25
MediaFuté Février 2010 et le monde médiatique s'offre à vous

MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Magazine du Master 2 Euromédias. Actualité des médias et traintement médiatique de l'actualité. MEDIAFUTE et le monde médiatique s'offre à vous.

Citation preview

Page 1: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

MediaFutéFévrier 2010et le monde médiatique s'offre à vous

Page 2: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

EDITO Tous les médias du monde se sont rassemblés en février autour de l’événement incontournable: les JO de Vancouver. Quoi de mieux pour MédiaFuté que de s’intéresser, pour

cette nouvelle édition, à cette déferlante médiatique. Les médias

en font-ils trop ? Comment peut-on avoir du recul par rapport à toutes ces

informations ? Entre la glissade mortelle du lugeur géorgien, l’immense

déception de Brian Joubert ou la chute ridicule de la skieuse française au

départ du géant, pas un jour ne se passe sans que les médias mettent l’accent

sur les petites anecdotes qui améliorent l’audience. Alors que France

Télévisions permet, chaque jour, aux spectateurs de suivre leur équipe

olympique dans ses performances, Canal + les divertit en rediffusant les

petits couacs de la journée. Mais tout cela ne fait pas pour autant oublier le

mauvais classement de la France. Rebelote: quatre ans après, c’est toujours

la même chose. Peut-être que les médias essaient de nous faire croire qu’on

y arrivera un jour ?

Page 3: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

SOMMAIRE3

5

78

10

9

11

13

14

15

19

21

3

5

Page 4: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Il n’aura fallu que quelques secondes pour que la skieuse française, Marion Rolland, devienne une star du net. Des milliers d’internautes ont vu la fameuse vidéo : très concentrée, elle tient fermement ses bâtons, et s’apprête à prendre le départ. Le chrono démarre, elle s’élance sur la piste, fait une dizaine de mètres…et tombe lourdement sur le côté, avant même d’avoir entamé le premier virage! Une chute digne des « Bronzés font du ski », qui lui a valu le surnom « la bûche ».

Et une boulette de plus pour Philippe Candeloro ! L’ancien patineur français, devenu commentateur pour les épreuves olympiques de patinage, aux côtés de Nelson Monfort, n’a, une fois de plus, pas raté l’occasion de faire parler de lui, en faisant une remarque douteuse au sujet de la couleur de peau du couple de patineurs français, Vanessa James et Patrick Bonheur.

BUZZ

N.2 Sur la glace, ils se voient bien. Peut-etre parce qu'ils sont d'une couleur differente de la notre.

N.1 Marion, la buche

Les JO sont finis! Quatre ans qu’on les attendait, et c’est déjà terminé. Mais cette année aura été particulièrement riche en images chocs et ratés en tous genres. MédiaFuté consacre donc le top Buzz de ce mois de février aux Jeux Olympiques de Vancouver, avec une sélection du meilleur mais aussi du pire de ces JO d’hiver 2010.

3

Par Laure Pichegru

Page 5: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Les JO, c’est chaud ! La température est montée d’un cran avec Lindsey Vonn, dont les photos dénudées ont créé le buzz. La championne olympique (ndrl : médaillée d’or dans la descente féminine) a posé en maillot de bain pour le magazine Sports Illustrated : pas moins de 45 photos qui reprennent tous les classiques du genre: la playmate au lit, dans la neige, au sauna….quoi qu’il en soit, la vidéo de la séance de photos a battu des records sur le net. Le résultat ne s’est pas fait attendre : le nombre de ses fans (masculins ?) sur sa page Facebook a explosé.

C’est le titre d’un des nombreux groupes Facebook qui se sont formés suite à la performance ratée du patineur. Il faut dire que le sportif n’en est pas à sa première chute : les derniers JO d’hiver avaient déjà été pour lui un échec. Du coup, les internautes s’en donnent à cœur joie. Ci-dessous une petite compilation des groupes Facebook, les plus amusants: « Arrêtez avec Brian Joubert, ce mec est à tomber » « Info de dernière

minute des JO.Ca vient de tomber : Brian Joubert ! » « Tu connais la blague de Brian Joubert : elle a une chute énorme ! » « Moi non plus, je n’aimerais pas jouer à Dix de Chute contre Brian Joubert »

Avant même que la compétition olympique ne commence, c’est un accident tragique qui a fait le buzz: les médias du monde entier ont diffusé la vidéo choc, dans laquelle le lugeur géorgien, Nodar Kumaritashvili, percute mortellement un poteau métallique en bordure de la piste de glisse, lors de l’entrainement.

© S

port

24.c

om

© S

port

s Illu

stra

ted

N.4 Pour que Brian se mette a la chute libre.

N.3 Lindsey Vonn : sous la combinaison de ski, un bikini sexy.

N.5 Il se tue en direct.

4

Page 6: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Freddy Krueger, souvenez-vous, le croque-mitaine qui a hanté les cauchemars d’une génération d’adolescents dans les années 80. Figure iconique du cinéma d’horreur, né de l’esprit malsain de Wes Craven, célébré par la trilogie des « Scream », Freddy revient dans un reboot, programmé dans les salles le 12 mai prochain. Sortez vos griffes !

5 Par Charles François Pion

© A

lloci

ne

Page 7: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

L'histoire : La vengeance d'outre-tombe de Freddy Krueger, un meurtrier d'enfants, tué par les parents du voisinage, et attaquant désormais leur progéniture dans leurs rêves, qu’il transforme en cauchemars mortels. Un pitch similaire à l’original de 1984. Un énième remake fade, aux relents mercantiles, censé simplement dépoussiérer le mythe, pour séduire les teenagers des années 2000 ? Pas sûr, si l’on se fie à la toute nouvelle bande annonce, mise en ligne le 25 février dernier.

Retour aux sources

Tout d’abord, le ton du trailer, résolument adulte, violent et sombre. Le second degré, de plus en plus prégnant au fil des innombrables suites, rendait le personnage de Freddy totalement inoffensif et granguignolesque. Ici, un retour aux sources sans concession semble être de mise. Et puis quel plaisir pour les fans de savoir que les célèbres scènes du bain et du lit ont été réintégrées pour l’occasion.

Succession

Qui pour succéder à Robert Englund, le seul, l’unique acteur ayant interprété, à neuf reprises, Freddy Krueger ? Jackie Earle Haley : là aussi, un choix qui semble pertinent, au vu des premières images, le pull-over à rayures lui seyant à merveille. Acteur encore peu connu du grand public, il a néanmoins été fortement remarqué dans « Little Children ». Son interprétation

du pédophile en réinsertion lui vaudra une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle en 2007. Mais c’est surtout, son jeu halluciné de Walter Kovacs, alias le Rorschach dans le « Watchmen » de Zack Snyder, qui l’impose définitivement comme une star montante. Son rôle de Freddy, sera sans doute la confirmation, auprès du grand public, de son talent d’acteur multiforme.

Un producteur en or

Autre point clé : à la production, Michael Bay, réalisateur de l’épileptique « Transformers ». Il faut se souvenir qu’il est à l’origine, via sa société de production Platinum Dunes, du remake de « Massacre à la tronçonneuse », salué par la critique en 2004. Plus qu’un remake, le film réinventait le mythe, en prenant à contre-pied l’original dans sa mise en scène hyper-stylisée. Toujours sous la houlette de Bay, Freddy cuvée 2010, est cette fois-ci réalisé par Samuel Bayer. Inconnu au bataillon, on peut compter sur le flair de Bay pour dénicher de jeunes talents et réitérer l’exploit de « Massacre », avec le remake de « A Nightmare on Elm Street ». Verdict le 12 mai prochain.

Freddy Douce Nuit

6

Page 8: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Precious, ce n'est pas que le mot favori de Gollum, c'est aussi le prénom d'une adolescente de 16 ans, pauvre, obèse et analphabète. Vivant dans le Bronx vers la fin des années 80, la jeune fille subit dans son foyer les pires atrocités. Violée par son père et battue par sa mère, elle est la cible permanente de toutes les moqueries. Pour échapper à toute cette misère, Precious se crée un monde imaginaire, une nouvelle vie où elle est belle, riche et célèbre.

Voilà un mélodrame américain qui ne s'annonce pas franchement joyeux, avec une histoire digne des romans les plus tristes de Toni Morrisson.

La raison de ce succès, de ses nombreuses sélections dans des festivals et de cette moisson de prix? Ce n'est pas forcément l'histoire poignante mais l'interprétation de ses différentes

actrices, à commencer par la révélation: Gabourey Sidibe. Encore inconnue (c'est son 1er film), elle est l'une des favorites pour l'oscar de la meilleure actrice, parmi les 6 nominations. Mo'Nique, dans le rôle de l'ignoble mère, a encore plus de chances de remporter la « précieuse » statuette, avec déjà le Golden Globe du meilleur second rôle.Reste la présence de 2 guest stars de la musique: la diva Mariah Carey, grimée en assistance

sociale à l'hygiène capillaire douteuse et

Lenny Kravitz en infirmier séducteur.

Mais le spectateur pourra-t-il supporter autant d'horreurs

sans que le film tombe dans le cliché du téléfilm larmoyant de

l'après-midi sur M6?

Réponse dans les salles le 3 mars.

PRECIOUS : MON PRÉCIEUX... OSCARPrecious, 2ème film de Lee Daniels, adapté du roman Push de Sapphire, connaît un énorme buzz depuis sa sélection à Cannes en mai dernier.

7

Par Alice Chappau

© A

RP

Sél

ection

Page 9: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Voici, en quelques affiches, la sélection de la rédaction de MédiaFuté. Ce sont les films à voir au mois de mars dans les salles obscures.

BOX OFFICE DE MARS

8

Par Melody Bridoux

© A

lloci

ne

Page 10: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Le montage dans l’audiovisuel est un métier à la fois technique et artistique. Il allie la maîtrise d’un logiciel vidéo avec une mise en forme créative d’images. En duo avec le journaliste, le monteur assure le bon enchaînement des images et des sons. Ensemble, ils font des choix, opèrent des rapprochements, et donnent une cohérence et un rythme à l'œuvre. Le monteur illustre les propos du rédacteur, pose des effets sonores… puis débute le travail artistique où il cherche sur quelle image débuter ou arrêter un plan, fixe la durée des séquences, crée le bon raccord… Le monteur doit être sur tous les fronts !Alexia M, chef monteuse pour l’émission Médias le mag sur France 5 nous dévoile la journée type d’un monteur.

10h – 13h Avec le journaliste qui a déjà la ligne directrice en tête, le monteur sélectionne toutes les bonnes prises des rushes, importés pendant la nuit par les assistants techniques.

14h30 Visite des producteurs de l’émission. Ils viennent voir l’avancement du montage

pour avoir un premier aperçu du sujet. Le journaliste, lui, explique comment il aborde le thème.

15h – 20h Le monteur s’attèle à la musique, qu’il importe pour rythmer le sujet. Il pose des effets vidéo et illustre les commentaires que le journaliste vient d’enregistrer.

20h30 Le producteur repasse pour effectuer une 2ème validation et notifie les modifications à faire.

Jusqu'à 23hLe monteur pose le logo de l’émission, inscrit le synthé des intervenants (ndlr : les noms, professions…), et titre l’émission. Le jour-naliste s’éclipse, le monteur peut finir seul, en sortant des bandes vidéo.En moyenne, 12h de montage sont nécessaires pour reconstituer 5 minutes de récit… 12h donc, passées devant un écran d’ordinateur. Mieux vaut avoir de bonnes lunettes !

12h dans la vie d’un monteur audiovisuel

Après avoir regardé un reportage à la télévision, on se souvient surtout du contenu… pourtant, c’est dans les mains du monteur que le reportage prend toute sa forme et tout son sens. 12 heures dans la vie d’un monteur… silence, moteur, action ! Par Coralie Morelle

Page 11: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Que s’est-il passé sur nos chaînes de télévision en février ? Coup de projecteur sur les programmes qui ont cartonné lors de ces dernières semaines.

Avec 33% de part d’audience chaque mercredi soir, la série Mentalist diffusée sur TF1 est la grande gagnante, en tenant compte de sa régularité tout au long du mois. Cette fiction policière, dans laquelle jouent Simon Baker (le personnage de Patrick Jane dans la série) et Robin Tunney, a su ravir les téléspectateurs lors de cette première saison.

Autre succès, le match de rugby France - Irlande au stade de France, dans le cadre du tournoi des 6 nations, retransmis sur France 2 le samedi 13 février. Ce n’est pas vraiment une surprise puisque les grands rendez-vous sportifs de ce genre ont pour habitude de rassembler les gens devant leur poste. France 2 a d’ailleurs

réalisé avec ce match son meilleur score du mois avec 36,5% de parts d’audience.Enfin, on ne pouvait passer à côté des Jeux Olympiques d’hiver à Vancouver, que France Télévisions nous permet de suivre cette année. Le ski alpin, diffusé sur France 2 le mercredi 17 février, est à ce jour l’épreuve qui aura réuni le plus de téléspectateurs (20,5% de parts d’audience). Un résultat plutôt bon mais pas exceptionnel pour la chaîne du service public.A noter également des scores toujours excellents pour la série NCIS Enquêtes spéciales, diffusée sur M6 (autour de 25% de parts de marché tous les vendredis du mois).

Source : Médiamétrie, février 2010.

12h dans la vie d’un monteur audiovisuel

10

Par Pierre-Olivier Bobo

© C

anal +

Page 12: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Copyright FX Networks

Le 1er décembre dernier était diffusé aux Etats-Unis le dernier épisode de la saison 2 de Sons of Anarchy. Les téléspectateurs sont au rendez-vous et la chaîne câblée FX Networks (The Shield, Nip/Tuck) se frotte les mains. Quel est le secret de la réussite pour ce TV drama à la sauce Californienne ? Harley-Davidson, famille et respect, bienvenue dans le monde de SAMCRO.

Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original, ou SAMCRO, est le nom d’un club de motard basé à Charming, ville fictive de Californie du nord. En apparence, les Sons sont des amoureux de motos, très protecteurs envers leur famille et les habitants de leur ville. Dans les faits, SAMCRO est une organisation criminelle : trafic d’armes, de drogue et corruption en tous genres. Jackson Teller (Charlie Hunnam), personnage principal de la série, Gemma Teller-Morrow (Katey Sagal, ex Madame Al Bundy), véritable matriarche du club et Clay Morrow (Ron Perlman), leader de la bande, forment un trio brillant et plein d’ambigüités.

Sons of Anarchy : des bikers, un club, une famille.

11

Par Pierre-Olivier Bobo

Page 13: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

« Brains before bullets »

Créée et produite par Kurt Sutter (connu pour être l’un des scénaristes de The Shield), la série, faisant habilement référence à Hamlet de Shakespeare, s’intéresse également au fonctionnement d’une grande famille qui s’est établie avec le temps. Une famille avec ses propres codes, des relations parfois compliquées entre ses membres, et une certaine dose de manipulation afin que le club suive la ligne directrice imposée par les fondateurs des Sons of Anarchy.

Diffusion française : M6 aime les gross-es motos

Il est vrai que les 2 saisons de Sons of Anarchy ont été diffusées en France sur M6 et, certes, la pochette du DVD de la saison 1 est affreuse, mais n’ayez crainte de tomber sur une série caricaturale et beaufisante avec une bande de motards. Ok, Clay Morrow alias Ron Perlman a la bonne gueule pour jouer les seconds rôles dans un film du mardi après-midi sur la sixième chaine. Sauf qu’ici, ça fonctionne diablement bien. Sons of Anarchy nous emmène très loin. Gare aux clichés.

« Brains before bullets »Créée et produite par Kurt Sutter (connu pour être l’un des scénaristes de The Shield), la série, faisant habilement référence à Hamlet de Shakespeare, s’intéresse également au fonctionnement d’une grande famille qui s’est établie avec le temps. Une famille avec ses propres codes, des relations parfois compliquées entre ses membres, et une certaine dose de manipulation afin que le club suive la ligne directrice imposée par les fondateurs des Sons of Anarchy.

Diffusion française : M6 aime les grosses motosIl est vrai que la première saison de Sons of Anarchy a été diffusée en France sur M6 et, certes, la pochette du DVD est affreuse, mais n’ayez crainte de tomber sur une série caricaturale et beaufisante avec une bande de motards. Ok, Clay Morrow alias Ron Perlman a la bonne gueule pour jouer les seconds rôles dans un film du mardi après-midi sur la sixième chaine. Sauf qu’ici, ça fonctionne diablement bien. Sons of Anarchy nous emmène très loin. Gare aux clichés.

12

Par Pierre-Olivier Bobo

Page 14: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

L’histoire de l’Amérique latine a été marquée par une série de révolutions économiques, politiques, sociales et culturelles qui ont eu un fort impact sur la façon d’exercer la démocratie dans ces pays. Dans ce contexte, les médias se sont institutionnalisés en tant que forums de manifestation, de dénonciation et de proposition de la part de la société envers les gouvernants.

Au Mexique, on peut citer, à titre d’exemple, deux événements qui ont marqué deux rôles bien distincts des médias. Il y a exactement 15 ans, commençait l’insurrection zapatiste au Chiapas. 1995 était l’année de l’entrée en vigueur du Traité de Libre Commerce (TLC) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. L’incursion de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) avait dénoncé l’ambition du gouvernement corrompu de Carlos Salinas de Gortari de présenter le TLC comme « l’intégration définitive » du Mexique dans la « modernité ». Malgré ses limites et ses contradictions, cette révolte s’est dotée d’un langage et d’objectifs stratégiques innovants, dans un moment de crise et de désorientation de toute la gauche. L’apparition quotidienne du sous-commandant Marcos dans tous les médias a suscité l’intérêt du monde entier.

La publication de journaux de gauche est devenue plus assidue

Mais ça n’a pas duré longtemps. La visibilité du zapatisme a commencé à perdre sa force. Aujourd’hui il existe des

militants qui font appel au soutien de Promedios. Le mouvement zapatiste a su évoluer avec les nouvelles technologies. En effet le Projet Médias (Promedios) se nourrit des processus qui, à travers la vidéo et l’informatique, renforcent la création de médias populaires indigènes. Ces outils peuvent êtres utilisés pour consolider la tolérance et la compréhension en abattant les barrières sociales, culturelles et idéologiques. Les violations des droits de l’homme et la destruction de l’environnement sont maintenant répertoriés par les communautés elles-mêmes, brisant ainsi la dépendance vis-à-vis des grands médias pour raconter leur histoire.

La promesse de l’American dream

Le deuxième cas porte aussi sur un phénomène qui est toujours d’actualité, il s’agit de l’émigration mexicaine aux États-Unis. Au début, il s’agissait seulement de la population rurale qui abandonnait ses champs pour aller travailler dans les terres du nord. Aujourd’hui, même les ouvriers qualifiés et les gens ayant suivi des études partent à la recherche de meilleures opportunités. Dans ce cas précis, les médias ne sont pas seulement un outil de dénonciation, ils représentent aussi une manière de susciter la curiosité des gens. Bien qu’il existe différentes images des États-Unis, les immigrés quittent le Mexique car ils cherchent une vie de rêve, l’ « American dream » construit à partir du sentiment de supériorité qui est présenté de manière très régulière par la radio, la presse écrite et la télévision.

Les mEdias mexicains, un enjeu historique

13

Par Rosa Rosano

Page 15: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

L’attention des médias du monde entier est maintenant tournée vers Vancouver, ville-hôte des 21èmes Jeux Olympiques d’hiver 2010, qui se déroulent du 12 à 28 février.

C’est la troisième fois que les jeux olympiques sont organisés au Canada (Montréal 1976 ; Calgary 1988) et la première fois que cet événement est unanimement critiqué. Tous les quatre ans, un pays se retrouve au centre de l’intérêt médiatique. Ce pays entreprend l’organisation du très prestigieux spectacle sportif. C’est l’occasion de présenter ses valeurs d’hôte pour se promouvoir et attirer les investisseurs potentiels et les touristes. Mais surtout c’est la fête du sport. Cette année, c’est le Canada qui doit assurer des conditions parfaites pour la compétition sportive. Malheureusement, depuis le début de l’évènement les inattentions organisationnelles se multiplient. Tout autour du monde, lorsque les médias évoquent la classification des médailles olympiques, ils n’oublient pas d’énumérer les fautes des organisateurs.

Finissez cette folie !

« Finissez cette folie ! » écrit le journal allemand « Bild ». Tout ça à cause de l’augmentation du nombre d’accidents sur les trajets sportifs. Les jeux olympiques de Vancouver ont, en effet, commencé par un drame – un lugeur géorgien a péri pendant l’entrainement, la piste n’étant pas assez sécurisée. Chaque jour, la flamme olympique s’assombrie, à mesure que les médias se font écho des accidents. Ces jeux pourraient s’inscrire dans l’histoire

comme un évènement dominé par de trop nombreux accidents tragiques. « Bild » indique, à ce titre, qu’il faut s’éloigner de la règle: plus haut, plus vite, plus fort.

Un fiasco.

Les trajets dangereux, le mécontentement des sportifs, les problèmes de météo et de transports ; pour toutes ces raisons, une partie des médias a déjà jugé les jeux olympiques de Vancouver comme étant les pires de l’histoire. Beaucoup de journalistes croient qu’avec la défaillance organisationnelle arrivera l’échec financier. Ce sont surtout les médias anglais (« The Guardian ») qui se plaignent du chaos et prévoient que cet évènement se terminera sur une faillite plus grave que celle d’Atlanta (1996) ou de Montréal (1976). Les journalistes s’accordent à dire que Vancouver n’a pas été le meilleur choix pour organiser les jeux olympiques 2010. Chaque jour une nouvelle affaire ternit les succès des participants. Pour beaucoup de sportifs ce seraient les pires jeux olympiques… mais pour les gagnants de médailles, c’est le contraire !

Tout le monde participe aux Jeux Olympiques

14

Par Katarzyna Kolankowska

Page 16: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Satisfaire le voyeurisme de chacun : c’était la nouveauté, à l’époque. Dix ans après, la télé-réalité continue de faire parler d’elle, avec des émissions qui vont de plus en plus loin.

Retour en septembre 1999. Veronica TV, une petite chaîne néerlandaise, lance l'émission "Big Brother", produite par la société Endemol : cent jours durant, les participants à ce jeu d'un nouveau genre, acceptent de vivre ensemble, 24 heures sur 24, avec la présence continue de caméras vidéo et de micros. Le dispositif du programme doit respecter quatre facteurs : un lieu clos, des tâches imposées par la production, une mécanique d'élimination sur laquelle le public a le dernier mot et le fameux "confessionnal", où chaque candidat exprime ses états d'âme. On a beau dire, le concept "rats de laboratoire" scandalise autant qu'il fascine, et s'exporte aussitôt dans près de 70 pays.

Et en France ?C’est M6 qui importe ce nouveau concept en France, en 2001. Le phénomène "Loft Story" embrase la société française et dope les audiences. Le premier soir, pas moins de 5,2 millions de téléspectateurs découvrent ce mode de divertissement inédit, tandis que le CSA formule une recommandation

"visant à assurer le respect de la dignité humaine". La lauréate de l’épreuve, Loana, encore anonyme quelques semaines auparavant, accède au rang de célébrité : une promotion médiatique sans précédent. La télé-réalité fait alors une entrée fracassante dans le PAF. Tout s’enchaîne à une vitesse folle. Rien ne sera plus comme avant et les producteurs l’ont bien compris. La machine est en route, des dizaines d’émissions de ce style voient le jour et ce, dans tous les domaines : de Secret Story à Koh Lanta, en passant par la Star Academy, et plus récemment La Ferme Célébrités dans la Jungle. La presse people s’en délecte !

Trop c’est tropSans parler du fait que des people (en quête d’une notoriété perdue) se ridiculisent depuis quelques semaines en Afrique du Sud, en essayant de devenir de « bons fermiers », la télé-réalité est allée probablement trop loin, avec l’histoire de Jane Goody. Rappelez-vous l’histoire de cette jeune Anglaise, qui s’était faite connaître en participant à l’émission « Big Brother » en 2002. Peu de temps après, elle choisissait de rendre publique, au maximum, sa lutte contre la maladie et ses dernières heures, en se faisant filmer jour et nuit ; et devenait, à ce titre, un véritable phénomène médiatique. A 27 ans, elle est décédée des suites d’un cancer, et tout le monde a pu suivre en images sa terrible descente aux enfers…

10 ans après, le succès de la télé-réalité est toujours palpable. Des milliers de téléspectateurs sont chaque jour au rendez-vous, assis confortablement au fond de leur canapé… pour suivre les aventures de leur rat de labo préféré.Alors, rendez-vous tous les jours sur TF1 à 18h15… ou pas.

LES CHRONIQUES DE MEDIAPOLIS, L’EMISSION DE RADION DIJON CAMPUSPar Coralie Morelle

TÉLÉ-RÉALITÉ : 10 ANS DÉJÀ.

15

Page 17: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

16

Page 18: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Depuis 20 ans, le film post-décembriste creuse toujours le chemin vers le cœur de son propre pays. Les Roumains restent insensibles aux films de leurs jeunes réalisateurs, récompensés dans les festivals européens. Pourtant, les étrangers encouragent le talent de ces cinéastes, notamment en investissant de l’argent dans des coproductions.

Des réalisateurs connus, mais ignorés Après la chute du communisme en Roumanie, le cinéma national a trouvé dans la révolution de 1989 et ses effets une source infinie d’inspiration. Lucian Pintilie (Trop Tard, Terminus Paradis), Mircea Danieluc (Le Seigneur Des Escargots, Le Lit Conjugal), Nae Caranfil (Philanthropique, Asphalt Tango) et Dan Pita (Hotel de lux) sont les premiers réalisateurs à aborder des sujets sociopolitiques et à faire la critique acide d’une société en transition. La nouvelle vague, dont font partie les jeunes Cristi Mungiu (Palme d’or en 2007 pour 4 Mois, 3 semaines et 2 jours), Cristi Puiu (La Mort de Dante Lazarescu) et Catalin Mitulescu (Comment j’ai passé la fin du monde), montre également les défauts et les peurs d’un peuple trop tourné vers le passé. Le

message final est toujours inquiétant, les personnages se résignent devant la vie qui semble les accabler. Malgré le côté sombre et pas du tout flattant pour la Roumanie, ces films sont appréciés par la critique internationale et reçoivent des prix renommés.

Manque de soutien des médias Le public roumain ne remplit pas pour autant les salles de cinéma. A croire qu’il est en train de saborder lui-même ses réalisateurs. Peut-être son reflet sur la toile du grand écran lui déplaît-il? Peut-être la démarche de ce cinéma est-elle une gifle trop dure à supporter? Ou bien, est-il indifférent et ignorant vis-à-vis de ces créations ? Tout à fait possible dans un pays qui ne compte qu’une vingtaine de chaînes de télévision et qui doit faire face à un incroyable manque de soutien. Les médias roumains ne se donnent pas la peine de promouvoir ces films au niveau national. Il n’y a pas d’éducation cinématographique à travers les moyens de communication. Il faut pourtant rappeler les deux ou trois radios roumaines qui apportent timidement leur soutien, au même titre que certaines chaînes de télévision. Mais cela reste insuffisant. Ce sentiment d’indifférence des nationaux vis-à-vis des réalisateurs roumains est frustrant.

L’Etat semble ne rien faire pour améliorer les choses : cette année, il a baissé de 20 % le budget destiné au Centre National du Cinéma roumain. De plus, il reste insensible à la fermeture des salles de cinéma dans les villes de province, ces dernières années. Les lois pour la protection et la diffusion de ses créations artistiques sont inexistantes ou inapplicables. Cependant une lumière semble percer au bout du tunnel: les Français, notamment, continuent de réaliser des coproductions.

LES CHRONIQUES DE MEDIAPOLIS, L’EMISSION DE RADION DIJON CAMPUSPar Dana Maria Robu

LE CINÉMA ROUMAIN NE FAIT PAS BON MÉNAGE AVEC SES NATIONAUX

17

Page 19: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Ils investissent et ces films gagnent des prix, la reconnaissance internationale, le public étranger. Les étrangers nous donnent plus de crédit. C’est quand-même drôle, mais il faut les remercier et retenir la leçon, car du sommeil d’une nation naît des monstres…d’indifférence.

Les Roumains devraient dépasser les faux complexes du passé, tourner la page et regarder vers le futur. Les réalisateurs pourraient mettre en lumière d’autres aspects de la Roumanie, et pas seulement l’obscure de notre société, et cela sans perdre la qualité de leur travail. Qu’ils montrent aux autres que les Roumains savent s’analyser objectivement, se tourner en dérision, pleurer mais aussi rire le sourire jusqu’aux oreilles.

18

Page 20: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Dans les lycées de Moscou, il peut arriver que les élèves se réunissent après les cours pour fumer une clope, boire des bières ou pour essayer de draguer leurs copines de classe. Cela n’a rien d’extraordinaire, direz-vous, si l’on compare avec les adolescents du monde entier. Mais la polémique est née du fait que la réalité soit présentée de manière tragique sur la première chaîne télé russe.

Le lancement de la nouvelle série « Chkola » (« l’École » en français) sur la chaîne, Pervyi Kanal, a suscité un débat entre les professeurs, les élèves, leurs parents, la direction de la chaîne et l’équipe de tournage de la série, mais aussi au sein du Parlement, où les députés du parti communiste ont demandé la censure de l’émission…

Et effectivement, pour avoir vu la bande annonce et quelques images, il s’agit d’une

série très radicale sur l’adolescence et les problèmes dans le système scolaire russe. L’intention de la réalisatrice, Valeria Gay, dite Guermanika, était de tourner un docu-fiction. La trame se passe, en effet, dans un lycée moscovite de la banlieue, aux heures de cours, et les protagonistes sont à la fois des acteurs et des élèves de neuvième année (qui correspondrait à la fin du collège en France).

Alcool, sexe, drogues et un langage obscène n’ont pas empêché le docu-fiction d’être diffusé en prime-time à 18h20 et retransmis à 23h. Les réactions ne se sont pas faites attendre.Les enseignants protestent contre l’image négative et déformée du système scolaire représentée sur « Chkola ». C’est un sentiment d’indignation d’autant plus fort qu’en 2010- année du professeur- leur profession est censée être honorée à l’initiative du gouvernement. Et oui, quelle réputation auront les profs après cette série où les jeunes leur parlent

« L’école » : réalité ou déformation dans la télévision russe

19

Par Rosa Rosano

Page 21: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

sans aucun respect, comme s’ils étaient leurs potes, et où même les profs considèrent les écoliers comme des êtres inférieurs ???

“Du sabotage à l’égard des enfants et des adolescents”

D’autre part, les autorités se sont révoltées contre le dénigrement de la jeunesse russe actuelle.La controverse s’est aussi produite parmi les élèves figurant dans la série : ils exigent que l’émission soit censurée car ils se sentent utilisés pour jouer les rôles d’anti-héros…D’un autre côté, il y a des parents qui écrivent aux journaux, en racontant qu’ils ont enfin pu regarder à la télé ce qu’ils voyaient déjà à la maison ou ce que leurs enfants leur avaient déjà raconté. De son côté, le service de presse de la chaîne se défend en argumentant qu’il faut se pencher sur les problèmes de l’école au lieu de les cacher. En effet, la bande annonce assure que “personne n’avait montré la vie à l’école comme cela avant nous”.

C’est justement l’absence d’un bon professeur ou d’un étudiant modèle qui est dénoncée. Car ce n’est pas seulement l’alcool, ni les propos obscènes et le sexe qui font l’objet de la discussion, mais le manque d’une voix qui puisse apporter, comme on dit, « des valeurs morales » exemplaires. Les jeunes semblent tous être les mêmes, violents et médiocres. D’une certaine manière, il semblerait que les responsables de la série ait « filtré » les choses pour ne montrer que les aspects négatifs.

« Et tant mieux si les gens sont choqués »

Et si on avouait qu’ils sont presque tous comme ça ? Et que c’est ça dont il faudrait s’inquiéter plutôt que de l’interdiction de la série ? En tout cas, Guermanika est fière d’avoir déclenché la polémique. Elle explique que son film traite de l’adolescence, de la solitude des parents, de la difficulté de grandir. « Et tant mieux si les gens sont choqués, ça faisait longtemps qu’ils étaient habitués à une télévision et à un cinéma qui choisissait pour eux ce qui était bon et ce qui était mauvais »

Mais le scandale a pris des proportions internationales. Plusieurs journaux européens en ont parlé quelques jours après le lancement, le 11 janvier dernier. Parmi eux, le quotidien italien La Repubblica, qui considérait que les résultats sont durs dans un pays qu’il juge divisé par l’envie de vérité et l’envie d’entendre les informations rassurantes de la part de l’État. Après avoir consulté quelques articles parus dans la presse russe (RIA Novosti et Voice of Russia……), on peut juste conclure qu’il s’agit là d’un signal d’alarme pour la réforme du système d’éducation avant qu’il ne soit trop tard.

20

Page 22: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Andrzej Wajda a dit : “Un dieu a donné deux yeux au cinéaste, un pour qu’il regarde dans la caméra, l’autre pour qu’il observe attentivement tout ce qui passe autour de lui.” Cette phrase est devenue une idéologie pour Wajda qui l’a accompagnée tout au long de sa carrière.

Andrzej Wajda est venu à Dijon pour présenter sa nouvelle œuvre « Tatarak ». A l’Eldorado a eu lieu une discussion autour de ses œuvres animée par Noël Simsolo, le critique de cinéma.Wajda est un réalisateur et scénariste polonais, le plus grand et le plus connu, un des créateurs de l’école du cinéma polonais. Wajda, puisant dans la peinture et s’inspirant des grands thèmes de l’histoire nationale, a réalisé plusieurs films très épiques au ton romantique. Son aventure avec le cinéma a commencé en

1955 avec “Génération”, ce film a déclenché un nouveau mode de réalisation plein de symboles dans le cinéma polonais. Cette nouvelle façon de filmer a été causée par la situation politique de l’époque. Mais les communistes cherchaient à le censurer.

Un bâillon dans la bouche.Lors de la rencontre à l’Eldorado, le réalisateur a longuement expliqué en quels points la censure a influencé ses œuvres. “J’ai fait des films politiques parce que la situation l’a exigé. Le cinéma c’était l’endroit où devait avoir lieu une discussion sur la façon dont notre pays devait se développer. La production cinématographique était très contrôlée à l’époque et pour pouvoir dire ce qu’on voulait il fallait utiliser l’image” – ajoute Wajda. Le cinéaste a communiqué avec les spectateurs par une image pleine d’informations camouflées, pleine de symboles. “Mes œuvres montrent qu’un film poétique ET politique ce n’est pas un paradoxe.”

Il a également fait des films qui n’ont eu aucun lien avec l’Histoire polonaise. Wajda souligne qu’il n’était pas un maniaque de films politiques, mais à un moment donné il a senti que c’était son devoir. C’est la raison pour laquelle lorsque les ouvriers du chantier naval de Gdansk lui ont « commandé » un film, il a accepté. “Ils m’ont demandé de faire un film sur eux, ainsi s’est formé « L’homme de fer », le seul film que j’ai fait sur commande.”

La mission.Les films d’Andrzej Wajda ne sont pas faciles, parfois ils provoquent beaucoup d’émotions, réveillent les souvenirs, les cauchemars. “J’ai toujours cru qu’il faut fouiller là où ça fait mal, qu’il faut faire des films qui posent des questions mais qui en même temps aident à trouver les réponses parce que le cinéma doit servir aux gens. Moi, je suis un serviteur.”

Rencontre avec Andrzej Wajda

21 Par Katarzyna Kolankowska

Page 23: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

22

Page 24: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

Le 1er février, alors que Mickaël Vendetta et Franky Vincent débarquaient sur TF1 dans « La Ferme Célébrités en Afrique », cinq journalistes radios tentaient « huit clos sur le net », une expérience d'un tout autre genre, dans un chalet du Périgord. Le concept : s’enfermer dans un gîte rural pendant une semaine, coupés de tous les médias traditionnels, avec pour seul accès à l'information, les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Si Libération s'amuse très vite de l'expérience en la rebaptisant « gîte story », nos cinq valeureux journalistes comptent bien trouver des réponses à une question plutôt sérieuse : Comment être informé et informer à son tour, quand on est coupé des sources traditionnelles d'information ?

Du 1er février au 5 février, c'est donc tous les jours, sur France Info, que les journalistes ont donné leur vision de l’actualité telle qu'ils la percevaient à travers les gazouillis de Twitter ou les commentaires sur Facebook. Qu'en est-il ressorti ? Pas grand-chose. Aucune réflexion sur le journalisme en général, mais plutôt des données sur les réseaux sociaux, qu'un adolescent de 15 ans (du Périgord ou d'ailleurs) aura sûrement constaté bien avant eux. Nos cinq journalistes ont été tout simplement surpris, dans leur chalet isolé du Périgord, de découvrir la rapidité avec laquelle l'information est relayée. « On

savait que Twitter avait cette qualité mais on ne mesurait pas l’ampleur du phénomène » déclare d'ailleurs Benjamin Muller, un des cinq journalistes, dans un bilan publié sur le site de France Info. Les journalistes découvrent que Twitter, c'est rapide ! Mieux vaut tard que jamais, comme dit le célèbre proverbe. Jeudi matin, avant dernier jour de l'expérience. David Abiker, chroniqueur sur France-Info, rejoint ses amis « geek » dans le Périgord, pour un bilan sur place. Là encore, on en apprend beaucoup. Si du côté de La Ferme Célébrités sur TF1, on ne s'étonne plus de découvrir comment Greg le Millionnaire s'épile les poils du torse, du côté des journalistes, on détient une information capitale sur France Info : ils goûtent enfin à la cuisine locale ! Après la quiche lorraine des premiers jours, ils ont eu droit à un petit salé aux lentilles, arrosé de Bergerac.A ce stade de l'expérience, même si l'on est un fervent adepte du proverbe : « La fin justifie les moyens », la perplexité est de mise face aux conclusions tirées de l'expérience « huit clos ».Faut- il vraiment jouer les Robinson Crusoé, au fin fond du Périgord, pour découvrir que Twitter diffuse l'information plus vite que les médias traditionnels ? En tous cas, l'imagination des journalistes pour servir l'avancée de leur propre métier est pour le moins florissante. La croyance en ce qu'ils font l'est aussi. Huit jours après la fin de l’expérience, Benjamin Muller conclut sur le blog de France Info : « Je ne sais pas encore sur quoi, mais je suis sûr que cette expérience va déboucher sur quelque chose. Quelque chose de concret, se basant sur ces réflexions. J’ai hâte… ». Nous non plus, on ne sait toujours pas, mais on a hâte ! En attendant, pour un peu plus de spectacle, reste toujours La Ferme Célébrités en Afrique. Quitte à ne rien apprendre dans un trou paumé, autant regarder TF1.

Huit clos sur le net : les journalistes, ces imbéciles heureuxQue l'on soit zélateurs ou détracteurs de Pierre Bourdieu, on connaît la chanson : les journalistes ont souvent des idées, pour le meilleur et pour le pire. Parfois même, ils arrivent qu'ils aient une fausse bonne idée. La dernière en date s'appelle « Huit clos sur lenet ».

Par Thérèse Di Campo

Page 25: MEDIAFUTE FEVRIER-MARS

RETROUVEZ-NOUS SUR LE SITE:http://issuu.com/mediafute/RETROUVEZ-NOUS SUR CE BLOG:http://mediafute.wordpress.com/RETROUVEZ-NOUS SUR CE SITE:http://www.u-bourgogne.fr/master-euromedias/CONTACTEZ-NOUS A CETTE L’ADRESSE:[email protected]

LE JOURNAL DU MASTER 2 EUROMÉDIAS DE L’UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE

MediaFuté