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médaille d’argent 2012 t a l e n t s d u c n r s dépasser les frontières © CNRS. Conception graphique Sarah Landel d’après des photos CNRS Photothèque.

médaille d'argent 2012

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Jean-Louis Barrat Un physicien des fluides

Janne Blichert-Toft L’histoire de la Terre revue par les progrès de la datation

Marie-Paule Cani L’art de numériser les mondes imaginaires

Bernadette Charleux Quand la chimie des polymères conduit à l’innovation

Jean Duprat À la poursuite des poussières extraterrestres

Marie-Anne Félix Au fil de l’évolution

Samuel Forest Simuler la déformation et la rupture des matériaux

Pierre Fraigniaud Au cœur d’un monde interconnecté

Éric Gourgoulhon Lumière sur les zones d’ombre du cosmos

Jean-Christophe Harmand Cultivateur de nanomatériaux de pointe

Marie-Christine Hellmann La Grèce antique à livre ouvert

Ivan Huc Les molécules du vivant réinventées

Bernard Lahire L’écriture comme fil conducteur

Bernard de Massy Dans les rouages de la recombinaison génétique

Graça Raposo-Benedetti Les compartiments cellulaires à la loupe

Paolo Samorì Des nanosciences aux matériaux multifonctionnels

Frédéric Thomas Une écologie parasitaire aux multiples facettes

Marat Yusupov Le ribosome sous toutes ses dimensions

Médaille d’argent 2012

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Spécialiste des fluides complexes, Jean-Louis Barrat rejoint l’École normale supérieure de Lyon en 1988 comme chercheur CNRS. Après une thèse en physique théorique de l’université Pierre et Marie Curie suivie de postdocs dans les universités de Munich et de Santa Barbara, le jeune normalien obtient la médaille de bronze du CNRS en 1991, à seulement 26 ans, pour ses travaux sur la cris-tallisation et la vitrification des liquides. Recruté en 1994 comme professeur à l’université Claude Bernard Lyon 1 au Laboratoire de physique de la matière condensée et nanostructures (LPMCN), le physicien se tourne vers des recherches plus appliquées, telles que la mécanique et le vieillis- sement des systèmes vitreux et des polymères, les frottements liquide-solide ou l’échange de cha-leur dans les nanomatériaux. Abordant ces problématiques sous l’angle des méthodes numériques de physique statistique, le chercheur entrevoit des applications à l’image « des perspectives sur le refroidissement des microprocesseurs offertes par l’étude récente des transferts thermiques aux interfaces ». Après avoir dirigé le LPMCN de 2007 à 2010, Jean-Louis Barrat, aujourd’hui professeur à l’université Joseph Fourier, a créé une nouvelle équipe au sein du Laboratoire interdisciplinaire de physique, à Grenoble. Il tente désormais de mettre en équation et d’étudier numériquement les aspects universels de la rhéologie des fluides complexes et des verres.

| Laboratoire interdisciplinaire de physique (LIPhy), CNRS / Université Joseph Fourier Grenoble, Saint-Martin d’Hères| www-liphy.ujf-grenoble.fr

Un physicien des fluides

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Jean-Louis BarratEnseignant-chercheur en physique des matériaux

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Après une thèse en géologie de l’université de Copenhague obtenue en 1993, cette chercheuse d’ori-gine danoise s’oriente vers la géochimie isotopique. De 1994 à 1996, elle effectue un postdoc dans le Laboratoire de sciences de la Terre de l’École normale supérieure de Lyon où elle devient chargée de recherche au CNRS en 1997. Grâce au premier spectromètre de masse à source plasma dont dispose le laboratoire, Janne Blichert-Toft met au point un nouveau traceur des processus géologiques et plané- taires basé sur la radioactivité naturelle du lutécium, métal du groupe des terres rares. Employée avec succès par la scientifique pour déterminer l’évolution des planètes du système solaire depuis son origine, cette innovation se révèle aussi « un chronomètre des évènements tectoniques adopté par de nombreux chercheurs à travers le monde ». Ce travail sera salué en 2001 par la médaille de bronze du CNRS puis par un prix de l’Académie des sciences en 2005. La géochimiste élargit ensuite le champ d’application de cette puissante méthode de datation et de traçage des processus physiques. L’analyse isotopique de roches terrestres très anciennes lui a ainsi permis de proposer récemment un nouveau scénario de formation de la croûte terrestre. Directrice de recherche au CNRS depuis 2002, nommée Fellow des prestigieuses Geochemical Society et American Geophysical Union en 2010 et 2012, Janne Blichert-Toft est directrice adjointe du Laboratoire de géologie de Lyon* fondé en 2011.

* Issu de la fusion du Laboratoire des sciences de la Terre et du Laboratoire de paléoenvironnements et paléobiosphère.

| Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes et environnement (LGL-TPE), ENS de Lyon / CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon.

| geologie.ens-lyon.fr/lgltpe

L’histoire de la Terre revue par les progrès de la datation

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Janne Blichert-ToftChercheuse en géochimie

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Marie-Paule CaniEnseignante-chercheuse en informatique

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Marie-Paule Cani intègre l’École normale supérieure de Paris en 1984 pour étudier les mathématiques. Si elle choisit finalement de se tourner vers l’informatique graphique, c’est parce qu’elle perçoit dans cette discipline le moyen de concilier modélisation mathématique, raisonnement algorithmique et créativité. Après une thèse soutenue en 1990 à l’université Paris-Sud, elle est recrutée comme maître de conférences en informatique à l’ENS. Elle quitte Paris en 1993 pour intégrer une équipe CNRS à l’Institut national polytechnique de Grenoble où elle occupe un poste de professeure à partir de 1997. Après avoir participé à l’essor des surfaces implicites, Marie-Paule Cani fonde en 2003 l’équipe Evasion*. Dédié à la modélisation et à l’animation de scènes naturelles, ce groupe de recherche est le premier en France à concevoir des modèles virtuels d’objets complexes, des règnes minéral et végétal aux organes du corps humain, conciliant efficacité et réalisme visuel. Les applications sont multiples : environnements virtuels pour les loisirs numériques, simulateurs médicaux, prototypage virtuel… En 2011, la scientifique met sur pied, au sein du Laboratoire Jean Kuntzmann, l’équipe Imagine**. Il s’agit désormais de développer des modèles de haut niveau pour la géométrie 3D et le mouvement, permettant de « rendre la création des mondes virtuels animés aussi intuitive que le dessin ou la sculpture dans le monde réel ».

* Environnements virtuels pour l’animation et la synthèse d’images d’objets naturels.** Modélisation intuitive et animation pour les mondes 3D interactifs et les environnements narratifs.

| Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK), CNRS / Universités Joseph Fourier et Pierre-Mendès-France / Grenoble INP / Inria, Grenoble.

| ljk.imag.fr

L’art de numériser les mondes imaginaires

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Spécialiste de renommée mondiale de la chimie des polymères, discipline qui consiste à synthétiser des molécules géantes constituées de motifs répétés un grand nombre de fois, Bernadette Charleux reste fascinée par « la variété des propriétés moléculaires et physico-chimiques des molécules ainsi formées. » Après une thèse en chimie des matériaux macromoléculaires à l’université Claude Bernard Lyon 1, elle étudie la cinétique et les mécanismes des réactions de polymérisation en chaîne dès 1993 en entrant au Laboratoire de chimie des polymères (LCP) de l’université Pierre et Marie Curie comme chargée de recherche au CNRS. Les techniques de polymérisation radicalaire* en émulsion qu’elle y développe débouchent sur des matériaux à fort potentiel industriel : latex fonctionnels, copolymères amphiphiles… Une approche originale saluée en 1997 par la médaille de bronze du CNRS. Réorientant ensuite ses recherches vers la polymérisation radicalaire contrôlée en milieux aqueux, elle déve-loppe des travaux pionniers dans ce domaine. Depuis 2001, Bernadette Charleux occupe un poste de professeure, d’abord au LCP puis au laboratoire de chimie, catalyse, polymères et procédés de Villeurbanne qu’elle rejoint en 2009 pour en prendre la direction. Détentrice de 18 brevets issus d’une collaboration étroite avec l’industrie, elle s’intéresse désormais à un tout nouveau concept d’auto- assemblage de macromolécules conduisant à des nano-objets de forme et de nature très variées.

* Amorcée par une espèce chimique de type radical libre.

| Laboratoire de chimie, catalyse, polymères et procédés (C2P2), CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / CPE Lyon, Villeurbanne

| c2p2-cpe.com

Quand la chimie des polymères conduit à l’innovation

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Bernadette CharleuxEnseignante-chercheuse en chimie des polymères

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Jean DupratChercheur en cosmochimie

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Expert reconnu d’une discipline à la frontière entre physique nucléaire, astrophysique et planétologie, Jean Duprat intègre le CNRS en 1995 comme chercheur à l’Institut de physique nucléaire d’Orsay. Titulaire d’une thèse en physique de l’université Paris-Sud, il étudie d’abord la structure du noyau par spectroscopie gamma sur accélérateur de particules. En 2000, il rejoint le Centre de spectrométrie nucléaire et de spectrométrie de masse (CSNSM) d’Orsay où, avec le soutien de l’Institut polaire fran-çais Paul-Émile Victor (IPEV), il prend la responsabilité du programme de collecte de poussières extra- terrestres près de la nouvelle base antarctique Concordia. « Ce site très isolé est particulièrement propice à leur échantillonnage car il n’est pas contaminé par les poussières d’origine terrestre. » En étudiant les éléments stables et radioactifs présents dans les micrométéorites de cette collection unique, Jean Duprat cherche à retracer les événements qui ont accompagné la naissance du sys-tème solaire. Par l’analyse des anomalies isotopiques de l’hydrogène qu’elles renferment, il a ainsi pu démontrer en 2010 l’existence, à la surface terrestre, de poussières cométaires issues des régions les plus reculées du système solaire. Responsable depuis 2004 de l’équipe d’astrophysique du solide au CSNSM, ce chercheur féru de vulgarisation poursuit l’analyse de ces poussières primitives afin de percer les secrets du disque protoplanétaire qui entourait le jeune Soleil il y a 4,5 milliards d’années.

| Centre de spectrométrie nucléaire et de spectrométrie de masse (CSNSM), CNRS / Université Paris-Sud, Orsay| www.csnsm.in2p3.fr

À la poursuite des poussières extraterrestres

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Ses premiers travaux portent sur les mécanismes de régulation du cycle cellulaire et des micro-tubules chez le crapaud xénope. Un travail initié durant sa thèse soutenue en 1991 au Laboratoire européen de biologie moléculaire de Heidelberg, en Allemagne. Recrutée au CNRS en 1991 à l’Insti-tut Jacques Monod (IJM), où elle reçoit la médaille de bronze en 1994 pour ses travaux, Marie-Anne Félix décide, après un séjour à l’université de Princeton, d’orienter ses recherches vers l’évolution et la biologie du développement. « C’est en assistant à un cours d’embryologie au Laboratoire de bio- logie marine de Woods Hole, près de Boston, que j’ai eu le déclic pour Caenorhabditis elegans*. » Elle part donc en postdoc à l’Institut californien de technologie. Au sein de l’équipe de Paul Sternberg, elle réalise un travail pionnier sur l’analyse comparative des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la formation de la vulve chez différentes espèces de vers nématodes. De retour à Paris en 1997 à l’IJM, où elle crée sa propre équipe de recherche, Marie-Anne Félix se focalise sur les phénomènes de robustesse et d’évolvabilité** du développement, un domaine de recherche dont elle est une spécialiste mondiale. Elle étudie des populations naturelles de nématodes afin de déchif-frer leur structuration génétique et leurs interactions avec des pathogènes naturels. Fin 2011, elle rejoint l’ENS où elle occupe un poste de professeur au département de biologie et où elle poursuit ses recherches à l’Institut de biologie.

* Petit ver nématode transparent.** Capacité d’un système à évoluer.

| Institut de biologie de l’École normale supérieure (IBENS), CNRS / ENS / Inserm, Paris| www.ibens.ens.fr

Au fil de l’évolution

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Marie-Anne FélixChercheuse en génétique évolutive

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Samuel ForestChercheur en mécanique des matériaux

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Ingénieur civil des Mines, titulaire d’un DEA en mécanique et matériaux, Samuel Forest explore les aspects théoriques de sa discipline lors d’un séjour à l’Institut fédéral pour la recherche et l’expéri-mentation en matériaux de Berlin. « Les idées avant-gardistes en thermodynamique et en physique des matériaux qui y circulaient ont grandement influencé mes recherches. » Après sa thèse sur la plasticité des monocristaux métalliques, soutenue en 1996 à l’École des mines de Paris, il intègre le Centre des matériaux comme chercheur CNRS. À partir de l’étude de la microstructure d’alliages métalliques ou de composites, il établit des modèles théoriques et numériques dédiés à l’étude fine du comportement de ces matériaux. Cette approche originale qui permet d’optimiser la résistance de structures soumises à de sévères contraintes est récompensée en 1998 par une médaille de bronze du CNRS. Contribuant à un véritable renouveau de la mécanique des milieux continus, les recherches de Samuel Forest visent désormais à simuler la rupture de matériaux à l’échelle microscopique. Et donc à accroître la durée de vie et la robustesse de composants indispensables aux secteurs de l’aéro-nautique ou de l’énergie. Ce professeur à l’École des mines est également directeur de la Fédération francilienne de mécanique – matériaux, structures, procédés depuis 2009 : il perpétue ainsi la tradi-tion d’échanges et de coopération entre les laboratoires de mécanique d’Île-de-France.

| Centre des matériaux (CDM), CNRS / MINES ParisTech, Évry| www.mat.ensmp.fr

Simuler la déformation et la rupture des matériaux

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Pierre FraigniaudChercheur en informatique

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Après une thèse en informatique* obtenue en 1990, Pierre Fraigniaud entre au CNRS comme cher-cheur au Laboratoire de l’informatique du parallélisme (LIP) à Lyon. Ses premiers travaux visent à optimiser la vitesse de communication entre les processeurs qui composent un superordinateur. La recherche d’outils d’analyse plus performants le conduit à s’intéresser à la théorie des graphes. C’est ainsi qu’il rejoint en 1997 l’équipe « Graphes et combinatoire » du Laboratoire de recherche en informatique (LRI) à Orsay où il se focalise sur divers problèmes de mouvements de données issus des télécommunications comme le routage et la diffusion de groupe. En 2002, de retour d’un détachement d’un an au Canada, Pierre Fraigniaud décide d’orienter ses recherches sur le déve-loppement et l’analyse d’algorithmes distribués. Thématique qu’il continue d’explorer depuis son arrivée à Paris, en 2007, au Laboratoire d’informatique algorithmique : fondements et applications (LIAFA) dont il prend la direction en 2010. Depuis, il a notamment mis au point différents réseaux logiques utilisables dans le peer to peer. Ses travaux sur le phénomène « petit monde »** dans les réseaux sociaux ont quant à eux permis de mieux comprendre ses conditions d’émergence. Toutes ces recherches illustrent l’intérêt de l’algorithmique, et en particulier de l’algorithmique distribuée, dont le chercheur veut désormais percer les fondements.

* Thèse conjointe ENS de Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1.** Hypothèse selon laquelle chacun d’entre nous serait relié à n’importe quel autre individu par une courte chaîne de relations sociales.

| Laboratoire d’informatique algorithmique : fondements et applications (LIAFA), CNRS / Université Paris Diderot, Paris| www.liafa.univ-paris-diderot.fr

Au cœur d’un monde interconnecté

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S’il s’oriente très tôt vers des études mêlant astrophysique et mathématiques, à l’École normale su-périeure de Saint-Cloud, c’est avec la ferme intention de percer les mystères de l’Univers. Titulaire en 1992 d’une thèse en astrophysique de l’université Paris 7, Éric Gourgoulhon intègre le départe-ment d’astrophysique relativiste et de cosmologie* l’année suivante en tant que chercheur CNRS. Neuf ans plus tard, il rejoint le Laboratoire Univers et théories de Meudon. Ses travaux théoriques issus de la relativité générale contribuent à interpréter les données des télescopes et des détecteurs d’ondes gravitationnelles dans le but de « comprendre la physique très particulière qui régit l’évolu-tion des astres compacts comme les étoiles à neutrons et les trous noirs ». Auteur de deux ouvrages sur la relativité restreinte et les fondements de la relativité numérique, Éric Gourgoulhon participe par ailleurs au lancement, en 2001, de la bibliothèque numérique LORENE (Langage Objet pour la RElativité NumériquE) dédiée aux calculs de physique relativiste et utilisée par plusieurs équipes internationales. La mise en service à l’horizon 2014 de tout un arsenal d’observatoires terrestres et spatiaux plus performants permettra bientôt à l’astrophysicien de tester en détail le comportement de la matière et de la lumière dans les champs gravitationnels forts. Avec en ligne de mire l’obtention de la première image du trou noir situé au centre de notre galaxie.

* Cette unité relevait du CNRS et de l’Observatoire de Paris.

| Laboratoire Univers et théories (Luth), CNRS / Observatoire de Paris / Université Paris Diderot, Meudon| luth.obspm.fr

Lumière sur les zones d’ombre du cosmos

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Éric GourgoulhonChercheur en astrophysique théorique

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Jean-Christophe HarmandChercheur en nanotechnologie

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En matière d’élaboration de semiconducteurs par croissance épitaxiale*, son savoir-faire est reconnu internationalement. Après une thèse de physique de l’université Paris 7 et un postdoc au Japon dans un centre de recherche sur l’optoélectronique, Jean-Christophe Harmand rejoint en 1990 le Centre national d’études des télécommunications (CNET) de Bagneux, où il poursuit ses travaux sur l’épi-taxie d’alliages semiconducteurs en couches ultra-minces destinées à la fabrication de composants pour les télécommunications optiques. Il quitte le CNET lors de la privatisation de France Télécom et intègre en 1999 le CNRS en tant que directeur de recherche au Laboratoire de photonique et de nanostructures de Marcoussis. Il dirige à partir de 2006 le Groupement de recherche « Nanofils et nanotubes semiconducteurs ». Ses travaux pionniers sur la croissance de nanofils par épitaxie par jets moléculaires l’amènent alors à étudier avec ses collaborateurs les mécanismes de formation de ces nanofils. Dans le cadre de l’Equipex** Tempos lancé en 2011, Jean-Christophe Harmand veut observer en temps réel et à l’échelle atomique ces nanostructures « en train de pousser » en réalisant la croissance dans un microscope électronique en transmission. « Comprendre les processus qui régissent la croissance des nanofils va permettre de mieux maîtriser leurs caractéristiques morpho-logiques et structurelles. » Un préalable au développement de nouveaux nanodispositifs photoniques et électroniques.

* Croissance d’un monocristal sur un substrat qui fixe son orientation.** Équipement d’excellence.

| Laboratoire de photonique et de nanostructures (LPN), CNRS, Marcoussis| www.lpn.cnrs.fr

Cultivateur de nanomatériaux de pointe

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Ancienne élève de l’École normale supérieure Jourdan, Marie-Christine Hellmann passe l’agrégation de lettres classiques en 1973. C’est pour concilier sa passion pour l’Histoire et un attachement profond à la terre, hérité de ses racines paysannes, qu’elle choisit d’étudier également l’archéologie. Après un passage par l’École française d’Athènes, où elle prépare une thèse, et par le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, elle entre au CNRS en 1985 à l’Institut de recherche sur l’archi-tecture antique dont elle dirigera deux antennes à Paris et Lyon. Elle s’attache à étudier de manière aussi exhaustive que possible l’architecture grecque antique. Directrice de recherche à la Maison René-Ginouvès archéologie et ethnologie depuis 2004, au sein de l’unité de recherche Archéologies et sciences de l’Antiquité, Marie-Christine Hellmann partage son temps entre la compilation d’archives bibliographiques et les missions sur les sites archéologiques du bassin méditerranéen. Considérant comme ses pairs qu’« une fouille non publiée est une fouille perdue », celle qui dirige depuis plus de dix ans la Revue archéologique (PUF) fait également de la diffusion des résultats de la recherche dans sa discipline une priorité. En témoigne son encyclopédique ouvrage en plusieurs tomes, L’architecture grecque, dont le troisième a été couronné en 2011 par la médaille George Perrot de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

| Unité de recherche Archéologies et sciences de l’Antiquité (ArScAn), Maison René-Ginouvès archéologie et ethnologie, CNRS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Paris Ouest Nanterre La Défense / Ministère de la Culture et de la communication, Nanterre

| www.mae.u-paris10.fr/arscan

La Grèce antique à livre ouvert

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Marie-Christine HellmannChercheuse en archéologie

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Titulaire d’une thèse* en chimie supramoléculaire de l’université Pierre et Marie Curie, Ivan Huc entre au CNRS en 1995 lorsqu’il intègre le Laboratoire de chimie supramoléculaire de Strasbourg. Lauréat, en 1999, de la médaille de bronze du CNRS pour ses contributions pionnières en chimie combinatoire dynamique, il rejoint le tout nouvel Institut européen de chimie et de biologie (IECB) de Bordeaux en 1998 pour créer sa propre équipe. Son objectif ? « Percer les secrets du repliement de foldamères dérivés d’amides aromatiques, des structures moléculaires artificielles inspirées des biomolécules, disposant de propriétés inédites ». Au tournant des années 2000, le chercheur, à l’origine des pre-mières publications dans ce domaine, a su s’entourer des compétences nécessaires à la conception et à la synthèse de ces molécules singulières, ainsi qu’à l’étude de leurs propriétés. À l’interface de la chimie et de la biologie, les travaux qu’il poursuit depuis 2006 au Laboratoire de chimie et biologie des membranes et des nanoobjets (CBMN) de l’IECB, ont notamment débouché sur des systèmes d’encapsulation de molécules complexes susceptibles d’intéresser la recherche médicale. À la fois directeur-adjoint du CBMN et de l’IECB, Ivan Huc s’intéresse désormais aux applications potentielles des foldamères dans le domaine des nanomachines moléculaires, demeurant ainsi aux avant-postes de sa discipline.

* Thèse réalisée conjointement avec l’ENS Paris et le MIT (États-Unis).

| Institut européen de chimie et de biologie (IECB), CNRS / INSERM / Université Bordeaux 1 / Université Bordeaux Segalen, Pessac

| www.iecb.u-bordeaux.fr

| Unité de recherche Chimie et biologie des membranes et des nanoobjets (CBMN), CNRS / Université Bordeaux 1 / Institut polytechnique Bordeaux (IPB) / Bordeaux sciences agro, Pessac

| www.cbmn.u-bordeaux.fr

Les molécules du vivant réinventées

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Ivan HucChercheur en chimie supramoléculaire

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Après un baccalauréat « mathématiques et technique » qu’il obtient en 1981 en dépit d’une « très mauvaise orientation scolaire », Bernard Lahire se découvre une passion pour la sociologie en entrant à l’université. Issu d’un milieu populaire, il est le premier au sein de sa famille à entreprendre des études supérieures. Un parcours qui marque profondément le sujet de sa thèse sur l’échec sco-laire à l’école primaire qu’il soutient en 1990. Nommé maître de conférences (1992) puis professeur (1994) à l’Université Lumière Lyon 2, membre de l’Institut universitaire de France entre 1995 et 2000, il décrypte les conditions de la réussite scolaire en milieu populaire, les usages sociaux de l’écrit ou encore les discours sur l’illettrisme. Ayant fait de la culture écrite un thème central de ses recherches, il s’intéresse par la suite aux pratiques culturelles des Français puis aux processus de création litté-raire, portant une attention plus particulière à l’univers de Franz Kafka. Auteur d’une vingtaine d’ou-vrages, Bernard Lahire élabore au fil de ses travaux une sociologie dispositionnaliste et contextualiste sensible à la dimension individuelle du monde social. Professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon depuis 2000, il y dirige le Groupe de recherche sur la socialisation de 2003 à 2010 avant de devenir, en 2011, directeur-adjoint du Centre Max Weber.

| Centre Max Weber, CNRS / Université Lumière Lyon 2 / ENS de Lyon / Université Jean Monnet Saint-Étienne, Lyon

| www.centre-max-weber.fr

L’écriture comme fil conducteur

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Bernard LahireEnseignant-chercheur en sociologie

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Bernard de MassyChercheur en biologie moléculaire

À sa sortie de l’Institut national agronomique Paris-Grignon en 1981, le jeune ingénieur se passionne déjà pour la transmission héréditaire de l’information génétique. Après une thèse de l’université Paul Sabatier de Toulouse sur le phénomène de réplication de l’ADN chez la bactérie E. Coli (1983), c’est aux États-Unis que Bernard de Massy effectue plusieurs stages postdoctoraux en génétique micro-bienne. De retour en France en 1988, il intègre le CNRS à l’Institut de génétique et microbiologie d’Orsay. En délaissant le règne bactérien pour celui des eucaryotes, il franchit une étape cruciale pour la suite de sa carrière. Après deux séjours aux Pays-Bas et au Japon, où il se familiarise avec le modèle murin, il développe des approches moléculaires et cytologiques pour l’étude de la méiose* chez la souris et les emploie avec succès à l’Institut de génétique humaine de Montpellier où il fonde sa propre équipe en 1998. À l’origine de la première caractérisation moléculaire d’un site d’initiation de la méiose chez la souris, Bernard de Massy identifie en 2010 le rôle majeur d’un gène dans la localisation des évènements de recombinaison chez la souris et chez l’homme. Leader mondial dans son domaine, coordonnateur depuis 2011 d’un groupement de recherche international sur la méiose, il poursuit des travaux destinés à « faire le lien entre les mécanismes moléculaires de la méiose et la dynamique de l’évolution ». Avec, à terme, des retombées biomédicales en matière de santé humaine.

* Processus de division cellulaire qui produit les gamètes.

| Institut de génétique humaine (IGH), CNRS, Montpellier

| www.igh.cnrs.fr

Dans les rouages de la recombinaison génétique

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Graça Raposo-BenedettiChercheuse en biologie cellulaire

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Dès sa thèse en immunologie et cytologie, soutenue en 1989 à l’université Paris 7 au moment où la biologie moléculaire prend son essor, Graça Raposo-Benedetti se tourne vers l’observation intra-cellulaire. Un choix qui va vite s’avérer payant. Après un premier postdoc au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy, elle enchaîne en 1993 avec un séjour à l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas. « Grâce à leur microscopie électronique d’avant-garde, j’ai pu apporter la preuve par l’image que les cellules du système immunitaire sécrétaient des exosomes, une catégorie de vésicules capables de stimuler la réponse immunitaire. » De retour en France en 1995, elle rejoint l’unité Compartimen- tation et dynamique cellulaires, à l’Institut Curie, comme chercheuse CNRS. Développant sans cesse de nouvelles techniques mieux adaptées à l’observation des compartiments cellulaires, Graça Raposo- Benedetti s’évertue à percer les subtils mécanismes du trafic intracellulaire. Depuis une dizaine d’an-nées, elle poursuit cette quête en étudiant la formation des mélanosomes, des vésicules dédiées à la synthèse et au transport de la mélanine. Son but ? Mieux comprendre la régulation de la pigmentation de la peau et les bases cellulaires du mélanome ou des maladies lysosomales*. Cette biologiste, attachée à la transmission et à la valorisation des connaissances, est depuis 2011 directrice adjointe de son unité de recherche.

* Pathologies génétiques du trafic intracellulaire qui affectent la formation des lysosomes et des organites apparentés commeles mélanosomes.

| Unité de recherche Compartimentation et dynamique cellulaires (CDC), CNRS / Institut Curie / UPMC, Paris| umr144.curie.fr/fr

Les compartiments cellulaires à la loupe

www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesargent.htm

Page 18: médaille d'argent 2012

Diplômé en chimie industrielle de l’université de Bologne, ce scientifique italien rejoint l’université Humboldt de Berlin en 1996. Sous la direction du professeur Jürgen P. Rabe, qui y dirige le laboratoire de physique des macromolécules, Paolo Samorì obtient, en 2000, un doctorat de chimie-physique. « Évoluer dans un département de physique m’a permis de développer une recherche basée sur l’interdisciplinarité. » De retour à Bologne fin 2001 comme chercheur au Consiglio Nazionale delle Ricerche, il va s’appuyer sur la microscopie en champ proche pour étudier les propriétés physico-chimiques des nanomatériaux à base moléculaire. À partir de 2003 il poursuit ses investigations à l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS) de Strasbourg comme chercheur invité puis comme professeur des universités à partir de 2008 ; il est directeur de l’ISIS depuis janvier 2012. Dans cet environnement interdisciplinaire où la recherche en chimie supramoléculaire se pratique à l’interface de la physique et de la biologie, il développe toute une palette de nanomatériaux et de nanodispositifs intelligents basés sur le contrôle de l’auto-assemblage de molécules à l’échelle nano- métrique. Des travaux qui contribueront notamment à mettre au point de futurs dispositifs électro-niques à la fois multifonctionnels et flexibles. Paolo Samorì est membre de l’Institut universitaire de France et lauréat d’un Starting Grant du Conseil européen de la recherche.

| Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS), CNRS / Université de Strasbourg, Strasbourg| www-isis.u-strasbg.fr

Des nanosciences aux matériaux multifonctionnels

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Paolo SamorìEnseignant-chercheur en nanochimie

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Les recherches de ce biologiste se focalisent d’abord sur les stratégies de manipulation du compor-tement des hôtes par les parasites. Après une thèse sur le sujet en 1996 à l’université Montpellier 2, Frédéric Thomas part en postdoctorat à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande), où ses travaux sur la zone de balancement des marées illustrent le rôle d’ingénieur de l’écosystème joué par un ver parasite. Après un second postdoc dans un site pilote en Camargue, la Tour du Valat, où il s’intéresse à l’écologie des oiseaux d’eau coloniaux, Frédéric Thomas est recruté en 1998 comme chercheur CNRS dans l’unité Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Mivegec). Il cherche à com-prendre l’évolution récente de notre espèce en tenant compte des parasites susceptibles de l’envahir. Cet intérêt pour la biologie évolutive humaine en relation avec le parasitisme le conduit à coréaliser* une base de données internationales sur l’homme, révélant par exemple une forte corrélation entre fertilité moyenne et pressions parasitaires. Depuis 2010 il développe au Mivegec une thématique originale sur les relations entre évolution et cancer, car « le cancer est aussi une forme particulière de parasitisme. » L’objectif : comprendre et contrôler la progression tumorale en s’appuyant sur les applications de la biologie évolutive. Un parcours pionnier, au carrefour de l’écologie parasitaire, de l’écologie évolutive et de l’écologie de la santé.

* avec François Renaud, CNRS, médaille d’argent 2010, et Jean-François Guégan, IRD.

| Unité de recherche Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Mivegec),CNRS / IRD / Université Montpellier 1 et 2, Montpellier.

| www.mivegec.ird.fr

Une écologie parasitaire aux multiples facettes

Frédéric ThomasChercheur en biologie évolutive

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Marat YusupovChercheur en biologie moléculaire

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Titulaire en 1986 d’une thèse en biologie moléculaire de l’université d’État de Moscou, le jeune scien-tifique rejoint ensuite l’Institut de recherche sur les protéines de Pushchino, au sud de la capitale russe. Sous la houlette d’Alexander Spirin, Marat Yusupov se lance dans l’étude de la structure et de la fonction du ribosome, complexe universel responsable de la synthèse protéique au sein de la cellule. Dès 1987 il réussit la première cristallisation complète du ribosome bactérien. Entre 1989 et 1993, il initie une collaboration avec des scientifiques de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) de Strasbourg qui travaillent sur cette même thématique. Après un séjour à l’université de Californie au cours duquel son équipe dévoile la structure en quatre dimensions du ribosome — les trois dimen-sions de l’espace et celle du temps —, Marat Yusupov poursuit ses travaux à l’IBMC à partir de 2000 comme directeur de recherche au CNRS. En 2005, il prend la direction à Strasbourg du groupe Struc-ture et fonction du ribosome, à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC). Le groupe a établi récemment la première structure complète d’un ribosome eucaryote, à l’échelle atomique. Les recherches de ce biologiste, aujourd’hui l’un des leaders mondiaux de l’étude des ribo-somes, ouvrent la voie à « la compréhension de la biosynthèse des protéines humaines, l’un des enjeux majeurs de la biologie moderne » et à l’élaboration de nouveaux médicaments antifongiques.

| Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), CNRS / Inserm / Université de Strasbourg,Illkirch| www-igbmc.u-strasbg.fr

Le ribosome sous toutes ses dimensions

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Page 21: médaille d'argent 2012

médaille d’or

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médaille de bronze

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médaille de l’innovation

t a l e n t s d u c n r smédaille d’or / médaille de l’innovation / médaille d’argent / médaille de bronze / cristal