nombres négatifs, certaines fractions ou racines carrées sont donc bien des nombres, mais qui n'appar- tiennent pas à l'ensemble des entiers naturels. On va ainsi dénir de nouveaux ensembles, qui contiennent l'ensemble des entiers naturels :
Z : l'ensemble des nombres entiers relatifs. Il s'agit de l'ensemble des nombres entiers munis d'un signe positif ou négatif. Pour chaque nombre entier naturel a, son opposé (-a) est un nombre relatif 3.
D : l'ensemble des nombres décimaux. Ce sont tous les nombres qui peuvent s'écrire sous la forme d'une fraction dont le dénominateur est une puissance de 10. Autrement dit, ce sont tous les nombres que l'on peut écrire de manière décimale nie. Ces deux dénitions sont équivalentes, puisque par exemple 18
100 = 0, 18. Q : l'ensemble des nombres rationnels, noté Q comme quotient . Ce sont l'ensemble des
nombres que l'on peut écrire sous la forme de fractions, c'est à dire a b avec a, b ∈ Z. Pour chaque
nombre rationnel (que l'on écrit a b ), son inverse b
a est lui aussi rationnel. ⇒ On remarquera que tous les nombres décimaux sont aussi des nombres rationnels : d ∈ D ⇒
d ∈ Q. R : l'ensemble des nombres réels. Il existe des nombres qui ne sont ni entiers naturels, ni entiers
relatifs, ni décimaux, ni même rationnels : on les nomme nombres irrationnels. On peut penser à √ 2 ou bien au nombre pi (π). Ces nombres, même s'ils sont parfois facile à construire (
√ 2 est la
diagonale d'un carré de côté 1, π s'obtient en traçant un cercle), ne peuvent s'écrire sous forme de fraction. Si l'on prend tous les ensembles de nombres précédemment étudiés et que l'on y ajoute ceux-ci, on obtient l'ensemble des nombres réels.
3. Attention, a est aussi un nombre relatif. Le symbole Z vient de l'allemand Zahl, qui signie nombre (entier).
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 3
M1 - MEEF 1 Nombres et calcul : les ensembles de nombres
Source : Zach Weinersmith, Saturday Morning Breakfast Cereal 4.
Il est intéressant d'étudier les relations qui existent entre ces ensembles. Si l'on prend un nombre entier naturel (par exemple 3), il appartient aussi à l'ensemble des entiers relatifs, mais également à celui des décimaux (on a par exemple 3 = 3, 0), à celui des rationnels (3 = 30
10 ) et nalement à celui des réels.
On dit qu'il y a une relation d'inclusion entre ces ensembles : N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R. On peut représenter cette relation par un schéma :
Remarque : Un nombre décimal est un nombre qui peut s'écrire avec une virgule et un nombre ni de chires à droite de la virgule, ou pour le dire autrement, comme une fraction dont le dénominateur est une puissance de 10. Tout nombre décimal est donc rationnel (D ⊂ Q). Mais l'inverse n'est pas forcément vrai : 2
3 est rationnel mais n'est pas décimal (Q 6⊂ D). Pour savoir si une fraction représente un nombre décimal, il faut obtenir sa fraction irréductible et vérier si son dénominateur peut s'écrire comme produit de puissances de 5 et de puissances de 2. Par exemple :
7 40 = 7
23×5
Sept quarantièmes est donc un nombre décimal. Puisque l'on a montré qu'il peut s'écrire sous forme de fraction décimale, on peut aller plus loin et chercher cette fraction :
7 40 = 7
103
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 4
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
Il est important de distinguer nombre décimal et écriture décimale. On peut avoir une écriture décimale pour des nombres qui sont par exemple entiers (et donc décimaux), par exemple 5 = 5, 00. Les nombres rationnels non décimaux ont également une écriture décimale. Ainsi le nombre 2
3 est un rationnel non décimal (il ne peut s'écrire sous la forme a
10n ), mais il possède une écriture décimale : 2 3 = 0, 6 = 0, 666666 . . . . Ce nombre n'est cependant pas décimal, car son développement décimal est illimité.
1.2 Calculer sur les nombres relatifs, sur les fractions et les puissances
Un nombre important de connaissances est nécessaire pour pouvoir bien suivre le reste du cours. Il faut savoir distinguer l'opposé d'un nombre et son inverse. Il faut maîtriser la règle des signes et savoir ce qu'est la distance à zéro d'un nombre relatif, ou ce que sont une troncature et un arrondi (par défaut ou par excès). Il faut utiliser ecacement le calcul fractionnaire, ainsi que les diérentes formules de calcul avec les racines et les puissances, maîtriser les développements et factorisations, etc.
Nous n'aurons pas le temps de revoir toutes ces notions importantes. Vous pouvez réaliser ce travail de manière autonome, en utilisant le manuel Sesamath. Celui-ci propose en accès libre cours et exercices de niveau collège à l'adresse suivante : http://manuel.sesamath.net/?page=telechargement_cycle4_ 2016. Il est aussi disponible en version papier à la médiathèque de l'ESPE 5.
Voir en particulier les chapitres : A2 sur les nombres relatifs. A3 sur les nombres rationnels A4 sur les puissances Attention, les racines se trouvent dans le chapitre sur les triangles rectangles (D3 Triangles Rec-
tangles)
Les racines carrées : on dénit la racine carrée du nombre réel positif a, notée √ a, comme le nombre
dont le carré est égal à a, c'est-à-dire tel que :
( √ a)2 = a
Historiquement, on a très tôt rencontré des racines carrées. Il sut par exemple de construire un carré de côté 1 et de chercher à mesurer sa diagonale. Une utilisation simple du théorème de Pythagore nous permet de constater que sa diagonale est égale à
√ 2.
An de manipuler aisément les racines, il faut connaître la liste des carrés parfaits pour les nombres de un à quinze :
nombre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 carré 1 4 9 16 25 36 49 64 81 100 121 144 169 196 225
2 Le calcul élémentaire et son enseignement
Les quatre opérations élémentaires enseignées en primaire sont :
l'addition la soustraction (basée sur l'addition) la multiplication la division (basée sur la multiplication)
Ces opérations possèdent des propriétés variées, que l'on utilise presque inconsciemment en calculant, mais que l'on doit enseigner aux élèves. Il est important de les connaître pour savoir décomposer et analyser les opérations du calcul mental ou écrit. Il devient ainsi possible de comprendre les dicultés d'apprentissage et de cerner d'où viennent les erreurs des élèves.
5. An de se rapprocher de l'esprit des programmes actuels, il n'y a qu'un seul manuel pour tout le cycle 4 (5e/4e/3e).
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 5
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
L'addition : elle peut être dénie de plusieurs façons. On peut se focaliser sur l'aspect cardinal, sur l'idée de quantité. Dans ce cas, l'addition de deux ensembles ou groupes d'objets A et B composés respectivement de a et b éléments est le nombre a + b. Par exemple 3 pommes plus 18 pommes donnent 21 pommes.
La somme a + b est par ailleurs égale à la position atteinte en comptant b nombres consécutifs dans la suite ordonnée des nombres naturels à partir de a. C'est l'aspect ordinal de l'addition. Pour réaliser 2 + 7, on peut partir de 2 et compter 7 nombres en suivant : 2 → 3→ 4→ 5→ 6→ 7→ 8→ 9.
Propriétés de l'addition dans N :
(a+ b) + c = a+ (b+ c) associativité de +, on peut donc écrire a+ b+ c a+ b = b+ a commutativité de +, on peut donc permuter a et b a+ 0 = a 0 est élément neutre pour l'addition
La soustraction peut être dénie de manière similaire.
Aspect cardinal : si A et B sont deux ensembles, B étant un sous-ensemble de A, a - b est le nombre d'objets qui appartiennent à A sans appartenir à B.
Aspect ordinal : la diérence a - b est égale au nombre obtenu si l'on remonte b positions à partir de a.
La soustraction n'est ni associative ni commutative : a− (b− c) 6= (a− b)− c et a− b 6= b− a, ce qui peut rapidement se vérier par des exemples. Il faut bien réaliser à quel point il est contre intuitif que 2 + 5 soit égal à 5+ 2 alors que 5− 2 n'est pas égal à 2− 5. Elle possède d'autres propriétés, qui concrètement sont les règles que l'on a le droit d'utiliser pour réaliser les opérations de calcul. Ces propriétés sont :
conservation de la diérence : 6− 3 = (6 + 4)− (3 + 4) ajout d'une diérence : 6 + (7− 2) = (6 + 7)− 2
soustraction d'une somme : 6− (3 + 2) = 6− 3− 2 soustraction d'une diérence : 6− (3− 2) = 6− 3 + 2
La multiplication : Elle peut également être dénie de deux manières. Dénition à partir de l'addition : soit a et b deux nombres entiers naturels. La multiplication (ou le produit) de a par b est la somme de b nombres entiers naturels égaux à a, c'est-à-dire :
a× b = a+ a+ · · ·+ a b fois
Seconde dénition, basée sur l'idée de dénombrement : soit a et b deux nombres entiers naturels. Le produit de a par b est le nombre de couples (x, y) qui peuvent être construits, avec x appartenant à un ensemble composé de a éléments, et y appartenant à l'ensemble composé de b éléments.
Propriétés de la multiplication :
a× (b× c) = (a× b)× c associativité de ×, on peut donc écrire abc a× b = b× a commutativité de ×, on peut donc permuter a et b a× 1 = a 1 est élément neutre pour × a× 0 = 0 0 est élément absorbant pour ×
On dit enn que la multiplication est distributive sur l'addition et la soustraction, ce qui s'exprime par l'égalité suivante :
a× (b+ c) = a× b+ a× c = ab+ ac
La division : On distingue généralement la division exacte et la division euclidienne (la plus courante dans N). Dans la division exacte, il n'existe pas de reste et le quotient est un nombre rationnel. Dans la division euclidienne, il existe un reste éventuellement nul et le quotient est forcément entier.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 6
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
Division euclidienne : soit a et b deux nombres entiers naturels. La division euclidienne de a (le divi- dende) par b (le diviseur), est l'opération par laquelle on associe à a et b les nombres entiers naturels q et r tels que a = (b× q) + r q est le quotient entier ou euclidien r < b r est le reste
2.1 Enseigner les quatre opérations et leurs algorithmes de résolution
Par algorithme de résolution, on désigne les techniques usuelles par lesquelles on résout les quatre opé- rations. Le mot algorithme vient de la latinisation de Al-Khwarizmi , célèbre mathématicien de langue arabe ayant vécu à Bagdad au IXe siècle et acteur important dans le développement de l'algèbre. Un algorithme est un ensemble de règles opératoires dont l'application permet de résoudre un problème au moyen d'un nombre ni d'opérations 6. C'est en fait une suite d'instructions qui amène toujours à un résultat correct. Il est important de distinguer entre l'opération d'une part et ses algorithmes de résolution de l'autre.
Les élèves commencent généralement par apprendre les procédures sur des exemples simples, en faisant appel à du calcul mental ou du calcul en ligne (du type 12 × 15 = 10 × 15 + 2 × 15 = 150 + 30 = 180. Les élèves doivent ensuite maîtriser les algorithmes opératoires, c'est-à-dire les méthodes pour poser addition, soustraction, multiplication et division. Le but n'est pas d'en faire des experts en calcul mental ou écrit, puisqu'il existe aujourd'hui des calculatrices et ordinateurs. Ils doivent cependant savoir le faire et surtout comprendre les mécanismes en jeu. L'enseignement et la maîtrise des algorithmes de calcul posé est l'aboutissement d'un travail de compréhension sur la nature des opérations. Il est fondamental que l'élève apprenne à élaborer des stratégies de calcul à l'oral et à l'écrit 7. En d'autres termes, savoir calculer signie, pour un calcul donné, identier quel est l'algorithme pertinent et savoir le mettre en oeuvre.
Prenons l'exemple de la division : des problèmes de partage sont ainsi abordés informellement dès la ma- ternelle, puis systématiquement au cycle 2, pour introduire le sens de la division (partages équitables, groupements). Ces exercices peuvent être résolus par des additions itérées ou des multiplications. On passe ensuite à des divisions en ligne reposant uniquement sur la maîtrise des tables de multiplications et enn en CE2 à une technique de division posée (diviseur à un chire). On continue à travailler l'opération au cycle 3, en introduisant les diviseurs supérieur à 9 et les dividendes décimaux.
Les calculatrices peuvent être utilisées dès le cycle 2. Le but n'est pas de remplacer le calcul, mais d'utiliser ces outils pour comprendre et maîtriser de nouvelles méthodes : division avec reste, rôle des parenthèses, fonction mémoire. Autoriser la calculatrice est aussi un moyen de jouer sur les variables didactiques : si l'on veut que les élèves se concentrent sur un aspect particulier de l'exercice, on peut les décharger du calcul en autorisant la calculatrice.
Pour travailler le calcul mental, le calcul en ligne et le calcul posé, les jeux sont un outils ecace. Si l'on cherche à approfondir la conception des opérations, on pourra par exemple utiliser certaines ressources proposées par [email protected], un outil développé par l'académie de Lille. Pour s'entraîner et réinvestir, c'est-à-dire travailler la mémorisation des tables et la mise en place de stratégies de calcul, il existe de nombreux jeux comme le Compte est bon ou le Mathador. Attention cependant : chaque jeu n'a pas de raison d'être précisément adapté à la séquence que vous préparez. Il sera alors important de faire varier le matériel et les règles pour l'adapter à votre enseignement, sans quoi les élèves peuvent s'amuser sans travailler précisément ce que vous souhaitez.
6. Dénition du dictionnaire Larousse. 7. Programme pour les cycles 2, 3 et 4, p. 77.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 7
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
Extrait de Cap Maths, cycle 2, CE2, 2017, table des contenus. A l'intérieur d'une même unité, on note un travail simultané sur diérentes opérations, mais aussi diérentes approches des calculs.
Il faut en particulier remplacer la dichotomie traditionnelle entre calcul mental et calcul écrit par la dichotomie calcul automatisé / calcul rééchi. Un calcul est automatisé lorsqu'on le fait de tête, ou lorsqu'on suit une procédure courante (poser une multiplication). Il est rééchi quand, par exemple pour gagner du temps, on adopte une procédure spécique pour résoudre un calcul spécique (par exemple, pour faire 43 + 19, calculer 43 + 20− 1).
Enseigner addition et soustraction
L'apprentissage de l'addition et de la soustraction sur les nombres entiers naturels se fait au cours du cycle 2. Ces compétences sont ensuite étendues aux nombres décimaux et aux fractions au cours du cycle 3.
Il faut bien distinguer diérents types de problèmes en lien avec l'addition et la soustraction 8. S'ils peuvent sembler similaires, leur structure et leurs variables didactiques vont amener des procédures de résolution bien diérentes chez les élèves. On commence par gurer la réalité en dénombrant, avant de compter par palier. La procédure experte, où l'élève reconnaît le calcul mathématique abstrait à eectuer, arrive plus tardivement.
Les procédures de résolution ne sont pas employées au hasard. Elles dépendent d'une part des capacités de chaque élève, mais aussi également des variables didactiques en jeu. Parmi les variables importantes pour les algorithmes de résolution de l'addition et de la soustraction, on peut ainsi citer :
la grandeur des nombres utilisés : 5+8 ou 542+67 sont deux additions, mais qui impliquent des méthodes très diérentes.
leur écart : calculer 659− 656 et 54− 28 sont là encore deux opérations diérentes, et la première se résout avec des outils plus simples, même si les nombres sont plus grands .
la conguration des nombres : sont-ils simples (nombres de 1 à 9, dizaines, centaines, nombres divisibles par 5) ou bien sont-ils premiers, impairs ou sans relation ? Demander 1000 + 500 et 17 + 29 n'implique pas la même procédure de la part de l'élève.
le contexte : est-il familier ou au contraire complètement inconnu ? la présentation de l'exercice : l'exercice est-il dicté ou sur une feuille ? Le calcul est-il donné,
ou bien est-ce un problème qui doit être modélisé ? Le résultat est-il un chire ou une réponse qui a du sens ?
les outils de résolution disponibles : a-t-on une calculatrice ? Une frise des nombres ? Une droite graduée ? des jetons ? des cartes numérotées ? L'élève doit-il utiliser uniquement sa mémoire, ou peut-il écrire des résultats partiels ? Même une simple addition comme 18+13 ne se résout pas de la même manière selon que l'on travaille de tête ou bien avec un cahier.
Au cours du cycle 2, les élèves doivent acquérir le répertoire additif : connaître les tables d'addition des chires de 1 à 9 permet d'en disposer en mémoire de long terme. Ainsi, ils peuvent s'attaquer à d'autres problèmes et utiliser instantanément ces résultats, sans les recalculer à chaque fois. Connaître le répertoire additif, c'est notamment savoir réaliser les opérations suivantes (et donc, pour un enseignant,
8. Voir par exemple les travaux de Gérard Vergnaud, qui distingue composition d'état (Il y a huit enfants, trois sont des lles, combien y a-t-il de garçons ?), transformation d'un état (J'ai quatre euros et on m'en donne cinq, combien en ais-je ?), . . . Lire Gérard Vergnaud, Psychologie du développement cognitif et didactique des mathématiques. Un exemple : les structures additives , in Petit x, 22, 1989, pp. 51-69.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 8
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
poser des exercices pour apprendre ces résolutions) :
ajouter ou retrancher 1 et 2 à un nombre inférieur à 10 : calculer 6 + 2 ou 5− 1. connaître les doubles des nombres inférieurs à 10 : 8 est le double de 4. les décompositions avec 5 : 6 = 5 + 1. connaître les compléments à 10 : pour aller à 10 depuis 6, il faut ajouter 4. comprendre que l'addition est commutative : 2 + 6 est égal à 6 + 2 (plus facile à calculer).
Algorithme de l'addition : rien de particulier. L'opération peut être posée en colonne ou en ligne.
Soustraction posée en colonne : trois techniques principales cohabitent. Si l'on veut par exemple réaliser la soustraction suivante : 273− 125 = 148.
⇒ Méthode par emprunt : pour chaque colonne, soit la soustraction est directement possible, soit il faut enlever ( emprunter ) un élément dans la colonne suivante, et en ajouter 10 dans la colonne présente.
Par rapport à l'addition, il faut non seulement connaître les équivalences 1 millier = 10 centaines, 1 centaine = 10 dizaines, mais aussi connaître la table de soustraction jusqu'à 20.
⇒ Méthode traditionnelle : très similaire. Au lieu de poser la retenue en haut (en soustrayant 1 à l'élément du haut) on ajoute un élément au deuxième terme (à l'élément du bas). Ici, au lieu de faire pour les dizaines (7− 1)− 2 on fera (6− 2)− 1.
⇒ Méthode par complément : pour chaque colonne, on pose la question combien faut-il ajouter au deuxième élément pour obtenir le premier ? . Le système de retenue fonctionne de la même manière. Dans notre exemple, que faut-il ajouter à 5 pour obtenir 3 ? Comme ce n'est pas possible, on ajoute une dizaine en posant une retenue.
Ici, il faut avoir compris l'équivalence entre a− b = x et b+ x = a, et savoir trouver le complément d'un nombre jusqu'à 20.
Enseigner multiplication et division
Comme pour l'addition et la soustraction, on peut bien distinguer diérentes types de problèmes en lien avec la multiplication et la division. Ils vont également amener des procédures de résolution diérentes chez les élèves. Pour la multiplication, on distingue :
Proportionnalité simple avec présence de l'unité. Exemple : Nous avons x bouquets avec y eurs par bouquets, combien y a-t-il de eurs au total ?
Produit de mesures. Exemple : Combien de repas diérents peut-on composer avec x entrées et y plats diérents ?
On voit bien ici que les procédures de résolution de ces problèmes dépendent en particulier de la variable didactique grandeur des nombres . Si l'on a trois bouquets et quatre eurs, il sut soit de connaître les tables de multiplication, soit de mettre en place une procédure de type additif : 3×4 = 3+3+3+3 = 12. On pourrait ajouter d'autres solutions : faire un dessin, utiliser des jetons . . .
Si l'on a 23 bouquets de 16 eurs chacun, il va falloir poser une multiplication et utiliser l'algorithme classique de résolution. Pour les produits de mesures, on peut penser à des schémas, des tableaux à double entrée, etc.
Pour la division, on peut utiliser les procédures suivantes, sans oublier toutes les procédures mixtes qu'un élève peut mettre en place :
procédures imagées. procédures additives ou soustractives procédures multiplicatives. utilisation de la division euclidienne ou de la division classique.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 9
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
Multiplication posée en colonnes : il faut distinguer un cas simple, où le multiplicateur est inférieur à 10, et le cas général. Dans le cas simple, il faut calculer le produit du multiplicateur avec les unités du multiplicande, puis ses dizaines, . . . Il faut faire attention à enseigner correctement le principe de la retenue. Si l'on prend par exemple 623× 5, on peut bien sûr réaliser la multiplication mécaniquement. Il sut alors de connaître les tables de multiplication pour des nombres inférieurs à 10.
Mais pour vraiment comprendre pourquoi l'algorithme fonctionne, l'élève doit avoir compris la dis- tributivité de la multiplication sur l'addition : ici on a en fait utilisé implicitement que 623 × 5 = (600 + 20 + 3)× 5 = 600× 5 + 20× 5 + 3× 5.
Si le multiplicateur est supérieur à 10, il faut commencer par le chire des unités (voir méthode précé- dente). On passe ensuite au chire des dizaines, en commençant par inscrire un zéro à droite du résultat. Il connaître non seulement la distributivité de la multiplication sur l'addition, mais aussi la propriété d'associativité de la multiplication. Si l'on prend l'exemple 623× 205 :
La distributivité de la multiplication sur l'addition permet de découper la multiplication géné- rale en opérations plus simples à résoudre : 623× 205 = 623× (5+200) = (623× 5)+ (623× 200).
L'associativité de la multiplication est utilisée dans les calculs au rang des dizaines, centaines, . . .. C'est elle qui explique pourquoi on décale le calcul de 1, 2. . . rangs : 623×200 = 623×(2×100) = (623× 2)× 100. Et multiplier par 100, c'est in ne ajouter deux zéros.
La multiplication à virgule , c'est-à-dire la multiplication avec un multiplicande possédant une partie décimale, est introduite à la n du cycle 3. Elle ne bouleverse pas l'algorithme, mais nécessite une bonne compréhension du sens de l'opération. Il est bien sûr nécessaire de savoir expliquer le placement de la virgule et ne pas se contenter de donner une règle mécanique. Il est à nouveau nécessaire de présenter l'intérêt du calcul rééchi.
Extrait de Cap Maths, cycle 3, CM2, programmes 2016, p. 124.
Multiplication par jalousie selon l'Arithmeticae logistica de J.R. von Graenried, 1619 (tiré de Schärlig, Compter en 1619 p. 79).
Division euclidienne : parmi les diérents types de division, la division euclidienne est la plus cou- rante ; c'est en particulier la première qui est enseignée en primaire. On distingue deux grands types de problèmes faisant intervenir la multiplication :
problèmes de division-partition ou de partage, où l'on recherche la valeur d'une part. On divise une somme x entre y personnes, on fait x rubans dans une bande de longueur y, et on cherche la valeur d'une part. Elle est (un peu) plus simple conceptuellement car il y a une homogénéité des grandeurs.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 10
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
problèmes de division-quotition ou de groupement, où l'on recherche le nombre de parts. On fait des groupements de x éléments dans un ensemble de y éléments, on fait des rubans de x centimètres dans une bande de y centimètres, et on cherche le nombre de parts. Il faut surmonter la diculté suivante : ce qui est donné (dividende) n'est pas de même nature que ce qui est cherché (quotient).
On pose l'opération en potence . Il faut connaître la propriété implicite de division d'une somme : 6326÷ 12 = (6000 + 300 + 20 + 6)÷ 12. Il faut ensuite savoir réaliser les multiplications et soustractions intermédiaires. On note ici un fort risque de surcharge cognitive (voir ci-dessous), qui peut être réduit en adoptant une présentation détaillée avec les produits partiels et les soustractions successives :
6 3 2 6− 6 0 3 2− 2 4 8 6− 8 4 2
1 2 5 2 7
Extrait de Cap Maths, cycle 3, CM2, programmes 2016, p. 92.
Remarque : Pour résoudre un calcul, un individu utilise sa mémoire de travail pour stocker les résultats intermédiaires Mais cette mémoire est limitée en capacité (pas plus de 6 ou 7 éléments simultanés) et en durée. Si un élève doit gérer simultanément plusieurs activités il y a rapidement risque de surcharge cognitive. Un moyen d'éviter le problème est d'acquérir des automatismes, c'est-à-dire concrètement de travailler les procédures jusqu'à ce qu'elles soient stockées en mémoire de long terme. C'est pour cela qu'on apprend par c÷ur les tables d'additions et de multiplications. Une autre piste est d'utiliser le brouillon pour prendre des notes et ainsi décharger la mémoire de travail.
2.2 Fractions et décimaux à l'école primaire
Les nombres rationnels (les fractions) peuvent être utilisés pour exprimer des mesures. C'est d'ailleurs un moyen de les introduire, ou du moins une première application immédiate. Au cours du cycle 3, on doit enseigner à utiliser des fractions pour : rendre compte de partage de grandeurs ou de mesure de grandeurs dans des cas simples ; exprimer un quotient. Situation permettant de relier les formulations la moitié, le tiers, le quart et 1
2 de, 1 3 de, 1
4 de, etc. (fractions vues comme opérateurs). Par exemple, en utilisant une demi-droite graduée, les élèves établissent que 5
10 = 1 2 , que
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 11
M1 - MEEF 2 Le calcul élémentaire et son enseignement
sous forme de somme d'un entier et d'une fraction inférieure à 1 9.
Un soin particulier est à apporter, du point de vue didactique, à l'introduction des fractions. Selon le programme du cycle 3 :
Les fractions puis les nombres décimaux apparaissent comme de nouveaux nombres introduits pour pallier l'insusance des nombres entiers, notamment pour mesurer des longueurs, des aires et repérer des points sur une demi-droite graduée. Le lien à établir avec les connaissances acquises à propos des entiers est essentiel. Avoir une bonne compréhension des relations entre les diérentes unités de numération des entiers (unités, dizaines, centaines de chaque ordre) permet de les prolonger aux dixièmes, centièmes, . . . Les caractéristiques communes entre le système de numération et le système métrique sont mises en évidence. L'écriture à virgule est présentée comme une convention d'écriture d'une fraction décimale ou d'une somme de fractions décimales. Cela permet de mettre à jour la nature des nombres décimaux et de justier les règles de comparaison (qui se diérencient de celles mises en ÷uvre pour les entiers) et de calcul. 10
Les fractions peuvent donc être introduites à partir d'une bande unité, qui sert d'outil pour mesurer des segments. Diverses activités sont possibles, selon des modalités diérentes (nombre de bandes dispo- nibles, possibilité de plier, etc). On peut penser à des premières activités où les longueurs à mesurer sont constituées d'un multiple entier de la bande, ou bien en utilisant des 1
2 , des 1 4 . Ce travail sur les fractions
simples doit être prolongé plus spéciquement par l'étude des fractions décimales (dizièmes, centièmes, etc.) et par la présentation des nombres décimaux écrits avec une virgule.
Les programmes insistent bien sur les ponts à faire entre l'étude des nombres décimaux et la présentation du système métrique, en privilégiant la lecture signiante 11 avec ses unités variées :
longueurs : on cesse d'écrire 1m 35cm pour écrire 1, 35 mètre. masses : gramme et son échelle (rappel : un kilogramme est le poids d'un 1dm3 d'eau). aires : attention, il faut savoir expliquer pourquoi les égalités sont diérentes du système de
longueur, ici 1dm2= 1 100m
2. durées : attention, les relations entre unités ne sont plus des puissances de 10 (base 60 pour les
secondes et minutes, 24 pour les heures, 365 pour les jours).
Les erreurs fréquentes sont par exemple :
pour comparer deux nombres dont la partie entière est égale, les élèves vont souvent comparer la partie décimale comme s'ils comparaient deux nombres entiers et arriver à des erreurs du type : 15,14 est plus grand que 15,6 (car 14 > 6).
diculté à comprendre que l'on peut trouver autant de décimaux que l'on veut, et que 3, 1 n'est pas le successeur naturel de 3.
Les fractions sont aussi utilisées en représentation de données, ce qui sera vu au second semestre.
Représenter les nombres entiers naturels
Les programmes insistent sur l'apprentissage par les élèves des nombres et de leur usage. Ainsi par exemple, dès la maternelle, il faut proposer des situations variées où la notion de nombre est implicite - par exemple des collections d'objets - et introduire les mots-nombres. On parle de représentation analogique des nombres : par des collections d'objets, des dés, des cartes, les doigts, etc.
A la n du cycle 3, les élèves doivent savoir écrire les nombres en chires, en lettres, mais aussi savoir les désigner oralement. Et enn, il est important que les élèves soient capables de passer d'un registre (analogique, verbal et symbolique) à l'autre 12. Nous allons ici rappeler les rapidement les principales règles.
9. Bulletin ociel du 26 novembre 2015. 10. Bulletin ociel du 26 novembre 2015, p. 200. 11. On distingue la lecture signiante de la lecture courante. Exemple : 12,43 devrait être lu douze virgule quarante-
trois centièmes ou bien douze virgule quatre dizièmes et trois centièmes car douze virgule quarante trois risque de renforcer certaines incompréhensions. 12. C'est-à-dire accomplir des tâches du type : montrer des doigts et demander combien sont levés , prononcer un
nombre qui doit être écrit en chire ou en lettre , trouver la carte qui porte un certain nombre , . . .
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 12
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
Désignation verbale (ou orale) : À la base, nous possédons dix mots-nombres qui correspondent aux dix chires indo-arabes utilisés à l'écrit : zéro (0), un (1), deux (2), trois (3), quatre (4), cinq (5), six (6), sept (7), huit (8) et neuf (9). Si notre numération orale était parfaite, nous pourrions nommer tous les nombres entiers naturels avec ces dix mots, tout comme on peut écrire tout nombre entier naturel avec les 10 chires. Cela donnerai des choses du type cette machine à laver coûte 'quatre neuf neuf euros' .
Or ce n'est pas ce que nous faisons. Nous indiquons oralement la valeur de chaque chire, en précisant la quantité qu'il désigne par les mots dix, cent, mille . Mais une fois de plus, ce n'est pas susant : on dit bien trois mille quatre cent pour 3400, mais on ne dit pas quatre dix trois pour 43.
Nous avons besoin en plus de mots pour désigner certains multiples de dix, les dizaines : vingt, trente, etc. Avec le connecteur et et en accolant ces mots, on obtient soixante-dix , quatre-vingts et quatre-vingt-dix (bien que l'on puisse aussi utiliser septante, octante et nonante). Il faut y ajouter six mots-nombres supplémentaires pour désigner 11 (onze), 12 (douze), 13 (treize), 14 (quatorze), 15 (quinze) et 16 (seize). On voit ainsi que l'apprentissage de la numération orale, même uniquement jusqu'à cent, peut s'accompagner de grandes dicultés pour les élèves. Pour compter jusqu'à cent, il faut ainsi 23 mots-nombres et des règles complexes, qui ont de plus des exceptions.
Écriture des nombres en lettres : Les nombres composés peuvent s'écrire de deux manières, avec ou sans traits d'union. Ainsi 61 peut s'écrire au choix soixante et un ou soixante-et-un . L'usage du trait d'union permet de distinguer cinquante et un quart (50 + 1
4 ) de cinquante-et-un quarts ( 514 )
13.
Ce bref aperçu de la manière dont nous prononçons et écrivons les noms montre qu'il s'agit d'une construc- tion complexe. Il s'agit d'un système inventé par les hommes, mais qui aurait pu être diérent - et en ce qui concernent l'écriture, aurait pu être plus simple. Il présente d'ailleurs des dicultés importantes pour les enfants.
⇒ Pour approfondir, vous pouvez regarder le dossier sur La numération du réseau Canopé avec Stella Baruk à l'adresse suivante : https://www.reseau-canope.fr/mathematiques-stella-baruk/ chapitre/la-numeration
3 Les systèmes de numération
Dénition : un système de numération est un ensemble de symboles et de règles régissant l'utilisation de ces symboles an d'écrire et de manipuler des nombres.
3.1 Approche historique de la numération
Il existe deux types de systèmes de numération : les systèmes de type additif et les systèmes de type positionnel. Aujourd'hui, le système de numération décimale - qui appartient à la famille des systèmes positionnels - est le plus couramment utilisé. Mais dans l'histoire, on a rencontré de nombreux systèmes, et
13. Ici, le pluriel de quart pourrait nous sortir d'aaire, mais ce n'est par exemple pas le cas pour tiers .
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 13
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
d'autres existent encore aujourd'hui. Pour mieux comprendre la logique de notre mode de numération en base décimale, et la manière dont nous calculons, il est utile d'étudier d'autres systèmes de numérations.
Les systèmes de numération additifs : historiquement, les systèmes additifs sont les plus anciens. Ils sont aussi les plus simples à appréhender. Dans un système de numération additive, chaque symbole possède une unique valeur (en particulier, la valeur ne dépend pas de la position). Pour écrire un nombre, il sut de mettre côte à côte, en suivant les règles du système, autant de symboles que nécessaire, en additionnant leur valeur.
Le plus connu de ces systèmes est la numération romaine, encore parfois utilisée aujourd'hui :
I V X L C D M 1 5 10 50 100 500 1000
Pour écrire des nombres dans ce système, les deux règles de bases sont : 1) on place à gauche les signes les plus grands, et 2) on utilise dès que possible les signes désignant les nombres les plus grands. Ainsi par exemple, on privilégiera VI à IIIIII 14.
Les systèmes additifs ont certains avantages. Ils sont simples à utiliser pour représenter de petits nombres. De plus, il peuvent être utilisés avec peu de connaissances mathématiques. Ils ont cependant plusieurs inconvénients. Tout d'abord, l'écriture de grands nombres est complexe, car il faut un grand nombre de chires, sans cependant que le nombre de chires puisse donner une information immédiate sur la taille du nombre. De plus, il faut rajouter des symboles à chaque fois que l'on change d'ordre de grandeur (millier, millions, milliard . . .). Enn les calculs sont complexes à eectuer. Il faut distinguer deux choses :
Ils nous semblent complexes car nous n'y sommes pas habitués. Ils le sont véritablement. En eet les algorithmes de calcul que nous utilisons actuellement sont
largement basés sur le caractère propositionnel de notre système de numération : Est-ce clair pour tout le monde ?
On pourrait d'ailleurs se demander : comment multiplier ou diviser comme pouvaient le faire dans l'Antiquité les égyptiens, les grecs ou les romains ?
Les systèmes de numérations positionnels : dans un système positionnel, la valeur d'un symbole dépend à la fois de sa forme et de sa position. Un symbole aura donc une valeur diérente selon le rang qu'il occupe à l'intérieur de l'écriture du nombre. Plus précisément, chaque symbole possède une valeur, qui est multipliée par un coecient en fonction de sa position. Ce multiplicateur est nommé la base du système. Prenons comme exemple le système décimal, que nous utilisons actuellement. Il repose sur plusieurs principes :
La valeur d'un signe dépend de sa position : Puisque notre système est dit décimal , les diérentes positions possibles sont des puissances de 10 : 100 = 1 (on parle alors d' unité ), 101 = 10 (on parle alors de dizaine ), 102 = 100 (on parle alors de centaine ), . . . Par exemple, le chire 3 n'a pas la même valeur dans 3, dans 31 et dans 322.
Il existe une base qui détermine le passage à l'unité supérieure : Si un groupement d'unités contient plus de 10 éléments, on peut convertir ces 10 éléments en une unité supérieure. Ainsi on ne dit pas onze dizaines (11× 10), mais cent dix (110).
Il existe dix signes diérents, un pour chaque élément de la base : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 0.
Décomposition d'un nombre dans le système décimal : un nombre, écrit dans un système de chires particulier, peut être écrit sous forme de décomposition en puissance de 10.
Ainsi par exemple le nombre 78 562 peut s'écrire :
14. Une troisième est parfois ajoutée, qui s'écarte légèrement du caractère additif : 3) un symbole placé à gauche d'un symbole immédiatement supérieur s'en retranche. Ainsi IV signiera 4 (qui peut aussi s'écrire IIII ), et non pas 6 si le système était strictement positionnel. La position joue donc un rôle, et le système n'est pas strictement positionnel.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 14
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
70000 + 8000 + 500 + 60 + 2 ⇔ 7× 10000 + 8× 1000 + 5× 100 + 6× 10 + 2× 1 ⇔ 7× 10× 10× 10× 10 + 8× 10× 10× 10 + 5× 10× 10 + 6× 10 + 2× 1 ⇔ 7× 104 + 8× 103 + 5× 102 + 6× 101 + 2× 100
On peut résumer cela dans un tableau de numération :
dizaines de milliers milliers centaines dizaines unités 104 103 102 101 100
7 8 5 6 2
Le système de numération babylonien : avant de passer à la numération en base quelconque, étu- dions le système mésopotamien, qui est un système hybride. Celui-ci est essentiellement positionnel, mais utilise deux bases complémentaires, 10 et 60. Il est historiquement important, puisque c'est notamment grâce à lui que nous écrivons les durées en base 60 (1 heure = 60 minutes et 1 minute = 60 secondes) et que nous mesurons les angles en degrés (360 degrés dans un cercle, 60 minutes par degré, . . .).
Le système de numération mésopotamien ne possède, dans sa variante la plus évoluée, que deux symboles : le clou (|) et le chevron (<). Par convention, le clou vaut 1 et le chevron vaut 10. Ce système fonctionne jusqu'à soixante de manière additive. Ainsi le nombre 11 s'écrit <| et le nombre 42 s'écrit < < < <||.
Le système est cependant positionnel en base soixante. Cela signie qu'un clou (|) placé à gauche d'un chevron ne vaut plus 1, mais 60. Ainsi par exemple |< <|||| vaut 84 (1×60+2×10+4×1). De même, un chevron (<) placé à gauche vaut 600 (10×60). On a ainsi < <|< < <|| = 1292 = 2×600+1×60+3×10+2.
Exemple : approche de la racine carrée de deux
Déjà chez les babyloniens, on a cherché à déterminer la longueur de la diagonale du carré unité. La tablette YBC 7289 en donne un bon exemple :
Elle porte au milieu le nombre suivant, en écriture babylonienne [1.24.51.10]. On peut donc l'interpréter en base soixante et la comparer à une approximation actuelle de
√ 2 = 1, 41421356...
La volonté des babylonien de déterminer cette longueur (ou ce rapport) est claire. Ceci est cependant impossible, car le nombre
√ 2 est irrationnel.
3.2 Numération de position en base quelconque
Dire qu'un système de numération utilise une base b, c'est dire que le passage à un rang supérieur se fait par groupement de b éléments. En base dix, dix éléments constituent une dizaine et s'écrivent 10 (c'est-à-dire 1× 101 + 0). En base b, b éléments s'écrivent 10b, c'est-à-dire 1× b1 + 0.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 15
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
Un nombre qui, en base b, s'écrit anan−1an−2...a2a1a0 est égal à :
an × bn + an−1 × bn-1 + an−2 × bn-2 + ...+ a2 × b2 + a1 × b1 + a0 × b0
Exemple : considérons le nombre 423 écrit en base 5, que l'on note 4235. Ce n'est pas du tout quatre-cent-vingt-trois , mais quatre-deux-trois en base cinq , autrement dit quatre vingt-cinquaines , deux cinquaines et trois unités. Sa valeur est :
4235
⇔ 4× 52 + 2× 51 + 3× 50
⇔ 4× (5× 5) + 2× 5 + 3× 1 ⇔ 4× 25 + 2× 5 + 3 ⇔ 100 + 10 + 3 ⇔ 113
Une question importante est de savoir comment écrire ces nombres. Par dénition, un système en base b possède b chires. En base 7, on utilise les chires 0, 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Ainsi 107 vaut 7 en base 10 (1× 71 + 0× 1) et 117 vaut 8 en base 10 (1× 71 + 1× 1).
Si la base b est supérieure à 10, il faut donc ajouter des chires. Prenons un exemple réel, celui de la base hexadécimale (base 16) utilisé en informatique. Par dénition, elle possède 16 symboles, qui sont par convention :
0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C, D, E, F.
Ainsi 1016 vaut 16 en base 10 (1× 161 + 0× 1), et 2C416 vaut
2C416
⇔ 2× 162 + 12× 161 + 4× 160
⇔ 2× (16× 16) + 12× 16 + 4× 1 ⇔ 2× 256 + 12× 16 + 4 ⇔ 512 + 192 + 4 ⇔ 708
Il est fréquemment demandé au concours de savoir écrire en base b un nombre donné en base 10, ou, à l'inverse, d'écrire en base 10 un nombre donné en base b.
Écrire en base 10 un nombre donné en base b : il faut écrire la décomposition du nombre en base b. Cela peut se faire directement si vous maîtrisez bien le sujet. Sinon, ne pas hésiter à construire un tableau de décomposition. Pour prendre un exemple : écrire en base dix 56247. On peut construire le tableau suivant :
73 72 71 70
5 6 2 4
Il sut alors d'utiliser le tableau pour poser le calcul :
56247
⇔ (5× 73) + (6× 72) + (2× 71) + (4× 70) ⇔ 5× 343 + 6× 49 + 2× 7 + 4 ⇔ 1715 + 294 + 14 + 4 ⇔ 2027
Écrire en base b un nombre donné en base 10 : c'est un peu plus complexe. On peut utiliser le tableau de décomposition, ou raisonner directement par divisions. Par division euclidienne :
On divise le nombre donné en base 10 par b, et le reste donne le chire des unités. On prend le quotient, que l'on redivise par b, qui donne le chire de rang supérieur, et ainsi de suite. Essayons par exemple d'écrire 54 en base quatre :
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 16
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
On divise 54 par 4 :
54 = 13× 4+ 2. On aura donc 54 = . . 24 et on continue avec 13
13 = 3× 4+ 1. On aura donc 54 = . 124 et on continue avec 3
3 = 0× 4 + 3.
54 s'écrit donc en base 4 3124. On peut vérier en faisant le calcul inverse, c'est-à-dire en écrivant 3124
en base 10 :
⇔ 3× 16 + 1× 4 + 2× 1 ⇔ 48 + 4 + 2 ⇔ 54
Les quatre opérations en base quelconque
Cette partie ne gure pas explicitement au programme, mais les curieux peuvent essayer de s'y entraîner. Cela permet de poser un regard neuf sur la manière dont on réalise les opérations auxquelles nous sommes habitués.
Pour réaliser une addition en base b, on peut utiliser l'algorithme traditionnel. Il faut bien entendu faire attention au fait que les retenues, c'est-à-dire le passage au rang supérieur, dépendent de la valeur de b. Si l'on veut additionner 1427 et 6167, on obtiendra :
1 4 27
1 0 6 17
Il est facile de vérier cette opération en convertissant le tout en base décimale. On peut procéder de même pour la soustraction. Exemple : (50)(30)(40)60 - (20)(40)(10)60, on obtiendra :
50 30 4060
- 20 40 1060
29 50 3060
On note la retenue au niveau du rang deux. Ce calcul montre qu'il est parfois plus rapide de calculer directement dans une base donnée plutôt que de tout convertir en base décimale. Dans cet exemple, cela donnerait : 181840− 74410 = 107430. Si cet exemple peut sembler éloigné du quotidien d'un enseignant du primaire, il est en réalité profondément banal : comment réaliser une soustraction de durée sans tout réduire en secondes ?
J'aime les maths, Belin, cycle 3, CM2, programmes 2016, p. 193.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 17
M1 - MEEF 3 Les systèmes de numération
Pour réaliser une multiplication en base quelconque, les choses sont un peu plus complexes. Pourquoi ? La principale diculté vient du fait que notre algorithme de résolution est basé sur une multitude de multiplications de deux nombres inférieurs à 10. Nous savons les exécuter rapidement car nous connaissons nos tables de multiplications en base décimale. Or cela n'est plus le cas dans les autres bases : nous sommes alors obligés de calculer à la main chaque multiplication intermédiaire, même aussi simple que 45× 35 = 225. Pour y arriver rapidement, nous devons donc recalculer nos tables de multiplications pour la base considérée. Pour 5, cela donne :
× 0 1 2 3 4
0 0 0 0 0 0
1 0 1 2 3 4
2 0 2 4 11 13
3 0 3 11 14 22
4 0 4 13 22 31
On peut ensuite utiliser cette table pour calculer par exemple 2345× 3215 :
2 3 4 × 3 2 1
2 3 4 1 0 2 3 X
1 3 1 2 X X
= 1 4 2 2 1 4
Ce qui, transcrit en base décimale, donne 69× 86 = 5934.
3.3 D'autres systèmes utilisés aujourd'hui
L'avènement d'un système de numération positionnel décimal est relativement récent. Si le mathématicien néerlandais Simon Stévin (c. 1548-1620) avait dès la n du XVIe siècle recommandé l'adoption d'un tel système dans son ouvrage La Disme (De Thiende, 1585), ce n'est qu'avec la révolution française que le système décimal va véritablement être introduit. Il faudra nalement attendre le milieu du XIXe siècle pour qu'il s'impose dans la plupart des domaines et la plupart des pays. Une grande partie du monde utilise aujourd'hui un système décimal pour les poids, les mesures de longueur, d'aire, de volume, mais aussi pour les monnaies.
On peut se faire une idée de la complexité du système de l'Ancien régime en feuilletant par exemple l'Arithmétique de François Barrême (1638-1703), un livre dont le succès fut tel que l'auteur a donné son nom aux barèmes utilisés pour noter les élèves. À son époque, on pèse la monnaie d'argent en marc, once, gros et denier. Le blé et le sel se comptent en muid, septier, minot et quarts. On mesure les distances et toises, pieds, pouces et lignes. L'auteur passe plusieurs centaines de pages à expliquer comment procéder aux additions, soustractions, multiplications, divisions et puissances dans tous ces systèmes :
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 18
M1 - MEEF 4 Arithmétique des entiers naturels
Aujourd'hui, la plupart des activités courantes pour lesquelles on fait appel à la numération utilise un système positionnel décimal. Ce système est cependant loin d'être le seul, et les élèves doivent apprendre à utiliser les autres systèmes répandus dans la vie courante.
Le plus connu est bien sûr la mesure du temps. En CE1 et CE2, les élèves doivent apprendre à lire l'heure sur une montre à aiguille, connaître la relation entre heure et minute, ce qui est loin d'être évident. En CE2, ils apprennent tout le spectre des unités de temps : seconde, minute, heure, jour, mois, année. En CM1, ils apprennent à calculer avec les heures, et en CM2 ils doivent être capable de calculer une durée à partir de la donnée de l'instant initial et de l'instant nal 15, typiquement des exercices du type : un train part à 15h34 de Bordeaux et arrive à 19h08 à Paris-Montparnasse, quelle est la durée du trajet ?
On retrouve dans ces calculs les dicultés que nous avons soulignées tout au long de ce chapitre. Il faut arriver à faire comprendre pourquoi 50 minutes + 50 minutes = 1 heure 40 minutes ; plus compliqué, que 2,5 minutes n'équivalent pas à 2 minutes et 5 secondes, mais 2 minutes et 30 secondes. Un autre système que les élèves devront apprendre à manipuler est la mesure des angles, avec la correspondance : 1 degré = 1
360 cercle, 1 minute = 1 60 de degré et 1 seconde = 1
60 minute.
Dans de nombreux domaines techniques, on utilise en outre des systèmes de numération spéciques. Dans le commerce, les bouteilles de vins se vendent par caisse de douze, et les palettes contiennent en général 504 bouteilles. Les diagonales des téléphones portables sont exprimées en pouces et en huitième de pouces. Le codage informatique des couleurs, pour l'achage sur écran, se fait en système RVB (Rouge-Vert-Bleu). Chaque ton est caractérisé par une valeur de rouge, vert et bleu, comprise entre 0 et FF (système hexadécimal), c'est-à-dire entre 0 et 255 (système décimal) 16.
4 Arithmétique des entiers naturels
Deux étudiants, sérieux et intelligents, sont en train de discuter à la cantine.
Leur professeur de mathématiques passe par là et leur tend une carte à chacun. Sur chaque carte gure un nombre entier , commence le professeur, et le produit des deux nombres est soit 12, soit 15, soit 18. Le premier à deviner le nombre écrit sur la carte de l'autre a gagné.
La première étudiante regarde sa carte et dit : Je ne sais pas quel est ton nombre .
Le second étudiant rééchit, regarde sa carte et répond : Je ne sais pas non plus quel nombre est écrit sur ta carte .
La première étudiante réechit et conclut : Maintenant, je sais quel est ton nombre 17.
15. Référentiel Eduscol 2012, cycle 3. 16. En langage HTML par exemple, la commande color : 0080FF produit un bleu clair. En eet, la valeur 00 s'applique
au rouge, la valeur 80 (128 en décimal) s'applique au vert et la valeur FF (255 en décimal) s'applique au bleu. 17. Emprunté à Trevor Ferril, initialement publié sur https://fivethirtyeight.com/features/
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 19
Quel nombre se trouve sur la carte du perdant ?
4.1 Multiples et diviseurs
Dire que le nombre entier a est un multiple du nombre entier naturel b signie qu'il existe un nombre entier naturel k tel que a = b× k. Si les entiers naturels a et b sont multiples de c, alors a+ b est aussi multiple de c.
Si a est multiple de b et si b est multiple de c, alors a est multiple de c.
Démonstration : on ne fera pas beaucoup de démonstrations, mais comme celle-ci est simple, autant la faire. Nous savons que a est multiple de b, donc par dénition il existe un nombre entier naturel k tel que a = b×k. On sait de plus que b est multiple de c, donc par dénition il existe un nombre entier naturel k' tel que b = c×k′. Dans notre première expression, on peut remplacer b par l'équation que nous venons de trouver, et l'on obtient : a = (c× k′)× k. Comme la multiplication est associative, on peut écrire a = c × (k′ × k) et l'on vient de prouver que a est un multiple de c 18.
Dire que le nombre entier a est un diviseur du nombre entier naturel b signie qu'il existe un nombre entier naturel k tel que b = a× k. Tout comme pour le multiple, on a les propriétés suivantes :
⇒ Si un entier naturel c est un diviseur de a et de b, c'est alors aussi un diviseur de a+ b.
⇒ Si a est un diviseur de b et si b est un diviseur de c, alors a est un diviseur de c.
Quelques propriétés utiles sur les multiples et diviseurs :
le nombre 1 est diviseur de tout nombre entier naturel (n = 1× n) tout nombre entier naturel est multiple de 1 (n = 1× n) tout nombre entier naturel est multiple et diviseur de lui-même.
4.2 Nombres premiers et critères de divisibilité
Les critères de divisibilité sont des méthodes, des algorithmes, permettant de déterminer rapidement si un nombre n est divisible par un autre nombre, généralement 2, 3, 5, etc. . .. Il faut connaître les critères de divisibilité par 2, 3, 4, 5, 9 et 10, car ils sont au programme du cycle 3 19.
2 : Un nombre sera divisible par deux ssi son chire des unités est pair. 3 : Un nombre est divisible par trois ssi la somme de ses chires est divisible par 3. 4 : Un nombre est divisible par quatre ssi le nombre formé par ses deux derniers chires est divisible
par 4. 5 : Un nombre est divisible par cinq ssi son dernier chire est 0 ou 5. 9 : Un nombre est divisible par neuf ssi la somme de ses chires est divisible par 9. 10 : Un nombre est divisible par dix ssi son dernier chire est 0.
Des exercices de concours peuvent porter sur l'étude ou la démonstration d'autres critères, qui peuvent avoir l'air farfelus. Un nombre est ainsi divisible par sept si son nombre de dizaines, moins le double du chire des unités, est un multiple de sept.
Dénition : Un nombre entier naturel est dit premier s'il a exactement deux diviseurs distincts : 1 et lui-même.
Une conséquence immédiate et que 0 et 1 ne sont pas premiers. Les premiers nombres premiers sont 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17 ...
Il faut savoir déterminer si un nombre n est premier. Pour cela, il faut tester s'il est divisible par tous les nombres premiers (2, 3, 5, . . . ). On continue jusqu'à
√ n. Pourquoi ?
Il faut savoir décomposer un nombre n en produit de facteurs premiers. Décomposer n en produit de
can-you-outsmart-our-elementary-school-math-problems/. 18. Comme k et k' sont deux entiers naturels, leur produit est un entier naturel. 19. Il faut également savoir les démontrer, car le programme du cycle 4 indique Démontrer les critères de divisibilité
(par exemple par 2, 3, 5 ou 10) ou la preuve par 9. (voir Programmes, septembre 2015, p. 361).
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 20
facteurs premiers, c'est l'écrire sous la forme d'un produit de facteurs qui sont tous des nombres entiers naturels premiers. Cette décomposition existe toujours et est unique.
Pour faire cela, on utilise la procédure (l'algorithme) suivant : On divise n par le plus petit nombre premier par lequel il est divisible (pour 2, 3, 5 et 7, on pense
à utiliser les critères de divisibilité). On prend le quotient, et on le divise par le plus petit nombre premier par lequel il est divisible. On continue jusqu'à obtenir un. La décomposition est le produit de tous les diviseurs suc-
cessifs.
Exemples : trouver la décomposition en produit de facteurs premiers de 156, 221 et 307.
Une fois que l'on a la décomposition unique d'un nombre entier n en produit de facteurs premiers, on peut arriver à retrouver tous ses diviseurs. Le faire pour les exemples précédents. Si la décomposition en produit de facteurs premiers d'un nombre n est ap×bq×cr, alors il possède exactement (p+1)(q+1)(r+1) diviseurs.
4.3 Multiples et diviseurs communs à deux nombres
Les multiples et diviseurs communs à deux nombres ne gurent théoriquement plus dans le programme du collège. Ils sont cependant utiles pour appréhender certaines congurations du primaire. Voici donc un bref rappel sous la forme d'exemples.
Exercice 1 : Un producteur a récolté 1 800 oignons de tulipes jaunes et 840 oignons de tulipes noires. Il veut vendre tous ces oignons en sachets ayant la même composition en oignons des deux sortes (en utili- sant toute sa récolte). Quel est le plus grand nombre de sachets qu'il peut faire ? Quelle est la composition d'un sachet ?
On demande de répartir les oignons jaunes et noirs en sachets de même composition. Cela suppose donc de partager chaque nombre (1800 et 840) par un nombre s de sachets. Puisqu'il est précisé que la totalité de la récolte doit être utilisée, cela signie que ce nombre s doit diviser à la fois 1800 et 840. On cherche donc le plus grand diviseur commun à ces deux nombres. En utilisant l'algorithme d'Euclide, la décomposition en produit de facteurs premiers ou en listant l'ensemble des diviseurs à la main, on trouve 120. Puisque les 1800 oignons sont répartis dans 120 sachets, il y en a donc 15 à chaque fois ; de même on trouve sept oignons noirs dans chaque sachets.
Exercice 2 : La cantine de l'ESPE commande les ingrédients pour réaliser des hamburgers. Les petits pains ronds sont vendus par paquet de six tandis que les steacks hachés sont vendus par paquet de huit. Pour éviter le gaspillage, quelle est la quantité minimale à commander an d'utiliser tous les pains et tous les steacks ?
Le nombre recherché doit être divisible à la fois par six et par huit : s'il ne l'était pas, il y aurait un reste , au sens propre comme au sens guré. On cherche donc le plus petit multiple commun à 6 et 8. On peut le trouver en utilisant la décomposition en produit de facteurs premiers, ou bien en listant les multiples successifs des deux nombres. La réponse est ici 24 (un nombre inférieur au produit des deux nombres, 6× 8 = 48).
5 Géométrie plane : rappels
En géométrie plane, on distingue la droite, la demi-droite et le segment.
la droite est une ligne rectiligne innie, que l'on note entre parenthèses : (AB) la demi-droite d'origine A et passant par B se note [AB) le segment est une portion de droite, délimitée par deux points : [AB]
La longueur du segment [AB], c'est-à-dire la distance entre les points A et B, est notée AB. La droite, par dénition innie, n'a pas de longueur.
Deux droites (AB) et (A'B') sont perpendiculaires, et notées (AB) ⊥ (A′B′), si elles forment un angle droit (90).
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 21
M1 - MEEF 5 Géométrie plane : rappels
Cela suppose de savoir construire une droite perpendiculaire à une droite donnée et passant par un point : Une première méthode utilise l'équerre, placée sur la droite (AB) et que l'on fait glisser jusqu'à
atteindre le point A. La seconde méthode, avec le compas et la règle : on trace un arc de cercle de centre A, qui coupe
la droite (AB) en deux points. On trace depuis ces deux points deux arcs de cercle de même rayon qui se coupent en un point, et l'on relie ce point à A.
Il n'y a qu'une seule droite passant par un point et perpendiculaire à une droite donnée.
Deux droites (AB) et (A'B') sont dites parallèles, et notées (AB) (A′B′) si elles n'ont aucun point en commun ou bien si elles sont confondues.
Il n'y a qu'une seule droite parallèle à une droite donnée et passant par un point donné. Il faut savoir tracer une droite parallèle à une droite donnée et passant par un point donné. Il y a deux méthodes :
avec l'équerre : on trace une droite perpendiculaire, passant par le point donné, et perpendiculaire à la droite que l'on vient de tracer (par dénition, deux droites perpendiculaires à la même droite sont parallèles entre elles).
avec le compas et la règle : on prend deux points sur la droite, et l'on construit deux arcs de cercles an d'obtenir un parallélogramme.
On dénit ensuite la distance d'un point C à une droite (AB) comme la plus petite distance entre ce point et n'importe quel point de la droite (AB). Pour la calculer, on utilise la perpendiculaire à (AB) passant par C. Elle coupe (AB) en H, et CH est la distance recherchée.
La médiatrice d'un segment est l'ensemble des points équidistants des deux extrémités du segment. Autrement dit, c'est la droite perpendiculaire au segment passant par son milieu.
La médiatrice est d'ailleurs un axe de symétrie du segment (la symétrie sera vue au second semestre). Il faut savoir tracer la médiatrice d'un segment. On peut utiliser l'équerre (on place le milieu→ on construit la perpendiculaire) ou bien la règle et le compas. Dans ce cas, tracer deux arcs de cercle depuis les deux extrémités du segment, avant de relier les points ainsi construit.
5.1 Cercle et disque
Un cercle de centre O et de rayon r (avec r > 0) est l'ensemble des points situés à une distance r du point 0.
Le disque de centre O et de rayon r est l'ensemble des points M vériant l'inégalité OM ≤ r. C'est en quelque sorte un cercle plein.
On nomme rayon du cercle tout segment reliant le centre à un point situé sur le cercle. On nomme diamètre du cercle tout segment reliant deux points situés sur le cercle et passant par
le milieu. On nomme corde du cercle tout segment dont les extrémités sont sur le cercle. On nomme arc de cercle toute portion de cercle limitée par deux points. On note un arc de cercle
de la manière suivante : AB. Une tangente à un cercle est une droite qui a un point commun avec ce cercle (et un seul).
La tangente à un cercle de centre O en un point donné T est la droite perpendiculaire au rayon [OT] passant par T. Cela permet de construire la tangente à partir du point T.
On nomme cercle circonscrit à un triangle le cercle qui passe par les trois sommets de ce triangle. Pour construire ce cercle à partir d'un triangle ABC quelconque, il sut de tracer les médiatrices des côtés du triangles. Celles-ci se coupent en un point qui est le centre du cercle, et que l'on peut donc tracer à partir d'un des trois sommets.
5.2 Angles
Un angle est une portion de plan délimitée par deux demi-droites de même origine. Cette origine commune est le sommet de l'angle, les deux demi-droites sont ses côtés.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 22
M1 - MEEF 5 Géométrie plane : rappels
On note un angle avec trois symboles (demi-droite / sommet / demi-droite) surmontés d'un chapeau, par exemple xAy.
Un angle est droit mesure 90. Un angle est aigu s'il est inférieur à un angle droit. Un angle est obtus s'il est compris entre un angle droit et un angle plat (qui mesure 180).
Remarque : notre dénition de l'angle est ambigüe, puisqu'un sommet et deux demi-droites dénissent en fait deux angles, l'un inférieur à 180 et l'autre supérieur. L'angle inférieur à l'angle plat est nommé saillant, l'angle supérieur à un angle plat est nommé rentrant. Sur la gure ci-dessous, l'angle α est saillant et l'angle β est rentrant.
Deux angles sont complémentaires si la somme de leur mesure est égale à 90.
Deux angles sont supplémentaires si la somme de leur mesure est égale à 180.
Deux angles sont adjacents s'ils ont un sommet et un côté en commun. Ils doivent de plus être situés de part et d'autre de ce côté.
Deux angles sont opposés par le sommet si leur sommet est commun et que leurs côtés sont dans le prolongement l'un de l'autre.
⇒ deux angles opposés par le sommet sont égaux. Ici les angles α et α′ sont opposés par le sommet et donc égaux.
La bissectrice d'un angle est la droite passant par le sommet de l'angle et le partageant en deux angles égaux. Elle constitue l'ensemble des points équidistants des côtés de cet angle.
Deux droites parallèles coupées par une même droite forment des angles alternes-internes et des angles correspondants. Ces angles sont égaux. Ici les angles α et γ sont correspondants, tandis que les angles β et γ sont alternes-internes :
Réciproque : Si deux droites coupées par une même droite forment des angles alternes-internes égaux, ou des angles correspondants égaux, alors ces droites sont parallèles.
Dans un cercle, on nomme angle au centre tout angle dont le sommet est le centre du cercle.
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 23
M1 - MEEF 5 Géométrie plane : rappels
Dans un cercle, on appelle angle inscrit tout angle dont le sommet est un point du cercle.
Propriétés :
Dans un cercle, si un angle inscrit intercepte le même arc qu'un angle au centre, alors il mesure la moitié de cet angle.
Si deux angles inscrits dans un cercle interceptent le même arc, alors ils sont égaux. Dans un cercle, si [AB] est un diamètre et C un point du cercle, alors le triangle ABC est rectangle
en C.
5.3 Polygones
J'aime les maths, Belin, cycle 3, CM2, programmes 2016, p. 142.
En géométrie, il est intéressant de faire appel à l'étymologie pour favoriser la compréhension des élèves face à des termes en apparence abscons.
On dit qu'un polygone est convexe s'il est tout entier situé du même côté de chaque droite formée à partir d'un des côtés. Dans le cas contraire, on dit qu'il est concave. Enn, si certains de ses côtés se coupent, on dit qu'il est croisé.
Un polygone est régulier si tous ses angles et tous ses côtés sont égaux.
⇒ Un polygone régulier est inscriptible dans un cercle.
⇒ Tout polygone régulier peut être tracé avec un rapporteur.
Il faut savoir tracer certains polygones réguliers sans rapporteur (hexagone, octogone, dodécagone ...)
ESPE Lille Nord-de-France. Thomas Morel, 2019, 24
M1 - MEEF 5 Géométrie plane : rappels
5.4 Quadrilatères