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Illustration François Maret www.migrosmagazine.ch CONSTRUIRE N O 30, 25 JUILLET 2011 Changements d’adresse: à la poste ou au registre des coopérateurs, tél. 058 565 84 01 E-mail: [email protected] Edition Aar, JAA 3321 Schönbühl-Shoppyland Nous et les Alémaniques Comment les Romands perçoivent-ils leurs voisins d’outre-Sarine? Où sont les points communs? Où sont les différences? Découvrez-le dans ce numéro.

Migros Magazin 30 2011 f NE

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www.migrosmagazine.ch CONSTRUIRE Changements d’adresse: à la poste ou au registre des coopérateurs, tél. 058 565 84 01 E-mail: [email protected] n o 30, 25 juillet 2011 Edition Aar, JAA 3321 Schönbühl-Shoppyland Illustration François Maret

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Page 1: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Nous et les AlémaniquesComment les Romands perçoivent-ils leurs voisins d’outre-Sarine? Où sont les points communs? Où sont les différences? Découvrez-le dans ce numéro.

Page 2: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 4: Migros Magazin 30 2011 f NE

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ÉDITORIAL

Barbara Siegrist,rédactrice en chef adjointe de Migros-Magazin

Vous êtes notre accès à la mer«Euh…, c’est qui celui-là? Paul, Pierre ou Patrice?» Depuis des années, les rédacteurs romands etalémaniques de votre hebdomadaire, Migros Magazine en français et Migros Magazin en allemand, sontréunis sous le même toit. Mais quand un Romand s’égare dans les locaux de la rédaction alémanique,tout le monde se demande de qui il peut bien s’agir. Se pourrait-il qu’une barrière de rösti traverse larédaction de long en large? C’est ainsi qu’est née l’idée de réaliser un numéro en commun.

Histoire de prendre un peu de l’altitude, le projet a démarré sur les hauteurs de l’Üetliberg. Cettejournée torride de début d’été que nous avons passée sur la montagne fétiche des Zurichois a mis enlumière de nombreux clichés. L’un des plus innocents est que les Romands sont convaincus que lesAlémaniques préfèrent les œufs bruns aux œufs blancs. Ils croient le plus sérieusement du monde quenous échangeons subrepticement les blancs contre des bruns dans les rayons des magasins. Et accessoi-rement, ils nous trouvent complètement dénués d’humour, de style et de charme, pour ne pas dire plus…

Nous autres Suisses allemands sommes en revanche fiers des Romands. Car pour nous, la Suisseromande, c’est un peu la porte des vacances, celle qui ouvre sur la mer! Nous ne manquons pas uneoccasion de souligner la joie de vivre de nos compatriotes de langue française, dans l’espoir que leursavoir-vivre méditerranéen rejaillisse sur les rustres de Germains que nous sommes, bien incapables demaîtriser les bonnes manières et l’art de la causerie légère.

J’ai pour ma part toujours été persuadée que les Romands souffraient d’un complexe d’inférioritéexacerbé, à l’origine de leur tendance à se vexer pour tout et n’importe quoi. Pendant notre collabora-tion, je devais sans cesse m’excuser auprès de mes collègues, d’avoir mentionné la Suisse alémaniqueavant la Suisse romande, de parler trop vite. A la fin de la journée, je les sentais vraiment agacés. Ilsm’expliquaient tout de go qu’ils ne se sentaient pas le moins du monde heurtés par mon côté «domi-nateur» suisse allemand (les Romands sont de toute façon convaincus qu’il n’existe aucune différenceculturelle entre les Suisses allemands et les Allemands …) mais que cela les agaçait que les Suissesallemands s’excusent sans cesse d’être ce qu’ils sont. Ils se plaignaient que nous les stigmatisions alorsque, selon eux, ils voulaient juste être traités comme des Suisses normaux.

Chères lectrices, chers lecteurs, vous tenez entre les mains le fruit d’un intense labeur de plusieurssemaines pour tenter de rapprocher les communautés sises de part et d’autre de la barrière de rösti.Initialement, ce numéro de «Migros Magazine» se voulait un clin d’œil et il doit être compris commetel. Par souci d’équité, nous avons voulu qu’il soit pour une fois possible de le lire dans les deux sens,c’est-à-dire depuis le début mais aussi depuis la fin. Il vous suffit pour le faire de mettre tout sensdessus dessous…

Photos

Nicolas

Righe

tti-R

ezo,

Mathieu

Rod

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oisWavre-Rezo,

Christin

eBärloch

er/S

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Page 5: Migros Magazin 30 2011 f NE

Vérité ou préjugés ....................................6Découvrez dix préjugés sur les Suisses alémaniques.

Des Romands en Suisse alémanique ............ 15Un footballeur vaudois à ZurichUn vigneron de Montreux à Uhwiesen (ZH)Une étudiante neuchâteloise à Saint-GallUn conducteur de tram lausannois à Bassersdorf (ZH)Un journaliste de Morges à Zurich

Entretien avec un expert de la vie politique... 22Le politologue Claude Longchamp analyse les relations entre lesRomands et les Alémaniques.

Chronique .............................................25Comment Jean-François Duval a découvert les «Bourbines».

L’amour au-delà du Röstigraben ................26Lorsque Cupidon ignore les barrières linguistiques et culturelles.

Au-delà de la frontière............................. 32En Suisse alémanique, l’afflux massif d’immigrés allemands n’estpas toujours vu d’un bon œil.

Humour ................................................36Qu’est-ce qui fait rire les Suisses allemands?

Guide de survie ......................................39Ce qui se fait et ce qui ne se fait pas en Suisse alémanique.

A travers la Suisse................................... 40Un serveur de minibar somalien raconte sa vision des Suisses.

Mots fléchés...........................................42Des dictionnaires français-suisse allemand à gagner.

Bataille culinaire.....................................43Sur le Grütli, une Alémanique et une Romande ont eu pour missionde concocter le meilleur plat de rösti.

Duel de rösti sur leGrütli: une cuisinièreromande, PascalineBovet (photo), et uneSuisse alémanique

s’affrontent.

Pour le politologueClaude Longchamp,le Röstigraben demeurebien réel sur les sujetssociaux et de santé.

Quand l’amour fait fide la barrière de Rösti:des couples témoignent.

Voyage à traversla Suisse à bordd’un Intercity encompagnie d’unserveur de minibar.

Barrière de rösti Sommaire Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 5

Les clichésdes Romands surles Alémaniques.

Les clichéRoma

6

Page 6: Migros Magazin 30 2011 f NE

Vrai et faux. «Zusammen oder

getrennt?» («Ensemble ou

séparément?») «Ça m’a frappée

en arrivant ici, relève la

serveuse du café-bar Sunny,

à Saint-Gall. Les gens paient

très souvent séparémentleur

consommation. Chez nous,

à Berlin, c’est une fois l’un,

une fois l’autre.» Un signe de

pingrerie? «Non, mais on

n’aime pas être redevable»,

note une cliente du Bierfalken,

quelques mètres plus loin.

A Erlach (BE), sur la frontière

linguistique, la tenancière du

restaurant la Cabane du

Pêcheur constate que les

Alémaniques sont «un peu plus

compliqués» au momentde

payer et plus «regardantsà la

dépense» que leurs voisins.

«Mais les Romands font aussi

facture séparée.»

Reste que le cliché ne résiste

plus du tout lorsqu’on le

confronte aux montantsversés

aux œuvres de charité. Le

sondage annuellement réalisé

par GFS-Zurich révèle queles

ménages alémaniques sont en

tout cas deux fois plus géné-

reux que les foyers romands.

«Il y a une différence de

revenus», analyse Martina

Ziegerer. «On se dit aussique

les Romands se montrent sans

doute plus solidaires en famille

ou en privé», ajoute la direc-

trice du Zewo, organismede

certification pour les organisa-

tions d’utilité publique.La

troisième hypothèse étant que

les Suisses allemands seraient

moins étatistes et soutien-

draient donc plus volontiers les

associations d’entraide.

«Les Suisses

alémaniques

sont pingres.»

Quels sont les stéréotypessur les Suisses alémaniqu

es qui circulent de ce côté-ci de la Sarine?

Y a-t-il une part de vérité dans les clichés? «Migro

s Magazine» est allé vérifier de l’autre côté de la

barrière de Rösti.

En allemand, le

terme Sparschw

ein (le cochon é

conome)

désigneune tire

lire.

Dix clichés surles Alémaniques

Textes Mélanie Haab

et Céline Fontannaz

Collages Simone Torelli

En allemand,

désigneune

Page 7: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 7

«Les Suissesalémaniques sont traditionalistes et nationalistes.»

Vrai et faux. «On ne peut pas généraliser, prévient Andreas Ladner, politologue

zurichois, enseignant à l’IDHEAP à Lausanne. Il y a de grandes différences entre les

villes et les campagnes.» Si la Suisse alémanique raffole de lutte à la culotte (si

possible accompagnée de saucisses), la Romandie a aussi son folklore, avec ses

combats de reines et le Comptoir suisse. «Les habitants de Suisse centrale sont très

attachés à la démocratie directe, ils laissent peu de pouvoir au politique, il y a

moins de parlements.» A Arth-Goldau (SZ), lorsqu’on demande aux passants leur

opinion sur l’adhésion à l’Union européenne, la plupart tournent le dos comme si

la question était ridicule. «Nous voulons rester indépendants. Nous sommes déjà

suffisamment liés à l’Europe par l’économie, alors il ne faudrait pas qu’en plus

nous devions subir leur politique», estime Adrian Arnold, Schwytzois de 42 ans.

Mais plus loin, Gabriela Reber, 49 ans, se montre enthousiaste: «Evidemment que

nous devons adhérer! Pour pouvoir participer aux décisions plutôt que de devoir

adapter les lois.»

Page 8: Migros Magazin 30 2011 f NE

«En matière de vins,

les Suisses alémaniques

ne connaissent que

le Prosecco, le Rioja et

le Primitivo.»

Faux. Petit sondage, dans lesrues de Zoug, à l’heure ducafé-croissant. Lorsqu’ondemande aux gens ce qu’ilsboivent à l’apéro, voilà ce quecela donne: cocktail, campari-soda, pas d’alcool, martiniblanc, vin rouge (sans préfé-rence), jus d’orange (deux voix),vin blanc (deux voix, l’unpréfère le sec, l’autre les vinsromands). Seule une femme de40 ans a cité spontanément leProsecco. Chez l’importateur devins Philipp Schwander, àZurich, on confirme le cliché,car ces trois spécialités sont lesplus demandées par les clients.«Néanmoins, les gens quicommandent chez nousapprécient égalementénormément les spécialités. Ilsécoutent nos recommandationsd’achat et sont prêts à modifierleur demande.»

«Les Suissesalémaniques mangentà 11h30 et à 17h30.»

Vrai et faux. Tout dépend du lieu et de la

situation. A Altdorf, dans le can

ton d’Uri, cela

varie d’un restaurant à l’autre.

A l’hôtel Bahn-

hof, les «Stammgäste» (les hab

itués) viennent

sur le coup de 11 h 30. Chez Pet

ra Monti, 34 ans,

au restaurant leRondo, les trav

ailleurs arrivent

à midi, «prennent le plat du j

our ou ce qui est

vite préparé etbon marché». A

u Royal Kebab,le

pic se situe vers12 h 30. Et au Sc

hützenmatt, le

soir, à 18 h, la clientèle est com

posée de

personnes âgées. Une heure pl

us tard, ce sont

les plus jeunes, et, à 20 heure

s, les touristes

arrivent. Le sondage dans la ru

e montre que

l’horaire varie entre 11 h et 14 h

, suivant l’âge et

la profession. En promenade à

l’extérieur de

son EMS, une toute petite vieill

e dame en rose

nous expliqueque les repas y

sont servis à

11 h 15 et 17 h 15, «mais on peu

t déjà aller se

servir un quartd’heure avant»

.

Faux. Petit sondage, drues d

oonnnnaa

oosseeccccoo,, llee RRiioojjaa eett

rriimmiittiivvoo..»»

Page 9: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Suisses

alémaniques

sont des

néo-hippies.»

Vrai et faux. Berne, en pleines vacances, température

extérieure: 27 degrés. Quelques rastas, mais point de

Birkenstock à l’horizon. Au pire, quelques sandales

actuellement très en vogue. Par contre, des vélos sont

stationnés un peu partout dans la ville. Le parking de

la gare déborde. Laura et Sonia, deux étudiantes,

rigolent. La première reconnaît tout de suite qu’elle est

plutôt branchée écolo-bio-vélo et même Iphone, alors

que la seconde se dit «normale».

Barrière de rösti Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 9

Page 10: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Suisses alémaniques

ne connaissent pas le mot

gastronomie.»Vrai. Mélan

ger descornette

s

avec des pomm

es de terre,

des oignons, du

lard et... de

la compote de p

ommes?Cela

s’appelle Alpen

-Makronen,

Älpli-Makronen

ou Alpen-

Makrönli (suiva

nt où l’on se

trouve),en franç

ais macaronis

de l’alpage, un

plat très

apprécié de l’a

utre côté de la

Sarine.Si vous

êtes invité à

partager une fo

ndue, ne soyez

pas surpris qu’o

n vous la serve

avec des cornic

hons, des

ananasou des a

bricots secs,

voire avec du vi

n rouge! Les

Bâlois sont frian

ds de soupe à

la farine(Basler M

ehlsuppe).

Chaquerégion p

ropose sa

propre saucisse,

à l’ail des ours,

de veau, de por

c, et lesrestau-

rants sebattent

à qui servira le

plus gros cordon

-bleu. ABâle,

au bistrot Eintra

cht, le «Mega-

bleu XXL» pèse..

. un kilo,

et le cuisinier, R

ené Torzi,

détientle record

du plus

gros cordon-ble

u

jamais cuisiné,

143

kilos! Età Unterä

geri

(ZG), auLandgas

thof

Schützen, on vo

us

le servira fourré

au

fromageà raclett

e,

bananes et curr

y,

enrobédans un

e

panureà la noi

x

de coco. Bon

appétit!

«

Page 11: Migros Magazin 30 2011 f NE

Vrai. Que pense Matthias Pöhm, coachen sens de la repartie et en amour, descapacités à draguer des Alémaniques?«Il y a un manque de confiance en soi,la crainte du râteau ou la honte de nepas parvenir à parler. C’est un grand pasque de reconnaître qu’on ne sait pasparler aux femmes. Mon cours s’adresseaux hommes, pour leur apprendre lastratégie pour séduire une femme. Dansla rue, on voit qu’ils aimeraient biendraguer, mais n’osent pas, ils se conten-tent d’admirer les postérieurs. Je les faistravailler sur la stratégie: de quoi parlentles femmes? Et puis, il n’y a pas demiracle, il faut essayer sans cesse, pourque cela devienne plus naturel et facile.Dans un bar, quand il y a un groupe demecs en train de boire des bières, et quel’un ose aborder un groupe de filles,il devient le héros pour ses amis.»

«Les Suisses alémaniques ne flirtent

jamais dans l’espace public.»

Barrière de rösti Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 11

coa

«Lja

Page 12: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Suisses alémaniquespréfèrent parlerle français plutôt quele bon allemand.»

«Les Suisses

alémaniques préfèrent

les œufs bruns,

les Romands

les blancs.»ands

les blancs.»

Faux. A la gare de Lucerne,

nous demandons aux gens

le chemin pour aller au

Musée des transports. Les

premières questions sont

posées dans un allemand

approximatif et les répon-

ses tombent naturellement

également en bon alle-

mand. Une jeune femme

donne des conseils en

gesticulant, mais elle parle

très vite. Changement de

tactique, nous abordons

les gens en français.

«Là-bas, bous 8, direct»,

explique une vieille dame

qui traduit les explications

de son mari. Une cycliste

de 40 ans parle «un little

französisch»: «Tu prends

bus puis stop à Verkehrs-

haus. Tu as le billett?»

Nous tentons notre chance

en anglais, avec un fort

accent francophone, mais

l’on nous répond en

anglais. A l’Office du

tourisme, suite à notre

demande en bon alle-

mand, la jeune femme

nous dit qu’elle préfère

nous montrer l’itinéraire

en français.

Page 13: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 13

Faux. En février 2007, Migros a mené une étudeauprès de 634 consommateurs de toute la Suisse.Les résultats ont montré qu’aussi bien en Suissealémanique qu’en Suisse romande, la couleur dela coquille, blanche ou brune, n’avait qu’uneimportance très relative lors de l’achat (respective-ment 88% et 86%). Néanmoins, s’il fallait choisirentre les deux, les Suisses allemands disent quec’est égal (79%), les bruns obtiennent 14% desvoix, les blancs 7%. Les Romands ne sont que 63%à affirmer que cela n’a pas d’importance, 29% àpréférer les œufs bruns et 7% les blancs. Le clichéserait donc plutôt inversé!

«Les Suisses

alémaniques sont

organisés, ponctuels,

appliqués

et méticuleux.

Au bureau,

la hiérarchie est

sacrée, ils suivent et

ne se révoltent

jamais.»

Vrai et faux. Aux CFF, on ne

constatepas de d

ifférences entre

les différents at

eliers dupays.

Pour cequi est d

es conducteurs

et

des contrôleurs

, ils sont obligé

s

d’arriver à l’heu

re pourrespecte

r

l’horaire. Le Cred

it Suisse, lui, est

organisépar régi

ons. «Toutes on

t

des objectifs ann

uels à réaliser.

Sur la durée, il

n’apparaît pas q

ue

les régions latin

es soient moins

performantes qu

e les alémani-

ques, note Jean

-Paul Darbellay

,

porte-parole. D

ans uneétude q

ue

nous venons de

publiersur les

PME suisses, il a

pparaîtque

l’originede l’inn

ovationest

davantage l’œu

vre descollabor

a-

teurs enSuisse a

lémanique (69%

)

qu’en Suisse ro

mande(60%) o

ù la

direction en ser

ait le moteur

important. Une

des hypothèses

avancées est qu

e le respect de la

hiérarchie serait

plus poussé en

Suisse romande.

..»

En revanche, che

z Unia,il y a

proportionnelle

ment davantage

d’affiliations ro

mandes. «Dans

les

situations confl

ictuelles, les

Romands sont p

lus optimistes s

ur

les chances d’un

e mobilisation.

Les Suisses allem

ands sont plutô

t

prudents», obse

rve

Hans Hartmann

.

c’voà afpréfsera

aor

Page 14: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 15: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 15

XavierMargairazFootballeurprofessionnel, 27 ans,Zurich

Milieu de terrain au FCZurich de2005 à 2007, puis à nouveau dès2009, leVaudoisXavierMargairaza fait ses premières armes à Yver-don, Lausanne etNeuchâtel. «Leséquipes romandes accordent da-vantage d’importance à la jouerie.Les clubs alémaniques, à part leFCZurich, sontplusdans les duelset l’agressivité», explique le foot-balleur de 27 ans originaire deRances (VD).

Outre des différences de jeu,XavierMargairaz a aussi constatéen franchissant leRöstigrabenquelesmentalités pouvaient diverger.«Pour un Romand, il est possiblede travailler et de se marrer enmême temps. Du coup, on passeparfois pour des touristes. LesSuisses allemands, eux, vont par-faire chaque détail.»

Cela étant, même s’il reste«un Welsche en Suisse alémani-que», Xavier Margairaz se plaît àZurich. Côté langue, le footbal-leur ne s’est pas mis au dialecte,même s’il lui faut bien le com-prendre. «Notre entraîneur parleen suisse allemand. Il arrive par-fois que des joueurs traduisentcertains termes. Mais dans l’en-semble, le vocabulaire du footreste le même.»

En équipe nationale nonplus,la langue n’est pas un handicap.Ottmar Hitzfeld s’exprime en al-lemand et Michel Pont en fran-çais. Le seul moment critique?«Entonner tous ensemble l’hym-ne national ne donne jamais unexcellent résultat vu que chacunchante dans sa propre langue»,rigole Xavier Margairaz. Dès lespremières secondes du match,l’équipe ne forme à nouveau plusqu’un.Du côté des spectateurs, lemême phénomène se produit.Durant nonante minutes alors,voire plus, le Röstigraben n’existeplus. Pierre Wuthrich

Page 16: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 17: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 17

CédricBessonVigneron,32 ans,Uhwiesen (ZH)

Cédric Besson, fils d’agriculteur-vigneron à Montreux, aurait cer-tainement pu reprendre undomaine dans ce haut lieu de laviticulture suisse. LeVaudois tren-tenaire estpourtantparti à contre-sens, direction le Weinland zuri-chois.

Son moteur? Son épouseNadine, rencontrée à l’Ecole deChangins etœnologue,mais aussiles parents de cette dernière, pro-priétairesd’unecaveetd’unvigno-ble cotés, à Uhwiesen (ZH): «Re-prendre un domaine à moins de30ans, c’était uneoccasionenor.»Voilàqui fait deCédricBesson l’undes rares vignerons romands ins-tallés enSuisse alémanique, régionnecomprenantque10%duvigno-ble national.

PasdeChasselasdonc,maisduRäuschling (spécialité zurichoise),duGewürztraminer, duPinotnoir,et du Blauer Zweigelt, un plantautrichien que ses beaux-parentsfurent les premiers à cultiver enSuisse etqui contribueà la renom-mée du domaine.

Car la légende du «vin suisseallemand bon à laver les vitres» avécu.«Aujourd’huinous faisons lamême formation,nousapprenonslesmêmes techniques», relèveCé-dric Besson.

Il réserve ses50000bouteillesà une clientèle alémanique de ni-che. Il en écoule un peumoins de10% en Suisse romande. «On esttrès bien reçus: avecduvin aléma-nique, on crée la surprise.»

En revanche, le vigneron nepleurepas la culturede l’apéroqu’ila connue sur la Riviera. «On boitun verre en fin de journée après letravail. Les dégustations se fontdebout. Leclient arriveen sachantgénéralement ce qu’il veut et il nes’attarde pas.» Et le Vaudois de ré-sumer: «Il est un peu moinspèze!» Céline Fontannaz

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MylèneJeandupeux

Etudiante enéconomie, 22 ans,

Saint-Gall

Un pas décidé, un large sourire, leparler franc. Mylène Jeandupeux,22 ans, termine son sixième se-mestre enBusinessadministrationàl’Université de Saint-Gall. «L’unim’est apparue plus familiale quecelle de Lausanne; tout y étaitmieux organisé.»

La jeune femme fait ainsi par-tie des 6% de Romands à avoiroptépour la ville alémanique.Unepetite communauté dont elle s’estdistanciée volontairement: pas lapeinedevenir jusqu’ici pour resterentreWelsches. «Ici, certains par-lent trèsmal l’allemandparcequ’ilspassent tout leur temps ensem-ble», regrette-t-elle.

La première année fut la plusdifficile. En raison de la langue,essentiellement. «J’étais passable-ment seule.Mes résultats ne reflé-taientpasmon investissement. Il afallu s’accrocher. »

Aujourd’hui, ses résultats ontpris l’ascenseur.«Etudier iciconsti-tue une valeur ajoutée.» De laSuisse allemande, elle apprend larigueur, le respect des règles, l’or-ganisation. «J’ai l’impression quenous les Romands, nous sommesplus imaginatifs, innovateurs, plusromantiques peut-être!» Des qua-lités importantes dans le domaineéconomique, où il s’agit de savoirpenser différemment, de se mon-trer créatif.

Bûcheuse, ambitieuse,Mylènene compte pas s’arrêter là. Pour lasuite, elle vise Rotterdam et sonmaster, l’un des trois les plus cotésaumonde, selon le magazine éco-nomique Financial Times.

Neuchâtel reste cependant sonport d’attache. La première année,elleprenait le train tous les vendre-dis soir pour retrouver les siens.Trois ans plus tard, elle rentre unpeu moins souvent. De la maisonluimanque toutefois unechose: lelac. Céline Fontannaz

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Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 19

PascalPhiliponaConducteur de tram,56 ans,Bassersdorf (ZH)

Voilà trente-six ans que leLausannois Pascal Philipona afranchi la barrière de rösti,«par amour», pour s’installerdu côté de Kloten (ZH). S’en-suit un mariage et deux fillesqui sont aujourd’hui âgées de30 et 28 ans.

«J’ai commencé par un ap-prentissage en quincaillerie,avant de travailler chez ABM(ndlr: une chaîne de magasins)qui m’a muté, à ma demande, àZurich. Puis, pendant huit ans,j’ai été chargé des achats dansune entreprise de salles debain.»

Un jour, il remarque uneannonce des transports publicszurichois (VBZ) et décide de selancer. «Il faut être très calme,très attentif pour faire ce mé-tier. En 1986, il y avait cinqmodèles de trams différents,qui demandaient de beaucoupde finesse, de doigté. Aujour-d’hui, avec le Cobra, il est beau-coup plus facile d’apprendre àconduire.»

Ce qui plaît au Vaudois dansce métier? La diversité descourses, le nombre de passa-gers qui fluctue, la circulationqui se fait plus ou moins dense,le contact avec les gens, l’im-pression de les aider et les motsqu’ils échangent avec lui, leursremerciements à la sortie dutram.

«Je ne ressens pas trop leRöstigraben, assure Pascal Phi-lipona. Ici, c’est juste plus droit,plus ordonné. Les premiersmois, je voulais rentrer, mais àprésent, ma vie est ici. Je suisdevenu Suisse allemand, mêmesi je conserve un petit accent.Lorsque je fais une annonce aumicro, les gens réagissent posi-tivement et disent: Ah, unWelsche!» Mélanie Haab

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Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 21

ThierryDélèzeCorrespondantde «24 heures»,44 ans, Zurich

Thierry Délèze souhaitait décou-vrir «l’autre» partie de la Suisse:«Si l’on veut comprendre notrepays, il faut savoir comment laSuisse alémanique fonctionne»,relève le journaliste, qui a grandi àMorges (VD).Enavril 2003, il de-vient alors correspondant de laRSRenSuisse alémanique.Direc-tion, Zurich.

Depuis 2010, il y travaille tou-jours, pour le compte des quoti-diens 24 heures et la Tribune deGenève, dans la rubrique écono-mie. «Je me plais beaucoup danscette ville. Ici, tout est bien orga-nisé. Alors que j’étais autrefois uninconditionnel de la voiture, j’em-prunte aujourd’hui les transportspublics.»

Depuis que Thierry vit enSuisse alémanique, il est plusponctuel et s’efforce d’appeler soninterlocuteur par son nom de fa-mille au téléphone. Si cette habi-tude est perçue comme trop for-melle en Suisse romande, Thierryy voit là une forme de respect.

Ce Valaisan d’origine n’ap-prouve pas le cliché qui veut quelesRomands soientplusouverts etjoyeuxque leurs compatriotes. EnSuisse alémanique, les gens se tu-toient par exemple plus rapide-ment qu’en Suisse romande: «LesFrançais sont très respectueuxdeshiérarchies, ce qui déteint cheznous.» Et il estime que les Aléma-niques sontplus agréables avec lesRomands que l’inverse.

Sur un point, Thierry Délèzeest cependant resté très Romand:il trouveque les contrôlespolicierssont «extrêmement stricts» à Zu-rich. L’un de ses collègues a parexemple dû payer une amende de1200 francs pour s’être mal garé:«A Lausanne, on peut rester pluslongtemps en stationnement in-terdit sans risquer la contraven-tion.» Reto E. Wild

Photos

:JormaMüller

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«Le vrai fossé est entre villes et campagnes»

Le Röstigraben, mythe dejournaliste en mal d’inspira-tion ou réalité quotidienne?Ni l’un ni l’autre. On ne le voit pasà l’œuvre tous les jours mais plu-tôt réapparaître dans certainescirconstances, et systématique-ment selon certains sujets. Lesgrandes discussions en 1992autour de l’Espace économiqueeuropéen (EEE) avaient ainsicreusé un véritable fossé entreRomands et Alémaniques. Unfossé qui n’a pas disparu mais quifait moins la une de l’actualitéaujourd’hui. La question euro-péenne n’est en effet plus aussipolarisante. Elle n’est plus ce sujetidentitaire qu’elle était à ce mo-ment-là, lorsqu’un Romand quin’était pas pro-européen n’étaitpas un bon Romand. C’était l’épo-que où un journal comme leNou-veau Quotidien pouvait se définiren une comme suisse et euro-péen.

Que s’est-il passéentre-temps?Le scepticisme envers l’Europe agagné la Suisse romande. L’Eu-rope désormais unit un peu lesrégions linguistiques contre elle.Le niveau national est mieux ac-cepté comme cadre politique,alors qu’à l’époque, la Romandiepouvait donner l’impression devouloir sortir de la Suisse.

Pour autant, la barrière derösti n’a pas complètementdisparu… Quelles formesprend-elle aujourd’hui?Crise économique oblige, ce fos-sé a retrouvé de l’importancedans des domaines comme lasanté, la politique sociale et lafiscalité. Là, les priorités des Alé-

maniques et des Romands sontdifférentes. Pour un bon bour-geois alémanique, diminuer lesimpôts est quelque chose de pri-mordial, quitte à rogner sur lesocial et la santé, au nom de laresponsabilité individuelle. Lagauche n’est évidemment pasd’accord, mais la différence c’estqu’en Suisse romande, même lespartis bourgeois suivent cette li-gne étatiste, se montrent prêts àpayer pour de bonnes prestationssociales et de santé. En Suisseromande, on présente quasimentcomme un devoir pour l’Etat –c’est-à-dire pour les cantons – des’engager fortement sur cesthèmes.

Peut-on également dire quela Suisse alémanique seraitplus sécuritaire?Je n’en suis pas certain. Sur cettequestion de la sécurité, on ne voitpas de grandes différences entreles régions linguistiques lors desvotations.

L‘UDC, parti foncièrementalémanique, n’a-t-elle pascontribué à réduire leRöstigraben en créant dessections romandes, avecaussi les nombreuses tour-nées de Blocher chez lesWelsches?On constate en tout cas une nor-malisation de discours qui étaientà l’origine essentiellement aléma-niques. Une certaine nationalisa-tion aussi des problématiques,avec des tendances qu’on voyait àZurich et qu’on retrouve désor-mais aussi à Genève. Ce n’est pasdû qu’à l’UDC. On observe aussides convergences et des collabo-rations de plus en plus grandes

entre médias alémaniques et ro-mands, avec là aussi une nationa-lisation du discours. Plutôt quede fossé, il vaudrait mieux aujour-d’hui parler de simple différenceculturelle.

Avec l’emprise justement deTamedia en Suisse romande,cette nationalisation neressemble-t-elle pas surtoutà une alémanisation de lapresse?Les critiques en Suisse romandecontre la mainmise de Tamediaont été relativement peu viru-lentes. On s’est dit sans doutequ’avoir un chef à Zurich, c’étaitquand même mieux qu’un chef àParis.

Les Romands ont aussidurablement l’impression dene pas être pris au sérieuxpar les élites alémaniques.Réalité ou paranoïa?Je ne crois pas qu’il s’agisse d’uneréalité. Il y a toujours eu en poli-tique des représentants romandsimportants et bien acceptés parles Alémaniques, qui continuentde s’intéresser plus ou moins auxidées des autres régions linguisti-ques. Il en va différemment dansl’économie où nombre d’entre-prises n’ont pas du tout ce systèmede représentations des minorités,avec très peu de personnes issuesde leurs rangs dans les comitésdirecteurs. Dans le domaine de laculture aussi les différences sonténormes parce que les référencesne sont pas les mêmes. Ce qui estimportant à Paris le sera aussi àFribourg, mais déjà plus à Berne.En politique en revanche, je le re-dis, je n’observe pas d’exclusiondes politiciens romands.

La langue n’est-t-elle pasfinalement un critère secon-daire? L’augmentation dunombre de femmes, parexemple au Conseil fédéral,n’a–t-elle pas davantage faitchanger le style de gouver-nement que la présence desRomands?La langue est un critère impor-tant mais pas exclusif. Ce qui avraiment augmenté, ces trentedernières années, c’est la diffé-rence entre les zones urbaines etles zones rurales. Là est le vraifossé aujourd’hui: les villes sontplutôt à gauche, ouvertes, tandisque dans les régions rurales, onest plus conservateur, plus àdroite. Mais lors des soirées élec-torales, il est plus facile avec lescartes de mettre en évidence levote linguistique, parce que l’onsait où passe la frontière des lan-gues. Il est plus compliqué en re-vanche d’appréhender le vote descouches sociales.

Et le Tessin, où le met-ondans le Röstigraben?L’idée en tout cas d’enrôler lesTessinois sous la bannière romandeest fausse. Ce canton est certesune entité en soi mais ses affini-tés sont plus fortes avec la Suissealémanique qu’avec la Suisse ro-mande. Lors des votations, lefossé se situe entre les Welscheset le reste. Il est rare que les Suis-ses allemands et les Tessinois vo-tent différemment. Peut-êtreparce que l’élite tessinoise estbien représentée en Suisse aléma-nique. Et puis, en Suisse romande,l’idée demeure quandmême d’uneappartenance à l’Europe cultu-relle, tandis que dans les autresrégions linguistiques, la polarisa-

Pour le politologue Claude Longchamp, le Röstigraben a largement fondu avec ladisparition de la question européenne mais demeure bien réel sur les sujetssociaux et de santé publique.

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Barrière de rösti Entretien avec Claude Longchamp Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 23

Bio express- Né le 14 mars 1957 à Fribourg.- Dès 1987, analyse les résultats desvotations pour SRG SSR idée Suisse.- Dès 1992, donne des cours desciences politiques à l’Université deBerne.- Diverses activités d’enseignant auxUniversités de Fribourg, Zurich,Saint-Gall, aux écoles polytechniquesde Winterthour, Zurich et Lausanne.- Dès 2008, chargé de cours àl’Université de Saint-Gall.- De 1993 à 2003, CEO et membre ducomité directeur de l’institut derecherche politique «gsf.bern». Ildevient président de ce même comitéen 2009.

Pour avoirtravaillé dans lesdeux régionslinguistiques, lepolitologue ClaudeLongchampconnaît bien lesdifférences entreRomands etAlémaniques.

«Le vrai fossé est entre villes et campagnes»

tion est plus importante. Le rejetdu grand voisin est aussi plus fortau Tessin, envers la Lombardie, eten Suisse allemande envers l’Alle-magne, qu’en Suisse romande en-vers la France.

L’amour de la France enSuisse romande ne semblepas non plus excessif…Politiquement et économique-ment peut-être, mais culturelle-ment les liens sont très forts.Alors qu’entre l’Allemagne et laSuisse allemande le clivage esténorme. Entre ce que pensent lesjeunes à Lausanne et ce que pen-sent les jeunes à Paris, il n’y a pasvraiment une énorme différence.Tandis qu’entre ce que pensentles jeunes à Zurich et ce que pen-sent les jeunes à Berlin, il y a unmonde.

C’est-à-dire?D’abord le complexe de la gran-deur. Les Alémaniques par exem-ple n’aiment pas trop être traitésde «schwitzerlis qui mangent desläckerlis». Ensuite, il est reprochéaux Allemands qui travaillent enSuisse alémanique de croire qu’ils

Page 24: Migros Magazin 30 2011 f NE

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24 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Barrière de rösti Claude Longchamp

sont pareils, de penser qu’ils par-lent la même langue que les Alé-maniques – ce qui est un malen-tendu: ce n’est définitivement pasla même langue. Tandis qu’enFrance et en Suisse romande, onpartage le même idiome. On re-proche aussi aux Allemands deformer une société dans la société.Par exemple les assistants des pro-fesseurs allemands dans les uni-versités suisses sont aussi Alle-mands.

Les dialectes alémaniques,justement, ne sont-ils pasdes fauteurs de Röstigraben?Des invités luxembourgeois ontrelevé en janvier dernier, à l’issuede deux jours de session du Parle-ment des jeunes, que nous autresSuisses nous ne nous comprenionsplus. Que les Romands ne savaientplus l’allemand et les Alémaniquesplus le français et que pour parlerentre nous, on était contraintd’utiliser l’anglais. Voilà une évo-lution pire que le problème dudialecte. Si les jeunes aujourd’huine se comprennent plus qu’en uti-lisant l’anglais, cela signifie quedans vingt ans, il n’y aura plus per-sonne dans les sphères politiques,économiques ou culturelles sa-chant encore la langue de l’autre.La langue dans ce cas devientconstitutive du malentendu, del’incompréhension.

Vive le dialecte donc…Je comprends que le problème dudialecte soit thématisé par les Ro-mands, car ce sont eux qui se re-trouvent exclus du débat lorsquele Schwitzerdütsch remplace leHochdeutsch. Mais la moindre deschoses serait quand même quechacun sache en tous les cas unedeuxième langue suisse. Enfin, ilfaut voir que la situation est diffé-rente suivant les régions alémani-ques. A Berne, le français est en-core bien accepté, les Bernoispratiquent encore la connaissanced’une deuxième langue nationale,tandis qu’à Zurich ce n’est déjàplus le cas: l’allemand et l’anglaisprévalent désormais, ce qui repré-sente un sérieux problème.

Qu’est-ce qui explique que,malgré tout, la cohabitationentre les communautés

fonctionne plutôt bien etqu’un scénario à la belgesemble impossible cheznous?La situation n’est vraiment compli-quée que lorsque la problématiqueéconomique est liée aux frontièreslinguistiques. Si les défavoriséséconomiques sont une minoritéculturelle, linguistique ou confes-sionnelle, cela devient difficile-ment gérable, comme ça a été ouc’est toujours le cas au Liban ou enBelgique. Il se trouve que nousavons en Suisse alémanique et enSuisse romande des tendanceséconomiques assez semblables.Avec, à l’intérieur de chacune desdeux entités, des régions favoriséeset des régions défavorisées. Les cli-vages économiques ne recouvrentpas ceux de la langue, donc ça peutplus ou moins fonctionner.

Les cantons bilingues commele Valais, Berne ou Fribourgprofitent-ils de cette particu-larité?Le Valais et Fribourg ne mènentpas vraiment une politique active

en matière de bilinguisme et secontentent d’une tolérance seg-mentée d’une langue enversl’autre. La ville de Bienne est laseule qui essaie de pratiquer uneintégration active, au quotidien,entre les deux communautés lin-guistiques.

Outre la langue, qu’est-cequi séparerait encore defaçon nette Romands etAlémaniques?Les différences restent d’abordlinguistiques et, par voie de consé-quence, culturelles. Par exemple,la manière dont on voit l’histoire,dont l’histoire est enseignée dansles écoles. L’histoire en Suisse ro-mande est truffée de référencesaux Romains qui y ont fondé desvilles. Des références qu’on ne re-trouve absolument pas en Suissealémanique où l’accent est plutôtmis sur les habitants primitifs duGothard.

Avec la force du nombre, lesSuisses alémaniques nepourraient-ils pas être tentésde se montrer plus directifs,moins conciliants? Qu’est-cequi les oblige finalement àtenir compte des minorités?Représentant 70% de la popula-tion, en principe, effectivement,les Alémaniques pourraient pren-dre toutes les décisions eux-mê-mes. Mais ce n’est pas dans laculture suisse. Le modèle suisse afonctionné parce qu’il a été consti-tué au XVIe siècle par les régionsréformées qui voulaient se façon-ner une identité, qui voulaient sedéfendre contre la majorité catho-lique. Un consensus a été établientre les régions réformées qui necomprenaient pas que Berne etZurich mais aussi Genève et Lau-sanne. Cette recherche d’unconsensus culturel est devenueune des constituantes fondamen-tales de la mentalité suisse. Si laSuisse romande n’avait été quecatholique, la situation aurait étédifférente. Face à la dominationbernoise, les Romands auraientprobablement rejoint la France oula Savoie.

Propos recueillis parLaurent Nicolet

Photos Nicolas Righetti / Rezo

«La moindredes choses seraitque chacun sacheune deuxièmelangue nationale.»

Pour Claude Longchamp, la luttecontre le catholicisme est àl’origine de la cohésion suisse.

Page 25: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Barrière de rösti Chronique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 25

Comment j’ai découvert les «Bourbines»

Les Romands nedécouvrent pasqu’il existe desSuisses allemandsen sortant du ven-tre de leur ma-man. Non, ils ne

le réalisent que très progressivement. Leurdécouverte des Suisses allemands corres-pond à différents âges de leur vie.Dansmoncas, voici comment cela s’est produit.

1.Vers l’âge de 6, 7 ans, j’ai dû entendre direpar des copains qu’assez loin de chez nous,dans une région reculée de la Suisse, vivaitun peuple appelé Bourbines.

2.Ce peuple à peine civilisé parlait une lan-gue rugueuse, tout en raclements de gorge,et il faisait l’objet de toutes sortes de légen-des où revenaient les mots Winkelried etWaldstätten, qui ne nous concernaient ab-solument pas. C’était un peuple de paysanset de laboureurs. Les filles y étaient des fer-mières, elles avaient toutes de grosses jouesrouges, trayaient les vaches et buvaient dulait. Elles s’habillaient comme des Tyrolien-nes, nemangeaient que des saucisses et desröstis.

3.A 12 ans, dansWir sprechenDeutsch, nousnous sommes aperçus que notre scolaritérisquait d’être compromise par l’insistancequ’onmettait à vouloir nous faire ingurgiterle vocabulaire d’une langue à la logique im-

possible. Et c’était à cause des Bourbinesqu’on devait l’apprendre!

4. A 15 ans, je suis parti à Salzbourg pourperfectionner mes maigres connaissancesacquises dansWir sprechenDeutsch. Pendantle voyage en train, j’ai été abasourdi de voirle temps qu’on mettait à traverser la partiealémanique du pays: la Suisse alémaniquecouvrait une énorme partie du territoire demonpays. Plus le train avançait en territoirebourbine, plus je rapetissais, et la Suisse ro-mande avec moi. Avec incrédulité, j’aiconstaté qu’être Suisse romand équivalait àêtre un Lilliputien au pays de Gulliver.

5.A l’école de recrues, le choc a été encoreplus rude. La caserne abritait quatre compa-gnies d’Alémaniques, et une seule de Ro-mands… Nous étions cernés par les racle-ments de gorge.

6. Jusque-là, mes camarades et moi, noustrouvions que Jean-Luc Godard avait raisonde dire dans A bout de souffle que les plusbelles filles du monde sont à Lausanne etGenève. Aujourd’hui, je connais la vérité:Godard n’a jamais vuDrNo, avecUrsula An-dress en James Bond Girl.

7. De passage à Bâle, j’ai été confirmé danscette impression: une jolie fille postée à l’ar-rière d’un tramm’a fait un gentil signe de lamain. J’ai fondu. Jeme suis aussi aperçu queles jeunes Zurichoises portaient des vête-

ments adorables et avaient un sens de l’élé-gance que les petites Romandes ne possé-daient pas.

8.Peu après, j’ai luLaPannedeDürrenmatt,et j’ai vu que Dieu avait mis du génie dansl’autre partie de la Suisse.

9.A30 ans, les circonstances de la viem’ontfait régulièrement emprunter des trams zu-richois. Et je maudis chaque jour la lenteurdes transports publics genevois et vaudois.

10.DenisdeRougemontm’a fait comprendreque la Suisse était trop composite pour êtreunenation.LesSuisses alémaniques, lesSuis-ses romandset lesTessinois avaient réussi unmiracle: faire «tenir» ensemble un pays quis’appellerait la Suisse. Oui, mais comment?

11.Oui, comment des peuplades aussi diffé-rentes tiennent-elles ensemble? Aujour-d’hui, je me le demande toujours autant. Jecrois que ce n’est rien d’autre qu’un bon senscommun, lentement forgé au fil d’une his-toire difficilement partagée, mais qui faitqu’autour de la planète un Suisse reconnaîttoujours un autre Suisse.

12. En sortant du ventre de ma maman, jene m’y attendais pas du tout mais, pour lepetit Romand que j’étais, la découverte de laSuisse alémanique ne serait rienmoins quela découverte dumonde extérieur et des fa-çons les plus sensées d’y évoluer!

Jean-François Duval,journaliste

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Page 26: Migros Magazin 30 2011 f NE

Quand l’amourcasse les barrières

Romaine& Marcel

Cinq couples racontent leur histoire d’amour. L’un vient d’outre-Sarine, l’autreest Romand. Deux langues, est-ce vraiment deux cultures? Si les avis divergent,les amoureux ont tous su dépasser les idées reçues. A leur façon...

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Barrière de rösti Histoires d’amour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 27

Séverine & Harry

Entre villageois, on se comprendRomaine Bettex, 22 ans, Vaudoise, et Marcel Rieben, 28 ans, Soleurois, en couple depuis mai 2010.

Ils se sont connus à Fiescheralp(VS) le 7mars 2010. Elle y pas-sait unweek-end avec son club

de ski, il était venu avec son groupede pompiers. Dans un bar, autourd’un verre, ils ont sympathisé. «Jeparlais anglais avec les Suisses al-lemands présents.Marcelm’a toutde suite dit qu’il préférait commu-niquer en français», souligne Ro-maine. Ils se sont revus à Berne, àFribourg, toujours «sur la barrière».Un joli symbole qui a fini par lesréunir. Depuis plus d’un an, unefin de semaine sur deux, Marcelquitte son appartement soleuroispour retrouver sa chérie à Com-bremont-le-Petit (VD) et Romainese déplace à Lohn-Ammannsegg(SO). «Mon village ressemble àcelui de Romaine, ce qui est trèsbien, remarqueMarcel. Je ne peuxpas m’imaginer avec une copinequi habite une grande ville. A cause

L’exilà deuxLa famille Mischol: Séverine,34 ans, Franco-Suisse,Harry, 38 ans, Grison,installés à Jegenstorf (BE)depuis 2002, et leurs fils,Killian et Matheo.

C’est dans une boîte de nuit, en1994, que Séverine et Harry onteu le coup de foudre. Il vivait alorsà Genève pour un an, elle habitaiten France voisine. Ils ont appris àse connaître, «en français etbeaucoup avec les mains pourmimer ou montrer». Harry a subiles préjugés des Genevois, «quicroyaient que j’étais alémanique.Dès que je prononçais le motromanche, ils devenaient plussympathiques. Même si je suisBernois aujourd’hui, je distoujours que je suis Romanche.Parce que, souvent, on nousoublie.» D’ailleurs, Séverineignorait presque leur existence.La décision de poser leursbagages dans le canton de Berne,après huit ans de trajets en trainentre Coire et Genève tous lesweek-ends, était un compromis.Harry y a trouvé du travail en tantqu’informaticien et Séverine nevoulait pas «se sentir trop loindes Romands». Si le suisseallemand est la deuxième langued’Harry, Séverine, elle, a ramé.«J’étais nulle, mais je n’ai pas eu lechoix. Depuis que j’ai des enfants,c’est plus facile.» Idem pour leromanche, qui l’empêchait departager de bons moments avecsa belle-famille, qu’elle entraînedorénavant en lisant des livres àses fils. Le couple espèred’ailleurs qu’ils seront trilingues.Le plus dur a été de trouver desprénoms à leurs enfants. Nifrançais ni grison. «Des heuresde discussions! Nous avions pleind’idées pour une fille, Maya,Emma, rien pour un garçon. Pournotre deuxième enfant, nousavons demandé le sexe avant lanaissance. Histoire de nouslaisser du temps.»

de lamentalité.» Pour Romaine, laseule différence entre les deux en-droits réside dans le fait qu’un can-ton parle suisse allemand, l’autrefrançais: «Je n’ai pas dû m’adapterà une autre culture.» Marcel, ins-tructeur à la Protection civile, es-time que leur histoire d’amour estun «super défi», pour l’un commepour l’autre. Apprendre le suisseallemand à son amoureuse resteunplaisir, «sonaccent francophoneest très sexy». Un bémol? «Parlerdes sentiments en français. Je doisêtre très concentré pour trouverles mots justes et ne pas la bles-ser.» De son côté, Romaine, étu-diante à l’Université de Fribourg etqui suit de nombreux cours en al-lemand, se débrouille plutôt bien.Même si… «Comme j’adore par-ler, je trouve parfois frustrant dene pas réussir à mettre mon grainde sel dans les conversations fami-

liales ou avec ses amis. Mais ilsfont un effort pour casser leur ac-cent. Moi, j’apprends la patienceavecMarcel.» Ensemble, ils ont defréquentes discussions autour dudialecte soleurois, «une langue bi-zarre, rigole Marcel. Même siquelqu’un pratique courammentle Hochdeutsch, il n’a aucunechance de comprendre un dialectesuisse alémanique.» Parmi les pré-jugés qui prévalent dans leur en-tourage: à Soleure, «comme par-tout en Suisse allemande», on ditque les Welsches profitent des ca-pacités en français des Alémani-ques et ne font pas d’efforts; dansle canton de Vaud, Romaine en-tend souvent, «C’est pas un peuloin Soleure?»

TexteVirginieJobé,PhotosMathieuRod

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Lesdifficultésd’uncantonbilingueNathalie Amacher, 34 ans,du Jura bernois,et Urs Kirchhofer, 49 ans,Argovien d’origine né à Bienne(BE), en ménage à Biennedepuis le 14 février 2011.

En 2009, il a fallu quatremoisà Nathalie pour conquérir lecœurd’Urs, son«nounours».

Elle caissière, lui vendeur, dans lemême magasin Migros à Bienne.«Il me voyait comme une petitejeune. Je lui ai donnémonnuméro.Il a fini par m’appeler…» Au bou-lot, c’estbilingue, forcément.«Maiscertains collègues ne parlent que lesuisse allemand», signale Nathaliequi, ayant grandi à Sonceboz dansle Jura bernois, où l’on ne pratiqueque le français, est partie dans sajeunesse à Lucerne, puis àMunichpour améliorer son allemand. Quilaisse à désirer selon le couple. Ducoup, dès le début de leur idylle,Urs a eu l’idée d’acheter un traduc-teur électronique qu’ils utilisentencore environ une fois par jour.«Je parle mieux le français, apprisà Genève et dans ma ville, que Na-thalie l’allemand. Ce qui me dé-range parfois. ABienne, les franco-phones comprennent ma languemais préfèrent utiliser la leur. C’estpeut-être de la flemme ou un jeupour eux.» Tous deux pensent queles cours de suisse allemand de-vraient être obligatoires à l’école.«Nous sommes désavantagés den’apprendre que le Hochdeutsch,s’énerveNathalie. Laprononciationest très différente et difficile ensuisse allemand. On me regardecomme si j’étais une étrangère.»Urs estime que «les dialectes fontpartie de la tradition. Et les cantonssuisses alémaniques représententla majorité dans notre pays.» S’ilveut taquiner sa compagne, Ursl’appelle la Jurassienne.

Nathalie & Urs

Page 29: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti Histoires d’amour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 29

Rire des clichésLa famille Hilty: Delphine, 32 ans, Vaudoise avec des originespaternelles italiennes, Pascal, 36 ans, Appenzellois(Rhodes-Extérieures) originaire de Heiden (SG), mariés depuis 2006et leurs fils, Evan et Len. Ils habitent Le Mont-sur-Lausanne (VD).

Une arméeentremetteuseGuillaume Romanens, 22 ans, Vaudois qui s’annonceFribourgeois, et Jeannine Zwygart, 22 ans, Fribourgeoise,vivent ensemble à Goumoens-la-Ville (VD) depuisoctobre 2009.

«Un coup de foudre entre nous?Pas du tout», rigolent Jeannine,gardienne d’animaux, et Guillaume,agent de sécurité. C’est à l’armée,à Schönbühl (BE), qu’ils ont faitconnaissance. Guillaume, qui atoujours vécu à Goumoens-la-Ville (VD), se présente pourtantcomme Fribourgeois. Parce quela majorité de sa famille paternellehabite ce canton. «J’adore cetterégion. Cela me convientparfaitement que Jeannine viennede là-bas.» Lui qui détestaitl’allemand à l’école a dû s’y mettreà l’armée, puis avec sa compa-gne, qui était installée à Düdingen(FR). «J’ai eu plus de facilité àapprendre le suisse allemand quele bon allemand. En tant quesergent, j’ai entendu tous lesdialectes.» Jeannine, dont le pèreest Romand, avait quelquesnotions de français. Depuis qu’ellevit avec Guillaume, la Fribour-

geoise a «chopé» l’accentvaudois. Et quand elle lance,«Ça va le chalet?» son compa-gnon se marre. Guillaume faitl’effort d’envoyer des SMS enHochdeutsch à sa douce etJeannine traduit en français lesmots qui échappent à son copain.«On utilisera les mains et lespieds pour se comprendre, maisjamais l’anglais», insiste-t-elle.Ce qui l’a frappée en déména-geant: «Les Romands sont plusouverts avec leur proches queles Suisses allemands. Parcontre, au niveau professionnel,c’est chacun pour soi ici. Alorsque dans mon canton, j’allaisboire des verres avec mescollègues.» Pour Guillaume, «c’estun mythe que les Suissesallemands sont plus carrés queles Romands. A l’armée, j’ai vuautant de grandes gueules desdeux côtés.»

Jeannine& Guillaume

Delphine& Pascal

Une rencontre dans un barlausannois en 2000, aprèsquelques verres, unéchange

d’e-mails, un rendez-vous trois se-maines plus tard, «et ça a bien cro-ché». L’enseignante habitait chezses parents à Savigny (VD), l’infor-maticien apprenait le français de-puis quatre ans dans le canton deVaud. «J’avais l’image des Suissesallemandsponctuels, Pascal est tou-jours en retard. Je pensais qu’ilsétaient froids et peu accueillants, jen’ai jamais été regardée commeuneWelsche, ses amis sont devenus lesmiens aussi. Grâce à mon mari, j’aidécouvert la Suisse et je comprendsle suisse allemand.» Et Pascal decompléter: «LesAlémaniques vien-nent en Romandie pour profiter devacances balnéaires. Pour la plupart

des Romands, la Suisse s’arrête àBerne.» Toutefois, Pascal a parfoisété déçu par le côté nord-américainde certains Romands, «vite potes,vite oubliés. On rit, on boit du vinblanc, oui. Mais je m’attendais à ceque les échanges soient plus pro-fonds.» Maintenant que Delphine«se débrouille» dans le dialecte deson mari, elle regrette que, dès quel’on remarque qu’elle est franco-phone, on lui réponde en français.Delphineparle sa languematernelleà ses fils, Pascal suisse allemand. Lesenfantsmaîtrisent les deux idiomes.«Je tiens à ce qu’ils sachent s’expri-mer dansma langue et puissent dis-cuter avecma famille», déclarePas-cal. Pas de dictionnaire français-al-lemand chez eux, ils arrivent tou-jours à se comprendre.

Page 30: Migros Magazin 30 2011 f NE

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30 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Barrière de rösti Histoires d’amour

PAROLE D’EXPERTEAnne-Claude Berthoud, professeur de linguistique à l’Université de Lausanne, dirige un projet européen sur le plurilinguisme.

«Se parler en anglais, ça me choque»Dans un couple, est-il importantque chacun parle la languematernelle de l’autre?Oui, de toute évidence. Et lameilleure façon d’apprendre la lan-gue de l’autre, n’est-ce pas de tom-ber amoureux?! Il s’agit de lameilleure des motivations. UnSuisse romand et un Suisse aléma-nique qui commencent à se parleren anglais, cela me choque. Si l’onest obligé de trouver une troisièmelangue pour pouvoir communiquerentre nous, on risque d’écrasercomplètement nos particularités.

Certes, mais à l’école, lesRomands apprennent leHochdeutsch et non pas le suisseallemand…

Si je vivais avec un Suisse alémani-que et que je parlais Hochdeutsch,je pense qu’il n’y aurait pas de pro-blèmes de compréhension. Biensûr, on peut faire un geste de pluset prendre des cours de suisse alle-mand. Mais se débrouiller dans lalangue deGoethe, cela permet déjàd’aller à la rencontre de l’autre. Etpuis, du côté suisse alémanique, onreconnaîtra l’effort des Romands.

Comment parler d’amour dansune autre langue que la sienne?On peut pratiquer le «code-swit-ching» ou «plurilanguaging», c’est-à-dire le mélange des langues. Onpeut très bien changer de languedans la conversation sans que celasoit du Mischmasch. Nous avons

constaté dans notre étude au ni-veau européen que lors d’interac-tions dans un groupe, ce qui estproductif, ce qui permet d’avancerefficacement et d’être créatif, c’est

de pouvoir changer de langue à saguise et de jongler entre elles.

Selon vous qui, en général, duRomand ou de l’Alémanique, aurale courage de quitter son cantonpour s’installer dans celui de sonélu?Il me semble qu’il y a eu un tempsoù les Suisses alémaniques avaientplus de facilité à s’installer en Suis-se romande que les Romands às’établir outre-Sarine. Je dirais quecela dépend des opportunités pro-fessionnelles de l’un et de l’autre.Ce ne sont pas forcément des choix.Et incontestablement, les femmessuivent plus souvent leur mari quel’inverse. Même aujourd’hui… Etles langues s’y adaptent…

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La Suisse a la cote auprès de sesvoisins d’outre-Rhin. Au coursdes dernières années, les Alle-

mands sont arrivés par milliersdans notre pays et y sont restés.Séduits par des paysages spectacu-laires, ils s’installent à Zurich,Bâle ou Berne, savourent le fa-meux émincé de veau à la zuri-choise et apprécient la cohabita-tion avec les autochtones.

Pourtant, si l’on en croit cer-tains médias, ces nouveaux venusne sont pas particulièrementaimés par les Suisses alémani-ques.

«LesAllemands sont arrogants,bruyants et pédants, entend-onsouvent. Ils ne font pas l’effort deparler notre langue et mettentsouvent les pieds dans le plat, enutilisant certains diminutifs parti-culièrement agaçants, commeFränkli (petit franc) ou Schwiizerli(petit Suisse).»

Selon une étude du sociologuesuisse Marc Helbling, 11% desSuisses allemands ont un rapportcompliqué avec leurs voisinsd’outre-Rhin. Titre de son ouvra-ge: Pourquoi les Suisses alémaniquesn’aiment pas les Allemands. Pourcomparaison, seuls 4% des Suissesn’aiment pas les Français et les Ita-liens. Pourtant, les Allemands etles Suisses alémaniques sont beau-coup plus proches culturelle-ment.

«La relation entre la Suisse etl’Allemagne est en effet très par-ticulière, constate ChristofMeier,responsable de la promotion del’intégration à Zurich. Nous re-gardons la télévision allemandeet savons ce qui se passe en Alle-magne au niveau politique.»Mais

Les Allemands,ces immigrants mal-aimésVoisins les plus proches des Suisses alémaniques, ils sont toujours davantage às’installer au pays des lacs et des montagnes. Mais tous les Helvètes n’apprécient pasces nouveaux «colocataires».

Accueil convivialMatthias Schneider, 37 ans, et Andrea Kaufmann, 30 ans, vivent àOschwand (BE) et gèrent l’agence de distribution H&S AgenturKaufmann. En Suisse depuis cinq ans.«Nous avons été débauchés par notre client en Suisse. Maiscomme nous représentons des entreprises allemandes danstoute la Suisse, nous voyons du pays et sommes toujours étonnéspar sa diversité. Les Suisses sont certes assez réservés, mais si onprend le temps – et que l’on fait l’effort – de les connaître, onest accueilli de façon très conviviale.»

la réciproque ne s’applique pas.«La République fédérale compteseize fois plus d’habitants que laSuisse alémanique. Ce n’est doncguère étonnant que le petit paysobserve le grand comme un frèrequi serait fasciné par son aîné.Or, ce déséquilibre engendre uncomplexe d’infériorité chez lepetit.»

Une chose est sûre, l’actuelledifficulté d’intégration des Alle-mands ne serait pas due à la mau-vaise image dont a pâti leur paysaprès la Seconde Guerre mon-diale. «C’est bien plus leur affluxmassif en un laps de temps trèscourt qui a eu un impact négatif»,souligne Marc Helbling. Depuis2007 et la signature de l’accordsur la libre circulation des per-sonnes, conclu entre la Suisse etl’UE, un grand nombre d’Alle-mands ont en effet saisi l’occasionpour s’installer en Suisse et ytravailler. En 2002, ils étaient140 000 à vivre dans notre pays,contre quasiment 270 000 en2009. Sans compter les milliersde pendulaires qui, chaque jour,traversent la frontière pour serendre au travail.

Pourquoi cet engouement?Pour commencer, les Allemandssont séduits par des conditions detravail et des salaires plus allé-chants qu’au pays. Citons égale-ment la proximité géographiquede la Suisse. «De nombreux immi-grés sont hautement qualifiés etoccupent des postes-clés, constateChristof Meier. Mais les Suissesn’ont pas l’habitude d’avoir unétranger comme chef.»

Pour se démarquer deleurs voisins allemands, les

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Barrière de rösti Au-delà de la frontière Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 33

Suisse,monamourTomas Grübl, 35 ans,habite à Lucerne ettravaille en tant queSenior Team Leaderchez Roche Diagnos-tics. En Suissedepuis trois ans.«Lorsque j’ai postuléchez Roche, je savaisdéjà que l’entrepriseallait déménager enSuisse. J’étais attirépar l’étranger et j’aitoujours adoré cepetit pays, parce queje suis un vrai fan desports en plein air.Cela prend du tempsde bien connaîtreles Suisses, mais j’aiété accueilli trèsgentiment et je sorsmême avec uneSuissesse.»

Page 34: Migros Magazin 30 2011 f NE

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34 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Barrière de rösti Au-delà de la frontière

RichesseculturelleMichael Blümmel,26 ans, sociopédagogueet étudiant à Adetswil(ZH). En Suisse depuistrois ans.«J’ai toujours rêvé devivre en Suisse, j’adoreses nombreux lacs et sesmontagnes. Ce pays estd’une richesse incroya-ble. Je pense qu’il fautsavoir se faire accepter,ne pas oublier que je nesuis pas en Allemagnemais dans un paysétranger. Si l’on montreaux Suisses que l’ons’intéresse à leurculture, alors ils nousaccueillent.»

Helvètes insistent notam-ment sur le fait qu’ils ne

parlent pas la même langue. Unphénomène typique selon MarcHelbling, appelé narcissisme despetites différences. Lorsque, ob-jectivement, les grandes dissem-blances ne sont pas si apparentes,on stigmatise les petites afin d’évi-ter l’amalgame.

Reste que certains clichés surles Allemands reflètent plutôtbien la réalité. Ces derniers sonten effet plus directs entre eux.Rares sont ceux toutefois qui ontconscience de leurs différences.«Ils sont nombreux à penser qu’enSuisse, c’est comme à la maison,mais en mieux, explique MarcHelbling. Ils sont ensuite toutétonnés de réaliser que dans larue, on ne parle pas la même lan-gue que chez eux.»

Même son de cloche du côtéd’Eleonore Wettstein, de Consul-tation pour étrangers GGG Bâle,

qui propose des séances d’infor-mation aux travailleurs migrants:«Avant de venir en Suisse, beau-coup d’Allemands n’ont pas dutout l’impression de se rendre àl’étranger et ressentent ensuite unchoc culturel, notamment en ter-mes de communication.»

Cela ne signifie pas que les Al-lemands ne s’intéressent pas àleur pays d’adoption. Au contraire.«Mais quoi qu’ils fassent, ils com-mettent des maladresses, poursuitEleonore Wettstein. S’ils s’es-saient au dialecte, ils font des gaf-fes. S’ils parlent le bon allemand,on prend cela pour de l’arrogance.»Que leur conseillerait-elle donc?«Y aller tout doucement, regardercomment leurs homologues fonc-tionnent. Il faudrait qu’ils essaientle plus rapidement possible decomprendre le dialecte, cela faci-lite le quotidien.»

Evelin HartmannPhotos Christian Schnur

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Page 36: Migros Magazin 30 2011 f NE

Les Suisses alémaniquessont-ils capables de rirefinement?Le suisse allemand est une languesubtile mais l’utilisation effrénéedu subjonctif et des diminutifsdans notre culture a tendance àétouffer dans l’œuf nos pointesd’humour, qui restent donc incom-prises. Car nous ne rions pas de ceque nous disons, nous nous amu-sons plutôt des non-dits.

Peut-on jouer avec les motsdans ce que vous appelez votredialecte?Le Bärndütsch est le seul dialectepropice aux jeux de mots, car, àl’instar du français et de l’anglais,il permet de jouer sur les sons pra-tiquement à l’infini. Il est doncplus facile de faire rimer des sylla-bes en Bärndütsch que par exempledans les dialectes de Suisse orien-tale, qui sont plus proches duHochdeutsch et donc plus rigides.

Existe-t-il des différences entreles publics des cantons suisses

alémaniques ou sont-ils tous«primaires», comme on le pensevu d’ici?Le public bâlois est très exigeantet cultivé, au point que les comi-ques redoutent de jouer devantlui. Les Bernois, en revanche, serendent rarement au théâtre. Lestroupes qui veulent venir jouer àBerne ont intérêt à placarder desaffiches des années avant la repré-sentation. Car les Bernois finis-sent par se dire qu’une pièce quireste à l’affiche si longtemps nedoit pas être si mauvaise que ça etils vont finir par aller la voir! Unefois installé sur son siège, le Ber-nois est très «bonpublic»: il écoutereligieusement, que la pièce soitbonne ou mauvaise.

Qu'en est-il des Zurichois?Ils commencent à apprécier vrai-ment une pièce si sa critique estbonne. Si tel n’est pas le cas, ils nese déplacent pas. Lorsque la criti-que est dithyrambique, ils s'en-flammentmême si le spectacle estmauvais. Il y a deux types de spec-

tateurs zurichois: ceux qui portentun costume sombre et qui arriventaux bras de blondinettes de dix ansplus jeunes qu’eux et ceux arbo-rant une veste à carreaux, quiviennent avec des brunes de dixans plus vieilles qu’eux. Les pre-miers travaillent dans la banque,les seconds dans les assurances. Sivous apercevez un homme avec uncostume bleu assis à côté d’unebrune de dix ans plus âgée que lui,teinte en blond et reliftée, c’estqu’il est Argovien.

Le fait de faire partie d’unemajorité (sur le plan suisse biensûr) rend-il votre humourarrogant?Pour une minorité, la majoritésera toujours arrogante. Celavient de notre méfiance à l’égarddu pouvoir. Nous autres Aléma-niques trouvons les Zurichoisarrogants parce que ce sont euxqui ont le plus de pouvoir. Etnous nous rejoignons tous pourtrouver les Allemands arrogantsparce que nous les percevons

L’humour suisseallemand, ça existe?L’humoriste bernois Andreas Thiel, qui s’est illustré pourses sketches à consonance politique, répond aux questions ducomique romand Thierry Meury.

Ce qui faitrire lesAlémaniques

Que devient une luciole qui aavalé une pilule de Viagra parmégarde?Réponse: un lampadaire.

❊ ❊ ❊

Pourquoi les Italiens sont-ilssi petits? Parce que quandils étaient enfants, leur pèreleur disait: «Quand tu serasgrand, il faudra que tutravailles.»

Un prêtre catholique demande àun rabbin:«Quand mangeras-tu enfin de laviande de porc?»Et le rabbin de répondre: «A tonmariage, Mon Père!»

❊ ❊ ❊

Blague sur les blondes:Pourquoi les blondes utilisent-elles un piment comme marque-page?

Pour pimenter l’intrigue de leurroman.

❊ ❊ ❊

Le professeur entre en classeet demande: «Que les idiots selèvent!» Après quelquesinstants, Nicolas, le meilleurélève de la classe, se lève.Le professeur, très surpris, luidemande pourquoi il s’estlevé. Et Nicolas de répondre:

Thierry Meury,humoristesuisseromand.

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Barrière de rösti Humour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 37

«Je ne pouvais pas supporterde vous voir tout seul de-bout.»

❊ ❊ ❊

Assises tranquillement dans unjardin public, trois femmesbavardent. Une fée apparaît etleur dit: «Chacune d’entre vous adroit à un vœu!» La première:«Je voudrais avoir les cheveux lesplus longs de la Terre!» POUF, le

vœu est exaucé. La deuxième:«Je voudrais devenir la plus bellefemme du monde!» POUF, sonrêve devient réalité. Enfin, ladernière demande: «Je voudraisdevenir l’être le plus stupide dela Terre!» POUF, elle se transformeen homme!

❊ ❊ ❊

La scène se passe au paradisterrestre. Une fois de plus,

Adam rentre tard à la maison.Eve lui dit: «Je suis sûre quetu as quelqu’un d’autre!» -«Qu’est-ce que tu racontes,Eve? Tu sais très bien que tues la seule femme sur Terre!»Mais la nuit venue, dans sonsommeil, Adam sent les doigtsd’Eve passer sur son torse.«Eve chérie, que fais-tu?» –«Je compte tes côtes!»

❊ ❊ ❊

Chez le juge: «Monsieur letémoin, où vous trouviez-vousquand vous vous êtes faitrenverser?» - «Sous la voiture,Monsieur le juge!»

❊ ❊ ❊

Charles va à l’école, toutexcité à l’idée de recevoir soncarnet scolaire. Mais à la vuede ses résultats, il déchante.Une fois à la maison, Charles

«En Suisse orientale,on rit souvent à

gorge déployée, alorsqu'à Berne, on rit

davantage sous cape»Andreas Thiel

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38 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Barrière de rösti Humour

demande à son père: «Tu saisécrire dans le noir?»Le père répond: «Oui, biensûr!»Charles: «Alors j’éteins lalumière et tu signes monbulletin, d’accord?»

❊ ❊ ❊

Maman s’énerve: «Jean, je t’aidéjà dit 1000 fois de te laver lesmains avant de jouer du piano!»

Jean: «Je sais, mais aujourd’hui,ce n’est pas la peine.»Maman: «Et pourquoi donc?»Jean: «Parce que je ne vaisutiliser que les touches noires!»

❊ ❊ ❊

Un homme de 75 ans revientdu golf et dit à sa femme:- Je ne peux plus jouer augolf!- Pourquoi donc?

- Je ne vois plus où va laballe!- Tu sais que, malgré ses80 ans, mon frère a un œil delynx. Emmène-le avec toi,il te dira où la balle tombe!Sitôt dit, sitôt fait. Au golf,l’homme frappe la balle etdemande ensuite à sonbeau-frère:- Tu as vu où la balle aatterri?- Bien sûr que je l’ai vue!

- Où donc?- Je ne me le rappelle plus!

❊ ❊ ❊

Un promeneur se rend au borddu lac et rencontre un pêcheur.Au bout d'une heure, le prome-neur s'exclame: «Y a-t-il uneactivité plus abêtissante que lapêche?» «Oui, répond lepêcheur. Regarder quelqu'unpêcher pendant des heures!»

comme les représentants d’unemajorité culturelle, économiqueet politique. Les Zurichois nesouffrent pas du fait que personnene les aime, car en Suisse, le pou-voir est bel et bien sur les bords dela Limmat. Et nous considéronsque les Romands ont le droit de nepas nous aimer puisqu’ils repré-sentent une minorité qui a enviede se défendre. C’est plus compli-qué avec les immigrés allemandsparce que eux aussi sont une mi-norité, mais nous les percevonsnéanmoins comme les représen-tants d’une majorité et nous lestraitons mal. Ce n’est pas un pro-blème pour vous les «Welsches»,car nous vous percevons commeuneminorité et vous traitons doncavec prévenance.

Le public suisse allemand a-t-ilhérité d’une partie de l’immenseculture allemande ou est-il aussiinculte qu’on l’imagine de cecôté-ci de la Sarine?Les Suisses allemands perçoiventla culture allemande commegrossière et élitiste. Chez un co-mique allemand, la chute tombetoujours à la fin de la phrase,juste avant le point final. C’est

trop extrême pour nous. Nouspréférons de loin l’humour plusallusif.

Quand un Suisse alémaniquerigole, cela fait-il le même bruitque quand il parle?Oui, mais les Suisses allemandsne rient pas tous de la même fa-çon. En Suisse orientale, on rit àgorge déployée alors qu’à Berne,on rit davantage sous cape.

Est-ce que, comme chez nous àvotre égard, le seul fait de semoquer des «Welsches» enSuisse allemande est unegarantie de succès comique?Non, pas du tout. Il n’est pas dansnos habitudes de nousmoquer desminorités.

Vos humoristes finissent-ilstous, eux aussi, au cirque Knie?Oui.

Les humoristes alémaniquesvotent-ils tous UDC ou existe-t-il aussi chez vous des satiris-tes de gauche?Tous nos comiques sont degauche. Sauf moi qui suis anar-chiste.

L’humoriste lucernois Emil, trèsconnu en Suisse romande pouravoir joué ses sketches enfrançais, est-il pour vous unmodèle ou un traître?Emil est pratiquement le seul àavoir réussi à abolir la barrière derösti. C’est un véritable tour deforce!

«Notre langueest telle quenotre humourreste souventincompris.»

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Barrière de rösti Guide de survie Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 39

Serrer la mainplutôt que fairela biseLorsqu’on rencontre quelqu’unpour la première fois, là où lesRomands collent d’office troisbises, la poignée de main est demise. Entre femmes aussi et mê-me s’il s’agit d’ami(e)s d’ami(e)s.On réserve généralement la bisepour les connaissances proches,pas pour tout le monde.

Le piéton roiLa loi sur la circulation routièrele précise bien: «Avant les passa-ges pour piétons, le conducteur(...), au besoin, s’arrêtera pourlaisser la priorité aux piétons quise trouvent déjà sur le passage ous’y engagent.»

La règle est observée avec da-vantage de diligence en Suissealémanique. Les automobilistesfreinent systématiquement lors-qu’ils approchent d’un passageclouté et qu’un piéton s’apprêteà traverser – à l’exception descyclistes. La soussignée a vuplusieurs conducteurs faire ungeste d’excuse confus quand ilsn’avaient pas respecté la prio-rité... Pour les bipèdes, fort confor-tables. Automobilistes, vousvoilà avertis!

«Hoi Zäme»Pour saluer plusieurs personnes,«Hoi» (salut) ne sera d’aucuneffet. Ajouter le «Zäme» (pour«zusammen», «ensemble») et làon vous répondra, car on se serasenti interpellé. C’est que la lan-gue suisse alémanique fait la dis-

Ce qui se fait et ne se fait pasen Suisse alémaniqueAu-delà des stéréotypes, certaines habitudes sont tout simplement différentes.Quelques tuyaux pour comprendre, tomber juste, voire ne pas se payer la honte!

tinction entre le singulier et lepluriel dans les formules de salu-tations, valable aussi pour direau revoir: «Tschüss Zäme»; et sil’on vouvoie, pour dire bonjour,c’est «Grüetzi mitenand». Çamarche à tous les coups.

Le nom des gensHoi Trudy, Guten Tag Frau Per-renoud, Tschüss Lukas. On ne ditpas simplement salut, bonjour,

bye. On ajoute systématique-ment le prénom si on tutoie, lenom de famille si on vouvoie etque l’on connaît les gens. «Nepas le faire est impoli», relèveune Neuchâteloise établie depuisplusieurs années à Zurich. Voilàqui demande, au début, beau-coup d’attention. Impressionné,le Romand se dit: «Commentfont-ils pour se rappeler tous cesnoms!» Une question d’habi-tude, tout simplement.

Les Bündelisur le trottoirEn Suisse alémanique, on empileses vieux journaux – séparés ducarton, attention! – et on en faitde petits paquets à l’aide de laficelle, communément appelés«Bündeli», (de «Bündel» signi-fiant paquet). Les cornets à com-mission bourrés de papiers res-tent systématiquement sur lachaussée, généralement accom-pagnés d’une explication. Cepeut être un grand moment desolitude que de remonter chezsoi avec son vieux papier, surtoutsi les voisins sont sur le palier.Un conseil donc: pensez à vousmunir directement d’une pelotede ficelle.

Les Allemandset les Alémaniques,c’est bonnet blanc,blanc bonnetVu de Suisse romande, les Alé-maniques et les Allemands, c’estun peu pareil. Ils vivent plus aunord, parlent une langue germa-nique et boivent davantage deboissons houblonnées que nousautres Romands. Ne commettezpas cet impair: le Suisse aléma-nique déteste être confondu avecson voisin (lire notre article enpage 32). Et si vous vous y ris-quez, il s’emploiera à vous décli-ner toutes les différences. Demême, le Romand n’aime pasêtre pris pour un Français. Parceque ça n’est pas tout à fait pareil.Même si, de loin, c’est bonnetblanc, blanc bonnet.

Céline FontannazDessin François Maret

Romands et Alémaniques n’ont pas toujours les mêmes habitudes...

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En assurant le service de minibar dans les trains suisses, AbdulhakimMohamed Nassir a souvent l’occasion de comparer les habitudes romandeset alémaniques. Nous l’avons donc suivi lors d’un trajet, interrogeant au passageles usagers sur le thème du Röstigraben.

De Zurich à Genève,à bord de l’Intercity

Le Somalien Abdulhakim Mohamed Nassir assure le service de minibar à bord des trains CFFdepuis trois ans.

Pour Charlene Kamba (à dr.),qui effectue le trajet entreBienne et Genève cejour-là, le Röstigrabenn’existe pas: «Même si lesRomands sont plus ave-nants et plus enclins àengager la conversation.»

Page 41: Migros Magazin 30 2011 f NE

Barrière de rösti A travers la Suisse Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 41

Oui, on peut souffrir du mal de merdans un train suisse qui traverse notrepays! Peut-être pas si l’on est confor-

tablement installé au creux d’un siège,mais lors-que l’on doit rester debout pendant quatre heu-res et marcher inlassablement de long en largecomme le fait Abdulhakim Mohamed Nassir,36 ans, cela peut arriver. Voilà trois ans que ceSomalien de naissance assure le service de mi-nibar dans les trains. «Audébut, j’avais l’impres-sion quemon lit tanguait quand je dormais.Maisjeme suis vite habitué.»Nous l’avons suivi dansl’une de ses courses entre Zurich etGenève. L’oc-casion de l’interroger sur sa vision du Röstigra-ben, lui qui ne cesse de circuler entre les deuxrégions linguistiques.

Les habitudesmatinales des uns et des autreslorsqu’il lance son fameux «Café, thé, crois-sants» – dans les deux langues – en pénétrantdans les wagons? D’après son expérience, lesSuisses alémaniques préfèrent les céréales com-plètes alors que les Romands sont fidèles auxtraditionnels croissants au beurre. Pour le reste,les goûts sont pratiquement les mêmes.

Et tant qu’on aborde le registre des consom-mations, qu’en est-il de la légendaire tradition del’apéro des Welsches? «Il arrive que des voya-geurs commandent du vin l’après-midi, maiscela peut se produire avec des Romands commeavec des Suisses allemands», répond en souriantMohamedNassir. Et quand on lui demande les-quels sont les plus sympathiques et sociables etlesquels laissent le plus de pourboire, il rétorque:«Il n’y a pas de différence. Tous sont très gen-tils.»

En le suivant dans les wagons, on en profitepour sonder également les passagers sur les dif-férences entre les deux cultures suisses. PourCharlene Kamba, 24 ans, la barrière de rösti

n’existe pas, même si «les Romands sont plusavenants et plus enclins à engager la conversa-tion». La jeune femme a grandi en Suisse ro-mande avant de déménager àBâle, puis à Zurich.Elle est assise dans le train pour Genève à côtéd’une Berlinoise, Julia Puckwald, 17 ans, quitrouve elle aussi que les Suisses alémaniquessont plus réservés que les Romands, même s’ilssont tout aussi agréables: «Ils se donnent lapeine de parlerHochdeutsch avec moi.»

Abdulhakim Mohamed Nassir se fraie unchemin à travers les bagages et les pieds qui en-combrent le couloir. «Café, thé, sandwiches?»propose-t-il tout en insérant des capsules danssamachine à café Lavazza flambant neuve. «Lait,sucre?» Il observe tout de même une petite dif-férence entre Romands et Alémaniques: «LesWelsches sont contents de parler français avecmoi.» Cela ne lui pose pas de problème, car ilhabite à Bienne, c’est-à-dire juste à cheval sur labarrière de rösti. Il a épousé une Marocaine etleur fils Imran, 14 mois, commence tout juste àparler: «En arabe, ma langue maternelle. J’aigrandi en Arabie Saoudite.» Arrivé en Suisse ily a douze ans, il s’est vu accorder l’asile et a apprisle français, l’allemand, l’anglais et, pour le plaisir,l’amhari, la langue parlée en Ethiopie.

Nous abordons ensuite Christine et JacquesMathys, un couple bilingue de Villeret (BE). Ilstrouvent que l’on a tendance à surestimer la«barrière de rösti»: «Chez nous, dans le Jura, cen’est pas un sujet important.» Pour Jacques, lecoupable est tout trouvé: «Le problème, c’est latélévision, principalement la TSR, toujoursprompte à ressasser les clichés et les vieux pré-jugés.»

Leminibar traverse pour la deuxième fois lesvoitures de première classe. La demande de caféne faiblit pas. Trois hommes d’affaires mènent

une conversation animée en anglais, leurs ordi-nateurs portables ouverts devant eux. Assis dansson siège, Thomas Mantei, un Allemand établià Zoug, qui se rend à Neuchâtel pour le compted’une grande compagnie d’assurances, consultedes documents: «Les différences entre Suissesallemands et romands sont à peuprès lesmêmesque celles qui existent entre Zurichois et Gri-sons, temporise-t-il. Pour autant que mesconnaissances linguistiques me permettent dejuger, les Romands sont très accueillants.»

Plus loin, en seconde classe, Claire Inhelder-Cowen, une Suissesse qui vit en Pennsylvanie,achète à sa fille Sophie, 14 ans, une gaufrette auchocolat Kägi-Fret au minibar: «Un vrai mor-ceau de culture helvète!» Sophie, qui est venueà Genève rendre visite à une cousine, regardeavecméfiance leKägi, en croque unbout et s’ex-clame:«C’est bon!»Elle trouve laSuisse romandeplusmulticulturelle que la Suisse alémanique oùa grandi samère: «La population est très cosmo-polite.»

Il y a vingt ans, Claire a étudié sur les rivesdu Rhône et faisait tous les mois le trajet entrela Suisse romande et la Suisse alémanique.«Autrefois, serveur deminibar était le plus sou-vent un job d’étudiant,mais aujourd’hui, ce sontgénéralement des immigrés qui font ce travail»,observe-t-elle. Comme elle se souvient encoretrès bien de l’époque où certains de ses camara-des arrondissaient leurs fins de mois grâce à cetravail difficile, elle leur laisse toujours un jolipourboire. Se mêlant à la discussion, Abdulha-kimMohamedNassir glisse que les seuls qui nedonnent jamais de pourboire, ce sont les Fran-çais. En tout cas, c’est ce qu’affirment ses collè-gues qui travaillent dans le TGV pour Paris.

Ruth BrüderlinPhotos Christine Bärlocher

A gauche: Jacques et Christine Mathys,un couple bilingue de Villeret: «On atendance à surestimer la barrière de rösti.»

Julia Puckwald, 17 ans, originaire de Berlin: «LesAlémaniques sont plus réservés que les Romands.»

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42 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Barrière de rösti Mots fléchés

DIMINUAIOVO-GENÈSE

DESTITUÉIGNO-RANCE

TALÉ

BILLOTCHALLENGE

ISOLERONSENCORE

PATRIARCHE

NUIRE

ÉLU

2

ROMAN

VIRTUOSE 9ORGANES

11

6

ÉLIMÉCONSO-LIDERAI

CONTENUD’UN POTCUIVRE

SIGLEAGRICOLEPUNAISE 10

ABROGER

PANTHÈRE

DORURES

ÉCLOS

APLANIS12

ESSAYÉE1

CROCHET

MABOUL

LIMITE

5ARCHIPELITALIEN

ALIBORON

SALUT

8

VILLE DEROUMANIE

LUI

TELLEMENT

4

VÉHICULE

TERNE 3

APAISE

ROUE

BOUCLIERS

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MIGROS MagazineConstruirecase postale 1766,8031 ZurichHebdomadaire du capitalà but socialwww.migrosmagazine.ch

Tirage contrôlé:502 316 exemplaires(REMP octobre 2010)Lecteurs: 577 000(REMP, MACH Basic 2011-1)

Direction des publications:Monica GlisentiDirecteur des médias Migros:Lorenz Bruegger

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Gabriela Masciadri, Tatiana VergaraPhotolithographie: René Feller,Martin Frank, Reto MainettiPrépresse: Peter Bleichenbacher,Marcel Gerber,Felicitas HeringService photo:Olivier Paky (responsable),Christina Rohner(resp. pour la Suisse romande),Susanne Oberli

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Département des éditions:[email protected]éléphone: 044 447 37 70Fax: 044 447 37 34Lorenz Bruegger (chef dudépartement, a.i.),Nadia FalceAbonnements:[email protected] Frick (responsable),Sibylle CecereTéléphone: 044 447 36 36Fax: 044 447 36 24Annonces:[email protected]éléphone: 044 447 37 50Fax: 044 447 37 47Thomas Brügger, (responsable a.i.),Nicole Costa, Yves Golaz, HansReusser, Kurt Schmid

Service Interne: Nicole Thalmann(responsable), Verena De Franco,Christine Kummer, Janine Meyer,Danielle Schneider, JasmineSteinmann

Marketing:Alexander Oeschger (responsable),Maya Bächtold, Alexa Julier

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Editeur:Fédération des coopératives Migros

IMPRIMERIECentre d’impression Edipresse,1030 Bussigny

IMPRESSUM

* R * F * L * R * S *D E C A P I T A T I O* M A R R E * D O M UC I R C O N V E N I R* S A * L AR A M E A I G* G E * * T AV E L O P U N* * I L * D *H A S E D E C* L A C * A * L * S OP I T R E R I E S * U* N I A S S E S * A LL E O N T I N E * S I* A N E * N A R C O S

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11 Barrière de rö

se

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Barrière de rösti Cuisine Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 43

Le duel des röstis

Sur le Grütli, Theresia Scharner, deKüsnacht (ZH), a préparé des röstisplutôt traditionnels, à base depommes de terre, de lard, d’oignonet d’une pointe de carvi.

La célèbre galette de pommes de terre divise: faut-il la préparer avec despatates crues ou cuites? Avec ou sans lard? «Migros Magazine» a voulu en savoirplus et a invité une Alémanique et une Romande à se mesurer sur le Grütli.

T heresia Scharner, deKüsnacht (ZH), possèdeun petit atelier de cou-

ture et aime cuisiner. PourMigrosMagazine, elle a accepté de prépa-rer des röstis et de se mesurer –sur le Grütli – à une Romandeavant d’être notée par deux cuisi-nières professionnelles.

«Mes amis disent toujours queje fais lesmeilleurs röstis», confie-t-elle, non sans fierté. Pour elle, leschoses sont claires: il faut despommes de terre crues, du lard etdes oignons. Par ailleurs, la Zuri-choise a un petit secret qu’elle aaccepté de dévoiler: «J’ajoute tou-jours un peu de carvi moulu.Maisrien qu’une pointe»!

Sur la célèbre prairie, la situa-tion est quelque peu inhabituelle:même si les deux cuisinières ontapporté leur propre poêle, ellesdoivent apprendre à apprivoiserleur petit réchaud à gaz, devantdes classes d’écoliers et des touris-tes curieux.

Theresia Scharner ne s’en laissepas conter: elle râpe les pommesde terre tandis que les petits cubesde lard et les oignons grésillentdéjà dans la poêle avec un peu debeurre. Les pommes de terre nesont ajoutées qu’à la fin. La Zuri-choise les retourne plusieurs foisavant qu’elles prennent définitive-ment la forme et la couleur deröstis.

Claudia SchmidtPhoto François Wavre / Rezo

Vous êtes le roi ou la reine desröstis et habitez sur la frontièrelinguistique? Contactez-nous!

www.migrosmagazine.ch

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Virginie Tinembart Virginie Tinembart a repris ce printemps en Gruyère la célèbre Pinte des Mossettes. Dans la continuité de Judith Baumann, la Neuchâteloise propose une cuisine simple, inventive et féminine faisant la part belle aux produits régionaux de saison ainsi qu’aux plantes sauvages. A déguster avec des vins dits vivants (comprenez bio et sans sulfites) proposés par son conjoint, Pierre-Joël Blanchet. Les röstis alémaniques l’ont convaincue: «J’ai eu beaucoup de plaisir à déguster ce plat. Les röstis étaient croustillants et moelleux. De plus, la proportion de pommes de terre, de lard et d’oignon était bonne. C’est très rare de recevoir un pareil plat dans un restaurant. Seul bémol: les röstis étaient un peu trop salés et trop gras.» Et les röstis romands alors? «Ils étaient eux aussi très bons. L’ajout de légumes est une bonne idée, car ils apportent du juteux au plat et un côté méditerranéen. Les courgettes et les légumes auraient pu être coupés plus fins, par exemple à la mandoline, mais cela est une affaire de goût.» Pinte des Mossettes,

La Valsainte, 1654 Cerniat

Vreni Giger Vreni Giger dirige le Jägerhof à Saint-Gall, un restaurant qui affiche 17 points au «Gault Millau». Experte en produits frais du marché, elle a également préparé des röstis de multiples fois: «Ils doivent être bien croustillants, dorés et tendres à l’intérieur. Personnellement, je les préfère avec du lard.» Les röstis de la cuisinière alémanique sont donc à son goût: «Ils sont très savoureux, mais un peu trop salés pour moi. Il faut faire attention à cela quand on utilise du lard.» Pascaline Bovet, de Neyruz-sur-Moudon (VD), a pour sa part laissé libre cours à son imagination. Pour Vreni Giger, les tomates et les courgettes n’ont rien à faire avec les röstis, mais elle trouve cette interprétation réussie et apprécie également le plat. «J’y aurais ajouté un peu de thym.» Verdict: bien que tous deux excellents, les deux röstis ne sont pas comparables. Cela montre par ailleurs que deux recettes différentes d’un même plat peuvent recueillir les faveurs des cuisinières professionnelles.

Restaurant Jägerhof, 9000 Saint-Gall,

www.jaegerhof.ch

Les avis du jury

Virginie Tinembart (à g.) et Vreni Giger lors de la dégustation.

Ingrédients pour 4 personnes1 kg de pommes de terre fermes à la cuisson, 1 gros oignon, 4 cs de beurre à rôtir, 4 cs de petits lardons, sel, poivre, 1 pincée de carvi en poudre

Ingrédients pour 4 personnes1,5 kg de grosses pommes de terre fermes à la cuisson, 2 to-mates, 2 courgettes, beurre à rôtir, sel, poivre, 4 cs d’huile d’olive aromatisée aux cèpes

Phot

os F

ranç

ois

Wav

re /R

ezo

Ce dont Theresia Scharner

a besoin pour ses röstis

Ce dont Pascaline Bovet

a besoin pour ses röstis

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Page 46: Migros Magazin 30 2011 f NE

46 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011

Photos

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Le fromage aux fleurs Heidi éla-boré avec du lait de montagnedes Grisons, des bleuets et dessoucis est aussi beau que bon.Les fleurs comestibles confè-rent une grande douceur aroma-tique à ce fromage à pâte mi-duredont la saveur est égalementsublimée par des herbes desAlpes.

Brioche du 1er Août, 400 g,Fr. 3.20Birchermüesli Heidi, 200 g,Fr. 1.80Lait Heidi, 1 l, Fr. 1.65Corbeille à pain avec intérieurblanc, Fr. 8.90**Couteau à fromage, Fr. 3.90**Service à vaisselle Lisa,céramique, rouge à pointsblancs, dès Fr. 3.90***Sets de table en non-tissé avecarmoiries des cantons, 12 pces,40 x 30 cm, Fr. 4.90**Guirlande de drapeaux suisses,5 m, Fr. 8.90Petits drapeaux suisses surcure-dents, 40 pièces, Fr. 2.-* Prix action valable du 26.7 au 1.8.11** En vente dans les plus grandsmagasins jusqu’à épuisement du stock.*** En vente dans les plus grandsmagasins.

Fromage aux fleurs Heidi,les 100 g, Fr. 2.80

4666 || Migros Magazine 30, 25 juillet 2011MigMigrosrosros MaMaMagazgazgazineineine 303030, 2, 25 j5 juiluilletletlet 20202011

Page 47: Migros Magazin 30 2011 f NE

ENMAGASIN | 47

Rien de tel qu’un bon brunch pour biencommencer le 1er Août. Ce repas convivialpermettra de plus de faire le plein d’énergiepour fêter jusqu’au soir notre beau pays.

Unejournéeréussie

Réunis autour de la table dubrunch, les convives sontunanimes: le fromage aux

fleurs Heidi est aussi bien un ré-gal pour les yeux que pour les pa-pilles. Toutefois, les autres vic-tuailles n’ont pas grand-chose àlui envier, que ce soit la briochedu 1er Août, qui dégage de déli-cieux effluves, l’appétissant platde viande froide, le rafraîchissantbirchermüesli ou encore les fruitsd’été. Les convives se régalentsans compter, tout en papotantallègrement.

Il faut savoir que la fête nationalen’a pas toujours été fériée. Il a eneffet fallu attendre 1994 pour quel’HomoHelveticus puisse faire lagrasse matinée et célébrer digne-ment son pays. En attaquant parexemple la journée par un brunchcopieux, à la maison, en familleou avec des proches, ou dans unedes quatre cents fermes qui pro-posent leurs produits maison.

Anna-Katharina Ris

Tout sur le brunch à la ferme:www.brunch.ch

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Page 48: Migros Magazin 30 2011 f NE

Migros Magazine 30, 25 juillet 201148 | ENMAGASIN

Gare à la dépendanceLes inconditionnels du chocolatse damneront pour la nouvelleglace Chocolate Obsession deMary Jane’s. Proposée en petitspots individuels très pratiques,elle présente un avantage nonnégligeable: on n’est pas obligé dela partager!Mary Jane’s Chocolate Obses-sion, 150 ml, Fr. 3.20** En vente dans les plus grandsmagasins.

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Un délice au déjeunerLes enfants adorent les céréalescroustillantes au déjeuner. Il enexiste aujourd’hui trois nouvellesvariétés: Frosted Flakes, HoneyBalls et Choco Rice. De quoimotiver vos chères têtes blondesà émerger plus vite de sous lacouette.Frosted Flakes,500 g, Fr. 2.30

Chocolat à tartinerLes grands amateurs de chocolat préfèrent engénéral le chocolat noir, à la fois doux et amer.Bonne nouvelle pour eux: celui-ci existe désormaissous forme de pâte à tartiner.Chocolat Noir M-Premium, 200 g, Fr. 3.20** En vente dans les plus grands magasins.

Plaisirsgourmands

Rappel: tondeuse électrique EH 38Migros rappelle la tondeuse EH 38(numéro d’article 6307.320) envente depuis le mois de mars 2011en raison d’un défaut de fabrica-tion. L’hélice du ventilateur surlaquelle est intégré l’axe de la lamepeut en effet se déformer légère-ment au moment de la tonte. Enconséquence, la vis qui maintient la

lame de tonte risque de se desser-rer et la lame de sortir de son axe.Migros prie donc ses clients decesser immédiatement d’utilisercette tondeuse et de la rapporterau magasin le plus proche dispo-sant d’un marché spécialisé Do it +Garden Migros. Le prix d’achat de latondeuse sera entièrement

remboursé au client sur présen-tation de la garantie ou du ticket decaisse. Il est également possibled’échanger l’appareil contre uneautre tondeuse de même valeur.

A rapporter de suite dansun des Do it + Garden Migros:la tondeuse à gazon EH 38.

de

Page 49: Migros Magazin 30 2011 f NE

Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 ENMAGASIN | 49

Photoet

stylismeClaud

iaLins

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Un morceaude patrieIl n’est pas de fête nationaleréussie sans brioche du1er Août sur la table. Cettespécialité savoureuse existedepuis près de soixante ans.

Si différentes variantes demiches – élaborées selondes méthodes certes plus

simples et qui faisaient vraisem-blablement la part belle au blécomplet – existaient déjà avantnotre ère, les brioches façonnéesspécialement à l’occasion de lafête nationale suisse ont fait leurapparition il y a près de soixanteans. A cette époque en effet, laprécieuse farine fleur d’Italie acommencé à être importée dansnotre pays.

Une astucieuse croixTrès jolie, la brioche du 1er Aoûtprésente une entaille qui évoquela croix suisse. Cela est fortpratique: elle permet au pain degonfler de manière homogènependant la cuisson. De plus,cette découpe dispense del’utilisation d’un couteau,puisqu’il suffit de rompre le pain.On ne saurait en revanche sepasser du drapeau, planté à lamain par les boulangers Migros.

Briochedu 1er Août,400 g,Fr. 3.20

EN SAVOIR PLUS

Très rapidement, cette spécialitétaillée en forme de croix et sur-montée d’un drapeau suisse s’estimposée comme un véritablesymbole du 1er Août, au mêmetitre que le cervelas.

A l’approche de la fête natio-nale, les consommateurs peu-vent trouver ces brioches auxquatre coins de la Suisse. Celles-ci font en effet partie des 15% despécialités boulangères (sur deuxcents variétés au total) en ventedans tous les magasins Migros.

Les 85% restants sont par contredes recettes à caractère local. Ilen va ainsi, par exemple, de lacuchaule fribourgeoise ou encorede la taillaule neuchâteloise, quine sont proposées à la vente quedans leur région d’origine.

De cette manière, les artisansboulangers Migros préservent etperpétuent les multiples tradi-tions de la Suisse. Pour le plusgrand bien du patrimoine culi-naire helvétique.

Claudia Schmidt

Page 50: Migros Magazin 30 2011 f NE

Migros Magazine 30, 25 juillet 201150 | ENMAGASIN

Où accepte-t-on de porter unpantalon maculé de boue etde faire la queue devant des

toilettes de fortune, le tout sansperdre sa bonne humeur? Vousl’avez deviné: à un festival en pleinair. Il y règne une atmosphère sou-vent exceptionnelle, mâtinée deriffs de guitare, de rencontres sym-pathiques, de combats de boue ou

de siestes dans des tentes sur-chauffées, sans compter les flirts àla belle étoile…

Mais lorsqu’il s’agit des provi-sions à emmener, les festivaliers semontrent moins minimalistes etemportent de quoi se sustenter enquantité. A cette fin, les Fruit Funsont des compagnons idéaux.Conditionnées dans de nouveaux

sachets à boire avec paille inté-grée, ces boissons sont légères,fruitées et rafraîchissantes. Si lesdrinks Fruit Fun se dégustent plu-tôt bien frais, ils sont tout aussisavoureux à température ambiante– à l’inverse de la bière. Lily et Ke-vin, qui en ont fait de larges provi-sions, le savent bien.

Nicole Ochsenbein

Summer of LoveVoici les ingrédients d’un festival réussi: des concerts époustouflants, des amis incroyables,un peu d’indulgence pour la météo et beaucoup de boissons Fruit Fun.

PhotoPa

tWettstein,stylismeMirjam

Käse

r

Fruit Fun M-Classic: Orange ouMultivitamin, 200 ml, Fr. –.4010 x 200 ml, Fr. 3.90

Page 51: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 52: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Facile à faire, facile à

digérer: le trifle pêche-

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Page 53: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 54: Migros Magazin 30 2011 f NE

BIENVENUE DANS LE MMBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LE MBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LEBIENVENUE DANS LE M

Un classique pour les

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Page 55: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 56: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 57: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 58: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 59: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 60: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 61: Migros Magazin 30 2011 f NE

Société coopérative Migros Neuchâtel/FribourgVous trouverez plus d’informations sur les prix, les produits et les réductions sur les étiquettes des articles dans cet encart.

OFFRES VALABLES DU 26.7 AU 1.8.2011 OU JUSQU’À ÉPUISEMENT DU STOCK

FRUITS & LÉGUMESPêches, bio, le kg3.20Pastèques, le kg–.90 au lieu de 1.80 50%Raisin Vittoria, Italie, le sachetde 1 kg 3.40 au lieu de 4.90 30%Melon Charentais Fruitissime,France, la pièce3.60 au lieu de 5.20 30%Mûres, Suisse, la barquette de250 g 3.20 au lieu de 4.20Avocats, la pièce–.90 au lieu de 1.50 40%Tomates en grappe, le kg2.40Poivrons mélange, Pays-Bas,les 500 g 1.70 au lieu de 2.45 30%Carottes râpées Anna’s Best,De la région, Seeland, le sachetde 320 g 1.65 au lieu de 2.10Concombre bio, De la région,Seeland, la pièce1.60 au lieu de1.90Cresson, France,la barquette de 75 g 2.80Salade pommée cœur,De la région, Suisse,la pièce 2.90 au lieu de 3.60

POISSON & VIANDEEscalopes de poulet Optigal,les 100 g 2.25 au lieu de 3.25 30%Côtelettes de veau, fraîches,Suisse, les 100 g3.80 au lieu de 4.75 20%Entrecôte de bœuf marinée,TerraSuisse, les 100 g3.90 au lieu de 6.50 40%Spare Ribs XXL, à ne passurgeler, Suisse, les 100 g1.40 au lieu de 2.05 30%En libre-servicePlateau gril barbecueLe Gaulois avec brochettesde dinde et cuisses de pouletépicées au paprika, frais,France, l’emballage de 850 g15.80 au lieu de 19.90 20%Hamburgers M-Classic,l’emballage de 12,surgelés, 12 x 90 g8.10 au lieu de 16.20 50%Saucisses de veau à rôtir,TerraSuisse7.80 au lieu de 15.60 50%Assiette du 1er août,les 100 g 3.20 au lieu de 4.65 30%Pâté en croûte du 1er août,500 g 9.90 au lieu de 15.– 33%Plat gril avec saucisses à rôtirde porc, chipolatas de porcet merguez, Suisse,l’emballage de 500 g7.90 au lieu de 11.80 33%Jambon à l’os bernois cuit,prétranché, en lot de 2, Suis-se, l’emballage de 2 x 150 genviron, les 100 g2.80 au lieu de 3.55 20%Saumon sauvage, MSC, les100 g 2.95 au lieu de 4.30 30%

Daurade royale, fraîche, Grèce,les 100 g 2.05 au lieu de 2.60 20%

PAIN & PRODUITS LAITIERSPain rustique à la farined’épeautre, 500 g4.– au lieu de 4.50Le Vieux Pané, France, la piècede 150 g environ, les 100 g2.20 au lieu de 2.80Caprice desDieux & St-Albray,France, le paquet5.90 au lieu de 7.40Crème entière UHT Valflora,le lot de 2, 2 bombes de 250 ml7.– au lieu de 8.80 20%Tous les drinks au yogourtde 500 ml 20%Crème Dessert vanille, Suisse,l’emballage de 6 x 125 g2.05 au lieu de 2.60

FLEURS & PLANTESDécoration de tablepour le 1er août, le set9.90 au lieu de 16.50 40%Bouquet de 3 tournesols,De la région, le bouquet5.90 au lieu de 7.90

AUTRES ALIMENTSCappellettis M-Classicau jambon et au fromageen lot de 2, 2 x 500 g8.65 au lieu de 12.40 30%Pizzas Lunga Anna’s Best,le lot de 3 30%Mini-sandwiches Rapelli,Suisse, par ex. mini-sandwichRapelli Prosciutto Crudo,la pièce de 140 g4.70 au lieu de 5.90 20%Asia Snacks, Vietnam,l’emballage de 640 g11.90 au lieu de 14.90 20%Tous les biscuits en rouleaux,–.60 de moinsLeckerlis de Bâle, 1,5 kg12.– au lieu de 18.– 33%Soft Cake framboise, orangeou pêche/maracuja, 300 g2.35 au lieu de 3.40 30%Toutes les barres de céréalesFarmer 20%Produits Kellogg’s pourenfant, 1.– de moinsTous les croissants précuitset réfrigérés 20%Confitures Extra en lot de 233%Toutes les boissons pourl’apéritif et les vins pétillantsPerldor 30%Toutes les bières sans alcool20%Farce pour vol-au-ventM-Classic en lot de 4 40%Croissants au jambon HappyHour, surgelés, l’emballage de24 pièces 9.50 au lieu de 13.6030%

Tous les cornets Crème d’oren emballages multiples 20%Toutes les crèmes glacéesCrème d’or en bacs de1000 ml 20%Toutes les huiles d’oliveMonini 20%Toutes les moutardes,mayonnaises et Fit-onnaises20%Toutes les sauces à saladeFrifrench de 50 cl et 1 l 20%

NON-ALIMENTAIRETout l’assortiment d’alimentspour chat Selina 20%Liquide vaisselle Handyen lot de 3 20%Tous les produits Potzen lot de 2, 1.50 de moinsCartouches Brita Maxtraou Classic, par ex. Maxtra,3 x 2 pièces34.65 au lieu de 52.– 3 pour 2Les poêles et couverclesde poêles avec régulateur devapeur Cucina & Tavola 50%Valable jusqu’au 8.8Divers produits de doucheet recharges en emballagesmultiples, par ex. crèmede douche I am Soft SilkShower, 3 pour 2, 3 x 250 ml5.20 au lieu de 7.80Papier hygiénique Soft enemballages multiples 40%Lingerie de nuit pour femme:pantalons de pyjamaou shorts en lot de 2,par ex. pantalons 21.90Tout l’assortiment de maillotsde bain pour femme 30%Valable jusqu’au 8.8Sous-vêtements et pyjamaspour homme, par ex. shorts,l’emballage de 2 pièces 12.90Tous les trolleys Titan Merik50%

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Page 62: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 63: Migros Magazin 30 2011 f NE

Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 MIGROS NEUCHÂTEL-FRIBOURG | 63

Quand l’artdescenddans la rueLa Plage des Six Pompesentame sa 18eéditionà La Chaux-de-Fonds.

Cette année, la Plage des SixPompes débute pour la pre-mière fois un dimanche, le

31 juillet, et se déroule sur septjours, soit jusqu’au samedi 6 août2011. Quatre scènes, un chapi-teau, un évènement incontourna-ble du calendrier culturel de l’étéet quelque 70 000 spectateurs at-tendus, voilà ce que représente cefestival.

La ville historiquetransformée en plageCent quarante représentationsgratuites sont données par plusd’une trentaine de troupes profes-sionnelles et une vingtaine decompagnies off.

Depuis 1993, les membres del’association Agora s’ingénient àtransformer le cœur de la villehistorique en une plage. La Chaux-de-Fonds, ville à 1000mètres d’al-titude, s’offre, grâce à la Plage desSix Pompes, le plus grand festivaldes arts de la rue en Suisse qui

se vit comme une balade le long dubitume.

Des artistes payésau chapeauDans la plus pure tradition forai-ne du cirque de rue des artistesviendront créer leurs cercles despectateurs. Au détour des ruellesde la ville, on découvrira un duocanadien, les Vitaminés, amou-reux de la boxe et de la danse, ouencore les Clandestines, huitfemmes qui offrent une ode à larue, là où sont nés les chants po-pulaires. Les spectacles, il faut lerappeler, sont gratuits, les artistestravaillant au chapeau!

Entrez donc dans lemonde fas-cinant du Festival de la Plage desSix Pompes et laissez-vous divertirtous les jours dès la fin de l’après-midi.

Maryvonne Monnier

De plus amples informations sontdisponibles sur www.laplage.ch

Les Vitaminés,un duo canadienqui ne manquepas de punch!

Les Clandestines, huit femmes qui rendent hommage aux chantspopulaires.

Un spectacle qui sait captiver l’attention des enfants.

Photos

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seyer/LD

Page 64: Migros Magazin 30 2011 f NE

64 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011

Un faiseur de couleurs

En fait ne vous méprenez pas,il n’est pas question d’ef-feuiller lamarguerite avec cet

horticulteur de 33 ans. Il n’a riend’un doux rêveur, celui qui m’ac-cueille d’une puissante poignée demain et m’entraîne au galop entreles serres. Produire des fleurs n’estpas une sinécure...

Bonjour Bastien, vous êtespressé?Ici c’est tout le temps comme ça,on court. Vous savez, les fleurs nes’arrêtent pas de pousser le week-end.Mais c’est un beau challenge.Produire des fleurs coupées enSuisse, avec ce climat et les char-ges sociales qu’on connaît, c’estvraiment un défi.

Vivre au milieu des fleurs n’est pas de tout repos, cela demande uneffort physique et constant pour Bastien Desaules et ses équipes.

Les bouquets sont préparés à Cudrefin.

Bastien Desaules produit les fleurs coupées pour Migros Neuchâtel-Fribourg.Rencontre au sein de son entreprise à Cudrefin.

Qu’est-ce que vous cultivezalors?En hiver des plantes en pots (géra-niums, surfinias, tagettes, bégo-nias), des herbes aromatiques (ba-silic, persil, ciboulette, thym), desplantons de légumes (salades,choux, tomates, aubergines) et à labelle saison des fleurs coupées(tournesols, glaïeuls, lys, callas,célosies) pour ne citer que quel-ques exemples.

Quelles sont les principalesdifficultés rencontrées?Eh bien un méchant coup de ventou de la grêle peuvent vous ruinerune culture en dix minutes. Doncau niveau de la production on tra-vaille au jour le jour. C’est plutôt

stressant. Et les années sèchescomme celle-ci nous amènentbeaucoup de pucerons, il faut trai-ter les plantes. Planter, bouturer,arroser, récolter, tous ces travauxsont extrêmement physiques. Onest sur le terrain sept jours sur septet la quasi-totalité du travail estmanuel.

Une journée type?On coupe les fleurs de sept heuresàmidi. La confection des bouquetsse fait au fur et à mesure. Ceux-cirestent aumaximumune heure aufrais puis partent pour les maga-sins Migros. En pleine saison, en-tre juillet et octobre, le site estrempli de couleurs et de parfumset le rythme de confection est très

impressionnant. L’un des produitsphare «De la Région» est le bou-quet dumarché. Autour d’un tour-nesol, la composition change se-lon la production. Ils sont trèsfrais, très beaux.

Est-ce que vous avez encore letemps d’apprécier de voir lesfleurs pousser?Même si ce n’est pas l’envie quimanque, je n’ai pas le temps dem’asseoir et de les regarder pous-ser.Mais je passe quandmêmemavie dans les fleurs! Ce qui fait vrai-ment mal au cœur, c’est quand ondoit jeter des quantités de fleursabîmées par la pluie.

Propos recueillis par Amaëlle O’Brien

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MIGROS NEUCHÂTEL-FRIBOURG | 65

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Des bouquetsqui ont du succèsProduct manager fleurs-plantes pour lacoopérative Migros Neuchâtel-Fribourg,Christine Estoppey fait le lien entre leproducteur et vos magasins.

Q uelles fleurs égaieront no-tre quotidien cet été?Quelles variétés? En quel-

le couleur? Dans quel conte-nant? A quel prix? Toutes cesdécisions font l’objet de discus-sions avisées entre le produc-teur Bastien Desaules et Chri-sine Estoppey. Bien sûr on aétudié et on connaît les habitu-des des clients. Si les Gruériensfleurissent leurs chalets de gé-raniums, les Neuchâtelois sontmoins reconnus pour cultiverleurs jardins et favorisentl’achat de bouquets. De juilletà octobre, c’est la pleine saisonpour les fleurs coupées. Et sil’éventail des fleurs de base serépète, la marge de manœuvrec’est la nouveauté! Chaque an-

née le producteur innove et sediversifie, dans les couleurs, laqualité ou encore la résistancede la fleur.

Des pétalesaux teintes flashyLe gros succès de l’été c’est leBouquet Du Marché, ou «bou-quet paysan» comme le nommeChristine Estoppey: «Les gensl’aiment, car ses fleurs sont ro-bustes et ses couleurs pétan-tes!» précise-t-elle. A cette pé-riode, le contact entre l’horti-culteur et la product managersont quotidiens. Les magasinspassent leurs commandes cha-que jour, on vérifie ensembleque la production roule, on dé-cide des futures promotions.

De juillet à octobre, c’est la fête des fleurs aux couleurs pétantes.

Christine Estoppey connaîtles goûts des habitants denotre région.

Faits et chiffresDesaules Horticulture Sàrl aété créée en 1974 par lesparents de Bastien Desaules.L’entreprise n’a cessé de croîtredepuis. C’est en 2002 quel’actuel patron relance «sérieu-sement» la production de fleurscoupées. Il rachète l’entrepriseen 2004. En 2011, DesaulesHorticulture Sàrl représentepresque 2 hectares de serres etde tunnels et environ 5 hectaresde cultures en plein air. L’horti-culteur produit 800 sortes deplantes par année (cela com-prend les plantes en pot, lesherbes aromatiques et lesplantons de légumes) et unequarantaine de types de fleurscoupées. Imaginez: 100 000 lyspar année ou encore 8000tournesols par jour en pleinesaison! Pour ces travauxsouvent astreignants, BastienDesaules emploie une dizaine detravailleurs fixes à l’année etjusqu’à 25 employés temporai-res de juillet à octobre.

Pour garantir cette fraîcheur ex-trême des fleurs coupées, on doitréagir très vite, c’est spécifique àcette production locale, pour le la-bel «De la Région». Et si pourChristine Estoppey les fleurs c’estd’abord sur son ordinateur, sur sonbureau on trouve un tournesol ouunmagnifique dahlia rouge.

Amaëlle O’Brien

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Page 69: Migros Magazin 30 2011 f NE

Les röstis de Theresia Scharner1. Eplucher les pommes de terre et les râper crues sur une râpe à rösti. Hacher finement l’oignon. Faire chauffer le beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive, ajouter les lardons et les pommes de terre. Assaisonner avec sel, poivre et carvi. Faire cuire env. 10 min à feu moyen en remuant de temps en temps.2. Avec une cuillère en bois, ramener les pommes de terre vers le centre afin d’obtenir une belle galette. Faire dorer env. 5 min. Retourner les röstis à l’aide d’une assiette et poursuivre la cuisson sur l’autre face durant env. 5 min.Préparation: env. 40 minutes. Par personne, env. 8 g de protéines, 15 g de lipides, 38 g de glucides, 1350 kJ / 320 kcal.

Ce dont Theresia Scharner

a besoin pour ses röstis

Le millefeuille de rösti aux légumes de Pascaline Bovet

1. La veille, disposer les pommes de terre non épluchées dans un panier vapeur et les faire cuire env. 40 min à la vapeur. Les

réserver au frais.2. Le jour même, peler les pommes de terre et les râper sur la

râpe à rösti. Couper les tomates et les courgettes en rondelles de 1 cm d’épaisseur. Faire chauffer un peu de beurre à rôtir dans une

poêle antiadhésive, ajouter les pommes de terre et les faire cuire env. 5 min. Saler et poivrer.

3. Entre-temps, faire chauffer la moitié de l’huile dans une deuxième poêle. Y saisir les rondelles de courgettes durant env.

5 min. Les retirer et les réserver. Faire revenir les rondelles de tomates dans le reste de l’huile durant env. 3 min. Saler et poivrer les légumes.

Dresser les pommes de terre, les tomates et les courgettes par couches en terminant par une couche de pommes de terre.

Préparation: env. 20 minutes. Cuisson la veille: env. 40 minutes. Par personne, env. 10 g de protéines, 20 g de lipides, 59 g de glucides, 1950 kJ /

470 kcal.Conseil: pour une cuisson au four: dresser le rösti aux légumes encore crus

dans un plat et le faire gratiner pendant 15 min au four, à 200 °C.

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Mes röstis du Grütli

Sur le Grütli, Pascaline Bovet,de Neyruz-sur-Moudon (VD),a imaginé un millefeuille de röstiaux courgettes et aux tomates.

Qui cuisine les meilleurs röstis: les Romands ou les Alémaniques? Pour lesavoir, nous avons invité deux cuisinières à s’affronter – amicalement – sur laprairie la plus symbolique de Suisse.

I faut bien l’avouer: le Rösti-graben porte mal son nom.Pour symboliser le fossé qui

sépare culinairement la Suisse endeux, il aurait fallu, par exemple,parler de barrière du foie gras tantcette délicatesse divise. Les röstis,eux, sont plus fédérateurs. Desdeux côtés de la Sarine, les Suissesles cuisinent et les apprécient. Ducoup,Migros Magazine a voulu sa-voir qui des Romands ou des Alé-maniques préparait les meilleuresgalettes. Pour cela, deux cuisiniè-res ont été invitées à s’affronteramicalement sur le Grütli avantd’être notées par un jury de profes-sionnelles.

Pascaline Bovet, qui défend lescouleurs de la Suisse romande, ajoué la carte de la créativité avecun millefeuille de rösti aux toma-tes et aux courgettes. «J’ai deuxenfants de 6 et 4 ans. Pour leurfaire manger des légumes, il fautfaire preuve d’imagination. Le faitde lesmélanger avec des féculentsaide beaucoup, explique la Vau-doise de Neyruz-sur-Moudon. Deplus, l’intitulé de la recette évoquela pâtisserie, ce qui n’est pas pourdéplaire aux plus petits.»

Malgré la présence de militai-res curieux et d’écoliers envahis-sants, malgré un vent qui, jouantavec la flamme du brûleur, rend lacuisson quelque peu difficile et,surtout, malgré l’enjeu, PascalineBovet est à l’aise sur le Grütli. Lacuisine, peu importe le lieu, elleaime ça. Et dans cette discipline,rien ne lui fait peur. Hier encore,elle préparait pour des amis unebrioche au foie gras (on y revient)et des cuisses de grenouilles. «Plusje cuisine, plus je suis heureuse»,résume Pascaline Bovet.

Pierre WuthrichPhoto François Wavre / Rezo

Röstigraben Cuisine Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 43

Page 71: Migros Magazin 30 2011 f NE

42 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Röstigraben Coup de chance

Participezet gagnezLe prix de notre tirage au sortest un cours standard d’alle-mand de deux semaines àBâle, y compris le logementdans une chambre d’hôte avecpetit-déjeuner.

Période: le cours doit être suivientre le 30.10.11 et le 02.06.12,le 21.05.12 étant la dernièredate possible pour commencerun cours.

Par téléphone: appelez le 0901591 913 (1 franc par appeldepuis le réseau fixe) etdonnez vos nom et adresse.

Par SMS: envoyez le mot«CHANCE» suivi de vos nom etadresse au 920 (1 franc parSMS). Exemple: CHANCE, ArnaudDupuis, 1, rue des Alouettes,9999 Modèle.

Par internet: complétez leformulaire sur www.migros-magazine.ch/coupdechance

Par courrier: envoyez une cartepostale à: Migros Magazine,«Langue», Case postale,8099 Zurich

Date limite de participation:Dimanche 31 juillet 2011

Les gagnants-es seront avertispar écrit. Le versement enespèces de la contre-valeur nepeut être exigé. Tout échangede correspondance ainsi que lerecours à la voie judiciaire sontexclus.

L‘équipe de Globo-Studyséjours linguistiques se tientvolontiers à votre dispositionpour toutes informationsconcernant les cours surwww.globostudy.ch oupar tél. au 022 906 10 90.

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Page 72: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Rose-Madeleine Harringer (48 ans) estresponsable de secteur à l’InfolineCumulus.

Depuis quand travaillez-vous pourl’Infoline Cumulus?J’ai commencé lorsque le programme aété lancé en 1997. A l’époque, j’aiorganisé l’intégralité de l’enregistrementdes données. Aujourd’hui, je suisresponsable d’une équipe de 30 colla-borateurs. De plus, je suis chargée de lagestion qualité et du respect de laprotection des données.

Qu’appréciez-vous le plus dans votremétier?C’est le job de mes rêves. J’aime lecontact direct avec la clientèle et mescollaborateurs. En arrivant à dialoguerde façon constructive, on arrive toujoursà des solutions. La confiance desclients, voilà la plus belle chose pourmoi. Je les en remercie!

Quelles sont les questions les plusfréquentes?Elles portent sur les changementsd’adresse, la commande de cartessupplémentaires ou d’étiquettes, lesoffres, le solde de points ou notre siteInternet.

Comment les clients contactent-ilsl’Infoline Cumulus?La majorité d’entre eux nous appellent.Les courriels et notre formulaire de

contact sur www.migros.ch/cumulussont aussi des moyens de communica-tion très prisés. Les lettres ou les faxsont de plus en plus rares.

Y a-t-il des heures de pointe où leslignes téléphoniques fonctionnent àplein régime?La fluctuation du volume est un enjeude taille. Tous les deux mois, nousexpédions environ 2,5 millions derelevés de compte. Cela entraîne un flotd’appels et de courriels. Nous recevonsprès de 1000 requêtes de clients/jour entemps normal. Après l’envoi du courrier,ce volume passe à plus de 5000 appels/jour pendant quelques jours. Durant cesphases-là, nous nous efforçons deréduire les temps d’attente et desatisfaire tout le monde.

Avez-vous une anecdote mémorable?Il y a quelque temps, la police nous a

appelés car une femme avait perduconscience dans un magasin Migros.Elle ne portait aucune pièce d’identitésur elle. Grâce à son numéro Cumu-lus, j’ai pu appeler à son domicile etinformer ses proches.Ces derniers ont immédiatementcontacté les secours sur place pourleur donner des informations impor-tantes sur la patiente.Les secouristes ont pu prendre lesmesures adéquates. J’ai su plus tardque la rapidité de ma réaction avaitpermis de lui sauver la vie.

Comment fonctionne le rapport entreCumulus et l’Infoline?Nous collaborons très étroitementavec les responsables de Cumulus.L’Infoline est une vitrine pour nosclients.Leurs réactions nous aident à décelerles potentiels d’amélioration.

Rose-Madeleine Harringer (centre) et son équipe traitent toutes les questions relatives au programme Cumulus.

DES POINTS.DES ÉCONOMIES.DU PLAISIR.

Page 73: Migros Magazin 30 2011 f NE

Rose-MadeleineHarringer(48ans)estresponsabledesecteuràl’InfolineCumulus.

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Page 74: Migros Magazin 30 2011 f NE

Pourquoi n’appréciez-vous pasles Français?C’est un vieux rapport de mino-rité, un complexe d’inférioriténourri par le complexe de supé-riorité de nos amis les Shadoks.

Comment l’humour romand sedifférencie-t-il de l’humourfrançais?Amon sens, l’humour français estplus communautaire. La plupartdes humoristes français parlenténormément de la vie quotidien-ne, les satiristes ont un peu plusdisparu, à part Stéphane Guillonnotamment. L’humour romandest parfois plus recherché, un peu

moins rentre-dedans. On fait at-tention, ce qui est typiquementsuisse et n’empêche pas pourautant d’être méchant.

Lorsque vous vous moquez desAllemands, des Alémaniques oudes Français, de quoi riez-vousen particulier?On se moque de la langue desSuisses allemands, ce dialectequ’on n’apprécie guère, ainsi quedu côté majorité et mépris parrapport aux Welsches. Concer-nant les Allemands, on rit du côtéenvahisseur des Allemands, quel’on retrouve chez les Suisses alé-maniques. La langue pose pro-

blème. Ensuite, nous nous mo-quons du côté grande gueule,prétentieux et chauvin des Fran-çais.

Les Romands sont-ils touspareils ou y a-t-il des différen-ces cantonales? Vous moquez-vous les uns des autres? Si oui,pourquoi?Il y a de vraies différences canto-nales, il y a peut-être des moque-ries sud-nord, quoique assez peuprésentes, ou entre le Jura etBerne. En règle générale, les mo-queries sont assez bon enfant, onreconnaît les Romands àleurs accents.

Les Romandsrient-ils des mêmeschoses que lesAlémaniques?Thierry Meury, humoriste romand, répond aux questionsd’Andreas Thiel, comique bernois connu en Suisse alémaniquepour ses sketches satiriques à consonance politique.

Ce qui faitrire lesRomands

Les répliques de certains filmscultes comme «Les Bronzésfont du ski», «Le Père Noël estune ordure» ou «La Cité de laPeur».Conseils de séduction, dans «LesBronzés font du ski»: «Je croisque toi et moi, on a un peu lemême problème, c’est-à-direqu’on ne peut pas vraiment toutmiser sur notre physique. Surtouttoi. Alors si je peux me permettrede te donner un conseil, c’estoublie que tu as aucune chance,

vas-y, fonce. Sur un malentendu,ça peut marcher.»

Les histoires de Ouin-Ouin,personnage un peu simpletcréé à l’origine sur la Radiosuisse romande à la fin desannées 50.Il fait nuit. Voilà un quartd’heure que Ouin-Ouin tournesans relâche autour d’unlampadaire. Un homme finit parl’interpeller: «Pourquoi tournes-tu autour de ce lampadaire?»

«J’ai perdu mes clés», répondOuin-Ouin. «Où ça?» «Un peu plusloin.» «Alors pourquoi ne vas-tupas chercher là-bas?» «Parcequ’ici, il y a de la lumière...»

Esther Waeber-Kalbermatten, «Ilne faut pas accorder de régimede faveur pour un gréviste de lafaim.»

Andreas Thiel,humoristesuissealémanique.

Photos

Mathieu

Rod

etVinzen

zWyser

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Röstigraben Humour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 37

gues sur les Alémani-ques, véhiculées notammentpar les spectacles de Marie-Thérèse Por«Le suisse allemand, c’est unpeu comme l’allemand, maiscraché.»

Un Valaisan, un Genevois, unenonne et une blonde voyagenten train dans le même comparti-ment. Arrive un tunnel et lecompartiment est plongé dans

l’obscurité. Soudain, on entendle bruit d’une gifle bien ap-puyée. Le train sort du tunnel etle Genevois, l’air hagard, afficheune joue toute rouge. Voici lespensées des quatre voyageurs àcet instant précis:La nonne: «Ce cochon deGenevois a voulu peloter lablonde et elle lui a filé uneclaque. Bien joué!»La blonde: «Cet idiot de Genevoisa voulu me toucher les seins,mais il s’est trompé et a peloté la

nonne, qui en retour l’a giflé.»Le Genevois: «Le Valaisan a voulupeloter la blonde, elle a cru quec’était moi, et je me suis ramasséla gifle.»Le Valaisan: «Trop cool, auprochain tunnel, je lui en remetsune...»

L’humour noir et le seconddegré«Maman, j’ai envie d’un bout dechocolat.»«Eh bien, sers-toi!»

«Mais Maman, je n’ai pas debras!»«Ah, pas de bras, pas de choco-lat!»

Les blagues sur nosmeilleurs ennemis,les FrançaisPourquoi un Français boittoujours la tasse quand il nage?Parce que même dans l’eau ilssont obligés d’ouvrir leur grandegueule.

«En vacances, je doisreconnaître qu’il est

plus agréabled’entendre de

l’allemand quedu suisse allemand.»

Thierry Meury

Page 76: Migros Magazin 30 2011 f NE

38 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Röstigraben Humour

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Est-ce que les Françaisse moquent des

Romands? Pourquoi?Non, car les Français ne savent pasque l’on existe. Pour Paris, la Suisseest un grand coffre-fort avec desvaches autour. C’est pareil pour laBelgique. Pour les questions degéographie et de culture générale,les Français me font penser auxAméricains. Ils connaissent Ge-nève, la Suisse et les vaches.

Pourquoi ne trouvez-vous pasdrôle quand on vous traite deFrançais?On n’aime pas ça, c’est pareil pourles Alémaniques. On n’est pas desFrançais, pas plus que les Belges.On n’aime pas être confondus avecnos cousins, ou nos frères aînés,on peut les appeler de différentesmanières. Nous avons notre pro-pre identité, nous voulons affirmernotre différence.

Pourquoi trouvez-vous drôle aucontraire de nous traiterd’Allemands? (Alors que leSchwytzertütsch est bien pluséloigné de l’allemand que votrefrançais ne l’est du français deFrance).Vu de l’extérieur, cela traduit unecertaine méconnaissance, uneignorance. Moi, je ne connais pasles différences cantonales, dementalités, d’accents. Le suisseallemandnous rappelle l’allemand.En vacances, je dois reconnaîtrequ’il est plus agréable d’entendre

de l’allemand que du suisse alle-mand. Même si ce dernier nousrappelle le pays, il est moins repo-sant.

Quand votre complexe d’infério-rité est-il le plus grand: face auxAlémaniques ou aux Français?Par rapport aux Français.On n’a pas de complexe d’infério-rité par rapport aux Alémaniques,plutôt un lien ami-ennemi. Aufond d’eux, les Romands se sen-tent plutôt supérieurs aux Aléma-niques, par chauvinisme, maisaussi parce que nous considéronsavoir une culture plus raffinée queles Alémaniques. Nous, on nousremarque moins quand on se dé-place.

Eprouvez-vous aussi uncomplexe d’infériorité à l’égarddes Allemands ou sommes-nousles seuls à l’avoir?

Non.Mais si j’étais né avant 1945,j’en aurais peut-être un.

Est-il vrai que vous les Romandsavez tous appris l’allemand àl’école?Oui, on a appris l’allemand. On afait ce qu’on a pu. Dans le Jura,l’allemand était même une bran-che principale avec le français etles maths. Mais l’allemand estrentré par une oreille et ressortipar l’autre. Il y a une aversionquand même par rapport à cettelangue. C’est un rejet presqueinné, en tout cas dans le Jura.Ceux qui en ont eu besoin pour letravail se sont souvenus des ba-ses. Moi, je connais le vocabu-laire indispensable pour aller àBâle, une ville que j’adore, assis-ter aux matchs de mon club defoot préféré: Bier, Bratwurst,wieviel (bière, saucisse, com-bien).

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Röstigraben Guide de survie Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 39

V ous devez vous rendreen mission en Suisse ro-mande et vous êtes ner-

veux, car votre français laisse quel-que peu à désirer? Eh bien, vouspouvez être rassuré, votre princi-pal problème ne sera pas la langue,même s’il serait bienvenu que voussoyez capable d’aligner trois phra-ses à peu près correctes et quevous gommiez votre accent à cou-per au couteau, du style «Schö föle manscher à le midi». Non, le

plus important, c’est de respectercertaines règles.

Règle numéro un: oubliez laponctualité! Les Romands arriventtoujours avec un léger retard, pasplus de cinq minutes, mais pasmoins non plus, que ce soit à unrendez-vous professionnel ou pri-vé. Ils programment volontiers lesséances de travail le matin, de fa-çon à pouvoir palabrer, rigoler etse lamenter à leur guise. Puis,juste avant midi, ils se rendent

dans un restaurant des environssans avoir encore pris la moindredécision. Après un bon repas,naturellement accompagné d’unverre de vin et conclu par un«petit café», il est enfin tempspour eux d’aborder les choses sé-rieuses.

Les Welsches sont des gensjoyeux et conviviaux qui privilé-gient une approche épicuriennede la vie, dans tous les domaines,même au travail. D’ailleurs pas

Comment devenirun bon RomandPetit guide de survie à l’attention des Suisses alémaniquesqui envisagent de franchir la barrière de rösti.

question pour eux de s’éterniser aubureau. Au-delà du cliché, le fa-meux principe «On ne vit pas pourtravailler, on travaille pour vivre»est une réalité de ce côté-ci de labarrière de rösti. Respectez cetterègle. Ce qui ne signifie pas quevous deviez vous dépêcher derentrer chez vous le soir; vous pou-vez très bien accepter l’invitationde votre nouveau collègue de tra-vail de partager un «petit apéro»avec lui.

Les bonnes manièresà la table de Romands

Globalement, le restaurant joueun rôle beaucoup plus importantqu’en Suisse alémanique. Il est enrevanche plus rare que les Ro-mands s’invitent chez eux. S’ilvous arrive d’avoir cet honneur, nevous déchaussez pas avant d’entrerdans la maison! Et ne commencezpas par énumérer les plats quevous aimez ou que vous n’aimezpas. Faites bonne figure quand onvous sert des tripes à la neuchâte-loise et efforcez-vous d’en avalerquelques bouchées, car cela vousvaudra la reconnaissance de voscollègues. Et ne vous étonnez passi l’on vous appelle par votre pré-nom tout en continuant à vousvouvoyer. C’est une simple tradi-tion. N’y voyez là aucune considé-ration hiérarchique.

Last but not least, les Romandssont des charmeurs, qui adorentflirter et faire des compliments.Mais n’en concluez pas que vousêtes leurs amis pour la vie oun’y voyez pas les prémices d’unegrande et belle histoire d’amour.Car les Romands aiment se faireplaisir et, pour eux, un peu de fri-volité n’a jamais fait de mal à per-sonne! Monique Rijks

Si vous vous rendez en Suisse romande, attendez-vous à bien boire et bien manger!

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trationIgor

Kravarik

Page 78: Migros Magazin 30 2011 f NE

L es Romands et les Français.Les premiers aiment se ré-clamer de l’éclairage cultu-

rel des seconds et se précipitentaussi souvent que possible à Paris,capitale incontestée de la franco-phonie. Quant aux Français, beau-coup plaisantent à propos de la ri-gueur helvétique, mais s’en félici-tent en général lorsqu’ils passent lafrontière pour venir travailler cheznous. Depuis 2007 et l’entrée de laSuisse dans l’espace Schengen, avecla libre circulation des personnes,ils sont d’ailleurs de plus en plusnombreux–94814Français instal-lés dans notre pays en 2009 contre57 510 en 1995 – à céder aux sirè-nes de notre plein emploi avec unsalaire bien supérieur à la clé. Petittour d’horizon des relations Ro-mands-Français.

1) La langueFait historique étonnant, la Suisseromande a été encore plus vite enbesogne que la France dans l’éradi-cation des dialectes. C’était sanscompter sur des particularismesqui se sont développés commeailleurs dans la périphérie franco-

phone.Ou sur lemaintien denom-bre d’archaïsmes, comme celui dusouper, disparu au XIXe siècle àParis.

«S’il y a bien un point où lesFrançais nous prennent de haut,c’est celui de la langue», estimeSo-phie, qui travaille pour une banquefrançaise installée à Lausanne. De-puis la fameuse pub Ovomaltinedes années 90, beaucoup de Fran-çais sont convaincus que nous par-lons tous avec cet accent traînantdu skieur à la dynamite. «J’ai l’im-pressionquebeaucoupdeRomandsn’ont même pas conscience d’em-ployer de multiples helvétismes,rigole Sophie. Du coup, au début,j’avais le sentiment d’en découvrirun nouveau chaque jour.»

Ce fameux «parler romand»fait l’objet de nombreux lexiques del’autre côté de la frontière. Où legruyère français n’est autre que del’emmental, le gant de toilette de-vient lavette, la soucoupe se mueen sous-tasse et la serpillière en pa-nosse. Sans parler du soixante-dixet quatre-vingt-dix changés en sep-tante et nonante, d’un désordre quel’on réduit (range), du ballon qui

peut être de rouge ou de mie, de lamaternelle qui devient enfantine.

2) Les habitudesLes Suisses sont ponctuels (les Ro-mands un peu moins que les Alé-maniques). Du coup, ils regardentd’unœil plutôt condescendant lesquelquesminutes de retard du col-lègue français. Ceux qui sont ins-tallés en Romandie avouent toute-fois s’y sentir très bien et parfaite-ment intégrés.Même si leur cercled’amis est souvent composé d’unemajorité de compatriotes. «Je n’ainullement le sentiment d’êtreperçu comme un étranger», expli-queAntoine, employé d’une grosseboîte d’informatique et vivant de-puis près d’une décennie dans lecanton de Vaud. Originaire de larégion Rhône-Alpes, son accentchantant fait d’ailleurs la joie deses camarades de bureau. «Ils medisent souvent que je leur apporteun peu de soleil.»

3) Entre admiration...«Paris, c’est ma ville et celle detoute ma famille.» Amou-reux de littérature et de

Les voisins français, entre amour et irritation

Charlène, 29 ans, bateau d’Evian de 7 h 35

Educatrice de la petite enfance, Charlène accueilleles enfants des collaborateurs Nestlé au sein de lagarderie La Case. Cette fondation est située sur leshauts de Lausanne, pourtant cette charmante brunehabite de l’autre côté du Léman, à Evian. «Tous mescollègues sont Suisses et tout se passe très bien,

sourit-elle. Je fais ce trajet depuis un an et demi. C’est trèspratique, à peine trente-cinq minutes de traversée. Et l’été, c’estpresque les vacances.»

Pierre-Olivier, 29 ans, bateau de Thonon de 8 h 15

Costume trois pièces et sourire ravageur, Pierre-Olivier travaille dans l’informatique. Après deux ansà Genève, il a rejoint de nouveaux bureaux de sasociété à Lausanne. «Pour l’instant, ce système meconvient très bien. On verra dans dix ans. Les Suissessont d’excellents collègues et financièrement,

naturellement, les salaires sont très intéressants pour nous. Lebateau met vingt-sept minutes pour atteindre Lausanne. Quandje travaillais sur France, mes déplacements étaient plus longs.»

Les habitants de l’Hexagone sont de plus en plus nombreux àvenir travailler en Suisse romande, voire à s’y installer. Et si lesautochtones aiment toujours autant Paris et ses lumièresculturelles, ils s'agacent parfois de cette présence envahissante...

Chaque matin, plusieurs centaines de Français arrivent par bateau sur les rives suisses du lac Léman.

Page 79: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Au-delà de la frontière Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 33

Les voisins français, entre amour et irritation

Caroline, 43 ans, bateau de Thonon de 8 h 27

«Je viens à Lausanne par ce biais depuis octobredernier», explique Caroline, conseillère en personneldans une entreprise de recrutement. «Où je suisd’ailleurs la seule Française. Je suis très contente dece fonctionnement, j’ai d’ailleurs travaillé douze ansà Genève dans mon domaine. Mais j’y venais en

voiture. Là, je suis à quarante-cinq minutes porte à porte demon travail et c’est bien plus rapide. J’aime bien ce côté un peudouble vie, je trouve ça plutôt enrichissant.»

Mickaël, 31 ans, bateau de Thonon de 8 h 27

Responsable d’un magasin de sport à Lausanne, cejeune homme a travaillé durant huit ans commepolicier dans le nord-est de la France. «Je préfèrelargement mon boulot actuel, et je trouve latranquillité helvétique bien agréable. En plus,l’approche assez rigoureuse du travail me convient

très bien.» En revanche, Mickaël ne se réjouit pas d’une viequotidienne un peu écartelée entre deux pays. «C’est clairementpour moi un désavantage. Ma vie sociale reste en France.»

Chaque matin, plusieurs centaines de Français arrivent par bateau sur les rives suisses du lac Léman.

Page 80: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Röstigraben Au-delà de la frontière Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 35

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théâtre, Pierre se rend aussisouvent que possible dans la

Ville Lumière pour y faire le pleinde spectacles et de livres. Commelui, de très nombreuxRomands ad-mirent cette culture française quiest aussi un peu la leur.

«Les vins suisses s’améliorent,mais aucun amateur francophonene peut faire l’impasse d’une baladeenBourgogne ou àBordeaux», sou-rient Jean et Stéphane, habitués desbistrots à vins genevois. Eh oui, enmatière de grands crus comme degrande cuisine, la France reste aus-si la référence absolue. «Et je neparle même pas du sport, rigoleStéphane.Mêmeen ski, les tricolo-res sont devenus meilleurs quenous. Heureusement que nousavons Federer.»

4)… et agacementTout amateur de foot vous le dira:regarder un match avec les Bleussur une chaîne du PAF (ndlr: pay-

sage audiovisuel français) tient dumasochisme. «Français et chauvin,c’est une tautologie», entend-onsouvent.

Mais c’était avant le début de lalibre circulation et l’afflux des fron-taliers, ces travailleurs qui arriventpar bateau ou pare-choc contrepare-choc au petit matin aux fron-tières genevoises. Le Mouvementcitoyen genevois (MCG) s’est faitporte-parole d’un certain «ras-le-bol», que l’on a vu s’exprimer aussidans le Jura où les jeunes UDC onttenté l’année dernière, sans succès,d’introduire un quota maximal.«Quand on voit que des montresprétendument suisses sont fabri-quées par des usines n’employantquasiment que du personnel fran-çais, on sait que la question n’estpas close», souligne Marc, un De-lémontain appartenant aux quel-ques centaines de signataires.

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Lorsque l’amourignore le RöstigrabenDes lecteurs de l’édition alémanique de «Migros Magazine» racontent ici leur relationaffective avec un Romand ou une Romande.

«Je me sens Suisseallemande depuis que jesuis mariée à un Romand»Sarah Mathez et Hugues sont mariés depuis huit ans.

MonmariHugues est origi-naire de Suisse romande,plus précisément de Tra-

melan, dans le Jura bernois, etmoi,je suis suisse allemande. Il a 35 ans,moi 30, et nous sommes mariésdepuis huit ans. Nous avons deuxfilles et habitons dans le cantond’Argovie.

Les circonstances dans lesquel-les j’ai rencontré mon mari, en2000, sont assez particulières: nousavions été invités par une famillequi souhaitait nous demander dedevenir parrain etmarraine de leurenfant. Hugues m’a tout de suiteplu. J’ai particulièrement appréciéqu’il insiste pour me ramener chezmoi en voiture, alors que je voulaisprendre le train. Cela n’a pas étéfacile pour lui, car comme touteBernoise qui se respecte, j’ai plutôtla tête dure.

Une fois rentrée chezmoi, jemesuis aperçue qu’il avait dû faire unlong détour, même s’il avait pré-tendu le contraire. Sans vouloirmettre tous les Romands dans lemême sac, je pense qu’ils sont sou-vent plus «gentlemen» que les Alé-maniques.

C’est seulement depuis que jeme suis mariée avec un Romandque je me suis sentie moi-mêmesuisse allemande.Comme j’ai passéles treize premières années de mavie en Côte-d’Ivoire, j’ai eu un peude peine à trouver mon identité.

Nous habitons aujourd’hui enSuisse alémanique, et pour monmari, il n’est pas toujours évidentde porter un nom et un prénom àconsonances francophones. Il par-le Hochdeutsch avec un accent quimontre bien qu’il n’est pas d’ici.

Comme dans toutes les rela-tions, il est essentiel de se connaî-tre soi-même, de savoir ce qu’onaime et ce qu’on n’aime pas, et dechercher à faire des compromisavec son partenaire. Il est libéra-teur de s’apercevoir que l’on estprisonnier de sa culture parcequ’on ne connaît qu’elle. Le fait denouer une relation avec une per-sonne différente de soi permet dese débarrasser de ses œillères. Ondécouvre qu’il est possible de faireles choses autrement, on peutadopter ce qu’on apprécie dans laculture de l’autre et enrichir ainsila vie de sa famille.

Finalement, Romands et Alé-maniques ne sont pas si éloignésles uns des autres en termes de dis-tance,mais la barrière linguistiquecontribue au clivage entre les deuxpopulations. Cela dit, je trouveformidable que nos enfants gran-dissent dans un environnementbilingue!

Hugues &Sarah

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Röstigraben Histoires d’amour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 27

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Angelo & Susan

L’amourretrouvéSusan Guggenbühl etAngelo vivent ensembledepuis quatorze ans.

A l’âge de 15 ans, alors queje me trouvais à Morges, jesuis tombée amoureused’Angelo... et c’était récipro-que. Ses collègues avaientparié qu’il n’aurait aucunechance de me séduire. Ils sesont bien trompés! Nousavons passé ensemble deuxannées merveilleusesjusqu’à ce que malheureuse-ment Angelo doive se rendreà l’armée pendant uneannée. Nous nous sommesperdus de vue. Quant à moi,j’étais enceinte... Vingt et unan plus tard, mon fils voulaiten apprendre davantage surson vrai père. Je lui ai doncraconté mon histoire et lui aidonné le nom de familled’Angelo. Après quelquesrecherches, il a réussi à leretrouver. Nous noussommes revus en juillet 1997à Morges. Nous avons ànouveau craqué l’un pourl’autre. Nous nous sommesalors séparés de nospartenaires respectifs etnous nous sommes remisensemble. Voilà quatorzeans que ça dure...

Page 84: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Röstigraben Histoires d’amour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 29

L’histoire que j’ai vécue avecLoïc peut sembler assez sin-gulière... Quand mes parents

se sont séparés et que mon père m’aprésenté sa nouvelle compagne,j’avais à peine 16 ans. L’irruptiond’une nouvelle femme dans la vie demon père ne me réjouissait guère,d’autant qu’elle était romande. Etlorsqu’on m’a annoncé qu’elle fête-rait Noël avec nous et viendrait avecsa sœur et la famille de celle-ci,c’était la goutte d’eau qui faisait dé-border le vase! Mais dès que Loïc estarrivé chez nous, mon cœur a com-mencé à battre plus vite.

Au cours de la soirée, je suis peuà peu tombée sous son charme.J’étais séduite par son humour, etcomme il ne parlait pas un traîtremot d’allemand à l’époque, je me

suis exprimée en français (ou dumoins j’ai essayé) sans que cela neme dérange le moins du monde.Nous ne nous sommes revus qu’auNoël suivant. C’est à cette occasionque nous avons franchi un premierpas et échangé nos numéros de té-léphone.

En raison de la barrière linguis-tique, nous ne nous sommes écritqu’une seule fois durant l’année sui-vante. Il a ensuite fallu attendredeux ans et demi avant que nouspuissions enfin nous retrouverseuls. Ce fut le début d’une romanced’été passionnée, qui en théorien’aurait pas dû survivre à la bellesaison. Nous vivions en effet dansdes mondes trop différents: on nepouvait pas compter sur lui, car ilprenait tout à la légère, il fuyait les

responsabilités et n’était absolu-ment pas prêt à s’engager dans unerelation à distance qui l’obligeraitpeut-être à devoir apprendre l’alle-mand un jour…

Mon caractère était complète-ment à l’opposé du sien: j’étais tou-jours extrêmement correcte,consciencieuse, sans doute un peucoincée. Mais j’étais prête à tout sa-crifier pour un homme.

Après six mois sans nous voir,nous nous sommes tous deux renducompte que nous souffrions decette séparation et que nous étionsamoureux. Nous avons donc décidéde nous donner une secondechance. Cela fait maintenant quatreans et demi que nous sommes en-semble, et tout juste trois ans quenous partageons un appartement.

Et si nous sommes passés par deshauts et des bas, et que nous aurionspu en arriver à une rupture tant nosopinions sur certaines chosesétaient différentes, nous ne pour-rions plus vivre l’un sans l’autre etc’est sans doute nos différences dementalité qui font le sel de notrerelation.

Nous avons appris à nous ac-cepter tels que nous sommes. Nousavons également emprunté cer-tains traits de caractère à l’autre: jesuis par exemple plus ouverte etdécontractée qu’avant, et lui estdevenu plus responsable et plusromantique. Nos opinions se sontégalement rapprochées sur denombreux points, même s’il res-tera toujours un «Welsche» et moiune «Bourbine».

«Mon cœur a commencé à battre plus vite»Janine Ruchti et Loïc sont ensemble depuis quatre ans et demi.

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Röstigraben Histoires d’amour Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 31

Marlen& Xavier

Jamais avecun «Welsche»…Marlen Udriot-Grossenbacher est avec Xavier depuis bientôt six ans.

Je m’appelle Marlen, j’ai 26 anset je vais vous raconter monhistoire. Tout a commencé le

1er juillet 2005. Ce jour-là, je fêtaisl’obtention de ma maturité avecquelques camarades. Nous avonsdécidé d’aller auMAD, une célèbreboîte de nuit de Lausanne. Assisesdans le train, nous nousmoquionsgentiment des Romands et nousnous disions entre nous que ja-mais, au grand jamais, nous ne sor-tirions avec un «Welsche». Maiscomme on le sait, il ne faut jamaisdire jamais!

Pour fêter notre réussite et ledébut des vacances, nous avonsdansé jusqu’au bout de la nuit. J’aifait la connaissance de Xavier, unGenevois de 28 ans. Au début,nous nous sommes échangé beau-coup de messages par MSN et parSMS. Et peu de temps après, nousnous sommes téléphoné. Plus tard,il m’a raconté que mon accentsuisse allemand l’avait un peu sur-pris. Au MAD, la musique était siforte qu’il ne pouvait pas l’avoirremarqué…

Aujourd’hui, nous sommes en-semble depuis bientôt six ans et je

peux dire que nous sommes parfai-tement heureux. Après deux ans etdemi de relation à distance, le faitde se voir seulement le week-endest devenu pénible et nous avonsdéménagé à Lausanne, où nousavons tous les deux trouvé un bonjob. Deux ans plus tard, nous noussommes mariés à Morat et nousavons emménagé à Penthalaz, dansla campagne lausannoise. Et enfévrier dernier, notre petit Julienest venu au monde, un véritablerayon de soleil qui se moque biende la barrière de rösti.

Eh oui, l’amour est aveugle!Cupidon lance ses flèches là où ille veut... En tout cas, je ne regrettepas de m’être exilée en Suisse ro-mande, même s’il me pèse parfoisde ne pas avoir ma famille et mesamis à mes côtés.

Je serai toujours une fille del’Oberland bernois déracinée et jeme réjouirai toujours de retrouverma terre natale. Peut-être pour-rons-nous nous installer un jourdans la magnifique région du lacde Morat? Pour moi, habiter dansune région bilingue serait la cerisesur le gâteau.

Le tempérament romand estenrichissant, mais il est aussidifficile à supporter.Sur le plan émotionnel, lesfemmes romandes «montentdans les tours» beaucoup plusrapidement que les Alémani-ques. Il est donc très difficile desavoir quand elles sont vraimentfâchées. Heureusement, jedispose d’un indice infaillible:Chantal parle français dèsqu’elle franchit un certain seuild’agacement! Je sais alors qu’ilest temps pour moi soit de livrerbataille, soit de me mettre à

couvert. Après quelquesminutes de tension, on seregarde dans les yeux et l’unde nous commence à sourire.Ce signal marque la fin deshostilités.Quand on vit avec une Romande,il n’y a que deux issues: soitcette relation nous rend plusfort, soit elle nous conduit ànotre perte... En tout cas, jeconseille aux âmes sensibles etaux tempéraments délicats des’abstenir. Mais pour rien aumonde, je ne voudrais vivreavec quelqu’un d’autre!

«Les femmes romandesmontent facilementdans les tours»Felix Egloff et Chantal sont en couple depuis sept ans.

Felix& Chantal

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Correspondant de la NZZ en Suisse romande et auteur du livre«Mariage de raison», Christophe Büchi connaît commepersonne les relations parfois tendues entre les communautéslinguistiques des deux côtés de la Sarine. Ce spécialiste dela barrière de rösti invite Romands et Alémaniques à s’ouvrirdavantage les uns aux autres.

Vous êtes allé à l’écoleprimaire à Fribourg maisavez suivi le gymnase àGossau (SG), vous portez unprénom français mais unnom de famille germanique.Vous sentez-vous Romand ouAlémanique?Je suis un Alémanique romanisé.Mes parents etma famille sont alé-maniquesmais j’ai grandi dans unevillemajoritairement francophoneet fait mes études en Suisse ro-mande. Jeme considère donc com-me un représentant typique de lafrontière linguistique, influencéparles deux cultures et intégrant deséléments des deux communautés.

Quels sont ces éléments?Je parlais suisse allemand à la mai-son,mais dans les rues de Fribourg,il fallait se débrouiller en français.Dès ma prime enfance, je me suisdonc trouvé dans la peau d’un mi-noritaire qui doit s’adapter à uneautre culture.Cette expérience pré-coce de l’altérité et de la diversitéest, pour un enfant, d’abord ungrand choc; plus tard, le choc de-vient une chance.Comme toutAlé-manique grandissant en ville deFribourg, j’ai dû apprendre que lesrègles en vigueur à la maisonn’étaient pas les mêmes que cellesrencontrées à l’extérieur. C’est sansdoute cemélange entre une culturegermanique et un entouragemajo-ritairement romandquim’a amenéà choisir plus tard lemétier de «rös-tigrabologue», de passeur entredeux mondes.

Comment procédez-vous pourétablir la connexion entreces deux cultures?Enma qualité de correspondant dela NZZ, j’essaie de saisir la spécifi-cité des régions francophones et lesdifférences de mentalité entre Ro-mands etAlémaniques.Mon travails’apparente presque à celui d’uncorrespondant à l’étranger.

Les mentalités sont-elles sidifférentes?Oui et non. Il y a indéniablementdes différences. Par exemple, lesRomands accordent plus d'impor-tance à la maîtrise de leur langue,au fameux «bon usage», alors queles Alémaniques sont habitués àjongler tant bien que mal entre leHochdeutsch et le dialecte. De plus,la culture française est plus ouverteà l’immigration et aumulticultura-lisme que la culture germanique.Mais il y a aussi des similitudes.Ainsi, les deux parties du pays sonttrès attachées à la démocratie di-recte et au fédéralisme.

Vous vivez à Lausanne.La Suisse alémanique vousmanque-t-elle?Certains aspects de la culture alé-manique me plaisent. Je regretteparfois, chez certainsRomands, unmanque de rigueur dans le travail.En Suisse alémanique, vie profes-sionnelle et vie privée sont davan-tage séparées, alors que dans lecanton de Vaud on a tendance àmélanger un peu les deux. Celapeut mener à un certain laisser-al-

ler. Autre exemple de ce qui medérange parfois ici: je suis souventinvité à des manifestations organi-sées dans des coins perdus où il fautse rendre en voiture. En Suisse alé-manique, quand on organise uneconférence de presse, on a l’habi-tude d’indiquer dans l’invitation leshoraires des transports publics etde demander aux journalistes s’ilssouhaitent manger végétarien.Même si je ne suis pas végétarien,je trouve cela assez sympa.

Pas d’autres différences queles transports publics et lesmenus végétariens?Je voudrais d’abord préciser qu’iln’existe pas deSuisse allemand type,pas plus qu’il n’existe de «Welsche»type. Mais on peut quand mêmeessayer de dégager quelques traitspropres à chaque culture. Les Ro-mands attachent beaucoup d'im-portance à la communication, à laconvivialité. Les Alémaniques sonten général plus pragmatiques,moins démonstratifs. En politique,les Romands sont plus ouverts en-vers les étrangers.

La Suisse romande est-ellemoins tolérante sur lesquestions liées à la drogue?Encore une fois, la Suisse romande,tout comme la Suisse alémanique,n’est pas une entité uniforme.Maisil est vrai qu’on note une certainedifférence entre les deux régionssur ce point. A l’époque du Platz-spitz – la scène ouverte de la dro-gue à Zurich, le fameux «Needle

«La croissance économique atténue leseffets du Röstigraben»

Park» – beaucoup de Romandsétaient choqués par ce laisser-aller.D’ailleurs, les Romands semblentmoins favorables que les Alémani-ques au nudisme et aux seins nussur les plages.

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Röstigraben Entretien avec Christophe Büchi Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 23

Une vieconsacrée à labarrière de röstiChristophe Büchi, 59 ans,travaille depuis 2001 commecorrespondant romand de laNZZ. Il habite entre Lausanne etChampéry (VS). Dans le livre«Mariage de raison», paru auxEditions Zoé à Carouge, il adéroulé une fresque desrelations entre les languesdepuis les débuts de la Suisseen 1291, et montré comment la«barrière de rösti» est apparueau XIXe siècle et au début du XXe

siècle. Aujourd’hui l’ouvrage deplus de 300 pages est épuisé,tout comme la version alle-mande «Röstigraben».Christophe Büchi plancheactuellement sur la quatrièmeédition de son livre qui devraitparaître en 2012, en allemandet en français.Après avoir étudié la philoso-phie et les sciences politiquesà Fribourg et à Lausanne,Christophe Büchi a travaillécomme assistant à l’Universitéde Lausanne entre 1975 et 1979.Il exerce la profession dejournaliste depuis 1980. En2011, il s’est vu décerner le prixde la fondation Oertli, enmême temps que RogerFriedrich, ancien correspon-dant de la NZZ au Tessin. Tousdeux ont été récompenséspour leurs efforts en faveurd’un rapprochement entre lesrégions linguistiques du pays.

«La croissance économique atténue les

Les Romands se montrent enrevanche plus tolérants dansle monde du travail, non?Pas sûr. Le respect de la hiérarchieest en général plus fort en Suisseromande qu’en Suisse alémanique.

Le patron romand est souvent plusqu’un chef: une sorte de figure tu-télaire.

Dans votre livre «Mariage deraison», vous révéliez votre

inquiétude quant auxrelations entre Romands etAlémaniques. Votre juge-ment a-t-il évolué depuis?Oui. J’ai publié ce livre il y a dix anset, à l’époque, j’avais l’impression

que la Suisse romande et la Suissealémanique étaient deux conti-nents en train de s’éloigner l’un del’autre. Je pense que ces relationssont aujourd’hui moins tendues.Cela s’observe à travers les vota-

Christophe Büchi,correspondant dela NZZ à Lausanne,est un fin analyste

des relationsentre Romands et

Alémaniques.

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24 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Röstigraben Entretien avec Christophe Büchi

«Nous devrions être davantage animéspar la curiosité de découvrir l’autre.»

Cela ressemble à s’y mépren-dre aux relations qu’entre-tiennent les Suisses alémani-ques avec les Allemands.Tout à fait. Pour les Romands, le«grand frère» dont il faut se mé-fier, c’est la Suisse allemande. Pourles Suisses allemands, c’est l’Alle-magne.

Les Romands n’ont aucuneraison de se plaindre! Ilsoccupent deux sièges auConseil fédéral et chaque foisque l’on organise unemanifestation nationale,sportive ou culturelle, onveille à impliquer toutes lesparties du pays.Là, je me sens obligé de me fairel’avocat de la minorité. Il est vraique les Suisses allemands essaientd’intégrer les Romands, mais laminorité se sent souvent excluedans les assemblées parce que lesAlémaniques parlent schwyzer-dütsch. Il s’agit pour les deux par-ties de faire des efforts: les Ro-mands doivent cesser de se braquerà tout instant et les Alémaniquesarrêter de s’exprimer en dialecteen présence de Romands.

La saison prochaine, quatredes dix équipes disputant laSuper League de footballseront romandes. De nom-breux Suisses alémaniquesse sont réjouis de la promo-tion de Lausanne et deServette. Les Romandsseraient-ils aussi contents siSaint-Gall réussissait parexemple à réintégrer la SuperLeague l’an prochain?Je connais bien des Romands quisont supporters de Bâle ou de GC(ndlr: les Grasshoppers, le club zuri-chois). Les Romands adoptent fa-cilement des sportifs ou des en-traîneurs qui, à l’instar de KöbiKuhn ou de Roger Federer, parlentbien français. Cela dit, ils préfè-rent voir gagner un des leurs, un

Didier Cuche par exemple, plutôtque Carlo Janka.

Il ne viendrait pas à l’idéed’un Suisse alémanique depassage à Genève de com-mander un café en alle-mand. Mais les Romandsn’hésitent pas à le faire àZurich. Sans sourciller.Les francophones sont conscientsde parler une langue interconti-nentale. Les Alémaniques en re-vanche savent que l’allemand ne separle que dans certains pays etqu’ils doivent donc s’adapter.Maisil faut ajouter que l’intérêt des Ro-mands pour la langue allemande anettement augmenté ces vingt der-nières années. Les classes de ma-turité sont de plus en plus nom-breuses à se rendre à Berlin. Jeconnais même des jeunes Ro-mands qui se disent «Tschüss», àl’allemande, en se quittant.

Au-delà de tous les petitstiraillements, la Suisse estquand même bien lotie.Surtout si on la compare à laBelgique qui n’a plus degouvernement depuis plusd’un an en raison du conflitentre Wallons et Flamands.Un tel scénario serait inima-ginable en Suisse!Vous avez raison. La Suisse est unexemple de cohabitation sommetoute harmonieuse. Les Helvètesaiment bien se chamailler mais iln’y a pas de violence dans leursrelations. La question jurassienneest le seul conflit qui aurait pu dé-raper. Bref, nous sommes parmiles champions sur le planmondialen matière de cohabitation descultures.

Avez-vous parfois envie derentrer définitivement enSuisse alémanique?Je pourrais m’imaginer habiter àZurich, à Bâle ou à Saint-Gall.Maisla Suisse romande est une régionmerveilleuse où il fait bon vivre ettravailler. Les lacs, les montagnes,le climat créent un cadre de vie ex-traordinaire. Et puis, on est viteailleurs: en Suisse alémanique,mais aussi à Paris ou àMilan. Il estdifficile de rêver mieux!

Propos recueillis par Reto E. WildPhotos Nicolas Righetti

tions fédérales. De plus, il y a dixans, les Romands avaient très peurque toute la vie économique seconcentre autour de Zurich. Au-jourd’hui, la Suisse romande vit unvéritable boom économique.

Peut-on dire que la crois-sance économique atténue labarrière de rösti?Oui. La globalisation a changé ladonne. Dans les années 1990, biendes Romands se plaignaient de dé-pendre de centres de décision si-tués dans le Triangle d’or zurichois.Aujourd’hui, ils sont contentsquand les sièges des entreprises setrouvent sur les bords de la Limmatet pas à Londres ou à Paris. Et lesjeunes Romands se rendent volon-tiers à Zurich pour des concerts.

Vous dressez là un tableaubien idyllique. Pas lemoindre nuage à l’horizon?Globalement, les relations entreRomands et Alémaniques ne sontpas mauvaises, même si elles nesont pas très intenses, ce que je re-grette, car la Suisse se prive ainsid’un atout important.

Que voulez-vous dire?Que le plurilinguisme est un avan-tage concurrentiel pour la Suissequenous n’exploitons pas suffisam-ment. Il devrait être normal pourtout Suisse de faire un séjour pro-longé dans l’autre partie du pays.On devrait promouvoir plus systé-matiquement ces échanges, dans laformation professionnelle, maisaussi dans le secteur privé.

La quatrième édition devotre livre paraîtra l’anprochain. Du nouveau?Oui: ce constat d’apaisement, juste-ment.Reprenons le thèmedesvota-

tions fédérales. En analysant lesscrutinsdesdixdernières années, jemesuis aperçuque très souvent l’en-semble des cantons votent à l’unis-son. Certes, des différences subsis-tent sur des sujets comme les étran-gers, la politique sociale et l’armée.Mais en matière de politique euro-péenne–un thèmeconflictuel dansles années 90 – les tensions se sontatténuées.

Vous citez aussi dans votrelivre l’ancienne conseillèrenationale Leni Robert quidisait que nous devrionsretomber un peu amoureuxles uns des autres...Il faudrait commencer par nousintéresser aux autres. Le problèmeprincipal n’est pas la différencemais l’indifférence! Nous vivonsdans une sorte de cohabitation oùles colocataires se laissent en paix,mais s’ignorent.Nous devrions êtredavantage animés par la curiositéde découvrir l’autre. Notre diffé-rence, c’est cela l’une des plus gran-des richesses de notre pays.

De nombreux Romandscontinuent toutefois àdétester les Suisses alle-mands et inversement...Est-ce vraiment le cas? Il est vraique les Romands réagissent enmi-noritaires face aux Alémaniques.En Suisse alémanique, en revan-che, il existe une vague sympathiepour les Romands, mais l’intérêtn’est pas non plusmarqué. Les Alé-maniques trouvent que la Suisseromande est une jolie région maisignorent ce qui se passe à l’EPFLoudans l’industrie de pointe romande.De leurcôté, lesRomandsdevraientabandonner la tactique duhérissonqui se recroqueville sous son ar-mure de piquants.

Selon Christophe Büchi, Romands et Alémaniques s’entendent mieux aujourd’hui qu’il y a dix ans.

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Röstigraben Chronique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 25

Cette histoirede barrière derösti, c’est vrai-ment n’importequoi! En tout cas,si elle existe, c’estsurtout dans no-tre imagination, à

nous autresAlémaniques. Je ne crois pas queles Romands aient un quelconque problèmeavec les röstis. Ilm’est déjà arrivé d’en dégus-ter d’excellents dans le Jura.» Nous nousétions arrêtés dans une auberge au coursd’une balade en roulotte dans la région. Jeme souviens que la télé retransmettait unmatch de foot. Wölfli, des Young Boys, dé-fendait la cage helvétique, et tous les clientsprésents ce jour-là applaudissaient ses para-des avec autant d’enthousiasme quema filleet moi, même s’ils écorchaient allègrementson nom. Après tout, nous vivons tous dansle même pays. Allez la Suisse!

La barrière de rösti existe peut-êtrebel et bien chez les Romands, mais alors,ils doivent lui donner un autre nom, sanstréma imprononçable. A propos, saviez-vous qu’un conseiller national romand dunom d’Antonio Hodgers veut interdire ledialecte suisse allemand? Ben voyons! Ilexige que nous, les «Suisses totos», commeil nous appelle, ne parlions plus notre dia-lecte qu’au sein de la famille. Ailleurs, ilfaudrait s’exprimer en Hochdeutsch, et ce,sous prétexte que les Romands ne parlent

pas Schwitzerdütsch. Comme s’ils compre-naient le Hochdeutsch!

Un peu de sérieux,Monsieur leConseillernational! Ce qui nous sépare, c’est incontes-tablement la langue. Ici, nous considéronsGotthelf comme un écrivain d’importancenationale. Et vous, vous en faites de mêmeavec Ramuz (pour les Suisses totos, c’est lemoustachu desbillets de200 francs,celui que vous pre-niez jusqu’ici pourMagnum, le hérosde la série télévisée).Ce fameux Ramuzdont je devais lirel’un des ouvragespour ma maturité de français. Mais monprof, qui se doutait que j’avais fait l’impassesur cetteœuvre,m’a finalement interrogé surune chansondeRenaud: «DansmonHLM».J’ai compris que lemorceau parlait des loge-ments sociaux et j’ai traduit correctement lejeudemots: «Lamômeduhuitième, le haschelle aime». Sans vouloir frimer, j’ai quandmême eu 6. Eh oui, je parle français!

Ou plutôt je parlais français.Quand leprof de français en questionm’a envoyé unegentille carte postale, j’ai mis six mois à luirépondre, de peur de faire des fautes. Detoute façon, j’aurais bien dumal à améliorermon français même si je le voulais. Quandj’appelle à Lausanne, on me répond en an-

glais. La semaine dernière, j’ai rencontré àZurich un certain Monsieur Dufaux, chezquimon fils voulait essayer un accordéon. Jeme suis adressé à lui en français et il m’a ré-pondudansunallemandapproximatif. Jemesuis dit qu’il trouvait que je parlais mal fran-çais, j’étais franchement vexé. Mon fils m’adit que j’avais tout faux. Selon lui,MonsieurDufaux avait trouvé désobligeant que je

m’adresse à lui en français, laissant entendreque sonallemandn’était pas bon.Voyez-vousça!Quelle que soit la façondont on retournele problème, c’estmoi qui ai lemauvais rôle!Autre fait révélateur: les Romands ont exigéque le successeur de Pascal Couchepin soitromand, tandis que pour les Alémaniques, ilétait indispensablequ’il parle aussi allemand!Mais lorsqu’un homme commeUrs Schwal-ler maîtrise parfaitement les deux langues,les Romands le trouvent trop peu romand etles Suisses alémaniques pas assez alémani-que! Problème insoluble s’il en est…

Mais rassurez-vous, chers amisRomands,je crois malgré tout que nous nous compre-nons parfaitement bien.

Il fut un temps où BänzFriedli parlait français.

«Il veut nousinterdirele dialecte!»

La barrière de Wölfli

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Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 21

PatrickMülhauserCorrespondantde la DRS, 43 ans,Lausanne

Correspondant de la radio aléma-nique (DRS), basé à Lausanne,PatrickMülhauser agrandi envillede Fribourg, mais dans une am-biance très germanophone. Il sesouvient, dans le quartier duSchoenberg où il habitait, de bâti-ments scolaires avec deux entrées,une pour les francophones, unepour les germanophones. A l’inté-rieur, aucunpassageentre lesdeux.Plus que de rösti, la barrière alorsétait en béton armé.

Avant que le football ne fasseoffice depasserelle: «J’ai commen-cé à jouer au FCCentral, enBasse-Ville. A Fribourg, dès que vous fai-tes du sport, la langue commune,c’est le français.»

Aujourd’hui, Patrick Mülhau-ser considère à peu près qu’il «tra-vaille à l’étranger».Sa tâcheconsis-te essentiellement à expliquer auxAlémaniques cequi estdifférent enSuisse romande. Dans les studiosde La Sallaz, entouré de collèguesromands, Patrick Mülhauser doitbienconstaterque«même les jour-nalistes ne savent pas grand-chosede ce qui se passe de l’autre côté».

Le dossier qui va l’occuper cetautomne sera celui des droits poli-tiques des étrangers. «Le droit devote des étrangers au niveau com-munal est très répandu en Suisseromande, mais quasi inexistant enSuisse alémanique.»

Mais ce qui a le plus surpris Pa-trick Mülhauser dans ses périplesoutre-Sarine, c’est dedécouvrirque«la Suisse romande n’existe pas».Qu’il n’y avait pas une Suisse ro-mande, «mais des réalités très di-verses. Un Jurassien n’a rien à voiravec un Vaudois.» Il se console enremarquantque lesRomandscom-mettent lamêmeerreur enparlantde «la» Suisse allemande. Bref, onn’est pas sorti de la poêle à röstis.

Laurent Nicolet

Page 93: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 19

RaymondRenggliConducteur de buset de tram, 51 ans,Genève

Raymond Renggli est venu s’ins-taller à Genève pour des raisonsprofessionnelles. En 1980, enpleine crise pétrolière, ce Zuri-chois ne trouve pas de travail enSuisse alémanique après avoir ef-fectué son apprentissage detailleur et accompli son école derecrues. Il entre alors au serviced’un couturier genevois. Cinq ansplus tard, la crise rattrape la citéde Calvin. Même pour les Gene-vois, il est difficile de dépenser5000 francs pour un costumehaute couture: «J’ai alors vouluquitter la Suisse romande pourBerne afin de devenir pasteur», sesouvient-il. Mais ayant échoué àl’examen d’entrée, il reste finale-ment àGenève. Il apprend que lesTransportspublicsgenevois (TPG)cherchent des chauffeurs: il signeson contrat en 1987 et depuis n’apas changé d’employeur.

Père de deux enfants, il appré-cie le côté cosmopolite de cettecité, qui cultive des rapports dé-complexés avec les autres cultu-res et l’Europe: «Comme nousavons de nombreux frontaliersfrançais, nous ne nourrissons pasde préjugés à l’encontre des étran-gers. Les mariages interculturelssont plutôt la règle que l’excep-tion et les Genevois aux racinessuisses constituent une minori-té», souligne Raymond Renggli.Lui-même a d’ailleurs épousé uneEspagnole.

Il a aussi pu observer que letravail étaitmoins sacré àGenèvequ’en Suisse alémanique et quepour les Romands, les loisirsétaient tout aussi importants quela vie professionnelle.Mais la bar-rière de rösti ne lui semble pasêtre unproblèmemajeur. «Autre-fois, les Genevois étaient un peujaloux de la réussite économiquedeZurich,mais ce n’est plus le casaujourd’hui.»

Reto E. Wild

Page 95: Migros Magazin 30 2011 f NE

Eva RekaEtudiante en

économie, 27 ans,Lausanne-Ouchy

Deux choses nous frappent quandon rencontre EvaReka, étudianteà la faculté d’économie à l’Univer-sité de Lausanne: sa taille(184 cm) et son sourire commu-nicatif. Bien qu’ayant grandi àRe-gensdorf et à Flurlingen (ZH),elle se sent très bien en Suisse ro-mande. Elle apprécie beaucoup saville d’accueil, notamment poursa vie culturelle «plus riche quecelle de Genève». Eva trouve lesRomands globalement plus ou-verts, plus spontanés et plus cha-leureux que les Suisses alémani-ques, même s’ils ont un peu troptendance à improviser: «Au final,leur façon de vivre est quandmême plus proche de la mienne.J’aurais de la peine à retournervivre en Suisse alémanique.»

Eva Reka avait à peine 16 ansquand elle s’est découvert unamour pour la Romandie. Elledécide alors de faire un séjour dequatre mois comme fille au pairdans une famille de Bex (VD).Après son apprentissage d’em-ployée de commerce effectué àSchaffhouse, les bords du lac Lé-man lui manquent trop et elledécide d’y retourner.

Grâce à ses connaissances enallemand, elle trouve un emploide réceptionniste dans une com-pagnie d’assurances de la banlieuede Lausanne, avant de finalements’inscrire à l’université. «Mes amistrouvent que le Schwyzerdütschest une langue horriblemaismoi,je suis contente de le parler, car ils’agit d’un dialecte rare.» Tous sesamis étant francophones, elle nepeut donc le pratiquer qu’au tra-vail. A bientôt 27 ans, Eva ne ren-tre plus en Suisse alémanique quepour rendre visite à ses parents.

Si elle compte se marier etfonder une famille un jour, ellesouhaite rester quelque part enSuisse romande, car le style de vieet la mentalité de ses habitants lafascinent. Reto E. Wild

Page 96: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 97: Migros Magazin 30 2011 f NE

16 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande

ValentinBlattnerVigneron,52 ans,Soyhières (JU)

A Soyhières, un village jurassiende 480 âmes, les gens appellentValentin Blattner «le vigneron».Il vit avec sa femme et ses troisenfants dans un cadre idyllique,à l’écart du village. Valentin estun pionnier: il teste sans cesse denouveaux cépages résistants auxmaladies. Au total, il a plantéprès de mille variétés, qu’il réex-porte ensuite vers l’Allemagne,l’Amérique du Nord, voire lesPays-Bas et la Suède. Deux cépa-ges, le Réselle blanc et le Caber-net Jura, se sont parfaitementacclimatés au Jura: «J’ai trouvédans ce coin un petit paradis quime permet toutes sortes d’expé-rimentations», se réjouit-il.

Tout commence pour lui parun séjour linguistique effectué en1975 chez un vigneron de Bevaix,sur les bords du lac deNeuchâtel.Cette expérience le motive à de-venir vigneron en Suisse ro-mande, un choix très inhabituelpour un Alémanique. Originairede Rheinach, il vit depuis 1991 àSoyhières, «car la région bâloisen’offrait pratiquement aucune op-portunité pour un vigneron». LeJura, une région à laquelle iltrouve certaines similarités avecl’Australie, lui offre en revancheun terrain à sa convenance. Au-jourd’hui, Valentin Blattner pro-duit quelque 15 000 bouteillespar année.

Vingt ans après s’être installédans le Jura, il avoue toutefois êtreresté bâlois, ne serait-ce que parsa sensibilité écologique, très dif-férente de celle de la plupart deses voisins: «Les Suisses romandsvendraient père etmère pour s’of-frir une voiture. Ici, presque per-sonne ne s’insurge contre l’instal-lation d’une gigantesque déchargede déchets de construction dansla vallée parce que cela rapportede l’argent à la commune.»

Reto E. Wild

Page 98: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 15

PatrikBaumannFootballeurprofessionnel, 25 ans,Genève

Le Bâlois Patrik Baumann a joué àBâle et Kriens avant d’atterrir, il ya un an, au FC Servette. Il a mar-quéàdeux reprises lorsdesmatchsde barrage qui ont permis aux Ge-nevois de réintégrer la Super Lea-gue.Depuis, l’arrière latéral comp-teparmi les joueurs lesplusconnusdu pays.

«A Genève, je jouis de davan-tage de liberté sur le terrain que jen’enauraisdansuneéquipealéma-nique mais j’ai également plus deresponsabilités.»Autredifférence:«Ici, tout est souvent organisé audernier moment. Il m’est déjà ar-rivé d’apprendre à midi que laséance prévue à 15 heures sur lesterrainsde la communedeVersoixétait déplacée à 18 heures. A Bâle,nous recevions le plan d’entraîne-ment des semaines à l’avance.»

Plus irritant pour Patrik, quiachève son apprentissage d’em-ployé de commerce, il ne savaitpas encore à quelques jours del’échéancede soncontrat si le clubcomptait toujours le garder!Débutjuillet, le FC Servette a prolongéson contrat d’au moins un an.

Le club est un reflet parfait dela population genevoise. Le multi-culturalisme combiné au style im-primé par l’entraîneur portugaisJoão Alves crée une ambiance la-tine. «Les jours de championnat,les clubs alémaniques sepréparentsoigneusement: échauffementsous la conduite d’un préparateur,théories tactiques, dîner en com-mun.Riende tel avecnotreentraî-neur, qui ne nous réunit que cinqminutes avant le match.» La plu-partdes joueurspassent cependantleur temps libre ensemble.

Patrik Baumann habite à Vey-rier (GE), àquelquesminutesde lafrontière française.Maispour l’ins-tant sa compagne depuis sept ansvit toujours en Suisse alémanique

Reto E. Wild

Page 99: Migros Magazin 30 2011 f NE

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Page 100: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Romands sontles pires bünzlis.»

«Des quoi? Des bünzlis? C’estquoi?» Les Romands ne connais-sent pas le terme de «bünzli»,qui désigne un petit-bourgeoisconformiste, mesquin et un peustupide, et il n’existe pas de motsimilaire en français pourqualifier ce genre de personne.«Si nous nous comprenons sibien, c’est parce que nous nenous comprenons pas»: lacitation de Georg Kreis, profes-seur d’histoire et directeur del’Institut européen de l’Universitéde Bâle, illustre parfaitement lasituation. Certes, en Suisseromande, on trouve égalementdes jardins ouvriers, des nains dejardin, des pelouses parfaitementtondues et des drapeaux qui flot-tent au vent (moins que cheznous cependant: tandis qu’enSuisse alémanique, 30% desfoyers déclarent posséder plus detrois drapeaux, ils ne sont que18% dans ce cas en Suisseromande). Au quotidien, lesRomands sont tolérants sur lefond et le «laisser-faire» françaisfait partie intégrante de leurmentalité. Cela se manifesteentre autres lors des votationsfédérales: si les Romandsmontent au créneau quand leurliberté individuelle est menacée,ils se montrent plus ouvertsenvers les autres cultures, et sontmoins enclins à la discriminationque les Alémaniques.

Texte Monique Rijks

Collages Simone Torelli

Dix clichés surles RomandsComment les Suisses alémaniques perçoivent-ils leurs compatriotes francophones? Quelles idées

reçues nourrissent-ils à notre endroit? Qu’est-ce qui relève du fantasme et quels préjugés en

disent plus long sur eux que sur nous? Une journaliste suisse alémanique s’est rendue en Suisse

romande pour y observer et interroger les Romands.

Page 101: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 7

«Les Romands mangent des choses

étranges: des escargots, de la fondue en

plein été et – comble du politiquement

incorrect – des cuisses de grenouilles!

Willi Prutsch, vous dirigez le

Café du Grütli à Lausanne

depuis vingt-deux ans.

Pouvez-vous confirmer ce

préjugé?Pas vraiment, non. Ces derniè-

res années, la consommation

de cuisses de grenouilles

n’a cessé de reculer, de

nombreux Romands refusant

de cautionner le traitement

réservé à ces animaux. Dans

notre café, nous les avons

même retirées de la carte.

Qu’en est-il des escargots

et de la fondue en été?

Cela fait partie intégrante

de notre art de vivre! Nous

servons ces deux plats parce

qu’ils sont très appréciés et

souvent commandés.

Par les Suisses alémaniques

aussi?Non, c’est plutôt rare. Il est

clair que les Romands et les

Suisses alémaniques ont des

habitudes alimentaires

différentes. Mais les Romands

ne se contentent pas d’écouter

leurs envies, ils ont aussi des

tabous: une fois, j’ai inscrit à

la carte le ragoût de marmotte,

une spécialité de mon beau-

frère grison.

Mes clients ont vu rouge et

ont crié au scandale. Je l’ai

immédiatement retiré!

Nous vivre! de art notre deparce plats deux ces servons

et appréciés très sont qu’ilscommandés. souvent

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et rouge vu ont clients Mesl’ai Je scandale. au crié ont

Page 102: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Romands

sont de vrais

cancres

en matière

d’écologie.»

«Ce n’est pas vrai,affirme Silvan Kocher, duService de collecte desordures de la ville deBienne. Les Romandsfont moins confianceaux pouvoirs publicsque les Suisses

alémaniques. Dèsqu’ils se sententcontraints defaire quelquechose, ils sebraquent. Unexemple? Denombreusescommunes n’ont pasintroduit la taxe au sac quenous apprécions tant, etpourtant, le tri des déchetsde l’autre côté de la barrièrede Rösti fonctionne aussibien que chez nous. Au lieude règles fixes, nos voisinsopèrent avec d’autresmoyens: ils installent desinfrastructures de recyclageà des endroits attractifs,donnent de nombreusesexplications et incitent àtrier les ordures de façonconsciencieuse par le biaisde l’art le plus apprécié enSuisse romande: la bandedessinée!»

«Les Romands neparlent pas l’allemand.Ils ne connaissent que lemot Bahnhof.»

Neuchâtel, place Pury. Nous deman-

dons aux passants le chemin de la

gare en suisse allemand. Une jeune

femme nous répond qu’elle a beau

fréquenter le gymnase bilingue, elle

ne parle que l’allemand standard. Le

chauffeur du taxi que nous emprun-

tons ne comprend pas un traître mot

de ce qu’on lui demande et s’adresse

à nous en anglais, soulignant que «la

plupart des clients de Suisse aléma-

nique parlent également français».

Les quelques autres personnes

interrogées – à l’exception d’un

couple plus âgé – nous baragouinent

quelques phrases pratiquement

incompréhensibles. Cela ne peut pas

continuer ainsi. Dans le canton de

Neuchâtel, l’enseignement de

l’allemand est inscrit au programme

scolaire à partir de la 3e primaire et

l’on veut aller encore plus loin. A

partir de l’automne prochain, un

projet-pilote sera lancé dans neuf

écoles enfantines, où les cours seront

dispensés en allemand aux enfants

de 4 ans et plus, tandis que dans

quelques écoles secondaires, un

certain nombre d’heures d’enseigne-

ment général seront données en

allemand.

que sac au taxe la introduit

déchets des tri le pourtant,

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Romands «Lesvrais de sont

Bahnhof.» mot

français». également parlent nique

Page 103: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 9

Ce mythe, qui est fondé surl’expression «douche à lafrançaise» et provient de lagrande époque du château deVersailles, a la vie dure. Commeles installations sanitairesétaient rares à l’époque, lessujets de la cour masquaient leséventuelles odeurs corporellesen s’aspergeant de beaucoup deparfum et de poudre. Les tempsont changé, mais l’expressionest restée, bien qu’elle nereflète absolument pasl’hygiène corporelle denos voisins romands (nides Français d’ailleurs).Au contraire, il suffit demettre le nez dans letram de Genève bondéaux heures de pointepour le vérifier: on ne sentrien! Ni la sueur ni l’excès

de parfum. Nos voisinsappliquent en outre deuxautres règles tacites, qui leurpermettent d’éviter les mauvai-ses odeurs: les voyageurs ne sebousculent pas et respectent lesprincipes de la bienséance auxheures de pointe et, contraire-ment aux Zurichois, ils neprennent pas le tram pour unecantine.

«Les Romands

sont moins

soignés que

les Suissesallemands.»

Clichés 2011 juillet 25 30, Magazine MigrosClichés

Page 104: Migros Magazin 30 2011 f NE

«Les Romands boivent du vin blanc

dès 10 heures du matin.»

A 10 heures du matin, sur la

place Pestalozzi à Yverdon, la

plupart des clients sirotent

plutôt un petit café qu’un

verre de blanc. Une heure

plus tard, en revanche, les

choses changent: «A partir

de 11 heures, c’est l’apéro»,

explique Magalie Caillet,

serveuse de 31 ans. Plus tous

les jours cependant: les

structures de travail s’étant

modifiées, cette tradition est

en perte de vitesse. Mais le

week-end venu, elle revit.

En raison du manque de

données statistiques, Simon

Frey d’Addiction Info Suisse

(Institut suisse de prévention

de l’alcoolisme et autres

toxicomanies) serait bien

incapable de dire si les

Romands boivent

réellement plus que les

Suisses alémaniques,

mais il peut en

revanche affirmer

que les habitudes

diffèrent. En Suisse

romande, 19% des

personnes interro-

gées disent consom-

mer de l’alcool tous

les jours, tandis que

ce chiffre n’est que de

12% outre-Sarine. En

revanche, en Romandie,

19% des sondés déclarent

ne jamais boire une goutte

d’alcool, contre 15% en

Suisse alémanique.

Page 105: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 11«En Suisse romande, les femmes sontmoins belles. D’ailleurs, la plupart desMiss Suisse sont originaires du Tessin oude Suisse alémanique.»

Depuis 1951, la Suisse élit chaqueannée la plus belle femme dupays dans le cadre du concoursMiss Suisse. Sur les 60 femmesqui ont obtenu le titre tantconvoité, seules 9 étaientoriginaires de Suisse romande. Aquoi cela est-il dû? Nous avonsdemandé à six gymnasiennesgenevoises (Orlana, Laurie 1,Laurie 2, Anais, Kelly et Anja)pourquoi il en était ainsi, si lesRomandes étaient réellementmoins belles et si elles aime-raient participer à un telconcours de beauté.«Ça ne m’est jamais venu à l’es-prit!»

«J’ai autre chose à faire!»«Nous ne sommes peut-être pasassez grandes. En taille, je veuxdire.»

«Il y a aussi beaucoup moins defemmes romandes proportion-nellement à la populationtotale.»

«Et le jury est souvent majori-tairement originaire de Suissealémanique...»

«Oui, et de toute façon, noussommes tout aussi belles, c’estjuste que nous n’avons pasbesoin de le prouver.»

alémanique.» Suisse de

Page 106: Migros Magazin 30 2011 f NE

C’est du passé! Certes, les Romands

ont toujours déploré le rapport de

force inégale qui oppose les deux

côtés de la barrière de rösti, mais en

réalité, l’amour-propre de nos

compatriotes francophones ne cesse

de croître, surtout dans l’arc léma-

nique. Ils ont d’ailleurs toutes les

raisons pour cela: de célèbres

contemporains tels que notre

présidente de la Confédération,

Micheline Calmy-Rey, ou le naviga-

teur vedette Ernesto Bertarelli

viennent de Suisse romande; et des

institutions internationales presti-

gieuses, comme le CERN, l’ONU et le

siège du CICR, y sont installées.

Depuis que notre planète est en

passe de devenir un village mondial,

la Suisse romande a pris un virage

économique plus «mondial» que

«régional», son économie est en

plein essor et ses habitants en

profitent. Et pour couronner le tout,

le Lausanne-Sport et le FC Servette

sont de retour en Super League de

football! Alors, qui a un complexe

d’infériorité maintenant?

«Les Romands

ont un complexe

d’infériorité.»

A Bienne, la barrière linguistique

traverse la ville de part en part: les

Suisses alémaniques et les Romands

y vivent et y travaillent main dans la

main. C’est donc le lieu rêvé pour

vérifier ce cliché. Jennifer

Indelicato, Suisse alémanique

apprentie de commerce, qui

travaille actuellement au

service des ressources humai-

nes du centre hospitalier de

Bienne, confie: «Je ne trouve

pas que les Romands tra-

vaillent moins. Ils sont impli-

qués de la même façon à tous les

niveaux hiérarchiques et font aussi

des heures supplémentaires quand

la situation l’exige. Les Romands

sont-ils plus désordonnés?

Je ne peux pas confirmer ce

cliché nonplus,

cela dépend

bien plus de

la personne en

particulier que du groupe dans

son entier. Le seul trait de caractère

que je peux leur reconnaître, c’est

leur attitude, toujours plus polie.»

«Au travail,

les Romands

en font le moins

possible.»

travail, «AuRomands les

Page 107: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 13

Information

cruciale: les Romands

pensent être très cultivés.

Il faut dire qu’ils ont grandi

avec les chansons paillardes,

les caricatures et Gérard Depar-

dieu. Ils lisent des romans et

regardent des films français; ils ont

de l’esprit et de la verve. Leur

langage est gracieux et léger: les

expressions telles que «depuis la nuit

des temps», «je suis tristounette» ou

«se faire un p’tit cinoche» sonnent

comme de la musique douce à nos

oreilles. Mais les apparences sont

trompeuses, comme le montre notre

sondage effectué dans un centre com-

mercial en plein cœur de Lausanne.

Sur les sept personnes interrogées

(qui se disaient toutes intéressées

par la culture), une seule a su

répondre à nos trois questions:

«Qui a écrit «Le malade imagi-

naire»? – Molière», «Citez-nous

un caricaturiste – Chappatte»

et «Qui est l’actuel ministre

de la Culture suisse? –

Didier Burkhalter».

Bravo!

«Les Romands se

nourrissent de

culture française.»

Page 108: Migros Magazin 30 2011 f NE

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ÉDITORIAL

Alain Kouo,rédacteur en chef adjoint de Migros Magazine

Suisses allemands,je vous aimeCeux qui me connaissent vont sourire à la lecture de ce titre, moi qui presque chaque jour critiquevotre côté propre en ordre, organisé, froid, à vous les Suisses allemands (je généralise bien entendu). Ence mois d’août, je commence pourtant ma septième année de ce côté-ci de la barrière de rösti, loin demon canton de Vaud natal. Si je reste chez vous les «Suisses totos», ce n’est pas uniquement parce queje travaille à Zurich pour la rédaction francophone de «Migros Magazine». Je dois vous aimer un peuquand même. Un peu beaucoup même. Il est temps de vous faire ma déclaration.

Phénomène connu: on sait d’où l’on vient lorsque l’on est confronté à une autre culture. Sans surpriseaucune, cela m’est arrivé. Pour tout vous avouer, je ne pensais pas que cela se produirait dans monpropre pays en déposant mes valises ici. En Suisse alémanique, je me sens donc plus Romand quejamais, parce que nombre de vos us et coutumes restent exotiques à mes yeux et me renvoient à mespropres traditions. Et c’est ce que j’aime ici. Etre constamment dépaysé dans mon propre pays.

Tout commence par la langue. Première leçon de survie: celui qui veut se débrouiller ici – qu’il soitBritannique, Portugais ou Romand – a intérêt à vite comprendre l’idiome local, parce que la majoritédes Suisses allemands n’aiment vraiment pas parler le bon allemand… Mais de mon côté, je ne vois paspourquoi j’apprendrais le dialecte alors que l’on m’a enseigné le Hochdeutsch à l’école, une langueparlée par 80 millions d’Allemands – beaucoup plus utile, non? Je sais donc que je resterai toujours leWelsche de service (littéralement, l’étranger qui parle une langue latine) et que je ne serai jamaisvraiment intégré tant que je n’utiliserai pas le patois quand bien même je le comprends. Mais rester enmarge ne me dérange pas.

Il y a aussi certaines bizarreries dans l’alimentation. Venant d’un canton où la culture de la vigne etdu vin est un art quasiment sacré, j’ai débarqué dans une partie de la Suisse où l’on boit du vin blancmélangé avec de la limonade ou de l’eau gazeuse (le fameux gschpritzer); où l’on croit que les meringuesviennent de Meiringen alors que pour les Romands, les meringues sont originaires de la Gruyère... Et desexemples comme ça, qui m’enrichissent ou qui m’énervent au quotidien, j’en ai encore beaucoup. Chersamis Suisses alémaniques, vous m’avez appris la tolérance… Et c’est aussi pour ça que je vous aime.

Le journal que vous tenez entre les mains est le fruit d’une longue et intense collaboration entre lesrédactions alémanique et francophone de «Migros Magazine». Deux rédactions, deux cultures, deuxmanières de travailler, deux manières de penser ont dû trouver un chemin commun pour que cetteédition voie le jour. Un travail qui nous a enrichis mutuellement, un travail qui m’a personnellementconforté dans mes choix de vie…

Page 109: Migros Magazin 30 2011 f NE

Röstigraben Sommaire Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 5

Vérités ou préjugés?.................................. 6Découvrez en dix points comment les Suisses alémaniques perçoiventleurs compatriotes francophones.

Des Alémaniques en Suisse romande............ 14Un footballeur bâlois à GenèveUn vigneron de Reinach (BL) dans le JuraUne étudiante en économie zurichoise à LausanneUn conducteur de bus zurichois à GenèveUn journaliste fribourgeois à Lausanne

Entretien avec un expert en Röstigraben....... 22Correspondant de la NZZ à Lausanne, Christophe Büchi analyse pournous les relations entre Romands et Alémaniques.

Chronique .............................................25Bänz Friedli, le chroniqueur chéri des Suisses allemands, raconte sonrapport avec les Romands.

L’amour plus fort que les clichés.................26Entre francophones et germanophones, il y a parfois de la romancedans l’air! Nos cinq témoignages le prouvent.

Au-delà de la frontière............................. 32Les Romands entretiennent des rapports ambigus avec leurs voisinsfrançais. Analyse d’une relation placée entre amour et irritation.

Humour, quand tu nous tiens! ...................36Mais qu’est-ce qui peut bien faire rire les Romands? Eléments deréponses avec l’humoriste jurassien Thierry Meury.

Guide de survie ......................................39Quelques pistes pour se comporter en bon Romand.

Offre aux lecteurs ....................................42A gagner, un séjour linguistique de deux semaines à Bâle, capitaleculturelle de la Suisse.

Bataille culinaire.....................................43Une Alémanique et une Romande se sont affrontées sur le Grütli.Leur mission: concocter le meilleur plat de rösti.

Auteur d’un livre surle Röstigraben,Christophe Büchianalyse les relationsentre Romands etAlémaniques.

Ils viennent dedeux régionslinguistiquesdifférentes...et pourtantils s’aiment!

Quand les Françaisdébarquent enSuisse romande.

Qui de la Romandeou de l’Alémaniquecuisine le meilleur

rösti? Verdict du juryen page 43.

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112 | Migros Magazin 30, 2. August 2011 Röstigraben Portrait

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Les Alémaniques et nousComment les Suisses allemands perçoivent-ils leurs voisins d’outre-Sarine? Où sont les points communs? Où sont les différences? Découvrez-le dans ce numéro.