13

maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page1

Page 2: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

Haut et Court Distribution, Zadig Films, Arte France Cinéma et le CNDPprésentent

2013 - France - 1h43 - Scope

SORTIE NATIONALE LE 27 NOVEMBREDossier de presse et photos téléchargeables sur www.hautetcourt.com

PRESSERendez-VousViviana Andriani et Aurélie DardTél. : 01 42 66 36 [email protected]

PROGRAMMATIONMartin Bidou et Christelle Oscar Tél. : 01 55 31 27 63/24 [email protected]@hautetcourt.com

PARTENARIATS MÉDIA ET HORS MÉDIA Marion Tharaud et Martin GrangerTél. : 01 55 31 27 32/[email protected] [email protected]

DISTRIBUTION Haut et Court DistributionLaurence Petit Tél. : 01 55 31 27 27

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page2

Page 3: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

2

Les maths vous ont toujours barbé, vous aveztoujours pensé qu’être nul en maths était unefatalité, bref vous les avez toujours détestées ! On aurait pu se contenter d’en rire si ellesn’avaient pris une telle place dans notre société :Apple, Google, Goldman Sachs ne sont plusqu’algorithmes et formules mathématiques.Comment les maths en sont-elles arrivées à souffrird’une telle désaffection au moment même où ellesdirigent le monde ? À travers un voyage aux quatre coins du mondeavec les plus grands mathématiciens dont CédricVillani (médaille Fields 2010), Comment j’aidétesté les maths nous raconte comment lesmathématiques ont bouleversé notre monde, pourle meilleur… et parfois pour le pire.

S Y N O P S I S

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page4

Page 4: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

soient amples, qu’ils nous touchent, qu’ilsnous proposent un ailleurs, et il fallait aussiqu’ils aient un regard, une capacitéd’analyse qui puissent nourrir et faireavancer le sujet. Il fallait qu’ils soient « laforme et le fond ».

Quand j’ai rencontré CédricVillani, il était encore inconnu(c’était plusieurs mois avant lamédaille Fields). Il a à la foiscette personnalité à part et unsens de la pédagogie hors ducommun. Non seulement la

pensée est là, mais il nous la rendaccessible. Il était passionnant à la fois àregarder et à écouter, alors vous imaginezà filmer ! Ceci dit, j’étais loin d’imaginerla folie médiatique qui allait suivrel’obtention de sa médaille Fields. D’uncoup, il était dans tous les médias, enFrance et ailleurs. Je pense que c’est lapremière fois qu’un mathématicien estautant « starisé ». C’est assez intéressantparce qu’en fait, Cédric s’est adapté à sontemps et aux outils à sa disposition pourmieux communiquer sa passion.

« En mathématiques, tout est une questionde compréhension, de voir comment leschoses s’assemblent » dit l’un desmathématiciens de votre film. Et un autre :« Il faut faire des maths une histoiremystérieuse qui enchante les enfants. » Ona le sentiment que votre film allie les deux.

Plus j’avançais, plus ce que jedécouvrais me semblait vertigineux et plusla tâche me semblait immense, mais le film

littérature, l’histoire ou d’autres matières.Voyez sur le net, on trouve des milliers devidéos où les gamins expriment danstoutes les langues leur détestation desmathématiques : « Je déteste les maths »,« I hate math ». Sans compter les blogs.Alors on est parti de ce cridu cœur, sûrement un peutrivial mais qui parle àbeaucoup. L’idée était decommencer sur cette noteun peu cliché et voir si onpouvait aller au-delà.

Effectivement vous jouez avec les clichés. Il y acet historien des mathématiques, JeanDhombres, qui parle de l’image qu’on adu mathématicien comme figure éthérée,qui ne voit dans le fromage que sa formecirculaire et non tout le reste, ou cesétudiants de Berkeley qui se moquent dumathématicien avec son nœud papillon etson vieux veston… Ce qui n’est pas faux,quand on voit Cédric Villani, le désormaiscélébrissime dandy des mathématiques,qui correspond à ce côté professeurTournesol. Vous les montrez avec leur côtéfarfelu, se perdant dans la nature,s’inscrivant à un congrès en chaussettes,et en même temps, pleinement conscientsdes grandes problématiques du monde.

Je ne pouvais pas nier certainsclichés mais je ne voulais pas m’en tenirlà. Mon but n’était pas de choisir desmathématiciens atypiques à tout prix. Ilfallait qu’ils aient l’envergure depersonnages de cinéma, c’est-à-dire qu’ils

4 5

ENTRETIEN AVEC OLIVIER PEYON

Quel était votre désir premier pour ce filmsur les mathématiques ?

Tout est parti d’un ami chercheurau Collège de France qui m’a dit un jour :« Si on enseignait l’esprit de liberté desmaths aux enfants, tous les élèvesdeviendraient des rebelles ». Liberté,culture, révolte : comment pouvait-ilappliquer ces mots à une discipline pourmoi synonyme de sélection, d’élitisme etde rigidité ? J’ai commencé alors à lire, àrencontrer des mathématiciens, deschercheurs, juste pour essayer decomprendre, pas pour faire un film.Petit à petit, j’ai compris ce que mon amientendait par « l’esprit desmaths », je ne parle pas delogique ou de calcul, mais decette curiosité insatiable, cetteremise en cause permanentedes vérités toutes faites et deslieux communs. Je me suis rendu compteque les maths avaient effectivement à voiravec la liberté, celle de penser, dechercher, de douter, de trouver… ou non.Je me suis rendu compte que pendant dessiècles les mathématiques, « la reine dessciences », avaient servi de rempart auxobscurantismes, voire de contre-pouvoiraux autorités bornées, politiques ouintellectuelles. Le paradoxe étant qu’onpuisse très vite en abuser : parce que lesmaths sont abstraites et incompréhensiblespour beaucoup, on peut très vite se les

accaparer et leur faire dire n’importequoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en40 ans, les mathématiques avaientvéritablement bouleversé notre sociétépour créer un monde où tout allait plusvite, où tout était tourné vers l’efficacité, larentabilité, un monde où la place del’humain était de plus en plus remise enquestion. Bref je me suis rendu compteque parler des maths, c’était parler de noscontradictions, de nos paradoxes, c’étaittout simplement parler de nous, et qu’àpartir de là il y avait un film à faire.

La structure de votre film retrace cecheminement. Il estclairement scindé en deuxparties : une première oùil est question del’enseignement et del’apprentissage des

mathématiques, et qui parle à tout lemonde, puisque tout un chacun a suivi descours de maths. Et une seconde où on voità la fois la pratique des mathématiciens etl’emprise des mathématiques sur lemonde…

Oui, le film avance par étapes etretrace le chemin que j’ai moi-mêmeparcouru, avec comme point de départ,une constatation qui pourrait paraîtreanecdotique : pourquoi autant de gens sedisent nul en maths, et souvent avecfierté ? C’est rarement le cas pour la

En 40 ans, les mathsont bouleversé

le monde.

Cédric Villani est le premier

mathématicien« starisé ».

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page6

Page 5: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

7

s’est mis peu à peu en place jusqu’àm’apparaître de façon limpide : toutes cespièces allaient dans le même sens et neformaient qu’un seul et même puzzle.L’enjeu était de montrer en quoi elles serépondaient pour qu’on prenneconscience du mouvement général. Dès ledébut, il y a eu la volonté de faire un filmtransversal, qui traverse le mondemathématique comme les mathématiques« traversent » notre monde. La difficultéétait du coup le nombre de sujetsabordés : l’éducation, la recherche, latechnologie, la politique,la finance... Commentdonner une cohérence àtout ça, et dans un filmd’une heure et demi, c’est-à-dire presque rien ?Voilà pourquoi j’ai travaillé plus de 3 anssur ce projet. Il fallait ce temps pourarriver à cerner le sujet et ses implications,pour connaître ce monde en profondeur.Il fallait ce temps pour chercher, creuser,prendre des chemins de traverse, seperdre et découvrir des choses qu’ilm’aurait été impossible de découvrirautrement. J’avais conscience que cetemps était à la fois indispensable et unluxe incroyable, peut-être même le luxed’une vie. Et quand j’ai entendu ledirecteur de l’IHES, Jean-PierreBourguignon, parler de la liberté et dutemps indispensables à tout processus derecherche, je me suis dit que nous avionsça en commun. Beaucoup demathématiciens m’ont d’ailleurs dit que le

film avançait comme une démonstrationmathématique, pas au sens démonstratifmais disons sensitif. Sans ce temps et cetteliberté, ce film n’aurait pu exister.

Peut-être qu’une des pistes vous a étédonnée par Cédric Villani, qui dans sonhôtel en Inde vous dresse un tableaurésumant les mathématiques avec lacolonne pour et la colonne contre, descouples antinomiques en apparence, maissurtout dialectiques. Votre film repose enpermanence sur ces couples dialectiques :

pureté et compromission,libération et oppression,langage et idéologie, jeu etdifficulté, etc.

Oui, on essaie toujoursde classer les choses, de les

faire rentrer dans des cases, noir oublanc, bien ou mal. Je pense sincèrementque chaque chose contient ses propresparadoxes. D’un coup, ce film mepermettait d’incarner cette complexité,parce que dans les maths, comme dans lavie, il y a vraiment « la colonne de gaucheet la colonne de droite ». Il ne faut nier nil’une ni l’autre, juste voir vers laquelle onveut faire pencher la balance. Le vrai sujet du film est en fait laresponsabilité. Celle des mathématiciens,et des scientifiques bien sûr, mais passeulement. Il pose également la questionde notre propre responsabilité, de laplace que nous avons donnée auxmathématiques, de notre renoncement ày comprendre quelque chose, les laissant

Le vrai sujet du film,c’est la

responsabilité.

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page8

Page 6: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

8

du coup entre les mains de certains(comme par exemple les banques qui ontabusé des modèles mathématiques etdéclenché la crise des subprimes). Jetrouvais que ça valait la peine d’interrogernotre rapport aux maths et notre façon deles rejeter. Ça allait au-delà des maths.

À la fin, Jean-Pierre Bourguignonexplique que les mathématiques, c’estsavoir douter pour atteindre une vérité,c’est faire du doute une vertu. FrançoisSauvageot dit lui aussi qu’il faut pouvoirs’accommoder du doute,de l’incertitude. Votre filmaussi ne donne pas decertitudes, il produit duquestionnement, du douteet donc permet depenser…

C’est assez ironique, notresociété demande aux mathématiques, et àla science en général, de répondre àtoutes nos incertitudes, alors que lesmathématiciens passent leur vie à faire dudoute une « hygiène de vie » en quelquesorte. On se sert des maths pour assénerdes certitudes et clore le débat : « C’estmathématique », « les chiffres parlentd’eux-mêmes », « c’est statistique », alorsque les mathématiciens se construisent surle doute. Certes ils trouvent des vérités,mais savent combien il faut douter etchercher pour arriver à en trouver unepetite. Ils vous expliquent que l’importantc’est le chemin, moins le résultat, que ledoute est finalement créatif, que c’est le

vrai moteur. Comme dit Cédric Villani, leplus difficile n’est pas de trouver lasolution mais de se poser la bonnequestion : « Trouver le bon problème, c’estdéjà une grande partie du boulot ».

Dans votre film, il y a deux personnes quiincarnent ces contradictions, ce qui en faitdes personnages de cinéma magnifiques :ce sont George Papanicolaou et JimSimons. Deux figures antagonistes, quiplus est. D’un côté un professeur demathématiques financières à Stanford, qui

se régale en analysant leurcomplexité aujourd’hui – etqui par ailleurs est grec,avec une partie de safamille qui subit de pleinfouet les effets pervers de lacrise des dettes souveraines

à laquelle ont contribué ces modèlesmathématiques. De l’autre côté un homme qui nous est trèssympathique au début, un richissimephilanthrope qui finance, via des bourses,l’étude des mathématiques aux Etats-Unis,où le système d’enseignement est trèsmauvais ; et dont on réalise plus tard qu’ilest l’un des inventeurs du High SpeedTrading (Trading haute fréquence) qui amené à une informatisation à outrance dela finance avec les conséquences que l’ondécouvre dans le film.

On a vraiment monté leursinterventions comme un duel, parce quec’est ce qui ressortait du tournage : ilsétaient vraiment en opposition.

On se sert desmaths pour asséner

des certitudes etclore le débat.

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page10

Page 7: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

11

Papanicolaou citait Jim Simons à plusieursreprises devant ses élèves pour illustrer lesdérives de la finance. Ils incarnent àmerveille la question de la responsabilité.Georges Papanicolaou a formé lesmeilleurs traders-mathématiciens de WallStreet, et il a bien conscience d’être dansune position inconfortable. Mais il tentemalgré tout d’insuffler un peu de moraleet d’éthique à ses étudiants, même s’ilreconnaît ses limites. Jim Simons se posemoins de questions, mais ce qui estperturbant avec lui, c’est qu’ilest très responsable en tantqu’homme. C’est un hommecharmant, intelligent, sensible.Il est démocrate, a soutenuObama, donne énormémentd’argent pour l’enseignementet la recherche, les Arts etmalgré ça, grâce à saméthodologie de mathématicien, c’est lui quia révolutionné la finance telle qu’elle sepratique aujourd’hui.Ce qui est passionnant, c’est que leurapproche des mathématiques financières estfoncièrement différente. Jim Simons n’a pasl’impression de faire des maths pourconstruire ses modèles, mais juste d’utiliserdes outils mathématiques. Quand il construitses modèles mathématiques, il ne se sentpas mathématicien mais businessman. Il m’adit : « Je vous défie de trouver un seulthéorème dans les modèles que nous faisonspour la finance. Donc, ce ne sont pas desmathématiques.» Alors que pourPapanicolaou, « ce sont des mathématiquesde haute volée et d’un tel niveau qu’on n’a

pas encore trouvé les théorèmes qui vontavec. »

Quand Papanicolaou parle de la Grèce,vous en montrez des images demanifestation. Le plan d’après, c’est untableau noir, qui est effacé…

C’est un moment assez court,assez désabusé : tout ça pour ça. À quoibon ? Eh bien non, quand même, il y ena qui n’abandonnent pas et qui continuentà se battre, à résister, au nom des valeurs

mathématiques, maissurtout humaines. Il restedes François Sauvageot,des Jean-PierreBourguignon, des Gert-Martin Greuel, le directeurde l’institut d’Oberwolfachqui conclut le film sur desimages de Cédric Villani

en Inde : « Ne croyez aucune autorité.Vérifiez par vous-même. C'est aussi unechose fondamentale en mathématiques.Vous ne pouvez pas vous contenter d'unrésultat, vous devez vérifier par vous-même. Réfléchissez, pensez, utilisez votretête. Ne répétez pas des formules apprisespar coeur, mais développez vos propresidées. N'arrêtez jamais. »

Malgré tout, il y en a qui

n’abandonnent paset qui continuent à

se battre

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page12

Page 8: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

12 13

OLIVIER PEYON

Après des études d’économie puis de cinéma, Olivier Peyon réalise 4 courts métrages sélectionnésdans de nombreux festivals dont : JINGLE BELLS en compétition à la 54e Mostra de Venise,CLAQUAGE APRÈS ÉTIREMENTS à Clermont-Ferrand ou À TES AMOURS primé entre autresà New York. Ces 2 derniers étaient nommés la même année aux Lutins du court métrage.

Parallèlement, il traduit plus de 150 films pour le cinéma dont ceux des frères Coen (Fargo, The BigLebowski, O'Brother, Intolérable Cruauté), Ken Loach (Le Vent se lève), Stephen Frears (HighFidelity, The Hi-Lo Country), Danny Boyle (Trainspotting, Petits meurtres entre amis, Une vie moinsordinaire) ou encore Quatre mariages et un enterrement, Dans la peau de John Malkovich, Coup defoudre à Notting Hill, Usual Suspects, Scream et la série Les Experts.

En 2007 sort son premier long métrage LES PETITES VACANCES avec Bernadette Lafont etClaude Brasseur. Il a réalisé 2 documentaires pour la série Empreintes, l’un consacré à ÉLISABETHBADINTER et l’autre à MICHEL ONFRAY.

F I L M O G R A P H I E

2013 COMMENT J’AI DÉTESTÉ LES MATHS (long métrage documentaire)2010 MICHEL ONFRAY, philosophe citoyen (documentaire)2009 ÉLISABETH BADINTER, à contre-courant (documentaire)2006 LES PETITES VACANCES (long métrage)2001 CLAQUAGE APRES ÉTIREMENTS (court métrage)2001 À TES AMOURS (court métrage)1997 JINGLE BELLS (court métrage)1996 PROMIS, JURÉ (court métrage)

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page14

Page 9: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

14 15

CÉDRIC VILLANINé en 1973 à Brive-la-Gaillarde, France. Directeur de l’Institut Poincaré. Médaille Fields 2010

C’est par ces mots que nous accueille Cédric Villani sur le seuil de sa chambre d’hôtel à Hyderabad,une heure avant de recevoir la médaille Fields. Il a passé la nuit à répéter la remise de médaille dansl’immense salle qui accueillera les 3000 participants au congrès international des mathématiciens.« Il y a tout un protocole. Il faut se pencher mais pas trop, se courber mais un peu, être à la fois faceà la Présidente et de trois quarts par rapport à la salle. Je ne sais pas si je vais tout retenir. »Habituellement la cérémonie se déroule plus simplement mais cette fois, la médaille Fields est remisepar la Présidente de l’Inde, quasi-divinité dans son pays. Cédric Villani a donc fort à faire avant lacérémonie, à commencer par le repassage de ses lavallières et le choix parmi ses broches araignéesqui le rendront si célèbre dans les médias. Inconnu il y a quelques années, Cédric Villani a émergédans le paysage mathématique en prenant la tête de l’Institut Henri Poincaré à Paris. Sa médailleFields l’a propulsé sur la scène internationale. Son look, son parler, sa personnalité en ont fait lechouchou des médias, en France, en Europe et en Asie. Telle une rock star, il reçoit des mails parcentaines – déclarations d’amour, demandes de conseils en tout genre. Malgré des dehors pittoresques, ce jeune directeur de l’Institut Poincaré n’en est pas moins un brillantpédagogue qui n’a pas son pareil pour mélanger anecdotes et concepts scientifiques. C’est aussi undes acteurs les plus engagés et les plus dynamiques du monde mathématique.

Plus on avance dans la recherche, plus elle se spécialise,avec le danger de s’en tenir à une vue partielle de sa discipline.Quand on parle de la responsabilité du mathématicien, il esttrès facile de se mettre des œillères et de travailler sur sondomaine sans réfléchir à d’éventuelles conséquences.

JEAN-PIERRE BOURGUIGNONNé en 1947 à Lyon, France. Directeur de l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES)

Directeur de l‘IHES, Jean-Pierre Bourguignon est un combattant de la cause mathématique. Il sillonneinlassablement la planète, d’un colloque à un autre, d’une commission à une autre, courbé sous lepoids d’une sacoche en cuir noir, prête à exploser sous le nombre des dossiers.Spécialiste de la courbure de Ricci, de l'estimation géométrique des valeurs propres de l'opérateurde Laplace-Beltrami et la géométrie kählérienne, Jean-Pierre Bourguignon a cependant dû peu àpeu renoncer à ses travaux scientifiques faute de temps. Il a été président de la Société Mathématiquede France, de la Société Mathématique Européenne. Il préside le comité d'éthique du CNRS depuis2007 et fait partie des comités d’administration de différents instituts à travers le monde.Personne mieux que lui ne pouvait nous introduire dans les arcanes d’un monde où se focalisentnombre des enjeux de notre société moderne. Il se désespère du rôle sélectif qu’on a fait jouer auxmathématiques et enrage que certains ne voient en elles qu’un outil en laissant de côté sa dimensionphilosophique.

Issu d’une famille modeste, il a gravi tous les échelons un à un. Polytechnicien à 22 ans, il y mènerala fronde de mai 68, participera à la rénovation de l’institution où il donnera ensuite des cours.Obsessionnel et travailleur, Jean-Pierre Bourguignon est devenu un acteur incontournable du mondemathématique au niveau mondial. Il vient de prendre sa retraite de l’IHES, va donner des cours àl'université Stanford (États-Unis) jusqu'à la fin de l'année, avant d’être appelé à de plus hautes fonctionsdans la recherche au niveau européen.

J’ai dû dormir 3 heures. J’ai rêvé que j’étais une sorte departicule, dans un fluide, entraîné dans des tourbillonsterribles, entouré de particules qui étaient chargéesd’informations. Je tournais, tournais. Différents pôlesessayaient de m’attirer et je perdais tout contrôle.

‘ ‘, ,

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page16

Page 10: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

16 17

La mathématique est une arme chargée de futurMathématique pour le pauvre, mathématique nécessaireComme le pain quotidienComme l’air dont nous avons besoin treize fois par minute. (adapté de Gabriel Celaya)

FRANÇOIS SAUVAGEOTNé en 1966 à Montbéliard, France. Professeur en Maths sup, Lycée Clemenceau Nantes

François Sauvageot est loin de l’image policée qu’on attendrait d’un professeur de prépa. Sonparcours – lycée Louis le Grand, Normale sup', Princeton – lui a tracé la destinée d'un de cesmathématiciens d’excellence que la France produit avec succès. Il a pourtant bifurqué pour se consacrerentièrement à la transmission des maths, par passion pour l’enseignement et pour voir le grand publics’emparer des maths plutôt que d’en avoir peur. Lui qui s’intéresse aux notions de hasard, deprobabilités et de justice, réalise à quel point, sous couvert de vérité scientifique, la parole d’expertpeut faire des ravages. « Le langage mathématique doit être une arme pour tous. Pour être à mêmede ne plus subir son destin, pour que chacun soit à même d’analyser ce que recouvrent des chiffresbalancés dans l’espace public. »Pour François Sauvageot, l’incompréhension entre les mathématiques et le public est due à un manquede lien. Il faut créer des ponts, faire comprendre ce qu’est la réalité de la vie d’un mathématicien etde sa discipline. Parler de la vie avant la théorie.

‘ ,

Entrer dans les mathématiques c’est risqué : on essaie decomprendre, on va réfléchir pendant des heures sans y arriver,on va souvent se tromper. Mais il se passe quelque choselorsqu’on se trompe ; c’est un début d’idée, unraisonnement… c’est l’aventure mathématique. Et tout letravail consiste à faire de ce qui advient quelque chosed’intéressant, de vivant et d’enrichissant.

ANNE SIETYNée en 1967 à Boulogne sur Seine, France. Psychologue clinicienne, psychopédagogue en

mathématiques

Diplômée de l'ESCP et du Celsa, titulaire d'un DESS de psychopathologie clinique, longtempschargée de cours à l'université (Paris-X et Paris-VIII), Anne Siety est l'auteur de plusieurs ouvrages —dont Qui a peur des mathématiques ?. Elle exerce en libéral et en institution.

Anne Siety se passionne pour l'énigme du blocage en mathématiques. Rares sont ceux qui n'ont pastraversé cette expérience, quelques minutes, quelques heures, ou durant l'ensemble de leur scolarité.Il ne s'agit ni d'un manque d'intelligence, ni de mauvaise volonté : tout se passe comme si lesmathématiques refusaient de s'ouvrir, de se livrer. Ce sont des moments difficiles et douloureux. Lestémoignages sont nombreux, à commencer par celui de Victor Hugo, qui exprime ses souffrancesd'enfant "en proie à la mathématique" :« On me livrait tout vif aux chiffres, noirs bourreaux ;On me faisait de force ingurgiter l'algèbre… » *Anne Siety accompagne ces enfants, ces adolescents, ces adultes en guerre avec les mathématiques.Ensemble, ils retracent l'histoire de ces blocages. Cette expérience devient le point de départ d'unevéritable enquête, une recherche palpitante au cours de laquelle les difficultés se dénouent et livrenttoutes leurs richesses.

* Les Contemplations

,‘

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page18

Page 11: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

18 19

En finance, les mathématiques ont servi de couverture auxprises de décisions des banques. La profondeur de larecherche mathématique, le doute, le questionnement, leremise en cause : tout ce qui guidait la science depuis 300 ansa été compressé. Mais tout le monde jouait le jeu, la fêtecontinuait, les banques faisaient de l’argent, personne nevoulait arrêter la danse. Il y a eu une inflation démesurée del’espoir que l’on plaçait dans les mathématiques. Mais utilisezles maths à mauvais escient et elles se vengent.

GEORGE PAPANICOLAOUNé en 1943 à Athènes, Grèce. Professeur de mathématiques à l’université Stanford, USA

Après un diplôme en ingénierie à New York et un doctorat en mathématiques, George Papanicolaoudevient en 1976 professeur au Courant Institute NYC puis directeur du département Mathématiquesappliquées et propagations des ondes. Il enseigne à l’université Stanford depuis 1993 et a reçu denombreux prix et reconnaissances, dont le « Prix William Benter en mathématiques appliquées » en2010 et le « Prix Josiah Willard Gibbs » en 2011.

C’est en 1995 qu’il s’intéresse aux maths financières, quand un de ses étudiants lui propose de travailleravec lui sur ce domaine à l’époque très nouveau. « Il n’y avait que très peu de livres sur le sujet. Jeme sentais moi-même comme un étudiant, c’était comme un recommencement, une expérienceformidable. Et comme chaque professeur sait, le meilleur moyen d’apprendre quelque chose c’est del’enseigner. » George monte donc un cours de maths financières qui formera les meilleurs traders deWall Street. « Bien sûr que je me sens responsable. Quand vous enseignez un telle matière, vous nepouvez faire comme si de rien n’était, vous devez leur dresser un tableau aussi juste que possible,leur montrer l’envers du décor. C’est une des choses que j’essaie de transmettre à mes étudiants : lesmathématiques sont un outil très puissant qui peut être mal utilisé. » George marque un temps, pensif« Mais c’est vrai qu’une fois qu’ils intègrent Wall Street, ils sont souvent happés par le système… etses dérives. »

,

‘L’avantage qu’ont les mathématiciens à la bourse, ce n’estpas tant leurs talents mathématiques ou informatiques queleur capacité à penser scientifiquement. Ils sont ainsi moinssusceptibles de suivre une stratégie apparemment gagnantemais statistiquement trop aléatoire.

JIM SIMONSNé en 1938 à Newton, USA. Fondateur de Renaissance Technologies

Partir à la rencontre de Jim Simons, c’est rencontrer un mythe, celui de l’American Dream. Oucomment, grâce aux maths, un modeste professeur de l’université de Stony Brook est devenumilliardaire.Qualifié de « best trader of the planet » par le Wall Street journal, le fondateur du fond d’investissementRenaissance Technologies, Jim Simons, 75 ans, fut l’un 5 directeurs de Hedge fund interrogé par lacommission d’enquête du Sénat américain sur la crise des subprimes. Sa particularité ? Être à la foismathématicien et l’un des acteurs les plus influents de Wall Street.C’est en 1982, à 40 ans passés, que Jim Simons décide du plus grand virage de sa vie et fondeRenaissance Technologies. 30 ans plus tard, la fortune de Jim Simons est estimée à 15 milliards dedollars.Soutien généreux des démocrates américains et d’associations comme Math For America destinée àmieux former les enseignants en mathématiques, Jim Simons déjoue tous les clichés. Il spécule enscientifique : les bilans comptables ou résultats financiers sont juste analysés comme une série dechiffres dont on repère les variations, sans se demander s’ils sont bons ou mauvais. Mais cettescientifisation de la finance est-elle plus rassurante ? Pas sûr. Il n’en reste pas moins que Jim Simonsest au cœur d’un système qui a fait trembler le monde et le menace à nouveau. Comme les physiciens de l’atome avaient dû s’interroger sur la finalité de leur activité dans les années40 avec la bombe atomique, les mathématiciens sont pour la première fois conduits à se poser cesquestions d’éthique et à remettre en cause leur responsabilité directe dans l’évolution de la société.Et Jim Simons est vraiment au cœur de cette problématique. Tout comme George Papanicolaou,professeur de mathématiques financières à Stanford.

‘ ,

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page20

Page 12: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

20

Avec

CÉDRIC VILLANI Médaille Fields 2010, directeur IHP, Paris

FRANÇOIS SAUVAGEOT Professeur en Maths sup, Lycée Clemenceau, Nantes

ANNE SIETY Psychopédagogue en mathématiques, Paris

JEAN-PIERRE BOURGUIGNON Directeur de l’IHES, Bures-Sur-Yvette

JEAN DHOMBRES Historien des mathématiques, EHESS, Paris

JIM SIMONS Fondateur de Renaissance Technologies, New York - USA

EITAN GRISPUN Chercheur en informatique, Columbia University, New York - USA

ROBERT BRYANT Directeur du MSRI, Berkeley - USA

GEORGE PAPANICOLAOU Professeur de mathématiques financières, Stanford University, USA

BERND STRUMFELS Chercheur en mathématiques, Berkeley University, USA

SRI V.V.N.N.S RAM Enseignant en mathématiques, Hyderabad - Inde

DAVE AUCKLY Vice-président MSRI, Berkeley - USA

JILL ADLER Chercheuse en science de l’éducation, Londres - GB

JOSHUA ZUCKER Enseignant en mathématiques, Berkeley - USA

GERT-MARTIN GREUEL Directeur MFO, Oberwolfach - Allemagne

MATTEO NOVAGA Chercheur en mathématiques, Pise - Italie

GIOVANNI BELLETTINI Chercheur en mathématiques, Pise - Italie

TAL MALKIN Chercheuse en cryptographie, Columbia University, New York - USA

ROCCO SERVEDIO Chercheur en informatique, Columbia University, New York - USA

Réalisation OLIVIER PEYONScénario OLIVIER PEYON

AMANDINE ESCOFFIERImage ALEXIS KAVYRCHINESon XAVIER GRIETTE

JULIEN SICARTMontage TINA BAZ

FABRICE ROUAUDMontage Son et Mixage JEAN MALLETMusique NICOLAS KUHN

OLIVIER PEYONMixage Musique MARIE-ODILE DUPONT

ROMUALD HERREROProduction Exécutive EUGÉNIE MICHEL-VILLETTEChargée de production MATHILDE RACZYMOWDirectrice de postproduction CHRISTINA CRASSARISProduit par LAURENCE PETIT

CAROLE SCOTTABRUNO NAHON

une coproduction HAUT ET COURT DISTRIBUTION, ZADIG FILMS, ARTE FRANCE CINÉMA, CNDP,

avec la participation de ARTE France, avec le soutien de la RÉGION ÎLE-DE-FRANCEen partenariat avec LE CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE,

la PROCIREP – Société des Producteurs et de l’ANGOA.

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page22

Page 13: maths dp 7 Mise en page 1 - MyFrenchFilmFestival...accaparer et leur faire dire n’importe quoi. Je me suis enfin rendu compte qu’en 40 ans, les mathématiques avaient véritablement

NE CROYEZ AUCUNE AUTORITÉ, VÉRIFIEZ PARVOUS-MÊME. RÉFLÉCHISSEZ, PENSEZ, DÉVELOPPEZ

VOS PROPRES IDÉES. N’ARRÊTEZ JAMAIS. Gert-Martin Greuel, mathématicien.

,‘

maths dp 7_Mise en page 1 02/10/13 12:25 Page24