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Michel de GALZAIN

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Page 1: Michel de GALZAIN
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Michel de GALZAIN

PRÉFACE par M. Paul IHUEL

Président du Conseil Général du Morbihan

Page 3: Michel de GALZAIN

L'édition originale de cet ouvrage a été tirée à 250 exemplaires : dont 125 sur papier couché "Impérial"

numérotés de 1 à 125 et 125 sur papier couché "Astrée "

numérotés de 126 à 250

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" Quand donc verrai-je Roguédas, l'île d'Arr, l'Île-aux-Moines, Sarreau le pays riche ?

" Quand donc verrai-je Saint-Gildas et boirai-je du vin de la petite Ilur ?

Il fait beau voir les barques de misène, mais bien plus beau encore voir celles de Séné ".

mgr Le Joubioux. Em buhé (A ma. vie).

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DU MÊME AUTEUR

— "Mare Nostrum", Regards sur le Golfe du Morbihan (Editions de Bretagne, Vannes). Epuisé.

— Saint François-Xavier (Imprimerie Bretonne, Rennes).

— Les Caisses Rurales du Morbihan (Thèse soutenue devant l'Université Catholique de Lille, non publiée).

Tous droits de reproduction, traduction, adaptation, strictement réservés.

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PRÉFACE par M. Paul IHUEL

Président du Conseil Général Député-Maire de Berné, Ancien Ministre

A France présente au regard curieux du touriste une étonnante diversité dans la beauté de ses sites, dans

l'originalité de ses paysages. Chacun selon ses goûts, ses ten- dances, ses affinités, peut y faire un choix tant sont différents les aspects enchanteurs ou sombres, grandioses ou charmants de ses plaines, de ses montagnes, de ses vallons et de ses côtes.

Mais il est des lieux d'élection choisis par la Providence pour exalter la beauté. Le pré carré de la France cache dans le fond de ses provinces des terroirs profondément attachants : harmonie des paysages et des tons, vivacité des particularismes locaux, caractère accusé des populations, leur composent un charme propre qui les différencie d'emblée de tous les autres.

Le Morbihan est une de ces terres privilégiées. Il offre dans ses divers aspects, dans son Armor et dans son Argoat, des richesses que ceux-là qui sont en quête de beauté commencent à peine à découvrir. Qu'ils lisent le présent ouvrage. M. de Galzain, dans un style animé, plein de couleurs et de nuances, leur apporte d'heureuses clartés sur ce joyau qu'est le Golfe, assez typique pour avoir donné son nom à tout le département, assez chargé d'histoire pour garder encore dans son sein et tout près de ses côtes ses hautes pierres levées, évocatrices d'un passé mystérieux et lointain.

Ses reflets ouvrent aussi des clartés sur le Morbihan intérieur aux horizons pleins de légendes où des siècles de foi

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ont fait surgir des chapelles incomparables, que le printemps nous offre dans des écrins de verdure et de fleurs, le Morbihan intérieur avec le profil massif de ses châteaux et de ses don- jons dominant des forêts et des landiers traversés par les eaux claires de rivières qui n'ont leurs semblables nulle part ailleurs.

Nulle part ailleurs non plus l'infinie douceur de la baie d'Arradon, la silhouette mouvante des sinagots sur un contre- fond de tamaris, l'ensorcellement d'une lumière intensifiée par la réverbération, le damier des îles où la légende et le rêve sont la reine et le roi.

Mais leur royaume n'est plus celui de la Belle au Bois Dormant et le Comité Départemental du Tourisme s'attache avec un succès, d'année en année croissant, à y faire pénétrer le plus grand nombre possible de visiteurs.

On ne saurait donc trop le féliciter d'avoir concouru à l'édition de cette étude dont un premier essai, il y a quelques années, avait montré l'opportunité.

C'est qu'en effet avec l'évolution générale et si profon- dément marquée de notre temps, le tourisme à son tour se transforme et les touristes ne sont plus guère ces visiteurs d'antan pressés de tout voir... et de ne rien retenir. Là où ils passent, ils cherchent désormais à se documenter sur les gens et les choses, les étapes de jadis, les perspectives de demain.

Mais sur cette terre du passé vit une race forte, ardente au travail, et parce qu'elle s'appuie sur une foi, sur des traditions toujours bien vivantes, elle est résolument et courageusement tournée vers l'avenir.

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L E GOLFE DU MORBIHAN offre en permanence des traits divers qui imprègnent pourtant sa physionomie d'une

harmonieuse et attachante unité. Le secteur Sud n'est pas le mieux partagé. On le critique

souvent, arguant de sa platitude que dissimulent mal les cultures maraîchères ininterrompues de Séné à Montsarrac et Noyalo. Au même niveau, ou presque, que les grèves de ses rivages, hantées de leurs seuls familiers, agriculteurs et pêcheurs, les horizons, plus lointains, accusent moins de relief. C'est la patrie des Sinagots dont toute une forte escadre vient mouiller, les soirs de pêche, en rade de Moustérian, devant les maisonnettes blanches de Gornevez et de Cadouarn.

Sévère, ce coin de terre n'en est pas moins attrayant, rehaussé par une odeur de sel, d'iode et de grand vent qui flotte jour et nuit en ces parages un peu farouches.

L'âme du Golfe, ardente et mystique, c'est ici qu'il faut la chercher, dans ces villages de Saint-Armel et du Hézo isolés des circuits touristiques, sur ces grandes plages caillouteuses de Brillac dont le vol des goëlands rompt la solitude, mais leurs cris rauques en aggravent le spleen.

Plus grâcieuse, plus fraîche, plus artificielle aussi, tant la main de l'homme l'a modelée, la côte septentrionale d'Arradon et de Larmor-Baden. Son peuple d'îlots, aimables et stoiques,

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les fleuves lumineux de ses courants, la douceur de ses nuances, concourent à sa réputation de féerie, voisine du sortilège.

L'enchantement commence à Conleau, une baie limpide teintée de bleu, où se détachent les coques blanches des yachts tirant sur l'ancre, comme des chiens sur leurs laisses. Voiles baissées, les hauts bois de mâture se confondent dans le rideau des troncs de sapin, élancés eux aussi des rochers à pic de Kerguen.

Et voici le Golfe dans toute sa magnificence, ses eaux calmes et claires, blanchies quelquefois par le moutonnement des vagues, ses îles basses et allongées, d'autres en hauteur comme un volcan sans cratère, ou bien simple amas de rocailles que recouvre presque totalement à marée haute le flot envahisseur, laissant tout juste submerger une touffe d'herbe roussie, enjeu inlassable, deux fois par jour, de la terre et de la mer. Et l'Ile-aux-Moines, la plus grande de toutes et la plus belle, voluptueux mélange de landes et d'herbages, de pins et de pommiers, de ronces et de fuschias, de plages et d'écueils, contrastant de surcroît avec la désertique pauvreté des satellites qui, de Sarzeau à Port-Blanc, la pressent de toutes parts.

Décor merveilleux par l'alliance des lignes, le découpage des formes, la richesse et la variété des coloris, et il n'est jusqu'au chant de la brise dans les voiles, harmonisé au faste de la mise en scène, qui ne permette de croire, les jours de régates par exemple, tous fastes mis en scène, à la répétition générale de quelque magique opéra.

Comme une symphonie qui se développe sur trois ou quatre notes majeures — la Cinquième de Beethoven, chef-d'œuvre typique — la lumière, le vent, la terre, les eaux, voilà en bref tout le Golfe.

Des esprits maussades se sont plu à dépeindre l'Armorique

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sous les tons pâles d'une terre née triste et de côtes perpétuellement voilées par les embruns des tempêtes ; à la vulgariser sous l'aspect de ses landes arides, de ses dolmens préhistoriques et de ses forêts sauvages, en fait éléments disparates de sa prodigieuse diversité ; bref à l'ériger en prototype du pays âpre et rude d'où doivent être à tout jamais bannis le soleil et la joie de vivre.

Le Mor Bihan apporte la réponse, cadre d'une idylle plutôt que domaine des revenants.

Des revenants, il n'en est pas, mais les ombres sont nombreuses. Ce pays fut le centre d'une civilisation très poussée dont héritèrent notamment les Vénètes, le peuple le plus original et le plus puissant de l'ancienne Gaule, éper- dument épris de liberté : ses chefs préférèrent la déportation ou la mort à la domination de César.

Pu is, des siècles, c'est l'inconnu, le silence total que vient rompre l'immigration bretonne, en tête les grands saints évangélisateurs et bâtisseurs de monastères. L'une des plus illustres de ces fondations antiques, c'est l'abbaye de Saint Gildas-de-Rhuys ; mille ans elle sera pour toute la contrée un actif symbole d'apostolat, de dévouement, de travail, favorisant notamment l'expansion économique par un trafic maritime. intense qui fit naguère du commerce de Vannes et d'Auray l'un des plus prospères de tout le duché de Bretagne.

Telle fut jadis la grandeur du Mor Bihan qu'illustrèrent, notamment au terroir de Rhuys, les religieux des abbayes, le connétable de Richemont, l'écrivain Le Sage, les Chouans, et tant d'autres trop oubliés. Car l'oubli vient toujours assez tôt, et il est rare qu'il ne finisse par émousser au moins le souvenir quand il ne l'anéantit pas tout entier.

En Mor Bihan, la mémoire sait être fidèle, aussi tenacement que persistent des originalités, des modes et des coutumes d'un autre âge, malgré qu'elles aient souvent grand' peine

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à surmonter la marée envahissante de l'uniformité, de la banalité. Sous une pression trop forte, pression économique surtout — primum vivere ! — il arrive que des morceaux cèdent, de ci, de là. Mais, même si les perspectives d'avenir se profilent moins rassurantes, la structure est solide, et le Mor Bihan décidé à demeurer lui-même.

Au cœur de la Bretagne, à mi-chemin des caps finistériens et des basses côtes de Retz ; au point de rencontre sociolo- gique et linguistique de la Bretagne bretonnante et du Pays Gallo ; son visage tourné vers la mer, mais à l'abri des trop fortes bourrasques, encadré d'innombrables bras de terre, le Mor Bihan est un contraste et un carrefour.

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Achevé d'imprimer le 24 juin 1954. Dépôt légal : 3 trimestre 1954.

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