Methodes d Exercices Juridiques Le Commentaire d Arret

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  • 7/31/2019 Methodes d Exercices Juridiques Le Commentaire d Arret

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    Analyse et commentairedune dcision de justice

    S e c t i o n I I I

    Le commentaire darrt

    I. Qualits requises

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    Le commentaire darrt requiert des qualits de fond et obit uneprsentation formelle spcifique.

    1. Qualits de fond

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    Connaissance lmentaire du droit positifIl est indispensable deconnatre le droit positif dans lequel sinsre larrt. Cette connaissance doit trematrise et ordonne en vue de dgager la porte de larrt. A proprement parler,tous les arrts de la Cour de cassation ont la mme valeur, en ce sens quilsconstituent des dcisions de justice manant du plus haut organe de la hirarchiejudiciaire. Cependant, ils nont pas tous la mme porte.

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    Arrts despce et arrts de principe Une division essentiellepermet de scinder les arrts de la Cour suprme en deux groupes. Le premier estform par les arrts despce dont la caractristique est que la solution quilscontiennent na pas vocation stendre au-del du litige en cause, soit parce que lescirconstances particulires du conflit limposent, soit parce que larrt reprend unesolution solidement tablie. Les arrts despce ne font que trancher un litige.

    A loppos, les arrts de principe, au-del de la solution quils donnent au litige,modifient le droit positif pour lavenir. Ils noncent dans des termes gnraux,plus ou moins explicitement, un principe nouveau permettant de rsoudre leslitiges concerns par la mme question. Mme si il est dfendu au juge deprononcer par voie de disposition gnrale et rglementaire sur les causes quileur sont soumises (art. 5 C. civ.), il appartient la Cour de cassation, a fortiori enlabsence de texte, dunifier et dinterprter le droit positif.

    Lorsquil sagit darrts de cassation, les arrts de principe contiennent, le plussouvent, un chapeau, cest--dire, un attendu plac aprs le visa du ou destexte(s). Le chapeau peut se contenter de reprendre lnonc du texte en cause.Parfois, les termes de cet attendu expriment un principe qui dpasse le contenumme du texte.

    Les attendus de principe ne se retrouvent normalement pas sous cette formedans les arrts de rejet. La prsentation de certains arrts de rejet est calque

    sur celle des arrts de cassation nonant un principe. Ainsi, la Cour de cassation

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    peut rejeter un pourvoi tout en visant un texte suivi dun chapeau. Ces arrts,peu courants, constituent ncessairement des dcisions de principe.

    Plus frquemment, les arrts de rejet contenant un principe lnoncent sous uneforme diffrente. Lattendu de principe sinsre toujours au stade duraisonnement propre de la Cour de cassation, introduit par la locution conjonctive mais attendu que .1

    _________________

    Exemple (1) : Cass. 1e civ., 21 juin 1988 (1)La Cour,

    Sur le premier moyen, pris en sa premirebranche du pourvoi de la socit SaxbyManutention, moyen tendu doffice parapplication de larticle 12 du Nouveau Code deprocdure civile au pourvoi de la socitSoderep et au pourvoi incident de laCommercial Union Assurance Company Limited,assureur de Saxby ;

    Visa Vu les articles 1147 et 1382 du Code civil ;

    Chapeau Attendu que, dans un groupe de contrats,la responsabilit contractuelle rgitncessairement la demande en rparationde tous ceux qui nont souffert dudommage que parce quils avaient un lienavec le contrat initial ; quen effet, dansce cas, le dbiteur ayant d prvoir les

    consquences de sa dfaillance selon lesrgles contractuelles applicables en lamatire, la victime ne peut disposercontre lui que dune action de naturecontractuelle, mme en labsence decontrat entre eux ;

    1Bull. civ., I, n 202 ; D. 1989, p. 5, note Ch. Larroumet ; Rev. trim. dr. civ. 1989, p. 74, obs. J. Mestre, etp. 107, obs. P. Rmy ; Les grands arrts de la jurisprudence civile, op. cit., t. II, n 171-174 (II).

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    Faits

    Procdure

    Attendu quun avion de la compagnienorvgienne Braathens South American and FarEast Air Transport, dite Braathens SAFE a tendommag pendant lopration destine lloigner reculons du point dembarquementde ses passagers pour lui permettre de se

    diriger ensuite par ses propres moyens vers lapiste denvol ; quen effet, le tracteurdAroports de Paris qui le refoulait stantbrusquement dcroch de la barre derepoussage attele par son autre extrmitau train datterrissage, lappareil et le tracteursont entrs en collision ; que laccident a eupour origine une fuite dair comprim due undfaut de lintrieur du corps dune vannepneumatique fabrique par la socit Soderepet incorpore au systme dattelage de la barreau tracteur par la socit Saxby, devenue

    depuis lors Saxby Manutention, constructeur etfournisseur de lengin Aroports de Paris ; quela compagnie Braathens SAFE ayant assign enrparation Aroports de Paris ainsi que lessocits Saxby Manutention et Soderep, larrtattaqu a dit la demande non fonde en tantque dirige contre le premier en raison de laclause de non-recours insre dans le contratdassistance aroportuaire liant la compagniedemanderesse Aroports de Paris ; quenrevanche, il a dclar les socits SaxbyManutention et Soderep, la premire en raison,notamment, du mauvais choix de la vanne

    devant quiper le tracteur, responsables,chacune pour moiti, sur le fondement delarticle 1382 du Code civil ;

    Pourvoi

    Attendu quen statuant ainsi par applicationdes rgles de la responsabilit dlictuelle lgard de socits Soderep et SaxbyManutention, alors que, le dommage tantsurvenu dans lexcution de la conventiondassistance aroportuaire au moyen dunechose affecte dun vice de fabricationimputable la premire et quipant le tracteurfourni par la seconde Aroports de Paris,

    laction engage contre elles par la compagnieBraathens SAFE ne pouvait tre que de naturecontractuelle, la cour dappel, qui ne pouvaitdonc se dispenser dinterprter la conventiondassistance aroportuaire, a, par refusdapplication du premier et fausseapplication du second, viol les textessusviss ;

    Par ces motifs, et sans quil y ait lieu destatuer sur les autres griefs des pourvois dessocits Soderep et Saxby Manutention et du

    pourvoi incident de la Commercial UnionAssurance Company Limited :

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    Dispositif Casse et annule, en ce quil a dclarresponsables, sur le fondement de larticle 1382du Code civil, les socits Saxby Manutention etSoderep des consquences dommageables delaccident survenu le 10 juillet 1979 laroportde Paris-Orly, larrt tendu le 14 fvrier 1985,

    entre les parties, par la cour dappel de Paris ;remet, en consquence, la cause et les partiesdans ltat o elles se trouvaient avant leditarrt et, pour tre fait droit, les renvoie devantla cour dappel dAmiens.

    N. B. : Cette dcision constitue un arrt de cassation comportant un chapeaunonant un principe. A cet gard, lattendu de principe est exemplaire, dans lamesure o il exprime une solution dont la gnralit navait pas encore tformellement consacre par la Cour de cassation. Certes, un arrt dassembleplnire du 12 juillet 1991 (arrt Besse)2 a par la suite mis un terme laction denature ncessairement contractuelle dans les groupes de contrats en dcidant,

    au visa de larticle 1165 du Code civil, que le sous-traitant ntait pascontractuellement li au matre de louvrage. Ds lors, la responsabilit nest plusde nature ncessairement contractuelle dans les groupes de contrats puisque,dans le cadre dun contrat dentreprise dont une partie de lexcution est confie un sous-traitant, le matre de louvrage qui subit un dommage caus par celui-cine peut agir contre lui que sur le fondement de la responsabilit extra-contractuelle. Cependant, la Cour de cassation admet toujours que le matre delouvrage agisse contractuellement contre le fabricant de matriaux utiliss nonconformes ou prsentant un vice cach3, linstar dun sous-acqureur dun biencomportant un vice cach4. Ces solutions ne sont plus justifies par lexistencedun groupe de contrats mais par une simple transmission des droits et actionsaccessoires attachs au bien dun auteur (vendeur initial ou intermdiaire, oufabricant dun matriau) lun de ses ayants cause (sous-acqureur en cas de

    vente successive du bien ou matre de louvrage dans un contrat dentreprise),ds lors que laction nest pas dirige contre un sous-traitant.

    Exemple (2) : Cass. 2e civ., 21 juillet 19825

    La Cour,

    Sur le moyen unique pris en ses quatrepremires branches telles qunonces aummoire ampliatif :

    2Bull. Ass. Pln., n 5 ; J. C. P 1991, d. E. , II, 218, note Ch. Larroumet ; J. C. P 1992, II, 21743, noteG. Viney ; Les grands arrts de la jurisprudence civile, op. cit., t. II, n 171-174 (IV).3Cass. 1e civ., 23 juin 1993, Bull. civ. I, n 226 ; solution constante depuis Ass. pln. 7 fvrier 1986, Bull.Ass. Pln., n 2 ; J. C. P 1986, II, 20616, note P. Malinvaud ; Rev. trim. dr. civ. 1986, p. 364, obs. J. Huet, etp. 605, obs. P. Rmy ; Les grands arrts de la jurisprudence civile, op. cit., t. II, n 252. Il nen vadiffremment que si le matre de louvrage agit lencontre dun fournisseur du sous-traitant, car en ce casla responsabilit est dlictuelle (v. Cass. 3e civ., 28 novembre 2001, Bull. civ., III, n 137 ; Rev. trim. dr.civ. 2002, p. 104, obs. P. Jourdain). Cette dernire solution sexpliquerait par le fait que la responsabilitdu sous-traitant lgard du matre de louvrage tant dlictuelle depuis larrt Besse prcit, il doit enaller, presque corrlativement, lidentique en ce qui concerne la responsabilit du fournisseur du sous-traitant lgard du matre de louvrage. Elle ne parat cependant pas en harmonie avec larrtdassemble plnire du 7 fvrier 1986.4V. par exemple Cass. 3e civ., 26 mai 1992, Bull. civ., III, n 168 ; R. J. D. A. 1992, n 701.5Bull. civ., II, n 111 ; D. 1982, p. 449, rapport Charbonnier, note Ch. Larroumet ; Rev. trim. dr. civ. 1982,p. 807, obs. G Durry ; Les grands arrts de la jurisprudence civile, op. cit., t. II, n 204-206.

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    Faits etprocdure

    Attendu, selon larrt infirmatif attaqu, qula tombe de la nuit, dans une agglomration,la voiture automobile de Desmares heurta etblessa les poux Charles qui traversaient lachausse pied ; que lesdits poux ont rclam Desmares et son assureur La Mutualit

    Industrielle, la rparation de leur prjudice ; quela S.N.C.F., agissant comme caisse autonomede scurit sociale, et la Caisse primairedassurance maladie des Ardennes sontintervenues ;

    Dcision dela courdappel

    Attendu quil est fait grief larrt davoir, parapplication de lart. 1384, al. 1er, c. civ., retenula responsabilit de Desmares ;

    Constatations de lacour

    dappel

    Rponse dela Cour decassationauxpremiresbranches dumoyen dupourvoi

    Attendu quaprs avoir nonc, par uneapprciation souveraine, que lon ne pouvaitaccorder grand crdit aux affirmations dun

    tmoin qui navait pas vu laccident, maisseulement ses suites, larrt relve que lespoux Charles avaient t projets quelquesmtres du passage protg et retient, au vudes traces laisses sur la chausse, que,compte tenu du temps de rflexe ayantprcd le freinage et du fait que Desmaresnavait vu les pitons qu linstant du choc,celui-ci ne pouvait stre produit quau niveaudu passage rserv ou proximit immdiatede celui-ci ; que par ces constatations etnonciations la cour dappel, qui ne sest pasdtermine par un motif hypothtique ou

    dubitatif et qui, en les rejetant, a rpondu auxconclusions, a lgalement justifi sa dcisiondu chef critiqu ;

    Sur le moyen pris en ses deux derniresbranches :

    Autresbranches dumoyen dupourvoi

    Attendu quil est reproch larrt davoirstatu comme il la fait, alors, dune part, quela cour dappel naurait pas rpondu auxconclusions soutenant que les victimes nestaient pas conformes lart. 219 c. route

    qui les obligeait ne traverser la chaussequaprs stre assures quelles pouvaient lefaire sans danger immdiat, et alors, dautrepart, que la cour dappel aurait omis de rfuterles motifs des premiers juges selon lesquels lespoux Charles avaient commis une secondeimprudence en entreprenant la traverse de lachausse sans sassurer quils pouvaient le fairesans danger et sans tenir compte de la vitesseet de la distance du vhicule circulant cemoment, et galement selon lesquels ladistance laquelle se situait la voiture de

    Desmares tait insuffisante pour permettre auxpitons de traverser sans danger et que ceux-cinauraient donc pu sengager sur la chausse

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    dans de telles conditions dautant que leurprsence avait t masque aux yeux deDesmares par la voiture se trouvant droite decelui-ci ;

    Attendu deprincipe

    MOTIFS

    Mais attendu que seul un vnementconstituant un cas de force majeureexonre le gardien de la chose,instrument du dommage, de laresponsabilit par lui encourue parapplication de lart. 1384, al. 1er, c. civ. ;que, ds lors, le comportement de lavictime, sil na pas t pour le gardienimprvisible et irrsistible, ne peut lenexonrer, mme partiellement ; Et attenduquaprs avoir relev que laccident stait

    produit une heure daffluence, dans unpassage rserv aux pitons ou proximit decelui-ci, sur une avenue qui, dote dunclairage public fonctionnant normalement,comprenait quatre voies de circulation, deuxdans chaque sens, larrt retient que, circulantsur la voie de gauche, la voiture de Desmaresavait heurt les poux Charles, lesquelstraversaient la chausse de droite gauche parrapport au sens de la marche delautomobiliste ; que, par ces nonciations doil rsulte qu la supposer tablie, la faute

    impute aux victimes navait pas pourDesmares le caractre dun vnementimprvisible et insurmontable, la cour dappel,qui, par suite, ntait pas tenue de rechercher,en vue dune exonration partielle du gardien,lexistence de ladite faute, a lgalementjustifi sa dcision ;

    DISPOSITIF PAR CES MOTIFS, rejette le pourvoi formcontre larrt rendu le 15 janv. 1981 par la courdappel de Reims.

    N. B. : Cet arrt constitue un arrt de rejet dictant le principe selon lequel legardien dune chose, instrument dun dommage, ne peut sexonrer de saresponsabilit telle que prvue larticle 1384, alina 1er du Code civil quenprouvant lexistence dun cas de force majeure. Le comportement de la victime,

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    ft-il fautif, ne permet pas lexonration du gardien, sauf sil a t imprvisible etirrsistible pour ce dernier, cest--dire constitutif dun cas de force majeure.Rompant avec une jurisprudence solidement tablie, cette dcision a opr unrevirement. Il sagit donc ncessairement dun arrt de principe. Le conceptde revirement dsigne un changement de la solution donne jusqualors par laCour de cassation une mme question de droit. Cet arrt et les dcisions qui

    lont suivi ont prcd lintervention du lgislateur qui, en matire daccidents dela circulation, a vot une loi du 5 juillet 1985 tendant lamlioration de lasituation des victimes daccidents de la circulation et lacclration desprocdures dindemnisation. Ce texte et son dcret dapplication, qui figurentsous larticle 1384 du Code civil, constituent dsormais le droit applicable en lamatire. Par ailleurs, postrieurement lentre en vigueur de cette loi, la Courde cassation a, le 6 avril 1987, lors dun nouveau revirement, jug que le gardiende la chose instrument du dommage est partiellement exonr de saresponsabilit sil prouve que la faute de la victime a contribu au dommage6.

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    Autres qualits Deux autres qualits essentielles sont ncessaires, tantentendu que seule une analyse rigoureuse permet la ralisation dun commentaire

    darrt pertinent. Ltudiant doit dmontrer un rel esprit de synthse et faire preuvedesprit critique. Il ne sagit pas de rsumer larrt, encore moins de le paraphraser,mais de sastreindre une dmarche cohrente et structure. Il convient didentifierle domaine dans lequel se situe larrt et de recenser les informations substantiellesdont on dispose (textes, jurisprudence, doctrine). Puis, lanalyse doit permettredclairer la dcision afin dorienter le raisonnement suivi lors du commentaire. Enfin,une fois la solution de larrt clairement matrise, lauteur du commentaire doitsinterroger sur le bien-fond de la ou des dcisions en cas de commentaire comparau regard du droit positif et la ou les confronter celui-ci. Une critique de larrt peutalors tre entreprise condition toutefois de la justifier par des arguments juridiquesou dune autre nature, ds lors quils sont judicieux. Toutes ces indications sonttransposables au commentaire dun avis de la Cour de cassation.

    2. Prsentation formelle

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    Canons formels du commentaire darrt La prsentation ducommentaire darrt obit certaines rgles spcifiques de prsentation.

    a. Introduction

    Lintroduction expose les donnes contenues dans une fiche darrt : faits,qualification, procdure, prtentions des parties, question de droit et dcision dela Cour de cassation ainsi que sa motivation. Lintroduction permet au lecteur deconnatre lessentiel de la dcision.

    Elle tend vers la formulation dun problme juridique, frquemment sous la formeinterrogative, qui permet dorienter le commentaire. Les lments de rponsetablis grce lanalyse de larrt facilitent le choix dun plan.

    A la suite de la question de droit et de la solution de larrt, les diffrentes partiesdu commentaire sont annonces dune manire apparente. Sa rdaction doit treparticulirement soigne.

    Lintroduction tient, en effet, une place dterminante dans lexercice.Proportionnellement lensemble du devoir, elle occupe entre un septime et unquart de celui-ci, sans que la rgle soit absolue.

    6Cass. 2e civ., 6 avril 1987, Bull. civ., II n 86 ; D. 1988, p. 32, note Ch. Mouly ; Rev. trim. dr. civ. 1987,p. 767, obs. J. Huet. Cette jurisprudence na pas par la suite t remise en cause (v. Cass. 2e civ., 8 mars1995, Bull. civ., II, n 82).

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    b. Elaboration dun plan

    Le plus souvent, le commentaire se construit en deux parties. Le plan doit tresimple et mis en relief par des intituls concis. A lintrieur de ces deux parties,il est permis, pour plus de clart, dnoncer les titres des deux sous-parties. Au

    stade de la rdaction, il est inutile de dtailler plus avant, sauf exception, lastructure du commentaire. Idalement, un brouillon contient, sous forme dunplan plus dvelopp, lordonnancement exhaustif des points traiter.

    c. Rdaction du commentaire

    Le respect du style, qui doit tre appropri et sobre, contribue la pertinencedu commentaire. Il convient de veiller au juste emploi du vocabulaire juridique. Acet gard, lexpos dune critique de la solution ne peut tre men quau moyende termes mesurs et adquats.

    Il est recommand de se reporter systmatiquement la lecture des textes citsdans larrt, ou auxquels la dcision se rattache, afin dviter tout oubli,contresens, confusion.

    Dans le corps du commentaire, il est souvent utile de citer dautres dcisions,ainsi que certaines opinions doctrinales. Ltudiant pourra titre daide-mmoireconsulter et citer les rfrences contenues notamment dans les Codes (origine etdate de larrt ou nom de lauteur). Lutilisation de ces rfrences suppose queces informations soient pralablement connues. En particulier, le risque est grandde mentionner des dcisions dont le contexte diffre de celui de lespce commenter, et de procder des comparaisons errones. Il serait de surcrotmalvenu doprer un recopiage, sans explication dextrait darrt.

    Enfin, une conclusion rsumant le commentaire na pas lieu dtre. A ce stade,lessentiel a t exprim ou omis. A titre exceptionnel, il peut tre nanmoinsenvisag la formulation dune autre question, dpassant la porte de larrt telle

    quelle a t explique tout au long du commentaire.