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Méthodologie pour l'étude préalable des portails en pierre

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La qualité des restaurationss’est nettement améliorée en France ces vingt dernièresannées, grâce à l’apportbénéfique de la technologieitalienne et la création d’écolesde restauration. De plus, lesarchitectes bénéficient, depuis1985, d’un budget pour étudierles portails avant d’en engagerla restauration. Cette pratiqueest maintenant courante, mais il n’existe pas encore de schéma directeur susceptibled’aider les maîtres d’œuvredans la conception et laréalisation de l’étude préalabledans les cas complexes des portails aujourd’huipartiellement polychromés. Cet article se propose de comblerpartiellement cette lacune, à partir d’une enquête réaliséeauprès de douze restaurateursde sculptures 1 représentantsept équipes significatives [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7]. Ces personnesont été consultées sur les restaurations ou les étudespréalables auxquelles elles ont participé [14]. Les rapports de notre laboratoireont également été examinés.L’ensemble nous amène à proposer de modifier certainespratiques actuellement en usage.

La première étape d’une étude préalable devraitconsister à numéroter et à décrire les di≠érentséléments du portail, à partir d’une photographie,d’un relevé à la main ou mieux d’un relevéphotogrammétrique au 1/50eou mieux encore au 1/20e(figure 2). Ce relevé comporte en principe l’appareillage, qui peut se révéler utile par exemple si des pierressont à changer. Il est réalisé de face et en coupe,ce qui est indispensable si le portail comporte de la statuaire adossée à des murs perpendiculaires à la façade. Le restaurateur préfère souvent,comme base de travail, une photo redressée car sur ce type de support, les repères visuelspermettent de localiser précisément le détail de ses observations. Un relevé, même au 1/20e, ne saurait en e≠et reproduire de façonsu≤samment précise chaque élément sculpté(figure 3). La numérotation est utile car ellefacilite les repérages pendant toutes les phasesultérieures d’intervention. Cette numérotationpeut suivre le système proposé par Peter Kurmann [8] et adopté à la cathédrale de Reims, ou bien suivre un autre principe basésur l’histoire de la construction, et proposé par Didier Groux pour la cathédrale d’Amiens(figure 4). Il s’agit de numéroter de bas en haut et del’intérieur vers l’extérieur. Ce système permet de retrouver une nomenclature homogène d’unédifice à l’autre, par exemple pour les voussures,quel que soit leur nombre. Un troisième systèmea récemment été proposé par DominiqueGrunenwald [9]. Il se base sur un principe prochede celui de Groux, mais propose une variante au niveau des tympans et du linteau : les statuessont numérotées selon leur ordre hiérarchique. Le but de la numérotation étant la réalisationd’un document servant de base à tous les relevésultérieurs, ce type de nomenclature ne semblepas approprié, car il ne correspond pas à unelogique intuitive et peut donc être sourced’erreurs pour les entreprises.

Certains restaurateurs consultent la littératureportant sur l’histoire du portail, mais rencontrentsouvent de grosses di≤cultés à rassembler les données. Ils considèrent pourtant commeprimordial de consulter eux-mêmes les documents,car leur vision technique est indispensable à une interprétation exhaustive des textes et des dessins anciens. Ils regrettent ainsi que dans le temps très court qui leur est généralementimparti pour étudier un portail, ils n’aient pas à disposition un dossier documentaire complet.Cette di≤culté pourrait être aisément contournéesi une programmation suffisamment précoce des interventions pouvait avoir lieu : les conservations régionales constitueraient ainsià l’avance ces dossiers, qui seraient consultés par chacun lors de l’étude préalable. Il faut d’ailleurs noter à ce sujet que l’école du Louvre, dans son cursus de quatrième année, a mis en place un système de monographiespour lesquelles les étudiants doivent e≠ectuerpendant quatre mois un travail de recherchedocumentaire. Ceci constitue une opportuniténotable de faire explorer les archives de restaurations de nos édifices. Les meilleursmémoires sur les anciennes restaurations sont en général le fruit d’un co-tuteurage par le lrmh, l’architecte responsable de la restauration de l’édifice et les historiens d’art employés par la conservation régionale des Monuments historiques.

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Méthodologie pour l’étude préalable des portails en pierre comportant des vestiges de polychromiesVéronique Vergès-BelminIngénieur au lrmh Relevé et nomenclature Connaissance de l’histoire

du portail

1. D. Bouvier, M. Bozzi, K. Cuilhé,C. Grenouilleau, D. Groux, M. Labouré, T. Lefèvre, M.-P. Lernout, P. Palem, O. Rolland, T. Vieweger, L. Zambon.

Page de droiteFigure 1 Statue du Beau Dieu, au portail central de la cathédrale d’Amiens, telle qu’elle se présentait lors de l’étude préalable en 1996.

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L’examen du portail se fait généralement d’abordà la nacelle, puis depuis un échafaudage localisédans une zone significative. Actuellement, il n’y apas de préconisation commune sur la prestationdu restaurateur. Les restaurateurs proposentdonc des devis aux coûts très variables,correspondant à des propositions elles-mêmesvariables, allant d’un relevé photo annoté à la réalisation de cartes très précises à di≠érenteséchelles (figure 5).Pour une étude préalable, il est raisonnable de faire réaliser, outre un relevé photo completstatue par statue, des cartes de répartition des matériaux et des altérations en suivant les recommandations d’échelles du tableau 1. Les cartes générales à l’échelle du portail sontutiles car elles permettent de bien prévoir les coûts de certaines interventions comme les traitements biocides, les consolidations, les changements de pierres.

Les cartes à l’échelle de la statuaire sont aussinécessaires, par exemple pour localiser les plagespolychromes ou les gougeons. Les traces de polychromies peuvent être figurées par zonesen indiquant simplement leur taux derecouvrement (figure 6). Les couleurs trouvéesdoivent être relevées, si possible en s’aidant d’une charte de couleur type Munsell [10]. Si les polychromies sont abondantes, un relevécouleur par couleur pourra éventuellement êtredemandé, mais cette tâche sera plus e≤cace si elle est réalisée après restauration.La réalisation d’un relevé iconographique par un historien d’art ne paraît pas a priori utile au maître d’ouvrage. Pourtant, il s’avèreindispensable, pour les interprétationsiconographiques, de décrire correctement les personnages, ainsi que la façon dont ils sontvêtus. Bien souvent, on confond une draperie du manteau avec la tunique sous-jacente, un revers avec un endroit, et ceci entraîne des erreurs dans l’interprétation des couleurs.

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Tableau 1Types de cartes à réaliser dans le cadre de l’étude préalable du restaurateur

Échelle 1/20e Statue par statue ou 1/50e

Matériaux (pierres et mortiers) • • (si nécessaire)

Recouvrements biologiques • • (si nécessaire)

Dépôts superficiels (poussières, croûtes noires) • • (si nécessaire)

Zones pulvérulentes, desquamées • • (si nécessaire)

Cassures, manques de pierres, parties bûchées • • (si nécessaire)

Fientes et nids de pigeons • • (si nécessaire)

Fissures • • (si nécessaire)

Traces d’anciens traitements, produits anti-pigeons • • (si nécessaire)

Altérations chromatiques (taches de rouille…) • • (si nécessaire)

Iconographie •

Gougeons •

Traces de polychromies •

Examen du portail

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Le restaurateur e≠ectue ensuite quelquesprélèvements confiés pour étude soit à unlaboratoire privé, soit au lrmh. Les prélèvementsse concentrent d’une part sur les matériaux sains(pierre, mortiers, éventuellement métaux,polychromies, traitements superficiels,badigeons…) et d’autre part sur les matériauxaltérés, en surface ou en profondeur. Il estpréférable de prévoir des prélèvements durant les périodes sèches car les chances d’observer et de prélever des sels sont les plus grandeslorsque l’humidité relative est faible. Les buts des prélèvements sont variables d’unsite à l’autre, mais dans tous les cas ils doiventpermettre de déterminer ou confirmer:> la nature des matériaux d’origine et derestauration et leur ordre de mise en œuvre ;> la nature des produits de conservationappliqués lors de restaurations précédentes, leur ordre d’application ;> la nature des recouvrements naturels liés à la pollution urbaine ou aux colonisationsbiologiques ;> la nature, l’origine des dégradations.

Notre laboratoire est le plus souvent intervenusur les portails jusqu’en 1997, en général pourétablir le protocole d’étude, déterminer la naturedes pierres, prélever et étudier les polychromies,et plus rarement pour étudier les altérations.Depuis, certains portails ont été examinés sansnotre participation. Cela nous paraît regrettablepour deux raisons:> Même si les restaurateurs ont une solide basescientifique par leur formation, ils ne peuventpas tout savoir. L’interprétation des origines des sels identifiés n’est pas forcément facile, leuridentification peut même être sujette à caution.La reconnaissance des colonisations biologiquesprésente les mêmes di≤cultés, et enfin lesinformations récentes sur les produits et leursévolutions ne leur sont pas toujours connues. > Le lrmh est un organisme public dont l’un desrôles est de garder la mémoire des investigationssur les monuments. La dissémination des données nuit à cette mémoire. Pour ne citer que le cas de la cathédrale de Bourges, les prélèvements de polychromies sont archivésactuellement dans trois sites di≠érents : le centreCesare Gnudi de Bologne, le criit matériaux de Schiltigeim et notre laboratoire. Il serait plusrationnel que les rapports d’analyses, voire lesprélèvements, puissent être stockés après étudedans un site unique, dans lequel l’archivage estcorrectement organisé…

Par ailleurs, le système actuel d’étude des polychromies sur nos portails est encoreimparfait. Dominique Grunenwald, dans sonétude des portails d’Amiens [9], a bien exprimé la vision de l’historien d’art quant au but et à laméthodologie à adopter pour les prélèvementse≠ectués lors de l’étude préalable : elle doit« informer le restaurateur sur la nature de lapolychromie et donner à l’historien une premièreidée générale... » Les prélèvements se ferontensuite selon les principes suivants :> concentrer les prélèvements : éviter unéchantillonnage dispersé, choisir une partie peu étendue (par exemple un registre seul peutsu≤re sur un grand tympan) où la polychromieest le mieux conservée, y ajouter quelquesprélèvements ailleurs ;> multiplier les prélèvements : quarante au moins (pour un grand portail) ;> numéroter les prélèvements de manièreraisonnée, afin qu’ils soient rassemblés par zones, figures et parties de figures ;> localiser précisément les prélèvements : toutéchantillon doit pouvoir être localisé exactementsur une figure, même par une personne n’ayantpas assisté au prélèvement. Il convient d’éviterles termes prêtant à confusion (préférer dextre ou senestre si l’on parle de la propre droite ou gauche d’un personnage) ou les termes tropvagues, voire inappropriés. Cette remarque estaussi valable pour les prélèvements d’altérations.

La réalité peut parfois tendre vers ce but idéal.Dans beaucoup de cas cependant, la polychromieest cachée par des poussières, et donc a prioridi≤cilement repérable. Par ailleurs, la rareté des restes polychromes rend di≤cile la réalisation de très nombreux prélèvements, au risque de prélever tout ce qui reste pour la simple étude.

Enfin, il existe un contraste net entre ce dont le restaurateur a besoin, et ce qui intéressel’historien d’art. Le restaurateur doit connaître la nature des liants, celle des pigments, ainsi quela nature des traitements anciens poursélectionner les techniques et les produits deconservation compatibles. L’historien d’art attendde l’étude sur la polychromie d’un portail nonseulement les renseignements précédents, mais aussi« l’aspect extérieur, l’étendue de la plage de couleur, la qualité du coup de pinceau ou la forme d’un motif décoratif » qui luipermettent d’effectuer des comparaisons avec les données équivalentes connues sur d’autres

portails datant de la même époque en Europe.Lorsqu’un édifice est étudié pour la première fois,il faut réaliser des tests pour chaque étape de traitement : nettoyage, dessalement,consolidation, voire ragréage. Les essais de nettoyage permettent de juger l’agressivité et le rendu esthétique, mais sont aussi utiles pour évaluer le temps qu’il faudra passer sur cette opération, donc son coût. Pour ce faire, il faut que les fenêtres de nettoyagesoient su≤samment grandes (20 x 20 cm au moins).L’évaluation des méthodes de traitement ne peutêtre détaillée ici. Ce sujet est développé dans des publications récentes et en cours [11, 12, 13, 14].D’une façon générale, il faut sélectionner deszones d’essais et envisager des prélèvementsd’éprouvettes éventuellement par carottage, ou, si cela est possible, par dépose d’une pierrenon sculptée.

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Prélèvements : que prélever,quand prélever, dans quel but ?

Essais de nettoyage et de traitements

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Tableau 2 Principaux produits de traitements anciens des sculptures de portails et leur évolution

Nom Composition chimique Phases résultantes Phases résultantes après réaction avec après vieillissement le substrat ou l’air

Huile de lin Triglycérides Pas de changement ?

Badigeon à la chaux Protéines (caséine) Caséinate de chaux Oxalates de calcium+ caséine Portlandite (Ca (OH)2)

Colle de peau Protéines (collagène) Idem Oxalates de calcium

Lithopone Sulfate de baryum et sulfure de zinc Idem Idem

Badigeon à la chaux Portlandite (Ca (OH)2) Calcite (CaCO3) Gypse (par sulfatation)

Cire d’abeille Composés org. aliphatiques Pas de changement Hydrocarbures, (esters d’acides gras saturés, acides gras oxydés alcools, acides gras, hydrocarbures...)

Baryum Hydroxyde de baryum (BaOH2) Sulfate de baryum (BaSO4) Idem

Fluosilicatisation Fluosilicate (H2SiF6) Silice (SiO2), fluorure de calcium (CaF2) Idem

Silicatisation Silicate de potassium (K2SiO4) H4SiO4 (silice hydratée) + Silice amorphe, silicate Silicate de sodium (Na2SiO4) KOH (potasse) / NaOH (soude) de calcium amorphe + arcanite (K2SO4) / thénardite (Na2SO4)

Tableau 3Caractéristiques et types d’utilisation de quelques mortiers trouvés dans des portails. D’après [15, 16, 17]

Nom Nature, origine Caractéristiques macroscopiques, Quelques sites de mise noms commerciaux en œuvre, types d’utilisation

Ciment de Vassy Ciment naturel obtenu par calcination Couleur ocre jaune à légèrement rosé, Cathédrale d’Amiens (1847), d’un calcaire argileux issu parfois chamois, texture fine, souvent Saint-Merri à Paris (vers 1840), de carrières dans l’Yonne. plus foncée en surface qu’en profondeur. utilisé en moulage, en réparation et en rejointoiement.

Ciment métallique Mélange de chlorure de zinc, Couleur pierre, parfois très blanc, Cathédrale de Chartres, Saint-Merri oxyde de zinc et poudre de pierre. agrégat souvent visible (entroques, à Paris (1925-28), porte Saint-Denis grains de marbre). (Paris), château de Vincennes, Noms actuels : arcante, minerstone, Louvre cour Napoléon (1993). Utilisé lithos arte. en réparation, parfois sur plusieurs

mètres carrés, en moulage.

Plâtre Souvent pur, parfois mélangé à la chaux, Couleur blanche à beige, texture très fine. Cathédrales d’Amiens (1847), à de la brique ou tuilot broyés, sables. Peut être patiné pour lui conférer de Chartres… Moulage, réparation, un ton pierre. scellement et rejointoiement.

Mortiers dits bâtards Ciment blanc + chaux aérienne, Couleur pierre, d’utilisation récente, Préparés sur le chantier ouou prêts à l’emploi sable et poudre de pierre ex : arcaline, artopierre, parthena, pré-formulés en usine. Utilisés surtout chaux hydraulique + adjuvants légastone. pour le rejointoiement et pour + poudre de pierre. réparer des pierres de parement ou des modénatures.

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Couches de traitements et mortiers anciens : élimination ou préservation?L’étude préalable constitue le moment privilégiépour choisir entre préservation et élimination destraitements et mortier anciens. Le choix se basesur les connaissance de leur stabilité, leur impactsur les matériaux originels et enfin sur des critères esthétiques.

Les produits que l’on peut rencontrer sur la statuaire des portails sont nombreux. Certains comme les cires, assez stables,présentent une composition proche de celle des produits appliqués originellement. La plupartcependant sont soit le résultat de la réactionchimique entre le substrat et le produit d’origine,soit le résultat de sa transformationmicrobiologique et/ou chimique (tableau 2).

Les patines d’oxalates, quant à elles, bien que très résistantes aux agents atmosphériques, ont souvent une répartition peu homogène et la lecture de l’œuvre peut en être gênée. Les maîtres d’œuvre proposent souvent leurélimination, comme récemment à la cathédralede Poitiers et à la collégiale Notre-Dame de Mantes. L’apparition du laser rend l’opérationpossible sans altération du substrat. Jusqu’àprésent, très peu d’études ont été consacrées à laquestion de savoir si ces patines protègent ou nonla pierre. Cependant, rares sont les architectes quiproposent de les préserver lors d’une restauration.

Les résidus de silicatisation se présentent, eux,sous la forme de voiles blanc-bleuté, variablementadhérents et assez inesthétiques. Ils s’éliminentfacilement au laser sur substrats non peints, mais restent di≤ciles à enlever sur polychromies,notamment parce que les silicates alcalinsréagiraient avec le blanc de plomb, principalconstituant des couches de préparation.

Les mortiers anciens de rejointoiement ou deréparation sont souvent source d’interrogations.Les plus anciens sont à base de plâtre, puis apparaissent, au xixesiècle, de nombreuxmélanges à base de ciment, ciment « métallique »,plâtre, chaux, avec divers ajouts comme les scories de haut fourneau, la litharge ou l’huile de lin. Certaines formulations sont données dans le tableau 3. Ces mortiers sont généralementlaissés en place lorsqu’ils ne sont pas altérés.

Les rapports d’étude préalable reflètent assezbien la formation du restaurateur et le type de prestation demandée par la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage. Les restaurateurs coutumiers de la restauration de polychromies sont plus à l’aise pour ce type d’exercice. Le rapport d’étudepréalable comporte une partie rédigée, quidétaille chacune des opérations, en se reportant à des cartes à l’échelle du portail (par exemplepour les colonisations biologiques) ou à des relevés à l’échelle de la statue pour ce qui concerne les autres traitements. Les méthodes et produitsutilisés doivent être consignés avec détail, leursfiches techniques datées devant figurer en annexe.

Malgré un e≠ort considérable de la part de chaque intervenant, les rapports restentencore très inégaux. Les défauts récurrents sontsignalés dans les lignes suivantes :

La page de garde: toutes les informationsnécessaires à un archivage correct des documentssont rarement mentionnées. La date du rapport,son titre, son numéro d’ordre, le ou les auteurs,l’adresse de la société, le nom du demandeur, le nombre d’exemplaires di≠usés et les destinataires de cette di≠usion sont autant de pistes pour les futurs lecteurs du document. L’intitulé du rapport, en particulier, doitcomporter des informations complètes allant dugénéral au particulier, comme indiqué ci-dessous.

Les relevés à l’échelle du portail et de lastatuaire : ceux-ci posent toujours des problèmesaux restaurateurs, pour des raisons deméthodologie et parce que la qualité d’un relevéest directement proportionnelle au temps qui luiest consacré. Ce deuxième point devrait pouvoirêtre réglé par une prévision adéquate des coûts.Le premier point est moins facile à résoudre. Il est clair que la couleur est indispensable,puisque nous parlons de statuaire partiellementpolychrome (figure 6).

Le support du relevé varie selon les rapports :certains restaurateurs proposent une simplephotographie, accompagnée d’une légende plusou moins longue ; ceci est nettement insu≤sant.D’autres surimposent à la photographiedi≠érentes plages de couleur ou trames. D’autresaussi appliquent des trames et plages de couleursur un transparent ou un papier calque,directement scotché sur la photographie de l’objet. Notons cependant que la durabilité de certaines colles, notamment celles des bandesadhésives, n’est pas bien grande. Mieux vaututiliser un papier calque au format de la page,relié avec le reste du document. D’autres enfindessinent d’après photo les principaux élémentsde la statuaire, puis reproduisent les relevés sur ce dessin, présenté à côté de la photographieou non (figures 5 et 6).

Les relevés statue par statue sont dans certainscas accompagnés d’une fiche signalétiqueprécisant les informations impossibles à indiquersur le document graphique ou la photo : types de produits et méthodes utilisés, auteur de la fiche, situation par rapport à l’ensemble du portail, nomenclature, dates d’intervention,couleurs reconnues et leur localisation si ellessont trop discrètes pour être représentées sur le document graphique, numéro des prélèvementséventuels et référence du rapport d’analyse...

Les annexes: un certain nombre de documentsdoivent être annexés au rapport d’intervention. Il s’agit des fiches techniques (datées) des produits et méthodes, et des rapportsd’analyses sous-traitées in extenso.

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Rapport d’étude préalable

Exemple d’intitulé pour un rapport d’étude préalable

Sens – Yonne (Bourgogne)Cathédrale Saint-Étienne, façade occidentalePortail central Saint-ÉtiennePolychromie: étude stratigraphique et analyses physico-chimiques

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Bien que, à l’heure actuelle, les choses évoluentvite, on se trouve encore dans une situationinconfortable car la méthodologie pour les pratiques de conservation d’un portail ne fontpas l’objet de recommandations o≤cielles. Le cctp (cahier des clauses techniquesparticulières) est basé pour chaque édifice non pas sur des textes reconnus de façonconsensuelle, mais sur les connaissances, la sensibilité et la formation du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage.On admet maintenant que les sculptures doiventêtre restaurées par des spécialistes formés dansdes écoles ou dont l’expérience est reconnue. Le ccap, ou cahier des clauses administrativesparticulières, peut comporter une demande de justificatifs sur la formation et les référencesdes personnes postulantes et de leurscollaborateurs. Cependant, confier une restaurationà une société ne garantit pas que les œuvresseront touchées par des artisans qualifiés : en fait, les maîtres d’œuvre et d’ouvrageacceptent souvent que des non-spécialistes ou des étudiants en stage puissent être présentscar certaines tâches ne nécessitent ni savoir-faireparticulier ni expérience. Ils donnent alors carteblanche au chef de chantier, un restaurateurexpérimenté, pour gérer les choses au mieux de ses possibilités et de sa disponibilité. Peut-êtredevrait-on, dans ce cas, introduire au ccapune clause imposant aux équipes de ce type la présence du chef de chantier sur le site dans une proportion significative de son temps. Il manque peut-être aussi, dans certains cas, un contrôle inopiné de la conformité de l’équipede chantier et des matériaux avec le cahier des charges spécifié dans le ccap et le cctp.L’avant métré, qui définit lot par lot lesprestations à e≠ectuer, sou≠re souventd’imprécisions qui laissent la place à desinterprétations très larges. Il s’ensuit que l’écartentre les coûts estimés et les coûts des devisdépasse souvent largement les 7 % autorisés par le code des marchés publics.Le bordereau des prix unitaires, qui sert de base à l’établissement des devis, est souvent découpéen portions linéaires ou en mètres carrés, alorsque les restaurateurs estiment plutôt leurs coûtsen temps passé, ce temps étant di≠érent sur uneœuvre selon le type d’opération à réaliser :nettoyage laser ou pas, consolidation,dessalement, ragréages... Pour remédier à cela, A. de Saint-Jouan propose un système mixte

dans lequel chaque élément sculpté, ou chaquegroupe d’éléments présentant les mêmescaractéristiques (dans l’exemple ci-dessous, il s’agit d’une frise de la façade nord-ouest de l’hôtel de ville de Loches) fait l’objet d’uneestimation individuelle tenant compte du tempspassé, de l’amortissement ou de la locationd’appareillages, des quantités de produits et du temps passé. Ce système extrêmement précis n’est cependantvalable que si des essais de nettoyage par la technique préconisée ont été réalisés pendantl’étude préalable, et que ces résultats sont mis à la disposition des équipes proposantes.

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Appel d’o≠res

Lot 2, traitement de la pierreFaçades nord-est du logis et façade sud-est de l’escalier carré. Bandeaux à médaillons de 0,65ML hauteur : > Nettoyage par microsablage> Longueur à traiter : 16,5ML> Type d’abrasif utilisé : ....................................................

Désignation des ouvrages Unité Quantité Prix unitaire Montant

Amortissement U ............................. ............................. .............................ou location d’appareil

Poids d’abrasif utilisé pour 1 ML Kg ............................. ............................. .............................

Durée d’intervention pour 1 ML H ............................. ............................. .............................

Total pour 1 ML ML ............................. ............................. .............................

Forfait pour la longueur ML ............................. ............................. .............................totale prévue

Bordereau des prix unitaires, proposépar A. de Saint-Jouan dans le cadred’un appel d’o≠res pour l’hôtel de villede Loches. Ce type de bordereau, rapide à remplir, permet au restaurateur de mentionner le temps passé, ce qui a pour e≠et de mieux comparer les prix proposés.

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Restaurer un portail partiellement polychromenécessite une préparation minutieuse, donc une étude préalable extrêmement précise.Pendant leur restauration, les surfaces sculptéessupportent de nombreuses opérationsspécialisées, qui sont di≤cilement compatiblesavec des délais d’intervention trop courts. Un portail sculpté comporte une multituded’œuvres uniques, qui devraient pouvoir êtreétudiées et restaurées comme autant de trésors.Chaque élément sculpté, s’il était déposé dans un musée, ferait en e≠et l’objet d’uneattention particulière, probablement très longueet très coûteuse. La Vierge dorée d’Amiens en estun exemple : elle a été déposée car jugée tropfragile pour rester en place sur le portail du brassud du transept de la cathédrale. Sa seulerestauration a coûté cent mille francs, alors que l’on peut estimer grossièrement le coût de restauration du Beau Dieu, au portail centralde la cathédrale, à environ vingt mille francs. Il doit certainement exister un juste milieu entre ces extrêmes...

V.V.-B.

RemerciementsLes restaurateurs dont les noms sont cités dansl’introduction de cet article m’ont accueillie etont consacré beaucoup de temps lors de la phased’enquête. Je tiens à les en remercier. Je voudraisaussi remercier les collègues du lrmh, en particulier W. Novik, I. Pallot-Frossard et E. Namoïanu, ainsi que les architectes en chefdes Monuments historiques A. de Saint-Jouan et B. Fonquernie pour leur aide dans la phase de synthèse des données.

Avant l’étude préalable :> le relevé photogrammétrique est réalisé,

> les documents historiques et graphiques sont rassemblés,

> une monographie sur l’histoire des restaurations a été réalisée par un historiend’art avec l’aide du lrmh, acmh, crmh.

Étude préalable :> l’étude préalable comporte unedocumentation photographique statue parstatue, accompagnée de cartes de répartitiondes matériaux et des altérations à une échelleappropriée,

> l’étude préalable comporte des essais de produits et/ou méthodes de conservation,décrits de façon très précise : fiches techniques et de sécurité, quantités de produits, paramètresde nettoyage, conditions environnementales lors des essais,

> les rapports d’études des laboratoires associés à l’étude préalable sont reproduits in extensodans l’étude préalable,

> le nombre d’exemplaires du rapport d’étudepréalable consacrée à la conservation de la sculpture est augmenté d’une unité si le lrmh a participé à cette étude. Cet exemplaire supplémentaire est envoyé au lrmh pour archivage,

> un exemplaire supplémentaire du rapportd’étude préalable consacrée à la conservation de la sculpture est prévu, qui sera mis à la disposition des équipes proposantes lors de l’appel d’o≠res,

> une prestation par un historien d’art, avecdescription iconographique statue par statue,est prévue, conjointement à l’intervention du restaurateur et du laboratoire qui prélèvera les polychromies.

Restauration : > le chantier débute uniquement après que l’étude des altérations et polychromies soit achevée,

> un budget spécifique est prévu pourl’intervention d’un laboratoire indépendant et qualifié qui veille au respect des techniques et produits préconisés et conseille le restaurateuret l’architecte,

> les séquences d’intervention entre le restaurateuret le maçon/tailleur de pierre sont optimiséesafin qu’ils ne se gênent ni l’un ni l’autre,

> la nature des prestations du laboratoire chargéd’e≠ectuer les compléments d’analyses est déterminée avec précision. Par exemple, en ce qui concerne les polychromies, veut-on uniquement déterminer la stratigraphie des couleurs, ou veut-onégalement connaître la nature des pigments et celle des liants ? Dans ce cas, a-t-on prévu de ne pas préconsolider certaines zones pour laisser ouverte la possibilité d’analyser les liants ?

> la nature exacte des produits et des techniquesde conservation est établie,

> les contraintes, entre autres de température,occasionnées par l’utilisation optimale des techniques et des produits de conservation ont été prises en compte pour le phasage du chantier,

> le temps que consacrera le restaurateur aux opérations de médiatisation est prévu,

> le rapport d’intervention du restaurateur est budgété séparément.

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Conclusion En résumé…

U Q P M

U . . .

. . .

. . .

M . . .

M . .

E≠ectuer une étude préalable précise et documentée augmente considérablement les chances de réaliser une restauration respectueuse des œuvres. Un certain nombrede recommandations peuvent servir de base aux prévisions de coûts, de délais d’étude préalable et de restauration par la maîtrise d’ouvrage :

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Figure 22 A. Amiens, cathédrale Notre-Dame, façade occidentale, portail nord, tympan et voussures, relevéphotogrammétrique au 1/50e

pour V. Brunelle ; 2 B. Bourges, portail sud, dessin au crayon au 1/20e

de P.-J. Trabon et D. Dodeman,pour l’entreprise Socra.

Figure 3Paris, cathédrale Notre-Dame,portail sud, 2e statue de la 4e voussure droite :agrandissement d’une statued’après un relevé au 1/50e

de B. Fonquernie, et dessin de la même statue e≠ectué par la société Bouvier pour le dossier des interventions.

Figures 4 A et 4 BDeux principes de nomenclaturepour les éléments d’un portail,d’après P. Kurmann et D. Groux.

2A.

3.

2B.

Relevés et nomenclature

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Les renvois aux référencesbibliographiques apparaissententre [ ] dans le texte.

1. M.-P. Lernout, «Amiens,cathédrale, façade ouest, portail central», rapport d’étudepréalable établi pour V. Brunelle, acmh., 1996, atelier Le Sciapode.

2. K. Cuilhé et P. Palem,«Bourges, cathédrale, portail et porche du transept sud»,rapport de restauration, 2000.

3. O. Rolland, «Indre-et-Loire,Tours, cathédrale Saint-Gatien,portail nord du transept, étudepréalable à la restauration».Rapport établi par O. Rolland,restaurateur de sculptures, pour Arnaud de Saint-Jouan,acmh, 1996, 53 p.

4. O. Rolland, «Finistère,Quimper, cathédrale Saint-Corentin, portail ouest, étudepréalable à la restauration».Rapport établi par O. Rolland,restaurateur de sculptures, pour Daniel Lefèvre, acmh, 1996.

5. M.-P. Lernout, «Senlis,cathédrale, façade ouest, portail»,rapport d’étude préalable établipour M. B. Colette, acmh, 1997,atelier Le Sciapode.

6. D. Groux, «Somme, Amiens,cathédrale Notre-Dame, étudedu portail nord». Rapport établipar O’Tempora, Blaslay. 4 p., 84 planches.

7. Anonyme, «Tours, cathédraleSaint-Gatien, restauration duportail sud, lot nº2 : traitementde la pierre», travaux sous la direction d’Arnaud de Saint-Jouan, acmh, établi par Les nouveaux ateliers Mérindol,Avignon. 3 annexes, 66 p.

8. P. Kurmann, «La façade de la cathédrale de Reims.Architecture et sculpture desportails. Étude archéologique etstylistique», Paris, 1987, éd. duCentre national de la recherchescientifique, Lausanne, Payot, 2 vol., 311 p., 1021 p. de pl.

9. D. Grunenwald, «Les QuatrePortails majeurs de la cathédraleNotre-Dame d’Amiens: leurhistoire du Moyen Âge à nosjours», Paris, 1999, université de Paris I, mémoire de maîtrise«Histoire de l’art : Paris I», 2 vol.,110 p., 100 p. d’annexes.

10. H.A. Munsell, Book of color/Baltimore (Maryland, USA) :Neighboring Hues Edition;Matte Finish Collection; Munsell Color Company, 50 p.

11. V. Vergès-Belmin et P. Bromblet, «Le nettoyagede la pierre» in Monumental2000, p. 220-273.

12. V. Vergès-Belmin et P. Bromblet, «La pierre et les sels» in Monumental2001, p. 224-262.

13. P. Bromblet, J.-D. Mertz, V. Vergès-Belmin,«Consolidation ethydrofugation de la pierre », in Monumental 2002.

14. V. Vergès-Belmin,«Restauration de la pierre dans les portails aujourd’huipartiellement polychromés» in D. Steyaert (éd), actes ducolloque «La couleur et la pierre,Rencontres internationales sur la polychromie des portailsgothiques », Amiens, 12-14 oct.2000. Paris, 2002, Picard éditeur,p. 135-146.

15. P. Bromblet, «Amiens(Somme), cathédrale Notre-Dame.Façade occidentale. Portail de la Mère-Dieu (xiiiesiècle) :caractérisation des mortiersanciens», Champs-sur-Marne,lrmh, 1993, 12 f.-(27) f. de pl.(rapport lrmh nº851E).

16. T. Château, «Matériauxfactices ou pierres artificiellesproprement dites»/ThéodoreChâteau, Paris, 1880, Ducher, 19 f.Extr. de Technologie dubâtiment ou étude complète desmatériaux de toute espèceemployés dans les constructions depuis leur fondation jusque et y compris leur décoration,vol. 1, p. 552-804.

17. V. Vergès-Belmin, P. Bromblet et A. Blanc (1991)«Amiens (Somme). Cathédrale Notre-Dame. Façade occidentaleet façade sud de la tour sud»,Champs-sur-Marne, lrmh, 1991,81 f. (rapport lrmh nº851B).

18. P. Bromblet (1992)«Argenton-Château (Deux-Sèvres). Église Saint-Gilles.Portail : état de conservation de la pierre», Champs-sur-Marne,lrmh, 1992, 20 f.-(14) f. de pl.(rapport lrmh nº889A).

19. Anonyme, rapportphotographique: Amiens,Somme, cathédrale Notre-Dame,portail du Beau Dieu

Références bibliographiques

4A.

4B.

Nomenclature d’après D. Groux A = archivolteChap = chapiteauDais = daisEb = ébrasementLi = linteauSou = soubassementSta = statueTr = trumeauTy = tympand = droiteg = gauche

Nomenclature d’après P. Kurmann J = jambaged = droiteg = gauche

Page 12: Méthodologie pour l'étude préalable des portails en pierre

254 monumental 2002 Laboratoire/Recherches

5B.

Relevé des matériaux et altération

alvéoles ø > 3 cm

alvéoles ø < 3 cm

desquamation Ep. < 1 mm

desquamation Ep. 1 à 10 mm

desquamation Ep. > 10 mm

érosion

Figure 5Exemples de relevés :

5 A. Photo commentée pourl’étude préalable du portailnord de la façade occidentale de la cathédrale d’Amiens[d’après 6].

5 B. Carte à l’échelle d’un portailpour l’étude préalable de l’égliseSaint-Gilles à Argenton-Château[d’après 18] : exemple de relevésur papier, guidé par un dessinde l’appareillage réalisé d’aprèsphoto redressée.

5 C. Carte à l’échelle d’un portailpour l’étude préalable du portailnord du transept de la cathédralede Tours [d’après 3] : exemple de relevé manuscrit sur papiercalque, destiné à être présentésur une photo du portail.

Mét

hodo

logi

e / p

orta

ils e

n pi

erre

/ v

estig

es d

e po

lych

rom

ies

La statue est fixée au trumeau par un morceau de métal qui a fait éclater la pierre.

Vestiges de polychromie identiques à ceuxtrouvés sur le visage placé sous le linteau.

À l’arrière de la tête,il manque des motifs floraux.

La crosse est une restauration du xixesiècle(gre≠e de pierre).

Somme / Amiens / Cathédrale / Portail Saint-FirminLe trumeau / La statue / État de conservation :

Vue nº 57 N Tr statue: détail du visage de saint Firmin

5A.

5C.

Page 13: Méthodologie pour l'étude préalable des portails en pierre

Figure 6Exemples de relevés à l’échelled’une statue, e≠ectués aprèsrestauration.6 A. Amiens, cathédrale Notre-Dame, façade occidentale, portail central. Relevé au feutrede couleur sur un dessin d’aprèsphoto, réalisé par l’entrepriseLithos [d’après 19]. Ce relevécomporte d’une part les plagesoù subsistent les restes polychromes, et d’autre part les zones de réparations antérieures (voir légende associée), ainsi que la localisationdes prélèvements étudiés par le lrmh. 6 B. Amiens, cathédrale Notre-Dame, façade occidentale, portail central. Relevé au feutrede couleur sur photo, réalisé par l’entreprise Lithos. Ce relevépossède les mêmes légendes quele précédent. Pour plus de clarté,les zones où est observée ponctuellement une même couleur sont représentées encontinu pour évoquer la logiquede mise en peinture. Le pourcentage indiquécorrespond au taux de recouvrement de la peinture.Les couleurs du relevé ne correspondent pas aux couleurs de la peinture, mais à des gammesde taux de recouvrement (voir légende).6 C. Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, frise sculptée. Relevé au crayon de couleur réalisé parAude Vieweger de Cordoue surun dessin d’après photo, pourl’entreprise Groux Sarl (1995).Ici, les couleurs choisies, codéespar ailleurs selon la référencedu crayon de couleur, correspondent aux coloris de mise en peinture de la statue.

255

Relevés des polychromies

6A.

blanc et vert-bleu 35 %

< 9 %

Polychromie

Réparations antérieures

Légendes

10 % – 19 %

20 % – 35 %

36 % – 59 %

60 % – 99 %

point de polychromie

traces sur l’ensemble

ragréage brun (xixes.)

ragréage blanc (xixes.)

ragréage jaune (xixes.)

terre cuite

goujon en cuivre

fracture

fissure

ocre-rouge 60 %

rose et noir 60 %

rouge-rose / vert 70 %

blanc / or / rouge / noir

ocre-rouge et minium

rouge

brun

minium

minium et ocre rouge 20 %

vert 60 %

ocre-rouge / or et rose 15 %

rose pale et foncé 10 %

noir

rose 20 %

rouge 20 %

blanc

noir 60 %

rouge 35 %

rouge 60 %

blanc

ocre rouge 70 %

6C.

6B.

Tympan TY7« Christ assis et décor architectural au-dessus »

loca. des prélèvements

ocre-rouge et or 20 %rose et or 20 %

rose 60 %

rose et noir 25 %

2