Mauritanie - Guide Investissement

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GUIDE DE LINVESTISSEMENT EN MAURITANIE Opportunits et conditions Mars 2004

NATIONS UNIES New York et Genve, 2004

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CNUCED La Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement (CNUCED) a t fonde en 1964 en tant quorganisme intergouvernemental permanent. Elle a pour objectif principal de maximiser les possibilits de commerce, dinvestissement et de dveloppement des pays en dveloppement afin de les aider relever les dfis dcoulant de la mondialisation et sintgrer dans lconomie mondiale sur une base quitable. La CNUCED compte 190 tats membres. Son secrtariat est tabli Genve, en Suisse et fait partie du Secrtariat des Nations Unies.

ICC La Chambre de commerce internationale (CCI) est lorganisation mondiale des entreprises. Cest le seul organisme reconnu comme porte-parole des socits de tous les secteurs dans toutes les parties du monde. Elle regroupe des milliers de membres, dentreprises et dassociations de 130 pays. La CCI favorise un systme ouvert de commerce et dinvestissement international et lconomie de march dans le cadre dun dveloppement et dune croissance durables. Elle tablit des rgles qui rgissent la conduite des affaires au-del des frontires. Au cours de la premire anne dexistence des Nations Unies, le Conseil conomique et social lui a accord un statut consultatif du plus haut niveau (catgorie A), maintenant appel statut consultatif gnral.

Remarque Le terme pays utilis dans cette tude dsigne galement, sil y a lieu, des territoires ou des rgions; les dsignations utilises et la prsentation des donnes nimpliquent, de la part du Secrtariat des Nations Unies, aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays, territoire, ville ou zone, ou de ses autorits, ni quant au trac de ses frontires ou limites. De plus, les dsignations des groupes de pays ne sont utilises que pour des raisons de commodit statistique ou danalyse et nexpriment pas ncessairement un jugement quant au niveau de dveloppement atteint par tel ou tel pays ou zone. Les dollars ($) dsignent les dollars amricains, sauf indication contraire.

UNCTAD/ITE/IIA/2004/4

Guide de linvestissement en Mauritanie Nations Unies, 2004. Tous droits rservs.

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Trois bonnes raisons dinvestir en Mauritanie Une conomie librale Lconomie de la Mauritanie sest trs largement libralise et est donc trs favorable aux investissements, aussi bien trangers que nationaux. Ce nouvel environnement des affaires est en progression constante, la Mauritanie enregistrant de trs bons rsultats dans le classement des indices de libert conomique . Le pays occupe le 67e rang du classement mondial (2,94), le 1er rang des pays de lAfrique de lOuest et le 5e de lensemble des pays de lAfrique sub-saharienne ; il constitue par consquent un lieu privilgi pour les investissements en Afrique. De telles performances rsultent des profondes mutations intervenues dans de nombreux secteurs de lconomie, notamment la nouvelle politique montaire, la libralisation du secteur financier et bancaire et louverture aux investissements trangers. La Mauritanie est classe parmi les dix premiers pays au monde enregistrant les meilleurs progrs en termes dindice de libert conomique.1

La situation conomique mauritanienne est donc extrmement encourageante, le pays ayant enregistr en moyenne une croissance annuelle de 4 % au cours des cinq dernires annes; le FMI prvoit une croissance annuelle moyenne de 5 6 % compter de 2005. Des domaines dinvestissements en pleine expansion La Mauritanie dispose dun fort potentiel minier initialement bas sur lexploitation du fer qui reprsente toujours un crneau porteur. De nombreuses ressources naturelles restent exploiter : or, diamant, cuivre, gypse et hydrocarbures. Ainsi, la recherche ptrolire en off shore profond a dj attir dimportantes compagnies trangres. Le secteur des nouvelles technologies de linformation est en pleine expansion et dimportants investissements privs ont t raliss dans les tlcommunications (notamment par Maroc Tlcom et Tunisie Tlcom). Enfin, le pays possde un fort potentiel dans le domaine du tourisme. La Mauritanie, connue en orient sous le nom de pays aux mille potes recle de grandes richesses culturelles et des sites naturels uniques. Danciens Ksours sont classs au patrimoine mondial de lUNESCO, de mme que le parc national du banc dArguin, form de dunes de sables et de petites les en eaux peu profondes. Toutefois, le dveloppement touristique en Mauritanie passe ncessairement par la ralisation dimportants investissements, tant en ce qui concerne les infrastructures dhbergement que les diverses autres prestations de service spcialises. Une situation gographique stratgique Lun des atouts notables de la Mauritanie procde de sa position gographique stratgique, au carrefour de lAfrique du Nord et de lAfrique sub-saharienne. La Mauritanie est galement la destination tropicale la plus proche de lEurope, facteur dont ont su profiter certains investisseurs trangers, notamment dans la filire des fruits et lgumes. Cette position privilgie du pays sera renforce par la ralisation des projets de dveloppement du rseau routier intrieur reliant Nouakchott Nouadhibou et, sur le plan rgional, le rseau routier reliant Nouadhibou Casablanca au Maroc et lautoroute ctire reliant Nouakchott Lagos au Nigeria. On prvoit en outre la construction dun pont sur le fleuve Sngal reliant Rosso Saint-Louis au Sngal. La mise en place de ces rseaux de communication facilitera les changes commerciaux entre la Mauritanie et les pays de la rgion et induira une meilleure insertion de la Mauritanie dans le Maghreb et lAfrique de lOuest.1 The Heritage Foundation, 2004 Index of Economic Freedom.

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Srie des guides dinvestissement CNUCEDCCI PUBLIS An Investment Guide to Ethiopia, 1999, dition rvise, nouveau format, 2004 Guide dinvestissement au Mali, 2000, dition rvise, nouveau format, 2004 An Investment Guide to Bangladesh, 2000 An Investment Guide to Uganda, 2001, dition rvise 2004 An Investment Guide to Mozambique, 2002, An Investment Guide to Nepal, 2003 An Investment Guide to Cambodia, 2003 (Les premires ditions des guides de lthiopie et du Mali ont t publies en coopration avec PricewaterhouseCoopers. Une version anglaise des guides du Mali et de la Mauritanie sera bientt disponible sur le site Internet de la CNUCED.)

VENIR An Investment Guide to Kenya, 2005 An Investment Guide to Tanzania, 2005 An Investment Guide to East Africa, 2005

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Table des matires Trois bonnes raisons dinvestir en Mauritanie i Prface vi Remerciements vii Avis au lecteur vii Rsum I. Introduction Pays et population Histoire et gouvernement Taille du march et accs Priorits du gouvernement Privatisation II. Le contexte commercial Environnement conomique Commerce et investissement Infrastructure et services publics Ressources humaines Fiscalit Le secteur priv en Mauritanie III. Domaines dopportunits Domaines prioritaires Autres opportunits dinvestissement IV. Cadre rglementaire Systme lgislatif et judiciaire Cadre institutionnel Entre et sortie Proprit et contrle de la gestion Protection de linvestissement Transferts de capitaux Incitations sociales, fiscales et financires Rgimes spciaux Autres sujets dintrt V. Point de vue du secteur priv Observations gnrales Observations spcifiques Annexes 1 Priorits et restrictions 2 Principaux investisseurs trangers 3 Sources dinformations 4 Jours fris et horaires de travail 5 Privatisation 6 Principaux lois et rglements applicables linvestissement tranger Rfrences 1 7 7 7 8 9 10 11 11 13 16 19 22 23 27 27 39 43 43 44 46 47 48 49 50 51 52 55 55 56 57 57 58 62 65 66 68 70

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Prface Linvestissement tranger direct est largement reconnu comme un apport potentiel important la croissance et au dveloppement. Il peut en effet apporter capital, technologie, savoir-faire organisationnel et accs de nouveaux marchs. Il est galement plus stable et reprsente un engagement plus long terme envers le pays hte que dautres formes de flux de capitaux. Le Guide de linvestissement en Mauritanie constitue le neuvime produit concret dune initiative conjointe de la Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement (CNUCED) et de la Chambre de commerce internationale (CCI). Ce projet a pour but de runir deux parties dont les intrts se compltent : des socits qui cherchent de nouveaux lieux dinvestissement et des pays qui recherchent de nouveaux investisseurs. Cette dmarche nest pas toujours simple car les socits suivent leurs stratgies mondiales tout en tant attires par certaines opportunits, et les pays ont des objectifs conomiques et sociaux qui dpassent lattraction dinvestissement tranger. Les guides dinvestissement CNUCED-CCI sont donc considrs juste titre comme faisant partie dun processus long terme au cur duquel on retrouve un dialogue constant entre les investisseurs et les gouvernements. Les guides en soi rsultent dun dialogue, y compris celui qui a lieu parmi et entre les reprsentants de socits et du gouvernement au cours des sminaires qui prcdent la ralisation des guides. Nous esprons que les guides contribueront leur tour au dialogue en le fortifiant et le maintenant, car nous sommes convaincus quavec le temps, cest ce dialogue seul qui crera des conditions toujours plus favorables de plus grands flux dinvestissement.

Rubens Ricupero Secrtaire gnral CNUCED

Maria Livanos Cattaui Secrtaire gnral CCI

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Remerciements Un grand nombre de personnes et dinstitutions ont contribu ce projet et la ralisation de ce guide. Nous ne sommes pas en mesure de les nommer toutes mais nous tenons mentionner les donateurs de la seconde phase du projet des guides de linvestissement, en particulier les gouvernements de la Finlande, lItalie, la Norvge et la Sude, les cadres dentreprises et les reprsentants du gouvernement qui ont particip aux consultations Nouakchott et fourni leurs commentaires au sujet de lbauche du guide; ainsi que nos consultants en Mauritanie : Alioune Diallo et Aliou Sall. La Direction de la promotion des investissements privs et en particulier de son Directeur gnral, Oumar Sada Kelly, ainsi que la Confdration nationale du Patronat de Mauritanie (CNPM) ont collabor llaboration de ce projet. Ce guide a t prpar, avec lassistance de consultants et de conseillers, tant externes quinternes, par une quipe de projet CNUCED-CCI dirige par Vishwas P. Govitrikar. Cheick Diawara, Sophie Frediani, Petri Koivula et Ludger Odenthal ont contribu llaboration du guide. Michael Fromageot-Langstaff, Kalman Kalotay et Anne Miroux ont fourni de prcieux commentaires. Katia Vieu a fourni le soutien administratif. Franoise Mhun a procd aux corrections de forme du guide. Le guide a t conu et mis en page par Nelson Vigneault. Karl P. Sauvant en a assur lorientation gnrale. Avis au lecteur Ce document est publi dans le cadre de la srie des guides dinvestissement CNUCED-CCI, qui vise les investisseurs trangers peu renseigns sur les pays couverts. Ces guides sont donc plus conus pour fournir un aperu de lieux dinvestissement potentiels que pour constituer des ouvrages complets de rfrence ou des manuels pratiques dtaills. Ils indiquent toutefois des sources de renseignements supplmentaires dans les secteurs priv et public. Ces publications possdent deux caractristiques qui sont dignes dintrt pour le lecteur. Tout dabord, les guides sont raliss par une tierce partie et prsentent un panorama quilibr et objectif des conditions dinvestissement. Leur crdibilit est sans aucun doute leur principal avantage quand il sagit dattirer lattention des investisseurs. Enfin, leur structure gnrale et une partie de leur contenu particulier sont le fruit de consultations avec le secteur priv. Le sommaire est suivi par un bref chapitre dintroduction. Suivent trois chapitres reprsentant la majeure partie du contenu. Le chapitre intitul Le contexte commercial dcrit les conditions gnrales dans lesquelles les investisseurs doivent exercer leurs activits : situation macroconomiques, infrastructure, fiscalit, ressources humaines et ainsi de suite. Domaines dopportunits dcrit les domaines dintrt potentiel pour les investisseurs trangers, tandis que Cadre rglementaire se penche sur les rglements qui rgissent linvestissement et linvestissement tranger direct en particulier. Le cinquime et dernier chapitre rsume les perceptions du secteur priv dans le pays, tant tranger que national. La Direction de la promotion des investissements privs constitue la source principale de renseignements supplmentaires des investisseurs souhaitant tudier les possibilits dinvestissement en Mauritanie voir lencadr en page 24. Lannexe 3 prsente les coordonnes de certaines sources dinformation additionnelle, y compris des sites Web. Lannexe 2 contient une liste, y compris le nom de personnes-ressources, de quelque 36 investisseurs trangers importants en Mauritanie.

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Le choix de Sinergie sest tourn vers la Mauritanie pour tous les atouts que ce site dtablissement recouvre. Le domaine de lducation, lconomie de marchs, la libralisation, et les perspectives minires et ptrolires ont t autant de facteurs qui ont milit en faveur de limplantation du sige de SINERGIE Nouakchott. La croissance de la socit SINERGIE a t fortement lie celle du pays et les rsultats encourageants ont permis non seulement de rinvestir dans le secteur, mais aussi de distribuer les dividendes aux actionnaires trangers.Abdel Wahab Ben Chekroun Directeur gnral SINERGIE

Rsum1

Les investisseurs sont bienvenus Le processus de dmocratisation engag en Mauritanie au milieu des annes 1980 devait aboutir en 1991 ladoption, par voie rfrendaire, dune nouvelle constitution qui consacre les principes dune dmocratie pluraliste, la sparation des pouvoirs et la garantie des liberts collectives et individuelles. Le processus de dmocratisation sest accompagn de rformes conomiques, la fois structurelles et lgislatives. Ces rformes ont permis une libralisation de lconomie et du commerce et un assainissement du secteur financier. A partir de 2002, lensemble des textes rglementant lactivit conomique a t remani et rationalis dans un souci de simplification. Il sagit notamment du code des douanes, du code des marchs publics, du code des investissements et des codes sectoriels (mines, pches, assurance, commerce etc.). Une croissance conomique soutenue de 5 % en moyenne est le rsultat des grandes rformes conomiques entreprises il y a quinze ans.

Les avantages La Mauritanie est un lieu dinvestissement privilgi en Afrique de lOuest. Sa situation gographique unique aux confins du Maghreb et de lAfrique sub-saharienne et un littoral de 720 kilomtres reprsentent de srieux atouts. De plus, on ne dnombre pas en Mauritanie de bandes armes non contrles par le gouvernement, comme cela est le cas dans certains pays du Maghreb et de lAfrique de lOuest. En Mauritanie, les investissements trangers sont libres dans tous les secteurs de lconomie. Dans certains secteurs privilgis prvus au code des investissements, un agrment est ncessaire afin de bnficier des dispositions incitatives du code des investissements. Les principes de libre transfert des revenus et de lgalit de traitement sont consigns dans lordre juridique mauritanien. Ainsi, la place du secteur priv sest considrablement renforce ces dix dernires annes. Un cadre formel de consultation entre ltat et le secteur priv a, par ailleurs, t cr. La Mauritanie dispose en outre dun accs privilgi au march international. Au titre de laccord de Cotonou, les produits mauritaniens bnficient dun traitement prfrentiel non rciproque sur les marchs de lUnion europenne. De plus, en raison de son statut de PMA, la Mauritanie a accs aux avantages de lInitiative europenne Tout sauf les armes . Elle est en outre ligible aux dispositions tarifaires prfrentielles de lAGOA. A ce titre, les exportations mauritaniennes vers les tatsUnis dAmrique ont tripl entre 2001 et 2003.

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Opportunits Les richesses de la Mauritanie proviennent en priorit des produits de la mer et de lexploitation de minerais, bien que dautres opportunits dinvestissement existent dans dautres domaines de lconomie. Les produits de la mer et les ressources minrales reprsentent la quasi-totalit des exportations de la Mauritanie. Les exportations de minerais de fer reprsentent 60 % des exportations totales du pays. En 1999, on a adopt un projet de renforcement institutionnel du secteur minier visant lamlioration de la capacit et la comptitivit de la Mauritanie afin dattirer les investissements. Le sous-sol de la Mauritanie contient en outre de nombreuses autres ressources minrales telles que lor et le diamant. De plus, la Mauritanie est en voie de devenir un producteur de ptrole important en Afrique; un certain nombre dentreprises trangres sont dores et dj prsentes et actives dans le pays. Les rserves values sont de lordre de 140 180 millions de barils. La production de brut mauritanien est prvue pour 2005. Par ailleurs, les recherches en cours ont permis de dcouvrir dimportantes rserves de gaz naturel. Les produits de la pche se situent au second rang des exportations de la Mauritanie (pour environ 40 %). La zone conomique exclusive (ZEE) de la Mauritanie est rpute tre lune des plus riches du monde en ressources halieutiques. Le potentiel de la ZEE est pourtant sous-exploit hauteur de 600 mille tonnes de prises par an pour un potentiel de capture estim 1,6 millions de tonnes. En 2001, laccord de pche entre lUnion europenne et la Mauritanie a t renouvel pour une nouvelle priode de cinq ans. Les produits agricoles constituent galement des opportunits dinvestissement. La Mauritanie est le pays tropical le plus proche de lEurope. Or, durant certains mois de la saison froide en Europe, seul le march mauritanien est mme de procurer lEurope certains produits frais. La production de lait en Mauritanie reprsente aussi une filire exploiter en raison de la forte consommation de ce produit, la production nationale ne suffisant pas couvrir la demande.

Enfin, le secteur du tourisme est extrmement prometteur. Situe aux confins du dsert du Sahara aux dunes magnifiques, avec plus de 700 km de ctes et de plages vierges, et une richesse culturelle diverse, la Mauritanie possde de nombreux atouts pour attirer les touristes. Cette industrie en pleine gestation a vu le nombre de touristes doubler entre 1999 et 2000. Les difficults La Mauritanie est certainement handicape par la dsertification et ltendue de son territoire. Il nest pas ais dans ces conditions de mettre en place un rseau de communication couvrant lensemble du territoire mauritanien. Le manque dinfrastructures suffisantes dans le domaine des transports constitue ce titre lune des principales contraintes auxquelles le pays a faire face. Un vaste programme de construction daroports a t entrepris afin de dsenclaver de nombreuses rgions du pays. Le dveloppement des transports ariens et le renouveau de la compagnie Air Mauritanie devrait assurer une bien meilleure couverture du pays. Malgr des rformes en cours dans le domaine de lducation, le manque de qualification de la mainduvre constitue une difficult pour les chefs dentreprises. Enfin, le dysfonctionnement de la justice, en particulier dans lapplication des textes lgislatifs et rglementaires, reprsente un obstacle au dveloppement du pays. En outre, la Mauritanie nest ni membre de lUEMOA ni de la CEDEAO.

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Les tendances de lIED Les flux dIED en Mauritanie restent modestes. La faiblesse de ces flux doit nanmoins tre relativise au regard du PIB (350 $ par habitant) et de la population de la Mauritanie (2,9 millions dhabitants), qui sont les plus faibles de la rgion. Par ailleurs, les flux dIED ont connu une croissance significative entre 2000 et 2002. Lanne 2002 fut exceptionnelle, grce notamment la privatisation des tlcommunications. Aujourdhui, les investissements trangers sorientent plutt dans la recherche et la production ptrolire et lexploitation minire. La croissance des flux dIED devrait se poursuivre compte tenu du nombre accru des secteurs bnficiant dinvestissements trangers. On assiste ainsi une croissance des IED dans le secteur primaire, notamment lexploitation ptrolire et minire, lagriculture et la transformation des produits de la pche.

Les perspectives et les dfis La ralisation dimportantes infrastructures de transport constitue actuellement une des priorits du gouvernement en vue de favoriser le dveloppement conomique. La mise en place du rseau routier entre Nma et Nouakchott a dores et dj permis de relier la partie orientale du pays la capitale; laxe reliant Nouakchott Rosso est en cours de rhabilitation, tout comme le projet reliant Nouadhibou Nouakchott, en cours dachvement. terme et dans le cadre beaucoup plus vaste du Nouveau Partenariat pour le Dveloppement de lAfrique (NEPAD), les grands projets routiers reliant Nouadhibou Casablanca au Maroc, ainsi que le grand projet dautoroute ctire reliant Nouakchott Lagos au Nigeria devraient voir le jour. En outre, la croissance conomique soutenue que connat la Mauritanie pourrait se renforcer lavenir en raison dune part des recettes ptrolires que le pays devrait percevoir ds 2005 la suite de la commercialisation prochaine du brut mauritanien, et dautre part des contributions financires de lUnion europenne en application du nouvel Accord de pche. Lconomie mauritanienne devra continuer son effort de rationalisation de lenvironnement juridique conomique, commercial et social. Si les perspectives de croissance de la Mauritanie sont excellentes, celles-ci restent toutefois trs largement dpendantes de la stabilit politique du pays ainsi que dautres facteurs tels que les cours mondiaux des produits les plus exports du pays.

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Fiche signaltique de la Mauritanie Nom officiel Systme politique Rpublique Islamique de Mauritanie Rgime semi-prsidentiel (le Prsident et lAssemble sont issus du suffrage universel. Le gouvernement, dirig par un Premier ministre, est responsable devant lAssemble nationale) Maaouya Ould SidAhmed Taya Premier Ministre, Me Sghar Ould MBareck PRDS (65 dputs), RDU (4), UFP (4), APP (3), RFD (3), UDP (1), FP (1). Parlement de 81 dputs Octobre 2002 1 030 070 km2 2,9 millions dhabitants (1er mars 2004) 2,3 habitants/km2 Arabe (le franais est largement utilis comme langue de travail) Hassaniya, Poular, Sonink, Wolof Islamique (99 %), autres (1 %) TMG Aride au nord, semi-aride au sud, doux toute lanne sur le littoral 350 $ US (2001) Minerais et concentrs de fer, produits de la mer ouguiya (UM) 1 $ US = 264 UM 1 euro = 309 UM Nouakchott (capitale) 697 542 Nouadhibou 102 605 Kiffa 50 770

Chef de ltat Chef du Gouvernement Partis politiques reprsents au parlement Dernire lection lgislative Superficie du pays Population Densit Langue officielle Langues nationales Religion Fuseau horaire du pays Conditions climatiques PIB par habitant Principales exportations Monnaie Taux de change (fvrier 2004)

Principales villes (population)

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Source : United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), 2003.

Les appellations employs sur ces deux cartes et la prsentation des donnes qui y figurent n'impliquent de la part du Secrtariat de l'Organisation des Nations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs frontires ou limites.

Alger

MerTunis

M

les Mad re(PORTUGAL)

Rabat

TUNISIETripoli

d it e rran e

MAROCles Canaries(ESPAGNE)

ALGRIEJAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE

El Ayoun

Sahara occidental

MAURITANIECAP-VERTPraia Dakar Nouakchott

MALIGAMBIEBanjul Bissau

NIGER TCHADNiameyLac Tchad

SNGALBamako

BURKINA FASOOuagadougou

N'Djamena

GUINE-BISSAUConakry Freetown

GUINEBNIN TOGO

GCTED'IVOIRE LIBRIA

NIGRIAAbuja

A AN H

SIERRA LEONEMonrovia

e

Yamoussoukro Accra Abidjan

om

Porto Novo Malabo le Principe

RPUBLIQUE CENTRAFRICAICAMEROUNYaound Bangui

L

GUINE-QUATORIALE

Source : Fonde sur la carte de l'Afrique de la Section cartographique des Nations Unis.

Introduction6

Pays et population

I

Histoire et gouvernement La Mauritanie est indpendante depuis le 28 novembre 1960. Le pays est divis sur le plan administratif en 13 wilayas (rgions), 53 moughataa (dpartements) et 208 communes. Depuis lindpendance, le pays a connu diffrents rgimes politiques. Jusquen 1978, le pouvoir politique tait prsid par les civils. Durant cette poque, lexercice du pouvoir avait pour fondement la constitution de 1961. De 1978 1992, le pouvoir politique tait dtenu par un comit militaire qui se fondait sur une charte constitutionnelle pour lexercice du pouvoir. En 1991, la Mauritanie est devenue un tat dmocratique, aprs quait t adopte, par rfrendum, une constitution (juillet 1991). En janvier 1992, le Prsident a t lu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans renouvelable. Il sagit dun rgime semi-prsidentiel confrant au Prsident de la Rpublique des pouvoirs tendus pour la mise en uvre de son programme politique. cet effet, le Prsident de la Rpublique nomme son Premier ministre qui est le chef du gouvernement. Le Premier ministre et son gouvernement sont solidairement responsables devant le parlement, qui se compose dune assemble nationale (81 dputs) et dun snat (56 snateurs). Le Premier ministre et les ministres sont nomms pour une priode indtermine. Le Premier ministre propose le choix des membres du gouvernement, le Prsident de la Rpublique procde leur nomination. Le 7 novembre 2003, le Prsident sortant, Maaouiya Ould SidAhmed Taya a t rlu 67,02 % des voix pour un nouveau mandat de six ans.

La Mauritanie est un des vastes pays du continent africain, dune superficie de 1,3 million de km2. Le climat est variable en fonction des zones. Il est aride au nord et lest, semi-aride au sud et doux pendant toute lanne le long du littoral. La Mauritanie dispose dune cte maritime de 720 km, dun fleuve de 800 km environ (constituant la frontire avec le Sngal) et de plusieurs lacs dont ceux dAleg et de Rkiz. La population est estime 2,9 millions dhabitants, rpartis entre communauts arabe et ngroafricaine. La densit est de 2,3 habitants par km2. La population se compose de diffrentes communauts arabes (maures et haratines), halpoulars, soninks et wolofs. Toutes ces communauts ont la mme religion, savoir lislam qui constitue galement la religion de ltat. Les dialectes parls localement sont le hassaniya, le poular, le sonink et le wolof. Le pays compte plusieurs aroports dont quatre internationaux (Nouakchott, Nouadhibou, Atar, Nma). Un projet de construction dun autre aroport international Nouakchott est en cours.

7 Encadr I.1. Risques et rendement : investir dans les pays les moins avancs Pourquoi investirait-on dans un des pays les moins avancs (PMA)? , demanderait un entrepreneur probablement raliste. Les risques ne sont-ils pas considrables et les profits prcaires? Ce rejet spontan envers un quart des nations du monde en tant que lieu dinvestissement est certes rpandu mais, linstar de bien des strotypes, il est peut-tre infond. Il est vrai quinvestir dans un PMA peut tre complexe et prsenter tout un nombre dobstacles et bien des frustrations, mais cela ne comporte pas automatiquement plus de risques que dans dautres sites et souvent, cela savre plus rentable. Le fait dassocier risque lev et PMA comporte un problme : celui de traiter 49 pays de manire identique. En ralit, ils sont bien diffrents les uns des autres. Certains PMA sont dchirs par la guerre civile, dautres dstabiliss par des coups dtat. Dautres, toutefois, peuvent revendiquer une continuit politique et une croissance constante (Ouganda et Mozambique) ou une grande rsistance aux catastrophes naturelles (Bangladesh). Lorsquon value les risques de faon conventionnelle, les PMA ont tendance souffrir dun problme dimage et dun simple manque dinformation, contrairement aux pays industrialiss o lon peut valuer les risques en se fondant sur des renseignements beaucoup plus vastes et fiables. La mthodologie de lvaluation dpend trop dune perception subjective et de donnes primes, selon une tude rcente. Combins la couverture limite de chaque pays, ces facteurs crent automatiquement un prjug [sur le plan des valuations] envers la plupart des pays africains (et autres pays faible revenu) (Bhinda et al., 1999). Afin didentifier les risques et dvaluer les tendances dans un pays, il importe de sinformer auprs des investisseurs dores et dj prsents sur le terrain. Les guides CNUCED-CCI prsentent des rsums des perceptions commerciales et une liste des investisseurs actuels prcisment cette fin. Quant aux profits, il est prouv que le taux de rentabilit des investissements trangers directs dans les PMA est beaucoup plus lev que dans les pays dvelopps, voire dans dautres pays en dveloppement. De 1995 1998, les socits amricaines ont enregistr un rendement de presque 23 % sur leurs investissements dans les PMA dAfrique, et de 13 % dans les PMA dAsie et dOcanie (CNUCED, 2000). Des rsultats semblables obtenus par des socits japonaises affilies ltranger confirment que lAfrique, qui compte 33 PMA, est un lieu trs rentable. Y a-t-il une morale? Oui, et elle se rsume en trois mots : Faire la distinction. Les investisseurs doivent diffrencier chacun des 49 PMA. Certains confirmeront les prjugs dont ils font lobjet, dautres les dmentiront. Investir dans un PMA prsente un avantage cl, celui dune concurrence relativement faible, contrairement aux sites dans lesquels tout le monde veut investir. Les investisseurs qui ne sont pas disposs sinformer convenablement ne peuvent toutefois pas en profiter.Source : CNUCED.

Taille du march et accs Le march mauritanien est trs accessible aux exportateurs internationaux. Il a t libralis par lordonnance 91-09 relative la libert des prix et la concurrence (1991). La Mauritanie importe de nombreux produits industriels imports tels que produits lectromnagers, machines, outils et certaines denres alimentaires provenant entre autres, de divers pays membres de lUnion europenne, la Chine, la Malaisie, le Japon, lIndonsie, la Turquie, lAfrique du sud, les tats-Unis, lAustralie, les pays du Moyen-Orient et les pays de lUnion du Maghreb arabe ou de la CEDEAO, en particulier le Sngal et la Cte dIvoire. La plupart des produits imports sont achemins vers la Mauritanie par voie maritime (ports de Nouakchott et de Nouadhibou). Ils sont galement achemins par voie arienne (Nouakchott) et par voie terrestre partir de Rosso (la frontire avec le Sngal), du Mali et du Maroc.

La Mauritanie est signataire des conventions (Accord de Cotonou) liant lUnion europenne dune part lAfrique et aux Carabes, et dautre part au Pacifique (UE/ACP). Sa qualit de membre de ce groupe lui permet daccder librement aux marchs de lUnion europenne pour lexportation de ses produits. De plus, par son statut de Pays les moins avances (PMA), la Mauritanie bnficie dun libre accs sur le march de lUnion europenne, en franchise de droit de douane au titre de linitiative europenne Tout sauf les armes . Des prfrences sont aussi accordes aux produits mauritaniens sur le march des tats-Unis en vertu de lAGOA (African Growth Opportunity Act), qui instaure un systme gnralis de prfrence pour plusieurs produits venant de lAfrique et qui accorde une entre en franchise de droits de douane. Sous le rgime de lAGOA, les exportations de la Mauritanie vers les tats-Unis ont tripl entre 2001 et 2003. Les produits mauritaniens bnficient de traitements prfrentiels sur les marchs dautres

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pays dvelopps en vertu du Systme gnralis de prfrences (SGP). Elle bnficie aussi de certains accords rgionaux, notamment au niveau de lUnion du Maghreb arabe (UMA) et de la grande zone arabe de libre change. La Mauritanie a adhr lOrganisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. En matire commerciale, la politique de ltat est de promouvoir et dencourager les investissements orients vers lexportation de produits mauritaniens. cet effet, les principales incitations fiscales et douanires concernent le rgime des points francs prvu par le code des investissements et exclusivement rserv aux entreprises exportatrices. Priorits du gouvernement Depuis plus dune dcennie, la Mauritanie effectue des rformes politiques, conomiques et sociales. Lconomie mauritanienne a t libralise en vertu de lordonnance 91-09 relative la libert des prix et la concurrence. Cependant, lanalyse de la situation de la pauvret en Mauritanie a conduit ltat orienter ses priorits dans les domaines suivants : le dveloppement rural et urbain, lducation, la sant et llectricit. Ltat sest engag rduire son champ dintervention dans lconomie. Il entend jouer un rle stratgique et exclusif de conception des politiques et de stratgies de dveloppement et dadoption des normes, lois et rglements qui rgissent lactivit conomique. Ainsi, lobjectif de ltat est damener le secteur priv tre le moteur de la croissance conomique. Linvestissement priv devra jouer un rle primordial afin de soutenir linvestissement et le transfert de technologie et du savoir-faire, et la promotion des exportations de produits mauritaniens et du tourisme en Mauritanie. Privatisation Face de profonds dsquilibres conomiques, le gouvernement mauritanien sest engag dans une politique de redressement conomique mise en uvre par un programme de redressement conomique et financier (PREF en 1985). Cette

politique a t suivie dun programme dajustement structurel (1987) et, plus tard, de consolidation et de relance (1989). Les objectifs de ces diffrentes politiques sarticulaient principalement autour du dsengagement de ltat du secteur parapublic par la privatisation, la liquidation des entreprises publiques non stratgiques, la suppression des monopoles et leur privatisation et, enfin, la libralisation de lconomie. Cette politique de privatisation a vis dabord les entreprises non rentables, qui ne prsentaient pas dintrt stratgique pour le pays. Ainsi, de 1990 1996, plusieurs entreprises oprant dans divers secteurs (pche, industrie, assurance, banque, transport) ont fait lobjet dune privatisation. Ce nest qu partir de 1999 que ltat sest engag dans la privatisation de certaines entreprises qui prsentaient, quant elles, un intrt stratgique. Il en est ainsi du secteur des tlcommunications, du transport arien et de lnergie. La Mauritel a t privatise en 2001. Ltat a vendu 54 % des actions quil dtenait dans cette socit. La socit marocaine ITTISSALAT AL MAGHRIB, proprit de Maroc Tlcoms, dtient 51 % du capital de cette socit et les salaris, 3 %. Toujours dans le cadre des tlcommunications (tlphonie mobile), Tunisie Tlcom dtient 51 % du capital social de la socit Mattel (premier oprateur national). En 2000, ltat a galement vendu une partie des actions quil possdait dans la socit Air Mauritanie, la Banque de lHabitat et la NASR (assurance), tout en conservant dans ces trois socits un pourcentage minoritaire du capital social. Aujourdhui, il existe une structure tatique dnomme Autorit de Rgulation Multisectorielle (ARM) cre par la loi 2000-18 du 25 janvier 2001. Il sagit dune personne morale de droit public, charge de la rgulation des activits dans les secteurs de leau, de llectricit, des tlcommunications, de la poste et de tout autre secteur dont elle aura la charge. Elle a notamment pour mission de veiller au respect des normes juridiques, la protection de lintrt gnral et des conditions dexercice de la concurrence dans tous les secteurs de lconomie.

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Compte tenu du climat de stabilit et de scurit qui rgnent en Mauritanie et vu la nouvelle politique gouvernementale encourageant la promotion du tourisme, le groupe ACCOR a dcid, confiant, d'investir dans le pays. En partenariat avec la Socit Nationale Industrielle et Minire (SNIM), ACCOR a investi en Mauritanie avec le premier htel du groupe dans le pays (Mercure Marhaba), en 2000. Le choix de notre groupe pour la Mauritanie s'avre fort lucratif: un investissement renforc en 2003 avec une nouvelle marque (Novotel) et la construction d'un Sofitel en 2004.Mahfoud Jiyd Directeur commercial ACCOR Mauritanie

Le contexte commercial10

Environnement conomique

II

La Mauritanie se trouve actuellement un point crucial de son dveloppement conomique et social. Elle a russi rtablir la plupart des dficits macro-conomiques qui avaient exig, au milieu des annes 1980, la mise en uvre dun programme de restructuration avec le concours des institutions de Bretton Woods. Le pari du Gouvernement pour les annes venir est non seulement de consolider ces acquis, mais aussi daborder le 21e sicle avec une croissance conomique propre atteindre les objectifs sociaux de rduction du chmage et de la pauvret. Grce aux diffrentes rformes entreprises, la performance conomique a t soutenue au cours de la priode 1996-2001. Au cours de la priode 1999-2001, le taux de croissance du PIB a t de 4,5 % par an en moyenne, soit lobjectif de croissance que stait fix le Gouvernement. Il est enG R A P H I Q U E I I .1 C O N T R I B U T I O N D E S D I F F R E N T S S E C T E U R S A U P I B E N 19 9 1 E T 2 0 0 2(au cot des facteurs base 1985)

nette progression par rapport la priode 19961998, o il tait de lordre de 4,1 %. Cette croissance a t davantage tire par les sous-secteurs non traditionnels que sont les btiments et travaux publics, ainsi que les services qui ont connu une vritable expansion la suite des investissements consentis par le Gouvernement et le secteur priv, notamment travers lexpansion du secteur des tlcommunications privatis en 2000. Le dficit du compte courant est pass de 2 % du PIB en 1999 10 % du PIB en 2001; laggravation observe est surtout due la baisse des recettes dexportation du fer. Le compte capital a enregistr une nette amlioration en 2001 la suite des investissements directs dans le secteur des tlcommunications. Malgr la dtrioration du compte courant, la rserve en devises la fin de lanne 2001 couvrait prs de sept mois dimportations. En dpit de ces rsultats encourageants, la Mauritanie demeure confronte des dfis majeurs dus notamment la persistance de la pauvret, qui touche encore 46,3 % de la population, la fragilit de son conomie, attribuable aux alas climatiques, sa faible diversification et sa spcialisation fonde sur lexportation de deux produits primaires (fer et poisson), dont les prix et les volumes sont sujets de fortes fluctuations. Cette vulnrabilit saccompagne de pressions constantes sur le taux de change. Le succs des rformes entreprises au cours de ces dernires annes a permis la Mauritanie dtre dclare admissible au mois de fvrier 2000 lInitiative Renforce pour la Rduction de la Dette des Pays Pauvres Trs Endetts (Initiative PPTE). Elle pourra ainsi profiter dun allgement substantiel de sa dette extrieure. Les ressources rendues disponibles seront affectes des actions ayant une incidence directe sur les conditions de vie de la population, en particulier dans les domaines des infrastructures, de lducation, de la sant et des programmes cibls de lutte contre la pauvret. Dans cette optique, le Gouvernement a adopt en janvier 2001 un Cadre Stratgique de Lutte Contre la Pauvret (CLSP) avec pour objectif de ramener lincidence de la pauvret 17 % et celle de lextrme pauvret 4,6 % dici 2015.

1991

Agriculture levage Pche artisanale Mines Pche industrielle Autres industries manufacturires et artisanat Btiment et travaux publics Transport et communications Commerce, restaurants, htels Autres services Administrations publiques Impts indirects nets de subvention

2002Agriculture levage Pche artisanale Mines Pche industrielle Autres industries manufacturires et artisanat Btiment et travaux publics Transport et communications Commerce, restaurants, htels Autres services Administrations publiques Impts indirects nets de subvention Source : ONS/MAED.

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Lvolution de la contribution des divers secteurs dactivits au cours de la priode 1991-2002 dmontre une baisse sensible de 4,62 % de la part des secteurs primaire et secondaire dans le PIB. Ce recul est imputable la baisse des contributions du secteur des mines (-3,43 %) et des industries manufacturires (-4,04 %), cette baisse tant attnue par la hausse de la contribution du secteur des btiments et travaux publics (+2,74 %). En revanche, le secteur tertiaire a connu une progression significative (7,87 %), grce la hausse de la part du secteur transports et tlcommunication (+5,06 %) et de celui du commerce et services (+4,12 %). La contribution des autres domaines dactivits est reste presque la mme au cours de la priode considre. La croissance conomique a t de 3,3 % en 2002; elle est estime pour lanne 2003 4,9 %, soit un rythme infrieur aux prvisions initiales (5,1 %) et son niveau de 2001 (4,0 %). Cette

baisse est essentiellement attribuable aux pluies froides du dbut de lanne, au dficit pluviomtrique exceptionnel enregistr au cours de lhivernage 2002 et au tassement de la demande mondiale des produits de la pche et du minerai de fer. Cependant, la croissance a bnfici des bonnes performances enregistres dans les secteurs des transports et tlcommunications, des BTP, de la restauration et de lhtellerie, des autres services privs et des administrations publiques. La mise en uvre des politiques montaire et budgtaire restrictives a permis de contenir lvolution des prix un niveau acceptable. En effet, sur la priode 1998-2000, le taux dinflation a t ramen en moyenne 5,1 %. Pour lanne 2001, lvolution des prix sest situe autour de 4 %. En 2002, malgr lajustement des prix des hydrocarbures survenu au mois de septembre, la dprciation du taux de change de la monnaie nationale et le dficit de la production agricole (qui a entran la hausse du prix des crales traditionnelles), le taux dinflation a t contenu moins de 4,0 %.

T A B L E A U I I .1. L E M A R C H M A U R I T A N I E N E T D E S E S PAY S V O I S I N S , 2 0 0 1 PAYS POPULATIONmillions

PIB

a

PIB PPA

b

PIB PAR HABITANT$

PIB PAR HABITANT PPA$

milliards de $

milliards de $

Algrie Cte d'Ivoire Mali MAURITANIE Niger Sngal Afrique sub-saharienne

31 16 11 3 11 10 673

55 10 3 1 2 5 318

188 24 9 5 10 15 1 129

1 617 1 490 292 350 208 629 569

6 090 715 810 1 990 890 1 500 1 677

Source : CNUCED, en se fondant sur les Indicateurs du dveloppement dans le monde de la Banque mondiale, 2003, http://publications.worldbank.org/WDI/ et le Rapport sur le dveloppement dans le monde, 2003 du PNUD. a PIB au prix du march ($ US actuel). b PIB la parit de pouvoir dachat ($ international actuel).

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Commerce et investissement Le commerce Commerce extrieur de la Mauritanie : rformes rcentes, rendement et accs La politique commerciale de la Mauritanie a t considrablement simplifie et libralise la faveur des diffrentes rformes entreprises ces dernires annes. Cette politique de libralisation a permis une ouverture quasi totale du march. Il nexiste plus de mesures protectionnistes et le march mauritanien est totalement ouvert aux importations, exception faite de quelques produits interdits pour des raisons religieuses (p. ex. alcool) ou de scurit (armes).

Aujourdhui, la Mauritanie est une conomie ouverte, o les importations comme les exportations ont reprsent environ 40 % du PIB tout au long des annes 1990. Les produits de la mer et les minerais fournissent la presque totalit des exportations. En revanche, le panier dimportations est beaucoup plus diversifi. Le degr douverture de lconomie mauritanienne, mesur par la somme des exportations et des importations rapporte au PIB, a tendance saccrotre. Celle-ci est en effet passe de 87 % en 1999 92,6 % en 2001. Cette volution est due principalement la progression des importations (52,6 % en 2001 contre 49,1 % en 1999).

G R A P H I Q U E I I . 2 . ST R U C T U R E D E S E X P O R TAT I O N S D E L A M A U R I TA N I E : M OY E N N E E N T R E 19 9 2 E T 2 0 0 2

1992 - 1996Fer Poissons Autres

1997 - 2002

Fer Poissons Autres

Source : Direction des Douanes/ONS/SNIM.

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Les exportations de biens (hors btail sur pied, car non comptabilis) sont relativement stables et oscillent entre 359 et 348 millions de dollars entre 2000 et 2003. La structure des exportations montre une forte concentration sur le fer et le poisson qui a tendance se renforcer ces dernires annes. La contribution des exportations la croissance conomique a t ngative en 2001. Les importations de biens ont augment plus fortement sur la mme priode et sont passes de 304,7 390,2 millions de dollars (soit un rythme annuel moyen de 13,2 %). La balance commerciale, traditionnellement excdentaire, sest dtriore sur cette priode, devenant dficitaire partir de 2001 (45,1 millions de dollars). Le fer export ltat brut et les poissons frais assurent la quasi-totalit des recettes dexportations de la Mauritanie avec une prpondrance rcente pour le premier produit (ces produits reprsentent 99 % du total des exportations de biens en moyenne sur la priode 1999-2001). Au niveau mondial, la Mauritanie nest pas un exportateur important. Les exportations sont destines principalement lUnion europenne (76 % en 2001 contre 68 % en 2000) et au march asiatique (12 % contre 14 % la mme priode, dont prs de 82 % sont destins au Japon), alors que le niveau des changes avec les pays de la rgion Afrique natteint que 4 % en 2001. La France est le premier partenaire commercial de la Mauritanie. Elle lui fournit environ 40 % de ses achats ltranger et est destinataire de 25 % de ses ventes. LItalie et la Belgique sont aussi dimportants importateurs au sein de lUE. La part des exportations de la Mauritanie destine lAsie a diminu au cours des trois dernires annes, en raison dune baisse significative des exportations au Japon et en Chine. Ce mouvement a t en partie compens par la hausse de la part de lAfrique (sub-saharienne) et celle du Nigeria en particulier.

Du ct des importations, lUE est aussi le premier fournisseur de biens de la Mauritanie, avec une part de march fluctuant entre 55 % et 64 %. La France fournit elle seule environ le tiers des importations mauritaniennes. Bien que les parts de lAmrique et de lAfrique aient t gnralement stables ces dernires annes, celle de lAsie a atteint un sommet vers le milieu des annes 1990 pour diminuer par la suite, une tendance principalement attribuable la baisse des importations en provenance du Japon. Par ailleurs, les faibles prfrences tarifaires avec les principaux partenaires commerciaux de la sousrgion engendrent un niveau trs faible des flux avec ces pays. Certains produits mauritaniens, pour lesquels une demande potentielle existe dans ces pays, se trouvent ainsi parfois dcourags par le niveau lev de fiscalit dont ils font lobjet.

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Linvestissement Linvestissement national Linvestissement non gouvernemental, stimul par la rforme des entreprises publiques et un imposant programme de privatisation, sest accru considrablement pour atteindre prs de 21 % du PIB en 2000, contre une moyenne denviron 15 % au milieu des annes 1990. Toutefois, le poids de plus en plus important du secteur priv dans lconomie nationale cache le recul non ngligeable des industries manufacturires qui ne reprsentent plus que 6,6 % du PIB en 2000 (prs de 11 % en 1993). Le secteur manufacturier compte actuellement 84 units rparties entre les divers domaines dactivits. Le secteur tertiaire, qui domine la structure productive actuelle, reprsente 50 % du PIB depuis les dix dernires annes. La part du secteur des services est en hausse continue, passant de 43 % du PIB entre 1990-1992 52,1 % en 2002. Cette augmentation est due lexpansion du secteur du commerce des transports et des services de communication aprs lextension du rseau routier, ainsi qu la privatisation du secteur des tlcommunications, survenue la fin des annes 1990.

Investissement tranger direct Le flux des investissements trangers directs (IED) est pass de 117 214,5 millions de dollars entre 2002 et 2003. Il a augment au cours des dernires annes, grce lamlioration du cadre macro-conomique, aux possibilits de dmarrage de lexploitation ptrolire, ainsi quaux facilits et incitations concdes par le Gouvernement. Les investissements dans la recherche minire ont atteint plus de 50 millions de dollars au cours des cinq dernires annes dont plus de 12 millions de dollars en 2002. Pour la recherche ptrolire, les investissements dj raliss sont estims plus de 200 millions de dollars, dont 100 millions au titre de la campagne 2002. Quant la prospection, elle seffectue actuellement dans le cadre de 65 permis de recherche dlivrs des socits trangres dont quatre pour le ptrole, 33 pour le diamant et 24 pour lor, les mtaux de base et les mtaux connexes. Linvestisseur tranger en Mauritanie bnficie de lgalit de traitement avec linvestisseur local. Plusieurs textes de lois ont t rviss pour rendre ce pays plus attrayant linvestissement tranger (voir Chapitre IV).

T A B L E A U I I . 2 . F L U X D E S I N V E S T I S S E M E N T S D A N S C E R T A I N S PAY S A F R I C A I N S , 19 8 6 - 2 0 0 2 PAYS 1986-1990en $ par 1 000 $ de PIB en millions 1 000 $ de

1991-1995en $ par 1 000 $ de PIB en millions de $

1996-2000en $ par 1 000 $ de PIB en millions de $ en $ par 1 000 $ de PIB

2001en millions de $ en $ par 1 000 $ de PIB

2002en millions de $

Moyenne annuelle Algrie Maroc Tunisie Bnin Burkina Faso Cte d'Ivoire Guine Mali MAURITANIE Niger Sngal Memorandum Afrique Afrique du Nord 0,2 4,1 8,9 15,2 1,3 5,6 5,6 0,2 3,9 7,1 2,5 14,8 95,3 90,0 25,1 2,9 55,4 13,4 1,0 3,7 16,2 14,1 0,5 14,6 29,6 25,2 3,6 13,4 4,0 10,8 6,8 6,7 5,7 22 423 454,2 44,3 7,0 129,6 12,4 24,8 7,0 15,4 23,1 8,1 21,5 25,0 18,5 6,4 33,1 7,5 23,1 9,5 6,5 20,0 395,2 745,2 491,9 41,5 15,1 356,7 26,4 58,2 9,2 12,5 90,7 21,9 82,1 24,3 18,4 3,5 4,1 0,5 43,3 93,0 11,7 6,9 1 196,0 2 808,0 486,4 43,8 8,8 43,8 1,6 122,4 92,2 22,8 31,9 19,7 11,5 38,6 15,3 2,9 19,0 9,6 33,1 118,0 3,6 18,3 1 065,0 428,0 821,3 41,0 8,2 222,7 30,0 102,2 117,6 7,9 93,3

6,9 7,5

2 845,3 1 282,6

9,7 9,4

4 490,3 1 663,1

16,7 11,9

9 100,9 2 732,8

34,3 22,0

18 866,9 5 473,7

19,9 15,3

11 103,3 3546,2

Source : Banque centrale de Mauritanie, CNUCED base de donnes IED/STN et IMF Country Report n. 03/314, 2003.

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Infrastructures et services publics Les infrastructures de base Le rseau routier Le rseau routier revt une importance particulire en raison de ltendue du pays. Le transport routier constitue le principal mode de transport. La stratgie poursuivie par le Gouvernement consiste assurer lentretien et le dveloppement rapide du rseau et le secteur bnficie ce titre dinvestissements importants. Le rseau compte 10 282 kilomtres, dont 2 100 de route bitume, 982 de route en terre et 7 200 de pistes. La route Nouadhibou-Nouakchott, et celle devant relier Rosso Bogh, ainsi que plusieurs pistes de dsenclavement des zones vocation agricole, sont en cours de ralisation. Les aroports Les infrastructures aroportuaires comprennent quatre aroports internationaux pouvant recevoir des vols internationaux (Nouakchott, Nouadhibou, Atar et Nma) et plusieurs aroports rgionaux. Les tudes de construction dun nouvel aroport Nouakchott sont acheves et le dmarrage des travaux est prvu pour 2004.

Les ports La Mauritanie possde Nouakchott un port en eau profonde dit PANPA et pouvant recevoir les grands navires, et un port de pche Nouadhibou qui reoit encore les marchandises. Pour les exportations du fer, la SNIM possde son propre port minralier. Le financement dun nouveau port minralier (de 180 000 TPL avec tirant deau pleine charge de 18 m) a dj t obtenu, et le projet de construction dun quatrime poste quai au port de Nouakchott est en cours de ngociation avec des partenaires chinois. Un port de pche artisanale a t amnag Nouadhibou. Dans les environs de Nouakchott, la construction dun deuxime port de pche artisanale pour la zone Sud est prvue, ainsi quun port pouvant recevoir les bateaux plagiques, une condition essentielle du dveloppement de la transformation des produits de mer abondants en quantit et haute valeur ajoute. Des armements trangers oprent sous licences libres, dans le cadre daccords de pche avec les pays du pavillon, hors accord ou en rgime daffrtement, aussi bien dans la pche de fond que pour lexploitation des ressources plagiques. Tous segments confondus, la capacit de conservation installe est de : 700 t/j de conglation; 600 t/j de production de glace; 10 000 t despace froid pour le stockage.

TA B L E A U I I . 3 . T L CO M M U N I C AT I O N S COT MOYEN D'UN APPEL VERS LES ETATS-UNIS (EN $ POUR TROIS MINUTES)2001

PAYS

NOMBRE DE LIGNES TLPHONIQUES (POUR 1 000 HABITANTS)2001

NOMBRE DE LIGNES TLPHONIQUES DANS LES AGGLOMRATIONS URBAINES (POUR 1 000 HABITANTS)2001

NOMBRE DE PERSONNES EN ATTENTE DE RACCORDEMENT TLPHONIQUE2001

DURE MOYENNE DATTENTE POUR UN RACCORDEMENT TLPHONIQUE(en annes) 2001

Algrie Burkina Faso Cte d'Ivoire Guine Mali MAURITANIE Niger Sngal Afrique sub-saharienne

.. 2 6 5 13 c 2.5 9 2 5c

61 5 18 3 4 7c 2 25 14

124 42. 68 19 b 24 c 18 b 24 71 33a

727 000 12 252 c 22 700 1 420 .. 47 780 b .. 9 836 1 300 000a

5 2c 1c 0c .. 10 c .. 1c 4c

Source : CNUCED, en se fondant sur les Indicateurs du dveloppement dans le monde, 2003 de la Banque mondiale, http://publications.worldbank.org/WDI/ et le Rapport sur le dveloppement dans le monde, 2003 du PNUD.a Donnes pour l'anne 1998. b Donnes pour l'anne 1999. c Donnes pour l'anne 2000.

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Tlcommunications et nouvelles technologies En 2001, le gouvernement de la Mauritanie a cd un groupe dinvestisseurs stratgiques men par Maroc-Tlcom une participation de 52 % au capital-actions de lentreprise tablie de service tlphonique fixe, Mauritel. La socit nouvellement privatise dtient une licence exclusive qui expire au plus tard en 2004. Les services de la tlphonie mobile ont connu une croissance rapide depuis loctroi de deux licences GSM en 2000. Un des dtenteurs de licence est une filiale part entire de Mauritel, tandis que lautre est une entreprise en coparticipation runissant des investisseurs privs mauritaniens et la Socit Tunisienne des Tlcommunications. La restructuration du secteur des tlcommunications sera paracheve en 2004 avec louverture de la tlphonie fixe la concurrence, sous la supervision dune Autorit de Rgulation indpendante, mise en place depuis quelques annes, et dont la mission stend progressivement aux autres secteurs dactivits. Par ailleurs, la compagnie Mauritel, profitant des ouvrages du barrage de Manantali, sest associe en 2003 avec Sonatel au Sngal et Sotelma au Mali pour lexploitation dInternet haut dbit sur un rseau de fibre optique reliant les trois pays. Les villes de Rosso et Kadi ont dj t connectes ce rseau. Celle de Bogh et Slibaby le seront avant fin 2004. Enfin, un Comit Interministriel tudie la possibilit de relier Nouakchott Noudhibou par fibre optique, en vue dune connexion sur le rseau europen via les les Canaries.

Le rseau lectrique La production dlectricit Nouakchott est assure par une centrale disposant de six groupes lectrognes de puissance unitaire de 7 MW, soit une capacit installe de 42 MW. Cette centrale est capable dvacuer 250 GWh/an travers huit dparts pour alimenter le rseau de distribution. Il existe Nouakchott une autre centrale dappoint de puissance installe actuelle de 5 MW, qui nest mise en service quen cas de ncessit. La ville de Nouadhibou, le centre de commerce du pays, dispose dune centrale quipe de quatre groupes lectrognes dont la puissance unitaire de service continu est de 16,56 MW. Cette centrale peut vacuer 100 GWh/an. Les autres villes capitales rgionales et grands centres urbains ont connu ces cinq dernires annes une croissance importante de la demande, particulirement la ville dAtar grce au dveloppement du tourisme. Les quipements des centrales et les rseaux ont connu une mise aux normes en 1993. Depuis novembre 2002, la ville de Nouakchott est raccorde au rseau lectrique issu de la centrale de Manantali situ au Mali, en amont du fleuve Sngal. La quote-part du productible de Manantali rserve la Mauritanie est de 15 %. Ceci correspond, aprs dduction des pertes de lignes, une nergie de 112 GWh si le productible est de 807 GWh, chiffre retenu pour les hypothses de calcul, mais qui est fortement dpendant de lhydraulicit. La SOMELEC pourra donc prlever de cette nergie 86 GWh pour alimenter Nouakchott, Kadi, Rosso et Bogh; 86 GWh reprsente 45 % des besoins de Nouakchott et moins de 30 % des besoins globaux de cette socit.

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Eau Les rserves souterraines sont importantes mais sous-exploites. Le nombre de points de raccordement au systme de transport de leau est plutt limit. La ville de Nouakchott est alimente par la nappe souterraine dIdini, situe 60 km lest de la capitale et les rserves sont donc limites. Par ailleurs, ltude du projet Aftout Essahli, dont lobjectif est daugmenter la capacit dalimentation en eau potable de la ville de Nouakchott, a t acheve et son financement obtenu auprs des bailleurs de fonds pour un montant de 270 millions de dollars.

Les services Structure du systme financier La stratgie entreprise depuis 1992 et visant rformer le secteur financier mauritanien comporte trois volets principaux : la privatisation, la libralisation de la politique montaire et des changes, et lamlioration de la scurit du systme financier. Les organismes financiers sont au nombre de 33 units. Les principaux types dactivits sont les banques, les bureaux de change, les organismes de crdit et lassurance. Le rseau bancaire se compose, outre la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), de huit banques primaires : BNM, Chinguitty Bank, BMCI, BAMIS, GBM, BCI, BADH et BACIM-BANK. Bien que certaines banques locales aient des liens de partenariat avec des groupes financiers trangers, on note labsence de banques trangres ou multinationales implantes dans le pays, alors mme que le secteur de la banque nest ni prohib ni restreint aux investisseurs trangers. En Mauritanie, il nexiste pas encore de bourse de valeurs mobilires ni de fonds de pensions des travailleurs. La Banque Centrale, qui rglemente le march financier, sefforce de rduire progressivement le taux descompte et elle a adopt diverses mesures pour intensifier la concurrence entre les banques tout en amliorant la supervision du secteur bancaire. Les diffrentes mesures prises par les autorits montaires au cours de lanne 2003 ont vis : Le maintien du taux directeur de la BCM (taux de la pension livre) 11 % et du taux dintrt minimum servi sur les comptes dpargne 8 %. Ceci a permis de maintenir la stabilit du cot des emprunts bancaires pour le secteur priv, qui se situent depuis deux ans un taux maximum de 21 %; La modernisation du systme de paiement des banques, en particulier lintroduction de la montique Nouakchott; Lamlioration du fonctionnement du march de change largi;

TA B L E A U II.4. CARACTRISTIQUES DES OUVRAGES DE PRODUCTION ET DISTRIBUTION D'EAU E N M A U R I TA N I E P O U R L ' A N N E 2 0 0 3

VILLE

PRODUCTION(m3/j)

STOCKAGEm3

DISTRIBUTION(km)

Atar Akjoujt Tidjikja Boutilimit Aleg Timbdra Nma Aioun Bogh MBout Nouakchott Nouadhibou Rosso Kadi Mederdra Total gnralSource : SOMELEC.

2 540 4 200 1 360 4 200 1 800 480 1 200 800 1 800 600 41 000 16 000 1 600 4 492 288 82 360

600 1 000 300 600 300 300 500 250 100 12 300 4 000 400 700 115 21 465

38 26,7 17 34,7 23,2 24 31 24 25 10 642 142,4 30,7 35,9 8,9 1 113,5

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Le dveloppement du rseau de reprsentation rgionale des banques. De 22 agences (priode 1995-2000), il est pass 33 agences, soit 65 000 habitants par agence. Le paysage financier sest davantage diversifi par le dveloppement de mcanismes de financement de proximit, en loccurrence les caisses caractre mutualiste ou coopratif dont le nombre a dpass la quarantaine et qui collectent la petite pargne et accordent des micro-crdits. Cependant, la situation actuelle du secteur financier mauritanien reste marque par la faiblesse de lintermdiation financire. Elle est aussi marque par la faiblesse de ses capacits dintervention comme en tmoigne le rseau trs rduit dimplantations rgionales, et surtout le manque de diversit dinstruments de mobilisation de lpargne et doffres de financement. Cette situation contribue aux difficults daccs au crdit et de canalisation de lpargne. Pour sa part, le secteur des assurances a accueilli au cours des dernires annes plusieurs nouveaux oprateurs mais la concurrence reste peu dveloppe et les produits ne sont pas suffisamment diversifis. Aucun oprateur tranger nopre encore dans le secteur des assurances; le capital des compagnies dassurance qui oprent au Mali est 100 % dtenu par des investisseurs nationaux. Par ailleurs, la ventilation sectorielle des crdits dmontre clairement la prfrence des banques pour les activits de commerce et de services qui absorbent plus de 40 % des crdits.

Notons galement le niveau relativement faible de laccs au crdit bancaire des micro, petites et moyennes entreprises. cet gard, limplantation gographique des banques, essentiellement dans les grands centres urbains (exclusion des zones rurales) et prcisment dans le centre-ville (exclusion des micro et petites activits urbaines), est difiante. Ressources humaines La dynamique de lemploi La population active mauritanienne tait estime 580 981 personnes en 1988. Elle serait passe 732 606 en 2000 selon les rsultats du RGPH 2000 (Recensement Gnral de la Population et de lHabitat). Pour sa part, le taux dactivit fminine a enregistr une progression et est pass de 25,3 % en 1988 27,7 % en 2000. Le secteur informel occupe 84 % des emplois et 20,9 % de la population active est sans emploi (donnes officielles de 1999). La population active dans les grandes agglomrations (Nouakchott et Nouadhibou par exemple) est concentre dans le secteur de la vente au dtail et des PME. Une faible proportion volue dans le domaine de la fonction publique et de lentreprise structure. La moiti de la population active en Mauritanie est occupe dans les secteurs primaires que sont lagriculture (35 %), llevage (12 %) et la pche (2,5 %). Viennent ensuite les secteurs du commerce (17 %) et celui de ladministration et des services (16 %). Le SIME estime 134 520 le nombre dartisans organiss en Mauritanie et la contribution du secteur au PIB national 1,9 millions de dollars en 1999.

TA B L E A U I I . 5 . S A LA I R E S C AT G O R I E LS M I N I M U M DA N S L E S E N T R E P R I S E S D U S E C T E U R F O R M E L E N M A U R I TA N I E(en dollarsa)

FONCTION Employ subalterne Ouvrier spcialis Ouvrier qualifi Employ qualifi Matrise Comptable Employ catgorie suprieure

SALAIRE BRUT MENSUEL 47,04 48,99 52,60 60,98 63,15 71,68 110,43

Source : Direction du travail, Ministre de la Fonction Publique, de la Jeunesse, du Travail et des Sports.a Les salaires mentionns sont titre indicatif. En ralit, les rmunrations pratiques dans les entreprises

du secteur priv sont nettement suprieures; elles peuvent doubler voire tripler dans certains cas.

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Education et formation Le systme ducatif mauritanien a connu ces dernires annes un dveloppement rapide. Le taux brut de scolarisation, en constante progression, est pass de 45 % en 1990 86 % en 1998 et lcart entre les deux sexes a sensiblement diminu. La Mauritanie est lun des pays de la sous-rgion qui prsente le plus grand taux de scolarisation depuis 15 ans. Nanmoins, le manque de qualification professionnelle demeure rpandu dans le pays et touche lensemble des secteurs de lactivit conomique. Dune faon gnrale, les petites et moyennes entreprises mauritaniennes sont caractrises par des insuffisances en matire de comptences dues plusieurs facteurs tels que le systme national dducation (formation toujours vocation gnraliste dominante), le poids important de lautoformation et de lapprentissage non organis. Face une demande croissante en main-duvre qualifie, loffre nationale de formation professionnelle et technique, bien que touchant 205 spcialits diffrentes, est reste qualitativement modeste et quantitativement faible. De plus, les qualifications produites par le systme actuel ne rpondent toujours pas aux exigences des entreprises.

Le financement de la formation technique et professionnelle est assur presque entirement par ltat. Les entreprises ne contribuent que de faon marginale ce financement travers la taxe dapprentissage qui correspond 0,6 % de la masse salariale, soit environ 60 millions douguiyas par an. Ce montant ne fait pas lobjet dune affectation spcifique aux fins de la formation technique et professionnelle de la part de ltat. En vue de rnover le systme ducatif en gnral, et celui de la formation technique et professionnelle en particulier, la loi 99-012 portant rforme du systme ducatif a t promulgue le 26 avril 1999. Elle vise lamlioration du pilotage de la formation technique et professionnelle, laccroissement des performances de lenseignement suprieur et le renforcement de lenseignement des langues trangres (franais, anglais). cette fin, le Gouvernement a dcid de mettre en place un Programme National de Dveloppement du Secteur ducatif (PNDSE) de 49 millions de dollars avec lappui financier de la Banque Mondiale, de la BID, de la BAD et de lAFD. Lanc officiellement en septembre 2002, aprs approbation de ses plans dactions budgtaires, le PNDSE, qui stalera sur 10 ans, a pour objectif dadapter le systme ducatif mauritanien aux exigences de lentreprise et lvolution du monde.

TA B L E A U I I . 6 . D U C AT I O N TAUX DALPHABTISATION CHEZ LES ADULTES

PAYS

TAUX DE SCOLARISATION NETa PrimaireTotal % du groupe dge pertinent 2001 Filles % du groupe dge pertinent 2001

SecondaireTotal % du groupe dge pertinent 2001 Filles % du groupe dge pertinent 2001

% des personnes de 15 ans et plus 2001

Algrie Burkina Faso Cte d'Ivoire Guine Mali MAURITANIE Niger Sngal

98 36 64 47 43b 64 30 63

97 29 55 41 36b 62 24 60

62 8 .. 12 .. 14 5 ..

63 6 .. 6 .. 13 4 63

67,8 24,8 49,7 41 26,4 43 16,5 38,3

Source : Rapport mondial sur le dveloppement humain, 2003, du PNDU fond sur des donnes de lUNESCO.a Le taux de scolarisation net reprsente le nombre dlves inscrits un niveau scolaire qui ont lge scolaire

officiel de ce niveau, en tant que pourcentage de la population dge scolaire officiel de ce niveau.b Les donnes sont pour lanne scolaire 1998-1999.

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cet effet, on a mis en place un dispositif et des mcanismes destins la formation des employs des entreprises. Cet ensemble est compos dun Fonds Autonome de Promotion de la Formation Professionnelle (FAP-FTP) et dun Institut National de Promotion de la Formation Technique et Professionnelle (INAP-FTP) charg dadministrer le Fonds.

Cot des facteurs de production Dans lensemble, les cots des facteurs en Mauritanie sont devenus moins levs que ceux des pays de la sous-rgion. Cette situation a t favorise par la dprciation de la monnaie nationale et une matrise des tarifs.

Encadr II.1. Cot des facteurs industriels Donnes sur les cots des facteurs de production : 1. Prix terrain (Direction des domaines) : Zones industrielles : Nouakchott : 1,89 $/m2 (*) Nouadhibou : 1,32 $/m2 (*) 2. Prix construction : Petits ateliers : 3. Tlcom : Oprateurs : Densit : environ 113,43 $/m2 Bureaux : de 151,24 $ 226,86 $/m2 1 oprateur fixe (Mauritel) 2 oprateurs mobiles (Mauritel mobile et Mattel) 4 lignes/100 hbts (y compris GSM) Cot de la communication par minute fixe 0,038 $/unit, mobile : 0,26 $/unit

Local : Monde arabe/ sous-rgion : 0,70 $ Europe et Japon : 1,03 $ Amrique du Nord : 0,82 $

Investissements prvus pour les cinq prochaines annes : 40 milliards UM (151 millions de $). 4. Electricit : 5. Eau : 6. Transport : Basse tension 0,15 $/Kwh Moyenne tension 0,09 $/Kwh 0,67 $/m3 Routier : de 30,25 $ 68 $ par tonne suivant distance Ports : en moyenne 7,56 $/tonne Arien : 0,95 $/kg en moyenne salaire minimum peru mensuel 40,72 $ en moyenne 21 %

7. Main-duvre : 8. Cot du crdit :

(*) Prix concd par ltat lors des attributions de terrain. En 2003, le prix m2 sur le march de limmobilier de Nouakchott tait en moyenne de 27 $. 1 $ US = 265,21 ouguiya au 13/02/2004 BCM Mauritanie.Source : MAED, Somelec, Mauritel, 2003.

T A B L E A U I I . 7. C O M P A R A I S O N D E S C O T S D E C E R T A I N S F A C T E U R S D E P R O D U C T I O N A V E C C E U X D E S P AY S D E L A S O U S - R G I O N ( A N N E 2 0 0 4 E N D O L L A R S ) FACTEURSEau en m3 lectricit en Kw (moyenne tension) Main duvre (salaire minimum) Transport terrestre (kg/km) Gaz-oil (litre) Communication locale fixe fixe (la minute)

MAURITANIE0,67 0,09 35 0,05 0,40 0,04

SNGAL1,28 0,10 93 0,51 0,06

MALI0,63 0,14 47 0,80 0,03

BURKINA FASO CTE DIVOIRE0,37 0,10 56 0,11 0,75 0,12 0,39 0,08 0,09

BNIN0,39 0,11 49 0,07 0,53 -

Source : Mission conomique Coopration franaise, site www.izf.net/izf/ee/ - MAED, Somelec, Mauritel en ce qui concerne les chiffres sur la Mauritanie. Chiffres convertis en $ US aux taux : 1 $ = 514,14 FCFA au 13/02/2004. 1 $ = 265,21 ouguiya au 13/02/2004.

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Fiscalit Un examen des Taux Effectifs Marginaux dImposition (TEMI, soit la pression fiscale globale sur une unit dinvestissement marginale ) en vertu du rgime fiscal existant dmontre que la pression fiscale en Mauritanie diffre peu de celles des tats voisins. Elle est toutefois beaucoup plus leve que dans les conomies en transition et dautres pays qui ont pu attirer des montants importants dIED.2

Les mesures fiscales Le vaste effort de consolidation, de simplification et de rduction de la fiscalit entrepris ces dernires annes sest poursuivi en 2002 et 2003. Dans le domaine de la fiscalit interne, les principales mesures portent sur : une rduction sensible du taux sur les Bnfices Industriels et Commerciaux (ramen 20 % contre 35 % en 2001); la suppression du droit proportionnel de la patente; la dductibilit intgrale de lIMF, et lallongement de la dure du report du dficit 5 ans. Dans le domaine de la fiscalit extrieure, les principales mesures mises en uvre portent sur : la baisse des droits de douanes sur les biens dquipement (ramens un taux unique de 5 %); la rduction des dlais de sjour des marchan dises en entrepts fictifs; la limitation des produits admis en entrept; lapplication effective du rgime spcial du drawback; lamlioration des pratiques dvaluation par lintgration des dispositions de laccord sur lvaluation en douane la loi sur les finances de 2002; et la mise en place dun dispositif de remboursement de la TVA pour les entreprises exportatrices.

2. Le taux effectif marginal dimposition saisit la mesure dans laquelle le rgime fiscal (lensemble des impts qui influent sur la rentabilit, cest--dire le barme des taux et le rgime de limpt sur le revenu, ainsi que les impts indirects) engendre un cart entre le rendement avant et aprs impts sur linvestissement.

Le nouveau barme dimpt est entr en vigueur avec le budget de 2002 et le taux effectif marginal dimposition en vertu du rgime fiscal habituel devrait diminuer de 43,7 33,1 % dans le secteur industriel et de 33,1 23,0 % dans le secteur des services, ce qui mettrait la Mauritanie sur un pied dgalit avec le Maroc et la Tunisie, et mme ende pour le secteur des services.

TA B L E A U I I . 8 . TA U X E F F E C T I F S M A R G I N A U X D I M P O S I T I O N SUR LES REVENUS DES ENTREPRISES PAYS RGIME FISCAL HABITUEL Industrie MAURITANIE Mali Sngal Maroc Tunisie 43,7 41,0 45,4 29,2 33,8 Services 33,1 34,6 35,7 28,7 43,1 AVEC LES AVANTAGES DU CODE DINVESTISSEMENT Industrie Services 24,9 20,4 23,0 23,3 22,3 19,1 21,9 18,1 21,7 29,1

Source : FIAS, 2000.

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Le secteur priv en Mauritanie volution du secteur priv mauritanien Le dveloppement du secteur priv a toujours constitu une priorit des diffrents programmes conomiques entrepris par le Gouvernement mauritanien, depuis dj prs de deux dcennies, dans le but de jeter les bases dune conomie librale. Ces programmes ont eu des rsultats significatifs en termes de rtablissement et de consolidation des grands quilibres macro-conomiques. Le pays se trouve actuellement dans une phase de relance de la croissance conomique. Il sagit maintenant, pour les autorits, de veiller ce que les fruits de cette croissance retrouve soient quitablement rpartis, en particulier en direction des couches les plus dmunies. cet effet, le Cadre Stratgique de Lutte contre la Pauvret (CSLP) adopt en 2001 et devenu la politique conomique et sociale de rfrence du Gouvernement, affirme clairement le rle prpondrant du secteur priv en matire de cration demplois et dacclration de la croissance conomique, lments sans lesquels les objectifs de rduction de la pauvret du CSLP ne sauraient tre atteints. Dans cette optique, il a t dcid la suppression des monopoles, la libralisation du commerce et le retrait de ltat des secteurs productifs. Au niveau sectoriel, les principales rformes ont port sur la libralisation des secteurs de la pche, de lagroindustrie, des assurances, des transports, louverture du secteur minier aux oprateurs privs, la restructuration du secteur bancaire et la privatisation des banques primaires. De mme, il a t mis en place un march montaire et une rforme du rgime de change. Dans le domaine de llectricit, il a t procd la restructuration de la SONELEC en deux entits distinctes : la SOMELEC (Socit Mauritanienne dlectricit) charge de la production et de la distribution de llectricit, et la Socit Nationale de lEau en charge de la distribution de leau.

ct de quelques grandes entreprises publiques principalement, comme la SNIM (Socit Nationale Industrielle et Minire), et la SOMELEC la majorit du secteur est constitue de micro, petites et moyennes entreprises confrontes de nombreux problmes : le manque de qualification du personnel, labsence de rigueur dans la gestion et linadaptation lenvironnement juridique, judiciaire et fiscal. Le secteur priv contribue toutefois de plus en plus la formation du PIB tant donn le poids des secteurs qui sont entirement entre ses mains (pche, agriculture, btiments et travaux, commerce et autres services) et le retrait de ltat des activits industrielles et commerciales. En 2001, les activits marchandes ont reprsent 80 % du PIB, et si on retranche la part du secteur des industries extractives, soit 10,6 % (SNIM) et des autres industries manufacturires, soit 3,5 % (essentiellement SOMELEC), la part des activits prives serait de 66 %. Eu gard limportance des activits informelles, le PIB et, de fait, le secteur priv, sont vraisemblablement sous-valus. Les programmes de privatisation ont vis le dsengagement total de ltat des secteurs productifs et marchands. La majorit des entreprises concernes a t cde au priv national, ce qui a contribu la formation dun capital priv mauritanien. Les diffrents programmes mis en uvre depuis 1990 ont ramen le portefeuille de ltat de plus de 40 entreprises publiques une vingtaine de socits (entre EPIC et socits bnficiant de capitaux publics) exerant essentiellement des activits de service public.

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Concertation entre ltat et le secteur priv Les autorits mauritaniennes ont accord ces dernires annes une importance particulire la concertation permanente entre ltat et les reprsentants du secteur priv. Cette concertation est considre comme un mcanisme devant permettre dapporter des rponses aux questions de politiques conomiques et sectorielles qui ont des consquences sur le fonctionnement et la comptitivit des entreprises, lefficacit des investissements et le dveloppement des exportations. Cest dans cette optique qua t cr en 1996 un comit consultatif de concertation tat/secteur priv qui se runit priodiquement.

Encadr II.2. Concertation entre ltat et le secteur priv Parmi les mesures destines crer un environnement favorable linvestissement priv en Mauritanie, dimportantes rformes ont t entreprises par les pouvoirs publics, dont linitiation dun dialogue avec les oprateurs privs. cet effet, on a mis en place en 1996 un comit de concertation tat/Secteur Priv qui a pour mission dexaminer tous les problmes auxquels est confront le secteur priv. Aprs cinq annes de fonctionnement avec des rsultats mitigs, le gouvernement a dcid de redynamiser ce mcanisme de concertation en lui donnant un contenu opratoire dans le cadre dun partenariat plus constructif par : la mise en place dun Comit National de Concertation; ladjonction ce Comit dun Secrtariat autonome dirig par un coordinateur charg entre autres de mieux organiser le processus de concertation, dinstruire les dossiers et dassurer le suivi des rsultats des dlibrations issues des runions; llargissement du Comit 14 membres dont 8 reprsentants de certains dpartements techniques des ministres publics y compris la Banque Centrale de Mauritanie; et laugmentation du nombre des reprsentants du secteur priv.Source : Direction de la promotion des investissements privs.

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Climat des investissements : forces et faiblesses Forces Croissance conomique soutenue Lun des pays du continent africain offrant lune des plus larges liberts conomiques Position gographique stratgique, au carrefour de deux marchs de consommation, le Maghreb et lAfrique de lOuest Scurit publique intrieure renforce Opportunits Une des zones conomiques exclusives les plus riches au monde en ressources halieutiques Des rserves ptrolires en off shore Des richesses minrales (fer, or, diamants) De forts atouts touristiques (littoral de 750 km non pollu, dunes, banc dArguin, anciens ksours classs au patrimoine mondial de lUNESCO Faiblesses Ltroitesse du march mauritanien et la faiblesse du pouvoir dachat local Linsuffisance dinfrastructures de base Le dficit en comptences et savoir-faire Une fiscalit restant encore allger

Risques Scheresses importantes et rptes Jeune dmocratie

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La socit FAMO, spcialise dans la fabrication et la commercialisation des ptes alimentaires, sest installe en Mauritanie en 1982. Parce quelle a rencontr une progression exceptionnelle de ses ventes en Mauritanie, la socit sest ensuite tourne dans lexportation de ses produits vers les pays de la sous-rgion, o elle a connu un franc succs. Aujourdhui, FAMO est devenu un ambassadeur conomique de la Mauritanie, lequel peut tre vu comme un tremplin pour la conqute des marchs des pays limitrophes.Ahmed Hamza Directeur gnral Socit SPA FAMO Mauritanie

Domaines dopportunits26

Introduction

III

Domaines prioritaires Agriculture Le secteur agro-pastoral constitue le premier employeur au niveau national avec 48 % des emplois. En 2000, il tait reprsent par environ 285 000 personnes sur un total demplois estim 584 000. Sa contribution au PIB est de lordre de 20 %. Ce secteur a la plus haute intensit de mainduvre, soit un emploi pour 64 500 UM de production en 2000 daprs un rapport sur lemploi de juin 2002 tabli par le Ministre de la fonction publique et du travail. La moyenne tous secteurs confondus est de 147 500 UM. Le gouvernement poursuivait par le pass une politique dautosuffisance alimentaire, grce un important programme dinvestissements publics dans le secteur de lagriculture irrigue. Ce secteur est maintenant libralis afin de mieux le dynamiser, et pour permettre aux oprateurs privs de prendre le relais de ltat. Lun des principaux lments de la rforme a t le dveloppement du crdit agricole, initialement rserv la production de riz et par la suite mis la disposition dautres activits. Le secteur agricole mauritanien est caractris par une dualit de dveloppement entre deux zones : la valle du fleuve Sngal et les zones dites pluviales situes plus au nord. Les types et formes dagriculture y sont diffrents. Dans la valle, la production est soutenue par des groupes industriels et commerciaux alors que, pour le reste du pays, lagriculture dautosubsistance est le mode dominant. Les zones fertiles demeurent limites : principalement la bordure du fleuve Sngal et les oasis intrieures. La superficie agricole cultivable est toutefois relativement importante, avec un potentiel de 400 000 hectares. Quatre systmes dagriculture sont pratiqus en Mauritanie. Le plus important est lagriculture sous pluie, o les superficies varient considrablement selon les conditions climatiques (50 000 ha en priode de scheresse 200 000 ha selon les annes de bonnes prcipitations). Viennent ensuite lagriculture de dcrue (environ 150 000

Lconomie mauritanienne est traditionnellement base sur le commerce et lagriculture, domine par llevage. cela se sont ajouts par la suite le secteur minier et celui de la pche. Il existe de relles opportunits dinvestissements dans ces secteurs cls de lconomie nationale. Les secteurs mergents, qui prsentent galement un potentiel de dveloppement, sont le tourisme, les nouvelles technologies de linformation et de la communication, les nergies renouvelables, lindustrie et les services. La dynamisation des exportations traditionnelles, par laccroissement de la transformation des produits de la pche notamment, et lappui de nouveaux crneaux porteurs lexport constituent pour le Gouvernement mauritanien les deux opportunits de croissance conomique et de rduction de la pauvret. Les trois secteurs dactivit conomique de base, soit le secteur agricole, le secteur de la pche et le secteur des mines, connaissent actuellement une dynamique trs forte.

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hectares), lagriculture irrigue oasienne (5 000 hectares rpartis dans les rgions de lAdrar, du Taguant et des Hodhs) et lagriculture irrigue des grands primtres de la valle du fleuve Sngal (environ 22 000 hectares). La Mauritanie souffre dun dficit chronique pour satisfaire ses besoins alimentaires, la production locale mauritanienne ne satisfaisant que la moiti de la demande. Les importations et laide alimentaire permettent de couvrir le manque. Selon une tude de la FAO de novembre 1996, avec la croissance de la population estime pour 2010 3,5 millions de personnes, la demande de crales va doubler sur cette priode. Les conditions agrocologiques dsertiques semi-dsertiques de la Mauritanie limitent les possibilits agricoles qui restent tributaires des prcipitations. La Mauritanie importe environ 250 000 300 000 tonnes de crales contre une production nationale stagnante denviron 122 000 tonnes (dont 59 500 tonnes de paddy et 62 500 tonnes de mil/sorgho/mas en 2000-2001) (tableau III.1). Les importations mauritaniennes reprsentent, d'aprs l'Office National des Statistiques, environ 37 milliards UM en 2001, dont 5,3 milliards UM de produits alimentaires

Le poids du secteur rural dans lconomie mauritanienne demeure toutefois prpondrant. Le secteur agricole est celui qui contribue le plus la cration demplois et la gnration de revenus. Il touche directement plus de la moiti de la population. Le Gouvernement y a fait de gros investissements et y a dploy des efforts louables dans le cadre de lOrganisation de la Mise en Valeur du fleuve Sngal. Cette organisation qui regroupe la Mauritanie, le Sngal et le Mali a permis de moderniser ce secteur. Grce ces initiatives, le pays est maintenant dot dune agriculture moderne.

TA B L E A U I I I .1. B I L A N C R A L I E R 2 0 0 2 - 2 0 0 3(en tonnes)

RIZ Disponibilits Productions Stocks initiaux Utilisation totale Consommation humaine Semences, pertes et autres Stocks finaux Besoins dimportations Commerciales Aides annonces Besoins couvrir 87 565 67 900 19 665 151 098 104 538 27 160 19 400 63 533 17 950 5 000 40 583

BL 57 377 .. 57 377 254 957 187 632 15 000 52 325 197 580 191 580 6 000 ..

MIL, SORGHO, MAS 31 805 31 805 .. 93 226 88 455 4 771 .. 61 421 7 500 .. 53 921

TOTAL 176 747 99 705 77 042 499 281 380 625 46 931 71 725 322 534 217 030 11 000 94 504

Source : FAO, Rapport spcial FAO/PAM, dcembre 2002.

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Les filires de production agricole Crales traditionnelles Le systme de production des crales traditionnelles reste marqu par lautoconsommation pour lalimentation humaine et animale. La transformation est assure par des petits moulins villageois. Cette filire de transformation reste cependant mal connue. Le mil et le sorgho constituent la production essentielle des zones de diri et de walo, en bordure du fleuve Sngal, et laliment de base de la population agricole dans la valle et les zones pluviales. Avec une consommation moyenne de 40 kg par habitant, ces deux produits reprsentent prs de 25 % de la consommation de crales. En cas de mauvaises rcoltes, les importations proviennent essentiellement du Mali et les prix sont principalement dtermins par les conditions du march.G R A P H I Q U E I I I .1. S TAT I S T I Q U E S D E P R O D U C T I O N E T D E C O M M E R C I A L I S AT I O NProduction cralire (en tonnes)

Le bl Les importations de bl en grains et de produits du bl (farines et semoules) approvisionnent une minoterie de bl tendre, des centaines de petits moulins artisanaux, deux units de fabrication de ptes alimentaires qui se partagent un march de plus de 20 000 tonnes par an, six biscuiteries qui commercialisent principalement un biscuit de mer faible teneur en sucre et plusieurs dizaines de boulangeries, dont 193 pour la seule ville de Nouakchott. En 2000-2001, les autorits ont, en outre, dlivr deux agrments pour les projets Minoteries du Sahel investissement denviron deux milliards dUM et les Grands Moulins de Mauritanie (GMM) investissement du mme ordre. Dautres agrments restent accorder, puisque la capacit de GMM (60 000 tonnes dcrasement annuel) est infrieure de moiti la demande, (value entre 75 et 85 000 tonnes de farine par an, soit 100 120 000 tonnes dcrasement annuel en quivalent bl tendre). Il existe aussi un march parallle de semoule de bl dur de lordre de 20 25 000 tonnes par an (soit 30 40 000 tonnes dcrasement annuel bl dur). On tudie actuellement plusieurs projets damnagement dunits pour la fabrication daliments composs pour le btail et la volaille. On peut citer celui de GMM (30 35 000 tonnes de capacit annuelle pour un aliment dentretien). La filire bl offre des opportunits qui contribueraient consolider le tissu agro-industriel local, crateur demplois, et plus particulirement la filire amont de llevage (aliments issus des meuneries). Comme le note Agro-industrie, lappui de partenaires, capables de matriser les technologies spcifiques de cette industrie de lalimentation du btail, sera dterminant. (Agro-Industrie 2002 Fiche technique Mauritanie Rencontre daffaires, Dakar : 4-7 Novembre 2002).

180000 150000 120000 90000 60000 30000 0

Mil et sorgho Bl et orge

Mas Riz

2000

Source : ONS.

2001

1994

1995

1996

1997

1998

1999

29 Encadr III.1. Investir dans lindustrie alimentaire : la socit FAMO Famo Mauritanie est une entreprise industrielle spcialise dans la fabrication et la commercialisation des ptes alimentaires courtes et du couscous. Il sagit dune socit anonyme cre en 1982 par un groupe dindustriels franais et mauritaniens, convaincus que les ptes alimentaires avaient un brillant avenir en Mauritanie, bien que ces plats ne fassent pas partie des habitudes culinaires traditionnelles du pays. Les rsultats furent largement probants: les ventes passrent de 900 tonnes en 1982 13 000 tonnes en 2000. La capacit de production de la socit tant largement plus importante que les besoins du march mauritanien, FAMO sest tourne ds 1983 vers les pays de la sous-rgion pour y exporter ses produits. Ces derniers y rencontrrent aussitt un grand succs, grce notamment leur grande comptitivit sur le plan de la qualit. Aujourdhui, dans les marchs dexportation sngalais, malien et gambien, la marque FAMO jouit dune grande notorit. FAMO est devenu un leader sur le march mauritanien et ce malgr une concurrence locale et trangre de plus en plus difficile. Elle doit sa position lefficacit de sa stratgie commerciale et un contrle permanent de la qualit de ses produits. Lusine de FAMO est compose de 3 lignes de production dont deux pour les ptes et un pour le couscous. La capacit de production totale est de 26 000 tonnes par an, dont 20 000 tonnes de ptes et 6 000 tonnes de couscous. Ses installations sont rgulirement rhabilites et amliores en fonction des besoins et des attentes du march. Aujourdhui, la socit FAMO emploie une centaine de personnes. Aprs 20 ans dexprience, la socit est parvenue une stabilisation des prix et une scurisation des approvisionnements de la Mauritanie en ptes et couscous.Source : CNUCED bas sur les informations fournies par FAMO.

Encadr III.2. Investir dans lagro-industrie : Les Grands Moulins de Mauritanie (GMM) GMM est le fruit dun partenariat entre le groupe franais Bahoulley Granit SA (60%) et le groupe mauritanien MAOA (40%). Cre en avril 1999, lentreprise a investi quelques 8 millions deuros en 3 ans dans la construction de moulins, silos, et dune usine daliments de btail. La socit a t constitue par un apport de 4 millions deuros propres, un emprunt auprs de la Banque europenne dInvestissement (BEI) de 4 millions deuros et dun crdit fournisseur et court terme de 6 millions deuros. Lunit de production a t conue