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MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT-BENOIT JOSEPH LABRE Lors de la remise des tuiles, le 16 avril à Amettes, j’ai eu cette idée de vous envoyer quelques photographies que je rapporte de mes incessants voyages sur les traces de mon saint ami Benoît Joseph. En août dernier, je suis parti en pèlerinage en Provence sur les pas de notre Ami Benoît Joseph, et plus précisément au hameau des Bellons sur un chemin communal qui relie la ville d’Artigues à Rians.

MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT BENOIT … · Quand dans la pauvre maisonnette Il reçoit le Dieu tout-puissant ! ... aux haillons de mon Ami je poursuis ma route en sa compagnie

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MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC

SAINT-BENOIT JOSEPH LABRE

Lors de la remise des tuiles, le 16 avril à Amettes, j’ai eu cette idée de vous envoyer quelques photographies que je rapporte de mes incessants voyages sur les traces de mon saint ami Benoît Joseph. En août dernier, je suis parti en pèlerinage en Provence sur les pas de notre Ami Benoît Joseph, et plus précisément au hameau des Bellons sur un chemin communal qui relie la ville d’Artigues à Rians.

Le hameau des Bellons et sa Bastide ou notre saint vagabond qui harassé de fatigue fut accueilli un soir d’hiver 1774 par Estienne Bellon. Avec bon cœur Estienne lui donna le gîte et le couvert, le reçut très simplement dans son humble demeure. Le lendemain, au lever du jour avant de reprendre la route, très touchée par son hospitalité, Benoît Joseph lui témoigna sa reconnaissance en lui déclarant « Maître Bellon : au nom de Dieu, vous aurez vous et vos descendants le pouvoir de soulager les malheureux, je vous confère le don de guérir et ce don passera à l’aîné de vos descendants mâles jusqu’à la septième génération ». En 1994 fut construit au hameau des bellons un oratoire dédier au saint pèlerin il fut offert par les habitants du lieu qui honore encore aujourd’hui la mémoire de son passage en Provence.

L’Oratoire Saint Benoît-Joseph Labre au hameau des Bellons

J’ai visité ce lieu enchanteur que le soleil est beau dans ce petit coin de nature, je me souviens ! J'ai vu tout, les arbres dans une panoplie de couleurs se pâmer sous mon oeil comme un coeur qui palpite... et l’odeur du thym sauvage portées par la brise dans toute sa tendresse. Le disciple de Benoît-Joseph que je suis, emplit ses poumons et de mon être profond émerge une émotion qui aspire à lui toute cette énergie qui imprègne le chemin qui mène à la bastide. De son pas calme Benoît-Joseph a dû remarquer avec avantage cette nature généreuse au calme monastique. Lui qui aima vivre ses moments tranquille en suivant le Dieu qui l’attire « ailleurs » sur des sentiers revêches et peu faciles.

Benoît-Joseph est l’ami de l’homme, le vrai compagnon toujours présent bienheureux celui-là qui peut avec amour prendre la décision de suivre ses pas. En rêvant un peu, il me semble l’apercevoir aux détours de la route me lançant son bonjour ! Comme pour me dire, avance et prie mon ami, avance avec Foi…..

La petite plaque de l’oratoire qui commémore le bicentenaire de son passage

La niche qui abrite la statue du saint

L’oratoire du hameau des Bellons

AU BIENHEUREUX BENOIT JOSEPH L.A.BR.E

Célébrons l'heureuse victoire D'un bienheureux nommé Benoît,

Félicitons-le de la gloire Qu'en ce jour au ciel il reçoit.

Dans ces bas lieux sa vie obscure Du monde le tenait caché,

Mais son âme sainte et si pure Sort enfin de l'obscurité.

2 Benoît, dès sa plus tendre enfance, Pour son Jésus brûlant d'amour, Ases parents fit tant d'instance

Qu'il obtint de le suivre un jour. Dans une nouvelle carrière

Suivant les désirs de son coeur, Et sans retourner en arrière. Court avec une sainte ardeur.

3 Si la tendresse maternelle

A ses désirs veut s'opposer, Pour Dieu Benoît toujours fidèle

Saura bientôt en triompher. « Ah ! Laissez-moi, ma tendre mère,

« Suivre l'attrait de mon Jésus ! « Dans sa seule grâce j'espère : « Je ne demande rien ne plus. »

4 Non, non, les plus grands sacrifices

Ne peuvent jamais l'arrêter Il ne trouve que des délices Et court au lieu de reposer.

S'il sort d'un premier monastère Pour suivre la voie de son Dieu, C'est qu'il veut une vie austère

Qu'il ne trouve point en ce lieu. 5

Pour suivre la divine trace D'un Dieu souffrant, portant sa croix,

Il n'est rien que Benoît ne fasse. Jésus le veut, il suit sa voix.

Dieu m'appelle, je veux le suivre,

Se dit-il, et jusqu'à la mort Pour lui seul je veux toujours vivre, Dans ses mains je remets mon sort.

6 A Sept-Fonts, comme à la Chartreuse,

Benoît ne fera que passer ; Une contrée plus heureuse Désormais pourra le fixer. Portant ses pas vers l'Italie,

Cheminant par monts et par vaux, C'est là qu'il va couler sa vie,

Mériter l'éternel repos. 7

Comment nous peindre de Lorette Les transports, le ravissement,

Quand dans la pauvre maisonnette Il reçoit le Dieu tout-puissant !

C'est dans cet humble sanctuaire Que de Dieu l'ange descendu, Pleine de grâce, soyez mère !!! Dit-il, et le Verbe est conçu.

8 Daignez, ô Marie, ô ma mère, Veiller sur moi, me soutenir : Tant que je serai sur la terre

Constamment je veux vous servir. Que votre bonté maternelle Dirige et conduise mes pas,

Que la vie heureuse, éternelle, Soit le prix de tous mes combats.

9 Rome, Rome, cité chérie ! Apparaît enfin à ses yeux : De bonheur son âme ravie Goûte les délices des cieux.

Permettez, ô mon divin maître ! Que, toujours marchant sur vos pas,

A vos pieds je puisse paraître Et vous suivre jusqu'au trépas.

10 Toujours fidèle à sa promesse,

Auprès du Très Saint Sacrement, Goûtant la plus douce allégresse,

On le trouve constamment.

Dans le délicieux asile Où le Seigneur est adoré,

Voyez-le modeste, immobile, Priant humblement prosterné.

11 La pauvreté lui fut si chère,

Qu'il choisit pour son logement Une humide et vieille tanière Dont le tigre fut l'habitant, Et couché sur la terre nue, 11prenait son peu de repos.

Chrétiens, pécheurs, à cette vue Ne redoutons pas tant nos maux.

12 Mais sa carrière se termine,

Et l'âme, embrasée d'amour, Par un doux transport s'achemine Et monte vers l'heureux séjour. Tendre Marié, ô mère aimable ! Venez recevoir votre enfant ;

Dans le sein de l'Être adorable Ah ! Déposez-le triomphant.

13 Du haut de la céleste voûte,

Où es saints sur ces harpes d'or Que le Seigneur lui-même écoute

Soupirent leur divin accord, 0 sublime et'sainte harmonie !

Heureux Benoît, faites qu'un jour Aux pieds de Jésus, de Marie, Nous la goûtions à notre tour.

Rome 1868

Benoît-Joseph était un sage il adorait son Dieu sa mémoire appartient à cette terre, ou son culte et sa curieuse vocation sont encore bien présent en Provence.

Je te rends grâce mon Ami pour tous ses jours ou nous avons marché ensemble Le hameau des Bellons en août 2008

Didier Noel

MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT-BENOIT JOSEPH LABRE

Mon séjour en Provence m’a permis de me rendre dans un autre lieu ou Benoît-Joseph fut reçu, dans le joli Prieuré Saint-Jean de Garguier dirigé par quatre religieuses de la congrégation des Soeurs consacrées du Sacré-Coeur de Jésus À mon arrivée j’ai moi-même pu constater que la réputation d’hospitalité des Sœurs du Prieuré est à la hauteur en terme d'accueil et de chaleur humaine. Elles font de ce lieu un merveilleux centre de pèlerinage.

À l’époque de Benoît-Joseph, la chapelle n’était alors qu’une grange qui servait de remise au prieuré, notre Ami passa trois nuits en prière avant de reprendre « ailleurs » sa route vers Rome. Le pèlerin d’aujourd’hui, accède à cet oratoire par la grande porte d’entrée du cloître à droite où l’on peut lire l’inscription sur l’antique porte « Oratoire de Saint Benoît-Labre »

La statue de notre Saint Ami dans l’oratoire Saint-Jean de Garguier

Les sœurs de l’oratoire gardent avec dévotion un reliquaire qui contient une parcelle de son vêtement.

Le reliquaire de l’oratoire qui contient la parcelle de son vêtement .

La parcelle de vêtement du reliquaire De nos jours le Prieuré dépend du Diocèse de Marseille, mais à l’époque de Benoît-Joseph, l’ancienne Provence avait Arles et Aix érigés en archevêchés bien avant Marseille, L'église épiscopale de Marseille remonte à la première moitié du IIIe siècle. Malgré son importance, Marseille est resté un évêché suffragant de l’archevêché d’Arles jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Le dernier archevêque d’Arles, Jean-Marie Duleau, a été tué durant la Révolution, à Paris, le 2 septembre 1792. Le diocèse a alors été réuni pour 22 ans à celui d’Aix-en-Provence et en 1948, le diocèse devient archevêché directement rattaché au Saint-Siège. C’est grâce à cette orientation ecclésiastique que la Provence a été une terre d’accueil naturelle des grands ordres monastiques. Le prieuré abrite à l’intérieur de son antique chapelle (1646) un petit musée qui regroupe des d’ex-voto très ancien œuvre de la foi des hommes en reconnaissance d'un miracle ou d'une guérison. Environ 450 peintures sur bois retracent la vie des personnages en région marseillaise depuis le XVe siècle. Les Amis de Saint Jean de Garguier s'occupent de faire restaurer la collection d'ex-voto. Grâce au dévouement et à l’érudition des soeurs, j’ai admiré toutes ses œuvres avec beaucoup de joie.

L'entrée de la chapelle surmontée d'une statue de Saint Jean le Baptiste grand protecteur du Prieuré

Statue du Saint Pèlerin d’Amettes sur le pilier à l’entrée du Prieuré

Le Pilier de l’entrée

Un bien curieux pèlerin à la porte du prieuré

De nos jours le Prieuré Saint-Jean de Garguier et un centre d'accueil et de retraites, je fus comblé de joie et de bonheur lors de mon pèlerinage en Provence, attaché aux haillons de mon Ami je poursuis ma route en sa compagnie vers des chemins d’aventure que je confie à la divine providence. Je reviendrai en Provence, il existe encore tellement d’endroits ou je retrouverai la trace de son passage, l’histoire continue…

Je te rends grâce mon Ami d’avoir guidé mes pas dans cet humble sanctuaire Ou j’ai prié avec toi…

Le Prieuré Saint-Jean de Garguier

Août 2008

Didier Noel

Adresse postale : Saint Jean de Garguier

Maison diocésaine et chapelle de pèlerinage 13420 Géménos

Tél : 04 42 32 21 26 Administrateur du prieuré : Pierre GERARD (curé d’Aubagne) Messe(s) du Dimanche : 18h 30 en été (du 1er avril jusqu’au 1er

novembre) 18h00 en hiver (à partir du 1er novembre).

Mail : [email protected]

Note toutes les photographies sont la propriété du Père Raymond Martel

Tous droits réservés

MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT-BENOIT JOSEPH LABRE

Pendant le retour vers le Nord de la France, mes pas m’ont conduit tout naturellement à environ 110 kilomètres d’Amettes dans un petit village du département de la Somme, à Monchy-Lagache. En suivant les chemins étroits de campagne qui conduisent au centre d’une place ensoleillée. Une trouée entre les nuages me laissa apercevoir un ciel bleu et constellé d’une myriade de petits nuages qui brillait très, très fort sous la lumière jaune pâle du soleil, très vite mon regard se posa sur le calvaire qui domine la place du village ou se trouve une croix qui repose sur une colonne ionique du début du XVIIe siècle. Elle est dédiée à Saint Benoît-Joseph Labre, le saint vagabond qui pendant sa descente vers le sud de la France, passa une nuit en oraison à cet endroit.

La place du village de Monchy-Lagache est sa croix monumentale Dédiée à Saint Benoît Joseph Labre

La Croix Saint Benoît Joseph Labre

J’imagine sans peine la scène, le soir tombait, un homme, un mendiant agenouillé un livre de prières à la main.

Vagabond nu-pieds au bord du chemin, sous la pleine lune immobile au-dessus de la croix monumentale. Harassé, le ventre vide. Benoît-Joseph vient de plier le genou dans l’herbe : le visage illuminé, il égrène son chapelet, et exhale à pleine voix sa suprême prière. « Ah Seigneur ! Cette croix ne va pas bien sur vos épaules, mettez-la sur les miennes ; c’est à moi, qui suis un pêcheur, qu’il convient d’en être chargé. » S’inclinant de plus en plus, jusque par terre consumé par le feu de sa rencontre intime et personnelle de l’amour divin. En l’aimant, il s’adresse à Dieu. Le matin venu à la première lueur de l’aube le cœur rempli d’espoir. Il reprend son chemin et marche, là où Dieu l’appelle. « Ailleurs » Seul, pour cet « itinéraire vers le cœur » qui est son cheminement intérieur.

La beauté des accès au village de Monchy-Lagache

L’église de Monchy-Lagache

Je te rends grâce mon Ami pour cet instant de prière en ta compagnie

De Monchy-Lagache Août 2008

Didier Noel

Note toutes les photographies sont la propriété du Père Raymond Martel

Tous droits réservés

MES CHEMINS DE TRAVERSE AVEC SAINT-BENOIT JOSEPH LABRE

Le lendemain après être rentré de mon périple à travers la France, je reprends la route en direction du département du Nord à Haverskerque, afin de me recueillir dans la petite chapelle Saint Benoît labre, dite Dellis Chapelle qui date probablement de la fin du XIXe siècle, à la mémoire de Saint Benoît Labre. Autrefois, à chaque enterrement les familles des défunts déposaient à la chapelle une croix. J’ai de très jolies photographies de cette chapelle ainsi que de la statue du Saint pour le site du Père Raymond Martel.

L’inscription au dessus de la porte d’entrée de la chapelle

La chapelle Saint Benoît Joseph Labre de Haverskerque En ce lieu je suis en paix. Malgré mes difficultés et mes tracas de la vie quotidienne. Et aujourd’hui en restant volontairement dans l’ombre des grands

rassemblements. Je continue ma quête en suivant les traces de l’ami véritable qui chemine avec moi. Et bien souvent je me souviens, comme pour rappeler les désordres de mon adolescence, et les difficultés de ma vie d’adulte. Que l’espoir brille toujours très, très fort dans le secret de mon cœur.

Les plus chanceux ou ceux d’entre nous qui avons la foi, pourront peut-être encore aujourd’hui au pied de ce calvaire, de cette chapelle, le long de ce chemin, rejoindre la cohorte des pèlerins et des routiers qui toujours en voyage comme Benoît joseph Labre, ont le cœur trop ardent et trop vaste, pour se priver du grand air de ce besoin de la respiration d’un « ailleurs », avec pour seule certitude que chaque prière est un pas de plus vers Dieu. Respirer ici, ou là-bas, à l’abri du regard des autres. Besoin irrésistible de se retirer du monde. De trouver l’endroit où l'on n’a pas à être

autre chose que soi même, se libérer enfin des contraintes et de l’exigence de la vie quotidienne. Et quand la nuit va tomber sur le chemin. Loin des tumultes de la ville, on entendra que le bruit de nos pas vers ce lieu unique du dialogue avec le Seigneur. Dieu donne au croyant, individuellement, le désir de sa rencontre Il n’est pas évident que l’on y arrive nécessairement, mais dans la bonne volonté réside la persévérance et le don de soi, cela permet notamment de traverser les épreuves qui sont souvent au rendez-vous du pèlerin. Bien des chemins existent, certains plus difficiles que d’autres… avec le cœur Dieu nous attend sur les petits sentiers semés d'émotions, les chemins de traverse.... Voilà où je vous convie Père Martel et vous mes amis sur ces chemins de rencontre avec Benoît-Joseph.

Détail de la statue du Saint

Statue de Saint Benoît-Joseph Labre dans la chapelle Je te rends grâce mon Ami de guider mes pas chaque instant de ma vie,

Merci pour tous ces jours ou tu étais la…..

De Haverskerque Août 2008 Didier Noel

Note toutes les photographies sont la propriété

du Père Raymond Martel Tous droits réservés